25 décembre 1896 - Bibliothèque de Toulouse
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LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />
dxxotiaiozx <strong>de</strong> Déto^Sociale et Religieuse g<br />
d 1 ADMINISTRATION : <strong>Toulouse</strong>, rue Roqueiaine, <strong>25</strong><br />
ABONNEMENTS<br />
Haute- G:<br />
Départei<br />
€tran<br />
ronne et départements limitrophes,<br />
icnts non limitrophes. ..........<br />
(l'uion postale) .<br />
Trois mors<br />
6 fr;<br />
7 fr.<br />
10 fr<br />
Si\ mois<br />
11 fr.<br />
13 fr.<br />
20 fr<br />
Un an<br />
20 fr:<br />
24 fr.<br />
40 fr.<br />
Les abonnements partent <strong>de</strong>s 1"' et 16 <strong>de</strong> chaque mois èTs'oiit payables d'avance<br />
Xouti iU manie <strong>de</strong> eltanatpiettl d'adresse doit être, accomvaonee <strong>de</strong> 80 centimes<br />
FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL<br />
ÉDITIONS RÉGIONALES<br />
Lof, Aveyron, Corrèze Cantal<br />
Gers, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />
Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />
Haute-Garonne, Ariège<br />
Tarn-et-Garonne. Lot-et-Garonne j Edition du matin spéciale à <strong>Toulouse</strong><br />
ANNONCES & RÉGLÂMES, FAITS DIVERS & LOCALES<br />
Les annonces et réclames, faits divers et locales sont reçus dans nos> ^eaux.<br />
«3 rue Roquèlaino ; à l'Agence Canet, 36, rue Alsace-Lorraine, a <strong>Toulouse</strong> ; °hc7.noeco£<br />
"redondants? amst que dans toutes les agences <strong>de</strong> publicité do Paris, <strong>de</strong>s départOMBt»<br />
et <strong>de</strong> l'étranger-<br />
Vendredi 2o Décembre <strong>1896</strong>. — 6° Année. — 7S° 1750. Bureaux à Paris : 26, rue Fey<strong>de</strong>au.<br />
Nos ateliers étant fermés aujour-<br />
d'hui à cause <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> la Noël<br />
le journal ne paraîtra pas samedi<br />
matin.<br />
Mous avons la bonne fortune <strong>de</strong> re-<br />
cevoir <strong>de</strong>ux articles <strong>de</strong> nos bons amis<br />
J. Bonnet et Francis Maratuech.<br />
Ces <strong>de</strong>ux articles ayant été inspirés<br />
par la gran<strong>de</strong> fête chrétienne d'aujour-<br />
d'hui, nous cédons volontiers la place à<br />
nos amis, en les remerciant d'avoir<br />
songé à nos lecteurs et à nous.<br />
J. R.-M.<br />
Au pied fl'un contrefort <strong>de</strong>s Vosges, a<br />
l'orée <strong>de</strong> la foret, une maisonnette <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>-<br />
chasse tranche, comme un jouet en bois dé<br />
coupé, perdu dans un paysage <strong>de</strong> neige.<br />
Au nord, le Ballon d'Alsace, rosé encore<br />
au sommet par le soleil qui vient <strong>de</strong> se cou-<br />
cher là-bas, vers la France. Au midi, Bel<br />
fort inviolée, — la ville au Lion <strong>de</strong> granit.<br />
Bans la maisonnette, un vieillard noueux<br />
it <strong>de</strong>sséché, — tels le Temps ou la Mort<br />
les antiques estampes, — contemple dou-<br />
loureusement une femme, encore belle, im-<br />
mobile en face <strong>de</strong> lui sous le manteau noir<br />
:1e la haute cheminée.<br />
Ce sont <strong>de</strong>ux épaves <strong>de</strong>s jours mauvais.<br />
Le fils tomba, troué <strong>de</strong> balles, dans les<br />
àéfilés <strong>de</strong> l'Argonne ; la bru, qui avait vail-<br />
lamment suivi son mari pour faire le coup<br />
<strong>de</strong> feu avec les francs-tireurs, mourut<br />
aussi, nous n'osons dire comme, — crevée<br />
:1c coups <strong>de</strong> pieds.<br />
Hilda, leurfillette, avaitquinze ans à peine<br />
le .jour où elle dut se sauver — pauvre bi-<br />
che au bois — dans un antre <strong>de</strong> la monta-<br />
gne où les échos d'alentour répétèrent long-<br />
temps le gron<strong>de</strong>ment sourd <strong>de</strong>s canons, le<br />
crépitement <strong>de</strong>s fusilla<strong>de</strong>s, — tandis que la<br />
Savoureuse roulait <strong>de</strong>s eaux sanglantes.<br />
La petite-fille du gar<strong>de</strong>-chasse put s'é-<br />
chapper immaculée comme la neige <strong>de</strong>s<br />
"Sautés cimes mais, <strong>de</strong>puis, »so»..âme est ail-<br />
leurs...<br />
Et c'est lugubre <strong>de</strong> voir cette robuste<br />
jeune femme, muette et sans tendresses<br />
frôler le vieillard décrépit. Hilda marche<br />
perpétuellement dans un rêve, sous l'ob-<br />
session d'une idée fixe qu'elle ne traduit<br />
pas. ; •<br />
Bavant l'âtre flambant où la souche s'em-<br />
brase sur un lit <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> pins rutilan-<br />
tes, pareilles à <strong>de</strong> féeriques bijoux <strong>de</strong> rubis»<br />
et d'or incan<strong>de</strong>scents, — leurs silhouettes<br />
se découpent vivement, enlevées en clair<br />
«obscur, comme un tableau <strong>de</strong> maître Fla-<br />
mand.<br />
Une cloche teinte faiblement dans le loin-<br />
tain du désert <strong>de</strong> neige, et le vieux se sou-<br />
vient que c'est aussi l'anniversaire <strong>de</strong> ia<br />
mort <strong>de</strong> son fils.<br />
Doucement il s'en va prendre, dans le<br />
double fond d'un coffre <strong>de</strong> chêne, une reli-<br />
que retrouvée jadis dans une fondrière, —<br />
le chassepot du partisan qu'il fourbit pieu-<br />
sement chaque année à la même époque.<br />
Seulement, sur la crosse ébréchée, il y a<br />
une tache <strong>de</strong> sang qu'on ne lava jamais !<br />
Hilda regar<strong>de</strong> droit <strong>de</strong>vant elle d'un œil<br />
ar<strong>de</strong>nt et fixe, pendant que l'aïeul parle <strong>de</strong><br />
sa petite-fille comme si elle était absente.<br />
Plus amèrement que jamais, avec une co-<br />
lère montante, il rabâche son éternelle<br />
plainte exaspérée par cet infrangible si-<br />
lence — énigme inexpliquée dont il vou-<br />
drait avoir la clef avant <strong>de</strong> mourir !<br />
— « Je sais comment les autres sont morts<br />
et je ne sais rien <strong>de</strong> la survivante. Depuis<br />
k catastrophe, elle n'a pas parlé ; elle n'a<br />
plus souri ! Où est son cœur? Où vont ses<br />
pensées ?. .. Je ne sais rien <strong>de</strong> mon enfant !...<br />
Oh ! si elle avait aimé un étranger, mal-<br />
heur !... Si quelqu'un <strong>de</strong> là-bas avait enjôlé<br />
sa jeunesse?... Bisque tu n'aimes pas;<br />
que tu n'as jamais aimé, au moins, dis-le!...<br />
Il faut que tu parles à la fin ! Que désires-<br />
tu ? Qu'attends-tu, fille sans âme !... »<br />
L'exaltation du vieillard tomba peu à peu<br />
avec la flamme mourante. Il s'assoupissait<br />
dans la torpeur <strong>de</strong> sa douleur coutumière,<br />
faciné par cette folie du silence qui l'é-<br />
nerve <strong>de</strong>ptÂs un quart <strong>de</strong> siècle.<br />
Cependant la veillée s'écoulait, — la souf-<br />
france aussi abrège les heures. Un bour-<br />
donnement <strong>de</strong> cloches passait là-haut, tout<br />
là-haut, apporté par <strong>de</strong>s bouffées <strong>de</strong> vent.<br />
Dans le tuyau <strong>de</strong> la cheminée se répercutait<br />
le bruit intermittent et lugubre <strong>de</strong>s légè-<br />
res avalanches tombant du sommet <strong>de</strong>s<br />
grands arbres secoués <strong>de</strong> frissons.<br />
Des pas nombreux s'avançaient rapi<strong>de</strong>-<br />
ment en faisant craquer les aiguilles <strong>de</strong> sa-<br />
pins durcies par la glace.<br />
— Noël ! Noël ! père Gruddher ; ce sont<br />
<strong>de</strong>s amis : Kautz, Spitz, Kappler !<br />
Ils entrèrent en tourbillon, agitant <strong>de</strong>s<br />
sonnailles, portant <strong>de</strong>s torches et <strong>de</strong>s falots,<br />
gambadant Toute la jeunesse qui ne sait<br />
rien du passé, — rien que les joyeuses cou-<br />
tumes reprises.<br />
Par la porte soudain ouverte, la flamme<br />
du brasier rougeâtre, ravivée, rayonna tout<br />
à coup sur le champ <strong>de</strong> neige coupé par<br />
l'horizon bleu sombre.<br />
Ce fut comme unéblouissement <strong>de</strong>s trois<br />
couleurs impérissables enveloppant la fo-<br />
ret... galvanisée, superbe, — telle une fan-<br />
tastique incarnation <strong>de</strong> l'idée <strong>de</strong> Patrie évo-<br />
quée, — la folle se leva tendant les bras<br />
vers les arbres, girandoles géantes diaman-<br />
tée par l'éclat <strong>de</strong>s torches :<br />
— Là, mes amis, fit-elle, voici vos arbres<br />
<strong>de</strong> Noël ! Ils sont hérissés <strong>de</strong> baïonnettes et<br />
<strong>de</strong> fusils, prenez !... J'ai dormi en vous at-<br />
tendant, mais je m'éveille et je suis forte...<br />
Enten<strong>de</strong>z-vous le tocsin ? Et plus loin, vers<br />
Strasbourg, le canon? C'est comme un vol-<br />
can qui éclate, la France va passer!... En<br />
vérité, je ne croyais pas qu'il restât tant <strong>de</strong><br />
jeunes hommes au pays... Suivez-moi, je<br />
vais vous gui<strong>de</strong>r !...<br />
Elle courait déjà sous la futaie, dans un<br />
tunnel <strong>de</strong> neige, vers le col <strong>de</strong> Valdieu.<br />
Les jeunes gens, stupéfaits, s'étaient dé-<br />
couverts malgré la bise :<br />
— Caporal Gruddher, fit l'aîné, excusez-<br />
nous, nous la croyions plus calme.. . Nous<br />
pensions rire un brin et vous égayer... il y<br />
a si longtemps <strong>de</strong> cela.<br />
Mais le vieux, amèrement, répondit :<br />
— Si elle se souvient, elle en peut mou-<br />
rir. Par pitié, suivez-là... pour la sauver !<br />
Francis MARATUECH.<br />
Nazas et Chareaton<br />
Sous ce titre, Cassagnac écrit C« qui suit sur<br />
l'élection <strong>de</strong> Pontarlier :<br />
Qu'on laisse circuler ce monsieur, avec<br />
son burnous, ses salamalecs, ses ablutions<br />
et sa conversion à l'islamisme, nous n'y<br />
voyons pas d'inconvénient, puisque ce dé-<br />
traqué est doux et soigne gratuitement les<br />
mala<strong>de</strong>s, faisant du bien au lieu <strong>de</strong> faire<br />
du mal. .<br />
Mais <strong>de</strong> là à l'envoyer siéger au Parle-<br />
ment, pour qu'il s'y prosterne et invoque<br />
Allah, en pleine séance et aux heures <strong>de</strong> la<br />
prière, et qu'il y entasse les propositions<br />
les plus saugrenues, il y a loin, et nous<br />
estimons que les républicains qui l'ont<br />
nommé, même sans le vouloir, ont témoi-<br />
gné, rien qu'en lui donnant leurs voix,<br />
quel mépris leur inspirait le suffrage uni-<br />
versel.<br />
Nous avions déjà contemplé diverses es-<br />
pèces d'élus.<br />
Il y a d'abord celui qui achète sa circons-<br />
cription, comme on achète une lorgnette ou<br />
<strong>de</strong>s cochons à la foire.<br />
La Chambre renferme quelques-uns <strong>de</strong><br />
ces négociants politiques, juifs ou pas juifs..<br />
Il y a le député qui a promis la lune à<br />
<strong>de</strong>s imbéciles qui l'ont cru sur parole et qui<br />
ne lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt même pas <strong>de</strong> la leur mon-<br />
trer à dix mètres, ainsi que voulait le faire<br />
mon ancien collègue Deloncle.<br />
Il y a celui qui a volé son mandat comme<br />
on vole un porte-monnaie et. qui a détroussé<br />
son concurrent au coin <strong>de</strong> l'urne.<br />
Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières espèces abon<strong>de</strong>nt et<br />
la majorité du Parlement brille par le nom-<br />
bre <strong>de</strong>s députés menteurs et voleurs.<br />
Il y a enfin celui qui a été proclamé sans<br />
être élu, parce que l'on a fait voter pour lui<br />
les absents et les morts, elles vivants <strong>de</strong>ux<br />
fois plutôt qu'une.<br />
Tous ces élus-là rentrant dans les catégo-<br />
ries créées et inventées par la République,<br />
suffisaient déjà bien largement à déconsi-<br />
dérer et à avilir le suffrage universel.<br />
Mais il manquait le député <strong>de</strong> Pontar-<br />
lier.<br />
C'est le fou qui s'ajoute aux coquins.<br />
C'est Charenton donnant la main à Mazas.<br />
La réunion est désormais complète.<br />
D'autant que ce fou.<strong>de</strong>-Pomariier apporte<br />
au Palais-Bourbon (Teshabitu<strong>de</strong>s inconnues<br />
et <strong>de</strong>s sentiments nouveaux<br />
Il sera le seul républicain religieux ayant<br />
la foi et pratiquant.<br />
Encore est-ce en qualité <strong>de</strong> mahométan.<br />
Et il sera le seul se lavant plusieurs foi<br />
par jour.<br />
Il est vrai que la religion l'ordonne, ce<br />
qui lui enlève un peu <strong>de</strong> son mérite.<br />
Entre les mains <strong>de</strong>s républicains, le suf-<br />
frage universel est décidément <strong>de</strong>venu une<br />
Le Réveil du Dauphins annonce que tous<br />
les instituteurs <strong>de</strong> Voiron, sans exception,<br />
viennent d'adresser au maire <strong>de</strong> cette* ville<br />
une lettre collective;annonçaiit qu'en suite do<br />
la réduction <strong>de</strong> leur traitement supplémen-<br />
taire, ils cesseraient tous à partir du lcn jan-<br />
vier, les cours supplémentaires donnés d<<br />
4 à 6 heures pour les étu<strong>de</strong>s appliquées,<br />
« rendant l'administration municipale res-<br />
ponsable du tort immense que ce fait allait<br />
taire subir aux écoles laïques ». Cette grève<br />
d'instituteurs ne manque pas <strong>de</strong> piquant ;<br />
elie est également <strong>de</strong>s plussuggestives, car<br />
elle précise le point exact où s'arrête le dé-<br />
vouement du personnel laïque enseignant.<br />
D'autre part, le bruit court que les employés<br />
<strong>de</strong> commerce ou d'industrie <strong>de</strong> Voiron qui<br />
travaillent jusqu'à 7 et même 8 heures du<br />
soir, ont l'intention <strong>de</strong> faire grève s'il ne leur<br />
est pas alloué un traitement supplémentaire<br />
pour toutes ies heures <strong>de</strong> travail faites après<br />
4 heures <strong>de</strong> l'après-midi. On craint égale-<br />
ment qu'ils n'arrivent à exiger <strong>de</strong> congé*"heb-<br />
domadaire du jeudi et <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> vacan-<br />
ces par an, sans préjudice <strong>de</strong>s petites vacan-<br />
ces <strong>de</strong> Pâques et autres fêtes <strong>de</strong> l'année.<br />
En un mot, ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à être aussi mal<br />
traités que le sont les infortunés instituteurs<br />
laïques <strong>de</strong> leur bonne ville <strong>de</strong> Voiron !<br />
belle chose !<br />
Quand ils ne<br />
quent.<br />
e salissent pas, ils s'en mo-<br />
Paul <strong>de</strong> CASSAGNAC.<br />
arrêtés municipaux, cette coutume a<br />
survécu à peu près partout.<br />
Mais je ne sache pas qu'en aucune<br />
autre région que les Lan<strong>de</strong>s existe cette<br />
autre tradition <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël —<br />
Las Hailles <strong>de</strong> Nadaou — non moins<br />
populaire et non moins pieusement<br />
gardée que celle <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> la Saint-<br />
Jean.<br />
.*<br />
t »<br />
A quelle date remonte l'origine <strong>de</strong><br />
cette coutume ? Nul ne le sait. Com-<br />
ment l'expliquer ? Plusieurs versions<br />
ont cours à ce sujet.<br />
D'aucuns ont voulu voir dans ces<br />
feux <strong>de</strong> joie une manifestation païenne :<br />
la célébration du Solstice d'hiver,<br />
comme les feux <strong>de</strong> la Saint-Jean se-<br />
raient la célébration du Solstice d'été.<br />
Nous pensons-, au contraire, qu'aux<br />
premiers temps du christianisme le<br />
peuple alluma les feux <strong>de</strong> la Saint-<br />
Jean pour fêter l'anniversaire <strong>de</strong> la ve-<br />
nue du Précurseur du Christ. A plus<br />
forte raison les feux <strong>de</strong> Noël furent-ils,<br />
l'origine, <strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> la joie<br />
populaire célébrant, en la veille <strong>de</strong><br />
cette nuit inoubliable, la naissance <strong>de</strong><br />
l'Enfant-Dieu, du Ré<strong>de</strong>mpteur qui<br />
allait régénérer le mon<strong>de</strong>, racheter et<br />
sauver l'Humanité.<br />
Quoi qu'il en soit, les feux <strong>de</strong> Noël<br />
s'allument régulièrement chaque an-<br />
née dans cette pittoresque région du<br />
Sud-Ouest qui embrasse à la fois les<br />
-pignadars aux sombres feuillages <strong>de</strong> la<br />
ban<strong>de</strong> sablonneuse et les fertiles et<br />
riants coteaux <strong>de</strong> la Chalosse baignés<br />
par l'Adouj.<br />
* »<br />
Et c'est vraiment un magique spec-<br />
tacle, le 24 <strong>décembre</strong>, alors que le so-<br />
leil a disparu à l'horizon dans les bru-<br />
mes hivernales, <strong>de</strong> voir, aux premiers<br />
tintements <strong>de</strong> VAngélus du soir, <strong>de</strong>s<br />
feux surgir un peu partout et s'épar-<br />
piller dans l'ombre noire <strong>de</strong>s champs —<br />
pareils à ces étoiles lumineuses que,<br />
dans les belles nuits d'été, on voit suc-<br />
cessivement apparaître et se multiplier<br />
<strong>de</strong>vant les yeux éblouis quand on con-<br />
temple le firmament.<br />
.Car ce ne sont pas seulement les<br />
villes et les bourga<strong>de</strong>s, les villages et<br />
les hameaux qui allument ces feux...<br />
Dans chaque métairie, si petite et si<br />
isolée soit-elle, flambe un petit bûcher,<br />
ici <strong>de</strong> pignes, <strong>de</strong> gémelles, <strong>de</strong> branches<br />
<strong>de</strong> pins <strong>de</strong>sséchées et pétillantes, là <strong>de</strong><br />
clairs fagots <strong>de</strong>* tauzins mêlés <strong>de</strong> fou-<br />
gères.,. Et, autour <strong>de</strong> ces foyers étin-<br />
celants, les enfants forment <strong>de</strong>s ron<strong>de</strong>s<br />
joyeuses, chantant encore en certains<br />
endroits les vieux couplets ;<br />
Haiile dè Nadaou,<br />
Las tripas aou paou,<br />
^Lou porc aou salin,<br />
n oui'3t.-'é bézin ! '<br />
gne _ Capux Vasconiœ — pittores-<br />
ques coteaux <strong>de</strong> la Chalosse qui vont<br />
s'échelonnant jusques aux bords du<br />
Gave, étalant sur leurs flancs <strong>de</strong>s bois<br />
ombreux <strong>de</strong> chênes, <strong>de</strong> coquettes mé-<br />
tairies et <strong>de</strong>s champs pleins <strong>de</strong> fertilité.<br />
C'est dans ce superbe décor, si varié<br />
et si vaste, que les feux <strong>de</strong> Noël, s'al-<br />
lumant par milliers aux premiers sons<br />
<strong>de</strong> VAngélus, le soir du 24 <strong>décembre</strong>,<br />
éveillent <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s impressions dans<br />
Pâme du chrétien.<br />
Si l'œil est ébloui, en effet, par la<br />
magie <strong>de</strong> ce spectacle peu banal, <strong>de</strong><br />
ce flamboiement <strong>de</strong> feux à perte <strong>de</strong> vue,<br />
à travers la plaine et sur les monts, dans<br />
l'immensité noire <strong>de</strong> la nature endor-<br />
mie, d'autre part on <strong>de</strong>vine, on sent<br />
que ces manifestations extérieures <strong>de</strong><br />
la joie populaire sont l'expression pal-<br />
pable <strong>de</strong> la foi profon<strong>de</strong> qui, grâce à<br />
Dieu, reste encore bien vivante dans le<br />
cœur <strong>de</strong> ces catholiques populations.<br />
Et, malgré les tristesses du temps<br />
présent, malgré la campagne acharnée<br />
entreprise par les francs-maçons et les<br />
libres-penseurs pour arracher <strong>de</strong>s en-<br />
trailles même du peuple cette foi qui<br />
faisait la gran<strong>de</strong>ur et la force <strong>de</strong> la<br />
France, on espère et on croit en l'ave-<br />
nir J. BONNET<br />
LAS HAILLES DE NADAOU<br />
Dans presque toutes les provinces <strong>de</strong><br />
notre vieux pays <strong>de</strong> France la tradi-<br />
tionnelle coutume <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> la Saint-<br />
Jean s'est perpétuée, vivace et popu-<br />
laire.<br />
En dépit du progrès <strong>de</strong> ce matéria-<br />
lisme scientifique qui prétend suppri-<br />
mer, au nom <strong>de</strong> la raison humaine,<br />
tous les vieux liens, poétiques et reli-<br />
gieux, qui rattachaient les générations<br />
au sol où elles avaient pris naissance<br />
et à la foi chrétienne, héritage <strong>de</strong>s<br />
aïeux, — en dépit même d'imbéciles<br />
A Saint-Sevei tout particulièrement,<br />
centre <strong>de</strong> la région où s'est conservée<br />
la coutume <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël, le tableau<br />
est réellement féerique, émouvant.<br />
Du haut <strong>de</strong> cette rsagnifique prome<br />
na<strong>de</strong> <strong>de</strong> Morlanne qui surplombe<br />
l'Adour aux capricieux méandres, la<br />
vue s'étend jusqu'aux limites <strong>de</strong> l'ho-<br />
ri/.on sur <strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> pins qui donnent<br />
presque l'illusion <strong>de</strong> l'Océan, tandis<br />
que, sur l'autre rive du fleuve se <strong>de</strong>ssi<br />
nanties coteaux aux sommets <strong>de</strong>squels<br />
est perchée la jolie petite ville qui porte<br />
sijustement et si fièrement dans ses ar-<br />
moiries ce surnom <strong>de</strong> Cap <strong>de</strong> Gasco<br />
Par Fil Spécial<br />
m<br />
ri<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le parti <strong>de</strong> la jeune Turquie a célébré,<br />
er s'oir, le vingtième anniversaire <strong>de</strong> la<br />
promulgation do la Constitution ottomane en<br />
un banquet au restaurant Voltaire : plus <strong>de</strong><br />
soixante convives ont pris part à ce banquet<br />
qui était présidé par Mourad-Bey et Halil-<br />
Ganem. A* la lin du banquet, ,et après quel-<br />
ques mots <strong>de</strong> bienvenue d'Ahmed-Piza, aux<br />
hôtes lieia jeune Turquie, Mourad-Bey a ex-<br />
posé l'état déplorable <strong>de</strong> la Turquie sous le<br />
règne Abdul-Hamid.<br />
Halil-Ganem fait voir ensuite qu'il aurait<br />
suffi-d'appliquer loyalement la Constitution<br />
do 1876 pour préserver l'empire Ottoman <strong>de</strong>s<br />
maux auxquels il est en proie <strong>de</strong>puis vingt<br />
ans.<br />
« l'ami <strong>de</strong> tous les hommes <strong>de</strong> bien, quelles<br />
aue soient leurs croyances ».<br />
' Le docteur Grenier a confirmé à notre cou-<br />
frère qu'il siégera à la Chambre avec soit<br />
burnous et qu'il fera ses prières là où il se<br />
trouvera.<br />
Dans la salle <strong>de</strong>s séances, dans les cou-<br />
loirs ou dans la rue ? lui a <strong>de</strong>mandé son in-<br />
terviewer.<br />
Pourquoi pas? a répondu le député <strong>de</strong><br />
Pontarlier. Ici, au début, on s'étonnait; on<br />
me traita même <strong>de</strong> fou, mais bientôt on s'j<br />
habitua et aujourd'hui, dans les campagnes,<br />
on m'annorte l'eau et le linge nécessaires à<br />
mes ablutions. A Paris, sans doute, m'ac-<br />
cor<strong>de</strong>ra-t-on la même tolérance. Je pratique<br />
et pratiquerai toujours, s'il niait à Dieu, les<br />
précepte's <strong>de</strong> ma religion. Sans doute aurais-<br />
je <strong>de</strong>s' désillusions, mais je n'en continuerai<br />
pas moins la lutte, avec la foi ar<strong>de</strong>nte qui<br />
m'anime et la sincérité <strong>de</strong> mes convictions,<br />
pour faire l'humanité meilleure , moins<br />
égoïste, plus indulgente ; s'il plaît à Dieu, je<br />
réussirai".<br />
_A. L'ÉLYSÉE<br />
D aris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le Gaulois croit savoir que d'importante?<br />
modifications seraient à la veille <strong>de</strong> se pro-<br />
duire dans la composition <strong>de</strong> la Maison du<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République.<br />
Le général Tournier serait divisionnaire<br />
au printemps prochain et irait prendre le<br />
comman<strong>de</strong>ment d'une division dans l'Est.<br />
D'autre part, M. Félix Faure aurait enfin,<br />
constaté que le système mixte qu'il avait<br />
adopté pour les services intérieurs <strong>de</strong> l'Ely-<br />
sée ne constituait pas l'idéal d'une bonne<br />
organisation et aurait prit le parti <strong>de</strong> sup-<br />
primer le double mécanisme d'un cabinet<br />
civil et d'un secrétariat général militaire.<br />
Revenant.au système choisi par M. Casimir<br />
Périer, le prési<strong>de</strong>nt aurait décidé que les at-<br />
tributions <strong>de</strong> secrétariat général reviendraient<br />
au cabinet civil — M. Le Gall prenant le titre<br />
<strong>de</strong> secrétaire général — et que le nouveau<br />
général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> qui viendrait à l'Elysée,<br />
serait seulement le chef <strong>de</strong> la Maison mi-<br />
litaire.<br />
Cet officier supérieur ne serait pas encore<br />
désigné, mais oh parle à mots couverts d'un<br />
ancien officier <strong>de</strong>" la Maison militaire pré-<br />
si<strong>de</strong>ntielle qui serait sur le point <strong>de</strong> recevoir<br />
les <strong>de</strong>ux étoiles.<br />
ï ET OU¥E,IU NONCE<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le correspondant du Soleil à Rome écrit<br />
que Mgr Clari, le nouveau nonce, ne se dis-<br />
simule nullement les difficultés <strong>de</strong> sa situa-<br />
tion, mais il espère, à force <strong>de</strong> tact et <strong>de</strong><br />
douceur, dissiper peu à peu les préventions<br />
<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> catholiques à l'endroit non-<br />
seulement <strong>de</strong> la politique pontificale, mais<br />
<strong>de</strong> la façon dont on a prétendu lïnternréter<br />
jusqu'ici.<br />
L'Election <strong>de</strong> Pontarlier<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le docteur Grenier, élu à Pontarlier,. est<br />
décidément l'homme du jour et, comme on<br />
ne tarit pas <strong>de</strong> détails sur ce singulier per-<br />
sonnage, le Matin a fait interviewer le 'dé-<br />
puté musulman par un envoyé spécial, et le<br />
récit <strong>de</strong> cette conversation nous fournit<br />
quelques indications sur le rôle que le nou-<br />
vel élu compte jouer à la Chambre.<br />
Ses tendances, a-t-il dit, le porteront à<br />
siéger à la gauche radicale, si on' veut l'ad-<br />
mettre; cependant, jaloux <strong>de</strong> sa liberté, il<br />
restera peut-être indépendant. Quoiau'il en<br />
soit partisan au point <strong>de</strong> vue théorique, il<br />
ne votera pas la séparation <strong>de</strong>s églises et <strong>de</strong><br />
l'Etat, il estime que ce n'est pas l'heure <strong>de</strong><br />
prendre une teile mesure, qui amènerait cer-<br />
tainement <strong>de</strong>s troubles dans le nays. En<br />
matière religieuse, il se proclame d'ailleurs<br />
NOUVELLES MILITAIRES<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Les tableaux d'avancement paraîtront sous<br />
très peu <strong>de</strong> jours.<br />
Dans la gendarmerie, la commission supé-<br />
rieure a classé le colonel Moreau pour le<br />
gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, etpour le gra<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> colonel, les lieutenants-colonels : Serres,<br />
Prévôt, Lancelot, Guyon, Boule et Laussac<br />
La gendarmerie n'a plus <strong>de</strong> divisionnaire ;<br />
elle n'est plus représentée dans l'état-majoi.<br />
<strong>de</strong> notre armée, que par sept généraux <strong>de</strong><br />
briga<strong>de</strong>, dont le général Potelleret, qui pré-<br />
si<strong>de</strong> le comité <strong>de</strong> gendarmerie, et les géné-<br />
raux Ama<strong>de</strong>, Olivier et Risbourg, qui sont<br />
adjoints aux gouverneurs <strong>de</strong> nos'forteresses<br />
<strong>de</strong> l'Est.<br />
Tous les ans, le ministre <strong>de</strong> la guerre est<br />
obligé <strong>de</strong> confier, à <strong>de</strong>s généraux d'artillerie,<br />
l'inspection <strong>de</strong> quelques arrondissements <strong>de</strong><br />
gendarmerie.<br />
Le Matin dit que la retraite du '"général<br />
Poilloue <strong>de</strong> Saint-Mars ne sera définitive que<br />
dans quelques mois. A la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du géné-<br />
ral Billot, il aurait consenti à rester à la tête<br />
du 12e corps, jusqu'au moment où sera dé-<br />
signé son successeur.<br />
La Petite République prétend que le géné-<br />
ral Billot et l'amiral Besnard ont pris <strong>de</strong><br />
récentes dispositions relatives à la mobili-<br />
sation.<br />
Le ministre <strong>de</strong> la guerre a décidé que la<br />
briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gendarmerie <strong>de</strong> Saint-Pargoire<br />
(Hérault) sera transférée à Paulhan.<br />
Ecole Saint-Maixent<br />
Sont admis à Saint-Maixent:<br />
12e corps. — 14e d'infanterie : Chazàl, Marrot<br />
et Talin d'Eyzac, sergents.<br />
50e : Moudon, Rollin et Rouza<strong>de</strong>, sergent'<br />
majors.<br />
63e : Angelby, Brissaud, Hanoteau, Menain el<br />
Proust, sergents.<br />
78e : Ceron et Dorville. sergents ; Petit *e"-<br />
gem major ; Thévenot. sergent.<br />
80e : Gauthier, Mégret <strong>de</strong> Devise, Picard Ta-<br />
t Vallette, sergents ; Vénersau, sergent<br />
basïe<br />
major<br />
107e: Chevalier, Lassaimonie, Ma<br />
sergents<br />
rc et Vallette.<br />
3 Feuilleton du <strong>25</strong> <strong>décembre</strong> <strong>1896</strong><br />
Par Pierre MAEL<br />
PREMIÈRE PARTIE<br />
LHî MYSTÈRE<br />
I<br />
BL.e Voyageur<br />
Car, en vérité, si dissemblables qu'elles<br />
fussent, ces <strong>de</strong>ux femmes étaient merveil-<br />
leusement belles, et le plus méticuleux ar-<br />
tiste, le dillettante le plus pointilleux, n'au-<br />
rait su déci<strong>de</strong>r laquelle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux l'emportait<br />
sur l'aulre.<br />
Blon<strong>de</strong> et brune, elles offraient entre<br />
elles un contraste aussi séduisant que com-<br />
plet el qui les faisait mutuellement valoir.<br />
Leurs costumes sombreslaissaicntlesbras<br />
nus <strong>de</strong>puis l'épaule, et elles apparaissaient<br />
verie où l'avait plongé ce tableau fasci-<br />
nant.<br />
— Vous ne vous plaindrez pas, cette fois,<br />
j'imagine, — dit-il avec un sourire mali-<br />
cieux, — que les étrangers ont tout pour<br />
eux. Voilà, certes, une flère revanche <strong>de</strong> la<br />
France, et, qui plus est, <strong>de</strong>là Bretagne, sur<br />
les Anglaises, les Américaines, les Autri-<br />
chiennes, les Espagnoles ou les Russes qui<br />
encombrent nos plages.<br />
— Ah ! — lit Lebrcton, — ces dames<br />
sont <strong>de</strong>s Bretonnes ?<br />
— Oui, monsieur, et même <strong>de</strong> nos voi-<br />
sines. Elles habitent Morlaix, où leur fa-<br />
mille occupe un rang considérable. Leur<br />
père, en effet, est un ancien magistrat qui<br />
a pris sa retraite et vit dans ses terres.<br />
— Mais, — interrogea Colman, — ces<br />
dames m'ont paru avoir tous les <strong>de</strong>hors<br />
d'aisance, je dirai même <strong>de</strong>... liberté, qui<br />
caractérise <strong>de</strong>s Parisiennes tout à fait dans<br />
le « mouvement ».<br />
— Tout à fait « fln-<strong>de</strong>-siècle<br />
dans l'éclat <strong>de</strong> leur teint doré parle hâle <strong>de</strong><br />
la mer, l'une sous sa couronne d'or fauve,<br />
d'un noir<br />
évoquées <strong>de</strong><br />
•autre dans ses lourds ban<strong>de</strong>aux<br />
ûle u. telles que <strong>de</strong>s créatures<br />
Quelque légen<strong>de</strong> du moyen âge ou d'un<br />
'onte arabe enrichi par.l'ii'nagination hvper-<br />
bol >que du conteur<br />
i m<br />
£ P as fèrent, el le voyageur <strong>de</strong>meura<br />
ffîMiûî ^ 8a P^ ace ' sans P ar °h3 et sans<br />
Ce fut l'hôte-qui tira Lebrcton <strong>de</strong> la rê-<br />
vous dire ? souligna l'hôtelier ave<br />
voulez-<br />
unnou- veau sourire. — Beaucoup <strong>de</strong> gens pen-<br />
sent comme vous, et les pru<strong>de</strong>s lai<strong>de</strong>s cri-<br />
tiquent à qui mieux mieux le décolleté <strong>de</strong><br />
leurs toilettes. C'est tant pis pour les cri-<br />
tiques.<br />
— Prenez gar<strong>de</strong>, fit Lebreton, vous<br />
m'avez tout l'air, en ce moment, <strong>de</strong> plai<strong>de</strong>r<br />
les circonstances atténuantes en faveur <strong>de</strong><br />
ces <strong>de</strong>ux splendi<strong>de</strong>s créatures. Pour moi,<br />
je vous l'avouerai, j'accor<strong>de</strong> trop volon-<br />
tiers mon admiration à la beauté pour<br />
qu'il me vienne jamais à l'esprit <strong>de</strong> lui<br />
chercher <strong>de</strong>s excuses.<br />
L'hôte cessa <strong>de</strong> plaisanter, et ce fut d'un<br />
accent <strong>de</strong> profond respect qu'il reprit:<br />
— Non. monsieur, je ne cherche aucune<br />
exctiseà labeauté, peut-être trop« voyante »,<br />
<strong>de</strong>s dames Fcrroix. Quoi qu'essaient d'insi-<br />
nuer les langues les plus venimeuses, il n'y<br />
a rien, absolument rien à dire sur leur<br />
compte, et n'était leur éducation manifeste-<br />
ment parisienne, ainsi que vous l'avez tout<br />
<strong>de</strong> suite remarqué, on n'aurait qu'à les<br />
louer sur tous les tons. Elles sont belles,<br />
et elles le savent. Est-ce un si gros péché<br />
<strong>de</strong> le laisser voir? Ce qui est certain, c'est<br />
que dans ces corps superbes logent <strong>de</strong>s<br />
âmes plus belles encore, et que la beauté <strong>de</strong><br />
ces jeunes femmes ne les empêche pas<br />
d'être la provi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s malheureux.<br />
— Ah ! dit le voyageur avec une nuance<br />
d'émotion dans la voix, elles sont aussi bon-<br />
nes que belles ! Tant mieux, et gloire à no-<br />
tre terre bretonne qui voit s'épanouir <strong>de</strong><br />
telles fleurs 1<br />
Il se tut. Les <strong>de</strong>ux jeunes femmes, objet<br />
<strong>de</strong> leur entretien, avaient repris leurs toi-<br />
lettes <strong>de</strong> ville, <strong>de</strong> simples et élégantes ro-<br />
bes <strong>de</strong> toile et <strong>de</strong>s chapeaux <strong>de</strong> la plus mo-<br />
<strong>de</strong>ste paille. Elles s'avancèrent vers l'hôtel<br />
et parurent hésiter en voyant l'hôte en con-<br />
versation suivie aveç le voyageur.<br />
Lebreton les lira d'embarras en s'écar-<br />
tant discrètement. Alors, ia dame blon<strong>de</strong><br />
s approcha <strong>de</strong> l'hôtelier et <strong>de</strong>manda :<br />
— Monsieur Kerjan, savez-vous si la<br />
voiture pourra être prête à <strong>de</strong>ux heures ?<br />
Kerjan salua et gardant son chapeau à la<br />
main, répondit avec une sympathie très<br />
marquée :<br />
— Ma<strong>de</strong>moiselle, j'ai donné mes ordres<br />
en conséquence, et je ne vois rien qui s'op-<br />
pose à votre désir.<br />
La phrase était fort bien tournée et amena<br />
un sourire sur la jolie bouche rose. La<br />
jeune lillc s'écria :<br />
—- Bravo, monsieur Kerjan ï On voit<br />
bien que vous êtes poète à vos heures.<br />
Vous parlez le français comme un Norman-<br />
lien. . .<br />
Cela fut dit avec un accent <strong>de</strong> gaieté char-<br />
manie et comrnunicative qui mit l'hôte en<br />
bonne humeur. Lebreton mi avait penché<br />
la tête et s'était détourné un instant, releva<br />
les yeux. Il tressaillit.<br />
Celle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux jeunes filles qui n'avait<br />
point parlé, la brune, le considérait avec<br />
atlention du fond <strong>de</strong> ses prunelles sombres.<br />
II<br />
La Légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rosmeur<br />
Colman Lebreton se détourna <strong>de</strong>rechef,<br />
afin <strong>de</strong> rompre le charme. Il lui avait sem-<br />
blé que <strong>de</strong> ces beaux yeux se dégageait un<br />
flui<strong>de</strong> subtil qui l'enveloppait et le pénétrait<br />
en même temps.<br />
Un son <strong>de</strong> cloche venu <strong>de</strong> l'hôtel émut<br />
touSiles speclateurs <strong>de</strong> la plage. Kerjan, s'é-<br />
loignant <strong>de</strong> la jeune fille, blon<strong>de</strong>, tandis que<br />
celle-ci se rapprochait <strong>de</strong> sa sœur, vint à<br />
son hôte <strong>de</strong> passage.<br />
— Voici le déjeuner qui sonne, mon-<br />
sieur. Vous pouvez prendre, si vous le<br />
voulez, votre place à la table d'hôte.<br />
— Merci, monsieur, répondit Colman.<br />
Après déjeuner, je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai quel-<br />
ques renseignements.<br />
— Je vous les donnerai <strong>de</strong> grand cœur,<br />
monsieur, si j'y puis satisfaire.<br />
Les <strong>de</strong>ux hommes se séparèrent sur cette<br />
parole et le voyageur entra dans la salle à<br />
manger, bientôt suivi par l'affluence <strong>de</strong>s<br />
baigneurs, au nombre <strong>de</strong>squels se trou-<br />
vaient les belles jeunes filles. Auprès d'elles<br />
vint s'asseoir une dame à cheveux blancs,<br />
dont la beauté encore florissante et la sou-<br />
veraine distinction disaient assez qu'elle <strong>de</strong>-<br />
vait être leur mère.<br />
Tout en mangeant silencieusement, le<br />
jeune homme percevait <strong>de</strong>s bribes <strong>de</strong> con-<br />
versations engagées près <strong>de</strong> lui. Il est assez<br />
rare que ces entretiens <strong>de</strong> table d'hôte rou-<br />
lent sur <strong>de</strong>s sujets d'une gran<strong>de</strong> élévation<br />
Lelmdu public cosmopolite qui fréquentait<br />
la grève <strong>de</strong>-Saint-KIrium ne faisait point ex-<br />
ception a la règle.<br />
1<br />
On parlait du pays <strong>de</strong>s alentours, <strong>de</strong>s sta-<br />
tions similaires et <strong>de</strong>s avantages qu'y trou-<br />
vent les voyageurs. Les uns vantaient la<br />
beauté <strong>de</strong>s plages, les autres le confortable<br />
ou le bon marché <strong>de</strong>s hôtels. Quelqu'un<br />
éleva la voix et dit:<br />
— Pour le bon marché et même le con-<br />
fortable, à ce prix-là, bien entendu, aucune<br />
maison ne peut lutter contre celle <strong>de</strong>s frères<br />
Garmin, à Keravilio.<br />
— C'est vrai, — répliqua un autre. —<br />
Mais les patrons <strong>de</strong> l'hôtel sont si désagréa-<br />
bles qu'on ne se plaît guère à entrer en re-<br />
lations avec eux. Ce sont <strong>de</strong> véritables bru-<br />
tes.<br />
— L'année <strong>de</strong>rnière, ils ont à moitié as-<br />
sommé un voyageur qui leu" avait fait <strong>de</strong><br />
très légitimes remontrances. Les voituriers<br />
ne se soucient pas d'y <strong>de</strong>scendre ét ils sont<br />
la terreur <strong>de</strong>s environs.<br />
une troisième personne, une femme cette<br />
fois, appuya les dires <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux interlocu-<br />
teurs.<br />
— Ce que vous dites, monsieur, est tout<br />
à lait, exact. Moi qui vous parle, j'ai dû<br />
m'enfuir <strong>de</strong> l'hôtel, il y a <strong>de</strong>ux ans, tant j'ai<br />
eu pour que ces <strong>de</strong>ux méchants hommes<br />
me lissent un mauvais parti. Et cela parce<br />
que je les payais en billets <strong>de</strong> banque.<br />
Une exclamation interrompit la voix <strong>de</strong><br />
la narratrice.<br />
— Oh ! vous exagérez? Ce n'est pas pos-<br />
sible. c *<br />
Mais la dame, piquée peut-être par ce<br />
doute <strong>de</strong> l'auditoire, reprit avec vivacité<br />
— J'exagère si peu, que si vous voulez<br />
interroger à- ce sujet le garçon qui nous<br />
sert et qu. était témoin du fait il pou m<br />
vous le répéter, et même vous' dir ^ , ?|<br />
m a conduite à Lannion, où i'ai d M<br />
pour « faire <strong>de</strong> la monnaie. » J a "cr<br />
pile. 11 w?lKLiï,? 1Be .é 1 vail,éfl e, do-<br />
tails il expliqua que ces Garmin n'étaient<br />
point du pays, qu'ils venaient d'Alsace,<br />
peut-être <strong>de</strong> plus loin, ainsi que l'indiquait<br />
leur accent allemand très prononcé, et n'é-<br />
taient établis à Keravilio que <strong>de</strong>puis cinq<br />
ou six ans. environ un an après le crime<br />
commis à Rosmeur.<br />
— Quel crime ? quel crime ? réclamèrent<br />
les baigneurs, alléchés par l'espoir d'un ré-<br />
cit palpitant.<br />
— Je ne saurais pas vous raconter cela,<br />
messieurs, — répondit l'adolescent, —<br />
parce que je n'étais pas au pays à cette<br />
époque, j'étais chez un oncle à Brest. Mais<br />
je sais seulement qu'on trouva lot<br />
bois du châle,,, uns >ne ftmmélÏÏaaï<br />
née que personne ne put reconnaître mais<br />
qu'on avait vu la veille <strong>de</strong> passage à Lan-<br />
nion.<br />
— Et l'assassin, est-ce qu'on ne le prit<br />
pas ?<br />
— Non, messieurs, on ne découvrit ja-<br />
mais 1 assassin. Ce ne <strong>de</strong>vait pas être, Un<br />
homme du pays.<br />
Les curieux étaient désappointés. Le pre-<br />
mier <strong>de</strong>s baigneurs qui avait parlé <strong>de</strong> Ke-<br />
ravilio essaya <strong>de</strong> les consoler.<br />
— Bah 1 11 n'y a pas d imporlance ù atta-<br />
cher a <strong>de</strong> tels récits. Chaque point <strong>de</strong> 1»<br />
côte <strong>de</strong> Bretagne peut en 1 *£%S*<br />
S t ±\<br />
h l'&..<br />
d8 ° eS .*Rions scï'tZ es les<br />
emarqué<br />
présenter<br />
roy*<br />
tes plus sanglantes et ph a h ^<br />
unes que es autres. Mais j' ai " ,<br />
quelles ont ce lien commun ,lô nïï<br />
oujours une femme mystérieuse^<br />
teneuseuient assassinée ' nr ,1<br />
qu'on n'a jamais pïïïïi^" ° rim,he1 '<br />
réflexion spirituelle : U 1 ""' U CCl<br />
I) faut croire quo lu nolieo e«t W<br />
Imtft dans ro.s parfis ou que les g.<br />
parmqa y sont bien înaladr'oU* !<br />
(A VHU ' «
; 108e : Baotiste, sergent major ; Cabanette,<br />
«o-"-ent : Cohdamine, sergent fourrier ; <strong>de</strong> Cre-<br />
moux, Dhénin et Fort, sergents.<br />
ISSe : Dufey, Leiorraiu, Meraud et koberts,<br />
sergents. . .. .<br />
, 17e corps : 7e d'infanterie : Noseda, sergent,<br />
ne • Loùbot et Mirambeau, sergents.<br />
Ile : Fourni, sergent-major ; Gar<strong>de</strong>ile et Gar-<br />
dai, sergent. ^<br />
20e : Castel et Dumas, sergents fourriers ; Dar-<br />
tigues et Daut.y, sergents.<br />
83e : Casse-Barthe, Chappe, Gonthier, Lizaute<br />
et <strong>de</strong> Salles <strong>de</strong> Ays, sergents.<br />
S8e : Fourrât, sergent major.<br />
126e : Pic et Sacarau, sergents.<br />
18e corps. — 6e d'infanterie: Bertini, Lagar<strong>de</strong>,<br />
Pintureaù et Tessier, sergents ; Loabet, sergent<br />
fourrier. , . _<br />
34e : Armand-Laroche, Mouchez, et Peyroux,<br />
sergents majors, Bounet et Haran, sergents.<br />
49e : Alberny et Barrangue-Chinanou, sergents<br />
maiors, Lasnier et <strong>de</strong> Ribeaux.<br />
53e : Harrix, Estrampes, Houard, Laroche et<br />
Faubesty, sergents.<br />
57e : Bonhomme, sergent major, Goursaud, <strong>de</strong><br />
Merlin, sergents-fourriers ; Maturie. sergent.<br />
123 : Babie, sergent-fourrier ; Beaubsau et<br />
Boatineau, sergents.<br />
141e : Barranque-Chinanou. sergent major ;<br />
Dscan <strong>de</strong> Chatouville, sergent ; Dore, sergent<br />
fourrier ; Feuodot, sergent major ; Guiraut, Mis-<br />
sant et Poufe!, sergents.<br />
Bourges, 24 déc embre.<br />
diD'après le Messager dit Cher, toutes les<br />
lasnositions sont îirises à Bourges pour la<br />
bfication immédiate <strong>de</strong> nouveaux canons,<br />
et on n'attend plus ouc le vote <strong>de</strong>s crédits<br />
par les Chambres.<br />
CONSEIL DE CABINET<br />
Les ministres s<br />
conseil <strong>de</strong> cabinet<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>,<br />
sont réunis, ce matin, en<br />
au ministère <strong>de</strong> i'agri<br />
culture, sous la «rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Méline.<br />
La séance a été consacrée à l'expédition<br />
<strong>de</strong>s affaires courantes, notamment à la suc-<br />
cession <strong>de</strong> M. Rousseau. On dit que le choix<br />
du gouvernement sera officiellement connu<br />
à l'issue du conseil <strong>de</strong> samedi.<br />
La Russie dans la mer Rouge<br />
Londres, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Vienne au Daily Chroni<br />
<strong>de</strong> :<br />
La Russie, qui désire s'assurer un point sur la<br />
côte <strong>de</strong> la mer Rouge, a voulu connaître l'atti-<br />
tu<strong>de</strong> et l'opinion <strong>de</strong> l'Italie. Il est certain que ia<br />
Russie tente <strong>de</strong> grands efforts pour acquérir,<br />
soit à la France, soit à l'Italie, un territoire sur<br />
le littoral <strong>de</strong> la mer Rouge et s'assurer ainsi<br />
l'accès do l'Abyssinie. L'objectif <strong>de</strong> la Russie est<br />
<strong>de</strong> placer l'Abyssinie sous sa protection en vue<br />
<strong>de</strong> faire face à l'influence britannique en Afri-<br />
oue : suivant toutes probabilités, ori apprendra<br />
prochainement que la Russie a occupé un point<br />
"quelconque <strong>de</strong> là mer Rouge.<br />
CJn© aventurière<br />
Saint-Calais, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Mme Pourpe se montre très confiante<br />
dans l'issue <strong>de</strong> son procès pour faits d'es-<br />
croquerie, qui reviendra, nous l'avons dit,<br />
samedi prochain, <strong>de</strong>vant le tribunal <strong>de</strong> Saint-<br />
Calais. Elle tient en réserve, paraît-il, <strong>de</strong>s<br />
révélations aussi piquantes que celles <strong>de</strong><br />
l'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s lettres 'affranchies par l'Ely-<br />
sée, que nous avons raconté.<br />
Paris, 23 <strong>décembre</strong>.<br />
Le Soir dit tenir <strong>de</strong> bonne source qu'à<br />
l'occasion <strong>de</strong>s élections sénatoriales le duc<br />
d'Orléans a donné pour instructions à ses<br />
amis <strong>de</strong> faire voter pour les candidats radi-<br />
caux partout où il n'y aura pas <strong>de</strong> candidats<br />
royalistes.<br />
La bonne source dont parle le Soir doit<br />
être la ulace Bauveau. En tout cas nous pou-<br />
vons déclarer <strong>de</strong> notre côté que rinîonnation<br />
en question constitue une manœuvre par trop<br />
grossière pour qu'elle puisse trouver la<br />
moindre créance.<br />
Moeurs Italiennes<br />
Rome, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Hier soir Triggiano a été le théâtre <strong>de</strong><br />
faits sanglants."<br />
Deux gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'excise, <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Bari étaient entrés dans un café pour y<br />
constater une contravention ; une vive dis-<br />
pute s'éleva bientôt entre eux et les parents<br />
du limonadier. Exaspérés et probablement<br />
pris <strong>de</strong> vin, les gar<strong>de</strong>s sortirent leurs revol-<br />
vers et firent feu <strong>de</strong> tous côtés : <strong>de</strong>ux bour-<br />
geois et un gar<strong>de</strong> municipal, accourus au<br />
bruit tombèrent morts.<br />
Alors les habitants, attirés par l'écho <strong>de</strong>s<br />
coups <strong>de</strong> pistolet, s'emparèrent d'un <strong>de</strong>s gar-<br />
<strong>de</strong>s" l'autre ayant miraculeusement réussi à<br />
s'enfuir et le traînèrent jusqu'au poste <strong>de</strong>s<br />
gar<strong>de</strong>s municipaux, mais enchemin on a tait<br />
justice sommaire du malheureux, dont le ca-<br />
davre est horriblement lacéré. Le visage<br />
n'est nas reconnaissable.<br />
M.<br />
INSTRUCTION PUBLIQUE<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le ministre <strong>de</strong> l'instruction publique a<br />
décerné les prix suivants aux instituteurs qui<br />
ont donné en <strong>1896</strong> avec le plus <strong>de</strong> zèle et <strong>de</strong><br />
suecès l'enseignement agricole et horticole<br />
à leurs élèves :<br />
Rappel <strong>de</strong> prix : Delmond à Allassac (Cor-<br />
rèze)" Puech â Firmy (Aveyron).<br />
Médaille d'argent et prime dé S00 francs<br />
Manou à Vigean (Cantal).<br />
Médaille d'argent et 200 francs : Arsac à La-<br />
plau (Corrèze), Dezeix à Saint Chamand (Cor-<br />
rèze). Hugon à Sainte Marie (Cantaî.<br />
Médaille d'argent et 100 francs : Bru à Frons<br />
(Aveyron), Delon a Laval (Lozère), Laviaîle à<br />
Condat (Corrèze), Lunard à Ro<strong>de</strong>z, (Aveyron),<br />
Tricot à Saint Mamet (Cantal.)<br />
Mentions honorables: MM. Geliier a. Chausse-<br />
nac (Cantal), Charamel à Corrèze (Corrèze),<br />
Cbassaing à Puydarnac (Corrèze), Clormout à<br />
Labesserctte (Cantal). Rozière à Valzergues<br />
(Aveyron), Cuelhes à Vebret (Cantal.)<br />
Une note officieuse du ministère <strong>de</strong> l'ins-<br />
truction publique et <strong>de</strong>s beaux-arts confirme<br />
que ce ministère est décidé à ne pas taire<br />
<strong>de</strong> nomination dans la Légion d'honneur pour<br />
le 1er janvier par suite <strong>de</strong>s disponibilités<br />
très restreintes cette année. Le ministère <strong>de</strong><br />
l'instruction publique se bornera pour l'ins-<br />
tant à disposer <strong>de</strong>s décorations qui restent<br />
sur les fonds accordés par la loi 'du 12 dé-<br />
cembre 1895 à l'occasion du centenaire <strong>de</strong><br />
l'Institut <strong>de</strong> France.<br />
Dix ans aivrès, l'œuvre était raccomplie. '<br />
Le canal <strong>de</strong> Suez fut inauguré le 10 novem-<br />
bre 1869.<br />
Anatole France abor<strong>de</strong> l'histoire du canal<br />
<strong>de</strong> Panama, nrojet dont Leibnitz avait conçu<br />
l'idée, dont Gœthe s'était préoccupé et qui<br />
avait été un <strong>de</strong>s rêves <strong>de</strong>s Saint-Simoniens.<br />
Anatole France envisage le désastre qui<br />
termina cette nouvelle entreprise.<br />
Ce n'est ni le lieu ni le temps d'en recher-<br />
cher les causes. A peine m'est-il permis d'in-<br />
diauer les plus rrôriérales et <strong>de</strong> dire qu'en<br />
France la volonté lente, sour<strong>de</strong>, parfois obs-<br />
cure, mais continue et souveraine, qui sou-<br />
tint l'œuvre <strong>de</strong> Suez, n'était plus là pour as-<br />
surer contre les couns violents <strong>de</strong>s passions,<br />
<strong>de</strong> l'instinct et <strong>de</strong>s" hasards pour défendre<br />
contre elle-même et la modérer une nouvelle<br />
entreprise plus aventureuse que la pre-<br />
mière".<br />
Et que plus rien dans la direction faible,<br />
diffusé et"changeante <strong>de</strong>s aàaires publiques<br />
n'était désormais capable ni <strong>de</strong> contenir les<br />
convoitises d'une troupe <strong>de</strong> financiers aven-<br />
turiers et politiciens "pillards n'y d'arrêter<br />
cette panique instinctive <strong>de</strong>s foules qui en<br />
un montent renverse tout. Tout s'écroula.<br />
M. Anatole France termine :<br />
J'ai dû vous montrer <strong>de</strong> Lessaps encore chargé<br />
<strong>de</strong>s fautes que le temns emportera. Tel que i je<br />
vous l'ai fait paraferez tel qu'il fut, impru<strong>de</strong>nt,<br />
téméraire, tro'o confiant en lui-même, mais gé-<br />
néreux, plein ne bonté, <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> courage;<br />
il a travaillé toute sa vie à <strong>de</strong>s tâches vastes et<br />
pacifiques. Un tel homme n'a qu'un juge : l'Uni-<br />
vers.<br />
Son image, dressée à Suez, sur la berge du<br />
canal, sera saluée à travers les siècles par les<br />
pavillons <strong>de</strong>s nations.<br />
Cet éloge <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps a été applaudi par<br />
la majorité <strong>de</strong> l'assistance.<br />
PET'TES<br />
siéufs villages du district <strong>de</strong> 11 ikkala.<br />
NOUVELLES<br />
24 <strong>décembre</strong>.<br />
nous télé rapi<strong>de</strong> : « A fa suite<br />
victimes<br />
en Thes-<br />
Les lignes<br />
salie. On parle <strong>de</strong> plusieurs<br />
1 • ;0nt fortement endommagée».<br />
Cardiza présente<br />
et<br />
chrétienne?,<br />
mala<strong>de</strong> diminuent<br />
LES INSTRUCTIONS J MAIRES<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
La Cour <strong>de</strong> cassation, toutes chambres<br />
réunies, a délibéré en chambre <strong>de</strong> conseil<br />
sur les modifications à adopter au Co<strong>de</strong><br />
d'instruction criminelle en ce "qui concerne<br />
spécialement l'instruction <strong>de</strong>s affaires cri-<br />
minelles et correctionnelles.<br />
Invitée, l'an passée, par le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
sceaux, à formuler son avis sur les modifi-<br />
cations proposées au Parlement, elle a adopté<br />
les conclusions du rapport fait par le con-<br />
seiller Faleimaigne, âu nom <strong>de</strong>'la commis-<br />
sion qui avait été chargée <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r a, une<br />
étu<strong>de</strong> particulière <strong>de</strong>s questions soulevées.<br />
Ces conclusions admettent simplement la<br />
faculté pour l'inculpé <strong>de</strong> ne pas s'expliquer<br />
lors <strong>de</strong> sa première" comparution <strong>de</strong>vant le<br />
juge d'instruction, l'assistance d'un défen-<br />
seur dès le début <strong>de</strong> l'instruction et les<br />
moyens <strong>de</strong> communiquer librement avec lui<br />
sauf le cas d'interdiction <strong>de</strong> communiquer,<br />
la faculté pour le défenseur <strong>de</strong> prendre con-<br />
naissance" <strong>de</strong> pièces au cours <strong>de</strong> la procé-<br />
dure et <strong>de</strong> se pourvoir <strong>de</strong>vant la chambre du<br />
conseil, en cas <strong>de</strong> refus du juge d'instruc-<br />
tion, communication obligatoire du dossier<br />
avant l'interrogatoire définitif, le droit <strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>r l'accomplissement <strong>de</strong>s actes utiles<br />
à sa défense, le "recours <strong>de</strong>vant la chambre<br />
du conseil contre les ordonnances du juge<br />
d'instruction, le droit d'assister aux consta-<br />
tations et aux perquisitions, le contrôle <strong>de</strong>s<br />
expertises, un débat oral <strong>de</strong>vant la chambre<br />
<strong>de</strong>s mises en accusation.<br />
LA MISSION HOURST<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Un banquet a été offert aujourd'hui à midi<br />
à l'Hôtel <strong>de</strong>s Sociétés savantes, |au lieute-<br />
nant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et aux membres <strong>de</strong><br />
la mission hydrographique du Niger par le<br />
groupe <strong>de</strong>s Africains. La réunion présidée<br />
par Si. André. Lebon, ministre <strong>de</strong>s colonies,<br />
comprenait 80 convives parmi lesquels :<br />
Le lieutenant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et ses<br />
compagnons, le P. Hacquard.le prince Henry<br />
d'Orléans, le colonel Montcil, d'Attanoux, <strong>de</strong><br />
général Lambert, ie colonel <strong>de</strong> Rochas, MM.<br />
Chautemps [et Deluns-Montaud, ancien mi-<br />
nistre, François Deloncle, etc.<br />
Au <strong>de</strong>ssort, après les toasts portés par le<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ia "société et plusieurs convi-<br />
ves, M. André Lebon, après avoir fait l'éloge<br />
du commandant Hourst, a montré l'impor-<br />
tance du mouvement économique qui déter-<br />
minera l'ouverture à notre commerce du bief<br />
navigable du Niger dont M. Hourst a cons-<br />
taté l'existence. .<br />
Le ministre a décrit les voies <strong>de</strong> pénétra-<br />
tion dont a besoin le Soudan français : le<br />
chemin <strong>de</strong> fer du Soudan et la route <strong>de</strong> Ko-<br />
nakry, dont l'exécution est en ce moment<br />
étudiée au ministère.<br />
L'auditoire a notamment aceneilli par <strong>de</strong><br />
vifs applaudissements la nouvelle que les<br />
renseignements rapportés par M. "Hourst<br />
nous permettront <strong>de</strong> "profiter* <strong>de</strong>s fautes 'et<br />
<strong>de</strong>s faiblesses <strong>de</strong> ia compagnie du Niger.<br />
Le<br />
POUR LA LAÏQUE<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
La Presse, dans un article sur l'adminis-<br />
tration <strong>de</strong> l'assistance publique, signale un<br />
l'ait qu'il est bon <strong>de</strong> relever :<br />
Un habi'ant d'une commune du centre <strong>de</strong> la<br />
France élève <strong>de</strong>ux enfants : l'un est à lui, il a<br />
10 ans, son père l'envoie à l'école <strong>de</strong>s Frères ;<br />
l'autre est un enfant assisté qu'il a reçu du<br />
département <strong>de</strong> la Seine.<br />
Comme l'école laïque <strong>de</strong> l'endroit n'est guère<br />
suivie, l'instituteur a imaginé <strong>de</strong> recruter <strong>de</strong>s<br />
élèves par tous les moyens possibles et voici<br />
la carte postale qu'il fait envoyer par l'assis-<br />
tance :<br />
(Cachet <strong>de</strong> la direction.)<br />
Monsieur,<br />
Vous êtes prié d'euvoyer votre propre fils à<br />
l'Ecole mixte, chez M. l'instituteur" <strong>de</strong>*X. ..<br />
Dans le cas où vous vous refuseriez <strong>de</strong> vous<br />
conformer au présent ordre, je me verrais ocligé<br />
<strong>de</strong> vous retirer voire enfant assisté <strong>de</strong> la Seine.<br />
Signé : X...<br />
Ce fait, ajoute notre notre confrère, n'est<br />
pas isolé dans la commune et dans le dépar-<br />
tement. De telles menaces sont faites cou-<br />
ramment, et c'est ainsi que la charité offi-<br />
cielle dégénère en trafic et n'est plus au'un<br />
honteux marchandage nolitiaue.<br />
La Succession <strong>de</strong> M. Rousseau<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Au sujet <strong>de</strong> l'ordre du jour pur et simple<br />
qui, sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. Méline, a clôturé<br />
récemment, à la Chambre, le débat sur le<br />
rappel d'Indo-Chine du général Eoclds, la<br />
Politique Coloniale dit que le gouvernement<br />
ne s'est pas mépris sur le sens <strong>de</strong> ce vote.<br />
Il est a croire", ajcute-t-elle, que les modi-<br />
fications qu'il se propose d'apporter à l'orga-<br />
nisation du gouvernement général <strong>de</strong> l'Indo<br />
Chine, lui fourniront l'occasion <strong>de</strong> rétablir le<br />
comman<strong>de</strong>ment militaire en Indo-Chine sur<br />
les bases anciennes, et, ce faisant, <strong>de</strong> don-<br />
ner satisfaction au désir manifeste <strong>de</strong> la<br />
Chambre.<br />
Plusieurs journaux ont parlé <strong>de</strong> la nomi-<br />
nation <strong>de</strong> M. Gérard, comme gouverneur gé-<br />
néral <strong>de</strong> l'Indo-Chine.Nous sommes autorisés<br />
à déclarer que cette information estinexacte<br />
et que le gouvernement n'a arrêté à cet<br />
égard aucune résolution.<br />
"Le Temps déclare que ce n'est pas M. Gé-<br />
rard, ancien ministre <strong>de</strong> France à Pékin, qui<br />
sera nommé.<br />
Enfin, le Journal <strong>de</strong>s Déùdts, qui annonçait<br />
hier l'information relative à M. Gérard se<br />
borne, aujourd'hui, à enregistrer le dé-<br />
menti.<br />
Nos Explorateurs en Af rique<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
De la Politique coloniale, à pronos <strong>de</strong>s<br />
graves divergences qui se seraient produites<br />
entre un explorateur français très con-<br />
nu, qui a parcouru ou a eu la mission <strong>de</strong><br />
parcourir les territoires du Niger saharien<br />
et moyen.<br />
Les renseignerr ents que nous avons recueillis<br />
nous mêmes, au ministère <strong>de</strong>s colonies, nous<br />
permetient <strong>de</strong> dire qu'il est malheureusement<br />
certain que l'un <strong>de</strong>s officiers supérieurs, les plus<br />
hautement appréciés pour son exploration du<br />
Niger est accusé, par un <strong>de</strong> ceux qui ont passé,<br />
après lui, sur les mêmes points, d'avoir inventé<br />
<strong>de</strong> toutes pièces le récit <strong>de</strong> sa mission et d'avoir<br />
ensuite sciemment engagé la mission qui mar-<br />
chait <strong>de</strong>rrière lui dans une impasse où tous ses<br />
membres seraient restés iiisau'au <strong>de</strong>rnier.<br />
L'Election <strong>de</strong> Brest<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
La Libre Paro\e, elle aussi, dit que l'abbé<br />
Gayraud est et restera, candidat à l'éléction<br />
législative <strong>de</strong> Brest et qu'il exposera son<br />
programme à la réunion <strong>de</strong>s délégués catho-<br />
liques qui doit avoir lieu dans cette circons-<br />
ription la semaine prochaine.<br />
"Un© confirmation<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
_ L'information du Gaulois sur la nomina-<br />
tion du général Tournier au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général<br />
<strong>de</strong> division et sur la transformation <strong>de</strong>s ser-<br />
vices <strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce avec l'attribution du<br />
secrétariat général à un civil, M. Legall, ac-<br />
tuellement directeur du cabinet civil a, pa-<br />
rait-il, produit un certain émoi à l'Elvsée.<br />
Des confi<strong>de</strong>nces y ont été faites à ouel-<br />
ques-uns <strong>de</strong> nos confrères. 11 semble en ré-<br />
sulter qu il n'y a rien <strong>de</strong> décidé pour le mo-<br />
ment. On fait remarquer, en effet, qu'il est<br />
impossible <strong>de</strong> prévoir à Quelle date le géné-<br />
îai Tournter, qui n'atteint la durée <strong>de</strong> gra<strong>de</strong><br />
1*3 do février, pourra êr te<br />
piomu divisionnaire.<br />
D'autre part, on semble reconnaître que si<br />
le gênerai Tcurmer recevait )os trois étoiles<br />
il n'y aurait rien d'impossible à ce auo les<br />
. modifications annoncées se produisent.<br />
" "Stt^somme, la question a pu être agitée et<br />
-?ie résolue quant au fond, mais si <strong>de</strong>s<br />
modifications doivent se produire, on peut<br />
1 encore les définir ni leur fixer une date.<br />
A l'Académie Française<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Cet après-midi, a eu lieu, à l'Académie<br />
française, la réception d'Anatole France.<br />
On remarquait dans la nombreuse assis-<br />
tance qui se pressait sous la coupole du pa-<br />
lais Mazarin, Mme la baronne" <strong>de</strong> Molïre-<br />
nlieim, les ambassa<strong>de</strong>urs d'Italie et <strong>de</strong> Tur-<br />
quie et nombre <strong>de</strong> notabilités.<br />
' Mmes Ferdinand et Charles <strong>de</strong> Lesseps, en<br />
grand <strong>de</strong>uil, entourées do la plupart <strong>de</strong>s<br />
membres <strong>de</strong> la famille, parmi lesquels M.<br />
Ferdinand <strong>de</strong> Lesseps, en uniforme "<strong>de</strong> sous-<br />
officier <strong>de</strong> cavalerie", assistaient à la séance.<br />
On remarquait le duc d'Aumale à son fau-<br />
teuil ; le prince parait complètement remis<br />
<strong>de</strong> son indisposition.<br />
A une heure précise, le récipiendaire en<br />
uniforme, escorté <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux parrains, éga-<br />
lement en tenue d'académicien, MM. Fran-<br />
çois Coppée et Halévy, a fait son entrée dans<br />
la salle"<br />
Quand le bureau a pris place, M. Gréard,<br />
directeur en exercice, se lève et donne la<br />
parole à M. Anatole France, sur lequel tous<br />
les regards sont fixés et qui semble" un peu<br />
ému.<br />
En termes simples et discrets, Anatole<br />
France commence par adresser à l'illustre<br />
compagnie les remerciements d'usage, et<br />
tout aussitôt entreprend l'éloge <strong>de</strong> celui an<br />
quel il succè<strong>de</strong> et qu'il appelle « le grand<br />
entrepreneur du siècle ».<br />
Il raconte la jeunesse <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps,<br />
l'étroite amitié qui le lia, tandis qu'il était<br />
éièvc-consul à Alexandrie, au prince Saïd,<br />
fils <strong>de</strong> Mehemei«Ali ; son séjour a Madrid, où<br />
la fille <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> maîtresse du palais,<br />
Mlle Eugénie <strong>de</strong> Montijo vint le supplier<br />
d'intervenir en faveur <strong>de</strong>s officiers d'e" Va-<br />
lence, compromis dans un pronunciamento ;<br />
<strong>de</strong> Lesseps obtint leur grâce et l'impératrice<br />
se souvînt plus tard <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte dê recon-<br />
naissance qu'avait contractée Mlle <strong>de</strong> Mon-<br />
tijo.<br />
Puis l'orateur suit <strong>de</strong> Lesseps en Egypte,<br />
où il accourt à la nouvelle dé l'avènement<br />
du prince Saïd ; il montre le hardi diplomate<br />
saisissant cette occasion favorable et initiant<br />
le prince au grand projet qu'il étudiait <strong>de</strong>-<br />
puis si longtemps: le percement du canal<br />
<strong>de</strong> Suez. C'est alors que <strong>de</strong> Lesseps entame<br />
contre l'Angleterre une lutte <strong>de</strong> quinze an-<br />
nées.<br />
En Egypte, ou il vint installer enfin ses<br />
chantiers, dit Anatole France, <strong>de</strong> Lesseps<br />
retrouva l'Angleterre. Il la reoonnut dans<br />
l'attitu<strong>de</strong> hostile <strong>de</strong>s cheiks arabes ; on re-<br />
fusait <strong>de</strong>s chameaux à la caravane ; dans le<br />
désert les ânes étaient enlevés avec les<br />
n î? r ÏÀi* iB81 hareclé, persécuté, abandonné,<br />
il établit sou campement sur la place dé-<br />
serte <strong>de</strong> Peiuz et là, le <strong>25</strong> avril 1859, il lit<br />
mJ&Sïïï ' )avalotl égyptien et donna lui-<br />
même le premier coup <strong>de</strong> pioche.<br />
naufrage <strong>de</strong> la « Marie-Fanny »<br />
Cherbourg, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le capitaine AustiD, seul survivant du nau-<br />
frage dê la Marie Fanwj, fait le récit suivant <strong>de</strong><br />
est émouvant drame <strong>de</strong> mer :<br />
« J'ai cherché la côte a 5 h. 1[2 du matin, le<br />
14 <strong>décembre</strong>, par une tempête vent ouest et ia<br />
mer démontée". Depuis minuit, j'avais peine', â<br />
gouverner le navire en fuite ; un paquet" <strong>de</strong> mer<br />
brise le canot, ébranle la chambre" <strong>de</strong>' veille, em- 1<br />
porte l'habitacle et déplace le compas ; pendant<br />
ce temps, je gouvernais toujours p'our fuir, à la,<br />
seule aliure qu'il, m'était possible " <strong>de</strong> tenir. Le<br />
vent en tempêté augmente toujours et la mer*<br />
<strong>de</strong>vient tellement grosse qu'à chaque instant.ie<br />
crois voir le navire s'engloutir sous l'effort <strong>de</strong>s<br />
lames, hautes <strong>de</strong> <strong>25</strong> à 30 mètres. Le compas me<br />
donnait toujours le même cap â peu près", quoi-<br />
que dérangé à chaque instant par <strong>de</strong>s" coups <strong>de</strong><br />
mer, le feu <strong>de</strong>s Casquets ayant* disparu presque<br />
aussitôt dans un grain <strong>de</strong> grêle.<br />
» Je me tenais sur la passerelle haute, amarré<br />
aux montants et cherchant le feu <strong>de</strong> la Hague -<br />
le second et <strong>de</strong>ux hommes étaient à la barre fai;<br />
sant leur possible pour ne pas venir en travers<br />
du fanal "qui éclairait. Le compas s'éteignait à<br />
tout moment, le maître passait" son temps a ie<br />
ralumer.<br />
» A cinq heures et <strong>de</strong>mie, après, un grain 'ou<br />
je ne pouvais absolument rien voir par la force<br />
<strong>de</strong> ia tempête la mer étant toute blanche d'écume,<br />
j'aperçus la terre <strong>de</strong>vant; je fis machine en ar-<br />
rière ét bâbord tout.<br />
» Mais à peine le comman<strong>de</strong>ment était-il donné<br />
que le navire touchait ; aussitôt,Je fis stopper<br />
la machine et monter tout le mon<strong>de</strong> sur le p'ont.<br />
Je leur commandai à tous <strong>de</strong> prendre leurs cein-<br />
tures <strong>de</strong> sauvetage et <strong>de</strong> disposer les canots<br />
mais personne n'eut le temps "<strong>de</strong> s'en munir ni<br />
d'exécuter l'ordre car, moins d'une minute après,<br />
un coup <strong>de</strong> mer effrayant nous jeta tous à l'Océan<br />
en cassant ie navire.<br />
A partir <strong>de</strong> ce moment, je ne sais plus ce<br />
que nsus sommes tous <strong>de</strong>venus. Ce n'est qu,"aU<br />
bout d'un certain temps que je me suis trouvé<br />
seul au milieu <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> toutes ssrtes et<br />
ballotté parmi la pontée <strong>de</strong> bois, tantôt <strong>de</strong>ssus,<br />
tantôt <strong>de</strong>ssous, jusqu'au moment où, sentant<br />
quelque chose sous mes pieds, je reconnus que<br />
c'était un rocher ; je m'y cramponnais et. mi<br />
halant avec peine, je pus monter assez haut<br />
îoour que la mer ne m'emportât pas.<br />
» Alors j'ai crié tant que j'ai PU. sans savoir<br />
s'il y avait quelqu'un à secourir ; 'mais personne<br />
ne m'a répondu. Je suis resté encore dix minutes<br />
environ à appeler ; mais, transi <strong>de</strong> froid ettes<br />
forces commençant à me manquer, j'ai cherché<br />
un abri quelque' part. J'aperçus alors une petite<br />
maison, la seule qui fût sur l'île, et dans iaquelle<br />
se trouvaient <strong>de</strong>ux hommes qui m'ont recueilli ;<br />
je les ai priés daller voir sur la côte s'il .'n'y<br />
aurait pas quelqu'un à secourir : i'un d'eux y<br />
partit "pendant que l'autre me déshabillait e"t<br />
faisait du feu pour réchauffer mes membres<br />
engourdis.<br />
» J'ai le corps tout contusionné ; je suis resté<br />
dans cette cabane jusqu'au matin et, aidé <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>ux hommes, nous avons fait un signal <strong>de</strong> dé-<br />
tresse qui a été compris d'Aurigny et, à midi un<br />
bateau "est venu me chercher.<br />
» Toute la matinée, j'ai exploré la côte, niais<br />
je n'ai irouvé que <strong>de</strong>s'débris" du navire et du<br />
chargement. If ne paraît du navire aue les <strong>de</strong>ux<br />
tronçons <strong>de</strong>s mâts : il est coulé bar 10 ou 12<br />
mètres d'eau dans un endroit où il y" a toujours<br />
<strong>de</strong> la nier. En arrivant ce soir à Cherbourg, à<br />
4 heures, j'ai fait ma déclaration au bureau <strong>de</strong><br />
la marine et il m'a été fait <strong>de</strong>s avances pour<br />
m'habiller, car je suis venu ici dénué <strong>de</strong> tout. »<br />
Le jeûneur Succi <strong>de</strong>venu fou<br />
Paris, 21 <strong>décembre</strong>.;<br />
Le jeûneur italien Succi est subitement <strong>de</strong>venu<br />
fou cette nuit, à minuit ; engagé à i Olympia<br />
pour accomplir un jeûne <strong>de</strong> 40 jours, il venait<br />
<strong>de</strong> quitter cette salie <strong>de</strong> spectablo et était entré<br />
chez, lui, 10. rue Caumartfn, lorsque soudain il<br />
s'empara d'une canne et se mit abriser les gla-<br />
ces, la pendule et tous les objets cassables qui<br />
se trouvaient dans son logement.<br />
Les voisins, effrayés, allèrent prévenir les<br />
gardiens do la paix <strong>de</strong> service sur la voie publi-<br />
que qui ont réussi, non sans peine, â s'emparer<br />
du jeûneur qui a été conduit" à l'infirmerie du<br />
dépôt.<br />
Le mauvais temps<br />
New-York, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> San Francisco que la barque<br />
Jamaïque s'est perdue au large <strong>de</strong> Tabasco, en<br />
se rendant à Veracrux; douze passagers et qua-<br />
torze hommes <strong>de</strong> l'équipage ont été noyés ; trois<br />
seulement ont été sauves. Le capitaine qui avait<br />
essayé <strong>de</strong> gagner le rivage à la nage a été en-<br />
traîné nar un poids d'une forte somme d'argent<br />
dont il"n'avait pas voulu se séparer et a dis-<br />
paru .<br />
D'autre part, un grand paquebot que l'on croit<br />
être le Mobile, <strong>de</strong> Londres, est échoué en ce<br />
moment en vue <strong>de</strong> Firo Is'.and. Le vapeur siffle<br />
pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r du secours, mais un orage épou-<br />
vantable empêche qu'on connaisse exactement sa<br />
position; le "point où il est c«ehoué est un <strong>de</strong>s<br />
plus dangereux <strong>de</strong> la cote,<br />
Catane, 84 <strong>décembre</strong>;<br />
A la suite du mauvais temps persistant, le<br />
Simeto a envahi les plaines <strong>de</strong>'Pas'so <strong>de</strong>l Cava-<br />
lière, causant <strong>de</strong> graves dommages. Huit per-<br />
sonnes ont péri; <strong>de</strong>s soldats, échelonnés le long:<br />
<strong>de</strong>s routes, 'distribuent <strong>de</strong>s secours.<br />
<strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer<br />
La vallée entre Tnkkala<br />
l'asnect d'un lac immense. •> . „ . „ mu> \r<br />
^ De Buenos-Ayres on télégraphie que M.<br />
îRomero, ministre <strong>de</strong>s finances, a donne sa Ue-<br />
mi*5ion, qui a été acceptée.<br />
; ^ L'état <strong>de</strong> santé du Frère Joseph, supé-<br />
rieur général <strong>de</strong>s Frères <strong>de</strong>s écoles<br />
; est désespéré ; les forces du<br />
"d'heure c'n heure et on ne conserve plus aucun<br />
i espoir. L'Intransigeant prétend que M. Ilano-<br />
taux retar<strong>de</strong>rait la nomination <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Monte-<br />
-bello en remplacement <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Gotircel afltl do<br />
ipouveir se faire nommer lui-même ambassaueur<br />
à Saint-Pétersbourg.<br />
Hier, au conseil ^général do ia Seine on<br />
: a parlé du crime <strong>de</strong> la rue Vanneau et M. Puech<br />
a lait adooter un vœu portant que « soit consi-<br />
déré comme moralement abandonne, tout entant<br />
oui ne peut rester dans sa famille qu'au péril <strong>de</strong><br />
sa santé, <strong>de</strong> sa moralité et <strong>de</strong> son éducation ,<br />
ïiue les pouvoirs publics complètent les lois<br />
,e"xi-tantes sur la protection <strong>de</strong>s enfants au point<br />
'<strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la répression <strong>de</strong>s cruautés dos sevi-<br />
xes ou abandons dont les enfants peuvent ètrs<br />
victimes. »<br />
i ^ On assure oue les nominations d'officiers<br />
d'académie ne paraîtront à YOfliciel qu'après les<br />
élections sénatoriales.<br />
~ A Milan, Ferrario, assesseur municipal,<br />
déiégué aux finances, dans la crainte que son<br />
'projet <strong>de</strong> réforme tributaire ne fut pas approuvé<br />
Tiar le conseil communal s'est suicidé dans un<br />
'moment d'exaltation mentale.<br />
~~—~ Cne terrible catastrophe s'est produite<br />
;dans ia province <strong>de</strong> Cathepinoslaw (Russie): un<br />
bac qui faisait la traversée" duDniepper a coulé;<br />
Se nombre <strong>de</strong>s victimes est encore inconnu.<br />
~ On télégraphie <strong>de</strong> Washington : « Le<br />
"prési<strong>de</strong>nt Cieveland a reconnu la République <strong>de</strong><br />
-l'Amérique centrale composée du Honduras, du<br />
-Costaric'a et du Salvador on recevant officieile-<br />
inient le ministre plénipotentiaire <strong>de</strong> la nouvelle<br />
•fédération. »<br />
~vw«w A Stuttgard, une rencontre au pistolet<br />
,a eu iieu, hier soir, entre le baron Wangenbeim,<br />
^secrétaire <strong>de</strong> la légation <strong>de</strong> Prusse et le lieute-<br />
nant comte Uxhull-Gylleband, tous <strong>de</strong>ux ont été<br />
iblessés. D'après le Mercure <strong>de</strong> Sou:ibe, i'un a<br />
eu les reins "traversés, l'autre le bas du ventre<br />
perforé. Les blessés ont été transportés à l'hô-<br />
pital Sainte-Catherine.<br />
Les conclusions du substitut Seiigman,<br />
"& la première chambre du tribunal civil, dans<br />
l'affaire Baïhaut, <strong>de</strong> Lesseps et Elondin, ont été<br />
remises à mercredi prochain, par suite <strong>de</strong> l'ab-<br />
sence d un <strong>de</strong>s juges siégeant dans la cause.<br />
BULLETIN FISARCIER<br />
z Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
, L'aspect du marché est aujourd'hui meilleur,<br />
si il a eu un peu plus d'activité dans les affai-<br />
res, bien que nous" soyons à la veille d'un jour<br />
<strong>de</strong> fête. Ces tendances indiquent suffisamenc<br />
l'orientation qu'il faut prévoir pour le marché à<br />
.'mesure qu'on se rapproche <strong>de</strong> la liquidation; le<br />
8 0i0 est mieux à 10'245. L'Italien reprend 93 35.<br />
L'Extérieure conserve facilement ie cours <strong>de</strong> 00;<br />
le marché accueille bien l'idée exprimée par<br />
'M. Olney d'une médiation <strong>de</strong>s Etats-Unis "au-<br />
près <strong>de</strong>s insurgés <strong>de</strong> Cuba.<br />
Les Fonds ottomans sont en reprise. On ap-<br />
précie favorablement 1 ira<strong>de</strong> du sultan sur I'am-<br />
hislie ; nous avions fait prévoir cette reprise.<br />
Les rentes russes sont bien tenues. La fermeté<br />
s'accentue sur ies Sociétés do Crédit. Le Foncier<br />
est à 666. Le conseil d'administration <strong>de</strong> cette<br />
Société a décidé ie paiement d'un à-compte <strong>de</strong><br />
15 francs sur le divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong> à partir du 2 janvier.<br />
Le Suez est calme à 3,362.<br />
ï Le bilan <strong>de</strong> ia Banque <strong>de</strong> France publié au-<br />
jourd'hui, accuse les différences suivantes: l'en-<br />
caisse a augmenté <strong>de</strong> 2 millions, le portefeuille<br />
<strong>de</strong> Paris a asgmenté <strong>de</strong> 23 millions, celui <strong>de</strong>s<br />
succursales a diminué <strong>de</strong> 20 millions. Au passif<br />
:ta circulation <strong>de</strong>s billets a augmenté <strong>de</strong> 6 mil-<br />
lions. Le cornnte courant du Trésor a augmenté<br />
<strong>de</strong> 60.000 francs. Les bénéfices <strong>de</strong> ia semaine<br />
sont <strong>de</strong> 227,426 fr. IL<br />
De LAVIGERIE.<br />
£2, place Vendôme, Paris.<br />
Voilà le plan concerte entre le cabinet et<br />
le général Weyler, qui a été porte a la con-<br />
naissa"cc <strong>de</strong> M. Cieveland ; dans les pour-<br />
parlers oui continuent entre les gouverne-<br />
ments espagnol et américain, ce <strong>de</strong>rnier<br />
insiste pour offrir sa médiation amicale, que<br />
M. Canôvas veut écarter en adoptant, aus-<br />
sitôt aue possible, une politique réformiste.<br />
use D'AGRICULTURE<br />
Lo 15 novembre <strong>de</strong>rnier, la section syndicale<br />
catholique du canton <strong>de</strong> l'Islc-Joutdain tenait sa<br />
réunion' mensuelle.<br />
Maigre lo mauvais temus et la coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />
la gran<strong>de</strong> foire <strong>de</strong> la Saint-Martin, une centaine<br />
d'agriculteurs se sont empressés <strong>de</strong> venir écou-<br />
ter la parole élégante et nourrie <strong>de</strong> M. le mar-<br />
quis do Panât.<br />
Notre intention était tout d'abord <strong>de</strong> ne donner<br />
qu'un résumé do cet excellent discours.<br />
Mais, réflexion faite, nousavons pensé que nos<br />
lecteurs ne nous pardonneraient pas do les frus-<br />
trer ainsi.<br />
De pins, il est bon que tout le mon<strong>de</strong> profite<br />
<strong>de</strong> choses si bien dites et si bien pensées.<br />
Voici donc le discours <strong>de</strong> M. lo marquis <strong>de</strong><br />
Panât :<br />
ncmerit d'assurer l'abondance pt la
NOUVELLES MILITAIRES<br />
ta conseil <strong>de</strong>s ministres, comme on la vu<br />
licm|lé son a Pl n ' obatloli au projet tic<br />
f i tendant à constituer un Quatrième ba-<br />
taillon dans les régiments d'infanterie <strong>de</strong><br />
ifonc qui n'en ont point encore. Les dénen-<br />
ies entraînées par cette augmentation d'uni-<br />
fgS seront peu élevées, les cadres complé-<br />
mentaires qui existent déjà ne <strong>de</strong>vant rien<br />
coûter au budget. ; toutefois, en raison <strong>de</strong>s<br />
crédits assez considérables qui seraient in-<br />
dispensables pour créer d'emblée, 145 ba-<br />
ta'iÛ°ns » la mesure ne sera-t-elle appliouée,<br />
Eraît-il, que très lentement et au fur et à<br />
mesure que les ressources du recrutement<br />
le rendront nécessaire.<br />
' On se bornera tout d'abord à créer <strong>de</strong>s<br />
quatrièmes bataillons dans dix ou douze ré-<br />
giments non encore désignés.<br />
Il faut souhaiter que l'expérience se fasse<br />
surtout où elle est' utile, c'est-à-dire à la<br />
frontière <strong>de</strong> i'Lst.<br />
Par ce système, le ministre <strong>de</strong> la guerre a<br />
voulu utiliser les cadres complémentaires<br />
dont ies fonctions sont nulles au point <strong>de</strong><br />
vue <strong>de</strong>s instructions on <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s appels<br />
la réserve. En même temns il trouve le<br />
d'encadrer l'excé<strong>de</strong>nt du contingent<br />
fort accru <strong>de</strong>nuis<br />
d<br />
moyen<br />
du recrutement qui s'es<br />
queloues années.<br />
Ecnro DE BREST<br />
L' Univers déclare que la nouvelle du dé-<br />
sistement <strong>de</strong> M. l'abbé Gayraud est controu-<br />
vce. Ce journal ajoute que la réunion électora-<br />
le, qui avait été annoncée pour hier mardi 22<br />
aura lieu lundi prochain. *<br />
MM. <strong>de</strong> Blois", candidat royaliste, et l'abbé<br />
Gayraud, y seronteonvoqués.<br />
D'autre part, le Temps annonce que l'abbé<br />
Gayraud a commencé, hier, ses tournées dans<br />
les communes <strong>de</strong> la troisième circonscription<br />
<strong>de</strong> Brest.<br />
Le même journal est informé d'une troi-<br />
sième candidature, celle <strong>de</strong> M. l'abbé Louis<br />
Martin qui se présente, dit-il, comme répu-<br />
blicain libéral indépendant.<br />
Plusieurs journaux commentent la candi-<br />
dature du comte <strong>de</strong> Blois qui est, non seule-<br />
ment conseiller générai du Finistère, mais<br />
encore maire <strong>de</strong> Coat-Meal.<br />
La Gazelle <strong>de</strong> France dit que c'est pour<br />
répondre aux vœux <strong>de</strong>s populations que ce<br />
choix do véritable union catholique a été<br />
Continuant les traditions do sa famille;<br />
le comte <strong>de</strong> Blois, ajoute la Gazette, a su<br />
par les services rendus et par son mérite<br />
personnel, gagner la sympathie générale et<br />
exercer dans les régions ia pins légitime in-<br />
llueiice. Avec lui, les droits et ies libertés <strong>de</strong><br />
l'Eglise seront défendus sans défaillance et<br />
compromission.<br />
iE PREMIERE A TOULOUSE<br />
« Guernica » au Gapitole<br />
Drame lyrique en trois actes, ooèrue <strong>de</strong> MM. P.<br />
Gailhard et P. B. Gheusi. musique <strong>de</strong> M. Paul<br />
Aidai.<br />
Bans un <strong>de</strong>s voyages que notre ami Pierre<br />
Gailhard fait annuellement en Biscaye, il fut<br />
le témoin fortuit d'un épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />
guerre carliste ; cela sô passait en 1873 et<br />
c'est cet épiso<strong>de</strong> , absolument historique,<br />
qu'il a transporté tout vif à la scène.<br />
L'action se déroule donc en plein pays<br />
basque, chez le riche fermier Marco, dont —<br />
à son insu, le fils Juan est mêlé au mouve-<br />
ment carliste quise prépare daus les gorges<br />
<strong>de</strong>s montagnes pyrénéennes, cl dont la fille<br />
Nella doit épouser sous peu un jeune, offi-<br />
cier <strong>de</strong> l'armée régulière espagnole, le ca-<br />
pitaine Mariano, qui est un ami d'enfance <strong>de</strong><br />
Juan.<br />
Dès le lever du ri<strong>de</strong>au, les séréna<strong>de</strong>s, les<br />
guitares et les mandolines nous indiquent<br />
que la maison est en fête ; la gaité y régne-<br />
rait sans partage si elle, n'était assombrie<br />
bar les pressentiments <strong>de</strong> la pieuse fiancée<br />
êt les messages impératifs <strong>de</strong>s carlistes à<br />
Juan, chef dé' l'insurrection qui doit éclater<br />
peut-être <strong>de</strong>main.<br />
Laissons ici la parole aux auteurs :<br />
« Territiô par l'appréhension d'être, sur le<br />
champ <strong>de</strong> ba'tailie,"l'adversaire du capitaine,<br />
dont "le régiment manoeuvre précisément<br />
dans les environs, Juan n'hésite îiourtantpas<br />
à se rendre à Guernica, la cité sainte <strong>de</strong>s<br />
ftteros basques ; il y prononce le discours<br />
politique qui doit armer toute la région con-<br />
tre les Espagnols ; les psaumes <strong>de</strong>s religieu-<br />
ses au couvent <strong>de</strong> Santa-Ciara, où se ia-<br />
mente la poignante mélopée du rosaire,<br />
font passer sur ia foulo <strong>de</strong>s versets latins<br />
qui interrompent le discours <strong>de</strong> Juan et aux-<br />
ouels l'assistance et le tribun lui-même ré<br />
pon<strong>de</strong>nt avec piété. L'effervescence- et l'ar<br />
tient patriotisme do la foule, électrisée par<br />
la harangue du chef élu, Unissent par "ga-<br />
gner jusqu'aux religieuses basques, "et les<br />
carlistes courent aux armes, tandis que<br />
i'hymno <strong>de</strong> Guernica, le Guernicaco Arbolu<br />
national, retentit dans le couvent, sur la<br />
Le conseil d'Etat, saisi d'un cas particu-<br />
lier vient <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r qu'un citoyen, élu con-<br />
seiller municipal simultanément dans <strong>de</strong>ux<br />
communes et qui dans le délai <strong>de</strong> dix jours,<br />
laparti par la loi pour opter, n'a pas fait<br />
son choix à ia préfecture même et "non au<br />
maire, doit être déclaré d'office, par le pré-<br />
fet, démissionnaire dans celle <strong>de</strong>s" <strong>de</strong>ux com-<br />
munes où ii y a le plus d'électeurs.<br />
ïcu"7§ilss <strong>de</strong> la eôts occids&tale à'âfriqae<br />
La Dépêche coloniale vient <strong>de</strong> publier <strong>de</strong>s<br />
renseignements reçus <strong>de</strong> Libreville et qui<br />
indiquent une situation grave dans la région<br />
<strong>de</strong> la Shangha.<br />
Les Foulbes <strong>de</strong> Ngaoun<strong>de</strong>re, autrefois nos<br />
alliés, tant que la frontière franco-alleman<strong>de</strong><br />
du Cameroun n'était pas fixée, sont <strong>de</strong>venus<br />
.. nos ennemis <strong>de</strong>puis 'qu'il nous est interdit<br />
d'exercer une influence directe sur eux. Les<br />
Foulbes pénètrent sur notre territoire pour<br />
effectuer" <strong>de</strong>s razzias d'esclaves et là se sont<br />
heurtés à plusieurs reprises avec nos sujets,<br />
qu'ont appuyés nos administrateurs et leurs<br />
sénégalais, bans ces rencontres, les envahis-<br />
seurs ont éprouvé <strong>de</strong>s pertes sensibles.<br />
Au ministère <strong>de</strong>s colonies, il a été répondu<br />
à un rédacteur du Temps que les <strong>de</strong>rniers<br />
courriers officiels du Congo'ne faisaient au-<br />
cune allusion à ces événements. Ce fait est<br />
d'autant moins compréhensible que la situa-<br />
tion, très troublée <strong>de</strong> ia haute Sangha, est<br />
parfaitement connue <strong>de</strong> tous ceux qui s'oc-<br />
cupent <strong>de</strong>s choses du Congo.<br />
" AU VATICAN"<br />
Le pane a reçu en audience les cardinaux<br />
résidant à Rome, venus pour lui offrir leurs<br />
vœux à l'occasion <strong>de</strong>s fêtes do Noël et <strong>de</strong> la<br />
nouvelle année.<br />
Au moment oit le canon du château Saint-<br />
Ange annonçait midi, Léon XIII sortait <strong>de</strong> ses<br />
appartements privés et, passant par l'anti-<br />
chambre secrète, où se trouvaient" réunis les<br />
cardinaux, il s'est rendu à la salle du Trône,<br />
suivi par les membres du Sacré-Collège et<br />
les autres dignitaires <strong>de</strong> la cour pontificale:<br />
Dès que le Saint-Père, qui était en excel-<br />
lente santé, a eu pris place sur le trône, le<br />
cardinal Oregiia," <strong>de</strong>venu doyen du Sacré-<br />
Collège <strong>de</strong>puis la mort du cardinal Monaco-<br />
la-Valietta, se détachant du cercle <strong>de</strong>s pré-<br />
lats, a lu une adresse <strong>de</strong> vœux et d'homma-<br />
ges au Souverain-Pontife.<br />
Cette lecture terminée, Léon Xill s'est<br />
levé et, d'une voix forte et vibrante, a ré-<br />
pondu, en italien :<br />
Après avoir remercié les cardinaux <strong>de</strong><br />
leurs vœux et <strong>de</strong> leurs souhaits, le Pane a<br />
déploré la situation qui lui est faite et "qui<br />
porte atteinte à sa liberté.<br />
Le Saint-Père a ajouté :<br />
Dans la longue tempête déchaînée par les<br />
Puissances du mal, noue <strong>de</strong>voir est d'indiquer la<br />
nécessité <strong>de</strong> cette vérité surhumaine : la reli-<br />
gion .<br />
Noire mission est rendue plus malaisée par<br />
'es conditions extérieures où se trouve la pa-<br />
pauté <strong>de</strong>nuis qu'elle est éteinte dans sa forme<br />
Provi<strong>de</strong>ntielle : l'indépendance du Saint-Siège<br />
apostolique.<br />
Nous avons éprouvé, récemment, l'inanité <strong>de</strong>s<br />
•ois <strong>de</strong> garanties lorsque, dans un moment d'an-<br />
goisse pour notre péninsule, nous accueillîmes<br />
la pensée <strong>de</strong> consoler <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> soldats<br />
xalcureux. trahis par la fortune <strong>de</strong>s armes ; no-<br />
tre paternité spirituelle et l'amour <strong>de</strong> la patrie<br />
nous inspirèrent alors un acte charitable, qui fut<br />
Vilipen<strong>de</strong> et calomnié publiquement sans dé-<br />
fense. *<br />
La conduite <strong>de</strong> ces hommes, leur esprit et<br />
notre situation sont toujours les mêmes ; on<br />
persiste a- maintenir un conllit qui trouble <strong>de</strong>s<br />
millions <strong>de</strong> consciences et nèse comme une in-<br />
lortune sur les <strong>de</strong>stinées do l'Italie ; mais nos<br />
espérances ne sont nullement affaiblies, car nous<br />
nous confions en Celui oui tient, en sa main, le<br />
cœur <strong>de</strong>s hommes et oui', à l'heure <strong>de</strong> sa misé-<br />
: ricor<strong>de</strong>, guérit les nations.<br />
Après cet éloquent discours, les cardinaux<br />
ont été admis au baisement <strong>de</strong> la main et se<br />
sont retirés.<br />
, Le Pape a reçu aussi les félicitations et<br />
»es souhaits <strong>de</strong>s archevêaues et prélats et<br />
du grand nombre <strong>de</strong> personnages admis à<br />
'audience ; tous les assistants ont défilé aux<br />
Pieds du Saint-Père qui a eu pour chacun ua<br />
«lot bienveillant.<br />
La réception était terminée à une heure<br />
. L ? Pape a envoyé à S. E. le cardinal Lan-<br />
Jjçnieux une belle poésie sur Clovis et les<br />
Woires <strong>de</strong> la France.<br />
place du Robie sacré, et jusque dans les rues<br />
"<strong>de</strong> la cité sainte.<br />
» Les hostilités sont commencées ; Juan<br />
et ses hommes occupent les hauts plateaux<br />
<strong>de</strong>là montagne d'Elorio ; c'est là que Nella<br />
vient supplier vainement son frère <strong>de</strong> sacri-<br />
fier le sort <strong>de</strong> l'insurrection à son bonheur.<br />
Une entrevue suprême la réunit à son fiancé<br />
que les hasards d'une ron<strong>de</strong> militaire amè-<br />
nent auprès d'elle, après ie départ do Juan,<br />
dont elle n'ose lui avouer l'équipée. L'escar-<br />
mouche a lieu, au moment où elle paraissait<br />
évitée ; Mariano, ignorant le nom du chef<br />
insurgé, le fait fusilier par ses troupes ;<br />
Perico est tué auprès <strong>de</strong> Juan. Nella, reve-<br />
nue sur ses pas au bruit <strong>de</strong> la mousquoto-<br />
rie, maudit iâ tragédie sanglante qui la sé-<br />
pare à jamais <strong>de</strong> l'officier désespéré ; elle<br />
finira ses jours dans un couvent ; Mariano<br />
attend la mort du plus prochain combat et<br />
les <strong>de</strong>ux partis, désarmes parla catastrophe<br />
abaissent spontanément leurs armes <strong>de</strong>vant<br />
les corps <strong>de</strong>s patriotes martyrs.<br />
« L'âme tumultueuse <strong>de</strong> Nella se réfugie,<br />
mystique, dans l'adoration <strong>de</strong> sou Dieu. Voici<br />
l'église, fleurie <strong>de</strong> blanc, l'abbesse qui attend<br />
la novice, sa crosse abbatiale à la main, la<br />
fouio édifiée et enfin la jeune vierge que sen<br />
père, soldat résigné, amène jusqu'aux saints<br />
autels. Nella prononce ses vœux, adresse au<br />
mon<strong>de</strong> qu'elle quitte <strong>de</strong>s adieux éternels et<br />
disparait, tandis que l'assistance s'abîme en<br />
un religieux silence. Mariano, qu'ont appelé<br />
irrésistiblement les (. loches, entre à son' tour<br />
recueilli, déjà gagné au surhumain apaise-<br />
ment <strong>de</strong> la prière ;, mais les douleurs qui,<br />
sur le seuil pieux, l'avaient abandonné, l'ais-<br />
saillent encore , une révélation foudroyante<br />
le frappe au coeur, avec la voix <strong>de</strong> Nella,<br />
re parue pour la <strong>de</strong>rnière fois sous la bure.<br />
C'est en vain qu'il implore la pitié <strong>de</strong> la néo-<br />
phyte ; .glacée, défaillante, elle lui . dit sou<br />
<strong>de</strong>rnier adieu et Mariano, incapable <strong>de</strong> sur-<br />
vivra à tant sio malheur, se poignar<strong>de</strong> dans<br />
l'église où les orgues chantent l'éternité du<br />
seul amour divin. »<br />
Tel est le résumé <strong>de</strong> ce drame, soli<strong>de</strong>ment<br />
bâti, et qui dénote chez ses auteurs, une en-<br />
tente rai'sonnée du théâtre. Le second acte,<br />
notamment, contient une chose absolument<br />
nouvelle et d'une gran<strong>de</strong> couleur ; c'est le<br />
discours <strong>de</strong> Juan, discours déclamé en vers,<br />
dont, chaque pério<strong>de</strong> est coupée par les psau-<br />
mes <strong>de</strong>s religieuses et dont" on" entend ies<br />
versets latins que les paysans guerriers<br />
achèvent en s'inclinant. La situation est vé-<br />
ritablement impressionnante; et les religieu-<br />
ses, émues <strong>de</strong> l'émotion croissante <strong>de</strong> la<br />
foule, substituent tout à coup à leurs psau-<br />
mes l'hymne basque, chant national <strong>de</strong> Guer<br />
nica, que les hommes entonnent à leur tour<br />
aux cris <strong>de</strong> Patrie et Liberté ! 11 y a là une<br />
véritable trouvaille scènique, pleine d'ori-<br />
ginalité et <strong>de</strong> puissance à la fois".<br />
D'aucuns trouveront peut-être que les au-<br />
teurs ont visé à une rapi<strong>de</strong> exécution, mê-<br />
me brutale ; c'est possible, mais ces bruta-<br />
lités ne sont pas toutefois d'un réalisme<br />
poussé à l'extrême ; l'histoire <strong>de</strong>s guerres<br />
civiles ne renterme-t-elle pas <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> ce genre et leur mise à îa scène pèut-eile<br />
provoquer autre chose que <strong>de</strong> l'émotion<br />
vraiment sentie, et non à fleur <strong>de</strong> peau ?<br />
Lo compositeur appartient à cette généra-<br />
tion <strong>de</strong> jeunes musiciens... audacieux oui<br />
veulent que l'Ecole française suive nas à n'as<br />
révolution que l'art subit à notre" époque,<br />
que cotte évolution parte du Nord ou du" Midi?<br />
Le souffle vagnérien a donc passé pris <strong>de</strong><br />
lui, mais je me hâte d'ajouter : ii reste en-<br />
tièrement français. Son œuvre, ii l'intitulé :<br />
Drame Lyrique, et jamais cette dénomina-<br />
tion ne fût plus justifiée.<br />
Ouvrez là partition, suivez-là attentive-<br />
ment jusqu'à la tin, et remarouez avec auel<br />
ivi adroit cet hymne carliste, oui traverse<br />
tout l'ouvrage, est trituré ; il cri fixe le ca-<br />
ractère, il en détermine le sens général.<br />
Toutes les plus heureuses, les plus origi-<br />
nales, et même les plus bizarres' variantes<br />
<strong>de</strong> rythmes ont été mises sur le métier par<br />
le musicien — à l'exemple <strong>de</strong> son maître<br />
Massenet — pour inculquer à son auditoire<br />
le leit motiv "générateur, qui est la base ini-<br />
tiale <strong>de</strong> son ouvrage. Il n'est lias une situa-<br />
tion quelconque, qu'elle soit dramatique, pa-<br />
thétique ou religieuse, qui ne répercute les<br />
échos do cet hymne, évoquant ainsi par son<br />
affirmation voulue, le mobile <strong>de</strong> là trame<br />
dramatique. Cela dénote une plume savante<br />
d'abord, ensuite un style flexible et châtié;<br />
et cette érudition, nous la retrouvons dans<br />
la saveur <strong>de</strong> certains rythmes espagnols et<br />
dans quelques mélodies populaires en Bis-<br />
caye.<br />
Le début du premier acte, ayee le bruit<br />
extérieur <strong>de</strong> l'auba<strong>de</strong>, est plein <strong>de</strong> coloris ;<br />
couleur locale qui m'a charmé ; et la poly-<br />
phonie mo<strong>de</strong>rne, à qui nous sommes re<strong>de</strong>va-<br />
bles <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> sonorités nouvelles, n'avait<br />
pas songé à celle-là Quant à la scène finale,<br />
dans laquelle Juan tombe frappé par les bal-<br />
les <strong>de</strong> l'armée régulière, elle" est d'un grand<br />
effet scénique, et "la progression harmonique<br />
sur les <strong>de</strong>rnières paroles <strong>de</strong> Mariano : Je suis<br />
maudit, a do la puissance.<br />
Une jolie cantilône <strong>de</strong> ténor, ouvre letroi-<br />
siôme acte (premier tableau) et le duo qui la<br />
suit, entre Nella et Mariano est, pour nous,<br />
la page capitale <strong>de</strong> l'ouvrage ; elle est d'une<br />
émotion vraie, d'un contour mélodique très<br />
heureux, et l'instrumentation en est déli-<br />
cieuse. La coda symphonique qui relie ce<br />
tableau avec le suivant a donné libre car-<br />
rièreau compositeur pour étaler les couleurs<br />
<strong>de</strong> sa palette orchestrale. Le <strong>de</strong>rnier tableau<br />
nous transporte dans l'église du couvent <strong>de</strong><br />
Santa-Clarà, et là se trouve une scène pa-<br />
thétique, angoissée : celle dos adieux <strong>de</strong><br />
Nella" à son père, dans laquelle M. Paul Vidal<br />
a su trouver" <strong>de</strong>s accents d'une réelle piété,<br />
tels que ceux que contient la phrase <strong>de</strong><br />
Marco" : Seigneur, j'adore ta puissance, et<br />
ceux — non moins empreints <strong>de</strong> ce même<br />
sentiment auquel se joint une profon<strong>de</strong> tris-<br />
tesse — qu'exprime ? e' la dans son andante :<br />
Adieu ma vie aux décevants mirages.<br />
Mme Ribes-Tournié, qui personnifie Nella,<br />
fait partie <strong>de</strong> cette catégorie privilégiée<br />
d'artistes qui ont la passion, le culte <strong>de</strong> leur<br />
art, qui apportent dans l'interprétation <strong>de</strong>s<br />
rôles qui leur sont confiés, le souci <strong>de</strong> la<br />
perfection, ni plus ni moins, et qui pavien-<br />
îient — le plus souvent — par le concours<br />
combiné dé leurs élu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> leurs efforts et<br />
<strong>de</strong> leurs qualités naturelles à la réaliser.Telles<br />
sont les réflexions que m'ont suggéré, hier,<br />
la conception très artistique du rôle <strong>de</strong><br />
Ne! ta.<br />
M. Sentenae donne au capitaine Mariano<br />
ie caractère voulu par les auteurs, sa voix<br />
fraîche et bien timbrée est servie par un ar-<br />
tiste expérimenté.<br />
Et attribuer à M. Desmet le rôle <strong>de</strong> Marco,<br />
c'était s'assurer à l'avance du succès qu'il y<br />
remporterait pour son allure, par sa tenue<br />
et par sa façon <strong>de</strong> dramatiser le <strong>de</strong>rnier ta-<br />
bleau, où il se montre comédien <strong>de</strong> haute va-<br />
leur.<br />
M. Rouyer n'a pas souvent déclamé <strong>de</strong>s<br />
vers. Dame! on ne peut pas être à la fois<br />
baryton d'opéra comique et grand premier<br />
rôle, il apporte néanmoins un soin à louan-<br />
ger dans son personnage <strong>de</strong> Juan.<br />
« En montant Guernica sur ia scène du Ga-<br />
pitole. M. Tournié s'est conduit en vrai Tou-<br />
lousain et en bon camara<strong>de</strong> ; le public et<br />
nous ne saurions assez l'en féliciter, car<br />
l'exécution d'hier est faite pour satisfaire<br />
tout le mon<strong>de</strong>. Heureux les auteurs quand<br />
iis rencontrent <strong>de</strong> teis interprètes et qu'ils<br />
voient leur pensée rendue non seulement<br />
avec une fidélité scrupuleuse, mais encore<br />
avec le chai me. et l'éclat que doivent néces-<br />
sairement y ajouter une intelligente mise on<br />
scène et l'irréprochable rendu symphonique<br />
d'un excellent orchestre.<br />
D'ailletirs s'il fallait brièvement dépeindre<br />
la physionomie <strong>de</strong> la soirée d'hier, nous<br />
uoûrriocs dire : Un succès tant pour les au-<br />
Chemins vicinaux ordinaires. — Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
classement: commune d'Asorièrcs. Chemin» <strong>de</strong><br />
la Peiife au chemin d'intérêt commun n- 10.<br />
Travaux communaux. — Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> secours:<br />
commune do Concoures, Réparations à ia fon-<br />
taine et au lavoir oublies.<br />
Eglises et uresb'vtères. — Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> se-<br />
cours : commune <strong>de</strong> Saint-Victor et Melvieu.<br />
RéQarations à l'église <strong>de</strong> Melvieu.<br />
Bourses aux écoles d'Aix, <strong>de</strong> Cluny et d'Alais:<br />
Répartition <strong>de</strong>s fonds iibres <strong>de</strong> 1836.<br />
ESPALION. — Le sondage. -- On bat<br />
l'enclume <strong>de</strong>nuis quelques jours à Eoul-<br />
house, et l'activité et le travail ont repris<br />
dans ce charmant vallon.<br />
M. Foiirnie.r,-l'inteliigeut maître son<strong>de</strong>ur,<br />
qui a dirigé les premiers travaux, en a re-<br />
pris la direction.<br />
BROQUIÈS. — Dans le courant <strong>de</strong> la se-<br />
maine <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>s malfaiteurs se sont in-<br />
troduits dans la laiterie du pont do Navecb.<br />
Ils sont entrés pat une croisée en cassant<br />
les carreaux, et "en enfonçant le grillage.<br />
Une fois <strong>de</strong>dans, ils ont forcé les malles ap-<br />
partenant à la cabanière ; ils ont pris <strong>de</strong>ux<br />
paires <strong>de</strong> bottines, quelques foulards et au-<br />
tres objets oui se trouvaient dans la maison<br />
ainsi que quelques provisions <strong>de</strong> bouche.<br />
LAISSAC. — Arrestation. — Les vaga-<br />
bonds no manquent pas'stir nos routes : ces<br />
jours <strong>de</strong>rniers", ia gendarmerie amis la main<br />
"sur l'un d'eux, le nommé Kluvoski, âgé <strong>de</strong><br />
20 ans.<br />
Il est originaire du Gard.<br />
Ce vagabond a déjà subi <strong>de</strong>ux condamna-<br />
tions nour vol, il èst d'ailleurs soupçonné<br />
d'avoir volé un fusil au préjudice du sieur<br />
Hippolyte Bousauet, domestique à Laissac.<br />
RIETJPEYROUX. — Vol. — Samedi, pen-<br />
dant que la veuve Marty, propriétaire à Pou-<br />
mayrols. s'était rendu à la fôire <strong>de</strong> La Ca-<br />
peiio Blevs, d'où elle n'est rentrée que vers<br />
les 5 heures du soir, un individu manquant<br />
sans doute do provisions <strong>de</strong> ménage, a péné-<br />
tré en escaladant dans son domicile et lui a<br />
volé <strong>de</strong>s œufs, du lard et autres <strong>de</strong>nrées,<br />
c'est-a-dire <strong>de</strong> quoi faire une petite ri-<br />
paille.<br />
BONNECOMBE. — L'inauguration du<br />
service télégraphique au bureau <strong>de</strong> Bonne-<br />
combe (section <strong>de</strong> Comps-la-Grandville), aura<br />
lieu le '<strong>25</strong> <strong>décembre</strong> courant.<br />
teut's que pour les interprètes, sans oublier<br />
les ovations du public; tout d'abord à Paul<br />
Vidal à sa montée au pupitre : car il faut<br />
eue vous sachiez qu'il dirigeait son œuvre<br />
CM qu'il a été admirablement servi par nos<br />
distingués instrumentistes ; puis, avant le<br />
troisième tableau, M. Armand Raynaud s'est<br />
avancé vers le compositeur Toulousain, et<br />
lui a remis au nom <strong>de</strong> messieurs les mem-<br />
bres do l'orchestre, une superbe médaille en<br />
souvenir <strong>de</strong> cette belle soirée, et je me gar-<br />
<strong>de</strong>rai <strong>de</strong> ne pas mentionner lç charmant<br />
langage <strong>de</strong> notre chef d'orchestre, qui sim-<br />
plement, mais dans un style fort littéraire,<br />
a su exprimer les sentiments, <strong>de</strong> son batail-<br />
lon artistique.<br />
Puis enfin, à la chute du ri<strong>de</strong>au, le public<br />
a longuement applaudi l'ouvrage et a ré-<br />
clamé les auteurs. L'assaut a" été un peu<br />
long. Toutefois, notre. ami..Pierre..Gailhard a<br />
fini par cé<strong>de</strong>r aux instances <strong>de</strong> tous, mais en<br />
venant- recueillir les bravos <strong>de</strong> ses conci-<br />
yens, il désignait aux applaudissements du<br />
public, MM. Paul Vidai et" GneusL<br />
Un mot en finissant : Notre compte rendu<br />
serait incomplet si nous ne disions pas que<br />
Mme Vallier se tire <strong>de</strong> charmante façon du<br />
rôle épisodiquo <strong>de</strong> Périco, que les chœurs ont<br />
marché avec ensemble, que les décors et les<br />
costumes sont d'un fort bon goût ; et signa-<br />
lons aux amateurs <strong>de</strong> musique symphoni-<br />
que le <strong>de</strong>rnier entracte, qui â été 'bissé et<br />
cela non seulement pour "sa valeur intrinsè-<br />
oue. mais encore pour ie fini <strong>de</strong>. l'exécution.<br />
Omer GUIRAUD.<br />
et<br />
LES FÊTES DU NOUVEL<br />
AtaorTEZ LE<br />
AN<br />
GANT CATALA<br />
Médaille d'Or<br />
*an\°M, mr V andé aux dames élégantes clési-<br />
" '-ire bien gantées.<br />
Les héritiers <strong>de</strong> Monteil<br />
l'Ecole communale du Mur-<strong>de</strong>-Barrez<br />
Le tribunal civil d'Espalion a rendu sa dé-<br />
cision sur l'action intentée par M. Bernadm<br />
<strong>de</strong> Monteil contre la commune do Mur-<strong>de</strong>-<br />
Barrez, en révocation <strong>de</strong> ia donation faite<br />
par acte Andriot, notaire, le <strong>25</strong> <strong>décembre</strong><br />
1813, par M. <strong>de</strong> Monteil, en vue <strong>de</strong> la créa-<br />
tion d'une école <strong>de</strong> frères à Mur-<strong>de</strong>-Barrez.<br />
Le tribunal, sans avoir égard aux moyens<br />
et exceptions proposés par ia commune,<br />
prononce la révocation <strong>de</strong>"la donation, con-<br />
damne la commune à restituer à la succes-<br />
sion <strong>de</strong> Monteil <strong>de</strong> Ladignac la somme prin-<br />
cipale <strong>de</strong> <strong>25</strong>,000 francs avec intérêts <strong>de</strong>puis<br />
la date <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> introductive d'instan-<br />
ce et qui remonte à 1893.<br />
Il condamne également ia commune à res-<br />
tituer la partie invendue <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong><br />
Laparro ; mais, vu ies changements apportés<br />
à cette partie <strong>de</strong> l'immeuble, ies réparations<br />
qui y ont été faites, tenant compte égale-<br />
ment <strong>de</strong>s circonstances particulières où se<br />
trouve placée la commune, le tribanal dé-<br />
clare que les héritiers <strong>de</strong> Monteil auront le-<br />
choix ou <strong>de</strong> rembourser la valeur <strong>de</strong>s maté-<br />
iaux et du prix <strong>de</strong> la main-d'œuvre, ou <strong>de</strong><br />
rembourser une somme égale à celle dont la<br />
maison a augmenté <strong>de</strong> valeur.<br />
Le tribunal a encore prononcé en principe<br />
le délaissement <strong>de</strong> la partie vendue <strong>de</strong> "la<br />
maison <strong>de</strong> Lauarro, et dans l'hypothèse où<br />
le délaissement pourrait être effectué, le<br />
tiers acquéreur se refusant à résilier son<br />
contrat, condamne la commune à payer, à<br />
titre <strong>de</strong> dommages, 0,880 francs et' la con-<br />
damne encore aux dépens.<br />
Cette décision, qui est, suivant l'expres-<br />
sion a un <strong>de</strong> nos confrères<br />
CAHORS. - Conseil municipal. — Séance<br />
du 23 <strong>décembre</strong>. — Tous les conseillers sont<br />
présents, à l'exception <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux MM Delport<br />
et Rouf ii.<br />
Dans cette séance, le conseil a désigné les<br />
candidats à la recette municipale. Ont été<br />
élûs :<br />
Au 1er tour : M. Jules Maury, par 20 voix sur<br />
23 votants.<br />
Au 8e*tour : MM. J'oaeoh Duiac, 20 voix; Clu-<br />
zel, la. l<br />
Ecole spéciale militaire. — Dans la liste<br />
<strong>de</strong>s élèves auxquels il a été accordé <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>s bourses, dorai-bourses et trousseaux, au<br />
concours-<strong>de</strong> 1895; nous relevons les noms <strong>de</strong><br />
trois do nos compatriotes :<br />
MM. Henri Louis Olié et Jean François Gabriel<br />
Sabouraux, bourses avec trousseaux ; M. Henri<br />
Joseph Marie Louis Négrié, <strong>de</strong>mi-bourse sans<br />
trousseau .<br />
Li grotte Algérienne. — On achève en ce<br />
marnent l'installation <strong>de</strong> Sa grotte Algérienne,<br />
sur la promena<strong>de</strong> Fénélon.<br />
Tous les amateurs d'exhibitions intéressantes,<br />
ne- nianoueront pas <strong>de</strong> s'y rendre, cour admirer<br />
l'exhibition d'un grand nombre d'animaux . vi-<br />
vants, oae l'on n'a cas eu l'occasion <strong>de</strong> voir à<br />
Cahors."<br />
L'incendie <strong>de</strong> l'avenue <strong>de</strong> l'Abattoir. —<br />
Le parquet s'est transporté dans l'apparte-<br />
ment occupé avant leur arrestation par les<br />
époux Aygaleng, afin <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à îa levée<br />
<strong>de</strong>s scellés.<br />
Une fois cette formalité remplie les époux<br />
ont été. reconduits à la maison d'arrêt.<br />
AYNAC. — Nos mines d'or. — Or. conti-<br />
nue activement l'exploitation <strong>de</strong>s galeries<br />
aurifères <strong>de</strong> Lacurie, "près Aynac.<br />
'Lltpaiyse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers minerais envoyés<br />
a donné 65 grammes d'or, 108 grammes d'ar-<br />
gent et 58 grammes <strong>de</strong> plomb par tonne.<br />
L'ingénieur <strong>de</strong> la Compagnie concession-<br />
naire se rend tous les huit jours à la car-<br />
rière.<br />
GOURDON. — Affaires jugées à la <strong>de</strong>r-<br />
nière audience correctionnelle :<br />
Pour -contravention à la police du roulage, le<br />
sieur Jean Courtiol, domestique, <strong>de</strong> Payrignac,<br />
est condamné à 16 francs d'amen<strong>de</strong> avec appli-<br />
cation qe ia loi Bérenger ; M. Maivy, son maî-<br />
tre, est déclaré civilement responsable.<br />
—~ Marguerite Pébeyre," épousa Montazel.<br />
<strong>de</strong> Blaz.v, commune <strong>de</strong> Souilla'c, qui a mis en<br />
vente du iait falsifié, est condamnée à 10 francs<br />
d amen <strong>de</strong>.<br />
Gustave Redoutés, qui a chassé au tré-<br />
buche-, est condamné à 60 francs d'amen<strong>de</strong> avec<br />
application <strong>de</strong> ia loi Bérenger.<br />
four délit <strong>de</strong> chasse sans permis, ont<br />
été condamnés : François Bergougnoûx. <strong>de</strong> Gon-<br />
dou. commune <strong>de</strong> Labastido-Murat, à 20 francs<br />
d'amen<strong>de</strong>; Philippe Dergougnoux, du même lieu,<br />
à 16 francs d'amen<strong>de</strong> ; François Delmas. à.<br />
2J francs d'amen<strong>de</strong> ; Pierre Cainbonie, <strong>de</strong> Goui -<br />
don, à 16 francs d'amen<strong>de</strong> ; Alibet't, <strong>de</strong> Thédirac,<br />
à 16 francs d'amen<strong>de</strong> ; Coste, du même lieu, à<br />
20 francs d'amen<strong>de</strong>: Bor<strong>de</strong>rie, aussi du même<br />
lieu, à <strong>25</strong> francs d'amen<strong>de</strong> ; Battut et Terrai, à<br />
16 francs d'amen<strong>de</strong>: Jean Semirot, <strong>de</strong>. Saint-<br />
Germain, à 20 francs d'amen<strong>de</strong>.<br />
noire, usée et raniécée aux manches, portant<br />
une veste sous la blouse, cravate en laine rouge<br />
et bleue, coiffe d'un béret bleu cl chaussé do<br />
galoches.<br />
Orchéon 1' « Avenir ». — Les membre.; <strong>de</strong><br />
cette"Société sont ntiés d'assister k l'assemblée<br />
générale qui aura iieu dimacho, à trois heures<br />
précises du soir, dans ia salie du Syndicat.<br />
Ordre du jour: Renouvellement <strong>de</strong>là commis-<br />
sion <strong>de</strong>3 membres exécutants.<br />
CASTELNAUDARY. — Le conseil mu-<br />
nicipal a fait, daus sa <strong>de</strong>rnière réunion, acte<br />
<strong>de</strong> pur socialisme, il a <strong>de</strong>mandé, pendant les<br />
trois mois <strong>de</strong> gros hiver, la suppression <strong>de</strong><br />
la distribution dos lettres do 6 heures. Cer-<br />
tes, le sort <strong>de</strong> nos bons facteurs e*t loin do<br />
nous être indifférent, mais nous no vou-<br />
drions pas au'un zèlo intempestif <strong>de</strong> la part<br />
<strong>de</strong> nos municipaux provoque une décision<br />
oui peut être 'nuisible aux intérêts <strong>de</strong> nos<br />
concitoyens. Cette <strong>de</strong>rnière distribution nous<br />
livre, en effet, les lettres arrivées par les<br />
trains <strong>de</strong> 3 et 4 heures ; sa suppression en-<br />
trainerait pour ce courrier un retard <strong>de</strong><br />
treize heures. C'est à considérer.<br />
Sans doute, comme disait un <strong>de</strong> nos édiles,<br />
les gens pressés pourraient, le soir, récla-<br />
mer leur courrier a la poste. Mais, outre que<br />
cela entraînerait, au bureau <strong>de</strong> poste même,<br />
une complication <strong>de</strong> service, pourquoi se-<br />
rions-noùs plus socialistes envers les autres<br />
ou'envers nous-mêmes ; pourquoi nous dé-<br />
rangerions-nous, lorsque <strong>de</strong>s fonctionnaires<br />
spéciaux ont été créé» pour porter lettres et<br />
journaux à domicile.<br />
Tout le mon<strong>de</strong> sait, d'ailleurs, que <strong>de</strong>ux<br />
facteurs faisaient, il y a huit ans à peine,<br />
dans notre ville, le travail que trois distri-<br />
buteurs se sont vus, maintehont, diviser. Et<br />
ils avaient, encore, la banlieue à parcourir.<br />
Musique du 15- d'infanterie, — Square Vic-<br />
tor-Hugo, <strong>de</strong> 2 a 3 heures :<br />
Allegro militaire (XXX) ; l'Ambassadrice, ou-<br />
verture (Auber), Chanteurs <strong>de</strong>s Bois, valse (Fahr-<br />
bach); Ire symphonie <strong>de</strong> Saint-Saëns ; liella,<br />
mazurka (YValdteufei).<br />
ESCALES. — Conférence agricole. —<br />
M. Barbut, professeur départemental d'agri-<br />
culture <strong>de</strong> l'Au<strong>de</strong>, fera une conférence pu-<br />
blique et gratuite, dans la salle <strong>de</strong> la mairie<br />
d'Escales, le lundi 28 <strong>décembre</strong>, à 3 heures<br />
du soir, après la visite du vignoble.<br />
CANTAU<br />
AURILLAC. — Simple police. -- Samedi<br />
soir, M. Goumy, entrepreneur, qui avait né-<br />
gligé d'éclairer la tranchée creusée sur le<br />
boulevard du Pont-Neuf, tranchée dans la-<br />
quelle la voiture <strong>de</strong> M. Cossoul, <strong>de</strong> Polmin-<br />
hac était tombée, a été condamné pour con-<br />
travention à 4 francs d'amen<strong>de</strong> et pour bles-<br />
sures involontaires, 5 francs d'amen<strong>de</strong> et à<br />
tous les dépens.<br />
Les vitrioleuses. — On semble s'étonner<br />
clans le publie, que l'affaire du drame du vi-<br />
triol ne soit pas encore venue <strong>de</strong>vant le tri-<br />
bunal. L'attentat dont la fille Jeanne Tessier<br />
a été victime, a eu lieu ie 28 septembre. Ce<br />
retard est -dû à ce que l'enquête n'est pas<br />
encore terminée ; le juge d'instruction déli-<br />
vrait encore vendredi <strong>de</strong>rnier, une commis-<br />
sion rogatoire au sujet do cette affaire.<br />
SAINT-SANTIN-CANTALÉS. — Sous-<br />
cription. — Une souscription est organisée<br />
par là municipalité <strong>de</strong> Saint-Santin-Cantalés<br />
en vue d'obtenir au chef-lieu <strong>de</strong> la commune<br />
la création d'un bureau <strong>de</strong> poste et <strong>de</strong> télé-<br />
graphe.<br />
MAURIAC. — Une bonne œuvre. —<br />
Vendredi <strong>de</strong>rnier, M. l'abbé Damprun. vi-<br />
caire à Paris, s'est rendu acquéreur, à l'au-<br />
dience <strong>de</strong>s criées du tribunal civil <strong>de</strong> Mau-<br />
riac, <strong>de</strong> la maison ayant appartenu à M.<br />
Maury, à Moirssages, et dans' laquelle il sa<br />
propose d'installer incessamment* <strong>de</strong>s sœurs<br />
gar<strong>de</strong>-mala<strong>de</strong>s. Nous ne. pouvons qu'applau-<br />
dir à cette généreuse initiative qui mettra à<br />
la disposition <strong>de</strong>s pauvres <strong>de</strong> ia commune<br />
<strong>de</strong> Moussages <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>-mala<strong>de</strong>s dont on<br />
connaît l'expérience et le dévouement.<br />
cînes sont en j«tt entre les hommes en pré-<br />
sence.<br />
Il n'v a eu Rue êtes questions n fticw.<br />
Constans et Hébrard veulent être séna-<br />
teurs pour conserver une influence qu'ils<br />
ont toujours largement exploitée.<br />
Les radicaux et la Dépèche veulent démo-<br />
lir Constans afin <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> ia même<br />
influence.<br />
Quant à Camnaran, il veut être sénateur<br />
afin do pouvoir" rester chez lui tout en tou-<br />
chant annuellement <strong>de</strong> l'Etat une rente <strong>de</strong><br />
neuf mille francs.<br />
Tout cela c'est <strong>de</strong> la farce au gros sol.<br />
Ce qu'il faut au département do la Haute-<br />
Garonne ce sont <strong>de</strong>s" représentants <strong>de</strong> ses<br />
intérêts.<br />
Or, les intérêts <strong>de</strong> la Haute-Garonne sont<br />
surtout <strong>de</strong>s intérêts agricoles.<br />
Et c'est pourquoi l'on se prépare à lui im-<br />
poser <strong>de</strong>s politiciens do profession ; <strong>de</strong>s<br />
gens oui ne vivent auo <strong>de</strong> la politique et qui<br />
se fichent du reste ;" <strong>de</strong>s hommes que l'on<br />
ne voit jamais à <strong>Toulouse</strong> et pas davantage<br />
<strong>de</strong> leur PQSto.<br />
Nous "verrons un peu si les électeurs con-<br />
sentiront à servir toutes ces intrigues par-<br />
ticulières, au lieu <strong>de</strong> servir eux-mêmes les<br />
intérêts généraux du pays et du départe-<br />
ment.<br />
LA LISTE SOCIALISTE<br />
Nous avons dit que les socialistes avaient<br />
décidé d'opposer quatre candidats à ceux<br />
choisis par la Dépêche en cabinet parti-<br />
culier.<br />
Cette iiste <strong>de</strong> protestation était ainsi for-<br />
mée : Larrieu, Ducos, Aubry et Aché.<br />
Le citoyen Aché déclare aujourd'hui « dé<br />
cliner l'honneur d'être candidat ».<br />
D'où la Dépêche conclut, que la liste socia-<br />
liste est une fausse liste.<br />
Ce n'est pas une raison parce que le citoyea<br />
Aché se retire, pour que "les autres en fas-<br />
sent autant.<br />
Il sera peut-être plus facile do remplacer<br />
le citoyen Aché que* d'obliger les autres *<br />
courber ia tête <strong>de</strong>vant la listo <strong>de</strong>s <strong>de</strong>pê-<br />
chards.<br />
Dépôt du Chocolat d'Aiguebelie<br />
A <strong>Toulouse</strong>, près <strong>de</strong> la Cathédral*<br />
Prise-<strong>de</strong>s Fondants :<br />
Crème ou praline, oualité extra, caisson <strong>de</strong><br />
1 kilo. .*..." 4 75 le ktt.<br />
Crème ou praliné, Qualité extra, boîtes <strong>de</strong><br />
<strong>25</strong>0, 500 gr. et 1 kil. ... 5 OO le kiL<br />
Bonbons assortis, qualité extra, caisson <strong>de</strong><br />
1 kilo ' . . • . 5 00 lo kil.<br />
Bonbons assortis, qualité hors choix, caisson<br />
<strong>de</strong> 1 kilo 6 00 lo kil.<br />
Mistraline, pâte <strong>de</strong> Noisette, qualité hors<br />
choix, caisson do 1 kilo. . * '6 00 le kil.<br />
Nougats gros ou petits blocs, qualité hors<br />
choix, caisson <strong>de</strong> 1 kilo. . . 5 00 le kil.<br />
- îepublicains, un<br />
le duo <strong>de</strong> Mariano et <strong>de</strong> NeÛa est charmant S5 f£f fVvM °°mmimo <strong>de</strong> Mur-<br />
<strong>de</strong> grâce, et la fin est véhémente ; l'hymne 1 <strong>de</strong> " 1,allez ' est dû a la fols ftn pAo(""> "'""""<br />
carliste est traité <strong>de</strong> façon rythmique fort<br />
curieuse, et le, chœur <strong>de</strong> jeunes filles qui<br />
termine cet acte est pimpant et coloré.<br />
La mélopée religieuse dti second acte, pen-<br />
dant la harangue <strong>de</strong> Juan, est bien venue; —<br />
puis, arrêtez-vous sur l'harmonisation <strong>de</strong><br />
Y Aima Re<strong>de</strong>mploris , chanté par l'abbesse<br />
dans la coulisse ; c'est du fin archaïsme. — RODEZ. — Convocation. — Une réunion<br />
Ce tableau est un peu court, j'en conviens; aura lieu, samedi soir, 26 <strong>décembre</strong>, au café<br />
mais cela est racheté par cette chose, nou- <strong>de</strong> l'Union, salle du 1er étage. On s'occu-<br />
velle au théâtre, que je signale plus haut, et pera <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> la nouvelle société<br />
arrez, est dû à la fois au régime atroce<br />
que nous subissons et à l'esnrit sectaire d"<br />
notre sénateur, M. Ouvrier. "<br />
Les contribuables doivent commencer à<br />
s'apercevoir ce que leur vaut l'esnrit sec-<br />
taire <strong>de</strong> nos tyranneaux <strong>de</strong> village."<br />
Les frères triomphent ; nous y avions tou-<br />
jours compté.<br />
C ARC AS SONNE. — L'abondance <strong>de</strong>s ma-<br />
tières nous oblige <strong>de</strong> renvoyer à <strong>de</strong>main le<br />
comnte rendu <strong>de</strong> la séance du conseil muni<br />
cipal.<br />
Voyageur à l'œil . — Sur la réquisition <strong>de</strong><br />
M. ie sous-chef <strong>de</strong> gare, le nommé Jean Paul,<br />
âgé <strong>de</strong>-16 ans, ouvrier jardinier, a été arrêté et.<br />
dénopé ii la chambre<strong>de</strong> sûreté pour avoir voyag<br />
sans; billet <strong>de</strong> Castelnaudary à' Carcassonne.<br />
Mordu. — Le jeune Auguste Gombettes, <strong>de</strong><br />
nieufant rue Laraignon, 23, a été fortement<br />
mordu au mollet par le chien du marchand <strong>de</strong><br />
va.ailles Andrieiu Ce chien, examiné par M. le<br />
vétérinaire Sévérac, n'a présenté aucun symp-<br />
tôme cl 'hydrophobie.<br />
A l'hospice. — Les nommés Emile Phael, âg<br />
<strong>de</strong> 55 ans." ouvrier charpentier, Emile Peulhe<br />
âgé <strong>de</strong> 54 ans. et Albert Adam, âgé do 39 ans,<br />
journaliers, trouvés mala<strong>de</strong>s dans les rues <strong>de</strong> la<br />
ville, ont été admis à l'Hôtel-Dieu par les soin<br />
<strong>de</strong> la police.<br />
Au poste. — Le nommé Pédro Arcalis, âgé<br />
<strong>de</strong> 75 ans. espagnol, surpris à mendier dans le<br />
rues <strong>de</strong> la ville a été arrêté et conduit au poste<br />
Questionné, cet individu a déclaré qu'il vivait <strong>de</strong><br />
mendicité, ne pouvant plus travailler. 11 habite<br />
la localité <strong>de</strong>puis 4 ans et n'a pas fait la délara<br />
tion prescrite" par la loi du 8 àoiit 1893 ; procèi<br />
verbài a été dressé.<br />
NARBONNE. — Société <strong>de</strong>s Beaux-Arts<br />
— Los sections <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Beaux-<br />
Arts ont procédé au renouvellement <strong>de</strong> leur<br />
b u-eau. Ont été nommés prési<strong>de</strong>nts :<br />
Section d'excursions, M. P. Azeau ; litté-<br />
rature, M. L. Barthe ; ombre et lumière. M.<br />
C. Drivet ; peinture et arts dérivés, M.<br />
A. Passet ; musique et chant, M. le docteur<br />
Conte.<br />
La Société doit donner incessamment un<br />
concert dont le programme sera <strong>de</strong>s plus at-<br />
trayants.<br />
Vol. — Le sieur Jean Dunrat a déclaré oa'on<br />
lui avait volé, dans la nuit du 1S au 19,' une<br />
brouette placée dans un clos voisin <strong>de</strong> sa mai-<br />
son, avenue <strong>de</strong> l'Hérault.<br />
si je crois n'avoir pas dit que les vers <strong>de</strong><br />
M. Gheusi étaient d'une belle envolée, ajou-<br />
tons que la conception <strong>de</strong> cette scène vous<br />
donne <strong>de</strong>s sensations inattendues.<br />
Au second tableau, laissez-moi vous signa-<br />
ler une chose exquise : c'est la phrase mélo-<br />
dique <strong>de</strong> Nella : Je reconnaîtrai toujours ta<br />
parole, phrase inspirée, soutenue par <strong>de</strong> châ-<br />
toyantes harmonies et dans un rythme fort<br />
original. 11 y a encore, dans ce second ta-<br />
bleau, une petite ariette, un rien si vous<br />
voulez, mais comme c'est trouvé ! C'est la<br />
Chanson du muletier, accompagnée seule-<br />
ment par quatre clochettes ; il se dégage <strong>de</strong><br />
cette bluette, pleine <strong>de</strong> pittoresque, une<br />
chorale<br />
Musique municipale.— M. le ministre <strong>de</strong>s<br />
beaux-arts vient d'accor<strong>de</strong>r une somme <strong>de</strong><br />
100 francs à la musique municipale <strong>de</strong> Ro<strong>de</strong>z<br />
en témoignage <strong>de</strong> satisfaction. "<br />
Toutes nos félicitations.<br />
La commission départementale doit so<br />
réunir le mardi, 29 <strong>décembre</strong> 189G à la pré-<br />
fecture pour statuer sur les affaires sui<br />
vantes :<br />
Chemins d'intérêt commun. — Chemins n- 48:<br />
Plan d'alignement dans la traverse <strong>de</strong> Privazac.<br />
— Chemins n- 57 et 67: Subventions indus-<br />
trielles <strong>de</strong>mandées aux entrepreneurs du chemin<br />
<strong>de</strong> fer <strong>de</strong> Carniaux à Ro<strong>de</strong>/. Règlement.<br />
Jeune couple se trouvant disponible dési-<br />
rerait se placer dans château" ou maison<br />
bourgeoise. Lo mari comme cocher et la<br />
femme comme femme <strong>de</strong> chambre se dépla-<br />
cerait au besoin. Références sérieuses, "s'a-<br />
dresser rue <strong>de</strong>s Prêtres 6, <strong>Toulouse</strong> ou à<br />
l'agence Canet.<br />
P fïiivA chemisier, Bd <strong>de</strong> Strasbourg<br />
. I.Viy, rue Bayard. — Exposition<br />
ticles pour Etrennes utiles : Pochettes<br />
Sachets. Ca<strong>de</strong>au offert à tout acheteur,<br />
butiou du jouet « le bourdon chanteur B.<br />
anglo<br />
d'ar-<br />
Japon,<br />
Distri-<br />
Erratum. — Lire au bas <strong>de</strong> l'annonce pa-<br />
rue dans le numéro <strong>de</strong> VÈxpress du Midi àa<br />
24 <strong>décembre</strong>, sous le titre « Epicerie améri-<br />
caine » « les magasins resteront ouverts les<br />
dimanches 27 <strong>décembre</strong> <strong>1896</strong>, 3 et 10 janvier<br />
1897 » au lieu <strong>de</strong> 3 et 10 <strong>décembre</strong> 1897.<br />
Nos lecteurs ont d'ailleurs fait d'eux-mê-<br />
mes cette rectification.<br />
SDectaoles-Ooncerts <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>*<br />
VAfH-<br />
Ecole <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> ia Symphonie Amicale<br />
— Lo conseil d'administration <strong>de</strong> l'Ecolo a l'hon<br />
ueur <strong>de</strong> rappeler aux intéressés qu'afln do main -<br />
tenir la bonne organisation <strong>de</strong>s cours — sui<br />
vis actuellement par 55 élèves les <strong>de</strong>man-<br />
<strong>de</strong>s d'admission ne seront reçues, pour la pré-<br />
sente année scolaire, que jusqu'au "31 <strong>décembre</strong><br />
<strong>1896</strong>.<br />
A raison <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> la Noël et du jour <strong>de</strong><br />
l'an, l'Ecole <strong>de</strong> musique sera formée les jeudi et<br />
vendredi <strong>de</strong> cette semaine (24 et <strong>25</strong> <strong>décembre</strong><br />
<strong>1896</strong>) èt les vendredi et samedi <strong>de</strong> la semaine<br />
prochaine (1er ot 2 janvier 1897).<br />
Disparu. — Le sieur François Bossolas. 41<br />
ans, <strong>de</strong>meurant rue Dcnfcrt-Roehorcau 12 a dé-<br />
clare que son fils, âgé do 12 ans, avait quitté le<br />
domicile paternel <strong>de</strong>puis mardi et n'a point re-<br />
paru <strong>de</strong>nuis.<br />
lo<br />
Voici le signalement du fugitif : grand, blousa<br />
Si SITUATION ÉLECTORALE<br />
Les candidats radicaux poursuivent leur<br />
campagne <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> électorale.<br />
Ainsi que nous l'avions dit déjà, ces mes-<br />
sieurs battent l'eau avec un bâton car ils<br />
parlent <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s gens qui ne sont pas<br />
électeurs.<br />
Il n'en est pas moins curieux <strong>de</strong> les enten-<br />
e déblatérer contre Constans. <strong>de</strong> toute îa<br />
force <strong>de</strong> leurs poumons.<br />
Or, que serait Calvinhac sans Constans ?<br />
Rien" du tout, puisqu'il n'a jamais été élu<br />
député.<br />
Que serait Leygue sans Constans ?<br />
Rien du tout, puisque c'est Constans qui<br />
lui a cédé un siège <strong>de</strong> député qu'il pouvait<br />
gar<strong>de</strong>r pour lui, à l'ai<strong>de</strong> du grattoir riaturel-<br />
ment.<br />
Que seraient Ferai et Abeille?<br />
Rien du tout.<br />
Tous ces gens-là sont les créations politi-<br />
ques <strong>de</strong> Constans, qui échangeait avec eux<br />
<strong>de</strong> petits ca<strong>de</strong>aux électoraux.<br />
Et c'est eux, aujourd'hui, qui essaient <strong>de</strong><br />
le démolir.<br />
Otirnae, qui signait il y a quelques années<br />
une proclamation se terminant par ces mots :<br />
« Voter pour Constans, c'est "voter pour ie<br />
salut <strong>de</strong> la République. >r<br />
Signe aujourd'hui d'autres proclamations<br />
dans lesquelles il déclare que voter pour<br />
Constans serait trahir la République.<br />
Nous savons bien que la "reconnaissance<br />
n'est point une vertu politique ; mais le cy-<br />
nisme" a pourtant <strong>de</strong>s "bornes qu'il serait bon<br />
<strong>de</strong> ne lias dépasser.<br />
Et que l'on n'aille pas imaginer que nous<br />
entendons défendre Constans on mettant au<br />
plein jour les palinodies radicales.<br />
Constans ne récolte que ce qu'il a semé.<br />
11 y a onze ans seulement, ce beau dépar-<br />
tement <strong>de</strong> la Haute-Garonne était entière-<br />
ment conservateur.<br />
Constans s'épuisa en vains efforts pour le<br />
républicaniser.<br />
Et comme le département tenait bon, il<br />
n'hésita pas à lui faire dire, à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ma-<br />
nœuvres électorales dont on n'a pas perdu le<br />
souvenir, le contraire <strong>de</strong> ce qu'il pensait<br />
Les procédés <strong>de</strong> grattages, d'additions qui<br />
se transforment selon les besoins, en sous<br />
tractions ou en multiplications, <strong>de</strong>s faux<br />
procès-verbaux, <strong>de</strong> résurrection <strong>de</strong>s morts,<br />
d'emploi <strong>de</strong> la menace et <strong>de</strong> la force ca-<br />
naille, datent <strong>de</strong> cette époque.<br />
Les complices <strong>de</strong> Constans étaient alors<br />
les radicaux.<br />
Sûrs <strong>de</strong> l'impunité, ils égalèrent bientôt le<br />
maître.<br />
Mais ils réclamèrent «ussi leur salaire.<br />
Constans le leur donna ce salaire, en leur<br />
livrant le département tout entier.<br />
Pourvu qu'il fut élu, peu lui importait qui<br />
passait et comment on passait à côté <strong>de</strong><br />
lui.<br />
On lui imposait Calvinhac.<br />
Va pour Calvinhac pourvu que les amis do<br />
Calvinhac votassent pour lui, Constans.<br />
Mais l'appétit vient en mangeant.<br />
Et après avoir exclu les conservateurs, les<br />
radicaux se <strong>de</strong>mandèrent pourquoi ils n'ex-<br />
clueraient point les opportunistes.<br />
On les avait rendus'tout puissants.<br />
Ils songèrent à abuser <strong>de</strong> leur puissance.<br />
Ils avaient la députation.<br />
Ils envahirent le" Caiùtole et le conseil<br />
néral.<br />
Du <strong>25</strong> <strong>décembre</strong><br />
Capitole. — A 2 heures, en matinée.<br />
caine ; le soir, à 8 heures, Manon.<br />
"Variétés. — A 1 h. 1(2, en matinée: Inci<strong>de</strong>nt<br />
électoral; le petit Duc; le soir, à 1 h. Ii2, '.s<br />
Bossu et Miss Hélyelt.<br />
Demain en matinée, les pirates <strong>de</strong> la Savant*<br />
et Pèp'ere ; le soir lis Misérables et la Petit»<br />
mariée.<br />
Dimanche, en matinée, fa Pille du Tambour-<br />
Major; le soir, les Deux gosses et la Périchole.<br />
Théâtre <strong>de</strong>s NouTeautés. — La direction <strong>de</strong><br />
cet établissement afin <strong>de</strong> permettre aux étran-<br />
gers d'assister à ces spectacles à organiser h<br />
l'occasion <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong>'la Noël <strong>de</strong>s représenta-<br />
tions extraordinaires qui auront lieu aujour-<br />
d'hui, <strong>de</strong>main et dimanche prendront nart 1»<br />
troupe lyrique, et exceptionnellement toutes les<br />
attractions. Le programme soigneusement com-<br />
posé permet aux familles d'assister à ces repré-<br />
sentations genre Folies Bergères.<br />
Alcazar. — Deux, gran<strong>de</strong>s représentations : la<br />
première, en matinée, <strong>de</strong> 2 k 5 heures à prix<br />
réduit à toutes les places ; la secon<strong>de</strong>, le soir, à.<br />
8 heures, même spectacle.<br />
Le 28 et 29. <strong>de</strong>ux représentations <strong>de</strong> Poiin, *e<br />
grand succès parisien ; le 30, Fredy.<br />
Théâtre Lafayette. — Gran<strong>de</strong> soirée <strong>de</strong> fa-<br />
mille donnée par lo Garreloa. < Les Enrratchats<br />
ou les Cousiniô3 en Grèbo » et « Lé Faouré dé<br />
Périolo », pièce <strong>de</strong>mandée.<br />
Bulletin Météorologique<br />
Du 21 <strong>décembre</strong>.<br />
La zone <strong>de</strong>s basses pressions abor<strong>de</strong> le3 côtes<br />
occi<strong>de</strong>ntales <strong>de</strong>s îles britanniques. Le vent est<br />
faibie sur nos côtes. Il n'a plu, hier, ciu'à Biar-<br />
ritz. Le thermomètre marquait, ce matin, 0- à<br />
Pans, IL à Alger, --6- ,»u Puv do Dôme, -H- au<br />
Pic du Midi. La hausse <strong>de</strong> là température est<br />
probable. Le temns va <strong>de</strong>venir pluvieux dans i*<br />
Nord et l'Ouest.<br />
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— 1869<br />
— 1S71<br />
— 1S75<br />
— 1875<br />
— 1886<br />
— 1892<br />
Foncières 1877<br />
— 1879<br />
— 18S3<br />
— 1885<br />
Communal. 1879<br />
' - 1880<br />
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Nos ateliers étant fermés aujour-<br />
d'hui à cause <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> la Noël<br />
journal ne paraîtra pas samedi<br />
matin.<br />
Nous avons la lionne fortune <strong>de</strong> re-<br />
cevoir -<strong>de</strong>ux articles <strong>de</strong> nos bons amis<br />
J. Bonnet et Francis Maratuech.<br />
Ces <strong>de</strong>ux articles ayant été inspirés<br />
par la gran<strong>de</strong> fête chrétienne d'aujour-<br />
d'hui, nous cédons volontiers la place à<br />
nos amis, en les remerciant d'avoir<br />
lecteurs et à nous.<br />
J. R,-M.<br />
Vosges<br />
Au pied d'un contrefort <strong>de</strong>s<br />
l'orée <strong>de</strong> ia forêt, une maisonnette <strong>de</strong> gar<strong>de</strong><br />
chasse tranche, comme un jouet en bois dé<br />
coupé, perdu dans un paysage <strong>de</strong> neige.<br />
Au nord, le Ballon d'Alsace, rosé encore<br />
au sommet par le soleil qui vient <strong>de</strong> se cou-<br />
îher là-bas, vers la France. Au midi, Bel-<br />
fort inviolée, — la' ville au Lion <strong>de</strong> granit.<br />
Dans la maisonnette, un vieillard noueux<br />
ît <strong>de</strong>sséché, — tels le Temps ou la Mort<br />
<strong>de</strong>s antiques estampes, — contemple dou-<br />
oureusement une femme, encore belle, im-<br />
mobile en face <strong>de</strong> lui sous le manteau noir<br />
fie la hante cheminée.<br />
Ce sont <strong>de</strong>ux épaves <strong>de</strong>s jours mauvais.<br />
Le fils tomba, troué <strong>de</strong> balles, dans les<br />
défilés <strong>de</strong> l'Argonne ; la bru, qui a\'ait vail-<br />
lamment suivi son mari pour faire le coup<br />
<strong>de</strong> feu avec les francs-tireurs, mourut<br />
aussi, nous n'osons dire comme, — crevée<br />
<strong>de</strong> coups <strong>de</strong> pieds.<br />
Hilda, leur fillette, avàitquinze ans à peine<br />
le jour où elle dut se sauver — pauvre bi-<br />
che au bois — dans un antre <strong>de</strong> la monta-<br />
gne où les échos d'alentour répétèrent long-<br />
temps le gron<strong>de</strong>ment sourd dos canons, le<br />
crépitement <strong>de</strong>s fusilla<strong>de</strong>s, — tandis que la<br />
Savoureuse roulait <strong>de</strong>s eaux sanglantes.<br />
La petite-fille du gar<strong>de</strong>-chasse put s'é-<br />
«happer immaculée comme la neige <strong>de</strong>s<br />
hautes cimes mais, <strong>de</strong>nuis, son âme est all-<br />
ia, c'est lugubre <strong>de</strong> voir cette robuste<br />
jeune femme, mue! te et sans tendresses,<br />
frôler le vieillard- décrépit. Hilda marche<br />
perpétuellement dans un rêve, sous l'ob-<br />
session d'une idée fixe qu'elle ne traduit<br />
.pas.<br />
Devant l'être flambant où la souche s'em-<br />
brase sur un lit <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> pins rutilan-<br />
tes, pareilles à <strong>de</strong> féeriques bijoux <strong>de</strong> rubis<br />
et d'or incan<strong>de</strong>scents, — leurs silhouettes<br />
se découpent vivement, enlevées en clair<br />
ebscur, comme un tableau <strong>de</strong> maître Fla-<br />
mand.<br />
Une cloche teinte faiblement dans le loin-<br />
tain du désert <strong>de</strong> neige, et le vieux se sou-<br />
vient que c'est aussi l'anniversaire <strong>de</strong> la<br />
mort <strong>de</strong> son fils.<br />
Doucement il s'en va prendre, dans le<br />
double fond d'un coffre <strong>de</strong> chêne, une reli-<br />
que retrouvée jadis dans une fondrière, —<br />
le chassepot du partisan qu'il fourbit pieu-<br />
sement chaque année à la même époque.<br />
Seulement, sur îa crosse ébréchée, il y a<br />
une tache <strong>de</strong> sang qu'on ne lava jamais !<br />
Hilda regar<strong>de</strong> droit <strong>de</strong>vant elle d'un œil<br />
ar<strong>de</strong>nt et fixe, pendant que l'aïeul parle <strong>de</strong><br />
sa petite-fille comme si elle était absente.<br />
Plus amèrement que jamais, avec une co-<br />
lère montante, il rabâche son éternelle<br />
plainte exaspérée par cet infrangible si-<br />
lence — énigme inexpliquée dont il vou-<br />
drait avoir la clef avant <strong>de</strong> mourir !<br />
.-— « Je sais comment les autres sont morts<br />
et je ne sais rien <strong>de</strong> la survivante. Depuis<br />
la catastrophe, elle n'a pas parlé; elle n'a<br />
P'' plus souri ! Où est son cœur? Où vont ses<br />
pensées ?... Je ne sais rien <strong>de</strong> mon enfant!...<br />
Oh ! si elle avait aimé un étranger, mal-<br />
heur !... Si quelqu'un <strong>de</strong> là-bas avait enjôlé<br />
sa jeunesse?... Disque tu n'aimes pas;<br />
que tu n'as jamais aimé, au moins, dis-le!...<br />
11 faut que tu parles à la fin ! Que désires-<br />
tu? Qu'atlends-lu, fille sans âme !... »<br />
L'exaltation du vieillard tomba peu à peu<br />
avec la flamme mourante. Il s'assoupissait<br />
dans la torpeur <strong>de</strong> sa douleur coutumière,<br />
facinô par cette folie du silence qui l'é-<br />
nerve <strong>de</strong>pi»3 un quart <strong>de</strong> siècle.<br />
Cependant la veillée s'écoulait, — la souf-<br />
france aussi abrège les heures. Un bour-<br />
donnement <strong>de</strong> cloches passait là-haut, tout<br />
là-haut, apporté par <strong>de</strong>s bouffées <strong>de</strong> vent.<br />
Dans le tuyau <strong>de</strong> ia cheminée so répercutait<br />
lo bruit intermittent et lugubre <strong>de</strong>s légè-<br />
res avalanches tombant du sommet dos<br />
grands arbres secoués <strong>de</strong> frissons.<br />
Des pas nombreux s'avançaient rapi<strong>de</strong>-<br />
ment en faisant craquer les aiguilles <strong>de</strong> sa-<br />
pins durcies par la glace.<br />
— Noël ! Noël ! père Gruddher ; ce sont<br />
<strong>de</strong>s amis : Kautz, Spitz, Kn.ppler !<br />
Ils entrèrent on tourbillon, agitant <strong>de</strong>s<br />
sonnailles, portant <strong>de</strong>s torches et <strong>de</strong>s falots,<br />
gambadant. Toute la jeunesse qui ne 'sait<br />
rien du passé, — rien que les joyeuses cou-<br />
tumes reprises.<br />
Par la porte soudain ouverte, la flamme<br />
du brasier rougeâtre, ravivée, rayonna tout<br />
à coup sur le champ <strong>de</strong> neige coupé par<br />
l'horizon bleu sombre.<br />
Ce fut comme un éblouissement <strong>de</strong>s trois<br />
couleurs impérissables enveloppant la fo-<br />
rêt... galvanisée, superbe, — telle une fan-<br />
tastique incarnation <strong>de</strong> l'idée <strong>de</strong> Patrie évo-<br />
quée, — la folle se leva tendant les bras<br />
vers les arbres, girandoles géantes diaman-<br />
tée par l'éclat <strong>de</strong>s torches :<br />
— Là, mes amis, fit-elle, voici vos arbres<br />
<strong>de</strong> Noël ! Us sont hérissés <strong>de</strong> baïonnettes et<br />
<strong>de</strong> fusils, prenez !... J'ai dormi en vous at-<br />
tendant, mais je m'éveille et je suis forte...<br />
Enten<strong>de</strong>z-vous le tocsin ? Et plus loin, vers<br />
Strasbourg, le canon? C'est comme un vol-<br />
can qui éclate, la France va passer 1... En<br />
vérité, je ne croyais pas qu'il restât tant do<br />
jeunes hommes au pays... Suivez-moi, je<br />
vais vous gui<strong>de</strong>r !...<br />
Elle courait déjà sous la futaie, clans un<br />
tunnel <strong>de</strong> neige, vers le col <strong>de</strong> Valdièu.<br />
Les jeunes gens, stupéfaits, s'étaient dé-<br />
couverts maigre la bise :<br />
— Caporal Gruddher, fit l'aîné, excusez-<br />
nous, nous la croyions plus calme... Nous<br />
pensions rire un brin et vous égayer... il y<br />
a si longtemps <strong>de</strong> cela.<br />
Mais le vieux, amèrement, répondit :<br />
— Si elle se souvient, elle en peut mou-<br />
rir. Par pitié, suivez-là... pour la sauver '<br />
Francis MARATUECH .<br />
I&zas et<br />
ique<br />
Le Réveil du Dauphiné annonce que tous<br />
les instituteurs <strong>de</strong> Voiron, sans exception,<br />
viennent d'adresser au maire <strong>de</strong> cette" ville<br />
une lettre collectivejannonçant qu'en suite <strong>de</strong><br />
la réduction <strong>de</strong> leur traitement supplémen-<br />
taire, ils cesseraient tous à partir du 1er jan-<br />
vier, les cours supplémentaires donnés <strong>de</strong><br />
4 à 6 heures pouf les étu<strong>de</strong>s appliquées,<br />
« rendant l'administration municipale res-<br />
ponsable du tort immense que ce fait allait<br />
faire subir aux écoles laïques ». Cette grève<br />
d'instituteurs ne manque pas <strong>de</strong> piquant ;<br />
elle est également <strong>de</strong>s plus suggestives, car<br />
elle précise le point exact où s'arrête le dé-<br />
vouement du personnel laïque enseignant.<br />
D'autre part, le bruit court que les employés<br />
<strong>de</strong> commerce ou d'industrie <strong>de</strong> Voiron qui<br />
travaillent jusqu'à 7 et même 8 heures du<br />
soir, ont l'intention <strong>de</strong> faire grève s'il ne leur<br />
est pas alloué un traitement supplémentaire<br />
pouf toutes les heures <strong>de</strong> travail faites après<br />
4 heures <strong>de</strong> l'après-midi. On craint égale-<br />
ment qu'ils n'arrivent à exiger le congé heb-<br />
domadaire du jeudi et <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> vacan-<br />
ces par an, sans préjudice <strong>de</strong>s petites vacan-<br />
ces <strong>de</strong> Pâques et autres fêtes <strong>de</strong> l'année.<br />
En un mot, ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt a être aussi mal<br />
traités que le sont les infortunés instituteurs<br />
laïques do leur bonne ville <strong>de</strong> Voiron !<br />
Sous ce titre, Cassagnac écrit ç« oui suit sur<br />
l'élection do Pontarlier :<br />
Qu'on laisse circuler ce monsieur, avec<br />
son burnous, ses salamalecs, ses ablutions<br />
et sa conversion à l'islamisme, nous n'y<br />
voyons pas d'inconvénient, puisque ce dé-<br />
traqué est doux et soigne gratuitement les<br />
mala<strong>de</strong>s, faisant du bien au heu <strong>de</strong> faire<br />
du mal.<br />
Mais <strong>de</strong> là à l'envoyer siéger au Parle-<br />
ment, pour qu'il s'y prosterne et invoque<br />
Allah, en pleine séance et aux heures <strong>de</strong> la<br />
prière, et "qu'il y entasse les propositions<br />
les plus saugrenues, il y a loin, et nous<br />
estimons que les républicains qui l'ont;<br />
nommé, même sans le vouloir, ont témoi-<br />
gné, rien qu'en lui donnant leurs voix,<br />
quel mépris leur inspirait le suffrage uni-<br />
versel.<br />
Nous avions déjà contemplé diverses es-<br />
pèces d'élus.<br />
Il y a d'abord celui qui achète sa circons-<br />
cription, comme on achète une lorgnette ou<br />
<strong>de</strong>s cochons à la foire.<br />
La Chambre renferme quelques-uns <strong>de</strong><br />
ces négociants politiques, juifs ou pas juifs.<br />
Il y a le député qui a promis la lune à<br />
<strong>de</strong>s imbéciles qui l'ont cru sur parole et qui<br />
ne lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt même pas <strong>de</strong> la leur mon-<br />
trer à dix mètres, ainsi que voulait le faire<br />
mon ancien collègue Delonple.<br />
Il y a celui qui a volé son mandat comme<br />
on vole un porte-monnaie et qui a détroussé<br />
son concurrent au coin <strong>de</strong> l'urne.<br />
Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières espèces abon<strong>de</strong>nt ot<br />
la majorité du Parlement brille par le nom-<br />
bre <strong>de</strong>s députés menteurs et voleurs.<br />
Il y a enfin celui qui a été proclamé sans -<br />
être élu, parce que l'on a l'ait voter pour lui<br />
les absents et les morts, et les vivants <strong>de</strong>ux<br />
fois plutôt qu'une.<br />
Tous ces elus-là rentrant dans les catégo-<br />
ries créées et inventées par la République,<br />
suffisaient déjà bien largement à déconsi- .<br />
dérer et à avilir ie suffrage universel.<br />
Mats il manquait le député <strong>de</strong> Pontar-<br />
lier.<br />
C'est le fou qui s'ajoute aux coquins.<br />
C'est Char'e'nton donnant la main à Mazas.<br />
La réunion pst désormais complète.<br />
D'autant que ce fout do Pontarlier apporte,<br />
au Palais-Bourbon <strong>de</strong>s'fTabil.ù<strong>de</strong>:; inconnues<br />
et <strong>de</strong>s sentiments nouveaux.<br />
Il sera le seul républicain<br />
la foi et pratiquant.<br />
Encore est-ce en qualité <strong>de</strong> mahométan.<br />
Et il sera le seul se lavant plusieurs fois<br />
par jour.<br />
Il est vrai que la religion l'ordonne, ce<br />
qui lui enlève un peu <strong>de</strong> son mérite.<br />
Entre les mains <strong>de</strong>s républicains, le suf-<br />
frage universel est décidément <strong>de</strong>venu une<br />
belie chose !<br />
Quand ils ne le salissent pas, ils s'en mo-<br />
quent.<br />
Paul <strong>de</strong> CASSAGNAC .<br />
arrêtés municipaux, cette coutume a<br />
survécu à peu près partout.<br />
Mais je ne sache pas qu'en aucune<br />
autre région que les Lan<strong>de</strong>s existe cette<br />
autre tradition <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël —<br />
Las Hailles <strong>de</strong> Nadaou — non moins<br />
populaire et non moins pieusement<br />
gardée que celle <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> la Saint-<br />
Jean.<br />
*<br />
A quelle date remonte l'origine <strong>de</strong><br />
cette coutume ? Nul ne le sait, Com-<br />
ment l'expliquer ? Plusieurs versions<br />
ont cours à ce sujet.<br />
D'aucuns ont voulu voir dans ces<br />
feux <strong>de</strong> joie une manifestation païenne :<br />
la célébration du Solstice d'hiver,<br />
comme les feux <strong>de</strong> la Saint-Jean se-<br />
raient la célébration du Solstice d'été.<br />
Nous pensons, au contraire, qu'aux<br />
premiers temps du christianisme le<br />
peuple alluma les feux <strong>de</strong> la Saint-<br />
Jean pour fêter l'anniversaire <strong>de</strong> la ve-<br />
nue du Précurseur du Christ. A plus<br />
forte raison les feux <strong>de</strong> Noël furent-ils,<br />
à l'origine, <strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> la joie<br />
populaire célébrant, en la veille <strong>de</strong><br />
cette nuit inoubliable, la naissance <strong>de</strong><br />
l'Enfant-Dieu, du Ré<strong>de</strong>mpteur qui<br />
allait régénérer le mon<strong>de</strong>, racheter et<br />
sauver l'Humanité.<br />
Quoi qu'il en soit, les feux <strong>de</strong> Noël<br />
s'allument régulièrement chaque an-<br />
née dans cette pittoresque région du<br />
Sud-Ouest qui embrasse à la fois les<br />
pignadars aux sombres feuillages <strong>de</strong> la<br />
ban<strong>de</strong> sablonneuse et les fertiles et<br />
riants coteaux <strong>de</strong> la Chalosse baignés<br />
par l'Adou-t.<br />
gne — Capux Vasconiœ — pittores-<br />
ques coteaux <strong>de</strong> la Chalosse qui vont<br />
s'échelonnant jusques aux bords du<br />
Gave, étalant sur leurs flancs <strong>de</strong>s bois<br />
ombreux <strong>de</strong> chênes, <strong>de</strong> coquettes mé-<br />
tairies et <strong>de</strong>s champs pleins <strong>de</strong> fertilité.<br />
C'est dans ce superbe décor, si varié<br />
et si vaste, que les feux <strong>de</strong> Noël, s'al-<br />
lumant par milliers aux premiers sons<br />
<strong>de</strong> VAngélus, le soir du 24 <strong>décembre</strong>,<br />
éveillent <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s impressions dans<br />
l'âme du chrétien.<br />
Si l'œil est ébloui, en effet, par la<br />
magie <strong>de</strong> ce spectacle peu banal, <strong>de</strong><br />
ce flamboiement <strong>de</strong> feux à perte <strong>de</strong> vue,<br />
à travers la plaine et sur les monts, dans<br />
l'immensité noire <strong>de</strong> la nature endor-<br />
mie, d'autre part on <strong>de</strong>vine, on sent<br />
que ces manifestations extérieures <strong>de</strong><br />
la joie populaire sont l'expression pal-<br />
pable <strong>de</strong> la foi profon<strong>de</strong> qui, grâce à<br />
Dieu, reste encore bien vivante dans le<br />
cœur <strong>de</strong> ces catholiques populations.<br />
Et, malgré les tristesses du temps<br />
présent, malgré la campagne acharnée<br />
entreprise par les francs-maçons et les<br />
libres-penseurs pour arracher <strong>de</strong>s en-<br />
trailles même du peuple cette foi qui<br />
faisait la gran<strong>de</strong>ur et la force <strong>de</strong> la<br />
France, on espère et on croit en l'ave-<br />
nir J. BONNET<br />
religieux ayant<br />
Et c'est vraiment un magique spec-<br />
tacle, le 24 <strong>décembre</strong>, alors que le so-<br />
leil a disparu à l'horizon dans les bru-<br />
mes hivernales, <strong>de</strong> voir, aux premiers<br />
tintements <strong>de</strong> VAngélus du soir, <strong>de</strong>s<br />
feux surgir un peu partout et s'épar-<br />
piller dans l'ombre noire <strong>de</strong>s champs —<br />
pareils à ces étoiles lumineuses que,<br />
dans les belles nuits d'été, on voit suc-<br />
cessivement apparaître et se multiplier<br />
<strong>de</strong>vant les yeux éblouis quand on con-<br />
temple le firmament.<br />
Car ce ne sont pas seulement les<br />
villes et ies bourga<strong>de</strong>s, les villages et<br />
les hameaux qui allument ces feux...<br />
Dans chaque métairie, si petite et si<br />
isolée soit-elle, flambe un petit bûcher,<br />
ici <strong>de</strong> pignes, <strong>de</strong> gémelles, <strong>de</strong> branches<br />
<strong>de</strong> pins <strong>de</strong>sséchées et pétillantes, là <strong>de</strong><br />
clairs fagots <strong>de</strong> tauzins mêlés <strong>de</strong> fou-<br />
gères... Et, autour <strong>de</strong> ces foyers ét-in-<br />
celants, les enfants forment <strong>de</strong>s ron<strong>de</strong>s<br />
joyeuses, chantant encore en certains<br />
endroits les vieux couplets :<br />
Haiiie dè Nadaou.<br />
Las tripas aoa paon.<br />
;Lou porc<br />
Par Fil Spécial<br />
umm m LA J 1<br />
l'ami <strong>de</strong> tous los hommes do bien, quelles<br />
que soient leurs croyances ».<br />
Lo docteur Grenier a coniirméà notre con-<br />
frère qu'il siégera à la Chambre avec soi?<br />
burnous et qu'il fera ses prières là où il sa<br />
trouvera.<br />
Dans la salle dos séances, dans les cou-<br />
loirs ou dans la rue ? lui a <strong>de</strong>mandé son in-<br />
terviewer.<br />
Pourquoi pas? a répondu le député <strong>de</strong><br />
Pontarlier. Ici, au début, on s'étonnait; on<br />
me traita même <strong>de</strong> fou, mais bientôt on s'j<br />
habitua et aujourd'hui, dans les campagnes,<br />
on m'apporte l'eau et lo linge nécessaires à<br />
mes ablutions. A Paris, sans doute, m'ac-<br />
cor<strong>de</strong>ra-t-on la même tolérance. Je pratique,<br />
et pratiquerai toujours, s'il plait à Dieu, les<br />
préceptes <strong>de</strong> ma religion. Sans doute aurais-<br />
je <strong>de</strong>s" désillusions, mais je n'en continuerai<br />
pas moins la lutte, avec la foi ar<strong>de</strong>nte qui<br />
m'anime et la sincérité <strong>de</strong> mes convictions,<br />
pour fairo l'humanité meilleure , moins<br />
égoïste, plus indulgente ; s'il plait à Dieu, je<br />
réussirai.<br />
_A- L'ELYSSI<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le parti <strong>de</strong> la jeune Turquie a célébré,<br />
hier soir, le vingtième anniversaire <strong>de</strong> la<br />
promulgation <strong>de</strong> la Constitution ottomane en<br />
un banquet au restaurant Voltaire : plus <strong>de</strong><br />
soixante convives ont pris part à ce banquet<br />
qui était présidé par Mourad-Bey et Halil-<br />
Ganem. A" la fin du banquet, et après quel-<br />
ques mots <strong>de</strong> bienvenue d'Ahmed-Piza," aux<br />
hôtes <strong>de</strong> la jeune Turquie, Mourad-Bey a ex-<br />
posé l'état déplorable do la Turquie sous le<br />
règne Abdui-Hamid.<br />
Haîiï-Gànem fait voir ensuite qu'il aurait<br />
suffi d'appliquer loyalement la Constitution<br />
<strong>de</strong> 1876 pour préserver l'empire Ottoman <strong>de</strong>s<br />
maux auxquels il est en proie <strong>de</strong>puis vingt<br />
ans.<br />
D aris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le Gaulois croit savoir que d'importante?<br />
modifications seraient -à la veille <strong>de</strong> se pro-<br />
duire dans la composition <strong>de</strong> la Maison du<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République.<br />
Le général Tournier "serait divisionnaire<br />
au printemps prochain et irait prendre le<br />
comman<strong>de</strong>ment d'une division dans l'Est.<br />
D'autre part, M. Félix Fauro aurait enfin,<br />
constaté que lo système mixte qu'il avait<br />
adopté pour les services intérieurs <strong>de</strong> l'Ely-<br />
sée ne constituait pas l'idéal d'une bonne<br />
organisation et aurait prit le parti <strong>de</strong> sup-<br />
primer le double mécanisme' d'un cabinet<br />
civil et d'un secrétariat général militaire.<br />
Revenant au système choisi par M. Casimir<br />
Périer, le prési<strong>de</strong>nt aurait décidé que les at-<br />
tributions <strong>de</strong> secrétariat générai reviendraient<br />
au cabinet civil — M. Le Gall prenant le titre<br />
<strong>de</strong> secrétaire général — et que lo nouveau<br />
général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> qui viendrait à l'Elysée,<br />
serait seulement le chef <strong>de</strong> la Maison mi-<br />
litaire.<br />
Cet officier supérieur ne serait pas encore<br />
désigné, mais on' parle à mots couverts d'un<br />
ancien officier <strong>de</strong> " la Maison militaire pré-<br />
si<strong>de</strong>ntielle qui serait sur le point <strong>de</strong> recevoir<br />
les <strong>de</strong>ux étoiles.<br />
NOUVEL!<br />
LAS HAÏLLES DE NADAOU<br />
Dans presque toutes les provinces <strong>de</strong><br />
notre vieux pays <strong>de</strong> France la tradi-<br />
tionnelle coutume <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> la Saint-<br />
Jean s'est perpétuée, vivace et popu-<br />
laire.<br />
En dépit du progrès <strong>de</strong> ce matéria-<br />
lisme scientifique qui prétend suppri-<br />
mer, au nom <strong>de</strong> la raison humaine,<br />
tous les vieux liens, poétiques et reli-<br />
gieux, qui rattachaient les générations<br />
au sol où elles avaient pris naissance<br />
et à la foi chrétienne, héritage <strong>de</strong>s<br />
aïeux, — en dépit même d'imbéciles<br />
''"ours<br />
aou<br />
bé/.in :<br />
A Saint-bevei tout particulièrement,<br />
centre <strong>de</strong> la région où s'est conservée<br />
la coutume <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël, le tableau<br />
est réellement féerique, émouvant.<br />
Du haut <strong>de</strong> cette magnifique prome-<br />
na<strong>de</strong> <strong>de</strong> Morlanne qui surplombe<br />
l'Adour aux capricieux méandres, la<br />
vue s'étend jusqu'aux limites <strong>de</strong> l'ho-<br />
rizon sur <strong>de</strong>s forêts cle pins qui donnent<br />
presque l'illusion <strong>de</strong> l'Océan, tandis<br />
que, sur l'autre rive du fleuve se <strong>de</strong>ssi-<br />
nent les coteaux aux sommets <strong>de</strong>squels<br />
est perchée la jolie petite ville qui porte<br />
sijustement et si fièrement dans ses ar-<br />
moiries ce surnom cle Cap Gasco-<br />
LE NOUVEAU KOHCE<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le correspondant du Soleil à Rome écrit<br />
que Mgr Clari, le nouveau nonce, ne se dis-<br />
simule nullement les difficultés <strong>de</strong> sa situa-<br />
tion, mais ir espère, à force <strong>de</strong> tact et <strong>de</strong><br />
douceur, dissiper peu à peu les préventions<br />
<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> catholiques à l'endroit non-<br />
seulement do la politique pontificale, mais<br />
<strong>de</strong> la façon dont on a prétendu l'interpréter<br />
jusqu'ici.<br />
L'Election <strong>de</strong> Pontarlier<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le docteur Grenier, élu à Pontarlier, est<br />
décidément l'homme du jour et, comme 011<br />
ne tarit pas <strong>de</strong> détails sur ce singulier per-<br />
sonnage, le Matin a fait interviewer le "dé-<br />
puté musulman par un envoyé spécial, et le<br />
récit <strong>de</strong> cette "conversation nous fournit<br />
quelques indications sur le rôle- que ie notr-<br />
vel élu compte jouer à la Chambre.<br />
Ses tendances, a-t-il dit, le porteront à<br />
siéger à la gauche radicale, si on" veut l'ad-<br />
mettre ; cependant, jaloux do sa liberté, il<br />
restera peut-être indépendant. Quoiqu'il en<br />
soit partisan au point <strong>de</strong> vue théorique, il<br />
ne votera pas la séparation <strong>de</strong>s églises et <strong>de</strong><br />
l'Etat, il estima que ce n'est pas l'heure <strong>de</strong><br />
prendre une telle mesure, oui"amènerait cer-<br />
tainement <strong>de</strong>s troubles dans le pays. En<br />
matière religieuse, il se proclame d'ailleurs<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Les tableaux d'avancement paraîtront sous<br />
très peu <strong>de</strong> jours.<br />
Dans la gendarmerie, la commission supé-<br />
rieure a classé le colonel Moreau pour le<br />
gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, et pour le gra<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> colonel, les lieutenants-colonels : Serres,<br />
Prévôt, Lancelot, Guyon, Boule et Laussac<br />
La gendarmerie n'a plus <strong>de</strong> divisionnaire ;<br />
elle n'est plus représentée dans l'état-majoi.<br />
<strong>de</strong> notre armée, que par sept généraux <strong>de</strong><br />
briga<strong>de</strong>, dont le général Potelleret, qui pré-<br />
si<strong>de</strong>s le comité do gendarmerie, et les géné-<br />
raux Ama<strong>de</strong>, Olivier et Risbourg, qui sont<br />
adjoints aux gouverneurs <strong>de</strong> nos"forteresses<br />
<strong>de</strong> l'Est.<br />
Tous les ans, le ministre do la guerre est<br />
obligé <strong>de</strong> confier, à <strong>de</strong>s généraux d'artillerie,<br />
l'inspection <strong>de</strong> quelques arrondissements dé<br />
gendarmerie.<br />
Le Matin dit que la retraite du 'général<br />
Poilloue <strong>de</strong> Saint-Mars ne sera définitive otie<br />
dans quelques mois. A la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du géné-<br />
ral Billot, il aurait consenti à rester à la tète<br />
du 12e corps, jusqu'au moment où sera dé-<br />
signé son successeur.<br />
La Petite République prétend que le géné-<br />
ral Billot et l'amiral Besnard ont pris <strong>de</strong><br />
récentes dispositions relatives à la mobili-<br />
sation.<br />
Le ministre <strong>de</strong> la guerre a décidé aue la<br />
briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> 'gendarmerie <strong>de</strong> Saint-Pargoire<br />
(Hérault) sera transférée à Paulhan.<br />
Ecole Saint-Maixent<br />
Sont admis à Saint-Maixent :<br />
12e. corps. — 14e d'infante<br />
et Talin d'Eyzac, serments.<br />
Me : Moa'don, Roliin et Rouza<strong>de</strong>, sér<br />
majors.<br />
63e : Angelby, Brissaud,<br />
Proust, sereems.<br />
78e : Ceron et DorviUe, ser°-e<br />
gent major ; Thévcnot, sergent;<br />
SOe : Gauthier, Mégret <strong>de</strong> Devise. Picard<br />
\ ailette, sergents; Vénereau, sel<br />
Cha/.al, Marrot<br />
cnu<br />
Hanoteau, Menain et<br />
nts ; Petit, ser.<br />
baste et<br />
major.<br />
107e: Chevalier, Lassaimonie,<br />
sergents.<br />
ra-<br />
gent<br />
Marc et Valletto,<br />
3 Feuilleton du <strong>25</strong> <strong>décembre</strong> <strong>1896</strong><br />
Par Pierre MAEL<br />
PREMIÈRE PARTIE<br />
LE MYS TÏDRE<br />
I<br />
Car, en vérité, si dissemblables qu'elles<br />
fussent, ces <strong>de</strong>ux femmes étaient merveil-<br />
leusement belles, et le plus méticuleux ar-<br />
tiste, lc-dillcttante le plus pointilleux, n'au-<br />
rait su déci<strong>de</strong>r laquelle <strong>de</strong>s*<strong>de</strong>ux l'emportait<br />
sur l'autre.<br />
protestations unanimes formulées par les<br />
broprit-taires et les éleveurs contre le trans-<br />
Prt du marché aux veaux à l'extrémité <strong>de</strong><br />
ij.yfile, permettez-moi, d'user do la publi-<br />
n ? c ! e votre journal pour faire à la munici-<br />
Pa t< une r éPonse que je crois nécessaire.<br />
ar l'organe <strong>de</strong> la Dépêche, la municipalité<br />
j0 Us fait savoir que puisque nous nevou-<br />
j ns pas aller vendre nos'veaux au faubourg<br />
<strong>de</strong> r 0nt ' ce sel ' ait P our nous une Perte<br />
•hoit I ?> DS consi dérable, elle va imposer un<br />
U„ (( d entrée sur les veaux qu'on appellera<br />
ernpp | 0 ' t ae Pesage ». On espère ainsi nous<br />
rertifJ: 0I i dc conduire nos animaux dans les<br />
enî:„<br />
uu tuuuuire no:<br />
? '«es, <strong>de</strong> M. Soulages !<br />
tions l<br />
4 C , Gst ! ' our aouner <strong>de</strong> telles inspira*<br />
cas<br />
Gardcile et Gar-<br />
Dar-<br />
argents lonmers<br />
iuto<br />
ÎOSe : Baotisle. sergent major ; Cabanette,<br />
«er-ent ; Cohdamine, sergent fourrier; <strong>de</strong> Cré-<br />
meux, Dhénin et Fort, sergents.<br />
13So : Dufey, Lelorrain, Moraud et Koberts,<br />
«ergents.<br />
17e coros : 7e'd'infanterie : Noseda, sergent.<br />
9e • Loùbet et Mirambeau, sergents<br />
lie : Fourni, sergent-majo<br />
liai, sergent.<br />
20e : Castel et Dumas, s<br />
tigues et Dautv, sergents.<br />
S3e : Casse-Barthe, Cbappe, Gonthier,<br />
et <strong>de</strong> Salles <strong>de</strong> Ays, sergents.<br />
S8e : Fourrât, sergent major.<br />
126e : Pic et Sacarau, sergents.<br />
18e corps. — 6c d'infanterie: Bertini, Lagar<strong>de</strong>,<br />
Pintureau et Tessier, sergents ; Loubet, sergent<br />
fourrier. ... , . '<br />
31o : Armand-Laroche, Mouche?: et Peyroux,<br />
sergents maiors, Bounet et Haran, sergents.<br />
49e : Alberny et Barrangue-Chinanou, sergents<br />
majors, Lasnièr et <strong>de</strong> Ribeaux.<br />
53e : Harrix, Estrampes, Houard, Laroche et<br />
Faubesty, sergents.<br />
57e : Bonhomme, sergent -major, Goursaud, <strong>de</strong><br />
Merlin, sergents-fourriers ; Maturie. sergent.<br />
123 : Babie, sergent-fourrier ; Beaubeau et<br />
Boatineau, sergents.<br />
141e : Barranque-Cliinanou, sergent major ;<br />
Decan <strong>de</strong> Chatouville, sergent ; Dore, sergent<br />
fourrier ; Fenodos, sergent major ; Guiraut, His-<br />
sant et Pourel, sergents.<br />
16e corps. 12e d'infanterie : Deville, sergent-<br />
fourrier; 'Grimai et Negrel, sergents; Paoli, ser-<br />
gent-major.<br />
15e : Amie! et Laurent, sergents; Tap, sergent-<br />
fourrier.<br />
17e : ïhillet, sergent.<br />
81e : Aubouy, sergent ; Blanc, sergent-four-<br />
rier: Boucher, sergent.<br />
142e : Catroux et Peyronnet, sergonts.<br />
143e : Lauren<strong>de</strong>au, Négrier, Rafiniac et Uffler,<br />
sergents.<br />
Notre Artillerie<br />
Bourges, 24 déce mbre.<br />
D'après le Messager du Cher, toutes les<br />
dispositions sont prises à Bourges pour la<br />
fabrication immédiate <strong>de</strong> nouveaux canons,<br />
et on n'attend plus que le vote <strong>de</strong>s crédits<br />
par les Chambres.<br />
s'enfuir et le traînèrent jusqu'au poste <strong>de</strong>s<br />
sarcles municipaux, mais en chemin on a fait<br />
justice sommaire du malheureux, dont le ca-<br />
davre est horriblement lacéré. Le visage<br />
n'est nas reconnaissable.<br />
LES m [CIA1RIS<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
La Cour <strong>de</strong> cassation, toutes chambres<br />
réunies, a délibéré en chambre <strong>de</strong> conseil<br />
sur les modifications à adopter au Co<strong>de</strong><br />
d'instruction criminelle en ce qui concerne<br />
spécialement l'instruction <strong>de</strong>s affaires cri-<br />
minelles et correctionnelles.<br />
Invitée, l'an passée, par le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
sceaux, à formuler son avis sur les modifi-<br />
cations proposées au Parlement, elle a adopté<br />
les conclusions du rapport fait par le con-<br />
seiller Faleimaigne, "au nom <strong>de</strong> la commis-<br />
sion qui avait été chargée <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une<br />
étu<strong>de</strong> particulière <strong>de</strong>s questions soulevées.<br />
Ces conclusions admettent simplement la<br />
faculté pour l'inculpé <strong>de</strong> ne pas s''expliquer<br />
lors <strong>de</strong> sa première" comparution <strong>de</strong>vant le<br />
juge d'instruction, l'assistance d'un défen-<br />
seur dès le début <strong>de</strong> l'instruction et les<br />
movens <strong>de</strong> communiquer librement avec lui<br />
sauf le cas d'interdiction <strong>de</strong> communiquer,<br />
ia faculté pour le défenseur <strong>de</strong> prendre con-<br />
naissance <strong>de</strong> pièces au cours <strong>de</strong> la procé-<br />
dure et <strong>de</strong> se pourvoir <strong>de</strong>vant la chambre du<br />
conseil, en cas <strong>de</strong> refus du juge d'instruc-<br />
tion, communication obligatoire du dossier<br />
avant l'interrogatoire définitif, le droit <strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>r l'accomplissement <strong>de</strong>s actes utiles<br />
à sa défense, le'recours <strong>de</strong>vant la chambre<br />
du conseil contre les ordonnances du juge<br />
d'instruction, le droit d'assister aux consta-<br />
tations et aux perquisitions, le contrôle <strong>de</strong>s<br />
expertises, un débat oral <strong>de</strong>vant ia chambre<br />
<strong>de</strong>s mises en accusation.<br />
CONSEIL DE CABINET<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Les ministres se sont réunis, ce matin, en<br />
conseil <strong>de</strong> cabinet, au ministère <strong>de</strong> l'agri-<br />
culture, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Méline.<br />
La séance a été consacrée à l'expédition<br />
<strong>de</strong>s affaires courantes, notamment à la suc-<br />
cession <strong>de</strong> M. Rousseau. On dit que le choix<br />
du gouvernement sera officiellement connu<br />
à l'issue du conseil <strong>de</strong> samedi.<br />
La Russie dans la mer Rouge<br />
Londres, 24 décenfbre.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Vienne au Daily Chroni-<br />
cle :<br />
La Russie, qui désire s'assurer un point sur la<br />
côte <strong>de</strong> ia mer Rouge, a voulu connaître l'atti-<br />
tu<strong>de</strong> et l'opinion <strong>de</strong> l'Italie. Il est certain que la<br />
Russie tente <strong>de</strong> grands efforts pour acquérir,<br />
soit à la France, soit à l'Italie, un territoire sur<br />
le littoral <strong>de</strong> la mer Rouge et s'assurer ainsi<br />
l'accès <strong>de</strong> l'Abyssinie. L'objectif <strong>de</strong> la Russie est<br />
<strong>de</strong> placer l'Abyssinie sous sa protection en vue<br />
<strong>de</strong> faire face à l'influence britannique en Afri-<br />
que : suivant tomes probabilités, on apprendra<br />
prochainement que la* Russie a occupé ùn point<br />
quelconque <strong>de</strong> là mer Rouge.<br />
INSTRUCTION PUBLIQUE<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le ministre <strong>de</strong> l'instruction publique a<br />
décerné les prix suivants aux instituteurs qui<br />
ont donné en <strong>1896</strong> avecle plus <strong>de</strong> zèle et "<strong>de</strong><br />
succès l'enseignement agricole et horticoie<br />
à leurs élèves :<br />
Rappel <strong>de</strong> prix : Delmond à Allassac (Cor-<br />
rèze), Puech â Firmy (Aveyron).<br />
Médaille d'argent et nriine <strong>de</strong> 300 francs : M.<br />
Manou à Vigean (Cantal).<br />
Médaille d'argent et 200 francs : Arsac à La-<br />
plau (Corrè7.e), Dezeix à Saint Chamand (Cor»<br />
rèze), Hugon à Sainte Marie (Cantal.<br />
Médaille d'argent et 100 francs : Bru à Frons<br />
(Aveyron). Delon a Laval (Lozère), Lavialle à<br />
Condat (Corrèze), Lunard a Ro<strong>de</strong> 7, (Aveyron),<br />
Tricot à Saint Mamet (Cantal.)<br />
Mentions honorables: MM. Geilier àChausse-<br />
nac (Cantal), Oharamel à Corrèze (Corrèze),<br />
Chassaing à Puydarnac (Corrèze), Clermout à<br />
Labesserette (Cantal). Rozière à Valzergues<br />
(Aveyron), Cuelhes à Vebret (Cantal.)<br />
Une note officieuse du ministère <strong>de</strong> l'ins-<br />
truction publique et <strong>de</strong>s beaux-arts confirme<br />
que ce ministère est décidé à ne pas taire<br />
<strong>de</strong> nomination dans la Légion d'honneur pour<br />
le 1er janvier par suite <strong>de</strong>s disponibilités<br />
très restreintes cette année. Le ministère <strong>de</strong><br />
l'instruction publique se bornera pour l'ins-<br />
tant à disposer <strong>de</strong>s décorations oui restent<br />
sur les fonds accordés par la loi "du 12 dé-<br />
cembre 1895 à l'occasion du centenaire <strong>de</strong><br />
l'Institut <strong>de</strong> France.<br />
LES ÉLECTIONS SÉNATORIALES<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
14,396 communes ont eu à élire <strong>de</strong>s délé-<br />
gués sénatoriaux. Le nombre <strong>de</strong> cesdéiégués<br />
s'élève à 24,108. Parmi eux, plusieurs prê-<br />
tres ont été élus, notamment dans l'ille-et-<br />
Vilaine ; c'est ainsi qu'à Goven, M. l'abbé<br />
Pinson et l'abbé Delala'n<strong>de</strong> ont été élus, le<br />
premier, délégué, le second, suppléant, à<br />
l'unanimité du conseil municipal.<br />
Dans le Jura, la composition <strong>de</strong> la liste ra-<br />
dicale vient d'être arrêtée. Les candidats se-<br />
raient : MM. Bourgeois, député <strong>de</strong> Dôle ;<br />
Poupin, député <strong>de</strong> Poligny, et Chamberland,<br />
ancien député. On sait que les sénateurs<br />
sortants sont :. MM. Lelièvre, Thurel et le<br />
général Grévy, opportunistes.<br />
A Constantine," où M. Lesueur, sortant, ne<br />
se représente pas, M. Treille, ancien député<br />
opportuniste, aura pour concurrent, M. <strong>de</strong><br />
Saint-Germain, maire <strong>de</strong> Batna, conseiller<br />
général <strong>de</strong> Constantine.<br />
Dans le Loiret, M. Adolphe Cochery, père<br />
du ministre <strong>de</strong>s finances êt M. Roussel," sé-<br />
tetirs sortants, viennent d'adresser une let-<br />
tre à leurs électeurs dans laquelle ils se ré-<br />
clament <strong>de</strong>s services rendus à la Républi<br />
que; nous avons dit hier que les candidatures<br />
radicales <strong>de</strong> MM. Royer-Potheau et Gircourt<br />
leur seraient opposées.<br />
Dans la Marne, département <strong>de</strong> M. Léon<br />
Bourgeois, MM. Diancourt et Poirrier, séna-<br />
teurs sortants, se représentent en déclarant<br />
qu'ils sont les adversaires résolus du socia-<br />
lisme, <strong>de</strong> la revision et <strong>de</strong> l'impôt , progres-<br />
sif. M. Vallé, député radical d'Epernày, vient<br />
<strong>de</strong> retirer sa candidature ; M. Lahglèt, ancien<br />
député, reste donc jusqu'à ce jour le seul<br />
candidat <strong>de</strong>s radicaux êt <strong>de</strong>s radicaux-socia-<br />
listes.<br />
Dans l'Yonne, en remplacement <strong>de</strong> M. Gui-<br />
chard, décédé, une nouvelle candidature ra-<br />
dicale vient <strong>de</strong> surgir, celle <strong>de</strong> M. Lor<strong>de</strong>reau,<br />
conseiller général.<br />
Une o on flrxïiat ion<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
L'information du Gaulois sur la nomina-<br />
tion du général Tournier au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général<br />
<strong>de</strong> division et sur la transformation <strong>de</strong>s ser-<br />
vices <strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce avec l'attribution du<br />
secrétariat générai à un civil, M. Leçrall, ac-<br />
tuellement directeur du cabinet civil a, pa-<br />
raît-il, produit un certain émoi à l'Elysée*.<br />
Des confi<strong>de</strong>nces y ont été faites *à ouel-<br />
ques-uns <strong>de</strong> nos confrères. 11 semble eii ré-<br />
sulter qu'il n'y a rien <strong>de</strong> décidé pour le mo-<br />
ment. On fait remarquer, en effet, qu'il est<br />
impossible <strong>de</strong> prévoir à auelle date le géné-<br />
ral Tourntor, oui n'atteint la durée <strong>de</strong> gra<strong>de</strong><br />
voulu qu'au mois <strong>de</strong> février, pourra êrte<br />
promu divisionnaire.<br />
D'autre part, on semble reconnaître aue si<br />
le général Tournier recevait les trois étoiles,<br />
il n'y aurait rien d'impossible à ce quo les<br />
modifications annoncées se produisent.<br />
En somme, la question a pu être asitée et<br />
même résolue quant au «fond, mais" si <strong>de</strong>s<br />
modifications doivent se produire, on peut<br />
encore les définir ni leur fixer une date."<br />
La Succession <strong>de</strong> M. Rousseau<br />
. Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Plusieurs journaux ont parlé dc la nomi-<br />
nation <strong>de</strong> M. Gérard, comme gouverneur gé-<br />
néral <strong>de</strong> rindo-Chine.Nous sommes autorisés<br />
à déclarer que cette information estinexacte<br />
et que le gouvernement n'a arrêté a cet<br />
égard aucune résolution.<br />
Le Temps déclare que ce n'est pas M. Gé-<br />
rard, ancien ministre <strong>de</strong> France à Pékin, qui<br />
sera nommé.<br />
Enfin, le Journal <strong>de</strong>s Débdts, qui annonçait<br />
hier l'information relative à M. Gérard se<br />
borne, aujourd'hui, à enregistrer le dé-<br />
menti.<br />
tint l'œuvre <strong>de</strong> Suez, n'était plus là pour as-<br />
surer contre les COUPS violents <strong>de</strong>s passions,<br />
<strong>de</strong>s instincts et <strong>de</strong>s" hasards, pour défendre<br />
contre elle-même et la modérer une nouvelle<br />
entreprise plus aventureuse que la pre»<br />
mière.<br />
Et auo plus rien dans la direction faible,<br />
diffusé efchangeante <strong>de</strong>s aàaires publiques<br />
n'était désormais capable ni do contenir les.<br />
convoitises d'un tas <strong>de</strong> financiers, d'aven-:<br />
turiers et <strong>de</strong> politiciens pillards, n'y d'arrêter<br />
cette panique instinctive <strong>de</strong>s foules qui en;<br />
un montent renverse tout. Tout s'écroula.<br />
M. Anatole France termine :<br />
J'ai dù vous montrer <strong>de</strong> Lesseps encore chargé<br />
<strong>de</strong>s fautes que ie teniDS emportera. Tel que je<br />
vous i'ai fait paraître," tel q'u'il fut, impru<strong>de</strong>nt,<br />
téméraire, troD confiant en " lui-même, niais gé-<br />
néreux, uiein <strong>de</strong> bonté, <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> courage ;<br />
il a travaillé toute sa vie à <strong>de</strong>s tâches vastes et<br />
pacifiques. Un tel homme n'a qu'un juge : l'Uni-<br />
vers.<br />
Son image, dressée à Suez sur la berge du<br />
canal, sera saluée à travers les siècles par ies<br />
pavillons <strong>de</strong>s nations.<br />
Cet éloge <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps a été applaudi par<br />
la majorité <strong>de</strong> l'assistance.<br />
Après avoir rappelé la jeunesse laborieuse<br />
d'Aiïatole France", M. Gréard, qui répond au<br />
récipiendaire, trace un croquis lestement<br />
enlevé du successeur <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Lesseps.<br />
Vous aimez, les collections d'estampes et dè<br />
livres comme le paysan aime ia terre d'instinct.<br />
Inséparablement" lésboiiauinistes sont vos amis.<br />
Que "dis-je '.' Vos maîtres." Comment n'être pas<br />
touché do votre fidélité à ces vieux et naïfs phi-<br />
losophes <strong>de</strong>s quais ?<br />
Puis M. Gréard fait l'éloge <strong>de</strong> l'écrivain<br />
dans lequel il salue un talent bien français.<br />
Le passage est délicat et d'une belle venue ;<br />
De la France, vous aimez, le sol nourricier<br />
d'une race vaillante et fine, la langue légère", ra-<br />
pi<strong>de</strong> et gaie, sortie <strong>de</strong> l'âme popuiaire comme<br />
le chant <strong>de</strong> l'alouette du sillon ; la patrie vous<br />
apparaît : artisans, laboureurs, moines, théolo-<br />
giens; chevaliers, soldats, peuple et souverains,<br />
tous ceux qui lui ont aoporté'leur part d'intei-<br />
ligence, do sueur ou do "sang et les rassemblant<br />
dans une commune reconnaissance; ô mes frères,<br />
dites-vous, soyez béais !<br />
Ah ! le nobie élan, monsieur, et que vous<br />
voilà loin <strong>de</strong>s songeries et <strong>de</strong>s dilettantisme?<br />
dissolvants !<br />
Par une rapi<strong>de</strong> transition, M. Gréard passe<br />
ensuite à <strong>de</strong> Lesseps. Après avoir évoqué le<br />
souvenir <strong>de</strong> l'académicien, plutôt que du di-<br />
plomate et du perceur ct'itlismes, M. Gréard<br />
conclut ainsi : "<br />
Ce nom n'est plus entouré aujourd'hui aue d'un<br />
voile <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil, vous avez entendu, monsieur, les<br />
gémissements <strong>de</strong> ceui qu'une épouvantable ca-<br />
tastrophe a précipité dans la ruine. Laissez-moi<br />
ne pas fermer l'oreille au murmure d'une espé-<br />
rance.<br />
Oui, les travaux interrompus seront recom-<br />
mencés et achevés. Par qui" et pour qui ? Les<br />
intérêts et les passions <strong>de</strong> "la politique p'eut-être<br />
en déci<strong>de</strong>ront. Alors, oubliant ies défaillance*,<br />
les malheurs et les fautes, le mon<strong>de</strong> entier se<br />
souviendra que l'homme qui avait reprise la.<br />
pensée <strong>de</strong> Leibniz et <strong>de</strong> Gœthe<br />
popularité universelle avait<br />
grand Français. »<br />
Ce discours, tout littéraire, ne peut être<br />
facilement analysé. Il faudrait citer nombre<br />
<strong>de</strong> passages heureux. Son succès a été très<br />
vif."<br />
Frère Joseph<br />
Arcachon, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
L'état du Frère Joseph, supérieur général<br />
<strong>de</strong>s Frères do l'Ecole* <strong>de</strong> là doctrine chré-<br />
tienne, est toujours désespéré. On craint que<br />
le mala<strong>de</strong> ne passe pas la journée. Le pre-<br />
mier assistant", le Frère Exapérien, est"ar-<br />
rivé à Arcachon.<br />
Le Frère Joseph, qui est âgé <strong>de</strong> 74 ans,;<br />
avait été désigné par le chapitre pour sue-,<br />
cé<strong>de</strong>r au Frère Philippe, le 1S octobre 1884;<br />
il est. mala<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis"."<br />
Le cardinal Lecot, ami personnel du Frère<br />
Joseph, lui a fait, hier, une longue visite à<br />
Arcachon.<br />
environ i» anoeler ; mais, transi <strong>de</strong> froid et toi<br />
i'oîces commençant à me manquer, J ai l-lleic.» e<br />
un abri quelque part. J'aperçus alors une petue<br />
maison, la seule qui fut sur 1 île, et dans laquelle<br />
- t-ouvaiont <strong>de</strong>ux hommes qui m ont recueilli ,<br />
voir sur la cote s il ny<br />
déshabillait et<br />
membres<br />
était celui qu'une<br />
surnommé" « lé<br />
ae<br />
io les ai priés daller —<br />
«âiràttpal cmelqu'un à secourir; 1 un a eux y<br />
partit Pendant que l'autre me<br />
faisait 'du feu pour réchauffer mes<br />
engourdis. . . ..<br />
. J'ai le coros tout contusionne ; je sui» reste<br />
dans cette cabane jusqu'au matin et, aid« <strong>de</strong>ces<br />
<strong>de</strong>ux hommes, nous avons lait un signal <strong>de</strong> dé-<br />
tresse oui a été compris d'Aurigny et, a mien un<br />
bateau est venu me chercher. _<br />
» Toute la matinée, .l'ai explore la co.e, mais<br />
le n'ai trouvé que <strong>de</strong>s débris du navire et Q.i<br />
chargement. 11 ne oarait du navire que les <strong>de</strong>ux<br />
tronçons <strong>de</strong>s mâts ; il est coûte par 10 ou 1-<br />
mètres d'eau dans un endroit où il .y" a toujours<br />
<strong>de</strong> la mer. En arrivant co soir à Cherbourg, a<br />
4 h^u-ps. i'ai fait ma déclaration au bureau ao<br />
ia marine' et il m'a été fait <strong>de</strong>s avances pou,,<br />
«n'habiller, car je suis venu ici dénué <strong>de</strong> tout.<br />
Le jeûneur Succi <strong>de</strong>venu fou<br />
Paris. 2i <strong>décembre</strong>.<br />
Le Jeûneur italien Succi est subitement <strong>de</strong>venu<br />
fou cette nuit, à minuit: engagé à 1 Olympia<br />
Donr accomplir un jeûne <strong>de</strong> 40 jours, n venait<br />
'<strong>de</strong> quitter cette salle <strong>de</strong> snectable et était entre<br />
chez lui. 10. rue Caumartin, lorsque soudain il<br />
s'empara d'une canne et se mit ii briser ies gia-<br />
ces, "la uonduie et tous les objets cassables qui<br />
se trouvaient dans son logement.<br />
Les voisins, effrayés, allèrent provenir les<br />
gardiens <strong>de</strong> la paix <strong>de</strong> service sur la voie publi-<br />
que qui ont réussi, non sans peine, à s'emparer<br />
du jeûneur qui a été conduit" à l'infirmerie du<br />
dépôt.<br />
PETTES NOUVELLES<br />
24 <strong>décembre</strong>.<br />
L'Intransigeant prétend que M. Ilano-<br />
taux retar<strong>de</strong>rait la nomination <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Monte-<br />
belio en remplacement <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Gourcei afin <strong>de</strong><br />
pnuvoir se faire nommer lui-même ambassa<strong>de</strong>ur<br />
à Saint-Pétersbourg'<br />
~v~~v~ Hier, au conseil -général <strong>de</strong> la Seine on<br />
a, parle du crime <strong>de</strong> la rue Vanneau et M. Puech<br />
a fait adopter un vœu portant que « soit consi-<br />
déré comme moralement abandonné, tout enfant<br />
qui ne peut rester dans sa famille qu'au péril <strong>de</strong><br />
s'a santé, <strong>de</strong> sa moralité et <strong>de</strong> son éducation ;<br />
'que les pouvoirs publics complètent les lois<br />
existantes' sur la protection <strong>de</strong>s enfants au point<br />
'd,e vue <strong>de</strong> ia répression <strong>de</strong>s cruautés <strong>de</strong>s sévi-<br />
ces ou abandons dont les enfants peuvent êtl'3<br />
Victimes. »<br />
-~~^~On assure que les nominations d'officiers<br />
d'académie ne paraîtront a l'Officiel qu'après les<br />
élections sénatoriales.<br />
~-~vw A Milan, Ferrario, assesseur municipal,<br />
déiégué aux finance?, dans la crainte que son<br />
projet <strong>de</strong> reforme tributaire ne fut pas approuvé<br />
par le conseil communal s'est suicidé dans un<br />
moment d'exaltation mentale.<br />
~w— xjne terrible catastrophe s'est produite<br />
dans ia province <strong>de</strong> Cathepinbslaw (Russie): un<br />
bac qui faisait la traversée dn Dniepper a coulé;<br />
le nombre <strong>de</strong>s victimes est encore inconnu.<br />
—~ On télégraphie <strong>de</strong> Washington : « Le<br />
prési<strong>de</strong>nt Cieveland a reconnu la République <strong>de</strong><br />
l'Amérique centrale composée du Honduras, du<br />
Costartc'a et du Salvador en recevant officielle-<br />
ment le ministre plénipotentiaire <strong>de</strong> ia nouvelle<br />
fédération.<br />
~~>~ A Stutfgard. une rencontre au pistolet<br />
a ou lieu, hier soir, entre le baron "Wangênheim,<br />
secrétaire <strong>de</strong> la légation <strong>de</strong> Prusse et le lieute-<br />
nant comte Uxhull-Gyiieband, tous <strong>de</strong>ux ont été<br />
feiessés. D'après io Mercure <strong>de</strong> Souabe, l'un a<br />
eu les reins traversés, l'autre ie bas du ventre<br />
perforé. Les blessés ont été transportés à l'hô-<br />
pital Sainte-Catherine.<br />
~vww Les conclusions du substitut Seligman,<br />
à l'a première chambre du tribunal civil, dans<br />
l'affaire Baïhaut, <strong>de</strong> Lesseps et Blondin, ont été<br />
remises à mercredi prochain, par suite <strong>de</strong> l'ab-<br />
sence d un <strong>de</strong>s juges siégeant dans la cause.<br />
hl i <<br />
LES ASSASSIN DE STA1BÛLL»<br />
Sofia, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
On sait que dans une lettre trouvée dans le<br />
coffre-fort <strong>de</strong> Stambouloff et dans laquelle<br />
l'ancien dictateur racontait par avance l'or-<br />
ganisation du complot dont il <strong>de</strong>vait être<br />
victime, il dénonçait tout particulièrement<br />
le rôle <strong>de</strong> Tufektehief ; il" racontait que<br />
Tufektchief, en compagnie <strong>de</strong> Natchevitch,<br />
avait enrôlé une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> dix à quinze bri-<br />
gands et leur avait fourni <strong>de</strong> l'argent ; îl re-<br />
levait, en outre, <strong>de</strong> nombreux conciliabules<br />
tenus par les conspirateurs et dont Tufekt-<br />
chief était l'âme, et ajoutait que ce Tufeckt-<br />
chief, assassin <strong>de</strong> Beitohef et <strong>de</strong> Vulkûuitch,<br />
ancien ministre, avait été nommé ex'nrès à<br />
la section départementale pour la construc-<br />
tion du chemin <strong>de</strong> fer central, afin qu'il put<br />
séjourner à Sofia et diriger ainsi sur place<br />
lo complot.<br />
Tufeiuchiof, qui se trouvait jusqu'ici en<br />
liberté sous caution, vient, sur l'ordre du<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la cour d'assises, d'être ar-<br />
rêté.<br />
-—het rétive <strong>de</strong> Stambouloff, aue l'ami <strong>de</strong><br />
l'ancien dictateur, Petkoff, tient heure par<br />
heure au courant <strong>de</strong>s différentes nhases'du<br />
procès, ne s'est pas encore nrése'ntée dans<br />
la salle d'audience dans la crainte <strong>de</strong> provo-<br />
quer <strong>de</strong>s manifestations hostiles.<br />
Mœurs Italiennes<br />
Rome, 24 <strong>décembre</strong>,<br />
été le théâtre <strong>de</strong><br />
Hier soir Triggiano .<br />
faits sanglants.<br />
Deux gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'excise <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
«an étaient entrés dans un café pour v<br />
fime ^''<br />
une K . c ^"îravention ; une vive dis-<br />
pute s éleva bientôt entre eux ot les parents<br />
du limonadier. Exaspérés et probablement<br />
pris <strong>de</strong> vin, les gar<strong>de</strong>s sortirent leurs revol-<br />
vers et firent feu <strong>de</strong> tous côtés : <strong>de</strong>ux bour-<br />
Nhûis et un gar<strong>de</strong> municipal, accourus au<br />
ruit tombèrent morts.<br />
Alors les habitants, attirés par l'écho <strong>de</strong>s<br />
coups <strong>de</strong> pistolet, s'emnarcrent d'un <strong>de</strong>s gar-<br />
46s . Vautre ayant, miraculeusement réussi à<br />
A l'Académie Française<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Cet après-midi, a eu lieu, à l'Académie<br />
française, la réception d'Anatole France.<br />
On remarquait clans la nombreuse' assis-<br />
tance qui se pressait sous la coupole du pa-<br />
lais Màzarin, Mme la baronne' <strong>de</strong> Motire-<br />
nheim, les ambassa<strong>de</strong>urs d'Italie et do Tur-<br />
quie et nombre <strong>de</strong> notabilités.<br />
" Mmes Ferdinand et Charles <strong>de</strong>Lessens, en<br />
grand <strong>de</strong>uil, entourées <strong>de</strong> la plunart <strong>de</strong>s<br />
membres <strong>de</strong> la famille, parmi lêsq'uels M.<br />
Ferdinand <strong>de</strong> Lesseps, en" uniforme <strong>de</strong> sous-<br />
officier <strong>de</strong> cavalerie", assistaient à la séance.<br />
On remarquait le duc d'Aumale à son fau-<br />
teuil ; le prince parait complètement remis<br />
<strong>de</strong> son indisposition. .<br />
A une heure précise, le récipiendaire en<br />
uniforme, escorté <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux parrains, éga-<br />
lement en tenue d'académicien, MM. Fran-<br />
çois Coppée etflalévy, a fait sou entrée dans<br />
la salle. *<br />
Quand le bureau a pris place, M. Gréard,<br />
directeur en exercice, se" lève et donne la<br />
parole à M. Anatole France, sur lequel tous<br />
les regards sont fixés et qui semble* un peu<br />
ému.<br />
En ternies simples et discrets, Anatole<br />
France commence' par adresser à l'illustre<br />
compagnie les remerciements d'usage, et<br />
tout aussitôt entreprend l'éloge <strong>de</strong> celui au-<br />
quel il succè<strong>de</strong> et qu'il appelle « lo grand<br />
entrepreneur du siècle ».""<br />
Il raconte la jeunesse <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps,<br />
l'étroite amitié qui le lia, tandis qu'il était<br />
élève-consul à Alexandrie, au prince Saïd,<br />
fils <strong>de</strong> Mehemet-Ali, son séjour à Madrid, où<br />
la fille <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> maitresse du palais,<br />
Mlle Eugénie <strong>de</strong> Montijo vint le supplier<br />
d'intervenir en faveur <strong>de</strong>s otficiers <strong>de</strong> Va-<br />
lence, compromis dans un pronunciamento ;<br />
<strong>de</strong> Lesseps obtint leur grâce et l'impératrice<br />
se souvînt plus tard <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte dè recon-<br />
naissance qu'avait contractée Mlle <strong>de</strong> Mon-<br />
tijo.<br />
Puis l'orateur suit <strong>de</strong> Lesseps en Egypte,<br />
où il accourt à la nouvelle <strong>de</strong> l'avènenient<br />
du prince Saïd ; il montre le hurdi diplomate<br />
saisissant cette occasion favorable et initiant<br />
le prince au grand projet qu'il étudiait <strong>de</strong>-<br />
puis si longtemps : le percement du canal<br />
<strong>de</strong> Suez. C'est alors que <strong>de</strong> Lesseps entame<br />
contre l'Angleterre une lutte <strong>de</strong> "quinze an-<br />
nées.<br />
En Egypte, où il vint installer enfin ses<br />
chantiers, dit Anatole France, <strong>de</strong> Lesseps<br />
retrouva l'Angleterre. Il la reconnut dans<br />
l'attitu<strong>de</strong> hostile <strong>de</strong>s cheiks arabes ; on re-<br />
fusait <strong>de</strong>s chameaux à la caravane ; dans le<br />
désert les ânes étaient enlevés avec les<br />
âniers ; ainsi harcelé, persécuté, abandonné,<br />
il établit son campement sur la place dé-<br />
serte <strong>de</strong> Peluz et là, le <strong>25</strong> avril 1859, il fit<br />
déployer le pavillon égyptien et donna lui-<br />
même le premier coup <strong>de</strong> pioche.<br />
Dix ans après, l'œuvre était accomplie.<br />
Le canal <strong>de</strong> Suez fut inauguré le 1G novem-<br />
bre 1869.<br />
Anatole France abor<strong>de</strong> l'histoire du canal<br />
<strong>de</strong> Panama, projet dont Leibnitz avait conçu<br />
l'idée, dont Gœthe s'était préoccupé et qui<br />
avait été un <strong>de</strong>s rêves <strong>de</strong>s Saint-Simoniens.<br />
Anatole Franco envisage le désastre qui<br />
termina cette nouvelle entreprise.<br />
Ce n'est ni le lieu ni le temos d'en recher-<br />
cher les causes. A peine m'est-il permis d'in-<br />
diquer les plus générales et <strong>de</strong> dire qu'en<br />
France la volonté lente, sour<strong>de</strong>, parfois obs-<br />
cure, mais continue et souveraine, qui sou-<br />
OÏI riuunoi<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Un banquet a été offert aujourd'hui à midi<br />
à l'Hôtel <strong>de</strong>s Sociétés savantes, |au lieute-<br />
nant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et aux membres <strong>de</strong><br />
la mission hydrographique du Niger par ie<br />
groupe <strong>de</strong>s Africains. La réunion présidée<br />
par M. André Lebon, ministre <strong>de</strong>s colonies,<br />
comprenait 80 convives parmi lesquels :<br />
Le lieutenant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et ses<br />
compagnons, le P. Haequard.le prince Henry<br />
d'Orléans, le colonel Monteil, d"'Attanoux, le<br />
généra! Lambert, ie colonel <strong>de</strong> Rochas, MM.<br />
Chautemps et Deluns-Montaud, ancien mi-<br />
nistre, François Deloncle, etc.<br />
Au <strong>de</strong>ssert, après les toasts portés par le<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la société et plusieurs convi-<br />
ves, M. André Lebon, aprôsavoir fait l'éloge<br />
du commandant Hourst, a montré l'impor-<br />
tance du mouvement économique nui déter-<br />
minera l'ouverture a notre commerce du bief<br />
navigable du Niger dont M. Hourst a cons-<br />
taté l'existence.<br />
Le ministre a décrit les voies <strong>de</strong> pénétrd-<br />
tion dont a besoin le Soudan français : le<br />
chemin <strong>de</strong> fer du Soudan et la route <strong>de</strong> Ko-<br />
nakry, dont l'exécution est en ce moment<br />
étudiée au ministère.<br />
L'auditoire a notamment accueilli Bar <strong>de</strong><br />
vifs applaudissements la nouvelle o'uo les<br />
renseignements rapportés par M. "Hourst<br />
nous permettront <strong>de</strong>'profiter* <strong>de</strong>s fautes ét<br />
<strong>de</strong>s faiblesses <strong>de</strong> ia compagnie du Niger.<br />
Le ministre a terminé en annonçant do<br />
prochaines récompenses pour Hourst et ses<br />
compagnons.<br />
M. Hourst a répondu en remerciant le mi-<br />
nistre et en associant à sa gratitu<strong>de</strong> le com-<br />
mandant Davoust et le général Archinard<br />
qui l'ont puissamment aidé.<br />
naufrage « Marie-Fanny »<br />
Cherbourg, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le capitaine Austin, seul survivant du nau-<br />
frage dê ia Marie Fanny, fait le récit suivant <strong>de</strong><br />
cot émouvant drame <strong>de</strong> mer :<br />
« J'ai cherché la côte à 5 h. 1;2 du matin, le<br />
14 <strong>décembre</strong>, par une tempête vent ouest et la<br />
mer démontée. Depuis m'inuit, j'avais peine à<br />
gouverner le navire en fuite ; un paquet" <strong>de</strong> mer<br />
brise le canot, ébranle la chambre" <strong>de</strong> veille, em-<br />
porte l'habitacle et déplace le compas ; pendant<br />
ce temps, je gouverna'is toujours pour fuir, à la<br />
seule allure qu'il m'était possible <strong>de</strong> tenir. Le<br />
vent en lempête augmente toujours et la mer<br />
<strong>de</strong>vient tellement grosse qu'à, chaque instant je<br />
c rois voir le navire s'engloutir sons l'effort <strong>de</strong>s<br />
lames, hautes <strong>de</strong> <strong>25</strong> à 30 mètres. Le compas me<br />
donnait toujours le même cap à peu près", quoi-<br />
que dérangé à chaque instant par <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong><br />
mer, le feu <strong>de</strong>s Casquets ayant disparu presque<br />
aussitôt dans un grain <strong>de</strong> grêle.<br />
» Je me tenais sur la passerelle haute, amarré<br />
aux montants et cherchant le feu <strong>de</strong> la Haguo -<br />
ie second et <strong>de</strong>ux hommes étaient à la barre fai;<br />
sant leur possible pour ne pas venir en travers<br />
du fanal qui éclairait. Le compas s'éteignait à<br />
tout, moment, ie maître passait son temps à le<br />
ralumer.<br />
» A cinq heures et <strong>de</strong>mie, après un grain ou<br />
je ne pou"ais absolument rien voir par la force<br />
<strong>de</strong> la tempête la mer étant toute blanche d'écume,<br />
j'aperçus la terre <strong>de</strong>vant; je fis machine en ar-<br />
rière et bâbord tout.<br />
» Mais à peine lo comman<strong>de</strong>ment était-il donné<br />
que ie navire touchait ; aussitôt, je fis stopper<br />
la machine et monter tout le mon<strong>de</strong> sur le p'ont.<br />
Je leur commandai à tous do prendre leurs "cein-<br />
tures <strong>de</strong> sauvetage et <strong>de</strong> disposer les canots<br />
mais personne n'eut le temps "<strong>de</strong> s'en munir ni<br />
d'exécuter l'ordre car, moins d'une minute après,<br />
un coup <strong>de</strong> mer effrayant nous jeta tous à l'Océan<br />
en cassant le navire.<br />
» A partir <strong>de</strong> ce moment, je no sais plus ce<br />
que nsus sommes tous <strong>de</strong>venus. Ce n'est qu'au<br />
bout d'un certain temps que je me suis trouvé<br />
seul au milieu <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> toutes sortes et<br />
ballotté parmi la pontée <strong>de</strong> bois, tantôt <strong>de</strong>ssus,<br />
tantôt <strong>de</strong>ssous, jusqu'au moment où, sentant<br />
quelque chose sous mes pieds, jo reconnus que<br />
c'était un rocher ; je m'y cramponnais et. me<br />
halant avec peine, je pus monter assez haut<br />
pour que la mer ne m'emportât pas.<br />
» Alors j'ai crié tant que j'ai pu, sans savoir<br />
s'il y avait quoiqu'un à secourir ; mais personne<br />
ne m'« répondu. Je suis resté encore dix minutes<br />
Nouvelles d'Espagne<br />
De notre correspondant particulier :<br />
New-Ycrk, 24 <strong>décembre</strong><br />
' Lé steamer Belgic qui vient d'arriver <strong>de</strong><br />
San-Fraucisco, apporta <strong>de</strong>s détails sur l'in-<br />
surrection <strong>de</strong>s Philippines.<br />
Les Espagnols comman<strong>de</strong>s par le général<br />
Rios étaient partages en <strong>de</strong>ux briga<strong>de</strong>s for-<br />
tes chacune <strong>de</strong> 2,0ÔtJ"hommes et qui attaquè-<br />
rent la ville <strong>de</strong> Novelata défendue par 12,000<br />
insurgés ; ceux-ci avaient construit <strong>de</strong>s re-<br />
tranchements en terre sur lesquels ils<br />
avaient placé àe* canons à tir rapi<strong>de</strong> et plu-<br />
sieurs grosses pièces d'artillerie." La briga<strong>de</strong><br />
espagnole a attaqué la première ligne ; les<br />
rebelles se retirèrent alors à un mille en ar-<br />
rière, <strong>de</strong>rrière la secon<strong>de</strong> ligne, pendant que<br />
les croiseurs espagnols bombardaient la<br />
Ville.<br />
Le général Rios, dans l'après-midi du 28<br />
novembre, jeta sa première briga<strong>de</strong> contre<br />
lés retranchements ên t-rre. Les Espagnols<br />
lurent accueillis par un feu terrible ; le pre-<br />
mier rang fut littéralement fauché et la co-<br />
lonne dut battre en retraite.<br />
Le len<strong>de</strong>main matin les <strong>de</strong>ux briga<strong>de</strong>s réu-<br />
nies recommencèrent le combat. Encore une<br />
fois les Espagnols furent mis en déroute.<br />
- Dans ces <strong>de</strong>ux journées ils perdirent 500<br />
hommes. Le feu <strong>de</strong>s croiseurs était ineffica-<br />
ce, les projectiles tombant trop court.<br />
Madrid, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le gros lot <strong>de</strong> la loterie a été gagné à Al-<br />
méria par un groupe do 'personnes qui s'é-<br />
taient âs'sociées pour acheter le numéro qui<br />
est sorti.<br />
La Havane, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
; Le général Weyler est campé à Bayate,<br />
près Kan<strong>de</strong>lapia ; il n'y a eu aucun engage-<br />
ment entre les troupes et les rebelles.<br />
Madrid, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
' Le gouvernement attache une "gran<strong>de</strong> im-<br />
portance aux opérations du général Weyler<br />
oui doit chasser les ban<strong>de</strong>s insurgées do la<br />
province <strong>de</strong> Pinar <strong>de</strong>l Rio en les refoulant<br />
vers la ligne d'Artemisa-Mariel qui est main-<br />
tenant presque dégarnie <strong>de</strong> troupes et lais-<br />
ser les insurgés regagner ies provinces <strong>de</strong><br />
la Havane et Matanzas dont on espère en-<br />
suite les expulser assez rapi<strong>de</strong>ment pour les<br />
empêcher dè brûler les plantations.<br />
3 Aussitôt que ce succès sera obtenu, avant<br />
la fin <strong>de</strong> janvier, le gouvernement décrétera<br />
l'exécution <strong>de</strong> réformes coloniales dans l'île<br />
<strong>de</strong> Porto-Rico et, progressivement, à Cuba,<br />
dans la forme votée par les Cortès en 1895.<br />
Si les succès sont" décisifs, M. Canovas<br />
convoquera les Cortès pour voter <strong>de</strong> plus<br />
amples réformes et promulguera la réforme<br />
du tarif <strong>de</strong>s Antilles "qui facilitera les négo-<br />
ciations d'un traité <strong>de</strong> réciprocité avec les<br />
Etats-Unis.<br />
Voilà le plan concerté entre le cabinet et<br />
le général Weyler, qui a été porté à la con-<br />
naissance <strong>de</strong> M. Cieveland ; dans les pour-<br />
parlers qui continuent entre les gouverne-<br />
ments espagnol et américain, ce <strong>de</strong>rnier<br />
insiste pour offrir sa médiation amicale, que<br />
M. Cano'vas veut écarter en adoptant, aus-<br />
sitôt que possible, une politiaue réformiste.<br />
LES CHAMBRES D'AGRICULTURE<br />
. Le 15 novembre <strong>de</strong>rnier, la section svndicale<br />
catholique du canton <strong>de</strong> l'Isle-Jourdain tenait sa<br />
reunion mensuelle.<br />
Malgré lo mauvais temos et la coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />
la gran<strong>de</strong> foire <strong>de</strong> la Saint-Martin, une centaine<br />
d'agriculteurs su sont emDressés <strong>de</strong> venir écou-<br />
ter la parole élégante et nourrie <strong>de</strong> M. le mar-<br />
quis <strong>de</strong> Panât.<br />
Notre intention était tout d'abord <strong>de</strong> ne donner<br />
qu'un résumé <strong>de</strong> cet excellent discours.<br />
Mais, réflexion faite, nousavons pensé aue nos<br />
lecteurs ne nous pardonneraient pas <strong>de</strong> lês frus-<br />
trer ainsi.<br />
De plus, il est bon que tout lo mon<strong>de</strong> profite<br />
<strong>de</strong> choses si bien dites et si bien Densées."<br />
: Voici donc le discours <strong>de</strong> M, "lo marquis <strong>de</strong><br />
Panât :<br />
Messieurs,<br />
Aux siècles passés, le plai<strong>de</strong>ur mécontent<br />
<strong>de</strong> ses juges, le contribuable serré <strong>de</strong> trop<br />
près par les agents du fisc ou par les fer-<br />
miers généraux s'écriaient du sein <strong>de</strong> leur<br />
détresse : « Si lo roi le savait ! »<br />
« Si le roi le savait » c'était l'appel du<br />
paufragé dans la nuit ; un cri <strong>de</strong> stiprême<br />
angoisse et <strong>de</strong> confiance inutile poussé vers<br />
la } ustice infaillible, sou veraine, bienveillante<br />
qui s'incarnait en la personne du roi, <strong>de</strong> ce<br />
roi d'ordinaire r.lacé trop haut, place trop<br />
loin hélas ! nour connaître efficacement <strong>de</strong><br />
la misère <strong>de</strong>s petits et <strong>de</strong>s humbles.<br />
Aujourd'hui nous n'avons plus <strong>de</strong> roi; nous<br />
n'avons que <strong>de</strong>s roitelets.<br />
Notre souverain aux mille tetes s appelle<br />
les <strong>de</strong>ux Chambre*. Ce monarque collectil<br />
ne hante guère les sommets étherés do 11-<br />
déal. 11 <strong>de</strong>scend volontiers sur terre et ne<br />
craint nas <strong>de</strong> prendre pied dans la bouc. Il<br />
daigno s'abaisser jusatt'à nous, surtout u la<br />
veille <strong>de</strong>s élections. Mais le bruit qu'on mène<br />
autour do sa complexe personnalité et le ta-<br />
paee qu'il fait lui-mênie empêchent assez<br />
souvent l'arbitre, <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>stinées d'enten-<br />
dre, d'écouter nos doléances. Co n'est pas<br />
mauvaise volonté <strong>de</strong> sa part, à Dieu ne<br />
plaise. Seulement pour fixer une attention<br />
sollicitée <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> côtés à la fois, pour<br />
éclairer cette conscience ondoyante et di-<br />
verse par nature, puisqu'elle est multiple, il<br />
importe, <strong>de</strong>. crier "très* fort et <strong>de</strong> répéter à<br />
satiété la même chose.<br />
De là, l'institution <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> com-<br />
merce <strong>de</strong>stinées à tenir lo pouvoir en éveil,<br />
à lui rappler incessamment les besoins<br />
d'une certaine catégorie do citoyens, à lui<br />
communiquer sans relâche les vœux et sur-<br />
tout les réclamations <strong>de</strong>s négociants et <strong>de</strong>s<br />
industriels français.<br />
De là aussi cette nécessité que tout le<br />
mon<strong>de</strong> reconnaît présentement <strong>de</strong> doter no-<br />
tre agriculture nationale <strong>de</strong> fondations simi-<br />
laires sous le nom dc Chambres consultatives<br />
d'agriculture.<br />
Bien <strong>de</strong>s l'ois, en lisant votre journal, mes<br />
chers collègues, vous avez relevé ces mots :<br />
« représentation proportionnelle <strong>de</strong>s agricul-<br />
teurs. » Qu'entendait'on par là ?<br />
Qu'il fallait envoyer au Palais-Bourbon ou<br />
au Luxembourg tin nombre fixé d'avance<br />
d'hommes attachés à la glèbe, vivant <strong>de</strong> ses<br />
produits, travaillant à leur éclosion et à leur<br />
"développement ?<br />
Vous" n'y êtes pas du tout. Non.<br />
Par ces mots : « représentation proportion-<br />
nelle <strong>de</strong>s cultivateurs » on <strong>de</strong>mandait "simple-<br />
ment la formation sur quelques points" du<br />
territoire <strong>de</strong> groupes composés "avec les<br />
agriculteurs <strong>de</strong> théorie ou <strong>de</strong> pratique : grou-<br />
pes investis d'un caractère officiel," soumis à<br />
un mo<strong>de</strong> spécial dc recrutement : groupes<br />
surtout — observez bien ceci, messieurs," —<br />
que le gouvernement serait tenu <strong>de</strong> consul-<br />
ter toutes les fois qu'il émettrait une loi,<br />
produirait un décret intéressant <strong>de</strong> près ou<br />
<strong>de</strong> loin l'agriculture<br />
Déjà, je le répète, sous le nom <strong>de</strong> chambre<br />
<strong>de</strong> commerce, nous avons dans les grands<br />
centres <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> banquiers, <strong>de</strong>'manu<br />
facturiers et <strong>de</strong> marchands appelés <strong>de</strong> droit<br />
à donner leur avis au législateur et à la puis<br />
sauce exécutive en <strong>de</strong>s circonstances déter-<br />
minées.<br />
Refuserez-vous la même prérogative à la<br />
classe la plus intéressante <strong>de</strong>s Français, aux<br />
ouvriers "qui fécon<strong>de</strong>nt le sol <strong>de</strong> la patrie,<br />
aux propriétaires, aux fermiers qui dirigent<br />
ces masses vaillantes "<br />
Il faut bien lo dire, messieurs, l'urgence<br />
d'une représentation proportionnelle " pour<br />
l'agriculture ne s'imposait'pas jadis — vers<br />
le premier tiers <strong>de</strong> cè siècle, par exemple —<br />
aussi impérieusement qu'elfe sïmnoso au<br />
jourd'imi.<br />
Labourage et pâturage, ces <strong>de</strong>ux organes<br />
nourriciers, ne souffraient point alors ies<br />
les maux que nous leur voyons endurer.<br />
La mise en valeur du sot s'obtenait par<br />
<strong>de</strong>s moyens tout primitifs ; les bras stirabbn<br />
daient dans les campagnes; <strong>de</strong> la concurrence<br />
étrangère, il en était à peine quesiion.<br />
Le mouvement <strong>de</strong>s importations et <strong>de</strong>s ex-<br />
portations s'exerçait régulièrement, paisi-<br />
blement, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s secousses <strong>de</strong> l'agio-»<br />
tage. Tranquillité à l'intérieur et à l'extérieur<br />
voilà tout ce que souhaitait Jacques Bon-<br />
homme.<br />
Qu'on lui épargnât les guerres lointaines,<br />
sources d'une*gloire stérile et <strong>de</strong> beaucoup<br />
<strong>de</strong> frais, qu'on préservât son foyer du fléau<br />
abominable <strong>de</strong> l'invasion, qu'on réduisit les<br />
chilî'i-es <strong>de</strong> ia conscriptiou le plus possible<br />
et qu'on modérât l'accroissement <strong>de</strong>s con-<br />
tributions directes ou autres, toutes les<br />
prospérités venaient à notre paysan par sur-<br />
croit.<br />
L'édifice <strong>de</strong> son bonheur se construisait<br />
d'éléments is simples !<br />
Vous m'accor<strong>de</strong>rez, mes chers collègues,<br />
que l'état <strong>de</strong>s choses s'est transformé <strong>de</strong>-<br />
puis lors, non toujours à notre avantage. Un<br />
mon<strong>de</strong> nouveau so dresse en face <strong>de</strong> l'an-<br />
cien, le submerge <strong>de</strong> ses produits, l'écrase<br />
<strong>de</strong> ses forces financières.<br />
L'agriculture tend à <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plus en<br />
plus tin commerce et une industrie. Qui dit<br />
commerce dit agiotage. Et <strong>de</strong> fait, ne voyez-<br />
vous pas qu'on joue, qu'on spécule actuelle-<br />
ment "sur le blé ou sur le vin comme on a<br />
joué, spéculé <strong>de</strong> tout temps sur les valeurs<br />
<strong>de</strong> bourse ou sur les lingots <strong>de</strong> métal?<br />
Qui parle d'industrie suppose aussitôt <strong>de</strong>s<br />
procédés scientifiques et "un outillage per-<br />
fectionné. Voilà pourquoi ii existe, "<strong>de</strong> nos<br />
jours, une chimie agricole, et pourquoi, bon<br />
an, mal an, <strong>de</strong>s bataillons <strong>de</strong> jeûnes gens qui<br />
s'intitulent ingénieurs agronomes sortent<br />
<strong>de</strong>s écoles spéciales. Elle est loin, l'agricul-<br />
ture patriarcale d'autre fois. Elle n'existe<br />
plus qu'au chapitre <strong>de</strong>s souvenirs.<br />
Place aux appareils compliqués, à l'induc-<br />
tion raisonnéè, aux expériences du labora-<br />
toire et aux formules <strong>de</strong> l'algèbre. Nous<br />
avons substitué la chimie et la mécanique à<br />
la bonne routine d'antan, à l'observation<br />
naïve <strong>de</strong> la nature, au fumier <strong>de</strong> ferme et au<br />
concours non moins acharné que patient <strong>de</strong><br />
l'armée <strong>de</strong>s travailleurs.<br />
Or, messieurs, dès l'instant que l'agricul-<br />
ture <strong>de</strong>vient branche du commerce et <strong>de</strong> l'in-<br />
dustrie, il sied que les conditions où elle<br />
s'exerce soient les conditions mêmes du<br />
commerce et cle l'industrie en général. 11 faut<br />
que le gouvernement dc la France protège<br />
contre la concurrence étrangère les produits<br />
<strong>de</strong> nos usines <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vin ou dè blé, au<br />
même titre qu'il protège les tissus sortis cle<br />
nos filatures, les locomotives montées dans<br />
nos forges, les navires construits sur nos<br />
chantiers.<br />
Voilà pour les relations avec l'extérieur<br />
A l'intérieur, le crédit, le capital consti<br />
tuent désormais pour l'agriculteur <strong>de</strong>s<br />
moyens primordiaux d'existence, faute <strong>de</strong>s-<br />
quels sa mission humanitaire ne peut s'exer-<br />
cer. Aussi est-ce un <strong>de</strong>voir pour le gouver-<br />
nement d'assurer l'abondance et la circula<br />
tion pins libre <strong>de</strong>s capitaux. Ce résultat, on<br />
l'obtiendra par la réduction <strong>de</strong>s impôts, par<br />
l'abaissement <strong>de</strong>s taxes, par le dégrèvement<br />
<strong>de</strong> la terre, par les facilités <strong>de</strong> création ac-<br />
cordées aux banques particulières •— aux<br />
caisses rurales, par exemple — par <strong>de</strong>s mo-<br />
difications apportées au privilège <strong>de</strong> la Ban-<br />
que <strong>de</strong> France.<br />
Que <strong>de</strong> besoins nouveaux, issus d'une<br />
situation nouvelle !<br />
Que <strong>de</strong> souffrances aussi, inconnues <strong>de</strong><br />
nos pères, et qu'il importe d'atténuer !<br />
Saisissez-vous, maintenant, mes chers col-<br />
lègues, l'utilité <strong>de</strong>s chambres consultatives<br />
d'agriculture ?<br />
Comprenez-vous bien leur raison d'exister<br />
côte à côte avec les chambres consultatives<br />
déjà établies au profit du commerce et <strong>de</strong><br />
l'industrie? Et no concevez-vous pas l'im-<br />
portance <strong>de</strong>s services que <strong>de</strong> pareils organes<br />
rendront, du premier jour, à la famille si<br />
étendue <strong>de</strong>s cultivateurs ?<br />
Ce n'est plus le moment <strong>de</strong> crier avec la<br />
résignation platonique <strong>de</strong>s vieux âae S • « si<br />
le roi le «avait ! » Notre <strong>de</strong>voir, notre inté-<br />
rêt, notre dignité <strong>de</strong> membres d'une société<br />
maîtresse d'elle-même, nous ordonnent le<br />
mouvement, nous convient à la discussion<br />
Le suffrage universel est à la base <strong>de</strong>' , ln ^<br />
institutions politiques. Tout notre système<br />
<strong>de</strong>^gouvernement s'étaye sur le suffrage uni-<br />
Et le suffrage universel<br />
parlf -uliers et qu'étant<br />
Voix, clic domine toutes<br />
On a, messieurs — et<br />
Ja PtuiT rovte<br />
les autres,<br />
non pas d<br />
ut<br />
démontré avec surabondance la nécegaiï<br />
créer los chambres consultatives d'g^<br />
ïvanl mêmc la crise que n<br />
tuer.<br />
oi ia<br />
a.<br />
vee<br />
turo. Dès 18!<br />
subissons aujourd'hui, alors que lo<br />
<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer comptait à peine non •*<br />
mon<strong>de</strong> entier quelques milliers* <strong>de</strong> ItuopU*<br />
très, alors que* la' tranquille navin-atior<br />
voiles en usait avec le temps ctfrûmo »<br />
un bien dc peu do prix et ne* supprimait p<br />
les distances, alors" que les immenses 'te"èi S<br />
toires <strong>de</strong> l'Amérique du Nord (Far-West) m«<br />
ritaient vraiment le nom <strong>de</strong> désort et L~<br />
steppes sans limites <strong>de</strong> l'Australie celai<br />
d'inconnu, dès 1851 une Ui rurç. he décidait<br />
la création <strong>de</strong>chambros ^ri.rcr.eiitales.<br />
Ces chambres, elles, A'ei^it m, nmées'pàjl<br />
<strong>de</strong>s comices établis d.».ns th.aquo arrondisse^<br />
ment. Les propriétaire.-!, i
à une politique colo-<br />
, à ia suppression <strong>de</strong>s<br />
à, l'économie,<br />
, mieux entendue<br />
»» 6<br />
.U .,MUO« sinécures qui grèvent lo bu î<br />
<strong>de</strong>s entreprises inutiles et<br />
¥""' e uses, comme celle dès bâtiments sco-<br />
i'lU!ls Deman<strong>de</strong>z-le, en <strong>de</strong>rnier ressort, si<br />
" îU 'a voulez, au monopole <strong>de</strong> l'alcool.<br />
v °Ainsi s'exprimeraient, messieurs, dans un<br />
', ffl idable "unisson, toutes les chambres<br />
ff'ric°'es consultées. Et ces voix sincères,<br />
oontanées, indépendantes, seraient l'organe<br />
% bon sens et "<strong>de</strong> la vérité même. Bien<br />
lieux que la voix <strong>de</strong>s coteries parlemen-<br />
taires, elles traduiraient la pensée réelle et<br />
jès asnirations légitimes du pays.<br />
Après l'audition <strong>de</strong> cette magnifique confé-<br />
rence. M. l'abbé Ribcs, ani'és quelques mots<br />
Ji'exolication. s'est empressé <strong>de</strong> faire signer les<br />
'voeux en question.<br />
Ils seront déposés sur ie bureau do la Chambre<br />
sous peu.<br />
LE CAPITAINE SALESSES<br />
Un <strong>de</strong> nos cius sympathiques compatriote, M.<br />
Messes, capitaine dû génie, vient <strong>de</strong> remplir,<br />
|4ans l'Afrique occi<strong>de</strong>ntale, une mission qui lui<br />
.avait été confiée par le ministère <strong>de</strong>s colonies.<br />
Nous lisons, à ce sujet, dans la France mili-<br />
taire :<br />
On s'intéresse <strong>de</strong> plus en plus dans l'ar-<br />
mée aux questions coloniales", et il est bien<br />
évi<strong>de</strong>nt que dans cet ordre d'idées l'étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communication a une impor-<br />
tance considérable.<br />
Si le génie a rendu aux colonies <strong>de</strong>s ser-<br />
vices si appréciés et auxquels la France<br />
Militaire a si souvent rendu hommage, c'est<br />
justement parce qu'il porte ses efforts vers<br />
l'étu<strong>de</strong> et la construction <strong>de</strong> bonnes routes,<br />
au premier rang <strong>de</strong>squelles se placent les<br />
voies ferrées.<br />
11 importe, du reste, que nous nous hâ-<br />
tions si nous ne voulons voir nos rivaux<br />
nous <strong>de</strong>vancer sur le terrain économique<br />
comme dans les questions diplomatiques.<br />
Il est incontestable que la gran<strong>de</strong> voie<br />
commerciale <strong>de</strong> l'Afrique occi<strong>de</strong>ntale est et<br />
sera le chemin <strong>de</strong> 1er du Soudan dont nous<br />
avons si souvent parlé.<br />
Mais nous <strong>de</strong>vons aussi aménager <strong>de</strong> bon-<br />
nes routes dans les autres directions, qui<br />
partiront tant <strong>de</strong> la Guinée française, que <strong>de</strong><br />
la Côte d'Ivoire et du Dahomey, afin <strong>de</strong> drai-<br />
ner vers nos colonies les richesses <strong>de</strong>s<br />
Etats <strong>de</strong> la boucle du Niger.<br />
C'est dans ce but que MM. Chanterons et<br />
Guieysse avaient chargé le capitaine Sa-<br />
lesse's, du génie, d'établir le tracé d'une<br />
route qui, partant <strong>de</strong> Konakry, capitale <strong>de</strong><br />
la Guinée française, traverserait le Fouta-<br />
Djallon pour aboutir à Sormoreia, point où<br />
ie Niger est navigable, à 80 mètres en<br />
amont <strong>de</strong> Kouroussa.<br />
Cette tâche était rendue possible <strong>de</strong>puis<br />
que le colonel a chassé les "ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Sa-<br />
mory <strong>de</strong>s hautes vallées du Niger et <strong>de</strong> ses<br />
affluents<br />
Le capitaine Salesses s'est acquitté <strong>de</strong> sa<br />
mission avec un zèle et un dévouement <strong>de</strong>s<br />
ni us méritoires. Le résultat obtenu peut se<br />
résumer ainsi :<br />
1° Tracé à la boussole d'un itinéraire total<br />
<strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1,200 kilomètres;<br />
2» Levé régulier au théodolite <strong>de</strong> 222 kilo-<br />
mètres ;<br />
3° Nombreuses étu<strong>de</strong>s intéressantes sur<br />
l'ethnologie, l'histoire naturelle, et tout par-<br />
ticulièrement sur la géologie ;<br />
4 r Relevé d'un grand nombre <strong>de</strong> positions<br />
magnétiques, astronomiques et météorolo-<br />
giques.<br />
Ces renseignements, <strong>de</strong>s plus précieux au<br />
point <strong>de</strong> vue topographique" s'ajouteront aux<br />
beaux travaux exécutés par les membres <strong>de</strong><br />
la commission <strong>de</strong> la Gambie : MM. Passaga,<br />
Miilot et Cayra<strong>de</strong>, et dont nous avons rendu<br />
compte antérieurement.<br />
Quant à la route relevée par le capitaine<br />
Salesses. eile ne présente" pas <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
ùiïftcuités dans sa construction; le pays tra-<br />
verse est bien arrosé et fertile ; on ne ren-<br />
contre que peu d'obstacles à ia construction<br />
d'une route" sur les 450 kilomètres <strong>de</strong> son<br />
parcours environ.<br />
La construction en a déjà été commencée<br />
par M. Oswald, gar<strong>de</strong> d'artillerie <strong>de</strong> marine,<br />
qui a fait exécuter ies cinauante premiers<br />
kilomètres.<br />
Il nous faut persévérer dans nos efforts en<br />
donnant au capitaine Salesses les moyens<br />
d'achever l'œuvre commencée et sous ce rap-<br />
port nos sapeurs lui prêteront lo plus utile<br />
concours.<br />
Lorsque les caravanes circuleront aisément<br />
ftiitre le Niger et la côte, le commerce ne<br />
pourra que s'accroître et les avantages ob-<br />
tenus nous rénûméreront dc nos peines et<br />
<strong>de</strong>s sacrifices consentis.<br />
Dans tous les cas, l'arme du génie vient<br />
une fois <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> démontrer son utilité et<br />
« importe qu'une place lui soit faite dans<br />
l'organisation <strong>de</strong> l'armée coloniale.<br />
drieu est rentré dans la vie nolitioue, il eût<br />
mieux fait <strong>de</strong> rester chez lui" — ou <strong>de</strong> re-<br />
tourner à la Faculté ! La colère est décidé-<br />
ment mauvaise conseillère et les conseillers<br />
municipaux' d'Albi ont tort <strong>de</strong> se livrer si<br />
violemment à elle, car, présentement, elle<br />
leur fait faire <strong>de</strong>s bêtises". Quant à la me-<br />
nace <strong>de</strong> la Dépêche, elle est tout simplement<br />
drôle et nous n'avons à nous en alarmer.<br />
» Que M. Alibert et son lieutenant maître<br />
Andrieu, sèchent seulement que la munici-<br />
palité n'a pas le droit <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r d'elle-même<br />
l'augmentation <strong>de</strong>s droits d'entrée, c'est-<br />
à-dire d'octroi. Elle n'a pa* le droit égale-<br />
ment <strong>de</strong> nous obliger à faire peser nos veaux<br />
à une bascule, à laqueiie il ne nous plairait<br />
pas d'aller, pour si municipale et pour si ra-<br />
dicale-sociaîistc que fut cette bascule.<br />
» line nous plait pas <strong>de</strong> conduire nos ani-<br />
maux sur un foirail"éloigné <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux kilomè-<br />
tres du centre <strong>de</strong>s affaires ; nous ne les y<br />
conduirons pas et nous nous soucions fort<br />
neu <strong>de</strong>s menaces <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> la mairie.<br />
» C'est au nom <strong>de</strong> plusieurs propriétaires,<br />
tous lecteurs assidus <strong>de</strong> votre vaillante<br />
feuiile, ente je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, cher monsieur,<br />
l'insertion <strong>de</strong> cette lettre et d'avance je vous<br />
en remercie %ien sincèrement.<br />
» Croyez, je vous prie, etc.<br />
» R. C. »<br />
Autre lettre datée <strong>de</strong> Paulin 23 <strong>décembre</strong><br />
et signée « Un paysan ». L'auteur <strong>de</strong> cette<br />
lettre n'étant pas connu <strong>de</strong> nous, nous <strong>de</strong>-<br />
vons en supprimer une partie trop agressive<br />
pour certaines personnalités du parti radi-<br />
cal.<br />
.. Qu'il (M. Alibert.) dise ce qu'ilvoudra contre<br />
nous et contre nos veaux. Nous ne capitulerons<br />
pas.<br />
Et nous verrons oui aura ie <strong>de</strong>rnier mot.<br />
Nous avons répondu ie 21 et nous répondrons<br />
eucore à toutKS les mesures et abus <strong>de</strong> pouvoir<br />
par une démonstration qui fera rire MM. lesso-<br />
cios d'Albi.<br />
... Nous voulons rester maîtres <strong>de</strong> nos veaux<br />
et aller ou bon nous semblera. Soyez certains,<br />
citoyens <strong>de</strong> la radicailie, que, s'il le faut, nous<br />
montrerons nos <strong>de</strong>nts et nos bâtons.<br />
Un paysan.<br />
Evi<strong>de</strong>mment, le ton <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière lettre<br />
dénote beaucoup d'irritation, mais il faut<br />
croire que, comprenant l'étendue <strong>de</strong> la faute<br />
que sa clientèle "électorale du faubourg-lui a<br />
fait commettre, M. Justin Alibert rapportera<br />
un arrêté si préjudiciable aux intérêts albi-<br />
geois.<br />
Les menaces et les articles <strong>de</strong> la Dépêche<br />
ne changeront rien à la situation.<br />
. Que ce soit aujourd'hui ou <strong>de</strong>main — ou<br />
dans quinze jours — ii faut que nos radicaux<br />
socialistes avouent leur faute et reviennent<br />
sur leur malheureuse décision.<br />
Allons, mon brave monsieur Alibert, un<br />
bon mouvement.<br />
Ne reculez pas d'avantage : ce serait pour<br />
mieux sauter !...<br />
Et surtout dites donc à la Dépèche <strong>de</strong> ne<br />
nlus écrire <strong>de</strong>s fanfaronna<strong>de</strong>s du genre <strong>de</strong><br />
celle-ci : « Il faudra bien que les ven<strong>de</strong>urs<br />
s'habituent à se rendre ià où sera tenu ie<br />
marché. »<br />
Vous savez bien le cas que le public fait<br />
<strong>de</strong> ces fanfaronna<strong>de</strong>s.<br />
E'écheuillage dans le Tarn. — Extrait <strong>de</strong><br />
l'arrêté préfectoral :<br />
Les propriétaires, ies fermiers, les colons ou<br />
métayérs.ainsi que ies usufruitiers et les usa-<br />
gers sont tenus d'écheniiler ou <strong>de</strong> faire échenii-<br />
ler les arbres, haies ou buissons sur les immeu-<br />
bles qu'ils possè<strong>de</strong>nt, ou cultivent, ou dont ils<br />
ont la" jouissance et l'usage. Toutefois, dans los<br />
bois et forêts, ces mesures ne sont applicables<br />
qu'à une lisière <strong>de</strong> 40 mètres.<br />
L'Etat, les communes et les établissements pu-<br />
blics et privés sont astreints aux mêmés obliga-<br />
tions sur les propriétés leur appartenant.<br />
L'écheniila* e <strong>de</strong>vra être effectué, en 1897, aux<br />
dates indiquées ci-après, savoir :<br />
Du 20 janvier au 1er mars, dans la zone dite<br />
<strong>de</strong> la plaine.<br />
Du 20 février au 1er avril, dans la zone dite <strong>de</strong><br />
la montagne.<br />
Font partie <strong>de</strong> ia zone dite <strong>de</strong> la Dlaine, les<br />
cantons <strong>de</strong> : Albi, Carmaux, Monestiés. Pampô-<br />
lonne. Réalmont, Valdériès. Cadalen, Cor<strong>de</strong>s,<br />
Gaillac, Lislé. Montmiral, Rabastens, Salvagnac^<br />
Vaour. Cuq-Totilza, Grauihet, Lavaur, Saint-<br />
Paul, Puylaurens, Castres, Labruguiére, Lau-<br />
trec, Montredon, Roquecourbe, Vieimur.<br />
Font, partie <strong>de</strong> ia zone dite <strong>de</strong> ia montagne,<br />
les cantons : Alban. ViUefranche, Valence, An-<br />
glès, Brassac, Vabre, Samt-Amans-Souit, Maza-<br />
met, Lacaune, Murât et Dourgne.<br />
Ils ne doutent <strong>de</strong> rien!... — Non contents<br />
d'être ridicules M Alibert et ses amis font<br />
tous leurs efforts pour être grotesques. Nous<br />
leur affirmons qu'ils y parviendront sans<br />
peine. Qu'on en juge par l'ébouriffante note<br />
suivante qu'ils ont fait insérer dans Vlndé-<br />
pendant :<br />
Nous croyons savoir que <strong>de</strong>s poursuites auront<br />
lieu contre les sieurs B. Q. L et A., boucliers,<br />
qui ont invité les ven<strong>de</strong>urs à quitter ie marché<br />
Alsace-Lorraine et contre ie sieur F. qui, lui,<br />
insistait pour qu'on se rendit à l'immeuble Sou-<br />
lages.<br />
Quant au premier adjoint Grégoire, qui nie<br />
nar votre intermédiaire avoir pris part aune<br />
discussion oui faisait le plus grand honneur<br />
à sa justice" et à sa loyauté, nous mainte-<br />
nons ce auo nous avons dit à son sujet.<br />
Nous regrettons seulement et bien sincè-<br />
rement que le citoyen Grégoire qui avait su<br />
gar<strong>de</strong>r encore quelque supériorité sur ses<br />
collègues du conseil par son amour <strong>de</strong> la<br />
liberté pour tout le mon<strong>de</strong> se soit laissé do-<br />
miner par la secte maçonnique et la passion<br />
antireligieuse et soit ainsi <strong>de</strong>scendu au ni-<br />
veau dès Vieu, <strong>de</strong>s Carbon et autres esclaves<br />
<strong>de</strong> camaros <strong>de</strong> la sociale.<br />
Sa conduite sera sévèrement jugée par les<br />
électeurs.<br />
En terminant, nous dirons à la Dépêche<br />
que si elle prend plaisir à entendre nos cri-<br />
tiques, nous sommes enchantés qu'eile pren-<br />
ne" la délense <strong>de</strong>s radicaux-socialistes, il<br />
nous sera plus facile ainsi <strong>de</strong> faire ressortir<br />
l'inconséquence <strong>de</strong>s uns et la mauvaise foi<br />
<strong>de</strong>s autres.<br />
Toujours nour faire plaisir au mystifica-<br />
teur <strong>de</strong> la Dépèche, qui" doit savoir tout ce<br />
oui se fait à la mairie et qui parle <strong>de</strong> l'union<br />
intime <strong>de</strong>s radicaux-sociai'istès et. <strong>de</strong> leur fi-<br />
délité au programme commun qu'il s ont si-<br />
gné, nous" lui poserons quelques questions<br />
dont nous serons enchantés <strong>de</strong> faire connaî-<br />
tre la réponse à nos lecteurs.<br />
Orphéon castrais. — Programme du vendredi<br />
<strong>25</strong> <strong>décembre</strong>, à 2 heures, au Jardin <strong>de</strong> i'K.vcche :<br />
Smet. allegro (Gartner) ; Mu<strong>de</strong>lon, fantaisie<br />
(Bazini; Le Déoart du Marin, fantaisie (Mauy) ,<br />
Marche héroïque <strong>de</strong>s Balkans (Jaubert); Les La-<br />
quets, polka pour petite clarinette (Pivet).<br />
Triste acci<strong>de</strong>nt. — Hier matin, vers dix heu-<br />
res et <strong>de</strong>mie, le fiis Corbières, âgé <strong>de</strong> 24 ans,<br />
ouvrier chez M. Gillet, fon<strong>de</strong>ur, a été victime<br />
d'un bien triste acci<strong>de</strong>nt.<br />
Une meule à aiguiser tournant à. une gran<strong>de</strong><br />
vitesse s'est brisée , et une <strong>de</strong>s parties lancée<br />
verticalement est retombée sur la tète du pau-<br />
vre Corbières et lui a ouvert le crâne sur une<br />
profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> plusieurs centimètres.<br />
Un docteur "appelé en toute hâte a donne les<br />
premiers soins "au blessé qui est dans un état<br />
très grave.<br />
Dans l'après-midi on l'a transporto cnez ses<br />
parents, rue <strong>de</strong>s Trois-Rois.<br />
Pharmacies. — Aujourd'hui fête <strong>de</strong> la<br />
Noël, les pharmacies <strong>de</strong> MM. Rouanet,<br />
Grand'Rue, êtMoulet, rue Fnziôs, seront ou-<br />
vertes toute ia journée pour assurer le ser<br />
vice.<br />
Om B4Z4R DU TARN<br />
Hue Sabalier, rue Montfovt et place halionalo<br />
 l'occasion <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Noël et du nou-<br />
vel An, grand assortiment <strong>de</strong> jouets et arti<br />
cles d'étrennes vendus 40 0/0 meiUeur mar<br />
ché aue partout ailleurs.<br />
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ENTRÉE LIBRE. — TRIX FIXE<br />
loule la parfumerie est vendue au prix<br />
<strong>de</strong> fabrique.<br />
Terrible âcsidsst. — Daus Victimss<br />
De notre correspondant <strong>de</strong> Carcassonne :<br />
La commune <strong>de</strong> Saint-Martin-Lys, <strong>de</strong> l'ar-<br />
rondissement <strong>de</strong> Limotix, a été, lundi, vers<br />
trois heures <strong>de</strong> l'après-midi, le théâtre d'un<br />
terrible acci<strong>de</strong>nt.<br />
I Deux jeunes gens <strong>de</strong> la localité, Baptiste<br />
Marceron et Louis Fillet, âgés le premier <strong>de</strong><br />
; 17 ans et le second <strong>de</strong> 18 ans, étaient occu-<br />
pés à extraire <strong>de</strong> la terre dans la propriété<br />
;<strong>de</strong> M. Dumont, maire <strong>de</strong> la commune, au<br />
Heu dit la Tuilerie, lorsqu'un éboulement<br />
s'est produit et a ensevelis vivants les mal-<br />
heureux ouvriers.<br />
Un garçon <strong>de</strong> 13 ans, qui travaillait avec<br />
eux, s'est empressé <strong>de</strong> courir au village pour<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r du secours.<br />
Mais, hélas ! on n'a PU dégager que <strong>de</strong>s<br />
cadavres.<br />
Ce terrible malheur, qui frappe <strong>de</strong>ux fa-<br />
milles, a jeté la consternation "dans le vil-<br />
lage.<br />
ALBI. — La question <strong>de</strong>s marchés. — Le<br />
transfert <strong>de</strong>s marchés aux veaux,- aux châ-<br />
taignes, aux pommes et aux pommes <strong>de</strong><br />
terre nous a valu <strong>de</strong> nombreuses lettres dans<br />
<strong>de</strong>squelles nos correspondants protestent,<br />
e n ternies énergiques, contre l'œuvre <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>sorganisation albigeoise entrei.rise par la<br />
municipalité Alibert-Edouard Andrieu èt Ci0.<br />
Les propriétaires et les bouchers <strong>de</strong> la<br />
région qui viennent, à Albi, les jours <strong>de</strong> foi-<br />
res sont surtout très irrités nar les menaces<br />
pètes autant que ridicules dont il sont l'ob-<br />
let <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> nos radicaux-socialistes.<br />
On en jugera nar les <strong>de</strong>ux lettres que nous<br />
publions ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
La première émane d'un <strong>de</strong> nos nlus im-<br />
portants propriétaires du canton d'Albi ; ia<br />
^oici :<br />
» Cher monsieur,<br />
» VExpress du Midi s'étant fait l'écho <strong>de</strong>s<br />
Protestations unanimes formulées par les<br />
.Moprimaires et les éleveurs contre lè trans-<br />
,=''t du marché aux veaux à l'extrémité <strong>de</strong><br />
p ville, permettez-moi, d'user <strong>de</strong> la publi-<br />
cité <strong>de</strong> votre journal pour faire à la munici-<br />
Pal il p une ré P orise Q ue je crois née<br />
"i i organe rie la î)énâ/
ÉTAT CIVIL QE TOaî-OUSS<br />
Décès du 23 <strong>décembre</strong>. — Jeanne Espagnat,<br />
Si ans. rue Sainte Philomène, 28. Durantou,<br />
(inouse Grimaud,' 56 ans, à. Saint-Martin du<br />
Tbuch. Jeanne Comboul, 5 ans, Pont <strong>de</strong>s Demoiselles.<br />
Pierre Fabre, 60 ans, rue du Mouton ;<br />
Bertrand Mailleàu, 81-ans, rue Maiaret, 13. Marie<br />
Rougale, 3 ans, rue Béteille. Jean Beaumont,<br />
43 ans, à la Poudrerie-Nationaie. Carbonnei,<br />
veuve Saint-Gertnier, Sa ans, rue Puymaurin. 15.<br />
Hospice, 2.<br />
Décès du 23 <strong>décembre</strong>. — Elisabeth Escoubas.<br />
83 an.--, olaco Saint-Raymond, 43 ; Domimo.ue<br />
Roques, 87 ans, rue Damés ; Edouard I.e Lamor,<br />
27 ans, rue Temnonières, G ; Raymond Cany, 71<br />
ans, rue <strong>de</strong>s Récoilets. 9 ; Jeanne Aspe. 00 ans,<br />
barrière Montoeliier ; Bélisaire. épouse Fonquernie.<br />
51 ans, rue Saint-Denis, 20 ; Alzicu, épouse<br />
<strong>de</strong> Colomb, 70 ans, rue du Taur. 52 ; Frédéric<br />
Rev, 3S ans, rue <strong>de</strong> la Croix. 3 ; Pierre Boubilla,<br />
2 ans. route do Baronne ; Marie Bosc, 3 jours,<br />
rue <strong>de</strong> la Fon<strong>de</strong>rie. 14 ; Pierra Deicous, 07 ans,<br />
rue Térre-Caba<strong>de</strong>, 13.<br />
Publications <strong>de</strong> mariages du 20 <strong>décembre</strong>. —<br />
Jean Aribant. forgeron, grand'rue Saint Michel,<br />
et Marie Baylac, lingère, rue Saint Roch, 20.<br />
Joseph Boudin, employé, à Saint Laurent <strong>de</strong> la<br />
Salanque, et Gabrielie Meunier, a. <strong>Toulouse</strong>.<br />
Jean Cabuzac, menuisier, rue Traversièrô Saint<br />
Georges, 42, et Marie Mculong, sans profession,<br />
rue Saint Bertrand, 5. Augustin Caodéville, sandalier,<br />
route <strong>de</strong> Balma, et Georgettê Sarthe, domestique,<br />
rue Riauet, 36. Henri Castex, employé,<br />
me <strong>de</strong>s Poimaires, 23. et Jeanne Mestre,<br />
•sans profession, même rue. 9. Jean Cayrou, serrurier,<br />
route <strong>de</strong> Lavaur, 17, et Marie Hébrard,<br />
noiisseuse, à Croix Daura<strong>de</strong>. Jean Cornet, journalier,<br />
rue du Canal. 47. et Catherine Briot, ménagère,<br />
même maison. Henri Corta<strong>de</strong>, à Philip-<br />
pevilie (Algérie) et Louise Carrieu, sans profession,<br />
rue <strong>de</strong> la Daiba<strong>de</strong>. 21. Auguste Daydé, propriétaire<br />
à Portet Saint Simon, et Marguerite<br />
Milhau, sans profession, rue <strong>de</strong>s Puits Clos, 13.<br />
Oscar Dufour," cordonnier, chemin Lapuja<strong>de</strong>, et<br />
Jeanne Clamenï, piqueusc do bottines, rueGambetta.<br />
55. Jean Evrard, employé d'octroi, chemin<br />
Assalit, et Julie Soulié, lingère, rue Mage,<br />
7. François Fanateu. cordonnier, rue Maiaret,<br />
16, et Mario Labourbaae, tailleuse. même rue.<br />
19. Jules Fosserie3, coiffeur, rue Gramat, 1. et<br />
Maria Fourment, modiste à Saint Cautions. Joseph<br />
Gaillard, négociant, rue <strong>de</strong>s Trente six<br />
Ponts. 5S, et Emilie Former, sans profession,<br />
allée Saint Etienne, 27. Jean d'Hervé, ébéniste,<br />
allée Saint Agne, et Marie Clotat, sans profession,<br />
rue du Port Garaud, 41.<br />
Henii lzaac, professeur <strong>de</strong> l'Université, quai<br />
<strong>de</strong> Tounis. 70, èt Marie Grapin, sans profession,<br />
rue Aragon, 33 bis. JoseDh Laffon, typographe,<br />
rue d'Astorg, 21, et Anna, Manieu, lingère, même<br />
rue, 1S. "Jean Laouia<strong>de</strong>, maréchal <strong>de</strong>s logis<br />
au 6e hussards, à Bor<strong>de</strong>aux, et Marie Cataia,<br />
sans Di-ofession, rue <strong>de</strong> la Pomme, 4L Jean Lavaur,"cordonnier,<br />
rue Sainte Blanche, 13 bis, et<br />
Florentine Clamens, piqueuse <strong>de</strong> bottines, rue<br />
du Taur, 39. Bernard Pédoussant, chaudronnier,<br />
rue <strong>de</strong>s Bûchers, 17. et Jeanne Pujol, ouvrière,<br />
4. rue Puvmaurin. Henri Périssé, peintre sur<br />
porceiaino, rue d'Orléans, 3, et Hortenso Lacanal,<br />
tricoteuse, rue Négreneys, 20. Aron Philipasski,<br />
ferblantier, rue Roquelaine, 24, et Françoise<br />
Trégou, ménagère, rue Constantine, 19.<br />
François Puntous, pêcheur do sable, rue <strong>de</strong>s<br />
Bûchers, 17, et Anna Péduss»nt, lisseuse, même<br />
rue. Léon Sagné, peintre, rue Raspail.3, et Marie<br />
Peytou, ouvrière, rue Ingres, 15. Antoine<br />
Soula, sandalier, rue Viilenouvelle, 13, et Marie<br />
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TOULOC<br />
iiu<br />
t. (Cahors)<br />
r (expr.J<br />
4 Mttia fou i.) 41045<br />
6 55 Matin {Vill.)085560<br />
7 13 Matin fl'° cl. 49 7<br />
1 03 Soir (direct) )5<br />
2 10 Soir (St-Snlp.) 4<br />
4 20 Soir (Paris) " 8 32<br />
5 <strong>25</strong> Soir (omn.) 10 35<br />
O 42 Soir (expr.) rain.15<br />
il 30<br />
I A CAHORS ET PARIS<br />
6 »» Matin (espR) 8 59<br />
9 40 Soir 1 14<br />
2 43 Soir 7 43<br />
3 15 Soir expr. 10 39<br />
LE<br />
FORTUNÉ DU BOiSGOBEY<br />
X<br />
(Suite)<br />
Vous êtes bien bon. Alors, c'était<br />
ilonc vrai. On s'est servi <strong>de</strong> l'épingle pour<br />
commettre un crime pommé.<br />
— On a assassiné une jeune fille dans un<br />
omnibus.<br />
\ — Dans l'omnibus <strong>de</strong> la place Pigalle,<br />
peut-être. J'ai lu cmelque chose comme ça<br />
sur le Pelil Journal.<br />
t — Justement, mon vieux. Et <strong>de</strong>puis ce<br />
jour-la, mon ami Freneuse et moi, nous<br />
cherchons la coquine qui a fait le coup et<br />
le brigand qui l'a aidée. Freneuse était<br />
dans la voiture. 11 les a vus. Malheureusetneiit.<br />
il a cru à un acci<strong>de</strong>nt... et il ne s'est<br />
plus occupé d'eux; moi qui m'en occupais,<br />
je m'en suis rapporté à Piédouche, si bien<br />
que nous en sommes toujours au même<br />
point. Et pendant ce temps-là, les scélérats<br />
fea,;— Pourquoi? qu'est-ce qu'ils ont donc<br />
ïontre ces enfants-iàî<br />
LIGNE DE BORDEAUX<br />
DÉPARTS: ARRIVÉES<br />
Malin (rap.) 4 55 Matin (dir.) 3 51<br />
Matin (dir.) 6 CO Matin (omn.) 8 <strong>25</strong><br />
Matin (omn) 9 40 Soir (expr.) 12 39<br />
Soir (expr.)<br />
Soir (omn.).<br />
Soir (dir.)<br />
1 06 Soir (omnib.)<br />
3 15 Soir (direct).<br />
4 55 Soir (Mont.).<br />
1 14<br />
4 49<br />
7 43<br />
Soir(Agen). 5 45 Soir (omnib.) 9 12<br />
Soir (dir.) 11 35 Soirjrapid li 05<br />
Matin (dir.<br />
Matin (omn)<br />
Matin (exp.)<br />
Matin (omn)<br />
Soir (expr.)<br />
Soir (omn.).<br />
LIGNE DE CETTE<br />
4 1' Matin rap.<br />
7 »» Matin (omn.)<br />
9 37 Matin (exp.)<br />
10 06 Matin (omn.<br />
12 49 Soir (expr.)<br />
2 55 Soir (omn.).<br />
4 8<br />
9<br />
11<br />
12<br />
et Jeanne Busca.<br />
Saint Etienne. Jear<br />
bas. et Jeanne Del<br />
<strong>de</strong> Strasbourg, 45.<br />
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1 2 0 0. 1894.<br />
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— 1869<br />
— 1871<br />
— 1875<br />
— 1876<br />
— 1886<br />
— 1892<br />
Foncières 1877<br />
_ 1879<br />
— 1823<br />
— 1885<br />
Communal.1879<br />
— I8S0<br />
Midi<br />
3 O.'O<br />
300<br />
31 2 0/0. 1894.<br />
Egyptien, unif.<br />
Italien 5 0 0...<br />
Espag. i 0 Oext.<br />
Portugais 40/0<br />
RussieiO 01S80<br />
— ' 1883<br />
— 1889<br />
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499 »» ! Ouest.'<br />
111<br />
r>70<br />
10<br />
572 »»<br />
431 50<br />
424 »»<br />
f>79 50<br />
578 50<br />
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26<br />
16<br />
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I — Ce serait trop long à vous expliquer,<br />
et ça ne vous intéresserait pas. Il y a une<br />
histoire d'héritage. Un bourgeois qui était<br />
le père naturel <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux petites et qui leur<br />
a laissé sa fortune en mourant.<br />
! — Et alors les parents <strong>de</strong> ce bourgeois<br />
ont payé <strong>de</strong>s chenapans pour les en débarrasser?<br />
I — C'est possible, quoique... non... le<br />
défunt n'a qu'un frère, un M. Paulet, qui<br />
est très riche et qui ne se serait pas fourré<br />
dans une affaire pareille.<br />
— On ne sait pas. L'argent fait faire tant<br />
<strong>de</strong> choses ! Vous dites qu'il s'appelle Paulet...<br />
à votre placé, moi, je chercherais<br />
<strong>de</strong> ce côté là... vous <strong>de</strong>vez avoir son<br />
adresse?<br />
— Non, mais Freneuse l'a. Freneuse le<br />
connaît beaucoup. Et vous me rappelez une<br />
chose qu'il a dite ce matin <strong>de</strong>vant moi. II<br />
paraît que M. Paulet a employé autrefois<br />
un agent d'affaires qui pourrait bien être le<br />
complice <strong>de</strong> la femme à l'épingle. Freneuse<br />
a vu cet homme dans un théâtre, le len<strong>de</strong>main<br />
ou le surlen<strong>de</strong>main du crime... et il<br />
l'a reconnu pour avoir voyagé avec lui<br />
dans l'omnibus... seulement, il ne sait pas<br />
son nom.<br />
— Il n'a qu'à le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à M. Paulet,<br />
— C'est ce qu'il doit faire aujourd'hui,<br />
et tout à l'heure, quand je vous ai aperçu;<br />
je m'en allais, rue <strong>de</strong>s Abbesses, voir une<br />
femme qui a logé la morte... et je comptais<br />
pousser ensuite jusque chez Freneuse<br />
pour savoir où nous en sommes.<br />
— Voulez-vous que nous v allions ensemble?<br />
J<br />
t Comment, père Pigache, vous pensez<br />
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E NUMERO 5 CENTIMES<br />
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oquelaine, <strong>25</strong><br />
LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />
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11 fr.<br />
13 fr<br />
20 fr<br />
Un an<br />
20 fr.<br />
24 fr.<br />
40 fr.<br />
ÉDITIONS RÉGIONALES<br />
„ , , , Ta„n n,iHe UéPâulti Pyrénées-Orientales<br />
Lot, Aveyron, Corrèze Cantal j nuae, nvruun,— j<br />
Gers, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s \<br />
Tarn-ei-Garonne. Lot-et-Garonne» I<br />
Haute-Garonne, Ariège<br />
Edition du matin spéciale à <strong>Toulouse</strong><br />
ANNONCES â RÉCLAMES, FAITS DIVERS & LOCALES<br />
et <strong>de</strong> l'étranger<br />
FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL Vendredi <strong>25</strong> ©écembre 18dG. — 66 Année. — N° 17511. Bureaux â Paris : 26, rue Fey<strong>de</strong>au.<br />
Nos ateliers étant fermés aujour-<br />
d'hui à cause <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> la Noël<br />
le journal ne paraîtra pas samedi<br />
matin.<br />
Nous avons la bonne fortune <strong>de</strong> re-<br />
cevoir <strong>de</strong>ux articles <strong>de</strong> nos bons amis<br />
J. Bonnet et Francis Maratuech.<br />
Ces <strong>de</strong>ux articles ayant été inspirés<br />
par la gran<strong>de</strong> fête chrétienne d'aujour-<br />
d'hui, nous cédons volontiers la place à<br />
nos amis, en les remerciant d'avoir<br />
lecteurs et à nous.<br />
J. R.-M.<br />
Au pied d'un contrefort <strong>de</strong>s Vosges, a<br />
forée <strong>de</strong> la forêt, une maisonnette <strong>de</strong> gar<strong>de</strong><br />
chasse tranche, comme un jouet en bois dé-<br />
coupé, perdu dans un paysage <strong>de</strong> neige.<br />
Au nord, le Ballon d'Alsace, rosé encore<br />
au sommet par le soleil qui vient <strong>de</strong> se cou-<br />
shër là-bas, vers la France. Au midi, Bel-<br />
fort inviolée, — la ville au Lion <strong>de</strong> granit.<br />
Dans la maisonnette, un vieillard noueux<br />
ît <strong>de</strong>sséché, — tels le Temps ou la Mort<br />
<strong>de</strong>s antiques estampes, — contemple dou-<br />
•oureusement une femme, encore belle, im-<br />
mobile en face <strong>de</strong> lui sous le manteau noir<br />
le la haute cheminée.<br />
Ce sont <strong>de</strong>ux épaves <strong>de</strong>s jours mauvais.<br />
Le fils tomba, troué do balles, dans les<br />
défilés <strong>de</strong> l'Argonne ; la bru, qui avait vail-<br />
lamment suivi son mari pour faire le coup<br />
<strong>de</strong> l'eu aveo les francs-tireurs, mourut<br />
aussi, nous n'osons dire comme, — crevée<br />
:1e coups <strong>de</strong> pieds.<br />
Hilda, leur fillette, avait quinze ans à peine<br />
e jotir où elle dut se sauver — pauvre bi<br />
cho au bois — dans un antre <strong>de</strong> la monta-<br />
gne où les échos d'alentour répétèrent long-<br />
temps le gron<strong>de</strong>ment sourd <strong>de</strong>s canons, le<br />
crépitement <strong>de</strong>s fusilla<strong>de</strong>s, — tandis que la<br />
Savoureuse roulait <strong>de</strong>s eaux sanglantes.<br />
La petite-fille du gar<strong>de</strong>-chasse put s'é<br />
chauner . immaculée comme la neige <strong>de</strong>s<br />
Baufes cirnes mais, <strong>de</strong>puis, son amc est ail<br />
leurs...<br />
Et c'est lugubre <strong>de</strong> voir celte robuste<br />
jeune femme, muette et sans tendresses,<br />
frôler le vieillard décrépit. Hilda marche<br />
perpétuellement dans un rêve, sous l'ob-<br />
session d'une idée fixe qu'elle ne traduit<br />
pas.<br />
Devant Pâtre flambant où la sotietie s em-<br />
brase sur un lit cle pommes <strong>de</strong> pins rutilan-<br />
tes, pareilles à <strong>de</strong> féeriques bijoux <strong>de</strong> rubis<br />
et d'or incan<strong>de</strong>scents, — leurs silhouettes<br />
se découpent vivement, enlevées en clair<br />
obscur, comme un tableau <strong>de</strong> maître Fla-<br />
mand .<br />
Une cloche teinte faiblement dans le loin-<br />
tain du désert cle neige, et le vieux se sou-<br />
vient que c'est aussi l'anniversaire <strong>de</strong> ia<br />
mort <strong>de</strong> son fils.<br />
Doucement il s'en va prendre, dans le<br />
double fond d'un coffre <strong>de</strong> chêne, une reli-<br />
que retrouvée jadis dans une fondrière, —<br />
le chassepot du partisan qu'il fourbit pieu-<br />
sement chaque année à la même époque.<br />
Seulement, sur la crosse ébréchée, il y a<br />
une tache <strong>de</strong> sang qu'on ne lava jamais !<br />
Hilda regar<strong>de</strong> droit <strong>de</strong>vant elle d'un œil<br />
ar<strong>de</strong>nt et fixe, pendant que l'aïeul parle <strong>de</strong><br />
sa petite-fille comme, si elle était absente.<br />
Plus amèrement que jamais, avec une co-<br />
lère montante, il rabâche son éternelle<br />
plainte exaspérée par cet infrangible si-<br />
lence — énigme inexpliquée dont il vou<br />
drait avoir la clef avant <strong>de</strong> mourir !<br />
— « Je sais comment les autres sont morts<br />
et je ne sais rien <strong>de</strong> la survivante. Depuis<br />
la catastrophe, elle n'a pas parlé ; elle n'a<br />
plus souri ! Où est son cœur? Où vont ses<br />
pensées ?...Jene sais rien <strong>de</strong> mon enfant!..<br />
Oh ! si elle avait aimé un étranger, mal-<br />
heur 1... Si quelqu'un <strong>de</strong> là-bas avait enjôlé<br />
sa jeunesse?... Dis que tu n'aimes pas;<br />
que tu n'as jamais aimé, au moins, dis-le 1...<br />
Il faut que tu parles à la fin ! Que désires-<br />
tu? Qu'atlends-tti, fille sans âme!... »<br />
L'exaltation du vieillard tomba peu à peu<br />
avec la flamme mourante. Il s'assoupissait<br />
dans la torpeur <strong>de</strong> sa douleur coutumière,<br />
faciné par cette folie du silence qui l'é-<br />
nerve <strong>de</strong>piws un quart <strong>de</strong> siècle.<br />
Cependant la veillée s'écoulait, — la souf-<br />
france aussi abrège les heures. Un bour-<br />
donnement <strong>de</strong> cloches passait là-haut, tout<br />
là-haut, apporté par <strong>de</strong>s bouffées <strong>de</strong> vent.<br />
Dans le tuyau do la cheminée se répercutait<br />
le bruit intermittent et lugubre <strong>de</strong>s légè-<br />
res avalanches tombant du sommet <strong>de</strong>s<br />
grands arbres secoués <strong>de</strong> frissons.<br />
Des pas nombreux s'avançaient rapi<strong>de</strong>-<br />
ment en faisant craquer les aiguilles <strong>de</strong> sa-<br />
pins durcies par la glace.<br />
— Noël ! Noël ! père Gruddher ; ce sont<br />
<strong>de</strong>s amis : Kautz, Spitz, KaDpler !<br />
us entrèrent eu cuuruiiRAi, agitant <strong>de</strong>s<br />
sonnailles, portant <strong>de</strong>s torches et <strong>de</strong>s falots,<br />
gambadant. Toute la jeunesse qui ne sait<br />
rien du passé, — rien que les joyeuses cou-<br />
tumes reprises.<br />
Par la porte soudain ouverte, la flamme<br />
du brasier rougeâtre, ravivée, rayonna tout<br />
à coup sur le champ <strong>de</strong> neige coupé par<br />
l'horizon bleu sombre.<br />
Ce fut comme un éblouissement <strong>de</strong>s trois<br />
couleurs impérissables enveloppant la fo<br />
rèt... galvanisée, superbe, — telle une fan<br />
tastique incarnation <strong>de</strong> l'idée <strong>de</strong> Patrie évo-<br />
quée, — la folle se leva tendant les bras<br />
vers les arbres, girandoles géantes diaman-<br />
tée par l'éclat <strong>de</strong>s torches :<br />
— Là, mes amis, fit-elle, voici vos arbres<br />
<strong>de</strong> Noël ! Ils sont hérissés <strong>de</strong> baïonnettes et<br />
<strong>de</strong> fusils, prenez !... J'ai dormi en vous at-<br />
tendant, mais je m'éveille et je suis forte..<br />
Enten<strong>de</strong>z-vous le tocsin ? Et plus loin, vers<br />
Strasbourg, le canon? C'est comme un vol<br />
can qui éclate, la France va passer!... En<br />
vérité, je ne croyais pas qu'il restât tant <strong>de</strong><br />
jeunes hommes au pays... Suivez-moi, je<br />
vais vous gui<strong>de</strong>r !...<br />
Elle courait déjà sous la futaie, dans un<br />
tunnel <strong>de</strong> neige, vers le col cle Valdieu.<br />
Les jeunes gens, stupéfaits, s'étaient dé-<br />
couverts malgré la bise :<br />
— CaDoral Gruddher. fit l'aîné, excusez-<br />
nous, nous la croyions plus calme.. . rsous<br />
pensions rire un brin et vous égayer... il y<br />
a si longtemps <strong>de</strong> cela.<br />
Mais le vieux, amèrement, répondit :<br />
— Si elle se souvient, elle en peut mou-<br />
rir. Par pitié, suivez-là... pour la sauver '<br />
Francis MARATUECH.<br />
aiaue<br />
Le Réveil du Dauphiné annonce que tous<br />
les instituteurs <strong>de</strong> Yoirop, sans exception,<br />
viennent d'adresser au maire do cette" ville<br />
une lettre collectivejannonçant qu'en suite <strong>de</strong><br />
la réduction <strong>de</strong> leur traitement, supplémen-<br />
taire, ils cesseraient tous à partir du 1er jan-<br />
vier, les cours supplémentaires donnes <strong>de</strong><br />
4 à 6 heures pour les étu<strong>de</strong>s appliquées,<br />
« rendant l'administration municipale" res-<br />
ponsable du tort immense que ce "fait allait<br />
faire subir aux écoles laïques ». Cette grève<br />
d'instituteurs ne manqué pas <strong>de</strong> piquant ;<br />
elle est également <strong>de</strong>s plus "suggest ives, car<br />
elle précise le point exact où s'arrête le dé-<br />
vouement du personnel laïque enseignant.<br />
D'autre part, le bruit court que les emuloyés<br />
<strong>de</strong> commerce ou d'industrie <strong>de</strong> Voiron qui<br />
travaillent jusqu'à 7 et même 8 heures du<br />
soir, ont l'intention <strong>de</strong> faire.grève s'il ne leur<br />
est pas alloué un traitement supplémentaire<br />
pour toutes les heures <strong>de</strong> travail "faites anrès<br />
4 heures <strong>de</strong> l'après-midi. On craint égale-<br />
ment qu'ils n'arrivent à exiger le congé heb-<br />
domadaire du jeudi et <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> vacan-<br />
ces par an, sans préjudice <strong>de</strong>s petites vacan-<br />
ces "dc Pâques et autres fêtes <strong>de</strong> l'année.<br />
En un mot, ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à être aussi mal<br />
traités que le sont lesinfortunés instituteurs<br />
laïques <strong>de</strong> leur bonne ville <strong>de</strong> Voiron !<br />
Mazas et Qhtrefe<br />
Sous ce titre, Cassagnac écrit ce qui suit sur.<br />
l'élection <strong>de</strong> Pontarlier :<br />
Qu'on laisse circuler ce monsieur, avec<br />
son burnous, ses salamalecs, ses ablutions<br />
et sa conversion à l'islamisme, nous n'y<br />
voyons pas d'inconvénient, puisque ce dé-<br />
traqué est doux et soigne gratuitement les<br />
mala<strong>de</strong>s, faisant du bien au lieu <strong>de</strong> faire<br />
du mal.<br />
Mais <strong>de</strong> là à l'envoyer siéger au Parle-<br />
ment, pour qu'il s'y prosterne et invoque<br />
Allah, en pleine séance et aux heures <strong>de</strong> la<br />
prière, et qu'il y entasse les propositions<br />
les plus saugrenues, il y a loin, et nous<br />
estimons que les républicains qui l'ont<br />
nommé, même sans lê vouloir, ont témoi-<br />
gné, rien qu'en lui donnant leurs voix,<br />
quel mépris leur inspirait le suffrage uni-<br />
versel.<br />
Nous avions déjà contemplé diverses es-<br />
pèces d'élus.<br />
Il y a d'abord celui qui achète sa circons-<br />
cription, comme on achète une lorgnette ou<br />
<strong>de</strong>s cochons à la foire.<br />
La Chambre renferme quelques-uns <strong>de</strong><br />
ces négociants politiques, juifs ou pas juifs.<br />
Il y a le député qui a promis la lune à<br />
<strong>de</strong>s imbéciles qui l'ont cru sur parole et qui<br />
ne lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt même pas <strong>de</strong> la leur mon-<br />
trer à dix mètres, ainsi que voulait le faire<br />
mon ancien collègue Deloncle.<br />
Il y a celui qui a volé son mandat comme<br />
on vole un porte-monnaie et qui a détroussé<br />
son concurrent au coin <strong>de</strong> l'urne.<br />
Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières espèces abon<strong>de</strong>nt et<br />
la majorité du Parlement brille par le nom-<br />
bre dos députés menteurs et voleurs.<br />
Il y a enfin celui qui a été proclamé sans<br />
être élu, parce que "l'on a fait voter pour lui<br />
les absents elles morts, elles vivants <strong>de</strong>ux<br />
fois plutôt qu'une.<br />
Tous ces élus-là rentrant dans les catégo-<br />
ries créées et inventées par la République,<br />
suffisaient déjà bien largement à déconsi-<br />
dérer et à avilir le suffrage universel.<br />
Mais il manquait le député <strong>de</strong> Pontar-<br />
lier.<br />
C'est le fou qui s'ajoute aux coquins.<br />
C'est Charenton donnant la main à Mazas.<br />
La réunion est désormais complète.<br />
n'outnnt au a Art l'nn. do Pontarlier aDDorte<br />
au Palais-Bourbon <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s inconnues<br />
et dos sentiments nouveaux.<br />
Il sera le seul républicain religieux ayant<br />
la foi et pratiquant.<br />
Encore est-ce en qualité <strong>de</strong> mahométan.<br />
Et il sera le seul so lavant plusieurs fois<br />
par jour.<br />
Il est vrai que la religion l'ordonne, ce<br />
cpti lui enlève un peu <strong>de</strong> son mérite.<br />
Entre les mains <strong>de</strong>s républicains, le suf-<br />
frage universel est décidément <strong>de</strong>venu une<br />
belle chose !<br />
Quand ils ne le salissent pas, ils s'en mo-<br />
quent.<br />
Paul <strong>de</strong> CASSAGNAC.<br />
arrêtés municipaux, cette coutume a<br />
survécu à peu près partout.<br />
Mais je ne sache pas qu'en aucune<br />
autre région que les Lan<strong>de</strong>s existe cette<br />
autre tradition <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël —<br />
Las LLailles <strong>de</strong> Nadaou — non moins<br />
populaire et non moins pieusement<br />
gardée que celle <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> la Saint-<br />
Jean.<br />
*<br />
* K<br />
A quelle date remonte l'origine <strong>de</strong><br />
cette coutume ? Nul ne le sait. Com-<br />
ment l'expliquer ? Plusieurs versions<br />
ont cours à ce sujet.<br />
D'aucuns ont voulu voir dans ces<br />
feux <strong>de</strong> joie une manifestation païenne :<br />
la célébration du Solstice d'hiver,<br />
comme les feux <strong>de</strong> la Saint-Jean se-<br />
raient la célébration du Solstice d'été.<br />
Nous pensons, au contraire, qu'aux<br />
premiers temps du christianisme le<br />
peuple alluma les feux <strong>de</strong> la Saint-<br />
Jean pour fêter l'anniversaire <strong>de</strong> la ve-<br />
nue du Précurseur du Christ. A plus<br />
forte raison les feux <strong>de</strong> Noël furent-ils,<br />
à l'origine, <strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> la joie<br />
populaire célébrant, en la veille <strong>de</strong><br />
cette nuit inoubliable, la naissance <strong>de</strong><br />
l'Enfant-Dieu, du Ré<strong>de</strong>mpteur qui<br />
allait régénérer le mon<strong>de</strong>, racheter et<br />
sauver l'Humanité.<br />
Quoi qu'il en soit, les feux <strong>de</strong> Noël<br />
s'allument régulièrement chaque an-<br />
née clans cette pittoresque région du<br />
.Sud-Ouest qui embrasse à la fois les<br />
pignadars aux sombres feuillages <strong>de</strong> la<br />
ban<strong>de</strong> sablonneuse et les fertiles et<br />
riants coteaux <strong>de</strong> la Chalosse baignés<br />
par i'Adotu.<br />
gne — Capux Vasconià — pittores-<br />
ques coteaux <strong>de</strong> la Chalosse qui vont<br />
s'échelonnant jusques aux bords du<br />
Gave, étalant sur leurs flancs <strong>de</strong>s bois<br />
ombreux <strong>de</strong> chênes, <strong>de</strong> coquettes mé-<br />
tairies et <strong>de</strong>s champs pleins <strong>de</strong> fertilité.<br />
C'est dans ce superbe décor, si varié<br />
et si vaste, que les feux <strong>de</strong> Noël, s'al-<br />
lumant par milliers aux premiers sons<br />
<strong>de</strong> Y Angélus, le soir du 24 <strong>décembre</strong>,<br />
éveillent <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s impressions dans<br />
l'âme du chrétien.<br />
Si l'œil est ébloui, en effet, par la<br />
magie <strong>de</strong> ce spectacle peu banal, <strong>de</strong><br />
ce flamboiement <strong>de</strong> feux à perte <strong>de</strong> vue,<br />
à travers la plaine et sur les monts, dans<br />
l'immensité noire <strong>de</strong> la nature endor-<br />
mie, d'autre part on <strong>de</strong>vine, on sent<br />
que ces manifestations extérieures <strong>de</strong><br />
la joie populaire sont l'expression pal-<br />
pable <strong>de</strong> la foi profon<strong>de</strong> qui, grâce à<br />
Dieu, reste encore bien vivante dans le<br />
cœur <strong>de</strong> ces catholiques populations.<br />
Et, malgré les tristesses du temps<br />
présent, malgré la campagne acharnée<br />
entreprise par les francs-maçons et les<br />
libres-penseurs pour arracher <strong>de</strong>s en-<br />
trailles même du peuple cette foi qui<br />
faisait la gran<strong>de</strong>ur et la force <strong>de</strong> la<br />
France, on espère et on croit en l'ave-<br />
nir J. BONNET<br />
l'ami <strong>de</strong> tous les hommes <strong>de</strong> bien, quelles<br />
aue soient leurs croyances ».<br />
* Le docteur Grenier a confirmé à notre con-<br />
frère qu'il siégera à la Chambre avec son.<br />
burnous et qu'il fera ses prières là où il se<br />
trouvera.<br />
Dans la salle <strong>de</strong>s séances, dans les cou-<br />
loirs ou dans la rue ? lui a <strong>de</strong>mandé son in-<br />
terviewer.<br />
Pourquoi pas? a rénondu le député <strong>de</strong><br />
Pontarlier. Ici, au début", 011 s'étonnait ; on<br />
me traita même <strong>de</strong> fou, mais bientôt on s'y<br />
habitua et aujourd'hui, dans les campagnes,<br />
on m'annorte l'eau et le linge nécessaires à<br />
mes ablutions. A Paris, sans doute, m'ac-<br />
cor<strong>de</strong>ra-t-on la même tolérance. Je pratique<br />
et pratiquerai toujours, s'il plait à Dieu, les<br />
préceptes <strong>de</strong> ma religion. Sans doute aurais-<br />
je <strong>de</strong>s" désillusions, mais je n'en continuerai<br />
pas moins la lutte, avec la foi ar<strong>de</strong>nte qui<br />
m'anime et la sincérité do mes convictions,<br />
pour faire l'humanité meilleure , moins<br />
égoïste, plus indulgente ; s'il plait à Dieu, jc-<br />
réussirai.<br />
Par Fil SDéoiai<br />
LAS MAILLES DE NADAOU<br />
Dans presque toutes les provinces <strong>de</strong><br />
notre vieux pays <strong>de</strong> France la tradi-<br />
tionnelle coutume <strong>de</strong>s feux cle la Saint-<br />
Jean s'est perpétuée, vivace et popu-<br />
laire.<br />
En dépit du progrès <strong>de</strong> ce matéria-<br />
lisme scientifique qui prétend suppri-<br />
mer, au nom <strong>de</strong> la raison humaine,<br />
tous les vieux liens, poétiques et reli-<br />
gieux, qui rattachaient les générations<br />
au sol où elles avaient pris naissance<br />
et à la foi chrétienne, héritage <strong>de</strong>s<br />
aïeux, — en dépit même d'imbéciles<br />
Et c'est vraiment un magique spec-<br />
tacle, le 24 <strong>décembre</strong>, alors que le so-<br />
leil a disparu â l'horizon dans les bru-<br />
es hivernales, <strong>de</strong> voir, aux premiers<br />
tintements <strong>de</strong> VAygelus du soir, <strong>de</strong>s<br />
feux surgir un peu partout et s'épar-<br />
piller dans l'ombre noire <strong>de</strong>s champs —<br />
pareils à ces étoiles lumineuses que,<br />
dans les belles ,nuits d'été, on voit suc-<br />
cessivement apparaître et se multiplier<br />
<strong>de</strong>vant les yeux éblouis quand on con-<br />
temple le firmament.<br />
Car ce ne sont pas seulement les<br />
villes et les bourga<strong>de</strong>s, les villages et<br />
les hameaux qui allument ces feux...<br />
-"Dans chaque métairie, si petite et si<br />
isolée soit-elle, flambe un petit bûcher,<br />
ici <strong>de</strong> pignes, <strong>de</strong> gémelles, <strong>de</strong> branches<br />
<strong>de</strong> pins <strong>de</strong>sséchées et pétillantes, là <strong>de</strong><br />
clairs fagots <strong>de</strong> tauzins mêlés <strong>de</strong> fou-<br />
gères.,. Et, autour <strong>de</strong> ces foyers étin-<br />
celants, les enfants forment <strong>de</strong>s ron<strong>de</strong>s<br />
joyeuses, chantant encore en certains<br />
endroits les vieux couplets :<br />
Hailie dè Nadaou,<br />
Las tripas aou paou,<br />
^Lou porc aou salin,<br />
'^ourat.-é bézin '<br />
A Saint-feevei tout particulièrement,<br />
centre <strong>de</strong> la région où s'est conservée<br />
la coutume <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> Noël, le tableau<br />
est réellement féerique, émouvant.<br />
Du haut cle cette nsagnifique prome-<br />
na<strong>de</strong>- <strong>de</strong> Morlanne qui surplombe<br />
i'Adour aux capricieux méandres, la<br />
vue s'étend jusqu'aux limites <strong>de</strong> l'ho-<br />
rizon sur <strong>de</strong>s "forêts <strong>de</strong> pins qui donnent<br />
presque l'illusion <strong>de</strong> l'Océan, tandis<br />
que, sur l'autre rive du fleuve se <strong>de</strong>ssi-<br />
nent les coteaux aux sommets <strong>de</strong>squels<br />
est perchée la jolie petite ville qui porte<br />
sijustement et si fièrement dans ses ar-<br />
moiries ce surnom <strong>de</strong> Cap <strong>de</strong> Gasco-<br />
P<br />
DE LA MM TllRQlil<br />
llflMBlJl IMS M<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le parti <strong>de</strong> la jeune Turquie a célébré,<br />
hier soir, le vingtième anniversaire <strong>de</strong> la<br />
promulgation <strong>de</strong> la Constitution ottomane en<br />
un banquet au restaurant Voltaire : plus cle<br />
soixante convives ont pris part à ce banquet<br />
qui était présidé par Mourad-Bey et Halil-<br />
Ganem. A la fin du" banquet, et après quel-<br />
ques mots cle bienvenue d'Ahmed-Piza," aux<br />
hôtes <strong>de</strong> la jeune Turquie, Mourad-Bey a ex-<br />
posé l'état déplorable cle la Turquie sous le<br />
règne Abdul-Hamid.<br />
H.alil'Ganem fait voir ensuite qu'il aurait<br />
suffi d'appliquer loyalement la Constitution<br />
<strong>de</strong> 1876 pour préserver l'empire Ottoman <strong>de</strong>s<br />
maux auxquels il est en proie <strong>de</strong>puis vingt<br />
ans.<br />
.A. L'ELTSEE<br />
^aris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le Gaulois croit savoir que d'importante?<br />
modifications seraient à la veille <strong>de</strong> se pro-<br />
duire dans la composition <strong>de</strong> la Maison du<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République.<br />
Le général Tournier serait divisionnaire<br />
au printemps prochain et irait prendre le<br />
comman<strong>de</strong>ment d'une division dans l'Est.<br />
D'autre part, M. Félix Fatire aurait enfir,.<br />
constaté que le système mixte qu'il avait<br />
adopté pour les services intérieurs <strong>de</strong> l'Ely-<br />
sée ne constituait pas l'idéal d'une bonne<br />
organisation et. aurait prit le parti <strong>de</strong> sup-<br />
primer le double mécanisme d'un cabinet<br />
civil et d'un secrétariat général militaire.<br />
Revenant au système choisi par M. Casimir<br />
Périer, le prési<strong>de</strong>nt aurait décidé que les at-<br />
tributions <strong>de</strong> secrétariat général reviendraient<br />
au cabinet civil —M. Le Gall prenant le titre<br />
<strong>de</strong> secrétaire général — et que le nouveau<br />
général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> qui viendrait à l'Elysée,<br />
serait seulement le chef <strong>de</strong> la Maison mi-<br />
litaire.<br />
Cet officier supérieur ne serait pas encore<br />
désigné, mais on parie à mots couverts d'un<br />
ancien officier <strong>de</strong> " la Maison militaire pré-<br />
si<strong>de</strong>ntielle qui serait sur le point <strong>de</strong> recevoir<br />
les <strong>de</strong>ux étoiles.<br />
II!<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le correspondant du Soleil à Rome écrit<br />
que Mgr Clari, le nouveau nonce, ne se dis-<br />
simule nullement les difficultés <strong>de</strong> sa situa-<br />
tion, mais il espère, à force <strong>de</strong> tact et <strong>de</strong><br />
douceur, dissiper peu à peu ies préventions<br />
<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> catholiques à l'endroit non-<br />
seulement do la politique pontificale, mais<br />
<strong>de</strong> la'façon dont on a prétendu l'interpréter<br />
jusqu'ici.<br />
L'Election <strong>de</strong> Pontarlier<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le docteur Grenier, élu à Pontarlier, est<br />
décidément l'homme du jour et, comme on<br />
ne tarit pas <strong>de</strong> détails sur ce singulier per<br />
sonnage, le Matin a fait interviewer le "dé<br />
puté musulman par un envoyé spécial, et le<br />
récit cle cette conversation nous fournit<br />
quelques indications sur le rôle que le non<br />
vel élu compte jouer à la Chambre.<br />
Ses tendances, a-t-il dit, le porteront i<br />
siéger à la gauche radicale, si on" veut l'ad-<br />
mettre ; cependant, jaloux <strong>de</strong> sa liberté, il<br />
restera peut-être indépendant. Quoiqu'il en<br />
soit partisan au point "<strong>de</strong> vue théorique, il<br />
ne votera pas la séparation <strong>de</strong>s églises et <strong>de</strong><br />
l'Etat, il estime que ce n'est pas "l'heure <strong>de</strong><br />
prend/e une telle mesure, qui*amènerait cer<br />
tainement <strong>de</strong>s troubles dans le pays. En<br />
matière reiigieu.se, ii se proclame d'ailleurs<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Les tableaux d'avancement paraîtront sous<br />
très peu <strong>de</strong> jours.<br />
Dans la gendarmerie, la commission supé-<br />
rieure a classé le colonel Moreau pour le<br />
gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, et pour le gra<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> colonel, les lieutenants-colonels : Serres,<br />
Prévôt, Lancelot, Guyon, Boule, et Laussac<br />
La gendarmerie n'a plus <strong>de</strong> divisionnaire ;<br />
elle n'est plus représentée dans l'état-majoj.<br />
dc notre armée, que par sept généraux <strong>de</strong><br />
briga<strong>de</strong>, dont le général" Potelleret, qui pré-<br />
si<strong>de</strong> le comité <strong>de</strong> gendarmerie, et les géné-<br />
raux Ama<strong>de</strong>, Olivier et Risbourg, qui sont<br />
adjoints aux gouverneurs <strong>de</strong> nos forteresses<br />
<strong>de</strong>'l'Est.<br />
Tous les ans, le ministre <strong>de</strong> la guerre est<br />
obligé <strong>de</strong> confier, à <strong>de</strong>s généraux d'artillerie,<br />
l'inspection <strong>de</strong> quelques arrondissements <strong>de</strong><br />
gendarmerie.<br />
Le Matin dit que la retraite du ^général<br />
Poilloue <strong>de</strong> Saint-Mars ne sera définitive que<br />
dans quelques mois. A ia <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du géné-<br />
rai Billot, il aurait consenti à rester à la tète<br />
du 12e corps, jusqu'au moment où sera dé-<br />
signé son successeur.<br />
La Petite République prétend que le géné-<br />
ral Billot et l'amiral Besnard ont pris <strong>de</strong><br />
récentes dispositions relatives à la mobili-<br />
sation.<br />
Le ministre <strong>de</strong> la guerre a décidé aue la<br />
briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gendarmerie <strong>de</strong> Saint-Pafgoire<br />
(Hérault) sera transférée à Paulhan.<br />
Ecole Saint-Maixent<br />
Sont admis à Saint-Maixent:<br />
12e corps. — 14e d'infanterie : Chazal, Marroi<br />
et Talin d'Eyzac, serjreàts.<br />
50e -. Moudon, Roliin et Rouza<strong>de</strong>. sareeilt"<br />
majors .<br />
63e : Angelby, Brissaud, Hanoteau, Menain et<br />
Proust, sergents.<br />
78e : Ceron et Dorville, sergents • Petit ser-<br />
gent major ; Thévcnot. sergent. '<br />
80e : Gauthier, Mégret <strong>de</strong> Devise,<br />
baste et Vallette, sergents ; \'éne><br />
major.<br />
107e: Chevalier, Lassalmonie, Marc et Vallette<br />
Picard, Ta-<br />
au, sergent<br />
sergents.<br />
3 Feuilleton du "<strong>25</strong> <strong>décembre</strong> 1890<br />
Pli<br />
Par Pierre MAEL<br />
PREMIÈRE PARTIE<br />
LIS MYSTÈRE<br />
1<br />
Car, en vérité, si dissemblables qu'elles<br />
fussent, ces <strong>de</strong>ux femmes étaient merveil-<br />
leusement belles, et le plus méticuleux ar-<br />
tiste, le dillettante le plus pointilleux, n'au-<br />
rait su déci<strong>de</strong>r laquelle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux l'emportait<br />
sur l'autre.<br />
Blon<strong>de</strong> et brune, elles offraient entre<br />
elles un contraste aussi séduisant que com-<br />
plet et qui les faisait mutuellement valoir.<br />
Leurs costumes sombreslaissaientlesbras<br />
nus <strong>de</strong>puis l'épaule, et elles apparaissaient,<br />
dans l'éclat <strong>de</strong> leur teint doré par le uttle <strong>de</strong><br />
la mer, l'une sous sa couronne d'or fauve,<br />
«autre dans ses lourds ban<strong>de</strong>aux d'un noir<br />
fcleu. telles que <strong>de</strong>s .créatures évoquées <strong>de</strong><br />
fuelque légen<strong>de</strong> du moyen âge ou d'un<br />
conte arabe enrichi nar l'imagination hvper-<br />
"Ohque du conteur."<br />
j ''; llc £ passèrent, et le voyageur <strong>de</strong>meura<br />
fiouipo<br />
à Sa p1acC ' Sans P ;u ' oleet sans<br />
Ce fut l'hôte qui tira Lebrcton <strong>de</strong> la rê-<br />
verie où l'avait plongé ce tableau fasci-<br />
nant.<br />
— Vous ne vous plaindrez pas, celle fois,<br />
j'imagine, — dit-il avec un sourire mali-<br />
cieux, — que les étrangers ont tout pour<br />
eux. Voilà, certes, une fière revanche <strong>de</strong> la<br />
France, et, qui plus est, <strong>de</strong>là Bretagne, sur<br />
les Anglaises, les Américaines, les Autri-<br />
chiennes, les Espagnoles ou les Russes qui<br />
encombrent nos "plages.<br />
— Ah ! — lit Lebreton, — ces dames<br />
sont <strong>de</strong>s Bretonnes ?<br />
_ — Oui, monsieur, et même <strong>de</strong> nos voi-<br />
sines. Elles habitent Morlaix, où leur fa-<br />
mille occupe un rang considérable. Leur<br />
père, en effet, est un ancien magistrat cpii<br />
a pris sa retraite et vit dans ses terres.<br />
— Mais, — interrogea Colman, — ces<br />
dames m'ont paru avoir tous les <strong>de</strong>hors<br />
d'aisance, je dirai même dc... liberté, qui<br />
caractérise <strong>de</strong>s Parisiennes tout à fait clans<br />
le « mouvement ».<br />
— Tout â fait « fin-<strong>de</strong>-siècle », voulez-<br />
vous dire ? souligna l'hôtelier avec un nou-<br />
veau sourire. — Beaucoup do gens pen-<br />
sent comme vous, et les pru<strong>de</strong>s lai<strong>de</strong>s cri-<br />
tiquent à qui mieux mieux le décollelé <strong>de</strong><br />
leurs toilettes. C'est tant pis pour les cri-<br />
tiques.<br />
— Prenez gar<strong>de</strong>, fit Lebreton, vous<br />
m'avez tout l'air, en ce moment, <strong>de</strong> plai<strong>de</strong>r<br />
les circonstances atténuantes en faveur <strong>de</strong><br />
ces <strong>de</strong>ux splendi<strong>de</strong>s créatures. Pour moi,<br />
je vous l'avouerai, j'accor<strong>de</strong> trop volon-<br />
tiers mon admiration à la beauté pour<br />
qu'il mc vienne jamais à l'esprit <strong>de</strong> lui<br />
chercher <strong>de</strong>s excuses.<br />
L'hôte cessa dc plaisanter, et ce fut d'un<br />
accent <strong>de</strong> profond respect qu'il reprit:<br />
— Non, monsieur, jo ne cherche aucune<br />
excuscà labeautô, peut-être trop« voyante »,<br />
dos dames Kcrrcix. Quoi qu'essaient d'insi-<br />
nuer les langues les plus venimeuses, il n'y<br />
a rien, absolument rien à dire sur leur<br />
compte, et n'était leur éducation manifeste-<br />
ment parisienne, ainsi que vous l'avez tout<br />
<strong>de</strong> suite remarqué, on n'aurait qu'à les<br />
louer sur tous les tons. Elles sont belles,<br />
et elles le savent. Est-ce un si gros péché<br />
<strong>de</strong> le laisser voir? Ce qui est certain, c'est<br />
que dans ces corps superbes logent <strong>de</strong>s<br />
âmes plus belles encore, et que la beauté <strong>de</strong><br />
ces jeunes femmes ne les empêche pas<br />
d'être la provi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s malheureux.<br />
_— Ah ! dit le voyageur avec une nuance<br />
d'émotion dans la voix, elles sont aussi bon-<br />
nes que belles ! Tant mieux, et gloire à no-<br />
tre terre bretonne qui voit s'épanouir <strong>de</strong><br />
telles fleurs !<br />
Il se tut. Les <strong>de</strong>ux jeunes femmes, objet<br />
rie leur entretien, avaient repris leurs loi-'<br />
ettes do ville, <strong>de</strong> simples et élégantes ro-<br />
bes <strong>de</strong> toi e et <strong>de</strong>s chapeaux <strong>de</strong> la plus mo-<br />
<strong>de</strong>ste paille. Elles s'avancèrent vers l'hôtel<br />
et parurent hésiter en voyant l'hôte en con-<br />
versation suivie aveo le voyageur.<br />
Lebreton les lira d'embarras en s'écar-<br />
tant discrètement. Alors, la dame blon<strong>de</strong><br />
s approcha <strong>de</strong> 1 hôtelier et <strong>de</strong>manda :<br />
— Monsieur Kerjan, savez-vous si la<br />
voiture pourra être prête à <strong>de</strong>ux heures ?<br />
Kerjan salua et gardant son chn-peau à la<br />
main, répondit avec une sympathie très<br />
marquée :<br />
— Ma<strong>de</strong>moiselle, j'ai donné mes ordres<br />
en conséquence, et je ne vois rien qui s'op<br />
pose à votre désir.<br />
La phrase était fort 1 ri en tournée et amena<br />
un sourire sur la jolie bouche rose. La<br />
jeune fille s'écria :<br />
— Bravo, monsieur Kerjan ! On voit<br />
bien que vous êtes poète à vos heures.<br />
Vous parlez le français comme un Norman<br />
lien.<br />
Cela fut dit avec un accent <strong>de</strong> gaieté char-<br />
mante et conununicative qui mit l'hôte en<br />
bonne humeur. Lebreton 'mi avait penché<br />
la lête et s'était détourné un instant, releva<br />
les yeux. Il tressaillit. »<br />
Celle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux jeunes filles qui n'avait<br />
point parlé, ia brune, le considérait avec<br />
attention du fond <strong>de</strong> ses prunelles sombres.<br />
II<br />
La Légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rosmeur<br />
Colman Lebreton se détourna <strong>de</strong>rechef,<br />
afin <strong>de</strong> rompre le charme. Il lui avait sem-<br />
blé que <strong>de</strong> ces beaux yeux se dégageait un<br />
flui<strong>de</strong> subtil qui l'enveloppait et lo pénétrait<br />
en même temps.<br />
Un son do cloche venu <strong>de</strong> l'hôtel émut<br />
tous les spectateurs <strong>de</strong> la plage. Kerjan, s'é-<br />
loignant <strong>de</strong> la jeune fille blon<strong>de</strong>, tandis que<br />
celle-ci se rapprochait <strong>de</strong> sa sœur, vint à<br />
son hôte <strong>de</strong> passage.<br />
— Voici le déjeuner qui sonne, mon-<br />
sieur. Vous pouvez prendre, si vous le<br />
voulez, votre place à la table d'hôte.<br />
— Merci, monsieur, répondit Colman.<br />
Après déjeuner, je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai quel-<br />
ques renseignements.<br />
— Je vous les donnerai <strong>de</strong> grand cœur,<br />
monsieur, si j'y puis satisfaire.<br />
Les <strong>de</strong>ux hommes se séparèrent sur cette<br />
parole et le voyageur entra dans la salle à<br />
manger, bientôt suivi par l'alfluence <strong>de</strong>s<br />
baigneurs, au nombre <strong>de</strong>squels se trou-<br />
vaient les belles jeunes filles. Auprès d'elles<br />
vint s'asseoir une dame à cheveux blancs,<br />
dont la beauté encore florissante et la sou-<br />
veraine distinction disaient assez qu'elle <strong>de</strong>-<br />
vait être leur mère.<br />
Tout en mangeant silencieusement, le<br />
jeune homme percevait <strong>de</strong>s bribes <strong>de</strong> con-<br />
versations engagées près <strong>de</strong> lui. 11 est assez<br />
rare que ces entretiens <strong>de</strong> table d'hôte roti-<br />
fent sur <strong>de</strong>s sujets d'une gran<strong>de</strong> élévation.<br />
Cctn dti publie cosmopolite qui Créunentait<br />
la grève <strong>de</strong> Satnt-El'flam ne faisait point ex-<br />
ception u la règle. puuut .v<br />
On parlait du pays <strong>de</strong>s alentours, <strong>de</strong>s sta-<br />
tions similaires et <strong>de</strong>s avantages qu'y trou-<br />
vent les voyageurs. Les uns vantaient la<br />
beauté <strong>de</strong>s plages, les autres le confortable<br />
ou lo bon marché <strong>de</strong>s hôtels. Quelqu'un<br />
éleva la voix et dit :<br />
— Pour le bon marché et même le con-<br />
fortable, à ce prix-là, bien entendu, aucune<br />
maison ne peut lutter contre celle <strong>de</strong>s frères<br />
Garmin, à Keravilio.<br />
— C'est vrai, — répliqua un autre. —<br />
Mais les patrons <strong>de</strong> l'hôtel sont si désagréa-<br />
bles qu'on ne se plait guère à entrer en re-<br />
lations avec eux. Co sont <strong>de</strong> véritables bru-<br />
tes.<br />
— L'année <strong>de</strong>rnière, ils ont à moitié as-<br />
sommé un voyageur qui leur avait fait <strong>de</strong><br />
très légitimes remontrances. Les voituriers<br />
ne se soucient pas d'y <strong>de</strong>scendre et ils sont<br />
la (erreur <strong>de</strong>s environs.<br />
Une troisième personne, une femme celte<br />
fois, appuya les dires <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux interlocu-<br />
teurs.<br />
— Ce que vous dites, monsieur, est tout<br />
à fait exact. Moi qui vous parle, j'ai dû<br />
m'enfuir <strong>de</strong> l'hôtel, il y a <strong>de</strong>ux ans, tant j'ai<br />
eu peur que ces <strong>de</strong>ux méchant» hommes<br />
me fissent un mauvais parti. Et cela parce<br />
que je les payais en billets <strong>de</strong> banque.<br />
Une exclamation interrompit la voix <strong>de</strong><br />
la narratrice.<br />
sibT ° h ! V ° US exagérez? Cen ' est paspos-<br />
Mais la dame, piquée peut-être par ce<br />
doute <strong>de</strong> l'auditoire, reprit avec vivacité •<br />
— J exagère si peu, que si vous voulez<br />
interroger à ce sujet le garçon qui no us<br />
sort et qu, était témoin du la t, il 1 0 ônria<br />
vouslo répéter, et même vous 1 rï ,'il<br />
m a conduite à Lannion, où j'ai d à il ',<br />
pour « inirc <strong>de</strong> la monnaie. » J jllei<br />
cile. Il confhma o'nVn ' n ° ° Veiliéo cl do-<br />
ne- rinq<br />
cela,<br />
t, -<br />
cette<br />
mais<br />
Lan-<br />
tails il expliqua que ces Garmin n'étaient<br />
point du pays, qu'ils venaient d'Alsace<br />
peut-être do plus loin, ainsi que l'indiquait<br />
leur accent allemand très prononcé, et<br />
taient établis à Keravilio que <strong>de</strong>puis<br />
ou six ans. environ un an après le crime<br />
commis à Rosmeur.<br />
— Quel crime ? quel crime ? réclamèrent<br />
les baigneurs, alléchés par l'espoir d'un ré-<br />
cit palpitant.<br />
— Je ne saurais pas vous raconter ,<br />
messieurs, — répondit l'adolescent<br />
parce que je n'étais pas au pavs à o cv<br />
époque, j'étais chez un oncle à Brest. Mais<br />
je sais seulement qu'on trouva dans les<br />
bois du château une jeune femme assassi-<br />
née, que personne ne put reconnaîtrt<br />
qu'on avait vu la veille <strong>de</strong> passage à<br />
nion.<br />
— Et l'assassin, est-ce qu'on ne le prit<br />
pas ?<br />
— Non, messieurs, on ne découvrit ja-<br />
mais l'assassin. Ce ne <strong>de</strong>vait pas être 'un<br />
homme du pays.<br />
Les curieux étaient désappointés. Le pre-<br />
mier <strong>de</strong>s baigneurs qui avait parlé <strong>de</strong><br />
ravilio essaya <strong>de</strong> les consoler.<br />
• 7 P a , h ! , J ' n 'y a pas d'imporlance £<br />
cher à <strong>de</strong> te s récits. Chaque point,<br />
fûte <strong>de</strong> Bretagne peut enWr féuuiva<br />
ont .Les histoires do ces régions ont S<br />
tes plus sanglantes et plu^,gX s le<br />
unes quo es autres Mni= ;• ^ " )us 108<br />
toujours une [Vmmo inv-l,,,,. L ,<br />
tôrieusement assassin. , " iys -<br />
^T"' 1 , fa, 'tci'oiro (pie la polio**»<br />
mai lait 0 dans ces parles, ou -i"" ''" B<br />
"ai' -y sont ljicn'itml»«i'''"lls ':<br />
Ke-<br />
. atta-<br />
<strong>de</strong> la<br />
rire<br />
d l><br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
ai,<br />
108a • Baptiste, sergent major ; Cabanette,<br />
terrent ; Condamine, sergent fourrier; <strong>de</strong> Cre-<br />
moSx, Dhénin et Fort, sergents.<br />
138e : Dufey, Lelorram, Meraud et Boberts,<br />
«ergents.<br />
17e corps : 7e d'infanterie : Noseda, sergent.<br />
9e Loûbet et Mirambeau. sergents.<br />
Île : Fourni, sergent-major ; Gar<strong>de</strong>lle et Gar-<br />
nal. sergent. .<br />
20e : Castel et Dumas, sergents fourriers ; Dar-<br />
tigues et Dauty, sergents.<br />
83e : Casse-Barthe, Charjpe, Gonthier, Lizaute<br />
«t <strong>de</strong> Salles <strong>de</strong> Ays, sergents.<br />
SSe : Fourrât, sergent major.<br />
126e : Pic et Sacarau, sergents.<br />
18e corps. — 6e d'infanterie: Bertini, Lagar<strong>de</strong>,<br />
Pinturcau et Tessier, sergents ; Loubet, sergent<br />
fourrier.<br />
34e : Armand-Laroche, Mouchez et Peyroux,<br />
sergents majors, Bounet et Haran, sergents.<br />
49e : Alberny et Barrangue-Chinanou, sergents<br />
maiors, Lasnier et <strong>de</strong> Ribeaux.<br />
53e : Harrix, Estrampes, Ilouard, Laroche et<br />
Faubesty, sergents.<br />
•Ô7e : Bonhomme, sergent major, Goursaud, <strong>de</strong><br />
Merlin, sergents-fourriers ; Maturie. sergent.<br />
123 : Babie, sergent-fourrier ; Beaubeau et<br />
Boatineau, sergents.<br />
14te : Barranque-Chinanou, sergent major ;<br />
Decan <strong>de</strong> Chatouville, sergent ; Dore, sergent<br />
fourrier ; Fenodot, sergent major ; Guiraur, Mis-<br />
sant et Pourel, sergents.<br />
16e corps. 12e d'infanterie : Deville, sergent-<br />
fourrier; 'Grimai et Negrel, sergents; Paoli, ser-<br />
gent-major.<br />
15e : Amiel et Laurent, sergents; Tap, sergent-<br />
fourrier.<br />
17e : Thillet, sergent.<br />
81e : Aubouy, sergent ; Blanc, sergent-four-<br />
rier: Boucher, sergent.<br />
142e : Catroux et Peyronnet, sergonts.<br />
14i!e : Lauren<strong>de</strong>au, Négrier, Raftniac et XJffler,<br />
sergents.<br />
Notre Artillerie<br />
Bo'urges, 24 déce mbre.<br />
D'après le Messager du Cher, toutes les<br />
dispositions sont prises à Bourges pour la<br />
fabrication immédiate <strong>de</strong> nouveaux canons,<br />
et on n'attend plus que le vote <strong>de</strong>s crédits<br />
nar les Chambres.<br />
s'enfuir et le traînèrent jusqu'au poste <strong>de</strong>s<br />
gar<strong>de</strong>s municipaux, mais on chemin on a tait<br />
justice sommaire du malheureux, dont le ca-<br />
davre est horriblement lacéré. Le visage<br />
n'est pas reconnaissable.<br />
JUDICIAIRES<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
La Cour <strong>de</strong> cassation, toutes chambres<br />
réunies, a délibéré en chambre <strong>de</strong> conseil<br />
sur les modifications à adopter au Co<strong>de</strong><br />
d'instruction criminelle en ce "qui concerne<br />
spécialement l'instruction <strong>de</strong>s affaires cri-<br />
minelles et correctionnelles.<br />
Invitée, l'an passée, par le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
sceaux, à formuler son avis sur les modifi-<br />
cations proposées au Parlement, elle a adopté<br />
les conclusions du rapport fait par le con-<br />
seiller Faleimaigne, ~âu nom <strong>de</strong> la commis-<br />
sion qui avait été chargée <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une<br />
étu<strong>de</strong> particulière <strong>de</strong>s questions soulevées.<br />
Ces conclusions admettent simplement la<br />
faculté pour l'inculpé <strong>de</strong> ne pas s'expliquer<br />
lors <strong>de</strong> "sa première" comparution <strong>de</strong>vant le<br />
juge d'instruction, l'assistance d'un défen-<br />
seur dès le début <strong>de</strong> l'instruction et les<br />
moyens <strong>de</strong> communiquer librement avec lui<br />
sauf le cas d'interdiction <strong>de</strong> communiquer,<br />
la faculté pour le défenseur <strong>de</strong> prendre con-<br />
naissance" <strong>de</strong> pièces au cours <strong>de</strong> la procé-<br />
dure et <strong>de</strong> se pourvoir <strong>de</strong>vant la chambre du<br />
conseil, en cas <strong>de</strong> refus du juge d'instruc-<br />
tion, communication obligatoire du dossier<br />
avant l'interrogatoire définitif, le droit <strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>r l'accomplissement <strong>de</strong>s actes utiles<br />
à sa défense, le "recours <strong>de</strong>vant la chambre<br />
du conseil contre les ordonnances du juge<br />
d'instruction, le droit d'assister aux consta-<br />
tations et aux perquisitions, le contrôle <strong>de</strong>s<br />
expertises, un débat oral <strong>de</strong>vant la chambre<br />
<strong>de</strong>s mises en accusation.<br />
CONSEIL DE CABINET<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Les ministres se sont réunis, ce matin, en<br />
conseil <strong>de</strong> cabinet, au ministère <strong>de</strong> l'agri-<br />
culture, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Méline.<br />
La séance a été consacrée à l'expédition<br />
<strong>de</strong>s affaires courantes, notamment â la suc-<br />
cession <strong>de</strong> M. Rousseau. On dit que le choix<br />
du gouvernement sera officiellement connu<br />
à l'issue du conseil <strong>de</strong> samedi.<br />
La Russie dans la mer Rouge<br />
Londres, 24 décerrfbre.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Vienne au Daily Chroni-<br />
cle :<br />
La Russie, qui désire s'assurer un point sur la<br />
côte <strong>de</strong> la mer Rouge, a voulu connaître . l'atti-<br />
tu<strong>de</strong> et i'opinion <strong>de</strong> l'Italie. Il est certain que la<br />
Russie tente <strong>de</strong> grands efforts pour acquérir,<br />
soit à la France, soit à l'Italie, un territoire sur<br />
le littoral <strong>de</strong> ia mer Rouge et s'assurer ainsi<br />
l'accès <strong>de</strong> l'Abyssinie. L objectif <strong>de</strong> la Russie est<br />
do placer l'Abyssinie sous sa protection en vue<br />
<strong>de</strong> faire face à l'influence britannique en Afri-<br />
o.ue : suivant toutes probabilités, on apprendra<br />
prochainement que la" Russie a occupé "tin point<br />
quelconque <strong>de</strong> là mer Rouge.<br />
INSTRUCTION PUBLIQUE<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le ministre <strong>de</strong> l'instruction publique a<br />
décerné les prix suivants aux instituteurs qui<br />
ont donné en <strong>1896</strong> avec le plus <strong>de</strong> zèle et <strong>de</strong><br />
succès l'enseignement agricole et horticole<br />
leurs élèves :<br />
Rappel <strong>de</strong> prix : Delmond à Allassac (Cor-<br />
rèze), Puech â Firmy (Aveyron).<br />
Médaille d'argent et prime <strong>de</strong> 300 francs : M.<br />
Manou à Vigean (Cantal).<br />
Médaille d'argent et 200 francs : Arsac à La-<br />
plau (Corrèze), Dezeix à Saint Chamand (Cor-<br />
rèze), Hugon à Sainte Marie (Cantal.<br />
Médaille d'argent et 100 francs : Bru à Frons<br />
(Aveyron). Delon a Laval (Lozère), Lavialle à<br />
"Condat (Corrèze), Lunard à Ro<strong>de</strong>z (Aveyron),<br />
Tricot à Saint Mamet (Cantal.)<br />
Mentions honorables : MM. Gellier à Chausse<br />
nac (Cantal), (7haramel à Corrèze (Corrèze),<br />
Chassaing à Puvdarnac (Corrèze), Clermout à<br />
Labesserette (Cantal). Rozière à Valzergues<br />
(Aveyron), Cuelhes à Vebret (Cantal.)<br />
Une note officieuse du ministère <strong>de</strong> l'ins-<br />
truction publique et <strong>de</strong>s beaux-arts confirme<br />
que ce ministère est décidé à ne pas taire<br />
<strong>de</strong> nomination dans la Légion d'honneur pour<br />
le 1er janvier par suite <strong>de</strong>s disponibilités<br />
très restreintes "cette année. Le ministère <strong>de</strong><br />
l'instruction publique se bornera pour l'ins-<br />
tant à disposer <strong>de</strong>s décorations qui restent<br />
sur les fonds accordés par la loi du 12 dé-<br />
cembre 1895 à l'occasion du centenaire <strong>de</strong><br />
l'Institut <strong>de</strong> France.<br />
LES ELECTIONS SENATORIALES<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
14,396 communes ont eu à élire <strong>de</strong>s délé-<br />
gués sénatoriaux. Le nombre <strong>de</strong> ces délégués<br />
s'élève à 24,108. Parmi eux, plusieurs prê-<br />
tres ont été élus, notamment dans l'Ille-et-<br />
Vilaine ; c'est ainsi qu'à Goven, M. l'abbé<br />
Pinson et l'abbé Delalan<strong>de</strong> ont été élus, le<br />
premier, délégué, le second, suppléant, à<br />
l'unanimité du conseil municipal.<br />
Dans le Jura, la composition <strong>de</strong> la liste ra-<br />
dicale vient d'être arrêtée. Les candidats se<br />
raient : MM. Bourgeois, député <strong>de</strong> Dôle :<br />
Poupin, député <strong>de</strong> Poligny, et Chamberland,<br />
ancien député. On sait que les sénateurs<br />
sortants sont : MM. Lelièvre, Thurel et le<br />
général Grévy, opportunistes.<br />
A Constantine, où M. Lesueur, sortant, ne<br />
se représente pas, M. Treille, ancien député<br />
opportuniste, aura pour concurrent, M. <strong>de</strong><br />
Saint-Germain, maire <strong>de</strong> Batna, couseiller<br />
général <strong>de</strong> Constantine.<br />
Dans le Loiret, M. Adolphe Cochery, père<br />
du ministre <strong>de</strong>s finances et M. Rousset,* sc-<br />
ieurs sortants, viennent d'adresser une let-<br />
tre à leurs électeurs dans laquelle ils se ré-<br />
clament <strong>de</strong>s services rendus à la Républi<br />
que; nous avons dit hier que les candidatures<br />
radicales <strong>de</strong> MM. Royer-Potheau et Gircourt<br />
leur seraient opposées.<br />
Dans la Marne, département <strong>de</strong> M. Léon<br />
Bourgeois, MM. Diancourt et Poirrier, séna-<br />
teurs sortants, se représentent en déclarant<br />
qu'ils sont les adversaires résolus du socia-<br />
lisme, <strong>de</strong> la revision et <strong>de</strong> l'impôt progres-<br />
sif. M. Vallé, député radical d'Epernây, vient<br />
<strong>de</strong> retirer sa candidature ; M. Langlet, ancien<br />
député, reste donc jusqu'à ce jour le seul<br />
candidat <strong>de</strong>s radicaux et <strong>de</strong>s radicaux-socia-<br />
listes.<br />
Dans l'Yonne, en remplacement <strong>de</strong> M. Gui-<br />
chard, décédé, une nouvelle candidature ra-<br />
dicale vient <strong>de</strong> surgir, celle <strong>de</strong> M. Lor<strong>de</strong>reau,<br />
conseiller général.<br />
La Succession <strong>de</strong> M. Rousseau<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Plusieurs journaux ont parlé <strong>de</strong> la nomi-<br />
nation <strong>de</strong> M. Gérard, comme gouverneur gé-<br />
néral <strong>de</strong> l'Indo-Chine. Nous sommes autorisés<br />
à déclarer que cette information estinexacte<br />
et que le gouvernement n'a arrêté à, cet<br />
égard aucune résolution.<br />
Le Temps déclare que ce n'est pas M. Gé-<br />
rard, ancien ministre" <strong>de</strong> France à Pékin, qui<br />
sera nommé.<br />
Enfin, le Journal <strong>de</strong>s Débdts, qui annonçait<br />
hier l'information relative à M. Gérard se<br />
borne, aujourd'hui, à enregistrer le dé-<br />
menti.<br />
tint l'œuvre <strong>de</strong> Suez, n'était plus là pour as-<br />
surer contre les COUPS violents <strong>de</strong>s passions,<br />
<strong>de</strong>s instincts et <strong>de</strong>s' hasards, pour défendre<br />
contre elle-même et la modérer une nouvelle<br />
entreprise plus aventureuse que la pre-<br />
mière".<br />
Et que plus rien dans la direction faible,<br />
diffusé et changeante <strong>de</strong>s aàaires publiques<br />
n'était désormais capable ni <strong>de</strong> contenir les<br />
convoitises d'un tas <strong>de</strong> financiers, d'aven-<br />
turiers et <strong>de</strong> politiciens pillards, n'y d'arrêter<br />
cette paniqué instinctive <strong>de</strong>s foules qui en<br />
un moment renverse tout. Tout s'écroula.<br />
M. Anatole France termine :<br />
J'ai du vous montrer <strong>de</strong> Lesseps encore chargé<br />
<strong>de</strong>s fautes que le ternes emportera. Tel que je<br />
vous l'ai fait paraître^ tel qu'il fut, impru<strong>de</strong>nt,<br />
éméraire, trop confiant en lui-même, mais gé-<br />
néreux, plein <strong>de</strong> bonté, <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> courage j<br />
il a travaille toute sa vie à <strong>de</strong>s tâches vastes et<br />
pacifiques. Un tel homme n'a qu'un juge : l'Uni-<br />
vers.<br />
Son image, dressée à Suez sur la berge du<br />
canal, sera saluée à travers les siècles par les<br />
pavillons <strong>de</strong>s nations.<br />
Cet éloge <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps a été applaudi par<br />
la majorité <strong>de</strong> l'assistance.<br />
Après avoir rappelé la jeunesse laborieuse<br />
d'Anatole France", M. Gréard, qui répond ait<br />
récipiendaire, trace un croquis lestement<br />
enlevé du successeur <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Lesseps.<br />
Vous aimez les collections d'estampes et <strong>de</strong><br />
livres comme le paysan aime ia terre d'instinct.<br />
Inséparablement" lesbouquinistes sont vos amis.<br />
Que "dis-je ? Vos maîtres. Comment n'être pa|<br />
touché <strong>de</strong> votre fi<strong>de</strong>Tité à ces vieux et naïfs phi'<br />
losophes <strong>de</strong>s quais ?<br />
Puis M. Gréard fait l'éloge <strong>de</strong> l'écrivain<br />
dans lequel il salue un talent bien français.<br />
Le passage est délicat et d'une belle venue :<br />
De la France, vous aimez le sol nourricier<br />
d'une race vaillante et fine, la langue légère, ra-<br />
pi<strong>de</strong> et gaie, sortie <strong>de</strong> l'âme populaire comme<br />
le chant <strong>de</strong> l'alouette du sillon"; "la patrie vous<br />
apparaît : artisans, laboureurs, moines, théolo-<br />
giens, chevaliers, soldats, peuple et souverains,<br />
tous ceux qui lui ont apporté leur part d'intel-<br />
ligence, <strong>de</strong> sueur ou <strong>de</strong> "sang et les rassemblant<br />
dans une commune reconnaissance; ô mes frères,<br />
dites-vous, soyez bénis !<br />
Ah I le nobie élan, monsieur, et que vous<br />
voilà loin <strong>de</strong>s songeries et <strong>de</strong>s dilettantismes<br />
dissolvants !<br />
Par une rapi<strong>de</strong> transition, M. Gréard passe<br />
ensuite à <strong>de</strong> Lesseps. Après avoir évoqué le<br />
souvenir <strong>de</strong> l'académicien, plutôt que du di-<br />
plomate et du perceur d'ittismes, M. Gréard<br />
conclut ainsi :<br />
Co nom n'est plus entouré aujourd'hui Que d'un<br />
voile <strong>de</strong> <strong>de</strong>uii, vous avez entendu, monsieur, lès<br />
gémissements <strong>de</strong> ceux qu'une épouvantable ca-<br />
tastrophe a précipité dans la ruine. Laissez-moi<br />
ne pas ferrne'r l'oreille au murmure d'une espé-<br />
rance.<br />
Oui, les travaux interrompus seront recom.i-<br />
niences et achevés. Par qui" et pour qui ? Les<br />
intérêts et les passions <strong>de</strong> la politique peut-être<br />
en déci<strong>de</strong>ront. Alors, oubliant les défaillances',<br />
les malheurs et les fautes, ie mon<strong>de</strong> entier se<br />
souviendra que l'homme qui avait reprise la<br />
pensée <strong>de</strong> Leibniz et <strong>de</strong> Gœthe, était celui au'une<br />
popularité universelle avait surnommé' « le<br />
grand Français. »<br />
Ce discours, tout littéraire, ne peut être<br />
facilement analysé. Il faudrait citer nombre<br />
<strong>de</strong> passages heureux. Son succès a été très<br />
vif."<br />
sa» rst»&«H£<br />
6P /j'ai "le coros tout contusionné ; je ?n|s resté<br />
dans cette cabane jusqu'au matin et, ai<strong>de</strong>> ce^es<br />
<strong>de</strong>ux hommes, nous avons fait un -signal <strong>de</strong> ae-<br />
tresse oui a été compris d'Aurigny et, a midi un<br />
bateau "est venu me chercher.<br />
> Toute la matinée, j'ai explore la cote, mais<br />
ié n'ai trouvé que <strong>de</strong>s débris du navire et Un<br />
chargement. Il ne parait du navire que les <strong>de</strong>ux<br />
tronçons <strong>de</strong>s mâts ; il est coule par 10 ou 12<br />
mètres d'eau dans un endroit où il y a toujours<br />
<strong>de</strong> la mer. En arrivant ce soir à Cherbourg, a<br />
4-'heures, j'ai fait ma déclaration au bureau ae<br />
la marine et il m'a été fait <strong>de</strong>s avances pou r<br />
m'habilier, car je suis venu ici dénué <strong>de</strong> tout.<br />
Le jeûneur Succi <strong>de</strong>venu fou<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le jeûneur italien Succi est subitement <strong>de</strong>venu<br />
fou cette nuit, à minuit; aag&gê à l'Olympia<br />
pour accomplir un jeûne <strong>de</strong> 40 jours, il venait<br />
<strong>de</strong> quitter cette salle <strong>de</strong> snectable et était entre<br />
chez lui, 10. rue Caumartin, lorsque soudain il<br />
s'eniDara d'une canne et se mit à briser ies gla-<br />
ces, îa pendule et tous les objets cassabies qui<br />
se trouvaient dans son logement.<br />
Les voisins, effrayés, allèrent prévenir les<br />
gardiens <strong>de</strong> la paix <strong>de</strong> service sur la voie publi-<br />
que oui ont réussi, non sans peine, à s'emparer<br />
du jeûneur qui a été conduit" à l'infirmerie du<br />
tfep'ôt. "<br />
PET'TES NOUVELLES<br />
24 <strong>décembre</strong>.<br />
L'Intransigeant prétend que M. Hano-<br />
taux retar<strong>de</strong>rait la nomination <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Monte-<br />
beilo en remplacement <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Gourcel afin <strong>de</strong><br />
pouvoir se faire nommer lui-même ambassa<strong>de</strong>ur<br />
à Saint-Pétersbourg<br />
Hier, au conseil 'général <strong>de</strong> la Seine on<br />
a parlé du crime <strong>de</strong> la rue Vanneau et M. Puech<br />
a lait adopter un vœu portant que «soit consi-<br />
déré comfne moralement abandonné, tout enfant<br />
qui ne peut rester dans sa famille qu'au péril <strong>de</strong><br />
s'a santé, <strong>de</strong> sa moralité et <strong>de</strong> son éducation ;<br />
que les pouvoirs publics complètent les lois<br />
existantes' sur la protection <strong>de</strong>s enfants au point<br />
<strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la répression <strong>de</strong>s cruautés <strong>de</strong>s sévi-<br />
ces ou abandons dont les enfants peuvent être<br />
victimes. »<br />
~--0ii assure que les nominations d'officiers<br />
d'académie ne paraîtront à l'Officiel qu'après les<br />
élections sénatoriales.<br />
~vw A Milan, Ferrario, assesseur municipal,<br />
délégué aux finance?, dans la crainte que'son<br />
projet <strong>de</strong> réforme tributaire ne fut pas approuvé<br />
par le conseil communal s'est suicidé dans un<br />
moment d'exaltation mentale.<br />
Une terrible catastrophe s'est produite<br />
d'ans la province <strong>de</strong> Cathepin'osiaw (Russie) : un<br />
bac qui faisait ia traversée" du Dniepper a coulé;<br />
lj nombre <strong>de</strong>s victimes est encore inconnu.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Washington : « Le<br />
prési<strong>de</strong>nt Cieveland a reconnu la République <strong>de</strong><br />
l'Amérique centrale composée du Honduras, du<br />
Costarica et du Salvador en recevant officielle-<br />
ment le ministre plénipotentiaire <strong>de</strong> la nouvelle<br />
fédération. »<br />
SLe h rere Joseph<br />
Arcachon, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
L'état du Frère Joseph, supérieur général<br />
<strong>de</strong>s Frères <strong>de</strong> l'Ecole 'do là doctrine chré-<br />
tienne, est toujours désespéré. On craint que<br />
le mala<strong>de</strong> ne passe pas la journée. Le pre-<br />
mier assistant", lo Frère Exuuérien, est*a»<br />
rivé à Arcachon.<br />
Le Frère Joseph, qui est âgé <strong>de</strong> 74 ans]<br />
avait été désigné -par le chapitre pour suc E<br />
cé<strong>de</strong>r au Frère Philippe, le 18 octobre 1884 ;<br />
il est mala<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis."<br />
Le cardinal Leèot, ami personnel du Frèré<br />
Joseph, lui a fait, hier, une longue visite à<br />
Arcachon.<br />
Un© confirmation<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
L'information du Gaulois sur la nomina-<br />
tion du général Tournier au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général<br />
<strong>de</strong> division et sur la transformation <strong>de</strong>s ser-<br />
vices <strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce avec l'attribution du<br />
secrétariat général à un civil, M. Legall, ac-<br />
tuellement directeur du cabinet civil a, pa-<br />
raît-il, produit un certain émoi à l'Elysée.<br />
Des confi<strong>de</strong>nces y ont été faites 'à quel-<br />
ques-uns <strong>de</strong> nos confrères. Il semble en ré-<br />
sulter qu'il n'y a rien <strong>de</strong> décidé nour le mo-<br />
ment. On fait remarquer, en effet, qu'il est<br />
impossible <strong>de</strong> prévoir à quelle date le géné-<br />
ral Tournter, qui n'atteint la durée <strong>de</strong> gra<strong>de</strong><br />
voulu qu'au inois <strong>de</strong> février, pourra êrte<br />
promu divisionnaire.<br />
D'autre part, on semble reconnaître que si<br />
le général Tournier recevait les trois étoiles,<br />
il n'y aurait rien d'imuossible à ce quo les<br />
modifications annoncées se produisent.<br />
En somme, la question a pu être agitée et<br />
même résolue quant au fond, mais si <strong>de</strong>s<br />
modifications doivent se produire, on peut<br />
encore les définir ni leur fixer une date.<br />
LES ASSASSINS DE STAMBOULOFF<br />
Sofia, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
On sait que dans une lettre trouvée dans le<br />
coffre-fort <strong>de</strong> Stambouloff et dans laquelle<br />
l'ancien dictateur racontait nar avance l'or-<br />
ganisation du complot dont il <strong>de</strong>vait être<br />
victime, il dénonçait tout particulièrement<br />
le rôle <strong>de</strong> Tufektehief ; il" racontait aue<br />
Tufektcbief, en compagnie <strong>de</strong> Natchevit'ch,<br />
avait enrôlé une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> dix à quinze bri-<br />
gands et leur avait fourni <strong>de</strong> l'argent ; îl re-<br />
levait, en outre, <strong>de</strong> nombreux conciliabules<br />
tenus par les conspirateurs et dont Tufekt-<br />
ehief était l'âme, èt ajoutait que ce Tufeckt-<br />
clnef, assassin <strong>de</strong> Beitohef et <strong>de</strong> Vulkauitch,<br />
ancien ministre, avait été nommé exprès à<br />
la section départementale pour la coristruc<br />
tion du chemin cle fer central, afin qu'il put<br />
séjourner à Sofia et diriger ainsi sur place<br />
le complot.<br />
Tufeatehief, qui se trouvait jusqu'ici en<br />
liberté sous caution, vient, sur l'ordre du<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la cour d'assises, d'être ar-<br />
rêté.<br />
La veuve <strong>de</strong> Stambouloff, que l'ami <strong>de</strong><br />
l'ancien dictateur, Petkoff, tient heure par<br />
heure au courant <strong>de</strong>s différentes phases'du<br />
procès, ne s'est pas encore présentée dans<br />
la salle d'audience dans la crainte <strong>de</strong> provo-<br />
quer <strong>de</strong>s manifestations hostiles.<br />
Mœur:<br />
Hier<br />
Italiennes<br />
. . Rome, 24 <strong>décembre</strong>,<br />
soir Tnggiano a été le théâtre <strong>de</strong><br />
laits sanglants.<br />
Deux gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'excise <strong>de</strong><br />
. ient en trés dans un<br />
«?,?» .?i r Un 7 contravention ;<br />
Bute s éleva bientôt entre eux<br />
du limonadier. Exaspérés et<br />
-ris <strong>de</strong> vin, les gar<strong>de</strong>s sortircntïeurs revoi-<br />
rs et firent leu <strong>de</strong> tous côtés : <strong>de</strong>ux bour-<br />
un gar<strong>de</strong> municipal, accourus au<br />
aèrent morts.<br />
Alors^ les habitants, attirés par l'écho <strong>de</strong>s<br />
"'un <strong>de</strong>s gar-<br />
nviraculeusement réussi à<br />
la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
café pour y<br />
une vive dis-<br />
ct les parents<br />
probablement<br />
coups <strong>de</strong> pistolet, s'emnarèrent d't<br />
aes, Vautre ayant rairaculeusemei<br />
A l'Académie Française<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Cet après-midi, a eu lieu, à l'Académie<br />
français'e, la réception d'Anatole France.<br />
On remarquait dans la nombreuse assis-<br />
tance qui se pressait sous la coupole du pa-<br />
lais Mazarin, Mme la baronne <strong>de</strong> Motire-<br />
nheim, les ambassa<strong>de</strong>urs d'Italie et <strong>de</strong> Tur-<br />
quie et nombre <strong>de</strong> notabilités.<br />
Mmes Ferdinand et Charles <strong>de</strong> Lesseps, en<br />
grand <strong>de</strong>uil, entourées <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s<br />
membres <strong>de</strong> la famille, parmi lesquels M.<br />
Ferdinand <strong>de</strong> Lesseps, en uniforme <strong>de</strong> sous-<br />
officier <strong>de</strong> cavalerie, assistaient à la séance.<br />
On remarquait le duc d'Aumale à son fau-<br />
teuil ; le prince parait complètement remis<br />
<strong>de</strong> son indisposition.<br />
A une heure précise, le récipiendaire en<br />
uniforme, escorté <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux parrains, éga-<br />
lement en tenue d'académicien, MM. Fran-<br />
çois Coppée et Halévy, a fait son entrée dans<br />
la salle" "<br />
Quand le bureau a pris place, M. Gréard,<br />
directeur en exercioe, se lève et donne la<br />
parole à M. Anatole France, sur lequel tous<br />
les regards sont fixés et qui semble* un peu<br />
ému.<br />
En termes simples et discrets, Anatole<br />
France commence par adresser à l'illustre<br />
compagnie les remerciements d'usage, et<br />
tout aussitôt entreprend l'éloge <strong>de</strong> celu' au<br />
quel il succè<strong>de</strong> et qu'il appelle « le grand<br />
entrepreneur du siècle ».**<br />
Il raconte la jeunesse <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps<br />
l'étroite amitié qui le lia, tandis qu'il était<br />
élève-consul à Alexandrie, au prince Saïd,<br />
fils <strong>de</strong> Mehemet-Ali. son séjour "à Madrid, où<br />
la fille <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> maîtresse du palais,<br />
Mlle Eugénie <strong>de</strong> Montijo vint le supplier<br />
d'intervenir en faveur <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong> Va-<br />
lence, compromis dans un pronwiciamento ;<br />
<strong>de</strong> Lesseps obtint leur grâce et l'impératrice<br />
se souvînt plus tard <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte dê recon<br />
naissance qu'avait contractée Mlle <strong>de</strong> Mon-<br />
tijo.<br />
Puis l'orateur suit <strong>de</strong> Lesseps en Egypte,<br />
où il accourt à la nouvelle <strong>de</strong> l'avènement<br />
du prince Saïd ; il montre le tmrdi diplomate<br />
saisissant cette occasion favorable et initiant<br />
le prince au grand projet qu'il étudiait <strong>de</strong><br />
puis si longtemps : le percement du cana<br />
<strong>de</strong> Suez. C'est alors que* <strong>de</strong> Lesseps entame<br />
contre l'Angleterre une lutte cle quinze an-<br />
nées.<br />
En Egypte, où il vint installer enfin ses<br />
chantiers, dit Anatole France, <strong>de</strong> Lesseps<br />
retrouva l'Angleterre. Il la reconnut dans<br />
l'attitu<strong>de</strong> hostile <strong>de</strong>s cheiks arabes ; on re<br />
fusait <strong>de</strong>s chameaux à la caravane ; dans le<br />
désert les ânes étaient enlevés avec les<br />
âniers; ainsi harcelé, persécuté, abandonné<br />
il établit son campement sur la place dé<br />
sorte <strong>de</strong> Peluz et la, le <strong>25</strong> avril 1859, il fit<br />
déployer le pavillon égyptien et donna lui<br />
même le premier coup <strong>de</strong> pioche.<br />
Dix ans après, l'œuvre était accomplie<br />
Le canal do Suez fut inauguré le 16 novem-<br />
bre 1869.<br />
Anatole France abor<strong>de</strong> l'histoire du canal<br />
do Panama, projet dont Leibnitz avait conçu<br />
1 idée, dont Gœthe s'était préoccupé et qui<br />
avait ete un <strong>de</strong>s rêves <strong>de</strong>s Saint-Simoniens<br />
Anatole France envisage le désastre qui<br />
termina cette nouvelle entreprise.<br />
*w îio S i nl le lieu ni lG tem !'s d'en recher-<br />
SL,Ll e L? U f es - 4 P^ne m'est-il permis d'in-<br />
wlôn, . 3 pl , US Ppnérales et <strong>de</strong> dire qu'en<br />
France la volonté lente, sour<strong>de</strong>, parfois obs-<br />
cure, mais continue et souveraine, qui sou-<br />
LA MlSSIQJt HOURST<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Un banquet a été offert aujourd'hui à midi<br />
à l'Hôtel <strong>de</strong>s Sociétés savantes, Jau lieute-<br />
nant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et aux membres <strong>de</strong><br />
la mission hydrographique du Niger par le<br />
roupe <strong>de</strong>s Africains. La réunion présidée<br />
par M. André Lebon, ministre <strong>de</strong>s colonies;,<br />
comprenait 80 convives parmi lesquels :<br />
Le lieutenant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et ses<br />
compagnons, le P. Hacquard.le prince Henry<br />
d'Orléans, le colonel Monteil, d'Attanoux, le<br />
général Lambert, ie colonel <strong>de</strong> Rochas, MM.<br />
Chautemns et Deluns-Montaud, ancien mi-<br />
nistre, François Deloncle, etc.<br />
Au <strong>de</strong>ssert, après les toasts portés par le<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la société et plusieurs convi-<br />
ves, M. André Lebon, après avoir fait l'éloge<br />
du commandant Hourst, a montré l'impor-<br />
tance du mouvement économique qui déter-<br />
minera l'ouverture à notre commerce du bief<br />
navigable du Niger dont M. Hourst a cons-<br />
taté l'existence.<br />
Le ministre a décrit les voies <strong>de</strong> pénétra-<br />
tion dont a besoin le Soudan français : le<br />
chemin <strong>de</strong> fer du Soudan et la route <strong>de</strong> Ko-<br />
nakry, dont l'exécution est en ce moment<br />
étudiée au ministère.<br />
L'auditoire a notamment aceneilli par d'è<br />
vifs applaudissements la nouvelle que les<br />
renseignements rapportés par M. Hourst<br />
nous permettront <strong>de</strong> profiter" <strong>de</strong>s fautes et<br />
<strong>de</strong>s faiblesses <strong>de</strong>là compagnie du Niger.<br />
Le ministre a terminé en annonçant <strong>de</strong><br />
prochaines récompenses pour Hourst et ses<br />
compagnons.<br />
M. Hourst a répondu en remerciant le mi-<br />
nistre et en associant à sa gratitu<strong>de</strong> le com-<br />
mandant Davotist et le général Archinard<br />
qui l'ont puissamment aidé.<br />
îvers<br />
Le naufrage <strong>de</strong> la « Marie-Fanny »<br />
Cherbourg'. 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le capitaine Austin, seul survivant du nau-<br />
frage dê ia Marie Fanny. fait le récit suivant <strong>de</strong><br />
est émouvant drame <strong>de</strong> mer :<br />
< J'ai cherché la côte à a h. Ij2 du matin, îe<br />
14'<strong>décembre</strong>, par une tempête vent ouest et la<br />
mer démontée. Depuis minuit, j'avais peine à<br />
gouverner le navire en fuite ; un paquet' <strong>de</strong> mer<br />
brise le çanoc, ébranle la chambre' <strong>de</strong>" veille, em-<br />
porte l'habitacle et déplace le compas ; pendant<br />
ce temps, je gouvernais toujours pour fuir, à la<br />
seule allure qu'il m'était possible ' <strong>de</strong> tenir. Le<br />
vent en tempête augmente toujours et la mer<br />
<strong>de</strong>vient tellement grosse qu'à chaque instant je<br />
crois voir le navire s'engloutir sous l'effort <strong>de</strong>s<br />
lames, hautes <strong>de</strong> <strong>25</strong> à 30 mètres. Le compas me<br />
donnait toujours le même cap à peu près", quoi<br />
que dérangé à chaque instant par <strong>de</strong>s" coups <strong>de</strong><br />
mer, le feu <strong>de</strong>3 Casquets ayant disparu presque<br />
aussitôt dans un grain <strong>de</strong> grêle.<br />
» Je me tenais sur la passerelle haute, amarré<br />
aux montants et cherchant le feu <strong>de</strong> la Hapue -<br />
ie second et <strong>de</strong>ux hommes étaient à la barre fai;<br />
sant leur possible pour ne pas venir eu travers<br />
du fanal qui éclairait. Le compas s'éteig-nait à<br />
tout moment, le maître passait son temos à le<br />
raiumer.<br />
» A cinq heures et <strong>de</strong>mie, après un grain ou<br />
je ne pou-ais absolument rien voir par ia force<br />
<strong>de</strong> la tempête la mer étant toute blanche d'écume.,<br />
j'aperçus la terre <strong>de</strong>vant; je fis machine en ar-<br />
rière et bâbord tout..<br />
» Mais à peine le comman<strong>de</strong>ment était-il donné<br />
que le navire touchait ; aussitôt, je fis stopper<br />
la machine et monter tout le mon<strong>de</strong> sur le p'ônt.<br />
Je leur commandai à tous <strong>de</strong> prendre leurs cein-<br />
tures <strong>de</strong> sauvetage et <strong>de</strong> disposer les canots<br />
mais personne n'eut le temps <strong>de</strong> s'en munir ni<br />
d'exécuter l'ordre car, moins d'une minute après,<br />
un coup <strong>de</strong> mer effrayant nous jeta tous à l'Océan<br />
en cassant le navire.<br />
» A partir <strong>de</strong> ce moment, je ne sais DIUS ce<br />
que nous sommes tous <strong>de</strong>venus. Ce n'est qu'au<br />
bout d'un certain temos que jo me suis trouvé<br />
seul au milieu <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> toutes sortes et<br />
ballotté parmi la pontée <strong>de</strong> bois, tantôt <strong>de</strong>ssus,<br />
tantôt <strong>de</strong>ssous, jusqu'au moment où, sentant<br />
quelque chose sous mes pieds, je reconnus que<br />
c'était un rocher ; je m'y cramponnais et, me<br />
halant avec peine, je pus monter assez haut<br />
pour que la mer ne m'emportât pas.<br />
» Alors j'ai crié tant quo j'ai pu, sans savoir<br />
s U y avait quelqu'un à secourir ; mais personne<br />
ne ma repondu. Je suis resté encore dix minutes<br />
A Stuttgard, une rencontre au pistolet<br />
a eu iieu, hier soir, entre le baron "Wangènheim,<br />
Secrétaire <strong>de</strong> la légation <strong>de</strong> Prusse et le lieute-<br />
nant comte Uxhull-Gylleband, tous <strong>de</strong>ux ont été<br />
blessés. Daprès le Mercure <strong>de</strong> Souabe, i'un a<br />
eu les reins traversés, l'autre le bas du ventre<br />
perforé. Les blessés ont été transportés à l'hô-<br />
pital Sainte-Catherine.<br />
Les conclusions du substitut Seligman,<br />
à la première chambre du tribunal civil, dans<br />
l'affaire Baïhaut, <strong>de</strong> Lesseps et Biondin, ont été<br />
remises à mercredi prochain, par suite <strong>de</strong> l'ab-<br />
sence d un <strong>de</strong>s juges siégeant dans la cause.<br />
Nouvelles d'Espagne<br />
De notre correspondant particulier :<br />
New-rYork, 24 <strong>décembre</strong>,<br />
s Le steamer Belgic qui vient d'arriver <strong>de</strong><br />
San-Francisco, apporte <strong>de</strong>s détails sur l'in-<br />
surrection <strong>de</strong>s Philippines.<br />
Les Espagnols commandés par le général<br />
Rios év-xtciit p.ai-ttxsr^ns t: 11 UKux uri^aires tor-<br />
tes chacune <strong>de</strong> 2,000 hommes et qui attaquè-<br />
rent la ville <strong>de</strong> Novélata défendue par 12,000<br />
insurgés ; ceux-ci avaient construit <strong>de</strong>s re-<br />
tranchements en terre . sur lesquels ils<br />
avaient placé <strong>de</strong>» canons à tir rapi<strong>de</strong> et plu-<br />
sieurs grosses pièces d'artillerie. La briga<strong>de</strong><br />
espagnole a attaqué la première ligne ; les<br />
rebelles se retirèrent alors à un mille en ar-<br />
rière, <strong>de</strong>rrière la secon<strong>de</strong> ligne, pendant que<br />
les croiseurs espagnols bombardaient la<br />
ville.<br />
, Le général Rios, dans l'après-midi du 28<br />
novembre, jeta sa première briga<strong>de</strong> contre<br />
les retranchements èn L-rre. Les Espagnols<br />
lurent accueillis par un feu terrible ; le pre-<br />
mier rang fut littéralement fauché et la' co-<br />
lonne dut battre en retraite.<br />
Le len<strong>de</strong>main matin les <strong>de</strong>ux briga<strong>de</strong>s réu-<br />
nies recommencèrent le combat. Encore une<br />
fois les Espagnols furent mis en déroute,<br />
i Dans ces <strong>de</strong>ux journées ils perdirent 500<br />
hommes. Le feu <strong>de</strong>s croiseurs était ineffica-<br />
ce, les projectiles tombant trop court.<br />
Madrid, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le gros lot <strong>de</strong> la loterie a été gagné à Al-<br />
méria par un groupe <strong>de</strong> personnes qui s é-<br />
taient associées pour acheter le numéro qui<br />
est sorti.<br />
La Havane, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le général "Weyler est campé à Bayate,<br />
près Kau<strong>de</strong>lania ; il n'y a eu aucun engage-<br />
ment entre lés troupes et les rebelles.<br />
Madrid, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le gouvernement attache une ^gran<strong>de</strong> im-<br />
portance aux opérations du général Weyler<br />
qui doit chasser les ban<strong>de</strong>s insurgées <strong>de</strong> la<br />
province <strong>de</strong> Pinar <strong>de</strong>l Rio en les refoulant<br />
vers la ligne d'Artemisa-Mariel qui est main<br />
tenant presque dégarnie <strong>de</strong> troupes et lais-<br />
ser les insurgés regagner les provinces <strong>de</strong><br />
la Havane et Matanzas dont on espère en<br />
suite les expulser assez rapi<strong>de</strong>ment'uour les<br />
empêcher <strong>de</strong> brûler les plantations.<br />
Aussitôt que ce succès sera obtenu, avant<br />
la fin <strong>de</strong> janvier, le gouvernement décrétera<br />
l'exécution <strong>de</strong> réformes coloniales dans l'île<br />
<strong>de</strong> Porto-Rico et, progressivement, à Cuba,<br />
dans la forme votée par les Cortès en 1895.<br />
Si les succès sont décisifs, M. Canovas<br />
convoquera les Cortès pour voter <strong>de</strong> plus<br />
amples réformes et promulguera la réforme<br />
du tarif <strong>de</strong>s Antilles qui faciliteia les négo<br />
ciations d'un traité <strong>de</strong> réciprocité avec les<br />
Etats-Unis.<br />
Voilà le plan concerté entre le cabinet et<br />
le général Weyler, qui a été porté à la con-<br />
naissance <strong>de</strong> M. Cieveland; dans les pour<br />
parlers qui continuent entre les gouverne-<br />
ments espagnol et américain, ce <strong>de</strong>rnier<br />
insiste pour offrir sa médiation amicale, que<br />
M. Canovas veut écarter en adoptant, aus-<br />
sitôt que possible, une politique réformiste.<br />
LES CHAMBRES D'AGRICULTURE<br />
Le 15 novembre <strong>de</strong>rnier, la section syndicale<br />
catholique du canton <strong>de</strong> l'Isle-Jourdain tenait sa<br />
reunion mensuelle.<br />
Maigre le mauvais temps et la coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />
la gran<strong>de</strong> foire <strong>de</strong> la Saint-Maprtin. une centaine<br />
d'agriculteurs se sont empressés <strong>de</strong> venir écou-<br />
ter la parole élégante et nourrie <strong>de</strong> M. le mar-<br />
quis <strong>de</strong> Panât.<br />
Notre intention était tout d'abord <strong>de</strong> ne donner<br />
qu'un résumé <strong>de</strong> cet excellent discours.<br />
. Mais, réflexion faite, nousavons pensé auo nos<br />
lecteurs ne nous pardonneraient pas <strong>de</strong> les frus-<br />
trer ainsi.<br />
De plus, il est bon que tout le mon<strong>de</strong> profite<br />
<strong>de</strong> choses si bien dites et si bien pensées."<br />
Voici donc le discours <strong>de</strong> M. "le marquis <strong>de</strong><br />
Panât :<br />
Messieurs,<br />
Aux siècles passés, le plai<strong>de</strong>ur mécontent<br />
<strong>de</strong> ses juges, le contribuable serré cle trop<br />
près par les agents du fisc ou par les fer-<br />
miers généraux s'écriaient du sein <strong>de</strong> leur<br />
détresse : « Si lo roi le savait 1 »<br />
« Si le roi le savait » c'était l'appel du<br />
naufragé dans la nuit ; un cri <strong>de</strong> suprême<br />
angoisse et <strong>de</strong> confiance inutile poussé vers<br />
la justice infaillible, souveraine, bienveillante<br />
qui s'incarnait en la personne du roi, <strong>de</strong> ce<br />
roi d'ordinaire placé trop haut, placé trop<br />
loin hélas ! pour connaître clnoacement <strong>de</strong><br />
la nîisère <strong>de</strong>s petits et dos humbles.<br />
Aujourd'hui nous n'avons plus <strong>de</strong> roi; nous<br />
n'avons nue <strong>de</strong>s roitelets.<br />
Notre souverain aux mille têtes s'appelle<br />
les <strong>de</strong>ux Chambres. Co monarque collectif<br />
no hante guère les sommets étherés do l'i-<br />
déal. Il <strong>de</strong>scend volontiers sur ter.re et ne<br />
craint pas <strong>de</strong> prendre pied dans la bouc. Il<br />
daigno's'abaisser jusqu'à nous, surtout à la<br />
veille <strong>de</strong>s élections. Mais le bruit qu'on mène<br />
autour <strong>de</strong> sa complexe personnalité et le ta-<br />
paso qu'il fait ltii-même empêchent assez<br />
'souvent l'arbitre <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>stinées d'enten-<br />
dre, d'écouter nos doléances. Ce n'est pas<br />
mauvaise volonté <strong>de</strong> sa part, à Dieu ne<br />
plaise. Seulement pour fixer une attention<br />
sollicitée <strong>de</strong> tant "<strong>de</strong> côtés à la fois, pour<br />
éclairer cette conscience ondoyante et di-<br />
verse par nature, puisqu'elle est multiple, il<br />
importe <strong>de</strong> crier "très fort et <strong>de</strong> répéter à<br />
satiété la même chose.<br />
Dc là, l'institution <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> com-<br />
merce <strong>de</strong>stinées à tenir lo pouvoir en éveil,<br />
à lui rappler incessamment les besoins<br />
d'une certaine catégorie dc citoyens, à lui<br />
communiquer sans relâche les vœux et sur-<br />
tout les réclamations <strong>de</strong>s négociants et <strong>de</strong>s<br />
industriels français.<br />
Do là aussi cette nécessité que tout le<br />
mon<strong>de</strong> reconnaît présentement dê doter no-<br />
tre agriculture nationale do fondations simi-<br />
laires sous le nom <strong>de</strong> Chambres consultatives<br />
d'agriculture.<br />
Bien cles fois, en lisant votre journal, mes<br />
chers collègues, vous avez relevé ces mots :<br />
« représentation proportionnelle <strong>de</strong>s agricul-<br />
teurs. » Qu'entendait-on par là ?<br />
Qu'il fallait envoyer au Palais-Bourbon ou<br />
au Luxembourg un nombre fixé d'avance<br />
d'hommes attachés à la glèbe, vivant <strong>de</strong> ses<br />
produits, travaillant à leur éclosion et à leur<br />
développement ?<br />
Vous* n'y êtes pas du tout. Non.<br />
Par ces mots : « représentation proportion-<br />
nelle <strong>de</strong>s cultivateurs « on <strong>de</strong>mandait "simple-<br />
ment la formation sur quelques points" du<br />
territoire <strong>de</strong> groupes composés "avec les<br />
agriculteurs <strong>de</strong> théorie ou <strong>de</strong>" pratique : grou-<br />
pes investis d'un caractère officiel, soumis à<br />
un mo<strong>de</strong> spécial <strong>de</strong> recrutement : groupes<br />
surtout — observez bien ceci, messieurs," —<br />
que le gouvernement serait tenu <strong>de</strong> consul-<br />
ter toutes les fois qu'il émettrait une loi,<br />
produirait un décret intéressant <strong>de</strong> près ou<br />
<strong>de</strong> loin l'agriculture.<br />
t>*>jâ, jo io i-otM.to, t,ou^ io iioui ,io «-iiamPro<br />
<strong>de</strong> commerce, nous avons dans les grands<br />
centres <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> banquiers, <strong>de</strong> manu-<br />
facturiers et <strong>de</strong> marchands appelés <strong>de</strong> droit<br />
à donner leur avis au législateur et à la puis-<br />
sance exécutive en <strong>de</strong>s circonstances déter-<br />
minées.<br />
Refuserez-vous la même prérogative à la<br />
classe la plus intéressante <strong>de</strong>s Français, aux<br />
ouvriers "qui fécon<strong>de</strong>nt le sol <strong>de</strong> la patrie,<br />
aux propriétaires, aux fermiers qui dirigent<br />
ces masses vaillantes 1<br />
Il faut bien le dire, messieurs, l'urgence<br />
d'une représentation proportionnelle pour<br />
l'agriculture ne s'imposait pas jadis — vers<br />
le premier tiers <strong>de</strong> c"e siècle, par exemple —<br />
aussi impérieusement qu'elle s'impose au-<br />
jourd'hui.<br />
Labourage et pâturage, ces <strong>de</strong>ux organes<br />
nourriciers, ne souffraient point alors les<br />
les maux que nous leur voyons endurer.<br />
La mise en valeur du sol s'obtenait par<br />
<strong>de</strong>s moyens tout primitifs ; les bras surabon-<br />
daient dans les campagnes; <strong>de</strong> la concurrence<br />
étrangère, il en était à peine question.<br />
Le mouvement <strong>de</strong>s importations et <strong>de</strong>s ex-<br />
portations s'exerçait régulièrement, paisi-<br />
blement, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s secousses <strong>de</strong> l'agio-<br />
tage. Tranquillité à l'intérieur et à l'extérieur<br />
voilà tout ce que souhaitait Jacques Bon-<br />
homme.<br />
Qu'on lui épargnât les guerres lointaines,<br />
sources d'une gloire stérile et <strong>de</strong> beaucoup<br />
<strong>de</strong> frais, qu'on préservât son foyer du fléau<br />
abominable <strong>de</strong> l'invasion, qu'on réduisit les<br />
«jUlll'i. dv la EVlTOWïTJltlVIl 1V> tJll*J IJU^OlUlO<br />
et qu'on modérât l'accroissement <strong>de</strong>s con-<br />
tributions directes ou autres, toutes les<br />
prospérités venaient à notre paysan par sur-<br />
croit*.<br />
L'édifice <strong>de</strong> son bonheur se construisait<br />
d'éléments is simples !<br />
Vous m'accor<strong>de</strong>rez, mes chers collègues,<br />
que l'état <strong>de</strong>s choses s'est transformé <strong>de</strong>-<br />
puis lors, non toujours à notre avantage. Un<br />
mon<strong>de</strong> nouveau se dresse en face <strong>de</strong> l'an-<br />
cien, le submerge <strong>de</strong> ses produits, l'écrase<br />
<strong>de</strong> ses forces financières.<br />
L'agriculture tend à <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plus en<br />
plus un commerce et une industrie. Qui dit<br />
commerce dit agiotage. Et <strong>de</strong> fait, ne voyez-<br />
vous pas qu'on joue, qu'on spécule actuelle-<br />
ment sur le blé ou sur le vin comme on a<br />
joué, spéculé <strong>de</strong> tout temps sur les valeurs<br />
<strong>de</strong> bourse ou sur les lingots <strong>de</strong> métal ?<br />
Qui parle d'industrie suppose aussitôt <strong>de</strong>s<br />
procédés scientifiques et *tin oufllage per-<br />
fectionné. Voilà pourquoi il existe, cle nos<br />
jours, une chimiè agricole, et pourquoi, bon<br />
an, mal an, <strong>de</strong>s bataillons <strong>de</strong> jeûnes gens qui<br />
s'intitulent ingénieurs agronomes sortent<br />
<strong>de</strong>s écoles spéciales. Elle est loin, l'agricul-<br />
ture patriarcale d'autre fois. Elle n'existe<br />
plus qu'au chapitre <strong>de</strong>s souvenirs.<br />
Place aux appareils compliqués, à l'induc-<br />
tion raisonnéè, aux expériences du labora-<br />
toire et aux formules <strong>de</strong> l'algèbre. Nous<br />
avons substitué la chimie et la mécanique à<br />
la bonne routine d'antan, à l'observation<br />
naïve <strong>de</strong> la nature, au fumier <strong>de</strong> ferme et au<br />
concours non moins acharné que patient <strong>de</strong><br />
l'armée <strong>de</strong>s travailleurs.<br />
Or, messieurs, dès l'instant que l'agricul-<br />
ture <strong>de</strong>vient branche du commerce et <strong>de</strong> l'in-<br />
dustrie, il sied que les conditions où elle<br />
s'exerce soient les conditions mêmes du<br />
commerce et <strong>de</strong> l'industrie en général. Il faut<br />
que le gouvernement <strong>de</strong> la France protège<br />
contre la concurrence étrangère les produits<br />
<strong>de</strong> nos usines <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, cle vin ou dê blé, au<br />
même titre qu'il protège les tissus sortis <strong>de</strong><br />
nos filatures, les locomotives montées dans<br />
nos forges, les navires construits sur nos<br />
chantiers.<br />
Voilà pour les relations avec l'extérieur<br />
A l'intérieur, le crédit, le capital consti-<br />
tuent désormais pour l'agriculteur <strong>de</strong>s<br />
moyens primordiaux d'existence, faute <strong>de</strong>s-<br />
quels sa mission humanitaire ne peut s'exer-<br />
cer. Aussi est-ce un <strong>de</strong>voir pour le gouver-<br />
nement d'assurer l'abondance et la circula<br />
tion plus libre <strong>de</strong>s capitaux. Ce résultat, on<br />
l'obtiendra par la réduction <strong>de</strong>s impôts, nar<br />
l'abaissement <strong>de</strong>s taxes, par le dégrèvement<br />
<strong>de</strong> la terre, par les facilités <strong>de</strong> création ac-<br />
cordées aux banques particulières — aux<br />
caisses rurales, par exemple --- par <strong>de</strong>s mo-<br />
difications apportées au privilège <strong>de</strong> la Ban-<br />
que <strong>de</strong> France.<br />
Que <strong>de</strong> besoins nouveaux, issus d'une<br />
situation nouvelle 1<br />
Que <strong>de</strong> souffrances aussi, inconnues <strong>de</strong><br />
nos pères, et qu'il importe d'atténuer !<br />
Saisissez-vous, maintenant, mes chers col-<br />
lègues, l'utilité <strong>de</strong>s chambres consultatives<br />
d'agriculture ?<br />
Comprenez-vous bien leur raison d'exister<br />
côte à côte avec les chambres consultatives<br />
déjà établies au profit du commerce et <strong>de</strong><br />
l'industrie? Et ne concevez-vous pas l'im-<br />
portance <strong>de</strong>s services que cle pareils organes<br />
rendront, du premier jour, à"la famille si<br />
étendue <strong>de</strong>s cultivateurs ?<br />
Ce n'est plus le moment <strong>de</strong> crier avec îa<br />
résignation platoniaue, <strong>de</strong>s vieux âges : « si<br />
le roi le «avait ! » Notre <strong>de</strong>voir, notre inté-<br />
rêt, notre dignité <strong>de</strong> membres d'une société<br />
maîtresse d'elle-même, nous ordonnent le<br />
mouvement, nous convient à la discussion<br />
Le suflrage universel est à la base <strong>de</strong> no"<br />
institutions politiques. Tout notre système<br />
<strong>de</strong> gouvernement s'étaye sur le suffrage uni-<br />
particuliers et qu'étant la piuï r .<br />
voix, elle domine toutes les autres<br />
On a, messieurs — et non<br />
démontré avec surabondance ,„<br />
surabondance la néces<br />
«a<br />
créer les chambres consultatives dw<br />
turo. Dès 1851, avant même la crise aue 'i0'1*<br />
subissons aujourd'hui, alors quo le rr-g s<br />
<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer comptait à' peine POU^ U<br />
mon<strong>de</strong> entier quelques milliers* <strong>de</strong> kilo,'--0<br />
très, alors que la' tranquille navigation A<br />
voiles en usait avec le temps comme " v *<br />
un bien do peu <strong>de</strong> prix et ne* supprimait n»S<br />
les distances, alors* que les immenses te?*<br />
toires <strong>de</strong> l'Amérique du Nord (Far-Westl mï<br />
l'itaient vraiment lo nom dc désert et' ut<br />
steppes sans limites dc l'Avitralie cehr<br />
d'inconnu, dès 1851 une l-i tKrç»iso décidait<br />
la création <strong>de</strong> chambres 34r «rttinentaleg. ^%<br />
Ces chambres, elles, â'ai'^H tio nmées nap<br />
<strong>de</strong>s comices établis dans haquo arrondisse-<br />
ment. Les propriétaire.!, 'w s colons et îeà<br />
fermiers domiciliés ou exerçant dans la cif.<br />
conscription formaient ces comices appel eg<br />
à nommer les chambres départementales<br />
Les chambres, à leur tour, nommaient urî<br />
conseil supérieur à raison d'un membre par<br />
département.<br />
En 1852, à la suite du coup d'Etat, un dé-<br />
cret modifie cette organisation. 11 y aura dé-<br />
sormais, par arrondissement, une* chambra<br />
consultative dont les membres seront nom-<br />
més par le préfet. Le ministre désignera le»<br />
membres du conseil central. L'institution<br />
subsiste, comme vous le voyez. Mais on lui<br />
supprime le concours du suffrage universel-<br />
ainsi le voulait l'esprit du jour.<br />
Depuis lors, dit îe Journal d'agriculture<br />
pralicpue <strong>de</strong> la Haute-Garonne auquel j'em-<br />
prunte ces détails, <strong>de</strong>puis lors <strong>de</strong> nombreux<br />
projets <strong>de</strong> loi ont été, tour à tour, présen-<br />
tés.<br />
Messieurs, tous les hommes compétents<br />
reconnaissent l'utilité, que dis-je, la néces-<br />
sité, dans les conseils du gouvernement dos<br />
chambres d'agriculture douées <strong>de</strong> voix con-<br />
sultative. En "tant qu'organes <strong>de</strong> nos aspira-<br />
tions et <strong>de</strong> nos plaintes, elles remplaceraient<br />
avec plus d'autorité la société <strong>de</strong>s agricul-<br />
teurs <strong>de</strong> France et les syndicats à l'instar du.<br />
nôtre, aujourd'hui répandus sur la surface<br />
entière du pays.<br />
Comme là société <strong>de</strong>s Agriculteurs, cette<br />
noble et salutaire fondation, comme nos<br />
syndicats plus mo<strong>de</strong>stes, les chambres dont<br />
je vous entretiens jouiraient du droit que<br />
possè<strong>de</strong> tout citoyen, journaliste ou non, as-<br />
oooirvtion o \A individu, d'onïottvo d«u o»ifci
l'économie, à une politique colo-<br />
uiï entendue, à la suppression <strong>de</strong>s<br />
inécures oui grèvent le nui-<br />
0 e Â<br />
!c ni 1<br />
Ji"' ,,-brables<br />
i'1' . l'abandon <strong>de</strong>s entreprises inutiles et<br />
t. a<br />
? e -'/niscs> comme celle cles bâtiments sco-<br />
M'î!, Deman<strong>de</strong>z-le, en <strong>de</strong>rnier ressort, si<br />
* s voulez, nu monopole <strong>de</strong> l'alcool.<br />
*°\ir.5i s'exprimeraient, messieurs, dans un<br />
unisson, toutes les chambres<br />
sincères.<br />
,„,.midable<br />
Vicoles consultées. Et ces voix<br />
entanées, indépendantes, seraient l'organe<br />
"" hon sens et * <strong>de</strong> la vérité même. Bien<br />
que la. voix <strong>de</strong>s coteries parlemen-<br />
elles traduiraient la pensée réelle et<br />
du 1<br />
pieux<br />
!fl ires,<br />
jgs aspirations légitimes du pays.<br />
Atuès 1 audition <strong>de</strong> celte magnifique confé-<br />
.,nce. M. l'abbé Ribes, après quelques mots<br />
^explication, s'est empressé <strong>de</strong> faire signer les<br />
ceux en auestion.<br />
fis seront déposés sur ie bureau <strong>de</strong> la Chambre<br />
ftiriblfl âcsi<strong>de</strong>ni. — Saus Victimes<br />
De notre correspondant <strong>de</strong> Carcassonne :<br />
La commune <strong>de</strong> Saint-Martin-Lys, <strong>de</strong> l'ar-<br />
rondissement <strong>de</strong> Limoux, a été, lundi, vers<br />
Sois heures <strong>de</strong> l'après-midi, le théâtre d'un<br />
jerrible acci<strong>de</strong>nt.<br />
Deux jeunes gens <strong>de</strong> la localité, Baptiste<br />
\larceron et Louis Fillet, âgés le premier <strong>de</strong><br />
17 ans et le second <strong>de</strong> 18 ans, étaient occu<br />
,,és à extraire <strong>de</strong> la terre dans la propriété<br />
!|e M- Dumont, maire cle la commune, au<br />
jeu dit la Tuilerie, lorsqu'un ébotilemont<br />
Vest produit et a ensevelis vivants les mal<br />
•àeureux ouvriers.<br />
Un garçon <strong>de</strong> 13 ans, qui travaillait avec<br />
îiix, s'est empressé cle courir au village pour<br />
jeman<strong>de</strong>r du secours.<br />
Mais, hélas ! on n'a pu dégager que <strong>de</strong>s<br />
cadavres.<br />
Ce terrible malheur, qui frappe <strong>de</strong>ux fa-<br />
milles, a jeté la consternation dans le vil-<br />
lage.<br />
ELECTIONS m<br />
Qui les a choisis ?<br />
11 fait, en outre observer que si <strong>Toulouse</strong><br />
compte trois candidats sur quatre, alors que<br />
Yillefranche n'en a pas un seul. — Est-ce<br />
juste ? il ne le croit pas, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l'as-<br />
semblée désigne un candidat nour Ville-<br />
franche.<br />
M. Abeille rénond en bafouillant. H pré-<br />
tend que l'on attaque la Dépêche.<br />
M. Lavie. — Je n'ai pas nommé ce journal.<br />
M. Abeille prétend que cela ne fait rien.<br />
Mais qu'on attaque la Dépêche, ce journal<br />
qui, ce journal que... (On rit.)<br />
M. Ournac dit que s'il gêne, il va se reti-<br />
rer <strong>de</strong> la liste... Je veux dire <strong>de</strong> la réunion.<br />
(Rires.)<br />
M. Peyat prétend que la réunion n'a pas<br />
le droit cle discuter les fcandidats.<br />
M. Callès fils est d'un avis contraire. Il<br />
estime que Villefranche doit être repré-<br />
senté.<br />
M. Callès père, se rangeant à l'opinion <strong>de</strong><br />
son fils, prié les auditeurs qui ne sont pas<br />
délégués, <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>r la salle.<br />
Les délégués, presque tous radicanx, finis-<br />
sent par accepter les candidatures imposées<br />
par là Dépêche.<br />
A la sortie une discussion s'engage entre<br />
M. Lavie et M. Gout, ancien directeur <strong>de</strong> la<br />
Dépêche.<br />
M. le sous-nréfet s'est abstenu dans toute<br />
cette aflaire. *<br />
Mais son secrétaire était présent, très bien<br />
avec les radicaux.<br />
11 faut être bien avec tout le mon<strong>de</strong>. On<br />
ne sait pas ce qui peut arriver <strong>de</strong>main.<br />
lESii/bi'o Eux<br />
La Dépêche invite M. Constans et M. Hé-<br />
brard à se montrer en public, à organiser <strong>de</strong>s<br />
réunions, à prendre contact avec la foule et<br />
« à jouir au grand jour <strong>de</strong> leur immense po-<br />
pularité. »<br />
Mais elle ajoute qu'il y a beaucoup <strong>de</strong><br />
chances pour que les <strong>de</strong>ux sénateurs sortants<br />
hésitent à tenter cette épreuve.<br />
Répondant d'avance à cette invitation, le<br />
lélégramme raconte le truc auquel les can<br />
didats radicaux ont recours, dans l'arrondis-<br />
sement <strong>de</strong> Saint-Gau<strong>de</strong>ns, pour organiser <strong>de</strong>s<br />
réunions oui leur soient favorabie"s :<br />
M. Yarz remplissait les fonctions <strong>de</strong> secré-<br />
taire ; il ne se "souvient <strong>de</strong> rien.<br />
M. le docteur Tranier, entendu a titre <strong>de</strong><br />
renseignement, dit qu'il est reste tout le<br />
temps dans la salle. Il ne peut cependant<br />
préciser s'il l'a quittée avant ou après la<br />
rédaction du procès-verbal.<br />
Vif inci<strong>de</strong>nt<br />
Une vive discussion s'engage à la suite<br />
d'une Question posée par M 0 Désarnauts au<br />
témoin" au sujet* <strong>de</strong>s bulletins nuls.<br />
M' Deyres. — Posez donc la question franche-<br />
ment? "<br />
M' Désarnauts. — Auriez-vous, par hasard, la<br />
prétention <strong>de</strong> revendiquer pour vous le monopole<br />
<strong>de</strong> la franchise ?<br />
M" Duffaut <strong>de</strong> s'écrier :<br />
M" Désarnauts se plaint toujours. 11 est bien<br />
malheureux.<br />
M 0 Désarnauts s'avance, vers M 0 Duffaut:<br />
Vous ave/, dit ?<br />
Ht* Duffaut ne dit rien.<br />
M' Désarnauts retourne à son banc.<br />
Alors M e Duffaut.<br />
Vous savez, je suis votre homme...<br />
Cet inci<strong>de</strong>nt est terminé.<br />
Nouvel inci<strong>de</strong>nt<br />
M c Désarnauts parle à M. Sabathé. M. Tra-<br />
nié se retourne :<br />
Vous êtes un impoli.<br />
M" Désarnauts. "— Je n'ai pas d'observation a<br />
•ecevoir <strong>de</strong> vous. Laissez-moi la paix?<br />
Tranier continue à ronchonner.<br />
La Dépêche continue à remplir ses colon-<br />
nes <strong>de</strong>s prétendus discours prononcés par<br />
ses candidats <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s électeurs imaginai-<br />
J es*<br />
u" n'y a rien a relever truiiio a«i.o erra pu-<br />
niments aue quelques attaques, d'ailleurs<br />
irôs modérées," contre MM. Hébrard et Cons-<br />
tans.<br />
Encore ces attaques se dissimulent-elles<br />
sous <strong>de</strong>s interruptions <strong>de</strong> gens qui ne sont<br />
pas électeurs; et peut-être n'ont-elles jamais<br />
té prononcées.<br />
Mais soit, admettons que tout cela soit<br />
arrivé.<br />
Et après ?<br />
On a iris du temps dans le eamp radical à<br />
s'apercevoir <strong>de</strong> choses que nous signalions<br />
et aue nous flétrissions il y a <strong>de</strong>s années.<br />
Qu'il .y avait eu le Panama, l'Indo-Chine et<br />
les absences prolongées <strong>de</strong> Campa.ran.<br />
Mais alors, on marchait la main dans la<br />
main.<br />
Ournac recommandait Constans aux élec-<br />
teurs.<br />
Et Hébrard invitait les radicaux à dîner<br />
ouand il venait se faire élire par eux prési-<br />
<strong>de</strong>nt du conseil général.<br />
Ce que nous écrivions contre ces <strong>de</strong>ux<br />
Sommes, la Dépêche le qualifiait d'indignes<br />
calomnies, bien qu'elle fût aussi sûrement<br />
informée que nous.<br />
Cela a duré dix années. On a tout su.<br />
Et l'on a tout étouffé dans ie camp radical.<br />
Quelle autorité peuvent donc avoir ces<br />
gens-là pour condamner Hébrard et Cons-<br />
tans ?<br />
. Si ceux-ci leur répondaient seulementceci:<br />
« Ren<strong>de</strong>z-nous donc ce que nous vous avons<br />
<strong>de</strong> lions reprocher <strong>de</strong> l'avoir<br />
>, Je remercie sincèrement MM. les membres<br />
du barreau <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> <strong>de</strong> la courtoisie et do la<br />
loyarfté qu'ils ont toujours bien voulu apporter<br />
dans no3 discussions. .<br />
J'exiu'ime, enfin, à M. le capitaine Mercie,<br />
chef du Darouet, ma profon<strong>de</strong> et sincère recon-<br />
naissance cour la sollicitu<strong>de</strong> avec laquelle il a<br />
bien voulu gui<strong>de</strong>r mes crémiers pas et diriger<br />
mes débuts dans mes fonctions dè substitut au<br />
conséil cle guerre.<br />
> En maintes circonstances, j'ai eu recours<br />
aux excellents conseils <strong>de</strong> mon distingue et<br />
vénéré chef, et je nuis dire ici que sa vieille et<br />
soli<strong>de</strong> expérience, "acciuise car une longue car-<br />
rière dans la justice militaire, m'a souvent per-<br />
mis d'éviter bien <strong>de</strong>s tâtonnements.<br />
Jp ouitte mes fondions avec regret, et j em-<br />
porte un bon et profond souvenir <strong>de</strong> mon pas-<br />
sa<strong>de</strong> au uarouet militaire du 17- corps. »<br />
Noël méridional. — En voici le sommaire :<br />
Texte :'Avant,-Prouos. la Rédaction; A une<br />
Toulousaine. Armand Silvestre ; Comte <strong>de</strong> Noël,<br />
Gesa Darsuzy ; Vnam Time, F. Tresserre ; Con-<br />
seils a un jeune pianiste. J. Leybach; Robe<br />
Blanche, J. d'Uln'i ; Boutiaue d'Art, Gemme ;<br />
Adoration, Léon Gros ; Chronique <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>,<br />
Roger ; Nos Drimes.<br />
Illustrations : Toulousaine, Jognarelli ; Figure<br />
symboliane. Georges Castex: Disciple <strong>de</strong>s Pjqu-<br />
rès. %\z Zag : Panama, Ibels ; Le Pont Neuf.<br />
Nadal, da Cosne ; M. Sardou chez lui, Cheret ;<br />
Toulouso. G. Castex.<br />
.Musique: Guernica (autographe), P. \iaal;<br />
Stamboulir.e. orientale inédite, G. Salvayre ;<br />
Nadal Toaiousan. inédit. A. Moulinier.<br />
Alcazar. — Deux gran<strong>de</strong>s raprésenlat.ions : la<br />
première, en matinée, <strong>de</strong> 2 à 5 heures à prix<br />
réduit à toutes les places ; la secon<strong>de</strong>, le soir, a<br />
8 heures, même spectacle.<br />
Lo 28 et 29. <strong>de</strong>ux représentations <strong>de</strong> Potin, le<br />
grand succès parisien ; le 30, Fredy.<br />
Théà-tre Lafayette. — Gran<strong>de</strong> soirée <strong>de</strong> fa-<br />
mille donnée par lo Garrelou. « Les Enrratchats<br />
ou les Cousini'ès on Grèbo » et « Lé Faoure ae<br />
Périolo », Pièce <strong>de</strong>mandée.<br />
MUSIQUES MILITAIRES<br />
Programme du 21 <strong>décembre</strong><br />
De 2 h. à 3 h. Ii2.<br />
KCOLE D'ARTILLERIE. — GRAND ROND.<br />
nhhllip. pas redoublé {R. Planquette) ; Ou-<br />
verture d'/vVos (P. Vidal): Amouv el Printemps,<br />
valse (Waldteufel) : fantaisie sur l'Attaque du<br />
Moulin (Bruneau) ; Prélu<strong>de</strong> et premier acte <strong>de</strong><br />
Faust (Ch. Gounod) ; Retraite française (J. Vi-<br />
dal).<br />
83" D'INFANTERIE. — ALLÉES LAFAYETTE<br />
Tonnerre <strong>de</strong> Brest, marche (Karven); la Chan-<br />
son <strong>de</strong>s Nids, fantaisie pour <strong>de</strong>ux clarinettes<br />
(Buot): le Val d'Andorre, ouverturo (Halevy);<br />
Thaïs, fantaisie (B. Godard); Lucile, polka (X.)<br />
D'abord, si le jour <strong>de</strong>s réunions est annoncé<br />
on se gar<strong>de</strong> bien d'indiquer le local dans lequel<br />
elle aura lieu ; cela, dans l'unique but <strong>de</strong> garnit-<br />
la saile d'amis fortement musclés, et qui, bien<br />
aue pas délégués le moins du mon<strong>de</strong>, comoren<br />
nent mieux l?ur <strong>de</strong>vou- quo ces <strong>de</strong>rniers, eh ap<br />
piaudissant ies candidats, même quand ils som<br />
meillent ou digèrent.<br />
Généralement, la séance est déjà commencé<br />
quand les portes s'ouvrent et si, durant son<br />
cours, quelque délégué arrive, essoufflé, on l'en-<br />
cadre adroitement d'une <strong>de</strong>mi-douzaine <strong>de</strong> gar-<br />
<strong>de</strong>s du corps chargés <strong>de</strong> tempérer toutes ies<br />
protestations qui pourraient tomber <strong>de</strong> ses lè-<br />
vres.<br />
Dans ce cas, la connaissance du ceste <strong>de</strong> l'es-<br />
crime, <strong>de</strong> la boxe, <strong>de</strong> la canne, du [chausson, <strong>de</strong><br />
la savate, etc.. est indispensable au délégué qui<br />
oserait avoir une opinion et la manifester.<br />
Qu'avons-nous besoin <strong>de</strong> réunions publiques.<br />
C'est entre délégués qu'il faudrait s'expliquer.<br />
En somme, si M. Constans et M. Hébrard<br />
se tiennent pru<strong>de</strong>mment à l'abri <strong>de</strong>s ques-<br />
tions indiscrètes du public, leurs adversai-<br />
res radicaux ne s'exhibent que <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s<br />
amis sûrs, pour lesquels ils n'ont rien <strong>de</strong><br />
caché.<br />
A quand la gran<strong>de</strong> réunion contradictoire<br />
où Constans et"" Abeille, Ouinae et Hébrard,<br />
armés <strong>de</strong> larges éponges et d'un tonneau<br />
d'eau phéniouée, se laveront mutuellement<br />
la tête ?<br />
Il y aurait du mon<strong>de</strong>.<br />
M.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt parvient à calmer M. Tramer.<br />
M c Désarnauts* <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la confrontation <strong>de</strong><br />
MM. Olivier et Tranier.<br />
M. Olivier affirme aue M. Tranier a quitté<br />
la salle au moment où l'on inscrivait le chif-<br />
fre <strong>de</strong> voix obtenues sur les procès-verbaux.<br />
M c Deyres réclame <strong>de</strong> nouvelles précisions<br />
étrangères à la question.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt prie M c Deyres <strong>de</strong> s'en tenir<br />
à la question : « Nous nous noyons. »<br />
M* Dayres. — Pas du tout, nous nageons.<br />
Une discussion s'engage entre M e Désar-<br />
nauts et M. Tranier, au sujet d'une pièce<br />
fournie à M. Tranier, pour qu'il put rensei-<br />
gner ses amis. M" Désarnauts <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'an-<br />
nexion <strong>de</strong> cette pièce au procès-verbal.<br />
M" Deyres. — M. Tranier, vous ne convaincrez<br />
pas M* Désarnauts.<br />
M" Désarnauts — Mais au contraire !<br />
Le .,..t..»unî i,n Maiouficai dit <strong>de</strong><br />
Noël, en musique et olain-chant lire audition! :<br />
un Noël du dix-huitième siècle orchestré par<br />
Gounod (Bethléem), le Te Deiim (criant grégorien<br />
harmonie) et le lantum ergo <strong>de</strong> Nemand, avec<br />
orchestre.<br />
ÉGLISE SAINT-EXUPiiRE<br />
Le jour <strong>de</strong> Noël, à vêqres, aura lieu la pre-<br />
mière audition <strong>de</strong>s œuvres' suivantes .<br />
Chant <strong>de</strong> Noël, pour soprano, solo, chœur<br />
mixte, accompagnement d'orgue, <strong>de</strong> harne (Paul<br />
Vida!!.<br />
Hodie Christus natus est, pour ténor et bary-<br />
ton, solo, chœur mixte, orgue, hautbois (Samuel<br />
Rousseau) .<br />
Tantum ergo. pour soprano, solo, chœur mixte,<br />
orgue et harpe (Paul Viciai).<br />
Un jemne homme, 28 ans, excellentes ré-<br />
férences, belle écriture, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> emploi <strong>de</strong><br />
bureau, comptabilité, fonctions <strong>de</strong> surveil<br />
lant, poste <strong>de</strong> confiance dans une usine ou<br />
dans une administration.<br />
Au besoin ferait <strong>de</strong>s recouvrements.<br />
S'adresser au bureau <strong>de</strong> YExpress.<br />
Jeune, couple se trouvant disponible dési-<br />
rerait se placer dans château ou maison<br />
bourgeoise" Le mari comme cocher et<br />
femme comme femme <strong>de</strong> chambre se dépla-<br />
cerait au besoin. Références sérieuses, s'a-<br />
dresser rue <strong>de</strong>s Prêtres 6, <strong>Toulouse</strong> ou a<br />
l'agence Canet.<br />
chemisier. Bd <strong>de</strong> Strasbourg<br />
rue Bayard. — Exposition<br />
ticies pour Etrennes utiles: Pochettes<br />
Sachets. Ca<strong>de</strong>au offert à tout acheteur,<br />
bution du jouet « le bourdon chanteur ».<br />
angle<br />
d'ar-<br />
Janon,<br />
Dîstri-<br />
Erratum. — Lire au bas <strong>de</strong> l'annonce pa-<br />
rue dans le numéro àe.YEtspress du Midi du<br />
24 <strong>décembre</strong>, sous le titre « Epicerie améri-<br />
caine » « les magasins resteront ouverts les<br />
dimanches 27 <strong>décembre</strong> <strong>1896</strong>, 3 et W janvier<br />
1897 » au lieu <strong>de</strong> 3 et 10 <strong>décembre</strong> 1897.<br />
Nos lecteurs ont d'ailleurs fait d'eux-mê-<br />
mes cette rectification.<br />
Chronique Régionale<br />
expresse <strong>de</strong> faire célébrer annuellement einj<br />
messes basses pour lo repos <strong>de</strong> son âme a<br />
perpétuité et autres cinq messes basses pour<br />
le repos do l'âme <strong>de</strong> son mari.<br />
inconséquence, lesdits héritiers sont in-<br />
vités à prendre connaissance <strong>de</strong> ce testament<br />
en l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> M 0 Gabriel Sandral-Lasbor<strong>de</strong>s,<br />
notaire retenant à Massât, à donner leur<br />
consentement à leur exécution ou à produire<br />
leur moyen d'opposition. Tous actes à ce<br />
<strong>de</strong>stinés '<strong>de</strong>vront' être adressés à la préfec-<br />
ture d" l'Ariôge, dans un délai do trois mots<br />
à partir du 3 <strong>décembre</strong> courant, faute <strong>de</strong> quoi<br />
ils" ne seront plus rccovables.<br />
ARIEGE<br />
Echos du Palais. — M. Laurens, juge d'ins-<br />
truction, a interrogé quatre individu-': les frères<br />
C. .. âgés <strong>de</strong> 20 ans, et les nommés L... et D...,<br />
45 ans. originaires du Cantal, arrêtés à Pibrac,<br />
par la gendarmerie.<br />
D'aucuns préten<strong>de</strong>nt aue ce sont d'habiles<br />
monnayeurs. On croit plutôt qu'ils ont seulement<br />
tenté <strong>de</strong> « faire passer » une pièce fausse...<br />
qu'ils ont peut-être reçue.<br />
Us ont été éeroués à* Saint-Michel.<br />
Beaucoup <strong>de</strong> bruit pour rien, plus que Proba-<br />
blement.<br />
LA LIS E SOCIALISTE<br />
Nous avons dit que les socialistes avaient<br />
Kcidé d'opposer quatre candidats à ceux<br />
choisis par la Dépêche en Cabinet parti-<br />
'culier.<br />
Cette liste <strong>de</strong> protestation était ainsi for-<br />
mée : Larrieu, Ditcos, Aubry et Aché.<br />
Le citoyen Aché déclare "aujourd'hui « dé<br />
dîner l'honneur d'être candidat ».<br />
D'où la Dépêche conclut que la liste socia-<br />
asto est une fausse liste.<br />
Ce n'est pas une raison parce que le c<br />
f-ehé se retire, pour quo "les<br />
Se Qt autant.<br />
, u sera peut-être plus facile <strong>de</strong> remplacer<br />
CA c '[°.ven Aché que d'obliger les autres à<br />
° u rbe,. ia tôte <strong>de</strong>vant la liste <strong>de</strong>s<br />
"aras.<br />
Ecole cles Beaus-Arts. — Dans un récent<br />
concours qui vient d'être jugé à l'Ecole nationale<br />
<strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> Paris. M. Joseph Gilet, ar-<br />
chitecte, ancien élève <strong>de</strong> notre lieo'le. vient d'ob-<br />
tenir une troisième médaille en <strong>de</strong>ssin (antiaue<br />
vivant).<br />
et modèle<br />
SARDKES JOCKEY-CLUB Arsène Saupiquet<br />
NANTES<br />
COURRIER ARTISTIQUE<br />
communica-<br />
du<br />
autres<br />
oyen<br />
en tas-<br />
dé uê*<br />
pce Réunion à Villefranche<br />
"niL es { i ua tre candidats radicaux ont tenu<br />
ëUai'.'T r mars v 22 90. pi~mi
ÉTAT CIVIL. SE TO'JLOUSS<br />
Dd'cis du 23 <strong>décembre</strong>. — Jeanne Espagnat,<br />
SI ans, rue Sainte Philomène, 28. Durantou,<br />
épouse Grimaudr 5o ans. à Saint-Martin du<br />
Touch. Jeanne Comboul. 5 ans, Pont <strong>de</strong>s Demoiselles.<br />
Pierre Fabre, 60 ans, rue du Mouton ;<br />
Bertrand Maiiieau, 81-ans. rue Maiaret, 13. Malle<br />
Rougale, 3 ans, rue Béteille. Jean Beaumont,<br />
•13 ans, à la Poudrerio-Nationaie. Carbonnei,<br />
veuve Saint-Germier, 83 ans, rue Puymauria. 13.<br />
Hospice, 2.<br />
Décès du 23 <strong>décembre</strong>. •— Elisabeth Escoubas,<br />
83 ans, place Saint-Raymond, 43 ; Dominio.ue<br />
Roques, 87 ans, rue Darnes ; Edouard Le Lam'or,<br />
27 ans, rue Témûonières, 6 ; Raymond Cany, 71<br />
ans, rae <strong>de</strong>s Récollets, 9 ; Jeanne Aspe, 60 ans,<br />
barrière Montpellier ; Bélisaire. épouse Fonquernie.<br />
5i ans. rue Saint-Denis. 20; Alzieu, épouse<br />
do Colomb, 70 ans, rue du Taur. 52 ; Frédéric<br />
Rey, 38 ans, rue <strong>de</strong> la Croix. 3 ; Pierre Boubilla,<br />
2 ans. route <strong>de</strong> Bayonne ; Marie Bosc, 3 jours,<br />
rue <strong>de</strong> ia Fon<strong>de</strong>rie. 11 ; Pierra Deicous, 67 ans,<br />
rue ïérre-Caba<strong>de</strong>, 13.<br />
Publications <strong>de</strong> mariages du 20 <strong>décembre</strong>. —<br />
Jean Aribaut. forgeron, grand'rue Saint Michel,<br />
et Marie Baylac, lingère, rue Saint Roch. 20.<br />
Joseph Boudin, employé, à Saint Laurent <strong>de</strong> la<br />
Salaiique, et Gabrielle Meunier, a <strong>Toulouse</strong>.<br />
Jean Cabuzac, menuisier, rue Traversiôre Saint<br />
Georges. 42. et Mario Mculong, sans profession,<br />
rue Saint Bertrand, 5., Augustin Caudêville, sandalier,<br />
route <strong>de</strong> Balma, et Georgettë Sarthe, domestique,<br />
rue Riquet, 36. Henri Castex, employé,<br />
rue <strong>de</strong>s Polînaires, 23. et Jeanne Mestre,<br />
sans profession, môme rue. 9. Jean Cayrou, serrurier,<br />
route <strong>de</strong> Lavaur, 17, et Marie Hébrard,<br />
nolisseuse, à Croix Daura<strong>de</strong>. Jean Cornet, journalier,<br />
rue du Canal. 47. et Catherine Briot, ménagère,<br />
même maison. Henri Corta<strong>de</strong>, à. Philip-<br />
peville (Algeriel et Louise Carrieu, sans profession,<br />
rue <strong>de</strong> la Dalba<strong>de</strong>, 21. Auguste Daydé, propriétaire<br />
à Portet Saint Simon, et Marguerite<br />
Milhau, sans profession, rue <strong>de</strong>s Puits Clos, 13.<br />
Oscar Dufour," cordonnier, chemin Lapuja<strong>de</strong>, et<br />
Jeanne Clamens, piquenso <strong>de</strong> bottines, "rue Gambetta,<br />
55. Jean Evrard, employé d'octroi, chemin<br />
As salit, et Julie Soulié, lingère, rue Mage,<br />
7. François Fanateu, cordonnier, rue Maiaret,<br />
16, et Marie Labourbage, tailleuse. même rue.<br />
19. Jules Fosseries, coiffeur, rue Gra'mat, 1, et<br />
Maria Fourment, modiste a Saint Gaudans. Joseph<br />
Gailiard, négociant, rue <strong>de</strong>s Trento^ix<br />
Po'nts, 58, et Emilie Fornier, sans profession,<br />
allée Saint Etienne, 27. Jean d'Hervé, ébéniste,<br />
allée Saint Agne, et Marie Clotat, sans profession,<br />
rue du Port Garaud, 41.<br />
Henti lzaac, professeur <strong>de</strong> l'Université, quai<br />
<strong>de</strong> Totinis, 76, êt Marie Grapin, sans profession,<br />
rue Aragon, 33 bis. Joseoh Lalîon, typographe,<br />
rue d'Astorg, 21, et Anna, Manieu, lingère, même<br />
rue, 18. Jean Lanuja<strong>de</strong>, maréchal <strong>de</strong>s logis<br />
au 6e hussards, à Bor<strong>de</strong>aux, et Marie Cataia,<br />
sans profession, rue <strong>de</strong> la Pomme, 44. Jean Lavaur,"cordonmer,<br />
rue Sainte Blanche, 13 bis, et<br />
Florentine Clamens, piqueuse <strong>de</strong> bottines, rue<br />
du Taur, 39. Bernard Pédoussant, chaudronnier,<br />
rue <strong>de</strong>s Bûchers, 17. et Jeanne Pujol, ouvrière,<br />
4. rue Puymaurin. Henri Périssé, peintre sur<br />
porcelaine, rue d'Orléans, 3, et Hortênse Lacahal,<br />
tricoteuse, rue Négreneys, 26. Aron Philinasslu,<br />
ferblantier, rue Roquelaine. 24, et Françoise<br />
Trégou, ménagère, rue Constantine, 19.<br />
François Puntous, pêcheur <strong>de</strong> sable, rue <strong>de</strong>s<br />
Bûchers, 17, et Anna'Pédussant, lisseuse, même<br />
rue. Léon Sagné, peintre, rue Raspail.3, et Marie<br />
Peytou, ouvrière, rue Ingres, 15. Antoine<br />
Souia, sandalier, rue Viilenouvolle, 13, et Marie<br />
Llados. journalier, rue <strong>de</strong>s Arcs Saint Cyprien.<br />
Jean Subra, cultivateur, quartier Lafourguette,<br />
1897, ETRENNES UTILES, 1897<br />
I PY 5 ^'IsS5!? Hioutier fabricant, fait une exooïjijjAA.WitEi<br />
sition permanente <strong>de</strong> sa fabrication,<br />
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i \]„ elles ne cotent que s francs.<br />
^ftaOl'CC) raais eues reverront le cours <strong>de</strong><br />
i¥' 81%, Bourse <strong>de</strong> Commerce, — PA.HI3,<br />
et Jeanne Busca, ménagère,<br />
Saint Etienne. Jean Vialatte,<br />
bas, et Jeanne Deirieu, dome<br />
<strong>de</strong> Strasbourg, 45.<br />
n<br />
30 0<br />
3 0 0 amortis..<br />
1 2 00. 1834.<br />
Dette tunisien.<br />
Anglais consol.<br />
Com.nat.d'esc.<br />
V.<strong>de</strong>Pari3l865<br />
— 1869<br />
— 1871<br />
— 1875<br />
— 1876<br />
— 18S6<br />
— 1892<br />
Foncières 1877<br />
— 1879<br />
— 1823<br />
— 1885<br />
Communal.1879<br />
— I8S0<br />
Midi<br />
3 0/0<br />
30 0<br />
31 2 00. 1S94.<br />
Egvt tien. unit.<br />
Italien b 0 0...<br />
Espag.4 0 Oex;.<br />
Portugais 4 0/0<br />
Russie40. 01880<br />
— ' 1883<br />
— 1889<br />
Du 24 âécenûn't<br />
102 30<br />
101 <strong>25</strong><br />
105 70<br />
499 »»<br />
111 75<br />
570 »»<br />
572 »»<br />
4)1 ôë<br />
424 » ;><br />
579 50<br />
578 50<br />
40J »«<br />
503<br />
4Ô8<br />
501<br />
504 »»<br />
501 50<br />
480 »»<br />
Orléans .,,<br />
Nord<br />
Lvon (fusion)..<br />
Ouest.' !..<br />
Es;<br />
Bone-Gueima..<br />
Est-Algérien...<br />
Ouest-Algérien<br />
Saragosse<br />
Nord-Ksnagne.<br />
Lombard anc.<br />
Portugais<br />
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2l\2. ... „.<br />
Fonds d'Elu: FAranaers. — Congo, 80 ... —<br />
Autriche —Extérieur 4 0/0, .. .— Russe<br />
1891, 101 20— Russe 4 OlO — Russe 3 OtO<br />
Igqtj . ._ Russe 1889 — Turc D,<br />
4 0/0 '0 40 — Hongrie 4 0./0, 105 90. —<br />
Chinois 4 0i0, 106 30.— Domaniale d'Autriche,<br />
Valeurs diverses (Actions).— Est, 9S1 ... —<br />
P -L.-M.. 1C37 Nord, 1850 Midi. 132->.<br />
— Orléans. 1660 ...- Ouest, 1115 Crédit<br />
Foncier. 661 ...<br />
Obligations diverses. — Est 3 0[0 nouvelle.<br />
"478 <strong>25</strong> .— Midi ancienne, ... .. .— Nord<br />
ancienne, 48S ...— Orléans anc, 484 ... — Ouest<br />
ancienne 4-83 50— Nord Espagne le série le hypot.<br />
224 ..— Lombar<strong>de</strong> ancienne, 373 .. — Ville<br />
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3 0i0 1891 — Communales, 3 OtO<br />
1892 ... ..— Foncières 3 040 1879. 501 <strong>25</strong>- Foncières<br />
1883, 466 50— Foncières 1895, ... ..— Société<br />
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DEPARTS :<br />
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Matin (expr.)<br />
Malin (Albi)<br />
Soir (i el.)<br />
Soir (orna.)<br />
Soir<br />
Soir<br />
Soir (Villef.)<br />
Soir (direct).<br />
ARRIVx.ES:<br />
4 MiUafoma.) 41045<br />
6 55 Matin (Vill.)0855ô0<br />
7 13 Matin (i cl. 49 7<br />
1 03 Soir (direct) )5<br />
2 10 Soir (St-Sulo.) 4<br />
4 20 Soir (Paris) * 8 32<br />
5 <strong>25</strong> Soir (omn.)<br />
G 42 Soir (expr.)<br />
11 50<br />
TOULOUSE A CAHORS ET PARIS<br />
ÉLitin 6 »» Matin (espr.)<br />
vlat. (Cahors) 9 40 Soir<br />
Soir (expr.j 2 43 Soir<br />
15 Soir exur.<br />
8<br />
(32)<br />
LE<br />
s<br />
10 35<br />
nain. 15<br />
S 59<br />
1 14<br />
7 43<br />
10 39<br />
"'DUS Ml<br />
FORTUNÉ DU B01SGOBEY<br />
X<br />
(Suite)<br />
— Vous éles bien bon. Alors, c'élall<br />
ionc vrai. Ou s'est servi <strong>de</strong> l'épingle pour<br />
îommetlrc un crime pommé.<br />
— On a assassine une jeune fille dans un<br />
omnibus.<br />
— Dans l'omnibus <strong>de</strong> la place Pigalle,<br />
pcut-élre. J'ai lu quelque chose comme ça<br />
*or -le Petit Journal.<br />
1<br />
i — Justement, mon vieux. Et <strong>de</strong>puis co<br />
•jour-la, mon ami Freneuse et moi, noua<br />
cherchons la coquine qui a fait le coup et<br />
b brigand qui l'a aidée. Freneuse était<br />
lions la voiture. 11 les a vus. Malheureusement,<br />
il a cru à un acci<strong>de</strong>nt... et il ne s'csl<br />
plus occupé d'eux; moi qui m'en occupais,<br />
jo m'en suis rapporté ù Piédouche, si bien<br />
que nous en sommes toujours au même<br />
rftn"h,,^ei ! ldant Cc tem continuent h<br />
PS-la, les scélérats<br />
opérations. Ils viennent<br />
d'enlever lu sœur cîc<br />
a pauvre fille qu'ils<br />
pnt tuée, et si l'on ne réus<br />
il pas à les em-'<br />
boîsrner. ils vont lui fain<br />
un mauvais<br />
\p rit.<br />
Pourquoi? qu'est-ce qu'ils ont donc<br />
BonAre ces cnlanls-làî<br />
LIGNE DE BORDEAUX<br />
DEPARTS! ARRIVÉES :<br />
Matin (rap.) 4 55 Matin (dir.) 3 51<br />
Matin (dir.) 6 00 Matin (omn.) 8 <strong>25</strong><br />
Matin (omn) 9 40 Soir (expr.) 12 39<br />
Soir (expr.) 1 00 Soir (omnib.) 1 14<br />
Soir(omîi.). 3 15 Soir (direct). 4 49<br />
Soir (dir.) 4 55 Soir (Mont.). 7 43<br />
Soir(Agen). 5 45 Soir (omnib.) 9 12<br />
Soir (dir.) 11 35 Soir (rapi<strong>de</strong>). 11 05<br />
LIGNE DE CETTE<br />
Matin (dir. 4 1' Matin rap. 4 43<br />
Matin (omn) 7 »» Matin (omn.) 8 34<br />
Matin (exp.) 9 37 Matin (exp.) 9 26<br />
Matin (omn) 10 06 Matin (omn.) 11 16<br />
Soir (expr.) 12 49 Soir (expr.) 12 36<br />
Soir (omn.). 2 55 Soir (omn.). 3 »»<br />
j — Ce serait trop long à vous expliquer,<br />
et ça ne vous intéresserai! pas. Il y a une<br />
histoire d'héritage. Un bourgeois qui était<br />
le père naturel <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux petites et qui leur<br />
a laissé sa fortune en mourant,<br />
f — Et alors les parents <strong>de</strong> ce bourgeois<br />
ont payé <strong>de</strong>s chenapans pour les en débarrasser?<br />
I — C'est possible, quoique... non... le<br />
défunt n'a qu'un frère, un M. Paulet, qui<br />
est très riche et qui ne se serait pas fourré<br />
dans une aflaire pareille.<br />
i — On ne sait pas. L'argent fait faire tant<br />
<strong>de</strong> choses ! Vous dites qu'il s'appelle Paulet..<br />
.à votre placé, moi, je chercherais<br />
<strong>de</strong> ce côté là... vous <strong>de</strong>vez avoir son<br />
adresse? '<<br />
, — Non, mais Freneuse l'a. Freneuse le<br />
connaît beaucoup. Et vous me rappelez une<br />
chose qu'il a dite ce matin <strong>de</strong>vant moi. Il<br />
paraît quo M. Paulet a employé autrefois<br />
un agent d'affaires qui pourrait bien être le<br />
complice <strong>de</strong> la femme à l'épingle. Freneuse<br />
a vu cet homme dans un théâtre, le len<strong>de</strong>main<br />
ou le surlen<strong>de</strong>main du crime... et il<br />
l'a reconnu pour avoir voyagé avec lui<br />
dans l'omnibus... seulement, il ne sait pas<br />
son nom. '<br />
— 11 n'a qu'à le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à M. Paulet.<br />
— C'est cc qu'il doit faire aujourd'hui,<br />
et lotit à l'heure, quand je vous ai aperçu, 1<br />
je m'en allais, rue <strong>de</strong>s Abbesses, voir une<br />
femme qui a logé la morle... et je complais<br />
pousser ensuite jusque chez Freneuse<br />
pour savoir où nous en sommes.<br />
-- Voulez-vous que nous y allions ensemble?<br />
, — Comment, père Pigache, vous pensez<br />
-À vous mêler <strong>de</strong> ça! Voilà du nqjiveau, par<br />
(exemple: Jç conçois que ça voy.s amuse,;<br />
,<br />
LIGNE DE CETTE (suite)<br />
DEPARTS<br />
ARRIVÉES<br />
Soir (direct) 5 06 Soir (dir.) 4 3 5<br />
Soir (Gare.).. 6 30 Soir (Caste!.); G. 53<br />
Soir (rapi<strong>de</strong>). 11 17 Soir (omn.). 9 01<br />
Soir (Castel.). 11 50 Soir (expr.). 11 <strong>25</strong><br />
CASTELÎSLVUD'A UY CASTRES ET CARMAUX<br />
Matin<br />
. 5 18 MatinfCastr.) 6. 40<br />
Matin<br />
. 8 4f Matin(Carm.') 8 26<br />
Soir , 3 1' Matin(Castr.)iO »»<br />
Soir<br />
Soir<br />
.<br />
6 19 Soir (Carm.) 12*28<br />
8 22 Soir (Castres) 3 19<br />
Soir (Carm,) 6 6'<br />
Soir (Castr.) 7 40<br />
Soir (Carm.) 10 10<br />
Soir(Caslr.)9.49<br />
rraâts ffisss Qemanâe à quoi<br />
bonÏ îeTyïr.<br />
'VOtTB '(Q0H£]<br />
— Vous venez <strong>de</strong> dire<br />
tic <strong>de</strong> tout, répondit le bonhomme KSI Souriant,<br />
Eh bien î essayez. Mettez-moi a<br />
l'épreuve. Vous verrez que les sourds ont<br />
du bon. D'abord on ne se défie pas>d'eux.<br />
Et puis, que risquez-vous ? il ne s'agit quo<br />
<strong>de</strong> m'indiquer le domicile <strong>de</strong> cet agent<br />
d'affaires. J'irai lui pousser une visite, et,<br />
quand j'aurai causé avec lui, je vous<br />
apprendrai peut-être quelque chose dc nouveau.<br />
— Ma foi! s'écria Binos, jiï<br />
ne vois pas<br />
pourquoi je ne mc servirais p is do vous...<br />
quand ce ne serait quo pour i singularité<br />
;du l'oit. Freneuse va encore<br />
'moi, mais ça m'est égal.<br />
e momter :<strong>de</strong><br />
D'ailleurs, j'ai bien le droit <strong>de</strong> c<br />
<strong>de</strong> mon côté, pendant qu'il ehe<br />
sien, et vous serez toujours aussi main<br />
que le notaire qui cherche avec lui.<br />
— Ah ! il y a un notaire ?<br />
— Oui, un notaire do provinco qui a<br />
reçu le lestement du père <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux petites.<br />
Ah ! celui-là, c'est un brave homme. Sans<br />
lui, nous n'aurions jamais su que la <strong>de</strong>rnière<br />
héritait) et <strong>de</strong>puis qu'il sait qu elle a<br />
disparu, il ne pense qu'à la retrouver.<br />
Tenez ! il est peut-être en ce moment chez<br />
M. Paulel pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l'adresse <strong>de</strong><br />
cet agent d'affaires.<br />
— Très bien, mais M.Paulet voudra-t-il<br />
la lui donner?<br />
— Et vous croyez que s'il la lui refuse,<br />
il vous la donnera à vous?<br />
— Peut-èlre. Dans tous les cas, il n'en<br />
coùlc rien d'essayer.<br />
— Non, et je suis curieux <strong>de</strong> voir comment<br />
vous vous y prendrez. Je ne sais pas<br />
;au juste où <strong>de</strong>meure le bourgeois, mais<br />
PERPIGNAN ET F RON<br />
D ..PARTS :<br />
Matin (exp.). 4 01<br />
Matin 7 »»<br />
Soir (exp.)... 12 49<br />
Soir (direct. 5 06<br />
Soir (rap.)... 11 17<br />
Matin<br />
Matin (S-C.)<br />
Matin (Mat).<br />
Matin (S-C).<br />
Soir (Mat.)..<br />
Soir (S-C.)..<br />
Soir (MaUb.)<br />
Soir (St-Cyp.)<br />
ITÈRE (Espagne)<br />
ARRIVÉES :<br />
Mat. (rap.).<br />
Malin. . . .<br />
Soir exp.).<br />
Soir<br />
Soir<br />
Soir (exp<br />
LIGNE D'AUGH "<br />
5 55 Mat. (S-C<br />
6 23 Mat. (Mat'<br />
9 00 Soir (S-C<br />
10 20 Soir (Mal.)<br />
1 22 Soir (S-C.)<br />
1 43 Soir (S-G.)<br />
5 18 Soir (Mat)<br />
5 41<br />
4<br />
11<br />
12<br />
3<br />
9<br />
11<br />
8<br />
8<br />
1<br />
1<br />
7<br />
8<br />
8<br />
16<br />
36<br />
»»<br />
01<br />
<strong>25</strong><br />
04<br />
22<br />
12<br />
30<br />
15<br />
30<br />
51<br />
[Freneuse nous lo dira. La place Pigalle<br />
jn'est pas loin, Allons-y, papa. '<br />
Pigache était déjà <strong>de</strong>bout. Il s'était levé<br />
javec une vivacité juvénile, et Binos n'en<br />
revenait pas du changement qui s'était<br />
|opéré en un clin d'œil dans les allures du<br />
droguiste retraité et même dans sa personne.<br />
Sa taille voûtée s'était redressée<br />
tout à coup, sa ligure avait pris une expression<br />
intelligente, ses petits yeux brillaient.<br />
Ce n'était plus le même homme.<br />
— Pigache, mon ami, vous êtes méconnaissable,<br />
s'écria Binos. Si ce cher Piéjdouche<br />
vous rencontrait, il vous prendrait<br />
pour un autre. Et moi je n'aurais jamais<br />
cru, si je ne le voyais pas, que le grand air<br />
(changeait les sourds à ce point-là.<br />
. — Vous en verrez bien d'autres, dit, la<br />
bonhomme en souriant doucement. Mais<br />
ne perdons pas <strong>de</strong> temps. M. Paulet <strong>de</strong>meure<br />
peut-être très loin, et qui sait où il<br />
nous enverra pour trouver son agent d'affaires?<br />
11 faudra que nous prenions une<br />
voiture, car...<br />
— Tiens ! vos amis nous suivent, inler-<br />
(rompit le rapin en montrant du doigt les<br />
(<strong>de</strong>ux individus que son arrivée avait mis<br />
en fuite.<br />
— Ne vous inquiétez pas d'eux, mon<br />
jeher. Les pauvres gens ont travaillé chez<br />
'moi, du temps que j'étais établi, et, quand<br />
fis me rencontrent, ils viennent toujours<br />
mc <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r cles nouvelles dc ma santé.<br />
— Pourquoi se sont-ils sauvés quand ils<br />
[m'ont vu?<br />
— Parce qu'ils ne sont pas bien habillés,<br />
',Ça les rend timi<strong>de</strong>s.<br />
. — Avec ça que je suis à la mo<strong>de</strong>, moi !<br />
iEnlin, il parait qu'ils me trouvent l'air<br />
cossu. Ça me flatte.<br />
Ces propos et quelques autres non moins<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés<br />
LIGNE DE BAYONNE<br />
DEPARTS<br />
Mal, (dir.).<br />
Matin (omn.).<br />
Matin (omn.).<br />
Soir (expr.) ..<br />
Soir (Pau) ...<br />
Soir (Mont.) .<br />
ARRIVEES<br />
12 24 Mat.fMont) 8 41<br />
6 30 Soirf Pau). 12 05<br />
9 58 Soir .Bayon 3 31<br />
1 09 Soir (Pau). 4 43<br />
1 48 Soir (omn.) 7 27<br />
6 »>><br />
LIGNE DE TOULOUSE-SAINT-GIRONS<br />
Matin<br />
Malin ,<br />
Soir (Pau) . .<br />
Soir<br />
6 30 Matin 9 15<br />
9 58 Soir (Pau).. 12 52<br />
1 4S Soir 5 10<br />
6 »» Soir 8 15<br />
insignifiants égayèrent le trajet jusqu'à la<br />
place Pigaiie.<br />
t. Le père Pigache, <strong>de</strong> plus en<br />
ingambe, marchait si vite que Binos<br />
peine à le suivre.<br />
plus<br />
avait<br />
Au moment où ils arrivèrent d^, vant la<br />
maison du peintre, un fiacre s'arrêtait à la<br />
porte, et <strong>de</strong>ux messienrs <strong>de</strong>scendirent.<br />
— Bon ! s'écria Binos, voilà justement<br />
Freneuse et le notaire. Diable ! ils ont <strong>de</strong>s<br />
figures à l'envers. Qu'est-ce qui leur est<br />
donc arrivé ? Pourvu qu'ils n'aient pas appris<br />
que Pia est déjà expédiée comme sa<br />
sœur !<br />
— Deman<strong>de</strong>z à votre ami cc qui se passe,<br />
dit Pigache. Pendant que vous causerez<br />
avec lui, moi, je vais causer avec le notaire.<br />
. Ainsi fut fait. Binos tira Freneuse à<br />
l'écart, et le bonhomme aborda, le chapeau<br />
à la main, maître Drugeon, qui ne parut<br />
pas trop surpris <strong>de</strong> le voir.<br />
On eût dit qu'il le connaissait,<br />
— Eh bien, commença le rapin<br />
l'adresse ?<br />
as-tu<br />
* ~7:> N T " r6 P oncut Freneuse avec humeur.<br />
M. 1 aulet prétend qu'il ne se la rappelle<br />
P? 8 - iNous n'avons plus qu'un moyen : c'est<br />
d aller trouver cette logeuse dc la rue <strong>de</strong>s<br />
Abbesses. Elle connaît la femme dc l'omnibus,<br />
puisqu'elle lui a parlé au cimetière<br />
11 faudra bien qu'elle nous dise où elle<br />
<strong>de</strong>meure. Qu'as-lu fait <strong>de</strong> ton côté'' Rien<br />
n est-ce pas? Ton homme dc l'estaminet<br />
s est moqué dc toi. v<br />
— Je ne l'ai pas vu. Mais j'ai recruté un<br />
auxiliaire intelligent! 'cciuic un<br />
gc ~ Cc lU vieus<br />
? P° T'-i- Parle à MDru<br />
— Oui ii n'a<br />
pas<br />
p<br />
a<br />
t<br />
r<br />
crois qu'<br />
m&]Jn<br />
u i est tout <strong>de</strong> mêm«<br />
mais «e j<br />
DÉPARTS<br />
Matin.<br />
Mat.St-Agne<br />
Malin<br />
Soir ... ...<br />
SoirSt-Agne<br />
Soir<br />
SoirSt-Aene<br />
LIGNE D<br />
6 1S<br />
6 27<br />
9 31<br />
1 55<br />
2 04<br />
6 12<br />
6 21<br />
FOIX-ÀX<br />
ARRIVÉES<br />
Mat.St-Agne<br />
Matin<br />
Matin<br />
Soir 3t-Agne<br />
Soir<br />
Soir St-Agne<br />
Soir<br />
8 ii<br />
8 51<br />
il 55<br />
i 14<br />
4 <strong>25</strong><br />
f) of<br />
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TOULOUSE<br />
Freneuse allait se récrier, mais ses y« u- tombèrent sur une grosse femme qui ^<br />
nait à lui en se balançant sur ses hancfl 3 .<br />
comme un navire balloté par les vague *<br />
! — Il me semble que je ne me trompj<br />
pas, murmura-t-il. C'est la marchan<strong>de</strong><br />
ranges... celle qui était dans l'omnibus<br />
que j'ai rencontrée l'autre soir <strong>de</strong>van<br />
Porte-Saint-Martin.<br />
uït.<br />
— Vous ne me remettez pas, à ce 1<br />
paraît, dit la commère. Dame ! ça sc cJi|| cotoi<br />
prend: aujourd'hui, je ne vends pas ^<br />
ranges. Moi, je vous ai reconnu '° u , !( , rt '<br />
suite, et si je me permets <strong>de</strong> vous p ;<br />
c'est que maintenant je sais ou dcm c<br />
la petite <strong>de</strong> l'omnibus.<br />
Moi aussi, je le sais<br />
—- Hue <strong>de</strong>s Abbesses, hein? cher.<br />
Cornu. Alors, je ne vous apprend<br />
mais ce n'est pas tout: figurez-tffis<br />
iiePi<br />
j'ai retrouve la femme qui ê tait clan<br />
voilure à côté dc la petite. .. vous - g<br />
celle qui est sortie du théâtre ^ u^s*<br />
temps que vous, et qui donnait jeVf> l'homme dc L'impériale. Et vous n , .X*<br />
lieriez jamais ce (îu'eilc fait, cette gal là?<br />
rcn-<br />
Non, mais si vous pouviez ^ u»seigner<br />
sur elle<br />
rciiurJ*<br />
vous mc<br />
grand service.<br />
lire<br />
— Elle dit la bonne aventure- '<br />
So0<br />
rles<br />
cartes... madame Stella, rue <strong>de</strong> g*<br />
dière, '/9... La Cornu est une <strong>de</strong> ^ ^cM<br />
tiques... hier, je les ai rencontrée»<br />
saient ensemble sur le boulevaro ^»<br />
chouarl... et comme jo conn a<br />
longtemps cette brave Sophie, ,1e .,<br />
o£(S<br />
ifl»<br />
déc... l'autre, qui no<br />
ligure, m'a proposé ( lc, i'Airo le y clli jeu... jo lui ai déniai;: ïOiiadï<br />
me l'a donnée.., . .