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L E M A G A Z I N E G R A T U I T 1 0 0 % S U R F<br />
ITW d’Alexis Deniel ; retour<br />
sur The O’Neill Mission III<br />
50 <strong>ans</strong> <strong>de</strong> <strong>saga</strong> <strong>Barland</strong><br />
Coline Ménard au micro ;<br />
la colonne à Caro ;<br />
les boards pour les girls…<br />
Retour sur les Championnats du Mon<strong>de</strong> Junior trip <strong>de</strong> Djeuns au<br />
Portugal les shapes 100 % kids Focus sur Ian Fontaine…<br />
SURF TIME NUMERO 14 \ ÉTÉ 2008 \ GRATUIT > SERVEZ-VOUS
0 800 037 619 ©2008 Oakley, Inc.
®<br />
DUSTIN BARCA AVEC LA OIL RIG OAKLEY.COM/BARCA
Antoine<br />
Delpero
*VIVRE EN GRAND Lorentz & Associés Photos : tim-mckenna.com, Sébastien Cottereau
8<br />
STEPH ROBIN<br />
N U M E R O 1 4<br />
Il y a quelques années, j’ai débarqué à la Palue en<br />
Bretagne, avec la voiture d’un pote immatriculée<br />
75. Tout content <strong>de</strong> retrouver mon home spot, je<br />
m’étonnais <strong>de</strong> lire autant <strong>de</strong> rejet d<strong>ans</strong> le regard<br />
<strong>de</strong> mes voisins <strong>de</strong> parking, qui n’étaient d’ailleurs<br />
pas plus locaux que moi à en juger par leur plaque<br />
d’immatriculation. Que les gens tirent la gueule<br />
en voyant d’autres surfeurs arriver, à la rigueur, je<br />
pouvais comprendre. Mais qu’ils me fassent sentir<br />
que je n’avais rien à faire là, alors que j’étais chez<br />
moi, c’était fort ! Deux chiffres avaient suffi à me<br />
faire passer <strong>de</strong> l’autre côté du miroir. Un relent <strong>de</strong><br />
xénophobie bête et méchant qui peut parfois vous<br />
poursuivre jusqu’au line up ! Depuis, en bon local<br />
<strong>de</strong> partout et <strong>de</strong> nulle part, j’ai toujours conservé<br />
ma plaque d’origine “29 forever“. Par fainéantise<br />
d’abord et par convenance ensuite. Pas la meilleure<br />
idée du siècle, puisque en attendant, d<strong>ans</strong> le<br />
Sud-Ouest (ma terre d’adoption), je passe pour un<br />
touriste permanent. Pas <strong>de</strong> bol, je ne pouvais pas<br />
SURF TIME est édité par FREE PRESSE<br />
9, RUE DES ACACIAS, 40130 CAPBRETON<br />
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Clara Quay “tal“ Thevenon (clara@freepresse.com)<br />
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Greg Pujet, Yves Sob<strong>ans</strong>ki, Eve Boisanfray<br />
Direction artistique :<br />
Sandra Ortiger : sandra@freepresse.com<br />
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prévoir que mon vieux combi me suivrait aussi<br />
longtemps ! C’est au moment <strong>de</strong> passer l’animal<br />
en catégorie véhicule <strong>de</strong> collection que j’ai appris<br />
la nouvelle : à partir <strong>de</strong> janvier 2009, on aura tous<br />
les mêmes plaques d’immatriculation ! Il y en aura<br />
toujours pour bombar<strong>de</strong>r leur caisse d’autocollants<br />
à <strong>de</strong>ux chiffres, mais plus rien d’obligatoire. Il<br />
<strong>de</strong>viendra alors difficile d’i<strong>de</strong>ntifier clairement<br />
la provenance d’un véhicule. Une occasion pour<br />
certains <strong>de</strong> se faire passer pour <strong>de</strong>s locaux ? Ce<br />
serait trop simple ! Reste qu’une fois à l’eau, on<br />
reconnaît vite le local, le vrai. Placement, timing,<br />
trajectoires : il ne se plante pas. Donc la plaque, au<br />
final, on s’en fout. Les collectifs “jamais s<strong>ans</strong> mon<br />
département“ me font bien rire ! Faudra s’y faire, fini<br />
l’époque où l’on pouvait juger l’autre avant même<br />
qu’il n’arrive au line up. Mais si ça peut éviter <strong>de</strong><br />
dropper un mec que l’on avait un peu trop vite pris<br />
pour un étranger, finalement, c’est pas plus mal !<br />
SR<br />
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N U M E R O 1 4<br />
12 News<br />
Agenda, news <strong>de</strong> course<br />
18 Rasta For Ri<strong>de</strong><br />
Rencontre avec un<br />
freesurfer, David<br />
Rastovich<br />
20 Retour sur Event<br />
The O’Neill Mission sur<br />
les routes <strong>de</strong> France<br />
26 Spécial Kids<br />
News <strong>de</strong> course ; Retour<br />
sur Event ; Jon Pyzel,<br />
shaper <strong>de</strong> John John<br />
Florence ; Ze Coach,<br />
Gilles Darqué ; Trip <strong>de</strong><br />
Djeuns ; Shopping que<br />
pour les kids<br />
44 Girl Part<br />
News ; colonne à Caro ;<br />
Emily Dudley, une water<br />
girl pas comme les<br />
autres ; boardculture,<br />
rencontre avec l’univers<br />
<strong>de</strong> Caia Koopman ;<br />
Coline Ménard au micro<br />
60 Zik<br />
La selecta <strong>de</strong> l’été<br />
62 Interview<br />
Alexis Deniel a la côte<br />
64 Surflife<br />
La famille <strong>Barland</strong> fête<br />
ses 50 <strong>ans</strong> <strong>de</strong> shape<br />
Photo <strong>de</strong> couverture :<br />
Maxime Comet en Algarve.<br />
Photo : Yves Sob<strong>ans</strong>ki<br />
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Dépôt Légal : Juillet 2008<br />
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L.122-5 et L.335-2 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> propriété intellectuelle).<br />
MERCI DE RECYCLER CE MAGAZINE<br />
QUAND VOUS L’AUREZ TERMINÉ.
10<br />
Oxbow Kid’s Week<br />
Du 17 au 22 juillet<br />
L’événement majeur pour les moins 16 <strong>ans</strong> ! Ils pourront<br />
gagner un billet pour un surf trip <strong>de</strong> rêve au Maroc du<br />
21 au 28 décembre, en compagnie <strong>de</strong> Duane De Soto<br />
et Kai Lenni ! Le Surf Tour débute le 17 juillet à Zarautz<br />
(Espagne) pour poursuivre sa tournée <strong>de</strong>s plages à Anglet<br />
le 22 juillet sur la plage Marinella. www.kids-week.com<br />
V<strong>ans</strong> Pro Junior San Sebastian<br />
Du 24 au 27 juillet<br />
Direction le Pays Basque<br />
Circuit junior «Europe» 2008<br />
Du 24 au 27 juillet<br />
Où les meilleurs surfeurs juniors internationaux<br />
s’affrontent sur une étape du circuit junior «Europe»<br />
2008. Qui sera le 1er vainqueur et empochera les 5 000<br />
euros en Euskadi ? www.v<strong>ans</strong>.fr<br />
Rip Curl Search WCT<br />
Du 30 juillet au 10 août<br />
Qui va succé<strong>de</strong>r à Andy Irons, vainqueur du précé<strong>de</strong>nt<br />
Search au Chili ? Pour cette sixième étape très attendue<br />
du World Tour, les 45 meilleurs surfers internationaux<br />
auront ren<strong>de</strong>z-vous sur à Uluwatu pour décrocher<br />
320 000 dollars <strong>de</strong> prize money. Suivez ça <strong>de</strong>puis chez<br />
vous sur www.ripcurl.tv<br />
King of the Groms Capbreton<br />
Du 31 juillet au 3 août<br />
Attention, finale européenne ! Comme d’hab’ et <strong>de</strong>puis<br />
plus <strong>de</strong> 15 <strong>ans</strong> maintenant, les meilleurs jeunes surfers<br />
mondiaux seront d<strong>ans</strong> les Lan<strong>de</strong>s. Cette année, le format<br />
<strong>de</strong> la compétition évolue. Deux gran<strong>de</strong>s échéances à<br />
retenir : cette finale européenne et la finale mondiale à<br />
Hossegor pendant le Quiksilver Pro France du 19 au 28<br />
septembre. www.quiksilver.com<br />
STÉPHANE ROBIN<br />
Lacanau Pro Junior<br />
Du 7 au 10 août<br />
La crème mondiale du surf junior se donne ren<strong>de</strong>z-vous<br />
sur la Gran<strong>de</strong> Plage <strong>de</strong> Lacanau, en Giron<strong>de</strong>. Qui succè<strong>de</strong>ra<br />
à Romain Cloître sur cette étape convoitée du circuit junior<br />
“Europe“ 2008 ? Le prestige et 5 000 dollars à la clé !<br />
www.lacanau-pro.com<br />
Soöruz Lacanau Pro WQS<br />
Du 12 au 17 août<br />
Ren<strong>de</strong>z-vous sur la côte girondine pour la 29ème édition<br />
du plus viel event <strong>de</strong>s côtes françaises. Jordy Smith avait<br />
triomphé l’année <strong>de</strong>rnière sur cette étape 6 étoiles WQS,<br />
qui sera son successeur ? La musique sera également à<br />
l’honneur car le Lacanau Pro offrira une programmation riche<br />
en découvertes. www.lacanau-pro.com<br />
Lacanau Pro Junior<br />
Du 7 au 10 août<br />
La crème mondiale du surf junior se donne ren<strong>de</strong>z-vous sur<br />
la Gran<strong>de</strong> Plage <strong>de</strong> Lacanau, en Giron<strong>de</strong>. Qui succè<strong>de</strong>ra à<br />
Romain Cloître sur cette étape convoitée du circuit junior<br />
“Europe“ 2008 ? Le prestige et 5 000 dollars à la clé !<br />
www.lacanau-pro.com<br />
KanaMiss Cup Hourtin<br />
Du 15 au 17 août<br />
Déjà plus <strong>de</strong> dix <strong>ans</strong> que le surf féminin est à l’honneur avec<br />
la KanaMissCup ! L’élite Espoir Féminin Mondiale du surf<br />
se donne ren<strong>de</strong>z-vous à Hourtin, pour cette étape du circuit<br />
Junior. Sur cette étape, Sally Fizgiobbons sera là (voir news) !<br />
Cette KanaMissCup permet non seulement <strong>de</strong> remporter un<br />
maximum <strong>de</strong> points pour les titres Européens et Mondiaux<br />
mais aussi pour participer aux Championnats du Mon<strong>de</strong><br />
Junior sur la côte Est Australienne à Narabeen.<br />
www.kanamisscup.com<br />
STÉPHANE ROBIN<br />
WQS Rip Curl Pro Super Series<br />
Du 18 au 24 août<br />
Direction Hossegor-Seignosse pour voir surfer les meilleurs<br />
internationaux du circuit WQS sur le meilleur beachbreak<br />
du mon<strong>de</strong>. Qui sucé<strong>de</strong>ra à Shaun C<strong>ans</strong><strong>de</strong>ll? Le Rip Curl<br />
Pro, c’est aussi un festival <strong>de</strong> musique à la programmation<br />
éclectique, à découvrir sur<br />
www.ripcurl.com<br />
Pro Junior Rip Curl Girls Festival<br />
Du 26 au 27 août<br />
Rip Curl Pro Ma<strong>de</strong>moiselle<br />
Du 28 août au 1er septembre<br />
Ren<strong>de</strong>z-vous à Hossegor pour la troisième étape du<br />
Women’s World Tour, championnat du mon<strong>de</strong> féminin <strong>de</strong><br />
surf pro. Les 17 meilleures surfeuses internationales<br />
seront là pour succé<strong>de</strong>r à Sofia Mulanovich qui l’avait<br />
emporté en terres espagnoles en 2007. L’occasion<br />
d’admirer en live Steph Gilmore, championne du mon<strong>de</strong><br />
l’année <strong>de</strong>rnière pour sa première année sur le Tour !<br />
Spirit Paddle Classic<br />
Le 14 septembre<br />
Cette initiative offre aux surfers morbihannais <strong>de</strong> faire<br />
face à un nouveau défi. La traversée <strong>de</strong> La Spirit Paddle<br />
se déroulera sur le site magnifique <strong>de</strong> la presqu’île<br />
<strong>de</strong> Quiberon entre l’Ile <strong>de</strong> Houat et la gran<strong>de</strong> plage <strong>de</strong><br />
Quiberon (10 milles). www.spirit-surf-club.com<br />
TAYLOR / RIP CURL<br />
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YOUR FAVORITE SUNGLASS CO.<br />
JOEL PARKINSON | PAPA G POLARIZED<br />
VONZIPPER.COM<br />
GSM EUROPE<br />
PH: +33 (0)5 58 70 70 70 - INFOVZ@VONZIPPER.FR
2008 CoolShoe International Team : Phil Macca MacDonald, Pablo Solar,<br />
Kevin Johnson, Matt Poul, Rudy Marechal, Mathias Maallem & Steven Pierson .<br />
Phil Macca MacDonald<br />
WORLDWIDE FOOTWEAR AND APPAREL SINCE 1982<br />
for boys and girls
14<br />
© ASP<br />
R E T O U R S U R E V E N T<br />
Tiago Pires au sommet <strong>de</strong> sa forme,<br />
s<strong>ans</strong> doute l’Européen le plus soli<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
cette première partie du Dream Tour.<br />
On ne va pas s’éterniser sur le<br />
phénomène qui est auj ourd’ hui <strong>de</strong>venu<br />
une sorte <strong>de</strong> Dieu vivant en<br />
pleine activité ( d’ autant plus<br />
rare), KS. Slater, Slate, le King,<br />
Sl8ter, Kellyyyyyy … etc. Les<br />
mots commencent sé r i eusement à<br />
manquer, quand au bout <strong>de</strong> 16 années<br />
<strong>de</strong> compétitions (premier titre<br />
<strong>de</strong> champion du mon<strong>de</strong> ASP en<br />
1992 à 20 <strong>ans</strong>) et <strong>de</strong> domination, à quelques<br />
acci<strong>de</strong>nts près où il ne finissait « que » second<br />
ou troisième, Slater <strong>de</strong>meure<br />
intouchable. En remportant le Globe Pro<br />
F iji qui fêtai t son retour sur le ci rcui t<br />
ASP World Tour, Slater en est à<br />
trois victoires sur quatre é preuves<br />
et n’ a touj ours pas é t é battu<br />
par un seul <strong>de</strong> ses pairs du top 45,<br />
puisque c’est notre compatriote<br />
Tahitien invité s ur le Bi llabong Pro à<br />
Teahupoo qui l’avait éliminé au 3ème<br />
tour. Passons…<br />
Et les Européens d<strong>ans</strong> tout ça ?<br />
Que ce soit en WQS ou sur le World Tour, à<br />
l’exception <strong>de</strong> Miky Picon qui a réalisé la<br />
performance <strong>de</strong> sa carrière en atteignant les 1/8<br />
<strong>de</strong> finale à Tahiti, le moral ne va pas fort. Flores<br />
s’est fait éliminer à <strong>de</strong>ux reprises d<strong>ans</strong> les premiers<br />
tours et le rookie basque Aritz Aranburu, à peine<br />
rétabli d’un genou cassé, va <strong>de</strong>voir s’accrocher pour<br />
rester d<strong>ans</strong> l’élite en fin d’année. C’est peut-être<br />
Tiago Pires qui, s<strong>ans</strong> nous étonner, semble petit à<br />
petit reprendre du poil <strong>de</strong> la bête, après <strong>de</strong>ux 17 ème<br />
places honorables mais surtout <strong>de</strong> très bons scores<br />
(dont un 10 sur 10 à Tahiti lors <strong>de</strong> son troisième tour,<br />
qu’il finira par perdre face à Parko). Un Tiago soli<strong>de</strong>,<br />
puisqu’il reste également l’Européen le plus en forme<br />
sur le WQS. Le Portugais s’était hissé en <strong>de</strong>mi-finale<br />
du Quik Pro Africa WQS 6-Star Prime en avril, puis il<br />
s’est offert une 5 ème place au paradis maldivien du<br />
Sri Lanka Airlines Pro WQS 6-Star Prime, où seul son<br />
collègue du top 45 Leonardo Neves a pu l’arrêter.<br />
Avec seulement trois compétitions sur sept en WQS,<br />
Pires pointe à la 39ème place du classement et<br />
peut être confiant pour éventuellement assurer une<br />
requalification par la petite porte en fin d’année. Et<br />
Par Greg Puget<br />
il fait finalement bien <strong>de</strong> l’ombre aux jeunes loups<br />
européens du WQS, toujours à la chasse <strong>de</strong> coups<br />
d’éclats sérieux pour espérer rejoindre leurs acolytes<br />
au sein du Top 45.<br />
Michel Bourez, qui <strong>de</strong>meure l’Européen le mieux<br />
classé du circuit WQS (28eme), se fait sortir<br />
prématurément aux Maldives et perd six places, mais<br />
nous laisse espérer que son talent et sa puissance<br />
peuvent bien sûr le propulser aisément d<strong>ans</strong> le top 15,<br />
alors que commence la saison <strong>de</strong>s WQS majeurs <strong>de</strong><br />
l’année.<br />
Tim Boal, qui avait débuté l’année <strong>de</strong> fort belle<br />
manière, sera très attendu en Europe et détient les<br />
clés d’un succès qui n’est jamais loin, mais pas<br />
encore assez proche. Jonathan Gonzalez, malchanceux<br />
avec une cheville cassée, <strong>de</strong>vra attendre début<br />
septembre pour retrouver ses adversaires au line-up<br />
<strong>de</strong>s compétitions ; très décevant après une première<br />
moitié d’année excellente. Derrière le trio <strong>de</strong> tête,<br />
c’est donc Joan Duru, Hugo Savalli, Gony Zubizarreta,<br />
Marlon Lipke et autres Romain Laulhé qui porteront<br />
les couleurs du vieux continent dès juillet en Afrique<br />
du Sud pour une ribambelle <strong>de</strong> compétitions <strong>de</strong> niveau<br />
international où chacun aura à cœur <strong>de</strong> briller.
Kelly utilise différents jeux d’ailerons pour<br />
adapter ses planches aux diverses conditions :<br />
Les K2.1 pour les beach breaks et les tubes,<br />
Les K-3 pour tracer <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s courbes.<br />
Vous n’avez pas à être un champion du<br />
mon<strong>de</strong> pour sentir la différence.<br />
D<strong>ans</strong> votre FCS Test Drive Center le plus<br />
proche, vous pouvez choisir entre 12<br />
jeux d’ailerons différents, et les essayer<br />
gratuitement.<br />
Le bon jeu d’ailerons rendra votre planche<br />
bien plus performante<br />
Allez sur surffcs.com pour trouver le Test Drive<br />
Center le plus prés <strong>de</strong> chez vous.<br />
Pendant que vous êtes sur le site, Cliquez<br />
sur l’icône ‘Fin selector’ afi n <strong>de</strong> savoir quels<br />
sets d’ailerons vous sont recommandés en<br />
fonction <strong>de</strong> votre gabarit, <strong>de</strong> votre planche,<br />
vos vagues et comment vous voulez les surfer.<br />
Essayez <strong>de</strong> changer d’ailerons au milieu d’une<br />
session, nous vous garantissons que vous<br />
sentirez la différence !<br />
Feel the<br />
Difference<br />
Je recomman<strong>de</strong> à chacun d’aller<br />
tester les différents modèles<br />
d’ailerons afi n <strong>de</strong> trouver ceux<br />
qui vous conviennent le mieux -<br />
K2.1:<br />
Snapper<br />
France<br />
Pipe<br />
Teahupoo<br />
K-3:<br />
Bells<br />
Trestles<br />
J-Bay<br />
Sunset<br />
KELLY SLATER
O’NEILL/CARLOS PINTO<br />
16<br />
Julian Wilson sait tout faire sur un surf, si<br />
vous avez vu<br />
Young Guns 3, vous savez <strong>de</strong> quoi on<br />
parle. Et c’est logiquement qu’il s’impose.<br />
L’inventeur du Sushi Roll a littéralement<br />
survolé ce trip, même s’il aura fallu<br />
attendre la <strong>de</strong>rnière journée <strong>de</strong> The<br />
Mission, pour savoir qui <strong>de</strong> Cory ou <strong>de</strong><br />
Julian sortirait vainqueur <strong>de</strong> la bataille<br />
d’air que ce sont livrés les <strong>de</strong>ux surfers<br />
tout au long <strong>de</strong> la semaine.<br />
GIPSY TRIP<br />
Laurent Molitor<br />
« Conditions optimales sur PB ».<br />
Ocean Surf Report, spécialiste <strong>de</strong> la météo surf et qui fera office <strong>de</strong> “routeur“ pour ce free contest itinérant<br />
était clair : c’est donc sur PB, autrement dit “Pointe Bretagne“ que les vagues avaient le plus <strong>de</strong><br />
chances <strong>de</strong> rentrer ce mercredi 21 mai, troisième jour <strong>de</strong> The O’Neill Mission, troisième du nom.<br />
Ça tombe bien, on y est arrivé la veille, sur Pointe Bretagne. Plus exactement en Baie d’Audierne, au spot <strong>de</strong> la<br />
chapelle <strong>de</strong> Troenen, à quelques encablures <strong>de</strong> la célèbre pointe <strong>de</strong> la Torche.<br />
The O’Neill Mission III, après <strong>de</strong>ux années d<strong>ans</strong> les eaux<br />
chau<strong>de</strong>s du Pacifique Sud, change <strong>de</strong> formule, mais pas<br />
d’esprit. Toujours d<strong>ans</strong> une quête <strong>de</strong> dénicher <strong>de</strong>s spots<br />
différents <strong>de</strong> ceux courus et recourus par les photogs du<br />
mon<strong>de</strong> entier, mais cette fois-ci, le boat trip <strong>de</strong> luxe cè<strong>de</strong><br />
la place à une randonnée en camping cars sur les spots<br />
<strong>de</strong> France et <strong>de</strong> Navarre. Trente et un camping cars<br />
donc, <strong>de</strong>ux Safari Bus tout-terrain, trois camions pour la<br />
cuisine et la logistique, <strong>de</strong>ux jets et un zodiac pour faire<br />
face à toute éventualité, dix surfers, trois life guards, une<br />
équipe <strong>de</strong> prod télé au complet (cameramen, monteurs<br />
et réalisateur) ; le tout suivi par un échantillon assez<br />
large <strong>de</strong> presse plus ou moins surf venu <strong>de</strong> l’Europe<br />
entière. Tout ça lâché sur les routes <strong>de</strong> France en plein<br />
mois <strong>de</strong> mai à la recherche <strong>de</strong> vagues, le pari n’était pas<br />
gagné d’avance…<br />
Parti <strong>de</strong> la Chambre d’Amour (Anglet) <strong>de</strong>ux jours plus tôt,<br />
après une étape sur l’île d’Oléron (bloquée à notre passage<br />
par les pêcheurs et ostréiculteurs en protestation contre le<br />
prix du gasoil), tout le mon<strong>de</strong> est arrivé s<strong>ans</strong> trop d’encombre<br />
au Twenty Nine Suf Camp. Les camions arrivent en ordre<br />
dispersé au pied <strong>de</strong> la chapelle <strong>de</strong> Troenen, où nous attend<br />
Didier Tirilly, une <strong>de</strong>s figures historiques du surf en pays<br />
Bigou<strong>de</strong>n. Après un convoi près <strong>de</strong> 900 km pour rejoindre<br />
la Pointe Bretagne, seuls cinq surfeurs se sont perdus<br />
sur les routes <strong>de</strong> France, et on ne compte pour l’instant<br />
que trois camping cars ensablés, lors <strong>de</strong> la nuit au camp<br />
intermédiaire <strong>de</strong> l’île d’Oléron. Un endroit magique, où nous<br />
ne ferons malheureusement que passer, le swell n’étant pas<br />
au ren<strong>de</strong>z-vous. Malgré les paris sur les pertes estimées<br />
lors <strong>de</strong> cette première étape <strong>de</strong> liaison, tout le mon<strong>de</strong> est<br />
là ! Au départ d’Anglet, les plus pessimistes avaient parié<br />
sur cinq camions crashés en route, les plus optimistes sur<br />
trois. N’oublions pas qu’il y a d<strong>ans</strong> le tas quelques pilotes<br />
australiens, pas vraiment habitués à la conduite à droite.<br />
Tout le mon<strong>de</strong> est donc là, entier qui plus est, et heureux<br />
<strong>de</strong> se retrouver pour une nouvelle aventure, s<strong>ans</strong> pression<br />
ou presque (il y a quand même 25 000 US$ à la clef pour<br />
le vainqueur). Même Ian Walsh a fait le déplacement <strong>de</strong>puis
son Hawaii natale, et fait figure d‘Ancien, puisque c’est le<br />
seul qui aura participé aux trois éditions <strong>de</strong> ce “Freesurf<br />
Contest“.<br />
Premiers jours à la Torche<br />
Où nous passerons finalement quatre jours à attendre<br />
une houle idéale… Qui ne viendra qu’après notre<br />
départ. Tout comme le banc <strong>de</strong> sable était parfaitement<br />
installé, une semaine avant notre arrivée. Un grand<br />
classique <strong>de</strong>s surf trips finalement. Reste que le<br />
routeur a bien fait son taff, et que si la houle espérée<br />
n’est pas au ren<strong>de</strong>z-vous, c’est également le cas sur<br />
toutes les côtes françaises. On n’est pas en train <strong>de</strong><br />
rater la pire session ailleurs, c’est déjà ça. La houle est<br />
petite, mais le soleil brille, pas pire pour un premier<br />
contact avec cette terre inconnue à la plupart <strong>de</strong>s<br />
participants <strong>de</strong> Gipsy Trip. « C’était une bonne journée<br />
pour se mettre à l’eau » se souvient Jarrad Howse.<br />
LM<br />
« Avant cela nous n’avons fait que <strong>de</strong> la route…<br />
et nous perdre. Adam Robertson et moi, nous nous<br />
sommes perdus à chaque fois que nous avons pris<br />
la route <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> la semaine, alors pouvoir<br />
prendre quelques vagues, cela fait vraiment du bien.»<br />
Échauffement et partie <strong>de</strong> rigola<strong>de</strong> en SUP pour ce<br />
premier jour <strong>de</strong> mise à l’eau, d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s vagues <strong>de</strong> 60<br />
cm. Ian Walsh impressionne par son aisance sur un 12<br />
pieds, un moment étonnant que <strong>de</strong> voir ce chargeur<br />
<strong>de</strong> grosses vagues manier son SUP d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s vagues<br />
<strong>de</strong> 2 pieds, comme s’il faisait ça tous les jours. Quand<br />
on naît waterman Hawaiien, rien <strong>de</strong> ce qui touche à<br />
l’eau ne vous est étranger… sauf la pirogue ! (Ian<br />
s’était ridiculisé l’année <strong>de</strong>rnière en tentant la démo<br />
<strong>de</strong> pirogue polynésienne un jour <strong>de</strong> flat aux Tuamotu.<br />
Chavirage au bout <strong>de</strong> 10 m d<strong>ans</strong> le lagon…)<br />
LM<br />
Si la “Air Battle“ entre Julian et<br />
Cory aura fait rage tout au long<br />
du trip, Hugo Savalli et les autres<br />
n’auront pas été en reste.<br />
<strong>de</strong> gauche à droite : premiers pas sur les<br />
plages bretonnes pour les surfers <strong>de</strong> The<br />
Mission.<br />
Justin Mujica en pleine concentration. On<br />
ne sait pas ce qu’il avait d<strong>ans</strong> son Ipod,<br />
mais en tout cas ça lui a donné la pêche !<br />
Un matin comme on les aime. Le jour se<br />
lève sur une plage landaise, c’est déjà le<br />
moment <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière session du trip.<br />
O’NEILL/BR<br />
O’NEILL/CARLOS PINTO<br />
17
18<br />
O’NEILL/CARLOS PINTO<br />
O’NEILL<br />
O’NEILL/BR<br />
O’NEILL/CARLOS PINTO<br />
O’NEILL/BR<br />
Troisième jour en Pays Bigou<strong>de</strong>n, la houle prend<br />
20 cm <strong>de</strong> plus. Les jets sont mis à l’eau pour une<br />
séance <strong>de</strong> tow at. Alley op et autres airs reverse au<br />
programme, dont un magnifique “Air to photographer“<br />
<strong>de</strong> Justin Munjica, qui manque <strong>de</strong> peu <strong>de</strong> massacrer<br />
le Californien Larry Haynes, water cameraman<br />
légendaire. En parlant <strong>de</strong> Larry : si vous n’avez jamais<br />
vu sa série <strong>de</strong>s “Fluid Combustion“, on ne saurait que<br />
trop vous conseiller l’urgente acquisition du cinquième<br />
opus, “Pits in Paradise“, teaser sur www.fluidvision.<br />
com. Les spectateurs se font <strong>de</strong> plus en plus nombreux<br />
sur la plage <strong>de</strong> Troenen, aussi impatients que nous<br />
<strong>de</strong> voir la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> surfers pros s’exprimer sur <strong>de</strong>s<br />
vagues dignes <strong>de</strong> leur niveau. Bob, un “ancien“ du<br />
spot <strong>de</strong> le baie d’Audierne confirme : « je peux même<br />
affirmer que la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s locaux que je<br />
côtoie tout au long <strong>de</strong> l’année étaient plutôt réjouis<br />
<strong>de</strong> voir tous ces pros venir sur ‘’leur vague’’ et voir<br />
ce camp ‘’<strong>de</strong> git<strong>ans</strong>’’, impressionnant, mais plutôt<br />
sympathique. Pas mal <strong>de</strong> locaux sont même restés<br />
sur la plage pour profiter du spectacle et en profiter<br />
pour faire <strong>de</strong>s images. » Encore un autre aspect positif<br />
<strong>de</strong> ce trip-contest. Mis à part quelques grognements<br />
matinaux lors <strong>de</strong> chaque arrivée sur un nouveau spot,<br />
vite remplacés par <strong>de</strong>s exclamations enthousiastes<br />
quand Julian Wilson ou Cory Lopez entamaient leur<br />
“Air Battlle“ ; et quelques “stinky eyes“ au line up,<br />
l’immense majorité <strong>de</strong>s surfers rencontrés a bien<br />
volontiers partager leur vague, et quelques fois plus.<br />
Comme quoi «le localisme, en Bretagne comme partout<br />
ailleurs, ça existe, mais si les règles <strong>de</strong> bases d’un<br />
comportement normal sont respectées, il n’y a pas <strong>de</strong><br />
raison pour la cohabitation ne puisse bien se passer».<br />
Dixit Bob !<br />
En haut : Justin Mujica à <strong>de</strong>ux doigts<br />
d’atomiser le watercameraman Larry<br />
Haines<br />
Ci-contre et ci-<strong>de</strong>ssous<br />
Cory Lopez, tout simplement bluffant.<br />
Une amplitu<strong>de</strong> aérienne digne d’un OVNI,<br />
<strong>de</strong>s carves incroyables, Cory aura tout<br />
simplement éclaboussé ce trip <strong>de</strong> son<br />
talent. On l’aurait bien vu vainqueur, mais<br />
ses pairs en ont décidé autrement.
« La venue en Bretagne <strong>de</strong> pro tel que Cory Lopez, Julian Wilson, Ian Walsh et les autres,<br />
c’est énorme. » Didier Tirilly, Twenty Nine Surf Camp. « Ce qui m’a plu, ça a été <strong>de</strong> voir<br />
que les «vieux surfers»du coin, pas en âge mais en années <strong>de</strong> pratique, qui étaient à l’eau<br />
très tôt le matin pour pouvoir en profiter <strong>de</strong> plus près ». Ici en action Adam Robertson,<br />
toujours le premier à l’eau.<br />
Tim Boal, lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />
session d<strong>ans</strong> le Nord <strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s<br />
O’NEILL/CARLOS PINTO<br />
Ce ne sera pas pour aujourd’hui<br />
Le soir venu, quelques signes semblent annoncer la venue<br />
d’une meilleure houle. Après le check météo avec Ocean<br />
Surf Report, (qui avouera avoir eu à faire face au routage<br />
le plus technique qu’il ait jamais fait pour une compét,<br />
avec une “contest zone“ qui s’étend sur la France entière),<br />
décision est prise <strong>de</strong> “rester surzone“.<br />
Lever 5h 30 pour le check <strong>de</strong>s spots alentours afin <strong>de</strong><br />
trouver les meilleurs conditions. Ce sera une fois <strong>de</strong> plus<br />
la baie d’Audierne et son banc <strong>de</strong> sable bien installé. Les<br />
conditions ne sont pas parfaites, 4 pieds, léger vent off<br />
shore, mais permettent néanmoins aux surfers <strong>de</strong> hausser le<br />
ton. C’est ainsi qu’on assiste “en live“ à une première d<strong>ans</strong><br />
l’histoire du surf. Parti pour un 360°, Jarrad Howse sent qu’il<br />
ne passera pas et change d’option. Il sort <strong>de</strong> la vague pour<br />
alors revenir en fakie d<strong>ans</strong> le même axe, posant le premier<br />
“rock to fakie“ filmé à notre connaissance. Un petit moment<br />
d’histoire, totalement d<strong>ans</strong> l’esprit <strong>de</strong> The Mission : ouvrir<br />
<strong>de</strong> nouveaux horizons. Ce sera le <strong>de</strong>rnier fait d’armes sur la<br />
Torche. Décision est prise après la session matinale <strong>de</strong> tailler<br />
la route pour la presqu’île <strong>de</strong> Quiberon.<br />
La Côte Sauvage. S<strong>ans</strong> doute un <strong>de</strong>s<br />
plus beaux endroits <strong>de</strong> France<br />
La qualité remplace la quantité : les spots ne sont pas<br />
légions, mais les vagues qu’on y trouve sont à la hauteur <strong>de</strong>s<br />
attentes <strong>de</strong>s pros.<br />
Tout le mon<strong>de</strong> est content <strong>de</strong> lever le camp et impatient<br />
<strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong> nouvelles vagues. C’est pied au plancher<br />
que les campings cars taillent la route, à 140 km/h sur<br />
la voie rapi<strong>de</strong> urbaine en direction <strong>de</strong> Vannes (limitée à<br />
19<br />
O’NEILL/CARLOS PINTO
20<br />
90…), Julian Wilson et Adam Robertson prennent tout le<br />
mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> vitesse (du jamais vu, se faire mettre sur <strong>de</strong>s<br />
routes françaises par <strong>de</strong>s Aussies… ils avaient bouffé du<br />
kangourou ou leur “Vegemite“ infâme au petit déj ou quoi<br />
?!). Ils arrivent détachés sur le spot. Les <strong>de</strong>ux compères<br />
sont alors surpris par la foule qui les attend, qui par le biais<br />
du bouche-à-oreille, était au courant <strong>de</strong> l’arrivée imminente<br />
<strong>de</strong> pros sur leur spot et attendait impatiemment <strong>de</strong> les voir<br />
s’exprimer sur leur vague. Une vague puissante à souhait,<br />
qui leur permettra <strong>de</strong> mettre tout le mon<strong>de</strong> d’accord : du<br />
côté <strong>de</strong>s surfers, ça valait le coup <strong>de</strong> venir jusqu’ici et du<br />
côté du public et <strong>de</strong>s surfers locaux, c’est s<strong>ans</strong> regret qu’ils<br />
ont laissé quelques vagues aux pros en vadrouille. Malgré<br />
<strong>de</strong>s moyennes horaires dignes du livre <strong>de</strong>s records pour la<br />
catégorie “camping car“, et quelques pilotes perdus sur la<br />
route <strong>de</strong> Pluvigner, le gros <strong>de</strong> la troupe arrivera en retard<br />
par rapport à la marée (tiens, encore un classique <strong>de</strong>s surf<br />
trips…) et n’aura droit qu’à un bout <strong>de</strong> session avant que<br />
la marée haute ne mette fin à cette journée. Du moins pour<br />
la partie surf. Car la journée n’était en fait pas près d’être<br />
finie, la nuit allait même être très longue. Les surfers se<br />
souviendront longtemps (enfin, pas tous, doit bien en avoir<br />
un ou <strong>de</strong>ux qui ne se souviennent plus <strong>de</strong> rien…) <strong>de</strong> cette<br />
soirée au café du Midi à Port Haliguen, où les locaux avaient<br />
pris les choses en main. Vive les Bretons, on n’a pas vu leurs<br />
chapeaux ronds, mais on est reparti à l’image <strong>de</strong>s queues<br />
<strong>de</strong> pelle.<br />
Retour d<strong>ans</strong> les Lan<strong>de</strong>s<br />
Pour une journée décisive, la <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong> The Mission.<br />
Un vrai faux secret spot au cœur <strong>de</strong> la forêt landaise, <strong>de</strong>s<br />
locaux surpris au réveil dès 6 h du mat, qui eux aussi, vite<br />
détendu par l’ambiance <strong>de</strong> The Mission et l’occasion <strong>de</strong> voir<br />
la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>s neuf s’exprimer, partageront volontiers leurs<br />
vagues pour un moment. Une matinée comme on les aime,<br />
quelque part sur un bon beach break landais au soleil levant,<br />
qui viendra conclure <strong>de</strong> belle manière une semaine <strong>de</strong> surf<br />
ma<strong>de</strong> in la France. La remise <strong>de</strong>s prix se fera la nuit suivante,<br />
à <strong>de</strong>ux heurs du mat, une fois le montages vidéo <strong>de</strong> chaque<br />
surfer terminé, puisque c’est aussi une <strong>de</strong>s particularités<br />
innovantes <strong>de</strong> ce Freesurf contest : les surfers se jugent<br />
entre eux, d’après leur part vidéo. C’est s<strong>ans</strong> trop <strong>de</strong> surprise<br />
le prodige australien Julian Wilson qui remporte cette<br />
troisième édition <strong>de</strong> The O’Neill Mission, juste <strong>de</strong>vant Cory<br />
Lopez et Adam Roberston, second ex-æquo.<br />
Que reste-t-il <strong>de</strong> ce trip pour ceux<br />
qui auront eu la chance <strong>de</strong> croiser la<br />
route <strong>de</strong> cette caravane pas comme<br />
les autres ?<br />
Le surf aérien et s<strong>ans</strong> complexe du jeunot <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>, Julian<br />
Wilson ; la motivation et la vitesse incroyable d’un Adam<br />
Robertson ; un Justin Munjica en forme comme jamais, qui<br />
enchaîne les vagues les unes après les autres s<strong>ans</strong> jamais<br />
faiblir ; le surf soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> nos frenchies en pleine forme, Hugo<br />
Savalli et Tim Boal ; la gentillesse et le professionnalisme<br />
d’un Ian Walsh, diminué par une blessure à la cheville et qui<br />
a quand même tenu à participer au trip. Perso, je gar<strong>de</strong>rai<br />
longtemps imprimé sur la rétine les airs stratosphériques<br />
<strong>de</strong> Cory Lopez (un bonheur <strong>de</strong> voir un gars du niveau du<br />
CT pouvoir s’exprimer hors <strong>de</strong>s carc<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s heats, tout<br />
simplement impressionnant). On n’ose imaginer ce que<br />
pourrait donner un tel contest, rassemblant les meilleurs du<br />
top 44. Nul doute que le spectacle serait à couper le souffle.<br />
Car c’est aussi un <strong>de</strong>s buts <strong>de</strong> The Mission : explorer <strong>de</strong>s<br />
formats <strong>de</strong> contests différents, basés sur la créativité <strong>de</strong>s<br />
surfers et supportés par un format vidéo permettant une<br />
autre qualité <strong>de</strong> jugement, aux critères différents. Un but un<br />
seul : progresser. D<strong>ans</strong> les formats, d<strong>ans</strong> la façon <strong>de</strong>s surfers<br />
<strong>de</strong> se comporter à l’eau, d<strong>ans</strong> la recherche <strong>de</strong> nouveaux<br />
spots.<br />
À quand The Mission labellisée épreuve WCT… ?<br />
À droite : l’oeil <strong>de</strong> ce trip, le photographe<br />
Timo Jarvinen<br />
O’NEILL/CARLOS PINTO<br />
MICHEL BOUREZ<br />
LM<br />
Ci-<strong>de</strong>ssous : Michel Bourez, le vainqueur<br />
<strong>de</strong> la précé<strong>de</strong>nte édition, toujours aussi<br />
radical. Les vagues bretonnes auront<br />
manqué un peu <strong>de</strong> puissance pour qu’il<br />
puisse exprimer tout son potentiel.<br />
Résultats <strong>de</strong> The O’Neill Mission III<br />
1 Julian Wilson AUS<br />
2 Adam Robertson AUS<br />
2 Cory Lopez USA<br />
4 Tim Boal FRA<br />
5 Justin Mujica POR<br />
6 Hugo Savalli REU<br />
7 Michel Bourez TAH<br />
8 Jarrad Howse AUS<br />
9 Ian Walsh USA<br />
MICHEL BOUREZ<br />
MICHEL BOUREZ LM<br />
De gauche à droite : Justin Mujica et Tim<br />
Boal ; un <strong>de</strong>s nombreux locaux qui nous<br />
aura accueillis avec le sourire sur “son“<br />
spot ; le camion infirmerie, toujours prêt à<br />
faire face à une urgence ; Ian Walsh, Julian<br />
Wilson, Jarrad Howse et le photographe<br />
Carlos Pinto attablés au Mad Dog Café, ze<br />
spot pour les soirées en baie d’Audierne
22<br />
R A S T A F O R R I D E<br />
Pieds nus, pull en chanvre et short recyclé, on pourrait presque le prendre pour un prophète. D’ a i lleurs, tous ceux qui ont rencontré<br />
Dave Rastovich le savent, ce gars rayonne d’une énergie positive. Lea<strong>de</strong>r du mouvement freeri<strong>de</strong>, c’est également<br />
un acti v i ste engagé qui n’hésite pas à aller au carton. Ne rien faire comme tout le mon<strong>de</strong> c’est parfois essayer <strong>de</strong> changer les choses, Rasta way !<br />
© LAURENT MOLITOR<br />
Rasta d<strong>ans</strong> sa maison <strong>de</strong> Brunswick<br />
Heads (NSW, Australie). À ses<br />
côtés un vrai surfboard écolo,<br />
entièrement réalisé en bois. Preuve<br />
que l’alternative aux mousses<br />
polyuréthane est envisageable.<br />
On te voit souvent surfer <strong>de</strong>s barrels <strong>de</strong> fou sur <strong>de</strong>s fish<br />
tout petits, quel est l’intérêt ? C’est vraiment mieux ?<br />
J’ai une approche du fish assez spéciale. D’abord, je ne<br />
surfe jamais un fish d<strong>ans</strong> 30cm on shore, j’ai horreur<br />
<strong>de</strong> ça. Quand c’est petit, je préfère mon super fish <strong>de</strong><br />
9 pieds, qui ressemble plus à un longboard. Par contre<br />
j’ai développé <strong>de</strong>s planches spéciales pour surfer les<br />
tubes entre six et huit pieds. J’utilise alors <strong>de</strong>s twin fins<br />
nouvelle génération, j’ai l’impression <strong>de</strong> voler sur l’eau<br />
avec ça.<br />
Twin fin et pas fish ?<br />
Oui, c’est un point important à préciser. Le fish est un<br />
<strong>de</strong>sign très précis, si on le change ce n’est plus un fish<br />
que l’on surfe. La forme du tail, <strong>de</strong>s ailerons et l’épaisseur<br />
sont les éléments principaux qu’on ne doit pas changer.<br />
Moi je surfe <strong>de</strong>s twin fins, c’est-à-dire <strong>de</strong>s planches à<br />
<strong>de</strong>ux ailerons, qui n’ont pas grand chose à voir avec le<br />
fish traditionnel. Elles ressemblent beaucoup à <strong>de</strong>s short<br />
boards classiques, sauf qu’il y a un aileron en moins.<br />
Tu développes toujours tes planches avec Dick Van<br />
Straalen en Australie ?<br />
Pour les twin fins, je travaille plus avec Akila Aipa à<br />
Hawaii. C’est intéressant, par ce qu’il mixe les templates<br />
fait pour Dane Kealoha par son père (Ben Aipa), avec <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>signs d’aujourd’hui. En résumé, ça me permet <strong>de</strong> surfer<br />
<strong>de</strong> twin fins haute performance qui héritent d’une histoire<br />
énorme, puisque ça fait trente ou quarante <strong>ans</strong> qu’ils<br />
travaillent <strong>de</strong>ssus ! Le flow <strong>de</strong> ces planches est vraiment<br />
incroyable.<br />
Tu fais attention aux matériaux qui entrent d<strong>ans</strong> la<br />
fabrication <strong>de</strong> tes planches ?<br />
J’essaye beaucoup <strong>de</strong> nouvelles choses. Il y a pas mal<br />
<strong>de</strong> gens qui arrivent avec <strong>de</strong>s nouvelles matières. En ce<br />
moment, je teste <strong>de</strong>s pains <strong>de</strong> mousse faits à base <strong>de</strong><br />
soja. Le but étant <strong>de</strong> trouver un moyen <strong>de</strong> réduire l’impact<br />
<strong>de</strong> la fabrication <strong>de</strong>s planches sur l’environnement. J’ai<br />
aussi une planche totalement en bois qui marche très<br />
bien. Avec celle-là il y a zéro impact !<br />
© STÉPHANE ROBIN<br />
Propos recueillis par Steph Robin
KELLY<br />
SLATER
8X<br />
WORLD<br />
CHAMP<br />
www.surffcs.com
STEPH ROBIN<br />
26<br />
Quoi <strong>de</strong> neuf chez la relève ?<br />
Les Juniors semblent être chauds… Les <strong>de</strong>ux plus<br />
grosses compétitions <strong>de</strong> l’année sont désormais<br />
terminées et alors que se profilent les circuits Pro<br />
Junior masculin et féminin estivaux, c’est bien le<br />
Réunionnais Maxime Huscenot qui semble se détacher<br />
du lot. Avec une troisième place au Rip Curl Pro à<br />
Peniche et une victoire au Santa Surf Pro à Tenerife<br />
aux Canaries, Huscenot domine les charts, mais a<br />
surtout impressionné par sa progression fulgurante et<br />
son talent. Certains auraient même dit : « il est meilleur<br />
que Jeremy Flores au même âge »… À confirmer bien<br />
sûr, mais c’est vrai qu’il y a fort à parier que Huscenot,<br />
16 <strong>ans</strong>, en train <strong>de</strong> passer le bac <strong>de</strong> français à l’heure<br />
où nous imprimons le mag, a un bel avenir <strong>de</strong>vant lui.<br />
Côté filles, la tenante du titre européen Pauline Ado sera<br />
présente cette année encore pour le lancement <strong>de</strong>s hostilités<br />
au Portugal début Juillet, et ses suivantes Marie Dejean,<br />
Alizée Arnaud, Garazi Sanchez s<strong>ans</strong> oublier Lee Ann Curren,<br />
<strong>de</strong>vraient une fois encore lui donner du fil à retordre. Entre<br />
un nombre <strong>de</strong> compétitions grandissant et un niveau<br />
toujours plus haut, les circuits Pro Junior <strong>de</strong> l’été 2008<br />
<strong>de</strong>vraient amener leur lot <strong>de</strong> spectacle et bonnes surprises,<br />
où la France trône toujours aisément en tête <strong>de</strong>s nations<br />
avec à chaque compétition <strong>de</strong>puis un an, au moins <strong>de</strong>ux<br />
Français en finale. Pourvu que ça dure !<br />
Greg Puget<br />
AQUASHOT / ASP EUROPE<br />
Maxime Huscenot, un espoir<br />
soli<strong>de</strong> pour faire briller le surf<br />
réunionnais au plus haut niveau.
N E W S D E C O U R S E<br />
Yassine Ramdaini, bien placé<br />
sur le tour européen junior, joue<br />
cet été une place pour les World<br />
Junior Championships<br />
FOCUS : YASSINE RAIMDANI<br />
Yassine, c’est la nonchalance mais aussi la ténacité marocaine. À 19 <strong>ans</strong>, il est <strong>de</strong>venu en l’espace <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
années un ténor du surf européen junior et jouera cette année une qualification pour les Billabong World<br />
Junior Championships ASP en Australie. Septième pour le moment, Ramdaini avait entamé sa carrière<br />
il y a <strong>de</strong>ux <strong>ans</strong>, en finissant 10ème au classement général et <strong>de</strong>vrait être un sérieux adversaire pour les<br />
lea<strong>de</strong>rs européens. Emmené par le célèbre Yann Martin, manager du team Oakley et surtout du champion<br />
d’Europe Junior ASP Romain Cloitre, Yassine <strong>de</strong>vrait rapi<strong>de</strong>ment imposer sa puissance et mettre à profit une<br />
expérience <strong>de</strong> compétiteur soli<strong>de</strong>. Nul doute qu’il <strong>de</strong>vrait bientôt rejoindre l’autre Marocain en course sur le<br />
circuit international WQS, Ab<strong>de</strong>l El Harimn avec entre temps, du moins on l’espère, un passage en Australie<br />
pour aller se frotter à la crème <strong>de</strong>s surfeurs <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 21 <strong>ans</strong>.<br />
27<br />
AQUASHOT / ASP EUROPE
28<br />
© AQUASHOT<br />
R E T O U R S U R E V E N T<br />
Deux-cent-cinquante surfeurs représentant<br />
vingt-huit pays se sont retrouvés d<strong>ans</strong> les Lan<strong>de</strong>s<br />
au mois <strong>de</strong> mai pour participer au Championnat<br />
du Mon<strong>de</strong> Junior ISA 2008. Une épreuve placée<br />
sous le signe <strong>de</strong> la performance. Des plus petits<br />
aux plus grand pays, c’était une véritable vitrine<br />
du surf international junior qui était offerte aux<br />
spectateurs. Après une belle entrée en matière, les<br />
Français ont eu un peu <strong>de</strong> mal à concrétiser tous<br />
leurs espoirs, mais leur résultat est honorable.<br />
Marc Lacomare, qui faisait figure <strong>de</strong> grands favoris<br />
terminera 4 ème <strong>de</strong>s moins <strong>de</strong> 18 <strong>ans</strong>, <strong>de</strong>vancé<br />
notamment par Owen Wright, la nouvelle star<br />
ma<strong>de</strong> in Australie. Il faut préciser que même en<br />
junior, on ne vient pas pour rigoler. Le niveau était<br />
particulièrement élevé cette année. Ce qui n’a pas<br />
empêché le jeune Tahitien Tamaroa McComb, déjà<br />
vainqueur du King of the grom 2007 <strong>de</strong> chopper<br />
toutes les bombes qui passaient à sa portée<br />
(on parle <strong>de</strong>s vagues).<br />
Il s’est imposé avec beaucoup <strong>de</strong> puissance d<strong>ans</strong><br />
la catégorie moins <strong>de</strong> 16 <strong>ans</strong>. D<strong>ans</strong> la même veine,<br />
le Breton Ian Fontaine, 15 <strong>ans</strong>, atteindra avec<br />
brio la 4 ème place <strong>de</strong>s moins <strong>de</strong> 16 <strong>ans</strong>, créant la<br />
surprise <strong>de</strong> ce championnat. Pas <strong>de</strong> surprsise<br />
par contre pour la victoire par équipe, l’Australie<br />
s’impose, laissant la France à la cinquième place.<br />
Eclai rage avec Ronan Chatain, coach<br />
<strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> Bretagne et co-fondateur<br />
<strong>de</strong> L’ESB.<br />
L’ampleur <strong>de</strong> l’événement et le niveau très élevé<br />
<strong>de</strong> pas mal <strong>de</strong> jeunes symbolise un passage à la<br />
vitesse supérieure pour le surf <strong>de</strong> compétition<br />
junior ?<br />
Il me semble quand même que l’on rencontre<br />
aujourd’hui d<strong>ans</strong> le surf <strong>de</strong>s jeunes athlètes <strong>de</strong><br />
plus en plus professionnels. Des mecs comme<br />
Owen Wright, Alejo Muniz, Marco Lacomare,<br />
Tamaroa McComb et quelques autres, sont<br />
capables <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s vagues entre 8 et<br />
10 points avec une fiabilité déconcertante. Je<br />
pense que qu’ils seront tous sur le WCT d’ici<br />
peu. Ils feront <strong>de</strong>s passages éclairs sur le WQS<br />
comme Jérémy, Jordy Smith ou Dane Reynolds.<br />
Pourquoi ? Parce que ces types ont un truc en<br />
plus que juste du talent pour défoncer une vague<br />
si elle leur arrive sur le coin du nez. Ils sont plus<br />
entraînés physiquement, mentalement, ils sont<br />
Après avoir remporté le Hurley Burleigh Pro<br />
Junior en janvier, Tamaroa Mc Comb n’a<br />
laissé aucune chance à ses adversaires<br />
lors du championnat du mon<strong>de</strong> Junior 2008.<br />
extrêmement impliqués d<strong>ans</strong> le développement <strong>de</strong><br />
leur quiver et surtout, quand ils se pointent sur un<br />
spot, ils ont “l’intelligence du plan d’eau“.<br />
Que penses-tu <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong><br />
France, on peut vraiment concurrencer <strong>de</strong>s pays<br />
comme le Brésil ou l’Australie ?<br />
Quelqu’un en doute encore ? La France a obtenu une<br />
très belle 5 ème place. Il y a eu quelques acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />
parcours et <strong>de</strong> très belles performances individuelles.<br />
Quoiqu’en pensent certains détracteurs, qui nous<br />
veulent certainement du bien, l’Equipe <strong>de</strong> France s’est<br />
globalement très bien comportée. Les Australiens sont<br />
vraiment ultra soli<strong>de</strong>s, mais toutes les équipes qui<br />
sont régulièrement d<strong>ans</strong> le top 5 sont susceptibles <strong>de</strong><br />
gagner.<br />
Le French paradoxe : une petite base <strong>de</strong><br />
compétiteurs qui produit un nombre important <strong>de</strong><br />
surfeurs plutôt bien présents d<strong>ans</strong> le haut niveau.<br />
Pourvu que ça dure ?<br />
On a beaucoup d’atouts en France pour faire <strong>de</strong> la<br />
qualité. Je pense qu’en optimisant la variété <strong>de</strong>s<br />
territoires du surf Français, on peut vraiment faire<br />
d<strong>ans</strong> l’excellence.<br />
À Hossegor, on a les meilleurs beach breaks<br />
du Mon<strong>de</strong> ; en Réunion et en Gua<strong>de</strong>loupe, on
R E T O U R S U R E V E N T<br />
a <strong>de</strong>s reefs world class ; en Bretagne on a les<br />
meilleurs marins du mon<strong>de</strong>. Pour reprendre le “main<br />
Coach“, Patric Flores, que je remercie au passage<br />
pour son pragmatisme et son ouverture d’esprit,<br />
« après l’école Hawaïenne et l’école Australienne,<br />
quand est-ce qu’on impose l’école Française comme<br />
référence ? Bor<strong>de</strong>l ! »<br />
Un moment fort pendant cet événement ?<br />
Il y en a eu beaucoup. Je dirais que Ian fontaine m’a fait<br />
capoter <strong>de</strong>ux fois d<strong>ans</strong><br />
la même série. Au<br />
second tour, il était<br />
à la rue avec <strong>de</strong>ux<br />
vagues moyennes. Il<br />
était stressé, son surf<br />
était naze. Il faisait <strong>de</strong>s<br />
tops turns en levant<br />
les bras, surfant à plat<br />
s<strong>ans</strong> re-entry d<strong>ans</strong> ses<br />
cut-backs. Il a démarré sur une bombe à quinze secon<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la fin,<br />
il n’a pas bronché, il l’a défoncé et il est resté d<strong>ans</strong> le<br />
match pour les sept tours suivants ! C’était énorme. Il y a<br />
<strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> contingences extrême ; où cette phrase<br />
me revient à l’esprit : « la différence entre les individus<br />
rési<strong>de</strong> d<strong>ans</strong> leur aptitu<strong>de</strong> à faire face à l’adversité ».<br />
Là, j’ai su que c’était vrai, j’ai compris à cet instant<br />
précis à quelle trempe <strong>de</strong> guerrier il appartenait.<br />
Un mot sur la rencontre avec l’équipe <strong>de</strong> France<br />
<strong>de</strong> handball ?<br />
Déjà, un grand Merci à Jean-Luc Arrassu, qui<br />
avait organisé cette rencontre un peu informelle.<br />
Sincèrement, je n’étais pas hyper emballé à l’idée<br />
<strong>de</strong> me coller <strong>de</strong>ux plombes d<strong>ans</strong> un gymnase, à voir<br />
<strong>de</strong>s brutes épaisses atomiser un gardien bondissant.<br />
Malheur à ceux qui ne changent jamais d’avis ! J’ai<br />
vu que les équipes <strong>de</strong> France n’ont pas le même<br />
professionnalisme d<strong>ans</strong> tous les sports… Question<br />
<strong>de</strong> culture, <strong>de</strong> moyens, ou d’intelligence ? Les<br />
jeunes surfeurs français présents ont pu se rendre<br />
compte du décalage entre eux et ces sportifs en<br />
pleine préparation olympique. C’était très intéressant<br />
<strong>de</strong> voir la qualité, la progressivité, et la rigueur <strong>de</strong><br />
l’échauffement, qui représentent 80 % du temps<br />
d’entraînement. Le capital physique <strong>de</strong>s pros est leur<br />
fond <strong>de</strong> commerce !<br />
propos recueillis pas Stephane Robin<br />
© HOALEN<br />
Ronan Chatain, entraîneur charismatique du<br />
pôle espoirs <strong>de</strong> Pont-L’Abbé (Finistère).<br />
Il sait mieux que personne comment coacher<br />
les espoirs du surf breton.<br />
PUBLICITE
30<br />
P O R T R A I T<br />
À 15 <strong>ans</strong>, le jeune surfeur breton<br />
<strong>de</strong> la Torche n’a pas failli à la<br />
réputation <strong>de</strong> la célèbre famille<br />
Fontaine. 4 ème aux <strong>de</strong>rniers<br />
Championnats du Mon<strong>de</strong> Junior<br />
ISA, il emboîte le pas à ses <strong>de</strong>ux<br />
frères, Gordon et Scott, en réalisant<br />
le meilleur résultat d’un Français<br />
sur cette compétition. Un Breton<br />
qui s’impose face aux Australiens,<br />
Hawaiiens et Brésiliens, c’est plutôt<br />
énorme ! SurfTime a voulu en savoir<br />
plus…<br />
Comment as-tu commencé le surf ?<br />
Avec mes frères, sur un bodyboard… Plus<br />
tard, j’ai pris <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> surf à l’École <strong>de</strong><br />
Surf <strong>de</strong> Bretagne à La Torche.<br />
Tes frères t’ont donné <strong>de</strong>s conseils pour<br />
réussir en compétition ?<br />
Oui, beaucoup, et c’est en gran<strong>de</strong> partie<br />
grâce à eux que j’en suis là aujourd’hui.<br />
Brotherhood !!!<br />
Tu as un coach qui te suit sur les<br />
compétitions ?<br />
Sur les compétitions nationales, c’est<br />
Ronan Chatain avec Erwan Genre et sur<br />
les pro juniors, je suis avec mon team<br />
manager, Nathan Hele.<br />
Comment ça se passe la vie à La Torche,<br />
tu arrives à concilier l’école et le surf?<br />
Ça se passe très bien, on se connaît tous<br />
et c’est toujours un super plaisir d’aller<br />
surfer avec les potes à La Torche, même<br />
quand c’est froid et venté. À l’école, tout le<br />
mon<strong>de</strong> m’encourage, aussi bien les profs<br />
que mes amis. Ils m’envoient mes cours<br />
par Internet quand je suis en déplacement,<br />
c’est cool.<br />
Quel souvenir gar<strong>de</strong>ras-tu <strong>de</strong> ces Championnats du<br />
Mon<strong>de</strong> ?<br />
J’ai fait cette compétition s<strong>ans</strong> pression. J’étais là pour<br />
surfer et représenter mon pays. Il y avait <strong>de</strong>s vagues<br />
superbes et une très bonne ambiance. J’ai reçu beaucoup<br />
<strong>de</strong> soutien <strong>de</strong> ma famille, <strong>de</strong> mes coachs, <strong>de</strong> mes amis et<br />
<strong>de</strong> la Bretagne, donc c’était parfait. Je suis super content<br />
<strong>de</strong> mon résultat, c’est vraiment extraordinaire ce que j’ai<br />
fait là-bas. J’ai parfois du mal à le croire. En tout cas,<br />
je suis motivé pour continuer, c’était un <strong>de</strong>s meilleurs<br />
moments <strong>de</strong> ma vie…<br />
Tu surfes quoi comme planche ? C’est qui ton<br />
shaper ?<br />
Ma planche favorite fait 5’11 x 18’ 1/8 x 2’ 1/8. J’ai<br />
commencé avec <strong>de</strong>s planches AL’s Brothers qui m’ont<br />
beaucoup apporté. Aujourd’hui, c’est Rob Vaughan qui est<br />
mon shaper principal. Je me procure aussi <strong>de</strong>s planches<br />
d<strong>ans</strong> le shop du coin, chez Twenty-Nine Surf Shop.<br />
Tu as une manœuvre favorite ?<br />
Le tail sli<strong>de</strong> grabbé !<br />
Tu as envie d’intégrer le Pôle France à Biarritz ?<br />
Ce serait génial d’aller au Pôle France, <strong>de</strong> se retrouver<br />
avec les meilleurs entraîneurs et les meilleurs<br />
© AQUASHOT<br />
La famille Fontaine, une source<br />
<strong>de</strong> talents qui n’est pas près<br />
<strong>de</strong> tarir, la preuve avec<br />
le <strong>de</strong>rnier rejeton, Ian,<br />
ici en action lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers<br />
Championnats du mon<strong>de</strong> ISA.<br />
surfers. Gordon a passé trois bonnes années à Biarritz.<br />
Il a maintenant un niveau incroyable et il continue ses<br />
étu<strong>de</strong>s en sport management en Australie, juste en face<br />
<strong>de</strong> Snapper. On va voir avec mes parents comment on<br />
peut gérer les questions <strong>de</strong> logement et <strong>de</strong> tr<strong>ans</strong>port.<br />
Il faut que je puisse revenir en Bretagne <strong>de</strong> temps en<br />
temps, pour voir la famille.<br />
Tu vas faire quoi cet été ?<br />
Je vais suivre le tour pro junior, et faire <strong>de</strong>ux ou trois<br />
autres compétitions.<br />
C’est un rêve pour toi le WQS ?<br />
Bien sûr, tout le mon<strong>de</strong> en rêve !!`<br />
Comment juges-tu le niveau <strong>de</strong>s jeunes surfeurs<br />
bretons ?<br />
Le surf en Bretagne est en train <strong>de</strong> monter à toute<br />
vitesse. L’autre jour, j’ai vu plein <strong>de</strong> petits talents qui<br />
<strong>de</strong>vaient avoir sept ou huit <strong>ans</strong>, et qui commençaient déjà<br />
à bien surfer. Je pense que d<strong>ans</strong> quelques années, la<br />
Bretagne sera au top, au niveau <strong>de</strong>s résultats.<br />
Tu penses que les surfeurs bretons ont <strong>de</strong>s chances<br />
d’accé<strong>de</strong>r un jour au WQS ?<br />
Pourquoi pas ? On a <strong>de</strong>ux jambes, une tête, <strong>de</strong>s vagues<br />
et une volonté en granit…<br />
Steph Robin<br />
Date <strong>de</strong> naissance : 11/06/93<br />
Home spot : La Torche<br />
Club : Madéo Surf Club<br />
Sponsors : Billabong, Billabong Surfboards,<br />
Kustom foot wear, Twenty-Nine Surf Shop.<br />
Palmarès<br />
4 ème mondial <strong>de</strong>s moins <strong>de</strong> 16 <strong>ans</strong> ISA<br />
Champion <strong>de</strong> France minimes 2007<br />
3 ème aux championnats <strong>de</strong> France open 2007<br />
Champion <strong>de</strong> Bretagne minime<br />
3 ème championnat <strong>de</strong> Bretagne open 2007
32<br />
P O R T R A I T<br />
STÉPHANE ROBIN<br />
Jon Pyzel, Californien <strong>de</strong> 36 <strong>ans</strong>, a<br />
débarqué à Hawaii en 1992 et est longtemps<br />
resté d<strong>ans</strong> l’un <strong>de</strong>s shapers un<strong>de</strong>rground du<br />
North Shore. Il sort <strong>de</strong> l’ombre en 1999 quand John<br />
John Florence, pour qui il shape les boards,<br />
<strong>de</strong>vient une super star. Jon Pyzel a vite compris<br />
que les kids avaient besoin <strong>de</strong> <strong>de</strong>signs<br />
spécifiques et pas juste <strong>de</strong> répliques en miniatures.<br />
Il a vu juste et les pros modèles <strong>de</strong> John John<br />
font désormais le tour <strong>de</strong> la planète !<br />
Propos receuillis par Stéphane Robin<br />
Faire son trou d<strong>ans</strong> le domaine du shape à Hawaii n’est<br />
pas une mince affaire… D’où te viens cette réussite ?<br />
En fait, ma première planche était vraiment un défi.<br />
Ne sachant pas <strong>de</strong>ssiner, je pensais que ça serait une<br />
catastrophe ! Je m’étais dit, « si la première marche,<br />
je continue ». Et j’ai été surpris du résultat ! J’ai alors<br />
commencé à faire <strong>de</strong>s planches pour <strong>de</strong>s amis, et au bout<br />
d’un certain temps, j’ai rencontré Jeff Bushman qui m’a<br />
montré les bases du métier. J’ai appris à <strong>de</strong>signer <strong>de</strong>s<br />
planches sur ordinateur, et j’ai fini par travailler pour lui<br />
Pyzel a construit son rêve hawaiien<br />
à coups <strong>de</strong> rabot, une success<br />
story à l’américaine.<br />
pendant 4 ou 5 <strong>ans</strong>, jusqu’à ce que mon business décolle.<br />
Quels furent les premiers ri<strong>de</strong>rs qui t’ont fait confiance ?<br />
Au début, je shapais plutôt pour les locaux du North Shore,<br />
je faisais aussi pas mal <strong>de</strong> glass. Et puis un jour, la mère<br />
<strong>de</strong> John John a débarqué à l’atelier, avec ses trois gamins<br />
d<strong>ans</strong> la voiture. Elle m’a <strong>de</strong>mandé si je pouvais faire une<br />
planche pour John John, pour remplacer la vieille board<br />
qu’il avait. Et c’est comme ça que tout a commencé : je<br />
lui ai fait sa première planche sur mesure et en quelques<br />
années, il est <strong>de</strong>venu le kid que tout le mon<strong>de</strong> connaît. Du<br />
même coup, j’ai profité <strong>de</strong> cette visibilité.<br />
C’est un peu magique cette rencontre ?<br />
C’est vrai que c’est arrivé aux débuts. John John apprenait<br />
alors à surfer et moi, je commençais seulement à fabriquer<br />
mes propres <strong>de</strong>signs. On a évolué tous les <strong>de</strong>ux, c’est ça<br />
qui est intéressant. Ça fait bientôt neuf <strong>ans</strong>, déjà…<br />
C‘est un gros avantage <strong>de</strong> connaître son shaper <strong>de</strong>puis si<br />
longtemps ? Il doit commencer à savoir ce qu’il veut ?<br />
Oui, c’est un gamin très intelligent. Il ne sait pas forcément<br />
dire techniquement ce qu’il veut, comme me dire plus ou<br />
moins <strong>de</strong> rocker ou <strong>de</strong> concave, mais il sait quelle planche
P O R T R A I T<br />
il préfère. Je lui fabrique différentes choses, il essaie et va<br />
souvent surfer une planche jusqu’à qu’elle soit morte alors<br />
qu’il en a <strong>de</strong>s neuves qui atten<strong>de</strong>nt ! Et puis, je commence<br />
à avoir <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> retours maintenant, ce qui rend<br />
les planches encore plus performantes.<br />
Qu’est-ce qui change quand on fabrique <strong>de</strong>s planches<br />
aussi petites ?<br />
On ne fait pas <strong>de</strong> miniatures. Il faut trouver <strong>de</strong>s formes<br />
nouvelles, adaptées à la morphologie <strong>de</strong> l’enfant. Les<br />
courbes ne sont pas les mêmes que sur les gran<strong>de</strong>s<br />
planches, sinon on obtient une planche trop étroite pour<br />
eux. C’est pas mal d’expérimentation, et je crois qu’en<br />
voulant faire <strong>de</strong>s planches qui avaient une bonne gueule,<br />
j’ai réussi à faire <strong>de</strong>s planches qui marchaient mieux. Un<br />
<strong>de</strong>s secrets <strong>de</strong>s planches kids ? S<strong>ans</strong> doute <strong>de</strong> mettre plus<br />
<strong>de</strong> rocker sur le tail.<br />
À quoi ressemble le quiver <strong>de</strong> John John aujourd’hui ?<br />
Ses planches vont <strong>de</strong> 5’2 à 8’4 pour surfer Waimea, et il a<br />
aussi <strong>de</strong>s planches <strong>de</strong> Tow-in. Pour pipeline, je lui fais <strong>de</strong>s<br />
planches entre 5’6 et 6’6 ! Ce gosse est incroyable, on sent<br />
qu’il a vraiment envie d’y aller. L’eau, c’est son élément.<br />
À 12 <strong>ans</strong>, il trépignait déjà sur la plage pour aller surfer<br />
l’outsi<strong>de</strong> reef <strong>de</strong> Phantoms en tow in avec les boys du Pipe.<br />
Ils l’ont pris avec eux, il <strong>de</strong>vait y avoir 15 pieds, mais avec<br />
lui sur la vague, ça paraissait <strong>de</strong>ux fois plus !<br />
Il grandit s<strong>ans</strong> cesse, c’est un facteur à gérer en plus non ?<br />
C’est sûr, il faut toujours changer les cotes <strong>de</strong>s planches.<br />
Il est assez petit pour son âge et je pense que d<strong>ans</strong> les<br />
années à venir ça sera encore plus intéressant. Ses<br />
planches seront s<strong>ans</strong> aucun doute assez différentes <strong>de</strong><br />
celles qu’on utilise aujourd’hui.<br />
Comment John John réagit-il à la popularité dont il<br />
bénéficie ?<br />
Je crois qu’il comprend très bien ce qu’il se passe, mais ça<br />
reste un grom ! Il vit avec sa mère et ses <strong>de</strong>ux frères d<strong>ans</strong><br />
une maison en face du Pipe ; il va surfer tous les jours, il va<br />
à l’école comme tout le mon<strong>de</strong>. Et malgré la pression <strong>de</strong>s<br />
médias à certains moments <strong>de</strong> l’année et les sponsors à<br />
satisfaire, c’est un kid tout à fait normal.<br />
À part John John, quels sont les autres surfeurs qui surfent<br />
sur tes planches ?<br />
J’ai mon team <strong>de</strong> groms composé d’Albee Layer, <strong>de</strong> Josh<br />
et <strong>de</strong> Seth Moniz. Il y a aussi pas mal <strong>de</strong> gars qui me<br />
comman<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s planches s<strong>ans</strong> que je sois leur shaper<br />
attitré, <strong>de</strong>s gens comme Dean Morrison, Shane Beschen,<br />
Jack et Pete Johnson, Perry Dane, Tiago Pires, Dan, Chris<br />
et Keith Malloy et pas mal d’autres.<br />
Tu as un <strong>de</strong>sign qui a bien marché <strong>de</strong>rnièrement ?<br />
Encore récemment, j’ai fabriqué pas mal <strong>de</strong> twins avec un<br />
<strong>de</strong>sign très pointu, à mi-chemin entre <strong>de</strong>ux époques. Ce<br />
modèle baptisé ASTRO TWIN possè<strong>de</strong> un outline 70’s, mais<br />
avec <strong>de</strong>s rails et une carène plutôt mo<strong>de</strong>rnes, portés vers la<br />
performance. Le concave sous la planche est extrêmement<br />
prononcé et <strong>de</strong>s gars comme Pete Johnson ont surfé <strong>de</strong>s<br />
bons jours à Pipe sur une 5’8, d’autres ont même fait du<br />
tow-in avec d<strong>ans</strong> 15-18 pieds s<strong>ans</strong> problèmes ! Une vraie<br />
folie ce twin !<br />
Le jeune prodige hawaiien,<br />
John John Florence, en action<br />
sur un shape Pyzel, 100 % adapté<br />
à son gabarit <strong>de</strong> grom.<br />
CARLOS PINTO / O’NEILL<br />
33
34<br />
Z E C O A C H<br />
Le Coach à Hossegor en pleine<br />
séance <strong>de</strong> training avec le<br />
team Rip Curl. Au programme, la<br />
simulation <strong>de</strong> séries <strong>de</strong> 25mn histoire<br />
d’apprendre à trouver les bombes.<br />
D<strong>ans</strong> le surf, il y a les mecs qu’on voit sur les posters<br />
et ceux qui collent les affiches. Gilles Darqué<br />
n’est pas du genre à cirer les pompes,<br />
mais s<strong>ans</strong> lui, il n’y aurait aucun Français en format<br />
quatre par trois d<strong>ans</strong> les couloirs du<br />
métro. Quand on dédie sa vie à la tr<strong>ans</strong>mission<br />
d’une passion, ça étonne toujours. Et pourtant,<br />
le surf selon Darqué, c’est ça. De loin, le mec<br />
est intimidant. Il a beau avoir la blague facile, ses<br />
lunettes <strong>de</strong> soleil opaques et son côté un peu froid ne<br />
laissent pas vraiment présager pas <strong>de</strong> la gentillesse<br />
du Monsieur. Un Monsieur qui, une fois la prise <strong>de</strong><br />
contact établie, force le respect.<br />
Landais d’origine, il n’est pas sorti <strong>de</strong> Tech <strong>de</strong> Co. Mis<br />
à part un diplôme d’éducateur spécialisé, son école à<br />
lui c’est le surf. On sent tout <strong>de</strong> suite qu’il a écumé tous<br />
les beaux spots <strong>de</strong> ce bas mon<strong>de</strong>. Coach, mais aussi<br />
représentant, Kéké a passé une partie <strong>de</strong> sa vie sur les<br />
routes <strong>de</strong> France, à raison <strong>de</strong> ses cent milles bornes<br />
annuelles. Tout ça pour promouvoir les combinaisons<br />
Rip Curl, et pour bouffer évi<strong>de</strong>mment. Il aurait s<strong>ans</strong><br />
doute pu gagner plus d’argent ailleurs, mais sa vie à lui,<br />
elle est sur la plage, avec les kids du team Rip Curl. À<br />
41 <strong>ans</strong>, il est toujours sur le pont, les bons comme les<br />
mauvais jours. Bientôt quinze années qu’il crame dur au<br />
soleil, à regar<strong>de</strong>r ses groms envoyer <strong>de</strong>s “pâtés“.<br />
Qu’il soit au micro ou <strong>de</strong>rrière une caméra, rien ne lui<br />
échappe. Il n’a pas besoin <strong>de</strong> jumelles pour savoir lequel<br />
a chié sa série. Quand un gamin à un problème, il sait<br />
vers qui se tourner. Kéké, c’est un support inestimable<br />
pour tous les gosses qui se jettent d<strong>ans</strong> la bataille. Il les<br />
ai<strong>de</strong> tous <strong>de</strong> la même manière, que les parents soient<br />
blindés ou pas. Quand ils sont avec Darqué, il n’y a<br />
pas <strong>de</strong> quoi s’inquiéter pour les parents, kéké, c’est la<br />
garantie qu’ils ne feront pas n’importe quoi. C’est un<br />
peu un mentor, on l’écoute, on le respecte. 4ème <strong>de</strong>s<br />
championnats <strong>de</strong> France Masters en 2005 à Biarritz,<br />
le niveau lui, il l’a. « L’important c’est <strong>de</strong> pousser la<br />
jeune génération. D<strong>ans</strong> mon bled, à St Girons, le mec<br />
qui déchire à l’eau aujourd’hui, c’est encore moi… Et<br />
ça, c’est pas normal : il faut que les kids prennent le<br />
relais ».<br />
En 1993, c’est François Payot, fondateur <strong>de</strong> Rip Curl<br />
Europe, qui lui filait les clés <strong>de</strong> son Renault Espace<br />
pour emmener les jeunes sur les compétitions. Il n’y<br />
avait pas vraiment <strong>de</strong> budget, et le bénévolat était<br />
la règle. Au fil <strong>de</strong>s saisons, il a entraîné et conseillé<br />
STEPH ROBIN
Z E C O A C H<br />
tous les meilleurs surfeurs français. Il a commencé<br />
avec Micky Picon et Patrick Beven. Il a ensuite coaché<br />
Jeremy Flores quand il était chez Rip Curl. Depuis, le<br />
métier s’est professionnalisé, et les bons ri<strong>de</strong>rs sont<br />
très sollicités par <strong>de</strong>s grosses marques. Même s’il a les<br />
boules <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir laisser partir ses meilleurs éléments<br />
quand ils commencent à exploser, ça ne l’empêche<br />
pas <strong>de</strong> continuer à les ai<strong>de</strong>r. « Le principal c’est qu’ils<br />
réussissent, le team Rip Curl a toujours été une gran<strong>de</strong><br />
famille, mais il n’est pas question que je laisse les<br />
autres d<strong>ans</strong> la galère parce qu’ils ne sont pas chez<br />
nous. Je tr<strong>ans</strong>mets l’esprit du surf comme je l’ai appris,<br />
à l’ancienne ».<br />
O tempora, O mores<br />
Aujourd’hui, il faut se rendre à l’évi<strong>de</strong>nce : les temps ont<br />
changé. La politique <strong>de</strong>s marques aussi. Que Rip Curl<br />
n’ait pas pu mettre les moyens quand il le fallait pour<br />
conserver certains bons ri<strong>de</strong>rs est une chose, le fait que<br />
l’entraînement <strong>de</strong>s kids passe aujourd’hui au second<br />
plan en est une autre. Et ça, Kéké a du mal à l’avaler. Il<br />
n’approuve pas la politique <strong>de</strong>s marques qui choisissent<br />
<strong>de</strong> remplir les poches <strong>de</strong>s gamins et <strong>de</strong> les laisser se<br />
démer<strong>de</strong>r. « Si les marques ne mettent pas plus les<br />
moyens, ça sera aux parents <strong>de</strong> le faire, une régression<br />
qui ne bénéficiera pas au sport, surtout en Europe, où c’est<br />
déjà difficile <strong>de</strong> se faire une place ». Détecteur <strong>de</strong> talent par<br />
nature, il croit d<strong>ans</strong> l’avenir <strong>de</strong>s jeunes surfeurs français et<br />
il se battra jusqu’au bout pour leur assurer le soutien dont<br />
ils ont besoin. Avec l’augmentation du niveau et <strong>de</strong>s enjeux,<br />
les surfeurs ont plus que jamais besoin d’être encadrés. Il<br />
y a beau avoir <strong>de</strong>s team-managers pour gérer les agendas,<br />
les voyages et les ren<strong>de</strong>z vous avec la presse, ce n’est pas<br />
une vie sur la route, d’une<br />
plage à une autre, d’un<br />
continent à un autre.<br />
suffisant. Rien ne remplacera l’analyse <strong>de</strong> Kéké, ni sa voix<br />
au micro pour commenter les séries du matin jusqu’au<br />
soir. Pour l’heure, il est toujours présent, constamment<br />
entre <strong>de</strong>ux avions, passant d’un WQS à un Pro Junior, pour<br />
booster les ri<strong>de</strong>rs du team Rip Curl. « Un jour peut-être,<br />
je serai obligé <strong>de</strong> bosser comme coach personnalisé. Ou<br />
bien je monterai mon propre training camp, un peu comme<br />
le père <strong>de</strong> Benn Dunn en Australie, et je ferai bosser les<br />
surfeurs que j’ai coaché à leurs débuts, pour qu’à leur tour<br />
ils tr<strong>ans</strong>mettent leur passion. » La fin d’une époque ?!<br />
SR<br />
Futur, technique d’entraînement, grom search, mais où<br />
va le surf ?<br />
Avec tous les événements qui se créent autour <strong>de</strong>s<br />
kids, on trouve <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> super groms ?<br />
Il y en a un peu plus qu’avant, surtout à l’échelle<br />
européenne. Mais c’est rare d’en découvrir un sur une<br />
compétition. Aujourd’hui, les informations remontent très<br />
vite, et dès qu’il y a un kid avec du niveau quelque part, on<br />
le sait rapi<strong>de</strong>ment. Avec Rip Curl, je connais bien le réseau<br />
<strong>de</strong>s distributeurs et les écoles que l’on sponsorise nous<br />
tiennent au courant.<br />
Les surfeurs français sont bons en junior, mais après<br />
ça se complique, pourquoi ont-ils autant <strong>de</strong> mal à<br />
s’affirmer ?<br />
Le problème, c’est le suivi. L’encadrement n’est pas assez<br />
important, on manque encore <strong>de</strong> moyens. D<strong>ans</strong> l’eau, c’est<br />
la guerre. Le mental est un facteur déterminant, et c’est<br />
souvent ce qui manque. À la base en France, on ne surfe<br />
pas assez et ça, ça fera toujours la différence. L’hiver est<br />
toujours un cap à passer, et le travail en salle ne fait pas<br />
tout. Chez les petits, c’est encore plus difficile, en hiver<br />
c’est vraiment dur <strong>de</strong> les mettre à l’eau régulièrement.<br />
C’est quoi ta technique pour amener les kids au plus<br />
haut niveau ?<br />
Un coach, c’est un repère. C’est un mec qui sait conseiller<br />
une planche plutôt qu’une autre. Un mec qui leur évite les<br />
galères pour que le kid se concentre sur la compétition.<br />
Je suis plutôt du genre autoritaire, il faut <strong>de</strong> la discipline<br />
si on veut faire <strong>de</strong>s résultats. Je fais aussi pas mal <strong>de</strong><br />
simulation <strong>de</strong> heat, en faisant tourner les kids, pour qu’ils<br />
se jugent les uns les autres. C’est une excellente manière<br />
<strong>de</strong> comprendre les règles <strong>de</strong> la compétition.<br />
35<br />
RIP CURL
36<br />
A L G A R V E<br />
À NOUS LES PETITES PORTUGAISES…<br />
Texte et photos : Yves Sob<strong>ans</strong>ki<br />
Louis Fears, Théo Gomiz, Max et Alex Comet,<br />
Vincent Touya et Adrien Belascain à la<br />
découverte <strong>de</strong>s spots du sud du Portugal.
A L G A R V E<br />
Max Comet : « je remercie Vincent Duvignac.<br />
Je l’ai rencontré par hasard à Zavial. Il<br />
m’a donné <strong>de</strong>s conseils qui m’ont permis<br />
Deux bus neuf places, départ Biarritz, 16 surfeurs<br />
dont 6 kids, un itinéraire approximatif, un but<br />
l’« Al Ghard ». Les spécialistes auront reconnu la<br />
traduction en Maures <strong>de</strong> « terre <strong>de</strong> l’Ouest », cette<br />
région formant la pointe Sud Ouest du Portugal,<br />
l’Algarve, un <strong>de</strong>s paradis encore méconnu du surf<br />
européen. Une bonne carte et <strong>de</strong>s prévisions météo<br />
donneront aux plus malins l’occasion <strong>de</strong> découvrir<br />
au détour <strong>de</strong> sa côte acci<strong>de</strong>ntée <strong>de</strong>s line up d’une<br />
rare qualité.<br />
<strong>de</strong> faire mon premier vrai tube ! »<br />
7h00 du mat, parking du BASCs (Biarritz Associations<br />
Surf Clubs), plage <strong>de</strong> la Milady à Biarritz. Les voitures<br />
arrivent les unes après les autres. Les planches, les<br />
sacs envahissent peu à peu l’esplana<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant le<br />
club. Il fait frais, il pleuvine, les visages sont encore<br />
marqués par une nuit écourtée. L’arrivée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux bus<br />
réveille tout le mon<strong>de</strong>, le chargement commence, les<br />
sacs s’entassent d<strong>ans</strong> les coffres, les planches sont<br />
attachées sur les galeries sous les railleries <strong>de</strong> Pipo<br />
(Laurent Ortiz), le bodyboar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’expédition : « si<br />
tout le mon<strong>de</strong> faisait du beug, on aurait tout mis d<strong>ans</strong> le<br />
coffre et ça ferait longtemps qu’on serait parti ! ».<br />
Le convoi s’ébranle enfin, direction plein Sud,<br />
<strong>de</strong>stination Tonel. C’est d<strong>ans</strong> la nuit, vers 23 heures,<br />
que les camions atteignent enfin le petit village à la<br />
pointe sud-ouest <strong>de</strong> l’Algarve. La route a été d’autant<br />
plus longue qu’une erreur nous a obligés à faire un<br />
“petit“ détour. La monotone autoroute s’est tout à coup<br />
tr<strong>ans</strong>formée en routes étroites entrecoupées <strong>de</strong> petits<br />
villages. La traversée <strong>de</strong> ces agglomérations à l’écart<br />
du tourisme suscite la curiosité <strong>de</strong> la population locale.<br />
Il est vrai que <strong>de</strong>ux camions bariolés et qui plus est<br />
bardés <strong>de</strong> planches <strong>de</strong> surf, ce n’est pas un spectacle<br />
habituel sur les départementales montagneuses du<br />
centre du Portugal. Les coups <strong>de</strong> klaxons répon<strong>de</strong>nt<br />
aux gestes amicaux et amusés <strong>de</strong>s quelques habitants.<br />
Le début d’énervement dû à l’erreur <strong>de</strong> navigation se<br />
tr<strong>ans</strong>forme en partie <strong>de</strong> rigola<strong>de</strong>.<br />
Camp <strong>de</strong> base<br />
Tonel, petit village dépendant <strong>de</strong> Vila Do Bispo (rien à<br />
voir avec Pascal), est un point <strong>de</strong> départ idéal afin <strong>de</strong><br />
découvrir les spots environnants. Situé au bout d’une<br />
presqu’île à la pointe sud-ouest du Portugal, il offre<br />
l’avantage <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>ux bons line up, mais aussi<br />
37
38<br />
A L G A R V E<br />
d’être un point <strong>de</strong> départ idéal afin <strong>de</strong> découvrir les<br />
vagues <strong>de</strong> la région. À l’Ouest, une côte exposée aux<br />
swells venus <strong>de</strong> l’Atlantique. À l’Est, une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
petites baies protégées, idéales lorsque la houle grossit.<br />
Deux groupes se forment. Les kids sont encadrés par<br />
JR (Jean Robert Vigne) et Pipo alors que les plus grands<br />
partent avec Antony Passailllar, et Antoine Delanne.<br />
D<strong>ans</strong> le camion <strong>de</strong>s plus jeunes, c’est l’euphorie avec la<br />
découverte <strong>de</strong>s « Ramones » (groupe culte <strong>de</strong>s années<br />
70, pour ceux qui auraient raté ça). Le titre « Blitzkrieg<br />
Bop » <strong>de</strong>vient l’hymne <strong>de</strong> ce trip. Des hurlements<br />
stri<strong>de</strong>nts reprennent « le Hey ho let’s go » du couplet <strong>de</strong><br />
la ch<strong>ans</strong>on, contrastant singulièrement avec la beauté<br />
et la quiétu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s chemins défoncés sillonnant le parc<br />
naturel. À l’approche <strong>de</strong>s spots, première leçon <strong>de</strong><br />
comportement tripystique pour les kids en vadrouille :<br />
le mot d’ordre est discrétion. La musique s’arrête. Rien<br />
ne sert <strong>de</strong> provoquer la curiosité, voire l’énervement<br />
<strong>de</strong>s locaux. Les consignes, suivies à la lettre, sont<br />
strictes : pas <strong>de</strong> raguasse, pas d’envahissement du pic,<br />
pas <strong>de</strong> taxe. Le premier qui déroge à la règle, on le<br />
Max Comet : « grâce aux vagues<br />
et aux analyses vidéos <strong>de</strong> JR, j’ai<br />
vraiment progressé lors <strong>de</strong>s dix jours<br />
passés au Portugal. »<br />
Théo Gomiz concentré.<br />
Deux jours avant cette session,<br />
Théo percute une dérive. « Malgré mes<br />
5 points à la tête, Je suis allé à l’eau.<br />
Les vagues étaient graves ! »<br />
Louis Fears. Toujours<br />
discret mais en constant<br />
progrès. Quelques semaines<br />
plus tard, il gagnera les<br />
championnats <strong>de</strong> la Côte<br />
Basque d<strong>ans</strong> sa catégorie.
A L G A R V E<br />
Alex Comet : « j’ai fêté mon<br />
anniversaire au Portugal. On est<br />
tous allés au resto. C’était super<br />
bon. Mais avant, les grands m’avaient<br />
attaché à une chaise et m’ont arrosé à<br />
coups <strong>de</strong> seaux d’eau. On a bien rigolé. »<br />
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40<br />
A L G A R V E<br />
Après avoir cassé sa planche<br />
la veille à Beliche, Adrien prend<br />
son gun. Bien qu’un peu gran<strong>de</strong> pour<br />
les vagues, la taille <strong>de</strong> sa planche ne<br />
l’empêche pas <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong> bons turns.<br />
Vincent Touya participe<br />
à son premier trip avec le<br />
BASCs. Sûrement pas le <strong>de</strong>rnier !<br />
laisse tout seul en pâture aux locaux. Des locaux qui<br />
apprécieront le respect montré par les kids. Le tableau<br />
aurait été idyllique s<strong>ans</strong> l’intervention du propriétaire<br />
d’un surf camp. Ce quinquagénaire allemand a mis<br />
une pression incroyable sur le groupe. Entouré <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
Anglais bien charpentés, il a fallu toute la diplomatie <strong>de</strong><br />
JR secondé par Pipo pour désamorcer cette situation <strong>de</strong><br />
crise. Renseignement pris, le principal grief <strong>de</strong> ce<br />
« local » venait du fait que nous n’avions pas loué <strong>de</strong><br />
piaules chez lui… Encore une règle qui se confirme une<br />
fois <strong>de</strong> plus : c’est souvent un “faux“ local qui la ramène<br />
plus que les autres.<br />
L’arrivée d’un swell provi<strong>de</strong>ntiel nous permet <strong>de</strong> visiter<br />
les principaux spots <strong>de</strong> la région. D’Arrifana à Beliche,<br />
<strong>de</strong> Tonel à Zavial, nous écumons les bancs <strong>de</strong> sable et<br />
les pointes rocheuses. Mais ne comptez pas sur nous<br />
pour vous dévoiler la liste <strong>de</strong>s spots et s’attirer à juste<br />
titre la foudre <strong>de</strong>s locaux. À vous <strong>de</strong> faire vos propres<br />
recherches. Un indice tout <strong>de</strong> même pour vous<br />
appâter : il existe une gauche parfaite <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 150<br />
mètres, quelque part au pied d’une pointe rocheuse…<br />
Mais un surf trip, c’est aussi apprendre la vie en<br />
communauté, ses corvées <strong>de</strong> vaisselle et <strong>de</strong> nettoyage<br />
tirées au sort. Les petits conflits qui se résolvent lors<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s batailles <strong>de</strong> seaux d’eau. Les rencontres<br />
avec d’autres surfeurs en trip ou les locaux. Les<br />
repas d<strong>ans</strong> les petits restos où le poulet au « piri piri»<br />
et les calamars farcis n’ont d’égal que les poissons<br />
grillés. Les maisons aux couleurs vives, les Aloe vera<br />
omniprésents, les paysages somptueux du parc naturel,<br />
un véritable dépaysement à seulement quelques heures<br />
<strong>de</strong> voiture <strong>de</strong> la frontière française. La route du retour<br />
sera silencieuse. Les kids sont rincés. Les images, les<br />
o<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s dix jours passés en Algarve s’entrechoquent<br />
d<strong>ans</strong> leurs esprits. Mais pas <strong>de</strong> nostalgie ni <strong>de</strong> regrets,<br />
juste une irrésistible envie <strong>de</strong> reprendre la route vers <strong>de</strong><br />
nouvelles découvertes.
46<br />
« Bonjour à tous.<br />
Peu <strong>de</strong> temps s’est écoulé <strong>de</strong>puis ma <strong>de</strong>rnière colonne, alors je vais vous raconter<br />
en détail mon <strong>de</strong>rnier trip. Je suis partie aux Maldives du 6 au 16 juin pour<br />
accompagner mon chéri sur un WQS 6 stars prime. La <strong>de</strong>stination étant idyllique,<br />
nous avons décidé <strong>de</strong> convier un photographe pour nous suivre là-bas. Deux<br />
options s’offraient à nous, l’hôtel sur l’île <strong>de</strong> la compétition, ou un bateau. Nous<br />
avons étudié les <strong>de</strong>ux, mais sur l’île, chaque session <strong>de</strong> surf est payante, 10 $ pour<br />
une session <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux heures, le choix est finalement vite fait. J’ai donc cherché<br />
sur Internet, et notre choix s’est arrêté sur le “Horizon II“, un bateau avec clim<br />
pouvant accueillir jusqu’à 12 personnes. Ne restait plus qu’à trouver du mon<strong>de</strong><br />
pour remplir le bateau. Jean Seb <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux mecs qui allaient là-bas pour la<br />
compet, et le bateau se remplit petit à petit. Finalement, nous sommes au complet,<br />
compétiteurs et free surfeurs, tous motivés et excités à l’idée <strong>de</strong> partir. Nous<br />
sommes donc douze à bord : Romain Laulhe, Thomas Bady, Marianne Bellegar<strong>de</strong>,<br />
Lea Brassy, Hugo Savalli, Ab<strong>de</strong>l El Harrim, Christophe Allary, William Pasquet et Kim<br />
Alibert, une jeune surfeuse <strong>de</strong> Méditerranée <strong>de</strong> 15 <strong>ans</strong> très motivée, Jean-Seb et<br />
moi. Avec nous, pour nous accompagner, le photographe Laurent Masurel.<br />
C’est parti pour un trip mixte, le top !<br />
Nous arrivons tous à Male, capitale <strong>de</strong>s Maldives avec le même avion, l’équipage<br />
du bateau nous attend et nous emmène à bord. Nous avons à peine le temps <strong>de</strong><br />
découvrir le bateau et nos chambres, que déjà nous quittons le port, cap au nord<br />
pour rejoindre les spots connus <strong>de</strong>s Maldives. Nous surfons quelques jours vers les<br />
spots <strong>de</strong> Sult<strong>ans</strong> et Pasta Point, car c’est là que les garçons ont leur compétition.<br />
Après leur élimination, nous changeons <strong>de</strong> vague pour aller encore plus au nord,<br />
vers les spots <strong>de</strong> Colas et Chikens. Nous nous régalons : chaque jour qui passe le<br />
swell augmente, le soleil brille, nous surfons toute la journée alternant bouteille<br />
d’eau et crème solaire. L’ambiance sur le bateau est magique, tout le mon<strong>de</strong><br />
s’entend à merveille, c’est un <strong>de</strong> mes meilleurs trips, mais le temps défile vite.<br />
Déjà le départ. D<strong>ans</strong> <strong>de</strong>ux jours, nous serons à nouveau à bord d’un gros Boeing,<br />
<strong>de</strong>stination la France. Pour fêter ce super trip, nous décidons d’aller sur l’île où<br />
se trouve la capitale. À peine arrivés sur les quais, <strong>de</strong>s voitures et <strong>de</strong>s motos par<br />
milliers défilent autour <strong>de</strong> l’île, tout <strong>de</strong> rouge vêtus, agitant le drapeau maldivien<br />
d<strong>ans</strong> tous les sens. Nous ne comprenons pas trop ce qui se passe, mais après<br />
avoir marché un peu d<strong>ans</strong> l’île, nous découvrons les écr<strong>ans</strong> géants et les gens<br />
entassés <strong>de</strong>vant. Des habitants nous expliquent que ce soir, c’est la finale <strong>de</strong><br />
la SAFF (South Asian Football Fe<strong>de</strong>ration), les Maldives affrontent le Sri Lanka<br />
pour la première fois <strong>de</strong> leur histoire. L’ambiance est magique. Coup <strong>de</strong> sifflet<br />
final, les Maldives remportent cette rencontre 1 à 0, et nous découvrons alors un<br />
pays en fête, fier <strong>de</strong> sa victoire ! Le trip s’achève, mais restera longtemps gravé,<br />
<strong>de</strong> nouvelles affinités qui se créent, <strong>de</strong> superbes conditions pour surfer et une<br />
ambiance géniale, tout le long du voyage, que <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> plus ?<br />
À bientôt»<br />
Caro. LA<br />
COLONNE A CARO<br />
STEPH ROBIN
48<br />
L O N G B O A R D<br />
W A T E R G I R L
W A T E R G I R L<br />
Hawaii est un havre <strong>de</strong> paix pour les tortues<br />
marines. N’étant plus chassées <strong>de</strong>puis près<br />
<strong>de</strong> 30 <strong>ans</strong>, ces tortues cohabitent<br />
pacifiquement avec l’homme et acceptent la<br />
présence <strong>de</strong> nageurs à leurs côtés.<br />
50<br />
Depuis que son océanographe <strong>de</strong> père lui a<br />
donné très tôt la passion du grand bleu, Emily est<br />
<strong>de</strong>venue une véritable fille <strong>de</strong>s îles. Elle allie le<br />
charme et la sympathie <strong>de</strong> ceux qui ont la chance<br />
<strong>de</strong> vivre au bord <strong>de</strong> l’Océan Pacifique. Elle porte<br />
une fleur <strong>de</strong> tiaré d<strong>ans</strong> les cheveux et adore<br />
marcher pieds nus d<strong>ans</strong> le sable, en regardant<br />
les vagues <strong>de</strong> Pipeline à Sunset. Les “seven<br />
miles“ <strong>de</strong> la côte nord d’Oahu sont ainsi <strong>de</strong>venus<br />
son petit mon<strong>de</strong> à elle. Avant <strong>de</strong> s’installer sur<br />
le North Shore, Emily a longtemps habité à Hilo,<br />
sur l’île <strong>de</strong> Big Island. L’école là-bas, « c’était<br />
vraiment pas terrible », ne lui donne pas la<br />
passion <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s mais plutôt l’impression <strong>de</strong><br />
perdre son temps. Pas d’hésitation : elle sèche<br />
allégrement les cours, préférant alors se mouiller<br />
et aller à l’eau pour surfer. De retour en France à<br />
l’âge <strong>de</strong> 15 <strong>ans</strong>, l’acclimatation n’est pas <strong>de</strong>s plus<br />
faciles et les profs déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la faire passer<br />
d<strong>ans</strong> une classe inférieure. Mais elle l’avoue s<strong>ans</strong><br />
fard, même au niveau en <strong>de</strong>ssous, « c’était super<br />
dur ». Une chose est sûre : Paris n’était vraiment<br />
pas fait pour elle. De retour à Hawaii, elle prend<br />
alors véritablement conscience <strong>de</strong> son profond<br />
attachement à l’Océan. C’est à ce moment qu’elle<br />
a déménagé pour venir vivre à Oahu, en espérant<br />
trouver un peu plus d’opportunités.<br />
Aujourd’hui, elle habite <strong>de</strong>vant la Baie <strong>de</strong> Waimea<br />
et le surf fait plus que jamais partie <strong>de</strong> sa vie.<br />
Son père est surfeur et bien sûr, elle-même surfe,<br />
<strong>de</strong>puis qu’elle a quatorze <strong>ans</strong>. Mais ce qu’elle aime<br />
par-<strong>de</strong>ssus tout, c’est le grand bleu version ukulele,<br />
la plongée en apnée au milieu <strong>de</strong>s tortues et <strong>de</strong>s<br />
dauphins. Depuis toute petite, elle a pris l’habitu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> nager avec les tortues <strong>de</strong> la baie. Pendant l’été,
W A T E R G I R L<br />
Tous les matins, Emily exauce<br />
le souhait <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> girls,<br />
surfeuses ou non :<br />
nager avec les dauphins.<br />
elle n’a qu’à se pencher <strong>de</strong>puis sa fenêtre pour voir<br />
les dauphins rentrer d<strong>ans</strong> la baie <strong>de</strong> Waimea. Difficile<br />
pour elle <strong>de</strong> résister à leur appel, et c’est ainsi<br />
qu’elle passe <strong>de</strong>s heures à nager avec eux presque<br />
tous les jours. Au fil <strong>de</strong> ses pongées,<br />
elle acquiert une aisance rare d<strong>ans</strong> l’eau, et c’est<br />
donc tout naturellement qu’elle s’est spécialisée<br />
d<strong>ans</strong> le mannequinat sous-marin !<br />
Ça fait maintenant plusieurs années qu’elle se<br />
consacre à la photo sous-marine, en compagnie<br />
<strong>de</strong> tout ce qui vit sous l’eau. Sa passion s’est petit<br />
à petit tr<strong>ans</strong>formée en véritable profession, et elle<br />
se fait désormais régulièrement photographier à<br />
plusieurs mètres sous l’eau, en train <strong>de</strong> nager avec<br />
<strong>de</strong>s raies, <strong>de</strong>s tortues et même <strong>de</strong>s requins.<br />
“ Les poissons sont mes amis, j’ai tellement<br />
l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> nager avec eux qu’il ne me font plus du<br />
tout peur, même lorsque je nage avec les requins. ”<br />
Depuis le mois <strong>de</strong> janvier 2008, elle a trouvé un<br />
nouveau job qui lui permet <strong>de</strong> rester en contact avec<br />
l’actualité du surf. Elle présente certaines émissions<br />
<strong>de</strong> Billabong TV Hawaii. “ C’est nouveau pour moi <strong>de</strong><br />
passer à la télé, mais c’est un travail intéressant, où<br />
je suis au contact <strong>de</strong> l’actualité du surf.” Et ça lui<br />
permet aussi <strong>de</strong> faire concurrence à sa ve<strong>de</strong>tte <strong>de</strong><br />
sœur, élue miss Hawaii il y a quelques années,<br />
et qui présente la météo sur la TV locale !<br />
Bien sûr, elle continue les photos sous l’eau.<br />
La <strong>de</strong>rnière fois qu’on l’a croisée, elle revenait <strong>de</strong><br />
la côte ouest d’Oahu, où elle avait plongé avec <strong>de</strong>s<br />
dizaines <strong>de</strong> dauphins. Son prochain shooting <strong>de</strong>vrait<br />
se passer d<strong>ans</strong> les eaux <strong>de</strong> la Polynésie Française.<br />
Tahiti, elle adore, elle se sent comme chez elle, tout<br />
le mon<strong>de</strong> parle français là-bas ! Alors, si jamais vous<br />
croisez une sirène au détour d’un lagon, vous saurez<br />
que vous n’avez pas rêvé !<br />
SR.<br />
51
Adhérez sur www.surfri<strong>de</strong>r.fr<br />
53<br />
France 2007
58<br />
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1<br />
15<br />
10<br />
13<br />
2<br />
8<br />
14<br />
Tout ce qu’il faut pour affronter la plage<br />
I 1. Billabong_Regina Prix public conseillé : 35 euros I 2. Billabong_Smirk Prix public conseillé : 20 euros I 3. Cool Shoe_Thelma Prix public conseillé : 12,90 euros<br />
I 4. FCS_Day Runner Prix public conseillé : 50 euros I 5. Kustom_Angel Stars Prix public conseillé : 17 euros I 6. Kustom_Aroma Apple<br />
Prix public conseillé : 12 euros I 7. Oakley_Eternal Pearl Prix public conseillé : 125 à 195 euros<br />
I 8. Oakley_Journey Bag Prix public conseillé : 45 euros I 9. Oxbow_Anais Prix public conseillé : 35 euros I 10. Oxbow_Resona Prix public conseillé : 45 euros I<br />
11. Protest_Anna Prix public conseillé : 5,95 euros I 12. Protest_Missy Prix public conseillé : 19,95 euros I 13. Protest_Snorcle Prix public conseillé : 39,95 euros<br />
I 14. Von Zipper_Frenzy Prix public conseillé : 95 euros I 15. Von Zipper_Holly Towel Prix public conseillé : 40 euros<br />
6<br />
9<br />
7<br />
5<br />
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4
62<br />
A L E X I S D E N I E L<br />
Alexis Deniel habite d<strong>ans</strong> le 22 (Côte<br />
d’Armor), il est le Champion <strong>de</strong> France <strong>de</strong><br />
longboard 2007. Exploit ou coup <strong>de</strong><br />
chance ?<br />
Perros-Guirec plage, ce n’est pas franchement<br />
la Mecque du surf, même pour les<br />
Bretons. Il y a donc <strong>de</strong> quoi s’étonner <strong>de</strong>vant le<br />
niveau <strong>de</strong> ce longboar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> 23 <strong>ans</strong>. Classé<br />
17ème aux <strong>de</strong>rniers Championnats du Mon<strong>de</strong> avec<br />
un surf complet qui mélange classique et<br />
mo<strong>de</strong>rne, il impressionne. Il est aussi l’un <strong>de</strong>s rares<br />
Français à participer aux épreuves du LQS, le<br />
circuit qualificatif pour le Championnat du Mon<strong>de</strong>. Autant<br />
à la recherche <strong>de</strong> nouvelles expériences que<br />
<strong>de</strong> bons résultats, il pourrait bien créer la<br />
surprise.<br />
Ça surfe à Perros-Guirec ?<br />
On a <strong>de</strong> bons spots le long <strong>de</strong> la côte,<br />
le problème c’est qu’ils ne sont pas<br />
très consistants. L’hiver, il fait froid et<br />
l’été, c’est flat. Mais entre les <strong>de</strong>ux,<br />
on a quand même <strong>de</strong> belles sessions.<br />
Chez nous, il faut avoir un moyen <strong>de</strong><br />
tr<strong>ans</strong>port et <strong>de</strong> quoi payer l’essence si<br />
on veut surfer tous les jours. À Perros-même, on a quelques<br />
beach breaks, mais on est s<strong>ans</strong> doute parmi ceux qui<br />
bougent le plus pour trouver <strong>de</strong>s vagues !<br />
Tu as débuté le surf en Bretagne ?<br />
J’ai commencé à Perros avec mon père qui avait déjà créé<br />
Seven Islands, le surf club local. C’était il y a 15 <strong>ans</strong>. Ils<br />
étaient six au début et maintenant, on est une centaine <strong>de</strong><br />
membres, dont 90 % ont moins <strong>de</strong> dix-huit <strong>ans</strong>.<br />
Comment s’est fait le passage au surf <strong>de</strong><br />
compétition ?<br />
C’est allé très vite puisque dès que j’ai commencé le surf, j’ai<br />
STÉPHANE ROBIN<br />
fait <strong>de</strong>s compétitions. Au début, je faisais du shortboard, j’ai<br />
même remporté le Championnat <strong>de</strong> Bretagne. Mais vu que<br />
mes résultats étaient meilleurs en longboard, j’ai continué, et<br />
puis j’aimais mieux l’esprit. Aujourd’hui, même en freesurf, je<br />
continue à faire du longboard.<br />
Le longboard en compétition, c’est une spécialité<br />
bretonne ?<br />
Il y a quelques années, Ronan Châtain a remporté pas mal<br />
<strong>de</strong> Coupes <strong>de</strong> France, et c’est vrai qu’aujourd’hui, nous<br />
ne sommes pas trop mal représentés d<strong>ans</strong> le classement<br />
national. Il manque d’ailleurs l’un <strong>de</strong>s meilleurs, Gauthier<br />
Hamon*, et c’est bien triste.<br />
Tu croyais à la victoire en arrivant aux Championnats<br />
<strong>de</strong> France ?<br />
Je suis arrivé assez confiant car je connaissais déjà bien<br />
mes adversaires. J’avais déjà remporté <strong>de</strong>s séries contre<br />
certains d’entre eux lors <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux compétitions précé<strong>de</strong>ntes,<br />
à Lacanau et à Estoril. J’ai réussi à faire une vague à dix<br />
points en finale et c’est ce qui a fait la différence.<br />
Comment s’est passé le Championnat du Mon<strong>de</strong> ?<br />
Je n’ai su que dix minutes avant ma série que j’avais le droit<br />
<strong>de</strong> participer aux trials, un peu chaud après les 800 Km que<br />
je venais <strong>de</strong> faire. Au final, je suis assez satisfait du résultat,<br />
même si je pense que j’aurais pu aller plus loin. J’ai été battu<br />
par le Champion du Mon<strong>de</strong> 2007, Phil Rajzman. Pas trop <strong>de</strong><br />
vagues d<strong>ans</strong> la série, et il a mieux su les exploiter que moi.<br />
D<strong>ans</strong> l’ensemble, la compétition était bien jugée et les noses<br />
étaient pris en compte à leur juste valeur, c’est un bon point.<br />
Tu pensais pouvoir t’imposer à ce niveau-là ?<br />
Je ne pensais pas forcément gagner, mais je trouve que<br />
le niveau <strong>de</strong> compétition est accessible. Contrairement<br />
au shortboard où quelques surfers font la loi, sur un<br />
Championnat du Mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> longboard, n’importe lequel <strong>de</strong>s<br />
quinze premiers a une grosse chance <strong>de</strong> l’emporter.<br />
Tu étais au Japon <strong>de</strong>rnièrement, et ça ne t’a pas trop<br />
réussi…<br />
Je me suis fait sortir dès le premier tour, pas <strong>de</strong> chance et<br />
mauvaise gestion <strong>de</strong> ma série. C’est dommage, mais ça<br />
arrive. Par contre, l’accueil était excellent. J’avais pas mal<br />
d’appréhension suite à mes expériences que j’avais connues<br />
avec les Japonais que j’avais rencontrés en voyage. Mais<br />
finalement, ça s’est très bien passé, ils nous ont amenés<br />
partout. Le plus fou, c’est que les longboar<strong>de</strong>rs japonais<br />
arrivent à gagner leur vie en surfant, alors qu’ils ont un<br />
moins bon niveau que le nôtre !<br />
Ça donne envie <strong>de</strong> déménager ?<br />
Ben, c’est vrai que c’est tentant ! C’est assez énervant<br />
d’ailleurs. En France, je ne vois pas trop comment je<br />
gagnerais ma vie en ne faisant que surfer. Pour le moment,<br />
j’ai la chance d’être soutenu par mes parents qui m’ai<strong>de</strong>nt à<br />
suivre le circuit. J’ai aussi <strong>de</strong>s sponsors qui me permettent<br />
<strong>de</strong> voyager, mais ça n’a rien à voir avec le niveau <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s<br />
longboar<strong>de</strong>rs japonais.
DR DENIEL<br />
A L E X I S D E N I E L<br />
One foot d’école pour Alexis,<br />
on fire après s’être fait éliminer<br />
prématurément du LQS<br />
au Japon en Juin <strong>de</strong>rnier.<br />
Tu étais également présent en Australie lors du Noosa<br />
Surf festival ?<br />
Je suis parti en Australie l’année <strong>de</strong>rnière pendant plusieurs<br />
mois, avec ma copine. On a fait une partie <strong>de</strong> la côte en<br />
van, et on est monté jusqu’à Noosa pour participer à la<br />
compétition. Là non plus, je n’ai pas eu <strong>de</strong> chance, les<br />
conditions <strong>de</strong> surf était vraiment mauvaises, avec <strong>de</strong>s petites<br />
vagues et je n’ai pas réussi à trouver les bonnes.<br />
Tu es le seul Français à participer à ce type <strong>de</strong><br />
compétition ?<br />
Non, mais on n’est vraiment pas très nombreux. Il y a Rémi<br />
Arauzo qui était avec moi au Japon, mais le reste du temps,<br />
je suis quand même assez seul. Pas évi<strong>de</strong>nt d<strong>ans</strong> ces<br />
conditions <strong>de</strong> se préparer, s<strong>ans</strong> coach par exemple pour me<br />
conseiller sur la stratégie à adopter.<br />
Tu as une manœuvre favorite d<strong>ans</strong> ton répertoire ?<br />
En longboard, j’ai gardé une approche <strong>de</strong> petite planche en<br />
surfant l’arrière <strong>de</strong> la planche. Au début, je faisais <strong>de</strong>s nose<br />
ri<strong>de</strong>s parce que j’étais obligé, mais je n’aimais pas vraiment<br />
ça. C’est pendant mon voyage en Australie que j’ai appris à<br />
apprécier ça.<br />
Tu prévois quoi pour les mois prochains ?<br />
Pour le moment je bosse un peu d<strong>ans</strong> mon école <strong>de</strong> surf à<br />
Perros. Pendant l’été, je vais travailler à La Torche comme<br />
moniteur <strong>de</strong> surf, j’aimerais pouvoir le faire à Perros, mais<br />
il n’y a pas assez <strong>de</strong> vagues pendant l’été. En plus <strong>de</strong> ça, il<br />
va falloir que j’organise mon emploi du temps pour pouvoir<br />
participer aux différentes compétitions qui auront lieu en<br />
Europe. L’été va être chargé !<br />
* Gauthier Hamon, figure du surf Breton et Français, malheureusement disparu lors<br />
d’une session <strong>de</strong> surf en 2005.<br />
• Année <strong>de</strong> naissance : 1985<br />
• Surf club : Seven Islands<br />
• Home Spot : Pors Nevez<br />
• Sponsors : Quiksilver, Cool Shoe, Da Kine, Mystic<br />
Surfboards, Ponant Surf shop, Quik Eyewear<br />
• Palmarès : Champion Bretagne <strong>de</strong> longboard 2005,<br />
Champion <strong>de</strong> France 2007<br />
Alexis Deniel travaille son style d<strong>ans</strong><br />
la Baie <strong>de</strong> Perros-Guirec, où il<br />
s’occupe aussi <strong>de</strong> l’entraînement <strong>de</strong>s<br />
jeunes du Seven Islands Surf Club.<br />
HISAYUKI TSUCHIYA - CHARLYFILM.COM<br />
63
pains <strong>de</strong> mousse utilisables. Les ateliers sont alors le<br />
théâtre <strong>de</strong> toutes les expériences. La construction <strong>de</strong>s<br />
planches <strong>de</strong> surf <strong>de</strong>vient un véritable exutoire face à la<br />
froi<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s machines-outils <strong>de</strong> l’atelier. « L’élaboration<br />
<strong>de</strong>s pains <strong>de</strong> mousse était folklorique, parfois le mélange<br />
durcissait d<strong>ans</strong> le bidon, les réactions chimiques étaient<br />
imprévisibles. L’exp<strong>ans</strong>ion <strong>de</strong> la mousse d<strong>ans</strong> les moules<br />
était pratiquement incontrôlable.» Malgré ces obstacles,<br />
les planches <strong>Barland</strong> en polyuréthane et polyester ont<br />
vite équipé la plupart <strong>de</strong>s surfeurs locaux. Mais comme<br />
la production n’arrivait pas à suivre la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, les<br />
importations étrangères ont progressivement pris le<br />
relais. Il n’empêche : encore aujourd’hui, beaucoup se<br />
souviennent avoir pris leurs premières vagues sur une<br />
<strong>Barland</strong> ! Pendant longtemps, l’importation <strong>de</strong>s pains <strong>de</strong><br />
mousse reste problématique. La qualité <strong>de</strong> la mousse<br />
maison fera du tort aux établissements <strong>Barland</strong>, jusqu’à<br />
l’obtention <strong>de</strong> la licence Clark Foam en 1968. « On<br />
nous a répété pendant <strong>de</strong>s années que l’on fabriquait<br />
<strong>de</strong> la daube, mais maintenant il n’y a plus <strong>de</strong> doute, les<br />
planches qui sortent d’ici sont <strong>de</strong> très haute qualité. S<strong>ans</strong><br />
compter qu’aujourd’hui la daube venue d’ailleurs se vend<br />
une fortune, tout ça grâce au marketing. »<br />
Sous influence<br />
Fabriquer <strong>de</strong>s planches <strong>de</strong> surf qui marchent est<br />
toujours un défi, surtout au début. Chez <strong>Barland</strong>, ce sera<br />
le Californien Mike Diffen<strong>de</strong>rfer qui tiendra le rôle du<br />
gourou. Influencé lui-même par Pat Curren, il fût l’un<br />
<strong>de</strong>s premiers shapers à comprendre la notion <strong>de</strong> rocker<br />
(courbe d’une planche vue horizontalement du tail au<br />
nose). Célèbre aussi pour ses planches en balsa et ses<br />
guns, Diffen<strong>de</strong>rfer laissera une trace indélébile d<strong>ans</strong><br />
l’entreprise familiale. C’est grâce à lui que Michel <strong>Barland</strong><br />
apprendra les subtilités <strong>de</strong>s courbes. De nombreux<br />
surfeurs étrangers <strong>de</strong> passage, tels Nat Young ou Bob<br />
McTavish passeront ensuite par les ateliers <strong>Barland</strong>.<br />
Chaque rencontre est alors l’occasion <strong>de</strong> découvrir<br />
les <strong>de</strong>rnières innovations du shape et d’échanger <strong>de</strong>s<br />
points <strong>de</strong> vues. Après <strong>de</strong>s années <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong><br />
longboards, la tr<strong>ans</strong>ition vers le short board s’est faite<br />
progressivement, passant tout d’abord par la fabrication<br />
<strong>de</strong> guns. « Quand on diminuait une planche <strong>de</strong> vingt<br />
centimètres, c’était la révolution. Et ça ne se faisait pas<br />
d’une semaine à une autre, ça prenait presque une<br />
année ! Mon père adorait lire les magazines étrangers. Il<br />
découpait les photos <strong>de</strong>s planches, prenait les mesures et<br />
il essayait <strong>de</strong> reproduire les nouvelles formes qu’il voyait.<br />
» Philipe se souvient qu’il a appris en regardant son père<br />
shaper pendant <strong>de</strong>s heures et <strong>de</strong>s heures. « Après l‘école,<br />
je venais traîner aux ateliers. J’allais voir le glasseur,<br />
les shapers, j’étais sur la Nintendo du surf. Mon rêve,<br />
c’était d’arriver à manier le rabot. À 16 <strong>ans</strong>, j’ai shapé ma<br />
première planche. Elle s’est vite tr<strong>ans</strong>formée en feuille<br />
<strong>de</strong> papier à cigarette, tellement je me suis fait embarquer<br />
par le rabot. Je l’ai surfée quand même, mais après, je<br />
m’en suis vite shapé une autre. »<br />
Isolé d<strong>ans</strong> sa salle <strong>de</strong> shape,<br />
Michel <strong>Barland</strong> combine les formes<br />
qui donneront naissance à une nouvelle<br />
planche. Ici le shape est et restera un art.<br />
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New Age<br />
Avec l’explosion du windsurf d<strong>ans</strong> les années quatrevingt,<br />
il n’y avait plus assez <strong>de</strong> shapers pour fournir la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Après trois années <strong>de</strong> réflexion, c’est en 1981<br />
que Michel <strong>Barland</strong>, ingénieur en mécanique, met au<br />
point une machine capable <strong>de</strong> pré-shaper un pain <strong>de</strong><br />
mousse, en moins <strong>de</strong> treize minutes. Le gain <strong>de</strong> temps et<br />
<strong>de</strong> main d’œuvre était extraordinaire.<br />
« À l’époque, tout le mon<strong>de</strong> s’est foutu <strong>de</strong> sa gueule.<br />
On lui reprochait d’enlever l’âme du métier. Avec un<br />
programme virtuel, il semblait difficile d’arriver à sentir<br />
une planche naître par le biais d’une fraiseuse. C’est<br />
un informaticien, ami <strong>de</strong> mon père, qui a programmé<br />
la machine sous MS-DOS. Au début, c’était du délire,<br />
mais finalement ça a marché. Depuis, tous ceux qui ont<br />
fabriqué <strong>de</strong>s machines à shaper sont venus ici, pour<br />
voir comment la nôtre fonctionnait. Tout a été pompé<br />
d<strong>ans</strong> tous les sens. » Aujourd’hui la première machine<br />
tourne toujours, même si une secon<strong>de</strong> machine, plus<br />
performante, a vu le jour à ses côtés. Alors que beaucoup<br />
<strong>de</strong> machines à dupliquer les planches ont été inventées<br />
<strong>de</strong>puis, rares sont celles qui permettent <strong>de</strong> contrôler<br />
autant <strong>de</strong> paramètres. « Le programme <strong>de</strong> base n’a pas<br />
été modifié <strong>de</strong>puis sa création. Il offre <strong>de</strong>s possibilités<br />
tellement vastes que je commence seulement maintenant<br />
à tout utiliser. » On peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pourquoi Michel<br />
<strong>Barland</strong> n’a pas cherché à commercialiser un système<br />
aussi révolutionnaire. « L’idée <strong>de</strong> mon père était <strong>de</strong><br />
conserver cette technologie, pour éviter quelle ne se<br />
délocalise trop facilement. Et puis c’était une question<br />
d’éthique, sa priorité allait à l’innovation. Aujourd’hui il n’y<br />
a plus d’éthique, toute la production est partie en Chine.<br />
Là où d’autres se contentent <strong>de</strong> reproduire <strong>de</strong>s formes<br />
qu’ils ne comprennent pas, nous continuons <strong>de</strong> concevoir<br />
<strong>de</strong>s prototypes uniques, que nous faisons évoluer à notre<br />
manière. La liberté est restée aux mains du<br />
créateur. »<br />
Haute couture<br />
Avec la standardisation d’un marché en pleine exp<strong>ans</strong>ion,<br />
les planches <strong>de</strong> stock ne constituent plus le cœur <strong>de</strong>s<br />
productions <strong>de</strong>s ateliers <strong>Barland</strong>. Elles ont été remplacées<br />
par le haut <strong>de</strong> gamme, le sur-mesure et les comman<strong>de</strong>s<br />
spéciales. Il n’y a pas <strong>de</strong> réseau <strong>de</strong> distribution, toutes<br />
les planches sont vendues sur place. Mais c’est aussi<br />
grâce à Internet que Philippe <strong>Barland</strong> a pu négocier le<br />
virage chinois. « Si j’avais attendu que les surf-shops<br />
ven<strong>de</strong>nt mes planches, je ne serais plus là aujourd’hui.<br />
On n’a jamais fait <strong>de</strong> marketing, on n’a pas été bon<br />
pour ça, mais on a <strong>de</strong>s clients qui nous appellent <strong>de</strong><br />
partout d<strong>ans</strong> le mon<strong>de</strong>. Ils connaissent nos produits et<br />
ils savent que l’innovation et la qualité seront toujours<br />
au ren<strong>de</strong>z-vous. Aujourd’hui, je fais <strong>de</strong> tout, sauf <strong>de</strong> la<br />
galette <strong>de</strong> compétition. Je travaille avec toutes sortes <strong>de</strong><br />
matières. Dernièrement, j’ai fait pas mal <strong>de</strong> planches en<br />
carbone et d’autres en époxy. La tendance <strong>de</strong> marché<br />
est assez simple. Il y a <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> surfeurs, mais<br />
ils ne s’intéressent pas à leur planche. Ceux-là avalent<br />
du marketing et se contentent <strong>de</strong>s produits standard ou<br />
d’importation. Et puis il y a une clientèle qui recherche<br />
<strong>de</strong>s produits plus élaborés. On parle beaucoup <strong>de</strong>s<br />
planches moulées aujourd’hui, mais leur dynamique est<br />
complètement différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s planches faites à la<br />
main. Le plagiste a besoin <strong>de</strong> solidité, d<strong>ans</strong> son cas une<br />
planche moulée, c’est parfait pour y mettre <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong><br />
genoux. Le surfeur lui, saura apprécier la dynamique d’un<br />
noyau, offerte par une planche lattée, qui restituera mieux<br />
le mouvement. C’est impossible <strong>de</strong> reproduire toutes les<br />
subtilités d’un shape par le moulage qui estompe les<br />
finesses d’un shape. Pour obtenir une vraie dynamique,<br />
on va forcément voir un shaper». Philippe <strong>Barland</strong> est<br />
intarissable lorsqu’il s’agit d’expliquer comment réagit<br />
A l’intérieur du poste <strong>de</strong><br />
comman<strong>de</strong> on découvre le côté<br />
vintage <strong>de</strong> la première machine à<br />
shaper, toujours en route <strong>de</strong>puis 27 <strong>ans</strong>.<br />
tel ou tel <strong>de</strong>sign. Pour celui qui s’intéresse <strong>de</strong> près<br />
aux planches <strong>de</strong> surf, chez <strong>Barland</strong>, il y a <strong>de</strong> quoi faire.<br />
Circuler d<strong>ans</strong> les ateliers revient à tourner les pages<br />
<strong>de</strong> l’histoire du surf. Chaque salle regorge <strong>de</strong> trésors<br />
d’hier et d’aujourd’hui. Il faut revenir plusieurs fois pour<br />
commencer à prendre la mesure <strong>de</strong> l’endroit. On s’y sent<br />
bien, malgré la poussière <strong>de</strong>s machines qui tournent à<br />
plein régime. L’entreprise produit pour fournir les besoins<br />
<strong>de</strong> l’atelier, mais aussi ceux d’un bon nombre <strong>de</strong> shapers<br />
professionnels, qui n’ont pas trouvé mieux ailleurs en<br />
termes <strong>de</strong> précision. « Même avec la meilleure machine<br />
du mon<strong>de</strong>, on n’est pas encore capable <strong>de</strong> reproduire<br />
une planche magique. Quelle que soit la qualité du préshape,<br />
c’est toujours le savoir-faire du shaper qui fera la<br />
différence. C’est lui qui traduit sa pensée en mouvements,<br />
et ce n’est pas près <strong>de</strong> changer. »