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Les bus et leurs points d'arrêt accessibles à tous - Portail ...

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Certu<br />

<strong>Les</strong> <strong>bus</strong> <strong>et</strong> <strong>leurs</strong> <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

<strong>accessibles</strong> <strong>à</strong> <strong>tous</strong><br />

Guide méthodologique


CG!<br />

<strong>Les</strong> <strong>bus</strong> <strong>et</strong> <strong>leurs</strong> <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

<strong>accessibles</strong> <strong>à</strong> <strong>tous</strong><br />

Guide méthodologique<br />

Ministère de l'Équipement,<br />

des Transports <strong>et</strong> du Logement<br />

Centre d'études sur les réseaux, les transports,<br />

l'urbanisme <strong>et</strong> les constructions publiques<br />

juill<strong>et</strong> 2001<br />

ÏÂ<br />

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Q&JTV^<br />

UNION<br />

g» 7 RANSPO!ÎTS<br />

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C onseil ^ ational des / raosports<br />

GART


•L'association UNISDA<br />

n'a pas souhaité<br />

approuver ce<br />

document, estimant<br />

que les personnes<br />

sourdes <strong>et</strong><br />

malentendantes ne<br />

se r<strong>et</strong>rouvent pas<br />

dans la terminologie<br />

«personnes <strong>à</strong> mobilité<br />

réduite» (PMR).<br />

Elle considère, de<br />

plus, insuffisantes<br />

es recommandations<br />

faites pour ce type<br />

de handicap.<br />

Collection Références<br />

C<strong>et</strong>te collection comporte les guides techniques, les ouvrages méthodologiques <strong>et</strong> les autres ouvrages<br />

qui, sur un champ donné assez vaste, présentent de manière pédagogique ce que le professionnel<br />

courant doit savoir. Le Certu s'engage sur le contenu.<br />

Le Certu publie aussi les collections : débats, dossiers, rapports d'étude, enquêtes <strong>et</strong> analyses.<br />

Catalogue des publications disponible sur http://www.certu.fr<br />

Commandé par la Direction des Transports Terrestres (DTT), c<strong>et</strong> ouvrage a été réalisé par le CERTU,<br />

avec le concours de nombreux partenaires.<br />

Ont participé au groupe de pilotage <strong>et</strong> <strong>à</strong> la réalisation de l'ouvrage:<br />

Le CERTU : Maryvonne Dejeammes, Alain Arméni, François Rambaud (coordonnateur) ;<br />

Le CETE Méditerranée: Claude Abignoli, Jean-Luc Baudry;<br />

Le CETE Normandie Centre: François Pestel, Camille Héron;<br />

Le GART: Camille Kertudo, Ronan Golias;<br />

L'UTP: Anne Meyer;<br />

La DTT: Gérard Hilaire;<br />

Le Bureau d'étude IDF Conseil: Christian Rey;<br />

La Déléguée Ministérielle <strong>à</strong> l'Accessibilité : Catherine Bachelier, <strong>et</strong> Hasni Jéridi chargé de mission.<br />

Ont apporté <strong>leurs</strong> compétences technique <strong>et</strong> expérimentale:<br />

Des autorités organisatrices de transport public associées <strong>à</strong> leur entreprise exploitante :<br />

- Le SMTC (agglomération grenobloise), le SYTRAL (agglomération lyonnaise), le DUCC (agglomération<br />

chambérienne), la CUS (agglomération strasbourgeoise), le SISAV (agglomération valentinoise), le STIF<br />

(agglomération de l'Ile-de-France), la ville de Meaux, la RATP (agglomération parisienne), le SITPRD<br />

(agglomération douaisienne), la SEMITAN (agglomération nantaise), le SITUM (agglomération mâconnaise),<br />

le DAA (agglomération Annecienne) ;<br />

- L'association Transadapt, qui exploite un service de transport spécialisé sur le département de la Gironde,<br />

ainsi que la CUB (agglomération bordelaise) <strong>et</strong> le conseil général de la Gironde, autorités organisatrices ;<br />

- Le GIHP, qui exploite de nombreux services spécialisés dans les régions Languedoc-Roussillon <strong>et</strong><br />

Rhône-Alpes ;<br />

Le CNT, <strong>et</strong> en particulier le COLIAC qui réunit les associations de personnes handicapées* dont<br />

notamment, l'APF, le CDHR, le CNPSAA, le CNRH, la FFAAIR, la FFAIMC, le GIHP, l'UNAPEI, ainsi que<br />

Christiane Briaux-Trouverie, consultante;<br />

La FNAUT.<br />

Ont apporté, au CERTU, leur contribution pour une relecture finale: Jean-Pierre Allain, Jacques Nouvier,<br />

Pascal Vincent, Jean-Paul Dumontier <strong>et</strong> Dominique Thon.


«Accessibilité <strong>à</strong> <strong>tous</strong>», «Conception accessible»,<br />

«Conception universelle», ces concepts très proches<br />

procèdent d'une démarche qui prend en compte la<br />

diversité des individus dans <strong>leurs</strong> capacités <strong>à</strong> se mouvoir<br />

<strong>et</strong> <strong>à</strong> comprendre leur environnement. Appliquée aux<br />

transports collectifs <strong>et</strong> <strong>à</strong> la ville, l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>tous</strong><br />

doit perm<strong>et</strong>tre d'atteindre les objectifs de la loi de<br />

1975: «... l'intégration sociale <strong>et</strong> l'accès aux loisirs du<br />

mineur <strong>et</strong> de l'adulte handicapés physiques, sensoriels<br />

ou mentaux constituent une obligation nationale. La<br />

famille, l'État, les collectivités locales, les établissements,<br />

les organismes de sécurité sociale, les associations,<br />

les groupements, organismes <strong>et</strong> entreprises publics <strong>et</strong><br />

privées associent <strong>leurs</strong> interventions pour m<strong>et</strong>tre en<br />

œuvre c<strong>et</strong>te obligation en vue, notamment, d'assurer<br />

aux personnes handicapées l'autonomie dont elles<br />

sont capables».<br />

Depuis plusieurs années, le terme «Personnes <strong>à</strong><br />

Mobilité Réduite» (PMR) a été adopté pour englober<br />

les personnes handicapées <strong>et</strong> les personnes «en<br />

situation de handicap», c'est-<strong>à</strong>-dire gênées du fait de<br />

l'environnement de <strong>leurs</strong> déplacements. Aujourd'hui,<br />

ce terme est critiqué car le mot mobilité est très<br />

souvent utilisé avec une acception réductrice pour<br />

ne désigner que le handicap moteur, les difficultés<br />

<strong>à</strong> marcher, voire même seulement l'utilisation d'un<br />

fauteuil roulant. On comprend alors que les personnes<br />

ayant une déficience visuelle, auditive ou cognitive<br />

s'estiment exclues des préoccupations d'accessibilité<br />

des systèmes de transport.<br />

Le propos de notre ouvrage concerne l'accessibilité <strong>à</strong><br />

toute la clientèle potentielle des transports collectifs,<br />

comme l'indique son titre. Dans le corps du texte,<br />

nous utilisons le terme générique «Personnes <strong>à</strong><br />

Mobilité Réduite» (PMR) en nous référant <strong>à</strong> la<br />

position que le Parlement européen a prise en date<br />

du 14 février 2001'. «Passagers <strong>à</strong> mobilité réduite»,<br />

[ce sont] toutes les personnes ayant des difficultés<br />

pour utiliser les transports publics, telles que, par<br />

exemple, personnes handicapées (y compris les<br />

personnes souffrant de handicaps sensoriels <strong>et</strong><br />

intellectuels <strong>et</strong> les passagers en fauteuil roulant),<br />

personnes handicapées des membres, personnes<br />

de p<strong>et</strong>ite taille, personnes transportant des<br />

bagages lourds, personnes âgées, femmes<br />

enceintes, personnes ayant un caddie <strong>et</strong> parents<br />

avec enfants (y compris enfants en pouss<strong>et</strong>te).<br />

Résolution législative 1<br />

en vue de l'adoption de<br />

la directive concernant<br />

des dispositions<br />

particulières<br />

applicables<br />

aux véhicules destinés<br />

au transport<br />

des passagers <strong>et</strong><br />

comportant, outre le<br />

siège du conducteur,<br />

plus de huit<br />

places assises.


PREMIÈRE PARTIE<br />

DEUXIÈME PARTIE<br />

TROISIÈME PARTIE<br />

QUATRIEME PARTIE<br />

CINQUIÈME PARTIE<br />

SIXIÈME PARTIE<br />

SEPTIÈME PARTIE<br />

1<br />

Sommaire<br />

. Préambule 3<br />

. Sommaire 5<br />

. Introduction <strong>et</strong> présentation de l'ouvrage 7<br />

. Le contexte général 11<br />

. Géométrie <strong>et</strong> aménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> 25<br />

. <strong>Les</strong> caractéristiques <strong>et</strong> équipements des auto<strong>bus</strong> 67<br />

. Choix d'un système de <strong>bus</strong> accessible, cohérence<br />

des principales interfaces 85<br />

. L'information des voyageurs 119<br />

. Complémentarité des systèmes de transport <strong>et</strong> de services 131<br />

. Comment engager la mise en accessibilité des <strong>bus</strong>? 145<br />

• Recommandations 175<br />

. Conclusion 177<br />

. Bibliographie 179<br />

. Liste des sigles utilisés 187<br />

. Glossaire 191<br />

. Annexe 193<br />

Table des matières 199


Introduction <strong>et</strong> présentation de l'ouvrage<br />

Rendre les transports collectifs <strong>accessibles</strong> <strong>à</strong> <strong>tous</strong>,<br />

c'est perm<strong>et</strong>tre <strong>et</strong> faciliter la participation de <strong>tous</strong> les<br />

citoyens <strong>à</strong> une vie active <strong>et</strong> entière. <strong>Les</strong> aménagements<br />

<strong>et</strong> équipements perm<strong>et</strong>tant de favoriser l'insertion des<br />

personnes handicapées <strong>et</strong> d'agir dans une optique de<br />

solidarité sociale, ont commencé <strong>à</strong> se développer<br />

depuis plusieurs années, avec un progrès réel dans la<br />

conception des matériels roulants <strong>et</strong> de <strong>leurs</strong> interfaces<br />

avec la voirie urbaine.<br />

Le droit au transport est inscrit dans la loi d'orientation<br />

de 1975, en faveur des personnes handicapées <strong>et</strong><br />

dans la loi d'orientation des transports intérieurs de<br />

1982. Il concerne en particulier <strong>tous</strong> ceux qui ont une<br />

incapacité, temporaire ou non, liée <strong>à</strong> des problèmes de<br />

santé ou <strong>à</strong> un accident. Le handicap, impossibilité de<br />

tenir pleinement une place dans la société, peut découler<br />

d'une incapacité physique, cognitive ou sensorielle,<br />

mais il faut aussi tenir compte des situations de<br />

handicap, par exemple pour les personnes encombrées<br />

de bagages ou celles accompagnées d'enfants en bas<br />

âge en pouss<strong>et</strong>te. Le vieillissement de la population<br />

va entraîner, par ail<strong>leurs</strong>, une plus grande proportion de<br />

personnes ayant des incapacités. L'expression consacrée<br />

«Personnes <strong>à</strong> Mobilité Réduite» doit être comprise<br />

avec l'acception générale du mot «mobilité», sans la<br />

réduire <strong>à</strong> la seule faculté motrice (ou marche).<br />

Plusieurs grandes villes ou agglomérations ont contribué<br />

aux progrès pour l'accessibilité des systèmes de transport<br />

guidés, qu'ils soient de surface comme les tramways<br />

ou en circuit fermé comme le VAL. Elles ont alors<br />

compris l'intérêt de faire la même démarche pour<br />

<strong>leurs</strong> lignes d'auto<strong>bus</strong> qui risquaient sinon, de rester<br />

le maillon faible de la chaîne. Et quelques villes<br />

moyennes ou p<strong>et</strong>ites leur ont emboîté le pas. Avec la<br />

mise sur le marché d'auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas au début<br />

des années 90, elles ont développé des moyens <strong>et</strong> affiné<br />

leur organisation pour rendre totalement <strong>accessibles</strong><br />

des lignes du service régulier de <strong>bus</strong> urbain. Elles ont<br />

acquis une expérience très riche dans ce domaine. <strong>Les</strong><br />

premiers résultats d'expériences de grande envergure,<br />

comme celle de Grenoble, nous montrent que le <strong>bus</strong> est<br />

capable d'offrir une accessibilité de grande qualité. <strong>Les</strong><br />

1<br />

collectivités comme les exploitants, sont aujourd'hui<br />

convaincus qu'une bonne accessibilité du réseau de<br />

transport public est un moyen particulièrement utile<br />

pour améliorer la performance <strong>et</strong> la qualité du service.<br />

Elles savent aussi que le transport régulier aura ses<br />

limites <strong>et</strong> que le transport spécialisé restera toujours<br />

nécessaire pour assurer la complémentarité du service.<br />

L'élaboration de ce guide bénéficie de ces expériences<br />

pour ne plus réaliser la mise en accessibilité des <strong>bus</strong><br />

de manière empirique. <strong>Les</strong> rédacteurs se sont attachés <strong>à</strong><br />

capitaliser toutes les connaissances <strong>et</strong> expérimentations<br />

acquises dans des villes d'importances diverses, en<br />

France <strong>et</strong> même <strong>à</strong> l'étranger. Ces références ont mis<br />

en valeur le rôle que doivent jouer les aménageurs<br />

de la voirie, en renforçant l'attention portée aux<br />

emplacements <strong>d'arrêt</strong> des <strong>bus</strong> Elle a mobilisé l'expertise<br />

d'organismes tels que les CETE, le GART, l'UTP, l'INRETS<br />

<strong>et</strong> le Comité de Liaison pour l'ACcessibilité des<br />

transports <strong>et</strong> du cadre bâti (COLIAC, remplaçant le<br />

COUTRAH).<br />

C<strong>et</strong> ouvrage, réalisé <strong>à</strong> la demande de la Direction des<br />

Transports Terrestres, est un guide méthodologique<br />

destiné aux autorités organisatrices de transport,<br />

aux exploitants, aux collectivités locales ainsi qu'aux<br />

associations représentant les usagers concernés. Il<br />

doit fournir les moyens de m<strong>et</strong>tre en accessibilité les<br />

lignes d'auto<strong>bus</strong> urbains, tout en veillant <strong>à</strong> la continuité<br />

de la chaîne de déplacement - cheminement piétons<br />

<strong>et</strong> complémentarité avec les autres modes de transport.<br />

Ce guide vise essentiellement <strong>à</strong> :<br />

• sensibiliser les acteurs du transport - principalement<br />

les autorités organisatrices, les exploitants, les services<br />

de voirie - aux enjeux <strong>et</strong> aux avantages de la mise<br />

en accessibilité <strong>et</strong> du concept de «ville accessible <strong>à</strong><br />

<strong>tous</strong>»;<br />

• guider les autorités organisatrices, les exploitants<br />

<strong>et</strong> les services en charge de la voirie pour faire des<br />

choix de systèmes d'auto<strong>bus</strong> <strong>accessibles</strong> <strong>et</strong> pour m<strong>et</strong>tre<br />

en œuvre des politiques d'accessibilité concertées <strong>et</strong><br />

adaptées;


• éclairer les décideurs sur les complémentarités<br />

nécessaires entre le service urbain régulier, les services<br />

de transport spécialisé <strong>et</strong> les services réguliers inter­<br />

urbains par autocar.<br />

Ces ambitions s'expriment dans ce guide, par la<br />

fourniture de:<br />

• un outil d'aide au diagnostic de l'accessibilité d'un<br />

réseau de <strong>bus</strong>, outil qui intègre aussi les préoccupations<br />

de sécurité routière;<br />

• une méthodologie de choix d'un système de <strong>bus</strong><br />

accessible;<br />

• un cadre pour élaborer un cahier des charges «type»<br />

pour réaliser des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong>;<br />

• un recueil de données techniques <strong>et</strong> économiques<br />

des solutions aujourd'hui recommandées.<br />

Au terme de ce travail de synthèse, nous ne pouvons<br />

prétendre avoir balayé <strong>et</strong> avoir répondu <strong>à</strong> toutes les<br />

préoccupations ou configurations spécifiques exis­<br />

tantes. Le contexte de la ville pourra contraindre les<br />

différents choix techniques <strong>et</strong> organisationnels qui<br />

seront faits. De plus l'accessibilité des aménagements<br />

urbains en général <strong>et</strong> des systèmes d'information<br />

devront faire l'obj<strong>et</strong> d'autres guides, <strong>à</strong> partir d'analyses<br />

plus poussées.<br />

Il nous semble important de souligner qu'une<br />

concertation solide <strong>et</strong> large est une des clefs du<br />

succès d'une politique d'accessibilité. Elle demande<br />

l'implication de très nombreux partenaires, qu'il faut<br />

souvent sensibiliser <strong>et</strong> former. L'accessibilité n'est pas<br />

uniquement l'affaire des responsables de transport.


La liberté de se déplacer est un droit fondamental de la personne;<br />

c'est aussi une nécessité pour participer pleinement <strong>à</strong> la vie de la cité.<br />

Du fait d'entraves qu'elle rencontre lors du cheminement piétonnier ou<br />

lors de l'accès au système de transport <strong>et</strong> pendant le voyage, une partie<br />

de la population éprouve des difficultés chaque jour. Que ce soit les<br />

personnes handicapées souffrant d'incapacités physiques, sensorielles<br />

ou cognitives ou les personnes se trouvant «en situation de handicap»<br />

face <strong>à</strong> un environnement qu'elles ne peuvent maîtriser, ces «Personnes<br />

<strong>à</strong> Mobilité Réduite» peuvent se trouver exclues.<br />

Favoriser l'accessibilité de la ville <strong>et</strong> des transports aux personnes <strong>à</strong><br />

mobilité réduite, c'est leur perm<strong>et</strong>tre de travailler, d'avoir des activités<br />

sociales ou culturelles. Le Conseil des ministres de la Conférence<br />

Européenne des Ministres des Transports (CEMT) a affirmé la volonté<br />

politique dans ce sens en adoptant, en mai 1999, la «Charte d'accès<br />

aux services <strong>et</strong> infrastructures de transport». Son article 2 précise:<br />

«C'est un objectif politique admis sans équivoque que de créer une<br />

Europe où <strong>tous</strong> les citoyens, quels que soient leur handicap ou leur âge,<br />

puissent mener une vie autonome. Pour ce faire, les bâtiments publics,<br />

les réseaux de transport <strong>et</strong> les infrastructures ne doivent pas présenter<br />

Le contexte général


LE CONTEXTE GÉNÉRAL<br />

Repères historiques<br />

Le coup d'envoi de l'accessibilité en France date de<br />

l'année 1975 avec la promulgation de la loi d'orientation<br />

du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées.<br />

De portée large, c<strong>et</strong>te loi pose le principe de l'acces­<br />

sibilité des locaux d'habitation <strong>et</strong> des installations<br />

ouvertes au public. L'article 52 traite des transports<br />

<strong>et</strong> dispose que:<br />

«Afin de faciliter les déplacements des handicapés,<br />

les dispositions sont prises par voie réglementaire pour<br />

adapter les services de transport collectif ou pour<br />

aménager progressivement les normes de construction<br />

des véhicules, ainsi que les conditions d'accès <strong>à</strong> ces<br />

véhicules ou encore pour faciliter la création <strong>et</strong> le<br />

fonctionnement de services de transport spécialisés<br />

pour les handicapés ou <strong>à</strong> défaut, l'utilisation des<br />

véhicules individuels.»<br />

C<strong>et</strong>te volonté politique a été réaffirmée avec la loi<br />

d'Orientation des Transports Intérieurs (LOTI) du 30<br />

décembre 1982:<br />

Article 1 - «Le système de transports intérieurs doit<br />

satisfaire les besoins des usagers dans les conditions<br />

économiques <strong>et</strong> sociales les plus avantageuses pour<br />

la collectivité. Il concourt <strong>à</strong> l'unité <strong>et</strong> <strong>à</strong> la solidarité<br />

nationale...»<br />

Article 2 - «La mise en œuvre progressive du droit au<br />

transport perm<strong>et</strong> aux usagers de se déplacer dans<br />

les conditions raisonnables d'accès, de qualité <strong>et</strong> de<br />

prix ainsi que de coût pour la collectivité, notamment<br />

en utilisant un moyen de transport <strong>à</strong> la disposition du<br />

grand public. Dans c<strong>et</strong> esprit, des mesures particulières<br />

peuvent être prises en faveur des personnes <strong>à</strong> mobilité<br />

réduite.»<br />

L'impulsion <strong>et</strong> la coordination des activités concernant<br />

l'accessibilité des transports ont été confiées en 1978,<br />

au COmité de Liaison pour le TRAnsport des personnes<br />

Handicapées (COLITRAH), rattaché au Conseil National<br />

des Transports <strong>et</strong> composé des représentants de toutes<br />

les parties prenantes du transport <strong>et</strong> les associations<br />

représentatives de personnes handicapées.<br />

Dans un premier temps la notion d'accessibilité fut<br />

accueillie avec beaucoup de réticence. <strong>Les</strong> transporteurs<br />

la considéraient comme une contrainte qui leur était<br />

imposée <strong>et</strong> qui risquait de compliquer la réalisation<br />

<strong>et</strong> l'exploitation des infrastructures <strong>et</strong> du matériel.<br />

<strong>Les</strong> pouvoirs publics étaient inqui<strong>et</strong>s des incidences<br />

budgétaires éventuelles. <strong>Les</strong> associations de personnes<br />

handicapées enfin, étaient légitimement préoccupées<br />

de défendre, en premier lieu, les intérêts de <strong>leurs</strong><br />

membres <strong>et</strong> accordaient la priorité <strong>à</strong> des mesures<br />

catégorielles les concernant.<br />

Suite <strong>à</strong> la mission de Mme Fraysse-Cazalis dressant un<br />

inventaire des actions <strong>à</strong> entreprendre <strong>à</strong> court, moyen<br />

<strong>et</strong> long terme, M. Fitermann, ministre des transports,<br />

a fait adopter, en février 1983, 20 mesures visant <strong>à</strong><br />

améliorer les déplacements des personnes handicapées.<br />

En février 1989, Michel Delebarre, ministre des<br />

transports <strong>et</strong> de la mer <strong>et</strong> Michel Gillibert, secrétaire<br />

d'État chargé des handicapés <strong>et</strong> des accidentés de<br />

la vie ont annoncé un programme gouvernemental<br />

de 60 mesures destinées <strong>à</strong> favoriser l'insertion des<br />

personnes handicapées dans les transports. L'une de<br />

ces mesures consistait en un accord passé avec les<br />

constructeurs de <strong>bus</strong>, cars <strong>et</strong> tramways afin que<br />

soient proposés en option, sur les véhicules mis en<br />

vente, les produits adaptés <strong>à</strong> chaque configuration<br />

de nature <strong>à</strong> les rendre totalement <strong>accessibles</strong> <strong>et</strong> que,<br />

dès 1994, l'ensemble des produits proposés sur le<br />

marché français soit accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong>.<br />

Lors du colloque international «Transporter sans<br />

exclure», le 1 er décembre 1989 <strong>à</strong> Dunkerque, le Président<br />

de la République a clôturé la manifestation en ces<br />

termes : « Il faut que les villes s'adaptent <strong>à</strong> <strong>leurs</strong> citoyens,<br />

ce n'est pas aux citoyens de s'adapter <strong>à</strong> la ville. Ce<br />

que nous voulons pour les personnes handicapées,<br />

c'est l'ouverture <strong>à</strong> la vie de la communauté, le partage.<br />

C'est donner <strong>à</strong> chacun sa chance de vivre avec les<br />

autres.»


En 1990, le programme «Ville ouverte» lancé par<br />

MM. Besson, Delebarre <strong>et</strong> Gillibert avait pour but<br />

une meilleure accessibilité de l'habitat <strong>et</strong> de la ville<br />

en faisant naître une logique convergente en matière<br />

d'accessibilité reliant les transports, le logement, la<br />

voirie, le cadre de vie (lieux de travail <strong>et</strong>/ou de<br />

formation) <strong>et</strong> les services.<br />

La loi du 13 juill<strong>et</strong> 1991 sur l'accessibilité aux<br />

personnes handicapées des locaux d'habitation, des<br />

établissements <strong>et</strong> installations recevant du public <strong>et</strong><br />

de la voirie, est venue renforcer le dispositif mis en<br />

place par la loi de 1975. Le décr<strong>et</strong> de janvier 1994, entre<br />

autres mesures, précise les conditions d'intervention<br />

des Commissions Consultatives Départementales de<br />

Sécurité <strong>et</strong> d'Accessibilité (CCDSA) chargées du contrôle<br />

du respect des règles d'accessibilité dans son champ<br />

d'application.<br />

En octobre 1998, M. Jean-Claude Gayssot, ministre<br />

de l'Équipement, des Transports <strong>et</strong> du Logement, a<br />

confié <strong>à</strong> MM. Defoug <strong>et</strong> deVincenti du Conseil Général<br />

des Ponts <strong>et</strong> Chaussées une mission d'audit sur la<br />

disponibilité, c'est-<strong>à</strong>-dire le fonctionnement, des<br />

équipements d'accessibilité existants dans les différents<br />

moyens de transport ainsi que des moyens destinés <strong>à</strong><br />

informer les voyageurs de l'existence de ces équipements.<br />

Le bilan de c<strong>et</strong>te mission relève que des solutions se<br />

développent pour l'accès aux tramways <strong>et</strong> auto<strong>bus</strong>.<br />

Il recommande, entre autres mesures, de «développer<br />

la sensibilisation des responsables <strong>et</strong> des acteurs de<br />

<strong>tous</strong> les niveaux sur les difficultés rencontrées par les<br />

PMR dans <strong>leurs</strong> déplacements, de m<strong>et</strong>tre en place des<br />

instances de concertation locales <strong>et</strong> départementales, <strong>et</strong><br />

de fixer des contrats de délégation de service de transport<br />

<strong>et</strong> des contrats de maintenance des équipements,<br />

des objectifs de qualité sur l'accessibilité assortis de<br />

contrôles <strong>et</strong> de pénalités».<br />

LE CONTEXTE GENERAL L<br />

Toutes ces logiques convergentes depuis de nombreuses<br />

d'années, se trouvent aujourd'hui renforcées par:<br />

• la transformation du COLITRAH en COmité de<br />

Liaison pour l'ACcessibilité des transports <strong>et</strong> du<br />

cadre bâti (COLIAC). Il couvre désormais l'ensemble<br />

des champs de compétence, depuis le logement, les<br />

établissements publics, les transports jusqu'au<br />

tourisme. C<strong>et</strong>te structure de consultation <strong>et</strong> de<br />

réflexion pourra ainsi traiter de manière globale la<br />

question de l'accessibilité pour <strong>tous</strong>;<br />

• la nomination d'une personne, déléguée<br />

ministérielle <strong>à</strong> l'accessibilité, qui est chargée de<br />

veiller au respect des règles d'accessibilité ainsi que<br />

d'impulser, de coordonner <strong>et</strong> d'assurer la cohérence<br />

des actions menées en ce domaine dans l'ensemble<br />

des directions du ministère de l'Équipement, des<br />

Transports <strong>et</strong> du Logement, <strong>et</strong> de vérifier leur effectivité<br />

sur le terrain.<br />

Peu <strong>à</strong> peu, l'importance de l'accessibilité a été reconnue,<br />

en particulier pour ce qui est des réalisations nouvelles,<br />

<strong>et</strong> la nécessité d'une approche globale est de plus en<br />

plus admise, la chaîne du déplacement devant être<br />

homogène. <strong>Les</strong> transporteurs comprennent maintenant<br />

que les personnes <strong>à</strong> mobilité réduite constituent<br />

une clientèle non négligeable <strong>et</strong> que prendre en<br />

considération <strong>leurs</strong> besoins particuliers ne ressort pas<br />

d'une démarche caritative, mais bel <strong>et</strong> bien d'une<br />

démarche commerciale.


I LE CONTEXTE GENERAL<br />

Qui nanties Personnes <strong>à</strong> Mohilité Réduite?<br />

L'argument pour favoriser l'accessibilité des systèmes<br />

de transport public <strong>et</strong> de la ville est de développer<br />

une meilleure qualité de service <strong>et</strong> un accès équitable<br />

pour <strong>tous</strong>. Dans ce cas, ce serait une erreur que de<br />

considérer un voyageur «moyen» car l'environnement<br />

urbain <strong>et</strong> celui du système de transport - le véhicule <strong>et</strong><br />

ses <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> - peuvent constituer des barrières<br />

pour effectuer le déplacement. Lorsque le voyageur<br />

doit faire face <strong>à</strong> une situation dont il ne peut<br />

maîtriser les exigences, il se trouve en handicap de<br />

situation. C<strong>et</strong>te inadéquation entre un individu <strong>et</strong><br />

son environnement mène au handicap selon le<br />

processus illustré dans le tableau 1.<br />

Individu Environnement<br />

Déficience Incapacité<br />

Tableau 1 : le processus du handicap<br />

Environnement adapté<br />

Une Personne <strong>à</strong> Mobilité Réduite (PMR) est quelqu'un<br />

qui rencontre des barrières dans son environnement,<br />

celui de la ville <strong>et</strong> des transports, qui l'empêchent<br />

d'avoir une participation entière <strong>et</strong> active de citoyen. Ce<br />

terme englobe <strong>à</strong> la fois les personnes handicapées,<br />

c'est-<strong>à</strong>-dire celles dont le handicap est la conséquence<br />

d'une déficience ou d'une incapacité par maladie ou<br />

suite <strong>à</strong> un accident, <strong>et</strong> les personnes «en situation de<br />

handicap», c'est-<strong>à</strong>-dire gênées du fait de l'environne­<br />

ment de <strong>leurs</strong> déplacements. <strong>Les</strong> incapacités peuvent<br />

être temporaires ou permanentes <strong>et</strong> peuvent être<br />

visibles ou cachées. Comme indiqué en préambule de<br />

l'ouvrage, le terme PMR a été adopté par le Parlement<br />

Environnement ^ Aide techn >q ue<br />

inadapté<br />

adaptée<br />

Absence d'aide<br />

technique<br />

adaptée<br />

-• Environnement<br />

utilisable<br />

HANDICAP


européen, soulignant que le handicap peut se présenter<br />

sous de nombreuses formes, <strong>et</strong> qu'il n'est pas que<br />

physique/locomoteur mais peut aussi être sensoriel<br />

<strong>et</strong> intellectuel.<br />

Comme le montre l'illustration de la figure 1, on trouve<br />

donc parmi les PMR:<br />

* les personnes ayant une incapacité motrice, <strong>à</strong><br />

savoir celles ayant des difficultés de marche, les<br />

utilisateurs de fauteuils roulants, les personnes de<br />

p<strong>et</strong>ite taille;<br />

* les personnes ayant une incapacité visuelle, <strong>à</strong><br />

savoir les personnes aveugles ou malvoyantes;<br />

* les personnes ayant une incapacité auditive, <strong>à</strong><br />

savoir les personnes sourdes ou malentendantes;<br />

* les personnes ayant une incapacité cognitive<br />

(problèmes de compréhension, de mémorisation, de<br />

repérage spatial, <strong>et</strong>c.);<br />

* les personnes ayant des incapacités cardio­<br />

respiratoires, (avec ou sans oxygène liquide (p<strong>et</strong>ite<br />

bouteille légère);<br />

* les personnes âgées dont les capacités fonctionnelles<br />

diminuent en vieillissant;<br />

* les personnes allergiques, (<strong>à</strong> la poussière par<br />

exemple);<br />

* les personnes ayant des difficultés de communi­<br />

cation (ill<strong>et</strong>trisme, incompréhension de la langue locale<br />

ou difficultés <strong>à</strong> parler);<br />

* les personnes encombrées de bagages, avec<br />

pouss<strong>et</strong>tes ou accompagnées de p<strong>et</strong>its enfants.<br />

LE CONTEXTE GÉNÉRAL<br />

Figure I : les Personnes <strong>à</strong> Mobilité Réduite (PMR)<br />

Le terme «Personnes <strong>à</strong> Mobilité Réduite» recouvre<br />

une part de clientèle potentielle avec des capacités<br />

(ou incapacités) diverses; l'accessibilité de la ville <strong>et</strong><br />

des transports concerne une population beaucoup<br />

plus large que les personnes ayant des difficultés<br />

de marche <strong>et</strong> les utilisateurs de fauteuils roulants<br />

seulement. Le terme consacré «Personnes <strong>à</strong> Mobilité<br />

Réduite» doit être compris avec l'acception générale<br />

du mot «mobilité». Il englobe toutes les personnes qui<br />

ont des besoins spécifiques, les personnes handi­<br />

capées <strong>et</strong> les personnes en situation de handicap.<br />

L'estimation de la population concernée par une<br />

réduction de mobilité ne peut se faire <strong>à</strong> partir des<br />

critères médicaux uniquement. Selon ce qui précède,<br />

le handicap dans l'environnement des transports<br />

urbains est créé par l'impossibilité dans laquelle se<br />

trouve un individu de faire face <strong>à</strong> la situation considérée<br />

comme normalement maîtrisable.


1 LE CONTEXTE GENERAL<br />

<strong>Les</strong> personnes ayant<br />

des difficultés motrices<br />

Parmi les personnes ayant des difficultés motrices,<br />

on trouve celles qui marchent difficilement, celles qui<br />

ont des difficultés de préhension, celles qui ont des<br />

problèmes d'équilibre <strong>et</strong> les utilisateurs de fauteuils<br />

roulants. Selon l'INSEE, 13,4% de la population souffre<br />

de déficiences motrices; l'IAURIF estime <strong>à</strong> 0,3% la<br />

proportion de personnes en fauteuil roulant dans la<br />

population d'Île-de-France.<br />

Plusieurs enquêtes éclairent sur l'ampleur des problèmes<br />

que peuvent rencontrer les individus dans l'usage des<br />

transports collectifs urbains.<br />

* Une enquête épidémiologique sur les capacités<br />

fonctionnelles de la population a été réalisée par<br />

expérimentation dans des situations de la vie courante<br />

<strong>et</strong> des transports (Minaire, 1985). <strong>Les</strong> résultats ont été<br />

exploités pour estimer les pourcentages de populations<br />

qui risquaient d'être gênées en terme de progression<br />

difficile, d'efforts ou d'hésitation, ou même de ne<br />

pouvoir faire face. L'étude ne comprenait aucune<br />

personne en fauteuil roulant (Dejeammes, 1988).<br />

Pour le franchissement des marches, même avec un<br />

appui, plus de 50% de la population éprouve une gêne<br />

<strong>à</strong> descendre une marche de 35 cm de haut. C'est la<br />

situation typique de l'accès <strong>à</strong> un auto<strong>bus</strong> qui s'arrête<br />

trop loin du trottoir. L'âge est un facteur très limitant:<br />

dès 50 ans, on observe des difficultés <strong>à</strong> franchir des<br />

marches de 20 <strong>à</strong> 35 cm, 14% des plus de 65 ans ne<br />

peuvent franchir une marche de 35 cm (figure 2a <strong>et</strong> 2b).<br />

Figure 2a: difficulté <strong>à</strong> descendre trois marches avec un appui (Dejeammes, 1988)<br />

Figure 2b: impossibilité de descendre trois marches avec un appui (Dejeammes,<br />

En ce qui concerne le compostage d'un titre de transport,<br />

observé sous l'angle du temps de réalisation du geste<br />

hors environnement dynamique, les plus habiles<br />

(15-49 ans) m<strong>et</strong>tent de 1 <strong>à</strong> 2 secondes tandis que les<br />

plus de 65 ans m<strong>et</strong>tent de 6 <strong>à</strong> 12 secondes (figure 3).


Temps (seconde)<br />

Compostage d'un titre de transport<br />

95% 75% 50% 5%<br />

Percentiies<br />

1 J 1 i<br />

9-6-14 ans<br />

>-15-49ans<br />

(-50-64 ans<br />

•-65 ans +<br />

Figure 3: temps nécessaire au compostage d'un titre de transport<br />

(Dejeammes, 1988)<br />

Handicap<br />

* Des études anglaises ont porté sur la mobilité des<br />

personnes âgées <strong>et</strong> personnes ayant des difficultés<br />

de marche (Leake,1991 - Oxley, 1985). La première<br />

fournit les distances que peuvent parcourir les<br />

personnes ayant des difficultés de marche, selon<br />

leur handicap <strong>et</strong> sans repos. Elle recommande une<br />

distance maximum de 100 m pour les personnes ayant<br />

des difficultés de marche, sans canne (tableau 2 ). La<br />

seconde indique que 100% des PMR peuvent faire<br />

un pas de 30 cm de long. Cela donne la limite de<br />

franchissement d'une lacune horizontale.<br />

Fauteuil Roulant<br />

Visuel<br />

Cannes<br />

Marche<br />

18 m<br />

100 %<br />

100 %<br />

90%<br />

95%<br />

68 m<br />

95%<br />

100 %<br />

75%<br />

85%<br />

Distance<br />

137 m<br />

95%<br />

95%<br />

60%<br />

75%<br />

180 m<br />

40%<br />

50%<br />

20 0/o<br />

30%<br />

360 m<br />

15%<br />

25%<br />

5%<br />

20%<br />

Tableau 2: capacité <strong>à</strong> marcher sans repos <strong>et</strong> avec assistance (Leake)<br />

* En Île-de-France, l'Institut d'Aménagement <strong>et</strong><br />

d'Urbanisme d'Ile-de-France (IAURIF) a récemment<br />

cherché <strong>à</strong> estimer la population en «situation de<br />

handicap» dans l'environnement des transports<br />

collectifs de la région - métro, RER, train, auto<strong>bus</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>leurs</strong> stations ou <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> (Hermelin, 1997). L'étude<br />

I<br />

LE CONTEXTE GENERAL<br />

évalue que 35% de la population francilienne serait<br />

<strong>à</strong> «Mobilité Réduite», seule 5% d'entre elle est<br />

handicapée au sens médical du terme. <strong>Les</strong> difficultés<br />

rencontrées concernent:<br />

- l'utilisation des escaliers, dont les escaliers méca­<br />

niques, pour 19% des franciliens;<br />

- la montée/descente des auto<strong>bus</strong> ou trains pour<br />

18%;<br />

- le franchissement des barrières de contrôle pour<br />

15%;<br />

- la gestion des perturbations de service pour 11 %;<br />

- la manipulation des systèmes modernes automatiques<br />

pour 10%.<br />

* Une enquête sur les gênes subies par les usagers<br />

de <strong>bus</strong> a été réalisée par l'INRETS (Salavessa, 1990)<br />

<strong>à</strong> bord d'auto<strong>bus</strong> R312 qui présentent un plancher<br />

plat <strong>à</strong> 55 cm du sol, soit deux marches <strong>à</strong> chaque<br />

porte de 35 <strong>et</strong> 20 cm respectivement. 278 voyageurs<br />

ont répondu <strong>à</strong> un questionnaire. Parmi les résultats<br />

les plus significatifs, on note que :<br />

- 12% ont des difficultés <strong>à</strong> monter ou descendre;<br />

- 68% utilisent un appui pour monter <strong>et</strong> descendre;<br />

- 15% utilisent deux appuis pour monter <strong>et</strong> descendre.<br />

Ces chiffres ne tiennent pas compte, bien sûr, des<br />

personnes qui n'ont pas pu monter <strong>et</strong> descendre du<br />

fait de la hauteur des marches.<br />

1.2 : <strong>Les</strong> personnes aveugles ou<br />

malvoyantes<br />

<strong>Les</strong> personnes aveugles ou malvoyantes rencontrent des<br />

difficultés de mobilité au cours de <strong>leurs</strong> cheminements<br />

dans la ville <strong>et</strong> dans leur usage des systèmes de<br />

transport. Cela concerne en premier lieu les obstacles<br />

sur la voirie piétonnière, l'identification du point<br />

<strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> l'information sur les moyens de transport.<br />

Si la cécité totale est l'absence de vision, il faut faire<br />

la distinction entre:<br />

- ceux qui ne qui n'ont jamais vu ;<br />

- ceux qui, bien que pratiquement aveugles, ont


Déficience visuelle:<br />

amblyopie<br />

(ou malvoyance)<br />

si acuité visuelle<br />

comprise entre 4/10<br />

<strong>et</strong> 1/20. Cécité<br />

légale si acuité infé­<br />

rieure <strong>à</strong> 1/20**-.<br />

Surdité légère:<br />

perte de 20<br />

<strong>à</strong> 40 décibels; moyen­<br />

ne: de 41<br />

<strong>à</strong> 70 décibels;<br />

sévère: de 71<br />

<strong>à</strong> 80 décibels; profon­<br />

de: supérieure<br />

<strong>à</strong> 81 décibels.<br />

I LE CONTEXTE GENERAL<br />

encore des perceptions lumineuses, non négligeables<br />

du point de vue psychologique;<br />

- ceux qui ayant eu une bonne vue parfaite sont<br />

devenus complètement aveugles ou avec la persistance<br />

de certaines capacités visuelles 2 .<br />

Pour ces différentes catégories, les possibilités <strong>et</strong> les<br />

moyens de compensations qui en résulteront ne seront<br />

pas les mêmes. Le développement des autres sens<br />

perm<strong>et</strong>tra d'apprécier <strong>et</strong> de mieux appréhender l'espace,<br />

comme par exemple:<br />

- l'audition est très précieuse pour appréhender<br />

l'espace, le bruit émis par une voiture informe du<br />

traj<strong>et</strong> suivi <strong>et</strong> de sa vitesse;<br />

- le sens des masses perm<strong>et</strong> de percevoir la proximité<br />

ou la présence d'un volume physique avant d'être en<br />

contact avec elle. Totalement inutilisé par une personne<br />

voyante, il l'est spontanément par un certain nombre<br />

d'aveugles congénitaux;<br />

- le toucher instrumental de la canne donne des<br />

informations sur l'environnement immédiat. La canne<br />

longue est l'outil qui perm<strong>et</strong> (en dehors du chien guide)<br />

de détecter les obstacles <strong>et</strong> de s'en protéger;<br />

- le toucher plantaire.<br />

Pour 1996 en France, l'estimation officielle de l'OMS<br />

chiffre <strong>à</strong>:<br />

- 0,67% de la population, la part de personnes<br />

malvoyantes;<br />

- 0,25% de la population, la part de personnes<br />

aveugles.<br />

Il y a, selon ces normes, <strong>à</strong> peu près 3 800 nouvelles<br />

personnes aveugles par an. Ainsi, en 2000, on est<br />

proche d'une proportion de 1 % de malvoyants <strong>et</strong> de<br />

1/1000 personnes aveugles en France, avec une<br />

prévision d'accroissement de 160% d'ici <strong>à</strong> 2030.<br />

Ces personnes, dans le transport urbain, vont avoir<br />

deux niveaux de besoins:<br />

- le besoin d'un aménagement sans obstacles <strong>à</strong><br />

angles vifs <strong>et</strong>/ou en hauteur, au niveau du visage,<br />

qui ne peuvent être détectés par la canne; ceci est<br />

un besoin urgent, <strong>et</strong> trop souvent négligé; les<br />

solutions techniques ne sont pas difficiles <strong>à</strong> m<strong>et</strong>tre<br />

en œuvre (cf. les recommandations de l'APAM) ;<br />

- des aménagements aux cou<strong>leurs</strong> contrastées qui<br />

facilitent le confort <strong>et</strong> l'aisance du déplacement. Ils<br />

concernent l'information, mais aussi la sécurité du<br />

déplacement.<br />

0 détection impossible<br />

détection partielle<br />

détection correcte<br />

EFFICACITE DE LA DETECTION DES OBSTACLES<br />

A LA CANNE LONGUE<br />

Efficacité de la détection des obstacles <strong>à</strong> la canne longue (source APAMJ<br />

Pour plus d'information sur ce suj<strong>et</strong>, on se reportera<br />

<strong>à</strong> l'étude réalisée par l'Association pour les Personnes<br />

Aveugles <strong>et</strong> Malvoyantes (APAM, 1998) ainsi qu'au<br />

document «Déficience visuelle <strong>et</strong> urbanisme» de J.F.<br />

Hughes (1989).<br />

1.2.3 <strong>Les</strong> personnes sourdes<br />

ou malentendantes<br />

<strong>Les</strong> personnes sourdes <strong>et</strong> malentendantes rencontrent,<br />

pour <strong>leurs</strong> déplacements, des problèmes de commu­<br />

nication <strong>et</strong> d'accès <strong>à</strong> l'information. On distingue, selon<br />

le bureau international d'audiophonologie, quatre<br />

degrés de surdité <strong>et</strong> «malentendance» en fonction du<br />

niveau de perte de capacité auditive, c'est-<strong>à</strong>-dire la<br />

surdité légère, moyenne, sévère <strong>et</strong> profonde 3 . Jusqu'<strong>à</strong><br />

une perte moyenne de 70 dB la personne est dite<br />

malentendante. C<strong>et</strong>te approche médicale ne suffit<br />

pas pour apprécier les situations de handicap ; la date de


survenance de la surdité <strong>et</strong> le milieu socioculturel sont<br />

<strong>à</strong> prendre en compte, il faut noter, par exemple, que:<br />

- les sourds profonds ne peuvent être aidés que par<br />

des techniques visuelles ou la langue des signes;<br />

- les devenus sourds <strong>et</strong> malentendants ont perdu<br />

<strong>leurs</strong> capacités auditives après l'acquisition du langage.<br />

Ce sont des sourds «oralistes» (lecture labiale), qui<br />

peuvent bien maîtriser une langue;<br />

- les malentendants disposent d'un reste auditif<br />

exploitable <strong>et</strong> peuvent bénéficier d'aides sonores.<br />

Comme pour les déficients visuels, les personnes<br />

sourdes ou malentendantes vont compenser leur<br />

handicap de plusieurs manières:<br />

- une perception plus fine des vibrations;<br />

- une forte capacité d'analyse du champ visuel ;<br />

- une excellente mémoire visuelle;<br />

- des techniques de communication, comme le langage<br />

des signes <strong>et</strong> la lecture labiale, qui est principalement<br />

l'art des devenus sourds <strong>et</strong> malentendants.<br />

C<strong>et</strong>te classification est bien sûr simplifiée. Globalement<br />

7% de la population française serait atteinte d'incapacité<br />

auditive, dont 3% sont des personnes sourdes profondes<br />

<strong>et</strong> 65 % sont des personnes âgées de plus de 65 ans.<br />

Ces personnes, malgré l'apparence, sont très isolées<br />

sur le plan social <strong>et</strong> vont avoir dans le transport urbain<br />

les principales difficultés suivantes:<br />

- apprécier l'inattendu pendant le transport, une<br />

situation de danger ou une perturbation du service.<br />

- se repérer pendant le voyage, lorsqu'il y a un défaut<br />

de jalonnement ou de signalisation visuelle, ce qui<br />

est fréquent;<br />

- ach<strong>et</strong>er un bill<strong>et</strong>, <strong>et</strong> il faut pouvoir en comprendre le<br />

prix en l'absence d'affichage;<br />

Pour plus d'information, on se reportera au livre «<strong>Les</strong><br />

sourds dans la ville, surdités <strong>et</strong> accessibilité» (Renard,<br />

seconde édition 1999).<br />

2.4 Le vieillissement<br />

Ces diverses estimations d'incapacités <strong>et</strong> de handi­<br />

caps, présentent une grande cohérence <strong>et</strong> sont en<br />

accord avec les estimations faites tant en Europe<br />

qu'en Amérique du Nord. Il est important de noter<br />

que ces estimations de PMR englobent une part non<br />

négligeable de personnes âgées dont les capacités<br />

physiques, sensorielles ou cognitives sont affec­<br />

tées par le vieillissement. Or, les données démo­<br />

graphiques dans les pays industrialisés doivent<br />

alerter les concepteurs <strong>et</strong> décideurs sur l'ampleur<br />

du vieillissement de la population:<br />

si 20% de personnes avaient plus de 60 ans en<br />

1995,<br />

elles seront 28% vers 2020.<br />

La population de plus de 65 ans va doubler dans<br />

les cinquante prochaines années.<br />

Tout porte donc <strong>à</strong> penser que le pourcentage de PMR<br />

dans la population ne va pas diminuer dans les années<br />

<strong>à</strong> venir, mais tendra plutôt <strong>à</strong> s'accroître.<br />

C'est donc un enjeu stratégique pour les autorités<br />

que d'améliorer l'accessibilité des systèmes de transport<br />

collectifs, d'autant qu'il est reconnu qu'elle profite <strong>à</strong><br />

<strong>tous</strong> les voyageurs en procurant un plus grand confort.<br />

L'accessibilité des transports aux PMR est d'ail<strong>leurs</strong><br />

parmi les premiers critères de qualité de service<br />

identifiés dans le Livre Vert «Un réseau pour les<br />

citoyens» publié par la Commission Européenne en<br />

1996.


LE CONTEXTE GENERAL<br />

Le concept de ville accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong><br />

Le concept de la ville accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong> s'est progres­<br />

sivement imposé aux décideurs après les progrès<br />

réalisés isolément dans les différents secteurs qui<br />

participent aux activités des citoyens dans la ville.<br />

L'Organisation des Nations Unies a confirmé, en 1993,<br />

le droit <strong>à</strong> «la ville pour <strong>tous</strong>» dans sa résolution 48/96.<br />

Ce concept découle de la nécessité de prendre en<br />

compte les différents besoins de la population <strong>et</strong><br />

d'avoir une continuité des aménagements <strong>à</strong> réaliser<br />

(ou <strong>à</strong> modifier), <strong>à</strong> la fois dans l'espace <strong>et</strong> dans le<br />

temps. Il s'applique tout autant aux aménagements<br />

urbains <strong>et</strong> architecturaux, aux aménagements des<br />

systèmes de transports qu'aux dispositions sociales<br />

de diverses natures, susceptibles de perm<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> <strong>tous</strong><br />

d'avoir une vie la plus normale possible.<br />

Comme l'a montré le schéma du processus de handicap<br />

de situation, l'environnement urbain, son aménagement<br />

<strong>et</strong> les aides techniques qui peuvent y être intégrées,<br />

sont déterminants pour aborder la problématique<br />

de la ville accessible qui a pour objectif de supprimer<br />

'ensemble de ces situations de handicap.<br />

<strong>Les</strong> usages <strong>à</strong> satisfaire dans les espaces publics de la<br />

ville, peuvent être classés de la manière suivante:<br />

• déplacement <strong>et</strong> mobilité;<br />

• atteinte <strong>et</strong> préhension;<br />

• repérage <strong>et</strong> orientation;<br />

• vision <strong>et</strong> confort visuel ;<br />

• écoute <strong>et</strong> confort acoustique;<br />

• confort climatique;<br />

• sécurité;<br />

• usages différenciés, besoins spécifiques <strong>et</strong> appro­<br />

priation.<br />

(Des bâtiments publics pour <strong>tous</strong> / ministère de<br />

l'Équipement, des Transports <strong>et</strong> du Logement / avril<br />

1997)<br />

La difficulté des concepteurs réside dans la nécessité<br />

de concilier !es besoins de chacun pour chacun des<br />

usages. Par ail<strong>leurs</strong>, les aménagements ne doivent pas<br />

seulement être étudiés isolément, mais en relation<br />

avec leur environnement de façon <strong>à</strong> ne pas générer<br />

de nouvelles situations de handicap.<br />

Fort heureusement, la pratique montre qu'en matière<br />

d'accessibilité <strong>à</strong> <strong>tous</strong>, il est généralement possible de<br />

répondre simultanément <strong>à</strong> un maximum de contraintes<br />

<strong>et</strong> qu'en s'intéressant aux situations les plus difficiles,<br />

c'est l'ensemble de la population qui en tire bénéfice.<br />

La ville accessible n'est donc pas celle qui va<br />

multiplier les parcours <strong>et</strong> aménagements spéci­<br />

fiques. Elle est au contraire celle qui intègre au<br />

mieux les besoins les plus variés <strong>et</strong> les plus<br />

spécifiques pour le confort de <strong>tous</strong>, chaque fois que<br />

c'est possible <strong>et</strong> dans chacun de ses aménagements.<br />

C<strong>et</strong>te problématique est, par ail<strong>leurs</strong>, cohérente avec<br />

la réflexion menée actuellement en matière d'amé­<br />

nagement durable <strong>et</strong> de valorisation de la ville.<br />

Après le «tout voiture», se développe l'idée d'un<br />

meilleur partage de l'espace au profit de l'ensemble<br />

des usagers. La ville accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong> ne doit pas rester<br />

étrangère <strong>à</strong> ce mouvement, elle peut même en être<br />

le prétexte. <strong>Les</strong> Plans de Déplacements Urbains<br />

(PDU) peuvent <strong>et</strong> doivent être l'occasion d'intégrer<br />

l'accessibilité dans la démarche de faciliter les<br />

déplacements dans la ville, au même titre que la<br />

sécurité routière.<br />

La ville accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong> a donc un impact non<br />

négligeable sur les choix en matière d'urbanisme, de<br />

voirie, de bâti, de transport, de mobilier urbain,<br />

d'équipements, de signalétique, <strong>et</strong>c. Si des efforts ont<br />

été accomplis pour l'accessibilité des établissements<br />

recevant du public, suite aux lois de 1975 <strong>et</strong> de 1991<br />

<strong>et</strong> aux décr<strong>et</strong>s d'application qui ont suivi, il subsiste<br />

encore des barrières pour les PMR sur les cheminements<br />

piétonniers, l'accès aux systèmes de transport <strong>et</strong> dans<br />

le cadre bâti.<br />

L'accessibilité des cheminements piétonniers est la<br />

pierre angulaire des déplacements dans la ville. <strong>Les</strong>


décr<strong>et</strong>s d'août 1999 concernant l'accessibilité de la<br />

voirie vont perm<strong>et</strong>tre des améliorations progressives<br />

<strong>et</strong> on ne peut que souhaiter que les constructions de<br />

voies nouvelles <strong>et</strong> les travaux modifiant les structures<br />

de chaussée ne soient pas les seules opportunités saisies<br />

<strong>et</strong> ainsi que les progrès soient plus rapides. Il faut tout<br />

de même insister sur la signalétique, l'éclairage public <strong>et</strong><br />

le mobilier urbain dont la conception <strong>et</strong> la localisation<br />

doivent faciliter le repérage, l'orientation <strong>et</strong> le confort<br />

d'usage, mais ne doivent surtout pas constituer une<br />

entrave <strong>à</strong> la marche ni un danger. Cela concerne tout<br />

autant les personnes aveugles ou malvoyantes, les<br />

personnes sourdes <strong>et</strong> malentendantes que les<br />

personnes ayant des difficultés de marche <strong>et</strong> les<br />

utilisateurs de fauteuils roulants. La qualité d'entr<strong>et</strong>ien<br />

du cheminement <strong>et</strong> des espaces publics est également<br />

d'une importance capitale pour les PMR.<br />

<strong>Les</strong> parcours autonomes de liaison entre les diffé­<br />

rentes étapes d'un déplacement sont confrontés <strong>à</strong> la<br />

praticabilité des cheminements ou itinéraires. Or, le<br />

stationnement illicite des véhicules, dans sa pratique<br />

spontanée <strong>et</strong> sous prétexte de courte durée, est<br />

le pire ennemi de l'accessibilité. La police du<br />

stationnement est une réponse, encore faut-il qu'il y<br />

ait conviction politique <strong>et</strong> mise en œuvre sur le terrain.<br />

<strong>Les</strong> dispositifs anti-stationnement peuvent donner de<br />

bons résultats dans la protection des trottoirs, mais ils<br />

surenchérissent les aménagements, peuvent présenter<br />

des dangers <strong>et</strong> dégradent la qualité des espaces.<br />

Ce guide développe plus particulièrement l'accessibilité<br />

des lignes d'auto<strong>bus</strong> <strong>et</strong> de <strong>leurs</strong> <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>, en<br />

mentionnant celle des autocars <strong>et</strong> des transports<br />

guidés de surface dans l'optique de la complémentarité<br />

des interfaces d'échange entre ces modes. En fait, <strong>et</strong> sans<br />

oublier les systèmes de transport aux infrastructures<br />

lourdes que sont les métros <strong>et</strong> les trains, pour<br />

assurer une bonne continuité de la chaîne des<br />

déplacements, il est nécessaire de veiller <strong>à</strong> ce que<br />

les échanges intermodaux n'occasionnent pas des<br />

distances de cheminements trop longues. <strong>Les</strong> PMR<br />

LE CONTEXTE GÉNÉRAL<br />

favoriseront d'ail<strong>leurs</strong>, si elles en ont le choix, les circuits<br />

limitant le nombre de transferts. Le développement<br />

du transport collectif doit se faire en privilégiant<br />

l'accessibilité des centres d'échanges intermodaux.<br />

<strong>Les</strong> exigences d'accessibilité doivent être présentes dans<br />

les plans <strong>et</strong> proj<strong>et</strong>s dès la conception <strong>et</strong> d'une manière<br />

générale dès l'origine dans toute programmation, quel<br />

qu'en soit le niveau. <strong>Les</strong> Plans de Déplacements Urbains<br />

(PDU), rendus obligatoires dans les agglomérations de<br />

plus de 100 000 habitants par la loi sur l'air de 1996,<br />

sont des opportunités pour avoir une approche globale<br />

de l'accessibilité de la ville aux PMR. La loi relative <strong>à</strong><br />

la Solidarité <strong>et</strong> au Renouvellement Urbains (SRU),<br />

adoptée le 13 décembre 2000, reprend l'article 49 de<br />

la loi n° 75-534 de juin 1975:<br />

«<strong>Les</strong> aménagements des espaces publics en milieu<br />

urbain doivent être tels que ces espaces soient<br />

<strong>accessibles</strong> aux personnes handicapées.»<br />

La continuité des aménagements dans l'espace<br />

<strong>et</strong> dans le temps est l'autre grande difficulté. Elle<br />

nécessite, pour bien être mise en œuvre, une volonté<br />

forte d'agir, une grande rigueur dans le suivi des<br />

décisions prises, de la programmation <strong>à</strong> l'exécution<br />

du détail, <strong>et</strong> au-del<strong>à</strong> un entr<strong>et</strong>ien régulier de ces<br />

aménagements. Pour ce faire, la plus large formation/<br />

sensibilisation de l'ensemble des intervenants doit<br />

être entreprise régulièrement.<br />

L'application de la réglementation en vigueur est<br />

une première réponse <strong>à</strong> la réalisation de la ville<br />

accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong>. Mais elle n'en constitue que le début.<br />

En eff<strong>et</strong>, la réglementation actuelle ne s'intéresse<br />

qu'aux aménagements les plus fondamentaux <strong>et</strong> ne<br />

prend pas en compte <strong>tous</strong> les éléments perm<strong>et</strong>tant<br />

d'assurer le confort d'utilisation indispensable au<br />

succès d'une politique d'accessibilité <strong>à</strong> <strong>tous</strong>. C'est<br />

tout particulièrement vrai pour le transport collectif.<br />

La qualité de l'exécution des aménagements est un<br />

enjeu supplémentaire <strong>à</strong> ne pas négliger si l'on veut<br />

éviter des phénomènes de rej<strong>et</strong>.


ïtsï LE CONTEXTE GENERAL<br />

Le concept de «Ville accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong>» perm<strong>et</strong> de<br />

traiter avec une approche globale, <strong>tous</strong> les domaines<br />

de la vie des citoyens - le travail, la culture <strong>et</strong> les<br />

loisirs, les services <strong>et</strong> les déplacements. Toute rupture<br />

dans la chaîne de déplacement est une entrave <strong>à</strong><br />

la vie sociale pouvant conduire <strong>à</strong> l'exclusion.<br />

Il est recommandé de simplifier les cheminements (source CETUR<br />

Le cheminement doit être partout préservé (source CETUR 1988)


Étant donné les objectifs de ce guide, particulièrement<br />

focalisé sur le transport par auto<strong>bus</strong> en milieu urbain,<br />

les questions d'accessibilité des aménagements urbains<br />

en général <strong>et</strong> des systèmes d'information ne sont pas<br />

traitées de façon détaillée <strong>et</strong> exhaustive. Elles devront<br />

faire l'obj<strong>et</strong> d'autres guides.<br />

Ainsi pour que la conception des <strong>bus</strong> <strong>et</strong> de leur envi­<br />

ronnement en facilite l'accès aux PMR, il y a lieu de<br />

considérer les actions du voyageur au cours de son<br />

déplacement, <strong>à</strong> savoir:<br />

- se renseigner pour préparer son voyage;<br />

- se rendre au point <strong>d'arrêt</strong>;<br />

- repérer le bon auto<strong>bus</strong>;<br />

- monter <strong>à</strong> bord;<br />

- se déplacer <strong>à</strong> l'intérieur de l'auto<strong>bus</strong>;<br />

- payer le voyage;<br />

- s'asseoir <strong>et</strong> se lever;<br />

- s'informer sur le traj<strong>et</strong> en cours;<br />

- faire une demande <strong>d'arrêt</strong>;<br />

- descendre de l'auto<strong>bus</strong>;<br />

- se rendre <strong>à</strong> sa destination.<br />

Et la population la plus concernée par les aménagements<br />

des véhicules <strong>et</strong> de l'environnement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>,<br />

comprend:<br />

- les personnes ayant des difficultés de marche <strong>et</strong><br />

les utilisateurs de fauteuils roulants;<br />

- les voyageurs avec pouss<strong>et</strong>te d'enfant, avec bagages<br />

encombrants, les personnes de p<strong>et</strong>ite taille, <strong>et</strong>c.<br />

- les personnes aveugles <strong>et</strong> malvoyantes;<br />

- les personnes sourdes <strong>et</strong> malentendantes.<br />

De plus, l'accès facilité <strong>à</strong> l'auto<strong>bus</strong> <strong>et</strong> <strong>à</strong> son environnement<br />

urbain bénéficiera aussi <strong>à</strong> des personnes fragilisées<br />

comme les femmes enceintes <strong>et</strong> les personnes âgées.


Géométrie<br />

<strong>et</strong> aménagement<br />

des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

La réussite de la mise en accessibilité impose de réfléchir au fonctionnement du couple<br />

<strong>bus</strong>-point <strong>d'arrêt</strong> En eff<strong>et</strong>, les <strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas représentent une avancée très importante de<br />

l'accessibilité aux PMR. Cependant, les véhicules ne peuvent être déconnectés de leur environ­<br />

nement commercial <strong>et</strong> technique, des conditions de circulation <strong>et</strong> d'accès au point <strong>d'arrêt</strong>,<br />

aussi bien pour eux-mêmes que pour les voyageurs. I! faut donc analyser <strong>et</strong> traiter l'ensemble<br />

<strong>bus</strong>-point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

~ur mieux comprew<br />

<strong>d'arrêt</strong>, nous nous soi<br />

de ces sites que nous avo.tJ m.y.<br />

<strong>d'arrêt</strong>, d'implantation, d'organisation<br />

<strong>Les</strong> comptes rendus de ces visites sont<br />

publié aussi par le CERTU.<br />

de l'aménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> dans ce chapitre,<br />

oujours rester présent <strong>à</strong> l'esprit de l'utilisateur de ce<br />

idêquatiort possible du <strong>bus</strong> <strong>et</strong> de ses arrêts,<br />

ment devront être étudiés pour perm<strong>et</strong>tre l'accès aïs<br />

. particularités des voyageurs.<br />

•aux ont concrètement traité l'accessibilité des <strong>points</strong><br />

sites de sites variés 4 . C'est <strong>à</strong> partir de l'analyse<br />

îi suivent en termes de géométrie des <strong>points</strong><br />

dimensionnemi<br />

rapport d'


:<br />

GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

1<br />

La géométrie des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

Géométrie: parallélisme<br />

véhicule-trottoir<br />

L'obj<strong>et</strong> de l'aménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> est de<br />

faire en sorte que, lorsque le véhicule y est arrêté, les<br />

distances horizontales <strong>et</strong> verticales (lacunes) entre<br />

le bord du quai <strong>et</strong> le seuil des portes du véhicule<br />

soient les plus faibles possibles afin que la montée/<br />

descente puisse s'effectuer quasiment <strong>à</strong> niveau <strong>et</strong> en<br />

un seul pas.<br />

De plus, les véhicules urbains usuels disposant de<br />

plusieurs portes, il ne peut être question de limiter<br />

l'accessibilité <strong>à</strong> une seule d'entre elles, mais <strong>à</strong> deux<br />

au moins (porte d'entrée <strong>et</strong> porte de sortie du milieu,<br />

c<strong>et</strong>te dernière étant généralement la porte de montée<br />

pour les personnes en fauteuils roulants), l'idéal<br />

étant que les trois portes bénéficient de la même<br />

hauteur d'accès au point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Le véhicule <strong>à</strong> l'arrêt doit donc être parallèle au<br />

trottoir au niveau de son point <strong>d'arrêt</strong>, ce qui exclut<br />

de fait les arrêts situés en courbes <strong>et</strong> amène <strong>à</strong> bannir<br />

absolument c<strong>et</strong>te disposition (notamment les arrêts en<br />

rond point, pourtant bien utiles pour le r<strong>et</strong>ournement<br />

des véhicules).<br />

Typologie des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

<strong>accessibles</strong><br />

Sur le terrain, on rencontre en général cinq types <strong>d'arrêt</strong>s<br />

avec <strong>leurs</strong> déclinaisons <strong>et</strong> variantes:<br />

- arrêts en ligne;<br />

- arrêts en avancée;<br />

- arrêts en alvéole ou évitement (pleine ou demie) ;<br />

- arrêts «spéciaux» (sur piste <strong>bus</strong>, en gare routière, <strong>et</strong>c.).<br />

- arrêts provisoires (d'une manière générale peu ou<br />

pas considérés) ;<br />

• Point <strong>d'arrêt</strong> en ligne<br />

C<strong>et</strong>te configuration perm<strong>et</strong> la mise en accessibilité<br />

dans la mesure où le véhicule ne modifie pas sa<br />

trajectoire, mais reste en ligne droite <strong>et</strong> s'arrête<br />

simplement devant l'arrêt. Elle est idéale dans le<br />

cas d'un couloir <strong>bus</strong> ou sur une infrastructure en site<br />

propre. Un tel fonctionnement présuppose l'absence<br />

de stationnement de voitures autorisé <strong>à</strong> proximité <strong>et</strong><br />

au niveau du point <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> la répression efficace du<br />

stationnement illicite.<br />

• Point <strong>d'arrêt</strong> en avancée de trottoir<br />

Il s'agit, le long d'une rue où du stationnement<br />

longitudinal est implanté, de décaler le bord du<br />

trottoir, en l'avançant sur la chaussée pour se<br />

ramener au cas précédent perm<strong>et</strong>tant au <strong>bus</strong> de<br />

rester sur sa trajectoire naturelle. C<strong>et</strong>te configu­<br />

ration est aussi optimale que l'arrêt en ligne,<br />

moyennant la même condition de répression efficace<br />

du stationnement illicite.<br />

On notera que les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> en ligne <strong>et</strong> en<br />

avancée perm<strong>et</strong>tent une insertion plus facile du <strong>bus</strong><br />

dans la circulation, apportant ainsi des gains de<br />

temps pour l'exploitation.<br />

• Point <strong>d'arrêt</strong> en alvéole ou évitement<br />

Dans c<strong>et</strong>te formule, le stationnement du véhicule<br />

s'effectue en dehors de la chaussée pour «éviter» de<br />

gêner la circulation générale. Ce type d'aménagement<br />

n'est pas préconisé car il nécessite des manœuvres<br />

d'entrée/sortie qui rendent très problématique<br />

un accostage <strong>et</strong> une accessibilité réussis, sauf <strong>à</strong><br />

lui donner des dimensions très généreuses que l'on<br />

rencontre peu souvent en ville. La tendance est donc<br />

<strong>à</strong> combler les alvéoles <strong>et</strong> <strong>à</strong> prévoir le stationnement du<br />

<strong>bus</strong> en avancée.<br />

En revanche, si le <strong>bus</strong> devait stationner en régulation<br />

pour une certaine durée, l'alvéole se justifierait (arrêt<br />

prolongé, trafic routier <strong>à</strong> maintenir, <strong>et</strong>c.), sous réserve,<br />

soit de lui donner les dimensions nécessaires <strong>à</strong> l'ac­<br />

cessibilité, soit de considérer que c'est un terminus<br />

technique, ne prenant pas de voyageur, <strong>et</strong> n'ayant<br />

donc pas d'aménagement particulier d'accessibilité.<br />

La demi-alvéole, qui laisse une moitié de <strong>bus</strong><br />

dépasser en chaussée, est <strong>à</strong> proscrire car inefficace<br />

sur le plan de l'accessibilité <strong>et</strong> dangereuse pour la<br />

circulation générale.


On notera encore que dans certains cas, l'alvéole est<br />

légèrement surélevée par rapport au niveau de la<br />

chaussée roulante pour mieux matérialiser l'espace<br />

<strong>bus</strong>. C<strong>et</strong>te surélévation est néfaste car elle crée une<br />

contre-pente, rendant encore plus difficile l'accès<br />

au <strong>bus</strong>. Elle malmène conducteurs <strong>et</strong> passagers au<br />

franchissement des ressauts.<br />

• Points <strong>d'arrêt</strong> spéciaux (piste <strong>bus</strong>, gare routière,<br />

<strong>et</strong>c.)<br />

Ils doivent être traités au cas par cas, en essayant<br />

de se ramener le plus systématiquement possible <strong>à</strong><br />

la formule arrêt en ligne/arrêt en avancée, <strong>et</strong> en<br />

cherchant <strong>à</strong> remplir les objectifs d'accostage au plus<br />

près du quai <strong>et</strong> parallèle.<br />

<strong>Les</strong> gares routières font l'obj<strong>et</strong> d'une section particulière<br />

(dans le chapitre n° 4.4.3).<br />

• Points <strong>d'arrêt</strong> provisoires<br />

Ils constituent une difficulté spécifique de la problé­<br />

matique d'accessibilité. Ces arrêts sont en général<br />

implantés lors de travaux sur les itinéraires usuels des<br />

lignes.<br />

Ils ne sont souvent matérialisés que par un simple<br />

poteau <strong>d'arrêt</strong> mobile, posé dans le meilleur endroit<br />

possible, qui n'est souvent pas aménagé pour être<br />

accessible. La problématique de l'arrêt provisoire n'est<br />

en général pas traitée par les réseaux, le provisoire<br />

étant, a priori, de durée limitée dans le temps.<br />

Le groupe VIA Transport s'est cependant penché sur<br />

le problème <strong>et</strong> a conçu une «plate-forme d'accueil»,<br />

mobile <strong>et</strong> modulable, pouvant recevoir le mobilier<br />

urbain usuel associé au transport. De par sa conception,<br />

elle peut être déplacée pour former un point <strong>d'arrêt</strong><br />

provisoire, en avancée, s'il est possible de dégager<br />

l'espace suffisant.<br />

GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

La typologie du point <strong>d'arrêt</strong> est le premier facteur<br />

qui conditionne la position optimale du <strong>bus</strong> <strong>à</strong><br />

l'arrêt. Nous recommandons la configuration «en<br />

ligne» ou «en avancée de trottoir» de sorte que les<br />

lacunes soient les plus faibles possibles.<br />

M.3 Implantation des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

<strong>Les</strong> <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> sont liés aux cheminements qui<br />

leur donnent accès, tout particulièrement pour les<br />

piétons. Plusieurs facteurs essentiels doivent être<br />

pris en considération: la sécurité (en voirie <strong>et</strong> sur<br />

contre-allée), l'accessibilité des cheminements, la<br />

qualité de l'aménagement <strong>et</strong> l'insertion dans le site.<br />

La sécurité concerne avant tout les piétons. Il<br />

convient de s'interroger sur les cheminements<br />

préférentiels qu'auront les voyageurs en quittant le<br />

point <strong>d'arrêt</strong>. En règle générale, l'implantation des<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> en aval des carrefours leur perm<strong>et</strong> de<br />

traverser la rue en sécurité après avoir contourné<br />

le <strong>bus</strong> par l'arrière. De plus, le <strong>bus</strong> <strong>à</strong> l'arrêt ainsi<br />

placé, ne masque pas la vue du feu tricolore, <strong>et</strong> ne<br />

gêne ni la visibilité du carrefour ni les manœuvres des<br />

véhicules dans la voie perpendiculaire. Mais la<br />

présence de pôles générateurs de l'autre côté d'une<br />

voie <strong>à</strong> forte circulation entraînera de choisir un<br />

moindre mal, l'implantation en amont du carrefour.<br />

Si la voie est étroite (moins de 7 m), afin de ne pas<br />

perturber les mouvements de tourne <strong>à</strong> droite des<br />

véhicules venant de la voie perpendiculaire <strong>à</strong> l'axe<br />

où circule le <strong>bus</strong>, il est préférable de décaler le point<br />

<strong>d'arrêt</strong> d'une vingtaine de mètres vers l'aval, afin<br />

de pouvoir stocker quelques voitures derrière le <strong>bus</strong><br />

<strong>à</strong> l'arrêt.<br />

Cela perm<strong>et</strong> également de sauvegarder la visibilité<br />

d'approche du point <strong>d'arrêt</strong> pour l'ensemble des usagers<br />

de la voie, afin d'éviter d'être surpris au dernier moment<br />

par un <strong>bus</strong> <strong>à</strong> l'arrêt.<br />

Enfin, le positionnement du point <strong>d'arrêt</strong> en aval du<br />

feu peut procurer un gain de temps pour l'exploitation,<br />

lors du passage du feu 5 .<br />

Note de la SEMITAG :<br />

il n'est pas toujours<br />

possible d'implanter<br />

un arrêt en aval du<br />

carrefour. À c<strong>et</strong> égard,<br />

pour le tramway,<br />

les réseaux allemands<br />

préconisent<br />

maintenant<br />

de positionner <strong>tous</strong><br />

les arrêts avant<br />

les feux (les rames<br />

s'arrêtent <strong>à</strong> toutes<br />

les stations).<br />

C<strong>et</strong>te disposition<br />

perm<strong>et</strong> aux piétons<br />

de franchir le passage<br />

piéton, quand<br />

le tramway arrive;<br />

les voies étant<br />

généralement au<br />

centre des rues,<br />

c<strong>et</strong>te configuration<br />

sécurise les traversées<br />

piétonnes.<br />

C<strong>et</strong>te disposition peut<br />

s'avérer intéressante<br />

pour les <strong>bus</strong>,<br />

la SEMITAG l'utilise en<br />

quelques endroits sur<br />

la ligne 1 de <strong>bus</strong>.


I GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS D'ARRÊT<br />

arrvnd'<br />

paridarrêt ,+ PP.<br />

l/WM<br />

a_<br />

_a»n<br />

éch.: 1/500" 1cm = 5m<br />

mu<br />

mu<br />

crjaussée<br />

Schéma 1 : le positionnement du point <strong>d'arrêt</strong> en aval du carrefour<br />

Dans le cas d'une contre-allée, lorsqu'il y a de la<br />

circulation ou du stationnement <strong>à</strong> l'arrière de l'arrêt,<br />

il est nécessaire d'empêcher toute traversée<br />

intempestive des piétons. De même, pour éviter le<br />

stationnement des véhicules sur le point <strong>d'arrêt</strong>,<br />

on pourra m<strong>et</strong>tre en place des barrières du côté où<br />

s'effectue le stationnement. Il peut parfois être utile<br />

d'aménager une traversée de la contre-allée immé­<br />

diatement au droit de l'arrêt, par exemple avec<br />

passage piétons surélevé modérant la vitesse des<br />

véhicules légers ou bien en déhanchant la chaussée.<br />

<strong>Les</strong> contraintes de visibilité, notamment pour la<br />

traversée des piétons, doivent être prises en compte<br />

au moment des études d'aménagement.<br />

<strong>Les</strong> schémas suivants présentent quelques possibilités<br />

d'aménagement:<br />

n f M<br />

qua<br />

dépassement du <strong>bus</strong> <strong>à</strong> l'arrêt :<br />

- autorisé si chaussée > 7m<br />

- interdit si chaussée < 7m<br />

(plaœrunelignecontinueenaxe)


05<br />

^^Pfcmenq<br />

trottoir<br />

éch.:1/500° 1cm = 5m<br />

G É O M É T R I E ET A M É N A G E M E N T DES P O I N T S D ' A R R E T<br />

abri-<strong>bus</strong>,<br />

passage piétons<br />

/surélevé<br />

rs^ qua<br />

[JT"5i—K|<br />

Schéma 2a: le point <strong>d'arrêt</strong> avec contre-allée (stationnement <strong>à</strong> gauche)<br />

trottoir<br />

!$| srattomsila£<br />

CD l<br />

OCM<br />

ja*<br />

éch.:1/500° 1cm = 5m<br />

passage piétons<br />

/surélevé<br />

garde-corps<br />

abri-<strong>bus</strong>, garde-corps<br />

^^pp Z<br />

Quar<br />

IW to N<br />

Schéma 2b: le point <strong>d'arrêt</strong> avec contre-allée (stationnement <strong>à</strong> droite)<br />

sauf pour un axe où la vitesse<br />

estégaleou supérieure<strong>à</strong> 70 km/h<br />

«


il GÉOMÉTRIE ET AMÉNAGEMENT DES POINTS D'ARRÊT<br />

Un exemple d'un point <strong>d'arrêt</strong> avec contre-allée: Grenoble, ligne I, arrêt l'Aigle (source: IDF Conseil)<br />

2.1.4 Cheminements vers les <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong><br />

M faut ménager un cheminement accessible<br />

cohérent, aisé <strong>et</strong> confortable pour <strong>tous</strong>, depuis la<br />

sortie du <strong>bus</strong> jusqu'au cheminement piéton <strong>et</strong> <strong>à</strong> la<br />

traversée routière la plus proche dans des conditions<br />

optimales de confort <strong>et</strong> de sécurité. Sans cela, l'uti­<br />

lisateur de fauteuil roulant descendant du <strong>bus</strong> aura<br />

les plus grandes difficultés pour quitter l'arrêt ou<br />

encore la personne aveugle rencontrera des obstacles<br />

difficiles <strong>à</strong> détecter.<br />

Parmi les exigences essentielles se trouvent:<br />

- le maintien ou le rétablissement du cheminement<br />

piéton au droit du point <strong>d'arrêt</strong>, conformément aux<br />

nouvelles réglementations de la voirie, dont les<br />

principales sont rappelées dans le tableau 3. <strong>Les</strong><br />

traversées piétonnes environnantes doivent aussi<br />

respecter la norme d'abaissement de trottoir corres­<br />

pondant;<br />

- sur l'espace du point <strong>d'arrêt</strong>, le dégagement de la<br />

largeur utile de passage pour un fauteuil roulant, au


minimum de 0,90 m, <strong>et</strong> de préférence de 1 m, entre<br />

deux obstacles ou entre la bordure de trottoir <strong>et</strong><br />

l'obstacle (l'abri-voyageur par exemple);<br />

- la limitation des obstacles qui entravent le chemin<br />

naturel, ou du moins leur regroupement astucieux.<br />

Protéger les obstacles ne pouvant pas être détectés <strong>à</strong><br />

la canne par les personnes aveugles ou malvoyantes<br />

est tout aussi important.<br />

Décr<strong>et</strong> n° 99-756 du 31 août 1999<br />

<strong>et</strong> l'arrêté du 31 août 1999<br />

• largeur:<br />

- 1,40 m minimum (1,20 m si aucun mur des 2 côtés)<br />

• pente: la plus faible possible, toute dénivellation<br />

importante doit être doublée d'un plan incliné.<br />

- 5°/o maximum (tolérance maxi 12% si impossibilité<br />

due <strong>à</strong> la topographie <strong>et</strong> <strong>à</strong> la disposition<br />

de constructions existantes)<br />

- palier de repos:<br />

. 1,40 m mini de long (hors obstacles)<br />

. horizontal<br />

. <strong>tous</strong> les 10 m au del<strong>à</strong> de 4%<br />

. en haut <strong>et</strong> en bas de toute pente<br />

. <strong>à</strong> chaque changement de direction<br />

- garde-corps préhensible si rupture de niveau > <strong>à</strong> 0,40 m<br />

• ressauts: avec bord arrondi ou chanfrein<br />

s'ils ne peuvent être évités<br />

- 2 cm maxi<br />

4 cm maxi si chanfrein <strong>à</strong> 1/3<br />

- 2,50 m minimum entre deux ressauts<br />

• dévers: pente transversale la plus faible possible<br />

- 2% maxi en cheminement courant<br />

• sol : non meuble, non glissant, sans obstacles <strong>à</strong> la roue<br />

- trous <strong>et</strong> fentes dans le sol < 2 cm<br />

G E O M E T R I E ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET 1<br />

Recommandations selon la circulaire du 23 juin 2000<br />

- 1,80 m minimum (fascicule P 98-350 de l'AFNOR )<br />

- cheminement horizontal, de préférence 5% maximum:<br />

tolérance : 8 % maxi sur 2 m<br />

12% maxi sur 0,50 m<br />

(fascicule P 98-350 de l'AFNOR )<br />

Tableau 3: la réglementation en matière de cheminement pour les piétons sur la voirie e<br />

Le schéma 3a représente les dimensionnements <strong>et</strong> le<br />

positionnement types du mobilier urbain de base<br />

(exemple de solution).<br />

- main courante <strong>à</strong> 0,90 m environ le long de rampe > 4%<br />

- main courante <strong>à</strong> mi-hauteur<br />

- bordure chasse roue le long des ruptures de niveaux<br />

- 1 % si possible <strong>et</strong> > 2% sur de courtes distances si<br />

impossibilité technique (bateaux...)<br />

- protection des excavations dangereuses (travaux...)<br />

- possibilité d'utiliser les cou<strong>leurs</strong> <strong>et</strong> les différences de<br />

revêtements de sol pour faciliter le repérage<br />

des déficients visuels<br />

Pour une information 6<br />

plus complète,<br />

le lecteur pourra<br />

se reporter au dépliant<br />

«une voirie pour <strong>tous</strong>»<br />

publié par le CÊRTU


•C- ••-..K GEOMETRIE ET AMENAGEMENT DES POINTS D'ARRET<br />

arbre<br />

largeur minimale 0m90 (recommandé 1m)<br />

(1m40pourle cheminement piétons de transit)<br />

abri<br />

'scieurs<br />

m.<br />

<strong>bus</strong><br />

10n<br />

Schéma 3a: cheminement pour les utilisateurs de fauteuils roulants<br />

Ci-dessous, deux profils en travers montrent des<br />

solutions pour maintenir le cheminement au droit du<br />

point <strong>d'arrêt</strong>; on recommande bien sûr de dissocier,<br />

si possible, le cheminement piéton de transit du lieu<br />

d'attente, la proximité de l'abri-voyageur du bord du<br />

quai perm<strong>et</strong> une meilleure lisibilité du point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Solution dissociant les cheminements piétons<br />

en transit <strong>et</strong> le point <strong>d'arrêt</strong>, plus lisible<br />

<strong>et</strong> plus fonctionnel.<br />

1,40 -#1,00-0,90<br />

mini •^^<br />

trottoir<br />

chaussée<br />

poubele llllll<br />

K<br />

Solution en milieu urbain étroit:<br />

recours <strong>à</strong> un abri-auvent<br />

.140<br />

,#1,00,<br />

trottoir ^_<br />

. . . • • •<br />

CtBLBSée<br />

Schéma 3b: exemples de profils en travers pour maintenir le cheminement piéton au droit du point <strong>d'arrêt</strong>


Une réflexion d'ensemble point <strong>d'arrêt</strong>-cheminement<br />

s'avère donc nécessaire, amenant par exemple <strong>à</strong> déplacer<br />

du mobilier urbain pour dégager la largeur utile de<br />

passage ou <strong>à</strong> matérialiser un obstacle situé <strong>à</strong> hauteur<br />

de visage par un volume au sol, détectable <strong>à</strong> la canne.<br />

// est indispensable de respecter les cotes essentielles<br />

pour le cheminement du piéton; aller au-del<strong>à</strong> des<br />

exigences réglementaires facilite le déplacement de<br />

<strong>tous</strong> les piétons.<br />

2.1,5 Conception des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

<strong>Les</strong> recommandations proposées dans c<strong>et</strong>te section<br />

sont indicatives. Elles sont issues de notre analyse fine<br />

des expériences <strong>et</strong> réalisations de plusieurs villes <strong>et</strong><br />

agglomérations <strong>et</strong> semblent être actuellement les mieux<br />

adaptées<strong>à</strong> l'objectif d'une accessibilité réussie pour<strong>tous</strong>.<br />

Différents types de point <strong>d'arrêt</strong> sont en usage dans<br />

les villes françaises. <strong>Les</strong> premiers <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> en<br />

alvéole ou sur trottoir entre des places de stationnement<br />

pour voitures sont de plus en plus remplacés par des<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> en ligne sur voie sans stationnement<br />

<strong>et</strong> des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> en avancée de trottoir.<br />

L'exploitant du réseau de Lyon (TCL, 1986) a réalisé<br />

une étude comparative de trois types de <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong>, par observation <strong>et</strong> mesures en exploitation<br />

<strong>et</strong> trafic normal. <strong>Les</strong> résultats quant aux répercussions<br />

sur l'exploitation <strong>et</strong> la qualité de service étaient<br />

particulièrement intéressants:<br />

• la configuration en avancée perm<strong>et</strong> une meilleure<br />

circulation des piétons, une réduction du temps <strong>d'arrêt</strong><br />

du <strong>bus</strong>, une zone d'attente plus vaste pour les voyageurs<br />

<strong>et</strong> un gain de trois places de stationnement de voitures<br />

par rapport <strong>à</strong> l'alvéole;<br />

• le point <strong>d'arrêt</strong> en aval du carrefour perm<strong>et</strong> de gagner<br />

du temps de circulation du <strong>bus</strong> grâce au gain d'un<br />

cycle de feu ;<br />

• la configuration en alvéole, malgré ce qu'on pourrait<br />

penser, n'est pas une garantie que le trafic automobile<br />

restera libre lorsque le <strong>bus</strong> est <strong>à</strong> l'arrêt. En eff<strong>et</strong>, les<br />

conducteurs entrent rarement complètement dans<br />

GÉOMÉTRIE ET AMÉNAGEMENT DES POINTS D'ARRÊT<br />

la zone <strong>d'arrêt</strong>, obstruant une partie de la chaussée,<br />

avec les mêmes répercussions sur le trafic que les autres<br />

configurations. <strong>Les</strong> principales raisons sont la difficulté<br />

de manœuvre en entrée, qui en plus malmène les passa­<br />

gers, <strong>et</strong> la difficulté de se réinsérer dans le trafic. De plus,<br />

c<strong>et</strong>te configuration favorise, surtout en zone urbaine<br />

animée, le stationnement illicite des automobiles.<br />

2.1.5.1 Dimensions générales<br />

• Longueur de quai. La longueur du quai <strong>bus</strong> doit<br />

pouvoir accueillir l'ensemble du <strong>bus</strong> <strong>et</strong> toutes ses portes<br />

(<strong>à</strong> défaut, les portes avant <strong>et</strong> milieu doivent au moins<br />

être <strong>à</strong> quai), aussi bien pour un véhicule standard que<br />

pour un modèle articulé. Il est préférable de laisser<br />

une marge de quelques mètres pour tenir compte des aléas<br />

possibles dans le positionnement longitudinal du <strong>bus</strong> <strong>Les</strong><br />

longueurs proposées intègrent le futur véhicule standard<br />

de 15 m devant être homologué prochainement.<br />

• Largeur de quai. La largeur de quai doit perm<strong>et</strong>tre<br />

de dégager la largeur de passage minimale pour le<br />

passage des obstacles par un utilisateur de fauteuil<br />

roulant. Le respect de c<strong>et</strong>te norme peut amener le<br />

déplacement du mobilier urbain, la modification du<br />

type de l'abri-voyageurs, voire son déplacement<br />

(passage de l'abri standard <strong>à</strong> l'auvent).<br />

• Hauteur de quai. Le choix est complexe dans la<br />

mesure où il faut prendre en compte plusieurs critères,<br />

notamment ceux liés au matériel :<br />

- garde au sol <strong>et</strong> parties basses du véhicule,<br />

- présence/absence de pal<strong>et</strong>te <strong>et</strong>/ou d'agenouille­<br />

ment du véhicule,<br />

- hauteur optimale de quai recherchée,<br />

- arrêt rehaussable ou non,<br />

- balayage du véhicule au-dessus du trottoir,<br />

- type de bordures utilisées,<br />

- le profil en travers de la chaussée.<br />

• Pentes. <strong>Les</strong> cotes essentielles des pentes que l'on<br />

recommande pour la zone d'attente du point <strong>d'arrêt</strong><br />

sont les suivantes:<br />

- transversale: 1 cm/m (maximum 2%soit 2 cm/m)<br />

- longitudinale : pente unique de 2% de préférence.


• • • • • • GEOMETRIE<br />

ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

• Zones de manœuvre pour les personnes en<br />

fauteuil roulant: diamètre de 1,50 m au minimum.<br />

Une grille d'évaluation est proposée au chapitre 4<br />

pour aider au choix de la hauteur optimale du quai<br />

en fonction des auto<strong>bus</strong>.<br />

Enfin, il ne faut pas oublier qu'en exploitation courante,<br />

la charge du <strong>bus</strong>, l'état des suspensions ou du gonflage<br />

des pneus peuvent faire varier l'assi<strong>et</strong>te du <strong>bus</strong> de<br />

plusieurs centimètres par rapport <strong>à</strong> la hauteur du trot­<br />

toir (jusqu'<strong>à</strong> 7 cm selon l'évaluation faite par Iris<strong>bus</strong>).<br />

2.1.5.2 <strong>Les</strong> pratiques de différents réseaux<br />

A titre d'illustration, les pratiques de quelques réseaux<br />

sont mentionnées dans le tableau suivant, selon l'en­<br />

quête faite par IDF Conseil pour le CERTU en juin 2000:<br />

Grenoble<br />

Lille<br />

Lyon<br />

Nantes<br />

Paris-RATP<br />

Paris-STIF <strong>et</strong> Région IDF<br />

Strasbourg<br />

Douai<br />

Mâcon<br />

Longueur de quai en avancée Hauteur de quai Équipement des <strong>bus</strong><br />

Standard<br />

14m<br />

15m<br />

14m<br />

16 m<br />

non précisé<br />

13 m<br />

20 m<br />

12 m<br />

14 m<br />

(1) Variable selon les réseaux d'Ile-de-France<br />

Ce tableau appelle quelques remarques:<br />

Articulé<br />

20 m<br />

20 m<br />

20 m<br />

22 m<br />

non précisé<br />

18 m<br />

20 m<br />

- les longueurs de quai intègrent toutes une marge<br />

de précision de + ou - 1 m pour l'arrêt du <strong>bus</strong>, sauf <strong>à</strong><br />

Nantes pour laquelle les cotes sont plus généreuses ;<br />

- la hauteur de quai varie selon les expériences <strong>et</strong> les<br />

choix techniques effectués. On notera, par exemple, que<br />

Strasbourg avait débuté ses aménagements par des<br />

quais <strong>bus</strong> <strong>à</strong> 22 cm de haut, ramenés progressivement<br />

<strong>à</strong> 20 cm, puis 18 cm <strong>à</strong> cause du frottement d'une<br />

série de <strong>bus</strong>, frottement détériorant les bas de caisse ;<br />

-<br />

-<br />

(sans balayage)<br />

21 cm<br />

non précisé<br />

21 cm<br />

20 cm<br />

19 cm<br />

19 cm<br />

18 cm<br />

20 cm<br />

21 cm/ 18 cm<br />

Pal<strong>et</strong>te<br />

X<br />

X<br />

X<br />

X<br />

X<br />

(1)<br />

X<br />

-<br />

X<br />

Agenouillement<br />

X<br />

-<br />

X<br />

X<br />

X<br />

(1)<br />

-<br />

-<br />

-


- les véhicules ne sont pas <strong>tous</strong> équipés d'un système<br />

d'agenouillement, <strong>et</strong> quand ils en disposent, celui-ci<br />

n'est pas forcément utilisé. La RATP, par exemple, a<br />

défini des règles de conduite claires, en fonction de<br />

la hauteur du trottoir au point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Le choix de la hauteur de quai doit être compatible<br />

avec les véhicules circulant sur la (les) ligne(s) <strong>et</strong><br />

l'environnement piétonnier <strong>et</strong> bâti <strong>à</strong> proximité. Comme<br />

indiqué en conclusion du paragraphe 4.2.3 le choix<br />

préférable de la hauteur du quai est de 18 <strong>à</strong> 21 cm.<br />

<strong>Les</strong> dimensionnements des différents<br />

types de <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

Le bilan de ces expériences nous perm<strong>et</strong> de proposer<br />

les recommandations suivantes.<br />

• Point <strong>d'arrêt</strong> en ligne<br />

Le <strong>bus</strong> reste en circulation <strong>et</strong> sur sa trajectoire. Il n'y a pas de<br />

stationnement de voitures en amont ou en aval de l'arrêt.<br />

La longueur du point <strong>d'arrêt</strong> peut être limitée <strong>à</strong> la<br />

longueur du <strong>bus</strong> (prenant en compte les véhicules<br />

de 15 m), plus une marge de plus ou moins 1 m de<br />

part <strong>et</strong> d'autre liée <strong>à</strong> la précision de l'arrêt qu'obtient<br />

le conducteur.<br />

Ce type de point <strong>d'arrêt</strong> est bien adapté aux couloirs <strong>bus</strong>,<br />

<strong>et</strong> aux voies sans stationnement du côté du point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

éch.:1/500° 1cm = 5m<br />

Schéma 4: le point <strong>d'arrêt</strong> en ligne<br />

GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS<br />

quai<br />

\ zébra jaune


GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

<strong>Les</strong> longueurs de quai recommandées du point<br />

<strong>d'arrêt</strong> en ligne sont:<br />

- pour un véhicule de 12 m: 14 m (1 + 12 + 1)<br />

- pour un véhicule de 15 m: 17 m (1 + 15 + 1)<br />

- pour un véhicule de 18 m: 20 m (1 + 18 + 1)<br />

Exemple de <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> en ligne: Strasbourg, ligne 20,<br />

arrêt Schoch (source : IDF Conseil)<br />

• Point <strong>d'arrêt</strong> en avancée de trottoir<br />

Ce type de point <strong>d'arrêt</strong> peut être implanté dans une<br />

rue où s'effectue du stationnement latéral longitudinal.<br />

L'aire <strong>d'arrêt</strong> sera avancée, de telle sorte que le <strong>bus</strong><br />

reste sur sa trajectoire.<br />

La longueur du point <strong>d'arrêt</strong> peut être limitée <strong>à</strong> la<br />

longueur du <strong>bus</strong> plus une marge. Mais il est fortement<br />

recommandé de ménager une extension de quai<br />

immédiatement <strong>à</strong> l'amont <strong>et</strong> <strong>à</strong> l'aval en biaisant<br />

l'avancée ou par tout autre moyen qui facilite l'utilisa­<br />

tion correcte des places de stationnement. Ce procédé<br />

perm<strong>et</strong> de donner aux cheminements d'accès <strong>à</strong><br />

l'abri-voyageurs des dimensions plus généreuses<br />

pour la circulation des piétons <strong>et</strong> la zone d'attente.<br />

Il convient d'étendre le marquage zébra <strong>à</strong> ces exten­<br />

sions, sinon d'appliquer le marquage par ligne jaune<br />

continue en bordure de ces extensions.


• abri-<strong>bus</strong><br />

| extensiondequai<strong>bus</strong><br />

stafcinnemtoLi<br />

Jp 3jn<br />

éch.:1/500° 1cm=5m<br />

Schéma 5: le point <strong>d'arrêt</strong> en avancée<br />

GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET 1<br />

qua<br />

qua avancé<br />

/ extensbndequai<strong>bus</strong><br />

^ i X i i—i—<br />

PV)AAAJ<br />

zébra jaune<br />

Sans compter les extensions de quai, les dimensions<br />

recommandées du point <strong>d'arrêt</strong> en avancée de<br />

trottoir sont:<br />

- Longueur de quai:<br />

14 m (1 + 12+1) pour un véhicule de 12 m<br />

17 m (1 + 15 + 1) pour un véhicule de 15 m<br />

20 m (1 + 18+1) pour un véhicule de 18 m<br />

- Largeur de l'avancée par rapport au trottoir: 2 m<br />

(il est recommandé d'avoir une légère surlargeur par<br />

rapport au stationnement).<br />

Point <strong>d'arrêt</strong> en avancée de trottoir, Strasbourg, Halle Sébastopol (source: IDF Conseil)


1 GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS D'ARRÊT<br />

Grenoble, ligne 13, arrêt Turenne, (source: IDF Conseil)<br />

Mâcon, ligne 4, l'avancée du point <strong>d'arrêt</strong> couvre correctement le stationnement (source CERTU)


• Point <strong>d'arrêt</strong> en alvéole<br />

Bien que non préconisé, l'arrêt en alvéole (entière)<br />

peut se révéler la seule solution dans certains cas de<br />

figure; par exemple lorsque le temps <strong>d'arrêt</strong> du <strong>bus</strong><br />

risque d'être long, comme <strong>à</strong> un point <strong>d'arrêt</strong> de<br />

régulation. Il est alors nécessaire de disposer d'une<br />

quarantaine de mètres linéaires pour perm<strong>et</strong>tre au<br />

<strong>bus</strong> d'accoster correctement <strong>et</strong> de ressortir sans<br />

gêne de l'alvéole. <strong>Les</strong> 10 m de biseaux d'entrée <strong>et</strong> de<br />

sortie perm<strong>et</strong>tent au conducteur de s'aligner, de<br />

s'arrêter sans déj<strong>à</strong> braquer les roues pour préparer<br />

sa sortie <strong>et</strong> de rester parallèle au quai. La largeur de<br />

l'alvéole (3 m) est nécessaire pour «effacer» le <strong>bus</strong> de<br />

la circulation générale.<br />

La présence de places de stationnement de part<br />

<strong>et</strong> d'autre de l'arrêt rend plus difficile le respect de<br />

l'interdiction de stationner sur l'alvéole. Il faudra<br />

donc suivre particulièrement le stationnement illicite,<br />

faute de quoi le point <strong>d'arrêt</strong> aménagé risque de<br />

n'être utilisé que par des véhicules en stationnement<br />

interdit...<br />

On sera attentif <strong>à</strong> la hauteur de quai car, dans c<strong>et</strong>te<br />

configuration, l'avant du <strong>bus</strong> balaye notablement<br />

le trottoir.<br />

Schéma 6a: point <strong>d'arrêt</strong> en alvéole sans stationnement<br />

GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET


a GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS D'ARRÊT<br />

Schéma 6b: point <strong>d'arrêt</strong> en alvéole avec stationnement<br />

<strong>Les</strong> dimensions préconisées applicables aux<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>s en alvéole sont:<br />

- Longueur de quai:<br />

14 m (1 + 12 + 1) pour un véhicule de 12 m<br />

17 m (1 + 15 + 1) pour un véhicule de 15 m<br />

20 m (1 + 18 + 1) pour un véhicule de 18 m<br />

- Longueur des biseaux entrée sortie: 10 m pour<br />

chacun d'eux<br />

- Largeur de l'alvéole: 3 m<br />

Un point <strong>d'arrêt</strong> en alvéole de grande longueur: Meaux, CES Dunant (source: IDF Conseil)


• Point <strong>d'arrêt</strong> en «quasi courbe» concave<br />

Ce cas de figure est <strong>à</strong> éviter. Il peut cependant se<br />

produire en exploitation courante. Pour que la mise<br />

en accessibilité soit réussie, il importe de «redresser»<br />

la courbe selon sa tangente pour que le véhicule<br />

puisse s'aligner correctement le long du trottoir. Il<br />

faut également ménager les possibilités de sortie,<br />

sans inciter le conducteur <strong>à</strong> tourner ses roues avant<br />

de s'arrêter <strong>et</strong> s'assurer que l'arrière du véhicule en<br />

stationnement ne déborde pas sur les voies de circu­<br />

lation.<br />

On sera particulièrement attentif <strong>à</strong> la visibilité en<br />

sortie de ce type <strong>d'arrêt</strong>, afin que le conducteur du<br />

<strong>bus</strong> ne soit pas surpris par l'arrivée rapide d'un autre<br />

véhicule qu'il n'aurait pas vu.<br />

Il y a donc une étude particulière <strong>à</strong> faire pour la<br />

définition de la géométrie adaptée <strong>à</strong> chaque cas. Le<br />

schéma ci-dessous reste donc indicatif.<br />

biseau: 10 m alvéole<br />

• •<br />

0 5_ _ JO %m<br />

éch.:1/500° 1cm = 5m<br />

Schéma 7a: point <strong>d'arrêt</strong> en «quasi courbe concave»<br />

GÉOMÉTRIE ET AMÉNAGEMENT DES POINTS D'ARRÊT


1 GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

Exemple de point <strong>d'arrêt</strong> en quasi courbe concave, Strasbourg, Centre Administratif (source: IDF Conseil)<br />

• Point <strong>d'arrêt</strong> en «quasi courbe» convexe<br />

La problématique de «redressement» est de même<br />

nature que la précédente, bien que la situation soit plus<br />

favorable. Il importe néanmoins de soigner la courbe<br />

d'entrée sur l'arrêt pour que le véhicule conserve<br />

son parallélisme par rapport au quai, après avoir tourné.<br />

..Zhi<br />

éch.:1/500° 1cm = 5m<br />

biseau: 10m alvéole<br />

Schéma 7b: point <strong>d'arrêt</strong> en «quasi courbe convexe»<br />

zébra jaune<br />

rayon convexe<br />

5m50 mini


• Point <strong>d'arrêt</strong> en entrée/sortie de giratoire<br />

Il est clair que la qualité de l'accostage <strong>à</strong> un point<br />

<strong>d'arrêt</strong> en giratoire ne peut être satisfaisante, car il<br />

est géométriquement impossible de garer le <strong>bus</strong><br />

parallèle au trottoir. Dans ce cas, l'arrêt ne peut être<br />

placé dans le giratoire. <strong>Les</strong> pistes de solutions suivantes<br />

peuvent être proposées, en fonction du contexte local<br />

<strong>et</strong> des impératifs de sécurité :<br />

- en alvéole si l'arrêt doit être placé en entrée de<br />

giratoire, car c'est la situation la moins dangereuse;<br />

- arrêt du <strong>bus</strong> en pleine voie s'il n'est pas possible de<br />

faire un alvéole en entrée du giratoire;<br />

- dans une piste spécifique filante en sortie de gira­<br />

toire, dont un exemple est montré dans le schéma ci<br />

dessous.<br />

D<br />

éch.: 1/500" 1cm = 5m<br />

biseau: 10m quai<br />

_2CT><br />

abrUxis<br />

Schéma 7c: point <strong>d'arrêt</strong> en sortie de giratoire<br />

GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

zébra jaune<br />

anvndi<br />

+ PP<br />

raccordement<br />

r5,50maxt


GÉOMÉTRIE ET AMÉNAGEMENT DES POINTS D'ARRÊT<br />

R12,50<br />

mini<br />

Schéma 7d: point <strong>d'arrêt</strong> en by-pass sur giratoire<br />

R1Z50 r5,50.<br />

Douai, l'arrêt Pont Vincourt, ligne 21, aménagé <strong>à</strong> proximité d'un giratoire en amont avec by-pass<br />

(source: IDF Conseil)<br />

O S D _2Bn<br />

éch.: 1/500° 1cm-5m


GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET 1<br />

Luu O.IJJ.C.JJ..*JL.MJO-JJXOJX.LU ULUJJL UJULLU Lu U .JDLUJuLL.<br />

Ce chapitre concerne un certain nombre d'aspects<br />

pratiques issus des expérimentations. Il ne peut être<br />

exhaustif dans la mesure où des progrès <strong>et</strong> idées<br />

nouvelles voient le jour en permanence.<br />

2.2 ! <strong>Les</strong> travaux <strong>à</strong> réaliser<br />

2.2.1.1 Réflexions préalables<br />

Avant d'effectuer des travaux d'aménagement ou lors<br />

de la création d'un point <strong>d'arrêt</strong>, il est fondamental de<br />

s'interroger sur la situation du point <strong>d'arrêt</strong> par<br />

rapport aux pôles <strong>à</strong> desservir. C'est le moment idéal<br />

pour se livrer <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te réflexion : doit-on le rapprocher,<br />

le déplacer?<br />

Dans la mesure où l'on engage des sommes importantes,<br />

il ne peut être question de déplacer l'arrêt quelques<br />

mois après sa réalisation. Et l'expérience montre que<br />

bien souvent, le déplacement de l'arrêt de quelques<br />

mètres en amont ou en aval peut <strong>à</strong> la fois engendrer<br />

des économies <strong>et</strong> garantir une accessibilité de meilleure<br />

qualité.<br />

De même, la logique de sélection des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>à</strong><br />

aménager (ou <strong>à</strong> créer), ou bien la décision d'aménager<br />

une ligne en intégralité, ne doit pas faire oublier<br />

l'opportunité qui perm<strong>et</strong> de profiter de travaux de<br />

voirie programmés (concessionnaires ou autres) pour<br />

les m<strong>et</strong>tre aux normes d'accessibilité, <strong>et</strong> ce au coût<br />

marginal.<br />

La réussite de c<strong>et</strong>te politique d'opportunité demande<br />

une concertation très étroite entre le service<br />

voirie exécutant les travaux (sensibilisation aux<br />

préoccupations de l'accessibilité) <strong>et</strong> le service des<br />

transports collectifs (information en r<strong>et</strong>our sur les<br />

travaux programmés).<br />

Il est par ail<strong>leurs</strong> fondamental de faire des tests<br />

de circulation des <strong>bus</strong> <strong>accessibles</strong> in situ pour<br />

évaluer les phénomènes de balayage, les obstacles<br />

<strong>à</strong> déplacer, la qualité de l'alignement, <strong>et</strong>c. <strong>Les</strong><br />

réseaux ayant aménagé des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> en faveur<br />

de l'accessibilité ont <strong>tous</strong> effectué ce genre de test.<br />

; L'aire <strong>d'arrêt</strong><br />

La première opération consiste <strong>à</strong> donner au point<br />

<strong>d'arrêt</strong> la géométrie nécessaire pour satisfaire aux<br />

normes de l'accessibilité.<br />

On commencera donc par délimiter l'aire <strong>d'arrêt</strong>,<br />

en fonction de son implantation, pour lui donner le<br />

linéaire dont elle a besoin. <strong>Les</strong> entrées cochères, les<br />

avaloirs, les arbres, le mobilier urbain devront être<br />

pris en compte <strong>à</strong> ce moment. L'aire <strong>d'arrêt</strong> pourra<br />

donc être amenée <strong>à</strong> «se déplacer» jusqu'<strong>à</strong> trouver un<br />

positionnement optimal.<br />

Si l'on n'arrive pas <strong>à</strong> dégager, <strong>à</strong> quelques mètres près,<br />

le linéaire optimal, on considère que, par dérogation,<br />

la solution dégradée consiste <strong>à</strong> accueillir convena­<br />

blement deux portes du véhicule, complétée par un<br />

cheminement de qualité. En d'autres termes, s'il s'avère<br />

que l'arrêt ne peut être aménagé en appliquant<br />

intégralement les recommandations, c'est le critère<br />

de la proximité de l'implantation du point <strong>d'arrêt</strong><br />

par rapport aux pôles desservis qui l'emporte<br />

(ainsi que les aspects sécurité évidemment).<br />

Selon la configuration initiale du point <strong>d'arrêt</strong>, les<br />

travaux <strong>à</strong> effectuer sont:<br />

- refermer l'alvéole en la comblant;<br />

- «redresser» le point <strong>d'arrêt</strong> s'il est courbe pour le<br />

m<strong>et</strong>tre en alignement (il faut souvent le déplacer<br />

dans ce cas);<br />

- créer la plate-forme en avancée;<br />

- rehausser le trottoir au droit du point <strong>d'arrêt</strong> au<br />

niveau requis, sur le linéaire nécessaire;<br />

- effectuer les raccordements en niveau entre le<br />

quai surélevé <strong>et</strong> le reste du trottoir;<br />

- respecter la planéité, en respectant les va<strong>leurs</strong> de<br />

pente maximales de 2°/o;<br />

- aménager les accès;<br />

- le cas échéant reprendre le profil de chaussée <strong>et</strong> la<br />

structure.<br />

On utilisera les matériaux de remplissage <strong>et</strong> de revê­<br />

tement usuel, comme pour un trottoir normal, après<br />

avoir posé les bordures.


GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

La mise en accessibilité d'un point <strong>d'arrêt</strong> n'empêche<br />

en rien de respecter la continuité <strong>et</strong> la cohérence<br />

des aménagements des espaces urbains existants.<br />

Certains réseaux ont réalisé des arrêts <strong>accessibles</strong><br />

totalement intégrés dans l'environnement urbain,<br />

alors que d'autres ont, au contraire, préféré que<br />

ceux-ci se démarquent pour mieux affirmer la place<br />

du <strong>bus</strong> en ville.<br />

Chaussée <strong>bus</strong><br />

L'état de la chaussée au droit de l'arrêt conditionne<br />

fortement la qualité de l'accostage <strong>et</strong> la création<br />

d'éventuelles contre-pentes rend difficile l'accessibilité,<br />

la sortie de la pal<strong>et</strong>te comble lacune, même pour un<br />

arrêt rehaussé.<br />

Pour cela, on devra veiller <strong>à</strong> vérifier la qualité de la<br />

structure de la chaussée <strong>et</strong> aussi de celle de sa surface<br />

(couche de roulement).<br />

Il faut assurer une pérennité suffisante de la chaussée<br />

vis-<strong>à</strong>-vis du trafic de <strong>bus</strong> qui est déj<strong>à</strong> plus endom­<br />

mageant qu'un trafic banal de PL en section courante,<br />

<strong>et</strong> a fortiori aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>, où se cumulent les<br />

eff<strong>et</strong>s du stationnement <strong>et</strong> du passage canalisé, avec<br />

accélération <strong>et</strong> freinage au même endroit.<br />

De plus, la partie supérieure peut subir l'eff<strong>et</strong> de l'or-<br />

niérage, même si la structure de chaussée est bien<br />

dimensionnée (cas des structures bitumineuses).<br />

<strong>Les</strong> structures en béton sont de bonnes solutions, qui<br />

demandent certes un décaissement compl<strong>et</strong> de la<br />

chaussée, mais règlent, les questions d'orniérage. Ce<br />

choix est plus contraignant pour les réseaux enterrés,<br />

qui seront éventuellement <strong>à</strong> déplacer.<br />

Pour des structures bitumineuses d'épaisseur suffi­<br />

sante, il conviendra de traiter correctement la partie<br />

supérieure (couche de roulement) de la chaussée. On<br />

pourra choisir parmi les solutions suivantes, après<br />

un rabotage obligatoire pour conserver les cotes de<br />

niveau des raccordements:<br />

- béton de ciment mince collé (BCMC), revêtement<br />

béton après rabotage sur une structure classique<br />

bitumineuse ; des fiches techniques ont été publiées<br />

par CIM béton, centre d'information sur le ciment <strong>et</strong><br />

ses applications;<br />

- enrobé percollé: c'est un enrobé drainant dont les<br />

vides sont remplis par un coulis de ciment;<br />

- enrobé de surface renforcé par une structure<br />

tridimensionnelle alvéolée;<br />

- enrobé <strong>à</strong> module élevé.<br />

<strong>Les</strong> pavés, s'ils ne sont pas <strong>à</strong> exclure d'emblée, peuvent<br />

être utilisés, mais avec beaucoup de précautions. Trop<br />

d'exemples d'aménagements rapidement ruinés<br />

sont connus. Ces types de structures demandent des<br />

études très poussées sur le trafic attendu <strong>et</strong> la nature<br />

des matériaux, une mise en oeuvre particulièrement<br />

soignée <strong>et</strong> un entr<strong>et</strong>ien fréquent.<br />

L'agglomération de Grenoble a observé des problèmes<br />

d'orniérage sur ses nouveaux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> accessible.<br />

Elle a expérimenté l'insertion d'un tapis plastique<br />

sous le revêtement de la chaussée au droit de l'arrêt,<br />

de manière <strong>à</strong> la raidir, mais cela ne semble pas<br />

donner encore une entière satisfaction. Elle s'oriente<br />

aujourd'hui <strong>à</strong> expérimenter des revêtements en<br />

béton.


Exemple d'eff<strong>et</strong> d'orniérage prononcé, Paris, arrêt Choiseul,<br />

ligne 20 (source: IDF Conseil)<br />

2.2.1.4 Problématique du recueil des eaux<br />

pluviales<br />

Il s'agit d'un problème délicat pour lequel des solutions<br />

empiriques doivent être adaptées au cas par cas, en<br />

fonction de la topographie de la ville.<br />

Il faut cependant attirer l'attention des maîtres<br />

d'ouvrage sur les <strong>points</strong> suivants :<br />

• Point <strong>d'arrêt</strong> en avancée : il peut être intéressant<br />

de maintenir la continuité du fil d'eau naturel le long<br />

du trottoir <strong>et</strong> de l'arrêt <strong>bus</strong> en plaçant un caniveau<br />

enterré, avec une grille sur le haut. <strong>Les</strong> mailles de la<br />

grille doivent être les plus fines possibles pour ne pas<br />

présenter de gêne pour les malvoyants, <strong>et</strong> les pentes<br />

de trottoir doivent être faibles pour ne pas gêner les<br />

utilisateurs de fauteuils roulants.<br />

• <strong>Les</strong> avaloirs en bordure de chaussée doivent être<br />

posés en dehors des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>, ce qui n'est pas<br />

4<br />

GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET 1<br />

toujours possible dans une ville très plate <strong>et</strong> pour des<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> de grande longueur (au-del<strong>à</strong> de 40 m<br />

environ). Des essais ont été menés avec divers types<br />

de grilles susceptibles de résister au passage répété<br />

d'un grand nombre de <strong>bus</strong>, sans résultat vraiment<br />

probant.<br />

Un avaloir repris dans la bordure de trottoir peut<br />

constituer une élégante manière de régler le problème<br />

(ville de Paris par exemple).<br />

Pour une meilleure stabilité horizontale <strong>et</strong> verticale<br />

du caniveau, l'agglomération de Grenoble a réalisé<br />

celui-ci sur la base d'une longrine en acier, bétonnée<br />

pour supporter les efforts verticaux engendrés par les<br />

pneumatiques.<br />

On notera que pour un meilleur écoulement, il est utile<br />

de prévoir un avaloir <strong>à</strong> chaque extrémité de l'alvéole,<br />

si ce type d'aménagement est réalisé.<br />

Exemple d'avaloir posé devant un point <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> enfoncé <strong>à</strong><br />

cause du passage répété des <strong>bus</strong>, Strasbourg, arrêt Homme<br />

de Fer (source: IDF Conseil)<br />

.2.1.5 Problématique des pentes<br />

<strong>Les</strong> pentes constituent un facteur important de l'acces­<br />

sibilité pour les utilisateurs de fauteuils roulants. Leur<br />

niveau est cependant très dépendant du relief de la ville.<br />

Il importe de bien coordonner la zone du quai avec<br />

la configuration géométrique de la chaussée. Nous<br />

recommandons, bien sûr, une hauteur constante de<br />

la bordure du quai par rapport <strong>à</strong> la chaussée.


Pente<br />

transversale<br />

sur l'arrêt<br />

;;* GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

Ci-dessous, nous rappelons les va<strong>leurs</strong> de pentes<br />

recommandées:<br />

Pente de chaussée<br />

au droit de l'arrêt<br />

Profil en travers<br />

de chaussée au droit<br />

de l'arrêt<br />

1 cm/m <strong>à</strong> 2 cm/m Pente unique = 2 °/o de 1,5 cm/m <strong>à</strong> 2,5 cm/m<br />

La réalisation de telles performances de respect de<br />

pente impose un grand soin de la part des entreprises<br />

qui effectuent les travaux. Le maître d'ouvrage doit être<br />

particulièrement attentif <strong>à</strong> la qualité de l'exécution, en<br />

ne r<strong>et</strong>enant notamment que des entreprises ayant<br />

l'habitude de ce degré de précision (cas de Grenoble<br />

ou de Lyon par exemple)<br />

Exemples de solutions techniques pour des<br />

raccordements de pentes difficiles:<br />

Strasbourg, Pont Kuss (source: IDF Conseil)


Grenoble, les 3 Dauphins, départ ligne 1 (source: IDF Conseil)<br />

Revêtement, dispositifs<br />

spécifiques, mobilier urbain<br />

2.2,2. i Revêtement<br />

Le revêtement de la zone d'attente voyageurs (<strong>et</strong><br />

ses accès) doit avoir les caractéristiques minimales<br />

suivantes:<br />

- planéité (en respectant des pentes <strong>à</strong> 2%, sans flaques<br />

d'eau pour assurer un confort en période pluvieuse) ;<br />

- propr<strong>et</strong>é;<br />

- non glissant;<br />

- non salissant (pas de stabilisé) ;<br />

- sans obstacle <strong>à</strong> la roue ou <strong>à</strong> la canne.<br />

Il est conseillé de m<strong>et</strong>tre en place une bande<br />

contrastante avec le revêtement pour indiquer le<br />

nez de quai <strong>et</strong> délimiter ainsi une zone de sécurité<br />

(largeur 0,40 m <strong>à</strong> 0,60 m) évitant aux voyageurs<br />

d'être gênés par le balayage ou d'être heurtés par<br />

le rétroviseur, lors de l'accostage du <strong>bus</strong>, risgues<br />

accrus avec des quais rehaussés. Certains types de<br />

bordures inclinées présentent une couleur différente<br />

GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS


i GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS D'ARRÊT<br />

des revêtements usuels ce qui répond <strong>à</strong> la fonctionnalité.<br />

Elles sont, de plus, souvent munies de picots en relief<br />

pour faciliter le repérage pour les malvoyants. D'autres<br />

dispositifs concourant <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te action peuvent être<br />

associés.<br />

2.2.2.2 Bordures<br />

<strong>Les</strong> bordures de trottoir classiques sont rectangulaires<br />

<strong>et</strong> présentent une face verticale côté fil d'eau. Dans<br />

c<strong>et</strong>te configuration, les <strong>bus</strong> ne s'approchent pas<br />

suffisamment près du trottoir, les conducteurs craignent<br />

d'abîmer les pneumatiques. Plusieurs solutions ont<br />

été testées, comme par exemple un tube métallique<br />

«chasse-roue» <strong>à</strong> Caen, perm<strong>et</strong>tant un «frottement» du<br />

pneumatique, sans dommage pour le soubassement<br />

du <strong>bus</strong> ni pour le pneumatique. Ce type d'aménagement<br />

a été poursuivi jusqu'<strong>à</strong> une date récente. La variabilité<br />

des caractéristiques d'auto<strong>bus</strong> (largeur de voie, forme<br />

de hauteur des protections de jantes, diamètre des<br />

pneumatiques rechapés) a conduit <strong>à</strong> l'abandon de la<br />

bordure avec tube chasse-roue. Le choix est désormais<br />

de rehausser le trottoir <strong>à</strong> 20 cm avec une bordure<br />

biaise.<br />

<strong>Les</strong> premiers essais <strong>et</strong> réalisations de bordures spécifiques<br />

pour l'aide <strong>à</strong> l'accostage du <strong>bus</strong> viennent de Kassel en<br />

Allemagne. Ils ont abouti <strong>à</strong> une bordure biaise avec<br />

un angle moyen de 65° par rapport <strong>à</strong> la verticale. Le<br />

trottoir est rehaussé <strong>à</strong> hauteur de 18 cm (sachant que<br />

la hauteur standard en Allemagne est de 13 cm environ).<br />

Ce profil de bordure constitue un guide-roue<br />

durant l'accostage puisqu'il perm<strong>et</strong> au conducteur<br />

de venir prendre appui avec le flanc du pneu <strong>et</strong> de<br />

se laisser guider au contact. <strong>Les</strong> va<strong>leurs</strong> de lacune<br />

horizontale théoriques au point <strong>d'arrêt</strong> peuvent varier<br />

de zéro <strong>à</strong> quelques centimètres selon la construction<br />

des véhicules (position relative des seuils de porte<br />

par rapport aux flancs de pneus ou pare-chocs de<br />

roues). L'expérience montre que ce type de bordure<br />

n'entraîne pas de détériorations significatives des<br />

flancs de pneumatiques. C<strong>et</strong>te inclinaison perm<strong>et</strong><br />

aux pneus des <strong>bus</strong> de rester dans le fil d'eau <strong>et</strong> de<br />

s'approcher du trottoir, sans abîmer les roues ou les<br />

soubassements des <strong>bus</strong>.<br />

Depuis, des bordures de trottoir biaises sont indus­<br />

trialisées. Deux types de bordures de trottoir sont<br />

disponibles. Elles présentent une inclinaison (appelée<br />

fruit) de 63° ou 65° sur leur face <strong>à</strong> l'aplomb du fil<br />

d'eau <strong>et</strong> correspondent <strong>à</strong> des hauteurs de point <strong>d'arrêt</strong><br />

de 18 ou 21 cm. Elles sont fabriquées en béton clair<br />

ou en granit, ce qui laisse des possibilités de choix<br />

aux aménageurs selon la localisation du point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

On notera que la face inclinée doit impérativement<br />

être parfaitement lisse pour ne pas autoriser la<br />

montée du pneu sur le trottoir. Le bouchardage <strong>et</strong>/ou<br />

le flammage doivent être réservés pour les autres<br />

faces, <strong>et</strong> tout particulièrement pour la face supérieure<br />

de la bordure.<br />

Ces bordures sont parfaitement adaptées pour les<br />

arrêts en ligne <strong>et</strong>/ou en avancée, sans balayage. Un<br />

tel fonctionnement est plus délicat en alvéole, sauf<br />

si celle-ci est de longueur telle que le <strong>bus</strong> ne balaie<br />

pas le trottoir.<br />

De plus, si elles sont de cou<strong>leurs</strong> contrastées dans<br />

l'environnement, elles perm<strong>et</strong>tent de matérialiser plus<br />

clairement le point <strong>d'arrêt</strong> <strong>bus</strong>, lui octroyant ainsi la<br />

place qui lui revient dans la rue, tout en facilitant<br />

son repérage par les automobilistes.<br />

L'attention des maîtres d'ouvrage est attirée sur la<br />

grande précision requise pour la pose de ces<br />

bordures (en alignement <strong>et</strong> en altimétrie) afin d'obtenir<br />

un résultat de qualité <strong>et</strong> une bonne tenue au temps<br />

(tolérances conseillées de pose en plan <strong>et</strong> profil : + 1 cm).<br />

Pour obtenir c<strong>et</strong>te grande précision de manière pérenne,<br />

le cahier des charges de Nantes prescrit une assise en<br />

béton armé, ainsi qu'un remplissage <strong>à</strong> la résine entre<br />

bordures puis un polissage.


GÉOMÉTRIE<br />

Schéma 8: coupes de principe adoptées dans le cahier des charges de<br />

Nantes; le parement entre bordures est réalisé <strong>à</strong> la résine puis poli<br />

(source TAN)<br />

<strong>Les</strong> raccordements au reste du trottoir doivent être<br />

soignés afin de conserver une pente correcte, ainsi<br />

que ceux qui concernent la chaussée pour le maintien<br />

du fil d'eau.<br />

<strong>Les</strong> réseaux qui utilisent les bordures biaises depuis<br />

quelques années (tels que Strasbourg, Grenoble, Mâcon,<br />

ainsi qu'en Allemagne où elles se sont généralisées)<br />

en sont très satisfaits.<br />

Cependant, Grenoble a observé des difficultés de<br />

tenue de bordures liées <strong>à</strong> des chocs de l'essieu arrière<br />

d'un <strong>bus</strong> articulé, qui se produisent lorsque le conduc­<br />

teur braque un peu trop en quittant le point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Ceci justifie le choix d'une forte inertie ou d'un<br />

ancrage particulièrement soigné de la bordure, <strong>à</strong><br />

l'instar de la solution nantaise.<br />

La tâche d'accostage des conducteurs est grandement<br />

facilitée par l'utilisation de ces bordures, si ceux-ci<br />

ET A M É N A G E M E N T DES POINTS D'ARRÊT<br />

reçoivent une formation adéquate. C<strong>et</strong> aspect est<br />

développé dans le paragraphe 7.5.<br />

carosserie<br />

du <strong>bus</strong><br />

caps de chaussée<br />

f \<br />

L A<br />

Schéma 9: interface pneu-bordure biaise<br />

( bordure-quai<br />

/ spécifique<br />

face avant<br />

guide-roue<br />

(obBque+congé)<br />

trottoir<br />

Par le passé, on demandait au conducteur de ne pas<br />

trop s'approcher de la bordure; aujourd'hui, avec la<br />

bordure biaise, on leur demande de ne plus craindre<br />

de la «coller», de s'y adosser, d'où l'importance<br />

d'obtenir un parement sans aspérité entre<br />

bordures pour éviter toute usure accélérée du<br />

pneu.<br />

2.2.2.3 Dispositifs spécifiques sur le quai<br />

Des dispositifs spécifiques peuvent être mis en place<br />

sur le quai <strong>bus</strong> afin de rendre plus commode le repérage<br />

des différentes zones du quai, pour deux aspects bien<br />

identifiés:<br />

- bord de quai (aspect sécuritaire), notamment pour<br />

les personnes aveugles ou malvoyantes;<br />

- zone d'accès spécifique pour utilisateurs de fauteuils<br />

roulants, face <strong>à</strong> l'entrée de la porte d'accès.<br />

• Matérialisation du bord de quai<br />

Il s'agit, d'une part, d'éviter la chute accidentelle<br />

d'un voyageur aveugle ou malvoyant, <strong>et</strong> d'autre<br />

part, l'attente des voyageurs en bordure de quai afin<br />

de perm<strong>et</strong>tre un accostage en toute sécurité, en<br />

particulier en rapport avec la hauteur du rétroviseur.<br />

Le traitement de ce problème est délicat: d'une part,<br />

les aménagements du bord de quai ne doivent pas<br />

créer d'obstacle physique lors de la montée <strong>à</strong> bord,<br />

d'autre part, le bord de quai doit être facilement


GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

1<br />

repérable <strong>à</strong> la canne ou par les malvoyants, ce qui<br />

impose une n<strong>et</strong>te différenciation du reste du quai<br />

(hauteur, nature du revêtement, coloration).<br />

Différentes solutions ont été testées ou mises en place<br />

pour tenter de régler ce problème comme, par exemple,<br />

dans les réseaux suivants:<br />

- Grenoble: mise en place d'une bordure inclinée,<br />

puis d'une bande de sécurité de 0,60 m de large,<br />

immédiatement derrière (de couleur contrastant avec<br />

le revêtement général de l'arrêt) <strong>et</strong> enfin une bande<br />

d'alerte «en creux», sous la forme d'une rainure coulée<br />

dans le revêtement. On a donc traité correctement<br />

l'identification au bord de quai <strong>et</strong> le recul de la zone<br />

d'attente.<br />

- Valence : calepinage <strong>et</strong> pavage différents sur une<br />

bande de 0,50 m de large en r<strong>et</strong>rait, de la bordure de<br />

trottoir, avec une couleur différente. <strong>Les</strong> arrêts sont<br />

traités en pavés, mais il semble que le contraste tactile<br />

ne soit pas suffisant pour être facilement décelables<br />

<strong>à</strong> la canne.<br />

- Nantes: pose d'une bande <strong>à</strong> relief carré de 0,40 m<br />

de large, en r<strong>et</strong>rait de 0,50 m par rapport <strong>à</strong> la bordure.<br />

- Strasbourg <strong>et</strong> Mâcon pour ses nouveaux <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong>: utilisation de bordures biaises béton, avec<br />

des picots moulés sur le dessus, l'ensemble étant de<br />

couleur claire (il n'y a pas de dispositif de ce type sur<br />

les bordures inclinées en granit).<br />

Comme on le voit, les solutions testées sont très<br />

diverses <strong>et</strong> le recul manque encore pour se faire une<br />

opinion plus précise sur la tenue au temps de l'un ou<br />

l'autre dispositif <strong>et</strong> de leur efficacité.<br />

La tendance qui semble se dessiner est néanmoins<br />

celle qui consiste <strong>à</strong> associer une bande de couleur<br />

contrastante en bord de quai, <strong>à</strong> un dispositif<br />

pododactile, perceptible par les personnes<br />

aveugles <strong>et</strong> malvoyantes.<br />

Il faut rappeler, enfin, que les bandes podotactiles<br />

d'éveil de vigilance, posées selon les préconisations<br />

de la norme AFNOR NF P 98-351 de février 1989, ne<br />

sont pas applicables aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> de <strong>bus</strong>. D'une<br />

part, c<strong>et</strong>te situation ne fait pas partie du champ<br />

d'application de c<strong>et</strong>te norme <strong>et</strong> d'autre part, testées<br />

sur quelques lignes, elles se sont révélées néfastes<br />

par leur inconfort qui entraînait les voyageurs <strong>à</strong> se<br />

positionner en bordure de point <strong>d'arrêt</strong> pour voir<br />

arriver le <strong>bus</strong>.<br />

Exemple de dispositifs matérialisant le bord des<br />

quais <strong>bus</strong>:<br />

Grenoble, arrêt Jaurès-Berriat, ligne 1 (source: IDF Conseil)<br />

Valence, arrêt Ferdinand Pié, ligne I (source: IDF Conseil)


GÉOMÉTRIE ET<br />

• Identification de zones d'accès spécifiques<br />

Il s'agit de matérialiser des zones d'accès spécifiques<br />

pour les voyageurs, afin de faciliter leur montée dans<br />

le <strong>bus</strong>: par exemple, matérialiser la zone face <strong>à</strong> la porte<br />

équipée de pal<strong>et</strong>te ou bien guider les malvoyants <strong>et</strong><br />

aveugles pour la montée systématique <strong>à</strong> l'avant, afin<br />

que le conducteur puisse leur fournir des informations.<br />

L<strong>à</strong> encore, diverses solutions ont été testées:<br />

- Grenoble, par exemple, a positionné une zone<br />

d'attente pour les utilisateurs de fauteuils roulants,<br />

dans l'axe de l'ouverture de la 2 e porte du <strong>bus</strong>. C<strong>et</strong>te<br />

zone d'attente avec un revêtement contrastant, en<br />

couleur <strong>et</strong> granulométrie, du reste du revêtement du<br />

trottoir n'est pas sous l'abri-voyageur. De plus, une<br />

«inclusion» de briques (bande pododactile normalisée)<br />

a été réalisée dans le revêtement pour guider les<br />

personnes aveugles <strong>et</strong> malvoyantes <strong>à</strong> l'avant du <strong>bus</strong>.<br />

C<strong>et</strong>te utilisation n'est cependant pas conforme <strong>à</strong> la<br />

norme.<br />

- Paris, pour les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> de la ligne 20, a peint<br />

sur le trottoir le symbole normalisé d'accessibilité<br />

pour que les utilisateurs de fauteuils roulants se<br />

positionnent au droit de la 2 e porte, symbole lui aussi<br />

situé hors de l'abri-voyageur. Depuis, il a été décidé de<br />

ne plus matérialiser c<strong>et</strong>te zone, suite <strong>à</strong> une critique<br />

d'usager indiquant que, par ce fait, l'usager en fauteuil<br />

roulant se sentirait exclu de l'abri-voyageur.<br />

Le marquage d'une zone d'embarquement spécifique<br />

pour les utilisateurs de fauteuils roulants face <strong>à</strong> la<br />

seconde porte du <strong>bus</strong>, se traduit souvent par leur<br />

exclusion de l'abri-voyageur, y compris en cas de pluie.<br />

En dehors de la pose d'abris-voyageurs de grande<br />

longueur, (pas toujours possible pour des raisons<br />

physiques d'implantation ou des raisons commerciales<br />

liées au fournisseur d'abri) ou de l'invention d'un mobilier<br />

spécifique pour abriter l'utilisateur de fauteuil roulant,<br />

il ne semble pas y avoir de solutions <strong>à</strong> ce dilemme. Si<br />

l'attente du prochain <strong>bus</strong> doit être longue, ce dernier<br />

peut rester sous l'abri puis se déplacer vers la zone<br />

d'accès <strong>à</strong> l'approche du <strong>bus</strong>.<br />

AMÉNAGEMENT DES POINTS D'ARRÊT<br />

Exemple de matérialisation de la zone d'attente pour<br />

l'utilisateur de fauteuil roulant, face <strong>à</strong> la porte du milieu<br />

Grenoble, arrêt Jaurès-Berriat, ligne 1 (source: IDF Conseil)<br />

Paris, arrêt Lyon, Ledru Rollin, Ligne 20 <strong>et</strong> 91 (source: IDF<br />

Conseil)


Matérialisation de la porte avant avec un espace podotactile<br />

(entrée des voyageurs par l'avant) <strong>et</strong> celle de la porte milieu<br />

pour l'entrée <strong>et</strong> sortie du client en fauteuil roulant, Mâcon,<br />

Ligne 4 (source : CERTUj<br />

• Cohérence des dispositifs spécifiques<br />

Quelle que soit la solution r<strong>et</strong>enue pour matérialiser<br />

les différents espaces, il est nécessaire que celle-ci<br />

soit reproduite <strong>à</strong> l'identique pour l'ensemble des <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong> traités ou que, <strong>à</strong> tout le moins, on r<strong>et</strong>rouve<br />

une cohérence d'ensemble de la signification des<br />

messages de ces dispositifs. Un guidage cohérent,<br />

sans interruption dans la signification du message,<br />

perm<strong>et</strong> d'éviter aux usagers d'être désorientés, de ne<br />

pas se trouver en situation de handicap.<br />

• Marquage <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> de guidage <strong>bus</strong><br />

Le principe du marquage de guidage <strong>bus</strong> a pour<br />

fonction d'aider le conducteur lors de l'accostage<br />

<strong>et</strong> d'obtenir la précision <strong>d'arrêt</strong> longitudinale <strong>et</strong><br />

transversale cohérente avec l'identification des zones<br />

d'accès spécifiques. On utilise pour cela des marques<br />

<strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> de guidage.<br />

I N T S D'ARRÊT<br />

<strong>Les</strong> marques <strong>d'arrêt</strong> matérialisent le point <strong>d'arrêt</strong> du<br />

nez de <strong>bus</strong>. Elles sont souvent figurées par une bande<br />

jaune, peinte perpendiculairement <strong>à</strong> la bordure sur<br />

le haut de celle-ci. La consigne peut également être<br />

donnée au conducteur de s'arrêter systématiquement<br />

au droit du r<strong>et</strong>our de l'abri-voyageurs si celui-ci est<br />

toujours positionné en tête de quai.<br />

<strong>Les</strong> marques de guidage pour l'accostage des <strong>bus</strong><br />

sont abordées dans le chapitre 4.3.<br />

2.2.4 Problèmes rencontrés avec le mobilier<br />

urbain <strong>et</strong> les arbres<br />

Le mobilier urbain constitue un des éléments de la<br />

qualité de vie en ville. De part ses fonctionnalités <strong>et</strong><br />

son implantation, il contribue également <strong>à</strong> la qualité<br />

des déplacements en transport public, cependant<br />

son implantation doit tenir compte des multiples<br />

contraintes:<br />

- possibilité physique d'implantation sur le site;<br />

- dégagement des modules de passage des piétons;<br />

- cahier des charges transport, définissant précisément<br />

la nature des mobiliers <strong>à</strong> m<strong>et</strong>tre en place <strong>à</strong> chaque<br />

point <strong>d'arrêt</strong>;<br />

- présence d'arbres.<br />

Il n'est pas question ici de rappeler toutes les règles de<br />

pose liées au mobilier urbain (ce qui excède largement<br />

le vol<strong>et</strong> transport en commun), mais seulement les<br />

principaux problèmes rencontrés vis-<strong>à</strong>-vis de la qualité<br />

de l'accessibilité <strong>et</strong> quels types de solutions doivent<br />

être recherchés.<br />

D'une manière générale, on prendra la précaution de<br />

placer le mobilier urbain en r<strong>et</strong>rait du bord du quai<br />

<strong>bus</strong> afin de faciliter l'accostage pour le conducteur.<br />

• <strong>Les</strong> arbres<br />

Bien que n'étant pas un mobilier urbain en tant que<br />

tel, l'arbre constitue un facteur de complication pour<br />

aménager un point <strong>d'arrêt</strong>,<br />

frais <strong>points</strong> essentiels doivent être pris en considération :


- L'éloignement de l'arbre par rapport au bord<br />

du trottoir, afin d'une part, de ne pas heurter les<br />

branches basses avec le rétroviseur droit (amenant<br />

le conducteur <strong>à</strong> accoster loin de la bordure) <strong>et</strong> d'autre<br />

part, ne pas inciter les voyageurs <strong>à</strong> accéder/quitter<br />

l'arrêt en passant au bord du trottoir si le r<strong>et</strong>rait de<br />

l'arbre n'est pas suffisant. Dans un tel contexte, il est<br />

préférable de déplacer le point <strong>d'arrêt</strong> pour l'in­<br />

sérer entre deux arbres successifs.<br />

- La disposition des mobiliers par rapport aux<br />

arbres, qui doit perm<strong>et</strong>tre de dégager le module de<br />

passage des piétons.<br />

- La grille d'arbre, qui protège la plantation mais<br />

qui pose des problèmes variant selon les différents<br />

handicaps (les fauteuils sont gênés par une grille<br />

quand elle est en dessous du niveau du trottoir, les<br />

malvoyants ont des risques de chute, surtout<br />

lorsque les éléments de grille sont mal alignés, <strong>et</strong>c. Il<br />

est cependant nécessaire de pouvoir identifier la<br />

présence <strong>et</strong> la proximité de l'arbre, notamment pour<br />

les malvoyants.<br />

<strong>Les</strong> recommandations suivantes peuvent être faites:<br />

- Aligner le plan de la grille d'arbre sur le plan du<br />

trottoir, au besoin en calant la grille.<br />

- Utiliser de préférence des grilles pleines, ou un<br />

revêtement spécial de type «paillage».<br />

- Vérifier régulièrement l'alignement du plan de grille<br />

notamment après les arrosages <strong>et</strong> fortes pluies, qui<br />

peuvent amener des décalages <strong>et</strong> des déchaussements<br />

des éléments de grille les uns par rapport aux autres.<br />

- Utiliser autant que possible le même type de grille<br />

par souci de cohérence vis-<strong>à</strong>-vis des malvoyants<br />

(continuité des repères sensoriels).<br />

GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET :<br />

Exemple de positionnement du point <strong>d'arrêt</strong> entre les arbres,<br />

Paris, gare d'Austerlitz, ligne 91 (source: IDF Conseil)<br />

Point <strong>d'arrêt</strong> visible entre deux arbres, Grenoble, arrêt Alsace<br />

Lorraine, ligne 1 (source: IDF Conseil)


• : . GEOMETRIE<br />

ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRÊT<br />

• <strong>Les</strong> abri-voyageurs<br />

La fonction de l'abri-voyageurs est d'abord de protéger<br />

les voyageurs durant l'attente, <strong>et</strong> ce pour toutes les<br />

catégories de voyageurs, PMR comprises.<br />

Dès lors, comme les autres voyageurs, les PMR doivent<br />

pouvoir y accéder pour s'y réfugier, même si ensuite<br />

il leur faudra se déplacer pour monter dans le <strong>bus</strong>.<br />

Aussi, quelques remarques peuvent être faites:<br />

- L'abri-voyageurs doit être placé en r<strong>et</strong>rait par<br />

rapport au bord du trottoir pour que, en cas de<br />

balayage, le rétroviseur droit du <strong>bus</strong> ne heurte pas le<br />

toit de l'abri. Une largeur de 1 m est préférable (0,90m<br />

minimum) pour le passage d'un fauteuil roulant ou<br />

d'une pouss<strong>et</strong>te, entre un r<strong>et</strong>our d'auvent <strong>et</strong> la bordure<br />

de quai.<br />

- L'abri-voyageurs doit être placé de manière <strong>à</strong> ce que<br />

l'utilisateur de fauteuil roulant puisse aller s'y protéger<br />

de la pluie, (l'idéal étant un abri double allant de<br />

la porte avant <strong>à</strong> la porte milieu), <strong>et</strong> qu'ensuite le<br />

cheminement pour monter dans le <strong>bus</strong> soit le plus<br />

rapide, sans avoir d'obstacle <strong>à</strong> contourner. La<br />

protection contre les intempéries impose au moins<br />

la présence d'une face de r<strong>et</strong>our allant jusqu'au sol.<br />

L'abri-voyageurs doit être doté de sièges ou d'un<br />

banc.<br />

- Le marquage des surfaces vitrées transparentes,<br />

au moyen de deux bandes transversales de couleur<br />

très contrastée, est un élément de sécurité pour les<br />

personnes malvoyantes.<br />

- <strong>Les</strong> conditions d'éclairage de l'abri-voyageurs<br />

doivent être soignées pour garantir la lisibilité des infor­<br />

mations voyageurs.<br />

- <strong>Les</strong> réseaux ont tendance <strong>à</strong> placer l'abri-voyageurs<br />

en tête de quai d'une part, pour abriter naturellement<br />

le maximum de voyageurs montant <strong>à</strong> l'avant (la lutte<br />

anti-fraude renforce encore c<strong>et</strong>te tendance) <strong>et</strong>, d'autre<br />

part, pour baliser l'espace <strong>bus</strong> <strong>et</strong> marquer ainsi son<br />

territoire. De plus, il sert ainsi de repérage pour le<br />

conducteur afin qu'il s'arrête au bon endroit. Il importe<br />

alors d'observer une cohérence d'aménagement<br />

pour <strong>tous</strong> les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> traités, avec un même<br />

positionnement de l'abri-voyageurs.<br />

Enfin, il faut noter que la formule de location d'abris-<br />

voyageurs publicitaires, moins coûteuse que l'achat<br />

pur <strong>et</strong> simple des abris-voyageurs, est susceptible<br />

d'imposer des contraintes très strictes pour<br />

l'implantation de ceux-ci, qui sont souvent<br />

davantage celles de l'afficheur que celles des<br />

fonctionnalités liées au transport <strong>et</strong> au confort<br />

de l'accessibilité.


GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

Exemple de positionnement d'abri-voyageurs en r<strong>et</strong>rait du bord du trottoir, Paris, Arrêt Opéra (bd des Capucines),<br />

ligne 20 (source: IDF Conseil)<br />

Deux abris-voyageurs séparés sur le même point <strong>d'arrêt</strong>, <strong>à</strong> défaut d'un grand abri-voyageur, Grenoble, arrêt<br />

Alsace Lorraine, ligne 1 (source: IDF Conseil)


GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

1<br />

• <strong>Les</strong> équipements d'information voyageurs<br />

<strong>Les</strong> équipements d'information voyageurs servent <strong>à</strong><br />

présenter l'offre globale des moyens de transports<br />

s'arrêtant au droit du point <strong>d'arrêt</strong> ou du poteau, <strong>à</strong><br />

savoir numéros de lignes <strong>et</strong> <strong>leurs</strong> destinations, nom<br />

du point <strong>d'arrêt</strong>, schémas de lignes, plan du réseau<br />

si possible, horaires <strong>et</strong> tarifications. L'implantation<br />

de ces équipements doit répondre, d'une part aux<br />

exigences d'accès <strong>et</strong> aux conditions de lisibilité des<br />

informations, d'autre part.<br />

- L'implantation du poteau <strong>d'arrêt</strong> ou du mat<br />

soutenant l'afficheur dynamique doit s'appuyer sur<br />

les recommandations suivantes, en plus des exigences<br />

détaillées pour les cheminements de voirie (§ 2.1.4):<br />

- être en r<strong>et</strong>rait du bord du quai pour ne pas subir<br />

les eff<strong>et</strong>s de balayage du rétroviseur du <strong>bus</strong>;<br />

- être situé en dehors de l'axe de cheminement (pour<br />

ne pas constituer un obstacle), mais cependant en<br />

lisière de celui-ci pour que les informations restent<br />

<strong>accessibles</strong>.<br />

- en l'absence d'abri-voyageur, il devrait être placé<br />

en tête de quai pour jouer le même rôle désignai de<br />

l'espace <strong>bus</strong> dans la voirie <strong>et</strong> de marquage <strong>d'arrêt</strong>;<br />

- le mat support de l'information dynamique ou le<br />

poteau <strong>d'arrêt</strong> doivent être détectables <strong>à</strong> la canne <strong>et</strong><br />

ne pas présenter d'angles saillants pouvant blesser<br />

une personne aveugle ou malvoyante.<br />

Exemple d'emplacement d'un poteau <strong>d'arrêt</strong>, en tête de quai <strong>et</strong> en r<strong>et</strong>rait<br />

notable du bord du trottoir, Douai, arrêt Godion, ligne 81 (source: IDF Conseil)<br />

Dans un abri-voyageur, le cadre information doit être<br />

décalé du banc pour que <strong>tous</strong> les voyageurs puissent<br />

lire les informations en s'approchant suffisamment,<br />

sans gêner ou être gênés quand le banc est occupé.<br />

Le STIF a r<strong>et</strong>enu c<strong>et</strong>te recommandation dans son guide<br />

de l'accessibilité de 1998.<br />

La lisibilité des informations dépend de la taille des<br />

caractères utilisés, de l'éclairage local ou ambiant, du<br />

système r<strong>et</strong>enu pour l'information dynamique (moniteur<br />

vidéo, afficheur <strong>à</strong> diodes électroluminescentes, éclairé<br />

ou non, <strong>et</strong>c.), des contrastes de cou<strong>leurs</strong> utilisés pour<br />

les panneaux statiques ou dynamiques, <strong>et</strong>c. La taille<br />

des caractères <strong>à</strong> utiliser dépend de la distance de<br />

lecture. Ainsi, le numéro de ligne <strong>et</strong> la destination<br />

portés sur le poteau ou l'abri-voyageur doivent pouvoir<br />

être lus <strong>à</strong> plusieurs mètres depuis le trottoir. Le nom<br />

du point <strong>d'arrêt</strong> doit être visible du trottoir <strong>et</strong> lisible<br />

depuis l'intérieur du <strong>bus</strong>.<br />

. *-. 4- *? s. |<br />

&. Mobility <strong>bus</strong>es<br />

stop hère<br />

MobUJty <strong>bus</strong>es are désignée for:<br />

• Poople with disabilities<br />

• Parent» wrth small children<br />

in pushchairs<br />

• Elderly people<br />

and anyone who ha» dlfflculty usina;<br />

public transport.<br />

Information détaillée <strong>à</strong> un point <strong>d'arrêt</strong> Bus <strong>à</strong> Londres (source CERTU]<br />

<strong>Les</strong> matériels utilisés pour l'information dynamique<br />

posent souvent le problème de l'éblouissement <strong>et</strong><br />

devraient donc pouvoir être orientés selon la position<br />

géographique par rapport au soleil.<br />

On pourra utilement se rapporter aux recommandations<br />

COLITRAH sur les <strong>bus</strong> (CNT-1997) <strong>et</strong> sur la signalétique<br />

(CNT-1999).


I - AU POTEAU D'ARRêT<br />

G E O M E T R I E ET A M E N A G E M E N T DES P O I N T S D ' A R R E T<br />

II ne s'agit pas de définir un modèle mais de simples recommandations sur l'ordonnancement, le<br />

dimensionnement, le positionnement de l'ensemble des éléments qui contribuent <strong>à</strong><br />

l'information du voyageur.<br />

EXEMPLE DE HIERARCHISATION DE L'INFORMATION SUR UN POTEAU D'ARRET<br />

La lête de poteau doit<br />

présenter au recto <strong>et</strong><br />

au verso l'offre globale<br />

de transport <strong>à</strong> l'arrêt. £<br />

if i c<br />

par lace on iden<br />

le ligne.<br />

raintes<br />

une se<br />

S 3 .<br />

En fon ction des<br />

lesini italiens p<br />

1500<br />

891<br />

1200<br />

2 - DANS L'ABRI VOYAGEUR<br />

*<br />

i<br />

1<br />

s<br />

1<br />

1<br />

•<br />

148 297x2<br />

i<br />

•<br />

1<br />

Présentés<br />

LU Schéma<br />

Flan<br />

Horaires<br />

Informations<br />

Transports<br />

210<br />

•-» «-<br />

Dans le cas de trois lignes, on pourra r<strong>et</strong>enir un panneau trois foces.<br />

en module verticalement ou horizontalement,<br />

les n° de lignes <strong>et</strong> destinations sont inséparables.<br />

L'identification de l'arrêt doit être d'une présentation<br />

différente.<br />

• Le schéma <strong>et</strong> le plan pourront être intervertis<br />

en fonction des possibilités de lisibilité.<br />

• Le n° de ligne pourra être répété sur chaque<br />

élément : schéma, plan, horaires.<br />

• L'information transports peut être : un plan<br />

de localisation des arrêts, l'indication des <strong>points</strong><br />

de vente, des n" de téléphone-<br />

Côtes exprimées en mm<br />

Le cadre destiné <strong>à</strong> l'information devra recevoir celle-ci dans les mêmes conditions que le poteau<br />

<strong>d'arrêt</strong>. Selon les typologies de lignes, un plan de réseau compl<strong>et</strong> sera installé.<br />

Le bandeau latéral indiquera le nom de l'arrêt, ce dernier devra être lisible également par le<br />

voyageur qu'il soit assis ou debout dans le véhicule.<br />

Le bandeau frontal aura un contenu identique <strong>à</strong> celui de la tête du poteau <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Hiérarchisation de l'information sur un poteau <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> dimensions recommandées par le C0LITRAH (source STPj


m GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POIN<br />

• Autres mobiliers<br />

<strong>Les</strong> autres mobiliers urbains tels que plots, barrières,<br />

cabines téléphoniques, sanis<strong>et</strong>tes, corbeilles, <strong>et</strong>c.<br />

doivent respecter les orientations générales suivantes:<br />

- être en r<strong>et</strong>rait de la zone de balayage des <strong>bus</strong> sur<br />

l'arrêt;<br />

- se trouver hors cheminement piétons pour ne pas<br />

constituer un obstacle pouvant se révéler incon­<br />

tournable;<br />

- rester cependant <strong>à</strong> proximité pour que les services<br />

proposés par ces équipements soient <strong>accessibles</strong> <strong>à</strong><br />

<strong>tous</strong>.<br />

2.2.3 Coût, pérennité dans le temps<br />

2.2,3.1 Coût des aménagements <strong>d'arrêt</strong>s<br />

Il n'existe pas de coût moyen de mise en accessibilité<br />

des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>. Ils peuvent fluctuer dans une<br />

fourch<strong>et</strong>te très large qui va de 30 000 F <strong>à</strong> 250 000 F<br />

(va<strong>leurs</strong> tirées des différentes expérimentations)<br />

selon les critères suivants qui peuvent de plus se<br />

combiner:<br />

- situation en centre-ville ou en zone plus éloignée ;<br />

- qualité du revêtement, des bordures de trottoir<br />

utilisées;<br />

- qualité du mobilier urbain <strong>et</strong> abri-voyageurs mis<br />

en place;<br />

- pentes <strong>à</strong> récupérer <strong>et</strong> problème des eaux pluviales;<br />

- niveau d'accessibilité visé dans les aménagements;<br />

- opportunité de travaux de concessionnaires<br />

programmés/programme spécifique de mise en<br />

accessibilité.<br />

Par ail<strong>leurs</strong>, dans bon nombre de cas, le budg<strong>et</strong> lié <strong>à</strong><br />

la mise en accessibilité de <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> est inclus<br />

dans le budg<strong>et</strong> total de la modernisation de la ligne<br />

(<strong>bus</strong>, information voyageurs, accessibilité, <strong>et</strong>c.), de<br />

sorte que l'on ne peut pas isoler commodément ce<br />

poste.<br />

• Situation centre-ville/périphérie<br />

En centre-ville, l'élément déterminant en termes de<br />

coût est souvent fondé sur la bordure de trottoir. On<br />

utilise de préférence le granit, par souci d'homogénéité<br />

avec le reste des trottoirs. La bordure inclinée en granit<br />

est beaucoup plus coûteuse que celle en béton moulé<br />

<strong>à</strong> cause de son procédé de fabrication (de l'ordre de<br />

2 000 F/pièce pour le granit contre 1 000 F/pièce<br />

pour le béton).<br />

De plus, la nature du revêtement posé (le pavage est<br />

plus cher que l'asphalte) ou celle du mobilier urbain<br />

(de style ou de base) viennent également renchérir<br />

les coûts de façon notable.<br />

Exemple de point <strong>d'arrêt</strong> en zone périurbaine, Douai,<br />

arrêt Le Kintron, ligne 81 (source: IDF Conseil)


Exemple de point <strong>d'arrêt</strong> en centre-ville, Strasbourg, arrêt<br />

Gutenberg (source: IDF Conseil)<br />

• Niveau de «perfection» de l'accessibilité <strong>et</strong><br />

problèmes de pente<br />

La conjonction de la réglementation définissant des<br />

taux de pente maximaux <strong>et</strong> de la nécessité de recueillir<br />

les eaux pluviales, peut rendre incontournable la<br />

réalisation de travaux importants, portant parfois<br />

sur de grandes superficies (ce qui a été le cas, par<br />

exemple, pour beaucoup <strong>d'arrêt</strong>s de la ligne 20 <strong>à</strong><br />

Paris), provoquant dès lors un envol des coûts de<br />

réalisation.<br />

Il se peut également que, dans des rues en pente<br />

ou avec des entrées d'immeuble en contrebas de la<br />

chaussée, les solutions d'accessibilité mises en place<br />

soient dégradées par rapport <strong>à</strong> un optimum technique<br />

souhaitable (cas de certains arrêts <strong>à</strong> Lyon ou <strong>à</strong><br />

Grenoble). Dans le cas où le niveau d'accessibilité<br />

devrait être trop dégradé - centre-ville ancien, trottoirs<br />

étroits, zone piétonne par exemple - il est préférable<br />

de déclarer impossible l'aménagement du point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET 1<br />

C<strong>et</strong>te situation devra alors être clairement identifiée<br />

dans le cadre de l'information voyageurs, pour éviter<br />

de «piéger» une personne <strong>à</strong> mobilité réduite voulant<br />

descendre <strong>à</strong> c<strong>et</strong> arrêt.<br />

• Opportunités de travaux<br />

La saisie des opportunités de travaux programmés<br />

de voirie pour m<strong>et</strong>tre en place des arrêts <strong>accessibles</strong><br />

perm<strong>et</strong> de travailler au coût marginal <strong>et</strong> de n'avoir <strong>à</strong><br />

supporter que les dépenses supplémentaires liées <strong>à</strong><br />

l'accessibilité (les bordures de trottoir <strong>et</strong> revêtements<br />

spécifiques en général), ce qui perm<strong>et</strong> alors de limiter<br />

les coûts d'aménagement <strong>à</strong> quelques dizaines de<br />

milliers de francs.<br />

Le programme spécifique est en revanche bien plus<br />

coûteux, surtout quand il impose de reprendre des<br />

travaux effectués récemment.<br />

On ne saurait trop insister sur l'intérêt économique de<br />

la logique d'opportunité, d'où l'intérêt d'un cahier des<br />

charges disponible <strong>et</strong> imposé (cf paragraphe 2.4).<br />

2,23,2 Quelques exemples de coûts d'aménagement<br />

Quelques exemples peuvent être donnés, de manière<br />

globale <strong>et</strong> moyennée, pour différents réseaux. Ces<br />

coûts restent cependant difficilement comparables<br />

entre eux, car les contextes <strong>et</strong> les solutions techniques<br />

utilisées sont différents d'un site <strong>à</strong> l'autre:<br />

• Lyon: moyenne de 170 KF par arrêt pour la ligne<br />

99 (intra-muros), mais des arrêts pouvant atteindre<br />

250 KF en centre-ville, avec des problèmes de pentes<br />

<strong>et</strong> d'eaux pluviales, <strong>et</strong> le choix de bordures granit. De<br />

50 <strong>à</strong> 60 KF en périphérie (construction d'un trottoir<br />

au droit de l'arrêt).<br />

• Grenoble: variation de 50 KF <strong>à</strong> 200 KF par point<br />

<strong>d'arrêt</strong>, avec une moyenne de 100 <strong>à</strong> 150 KF.<br />

• Meaux: moyenne de 80 KF par point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

• Valence : moyenne de 60 KF par point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

• Paris: ligne 20: de 25 <strong>à</strong> 416 KF par point <strong>d'arrêt</strong><br />

pour 42 arrêts avec reprise des trottoirs sur de grandes<br />

superficies <strong>à</strong> cause des pentes, ligne 91: 21 KF par<br />

point <strong>d'arrêt</strong> en moyenne (aménagement très limité,


GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

déplacement de mobilier urbain, mais utilisation plus<br />

importante de l'agenouillement <strong>et</strong> de la pal<strong>et</strong>te).<br />

• Douai : de 20 <strong>à</strong> 40 KF pour des arrêts aménagés <strong>à</strong><br />

coût marginal, <strong>à</strong> l'occasion de travaux de voirie.<br />

• Mâeon : de 60 <strong>à</strong> 150 KF pour des arrêts complètement<br />

aménagés; le syndicat observe une moyenne de 90 KF.<br />

l ? 3.3 Pérennité des aménagements dans le temps<br />

D'une manière générale, les réseaux qui ont réalisé<br />

des aménagements de ce type estiment manquer<br />

encore de recul pour juger de la pérennité dans le<br />

temps des dispositifs en place.<br />

Cependant on peut remarquer que:<br />

• certains d'entre eux ont des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> aménagés<br />

depuis 4 <strong>à</strong> 5 ans. Ceux-ci ne se sont pas détériorés<br />

de manière sensible, excepté certains de Grenoble<br />

(cf. chapitres 2.2.1.3 <strong>et</strong> 2.2.2.2);<br />

• les matériaux utilisés sont dans la plupart des cas<br />

des matériaux ordinaires de revêtement ou de<br />

bordures. Ils durent autant que les autres parties du<br />

trottoir ;<br />

• les «pièces rapportées», telles que les grilles d'avaloir,<br />

restent fragiles quand elles sont soumises aux efforts<br />

répétés produits par la circulation des <strong>bus</strong>;<br />

• la principale déformation constatée relève<br />

d'abord de la chaussée <strong>bus</strong> (orniérage) <strong>et</strong> aussi<br />

de la bordure (ancrage de la bordure) non pas du<br />

point <strong>d'arrêt</strong> lui-même puisque c'est essentiellement<br />

un problème de tenue de la forme de chaussée <strong>et</strong> non<br />

pas du trottoir. C'est un point d'autant plus sensible<br />

que l'accostage du <strong>bus</strong> est fait très régulièrement au<br />

ras de la bordure, sollicitant toujours la même zone<br />

de la chaussée.


GEOMETRIE ET A M E N A G E M E N T DES POINTS D'ARRET<br />

LC IJLl 11.111.G.IJI.G. .11-11 U.L.U..U.UL11.11.U..1U.U..1J. L....1.I.L1JULI.LG .<br />

Le stationnement illicite de véhicules aux emplacements<br />

<strong>d'arrêt</strong> de <strong>bus</strong>, s'il se perpétue, m<strong>et</strong>tra en échec toute<br />

politique d'accessibilité pour les PMR. Le conducteur<br />

du <strong>bus</strong> ne pourra pas réussir un accostage correct,<br />

régulièrement. Selon <strong>leurs</strong> incapacités, les PMR se<br />

trouveront alors toujours face <strong>à</strong> une marche difficile<br />

<strong>à</strong> négocier, difficile <strong>à</strong> détecter ou même infranchissable.<br />

Lutter contre le stationnement illicite doit faire<br />

partie intégrante de la politique de mise en<br />

accessibilité des lignes de <strong>bus</strong>. <strong>Les</strong> élus, les exploi­<br />

tants de transport <strong>et</strong> les services techniques des<br />

villes ont plusieurs moyens <strong>à</strong> disposition :<br />

• la répression avec verbalisation <strong>et</strong> demande d'en­<br />

lèvement des véhicules gênants. C<strong>et</strong>te mise en<br />

application du Code de la route peut être faite par<br />

les forces de police, nationale ou municipale, ou bien,<br />

suite <strong>à</strong> décision du maire ou de l'autorité responsable,<br />

par des agents assermentés de l'entreprise exploitant<br />

le réseau;<br />

• la prévention avec la mise en œuvre d'aménage­<br />

ments physiques qui contribuent <strong>à</strong> la «lisibilité» des<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>. Le marquage par zébra jaune sur la<br />

chaussée est la première signalisation prévue par la<br />

réglementation, dont on ne saurait se passer. <strong>Les</strong><br />

bordures biaises <strong>et</strong> la bande tactile de couleur<br />

contrastée, de même que la configuration de point<br />

<strong>d'arrêt</strong> en avancée, sont de nature <strong>à</strong> bien différencier<br />

l'emplacement <strong>d'arrêt</strong> d'un banal trottoir le long de<br />

la voie;<br />

• l'aménagement physique du point <strong>d'arrêt</strong> par<br />

des plots anti-stationnement ou barrières est, en<br />

fait, une solution peu compatible avec une bonne<br />

accessibilité. Ainsi nous la déconseillons. En eff<strong>et</strong>,<br />

elle augmente les obstacles présents dans le voisi­<br />

nage du point <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> elle est préjudiciable aux<br />

personnes aveugles <strong>et</strong> malvoyantes, aux utilisateurs<br />

de fauteuils roulants <strong>et</strong> aux personnes ayant des<br />

difficultés de marche. Ces plots peuvent même gêner<br />

le conducteur dans sa manœuvre d'accostage.<br />

Valence, arrêt Ferdinand Pié, ligne I, les plots sur la zone d'attente sont particulièrement<br />

gênants (source: IDF Conseil)<br />

Pression du stationnement illicite, y compris en couloir <strong>bus</strong>; l'accostage ne peut réussir,<br />

Paris, arrêt Lyon Ledru Rollin, ligne 91 (source: IDF Conseil)<br />

Vu les inconvénients des plots anti-stationnement <strong>et</strong><br />

des barrières, nous ne pouvons que recommander de<br />

recourir <strong>à</strong> une information <strong>et</strong> une répression efficace<br />

contre le stationnement illicite, par exemple en<br />

déléguant <strong>à</strong> des agents de l'entreprise exploitante le<br />

pouvoir de verbaliser.<br />

Tout élément de l'aménagement du point <strong>d'arrêt</strong> qui<br />

le singularise clairement par rapport au trottoir banal,<br />

tels que matériau différent <strong>et</strong> couleur contrastée,<br />

contribue <strong>à</strong> rappeler la place réservée au <strong>bus</strong> <strong>et</strong><br />

l'interdiction de stationner qui l'accompagne.<br />

Une lutte efficace contre le stationnement illicite<br />

conduira <strong>à</strong> une meilleure lisibilité du point <strong>d'arrêt</strong>.


GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS D'ARRÊT<br />

cft.au***,**.<br />

 titre de guide, nous présentons les <strong>points</strong> princi­<br />

paux qui sont <strong>à</strong> traiter dans le cahier des charges<br />

commun <strong>à</strong> <strong>tous</strong> les partenaires acteurs, il sera <strong>à</strong><br />

adapter en fonction du contexte local (cf para­<br />

graphe 7.2.2). Ce cahier des charges prend tout son<br />

intérêt depuis les décr<strong>et</strong>s d'accessibilité de la voirie<br />

qui prescrivent de réaliser des emplacements <strong>d'arrêt</strong><br />

facilitant l'accès aux véhicules de transport collectif <strong>à</strong><br />

plancher bas, <strong>à</strong> l'occasion de travaux ou création de<br />

voirie.<br />

En préalable <strong>à</strong> toute décision, maintenir un parcours<br />

test en situation avec un <strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas perm<strong>et</strong>tra<br />

d'envisager concrètement les diverses solutions. Ce<br />

test aidera <strong>à</strong> enrichir le diagnostic <strong>et</strong> <strong>à</strong> cerner les<br />

impossibilités physiques <strong>et</strong> le niveau d'aménagements<br />

<strong>à</strong> prescrire. Le cahier des charges approuvé sera le<br />

référentiel technique commun pour <strong>tous</strong> - autorité<br />

organisatrice, exploitants, services de voiries, acteurs<br />

de la même agglomération.


GÉOMÉTRIE ET A M É N A G E M E N T DES POINTS D'ARRÊT 11<br />

Cadre du cahier des charges pour la construction des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong><br />

* Argumentaire de motivation<br />

L'accessibilité profite <strong>à</strong> <strong>tous</strong> <strong>et</strong> pas seulement aux PMR dont on pourra préciser la définition.<br />

* <strong>Les</strong> objectifs recherchés<br />

* Faciliter la montée <strong>et</strong> la descente du <strong>bus</strong>.<br />

* Améliorer l'accessibilité pour les clientèles fragiles.<br />

* Redonner au <strong>bus</strong> une place importante en ville grâce <strong>à</strong> des arrêts aménagés spécifiquement.<br />

* Développer la clientèle en général, <strong>et</strong> mieux insérer les PMR dans la vie urbaine, en particulier.<br />

* <strong>Les</strong> matériels roulants utilisés sur le réseau<br />

Description des principales caractéristiques (hauteur de plancher, pal<strong>et</strong>te, agenouillement, équipements,...).<br />

* La conception des arrêts<br />

'Types <strong>d'arrêt</strong>s recommandés/non recommandés (en ligne, en avancée de trottoir, en alvéole).<br />

* <strong>Les</strong> dimensions <strong>et</strong> la hauteur du quai <strong>bus</strong>.<br />

* <strong>Les</strong> bordures de trottoir <strong>et</strong> dispositifs spécifiques d'éveil, de vigilance, de sécurité, de confort.<br />

* <strong>Les</strong> raccordements au trottoir.<br />

* <strong>Les</strong> prescriptions de pente <strong>et</strong> de cheminement pour personnes handicapées.<br />

* <strong>Les</strong> règles de pose des bordures, de réalisation des quais, de la chaussée au droit de l'arrêt.<br />

* La signalisation horizontale (avec l'aide éventuelle au guidage) <strong>et</strong> verticale.<br />

* L'information pour la clientèle.<br />

* Plans <strong>et</strong> coupes types.<br />

* Implantation de mobilier urbain.<br />

* La méthode de réalisation<br />

'Schéma synoptique des différentes étapes du processus (de l'étude <strong>à</strong> la réception, avec les validations).<br />

* Nom des correspondants techniques accessibilité, dans les services techniques, des partenaires concernés,<br />

de l'autorité organisatrice, de l'exploitant, des services voiries avec téléphone, fax, <strong>et</strong>c.<br />

* <strong>Les</strong> règles de financement<br />

* Règles de financement (par l'AO, les communes, <strong>et</strong>c.)<br />

* Procédures <strong>à</strong> suivre pour bénéficier de ce financement.<br />

* <strong>Les</strong> règles d'entr<strong>et</strong>ien<br />

* <strong>Les</strong> règles de réception des ouvrages <strong>et</strong> le transfert de domanialité.<br />

*Le partage des compétences <strong>et</strong> des financements entre les différentes structures locales pour l'entr<strong>et</strong>ien<br />

des arrêts aménagés.


Pour faciliter l'accessibilité des véhicules, les caractéristiques générales<br />

<strong>et</strong> les équipements doivent répondre aux exigences fonctionnelles<br />

des PMR. C'est la suppression des dénivelés <strong>à</strong> partir du point <strong>d'arrêt</strong>,<br />

de la station ou du quai, qui concerne la plus grande part de la clientèle<br />

potentielle. De nombreux équipements doivent aussi être étudiés sous<br />

un angle ergonomique pour que le véhicule compl<strong>et</strong> réponde<br />

aux attentes de <strong>tous</strong> les voyageurs, en se préoccupant de toutes<br />

les phases du voyage qui ont été décrites au chapitre 1.<br />

L'accès au véhicule se faisant <strong>à</strong> partir du point <strong>d'arrêt</strong>, la facilité de<br />

monter/descendre dépend directement de la position relative des seuils<br />

ortes <strong>et</strong> de ce point <strong>d'arrêt</strong>. <strong>Les</strong> transports guidés fournissent<br />

eilleures opportunités pour concevoir un accès de plain-pîed<br />

,éduit au minimum les lacunes horizontales <strong>et</strong> verticales.<br />

C'est pourquoi, pour les auto<strong>bus</strong>, il est important raisonner en<br />

«approche système» pour résoudre le problème d'accessibilité aux PMR,<br />

en particulier aux utilisateurs de fauteuils roulants.<br />

"hapitre traite des matériels roulants auto<strong>bus</strong>. Mais les choix<br />

licutes <strong>et</strong> d'équipements doivent être faits en examinant avec<br />

l'adéquation véhicule/ point <strong>d'arrêt</strong>, thème qui est abordé<br />

suivant.


La réglementation sur les véhicules de transports collectifs (arrêté<br />

de juill<strong>et</strong> 1982) précise, dans son annexe 5, les règles d'aménagement<br />

concernant l'accès <strong>et</strong> la sécurité du fauteuil roulant. Elles ont été<br />

d'abord appliquées aux véhicules de transport spécialisé. Pour prendre<br />

en compte les exigences d'exploitation des auto<strong>bus</strong> de lignes régulières,<br />

des spécifications nouvelles ont été publiées, portant sur<br />

l'aménagement de la zone de stationnement des fauteuils roulants<br />

dans les <strong>bus</strong> urbains, sur le nombre de fauteuils roulants limité <strong>à</strong><br />

deux <strong>et</strong> sur l'absence de mains courantes au centre d'une porte double<br />

«sans marche intérieure».<br />

Une proposition de directive européenne est toujours en discussion,<br />

qui comporte une annexe de spécifications sur l'accessibilité.<br />

L'obligation d'application aux auto<strong>bus</strong> de classe I (usage urbain) <strong>et</strong><br />

de classe A (transportant moins de 22 passagers) fait partie des <strong>points</strong><br />

de divergence, en discussion au jour de la publication de ce guide.<br />

<strong>Les</strong> recommandations ci-dessous concernent <strong>tous</strong> les types de<br />

déficiences, physiques ou sensorielles. Elles s'appuient d'une part,<br />

sur les préconisations du COLITRAH (1997) <strong>et</strong> de l'action COST 322<br />

ainsi que sur des publications de recherches françaises <strong>et</strong> étrangères<br />

(Florès-1981, Mitcheli-1988, Oxiey-1985, P<strong>et</strong>zali-1993) <strong>et</strong> d'autre part<br />

sur les enseignements tirés des visites de sites (voir chapitre 2).<br />

<strong>Les</strong> caractéristiques<br />

<strong>et</strong> équipements<br />

des auto<strong>bus</strong>


LES C A R A C T E R I S T I Q U E S ET E Q U I P E M E N T S DES AUTOBUS<br />

1<br />

..LC..« Lo.I.U.U..Lu. 1.1uLlilUCu tju 11C ! Cl!uu<br />

Nous présentons ici les caractéristiques principales des<br />

véhicules qui ont un lien avec les questions d'accessibilité,<br />

sachant que les informations détaillées ainsi que <strong>leurs</strong><br />

performances peuvent être obtenues directement chez<br />

les nombreux constructeurs. Vu l'objectif de ce guide <strong>et</strong><br />

l'évolution de l'offre de matériel, nous nous limiterons<br />

aux véhicules <strong>à</strong> plancher bas qui peuvent être définis<br />

comme offrant un accès par au moins une (mini <strong>et</strong><br />

midi<strong>bus</strong>) ou deux portes (<strong>bus</strong> standard ou plus long)<br />

sans marche intérieure <strong>et</strong> avec un seuil de porte situé<br />

<strong>à</strong> environ 32 - 34 cm de la chaussée. Aujourd'hui, on<br />

peut penser que c<strong>et</strong>te hauteur de plancher en<br />

circulation restera la norme pour de nombreuses<br />

années encore, eu égard aux exigences de garde<br />

au sol, de franchissement de voies en pente <strong>et</strong> de<br />

balayage au-dessus des trottoirs ou autres obstacles<br />

de la chaussée.<br />

L'architecture du véhicule <strong>et</strong> son aménagement intérieur<br />

sont très dépendants du choix de motorisation qui est<br />

fait, notamment dans l'objectif d'offrir un accès sans<br />

marche intérieure <strong>et</strong> avec un plancher plat sur la plus<br />

grande surface possible. Le volume <strong>et</strong> la position du<br />

moteur thermique ou d'un ou deux moteurs électriques,<br />

<strong>et</strong> la localisation des réservoirs de carburant déterminent<br />

les espaces disponibles pour les passagers assis ou<br />

debout dans l'auto<strong>bus</strong> <strong>et</strong> les hauteurs possibles du<br />

plancher. Or, depuis quelques années, la nécessité de<br />

réduire les émissions polluantes en milieu urbain a<br />

conduit les constructeurs <strong>à</strong> chercher des énergies<br />

«propres». Pour les moteurs diesel, on a recours <strong>à</strong><br />

des filtres <strong>à</strong> particules, <strong>à</strong> du carburant diester ou <strong>à</strong><br />

du carburant Aquazole dérivé du gasoil, ce qui n'a<br />

pas d'impact sur les volumes passagers. Plusieurs<br />

alternatives au gasoil sont maintenant proposées<br />

chez la plupart des constructeurs. D'autre part, les<br />

deux filières gaz de pétrole liquéfié GPL <strong>et</strong> gaz naturel<br />

pour véhicule GNV (gaz comprimé sous haute pression)<br />

sont de plus en plus diffusées. <strong>Les</strong> réservoirs de gaz<br />

étant placés sur le toit, ces alimentations au gaz n'ont<br />

pas d'impact sur l'architecture intérieure. Elles font<br />

encore l'obj<strong>et</strong> de comparaisons quant <strong>à</strong> <strong>leurs</strong> bilans<br />

économiques.<br />

L'évolution en cours concerne la recherche sur des<br />

véhicules combinant la filière de la traction électrique<br />

<strong>et</strong> l'architecture <strong>à</strong> plancher bas intégral. Un modèle<br />

de trolley<strong>bus</strong> <strong>à</strong> moteurs électriques classiques a été<br />

développé par Mercedes (groupe Evo<strong>bus</strong>). La version<br />

trolley<strong>bus</strong> articulé limite l'inconvénient de perte de<br />

place intérieure du fait des grands volumes de ces<br />

moteurs. <strong>Les</strong> recherches engagées par plusieurs<br />

constructeurs, dont Iris<strong>bus</strong>, explorent différentes<br />

voies <strong>à</strong> base de chaîne de traction électrique:<br />

- motorisation hybride avec un moteur thermique<br />

qui fait office de génératrice, moteur électrique <strong>et</strong><br />

batteries de stockage. Ceci perm<strong>et</strong> de mieux maîtriser<br />

les émissions polluantes <strong>et</strong> de couper le moteur<br />

thermique en centre-ville;<br />

- moteurs électriques implantés dans les roues, visant<br />

<strong>à</strong> dégager des espaces de circulation plus larges.<br />

L'alimentation peut se faire par perches ou par moteur<br />

thermique <strong>et</strong> batteries relais;<br />

- moteur électrique <strong>et</strong> batteries de stockage;<br />

- piles <strong>à</strong> com<strong>bus</strong>tible avec transformation d'hydrogène<br />

pour alimenter le moteur électrique.<br />

Auto<strong>bus</strong> standard 12 mètres,<br />

premier modèle <strong>à</strong> plancher bas<br />

Le constructeur-carrossier allemand Néoplan a été le<br />

premier <strong>à</strong> introduire le concept d'auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas<br />

dans le milieu des années 80. Grâce au développement<br />

d'une nouvelle suspension avant, il a été possible de<br />

réduire la hauteur du plancher <strong>à</strong> 35 cm par rapport<br />

au sol <strong>et</strong> de fournir une partie de plancher plat sur<br />

la moitié de la surface environ. <strong>Les</strong> constructeurs<br />

français Heuliez <strong>et</strong> Renault VI (maintenant Iris<strong>bus</strong>) ont<br />

commencé <strong>à</strong> produire <strong>leurs</strong> modèles vers les années<br />

93-94. Le terme «auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher surbaissé» était<br />

alors utilisé pour bien le différencier de «l'auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong><br />

plancher plat <strong>et</strong> bas» qu'était le modèle Renault VI.<br />

R312 <strong>et</strong> dont le plancher est <strong>à</strong> 55 cm du sol. L'intérêt<br />

pour la clientèle est devenu si évident que l'auto<strong>bus</strong><br />

<strong>à</strong> plancher bas est le plus répandu sur le marché au<br />

point d'être devenu le modèle standard.


• Des modèles <strong>à</strong> deux ou trois portes. L'offre est<br />

désormais variée pour laisser le choix de diagrammes<br />

d'aménagement intérieur avec plus de places assises<br />

(deux portes) ou avec plus de plates-formes pour les<br />

voyageurs debout (trois portes). Si la transmission entre<br />

le moteur central arrière <strong>et</strong> l'essieu arrière est classique, il<br />

subsiste une partie de plancher plus haute. Cela peut<br />

entraîner la présence d'une marche <strong>à</strong> la troisième porte,<br />

alors le rattrapage de hauteur dans le couloir intérieur<br />

se fait par une pente, cas le plus fréquent, ou par une<br />

marche entre le plancher bas <strong>à</strong> l'avant <strong>et</strong> ce couloir. Il ne<br />

semble pas que la présence de c<strong>et</strong>te pente ou d'une<br />

marche intérieure gêne les voyageurs qui accèdent<br />

aux places arrières ou qui restent debout dans le couloir.<br />

LES CARACTERISTIQUES ET EQUIPEMENTS D<br />

Exemple d'auto<strong>bus</strong> standard, l'Access'<strong>bus</strong>, avec seuils des 2 portes avant <strong>à</strong> 320 mm (source: Heuliez Bus)<br />

• Peu de modèles <strong>à</strong> plancher bas intégral. L'intérêt<br />

réside dans l'absence de marche <strong>à</strong> toutes les portes<br />

<strong>et</strong> l'absence d'entraves <strong>à</strong> la circulation intérieure sur<br />

toute la surface occupée par les passagers. Le modèle<br />

Van Hool se distingue des autres modèles par la<br />

position centrale <strong>et</strong> longitudinale de son moteur qui<br />

amène <strong>à</strong> un diagramme intérieur différent <strong>et</strong> n'entraîne<br />

que deux faibles pentes au-dessus de l'essieu arrière.


BLÉS CARACTÉRISTIQUES ET ÉQUIPEMENTS DES AUTOBUS<br />

D'autres modèles sont proposés avec un moteur latéral<br />

arrière, ce qui oblige <strong>à</strong> placer plusieurs sièges au-dessus<br />

du volume occupé par le moteur.<br />

Un nouveau modèle avec plancher bas intégral est<br />

commercialisé chez Iris<strong>bus</strong> en partenariat avec Alstom<br />

pour les moteurs électriques dans les roues. Sous le<br />

nom de baptême «Cristalis», l'innovation réside dans<br />

les moteurs-roues dont le volume a été voulu très<br />

compact pour laisser un large passage de circulation<br />

intérieure dans tout le véhicule (86 cm). En conséquence,<br />

il a fallu faire des recherches technologiques poussées<br />

sur les moteurs électriques, le freinage <strong>et</strong> l'ensemble<br />

jante-pneu <strong>à</strong> large bande de roulement pour l'essieu<br />

tracteur. Ce modèle pourra offrir, en plus des perches de<br />

captation sur lignes aériennes, deux variantes de groupe<br />

électrogène d'alimentation en énergie pour assurer une<br />

autonomie sur une distance plus ou moins longue. <strong>Les</strong><br />

villes de Grenoble <strong>et</strong> Lyon en sont les premiers ach<strong>et</strong>eurs.<br />

3.1.2 Auto<strong>bus</strong> articulé 18 mètres<br />

<strong>Les</strong> véhicules articulés ont eux aussi emboîté le pas de<br />

la conception <strong>à</strong> plancher bas.<br />

• Des modèles <strong>à</strong> trois ou quatre portes. L'architecture<br />

la plus usuelle <strong>et</strong> la moins coûteuse est celle avec<br />

plancher bas dans la première voiture, la partie de<br />

l'articulation <strong>et</strong> la remorque étant <strong>à</strong> une hauteur de<br />

55 cm environ. Le passage se fait alors par une pente<br />

intérieure <strong>à</strong> moins de 8°/o. Le nombre de portes<br />

conditionne le nombre de places assises <strong>et</strong> debout<br />

comme pour les auto<strong>bus</strong> standard.<br />

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<strong>Les</strong> niveaux du plancher d'un Agora articulé (source: Iris<strong>bus</strong>]<br />

=LU=^ +<br />

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• Peu de modèles <strong>à</strong> plancher bas intégral. On<br />

r<strong>et</strong>rouve les versions «articulées» des auto<strong>bus</strong> standard<br />

cités ci-dessus, ce qui implique une articulation elle<br />

aussi <strong>à</strong> plancher bas : le modèle Cristalis d'Iris<strong>bus</strong><br />

comportera une articulation <strong>à</strong> plancher bas, qui sera<br />

une nouveauté chez ce constructeur. Ce véhicule pourra<br />

offrir de meilleures performances sur route avec deux<br />

essieux moteu5, formule rendue possible par l'absence<br />

de transmission mécanique tout en ménageant le<br />

plancher plat intégral <strong>et</strong> <strong>à</strong> large passage (86 cm).<br />

3.1.3 Midi<strong>bus</strong>, mini<strong>bus</strong><br />

Pour desservir des zones <strong>à</strong> la géographie plus difficile,<br />

telles que les rues étroites ou sinueuses ou des zones<br />

moins densément peuplées, la demande de véhicules<br />

courts <strong>et</strong> moins larges s'est affirmée depuis les dix<br />

dernières années. Plus récemment, elle s'est renforcée<br />

pour satisfaire une clientèle plus variée <strong>et</strong> le besoin<br />

d'un accès facilité est devenu explicite.<br />

L'offre de mini<strong>bus</strong> <strong>et</strong> midi<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas est<br />

récente sur le marché français. <strong>Les</strong> premiers modèles<br />

comportaient peu de places assises dans la zone <strong>à</strong><br />

plancher bas mais les progrès techniques ont permis<br />

de concevoir des véhicules <strong>à</strong> la fois compacts, fonc­<br />

tionnels <strong>et</strong> confortables. Il existe même désormais des<br />

modèles <strong>à</strong> plancher bas intégral (par exemple, le Cito<br />

de Mercedes <strong>et</strong> le MultiRider d'OmniNova sur base<br />

de Renault Master).<br />

Enfin, on trouve des modèles <strong>à</strong> énergie propre <strong>et</strong><br />

même <strong>à</strong> traction électrique alimentée uniquement<br />

par batteries fixées sur plateaux interchangeables de<br />

façon <strong>à</strong> les recharger sans immobiliser le véhicule.<br />

LES C A R A C T E R I S T I Q U E S ET E Q U I P E M E N T S DES AUTOBUS<br />

Le Pro-city, mini<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas (source: Berkhof Jonkheerej<br />

i Auto<strong>bus</strong> de 15 m<br />

La préoccupation des exploitants d'offrir plus de places<br />

assises dans les auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas a conduit <strong>à</strong><br />

la mise sur le marché d'auto<strong>bus</strong> de 15 mètres de long.<br />

D'abord admis dans des pays comme l'Allemagne,<br />

une nouvelle directive européenne les autorise sous<br />

réserve qu'ils respectent les réglementations sur la<br />

charge <strong>à</strong> l'essieu <strong>et</strong> sur les enveloppes d'inscription<br />

en courbe. On pourrait donc voir <strong>à</strong> court terme, en<br />

France, des véhicules <strong>à</strong> deux essieux arrières, offrant<br />

une capacité intérieure intermédiaire entre l'auto<strong>bus</strong><br />

standard <strong>et</strong> l'articulé, <strong>et</strong> compensant le défaut des<br />

auto<strong>bus</strong> standard <strong>à</strong> plancher bas en matière de places<br />

assises.


LES C A R A C T E R I S T I Q U E S ET E Q U I P E M E N T S DES AUTOBUS<br />

1<br />

r<br />

LUuljJclllCJJJLU—il Ciuuuu<br />

Plusieurs équipements spécifiques peuvent ou doivent<br />

être prévus sur le matériel roulant pour garantir<br />

l'accessibilité aux personnes ayant des difficultés<br />

motrices, aux utilisateurs de fauteuils roulants <strong>et</strong> aux<br />

personnes aveugles <strong>et</strong> malvoyantes. <strong>Les</strong> choix seront<br />

faits en fonction des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> de la ligne, de la<br />

ville ou de l'agglomération (cf. chapitre 4).<br />

3.2.1 Système d'agenouillement<br />

Le système d'agenouillement agit sur la suspension<br />

pour réduire la hauteur du seuil de porte. C'est en fait<br />

une option offerte sur les suspensions pneumatiques<br />

qui équipent les auto<strong>bus</strong> de façon très courante de<br />

nos jours, du moins les modèles standard <strong>et</strong> articulés<br />

ainsi que les mini<strong>bus</strong> ou midi<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas. Le<br />

système d'agenouillement perm<strong>et</strong> un gain de 60 <strong>à</strong><br />

100 mm de hauteur.<br />

Deux choix sont possibles:<br />

• un agenouillement unilatéral, côté trottoir. Il a<br />

l'inconvénient de provoquer un mouvement de<br />

basculement <strong>à</strong> l'arrêt <strong>et</strong> entraîne une pente intérieure<br />

<strong>à</strong> l'arrêt de 2,5 <strong>à</strong> 3%;<br />

• un agenouillement intégral, aussi appelé abaisse­<br />

ment, qui maintient le plancher horizontal. C<strong>et</strong>te<br />

solution a l'inconvénient d'être consommatrice du<br />

double d'énergie, de nécessiter des réservoirs d'air<br />

supplémentaires <strong>et</strong> augmente un peu le temps de<br />

mise en œuvre.<br />

Indiquons que l'agenouillement du <strong>bus</strong> se fait <strong>à</strong> l'arrêt,<br />

portes fermées, ce qui a tendance <strong>à</strong> dérouter les<br />

voyageurs qui attendent au point <strong>d'arrêt</strong> pour monter<br />

dans le <strong>bus</strong> ou pour descendre. En revanche, le <strong>bus</strong><br />

peut repartir sans être nécessairement revenu <strong>à</strong> sa<br />

hauteur normale.<br />

Ainsi, le choix entre ces deux solutions peut être fait<br />

sur la base des contraintes de temps ou des dépenses<br />

d'énergie. Mais il faut aussi penser aux conditions<br />

d'accès des utilisateurs de fauteuils roulants, surtout<br />

s'il se fait par pal<strong>et</strong>te avec une pente proche de la<br />

limite acceptable (cf. chapitre 4).<br />

] ? ? Pal<strong>et</strong>te d'accès<br />

La pal<strong>et</strong>te (ou rampe) d'accès est un matériel destiné<br />

<strong>à</strong> combler la lacune entre le seuil de porte <strong>et</strong> le trottoir<br />

au point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

• L'implantation <strong>à</strong> la seconde porte est choisie par les<br />

exploitants français dans leur grande majorité. Cela<br />

a l'avantage de limiter la circulation intérieure vers une<br />

plate-forme où stationnent les utilisateurs de fauteuils<br />

roulants, les pouss<strong>et</strong>tes ou chariots. Néanmoins, ce<br />

principe pose le problème de la validation des titres<br />

de transport si le réseau oblige les voyageurs <strong>à</strong> monter<br />

par l'avant, point évoqué au § 3.3.2. Le cas des mini<strong>bus</strong><br />

fait exception puisqu'ils n'ont qu'une porte de service.<br />

Comme elle est située en arrière de l'essieu avant, la<br />

plate-forme de stationnement peut être localisée<br />

très près de c<strong>et</strong>te seconde porte pour ne pas gêner<br />

la manœuvre de l'utilisateur de fauteuil roulant.<br />

• La pal<strong>et</strong>te motorisée est la plus appropriée aux<br />

auto<strong>bus</strong> de grande capacité, standard ou articulé.<br />

Des modèles de midi<strong>bus</strong> la proposent également. <strong>Les</strong><br />

premiers matériels étaient rapportés sous le soubas­<br />

sement. Ils peuvent être posés en seconde monte. Ils<br />

présentent plusieurs inconvénients. Leur volume réduit<br />

la garde au sol <strong>et</strong> la pal<strong>et</strong>te risque de heurter la<br />

bordure de trottoir lors du déploiement, du fait de sa<br />

position basse. De plus, la présence d'un double vol<strong>et</strong><br />

au raccordement entre la pal<strong>et</strong>te <strong>et</strong> le plancher du<br />

véhicule constitue une difficulté supplémentaire <strong>à</strong><br />

l'accès des utilisateurs de fauteuils roulants (la pente<br />

peut dépasser 30 % sur une dizaine de centimètres<br />

<strong>et</strong> devenir rédhibitoire). <strong>Les</strong> nouveaux matériels intégrés<br />

au plancher sont le fruit d'un important travail mené<br />

par les constructeurs français avec le réseau de Grenoble.<br />

Ils présentent moins d'emprise sous le soubassement<br />

<strong>et</strong> n'ont pas de vol<strong>et</strong> de raccordement grâce <strong>à</strong> la<br />

présence d'une partie mobile dans le plancher au seuil<br />

de la porte qui s'aligne avec la pal<strong>et</strong>te, une fois sortie.


Pal<strong>et</strong>te intégrée au plancher <strong>et</strong> <strong>à</strong> commande électrique (source: Iris<strong>bus</strong>)<br />

• La pal<strong>et</strong>te <strong>à</strong> mise en place manuelle est une solu­<br />

tion très simple mais qui requiert l'intervention du<br />

conducteur. Elle est donc plus adaptée <strong>à</strong> des <strong>bus</strong> de<br />

faible capacité (mini<strong>bus</strong> ou midi<strong>bus</strong>), qui sont plus<br />

souvent utilisés pour des dessertes de quartier <strong>et</strong>/ou<br />

en dehors des heures de pointe. C<strong>et</strong>te pal<strong>et</strong>te peut<br />

être pivotante <strong>et</strong> se rabattre sur le plancher, ou<br />

coulissante <strong>et</strong> logée sous le plancher.<br />

QUES ET ÉQUIPEMENTS DES AUTOBUS<br />

Deux types de pal<strong>et</strong>te manuelle (sources: CERTU <strong>et</strong> Omninova)<br />

• La pente de la pal<strong>et</strong>te est un facteur très important<br />

pour l'accès des utilisateurs de fauteuils roulants.<br />

<strong>Les</strong> va<strong>leurs</strong> acceptables dépendent de la longueur <strong>à</strong><br />

franchir. <strong>Les</strong> préconisations découlant des capacités<br />

fonctionnelles des utilisateurs sont fournies au<br />

chapitre 4. La valeur de la pente de la pal<strong>et</strong>te résultera<br />

de sa longueur, de la hauteur du trottoir sur lequel<br />

elle prend appui, ainsi que de la charge du véhicule<br />

<strong>et</strong> de l'usure des pneus. En l'absence de système de<br />

rattrapage automatique d'assi<strong>et</strong>te sur les auto<strong>bus</strong>, les<br />

écarts peuvent atteindre 70 mm, selon les calculs du<br />

bureau d'étude d'Iris<strong>bus</strong>. Tous ces paramètres sont <strong>à</strong><br />

prendre en compte au moment des choix.


Si LES CARACTÉRISTIQUES ET ÉQUIPEME NTS DES A U T O B U S<br />

3.2.3 Élévateur intégré dans la porte avant<br />

L'élévateur intégré (ou plate-forme élévatrice) est une<br />

solution qui a été développée en Allemagne. Elle a été<br />

choisie dans au moins un cas en France (<strong>bus</strong> de liaison<br />

d'Aéroport de Paris) mais n'a pas séduit les réseaux<br />

urbains. La plate-forme de l'élévateur est constituée par<br />

une partie découpée sur un rectangle du plancher au<br />

niveau de la porte <strong>et</strong> le mécanisme de mouvement<br />

perm<strong>et</strong> de descendre jusqu'<strong>à</strong> la chaussée, donc<br />

éventuellement de s'affranchir d'un trottoir au point<br />

<strong>d'arrêt</strong>. Il est implanté <strong>à</strong> la porte avant, de façon <strong>à</strong> ce<br />

que le conducteur surveille directement l'opération.<br />

Un élévateur intégré <strong>à</strong> la porte avant (source: INRETSj<br />

L'inconvénient de ce matériel est de limiter la garde au<br />

sol dans la zone très exposée au balayage au-dessus du<br />

trottoir <strong>et</strong> de nécessiter une manœuvre plus longue, <strong>à</strong><br />

effectuer pour chaque passage de fauteuil. L'élévateur<br />

intégré pourrait toutefois être considéré pour des<br />

auto<strong>bus</strong> interurbains <strong>à</strong> plancher bas qui peuvent desservir<br />

des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> non aménagés en rase campagne.<br />

3.2.4 Commandes des systèmes motorisés<br />

Tout comme la manœuvre des portes, ces systèmes<br />

sont actionnés par le conducteur sous sa responsabilité.<br />

Pour l'aider dans c<strong>et</strong>te tâche, il convient de considérer<br />

les sécurités <strong>et</strong> les séquences de fonctionnement<br />

sachant que le constructeur du véhicule propose dans<br />

son catalogue quelques configurations de base,<br />

mais que souvent des choix spécifiques sont faits.<br />

• Sécurités de manœuvre. Elles sont justifiées par la<br />

mise en action d'équipements mobiles près du trottoir au<br />

point <strong>d'arrêt</strong>. Il faut en avertir les piétons qui s'y trouvent.<br />

Tout d'abord, une alarme visuelle <strong>et</strong> une alarme sonore<br />

doivent être enclenchées lors de la manœuvre si le<br />

système n'est pas implanté en porte avant sous le<br />

contrôle direct du conducteur. L'alarme visuelle est<br />

importante pour les personnes sourdes <strong>et</strong> malenten­<br />

dantes. Quant <strong>à</strong> l'alarme sonore, elle doit pouvoir être<br />

entendue sur le point <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> est utile aux personnes<br />

aveugles ou malvoyantes <strong>et</strong> aux personnes distraites Un<br />

bord sensible peut être fixé <strong>à</strong> l'extrémité de la pal<strong>et</strong>te,<br />

côté trottoir, pour éviter de coincer le pied d'une personne<br />

se trouvant en attente au point <strong>d'arrêt</strong>. Ce système est<br />

sans doute utile au cas où un individu ne réagirait pas aux<br />

alarmes visuelle <strong>et</strong> sonore, sans qu'il existe d'obligation<br />

réglementaire. Il faut savoir que ce dispositif peut inhiber<br />

le déploiement de la pal<strong>et</strong>te si elle vient buter sur la<br />

bordure de trottoir. Cela pourrait se produire en cas<br />

de surcharge de véhicule ou d'orniérage de la chaussée.<br />

• Séquences de fonctionnement. Il convient de<br />

respecter un certain ordre dans l'actionnement de<br />

chacun des équipements, par rapport <strong>à</strong> celui des portes.<br />

Il est ainsi impératif que les portes soient fermées lors<br />

du déploiement ou de la rétraction de la pal<strong>et</strong>te, pour<br />

qu'aucune personne ne se trouve sur le matériel en<br />

mouvement. Il convient que la tâche du conducteur soit<br />

facilitée par la mise en place de boutons de commandes<br />

correspondant <strong>à</strong> chaque situation plutôt qu'<strong>à</strong> chaque<br />

équipement, en raison du risque d'erreur dans l'ordre<br />

précis <strong>à</strong> respecter. Ce sera le cas, par exemple, des<br />

auto<strong>bus</strong> équipés <strong>à</strong> la fois du système d'agenouillement<br />

<strong>et</strong> d'une pal<strong>et</strong>te, <strong>et</strong> pour lequel l'exploitant décide de<br />

ne pas utiliser l'agenouillement <strong>à</strong> chaque arrêt.


LES C A R A C T É R I S T I Q UES ET É Q U I P E M E N T S DES AUTOBUS<br />

Aménagements<br />

<strong>Les</strong> aménagements intérieurs participent <strong>à</strong> l'accessi­<br />

bilité des auto<strong>bus</strong> tout autant que les équipements<br />

spécifiques d'accès. Pour prendre une place assise <strong>et</strong><br />

pour se déplacer dans l'auto<strong>bus</strong>, les PMR ont besoin<br />

de disposer d'aménagements intérieurs conçus de<br />

façon ergonomique <strong>et</strong> sur la base de <strong>leurs</strong> capacités<br />

fonctionnelles. C'est d'autant plus important pour les<br />

PMR que l'environnement dynamique de l'auto<strong>bus</strong><br />

peut les déséquilibrer plus rapidement que les autres<br />

voyageurs.<br />

Mains courantes <strong>et</strong> poignées<br />

d'appui<br />

La présence de <strong>points</strong> d'appui est définie au minimum<br />

par la réglementation. Il est bon cependant de prévoir<br />

des mains courantes ou poignées d'appui supplémen­<br />

taires dans des parties du véhicule particulièrement<br />

fréquentées par les PMR <strong>et</strong> de soigner la conception<br />

ergonomique de <strong>tous</strong> ces éléments.<br />

<strong>Les</strong> localisations <strong>à</strong> privilégier sont:<br />

• Aux portes d'entrée. Même s'il n'y a pas de marche<br />

intérieure, les mains courantes sur les portes aideront<br />

au franchissement du seuil. Il n'est pas nécessaire de<br />

prévoir de main courante dans le milieu d'une porte <strong>à</strong><br />

doubles vantaux où il n'y a pas de marche intérieure.<br />

Elle constitue d'ail<strong>leurs</strong> une barrière pour les fauteuils<br />

roulants <strong>et</strong> une gêne pour les voyageurs chargés de<br />

bagages ou avec pouss<strong>et</strong>tes d'enfants La réglementation<br />

a d'ail<strong>leurs</strong> été aménagée en ce sens pour les véhicules<br />

urbains (note DSCR, 1998). La main courante ne devrait<br />

pas être en r<strong>et</strong>rait par rapport au seuil ou au nez de<br />

la première marche de plus de 100 mm.<br />

• Près des valideurs. Une main courante horizontale<br />

serait plus efficace qu'une simple barre verticale pour<br />

les voyageurs qui doivent tenir leur équilibre alors que<br />

le <strong>bus</strong> est en mouvement, tout en se concentrant sur<br />

un geste demandant de la précision.<br />

• Dans les zones de circulation. <strong>Les</strong> accoudoirs de<br />

sièges ou les poignées sur les dossiers sont particu­<br />

lièrement appréciés par les personnes de p<strong>et</strong>ite taille<br />

ou par celles qui ne peuvent pas allonger beaucoup<br />

intérieurs <strong>et</strong> extérieurs<br />

<strong>leurs</strong> bras ou faire de grands pas. Il ne faut pas<br />

oublier la zone de passage le long du poste de<br />

conduite, d'autant plus que les personnes aveugles ou<br />

malvoyantes, celles ayant des difficultés de marche ou<br />

les personnes âgées préfèrent entrer <strong>à</strong> l'avant.<br />

La conception ergonomique sous-entend des éléments<br />

de forme cylindrique de 30 <strong>à</strong> 35 mm de diamètre,<br />

ménageant un espace dégagé de 45 mm au moins par<br />

rapport aux parois, avec un revêtement de surface<br />

non glissant <strong>et</strong> dont la couleur contraste avec leur<br />

environnement. Une étude anglaise a permis de<br />

proposer une large pal<strong>et</strong>te de cou<strong>leurs</strong> dont les<br />

caractéristiques codées perm<strong>et</strong>tent de garantir des<br />

va<strong>leurs</strong> de contrastes entre elles (Baker-1998).<br />

<strong>Les</strong> barres verticales sur les plates-formes ou près des<br />

portes, ne sont pas plus particulièrement utilisées<br />

par les PMR que par les autres voyageurs. Nous<br />

mentionnons cependant les barres tripodes, introduites<br />

par Heuliez Bus, car elles augmentent la longueur<br />

disponible de préhension <strong>et</strong> le confort des voyageurs.<br />

Circulation intérieure<br />

Pour faciliter la circulation intérieure, il faut veiller aux<br />

<strong>points</strong> suivants:<br />

• Largeur de passage. La circulation des fauteuils<br />

roulants nécessite une largeur d'au moins 800 mm<br />

pour un traj<strong>et</strong> en ligne droite <strong>et</strong> 900 mm en cas de<br />

virage <strong>à</strong> négocier. Il est ainsi plus simple de prévoir<br />

un accès par la porte du milieu <strong>et</strong> une zone de<br />

stationnement sur la plate-forme qui lui fait face.<br />

C<strong>et</strong>te disposition est la plus couramment adoptée<br />

par les réseaux français. Elle soulève toutefois la<br />

question du contrôle des titres en cas de montée<br />

obligatoire <strong>à</strong> l'avant. Pour éviter la circulation de<br />

l'utilisateur de fauteuil roulant dans le couloir <strong>et</strong><br />

pour ne pas «faire de différence», il convient sans doute<br />

de prévoir un valideur <strong>à</strong> proximité de la porte d'accès.<br />

• Qualité du sol. Le revêtement devrait être antidé­<br />

rapant, même mouillé. Pour les seuils de portes <strong>et</strong> en<br />

cas de marche intérieure, dans le couloir arrière ou


1 LES C A R A C T E R I S T I Q U E S ET E Q U I P E M E N T S DES AUTOBUS<br />

dans l'emmarehement de porte arrière, il convient de<br />

marquer le seuil ou le nez de marche par une bande<br />

<strong>à</strong> fort contraste de couleur.<br />

• Pente longitudinale <strong>et</strong> transversale. La réglemen­<br />

tation impose une limite supérieure de 8% dans l'axe<br />

longitudinal <strong>et</strong> de 3% dans l'axe transversal, sur une<br />

longueur inférieure <strong>à</strong> 300 mm. Il faut noter que la<br />

pente de 8% peut être présente dans la zone arrière<br />

du <strong>bus</strong>. Elle ne concerne pas les utilisateurs de<br />

fauteuils roulants ou rarement les personnes ayant<br />

des difficultés de marche qui privilégient de voyager<br />

dans la zone avant <strong>et</strong> peut être jugée inconfortable,<br />

surtout par les passagers voyageant debout dans<br />

c<strong>et</strong>te partie de couloir.<br />

3.3.3 Sièges<br />

<strong>Les</strong> dispositions suivantes perm<strong>et</strong>tent de faciliter l'accès<br />

aux sièges dans la partie surbaissée du véhicule <strong>et</strong><br />

d'augmenter le confort de <strong>tous</strong> les voyageurs.<br />

• Sièges prioritaires. La désignation de sièges<br />

réservés en priorité aux PMR est toujours appréciée<br />

par ceux qu'ils concernent. L'utilisation du picto­<br />

gramme «Personne <strong>à</strong> Mobilité Réduite» est indiquée<br />

dans la proposition de directive.<br />

Pictogramme place prioritaire<br />

Leur nombre dépend de la taille du <strong>bus</strong>. Chacun devrait<br />

présenter une poignée devant l'assise <strong>et</strong> une sur le<br />

côté pour aider la personne <strong>à</strong> s'asseoir <strong>et</strong> <strong>à</strong> se relever.<br />

Elle devrait être située <strong>à</strong> une hauteur de 800 <strong>à</strong> 900 mm<br />

<strong>et</strong> être de couleur contrastée.<br />

• Poignées d'appui <strong>et</strong> accoudoirs. Des poignées<br />

de couleur contrastée fixées sur les dossiers servent<br />

de <strong>points</strong> d'appui pour les voyageurs debout ou se<br />

déplaçant dans le couloir. De même, les accoudoirs des<br />

sièges côté couloir sont utiles aux personnes de p<strong>et</strong>ite<br />

taille <strong>et</strong> aux enfants. Il conviendrait que certains sièges<br />

soient plus larges, pour les personnes de forte corpulence<br />

ou accompagnées d'enfants.<br />

• Sièges sans piédestal. Le piédestal (aussi appelé<br />

surélévation sous siège) constitue une marche <strong>à</strong><br />

franchir pour s'asseoir. Il conviendrait de disposer de<br />

quelques sièges sans piédestal dans la zone <strong>à</strong> plancher<br />

surbaissé. La hauteur du piédestal devrait être limitée<br />

<strong>à</strong> 200 mm. Étant donné que souvent le premier rang<br />

de sièges derrière le conducteur se situe au-dessus du<br />

passage de roues, c<strong>et</strong>te limite est rarement respectée<br />

<strong>à</strong> ces places.<br />

• Strapontins. Ces sièges <strong>à</strong> assise relevable, implantés<br />

sur une plate-forme, peuvent servir de sièges d'appoint<br />

en cas de faible affluence dans le <strong>bus</strong>. Leur assise<br />

devrait être située <strong>à</strong> environ 450 mm du sol.<br />

• Appuis ischiatiques. Aussi appelés appuis assis/<br />

debout, ils rendent le voyage debout plus confortable<br />

<strong>et</strong> sont utiles aux personnes qui ont du mal <strong>à</strong> s'asseoir.<br />

La hauteur du bourrel<strong>et</strong> servant d'appui fessier devrait<br />

se situer entre 700 <strong>et</strong> 750 mm du sol pour pouvoir<br />

accommoder des personnes adultes de différentes<br />

tailles. Ces appuis ischiatiques peuvent être implantés<br />

le long des parois sur plate-forme ou sur les passages<br />

de roue.<br />

Exemple d'un appui ischiatique (source: INRETS]


3.3.4 Eclairage<br />

L'éclairage intérieur n'est pas seulement un élément<br />

d'ambiance générale. Il contribue aussi <strong>à</strong> une<br />

meilleure sécurité en aidant <strong>à</strong> bien voir les éventuels<br />

obstacles <strong>et</strong> <strong>à</strong> circuler. Il doit aussi perm<strong>et</strong>tre de lire<br />

toutes les informations fournies dans le <strong>bus</strong>. Ainsi,<br />

en plus des exigences minimales de la réglementation,<br />

il est recommandé un niveau d'éclairage de 100 lux<br />

<strong>à</strong> 1 m du plancher <strong>et</strong> de renforcer l'éclairage dans les<br />

zones d'accès <strong>et</strong> dans celles des valideurs.<br />

3.3.5 Aménagements spécifiques pour<br />

les utilisateurs de fauteuil roulant<br />

La ou les personnes en fauteuil roulant voyagent<br />

sur une plate-forme, le plus souvent celle située en<br />

face de la porte du milieu. La question de la sécurité<br />

a été étudiée non seulement pour l'occupant du<br />

fauteuil roulant, mais aussi pour les autres passagers.<br />

Considérant les conditions de circulation urbaine <strong>et</strong><br />

d'exploitation des auto<strong>bus</strong> de lignes régulières, <strong>et</strong><br />

après des essais sur piste réalisés par l'INRETS <strong>et</strong><br />

par l'UTAC, il a été avéré qu'il n'était pas nécessaire<br />

d'imposer des dispositifs d'arrimage de fauteuil <strong>et</strong><br />

de maintien de l'occupant, comme l'exige l'arrêté du<br />

2 juill<strong>et</strong> 1982 réglementant les véhicules de transport<br />

de personnes. Ainsi, la réglementation a été amendée<br />

(note DSCR, 1993) <strong>et</strong> l'espace de stationnement doit<br />

comporter un aménagement spécifique avec les<br />

éléments suivants:<br />

• Dosser<strong>et</strong> pour appui en position face arrière<br />

<strong>et</strong> dispositif de maintien latéral. Ce sont les<br />

éléments qui perm<strong>et</strong>tent de r<strong>et</strong>enir le fauteuil <strong>et</strong> son<br />

occupant dans des situations de freinage brusque<br />

ou de manœuvre d'évitement, voire de p<strong>et</strong>it choc.<br />

Le dosser<strong>et</strong> devrait être assez haut pour servir d'appuie-<br />

tête, ne devrait pas être trop large pour que le dossier<br />

du fauteuil puisse venir au contact sans que les poignées<br />

gênent <strong>et</strong> il devrait ne pas être trop bas pour dégager<br />

le passage des roues arrière du fauteuil. Le dispositif<br />

de maintien latéral peut être un accoudoir relevable<br />

LES CARACTERISTIQUES ET EQUIPEMENTS DES AUTOBUS<br />

ou une barre verticale. La solution de l'accoudoir<br />

relevable a l'avantage de libérer l'espace de la plate­<br />

forme pour la manœuvre du fauteuil roulant. Mais<br />

l'expérience montre qu'il peut être difficile <strong>à</strong> manipuler<br />

par les utilisateurs de fauteuils roulants, qu'il n'est<br />

pas toujours mis en place ou qu'il peut être vandalisé.<br />

Le schéma ci-dessous présente les cotes recommandées<br />

par référence aux travaux de l'action COST 322, <strong>à</strong> la<br />

réglementation britannique <strong>et</strong> aux essais de certains<br />

exploitants de réseaux.<br />

• Instructions avec pictogramme <strong>et</strong> texte. Il est<br />

obligatoire d'afficher les instructions de positionnement<br />

pour l'utilisateur de fauteuil roulant, avec mention de<br />

bloquer les freins du fauteuil.<br />

• Barre d'appui sur la paroi latérale. C'est un<br />

élément de confort qui contribue au sentiment de<br />

sécurité pour l'utilisateur de fauteuil roulant. Elle<br />

devrait être de couleur contrastée <strong>et</strong> positionnée selon<br />

les cotes du schéma 10.<br />

• Bouton de demande <strong>d'arrêt</strong>. Il sera placé sur la<br />

paroi latérale sur ou sous la barre d'appui de façon<br />

<strong>à</strong> pouvoir être actionné par l'utilisateur de fauteuil<br />

roulant sans devoir allonger le bras. Il servira aussi de<br />

demande de sortie de pal<strong>et</strong>te en cas d'équipement.<br />

Il devrait présenter une surface de contact suffisante<br />

pour pouvoir être actionné avec la paume ou une<br />

partie de la main <strong>et</strong> ne pas requérir une force trop<br />

élevée (10 N maximum). Il serait bon que l'utilisateur de<br />

fauteuil roulant dispose d'un rappel visuel d'activation,<br />

sachant qu'il tourne le dos <strong>à</strong> l'afficheur standard du<br />

<strong>bus</strong>.<br />

• Bouton de demande de pal<strong>et</strong>te <strong>à</strong> l'extérieur.<br />

En cas d'équipement du <strong>bus</strong>, ce bouton devra être<br />

positionné <strong>à</strong> proximité de l'ouverture de porte <strong>à</strong><br />

hauteur comprise entre 800 <strong>et</strong> 1000 mm du niveau<br />

du point <strong>d'arrêt</strong>.


LU L E S C A R A C T É R I S T I Q U E S ET É Q U I P E M E N T S DES AUTOBUS<br />

Schéma 10: recommandations pour l'aménagement de l'espace pour utilisateur de fauteuil roulant (CERTU)<br />

Le nombre d'espaces pour fauteuils roulants est fixé<br />

<strong>à</strong> deux pour les auto<strong>bus</strong> urbains, sous réserve bien sûr<br />

de la présence de deux aménagements spécifiques<br />

(note du 12 juill<strong>et</strong> 1996- DSCR). Signalons que des<br />

fabricants de sièges proposent des modèles de dosser<strong>et</strong><br />

d'appui pour fauteuil roulant, intégrant une assise<br />

relevable. Cela peut être une façon d'offrir un siège<br />

d'appoint sur la plate-forme, lorsque la place n'est pas<br />

occupée par un fauteuil roulant.


Exemple d'espace pour un fauteuil roulant (source: CERTU)<br />

Un dosser<strong>et</strong> avec assise relevable en position abaissée<br />

(source: CERTU)<br />

LES CARACTÉRISTIQUES ET ÉQUIPEMENTS DES AUTOBUS<br />

*<br />

H


Il LES CARACTÉRISTIQUES ET ÉQUIPEM<br />

Systèmes d'infnmatinn<br />

Plusieurs systèmes d'information <strong>et</strong> de communication<br />

existent dans les auto<strong>bus</strong> <strong>et</strong> de nouveaux systèmes<br />

susceptibles d'informer les voyageurs en temps réel<br />

se développent. Il est important que <strong>tous</strong> soient<br />

<strong>accessibles</strong> <strong>à</strong> <strong>tous</strong> types de handicaps, d'autant qu'ils<br />

seront particulièrement utiles aux PMR. On trouvera<br />

des compléments dans le chapitre information.<br />

• Bouton de demande <strong>d'arrêt</strong>. Pour les personnes<br />

de p<strong>et</strong>ite taille, pour celles qui ont des problèmes de<br />

préhension <strong>et</strong> pour les utilisateurs de fauteuils<br />

roulants, il convient que les boutons de demande<br />

<strong>d'arrêt</strong> soient également répartis dans le véhicule <strong>et</strong><br />

soient <strong>à</strong> une hauteur comprise entre 800 <strong>et</strong> 1100 mm<br />

par rapport au sol. Ils devraient présenter une surface<br />

de contact suffisante pour pouvoir être actionnés<br />

avec la paume ou une partie de la main <strong>et</strong> ne pas<br />

requérir une force trop élevée (10 N maximum).<br />

• Bouton d'ouverture de porte. <strong>Les</strong> mêmes carac­<br />

téristiques que pour les boutons de demande <strong>d'arrêt</strong><br />

sont recommandées. Dans le cas des boutons placés<br />

<strong>à</strong> l'extérieur, la hauteur s'entend par rapport au niveau<br />

du point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

• Rappel visuel de demande <strong>d'arrêt</strong>. Il doit être placé<br />

de façon <strong>à</strong> pouvoir être visible de <strong>tous</strong> les passagers,<br />

assis ou debout.<br />

• Composteur ou valideur sans contact ou main-<br />

libre. Pour les composteurs classiques, la fente où<br />

est introduit le tick<strong>et</strong>, devrait être <strong>à</strong> une hauteur<br />

comprise entre 1000 <strong>et</strong> 1100 mm. <strong>Les</strong> valideurs sans<br />

contact ou mains-libres dont le développement est<br />

en cours, devraient faciliter la tâche des personnes<br />

ayant des difficultés de préhension. S'ils demandent un<br />

geste du voyageur, leur hauteur devrait être telle que<br />

la zone de balayage soit située entre 900 <strong>et</strong> 1100 m.<br />

• Plans de ligne. Comme prescrit dans la réglementa­<br />

tion française, ils doivent être visibles de tout l'intérieur<br />

du <strong>bus</strong>. Leur emplacement devrait être particulièrement<br />

facile <strong>à</strong> lire depuis les sièges prioritaires <strong>et</strong> depuis la<br />

zone de stationnement utilisateur de fauteuil roulant,<br />

dans la mesure où les passagers les moins «mobiles»<br />

s'y trouvent.<br />

NTS DES A U T O B U S<br />

fil Je<br />

• Information dynamique. <strong>Les</strong> nouveaux systèmes<br />

d'information peuvent fournir le nom du prochain<br />

arrêt ainsi que d'autres informations sur le réseau de<br />

transport. Ces informations devraient être diffusées <strong>à</strong><br />

la fois sous forme sonore <strong>et</strong> sous forme visuelle.<br />

• Information frontale. L'identification de ligne <strong>et</strong><br />

la destination devraient être fournies <strong>à</strong> l'avant du <strong>bus</strong><br />

au-dessus du pare-brise. Pour une bonne lisibilité de<br />

loin, la girou<strong>et</strong>te devrait présenter des caractères très<br />

contrastés (jaune sur fond noir par exemple) <strong>et</strong> avoir<br />

une taille minimum de 300 mm pour l'indication de<br />

ligne <strong>et</strong> 200 mm pour les l<strong>et</strong>tres de la destination. La<br />

vitesse de rafraîchissement des bandeaux défilants ne<br />

devrait pas être trop rapide pour que le message puisse<br />

être décrypté en entier.<br />

• Information latérale <strong>et</strong> arrière. L'identification de<br />

ligne <strong>et</strong> la destination (seulement <strong>à</strong> l'arrière) devraient<br />

être fournies avec des caractères très contrastés (jaune<br />

sur fond noir par exemple) <strong>et</strong> avoir une taille de 200 mm<br />

au moins.<br />

• Information sur l'accessibilité. L'identification<br />

d'un auto<strong>bus</strong> accessible, particulièrement pour les<br />

utilisateurs de fauteuils roulants doit être faite par<br />

apposition du symbole international d'accessibilité,<br />

par exemple <strong>à</strong> l'avant du <strong>bus</strong>.


<strong>Les</strong> véhicules <strong>à</strong> plancher bas ont désormais atteint<br />

un stade de maturité qui leur confère globalement<br />

une fiabilité au moins aussi bonne que celle de <strong>leurs</strong><br />

prédécesseurs, si l'on excepte les modèles tout récents<br />

recourrant <strong>à</strong> des motorisations innovantes (hybride, <strong>à</strong><br />

batteries ou <strong>à</strong> moteurs-roues électriques) <strong>et</strong> pour lesquels<br />

le recul n'est pas suffisant. La fiabilité est améliorée par<br />

les démarches qualité mises en place au niveau de<br />

la fabrication d'une part, <strong>et</strong> de la maintenance chez<br />

l'exploitant d'autre part. Il est intéressant de noter que<br />

les constructeurs Heuliez, Iris<strong>bus</strong> <strong>et</strong> Scania ont signé<br />

un cahier des charges avec l'UTP <strong>et</strong> le GART qui, non<br />

seulement, fixe les spécifications générales de l'auto<strong>bus</strong><br />

<strong>à</strong> plancher bas, mais aussi précise les conditions du<br />

contrôle de fabrication <strong>et</strong> les prescriptions de main­<br />

tenance (UTP-GART, 1998).<br />

Il convient cependant d'insister sur la nécessité de<br />

m<strong>et</strong>tre les équipements d'accessibilité au même niveau<br />

que les autres équipements. La fiabilité de ces matériels,<br />

les pal<strong>et</strong>tes surtout, a souvent été décriée dans les<br />

premières années de leur introduction sur le marché.<br />

<strong>Les</strong> constructeurs doivent en garantir la même qualité<br />

<strong>et</strong> les exploitants doivent s'attacher <strong>à</strong> les intégrer dans<br />

les procédures de maintenance <strong>et</strong> de vérification de bon<br />

fonctionnement avec la même rigueur que pour des<br />

équipements tels que les portes.<br />

LES CARACTERISTIQUES ET EQUIPEMENTS DES AUTOBUS<br />

Maintenance, fiabilité, évolutivité<br />

Mms


LES CARACTERISTIQUES ET EQUIPEMENTS DES AUTOBUS<br />

1<br />

toiiditians d'exploilalwo<br />

Même si les auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas sont largement<br />

adoptés dans les réseaux de transport, leur architecture<br />

entraîne certaines altérations de performances par rapport<br />

aux modèles <strong>à</strong> plancher plus haut. <strong>Les</strong> répercussions<br />

éventuelles sur les capacités de circulation ne doivent<br />

pas être occultées, mais leur examen dès la phase de<br />

proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> de choix de système auto<strong>bus</strong>/point <strong>d'arrêt</strong><br />

devrait perm<strong>et</strong>tre d'en supprimer les conséquences<br />

néfastes. <strong>Les</strong> <strong>points</strong> suivants doivent donc être pris<br />

en compte:<br />

• Garde au sol légèrement plus faible que celle<br />

des matériels antérieurs. Le balayage au-dessus<br />

du trottoir surélevé, tant en approche qu'en sortie,<br />

doit être maîtrisé par des solutions plus ou moins<br />

coercitives selon la valeur du rehaussement. De plus,<br />

les ralentisseurs doivent absolument être supprimés<br />

sur les voies qu'ils empruntent, en application du<br />

décr<strong>et</strong> de loi 94-447 de 1994.<br />

• Dévers de chaussée au droit des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Une pente transvercale de chaussée nuit au fonction­<br />

nement correct d'une rampe d'accès ou d'un élévateur.<br />

Procéder au diagnostic des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> sans<br />

négliger ce paramètre doit perm<strong>et</strong>tre de programmer<br />

des travaux de redressement sinon de qualifier le (s)<br />

point(s) <strong>d'arrêt</strong> concerné(s) non accessible(s).<br />

• Affaissement de chaussée au point <strong>d'arrêt</strong>. Le<br />

phénomène d'orniérage risque d'entraîner les mêmes<br />

difficultés que le dévers de chaussée. Il est susceptible<br />

de se manifester d'autant plus que l'accostage des<br />

auto<strong>bus</strong> aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> se fera de façon plus précise<br />

<strong>et</strong> sollicitera régulièrement la même bande de chaussée.<br />

Au rang des conditions d'exploitation, une question<br />

d'un autre ordre se pose aux exploitants: pour faciliter<br />

l'accès des personnes ayant de grandes difficultés de<br />

marche ou celui des pouss<strong>et</strong>tes, faut-il adm<strong>et</strong>tre la<br />

mise en action d'un équipement (pal<strong>et</strong>te ou élévateur,<br />

<strong>et</strong>/ou agenouillement)? L'usage de ces équipements<br />

doit-il être réservé aux utilisateurs de fauteuils<br />

roulants? La réponse ne peut être tranchée. On ne<br />

peut que recommander une politique définie avec<br />

l'autorité organisatrice, en cohérence avec l'offre de<br />

service aux personnes plus lourdement handicapées<br />

dans la ville ou l'agglomération <strong>et</strong> avec la qualité<br />

d'accessibilité obtenue par le choix du système. Il<br />

faut insister, en plus, sur le fait que la qualité de<br />

l'accostage au point <strong>d'arrêt</strong> n'est pas neutre dans les<br />

décisions prises (cf. chapitre 4).<br />

L'offre d'auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas est devenue le<br />

standard pour ceux de longueur 12 mètres, la plus<br />

répandue, <strong>et</strong> pour les articulés de 18 mètres. Elle se<br />

diversifie avec une offre de modèles de plus faible<br />

capacité.<br />

La gamme d'équipements d'accessibilité, en rapport<br />

avec le handicap moteur, perm<strong>et</strong> un choix en rapport<br />

avec les exigences d'exploitation <strong>et</strong> de budg<strong>et</strong>. Sauf<br />

pour les lignes de faible affluence, il est sans aucun<br />

doute préférable de choisir des pal<strong>et</strong>tes d'accès<br />

mécanisées, principalement destinées aux utilisateurs<br />

de fauteuils roulants, dont la manœuvre perturbera<br />

moins l'échange de voyageurs aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong><br />

la tâche du conducteur.<br />

L'aménagement intérieur, sans oublier les systèmes<br />

d'information, doit être pris en considération en<br />

pensant <strong>à</strong> toutes les formes d'incapacités de la<br />

clientèle.


Choix d'un système<br />

de <strong>bus</strong> accessible,<br />

cohérence des principales<br />

interfaces


LU CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESS IBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

JtahJii uiLdiagnustic<br />

Une autorité organisatrice doit s'appuyer sur un certain<br />

nombre de diagnostics différents de par la nature des<br />

données mises en jeu ou, plus encore, par la nature<br />

de la maîtrise d'ouvrage.<br />

Ainsi, elle devra pouvoir disposer d'un diagnostic:<br />

• des capacités d'investissement perm<strong>et</strong>tant de<br />

valider les hypothèses de programmation en faveur<br />

de l'accessibilité;<br />

• de la politique actuelle d'accessibilité <strong>et</strong> des moyens<br />

mobilisés;<br />

• de l'organisation <strong>et</strong> des politiques urbaines géné­<br />

ratrices de déplacements <strong>et</strong> en particulier ceux de<br />

PMR au travers des documents de planification POS<br />

(Plan d'Occupation des Sols), DVA (Dossier de Voirie<br />

d'Agglomération), PDU (Plan de Déplacements<br />

Urbains)...<br />

• des attentes des diverses populations cibles, en<br />

particulier les lieux d'activités <strong>à</strong> privilégier;<br />

• de la clientèle actuelle du réseau avec des approches<br />

qualitatives <strong>et</strong> quantitatives,<br />

• de l'insécurité liée aux déplacements en relation<br />

avec les transports collectifs <strong>et</strong> de l'insécurité relative<br />

des PMR;<br />

• du parc actuel des <strong>bus</strong> <strong>et</strong> du programme de<br />

renouvellement;<br />

• du patrimoine des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>: équipement,<br />

confort, environnement, qualité d'accessibilité <strong>et</strong><br />

contraintes physiques de la mise en accessibilité.<br />

L'ambition de pouvoir disposer de c<strong>et</strong> ensemble de<br />

matériaux pour fonder une stratégie, peut être<br />

raisonnablement ramenée <strong>à</strong> une moindre exigence,<br />

mais la prise en compte de <strong>tous</strong> les thèmes, même<br />

sommairement, reste une nécessité.<br />

C<strong>et</strong>te connaissance nécessaire des phénomènes, si<br />

elle n'est pas formalisée dans des rapports d'étude,<br />

devra être extraite du savoir des partenaires. Plus les<br />

moyens financiers seront limités pour engager la<br />

réflexion de diagnostic, plus le partenariat devra<br />

être fort, large <strong>et</strong> durable.<br />

Quelle que soit la taille du réseau, la qualité du partenariat<br />

local, la connaissance des phénomènes <strong>et</strong> le niveau<br />

d'engagement dans la politique d'accessibilité sont<br />

importants pour ce diagnostic.<br />

4.1.1 <strong>Les</strong> indicateurs<br />

Ils constituent les éléments du tableau de bord de<br />

l'accessibilité <strong>et</strong> seront utilisés pour définir l'état du<br />

contexte existant, les enjeux d'une stratégie, ou le<br />

suivi des réalisations.<br />

Deux familles d'indicateurs peuvent être identifiées:<br />

les indicateurs de ligne qui par agrégation donnent des<br />

indicateurs de réseau ; les indicateurs de <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

qui par agrégation donnent des indicateurs de ligne.<br />

4.1.1.1 <strong>Les</strong> indicateurs de ligne<br />

Ils peuvent être déclinés en deux groupes:<br />

• Ceux liés <strong>à</strong> l'exploitation. Certaines lignes<br />

regroupées au sein d'un secteur d'exploitation<br />

doivent faire l'obj<strong>et</strong> d'une analyse commune. <strong>Les</strong><br />

indicateurs liés <strong>à</strong> l'exploitation concernent:<br />

- la fonction de la ligne rocade, diamétrale...<br />

- la charge globale de ligne (nombre de voyages) <strong>et</strong><br />

son évolution dans le temps (baisse ou augmentation<br />

de clientèle);<br />

- la desserte en correspondance...<br />

- les équipements comme les Systèmes d'Aide <strong>à</strong><br />

l'Exploitation (S.A.E.) <strong>et</strong> les Systèmes d'Aide <strong>à</strong> l'Infor­<br />

mation (S.A.I.) ;<br />

- le savoir-faire des personnels de ligne (état de la<br />

formation <strong>et</strong> de la validation des compétences);<br />

- l'accès <strong>à</strong> des pôles générateurs importants.<br />

• Ceux liés au matériel. On peut en distinguer<br />

deux types:<br />

- <strong>Les</strong> indicateurs de réseau, classiques, s'appuyant sur<br />

l'âge, l'amortissement, le coût d'entr<strong>et</strong>ien, la fiabilité,<br />

les équipements, <strong>et</strong>c.


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE<br />

- <strong>Les</strong> indicateurs de compatibilité liés <strong>à</strong> l'hétérogénéité<br />

des matériels affectés, <strong>à</strong> la compatibilité avec l'équi­<br />

pement d'exploitation de la ligne. Parmi ceux-ci, il<br />

faudra surtout évaluer un indicateur lié <strong>à</strong> la politique<br />

d'aménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> de la ligne: nombre<br />

<strong>d'arrêt</strong>s <strong>accessibles</strong>, nombre <strong>d'arrêt</strong>s programmés pour<br />

une mise en accessibilité.<br />

4.1.1.2 <strong>Les</strong> indicateurs de <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

Le choix d'une offre en matériel roulant accessible<br />

relève essentiellement de la politique de l'autorité<br />

organisatrice alors que la mise en accessibilité des<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> relève de multiples décisions partagées<br />

entre les différents maîtres d'ouvrage concernés. <strong>Les</strong><br />

indicateurs n'appartiennent donc pas seulement au<br />

système de transport; ils peuvent être déclinés en<br />

cinq groupes d'indicateurs:<br />

• La clientèle<br />

L'évaluation de la demande de transport, par ligne <strong>et</strong><br />

par point <strong>d'arrêt</strong>, sera différente d'un réseau <strong>à</strong> l'autre<br />

en fonction des données <strong>et</strong> ressources disponibles.<br />

Son expression s'effectue au moment du diagnostic<br />

<strong>et</strong> n'intègre pas systématiquement les évolutions<br />

urbaines programmées. Au-del<strong>à</strong> de l'analyse, <strong>à</strong> un<br />

moment donné, il sera nécessaire d'appréhender le<br />

niveau de la demande <strong>à</strong> court <strong>et</strong> moyen termes en<br />

prenant en compte, par exemple, les aménagements<br />

de voirie, une opération de réhabilitation ou de<br />

construction, susceptibles de faire évoluer les résultats<br />

dans le temps.<br />

Ensuite, il est important d'évaluer un point <strong>d'arrêt</strong> par<br />

son niveau de charge. L'indicateur de charge proposé<br />

sera soit quantitatif, <strong>à</strong> partir des données montée <strong>et</strong><br />

descente maximum enregistrées, soit qualitatif, sur<br />

la base d'estimations fournies par les agents du<br />

réseau. C<strong>et</strong>te dernière solution, moins fine, peut être<br />

envisagée. Ces relevés perm<strong>et</strong>tront de repérer les<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>à</strong> forte charge <strong>et</strong> de les afficher comme<br />

point <strong>d'arrêt</strong> <strong>à</strong> enjeu clientèle. Ils pourront également<br />

être comparés <strong>à</strong> la charge moyenne de l'ensemble du<br />

réseau <strong>et</strong> de la ligne considérée.


H C H 0 IX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

Point <strong>d'arrêt</strong>:<br />

Charge de la ligne<br />

principale :<br />

Proximité :<br />

Equipement :<br />

Date de Saisie:<br />

Fiches Arrêt<br />

*** La demande*** [<br />

•St: Louis •<br />

Existehde d'un arrêt symétrique:. ' LJ -Oui tyj- Non-<br />

Charge en montée: Faible Valeur:-<br />

Chargé en descente: ; : Faible Valeur:<br />

Interfacél: ,<br />

Interface 2:<br />

Interface 3:<br />

Pôié Générateur de PDM:<br />

Néant<br />

*** Equipement, confort <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>ien*** |<br />

Typ* de point <strong>d'arrêt</strong>: •• Abri <strong>bus</strong> Triple <strong>et</strong>+ <strong>à</strong> l'abri du vent:' b^i.Ou: • i_l Non<br />

Confort <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>ien:<br />

Signalisation:<br />

Equipement S.A.I.:<br />

Pian de lignes:<br />

Pian de réseaux:<br />

Horaires:<br />

Distributeur de bill<strong>et</strong>:.<br />

Validation de titres:<br />

Commerces proches:.<br />

Téléphones proche:<br />

Bill<strong>et</strong>eries proche:<br />

Niveau d'entr<strong>et</strong>ien général:<br />

signalisation horizontal*?<br />

_ - '_ ï<br />

SA) Audio<br />

£•: Oui [j Non<br />

F_ Oui, Kg Non.<br />

- '..fj. Oui : fi/I.Non :<br />

[j Oui. kg Non»-;<br />

52 Oui i [~T'Non:.<br />

j_l Oui •• 53 - Non, :<br />

53-Oui [3 Non •<br />

.-'.0 Oui Q Non .<br />

Moyen<br />

!_-„„:—--:— - ?~-?r"-r~t~~~ r_t^-—-___--^__^_:-: -_—'~r~~:<br />

Extrait de fiche de point <strong>d'arrêt</strong> montrant la quantification de la charge (source: CETE Méditerranée)


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, C<br />

• La localisation du point <strong>d'arrêt</strong><br />

Il ne faut pas négliger les indicateurs liés <strong>à</strong> la situation<br />

géographique du point <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> <strong>à</strong> son environnement<br />

proche.<br />

Ainsi, un point <strong>d'arrêt</strong> en centre-ville attractif suppose<br />

une importante clientèle potentielle, PMR ou pas.<br />

Ici, bien plus qu'ail<strong>leurs</strong>, l'image du transport <strong>et</strong> sa<br />

présence (physique <strong>et</strong> fonctionnelle) doit être forte.<br />

De même, la proximité d'une gare routière, une gare<br />

SNCF, une ligne de transport en site propre, un pôle<br />

d'échange ou un parc de stationnement important,<br />

dans un périmètre de 100 m environ, est un indicateur<br />

important. Une politique globale de réseau vise <strong>à</strong><br />

assurer au mieux les correspondances. Dès lors, de<br />

tels générateurs de clientèle justifient pleinement<br />

l'intérêt de la mise en accessibilité (gains de temps<br />

importants aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>).<br />

Enfin, certains établissements (un équipement public,<br />

un établissement de santé, un cim<strong>et</strong>ière...) peuvent<br />

générer, plus que d'autres, une clientèle <strong>à</strong> mobilité<br />

réduite. Le souci d'accessibilité s'adressant en priorité<br />

<strong>à</strong> ces populations, il convient de tenir compte de c<strong>et</strong><br />

environnement dans l'évaluation d'un point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Un plan de situation où figurent les générateurs<br />

de proximité dans une enveloppe de 100 m environ<br />

est donc nécessaire.<br />

• La sécurité<br />

La responsabilité de l'autorité organisatrice peut<br />

être engagée directement ou conjointement avec le<br />

gestionnaire de la voirie <strong>et</strong> l'exploitant dans les recours<br />

faisant suite <strong>à</strong> des accidents, accidents de la circulation<br />

impliquant des utilisateurs de transport en attente<br />

au point <strong>d'arrêt</strong> ou des usagers de la voirie en conflit<br />

avec le <strong>bus</strong> dans ses mouvements au point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Il est donc opportun que l'accessibilité soit mise en<br />

œuvre <strong>à</strong> l'occasion de mesures curatives d'une insécurité<br />

révélée. Le surcoût induit est généralement marginal<br />

dans une recomposition physique du point <strong>d'arrêt</strong> sur<br />

le même lieu ou encore plus lors d'un changement<br />

d'implantation.<br />

HÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES 1<br />

Un diagnostic de sécurité, avec relevé des accidents<br />

<strong>et</strong> analyse des risques, perm<strong>et</strong>tra d'identifier les <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong> dangereux.<br />

C<strong>et</strong>te analyse m<strong>et</strong>tra en évidence d'une part, les risques<br />

liés <strong>à</strong> l'attente <strong>et</strong> d'autre part, les risques présents sur<br />

les cheminements d'accès au point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Pour ce qui est de l'attente, on s'intéressera aux<br />

trajectoires de la circulation générale, <strong>à</strong> l'insuffisance<br />

de la zone d'attente entraînant une attente sur<br />

chaussée, <strong>à</strong> une mauvaise visibilité du <strong>bus</strong> en approche<br />

du point <strong>d'arrêt</strong>, <strong>à</strong> l'absence d'éclairage public... Pour<br />

ce qui est des cheminements, rappelons tout d'abord<br />

que l'implantation d'un point <strong>d'arrêt</strong> est du ressort<br />

conjoint de l'autorité organisatrice <strong>et</strong> de l'exploitant de<br />

la voirie. La sécurité liée aux cheminements desservant<br />

le point <strong>d'arrêt</strong> (largeur, revêtement, protection...) sont<br />

de <strong>leurs</strong> responsabilités. L'itinéraire de desserte du point<br />

<strong>d'arrêt</strong> doit prendre en compte les conditions de<br />

traversée de chaussée.<br />

On s'intéressera <strong>à</strong> la position du point <strong>d'arrêt</strong> par<br />

rapport <strong>à</strong> un carrefour, <strong>à</strong> la largeur utile courante des<br />

cheminements d'accès <strong>et</strong> aux conditions de sécurité<br />

de traversée des piétons (localisation, visibilité <strong>et</strong><br />

longueur). Certains accidents se produisent en montée<br />

ou en descente, notamment lorsque le <strong>bus</strong> est gêné<br />

pour effectuer son accostage. C<strong>et</strong>te insécurité liée<br />

aux montées/descentes du <strong>bus</strong> peut être due <strong>à</strong> la<br />

configuration du point <strong>d'arrêt</strong>, <strong>à</strong> sa position par<br />

rapport au tracé en plan de la voie, situation en<br />

courbe, <strong>à</strong> la position de la traversée piétonne, <strong>à</strong> un<br />

dévers trop important associé <strong>à</strong> une bordure trop<br />

haute ou encore <strong>à</strong> une gêne due au stationnement.<br />

Le cas échéant, il conviendra de réfléchir <strong>à</strong> une<br />

meilleure localisation du point <strong>d'arrêt</strong>.


;;';, M C H 0 IX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

Photo : Un arrêt des Alpes-Maritimes présentant plusieurs dysfonctionnements de sécurité<br />

(source: CETE Méditerranée)<br />

• L'équipement, le confort <strong>et</strong> l'entr<strong>et</strong>ien<br />

Un des critères de qualité de service offert repose sur<br />

le niveau d'équipement du point <strong>d'arrêt</strong>, son confort<br />

<strong>et</strong> son état d'entr<strong>et</strong>ien. L'autorité organisatrice comme<br />

l'exploitant peuvent valoriser ce souci de qualité <strong>et</strong><br />

<strong>à</strong> l'occasion d'interventions en ce sens sur les <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong>, ils peuvent décider de la mise en accessibilité,<br />

acte complémentaire <strong>et</strong> majeur de la qualité de service<br />

offert. Le niveau de confort, d'équipement <strong>et</strong> d'entr<strong>et</strong>ien<br />

des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> est donc <strong>à</strong> considérer parmi les<br />

indicateurs.<br />

Ainsi, le point <strong>d'arrêt</strong> doit avoir une présence physique<br />

dans l'espace <strong>et</strong>, <strong>à</strong> ce titre, disposer d'un équipement<br />

minimum fait d'une signalisation : affichage des horaires<br />

avec, éventuellement, plan de ligne, plan du réseau...,<br />

équipement d'un abri-voyageurs, de sièges...<br />

La notion de confort doit aussi être appréciée sur<br />

d'autres critères: l'abri est confortable vis-<strong>à</strong>-vis des<br />

agressions climatiques (vent <strong>et</strong> pluie), l'information<br />

fournie est d'actualité (horaires, plans de lignes...),<br />

les équipements ne sont pas obsolètes.<br />

• L'accessibilité des cheminements d'accès<br />

La mise en accessibilité des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> ne prendra<br />

toute son efficacité que lorsque les cheminements<br />

d'accès seront eux aussi <strong>accessibles</strong> <strong>à</strong> l'ensemble des<br />

PMR. L'accessibilité de certains <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>, iden­<br />

tifiés <strong>à</strong> fort enjeu par l'autorité organisatrice en<br />

fonction des indicateurs définis ci-avant, peut être<br />

rendue vaine par le manque d'accessibilité générale<br />

de la ville (cf. chapitre 1.3). Il convient de traiter<br />

en priorité les cheminements qui se trouvent<br />

dans la zone de «captage» clientèle des <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong>.<br />

D'un point de vue réglementaire, une cohérence d'en­<br />

semble commence <strong>à</strong> prendre forme. <strong>Les</strong> décr<strong>et</strong>s d'août<br />

1999 (99-756 <strong>et</strong> 99-757) <strong>et</strong> la circulaire du 23 juin<br />

2000 qui les accompagne, précisent la volonté collec­<br />

tive d'assurer une «accessibilité aux personnes handi­<br />

capées de la voirie publique ou privée ouverte <strong>à</strong> la<br />

circulation...» <strong>et</strong> fixe les va<strong>leurs</strong> de pentes <strong>et</strong> de largeur<br />

<strong>à</strong> respecter. Le chapitre 2 fournit plus de détails.<br />

Méthodes de collecte<br />

d'informations de terrain<br />

<strong>Les</strong> indicateurs nécessaires <strong>à</strong> la constitution d'un<br />

fichier de données peuvent couvrir un champ plus<br />

large que la thématique d'accessibilité. En eff<strong>et</strong>, la<br />

décision de constituer un recueil de données vivantes<br />

(actualisation annuelle - observatoire), d'exploiter ces<br />

données <strong>et</strong> de produire des diagnostics fréquents,<br />

constitue une tâche initiale lourde, même pour les<br />

réseaux d'importance. La constitution d'une base de<br />

données moderne est aussi souvent liée <strong>à</strong> un système<br />

de cartographie (Système d'Information Géogra­<br />

phique - SIG).<br />

Il est fréquent que l'accessibilité ne représente qu'une<br />

part d'une démarche globale d'administration de<br />

données. Certains réseaux importants ont des services<br />

entiers attachés au recueil <strong>et</strong> <strong>à</strong> l'exploitation des<br />

données.<br />

Cependant, la décision de mise en place d'une politique<br />

d'accessibilité peut être le moment d'initier de tels outils.<br />

La création de c<strong>et</strong>te base doit s'organiser en faisant<br />

aussi l'inventaire, service par service, des informations<br />

disponibles, de leur état (format, données brutes,<br />

traitements...), de leur actualité.


CHOIX D'UN SYSTEME DE BUS ACCESSIBLE, COHERENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

La constitution d'une base de données suffisante<br />

pour réaliser un diagnostic, déterminer des enjeux,<br />

programmer des actions <strong>et</strong> suivre l'efficacité d'une<br />

politique semble évidente pour un réseau dans sa<br />

globalité, au-del<strong>à</strong> même du thème traité de l'acces­<br />

sibilité. Si elle est liée <strong>à</strong> un SIG, elle pourra perm<strong>et</strong>tre<br />

la mise <strong>à</strong> jour correcte des supports d'information<br />

de l'accessibilité du réseau ou d'un quartier.<br />

L'administrateur de la base, en général l'autorité<br />

organisatrice aura en charge de compiler les données,<br />

dans une base spécifique <strong>à</strong> la problématique d'accessibilité,<br />

éventuellement de les relier <strong>à</strong> une base plus vaste, <strong>à</strong><br />

portée plus large.<br />

Le système utilisé pour la constitution de la base de<br />

données sera variable suivant l'équipement de l'ad­<br />

ministrateur <strong>et</strong> des services ressources eux-mêmes<br />

intéressés par l'utilisation de la base. La mise en réseau<br />

des informations constituées est aussi un gage<br />

d'implication des acteurs. <strong>Les</strong> logiciels tab<strong>leurs</strong> existant<br />

sur le marché offrent une panoplie étendue apte <strong>à</strong><br />

répondre aux différences d'exigences.<br />

4.1..2.1 <strong>Les</strong> services ressources<br />

L'accessibilité m<strong>et</strong> en jeu étroitement les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

<strong>et</strong> les matériels roulants; c'est donc autour de ces<br />

deux thématiques que les données seront recueillies.<br />

<strong>Les</strong> principales ressources de données sont détenues<br />

<strong>à</strong> la base par:<br />

- l'autorité organisatrice des transports urbains;<br />

- le ou les exploitants;<br />

- les communes <strong>et</strong>/ou les groupements de communes<br />

(services techniques) ;<br />

- les autres gestionnaires de voirie que sont l'Etat<br />

(collectivité territoriale pour la Corse) <strong>et</strong> les dépar­<br />

tements pour ce qui les concerne <strong>à</strong> l'intérieur des<br />

périmètres de transport.<br />

<strong>Les</strong> associations d'usagers, associations de personnes<br />

handicapées, exploitants de services spécialisés, <strong>et</strong>c.<br />

sont également des sources d'informations pouvant<br />

compléter, affiner, les informations de base.<br />

4.1.2.2 Organisation des données<br />

Relativement <strong>à</strong> l'accessibilité <strong>et</strong> <strong>à</strong> l'entrée «Points <strong>d'arrêt</strong>»,<br />

les données peuvent être regroupées en huit familles:<br />

• Identification du point <strong>d'arrêt</strong> : dénomination,<br />

codification réseau, commune <strong>et</strong> département, code<br />

INSEE (commune - arrondissements) <strong>et</strong> éventuellement<br />

cordonnées géographiques (pour SIG), schéma <strong>et</strong> photo.<br />

• État au regard de l'accessibilité: arrêt aménagé<br />

en accessibilité, date d'aménagement, conformité <strong>à</strong><br />

un cahier des charges accessibilité.<br />

• Données d'exploitation: lignes principale <strong>et</strong><br />

secondaires desservant l'arrêt, position du point<br />

<strong>d'arrêt</strong> sur la ligne principale, charge en montée,<br />

charge en descente, point <strong>d'arrêt</strong> symétrique proche,<br />

fonction de l'arrêt (régulation, terminus).<br />

• Environnement du point <strong>d'arrêt</strong>: situation (centre-<br />

ville, quartier...) interface proche (gare, station métro,<br />

parc d'échange...), générateur de proximité (services<br />

publics, hôpitaux...).<br />

• Géométrie voirie <strong>et</strong> point <strong>d'arrêt</strong>: ensemble des<br />

données géométriques, plan, profil en long, profil en<br />

travers, trafic, vitesse, exploitation carrefours, stationne­<br />

ment, accostage des <strong>bus</strong>, zone d'attente, chaussée <strong>et</strong>c.<br />

• Sécurité du point <strong>d'arrêt</strong>: sécurité de la zone<br />

d'attente <strong>et</strong> de la traversée de chaussée.<br />

•Accès au point <strong>d'arrêt</strong>: praticabilité pour les<br />

piétons, confort, continuité.<br />

• Équipement du point <strong>d'arrêt</strong>: équipements<br />

fonctionnels <strong>et</strong> de confort, information, bill<strong>et</strong>terie...<br />

Des outils peuvent être constitués pour faciliter la<br />

collecte des données. Par exemple, une fiche point<br />

<strong>d'arrêt</strong> peut être utilement élaborée ; elle est mise en<br />

circulation dans les services ressources qui la renseignent<br />

périodiquement pour la m<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> jour.<br />

Ces relations instituées par le recueil de données créent<br />

des liens permanents entre les différents acteurs de<br />

la mise en accessibilité, facilitent leur communication<br />

<strong>et</strong> l'émergence de situations opportunes pour la mise<br />

en oeuvre d'actions.


I CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

Irfl, iil, f.'kJ-»kiJ^L<br />

klJnykLjUiJyyL Fiches Arrêt<br />

Point <strong>d'arrêt</strong>:<br />

Accessibité<br />

Situation<br />

Lignes desservant l'arrêt :<br />

Ligne principale :<br />

Date de Saisie:<br />

St Louis<br />

*** Identification ***<br />

^oint <strong>d'arrêt</strong> accessible ; ,• Oui ' ,@ Non<br />

Conforme <strong>à</strong> un cahier des charges . LJ °"i B Non '<br />

Date de mise en accessibilité:<br />

Département: - 13<br />

Commune:<br />

N° Ligne: \j<br />

Autres services, Interurbain<br />

N° Ligne: 1 Position du point sur la ligne: Sens<br />

Extrait de fiche de point <strong>d'arrêt</strong> montrant son identification<br />

1<br />

4<br />

Nom :<br />

Code INSEE :<br />

Fonction de l'arrêt : Régulation<br />

Montée par l'avant du <strong>bus</strong> Q Oui 0 Non<br />

AJX-EN-PROVENCE<br />

13001<br />

Rotonde St Christophe-<strong>Portail</strong> Cézanne<br />

La Mayaneile-L.es Trois Bons Dieux


CHOIX D'UN SYSTÈME DE DUS ACCESSIBLE,<br />

Traitement <strong>et</strong> exploitation des données<br />

Le traitement des données est réalisé par l'adminis­<br />

trateur de l'autorité organisatrice, mais aussi par des<br />

partenaires. Le système utilisé sera évidemment r<strong>et</strong>enu<br />

en fonction des besoins <strong>et</strong> capacités réciproques des<br />

partenaires. Du plus simple au plus élaboré, les systèmes<br />

de traitements exploitation de données existant sur<br />

le marché offrent un éventail couvrant toutes les<br />

situations. Nous avons réalisé un exemple de système<br />

basé sur le logiciel ACCESS dans l'objectif de proposer<br />

prochainement la réalisation d'un produit abouti <strong>et</strong><br />

répondant correctement <strong>à</strong> la demande. Il perm<strong>et</strong>tra<br />

outre une exploitation souple, de s'interfacer avec<br />

un système d'information géographique. De plus en<br />

plus, les réseaux font appel <strong>à</strong> des technologies de<br />

pointe, associant les SAE <strong>et</strong> SAI au GPS (système de<br />

positionnement par satellite).<br />

Voici quelques exemples d'objectifs pouvant être atteints<br />

grâce <strong>à</strong> l'exploitation des informations recueillies:<br />

- pour l'autorité organisatrice, préparer une program­<br />

mation des priorités de mise en accessibilité, en<br />

donnant priorité le cas échéant <strong>à</strong> la sécurité;<br />

- pour une commune, rechercher les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>à</strong><br />

traiter sur des programmes de réfection de voirie ;<br />

- pour l'exploitant, affiner son offre d'information<br />

aux usagers sur la qualité d'accessibilité offerte (mise<br />

<strong>à</strong> jour des supports papier, du site Intern<strong>et</strong>...).<br />

Le traitement de ces nombreuses données est aussi<br />

faite d'opportunités <strong>et</strong> peut s'inscrire, par exemple,<br />

dans des démarches plus globales, observatoire du<br />

PDU, répertoire géographique urbain, <strong>et</strong>c.


. ; • , ; CHOIX<br />

D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

Grilled'évaluation pnuiJachflixLjlii sptème<br />

Auto<strong>bus</strong>/Point <strong>d'arrêt</strong><br />

Le niveau d'accessibilité du système de transport dépend<br />

de la qualité de l'interface <strong>et</strong> donc des choix faits par<br />

les autorités organisatrices <strong>et</strong> les exploitants avec les<br />

services de voirie, parmi les aménagements disponibles,<br />

d'une part pour les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> d'autre part,<br />

pour les véhicules; ceci dans l'optique de garantir le<br />

franchissement de la lacune entre le seuil du véhicule<br />

<strong>et</strong> la station ou le quai par les personnes ayant des<br />

difficultés de marche <strong>et</strong> par les utilisateurs de fauteuils<br />

roulants.<br />

4.2.1 Exigences fonctionnelles des PMR<br />

Des études expérimentales, renforcées par les r<strong>et</strong>ours<br />

d'expériences vécues en exploitation renseignent sur<br />

les caractéristiques dimensionnelles acceptables:<br />

• Pour le franchissement des lacunes horizontales<br />

<strong>et</strong> verticales, les recommandations s'appuient sur les<br />

publications de J.L. Florès (1984), de P. Oxley (1985)<br />

<strong>et</strong> de F, Blennemann (1991). Elles diffèrent pour les<br />

personnes ayant des difficultés de marche (figure 4) <strong>et</strong><br />

pour les utilisateurs de fauteuils roulants (figure 5). Une<br />

faible lacune est aussi un besoin pour les personnes<br />

aveugles s'aidant d'un chien guide <strong>et</strong> un atout de<br />

sécurité pour les personnes malvoyantes qui ont du<br />

mal <strong>à</strong> détecter le seuil d'entrée ou la bordure de sortie.<br />

BUS<br />

30Omm maxi<br />

i -150-<br />

200 mm<br />

Plateforme<br />

Figure 4: lacune franchissable par les personnes ayant des<br />

difficultés de marche<br />

Figure 5: lacune franchissable par les utilisateurs de<br />

fauteuils roulants<br />

• Pour les pentes de rampes, les recommandations<br />

concernent prioritairement les utilisateurs de fauteuils<br />

roulants <strong>et</strong> sont issues des expérimentations de J.L Flores<br />

(1984), F. Blennemann (1991) <strong>et</strong> de M. Dejeammes<br />

(1997) réalisées avec des suj<strong>et</strong>s volontaires qui avaient<br />

une autonomie suffisante pour circuler en ville. <strong>Les</strong><br />

capacités de franchissement dépendent de la force<br />

des utilisateurs qui sont en fauteuil roulant manuel<br />

<strong>et</strong> du diamètre des roues avant du fauteuil, qu'il soit<br />

manuel ou électrique. <strong>Les</strong> recommandations sont<br />

illustrées pour deux longueurs de rampe qui corres­<br />

pondent aux possibilités techniques des véhicules<br />

urbains - <strong>bus</strong> ou tramway (figure 6).


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES 0<br />

BUS<br />

c<br />

Rampe de<br />

1000 mm de Long<br />

12%<br />

maximum<br />

Plate forme<br />

Figure 6: pentes de rampe franchissables par les utilisateurs de fauteuils roulants<br />

Ces va<strong>leurs</strong> recommandées par le COLITRAH, sont<br />

supérieures <strong>à</strong> ce qui est accepté pour la voirie <strong>et</strong> les<br />

bâtiments. C'est en premier lieu parce qu'il faut tenir<br />

compte des contraintes techniques des véhicules de<br />

transport (intégrer une pal<strong>et</strong>te escamotable dans un<br />

plancher de <strong>bus</strong> n'est pas simple). D'autre part, la<br />

faible longueur des rampes <strong>et</strong> la présence de barres<br />

d'appui dans les portes sont des aides techniques de<br />

nature <strong>à</strong> perm<strong>et</strong>tre l'accès sans assistance aux utili­<br />

sateurs de fauteuils roulants autonomes. Indiquons<br />

toutefois que le franchissement d'une rampe de 1m<br />

de long peut être difficile pour les personnes ayant<br />

des difficultés de marche, qui ne pourront prendre<br />

appui qu'après un ou deux pas.<br />

Il va de soi que la situation idéale est l'accès de<br />

plain-pied avec des lacunes verticales <strong>et</strong> horizontales<br />

très faibles (moins de 2 cm environ). Et il faut être<br />

conscient que les situations <strong>à</strong> la limite des tolérances<br />

indiquées ci-dessus risquent de nécessiter, pour<br />

certaines personnes handicapées, de recourir <strong>à</strong> des<br />

compensations, tels que l'aide d'une tierce personne<br />

ou l'accompagnement.<br />

Rampe, de<br />

600 m m de Long


a CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSI BLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

Contraintes d'exploitation<br />

<strong>Les</strong> conditions d'exploitation des auto<strong>bus</strong> en milieu<br />

urbain entraînent des contraintes qui conditionnent<br />

l'accessibilité.<br />

• Le balayage au-dessus du trottoir peut survenir en<br />

approche ou en départ du point <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong>, dans<br />

certains cas, dans les virages aux intersections. La<br />

garde au sol en avant <strong>et</strong> en arrière des essieux, est un<br />

paramètre important. Si le trottoir est surélevé au<br />

point <strong>d'arrêt</strong>, il y a lieu de vérifier la compatibilité des<br />

trajectoires du véhicule <strong>et</strong> éventuellement de sa pal<strong>et</strong>te,<br />

d'autant plus si l'auto<strong>bus</strong> ne peut se présenter en<br />

alignement avec le point <strong>d'arrêt</strong>. C<strong>et</strong>te vérification<br />

relève d'une démarche globale, comme cela a été<br />

développé dans les chapitres 2 <strong>et</strong> 3.<br />

• Le trafic routier peut perturber l'approche en ligne<br />

de l'auto<strong>bus</strong> alors que la configuration <strong>d'arrêt</strong> a été<br />

prévue en saillie ou en alignement. Le stationnement<br />

illicite des véhicules est trop souvent responsable de<br />

telles situations pénalisantes.<br />

• La charge de travail du conducteur est particulièrement<br />

lourde lorsqu'il réalise son accostage au point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Il doit gérer en priorité la sécurité, c'est-<strong>à</strong>-dire les risques<br />

liés aux piétons sur la chaussée <strong>et</strong> en bordure de<br />

trottoir. Il doit aussi chercher <strong>à</strong> s'arrêter près du trottoir<br />

<strong>et</strong> toujours au même niveau longitudinal pour faciliter<br />

l'accès des utilisateurs de fauteuils roulants <strong>et</strong> des<br />

personnes ayant des difficultés de marche; du moins<br />

telles sont les consignes qu'il doit en général suivre<br />

pour garantir l'accessibilité. Il peut ainsi être gêné par<br />

la présence d'obstacles en hauteur <strong>et</strong> trop proches de la<br />

bordure de trottoir, des arbres notamment, ou bien ne<br />

pas discerner la bordure au point <strong>d'arrêt</strong> suffisamment<br />

<strong>à</strong> l'avance.<br />

La qualité d'accostage dépend fortement de ces<br />

conditions. Une observation avec mesures, a été<br />

réalisée par l'INRETS en liaison avec la SEMITAG/<br />

TRANSDEV. En l'absence de consignes aux conducteurs<br />

<strong>et</strong> de systèmes d'aides <strong>à</strong> l'accostage, les va<strong>leurs</strong> de<br />

lacunes horizontales mesurées par vidéographie<br />

étaient en moyenne de 40 <strong>à</strong> 68 cm selon le type <strong>d'arrêt</strong><br />

<strong>et</strong> les écarts types étaient d'autant plus importants<br />

qu'il y avait des conflits de trafic.<br />

Grille d'évaluation<br />

Une mauvaise anticipation de ces contraintes <strong>et</strong>/ou<br />

une combinaison inappropriée de choix techniques sont<br />

de nature <strong>à</strong> dégrader ou même annihiler l'accessibilité<br />

du système auto<strong>bus</strong>/point <strong>d'arrêt</strong>. Dans le but d'aider<br />

<strong>à</strong> la décision, l'INRETS a proposé une grille d'évalua­<br />

tion <strong>à</strong> destination des autorités organisatrices <strong>et</strong> des<br />

exploitants (Dejeammes, 1995). C<strong>et</strong>te grille (tableau 4)<br />

a été établie sur la base des exigences fonctionnelles des<br />

voyageurs ainsi que des données d'accostage obtenues<br />

sur les réseaux de Caen <strong>et</strong> Grenoble, <strong>et</strong> en prenant<br />

des dimensions de référence pour les aménagements<br />

d'accessibilité (agenouillement, rampe, hauteur du<br />

trottoir):<br />

• le seuil des portes de la partie surbaissée est <strong>à</strong> 32 cm<br />

de la chaussée;<br />

• l'agenouillement du <strong>bus</strong> est de 8 cm ;<br />

• les pal<strong>et</strong>tes ont une longueur de 100 ou 50 cm ;<br />

• la lacune horizontale est de 50 cm, sans aide<br />

particulière au conducteur;<br />

• la lacune horizontale est de 10 cm avec une aide<br />

<strong>à</strong> l'accostage.<br />

La grille d'évaluation fournit une estimation de la<br />

qualité de l'accessibilité en fonction des combinai­<br />

sons possibles entre hauteur de point <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong><br />

équipements d'accessibilité du véhicule. L'utilisation<br />

de c<strong>et</strong>te grille devrait intervenir au stade de l'avant-<br />

proj<strong>et</strong> de mise en accessibilité d'une ligne ou d'un<br />

réseau, ou préalablement <strong>à</strong> la rédaction d'un cahier des<br />

charges de <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> de celui des spécifications<br />

techniques des auto<strong>bus</strong>. Elle n'intègre pas la question<br />

de l'accessibilité des cheminements qui mènent le piéton<br />

aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> est établie pour des conditions<br />

normales d'exploitation.<br />

Au vu des choix faits dans différentes agglomérations,<br />

on observe deux tendances en France:


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, C<br />

• Un rehaussement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>à</strong> 20 ou<br />

21 cm. Dans ce cas, certains exploitants équipent<br />

<strong>leurs</strong> <strong>bus</strong> uniquement avec une pal<strong>et</strong>te d'accès; les<br />

autres ajoutent l'agenouillement, sans l'actionner<br />

systématiquement. Â notre connaissance, un seul<br />

exploitant a choisi d'équiper ses <strong>bus</strong> du système<br />

d'agenouillement seulement (<strong>à</strong> Valence).<br />

• Un rehaussement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>à</strong> 18 cm.<br />

<strong>Les</strong> <strong>bus</strong> doivent alors être équipés des deux systèmes<br />

«agenouillement» <strong>et</strong> «pal<strong>et</strong>te» pour perm<strong>et</strong>tre l'accès<br />

des utilisateurs de fauteuils roulants avec une pente<br />

acceptable.


Hauteur du trottoir<br />

Balayage possible<br />

Arrêt<br />

Type<br />

d'équipement<br />

Bus <strong>à</strong> plancher surbaissé<br />

Bus + guidage<br />

Bus + rampe de 1 m<br />

Bus + agenouillement<br />

Bus + guidage +<br />

rampe de 60 cm<br />

Bus + guidage +<br />

agenouillement<br />

Bus + rampe de 1 m +<br />

agenouillement<br />

Bus + rampe de 60 cm +<br />

agenouillement<br />

CHOIX D'UN SYSTEME DE BUS ACCESSIBLE, COHERENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

Tableau 4: Grille d'évaluation pour le choix d'un système <strong>bus</strong>-point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Lacune<br />

verticale<br />

(en cm)<br />

17<br />

17<br />

9<br />

17<br />

D'après (Dejeammes <strong>et</strong> Doliv<strong>et</strong>, 1995)<br />

Postulats<br />

9<br />

9<br />

9<br />

Lacune<br />

horizontale<br />

(en cm)<br />

50<br />

15<br />

50<br />

50<br />

15<br />

15<br />

50<br />

50<br />

15 cm [arrêts existantsj<br />

oui<br />

Tous types<br />

Perte<br />

(en °/o)<br />

• Le seuil des portes de la partie surbaissée est <strong>à</strong> 38 cm de la chaussée.<br />

• L'agenouillement maximum du <strong>bus</strong> est de 8 cm.<br />

• <strong>Les</strong> pal<strong>et</strong>tes utilisables ont une longueur maximum de 100 cm.<br />

-<br />

-<br />

17<br />

-<br />

28<br />

9<br />

15<br />

Accessibilité selon usager<br />

PDM UFR<br />

Non<br />

Limitée (****)<br />

Non<br />

Ou,<br />

Non<br />

Limitée (")<br />

• <strong>Les</strong> pal<strong>et</strong>tes sont déployées uniquement en présence d'un UFR, sauf si mentionné.<br />

Non<br />

Non<br />

Limitée (pente)<br />

Non<br />

Non<br />

Non<br />

«<br />

Limitée (**)<br />

Lacune<br />

verticale<br />

(en cm)<br />

12<br />

12<br />

12<br />

4<br />

12<br />

4<br />

• n<br />

4(l<br />

20 cm (selon<br />

Oui ou<br />

Sur voirie de circulation<br />

Lacune<br />

horizontale<br />

(en cm)<br />

50<br />

15<br />

50<br />

50<br />

15<br />

15<br />

50<br />

50<br />

Perte<br />

(en %)<br />

-<br />

m 12<br />

-<br />

• <strong>Les</strong> personnes ayant des difficultés motrices peuvent, dans leur grande majorité, franchir des lacunes de 15 <strong>à</strong> 20 cm de hauteur <strong>et</strong> de 15 <strong>à</strong><br />

30 cm de longueur.<br />

• <strong>Les</strong> utilisateurs de fauteuil roulant peuvent, pour la plupart, franchir sans aide d'accompagnateurs des lacunes de 5 cm de hauteur <strong>et</strong> de<br />

10 cm de longueur.<br />

• <strong>Les</strong> données concernant le franchissement de rampes indiquent que la plupart des UFR peuvent franchir:<br />

une pal<strong>et</strong>te de 60 cm de long pour une pente de 16 °/o, ou une pal<strong>et</strong>te de 100 cm de long pour une pente de 12 %.<br />

• L'observation des performances des conducteurs de <strong>bus</strong>, lors de l'accostage des arrêts fait apparaître des lacunes horizontales dont les<br />

va<strong>leurs</strong> sont en moyenne de 50 cm<br />

• sans dispositif d'aide <strong>et</strong> de 10 <strong>à</strong> 15 cm avec dispositif de guidage comme <strong>à</strong> Caen, ou avec les bordures biaises.<br />

Exemples de solutions<br />

Hauteur de trottoir 15 cm (arrêts existants) 21 cm<br />

Type<br />

d'équipement<br />

Bus + guidage +<br />

agenouillement +<br />

rampe de 65 cm<br />

Bus + guidage +<br />

rampe de 65 cm<br />

Lacune<br />

verticale<br />

(en cm)<br />

9<br />

Lacune<br />

horizontale<br />

(en cm)<br />

15<br />

Pente rampe<br />

(en o/o)<br />

13<br />

Accessibilité ;elon usager<br />

PDM<br />

Oui<br />

UFR<br />

Ou,<br />

Lacune<br />

verticale<br />

(en cm)<br />

11<br />

Lacune<br />

horizontale<br />

(en cm)<br />

15<br />

20<br />

-<br />

4<br />

8<br />

Pente rampe<br />

(en %)<br />

16


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES "<br />

le type de <strong>bus</strong>)<br />

limité<br />

ou <strong>tous</strong> types<br />

Accessibilité selon usager<br />

Lacune<br />

verticale<br />

(en cm)<br />

4<br />

4<br />

4 f" - )<br />

-4<br />

4(1<br />

PDM : personne ayant des difficultés de motrices<br />

UFR : usager de fauteuil roulant<br />

-4<br />

-4<br />

-4<br />

Lacune<br />

horizontale<br />

(en cm)<br />

(*) : nécessite un accostage <strong>à</strong> moins de 10 cm avec guidage<br />

(**) : nécessite un accostage <strong>à</strong> moins de 30 cm sans guidage<br />

50<br />

15<br />

50<br />

50<br />

15<br />

15<br />

50<br />

50<br />

28 cm (hauteur maximum)<br />

non<br />

Sur voirie de circulation ou <strong>tous</strong> types<br />

Perte<br />

(en °/o)<br />

•<br />

•• 4<br />

-<br />

8<br />

-<br />

-4<br />

-8<br />

Accessibilité selon usager<br />

PDM<br />

Non<br />

^m^m<br />

UFR<br />

Non<br />

Limitée (*)<br />

Limitée (****) Oui<br />

Non Non<br />

Oui Oui<br />

• •<br />

Oui Limitée (****)<br />

Irréalisable<br />

Irréalisable<br />

(***): la lacune verticale de 4 cm pose un problème technique de déploiement de rampe en combinaison avec<br />

une rampe épaisse de 5 cm<br />

(****). manqUe d'appUjs pour le passage sur la rampe<br />

(selon le type de <strong>bus</strong>)<br />

Accessibilité selon usager<br />

PDM UFR<br />

Oui Oui<br />

Lacune<br />

verticale<br />

(en cm)<br />

6<br />

14<br />

Lacune<br />

horizontale<br />

(en cm)<br />

15<br />

15<br />

Pente rampe<br />

(en o/o)<br />

90/0<br />

20%<br />

18 cm<br />

Accessibilité selon usager<br />

PDM UFR<br />

Oui<br />

Oui<br />

Oui<br />

Non<br />

•<br />

' • • • '


US CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

Enfin, si certains réseaux fonctionnent avec leur flotte<br />

de <strong>bus</strong> équipés des deux systèmes «agenouillement»<br />

<strong>et</strong> «pal<strong>et</strong>te» <strong>à</strong> la fois <strong>et</strong> des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> rehaussés<br />

<strong>à</strong> 20 ou 21 cm, on peut dire que ce choix découle de<br />

leur souci de garantir l'accès même si un <strong>bus</strong> se<br />

trouvait contraint de faire son arrêt <strong>à</strong> un trottoir<br />

non aménagé (<strong>à</strong> hauteur de 15 cm) <strong>et</strong> de faire entrer<br />

ou descendre un utilisateur de fauteuil roulant.<br />

• L'auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas, seul, n'est pas la<br />

réponse suffisante aux besoins d'accessibilité des<br />

PMR.<br />

• Pour atteindre les niveaux de performance<br />

exigés par les différentes incapacités, il faut faire<br />

des choix d'équipements en cohérence entre le<br />

véhicule <strong>et</strong> le point <strong>d'arrêt</strong>. C'est le principe de<br />

l'approche système, déj<strong>à</strong> appliqué pour les lignes<br />

de tramways.<br />

• Une hauteur de quai de 18 <strong>à</strong> 21 cm est<br />

préférable, car, d'une part elle peut très<br />

fréquemment être intégrée dans l'espace urbain,<br />

<strong>et</strong> d'autre part, elle limite le recours <strong>à</strong> l'usage<br />

systématique de <strong>tous</strong> les équipements <strong>et</strong> elle<br />

facilite le travail du conducteur, <strong>et</strong> l'accès des<br />

PMR <strong>et</strong> de <strong>tous</strong> les voyageurs.


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE<br />

4.3.1 La tâche de travail du conducteur<br />

<strong>à</strong> l'accostage<br />

L'accostage de l'auto<strong>bus</strong> au point <strong>d'arrêt</strong> constitue<br />

le maillon faible du système du fait de la complexité<br />

de l'environnement urbain. La configuration du<br />

point <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> les manœuvres qu'elle engendre<br />

pour le conducteur ont une importance primordiale.<br />

<strong>Les</strong> configurations possibles ont été présentées au<br />

chapitre 2.<br />

Une expérimentation a été réalisée par l'INRETS avec<br />

la SEMITAG-TRANSDEV <strong>et</strong> la ville de Grenoble en<br />

première étape du proj<strong>et</strong> intitulé «GIBUS» (Dejeammes<br />

<strong>et</strong> al., 1993). Elle a permis d'observer les mouvements<br />

des auto<strong>bus</strong> lors de l'approche de trois types de<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>, en alvéole, en demi-avancée avec<br />

stationnement de voitures de part <strong>et</strong> d'autre, enfin, en<br />

avancée pure. Il a été montré que la lacune horizontale<br />

<strong>à</strong> l'accostage présentait des moyennes comprises<br />

entre 40 <strong>et</strong> 68 cm selon le type <strong>d'arrêt</strong>, avec des<br />

va<strong>leurs</strong> minimales de 10 cm. L'analyse des bandes<br />

vidéographiques amène <strong>à</strong> penser que les grands<br />

écarts mesurés pour un même type <strong>d'arrêt</strong> sont<br />

plutôt liés aux conflits de trafic (stationnement illicite,<br />

présence de nombreux piétons en attente au bord<br />

du point <strong>d'arrêt</strong>).<br />

L'analyse d'activité des conducteurs en phase d'ac­<br />

costage a fait l'obj<strong>et</strong> d'une étude ergonomique en<br />

deuxième étape du proj<strong>et</strong> GIBUS (Kaplan, 1994). Elle<br />

fait apparaître une grande complexité <strong>et</strong> une charge<br />

de travail plus ou moins grande selon les types <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Il a été montré que la phase d'accostage pouvait<br />

être décomposée en une phase d'initialisation (au<br />

moins <strong>à</strong> partir de 40 m en amont du point <strong>d'arrêt</strong>)<br />

<strong>et</strong> une phase d'accostage final. La décomposition de<br />

la tâche en «Action », « Choix», « Raisonnement» <strong>et</strong> « État<br />

OHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

aidesL <strong>à</strong> l'accostage puur<br />

es systèmes non goidés<br />

de l'environnement», <strong>et</strong> la présentation sous forme<br />

d'algorigramme, ont permis d'illustrer la plus grande<br />

sollicitation du conducteur sur une configuration<br />

<strong>d'arrêt</strong> en alvéole, les configurations en ligne <strong>et</strong> en<br />

avancée requérant des sollicitations assez équiva­<br />

lentes. Un exemple d'algorigramme est donné pour<br />

la configuration en ligne (tableau 5).<br />

Ces études démontrent l'importance pour les exploitants<br />

de chercher <strong>à</strong> faciliter la tâche du conducteur pour<br />

l'accostage s'ils veulent obtenir la pleine efficacité<br />

du système auto<strong>bus</strong>/point <strong>d'arrêt</strong>. Plusieurs voies<br />

de recherches de solutions ont été <strong>et</strong> sont encore<br />

explorées, principalement dans notre pays. Nous<br />

les présentons ei-après en tentant d'apporter les<br />

éléments d'évaluation ou d'appréciation portés <strong>à</strong><br />

notre connaissance.


: ; ia • . : CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

REPONSES POUR L'AMELIORATION DE L'ACCESSIBILITE DE L'A UTOBUS URBAIN : UN SYSTEME COHERENT<br />

Selon vitesse<br />

entre 40 <strong>et</strong> 10 m<br />

ACTIONS<br />

CHOIX<br />

£ \ RAISONNEMENT<br />

C*} ETAT DE L'ENVIRONNEMENT<br />

L'ACCOSTAGE<br />

Figue 20 Exemple d'algorigruwme<br />

Tableau 5 : algorigramme des tâches en phase d'accostage -Arrêt en ligne<br />

Si flaque d'eau ou<br />

boue sur le quai,<br />

évite de s'arrêter<br />

avec une porte en<br />

face, avance plus<br />

loin.


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE<br />

Rôle des bordures au point <strong>d'arrêt</strong><br />

Comme l'a montré l'analyse ergonomique de l'ac­<br />

costage, le conducteur prélève des informations dès<br />

la phase d'initiation de l'accostage, soit entre 40 <strong>et</strong><br />

15 m en amont du point <strong>d'arrêt</strong>. Le point <strong>d'arrêt</strong><br />

est un premier repère pour prendre la trajectoire<br />

d'approche. C'est pourquoi, outre la configuration<br />

de l'arrêt, la bordure du trottoir au point <strong>d'arrêt</strong><br />

constitue un élément de guidage visuel. Il est<br />

particulièrement intéressant qu'elle soit de couleur<br />

contrastée par rapport <strong>à</strong> l'environnement pour que<br />

son repérage soit plus aisé lors de l'approche.<br />

<strong>Les</strong> bordures biaises, telles que présentées au<br />

chapitre 2, jouent le rôle de guide-roue dès lors que<br />

le conducteur vient m<strong>et</strong>tre son pneumatique avant<br />

droit au contact. Elles constituent une aide physique<br />

<strong>à</strong> l'accostage, en plus de l'aide visuelle si elles sont<br />

de couleur contrastée.<br />

4.3.3 Guidage visuel sur chaussée<br />

L'idée d'un guidage visuel fixe au sol est venue assez<br />

naturellement chez les exploitants de réseaux pour<br />

fournir une aide <strong>à</strong> l'accostage, en matérialisant la<br />

trajectoire idéale en quelque sorte. <strong>Les</strong> développements<br />

réalisés <strong>à</strong> Caen, Strasbourg <strong>et</strong> Bordeaux, par exemple,<br />

consistent en une ligne de marquage peinte sur la<br />

chaussée au niveau de la zone d'accostage <strong>et</strong> posi­<br />

tionnée dans l'axe du conducteur. C<strong>et</strong>te solution<br />

présente l'avantage d'être facilement mise en œuvre<br />

(figure 7).<br />

COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES^]<br />

Figure 7: exemple de guidage visuel par ligne peinte au sol<br />

- réseau de Strasbourg<br />

L'exploitant du réseau de Caen a recueilli l'opinion<br />

des conducteurs, confirmée lors de l'évaluation de<br />

l'INRETS (Dejeammes, 1993) : ceux-ci ont affirmé ne<br />

pas pouvoir utiliser le guidage dans la zone où il a<br />

été implanté <strong>et</strong> privilégier leur surveillance des<br />

voyageurs en bord du point <strong>d'arrêt</strong>. Ils ont proposé<br />

d'abandonner la ligne peinte au sol <strong>et</strong> de recourir <strong>à</strong><br />

un pointeur débordant de la carrosserie au-dessus<br />

de la roue afin qu'ils puissent visualiser leur position<br />

par rapport <strong>à</strong> la bordure dans le rétroviseur droit.<br />

Il s'avère, outre le fait que la ligne de guidage se<br />

superpose avec le marquage zébra du point <strong>d'arrêt</strong>,<br />

que c<strong>et</strong>te solution procède d'une technique de<br />

«poursuite» qui nécessite une attention soutenue du<br />

conducteur avec focalisation du regard vers l'avant<br />

pendant une phase où il doit contrôler la zone d'attente<br />

des voyageurs au point <strong>d'arrêt</strong> en regardant vers la<br />

droite.<br />

Sur la base des constats faits par l'exploitant de<br />

Strasbourg, c<strong>et</strong>te aide visuelle doit faire l'obj<strong>et</strong> d'une<br />

formation spécifique pour les conducteurs, de même


7 La couleur rouge<br />

n'est pas appropriée,<br />

car réservée<br />

<strong>à</strong> la signalisation de<br />

danger en France.<br />

•k CHOIX D'UN SYSTEME DE BUS ACCESSIBLE, COHERENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

que l'utilisation de la bordure biaise comme guide-<br />

roue. De plus, de l'avis fourni par des conducteurs<br />

interrogés, la ligne de marquage ne peut plus servir<br />

dès lors que le point <strong>d'arrêt</strong> est encombré, en amont<br />

ou en aval, par du stationnement illicite.<br />

Il faut attirer l'attention des services techniques des<br />

villes sur le fait que ce marquage au sol n'a pas été<br />

présenté pour approbation au titre de la réglementation.<br />

Il faut donc demander les autorisations nécessaires <strong>à</strong><br />

titre provisoire avant de faire déclencher le processus<br />

habituel de réglementation de la voirie.<br />

Le guidage visuel est en cours de développement en<br />

Angl<strong>et</strong>erre, par l'Université de Londres <strong>à</strong> la demande<br />

de Transport for London (Tyler, 1999), avec un principe<br />

différent. Le proj<strong>et</strong> nommé Excalibur vise <strong>à</strong> expérimenter<br />

un marquage au sol en amont <strong>et</strong> sur la zone d'accostage<br />

ainsi que trois types de bordures obliques de hauteurs<br />

18, 20 <strong>et</strong> 22 cm. Plusieurs modèles de <strong>bus</strong> sont pris en<br />

compte sachant que l'exploitant prévoit des accostages<br />

<strong>à</strong> des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> en évitement, adm<strong>et</strong>tant donc un<br />

balayage au-dessus du trottoir au point <strong>d'arrêt</strong>. Après<br />

des études cinématiques par calcul, des expérimentations<br />

sur site privé ont été réalisées, perm<strong>et</strong>tant d'observer<br />

les manœuvres des conducteurs <strong>et</strong> d'enregistrer <strong>leurs</strong><br />

performances. C<strong>et</strong>te recherche aboutit <strong>à</strong> recommander<br />

un marquage visuel au sol qui comporte quatre<br />

éléments:<br />

• une zone peinte au sol en siffl<strong>et</strong>. Elle représente l'angle<br />

d'approche de 10° jugé optimal suite aux simulations<br />

<strong>et</strong> vise <strong>à</strong> encourager le conducteur <strong>à</strong> se rapprocher de<br />

la bordure en lui fournissant une information hors de<br />

son champ de vision centrale <strong>et</strong> donc sans focalisation<br />

(figure 8);<br />

• un contraste de couleur de la bordure par rapport<br />

au fond;<br />

• une ligne de couleur rouge 7 sur le point <strong>d'arrêt</strong>, tout le<br />

long de la bordure <strong>et</strong> en r<strong>et</strong>rait de 50 cm, utilisée pour<br />

contrôler la position latérale <strong>à</strong> travers la porte avant;<br />

• deux marques perpendiculaires <strong>à</strong> la bordure, la<br />

première indiquant le point <strong>à</strong> viser pour le contact<br />

avec la bordure en début d'accostage, la seconde<br />

indiquant la position <strong>d'arrêt</strong> <strong>à</strong> respecter.<br />

Figure 8: exemple de marquage au sol du proj<strong>et</strong> Excalibur (Royaume-Uni)<br />

<strong>Les</strong> résultats de ce proj<strong>et</strong> rejoignent des recommandations<br />

faites par les ergonomes impliqués dans le proj<strong>et</strong> GIBUS,<br />

quant <strong>à</strong> l'intérêt du marquage en amont du point <strong>d'arrêt</strong><br />

pour ne pas solliciter l'attention <strong>et</strong> la charge visuelle du<br />

conducteur sur la zone d'accostage proprement dite.<br />

4,3.4 Dispositifs d'aide <strong>à</strong> l'accostage<br />

Le proj<strong>et</strong> GIBUS a abouti <strong>à</strong> la mise au point d'un<br />

dispositif électronique d'aide <strong>à</strong> l'accostage pour le<br />

réseau exploité <strong>à</strong> Grenoble par la SEMITAG. Le dispositif<br />

consiste en:<br />

• un télémètre <strong>à</strong> ultrasons fixé sous le plancher du<br />

<strong>bus</strong> derrière la roue avant droite (côté trottoir);<br />

• un microprocesseur qui traite l'information, pilote<br />

l'affichage <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> des connexions pour l'enregis­<br />

trement de paramètres <strong>et</strong> le couplage avec le système<br />

d'aide <strong>à</strong> l'exploitation;<br />

• un afficheur <strong>à</strong> pavés de diodes électroluminescentes<br />

(LED) programmables.<br />

Le dispositif a subi une série d'expérimentations. Une<br />

campagne d'essais a eu lieu, en 1996, sur la ligne 11<br />

du réseau en exploitation commerciale, ligne de rocade<br />

<strong>à</strong> moyenne fréquentation où la plupart des <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong> préfiguraient les arrêts <strong>accessibles</strong> du réseau.<br />

L'évaluation conduite par l'INRETS avec l'appui du cabin<strong>et</strong><br />

ERG0N0M0S a permis de dégager des enseignements<br />

intéressants (Dejeammes, 1997), même s'il n'a pas été<br />

possible de dégager l'intérêt propre du dispositif GIBUS<br />

par rapport <strong>à</strong> l'apport du point <strong>d'arrêt</strong> aménagé (quai<br />

rehaussé <strong>à</strong> 21 cm, bordure biaise de couleur claire).


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

Il est apparu que le dispositif GIBUS était plus utilisé<br />

comme moyen de contrôle de l'accostage dans la<br />

mesure où l'information est fournie dans la phase<br />

d'accostage proprement dit, alors que le conducteur<br />

doit privilégier les tâches de sécurité.<br />

Figure 9: afficheur GIBUS (source INRETSj<br />

Le dispositif a été <strong>à</strong> nouveau évalué sur la ligne 1<br />

accessible, en service commercial, en comparant les<br />

performances avec <strong>et</strong> sans afficheurs pour un grand<br />

nombre d'accostages avec dix conducteurs, dans le<br />

cadre d'une étude du programme PREDIT. L'étude a<br />

été conduite par le cabin<strong>et</strong> ERGONOMOS en 1999.<br />

Certes, les va<strong>leurs</strong> moyennes de lacunes horizontales<br />

se sont avérées meilleures avec le dispositif GIBUS<br />

(8,36 cm en porte milieu) que sans (12,25 cm en porte<br />

avant). Mais il est apparu en fait que les conducteurs<br />

utilisaient l'information sur l'afficheur très rarement<br />

en cours d'accostage: seulement 6% de l'activité totale<br />

des regards enregistrés par caméra embarquée. <strong>Les</strong><br />

observations <strong>et</strong> analyses de stratégies des conducteurs<br />

ont montré qu'ils préféraient ne pas changer de<br />

stratégie de base (sans dispositif) <strong>et</strong> que les temps<br />

de fixation nécessaires <strong>à</strong> prélever l'information sur<br />

l'afficheur étaient trop longs par rapport aux autres<br />

activités durant l'accostage. Des recommandations<br />

ont été faites quant <strong>à</strong> l'installation de l'afficheur qui,<br />

placé sur. la planche de bord <strong>à</strong> droite, sollicite trop de<br />

mouvements du regard entre le rétroviseur droit <strong>et</strong><br />

l'afficheur. L'étude suggère d'approfondir l'intérêt<br />

du dispositif GIBUS comme outil de formation,<br />

en ne présentant éventuellement que le résultat<br />

de l'accostage par rapport <strong>à</strong> l'objectif.<br />

• // est primordial que l'auto<strong>bus</strong> accoste au plus près<br />

du point <strong>d'arrêt</strong> pour l'accès des personnes ayant de<br />

difficultés de marche, pour les personnes aveugles<br />

<strong>et</strong> malvoyantes, <strong>et</strong> pour les utilisateurs de fauteuils<br />

roulants.<br />

• Pour faciliter la tâche du conducteur, différentes<br />

aides peuvent être apportées, depuis la bonne visibilité<br />

du point <strong>d'arrêt</strong> en avancée de trottoir, jusqu'au<br />

guidage piloté par analyse d'image <strong>et</strong> calculateur.<br />

• // semble que la bordure biaise de trottoir, avec<br />

une couleur contrastée par rapport <strong>à</strong> la chaussée <strong>et</strong><br />

au revêtement de trottoir, soit une solution efficace<br />

<strong>à</strong> un prix acceptable par rapport aux résultats qu'elle<br />

peut donner, sous réserve d'une information <strong>et</strong> d'un<br />

apprentissage des conducteurs.<br />

4.3.5 Guidage <strong>à</strong> l'accostage<br />

Un développement plus ambitieux concerne le guidage<br />

de l'auto<strong>bus</strong> pendant la phase d'accostage, en pilotant<br />

la colonne de direction par l'intermédiaire d'un système<br />

capable de suivre la trajectoire appropriée <strong>à</strong> chaque<br />

point <strong>d'arrêt</strong>. L'objectif poursuivi est la garantie de<br />

régularité dans l'accostage au point <strong>d'arrêt</strong> avec une<br />

très faible lacune.<br />

Le premier exemple mis en service sur une ligne de <strong>bus</strong><br />

classique est dû <strong>à</strong> l'initiative de la ville de Halmstad en<br />

Suède avec le constructeur Volvo. Le système utilisait<br />

la technique du filo-guidage par câble électrique<br />

noyé dans la chaussée, implanté selon une trajectoire<br />

prédéfinie. La précision de l'accostage obtenu n'étant<br />

pas suffisante, une protection de la carrosserie du <strong>bus</strong><br />

a été mise en place, consistant en un ensemble de<br />

bourrel<strong>et</strong>s de caoutchouc pouvant s'escamoter. Le<br />

système a dû être abandonné par refus des conducteurs.<br />

Le système d'asservissement de la direction entraînait<br />

des efforts trop importants au volant (Stare, 1991).<br />

Iris<strong>bus</strong> avec Matra Transport International finalisent<br />

le développement du système VISEE de guidage <strong>à</strong><br />

l'accostage. Celui-ci est né de la combinaison de la<br />

technologie du démonstrateur Laser de suivi de voie<br />

de circulation, imaginé par le constructeur Renault


o<br />

Chaussée<br />

Trottoir<br />

: CHOIX D'UN SYSTEME DE BUS ACCESSIBLE, COHERENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

<strong>et</strong> la société Matra Cap Systèmes, <strong>et</strong> de la demande<br />

exprimée <strong>à</strong> Grenoble d'aide <strong>à</strong> l'accostage de l'auto<strong>bus</strong>.<br />

Il s'agit d'une assistance <strong>à</strong> la conduite qui guide le<br />

<strong>bus</strong> selon une trajectoire prédéterminée pendant la<br />

phase d'accostage qui utilise l'analyse d'image. Il<br />

comprend:<br />

• un ensemble de repères de localisation par peinture<br />

au sol (figure 10);<br />

• une caméra vidéo fixée sur le pare-brise <strong>à</strong> l'intérieur<br />

du véhicule;<br />

• un processeur de traitement en temps réel des images<br />

numériques;<br />

• un système de contrôle de direction intégré sur la<br />

colonne de direction;<br />

• une interface homme-machine avec visualisation par<br />

diodes électroluminescentes de l'état d'activation du<br />

système, une information kinesthésique par vibrations<br />

du volant pour prévenir de la mise en marche du<br />

pilotage de direction.<br />

"—*" "****.<br />

10m<br />

M| „,„„<br />

. ' ; "." '" ' " ' ' " ' ' . " ' ' '." • . '•" ' '"• •"'•' . • " " "<br />

••<br />

10m 15to30m<br />

Figure 10: exemple de marquage pour la localisation du système VISEE (source INRETS)<br />

Le développement <strong>et</strong> la mise au point du système ont<br />

fait l'obj<strong>et</strong> de nombreuses expérimentations, sur piste<br />

privée puis sur site urbain. Elles ont impliqué, outre<br />

les laboratoires de recherche, des constructeurs, des<br />

conducteurs de la SEMITAG <strong>à</strong> Grenoble <strong>et</strong> le cabin<strong>et</strong><br />

ERG0N0M0S. L'évaluation des performances enre­<br />

gistrées sur quelques arrêts de la ligne 11, comme<br />

pour le dispositif GIBUS, a montré des résultats très<br />

prom<strong>et</strong>teurs (Coffin, 1998). D'une part, l'accostage<br />

est réalisé en respectant la valeur objectif fixée <strong>à</strong> 10 cm<br />

<strong>et</strong> avec une très faible dispersion. D'autre part, les<br />

conducteurs ont bien réagi <strong>à</strong> l'introduction du système,<br />

après une phase d'apprentissage assez rapide. Ils ont<br />

apprécié d'être libérés de la tâche d'accostage précis <strong>et</strong><br />

de pouvoir se concentrer sur la sécurité de progression<br />

de leur <strong>bus</strong>. Ils ont pu maîtriser des conditions anormales<br />

de fonctionnement ou des pannes du système grâce aux<br />

informations fournies par l'interface homme-machine.<br />

Des améliorations de c<strong>et</strong>te interface ont été proposées.<br />

Ce système VISÉE est l'une des composantes du<br />

système de transport guidé CMS, en cours de<br />

développement <strong>et</strong> d'essais dans les villes de<br />

Rouen <strong>et</strong> de Clermont-Ferrand sur des auto<strong>bus</strong><br />

articulés Agora. Le marquage de chaussée fait<br />

l'obj<strong>et</strong> d'expérimentations afin de choisir une<br />

couleur <strong>et</strong> des localisations qui ne perturbent ni les<br />

automobilistes ni les piétons.<br />

Un proj<strong>et</strong> est en cours de développement dans le cadre<br />

du partenariat PATH en Californie (USA). L'objectif<br />

est de concevoir un système qui pilote le <strong>bus</strong> durant<br />

la phase d'accostage en garantissant une lacune de<br />

2,5 <strong>à</strong> 7,5 cm par rapport au trottoir <strong>et</strong> qui libère le<br />

conducteur du stress lié <strong>à</strong> la précision de l'accostage<br />

sur des lignes partagées avec le trafic automobile. La<br />

solution envisagée est issue des recherches menées<br />

sur «l'autoroute automatique», qui utilise la détection<br />

électromagnétique avec des aimants enfouis dans le<br />

sol selon la trajectoire voulue pour l'accostage. Ce procédé<br />

aurait aussi la capacité de contrôler la progression du<br />

véhicule en utilisant un profil prédéfini d'accélération<br />

<strong>et</strong> de freinage. <strong>Les</strong> premiers tests ont montré que le<br />

véhicule pouvait suivre la trajectoire avec une grande<br />

précision <strong>et</strong> une faible dispersion (Path, 1998). Sans<br />

doute des travaux de recherche sont encore nécessaires,<br />

notamment sur les questions de sécurité vis-<strong>à</strong>-vis<br />

du trafic automobile <strong>et</strong> des piétons.


CHOIX D'UN SYSTEME DE BUS ACCESSIBLE, COHERENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

La problématique des autocars en milieu urbain<br />

<strong>Les</strong> lignes interurbaines desservies par autocar<br />

perm<strong>et</strong>tent de relier des villes en faisant ou non des<br />

arrêts en zones rurales. Elles ont toujours quelques<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> en zone urbaine <strong>et</strong> souvent un terminus<br />

dans une gare routière, sinon un point <strong>d'arrêt</strong>. Certaines<br />

lignes sont plutôt qualifiées de périurbaines. Elles se<br />

caractérisent par des liaisons dans un tissu dense, mais<br />

ne sont pas régies par les mêmes réglementations<br />

que les lignes urbaines, du fait qu'elles quittent le<br />

Périmètre de Transport Urbain (PTU).<br />

La question de l'accessibilité des autocars aux PMR<br />

n'est examinée ici que dans l'optique de la chaîne de<br />

déplacement <strong>et</strong> de la compatibilité d'exploitation des<br />

autocars sur la voirie <strong>et</strong> aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> utilisés<br />

par les auto<strong>bus</strong> urbains <strong>accessibles</strong>.<br />

Une étude financée par la Direction Générale Industrie<br />

de la Commission Européenne a cherché les possibi­<br />

lités techniques <strong>et</strong> économiques pour rendre acces­<br />

sibles les services interurbains par autocar (SAINT,<br />

1999). <strong>Les</strong> solutions envisagées ont été:<br />

• l'autocar <strong>à</strong> plancher bas avec système d'agenouille­<br />

ment <strong>et</strong> rampe d'accès;<br />

• l'autocar <strong>à</strong> plancher bas <strong>et</strong> élévateur intégré;<br />

• l'autocar standard avec élévateur intégré.<br />

<strong>Les</strong> objectifs limités de l'étude n'ont pas permis<br />

d'aboutir <strong>à</strong> des solutions potentielles.<br />

L'analyse des conditions d'accès ne donne pas les<br />

mêmes préférences selon que les voyageurs ont des<br />

difficultés de marche ou qu'ils sont utilisateurs de<br />

fauteuils roulants. Il en ressort que l'accès pratiquement<br />

de plain-pied de la première solution convient <strong>à</strong> <strong>tous</strong><br />

les handicaps, la deuxième est moins satisfaisante<br />

pour les deux groupes. Quant <strong>à</strong> la dernière, alors qu'elle<br />

peut satisfaire les utilisateurs de fauteuils roulants, elle<br />

laisse trois marches malcommodes pour les personnes<br />

ayant des difficultés de marche.<br />

La direction Transport <strong>et</strong> Énergie de la Communauté<br />

Européenne a r<strong>et</strong>enu, en juin 2000, le proj<strong>et</strong> d'action<br />

COST sur le thème de l'accessibilité des autocars<br />

de lignes régulières aux voyageurs, recherche<br />

qui se déroulera sur trois ans <strong>à</strong> partir de 2001<br />

<strong>et</strong> devrait aboutir <strong>à</strong> des recommandations sur le<br />

matériel, l'information <strong>et</strong> l'exploitation.<br />

<strong>Les</strong> véhicules affectés aux lignes interurbaines en<br />

France sont de conceptions très variées, qui vont des<br />

autocars de tourisme aux auto<strong>bus</strong> aménagés avec<br />

plus de places assises. Une enquête exploratoire a été<br />

menée par l'INRETSen 1995<strong>et</strong> 1998 (Dejeammes, 1999),<br />

centrée sur les questions d'accessibilité des autocars.<br />

Des observations ont été faites <strong>et</strong> des questionnaires<br />

passés aux voyageurs sur deux lignes du réseau VFD<br />

de l'Isère, l'une exploitée avec un autocar classique<br />

Renault Tracer, l'autre avec un auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher<br />

bas Heuliez GX 217. <strong>Les</strong> résultats font apparaître un<br />

n<strong>et</strong> besoin d'amélioration de l'accessibilité pour les<br />

personnes marchant avec difficulté, sans parler<br />

uniquement des utilisateurs de fauteuils roulants.<br />

Pour les autocars classiques, sont concernés les<br />

emmarchements <strong>et</strong> pour les auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas,<br />

le confort des sièges <strong>et</strong> le nombre de places assises.<br />

De plus, l'aménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> est souvent<br />

cité au registre de la qualité de service: équipement<br />

en abri-voyageurs pour protéger des intempéries,<br />

places assises, information sur les horaires sont<br />

souhaités.<br />

Accessibilité globale de l'autocar<br />

<strong>Les</strong> solutions d'accès sont différentes selon le type<br />

de construction du véhicule.<br />

• Autocar <strong>à</strong> plancher bas<br />

C'est le plus souvent un autocar de longueur standard<br />

12 mètres. Il est dérivé de l'auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas<br />

décrit au chapitre 3, avec des aménagements intérieurs<br />

dictés par les plus longues distances parcourues. L'offre<br />

pour ce type de liaisons s'est précisée depuis deux ans.<br />

On pourra utilement se reporter au guide du CERTU<br />

sur les matériels de transport collectif (publication<br />

août 2000).


(El C H 0 I X D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

Figure 11 : autocar <strong>à</strong> plancher bas (source INRETSj<br />

Un symposium de la communauté de recherche pour<br />

la réadaptation en Allemagne, auquel participaient<br />

des constructeurs <strong>et</strong> exploitants, a permis de faire le<br />

point suite <strong>à</strong> l'expérimentation d'autocars <strong>à</strong> plancher<br />

bas (BAR, 1994). Sur la question de la garde au sol,<br />

souvent posée étant donné qu'elle est un peu plus<br />

faible sur les véhicules <strong>à</strong> plancher bas que sur les<br />

autocars classiques, il a été conclu que certains<br />

problèmes pouvaient apparaître sur des lignes topo-<br />

graphiquement exigeantes. Ils ont pu être maîtrisés<br />

en apportant des modifications de construction aux<br />

véhicules <strong>et</strong>/ou en adaptant la chaussée le long du<br />

tracé de la ligne. Sur la question de la perte de<br />

places assises, la solution peut être trouvée en<br />

homologuant des autocars plus longs, ce que la<br />

nouvelle directive européenne perm<strong>et</strong> désormais.<br />

L'accessibilité sera satisfaisante <strong>à</strong> condition que le<br />

point <strong>d'arrêt</strong> soit équipé d'un trottoir, en particulier<br />

pour les personnes ayant des difficultés de marche,<br />

les parents avec pouss<strong>et</strong>tes d'enfants <strong>et</strong> les personnes<br />

âgées. L'équipement du point <strong>d'arrêt</strong> contribue par<br />

ail<strong>leurs</strong> <strong>à</strong> la sécurité du lieu d'attente.


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES k<br />

Pour l'accès des utilisateurs de fauteuils roulants, la<br />

solution d'une rampe d'accès paraît la mieux indiquée<br />

lorsque la majorité des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> de la ligne ont<br />

des trottoirs. Le choix d'une pal<strong>et</strong>te longue de 1 m<br />

pourrait sans doute répondre plus facilement au cas<br />

où l'accès se ferait depuis la chaussée, l'aide du<br />

conducteur ou d'un accompagnateur se ferait alors<br />

avec un effort plus acceptable. La solution choisie<br />

devra respecter la réglementation (arrêté de 1982)<br />

en matière de pente.<br />

Le choix d'un élévateur intégré pour l'accès des<br />

utilisateurs de fauteuils roulants est une solution<br />

plus adaptée aux lignes dont les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> n'ont<br />

pas de trottoirs ou sont mal équipés. En eff<strong>et</strong>, la<br />

plate-forme de l'élévateur a une possibilité de<br />

débattement jusqu'au niveau de la chaussée. Ces<br />

équipements sont décrits dans le chapitre 3.<br />

• Autocar <strong>à</strong> plancher haut<br />

Ce sont les autocars classiques pour lesquels l'acces­<br />

sibilité nécessite des équipements qui sont disponibles<br />

sur le marché avec ou sans modifications de carrosserie.<br />

- Élévateur intégré<br />

Le dispositif se présente sous forme d'un caisson qui<br />

peut être fixé soit dans l'emmarchement soit dans<br />

une partie de la soute pour perm<strong>et</strong>tre le transfert<br />

d'une personne en fauteuil roulant ou une personne<br />

ayant des difficultés de marche (plutôt réservé aux<br />

handicaps sévères de marche). Il a une capacité<br />

de débattement qui va de la chaussée au plancher<br />

intérieur. <strong>Les</strong> systèmes actuels ont fait des progrès<br />

quant <strong>à</strong> leur encombrement ainsi qu'<strong>à</strong> leur fiabilité<br />

de mécanisation. <strong>Les</strong> États-Unis en ont l'expérience sur<br />

les auto<strong>bus</strong> urbains depuis de nombreuses années.<br />

Un exemple de modèle intégré dans l'emmarchement<br />

est donné en figure 12 en vente sur les marchés du<br />

Royaume-Uni <strong>et</strong> de l'Australie pour les autocars<br />

interurbains ou de tourisme. Un exemple de modèle<br />

intégré dans la soute est donné en figure 13.<br />

Figure 12: exemple d'élévateur dans l'emmarchement (Power Lift Services Ltd)<br />

Figure 13: exemple d'élévateur dans la soute (autocar Néoplan)


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIB<br />

- Élévateur mobile<br />

Une plate-forme élévatriee mobile est en cours<br />

d'étude <strong>et</strong> développement au Canada. L'objectif est<br />

de disposer d'un matériel léger <strong>et</strong> peu coûteux, qui<br />

puisse être transporté dans la soute de l'autocar <strong>et</strong><br />

ne nécessite que des transformations mineures sur<br />

le véhicule (Smith, 1999). Un prototype a été testé<br />

avec succès (figure 14). Il faut cependant noter qu'il<br />

nécessite l'utilisation d'une chaise de transfert dont<br />

la largeur autorise le passage dans l'emmarehement<br />

<strong>et</strong> le couloir de l'autocar classique. L'utilisateur de<br />

fauteuil roulant voyage sur un siège de l'autocar, son<br />

fauteuil roulant étant stocké dans la soute. Ces chaises<br />

de transfert sont des matériels déj<strong>à</strong> utilisés dans les<br />

avions <strong>et</strong> dans les trains (Eurostar par exemple).<br />

Figure 14: élévateur mobile de Adaptive Design Engineering<br />

Ltd<br />

Des essais en service sont programmés pour valider<br />

le principe <strong>et</strong> la fabrication auprès des voyageurs<br />

utilisateurs de fauteuils roulants, des exploitants<br />

d'autocars <strong>et</strong> des conducteurs. Indiquons que, pour<br />

E, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

des gares routières <strong>à</strong> fort trafic, une plate-forme<br />

élévatriee mobile sur les quais a aussi été développée.<br />

- Emmarchement<br />

La première marche des autocars classiques est souvent<br />

<strong>à</strong> une hauteur de 40 cm au-dessus de la chaussée. Pour<br />

faciliter l'accès si l'autocar ne s'arrête pas près d'un<br />

trottoir, un dispositif d'agenouillement ou une marche<br />

escamotable sont tout indiqués. D'ail<strong>leurs</strong> le proj<strong>et</strong> de<br />

directive européenne sur la conception des autocars<br />

<strong>et</strong> auto<strong>bus</strong> inclut des exigences sur les hauteurs de<br />

marche (elle sera applicable aux nouveaux modèles<br />

<strong>et</strong> peut-être aux nouveaux véhicules). La marche<br />

escamotable est une solution pratiquée en Suède<br />

depuis de nombreuses années. Il semble que ces deux<br />

solutions se développent actuellement, notamment<br />

pour les autocars de tourisme.<br />

Il convient aussi de penser <strong>à</strong> la largeur de passage <strong>et</strong> <strong>à</strong><br />

la conception des barres d'appui dans l'emmarehement.<br />

<strong>Les</strong> recommandations du COLITRAH (1999) sont tout<br />

<strong>à</strong> fait valables pour les autocars. Le proj<strong>et</strong> de directive<br />

devrait fixer des exigences sur ce point.<br />

• Autocar <strong>à</strong> double étage<br />

L'autocar <strong>à</strong> double étage est plus utilisé pour des<br />

voyages touristiques. En fait, il ne faut pas oublier<br />

qu'il présente un plancher bas <strong>et</strong> que son niveau<br />

inférieur est accessible moyennant des équipements,<br />

genre rampe d'accès, tels que décrits au chapitre 3.<br />

Pour l'accessibilité des autocars, des choix de véhicules<br />

<strong>et</strong> d'équipements spécifiques pour les utilisateurs<br />

de fauteuils roulants commencent <strong>à</strong> exister <strong>et</strong> <strong>à</strong> se<br />

diversifier. Une réflexion devra être engagée au niveau<br />

européen <strong>et</strong> aboutir <strong>à</strong> des recommandations visant<br />

aussi aux conditions d'exploitation. C'est d'autant<br />

plus important que des liaisons régionales autrefois<br />

faites par chemin de fer, sont désormais assurées par<br />

autocar. Â ce jour, une première démarche nécessaire<br />

consiste <strong>à</strong> s'assurer de la compatibilité entre les autocars<br />

actuels <strong>et</strong> les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> aménagés pour les auto<strong>bus</strong><br />

<strong>accessibles</strong>.


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES ?<br />

1 Aménagement intérieur <strong>et</strong> sécurité<br />

<strong>Les</strong> recommandations visant <strong>à</strong> faciliter la circulation<br />

<strong>à</strong> l'intérieur <strong>et</strong> l'accès aux sièges sont identiques<br />

<strong>à</strong> celles des auto<strong>bus</strong> urbains. Il devrait être pris un<br />

plus grand soin quant au confort des sièges.<br />

L'espace pour utilisateurs de fauteuils roulants<br />

mérite un commentaire particulier. Il convient de<br />

placer c<strong>et</strong> espace de stationnement le plus près de<br />

la porte d'accès équipée, sachant que la largeur de<br />

passage doit être d'au moins 800 mm dans le couloir<br />

<strong>et</strong> de plus de 900 mm s'il y a un changement de<br />

direction <strong>à</strong> 90°. Ainsi, dans un autocar classique, un<br />

élévateur intégré dans la soute peut éviter ce<br />

problème de circulation en positionnant l'espace en<br />

regard <strong>et</strong> du même côté que la porte spéciale. Dans<br />

les autocars interurbains <strong>à</strong> plancher bas, où une<br />

plate-forme est autorisée pour quelques voyageurs<br />

debout, l'espace sera aménagé sur c<strong>et</strong>te plate-forme.<br />

Comme pour les auto<strong>bus</strong> urbains, une surface minimum<br />

de 1 200 mm x 750 mm est nécessaire (1 300 mm<br />

de long est préférable), <strong>et</strong> il pourra être avantageux<br />

de «valoriser» l'espace par un siège repliable. <strong>Les</strong><br />

équipementiers proposent maintenant des solutions<br />

confortables sans être trop encombrantes.<br />

La sécurité des fauteuils roulants est soumise <strong>à</strong><br />

la réglementation des véhicules transportant une<br />

personne en fauteuil roulant (arrêté de 1982 <strong>et</strong> son<br />

annexe 5). Elle impose de faire voyager l'utilisateur<br />

face <strong>à</strong> la route <strong>et</strong> un système de fixation du<br />

fauteuil capable de le maintenir en cas de freinage<br />

brusque est exigé. Il est intéressant de signaler le<br />

système Easylok MK II du fabricant britannique<br />

Unwin, qui combine fixation du fauteuil roulant,<br />

protection de l'occupant <strong>et</strong> siège d'autocar <strong>à</strong><br />

assise repliable (figure 15).<br />

Figure 15: système EasyLok pour fauteuil roulant <strong>et</strong> siège<br />

repliable (source Unwin Ltdj


UO CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIB<br />

La position protégée dos <strong>à</strong> la route n'est pas<br />

admise en France, pour les lignes qui sortent<br />

du PTU. Une étude réalisée pour le ministère des<br />

Transports canadien a montré que c<strong>et</strong>te solution<br />

pouvait être envisagée pour les traj<strong>et</strong>s en autocar<br />

interurbain, tant du point de vue sécurité que du<br />

problème du mal des transports, sous réserve qu'un<br />

siège en vis-<strong>à</strong>-vis soit installé pour éviter l'isolement de<br />

l'utilisateur de fauteuil roulant (Rutenberg, 1997).<br />

4,4.3 Aménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong><br />

gares routières<br />

Une approche système (véhicule/point <strong>d'arrêt</strong>) ne<br />

peut qu'être favorable <strong>à</strong> une meilleure accessibilité<br />

de l'autocar interurbain.<br />

L'aménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> présente une<br />

spécificité par rapport <strong>à</strong> ceux du transport urbain:<br />

l'implantation le long de routes <strong>à</strong> trafic rapide. La<br />

sécurité au point <strong>d'arrêt</strong> ne doit être compromise ni<br />

pour les automobilistes, par une obstruction du trafic<br />

sur une portion hors agglomération où ils circulent<br />

vite, ni pour les voyageurs se rendant <strong>à</strong>/ou repartant<br />

du point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Il faut rappeler que les décr<strong>et</strong>s de 1999 vont conduire<br />

les aménageurs <strong>à</strong> se poser la question dès lors que<br />

des travaux seront programmés sur la structure de<br />

chaussée ou le trottoir, <strong>à</strong> l'emplacement d'un point<br />

<strong>d'arrêt</strong>. On se rapportera au chapitre 2 pour les<br />

caractéristiques du trottoir (hauteur <strong>et</strong> bordure), pour<br />

les mobiliers d'accueil <strong>et</strong> d'information, enfin pour<br />

les dispositifs spécifiques<br />

<strong>Les</strong> gares routières sont des pôles d'échange qui<br />

participent <strong>à</strong> la continuité de l'accessibilité de la<br />

chaîne de déplacement. Lorsqu'elles comportent un<br />

bâtiment d'accueil propre, celui-ci ne devrait plus<br />

poser de problèmes s'il a été construit, ou a fait<br />

l'obj<strong>et</strong> de travaux de rénovation, depuis la parution<br />

de la loi sur l'accessibilité des établissements recevant<br />

du public de 1991 (décr<strong>et</strong>s d'application de 1994).<br />

L'accès des PMR aux véhicules doit être facilité le<br />

long du cheminement reliant les quais au bâtiment<br />

E, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

ou aux autres modes de transport (y compris le parking<br />

pour automobiles). Il sera utile de se reporter aux<br />

recommandations du COLITRAH (1999).<br />

La conception de l'aire de stationnement <strong>et</strong> d'accès aux<br />

autocars doit prendre en considération le problème<br />

du balayage au-dessus des quais (ou <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>)<br />

<strong>et</strong> la sécurité de la circulation piétonne des voyageurs.<br />

La géométrie générale cherchera ainsi <strong>à</strong> limiter les<br />

manœuvres susceptibles de causer un balayage important<br />

<strong>et</strong> le quai ne devra pas être rehaussé dans les zones<br />

au-dessus desquelles l'autocar peut balayer.<br />

Pour les quais d'accostage, certaines conceptions<br />

peuvent plus facilement perm<strong>et</strong>tre l'accostage près de<br />

la bordure tout en facilitant le cheminement d'accès <strong>et</strong><br />

sans nuire <strong>à</strong> l'organisation de la circulation des autocars.<br />

Pour l'accès des utilisateurs de fauteuils roulants, il<br />

faut toujours ménager un espace de 1,50 m de diamètre<br />

sans obstacle pour la manœuvre sur le quai.<br />

L'implantation en « peigne» (ensemble de quais parallèles)<br />

ne pose en général pas de problèmes d'accostage <strong>et</strong><br />

d'alignement des autocars. Mais l'aménagement en<br />

quai de plain-pied reste difficile <strong>à</strong> cause du linéaire<br />

nécessaire pour les pentes <strong>et</strong> pose par ail<strong>leurs</strong> des<br />

problèmes de traversées piétons, difficiles <strong>à</strong> sécuriser.<br />

Le quai longitudinal unique, le long duquel lesautocars<br />

viennent se garer, est très consommateur d'espace en<br />

long si les autoca5 successifs doivent être indépendants<br />

les uns des autres. Dans un tel contexte, le linéaire<br />

disponible n'est, en général, jamais suffisant pour<br />

effectuer un accostage correct, les autocars étant<br />

toujours obligés de braquer les roues soit <strong>à</strong> l'entrée<br />

soit <strong>à</strong> la sortie de leur poste de quai. C<strong>et</strong>te disposi­<br />

tion semble <strong>à</strong> éviter, sauf <strong>à</strong> disposer d'une longueur<br />

n<strong>et</strong>tement suffisante (40 m par <strong>bus</strong> standard entre<br />

deux postes successifs).<br />

Deux configurations peuvent être préconisées pour<br />

garantir l'accessibilité:<br />

• le stationnement de tête où l'autocar s'engage<br />

au-dessus du trottoir jusqu'<strong>à</strong> l'essieu avant. Ainsi,<br />

l'accès <strong>à</strong> la porte avant se fait <strong>à</strong> partir du quai latéral


CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, COHERENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

<strong>et</strong> limite la hauteur relative de la première marche <strong>à</strong><br />

la porte avant au moins. Si l'autocar est <strong>à</strong> plancher<br />

bas avec rampe d'accès <strong>à</strong> la porte milieu, il est peu<br />

coûteux de prolonger le quai latéral comme le montre<br />

l'exemple de Grenoble (voir plus haut figure 11). C<strong>et</strong>te<br />

configuration est parfois critiquée parce que l'autocar<br />

doit quitter son emplacement en effectuant une marche<br />

arrière. La sécurité de la manœuvre sera d'autant mieux<br />

assurée que l'aire d'implantation est située en dehors<br />

des cheminements piétonniers naturels dans ce secteur.<br />

• le stationnement en redan: c<strong>et</strong>te disposition<br />

ménage un emplacement longitudinal pour chaque<br />

autocar, indépendamment du précédent <strong>et</strong> du suivant<br />

(figure 16). Elle favorise de plus un accostage de<br />

qualité, l'arrivée de l'autocar s'effectuant parallèlement<br />

au quai. En eff<strong>et</strong>, le conducteur donne seulement un<br />

p<strong>et</strong>it coup de volant <strong>à</strong> droite pour accoster <strong>et</strong> s'arrêter<br />

au fond de l'emprise. Toutes les portes du véhicule<br />

bénéficient de la hauteur du quai pour l'accès. La sortie<br />

du stationnement se fait en dégageant complètement <strong>à</strong><br />

gauche, manoeuvre effectuée <strong>à</strong> faible vitesse. Il convient<br />

de veiller <strong>à</strong> la hauteur de l'extrémité du quai, en fonction<br />

des véhicules qui risqueront de balayer au-dessus.<br />

abri-<strong>bus</strong><br />

chausséede<br />

dégagement<br />

10<br />

_2Jn<br />

éch.:1/500° 1cm=5m<br />

Figure 16 : schéma de stationnement en redan<br />

4mS0 qua<br />

À nombre de quais équivalent, la configuration en<br />

redan est, certes, plus consommatrice de superficie<br />

(en transversal par rapport au quai) que la forme de<br />

quai longitudinal unique. Vu ses avantages, elle mérite<br />

d'être prise en considération lors des réflexions menées<br />

au stade de l'avant-proj<strong>et</strong>.<br />

zébra jaune


;•?• CHOIX D'UN SYSTEME DE BUS ACCESSIBLE, COHERENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

La problématique des transports guidés de surface<br />

<strong>Les</strong> transports guidés, qu'ils soient souterrains ou de<br />

surface, présentent l'atout considérable du guidage des<br />

véhicules pour remplir l'objectif de l'accessibilité. En<br />

eff<strong>et</strong>, la lacune <strong>à</strong> la station <strong>d'arrêt</strong> peut être parfaitement<br />

maîtrisée, ses dimensions horizontale <strong>et</strong> verticale peuvent<br />

être très faibles par construction du système, <strong>et</strong> cela de<br />

façon régulière. On ne traitera ici que les systèmes de<br />

surface qui se développent depuis quelques années,<br />

surtout dans les villes de plus de 200 000 habitants.<br />

4.5,1 <strong>Les</strong> tramways<br />

L'agglomération de Grenoble <strong>et</strong> l'exploitant SEMITAG<br />

de son réseau de transport ont, les premiers en Europe,<br />

cherché <strong>à</strong> introduire un tramway accessible; d'une<br />

part, en faisant concevoir un matériel roulant avec<br />

plancher bas sur une partie de la surface; d'autre<br />

part, en aménageant les quais de station de façon <strong>à</strong><br />

perm<strong>et</strong>tre un accès avec un faible dénivelé. <strong>Les</strong> rames<br />

construites par Alstom ont un plancher <strong>à</strong> 34 cm du sol<br />

sur deux-tiers de sa surface, avec accès dans c<strong>et</strong>te zone<br />

par toutes les portes. La mise en service a eu lieu en 1987.<br />

Depuis, on peut dire qu'en France, toutes les nouvelles<br />

lignes de tramway intègrent les exigences d'accessibilité<br />

par une approche système lors de la conception du<br />

matériel roulant <strong>et</strong> celle des stations <strong>d'arrêt</strong>.<br />

• Lacune <strong>à</strong> la station <strong>d'arrêt</strong><br />

Pour limiter le dénivelé entre le quai de station <strong>et</strong> les<br />

seuils de portes, les trottoirs sont rehaussés. La lacune<br />

horizontale est au maximum de 4 cm, tant que le quai<br />

n'est pas en courbe. Depuis, d'autres villes ont adopté<br />

c<strong>et</strong>te conception, avec quelques variantes pour assurer<br />

l'accès des utilisateurs de fauteuils roulants sans difficulté.<br />

 Grenoble, pour rester dans des limites acceptables<br />

de travaux aux stations <strong>d'arrêt</strong>, la hauteur des quais<br />

<strong>à</strong> 27 cm environ laisse une lacune verticale de 7 cm.<br />

Suite <strong>à</strong> une campagne d'essais avec un échantillon<br />

varié de personnes en fauteuils roulants <strong>et</strong> de<br />

personnes marchant avec cannes ou béquilles, il s'est<br />

avéré préférable d'équiper une porte de chaque rame<br />

d'une pal<strong>et</strong>te escamotable <strong>et</strong> manœuvrée <strong>à</strong> la demande.<br />

Même si des dysfonctionnements ont été enregistrés,<br />

liés <strong>à</strong> une mauvaise visibilité du voyant alertant le<br />

conducteur de la demande de pal<strong>et</strong>te, le système est<br />

jugé très satisfaisant par les utilisateurs. <strong>Les</strong> conducteurs<br />

ont la consigne de réserver l'usage de la pal<strong>et</strong>te aux<br />

utilisateurs de fauteuils roulants, ce qui semble justifié<br />

du fait de la maîtrise des lacunes qui ne pénalisent<br />

pas trop les personnes ayant des difficultés de marche<br />

ou avec pouss<strong>et</strong>tes d'enfants.<br />

Sur la ligne Saint-Denis/Bobigny, le tramway exploité<br />

par la RATP évite la pal<strong>et</strong>te en rehaussant un peu plus<br />

le trottoir au point <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> en posant une bande<br />

de protection en caoutchouc le long de la bordure.<br />

Ainsi les deux techniques pour l'accès des fauteuils<br />

roulants - avec ou sans pal<strong>et</strong>te - ont <strong>leurs</strong> adeptes<br />

selon les réseaux. Il faut insister sur la limite de<br />

pente de pal<strong>et</strong>te qui ne doit pas dépasser les va<strong>leurs</strong><br />

indiquées au paragraphe 4.2.1, d'ail<strong>leurs</strong> validées <strong>à</strong><br />

partir du vécu des utilisateurs des tramways de<br />

Strasbourg, de Nantes <strong>et</strong> de Grenoble.<br />

Le comble-lacune du tramway de Montpellier <strong>et</strong> la bande<br />

tactile choisie qui annonce le bord des quais (source: CERTU)


CHOIX D'UN SVSTÈME DE BUS ACCESSIBLE, C<br />

<strong>Les</strong> nouveaux matériels intègrent désormais un dispositif<br />

comble-lacune, qui est mis en place automatiquement<br />

avec l'ouverture d'une ou plusieurs portes de façon<br />

<strong>à</strong> réduire la lacune horizontale <strong>à</strong> 2 ou 3 cm au plus.<br />

La lacune verticale est traitée par l'ajustement de la<br />

hauteur du quai (26 <strong>à</strong> 30 cm environ). Des exemples<br />

sont les rames CITADIS d'Alstom, en circulation <strong>à</strong><br />

Montpellier, Orléans <strong>et</strong> Lyon.<br />

• Matériel roulant <strong>et</strong> aménagement intérieur<br />

La rame développée parAlstom pour Grenoble présente<br />

un plancher bas sur deux-tiers de sa surface, <strong>et</strong> donc<br />

un emmarchement intérieur vers les deux extrémités<br />

au-dessus des bogies. Comme pour les auto<strong>bus</strong>, l'offre<br />

de places assises dans la partie de plain-pied suffit<br />

pour la clientèle PMR.<br />

Depuis, des tramways <strong>à</strong> plancher bas intégral ont été<br />

conçus pour favoriser la répartition des passagers dans<br />

toute la rame <strong>et</strong>, ainsi, améliorer les temps d'échange<br />

<strong>et</strong> faciliter l'accessibilité <strong>à</strong> toutes les portes. Le premier<br />

exemple en France fut le tramway de Strasbourg. Il<br />

faut reconnaître que c<strong>et</strong>te solution entraîne plus de<br />

contraintes quant <strong>à</strong> l'aménagement intérieur, du fait<br />

des volumes techniques qui ne peuvent pas <strong>tous</strong> être<br />

reportés en hauteur (moteurs <strong>et</strong> bogies en particulier).<br />

Une solution élégante a été trouvée pour rendre le<br />

tramway de Nantes accessible, alors que son plancher<br />

haut nécessitait de franchir deux marches aux portes.<br />

Elle consiste en l'introduction d'une caisse intermédiaire<br />

<strong>à</strong> plancher bas entre deux voitures <strong>à</strong> plancher haut.<br />

Le passage dans l'intercirculation comporte une pente.<br />

Il s'avère que c<strong>et</strong>te solution est très appréciée des<br />

voyageurs qui utilisent plus volontiers les entrées<br />

avec faible dénivelé. La lacune, qui subsiste entre le<br />

seuil de porte <strong>et</strong> le quai, est comblée par une pal<strong>et</strong>te<br />

déployée <strong>à</strong> la demande. La pente de c<strong>et</strong>te pal<strong>et</strong>te est<br />

cependant un peu trop forte <strong>et</strong> certains utilisateurs<br />

de fauteuils roulants doivent demander de l'aide<br />

pour la franchir. Tous descendent en marche arrière,<br />

ce qui requiert plus d'attention vis-<strong>à</strong>-vis des piétons<br />

sur le quai.<br />

HÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

En France, les choix des villes procédant <strong>à</strong> de nouveaux<br />

investissements sont partagés entre le plancher bas<br />

partiel <strong>et</strong> le plancher bas intégral, ces deux configurations<br />

intégrant l'objectif d'accessibilité <strong>à</strong> toutes les portes.<br />

• Aménagements spécifiques<br />

<strong>Les</strong> tramways, systèmes de transport guidés, sont soumis<br />

<strong>à</strong> une homologation spécifique <strong>à</strong> chaque implantation.<br />

La réglementation en matière de sécurité des passage5<br />

est différente de celle des véhicules sur pneus, ce qui<br />

s'explique par des sollicitations dynamiques moins<br />

sévères du fait du roulement sur rail.<br />

Ainsi <strong>à</strong> ce jour, il n'y a pas obligation d'aména­<br />

gement de sécurité pour l'utilisateur de fauteuil<br />

roulant. Généralement, des emplacements sont<br />

identifiés <strong>et</strong>, dans le cas d'équipement de pal<strong>et</strong>te, un<br />

bouton de demande devrait être placé <strong>à</strong> hauteur de<br />

80 <strong>à</strong> 90 cm, avoir une large surface pour pouvoir<br />

appuyer avec la paume de la main <strong>et</strong> demander un<br />

faible effort de pression pour son activation.<br />

Le long de <strong>tous</strong> les espaces de circulation, il convient<br />

de prévoir des <strong>points</strong> d'appuis de couleur contrastée<br />

par rapport au fond <strong>et</strong> non glissants. Si des sièges<br />

prioritaires sont prévus, il est recommandé qu'une<br />

barre d'appui soit placée sur la paroi latérale ou devant<br />

l'assise pour aider la personne <strong>à</strong> s'asseoir <strong>et</strong> <strong>à</strong> se relever.<br />

Même si les secousses sont moins violentes que dans<br />

un <strong>bus</strong>, il est recommandé de prévoir des barres ou<br />

poignées de maintien dans l'environnement des valideurs<br />

de titres. Certains réseaux ont choisi de les implanter<br />

en station ce qui évite la manœuvre <strong>à</strong> bord pour des<br />

personnes <strong>à</strong> l'équilibre incertain.<br />

<strong>Les</strong> aménagements d'information devraient comprendre :<br />

• l'annonce sonore <strong>et</strong> lumineuse de ferm<strong>et</strong>ure des<br />

portes ;<br />

• l'annonce sonore <strong>et</strong> lumineuse du prochain arrêt.<br />

Un système de «thermomètre» de ligne sur lequel une<br />

lampe s'allume pour indiquer la station a l'avantage<br />

d'être simple <strong>et</strong> lisible.


LS CHOIX D'UN SYSTÈME DE BUS ACCESSIB<br />

<strong>Les</strong> systèmes guidés sur pneus<br />

<strong>Les</strong> premiers systèmes guidés sur pneus ont été<br />

développés sur la base d'auto<strong>bus</strong> articulés avec un<br />

guidage matériel par gal<strong>et</strong>s latéraux <strong>et</strong> bordure<br />

verticale implantée le long du site propre de circulation.<br />

Deux exemples sont en exploitation <strong>à</strong> Adélaïde (Australie)<br />

<strong>et</strong> <strong>à</strong> Essen (Allemagne), le système O-Bahn de Mercedes.<br />

Une autre approche a été le recours au guidage sur<br />

rail central. Le système développé par Bombardier sous<br />

le nom de TVR a été mis en exploitation commerciale<br />

pour la première fois <strong>à</strong> Nancy, <strong>et</strong> le sera prochainement<br />

<strong>à</strong> Caen.<br />

La dernière technique développée par Matra Transport<br />

International <strong>et</strong> Iris<strong>bus</strong> consiste en un guidage<br />

immatériel utilisant une caméra vidéo, l'analyse<br />

d'image <strong>et</strong> le marquage au sol. <strong>Les</strong> agglomérations<br />

de Rouen <strong>et</strong> de Clermont-Ferrand seront les premières<br />

<strong>à</strong> introduire ce système baptisé CMS.<br />

Pour une meilleure connaissance de ces matériels, le<br />

lecteur se reportera aux ouvrages publiés par le<br />

CERTU <strong>et</strong> l'INRETS intitulés «<strong>Les</strong> nouveaux systèmes<br />

de transports guidés urbains» <strong>et</strong> «L'offre française en<br />

matière de transports publics».<br />

• Lacune <strong>à</strong> la station <strong>d'arrêt</strong><br />

Si le véhicule est guidé par un rail central, la question<br />

d'accessibilité quai/véhicule s'apparente <strong>à</strong> celle des<br />

tramways avec un guidage de <strong>tous</strong> les essieux. On se<br />

rapportera <strong>à</strong> la section précédente.<br />

Lorsque les véhicules sont exploités sans guidage, sur<br />

des tronçons terminaux <strong>à</strong> faible fréquentation par<br />

exemple, on se r<strong>et</strong>rouve dans la situation des auto<strong>bus</strong><br />

classiques, la qualité de l'accostage dépendra de la<br />

maîtrise du conducteur. Celui-ci peut même rencontrer<br />

la difficulté supplémentaire que crée le cache-roue<br />

de certains modèles.<br />

Dans le cas du guidage immatériel, seul le premier<br />

essieu est guidé <strong>et</strong> donc l'accostage nécessite une<br />

phase d'approche la plus rectiligne possible en<br />

amont de la station. Ce type de guidage passe de<br />

façon très souple du mode guidé au mode non<br />

E, COHÉRENCE DES PRINCIPALES INTERFACES<br />

guidé <strong>et</strong> présente une grande reproductibilité ou<br />

régularité, comme cela a été montré avec le système<br />

VISÉE. <strong>Les</strong> premiers essais réalisés ont montré la grande<br />

sensibilité au dévers de chaussée au droit du point<br />

<strong>d'arrêt</strong>, qui devrait être inférieur <strong>à</strong> 2°/o pour optimiser<br />

l'approche <strong>à</strong> la station <strong>et</strong> sa sortie.<br />

<strong>Les</strong> véhicules guidés sur pneus sont conçus en<br />

général avec plancher bas sur toute la surface utile.<br />

L'accessibilité est assurée <strong>à</strong> toutes les portes, comme<br />

pour les tramways, par rehaussement du trottoir <strong>à</strong><br />

choisir en fonction de la hauteur du plancher bas <strong>et</strong><br />

des soubassements, sachant que les risques de<br />

balayage sont traités au moment de la conception<br />

de la ligne en site propre.<br />

Pour faciliter l'accès des fauteuils roulants <strong>et</strong> pour<br />

conserver la possibilité d'exploiter le véhicule sans<br />

guidage, il apparaît préférable d'équiper le véhicule<br />

d'une pal<strong>et</strong>te déployable.<br />

Il sera intéressant de suivre les mises en exploitation<br />

de ces nouveaux systèmes, choisis dans les villes de<br />

Nancy <strong>et</strong> Caen pour le guidage «monotrace» par rail<br />

central, de Rouen <strong>et</strong> Clermont-Ferrand pour le<br />

guidage immatériel non «monotrace».<br />

• Aménagements spécifiques<br />

Ces systèmes utilisant un roulement sur pneu, se<br />

caractérisent par des sollicitations dynamiques<br />

proches de celles.de l'auto<strong>bus</strong>, voire identiques lorsqu'ils<br />

circulent sans guidage. Aussi l'aménagement d'une<br />

zone de stationnement pour utilisateurs de fauteuils<br />

roulants doit-elle comporter un système de sécurité<br />

avec appui dorsal <strong>et</strong> avec protection contre le<br />

basculement latéral comme pour les auto<strong>bus</strong>.<br />

<strong>Les</strong> autres aménagements intérieurs devraient être<br />

traités comme pour les auto<strong>bus</strong> <strong>et</strong> les tramways.


S'informer avant <strong>et</strong> pendant le voyage est encore plus important pour<br />

les personnes ayant rit -, ineap v stés puwques, sensorielles ou cognitives<br />

que pour les aulies voyageurs. En eff<strong>et</strong>, elles ont besoin de s'assurer<br />

qu'elles ne rencontreront pas de barrières au cours de leur déplacement<br />

<strong>et</strong> d'en maîtriser chaque étape. Encore faut-il que c<strong>et</strong>te information<br />

leur soit accessible. Durant la chaîne d'événements ou d'actions qui<br />

ponctuent le déplacement, ies PMR ne doivent pas se perdre <strong>et</strong> encore<br />

moins se sentir oubliée-. D'ail<strong>leurs</strong>, les situations de perturbations pendant<br />

le voyage sont particulièrement difficiles pout les personnes handicapées,<br />

si elles ne peuvent percevoir ce qui se passe ou comprendre l'information<br />

fournie aux vovnoeurs oour poursuivre leur i lent.<br />

L'information<br />

des voyageurs


: ; • ; L'INFORMATION<br />

DES V O Y A G E U R S<br />

Besoins d'information dans les transports<br />

collectifs<br />

<strong>Les</strong> besoins d'information pour utiliser un transport<br />

collectif urbain sont énumérés dans le tableau 6.<br />

Avant le déplacement<br />

Pendant le déplacement<br />

À la fin du déplacement<br />

S'informer sur l'offre transport, tarification, horaires,<br />

parc de stationnement, service bill<strong>et</strong>tique<br />

Rechercher un traj<strong>et</strong> optimisé<br />

Puis-je effectuer le voyage en toute indépendance, de combien d'aides aurai-je besoin ?<br />

Comment ach<strong>et</strong>er un bill<strong>et</strong> ?<br />

S'informer sur des perturbations potentielles<br />

Comment me rendre au départ ?<br />

La zone de dépose, le parking sont-ils adéquats ?<br />

S'orienter, suivre les panneaux <strong>et</strong> les repères<br />

Comment <strong>et</strong> où demander de l'aide ?<br />

Prendre connaissance des différents services connexes<br />

S'informer sur les horaires de départ<br />

Connaître les temps d'attente<br />

S'informer du prochain arrêt, des correspondances<br />

Où vais-je m'asseoir ? Où m<strong>et</strong>tre mes bagages ?<br />

S'informer sur les perturbations en cours<br />

Comment saurai-je que c'est mon arrêt ?, Comment sortirai-je ?<br />

Se guider vers les activités urbaines<br />

Tableau 6: besoins principaux d'information pour le déplacement en transport collectif<br />

La lecture de c<strong>et</strong>te liste fait comprendre combien la<br />

présentation de l'information, son contenu <strong>et</strong> son<br />

opportunité temporelle sont importants <strong>et</strong> doivent<br />

prendre en compte certaines incapacités pour ne<br />

pas exclure certains voyageurs. Pour les personnes<br />

aveugles ou malvoyantes, l'information auditive ne<br />

posera pas de problème; <strong>à</strong> l'inverse, les personnes<br />

sourdes ou malentendantes saisiront <strong>et</strong> comprendront<br />

une information visuelle. Quant aux personnes ayant<br />

des difficultés de marche <strong>et</strong> les utilisateurs de fauteuils<br />

roulants, ils ont besoin de s'assurer de l'accessibilité<br />

physique <strong>et</strong> de la disponibilité du service jusqu'<strong>à</strong> leur<br />

destination. Enfin, pour les personnes ayant des<br />

incapacités cognitives, des difficultés de communi­<br />

cation ou ne maîtrisant pas notre langue écrite ou<br />

parlée, des indications par symboles, pictogrammes ou<br />

images les aideront <strong>à</strong> se diriger.


Nous ne pouvons pas traiter de l'accessibilité des<br />

systèmes d'information, de transaction <strong>et</strong> de validation<br />

de titres, ce qui constituerait un guide en soi. Nous<br />

nous bornerons <strong>à</strong> fournir les éléments essentiels pour<br />

faciliter l'usage des transports collectifs urbains. Nous<br />

utiliserons en particulier des recommandations sur<br />

les besoins des voyageurs ayant des incapacités <strong>et</strong><br />

sur la qualité de l'information faites dans le cadre de<br />

recherches <strong>et</strong> coopérations européennes (RICA-1992,<br />

COST 335-1999). Le rapport d'enquête du proj<strong>et</strong><br />

BIOVAM fournit une évaluation quantifiée des besoins<br />

en information <strong>et</strong> orientation des personnes aveugles<br />

<strong>et</strong> malvoyantes pour utiliser les transports (1999).<br />

Que l'information soit diffusée sous forme de prospectus,<br />

en réponse <strong>à</strong> un appel téléphonique ou affichée sur<br />

un panneau, quatre critères pour une bonne diffusion<br />

de l'information doivent être satisfaits:<br />

• clarté : signifie facilement lisible <strong>et</strong> facilement<br />

compréhensible;<br />

• concision car un voyageur a peu de temps pour<br />

voir, lire <strong>et</strong> comprendre pleinement l'information. <strong>Les</strong><br />

pictogrammes internationalement reconnus sont<br />

particulièrement adaptés pour saisir rapidement<br />

l'information;<br />

• précision: toute information doit non seulement<br />

être correcte au moment de sa première diffusion,<br />

elle doit aussi être vérifiée <strong>et</strong> mise <strong>à</strong> jour;<br />

• opportunité: l'information ne peut être utilisée de<br />

manière efficace que si elle est disponible au moment<br />

où le voyageur en a besoin.<br />

Une signalisation <strong>et</strong> une information bien pensées<br />

aideront le voyageur dans ses différentes actions.<br />

L'utilisation de symboles simples, compréhensibles <strong>et</strong><br />

le recours <strong>à</strong> un marquage régulier sont la base d'une<br />

démarche facilitée de déplacement.<br />

<strong>Les</strong> voyageurs ayant des incapacités ont besoin d'in­<br />

formations spécifiques supplémentaires qui sont<br />

récapitulées dans le tableau 7.<br />

L'INFORMATION DES VOYAGEURS<br />

Catégorie de voyageurs<br />

Difficulté de marche<br />

Utilisateur<br />

de fauteuil roulant<br />

Déficience visuelle<br />

Déficience auditive<br />

Troubles intellectuels<br />

Informations spécifiques<br />

Distances, marches/niveaux, places assises<br />

Accès, distances, place dans le véhicule<br />

Orientation, annonces, communication<br />

Annonces, communication<br />

Orientation, annonces, communication<br />

Tableau 7: besoins d'informations spécifiques par catégorie de voyageurs<br />

Des recommandations détaillées sur les dispositifs de<br />

présentation de l'information <strong>et</strong> leur ergonomie, ont<br />

été élaborées pour mieux satisfaire les personnes<br />

sourdes <strong>et</strong> malentendantes, pour les personnes aveugles<br />

<strong>et</strong> malvoyantes ainsi que pour les personnes ayant<br />

des déficits cognitifs (Renard-1999, Geehan-1996,<br />

BfG-1996, Hugues-1989, Hermelin-1989, COLITRAH-<br />

1999).


I@ L'INFORMATION DES VOYAGEURS<br />

L'iafûrmMioji au point <strong>d'arrêt</strong><br />

<strong>Les</strong> poteaux <strong>et</strong> abris-voyageurs sont les supports<br />

d'information prévus. Leur implantation <strong>et</strong> la lisibilité<br />

de l'information ont été traitées dans le chapitre<br />

2.2.2.4. On ne saurait trop insister sur la taille des<br />

caractères, les contrastes <strong>et</strong> l'éclairage des textes.<br />

L'identification du numéro de ligne <strong>et</strong> de la<br />

destination du <strong>bus</strong> pose un problème majeur<br />

aux personnes aveugles ou malvoyantes. La<br />

situation la plus critique est rencontrée lorsque<br />

plusieurs <strong>bus</strong> desservant des destinations différentes<br />

se présentent simultanément au même point <strong>d'arrêt</strong>.<br />

La personne aveugle peut demander au conducteur<br />

où il va, mais si la personne est intéressée par l'un<br />

des <strong>bus</strong> qui font suite, le plus souvent, ceux-ci ont<br />

ouvert <strong>leurs</strong> portes loin d'elle <strong>et</strong> repartent en laissant<br />

la personne sur place.<br />

Un système <strong>à</strong> balise <strong>et</strong> télécommande (schéma 11) a été<br />

mis en place en 1988 par le réseau de <strong>bus</strong> de Lorient<br />

(11 <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> équipés). Il a donné satisfaction<br />

aux utilisateurs, aveugles <strong>et</strong> malvoyants, en leur<br />

perm<strong>et</strong>tant de se faire connaître au conducteur allant<br />

<strong>à</strong> leur destination. Cependant ce système s'avère difficile<br />

<strong>à</strong> maintenir <strong>et</strong> son extension reste chère (25 000 F/<br />

point <strong>d'arrêt</strong>). La ville de Lorient va expérimenter un<br />

système différent <strong>et</strong> moins onéreux, <strong>à</strong> compter de<br />

mi-2001. Avec ce système, le point <strong>d'arrêt</strong> n'est plus<br />

équipé <strong>et</strong> la personne aveugle, doté d'un boîtier,<br />

ne choisira pas sa ligne, mais pourra connaître la<br />

destination du <strong>bus</strong> arrivant ou de celui dans lequel<br />

elle se trouve. Une évaluation est attendue fin 2001.


L'INFORMATION<br />

Schéma 11 : principe d'identification du <strong>bus</strong> pour les aveugles, mis en place <strong>à</strong> Lorient en 1988<br />

(source: mairie de Lorient)<br />

Un système est en cours de déploiement <strong>à</strong> Grenoble,<br />

sur le tronc commun aux deux lignes de tramway. Un<br />

boîtier électronique portable indique, par haut-parleur<br />

fixé sous l'abri-voyageur, quand le véhicule arrive, quelle<br />

est sa destination. Il serait envisageable pour les <strong>bus</strong>.<br />

Indiquons qu'un système <strong>à</strong> télécommande par ondes<br />

infrarouges, a été développé aux USA. Il fournit la<br />

destination de la ligne du <strong>bus</strong> par un haut-parleur<br />

intégré dans le boîtier porté par l'individu (Talking<br />

Signs,®). Ce système est aussi utilisé dans les stations<br />

de métro <strong>et</strong> pour les traversées aux feux de circulation.<br />

Des fabricants français ont des proj<strong>et</strong>s similaires.


VÊ L'INFORMATION DES VOYAGEURS<br />

.'InfujnBtinn sur le <strong>bus</strong><br />

<strong>Les</strong> dispositifs d'information <strong>et</strong> de communication <strong>à</strong><br />

prévoir <strong>à</strong> l'extérieur <strong>et</strong> <strong>à</strong> bord du <strong>bus</strong> ont été présentés<br />

dans le paragraphe 3.4.<br />

Il est indéniable qu'il faut <strong>à</strong> terme, fournir toutes<br />

les informations sous les deux formes visuelle <strong>et</strong><br />

auditive. Un voyageur en train de lire son journal<br />

appréciera tout autant qu'une personne aveugle,<br />

d'entendre l'annonce sonore du prochain arrêt. Un<br />

voyageur étranger ne pratiquant pas bien notre langue,<br />

appréciera de pouvoir lire l'affichage de c<strong>et</strong>te annonce<br />

sur écran.


Nous insistons sur l'attention <strong>à</strong> porter <strong>à</strong> ce domaine. Ne<br />

serait-il pas dommage qu'une brochure d'information<br />

sur le réseau, imprimée en braille, reste sur le comptoir<br />

d'un kiosque, que la ligne accessible ne soit pas repérée<br />

sur le plan de réseau ou au point <strong>d'arrêt</strong>? Nous<br />

fournissons ici quelques principes <strong>et</strong> exemples <strong>à</strong> suivre.<br />

L'identification de l'accessibilité<br />

Trois pictogrammes normalisés au niveau international<br />

<strong>et</strong> national sont destinés <strong>à</strong> identifier l'accessibilité:<br />

• Le symbole international d'accessibilité (photo ci-<br />

contre) a une portée générale. Même s'il représente<br />

un fauteuil roulant blanc sur fond bleu, il ne couvre<br />

pas seulement l'accessibilité aux personnes ayant<br />

des difficultés de marche ou en fauteuil roulant.<br />

• Le symbole international de surdité (photos ci-<br />

contre) est destiné aux produits ou environnements<br />

<strong>accessibles</strong> aux personnes sourdes ou malentendantes.<br />

Il représente une oreille barrée. L'ajout de la l<strong>et</strong>tre T<br />

en bas <strong>à</strong> droite indique la présence d'une boucle <strong>à</strong><br />

induction pour les personnes portant un appareil<br />

auditif.<br />

BOUCLE MAGNETIQUE<br />

mmutez <strong>à</strong> la position<br />

votre appareil auditif, <strong>et</strong><br />

écoutez dans le silence.<br />

L'INFORMATION DES VOYAGEURS<br />

L'infnrmatinn sur l'annflssihili<br />

• Le pictogramme normalisé «S3A», Accueil -<br />

Accompagnement - Accessibilité, (photos ci-contre)<br />

est destiné <strong>à</strong> signaler des lieux des services, des<br />

produits qui sont <strong>accessibles</strong> aux personnes ayant<br />

des difficultés de compréhension, de communication<br />

<strong>et</strong> d'orientation (référence AFNOR NF X 05-050).<br />

Le repérage d'une ligne de <strong>bus</strong>, d'un <strong>bus</strong> équipé d'une<br />

pal<strong>et</strong>te ou du point <strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong> sont utiles <strong>et</strong><br />

nécessaires aux PMR. Deux exemples d'identification<br />

peuvent être cités.<br />

Le SITEEB (Syndicat Intercommunal des Transports de<br />

l'Est de l'Étang de Berre) a mis au point son propre<br />

pictogramme pour identifier l'accessibilité sur son<br />

réseau. Le logo, reproduisant la l<strong>et</strong>tre A de l'acces­<br />

sibilité, est complété des symboles normalisés de<br />

l'accessibilité comme le fauteuil roulant, la canne<br />

<strong>et</strong> la pouss<strong>et</strong>te. Il a l'avantage de montrer que PMR<br />

n'est pas synonyme d'utilisateur de fauteuil roulant.<br />

Le pictogramme est reproduit ci-dessous.<br />

PERSONNES A MOBILITE REDUITE<br />

LES BUS DE L'ETANG<br />

CCESSIBLES<br />

A TOUS<br />

le Logo adopté au SITEEB (source SITEEB)


:i;.!-.. : L'INFORMATION DES V O Y A G E U R S<br />

Le réseau grenoblois a mené, avec une société<br />

spécialisée en signalétique, une réflexion sur l'iden­<br />

tification de l'accessibilité. Outre la conception d'un<br />

pictogramme, le travail a porté sur le repérage des<br />

<strong>bus</strong> <strong>et</strong> des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong> <strong>à</strong> l'aide d'une<br />

ligne jaune, plus discrète que les symboles habituels.<br />

Le jaune est devenu la couleur de l'accessibilité. Une<br />

couleur pour un concept. La volonté de l'agglomération<br />

grenobloise est bien d'intégrer l'accessibilité dans le<br />

paysage quotidien, d'amener les usagers <strong>à</strong> associer la<br />

couleur jaune avec l'accessibilité, avec pour pers­<br />

pective ultime, la disparition de toute identification<br />

de l'accessibilité quand le réseau sera totalement<br />

accessible.<br />

La ligne jaune sur un <strong>bus</strong> accessible de Grenoble, le pictogramme du fauteuil roulant se<br />

r<strong>et</strong>rouve sur la deuxième porte, ainsi que sur le fronton de l'abri-voyageurs, (source:<br />

SEMITAGj<br />

De telles symboliques ne remplacent cependant<br />

pas le symbole international d'accessibilité qui<br />

peut être compris par les étrangers <strong>à</strong> la ville ou<br />

au pays.<br />

Une documentation largement<br />

diffusée<br />

La mise <strong>à</strong> disposition permanente de l'information<br />

spécifique pour les personnes handicapées est <strong>à</strong><br />

prévoir aux <strong>points</strong> d'accueil ou d'information<br />

habituels de l'exploitant. C<strong>et</strong>te recommandation<br />

est particulièrement utile pour celles qui arrivent de<br />

loin, d'un autre périmètre de transport urbain.<br />

Toutes formes de documents sont utilisées par les<br />

entreprises. L'important est d'indiquer le réseau<br />

accessible <strong>et</strong> de présenter le fonctionnement des<br />

<strong>bus</strong> <strong>et</strong> les techniques d'accostage. Â c<strong>et</strong> égard, le<br />

dépliant proposé par le SITEEB (Syndicat Intercommunal<br />

des Transports de l'Est de l'Étang de Berre), intitulé<br />

«<strong>Les</strong> <strong>bus</strong> de l'étang accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong>» constitue un<br />

bon exemple de document compl<strong>et</strong> puisqu'il comporte<br />

l'essentiel de l'information pour accéder au <strong>bus</strong>, de<br />

l'embarquement au débarquement.


L'INFORMATION DES VOYAGEURS<br />

/ACCESSIBILITE, MODE D'EMPLOI<br />

COMMENT MONTER DANS LE BUS<br />

L'accès aux plate-formes s'effectue par une rompe escamotable<br />

équipée d'un revêtement onti-dÉrâpant.<br />

Vous n'avez qu'<strong>à</strong> attendre que le conducteur ail stoppé le<br />

<strong>bus</strong> le long du trottoir : un bouton extérieur de demande de<br />

sortie de rampe se trouve <strong>à</strong> proximité de la porte (vous pouvez<br />

également faire signe au conducteur <strong>à</strong> l'arrivée du <strong>bus</strong>],<br />

LE CONDUCTEUR ACTIONNE ALORS LA RAMPE :<br />

1 - La rampe sort en quelques secondes, Pour plus de sécurité,<br />

ses bords sensibles lui perm<strong>et</strong>tent de rentrer instantanément<br />

ou contact de tout obstacle.<br />

2- Dans le même temps, le <strong>bus</strong> s'agenouille de 7 cm.<br />

3- <strong>Les</strong> portes s'ouvrent, il no vous reste qu'<strong>à</strong> monter.<br />

Durant le fonctionnement du système d'accessibilité, des témoins<br />

:t lumineux perm<strong>et</strong>tent o chacun d'être vigilant.<br />

PENDANT LE TRAJET<br />

Un aperçu du dépliant SITEEB (source SITEEB]<br />

Un espace spécial a été aménagé sur les plateformes pour<br />

les personnes en fauteuil roulant, offrant le maximum de<br />

confort <strong>et</strong> de sécurité.<br />

• Voyage dans le sens inverse de la rnarche du <strong>bus</strong> ;<br />

M Bourrel<strong>et</strong> de protection <strong>à</strong> droite contre la paroi, pour protéger<br />

la tête ;<br />

• P<strong>et</strong>it trottoir ou sol pour caler le fauteuil <strong>à</strong> droite <strong>et</strong> éviter<br />

que le bras puisse être coincé contre la paroi ;<br />

M Barre de protection latérale maintenant le fauteuil en<br />

position ;<br />

• large poignée de maintien sur la paroi du véhicule ;<br />

Outre ce type de fiches pratiques, toutes sortes de<br />

moyens peuvent également servir <strong>à</strong> communiquer.<br />

Parmi les solutions originales, l'exploitant Transport for<br />

London a imaginé un dialogue entre une personne <strong>à</strong><br />

mobilité réduite <strong>et</strong> un agent de la société exploitante<br />

sur les difficultés qu'elle peut rencontrer au cours<br />

d'un voyage en <strong>bus</strong>. La discussion aborde les aspects<br />

techniques en faisant disparaître les appréhensions<br />

du voyageur au fur <strong>et</strong> <strong>à</strong> mesure des réponses <strong>à</strong> ses<br />

inquiétudes.<br />

D'autres supports de présentation peuvent être<br />

développés: les brochures ou dépliants (diffusion dans<br />

les boîtes aux l<strong>et</strong>tres, mise <strong>à</strong> disposition dans les <strong>bus</strong><br />

ou les <strong>points</strong> de vente...), l'affichage aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

de <strong>bus</strong>, les indications reposant sur la perception<br />

sensorielle (logos, bande de couleur, signal sonore...),<br />

des articles de journaux, <strong>et</strong>c. Il faut associer distribution<br />

d'information <strong>et</strong> information en libre accès.<br />

! UNE FOIS INSTALLE<br />

IL EST IMPORTANT DE VÉRIFIER :<br />

• Que les poignées du fauteuil roulant soient placées de part<br />

ef d'autre du dossier spécialement conçu a c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, <strong>et</strong><br />

appuyées sur la plaque de protection située derrière celui ci ;<br />

• Que lo protection latérale qui maintient le fauteuil roulant<br />

soit abaissée (pour plus de commodité, elle a été dotée d'une<br />

poignée) ;<br />

M Que les freins du fauteuil routant soient enclenchés.<br />

D'autre port, des sièges plus larges ont été installés <strong>à</strong><br />

l'avant des <strong>bus</strong> pour les personnes ayant des difficultés<br />

de déplacement, tls sont munis de poignées de maintien<br />

supplémentaires <strong>et</strong> de boutons de demande <strong>d'arrêt</strong> <strong>à</strong> portée<br />

de main.<br />

• J.IHl.U-tJJ?I.I.H<br />

Pour demander l'arrêt au conducteur, il suffit d'appuyer<br />

sur la commande sensitive située au dessus de la poignée<br />

de maintien.<br />

Un voyant vert s'allume alors, puis u<br />

ge, indique que la demande a bie<br />

conducteur.<br />

i deuxième voyant, roi<br />

été enregistrée par<br />

VOYANT ROUGE<br />

<strong>Les</strong> portes ne s'ouvrent qu'une fois que la rampe est déployée<br />

<strong>et</strong> le véhicule abaissé. Il suffit alors de relever lo protection<br />

latérale puis de se diriger vers lo sortie <strong>et</strong> de descendre ta<br />

rampe.<br />

IMPORTANT :<br />

Attendez l'arrêt tompl<strong>et</strong> du <strong>bus</strong> avant de<br />

relever voire protection latéral* <strong>et</strong> de quitter<br />

votre emplacement.<br />

^A M ÂlJ^^


1 L'INFORMATION DES V O Y A G E U R S<br />

L'information par Intern<strong>et</strong><br />

La mise <strong>à</strong> disposition de données <strong>accessibles</strong> <strong>à</strong><br />

l'ensemble des individus invite <strong>à</strong> s'appuyer sur<br />

les outils modernes de communication comme la<br />

toile Intern<strong>et</strong>, qui supplante désormais le Minitel.<br />

La plupart des villes disposent dorénavant de sites<br />

sur lesquels les renseignements sur les réseaux de<br />

transports sont disponibles. Certaines autorités<br />

organisatrices ou exploitants disposent également<br />

d'un site. Il faudra imaginer la diffusion d'information<br />

par ce biais sur le réseau <strong>bus</strong>, l'accessibilité des lignes,...<br />

en parallèle des informations sur le fonctionnement<br />

du service spécialisé. Par exemple, le site Intern<strong>et</strong> de la<br />

RATP présente une description <strong>et</strong> des photographies des<br />

matériels roulants <strong>et</strong> des aménagements d'accessibilité,<br />

réalisés en région parisienne. Il apporte également une<br />

information plus générale sur l'accessibilité (textes<br />

réglementaires notamment).<br />

Ce média peut être particulièrement utile aux personnes<br />

aveugles ou malvoyantes. En eff<strong>et</strong>, des matériels<br />

informatiques peuvent leur perm<strong>et</strong>tre de convertir<br />

le texte en parole ou en écriture braille. Ils pourront se<br />

renseigner sur les itinéraires <strong>et</strong> les horaires <strong>à</strong> condition<br />

que le site Intern<strong>et</strong> soit lui-même accessible.<br />

On pourra consulter utilement le rapport Descargues<br />

pour le ministère de l'Emploi <strong>et</strong> de la Solidarité <strong>et</strong><br />

l'analyse des possibilités de sites Intern<strong>et</strong> Transport<br />

réalisée par l'INRETS (Marin-Lamell<strong>et</strong>-2000). Des règles<br />

ont été établies par le «Web Accessibility Initiative» <strong>et</strong><br />

peuvent être consultées sur le site http://www.w3.org/WAI<br />

(en anglais) <strong>et</strong> sur le site du réseau Braillen<strong>et</strong><br />

http://www.braillen<strong>et</strong>.jussieu.fr (en français). Il est<br />

possible de contrôler l'accessibilité des pages<br />

Intern<strong>et</strong> grâce au service Bobby disponible sur le site<br />

http://www.cast.org/bobby. Lorsque toutes les pages<br />

d'un site satisfont aux exigences du WAI, l'icône<br />

«Bobby approved» peut être affichée sur ce site.<br />

Informer, c'est dire ce qui a été fait <strong>et</strong> comment on<br />

peut en bénéficier. Divers moyens existent; il y a<br />

lieu de trouver le mode adapté de communication,<br />

en fonction de la cible, <strong>et</strong> toujours s'assurer que le<br />

message est passé.


L'INFORMATION DES VOYAGEURS ••;•<br />

<strong>Les</strong> nouveaux systèmes dinformation<br />

Avec les progrès de l'informatique <strong>et</strong> des réseaux<br />

de communication, les systèmes d'information se<br />

développent pour tenter de mieux répondre <strong>à</strong> ces<br />

besoins d'information <strong>et</strong> en particulier ceux qui<br />

concernent le fonctionnement en temps réel de<br />

l'offre de transport. Ils présentent des potentialités<br />

pour faciliter l'utilisation des transports collectifs<br />

aux personnes handicapées, mais il faut <strong>à</strong> l'avenir<br />

s'assurer que <strong>tous</strong> les voyageurs, quelles que soient<br />

<strong>leurs</strong> incapacités, puissent en bénéficier. Une étude<br />

canadienne récente fait le point sur ces questions<br />

(Mitchell-1997).<br />

Actuellement se développent des systèmes d'infor­<br />

mation sur les temps d'attente au point <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong><br />

des bornes interactives d'information perm<strong>et</strong>tant la<br />

recherche d'itinéraire <strong>et</strong> des horaires sur le réseau,<br />

implantées dans des centres d'échanges ou aux<br />

<strong>points</strong> de correspondance. D'une part, ces systèmes<br />

ne présentent pas toujours des caractéristiques<br />

adaptées <strong>à</strong> la vision de la population vieillissante <strong>et</strong><br />

d'autre part, ils ne sont d'aucune utilité aux personnes<br />

aveugles <strong>et</strong> malvoyantes. On ne peut qu'inciter les<br />

concepteurs <strong>à</strong> prévoir une interface qui puisse<br />

diffuser c<strong>et</strong>te information sous forme auditive<br />

via une oreill<strong>et</strong>te portée par la personne ou par<br />

haut-parleur, de préférence par activation <strong>à</strong> distance<br />

(télécommande) ou mieux automatiquement par<br />

port d'un badge. Il est par ail<strong>leurs</strong> nécessaire que les<br />

personnes de p<strong>et</strong>ite taille <strong>et</strong> les utilisateurs de<br />

fauteuils roulants puissent lire l'information <strong>et</strong><br />

atteindre les commandes.<br />

<strong>Les</strong> nouveaux systèmes de paiement <strong>et</strong> de validation<br />

<strong>à</strong> transmission par ondes radio sont en cours de<br />

déploiement («passe sans contact» ou «carte mains<br />

libres»). Ils seront certainement très appréciés des<br />

personnes ayant des difficultés de préhension,<br />

puisque la manipulation de la carte demande un geste<br />

beaucoup moins précis, voire aucune intervention<br />

prochainement, que celui d'engager un titre dans<br />

une p<strong>et</strong>ite fente. En revanche, il faudra veiller <strong>à</strong> ce<br />

que l'identification que la validation est correcte,<br />

soit accessible aux personnes sourdes <strong>et</strong> malenten­<br />

dantes. De même, la connaissance de la valeur résiduelle<br />

du compte monétaire de la carte doit être accessible<br />

aux personnes ayant des incapacités visuelles.<br />

Des systèmes spécifiques peuvent aussi être déve­<br />

loppés. <strong>Les</strong> dispositifs interactifs de communication<br />

auto<strong>bus</strong>-voyageur évoqués plus haut en sont des<br />

premiers exemples.<br />

Le proj<strong>et</strong> européen TELSCAN (TELematic Standards<br />

and Coordination of ATT Systems in relatioN to elderly<br />

and disabled travellers) a abouti <strong>à</strong> un guide d'aide <strong>à</strong> la<br />

conception pour la promotion des questions spécifiques<br />

aux personnes âgées <strong>et</strong> personnes handicapées. Il<br />

comprend notamment des recommandations pour la<br />

conception de l'interface de communication <strong>et</strong> une<br />

méthode d'évaluation du produit (Telscan-2000).<br />

• Des efforts doivent être faits pour que le voyageur<br />

trouve, tout au long de son parcours, les informations<br />

qui lui sont nécessaires, quelles que soient ses<br />

capacités ou incapacités.<br />

• Le voyageur doit pouvoir trouver l'information<br />

spécifique aux besoins liés <strong>à</strong> ses incapacités, dans les<br />

mêmes lieux où l'information générale est disponible<br />

pour <strong>tous</strong> les voyageurs.<br />

• Toute information doit être fournie avec les moyens<br />

adaptés aux différents types d'incapacités.<br />

• <strong>Les</strong> nouvelles technologies ont un rôle important<br />

<strong>à</strong> jouer pour les personnes ayant des difficultés<br />

sensorielles.<br />

• L'information sur les situations de perturbation<br />

pendant le voyage est particulièrement utile pour<br />

les personnes handicapées <strong>et</strong> doit leur être fournie<br />

sous la forme appropriée <strong>à</strong> <strong>leurs</strong> incapacités.


Complémentarité des systèmes<br />

de transport <strong>et</strong> de services


S i COMPLEMENTARITE DES SYSTÈMES<br />

Planfi rifis sfirvinfis de IranspnrUiiécialisfis<br />

<strong>Les</strong> services de transport spécialisé (STS) sont des<br />

services mis en place par les autorités responsables du<br />

transport public des communes ou agglomérations, pour<br />

répondre aux besoins de déplacement de la clientèle<br />

qui ne peut emprunter les lignes de transport régulières<br />

du fait de ses incapacités. Ils ont été développés dans<br />

le cadre de la loi de 1975 <strong>et</strong> du décr<strong>et</strong> de décembre<br />

1978. Ces services étaient le plus souvent confiés <strong>à</strong> des<br />

associations de personnes handicapées, lesquelles ont<br />

acquis un savoir-faire dans le transport pour <strong>leurs</strong><br />

membres. Elles ont développé un service personnalisé<br />

qui peut être soit porte-<strong>à</strong>-porte, soit trottoir-<strong>à</strong>-trottoir.<br />

On peut dire que le service porte-<strong>à</strong>-porte, pour lequel<br />

le chauffeur peut éventuellement prendre en charge<br />

la personne jusqu'<strong>à</strong> l'intérieur de l'immeuble, ajoute<br />

un vol<strong>et</strong> service social au service de transport. Le STS,<br />

qui est une offre «<strong>à</strong> la demande», présente l'inconvénient<br />

majeur de requérir une réservation <strong>à</strong> l'avance, souvent<br />

au moins 24 heures avant le voyage.<br />

<strong>Les</strong> STS se sont développés au détriment de la mise en<br />

accessibilité de lignes régulières de transport, hormis<br />

le cas des créations de lignes de tramway, de<br />

systèmes de métro léger VAL ou de lignes de métro<br />

automatiques. Désormais, la mise en accessibilité des<br />

auto<strong>bus</strong> amène les autorités organisatrices <strong>et</strong> les<br />

exploitants <strong>à</strong> se poser la question de la complémentarité<br />

entre le réseau <strong>et</strong> le STS, s'il existe.<br />

Après avoir examiné l'organisation, les modes de<br />

fonctionnement <strong>et</strong> les aspects économiques des STS, <strong>à</strong><br />

partir du bilan actuel <strong>et</strong> d'études de cas, il sera possible<br />

de présenter une vue prospective de l'évolution de<br />

ces services.<br />

6.1.1 Organisation <strong>et</strong> ampleur du<br />

service<br />

Actuellement, les STS sont placés sous la responsabilité<br />

de l'autorité organisatrice, mais sont dévolus par<br />

convention <strong>à</strong> des prestataires de statuts variés: une<br />

association de personnes handicapées (statut loi de<br />

1901), le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS)<br />

ou un gestionnaire de réseau de transport urbain.<br />

DE TRANSPORT ET DE SERVICES<br />

En l'absence d'enquête récente sur les STS, <strong>et</strong> en<br />

compilant les diverses sources disponibles, on parvient<br />

<strong>à</strong> une estimation de la répartition actuelle des formes<br />

d'organisation les plus répandues: 105 villes ou<br />

agglomérations au moins possèdent un STS (estimation<br />

minimale 1997/98). Ce chiffre est <strong>à</strong> rapprocher des<br />

210 villes ou agglomérations ayant un réseau de<br />

transport collectif urbain au début 2000 en France<br />

métropolitaine (Paris <strong>et</strong> Outremer exceptés).<br />

Sur ce nombre, les prestataires des services étaient:<br />

• L'entreprise exploitant le réseau urbain, seule: 41<br />

• L'association ou le CCAS <strong>et</strong> l'exploitant d'un<br />

réseau: 43<br />

• Des services non identifiés existant dans des villes<br />

avec réseau urbain: 9<br />

• Des services existant dans des villes sans réseau<br />

urbain: 12<br />

Aujourd'hui, le nombre de villes où le STS est assuré<br />

par le réseau urbain est du même ordre de grandeur que<br />

celui des villes où subsistent des formules combinées<br />

plus traditionnelles. Si l'on ajoute que dans certains de<br />

ces cas, le réseau exerce un contrôle ou une maîtrise<br />

partielle de l'activité de l'association partenaire, c'est sans<br />

doute dans plus de la moitié des villes que les exploitants<br />

de réseaux ont acquis une place prépondérante.<br />

C<strong>et</strong>te observation illustre l'évolution engagée ces<br />

dernières années, qui se traduit par un investissement<br />

par les grands groupes du transport public du créneau<br />

du transport spécialisé. Cela correspond <strong>à</strong> la demande<br />

croissante de professionnalisme <strong>et</strong> de rigueur de gestion<br />

de la part des autorités organisatrices. En ajoutant c<strong>et</strong>te<br />

corde <strong>à</strong> leur arc, ils proposent une prestation de transport<br />

complète, répondant aux besoins de <strong>tous</strong> les usagers.<br />

Simultanément, ils leur offrent la possibilité de n'avoir<br />

plus qu'un seul interlocuteur «transport». Cependant,<br />

certaines associations, qui ont acquis une notoriété dans<br />

c<strong>et</strong>te prestation, ont investi dans la recherche de la<br />

qualité, de la rigueur de gestion <strong>et</strong> de la productivité.<br />

Elles ont encore leur mot <strong>à</strong> dire <strong>et</strong> des arguments <strong>à</strong><br />

faire valoir dans c<strong>et</strong>te compétition.


COMPLEMENTARITE DES SYSTEMES DE TRANSPORT<br />

Depuis quelques années, pour répondre <strong>à</strong> la demande<br />

grandissante de transport de personnes handicapées <strong>et</strong><br />

considérant le coût des véhicules mini<strong>bus</strong> aménagés,<br />

les prestataires ont introduit la sous-traitance avec<br />

des taxis. <strong>Les</strong> conventions passées avec une compagnie<br />

de taxi (ou un artisan) perm<strong>et</strong>tent de facturer le traj<strong>et</strong><br />

dans les mêmes conditions. <strong>Les</strong> clients sont invités <strong>à</strong><br />

accepter le transport dans ce type de véhicule lors de leur<br />

inscription ou renouvellement. Cela est très facilement<br />

accepté par les personnes aveugles ou malvoyantes <strong>et</strong><br />

même par les utilisateurs de fauteuils roulants dès lors<br />

qu'ils sont capables d'effectuer leur transfert dans le<br />

siège d'une voiture berline. C<strong>et</strong>te sous-traitance satisfait<br />

la clientèle <strong>et</strong> tend <strong>à</strong> réduire les coûts de transport.<br />

Le service BIPLUS organisé dans la ville d'Annecy est<br />

un peu <strong>à</strong> part. Quelques lignes de service ont été<br />

sélectionnées pour répondre aux besoins des personnes<br />

PMR <strong>et</strong> sont exploitées comme des lignes régulières<br />

avec une plus faible fréquence, mais surtout avec des<br />

mini<strong>bus</strong> aménagés, acceptant une personne en fauteuil<br />

roulant. Elles peuvent être détournées de leur parcours<br />

pour rapprocher l'arrêt d'une personne PMR. Le concept<br />

baptisé «réseau parallèle» dès sa création en 1984 est<br />

tout <strong>à</strong> fait comparable aux concepts «service route»<br />

ou «flexroute» créés en Suède.<br />

te véhicule exploité sur la ligne BIPLUS <strong>à</strong> Annecy, avec une marche rétractable <strong>et</strong> une pal<strong>et</strong>te<br />

pour l'accès latéral du fauteuil roulant (source: CERTU)


Taux de croissance<br />

des voyages de services<br />

spécialisés<br />

Lyon Opti<strong>bus</strong><br />

Bordeaux Transadapt<br />

Montpellier GIHP<br />

Chambéry GIHP<br />

Nîmes GIHP<br />

Annecy BIPLUS<br />

(accessible aussi<br />

pour tout usager)<br />

'S COMPLEMENTARITE DES SYSTEMES DE TRANSPORT ET DE SERVICES<br />

Nos enquêtes, réalisées auprès de quelques responsables<br />

de services spécialisés, ont montré une activité en forte<br />

croissance.<br />

Hausse moyenne annuelle<br />

sur les 3 <strong>à</strong> 5 dernières<br />

années<br />

Non communiqué<br />

5°/o de 1994 <strong>à</strong> 1999<br />

9 % de 1994 <strong>à</strong> 1999<br />

10% de 1997 <strong>à</strong> 1999<br />

12 % de 1995 <strong>à</strong> 1999<br />

5%<strong>à</strong> 10%<br />

Hausses annuelles<br />

les plus significatives<br />

Non communiqué<br />

7,25% de 1998 <strong>à</strong> 1999<br />

14% de 1995 <strong>à</strong> 1996<br />

11,7 0/0 de 1998 <strong>à</strong> 1999<br />

22% de 1997 <strong>à</strong> 1998<br />

Tableau 8: taux de croissance des voyages réalisés par des services spécialisés (source:<br />

enquête CETE Méditerranée, antenne de Montpellier)<br />

Contexte réglementaire des<br />

contrats de STS<br />

La plupart des services STS ont fonctionné <strong>et</strong> fonction­<br />

nent encore souvent par contrat de service privé, sans<br />

mise en concurrence, entre d'une part une association<br />

de type 1901 <strong>et</strong> d'autre part l'autorité organisatrice<br />

. pu (<strong>et</strong>) des collectivités, comme le conseil régional, le<br />

conseil général.<br />

Nous avons observé, lors de nos entr<strong>et</strong>iens, une<br />

orientation vers un contrat de type «service public»,<br />

correspondant <strong>à</strong> une délégation de service public<br />

(DSP) ou <strong>à</strong> un marché public. En eff<strong>et</strong>, en conformité<br />

avec l'article 29 de la LOTI (loi sur l'Orientation des<br />

Transports Intérieurs), ce type de transport peut être<br />

assuré selon deux modalités:<br />

1 - Une association loi de 1901 organise, pour ses<br />

membres, des services de transport qualifiés de<br />

privés:<br />

• L'article 29 de la LOTI précise que «les services privés<br />

peuvent être organisés par des collectivités publiques,<br />

les entreprises <strong>et</strong> les associations pour les besoins<br />

normaux de leur fonctionnement notamment pour<br />

le transport de leur personnel ou de <strong>leurs</strong> membres».<br />

• Le décr<strong>et</strong> n°87-242 du 07 avril 1987 perm<strong>et</strong> d'as­<br />

similer, dans certains cas, les transports de personnes<br />

handicapées organisés par des associations dont c'est<br />

l'obj<strong>et</strong>, <strong>à</strong> des services privés.<br />

Sous réserve de l'appréciation souveraine des tribunaux,<br />

le fait que l'association perçoive des subventions ne<br />

suffit pas <strong>à</strong> enlever le caractère de services privés aux<br />

services en question. Ces services privés sont actuellement<br />

soumis <strong>à</strong> un régime de déclaration auprès du préf<strong>et</strong> (il<br />

est prévu de supprimer l'obligation de déclaration).<br />

Nonobstant les avis de certains comptables publics qui<br />

ont signalé <strong>à</strong> des collectivités qu'il n'était plus possible<br />

d'assimiler ce transport spécialisé <strong>à</strong> un service privé<br />

sans mise en concurrence, il n'est évidemment pas<br />

obligatoire de lancer une mise en concurrence par le<br />

biais d'appels d'offres.<br />

En eff<strong>et</strong>, il est rappelé tout d'abord qu'il résulte de la<br />

jurisprudence constante du Conseil d'État <strong>et</strong> de la Cour<br />

des comptes que le comptable public ou la juridiction<br />

financière n'ont pas <strong>à</strong> se faire juge de légalité des<br />

décisions administratives.<br />

A c<strong>et</strong> égard, le Conseil d'État précise que «pour<br />

apprécier la validité des créances, les comptables<br />

doivent exercer leur contrôle sur l'exactitude de la<br />

dépense <strong>et</strong> la production des justificatifs, mais n'ont pas<br />

le pouvoir de se faire juge de la légalité des décisions<br />

administratives» (<strong>à</strong> l'exception toutefois d'une illégalité<br />

grossière telle que l'incompétence manifeste de l'auteur<br />

de l'acte).<br />

Quant <strong>à</strong> la Cour des comptes: «même entaché d'un<br />

vice, un acte administratif sort son plein eff<strong>et</strong> tant<br />

que la nullité n'en a pas été reconnue par l'autorité<br />

compétente pour statuer sur sa légalité» (CC 28 mai<br />

1952 Marillier, Grands arrêts financiers p.116; CC 21<br />

janvier 1988 Cne de Civray Rev. Adm. 1989, p. 144)<br />

<strong>Les</strong> comptables publics (ainsi que les services de<br />

contrôle de légalité, passé le délai de recours) ne<br />

sont pas en droit de constater eux-mêmes la nullité<br />

d'un contrat ou d'y m<strong>et</strong>tre un terme. La validité de<br />

l'acte ne peut être contestée que devant le juge<br />

administratif.


COMPLEMENTARITE DES SYSTEMES DE TRANSPORT ET DE SERVICES<br />

2 - <strong>Les</strong> collectivités organisent elles-mêmes le<br />

service ou passent une convention avec un tiers<br />

(un transporteur ou une association) pour sa<br />

réalisation.<br />

En application de l'article 27 du décr<strong>et</strong> n° 85-891 du<br />

16 août 1985 relatif aux transports urbains de<br />

personnes <strong>et</strong> aux transports routiers non urbains de<br />

personnes, certains services publics peuvent être<br />

organisés pour des catégories particulières d'usagers<br />

(sous la forme de services réguliers ou de services <strong>à</strong><br />

la demande; ils relèvent alors des règles de droit<br />

commun fixées aux articles 7-11 <strong>et</strong> III pour les moda­<br />

lités d'exploitation <strong>et</strong> 27 ou 29 de la LOTI pour la<br />

détermination de l'autorité organisatrice).<br />

L'organisation du transport de PMR peut se rattacher<br />

ainsi directement <strong>à</strong> la mission de service public assignée<br />

par la LOTI aux collectivités publiques (cf. art. 5 LOTI<br />

«le service public des transports comporte l'ensemble<br />

des missions qui incombent aux pouvoirs publics en<br />

vue d'organiser <strong>et</strong> de promouvoir le transport des<br />

personnes... Ces missions sont les suivantes (...) :<br />

l'organisation du transport public»).<br />

En outre, la création <strong>et</strong> le développement des services<br />

spécialement adaptés sont un moyen de répondre -<br />

avec l'adaptation des infrastructures ou des matériels<br />

de transport public - <strong>à</strong> l'objectif général d'amélioration<br />

de l'accessibilité <strong>et</strong> des déplacements des personnes<br />

handicapées, posé par la loi du 30 juin 1975 d'orientation<br />

en faveur des personnes handicapées (art. 52) <strong>et</strong> par le<br />

titre III du décr<strong>et</strong> du 9 décembre 1978, <strong>et</strong> qui incombe<br />

également aux collectivités organisatrices (au titre d'un<br />

service public administratif ou social si ce n'est des<br />

transports).<br />

Le transport des personnes handicapées apparaît ainsi<br />

comme une composante d'un service public plus global,<br />

une modalité d'exécution même de la mission de<br />

service public dont sont chargées les collectivités <strong>et</strong><br />

auxquelles peuvent collaborer des entreprises <strong>et</strong> des<br />

associations.<br />

En pratique, <strong>à</strong> notre avis, le fait de qualifier ce type de<br />

transport de service public avec mise en concurrence<br />

ou de service privé ne découle pas, en premier lieu,<br />

du seul versement d'une subvention, mais plutôt de<br />

l'existence ou non de règles de fonctionnement du<br />

service ou de critères d'ayants droit par exemple, définis<br />

<strong>et</strong> imposés par l'autorité organisatrice. En présence<br />

d'un «cahier des charges» imposant au prestataire<br />

des règles de fonctionnement <strong>et</strong> des sujétions en<br />

contrepartie du versement le cas échéant de certaines<br />

sommes, il est évident que la qualification de service<br />

privé devrait être écartée.<br />

Dès lors l'exécution du service public devrait être<br />

confiée <strong>à</strong> un tiers après mise en concurrence par le<br />

biais d'une délégation de service public (au sens de<br />

la loi du 29 janvier 1993, dite loi Sapin) ou d'un<br />

marché.<br />

Dans le cas que nous connaissons, le coût de fonc­<br />

tionnement des services de transport de personnes<br />

handicapées est assuré <strong>à</strong> hauteur de 85 % <strong>à</strong> 90 °/o<br />

des dépenses par des subventions d'une ou plusieurs<br />

collectivités, le débours demandé <strong>à</strong> la personne<br />

transportée est dès lors très faible.<br />

Aussi, compte tenu de plusieurs décisions récentes<br />

du Conseil d'État considérant que l'on ne pouvait<br />

avoir recours <strong>à</strong> la procédure DSP que dans les cas où<br />

la rémunération du cocontractant était assurée de<br />

manière «substantielle» par les résultats d'exploitation<br />

ou par les redevances versées par les usagers, il nous<br />

semble que les collectivités locales seront contraintes<br />

de faire appel <strong>à</strong> la procédure des marchés publics.<br />

Remarquons enfin, qu'une association peut parfai­<br />

tement, si ses statuts le perm<strong>et</strong>tent, soumissionner<br />

<strong>et</strong> s'inscrire au registre des transporteurs, sans avoir<br />

l'obligation de se transformer en SA ou en SARL (cf.<br />

réponses ministérielles: JO AN 14février 1994, p.801 ;<br />

AN 4 mars 1996, p.1194).<br />

Conditions de fonctionnement<br />

• Disponibilité du service, amplitude journalière<br />

<strong>et</strong> horaire<br />

<strong>Les</strong> services les plus avancés <strong>et</strong> les plus développés<br />

offrent aujourd'hui une disponibilité qui se rapproche<br />

de celle du réseau urbain : 7 jours sur 7, de 6 h 00 <strong>à</strong>


'^..v COMPLEMENTARITE DES SYSTEMES DE TRANSPORT ET DE SERVICES<br />

minuit (parfois 1 h 00 du matin). C'est le cas dans les<br />

plus grandes villes (Lyon, Bordeaux, Montpellier par<br />

exemple). Ces prestations existent de façon plus limitée<br />

(certains jours seulement, ou amplitude moindre les<br />

samedi, dimanche <strong>et</strong> fériés) dans des agglomérations<br />

moyennes ou p<strong>et</strong>ites, telles que Nîmes, Chambéry,<br />

Annecy.<br />

La majorité des STS offrent un service porte-<strong>à</strong>-porte,<br />

avec un accompagnement qui ne peut qu'être apprécié<br />

par la clientèle.<br />

Montée d'une cl<br />

(source: CERTUj<br />

vbéry<br />

• Conditions de réservation du transport<br />

Le transport doit généralement être réservé la veille, ce<br />

qui est une contrainte lourde par rapport <strong>à</strong> la disponibilité<br />

des lignes régulières de transport collectif. De plus en<br />

plus de STS perm<strong>et</strong>tent cependant de commander un<br />

transport le jour même, une heure avant environ, avec<br />

réponse favorable dans la mesure de la disponibilité<br />

d'une place, donc en période creuse généralement.<br />

La commande peut se faire par courrier, fax, téléphone,<br />

Minitel ou Intern<strong>et</strong>, selon le degré de modernisation<br />

du service, <strong>et</strong> la confirmation de la réservation est<br />

généralement obtenue instantanément de la part du<br />

régulateur, sans obligation de rappeler ultérieurement.<br />

<strong>Les</strong> services tendent <strong>à</strong> se doter d'un outil informatique<br />

de programmation de plus en plus performant. Combiné<br />

<strong>à</strong> la transmission radio avec les conducteurs des<br />

véhicules ou même au suivi géographique des véhicules<br />

par GPS (système de positionnement par satellite), c<strong>et</strong><br />

outil leur perm<strong>et</strong> d'optimiser la gestion des courses<br />

<strong>et</strong> d'avoir un suivi en temps réel. L'intérêt est de<br />

réduire autant que faire se peut les incertitudes sur<br />

les temps de parcours <strong>et</strong> de satisfaire les demandes<br />

dans de courts délais. Le logiciel Titus est l'un des<br />

plus avancés <strong>et</strong> les utilisateurs interrogés apprécient<br />

de pouvoir le faire évoluer selon <strong>leurs</strong> propres besoins.<br />

• Qualité de service<br />

Temps de parcours, temps d'attente<br />

En agglomération ou en zone urbaine, la durée d'un<br />

transport se situe généralement entre un quart d'heure<br />

(traj<strong>et</strong> très court en centre-ville) <strong>et</strong> une demi-heure,<br />

parfois davantage selon la distance ou la prise en<br />

charge de deux ou plusieurs passagers. Dans les<br />

grandes villes, les difficultés de circulation font subir<br />

de plus en plus de r<strong>et</strong>ards.<br />

À titre d'exemple, <strong>à</strong> Bordeaux, le prestataire Transadapt,<br />

de statut associatif, se perm<strong>et</strong> d'afficher ses propres<br />

exigences en matière de qualité de service: «On dit<br />

ce que l'on fait, on fait ce que l'on dit», <strong>et</strong> annonce<br />

ainsi quelques résultats:<br />

- précision habituellement observée: 3 minutes par<br />

rapport <strong>à</strong> l'heure programmée;<br />

- régularité conforme <strong>à</strong> l'engagement supérieure <strong>à</strong><br />

80/90%;<br />

- défauts de service: 1 course sur 1000 n'est pas<br />

réalisée;<br />

- situations perturbées : 4 % des déplacements avec<br />

20 minutes de r<strong>et</strong>ard ou plus;<br />

- vitesse commerciale moyenne: 21 km/h, temps de<br />

parcours moyen: 18 minutes;<br />

- engagement d'une qualité <strong>à</strong> + ou - 10 minutes (+<br />

ou - 5 minutes pour les abonnés) ;<br />

- prise en compte du temps personnalisé de prise en<br />

charge <strong>et</strong> de dépose du client, selon son handicap<br />

(de 1 minute <strong>à</strong> 10 minutes parfois) ;


COMPLÉMENTARITÉ DES SYSTÈMES DE TRANSPORT ET DE SERVICES<br />

- la qualité de la disponibilité de l'offre est suivie, en<br />

nombres de refus de course par tranche horaire<br />

(notamment 12 h-14 h <strong>et</strong> 16 h-19 h, plages de plus<br />

fortes contraintes);<br />

- une optimisation par groupage, qui malgré tout a<br />

ses limites.<br />

• <strong>Les</strong> véhicules, leur confort <strong>et</strong> la sécurité<br />

<strong>Les</strong> véhicules utilisés sont traditionnellement des<br />

mini<strong>bus</strong> pouvant transporter moins de huit passagers<br />

<strong>et</strong> spécialement aménagés pour l'accès des personnes<br />

en fauteuil roulant. Leur mise en circulation est régie<br />

par la circulaire du 18 mars 1981, modifiée par la<br />

circulaire n° 88-34 du 12 avril 1988. Elle traite des<br />

plates-formes élévatrices, rampes d'accès, du confort<br />

intérieur <strong>et</strong> de la stabilité des fauteuils roulants. La<br />

norme AFNOR R 18-802 de décembre 1984 précise les<br />

conditions de sécurité <strong>et</strong> de confort, le fascicule de<br />

documentation R 18-803 fournit des recommandations<br />

sur les dimensions pour l'accessibilité.<br />

Le véhicule type de Transadapt sur base Renault Master, vue<br />

sur la pal<strong>et</strong>te latérale (source: CERTUj<br />

Le véhicule type de Transadapt vues sur l'élévateur arrière électrique, avec un aspect<br />

transparent (source: CERTUj<br />

Aujourd'hui les véhicules progressent comme l'en­<br />

semble des autres véhicules de transport avec des<br />

améliorations visant essentiellement:<br />

- Le confort: l'offre actuelle des constructeurs <strong>et</strong><br />

carrossiers essaie de se rapprocher du transport «en<br />

véhicule individuel». <strong>Les</strong> modèles les plus récents<br />

possèdent un habillage intérieur des parois, qui<br />

contribue également <strong>à</strong> l'insonorisation <strong>et</strong> <strong>à</strong> l'isolation<br />

thermique. La suspension peut s'abaisser <strong>à</strong> l'arrière<br />

pour réduire la hauteur du plancher <strong>et</strong>, de ce fait, la<br />

pente de la rampe d'accès. Une marche additionnelle<br />

<strong>et</strong> des barres d'appuis sont installées pour faciliter<br />

l'accès des personnes ayant des difficultés de marche.<br />

La climatisation fait même son apparition, sachant<br />

qu'elle est utile pour certaines personnes qui ont du<br />

mal <strong>à</strong> s'adapter rapidement aux changements de<br />

température.<br />

Le GIHP de Montpellier a même fait aménager un<br />

véhicule avec une plate-forme pour un fauteuil <strong>à</strong><br />

l'avant droit, face <strong>à</strong> la route, qui redonne <strong>à</strong> l'usager<br />

l'impression de voyager «normalement», <strong>et</strong> non «dans<br />

une camionn<strong>et</strong>te».<br />

Des mini<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas font leur apparition sur<br />

le marché <strong>et</strong> devraient apporter une facilité d'accès


• COMPLÉMENTARITÉ<br />

DES SYSTÈMES DE TRANSPORT ET DE SERVICES<br />

intéressante tant pour l'accès des fauteuils roulants<br />

que pour celui des personnes ayant des difficultés de<br />

marche.<br />

- La sécurité : conformément <strong>à</strong> la réglementation, les<br />

véhicules sont équipés de systèmes d'arrimage des<br />

fauteuils roulants, le plus souvent des systèmes <strong>à</strong> tiges<br />

(système Quiklok ou équivalent) <strong>et</strong> rails. <strong>Les</strong> services<br />

estiment être en mesure d'arrimer <strong>tous</strong> les types de<br />

fauteuils, ce qui n'est pas toujours évident pour certains<br />

modèles modernes ultra-légers, aux châssis parfois<br />

difficiles. <strong>Les</strong> chauffeurs disposent également de ceintures<br />

de sécurité (ou de maintien) pour les personnes qui<br />

n'en possèdent pas. Certains services exigent le port<br />

de c<strong>et</strong>te ceinture de maintien pour éviter l'éjection<br />

de la personne hors de son fauteuil en cas de freinage<br />

brusque, ce qu'on ne peut que recommander. Pour les<br />

places assises, la réglementation impose l'équipement<br />

en ceintures de sécurité trois <strong>points</strong> (arrêté du 5<br />

décembre 1996, modifié par les arrêtés du 4 avril 1997<br />

<strong>et</strong> du 2 octobre 1997) sur les nouveaux modèles sortis<br />

<strong>à</strong> partir de 1999 <strong>et</strong> pour <strong>tous</strong> les véhicules mis en<br />

circulation au 1 e 'octobre 2001. Le port de la ceinture<br />

peut être exonéré pour les personnes justifiant d'une<br />

contre-indication (arrêté du 10 mars 1995 modifiant<br />

celui du 9 juill<strong>et</strong> 1990).<br />

Véhicule Peugeot Boxer du GIHP (Montpellier), avec rails intérieurs pour l'arrimage des<br />

fauteuils roulants (source: CERTU)<br />

• Formation des personnels<br />

<strong>Les</strong> services sont animés du souci d'offrir une prise<br />

en charge du traj<strong>et</strong> global avec aide <strong>à</strong> la personne,<br />

ce qui exige une formation ciblée des personnels. <strong>Les</strong><br />

compétences spécifiques sont souvent recherchées<br />

dès l'embauche. Dans plusieurs des services visités<br />

(Bordeaux, Montpellier, Lyon), en plus du permis de<br />

conduire (parfois exigé avec spécialisation Transport<br />

en commun), les chauffeurs reçoivent des formations<br />

spécifiques:<br />

- conduite dite préventive;<br />

- formation aux premiers secours (AFPS);<br />

- approche commerciale pour le contact avec les<br />

clients;<br />

- connaissance des handicaps sous <strong>leurs</strong> diverses<br />

formes <strong>et</strong> implications;<br />

- gestes <strong>et</strong> postures de sécurité pour la manipulation<br />

des personnes <strong>et</strong> des fauteuils.<br />

Il serait bon que les chauffeurs de taxi <strong>à</strong> qui sont<br />

sous-traités des transports, reçoivent une formation<br />

de sensibilisation aux handicaps, <strong>à</strong> l'accueil des<br />

personnes ainsi qu'aux gestes <strong>et</strong> postures pour l'aide<br />

<strong>à</strong> l'accès des personnes dans la voiture.<br />

Tarification <strong>et</strong> coût du service<br />

spécialisé<br />

La tarification des traj<strong>et</strong>s<br />

<strong>Les</strong> tarifs appliqués au voyageur handicapé dans les<br />

services sous convention avec une autorité organi­<br />

satrice varient aujourd'hui de 7 F <strong>à</strong> 20 F environ pour<br />

le prix d'un traj<strong>et</strong>.


COMPLEMENTARITE DES SYSTEMES DE TRANSPORT ET DE SERVICES &i<br />

Voici, <strong>à</strong> titre d'exemples, les prix pratiqués dans les<br />

villes visitées:<br />

Prix pour l'usager<br />

Lyon Opti<strong>bus</strong><br />

Bordeaux Transadapt<br />

Montpellier GIHP<br />

Chambéry GIHP<br />

Nîmes GIHP<br />

Annecy BIPLUS<br />

(accessible aussi<br />

pour tout usager)*<br />

Voyage<br />

18,50 F<br />

16,50 F<br />

14,00 F<br />

25 F (après 19 h, dimanche <strong>et</strong> jours fériés)<br />

14,20 F<br />

7,00 F<br />

14 F (après 20 h, dimanche <strong>et</strong> jours fériés)<br />

7,50 F*<br />

Carn<strong>et</strong>s<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

jusqu'<strong>à</strong> 5,75 F<br />

(4 carn<strong>et</strong>s de 10)<br />

5,25 F par 8<br />

Réductions<br />

10 °/o Dom - travail<br />

50% Enfants<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

Cartes Invalidité<br />

Tick<strong>et</strong> unité<br />

réseau urbain<br />

8,00 F<br />

7,50 F<br />

7,50 F<br />

7,50 F<br />

3 F Réd handicapés<br />

Tableau 9: Tarifications pratiquées par des services spécialisés (source: enquête CETE Méditerranée, antenne de Montpellier)<br />

La dispersion de tarification pour l'utilisateur est assez<br />

grande, d'une ville <strong>à</strong> l'autre. Certaines autorités<br />

organisatrices ont pour politique de ne pas accorder<br />

de réductions (Chambéry, Bordeaux). Chambéry incite<br />

en revanche les personnes handicapées suffisamment<br />

autonomes <strong>à</strong> utiliser les lignes régulières par un tarif<br />

particulièrement attractif: 3 F au lieu de 14,20 F.<br />

<strong>Les</strong> coûts du STS<br />

Bien que les services STS assurent <strong>leurs</strong> transports aux<br />

prix de revient les plus ajustés, il apparaît que les<br />

transports effectués par ces services ont des prix de<br />

revient unitaires très élevés: de l'ordre de 150 F par traj<strong>et</strong><br />

en ville (<strong>et</strong> plus pour des handicaps difficiles), <strong>et</strong> de 200 <strong>à</strong><br />

250 F de l'heure (toutes charges comprises, dont environ<br />

75 % de charges salariales <strong>et</strong> de carburant). Ce prix de<br />

revient par traj<strong>et</strong> est d'autant plus élevé que le groupage<br />

est faible (taux d'occupation de 1,05 passager <strong>à</strong> Bordeaux).<br />

Ces chiffres n'ont pratiquement pas évolué depuis<br />

l'enquête réalisée en 1986 par le CETE Méditerranée <strong>et</strong> le<br />

C<strong>et</strong>ur. Tous les autres pays organisant des services similaires<br />

font le constat de coûts du même ordre. On voit aussi<br />

qu'avec l'augmentation de la taille des «gros services»<br />

(20 véhicules ou plus), la masse salariale (chauffeurs,<br />

personnel) tient une part importante dans le budg<strong>et</strong> <strong>et</strong><br />

conduit <strong>à</strong> des seuils de prix de revient incompressibles.<br />

6F<br />

7,50 F


il S COMPLÉMENTARITÉ DES SYSTÈMES DE TRANSPORT ET DE SERVICES<br />

Un des moyens de maîtriser les coûts, pour l'autorité<br />

organisatrice, est sans doute de recourir <strong>à</strong> la sous-<br />

traitance aux taxis, afin de soulager le budg<strong>et</strong> inves­<br />

tissement en véhicules adaptés. Cela doit bien sûr<br />

être accompagné de règles de fonctionnement <strong>et</strong><br />

d'actions de formation des chauffeurs de taxis pour<br />

garantir la qualité de service.<br />

Pose de pal<strong>et</strong>te spécifique pour un service « porte-<strong>à</strong>-porte; service Transadapt <strong>à</strong><br />

Bordeaux (source: CERTU)<br />

Il faut de plus être conscient que la mise en acces­<br />

sibilité progressive des lignes régulières du<br />

réseau ne soulagera le STS que de la partie la<br />

plus autonome de la clientèle. <strong>Les</strong> STS auront <strong>à</strong><br />

servir la clientèle la plus lourdement handicapée,<br />

rendant difficiles des progrès sensibles en matière de<br />

productivité. <strong>Les</strong> responsables de services spécialisés ne<br />

pronostiquent d'ail<strong>leurs</strong> pas de report important,<br />

tout au plus de 5 <strong>à</strong> 10 °/o, cependant ils confirment<br />

bien la liberté de mouvement qui sera donnée aux<br />

plus autonomes sur les lignes régulières rendues<br />

<strong>accessibles</strong>.<br />

Conditions d'accès aux services:<br />

les ayants droit<br />

En raison des coûts de revient élevés des traj<strong>et</strong>s<br />

effectués en STS, l'autorité locale est contrainte <strong>à</strong><br />

conditionner l'accès au STS <strong>à</strong> des critères d'admission<br />

qu'elle impose au prestataire <strong>et</strong>/ou discute avec lui. <strong>Les</strong><br />

prestataires appliquent ces règles, mais pas seulement<br />

pour rester en conformité avec les conventions passées<br />

avec les autorités organisatrices. Ils reconnaissent l'utilité<br />

de critères précis <strong>et</strong> objectifs pour accepter ou refuser<br />

des demandes, sans risques d'arbitraire dans l'acceptation<br />

ou le refus des usagers, même si certains peuvent jouer<br />

avec un peu de souplesse de par leur statut.<br />

De façon générale, les conditions <strong>à</strong> remplir pour avoir<br />

accès aux services sont régies par des critères médicaux<br />

ou administratifs. Beaucoup de STS adm<strong>et</strong>tent au moins<br />

les personnes en fauteuils roulants <strong>et</strong> celles qui ont<br />

une carte d'invalidité reconnue par les COTOREP <strong>à</strong> 100 %<br />

ou 80%, ou la carte «Étoile verte» pour les aveugles.<br />

Il est indéniable qu'on observe une mise en place de<br />

procédures de plus en plus strictes, avec établissement<br />

de critères d'admission <strong>et</strong> de contrôle des clients faisant<br />

la demande d'utilisation du service. C'est malheureu­<br />

sement une contrainte supplémentaire pour les clients<br />

handicapés, entraînant une démarche administrative<br />

<strong>et</strong> souvent un déplacement. L'augmentation du nombre<br />

de demandes, ne serait-ce que par le vieillissement<br />

de la population, la mise en accessibilité des lignes<br />

régulières, des réseaux <strong>et</strong> le passage du STS au statut<br />

de transporteur public, devraient conduire <strong>à</strong> un<br />

durcissement des critères d'admission: les personnes<br />

légèrement handicapées ou semi-valides ne devraient<br />

plus être acceptées, dans la mesure où elles peuvent<br />

emprunter les lignes <strong>accessibles</strong>.


COMPLÉMENTARITÉ DES SYSTÈMES DE TRANSPORT ET DE SERVICES<br />

Certains services visités travaillent déj<strong>à</strong> dans ce sens:<br />

• <strong>à</strong> Lyon, Opti<strong>bus</strong> demande <strong>à</strong> l'usager s'il peut utiliser<br />

les <strong>bus</strong>, <strong>et</strong> propose dans ce cas un transport plus<br />

court, avec rabattement sur une ligne TC. L'accès<br />

pour les personnes autres qu'en fauteuil roulant ou<br />

avec cécité «Étoile verte» nécessite l'autorisation d'un<br />

médecin agréé par l'autorité organisatrice (5YTRAL).<br />

• <strong>à</strong> Bordeaux, Transadapt a créé une commission<br />

d'accessibilité paritaire CUB-Conseil Général-Trans-<br />

adapt qui décide des admissions. <strong>Les</strong> critères médicaux<br />

ne sont pas seuls pris en compte, ainsi de plus en plus<br />

fréquemment sont acceptées des personnes «semi-<br />

valides»: personnes âgées dépendantes, isolées. La<br />

formule présente l'intérêt d'éviter aux personnes<br />

handicapées de se soum<strong>et</strong>tre « une fois de plus» <strong>à</strong> un<br />

contrôle médical, jouant le rôle de régulateur de la<br />

demande.<br />

• <strong>à</strong> Montpellier, le 6IHP a mis au point un protocole<br />

médical avec un centre de réadaptation fonctionnelle<br />

qui examine le candidat (prestation rémunérée par le<br />

GIHP), <strong>et</strong> produit un «avis d'expert» sur l'admission<br />

au STS.<br />

Nombre d'usagers<br />

Lyon Opti<strong>bus</strong><br />

Bordeaux Transadapt<br />

Montpellier GIHP<br />

Chambéry GIHP<br />

Nîmes GIHP<br />

Annecy BIPLUS<br />

Inscrits (1999/2000)<br />

2500<br />

1800<br />

1000<br />

340<br />

240<br />

(sans obj<strong>et</strong>)<br />

Usagers réguliers<br />

900 réguliers ou fréquents<br />

500 réguliers ou fréquents<br />

environ 350 réguliers<br />

20 <strong>à</strong> 50 par jour en semaine<br />

65 voyages journaliers<br />

(sans obj<strong>et</strong>)<br />

Population du PTU<br />

1 190 000<br />

635 000<br />

325 000<br />

118 000<br />

138 000<br />

130 000<br />

Tableau 10: Volumes de clientèle de services spécialisés (source: enquête CETE Méditerranée, antenne de Montpellier!<br />

6.1.6 Prospective de l'évolution des STS<br />

La clientèle PMR la plus autonome qui avait accès au<br />

STS <strong>et</strong> dont les déplacements se trouvent dans des<br />

zones desservies par les lignes <strong>accessibles</strong> va pouvoir<br />

emprunter ces lignes <strong>et</strong> ainsi délester le STS. Il est alors<br />

possible <strong>et</strong> souhaitable de faire évoluer les conditions<br />

de fonctionnement du service STS, en reconsidérant<br />

d'une part, les critères restrictifs d'admission au service


COMPLEMENTARITE DES SYSTÈMES DE TRANSPORT ET DE SERVICES<br />

<strong>et</strong>, d'autre part, le périmètre desservi. Il convient en<br />

fait de revoir quelle est la clientèle dont les besoins ne<br />

peuvent pas être satisfaits par les lignes régulières.<br />

En phase de mise en accessibilité progressive, les<br />

modalités d'admission devraient être régulièrement<br />

révisées avec prise en compte de critères géographiques<br />

en plus des critères habituels de capacités individuelles.<br />

La recherche de cohérence <strong>et</strong> de complémentarité entre<br />

réseaux de transport public <strong>et</strong> services de transport<br />

spécialisé ne semble toutefois possible que si certaines<br />

conditions sont remplies:<br />

• La passation de conventions, spécifiant clairement<br />

les prestations fournies par chaque type de service,<br />

les conditions d'admission (ayants droit), les tarifs <strong>et</strong><br />

les conditions de prise en charge.<br />

• Une harmonisation des conditions d'admission<br />

entre les agglomérations (PTU) : il est souhaitable de<br />

simplifier <strong>et</strong> d'uniformiser les conditions d'admission<br />

pour aller vers un service public ouvert <strong>à</strong> <strong>tous</strong> ceux<br />

qui ne peuvent utiliser les TC existants pour des raisons<br />

physiques, sensorielles ou mentales, sans critère de<br />

lieu de résidence <strong>et</strong> sans obligation d'adhésion <strong>à</strong> une<br />

association.<br />

• Une adaptation éventuelle des règles de prise en<br />

charge <strong>et</strong> de tarification, notamment dans les cas se<br />

situant dans la plage de recouvrement des deux types<br />

de service : usager valide empruntant momentanément<br />

un service adapté, ou personne <strong>à</strong> mobilité réduite<br />

empruntant parfois le service régulier. Des accords<br />

de financement de ces transports entre les autorités<br />

locales responsables dans le Périmètre de Transport<br />

Urbain (PTU) <strong>et</strong> dans le département sont <strong>à</strong> encourager<br />

afin de résoudre les problèmes de frontières entre<br />

zones de responsabilité. L'exemple de l'aéroport Saint-<br />

Exupéry situé hors du PTU de l'agglomération de<br />

Lyon, donc non desservi par le STS Opti<strong>bus</strong>, est typique<br />

des dysfonctionnements existants.<br />

• Des progrès dans la coordination des différents<br />

systèmes de transport avec les STS: si certaines<br />

autorités organisatrices montrent aujourd'hui la<br />

voie en demandant aux gestionnaires de proposer<br />

systématiquement l'alternative (ou le rabattement)<br />

sur les TC, pratiquement rien n'est fait dans les<br />

aménagements <strong>et</strong> dans l'organisation pour favoriser<br />

c<strong>et</strong>te interpénétration des services: pas de stations<br />

ou d'aires d'échanges ou de correspondance, très peu<br />

d'information commune ou conjointe qui pourrait<br />

faciliter la correspondance.<br />

• La politique tarifaire de l'autorité organisatrice<br />

nécessite réflexion de façon <strong>à</strong> pouvoir garantir le<br />

«droit au transport pour <strong>tous</strong>», tout en maîtrisant<br />

les coûts pour la collectivité. Il est sans doute utile<br />

de faire appel <strong>à</strong> la responsabilisation des personnes<br />

handicapées, en organisant une concertation locale.<br />

• On peut craindre que la situation des personnes<br />

âgées pose de réels problèmes <strong>à</strong> l'avenir dans les<br />

schémas d'organisation <strong>et</strong> de fonctionnement des<br />

transports publics urbains <strong>et</strong> des STS. <strong>Les</strong> lignes<br />

régulières <strong>accessibles</strong> ne répondent pas de manière<br />

satisfaisante aux besoins des pe5onnes âgées fragilisées<br />

<strong>et</strong> aux capacités de plus en plus limitées. Des services<br />

de type Biplus <strong>à</strong> Annecy, «service route» ou «flexroute»<br />

dans les pays nordiques ou nord-américains, semblent<br />

pouvoir apporter des solutions moins coûteuses que<br />

les STS.


COMPLEMENTARITE DES SYSTEMES DE TRANSPORT ET DE SERVICES m<br />

Une partie des personnes ayant des incapacités qui,<br />

a priori leur posent problème pour utiliser des <strong>bus</strong> ou<br />

autres transports collectifs <strong>accessibles</strong>, pourrait toutefois<br />

les emprunter moyennant un accompagnement.<br />

Sans confondre ce service avec les services d'aide <strong>à</strong><br />

domicile, l'accompagnement peut aider une personne<br />

<strong>à</strong> se rendre <strong>à</strong> l'arrêt, <strong>à</strong> monter, <strong>à</strong> descendre, <strong>à</strong> prendre<br />

place dans le véhicule, <strong>à</strong> rejoindre son lieu de destination<br />

dans le cas de déficience motrice. L'accompagnement<br />

peut aussi constituer un apprentissage pour les jeunes<br />

qui cherchent <strong>à</strong> devenir autonome, en particulier pour<br />

des personnes dont la déficience visuelle ou auditive<br />

s'aggrave. Il va aider une personne sourde ou malenten­<br />

dante sévère ou une personne ayant un déficit cognitif<br />

(handicap mental) <strong>à</strong> comprendre l'usage d'une ligne de<br />

<strong>bus</strong> ou du réseau; il va aider une personne aveugle<br />

ou malvoyante <strong>à</strong> prendre des repères, <strong>à</strong> appréhender<br />

les obstacles possibles sur son cheminement <strong>et</strong> <strong>à</strong><br />

s'informer pendant son voyage. Une telle offre a été<br />

mise en place en Ile-de-France par l'association des<br />

Compagnons du Voyage.<br />

L'accompagnement est une prestation complémentaire<br />

sur laquelle les autorités organisatrices de transport<br />

<strong>et</strong> exploitants auraient intérêt <strong>à</strong> réfléchir dans la<br />

perspective de maîtrise des coûts du Service de<br />

Transport Spécialisé. Quelques réseaux ont déj<strong>à</strong> mis<br />

en place des accompagnements <strong>à</strong> but formateur.<br />

Citons l'exemple de l'exploitant d'Orléans qui, en<br />

partenariat avec le Collectif Handicap Visuel, a mis en<br />

place une cellule d'aide dont la mission est d'informer,<br />

d'accompagner <strong>et</strong> de recenser les besoins des<br />

malvoyants lors de <strong>leurs</strong> déplacements sur le réseau<br />

de l'agglomération. De plus, des associations se sont<br />

structurées pour proposer ce service <strong>à</strong> titre onéreux<br />

avec du personnel qu'elles ont formé <strong>à</strong> l'approche du<br />

handicap comme par exemple, les Compagnons du<br />

Voyage, GIHP, Âge d'or services, ADMR (source COLIAC).<br />

LG S6ivie6 o aCcornp3yn6rn8<br />

Le COLIAC a engagé, fin 2000, une réflexion sur les<br />

services d'accompagnement, entre autres sur les<br />

conditions de prestations <strong>et</strong> le métier d'accompagnateur.<br />

Un service d'accompagnement est un outil efficace<br />

d'aide au voyage autonome


Comment engager la mise en<br />

accessibilité des <strong>bus</strong> ?<br />

Un peu moins de dix ans nous sépare des premiers pas de ta mise en<br />

accessibilité des auto<strong>bus</strong> <strong>et</strong> c'est un large progrès qui s'est opéré dans<br />

la qualité des produits offerts en équipement <strong>et</strong> en matériel roulant.<br />

au manque de fiabilité des pal<strong>et</strong>tes, <strong>à</strong> leur vulnérabilité...<br />

Leur travail constitue la préhistoire des standards actuels :<br />

h.1C \ ni-.ofijpi 0(i


COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS?<br />

Définir nnn stratégifi<br />

Matériels<br />

Tjrabilité ouvrages<br />

'Exploitation<br />

'Satisfact un Ubdyci»<br />

'Usages <strong>et</strong> Pratiques<br />

-Kererentieis<br />

"Orgaiisauon Partenariat<br />

"Coûts d investissemerr<br />

'Coûts de fonctinnnement<br />

Politique <strong>et</strong> stratégie<br />

Document d'Orientation<br />

Schéma 12: <strong>Les</strong> différentes étapes d'un proj<strong>et</strong> de mise en accessibilité des <strong>bus</strong>.


Une enquête menée auprès de 68 réseaux (mai 1996 <strong>et</strong><br />

avril 1997) a montré que les politiques d'accessibilité ne<br />

peuvent émerger que s'il existe une réelle volonté. Elles<br />

se déclenchent le plus souvent sur la base d'opportunités.<br />

Dès c<strong>et</strong>te époque, 1/3 des réseaux enquêtes* disposaient<br />

d'une expérience en matière d'accessibilité. Pour une<br />

grande part, 42 °/o, la mise en accessibilité au travers<br />

des nouveaux matériels «<strong>à</strong> plancher surbaissé» <strong>et</strong>/ou<br />

par des aménagements physiques de <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

perm<strong>et</strong>tait:<br />

- de viser un meilleur niveau de service pour l'ensemble<br />

de la clientèle;<br />

- de requalifier l'image du réseau sur la modernité;<br />

- de fidéliser <strong>et</strong> conquérir les utilisateurs de transports<br />

en commun;<br />

- de faciliter l'accès aux transports par les PMR.<br />

La mise en place d'une politique d'accessibilité découle<br />

obligatoirement d'une stratégie qui va se décliner en<br />

termes d'objectifs <strong>et</strong> de moyens planifiés. Son activation<br />

répondait, dans la majorité des expériences passées,<br />

<strong>à</strong> une volonté ou <strong>à</strong> des événements, rarement <strong>à</strong> une<br />

attente qui a les plus grandes difficultés <strong>à</strong> s'exprimer.<br />

L'avenir est tout autre <strong>et</strong> l'on perçoit bien que le<br />

cadre institutionnel, législatif <strong>et</strong> social commande<br />

l'accessibilité comme une démarche naturellement<br />

intégrée dans la politique globale des déplacements<br />

de la ville.<br />

Aujourd'hui, c'est donc une stratégie cohérente,<br />

adaptée aux évolutions techniques <strong>et</strong> institutionnelles<br />

qu'il faut m<strong>et</strong>tre en place. L'autorité organisatrice peut<br />

envisager plusieurs objectifs distincts pour fonder sa<br />

stratégie. Elle pourra asseoir en priorité sa politique<br />

sur un enjeu majeur (le besoin de renouveler le parc,<br />

l'amélioration du service de transport...) ou se déterminer<br />

sur plusieurs enjeux (réaménagement de <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>,<br />

travaux de voirie...) dans une approche système.<br />

Pour la mise en œuvre de sa stratégie, elle pourra<br />

s'appuyer sur une démarche volontariste, tout en<br />

saisissant les opportunités qui se présentent. Celles-<br />

ci peuvent être repérées en interne, mais aussi en<br />

COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS?<br />

externe, dans l'exercice d'un partenariat constant.<br />

En eff<strong>et</strong>, dans la majeure partie des cas, même si une<br />

politique volontaire de mise en accessibilité porte en<br />

elle les moyens de son activation, elle est déclen­<br />

chée, accélérée, modifiée,... par des événements ou<br />

sollicitations extérieures. Ces opportunités externes<br />

au système de transport vont généralement influer<br />

sur l'aménagement physique ou sur la création de<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>, pour peu que l'autorité organisatrice<br />

ait prévu les moyens d'une réactivité cohérente <strong>à</strong><br />

l'intégration de ces stimuli.<br />

Pour cela, il faut donc que le réseau dispose, en<br />

amont:<br />

- d'un diagnostic compl<strong>et</strong> du réseau ;<br />

- d'une philosophie d'aménagement ;<br />

- d'un référentiel technique (cahier des charges ou<br />

charte d'aménagement) ;<br />

- <strong>et</strong> d'un cadre contractuel entre les partenaires<br />

(financier, organisationnel, de communication...)<br />

.1.1 <strong>Les</strong> bases d'une démarche volontaire<br />

L'offre actuelle des matériels roulants constitue,<br />

nous l'avons dit, une nouvelle donne pour la consti­<br />

tution du parc de <strong>bus</strong>. De fait, les réseaux vont avoir,<br />

progressivement, un parc accessible. Dans c<strong>et</strong>te période<br />

de transition durant laquelle le parc se renouvelle, il<br />

convient d'observer une logique d'affectation de ces<br />

matériels qui tiendra compte, certes, de la volonté<br />

d'offrir un nouveau niveau de service (<strong>bus</strong> <strong>et</strong> <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong>), mais aussi des contingences<br />

d'exploitation. En eff<strong>et</strong> l'accessibilité, c'est aussi pouvoir<br />

compter sur un personnel (conducteurs, contrô<strong>leurs</strong>,<br />

agents de ligne...) formé <strong>et</strong> motivé.<br />

Plusieurs scénarios sont possibles, dépendant fortement<br />

du contexte:<br />

• Le traitement du service d'une ligne constitue, le<br />

plus souvent, l'aménagement de base. En France, les<br />

exploitants choisissent rarement de faire circuler des<br />

<strong>bus</strong>, dits <strong>accessibles</strong>, uniquement sur certaines plages<br />

horaires; il s'agit bien d'offrir un service continu. En<br />

*24 réseaux de moins<br />

de 50 000 habitants,<br />

18 de 50 <strong>à</strong><br />

100 000 habitants,<br />

19 de 100 000 habitants<br />

<strong>et</strong> 7 réseaux<br />

de 300 000 habitants <strong>et</strong><br />

plus (total de 68 réseaux).


S COMMENT ENGAGER LA MISE EN ACC ESSIBILITÉ DES BUS?<br />

ce qui concerne l'accessibilité des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> d'une<br />

ligne, même si l'on envisage la mise en accessibilité<br />

totale des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>, celle-ci s'opérera progressi­<br />

vement. Le choix de la ligne <strong>à</strong> m<strong>et</strong>tre en accessibilité<br />

sera fait <strong>à</strong> partir: de son importance de clientèle, de<br />

sa charge spécifique en PMR, de la proximité d'un<br />

service de transport tramway ou métro, <strong>et</strong>c. La création<br />

d'une ligne nouvelle entièrement accessible est aussi<br />

l'occasion de présenter une nouvelle politique, une<br />

nouvelle image du réseau, un nouveau service clientèle.<br />

• Le traitement d'un secteur d'exploitation ou d'un<br />

secteur géographique présuppose que les lignes<br />

qui le composent ou le traversent soient équipées de<br />

<strong>bus</strong> <strong>accessibles</strong>. Dans c<strong>et</strong>te phase actuelle transitoire<br />

où les standards d'équipement des <strong>bus</strong> présentent<br />

encore des différences (hauteurs de caisse <strong>et</strong> de plancher,<br />

valeur des lacunes rattrapées par la pal<strong>et</strong>te), la difficulté<br />

réside dans la mise en œuvre d'une signalétique bien<br />

adaptée <strong>à</strong> l'usager concerné.<br />

• Le traitement des troncs communs de lignes<br />

peut représenter <strong>à</strong> la fois un enjeu de clientèle, un<br />

enjeu d'image lié <strong>à</strong> la localisation géographique, un<br />

enjeu pour favoriser la productivité l<strong>à</strong> où les<br />

échanges sont les plus forts.<br />

<strong>Les</strong> réflexions nécessaires sur le transport spécialisé<br />

(destinés aux personnes handicapées ne pouvant<br />

pas utiliser les transports collectifs) <strong>et</strong> les limites<br />

d'éligibilité <strong>à</strong> ce service, souvent saturé, vont conduire<br />

<strong>à</strong> définir les complémentarités que doit apporter le<br />

système de transport régulier, en termes de matériels<br />

roulants <strong>et</strong> de <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>. Ces exigences issues de<br />

la complémentarité des services peuvent être en<br />

elles-mêmes l'expression d'une politique, simple<br />

déclinaison de la politique d'accessibilité. Dans <strong>tous</strong><br />

les cas, la démarche de réflexion devra être engagée<br />

afin de ne pas déboucher sur des incompatibilités<br />

majeures entre les deux services, comme la qualité<br />

d'accessibilité <strong>à</strong> des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> ou quais communs.<br />

.1,2 <strong>Les</strong> opportunités internes au<br />

réseau de transport public<br />

L'autorité organisatrice est alors interpellée la première.<br />

Elle doit ensuite solliciter les autres partenaires pour<br />

partager la maîtrise d'ouvrage <strong>et</strong> le financement, le<br />

ou les gestionnaires de la voirie principalement.<br />

Quelques opportunités internes:<br />

• Lors de la restructuration du réseau, l'extension<br />

du service conduit <strong>à</strong> des acquisitions <strong>et</strong> redistributions<br />

de matériel roulant, <strong>à</strong> un changement de l'image du<br />

réseau, <strong>à</strong> l'offre de nouveaux services, de nouvelles<br />

tarifications <strong>et</strong>c.; ce temps fort peut être exploité<br />

comme une première étape du programme de mise<br />

en accessibilité.<br />

• La mise en place d'un ou de plusieurs sites<br />

propres <strong>bus</strong>, sans que cela soit nécessairement une<br />

préfiguration d'un futur site propre tramway, entraîne<br />

généralement un aménagement physique des <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong>. Ce contexte perm<strong>et</strong> d'intégrer facilement les<br />

exigences de l'accessibilité, puisque des travaux<br />

lourds sont programmés. Si les <strong>bus</strong> ne sont pas encore<br />

<strong>accessibles</strong>, le principe d'aménagement r<strong>et</strong>enu doit<br />

pouvoir être cohérent pour assurer, <strong>à</strong> terme, une<br />

interface correcte entre les futurs <strong>bus</strong> <strong>et</strong> le quai.<br />

• La réalisation d'un tramway ou d'un métro<br />

très <strong>accessibles</strong> peut naturellement amener <strong>à</strong> faire<br />

apparaître une dégradation de l'image du service<br />

traditionnel, qui n'offre pas un aussi bon niveau de<br />

qualité (régularité, confort, fréquence, accessibilité,<br />

<strong>et</strong>c.). Le risque d'un service «<strong>à</strong> deux vitesses» requiert<br />

l'amélioration du réseau de surface <strong>et</strong>, en particulier,<br />

celui des lignes en correspondance. La requalification<br />

de l'offre, <strong>et</strong> notamment la qualité globale des<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>, est une opportunité d'intégration de<br />

l'accessibilité.<br />

• L'occasion du renouvellement du parc, qu'il<br />

s'opère par secteur ou par ligne, doit porter en lui la<br />

cohérence nécessaire au maintien de l'image du<br />

réseau. Aujourd'hui, les standards de <strong>bus</strong> offrent,<br />

pour la plupart d'entre eux, en série ou en option,<br />

une accessibilité standardisée (cf. chapitre 3). La


COMMENT ENGAGER<br />

tendance est forte aujourd'hui d'équiper les lignes de<br />

<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas, avec le risque de proj<strong>et</strong>er une<br />

image négative (d'une politique inachevée) si les<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> ne sont pas traités dans le même<br />

temps.<br />

• La certification de ligne de <strong>bus</strong> en référence <strong>à</strong><br />

la norme «qualité de service»; cependant celle-ci<br />

ne fait qu'aborder le thème de l'accessibilité, sans le<br />

traiter suffisamment. Le développement de lignes<br />

<strong>accessibles</strong> devrait perm<strong>et</strong>tre de compléter ce travail<br />

normatif.<br />

<strong>Les</strong> opportunités externes au<br />

réseau de transport public<br />

<strong>Les</strong> actions de mise en accessibilité impulsées de<br />

l'extérieur peuvent apparaître comme des opérations<br />

au coup par coup peu cohérentes. Elles requièrent<br />

généralement plus de communication de proximité,<br />

mais elles ont souvent des eff<strong>et</strong>s d'entraînement non<br />

négligeables. En eff<strong>et</strong>, un proj<strong>et</strong> sur un tronçon de<br />

parcours peut amener une intervention sur l'ensemble<br />

des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> de la voie, de la ligne, du quartier...<br />

Par ail<strong>leurs</strong>, ces opérations venues de l'extérieur ont<br />

le grand avantage d'asseoir rapidement le partenariat<br />

dans ses composantes financières, techniques <strong>et</strong><br />

opérationnelles; elles sont en général le point de départ<br />

de la mise en oeuvre du programme d'accessibilité.<br />

Quelques opportunités externes:<br />

• <strong>Les</strong> plans de déplacement urbain (PDU), <strong>à</strong><br />

l'initiative des collectivités, sont des moments privi­<br />

légiés de réflexion sur les modes de déplacements <strong>et</strong><br />

les niveaux de service que l'on souhaite offrir. <strong>Les</strong><br />

propositions relatives <strong>à</strong> l'accessibilité favorisent la<br />

marche <strong>à</strong> pied <strong>et</strong> l'usage des transports collectifs, <strong>et</strong><br />

se r<strong>et</strong>rouvent associées aux objectifs de modération<br />

de la circulation automobile <strong>et</strong> de sécurité des<br />

déplacements.<br />

• Pour les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> comme pour les cheminements,<br />

les textes récents sur l'accessibilité de la voirie<br />

vont amener les collectivités <strong>à</strong> engager une réflexion<br />

sur le réseau urbain de voirie. C<strong>et</strong>te nouvelle politique<br />

LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS<br />

d'aménagement devra prendre en compte les exigences<br />

techniques liées aux interfaces entre les cheminements<br />

<strong>et</strong> les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>.<br />

• Beaucoup d'interventions, d'entr<strong>et</strong>ien ou de p<strong>et</strong>its<br />

investissements, sur la voirie urbaine constituent<br />

des opportunités de mise en accessibilité: réfection<br />

d'un trottoir, d'un tapis d'enrobé <strong>et</strong> du bordurage,<br />

chantier de réseaux souterrains; même une renégo­<br />

ciation d'un marché <strong>à</strong> commande concernant le<br />

mobilier urbain peut constituer une occasion inté­<br />

ressante pour définir des éléments de compatibilité<br />

avec la politique d'accessibilité.<br />

• <strong>Les</strong> requalifieations urbaines de grande envergure<br />

sont les moments les plus propices <strong>à</strong> la mise en œuvre<br />

d'une stratégie d'accessibilité (quartier nouveau, nouvelle<br />

infrastructure, entrée de ville...), dans le cadre de<br />

l'application de la loi SRU par exemple.<br />

• La création de nouveaux espaces urbains (ZAC,<br />

lotissements...) <strong>et</strong> plus encore, la mise en service<br />

d'établissements, d'équipements ou d'activités<br />

génératrices de déplacements de PMR peuvent<br />

initier le processus. <strong>Les</strong> résultats constatés pour des<br />

réseaux pionniers comme Grenoble montrent l'évidence<br />

d'un eff<strong>et</strong> d'entraînement dans la mise en œuvre des<br />

politiques d'accessibilité.


apes<br />

DIAGNOSTIC<br />

OBJECTIFS<br />

CONCEPTION<br />

MISE en ŒUVRE<br />

SUIVI ÉVALUATION<br />

COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T É DES BUS?<br />

nnstruim les partunariats nénfissaims<br />

M<strong>et</strong>tre en place des partenariats efficaces, est le gage<br />

d'une implication permanente de <strong>tous</strong> les acteurs<br />

concernés. Ce chapitre vise <strong>à</strong> recenser, pour chaque<br />

étape, les rôles des différents partenaires <strong>à</strong> prendre<br />

en compte.<br />

Problématique<br />

Diagnostics sectoriels<br />

Contraintes<br />

Enjeux<br />

Diagnostic global<br />

Stratégie <strong>et</strong> politique<br />

Document d'orientation<br />

Objectifs spécifiques<br />

Objectifs communs<br />

Référentiels<br />

Avant proj<strong>et</strong> sommaire<br />

Concertation<br />

Communication<br />

Programmation<br />

Proj<strong>et</strong> D.C.E.<br />

Formation acteurs<br />

Communication<br />

Actions de référence<br />

Suivi de l'exécution<br />

Réception ouvrages<br />

Bilan niveau de service<br />

Bilan technique<br />

Bilan fonctionnement<br />

Bilan financier<br />

Rapport d'évaluation<br />

Autorité<br />

Organisatrice<br />

*<br />

*<br />

*<br />

#<br />

<strong>Les</strong> Acteurs<br />

Système transport<br />

Exploitant<br />

Réseau<br />

Productions individualisées<br />

*<br />

*<br />

Services<br />

Spécialisés<br />

État<br />

DRE/DDE<br />

1<br />

Système déplacements<br />

Groupement<br />

Communes<br />

Productions associées dans les groupes techniques ou au sein du comité de pilotage<br />

Service pilote<br />

Tableau 11 : les partenariats <strong>à</strong> m<strong>et</strong>tre en place<br />

*<br />

*<br />

...<br />

Communes<br />

»<br />

#<br />

1


État<br />

R.N.<br />

COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS? • '<br />

Système Infrastructures<br />

Département<br />

R.D.<br />

<strong>Les</strong> Acteurs<br />

Communes<br />

V.C.<br />

*<br />

Système clientèle<br />

Clients<br />

Handicapés<br />

*<br />

Ensemble<br />

Clientèle


C O M M E N T ENGAGER LA MISE EN ACC E S S I B I L I T É DES BUS?<br />

Le stade du diagnostic<br />

Il s'agit, ici, d'une phase essentielle de mise en place<br />

du processus. En eff<strong>et</strong>, le partenariat n'aura de réelle<br />

efficacité <strong>et</strong> une pérennité que s'il est instauré très<br />

en amont de la mise en œuvre de la politique.<br />

La mise en place des structures (comité de pilotage,<br />

comité technique <strong>et</strong> groupes de travail) s'effectue<br />

dès le diagnostic. L'efficacité de ces structures relève<br />

de la capacité d'animation permanente qu'aura le<br />

maître d'ouvrage. La réunion plénière de lancement<br />

doit définir les modalités de participation de chacun<br />

des acteurs ainsi que le système r<strong>et</strong>enu pour la<br />

communication réciproque entre lesdits acteurs.<br />

La mise en accessibilité des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> est<br />

confrontée, suivant les milieux, la fonction <strong>et</strong> l'âge<br />

des voies... <strong>à</strong> des contraintes physiques. Celles-ci ne<br />

sont pas les seules <strong>à</strong> devoir être examinées: il en va<br />

de même des contraintes financières <strong>et</strong> de la capacité<br />

d'investissement, des proj<strong>et</strong>s en cours, du savoir-<br />

faire <strong>et</strong>, quelquefois, d'une indispensable «mise <strong>à</strong><br />

niveau culturelle» des partenaires sur le suj<strong>et</strong> de<br />

l'accessibilité.<br />

7.2.2 Le stade de la définition des<br />

objectifs<br />

Une politique commune, où les partenaires deviennent<br />

des acteurs, suppose que ces derniers trouvent une<br />

satisfaction <strong>à</strong> <strong>leurs</strong> objectifs. Ceux-ci, exprimés autour<br />

de la mise en accessibilité, vont recouvrir un certain<br />

nombre d'intentions souvent «apparentées».<br />

Quelquefois, la mise en accessibilité n'est qu'une<br />

opportunité de mise en valeur d'objectifs indépendants.<br />

Il en va ainsi, par exemple, de la requalification des<br />

espaces urbains, de la mise en sécurité d'un axe de<br />

déplacement, de la volonté d'assurer une «greffe<br />

urbaine» ou encore, plus proche de la thématique,<br />

d'offrir une réelle alternative TC aux déplacements<br />

motorisés.<br />

Le premier travail sur les objectifs, nombreux du fait<br />

de la multiplicité des acteurs potentiels, consistera<br />

d'une part, dans leur classement, entre objectifs<br />

principaux <strong>et</strong> objectifs associés, <strong>et</strong> d'autre part, dans<br />

leur hiérarchisation.<br />

L'énumération des objectifs principaux perm<strong>et</strong>tra de<br />

s'apercevoir des interactions existant entre eux. Ces<br />

interactions, capables de synergies ou révélatrices de<br />

contraintes, renforceront les liens du partenariat, du<br />

fait même de leur prise en considération.<br />

Une deuxième étape de travail consistera <strong>à</strong> examiner<br />

les choix possibles d'équipement des auto<strong>bus</strong><br />

<strong>et</strong> d'intervention sur les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> puis, <strong>à</strong> isoler<br />

les objectifs qui influent sur la conception de l'amé­<br />

nagement du point <strong>d'arrêt</strong>. Il conviendra alors, en<br />

s'appuyant sur le diagnostic, de dresser le cadre type<br />

de l'aménagement du point <strong>d'arrêt</strong>, sous forme<br />

d'un schéma d'intention d'aménagement <strong>et</strong> d'un cahier<br />

des charges définissant les aménagements minimums<br />

dans <strong>leurs</strong> caractéristiques techniques <strong>et</strong> <strong>leurs</strong><br />

conditions d'usage. <strong>Les</strong> répercussions éventuelles sur<br />

les conditions d'exploitation devront être prises en<br />

compte <strong>à</strong> ce stade.<br />

Ce référentiel technique devra être élaboré au sein<br />

d'un groupe de travail idoine <strong>et</strong> validé par le comité<br />

technique. <strong>Les</strong> partenaires principaux sont, en général,<br />

l'autorité organisatrice, les gestionnaires de la voirie,<br />

le ou les exploitants de réseaux de TC <strong>et</strong> les utilisateurs<br />

(regroupés généralement en associations).<br />

7.2.3 Le stade de la conception<br />

La mise en accessibilité des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> peut s'ap­<br />

parenter <strong>à</strong> des proj<strong>et</strong>s d'aménagement de voirie. La<br />

littérature méthodologique sur les différents niveaux<br />

d'étude est importante; les gestionnaires de voirie <strong>et</strong><br />

les bureaux d'études connaissent bien le contenu <strong>et</strong><br />

les méthodes d'élaboration des avant-proj<strong>et</strong>s, proj<strong>et</strong>s<br />

<strong>et</strong> dossiers de consultation des entreprises. Cependant<br />

le thème abordé renvoie <strong>à</strong> des obj<strong>et</strong>s urbains encore peu<br />

ou mal définis. La pluridisciplinarité dans la conception<br />

sera un gage de performance des aménagements<br />

produits. Il sera sans doute utile, lors des différentes<br />

consultations de concepteurs, de définir dans les cahiers


des charges de ces consultations, les exigences en<br />

terme de:<br />

- compétence développée pour l'accessibilité;<br />

- complémentarité des membres de l'équipe de<br />

conception (voirie-circulation, ergonomie, paysage<br />

<strong>et</strong> fonctionnement urbain, design...)<br />

En parallèle de ces exigences, somme toute banales,<br />

garantissant une qualité de production, une composante<br />

essentielle du processus de conception réside dans<br />

le plan de communication mis en place par le maître<br />

d'ouvrage, avec ses partenaires utilisateurs.<br />

En eff<strong>et</strong>, s'il est une phase importante de communication<br />

dans la mise en place de la politique d'accessibilité,<br />

elle se trouve au stade de l'avant proj<strong>et</strong> sommaire. C'est<br />

<strong>à</strong> ce moment que, parmi plusieurs partis d'aménagement,<br />

plusieurs variantes techniques..., va se dessiner le proj<strong>et</strong>,<br />

avec ses avantages, ses inconvénients, clairement mis en<br />

évidence. C'est dans ce cadre que doivent être prises en<br />

considération les attentes précises des utilisateurs de<br />

l'aménagement, sur la base de différentes propositions<br />

techniques.<br />

<strong>Les</strong> aménagements proposés, discutés, amendés,<br />

réalisés, ne seront pratiqués <strong>et</strong> respectés que si la<br />

communication amène <strong>à</strong> une appropriation collective.<br />

.2.4 Le partenariat pour la mise en<br />

œuvre (maîtrise d'ouvrage <strong>et</strong><br />

maîtrise d'œuvre)<br />

<strong>Les</strong> travaux d'aménagement traitant l'accessibilité,<br />

la sécurité, la mise en valeur, le confort, <strong>et</strong>c., font appel<br />

<strong>à</strong> une technicité <strong>et</strong> des savoir-faire peu répandus. Il n'est<br />

pas rare de ne pas atteindre l'efficacité attendue d'un<br />

aménagement <strong>à</strong> cause de défauts apparemment ténus<br />

mais aux incidences fortes. Le mauvais raccord entre<br />

deux revêtements sur un itinéraire d'accès, une mauvaise<br />

mise <strong>à</strong> niveau de regards ou tampons de réseaux<br />

peuvent constituer en soi une difficulté pour un<br />

utilisateur de fauteuil roulant ou un risque pour un<br />

malvoyant; la mise en valeur paysagère peut introduire<br />

des obstacles, <strong>et</strong>c.<br />

COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS? u><br />

Il est donc important que l'ensemble des acteurs soit<br />

sensibilisé <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te problématique <strong>et</strong> que soient prises<br />

en compte les contraintes du milieu <strong>et</strong> les exigences<br />

de qualité particulières. Un programme de formation-<br />

sensibilisation des partenaires (y compris les entreprises)<br />

peut s'avérer nécessaire afin que chacun dans ses rôles<br />

<strong>et</strong> missions intègre ces aspects.<br />

À ce titre, disposer d'un même «langage» vis-<strong>à</strong>-vis<br />

des interlocuteurs <strong>et</strong> des utilisateurs de l'espace<br />

public est une ambition nécessaire. Ce langage<br />

commun pourra d'ail<strong>leurs</strong> s'établir plus fortement si<br />

les partenaires décident de réaliser des aménagements<br />

témoins, prétexte <strong>à</strong> un affinage du produit dans son<br />

niveau de service, prétexte également pour conduire<br />

une communication de type participative avec les<br />

utilisateurs de l'aménagement.<br />

Réaliser une production de référence, dès les premières<br />

actions de mise en accessibilité, constitue un atout<br />

pour les communications ultérieures, perm<strong>et</strong>tant de<br />

montrer concrètement l'objectif recherché. Elle constitue<br />

un réfèrent réel qui valorise l'image de marque des<br />

transports tout en matérialisant, pour le grand public,<br />

la volonté de prise en compte des usagers concernés<br />

en priorité.<br />

Ensuite, le suivi des travaux, dans tout ce que cela exige<br />

de compétences spécifiques, nécessite une concertation<br />

pluridisciplinaire <strong>et</strong> étroite des partenaires techniques.<br />

La notion de réunion de chantier, qui peut apparaître<br />

démesurée dès lors que l'on traite un seul point <strong>d'arrêt</strong>,<br />

conserve ici toute son efficacité.<br />

La réception des ouvrages réalisés doit être faite au<br />

bénéfice des maîtres d'ouvrage qui attendent une<br />

prestation conforme <strong>à</strong> un référentiel qui leur est<br />

propre. Le cahier des charges d'aménagement est la<br />

résultante des référentiels de chacun des partenaires,<br />

ces derniers devront donc valider la réception. Une<br />

procédure conjointe doit être mise en place, en<br />

particulier lorsque le financement de l'aménagement<br />

repose sur un tour de table de fonds de concours.<br />

Enfin, comme toutes les interventions en milieu<br />

urbain, les travaux de mise en accessibilité sont


COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS?<br />

sources de désagréments pour les usagers de la voirie,<br />

les utilisateurs de transport en commun, les riverains,<br />

les résidents ou commerçants II importe aussi de toujou5<br />

maintenir, en phase de travaux, l'accessibilité pour <strong>tous</strong>.<br />

7.2.5 Le partenariat pour le suivi,<br />

évaluation-bilan<br />

La construction de la politique de mise en accessibilité<br />

repose, pour sa pérennité, sur une capacité <strong>à</strong> évoluer<br />

vers des produits toujours plus performants donc<br />

évolués <strong>et</strong> qui tiennent compte des changements<br />

dans la nature des attentes des usagers ou dans leur<br />

façon de les exprimer au regard de l'offre faite.<br />

L'évaluation doit recouvrir plusieurs aspects:<br />

- le niveau de service offert relativement aux attentes<br />

exprimées;<br />

- la qualité technique des produits au regard des<br />

référentiels;<br />

- les eff<strong>et</strong>s sur le système d'exploitation (hommes,<br />

structures, matériels);<br />

- les eff<strong>et</strong>s sur la clientèle <strong>et</strong>, en particulier, sur celle<br />

la plus concernée;<br />

- le bilan financier de l'opération <strong>et</strong> les ressources<br />

d'optimisation.<br />

La production de rapports conjoints, réaffirmera les<br />

synergies (le partenariat) <strong>et</strong> soutiendra la politique<br />

de communication sur l'accessibilité.<br />

7.2.6 La concertation avec<br />

les représentants d'usagers<br />

<strong>Les</strong> associations d'usagers, plus particulièrement celles<br />

représentant les personnes handicapées, font partie<br />

des acteurs qui doivent être impliqués au cours du<br />

proj<strong>et</strong>. Comme cela a pu transparaître au cours du<br />

développement de ce chapitre, elles auront un rôle<br />

<strong>à</strong> jouer <strong>à</strong> différentes étapes:<br />

• elles pourront être sollicitées pour l'établissement<br />

du diagnostic. <strong>Les</strong> vécus quotidiens des personnes<br />

handicapées perm<strong>et</strong>tront de mieux identifier les<br />

lieux <strong>et</strong> éléments critiques, selon les diverses incapacités ;<br />

• elles devront être consultées au moment de préciser<br />

les objectifs <strong>et</strong> d'établir l'avant-proj<strong>et</strong> sommaire;<br />

• elles pourront donner leur avis, au moment de<br />

l'action de référence, sur les choix du système, en<br />

particulier sur le cahier des charges pour les <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong>, sur les équipements des auto<strong>bus</strong>, sur les lieux<br />

<strong>à</strong> rendre <strong>accessibles</strong> par la (es) ligne(s) accessible(s);<br />

• elles contribueront au suivi-évaluation en faisant<br />

remonter <strong>leurs</strong> appréciations sur le niveau d'accessibilité<br />

atteint <strong>et</strong> sur la qualité de service, <strong>et</strong> pourront apporter<br />

des idées quant <strong>à</strong> des solutions de rectification <strong>à</strong> certains<br />

défauts.<br />

Il est important de donner la parole aux associations<br />

<strong>et</strong> de leur fournir <strong>tous</strong> les arguments qui justifient que<br />

l'autorité puisse prendre une décision qui ne satisfait<br />

pas toutes les personnes concernées <strong>et</strong> reste en deç<strong>à</strong><br />

du niveau d'accessibilité qu'elles souhaitent a priori.<br />

C'est une des façons d'atteindre un consensus en<br />

connaissance de cause, acceptable par l'ensemble des<br />

acteurs en présence.<br />

Une difficulté existe cependant dans la négociation<br />

des choix pour la mise en accessibilité du <strong>bus</strong> <strong>et</strong> des<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>. <strong>Les</strong> représentants d'associations locales<br />

n'ont pas nécessairement les connaissances pointues de<br />

spécialistes sur les possibilités techniques. Ils peuvent,<br />

dans certains cas, privilégier les besoins de quelques<br />

individus, certes légitimes, qui risquent de faire valoir<br />

des conditions trop particulières <strong>et</strong> d'entraîner des<br />

surcoûts prohibitifs, voire de défavoriser certains<br />

autres. Il convient donc que le maître d'ouvrage<br />

sache faire comprendre, si nécessaire, qu'il préfère<br />

suivre des recommandations qui ont été établies par<br />

des instances ou organismes au plan national ou<br />

international. En eff<strong>et</strong>, la plupart s'appuient sur des<br />

expérimentations <strong>et</strong> observations tirées d'expériences<br />

concrètes impliquant un très grand nombre d'individus<br />

(plus d'une centaine en général) <strong>et</strong> représentant<br />

plusieurs types d'incapacités <strong>et</strong> degrés de sévérité.


C O M M E N T ENGAGER<br />

On voit donc l'importance qu'il y a, lors de la mise en<br />

place du processus de concertation avec les associations<br />

de personnes handicapées, <strong>à</strong> veiller <strong>à</strong> un équilibre entre les<br />

types de handicaps représentés <strong>et</strong> <strong>à</strong> prendre en compte<br />

les susceptibilités locales entre ces associations. De<br />

plus, il sera important que les acteurs <strong>et</strong> les associations<br />

s'engagent réciproquement sur les objectifs du proj<strong>et</strong><br />

en termes de niveau d'accessibilité <strong>à</strong> atteindre dans<br />

un document qui servira de réfèrent par la suite, au cas<br />

où des modifications doivent être apportées en cours<br />

de proj<strong>et</strong>. Il faut reconnaître que des associations<br />

ont pu exprimer <strong>leurs</strong> frustrations suite au manque<br />

d'information <strong>et</strong> de concertation sur des évolutions<br />

qui les ont mises devant le fait accompli, lequel a été<br />

jugé en régression par rapport <strong>à</strong> des engagements<br />

énoncés uniquement verbalement, en phase initiale<br />

de proj<strong>et</strong>.<br />

• Le développement de l'accessibilité d'un réseau<br />

doit s'appuyer sur un proj<strong>et</strong> global, une politique <strong>à</strong><br />

long terme, il ne s'agit pas de travailler au coup par<br />

coup.<br />

• Une relation durable doit être établie avec les<br />

usagers, notamment les représentants des personnes<br />

handicapées. La réussite du proj<strong>et</strong> dépend de la<br />

qualité de la relation entre <strong>tous</strong> les acteurs.


C O M M E N T ENGAGER LA MISE EN ACCE S S I B I L I T É DES BUS?<br />

M<strong>et</strong>tre en œuvre, suivre<br />

L'enchaînement des étapes de conception-réalisation<br />

est le même que pour <strong>tous</strong> proj<strong>et</strong>s d'aménagement.<br />

On aurait tendance <strong>à</strong> négliger certaines étapes<br />

compte tenu, en général, du faible coût d'un<br />

aménagement ponctuel; ce serait alors une prise<br />

de risques importante quant <strong>à</strong> la qualité finale du<br />

produit.<br />

Afin d'optimiser les tâches <strong>et</strong> éviter la répétition des<br />

processus d'étude, il est important qu'au terme de la<br />

réflexion Diagnostic-Objectifs soit élaboré un cahier<br />

des charges type d'aménagement complété d'un<br />

référentiel technique, <strong>tous</strong> deux couvrant les différentes<br />

configurations probables. Le diagnostic doit perm<strong>et</strong>tre<br />

de déterminer ces familles d'aménagements. La typologie<br />

des différents traitements ne sera possible que si,<br />

au moment du recueil de données, sont apparues<br />

clairement les contraintes des différents milieux, les<br />

exigences d'exploitation ou encore les éléments de la<br />

stratégie d'équipement (matériel roulant <strong>et</strong> équipement<br />

des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>).<br />

7.3.1 L'avant-proj<strong>et</strong> des différentes<br />

phases de travaux<br />

C<strong>et</strong>te étape indispensable perm<strong>et</strong> de choisir, <strong>à</strong> partir<br />

du cahier des charges type, les configurations qui<br />

conviennent le mieux pour la mise en accessibilité<br />

des lieux r<strong>et</strong>enus. Elle constitue le moment de l'or­<br />

donnancement des phases opérationnelles.<br />

Elle détermine le plan de financement de chacun des<br />

partenaires du programme concerné.<br />

Elle se saisit des opportunités de travaux engendrées<br />

par d'autres programmes concernant des acteurs<br />

externes au système de transport.<br />

L'avant-proj<strong>et</strong>, est un support important de la<br />

concertation. Après les communications relatives <strong>à</strong><br />

la politique <strong>et</strong> la stratégie du maître d'ouvrage en<br />

matière d'accessibilité, s'ouvre une phase de commu­<br />

nication sur un proj<strong>et</strong> plus concr<strong>et</strong> par l'ensemble des<br />

acteurs.<br />

<strong>et</strong> évaluer le proj<strong>et</strong><br />

L'expérimentation - Action de<br />

référence<br />

La mise en accessibilité d'un premier type de point<br />

<strong>d'arrêt</strong> va m<strong>et</strong>tre en jeu des techniques a priori<br />

simples ou du moins courantes dans les travaux de<br />

voirie: enrobés, bordures, maçonnerie, réseaux, <strong>et</strong>c.<br />

Cependant, <strong>tous</strong> ces lots de travaux traditionnels se<br />

r<strong>et</strong>rouvent sur un espace réduit <strong>et</strong> la multiplication<br />

des intervenants <strong>et</strong> leur coordination auront des<br />

incidences sur la durée <strong>et</strong> le coût. Par ail<strong>leurs</strong>, les<br />

contraintes techniques imposées ne souffrent que de<br />

très faibles tolérances dimensionnelles. Il faut donc<br />

se constituer un savoir-faire <strong>et</strong> accepter que, quelles<br />

que soient les compétences mises en œuvre, le proj<strong>et</strong><br />

puisse s'enrichir d'une expérimentation concrète. Une<br />

ou mieux, plusieurs expérimentations de dispositifs<br />

adaptés <strong>à</strong> la problématique locale enrichiront au fur<br />

<strong>et</strong> <strong>à</strong> mesure le référentiel.<br />

C<strong>et</strong> aspect touche aussi <strong>et</strong> surtout le secteur des<br />

entreprises d'exécution qui, au-del<strong>à</strong> des expérimen­<br />

tations, auront acquis la capacité <strong>à</strong> maîtriser les<br />

contraintes particulières <strong>à</strong> ce type de réalisation.<br />

Enfin, l'expérimentation, avec la médiatisation qui<br />

doit l'accompagner, devient un moment privilégié <strong>et</strong><br />

indispensable de la concertation avec les utilisateurs<br />

les plus concernés.<br />

Organiser les contraintes de<br />

plusieurs maîtrises d'ouvrage<br />

La nécessité de m<strong>et</strong>tre en place un système de réception<br />

des ouvrages <strong>à</strong> partir du référentiel apparaît comme<br />

incontournable:<br />

• Si la maîtrise d'ouvrage sera en général assurée par l'AO,<br />

les ouvrages, <strong>à</strong> leur réception, sont remis au gestionnaire<br />

de la voirie ou de la commune d'implantation. C<strong>et</strong>te<br />

passation de l'ouvrage doit être effectuée de façon <strong>à</strong><br />

ne pas exposer le gestionnaire <strong>à</strong> des dépenses de reprise<br />

de malfaçons ou encore <strong>à</strong> ne pas alourdir les charges<br />

d'entr<strong>et</strong>ien;


C O M M E N T ENGAGER L<br />

• Si c<strong>et</strong>te maîtrise d'ouvrage n'est pas assurée par<br />

l'AO, celle-ci doit pouvoir formellement donner son<br />

avis <strong>à</strong> chaque étape, sans oublier les phases de<br />

réception de travaux.<br />

La mise en œuvre d'une stratégie de mise en accessibilité<br />

peut renvoyer également <strong>à</strong> une renégociation de certains<br />

marchés <strong>et</strong> contrats (voirie, mobilier urbain, service<br />

spécialisé, <strong>et</strong>c.). Quelquefois c'est la refonte ou l'extension<br />

de certains marchés <strong>à</strong> commande qui sera requise lorsque<br />

la mise en accessibilité, du fait de son volume <strong>et</strong> de<br />

la durée de son programme, privilégie le recours <strong>à</strong> une<br />

même entreprise.<br />

Organiser l'évaluation de la<br />

qualité du service<br />

Nous recommandons la mise en place d'un observatoire,<br />

qui perm<strong>et</strong>te de suivre l'évolution des critères les plus<br />

signifiants comme, par exemple:<br />

- la fiabilité des matériels <strong>et</strong> de <strong>leurs</strong> équipements;<br />

- la pérennité des aménagements (usure, vieillissement,<br />

vandalisme);<br />

- l'adéquation des systèmes d'exploitation aux objectifs;<br />

- la mesure des niveaux de satisfaction ;<br />

- les adaptations en situation (adaptation des réfé-<br />

rentiels) ;<br />

- les eff<strong>et</strong>s induits en termes de pratiques;<br />

- les eff<strong>et</strong>s induits sur l'organisation de l'exploitation ;<br />

- les eff<strong>et</strong>s induits sur les coûts d'exploitation ;<br />

- le bilan financier d'investissement.


COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS?<br />

Organiser la politipe j'infûrmatioji<br />

<strong>et</strong> de communication<br />

Un plan d'information <strong>et</strong> de communication est<br />

absolument nécessaire pour réussir la mise en œuvre<br />

d'une politique d'accessibilité; celle-ci peut s'échelonner<br />

sur plusieurs années <strong>et</strong> elle concerne un grand nombre<br />

d'acteurs.<br />

La communication perm<strong>et</strong> de promouvoir <strong>et</strong> d'expliquer<br />

la politique de la collectivité locale, de présenter les<br />

efforts réalisés par l'autorité organisatrice <strong>et</strong> l'exploitant<br />

du réseau en vue d'améliorer la qualité du service, le<br />

confort <strong>et</strong> l'accessibilité des voyageurs...<br />

La politique de communication ne peut s'accomplir<br />

qu'au travers d'une démarche globale <strong>et</strong> volontariste<br />

pouvant viser des relations de plusieurs types Déterminer<br />

convenablement les objectifs de la communication<br />

aidera <strong>à</strong> choisir les modalités appropriées:<br />

• Informer <strong>et</strong> sensibiliser: l'information doit corres­<br />

pondre aux préoccupations des personnes visées par<br />

le message.<br />

• Faire comprendre : chacun réfléchit selon ses propres<br />

interrogations <strong>et</strong> une démarche commune perm<strong>et</strong><br />

de fonder la compréhension d'une situation.<br />

• Faire adhérer: l'adhésion est faible au discours, forte<br />

dans l'action. La mobilisation se produit quand chacun<br />

discerne un enjeu fort pour soi, un intérêt dans sa<br />

fonction, une possibilité de participation personnelle.<br />

• Faire agir : niveau d'objectif plus élevé, il suppose<br />

d'avoir fait partager le «vouloir-faire», le «savoir-faire»,<br />

<strong>et</strong> crée les conditions rendant l'action possible.<br />

• Transm<strong>et</strong>tre des informations opérationnelles <strong>et</strong><br />

des décisions.<br />

• Recueillir des avis. Une stratégie de «feed-baek»<br />

avec la clientèle perm<strong>et</strong>tra de mesurer la qualité de<br />

service perçue.<br />

Bâtir un plan de communication<br />

La communication doit être préparée en amont<br />

du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> réalisée tout au long de celui-ci. Une<br />

démarche forte en la matière implique, en premier<br />

lieu, l'identification des objectifs poursuivis. <strong>Les</strong><br />

communications se planifient puis sont mises en<br />

œuvres au travers d'actions spécifiques. La formali­<br />

sation de toute c<strong>et</strong>te démarche constitue le plan de<br />

communication.<br />

Celui-ci doit servir <strong>à</strong> expliquer le proj<strong>et</strong>, vecteur<br />

d'innovation, <strong>et</strong> faire adhérer l'ensemble des acteurs.<br />

Il ne s'agit pas d'une simple information sur des<br />

aménagements du réseau, mais de la présentation<br />

d'un proj<strong>et</strong> avec la volonté de convaincre <strong>et</strong> de faire<br />

adhérer l'ensemble des voyageurs, tout en conservant<br />

une stratégie de concertation. C'est pourquoi, pour des<br />

proj<strong>et</strong>s d'envergure, le recours <strong>à</strong> des sociétés profession­<br />

nelles de communication, capables d'élaborer un proj<strong>et</strong><br />

global de communication peut se révéler indispensable.<br />

La préparation succincte d'une campagne d'information,<br />

au moment de la mise en service d'une nouvelle ligne<br />

accessible, a, dans le passé, montré ses limites. L'effort<br />

d'information <strong>à</strong> mener auprès des voyageurs <strong>et</strong> des<br />

partenaires pour assurer une connaissance suffisante du<br />

fonctionnement de la ligne a souvent été sous-estimé.<br />

Le plan de communication pourrait aborder les aspects<br />

suivants:<br />

• Présenter les finalités du proj<strong>et</strong><br />

Le proj<strong>et</strong> doit être situé par rapport <strong>à</strong> une politique<br />

globale de l'autorité organisatrice, par rapport au<br />

transport <strong>et</strong> <strong>à</strong> la ville, dans une volonté de développement<br />

<strong>à</strong> long terme. Il doit montrer les engagements des<br />

maîtrises d'ouvrage concernées pour le confort des<br />

voyageurs <strong>et</strong> des habitants, les aménagements décidés<br />

<strong>et</strong> les bénéfices attendus pour les usagers.<br />

• Annoncer les grandes phases du proj<strong>et</strong><br />

Le proj<strong>et</strong> se décompose en un certain nombre de phases<br />

qui, comme pour le partenariat, nécessitent pour<br />

chacune d'entre elles des actions spécifiques. Il s'agira<br />

d'informer des orientations r<strong>et</strong>enues en début de proj<strong>et</strong>,<br />

des différentes étapes <strong>et</strong> des échéances fixées, de<br />

communiquer les variantes techniques choisies, les<br />

conséquences de ces décisions, des moments où seront<br />

consultés les différents partenaires... L'information,<br />

même succincte, sera toujours préférable <strong>à</strong> une absence<br />

d'information, source d'incompréhensions <strong>et</strong> d'attentes<br />

non satisfaites.


• Mobiliser <strong>tous</strong> les acteurs<br />

C O M M E N T ENGAGER<br />

La forme des messages <strong>et</strong> les moyens de diffusion seront<br />

liés aux destinataires, aux personnes concernées, c'est-<br />

<strong>à</strong>-dire les cibles. Autour d'un proj<strong>et</strong> d'aménagement<br />

d'un réseau de transports, support <strong>et</strong> vecteur d'une<br />

politique communale, de nombreux organismes <strong>et</strong><br />

groupes d'individus sont intéressés, que ce soient<br />

l'autorité organisatrice, l'exploitant, les habitants, les<br />

usagers ou les nombreuses associations de personnes<br />

handicapées, souvent très spécialisées. Il s'agira d'adapter<br />

pour chacun d'entre eux les messages <strong>et</strong> les modes de<br />

communication. L'oubli d'un partenaire peut nuire au<br />

succès du proj<strong>et</strong>. <strong>Les</strong> partenaires cités dans le chapitre<br />

précédent se r<strong>et</strong>rouvent au stade de la communication.<br />

• Bien cadrer les objectifs de la communication<br />

suivant les acteurs <strong>et</strong> les phases du proj<strong>et</strong><br />

<strong>Les</strong> acteurs seront impliqués <strong>à</strong> des stades différents du<br />

proj<strong>et</strong>. <strong>Les</strong> informations diffusées évolueront également<br />

avec la définition du proj<strong>et</strong> technique. D'une simple<br />

politique <strong>et</strong> de grandes orientations, il s'agira d'aller<br />

vers des informations pratiques, techniques au terme<br />

du proj<strong>et</strong>, tout en distinguant bien le rôle de chacun<br />

<strong>et</strong> les besoins d'information. Ainsi, l'autorité organi­<br />

satrice définira la politique <strong>et</strong> informera les habitants.<br />

L'exploitant aura en charge la communication auprès<br />

des voyageurs <strong>et</strong> la diffusion des informations pratiques.<br />

• Bien formuler les messages clés <strong>à</strong> faire passer<br />

La meilleure communication repose sur des messages<br />

clairs <strong>et</strong> concis, reprenant les idées fortes du proj<strong>et</strong>.<br />

L'aspect répétitif, voire redondant, participera <strong>à</strong> la bonne<br />

diffusion des messages. Un seul bon slogan peut résumer<br />

<strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en valeur la politique de la collectivité.<br />

• Définir les actions de communication <strong>et</strong> <strong>leurs</strong><br />

modalités: supports, périodicités, dates, coûts<br />

Il faudra définir la liste des actions <strong>à</strong> entreprendre en<br />

précisant la cible <strong>et</strong> la réaction attendue. Certaines<br />

seront destinées <strong>à</strong> un public très large.<br />

Si l'écrit est indispensable comme support, comme<br />

mémoire d'une information, il n'est pas de bon système<br />

LA MISE EN ACCESSIBILITE DES BUS? ;;:-';<br />

d'information sans contact direct. Il faudra prévoir des<br />

rencontres avec des usagers afin de présenter le proj<strong>et</strong><br />

<strong>et</strong> répondre <strong>à</strong> <strong>leurs</strong> questions, <strong>et</strong> diffusion large de<br />

brochures comprenant des informations pratiques.<br />

• Prévoir les modalités d'évaluation des inves­<br />

tissements<br />

Une stratégie d'information ne doit pas être limitée<br />

seulement <strong>à</strong> une diffusion de messages en temps<br />

opportun ; elle doit aussi s'interroger sur la «récep­<br />

tion» de ces messages. Elle perm<strong>et</strong>tra de mesurer les<br />

incompréhensions, les oublis,... <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en évidence<br />

des attentes d'informations non communiquées. Une<br />

évaluation combinant rencontre directe avec les usagers,<br />

sondages ou réunions d'échanges avec le personnel<br />

en contact avec le public se révélera opportune pour<br />

mesurer la réussite du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tre des progrès<br />

pour l'avenir.<br />

•Recueillir les <strong>points</strong> critiques: réticences,<br />

inquiétudes, <strong>et</strong>c.<br />

Ce sont les obj<strong>et</strong>s de l'évaluation. Il s'agit d'être en<br />

mesure de réagir en fonction du r<strong>et</strong>our d'information,<br />

mais dès la définition du proj<strong>et</strong> de communication, les<br />

<strong>points</strong> <strong>à</strong> risque nécessitant des actions de communication<br />

spécifiques sont <strong>à</strong> identifier.<br />

• Définir l'organisation matérielle: responsabilités,<br />

tâches, moyens, relations avec les autres tâches<br />

du proj<strong>et</strong><br />

Le plan de communication est un proj<strong>et</strong> en soi. Il est<br />

donc indispensable de bien déterminer les rôles, les<br />

responsabilités, les moyens d'action...<br />

Pour des exemples de plan de communication, on<br />

se référera utilement au document diffusé par le<br />

Syndicat des Transports Parisiens (STP), intitulé<br />

«Cahier de recommandations <strong>à</strong> destination des<br />

collectivités locales <strong>et</strong> des transporteurs pour la<br />

mise en place d'auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas».


COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS?<br />

Communiquer autour de l'accessibilité du réseau <strong>bus</strong><br />

lorsque seuls quelques <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> sont aménagés<br />

risque de susciter de la déception chez les usagers.<br />

Le contenu du plan de communication devra faire<br />

apparaître clairement les différentes étapes prévues,<br />

ainsi que leur cohérence.<br />

Globalement, lors de proj<strong>et</strong>s phares pour la commune,<br />

l'apport de professionnels de la communication offrira<br />

l'opportunité de mener une campagne de commu­<br />

nication <strong>à</strong> la mesure du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> d'apporter plus de<br />

moyens que les seules ressources des organismes<br />

locaux. La communication construit peu <strong>à</strong> peu l'image<br />

d'une collectivité, d'une entreprise... Elle est donc<br />

importante pour m<strong>et</strong>tre en œuvre une politique<br />

d'accessibilité qui doit nécessairement s'installer dans<br />

la durée. Nous sommes loin de la simple information<br />

sur le circuit <strong>et</strong> les horaires d'une ligne de <strong>bus</strong>.<br />

7.4.2 Assurer une communication<br />

interne <strong>et</strong> externe<br />

La communication interne, c'est-<strong>à</strong>-dire entre partenaires,<br />

ne doit pas être négligée, d'autant plus que le proj<strong>et</strong><br />

réunit des organismes qui n'ont pas l'habitude de travailler<br />

ensemble. Par exemple, la mise en accessibilité d'une<br />

ligne de <strong>bus</strong> nécessite une collaboration étroite entre<br />

l'autorité organisatrice <strong>et</strong> le service de la collectivité<br />

chargée de la voirie. Une bonne organisation perm<strong>et</strong>tra<br />

<strong>à</strong> chaque participant d'être informé régulièrement<br />

de l'avancement du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> des décisions prises au<br />

travers de la diffusion de comptes-rendus de réunion,<br />

de dossiers bilan d'étape ou de réunions de concertation.<br />

La réussite du proj<strong>et</strong> dépend de la qualité de la relation<br />

entre <strong>tous</strong> les acteurs.<br />

La communication externe, <strong>à</strong> destination d'organismes<br />

ou d'individus non impliqués dans la réalisation du<br />

proj<strong>et</strong>, visera davantage <strong>à</strong> informer <strong>et</strong> <strong>à</strong> expliquer<br />

l'intérêt public de la démarche d'accessibilité pour<br />

<strong>tous</strong>.<br />

Le tableau 12 indique, <strong>à</strong> titre d'exemple <strong>et</strong> sans être<br />

exhaustif, un certain nombre d'actions <strong>à</strong> envisager.


Phases du proj<strong>et</strong><br />

Diagnostic<br />

Définition des objectifs<br />

Conception<br />

Mise en œuvre<br />

Suivi, évaluation, bilan<br />

COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T É DES BUS? i l<br />

Cibles<br />

• l'ensemble des partenaires (autorité<br />

organisatrice, exploitants, services<br />

techniques des collectivités, gestionnaire<br />

de la voirie État, associations d'usagers)<br />

• l'ensemble des partenaires<br />

(décideurs <strong>et</strong> acteurs)<br />

• l'ensemble des partenaires<br />

• les utilisateurs potentiels,<br />

particulièrement les PMR<br />

• les entreprises<br />

• les riverains<br />

• l'ensemble des partenaires<br />

• l'ensemble des partenaires<br />

• les usagers (PMR inclus)<br />

• les habitants<br />

Tableau 12: les actions de communication possibles pour un proj<strong>et</strong> de mise en accessibilité<br />

Actions<br />

• réunion plénière de lancement du proj<strong>et</strong><br />

pour définir les axes de la politique <strong>et</strong> intégrer<br />

chacun au proj<strong>et</strong> de l'autorité organisatrice.<br />

• actions accompagnantes de sensibilisation<br />

<strong>à</strong> l'accessibilité, de mise <strong>à</strong> niveau culturelle.<br />

• information sur les réflexions des groupes<br />

de travail (comptes-rendus de réunion...).<br />

• travail de concertation autour des proj<strong>et</strong>s, ce qui<br />

suppose la tenue de réunions plénières<br />

<strong>et</strong> des rencontres de groupes de travail pour que<br />

chacun <strong>et</strong> surtout les utilisateurs puissent<br />

exprimer <strong>leurs</strong> besoins.<br />

• exposition des proj<strong>et</strong>s, recueil des avis du public.<br />

• des actions de sensibilisation <strong>à</strong> l'accessibilité<br />

pour les compagnons en charge de la création<br />

des aménagements. Comprendre ce que l'on fait aide<br />

<strong>à</strong> bien le faire <strong>et</strong> conduit <strong>à</strong> refuser les imperfections.<br />

M<strong>et</strong>tre en situation le personnel des entreprises<br />

ou leur montrer d'autres aménagements<br />

similaires se révélera judicieux.<br />

• une campagne d'affichage ou l'organisation<br />

de réunions publiques serviront <strong>à</strong> expliquer les travaux<br />

d'aménagement, sources de nuisances pour les riverains.<br />

• un aménagement témoin ou la description commentée<br />

du premier aménagement est <strong>à</strong> prévoir pour <strong>tous</strong><br />

les partenaires (situé au sein du dépôt de l'exploitant,<br />

l'aménagement témoin peut servir <strong>à</strong> la formation<br />

des conducteurs).<br />

• document bilan sur la démarche, les réactions<br />

<strong>et</strong> les perspectives (afin de ressouder le partenariat<br />

pour de futurs proj<strong>et</strong>s).<br />

• diffusion de plaqu<strong>et</strong>tes d'information sur<br />

les aménagements des lignes <strong>et</strong> les techniques utilisées;<br />

organisation de test des procédures <strong>et</strong> des techniques<br />

d'embarquement par des usagers volontaires.<br />

• information sous forme de dépliants distribués<br />

dans les boîtes aux l<strong>et</strong>tres, d'articles de journaux,<br />

de reportages télévisés... afin d'informer de la politique<br />

de la collectivité <strong>et</strong> des améliorations apportées<br />

au confort des usagers.


C O M M E N T ENGAGER LA MISE EN ACCESSIBILITE DES BUS?<br />

Organiser une relation<br />

permanente avec les associations<br />

Le développement de l'accessibilité d'un réseau devant<br />

s'appuyer sur une politique <strong>à</strong> long terme, il ne s'agit<br />

pas de travailler au coup par coup. Une relation durable<br />

doit être établie avec les usagers, notamment les<br />

représentants des personnes handicapées.<br />

Ceci nécessite des rencontres régulières <strong>et</strong> la volonté<br />

de l'autorité organisatrice d'écouter, d'autant plus<br />

que les associations sont nombreuses <strong>et</strong> souvent<br />

très spécialisées, avec des préoccupations très diffé­<br />

rentes, rendant difficile la détermination <strong>et</strong> les choix<br />

des spécifications techniques qui conviennent <strong>à</strong> <strong>tous</strong>.<br />

La ville de Grenoble, précurseur dans le domaine de<br />

l'accessibilité, a développé ses proj<strong>et</strong>s <strong>à</strong> partir d'un<br />

comité technique accessibilité associant l'autorité<br />

organisatrice, l'exploitant, les services de la ville<br />

ainsi qu'une dizaine d'associations de personnes<br />

handicapées. Depuis la mise en œuvre des premières<br />

lignes <strong>accessibles</strong>, il y a quelques années, <strong>à</strong> la suite<br />

des réflexions de ce groupe, des réunions ont continué<br />

de se tenir périodiquement (allant de la réunion<br />

mensuelle <strong>à</strong> la réunion annuelle) afin de mesurer les<br />

progrès réalisés dans le domaine de l'accessibilité, de<br />

recenser les besoins des usagers <strong>et</strong> d'y répondre par<br />

des proj<strong>et</strong>s définis en concertation.<br />

Dans d'autres domaines, comme le bâtiment, où la<br />

réglementation a introduit plus tôt la notion d'acces­<br />

sibilité <strong>et</strong> de confort, c<strong>et</strong>te démarche de concertation<br />

<strong>et</strong> de suivi s'est développée. Le proj<strong>et</strong> de la construction<br />

de la bibliothèque universitaire de Caen a fait, par<br />

exemple, l'obj<strong>et</strong> d'une démarche intéressante:<br />

Le rectorat de Caen, maître d'ouvrage, a dès l'origine,<br />

en 1996, souhaité réaliser un ouvrage parfaitement<br />

accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong> les usagers. Le handicap, sous toutes<br />

ses formes, a été identifié <strong>et</strong> intégré dans une démarche<br />

volontariste, afin, d'une part, de répondre aux nécessités<br />

réglementaires <strong>et</strong>, d'autre part, en allant bien au-del<strong>à</strong><br />

du seul aspect réglementaire, en développant la notion<br />

de confort d'usage. C'est ainsi que dans le cadre du<br />

programme <strong>et</strong> de l'avant-proj<strong>et</strong>, des groupes de travail<br />

ont été mis en place, afin d'étudier au mieux les réponses<br />

techniques <strong>à</strong> apporter en regard des problématiques<br />

posées par les différents handicaps. Le proj<strong>et</strong> a pris<br />

en compte non seulement les espaces intérieurs de<br />

la bibliothèque mais aussi ses abords.<br />

Le maître d'ouvrage a associé autour de la table l'ar­<br />

chitecte, la DDE du Calvados, qui assurait la conduite<br />

d'opération, ainsi que des représentants d'associations<br />

de personnes handicapées, la médecine préventive, un<br />

médecin conseil <strong>et</strong> les futurs utilisateurs (étudiants,<br />

professeurs) <strong>et</strong> gestionnaires (services techniques,<br />

documentalistes, bibliothécaires).<br />

La rencontre régulière des participants a conduit <strong>à</strong> un<br />

proj<strong>et</strong> satisfaisant les attentes de chacun. La richesse<br />

des échanges <strong>et</strong> la confrontation des expériences ont<br />

permis d'imaginer des procédés souvent innovants,<br />

comme par exemple:<br />

- rugosité des cheminements;<br />

- traitement du vertige;<br />

- qualité des poignées de porte avec inscriptions en<br />

braille;<br />

- repérage des individus handicapés en cas de sinistre...<br />

Pour poursuivre efficacement la démarche, une<br />

formation <strong>à</strong> l'accessibilité <strong>et</strong> au confort d'usage<br />

pour les différents intervenants du chantier a été<br />

réalisée afin d'expliquer certaines originalités de<br />

conception <strong>et</strong> faire adhérer l'ensemble des acteurs<br />

au proj<strong>et</strong>. De plus, <strong>à</strong> partir de la mise en service <strong>et</strong><br />

sur une période d'un an, l'appropriation de l'outil<br />

sera suivie tant par les utilisateurs (professeurs <strong>et</strong><br />

étudiants) que par les gestionnaires (bibliothécaires<br />

<strong>et</strong> agents de l'administration universitaire) afin de<br />

s'assurer que les choix r<strong>et</strong>enus répondent bien aux<br />

besoins dans un ouvrage en service.


• Le plan de communication doit servir <strong>à</strong> expliquer<br />

le proj<strong>et</strong>, vecteur d'innovation, <strong>et</strong> faire adhérer<br />

l'ensemble des acteurs.<br />

• La communication doit être adaptée au phasage<br />

du proj<strong>et</strong>.<br />

• Communiquer autour de l'accessibilité du réseau<br />

<strong>bus</strong> lorsque seuls quelques <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> sont<br />

aménagés risque de susciter de la déception chez les<br />

usagers, si la démarche globale n'est pas clairement<br />

expliquée.<br />

L'accessibilité va profiter <strong>à</strong> <strong>tous</strong><br />

les voyageurs<br />

La mise en accessibilité du réseau est un atout pour<br />

l'autorité organisatrice, qu'il ne s'agit pas de voir<br />

comme une facilité destinée exclusivement aux<br />

personnes handicapées. Au contraire, chacun profitera<br />

des aménagements qui seront mis en place. Le discours<br />

sur l'accessibilité <strong>à</strong> «<strong>tous</strong>» doit se trouver intégré<br />

dans la communication générale.<br />

L'information diffusée <strong>à</strong> l'ensemble des clients du<br />

réseau doit prendre en considération c<strong>et</strong> aspect <strong>et</strong><br />

expliquer les raisons de ces avantages, «c'est un plus<br />

pour tout le monde». Il conviendra d'évoquer ce thème<br />

au cours des réunions publiques, dans les plaqu<strong>et</strong>tes<br />

de présentation du réseau, le rapport d'activité ou le<br />

plan du réseau.<br />

En parallèle, il faut organiser la diffusion de l'information<br />

destinée directement aux personnes handicapées<br />

(signalétique, procédures d'embarquement, techniques<br />

d'accostage...) dans les lieux habituels du transport.<br />

Ces personnes doivent pouvoir trouver facilement une<br />

réponse <strong>à</strong> toutes <strong>leurs</strong> questions spécifiques, susceptibles<br />

d'être soulevées sur le parcours allant de leur domicile<br />

jusqu'<strong>à</strong> leur lieu de destination en transport collectif.<br />

COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T É DES BUS?<br />

Divers moyens se présentent, de la réunion locale<br />

d'information <strong>à</strong> la diffusion de plaqu<strong>et</strong>tes, de l'affichage<br />

de consignes aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong> <strong>à</strong> la mise<br />

en place d'un site Intern<strong>et</strong>.<br />

• Chaque voyageur va profiter des aménagements.<br />

Ce discours doit se trouver intégré dans la commu­<br />

nication générale du réseau.<br />

• // faut aussi organiser la diffusion d'une information<br />

détaillée destinée directement aux personnes<br />

handicapées <strong>et</strong> plus largement aux PMR.<br />

• Comprendre les difficultés de son voisin, c'est la<br />

première phase pour intégrer celui-ci dans la vie<br />

sociale.


COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS?<br />

des partenaires<br />

Pour une adhésion générale <strong>à</strong> la démarche <strong>et</strong> une<br />

appropriation efficace des techniques, il est indis­<br />

pensable de prévoir des actions de sensibilisation<br />

<strong>et</strong> de formation pour chaque partenaire. Chacun<br />

est concerné puisque les aménagements ne se limitent<br />

pas <strong>à</strong> des adaptations techniques mais que la finalité<br />

est bien de penser autrement la ville, les transports<br />

collectifs <strong>et</strong> les relations entre acteurs.<br />

<strong>Les</strong> élus <strong>et</strong> les différents services<br />

techniques, acteurs de la<br />

démarche<br />

Depuis quelques années, des journées de sensibilisation<br />

sont organisées, autour de la présentation des difficultés<br />

que rencontrent les personnes handicapées dans leur<br />

environnement quotidien - logement, voirie, bâtiments<br />

publics. Nous ne pouvons qu'encourager de telles<br />

manifestations pédagogiques, qui seront <strong>à</strong> renouveler<br />

en accompagnement de l'application du décr<strong>et</strong> sur<br />

l'accessibilité de la voirie, même si la prise de conscience<br />

parmi les élus a considérablement progressé depuis<br />

quelques années. Il faudra maintenant insister sur le<br />

bénéfice que r<strong>et</strong>ire tout citoyen de ces aménagements<br />

réalisés au départ pour les personnes handicapées.<br />

C'est l'enjeu d'un passage d'une culture du handicap<br />

<strong>à</strong> une culture du confort pour <strong>tous</strong>.<br />

<strong>Les</strong> recommandations de l'action européenne COST<br />

335, sur l'accessibilité du transport ferroviaire aux<br />

voyageurs, confirment bien que la formation du niveau<br />

décisionnel est essentielle pour la mise en place d'une<br />

politique d'accessibilité. Il faut convaincre que la mise<br />

en accessibilité du réseau, même si elle engendre des<br />

surcoûts initiaux, améliorera la qualité du service pour<br />

<strong>tous</strong> les usagers <strong>et</strong> au final, élargira la clientèle.<br />

/.; 5.2 Le personnel de conduite, un rôle-clé<br />

L'acteur principal dans la mise en place d'une<br />

politique d'accessibilité du <strong>bus</strong> est le conducteur,<br />

représentant de l'exploitant auprès des voyageurs,<br />

relais important d'information pendant le voyage. <strong>Les</strong><br />

formations initiales <strong>et</strong> continues des conducteu5 auront<br />

<strong>à</strong> intégrer <strong>à</strong> la fois, l'élément humain - la relation avec<br />

les usagers quelles que soient <strong>leurs</strong> difficultés, une<br />

sensibilisation aux différents handicaps qu'il pourra<br />

rencontrer <strong>et</strong> la connaissance des aménagements <strong>et</strong><br />

des techniques.<br />

L'analyse du contenu des formations des<br />

conducteurs de ces dernières années montre<br />

une évolution manifeste vers un travail de plus<br />

en plus axé sur la relation avec le client, <strong>et</strong><br />

notamment les comportements <strong>à</strong> adopter en<br />

fonction des situations de tension ou de<br />

conflits. Le développement du rapport avec l'usager<br />

en complément du savoir-faire technique de conduite<br />

a permis pour les exploitants les plus engagés dans<br />

des politiques d'accessibilité d'insérer un vol<strong>et</strong> sur ce<br />

thème. Il faut encourager c<strong>et</strong>te attitude.<br />

La formation du conducteur sera variable d'une société<br />

<strong>à</strong> l'autre. Cependant, il semble indispensable d'aborder<br />

les <strong>points</strong> suivants:<br />

• la connaissance des différentes formes de handicap<br />

<strong>et</strong> les attentes en conséquence des clients;<br />

• les techniques d'accostage aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

<strong>accessibles</strong>;<br />

• l'utilisation du <strong>bus</strong> <strong>et</strong> de ses équipements<br />

(agenouillement, sortie de pal<strong>et</strong>te...) ;<br />

• les informations <strong>à</strong> apporter aux voyageurs sur les<br />

nouveaux dispositifs.<br />

Le conducteur doit être capable de:<br />

• être <strong>à</strong> l'écoute des attentes des clients, en particulier<br />

de ceux qui ont des incapacités;<br />

• reconnaître les situations de risque d'insécurité <strong>et</strong><br />

réagir en conséquence;<br />

• s'approprier l'offre nouvelle d'accessibilité;<br />

• réaliser un accostage correct aux arrêts;<br />

• manœuvrer les équipements d'accessibilité du <strong>bus</strong><br />

au point <strong>d'arrêt</strong> (si possible aménagement témoin au<br />

sein du dépôt);<br />

• apporter des informations aux usagers;<br />

• prendre en compte certains aspects psychologiques.<br />

On ne traite pas forcément de la même manière, une


C O M M E N T ENGAGER<br />

personne récemment handicapée ou plus habituée <strong>à</strong><br />

ses contraintes;<br />

• faire un r<strong>et</strong>our d'information sur les difficultés<br />

rencontrées.<br />

La formation pourrait utilement r<strong>et</strong>enir les formes<br />

suivantes:<br />

• une discussion autour d'un support de présentation<br />

des PMR en situation de déplacement;<br />

• des exposés d'associations de personnes handicapées ;<br />

• des échanges autour d'expériences de conducteurs<br />

qui ont déj<strong>à</strong> assuré le service sur une ligne accessible;<br />

• une mise en situation avec des personnes handicapées.<br />

Outre le vol<strong>et</strong> théorique, la formation doit<br />

disposer d'un contenu pratique avec exercice<br />

d'accostage, d'agenouillement <strong>et</strong> de sortie de<br />

pal<strong>et</strong>te selon les cas. Pour exemple, l'exploitant<br />

de Strasbourg comme quelques autres, disposent<br />

désormais d'un site d'entraînement, au sein du<br />

dépôt, qui perm<strong>et</strong> de s'exercer <strong>à</strong> l'accostage des<br />

arrêts <strong>accessibles</strong>. L'arrêt spécial «essai de pal<strong>et</strong>te»<br />

est utilisé au cours des formations, mais aussi en<br />

situation de conduite normale, puisque obligation<br />

est faite aux chauffeurs de tester l'utilisation de la<br />

pal<strong>et</strong>te avant chaque sortie du dépôt. La maîtrise de la<br />

technique requiert, en eff<strong>et</strong>, des exercices réguliers <strong>et</strong><br />

l'affectation de nouveaux conducteurs sur une<br />

ligne comportant des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong><br />

nécessite l'apprentissage de ce savoir-faire.<br />

La pratique assimilée, la sensibilisation aux attentes<br />

des PMR, la connaissance des matériels mis en place,<br />

conditionnent le bon fonctionnement du système, <strong>et</strong> ne<br />

feront pas apparaître l'embarquement d'une personne<br />

handicapée comme une contrainte, augmentant le<br />

temps de parcours du <strong>bus</strong>. Au contraire des conducteurs<br />

ont affirmé, au cours d'entr<strong>et</strong>iens menés lors d'une<br />

enquête de l'exploitant de Lyon, « leur plaisir de rendre<br />

service». Cela confirme que la formation vise un état<br />

d'esprit, <strong>et</strong> non une simple acquisition de techniques.<br />

La formation initiale ne peut suffire. Des séances de<br />

formation, «piqûres de rappel», seront <strong>à</strong> prévoir au bout<br />

LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS?<br />

de 1 an <strong>à</strong> 2 ans. L'expérience aide aussi <strong>à</strong> assimiler les<br />

enseignements, mais il faut prévoir des compléments<br />

ou des r<strong>et</strong>ours d'expérience au cours de moments de<br />

formation continue, pour confirmer ou préciser les<br />

acquis.<br />

Par exemple, au cours d'une expérimentation liée <strong>à</strong> la<br />

mise en accessibilité de la ligne 99, le réseau lyonnais a<br />

mis en place un dispositif expérimental de rencontres<br />

entre conducteurs pour échanger les expériences<br />

quelques mois après leur première formation. L'objectif<br />

était de rappeler les messages principaux <strong>et</strong> surtout<br />

de faire remonter les difficultés, les comprendre <strong>et</strong><br />

trouver en groupe de nouvelles solutions aux questions<br />

techniques ou humaines posées par l'aménagement<br />

<strong>d'arrêt</strong>s <strong>accessibles</strong>. La réflexion collective demeure un<br />

bon outil pour mesurer l'appropriation d'une démarche.<br />

D'autres agents de la société exploitante seront amenés<br />

<strong>à</strong> intervenir avant ou pendant les voyages (personnel<br />

d'accueil, accompagnateurs, agents d'ambiance,<br />

contrô<strong>leurs</strong>, <strong>et</strong>c.). Il est important également de<br />

consacrer un temps de formation <strong>à</strong> la prise de<br />

conscience des handicaps <strong>et</strong> des besoins des PMR car<br />

ils auront <strong>à</strong> les conseiller dans le choix du parcours, les<br />

aider <strong>à</strong> se repérer ou leur expliquer le fonctionnement<br />

des <strong>bus</strong> <strong>et</strong> des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>. Tous les agents en<br />

contact avec le public tiennent un rôle important dans<br />

la logique de «chaîne de l'accessibilité». Pouvant être<br />

sollicités <strong>à</strong> tout moment, ils doivent être préparés <strong>à</strong><br />

répondre en fonction des difficultés des usagers.<br />

Dans ces missions, la relation humaine prime sur les<br />

connaissances techniques.<br />

La «mission Handicapés» de la SNCF a fait réaliser<br />

une vidéocass<strong>et</strong>te support <strong>à</strong> une formation de<br />

sensibilisation aux difficultés éprouvées par les<br />

voyageurs handicapés dans les trains. C<strong>et</strong>te<br />

vidéocass<strong>et</strong>te sert de base de discussion aux<br />

agents d'accueil amenés <strong>à</strong> rencontrer <strong>et</strong> rensei­<br />

gner des personnes présentant des handicaps.<br />

L'interview d'un certain nombre d'agents de la SNCF<br />

confirme que «l'accueil des handicapés n'est pas<br />

une connaissance technique mais une connaissance<br />

humaine». Il est indispensable de parler avec les


' COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T É DES BUS?<br />

voyageurs pour bien cerner leur handicap (vision<br />

périphérique, centrale, malvoyant... pour le handicap<br />

visuel) <strong>et</strong> les aider en conséquence. <strong>Les</strong> entr<strong>et</strong>iens<br />

insistent sur la nécessité de faire disparaître l'asso­<br />

ciation «personne <strong>à</strong> mobilité réduite» <strong>et</strong> «utilisateur<br />

de fauteuil roulant» beaucoup trop réductrice. La<br />

signalétique (une personne en fauteuil roulant pour<br />

symboliser l'accessibilité) renforce malheureusement<br />

ce phénomène. D'où l'intérêt de présenter dans c<strong>et</strong>te<br />

vidéocass<strong>et</strong>te différents types d'incapacités (surdité,<br />

malvoyance...). Chaque individu présente des difficultés<br />

<strong>à</strong> se repérer ou se déplacer. Une assistance doit<br />

perm<strong>et</strong>tre de les informer <strong>et</strong> de les rassurer. Il s'agit<br />

avant tout d'un état d'esprit: la personne PMR est<br />

un voyageur normal avec ses problèmes.<br />

L'efficacité de ce film réside dans la présentation<br />

d'agents en situation, confrontés directement aux<br />

besoins de personnes souffrant de handicaps. Leurs<br />

réactions interpellent nécessairement les agents en<br />

formation. Elle constitue un excellent déclencheur,<br />

support d'échanges entre formateurs, formés <strong>et</strong><br />

éventuellement représentants d'associations de<br />

personnes handicapées.<br />

Le rapport de l'action européenne COST 322 présente,<br />

dans le détail, un programme de formation auquel il<br />

sera utile de se référer. Ce programme a été mis au point<br />

par l'université britannique de Northumbria, Spécial<br />

Needs Research Unit (Unité de recherche sur les besoins<br />

particuliers). Il porte sur les besoins spécifiques en matière<br />

de transport des personnes âgées <strong>et</strong> handicapées <strong>et</strong><br />

propose un programme spécial au personnel des<br />

exploitants d'auto<strong>bus</strong>. <strong>Les</strong> avantages escomptés par<br />

c<strong>et</strong>te formation sont les suivants:<br />

• le personnel ne supposera pas que <strong>tous</strong> les voyageurs<br />

sont capables d'utiliser les transports publics sans<br />

aide <strong>et</strong> seront donc plus observateurs <strong>et</strong> conscients<br />

des problèmes éventuels;<br />

• le personnel développera son rôle <strong>et</strong> acquerra de<br />

nouvelles compétences;<br />

• les comportements, stéréotypes <strong>et</strong> préjugés seront<br />

remis en question <strong>et</strong> analysés;<br />

•«handicap» sera un terme associé <strong>à</strong> l'environnement<br />

plutôt qu'<strong>à</strong> l'individu, ce qui contribuera <strong>à</strong> briser les<br />

barrières pour les personnes handicapées;<br />

• les transports publics seront disponibles pour <strong>tous</strong><br />

<strong>et</strong> pleinement utilisés.<br />

Le stage aborde les différentes notions de déficience-<br />

incapacité-handicap pour les atteintes motrices,<br />

visuelles, auditives, cognitives, <strong>et</strong>c.<br />

Ces exemples de formation pourront inspirer les<br />

organismes soucieux de mener des actions de sensi­<br />

bilisation auprès de leur personnel, un bon moyen<br />

étant de présenter des expériences d'agents déj<strong>à</strong> en<br />

situation.<br />

.5.3 Formation des personnes<br />

handicapées <strong>à</strong> l'utilisation<br />

d'un <strong>bus</strong> accessible<br />

La formation des personnes handicapées est également<br />

un vecteur important pour la bonne assimilation de<br />

la démarche. L'information préalable est indispensable<br />

pour faciliter le premier déplacement. Une mise en<br />

situation ou une explication de la marche <strong>à</strong> suivre<br />

tendra <strong>à</strong> m<strong>et</strong>tre en confiance le client. Il s'avère, en<br />

eff<strong>et</strong>, que la réaction d'une personne handicapée <strong>à</strong> une<br />

autre est variable selon son caractère <strong>et</strong> son handicap.<br />

Certaines n'emprunteront pas le service régulier, par<br />

manque d'informations, de peur de ne pouvoir effectuer<br />

le déplacement en totale autonomie. D'autres n'auront<br />

pas besoin d'aide préalable. Pour d'autres, enfin,<br />

le service spécialisé demeurera le seul moyen de<br />

déplacement.<br />

A c<strong>et</strong> égard, le Transport for London propose, en<br />

plus des média traditionnels, des essais gratuits<br />

pour les personnes handicapées, afin de faire la<br />

démonstration du matériel <strong>et</strong> leur montrer les<br />

techniques d'embarquement <strong>et</strong> de débarquement.<br />

La politique partenariale mise en place tout au long<br />

du proj<strong>et</strong> rapprochera l'autorité organisatrice des<br />

associations de personnes handicapées. Ce contact<br />

régulier facilitera l'organisation de journées de test<br />

de matériel ou d'échanges sur l'organisation du service,


en préalable <strong>à</strong> la mise en route de la ligne. L'avis<br />

favorable des associations d'usagers sur les choix de<br />

conception, qu'il s'agisse des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong>,<br />

des formes des arrêts, du matériel roulant ou de la<br />

signalétique, est un atout pour le bon fonctionnement<br />

de la ligne <strong>et</strong> sa future fréquentation.<br />

La bonne connaissance de la démarche, expliquée<br />

au cours de journées de rencontres <strong>et</strong> d'échanges<br />

entre le personnel d'exploitation <strong>et</strong> les voyageurs<br />

handicapés, évitera la perte de temps <strong>et</strong> les difficultés<br />

au moment de l'embarquement ou du débarquement.<br />

Ce qui aura une incidence évidente sur le ressenti<br />

des autres passagers. L'objectif est que l'accès d'une<br />

personne <strong>à</strong> mobilité réduite sur le réseau traditionnel<br />

ne soit plus un événement exceptionnel mais bien<br />

une composante normale d'un voyage en <strong>bus</strong>.<br />

Un tel investissement en formation peut s'avérer positif<br />

en termes de productivité. Ainsi, l'action COST 322 fait<br />

référence <strong>à</strong> un programme de formation spécial des<br />

usagers en fauteuil roulant lancé <strong>à</strong> Hambourg. Il s'est<br />

avéré que les usagers en fauteuils roulants ainsi formés,<br />

étaient capables de monter ou descendre de l'auto<strong>bus</strong><br />

en moins d'une minute, alors que les personnes non<br />

formées avaient besoin de plus de deux minutes.<br />

La réussite de la démarche ne sera assurée que par<br />

la poursuite de la concertation <strong>et</strong> des relations étroites<br />

entre le service d'exploitation <strong>et</strong> les usagers. Un service<br />

spécifique d'accueil <strong>et</strong> d'information, l'organisation<br />

régulière de réunions,... perm<strong>et</strong>tront de recenser les<br />

réactions des usagers. Leurs remarques amélioreront<br />

la connaissance des besoins des usagers <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tront<br />

d'enrichir progressivement l'offre du réseau.<br />

.5.4 <strong>Les</strong> autres voyageurs<br />

L'autre acteur du voyage <strong>à</strong> intégrer dans c<strong>et</strong>te poli­<br />

tique de formation est l'usager sans difficulté de<br />

déplacement, appelé <strong>à</strong> bénéficier un jour ou l'autre<br />

des aménagements <strong>accessibles</strong>.<br />

L'expérience montre que les usagers habituels du<br />

<strong>bus</strong> réagissent bien lors de la mise en accessibilité<br />

d'une ligne <strong>et</strong> que la majorité apprécie l'accès aux<br />

COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS?<br />

<strong>bus</strong> de personnes handicapées. L'accessibilité de la<br />

ligne participe <strong>à</strong> améliorer l'image de la ligne <strong>et</strong> la<br />

qualité de transport. C<strong>et</strong>te réaction citoyenne ne dispense<br />

pas d'une information visant <strong>à</strong> faire comprendre les<br />

adaptations réalisées par la société exploitante <strong>et</strong><br />

comment elles perm<strong>et</strong>tent <strong>à</strong> une personne <strong>à</strong> mobilité<br />

réduite de devenir un voyageur comme un autre dans<br />

le <strong>bus</strong>.<br />

Pour ce faire, en complément de la diffusion d'in­<br />

formation, sous forme de dépliants par exemple sur<br />

l'utilisation des nouveaux systèmes, des démonstrations<br />

au sein des <strong>bus</strong>, lors des premiers voyages, sont imagi­<br />

nables Elles seraient effectuées par un agent de la<br />

société qui apporterait les explications au cours du<br />

traj<strong>et</strong>. On peut citer quelques exemples d'informa­<br />

tion de la clientèle comme l'affiche conçue par lesTCL<br />

en 1999 ou les «commandements pour les voya­<br />

geurs» mis au point par la RATP. Cela participe <strong>à</strong> la<br />

qualité de vie au sein du <strong>bus</strong> <strong>et</strong> de la société en<br />

général. La compréhension des voyageurs facilitera<br />

le travail du conducteur. Le r<strong>et</strong>our d'expériences des<br />

conducteurs encourage <strong>à</strong> poursuivre la démarche.<br />

Dans le cadre d'une nouvelle politique des sociétés<br />

de transports où le rendement <strong>et</strong> le temps de parcours<br />

ne sont plus les seuls objectifs, la qualité de service<br />

<strong>et</strong> le confort des usagers est aussi devenu un objectif<br />

prioritaire non contradictoire. La qualité de service ne<br />

peut s'obtenir qu'au travers d'une réelle communication<br />

entre conducteur <strong>et</strong> passagers <strong>et</strong> une solidarité entre<br />

<strong>tous</strong> les voyageurs. C<strong>et</strong>te nouvelle image conduira<br />

au développement des transports collectifs.<br />

• Pour une adhésion générale <strong>à</strong> la démarche <strong>et</strong><br />

une appropriation efficace des techniques, il est<br />

indispensable de prévoir des actions de sensibilisation<br />

élus des collectivités, direction de la société d'exploi­<br />

tation, personnel d'accueil, personnel de conduite, les<br />

personnes handicapées ainsi que TOUS les voyageurs.<br />

• Pour le personnel de conduite, les formations sont<br />

de plus en plus axées sur la relation avec le client.<br />

<strong>Les</strong> formations visent un état d'esprit, <strong>et</strong> non une<br />

simple acquisition de techniques.


:.•;„:• COMMENT ENGAGER LA MISE EN ACCESSIBILITE DES BUS?<br />

• L'information préalable des personnes handicapées<br />

est indispensable pour faciliter le premier déplacement<br />

<strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en confiance le client.<br />

• // s'agit de faire disparaître l'association «personne<br />

<strong>à</strong> mobilité réduite» <strong>et</strong> «utilisateur de fauteuil roulant».<br />

Il est indispensable de parler avec les voyageurs pour<br />

bien cerner leur gêne. La personne <strong>à</strong> mobilité réduite<br />

est un voyageur avec ses problèmes.<br />

• C'est l'enjeu d'un passage d'une culture du handicap<br />

<strong>à</strong> une culture du confort pour <strong>tous</strong>.<br />

• La qualité de service ne peut s'obtenir qu'au travers<br />

d'une réelle communication entre conducteur <strong>et</strong><br />

passagers, <strong>et</strong> une solidarité entre voyageurs. C<strong>et</strong>te<br />

nouvelle image conduira au développement des<br />

transports collectifs.


<strong>Les</strong> données économiques rassemblées dans ce chapitre<br />

concernent aussi bien les dépenses d'investissement<br />

que les gains ou avantages que l'on peut attendre<br />

d'une mise en accessibilité dans un réseau de <strong>bus</strong>.<br />

Nous identifions <strong>tous</strong> les postes auxquels il convient<br />

de penser, même si pour certains nous ne pouvons<br />

donner d'éléments chiffrés, car trop dépendants du<br />

contexte du réseau. <strong>Les</strong> échelles de prix recueillis (valeur<br />

de l'année 2000) se rapportent <strong>à</strong> des prestations qui<br />

respectent les recommandations présentées dans les<br />

chapitres précédents.<br />

Pour ce qui concerne les dépenses de gestion, d'entr<strong>et</strong>ien<br />

<strong>et</strong> de suivi de la qualité, les agglomérations que nous<br />

avons contactées n'ont pas encore assez de recul pour<br />

donner des évaluations. Ces postes ne doivent pas<br />

être négligés: ils conditionnent la qualité de service,<br />

si importante pour les PMR. Plus que tout autre client,<br />

<strong>et</strong> en particulier pour les personnes handicapées, elles<br />

ne peuvent être dans l'incertitude d'un déroulement<br />

correct de leur déplacement.<br />

Un proj<strong>et</strong> de mise en accessibilité d'un réseau de <strong>bus</strong><br />

existant peut représenter un investissement très important.<br />

C'est pourquoi il ne faut pas oublier d'évaluer les<br />

avantages de gain de productivité <strong>et</strong> de clientèle<br />

que peut procurer c<strong>et</strong>te meilleure qualité de service.<br />

L'analyse économique, pour qu'elle soit la plus complète<br />

possible, doit aussi intégrer le service spécialisé,<br />

dont il faut éventuellement mieux repositionner la<br />

complémentarité au service régulier devenu accessible.<br />

L'investissement global peut être très important,<br />

cependant les collectivités doivent noter que son<br />

niveau dépendra fortement de la qualité des études<br />

de diagnostic <strong>et</strong> de proj<strong>et</strong>, mais aussi des matériaux<br />

qui seront choisis. <strong>Les</strong> maîtres d'œuvre proposent<br />

souvent des aménagements avec des matériaux<br />

de grande qualité esthétique <strong>et</strong> donc, en général,<br />

onéreux. Or il est possible de faire un proj<strong>et</strong><br />

efficace avec des matériaux couramment employés.<br />

COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS? "•J::/.J- •<br />

Aspects. écomuniques de la mise<br />

en accessibilité des <strong>bus</strong><br />

.6.1 <strong>Les</strong> dépenses<br />

.6.1.1 <strong>Les</strong> dépenses d'investissement<br />

• <strong>Les</strong> études de diagnostic <strong>et</strong> de proj<strong>et</strong><br />

On peut compter une estimation de 500 000 francs<br />

pour 200 <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>. Le nombre de <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

influence peu la valeur unitaire du point <strong>d'arrêt</strong> traité;<br />

en eff<strong>et</strong>, chaque point <strong>d'arrêt</strong> nécessite, pour son<br />

diagnostic, une réflexion particulière sur le terrain.<br />

• <strong>Les</strong> <strong>bus</strong> <strong>et</strong> ses équipements<br />

Il n'est plus utile, aujourd'hui, de distinguer le surcoût<br />

d'un plancher bas, il est intégré dans <strong>tous</strong> les marchés.<br />

Au début de son développement, le surcoût était de<br />

30% <strong>à</strong> 350/o (fin 1980), au début des années 1990 il<br />

est tombé <strong>à</strong> 10%, 15%, il est désormais de 3% <strong>à</strong> 5%.<br />

<strong>Les</strong> estimations des surcoûts des équipements d'ac­<br />

cessibilité sont les suivants :<br />

• l'agenouillement (côté droit uniquement): entre<br />

7 500 <strong>et</strong> 9 000 F;<br />

• l'abaissement (agenouillement des deux côtés):<br />

entre 7 500 <strong>et</strong> 9 000 F;<br />

• la pal<strong>et</strong>te rétractable électriquement: entre 30 000 F<br />

<strong>et</strong> 35 000 F;<br />

• la pal<strong>et</strong>te manuelle: 10 000 F <strong>à</strong> 20 000 F environ ;<br />

• l'espace fauteuil roulant, avec les équipements<br />

associés: de 6 500 <strong>à</strong> 7 000 F.<br />

• L'aménagement de point <strong>d'arrêt</strong><br />

En référence au chapitre 2, qui détaille les configurations<br />

possibles <strong>et</strong> les exemples de coûts de proj<strong>et</strong>s réalisés,<br />

nous observons un éventail très large des coûts, allant<br />

de 30 000 F <strong>à</strong> 250 000 F pour un point <strong>d'arrêt</strong>. Il s'agit<br />

de proj<strong>et</strong>s de remise <strong>à</strong> niveau, <strong>et</strong> non de proj<strong>et</strong>s neufs.<br />

Le premier prix correspond <strong>à</strong> un contexte peu<br />

contraignant, en milieu périurbain par exemple; la<br />

borne supérieure correspond <strong>à</strong> des fortes contraintes<br />

d'insertion que l'on rencontre principalement en<br />

centre-ville, <strong>et</strong> ainsi qu'<strong>à</strong> des choix de matériaux<br />

particulièrement soignés. C<strong>et</strong> écart montre l'intérêt<br />

de réaliser un diagnostic bien détaillé, sans oublier


S COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T É DES BUS?<br />

d'examiner la solution de déplacer le point <strong>d'arrêt</strong>,<br />

solution qui peut s'avérer très économique <strong>et</strong> bien<br />

meilleure sur le plan de la qualité d'accessibilité ou<br />

de la sécurité.<br />

As ! <strong>Les</strong> dépenses d'entr<strong>et</strong>ien<br />

• <strong>Les</strong> équipements du <strong>bus</strong>, pal<strong>et</strong>te, agenouillement<br />

Il faut tenir compte d'une dépense additionnelle<br />

d'énergie ainsi qu'un besoin d'entr<strong>et</strong>ien spécifique. Il<br />

faut prévoir un surcoût, sur ce poste, de l'ordre de<br />

5% <strong>à</strong> 7% par rapport <strong>à</strong> un véhicule comparable non<br />

équipé.<br />

• L'aménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

<strong>Les</strong> <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> leur environnement doivent être<br />

entr<strong>et</strong>enus selon une fréquence <strong>à</strong> définir en fonction<br />

du contexte. Le fait qu'ils soient <strong>accessibles</strong> n'entraîne<br />

pas de surveillance plus renforcée qu'<strong>à</strong> l'accoutumée.<br />

Cependant, le bon état doit être maintenu. <strong>Les</strong> chauf­<br />

feurs, bien sûr, peuvent signaler les anomalies <strong>et</strong> les<br />

difficultés rencontrées, notamment des détériorations<br />

de la chaussée au droit du point <strong>d'arrêt</strong>, qui peuvent<br />

être préjudiciables <strong>à</strong> une bonne approche au quai <strong>et</strong><br />

<strong>à</strong> la sortie de la pal<strong>et</strong>te.<br />

"6.1.3 <strong>Les</strong> dépenses de gestion de proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> de<br />

qualité de service<br />

• Mise en œuvre du plan de communication<br />

Ce poste va dépendre de la taille du réseau <strong>et</strong> des<br />

moyens choisis.<br />

• Suivi de la qualité <strong>et</strong> statistiques des clients <strong>à</strong><br />

mobilité réduite<br />

Il nous paraît indispensable de réaliser un suivi de la<br />

qualité de l'accessibilité offerte aux PMR, en parti­<br />

culier <strong>à</strong> celles handicapées. Il est important de suivre<br />

l'augmentation de c<strong>et</strong>te clientèle, notamment celle<br />

des personnes en fauteuil roulant, sans oublier les<br />

enquêtes d'opinion perm<strong>et</strong>tant de bien déceler la<br />

qualité obtenue <strong>et</strong> les dysfonctionnements.<br />

• Information de la clientèle adaptée aux PMR<br />

Ce poste va dépendre de la taille du réseau <strong>et</strong> des<br />

moyens déj<strong>à</strong> existants.<br />

• Formation des personnels <strong>et</strong> chauffeurs<br />

Il s'agit de formations spécifiques <strong>à</strong> intégrer réguliè­<br />

rement dans les plans de formation.<br />

<strong>Les</strong> gains ou avantages attendus<br />

Contrairement <strong>à</strong> ce que l'on pouvait entendre dans<br />

les premières années du <strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas, accoster<br />

correctement au quai <strong>et</strong> sortir la pal<strong>et</strong>te, accueillir<br />

un fauteuil roulant dans un service régulier de <strong>bus</strong>,<br />

n'est plus considéré, aujourd'hui, comme un frein <strong>à</strong><br />

la productivité. <strong>Les</strong> premières expériences ont été<br />

certes difficiles: les pal<strong>et</strong>tes n'étaient pas au point, on<br />

ne connaissait pas vraiment les capacités des personnes<br />

en fauteuil roulant, bref, le service spécialisé existait<br />

<strong>et</strong> pouvait se développer pour tout prendre en charge.<br />

Il y avait ainsi, en caricaturant un peu, deux mondes<br />

<strong>à</strong> part, qui ne se connaissaient pas.<br />

<strong>Les</strong> premières autorités organisatrices ont «essuyé les<br />

plâtres», notamment le SITEEB (Syndicat des Transports<br />

de l'agglomération de l'Étang de Berre). Elles ont permis<br />

les progrès des équipements que l'on connaît aujourd'hui<br />

<strong>et</strong> les exploitants reconnaissent désormais que<br />

l'on peut offrir une accessibilité aux usagers en<br />

fauteuils roulants, sans altérer la productivité,<br />

tout au contraire.<br />

L'amélioration de la productivité<br />

Une bonne approche très régulière des <strong>bus</strong> le<br />

long du quai, perm<strong>et</strong> de diminuer les temps de<br />

montée <strong>et</strong> de descente dans les <strong>bus</strong>.<br />

Par ail<strong>leurs</strong>, lorsque l'on passe d'un point <strong>d'arrêt</strong> en<br />

alvéole <strong>à</strong> un point <strong>d'arrêt</strong> en ligne ou en avancée, les<br />

contraintes d'approche <strong>et</strong> surtout celles de départ<br />

diminuent fortement.<br />

Ces deux évolutions perm<strong>et</strong>tent de réduire la durée<br />

du parcours, <strong>et</strong> donc d'accroître la productivité globale.


Ce temps gagné se situe dans la proportion de celui<br />

consacré aux arrêts, qui représente une part non<br />

négligeable du temps de parcours de la course (entre<br />

20 % <strong>et</strong> 30 o/o).<br />

Le temps supplémentaire nécessaire au maniement de<br />

la pal<strong>et</strong>te lorsqu'il y a un client en fauteuil roulant<br />

reste négligeable.<br />

Le gain global dépendra fortement du contexte de la<br />

ligne avant travaux.<br />

En référence au bilan communiqué, la ligne 1 tota­<br />

lement accessible de Grenoble affiche un gain de<br />

20 % de la vitesse commerciale. C'est bien sûr un<br />

résultat particulièrement élevé, qu'il ne faut pas lier<br />

intégralement <strong>à</strong> la mise en accessibilité. Le bilan<br />

peut difficilement répartir les différentes causes. Il<br />

inclut les conséquences de toutes les améliorations<br />

qui ont été réalisées simultanément sur c<strong>et</strong>te ligne :<br />

- la priorité aux feux <strong>et</strong> les couloirs réservés supplé­<br />

mentaires;<br />

- la transformation <strong>d'arrêt</strong> en alvéole dans une<br />

configuration en ligne ou en avancée;<br />

- la reprise de <strong>tous</strong> les quais selon le cahier des<br />

charges du <strong>bus</strong> accessible;<br />

- la reprise des chaussées, notamment au droit des<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>.<br />

L'université de Cranfield en Angl<strong>et</strong>erre a réalisé une<br />

étude économique de l'introduction de <strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher<br />

bas, acceptant des personnes en fauteuil roulant, pour<br />

le compte de constructeurs anglais (Oxley, 1998). Elle<br />

a procédé <strong>à</strong> une série d'interviews auprès d'acteurs<br />

du transport. C<strong>et</strong>te étude a intégré <strong>à</strong> la fois les coûts<br />

d'acquisition, les coûts de maintenance, ainsi que<br />

l'attractivité. Ses conclusions faisaient apparaître un<br />

r<strong>et</strong>our sur capital en cinq ans, sur la base d'une<br />

augmentation de clientèle de 4 °/o, jugée sur la base<br />

d'observations sur des lignes pilotes.<br />

COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T E DES BUS? '(••v-<br />

"6.2.2 Le gain global de clientèle dans le service<br />

régulier<br />

Certes, l'amélioration de la vitesse commerciale<br />

décrite ci-dessus, associée au plus grand confort<br />

intérieur, ne peut qu'augmenter l'attractivité du<br />

réseau, mais la fréquence du service <strong>et</strong> le respect des<br />

horaires ont également un très fort impact.<br />

Dans ce domaine, il ne sera pas, non plus, facile<br />

d'identifier de façon précise le gain de clientèle<br />

engendrée par la meilleure accessibilité.<br />

Cependant, les personnes tout particulièrement<br />

concernées par ce surcroît de confort sont<br />

nombreuses, autour des 30 °/o (cf. chapitre 1).<br />

Faire une estimation moyenne est bien sûr difficile,<br />

elle va fortement dépendre du contexte existant du<br />

réseau <strong>et</strong> des investissements qui auront été réalisés<br />

simultanément. Néanmoins, les exploitants ont<br />

remarqué que le plancher bas a généré une forte<br />

augmentation des voyageurs, dans certain cas<br />

jusqu'<strong>à</strong> 10 °/o, notamment, des personnes âgées<br />

(source COST 322).<br />

Sur le réseau de Grenoble, les responsables de la<br />

SEMITAG ont observé une augmentation régulière de<br />

la fréquentation des personnes en fauteuil roulant<br />

sur leur ligne de tramway accessible. Ces résultats<br />

sont aussi certainement liés aux progrès de mise en<br />

accessibilité réalisés dans les lieux publics, comme les<br />

universités en particulier.<br />

Concernant toujours la fréquentation des personnes en<br />

fauteuil roulant, en août 2000, la SEMITAG observe, sur ses<br />

lignes de tramways, du lundi au vendredi: 184 voyages<br />

par jour sur la ligne A (+ 53 % par rapporta 1998), <strong>et</strong><br />

87 voyages sur la ligne B (+ 15% par rapporta 1998).<br />

Sur la ligne 1 de Grenoble, première ligne de <strong>bus</strong><br />

complètement accessible, est observée une moyenne<br />

de 6,2 voyages de personnes en fauteuil roulant par<br />

jour, du lundi au vendredi (8 le samedi). Sur la ligne 11,<br />

qui est également accessible, la moyenne du lundi<br />

au vendredi est de 8,8 (7 pour le samedi).


C O M M E N T ENGAGER LA MISE EN ACCESSIBILITE DES BUS?<br />

La ligne 91 de la RATP a été rendue accessible en mai<br />

1998, les premiers comptages de personnes en fauteuil<br />

roulant ont montré, de mai 1998 <strong>à</strong> septembre 1998,<br />

de 84 <strong>à</strong> 119 voyages par mois. Ces résultats ont été<br />

très encourageants, l'exploitation de la ligne ne s'est<br />

pas avérée plus contraignante, excepté pour résoudre<br />

les difficultés engendrées par le stationnement illicite<br />

le long du point <strong>d'arrêt</strong>. <strong>Les</strong> utilisateurs de fauteuils<br />

roulants ont fait part de leur satisfaction.<br />

L'étude économique de l'université de Cranfield<br />

(Angl<strong>et</strong>erre), précédemment citée, montre que la<br />

croissance de clientèle peut se situer entre 4 °/o <strong>et</strong><br />

9 %, dans la mesure où l'amélioration nécessaire<br />

est effectivement réalisée sur l'infrastructure.<br />

L'impact sur le service de transport spécialisé<br />

Le voyage porte-<strong>à</strong>-porte ou même trottoir-<strong>à</strong>-trottoir,<br />

offert par le transport spécialisé, coûte beaucoup plus<br />

cher qu'un voyage sur une ligne régulière. Il n'assure<br />

pas, bien sûr, la même qualité de service. <strong>Les</strong> gains<br />

de productivité ont été très importants ces dernières<br />

années dans les transports spécialisés, mais le taux<br />

de courses avec groupage de clients reste très faible,<br />

de 10 % <strong>à</strong> 20 % environ de l'ensemble des courses.<br />

Le déficit d'un voyage «STS» est donc beaucoup plus<br />

important que celui d'un voyage réalisé par le service<br />

régulier. Son montant s'élève de 80F <strong>à</strong> 130F pour le<br />

service STS, <strong>à</strong> une valeur de 15 F <strong>à</strong> 20 F pour le service<br />

régulier.<br />

L'introduction de lignes régulières <strong>accessibles</strong> entraîne,<br />

par ail<strong>leurs</strong>, <strong>à</strong> reconsidérer les conditions d'admission au<br />

service spécialisé, de manière <strong>à</strong> optimiser la complémen­<br />

tarité de <strong>tous</strong> les modes de transport disponibles. L'impact<br />

financier sur le STS ne peut s'apprécier que par des<br />

enquêtes spécifiques Le contexte local sera déterminant.<br />

Nous avons, cependant, indiqué dans le paragraphe<br />

6.1.4. que les responsables de services spécialisés<br />

rencontrés ne pronostiquent pas de report important<br />

vers le service régulier rendu accessible, tout au plus<br />

de 5% <strong>à</strong> 10%. L'impact le plus important sera la liberté<br />

de mouvement donnée aux plus autonomes.<br />

'.6.2.4 L'impact sur la sécurité routière<br />

La sécurité routière est une préoccupation importante<br />

des villes <strong>et</strong> aussi des autorités organisatrices; leur<br />

responsabilité peut être engagée si rien n'est fait alors<br />

que manifestement, le point <strong>d'arrêt</strong> n'offre pas une<br />

sécurisation suffisante.<br />

Un conseil général, sensibilisé aux problèmes de sécurité,<br />

a demandé un diagnostic de sécurité de ses <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

suite <strong>à</strong> un accident qui a mis en cause sa responsabilité<br />

de maître d'ouvrage. Le CETE Méditerranée l'a réalisé <strong>et</strong><br />

a analysé simultanément les difficultés d'accessibilité.<br />

Ainsi, en se préoccupant de la sécurité, le maître d'ouvrage<br />

va engager une politique d'accessibilité.<br />

Inversement, l'objectif d'accessibilité pourra être<br />

l'opportunité d'améliorer la sécurité routière <strong>à</strong><br />

proximité des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>.<br />

L'estimation des gains potentiels sur la sécurité sera<br />

cependant très dépendante du contexte local, du<br />

niveau d'insécurité <strong>et</strong> de l'accidentologie observés.<br />

Quelles possibilités pour les<br />

réseaux <strong>à</strong> p<strong>et</strong>its budg<strong>et</strong>s ?<br />

De nombreuses solutions exposées dans ce document<br />

requièrent des méthodes de diagnostic <strong>et</strong> de mise en<br />

œuvre très précises Le coût pourrait s'avérer trop important<br />

pour des réseaux aux budg<strong>et</strong>s limités, pour lesquels les<br />

enjeux d'accessibilité peuvent être tout aussi importants<br />

Ces derniers ne doivent pas bien sûr se décourager : une<br />

approche plus pragmatique de la situation, une analyse<br />

plus précise des besoins peut déboucher sur des solutions<br />

techniques plus ciblées ou plus individualisées, sans<br />

nécessairement traiter <strong>tous</strong> les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>.<br />

Nous avons vu que le poste le plus onéreux était le<br />

réaménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>. Dans la mesure où<br />

ces coûts estimés de remise <strong>à</strong> niveau s'avéreraient trop<br />

chers, nous préconisons les démarches suivantes:<br />

• Un réexamen de la qualité des matériaux choisis; un<br />

proj<strong>et</strong> peut être efficace avec des matériaux de qualité<br />

standard, <strong>et</strong> donc moins nobles que l'usage du granit<br />

par exemple ou des revêtements en pierre.


• Un examen minutieux du phasage de la program­<br />

mation des travaux, pour privilégier les lieux où les<br />

besoins sont les plus importants. Une approche plus<br />

pragmatique du programme perm<strong>et</strong>trait de répondre<br />

d'abord aux besoins les plus importants.<br />

• Imaginer des solutions plus ciblées dans le temps,<br />

comme la mise en place de <strong>bus</strong> <strong>accessibles</strong> <strong>à</strong> des<br />

horaires bien identifiés.<br />

Bien entendu, un réexamen plus fin du diagnostic réalisé<br />

<strong>et</strong> des premières solutions envisagées est également<br />

nécessaire. On peut réaliser des économies importantes<br />

en déplaçant certains <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>. On peut aussi<br />

assurer une bonne accessibilité avec des niveaux de<br />

quai de 18 cm ou 19 cm, pouvant s'avérer peut-être<br />

moins chers <strong>à</strong> insérer qu'un quai de 21 cm. Cependant,<br />

<strong>à</strong> partir du moment où l'on touche <strong>à</strong> la hauteur du<br />

trottoir, ce n'est pas les deux ou trois centimètres<br />

supplémentaires qui alourdiront le budg<strong>et</strong>, mais bien<br />

plus le niveau de qualité des matériaux employés.<br />

L'expérience du SITUM, Syndicat des transports de<br />

l'agglomération mâconnaise, dont la population du<br />

PTU comprend 42 948 habitants, est tout <strong>à</strong> fait inté­<br />

ressante <strong>et</strong> encourageante pour les «p<strong>et</strong>its budg<strong>et</strong>s».<br />

Ce syndicat a mis en œuvre un proj<strong>et</strong> d'accessibilité en<br />

utilisant les structures existantes, avec une mobilisation<br />

particulièrement forte <strong>et</strong> équilibrée de <strong>tous</strong> les acteurs,<br />

en particulier celle du service technique de la voirie<br />

de Mâcon, celle de l'exploitant <strong>et</strong> celle de la DDE sur<br />

le plan administratif.<br />

En 1996, l'agglomération mâconnaise a approuvé un<br />

«contrat de modernisation» du transport collectif,<br />

incluant une politique d'accessibilité progressive du<br />

réseau de <strong>bus</strong>, qui comprend essentiellement trois<br />

lignes principales <strong>et</strong> trois lignes <strong>à</strong> vocation scolaire.<br />

Ce contrat, d'une durée de trois ans, a aussi été présenté<br />

<strong>à</strong> l'État, qui s'est engagé sur une subvention de 30 %<br />

de la totalité du programme d'aménagement des <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong> (cadre de la circulaire de 1994 des aides de la DÎT).<br />

<strong>Les</strong> communes concernées par les nouveaux <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong> financent ceux-ci <strong>à</strong> 50% environ. La ville de Mâcon<br />

leur apporte le soutien technique pour la maîtrise d'œuvre.<br />

La réalisation de ce contrat, renouvelé pour la période<br />

COMMENT ENGAGER LA MISE EN A C C E S S I B I L I T É DES BUS?<br />

1999 <strong>à</strong> 2001, est aujourd'hui bien avancée; <strong>à</strong> terme<br />

20% des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> seront traités, ceux les plus<br />

stratégiques vis-<strong>à</strong>-vis des besoins les plus importants<br />

en matière d'accessibilité <strong>et</strong> de clientèle. La ligne 4,<br />

deuxième ligne structurante (30% des km annuels),<br />

a ses arrêts presque <strong>tous</strong> <strong>accessibles</strong> conformément<br />

au cahier des charges technique, élaboré selon le modèle<br />

grenoblois. L'exploitant s'est fortement impliqué,<br />

notamment en créant les relations techniques avec<br />

Grenoble, mais aussi dans la formation des conducteurs,<br />

enjeu majeur pour offrir un accostage régulier de qualité.<br />

Une extension de ce contrat est envisagée.<br />

La qualité de l'accostage d'un Agora Une du SITUM, Mâcon, ligne 4 (source: CERTU)


<strong>Les</strong> expériences des différentes villes sur lesquelles<br />

nous avons fondé les recommandations techniques<br />

<strong>et</strong> organisationnelles, ont bien montré que les lignes<br />

d'auto<strong>bus</strong> <strong>et</strong> <strong>leurs</strong> <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> peuvent offrir une<br />

accessibilité de grande qualité <strong>à</strong> <strong>tous</strong> les voyageurs,<br />

aux PMR en particulier. Elles amènent cependant <strong>à</strong><br />

insister sur les <strong>points</strong> spécifiques suivants:<br />

• <strong>Les</strong> lignes complètement <strong>accessibles</strong>, les auto<strong>bus</strong><br />

<strong>et</strong> les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong> doivent être clairement<br />

lisibles par <strong>tous</strong> les usagers dès leur mise en service.<br />

C<strong>et</strong>te lisibilité doit apparaître aussi au niveau des<br />

supports d'information des voyageurs.<br />

• Le stationnement illicite des voitures particulières ou<br />

de véhicules de livraison aux <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> de <strong>bus</strong> fait<br />

échouer <strong>tous</strong> les efforts mis en œuvre dans la réalisation<br />

du système accessible. La volonté politique de lutter<br />

contre ce fléau doit être clairement affichée <strong>et</strong> mise en<br />

application, en recourant aux moyens habituels <strong>à</strong><br />

disposition - répression, prévention par l'informa­<br />

tion <strong>et</strong> la conception des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>. Le recours<br />

systématique aux plots ou barrières anti-stationnement<br />

n'est pas souhaitable.<br />

• Malgré les efforts déployés avec les connaissances<br />

<strong>et</strong> techniques actuellement disponibles, le système<br />

<strong>bus</strong>-point <strong>d'arrêt</strong> sera encore une réponse insuffisante<br />

<strong>à</strong> une partie de la population. <strong>Les</strong> services de transport<br />

spécialisé, de porte <strong>à</strong> porte <strong>et</strong> <strong>à</strong> la demande, seront<br />

encore nécessaires pour la clientèle dont les besoins<br />

ne peuvent être satisfaits par les lignes régulières. Il<br />

ne faut cependant pas écarter l'organisation de<br />

correspondances avec des lignes régulières <strong>accessibles</strong>.<br />

Recommandations<br />

m<br />

• Certaines personnes âgées fragilisées peuvent ne pas<br />

s'accommoder des contraintes des services réguliers,<br />

principalement les distances de marche pour rejoindre<br />

les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>et</strong> la conduite brusque. Des solutions<br />

innovantes s'apparentant au transport <strong>à</strong> la demande,<br />

peuvent répondre <strong>à</strong> <strong>leurs</strong> besoins de mobilité <strong>et</strong> de<br />

convivialité pour des coûts de traj<strong>et</strong> moins élevés que<br />

ceux du transport spécialisé.<br />

• <strong>Les</strong> réseaux de transport public doivent offrir une<br />

continuité de service «accessible», entre dessertes<br />

urbaines <strong>et</strong> dessertes interurbaines notamment.


L'accessibilité des <strong>bus</strong> <strong>et</strong> de leur environnement<br />

urbain aux personnes <strong>à</strong> mobilité réduite posait des<br />

difficultés encore récemment. <strong>Les</strong> évolutions tech­<br />

niques des véhicules <strong>à</strong> plancher bas <strong>et</strong> des <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong> ont permis des avancées significatives depuis<br />

le début des années 90. Désormais les villes qui<br />

établissent des Plans de Déplacements Urbains aussi<br />

bien que celles de moindre importance, vont pouvoir<br />

développer des services <strong>accessibles</strong> de transport<br />

collectif.<br />

<strong>Les</strong> approches française <strong>et</strong> européenne ont eu le mérite<br />

de ne plus considérer l'auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas isolément,<br />

mais de traiter simultanément la conception des<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>. Il est en eff<strong>et</strong> acquis aujourd'hui que<br />

l'auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas, seul, ne peut suffire ; il faut<br />

aussi intégrer une réflexion sur l'infrastructure <strong>et</strong> les<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>, pour offrir une interface de qualité.<br />

Ce guide présente des recommandations pour les choix<br />

de géométrie <strong>et</strong> aménagements des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>à</strong> faire<br />

en correspondance avec les <strong>bus</strong> <strong>et</strong> <strong>leurs</strong> équipements.<br />

La qualité de l'accostage par les conducteurs est un<br />

objectif primordial pour faciliter l'accès; sensibiliser<br />

les conducteurs au handicap <strong>et</strong> les former <strong>à</strong> l'utilisation<br />

des équipements est une composante tout aussi<br />

importante des mesures mises en œuvre. Le guide<br />

aborde également l'accessibilité des cheminements<br />

piétonniers, pour assurer le lien entre le système de<br />

transport <strong>et</strong> les lieux d'activités de la ville.<br />

<strong>Les</strong> responsables des transports ne doivent pas se sentir<br />

seuls concernés. Un partenariat doit s'instaurer qui<br />

associe l'autorité organisatrice, l'exploitant <strong>et</strong> les<br />

aménageurs des villes, <strong>et</strong> offre une place active aux<br />

représentants des citoyens.<br />

La mise en accessibilité des lignes régulières d'auto<strong>bus</strong><br />

doit être développée en complémentarité avec les<br />

autres modes de transport collectif. Le rôle du service de<br />

transport spécialisé doit être réexaminé dans c<strong>et</strong>te<br />

perspective de complémentarité, tout en reconnaissant<br />

1<br />

Conclusion<br />

qu'il restera indispensable <strong>à</strong> une part de la popula­<br />

tion dont les incapacités représentent des handicaps<br />

incompatibles avec les lignes régulières.<br />

Enfin, au-del<strong>à</strong> de c<strong>et</strong> ouvrage, il sera utile de poursuivre<br />

les échanges sur les expériences accompagnant des<br />

progrès techniques <strong>et</strong> organisationnels, <strong>et</strong> d'encourager<br />

des développements encore nécessaires <strong>et</strong> possibles,<br />

notamment pour une information plus adaptée aux<br />

voyageurs ayant des déficiences sensorielles ou<br />

cognitives.


<strong>Les</strong> ouvrages ou documents précédés par un astérisque (*)<br />

peuvent être consultés au service de la documentation du<br />

CERTU. <strong>Les</strong> documents précédés par deux astérisques (**)<br />

sont publiés par le CERTU <strong>et</strong> sont présentés sur le site<br />

Intern<strong>et</strong>, www.certu.fr.<br />

Chapitre 1, le contexte général<br />

* Législation, réglementation, normes <strong>et</strong> recomman­<br />

dations. Synthèse du ministère de l'Équipement, des<br />

Transports <strong>et</strong> du Logement, octobre 2000.<br />

Briaux-Trouverie C.<br />

<strong>Les</strong> personnes handicapées <strong>et</strong> les transports : évolution<br />

de l'accessibilité dans les transports <strong>et</strong> analyse du rôle<br />

du COLITRAH durant ces vingt dernières années, étude<br />

réalisée pour le COUAC, avril 2000.<br />

Minaire P., Florès IL, Cherpin 1, Weber D.<br />

Épidémiologie du handicap: étude fonctionnelle d'une<br />

population. Rapport INRETS n°11, 1985.<br />

Dejeammes M., Flores J.L., Blanch<strong>et</strong> V.<br />

Capacités fonctionnelles motrices d'une population :<br />

répercussions sur l'accessibilité des transports collectifs.<br />

Rapport INRETS 81, 1988,39 p.<br />

Hermelin M, Hengoat D.<br />

<strong>Les</strong> déplacements des personnes <strong>à</strong> mobilité réduite<br />

<strong>et</strong>/ou en situation de handicap en Ile-de-France.<br />

Rapport IAURIF, Dec. 1997.<br />

Salavessa M., Dejeammes M., Pachiaudi G.<br />

Évaluation du confort <strong>et</strong> de l'accessibilité de l'auto<strong>bus</strong><br />

R312: enquête auprès des usagers de l'agglomération<br />

lyonnaise.<br />

Rapport INRETS/LESC0 9008, 1990<br />

LeakeG.R., MayA.D., Parry T.<br />

An ergonomie study of pedestrian areas for disabled<br />

people,<br />

Rapport TRRLCR184, 1991<br />

Oxley P., Benwell M.<br />

An expérimental study of the use of <strong>bus</strong>es byelderly<br />

and disabled people.<br />

Rapport TRRLn°33, 1985<br />

APAM<br />

Recommandations sur l'accessibilité des lieux pour<br />

la population déficiente visuelle.<br />

Rapport d'étude, janvier 1998.<br />

* Hughes J.F.<br />

Déficience visuelle <strong>et</strong> urbanisme, l'accessibilité de la<br />

ville aux aveugles <strong>et</strong> malvoyants. Édition Jacques<br />

Lanore, janvier 1989.<br />

* Renard M.<br />

<strong>Les</strong> sourds dans la ville, surdités <strong>et</strong> accessibilité.<br />

Édition ARDSS, 1999.<br />

Chapitre 2, <strong>Les</strong> <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

Norme NFP 98-351<br />

Cheminement piétonnier urbain. (Normalisation NF<br />

P98-350 <strong>et</strong> NF P98-351)<br />

CI.M Béton (Centre d'information sur le ciment <strong>et</strong><br />

ses applications)<br />

Le béton de ciment mince collé (BCMC), avec ses<br />

fiches de références techniques.<br />

Communauté urbaine de Strasbourg<br />

Cahier des charges «accessibilité <strong>bus</strong>», version juin<br />

2000.<br />

COLITRAH CNT: 1999<br />

Prescriptions <strong>et</strong> recommandations pour la mise en<br />

place d'une signalétique accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong> dans les<br />

systèmes de transport collectif.


D BIBLIOGRAPHIE<br />

COUTRAH CNT: 1999<br />

Prescriptions <strong>et</strong> recommandations pour l'accessibilité<br />

<strong>à</strong> <strong>tous</strong> des gares routières.<br />

District de l'agglomération nantaise: 1995, réactualisée<br />

en juin 2000.<br />

Cahier des charges pour la construction des arrêts.<br />

Lille Métropole, Communauté Urbaine: Avril 1998.<br />

SMTC Grenoble (non daté)<br />

«Concept d'accessibilité»: Dispositions <strong>à</strong> prendre en<br />

compte pour l'aménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong><br />

d'auto<strong>bus</strong>.<br />

SYTRAL, fév. 1997, mis <strong>à</strong> jour fév. 2000.<br />

Guide de préconisations pour l'aménagement des <strong>points</strong><br />

<strong>d'arrêt</strong> de transport en commun dans l'agglomération<br />

lyonnaise.<br />

STP, Région Île-de-France, APTR-ADATRIF, 1998.<br />

Cahier des recommandations <strong>à</strong> destination des<br />

collectivités locales <strong>et</strong> des transporteurs pour la<br />

mise en place d'auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas.<br />

STP, Région Île-de-France, 1996.<br />

Cahier des références pour l'implantation d'un point<br />

<strong>d'arrêt</strong> <strong>bus</strong> en Île-de-France.<br />

Ville de Strasbourg (non daté)<br />

Aménagement pour mal <strong>et</strong> non-voyants. Principe<br />

de guidage.<br />

**CERTU, juin 2001<br />

Rapport d'étude rassemblant les comptes rendus de<br />

visites, qui ont permit la rédaction du chapitre 2 du<br />

présent ouvrage.<br />

"CERTUJuin 1996<br />

<strong>Les</strong> arrêts de <strong>bus</strong> dans leur contexte urbain.<br />

Chapitre 3, les auto<strong>bus</strong><br />

COUTRAH (CNT), Oct.97.<br />

Prescriptions pour l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>tous</strong> des réseaux<br />

d'auto<strong>bus</strong> urbains<br />

DSCR- Note du 8 juin 1993.<br />

Aménagement de la zone de stationnement d'une<br />

personne en fauteuil roulant dans un auto<strong>bus</strong> urbain.<br />

DSCR-Note du 12 juill<strong>et</strong> 1996.<br />

Autorisation d'accès de deux personnes en fauteuil<br />

roulant dans un auto<strong>bus</strong> urbain.<br />

DSCR - Note du 2 juin 1998 de la DSCR.<br />

Autorisation de ne pas implanter de colonne centrale<br />

dans les portes doubles sans «marche intérieure» d'un<br />

auto<strong>bus</strong> urbain.<br />

Proposition de directive européenne - 9734/97 ENT<br />

115 CODEC 396 C0M(97) 257 final.<br />

Dispositions particulières applicables aux véhicules<br />

destinés au transport de passagers <strong>et</strong> comportant,<br />

outre le siège du conducteur, plus de huit places<br />

assises, <strong>et</strong> modifiant la directive 70/156/CEE.<br />

* Action C0ST322 - Auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher surbaissé.<br />

Rapport final, EUR 16707F, octobre 1995.<br />

Disability Discrimination Act 1995 - The govern-<br />

ment's proposais for <strong>bus</strong>es and coaches.<br />

DETR (Royaume-Uni), déc. 1997.<br />

Décr<strong>et</strong> 94-447 du 27 mai 1994 (J0 du 4 juin 1994)<br />

sur la mise en conformité des ralentisseurs <strong>à</strong> la norme<br />

NFP 98-300 du 16 mai 1994<br />

Accessibilité des auto<strong>bus</strong> surbaissés dans la ville de<br />

demain.


Baker P.<br />

Colour and contrast within the transport infrastructure<br />

and passenger vehieles.<br />

8th international conférence Transed, pp 825-827.<br />

ISBN 0-646-36154-6 (Ed. Indomed Pty, Australie)<br />

1998.<br />

Darlot D.<br />

Public Transport International, 1995/3<br />

Confort dans l'auto<strong>bus</strong>: approche ergonomique.<br />

Florès IL, Bonnardel G., Pachiaudi G.<br />

Note d'information IRTn°19.<br />

Oxley P.R., Benwell M.<br />

An expérimental study of the use of <strong>bus</strong>es by elderly<br />

and disabled people.<br />

TRRL Research Report 33. 1985.<br />

Mitchell C.G.B.<br />

Features on <strong>bus</strong>es to assist passengers with mobility<br />

handicaps.<br />

TRRL Research Report 137, 1988.<br />

P<strong>et</strong>zall J.<br />

Ambulant disabled persons using <strong>bus</strong>es: experiments<br />

with entrances and seats<br />

Applied Ergonomics, 24(5), pp 313-326, 1993.<br />

UTP - GART - Constructeurs, 1998<br />

Cahier des charges Auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher surbaissé.<br />

** CERTU, novembre 2000<br />

Guide des coussins <strong>et</strong> plateaux - Recommandations<br />

techniques.<br />

** CERTU, août 2000.<br />

L'offre française en matière de transports publics, de<br />

la desserte urbaine <strong>à</strong> la desserte régionale.<br />

BIBLIOGRAPHIE JE<br />

Chapitre 4, Choix d'un système de<br />

<strong>bus</strong> accessible.<br />

Salavessa M., Dejeammes M, Pachiaudi G.<br />

Évaluation du confort <strong>et</strong> de l'accessibilité de l'auto<strong>bus</strong><br />

R312: enquête auprès des usagers de l'agglomération<br />

lyonnaise. Rapport INRETS/LESC0 9008, 1990.<br />

Minaire P., Florès J.L., Cherpin J, Weber D.<br />

Epidémiologie du handicap: étude fonctionnelle d'une<br />

population. Rapport INRETS n°11, 1985.<br />

Dejeammes M., Florès J.L., Blanch<strong>et</strong>V.<br />

Capacités fonctionnelles motrices d'une population:<br />

répercussions sur l'accessibilité des transports<br />

collectifs. Rapport INRETS n°81, 1988.<br />

LeakeG.R, MayA.D, ParryT.<br />

An ergonomie study ofpedestrian areas for disabled<br />

people, rapport TRRL CR184, 1991.<br />

Oxley P, Benwell M.<br />

An expérimental study of the use of <strong>bus</strong>es by elderly<br />

and disabled people. Rapport TRRL n°33, 1985.<br />

Hermelin M, Hengoat D.<br />

<strong>Les</strong> déplacements des personnes <strong>à</strong> mobilité réduite<br />

<strong>et</strong>/ou en situation de handicap en région Île-de-<br />

France. Rapport de synthèse IAURIF, 1997.<br />

C0LITRAH (CNT) 1997<br />

Prescriptions pour l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>tous</strong> des réseaux<br />

d'auto<strong>bus</strong> urbains.<br />

Dejeammes M., Doliv<strong>et</strong> C.<br />

Rampe d'accès aux véhicules de transport collectif<br />

pour les personnes <strong>à</strong> mobilité réduite. Note de<br />

Synthèse, INRETS Janvier 1997.


B I B L I O G R A P H I E<br />

Blennemann F.<br />

The low-floor <strong>bus</strong> concept - advantages for the<br />

elderly and handicapped. 19th PTRC Summer<br />

annual me<strong>et</strong>ing, seminar J, pp 29-42, Sept. 1991.<br />

Florès J.L, Blanch<strong>et</strong> V., Germain C.<br />

Evaluation des solutions techniques susceptibles de<br />

rendre le tramway standard accessible aux utilisateurs<br />

de fauteuils roulants. Rapport IRT/NNC 38, 1984.<br />

Kaplan S., Dessaigne M.F., Dejeammes M.<br />

Étude ergonomique de la fonction accostage du <strong>bus</strong>.<br />

Rapport INRETS/LESCO n° 9413, Juil.1994.<br />

Tyler N., Caiaffa M.<br />

Excalibur project, experiment 3 - Performance of<br />

the guidance System with différent <strong>bus</strong>es. Project<br />

report Univ.London, Centre for transport studies,<br />

Dec. 1999.<br />

Dejeammes M., Dessaigne M.F, Fou<strong>et</strong> V., Doliv<strong>et</strong> C,<br />

ZacR.<br />

Évaluation du système d'aide <strong>à</strong> l'accostage GIBUS<br />

en site. Rapport INRETS/LBSU n° 9702, Fév.1997.<br />

Coffin F, Ho B.L., Ladreyt T., Darlot D., Dayre E.<br />

VISÉE - immaterial guidance system for <strong>bus</strong>es.<br />

Proceedings Congrès FISITA, paper F98S041, 1998.<br />

Stare S., Stahl A.<br />

A <strong>bus</strong> system with elevated <strong>bus</strong> stops. In Mobility and<br />

transport of elderly and disabled persons, Transportation<br />

studies(Ed. GordonEtBreach) Vol.13, 1991.<br />

PATH - Précision dockind démonstration.<br />

www.path.berkeley.edu - Intellimotion 7.3, 1998.<br />

SAINT (Study of Accessibility of Interurban <strong>bus</strong>es to<br />

people with reduced mobility). Report submitted to<br />

European Commission - Directorate General for<br />

Industry, R9810095/13317, 1998.<br />

Dejeammes M., Doliv<strong>et</strong> C, Zac R.<br />

Transports interurbains en autocars - Questions<br />

d'accessibilité pour les voyageurs. Rapport<br />

INRETS/LBMCn°9901, 1999.<br />

BAR (Bundesarbeitsgemeinschaft fur Rehabilitation).<br />

Adaptation aux handicapés des transports régionaux<br />

- Recommandation du symposium d'Hanovre de<br />

novembre 1994.<br />

Proposition de directive européenne - 9734/97 ENT<br />

115 CODEC 396 C0M(97) 257 final.<br />

Dispositions particulières applicables aux véhicules<br />

destinés au transport de passagers <strong>et</strong> comportant,<br />

outre le siège du conducteur, plus de huit places<br />

assises, <strong>et</strong> modifiant la directive 70/156/CEE.<br />

Smith D.W.<br />

Development of an on-board portable lift for intercity<br />

<strong>bus</strong>es. Report TP 13435E, Transport Canada, 1999.<br />

COLITRAH (CNT) - 1999<br />

Prescriptions <strong>et</strong> recommandations pour l'accessibilité<br />

<strong>à</strong> <strong>tous</strong> des gares routières.<br />

Rutenberg U., Rhodes W., Szlap<strong>et</strong>is I.<br />

Evaluation of the protected position mobility aid<br />

securement system for intercity <strong>bus</strong>es. Report TP<br />

13034E, Transport Canada, 1997.<br />

COLITRAH (CNT)<br />

Prescriptions <strong>et</strong> recommandations pour l'accessibilité<br />

<strong>à</strong> <strong>tous</strong> des réseaux tramway.<br />

Chapitre 5, l'information voyageur<br />

APAM<br />

Recommandations sur l'accessibilité des lieux pour<br />

la population déficiente visuelle.<br />

Rapport d'étude, janvier 1998.


COUTRAH - CNT (1999)<br />

Prescription <strong>et</strong> recommandations pour la mise en<br />

place d'une signalétique accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong> les systèmes<br />

de transport collectifs.<br />

* Hughes J.F.<br />

Déficience visuelle <strong>et</strong> urbanisme, l'accessibilité de la<br />

ville aux aveugles <strong>et</strong> malvoyants. Édition Jacques<br />

Lanore, janvier 1989.<br />

* Renard M.<br />

<strong>Les</strong> sourds dans la ville, surdités <strong>et</strong> accessibilité.<br />

Edition ARDSS, 1999.<br />

Transport information for people with disabilities:<br />

summary and recommendations.<br />

RICA, Report, Dec. 1992<br />

BIOVAM<br />

Besoins en information <strong>et</strong> en orientation des voyageurs<br />

aveugles <strong>et</strong> malvoyants dans les transports collectifs,<br />

(proj<strong>et</strong> PREDIT), rapport final 1 ere phase. Avril 1999<br />

T. Geehan<br />

Améliorer l'information des usagers: lignes directrices<br />

pour la conception d'une signalisation favorisant<br />

une meilleure accessibilité des transports.<br />

Report TP 12705F, Transport Canada, Oct.96<br />

BfG-Bundesministerium fur Gesundheit<br />

Verbesserung von visuellen information im ôffentlichen<br />

raum. (improvement ofvisual information in public<br />

spacesj<br />

Rapport Bonn, (translated into english by hte Mobility<br />

Unit, DETR, UK) 1996<br />

Hermelin M., Stevoux P., Thery C, Briaux-Trouverie C.<br />

Une conception de la signalétique adaptée aux<br />

besoins de l'ensemble des usagers.<br />

Rapport d'étude C0LITRAH, 1989.<br />

Mitehell C.G.B.<br />

B I B L I O G R A P H I E )%::.:<br />

Accroître l'accessibilité des transports aux<br />

personnes âgées <strong>et</strong> aux handicapés avec les<br />

systèmes intelligents de transport.<br />

Rapport TP 12926F, Transport Canada, 1997<br />

Telsean (TR 1108)<br />

«TELematic Standards and Coordination of ATT<br />

Systems in relatioN to elderly and disabled travellers».<br />

Final report, (European Telematics Applications<br />

Programme - Transport sector). March 2000 Website:<br />

http://hermes.civil.auth.gr/telsean.telsc.html<br />

Rapport «Bernard Descargues»<br />

«L'accessibilité des nouvelles technologies de l'in­<br />

formation <strong>et</strong> de la communication aux personnes<br />

aveugles <strong>et</strong> malvoyantes», Rapport réalisé <strong>à</strong> la<br />

demande du ministère de l'Emploi <strong>et</strong> de la Solidarité.<br />

Juill<strong>et</strong> 2000.<br />

Marin-Lamell<strong>et</strong> C, Bruyas M.P., Guyot L<br />

L'utilisabilité d'Intern<strong>et</strong> comme source d'information<br />

pour les voyageurs handicapés.<br />

Revue Recherche - Transports - Sécurité, n°68, pp 3-<br />

14,2000<br />

William Crandall, Ph.D., Billie Louise Bentzen, Ph.D.<br />

Linda Myers, M. Ed. - A surface Transit accessibility<br />

study, Remote infrared signage for people who are<br />

blind or print disabled (The Smith-K<strong>et</strong>tlewell Eye<br />

Research Institute, San Francisco).<br />

Chapitre 6, Complémentarité des<br />

systèmes de transport <strong>et</strong> de services.<br />

Circulaire du 18 mars 1981, modifiée par la circulaire<br />

n°88-34 du 12 avril 1988, relative aux véhicules<br />

spécialement aménagés pour le transport de<br />

personnes handicapés en fauteuil roulant.


BIBLIOGRAPHIE<br />

Arrêté du 5 décembre 1996, modifié par les arrêtés<br />

du 4 avril 1997 <strong>et</strong> du 2 octobre 1997 sur l'équipement<br />

des autocars <strong>et</strong> mini<strong>bus</strong> en ceintures de sécurité.<br />

Norme AFNOR NF R 18-802 de décembre 1984 -<br />

Véhicules pour le transport de personnes handicapées<br />

d'une capacité maximale de 9 places, conducteur<br />

compris, caractéristiques.<br />

Fascicule de documentation AFNOR R 18-803 de<br />

décembre 1984 - Véhicules pour le transport de<br />

personnes handicapées d'une capacité maximale de<br />

9 places, conducteur compris. Dimensions souhaitables<br />

des passages.<br />

CETUR/CETE Méditerranée, Nov. 1988<br />

Enquête sur les services de transport adaptés pour<br />

les personnes <strong>à</strong> mobilité réduite.<br />

CETUR-CETE de Lyon. 1986.<br />

Bilan du fonctionnement du réseau <strong>à</strong> grande accessibilité<br />

de la région annecienne, SIBRA-Biplus, rapport.<br />

Chapitre 7, Comment engager la mise<br />

en accessibilité des <strong>bus</strong> ?<br />

* CERTU-CETE Méditerranée (mai 1996 <strong>et</strong> avril 1997).<br />

Rapports d'étude, V e <strong>et</strong> 2 e phase, des résultats de<br />

l'enquête réalisée par sur les politiques d'accessibilité<br />

dans les réseaux de transport urbain.


sigles utilisés<br />

AO: Autorité Organisatrice de transports DSCR : Direction de la Sécurité <strong>et</strong> Circulation routières<br />

APAM : Association pour la Promotion des Aveugles<br />

<strong>et</strong> Malvoyants<br />

APF: Association des Paralysés de France<br />

CCAS: Conseil Communal d'Action Sociale<br />

CDHR : Confédération de Défense des Handicapés <strong>et</strong><br />

des R<strong>et</strong>raités<br />

CERTU : Centre d'Études sur les Réseaux, les Transports,<br />

l'Urbanisme <strong>et</strong> les Constructions Publiques<br />

CETE: Centre d'Études Techniques de l'Équipement<br />

CNPSAA: Comité National pour la Promotion Sociale<br />

des Aveugles <strong>et</strong> Amblyopes<br />

CNRH: Comité National français de liaison pour la<br />

Réadaptation des Handicapés<br />

CNT: Conseil National des Transports<br />

COLIAC: Comité de Liaison pour TACcessibilité des<br />

transports <strong>et</strong> du cadre bâti, un des comités du CNT<br />

qui remplace le COLITRAH<br />

COLITRAH: COmité de Liaison pour le TRAnsport<br />

des personnes Handicapées<br />

COST: Coopération européenne dans le domaine<br />

des sciences <strong>et</strong> des techniques<br />

COTOREP: Commission Technique d'Orientation <strong>et</strong><br />

de REclassement Professionnel<br />

DDE: Direction Départementale de l'Équipement<br />

DTT: Direction des Transports Terrestres<br />

DVA: Dossier de Voirie D'Agglomération<br />

FFAIMC: Fédération Française des Associations<br />

d'Infirmes Moteurs Cérébraux<br />

GART: Groupement des Autorités Responsables de<br />

Transport<br />

GIHP: Groupement pour l'Insertion des Personnes<br />

Handicapées Physiques<br />

GPS: Global Positioning System (Système de posi­<br />

tionnement par satellites)<br />

IAURIF: Institut d'Aménagement <strong>et</strong> d'URbanisme<br />

d'Île-de-France<br />

INRETS: Institut National de Recherche sur les<br />

Transports <strong>et</strong> leur Sécurité<br />

LOTI : Loi d'Orientation sur les Transports Intérieurs<br />

PDU: Plan de Déplacements Urbains<br />

PMR: Personnes <strong>à</strong> Mobilité Réduite<br />

POS: Plan d'Occupation des Sols<br />

PREDIT: Programme National de Recherche <strong>et</strong> d'In­<br />

novation dans les Transports Publics<br />

PTU : Périmètre des Transports Urbains<br />

RATP: Régie Autonome des Transports Parisiens<br />

SAE: Système d'Aide <strong>à</strong> l'Exploitation<br />

SAI : Système Automatique d'Information


STP: Syndicat des Transports Parisiens,<br />

remplacé par<br />

STIF: Syndicat des Transports d'Île-de-France.<br />

STS: Service des Transports Spécialisés<br />

TC: Transport Collectif<br />

TCSP: Transport Collectif sur Site Propre<br />

UNAPEI : Union Nationale des Associations de Parents<br />

d'Enfants <strong>et</strong> d'amis d'enfants Inadaptés<br />

UNISDA: Union Nationale pour l'Insertion Sociale des<br />

Déficients Auditifs<br />

UTAC : Union Technique des Automobiles <strong>et</strong> des Cycles<br />

UTP: Union des Transports Publics<br />

ZAC: Zone d'Aménagement Concerté


Système d'abaissement: dispositif réduisant la<br />

hauteur du <strong>bus</strong> par rapport au sol, en maintenant le<br />

plancher horizontal.<br />

Abri-voyageur: abri pour les voyageurs qui attendent<br />

un <strong>bus</strong> ou un véhicule guidé de surface, mot préférable<br />

<strong>à</strong> celui d'abri-<strong>bus</strong>.<br />

Système d'agenouillement: dispositif réduisant la<br />

hauteur du plancher du <strong>bus</strong> du côté du trottoir.<br />

Appareil de correction auditive : appareil qui équipe<br />

l'oreille d'une personne sourde ou malentendante; les<br />

premiers utilisaient des techniques analogiques de<br />

traitement du son ; aujourd'hui, la technique numérique<br />

perm<strong>et</strong> de grand progrès <strong>et</strong> des réglages plus nombreux.<br />

Appui ischiatique: appui qui perm<strong>et</strong> <strong>à</strong> une personne<br />

de se tenir au repos en position quasi-debout, appuyé<br />

sur son fessier.<br />

Boucle <strong>à</strong> induction magnétique: système qui<br />

perm<strong>et</strong> de connecter la sortie du micro du bureau<br />

d'information ou de bill<strong>et</strong>terie vers l'appareil de<br />

correction auditive de la personne sourde ou malen­<br />

tendante. L'écoute magnétique directe supprime les<br />

bruits de fond.<br />

Charge du point <strong>d'arrêt</strong>: dimension qui perm<strong>et</strong> de<br />

mesurer l'importance d'une ligne de <strong>bus</strong> <strong>à</strong> un point<br />

<strong>d'arrêt</strong>, en termes de montée <strong>et</strong> de descente de<br />

voyageurs. On la mesure principalement en moyenne<br />

journalière <strong>et</strong> en heure de pointe.<br />

Comble lacune : dispositif qui se déploie <strong>à</strong> partir du<br />

seuil du véhicule pour franchir la lacune horizontale.<br />

Élévateur: dispositif, intégré dans le véhicule, dont<br />

la plate-forme horizontale <strong>et</strong> mobile de bas en haut,<br />

perm<strong>et</strong> <strong>à</strong> une personne en fauteuil roulant (ou debout),<br />

de franchir des marches ou d'accéder <strong>à</strong> un plancher<br />

haut.<br />

Lacune horizontale: distance horizontale entre le<br />

nez du quai <strong>et</strong> le seuil de la porte, lorsque le <strong>bus</strong> a<br />

accosté. C<strong>et</strong>te valeur indique la qualité de l'accostage.<br />

Lacune verticale : distance verticale entre le nez du<br />

quai <strong>et</strong> le seuil de la porte, lorsque le <strong>bus</strong> a accosté.<br />

Pal<strong>et</strong>te ou rampe d'accès : dispositif mobile qui perm<strong>et</strong><br />

une continuité de cheminement entre le quai <strong>et</strong> le<br />

seuil du <strong>bus</strong>.


Annexe


ANNEXE<br />

LU AI 11; I.. U<br />

recommandations<br />

Ce chapitre rassemble les différents textes régle­<br />

mentaires les plus importants du domaine qui nous<br />

concerne, l'accessibilité pour <strong>tous</strong> les voyageurs aux<br />

réseaux de <strong>bus</strong> ainsi que l'accessibilité de la voirie. Â<br />

titre d'information complémentaire, nous donnons<br />

les dernières références de recommandations pour<br />

les tramways <strong>et</strong> les systèmes ferrés.<br />

1.1 Le cadre général<br />

• La loi n°75-534 du 30 juin 1975 d'orientation en<br />

faveur des personnes handicapées. Elle m<strong>et</strong> en œuvre<br />

tout particulièrement l'accessibilité des logements,<br />

des installations recevant du public, notamment les<br />

locaux scolaires, universitaires, ceux concernant la<br />

formation (article 49) <strong>et</strong> le transport (article 52).<br />

• Le décr<strong>et</strong> n° 78-109 du 1 er février 1978 fixant les<br />

mesures destinées <strong>à</strong> rendre <strong>accessibles</strong> aux personnes<br />

<strong>à</strong> mobilité réduite les installations neuves ouvertes<br />

au public a été abrogé <strong>et</strong> remplacé par le décr<strong>et</strong> n°<br />

99-757 du 26 janvier 1994 en ce qui concerne les<br />

établissements recevant du public (ERP) <strong>et</strong> par le décr<strong>et</strong><br />

du 31 août 1999 en ce qui concerne la voirie.<br />

• Le décr<strong>et</strong> n° 78-1167 du 9 décembre 1978 a<br />

partiellement été abrogé par le décr<strong>et</strong> n°99-757 du<br />

31 août 1999 sauf son article 4, qui concerne la<br />

nécessité pour les villes de plus de 5000 habitants<br />

de réaliser des plans d'adaptation de la voirie, <strong>et</strong> le<br />

titre III qui concerne les dispositions applicables aux<br />

installations <strong>et</strong> aux services de transport collectif.<br />

Extrait de l'article 4: «Ce plan fixe les dispositions<br />

susceptibles de rendre accessible aux personnes handicapées<br />

l'ensemble des circulations piétonnières <strong>et</strong> des aires de<br />

stationnement d'automobiles de l'agglomération. Toute<br />

réfection de la voirie doit comporter sa mise en conformité<br />

avec ce plan».<br />

• Le décr<strong>et</strong> n° 80-637 du 4 août 1980 relatif <strong>à</strong> l'ac­<br />

cessibilité des logements collectifs neufs.<br />

• La loi n° 82-1153 du 30 décembre 1982, loi<br />

d'Orientation des Transports Intérieurs ou fréquemment<br />

appelée la LOTI. Elle pose dans son article 2, le principe<br />

du droit au transport en l'appliquant explicitement<br />

aux personnes <strong>à</strong> mobilité réduite.<br />

Extrait de l'article 2: «La mise en œuvre progressive<br />

du droit au transport perm<strong>et</strong> aux usagers de se déplacer<br />

dans des conditions raisonnables d'accès de qualité <strong>et</strong><br />

de prix, ainsi que de coût pour la collectivité, notammen t<br />

en utilisant un moyen de transport <strong>à</strong> la disposition du<br />

grand public. Dans c<strong>et</strong> esprit des mesures particulières<br />

peuvent être prises en faveur des personnes <strong>à</strong> mobilité<br />

réduite.» .... «Le droit au transport comprend le droit<br />

pour les usagers d'être informés sur les moyens qui<br />

leur sont offerts <strong>et</strong> sur les modalités de leur utilisation ».<br />

• La loi n° 91-663 du 13 juill<strong>et</strong> 1991 portant sur<br />

diverses mesures destinées <strong>à</strong> favoriser l'accessibilité<br />

aux personnes handicapées est venue renforcer le<br />

dispositif mis en place par la loi de 1975. Elle institue<br />

notamment, ce qui est très important, la possibilité<br />

pour les associations <strong>à</strong> porter devant les tribunaux toute<br />

infraction <strong>à</strong> la réglementation concernant l'accessibilité<br />

des bâtiments (les gares <strong>et</strong> centres d'échanges sont<br />

concernés). Elle élargit l'accessibilité aux lieux de<br />

travail <strong>et</strong> renforce le contrôle de l'application de la<br />

réglementation.<br />

• Le décr<strong>et</strong> n° 92-332 du 31 mars 1992 relatif <strong>à</strong> l'ac­<br />

cessibilité des lieux de travail.<br />

• Le décr<strong>et</strong> n° 94-86 du 26 janvier 1994 relatif <strong>à</strong><br />

l'accessibilité aux personnes handicapées des locaux<br />

d'habitation, des établissements <strong>et</strong> installations<br />

recevant du public, modifie <strong>et</strong> complète le code de<br />

la construction <strong>et</strong> de l'habitation, ainsi que celui de<br />

l'urbanisme. Il définit les obligations auxquelles il<br />

doit être satisfait pour assurer l'accessibilité des<br />

établissements <strong>et</strong> des installations aux personnes<br />

handicapées. Il complète <strong>et</strong> améliore les textes antérieurs,<br />

en élargissant son champ d'application aux sanitaires<br />

publics urbains, distributeurs de bill<strong>et</strong>s, caisses auto-


matiques, guich<strong>et</strong>s... <strong>et</strong> en incluant, par exemple, des<br />

mesures particulières pour aveugles ou malvoyants<br />

ou en précisant que le cheminement doit être le<br />

même pour <strong>tous</strong> (personnes valides ou handicapées)<br />

ce qui va dans le sens d'une intégration réelle sans<br />

discrimination. Ce texte crée les conditions du respect<br />

des règles d'accessibilité en instituant deux contrôles<br />

pour les établissements recevant du public:<br />

- l'un a priori, qui s'exerce par la délivrance d'une<br />

autorisation de travaux, qui couvre les demandes de<br />

permis de construire,<br />

- l'autre a posteriori, qui vient contrôler la réalisation des<br />

travaux <strong>et</strong> qui conditionne l'autorisation d'ouverture<br />

du bâtiment au respect des règles d'accessibilité.<br />

Un rôle véritable est désormais attribué <strong>à</strong> la<br />

commission consultative départementale de la<br />

protection civile, de la sécurité <strong>et</strong> de l'accessibilité<br />

ou <strong>à</strong> la commission départementale d'accessibilité<br />

pour Paris <strong>et</strong> les départements de la p<strong>et</strong>ite couronne.<br />

• <strong>Les</strong> arrêtés du 24 décembre 1980 <strong>et</strong> du 21 septembre<br />

1982 pris en application du décr<strong>et</strong> n° 80-637 sur<br />

l'accessibilité des logements collectifs.<br />

• L'arrêté du 31 mai 1994 <strong>et</strong> la circulaire du 7 juill<strong>et</strong><br />

1994, en application du décr<strong>et</strong> n° 94-86 sur l'acces­<br />

sibilité des installations ouvertes au public, fixent les<br />

dispositions <strong>à</strong> prendre pour la réalisation de l'acces­<br />

sibilité des cheminements (pentes, paliers de repos,<br />

ressauts, profils en travers, portes, escaliers...) autour<br />

du cadre bâti ainsi que les dimensions <strong>à</strong> respecter pour<br />

les cabines d'ascenseurs, les places de stationnement,<br />

les cabin<strong>et</strong>s d'aisance, les téléphones, tabl<strong>et</strong>tes <strong>et</strong><br />

guich<strong>et</strong>s ainsi que la hauteur des différents dispositifs<br />

de commande <strong>et</strong> de service, la signalétique...<br />

• L'arrêté du 27 juin 1994, pris en application du<br />

décr<strong>et</strong> n° 92-332 sur l'accessibilité des lieux de travail.<br />

• Le fascicule de documentation AFNOR P 91-202<br />

de janvier 1981 regroupe les indications, spatiales <strong>et</strong><br />

ANNEXE<br />

d'équipements, minimales essentielles destinées <strong>à</strong><br />

perm<strong>et</strong>tre aux personnes handicapées physiques<br />

l'approche <strong>et</strong> l'accès aux transports collectifs, <strong>à</strong> l'exclusion<br />

des caractéristiques des véhicules eux-mêmes.<br />

Ce texte n'a pas de caractère contraignant, il ne s'agit<br />

que de recommandations.<br />

1,2 Mesures qui concernent la voirie<br />

• Le décr<strong>et</strong> n° 99-756 du 31 août 1999 relatif aux<br />

prescriptions techniques concernant l'accessibilité<br />

aux personnes handicapées de la voirie publique ou<br />

privée ouverte <strong>à</strong> la circulation définit les mesures<br />

applicables aux cheminements, trottoirs, places de<br />

stationnement, feux de signalisation, postes d'appel<br />

d'urgence <strong>et</strong> emplacements <strong>d'arrêt</strong> de véhicule de<br />

transport collectif.<br />

Par ail<strong>leurs</strong>, il est <strong>à</strong> noter un extrait de ce décr<strong>et</strong>:...<br />

«Ces dispositions ne sont applicables qu'autant qu'il<br />

n'existe pas d'impossibilité technique constatée par<br />

l'autorité administrative compétente, après avis de la<br />

commission départementale de sécurité <strong>et</strong> d'accessibilité.»<br />

• Le décr<strong>et</strong> n° 99-757 du 31 août 1999 relatif <strong>à</strong> l'acces­<br />

sibilité aux personnes handicapées de la voirie publique<br />

ou privée ouverte au public devant faire l'obj<strong>et</strong><br />

d'aménagements définit le champ d'application du<br />

décr<strong>et</strong> précédent n° 99-75: sont concernées les voies<br />

nouvelles <strong>et</strong> celles sur lesquelles des travaux touchent<br />

la structure de la chaussée ou les trottoirs. Par ail<strong>leurs</strong>,<br />

ce décr<strong>et</strong> abroge complètement celui, n° 78-109, du<br />

10 février 1978.<br />

• L'arrêté du 31 août 1999, pris en application du<br />

décr<strong>et</strong> n° 99-756 <strong>et</strong> relatif aux prescriptions techniques<br />

concernant l'accessibilité aux personnes handicapées<br />

de la voirie publique ou privée ouverte <strong>à</strong> la circulation<br />

publique définit les caractéristiques techniques <strong>à</strong> appliquer,<br />

telles que largeurs de passage, pentes, abaissements<br />

de trottoirs, <strong>et</strong>c.


ïï ANNEXE<br />

• La circulaire n° 2000-51 du 23 juin 2000 relative <strong>à</strong><br />

l'accessibilité aux voies publiques par les personnes<br />

handicapées explicite comment appliquer les deux<br />

décr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> l'arrêté précédents.<br />

• Le fascicule de documentation P98-350 de l'AFNOR de<br />

février 1988, sur l'insertion des personnes handicapées<br />

<strong>et</strong> les cheminements, précise les conditions générales <strong>à</strong><br />

respecter lors de la conception <strong>et</strong> de l'aménagement<br />

des cheminements piétonniers, afin de perm<strong>et</strong>tre aux<br />

personnes handicapées de les emprunter aussi aisément<br />

que possible compte tenu de <strong>leurs</strong> aptitudes. Il n'a pas<br />

de caractère obligatoire, mais comprend des recom­<br />

mandations pour des situations non couvertes par<br />

les décr<strong>et</strong>s sur l'accessibilité de la voirie.<br />

• La norme NFP 98-351 de février 1989, prescrit les<br />

caractéristiques <strong>et</strong> essais auxquels doivent satisfaire<br />

les dispositifs podotactiles d'éveil de vigilance destinés<br />

aux personnes aveugles ou malvoyantes lors de<br />

<strong>leurs</strong> cheminements. Elle s'applique aux traversées<br />

piétons avec abaissement de trottoir ou relèvement<br />

de chaussée ainsi qu'aux quais ferroviaires.<br />

13 Mesures qui concernent<br />

le transport collectif<br />

• Il n'y a pas de textes législatifs ou réglementaires,<br />

propres aux véhicules. Cependant le décr<strong>et</strong> n° 99-<br />

756 du 31 août 1999, que nous avons présenté dans<br />

le chapitre précédent, précise que toute création ou<br />

tout aménagement <strong>d'arrêt</strong> de véhicule de transport<br />

collectif doit faciliter l'accès <strong>et</strong> l'embarquement<br />

des personnes handicapées. Il en découle qu'une<br />

concertation doit avoir lieu entre le responsable de<br />

la voirie <strong>et</strong> celui du transport pour trouver les solutions<br />

techniques d'aménagements qui conviennent. Et<br />

en cas d'impossibilité technique, il est rappelé que<br />

celle-ci doit être constatée par l'autorité adminis­<br />

trative compétente, après avis de la commission<br />

départementale de sécurité <strong>et</strong> d'accessibilité.<br />

1.3.1 Le <strong>bus</strong> urbain<br />

• L'arrêté du 2 juill<strong>et</strong> 1982 relatif aux transports en<br />

commun de personnes traite notamment dans son<br />

annexe 5, des règles d'aménagement applicables<br />

aux véhicules affectés au transport de passagers<br />

handicapés en fauteuil roulant.<br />

• La note datée du 8 juin 1993 de la Direction de la<br />

Sécurité <strong>et</strong> de la Circulation Routières (DSCR) du<br />

ministère chargé des transports. Elle stipule que,<br />

pour les auto<strong>bus</strong> urbains pouvant transporter une<br />

personne en fauteuil roulant, certaines dispositions<br />

devront être appliquées pour garantir la sécurité de<br />

la personne en fauteuil roulant <strong>et</strong> celle des autres<br />

voyageurs.<br />

Le nombre de fauteuils roulants transportés par le<br />

véhicule est limité <strong>à</strong> un, mais la note de la DSCR en<br />

date du 12 juill<strong>et</strong> 1996 a porté le nombre de fauteuils<br />

roulants <strong>à</strong> 2.<br />

• La note de la DSCR, datée du 2 juin1998, autorise<br />

l'absence de colonne centrale <strong>à</strong> l'entrée des portes<br />

de plain-pied des auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher bas non munis<br />

d'équipements particuliers. Cela perm<strong>et</strong> l'accès du<br />

véhicule aux personnes en fauteuil roulant les plus<br />

autonomes.<br />

• <strong>Les</strong> prescriptions pour l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>tous</strong> des<br />

réseaux d'auto<strong>bus</strong> urbains du COLIAC (nouvelle<br />

appellation du COLITRAH) du 3 octobre 1997. Ce<br />

document contient des recommandations détaillées<br />

aussi bien pour le véhicule lui-même que pour les<br />

<strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong>, l'interface point <strong>d'arrêt</strong>-véhicule <strong>et</strong><br />

l'information.<br />

• Le rapport final de l'action de recherche européenne<br />

concertée COST 322 sur les auto<strong>bus</strong> <strong>à</strong> plancher<br />

surbaissé, édité en 1995, ém<strong>et</strong> des recommandations<br />

en ce qui concerne les véhicules, l'infrastructure, la<br />

formation du personnel <strong>et</strong> des voyageurs ainsi que<br />

sur le mark<strong>et</strong>ing <strong>et</strong> la mise en service.


1.3.2 <strong>Les</strong> tramways<br />

Prescriptions <strong>et</strong> recommandations pour l'accessibilité<br />

<strong>à</strong> <strong>tous</strong> des réseaux tramway du COLITRAH du 9 mars<br />

1998. Ce document décrit les recommandations pour<br />

les stations <strong>et</strong> les véhicules.<br />

! .3.3 <strong>Les</strong> systèmes ferroviaires<br />

Le rapport final de l'action de recherche européenne<br />

concertée, COST 335, sur les systèmes ferroviaires,<br />

édité en 1999, ém<strong>et</strong> des recommandations en ce qui<br />

concerne les véhicules, les interfaces avec l'infrastructure,<br />

les gares, l'information, la formation, ainsi que les<br />

coûts.


Table des matières<br />

Préambule Q<br />

Introduction <strong>et</strong> présentation de l'ouvrage B<br />

PREMIÈRE p A R T i E Le contexte généra! il<br />

1.1 Repères historiques M<br />

1.2 Qui sont les personnes <strong>à</strong> mobilité réduite? Q<br />

1.2.1 <strong>Les</strong> personnes ayant des difficultés motrices 16<br />

1.2.2 <strong>Les</strong> personnes aveugles ou malvoyantes 17<br />

1.2.3 <strong>Les</strong> personnes sourdes ou malentendantes 18<br />

1.2.4 Le vieillissement 19<br />

1.3 Le concept de ville accessible <strong>à</strong> <strong>tous</strong> II<br />

Cadrage du guide 13<br />

DEUXIÈME p A R T 1 E Géométrie <strong>et</strong> aménagement des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> il<br />

2.1 La géométrie des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> Q<br />

1.1 Géométrie: parallélisme véhicule-trottoir 26<br />

1.2 Typologie des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> <strong>accessibles</strong> 26<br />

1.3 Implantation des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> 27<br />

1.4 Cheminements vers les <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> 30<br />

1.5 Conception des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> 33<br />

2.2 <strong>Les</strong> aménagements des <strong>points</strong> <strong>d'arrêt</strong> H<br />

2.2.1 <strong>Les</strong> travaux <strong>à</strong> réaliser 45<br />

2.2.2 Revêtement, dispositifs spécifiques, mobilier urbain 49<br />

2.2.3 Coût, pérennité dans le temps 60<br />

"><br />

T R O I S I E M E PARTIE<br />

Le problème du stationnement illicite<br />

Cadre d'un cahier des charges<br />

<strong>Les</strong> caractéristiques <strong>et</strong> équipements ies auto<strong>bus</strong><br />

3.1 <strong>Les</strong> caractéristiques générales m<br />

3.1.1 Auto<strong>bus</strong> standard 12 mètres, premier modèle <strong>à</strong> plancher bas 68<br />

3.1.2 Auto<strong>bus</strong> articulé 18 mètres 70<br />

3.1.3 Midi<strong>bus</strong>, mini<strong>bus</strong> 71<br />

3.1.4 Auto<strong>bus</strong> de 15 m 71<br />

3.2 Équipements d'accès 13<br />

5,2! Système d'agenouillement 72<br />

3.2.2 Pal<strong>et</strong>te d'accès 72<br />

Élévateur intégré dans la porte avant 74<br />

3.2.4 Commandes des systèmes motorisés 74


TABLE DES MATIERES<br />

5.4 L'information sur l'accessibilité M<br />

5.4.1 L'identification de l'accessibilité 125<br />

5.4.2 Une documentation largement diffusée 126<br />

5.4.3 L'information par Intern<strong>et</strong> 128<br />

5 <strong>Les</strong> nouveaux systèmes d'information M<br />

S I X I E M E PARTIE Complémentarité des systèmes de transport <strong>et</strong> de services<br />

6.1 Place des services de transport spécialisés 11<br />

6.1.1 Organisation <strong>et</strong> ampleur du service 132<br />

6.1.2 Contexte réglementaire des contrats de STS 134<br />

Conditions de fonctionnement 135<br />

6.1.4 Tarification <strong>et</strong> coût du service spécialisé 138<br />

Conditions d'accès aux services: les ayants droit 140<br />

6.1.6 Prospective de l'évolution des STS 141<br />

6.2 Le service d'accompagnement 13<br />

S E P T I E M E PARTIE Comment engager la mise en accessibilité des <strong>bus</strong>? M<br />

7.1 Définir une stratégie 13<br />

7.1.1 <strong>Les</strong> bases d'une démarche volontaire 147<br />

7.1.2 <strong>Les</strong> opportunités internes au réseau de transport public H8<br />

! <strong>Les</strong> opportunités externes au réseau de transport public 149<br />

7.2 Construire les partenariats nécessaires B<br />

7.2.1 Le stade du diagnostic 152<br />

7 2 2 Le stade de la définition des objectifs 152<br />

7.2.3 Le stade de la conception 152<br />

7.2.4 Le partenariat pour la mise en œuvre (maîtrise d'ouvrage <strong>et</strong> maîtrise d'œuvre) 153<br />

7.2.5 Le partenariat pour le suivi, évaluation-bilan 154<br />

7.2.6 La concertation avec les représentants d'usagers 154<br />

7.5 M<strong>et</strong>tre en œuvre, suivre <strong>et</strong> évaluer le proj<strong>et</strong> El<br />

7.3.1 L'avant-proj<strong>et</strong> des différentes phases de travaux IBB<br />

7.3.2 L'expérimentation - Action de référence 15B<br />

7.3.3 Organiser les contraintes de plusieurs maîtrises d'ouvrage 156<br />

Organiser l'évaluation de la qualité du service 157<br />

Organiser la politique d'information <strong>et</strong> de communication m<br />

.4.1 Bâtir un plan de communication 158<br />

.4.2 Assurer une communication interne <strong>et</strong> externe 160<br />

.4.3 Organiser une relation permanente avec les associations 162<br />

14 L'accessibilité va profiter <strong>à</strong> <strong>tous</strong> les voyageurs 163


DES M A T I E R E S<br />

7.5 Prévoir une formation spécifique des partenaires m<br />

.5.1 <strong>Les</strong> élus <strong>et</strong> les différents services techniques, acteurs de la démarche 164<br />

.5.2 Le personnel de conduite, un rôle-clé 1B4<br />

.5.3 Formation des personnes handicapées <strong>à</strong> l'utilisation d'un <strong>bus</strong> accessible ioe<br />

.5.4 <strong>Les</strong> autres voyageurs 167<br />

7.6 Aspects économiques de la mise en accessibilité des <strong>bus</strong> M<br />

.6.1 <strong>Les</strong> dépenses 169<br />

.6.2 <strong>Les</strong> gains ou avantages attendus 170<br />

.6.3 Quelles possibilités pour les réseaux <strong>à</strong> p<strong>et</strong>its budg<strong>et</strong>s? 172<br />

Recommandations fH<br />

Conclusion {£§<br />

Bibliographie SI<br />

Liste des sigles utilisés H<br />

Glossaire M<br />

Annexe Ë3<br />

Législation, réglementation, normalisation, recommandations SU<br />

Le cadre général 194<br />

Mesures qui concernent la voirie 195<br />

Mesures qui concernent le transport collectif 196


Guide to <strong>bus</strong> accessibility<br />

Making public transport accessible to ail means<br />

allowing every citizen to participate in a full and<br />

active life. The development of low floor <strong>bus</strong>es has<br />

been a first step towards this aim. The pioneering<br />

cities where thèse <strong>bus</strong>es hâve been introduced hâve<br />

demonstrated the need to develop a «Systems»<br />

oriented approach and give particular attention to<br />

the design of <strong>bus</strong> stops.<br />

This ensures that the performances required to<br />

provide access for reduced mobility persons are<br />

attained, without limiting the notion of reduced<br />

mobility to motor handicaps alone. Consequently, a<br />

large number of partners are involved, such as<br />

transport organisation authorities, local authorities,<br />

n<strong>et</strong>work operators, <strong>et</strong>c., which should work in<br />

association with the passengers représentatives.<br />

How can the design and facilities of <strong>bus</strong> stops be<br />

adapted? What type of <strong>bus</strong> and equipment should<br />

be chosen? How can the <strong>bus</strong> driver be aided in<br />

drawing up at stops? How should existing facilities<br />

be diagnosed? How can solid partnerships be s<strong>et</strong> up?<br />

This m<strong>et</strong>hodological guide was written at the<br />

demand of the Land Transport Department and<br />

provides answers based on feedback from cities of<br />

ail sizes in France and abroad. It is the resuit of work<br />

carried out by a steering committee grouping diffé­<br />

rent partners and experts representing associations<br />

of reduced mobility persons.<br />

In order to ensure continuous mobility, making<br />

regular <strong>bus</strong> lines accessible must be carried out in<br />

synergy with other modes of public transport,<br />

not forg<strong>et</strong>ting specialised transport and the city's<br />

infrastructure.<br />

Guia Bus Accesible<br />

Hacer que el transporte pûblico sea accesible a<br />

todos significa permitir y facilitar la participaciôn de<br />

todos los ciudadanos en una vida activa y compléta.<br />

La introducciôn de vehiculos de plataforma baja ha<br />

sido un primer paso. Las ciudades pioneras que han<br />

comenzado a utilizar estos auto<strong>bus</strong>es han demo-<br />

strado que era necesario desarrollar un enfoque<br />

«sistema» y sobre todo, acondicionar las paradas.<br />

Es la garantia para conseguir los resultados exigidos<br />

para el acceso de las personas con movilidad<br />

reducida, sin restringir el alcance de esta locuciôn al<br />

ûnieo handicap motor. Asi, est<strong>à</strong>n implicados varios<br />

colaboradores: entidades organizadoras de<br />

transporte, colectividades locales, empresas de redes<br />

de transporte, a los que deben estar asociados los<br />

représentantes de los usuarios.<br />

iCômo adaptar la geom<strong>et</strong>ria y el acondicionamiento<br />

de las paradas?<br />

iQué tipo de auto<strong>bus</strong> y que equipamiento elegir?<br />

^Cômo facilitar al conductor la aproximaciôn a la parada?<br />


© CERTU - 2001<br />

Ministère de l'Équipement, des Transports <strong>et</strong> du Logement,<br />

Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme <strong>et</strong> les constructions publiques<br />

Toute reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement du CERTU est illicite (loi du 11 mars<br />

1957). C<strong>et</strong>te reproduction par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée<br />

par les articles 425 <strong>et</strong> suivants du Code pénal.<br />

Coordination: Service Éditions (Patrick Marchand)<br />

Mise en page : Laurent Mathieu © 04 72 74 27 34<br />

Impression: IMAV © 04 78 67 00 96<br />

Achevé d'imprimer: août 2001<br />

Dépôt légal : 3 e trimestre 2000<br />

ISSN: 1263-3313<br />

ISBN : 2-11-090873-4<br />

C<strong>et</strong> ouvrage est en vente au CERTU<br />

Bureau de vente:<br />

9, rue Juli<strong>et</strong>te Récamier<br />

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© 04 72 74 59 59<br />

Intern<strong>et</strong>: http://www.certu.fr


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