Sommaire - caisse d'epargne gestion privee
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L’actualité économique, juridique et fiscale décryptée par la Banque Privée 1818<br />
n° 18, mai/juin 2012<br />
<strong>Sommaire</strong><br />
02<br />
En aparté<br />
Élite 1818 France<br />
Opportunité<br />
03<br />
ZOOM<br />
1818 Gestion récompensée<br />
pour sa <strong>gestion</strong><br />
actions européennes<br />
04<br />
GEStIOn D’aCtIFS<br />
Les États européens<br />
cherchent à sortir<br />
de la crise par le haut<br />
06<br />
COnjOnCturE<br />
Pourquoi l’économie<br />
américaine se redresset-elle<br />
plus vite que<br />
l’économie européenne ?<br />
08<br />
EXpErtISES<br />
Avec les SCPI, profitez<br />
des charmes de<br />
l’immobilier papier<br />
10<br />
Dossier<br />
Personnes fragiles :<br />
comment les protéger ?
02 Un fonds de 1818 Gestion<br />
297x420_Affiche1818-3:Mise en page 1 14/05/12 11:23 Page 1<br />
On peut avoir<br />
tout juste 5 ans et faire<br />
déjà partie des grands.<br />
Elite 1818 France Opportunité<br />
Adoptez la compétence<br />
Depuis sa création le 1 er juin 2007, la valeur ajoutée d’Elite 1818 France<br />
Opportunité réside dans la sélection des entreprises françaises et européennes<br />
qui créent de la valeur. 1818 Gestion, des femmes et des hommes de conviction.<br />
€ 767,30 401<br />
50, avenue Montaigne 88 de<br />
75008 Paris<br />
Tél. : +33 (0)1 70 38 80 00 social<br />
www.1818<strong>gestion</strong>.com<br />
capital au SA -<br />
Ce document constitue une présentation commerciale et non contractuelle à caractère purement informatif. Il ne saurait en aucuns cas constituer une recommanda-<br />
355<br />
tion personnalisée d’investissement. Les risques liés à l’investissement dans cet OPCVM ainsi que ses caractéristiques sont décrites dans le Document d’Informations Clé 063<br />
pour l’Investisseur (DICI) de cet OPCVM, qui doit être remis préalablement à la souscription. Les informations relatives à l’OPCVM contenues dans le présent document<br />
306<br />
ne se substituent donc pas à celles mentionnées dans la documentation réglementaire de cet OPCVM tel que le prospectus complet disponible sur simple demande.<br />
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. SIREN<br />
Élite 1818 France<br />
Opportunité a 5 ans.<br />
Depuis, ce fonds investi<br />
essentiellement<br />
en actions françaises<br />
(et pour 25 % maximum<br />
en titres de<br />
l’Union européenne)<br />
bat régulièrement son<br />
indice de référence, le<br />
CAC 40 (dividendes<br />
non réinvestis). Pour mémoire, le jour de sa création le 1 er<br />
juin 2007, le benchmark phare de la Bourse de Paris flirtait<br />
avec les 6 200 points.<br />
Emblématique de la <strong>gestion</strong> de conviction pratiquée par<br />
1818 Gestion, Élite 1818 France Opportunité est géré suivant<br />
une philosophie très précise que les Anglo-Saxons<br />
appellent le « stock-picking ». Rendu célèbre par l’investisseur<br />
américain Warren Buffet, ce style prône la sélection<br />
rigoureuse d’entreprises bénéficiant d’avantages compétitifs<br />
susceptibles d’agir comme des « digues autour<br />
du château ». Barrières à l’entrée, comme des brevets,<br />
marques fortes, positionnement incontournable… « Des<br />
modèles de croissance capables de gagner beaucoup<br />
d’argent pendant longtemps », résume Patrick Lanciaux,<br />
le gérant d'Élite 1818 France Opportunité.<br />
- RCS Paris 306 063 355<br />
Élite 1818 France Opportunité<br />
Sélectionner des valeurs<br />
crée de la valeur<br />
En chiffres : Élite 1818 France Opportunité (1)<br />
Catégorie Libellé<br />
Durée de placement<br />
recommandée<br />
Au sein de l’équipe de 1818 Gestion composée d’une trentaine<br />
de gérants-analystes, il pilote le portefeuille depuis sa<br />
création. « Nous ne nous interdisons a priori aucune taille<br />
de capitalisation, ni aucun secteur », explique-t-il, « nous<br />
disposons d’une réelle marge de manœuvre et certaines valeurs<br />
présentes dans le CAC 40 ne figure pas dans notre portefeuille<br />
». À titre d’exemple, Patrick Lanciaux apprécie actuellement<br />
le potentiel de croissance aux États-Unis et sur<br />
les marchés émergents d’Ingenico, acteur français qui, avec<br />
son concurrent Verifone, domine le secteur très oligopolistique<br />
des moyens de paiement. Sur le marché européen, il<br />
va privilégier une entreprise comme BG Group, leader mondial<br />
du gaz naturel, présent d’un bout à l’autre de la chaîne,<br />
détenteur de réserves importantes, notamment au Brésil…<br />
Avec une durée de placement recommandée de cinq ans,<br />
Élite 1818 France Opportunité se positionne parmi les<br />
fonds les plus performants et les moins volatils de sa catégorie<br />
« actions des pays de la Communauté européenne ».<br />
« Notre style de <strong>gestion</strong> s’avère particulièrement pertinent<br />
quand les marchés financiers sont indécis et erratiques,<br />
comme aujourd’hui », précise Patrick Lanciaux. Il porte les<br />
risques d’un fonds actions et s’adresse aux investisseurs<br />
particuliers désireux de diversifier leur patrimoine sur les<br />
actions françaises avec un horizon de placement de moyen<br />
terme.<br />
Performances (nettes de frais)<br />
Depuis sa création<br />
(1/6/2007)<br />
Volatilité annualisée<br />
Le présent document constitue une présentation commerciale et non contractuelle à caractère purement informatif. Il ne saurait en aucun cas<br />
constituer une offre, une sollicitation ou un conseil en investissement en vue de la souscription à un quelconque produit ou service financier.<br />
Préalablement à tout investissement ou souscription, nous vous invitons :<br />
- à vous assurer auprès de vos conseils juridiques, fiscaux, financiers, comptables et tous autres professionnels compétents, que les<br />
produits/services financiers dans lesquels vous envisagez d’investir/de souscrire sont conformes à vos besoins, au regard notamment de<br />
votre situation financière, juridique, fiscale ou comptable et de vos objectifs d’investissement ;<br />
- à prendre connaissance des documents réglementaires d’information relatifs à ces produits/services afin d’en comprendre la nature, les<br />
caractéristiques et les risques de perte en capital le cas échéant. Le Document d'Information Clé pour l'Investisseur est remis par le banquier.<br />
Tous les documents réglementaires d’information sont disponibles sur simple demande écrite auprès de la Banque Privée 1818, étant précisé<br />
que les prospectus des OPCVM peuvent également être consultés sur les sites www.1818<strong>gestion</strong>.com et www.amf-france.org<br />
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures, qui ne sont pas constantes dans le temps.<br />
La responsabilité de la Banque Privée 1818 et 1818 Gestion ne saurait être engagée à quelque titre que ce soit en raison des informations<br />
contenues dans le présent document.<br />
Celui-ci ne peut pas être utilisé, reproduit, diffusé ou communiqué par son destinataire en tout ou partie sans le consentement écrit<br />
préalable de la Banque Privée 1818.<br />
3 ans<br />
Depuis le début<br />
de l'année<br />
Actions européennes Élite 1818 France Opportunité 5 ans - 18,16 % + 35,07 % + 9,94 % 24,18 %<br />
Indice de référence<br />
(1) Performances au 30/04/2012<br />
CAC 40 - 47,91 % + 1,68 % + 1,68 % 28,79 %
ZooM I Trophée<br />
1818 Gestion récompensée<br />
pour sa <strong>gestion</strong> actions<br />
européennes<br />
Au palmarès des « Trophées 2012 des meilleurs Sicav et<br />
Fonds », remis chaque année depuis plus de vingt-cinq<br />
ans par le magazine Le Revenu, 1818 Gestion obtient<br />
le bronze pour sa <strong>gestion</strong> actions européennes sur<br />
3 ans dans la catégorie « établissements spécialisés ».<br />
Son style : Growth At Raisonnable Price (GARP) qui prône<br />
une sélection rigoureuse des entreprises aux modèles de<br />
croissance les plus robustes, aux avantages concurrentiels<br />
forts, aux perspectives de progression de leurs marges les<br />
plus significatives..., et dont la valorisation boursière reste<br />
attractive. «Cette reconnaissance témoigne de l’intérêt de<br />
notre approche », s’est félicité Marc Riez, directeur général de<br />
1818 Gestion, lors de la remise des prix le 23 mai dernier, «parce<br />
que nous connaissons parfaitement les besoins à moyen et long<br />
terme des investisseurs fortunés, nous déployons une <strong>gestion</strong><br />
asymétrique, qui permet de profiter des opportunités dans<br />
des marchés haussiers mais aussi, et peut-être aujourd’hui<br />
surtout, d’amortir les chocs dans les phases de tension ». Les<br />
Trophées du Revenu s’attachent en effet non seulement aux<br />
performances mais aussi aux risques pris pour les obtenir.<br />
« Ainsi, nos classements tiennent-ils compte de la dynamique<br />
des performances affichées, mais aussi de leur régularité », écrit<br />
Christian Fontaine, rédacteur en chef délégué du Revenu.<br />
Alors que la volatilité des Bourses mondiales ne se dément<br />
pas, choisir son gérant est plus crucial que jamais pour profiter<br />
des opportunités sur les marchés d’actions. « Les fonds<br />
récompensés, profitables sur moyenne et longue périodes,<br />
possèdent des caractéristiques communes : (ils sont) gérés par<br />
la même équipe depuis des années, (avec) une stratégie bien<br />
définie, quitte à oser des investissements qui vont à l’encontre<br />
des modes », confirme Christian Fontaine.<br />
Le succès de 1818 Gestion est avant tout celui d’une équipe.<br />
Les 30 gérants-analystes bénéficient en effet des réflexions<br />
collectives de six comités réguliers, où sont débattues les<br />
analyses macro-économiques et passées au crible les valeurs…<br />
Ensuite, chacun met en œuvre le stock picking, sélectionnant<br />
les titres un à un. « Notre approche est fondamentale, explique<br />
Marc Riez, à l’opposé des <strong>gestion</strong>s indicielles, nous nous<br />
référons aux grands indices mais ne les répliquons pas. Nos<br />
gérants sont tous des professionnels expérimentés et notre<br />
méthodologie permet de valoriser leurs talents ». Pionnière de<br />
l’architecture ouverte, qu’elle pratique depuis une vingtaine<br />
d'années, 1818 Gestion se nourrit aussi des connaissances<br />
accumulées par ses équipes de multi<strong>gestion</strong> qui scrutent en<br />
permanence des milliers de fonds, promus par des dizaines de<br />
sociétés de <strong>gestion</strong>, avec lesquelles le dialogue est permanent.<br />
03<br />
Édito<br />
Écoute, confiance, discrétion…<br />
Ancrées dans l’ADN des banquiers<br />
privés, ces valeurs vont bien<br />
au delà des mots : non seulement<br />
elles se construisent avec<br />
l’expérience, mais elles prennent<br />
aussi tout leur sens quand se révèle<br />
une situation familiale délicate.<br />
Nos clients sont souvent confrontés<br />
à des problématiques aussi<br />
sensibles que la <strong>gestion</strong> et la<br />
transmission du patrimoine<br />
d’enfants mineurs ou handicapés,<br />
ou bien la perspective du grand<br />
âge et peut-être de la dépendance.<br />
Dans ces situations de vulnérabilité,<br />
souvent sources d’anxiété, notre<br />
mission au quotidien est de les<br />
accompagner avec compréhension<br />
et à-propos pour bâtir avec eux des<br />
solutions pertinentes et pérennes.<br />
C’est cette volonté de lever le voile<br />
sur la protection des personnes<br />
fragiles qui a conduit nos experts<br />
en ingénierie patrimoniale à y<br />
consacrer une de leurs publications<br />
annuelles phares. Non seulement<br />
ils brossent en quelques pages<br />
un large éventail de situations<br />
inhérentes aux mineurs, aux<br />
majeurs incapables et aux seniors<br />
dépendants, mais ces questions<br />
sont abordées sous le triple prisme<br />
juridique, fiscal et financier.<br />
Nous avons souhaité vous faire<br />
partager notre recherche en<br />
joignant le document à ce numéro<br />
d’En Privé et en consacrant notre<br />
dossier à ces thèmes sociétaux<br />
majeurs. Vous retrouverez bien sûr<br />
aussi nos rubriques habituelles,<br />
notre analyse de la conjoncture,<br />
avec pour thème les États-Unis,<br />
nos décisions d’allocations d’actifs<br />
dans un contexte européen encore<br />
loin d’être stabilisé, nos expertises<br />
sur l’immobilier papier…<br />
Très bonne lecture à tous,<br />
Le comité de rédaction.
04 I GesTioN D’ACTiFs I Convictions et allocations d’actifs<br />
Marc Riez<br />
Directeur général de 1818 Gestion<br />
Les États européens cherchent<br />
à sortir de la crise par le haut<br />
Un flux de mauvaises nouvelles a provoqué une brutale rechute des marchés en avril<br />
ramenant les grands indices à leur niveau le plus bas de l’année. Le véritable signal inquiétant<br />
reste la difficulté de certains pays européens, l’Espagne en tête, à atteindre leurs objectifs<br />
budgétaires malgré des efforts de rigueur sans précédent. C’est donc la capacité même de la<br />
zone euro à sortir de la crise qui est à nouveau en question. Face à cette quadrature du cercle,<br />
tous les regards sont une fois de plus tournés vers la Banque centrale européenne, seule avec<br />
l’Allemagne, à détenir les clés d’une sortie de crise par le haut.<br />
La Chine, les États-Unis et<br />
l’Espagne ont pesé sur le<br />
moral des marchés boursiers début<br />
avril. Outre-Atlantique, c’est le niveau<br />
de l’emploi qui a déçu. Alors<br />
qu’on attendait 205 000 créations<br />
en mars, l’économie américaine<br />
n’a créé que 120 000 emplois, soit<br />
presque moitié moins que le mois<br />
précédent. La Chine, de son côté,<br />
a annoncé une croissance du PIB<br />
de 8,1 % au premier trimestre<br />
2012, un niveau légèrement inférieur<br />
aux 8,4 % attendus. Enfin, en<br />
Espagne, le gouvernement Rajoy a<br />
reconnu qu’il ne parviendrait pas à<br />
respecter l’objectif de déficit budgétaire<br />
qu’il s’était fixé pour 2012,<br />
et cela même s’il déroule le plan de<br />
rigueur négocié avec Bruxelles.<br />
« Le véritable<br />
problème reste<br />
l’accès des pays<br />
européens au marché<br />
du crédit. »<br />
Ces nouvelles ont incité les investisseurs<br />
à prendre leurs bénéfices<br />
après la hausse rapide des<br />
indices actions en début d’année.<br />
Pour notre part, nous nous<br />
étions allégés sur les actions<br />
européennes et émergentes dès<br />
la fin février, lorsque le CAC 40<br />
avait franchi les 3 500 points.<br />
À vrai dire, deux de ces informations<br />
ne nous inquiètent pas<br />
outre mesure. Aux États-Unis,<br />
malgré la déception sur l’emploi,<br />
la croissance reste bien orientée<br />
comme l’ont confirmé les premiers<br />
résultats trimestriels. Sauf<br />
surprise, le PIB devrait donc progresser<br />
d’environ 2 à 2,5 % en 2012<br />
et encore en 2013. En Chine, les<br />
chiffres de la croissance restent<br />
satisfaisants d’autant que l’inflation<br />
est limitée. Le gouvernement<br />
retrouve ainsi des marges de manœuvre<br />
budgétaires pour la suite.<br />
Le véritable problème reste, et<br />
ce n’est pas une surprise, l’accès<br />
des pays européens au marché du<br />
crédit. L’injection par la BCE d’un<br />
montant record de 1 018 milliards<br />
d’euros, via le système bancaire,<br />
a permis d’éviter une crise systémique<br />
fin 2011, mais elle est loin<br />
d’avoir résolu tous les problèmes…<br />
Malgré les efforts déployés, l’Espagne<br />
de Mariano Rajoy affiche à<br />
nouveau une croissance négative<br />
qui va l’empêcher d’atteindre son<br />
objectif de réduction de la dette.<br />
Aux Pays-Bas, pourtant un bon<br />
élève, le gouvernement est quant<br />
à lui tombé mi-avril car il ne parvenait<br />
pas à dégager un consensus<br />
sur de nouvelles économies budgétaires.<br />
La crise reste, par conséquent, aigüe,<br />
avec un risque à terme d’éclatement<br />
de la zone euro si la pression<br />
sur les pays de l’Europe du<br />
Sud devenait insoutenable. Pour<br />
les pays de la zone, la situation<br />
semble inextricable. Comment, en<br />
effet, regagner de la crédibilité auprès<br />
des marchés financiers sans<br />
plonger les pays les plus fragiles<br />
dans une récession sans fin ?<br />
À ce stade, les politiques nationaux<br />
semblent impuissants à<br />
régler la question. Tous espèrent<br />
un retour à la croissance de l’ordre<br />
de 2 à 2,5 % d’ici 2014 pour jugu-
ler la crise. Or, ce niveau n’a été<br />
que rarement atteint ces dernières<br />
années.<br />
Cela nous conduit à envisager<br />
un relâchement de la discipline<br />
monétaire dans la zone euro. En<br />
clair, l’Allemagne va peut-être<br />
devoir accepter que la BCE puisse<br />
refinancer les États directement,<br />
quitte à encadrer plus étroitement<br />
leur budget. Cette solution a plutôt<br />
bien réussi aux États-Unis et<br />
à la Grande-Bretagne. Or, dans la<br />
situation actuelle, elle constituerait<br />
un moindre mal. Nous faisons<br />
donc le pari d’une sortie de crise<br />
par le haut.<br />
« Comment regagner<br />
de la crédibilité sans<br />
plonger les plus<br />
fragiles dans une<br />
récession sans fin ? »<br />
Dans cette attente, nous avons<br />
profité de la forte chute des marchés<br />
émergents pour nous renforcer,<br />
en particulier sur les actions<br />
chinoises. Et nous restons en<br />
embuscade sur les actions européennes,<br />
qui reviennent à des<br />
niveaux de valorisation extrêmement<br />
intéressants.<br />
Les principales décisions<br />
de <strong>gestion</strong><br />
Profiter de la correction des actions<br />
émergentes<br />
Fin février, nous étions revenus à la neutralité sur<br />
les actions sur des niveaux de CAC 40 supérieurs à<br />
3 500 points. Ce faisant, nous avions pris les bénéfices sur<br />
nos investissements réalisés fin 2011 et début 2012. suite à<br />
la forte correction intervenue sur les actions ce printemps,<br />
notre analyse macroéconomique et boursière nous a incités<br />
à surpondérer de nouveau les actions à la mi-avril sur des<br />
valeurs de CAC 40 avoisinant 3 200 points. Nos premiers<br />
achats ont porté sur les actions des pays émergents<br />
et de la Chine en particulier, qui ont fortement chuté.<br />
Nous considérons en effet que la publication d’une<br />
croissance de 8,1 % au premier trimestre constitue un<br />
point bas plutôt que l’amorce d’une décélération de grande<br />
ampleur de l’activité chinoise. Nous avons également<br />
procédé à des achats d’actions cycliques européennes<br />
exposées à la croissance des pays émergents telles que<br />
Michelin ou saint-gobain.<br />
sur le front obligataire, nous avions allégé fin mars nos<br />
lignes d’obligations à haut rendement et d’obligations<br />
souveraines périphériques qui avaient bien performé.<br />
Notre objectif, en cas de nouvelle diversification des<br />
obligations souveraines européennes, pourrait être<br />
dorénavant de nous positionner sur la classe des obligations<br />
d’entreprises émergentes en devises locales afin de profiter<br />
d’un portage important, d’une détente sur les taux et d’une<br />
hausse des monnaies locales par rapport à l’euro. Enfin, sur<br />
la partie monétaire de nos portefeuilles, nous avions acheté<br />
en mars une ligne monétaire en dollars afin de profiter<br />
du potentiel de hausse du billet vert vis-à-vis de l’euro en<br />
cas de baisse à venir des taux par la BCE ou de nouvelles<br />
inquiétudes économiques et politiques sur les dettes<br />
périphériques souveraines.<br />
Allocations d’actifs du portefeuille modèle<br />
au mois de mai 2012<br />
POSiTiOn<br />
ACTioNs =<br />
oBLigATioNs -<br />
oBLigATioNs PriVÉEs +<br />
MoNÉTAirE -<br />
gEsTioN PErForMANCE ABsoLUE +<br />
05
06 I CoNjoNCTure I De part et d’autre de l’Atlantique<br />
Pourquoi l’économie américaine<br />
se redresse-t-elle plus vite que<br />
l’économie européenne ?<br />
Depuis 2009, la croissance américaine est plus forte que la croissance de la zone euro, et va très<br />
probablement le rester en 2012 et 2013. L’extraordinaire résilience de la plus grande économie<br />
mondiale n’en finit pas de susciter admiration et interrogations de ce côté-ci de l’Atlantique.<br />
Cette reprise est-elle solide ou se trouve-t-elle stimulée artificiellement par les plans de relance<br />
à répétition ? Et comment expliquer le différentiel persistant entre l’Amérique et l’Europe ?<br />
Nos analyses montrent que contrairement à ce qui a pu être observé par le passé, la reprise<br />
américaine apparaît saine, car principalement tirée par l’offre.<br />
Les États-Unis ont, depuis<br />
longtemps, fait des rebonds<br />
économiques une de leurs spécialités.<br />
Or, ils recourent généralement<br />
à la même recette pour faire<br />
repartir l’activité. Ainsi, en 1997-<br />
1998 puis encore en 2002-2003, les<br />
reprises américaines ont été le fruit<br />
d’une stimulation extrêmement<br />
forte de la demande intérieure à<br />
travers des politiques monétaires<br />
expansionnistes, le recours à l’endettement<br />
et la hausse des prix des<br />
« Les États-Unis<br />
sont redevenus,<br />
au moins dans une<br />
certaine mesure,<br />
un pays compétitif<br />
pour la production<br />
industrielle. »<br />
Patrick Artus<br />
Directeur de Recherche et des Études de Natixis<br />
actifs. Si le résultat était efficace,<br />
la méthode comportait néanmoins<br />
des dangers, dans la mesure où elle<br />
a conduit à un excès de l’endettement<br />
et la formation de bulles sur<br />
les prix des actifs. Elle était, par<br />
conséquent, difficile à répéter à<br />
l’infini. De fait, justement, ce n’est<br />
pas le cas pour cette reprise.<br />
En effet, depuis un peu plus de<br />
deux ans, ce sont essentiellement<br />
les entreprises qui tirent la<br />
croissance, grâce à un retour de<br />
l’investissement productif, une<br />
reconstitution des stocks et une<br />
reprise progressive de l’emploi. Ces<br />
évolutions témoignent, selon notre<br />
analyse, non plus d’une relance par<br />
la demande mais d’un « choc » favorable<br />
de l’offre reconnaissable à :<br />
- la hausse de la profitabilité des<br />
entreprises américaines consécutive<br />
à la déformation du partage<br />
des revenus en leur faveur :<br />
- le retour de l’investissement industriel,<br />
favorisé par la bonne tenue<br />
du couple compétitivité-coût<br />
de l’industrie américaine (salaire<br />
horaire de $35 contre $47 en Alle-<br />
magne et $49 en France) et par la<br />
faiblesse du prix de l’énergie suite<br />
à l’apparition du gaz de schiste,<br />
dont le prix est extrêmement bas<br />
sur le marché américain.<br />
Certes, la politique monétaire reste<br />
expansionniste outre-Atlantique<br />
avec, en particulier, l’objectif de<br />
maintenir des taux d’intérêt à long<br />
terme très bas. Mais, à vrai dire,<br />
cette politique n’a qu’une faible<br />
incidence sur la reprise de l’économie<br />
si on la compare avec des phénomènes<br />
aussi puissants que l’accumulation<br />
de capital et la hausse<br />
de l’emploi. Le point clé réside dans<br />
le fait que les États-Unis sont redevenus,<br />
au moins dans une certaine<br />
mesure, un pays compétitif pour la<br />
production industrielle.<br />
Contraste saisissant avec<br />
l’Europe<br />
De ce point de vue, le contraste est<br />
saisissant entre les deux rives de<br />
l’Atlantique. En effet, la profitabilité<br />
des entreprises s’est redressée<br />
beaucoup moins vite dans la zone<br />
euro. Du coup, le taux d’autofi-
« Depuis l’été 2011, une<br />
réappréciation du billet<br />
vert pourrait annoncer<br />
un mouvement<br />
durable. »<br />
nancement est sensiblement plus<br />
faible, de même que l’investissement.<br />
Il y a, d’ailleurs, un signe qui<br />
ne trompe pas : le crédit aux entreprises<br />
est à nouveau à la hausse en<br />
Amérique du Nord, après un plongeon<br />
de plus de 20 % en 2010, alors<br />
qu’il est atone en Europe. Enfin, on<br />
constate une vraie prudence sur le<br />
vieux continent où les entreprises<br />
privilégient la détention d’actifs<br />
financiers – essentiellement de la<br />
trésorerie – à l’investissement.<br />
Cette différence de comportement<br />
se retrouve également chez les ménages.<br />
Les Américains se sont remis<br />
à consommer plus rapidement<br />
que les Européens. Cependant la<br />
reprise, cette fois, n’est pas due à<br />
un redémarrage du crédit, mais à<br />
une baisse du taux d’épargne et à<br />
la hausse de l’emploi.<br />
La reprise américaine et la solidité<br />
de ses fondamentaux par rapport<br />
à l’Europe nous amènent logiquement<br />
à poser la question du dollar.<br />
De fait, on observe depuis l’été 2011<br />
une réappréciation du billet vert qui<br />
pourrait très bien annoncer un mouvement<br />
durable, et cela pour deux<br />
raisons. La première réside dans<br />
la faiblesse des autres devises.<br />
Même si la crise de l’euro connaît<br />
une amélioration à court terme, l’inquiétude<br />
persiste à moyen terme en<br />
raison des tensions extrêmement<br />
fortes qui traversent les pays les<br />
plus touchés par la crise. Dans le<br />
même temps, la Chine et les autres<br />
pays émergents sont confrontés au<br />
freinage important de leurs exportations<br />
et à la réduction de leurs<br />
excédents extérieurs, d’où des politiques<br />
monétaires plus expansionnistes.<br />
Mais il existe aussi des raisons<br />
structurelles qui rendent logique<br />
une appréciation du dollar, en particulier<br />
l’indépendance énergétique<br />
accrue des États-Unis mentionnée<br />
plus haut. Grâce à la montée en<br />
puissance d’un gaz de schiste bon<br />
marché, le pays va réduire ses importations<br />
de pétrole et améliorer la<br />
compétitivité de son industrie. Or,<br />
ce facteur de compétitivité s’ajoute<br />
à des coûts salariaux plus faibles<br />
que dans les autres grands pays de<br />
l’OCDE. Tous les éléments semblent<br />
donc réunis pour une ré-industrialisation<br />
américaine (relative).<br />
États-Unis : profits et taux d'autofinancement<br />
130<br />
120<br />
110<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12<br />
Profits après taxes, intérêts, dividendes<br />
(en % du PIB, valeur, D)<br />
Taux d'autofinancement (G)<br />
Sources : Datastream, BEA, Natixis.<br />
07<br />
États-Unis : productivité et salaire réel par tête<br />
(100 en 2002 : 1)<br />
125<br />
120<br />
115<br />
110<br />
105<br />
100<br />
02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12<br />
Salaire réel par tête (hors benefits, déflaté<br />
par le prix du PIB)<br />
Productivité par tête<br />
Sources : Datastream, BLS, Natixis.<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
6<br />
5<br />
125<br />
120<br />
115<br />
110<br />
105<br />
100
08 I eXPerTises I ingénierie financière<br />
Christine Chiozza-Vauterin<br />
Responsable juridique et fiscal<br />
1818 Immobilier<br />
Alain Pivert<br />
Directeur général<br />
de NAMI - AEW Europe<br />
Frédéric Travert<br />
Directeur des Crédits<br />
à la Banque Privée 1818<br />
Avec les sCPi, profitez des<br />
charmes de l’immobilier papier<br />
Les Français sont très attachés<br />
à la pierre. Ils le sont<br />
tout autant à la pierre-papier.<br />
En 2011, ils ont investi quelque<br />
2,8 milliards d’euros dans des<br />
sociétés civiles de placement immobilier<br />
(SCPI), portant l’encours<br />
total de ce type de placement à<br />
plus de 25 milliards d’euros. « Les<br />
SCPI ont un attrait essentiel : elles<br />
donnent aux particuliers accès à<br />
une classe d’actifs qui leur est normalement<br />
inaccessible, l’immobilier<br />
d’entreprise, et cela en limitant<br />
les risques », explique Alain Pivert,<br />
directeur général de NAMI - AEW<br />
Europe, société de <strong>gestion</strong> de fonds<br />
immobiliers de Natixis. Par rapport<br />
aux autres classes d’actifs immobiliers,<br />
les SCPI cumulent en effet<br />
plusieurs autres avantages : elles<br />
sont beaucoup moins volatiles que<br />
les foncières cotées, corrélées aux<br />
marchés actions, mais également<br />
plus performantes que l’immobilier<br />
résidentiel physique car investies<br />
essentiellement en immobilier<br />
d'entreprise (bureaux, murs de<br />
commerce, locaux d'activités).<br />
Les avantages de l’immobilier<br />
d’entreprise<br />
Du point de vue de l’investisseur,<br />
la rentabilité constitue clairement<br />
l’un des atouts clés des SCPI. En<br />
immobilier d’entreprise, le propriétaire<br />
peut, par exemple, imputer<br />
au locataire davantage de charges,<br />
ce qui lui procure un rendement<br />
plus élevé, de l’ordre de 5 % à 6 %,<br />
soit sensiblement plus que celui de<br />
l’immobilier résidentiel. Cela explique<br />
notamment que les gérants<br />
professionnels se concentrent sur<br />
cette classe d’actifs, moins connue<br />
du grand public, même s’il existe<br />
aussi des SCPI spécialisées dans<br />
l’immobilier résidentiel.<br />
La souplesse constitue un autre<br />
atout des SCPI. Elle permet une<br />
très large diversification, que ce<br />
soit par région ou par type d’actifs.<br />
Les sociétés de <strong>gestion</strong> proposent<br />
des véhicules aux profils extrêmement<br />
divers, susceptibles de répondre<br />
à autant de stratégies d’investissement.<br />
Dans l’immobilier<br />
d’entreprise, l’investisseur peut<br />
ainsi accéder à des immeubles<br />
de bureaux, des centres commerciaux,<br />
des petits locaux commerciaux<br />
ou des entrepôts logistiques.<br />
Et cela à Paris, en Ile-de-France<br />
comme en régions.<br />
Une mutualisation des risques<br />
À cette diversification des sousjacents<br />
s’ajoute une mutualisation<br />
des risques. Alors qu’un particulier<br />
qui investit directement<br />
dans un appartement locatif est<br />
exposé au risque de défaut de son<br />
unique locataire, la SCPI achète<br />
des dizaines de biens immobiliers<br />
et répartit ainsi le risque de défaut<br />
entre de très nombreux locataires.<br />
La défaillance de l’un d’entre eux<br />
n’aura que très peu de répercussion<br />
sur la performance globale.<br />
Enfin, les formalités pour la vente<br />
de parts de SCPI sont plus légères<br />
que les procédures de cession<br />
d'un actif immobilier détenu en<br />
direct. « La vente d’un appartement<br />
implique une procédure très<br />
lourde qui prend au moins trois<br />
mois, voire beaucoup plus quand<br />
le marché s’assèche, la vente d’une<br />
part de SCPI ne prenant, quant à<br />
elle, pas plus d’un mois dans une<br />
conjoncture normale », souligne<br />
Alain Pivert.<br />
Leur liquidité conduit à évoquer les<br />
deux types de SCPI qui existent :<br />
les SCPI à capital variable et les<br />
SCPI à capital fixe. Les premières,<br />
à l’image d’un OPCVM classique,<br />
voient leur capital varier au gré des<br />
souscriptions et des sorties. La taille<br />
de la SCPI varie en conséquence, le<br />
gérant ne pouvant que constater les<br />
mouvements de capitaux.<br />
Dans une SCPI à capital fixe, le<br />
gérant procède par augmentations<br />
de capital. Cela permet au<br />
gérant de contrôler le montant du<br />
capital et de ne lever que ce qu’il<br />
estime pouvoir investir dans de
« Elles peuvent être<br />
d’excellents supports<br />
pour préparer la<br />
retraite. »<br />
bonnes conditions. « Chez NAMI-<br />
AEW Europe, nous privilégions<br />
les SCPI à capital fixe car elles<br />
sont moins procycliques. Dans<br />
une SCPI à capital variable, on<br />
constate généralement davantage<br />
de souscriptions en haut de cycle,<br />
ce qui peut contraindre le gérant à<br />
investir même s’il estime les prix<br />
trop chers », explique Alain Pivert.<br />
L’inverse est également vrai : en<br />
bas de cycle, le gérant peut être<br />
obligé de vendre des biens dans<br />
des conditions peu satisfaisantes<br />
pour rembourser les investisseurs<br />
qui souhaitent en sortir. Dans ce<br />
cas, ce sont tous les actionnaires<br />
qui paient le prix de la liquidité.<br />
Les sociétés de <strong>gestion</strong> de SCPI à<br />
capital fixe organisent elles mêmes<br />
le marché secondaire. Si le marché<br />
vient à se tendre, ce ne sont que<br />
les sortants qui paient le prix de la<br />
liquidité.<br />
La performance sans la<br />
volatilité<br />
Pour importantes qu’elles soient,<br />
les questions de statut ne doivent<br />
pas faire oublier l’essentiel<br />
: un couple<br />
risque/rendement très<br />
attractif parmi toutes<br />
les classes d’actifs.<br />
« De 1990 à 2010, les<br />
SCPI affichent un<br />
rendement moyen de<br />
6 % par an pour une<br />
volatilité de seulement<br />
9 % », rappelle Christine Chiozza-<br />
Vauterin, responsable juridique et<br />
fiscal de 1818 Immobilier. Sur la<br />
même période, les actions ont eu<br />
une volatilité de 24 %, les foncières<br />
cotées de 26 %, l’or de 15 % et les<br />
obligations de 5 %. Une faible volatilité,<br />
donc, pour un rendement<br />
locatif qui oscille depuis vingt ans<br />
entre 5 et 8 %. Et cela n’intègre pas<br />
les fortes plus-values en capital<br />
dont ont bénéficié les SCPI depuis<br />
une décennie, grâce à la hausse<br />
des prix de l’immobilier. À noter :<br />
les revenus sont versés sur une<br />
base trimestrielle.<br />
Opter pour une SCPi à crédit<br />
Fidèle à sa stratégie en faveur de<br />
l’architecture ouverte, la Banque<br />
Privée 1818 a sélectionné cette année<br />
sept sociétés de <strong>gestion</strong> partenaires<br />
(dont NAMI - AEW Europe)<br />
pour proposer un large choix de<br />
SCPI. « Nous suivons ces sociétés<br />
de <strong>gestion</strong> depuis des années,<br />
nous connaissons leur philosophie<br />
de <strong>gestion</strong> et leur stratégie d’investissement.<br />
Ce travail de sélection<br />
nous permet de proposer une dou-<br />
zaine de SCPI aux profils bien marqués<br />
», souligne Christine Chiozza-<br />
Vauterin.<br />
En parallèle, la Banque Privée 1818<br />
a développé une offre de financement<br />
pour accompagner ses<br />
clients intéressés par un investissement<br />
dans les SCPI. « La pierre-<br />
papier est l’un des rares investissements<br />
qui permettent aux particuliers<br />
de bénéficier d’un effet de<br />
levier », indique Frédéric Travert,<br />
directeur des Crédits à la Banque<br />
Privée 1818. « Le souscripteur a le<br />
choix entre trois types de garantie<br />
pour son crédit : le cash – compte<br />
titres, assurance - vie… –, le nantissement<br />
des parts de la SCPI ou<br />
la Saccef, l’organisme de caution<br />
du groupe Natixis », indique Frédéric<br />
Travert.<br />
Les avantages du crédit ? Ils sont<br />
les mêmes que pour tout investissement<br />
immobilier. La première<br />
année, l’investisseur peut faire<br />
jouer à plein le levier fiscal en<br />
déduisant de ses revenus fonciers<br />
l’ensemble des frais – dossier,<br />
garantie, assurance… – ainsi<br />
que les intérêts d’emprunt. Les<br />
années suivantes, il continuera à<br />
déduire les intérêts d’emprunt, et<br />
cela jusqu’à la fin de son crédit.<br />
Comme pour un emprunt immobilier<br />
classique, l’investisseur peut<br />
opter pour un prêt in fine ou amortissable.<br />
S’agissant d’immobilier, l’horizon<br />
d’investissement conseillé<br />
est d’au moins dix ans. Mais rien<br />
n’empêche de conserver ses parts<br />
de SCPI plus longtemps. « Les SPCI<br />
constituent d’excellents supports<br />
pour préparer un revenu complémentaire<br />
en vue de la retraite », souligne<br />
Christine Chiozza-Vauterin.<br />
Reste la question du marché immobilier<br />
en 2012. « Aujourd’hui,<br />
c’est l’immobilier résidentiel qui<br />
est exposé à un possible retournement.<br />
L’immobilier d’entreprise,<br />
davantage liée à la conjoncture<br />
économique, n’est pas très cher »,<br />
observe Alain Pivert. « Il n’y a pas<br />
de stocks et les loyers apportent un<br />
bon rendement. »<br />
09
10 I Dossier I Les enjeux de la vulnérabilité<br />
Quand l’organisation du patrimoine<br />
protège les personnes fragiles<br />
Après l’assurance vie en 2011, les ingénieurs patrimoniaux de la Banque Privée 1818 se penchent cette année sur<br />
une interrogation centrale de la <strong>gestion</strong> de patrimoine : « Personnes fragiles : comment les protéger ? ». Ce travail<br />
explore trois champs d’investigation : les mineurs, les majeurs incapables et la situation des personnes les plus<br />
âgées. il décrypte l’environnement juridique et fiscal et propose des réponses pratiques. il vise également à favoriser<br />
l’échange s’agissant de ces questions, souvent délicates, soit parce qu’elles sont trop intimes ou douloureuses pour<br />
être évoquées hors du cercle familial, soit parce qu’elles restent simplement abstraites tant que l’on n’y est pas<br />
personnellement confronté.<br />
« Il convient que les familles concernées<br />
soient bien informées des solutions<br />
patrimoniales existantes », souligne<br />
Pascal Prévot, directeur de l’Ingénierie patrimoniale<br />
de la Banque Privée 1818. « C’est<br />
l'un des objectifs du document que nous publions<br />
mais, bien plus fondamentalement et<br />
très quotidiennement, c’est ainsi que nous<br />
envisageons notre mission de conseil. »<br />
S’agissant de la dépendance, les chiffres<br />
sont connus : ce sont ceux de la démogra-<br />
phie et des comptes sociaux. En raison<br />
de l’allongement de l’espérance de vie –<br />
désormais de 78,2 ans pour les hommes et<br />
84,8 ans pour les femmes –, la proportion<br />
des personnes âgées dans la population<br />
française ne cesse d’augmenter.<br />
On estime ainsi aujourd'hui à près d’un<br />
million le nombre de personnes de plus de<br />
60 ans dépendantes en France, selon les<br />
chiffres de la Direction de la recherche des<br />
études et de l’évaluation des statistiques<br />
(DREES). Parmi elles, 39 % présentent<br />
uniquement une dépendance physique,<br />
26 % présentent des troubles du comportement,<br />
enfin 35 % les deux. Au-delà de<br />
90 ans, la dépendance concerne 30 % des<br />
personnes. Les statistiques du handicap<br />
suivent des tendances similaires.<br />
Le défi est donc immense. « Avec l’allongement<br />
de la durée de vie, nous assistons<br />
à l’émergence de problèmes tant familiaux<br />
que patrimoniaux, auxquels nous devons
apporter des réponses », explique Pascal<br />
Prévot. Il s’agit, dans un premier temps,<br />
d’assurer des revenus suffisants pour faire<br />
face à des dépenses de santé croissantes<br />
et, dans un second temps, de retenir les<br />
solutions les plus appropriées à la protection<br />
des intérêts des personnes fragiles<br />
et de leur famille. Les sujets en lien avec<br />
la transmission du patrimoine sont, à cet<br />
égard, fréquemment évoqués.<br />
Concilier protection et transmission<br />
Cette situation n’est que rarement anticipée,<br />
ce qui rend plus difficile sa prise en<br />
charge. « La dépendance est un risque<br />
dont on ne connaît ni la probabilité, ni la<br />
durée, ni le coût », souligne André Masson,<br />
économiste et directeur de recherche au<br />
CNRS. La recherche économique montre<br />
en effet que c’est seulement lorsque les<br />
gens sont confrontés à leur fragilité ou<br />
celle d’un proche qu’ils réorganisent leur<br />
vie et leur patrimoine. Parfois trop tard,<br />
malheureusement, pour le faire dans de<br />
bonnes conditions, et en laissant de fait<br />
s’ajouter un problème économique à une<br />
épreuve familiale déjà très lourde.<br />
« La prise en charge de la dépendance représente<br />
au maximum 2 % du PIB contre<br />
13 % pour la retraite. Ce n’est donc pas un<br />
risque considérable du point de vue macroéconomique.<br />
En même temps, c’est une<br />
affaire personnelle extrêmement grave »,<br />
indique André Masson. Cela explique notamment<br />
l’absence de système de protection<br />
de type sécurité sociale, c’est-à-dire un<br />
système d’assurance obligatoire contractée<br />
auprès d’un organisme public.<br />
Le dispositif législatif global a profondément<br />
évolué ces dernières années. « La<br />
loi du 5 mars 2007 a réformé la protection<br />
des majeurs incapables. Aux dispositifs<br />
judicaires préexistants du Code civil, elle<br />
ajoute la notion de contractualisation, à<br />
travers notamment la création du mandat<br />
de protection future », observe Stéphanie<br />
Madinier, ingénieur patrimonial à la<br />
Banque Privée 1818.<br />
Il est désormais possible de désigner, à<br />
l’avance, la personne qui sera chargée de<br />
veiller sur ses intérêts et sur sa personne<br />
en cas de dépendance. Cette possibilité<br />
s’ouvre également aux parents d’un enfant<br />
handicapé, qui peuvent ainsi organi-<br />
ser sa prise en charge après leur décès. Ce<br />
mandat s’applique sans qu’un juge n’ait à<br />
intervenir.<br />
La réponse la plus adaptée sera celle<br />
permettant de concilier protection de la<br />
personne et transmission du patrimoine.<br />
« Nos clients nous questionnent fréquemment<br />
sur ce registre s’agissant de leurs<br />
enfants, parfois en situation de handicap,<br />
et de plus en plus souvent de leurs petits-<br />
Conscients de leurs responsabilités<br />
environnementales,<br />
mais aussi sociétales, les établissements<br />
financiers conçoivent<br />
leur rôle désormais bien au delà de<br />
la commercialisation de produits<br />
financiers. Au sein de Natixis, plusieurs<br />
entités se sont engagées<br />
aux côtés des personnes fragiles.<br />
En témoigne l’initiative originale<br />
de Natixis Assurances. « Accompagner<br />
les accompagnants », telle<br />
a été son ambition quand, en<br />
2009, elle crée un site Internet,<br />
www.aidautonomie.fr », dédié à<br />
ceux qui ont la charge d’une personne<br />
dépendante. Qu’ils soient<br />
11<br />
enfants. Les libéralités résiduelles ou graduelles,<br />
tout comme le démembrement de<br />
propriété, offrent des solutions pertinentes<br />
en ces matières », ajoute Pascal Prévot.<br />
« Les dispositifs sont donc multiples et il<br />
existe une vraie prime en faveur des personnes<br />
qui sont bien conseillées. C’est la<br />
combinaison de schémas complémentaires<br />
qui permettra d’aboutir au résultat le plus<br />
efficace », conclut Stéphanie Madinier.<br />
Les accompagnants<br />
en quête d’échange<br />
d’expériences<br />
à la recherche d’informations ou<br />
d’un dialogue avec d’autres personnes<br />
également concernées,<br />
les accompagnants y trouvent<br />
soutien et écoute. « Les accompagnants<br />
sont souvent perdus ou<br />
submergés par le nouveau rôle<br />
qui leur est dévolu. Ils n’ont pas<br />
le mode d’emploi et ne savent<br />
pas vers qui se tourner », explique<br />
Renaud Desvignes, directeur du<br />
Marketing de Natixis Assurances.<br />
Le profil des accompagnants peut<br />
être très varié mais deux situations<br />
se retrouvent fréquemment :<br />
l’épouse d'un âge avancé
12 I Dossier I Les enjeux de la vulnérabilité<br />
dont le mari est devenu<br />
dépendant et la femme dans la<br />
cinquantaine s'occupant d’un<br />
de ses parents âgés. Dans le premier<br />
cas, l’accompagnatrice peut<br />
éprouver des difficultés si elle est,<br />
elle-même, en situation de fragilité.<br />
Dans le second, elle risque<br />
de ne plus pouvoir faire face aux<br />
multiples contraintes accumulées<br />
que sont sa famille, son travail et<br />
son parent dépendant. Dans tous<br />
les cas, la charge émotionnelle est<br />
très forte et rend les choses plus<br />
difficiles.<br />
« Au delà des conseils prodigués<br />
par des spécialistes, notre site<br />
accueille aussi un forum qui reçoit<br />
des milliers de messages et de témoignages<br />
ancrés dans la réalité.<br />
Chaque participant peut ainsi bénéficier<br />
de l’expérience des autres.<br />
Les gens se sentent vraiment<br />
concernés », indique Renaud Desvignes.<br />
Fin 2011, le site a été complété<br />
par une page sur le réseau<br />
social Facebook, qui compte déjà<br />
près de 1 500 inscrits. Le succès de<br />
ces initiatives multimédias a valu<br />
à Natixis Assurances de recevoir<br />
un Trophée du Grand Âge en avril<br />
2012, décerné sous le patronage<br />
du ministère des Solidarités et de<br />
la Cohésion sociale.<br />
L’intérêt suscité par le site Internet<br />
a trouvé un relais dès 2010<br />
dans « Les rencontres de l’autonomie<br />
», des réunions d’information<br />
organisées par Natixis Assurances<br />
et le réseau des Banques<br />
Populaires. Là encore, le succès<br />
est au rendez-vous avec, à chaque<br />
réunion, plus d’une centaine de<br />
participants qui viennent écouter<br />
des professionnels de la dépendance<br />
sur des sujets aussi divers<br />
que l’équipement de la maison,<br />
la tutelle, les maisons de retraite,<br />
etc. « Nous ne sommes pas là pour<br />
parler de produits bancaires mais pour faire<br />
prendre conscience aux gens de la nécessité<br />
d’anticiper les contraintes à venir. On ne sait<br />
en effet jamais quand et comment la dépendance<br />
peut survenir », souligne le responsable<br />
de Natixis Assurances.<br />
La dépendance, on le découvre quand on y<br />
est confrontée, peut coûter cher. Souvent la<br />
maison ou l’appartement ont besoin d’être<br />
complètement réaménagés, des aides ménagères<br />
embauchées... Cette situation pèserait<br />
ainsi chaque année à hauteur de 10 milliards<br />
3 questions à<br />
Martine Vadronick<br />
Banquier privé à la Banque Privée 1818<br />
Le banquier peut dédramatiser<br />
certaines situations<br />
Les clients évoquent-ils les questions<br />
de vulnérabilité avec leur banquier privé ?<br />
Ces questions sont sensibles, souvent<br />
douloureuses. Les clients les abordent s’ils sont<br />
en confiance avec leur banquier. C’est parfois<br />
celui-ci qui doit les encourager, par petites<br />
touches, à évoquer le sujet. En montrant à son<br />
client que d’autres personnes sont confrontées aux<br />
mêmes problèmes, le banquier peut dédramatiser<br />
certaines situations. L’écoute et l’expérience<br />
sont, bien sûr, des éléments clés. Ainsi, lorsque la<br />
relation s’inscrit dans la durée, le banquier privé,<br />
comme le médecin de famille, est celui à qui l'on<br />
peut se confier car il a une connaissance<br />
intime de l’histoire familiale.<br />
Quelles sont les situations de vulnérabilité<br />
les plus fréquentes que vous rencontrez ?<br />
Tous les cas de figure existent. Les situations<br />
les plus difficiles et les plus angoissantes sont<br />
souvent liées au futur d’un enfant handicapé.<br />
Cette responsabilité conduit parfois les parents<br />
à se surinvestir pour organiser sa vie. Ils vivent<br />
d’euros sur le budget des familles. D’où la<br />
nécessité de conjuguer au mieux épargne,<br />
assurance et financement.<br />
Quelques conseils pour aborder la dépendance<br />
? « Il faut commencer par se renseigner<br />
auprès du conseil Général et du Centre<br />
communal d’action sociale pour tout ce qui<br />
touche à l’organisation de la vie de la personne.<br />
Les <strong>caisse</strong>s de retraite et les mutuelles<br />
peuvent parfois, de leur côté, apporter une<br />
aide financière ponctuelle via leurs actions<br />
sociales », note Renaud Desvignes.<br />
dans la crainte de ce qu’il adviendra le jour où ils<br />
disparaîtront. Doivent-ils transmettre la charge<br />
aux autres enfants ? Quelles dispositions prendre ?<br />
Mais nous rencontrons aussi toutes les situations<br />
liées au grand âge et à la dépendance.<br />
Quelles solutions peut apporter<br />
la Banque Privée 1818 ?<br />
Les solutions techniques existent, et nous<br />
savons les trouver avec l’aide des ingénieurs<br />
patrimoniaux. Le cas échéant, nous pouvons<br />
faire appel à des expertises extérieures.<br />
Le plus important, après la détection, est<br />
l’accompagnement et la mise en place.<br />
Le client n’est pas seul face à ces problèmes.<br />
Il est entouré d’une équipe investie pour<br />
bâtir le meilleur schéma pour sauvegarder les<br />
intérêts de ses proches vulnérables. Parfois, cet<br />
accompagnement peut se prolonger quand<br />
ces problématiques familiales se traduisent par<br />
un engagement philanthropique, par exemple<br />
la création d’une fondation ou d’un fonds<br />
de dotation.<br />
Comité de rédaction<br />
Jacques-Antoine Allain/ Patrick Artus/ Sandrine Bastide-Calori/Christophe Block de Friberg/ George-Éric de la Brunière/ Valérie Do Dang/Gilles Cattaneo/<br />
Denis Freuslon/ Jean-Jacques Friedman/ Stéphane Girardot/ Isabelle Gourmelon/ Bertrand Jacquemaire/ Stéphane Lemuet/ Pauline Mailliard/ Pascal Prévot/<br />
Marc Riez/ Jérôme Tavernier/ Directrice de rédaction : Catherine Garnier. ISSN 2117 - 8836 - Achevé de rédiger le 7 mai 2012.<br />
Banque Privée 1818 - 50, avenue Montaigne 75008 Paris - Tél. : +33 (0) 1 70 38 80 00 - www.banque<strong>privee</strong>1818.com<br />
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