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25 décembre 1896 - Bibliothèque de Toulouse

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LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />

dxxotiaiozx <strong>de</strong> Déto^Sociale et Religieuse g<br />

d 1 ADMINISTRATION : <strong>Toulouse</strong>, rue Roqueiaine, <strong>25</strong><br />

ABONNEMENTS<br />

Haute- G:<br />

Départei<br />

€tran<br />

ronne et départements limitrophes,<br />

icnts non limitrophes. ..........<br />

(l'uion postale) .<br />

Trois mors<br />

6 fr;<br />

7 fr.<br />

10 fr<br />

Si\ mois<br />

11 fr.<br />

13 fr.<br />

20 fr<br />

Un an<br />

20 fr:<br />

24 fr.<br />

40 fr.<br />

Les abonnements partent <strong>de</strong>s 1"' et 16 <strong>de</strong> chaque mois èTs'oiit payables d'avance<br />

Xouti iU manie <strong>de</strong> eltanatpiettl d'adresse doit être, accomvaonee <strong>de</strong> 80 centimes<br />

FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL<br />

ÉDITIONS RÉGIONALES<br />

Lof, Aveyron, Corrèze Cantal<br />

Gers, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />

Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />

Haute-Garonne, Ariège<br />

Tarn-et-Garonne. Lot-et-Garonne j Edition du matin spéciale à <strong>Toulouse</strong><br />

ANNONCES & RÉGLÂMES, FAITS DIVERS & LOCALES<br />

Les annonces et réclames, faits divers et locales sont reçus dans nos> ^eaux.<br />

«3 rue Roquèlaino ; à l'Agence Canet, 36, rue Alsace-Lorraine, a <strong>Toulouse</strong> ; °hc7.noeco£<br />

"redondants? amst que dans toutes les agences <strong>de</strong> publicité do Paris, <strong>de</strong>s départOMBt»<br />

et <strong>de</strong> l'étranger-<br />

Vendredi 2o Décembre <strong>1896</strong>. — 6° Année. — 7S° 1750. Bureaux à Paris : 26, rue Fey<strong>de</strong>au.<br />

Nos ateliers étant fermés aujour-<br />

d'hui à cause <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> la Noël<br />

le journal ne paraîtra pas samedi<br />

matin.<br />

Mous avons la bonne fortune <strong>de</strong> re-<br />

cevoir <strong>de</strong>ux articles <strong>de</strong> nos bons amis<br />

J. Bonnet et Francis Maratuech.<br />

Ces <strong>de</strong>ux articles ayant été inspirés<br />

par la gran<strong>de</strong> fête chrétienne d'aujour-<br />

d'hui, nous cédons volontiers la place à<br />

nos amis, en les remerciant d'avoir<br />

songé à nos lecteurs et à nous.<br />

J. R.-M.<br />

Au pied fl'un contrefort <strong>de</strong>s Vosges, a<br />

l'orée <strong>de</strong> la foret, une maisonnette <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>-<br />

chasse tranche, comme un jouet en bois dé<br />

coupé, perdu dans un paysage <strong>de</strong> neige.<br />

Au nord, le Ballon d'Alsace, rosé encore<br />

au sommet par le soleil qui vient <strong>de</strong> se cou-<br />

cher là-bas, vers la France. Au midi, Bel<br />

fort inviolée, — la ville au Lion <strong>de</strong> granit.<br />

Bans la maisonnette, un vieillard noueux<br />

it <strong>de</strong>sséché, — tels le Temps ou la Mort<br />

les antiques estampes, — contemple dou-<br />

loureusement une femme, encore belle, im-<br />

mobile en face <strong>de</strong> lui sous le manteau noir<br />

:1e la haute cheminée.<br />

Ce sont <strong>de</strong>ux épaves <strong>de</strong>s jours mauvais.<br />

Le fils tomba, troué <strong>de</strong> balles, dans les<br />

àéfilés <strong>de</strong> l'Argonne ; la bru, qui avait vail-<br />

lamment suivi son mari pour faire le coup<br />

<strong>de</strong> feu avec les francs-tireurs, mourut<br />

aussi, nous n'osons dire comme, — crevée<br />

:1c coups <strong>de</strong> pieds.<br />

Hilda, leurfillette, avaitquinze ans à peine<br />

le .jour où elle dut se sauver — pauvre bi-<br />

che au bois — dans un antre <strong>de</strong> la monta-<br />

gne où les échos d'alentour répétèrent long-<br />

temps le gron<strong>de</strong>ment sourd <strong>de</strong>s canons, le<br />

crépitement <strong>de</strong>s fusilla<strong>de</strong>s, — tandis que la<br />

Savoureuse roulait <strong>de</strong>s eaux sanglantes.<br />

La petite-fille du gar<strong>de</strong>-chasse put s'é-<br />

chapper immaculée comme la neige <strong>de</strong>s<br />

"Sautés cimes mais, <strong>de</strong>puis, »so»..âme est ail-<br />

leurs...<br />

Et c'est lugubre <strong>de</strong> voir cette robuste<br />

jeune femme, muette et sans tendresses<br />

frôler le vieillard décrépit. Hilda marche<br />

perpétuellement dans un rêve, sous l'ob-<br />

session d'une idée fixe qu'elle ne traduit<br />

pas. ; •<br />

Bavant l'âtre flambant où la souche s'em-<br />

brase sur un lit <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> pins rutilan-<br />

tes, pareilles à <strong>de</strong> féeriques bijoux <strong>de</strong> rubis»<br />

et d'or incan<strong>de</strong>scents, — leurs silhouettes<br />

se découpent vivement, enlevées en clair<br />

«obscur, comme un tableau <strong>de</strong> maître Fla-<br />

mand.<br />

Une cloche teinte faiblement dans le loin-<br />

tain du désert <strong>de</strong> neige, et le vieux se sou-<br />

vient que c'est aussi l'anniversaire <strong>de</strong> ia<br />

mort <strong>de</strong> son fils.<br />

Doucement il s'en va prendre, dans le<br />

double fond d'un coffre <strong>de</strong> chêne, une reli-<br />

que retrouvée jadis dans une fondrière, —<br />

le chassepot du partisan qu'il fourbit pieu-<br />

sement chaque année à la même époque.<br />

Seulement, sur la crosse ébréchée, il y a<br />

une tache <strong>de</strong> sang qu'on ne lava jamais !<br />

Hilda regar<strong>de</strong> droit <strong>de</strong>vant elle d'un œil<br />

ar<strong>de</strong>nt et fixe, pendant que l'aïeul parle <strong>de</strong><br />

sa petite-fille comme si elle était absente.<br />

Plus amèrement que jamais, avec une co-<br />

lère montante, il rabâche son éternelle<br />

plainte exaspérée par cet infrangible si-<br />

lence — énigme inexpliquée dont il vou-<br />

drait avoir la clef avant <strong>de</strong> mourir !<br />

— « Je sais comment les autres sont morts<br />

et je ne sais rien <strong>de</strong> la survivante. Depuis<br />

k catastrophe, elle n'a pas parlé ; elle n'a<br />

plus souri ! Où est son cœur? Où vont ses<br />

pensées ?. .. Je ne sais rien <strong>de</strong> mon enfant !...<br />

Oh ! si elle avait aimé un étranger, mal-<br />

heur !... Si quelqu'un <strong>de</strong> là-bas avait enjôlé<br />

sa jeunesse?... Bisque tu n'aimes pas;<br />

que tu n'as jamais aimé, au moins, dis-le!...<br />

Il faut que tu parles à la fin ! Que désires-<br />

tu ? Qu'attends-tu, fille sans âme !... »<br />

L'exaltation du vieillard tomba peu à peu<br />

avec la flamme mourante. Il s'assoupissait<br />

dans la torpeur <strong>de</strong> sa douleur coutumière,<br />

faciné par cette folie du silence qui l'é-<br />

nerve <strong>de</strong>ptÂs un quart <strong>de</strong> siècle.<br />

Cependant la veillée s'écoulait, — la souf-<br />

france aussi abrège les heures. Un bour-<br />

donnement <strong>de</strong> cloches passait là-haut, tout<br />

là-haut, apporté par <strong>de</strong>s bouffées <strong>de</strong> vent.<br />

Dans le tuyau <strong>de</strong> la cheminée se répercutait<br />

le bruit intermittent et lugubre <strong>de</strong>s légè-<br />

res avalanches tombant du sommet <strong>de</strong>s<br />

grands arbres secoués <strong>de</strong> frissons.<br />

Des pas nombreux s'avançaient rapi<strong>de</strong>-<br />

ment en faisant craquer les aiguilles <strong>de</strong> sa-<br />

pins durcies par la glace.<br />

— Noël ! Noël ! père Gruddher ; ce sont<br />

<strong>de</strong>s amis : Kautz, Spitz, Kappler !<br />

Ils entrèrent en tourbillon, agitant <strong>de</strong>s<br />

sonnailles, portant <strong>de</strong>s torches et <strong>de</strong>s falots,<br />

gambadant Toute la jeunesse qui ne sait<br />

rien du passé, — rien que les joyeuses cou-<br />

tumes reprises.<br />

Par la porte soudain ouverte, la flamme<br />

du brasier rougeâtre, ravivée, rayonna tout<br />

à coup sur le champ <strong>de</strong> neige coupé par<br />

l'horizon bleu sombre.<br />

Ce fut comme unéblouissement <strong>de</strong>s trois<br />

couleurs impérissables enveloppant la fo-<br />

ret... galvanisée, superbe, — telle une fan-<br />

tastique incarnation <strong>de</strong> l'idée <strong>de</strong> Patrie évo-<br />

quée, — la folle se leva tendant les bras<br />

vers les arbres, girandoles géantes diaman-<br />

tée par l'éclat <strong>de</strong>s torches :<br />

— Là, mes amis, fit-elle, voici vos arbres<br />

<strong>de</strong> Noël ! Ils sont hérissés <strong>de</strong> baïonnettes et<br />

<strong>de</strong> fusils, prenez !... J'ai dormi en vous at-<br />

tendant, mais je m'éveille et je suis forte...<br />

Enten<strong>de</strong>z-vous le tocsin ? Et plus loin, vers<br />

Strasbourg, le canon? C'est comme un vol-<br />

can qui éclate, la France va passer!... En<br />

vérité, je ne croyais pas qu'il restât tant <strong>de</strong><br />

jeunes hommes au pays... Suivez-moi, je<br />

vais vous gui<strong>de</strong>r !...<br />

Elle courait déjà sous la futaie, dans un<br />

tunnel <strong>de</strong> neige, vers le col <strong>de</strong> Valdieu.<br />

Les jeunes gens, stupéfaits, s'étaient dé-<br />

couverts malgré la bise :<br />

— Caporal Gruddher, fit l'aîné, excusez-<br />

nous, nous la croyions plus calme.. . Nous<br />

pensions rire un brin et vous égayer... il y<br />

a si longtemps <strong>de</strong> cela.<br />

Mais le vieux, amèrement, répondit :<br />

— Si elle se souvient, elle en peut mou-<br />

rir. Par pitié, suivez-là... pour la sauver !<br />

Francis MARATUECH.<br />

Nazas et Chareaton<br />

Sous ce titre, Cassagnac écrit C« qui suit sur<br />

l'élection <strong>de</strong> Pontarlier :<br />

Qu'on laisse circuler ce monsieur, avec<br />

son burnous, ses salamalecs, ses ablutions<br />

et sa conversion à l'islamisme, nous n'y<br />

voyons pas d'inconvénient, puisque ce dé-<br />

traqué est doux et soigne gratuitement les<br />

mala<strong>de</strong>s, faisant du bien au lieu <strong>de</strong> faire<br />

du mal. .<br />

Mais <strong>de</strong> là à l'envoyer siéger au Parle-<br />

ment, pour qu'il s'y prosterne et invoque<br />

Allah, en pleine séance et aux heures <strong>de</strong> la<br />

prière, et qu'il y entasse les propositions<br />

les plus saugrenues, il y a loin, et nous<br />

estimons que les républicains qui l'ont<br />

nommé, même sans le vouloir, ont témoi-<br />

gné, rien qu'en lui donnant leurs voix,<br />

quel mépris leur inspirait le suffrage uni-<br />

versel.<br />

Nous avions déjà contemplé diverses es-<br />

pèces d'élus.<br />

Il y a d'abord celui qui achète sa circons-<br />

cription, comme on achète une lorgnette ou<br />

<strong>de</strong>s cochons à la foire.<br />

La Chambre renferme quelques-uns <strong>de</strong><br />

ces négociants politiques, juifs ou pas juifs..<br />

Il y a le député qui a promis la lune à<br />

<strong>de</strong>s imbéciles qui l'ont cru sur parole et qui<br />

ne lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt même pas <strong>de</strong> la leur mon-<br />

trer à dix mètres, ainsi que voulait le faire<br />

mon ancien collègue Deloncle.<br />

Il y a celui qui a volé son mandat comme<br />

on vole un porte-monnaie et. qui a détroussé<br />

son concurrent au coin <strong>de</strong> l'urne.<br />

Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières espèces abon<strong>de</strong>nt et<br />

la majorité du Parlement brille par le nom-<br />

bre <strong>de</strong>s députés menteurs et voleurs.<br />

Il y a enfin celui qui a été proclamé sans<br />

être élu, parce que l'on a fait voter pour lui<br />

les absents et les morts, elles vivants <strong>de</strong>ux<br />

fois plutôt qu'une.<br />

Tous ces élus-là rentrant dans les catégo-<br />

ries créées et inventées par la République,<br />

suffisaient déjà bien largement à déconsi-<br />

dérer et à avilir le suffrage universel.<br />

Mais il manquait le député <strong>de</strong> Pontar-<br />

lier.<br />

C'est le fou qui s'ajoute aux coquins.<br />

C'est Charenton donnant la main à Mazas.<br />

La réunion est désormais complète.<br />

D'autant que ce fou.<strong>de</strong>-Pomariier apporte<br />

au Palais-Bourbon (Teshabitu<strong>de</strong>s inconnues<br />

et <strong>de</strong>s sentiments nouveaux<br />

Il sera le seul républicain religieux ayant<br />

la foi et pratiquant.<br />

Encore est-ce en qualité <strong>de</strong> mahométan.<br />

Et il sera le seul se lavant plusieurs foi<br />

par jour.<br />

Il est vrai que la religion l'ordonne, ce<br />

qui lui enlève un peu <strong>de</strong> son mérite.<br />

Entre les mains <strong>de</strong>s républicains, le suf-<br />

frage universel est décidément <strong>de</strong>venu une<br />

Le Réveil du Dauphins annonce que tous<br />

les instituteurs <strong>de</strong> Voiron, sans exception,<br />

viennent d'adresser au maire <strong>de</strong> cette* ville<br />

une lettre collective;annonçaiit qu'en suite do<br />

la réduction <strong>de</strong> leur traitement supplémen-<br />

taire, ils cesseraient tous à partir du lcn jan-<br />

vier, les cours supplémentaires donnés d<<br />

4 à 6 heures pour les étu<strong>de</strong>s appliquées,<br />

« rendant l'administration municipale res-<br />

ponsable du tort immense que ce fait allait<br />

taire subir aux écoles laïques ». Cette grève<br />

d'instituteurs ne manque pas <strong>de</strong> piquant ;<br />

elie est également <strong>de</strong>s plussuggestives, car<br />

elle précise le point exact où s'arrête le dé-<br />

vouement du personnel laïque enseignant.<br />

D'autre part, le bruit court que les employés<br />

<strong>de</strong> commerce ou d'industrie <strong>de</strong> Voiron qui<br />

travaillent jusqu'à 7 et même 8 heures du<br />

soir, ont l'intention <strong>de</strong> faire grève s'il ne leur<br />

est pas alloué un traitement supplémentaire<br />

pour toutes ies heures <strong>de</strong> travail faites après<br />

4 heures <strong>de</strong> l'après-midi. On craint égale-<br />

ment qu'ils n'arrivent à exiger <strong>de</strong> congé*"heb-<br />

domadaire du jeudi et <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> vacan-<br />

ces par an, sans préjudice <strong>de</strong>s petites vacan-<br />

ces <strong>de</strong> Pâques et autres fêtes <strong>de</strong> l'année.<br />

En un mot, ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à être aussi mal<br />

traités que le sont les infortunés instituteurs<br />

laïques <strong>de</strong> leur bonne ville <strong>de</strong> Voiron !<br />

belle chose !<br />

Quand ils ne<br />

quent.<br />

e salissent pas, ils s'en mo-<br />

Paul <strong>de</strong> CASSAGNAC.<br />

arrêtés municipaux, cette coutume a<br />

survécu à peu près partout.<br />

Mais je ne sache pas qu'en aucune<br />

autre région que les Lan<strong>de</strong>s existe cette<br />

autre tradition <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël —<br />

Las Hailles <strong>de</strong> Nadaou — non moins<br />

populaire et non moins pieusement<br />

gardée que celle <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> la Saint-<br />

Jean.<br />

.*<br />

t »<br />

A quelle date remonte l'origine <strong>de</strong><br />

cette coutume ? Nul ne le sait. Com-<br />

ment l'expliquer ? Plusieurs versions<br />

ont cours à ce sujet.<br />

D'aucuns ont voulu voir dans ces<br />

feux <strong>de</strong> joie une manifestation païenne :<br />

la célébration du Solstice d'hiver,<br />

comme les feux <strong>de</strong> la Saint-Jean se-<br />

raient la célébration du Solstice d'été.<br />

Nous pensons-, au contraire, qu'aux<br />

premiers temps du christianisme le<br />

peuple alluma les feux <strong>de</strong> la Saint-<br />

Jean pour fêter l'anniversaire <strong>de</strong> la ve-<br />

nue du Précurseur du Christ. A plus<br />

forte raison les feux <strong>de</strong> Noël furent-ils,<br />

l'origine, <strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> la joie<br />

populaire célébrant, en la veille <strong>de</strong><br />

cette nuit inoubliable, la naissance <strong>de</strong><br />

l'Enfant-Dieu, du Ré<strong>de</strong>mpteur qui<br />

allait régénérer le mon<strong>de</strong>, racheter et<br />

sauver l'Humanité.<br />

Quoi qu'il en soit, les feux <strong>de</strong> Noël<br />

s'allument régulièrement chaque an-<br />

née dans cette pittoresque région du<br />

Sud-Ouest qui embrasse à la fois les<br />

-pignadars aux sombres feuillages <strong>de</strong> la<br />

ban<strong>de</strong> sablonneuse et les fertiles et<br />

riants coteaux <strong>de</strong> la Chalosse baignés<br />

par l'Adouj.<br />

* »<br />

Et c'est vraiment un magique spec-<br />

tacle, le 24 <strong>décembre</strong>, alors que le so-<br />

leil a disparu à l'horizon dans les bru-<br />

mes hivernales, <strong>de</strong> voir, aux premiers<br />

tintements <strong>de</strong> VAngélus du soir, <strong>de</strong>s<br />

feux surgir un peu partout et s'épar-<br />

piller dans l'ombre noire <strong>de</strong>s champs —<br />

pareils à ces étoiles lumineuses que,<br />

dans les belles nuits d'été, on voit suc-<br />

cessivement apparaître et se multiplier<br />

<strong>de</strong>vant les yeux éblouis quand on con-<br />

temple le firmament.<br />

.Car ce ne sont pas seulement les<br />

villes et les bourga<strong>de</strong>s, les villages et<br />

les hameaux qui allument ces feux...<br />

Dans chaque métairie, si petite et si<br />

isolée soit-elle, flambe un petit bûcher,<br />

ici <strong>de</strong> pignes, <strong>de</strong> gémelles, <strong>de</strong> branches<br />

<strong>de</strong> pins <strong>de</strong>sséchées et pétillantes, là <strong>de</strong><br />

clairs fagots <strong>de</strong>* tauzins mêlés <strong>de</strong> fou-<br />

gères.,. Et, autour <strong>de</strong> ces foyers étin-<br />

celants, les enfants forment <strong>de</strong>s ron<strong>de</strong>s<br />

joyeuses, chantant encore en certains<br />

endroits les vieux couplets ;<br />

Haiile dè Nadaou,<br />

Las tripas aou paou,<br />

^Lou porc aou salin,<br />

n oui'3t.-'é bézin ! '<br />

gne _ Capux Vasconiœ — pittores-<br />

ques coteaux <strong>de</strong> la Chalosse qui vont<br />

s'échelonnant jusques aux bords du<br />

Gave, étalant sur leurs flancs <strong>de</strong>s bois<br />

ombreux <strong>de</strong> chênes, <strong>de</strong> coquettes mé-<br />

tairies et <strong>de</strong>s champs pleins <strong>de</strong> fertilité.<br />

C'est dans ce superbe décor, si varié<br />

et si vaste, que les feux <strong>de</strong> Noël, s'al-<br />

lumant par milliers aux premiers sons<br />

<strong>de</strong> VAngélus, le soir du 24 <strong>décembre</strong>,<br />

éveillent <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s impressions dans<br />

Pâme du chrétien.<br />

Si l'œil est ébloui, en effet, par la<br />

magie <strong>de</strong> ce spectacle peu banal, <strong>de</strong><br />

ce flamboiement <strong>de</strong> feux à perte <strong>de</strong> vue,<br />

à travers la plaine et sur les monts, dans<br />

l'immensité noire <strong>de</strong> la nature endor-<br />

mie, d'autre part on <strong>de</strong>vine, on sent<br />

que ces manifestations extérieures <strong>de</strong><br />

la joie populaire sont l'expression pal-<br />

pable <strong>de</strong> la foi profon<strong>de</strong> qui, grâce à<br />

Dieu, reste encore bien vivante dans le<br />

cœur <strong>de</strong> ces catholiques populations.<br />

Et, malgré les tristesses du temps<br />

présent, malgré la campagne acharnée<br />

entreprise par les francs-maçons et les<br />

libres-penseurs pour arracher <strong>de</strong>s en-<br />

trailles même du peuple cette foi qui<br />

faisait la gran<strong>de</strong>ur et la force <strong>de</strong> la<br />

France, on espère et on croit en l'ave-<br />

nir J. BONNET<br />

LAS HAILLES DE NADAOU<br />

Dans presque toutes les provinces <strong>de</strong><br />

notre vieux pays <strong>de</strong> France la tradi-<br />

tionnelle coutume <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> la Saint-<br />

Jean s'est perpétuée, vivace et popu-<br />

laire.<br />

En dépit du progrès <strong>de</strong> ce matéria-<br />

lisme scientifique qui prétend suppri-<br />

mer, au nom <strong>de</strong> la raison humaine,<br />

tous les vieux liens, poétiques et reli-<br />

gieux, qui rattachaient les générations<br />

au sol où elles avaient pris naissance<br />

et à la foi chrétienne, héritage <strong>de</strong>s<br />

aïeux, — en dépit même d'imbéciles<br />

A Saint-Sevei tout particulièrement,<br />

centre <strong>de</strong> la région où s'est conservée<br />

la coutume <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël, le tableau<br />

est réellement féerique, émouvant.<br />

Du haut <strong>de</strong> cette rsagnifique prome<br />

na<strong>de</strong> <strong>de</strong> Morlanne qui surplombe<br />

l'Adour aux capricieux méandres, la<br />

vue s'étend jusqu'aux limites <strong>de</strong> l'ho-<br />

ri/.on sur <strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> pins qui donnent<br />

presque l'illusion <strong>de</strong> l'Océan, tandis<br />

que, sur l'autre rive du fleuve se <strong>de</strong>ssi<br />

nanties coteaux aux sommets <strong>de</strong>squels<br />

est perchée la jolie petite ville qui porte<br />

sijustement et si fièrement dans ses ar-<br />

moiries ce surnom <strong>de</strong> Cap <strong>de</strong> Gasco<br />

Par Fil Spécial<br />

m<br />

ri<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le parti <strong>de</strong> la jeune Turquie a célébré,<br />

er s'oir, le vingtième anniversaire <strong>de</strong> la<br />

promulgation do la Constitution ottomane en<br />

un banquet au restaurant Voltaire : plus <strong>de</strong><br />

soixante convives ont pris part à ce banquet<br />

qui était présidé par Mourad-Bey et Halil-<br />

Ganem. A* la lin du banquet, ,et après quel-<br />

ques mots <strong>de</strong> bienvenue d'Ahmed-Piza, aux<br />

hôtes lieia jeune Turquie, Mourad-Bey a ex-<br />

posé l'état déplorable <strong>de</strong> la Turquie sous le<br />

règne Abdul-Hamid.<br />

Halil-Ganem fait voir ensuite qu'il aurait<br />

suffi-d'appliquer loyalement la Constitution<br />

do 1876 pour préserver l'empire Ottoman <strong>de</strong>s<br />

maux auxquels il est en proie <strong>de</strong>puis vingt<br />

ans.<br />

« l'ami <strong>de</strong> tous les hommes <strong>de</strong> bien, quelles<br />

aue soient leurs croyances ».<br />

' Le docteur Grenier a confirmé à notre cou-<br />

frère qu'il siégera à la Chambre avec soit<br />

burnous et qu'il fera ses prières là où il se<br />

trouvera.<br />

Dans la salle <strong>de</strong>s séances, dans les cou-<br />

loirs ou dans la rue ? lui a <strong>de</strong>mandé son in-<br />

terviewer.<br />

Pourquoi pas? a répondu le député <strong>de</strong><br />

Pontarlier. Ici, au début, on s'étonnait; on<br />

me traita même <strong>de</strong> fou, mais bientôt on s'j<br />

habitua et aujourd'hui, dans les campagnes,<br />

on m'annorte l'eau et le linge nécessaires à<br />

mes ablutions. A Paris, sans doute, m'ac-<br />

cor<strong>de</strong>ra-t-on la même tolérance. Je pratique<br />

et pratiquerai toujours, s'il niait à Dieu, les<br />

précepte's <strong>de</strong> ma religion. Sans doute aurais-<br />

je <strong>de</strong>s' désillusions, mais je n'en continuerai<br />

pas moins la lutte, avec la foi ar<strong>de</strong>nte qui<br />

m'anime et la sincérité <strong>de</strong> mes convictions,<br />

pour faire l'humanité meilleure , moins<br />

égoïste, plus indulgente ; s'il plaît à Dieu, je<br />

réussirai".<br />

_A. L'ÉLYSÉE<br />

D aris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le Gaulois croit savoir que d'importante?<br />

modifications seraient à la veille <strong>de</strong> se pro-<br />

duire dans la composition <strong>de</strong> la Maison du<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République.<br />

Le général Tournier serait divisionnaire<br />

au printemps prochain et irait prendre le<br />

comman<strong>de</strong>ment d'une division dans l'Est.<br />

D'autre part, M. Félix Faure aurait enfin,<br />

constaté que le système mixte qu'il avait<br />

adopté pour les services intérieurs <strong>de</strong> l'Ely-<br />

sée ne constituait pas l'idéal d'une bonne<br />

organisation et aurait prit le parti <strong>de</strong> sup-<br />

primer le double mécanisme d'un cabinet<br />

civil et d'un secrétariat général militaire.<br />

Revenant.au système choisi par M. Casimir<br />

Périer, le prési<strong>de</strong>nt aurait décidé que les at-<br />

tributions <strong>de</strong> secrétariat général reviendraient<br />

au cabinet civil — M. Le Gall prenant le titre<br />

<strong>de</strong> secrétaire général — et que le nouveau<br />

général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> qui viendrait à l'Elysée,<br />

serait seulement le chef <strong>de</strong> la Maison mi-<br />

litaire.<br />

Cet officier supérieur ne serait pas encore<br />

désigné, mais oh parle à mots couverts d'un<br />

ancien officier <strong>de</strong>" la Maison militaire pré-<br />

si<strong>de</strong>ntielle qui serait sur le point <strong>de</strong> recevoir<br />

les <strong>de</strong>ux étoiles.<br />

ï ET OU¥E,IU NONCE<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le correspondant du Soleil à Rome écrit<br />

que Mgr Clari, le nouveau nonce, ne se dis-<br />

simule nullement les difficultés <strong>de</strong> sa situa-<br />

tion, mais il espère, à force <strong>de</strong> tact et <strong>de</strong><br />

douceur, dissiper peu à peu les préventions<br />

<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> catholiques à l'endroit non-<br />

seulement <strong>de</strong> la politique pontificale, mais<br />

<strong>de</strong> la façon dont on a prétendu lïnternréter<br />

jusqu'ici.<br />

L'Election <strong>de</strong> Pontarlier<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le docteur Grenier, élu à Pontarlier,. est<br />

décidément l'homme du jour et, comme on<br />

ne tarit pas <strong>de</strong> détails sur ce singulier per-<br />

sonnage, le Matin a fait interviewer le 'dé-<br />

puté musulman par un envoyé spécial, et le<br />

récit <strong>de</strong> cette conversation nous fournit<br />

quelques indications sur le rôle que le nou-<br />

vel élu compte jouer à la Chambre.<br />

Ses tendances, a-t-il dit, le porteront à<br />

siéger à la gauche radicale, si on' veut l'ad-<br />

mettre; cependant, jaloux <strong>de</strong> sa liberté, il<br />

restera peut-être indépendant. Quoiau'il en<br />

soit partisan au point <strong>de</strong> vue théorique, il<br />

ne votera pas la séparation <strong>de</strong>s églises et <strong>de</strong><br />

l'Etat, il estime que ce n'est pas l'heure <strong>de</strong><br />

prendre une teile mesure, qui amènerait cer-<br />

tainement <strong>de</strong>s troubles dans le nays. En<br />

matière religieuse, il se proclame d'ailleurs<br />

NOUVELLES MILITAIRES<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Les tableaux d'avancement paraîtront sous<br />

très peu <strong>de</strong> jours.<br />

Dans la gendarmerie, la commission supé-<br />

rieure a classé le colonel Moreau pour le<br />

gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, etpour le gra<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> colonel, les lieutenants-colonels : Serres,<br />

Prévôt, Lancelot, Guyon, Boule et Laussac<br />

La gendarmerie n'a plus <strong>de</strong> divisionnaire ;<br />

elle n'est plus représentée dans l'état-majoi.<br />

<strong>de</strong> notre armée, que par sept généraux <strong>de</strong><br />

briga<strong>de</strong>, dont le général Potelleret, qui pré-<br />

si<strong>de</strong> le comité <strong>de</strong> gendarmerie, et les géné-<br />

raux Ama<strong>de</strong>, Olivier et Risbourg, qui sont<br />

adjoints aux gouverneurs <strong>de</strong> nos'forteresses<br />

<strong>de</strong> l'Est.<br />

Tous les ans, le ministre <strong>de</strong> la guerre est<br />

obligé <strong>de</strong> confier, à <strong>de</strong>s généraux d'artillerie,<br />

l'inspection <strong>de</strong> quelques arrondissements <strong>de</strong><br />

gendarmerie.<br />

Le Matin dit que la retraite du '"général<br />

Poilloue <strong>de</strong> Saint-Mars ne sera définitive que<br />

dans quelques mois. A la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du géné-<br />

ral Billot, il aurait consenti à rester à la tête<br />

du 12e corps, jusqu'au moment où sera dé-<br />

signé son successeur.<br />

La Petite République prétend que le géné-<br />

ral Billot et l'amiral Besnard ont pris <strong>de</strong><br />

récentes dispositions relatives à la mobili-<br />

sation.<br />

Le ministre <strong>de</strong> la guerre a décidé que la<br />

briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gendarmerie <strong>de</strong> Saint-Pargoire<br />

(Hérault) sera transférée à Paulhan.<br />

Ecole Saint-Maixent<br />

Sont admis à Saint-Maixent:<br />

12e corps. — 14e d'infanterie : Chazàl, Marrot<br />

et Talin d'Eyzac, sergents.<br />

50e : Moudon, Rollin et Rouza<strong>de</strong>, sergent'<br />

majors.<br />

63e : Angelby, Brissaud, Hanoteau, Menain el<br />

Proust, sergents.<br />

78e : Ceron et Dorville. sergents ; Petit *e"-<br />

gem major ; Thévenot. sergent.<br />

80e : Gauthier, Mégret <strong>de</strong> Devise, Picard Ta-<br />

t Vallette, sergents ; Vénersau, sergent<br />

basïe<br />

major<br />

107e: Chevalier, Lassaimonie, Ma<br />

sergents<br />

rc et Vallette.<br />

3 Feuilleton du <strong>25</strong> <strong>décembre</strong> <strong>1896</strong><br />

Par Pierre MAEL<br />

PREMIÈRE PARTIE<br />

LHî MYSTÈRE<br />

I<br />

BL.e Voyageur<br />

Car, en vérité, si dissemblables qu'elles<br />

fussent, ces <strong>de</strong>ux femmes étaient merveil-<br />

leusement belles, et le plus méticuleux ar-<br />

tiste, le dillettante le plus pointilleux, n'au-<br />

rait su déci<strong>de</strong>r laquelle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux l'emportait<br />

sur l'aulre.<br />

Blon<strong>de</strong> et brune, elles offraient entre<br />

elles un contraste aussi séduisant que com-<br />

plet el qui les faisait mutuellement valoir.<br />

Leurs costumes sombreslaissaicntlesbras<br />

nus <strong>de</strong>puis l'épaule, et elles apparaissaient<br />

verie où l'avait plongé ce tableau fasci-<br />

nant.<br />

— Vous ne vous plaindrez pas, cette fois,<br />

j'imagine, — dit-il avec un sourire mali-<br />

cieux, — que les étrangers ont tout pour<br />

eux. Voilà, certes, une flère revanche <strong>de</strong> la<br />

France, et, qui plus est, <strong>de</strong>là Bretagne, sur<br />

les Anglaises, les Américaines, les Autri-<br />

chiennes, les Espagnoles ou les Russes qui<br />

encombrent nos plages.<br />

— Ah ! — lit Lebrcton, — ces dames<br />

sont <strong>de</strong>s Bretonnes ?<br />

— Oui, monsieur, et même <strong>de</strong> nos voi-<br />

sines. Elles habitent Morlaix, où leur fa-<br />

mille occupe un rang considérable. Leur<br />

père, en effet, est un ancien magistrat qui<br />

a pris sa retraite et vit dans ses terres.<br />

— Mais, — interrogea Colman, — ces<br />

dames m'ont paru avoir tous les <strong>de</strong>hors<br />

d'aisance, je dirai même <strong>de</strong>... liberté, qui<br />

caractérise <strong>de</strong>s Parisiennes tout à fait dans<br />

le « mouvement ».<br />

— Tout à fait « fln-<strong>de</strong>-siècle<br />

dans l'éclat <strong>de</strong> leur teint doré parle hâle <strong>de</strong><br />

la mer, l'une sous sa couronne d'or fauve,<br />

d'un noir<br />

évoquées <strong>de</strong><br />

•autre dans ses lourds ban<strong>de</strong>aux<br />

ûle u. telles que <strong>de</strong>s créatures<br />

Quelque légen<strong>de</strong> du moyen âge ou d'un<br />

'onte arabe enrichi par.l'ii'nagination hvper-<br />

bol >que du conteur<br />

i m<br />

£ P as fèrent, el le voyageur <strong>de</strong>meura<br />

ffîMiûî ^ 8a P^ ace ' sans P ar °h3 et sans<br />

Ce fut l'hôte-qui tira Lebrcton <strong>de</strong> la rê-<br />

vous dire ? souligna l'hôtelier ave<br />

voulez-<br />

unnou- veau sourire. — Beaucoup <strong>de</strong> gens pen-<br />

sent comme vous, et les pru<strong>de</strong>s lai<strong>de</strong>s cri-<br />

tiquent à qui mieux mieux le décolleté <strong>de</strong><br />

leurs toilettes. C'est tant pis pour les cri-<br />

tiques.<br />

— Prenez gar<strong>de</strong>, fit Lebreton, vous<br />

m'avez tout l'air, en ce moment, <strong>de</strong> plai<strong>de</strong>r<br />

les circonstances atténuantes en faveur <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>ux splendi<strong>de</strong>s créatures. Pour moi,<br />

je vous l'avouerai, j'accor<strong>de</strong> trop volon-<br />

tiers mon admiration à la beauté pour<br />

qu'il me vienne jamais à l'esprit <strong>de</strong> lui<br />

chercher <strong>de</strong>s excuses.<br />

L'hôte cessa <strong>de</strong> plaisanter, et ce fut d'un<br />

accent <strong>de</strong> profond respect qu'il reprit:<br />

— Non. monsieur, je ne cherche aucune<br />

exctiseà labeauté, peut-être trop« voyante »,<br />

<strong>de</strong>s dames Fcrroix. Quoi qu'essaient d'insi-<br />

nuer les langues les plus venimeuses, il n'y<br />

a rien, absolument rien à dire sur leur<br />

compte, et n'était leur éducation manifeste-<br />

ment parisienne, ainsi que vous l'avez tout<br />

<strong>de</strong> suite remarqué, on n'aurait qu'à les<br />

louer sur tous les tons. Elles sont belles,<br />

et elles le savent. Est-ce un si gros péché<br />

<strong>de</strong> le laisser voir? Ce qui est certain, c'est<br />

que dans ces corps superbes logent <strong>de</strong>s<br />

âmes plus belles encore, et que la beauté <strong>de</strong><br />

ces jeunes femmes ne les empêche pas<br />

d'être la provi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s malheureux.<br />

— Ah ! dit le voyageur avec une nuance<br />

d'émotion dans la voix, elles sont aussi bon-<br />

nes que belles ! Tant mieux, et gloire à no-<br />

tre terre bretonne qui voit s'épanouir <strong>de</strong><br />

telles fleurs 1<br />

Il se tut. Les <strong>de</strong>ux jeunes femmes, objet<br />

<strong>de</strong> leur entretien, avaient repris leurs toi-<br />

lettes <strong>de</strong> ville, <strong>de</strong> simples et élégantes ro-<br />

bes <strong>de</strong> toile et <strong>de</strong>s chapeaux <strong>de</strong> la plus mo-<br />

<strong>de</strong>ste paille. Elles s'avancèrent vers l'hôtel<br />

et parurent hésiter en voyant l'hôte en con-<br />

versation suivie aveç le voyageur.<br />

Lebreton les lira d'embarras en s'écar-<br />

tant discrètement. Alors, ia dame blon<strong>de</strong><br />

s approcha <strong>de</strong> l'hôtelier et <strong>de</strong>manda :<br />

— Monsieur Kerjan, savez-vous si la<br />

voiture pourra être prête à <strong>de</strong>ux heures ?<br />

Kerjan salua et gardant son chapeau à la<br />

main, répondit avec une sympathie très<br />

marquée :<br />

— Ma<strong>de</strong>moiselle, j'ai donné mes ordres<br />

en conséquence, et je ne vois rien qui s'op-<br />

pose à votre désir.<br />

La phrase était fort bien tournée et amena<br />

un sourire sur la jolie bouche rose. La<br />

jeune lillc s'écria :<br />

—- Bravo, monsieur Kerjan ï On voit<br />

bien que vous êtes poète à vos heures.<br />

Vous parlez le français comme un Norman-<br />

lien. . .<br />

Cela fut dit avec un accent <strong>de</strong> gaieté char-<br />

manie et comrnunicative qui mit l'hôte en<br />

bonne humeur. Lebreton mi avait penché<br />

la tête et s'était détourné un instant, releva<br />

les yeux. Il tressaillit.<br />

Celle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux jeunes filles qui n'avait<br />

point parlé, la brune, le considérait avec<br />

atlention du fond <strong>de</strong> ses prunelles sombres.<br />

II<br />

La Légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rosmeur<br />

Colman Lebreton se détourna <strong>de</strong>rechef,<br />

afin <strong>de</strong> rompre le charme. Il lui avait sem-<br />

blé que <strong>de</strong> ces beaux yeux se dégageait un<br />

flui<strong>de</strong> subtil qui l'enveloppait et le pénétrait<br />

en même temps.<br />

Un son <strong>de</strong> cloche venu <strong>de</strong> l'hôtel émut<br />

touSiles speclateurs <strong>de</strong> la plage. Kerjan, s'é-<br />

loignant <strong>de</strong> la jeune fille, blon<strong>de</strong>, tandis que<br />

celle-ci se rapprochait <strong>de</strong> sa sœur, vint à<br />

son hôte <strong>de</strong> passage.<br />

— Voici le déjeuner qui sonne, mon-<br />

sieur. Vous pouvez prendre, si vous le<br />

voulez, votre place à la table d'hôte.<br />

— Merci, monsieur, répondit Colman.<br />

Après déjeuner, je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai quel-<br />

ques renseignements.<br />

— Je vous les donnerai <strong>de</strong> grand cœur,<br />

monsieur, si j'y puis satisfaire.<br />

Les <strong>de</strong>ux hommes se séparèrent sur cette<br />

parole et le voyageur entra dans la salle à<br />

manger, bientôt suivi par l'affluence <strong>de</strong>s<br />

baigneurs, au nombre <strong>de</strong>squels se trou-<br />

vaient les belles jeunes filles. Auprès d'elles<br />

vint s'asseoir une dame à cheveux blancs,<br />

dont la beauté encore florissante et la sou-<br />

veraine distinction disaient assez qu'elle <strong>de</strong>-<br />

vait être leur mère.<br />

Tout en mangeant silencieusement, le<br />

jeune homme percevait <strong>de</strong>s bribes <strong>de</strong> con-<br />

versations engagées près <strong>de</strong> lui. Il est assez<br />

rare que ces entretiens <strong>de</strong> table d'hôte rou-<br />

lent sur <strong>de</strong>s sujets d'une gran<strong>de</strong> élévation<br />

Lelmdu public cosmopolite qui fréquentait<br />

la grève <strong>de</strong>-Saint-KIrium ne faisait point ex-<br />

ception a la règle.<br />

1<br />

On parlait du pays <strong>de</strong>s alentours, <strong>de</strong>s sta-<br />

tions similaires et <strong>de</strong>s avantages qu'y trou-<br />

vent les voyageurs. Les uns vantaient la<br />

beauté <strong>de</strong>s plages, les autres le confortable<br />

ou le bon marché <strong>de</strong>s hôtels. Quelqu'un<br />

éleva la voix et dit:<br />

— Pour le bon marché et même le con-<br />

fortable, à ce prix-là, bien entendu, aucune<br />

maison ne peut lutter contre celle <strong>de</strong>s frères<br />

Garmin, à Keravilio.<br />

— C'est vrai, — répliqua un autre. —<br />

Mais les patrons <strong>de</strong> l'hôtel sont si désagréa-<br />

bles qu'on ne se plaît guère à entrer en re-<br />

lations avec eux. Ce sont <strong>de</strong> véritables bru-<br />

tes.<br />

— L'année <strong>de</strong>rnière, ils ont à moitié as-<br />

sommé un voyageur qui leu" avait fait <strong>de</strong><br />

très légitimes remontrances. Les voituriers<br />

ne se soucient pas d'y <strong>de</strong>scendre ét ils sont<br />

la terreur <strong>de</strong>s environs.<br />

une troisième personne, une femme cette<br />

fois, appuya les dires <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux interlocu-<br />

teurs.<br />

— Ce que vous dites, monsieur, est tout<br />

à lait, exact. Moi qui vous parle, j'ai dû<br />

m'enfuir <strong>de</strong> l'hôtel, il y a <strong>de</strong>ux ans, tant j'ai<br />

eu pour que ces <strong>de</strong>ux méchants hommes<br />

me lissent un mauvais parti. Et cela parce<br />

que je les payais en billets <strong>de</strong> banque.<br />

Une exclamation interrompit la voix <strong>de</strong><br />

la narratrice.<br />

— Oh ! vous exagérez? Ce n'est pas pos-<br />

sible. c *<br />

Mais la dame, piquée peut-être par ce<br />

doute <strong>de</strong> l'auditoire, reprit avec vivacité<br />

— J'exagère si peu, que si vous voulez<br />

interroger à- ce sujet le garçon qui nous<br />

sert et qu. était témoin du fait il pou m<br />

vous le répéter, et même vous' dir ^ , ?|<br />

m a conduite à Lannion, où i'ai d M<br />

pour « faire <strong>de</strong> la monnaie. » J a "cr<br />

pile. 11 w?lKLiï,? 1Be .é 1 vail,éfl e, do-<br />

tails il expliqua que ces Garmin n'étaient<br />

point du pays, qu'ils venaient d'Alsace,<br />

peut-être <strong>de</strong> plus loin, ainsi que l'indiquait<br />

leur accent allemand très prononcé, et n'é-<br />

taient établis à Keravilio que <strong>de</strong>puis cinq<br />

ou six ans. environ un an après le crime<br />

commis à Rosmeur.<br />

— Quel crime ? quel crime ? réclamèrent<br />

les baigneurs, alléchés par l'espoir d'un ré-<br />

cit palpitant.<br />

— Je ne saurais pas vous raconter cela,<br />

messieurs, — répondit l'adolescent, —<br />

parce que je n'étais pas au pays à cette<br />

époque, j'étais chez un oncle à Brest. Mais<br />

je sais seulement qu'on trouva lot<br />

bois du châle,,, uns >ne ftmmélÏÏaaï<br />

née que personne ne put reconnaître mais<br />

qu'on avait vu la veille <strong>de</strong> passage à Lan-<br />

nion.<br />

— Et l'assassin, est-ce qu'on ne le prit<br />

pas ?<br />

— Non, messieurs, on ne découvrit ja-<br />

mais 1 assassin. Ce ne <strong>de</strong>vait pas être, Un<br />

homme du pays.<br />

Les curieux étaient désappointés. Le pre-<br />

mier <strong>de</strong>s baigneurs qui avait parlé <strong>de</strong> Ke-<br />

ravilio essaya <strong>de</strong> les consoler.<br />

— Bah 1 11 n'y a pas d imporlance ù atta-<br />

cher a <strong>de</strong> tels récits. Chaque point <strong>de</strong> 1»<br />

côte <strong>de</strong> Bretagne peut en 1 *£%S*<br />

S t ±\<br />

h l'&..<br />

d8 ° eS .*Rions scï'tZ es les<br />

emarqué<br />

présenter<br />

roy*<br />

tes plus sanglantes et ph a h ^<br />

unes que es autres. Mais j' ai " ,<br />

quelles ont ce lien commun ,lô nïï<br />

oujours une femme mystérieuse^<br />

teneuseuient assassinée ' nr ,1<br />

qu'on n'a jamais pïïïïi^" ° rim,he1 '<br />

réflexion spirituelle : U 1 ""' U CCl<br />

I) faut croire quo lu nolieo e«t W<br />

Imtft dans ro.s parfis ou que les g.<br />

parmqa y sont bien înaladr'oU* !<br />

(A VHU ' «


; 108e : Baotiste, sergent major ; Cabanette,<br />

«o-"-ent : Cohdamine, sergent fourrier ; <strong>de</strong> Cre-<br />

moux, Dhénin et Fort, sergents.<br />

ISSe : Dufey, Leiorraiu, Meraud et koberts,<br />

sergents. . .. .<br />

, 17e corps : 7e d'infanterie : Noseda, sergent,<br />

ne • Loùbot et Mirambeau, sergents.<br />

Ile : Fourni, sergent-major ; Gar<strong>de</strong>ile et Gar-<br />

dai, sergent. ^<br />

20e : Castel et Dumas, sergents fourriers ; Dar-<br />

tigues et Daut.y, sergents.<br />

83e : Casse-Barthe, Chappe, Gonthier, Lizaute<br />

et <strong>de</strong> Salles <strong>de</strong> Ays, sergents.<br />

S8e : Fourrât, sergent major.<br />

126e : Pic et Sacarau, sergents.<br />

18e corps. — 6e d'infanterie: Bertini, Lagar<strong>de</strong>,<br />

Pintureaù et Tessier, sergents ; Loabet, sergent<br />

fourrier. , . _<br />

34e : Armand-Laroche, Mouchez, et Peyroux,<br />

sergents majors, Bounet et Haran, sergents.<br />

49e : Alberny et Barrangue-Chinanou, sergents<br />

maiors, Lasnier et <strong>de</strong> Ribeaux.<br />

53e : Harrix, Estrampes, Houard, Laroche et<br />

Faubesty, sergents.<br />

57e : Bonhomme, sergent major, Goursaud, <strong>de</strong><br />

Merlin, sergents-fourriers ; Maturie. sergent.<br />

123 : Babie, sergent-fourrier ; Beaubsau et<br />

Boatineau, sergents.<br />

141e : Barranque-Chinanou. sergent major ;<br />

Dscan <strong>de</strong> Chatouville, sergent ; Dore, sergent<br />

fourrier ; Feuodot, sergent major ; Guiraut, Mis-<br />

sant et Poufe!, sergents.<br />

Bourges, 24 déc embre.<br />

diD'après le Messager dit Cher, toutes les<br />

lasnositions sont îirises à Bourges pour la<br />

bfication immédiate <strong>de</strong> nouveaux canons,<br />

et on n'attend plus ouc le vote <strong>de</strong>s crédits<br />

par les Chambres.<br />

CONSEIL DE CABINET<br />

Les ministres s<br />

conseil <strong>de</strong> cabinet<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>,<br />

sont réunis, ce matin, en<br />

au ministère <strong>de</strong> i'agri<br />

culture, sous la «rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Méline.<br />

La séance a été consacrée à l'expédition<br />

<strong>de</strong>s affaires courantes, notamment à la suc-<br />

cession <strong>de</strong> M. Rousseau. On dit que le choix<br />

du gouvernement sera officiellement connu<br />

à l'issue du conseil <strong>de</strong> samedi.<br />

La Russie dans la mer Rouge<br />

Londres, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

On télégraphie <strong>de</strong> Vienne au Daily Chroni<br />

<strong>de</strong> :<br />

La Russie, qui désire s'assurer un point sur la<br />

côte <strong>de</strong> la mer Rouge, a voulu connaître l'atti-<br />

tu<strong>de</strong> et l'opinion <strong>de</strong> l'Italie. Il est certain que ia<br />

Russie tente <strong>de</strong> grands efforts pour acquérir,<br />

soit à la France, soit à l'Italie, un territoire sur<br />

le littoral <strong>de</strong> la mer Rouge et s'assurer ainsi<br />

l'accès do l'Abyssinie. L'objectif <strong>de</strong> la Russie est<br />

<strong>de</strong> placer l'Abyssinie sous sa protection en vue<br />

<strong>de</strong> faire face à l'influence britannique en Afri-<br />

oue : suivant toutes probabilités, ori apprendra<br />

prochainement que la Russie a occupé un point<br />

"quelconque <strong>de</strong> là mer Rouge.<br />

CJn© aventurière<br />

Saint-Calais, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Mme Pourpe se montre très confiante<br />

dans l'issue <strong>de</strong> son procès pour faits d'es-<br />

croquerie, qui reviendra, nous l'avons dit,<br />

samedi prochain, <strong>de</strong>vant le tribunal <strong>de</strong> Saint-<br />

Calais. Elle tient en réserve, paraît-il, <strong>de</strong>s<br />

révélations aussi piquantes que celles <strong>de</strong><br />

l'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s lettres 'affranchies par l'Ely-<br />

sée, que nous avons raconté.<br />

Paris, 23 <strong>décembre</strong>.<br />

Le Soir dit tenir <strong>de</strong> bonne source qu'à<br />

l'occasion <strong>de</strong>s élections sénatoriales le duc<br />

d'Orléans a donné pour instructions à ses<br />

amis <strong>de</strong> faire voter pour les candidats radi-<br />

caux partout où il n'y aura pas <strong>de</strong> candidats<br />

royalistes.<br />

La bonne source dont parle le Soir doit<br />

être la ulace Bauveau. En tout cas nous pou-<br />

vons déclarer <strong>de</strong> notre côté que rinîonnation<br />

en question constitue une manœuvre par trop<br />

grossière pour qu'elle puisse trouver la<br />

moindre créance.<br />

Moeurs Italiennes<br />

Rome, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Hier soir Triggiano a été le théâtre <strong>de</strong><br />

faits sanglants."<br />

Deux gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'excise, <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Bari étaient entrés dans un café pour y<br />

constater une contravention ; une vive dis-<br />

pute s'éleva bientôt entre eux et les parents<br />

du limonadier. Exaspérés et probablement<br />

pris <strong>de</strong> vin, les gar<strong>de</strong>s sortirent leurs revol-<br />

vers et firent feu <strong>de</strong> tous côtés : <strong>de</strong>ux bour-<br />

geois et un gar<strong>de</strong> municipal, accourus au<br />

bruit tombèrent morts.<br />

Alors les habitants, attirés par l'écho <strong>de</strong>s<br />

coups <strong>de</strong> pistolet, s'emparèrent d'un <strong>de</strong>s gar-<br />

<strong>de</strong>s" l'autre ayant miraculeusement réussi à<br />

s'enfuir et le traînèrent jusqu'au poste <strong>de</strong>s<br />

gar<strong>de</strong>s municipaux, mais enchemin on a tait<br />

justice sommaire du malheureux, dont le ca-<br />

davre est horriblement lacéré. Le visage<br />

n'est nas reconnaissable.<br />

M.<br />

INSTRUCTION PUBLIQUE<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le ministre <strong>de</strong> l'instruction publique a<br />

décerné les prix suivants aux instituteurs qui<br />

ont donné en <strong>1896</strong> avec le plus <strong>de</strong> zèle et <strong>de</strong><br />

suecès l'enseignement agricole et horticole<br />

à leurs élèves :<br />

Rappel <strong>de</strong> prix : Delmond à Allassac (Cor-<br />

rèze)" Puech â Firmy (Aveyron).<br />

Médaille d'argent et prime dé S00 francs<br />

Manou à Vigean (Cantal).<br />

Médaille d'argent et 200 francs : Arsac à La-<br />

plau (Corrèze), Dezeix à Saint Chamand (Cor-<br />

rèze). Hugon à Sainte Marie (Cantaî.<br />

Médaille d'argent et 100 francs : Bru à Frons<br />

(Aveyron), Delon a Laval (Lozère), Laviaîle à<br />

Condat (Corrèze), Lunard à Ro<strong>de</strong>z, (Aveyron),<br />

Tricot à Saint Mamet (Cantal.)<br />

Mentions honorables: MM. Geliier a. Chausse-<br />

nac (Cantal), Charamel à Corrèze (Corrèze),<br />

Cbassaing à Puydarnac (Corrèze), Clormout à<br />

Labesserctte (Cantal). Rozière à Valzergues<br />

(Aveyron), Cuelhes à Vebret (Cantal.)<br />

Une note officieuse du ministère <strong>de</strong> l'ins-<br />

truction publique et <strong>de</strong>s beaux-arts confirme<br />

que ce ministère est décidé à ne pas taire<br />

<strong>de</strong> nomination dans la Légion d'honneur pour<br />

le 1er janvier par suite <strong>de</strong>s disponibilités<br />

très restreintes cette année. Le ministère <strong>de</strong><br />

l'instruction publique se bornera pour l'ins-<br />

tant à disposer <strong>de</strong>s décorations qui restent<br />

sur les fonds accordés par la loi 'du 12 dé-<br />

cembre 1895 à l'occasion du centenaire <strong>de</strong><br />

l'Institut <strong>de</strong> France.<br />

Dix ans aivrès, l'œuvre était raccomplie. '<br />

Le canal <strong>de</strong> Suez fut inauguré le 10 novem-<br />

bre 1869.<br />

Anatole France abor<strong>de</strong> l'histoire du canal<br />

<strong>de</strong> Panama, nrojet dont Leibnitz avait conçu<br />

l'idée, dont Gœthe s'était préoccupé et qui<br />

avait été un <strong>de</strong>s rêves <strong>de</strong>s Saint-Simoniens.<br />

Anatole France envisage le désastre qui<br />

termina cette nouvelle entreprise.<br />

Ce n'est ni le lieu ni le temps d'en recher-<br />

cher les causes. A peine m'est-il permis d'in-<br />

diauer les plus rrôriérales et <strong>de</strong> dire qu'en<br />

France la volonté lente, sour<strong>de</strong>, parfois obs-<br />

cure, mais continue et souveraine, qui sou-<br />

tint l'œuvre <strong>de</strong> Suez, n'était plus là pour as-<br />

surer contre les couns violents <strong>de</strong>s passions,<br />

<strong>de</strong> l'instinct et <strong>de</strong>s" hasards pour défendre<br />

contre elle-même et la modérer une nouvelle<br />

entreprise plus aventureuse que la pre-<br />

mière".<br />

Et que plus rien dans la direction faible,<br />

diffusé et"changeante <strong>de</strong>s aàaires publiques<br />

n'était désormais capable ni <strong>de</strong> contenir les<br />

convoitises d'une troupe <strong>de</strong> financiers aven-<br />

turiers et politiciens "pillards n'y d'arrêter<br />

cette panique instinctive <strong>de</strong>s foules qui en<br />

un montent renverse tout. Tout s'écroula.<br />

M. Anatole France termine :<br />

J'ai dû vous montrer <strong>de</strong> Lessaps encore chargé<br />

<strong>de</strong>s fautes que le temns emportera. Tel que i je<br />

vous l'ai fait paraferez tel qu'il fut, impru<strong>de</strong>nt,<br />

téméraire, tro'o confiant en lui-même, mais gé-<br />

néreux, plein ne bonté, <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> courage;<br />

il a travaillé toute sa vie à <strong>de</strong>s tâches vastes et<br />

pacifiques. Un tel homme n'a qu'un juge : l'Uni-<br />

vers.<br />

Son image, dressée à Suez, sur la berge du<br />

canal, sera saluée à travers les siècles par les<br />

pavillons <strong>de</strong>s nations.<br />

Cet éloge <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps a été applaudi par<br />

la majorité <strong>de</strong> l'assistance.<br />

PET'TES<br />

siéufs villages du district <strong>de</strong> 11 ikkala.<br />

NOUVELLES<br />

24 <strong>décembre</strong>.<br />

nous télé rapi<strong>de</strong> : « A fa suite<br />

victimes<br />

en Thes-<br />

Les lignes<br />

salie. On parle <strong>de</strong> plusieurs<br />

1 • ;0nt fortement endommagée».<br />

Cardiza présente<br />

et<br />

chrétienne?,<br />

mala<strong>de</strong> diminuent<br />

LES INSTRUCTIONS J MAIRES<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

La Cour <strong>de</strong> cassation, toutes chambres<br />

réunies, a délibéré en chambre <strong>de</strong> conseil<br />

sur les modifications à adopter au Co<strong>de</strong><br />

d'instruction criminelle en ce "qui concerne<br />

spécialement l'instruction <strong>de</strong>s affaires cri-<br />

minelles et correctionnelles.<br />

Invitée, l'an passée, par le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

sceaux, à formuler son avis sur les modifi-<br />

cations proposées au Parlement, elle a adopté<br />

les conclusions du rapport fait par le con-<br />

seiller Faleimaigne, âu nom <strong>de</strong>'la commis-<br />

sion qui avait été chargée <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r a, une<br />

étu<strong>de</strong> particulière <strong>de</strong>s questions soulevées.<br />

Ces conclusions admettent simplement la<br />

faculté pour l'inculpé <strong>de</strong> ne pas s'expliquer<br />

lors <strong>de</strong> sa première" comparution <strong>de</strong>vant le<br />

juge d'instruction, l'assistance d'un défen-<br />

seur dès le début <strong>de</strong> l'instruction et les<br />

moyens <strong>de</strong> communiquer librement avec lui<br />

sauf le cas d'interdiction <strong>de</strong> communiquer,<br />

la faculté pour le défenseur <strong>de</strong> prendre con-<br />

naissance" <strong>de</strong> pièces au cours <strong>de</strong> la procé-<br />

dure et <strong>de</strong> se pourvoir <strong>de</strong>vant la chambre du<br />

conseil, en cas <strong>de</strong> refus du juge d'instruc-<br />

tion, communication obligatoire du dossier<br />

avant l'interrogatoire définitif, le droit <strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>r l'accomplissement <strong>de</strong>s actes utiles<br />

à sa défense, le "recours <strong>de</strong>vant la chambre<br />

du conseil contre les ordonnances du juge<br />

d'instruction, le droit d'assister aux consta-<br />

tations et aux perquisitions, le contrôle <strong>de</strong>s<br />

expertises, un débat oral <strong>de</strong>vant la chambre<br />

<strong>de</strong>s mises en accusation.<br />

LA MISSION HOURST<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Un banquet a été offert aujourd'hui à midi<br />

à l'Hôtel <strong>de</strong>s Sociétés savantes, |au lieute-<br />

nant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et aux membres <strong>de</strong><br />

la mission hydrographique du Niger par le<br />

groupe <strong>de</strong>s Africains. La réunion présidée<br />

par Si. André. Lebon, ministre <strong>de</strong>s colonies,<br />

comprenait 80 convives parmi lesquels :<br />

Le lieutenant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et ses<br />

compagnons, le P. Hacquard.le prince Henry<br />

d'Orléans, le colonel Montcil, d'Attanoux, <strong>de</strong><br />

général Lambert, ie colonel <strong>de</strong> Rochas, MM.<br />

Chautemps [et Deluns-Montaud, ancien mi-<br />

nistre, François Deloncle, etc.<br />

Au <strong>de</strong>ssort, après les toasts portés par le<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ia "société et plusieurs convi-<br />

ves, M. André Lebon, après avoir fait l'éloge<br />

du commandant Hourst, a montré l'impor-<br />

tance du mouvement économique qui déter-<br />

minera l'ouverture à notre commerce du bief<br />

navigable du Niger dont M. Hourst a cons-<br />

taté l'existence. .<br />

Le ministre a décrit les voies <strong>de</strong> pénétra-<br />

tion dont a besoin le Soudan français : le<br />

chemin <strong>de</strong> fer du Soudan et la route <strong>de</strong> Ko-<br />

nakry, dont l'exécution est en ce moment<br />

étudiée au ministère.<br />

L'auditoire a notamment aceneilli par <strong>de</strong><br />

vifs applaudissements la nouvelle que les<br />

renseignements rapportés par M. "Hourst<br />

nous permettront <strong>de</strong> "profiter* <strong>de</strong>s fautes 'et<br />

<strong>de</strong>s faiblesses <strong>de</strong> ia compagnie du Niger.<br />

Le<br />

POUR LA LAÏQUE<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

La Presse, dans un article sur l'adminis-<br />

tration <strong>de</strong> l'assistance publique, signale un<br />

l'ait qu'il est bon <strong>de</strong> relever :<br />

Un habi'ant d'une commune du centre <strong>de</strong> la<br />

France élève <strong>de</strong>ux enfants : l'un est à lui, il a<br />

10 ans, son père l'envoie à l'école <strong>de</strong>s Frères ;<br />

l'autre est un enfant assisté qu'il a reçu du<br />

département <strong>de</strong> la Seine.<br />

Comme l'école laïque <strong>de</strong> l'endroit n'est guère<br />

suivie, l'instituteur a imaginé <strong>de</strong> recruter <strong>de</strong>s<br />

élèves par tous les moyens possibles et voici<br />

la carte postale qu'il fait envoyer par l'assis-<br />

tance :<br />

(Cachet <strong>de</strong> la direction.)<br />

Monsieur,<br />

Vous êtes prié d'euvoyer votre propre fils à<br />

l'Ecole mixte, chez M. l'instituteur" <strong>de</strong>*X. ..<br />

Dans le cas où vous vous refuseriez <strong>de</strong> vous<br />

conformer au présent ordre, je me verrais ocligé<br />

<strong>de</strong> vous retirer voire enfant assisté <strong>de</strong> la Seine.<br />

Signé : X...<br />

Ce fait, ajoute notre notre confrère, n'est<br />

pas isolé dans la commune et dans le dépar-<br />

tement. De telles menaces sont faites cou-<br />

ramment, et c'est ainsi que la charité offi-<br />

cielle dégénère en trafic et n'est plus au'un<br />

honteux marchandage nolitiaue.<br />

La Succession <strong>de</strong> M. Rousseau<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Au sujet <strong>de</strong> l'ordre du jour pur et simple<br />

qui, sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. Méline, a clôturé<br />

récemment, à la Chambre, le débat sur le<br />

rappel d'Indo-Chine du général Eoclds, la<br />

Politique Coloniale dit que le gouvernement<br />

ne s'est pas mépris sur le sens <strong>de</strong> ce vote.<br />

Il est a croire", ajcute-t-elle, que les modi-<br />

fications qu'il se propose d'apporter à l'orga-<br />

nisation du gouvernement général <strong>de</strong> l'Indo<br />

Chine, lui fourniront l'occasion <strong>de</strong> rétablir le<br />

comman<strong>de</strong>ment militaire en Indo-Chine sur<br />

les bases anciennes, et, ce faisant, <strong>de</strong> don-<br />

ner satisfaction au désir manifeste <strong>de</strong> la<br />

Chambre.<br />

Plusieurs journaux ont parlé <strong>de</strong> la nomi-<br />

nation <strong>de</strong> M. Gérard, comme gouverneur gé-<br />

néral <strong>de</strong> l'Indo-Chine.Nous sommes autorisés<br />

à déclarer que cette information estinexacte<br />

et que le gouvernement n'a arrêté à cet<br />

égard aucune résolution.<br />

"Le Temps déclare que ce n'est pas M. Gé-<br />

rard, ancien ministre <strong>de</strong> France à Pékin, qui<br />

sera nommé.<br />

Enfin, le Journal <strong>de</strong>s Déùdts, qui annonçait<br />

hier l'information relative à M. Gérard se<br />

borne, aujourd'hui, à enregistrer le dé-<br />

menti.<br />

Nos Explorateurs en Af rique<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

De la Politique coloniale, à pronos <strong>de</strong>s<br />

graves divergences qui se seraient produites<br />

entre un explorateur français très con-<br />

nu, qui a parcouru ou a eu la mission <strong>de</strong><br />

parcourir les territoires du Niger saharien<br />

et moyen.<br />

Les renseignerr ents que nous avons recueillis<br />

nous mêmes, au ministère <strong>de</strong>s colonies, nous<br />

permetient <strong>de</strong> dire qu'il est malheureusement<br />

certain que l'un <strong>de</strong>s officiers supérieurs, les plus<br />

hautement appréciés pour son exploration du<br />

Niger est accusé, par un <strong>de</strong> ceux qui ont passé,<br />

après lui, sur les mêmes points, d'avoir inventé<br />

<strong>de</strong> toutes pièces le récit <strong>de</strong> sa mission et d'avoir<br />

ensuite sciemment engagé la mission qui mar-<br />

chait <strong>de</strong>rrière lui dans une impasse où tous ses<br />

membres seraient restés iiisau'au <strong>de</strong>rnier.<br />

L'Election <strong>de</strong> Brest<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

La Libre Paro\e, elle aussi, dit que l'abbé<br />

Gayraud est et restera, candidat à l'éléction<br />

législative <strong>de</strong> Brest et qu'il exposera son<br />

programme à la réunion <strong>de</strong>s délégués catho-<br />

liques qui doit avoir lieu dans cette circons-<br />

ription la semaine prochaine.<br />

"Un© confirmation<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

_ L'information du Gaulois sur la nomina-<br />

tion du général Tournier au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général<br />

<strong>de</strong> division et sur la transformation <strong>de</strong>s ser-<br />

vices <strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce avec l'attribution du<br />

secrétariat général à un civil, M. Legall, ac-<br />

tuellement directeur du cabinet civil a, pa-<br />

rait-il, produit un certain émoi à l'Elvsée.<br />

Des confi<strong>de</strong>nces y ont été faites à ouel-<br />

ques-uns <strong>de</strong> nos confrères. 11 semble en ré-<br />

sulter qu il n'y a rien <strong>de</strong> décidé pour le mo-<br />

ment. On fait remarquer, en effet, qu'il est<br />

impossible <strong>de</strong> prévoir à Quelle date le géné-<br />

îai Tournter, qui n'atteint la durée <strong>de</strong> gra<strong>de</strong><br />

1*3 do février, pourra êr te<br />

piomu divisionnaire.<br />

D'autre part, on semble reconnaître que si<br />

le gênerai Tcurmer recevait )os trois étoiles<br />

il n'y aurait rien d'impossible à ce auo les<br />

. modifications annoncées se produisent.<br />

" "Stt^somme, la question a pu être agitée et<br />

-?ie résolue quant au fond, mais si <strong>de</strong>s<br />

modifications doivent se produire, on peut<br />

1 encore les définir ni leur fixer une date.<br />

A l'Académie Française<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Cet après-midi, a eu lieu, à l'Académie<br />

française, la réception d'Anatole France.<br />

On remarquait dans la nombreuse assis-<br />

tance qui se pressait sous la coupole du pa-<br />

lais Mazarin, Mme la baronne" <strong>de</strong> Molïre-<br />

nlieim, les ambassa<strong>de</strong>urs d'Italie et <strong>de</strong> Tur-<br />

quie et nombre <strong>de</strong> notabilités.<br />

' Mmes Ferdinand et Charles <strong>de</strong> Lesseps, en<br />

grand <strong>de</strong>uil, entourées do la plupart <strong>de</strong>s<br />

membres <strong>de</strong> la famille, parmi lesquels M.<br />

Ferdinand <strong>de</strong> Lesseps, en uniforme "<strong>de</strong> sous-<br />

officier <strong>de</strong> cavalerie", assistaient à la séance.<br />

On remarquait le duc d'Aumale à son fau-<br />

teuil ; le prince parait complètement remis<br />

<strong>de</strong> son indisposition.<br />

A une heure précise, le récipiendaire en<br />

uniforme, escorté <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux parrains, éga-<br />

lement en tenue d'académicien, MM. Fran-<br />

çois Coppée et Halévy, a fait son entrée dans<br />

la salle"<br />

Quand le bureau a pris place, M. Gréard,<br />

directeur en exercice, se lève et donne la<br />

parole à M. Anatole France, sur lequel tous<br />

les regards sont fixés et qui semble" un peu<br />

ému.<br />

En termes simples et discrets, Anatole<br />

France commence par adresser à l'illustre<br />

compagnie les remerciements d'usage, et<br />

tout aussitôt entreprend l'éloge <strong>de</strong> celui an<br />

quel il succè<strong>de</strong> et qu'il appelle « le grand<br />

entrepreneur du siècle ».<br />

Il raconte la jeunesse <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps,<br />

l'étroite amitié qui le lia, tandis qu'il était<br />

éièvc-consul à Alexandrie, au prince Saïd,<br />

fils <strong>de</strong> Mehemei«Ali ; son séjour a Madrid, où<br />

la fille <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> maîtresse du palais,<br />

Mlle Eugénie <strong>de</strong> Montijo vint le supplier<br />

d'intervenir en faveur <strong>de</strong>s officiers d'e" Va-<br />

lence, compromis dans un pronunciamento ;<br />

<strong>de</strong> Lesseps obtint leur grâce et l'impératrice<br />

se souvînt plus tard <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte dê recon-<br />

naissance qu'avait contractée Mlle <strong>de</strong> Mon-<br />

tijo.<br />

Puis l'orateur suit <strong>de</strong> Lesseps en Egypte,<br />

où il accourt à la nouvelle dé l'avènement<br />

du prince Saïd ; il montre le hardi diplomate<br />

saisissant cette occasion favorable et initiant<br />

le prince au grand projet qu'il étudiait <strong>de</strong>-<br />

puis si longtemps: le percement du canal<br />

<strong>de</strong> Suez. C'est alors que <strong>de</strong> Lesseps entame<br />

contre l'Angleterre une lutte <strong>de</strong> quinze an-<br />

nées.<br />

En Egypte, ou il vint installer enfin ses<br />

chantiers, dit Anatole France, <strong>de</strong> Lesseps<br />

retrouva l'Angleterre. Il la reoonnut dans<br />

l'attitu<strong>de</strong> hostile <strong>de</strong>s cheiks arabes ; on re-<br />

fusait <strong>de</strong>s chameaux à la caravane ; dans le<br />

désert les ânes étaient enlevés avec les<br />

n î? r ÏÀi* iB81 hareclé, persécuté, abandonné,<br />

il établit sou campement sur la place dé-<br />

serte <strong>de</strong> Peiuz et là, le <strong>25</strong> avril 1859, il lit<br />

mJ&Sïïï ' )avalotl égyptien et donna lui-<br />

même le premier coup <strong>de</strong> pioche.<br />

naufrage <strong>de</strong> la « Marie-Fanny »<br />

Cherbourg, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le capitaine AustiD, seul survivant du nau-<br />

frage dê la Marie Fanwj, fait le récit suivant <strong>de</strong><br />

est émouvant drame <strong>de</strong> mer :<br />

« J'ai cherché la côte a 5 h. 1[2 du matin, le<br />

14 <strong>décembre</strong>, par une tempête vent ouest et ia<br />

mer démontée". Depuis minuit, j'avais peine', â<br />

gouverner le navire en fuite ; un paquet" <strong>de</strong> mer<br />

brise le canot, ébranle la chambre" <strong>de</strong>' veille, em- 1<br />

porte l'habitacle et déplace le compas ; pendant<br />

ce temps, je gouvernais toujours p'our fuir, à la,<br />

seule aliure qu'il, m'était possible " <strong>de</strong> tenir. Le<br />

vent en tempêté augmente toujours et la mer*<br />

<strong>de</strong>vient tellement grosse qu'à chaque instant.ie<br />

crois voir le navire s'engloutir sous l'effort <strong>de</strong>s<br />

lames, hautes <strong>de</strong> <strong>25</strong> à 30 mètres. Le compas me<br />

donnait toujours le même cap â peu près", quoi-<br />

que dérangé à chaque instant par <strong>de</strong>s" coups <strong>de</strong><br />

mer, le feu <strong>de</strong>s Casquets ayant* disparu presque<br />

aussitôt dans un grain <strong>de</strong> grêle.<br />

» Je me tenais sur la passerelle haute, amarré<br />

aux montants et cherchant le feu <strong>de</strong> la Hague -<br />

le second et <strong>de</strong>ux hommes étaient à la barre fai;<br />

sant leur possible pour ne pas venir en travers<br />

du fanal "qui éclairait. Le compas s'éteignait à<br />

tout moment, le maître passait" son temps a ie<br />

ralumer.<br />

» A cinq heures et <strong>de</strong>mie, après, un grain 'ou<br />

je ne pouvais absolument rien voir par la force<br />

<strong>de</strong> ia tempête la mer étant toute blanche d'écume,<br />

j'aperçus la terre <strong>de</strong>vant; je fis machine en ar-<br />

rière ét bâbord tout.<br />

» Mais à peine le comman<strong>de</strong>ment était-il donné<br />

que le navire touchait ; aussitôt,Je fis stopper<br />

la machine et monter tout le mon<strong>de</strong> sur le p'ont.<br />

Je leur commandai à tous <strong>de</strong> prendre leurs cein-<br />

tures <strong>de</strong> sauvetage et <strong>de</strong> disposer les canots<br />

mais personne n'eut le temps "<strong>de</strong> s'en munir ni<br />

d'exécuter l'ordre car, moins d'une minute après,<br />

un coup <strong>de</strong> mer effrayant nous jeta tous à l'Océan<br />

en cassant ie navire.<br />

A partir <strong>de</strong> ce moment, je ne sais plus ce<br />

que nsus sommes tous <strong>de</strong>venus. Ce n'est qu,"aU<br />

bout d'un certain temps que je me suis trouvé<br />

seul au milieu <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> toutes ssrtes et<br />

ballotté parmi la pontée <strong>de</strong> bois, tantôt <strong>de</strong>ssus,<br />

tantôt <strong>de</strong>ssous, jusqu'au moment où, sentant<br />

quelque chose sous mes pieds, je reconnus que<br />

c'était un rocher ; je m'y cramponnais et. mi<br />

halant avec peine, je pus monter assez haut<br />

îoour que la mer ne m'emportât pas.<br />

» Alors j'ai crié tant que j'ai PU. sans savoir<br />

s'il y avait quelqu'un à secourir ; 'mais personne<br />

ne m'a répondu. Je suis resté encore dix minutes<br />

environ à appeler ; mais, transi <strong>de</strong> froid ettes<br />

forces commençant à me manquer, j'ai cherché<br />

un abri quelque' part. J'aperçus alors une petite<br />

maison, la seule qui fût sur l'île, et dans iaquelle<br />

se trouvaient <strong>de</strong>ux hommes qui m'ont recueilli ;<br />

je les ai priés daller voir sur la côte s'il .'n'y<br />

aurait pas quelqu'un à secourir : i'un d'eux y<br />

partit "pendant que l'autre me déshabillait e"t<br />

faisait du feu pour réchauffer mes membres<br />

engourdis.<br />

» J'ai le corps tout contusionné ; je suis resté<br />

dans cette cabane jusqu'au matin et, aidé <strong>de</strong> ces<br />

<strong>de</strong>ux hommes, nous avons fait un signal <strong>de</strong> dé-<br />

tresse qui a été compris d'Aurigny et, à midi un<br />

bateau "est venu me chercher.<br />

» Toute la matinée, j'ai exploré la côte, niais<br />

je n'ai irouvé que <strong>de</strong>s'débris" du navire et du<br />

chargement. If ne paraît du navire aue les <strong>de</strong>ux<br />

tronçons <strong>de</strong>s mâts : il est coulé bar 10 ou 12<br />

mètres d'eau dans un endroit où il y" a toujours<br />

<strong>de</strong> la nier. En arrivant ce soir à Cherbourg, à<br />

4 heures, j'ai fait ma déclaration au bureau <strong>de</strong><br />

la marine et il m'a été fait <strong>de</strong>s avances pour<br />

m'habiller, car je suis venu ici dénué <strong>de</strong> tout. »<br />

Le jeûneur Succi <strong>de</strong>venu fou<br />

Paris, 21 <strong>décembre</strong>.;<br />

Le jeûneur italien Succi est subitement <strong>de</strong>venu<br />

fou cette nuit, à minuit ; engagé à i Olympia<br />

pour accomplir un jeûne <strong>de</strong> 40 jours, il venait<br />

<strong>de</strong> quitter cette salie <strong>de</strong> spectablo et était entré<br />

chez, lui, 10. rue Caumartfn, lorsque soudain il<br />

s'empara d'une canne et se mit abriser les gla-<br />

ces, la pendule et tous les objets cassables qui<br />

se trouvaient dans son logement.<br />

Les voisins, effrayés, allèrent prévenir les<br />

gardiens do la paix <strong>de</strong> service sur la voie publi-<br />

que qui ont réussi, non sans peine, â s'emparer<br />

du jeûneur qui a été conduit" à l'infirmerie du<br />

dépôt.<br />

Le mauvais temps<br />

New-York, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

On télégraphie <strong>de</strong> San Francisco que la barque<br />

Jamaïque s'est perdue au large <strong>de</strong> Tabasco, en<br />

se rendant à Veracrux; douze passagers et qua-<br />

torze hommes <strong>de</strong> l'équipage ont été noyés ; trois<br />

seulement ont été sauves. Le capitaine qui avait<br />

essayé <strong>de</strong> gagner le rivage à la nage a été en-<br />

traîné nar un poids d'une forte somme d'argent<br />

dont il"n'avait pas voulu se séparer et a dis-<br />

paru .<br />

D'autre part, un grand paquebot que l'on croit<br />

être le Mobile, <strong>de</strong> Londres, est échoué en ce<br />

moment en vue <strong>de</strong> Firo Is'.and. Le vapeur siffle<br />

pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r du secours, mais un orage épou-<br />

vantable empêche qu'on connaisse exactement sa<br />

position; le "point où il est c«ehoué est un <strong>de</strong>s<br />

plus dangereux <strong>de</strong> la cote,<br />

Catane, 84 <strong>décembre</strong>;<br />

A la suite du mauvais temps persistant, le<br />

Simeto a envahi les plaines <strong>de</strong>'Pas'so <strong>de</strong>l Cava-<br />

lière, causant <strong>de</strong> graves dommages. Huit per-<br />

sonnes ont péri; <strong>de</strong>s soldats, échelonnés le long:<br />

<strong>de</strong>s routes, 'distribuent <strong>de</strong>s secours.<br />

<strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer<br />

La vallée entre Tnkkala<br />

l'asnect d'un lac immense. •> . „ . „ mu> \r<br />

^ De Buenos-Ayres on télégraphie que M.<br />

îRomero, ministre <strong>de</strong>s finances, a donne sa Ue-<br />

mi*5ion, qui a été acceptée.<br />

; ^ L'état <strong>de</strong> santé du Frère Joseph, supé-<br />

rieur général <strong>de</strong>s Frères <strong>de</strong>s écoles<br />

; est désespéré ; les forces du<br />

"d'heure c'n heure et on ne conserve plus aucun<br />

i espoir. L'Intransigeant prétend que M. Ilano-<br />

taux retar<strong>de</strong>rait la nomination <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Monte-<br />

-bello en remplacement <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Gotircel afltl do<br />

ipouveir se faire nommer lui-même ambassaueur<br />

à Saint-Pétersbourg.<br />

Hier, au conseil ^général do ia Seine on<br />

: a parlé du crime <strong>de</strong> la rue Vanneau et M. Puech<br />

a lait adooter un vœu portant que « soit consi-<br />

déré comme moralement abandonne, tout entant<br />

oui ne peut rester dans sa famille qu'au péril <strong>de</strong><br />

sa santé, <strong>de</strong> sa moralité et <strong>de</strong> son éducation ,<br />

ïiue les pouvoirs publics complètent les lois<br />

,e"xi-tantes sur la protection <strong>de</strong>s enfants au point<br />

'<strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la répression <strong>de</strong>s cruautés dos sevi-<br />

xes ou abandons dont les enfants peuvent ètrs<br />

victimes. »<br />

i ^ On assure oue les nominations d'officiers<br />

d'académie ne paraîtront à YOfliciel qu'après les<br />

élections sénatoriales.<br />

~ A Milan, Ferrario, assesseur municipal,<br />

déiégué aux finances, dans la crainte que son<br />

'projet <strong>de</strong> réforme tributaire ne fut pas approuvé<br />

Tiar le conseil communal s'est suicidé dans un<br />

'moment d'exaltation mentale.<br />

~~—~ Cne terrible catastrophe s'est produite<br />

;dans ia province <strong>de</strong> Cathepinoslaw (Russie): un<br />

bac qui faisait la traversée" duDniepper a coulé;<br />

Se nombre <strong>de</strong>s victimes est encore inconnu.<br />

~ On télégraphie <strong>de</strong> Washington : « Le<br />

"prési<strong>de</strong>nt Cieveland a reconnu la République <strong>de</strong><br />

-l'Amérique centrale composée du Honduras, du<br />

-Costaric'a et du Salvador on recevant officieile-<br />

inient le ministre plénipotentiaire <strong>de</strong> la nouvelle<br />

•fédération. »<br />

~vw«w A Stuttgard, une rencontre au pistolet<br />

,a eu iieu, hier soir, entre le baron Wangenbeim,<br />

^secrétaire <strong>de</strong> la légation <strong>de</strong> Prusse et le lieute-<br />

nant comte Uxhull-Gylleband, tous <strong>de</strong>ux ont été<br />

iblessés. D'après le Mercure <strong>de</strong> Sou:ibe, i'un a<br />

eu les reins "traversés, l'autre le bas du ventre<br />

perforé. Les blessés ont été transportés à l'hô-<br />

pital Sainte-Catherine.<br />

Les conclusions du substitut Seiigman,<br />

"& la première chambre du tribunal civil, dans<br />

l'affaire Baïhaut, <strong>de</strong> Lesseps et Elondin, ont été<br />

remises à mercredi prochain, par suite <strong>de</strong> l'ab-<br />

sence d un <strong>de</strong>s juges siégeant dans la cause.<br />

BULLETIN FISARCIER<br />

z Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

, L'aspect du marché est aujourd'hui meilleur,<br />

si il a eu un peu plus d'activité dans les affai-<br />

res, bien que nous" soyons à la veille d'un jour<br />

<strong>de</strong> fête. Ces tendances indiquent suffisamenc<br />

l'orientation qu'il faut prévoir pour le marché à<br />

.'mesure qu'on se rapproche <strong>de</strong> la liquidation; le<br />

8 0i0 est mieux à 10'245. L'Italien reprend 93 35.<br />

L'Extérieure conserve facilement ie cours <strong>de</strong> 00;<br />

le marché accueille bien l'idée exprimée par<br />

'M. Olney d'une médiation <strong>de</strong>s Etats-Unis "au-<br />

près <strong>de</strong>s insurgés <strong>de</strong> Cuba.<br />

Les Fonds ottomans sont en reprise. On ap-<br />

précie favorablement 1 ira<strong>de</strong> du sultan sur I'am-<br />

hislie ; nous avions fait prévoir cette reprise.<br />

Les rentes russes sont bien tenues. La fermeté<br />

s'accentue sur ies Sociétés do Crédit. Le Foncier<br />

est à 666. Le conseil d'administration <strong>de</strong> cette<br />

Société a décidé ie paiement d'un à-compte <strong>de</strong><br />

15 francs sur le divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong> à partir du 2 janvier.<br />

Le Suez est calme à 3,362.<br />

ï Le bilan <strong>de</strong> ia Banque <strong>de</strong> France publié au-<br />

jourd'hui, accuse les différences suivantes: l'en-<br />

caisse a augmenté <strong>de</strong> 2 millions, le portefeuille<br />

<strong>de</strong> Paris a asgmenté <strong>de</strong> 23 millions, celui <strong>de</strong>s<br />

succursales a diminué <strong>de</strong> 20 millions. Au passif<br />

:ta circulation <strong>de</strong>s billets a augmenté <strong>de</strong> 6 mil-<br />

lions. Le cornnte courant du Trésor a augmenté<br />

<strong>de</strong> 60.000 francs. Les bénéfices <strong>de</strong> ia semaine<br />

sont <strong>de</strong> 227,426 fr. IL<br />

De LAVIGERIE.<br />

£2, place Vendôme, Paris.<br />

Voilà le plan concerte entre le cabinet et<br />

le général Weyler, qui a été porte a la con-<br />

naissa"cc <strong>de</strong> M. Cieveland ; dans les pour-<br />

parlers oui continuent entre les gouverne-<br />

ments espagnol et américain, ce <strong>de</strong>rnier<br />

insiste pour offrir sa médiation amicale, que<br />

M. Canôvas veut écarter en adoptant, aus-<br />

sitôt aue possible, une politique réformiste.<br />

use D'AGRICULTURE<br />

Lo 15 novembre <strong>de</strong>rnier, la section syndicale<br />

catholique du canton <strong>de</strong> l'Islc-Joutdain tenait sa<br />

réunion' mensuelle.<br />

Maigre lo mauvais temus et la coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

la gran<strong>de</strong> foire <strong>de</strong> la Saint-Martin, une centaine<br />

d'agriculteurs se sont empressés <strong>de</strong> venir écou-<br />

ter la parole élégante et nourrie <strong>de</strong> M. le mar-<br />

quis do Panât.<br />

Notre intention était tout d'abord <strong>de</strong> ne donner<br />

qu'un résumé do cet excellent discours.<br />

Mais, réflexion faite, nousavons pensé que nos<br />

lecteurs ne nous pardonneraient pas do les frus-<br />

trer ainsi.<br />

De pins, il est bon que tout le mon<strong>de</strong> profite<br />

<strong>de</strong> choses si bien dites et si bien pensées.<br />

Voici donc le discours <strong>de</strong> M. lo marquis <strong>de</strong><br />

Panât :<br />

ncmerit d'assurer l'abondance pt la


NOUVELLES MILITAIRES<br />

ta conseil <strong>de</strong>s ministres, comme on la vu<br />

licm|lé son a Pl n ' obatloli au projet tic<br />

f i tendant à constituer un Quatrième ba-<br />

taillon dans les régiments d'infanterie <strong>de</strong><br />

ifonc qui n'en ont point encore. Les dénen-<br />

ies entraînées par cette augmentation d'uni-<br />

fgS seront peu élevées, les cadres complé-<br />

mentaires qui existent déjà ne <strong>de</strong>vant rien<br />

coûter au budget. ; toutefois, en raison <strong>de</strong>s<br />

crédits assez considérables qui seraient in-<br />

dispensables pour créer d'emblée, 145 ba-<br />

ta'iÛ°ns » la mesure ne sera-t-elle appliouée,<br />

Eraît-il, que très lentement et au fur et à<br />

mesure que les ressources du recrutement<br />

le rendront nécessaire.<br />

' On se bornera tout d'abord à créer <strong>de</strong>s<br />

quatrièmes bataillons dans dix ou douze ré-<br />

giments non encore désignés.<br />

Il faut souhaiter que l'expérience se fasse<br />

surtout où elle est' utile, c'est-à-dire à la<br />

frontière <strong>de</strong> i'Lst.<br />

Par ce système, le ministre <strong>de</strong> la guerre a<br />

voulu utiliser les cadres complémentaires<br />

dont ies fonctions sont nulles au point <strong>de</strong><br />

vue <strong>de</strong>s instructions on <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s appels<br />

la réserve. En même temns il trouve le<br />

d'encadrer l'excé<strong>de</strong>nt du contingent<br />

fort accru <strong>de</strong>nuis<br />

d<br />

moyen<br />

du recrutement qui s'es<br />

queloues années.<br />

Ecnro DE BREST<br />

L' Univers déclare que la nouvelle du dé-<br />

sistement <strong>de</strong> M. l'abbé Gayraud est controu-<br />

vce. Ce journal ajoute que la réunion électora-<br />

le, qui avait été annoncée pour hier mardi 22<br />

aura lieu lundi prochain. *<br />

MM. <strong>de</strong> Blois", candidat royaliste, et l'abbé<br />

Gayraud, y seronteonvoqués.<br />

D'autre part, le Temps annonce que l'abbé<br />

Gayraud a commencé, hier, ses tournées dans<br />

les communes <strong>de</strong> la troisième circonscription<br />

<strong>de</strong> Brest.<br />

Le même journal est informé d'une troi-<br />

sième candidature, celle <strong>de</strong> M. l'abbé Louis<br />

Martin qui se présente, dit-il, comme répu-<br />

blicain libéral indépendant.<br />

Plusieurs journaux commentent la candi-<br />

dature du comte <strong>de</strong> Blois qui est, non seule-<br />

ment conseiller générai du Finistère, mais<br />

encore maire <strong>de</strong> Coat-Meal.<br />

La Gazelle <strong>de</strong> France dit que c'est pour<br />

répondre aux vœux <strong>de</strong>s populations que ce<br />

choix do véritable union catholique a été<br />

Continuant les traditions do sa famille;<br />

le comte <strong>de</strong> Blois, ajoute la Gazette, a su<br />

par les services rendus et par son mérite<br />

personnel, gagner la sympathie générale et<br />

exercer dans les régions ia pins légitime in-<br />

llueiice. Avec lui, les droits et ies libertés <strong>de</strong><br />

l'Eglise seront défendus sans défaillance et<br />

compromission.<br />

iE PREMIERE A TOULOUSE<br />

« Guernica » au Gapitole<br />

Drame lyrique en trois actes, ooèrue <strong>de</strong> MM. P.<br />

Gailhard et P. B. Gheusi. musique <strong>de</strong> M. Paul<br />

Aidai.<br />

Bans un <strong>de</strong>s voyages que notre ami Pierre<br />

Gailhard fait annuellement en Biscaye, il fut<br />

le témoin fortuit d'un épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />

guerre carliste ; cela sô passait en 1873 et<br />

c'est cet épiso<strong>de</strong> , absolument historique,<br />

qu'il a transporté tout vif à la scène.<br />

L'action se déroule donc en plein pays<br />

basque, chez le riche fermier Marco, dont —<br />

à son insu, le fils Juan est mêlé au mouve-<br />

ment carliste quise prépare daus les gorges<br />

<strong>de</strong>s montagnes pyrénéennes, cl dont la fille<br />

Nella doit épouser sous peu un jeune, offi-<br />

cier <strong>de</strong> l'armée régulière espagnole, le ca-<br />

pitaine Mariano, qui est un ami d'enfance <strong>de</strong><br />

Juan.<br />

Dès le lever du ri<strong>de</strong>au, les séréna<strong>de</strong>s, les<br />

guitares et les mandolines nous indiquent<br />

que la maison est en fête ; la gaité y régne-<br />

rait sans partage si elle, n'était assombrie<br />

bar les pressentiments <strong>de</strong> la pieuse fiancée<br />

êt les messages impératifs <strong>de</strong>s carlistes à<br />

Juan, chef dé' l'insurrection qui doit éclater<br />

peut-être <strong>de</strong>main.<br />

Laissons ici la parole aux auteurs :<br />

« Territiô par l'appréhension d'être, sur le<br />

champ <strong>de</strong> ba'tailie,"l'adversaire du capitaine,<br />

dont "le régiment manoeuvre précisément<br />

dans les environs, Juan n'hésite îiourtantpas<br />

à se rendre à Guernica, la cité sainte <strong>de</strong>s<br />

ftteros basques ; il y prononce le discours<br />

politique qui doit armer toute la région con-<br />

tre les Espagnols ; les psaumes <strong>de</strong>s religieu-<br />

ses au couvent <strong>de</strong> Santa-Ciara, où se ia-<br />

mente la poignante mélopée du rosaire,<br />

font passer sur ia foulo <strong>de</strong>s versets latins<br />

qui interrompent le discours <strong>de</strong> Juan et aux-<br />

ouels l'assistance et le tribun lui-même ré<br />

pon<strong>de</strong>nt avec piété. L'effervescence- et l'ar<br />

tient patriotisme do la foule, électrisée par<br />

la harangue du chef élu, Unissent par "ga-<br />

gner jusqu'aux religieuses basques, "et les<br />

carlistes courent aux armes, tandis que<br />

i'hymno <strong>de</strong> Guernica, le Guernicaco Arbolu<br />

national, retentit dans le couvent, sur la<br />

Le conseil d'Etat, saisi d'un cas particu-<br />

lier vient <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r qu'un citoyen, élu con-<br />

seiller municipal simultanément dans <strong>de</strong>ux<br />

communes et qui dans le délai <strong>de</strong> dix jours,<br />

laparti par la loi pour opter, n'a pas fait<br />

son choix à ia préfecture même et "non au<br />

maire, doit être déclaré d'office, par le pré-<br />

fet, démissionnaire dans celle <strong>de</strong>s" <strong>de</strong>ux com-<br />

munes où ii y a le plus d'électeurs.<br />

ïcu"7§ilss <strong>de</strong> la eôts occids&tale à'âfriqae<br />

La Dépêche coloniale vient <strong>de</strong> publier <strong>de</strong>s<br />

renseignements reçus <strong>de</strong> Libreville et qui<br />

indiquent une situation grave dans la région<br />

<strong>de</strong> la Shangha.<br />

Les Foulbes <strong>de</strong> Ngaoun<strong>de</strong>re, autrefois nos<br />

alliés, tant que la frontière franco-alleman<strong>de</strong><br />

du Cameroun n'était pas fixée, sont <strong>de</strong>venus<br />

.. nos ennemis <strong>de</strong>puis 'qu'il nous est interdit<br />

d'exercer une influence directe sur eux. Les<br />

Foulbes pénètrent sur notre territoire pour<br />

effectuer" <strong>de</strong>s razzias d'esclaves et là se sont<br />

heurtés à plusieurs reprises avec nos sujets,<br />

qu'ont appuyés nos administrateurs et leurs<br />

sénégalais, bans ces rencontres, les envahis-<br />

seurs ont éprouvé <strong>de</strong>s pertes sensibles.<br />

Au ministère <strong>de</strong>s colonies, il a été répondu<br />

à un rédacteur du Temps que les <strong>de</strong>rniers<br />

courriers officiels du Congo'ne faisaient au-<br />

cune allusion à ces événements. Ce fait est<br />

d'autant moins compréhensible que la situa-<br />

tion, très troublée <strong>de</strong> ia haute Sangha, est<br />

parfaitement connue <strong>de</strong> tous ceux qui s'oc-<br />

cupent <strong>de</strong>s choses du Congo.<br />

" AU VATICAN"<br />

Le pane a reçu en audience les cardinaux<br />

résidant à Rome, venus pour lui offrir leurs<br />

vœux à l'occasion <strong>de</strong>s fêtes do Noël et <strong>de</strong> la<br />

nouvelle année.<br />

Au moment oit le canon du château Saint-<br />

Ange annonçait midi, Léon XIII sortait <strong>de</strong> ses<br />

appartements privés et, passant par l'anti-<br />

chambre secrète, où se trouvaient" réunis les<br />

cardinaux, il s'est rendu à la salle du Trône,<br />

suivi par les membres du Sacré-Collège et<br />

les autres dignitaires <strong>de</strong> la cour pontificale:<br />

Dès que le Saint-Père, qui était en excel-<br />

lente santé, a eu pris place sur le trône, le<br />

cardinal Oregiia," <strong>de</strong>venu doyen du Sacré-<br />

Collège <strong>de</strong>puis la mort du cardinal Monaco-<br />

la-Valietta, se détachant du cercle <strong>de</strong>s pré-<br />

lats, a lu une adresse <strong>de</strong> vœux et d'homma-<br />

ges au Souverain-Pontife.<br />

Cette lecture terminée, Léon Xill s'est<br />

levé et, d'une voix forte et vibrante, a ré-<br />

pondu, en italien :<br />

Après avoir remercié les cardinaux <strong>de</strong><br />

leurs vœux et <strong>de</strong> leurs souhaits, le Pane a<br />

déploré la situation qui lui est faite et "qui<br />

porte atteinte à sa liberté.<br />

Le Saint-Père a ajouté :<br />

Dans la longue tempête déchaînée par les<br />

Puissances du mal, noue <strong>de</strong>voir est d'indiquer la<br />

nécessité <strong>de</strong> cette vérité surhumaine : la reli-<br />

gion .<br />

Noire mission est rendue plus malaisée par<br />

'es conditions extérieures où se trouve la pa-<br />

pauté <strong>de</strong>nuis qu'elle est éteinte dans sa forme<br />

Provi<strong>de</strong>ntielle : l'indépendance du Saint-Siège<br />

apostolique.<br />

Nous avons éprouvé, récemment, l'inanité <strong>de</strong>s<br />

•ois <strong>de</strong> garanties lorsque, dans un moment d'an-<br />

goisse pour notre péninsule, nous accueillîmes<br />

la pensée <strong>de</strong> consoler <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> soldats<br />

xalcureux. trahis par la fortune <strong>de</strong>s armes ; no-<br />

tre paternité spirituelle et l'amour <strong>de</strong> la patrie<br />

nous inspirèrent alors un acte charitable, qui fut<br />

Vilipen<strong>de</strong> et calomnié publiquement sans dé-<br />

fense. *<br />

La conduite <strong>de</strong> ces hommes, leur esprit et<br />

notre situation sont toujours les mêmes ; on<br />

persiste a- maintenir un conllit qui trouble <strong>de</strong>s<br />

millions <strong>de</strong> consciences et nèse comme une in-<br />

lortune sur les <strong>de</strong>stinées do l'Italie ; mais nos<br />

espérances ne sont nullement affaiblies, car nous<br />

nous confions en Celui oui tient, en sa main, le<br />

cœur <strong>de</strong>s hommes et oui', à l'heure <strong>de</strong> sa misé-<br />

: ricor<strong>de</strong>, guérit les nations.<br />

Après cet éloquent discours, les cardinaux<br />

ont été admis au baisement <strong>de</strong> la main et se<br />

sont retirés.<br />

, Le Pape a reçu aussi les félicitations et<br />

»es souhaits <strong>de</strong>s archevêaues et prélats et<br />

du grand nombre <strong>de</strong> personnages admis à<br />

'audience ; tous les assistants ont défilé aux<br />

Pieds du Saint-Père qui a eu pour chacun ua<br />

«lot bienveillant.<br />

La réception était terminée à une heure<br />

. L ? Pape a envoyé à S. E. le cardinal Lan-<br />

Jjçnieux une belle poésie sur Clovis et les<br />

Woires <strong>de</strong> la France.<br />

place du Robie sacré, et jusque dans les rues<br />

"<strong>de</strong> la cité sainte.<br />

» Les hostilités sont commencées ; Juan<br />

et ses hommes occupent les hauts plateaux<br />

<strong>de</strong>là montagne d'Elorio ; c'est là que Nella<br />

vient supplier vainement son frère <strong>de</strong> sacri-<br />

fier le sort <strong>de</strong> l'insurrection à son bonheur.<br />

Une entrevue suprême la réunit à son fiancé<br />

que les hasards d'une ron<strong>de</strong> militaire amè-<br />

nent auprès d'elle, après ie départ do Juan,<br />

dont elle n'ose lui avouer l'équipée. L'escar-<br />

mouche a lieu, au moment où elle paraissait<br />

évitée ; Mariano, ignorant le nom du chef<br />

insurgé, le fait fusilier par ses troupes ;<br />

Perico est tué auprès <strong>de</strong> Juan. Nella, reve-<br />

nue sur ses pas au bruit <strong>de</strong> la mousquoto-<br />

rie, maudit iâ tragédie sanglante qui la sé-<br />

pare à jamais <strong>de</strong> l'officier désespéré ; elle<br />

finira ses jours dans un couvent ; Mariano<br />

attend la mort du plus prochain combat et<br />

les <strong>de</strong>ux partis, désarmes parla catastrophe<br />

abaissent spontanément leurs armes <strong>de</strong>vant<br />

les corps <strong>de</strong>s patriotes martyrs.<br />

« L'âme tumultueuse <strong>de</strong> Nella se réfugie,<br />

mystique, dans l'adoration <strong>de</strong> sou Dieu. Voici<br />

l'église, fleurie <strong>de</strong> blanc, l'abbesse qui attend<br />

la novice, sa crosse abbatiale à la main, la<br />

fouio édifiée et enfin la jeune vierge que sen<br />

père, soldat résigné, amène jusqu'aux saints<br />

autels. Nella prononce ses vœux, adresse au<br />

mon<strong>de</strong> qu'elle quitte <strong>de</strong>s adieux éternels et<br />

disparait, tandis que l'assistance s'abîme en<br />

un religieux silence. Mariano, qu'ont appelé<br />

irrésistiblement les (. loches, entre à son' tour<br />

recueilli, déjà gagné au surhumain apaise-<br />

ment <strong>de</strong> la prière ;, mais les douleurs qui,<br />

sur le seuil pieux, l'avaient abandonné, l'ais-<br />

saillent encore , une révélation foudroyante<br />

le frappe au coeur, avec la voix <strong>de</strong> Nella,<br />

re parue pour la <strong>de</strong>rnière fois sous la bure.<br />

C'est en vain qu'il implore la pitié <strong>de</strong> la néo-<br />

phyte ; .glacée, défaillante, elle lui . dit sou<br />

<strong>de</strong>rnier adieu et Mariano, incapable <strong>de</strong> sur-<br />

vivra à tant sio malheur, se poignar<strong>de</strong> dans<br />

l'église où les orgues chantent l'éternité du<br />

seul amour divin. »<br />

Tel est le résumé <strong>de</strong> ce drame, soli<strong>de</strong>ment<br />

bâti, et qui dénote chez ses auteurs, une en-<br />

tente rai'sonnée du théâtre. Le second acte,<br />

notamment, contient une chose absolument<br />

nouvelle et d'une gran<strong>de</strong> couleur ; c'est le<br />

discours <strong>de</strong> Juan, discours déclamé en vers,<br />

dont, chaque pério<strong>de</strong> est coupée par les psau-<br />

mes <strong>de</strong>s religieuses et dont" on" entend ies<br />

versets latins que les paysans guerriers<br />

achèvent en s'inclinant. La situation est vé-<br />

ritablement impressionnante; et les religieu-<br />

ses, émues <strong>de</strong> l'émotion croissante <strong>de</strong> la<br />

foule, substituent tout à coup à leurs psau-<br />

mes l'hymne basque, chant national <strong>de</strong> Guer<br />

nica, que les hommes entonnent à leur tour<br />

aux cris <strong>de</strong> Patrie et Liberté ! 11 y a là une<br />

véritable trouvaille scènique, pleine d'ori-<br />

ginalité et <strong>de</strong> puissance à la fois".<br />

D'aucuns trouveront peut-être que les au-<br />

teurs ont visé à une rapi<strong>de</strong> exécution, mê-<br />

me brutale ; c'est possible, mais ces bruta-<br />

lités ne sont pas toutefois d'un réalisme<br />

poussé à l'extrême ; l'histoire <strong>de</strong>s guerres<br />

civiles ne renterme-t-elle pas <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> ce genre et leur mise à îa scène pèut-eile<br />

provoquer autre chose que <strong>de</strong> l'émotion<br />

vraiment sentie, et non à fleur <strong>de</strong> peau ?<br />

Lo compositeur appartient à cette généra-<br />

tion <strong>de</strong> jeunes musiciens... audacieux oui<br />

veulent que l'Ecole française suive nas à n'as<br />

révolution que l'art subit à notre" époque,<br />

que cotte évolution parte du Nord ou du" Midi?<br />

Le souffle vagnérien a donc passé pris <strong>de</strong><br />

lui, mais je me hâte d'ajouter : ii reste en-<br />

tièrement français. Son œuvre, ii l'intitulé :<br />

Drame Lyrique, et jamais cette dénomina-<br />

tion ne fût plus justifiée.<br />

Ouvrez là partition, suivez-là attentive-<br />

ment jusqu'à la tin, et remarouez avec auel<br />

ivi adroit cet hymne carliste, oui traverse<br />

tout l'ouvrage, est trituré ; il cri fixe le ca-<br />

ractère, il en détermine le sens général.<br />

Toutes les plus heureuses, les plus origi-<br />

nales, et même les plus bizarres' variantes<br />

<strong>de</strong> rythmes ont été mises sur le métier par<br />

le musicien — à l'exemple <strong>de</strong> son maître<br />

Massenet — pour inculquer à son auditoire<br />

le leit motiv "générateur, qui est la base ini-<br />

tiale <strong>de</strong> son ouvrage. Il n'est lias une situa-<br />

tion quelconque, qu'elle soit dramatique, pa-<br />

thétique ou religieuse, qui ne répercute les<br />

échos do cet hymne, évoquant ainsi par son<br />

affirmation voulue, le mobile <strong>de</strong> là trame<br />

dramatique. Cela dénote une plume savante<br />

d'abord, ensuite un style flexible et châtié;<br />

et cette érudition, nous la retrouvons dans<br />

la saveur <strong>de</strong> certains rythmes espagnols et<br />

dans quelques mélodies populaires en Bis-<br />

caye.<br />

Le début du premier acte, ayee le bruit<br />

extérieur <strong>de</strong> l'auba<strong>de</strong>, est plein <strong>de</strong> coloris ;<br />

couleur locale qui m'a charmé ; et la poly-<br />

phonie mo<strong>de</strong>rne, à qui nous sommes re<strong>de</strong>va-<br />

bles <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> sonorités nouvelles, n'avait<br />

pas songé à celle-là Quant à la scène finale,<br />

dans laquelle Juan tombe frappé par les bal-<br />

les <strong>de</strong> l'armée régulière, elle" est d'un grand<br />

effet scénique, et "la progression harmonique<br />

sur les <strong>de</strong>rnières paroles <strong>de</strong> Mariano : Je suis<br />

maudit, a do la puissance.<br />

Une jolie cantilône <strong>de</strong> ténor, ouvre letroi-<br />

siôme acte (premier tableau) et le duo qui la<br />

suit, entre Nella et Mariano est, pour nous,<br />

la page capitale <strong>de</strong> l'ouvrage ; elle est d'une<br />

émotion vraie, d'un contour mélodique très<br />

heureux, et l'instrumentation en est déli-<br />

cieuse. La coda symphonique qui relie ce<br />

tableau avec le suivant a donné libre car-<br />

rièreau compositeur pour étaler les couleurs<br />

<strong>de</strong> sa palette orchestrale. Le <strong>de</strong>rnier tableau<br />

nous transporte dans l'église du couvent <strong>de</strong><br />

Santa-Clarà, et là se trouve une scène pa-<br />

thétique, angoissée : celle dos adieux <strong>de</strong><br />

Nella" à son père, dans laquelle M. Paul Vidal<br />

a su trouver" <strong>de</strong>s accents d'une réelle piété,<br />

tels que ceux que contient la phrase <strong>de</strong><br />

Marco" : Seigneur, j'adore ta puissance, et<br />

ceux — non moins empreints <strong>de</strong> ce même<br />

sentiment auquel se joint une profon<strong>de</strong> tris-<br />

tesse — qu'exprime ? e' la dans son andante :<br />

Adieu ma vie aux décevants mirages.<br />

Mme Ribes-Tournié, qui personnifie Nella,<br />

fait partie <strong>de</strong> cette catégorie privilégiée<br />

d'artistes qui ont la passion, le culte <strong>de</strong> leur<br />

art, qui apportent dans l'interprétation <strong>de</strong>s<br />

rôles qui leur sont confiés, le souci <strong>de</strong> la<br />

perfection, ni plus ni moins, et qui pavien-<br />

îient — le plus souvent — par le concours<br />

combiné dé leurs élu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> leurs efforts et<br />

<strong>de</strong> leurs qualités naturelles à la réaliser.Telles<br />

sont les réflexions que m'ont suggéré, hier,<br />

la conception très artistique du rôle <strong>de</strong><br />

Ne! ta.<br />

M. Sentenae donne au capitaine Mariano<br />

ie caractère voulu par les auteurs, sa voix<br />

fraîche et bien timbrée est servie par un ar-<br />

tiste expérimenté.<br />

Et attribuer à M. Desmet le rôle <strong>de</strong> Marco,<br />

c'était s'assurer à l'avance du succès qu'il y<br />

remporterait pour son allure, par sa tenue<br />

et par sa façon <strong>de</strong> dramatiser le <strong>de</strong>rnier ta-<br />

bleau, où il se montre comédien <strong>de</strong> haute va-<br />

leur.<br />

M. Rouyer n'a pas souvent déclamé <strong>de</strong>s<br />

vers. Dame! on ne peut pas être à la fois<br />

baryton d'opéra comique et grand premier<br />

rôle, il apporte néanmoins un soin à louan-<br />

ger dans son personnage <strong>de</strong> Juan.<br />

« En montant Guernica sur ia scène du Ga-<br />

pitole. M. Tournié s'est conduit en vrai Tou-<br />

lousain et en bon camara<strong>de</strong> ; le public et<br />

nous ne saurions assez l'en féliciter, car<br />

l'exécution d'hier est faite pour satisfaire<br />

tout le mon<strong>de</strong>. Heureux les auteurs quand<br />

iis rencontrent <strong>de</strong> teis interprètes et qu'ils<br />

voient leur pensée rendue non seulement<br />

avec une fidélité scrupuleuse, mais encore<br />

avec le chai me. et l'éclat que doivent néces-<br />

sairement y ajouter une intelligente mise on<br />

scène et l'irréprochable rendu symphonique<br />

d'un excellent orchestre.<br />

D'ailletirs s'il fallait brièvement dépeindre<br />

la physionomie <strong>de</strong> la soirée d'hier, nous<br />

uoûrriocs dire : Un succès tant pour les au-<br />

Chemins vicinaux ordinaires. — Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

classement: commune d'Asorièrcs. Chemin» <strong>de</strong><br />

la Peiife au chemin d'intérêt commun n- 10.<br />

Travaux communaux. — Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> secours:<br />

commune do Concoures, Réparations à ia fon-<br />

taine et au lavoir oublies.<br />

Eglises et uresb'vtères. — Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> se-<br />

cours : commune <strong>de</strong> Saint-Victor et Melvieu.<br />

RéQarations à l'église <strong>de</strong> Melvieu.<br />

Bourses aux écoles d'Aix, <strong>de</strong> Cluny et d'Alais:<br />

Répartition <strong>de</strong>s fonds iibres <strong>de</strong> 1836.<br />

ESPALION. — Le sondage. -- On bat<br />

l'enclume <strong>de</strong>nuis quelques jours à Eoul-<br />

house, et l'activité et le travail ont repris<br />

dans ce charmant vallon.<br />

M. Foiirnie.r,-l'inteliigeut maître son<strong>de</strong>ur,<br />

qui a dirigé les premiers travaux, en a re-<br />

pris la direction.<br />

BROQUIÈS. — Dans le courant <strong>de</strong> la se-<br />

maine <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>s malfaiteurs se sont in-<br />

troduits dans la laiterie du pont do Navecb.<br />

Ils sont entrés pat une croisée en cassant<br />

les carreaux, et "en enfonçant le grillage.<br />

Une fois <strong>de</strong>dans, ils ont forcé les malles ap-<br />

partenant à la cabanière ; ils ont pris <strong>de</strong>ux<br />

paires <strong>de</strong> bottines, quelques foulards et au-<br />

tres objets oui se trouvaient dans la maison<br />

ainsi que quelques provisions <strong>de</strong> bouche.<br />

LAISSAC. — Arrestation. — Les vaga-<br />

bonds no manquent pas'stir nos routes : ces<br />

jours <strong>de</strong>rniers", ia gendarmerie amis la main<br />

"sur l'un d'eux, le nommé Kluvoski, âgé <strong>de</strong><br />

20 ans.<br />

Il est originaire du Gard.<br />

Ce vagabond a déjà subi <strong>de</strong>ux condamna-<br />

tions nour vol, il èst d'ailleurs soupçonné<br />

d'avoir volé un fusil au préjudice du sieur<br />

Hippolyte Bousauet, domestique à Laissac.<br />

RIETJPEYROUX. — Vol. — Samedi, pen-<br />

dant que la veuve Marty, propriétaire à Pou-<br />

mayrols. s'était rendu à la fôire <strong>de</strong> La Ca-<br />

peiio Blevs, d'où elle n'est rentrée que vers<br />

les 5 heures du soir, un individu manquant<br />

sans doute do provisions <strong>de</strong> ménage, a péné-<br />

tré en escaladant dans son domicile et lui a<br />

volé <strong>de</strong>s œufs, du lard et autres <strong>de</strong>nrées,<br />

c'est-a-dire <strong>de</strong> quoi faire une petite ri-<br />

paille.<br />

BONNECOMBE. — L'inauguration du<br />

service télégraphique au bureau <strong>de</strong> Bonne-<br />

combe (section <strong>de</strong> Comps-la-Grandville), aura<br />

lieu le '<strong>25</strong> <strong>décembre</strong> courant.<br />

teut's que pour les interprètes, sans oublier<br />

les ovations du public; tout d'abord à Paul<br />

Vidal à sa montée au pupitre : car il faut<br />

eue vous sachiez qu'il dirigeait son œuvre<br />

CM qu'il a été admirablement servi par nos<br />

distingués instrumentistes ; puis, avant le<br />

troisième tableau, M. Armand Raynaud s'est<br />

avancé vers le compositeur Toulousain, et<br />

lui a remis au nom <strong>de</strong> messieurs les mem-<br />

bres do l'orchestre, une superbe médaille en<br />

souvenir <strong>de</strong> cette belle soirée, et je me gar-<br />

<strong>de</strong>rai <strong>de</strong> ne pas mentionner lç charmant<br />

langage <strong>de</strong> notre chef d'orchestre, qui sim-<br />

plement, mais dans un style fort littéraire,<br />

a su exprimer les sentiments, <strong>de</strong> son batail-<br />

lon artistique.<br />

Puis enfin, à la chute du ri<strong>de</strong>au, le public<br />

a longuement applaudi l'ouvrage et a ré-<br />

clamé les auteurs. L'assaut a" été un peu<br />

long. Toutefois, notre. ami..Pierre..Gailhard a<br />

fini par cé<strong>de</strong>r aux instances <strong>de</strong> tous, mais en<br />

venant- recueillir les bravos <strong>de</strong> ses conci-<br />

yens, il désignait aux applaudissements du<br />

public, MM. Paul Vidai et" GneusL<br />

Un mot en finissant : Notre compte rendu<br />

serait incomplet si nous ne disions pas que<br />

Mme Vallier se tire <strong>de</strong> charmante façon du<br />

rôle épisodiquo <strong>de</strong> Périco, que les chœurs ont<br />

marché avec ensemble, que les décors et les<br />

costumes sont d'un fort bon goût ; et signa-<br />

lons aux amateurs <strong>de</strong> musique symphoni-<br />

que le <strong>de</strong>rnier entracte, qui â été 'bissé et<br />

cela non seulement pour "sa valeur intrinsè-<br />

oue. mais encore pour ie fini <strong>de</strong>. l'exécution.<br />

Omer GUIRAUD.<br />

et<br />

LES FÊTES DU NOUVEL<br />

AtaorTEZ LE<br />

AN<br />

GANT CATALA<br />

Médaille d'Or<br />

*an\°M, mr V andé aux dames élégantes clési-<br />

" '-ire bien gantées.<br />

Les héritiers <strong>de</strong> Monteil<br />

l'Ecole communale du Mur-<strong>de</strong>-Barrez<br />

Le tribunal civil d'Espalion a rendu sa dé-<br />

cision sur l'action intentée par M. Bernadm<br />

<strong>de</strong> Monteil contre la commune do Mur-<strong>de</strong>-<br />

Barrez, en révocation <strong>de</strong> ia donation faite<br />

par acte Andriot, notaire, le <strong>25</strong> <strong>décembre</strong><br />

1813, par M. <strong>de</strong> Monteil, en vue <strong>de</strong> la créa-<br />

tion d'une école <strong>de</strong> frères à Mur-<strong>de</strong>-Barrez.<br />

Le tribunal, sans avoir égard aux moyens<br />

et exceptions proposés par ia commune,<br />

prononce la révocation <strong>de</strong>"la donation, con-<br />

damne la commune à restituer à la succes-<br />

sion <strong>de</strong> Monteil <strong>de</strong> Ladignac la somme prin-<br />

cipale <strong>de</strong> <strong>25</strong>,000 francs avec intérêts <strong>de</strong>puis<br />

la date <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> introductive d'instan-<br />

ce et qui remonte à 1893.<br />

Il condamne également ia commune à res-<br />

tituer la partie invendue <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong><br />

Laparro ; mais, vu ies changements apportés<br />

à cette partie <strong>de</strong> l'immeuble, ies réparations<br />

qui y ont été faites, tenant compte égale-<br />

ment <strong>de</strong>s circonstances particulières où se<br />

trouve placée la commune, le tribanal dé-<br />

clare que les héritiers <strong>de</strong> Monteil auront le-<br />

choix ou <strong>de</strong> rembourser la valeur <strong>de</strong>s maté-<br />

iaux et du prix <strong>de</strong> la main-d'œuvre, ou <strong>de</strong><br />

rembourser une somme égale à celle dont la<br />

maison a augmenté <strong>de</strong> valeur.<br />

Le tribunal a encore prononcé en principe<br />

le délaissement <strong>de</strong> la partie vendue <strong>de</strong> "la<br />

maison <strong>de</strong> Lauarro, et dans l'hypothèse où<br />

le délaissement pourrait être effectué, le<br />

tiers acquéreur se refusant à résilier son<br />

contrat, condamne la commune à payer, à<br />

titre <strong>de</strong> dommages, 0,880 francs et' la con-<br />

damne encore aux dépens.<br />

Cette décision, qui est, suivant l'expres-<br />

sion a un <strong>de</strong> nos confrères<br />

CAHORS. - Conseil municipal. — Séance<br />

du 23 <strong>décembre</strong>. — Tous les conseillers sont<br />

présents, à l'exception <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux MM Delport<br />

et Rouf ii.<br />

Dans cette séance, le conseil a désigné les<br />

candidats à la recette municipale. Ont été<br />

élûs :<br />

Au 1er tour : M. Jules Maury, par 20 voix sur<br />

23 votants.<br />

Au 8e*tour : MM. J'oaeoh Duiac, 20 voix; Clu-<br />

zel, la. l<br />

Ecole spéciale militaire. — Dans la liste<br />

<strong>de</strong>s élèves auxquels il a été accordé <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>s bourses, dorai-bourses et trousseaux, au<br />

concours-<strong>de</strong> 1895; nous relevons les noms <strong>de</strong><br />

trois do nos compatriotes :<br />

MM. Henri Louis Olié et Jean François Gabriel<br />

Sabouraux, bourses avec trousseaux ; M. Henri<br />

Joseph Marie Louis Négrié, <strong>de</strong>mi-bourse sans<br />

trousseau .<br />

Li grotte Algérienne. — On achève en ce<br />

marnent l'installation <strong>de</strong> Sa grotte Algérienne,<br />

sur la promena<strong>de</strong> Fénélon.<br />

Tous les amateurs d'exhibitions intéressantes,<br />

ne- nianoueront pas <strong>de</strong> s'y rendre, cour admirer<br />

l'exhibition d'un grand nombre d'animaux . vi-<br />

vants, oae l'on n'a cas eu l'occasion <strong>de</strong> voir à<br />

Cahors."<br />

L'incendie <strong>de</strong> l'avenue <strong>de</strong> l'Abattoir. —<br />

Le parquet s'est transporté dans l'apparte-<br />

ment occupé avant leur arrestation par les<br />

époux Aygaleng, afin <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à îa levée<br />

<strong>de</strong>s scellés.<br />

Une fois cette formalité remplie les époux<br />

ont été. reconduits à la maison d'arrêt.<br />

AYNAC. — Nos mines d'or. — Or. conti-<br />

nue activement l'exploitation <strong>de</strong>s galeries<br />

aurifères <strong>de</strong> Lacurie, "près Aynac.<br />

'Lltpaiyse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers minerais envoyés<br />

a donné 65 grammes d'or, 108 grammes d'ar-<br />

gent et 58 grammes <strong>de</strong> plomb par tonne.<br />

L'ingénieur <strong>de</strong> la Compagnie concession-<br />

naire se rend tous les huit jours à la car-<br />

rière.<br />

GOURDON. — Affaires jugées à la <strong>de</strong>r-<br />

nière audience correctionnelle :<br />

Pour -contravention à la police du roulage, le<br />

sieur Jean Courtiol, domestique, <strong>de</strong> Payrignac,<br />

est condamné à 16 francs d'amen<strong>de</strong> avec appli-<br />

cation qe ia loi Bérenger ; M. Maivy, son maî-<br />

tre, est déclaré civilement responsable.<br />

—~ Marguerite Pébeyre," épousa Montazel.<br />

<strong>de</strong> Blaz.v, commune <strong>de</strong> Souilla'c, qui a mis en<br />

vente du iait falsifié, est condamnée à 10 francs<br />

d amen <strong>de</strong>.<br />

Gustave Redoutés, qui a chassé au tré-<br />

buche-, est condamné à 60 francs d'amen<strong>de</strong> avec<br />

application <strong>de</strong> ia loi Bérenger.<br />

four délit <strong>de</strong> chasse sans permis, ont<br />

été condamnés : François Bergougnoûx. <strong>de</strong> Gon-<br />

dou. commune <strong>de</strong> Labastido-Murat, à 20 francs<br />

d'amen<strong>de</strong>; Philippe Dergougnoux, du même lieu,<br />

à 16 francs d'amen<strong>de</strong> ; François Delmas. à.<br />

2J francs d'amen<strong>de</strong> ; Pierre Cainbonie, <strong>de</strong> Goui -<br />

don, à 16 francs d'amen<strong>de</strong> ; Alibet't, <strong>de</strong> Thédirac,<br />

à 16 francs d'amen<strong>de</strong> ; Coste, du même lieu, à<br />

20 francs d'amen<strong>de</strong>: Bor<strong>de</strong>rie, aussi du même<br />

lieu, à <strong>25</strong> francs d'amen<strong>de</strong> ; Battut et Terrai, à<br />

16 francs d'amen<strong>de</strong>: Jean Semirot, <strong>de</strong>. Saint-<br />

Germain, à 20 francs d'amen<strong>de</strong>.<br />

noire, usée et raniécée aux manches, portant<br />

une veste sous la blouse, cravate en laine rouge<br />

et bleue, coiffe d'un béret bleu cl chaussé do<br />

galoches.<br />

Orchéon 1' « Avenir ». — Les membre.; <strong>de</strong><br />

cette"Société sont ntiés d'assister k l'assemblée<br />

générale qui aura iieu dimacho, à trois heures<br />

précises du soir, dans ia salie du Syndicat.<br />

Ordre du jour: Renouvellement <strong>de</strong>là commis-<br />

sion <strong>de</strong>3 membres exécutants.<br />

CASTELNAUDARY. — Le conseil mu-<br />

nicipal a fait, daus sa <strong>de</strong>rnière réunion, acte<br />

<strong>de</strong> pur socialisme, il a <strong>de</strong>mandé, pendant les<br />

trois mois <strong>de</strong> gros hiver, la suppression <strong>de</strong><br />

la distribution dos lettres do 6 heures. Cer-<br />

tes, le sort <strong>de</strong> nos bons facteurs e*t loin do<br />

nous être indifférent, mais nous no vou-<br />

drions pas au'un zèlo intempestif <strong>de</strong> la part<br />

<strong>de</strong> nos municipaux provoque une décision<br />

oui peut être 'nuisible aux intérêts <strong>de</strong> nos<br />

concitoyens. Cette <strong>de</strong>rnière distribution nous<br />

livre, en effet, les lettres arrivées par les<br />

trains <strong>de</strong> 3 et 4 heures ; sa suppression en-<br />

trainerait pour ce courrier un retard <strong>de</strong><br />

treize heures. C'est à considérer.<br />

Sans doute, comme disait un <strong>de</strong> nos édiles,<br />

les gens pressés pourraient, le soir, récla-<br />

mer leur courrier a la poste. Mais, outre que<br />

cela entraînerait, au bureau <strong>de</strong> poste même,<br />

une complication <strong>de</strong> service, pourquoi se-<br />

rions-noùs plus socialistes envers les autres<br />

ou'envers nous-mêmes ; pourquoi nous dé-<br />

rangerions-nous, lorsque <strong>de</strong>s fonctionnaires<br />

spéciaux ont été créé» pour porter lettres et<br />

journaux à domicile.<br />

Tout le mon<strong>de</strong> sait, d'ailleurs, que <strong>de</strong>ux<br />

facteurs faisaient, il y a huit ans à peine,<br />

dans notre ville, le travail que trois distri-<br />

buteurs se sont vus, maintehont, diviser. Et<br />

ils avaient, encore, la banlieue à parcourir.<br />

Musique du 15- d'infanterie, — Square Vic-<br />

tor-Hugo, <strong>de</strong> 2 a 3 heures :<br />

Allegro militaire (XXX) ; l'Ambassadrice, ou-<br />

verture (Auber), Chanteurs <strong>de</strong>s Bois, valse (Fahr-<br />

bach); Ire symphonie <strong>de</strong> Saint-Saëns ; liella,<br />

mazurka (YValdteufei).<br />

ESCALES. — Conférence agricole. —<br />

M. Barbut, professeur départemental d'agri-<br />

culture <strong>de</strong> l'Au<strong>de</strong>, fera une conférence pu-<br />

blique et gratuite, dans la salle <strong>de</strong> la mairie<br />

d'Escales, le lundi 28 <strong>décembre</strong>, à 3 heures<br />

du soir, après la visite du vignoble.<br />

CANTAU<br />

AURILLAC. — Simple police. -- Samedi<br />

soir, M. Goumy, entrepreneur, qui avait né-<br />

gligé d'éclairer la tranchée creusée sur le<br />

boulevard du Pont-Neuf, tranchée dans la-<br />

quelle la voiture <strong>de</strong> M. Cossoul, <strong>de</strong> Polmin-<br />

hac était tombée, a été condamné pour con-<br />

travention à 4 francs d'amen<strong>de</strong> et pour bles-<br />

sures involontaires, 5 francs d'amen<strong>de</strong> et à<br />

tous les dépens.<br />

Les vitrioleuses. — On semble s'étonner<br />

clans le publie, que l'affaire du drame du vi-<br />

triol ne soit pas encore venue <strong>de</strong>vant le tri-<br />

bunal. L'attentat dont la fille Jeanne Tessier<br />

a été victime, a eu lieu ie 28 septembre. Ce<br />

retard est -dû à ce que l'enquête n'est pas<br />

encore terminée ; le juge d'instruction déli-<br />

vrait encore vendredi <strong>de</strong>rnier, une commis-<br />

sion rogatoire au sujet do cette affaire.<br />

SAINT-SANTIN-CANTALÉS. — Sous-<br />

cription. — Une souscription est organisée<br />

par là municipalité <strong>de</strong> Saint-Santin-Cantalés<br />

en vue d'obtenir au chef-lieu <strong>de</strong> la commune<br />

la création d'un bureau <strong>de</strong> poste et <strong>de</strong> télé-<br />

graphe.<br />

MAURIAC. — Une bonne œuvre. —<br />

Vendredi <strong>de</strong>rnier, M. l'abbé Damprun. vi-<br />

caire à Paris, s'est rendu acquéreur, à l'au-<br />

dience <strong>de</strong>s criées du tribunal civil <strong>de</strong> Mau-<br />

riac, <strong>de</strong> la maison ayant appartenu à M.<br />

Maury, à Moirssages, et dans' laquelle il sa<br />

propose d'installer incessamment* <strong>de</strong>s sœurs<br />

gar<strong>de</strong>-mala<strong>de</strong>s. Nous ne. pouvons qu'applau-<br />

dir à cette généreuse initiative qui mettra à<br />

la disposition <strong>de</strong>s pauvres <strong>de</strong> ia commune<br />

<strong>de</strong> Moussages <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>-mala<strong>de</strong>s dont on<br />

connaît l'expérience et le dévouement.<br />

cînes sont en j«tt entre les hommes en pré-<br />

sence.<br />

Il n'v a eu Rue êtes questions n fticw.<br />

Constans et Hébrard veulent être séna-<br />

teurs pour conserver une influence qu'ils<br />

ont toujours largement exploitée.<br />

Les radicaux et la Dépèche veulent démo-<br />

lir Constans afin <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> ia même<br />

influence.<br />

Quant à Camnaran, il veut être sénateur<br />

afin do pouvoir" rester chez lui tout en tou-<br />

chant annuellement <strong>de</strong> l'Etat une rente <strong>de</strong><br />

neuf mille francs.<br />

Tout cela c'est <strong>de</strong> la farce au gros sol.<br />

Ce qu'il faut au département do la Haute-<br />

Garonne ce sont <strong>de</strong>s" représentants <strong>de</strong> ses<br />

intérêts.<br />

Or, les intérêts <strong>de</strong> la Haute-Garonne sont<br />

surtout <strong>de</strong>s intérêts agricoles.<br />

Et c'est pourquoi l'on se prépare à lui im-<br />

poser <strong>de</strong>s politiciens do profession ; <strong>de</strong>s<br />

gens oui ne vivent auo <strong>de</strong> la politique et qui<br />

se fichent du reste ;" <strong>de</strong>s hommes que l'on<br />

ne voit jamais à <strong>Toulouse</strong> et pas davantage<br />

<strong>de</strong> leur PQSto.<br />

Nous "verrons un peu si les électeurs con-<br />

sentiront à servir toutes ces intrigues par-<br />

ticulières, au lieu <strong>de</strong> servir eux-mêmes les<br />

intérêts généraux du pays et du départe-<br />

ment.<br />

LA LISTE SOCIALISTE<br />

Nous avons dit que les socialistes avaient<br />

décidé d'opposer quatre candidats à ceux<br />

choisis par la Dépêche en cabinet parti-<br />

culier.<br />

Cette iiste <strong>de</strong> protestation était ainsi for-<br />

mée : Larrieu, Ducos, Aubry et Aché.<br />

Le citoyen Aché déclare aujourd'hui « dé<br />

cliner l'honneur d'être candidat ».<br />

D'où la Dépêche conclut, que la liste socia-<br />

liste est une fausse liste.<br />

Ce n'est pas une raison parce que le citoyea<br />

Aché se retire, pour que "les autres en fas-<br />

sent autant.<br />

Il sera peut-être plus facile do remplacer<br />

le citoyen Aché que* d'obliger les autres *<br />

courber ia tête <strong>de</strong>vant la listo <strong>de</strong>s <strong>de</strong>pê-<br />

chards.<br />

Dépôt du Chocolat d'Aiguebelie<br />

A <strong>Toulouse</strong>, près <strong>de</strong> la Cathédral*<br />

Prise-<strong>de</strong>s Fondants :<br />

Crème ou praline, oualité extra, caisson <strong>de</strong><br />

1 kilo. .*..." 4 75 le ktt.<br />

Crème ou praliné, Qualité extra, boîtes <strong>de</strong><br />

<strong>25</strong>0, 500 gr. et 1 kil. ... 5 OO le kiL<br />

Bonbons assortis, qualité extra, caisson <strong>de</strong><br />

1 kilo ' . . • . 5 00 lo kil.<br />

Bonbons assortis, qualité hors choix, caisson<br />

<strong>de</strong> 1 kilo 6 00 lo kil.<br />

Mistraline, pâte <strong>de</strong> Noisette, qualité hors<br />

choix, caisson do 1 kilo. . * '6 00 le kil.<br />

Nougats gros ou petits blocs, qualité hors<br />

choix, caisson <strong>de</strong> 1 kilo. . . 5 00 le kil.<br />

- îepublicains, un<br />

le duo <strong>de</strong> Mariano et <strong>de</strong> NeÛa est charmant S5 f£f fVvM °°mmimo <strong>de</strong> Mur-<br />

<strong>de</strong> grâce, et la fin est véhémente ; l'hymne 1 <strong>de</strong> " 1,allez ' est dû a la fols ftn pAo(""> "'""""<br />

carliste est traité <strong>de</strong> façon rythmique fort<br />

curieuse, et le, chœur <strong>de</strong> jeunes filles qui<br />

termine cet acte est pimpant et coloré.<br />

La mélopée religieuse dti second acte, pen-<br />

dant la harangue <strong>de</strong> Juan, est bien venue; —<br />

puis, arrêtez-vous sur l'harmonisation <strong>de</strong><br />

Y Aima Re<strong>de</strong>mploris , chanté par l'abbesse<br />

dans la coulisse ; c'est du fin archaïsme. — RODEZ. — Convocation. — Une réunion<br />

Ce tableau est un peu court, j'en conviens; aura lieu, samedi soir, 26 <strong>décembre</strong>, au café<br />

mais cela est racheté par cette chose, nou- <strong>de</strong> l'Union, salle du 1er étage. On s'occu-<br />

velle au théâtre, que je signale plus haut, et pera <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> la nouvelle société<br />

arrez, est dû à la fois au régime atroce<br />

que nous subissons et à l'esnrit sectaire d"<br />

notre sénateur, M. Ouvrier. "<br />

Les contribuables doivent commencer à<br />

s'apercevoir ce que leur vaut l'esnrit sec-<br />

taire <strong>de</strong> nos tyranneaux <strong>de</strong> village."<br />

Les frères triomphent ; nous y avions tou-<br />

jours compté.<br />

C ARC AS SONNE. — L'abondance <strong>de</strong>s ma-<br />

tières nous oblige <strong>de</strong> renvoyer à <strong>de</strong>main le<br />

comnte rendu <strong>de</strong> la séance du conseil muni<br />

cipal.<br />

Voyageur à l'œil . — Sur la réquisition <strong>de</strong><br />

M. ie sous-chef <strong>de</strong> gare, le nommé Jean Paul,<br />

âgé <strong>de</strong>-16 ans, ouvrier jardinier, a été arrêté et.<br />

dénopé ii la chambre<strong>de</strong> sûreté pour avoir voyag<br />

sans; billet <strong>de</strong> Castelnaudary à' Carcassonne.<br />

Mordu. — Le jeune Auguste Gombettes, <strong>de</strong><br />

nieufant rue Laraignon, 23, a été fortement<br />

mordu au mollet par le chien du marchand <strong>de</strong><br />

va.ailles Andrieiu Ce chien, examiné par M. le<br />

vétérinaire Sévérac, n'a présenté aucun symp-<br />

tôme cl 'hydrophobie.<br />

A l'hospice. — Les nommés Emile Phael, âg<br />

<strong>de</strong> 55 ans." ouvrier charpentier, Emile Peulhe<br />

âgé <strong>de</strong> 54 ans. et Albert Adam, âgé do 39 ans,<br />

journaliers, trouvés mala<strong>de</strong>s dans les rues <strong>de</strong> la<br />

ville, ont été admis à l'Hôtel-Dieu par les soin<br />

<strong>de</strong> la police.<br />

Au poste. — Le nommé Pédro Arcalis, âgé<br />

<strong>de</strong> 75 ans. espagnol, surpris à mendier dans le<br />

rues <strong>de</strong> la ville a été arrêté et conduit au poste<br />

Questionné, cet individu a déclaré qu'il vivait <strong>de</strong><br />

mendicité, ne pouvant plus travailler. 11 habite<br />

la localité <strong>de</strong>puis 4 ans et n'a pas fait la délara<br />

tion prescrite" par la loi du 8 àoiit 1893 ; procèi<br />

verbài a été dressé.<br />

NARBONNE. — Société <strong>de</strong>s Beaux-Arts<br />

— Los sections <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Beaux-<br />

Arts ont procédé au renouvellement <strong>de</strong> leur<br />

b u-eau. Ont été nommés prési<strong>de</strong>nts :<br />

Section d'excursions, M. P. Azeau ; litté-<br />

rature, M. L. Barthe ; ombre et lumière. M.<br />

C. Drivet ; peinture et arts dérivés, M.<br />

A. Passet ; musique et chant, M. le docteur<br />

Conte.<br />

La Société doit donner incessamment un<br />

concert dont le programme sera <strong>de</strong>s plus at-<br />

trayants.<br />

Vol. — Le sieur Jean Dunrat a déclaré oa'on<br />

lui avait volé, dans la nuit du 1S au 19,' une<br />

brouette placée dans un clos voisin <strong>de</strong> sa mai-<br />

son, avenue <strong>de</strong> l'Hérault.<br />

si je crois n'avoir pas dit que les vers <strong>de</strong><br />

M. Gheusi étaient d'une belle envolée, ajou-<br />

tons que la conception <strong>de</strong> cette scène vous<br />

donne <strong>de</strong>s sensations inattendues.<br />

Au second tableau, laissez-moi vous signa-<br />

ler une chose exquise : c'est la phrase mélo-<br />

dique <strong>de</strong> Nella : Je reconnaîtrai toujours ta<br />

parole, phrase inspirée, soutenue par <strong>de</strong> châ-<br />

toyantes harmonies et dans un rythme fort<br />

original. 11 y a encore, dans ce second ta-<br />

bleau, une petite ariette, un rien si vous<br />

voulez, mais comme c'est trouvé ! C'est la<br />

Chanson du muletier, accompagnée seule-<br />

ment par quatre clochettes ; il se dégage <strong>de</strong><br />

cette bluette, pleine <strong>de</strong> pittoresque, une<br />

chorale<br />

Musique municipale.— M. le ministre <strong>de</strong>s<br />

beaux-arts vient d'accor<strong>de</strong>r une somme <strong>de</strong><br />

100 francs à la musique municipale <strong>de</strong> Ro<strong>de</strong>z<br />

en témoignage <strong>de</strong> satisfaction. "<br />

Toutes nos félicitations.<br />

La commission départementale doit so<br />

réunir le mardi, 29 <strong>décembre</strong> 189G à la pré-<br />

fecture pour statuer sur les affaires sui<br />

vantes :<br />

Chemins d'intérêt commun. — Chemins n- 48:<br />

Plan d'alignement dans la traverse <strong>de</strong> Privazac.<br />

— Chemins n- 57 et 67: Subventions indus-<br />

trielles <strong>de</strong>mandées aux entrepreneurs du chemin<br />

<strong>de</strong> fer <strong>de</strong> Carniaux à Ro<strong>de</strong>/. Règlement.<br />

Jeune couple se trouvant disponible dési-<br />

rerait se placer dans château" ou maison<br />

bourgeoise. Lo mari comme cocher et la<br />

femme comme femme <strong>de</strong> chambre se dépla-<br />

cerait au besoin. Références sérieuses, "s'a-<br />

dresser rue <strong>de</strong>s Prêtres 6, <strong>Toulouse</strong> ou à<br />

l'agence Canet.<br />

P fïiivA chemisier, Bd <strong>de</strong> Strasbourg<br />

. I.Viy, rue Bayard. — Exposition<br />

ticles pour Etrennes utiles : Pochettes<br />

Sachets. Ca<strong>de</strong>au offert à tout acheteur,<br />

butiou du jouet « le bourdon chanteur B.<br />

anglo<br />

d'ar-<br />

Japon,<br />

Distri-<br />

Erratum. — Lire au bas <strong>de</strong> l'annonce pa-<br />

rue dans le numéro <strong>de</strong> VÈxpress du Midi àa<br />

24 <strong>décembre</strong>, sous le titre « Epicerie améri-<br />

caine » « les magasins resteront ouverts les<br />

dimanches 27 <strong>décembre</strong> <strong>1896</strong>, 3 et 10 janvier<br />

1897 » au lieu <strong>de</strong> 3 et 10 <strong>décembre</strong> 1897.<br />

Nos lecteurs ont d'ailleurs fait d'eux-mê-<br />

mes cette rectification.<br />

SDectaoles-Ooncerts <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>*<br />

VAfH-<br />

Ecole <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> ia Symphonie Amicale<br />

— Lo conseil d'administration <strong>de</strong> l'Ecolo a l'hon<br />

ueur <strong>de</strong> rappeler aux intéressés qu'afln do main -<br />

tenir la bonne organisation <strong>de</strong>s cours — sui<br />

vis actuellement par 55 élèves les <strong>de</strong>man-<br />

<strong>de</strong>s d'admission ne seront reçues, pour la pré-<br />

sente année scolaire, que jusqu'au "31 <strong>décembre</strong><br />

<strong>1896</strong>.<br />

A raison <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> la Noël et du jour <strong>de</strong><br />

l'an, l'Ecole <strong>de</strong> musique sera formée les jeudi et<br />

vendredi <strong>de</strong> cette semaine (24 et <strong>25</strong> <strong>décembre</strong><br />

<strong>1896</strong>) èt les vendredi et samedi <strong>de</strong> la semaine<br />

prochaine (1er ot 2 janvier 1897).<br />

Disparu. — Le sieur François Bossolas. 41<br />

ans, <strong>de</strong>meurant rue Dcnfcrt-Roehorcau 12 a dé-<br />

clare que son fils, âgé do 12 ans, avait quitté le<br />

domicile paternel <strong>de</strong>puis mardi et n'a point re-<br />

paru <strong>de</strong>nuis.<br />

lo<br />

Voici le signalement du fugitif : grand, blousa<br />

Si SITUATION ÉLECTORALE<br />

Les candidats radicaux poursuivent leur<br />

campagne <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> électorale.<br />

Ainsi que nous l'avions dit déjà, ces mes-<br />

sieurs battent l'eau avec un bâton car ils<br />

parlent <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s gens qui ne sont pas<br />

électeurs.<br />

Il n'en est pas moins curieux <strong>de</strong> les enten-<br />

e déblatérer contre Constans. <strong>de</strong> toute îa<br />

force <strong>de</strong> leurs poumons.<br />

Or, que serait Calvinhac sans Constans ?<br />

Rien" du tout, puisqu'il n'a jamais été élu<br />

député.<br />

Que serait Leygue sans Constans ?<br />

Rien du tout, puisque c'est Constans qui<br />

lui a cédé un siège <strong>de</strong> député qu'il pouvait<br />

gar<strong>de</strong>r pour lui, à l'ai<strong>de</strong> du grattoir riaturel-<br />

ment.<br />

Que seraient Ferai et Abeille?<br />

Rien du tout.<br />

Tous ces gens-là sont les créations politi-<br />

ques <strong>de</strong> Constans, qui échangeait avec eux<br />

<strong>de</strong> petits ca<strong>de</strong>aux électoraux.<br />

Et c'est eux, aujourd'hui, qui essaient <strong>de</strong><br />

le démolir.<br />

Otirnae, qui signait il y a quelques années<br />

une proclamation se terminant par ces mots :<br />

« Voter pour Constans, c'est "voter pour ie<br />

salut <strong>de</strong> la République. >r<br />

Signe aujourd'hui d'autres proclamations<br />

dans lesquelles il déclare que voter pour<br />

Constans serait trahir la République.<br />

Nous savons bien que la "reconnaissance<br />

n'est point une vertu politique ; mais le cy-<br />

nisme" a pourtant <strong>de</strong>s "bornes qu'il serait bon<br />

<strong>de</strong> ne lias dépasser.<br />

Et que l'on n'aille pas imaginer que nous<br />

entendons défendre Constans on mettant au<br />

plein jour les palinodies radicales.<br />

Constans ne récolte que ce qu'il a semé.<br />

11 y a onze ans seulement, ce beau dépar-<br />

tement <strong>de</strong> la Haute-Garonne était entière-<br />

ment conservateur.<br />

Constans s'épuisa en vains efforts pour le<br />

républicaniser.<br />

Et comme le département tenait bon, il<br />

n'hésita pas à lui faire dire, à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ma-<br />

nœuvres électorales dont on n'a pas perdu le<br />

souvenir, le contraire <strong>de</strong> ce qu'il pensait<br />

Les procédés <strong>de</strong> grattages, d'additions qui<br />

se transforment selon les besoins, en sous<br />

tractions ou en multiplications, <strong>de</strong>s faux<br />

procès-verbaux, <strong>de</strong> résurrection <strong>de</strong>s morts,<br />

d'emploi <strong>de</strong> la menace et <strong>de</strong> la force ca-<br />

naille, datent <strong>de</strong> cette époque.<br />

Les complices <strong>de</strong> Constans étaient alors<br />

les radicaux.<br />

Sûrs <strong>de</strong> l'impunité, ils égalèrent bientôt le<br />

maître.<br />

Mais ils réclamèrent «ussi leur salaire.<br />

Constans le leur donna ce salaire, en leur<br />

livrant le département tout entier.<br />

Pourvu qu'il fut élu, peu lui importait qui<br />

passait et comment on passait à côté <strong>de</strong><br />

lui.<br />

On lui imposait Calvinhac.<br />

Va pour Calvinhac pourvu que les amis do<br />

Calvinhac votassent pour lui, Constans.<br />

Mais l'appétit vient en mangeant.<br />

Et après avoir exclu les conservateurs, les<br />

radicaux se <strong>de</strong>mandèrent pourquoi ils n'ex-<br />

clueraient point les opportunistes.<br />

On les avait rendus'tout puissants.<br />

Ils songèrent à abuser <strong>de</strong> leur puissance.<br />

Ils avaient la députation.<br />

Ils envahirent le" Caiùtole et le conseil<br />

néral.<br />

Du <strong>25</strong> <strong>décembre</strong><br />

Capitole. — A 2 heures, en matinée.<br />

caine ; le soir, à 8 heures, Manon.<br />

"Variétés. — A 1 h. 1(2, en matinée: Inci<strong>de</strong>nt<br />

électoral; le petit Duc; le soir, à 1 h. Ii2, '.s<br />

Bossu et Miss Hélyelt.<br />

Demain en matinée, les pirates <strong>de</strong> la Savant*<br />

et Pèp'ere ; le soir lis Misérables et la Petit»<br />

mariée.<br />

Dimanche, en matinée, fa Pille du Tambour-<br />

Major; le soir, les Deux gosses et la Périchole.<br />

Théâtre <strong>de</strong>s NouTeautés. — La direction <strong>de</strong><br />

cet établissement afin <strong>de</strong> permettre aux étran-<br />

gers d'assister à ces spectacles à organiser h<br />

l'occasion <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong>'la Noël <strong>de</strong>s représenta-<br />

tions extraordinaires qui auront lieu aujour-<br />

d'hui, <strong>de</strong>main et dimanche prendront nart 1»<br />

troupe lyrique, et exceptionnellement toutes les<br />

attractions. Le programme soigneusement com-<br />

posé permet aux familles d'assister à ces repré-<br />

sentations genre Folies Bergères.<br />

Alcazar. — Deux, gran<strong>de</strong>s représentations : la<br />

première, en matinée, <strong>de</strong> 2 k 5 heures à prix<br />

réduit à toutes les places ; la secon<strong>de</strong>, le soir, à.<br />

8 heures, même spectacle.<br />

Le 28 et 29. <strong>de</strong>ux représentations <strong>de</strong> Poiin, *e<br />

grand succès parisien ; le 30, Fredy.<br />

Théâtre Lafayette. — Gran<strong>de</strong> soirée <strong>de</strong> fa-<br />

mille donnée par lo Garreloa. < Les Enrratchats<br />

ou les Cousiniô3 en Grèbo » et « Lé Faouré dé<br />

Périolo », pièce <strong>de</strong>mandée.<br />

Bulletin Météorologique<br />

Du 21 <strong>décembre</strong>.<br />

La zone <strong>de</strong>s basses pressions abor<strong>de</strong> le3 côtes<br />

occi<strong>de</strong>ntales <strong>de</strong>s îles britanniques. Le vent est<br />

faibie sur nos côtes. Il n'a plu, hier, ciu'à Biar-<br />

ritz. Le thermomètre marquait, ce matin, 0- à<br />

Pans, IL à Alger, --6- ,»u Puv do Dôme, -H- au<br />

Pic du Midi. La hausse <strong>de</strong> là température est<br />

probable. Le temns va <strong>de</strong>venir pluvieux dans i*<br />

Nord et l'Ouest.<br />

Paris<br />

<strong>Toulouse</strong>.<br />

AlBi<br />

Castres.. .<br />

Montauban<br />

Cahors. .,<br />

Agen<br />

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janvier et juillet. '<br />

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Décès du 22 <strong>décembre</strong>. — Jeanne Kspaynat,<br />

Il ans, me Sainte PhUpmène, 2S. Durantou.<br />

eoiuïO Grimaivd, lo ans. à, Saint-Martin du<br />

roucÙ. Jeanne Combou!. Sans. Pont <strong>de</strong>s Do -<br />

m&tBéiîes Pierre Fabre. 60 ans, rue du Mouton ;<br />

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Rougale, 3 ans. rue Détaille. Jean Ceaumont,<br />

43 ans," à la Poudrerie-Nationale. Carbonnei,<br />

veuve Samt-Germiev, 33 ans, rue Puymaurin. 15.<br />

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lièrès tlu 23 <strong>décembre</strong>. — Elisabeth Escoubas.<br />

83 ans. place Saint-Raymond, 43 ! Dominique<br />

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2 ans. ironie <strong>de</strong> Rayonne ; Marie Bosc. 3 jours,<br />

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rue <strong>de</strong>s Bûchers, 17. et Jeanne Pajol, ouvrière.<br />

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porcelaine, rue d'Oriéans, 3. et Ilortenso Laça*<br />

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Fran.ois Puntous, pêcheur <strong>de</strong> sable, rue <strong>de</strong>s<br />

Bûcher?, 17. et Anna Pcdussxnt. lisseuse, m y nu<br />

rue. Léon Sagné, peintre, rue Rasoail.3, ot Marie<br />

Peytou, ouvrière, rue Ingres. 15. Antoine<br />

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— 1869<br />

— 1S71<br />

— 1S75<br />

— 1875<br />

— 1886<br />

— 1892<br />

Foncières 1877<br />

— 1879<br />

— 18S3<br />

— 1885<br />

Communal. 1879<br />

' - 1880<br />

Midi<br />

3 0/0<br />

1 8Î 2 o'6."mi.'<br />

Ettvttien. uni;*.<br />

Italien 5 0 0...<br />

Esoasr.-iOOax:.<br />

Portugais 40'0<br />

Rusàie40/O1880<br />

- ' 1883<br />

— 1889<br />

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Nos ateliers étant fermés aujour-<br />

d'hui à cause <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> la Noël<br />

journal ne paraîtra pas samedi<br />

matin.<br />

Nous avons la lionne fortune <strong>de</strong> re-<br />

cevoir -<strong>de</strong>ux articles <strong>de</strong> nos bons amis<br />

J. Bonnet et Francis Maratuech.<br />

Ces <strong>de</strong>ux articles ayant été inspirés<br />

par la gran<strong>de</strong> fête chrétienne d'aujour-<br />

d'hui, nous cédons volontiers la place à<br />

nos amis, en les remerciant d'avoir<br />

lecteurs et à nous.<br />

J. R,-M.<br />

Vosges<br />

Au pied d'un contrefort <strong>de</strong>s<br />

l'orée <strong>de</strong> ia forêt, une maisonnette <strong>de</strong> gar<strong>de</strong><br />

chasse tranche, comme un jouet en bois dé<br />

coupé, perdu dans un paysage <strong>de</strong> neige.<br />

Au nord, le Ballon d'Alsace, rosé encore<br />

au sommet par le soleil qui vient <strong>de</strong> se cou-<br />

îher là-bas, vers la France. Au midi, Bel-<br />

fort inviolée, — la' ville au Lion <strong>de</strong> granit.<br />

Dans la maisonnette, un vieillard noueux<br />

ît <strong>de</strong>sséché, — tels le Temps ou la Mort<br />

<strong>de</strong>s antiques estampes, — contemple dou-<br />

oureusement une femme, encore belle, im-<br />

mobile en face <strong>de</strong> lui sous le manteau noir<br />

fie la hante cheminée.<br />

Ce sont <strong>de</strong>ux épaves <strong>de</strong>s jours mauvais.<br />

Le fils tomba, troué <strong>de</strong> balles, dans les<br />

défilés <strong>de</strong> l'Argonne ; la bru, qui a\'ait vail-<br />

lamment suivi son mari pour faire le coup<br />

<strong>de</strong> feu avec les francs-tireurs, mourut<br />

aussi, nous n'osons dire comme, — crevée<br />

<strong>de</strong> coups <strong>de</strong> pieds.<br />

Hilda, leur fillette, avàitquinze ans à peine<br />

le jour où elle dut se sauver — pauvre bi-<br />

che au bois — dans un antre <strong>de</strong> la monta-<br />

gne où les échos d'alentour répétèrent long-<br />

temps le gron<strong>de</strong>ment sourd dos canons, le<br />

crépitement <strong>de</strong>s fusilla<strong>de</strong>s, — tandis que la<br />

Savoureuse roulait <strong>de</strong>s eaux sanglantes.<br />

La petite-fille du gar<strong>de</strong>-chasse put s'é-<br />

«happer immaculée comme la neige <strong>de</strong>s<br />

hautes cimes mais, <strong>de</strong>nuis, son âme est all-<br />

ia, c'est lugubre <strong>de</strong> voir cette robuste<br />

jeune femme, mue! te et sans tendresses,<br />

frôler le vieillard- décrépit. Hilda marche<br />

perpétuellement dans un rêve, sous l'ob-<br />

session d'une idée fixe qu'elle ne traduit<br />

.pas.<br />

Devant l'être flambant où la souche s'em-<br />

brase sur un lit <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> pins rutilan-<br />

tes, pareilles à <strong>de</strong> féeriques bijoux <strong>de</strong> rubis<br />

et d'or incan<strong>de</strong>scents, — leurs silhouettes<br />

se découpent vivement, enlevées en clair<br />

ebscur, comme un tableau <strong>de</strong> maître Fla-<br />

mand.<br />

Une cloche teinte faiblement dans le loin-<br />

tain du désert <strong>de</strong> neige, et le vieux se sou-<br />

vient que c'est aussi l'anniversaire <strong>de</strong> la<br />

mort <strong>de</strong> son fils.<br />

Doucement il s'en va prendre, dans le<br />

double fond d'un coffre <strong>de</strong> chêne, une reli-<br />

que retrouvée jadis dans une fondrière, —<br />

le chassepot du partisan qu'il fourbit pieu-<br />

sement chaque année à la même époque.<br />

Seulement, sur îa crosse ébréchée, il y a<br />

une tache <strong>de</strong> sang qu'on ne lava jamais !<br />

Hilda regar<strong>de</strong> droit <strong>de</strong>vant elle d'un œil<br />

ar<strong>de</strong>nt et fixe, pendant que l'aïeul parle <strong>de</strong><br />

sa petite-fille comme si elle était absente.<br />

Plus amèrement que jamais, avec une co-<br />

lère montante, il rabâche son éternelle<br />

plainte exaspérée par cet infrangible si-<br />

lence — énigme inexpliquée dont il vou-<br />

drait avoir la clef avant <strong>de</strong> mourir !<br />

.-— « Je sais comment les autres sont morts<br />

et je ne sais rien <strong>de</strong> la survivante. Depuis<br />

la catastrophe, elle n'a pas parlé; elle n'a<br />

P'' plus souri ! Où est son cœur? Où vont ses<br />

pensées ?... Je ne sais rien <strong>de</strong> mon enfant!...<br />

Oh ! si elle avait aimé un étranger, mal-<br />

heur !... Si quelqu'un <strong>de</strong> là-bas avait enjôlé<br />

sa jeunesse?... Disque tu n'aimes pas;<br />

que tu n'as jamais aimé, au moins, dis-le!...<br />

11 faut que tu parles à la fin ! Que désires-<br />

tu? Qu'atlends-lu, fille sans âme !... »<br />

L'exaltation du vieillard tomba peu à peu<br />

avec la flamme mourante. Il s'assoupissait<br />

dans la torpeur <strong>de</strong> sa douleur coutumière,<br />

facinô par cette folie du silence qui l'é-<br />

nerve <strong>de</strong>pi»3 un quart <strong>de</strong> siècle.<br />

Cependant la veillée s'écoulait, — la souf-<br />

france aussi abrège les heures. Un bour-<br />

donnement <strong>de</strong> cloches passait là-haut, tout<br />

là-haut, apporté par <strong>de</strong>s bouffées <strong>de</strong> vent.<br />

Dans le tuyau <strong>de</strong> ia cheminée so répercutait<br />

lo bruit intermittent et lugubre <strong>de</strong>s légè-<br />

res avalanches tombant du sommet dos<br />

grands arbres secoués <strong>de</strong> frissons.<br />

Des pas nombreux s'avançaient rapi<strong>de</strong>-<br />

ment en faisant craquer les aiguilles <strong>de</strong> sa-<br />

pins durcies par la glace.<br />

— Noël ! Noël ! père Gruddher ; ce sont<br />

<strong>de</strong>s amis : Kautz, Spitz, Kn.ppler !<br />

Ils entrèrent on tourbillon, agitant <strong>de</strong>s<br />

sonnailles, portant <strong>de</strong>s torches et <strong>de</strong>s falots,<br />

gambadant. Toute la jeunesse qui ne 'sait<br />

rien du passé, — rien que les joyeuses cou-<br />

tumes reprises.<br />

Par la porte soudain ouverte, la flamme<br />

du brasier rougeâtre, ravivée, rayonna tout<br />

à coup sur le champ <strong>de</strong> neige coupé par<br />

l'horizon bleu sombre.<br />

Ce fut comme un éblouissement <strong>de</strong>s trois<br />

couleurs impérissables enveloppant la fo-<br />

rêt... galvanisée, superbe, — telle une fan-<br />

tastique incarnation <strong>de</strong> l'idée <strong>de</strong> Patrie évo-<br />

quée, — la folle se leva tendant les bras<br />

vers les arbres, girandoles géantes diaman-<br />

tée par l'éclat <strong>de</strong>s torches :<br />

— Là, mes amis, fit-elle, voici vos arbres<br />

<strong>de</strong> Noël ! Us sont hérissés <strong>de</strong> baïonnettes et<br />

<strong>de</strong> fusils, prenez !... J'ai dormi en vous at-<br />

tendant, mais je m'éveille et je suis forte...<br />

Enten<strong>de</strong>z-vous le tocsin ? Et plus loin, vers<br />

Strasbourg, le canon? C'est comme un vol-<br />

can qui éclate, la France va passer 1... En<br />

vérité, je ne croyais pas qu'il restât tant do<br />

jeunes hommes au pays... Suivez-moi, je<br />

vais vous gui<strong>de</strong>r !...<br />

Elle courait déjà sous la futaie, clans un<br />

tunnel <strong>de</strong> neige, vers le col <strong>de</strong> Valdièu.<br />

Les jeunes gens, stupéfaits, s'étaient dé-<br />

couverts maigre la bise :<br />

— Caporal Gruddher, fit l'aîné, excusez-<br />

nous, nous la croyions plus calme... Nous<br />

pensions rire un brin et vous égayer... il y<br />

a si longtemps <strong>de</strong> cela.<br />

Mais le vieux, amèrement, répondit :<br />

— Si elle se souvient, elle en peut mou-<br />

rir. Par pitié, suivez-là... pour la sauver '<br />

Francis MARATUECH .<br />

I&zas et<br />

ique<br />

Le Réveil du Dauphiné annonce que tous<br />

les instituteurs <strong>de</strong> Voiron, sans exception,<br />

viennent d'adresser au maire <strong>de</strong> cette" ville<br />

une lettre collectivejannonçant qu'en suite <strong>de</strong><br />

la réduction <strong>de</strong> leur traitement supplémen-<br />

taire, ils cesseraient tous à partir du 1er jan-<br />

vier, les cours supplémentaires donnés <strong>de</strong><br />

4 à 6 heures pouf les étu<strong>de</strong>s appliquées,<br />

« rendant l'administration municipale res-<br />

ponsable du tort immense que ce fait allait<br />

faire subir aux écoles laïques ». Cette grève<br />

d'instituteurs ne manque pas <strong>de</strong> piquant ;<br />

elle est également <strong>de</strong>s plus suggestives, car<br />

elle précise le point exact où s'arrête le dé-<br />

vouement du personnel laïque enseignant.<br />

D'autre part, le bruit court que les employés<br />

<strong>de</strong> commerce ou d'industrie <strong>de</strong> Voiron qui<br />

travaillent jusqu'à 7 et même 8 heures du<br />

soir, ont l'intention <strong>de</strong> faire grève s'il ne leur<br />

est pas alloué un traitement supplémentaire<br />

pouf toutes les heures <strong>de</strong> travail faites après<br />

4 heures <strong>de</strong> l'après-midi. On craint égale-<br />

ment qu'ils n'arrivent à exiger le congé heb-<br />

domadaire du jeudi et <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> vacan-<br />

ces par an, sans préjudice <strong>de</strong>s petites vacan-<br />

ces <strong>de</strong> Pâques et autres fêtes <strong>de</strong> l'année.<br />

En un mot, ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt a être aussi mal<br />

traités que le sont les infortunés instituteurs<br />

laïques do leur bonne ville <strong>de</strong> Voiron !<br />

Sous ce titre, Cassagnac écrit ç« oui suit sur<br />

l'élection do Pontarlier :<br />

Qu'on laisse circuler ce monsieur, avec<br />

son burnous, ses salamalecs, ses ablutions<br />

et sa conversion à l'islamisme, nous n'y<br />

voyons pas d'inconvénient, puisque ce dé-<br />

traqué est doux et soigne gratuitement les<br />

mala<strong>de</strong>s, faisant du bien au heu <strong>de</strong> faire<br />

du mal.<br />

Mais <strong>de</strong> là à l'envoyer siéger au Parle-<br />

ment, pour qu'il s'y prosterne et invoque<br />

Allah, en pleine séance et aux heures <strong>de</strong> la<br />

prière, et "qu'il y entasse les propositions<br />

les plus saugrenues, il y a loin, et nous<br />

estimons que les républicains qui l'ont;<br />

nommé, même sans le vouloir, ont témoi-<br />

gné, rien qu'en lui donnant leurs voix,<br />

quel mépris leur inspirait le suffrage uni-<br />

versel.<br />

Nous avions déjà contemplé diverses es-<br />

pèces d'élus.<br />

Il y a d'abord celui qui achète sa circons-<br />

cription, comme on achète une lorgnette ou<br />

<strong>de</strong>s cochons à la foire.<br />

La Chambre renferme quelques-uns <strong>de</strong><br />

ces négociants politiques, juifs ou pas juifs.<br />

Il y a le député qui a promis la lune à<br />

<strong>de</strong>s imbéciles qui l'ont cru sur parole et qui<br />

ne lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt même pas <strong>de</strong> la leur mon-<br />

trer à dix mètres, ainsi que voulait le faire<br />

mon ancien collègue Delonple.<br />

Il y a celui qui a volé son mandat comme<br />

on vole un porte-monnaie et qui a détroussé<br />

son concurrent au coin <strong>de</strong> l'urne.<br />

Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières espèces abon<strong>de</strong>nt ot<br />

la majorité du Parlement brille par le nom-<br />

bre <strong>de</strong>s députés menteurs et voleurs.<br />

Il y a enfin celui qui a été proclamé sans -<br />

être élu, parce que l'on a l'ait voter pour lui<br />

les absents et les morts, et les vivants <strong>de</strong>ux<br />

fois plutôt qu'une.<br />

Tous ces elus-là rentrant dans les catégo-<br />

ries créées et inventées par la République,<br />

suffisaient déjà bien largement à déconsi- .<br />

dérer et à avilir ie suffrage universel.<br />

Mats il manquait le député <strong>de</strong> Pontar-<br />

lier.<br />

C'est le fou qui s'ajoute aux coquins.<br />

C'est Char'e'nton donnant la main à Mazas.<br />

La réunion pst désormais complète.<br />

D'autant que ce fout do Pontarlier apporte,<br />

au Palais-Bourbon <strong>de</strong>s'fTabil.ù<strong>de</strong>:; inconnues<br />

et <strong>de</strong>s sentiments nouveaux.<br />

Il sera le seul républicain<br />

la foi et pratiquant.<br />

Encore est-ce en qualité <strong>de</strong> mahométan.<br />

Et il sera le seul se lavant plusieurs fois<br />

par jour.<br />

Il est vrai que la religion l'ordonne, ce<br />

qui lui enlève un peu <strong>de</strong> son mérite.<br />

Entre les mains <strong>de</strong>s républicains, le suf-<br />

frage universel est décidément <strong>de</strong>venu une<br />

belie chose !<br />

Quand ils ne le salissent pas, ils s'en mo-<br />

quent.<br />

Paul <strong>de</strong> CASSAGNAC .<br />

arrêtés municipaux, cette coutume a<br />

survécu à peu près partout.<br />

Mais je ne sache pas qu'en aucune<br />

autre région que les Lan<strong>de</strong>s existe cette<br />

autre tradition <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël —<br />

Las Hailles <strong>de</strong> Nadaou — non moins<br />

populaire et non moins pieusement<br />

gardée que celle <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> la Saint-<br />

Jean.<br />

*<br />

A quelle date remonte l'origine <strong>de</strong><br />

cette coutume ? Nul ne le sait, Com-<br />

ment l'expliquer ? Plusieurs versions<br />

ont cours à ce sujet.<br />

D'aucuns ont voulu voir dans ces<br />

feux <strong>de</strong> joie une manifestation païenne :<br />

la célébration du Solstice d'hiver,<br />

comme les feux <strong>de</strong> la Saint-Jean se-<br />

raient la célébration du Solstice d'été.<br />

Nous pensons, au contraire, qu'aux<br />

premiers temps du christianisme le<br />

peuple alluma les feux <strong>de</strong> la Saint-<br />

Jean pour fêter l'anniversaire <strong>de</strong> la ve-<br />

nue du Précurseur du Christ. A plus<br />

forte raison les feux <strong>de</strong> Noël furent-ils,<br />

à l'origine, <strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> la joie<br />

populaire célébrant, en la veille <strong>de</strong><br />

cette nuit inoubliable, la naissance <strong>de</strong><br />

l'Enfant-Dieu, du Ré<strong>de</strong>mpteur qui<br />

allait régénérer le mon<strong>de</strong>, racheter et<br />

sauver l'Humanité.<br />

Quoi qu'il en soit, les feux <strong>de</strong> Noël<br />

s'allument régulièrement chaque an-<br />

née dans cette pittoresque région du<br />

Sud-Ouest qui embrasse à la fois les<br />

pignadars aux sombres feuillages <strong>de</strong> la<br />

ban<strong>de</strong> sablonneuse et les fertiles et<br />

riants coteaux <strong>de</strong> la Chalosse baignés<br />

par l'Adou-t.<br />

gne — Capux Vasconiœ — pittores-<br />

ques coteaux <strong>de</strong> la Chalosse qui vont<br />

s'échelonnant jusques aux bords du<br />

Gave, étalant sur leurs flancs <strong>de</strong>s bois<br />

ombreux <strong>de</strong> chênes, <strong>de</strong> coquettes mé-<br />

tairies et <strong>de</strong>s champs pleins <strong>de</strong> fertilité.<br />

C'est dans ce superbe décor, si varié<br />

et si vaste, que les feux <strong>de</strong> Noël, s'al-<br />

lumant par milliers aux premiers sons<br />

<strong>de</strong> VAngélus, le soir du 24 <strong>décembre</strong>,<br />

éveillent <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s impressions dans<br />

l'âme du chrétien.<br />

Si l'œil est ébloui, en effet, par la<br />

magie <strong>de</strong> ce spectacle peu banal, <strong>de</strong><br />

ce flamboiement <strong>de</strong> feux à perte <strong>de</strong> vue,<br />

à travers la plaine et sur les monts, dans<br />

l'immensité noire <strong>de</strong> la nature endor-<br />

mie, d'autre part on <strong>de</strong>vine, on sent<br />

que ces manifestations extérieures <strong>de</strong><br />

la joie populaire sont l'expression pal-<br />

pable <strong>de</strong> la foi profon<strong>de</strong> qui, grâce à<br />

Dieu, reste encore bien vivante dans le<br />

cœur <strong>de</strong> ces catholiques populations.<br />

Et, malgré les tristesses du temps<br />

présent, malgré la campagne acharnée<br />

entreprise par les francs-maçons et les<br />

libres-penseurs pour arracher <strong>de</strong>s en-<br />

trailles même du peuple cette foi qui<br />

faisait la gran<strong>de</strong>ur et la force <strong>de</strong> la<br />

France, on espère et on croit en l'ave-<br />

nir J. BONNET<br />

religieux ayant<br />

Et c'est vraiment un magique spec-<br />

tacle, le 24 <strong>décembre</strong>, alors que le so-<br />

leil a disparu à l'horizon dans les bru-<br />

mes hivernales, <strong>de</strong> voir, aux premiers<br />

tintements <strong>de</strong> VAngélus du soir, <strong>de</strong>s<br />

feux surgir un peu partout et s'épar-<br />

piller dans l'ombre noire <strong>de</strong>s champs —<br />

pareils à ces étoiles lumineuses que,<br />

dans les belles nuits d'été, on voit suc-<br />

cessivement apparaître et se multiplier<br />

<strong>de</strong>vant les yeux éblouis quand on con-<br />

temple le firmament.<br />

Car ce ne sont pas seulement les<br />

villes et ies bourga<strong>de</strong>s, les villages et<br />

les hameaux qui allument ces feux...<br />

Dans chaque métairie, si petite et si<br />

isolée soit-elle, flambe un petit bûcher,<br />

ici <strong>de</strong> pignes, <strong>de</strong> gémelles, <strong>de</strong> branches<br />

<strong>de</strong> pins <strong>de</strong>sséchées et pétillantes, là <strong>de</strong><br />

clairs fagots <strong>de</strong> tauzins mêlés <strong>de</strong> fou-<br />

gères... Et, autour <strong>de</strong> ces foyers ét-in-<br />

celants, les enfants forment <strong>de</strong>s ron<strong>de</strong>s<br />

joyeuses, chantant encore en certains<br />

endroits les vieux couplets :<br />

Haiiie dè Nadaou.<br />

Las tripas aoa paon.<br />

;Lou porc<br />

Par Fil Spécial<br />

umm m LA J 1<br />

l'ami <strong>de</strong> tous los hommes do bien, quelles<br />

que soient leurs croyances ».<br />

Lo docteur Grenier a coniirméà notre con-<br />

frère qu'il siégera à la Chambre avec soi?<br />

burnous et qu'il fera ses prières là où il sa<br />

trouvera.<br />

Dans la salle dos séances, dans les cou-<br />

loirs ou dans la rue ? lui a <strong>de</strong>mandé son in-<br />

terviewer.<br />

Pourquoi pas? a répondu le député <strong>de</strong><br />

Pontarlier. Ici, au début, on s'étonnait; on<br />

me traita même <strong>de</strong> fou, mais bientôt on s'j<br />

habitua et aujourd'hui, dans les campagnes,<br />

on m'apporte l'eau et lo linge nécessaires à<br />

mes ablutions. A Paris, sans doute, m'ac-<br />

cor<strong>de</strong>ra-t-on la même tolérance. Je pratique,<br />

et pratiquerai toujours, s'il plait à Dieu, les<br />

préceptes <strong>de</strong> ma religion. Sans doute aurais-<br />

je <strong>de</strong>s" désillusions, mais je n'en continuerai<br />

pas moins la lutte, avec la foi ar<strong>de</strong>nte qui<br />

m'anime et la sincérité <strong>de</strong> mes convictions,<br />

pour fairo l'humanité meilleure , moins<br />

égoïste, plus indulgente ; s'il plait à Dieu, je<br />

réussirai.<br />

_A- L'ELYSSI<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le parti <strong>de</strong> la jeune Turquie a célébré,<br />

hier soir, le vingtième anniversaire <strong>de</strong> la<br />

promulgation <strong>de</strong> la Constitution ottomane en<br />

un banquet au restaurant Voltaire : plus <strong>de</strong><br />

soixante convives ont pris part à ce banquet<br />

qui était présidé par Mourad-Bey et Halil-<br />

Ganem. A" la fin du banquet, et après quel-<br />

ques mots <strong>de</strong> bienvenue d'Ahmed-Piza," aux<br />

hôtes <strong>de</strong> la jeune Turquie, Mourad-Bey a ex-<br />

posé l'état déplorable do la Turquie sous le<br />

règne Abdui-Hamid.<br />

Haîiï-Gànem fait voir ensuite qu'il aurait<br />

suffi d'appliquer loyalement la Constitution<br />

<strong>de</strong> 1876 pour préserver l'empire Ottoman <strong>de</strong>s<br />

maux auxquels il est en proie <strong>de</strong>puis vingt<br />

ans.<br />

D aris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le Gaulois croit savoir que d'importante?<br />

modifications seraient -à la veille <strong>de</strong> se pro-<br />

duire dans la composition <strong>de</strong> la Maison du<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République.<br />

Le général Tournier "serait divisionnaire<br />

au printemps prochain et irait prendre le<br />

comman<strong>de</strong>ment d'une division dans l'Est.<br />

D'autre part, M. Félix Fauro aurait enfin,<br />

constaté que lo système mixte qu'il avait<br />

adopté pour les services intérieurs <strong>de</strong> l'Ely-<br />

sée ne constituait pas l'idéal d'une bonne<br />

organisation et aurait prit le parti <strong>de</strong> sup-<br />

primer le double mécanisme' d'un cabinet<br />

civil et d'un secrétariat général militaire.<br />

Revenant au système choisi par M. Casimir<br />

Périer, le prési<strong>de</strong>nt aurait décidé que les at-<br />

tributions <strong>de</strong> secrétariat générai reviendraient<br />

au cabinet civil — M. Le Gall prenant le titre<br />

<strong>de</strong> secrétaire général — et que lo nouveau<br />

général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> qui viendrait à l'Elysée,<br />

serait seulement le chef <strong>de</strong> la Maison mi-<br />

litaire.<br />

Cet officier supérieur ne serait pas encore<br />

désigné, mais on' parle à mots couverts d'un<br />

ancien officier <strong>de</strong> " la Maison militaire pré-<br />

si<strong>de</strong>ntielle qui serait sur le point <strong>de</strong> recevoir<br />

les <strong>de</strong>ux étoiles.<br />

NOUVEL!<br />

LAS HAÏLLES DE NADAOU<br />

Dans presque toutes les provinces <strong>de</strong><br />

notre vieux pays <strong>de</strong> France la tradi-<br />

tionnelle coutume <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> la Saint-<br />

Jean s'est perpétuée, vivace et popu-<br />

laire.<br />

En dépit du progrès <strong>de</strong> ce matéria-<br />

lisme scientifique qui prétend suppri-<br />

mer, au nom <strong>de</strong> la raison humaine,<br />

tous les vieux liens, poétiques et reli-<br />

gieux, qui rattachaient les générations<br />

au sol où elles avaient pris naissance<br />

et à la foi chrétienne, héritage <strong>de</strong>s<br />

aïeux, — en dépit même d'imbéciles<br />

''"ours<br />

aou<br />

bé/.in :<br />

A Saint-bevei tout particulièrement,<br />

centre <strong>de</strong> la région où s'est conservée<br />

la coutume <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël, le tableau<br />

est réellement féerique, émouvant.<br />

Du haut <strong>de</strong> cette magnifique prome-<br />

na<strong>de</strong> <strong>de</strong> Morlanne qui surplombe<br />

l'Adour aux capricieux méandres, la<br />

vue s'étend jusqu'aux limites <strong>de</strong> l'ho-<br />

rizon sur <strong>de</strong>s forêts cle pins qui donnent<br />

presque l'illusion <strong>de</strong> l'Océan, tandis<br />

que, sur l'autre rive du fleuve se <strong>de</strong>ssi-<br />

nent les coteaux aux sommets <strong>de</strong>squels<br />

est perchée la jolie petite ville qui porte<br />

sijustement et si fièrement dans ses ar-<br />

moiries ce surnom cle Cap Gasco-<br />

LE NOUVEAU KOHCE<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le correspondant du Soleil à Rome écrit<br />

que Mgr Clari, le nouveau nonce, ne se dis-<br />

simule nullement les difficultés <strong>de</strong> sa situa-<br />

tion, mais ir espère, à force <strong>de</strong> tact et <strong>de</strong><br />

douceur, dissiper peu à peu les préventions<br />

<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> catholiques à l'endroit non-<br />

seulement do la politique pontificale, mais<br />

<strong>de</strong> la façon dont on a prétendu l'interpréter<br />

jusqu'ici.<br />

L'Election <strong>de</strong> Pontarlier<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le docteur Grenier, élu à Pontarlier, est<br />

décidément l'homme du jour et, comme 011<br />

ne tarit pas <strong>de</strong> détails sur ce singulier per-<br />

sonnage, le Matin a fait interviewer le "dé-<br />

puté musulman par un envoyé spécial, et le<br />

récit <strong>de</strong> cette "conversation nous fournit<br />

quelques indications sur le rôle- que ie notr-<br />

vel élu compte jouer à la Chambre.<br />

Ses tendances, a-t-il dit, le porteront à<br />

siéger à la gauche radicale, si on" veut l'ad-<br />

mettre ; cependant, jaloux do sa liberté, il<br />

restera peut-être indépendant. Quoiqu'il en<br />

soit partisan au point <strong>de</strong> vue théorique, il<br />

ne votera pas la séparation <strong>de</strong>s églises et <strong>de</strong><br />

l'Etat, il estima que ce n'est pas l'heure <strong>de</strong><br />

prendre une telle mesure, oui"amènerait cer-<br />

tainement <strong>de</strong>s troubles dans le pays. En<br />

matière religieuse, il se proclame d'ailleurs<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Les tableaux d'avancement paraîtront sous<br />

très peu <strong>de</strong> jours.<br />

Dans la gendarmerie, la commission supé-<br />

rieure a classé le colonel Moreau pour le<br />

gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, et pour le gra<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> colonel, les lieutenants-colonels : Serres,<br />

Prévôt, Lancelot, Guyon, Boule et Laussac<br />

La gendarmerie n'a plus <strong>de</strong> divisionnaire ;<br />

elle n'est plus représentée dans l'état-majoi.<br />

<strong>de</strong> notre armée, que par sept généraux <strong>de</strong><br />

briga<strong>de</strong>, dont le général Potelleret, qui pré-<br />

si<strong>de</strong>s le comité do gendarmerie, et les géné-<br />

raux Ama<strong>de</strong>, Olivier et Risbourg, qui sont<br />

adjoints aux gouverneurs <strong>de</strong> nos"forteresses<br />

<strong>de</strong> l'Est.<br />

Tous les ans, le ministre do la guerre est<br />

obligé <strong>de</strong> confier, à <strong>de</strong>s généraux d'artillerie,<br />

l'inspection <strong>de</strong> quelques arrondissements dé<br />

gendarmerie.<br />

Le Matin dit que la retraite du 'général<br />

Poilloue <strong>de</strong> Saint-Mars ne sera définitive otie<br />

dans quelques mois. A la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du géné-<br />

ral Billot, il aurait consenti à rester à la tète<br />

du 12e corps, jusqu'au moment où sera dé-<br />

signé son successeur.<br />

La Petite République prétend que le géné-<br />

ral Billot et l'amiral Besnard ont pris <strong>de</strong><br />

récentes dispositions relatives à la mobili-<br />

sation.<br />

Le ministre <strong>de</strong> la guerre a décidé aue la<br />

briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> 'gendarmerie <strong>de</strong> Saint-Pargoire<br />

(Hérault) sera transférée à Paulhan.<br />

Ecole Saint-Maixent<br />

Sont admis à Saint-Maixent :<br />

12e. corps. — 14e d'infante<br />

et Talin d'Eyzac, serments.<br />

Me : Moa'don, Roliin et Rouza<strong>de</strong>, sér<br />

majors.<br />

63e : Angelby, Brissaud,<br />

Proust, sereems.<br />

78e : Ceron et DorviUe, ser°-e<br />

gent major ; Thévcnot, sergent;<br />

SOe : Gauthier, Mégret <strong>de</strong> Devise. Picard<br />

\ ailette, sergents; Vénereau, sel<br />

Cha/.al, Marrot<br />

cnu<br />

Hanoteau, Menain et<br />

nts ; Petit, ser.<br />

baste et<br />

major.<br />

107e: Chevalier, Lassaimonie,<br />

sergents.<br />

ra-<br />

gent<br />

Marc et Valletto,<br />

3 Feuilleton du <strong>25</strong> <strong>décembre</strong> <strong>1896</strong><br />

Par Pierre MAEL<br />

PREMIÈRE PARTIE<br />

LE MYS TÏDRE<br />

I<br />

Car, en vérité, si dissemblables qu'elles<br />

fussent, ces <strong>de</strong>ux femmes étaient merveil-<br />

leusement belles, et le plus méticuleux ar-<br />

tiste, lc-dillcttante le plus pointilleux, n'au-<br />

rait su déci<strong>de</strong>r laquelle <strong>de</strong>s*<strong>de</strong>ux l'emportait<br />

sur l'autre.<br />

protestations unanimes formulées par les<br />

broprit-taires et les éleveurs contre le trans-<br />

Prt du marché aux veaux à l'extrémité <strong>de</strong><br />

ij.yfile, permettez-moi, d'user do la publi-<br />

n ? c ! e votre journal pour faire à la munici-<br />

Pa t< une r éPonse que je crois nécessaire.<br />

ar l'organe <strong>de</strong> la Dépêche, la municipalité<br />

j0 Us fait savoir que puisque nous nevou-<br />

j ns pas aller vendre nos'veaux au faubourg<br />

<strong>de</strong> r 0nt ' ce sel ' ait P our nous une Perte<br />

•hoit I ?> DS consi dérable, elle va imposer un<br />

U„ (( d entrée sur les veaux qu'on appellera<br />

ernpp | 0 ' t ae Pesage ». On espère ainsi nous<br />

rertifJ: 0I i dc conduire nos animaux dans les<br />

enî:„<br />

uu tuuuuire no:<br />

? '«es, <strong>de</strong> M. Soulages !<br />

tions l<br />

4 C , Gst ! ' our aouner <strong>de</strong> telles inspira*<br />


cas<br />

Gardcile et Gar-<br />

Dar-<br />

argents lonmers<br />

iuto<br />

ÎOSe : Baotisle. sergent major ; Cabanette,<br />

«er-ent ; Cohdamine, sergent fourrier; <strong>de</strong> Cré-<br />

meux, Dhénin et Fort, sergents.<br />

13So : Dufey, Lelorrain, Moraud et Koberts,<br />

«ergents.<br />

17e coros : 7e'd'infanterie : Noseda, sergent.<br />

9e • Loùbet et Mirambeau, sergents<br />

lie : Fourni, sergent-majo<br />

liai, sergent.<br />

20e : Castel et Dumas, s<br />

tigues et Dautv, sergents.<br />

S3e : Casse-Barthe, Cbappe, Gonthier,<br />

et <strong>de</strong> Salles <strong>de</strong> Ays, sergents.<br />

S8e : Fourrât, sergent major.<br />

126e : Pic et Sacarau, sergents.<br />

18e corps. — 6c d'infanterie: Bertini, Lagar<strong>de</strong>,<br />

Pintureau et Tessier, sergents ; Loubet, sergent<br />

fourrier. ... , . '<br />

31o : Armand-Laroche, Mouche?: et Peyroux,<br />

sergents maiors, Bounet et Haran, sergents.<br />

49e : Alberny et Barrangue-Chinanou, sergents<br />

majors, Lasnièr et <strong>de</strong> Ribeaux.<br />

53e : Harrix, Estrampes, Houard, Laroche et<br />

Faubesty, sergents.<br />

57e : Bonhomme, sergent -major, Goursaud, <strong>de</strong><br />

Merlin, sergents-fourriers ; Maturie. sergent.<br />

123 : Babie, sergent-fourrier ; Beaubeau et<br />

Boatineau, sergents.<br />

141e : Barranque-Cliinanou, sergent major ;<br />

Decan <strong>de</strong> Chatouville, sergent ; Dore, sergent<br />

fourrier ; Fenodos, sergent major ; Guiraut, His-<br />

sant et Pourel, sergents.<br />

16e corps. 12e d'infanterie : Deville, sergent-<br />

fourrier; 'Grimai et Negrel, sergents; Paoli, ser-<br />

gent-major.<br />

15e : Amie! et Laurent, sergents; Tap, sergent-<br />

fourrier.<br />

17e : ïhillet, sergent.<br />

81e : Aubouy, sergent ; Blanc, sergent-four-<br />

rier: Boucher, sergent.<br />

142e : Catroux et Peyronnet, sergonts.<br />

143e : Lauren<strong>de</strong>au, Négrier, Rafiniac et Uffler,<br />

sergents.<br />

Notre Artillerie<br />

Bourges, 24 déce mbre.<br />

D'après le Messager du Cher, toutes les<br />

dispositions sont prises à Bourges pour la<br />

fabrication immédiate <strong>de</strong> nouveaux canons,<br />

et on n'attend plus que le vote <strong>de</strong>s crédits<br />

par les Chambres.<br />

s'enfuir et le traînèrent jusqu'au poste <strong>de</strong>s<br />

sarcles municipaux, mais en chemin on a fait<br />

justice sommaire du malheureux, dont le ca-<br />

davre est horriblement lacéré. Le visage<br />

n'est nas reconnaissable.<br />

LES m [CIA1RIS<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

La Cour <strong>de</strong> cassation, toutes chambres<br />

réunies, a délibéré en chambre <strong>de</strong> conseil<br />

sur les modifications à adopter au Co<strong>de</strong><br />

d'instruction criminelle en ce qui concerne<br />

spécialement l'instruction <strong>de</strong>s affaires cri-<br />

minelles et correctionnelles.<br />

Invitée, l'an passée, par le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

sceaux, à formuler son avis sur les modifi-<br />

cations proposées au Parlement, elle a adopté<br />

les conclusions du rapport fait par le con-<br />

seiller Faleimaigne, "au nom <strong>de</strong> la commis-<br />

sion qui avait été chargée <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une<br />

étu<strong>de</strong> particulière <strong>de</strong>s questions soulevées.<br />

Ces conclusions admettent simplement la<br />

faculté pour l'inculpé <strong>de</strong> ne pas s''expliquer<br />

lors <strong>de</strong> sa première" comparution <strong>de</strong>vant le<br />

juge d'instruction, l'assistance d'un défen-<br />

seur dès le début <strong>de</strong> l'instruction et les<br />

movens <strong>de</strong> communiquer librement avec lui<br />

sauf le cas d'interdiction <strong>de</strong> communiquer,<br />

ia faculté pour le défenseur <strong>de</strong> prendre con-<br />

naissance <strong>de</strong> pièces au cours <strong>de</strong> la procé-<br />

dure et <strong>de</strong> se pourvoir <strong>de</strong>vant la chambre du<br />

conseil, en cas <strong>de</strong> refus du juge d'instruc-<br />

tion, communication obligatoire du dossier<br />

avant l'interrogatoire définitif, le droit <strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>r l'accomplissement <strong>de</strong>s actes utiles<br />

à sa défense, le'recours <strong>de</strong>vant la chambre<br />

du conseil contre les ordonnances du juge<br />

d'instruction, le droit d'assister aux consta-<br />

tations et aux perquisitions, le contrôle <strong>de</strong>s<br />

expertises, un débat oral <strong>de</strong>vant ia chambre<br />

<strong>de</strong>s mises en accusation.<br />

CONSEIL DE CABINET<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Les ministres se sont réunis, ce matin, en<br />

conseil <strong>de</strong> cabinet, au ministère <strong>de</strong> l'agri-<br />

culture, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Méline.<br />

La séance a été consacrée à l'expédition<br />

<strong>de</strong>s affaires courantes, notamment à la suc-<br />

cession <strong>de</strong> M. Rousseau. On dit que le choix<br />

du gouvernement sera officiellement connu<br />

à l'issue du conseil <strong>de</strong> samedi.<br />

La Russie dans la mer Rouge<br />

Londres, 24 décenfbre.<br />

On télégraphie <strong>de</strong> Vienne au Daily Chroni-<br />

cle :<br />

La Russie, qui désire s'assurer un point sur la<br />

côte <strong>de</strong> ia mer Rouge, a voulu connaître l'atti-<br />

tu<strong>de</strong> et l'opinion <strong>de</strong> l'Italie. Il est certain que la<br />

Russie tente <strong>de</strong> grands efforts pour acquérir,<br />

soit à la France, soit à l'Italie, un territoire sur<br />

le littoral <strong>de</strong> la mer Rouge et s'assurer ainsi<br />

l'accès <strong>de</strong> l'Abyssinie. L'objectif <strong>de</strong> la Russie est<br />

<strong>de</strong> placer l'Abyssinie sous sa protection en vue<br />

<strong>de</strong> faire face à l'influence britannique en Afri-<br />

que : suivant tomes probabilités, on apprendra<br />

prochainement que la* Russie a occupé ùn point<br />

quelconque <strong>de</strong> là mer Rouge.<br />

INSTRUCTION PUBLIQUE<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le ministre <strong>de</strong> l'instruction publique a<br />

décerné les prix suivants aux instituteurs qui<br />

ont donné en <strong>1896</strong> avecle plus <strong>de</strong> zèle et "<strong>de</strong><br />

succès l'enseignement agricole et horticoie<br />

à leurs élèves :<br />

Rappel <strong>de</strong> prix : Delmond à Allassac (Cor-<br />

rèze), Puech â Firmy (Aveyron).<br />

Médaille d'argent et nriine <strong>de</strong> 300 francs : M.<br />

Manou à Vigean (Cantal).<br />

Médaille d'argent et 200 francs : Arsac à La-<br />

plau (Corrè7.e), Dezeix à Saint Chamand (Cor»<br />

rèze), Hugon à Sainte Marie (Cantal.<br />

Médaille d'argent et 100 francs : Bru à Frons<br />

(Aveyron). Delon a Laval (Lozère), Lavialle à<br />

Condat (Corrèze), Lunard a Ro<strong>de</strong> 7, (Aveyron),<br />

Tricot à Saint Mamet (Cantal.)<br />

Mentions honorables: MM. Geilier àChausse-<br />

nac (Cantal), Oharamel à Corrèze (Corrèze),<br />

Chassaing à Puydarnac (Corrèze), Clermout à<br />

Labesserette (Cantal). Rozière à Valzergues<br />

(Aveyron), Cuelhes à Vebret (Cantal.)<br />

Une note officieuse du ministère <strong>de</strong> l'ins-<br />

truction publique et <strong>de</strong>s beaux-arts confirme<br />

que ce ministère est décidé à ne pas taire<br />

<strong>de</strong> nomination dans la Légion d'honneur pour<br />

le 1er janvier par suite <strong>de</strong>s disponibilités<br />

très restreintes cette année. Le ministère <strong>de</strong><br />

l'instruction publique se bornera pour l'ins-<br />

tant à disposer <strong>de</strong>s décorations oui restent<br />

sur les fonds accordés par la loi "du 12 dé-<br />

cembre 1895 à l'occasion du centenaire <strong>de</strong><br />

l'Institut <strong>de</strong> France.<br />

LES ÉLECTIONS SÉNATORIALES<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

14,396 communes ont eu à élire <strong>de</strong>s délé-<br />

gués sénatoriaux. Le nombre <strong>de</strong> cesdéiégués<br />

s'élève à 24,108. Parmi eux, plusieurs prê-<br />

tres ont été élus, notamment dans l'ille-et-<br />

Vilaine ; c'est ainsi qu'à Goven, M. l'abbé<br />

Pinson et l'abbé Delala'n<strong>de</strong> ont été élus, le<br />

premier, délégué, le second, suppléant, à<br />

l'unanimité du conseil municipal.<br />

Dans le Jura, la composition <strong>de</strong> la liste ra-<br />

dicale vient d'être arrêtée. Les candidats se-<br />

raient : MM. Bourgeois, député <strong>de</strong> Dôle ;<br />

Poupin, député <strong>de</strong> Poligny, et Chamberland,<br />

ancien député. On sait que les sénateurs<br />

sortants sont :. MM. Lelièvre, Thurel et le<br />

général Grévy, opportunistes.<br />

A Constantine," où M. Lesueur, sortant, ne<br />

se représente pas, M. Treille, ancien député<br />

opportuniste, aura pour concurrent, M. <strong>de</strong><br />

Saint-Germain, maire <strong>de</strong> Batna, conseiller<br />

général <strong>de</strong> Constantine.<br />

Dans le Loiret, M. Adolphe Cochery, père<br />

du ministre <strong>de</strong>s finances êt M. Roussel," sé-<br />

tetirs sortants, viennent d'adresser une let-<br />

tre à leurs électeurs dans laquelle ils se ré-<br />

clament <strong>de</strong>s services rendus à la Républi<br />

que; nous avons dit hier que les candidatures<br />

radicales <strong>de</strong> MM. Royer-Potheau et Gircourt<br />

leur seraient opposées.<br />

Dans la Marne, département <strong>de</strong> M. Léon<br />

Bourgeois, MM. Diancourt et Poirrier, séna-<br />

teurs sortants, se représentent en déclarant<br />

qu'ils sont les adversaires résolus du socia-<br />

lisme, <strong>de</strong> la revision et <strong>de</strong> l'impôt , progres-<br />

sif. M. Vallé, député radical d'Epernày, vient<br />

<strong>de</strong> retirer sa candidature ; M. Lahglèt, ancien<br />

député, reste donc jusqu'à ce jour le seul<br />

candidat <strong>de</strong>s radicaux êt <strong>de</strong>s radicaux-socia-<br />

listes.<br />

Dans l'Yonne, en remplacement <strong>de</strong> M. Gui-<br />

chard, décédé, une nouvelle candidature ra-<br />

dicale vient <strong>de</strong> surgir, celle <strong>de</strong> M. Lor<strong>de</strong>reau,<br />

conseiller général.<br />

Une o on flrxïiat ion<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

L'information du Gaulois sur la nomina-<br />

tion du général Tournier au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général<br />

<strong>de</strong> division et sur la transformation <strong>de</strong>s ser-<br />

vices <strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce avec l'attribution du<br />

secrétariat générai à un civil, M. Leçrall, ac-<br />

tuellement directeur du cabinet civil a, pa-<br />

raît-il, produit un certain émoi à l'Elysée*.<br />

Des confi<strong>de</strong>nces y ont été faites *à ouel-<br />

ques-uns <strong>de</strong> nos confrères. 11 semble eii ré-<br />

sulter qu'il n'y a rien <strong>de</strong> décidé pour le mo-<br />

ment. On fait remarquer, en effet, qu'il est<br />

impossible <strong>de</strong> prévoir à auelle date le géné-<br />

ral Tourntor, oui n'atteint la durée <strong>de</strong> gra<strong>de</strong><br />

voulu qu'au mois <strong>de</strong> février, pourra êrte<br />

promu divisionnaire.<br />

D'autre part, on semble reconnaître aue si<br />

le général Tournier recevait les trois étoiles,<br />

il n'y aurait rien d'impossible à ce quo les<br />

modifications annoncées se produisent.<br />

En somme, la question a pu être asitée et<br />

même résolue quant au «fond, mais" si <strong>de</strong>s<br />

modifications doivent se produire, on peut<br />

encore les définir ni leur fixer une date."<br />

La Succession <strong>de</strong> M. Rousseau<br />

. Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Plusieurs journaux ont parlé dc la nomi-<br />

nation <strong>de</strong> M. Gérard, comme gouverneur gé-<br />

néral <strong>de</strong> rindo-Chine.Nous sommes autorisés<br />

à déclarer que cette information estinexacte<br />

et que le gouvernement n'a arrêté a cet<br />

égard aucune résolution.<br />

Le Temps déclare que ce n'est pas M. Gé-<br />

rard, ancien ministre <strong>de</strong> France à Pékin, qui<br />

sera nommé.<br />

Enfin, le Journal <strong>de</strong>s Débdts, qui annonçait<br />

hier l'information relative à M. Gérard se<br />

borne, aujourd'hui, à enregistrer le dé-<br />

menti.<br />

tint l'œuvre <strong>de</strong> Suez, n'était plus là pour as-<br />

surer contre les COUPS violents <strong>de</strong>s passions,<br />

<strong>de</strong>s instincts et <strong>de</strong>s" hasards, pour défendre<br />

contre elle-même et la modérer une nouvelle<br />

entreprise plus aventureuse que la pre»<br />

mière.<br />

Et auo plus rien dans la direction faible,<br />

diffusé efchangeante <strong>de</strong>s aàaires publiques<br />

n'était désormais capable ni do contenir les.<br />

convoitises d'un tas <strong>de</strong> financiers, d'aven-:<br />

turiers et <strong>de</strong> politiciens pillards, n'y d'arrêter<br />

cette panique instinctive <strong>de</strong>s foules qui en;<br />

un montent renverse tout. Tout s'écroula.<br />

M. Anatole France termine :<br />

J'ai dù vous montrer <strong>de</strong> Lesseps encore chargé<br />

<strong>de</strong>s fautes que ie teniDS emportera. Tel que je<br />

vous i'ai fait paraître," tel q'u'il fut, impru<strong>de</strong>nt,<br />

téméraire, troD confiant en " lui-même, niais gé-<br />

néreux, uiein <strong>de</strong> bonté, <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> courage ;<br />

il a travaillé toute sa vie à <strong>de</strong>s tâches vastes et<br />

pacifiques. Un tel homme n'a qu'un juge : l'Uni-<br />

vers.<br />

Son image, dressée à Suez sur la berge du<br />

canal, sera saluée à travers les siècles par ies<br />

pavillons <strong>de</strong>s nations.<br />

Cet éloge <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps a été applaudi par<br />

la majorité <strong>de</strong> l'assistance.<br />

Après avoir rappelé la jeunesse laborieuse<br />

d'Aiïatole France", M. Gréard, qui répond au<br />

récipiendaire, trace un croquis lestement<br />

enlevé du successeur <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Lesseps.<br />

Vous aimez, les collections d'estampes et dè<br />

livres comme le paysan aime ia terre d'instinct.<br />

Inséparablement" lésboiiauinistes sont vos amis.<br />

Que "dis-je '.' Vos maîtres." Comment n'être pas<br />

touché do votre fidélité à ces vieux et naïfs phi-<br />

losophes <strong>de</strong>s quais ?<br />

Puis M. Gréard fait l'éloge <strong>de</strong> l'écrivain<br />

dans lequel il salue un talent bien français.<br />

Le passage est délicat et d'une belle venue ;<br />

De la France, vous aimez, le sol nourricier<br />

d'une race vaillante et fine, la langue légère", ra-<br />

pi<strong>de</strong> et gaie, sortie <strong>de</strong> l'âme popuiaire comme<br />

le chant <strong>de</strong> l'alouette du sillon ; la patrie vous<br />

apparaît : artisans, laboureurs, moines, théolo-<br />

giens; chevaliers, soldats, peuple et souverains,<br />

tous ceux qui lui ont aoporté'leur part d'intei-<br />

ligence, do sueur ou do "sang et les rassemblant<br />

dans une commune reconnaissance; ô mes frères,<br />

dites-vous, soyez béais !<br />

Ah ! le nobie élan, monsieur, et que vous<br />

voilà loin <strong>de</strong>s songeries et <strong>de</strong>s dilettantisme?<br />

dissolvants !<br />

Par une rapi<strong>de</strong> transition, M. Gréard passe<br />

ensuite à <strong>de</strong> Lesseps. Après avoir évoqué le<br />

souvenir <strong>de</strong> l'académicien, plutôt que du di-<br />

plomate et du perceur ct'itlismes, M. Gréard<br />

conclut ainsi : "<br />

Ce nom n'est plus entouré aujourd'hui aue d'un<br />

voile <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil, vous avez entendu, monsieur, les<br />

gémissements <strong>de</strong> ceui qu'une épouvantable ca-<br />

tastrophe a précipité dans la ruine. Laissez-moi<br />

ne pas fermer l'oreille au murmure d'une espé-<br />

rance.<br />

Oui, les travaux interrompus seront recom-<br />

mencés et achevés. Par qui" et pour qui ? Les<br />

intérêts et les passions <strong>de</strong> "la politique p'eut-être<br />

en déci<strong>de</strong>ront. Alors, oubliant ies défaillance*,<br />

les malheurs et les fautes, le mon<strong>de</strong> entier se<br />

souviendra que l'homme qui avait reprise la.<br />

pensée <strong>de</strong> Leibniz et <strong>de</strong> Gœthe<br />

popularité universelle avait<br />

grand Français. »<br />

Ce discours, tout littéraire, ne peut être<br />

facilement analysé. Il faudrait citer nombre<br />

<strong>de</strong> passages heureux. Son succès a été très<br />

vif."<br />

Frère Joseph<br />

Arcachon, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

L'état du Frère Joseph, supérieur général<br />

<strong>de</strong>s Frères do l'Ecole* <strong>de</strong> là doctrine chré-<br />

tienne, est toujours désespéré. On craint que<br />

le mala<strong>de</strong> ne passe pas la journée. Le pre-<br />

mier assistant", le Frère Exapérien, est"ar-<br />

rivé à Arcachon.<br />

Le Frère Joseph, qui est âgé <strong>de</strong> 74 ans,;<br />

avait été désigné par le chapitre pour sue-,<br />

cé<strong>de</strong>r au Frère Philippe, le 1S octobre 1884;<br />

il est. mala<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis"."<br />

Le cardinal Lecot, ami personnel du Frère<br />

Joseph, lui a fait, hier, une longue visite à<br />

Arcachon.<br />

environ i» anoeler ; mais, transi <strong>de</strong> froid et toi<br />

i'oîces commençant à me manquer, J ai l-lleic.» e<br />

un abri quelque part. J'aperçus alors une petue<br />

maison, la seule qui fut sur 1 île, et dans laquelle<br />

- t-ouvaiont <strong>de</strong>ux hommes qui m ont recueilli ,<br />

voir sur la cote s il ny<br />

déshabillait et<br />

membres<br />

était celui qu'une<br />

surnommé" « lé<br />

ae<br />

io les ai priés daller —<br />

«âiràttpal cmelqu'un à secourir; 1 un a eux y<br />

partit Pendant que l'autre me<br />

faisait 'du feu pour réchauffer mes<br />

engourdis. . . ..<br />

. J'ai le coros tout contusionne ; je sui» reste<br />

dans cette cabane jusqu'au matin et, aid« <strong>de</strong>ces<br />

<strong>de</strong>ux hommes, nous avons lait un signal <strong>de</strong> dé-<br />

tresse oui a été compris d'Aurigny et, a mien un<br />

bateau est venu me chercher. _<br />

» Toute la matinée, .l'ai explore la co.e, mais<br />

le n'ai trouvé que <strong>de</strong>s débris du navire et Q.i<br />

chargement. 11 ne oarait du navire que les <strong>de</strong>ux<br />

tronçons <strong>de</strong>s mâts ; il est coûte par 10 ou 1-<br />

mètres d'eau dans un endroit où il .y" a toujours<br />

<strong>de</strong> la mer. En arrivant co soir à Cherbourg, a<br />

4 h^u-ps. i'ai fait ma déclaration au bureau ao<br />

ia marine' et il m'a été fait <strong>de</strong>s avances pou,,<br />

«n'habiller, car je suis venu ici dénué <strong>de</strong> tout.<br />

Le jeûneur Succi <strong>de</strong>venu fou<br />

Paris. 2i <strong>décembre</strong>.<br />

Le Jeûneur italien Succi est subitement <strong>de</strong>venu<br />

fou cette nuit, à minuit: engagé à 1 Olympia<br />

Donr accomplir un jeûne <strong>de</strong> 40 jours, n venait<br />

'<strong>de</strong> quitter cette salle <strong>de</strong> snectable et était entre<br />

chez lui. 10. rue Caumartin, lorsque soudain il<br />

s'empara d'une canne et se mit ii briser ies gia-<br />

ces, "la uonduie et tous les objets cassables qui<br />

se trouvaient dans son logement.<br />

Les voisins, effrayés, allèrent provenir les<br />

gardiens <strong>de</strong> la paix <strong>de</strong> service sur la voie publi-<br />

que qui ont réussi, non sans peine, à s'emparer<br />

du jeûneur qui a été conduit" à l'infirmerie du<br />

dépôt.<br />

PETTES NOUVELLES<br />

24 <strong>décembre</strong>.<br />

L'Intransigeant prétend que M. Ilano-<br />

taux retar<strong>de</strong>rait la nomination <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Monte-<br />

belio en remplacement <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Gourcei afin <strong>de</strong><br />

pnuvoir se faire nommer lui-même ambassa<strong>de</strong>ur<br />

à Saint-Pétersbourg'<br />

~v~~v~ Hier, au conseil -général <strong>de</strong> la Seine on<br />

a, parle du crime <strong>de</strong> la rue Vanneau et M. Puech<br />

a fait adopter un vœu portant que « soit consi-<br />

déré comme moralement abandonné, tout enfant<br />

qui ne peut rester dans sa famille qu'au péril <strong>de</strong><br />

s'a santé, <strong>de</strong> sa moralité et <strong>de</strong> son éducation ;<br />

'que les pouvoirs publics complètent les lois<br />

existantes' sur la protection <strong>de</strong>s enfants au point<br />

'd,e vue <strong>de</strong> ia répression <strong>de</strong>s cruautés <strong>de</strong>s sévi-<br />

ces ou abandons dont les enfants peuvent êtl'3<br />

Victimes. »<br />

-~~^~On assure que les nominations d'officiers<br />

d'académie ne paraîtront a l'Officiel qu'après les<br />

élections sénatoriales.<br />

~-~vw A Milan, Ferrario, assesseur municipal,<br />

déiégué aux finance?, dans la crainte que son<br />

projet <strong>de</strong> reforme tributaire ne fut pas approuvé<br />

par le conseil communal s'est suicidé dans un<br />

moment d'exaltation mentale.<br />

~w— xjne terrible catastrophe s'est produite<br />

dans ia province <strong>de</strong> Cathepinbslaw (Russie): un<br />

bac qui faisait la traversée dn Dniepper a coulé;<br />

le nombre <strong>de</strong>s victimes est encore inconnu.<br />

—~ On télégraphie <strong>de</strong> Washington : « Le<br />

prési<strong>de</strong>nt Cieveland a reconnu la République <strong>de</strong><br />

l'Amérique centrale composée du Honduras, du<br />

Costartc'a et du Salvador en recevant officielle-<br />

ment le ministre plénipotentiaire <strong>de</strong> ia nouvelle<br />

fédération.<br />

~~>~ A Stutfgard. une rencontre au pistolet<br />

a ou lieu, hier soir, entre le baron "Wangênheim,<br />

secrétaire <strong>de</strong> la légation <strong>de</strong> Prusse et le lieute-<br />

nant comte Uxhull-Gyiieband, tous <strong>de</strong>ux ont été<br />

feiessés. D'après io Mercure <strong>de</strong> Souabe, l'un a<br />

eu les reins traversés, l'autre ie bas du ventre<br />

perforé. Les blessés ont été transportés à l'hô-<br />

pital Sainte-Catherine.<br />

~vww Les conclusions du substitut Seligman,<br />

à l'a première chambre du tribunal civil, dans<br />

l'affaire Baïhaut, <strong>de</strong> Lesseps et Blondin, ont été<br />

remises à mercredi prochain, par suite <strong>de</strong> l'ab-<br />

sence d un <strong>de</strong>s juges siégeant dans la cause.<br />

hl i <<br />

LES ASSASSIN DE STA1BÛLL»<br />

Sofia, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

On sait que dans une lettre trouvée dans le<br />

coffre-fort <strong>de</strong> Stambouloff et dans laquelle<br />

l'ancien dictateur racontait par avance l'or-<br />

ganisation du complot dont il <strong>de</strong>vait être<br />

victime, il dénonçait tout particulièrement<br />

le rôle <strong>de</strong> Tufektehief ; il" racontait que<br />

Tufektchief, en compagnie <strong>de</strong> Natchevitch,<br />

avait enrôlé une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> dix à quinze bri-<br />

gands et leur avait fourni <strong>de</strong> l'argent ; îl re-<br />

levait, en outre, <strong>de</strong> nombreux conciliabules<br />

tenus par les conspirateurs et dont Tufekt-<br />

chief était l'âme, et ajoutait que ce Tufeckt-<br />

chief, assassin <strong>de</strong> Beitohef et <strong>de</strong> Vulkûuitch,<br />

ancien ministre, avait été nommé ex'nrès à<br />

la section départementale pour la construc-<br />

tion du chemin <strong>de</strong> fer central, afin qu'il put<br />

séjourner à Sofia et diriger ainsi sur place<br />

lo complot.<br />

Tufeiuchiof, qui se trouvait jusqu'ici en<br />

liberté sous caution, vient, sur l'ordre du<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la cour d'assises, d'être ar-<br />

rêté.<br />

-—het rétive <strong>de</strong> Stambouloff, aue l'ami <strong>de</strong><br />

l'ancien dictateur, Petkoff, tient heure par<br />

heure au courant <strong>de</strong>s différentes nhases'du<br />

procès, ne s'est pas encore nrése'ntée dans<br />

la salle d'audience dans la crainte <strong>de</strong> provo-<br />

quer <strong>de</strong>s manifestations hostiles.<br />

Mœurs Italiennes<br />

Rome, 24 <strong>décembre</strong>,<br />

été le théâtre <strong>de</strong><br />

Hier soir Triggiano .<br />

faits sanglants.<br />

Deux gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'excise <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

«an étaient entrés dans un café pour v<br />

fime ^''<br />

une K . c ^"îravention ; une vive dis-<br />

pute s éleva bientôt entre eux ot les parents<br />

du limonadier. Exaspérés et probablement<br />

pris <strong>de</strong> vin, les gar<strong>de</strong>s sortirent leurs revol-<br />

vers et firent feu <strong>de</strong> tous côtés : <strong>de</strong>ux bour-<br />

Nhûis et un gar<strong>de</strong> municipal, accourus au<br />

ruit tombèrent morts.<br />

Alors les habitants, attirés par l'écho <strong>de</strong>s<br />

coups <strong>de</strong> pistolet, s'emnarcrent d'un <strong>de</strong>s gar-<br />

46s . Vautre ayant, miraculeusement réussi à<br />

A l'Académie Française<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Cet après-midi, a eu lieu, à l'Académie<br />

française, la réception d'Anatole France.<br />

On remarquait clans la nombreuse' assis-<br />

tance qui se pressait sous la coupole du pa-<br />

lais Màzarin, Mme la baronne' <strong>de</strong> Motire-<br />

nheim, les ambassa<strong>de</strong>urs d'Italie et do Tur-<br />

quie et nombre <strong>de</strong> notabilités.<br />

" Mmes Ferdinand et Charles <strong>de</strong>Lessens, en<br />

grand <strong>de</strong>uil, entourées <strong>de</strong> la plunart <strong>de</strong>s<br />

membres <strong>de</strong> la famille, parmi lêsq'uels M.<br />

Ferdinand <strong>de</strong> Lesseps, en" uniforme <strong>de</strong> sous-<br />

officier <strong>de</strong> cavalerie", assistaient à la séance.<br />

On remarquait le duc d'Aumale à son fau-<br />

teuil ; le prince parait complètement remis<br />

<strong>de</strong> son indisposition. .<br />

A une heure précise, le récipiendaire en<br />

uniforme, escorté <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux parrains, éga-<br />

lement en tenue d'académicien, MM. Fran-<br />

çois Coppée etflalévy, a fait sou entrée dans<br />

la salle. *<br />

Quand le bureau a pris place, M. Gréard,<br />

directeur en exercice, se" lève et donne la<br />

parole à M. Anatole France, sur lequel tous<br />

les regards sont fixés et qui semble* un peu<br />

ému.<br />

En ternies simples et discrets, Anatole<br />

France commence' par adresser à l'illustre<br />

compagnie les remerciements d'usage, et<br />

tout aussitôt entreprend l'éloge <strong>de</strong> celui au-<br />

quel il succè<strong>de</strong> et qu'il appelle « lo grand<br />

entrepreneur du siècle ».""<br />

Il raconte la jeunesse <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps,<br />

l'étroite amitié qui le lia, tandis qu'il était<br />

élève-consul à Alexandrie, au prince Saïd,<br />

fils <strong>de</strong> Mehemet-Ali, son séjour à Madrid, où<br />

la fille <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> maitresse du palais,<br />

Mlle Eugénie <strong>de</strong> Montijo vint le supplier<br />

d'intervenir en faveur <strong>de</strong>s otficiers <strong>de</strong> Va-<br />

lence, compromis dans un pronunciamento ;<br />

<strong>de</strong> Lesseps obtint leur grâce et l'impératrice<br />

se souvînt plus tard <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte dè recon-<br />

naissance qu'avait contractée Mlle <strong>de</strong> Mon-<br />

tijo.<br />

Puis l'orateur suit <strong>de</strong> Lesseps en Egypte,<br />

où il accourt à la nouvelle <strong>de</strong> l'avènenient<br />

du prince Saïd ; il montre le hurdi diplomate<br />

saisissant cette occasion favorable et initiant<br />

le prince au grand projet qu'il étudiait <strong>de</strong>-<br />

puis si longtemps : le percement du canal<br />

<strong>de</strong> Suez. C'est alors que <strong>de</strong> Lesseps entame<br />

contre l'Angleterre une lutte <strong>de</strong> "quinze an-<br />

nées.<br />

En Egypte, où il vint installer enfin ses<br />

chantiers, dit Anatole France, <strong>de</strong> Lesseps<br />

retrouva l'Angleterre. Il la reconnut dans<br />

l'attitu<strong>de</strong> hostile <strong>de</strong>s cheiks arabes ; on re-<br />

fusait <strong>de</strong>s chameaux à la caravane ; dans le<br />

désert les ânes étaient enlevés avec les<br />

âniers ; ainsi harcelé, persécuté, abandonné,<br />

il établit son campement sur la place dé-<br />

serte <strong>de</strong> Peluz et là, le <strong>25</strong> avril 1859, il fit<br />

déployer le pavillon égyptien et donna lui-<br />

même le premier coup <strong>de</strong> pioche.<br />

Dix ans après, l'œuvre était accomplie.<br />

Le canal <strong>de</strong> Suez fut inauguré le 1G novem-<br />

bre 1869.<br />

Anatole France abor<strong>de</strong> l'histoire du canal<br />

<strong>de</strong> Panama, projet dont Leibnitz avait conçu<br />

l'idée, dont Gœthe s'était préoccupé et qui<br />

avait été un <strong>de</strong>s rêves <strong>de</strong>s Saint-Simoniens.<br />

Anatole Franco envisage le désastre qui<br />

termina cette nouvelle entreprise.<br />

Ce n'est ni le lieu ni le temos d'en recher-<br />

cher les causes. A peine m'est-il permis d'in-<br />

diquer les plus générales et <strong>de</strong> dire qu'en<br />

France la volonté lente, sour<strong>de</strong>, parfois obs-<br />

cure, mais continue et souveraine, qui sou-<br />

OÏI riuunoi<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Un banquet a été offert aujourd'hui à midi<br />

à l'Hôtel <strong>de</strong>s Sociétés savantes, |au lieute-<br />

nant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et aux membres <strong>de</strong><br />

la mission hydrographique du Niger par ie<br />

groupe <strong>de</strong>s Africains. La réunion présidée<br />

par M. André Lebon, ministre <strong>de</strong>s colonies,<br />

comprenait 80 convives parmi lesquels :<br />

Le lieutenant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et ses<br />

compagnons, le P. Haequard.le prince Henry<br />

d'Orléans, le colonel Monteil, d"'Attanoux, le<br />

généra! Lambert, ie colonel <strong>de</strong> Rochas, MM.<br />

Chautemps et Deluns-Montaud, ancien mi-<br />

nistre, François Deloncle, etc.<br />

Au <strong>de</strong>ssert, après les toasts portés par le<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la société et plusieurs convi-<br />

ves, M. André Lebon, aprôsavoir fait l'éloge<br />

du commandant Hourst, a montré l'impor-<br />

tance du mouvement économique nui déter-<br />

minera l'ouverture a notre commerce du bief<br />

navigable du Niger dont M. Hourst a cons-<br />

taté l'existence.<br />

Le ministre a décrit les voies <strong>de</strong> pénétrd-<br />

tion dont a besoin le Soudan français : le<br />

chemin <strong>de</strong> fer du Soudan et la route <strong>de</strong> Ko-<br />

nakry, dont l'exécution est en ce moment<br />

étudiée au ministère.<br />

L'auditoire a notamment accueilli Bar <strong>de</strong><br />

vifs applaudissements la nouvelle o'uo les<br />

renseignements rapportés par M. "Hourst<br />

nous permettront <strong>de</strong>'profiter* <strong>de</strong>s fautes ét<br />

<strong>de</strong>s faiblesses <strong>de</strong> ia compagnie du Niger.<br />

Le ministre a terminé en annonçant do<br />

prochaines récompenses pour Hourst et ses<br />

compagnons.<br />

M. Hourst a répondu en remerciant le mi-<br />

nistre et en associant à sa gratitu<strong>de</strong> le com-<br />

mandant Davoust et le général Archinard<br />

qui l'ont puissamment aidé.<br />

naufrage « Marie-Fanny »<br />

Cherbourg, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le capitaine Austin, seul survivant du nau-<br />

frage dê ia Marie Fanny, fait le récit suivant <strong>de</strong><br />

cot émouvant drame <strong>de</strong> mer :<br />

« J'ai cherché la côte à 5 h. 1;2 du matin, le<br />

14 <strong>décembre</strong>, par une tempête vent ouest et la<br />

mer démontée. Depuis m'inuit, j'avais peine à<br />

gouverner le navire en fuite ; un paquet" <strong>de</strong> mer<br />

brise le canot, ébranle la chambre" <strong>de</strong> veille, em-<br />

porte l'habitacle et déplace le compas ; pendant<br />

ce temps, je gouverna'is toujours pour fuir, à la<br />

seule allure qu'il m'était possible <strong>de</strong> tenir. Le<br />

vent en lempête augmente toujours et la mer<br />

<strong>de</strong>vient tellement grosse qu'à, chaque instant je<br />

c rois voir le navire s'engloutir sons l'effort <strong>de</strong>s<br />

lames, hautes <strong>de</strong> <strong>25</strong> à 30 mètres. Le compas me<br />

donnait toujours le même cap à peu près", quoi-<br />

que dérangé à chaque instant par <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong><br />

mer, le feu <strong>de</strong>s Casquets ayant disparu presque<br />

aussitôt dans un grain <strong>de</strong> grêle.<br />

» Je me tenais sur la passerelle haute, amarré<br />

aux montants et cherchant le feu <strong>de</strong> la Haguo -<br />

ie second et <strong>de</strong>ux hommes étaient à la barre fai;<br />

sant leur possible pour ne pas venir en travers<br />

du fanal qui éclairait. Le compas s'éteignait à<br />

tout, moment, ie maître passait son temps à le<br />

ralumer.<br />

» A cinq heures et <strong>de</strong>mie, après un grain ou<br />

je ne pou"ais absolument rien voir par la force<br />

<strong>de</strong> la tempête la mer étant toute blanche d'écume,<br />

j'aperçus la terre <strong>de</strong>vant; je fis machine en ar-<br />

rière et bâbord tout.<br />

» Mais à peine lo comman<strong>de</strong>ment était-il donné<br />

que ie navire touchait ; aussitôt, je fis stopper<br />

la machine et monter tout le mon<strong>de</strong> sur le p'ont.<br />

Je leur commandai à tous do prendre leurs "cein-<br />

tures <strong>de</strong> sauvetage et <strong>de</strong> disposer les canots<br />

mais personne n'eut le temps "<strong>de</strong> s'en munir ni<br />

d'exécuter l'ordre car, moins d'une minute après,<br />

un coup <strong>de</strong> mer effrayant nous jeta tous à l'Océan<br />

en cassant le navire.<br />

» A partir <strong>de</strong> ce moment, je no sais plus ce<br />

que nsus sommes tous <strong>de</strong>venus. Ce n'est qu'au<br />

bout d'un certain temps que je me suis trouvé<br />

seul au milieu <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> toutes sortes et<br />

ballotté parmi la pontée <strong>de</strong> bois, tantôt <strong>de</strong>ssus,<br />

tantôt <strong>de</strong>ssous, jusqu'au moment où, sentant<br />

quelque chose sous mes pieds, jo reconnus que<br />

c'était un rocher ; je m'y cramponnais et. me<br />

halant avec peine, je pus monter assez haut<br />

pour que la mer ne m'emportât pas.<br />

» Alors j'ai crié tant que j'ai pu, sans savoir<br />

s'il y avait quoiqu'un à secourir ; mais personne<br />

ne m'« répondu. Je suis resté encore dix minutes<br />

Nouvelles d'Espagne<br />

De notre correspondant particulier :<br />

New-Ycrk, 24 <strong>décembre</strong><br />

' Lé steamer Belgic qui vient d'arriver <strong>de</strong><br />

San-Fraucisco, apporta <strong>de</strong>s détails sur l'in-<br />

surrection <strong>de</strong>s Philippines.<br />

Les Espagnols comman<strong>de</strong>s par le général<br />

Rios étaient partages en <strong>de</strong>ux briga<strong>de</strong>s for-<br />

tes chacune <strong>de</strong> 2,0ÔtJ"hommes et qui attaquè-<br />

rent la ville <strong>de</strong> Novelata défendue par 12,000<br />

insurgés ; ceux-ci avaient construit <strong>de</strong>s re-<br />

tranchements en terre sur lesquels ils<br />

avaient placé àe* canons à tir rapi<strong>de</strong> et plu-<br />

sieurs grosses pièces d'artillerie." La briga<strong>de</strong><br />

espagnole a attaqué la première ligne ; les<br />

rebelles se retirèrent alors à un mille en ar-<br />

rière, <strong>de</strong>rrière la secon<strong>de</strong> ligne, pendant que<br />

les croiseurs espagnols bombardaient la<br />

Ville.<br />

Le général Rios, dans l'après-midi du 28<br />

novembre, jeta sa première briga<strong>de</strong> contre<br />

lés retranchements ên t-rre. Les Espagnols<br />

lurent accueillis par un feu terrible ; le pre-<br />

mier rang fut littéralement fauché et la co-<br />

lonne dut battre en retraite.<br />

Le len<strong>de</strong>main matin les <strong>de</strong>ux briga<strong>de</strong>s réu-<br />

nies recommencèrent le combat. Encore une<br />

fois les Espagnols furent mis en déroute.<br />

- Dans ces <strong>de</strong>ux journées ils perdirent 500<br />

hommes. Le feu <strong>de</strong>s croiseurs était ineffica-<br />

ce, les projectiles tombant trop court.<br />

Madrid, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le gros lot <strong>de</strong> la loterie a été gagné à Al-<br />

méria par un groupe do 'personnes qui s'é-<br />

taient âs'sociées pour acheter le numéro qui<br />

est sorti.<br />

La Havane, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

; Le général Weyler est campé à Bayate,<br />

près Kan<strong>de</strong>lapia ; il n'y a eu aucun engage-<br />

ment entre les troupes et les rebelles.<br />

Madrid, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

' Le gouvernement attache une "gran<strong>de</strong> im-<br />

portance aux opérations du général Weyler<br />

oui doit chasser les ban<strong>de</strong>s insurgées do la<br />

province <strong>de</strong> Pinar <strong>de</strong>l Rio en les refoulant<br />

vers la ligne d'Artemisa-Mariel qui est main-<br />

tenant presque dégarnie <strong>de</strong> troupes et lais-<br />

ser les insurgés regagner ies provinces <strong>de</strong><br />

la Havane et Matanzas dont on espère en-<br />

suite les expulser assez rapi<strong>de</strong>ment pour les<br />

empêcher dè brûler les plantations.<br />

3 Aussitôt que ce succès sera obtenu, avant<br />

la fin <strong>de</strong> janvier, le gouvernement décrétera<br />

l'exécution <strong>de</strong> réformes coloniales dans l'île<br />

<strong>de</strong> Porto-Rico et, progressivement, à Cuba,<br />

dans la forme votée par les Cortès en 1895.<br />

Si les succès sont" décisifs, M. Canovas<br />

convoquera les Cortès pour voter <strong>de</strong> plus<br />

amples réformes et promulguera la réforme<br />

du tarif <strong>de</strong>s Antilles "qui facilitera les négo-<br />

ciations d'un traité <strong>de</strong> réciprocité avec les<br />

Etats-Unis.<br />

Voilà le plan concerté entre le cabinet et<br />

le général Weyler, qui a été porté à la con-<br />

naissance <strong>de</strong> M. Cieveland ; dans les pour-<br />

parlers qui continuent entre les gouverne-<br />

ments espagnol et américain, ce <strong>de</strong>rnier<br />

insiste pour offrir sa médiation amicale, que<br />

M. Cano'vas veut écarter en adoptant, aus-<br />

sitôt que possible, une politiaue réformiste.<br />

LES CHAMBRES D'AGRICULTURE<br />

. Le 15 novembre <strong>de</strong>rnier, la section svndicale<br />

catholique du canton <strong>de</strong> l'Isle-Jourdain tenait sa<br />

reunion mensuelle.<br />

Malgré lo mauvais temos et la coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

la gran<strong>de</strong> foire <strong>de</strong> la Saint-Martin, une centaine<br />

d'agriculteurs su sont emDressés <strong>de</strong> venir écou-<br />

ter la parole élégante et nourrie <strong>de</strong> M. le mar-<br />

quis <strong>de</strong> Panât.<br />

Notre intention était tout d'abord <strong>de</strong> ne donner<br />

qu'un résumé <strong>de</strong> cet excellent discours.<br />

Mais, réflexion faite, nousavons pensé aue nos<br />

lecteurs ne nous pardonneraient pas <strong>de</strong> lês frus-<br />

trer ainsi.<br />

De plus, il est bon que tout lo mon<strong>de</strong> profite<br />

<strong>de</strong> choses si bien dites et si bien Densées."<br />

: Voici donc le discours <strong>de</strong> M, "lo marquis <strong>de</strong><br />

Panât :<br />

Messieurs,<br />

Aux siècles passés, le plai<strong>de</strong>ur mécontent<br />

<strong>de</strong> ses juges, le contribuable serré <strong>de</strong> trop<br />

près par les agents du fisc ou par les fer-<br />

miers généraux s'écriaient du sein <strong>de</strong> leur<br />

détresse : « Si lo roi le savait ! »<br />

« Si le roi le savait » c'était l'appel du<br />

paufragé dans la nuit ; un cri <strong>de</strong> stiprême<br />

angoisse et <strong>de</strong> confiance inutile poussé vers<br />

la } ustice infaillible, sou veraine, bienveillante<br />

qui s'incarnait en la personne du roi, <strong>de</strong> ce<br />

roi d'ordinaire r.lacé trop haut, place trop<br />

loin hélas ! nour connaître efficacement <strong>de</strong><br />

la misère <strong>de</strong>s petits et <strong>de</strong>s humbles.<br />

Aujourd'hui nous n'avons plus <strong>de</strong> roi; nous<br />

n'avons que <strong>de</strong>s roitelets.<br />

Notre souverain aux mille tetes s appelle<br />

les <strong>de</strong>ux Chambre*. Ce monarque collectil<br />

ne hante guère les sommets étherés do 11-<br />

déal. 11 <strong>de</strong>scend volontiers sur terre et ne<br />

craint nas <strong>de</strong> prendre pied dans la bouc. Il<br />

daigno s'abaisser jusatt'à nous, surtout u la<br />

veille <strong>de</strong>s élections. Mais le bruit qu'on mène<br />

autour do sa complexe personnalité et le ta-<br />

paee qu'il fait lui-mênie empêchent assez<br />

souvent l'arbitre, <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>stinées d'enten-<br />

dre, d'écouter nos doléances. Co n'est pas<br />

mauvaise volonté <strong>de</strong> sa part, à Dieu ne<br />

plaise. Seulement pour fixer une attention<br />

sollicitée <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> côtés à la fois, pour<br />

éclairer cette conscience ondoyante et di-<br />

verse par nature, puisqu'elle est multiple, il<br />

importe, <strong>de</strong>. crier "très* fort et <strong>de</strong> répéter à<br />

satiété la même chose.<br />

De là, l'institution <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> com-<br />

merce <strong>de</strong>stinées à tenir lo pouvoir en éveil,<br />

à lui rappler incessamment les besoins<br />

d'une certaine catégorie do citoyens, à lui<br />

communiquer sans relâche les vœux et sur-<br />

tout les réclamations <strong>de</strong>s négociants et <strong>de</strong>s<br />

industriels français.<br />

De là aussi cette nécessité que tout le<br />

mon<strong>de</strong> reconnaît présentement <strong>de</strong> doter no-<br />

tre agriculture nationale <strong>de</strong> fondations simi-<br />

laires sous le nom dc Chambres consultatives<br />

d'agriculture.<br />

Bien <strong>de</strong>s l'ois, en lisant votre journal, mes<br />

chers collègues, vous avez relevé ces mots :<br />

« représentation proportionnelle <strong>de</strong>s agricul-<br />

teurs. » Qu'entendait'on par là ?<br />

Qu'il fallait envoyer au Palais-Bourbon ou<br />

au Luxembourg tin nombre fixé d'avance<br />

d'hommes attachés à la glèbe, vivant <strong>de</strong> ses<br />

produits, travaillant à leur éclosion et à leur<br />

"développement ?<br />

Vous" n'y êtes pas du tout. Non.<br />

Par ces mots : « représentation proportion-<br />

nelle <strong>de</strong>s cultivateurs » on <strong>de</strong>mandait "simple-<br />

ment la formation sur quelques points" du<br />

territoire <strong>de</strong> groupes composés "avec les<br />

agriculteurs <strong>de</strong> théorie ou <strong>de</strong> pratique : grou-<br />

pes investis d'un caractère officiel," soumis à<br />

un mo<strong>de</strong> spécial dc recrutement : groupes<br />

surtout — observez bien ceci, messieurs," —<br />

que le gouvernement serait tenu <strong>de</strong> consul-<br />

ter toutes les fois qu'il émettrait une loi,<br />

produirait un décret intéressant <strong>de</strong> près ou<br />

<strong>de</strong> loin l'agriculture<br />

Déjà, je le répète, sous le nom <strong>de</strong> chambre<br />

<strong>de</strong> commerce, nous avons dans les grands<br />

centres <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> banquiers, <strong>de</strong>'manu<br />

facturiers et <strong>de</strong> marchands appelés <strong>de</strong> droit<br />

à donner leur avis au législateur et à la puis<br />

sauce exécutive en <strong>de</strong>s circonstances déter-<br />

minées.<br />

Refuserez-vous la même prérogative à la<br />

classe la plus intéressante <strong>de</strong>s Français, aux<br />

ouvriers "qui fécon<strong>de</strong>nt le sol <strong>de</strong> la patrie,<br />

aux propriétaires, aux fermiers qui dirigent<br />

ces masses vaillantes "<br />

Il faut bien lo dire, messieurs, l'urgence<br />

d'une représentation proportionnelle " pour<br />

l'agriculture ne s'imposait'pas jadis — vers<br />

le premier tiers <strong>de</strong> cè siècle, par exemple —<br />

aussi impérieusement qu'elfe sïmnoso au<br />

jourd'imi.<br />

Labourage et pâturage, ces <strong>de</strong>ux organes<br />

nourriciers, ne souffraient point alors ies<br />

les maux que nous leur voyons endurer.<br />

La mise en valeur du sot s'obtenait par<br />

<strong>de</strong>s moyens tout primitifs ; les bras stirabbn<br />

daient dans les campagnes; <strong>de</strong> la concurrence<br />

étrangère, il en était à peine quesiion.<br />

Le mouvement <strong>de</strong>s importations et <strong>de</strong>s ex-<br />

portations s'exerçait régulièrement, paisi-<br />

blement, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s secousses <strong>de</strong> l'agio-»<br />

tage. Tranquillité à l'intérieur et à l'extérieur<br />

voilà tout ce que souhaitait Jacques Bon-<br />

homme.<br />

Qu'on lui épargnât les guerres lointaines,<br />

sources d'une*gloire stérile et <strong>de</strong> beaucoup<br />

<strong>de</strong> frais, qu'on préservât son foyer du fléau<br />

abominable <strong>de</strong> l'invasion, qu'on réduisit les<br />

chilî'i-es <strong>de</strong> ia conscriptiou le plus possible<br />

et qu'on modérât l'accroissement <strong>de</strong>s con-<br />

tributions directes ou autres, toutes les<br />

prospérités venaient à notre paysan par sur-<br />

croit.<br />

L'édifice <strong>de</strong> son bonheur se construisait<br />

d'éléments is simples !<br />

Vous m'accor<strong>de</strong>rez, mes chers collègues,<br />

que l'état <strong>de</strong>s choses s'est transformé <strong>de</strong>-<br />

puis lors, non toujours à notre avantage. Un<br />

mon<strong>de</strong> nouveau so dresse en face <strong>de</strong> l'an-<br />

cien, le submerge <strong>de</strong> ses produits, l'écrase<br />

<strong>de</strong> ses forces financières.<br />

L'agriculture tend à <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plus en<br />

plus tin commerce et une industrie. Qui dit<br />

commerce dit agiotage. Et <strong>de</strong> fait, ne voyez-<br />

vous pas qu'on joue, qu'on spécule actuelle-<br />

ment "sur le blé ou sur le vin comme on a<br />

joué, spéculé <strong>de</strong> tout temps sur les valeurs<br />

<strong>de</strong> bourse ou sur les lingots <strong>de</strong> métal?<br />

Qui parle d'industrie suppose aussitôt <strong>de</strong>s<br />

procédés scientifiques et "un outillage per-<br />

fectionné. Voilà pourquoi ii existe, "<strong>de</strong> nos<br />

jours, une chimie agricole, et pourquoi, bon<br />

an, mal an, <strong>de</strong>s bataillons <strong>de</strong> jeûnes gens qui<br />

s'intitulent ingénieurs agronomes sortent<br />

<strong>de</strong>s écoles spéciales. Elle est loin, l'agricul-<br />

ture patriarcale d'autre fois. Elle n'existe<br />

plus qu'au chapitre <strong>de</strong>s souvenirs.<br />

Place aux appareils compliqués, à l'induc-<br />

tion raisonnéè, aux expériences du labora-<br />

toire et aux formules <strong>de</strong> l'algèbre. Nous<br />

avons substitué la chimie et la mécanique à<br />

la bonne routine d'antan, à l'observation<br />

naïve <strong>de</strong> la nature, au fumier <strong>de</strong> ferme et au<br />

concours non moins acharné que patient <strong>de</strong><br />

l'armée <strong>de</strong>s travailleurs.<br />

Or, messieurs, dès l'instant que l'agricul-<br />

ture <strong>de</strong>vient branche du commerce et <strong>de</strong> l'in-<br />

dustrie, il sied que les conditions où elle<br />

s'exerce soient les conditions mêmes du<br />

commerce et cle l'industrie en général. 11 faut<br />

que le gouvernement dc la France protège<br />

contre la concurrence étrangère les produits<br />

<strong>de</strong> nos usines <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vin ou dè blé, au<br />

même titre qu'il protège les tissus sortis cle<br />

nos filatures, les locomotives montées dans<br />

nos forges, les navires construits sur nos<br />

chantiers.<br />

Voilà pour les relations avec l'extérieur<br />

A l'intérieur, le crédit, le capital consti<br />

tuent désormais pour l'agriculteur <strong>de</strong>s<br />

moyens primordiaux d'existence, faute <strong>de</strong>s-<br />

quels sa mission humanitaire ne peut s'exer-<br />

cer. Aussi est-ce un <strong>de</strong>voir pour le gouver-<br />

nement d'assurer l'abondance et la circula<br />

tion pins libre <strong>de</strong>s capitaux. Ce résultat, on<br />

l'obtiendra par la réduction <strong>de</strong>s impôts, par<br />

l'abaissement <strong>de</strong>s taxes, par le dégrèvement<br />

<strong>de</strong> la terre, par les facilités <strong>de</strong> création ac-<br />

cordées aux banques particulières •— aux<br />

caisses rurales, par exemple — par <strong>de</strong>s mo-<br />

difications apportées au privilège <strong>de</strong> la Ban-<br />

que <strong>de</strong> France.<br />

Que <strong>de</strong> besoins nouveaux, issus d'une<br />

situation nouvelle !<br />

Que <strong>de</strong> souffrances aussi, inconnues <strong>de</strong><br />

nos pères, et qu'il importe d'atténuer !<br />

Saisissez-vous, maintenant, mes chers col-<br />

lègues, l'utilité <strong>de</strong>s chambres consultatives<br />

d'agriculture ?<br />

Comprenez-vous bien leur raison d'exister<br />

côte à côte avec les chambres consultatives<br />

déjà établies au profit du commerce et <strong>de</strong><br />

l'industrie? Et no concevez-vous pas l'im-<br />

portance <strong>de</strong>s services que <strong>de</strong> pareils organes<br />

rendront, du premier jour, à la famille si<br />

étendue <strong>de</strong>s cultivateurs ?<br />

Ce n'est plus le moment <strong>de</strong> crier avec la<br />

résignation platonique <strong>de</strong>s vieux âae S • « si<br />

le roi le «avait ! » Notre <strong>de</strong>voir, notre inté-<br />

rêt, notre dignité <strong>de</strong> membres d'une société<br />

maîtresse d'elle-même, nous ordonnent le<br />

mouvement, nous convient à la discussion<br />

Le suffrage universel est à la base <strong>de</strong>' , ln ^<br />

institutions politiques. Tout notre système<br />

<strong>de</strong>^gouvernement s'étaye sur le suffrage uni-<br />

Et le suffrage universel<br />

parlf -uliers et qu'étant<br />

Voix, clic domine toutes<br />

On a, messieurs — et<br />

Ja PtuiT rovte<br />

les autres,<br />

non pas d<br />

ut<br />

démontré avec surabondance la nécegaiï<br />

créer los chambres consultatives d'g^<br />

ïvanl mêmc la crise que n<br />

tuer.<br />

oi ia<br />

a.<br />

vee<br />

turo. Dès 18!<br />

subissons aujourd'hui, alors que lo<br />

<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer comptait à peine non •*<br />

mon<strong>de</strong> entier quelques milliers* <strong>de</strong> ItuopU*<br />

très, alors que* la' tranquille navin-atior<br />

voiles en usait avec le temps ctfrûmo »<br />

un bien dc peu do prix et ne* supprimait p<br />

les distances, alors" que les immenses 'te"èi S<br />

toires <strong>de</strong> l'Amérique du Nord (Far-West) m«<br />

ritaient vraiment le nom <strong>de</strong> désort et L~<br />

steppes sans limites <strong>de</strong> l'Australie celai<br />

d'inconnu, dès 1851 une Ui rurç. he décidait<br />

la création <strong>de</strong>chambros ^ri.rcr.eiitales.<br />

Ces chambres, elles, A'ei^it m, nmées'pàjl<br />

<strong>de</strong>s comices établis d.».ns th.aquo arrondisse^<br />

ment. Les propriétaire.-!, i


à une politique colo-<br />

, à ia suppression <strong>de</strong>s<br />

à, l'économie,<br />

, mieux entendue<br />

»» 6<br />

.U .,MUO« sinécures qui grèvent lo bu î<br />

<strong>de</strong>s entreprises inutiles et<br />

¥""' e uses, comme celle dès bâtiments sco-<br />

i'lU!ls Deman<strong>de</strong>z-le, en <strong>de</strong>rnier ressort, si<br />

" îU 'a voulez, au monopole <strong>de</strong> l'alcool.<br />

v °Ainsi s'exprimeraient, messieurs, dans un<br />

', ffl idable "unisson, toutes les chambres<br />

ff'ric°'es consultées. Et ces voix sincères,<br />

oontanées, indépendantes, seraient l'organe<br />

% bon sens et "<strong>de</strong> la vérité même. Bien<br />

lieux que la voix <strong>de</strong>s coteries parlemen-<br />

taires, elles traduiraient la pensée réelle et<br />

jès asnirations légitimes du pays.<br />

Après l'audition <strong>de</strong> cette magnifique confé-<br />

rence. M. l'abbé Ribcs, ani'és quelques mots<br />

Ji'exolication. s'est empressé <strong>de</strong> faire signer les<br />

'voeux en question.<br />

Ils seront déposés sur ie bureau do la Chambre<br />

sous peu.<br />

LE CAPITAINE SALESSES<br />

Un <strong>de</strong> nos cius sympathiques compatriote, M.<br />

Messes, capitaine dû génie, vient <strong>de</strong> remplir,<br />

|4ans l'Afrique occi<strong>de</strong>ntale, une mission qui lui<br />

.avait été confiée par le ministère <strong>de</strong>s colonies.<br />

Nous lisons, à ce sujet, dans la France mili-<br />

taire :<br />

On s'intéresse <strong>de</strong> plus en plus dans l'ar-<br />

mée aux questions coloniales", et il est bien<br />

évi<strong>de</strong>nt que dans cet ordre d'idées l'étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communication a une impor-<br />

tance considérable.<br />

Si le génie a rendu aux colonies <strong>de</strong>s ser-<br />

vices si appréciés et auxquels la France<br />

Militaire a si souvent rendu hommage, c'est<br />

justement parce qu'il porte ses efforts vers<br />

l'étu<strong>de</strong> et la construction <strong>de</strong> bonnes routes,<br />

au premier rang <strong>de</strong>squelles se placent les<br />

voies ferrées.<br />

11 importe, du reste, que nous nous hâ-<br />

tions si nous ne voulons voir nos rivaux<br />

nous <strong>de</strong>vancer sur le terrain économique<br />

comme dans les questions diplomatiques.<br />

Il est incontestable que la gran<strong>de</strong> voie<br />

commerciale <strong>de</strong> l'Afrique occi<strong>de</strong>ntale est et<br />

sera le chemin <strong>de</strong> 1er du Soudan dont nous<br />

avons si souvent parlé.<br />

Mais nous <strong>de</strong>vons aussi aménager <strong>de</strong> bon-<br />

nes routes dans les autres directions, qui<br />

partiront tant <strong>de</strong> la Guinée française, que <strong>de</strong><br />

la Côte d'Ivoire et du Dahomey, afin <strong>de</strong> drai-<br />

ner vers nos colonies les richesses <strong>de</strong>s<br />

Etats <strong>de</strong> la boucle du Niger.<br />

C'est dans ce but que MM. Chanterons et<br />

Guieysse avaient chargé le capitaine Sa-<br />

lesse's, du génie, d'établir le tracé d'une<br />

route qui, partant <strong>de</strong> Konakry, capitale <strong>de</strong><br />

la Guinée française, traverserait le Fouta-<br />

Djallon pour aboutir à Sormoreia, point où<br />

ie Niger est navigable, à 80 mètres en<br />

amont <strong>de</strong> Kouroussa.<br />

Cette tâche était rendue possible <strong>de</strong>puis<br />

que le colonel a chassé les "ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Sa-<br />

mory <strong>de</strong>s hautes vallées du Niger et <strong>de</strong> ses<br />

affluents<br />

Le capitaine Salesses s'est acquitté <strong>de</strong> sa<br />

mission avec un zèle et un dévouement <strong>de</strong>s<br />

ni us méritoires. Le résultat obtenu peut se<br />

résumer ainsi :<br />

1° Tracé à la boussole d'un itinéraire total<br />

<strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1,200 kilomètres;<br />

2» Levé régulier au théodolite <strong>de</strong> 222 kilo-<br />

mètres ;<br />

3° Nombreuses étu<strong>de</strong>s intéressantes sur<br />

l'ethnologie, l'histoire naturelle, et tout par-<br />

ticulièrement sur la géologie ;<br />

4 r Relevé d'un grand nombre <strong>de</strong> positions<br />

magnétiques, astronomiques et météorolo-<br />

giques.<br />

Ces renseignements, <strong>de</strong>s plus précieux au<br />

point <strong>de</strong> vue topographique" s'ajouteront aux<br />

beaux travaux exécutés par les membres <strong>de</strong><br />

la commission <strong>de</strong> la Gambie : MM. Passaga,<br />

Miilot et Cayra<strong>de</strong>, et dont nous avons rendu<br />

compte antérieurement.<br />

Quant à la route relevée par le capitaine<br />

Salesses. eile ne présente" pas <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

ùiïftcuités dans sa construction; le pays tra-<br />

verse est bien arrosé et fertile ; on ne ren-<br />

contre que peu d'obstacles à ia construction<br />

d'une route" sur les 450 kilomètres <strong>de</strong> son<br />

parcours environ.<br />

La construction en a déjà été commencée<br />

par M. Oswald, gar<strong>de</strong> d'artillerie <strong>de</strong> marine,<br />

qui a fait exécuter ies cinauante premiers<br />

kilomètres.<br />

Il nous faut persévérer dans nos efforts en<br />

donnant au capitaine Salesses les moyens<br />

d'achever l'œuvre commencée et sous ce rap-<br />

port nos sapeurs lui prêteront lo plus utile<br />

concours.<br />

Lorsque les caravanes circuleront aisément<br />

ftiitre le Niger et la côte, le commerce ne<br />

pourra que s'accroître et les avantages ob-<br />

tenus nous rénûméreront dc nos peines et<br />

<strong>de</strong>s sacrifices consentis.<br />

Dans tous les cas, l'arme du génie vient<br />

une fois <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> démontrer son utilité et<br />

« importe qu'une place lui soit faite dans<br />

l'organisation <strong>de</strong> l'armée coloniale.<br />

drieu est rentré dans la vie nolitioue, il eût<br />

mieux fait <strong>de</strong> rester chez lui" — ou <strong>de</strong> re-<br />

tourner à la Faculté ! La colère est décidé-<br />

ment mauvaise conseillère et les conseillers<br />

municipaux' d'Albi ont tort <strong>de</strong> se livrer si<br />

violemment à elle, car, présentement, elle<br />

leur fait faire <strong>de</strong>s bêtises". Quant à la me-<br />

nace <strong>de</strong> la Dépêche, elle est tout simplement<br />

drôle et nous n'avons à nous en alarmer.<br />

» Que M. Alibert et son lieutenant maître<br />

Andrieu, sèchent seulement que la munici-<br />

palité n'a pas le droit <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r d'elle-même<br />

l'augmentation <strong>de</strong>s droits d'entrée, c'est-<br />

à-dire d'octroi. Elle n'a pa* le droit égale-<br />

ment <strong>de</strong> nous obliger à faire peser nos veaux<br />

à une bascule, à laqueiie il ne nous plairait<br />

pas d'aller, pour si municipale et pour si ra-<br />

dicale-sociaîistc que fut cette bascule.<br />

» line nous plait pas <strong>de</strong> conduire nos ani-<br />

maux sur un foirail"éloigné <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux kilomè-<br />

tres du centre <strong>de</strong>s affaires ; nous ne les y<br />

conduirons pas et nous nous soucions fort<br />

neu <strong>de</strong>s menaces <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> la mairie.<br />

» C'est au nom <strong>de</strong> plusieurs propriétaires,<br />

tous lecteurs assidus <strong>de</strong> votre vaillante<br />

feuiile, ente je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, cher monsieur,<br />

l'insertion <strong>de</strong> cette lettre et d'avance je vous<br />

en remercie %ien sincèrement.<br />

» Croyez, je vous prie, etc.<br />

» R. C. »<br />

Autre lettre datée <strong>de</strong> Paulin 23 <strong>décembre</strong><br />

et signée « Un paysan ». L'auteur <strong>de</strong> cette<br />

lettre n'étant pas connu <strong>de</strong> nous, nous <strong>de</strong>-<br />

vons en supprimer une partie trop agressive<br />

pour certaines personnalités du parti radi-<br />

cal.<br />

.. Qu'il (M. Alibert.) dise ce qu'ilvoudra contre<br />

nous et contre nos veaux. Nous ne capitulerons<br />

pas.<br />

Et nous verrons oui aura ie <strong>de</strong>rnier mot.<br />

Nous avons répondu ie 21 et nous répondrons<br />

eucore à toutKS les mesures et abus <strong>de</strong> pouvoir<br />

par une démonstration qui fera rire MM. lesso-<br />

cios d'Albi.<br />

... Nous voulons rester maîtres <strong>de</strong> nos veaux<br />

et aller ou bon nous semblera. Soyez certains,<br />

citoyens <strong>de</strong> la radicailie, que, s'il le faut, nous<br />

montrerons nos <strong>de</strong>nts et nos bâtons.<br />

Un paysan.<br />

Evi<strong>de</strong>mment, le ton <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière lettre<br />

dénote beaucoup d'irritation, mais il faut<br />

croire que, comprenant l'étendue <strong>de</strong> la faute<br />

que sa clientèle "électorale du faubourg-lui a<br />

fait commettre, M. Justin Alibert rapportera<br />

un arrêté si préjudiciable aux intérêts albi-<br />

geois.<br />

Les menaces et les articles <strong>de</strong> la Dépêche<br />

ne changeront rien à la situation.<br />

. Que ce soit aujourd'hui ou <strong>de</strong>main — ou<br />

dans quinze jours — ii faut que nos radicaux<br />

socialistes avouent leur faute et reviennent<br />

sur leur malheureuse décision.<br />

Allons, mon brave monsieur Alibert, un<br />

bon mouvement.<br />

Ne reculez pas d'avantage : ce serait pour<br />

mieux sauter !...<br />

Et surtout dites donc à la Dépèche <strong>de</strong> ne<br />

nlus écrire <strong>de</strong>s fanfaronna<strong>de</strong>s du genre <strong>de</strong><br />

celle-ci : « Il faudra bien que les ven<strong>de</strong>urs<br />

s'habituent à se rendre ià où sera tenu ie<br />

marché. »<br />

Vous savez bien le cas que le public fait<br />

<strong>de</strong> ces fanfaronna<strong>de</strong>s.<br />

E'écheuillage dans le Tarn. — Extrait <strong>de</strong><br />

l'arrêté préfectoral :<br />

Les propriétaires, ies fermiers, les colons ou<br />

métayérs.ainsi que ies usufruitiers et les usa-<br />

gers sont tenus d'écheniiler ou <strong>de</strong> faire échenii-<br />

ler les arbres, haies ou buissons sur les immeu-<br />

bles qu'ils possè<strong>de</strong>nt, ou cultivent, ou dont ils<br />

ont la" jouissance et l'usage. Toutefois, dans los<br />

bois et forêts, ces mesures ne sont applicables<br />

qu'à une lisière <strong>de</strong> 40 mètres.<br />

L'Etat, les communes et les établissements pu-<br />

blics et privés sont astreints aux mêmés obliga-<br />

tions sur les propriétés leur appartenant.<br />

L'écheniila* e <strong>de</strong>vra être effectué, en 1897, aux<br />

dates indiquées ci-après, savoir :<br />

Du 20 janvier au 1er mars, dans la zone dite<br />

<strong>de</strong> la plaine.<br />

Du 20 février au 1er avril, dans la zone dite <strong>de</strong><br />

la montagne.<br />

Font partie <strong>de</strong> ia zone dite <strong>de</strong> la Dlaine, les<br />

cantons <strong>de</strong> : Albi, Carmaux, Monestiés. Pampô-<br />

lonne. Réalmont, Valdériès. Cadalen, Cor<strong>de</strong>s,<br />

Gaillac, Lislé. Montmiral, Rabastens, Salvagnac^<br />

Vaour. Cuq-Totilza, Grauihet, Lavaur, Saint-<br />

Paul, Puylaurens, Castres, Labruguiére, Lau-<br />

trec, Montredon, Roquecourbe, Vieimur.<br />

Font, partie <strong>de</strong> ia zone dite <strong>de</strong> ia montagne,<br />

les cantons : Alban. ViUefranche, Valence, An-<br />

glès, Brassac, Vabre, Samt-Amans-Souit, Maza-<br />

met, Lacaune, Murât et Dourgne.<br />

Ils ne doutent <strong>de</strong> rien!... — Non contents<br />

d'être ridicules M Alibert et ses amis font<br />

tous leurs efforts pour être grotesques. Nous<br />

leur affirmons qu'ils y parviendront sans<br />

peine. Qu'on en juge par l'ébouriffante note<br />

suivante qu'ils ont fait insérer dans Vlndé-<br />

pendant :<br />

Nous croyons savoir que <strong>de</strong>s poursuites auront<br />

lieu contre les sieurs B. Q. L et A., boucliers,<br />

qui ont invité les ven<strong>de</strong>urs à quitter ie marché<br />

Alsace-Lorraine et contre ie sieur F. qui, lui,<br />

insistait pour qu'on se rendit à l'immeuble Sou-<br />

lages.<br />

Quant au premier adjoint Grégoire, qui nie<br />

nar votre intermédiaire avoir pris part aune<br />

discussion oui faisait le plus grand honneur<br />

à sa justice" et à sa loyauté, nous mainte-<br />

nons ce auo nous avons dit à son sujet.<br />

Nous regrettons seulement et bien sincè-<br />

rement que le citoyen Grégoire qui avait su<br />

gar<strong>de</strong>r encore quelque supériorité sur ses<br />

collègues du conseil par son amour <strong>de</strong> la<br />

liberté pour tout le mon<strong>de</strong> se soit laissé do-<br />

miner par la secte maçonnique et la passion<br />

antireligieuse et soit ainsi <strong>de</strong>scendu au ni-<br />

veau dès Vieu, <strong>de</strong>s Carbon et autres esclaves<br />

<strong>de</strong> camaros <strong>de</strong> la sociale.<br />

Sa conduite sera sévèrement jugée par les<br />

électeurs.<br />

En terminant, nous dirons à la Dépêche<br />

que si elle prend plaisir à entendre nos cri-<br />

tiques, nous sommes enchantés qu'eile pren-<br />

ne" la délense <strong>de</strong>s radicaux-socialistes, il<br />

nous sera plus facile ainsi <strong>de</strong> faire ressortir<br />

l'inconséquence <strong>de</strong>s uns et la mauvaise foi<br />

<strong>de</strong>s autres.<br />

Toujours nour faire plaisir au mystifica-<br />

teur <strong>de</strong> la Dépèche, qui" doit savoir tout ce<br />

oui se fait à la mairie et qui parle <strong>de</strong> l'union<br />

intime <strong>de</strong>s radicaux-sociai'istès et. <strong>de</strong> leur fi-<br />

délité au programme commun qu'il s ont si-<br />

gné, nous" lui poserons quelques questions<br />

dont nous serons enchantés <strong>de</strong> faire connaî-<br />

tre la réponse à nos lecteurs.<br />

Orphéon castrais. — Programme du vendredi<br />

<strong>25</strong> <strong>décembre</strong>, à 2 heures, au Jardin <strong>de</strong> i'K.vcche :<br />

Smet. allegro (Gartner) ; Mu<strong>de</strong>lon, fantaisie<br />

(Bazini; Le Déoart du Marin, fantaisie (Mauy) ,<br />

Marche héroïque <strong>de</strong>s Balkans (Jaubert); Les La-<br />

quets, polka pour petite clarinette (Pivet).<br />

Triste acci<strong>de</strong>nt. — Hier matin, vers dix heu-<br />

res et <strong>de</strong>mie, le fiis Corbières, âgé <strong>de</strong> 24 ans,<br />

ouvrier chez M. Gillet, fon<strong>de</strong>ur, a été victime<br />

d'un bien triste acci<strong>de</strong>nt.<br />

Une meule à aiguiser tournant à. une gran<strong>de</strong><br />

vitesse s'est brisée , et une <strong>de</strong>s parties lancée<br />

verticalement est retombée sur la tète du pau-<br />

vre Corbières et lui a ouvert le crâne sur une<br />

profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> plusieurs centimètres.<br />

Un docteur "appelé en toute hâte a donne les<br />

premiers soins "au blessé qui est dans un état<br />

très grave.<br />

Dans l'après-midi on l'a transporto cnez ses<br />

parents, rue <strong>de</strong>s Trois-Rois.<br />

Pharmacies. — Aujourd'hui fête <strong>de</strong> la<br />

Noël, les pharmacies <strong>de</strong> MM. Rouanet,<br />

Grand'Rue, êtMoulet, rue Fnziôs, seront ou-<br />

vertes toute ia journée pour assurer le ser<br />

vice.<br />

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<strong>de</strong> fabrique.<br />

Terrible âcsidsst. — Daus Victimss<br />

De notre correspondant <strong>de</strong> Carcassonne :<br />

La commune <strong>de</strong> Saint-Martin-Lys, <strong>de</strong> l'ar-<br />

rondissement <strong>de</strong> Limotix, a été, lundi, vers<br />

trois heures <strong>de</strong> l'après-midi, le théâtre d'un<br />

terrible acci<strong>de</strong>nt.<br />

I Deux jeunes gens <strong>de</strong> la localité, Baptiste<br />

Marceron et Louis Fillet, âgés le premier <strong>de</strong><br />

; 17 ans et le second <strong>de</strong> 18 ans, étaient occu-<br />

pés à extraire <strong>de</strong> la terre dans la propriété<br />

;<strong>de</strong> M. Dumont, maire <strong>de</strong> la commune, au<br />

Heu dit la Tuilerie, lorsqu'un éboulement<br />

s'est produit et a ensevelis vivants les mal-<br />

heureux ouvriers.<br />

Un garçon <strong>de</strong> 13 ans, qui travaillait avec<br />

eux, s'est empressé <strong>de</strong> courir au village pour<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r du secours.<br />

Mais, hélas ! on n'a PU dégager que <strong>de</strong>s<br />

cadavres.<br />

Ce terrible malheur, qui frappe <strong>de</strong>ux fa-<br />

milles, a jeté la consternation "dans le vil-<br />

lage.<br />

ALBI. — La question <strong>de</strong>s marchés. — Le<br />

transfert <strong>de</strong>s marchés aux veaux,- aux châ-<br />

taignes, aux pommes et aux pommes <strong>de</strong><br />

terre nous a valu <strong>de</strong> nombreuses lettres dans<br />

<strong>de</strong>squelles nos correspondants protestent,<br />

e n ternies énergiques, contre l'œuvre <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>sorganisation albigeoise entrei.rise par la<br />

municipalité Alibert-Edouard Andrieu èt Ci0.<br />

Les propriétaires et les bouchers <strong>de</strong> la<br />

région qui viennent, à Albi, les jours <strong>de</strong> foi-<br />

res sont surtout très irrités nar les menaces<br />

pètes autant que ridicules dont il sont l'ob-<br />

let <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> nos radicaux-socialistes.<br />

On en jugera nar les <strong>de</strong>ux lettres que nous<br />

publions ci-<strong>de</strong>ssous.<br />

La première émane d'un <strong>de</strong> nos nlus im-<br />

portants propriétaires du canton d'Albi ; ia<br />

^oici :<br />

» Cher monsieur,<br />

» VExpress du Midi s'étant fait l'écho <strong>de</strong>s<br />

Protestations unanimes formulées par les<br />

.Moprimaires et les éleveurs contre lè trans-<br />

,=''t du marché aux veaux à l'extrémité <strong>de</strong><br />

p ville, permettez-moi, d'user <strong>de</strong> la publi-<br />

cité <strong>de</strong> votre journal pour faire à la munici-<br />

Pal il p une ré P orise Q ue je crois née<br />

"i i organe rie la î)énâ/


ÉTAT CIVIL QE TOaî-OUSS<br />

Décès du 23 <strong>décembre</strong>. — Jeanne Espagnat,<br />

Si ans. rue Sainte Philomène, 28. Durantou,<br />

(inouse Grimaud,' 56 ans, à. Saint-Martin du<br />

Tbuch. Jeanne Comboul, 5 ans, Pont <strong>de</strong>s Demoiselles.<br />

Pierre Fabre, 60 ans, rue du Mouton ;<br />

Bertrand Mailleàu, 81-ans, rue Maiaret, 13. Marie<br />

Rougale, 3 ans, rue Béteille. Jean Beaumont,<br />

43 ans, à la Poudrerie-Nationaie. Carbonnei,<br />

veuve Saint-Gertnier, Sa ans, rue Puymaurin. 15.<br />

Hospice, 2.<br />

Décès du 23 <strong>décembre</strong>. — Elisabeth Escoubas.<br />

83 an.--, olaco Saint-Raymond, 43 ; Domimo.ue<br />

Roques, 87 ans, rue Damés ; Edouard I.e Lamor,<br />

27 ans, rue Temnonières, G ; Raymond Cany, 71<br />

ans, rue <strong>de</strong>s Récoilets. 9 ; Jeanne Aspe. 00 ans,<br />

barrière Montoeliier ; Bélisaire. épouse Fonquernie.<br />

51 ans, rue Saint-Denis, 20 ; Alzicu, épouse<br />

<strong>de</strong> Colomb, 70 ans, rue du Taur. 52 ; Frédéric<br />

Rev, 3S ans, rue <strong>de</strong> la Croix. 3 ; Pierre Boubilla,<br />

2 ans. route do Baronne ; Marie Bosc, 3 jours,<br />

rue <strong>de</strong> la Fon<strong>de</strong>rie. 14 ; Pierra Deicous, 07 ans,<br />

rue Térre-Caba<strong>de</strong>, 13.<br />

Publications <strong>de</strong> mariages du 20 <strong>décembre</strong>. —<br />

Jean Aribant. forgeron, grand'rue Saint Michel,<br />

et Marie Baylac, lingère, rue Saint Roch, 20.<br />

Joseph Boudin, employé, à Saint Laurent <strong>de</strong> la<br />

Salanque, et Gabrielie Meunier, a. <strong>Toulouse</strong>.<br />

Jean Cabuzac, menuisier, rue Traversièrô Saint<br />

Georges, 42, et Marie Mculong, sans profession,<br />

rue Saint Bertrand, 5. Augustin Caodéville, sandalier,<br />

route <strong>de</strong> Balma, et Georgettê Sarthe, domestique,<br />

rue Riauet, 36. Henri Castex, employé,<br />

me <strong>de</strong>s Poimaires, 23. et Jeanne Mestre,<br />

•sans profession, même rue. 9. Jean Cayrou, serrurier,<br />

route <strong>de</strong> Lavaur, 17, et Marie Hébrard,<br />

noiisseuse, à Croix Daura<strong>de</strong>. Jean Cornet, journalier,<br />

rue du Canal. 47. et Catherine Briot, ménagère,<br />

même maison. Henri Corta<strong>de</strong>, à Philip-<br />

pevilie (Algérie) et Louise Carrieu, sans profession,<br />

rue <strong>de</strong> la Daiba<strong>de</strong>. 21. Auguste Daydé, propriétaire<br />

à Portet Saint Simon, et Marguerite<br />

Milhau, sans profession, rue <strong>de</strong>s Puits Clos, 13.<br />

Oscar Dufour," cordonnier, chemin Lapuja<strong>de</strong>, et<br />

Jeanne Clamenï, piqueusc do bottines, rueGambetta.<br />

55. Jean Evrard, employé d'octroi, chemin<br />

Assalit, et Julie Soulié, lingère, rue Mage,<br />

7. François Fanateu. cordonnier, rue Maiaret,<br />

16, et Mario Labourbaae, tailleuse. même rue.<br />

19. Jules Fosserie3, coiffeur, rue Gramat, 1. et<br />

Maria Fourment, modiste à Saint Cautions. Joseph<br />

Gaillard, négociant, rue <strong>de</strong>s Trente six<br />

Ponts. 5S, et Emilie Former, sans profession,<br />

allée Saint Etienne, 27. Jean d'Hervé, ébéniste,<br />

allée Saint Agne, et Marie Clotat, sans profession,<br />

rue du Port Garaud, 41.<br />

Henii lzaac, professeur <strong>de</strong> l'Université, quai<br />

<strong>de</strong> Tounis. 70, èt Marie Grapin, sans profession,<br />

rue Aragon, 33 bis. JoseDh Laffon, typographe,<br />

rue d'Astorg, 21, et Anna, Manieu, lingère, même<br />

rue, 1S. "Jean Laouia<strong>de</strong>, maréchal <strong>de</strong>s logis<br />

au 6e hussards, à Bor<strong>de</strong>aux, et Marie Cataia,<br />

sans Di-ofession, rue <strong>de</strong> la Pomme, 4L Jean Lavaur,"cordonnier,<br />

rue Sainte Blanche, 13 bis, et<br />

Florentine Clamens, piqueuse <strong>de</strong> bottines, rue<br />

du Taur, 39. Bernard Pédoussant, chaudronnier,<br />

rue <strong>de</strong>s Bûchers, 17. et Jeanne Pujol, ouvrière,<br />

4. rue Puvmaurin. Henri Périssé, peintre sur<br />

porceiaino, rue d'Orléans, 3, et Hortenso Lacanal,<br />

tricoteuse, rue Négreneys, 20. Aron Philipasski,<br />

ferblantier, rue Roquelaine, 24, et Françoise<br />

Trégou, ménagère, rue Constantine, 19.<br />

François Puntous, pêcheur do sable, rue <strong>de</strong>s<br />

Bûchers, 17, et Anna Péduss»nt, lisseuse, même<br />

rue. Léon Sagné, peintre, rue Raspail.3, et Marie<br />

Peytou, ouvrière, rue Ingres, 15. Antoine<br />

Soula, sandalier, rue Viilenouvelle, 13, et Marie<br />

Llados. journalier, rue <strong>de</strong>s Arcs Saint Cyprien.<br />

Jean Subra, cultivateur, quartier Lafourguette,<br />

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TOULOC<br />

iiu<br />

t. (Cahors)<br />

r (expr.J<br />

4 Mttia fou i.) 41045<br />

6 55 Matin {Vill.)085560<br />

7 13 Matin fl'° cl. 49 7<br />

1 03 Soir (direct) )5<br />

2 10 Soir (St-Snlp.) 4<br />

4 20 Soir (Paris) " 8 32<br />

5 <strong>25</strong> Soir (omn.) 10 35<br />

O 42 Soir (expr.) rain.15<br />

il 30<br />

I A CAHORS ET PARIS<br />

6 »» Matin (espR) 8 59<br />

9 40 Soir 1 14<br />

2 43 Soir 7 43<br />

3 15 Soir expr. 10 39<br />

LE<br />

FORTUNÉ DU BOiSGOBEY<br />

X<br />

(Suite)<br />

Vous êtes bien bon. Alors, c'était<br />

ilonc vrai. On s'est servi <strong>de</strong> l'épingle pour<br />

commettre un crime pommé.<br />

— On a assassiné une jeune fille dans un<br />

omnibus.<br />

\ — Dans l'omnibus <strong>de</strong> la place Pigalle,<br />

peut-être. J'ai lu cmelque chose comme ça<br />

sur le Pelil Journal.<br />

t — Justement, mon vieux. Et <strong>de</strong>puis ce<br />

jour-la, mon ami Freneuse et moi, nous<br />

cherchons la coquine qui a fait le coup et<br />

le brigand qui l'a aidée. Freneuse était<br />

dans la voiture. 11 les a vus. Malheureusetneiit.<br />

il a cru à un acci<strong>de</strong>nt... et il ne s'est<br />

plus occupé d'eux; moi qui m'en occupais,<br />

je m'en suis rapporté à Piédouche, si bien<br />

que nous en sommes toujours au même<br />

point. Et pendant ce temps-là, les scélérats<br />

fea,;— Pourquoi? qu'est-ce qu'ils ont donc<br />

ïontre ces enfants-iàî<br />

LIGNE DE BORDEAUX<br />

DÉPARTS: ARRIVÉES<br />

Malin (rap.) 4 55 Matin (dir.) 3 51<br />

Matin (dir.) 6 CO Matin (omn.) 8 <strong>25</strong><br />

Matin (omn) 9 40 Soir (expr.) 12 39<br />

Soir (expr.)<br />

Soir (omn.).<br />

Soir (dir.)<br />

1 06 Soir (omnib.)<br />

3 15 Soir (direct).<br />

4 55 Soir (Mont.).<br />

1 14<br />

4 49<br />

7 43<br />

Soir(Agen). 5 45 Soir (omnib.) 9 12<br />

Soir (dir.) 11 35 Soirjrapid li 05<br />

Matin (dir.<br />

Matin (omn)<br />

Matin (exp.)<br />

Matin (omn)<br />

Soir (expr.)<br />

Soir (omn.).<br />

LIGNE DE CETTE<br />

4 1' Matin rap.<br />

7 »» Matin (omn.)<br />

9 37 Matin (exp.)<br />

10 06 Matin (omn.<br />

12 49 Soir (expr.)<br />

2 55 Soir (omn.).<br />

4 8<br />

9<br />

11<br />

12<br />

et Jeanne Busca.<br />

Saint Etienne. Jear<br />

bas. et Jeanne Del<br />

<strong>de</strong> Strasbourg, 45.<br />

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300<br />

3 0/0 amortis..<br />

1 2 0 0. 1894.<br />

Dette tunisien.<br />

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— 1869<br />

— 1871<br />

— 1875<br />

— 1876<br />

— 1886<br />

— 1892<br />

Foncières 1877<br />

_ 1879<br />

— 1823<br />

— 1885<br />

Communal.1879<br />

— I8S0<br />

Midi<br />

3 O.'O<br />

300<br />

31 2 0/0. 1894.<br />

Egyptien, unif.<br />

Italien 5 0 0...<br />

Espag. i 0 Oext.<br />

Portugais 40/0<br />

RussieiO 01S80<br />

— ' 1883<br />

— 1889<br />

O Riç<br />

i 24 <strong>décembre</strong><br />

102 30 , Orléans<br />

101 <strong>25</strong> Nord<br />

105 70 I.von ifusion)..<br />

499 »» ! Ouest.'<br />

111<br />

r>70<br />

10<br />

572 »»<br />

431 50<br />

424 »»<br />

f>79 50<br />

578 50<br />

40 J »>«<br />

Est<br />

Bone-Gueima..<br />

Est-Algérien...<br />

Ouest-Algérien<br />

Saragosse<br />

Kord-Ksnagne.<br />

Lombard anc.<br />

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34<br />

26<br />

16<br />

30<br />

I — Ce serait trop long à vous expliquer,<br />

et ça ne vous intéresserait pas. Il y a une<br />

histoire d'héritage. Un bourgeois qui était<br />

le père naturel <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux petites et qui leur<br />

a laissé sa fortune en mourant.<br />

! — Et alors les parents <strong>de</strong> ce bourgeois<br />

ont payé <strong>de</strong>s chenapans pour les en débarrasser?<br />

I — C'est possible, quoique... non... le<br />

défunt n'a qu'un frère, un M. Paulet, qui<br />

est très riche et qui ne se serait pas fourré<br />

dans une affaire pareille.<br />

— On ne sait pas. L'argent fait faire tant<br />

<strong>de</strong> choses ! Vous dites qu'il s'appelle Paulet...<br />

à votre placé, moi, je chercherais<br />

<strong>de</strong> ce côté là... vous <strong>de</strong>vez avoir son<br />

adresse?<br />

— Non, mais Freneuse l'a. Freneuse le<br />

connaît beaucoup. Et vous me rappelez une<br />

chose qu'il a dite ce matin <strong>de</strong>vant moi. II<br />

paraît que M. Paulet a employé autrefois<br />

un agent d'affaires qui pourrait bien être le<br />

complice <strong>de</strong> la femme à l'épingle. Freneuse<br />

a vu cet homme dans un théâtre, le len<strong>de</strong>main<br />

ou le surlen<strong>de</strong>main du crime... et il<br />

l'a reconnu pour avoir voyagé avec lui<br />

dans l'omnibus... seulement, il ne sait pas<br />

son nom.<br />

— Il n'a qu'à le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à M. Paulet,<br />

— C'est ce qu'il doit faire aujourd'hui,<br />

et tout à l'heure, quand je vous ai aperçu;<br />

je m'en allais, rue <strong>de</strong>s Abbesses, voir une<br />

femme qui a logé la morte... et je comptais<br />

pousser ensuite jusque chez Freneuse<br />

pour savoir où nous en sommes.<br />

— Voulez-vous que nous v allions ensemble?<br />

J<br />

t Comment, père Pigache, vous pensez<br />

&/„° U Y l n 6 l ei '<strong>de</strong> çal Voil * du nouveau, par<br />

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— Russe 18S0<br />

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oquelaine, <strong>25</strong><br />

LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />

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Trois mois Six mois<br />

Haute-Garonne et départements limitrophes.... 6 fr<br />

Départements non limitrophes ' W<br />

©ranger (Union postale) 10 fr.<br />

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11 fr.<br />

13 fr<br />

20 fr<br />

Un an<br />

20 fr.<br />

24 fr.<br />

40 fr.<br />

ÉDITIONS RÉGIONALES<br />

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Lot, Aveyron, Corrèze Cantal j nuae, nvruun,— j<br />

Gers, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s \<br />

Tarn-ei-Garonne. Lot-et-Garonne» I<br />

Haute-Garonne, Ariège<br />

Edition du matin spéciale à <strong>Toulouse</strong><br />

ANNONCES â RÉCLAMES, FAITS DIVERS & LOCALES<br />

et <strong>de</strong> l'étranger<br />

FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL Vendredi <strong>25</strong> ©écembre 18dG. — 66 Année. — N° 17511. Bureaux â Paris : 26, rue Fey<strong>de</strong>au.<br />

Nos ateliers étant fermés aujour-<br />

d'hui à cause <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> la Noël<br />

le journal ne paraîtra pas samedi<br />

matin.<br />

Nous avons la bonne fortune <strong>de</strong> re-<br />

cevoir <strong>de</strong>ux articles <strong>de</strong> nos bons amis<br />

J. Bonnet et Francis Maratuech.<br />

Ces <strong>de</strong>ux articles ayant été inspirés<br />

par la gran<strong>de</strong> fête chrétienne d'aujour-<br />

d'hui, nous cédons volontiers la place à<br />

nos amis, en les remerciant d'avoir<br />

lecteurs et à nous.<br />

J. R.-M.<br />

Au pied d'un contrefort <strong>de</strong>s Vosges, a<br />

forée <strong>de</strong> la forêt, une maisonnette <strong>de</strong> gar<strong>de</strong><br />

chasse tranche, comme un jouet en bois dé-<br />

coupé, perdu dans un paysage <strong>de</strong> neige.<br />

Au nord, le Ballon d'Alsace, rosé encore<br />

au sommet par le soleil qui vient <strong>de</strong> se cou-<br />

shër là-bas, vers la France. Au midi, Bel-<br />

fort inviolée, — la ville au Lion <strong>de</strong> granit.<br />

Dans la maisonnette, un vieillard noueux<br />

ît <strong>de</strong>sséché, — tels le Temps ou la Mort<br />

<strong>de</strong>s antiques estampes, — contemple dou-<br />

•oureusement une femme, encore belle, im-<br />

mobile en face <strong>de</strong> lui sous le manteau noir<br />

le la haute cheminée.<br />

Ce sont <strong>de</strong>ux épaves <strong>de</strong>s jours mauvais.<br />

Le fils tomba, troué do balles, dans les<br />

défilés <strong>de</strong> l'Argonne ; la bru, qui avait vail-<br />

lamment suivi son mari pour faire le coup<br />

<strong>de</strong> l'eu aveo les francs-tireurs, mourut<br />

aussi, nous n'osons dire comme, — crevée<br />

:1e coups <strong>de</strong> pieds.<br />

Hilda, leur fillette, avait quinze ans à peine<br />

e jotir où elle dut se sauver — pauvre bi<br />

cho au bois — dans un antre <strong>de</strong> la monta-<br />

gne où les échos d'alentour répétèrent long-<br />

temps le gron<strong>de</strong>ment sourd <strong>de</strong>s canons, le<br />

crépitement <strong>de</strong>s fusilla<strong>de</strong>s, — tandis que la<br />

Savoureuse roulait <strong>de</strong>s eaux sanglantes.<br />

La petite-fille du gar<strong>de</strong>-chasse put s'é<br />

chauner . immaculée comme la neige <strong>de</strong>s<br />

Baufes cirnes mais, <strong>de</strong>puis, son amc est ail<br />

leurs...<br />

Et c'est lugubre <strong>de</strong> voir celte robuste<br />

jeune femme, muette et sans tendresses,<br />

frôler le vieillard décrépit. Hilda marche<br />

perpétuellement dans un rêve, sous l'ob-<br />

session d'une idée fixe qu'elle ne traduit<br />

pas.<br />

Devant Pâtre flambant où la sotietie s em-<br />

brase sur un lit cle pommes <strong>de</strong> pins rutilan-<br />

tes, pareilles à <strong>de</strong> féeriques bijoux <strong>de</strong> rubis<br />

et d'or incan<strong>de</strong>scents, — leurs silhouettes<br />

se découpent vivement, enlevées en clair<br />

obscur, comme un tableau <strong>de</strong> maître Fla-<br />

mand .<br />

Une cloche teinte faiblement dans le loin-<br />

tain du désert cle neige, et le vieux se sou-<br />

vient que c'est aussi l'anniversaire <strong>de</strong> ia<br />

mort <strong>de</strong> son fils.<br />

Doucement il s'en va prendre, dans le<br />

double fond d'un coffre <strong>de</strong> chêne, une reli-<br />

que retrouvée jadis dans une fondrière, —<br />

le chassepot du partisan qu'il fourbit pieu-<br />

sement chaque année à la même époque.<br />

Seulement, sur la crosse ébréchée, il y a<br />

une tache <strong>de</strong> sang qu'on ne lava jamais !<br />

Hilda regar<strong>de</strong> droit <strong>de</strong>vant elle d'un œil<br />

ar<strong>de</strong>nt et fixe, pendant que l'aïeul parle <strong>de</strong><br />

sa petite-fille comme, si elle était absente.<br />

Plus amèrement que jamais, avec une co-<br />

lère montante, il rabâche son éternelle<br />

plainte exaspérée par cet infrangible si-<br />

lence — énigme inexpliquée dont il vou<br />

drait avoir la clef avant <strong>de</strong> mourir !<br />

— « Je sais comment les autres sont morts<br />

et je ne sais rien <strong>de</strong> la survivante. Depuis<br />

la catastrophe, elle n'a pas parlé ; elle n'a<br />

plus souri ! Où est son cœur? Où vont ses<br />

pensées ?...Jene sais rien <strong>de</strong> mon enfant!..<br />

Oh ! si elle avait aimé un étranger, mal-<br />

heur 1... Si quelqu'un <strong>de</strong> là-bas avait enjôlé<br />

sa jeunesse?... Dis que tu n'aimes pas;<br />

que tu n'as jamais aimé, au moins, dis-le 1...<br />

Il faut que tu parles à la fin ! Que désires-<br />

tu? Qu'atlends-tti, fille sans âme!... »<br />

L'exaltation du vieillard tomba peu à peu<br />

avec la flamme mourante. Il s'assoupissait<br />

dans la torpeur <strong>de</strong> sa douleur coutumière,<br />

faciné par cette folie du silence qui l'é-<br />

nerve <strong>de</strong>piws un quart <strong>de</strong> siècle.<br />

Cependant la veillée s'écoulait, — la souf-<br />

france aussi abrège les heures. Un bour-<br />

donnement <strong>de</strong> cloches passait là-haut, tout<br />

là-haut, apporté par <strong>de</strong>s bouffées <strong>de</strong> vent.<br />

Dans le tuyau do la cheminée se répercutait<br />

le bruit intermittent et lugubre <strong>de</strong>s légè-<br />

res avalanches tombant du sommet <strong>de</strong>s<br />

grands arbres secoués <strong>de</strong> frissons.<br />

Des pas nombreux s'avançaient rapi<strong>de</strong>-<br />

ment en faisant craquer les aiguilles <strong>de</strong> sa-<br />

pins durcies par la glace.<br />

— Noël ! Noël ! père Gruddher ; ce sont<br />

<strong>de</strong>s amis : Kautz, Spitz, KaDpler !<br />

us entrèrent eu cuuruiiRAi, agitant <strong>de</strong>s<br />

sonnailles, portant <strong>de</strong>s torches et <strong>de</strong>s falots,<br />

gambadant. Toute la jeunesse qui ne sait<br />

rien du passé, — rien que les joyeuses cou-<br />

tumes reprises.<br />

Par la porte soudain ouverte, la flamme<br />

du brasier rougeâtre, ravivée, rayonna tout<br />

à coup sur le champ <strong>de</strong> neige coupé par<br />

l'horizon bleu sombre.<br />

Ce fut comme un éblouissement <strong>de</strong>s trois<br />

couleurs impérissables enveloppant la fo<br />

rèt... galvanisée, superbe, — telle une fan<br />

tastique incarnation <strong>de</strong> l'idée <strong>de</strong> Patrie évo-<br />

quée, — la folle se leva tendant les bras<br />

vers les arbres, girandoles géantes diaman-<br />

tée par l'éclat <strong>de</strong>s torches :<br />

— Là, mes amis, fit-elle, voici vos arbres<br />

<strong>de</strong> Noël ! Ils sont hérissés <strong>de</strong> baïonnettes et<br />

<strong>de</strong> fusils, prenez !... J'ai dormi en vous at-<br />

tendant, mais je m'éveille et je suis forte..<br />

Enten<strong>de</strong>z-vous le tocsin ? Et plus loin, vers<br />

Strasbourg, le canon? C'est comme un vol<br />

can qui éclate, la France va passer!... En<br />

vérité, je ne croyais pas qu'il restât tant <strong>de</strong><br />

jeunes hommes au pays... Suivez-moi, je<br />

vais vous gui<strong>de</strong>r !...<br />

Elle courait déjà sous la futaie, dans un<br />

tunnel <strong>de</strong> neige, vers le col cle Valdieu.<br />

Les jeunes gens, stupéfaits, s'étaient dé-<br />

couverts malgré la bise :<br />

— CaDoral Gruddher. fit l'aîné, excusez-<br />

nous, nous la croyions plus calme.. . rsous<br />

pensions rire un brin et vous égayer... il y<br />

a si longtemps <strong>de</strong> cela.<br />

Mais le vieux, amèrement, répondit :<br />

— Si elle se souvient, elle en peut mou-<br />

rir. Par pitié, suivez-là... pour la sauver '<br />

Francis MARATUECH.<br />

aiaue<br />

Le Réveil du Dauphiné annonce que tous<br />

les instituteurs <strong>de</strong> Yoirop, sans exception,<br />

viennent d'adresser au maire do cette" ville<br />

une lettre collectivejannonçant qu'en suite <strong>de</strong><br />

la réduction <strong>de</strong> leur traitement, supplémen-<br />

taire, ils cesseraient tous à partir du 1er jan-<br />

vier, les cours supplémentaires donnes <strong>de</strong><br />

4 à 6 heures pour les étu<strong>de</strong>s appliquées,<br />

« rendant l'administration municipale" res-<br />

ponsable du tort immense que ce "fait allait<br />

faire subir aux écoles laïques ». Cette grève<br />

d'instituteurs ne manqué pas <strong>de</strong> piquant ;<br />

elle est également <strong>de</strong>s plus "suggest ives, car<br />

elle précise le point exact où s'arrête le dé-<br />

vouement du personnel laïque enseignant.<br />

D'autre part, le bruit court que les emuloyés<br />

<strong>de</strong> commerce ou d'industrie <strong>de</strong> Voiron qui<br />

travaillent jusqu'à 7 et même 8 heures du<br />

soir, ont l'intention <strong>de</strong> faire.grève s'il ne leur<br />

est pas alloué un traitement supplémentaire<br />

pour toutes les heures <strong>de</strong> travail "faites anrès<br />

4 heures <strong>de</strong> l'après-midi. On craint égale-<br />

ment qu'ils n'arrivent à exiger le congé heb-<br />

domadaire du jeudi et <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> vacan-<br />

ces par an, sans préjudice <strong>de</strong>s petites vacan-<br />

ces "dc Pâques et autres fêtes <strong>de</strong> l'année.<br />

En un mot, ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à être aussi mal<br />

traités que le sont lesinfortunés instituteurs<br />

laïques <strong>de</strong> leur bonne ville <strong>de</strong> Voiron !<br />

Mazas et Qhtrefe<br />

Sous ce titre, Cassagnac écrit ce qui suit sur.<br />

l'élection <strong>de</strong> Pontarlier :<br />

Qu'on laisse circuler ce monsieur, avec<br />

son burnous, ses salamalecs, ses ablutions<br />

et sa conversion à l'islamisme, nous n'y<br />

voyons pas d'inconvénient, puisque ce dé-<br />

traqué est doux et soigne gratuitement les<br />

mala<strong>de</strong>s, faisant du bien au lieu <strong>de</strong> faire<br />

du mal.<br />

Mais <strong>de</strong> là à l'envoyer siéger au Parle-<br />

ment, pour qu'il s'y prosterne et invoque<br />

Allah, en pleine séance et aux heures <strong>de</strong> la<br />

prière, et qu'il y entasse les propositions<br />

les plus saugrenues, il y a loin, et nous<br />

estimons que les républicains qui l'ont<br />

nommé, même sans lê vouloir, ont témoi-<br />

gné, rien qu'en lui donnant leurs voix,<br />

quel mépris leur inspirait le suffrage uni-<br />

versel.<br />

Nous avions déjà contemplé diverses es-<br />

pèces d'élus.<br />

Il y a d'abord celui qui achète sa circons-<br />

cription, comme on achète une lorgnette ou<br />

<strong>de</strong>s cochons à la foire.<br />

La Chambre renferme quelques-uns <strong>de</strong><br />

ces négociants politiques, juifs ou pas juifs.<br />

Il y a le député qui a promis la lune à<br />

<strong>de</strong>s imbéciles qui l'ont cru sur parole et qui<br />

ne lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt même pas <strong>de</strong> la leur mon-<br />

trer à dix mètres, ainsi que voulait le faire<br />

mon ancien collègue Deloncle.<br />

Il y a celui qui a volé son mandat comme<br />

on vole un porte-monnaie et qui a détroussé<br />

son concurrent au coin <strong>de</strong> l'urne.<br />

Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières espèces abon<strong>de</strong>nt et<br />

la majorité du Parlement brille par le nom-<br />

bre dos députés menteurs et voleurs.<br />

Il y a enfin celui qui a été proclamé sans<br />

être élu, parce que "l'on a fait voter pour lui<br />

les absents elles morts, elles vivants <strong>de</strong>ux<br />

fois plutôt qu'une.<br />

Tous ces élus-là rentrant dans les catégo-<br />

ries créées et inventées par la République,<br />

suffisaient déjà bien largement à déconsi-<br />

dérer et à avilir le suffrage universel.<br />

Mais il manquait le député <strong>de</strong> Pontar-<br />

lier.<br />

C'est le fou qui s'ajoute aux coquins.<br />

C'est Charenton donnant la main à Mazas.<br />

La réunion est désormais complète.<br />

n'outnnt au a Art l'nn. do Pontarlier aDDorte<br />

au Palais-Bourbon <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s inconnues<br />

et dos sentiments nouveaux.<br />

Il sera le seul républicain religieux ayant<br />

la foi et pratiquant.<br />

Encore est-ce en qualité <strong>de</strong> mahométan.<br />

Et il sera le seul so lavant plusieurs fois<br />

par jour.<br />

Il est vrai que la religion l'ordonne, ce<br />

cpti lui enlève un peu <strong>de</strong> son mérite.<br />

Entre les mains <strong>de</strong>s républicains, le suf-<br />

frage universel est décidément <strong>de</strong>venu une<br />

belle chose !<br />

Quand ils ne le salissent pas, ils s'en mo-<br />

quent.<br />

Paul <strong>de</strong> CASSAGNAC.<br />

arrêtés municipaux, cette coutume a<br />

survécu à peu près partout.<br />

Mais je ne sache pas qu'en aucune<br />

autre région que les Lan<strong>de</strong>s existe cette<br />

autre tradition <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël —<br />

Las LLailles <strong>de</strong> Nadaou — non moins<br />

populaire et non moins pieusement<br />

gardée que celle <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> la Saint-<br />

Jean.<br />

*<br />

* K<br />

A quelle date remonte l'origine <strong>de</strong><br />

cette coutume ? Nul ne le sait. Com-<br />

ment l'expliquer ? Plusieurs versions<br />

ont cours à ce sujet.<br />

D'aucuns ont voulu voir dans ces<br />

feux <strong>de</strong> joie une manifestation païenne :<br />

la célébration du Solstice d'hiver,<br />

comme les feux <strong>de</strong> la Saint-Jean se-<br />

raient la célébration du Solstice d'été.<br />

Nous pensons, au contraire, qu'aux<br />

premiers temps du christianisme le<br />

peuple alluma les feux <strong>de</strong> la Saint-<br />

Jean pour fêter l'anniversaire <strong>de</strong> la ve-<br />

nue du Précurseur du Christ. A plus<br />

forte raison les feux <strong>de</strong> Noël furent-ils,<br />

à l'origine, <strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> la joie<br />

populaire célébrant, en la veille <strong>de</strong><br />

cette nuit inoubliable, la naissance <strong>de</strong><br />

l'Enfant-Dieu, du Ré<strong>de</strong>mpteur qui<br />

allait régénérer le mon<strong>de</strong>, racheter et<br />

sauver l'Humanité.<br />

Quoi qu'il en soit, les feux <strong>de</strong> Noël<br />

s'allument régulièrement chaque an-<br />

née clans cette pittoresque région du<br />

.Sud-Ouest qui embrasse à la fois les<br />

pignadars aux sombres feuillages <strong>de</strong> la<br />

ban<strong>de</strong> sablonneuse et les fertiles et<br />

riants coteaux <strong>de</strong> la Chalosse baignés<br />

par i'Adotu.<br />

gne — Capux Vasconià — pittores-<br />

ques coteaux <strong>de</strong> la Chalosse qui vont<br />

s'échelonnant jusques aux bords du<br />

Gave, étalant sur leurs flancs <strong>de</strong>s bois<br />

ombreux <strong>de</strong> chênes, <strong>de</strong> coquettes mé-<br />

tairies et <strong>de</strong>s champs pleins <strong>de</strong> fertilité.<br />

C'est dans ce superbe décor, si varié<br />

et si vaste, que les feux <strong>de</strong> Noël, s'al-<br />

lumant par milliers aux premiers sons<br />

<strong>de</strong> Y Angélus, le soir du 24 <strong>décembre</strong>,<br />

éveillent <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s impressions dans<br />

l'âme du chrétien.<br />

Si l'œil est ébloui, en effet, par la<br />

magie <strong>de</strong> ce spectacle peu banal, <strong>de</strong><br />

ce flamboiement <strong>de</strong> feux à perte <strong>de</strong> vue,<br />

à travers la plaine et sur les monts, dans<br />

l'immensité noire <strong>de</strong> la nature endor-<br />

mie, d'autre part on <strong>de</strong>vine, on sent<br />

que ces manifestations extérieures <strong>de</strong><br />

la joie populaire sont l'expression pal-<br />

pable <strong>de</strong> la foi profon<strong>de</strong> qui, grâce à<br />

Dieu, reste encore bien vivante dans le<br />

cœur <strong>de</strong> ces catholiques populations.<br />

Et, malgré les tristesses du temps<br />

présent, malgré la campagne acharnée<br />

entreprise par les francs-maçons et les<br />

libres-penseurs pour arracher <strong>de</strong>s en-<br />

trailles même du peuple cette foi qui<br />

faisait la gran<strong>de</strong>ur et la force <strong>de</strong> la<br />

France, on espère et on croit en l'ave-<br />

nir J. BONNET<br />

l'ami <strong>de</strong> tous les hommes <strong>de</strong> bien, quelles<br />

aue soient leurs croyances ».<br />

* Le docteur Grenier a confirmé à notre con-<br />

frère qu'il siégera à la Chambre avec son.<br />

burnous et qu'il fera ses prières là où il se<br />

trouvera.<br />

Dans la salle <strong>de</strong>s séances, dans les cou-<br />

loirs ou dans la rue ? lui a <strong>de</strong>mandé son in-<br />

terviewer.<br />

Pourquoi pas? a rénondu le député <strong>de</strong><br />

Pontarlier. Ici, au début", 011 s'étonnait ; on<br />

me traita même <strong>de</strong> fou, mais bientôt on s'y<br />

habitua et aujourd'hui, dans les campagnes,<br />

on m'annorte l'eau et le linge nécessaires à<br />

mes ablutions. A Paris, sans doute, m'ac-<br />

cor<strong>de</strong>ra-t-on la même tolérance. Je pratique<br />

et pratiquerai toujours, s'il plait à Dieu, les<br />

préceptes <strong>de</strong> ma religion. Sans doute aurais-<br />

je <strong>de</strong>s" désillusions, mais je n'en continuerai<br />

pas moins la lutte, avec la foi ar<strong>de</strong>nte qui<br />

m'anime et la sincérité do mes convictions,<br />

pour faire l'humanité meilleure , moins<br />

égoïste, plus indulgente ; s'il plait à Dieu, jc-<br />

réussirai.<br />

Par Fil SDéoiai<br />

LAS MAILLES DE NADAOU<br />

Dans presque toutes les provinces <strong>de</strong><br />

notre vieux pays <strong>de</strong> France la tradi-<br />

tionnelle coutume <strong>de</strong>s feux cle la Saint-<br />

Jean s'est perpétuée, vivace et popu-<br />

laire.<br />

En dépit du progrès <strong>de</strong> ce matéria-<br />

lisme scientifique qui prétend suppri-<br />

mer, au nom <strong>de</strong> la raison humaine,<br />

tous les vieux liens, poétiques et reli-<br />

gieux, qui rattachaient les générations<br />

au sol où elles avaient pris naissance<br />

et à la foi chrétienne, héritage <strong>de</strong>s<br />

aïeux, — en dépit même d'imbéciles<br />

Et c'est vraiment un magique spec-<br />

tacle, le 24 <strong>décembre</strong>, alors que le so-<br />

leil a disparu â l'horizon dans les bru-<br />

es hivernales, <strong>de</strong> voir, aux premiers<br />

tintements <strong>de</strong> VAygelus du soir, <strong>de</strong>s<br />

feux surgir un peu partout et s'épar-<br />

piller dans l'ombre noire <strong>de</strong>s champs —<br />

pareils à ces étoiles lumineuses que,<br />

dans les belles ,nuits d'été, on voit suc-<br />

cessivement apparaître et se multiplier<br />

<strong>de</strong>vant les yeux éblouis quand on con-<br />

temple le firmament.<br />

Car ce ne sont pas seulement les<br />

villes et les bourga<strong>de</strong>s, les villages et<br />

les hameaux qui allument ces feux...<br />

-"Dans chaque métairie, si petite et si<br />

isolée soit-elle, flambe un petit bûcher,<br />

ici <strong>de</strong> pignes, <strong>de</strong> gémelles, <strong>de</strong> branches<br />

<strong>de</strong> pins <strong>de</strong>sséchées et pétillantes, là <strong>de</strong><br />

clairs fagots <strong>de</strong> tauzins mêlés <strong>de</strong> fou-<br />

gères.,. Et, autour <strong>de</strong> ces foyers étin-<br />

celants, les enfants forment <strong>de</strong>s ron<strong>de</strong>s<br />

joyeuses, chantant encore en certains<br />

endroits les vieux couplets :<br />

Hailie dè Nadaou,<br />

Las tripas aou paou,<br />

^Lou porc aou salin,<br />

'^ourat.-é bézin '<br />

A Saint-feevei tout particulièrement,<br />

centre <strong>de</strong> la région où s'est conservée<br />

la coutume <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël, le tableau<br />

est réellement féerique, émouvant.<br />

Du haut cle cette nsagnifique prome-<br />

na<strong>de</strong>- <strong>de</strong> Morlanne qui surplombe<br />

i'Adour aux capricieux méandres, la<br />

vue s'étend jusqu'aux limites <strong>de</strong> l'ho-<br />

rizon sur <strong>de</strong>s "forêts <strong>de</strong> pins qui donnent<br />

presque l'illusion <strong>de</strong> l'Océan, tandis<br />

que, sur l'autre rive du fleuve se <strong>de</strong>ssi-<br />

nent les coteaux aux sommets <strong>de</strong>squels<br />

est perchée la jolie petite ville qui porte<br />

sijustement et si fièrement dans ses ar-<br />

moiries ce surnom <strong>de</strong> Cap <strong>de</strong> Gasco-<br />

P<br />

DE LA MM TllRQlil<br />

llflMBlJl IMS M<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le parti <strong>de</strong> la jeune Turquie a célébré,<br />

hier soir, le vingtième anniversaire <strong>de</strong> la<br />

promulgation <strong>de</strong> la Constitution ottomane en<br />

un banquet au restaurant Voltaire : plus cle<br />

soixante convives ont pris part à ce banquet<br />

qui était présidé par Mourad-Bey et Halil-<br />

Ganem. A la fin du" banquet, et après quel-<br />

ques mots cle bienvenue d'Ahmed-Piza," aux<br />

hôtes <strong>de</strong> la jeune Turquie, Mourad-Bey a ex-<br />

posé l'état déplorable cle la Turquie sous le<br />

règne Abdul-Hamid.<br />

H.alil'Ganem fait voir ensuite qu'il aurait<br />

suffi d'appliquer loyalement la Constitution<br />

<strong>de</strong> 1876 pour préserver l'empire Ottoman <strong>de</strong>s<br />

maux auxquels il est en proie <strong>de</strong>puis vingt<br />

ans.<br />

.A. L'ELTSEE<br />

^aris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le Gaulois croit savoir que d'importante?<br />

modifications seraient à la veille <strong>de</strong> se pro-<br />

duire dans la composition <strong>de</strong> la Maison du<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République.<br />

Le général Tournier serait divisionnaire<br />

au printemps prochain et irait prendre le<br />

comman<strong>de</strong>ment d'une division dans l'Est.<br />

D'autre part, M. Félix Fatire aurait enfir,.<br />

constaté que le système mixte qu'il avait<br />

adopté pour les services intérieurs <strong>de</strong> l'Ely-<br />

sée ne constituait pas l'idéal d'une bonne<br />

organisation et. aurait prit le parti <strong>de</strong> sup-<br />

primer le double mécanisme d'un cabinet<br />

civil et d'un secrétariat général militaire.<br />

Revenant au système choisi par M. Casimir<br />

Périer, le prési<strong>de</strong>nt aurait décidé que les at-<br />

tributions <strong>de</strong> secrétariat général reviendraient<br />

au cabinet civil —M. Le Gall prenant le titre<br />

<strong>de</strong> secrétaire général — et que le nouveau<br />

général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> qui viendrait à l'Elysée,<br />

serait seulement le chef <strong>de</strong> la Maison mi-<br />

litaire.<br />

Cet officier supérieur ne serait pas encore<br />

désigné, mais on parie à mots couverts d'un<br />

ancien officier <strong>de</strong> " la Maison militaire pré-<br />

si<strong>de</strong>ntielle qui serait sur le point <strong>de</strong> recevoir<br />

les <strong>de</strong>ux étoiles.<br />

II!<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le correspondant du Soleil à Rome écrit<br />

que Mgr Clari, le nouveau nonce, ne se dis-<br />

simule nullement les difficultés <strong>de</strong> sa situa-<br />

tion, mais il espère, à force <strong>de</strong> tact et <strong>de</strong><br />

douceur, dissiper peu à peu ies préventions<br />

<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> catholiques à l'endroit non-<br />

seulement do la politique pontificale, mais<br />

<strong>de</strong> la'façon dont on a prétendu l'interpréter<br />

jusqu'ici.<br />

L'Election <strong>de</strong> Pontarlier<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le docteur Grenier, élu à Pontarlier, est<br />

décidément l'homme du jour et, comme on<br />

ne tarit pas <strong>de</strong> détails sur ce singulier per<br />

sonnage, le Matin a fait interviewer le "dé<br />

puté musulman par un envoyé spécial, et le<br />

récit cle cette conversation nous fournit<br />

quelques indications sur le rôle que le non<br />

vel élu compte jouer à la Chambre.<br />

Ses tendances, a-t-il dit, le porteront i<br />

siéger à la gauche radicale, si on" veut l'ad-<br />

mettre ; cependant, jaloux <strong>de</strong> sa liberté, il<br />

restera peut-être indépendant. Quoiqu'il en<br />

soit partisan au point "<strong>de</strong> vue théorique, il<br />

ne votera pas la séparation <strong>de</strong>s églises et <strong>de</strong><br />

l'Etat, il estime que ce n'est pas "l'heure <strong>de</strong><br />

prend/e une telle mesure, qui*amènerait cer<br />

tainement <strong>de</strong>s troubles dans le pays. En<br />

matière reiigieu.se, ii se proclame d'ailleurs<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Les tableaux d'avancement paraîtront sous<br />

très peu <strong>de</strong> jours.<br />

Dans la gendarmerie, la commission supé-<br />

rieure a classé le colonel Moreau pour le<br />

gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, et pour le gra<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> colonel, les lieutenants-colonels : Serres,<br />

Prévôt, Lancelot, Guyon, Boule, et Laussac<br />

La gendarmerie n'a plus <strong>de</strong> divisionnaire ;<br />

elle n'est plus représentée dans l'état-majoj.<br />

dc notre armée, que par sept généraux <strong>de</strong><br />

briga<strong>de</strong>, dont le général" Potelleret, qui pré-<br />

si<strong>de</strong> le comité <strong>de</strong> gendarmerie, et les géné-<br />

raux Ama<strong>de</strong>, Olivier et Risbourg, qui sont<br />

adjoints aux gouverneurs <strong>de</strong> nos forteresses<br />

<strong>de</strong>'l'Est.<br />

Tous les ans, le ministre <strong>de</strong> la guerre est<br />

obligé <strong>de</strong> confier, à <strong>de</strong>s généraux d'artillerie,<br />

l'inspection <strong>de</strong> quelques arrondissements <strong>de</strong><br />

gendarmerie.<br />

Le Matin dit que la retraite du ^général<br />

Poilloue <strong>de</strong> Saint-Mars ne sera définitive que<br />

dans quelques mois. A ia <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du géné-<br />

rai Billot, il aurait consenti à rester à la tète<br />

du 12e corps, jusqu'au moment où sera dé-<br />

signé son successeur.<br />

La Petite République prétend que le géné-<br />

ral Billot et l'amiral Besnard ont pris <strong>de</strong><br />

récentes dispositions relatives à la mobili-<br />

sation.<br />

Le ministre <strong>de</strong> la guerre a décidé aue la<br />

briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gendarmerie <strong>de</strong> Saint-Pafgoire<br />

(Hérault) sera transférée à Paulhan.<br />

Ecole Saint-Maixent<br />

Sont admis à Saint-Maixent:<br />

12e corps. — 14e d'infanterie : Chazal, Marroi<br />

et Talin d'Eyzac, serjreàts.<br />

50e -. Moudon, Roliin et Rouza<strong>de</strong>. sareeilt"<br />

majors .<br />

63e : Angelby, Brissaud, Hanoteau, Menain et<br />

Proust, sergents.<br />

78e : Ceron et Dorville, sergents • Petit ser-<br />

gent major ; Thévcnot. sergent. '<br />

80e : Gauthier, Mégret <strong>de</strong> Devise,<br />

baste et Vallette, sergents ; \'éne><br />

major.<br />

107e: Chevalier, Lassalmonie, Marc et Vallette<br />

Picard, Ta-<br />

au, sergent<br />

sergents.<br />

3 Feuilleton du "<strong>25</strong> <strong>décembre</strong> 1890<br />

Pli<br />

Par Pierre MAEL<br />

PREMIÈRE PARTIE<br />

LIS MYSTÈRE<br />

1<br />

Car, en vérité, si dissemblables qu'elles<br />

fussent, ces <strong>de</strong>ux femmes étaient merveil-<br />

leusement belles, et le plus méticuleux ar-<br />

tiste, le dillettante le plus pointilleux, n'au-<br />

rait su déci<strong>de</strong>r laquelle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux l'emportait<br />

sur l'autre.<br />

Blon<strong>de</strong> et brune, elles offraient entre<br />

elles un contraste aussi séduisant que com-<br />

plet et qui les faisait mutuellement valoir.<br />

Leurs costumes sombreslaissaientlesbras<br />

nus <strong>de</strong>puis l'épaule, et elles apparaissaient,<br />

dans l'éclat <strong>de</strong> leur teint doré par le uttle <strong>de</strong><br />

la mer, l'une sous sa couronne d'or fauve,<br />

«autre dans ses lourds ban<strong>de</strong>aux d'un noir<br />

fcleu. telles que <strong>de</strong>s .créatures évoquées <strong>de</strong><br />

fuelque légen<strong>de</strong> du moyen âge ou d'un<br />

conte arabe enrichi nar l'imagination hvper-<br />

"Ohque du conteur."<br />

j ''; llc £ passèrent, et le voyageur <strong>de</strong>meura<br />

fiouipo<br />

à Sa p1acC ' Sans P ;u ' oleet sans<br />

Ce fut l'hôte qui tira Lebrcton <strong>de</strong> la rê-<br />

verie où l'avait plongé ce tableau fasci-<br />

nant.<br />

— Vous ne vous plaindrez pas, celle fois,<br />

j'imagine, — dit-il avec un sourire mali-<br />

cieux, — que les étrangers ont tout pour<br />

eux. Voilà, certes, une fière revanche <strong>de</strong> la<br />

France, et, qui plus est, <strong>de</strong>là Bretagne, sur<br />

les Anglaises, les Américaines, les Autri-<br />

chiennes, les Espagnoles ou les Russes qui<br />

encombrent nos "plages.<br />

— Ah ! — lit Lebreton, — ces dames<br />

sont <strong>de</strong>s Bretonnes ?<br />

_ — Oui, monsieur, et même <strong>de</strong> nos voi-<br />

sines. Elles habitent Morlaix, où leur fa-<br />

mille occupe un rang considérable. Leur<br />

père, en effet, est un ancien magistrat cpii<br />

a pris sa retraite et vit dans ses terres.<br />

— Mais, — interrogea Colman, — ces<br />

dames m'ont paru avoir tous les <strong>de</strong>hors<br />

d'aisance, je dirai même dc... liberté, qui<br />

caractérise <strong>de</strong>s Parisiennes tout à fait clans<br />

le « mouvement ».<br />

— Tout â fait « fin-<strong>de</strong>-siècle », voulez-<br />

vous dire ? souligna l'hôtelier avec un nou-<br />

veau sourire. — Beaucoup do gens pen-<br />

sent comme vous, et les pru<strong>de</strong>s lai<strong>de</strong>s cri-<br />

tiquent à qui mieux mieux le décollelé <strong>de</strong><br />

leurs toilettes. C'est tant pis pour les cri-<br />

tiques.<br />

— Prenez gar<strong>de</strong>, fit Lebreton, vous<br />

m'avez tout l'air, en ce moment, <strong>de</strong> plai<strong>de</strong>r<br />

les circonstances atténuantes en faveur <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>ux splendi<strong>de</strong>s créatures. Pour moi,<br />

je vous l'avouerai, j'accor<strong>de</strong> trop volon-<br />

tiers mon admiration à la beauté pour<br />

qu'il mc vienne jamais à l'esprit <strong>de</strong> lui<br />

chercher <strong>de</strong>s excuses.<br />

L'hôte cessa dc plaisanter, et ce fut d'un<br />

accent <strong>de</strong> profond respect qu'il reprit:<br />

— Non, monsieur, jo ne cherche aucune<br />

excuscà labeautô, peut-être trop« voyante »,<br />

dos dames Kcrrcix. Quoi qu'essaient d'insi-<br />

nuer les langues les plus venimeuses, il n'y<br />

a rien, absolument rien à dire sur leur<br />

compte, et n'était leur éducation manifeste-<br />

ment parisienne, ainsi que vous l'avez tout<br />

<strong>de</strong> suite remarqué, on n'aurait qu'à les<br />

louer sur tous les tons. Elles sont belles,<br />

et elles le savent. Est-ce un si gros péché<br />

<strong>de</strong> le laisser voir? Ce qui est certain, c'est<br />

que dans ces corps superbes logent <strong>de</strong>s<br />

âmes plus belles encore, et que la beauté <strong>de</strong><br />

ces jeunes femmes ne les empêche pas<br />

d'être la provi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s malheureux.<br />

_— Ah ! dit le voyageur avec une nuance<br />

d'émotion dans la voix, elles sont aussi bon-<br />

nes que belles ! Tant mieux, et gloire à no-<br />

tre terre bretonne qui voit s'épanouir <strong>de</strong><br />

telles fleurs !<br />

Il se tut. Les <strong>de</strong>ux jeunes femmes, objet<br />

rie leur entretien, avaient repris leurs loi-'<br />

ettes do ville, <strong>de</strong> simples et élégantes ro-<br />

bes <strong>de</strong> toi e et <strong>de</strong>s chapeaux <strong>de</strong> la plus mo-<br />

<strong>de</strong>ste paille. Elles s'avancèrent vers l'hôtel<br />

et parurent hésiter en voyant l'hôte en con-<br />

versation suivie aveo le voyageur.<br />

Lebreton les lira d'embarras en s'écar-<br />

tant discrètement. Alors, la dame blon<strong>de</strong><br />

s approcha <strong>de</strong> 1 hôtelier et <strong>de</strong>manda :<br />

— Monsieur Kerjan, savez-vous si la<br />

voiture pourra être prête à <strong>de</strong>ux heures ?<br />

Kerjan salua et gardant son chn-peau à la<br />

main, répondit avec une sympathie très<br />

marquée :<br />

— Ma<strong>de</strong>moiselle, j'ai donné mes ordres<br />

en conséquence, et je ne vois rien qui s'op<br />

pose à votre désir.<br />

La phrase était fort 1 ri en tournée et amena<br />

un sourire sur la jolie bouche rose. La<br />

jeune fille s'écria :<br />

— Bravo, monsieur Kerjan ! On voit<br />

bien que vous êtes poète à vos heures.<br />

Vous parlez le français comme un Norman<br />

lien.<br />

Cela fut dit avec un accent <strong>de</strong> gaieté char-<br />

mante et conununicative qui mit l'hôte en<br />

bonne humeur. Lebreton 'mi avait penché<br />

la lête et s'était détourné un instant, releva<br />

les yeux. Il tressaillit. »<br />

Celle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux jeunes filles qui n'avait<br />

point parlé, ia brune, le considérait avec<br />

attention du fond <strong>de</strong> ses prunelles sombres.<br />

II<br />

La Légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rosmeur<br />

Colman Lebreton se détourna <strong>de</strong>rechef,<br />

afin <strong>de</strong> rompre le charme. Il lui avait sem-<br />

blé que <strong>de</strong> ces beaux yeux se dégageait un<br />

flui<strong>de</strong> subtil qui l'enveloppait et lo pénétrait<br />

en même temps.<br />

Un son do cloche venu <strong>de</strong> l'hôtel émut<br />

tous les spectateurs <strong>de</strong> la plage. Kerjan, s'é-<br />

loignant <strong>de</strong> la jeune fille blon<strong>de</strong>, tandis que<br />

celle-ci se rapprochait <strong>de</strong> sa sœur, vint à<br />

son hôte <strong>de</strong> passage.<br />

— Voici le déjeuner qui sonne, mon-<br />

sieur. Vous pouvez prendre, si vous le<br />

voulez, votre place à la table d'hôte.<br />

— Merci, monsieur, répondit Colman.<br />

Après déjeuner, je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai quel-<br />

ques renseignements.<br />

— Je vous les donnerai <strong>de</strong> grand cœur,<br />

monsieur, si j'y puis satisfaire.<br />

Les <strong>de</strong>ux hommes se séparèrent sur cette<br />

parole et le voyageur entra dans la salle à<br />

manger, bientôt suivi par l'alfluence <strong>de</strong>s<br />

baigneurs, au nombre <strong>de</strong>squels se trou-<br />

vaient les belles jeunes filles. Auprès d'elles<br />

vint s'asseoir une dame à cheveux blancs,<br />

dont la beauté encore florissante et la sou-<br />

veraine distinction disaient assez qu'elle <strong>de</strong>-<br />

vait être leur mère.<br />

Tout en mangeant silencieusement, le<br />

jeune homme percevait <strong>de</strong>s bribes <strong>de</strong> con-<br />

versations engagées près <strong>de</strong> lui. 11 est assez<br />

rare que ces entretiens <strong>de</strong> table d'hôte roti-<br />

fent sur <strong>de</strong>s sujets d'une gran<strong>de</strong> élévation.<br />

Cctn dti publie cosmopolite qui Créunentait<br />

la grève <strong>de</strong> Satnt-El'flam ne faisait point ex-<br />

ception u la règle. puuut .v<br />

On parlait du pays <strong>de</strong>s alentours, <strong>de</strong>s sta-<br />

tions similaires et <strong>de</strong>s avantages qu'y trou-<br />

vent les voyageurs. Les uns vantaient la<br />

beauté <strong>de</strong>s plages, les autres le confortable<br />

ou lo bon marché <strong>de</strong>s hôtels. Quelqu'un<br />

éleva la voix et dit :<br />

— Pour le bon marché et même le con-<br />

fortable, à ce prix-là, bien entendu, aucune<br />

maison ne peut lutter contre celle <strong>de</strong>s frères<br />

Garmin, à Keravilio.<br />

— C'est vrai, — répliqua un autre. —<br />

Mais les patrons <strong>de</strong> l'hôtel sont si désagréa-<br />

bles qu'on ne se plait guère à entrer en re-<br />

lations avec eux. Co sont <strong>de</strong> véritables bru-<br />

tes.<br />

— L'année <strong>de</strong>rnière, ils ont à moitié as-<br />

sommé un voyageur qui leur avait fait <strong>de</strong><br />

très légitimes remontrances. Les voituriers<br />

ne se soucient pas d'y <strong>de</strong>scendre et ils sont<br />

la (erreur <strong>de</strong>s environs.<br />

Une troisième personne, une femme celte<br />

fois, appuya les dires <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux interlocu-<br />

teurs.<br />

— Ce que vous dites, monsieur, est tout<br />

à fait exact. Moi qui vous parle, j'ai dû<br />

m'enfuir <strong>de</strong> l'hôtel, il y a <strong>de</strong>ux ans, tant j'ai<br />

eu peur que ces <strong>de</strong>ux méchant» hommes<br />

me fissent un mauvais parti. Et cela parce<br />

que je les payais en billets <strong>de</strong> banque.<br />

Une exclamation interrompit la voix <strong>de</strong><br />

la narratrice.<br />

sibT ° h ! V ° US exagérez? Cen ' est paspos-<br />

Mais la dame, piquée peut-être par ce<br />

doute <strong>de</strong> l'auditoire, reprit avec vivacité •<br />

— J exagère si peu, que si vous voulez<br />

interroger à ce sujet le garçon qui no us<br />

sort et qu, était témoin du la t, il 1 0 ônria<br />

vouslo répéter, et même vous 1 rï ,'il<br />

m a conduite à Lannion, où j'ai d à il ',<br />

pour « inirc <strong>de</strong> la monnaie. » J jllei<br />

cile. Il confhma o'nVn ' n ° ° Veiliéo cl do-<br />

ne- rinq<br />

cela,<br />

t, -<br />

cette<br />

mais<br />

Lan-<br />

tails il expliqua que ces Garmin n'étaient<br />

point du pays, qu'ils venaient d'Alsace<br />

peut-être do plus loin, ainsi que l'indiquait<br />

leur accent allemand très prononcé, et<br />

taient établis à Keravilio que <strong>de</strong>puis<br />

ou six ans. environ un an après le crime<br />

commis à Rosmeur.<br />

— Quel crime ? quel crime ? réclamèrent<br />

les baigneurs, alléchés par l'espoir d'un ré-<br />

cit palpitant.<br />

— Je ne saurais pas vous raconter ,<br />

messieurs, — répondit l'adolescent<br />

parce que je n'étais pas au pavs à o cv<br />

époque, j'étais chez un oncle à Brest. Mais<br />

je sais seulement qu'on trouva dans les<br />

bois du château une jeune femme assassi-<br />

née, que personne ne put reconnaîtrt<br />

qu'on avait vu la veille <strong>de</strong> passage à<br />

nion.<br />

— Et l'assassin, est-ce qu'on ne le prit<br />

pas ?<br />

— Non, messieurs, on ne découvrit ja-<br />

mais l'assassin. Ce ne <strong>de</strong>vait pas être 'un<br />

homme du pays.<br />

Les curieux étaient désappointés. Le pre-<br />

mier <strong>de</strong>s baigneurs qui avait parlé <strong>de</strong><br />

ravilio essaya <strong>de</strong> les consoler.<br />

• 7 P a , h ! , J ' n 'y a pas d'imporlance £<br />

cher à <strong>de</strong> te s récits. Chaque point,<br />

fûte <strong>de</strong> Bretagne peut enWr féuuiva<br />

ont .Les histoires do ces régions ont S<br />

tes plus sanglantes et plu^,gX s le<br />

unes quo es autres Mni= ;• ^ " )us 108<br />

toujours une [Vmmo inv-l,,,,. L ,<br />

tôrieusement assassin. , " iys -<br />

^T"' 1 , fa, 'tci'oiro (pie la polio**»<br />

mai lait 0 dans ces parles, ou -i"" ''" B<br />

"ai' -y sont ljicn'itml»«i'''"lls ':<br />

Ke-<br />

. atta-<br />

<strong>de</strong> la<br />

rire<br />

d l><br />

<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés


ai,<br />

108a • Baptiste, sergent major ; Cabanette,<br />

terrent ; Condamine, sergent fourrier; <strong>de</strong> Cre-<br />

moSx, Dhénin et Fort, sergents.<br />

138e : Dufey, Lelorram, Meraud et Boberts,<br />

«ergents.<br />

17e corps : 7e d'infanterie : Noseda, sergent.<br />

9e Loûbet et Mirambeau. sergents.<br />

Île : Fourni, sergent-major ; Gar<strong>de</strong>lle et Gar-<br />

nal. sergent. .<br />

20e : Castel et Dumas, sergents fourriers ; Dar-<br />

tigues et Dauty, sergents.<br />

83e : Casse-Barthe, Charjpe, Gonthier, Lizaute<br />

«t <strong>de</strong> Salles <strong>de</strong> Ays, sergents.<br />

SSe : Fourrât, sergent major.<br />

126e : Pic et Sacarau, sergents.<br />

18e corps. — 6e d'infanterie: Bertini, Lagar<strong>de</strong>,<br />

Pinturcau et Tessier, sergents ; Loubet, sergent<br />

fourrier.<br />

34e : Armand-Laroche, Mouchez et Peyroux,<br />

sergents majors, Bounet et Haran, sergents.<br />

49e : Alberny et Barrangue-Chinanou, sergents<br />

maiors, Lasnier et <strong>de</strong> Ribeaux.<br />

53e : Harrix, Estrampes, Ilouard, Laroche et<br />

Faubesty, sergents.<br />

•Ô7e : Bonhomme, sergent major, Goursaud, <strong>de</strong><br />

Merlin, sergents-fourriers ; Maturie. sergent.<br />

123 : Babie, sergent-fourrier ; Beaubeau et<br />

Boatineau, sergents.<br />

14te : Barranque-Chinanou, sergent major ;<br />

Decan <strong>de</strong> Chatouville, sergent ; Dore, sergent<br />

fourrier ; Fenodot, sergent major ; Guiraur, Mis-<br />

sant et Pourel, sergents.<br />

16e corps. 12e d'infanterie : Deville, sergent-<br />

fourrier; 'Grimai et Negrel, sergents; Paoli, ser-<br />

gent-major.<br />

15e : Amiel et Laurent, sergents; Tap, sergent-<br />

fourrier.<br />

17e : Thillet, sergent.<br />

81e : Aubouy, sergent ; Blanc, sergent-four-<br />

rier: Boucher, sergent.<br />

142e : Catroux et Peyronnet, sergonts.<br />

14i!e : Lauren<strong>de</strong>au, Négrier, Raftniac et XJffler,<br />

sergents.<br />

Notre Artillerie<br />

Bo'urges, 24 déce mbre.<br />

D'après le Messager du Cher, toutes les<br />

dispositions sont prises à Bourges pour la<br />

fabrication immédiate <strong>de</strong> nouveaux canons,<br />

et on n'attend plus que le vote <strong>de</strong>s crédits<br />

nar les Chambres.<br />

s'enfuir et le traînèrent jusqu'au poste <strong>de</strong>s<br />

gar<strong>de</strong>s municipaux, mais on chemin on a tait<br />

justice sommaire du malheureux, dont le ca-<br />

davre est horriblement lacéré. Le visage<br />

n'est pas reconnaissable.<br />

JUDICIAIRES<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

La Cour <strong>de</strong> cassation, toutes chambres<br />

réunies, a délibéré en chambre <strong>de</strong> conseil<br />

sur les modifications à adopter au Co<strong>de</strong><br />

d'instruction criminelle en ce "qui concerne<br />

spécialement l'instruction <strong>de</strong>s affaires cri-<br />

minelles et correctionnelles.<br />

Invitée, l'an passée, par le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

sceaux, à formuler son avis sur les modifi-<br />

cations proposées au Parlement, elle a adopté<br />

les conclusions du rapport fait par le con-<br />

seiller Faleimaigne, ~âu nom <strong>de</strong> la commis-<br />

sion qui avait été chargée <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une<br />

étu<strong>de</strong> particulière <strong>de</strong>s questions soulevées.<br />

Ces conclusions admettent simplement la<br />

faculté pour l'inculpé <strong>de</strong> ne pas s'expliquer<br />

lors <strong>de</strong> "sa première" comparution <strong>de</strong>vant le<br />

juge d'instruction, l'assistance d'un défen-<br />

seur dès le début <strong>de</strong> l'instruction et les<br />

moyens <strong>de</strong> communiquer librement avec lui<br />

sauf le cas d'interdiction <strong>de</strong> communiquer,<br />

la faculté pour le défenseur <strong>de</strong> prendre con-<br />

naissance" <strong>de</strong> pièces au cours <strong>de</strong> la procé-<br />

dure et <strong>de</strong> se pourvoir <strong>de</strong>vant la chambre du<br />

conseil, en cas <strong>de</strong> refus du juge d'instruc-<br />

tion, communication obligatoire du dossier<br />

avant l'interrogatoire définitif, le droit <strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>r l'accomplissement <strong>de</strong>s actes utiles<br />

à sa défense, le "recours <strong>de</strong>vant la chambre<br />

du conseil contre les ordonnances du juge<br />

d'instruction, le droit d'assister aux consta-<br />

tations et aux perquisitions, le contrôle <strong>de</strong>s<br />

expertises, un débat oral <strong>de</strong>vant la chambre<br />

<strong>de</strong>s mises en accusation.<br />

CONSEIL DE CABINET<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Les ministres se sont réunis, ce matin, en<br />

conseil <strong>de</strong> cabinet, au ministère <strong>de</strong> l'agri-<br />

culture, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Méline.<br />

La séance a été consacrée à l'expédition<br />

<strong>de</strong>s affaires courantes, notamment â la suc-<br />

cession <strong>de</strong> M. Rousseau. On dit que le choix<br />

du gouvernement sera officiellement connu<br />

à l'issue du conseil <strong>de</strong> samedi.<br />

La Russie dans la mer Rouge<br />

Londres, 24 décerrfbre.<br />

On télégraphie <strong>de</strong> Vienne au Daily Chroni-<br />

cle :<br />

La Russie, qui désire s'assurer un point sur la<br />

côte <strong>de</strong> la mer Rouge, a voulu connaître . l'atti-<br />

tu<strong>de</strong> et i'opinion <strong>de</strong> l'Italie. Il est certain que la<br />

Russie tente <strong>de</strong> grands efforts pour acquérir,<br />

soit à la France, soit à l'Italie, un territoire sur<br />

le littoral <strong>de</strong> ia mer Rouge et s'assurer ainsi<br />

l'accès <strong>de</strong> l'Abyssinie. L objectif <strong>de</strong> la Russie est<br />

do placer l'Abyssinie sous sa protection en vue<br />

<strong>de</strong> faire face à l'influence britannique en Afri-<br />

o.ue : suivant toutes probabilités, on apprendra<br />

prochainement que la" Russie a occupé "tin point<br />

quelconque <strong>de</strong> là mer Rouge.<br />

INSTRUCTION PUBLIQUE<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le ministre <strong>de</strong> l'instruction publique a<br />

décerné les prix suivants aux instituteurs qui<br />

ont donné en <strong>1896</strong> avec le plus <strong>de</strong> zèle et <strong>de</strong><br />

succès l'enseignement agricole et horticole<br />

leurs élèves :<br />

Rappel <strong>de</strong> prix : Delmond à Allassac (Cor-<br />

rèze), Puech â Firmy (Aveyron).<br />

Médaille d'argent et prime <strong>de</strong> 300 francs : M.<br />

Manou à Vigean (Cantal).<br />

Médaille d'argent et 200 francs : Arsac à La-<br />

plau (Corrèze), Dezeix à Saint Chamand (Cor-<br />

rèze), Hugon à Sainte Marie (Cantal.<br />

Médaille d'argent et 100 francs : Bru à Frons<br />

(Aveyron). Delon a Laval (Lozère), Lavialle à<br />

"Condat (Corrèze), Lunard à Ro<strong>de</strong>z (Aveyron),<br />

Tricot à Saint Mamet (Cantal.)<br />

Mentions honorables : MM. Gellier à Chausse<br />

nac (Cantal), (7haramel à Corrèze (Corrèze),<br />

Chassaing à Puvdarnac (Corrèze), Clermout à<br />

Labesserette (Cantal). Rozière à Valzergues<br />

(Aveyron), Cuelhes à Vebret (Cantal.)<br />

Une note officieuse du ministère <strong>de</strong> l'ins-<br />

truction publique et <strong>de</strong>s beaux-arts confirme<br />

que ce ministère est décidé à ne pas taire<br />

<strong>de</strong> nomination dans la Légion d'honneur pour<br />

le 1er janvier par suite <strong>de</strong>s disponibilités<br />

très restreintes "cette année. Le ministère <strong>de</strong><br />

l'instruction publique se bornera pour l'ins-<br />

tant à disposer <strong>de</strong>s décorations qui restent<br />

sur les fonds accordés par la loi du 12 dé-<br />

cembre 1895 à l'occasion du centenaire <strong>de</strong><br />

l'Institut <strong>de</strong> France.<br />

LES ELECTIONS SENATORIALES<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

14,396 communes ont eu à élire <strong>de</strong>s délé-<br />

gués sénatoriaux. Le nombre <strong>de</strong> ces délégués<br />

s'élève à 24,108. Parmi eux, plusieurs prê-<br />

tres ont été élus, notamment dans l'Ille-et-<br />

Vilaine ; c'est ainsi qu'à Goven, M. l'abbé<br />

Pinson et l'abbé Delalan<strong>de</strong> ont été élus, le<br />

premier, délégué, le second, suppléant, à<br />

l'unanimité du conseil municipal.<br />

Dans le Jura, la composition <strong>de</strong> la liste ra-<br />

dicale vient d'être arrêtée. Les candidats se<br />

raient : MM. Bourgeois, député <strong>de</strong> Dôle :<br />

Poupin, député <strong>de</strong> Poligny, et Chamberland,<br />

ancien député. On sait que les sénateurs<br />

sortants sont : MM. Lelièvre, Thurel et le<br />

général Grévy, opportunistes.<br />

A Constantine, où M. Lesueur, sortant, ne<br />

se représente pas, M. Treille, ancien député<br />

opportuniste, aura pour concurrent, M. <strong>de</strong><br />

Saint-Germain, maire <strong>de</strong> Batna, couseiller<br />

général <strong>de</strong> Constantine.<br />

Dans le Loiret, M. Adolphe Cochery, père<br />

du ministre <strong>de</strong>s finances et M. Rousset,* sc-<br />

ieurs sortants, viennent d'adresser une let-<br />

tre à leurs électeurs dans laquelle ils se ré-<br />

clament <strong>de</strong>s services rendus à la Républi<br />

que; nous avons dit hier que les candidatures<br />

radicales <strong>de</strong> MM. Royer-Potheau et Gircourt<br />

leur seraient opposées.<br />

Dans la Marne, département <strong>de</strong> M. Léon<br />

Bourgeois, MM. Diancourt et Poirrier, séna-<br />

teurs sortants, se représentent en déclarant<br />

qu'ils sont les adversaires résolus du socia-<br />

lisme, <strong>de</strong> la revision et <strong>de</strong> l'impôt progres-<br />

sif. M. Vallé, député radical d'Epernây, vient<br />

<strong>de</strong> retirer sa candidature ; M. Langlet, ancien<br />

député, reste donc jusqu'à ce jour le seul<br />

candidat <strong>de</strong>s radicaux et <strong>de</strong>s radicaux-socia-<br />

listes.<br />

Dans l'Yonne, en remplacement <strong>de</strong> M. Gui-<br />

chard, décédé, une nouvelle candidature ra-<br />

dicale vient <strong>de</strong> surgir, celle <strong>de</strong> M. Lor<strong>de</strong>reau,<br />

conseiller général.<br />

La Succession <strong>de</strong> M. Rousseau<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Plusieurs journaux ont parlé <strong>de</strong> la nomi-<br />

nation <strong>de</strong> M. Gérard, comme gouverneur gé-<br />

néral <strong>de</strong> l'Indo-Chine. Nous sommes autorisés<br />

à déclarer que cette information estinexacte<br />

et que le gouvernement n'a arrêté à, cet<br />

égard aucune résolution.<br />

Le Temps déclare que ce n'est pas M. Gé-<br />

rard, ancien ministre" <strong>de</strong> France à Pékin, qui<br />

sera nommé.<br />

Enfin, le Journal <strong>de</strong>s Débdts, qui annonçait<br />

hier l'information relative à M. Gérard se<br />

borne, aujourd'hui, à enregistrer le dé-<br />

menti.<br />

tint l'œuvre <strong>de</strong> Suez, n'était plus là pour as-<br />

surer contre les COUPS violents <strong>de</strong>s passions,<br />

<strong>de</strong>s instincts et <strong>de</strong>s' hasards, pour défendre<br />

contre elle-même et la modérer une nouvelle<br />

entreprise plus aventureuse que la pre-<br />

mière".<br />

Et que plus rien dans la direction faible,<br />

diffusé et changeante <strong>de</strong>s aàaires publiques<br />

n'était désormais capable ni <strong>de</strong> contenir les<br />

convoitises d'un tas <strong>de</strong> financiers, d'aven-<br />

turiers et <strong>de</strong> politiciens pillards, n'y d'arrêter<br />

cette paniqué instinctive <strong>de</strong>s foules qui en<br />

un moment renverse tout. Tout s'écroula.<br />

M. Anatole France termine :<br />

J'ai du vous montrer <strong>de</strong> Lesseps encore chargé<br />

<strong>de</strong>s fautes que le ternes emportera. Tel que je<br />

vous l'ai fait paraître^ tel qu'il fut, impru<strong>de</strong>nt,<br />

éméraire, trop confiant en lui-même, mais gé-<br />

néreux, plein <strong>de</strong> bonté, <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> courage j<br />

il a travaille toute sa vie à <strong>de</strong>s tâches vastes et<br />

pacifiques. Un tel homme n'a qu'un juge : l'Uni-<br />

vers.<br />

Son image, dressée à Suez sur la berge du<br />

canal, sera saluée à travers les siècles par les<br />

pavillons <strong>de</strong>s nations.<br />

Cet éloge <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps a été applaudi par<br />

la majorité <strong>de</strong> l'assistance.<br />

Après avoir rappelé la jeunesse laborieuse<br />

d'Anatole France", M. Gréard, qui répond ait<br />

récipiendaire, trace un croquis lestement<br />

enlevé du successeur <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Lesseps.<br />

Vous aimez les collections d'estampes et <strong>de</strong><br />

livres comme le paysan aime ia terre d'instinct.<br />

Inséparablement" lesbouquinistes sont vos amis.<br />

Que "dis-je ? Vos maîtres. Comment n'être pa|<br />

touché <strong>de</strong> votre fi<strong>de</strong>Tité à ces vieux et naïfs phi'<br />

losophes <strong>de</strong>s quais ?<br />

Puis M. Gréard fait l'éloge <strong>de</strong> l'écrivain<br />

dans lequel il salue un talent bien français.<br />

Le passage est délicat et d'une belle venue :<br />

De la France, vous aimez le sol nourricier<br />

d'une race vaillante et fine, la langue légère, ra-<br />

pi<strong>de</strong> et gaie, sortie <strong>de</strong> l'âme populaire comme<br />

le chant <strong>de</strong> l'alouette du sillon"; "la patrie vous<br />

apparaît : artisans, laboureurs, moines, théolo-<br />

giens, chevaliers, soldats, peuple et souverains,<br />

tous ceux qui lui ont apporté leur part d'intel-<br />

ligence, <strong>de</strong> sueur ou <strong>de</strong> "sang et les rassemblant<br />

dans une commune reconnaissance; ô mes frères,<br />

dites-vous, soyez bénis !<br />

Ah I le nobie élan, monsieur, et que vous<br />

voilà loin <strong>de</strong>s songeries et <strong>de</strong>s dilettantismes<br />

dissolvants !<br />

Par une rapi<strong>de</strong> transition, M. Gréard passe<br />

ensuite à <strong>de</strong> Lesseps. Après avoir évoqué le<br />

souvenir <strong>de</strong> l'académicien, plutôt que du di-<br />

plomate et du perceur d'ittismes, M. Gréard<br />

conclut ainsi :<br />

Co nom n'est plus entouré aujourd'hui Que d'un<br />

voile <strong>de</strong> <strong>de</strong>uii, vous avez entendu, monsieur, lès<br />

gémissements <strong>de</strong> ceux qu'une épouvantable ca-<br />

tastrophe a précipité dans la ruine. Laissez-moi<br />

ne pas ferrne'r l'oreille au murmure d'une espé-<br />

rance.<br />

Oui, les travaux interrompus seront recom.i-<br />

niences et achevés. Par qui" et pour qui ? Les<br />

intérêts et les passions <strong>de</strong> la politique peut-être<br />

en déci<strong>de</strong>ront. Alors, oubliant les défaillances',<br />

les malheurs et les fautes, ie mon<strong>de</strong> entier se<br />

souviendra que l'homme qui avait reprise la<br />

pensée <strong>de</strong> Leibniz et <strong>de</strong> Gœthe, était celui au'une<br />

popularité universelle avait surnommé' « le<br />

grand Français. »<br />

Ce discours, tout littéraire, ne peut être<br />

facilement analysé. Il faudrait citer nombre<br />

<strong>de</strong> passages heureux. Son succès a été très<br />

vif."<br />

sa» rst»&«H£<br />

6P /j'ai "le coros tout contusionné ; je ?n|s resté<br />

dans cette cabane jusqu'au matin et, ai<strong>de</strong>> ce^es<br />

<strong>de</strong>ux hommes, nous avons fait un -signal <strong>de</strong> ae-<br />

tresse oui a été compris d'Aurigny et, a midi un<br />

bateau "est venu me chercher.<br />

> Toute la matinée, j'ai explore la cote, mais<br />

ié n'ai trouvé que <strong>de</strong>s débris du navire et Un<br />

chargement. Il ne parait du navire que les <strong>de</strong>ux<br />

tronçons <strong>de</strong>s mâts ; il est coule par 10 ou 12<br />

mètres d'eau dans un endroit où il y a toujours<br />

<strong>de</strong> la mer. En arrivant ce soir à Cherbourg, a<br />

4-'heures, j'ai fait ma déclaration au bureau ae<br />

la marine et il m'a été fait <strong>de</strong>s avances pou r<br />

m'habilier, car je suis venu ici dénué <strong>de</strong> tout.<br />

Le jeûneur Succi <strong>de</strong>venu fou<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le jeûneur italien Succi est subitement <strong>de</strong>venu<br />

fou cette nuit, à minuit; aag&gê à l'Olympia<br />

pour accomplir un jeûne <strong>de</strong> 40 jours, il venait<br />

<strong>de</strong> quitter cette salle <strong>de</strong> snectable et était entre<br />

chez lui, 10. rue Caumartin, lorsque soudain il<br />

s'eniDara d'une canne et se mit à briser ies gla-<br />

ces, îa pendule et tous les objets cassabies qui<br />

se trouvaient dans son logement.<br />

Les voisins, effrayés, allèrent prévenir les<br />

gardiens <strong>de</strong> la paix <strong>de</strong> service sur la voie publi-<br />

que oui ont réussi, non sans peine, à s'emparer<br />

du jeûneur qui a été conduit" à l'infirmerie du<br />

tfep'ôt. "<br />

PET'TES NOUVELLES<br />

24 <strong>décembre</strong>.<br />

L'Intransigeant prétend que M. Hano-<br />

taux retar<strong>de</strong>rait la nomination <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Monte-<br />

beilo en remplacement <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Gourcel afin <strong>de</strong><br />

pouvoir se faire nommer lui-même ambassa<strong>de</strong>ur<br />

à Saint-Pétersbourg<br />

Hier, au conseil 'général <strong>de</strong> la Seine on<br />

a parlé du crime <strong>de</strong> la rue Vanneau et M. Puech<br />

a lait adopter un vœu portant que «soit consi-<br />

déré comfne moralement abandonné, tout enfant<br />

qui ne peut rester dans sa famille qu'au péril <strong>de</strong><br />

s'a santé, <strong>de</strong> sa moralité et <strong>de</strong> son éducation ;<br />

que les pouvoirs publics complètent les lois<br />

existantes' sur la protection <strong>de</strong>s enfants au point<br />

<strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la répression <strong>de</strong>s cruautés <strong>de</strong>s sévi-<br />

ces ou abandons dont les enfants peuvent être<br />

victimes. »<br />

~--0ii assure que les nominations d'officiers<br />

d'académie ne paraîtront à l'Officiel qu'après les<br />

élections sénatoriales.<br />

~vw A Milan, Ferrario, assesseur municipal,<br />

délégué aux finance?, dans la crainte que'son<br />

projet <strong>de</strong> réforme tributaire ne fut pas approuvé<br />

par le conseil communal s'est suicidé dans un<br />

moment d'exaltation mentale.<br />

Une terrible catastrophe s'est produite<br />

d'ans la province <strong>de</strong> Cathepin'osiaw (Russie) : un<br />

bac qui faisait ia traversée" du Dniepper a coulé;<br />

lj nombre <strong>de</strong>s victimes est encore inconnu.<br />

On télégraphie <strong>de</strong> Washington : « Le<br />

prési<strong>de</strong>nt Cieveland a reconnu la République <strong>de</strong><br />

l'Amérique centrale composée du Honduras, du<br />

Costarica et du Salvador en recevant officielle-<br />

ment le ministre plénipotentiaire <strong>de</strong> la nouvelle<br />

fédération. »<br />

SLe h rere Joseph<br />

Arcachon, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

L'état du Frère Joseph, supérieur général<br />

<strong>de</strong>s Frères <strong>de</strong> l'Ecole 'do là doctrine chré-<br />

tienne, est toujours désespéré. On craint que<br />

le mala<strong>de</strong> ne passe pas la journée. Le pre-<br />

mier assistant", lo Frère Exuuérien, est*a»<br />

rivé à Arcachon.<br />

Le Frère Joseph, qui est âgé <strong>de</strong> 74 ans]<br />

avait été désigné -par le chapitre pour suc E<br />

cé<strong>de</strong>r au Frère Philippe, le 18 octobre 1884 ;<br />

il est mala<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis."<br />

Le cardinal Leèot, ami personnel du Frèré<br />

Joseph, lui a fait, hier, une longue visite à<br />

Arcachon.<br />

Un© confirmation<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

L'information du Gaulois sur la nomina-<br />

tion du général Tournier au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général<br />

<strong>de</strong> division et sur la transformation <strong>de</strong>s ser-<br />

vices <strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce avec l'attribution du<br />

secrétariat général à un civil, M. Legall, ac-<br />

tuellement directeur du cabinet civil a, pa-<br />

raît-il, produit un certain émoi à l'Elysée.<br />

Des confi<strong>de</strong>nces y ont été faites 'à quel-<br />

ques-uns <strong>de</strong> nos confrères. Il semble en ré-<br />

sulter qu'il n'y a rien <strong>de</strong> décidé nour le mo-<br />

ment. On fait remarquer, en effet, qu'il est<br />

impossible <strong>de</strong> prévoir à quelle date le géné-<br />

ral Tournter, qui n'atteint la durée <strong>de</strong> gra<strong>de</strong><br />

voulu qu'au inois <strong>de</strong> février, pourra êrte<br />

promu divisionnaire.<br />

D'autre part, on semble reconnaître que si<br />

le général Tournier recevait les trois étoiles,<br />

il n'y aurait rien d'imuossible à ce quo les<br />

modifications annoncées se produisent.<br />

En somme, la question a pu être agitée et<br />

même résolue quant au fond, mais si <strong>de</strong>s<br />

modifications doivent se produire, on peut<br />

encore les définir ni leur fixer une date.<br />

LES ASSASSINS DE STAMBOULOFF<br />

Sofia, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

On sait que dans une lettre trouvée dans le<br />

coffre-fort <strong>de</strong> Stambouloff et dans laquelle<br />

l'ancien dictateur racontait nar avance l'or-<br />

ganisation du complot dont il <strong>de</strong>vait être<br />

victime, il dénonçait tout particulièrement<br />

le rôle <strong>de</strong> Tufektehief ; il" racontait aue<br />

Tufektcbief, en compagnie <strong>de</strong> Natchevit'ch,<br />

avait enrôlé une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> dix à quinze bri-<br />

gands et leur avait fourni <strong>de</strong> l'argent ; îl re-<br />

levait, en outre, <strong>de</strong> nombreux conciliabules<br />

tenus par les conspirateurs et dont Tufekt-<br />

ehief était l'âme, èt ajoutait que ce Tufeckt-<br />

clnef, assassin <strong>de</strong> Beitohef et <strong>de</strong> Vulkauitch,<br />

ancien ministre, avait été nommé exprès à<br />

la section départementale pour la coristruc<br />

tion du chemin cle fer central, afin qu'il put<br />

séjourner à Sofia et diriger ainsi sur place<br />

le complot.<br />

Tufeatehief, qui se trouvait jusqu'ici en<br />

liberté sous caution, vient, sur l'ordre du<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la cour d'assises, d'être ar-<br />

rêté.<br />

La veuve <strong>de</strong> Stambouloff, que l'ami <strong>de</strong><br />

l'ancien dictateur, Petkoff, tient heure par<br />

heure au courant <strong>de</strong>s différentes phases'du<br />

procès, ne s'est pas encore présentée dans<br />

la salle d'audience dans la crainte <strong>de</strong> provo-<br />

quer <strong>de</strong>s manifestations hostiles.<br />

Mœur:<br />

Hier<br />

Italiennes<br />

. . Rome, 24 <strong>décembre</strong>,<br />

soir Tnggiano a été le théâtre <strong>de</strong><br />

laits sanglants.<br />

Deux gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'excise <strong>de</strong><br />

. ient en trés dans un<br />

«?,?» .?i r Un 7 contravention ;<br />

Bute s éleva bientôt entre eux<br />

du limonadier. Exaspérés et<br />

-ris <strong>de</strong> vin, les gar<strong>de</strong>s sortircntïeurs revoi-<br />

rs et firent leu <strong>de</strong> tous côtés : <strong>de</strong>ux bour-<br />

un gar<strong>de</strong> municipal, accourus au<br />

aèrent morts.<br />

Alors^ les habitants, attirés par l'écho <strong>de</strong>s<br />

"'un <strong>de</strong>s gar-<br />

nviraculeusement réussi à<br />

la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

café pour y<br />

une vive dis-<br />

ct les parents<br />

probablement<br />

coups <strong>de</strong> pistolet, s'emnarèrent d't<br />

aes, Vautre ayant rairaculeusemei<br />

A l'Académie Française<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Cet après-midi, a eu lieu, à l'Académie<br />

français'e, la réception d'Anatole France.<br />

On remarquait dans la nombreuse assis-<br />

tance qui se pressait sous la coupole du pa-<br />

lais Mazarin, Mme la baronne <strong>de</strong> Motire-<br />

nheim, les ambassa<strong>de</strong>urs d'Italie et <strong>de</strong> Tur-<br />

quie et nombre <strong>de</strong> notabilités.<br />

Mmes Ferdinand et Charles <strong>de</strong> Lesseps, en<br />

grand <strong>de</strong>uil, entourées <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s<br />

membres <strong>de</strong> la famille, parmi lesquels M.<br />

Ferdinand <strong>de</strong> Lesseps, en uniforme <strong>de</strong> sous-<br />

officier <strong>de</strong> cavalerie, assistaient à la séance.<br />

On remarquait le duc d'Aumale à son fau-<br />

teuil ; le prince parait complètement remis<br />

<strong>de</strong> son indisposition.<br />

A une heure précise, le récipiendaire en<br />

uniforme, escorté <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux parrains, éga-<br />

lement en tenue d'académicien, MM. Fran-<br />

çois Coppée et Halévy, a fait son entrée dans<br />

la salle" "<br />

Quand le bureau a pris place, M. Gréard,<br />

directeur en exercioe, se lève et donne la<br />

parole à M. Anatole France, sur lequel tous<br />

les regards sont fixés et qui semble* un peu<br />

ému.<br />

En termes simples et discrets, Anatole<br />

France commence par adresser à l'illustre<br />

compagnie les remerciements d'usage, et<br />

tout aussitôt entreprend l'éloge <strong>de</strong> celu' au<br />

quel il succè<strong>de</strong> et qu'il appelle « le grand<br />

entrepreneur du siècle ».**<br />

Il raconte la jeunesse <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps<br />

l'étroite amitié qui le lia, tandis qu'il était<br />

élève-consul à Alexandrie, au prince Saïd,<br />

fils <strong>de</strong> Mehemet-Ali. son séjour "à Madrid, où<br />

la fille <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> maîtresse du palais,<br />

Mlle Eugénie <strong>de</strong> Montijo vint le supplier<br />

d'intervenir en faveur <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong> Va-<br />

lence, compromis dans un pronwiciamento ;<br />

<strong>de</strong> Lesseps obtint leur grâce et l'impératrice<br />

se souvînt plus tard <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte dê recon<br />

naissance qu'avait contractée Mlle <strong>de</strong> Mon-<br />

tijo.<br />

Puis l'orateur suit <strong>de</strong> Lesseps en Egypte,<br />

où il accourt à la nouvelle <strong>de</strong> l'avènement<br />

du prince Saïd ; il montre le tmrdi diplomate<br />

saisissant cette occasion favorable et initiant<br />

le prince au grand projet qu'il étudiait <strong>de</strong><br />

puis si longtemps : le percement du cana<br />

<strong>de</strong> Suez. C'est alors que* <strong>de</strong> Lesseps entame<br />

contre l'Angleterre une lutte cle quinze an-<br />

nées.<br />

En Egypte, où il vint installer enfin ses<br />

chantiers, dit Anatole France, <strong>de</strong> Lesseps<br />

retrouva l'Angleterre. Il la reconnut dans<br />

l'attitu<strong>de</strong> hostile <strong>de</strong>s cheiks arabes ; on re<br />

fusait <strong>de</strong>s chameaux à la caravane ; dans le<br />

désert les ânes étaient enlevés avec les<br />

âniers; ainsi harcelé, persécuté, abandonné<br />

il établit son campement sur la place dé<br />

sorte <strong>de</strong> Peluz et la, le <strong>25</strong> avril 1859, il fit<br />

déployer le pavillon égyptien et donna lui<br />

même le premier coup <strong>de</strong> pioche.<br />

Dix ans après, l'œuvre était accomplie<br />

Le canal do Suez fut inauguré le 16 novem-<br />

bre 1869.<br />

Anatole France abor<strong>de</strong> l'histoire du canal<br />

do Panama, projet dont Leibnitz avait conçu<br />

1 idée, dont Gœthe s'était préoccupé et qui<br />

avait ete un <strong>de</strong>s rêves <strong>de</strong>s Saint-Simoniens<br />

Anatole France envisage le désastre qui<br />

termina cette nouvelle entreprise.<br />

*w îio S i nl le lieu ni lG tem !'s d'en recher-<br />

SL,Ll e L? U f es - 4 P^ne m'est-il permis d'in-<br />

wlôn, . 3 pl , US Ppnérales et <strong>de</strong> dire qu'en<br />

France la volonté lente, sour<strong>de</strong>, parfois obs-<br />

cure, mais continue et souveraine, qui sou-<br />

LA MlSSIQJt HOURST<br />

Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Un banquet a été offert aujourd'hui à midi<br />

à l'Hôtel <strong>de</strong>s Sociétés savantes, Jau lieute-<br />

nant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et aux membres <strong>de</strong><br />

la mission hydrographique du Niger par le<br />

roupe <strong>de</strong>s Africains. La réunion présidée<br />

par M. André Lebon, ministre <strong>de</strong>s colonies;,<br />

comprenait 80 convives parmi lesquels :<br />

Le lieutenant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et ses<br />

compagnons, le P. Hacquard.le prince Henry<br />

d'Orléans, le colonel Monteil, d'Attanoux, le<br />

général Lambert, ie colonel <strong>de</strong> Rochas, MM.<br />

Chautemns et Deluns-Montaud, ancien mi-<br />

nistre, François Deloncle, etc.<br />

Au <strong>de</strong>ssert, après les toasts portés par le<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la société et plusieurs convi-<br />

ves, M. André Lebon, après avoir fait l'éloge<br />

du commandant Hourst, a montré l'impor-<br />

tance du mouvement économique qui déter-<br />

minera l'ouverture à notre commerce du bief<br />

navigable du Niger dont M. Hourst a cons-<br />

taté l'existence.<br />

Le ministre a décrit les voies <strong>de</strong> pénétra-<br />

tion dont a besoin le Soudan français : le<br />

chemin <strong>de</strong> fer du Soudan et la route <strong>de</strong> Ko-<br />

nakry, dont l'exécution est en ce moment<br />

étudiée au ministère.<br />

L'auditoire a notamment aceneilli par d'è<br />

vifs applaudissements la nouvelle que les<br />

renseignements rapportés par M. Hourst<br />

nous permettront <strong>de</strong> profiter" <strong>de</strong>s fautes et<br />

<strong>de</strong>s faiblesses <strong>de</strong>là compagnie du Niger.<br />

Le ministre a terminé en annonçant <strong>de</strong><br />

prochaines récompenses pour Hourst et ses<br />

compagnons.<br />

M. Hourst a répondu en remerciant le mi-<br />

nistre et en associant à sa gratitu<strong>de</strong> le com-<br />

mandant Davotist et le général Archinard<br />

qui l'ont puissamment aidé.<br />

îvers<br />

Le naufrage <strong>de</strong> la « Marie-Fanny »<br />

Cherbourg'. 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le capitaine Austin, seul survivant du nau-<br />

frage dê ia Marie Fanny. fait le récit suivant <strong>de</strong><br />

est émouvant drame <strong>de</strong> mer :<br />

< J'ai cherché la côte à a h. Ij2 du matin, îe<br />

14'<strong>décembre</strong>, par une tempête vent ouest et la<br />

mer démontée. Depuis minuit, j'avais peine à<br />

gouverner le navire en fuite ; un paquet' <strong>de</strong> mer<br />

brise le çanoc, ébranle la chambre' <strong>de</strong>" veille, em-<br />

porte l'habitacle et déplace le compas ; pendant<br />

ce temps, je gouvernais toujours pour fuir, à la<br />

seule allure qu'il m'était possible ' <strong>de</strong> tenir. Le<br />

vent en tempête augmente toujours et la mer<br />

<strong>de</strong>vient tellement grosse qu'à chaque instant je<br />

crois voir le navire s'engloutir sous l'effort <strong>de</strong>s<br />

lames, hautes <strong>de</strong> <strong>25</strong> à 30 mètres. Le compas me<br />

donnait toujours le même cap à peu près", quoi<br />

que dérangé à chaque instant par <strong>de</strong>s" coups <strong>de</strong><br />

mer, le feu <strong>de</strong>3 Casquets ayant disparu presque<br />

aussitôt dans un grain <strong>de</strong> grêle.<br />

» Je me tenais sur la passerelle haute, amarré<br />

aux montants et cherchant le feu <strong>de</strong> la Hapue -<br />

ie second et <strong>de</strong>ux hommes étaient à la barre fai;<br />

sant leur possible pour ne pas venir eu travers<br />

du fanal qui éclairait. Le compas s'éteig-nait à<br />

tout moment, le maître passait son temos à le<br />

raiumer.<br />

» A cinq heures et <strong>de</strong>mie, après un grain ou<br />

je ne pou-ais absolument rien voir par ia force<br />

<strong>de</strong> la tempête la mer étant toute blanche d'écume.,<br />

j'aperçus la terre <strong>de</strong>vant; je fis machine en ar-<br />

rière et bâbord tout..<br />

» Mais à peine le comman<strong>de</strong>ment était-il donné<br />

que le navire touchait ; aussitôt, je fis stopper<br />

la machine et monter tout le mon<strong>de</strong> sur le p'ônt.<br />

Je leur commandai à tous <strong>de</strong> prendre leurs cein-<br />

tures <strong>de</strong> sauvetage et <strong>de</strong> disposer les canots<br />

mais personne n'eut le temps <strong>de</strong> s'en munir ni<br />

d'exécuter l'ordre car, moins d'une minute après,<br />

un coup <strong>de</strong> mer effrayant nous jeta tous à l'Océan<br />

en cassant le navire.<br />

» A partir <strong>de</strong> ce moment, je ne sais DIUS ce<br />

que nous sommes tous <strong>de</strong>venus. Ce n'est qu'au<br />

bout d'un certain temos que jo me suis trouvé<br />

seul au milieu <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> toutes sortes et<br />

ballotté parmi la pontée <strong>de</strong> bois, tantôt <strong>de</strong>ssus,<br />

tantôt <strong>de</strong>ssous, jusqu'au moment où, sentant<br />

quelque chose sous mes pieds, je reconnus que<br />

c'était un rocher ; je m'y cramponnais et, me<br />

halant avec peine, je pus monter assez haut<br />

pour que la mer ne m'emportât pas.<br />

» Alors j'ai crié tant quo j'ai pu, sans savoir<br />

s U y avait quelqu'un à secourir ; mais personne<br />

ne ma repondu. Je suis resté encore dix minutes<br />

A Stuttgard, une rencontre au pistolet<br />

a eu iieu, hier soir, entre le baron "Wangènheim,<br />

Secrétaire <strong>de</strong> la légation <strong>de</strong> Prusse et le lieute-<br />

nant comte Uxhull-Gylleband, tous <strong>de</strong>ux ont été<br />

blessés. Daprès le Mercure <strong>de</strong> Souabe, i'un a<br />

eu les reins traversés, l'autre le bas du ventre<br />

perforé. Les blessés ont été transportés à l'hô-<br />

pital Sainte-Catherine.<br />

Les conclusions du substitut Seligman,<br />

à la première chambre du tribunal civil, dans<br />

l'affaire Baïhaut, <strong>de</strong> Lesseps et Biondin, ont été<br />

remises à mercredi prochain, par suite <strong>de</strong> l'ab-<br />

sence d un <strong>de</strong>s juges siégeant dans la cause.<br />

Nouvelles d'Espagne<br />

De notre correspondant particulier :<br />

New-rYork, 24 <strong>décembre</strong>,<br />

s Le steamer Belgic qui vient d'arriver <strong>de</strong><br />

San-Francisco, apporte <strong>de</strong>s détails sur l'in-<br />

surrection <strong>de</strong>s Philippines.<br />

Les Espagnols commandés par le général<br />

Rios év-xtciit p.ai-ttxsr^ns t: 11 UKux uri^aires tor-<br />

tes chacune <strong>de</strong> 2,000 hommes et qui attaquè-<br />

rent la ville <strong>de</strong> Novélata défendue par 12,000<br />

insurgés ; ceux-ci avaient construit <strong>de</strong>s re-<br />

tranchements en terre . sur lesquels ils<br />

avaient placé <strong>de</strong>» canons à tir rapi<strong>de</strong> et plu-<br />

sieurs grosses pièces d'artillerie. La briga<strong>de</strong><br />

espagnole a attaqué la première ligne ; les<br />

rebelles se retirèrent alors à un mille en ar-<br />

rière, <strong>de</strong>rrière la secon<strong>de</strong> ligne, pendant que<br />

les croiseurs espagnols bombardaient la<br />

ville.<br />

, Le général Rios, dans l'après-midi du 28<br />

novembre, jeta sa première briga<strong>de</strong> contre<br />

les retranchements èn L-rre. Les Espagnols<br />

lurent accueillis par un feu terrible ; le pre-<br />

mier rang fut littéralement fauché et la' co-<br />

lonne dut battre en retraite.<br />

Le len<strong>de</strong>main matin les <strong>de</strong>ux briga<strong>de</strong>s réu-<br />

nies recommencèrent le combat. Encore une<br />

fois les Espagnols furent mis en déroute,<br />

i Dans ces <strong>de</strong>ux journées ils perdirent 500<br />

hommes. Le feu <strong>de</strong>s croiseurs était ineffica-<br />

ce, les projectiles tombant trop court.<br />

Madrid, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le gros lot <strong>de</strong> la loterie a été gagné à Al-<br />

méria par un groupe <strong>de</strong> personnes qui s é-<br />

taient associées pour acheter le numéro qui<br />

est sorti.<br />

La Havane, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le général "Weyler est campé à Bayate,<br />

près Kau<strong>de</strong>lania ; il n'y a eu aucun engage-<br />

ment entre lés troupes et les rebelles.<br />

Madrid, 24 <strong>décembre</strong>.<br />

Le gouvernement attache une ^gran<strong>de</strong> im-<br />

portance aux opérations du général Weyler<br />

qui doit chasser les ban<strong>de</strong>s insurgées <strong>de</strong> la<br />

province <strong>de</strong> Pinar <strong>de</strong>l Rio en les refoulant<br />

vers la ligne d'Artemisa-Mariel qui est main<br />

tenant presque dégarnie <strong>de</strong> troupes et lais-<br />

ser les insurgés regagner les provinces <strong>de</strong><br />

la Havane et Matanzas dont on espère en<br />

suite les expulser assez rapi<strong>de</strong>ment'uour les<br />

empêcher <strong>de</strong> brûler les plantations.<br />

Aussitôt que ce succès sera obtenu, avant<br />

la fin <strong>de</strong> janvier, le gouvernement décrétera<br />

l'exécution <strong>de</strong> réformes coloniales dans l'île<br />

<strong>de</strong> Porto-Rico et, progressivement, à Cuba,<br />

dans la forme votée par les Cortès en 1895.<br />

Si les succès sont décisifs, M. Canovas<br />

convoquera les Cortès pour voter <strong>de</strong> plus<br />

amples réformes et promulguera la réforme<br />

du tarif <strong>de</strong>s Antilles qui faciliteia les négo<br />

ciations d'un traité <strong>de</strong> réciprocité avec les<br />

Etats-Unis.<br />

Voilà le plan concerté entre le cabinet et<br />

le général Weyler, qui a été porté à la con-<br />

naissance <strong>de</strong> M. Cieveland; dans les pour<br />

parlers qui continuent entre les gouverne-<br />

ments espagnol et américain, ce <strong>de</strong>rnier<br />

insiste pour offrir sa médiation amicale, que<br />

M. Canovas veut écarter en adoptant, aus-<br />

sitôt que possible, une politique réformiste.<br />

LES CHAMBRES D'AGRICULTURE<br />

Le 15 novembre <strong>de</strong>rnier, la section syndicale<br />

catholique du canton <strong>de</strong> l'Isle-Jourdain tenait sa<br />

reunion mensuelle.<br />

Maigre le mauvais temps et la coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

la gran<strong>de</strong> foire <strong>de</strong> la Saint-Maprtin. une centaine<br />

d'agriculteurs se sont empressés <strong>de</strong> venir écou-<br />

ter la parole élégante et nourrie <strong>de</strong> M. le mar-<br />

quis <strong>de</strong> Panât.<br />

Notre intention était tout d'abord <strong>de</strong> ne donner<br />

qu'un résumé <strong>de</strong> cet excellent discours.<br />

. Mais, réflexion faite, nousavons pensé auo nos<br />

lecteurs ne nous pardonneraient pas <strong>de</strong> les frus-<br />

trer ainsi.<br />

De plus, il est bon que tout le mon<strong>de</strong> profite<br />

<strong>de</strong> choses si bien dites et si bien pensées."<br />

Voici donc le discours <strong>de</strong> M. "le marquis <strong>de</strong><br />

Panât :<br />

Messieurs,<br />

Aux siècles passés, le plai<strong>de</strong>ur mécontent<br />

<strong>de</strong> ses juges, le contribuable serré cle trop<br />

près par les agents du fisc ou par les fer-<br />

miers généraux s'écriaient du sein <strong>de</strong> leur<br />

détresse : « Si lo roi le savait 1 »<br />

« Si le roi le savait » c'était l'appel du<br />

naufragé dans la nuit ; un cri <strong>de</strong> suprême<br />

angoisse et <strong>de</strong> confiance inutile poussé vers<br />

la justice infaillible, souveraine, bienveillante<br />

qui s'incarnait en la personne du roi, <strong>de</strong> ce<br />

roi d'ordinaire placé trop haut, placé trop<br />

loin hélas ! pour connaître clnoacement <strong>de</strong><br />

la nîisère <strong>de</strong>s petits et dos humbles.<br />

Aujourd'hui nous n'avons plus <strong>de</strong> roi; nous<br />

n'avons nue <strong>de</strong>s roitelets.<br />

Notre souverain aux mille têtes s'appelle<br />

les <strong>de</strong>ux Chambres. Co monarque collectif<br />

no hante guère les sommets étherés do l'i-<br />

déal. Il <strong>de</strong>scend volontiers sur ter.re et ne<br />

craint pas <strong>de</strong> prendre pied dans la bouc. Il<br />

daigno's'abaisser jusqu'à nous, surtout à la<br />

veille <strong>de</strong>s élections. Mais le bruit qu'on mène<br />

autour <strong>de</strong> sa complexe personnalité et le ta-<br />

paso qu'il fait ltii-même empêchent assez<br />

'souvent l'arbitre <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>stinées d'enten-<br />

dre, d'écouter nos doléances. Ce n'est pas<br />

mauvaise volonté <strong>de</strong> sa part, à Dieu ne<br />

plaise. Seulement pour fixer une attention<br />

sollicitée <strong>de</strong> tant "<strong>de</strong> côtés à la fois, pour<br />

éclairer cette conscience ondoyante et di-<br />

verse par nature, puisqu'elle est multiple, il<br />

importe <strong>de</strong> crier "très fort et <strong>de</strong> répéter à<br />

satiété la même chose.<br />

Dc là, l'institution <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> com-<br />

merce <strong>de</strong>stinées à tenir lo pouvoir en éveil,<br />

à lui rappler incessamment les besoins<br />

d'une certaine catégorie dc citoyens, à lui<br />

communiquer sans relâche les vœux et sur-<br />

tout les réclamations <strong>de</strong>s négociants et <strong>de</strong>s<br />

industriels français.<br />

Do là aussi cette nécessité que tout le<br />

mon<strong>de</strong> reconnaît présentement dê doter no-<br />

tre agriculture nationale do fondations simi-<br />

laires sous le nom <strong>de</strong> Chambres consultatives<br />

d'agriculture.<br />

Bien cles fois, en lisant votre journal, mes<br />

chers collègues, vous avez relevé ces mots :<br />

« représentation proportionnelle <strong>de</strong>s agricul-<br />

teurs. » Qu'entendait-on par là ?<br />

Qu'il fallait envoyer au Palais-Bourbon ou<br />

au Luxembourg un nombre fixé d'avance<br />

d'hommes attachés à la glèbe, vivant <strong>de</strong> ses<br />

produits, travaillant à leur éclosion et à leur<br />

développement ?<br />

Vous* n'y êtes pas du tout. Non.<br />

Par ces mots : « représentation proportion-<br />

nelle <strong>de</strong>s cultivateurs « on <strong>de</strong>mandait "simple-<br />

ment la formation sur quelques points" du<br />

territoire <strong>de</strong> groupes composés "avec les<br />

agriculteurs <strong>de</strong> théorie ou <strong>de</strong>" pratique : grou-<br />

pes investis d'un caractère officiel, soumis à<br />

un mo<strong>de</strong> spécial <strong>de</strong> recrutement : groupes<br />

surtout — observez bien ceci, messieurs," —<br />

que le gouvernement serait tenu <strong>de</strong> consul-<br />

ter toutes les fois qu'il émettrait une loi,<br />

produirait un décret intéressant <strong>de</strong> près ou<br />

<strong>de</strong> loin l'agriculture.<br />

t>*>jâ, jo io i-otM.to, t,ou^ io iioui ,io «-iiamPro<br />

<strong>de</strong> commerce, nous avons dans les grands<br />

centres <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> banquiers, <strong>de</strong> manu-<br />

facturiers et <strong>de</strong> marchands appelés <strong>de</strong> droit<br />

à donner leur avis au législateur et à la puis-<br />

sance exécutive en <strong>de</strong>s circonstances déter-<br />

minées.<br />

Refuserez-vous la même prérogative à la<br />

classe la plus intéressante <strong>de</strong>s Français, aux<br />

ouvriers "qui fécon<strong>de</strong>nt le sol <strong>de</strong> la patrie,<br />

aux propriétaires, aux fermiers qui dirigent<br />

ces masses vaillantes 1<br />

Il faut bien le dire, messieurs, l'urgence<br />

d'une représentation proportionnelle pour<br />

l'agriculture ne s'imposait pas jadis — vers<br />

le premier tiers <strong>de</strong> c"e siècle, par exemple —<br />

aussi impérieusement qu'elle s'impose au-<br />

jourd'hui.<br />

Labourage et pâturage, ces <strong>de</strong>ux organes<br />

nourriciers, ne souffraient point alors les<br />

les maux que nous leur voyons endurer.<br />

La mise en valeur du sol s'obtenait par<br />

<strong>de</strong>s moyens tout primitifs ; les bras surabon-<br />

daient dans les campagnes; <strong>de</strong> la concurrence<br />

étrangère, il en était à peine question.<br />

Le mouvement <strong>de</strong>s importations et <strong>de</strong>s ex-<br />

portations s'exerçait régulièrement, paisi-<br />

blement, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s secousses <strong>de</strong> l'agio-<br />

tage. Tranquillité à l'intérieur et à l'extérieur<br />

voilà tout ce que souhaitait Jacques Bon-<br />

homme.<br />

Qu'on lui épargnât les guerres lointaines,<br />

sources d'une gloire stérile et <strong>de</strong> beaucoup<br />

<strong>de</strong> frais, qu'on préservât son foyer du fléau<br />

abominable <strong>de</strong> l'invasion, qu'on réduisit les<br />

«jUlll'i. dv la EVlTOWïTJltlVIl 1V> tJll*J IJU^OlUlO<br />

et qu'on modérât l'accroissement <strong>de</strong>s con-<br />

tributions directes ou autres, toutes les<br />

prospérités venaient à notre paysan par sur-<br />

croit*.<br />

L'édifice <strong>de</strong> son bonheur se construisait<br />

d'éléments is simples !<br />

Vous m'accor<strong>de</strong>rez, mes chers collègues,<br />

que l'état <strong>de</strong>s choses s'est transformé <strong>de</strong>-<br />

puis lors, non toujours à notre avantage. Un<br />

mon<strong>de</strong> nouveau se dresse en face <strong>de</strong> l'an-<br />

cien, le submerge <strong>de</strong> ses produits, l'écrase<br />

<strong>de</strong> ses forces financières.<br />

L'agriculture tend à <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plus en<br />

plus un commerce et une industrie. Qui dit<br />

commerce dit agiotage. Et <strong>de</strong> fait, ne voyez-<br />

vous pas qu'on joue, qu'on spécule actuelle-<br />

ment sur le blé ou sur le vin comme on a<br />

joué, spéculé <strong>de</strong> tout temps sur les valeurs<br />

<strong>de</strong> bourse ou sur les lingots <strong>de</strong> métal ?<br />

Qui parle d'industrie suppose aussitôt <strong>de</strong>s<br />

procédés scientifiques et *tin oufllage per-<br />

fectionné. Voilà pourquoi il existe, cle nos<br />

jours, une chimiè agricole, et pourquoi, bon<br />

an, mal an, <strong>de</strong>s bataillons <strong>de</strong> jeûnes gens qui<br />

s'intitulent ingénieurs agronomes sortent<br />

<strong>de</strong>s écoles spéciales. Elle est loin, l'agricul-<br />

ture patriarcale d'autre fois. Elle n'existe<br />

plus qu'au chapitre <strong>de</strong>s souvenirs.<br />

Place aux appareils compliqués, à l'induc-<br />

tion raisonnéè, aux expériences du labora-<br />

toire et aux formules <strong>de</strong> l'algèbre. Nous<br />

avons substitué la chimie et la mécanique à<br />

la bonne routine d'antan, à l'observation<br />

naïve <strong>de</strong> la nature, au fumier <strong>de</strong> ferme et au<br />

concours non moins acharné que patient <strong>de</strong><br />

l'armée <strong>de</strong>s travailleurs.<br />

Or, messieurs, dès l'instant que l'agricul-<br />

ture <strong>de</strong>vient branche du commerce et <strong>de</strong> l'in-<br />

dustrie, il sied que les conditions où elle<br />

s'exerce soient les conditions mêmes du<br />

commerce et <strong>de</strong> l'industrie en général. Il faut<br />

que le gouvernement <strong>de</strong> la France protège<br />

contre la concurrence étrangère les produits<br />

<strong>de</strong> nos usines <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, cle vin ou dê blé, au<br />

même titre qu'il protège les tissus sortis <strong>de</strong><br />

nos filatures, les locomotives montées dans<br />

nos forges, les navires construits sur nos<br />

chantiers.<br />

Voilà pour les relations avec l'extérieur<br />

A l'intérieur, le crédit, le capital consti-<br />

tuent désormais pour l'agriculteur <strong>de</strong>s<br />

moyens primordiaux d'existence, faute <strong>de</strong>s-<br />

quels sa mission humanitaire ne peut s'exer-<br />

cer. Aussi est-ce un <strong>de</strong>voir pour le gouver-<br />

nement d'assurer l'abondance et la circula<br />

tion plus libre <strong>de</strong>s capitaux. Ce résultat, on<br />

l'obtiendra par la réduction <strong>de</strong>s impôts, nar<br />

l'abaissement <strong>de</strong>s taxes, par le dégrèvement<br />

<strong>de</strong> la terre, par les facilités <strong>de</strong> création ac-<br />

cordées aux banques particulières — aux<br />

caisses rurales, par exemple --- par <strong>de</strong>s mo-<br />

difications apportées au privilège <strong>de</strong> la Ban-<br />

que <strong>de</strong> France.<br />

Que <strong>de</strong> besoins nouveaux, issus d'une<br />

situation nouvelle 1<br />

Que <strong>de</strong> souffrances aussi, inconnues <strong>de</strong><br />

nos pères, et qu'il importe d'atténuer !<br />

Saisissez-vous, maintenant, mes chers col-<br />

lègues, l'utilité <strong>de</strong>s chambres consultatives<br />

d'agriculture ?<br />

Comprenez-vous bien leur raison d'exister<br />

côte à côte avec les chambres consultatives<br />

déjà établies au profit du commerce et <strong>de</strong><br />

l'industrie? Et ne concevez-vous pas l'im-<br />

portance <strong>de</strong>s services que cle pareils organes<br />

rendront, du premier jour, à"la famille si<br />

étendue <strong>de</strong>s cultivateurs ?<br />

Ce n'est plus le moment <strong>de</strong> crier avec îa<br />

résignation platoniaue, <strong>de</strong>s vieux âges : « si<br />

le roi le «avait ! » Notre <strong>de</strong>voir, notre inté-<br />

rêt, notre dignité <strong>de</strong> membres d'une société<br />

maîtresse d'elle-même, nous ordonnent le<br />

mouvement, nous convient à la discussion<br />

Le suflrage universel est à la base <strong>de</strong> no"<br />

institutions politiques. Tout notre système<br />

<strong>de</strong> gouvernement s'étaye sur le suffrage uni-<br />

particuliers et qu'étant la piuï r .<br />

voix, elle domine toutes les autres<br />

On a, messieurs — et non<br />

démontré avec surabondance ,„<br />

surabondance la néces<br />

«a<br />

créer les chambres consultatives dw<br />

turo. Dès 1851, avant même la crise aue 'i0'1*<br />

subissons aujourd'hui, alors quo le rr-g s<br />

<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer comptait à' peine POU^ U<br />

mon<strong>de</strong> entier quelques milliers* <strong>de</strong> kilo,'--0<br />

très, alors que la' tranquille navigation A<br />

voiles en usait avec le temps comme " v *<br />

un bien do peu <strong>de</strong> prix et ne* supprimait n»S<br />

les distances, alors* que les immenses te?*<br />

toires <strong>de</strong> l'Amérique du Nord (Far-Westl mï<br />

l'itaient vraiment lo nom dc désert et' ut<br />

steppes sans limites dc l'Avitralie cehr<br />

d'inconnu, dès 1851 une l-i tKrç»iso décidait<br />

la création <strong>de</strong> chambres 34r «rttinentaleg. ^%<br />

Ces chambres, elles, â'ai'^H tio nmées nap<br />

<strong>de</strong>s comices établis dans haquo arrondisse-<br />

ment. Les propriétaire.!, 'w s colons et îeà<br />

fermiers domiciliés ou exerçant dans la cif.<br />

conscription formaient ces comices appel eg<br />

à nommer les chambres départementales<br />

Les chambres, à leur tour, nommaient urî<br />

conseil supérieur à raison d'un membre par<br />

département.<br />

En 1852, à la suite du coup d'Etat, un dé-<br />

cret modifie cette organisation. 11 y aura dé-<br />

sormais, par arrondissement, une* chambra<br />

consultative dont les membres seront nom-<br />

més par le préfet. Le ministre désignera le»<br />

membres du conseil central. L'institution<br />

subsiste, comme vous le voyez. Mais on lui<br />

supprime le concours du suffrage universel-<br />

ainsi le voulait l'esprit du jour.<br />

Depuis lors, dit îe Journal d'agriculture<br />

pralicpue <strong>de</strong> la Haute-Garonne auquel j'em-<br />

prunte ces détails, <strong>de</strong>puis lors <strong>de</strong> nombreux<br />

projets <strong>de</strong> loi ont été, tour à tour, présen-<br />

tés.<br />

Messieurs, tous les hommes compétents<br />

reconnaissent l'utilité, que dis-je, la néces-<br />

sité, dans les conseils du gouvernement dos<br />

chambres d'agriculture douées <strong>de</strong> voix con-<br />

sultative. En "tant qu'organes <strong>de</strong> nos aspira-<br />

tions et <strong>de</strong> nos plaintes, elles remplaceraient<br />

avec plus d'autorité la société <strong>de</strong>s agricul-<br />

teurs <strong>de</strong> France et les syndicats à l'instar du.<br />

nôtre, aujourd'hui répandus sur la surface<br />

entière du pays.<br />

Comme là société <strong>de</strong>s Agriculteurs, cette<br />

noble et salutaire fondation, comme nos<br />

syndicats plus mo<strong>de</strong>stes, les chambres dont<br />

je vous entretiens jouiraient du droit que<br />

possè<strong>de</strong> tout citoyen, journaliste ou non, as-<br />

oooirvtion o \A individu, d'onïottvo d«u o»ifci


l'économie, à une politique colo-<br />

uiï entendue, à la suppression <strong>de</strong>s<br />

inécures oui grèvent le nui-<br />

0 e Â<br />

!c ni 1<br />

Ji"' ,,-brables<br />

i'1' . l'abandon <strong>de</strong>s entreprises inutiles et<br />

t. a<br />

? e -'/niscs> comme celle cles bâtiments sco-<br />

M'î!, Deman<strong>de</strong>z-le, en <strong>de</strong>rnier ressort, si<br />

* s voulez, nu monopole <strong>de</strong> l'alcool.<br />

*°\ir.5i s'exprimeraient, messieurs, dans un<br />

unisson, toutes les chambres<br />

sincères.<br />

,„,.midable<br />

Vicoles consultées. Et ces voix<br />

entanées, indépendantes, seraient l'organe<br />

"" hon sens et * <strong>de</strong> la vérité même. Bien<br />

que la. voix <strong>de</strong>s coteries parlemen-<br />

elles traduiraient la pensée réelle et<br />

du 1<br />

pieux<br />

!fl ires,<br />

jgs aspirations légitimes du pays.<br />

Atuès 1 audition <strong>de</strong> celte magnifique confé-<br />

.,nce. M. l'abbé Ribes, après quelques mots<br />

^explication, s'est empressé <strong>de</strong> faire signer les<br />

ceux en auestion.<br />

fis seront déposés sur ie bureau <strong>de</strong> la Chambre<br />

ftiriblfl âcsi<strong>de</strong>ni. — Saus Victimes<br />

De notre correspondant <strong>de</strong> Carcassonne :<br />

La commune <strong>de</strong> Saint-Martin-Lys, <strong>de</strong> l'ar-<br />

rondissement <strong>de</strong> Limoux, a été, lundi, vers<br />

Sois heures <strong>de</strong> l'après-midi, le théâtre d'un<br />

jerrible acci<strong>de</strong>nt.<br />

Deux jeunes gens <strong>de</strong> la localité, Baptiste<br />

\larceron et Louis Fillet, âgés le premier <strong>de</strong><br />

17 ans et le second <strong>de</strong> 18 ans, étaient occu<br />

,,és à extraire <strong>de</strong> la terre dans la propriété<br />

!|e M- Dumont, maire cle la commune, au<br />

jeu dit la Tuilerie, lorsqu'un ébotilemont<br />

Vest produit et a ensevelis vivants les mal<br />

•àeureux ouvriers.<br />

Un garçon <strong>de</strong> 13 ans, qui travaillait avec<br />

îiix, s'est empressé cle courir au village pour<br />

jeman<strong>de</strong>r du secours.<br />

Mais, hélas ! on n'a pu dégager que <strong>de</strong>s<br />

cadavres.<br />

Ce terrible malheur, qui frappe <strong>de</strong>ux fa-<br />

milles, a jeté la consternation dans le vil-<br />

lage.<br />

ELECTIONS m<br />

Qui les a choisis ?<br />

11 fait, en outre observer que si <strong>Toulouse</strong><br />

compte trois candidats sur quatre, alors que<br />

Yillefranche n'en a pas un seul. — Est-ce<br />

juste ? il ne le croit pas, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l'as-<br />

semblée désigne un candidat nour Ville-<br />

franche.<br />

M. Abeille rénond en bafouillant. H pré-<br />

tend que l'on attaque la Dépêche.<br />

M. Lavie. — Je n'ai pas nommé ce journal.<br />

M. Abeille prétend que cela ne fait rien.<br />

Mais qu'on attaque la Dépêche, ce journal<br />

qui, ce journal que... (On rit.)<br />

M. Ournac dit que s'il gêne, il va se reti-<br />

rer <strong>de</strong> la liste... Je veux dire <strong>de</strong> la réunion.<br />

(Rires.)<br />

M. Peyat prétend que la réunion n'a pas<br />

le droit cle discuter les fcandidats.<br />

M. Callès fils est d'un avis contraire. Il<br />

estime que Villefranche doit être repré-<br />

senté.<br />

M. Callès père, se rangeant à l'opinion <strong>de</strong><br />

son fils, prié les auditeurs qui ne sont pas<br />

délégués, <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>r la salle.<br />

Les délégués, presque tous radicanx, finis-<br />

sent par accepter les candidatures imposées<br />

par là Dépêche.<br />

A la sortie une discussion s'engage entre<br />

M. Lavie et M. Gout, ancien directeur <strong>de</strong> la<br />

Dépêche.<br />

M. le sous-nréfet s'est abstenu dans toute<br />

cette aflaire. *<br />

Mais son secrétaire était présent, très bien<br />

avec les radicaux.<br />

11 faut être bien avec tout le mon<strong>de</strong>. On<br />

ne sait pas ce qui peut arriver <strong>de</strong>main.<br />

lESii/bi'o Eux<br />

La Dépêche invite M. Constans et M. Hé-<br />

brard à se montrer en public, à organiser <strong>de</strong>s<br />

réunions, à prendre contact avec la foule et<br />

« à jouir au grand jour <strong>de</strong> leur immense po-<br />

pularité. »<br />

Mais elle ajoute qu'il y a beaucoup <strong>de</strong><br />

chances pour que les <strong>de</strong>ux sénateurs sortants<br />

hésitent à tenter cette épreuve.<br />

Répondant d'avance à cette invitation, le<br />

lélégramme raconte le truc auquel les can<br />

didats radicaux ont recours, dans l'arrondis-<br />

sement <strong>de</strong> Saint-Gau<strong>de</strong>ns, pour organiser <strong>de</strong>s<br />

réunions oui leur soient favorabie"s :<br />

M. Yarz remplissait les fonctions <strong>de</strong> secré-<br />

taire ; il ne se "souvient <strong>de</strong> rien.<br />

M. le docteur Tranier, entendu a titre <strong>de</strong><br />

renseignement, dit qu'il est reste tout le<br />

temps dans la salle. Il ne peut cependant<br />

préciser s'il l'a quittée avant ou après la<br />

rédaction du procès-verbal.<br />

Vif inci<strong>de</strong>nt<br />

Une vive discussion s'engage à la suite<br />

d'une Question posée par M 0 Désarnauts au<br />

témoin" au sujet* <strong>de</strong>s bulletins nuls.<br />

M' Deyres. — Posez donc la question franche-<br />

ment? "<br />

M' Désarnauts. — Auriez-vous, par hasard, la<br />

prétention <strong>de</strong> revendiquer pour vous le monopole<br />

<strong>de</strong> la franchise ?<br />

M" Duffaut <strong>de</strong> s'écrier :<br />

M" Désarnauts se plaint toujours. 11 est bien<br />

malheureux.<br />

M 0 Désarnauts s'avance, vers M 0 Duffaut:<br />

Vous ave/, dit ?<br />

Ht* Duffaut ne dit rien.<br />

M' Désarnauts retourne à son banc.<br />

Alors M e Duffaut.<br />

Vous savez, je suis votre homme...<br />

Cet inci<strong>de</strong>nt est terminé.<br />

Nouvel inci<strong>de</strong>nt<br />

M c Désarnauts parle à M. Sabathé. M. Tra-<br />

nié se retourne :<br />

Vous êtes un impoli.<br />

M" Désarnauts. "— Je n'ai pas d'observation a<br />

•ecevoir <strong>de</strong> vous. Laissez-moi la paix?<br />

Tranier continue à ronchonner.<br />

La Dépêche continue à remplir ses colon-<br />

nes <strong>de</strong>s prétendus discours prononcés par<br />

ses candidats <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s électeurs imaginai-<br />

J es*<br />

u" n'y a rien a relever truiiio a«i.o erra pu-<br />

niments aue quelques attaques, d'ailleurs<br />

irôs modérées," contre MM. Hébrard et Cons-<br />

tans.<br />

Encore ces attaques se dissimulent-elles<br />

sous <strong>de</strong>s interruptions <strong>de</strong> gens qui ne sont<br />

pas électeurs; et peut-être n'ont-elles jamais<br />

té prononcées.<br />

Mais soit, admettons que tout cela soit<br />

arrivé.<br />

Et après ?<br />

On a iris du temps dans le eamp radical à<br />

s'apercevoir <strong>de</strong> choses que nous signalions<br />

et aue nous flétrissions il y a <strong>de</strong>s années.<br />

Qu'il .y avait eu le Panama, l'Indo-Chine et<br />

les absences prolongées <strong>de</strong> Campa.ran.<br />

Mais alors, on marchait la main dans la<br />

main.<br />

Ournac recommandait Constans aux élec-<br />

teurs.<br />

Et Hébrard invitait les radicaux à dîner<br />

ouand il venait se faire élire par eux prési-<br />

<strong>de</strong>nt du conseil général.<br />

Ce que nous écrivions contre ces <strong>de</strong>ux<br />

Sommes, la Dépêche le qualifiait d'indignes<br />

calomnies, bien qu'elle fût aussi sûrement<br />

informée que nous.<br />

Cela a duré dix années. On a tout su.<br />

Et l'on a tout étouffé dans ie camp radical.<br />

Quelle autorité peuvent donc avoir ces<br />

gens-là pour condamner Hébrard et Cons-<br />

tans ?<br />

. Si ceux-ci leur répondaient seulementceci:<br />

« Ren<strong>de</strong>z-nous donc ce que nous vous avons<br />

<strong>de</strong> lions reprocher <strong>de</strong> l'avoir<br />

>, Je remercie sincèrement MM. les membres<br />

du barreau <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> <strong>de</strong> la courtoisie et do la<br />

loyarfté qu'ils ont toujours bien voulu apporter<br />

dans no3 discussions. .<br />

J'exiu'ime, enfin, à M. le capitaine Mercie,<br />

chef du Darouet, ma profon<strong>de</strong> et sincère recon-<br />

naissance cour la sollicitu<strong>de</strong> avec laquelle il a<br />

bien voulu gui<strong>de</strong>r mes crémiers pas et diriger<br />

mes débuts dans mes fonctions dè substitut au<br />

conséil cle guerre.<br />

> En maintes circonstances, j'ai eu recours<br />

aux excellents conseils <strong>de</strong> mon distingue et<br />

vénéré chef, et je nuis dire ici que sa vieille et<br />

soli<strong>de</strong> expérience, "acciuise car une longue car-<br />

rière dans la justice militaire, m'a souvent per-<br />

mis d'éviter bien <strong>de</strong>s tâtonnements.<br />

Jp ouitte mes fondions avec regret, et j em-<br />

porte un bon et profond souvenir <strong>de</strong> mon pas-<br />

sa<strong>de</strong> au uarouet militaire du 17- corps. »<br />

Noël méridional. — En voici le sommaire :<br />

Texte :'Avant,-Prouos. la Rédaction; A une<br />

Toulousaine. Armand Silvestre ; Comte <strong>de</strong> Noël,<br />

Gesa Darsuzy ; Vnam Time, F. Tresserre ; Con-<br />

seils a un jeune pianiste. J. Leybach; Robe<br />

Blanche, J. d'Uln'i ; Boutiaue d'Art, Gemme ;<br />

Adoration, Léon Gros ; Chronique <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>,<br />

Roger ; Nos Drimes.<br />

Illustrations : Toulousaine, Jognarelli ; Figure<br />

symboliane. Georges Castex: Disciple <strong>de</strong>s Pjqu-<br />

rès. %\z Zag : Panama, Ibels ; Le Pont Neuf.<br />

Nadal, da Cosne ; M. Sardou chez lui, Cheret ;<br />

Toulouso. G. Castex.<br />

.Musique: Guernica (autographe), P. \iaal;<br />

Stamboulir.e. orientale inédite, G. Salvayre ;<br />

Nadal Toaiousan. inédit. A. Moulinier.<br />

Alcazar. — Deux gran<strong>de</strong>s raprésenlat.ions : la<br />

première, en matinée, <strong>de</strong> 2 à 5 heures à prix<br />

réduit à toutes les places ; la secon<strong>de</strong>, le soir, a<br />

8 heures, même spectacle.<br />

Lo 28 et 29. <strong>de</strong>ux représentations <strong>de</strong> Potin, le<br />

grand succès parisien ; le 30, Fredy.<br />

Théà-tre Lafayette. — Gran<strong>de</strong> soirée <strong>de</strong> fa-<br />

mille donnée par lo Garrelou. « Les Enrratchats<br />

ou les Cousini'ès on Grèbo » et « Lé Faoure ae<br />

Périolo », Pièce <strong>de</strong>mandée.<br />

MUSIQUES MILITAIRES<br />

Programme du 21 <strong>décembre</strong><br />

De 2 h. à 3 h. Ii2.<br />

KCOLE D'ARTILLERIE. — GRAND ROND.<br />

nhhllip. pas redoublé {R. Planquette) ; Ou-<br />

verture d'/vVos (P. Vidal): Amouv el Printemps,<br />

valse (Waldteufel) : fantaisie sur l'Attaque du<br />

Moulin (Bruneau) ; Prélu<strong>de</strong> et premier acte <strong>de</strong><br />

Faust (Ch. Gounod) ; Retraite française (J. Vi-<br />

dal).<br />

83" D'INFANTERIE. — ALLÉES LAFAYETTE<br />

Tonnerre <strong>de</strong> Brest, marche (Karven); la Chan-<br />

son <strong>de</strong>s Nids, fantaisie pour <strong>de</strong>ux clarinettes<br />

(Buot): le Val d'Andorre, ouverturo (Halevy);<br />

Thaïs, fantaisie (B. Godard); Lucile, polka (X.)<br />

D'abord, si le jour <strong>de</strong>s réunions est annoncé<br />

on se gar<strong>de</strong> bien d'indiquer le local dans lequel<br />

elle aura lieu ; cela, dans l'unique but <strong>de</strong> garnit-<br />

la saile d'amis fortement musclés, et qui, bien<br />

aue pas délégués le moins du mon<strong>de</strong>, comoren<br />

nent mieux l?ur <strong>de</strong>vou- quo ces <strong>de</strong>rniers, eh ap<br />

piaudissant ies candidats, même quand ils som<br />

meillent ou digèrent.<br />

Généralement, la séance est déjà commencé<br />

quand les portes s'ouvrent et si, durant son<br />

cours, quelque délégué arrive, essoufflé, on l'en-<br />

cadre adroitement d'une <strong>de</strong>mi-douzaine <strong>de</strong> gar-<br />

<strong>de</strong>s du corps chargés <strong>de</strong> tempérer toutes ies<br />

protestations qui pourraient tomber <strong>de</strong> ses lè-<br />

vres.<br />

Dans ce cas, la connaissance du ceste <strong>de</strong> l'es-<br />

crime, <strong>de</strong> la boxe, <strong>de</strong> la canne, du [chausson, <strong>de</strong><br />

la savate, etc.. est indispensable au délégué qui<br />

oserait avoir une opinion et la manifester.<br />

Qu'avons-nous besoin <strong>de</strong> réunions publiques.<br />

C'est entre délégués qu'il faudrait s'expliquer.<br />

En somme, si M. Constans et M. Hébrard<br />

se tiennent pru<strong>de</strong>mment à l'abri <strong>de</strong>s ques-<br />

tions indiscrètes du public, leurs adversai-<br />

res radicaux ne s'exhibent que <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s<br />

amis sûrs, pour lesquels ils n'ont rien <strong>de</strong><br />

caché.<br />

A quand la gran<strong>de</strong> réunion contradictoire<br />

où Constans et"" Abeille, Ouinae et Hébrard,<br />

armés <strong>de</strong> larges éponges et d'un tonneau<br />

d'eau phéniouée, se laveront mutuellement<br />

la tête ?<br />

Il y aurait du mon<strong>de</strong>.<br />

M.<br />

Le prési<strong>de</strong>nt parvient à calmer M. Tramer.<br />

M c Désarnauts* <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la confrontation <strong>de</strong><br />

MM. Olivier et Tranier.<br />

M. Olivier affirme aue M. Tranier a quitté<br />

la salle au moment où l'on inscrivait le chif-<br />

fre <strong>de</strong> voix obtenues sur les procès-verbaux.<br />

M c Deyres réclame <strong>de</strong> nouvelles précisions<br />

étrangères à la question.<br />

Le prési<strong>de</strong>nt prie M c Deyres <strong>de</strong> s'en tenir<br />

à la question : « Nous nous noyons. »<br />

M* Dayres. — Pas du tout, nous nageons.<br />

Une discussion s'engage entre M e Désar-<br />

nauts et M. Tranier, au sujet d'une pièce<br />

fournie à M. Tranier, pour qu'il put rensei-<br />

gner ses amis. M" Désarnauts <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'an-<br />

nexion <strong>de</strong> cette pièce au procès-verbal.<br />

M" Deyres. — M. Tranier, vous ne convaincrez<br />

pas M* Désarnauts.<br />

M" Désarnauts — Mais au contraire !<br />

Le .,..t..»unî i,n Maiouficai dit <strong>de</strong><br />

Noël, en musique et olain-chant lire audition! :<br />

un Noël du dix-huitième siècle orchestré par<br />

Gounod (Bethléem), le Te Deiim (criant grégorien<br />

harmonie) et le lantum ergo <strong>de</strong> Nemand, avec<br />

orchestre.<br />

ÉGLISE SAINT-EXUPiiRE<br />

Le jour <strong>de</strong> Noël, à vêqres, aura lieu la pre-<br />

mière audition <strong>de</strong>s œuvres' suivantes .<br />

Chant <strong>de</strong> Noël, pour soprano, solo, chœur<br />

mixte, accompagnement d'orgue, <strong>de</strong> harne (Paul<br />

Vida!!.<br />

Hodie Christus natus est, pour ténor et bary-<br />

ton, solo, chœur mixte, orgue, hautbois (Samuel<br />

Rousseau) .<br />

Tantum ergo. pour soprano, solo, chœur mixte,<br />

orgue et harpe (Paul Viciai).<br />

Un jemne homme, 28 ans, excellentes ré-<br />

férences, belle écriture, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> emploi <strong>de</strong><br />

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lant, poste <strong>de</strong> confiance dans une usine ou<br />

dans une administration.<br />

Au besoin ferait <strong>de</strong>s recouvrements.<br />

S'adresser au bureau <strong>de</strong> YExpress.<br />

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rerait se placer dans château ou maison<br />

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cerait au besoin. Références sérieuses, s'a-<br />

dresser rue <strong>de</strong>s Prêtres 6, <strong>Toulouse</strong> ou a<br />

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Sachets. Ca<strong>de</strong>au offert à tout acheteur,<br />

bution du jouet « le bourdon chanteur ».<br />

angle<br />

d'ar-<br />

Janon,<br />

Dîstri-<br />

Erratum. — Lire au bas <strong>de</strong> l'annonce pa-<br />

rue dans le numéro àe.YEtspress du Midi du<br />

24 <strong>décembre</strong>, sous le titre « Epicerie améri-<br />

caine » « les magasins resteront ouverts les<br />

dimanches 27 <strong>décembre</strong> <strong>1896</strong>, 3 et W janvier<br />

1897 » au lieu <strong>de</strong> 3 et 10 <strong>décembre</strong> 1897.<br />

Nos lecteurs ont d'ailleurs fait d'eux-mê-<br />

mes cette rectification.<br />

Chronique Régionale<br />

expresse <strong>de</strong> faire célébrer annuellement einj<br />

messes basses pour lo repos <strong>de</strong> son âme a<br />

perpétuité et autres cinq messes basses pour<br />

le repos do l'âme <strong>de</strong> son mari.<br />

inconséquence, lesdits héritiers sont in-<br />

vités à prendre connaissance <strong>de</strong> ce testament<br />

en l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> M 0 Gabriel Sandral-Lasbor<strong>de</strong>s,<br />

notaire retenant à Massât, à donner leur<br />

consentement à leur exécution ou à produire<br />

leur moyen d'opposition. Tous actes à ce<br />

<strong>de</strong>stinés '<strong>de</strong>vront' être adressés à la préfec-<br />

ture d" l'Ariôge, dans un délai do trois mots<br />

à partir du 3 <strong>décembre</strong> courant, faute <strong>de</strong> quoi<br />

ils" ne seront plus rccovables.<br />

ARIEGE<br />

Echos du Palais. — M. Laurens, juge d'ins-<br />

truction, a interrogé quatre individu-': les frères<br />

C. .. âgés <strong>de</strong> 20 ans, et les nommés L... et D...,<br />

45 ans. originaires du Cantal, arrêtés à Pibrac,<br />

par la gendarmerie.<br />

D'aucuns préten<strong>de</strong>nt aue ce sont d'habiles<br />

monnayeurs. On croit plutôt qu'ils ont seulement<br />

tenté <strong>de</strong> « faire passer » une pièce fausse...<br />

qu'ils ont peut-être reçue.<br />

Us ont été éeroués à* Saint-Michel.<br />

Beaucoup <strong>de</strong> bruit pour rien, plus que Proba-<br />

blement.<br />

LA LIS E SOCIALISTE<br />

Nous avons dit que les socialistes avaient<br />

Kcidé d'opposer quatre candidats à ceux<br />

choisis par la Dépêche en Cabinet parti-<br />

'culier.<br />

Cette liste <strong>de</strong> protestation était ainsi for-<br />

mée : Larrieu, Ditcos, Aubry et Aché.<br />

Le citoyen Aché déclare "aujourd'hui « dé<br />

dîner l'honneur d'être candidat ».<br />

D'où la Dépêche conclut que la liste socia-<br />

asto est une fausse liste.<br />

Ce n'est pas une raison parce que le c<br />

f-ehé se retire, pour quo "les<br />

Se Qt autant.<br />

, u sera peut-être plus facile <strong>de</strong> remplacer<br />

CA c '[°.ven Aché que d'obliger les autres à<br />

° u rbe,. ia tôte <strong>de</strong>vant la liste <strong>de</strong>s<br />

"aras.<br />

Ecole cles Beaus-Arts. — Dans un récent<br />

concours qui vient d'être jugé à l'Ecole nationale<br />

<strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> Paris. M. Joseph Gilet, ar-<br />

chitecte, ancien élève <strong>de</strong> notre lieo'le. vient d'ob-<br />

tenir une troisième médaille en <strong>de</strong>ssin (antiaue<br />

vivant).<br />

et modèle<br />

SARDKES JOCKEY-CLUB Arsène Saupiquet<br />

NANTES<br />

COURRIER ARTISTIQUE<br />

communica-<br />

du<br />

autres<br />

oyen<br />

en tas-<br />

dé uê*<br />

pce Réunion à Villefranche<br />

"niL es { i ua tre candidats radicaux ont tenu<br />

ëUai'.'T r mars v 22 90. pi~mi


ÉTAT CIVIL. SE TO'JLOUSS<br />

Dd'cis du 23 <strong>décembre</strong>. — Jeanne Espagnat,<br />

SI ans, rue Sainte Philomène, 28. Durantou,<br />

épouse Grimaudr 5o ans. à Saint-Martin du<br />

Touch. Jeanne Comboul. 5 ans, Pont <strong>de</strong>s Demoiselles.<br />

Pierre Fabre, 60 ans, rue du Mouton ;<br />

Bertrand Maiiieau, 81-ans. rue Maiaret, 13. Malle<br />

Rougale, 3 ans, rue Béteille. Jean Beaumont,<br />

•13 ans, à la Poudrerio-Nationaie. Carbonnei,<br />

veuve Saint-Germier, 83 ans, rue Puymauria. 13.<br />

Hospice, 2.<br />

Décès du 23 <strong>décembre</strong>. •— Elisabeth Escoubas,<br />

83 ans, place Saint-Raymond, 43 ; Dominio.ue<br />

Roques, 87 ans, rue Darnes ; Edouard Le Lam'or,<br />

27 ans, rue Témûonières, 6 ; Raymond Cany, 71<br />

ans, rae <strong>de</strong>s Récollets, 9 ; Jeanne Aspe, 60 ans,<br />

barrière Montpellier ; Bélisaire. épouse Fonquernie.<br />

5i ans. rue Saint-Denis. 20; Alzieu, épouse<br />

do Colomb, 70 ans, rue du Taur. 52 ; Frédéric<br />

Rey, 38 ans, rue <strong>de</strong> la Croix. 3 ; Pierre Boubilla,<br />

2 ans. route <strong>de</strong> Bayonne ; Marie Bosc, 3 jours,<br />

rue <strong>de</strong> ia Fon<strong>de</strong>rie. 11 ; Pierra Deicous, 67 ans,<br />

rue ïérre-Caba<strong>de</strong>, 13.<br />

Publications <strong>de</strong> mariages du 20 <strong>décembre</strong>. —<br />

Jean Aribaut. forgeron, grand'rue Saint Michel,<br />

et Marie Baylac, lingère, rue Saint Roch. 20.<br />

Joseph Boudin, employé, à Saint Laurent <strong>de</strong> la<br />

Salaiique, et Gabrielle Meunier, a <strong>Toulouse</strong>.<br />

Jean Cabuzac, menuisier, rue Traversiôre Saint<br />

Georges. 42. et Mario Mculong, sans profession,<br />

rue Saint Bertrand, 5., Augustin Caudêville, sandalier,<br />

route <strong>de</strong> Balma, et Georgettë Sarthe, domestique,<br />

rue Riquet, 36. Henri Castex, employé,<br />

rue <strong>de</strong>s Polînaires, 23. et Jeanne Mestre,<br />

sans profession, môme rue. 9. Jean Cayrou, serrurier,<br />

route <strong>de</strong> Lavaur, 17, et Marie Hébrard,<br />

nolisseuse, à Croix Daura<strong>de</strong>. Jean Cornet, journalier,<br />

rue du Canal. 47. et Catherine Briot, ménagère,<br />

même maison. Henri Corta<strong>de</strong>, à. Philip-<br />

peville (Algeriel et Louise Carrieu, sans profession,<br />

rue <strong>de</strong> la Dalba<strong>de</strong>, 21. Auguste Daydé, propriétaire<br />

à Portet Saint Simon, et Marguerite<br />

Milhau, sans profession, rue <strong>de</strong>s Puits Clos, 13.<br />

Oscar Dufour," cordonnier, chemin Lapuja<strong>de</strong>, et<br />

Jeanne Clamens, piquenso <strong>de</strong> bottines, "rue Gambetta,<br />

55. Jean Evrard, employé d'octroi, chemin<br />

As salit, et Julie Soulié, lingère, rue Mage,<br />

7. François Fanateu, cordonnier, rue Maiaret,<br />

16, et Marie Labourbage, tailleuse. même rue.<br />

19. Jules Fosseries, coiffeur, rue Gra'mat, 1, et<br />

Maria Fourment, modiste a Saint Gaudans. Joseph<br />

Gailiard, négociant, rue <strong>de</strong>s Trento^ix<br />

Po'nts, 58, et Emilie Fornier, sans profession,<br />

allée Saint Etienne, 27. Jean d'Hervé, ébéniste,<br />

allée Saint Agne, et Marie Clotat, sans profession,<br />

rue du Port Garaud, 41.<br />

Henti lzaac, professeur <strong>de</strong> l'Université, quai<br />

<strong>de</strong> Totinis, 76, êt Marie Grapin, sans profession,<br />

rue Aragon, 33 bis. Joseoh Lalîon, typographe,<br />

rue d'Astorg, 21, et Anna, Manieu, lingère, même<br />

rue, 18. Jean Lanuja<strong>de</strong>, maréchal <strong>de</strong>s logis<br />

au 6e hussards, à Bor<strong>de</strong>aux, et Marie Cataia,<br />

sans profession, rue <strong>de</strong> la Pomme, 44. Jean Lavaur,"cordonmer,<br />

rue Sainte Blanche, 13 bis, et<br />

Florentine Clamens, piqueuse <strong>de</strong> bottines, rue<br />

du Taur, 39. Bernard Pédoussant, chaudronnier,<br />

rue <strong>de</strong>s Bûchers, 17. et Jeanne Pujol, ouvrière,<br />

4. rue Puymaurin. Henri Périssé, peintre sur<br />

porcelaine, rue d'Orléans, 3, et Hortênse Lacahal,<br />

tricoteuse, rue Négreneys, 26. Aron Philinasslu,<br />

ferblantier, rue Roquelaine. 24, et Françoise<br />

Trégou, ménagère, rue Constantine, 19.<br />

François Puntous, pêcheur <strong>de</strong> sable, rue <strong>de</strong>s<br />

Bûchers, 17, et Anna'Pédussant, lisseuse, même<br />

rue. Léon Sagné, peintre, rue Raspail.3, et Marie<br />

Peytou, ouvrière, rue Ingres, 15. Antoine<br />

Souia, sandalier, rue Viilenouvolle, 13, et Marie<br />

Llados. journalier, rue <strong>de</strong>s Arcs Saint Cyprien.<br />

Jean Subra, cultivateur, quartier Lafourguette,<br />

1897, ETRENNES UTILES, 1897<br />

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et Jeanne Busca, ménagère,<br />

Saint Etienne. Jean Vialatte,<br />

bas, et Jeanne Deirieu, dome<br />

<strong>de</strong> Strasbourg, 45.<br />

n<br />

30 0<br />

3 0 0 amortis..<br />

1 2 00. 1834.<br />

Dette tunisien.<br />

Anglais consol.<br />

Com.nat.d'esc.<br />

V.<strong>de</strong>Pari3l865<br />

— 1869<br />

— 1871<br />

— 1875<br />

— 1876<br />

— 18S6<br />

— 1892<br />

Foncières 1877<br />

— 1879<br />

— 1823<br />

— 1885<br />

Communal.1879<br />

— I8S0<br />

Midi<br />

3 0/0<br />

30 0<br />

31 2 00. 1S94.<br />

Egvt tien. unit.<br />

Italien b 0 0...<br />

Espag.4 0 Oex;.<br />

Portugais 4 0/0<br />

Russie40. 01880<br />

— ' 1883<br />

— 1889<br />

Du 24 âécenûn't<br />

102 30<br />

101 <strong>25</strong><br />

105 70<br />

499 »»<br />

111 75<br />

570 »»<br />

572 »»<br />

4)1 ôë<br />

424 » ;><br />

579 50<br />

578 50<br />

40J »«<br />

503<br />

4Ô8<br />

501<br />

504 »»<br />

501 50<br />

480 »»<br />

Orléans .,,<br />

Nord<br />

Lvon (fusion)..<br />

Ouest.' !..<br />

Es;<br />

Bone-Gueima..<br />

Est-Algérien...<br />

Ouest-Algérien<br />

Saragosse<br />

Nord-Ksnagne.<br />

Lombard anc.<br />

Portugais<br />

Suez.T<br />

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483 50<br />

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4S5 •>»<br />

477 > »<br />

460 50<br />

467 »'<br />

306 75<br />

227 50<br />

374 >'•><br />

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23 »»<br />

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précis ;<br />

A l'audience <strong>de</strong>s criées du tribunal<br />

civil do <strong>Toulouse</strong>.<br />

»„» »,i | Méridoniaux,..<br />

Autrichiens,».»<br />

20 60 Lombards<br />

»»»• mi Saragosse<br />

663 »» Nord-Espagne.<br />

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803 nu Suez.<br />

765 »• Panama.. . •<br />

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530 Egvnticnno. ...<br />

20 95 1 Ilongri<br />

635<br />

773<br />

m 91<br />

3365<br />

»»« »<br />

636<br />

153<br />

60 635 l^<br />

BOURSE DS TOULOuSa<br />

Fonds d'E;ai Fran ais.:— 3 OtO porteur, 102 2o.<br />

—SOiOnomin — 3 1-,20I0 porteur.. 10J G).<br />

— 30'tO amortissable, 101 <strong>25</strong>. — Annatn et Tonkin<br />

2l\2. ... „.<br />

Fonds d'Elu: FAranaers. — Congo, 80 ... —<br />

Autriche —Extérieur 4 0/0, .. .— Russe<br />

1891, 101 20— Russe 4 OlO — Russe 3 OtO<br />

Igqtj . ._ Russe 1889 — Turc D,<br />

4 0/0 '0 40 — Hongrie 4 0./0, 105 90. —<br />

Chinois 4 0i0, 106 30.— Domaniale d'Autriche,<br />

Valeurs diverses (Actions).— Est, 9S1 ... —<br />

P -L.-M.. 1C37 Nord, 1850 Midi. 132->.<br />

— Orléans. 1660 ...- Ouest, 1115 Crédit<br />

Foncier. 661 ...<br />

Obligations diverses. — Est 3 0[0 nouvelle.<br />

"478 <strong>25</strong> .— Midi ancienne, ... .. .— Nord<br />

ancienne, 48S ...— Orléans anc, 484 ... — Ouest<br />

ancienne 4-83 50— Nord Espagne le série le hypot.<br />

224 ..— Lombar<strong>de</strong> ancienne, 373 .. — Ville<br />

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1883, 466 50— Foncières 1895, ... ..— Société<br />

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DEPARTS :<br />

R'1 alin (omn.)<br />

Matin (expr.)<br />

Malin (Albi)<br />

Soir (i el.)<br />

Soir (orna.)<br />

Soir<br />

Soir<br />

Soir (Villef.)<br />

Soir (direct).<br />

ARRIVx.ES:<br />

4 MiUafoma.) 41045<br />

6 55 Matin (Vill.)0855ô0<br />

7 13 Matin (i cl. 49 7<br />

1 03 Soir (direct) )5<br />

2 10 Soir (St-Sulo.) 4<br />

4 20 Soir (Paris) * 8 32<br />

5 <strong>25</strong> Soir (omn.)<br />

G 42 Soir (expr.)<br />

11 50<br />

TOULOUSE A CAHORS ET PARIS<br />

ÉLitin 6 »» Matin (espr.)<br />

vlat. (Cahors) 9 40 Soir<br />

Soir (expr.j 2 43 Soir<br />

15 Soir exur.<br />

8<br />

(32)<br />

LE<br />

s<br />

10 35<br />

nain. 15<br />

S 59<br />

1 14<br />

7 43<br />

10 39<br />

"'DUS Ml<br />

FORTUNÉ DU B01SGOBEY<br />

X<br />

(Suite)<br />

— Vous éles bien bon. Alors, c'élall<br />

ionc vrai. Ou s'est servi <strong>de</strong> l'épingle pour<br />

îommetlrc un crime pommé.<br />

— On a assassine une jeune fille dans un<br />

omnibus.<br />

— Dans l'omnibus <strong>de</strong> la place Pigalle,<br />

pcut-élre. J'ai lu quelque chose comme ça<br />

*or -le Petit Journal.<br />

1<br />

i — Justement, mon vieux. Et <strong>de</strong>puis co<br />

•jour-la, mon ami Freneuse et moi, noua<br />

cherchons la coquine qui a fait le coup et<br />

b brigand qui l'a aidée. Freneuse était<br />

lions la voiture. 11 les a vus. Malheureusement,<br />

il a cru à un acci<strong>de</strong>nt... et il ne s'csl<br />

plus occupé d'eux; moi qui m'en occupais,<br />

jo m'en suis rapporté ù Piédouche, si bien<br />

que nous en sommes toujours au même<br />

rftn"h,,^ei ! ldant Cc tem continuent h<br />

PS-la, les scélérats<br />

opérations. Ils viennent<br />

d'enlever lu sœur cîc<br />

a pauvre fille qu'ils<br />

pnt tuée, et si l'on ne réus<br />

il pas à les em-'<br />

boîsrner. ils vont lui fain<br />

un mauvais<br />

\p rit.<br />

Pourquoi? qu'est-ce qu'ils ont donc<br />

BonAre ces cnlanls-làî<br />

LIGNE DE BORDEAUX<br />

DEPARTS! ARRIVÉES :<br />

Matin (rap.) 4 55 Matin (dir.) 3 51<br />

Matin (dir.) 6 00 Matin (omn.) 8 <strong>25</strong><br />

Matin (omn) 9 40 Soir (expr.) 12 39<br />

Soir (expr.) 1 00 Soir (omnib.) 1 14<br />

Soir(omîi.). 3 15 Soir (direct). 4 49<br />

Soir (dir.) 4 55 Soir (Mont.). 7 43<br />

Soir(Agen). 5 45 Soir (omnib.) 9 12<br />

Soir (dir.) 11 35 Soir (rapi<strong>de</strong>). 11 05<br />

LIGNE DE CETTE<br />

Matin (dir. 4 1' Matin rap. 4 43<br />

Matin (omn) 7 »» Matin (omn.) 8 34<br />

Matin (exp.) 9 37 Matin (exp.) 9 26<br />

Matin (omn) 10 06 Matin (omn.) 11 16<br />

Soir (expr.) 12 49 Soir (expr.) 12 36<br />

Soir (omn.). 2 55 Soir (omn.). 3 »»<br />

j — Ce serait trop long à vous expliquer,<br />

et ça ne vous intéresserai! pas. Il y a une<br />

histoire d'héritage. Un bourgeois qui était<br />

le père naturel <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux petites et qui leur<br />

a laissé sa fortune en mourant,<br />

f — Et alors les parents <strong>de</strong> ce bourgeois<br />

ont payé <strong>de</strong>s chenapans pour les en débarrasser?<br />

I — C'est possible, quoique... non... le<br />

défunt n'a qu'un frère, un M. Paulet, qui<br />

est très riche et qui ne se serait pas fourré<br />

dans une aflaire pareille.<br />

i — On ne sait pas. L'argent fait faire tant<br />

<strong>de</strong> choses ! Vous dites qu'il s'appelle Paulet..<br />

.à votre placé, moi, je chercherais<br />

<strong>de</strong> ce côté là... vous <strong>de</strong>vez avoir son<br />

adresse? '<<br />

, — Non, mais Freneuse l'a. Freneuse le<br />

connaît beaucoup. Et vous me rappelez une<br />

chose qu'il a dite ce matin <strong>de</strong>vant moi. Il<br />

paraît quo M. Paulet a employé autrefois<br />

un agent d'affaires qui pourrait bien être le<br />

complice <strong>de</strong> la femme à l'épingle. Freneuse<br />

a vu cet homme dans un théâtre, le len<strong>de</strong>main<br />

ou le surlen<strong>de</strong>main du crime... et il<br />

l'a reconnu pour avoir voyagé avec lui<br />

dans l'omnibus... seulement, il ne sait pas<br />

son nom. '<br />

— 11 n'a qu'à le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à M. Paulet.<br />

— C'est cc qu'il doit faire aujourd'hui,<br />

et lotit à l'heure, quand je vous ai aperçu, 1<br />

je m'en allais, rue <strong>de</strong>s Abbesses, voir une<br />

femme qui a logé la morle... et je complais<br />

pousser ensuite jusque chez Freneuse<br />

pour savoir où nous en sommes.<br />

-- Voulez-vous que nous y allions ensemble?<br />

, — Comment, père Pigache, vous pensez<br />

-À vous mêler <strong>de</strong> ça! Voilà du nqjiveau, par<br />

(exemple: Jç conçois que ça voy.s amuse,;<br />

,<br />

LIGNE DE CETTE (suite)<br />

DEPARTS<br />

ARRIVÉES<br />

Soir (direct) 5 06 Soir (dir.) 4 3 5<br />

Soir (Gare.).. 6 30 Soir (Caste!.); G. 53<br />

Soir (rapi<strong>de</strong>). 11 17 Soir (omn.). 9 01<br />

Soir (Castel.). 11 50 Soir (expr.). 11 <strong>25</strong><br />

CASTELÎSLVUD'A UY CASTRES ET CARMAUX<br />

Matin<br />

. 5 18 MatinfCastr.) 6. 40<br />

Matin<br />

. 8 4f Matin(Carm.') 8 26<br />

Soir , 3 1' Matin(Castr.)iO »»<br />

Soir<br />

Soir<br />

.<br />

6 19 Soir (Carm.) 12*28<br />

8 22 Soir (Castres) 3 19<br />

Soir (Carm,) 6 6'<br />

Soir (Castr.) 7 40<br />

Soir (Carm.) 10 10<br />

Soir(Caslr.)9.49<br />

rraâts ffisss Qemanâe à quoi<br />

bonÏ îeTyïr.<br />

'VOtTB '(Q0H£]<br />

— Vous venez <strong>de</strong> dire<br />

tic <strong>de</strong> tout, répondit le bonhomme KSI Souriant,<br />

Eh bien î essayez. Mettez-moi a<br />

l'épreuve. Vous verrez que les sourds ont<br />

du bon. D'abord on ne se défie pas>d'eux.<br />

Et puis, que risquez-vous ? il ne s'agit quo<br />

<strong>de</strong> m'indiquer le domicile <strong>de</strong> cet agent<br />

d'affaires. J'irai lui pousser une visite, et,<br />

quand j'aurai causé avec lui, je vous<br />

apprendrai peut-être quelque chose dc nouveau.<br />

— Ma foi! s'écria Binos, jiï<br />

ne vois pas<br />

pourquoi je ne mc servirais p is do vous...<br />

quand ce ne serait quo pour i singularité<br />

;du l'oit. Freneuse va encore<br />

'moi, mais ça m'est égal.<br />

e momter :<strong>de</strong><br />

D'ailleurs, j'ai bien le droit <strong>de</strong> c<br />

<strong>de</strong> mon côté, pendant qu'il ehe<br />

sien, et vous serez toujours aussi main<br />

que le notaire qui cherche avec lui.<br />

— Ah ! il y a un notaire ?<br />

— Oui, un notaire do provinco qui a<br />

reçu le lestement du père <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux petites.<br />

Ah ! celui-là, c'est un brave homme. Sans<br />

lui, nous n'aurions jamais su que la <strong>de</strong>rnière<br />

héritait) et <strong>de</strong>puis qu'il sait qu elle a<br />

disparu, il ne pense qu'à la retrouver.<br />

Tenez ! il est peut-être en ce moment chez<br />

M. Paulel pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l'adresse <strong>de</strong><br />

cet agent d'affaires.<br />

— Très bien, mais M.Paulet voudra-t-il<br />

la lui donner?<br />

— Et vous croyez que s'il la lui refuse,<br />

il vous la donnera à vous?<br />

— Peut-èlre. Dans tous les cas, il n'en<br />

coùlc rien d'essayer.<br />

— Non, et je suis curieux <strong>de</strong> voir comment<br />

vous vous y prendrez. Je ne sais pas<br />

;au juste où <strong>de</strong>meure le bourgeois, mais<br />

PERPIGNAN ET F RON<br />

D ..PARTS :<br />

Matin (exp.). 4 01<br />

Matin 7 »»<br />

Soir (exp.)... 12 49<br />

Soir (direct. 5 06<br />

Soir (rap.)... 11 17<br />

Matin<br />

Matin (S-C.)<br />

Matin (Mat).<br />

Matin (S-C).<br />

Soir (Mat.)..<br />

Soir (S-C.)..<br />

Soir (MaUb.)<br />

Soir (St-Cyp.)<br />

ITÈRE (Espagne)<br />

ARRIVÉES :<br />

Mat. (rap.).<br />

Malin. . . .<br />

Soir exp.).<br />

Soir<br />

Soir<br />

Soir (exp<br />

LIGNE D'AUGH "<br />

5 55 Mat. (S-C<br />

6 23 Mat. (Mat'<br />

9 00 Soir (S-C<br />

10 20 Soir (Mal.)<br />

1 22 Soir (S-C.)<br />

1 43 Soir (S-G.)<br />

5 18 Soir (Mat)<br />

5 41<br />

4<br />

11<br />

12<br />

3<br />

9<br />

11<br />

8<br />

8<br />

1<br />

1<br />

7<br />

8<br />

8<br />

16<br />

36<br />

»»<br />

01<br />

<strong>25</strong><br />

04<br />

22<br />

12<br />

30<br />

15<br />

30<br />

51<br />

[Freneuse nous lo dira. La place Pigalle<br />

jn'est pas loin, Allons-y, papa. '<br />

Pigache était déjà <strong>de</strong>bout. Il s'était levé<br />

javec une vivacité juvénile, et Binos n'en<br />

revenait pas du changement qui s'était<br />

|opéré en un clin d'œil dans les allures du<br />

droguiste retraité et même dans sa personne.<br />

Sa taille voûtée s'était redressée<br />

tout à coup, sa ligure avait pris une expression<br />

intelligente, ses petits yeux brillaient.<br />

Ce n'était plus le même homme.<br />

— Pigache, mon ami, vous êtes méconnaissable,<br />

s'écria Binos. Si ce cher Piéjdouche<br />

vous rencontrait, il vous prendrait<br />

pour un autre. Et moi je n'aurais jamais<br />

cru, si je ne le voyais pas, que le grand air<br />

(changeait les sourds à ce point-là.<br />

. — Vous en verrez bien d'autres, dit, la<br />

bonhomme en souriant doucement. Mais<br />

ne perdons pas <strong>de</strong> temps. M. Paulet <strong>de</strong>meure<br />

peut-être très loin, et qui sait où il<br />

nous enverra pour trouver son agent d'affaires?<br />

11 faudra que nous prenions une<br />

voiture, car...<br />

— Tiens ! vos amis nous suivent, inler-<br />

(rompit le rapin en montrant du doigt les<br />

(<strong>de</strong>ux individus que son arrivée avait mis<br />

en fuite.<br />

— Ne vous inquiétez pas d'eux, mon<br />

jeher. Les pauvres gens ont travaillé chez<br />

'moi, du temps que j'étais établi, et, quand<br />

fis me rencontrent, ils viennent toujours<br />

mc <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r cles nouvelles dc ma santé.<br />

— Pourquoi se sont-ils sauvés quand ils<br />

[m'ont vu?<br />

— Parce qu'ils ne sont pas bien habillés,<br />

',Ça les rend timi<strong>de</strong>s.<br />

. — Avec ça que je suis à la mo<strong>de</strong>, moi !<br />

iEnlin, il parait qu'ils me trouvent l'air<br />

cossu. Ça me flatte.<br />

Ces propos et quelques autres non moins<br />

<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés<br />

LIGNE DE BAYONNE<br />

DEPARTS<br />

Mal, (dir.).<br />

Matin (omn.).<br />

Matin (omn.).<br />

Soir (expr.) ..<br />

Soir (Pau) ...<br />

Soir (Mont.) .<br />

ARRIVEES<br />

12 24 Mat.fMont) 8 41<br />

6 30 Soirf Pau). 12 05<br />

9 58 Soir .Bayon 3 31<br />

1 09 Soir (Pau). 4 43<br />

1 48 Soir (omn.) 7 27<br />

6 »>><br />

LIGNE DE TOULOUSE-SAINT-GIRONS<br />

Matin<br />

Malin ,<br />

Soir (Pau) . .<br />

Soir<br />

6 30 Matin 9 15<br />

9 58 Soir (Pau).. 12 52<br />

1 4S Soir 5 10<br />

6 »» Soir 8 15<br />

insignifiants égayèrent le trajet jusqu'à la<br />

place Pigaiie.<br />

t. Le père Pigache, <strong>de</strong> plus en<br />

ingambe, marchait si vite que Binos<br />

peine à le suivre.<br />

plus<br />

avait<br />

Au moment où ils arrivèrent d^, vant la<br />

maison du peintre, un fiacre s'arrêtait à la<br />

porte, et <strong>de</strong>ux messienrs <strong>de</strong>scendirent.<br />

— Bon ! s'écria Binos, voilà justement<br />

Freneuse et le notaire. Diable ! ils ont <strong>de</strong>s<br />

figures à l'envers. Qu'est-ce qui leur est<br />

donc arrivé ? Pourvu qu'ils n'aient pas appris<br />

que Pia est déjà expédiée comme sa<br />

sœur !<br />

— Deman<strong>de</strong>z à votre ami cc qui se passe,<br />

dit Pigache. Pendant que vous causerez<br />

avec lui, moi, je vais causer avec le notaire.<br />

. Ainsi fut fait. Binos tira Freneuse à<br />

l'écart, et le bonhomme aborda, le chapeau<br />

à la main, maître Drugeon, qui ne parut<br />

pas trop surpris <strong>de</strong> le voir.<br />

On eût dit qu'il le connaissait,<br />

— Eh bien, commença le rapin<br />

l'adresse ?<br />

as-tu<br />

* ~7:> N T " r6 P oncut Freneuse avec humeur.<br />

M. 1 aulet prétend qu'il ne se la rappelle<br />

P? 8 - iNous n'avons plus qu'un moyen : c'est<br />

d aller trouver cette logeuse dc la rue <strong>de</strong>s<br />

Abbesses. Elle connaît la femme dc l'omnibus,<br />

puisqu'elle lui a parlé au cimetière<br />

11 faudra bien qu'elle nous dise où elle<br />

<strong>de</strong>meure. Qu'as-lu fait <strong>de</strong> ton côté'' Rien<br />

n est-ce pas? Ton homme dc l'estaminet<br />

s est moqué dc toi. v<br />

— Je ne l'ai pas vu. Mais j'ai recruté un<br />

auxiliaire intelligent! 'cciuic un<br />

gc ~ Cc lU vieus<br />

? P° T'-i- Parle à MDru<br />

— Oui ii n'a<br />

pas<br />

p<br />

a<br />

t<br />

r<br />

crois qu'<br />

m&]Jn<br />

u i est tout <strong>de</strong> mêm«<br />

mais «e j<br />

DÉPARTS<br />

Matin.<br />

Mat.St-Agne<br />

Malin<br />

Soir ... ...<br />

SoirSt-Agne<br />

Soir<br />

SoirSt-Aene<br />

LIGNE D<br />

6 1S<br />

6 27<br />

9 31<br />

1 55<br />

2 04<br />

6 12<br />

6 21<br />

FOIX-ÀX<br />

ARRIVÉES<br />

Mat.St-Agne<br />

Matin<br />

Matin<br />

Soir 3t-Agne<br />

Soir<br />

Soir St-Agne<br />

Soir<br />

8 ii<br />

8 51<br />

il 55<br />

i 14<br />

4 <strong>25</strong><br />

f) of<br />

10 10<br />

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TOULOUSE<br />

Freneuse allait se récrier, mais ses y« u- tombèrent sur une grosse femme qui ^<br />

nait à lui en se balançant sur ses hancfl 3 .<br />

comme un navire balloté par les vague *<br />

! — Il me semble que je ne me trompj<br />

pas, murmura-t-il. C'est la marchan<strong>de</strong><br />

ranges... celle qui était dans l'omnibus<br />

que j'ai rencontrée l'autre soir <strong>de</strong>van<br />

Porte-Saint-Martin.<br />

uït.<br />

— Vous ne me remettez pas, à ce 1<br />

paraît, dit la commère. Dame ! ça sc cJi|| cotoi<br />

prend: aujourd'hui, je ne vends pas ^<br />

ranges. Moi, je vous ai reconnu '° u , !( , rt '<br />

suite, et si je me permets <strong>de</strong> vous p ;<br />

c'est que maintenant je sais ou dcm c<br />

la petite <strong>de</strong> l'omnibus.<br />

Moi aussi, je le sais<br />

—- Hue <strong>de</strong>s Abbesses, hein? cher.<br />

Cornu. Alors, je ne vous apprend<br />

mais ce n'est pas tout: figurez-tffis<br />

iiePi<br />

j'ai retrouve la femme qui ê tait clan<br />

voilure à côté dc la petite. .. vous - g<br />

celle qui est sortie du théâtre ^ u^s*<br />

temps que vous, et qui donnait jeVf> l'homme dc L'impériale. Et vous n , .X*<br />

lieriez jamais ce (îu'eilc fait, cette gal là?<br />

rcn-<br />

Non, mais si vous pouviez ^ u»seigner<br />

sur elle<br />

rciiurJ*<br />

vous mc<br />

grand service.<br />

lire<br />

— Elle dit la bonne aventure- '<br />

So0<br />

rles<br />

cartes... madame Stella, rue <strong>de</strong> g*<br />

dière, '/9... La Cornu est une <strong>de</strong> ^ ^cM<br />

tiques... hier, je les ai rencontrée»<br />

saient ensemble sur le boulevaro ^»<br />

chouarl... et comme jo conn a<br />

longtemps cette brave Sophie, ,1e .,<br />

o£(S<br />

ifl»<br />

déc... l'autre, qui no<br />

ligure, m'a proposé ( lc, i'Airo le y clli jeu... jo lui ai déniai;: ïOiiadï<br />

me l'a donnée.., . .

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