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Les nouvelles sources du droit commercial ... - unesdoc - Unesco

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REVUE INTERNATIONALE DES SCIENCES SOCIALES<br />

noter que la distinction n'est pas toujours facile à faire. Comme nous<br />

l'avons vu dans le cas des Yurok, les guerres et les querelles intestines ont<br />

parfois le même caractère. Pour prendre un exemple remarquable, mais<br />

nullement unique en Afrique occidentale, les Tallensi (territoire <strong>du</strong> nord<br />

<strong>du</strong> Ghana) n'ont pas de frontières territoriales nettement délimitées et ne<br />

peuvent d'aucune manière être distingués avec précision des groupes voisins<br />

1 .<br />

<strong>Les</strong> facteurs de perturbation eux-mêmes se caractérisent par une certaine<br />

fluidité, qui empêche de les classer dans un ordre logique. <strong>Les</strong> plus<br />

menaçants pour la tranquillité sont sans doute la sorcellerie, l'homicide,<br />

les différends au sujet de biens ou de femmes, les questions de prestige et<br />

les conflits d'idéologie. Mais, dans la pratique, il n'est pas toujours possible<br />

d'isoler ces différentes causes. L'adoption ou le rejet d'une innovation culturelle<br />

peut dépendre non de principes idéologiques abstraits, mais <strong>du</strong> plus<br />

ou moins grand acharnement des partisans et des adversaires de cette innovation<br />

à affirmer leur rang social. S'il est vrai que, chez les Africains, les<br />

femmes ne sont pas considérées comme un bien meuble, il est tout aussi<br />

vrai que tout conflit à propos de femmes s'accompagne d'un conflit à propos<br />

de biens. Notre classification est donc notoirement approximative ;<br />

chaque cas doit être analysé séparément, si l'on veut en saisir la vraie<br />

nature.<br />

La sorcellerie<br />

Bien que la sorcellerie joue un rôle très important dans de nombreuses<br />

tribus primitives, il n'y a pas lieu de nous y attarder, car c'est là un domaine<br />

qui ne se prête guère à des compromis. Il convient de souligner que les<br />

aborigènes considèrent le détenteur d'un pouvoir surnaturel maléfique<br />

comme un être particulièrement néfaste, un assassin clandestin, donc un<br />

lâche, dont les actes méritent un châtiment sommaire. Signalons à ce propos<br />

que les Ifugao qui, en toute autre circonstance, ont pour principe<br />

qu' « une famille ne peut intenter une action contre un de ses membres »,<br />

n'appliquent pas ce principe dans les cas de sorcellerie. <strong>Les</strong> Indiens Pueblo<br />

(Arizona, Nouveau-Mexique), réputés pour la douceur de leurs mœurs,<br />

autorisaient le chef de guerre à obtenir par la torture les aveux d'un indivi<strong>du</strong><br />

suspect de sorcellerie en le faisant suspendre par les bras à une poutre.<br />

Étant donné qu'un sorcier provoque la maladie et la mort, détruit les<br />

récoltes, attire la sécheresse et les tremblements de terre, les dirigeants ont<br />

le <strong>droit</strong> incontesté de le mettre à mort. Chez les Timbira (nord-est <strong>du</strong><br />

Brésil), le conseil des hommes décrétait la mise à mort sommaire de tout<br />

indivi<strong>du</strong> fortement soupçonné de se livrer à la sorcellerie ; l'interdiction de<br />

ces jugements par le gouvernement brésilien a provoqué un mouvement<br />

d'indignation. « Qu'allons-nous devenir ? se plaignait un chef, les sorciers<br />

vont nous tuer jusqu'au dernier. » En Afrique, la pratique, très répan<strong>du</strong>e,<br />

i. Fortes 1945; id. 1949.<br />

194

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