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Caroline Fourest
Il faut se battre à Durban II
Il y a bien des raisons de redouter la conférence contre le racisme
qui s'annonce à Genève du 20 au 24 avril. Ceux qui ont assisté à
la première édition, à Durban (en Afrique du Sud), quelques jours
avant le 11 septembre 2001, ont encore en mémoire la prise en otage
du forum des ONG par des groupes pro-islamistes et antisémites, les
tracts regrettant Hitler, l'exposition de caricatures antisémites... Près de
dix ans après la fin de l'apartheid, nous étions venus parler du racisme.
Et nous n'avons entendu parler que d'Israël.
Est-ce une raison pour encourager l'Union européenne à boycotter la
conférence de suivi comme menacent de le faire les Etats-Unis, le Canada,
Israël ou l’Italie ? En théorie oui. En pratique, les choses sont
plus complexes. Les intellectuels ont raison d'alerter. Les diplomates
ne doivent pas déserter.
Pour comprendre ce paradoxe, il faut éclaircir certains points.
Quand on parle de Durban, beaucoup mélangent le texte négocié par
les Etats et ce qui s’est passé au forum des ONG. C’est le Forum des
ONG, où peuvent participer n’importe quelle association accréditée,
qui a donné lieu aux manifestations d’antisémitisme. Dans un contexte
qu’il faut rappeler : quelques mois après le déclenchement de la seconde
intifada.
Fait assez exceptionnel dans l’histoire des Nations-Unies, le texte proposé
par les ONG — qui parlait d’Israël comme d’un pays d’apartheid
raciste — a été rejetté par la conférence des Etats. Ce qui ne veut pas
dire que le débat entre Nations fût une ballade de santé, mais il n’a pas
aboutit au même résultat grâce la négociation.
Les Etats-Unis et Israël ont quitté la conférence en signe de désapprobation.
Mais L’union européenne, alors présidée par la Belgique, a
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