Télécharger ce livre au format PDF - Index of

— Il a sans doute confiance dans sa voiture, Rick, répondit l’autre présentateur.
Exactement. Cela n’avait strictement rien à voir avec le bisou porte-bonheur dont elle
l’avait gratifié. Tamara s’appliqua à respirer normalement et à ne surtout pas penser au corps
nu d’Elec – ce qui aurait dû être facile, étant donné que sa combinaison ne dégageait que sa
tête. Mais elle ne put penser à rien d’autre qu’à l’en dépouiller lentement.
— On le sent prêt à montrer au public de quoi il est capable, reprit le présentateur.
— Tu parles, à flamber, oui, grommela Johnny.
Elec était visiblement de très bonne humeur. Il parlait au pilote à côté de lui en se
balançant d’avant en arrière, comme s’il grillait d’impatience de se glisser derrière le volant
de sa voiture. Puis il se tourna vers Ryder qui se trouvait de l’autre côté, mais les propos
qu’ils échangèrent ne parurent pas aussi amicaux.
De quoi pouvaient-ils bien parler ? se demanda Tamara. Pourvu que ce soit de la vitesse
du vent, et non de la surprise qu’avait eue Ryder en découvrant Elec et Tamara dans son lit.
— C’est un flambeur ? demanda-t-elle à Johnny.
Il ne lui avait pas donné cette impression, mais elle avait envie d’apprendre tout ce qu’elle
pourrait au sujet d’Elec.
Son beau-père eut un grommellement évasif.
— Il est plutôt réservé, en fait. Mais il se croit meilleur que les autres.
N’était-ce pas le cas de tous les pilotes ? Et le fait qu’il se soit qualifié pour le
championnat ne prouvait-il pas qu’il avait raison ?
— Il se la pète, comme tous les Monroe.
Le commentaire de Johnny était donc plus dirigé vers son père que vers Elec lui-même.
— Qu’est-ce qui s’est passé entre Eliott et toi, exactement ?
Mais son beau-père n’avait pas envie de parler de cela, et il se contenta de secouer la
tête.
— Rien dont tu aies à te soucier. Allez, les drôles, ajouta-t-il en se tournant vers ses
petits-enfants. En route pour la tribune !
— C’est qui, les drôles ? demanda Hunter.
— C’est vous, répliqua-t-il en les désignant à tour de rôle. Drôle numéro 1, et drôle
numéro 2.
— Non, c’est moi le numéro 1, corrigea Hunter.
Petey, lui, n’eut pas l’air plus préoccupé que cela d’être rétrogradé au classement des
drôles. Le fils de Tamara n’avait pas le même esprit de compétition que son père et son
grand-père. Apparemment, seule sa fille en avait hérité.
— Vous êtes numéro 1 ex aequo, trancha Tamara en riant. Soyez bien sages avec papy et
mamy, je vous rejoins dans cinq minutes.
— Où tu vas ? questionna Hunter.
— Me laver les dents. J’ai quelque chose de coincé dans une dent.
Elle avait surtout besoin de se laver les dents parce qu’elle n’avait pas du tout pu le faire,
mais elle ne pouvait quand même pas partager les détails de sa nuit de débauche avec ses
enfants.
Sa fille fit la grimace pour montrer qu’elle compatissait à l’inconfort d’un tel inconvénient.
— Beurk ! D’accord, à tout à l’heure, maman.
Dès qu’ils eurent disparu, Tamara plongea la main dans son sac et sortit son portable. Elle
avait reçu six SMS de Suzanne. Leur ton inquiet et désespéré allait crescendo face au silence