L'Avesnois - Cercle Historique et Généalogique de Berlaimont - Free

Nous avons su tout cela.
Vous étiez des martyrs, nous avons été des apôtres. On ne se plaignait pas devant nous parce que
vous ne vous plaigniez pas ici. Par votre exemple, à notre tour, nous servions d'exemples, nous, les « ch'ti mi »
les gars de « ch'nord » et on nous a suivis quand nous avons crié : « On nous attend là-bas, allons-y, en avant
».
Monsieur le Ministre,
Soyez notre interprète auprès du Gouvernement que vous représentez ici. Remerciez-le. Remerciez en
notre nom Monsieur le Président la République qui en nous décernant la Croix de Guerre, a voulu montrer de
quelle grandeur a été la force morale de nos populations envahies et la puissance de leur contribution dans la
victoire qui a couronnée nos armées. »
Après une salve d’applaudissements, c’est au tour du ministre Daniel-Vincent de prendre la parole.
Après avoir expliqué que la Croix de Guerre consacre l’héroïsme des chefs et des soldats mais qu’elle est aussi
décernée aux cités dont la tenue morale a été un puissant facteur de la Victoire, il déclare que c’est un honneur
pour lui que de la remettre aux deux vaillantes communes de Berlaimont et de Hargnies.
« Vous avez dit, mon cher Maire, comment les soldats de Berlaimont avaient lutté, eux dont le cœur
était coupé en deux par la barrière de feu que l'ennemi avait dressé entre eux et leurs familles, et nul mieux que
vous n'était placé pour parler au nom de ces vaillants, vous qui les avez commandés, qui les avez conduits à la
victoire. »
Le ministre rappelle qu’aux heures critiques, alors que le gouvernement avait une tâche difficile à rem-
plir, des décisions capitales à prendre, il puisait dans l'admirable tenue des populations oppressées par l'enva-
hisseur le réconfort et le stimulant nécessaires. C’est encore ces populations, dit le ministre, qu’il faut citer en
exemple à l’heure où les Allemands répandent par le monde les plus infâmes calomnies.
La France a fait un effort surhumain pour relever ses ruines, dit encore Daniel-Vincent. Pendant deux
ans elle a fait preuve de la plus grande patience. Le moment est venu de faire jouer le traité et comme l'a dit
avec énergie le Président du Conseil : « Si l'Allemagne essaie de se soustraire -encore à ses obligations, à ses
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