RESTAURATION ET HEBERGEMENT SESSION D'INFORMATION ...
RESTAURATION ET HEBERGEMENT SESSION D'INFORMATION ...
RESTAURATION ET HEBERGEMENT SESSION D'INFORMATION ...
Transformez vos PDF en papier électronique et augmentez vos revenus !
Optimisez vos papiers électroniques pour le SEO, utilisez des backlinks puissants et du contenu multimédia pour maximiser votre visibilité et vos ventes.
WA<br />
4SI<br />
RfcS<br />
1<br />
<strong>RESTAURATION</strong> <strong>ET</strong> <strong>HEBERGEMENT</strong><br />
<strong>SESSION</strong> <strong>D'INFORMATION</strong> SUR<br />
LES RISQUES PTlOFESSIONNELS POUR LES FEMMES ENCEINTES<br />
Les 30 novembre, 1er et 2 décembre à Québec<br />
Les 7, 8 et 9 décembre à Montréal<br />
Préparé par: Sylvia Rolfe pour:<br />
Le ministère des Affaires sociales<br />
INSPQ-Montrés<br />
3 5567 3000 38
S A N T É C O M
INSTITUT .NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC<br />
C£MK£ DE DOCUMENTATION<br />
MONTRÉAL<br />
<strong>RESTAURATION</strong> <strong>ET</strong> <strong>HEBERGEMENT</strong><br />
<strong>SESSION</strong> <strong>D'INFORMATION</strong> SUR<br />
LES RISQUES PROFESSIONNELS POUR LES FEMMES ENCEINTES<br />
Les 30 novembre, 1er et 2 décembre à Québec<br />
Les 7, 8 et 9 décembre à Montréal<br />
Préparé par: Sylvia Rolfe pour:<br />
Le ministère des Affaires sociales
MONOGRAPHIE SUR LA SANTE DES<br />
FEMMES ENCEINTES, DU FO<strong>ET</strong>US <strong>ET</strong><br />
DE L'ENFANT ALLAITE DANS LE SECTEUR<br />
DE LA <strong>RESTAURATION</strong> <strong>ET</strong> DE<br />
L'<strong>HEBERGEMENT</strong><br />
AOUT 1982
L"équipe de Santé au Travail<br />
C.L.S.C. "SOC" de Sherbrooke<br />
Sylvia Rolfe, inf. a<br />
André Mungér, méd.<br />
Daniêle Cornel lier, agent de recherche<br />
Maurice Compagnat, resp. de la santé au<br />
travai1<br />
Julie Poulin, secrétariat
TABLE DES MATIERES<br />
Introduction: l'industrie de l'hospitalité<br />
Bloc I Profil socio-démographique Pa9£<br />
1.0 Importance de l'industrie hôtelière 3<br />
2.0 Classification du secteur visé, 5<br />
3.0 Nombre d'établissements 6<br />
4.0 Répartition régionale des établissements 6<br />
5.0 Main-d'oeuvre et emplois disponibles 6<br />
5.1 Répartition des emplois 7<br />
6.0 Sexe de la main-d'oeuvre 8<br />
7.0 Les immigrants ^<br />
.8.0 La rémunération ^<br />
9.0 La syndicalisation 12<br />
10.0 Tableaux<br />
i<br />
Tableau 1. Revenus dans l'industrie hôtelière... 14<br />
Tableau 2. Nombre d'établissements par région 15<br />
Tableau 3. Répartition au pourcentage des principaux<br />
emplois par fonction<br />
Tableau 4. Hôtellerie et restauration combinées:<br />
proportion de la main-d'oeuvre par type<br />
d'établissements<br />
Tableau 5a. Nombre d'employés selon une répartition<br />
sommaire des établissements<br />
b. Nombre d'employés selon une répartition<br />
sommaire des emplois disponibles<br />
16<br />
17<br />
18
i<br />
. i<br />
Tableau 6. Répartition en % de la main-d'oeuvre<br />
hôtelière, par sexe, pour les principales<br />
occupations, par taille d'hôtel,<br />
1978...<br />
Tableau 7. Salaires des employés, par occupation<br />
et par taille, dans l'hôtellerie et la<br />
restauration<br />
Tableau 8. Syndi cali sati on : données comparati ves<br />
dans certains secteurs de services .....<br />
11.0 Bibliographie Bloc I<br />
Page<br />
Iy<br />
25
Bloc II<br />
Portrait du processus de production et risques professionnels<br />
A) L'<strong>HEBERGEMENT</strong><br />
1.0 Subdivision des établissements<br />
1.1 Le grand Hôtel<br />
1.2 L'Hôtel moyen<br />
1.3 L'Auberge<br />
2.0 Risques professionnels dans le secteur de l'hébergement<br />
3.0 Les emplois féminins dans le secteur de l'hébergement.. 32<br />
3.1 Femme de chambre. -<br />
Page<br />
3.1.1 Tâches. 33<br />
3.1.2 Risques 33<br />
34<br />
3.2 Préposée a l'entretien ménager...<br />
34<br />
3.2.1 Taches - 0H<br />
B) LA <strong>RESTAURATION</strong><br />
3.2.2 Risques<br />
1.0 Subdivision des établissements<br />
1.1 La Salle â manger d'Hôtel ou du grand restaurant.. 35<br />
1.1.1 Le maître d'hôtel (l'hôtesse) 35<br />
1.1.2 L !assistant maître d'hôtel 35<br />
1.1.3 Le sommelier 36<br />
1.1.4 Le garçon de table (la serveuse) 36<br />
1.1.5 Le commis ou busboy — 36<br />
33<br />
34<br />
35
Page<br />
1.2 Les restaurants a service rapide (fast food) 37<br />
1.2.1 le snack bar 37<br />
1.2.2 le type cafétéria 37<br />
1.2.3 le restaurant d'autoroute 37<br />
1.2.4 le restaurant sur route de type dînette. 38<br />
1.2.5 le restaurant de type service â la<br />
voiture<br />
1.3 Le restaurant général 39<br />
1.4 Le restaurant spécialisé, de nationalité 40<br />
1.5 Les bars (discothèques, tavernes) 41<br />
2.0 Préparation des aliments 42<br />
2.1 Réception et stockage 43<br />
2.2 Préparation des aliments 43<br />
2.2.1 postes de préparation 43<br />
2.2.2 postes de cuisson 44<br />
2.2.3 office de distribution 44<br />
2.3 Laveries 44<br />
2.4 Récupération 45<br />
3.0 Risques dans les cuisines en général 45<br />
4.0 Les emplois féminins dans le secteur de la restauration<br />
4.1 Cuisinière<br />
39<br />
46<br />
46
5.0 Tableaux<br />
Page<br />
4.1.1 Taches 46<br />
4.1.2 Risques 47<br />
4.2 Serveuse 48<br />
4.2.1 Tâches 48<br />
4.2.2 Risques 52<br />
4.3 Barmaid 52<br />
4.3.1 Taches... 52<br />
4.3.2 Risques 53<br />
4.4 Danseuse - serveuse 54<br />
4.4.1 Tâches 54<br />
4.4.2 Risques<br />
5.1 Tableau synthèse des professions féminines<br />
et risques associés<br />
5.2 Conditions de travail des non syndiqués et<br />
syndiqués.<br />
6.0 Statistiques sur les lésions professionnelles<br />
déclarées dans le secteur de l'hébergement et<br />
de la restauration dans la région 05 61<br />
7.0 Bibliographie Bloc II 72<br />
58<br />
59
Bloc III Risques ergonomiques et leurs effets sur la santé de la femme<br />
enceinte, du foetus et de l'enfant allaité<br />
A) RISQUES PHYSIQUES Page<br />
i 1.0 Contraintes thermiques 75<br />
i<br />
1.1 La chaleur 75<br />
1.1.1 Bibliographie 78<br />
1.2 Le froid 80<br />
1.2.1 Bibliographie.... SI<br />
2.0 LfEclairage 82<br />
2.1 Eclairage déficient.... 82<br />
2.2 Eclairage alternatif ^ 82<br />
2.3 Risques associés a l'éclairage 83<br />
2.4 Bibliographie 84<br />
c.<br />
3.0 Le Bruit 85<br />
3.1 Données générales 85<br />
3.2 Bruit et grossesse 86<br />
3.3 Conclusion 88<br />
3.4 . Bibliographie<br />
4.0 Les radiations micro-ondes 90<br />
4.1 Données générales 90<br />
4.2 Principe d'action , 92<br />
4.3 Avantages des fours micro-ondes 92<br />
4.4 Inconvénients des fours micro-ondes 93<br />
89
Page<br />
4.5 Risques associés aux fours micro-ondes 93<br />
4.5.1 Effets sur l'organisme 94<br />
4.5.2 Effets comportementaux , 97<br />
4.5.3 Effets sur les pacemakers... 98<br />
4.6 Conclusion<br />
98<br />
4.7 Bibliographie<br />
qq<br />
"<br />
B) RISQUES CHIMIQUES <strong>ET</strong> BIOLOGIQUES<br />
1.0 Monoxyde de carbone • ^<br />
1.1 Définition 101<br />
1.2 Aspects physiologiques 101<br />
1.3 Tabagisme versus inhalation involontaire<br />
chez la mère et le foetus<br />
1.4 Risques associés au tabagisme volontaire ou<br />
non chez Ta mère et le foetus<br />
1.5 Bibliographie 105<br />
2.0 Produits de nettoyage 107<br />
2.1 Produits utilisés 107<br />
2.2 Bibliographie 108<br />
3.0 Les aliments... 109<br />
3.1 Bibliographie 109<br />
4.0 Les micro-organismes<br />
4.1 Bibliographie<br />
IUJ<br />
110<br />
111
C) RISQUES ERGONOMIQUES DE TYPE BIO-MECANIQUE<br />
1.0 Données générales<br />
Page<br />
1.1 Charge physique de travail 113<br />
1.2 Levage et transport de poids 114<br />
2.0 Adaptation du système locomoteur durant la grossesse.. 116<br />
3.0 Risques spécifiques pour la femme enceinte et le<br />
foetus<br />
4.0 Conclusion<br />
5.0 Bibliographie 120<br />
D) RISQUES PSYCHO-SOCIAUX<br />
1.0 Insécurité d'emploi et discrimination 123<br />
2.0 Mode de rémunération<br />
3.0 Harcèlement sexuel<br />
3.1 Bibliographie 126<br />
4.0 Alcoolisme<br />
4.1 Alcoolisme et grossesse 127<br />
4.2 Le syndrome d'alcoolisme foetal I 28<br />
4.3 Bibliographie • 129<br />
113<br />
116<br />
i ?n<br />
19â<br />
1 7 à<br />
197
ANNEXES<br />
Annexe I : Normes de temps d'exposition permis<br />
pour un niveau de bruit donné<br />
Page<br />
Annexe II : Spectre énergétique des micro-ondes... 131<br />
Annexe III: Normes<br />
des fours<br />
et<br />
micro-ondes<br />
règlements; sur l'utilisation<br />
< •<br />
Annexe IV : Tableau des effets du monoxyde de carbone<br />
sur 1;'organisme humain<br />
Annexe V : Accumulation de monoxyde de carbone comme<br />
indice dé consommation de tabac dans cer-<br />
. taiinsî bars torontois.. ? 136<br />
13,3<br />
135
INTRODUCTION<br />
L'industrie de l'hospitalité<br />
Depuis la venue de techniques modernes de transport, l'amélioration<br />
des revenus et la venue croissante de travailleurs sur le marché actif, l'in-<br />
dustrie de l'hospitalité s'est radicalement transformée depuis les années<br />
cinquante.<br />
D'un caractère de services aux voyageurs en vacances qu'elle repré-<br />
sentait (camps, grands hôtels pour congrès ou voyages de noces, restaurants<br />
typiques), l'industrie de l'hospitalité à partir surtout des années soixante<br />
va se développer comme service aux travailleurs avec un accroissement remar-<br />
quable de la restauration (cafétérias sur les lieux de travail, cantines<br />
mobiles, restaurants fast food a proximité des usines et bureaux).<br />
Ces changements d'orientation modifient sensiblement les modes d'or-<br />
ganisation du travail: coOt du repas réduit concurrentiel d'oQ forte com-<br />
pétition et pression sur les salaires, rapidité du service, grande mobilité<br />
dans les horai res...<br />
Cette industrie d'artisanale et familiale qu'elle était, va devenir<br />
avec l'arrivée des chaînes hôtelières ou de restauration une véritable indus-<br />
trie très bien structurée: uniformisation des aménagements physiques, de la<br />
gestion administrative, du véhicule marketing que constitue le personnel<br />
(jeunesse, beauté, uniforme, etc...) L'écurie derrière l'hôtel pour la mon-<br />
ture du voyageur va faire place au parc de stationnement.
Bloc I PROFIL SOCIO-DEMOGRAPHIQUE
1.0 IMPORTANCE DE L'INDUSTRIE HOTELIERE<br />
L'industrie de l'hôtellerie et de la restauration, combinée à<br />
certains services de nutrition pour institutions publiques connait<br />
un développement remarquable. Elle est non seulement au premier rang<br />
des industries de service au Québec, mais elle constitue 1'une des<br />
trois premières industries au Québec.<br />
En 1966 on évaluait son chiffre d'affaires â 747.7 millions de<br />
dollars en excluant les services de nutrition (hôpitaux, industries,<br />
écoles) selon l'Institut d'Hôtellerie du Québec. En 1981, ce chiffre<br />
d'affaires grimpe à $2,654,433, en y incluant les autres services de<br />
restauration (Tableau lb).<br />
En marge des revenus mentionnés (pour 1966) l'Institut d'Hôtel-<br />
lerie mentionne que:<br />
1) Il se verse dans les différents établissements hôteliers<br />
de la province, approximativement 25 millions de dollars<br />
en gratuités et pourboires.<br />
2) De plus, les gouvernements du Québec et des municipalités<br />
perçoivent:<br />
a) environ 50 millions de dollars en taxes direc-<br />
tes sur les repas, la location de chambres, les<br />
taxes d'amusement, etc.<br />
b) au moins un autre 50 millions de dollars en<br />
taxes et impôts indirects sur les boissons, les<br />
taxes de vente, droits de permis, taxes fonciè-<br />
res, taxes scolaires, l'essence, etc..., et ceci,<br />
sans compter les fournisseurs d'hôtels et res-<br />
taurants et tous les autres commerces connexes<br />
à l'industrie hôtelière et touristique qui paient<br />
eux aussi des taxes et impôts directs et indi-<br />
rects .<br />
3
D'autres données tirées du Bureau de la Statistique du Québec<br />
donnent pour l'hôtellerie (excluant la restauration) des recettes de<br />
672.3 millions de dollars en 1978, pour 2,672 établissements (Tableau<br />
la).<br />
L'ensemble des établissements, selon le Ministère du Revenu<br />
(1981) cite des recettes de près de 2 milliards de dollars pour les<br />
repas seulement. Les restaurants seulement (avec et sans permis d'al-<br />
cool) enregistraient pour la même année des recettes de $1,493,861.<br />
en repas et boisson).<br />
En marge de ces revenus, François Berger, dans une série d'ar-<br />
ticles sur l'industrie du sexe au Québec estime les revenus d'entre-<br />
prises légales (clubs de nuit seulement) â 63 millions de dollars.<br />
La Presse 20-21-22-23 mars 1982.<br />
4
2.0 CLASSIFICATION DU SECTEUR VISE<br />
Le Ministère des Consommateurs coopératives et Institutions<br />
financières classifie les établissements visés par l'étude comme suit;<br />
Division 10: Services socio-culturels, commerciaux et personnels<br />
Groupe 7: Hébergement et restauration<br />
Groupe 7- Hébergement et restauration<br />
8810 HOtels et motels<br />
8811 Hébergement ouvert a longueur<br />
d'année<br />
8813 Hébergement ouvert en saison<br />
8830 Pensions de famille et hôtels<br />
pri vés<br />
8840 Terrains de camping et parcs à<br />
roulottes<br />
8860 Restaurants, traiteurs et tavernes<br />
8861 Bars, tavernes et salon-bars<br />
8862 Clubs de nuit<br />
8863 Restaurants avec permis de vente<br />
d'alcool<br />
8864 Restaurants sans permis de vente<br />
d'alcool<br />
8865 Autres services de restauration<br />
Source: Classif. des activités économiques du<br />
Québec<br />
Ministère des-Cons. Coop et Inst. Finan-<br />
cières<br />
Gouv. du Québec 1981<br />
5
3.0 NOMBRE D'<strong>ET</strong>ABLISSEMENTS<br />
Le Bureau de la statistique du Québec, selon un relevé établi<br />
pour 1981, dénombre 32,459 établissements, excluant les pensions de<br />
famille et hôtels privés ainsi que les terrains de camping et les<br />
parcs â roulottes. (Réf. Tableau 2).<br />
4.p REPARTITION REGIONALE DES <strong>ET</strong>ABLISSEMENTS<br />
Le Tableau 2 en annexe, donne une répartition du nombre d'éta-<br />
blissements par code et par région. La région métropolitaine compte<br />
le plus grand nombre d'établissements, suivi des régions de Québec,<br />
Trois-Rivières et de l'Outaouais. Cette tendance confirme l'implan-<br />
tation des établissements en fonction de l'urbanisation plutôt que du<br />
tourisme.<br />
Si on exclue les autres services de restauration qui compren-<br />
nent la restauration d'institutions entre autres, les restaurants avec<br />
permis d'alcool regroupent le plus grand nombre d'établissements suivis<br />
des bars, tavernes et salon-bars (4,677) puis des établissements hôte-<br />
liers ouverts à longueur d'année (3,499).<br />
5.0 MAIN-D'OEUVRE <strong>ET</strong> EMPLOIS DISPONIBLES<br />
Pour l'industrie de l'hébergement seulement le Bureau de la Sta-<br />
tistique du Québec (Réf. Tableau la) donne pour 1978, 22,950 emplois à<br />
temps plein (35 heures et plus par semaine) et 6,859 ci temps partiel<br />
soit un total de 29,809 emplois. Selon le fichier dès employeurs (Min.<br />
du Revenu) on en dénombrait 39,904 l'année suivante pour l'hébergement<br />
(excluant l'hébergement saisonnier). Notons que ce chiffre représente<br />
des emplois, non des employés puisqu'un employé peut cumuler plus d'un<br />
emploi.<br />
6
Ce même fichier, toujours pour 1979, dénombre 111,952 emplois<br />
(et non employés) pour les restaurants (avec et sans permis d'alcool)<br />
et 19,344 dans les bars, tavernes et salon-bars.<br />
5.1 Répartition des emplois<br />
Le Tableau 3 en annexe, donne une répartition des princi-<br />
paux emplois par fonctions (administration, cuisine, restaurant<br />
pour 1966). A notre connaissance des données plus récentes ne<br />
sont pas disponibles. Les pourcentages n'ont probablement pas dû<br />
varier sensiblement.<br />
On y remarque que la proportion de main-d'oeuvre la plus<br />
importante règroupe les serveurs et serveuses soit un peu plus de<br />
21%. '<br />
Si l'on combine Hébergement et Restauration le secteur de<br />
la restauration emploie 46% de l'ensemble de la main-d'oeuvre,<br />
suivi par les Motels et Hôtels avec presque 24%. Le Tableau 4<br />
donne la proportion de main-d'peuvre selon les principaux secteurs<br />
(3)<br />
d'emploi, pour 1966 également'<br />
La plupart des établissements comptent moins de 5 employés<br />
(près de 61%). La catégorie employant de 5 à 19 employés suit<br />
avec près de 29% (Réf. Tableau 5) toujours pour 1966. Il est<br />
remarquable de constater que la très grande majorité des établis-<br />
sements des deux grands secteurs (Hébergement - Restauration)<br />
emploient une main-d'oeuvre aussi restreinte.<br />
7
6.0 SEXE, DE LA MAIN-D'OEUVRE<br />
L'hôtellerie a une concentration de main-d'oeuvre féminine rela-<br />
tivement élevée par rapport à l'ensemble des secteurs d'activité québé-<br />
coise. "En 1977, au Québec, les hommes occupent 64% de l'emploi total,<br />
les femmes 36%. Seuls les secteurs d'activité des finances et services<br />
(4)<br />
embauchaient majoritairement du personnel féminin soit 58% et 56%".<br />
On note que les principales occupations de direction et de res-<br />
ponsabilité sont occupées par des hommes, de même que certaines dites<br />
d'entretien lourd (entretien de locaux, chasseurs). Par contre les<br />
femmes se retrouvent en majorité pour toutes les tailles d'hôtels, dans<br />
les occupations dites d'entretien légé/ 5^ (bien que cette terminologie<br />
resté à réévaluer...) soit femmes de chambres, entretien des vêtements.<br />
Autre phénomène a remarquer les femmes occupent davantage les<br />
postes d'employées a la réception, tenue de bar, cuisine dans les petits<br />
établissements. Cette majorité s'inverse quand la taille des établisse-<br />
ments augmente. (Réf. Tableau 6)<br />
Il est intéressant de citer ici le Bureau de la Statistique du<br />
Québec^, qui y va de sa propre interprétation (sic): "La diversifi-<br />
cation des services qu'offrent les établissements de grande taille semble<br />
les obliger â recruter un personnel plus qualifié et plus spécialisé où<br />
la représentativité masculine est plus forte que celle des femmes".<br />
8
7.0 LES IMMIGRANTS<br />
Nous n'avons trouvé que peu de données sur l'emploi d'immigrants.<br />
Micheline Labelle, dans Notes sur l'histoire et les conditions de vie<br />
des travailleurs immigrés au Québec^ 7* note que presqu'un tiers (1/3)<br />
des immigrantes au Canada se concentrent principalement dans les sec-<br />
teurs des petites manufactures (vêtement, textile, plastique...) et les<br />
services (buanderie, restaurants, hotels, entretien et conciergerie)<br />
comparativement a 1/5 des femmes canadiennes et 1/6 des hommes canadiens.<br />
Une autre étude réalisée en 1971 par le Ministère de la Maig-<br />
ri'Oeuvre et de l'Immigration fédéral^ affirme que par tradition, l'in-<br />
dustrie de l'Hôtellerie emploie beaucoup d'immigrants. Cette étude a<br />
constaté que dans 292 hôtels identifiés pour leur recherche, 956 femmes<br />
soit 3% de tous les employés, ne savent parler ni l'anglais ni le fran-<br />
çais. La majorité de cette main-d'oeuvre se retrouve à Montréal, Toronto<br />
et Vancouver. Cette tradition se maintient sûrement puisque depuis plu-<br />
sieurs années prolifèrent les restaurants dits de nationalité, depuis<br />
l'arrivée massive d'immigrants en particulier du Vietnam et du Cambodge.<br />
Plusieurs grandes chaînes hôtelières offrent également des restaurants<br />
"exotiques", cuisine japonaise, polynésienne par exemple.<br />
8.0 LA REMUNERATION<br />
Dans l'Hôtellerie, la moyenne dçs salaires en 1981 varie de<br />
$8,011 à $10,083 selon le nombre de chambres. Le Tableau 7 fait état<br />
des salaires annuels et horaires moyens, minimum et maximum selon l'im-<br />
portance de l'établissement, d'après le Bureau de la Statistique du<br />
Québec.<br />
(g)<br />
Les employés les moins rémunérés, selon l'Enquête du Fédéral en<br />
197V 1 sont les femmes de chambre, lès couturières et les laveurs de<br />
vaisselle qui ne bénéficient, la plupart, d'aucun avantage accessoire<br />
9
comme par exemple les repas gratuits. Si on exclue les pourboires pour<br />
certaines catégories d'employés, qui influent sur les moyennes de rému-<br />
nération, le salaire hebdomadaire du secteur d'activités "Services<br />
personnels" Hébergement et Restauration, est le plus faible des autres<br />
secteurs d'activité économique.<br />
Nous avons relevé auprès du Bureau de la Statistique du Québec<br />
des données compilées pour douze'(.12) tSches-type dans la restauration<br />
pour évaluer les écarts de revenu entre les hommes et les femmes. Dans<br />
quatre cas seulement le salaire horaire moyen est très légèrement supé-<br />
rieur (moyenne de 0.19 cents l'heure pour les femmes par rapport aux<br />
hommes). Les écarts de salaire défavorisant les femmes sont particu-<br />
lièrement élevés au niveau des taux maxima.<br />
10
9.0 LA SYNDICALISATION<br />
"L'importance et l'impact du phénomène syndical sont relative-<br />
ment faibles dans le secteur de 1'hôtellerie.<br />
En ce qui a trait aux établissements de 75 chambres et moins,<br />
il ne s'y retrouve pratiquement aucune activité syndicale. Ce phéno-<br />
mène s'explique par le fait, entre autres, de la non possibilité de<br />
1'accrëditation sectorielle."^ 1<br />
Une étude du Conseil du Statut de la femme^ 11^ fait état d'un<br />
nombre de 56,000 non syndiquées dans le secteur Hôtellerie et Restaura-<br />
tion, en 1976. Il y existe un grand nombre de salariées dispersées<br />
dans une multitude de petits établissements.<br />
"On explique assez bien le taux de syridicalisation de 5% qui<br />
prévaut chez les travailleuses de ce secteur. Depuis 1976, toutefois,<br />
la syndicalisation a sans doute enregistré des progrès, mais probable-<br />
ment peu dans les petits établissements. Il faut dire que plusieurs<br />
syndiquées ont contesté la faible combativité de certaines unions inter-<br />
nationales dans des grandes chaînes d'hôtel et de syndicats indépendants<br />
dans la restauration. La présence d'employés peu satisfaits de leur<br />
syndicat a amené une percée des syndicats nationaux.<br />
Les particularités de ce sous-secteur sont multiples: travail<br />
saisonnier, temps partiel, importance de la main-d'oeuvre immigrante,<br />
taux élevé de roulement du personnel. Dans les grands établissements,<br />
les travailleurs et les travailleuses sont divisés en une multitude de<br />
catégories d'emplois, avec des horaires différents, un mode de rémuné-<br />
ration différent (avec ou sans pourboire), des statuts différents (pour<br />
les femmes: serveuses, cuisinières, plongeuses, femmes dexhambre), des<br />
lieux de travail différents (bar, cuisine, salle a. manger, chambre) et<br />
des costumes différents selon la fonction, ce qui rend difficile le<br />
regroupement.<br />
12
L'ensemble des conditions de travail des non-syndiquées, principalement<br />
dans les petits établissements, suit habituellement les minima imposés<br />
par la Loi sur les normes du travail, quand qeux-ci sont respectés. Si<br />
la nouvelle loi a procédé a un rehaussement des conditions minimales<br />
et comporte certaines nouveautés telles le pQuvoir d'indemnisation et<br />
de dédommagement de la Commission, lç droit â un préavis après 3 mois<br />
de travail et le recours en cas de congédiement après 5 ans de service,<br />
les normes s'établissent bien en deçà de ce dont bénéficient générale-<br />
(12)<br />
ment les syndiqués dans les divers secteurs de l'économie"/<br />
Le Centre de Recherche et de Statistiques sur le marché du tra-<br />
vail donne un taux de syndicalisatipn de 5.2% pour les femmes et un<br />
taux de 9.5% pour les hommes dans ce secteur pour une moyenne de 7.2%.<br />
(Voir Tablëau 8 pour comparaison avec d'autres secteurs d'activité).<br />
13
TABLEAU la<br />
Revenus dans l'industrie hotel 1ère seulement<br />
11)1<br />
111)<br />
«m<br />
îi»<br />
la.>M -<br />
37*<br />
337<br />
»lit<br />
101<br />
1 «»•*•.<br />
• h KM e»**' ' « » 10<br />
(•m toi<br />
l»>7<br />
• „ I M<br />
300<br />
«H<br />
Ml<br />
ka«>l -<br />
t h Lmi- • ..«.s •t'ID<br />
Ml<br />
lit m<br />
1MI<br />
)0U<br />
M)<br />
O»<br />
Ml,<br />
331<br />
H Ht<br />
IWil<br />
4 04<br />
}«>!<br />
» ni<br />
4 »»•<br />
iu<br />
>})<br />
11*<br />
1»<br />
4 714 ÏVSJ<br />
114)<br />
1 70*<br />
% )ll<br />
t i<br />
»•»<br />
•01<br />
717<br />
IM 1 M)<br />
i mi<br />
3 47}<br />
3 144<br />
41 707<br />
4t 4 }l<br />
37 «M<br />
4 IH<br />
]>*» 71 «M<br />
• 114,1 7 177.0 î«l .» • Ul.< % m,i mno.i • OUJ % 72* » 7 741.1 733 414.0 34.7<br />
It i*».» 1) >10,1 iDItl it un «0 374 4 • t »»».» Il131 4 19 «t441J J7J<br />
3 W3.3 l >M.l 11 M VO >14.» 71»74.0 )IK> ? M 1.4 3 UiJ 47 «W.l 9J<br />
K » •>*>* •.(•••m^'<br />
1M> m.i 1 !>«.•' 1PI.4 ÎMJ.I 33M Kl.» W.l 1 74 >J OJ<br />
taiil lltl » «3 M n>i 1» 414.7 »7 no<br />
II» 33 I» ut • 1» MO.t 9* Ul.< n%itp<br />
to iu,i 320 • 1 74 t'JJ 73 711J 47» 314J<br />
)M b* ».4 » >133 3» lilj 31 M7.« 4U 4M* IMP<br />
IMP<br />
TABLEAU lb<br />
CODE D'ACTIVITÉ<br />
ÉCONOMIQUE<br />
d)<br />
(2)<br />
(")<br />
8811-13<br />
8861-62<br />
8863<br />
8864<br />
8865<br />
llilillitvll 4» r*tt|ll«iit, ii|
TABLEAU 2<br />
Nombre d'établissements par région<br />
REGIONS 01 02 03 04 05 06 07 08 ' 09 10<br />
TYPE D'<strong>ET</strong>ABLISSEMENT<br />
<strong>HEBERGEMENT</strong> OUVERT A<br />
LONGUEUR D'ANNEE<br />
<strong>HEBERGEMENT</strong> OUVERT EN<br />
SAISON<br />
BAR, TAVERNE <strong>ET</strong> SALON BAR<br />
CLUB DE NUIT<br />
Bas St-<br />
Laurent<br />
Gaspesle<br />
Saguenay<br />
Lac<br />
St-Jean<br />
Québec Trols-R1v Es trie Montreal Outaouals Nord ouest Cflte Nord Nouveau<br />
Qufibec<br />
31S 161 792 258 153 11288 253 160 • 114 5<br />
55 21 104 40 17 212 58 21 11 2<br />
163 231 739 418 159 2,576 149 133 104 5<br />
20 43 85 40 29 504 33 14 15 -<br />
RESTAURANT AVEC PERMIS DE<br />
VENTE D'ALCOOL 271 369 1,451 571 351 6,959 414 187 147 7<br />
RESTAURANT SANS PERMIS DE<br />
VENTE D'ALCOOL<br />
AUTRES SERV. DE <strong>RESTAURATION</strong><br />
TOTAL<br />
92 140 485 212 126 2,251 143 61 51 1<br />
343<br />
1,259<br />
268<br />
1,253<br />
. 1,390<br />
5,046<br />
630<br />
2.169<br />
319 .<br />
1.154<br />
5,234<br />
19.Ô?4<br />
322<br />
1.17?<br />
Source: Bureau de la Statistique du Québec, 1981, sortie 1982<br />
167<br />
74.1<br />
172<br />
fil4<br />
5
TABLEAU 3<br />
Répartition au pourcentage des principaux emplois» par fonction:<br />
Administration: 13.531<br />
Gérants et assistants 4.531<br />
Officiers et employés administratifs<br />
9.001<br />
Cuisine: 15.351<br />
Restaurant:<br />
Chef et assistants 2.281<br />
Cuisiniers et cornrris 13.071<br />
Maîtres d'hOtel, hôtesses 5.151<br />
Serveurs et serveuses 21.70S<br />
26.351<br />
Bar: 7.341<br />
Source Institut de Tourisme et d'HOtellerie<br />
Service de restaurant, vol. 1<br />
Gouvernement du Quëbep, -1980
7ABLLAU 4<br />
Hôtellerie et Restauration combinées:<br />
Proportion-de la maln-d-'oeuvre par type d'établissements, pour 1966<br />
SECTEUR<br />
Motels et Hotels<br />
Restaurants<br />
Etablissements hOtelliers<br />
divers<br />
Tavernes et cabarets<br />
Cafétérias<br />
Institutions<br />
TOTAUX<br />
<strong>ET</strong>ABLISSEMENTS<br />
1.680<br />
8.120<br />
740<br />
780<br />
95<br />
50<br />
11.465<br />
EKPLOYES<br />
17.930<br />
35.120<br />
2,525<br />
4,680<br />
6.495<br />
9.200<br />
75.950<br />
23.6<br />
46.2<br />
3.3<br />
5.2<br />
8.5<br />
12.1<br />
100.0<br />
Source Institut de Tourisme et d'HDtellerle<br />
Service de restaurant, vol. 1<br />
Gouv. du Québec 1980
TABLEAU 5<br />
* Nombre d'employés selon une répartition sommaire des établissements<br />
SECTEURS<br />
Hôtels et motels<br />
Restaurants<br />
Cafétérias - cantines<br />
Moins de<br />
5<br />
employés<br />
de<br />
5 a 19<br />
employés<br />
de<br />
20 à 99<br />
employés<br />
Plus de<br />
100<br />
employés<br />
7,250 2,975 825 50<br />
Hôpitaux - institutions 115 580 304 28<br />
TOTAUX 7,635 3,555 1,129 78<br />
Pourcentage % 60.8 28.4 9.3 0.64<br />
Nombre d'employés selon une répartition sommaire des emplois disponibles<br />
SECTEURS D'EMPLOI<br />
Moins de<br />
5<br />
employés<br />
de<br />
5 à 19<br />
employés<br />
de<br />
20 â 99<br />
employés<br />
Plus de<br />
100<br />
employés<br />
Direction - Administration 379 318 270 64<br />
Cuisine 178 797 140 60<br />
Restaurants - bars 545 905 938 236<br />
Auxiliaires 482 1,002 1,200 233<br />
Nutrition - 9 43 19<br />
TOTAUX 1,584 3,031 2,591 612<br />
Pourcentage % 20.2% 38.5% 33.0% 7.7%<br />
Source:<br />
18<br />
Institut de Tourisme et d'Hôtellerie<br />
Service de Restaurant, vol.l Gouv. du Qué. 80
TABLEAU 6<br />
Repartition en .pourcentage de la maln-d'oeuvre hôtelière, par sexe,, pour les principales<br />
occupations, par taille d'hôtel, 1970.<br />
Principles occupations 17-75 chambres ' 76-199 chambres 200 chambres Ens emble<br />
et plus des tailles<br />
H F 11 F H F 11 F<br />
Directeurs et cadres<br />
administrât!fs 67.2 32.8 76.6 23.4 75.4 24.6 73.2 26.8<br />
Employés de bureau '.8.1 51.9 31. J 6B.7 44.7 55.3 42.6 57.4<br />
Réception 39.1 60.9 57,1 42.9 67.1 32.9 61.2 38.8<br />
- Employés à la -<br />
réception 34.0 66.0 51.2 48.8 50.2 49.8 46.9 53.1<br />
Intendance 6.1 93.9 8.2 91.8 16.7 83.3 14.0 86.0<br />
- Femmes de chambres 0.8 99.2 2.5 97.5 4.4 95.6 3.3 96.7<br />
- Nettoyeurs de locaux 87.5 12.5 59.5 40.5 86.7 13.3 81.3 18.7<br />
Cu is ine 41.7 58.3 72.1 27.9 91.3 8.7 81.2 18.8<br />
- Clief de cuisine 88.9 11.1 92.9 7.1 100.0 0 95.2 4.8<br />
- Cu i sinJ er 22.4 77.6 79.5 20.5 90.0 9.1 76.4 23.6<br />
- Aide-cuislnicr ro<br />
57.5 38.1 61.9 68.1 31.9 56.0 .0<br />
- Plongeur 36.7 63.3 76.6 23.4 97.7 2,3 89.6 10.4
Tableau 6 {Suite)<br />
Principales occupations 17-75 c hambrea 76-199 chambres 20Q chambres<br />
et plus<br />
Rqstnura tlon et<br />
bo 1ssons<br />
- Serveurs-serveuses<br />
- Barmen<br />
TOTA1,<br />
H F \\ F 11 F H<br />
38.4<br />
31.1<br />
61.6<br />
68.9<br />
.55.6<br />
59.7<br />
46.1<br />
37.9<br />
62.6<br />
51.6<br />
53.9<br />
62.1<br />
37.4<br />
48.4<br />
60.9<br />
46.2<br />
84.1<br />
59.4<br />
39.1<br />
53.8<br />
15.9<br />
Source: enquete aur leg besoins de main-d'oeuvre dons le secteur hotelier, 1978,<br />
Annexe IV, tableau 12, p. 71.<br />
Probl. et Perspectives d'emploi dans le secteur Hôtelier du Québec<br />
Centre de recherche et de Statistiques sur le marché du travail<br />
MT.MO, Gouv. du Québec 1979., p. 85 - 86<br />
40.6<br />
Enacmble<br />
dea tailles<br />
53.7<br />
42.8<br />
65.7<br />
54 .6<br />
F<br />
46.3<br />
57.2<br />
34.3<br />
45.4
Tableau<br />
Occupations<br />
7 Salaires dee employés. par occupation et par tailla<br />
Tailla des<br />
établissements<br />
Direction 17-24 ch.<br />
25-49 ch.<br />
50-75 ch.<br />
76-199 ch.<br />
200 ch. et «<br />
Burc-iu 17-24 ch.<br />
25-49 ch.<br />
50-75 ch.'<br />
76-199 ch.<br />
200 ch. et •<br />
RâceptIon 17-24 ch.<br />
25-49 ch.<br />
50-75 ch.<br />
76-199 ch.<br />
200 ch. et<br />
Intendance 17-24 ch.<br />
25-49 ch.<br />
50-75 ch.<br />
76-199 ch.<br />
200 ch. et<br />
tuts 1 ne 1 7-24 ch.<br />
25-49 ch.<br />
50-75 ch.<br />
76-199 ch.<br />
200 ch. et<br />
Nombre total<br />
de répondants<br />
22<br />
19<br />
14<br />
5<br />
10<br />
5<br />
22<br />
24<br />
10<br />
21<br />
7<br />
26<br />
24<br />
37<br />
30<br />
11<br />
28<br />
22<br />
23<br />
Nombre d'établissements<br />
Minimum<br />
$<br />
22<br />
15<br />
6<br />
18<br />
14<br />
5<br />
9<br />
5<br />
15<br />
21<br />
6<br />
12<br />
3<br />
18<br />
18<br />
19<br />
14<br />
f><br />
14<br />
9<br />
U<br />
12<br />
4<br />
14<br />
9<br />
Sala 1res annuels Salaires hora 1res<br />
'..ROO<br />
5,000<br />
8.300<br />
8.860<br />
12,000<br />
7,81)0<br />
s,9'.n<br />
4,700<br />
7,000<br />
7,000<br />
4,680<br />
3,900<br />
7,500<br />
5,200<br />
7,000<br />
.3,250<br />
3.900<br />
3,120<br />
5, 200<br />
6. ooo<br />
4,701)<br />
5,616<br />
7, *)00<br />
5,200<br />
8,l)i)0<br />
Mnxlmum<br />
J<br />
23,000<br />
14,500<br />
26,000<br />
30,000<br />
25,000<br />
12,*00<br />
n.ooo<br />
9.100<br />
11.700<br />
6,500<br />
15,000<br />
13,000<br />
10,400<br />
lo,non<br />
9.000<br />
7,800<br />
7,500<br />
Il,7nn<br />
11.060<br />
i , noo<br />
I'I.IV.O<br />
1 1,/oo<br />
14,(112<br />
1 .n/.u<br />
Moyen<br />
*<br />
11,436<br />
10,368<br />
12,050<br />
15,472<br />
18,364<br />
9,800<br />
8,050<br />
. 6,710<br />
9,273<br />
1,506<br />
6,240<br />
7,890<br />
9,866<br />
8,105<br />
M40<br />
6,385<br />
5,994<br />
6,153<br />
7,672<br />
R. 208,<br />
8,?Vi<br />
7,6 7.1<br />
•Min<br />
10, lrt'.<br />
10,1hK<br />
Nombre d'établissement*<br />
Minimum<br />
$<br />
Hnul mum<br />
J<br />
1 4.50 4.50<br />
Source: Probl. et perspectives d'emploi dans le secteur Hôtelier du Québec<br />
MT S n r 6 r Ch r e Stat sur 1e marché du travail<br />
MT.MO,Gouy.du S nQuébec SÏ 1979, p. - 13] â 133<br />
te<br />
l<br />
7<br />
3<br />
4<br />
9<br />
4<br />
8<br />
' 6<br />
18<br />
24<br />
5<br />
14<br />
15<br />
8<br />
10<br />
2<br />
9<br />
14<br />
3.27<br />
3.27<br />
4 .04<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.2 7<br />
3.27<br />
1.75<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.2?<br />
Î.27<br />
3. ?7<br />
3.50<br />
3.27<br />
5.25<br />
5 00<br />
4.00<br />
4.50<br />
3. ;5<br />
4.25<br />
4.93<br />
4.00<br />
4.00<br />
3.40<br />
3.75<br />
4.95<br />
k.ùS<br />
4.25<br />
3.27<br />
S.no<br />
S. i)<br />
ro
Occupa tIons<br />
Ion<br />
•toalsson<br />
Taille de»<br />
ftoblissenonts<br />
17-24 ch.<br />
25-49 ch.<br />
50-75 ch.<br />
76-199 ch.<br />
200 ch. et *<br />
Cntrte 1 en 17-24 ch.<br />
25-49 ch.<br />
50-75 ch.<br />
76- 199 ch.<br />
200 ch. et *<br />
Vêtement i .17-24 ch.<br />
25-49 ch.<br />
50-75 ch.<br />
76-199 ch»<br />
200 ch. et-<br />
Lot j 1rs 17-24 d».<br />
25-49 ch.<br />
50-75 ch.<br />
7(>-199 ch.<br />
200 ch. et *<br />
Au!r*» 17-24 ch.<br />
25-49 ch.<br />
50- 75 ch.<br />
7ft-19>ch.<br />
200 ch. et *<br />
Nombre total<br />
de répondants<br />
36<br />
31<br />
6<br />
24<br />
23<br />
18<br />
7<br />
23<br />
20<br />
l<br />
2<br />
1<br />
9<br />
13<br />
1<br />
4<br />
5<br />
2<br />
1<br />
3<br />
4<br />
Nombre d'Gtnbltsflcmcnta<br />
Minimum<br />
$<br />
20<br />
12<br />
4<br />
11<br />
7<br />
5<br />
13<br />
1<br />
1<br />
6<br />
6<br />
1<br />
4<br />
3<br />
5<br />
Salaires annuels Salaires horaires<br />
4,160<br />
3,640<br />
4,992<br />
5,200<br />
6,000<br />
3,924<br />
3,380<br />
2,600<br />
6,800<br />
7.000<br />
3.380<br />
6,812<br />
5,720<br />
7,000<br />
6,500<br />
7,800<br />
6,000<br />
6,600<br />
2 7,r.oo<br />
6,968<br />
7,000<br />
Ma x1 mum<br />
$<br />
8,300<br />
7,500<br />
8,500<br />
8,320<br />
7, R00<br />
10,400<br />
13,000<br />
10,400<br />
15 .r.oo<br />
10,400<br />
3,380<br />
6,812<br />
B, 320<br />
8,112<br />
h, 500<br />
19,500<br />
H), 400<br />
8,000<br />
7, h 0,0<br />
10,192<br />
7.000<br />
Moyen<br />
$<br />
5,784<br />
5,640<br />
6,480<br />
6.735<br />
6,959<br />
6,950<br />
. 8,466<br />
fi,930<br />
9,910<br />
9,204<br />
3,380<br />
6,812<br />
7,473<br />
7,714<br />
6,500<br />
13,625<br />
7,720<br />
7,576<br />
71 fi 00<br />
3,147<br />
7,000<br />
Nombre d'fubllsnements<br />
Minimum<br />
16<br />
19<br />
2<br />
13<br />
15<br />
6<br />
10<br />
2<br />
. 10<br />
12<br />
1<br />
l<br />
1<br />
7<br />
2<br />
3<br />
1<br />
i<br />
S<br />
2.75<br />
2.75<br />
2.75<br />
2.75<br />
2.75<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.50<br />
3.27<br />
3.40<br />
3.27<br />
3.80<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.50<br />
Max tmum<br />
J<br />
3.40<br />
3.40<br />
3.27<br />
3.27<br />
3.95<br />
3.27<br />
4,00<br />
3,27<br />
5.00<br />
5.00<br />
3.27<br />
3. 't0<br />
3.27<br />
4.00<br />
4.50<br />
3.75<br />
3.27<br />
3.80<br />
Moyen<br />
S<br />
2.85<br />
2.62<br />
3.01<br />
2.81<br />
3.14<br />
3.27<br />
3.32<br />
3.27<br />
3.66<br />
4.07<br />
3.27<br />
3.40<br />
3.27<br />
J.89<br />
3.88<br />
J.51<br />
3.27<br />
3. fi 5<br />
ro<br />
ro
Tableau 7 (sulto)<br />
Occupations<br />
Taille des<br />
établissements<br />
Moyennes (1) 17-24 ch.<br />
25-49 ch.<br />
50-75 ch.<br />
76-199 ch.<br />
200 ch. et *<br />
Nombre totnl<br />
de répondants<br />
Nombre d'établissements<br />
Salaires annuels<br />
Minimum<br />
\<br />
5,079<br />
5,110<br />
5,530<br />
5,675<br />
7,360<br />
Maximum<br />
$<br />
Moyen<br />
\<br />
Nombre d'établissements<br />
Sala 1res lor.i 1res<br />
Moyenne*<br />
ggnrralea (1) 5,751 11,-847 8,456 3.28 3.95 3.49<br />
Source; enquête aur lea beaolns da main-d'oeuvre dons lo secteur hfiteller, 1978.<br />
Annexe tableau 31, p. 127<br />
10,018<br />
12,350<br />
12,314<br />
13,072<br />
11,481<br />
7,232<br />
8,369<br />
8,287<br />
9,01)9<br />
9,305<br />
cité dans Probl. et perspectives d'emploi dans le secteur H6telier du Québec<br />
Centre de recherche et de Stat, sur le marché du travail<br />
MT.MO,Gouv.du Québec 1979 p. 131 â 133<br />
(1 ) Ces chiffres représentent des moyennes arithmétiques ro<br />
U)<br />
Minimum<br />
*<br />
3.17<br />
3.20<br />
3.20<br />
3.35<br />
3.49<br />
Hax tnuo<br />
J<br />
3.80<br />
3.74<br />
3.39<br />
4.31<br />
4.52<br />
Moyen<br />
J<br />
1. V.'<br />
3.78<br />
3.:?<br />
3.M<br />
3.95
TABLEAU 8<br />
Syndical iis'atibn, "données comparatives dans .certains secteurs des services<br />
FEMMES HOMMES TOTAL<br />
- Services médicaux<br />
et sociaux<br />
66,022 7. 137,000<br />
« 48, ? i<br />
• Organisations culturelles 291 (12,000<br />
t.. . ,2,4, t<br />
- Divertissements et loisirs 700 8,000<br />
i fl,R<br />
- Services fournis aux<br />
entreprises<br />
421 27,000<br />
V.* r<br />
19,595 ^ ^ 52.000 85,617 189,000<br />
t 45.3 »<br />
155 10,000<br />
i 1.6, ><br />
4.215 16.000<br />
L.. 2fi.1. |<br />
1,097 47.000<br />
i ?. 3<br />
446 22,000 •<br />
» 2.0 1<br />
4,915 24.000<br />
i 20.5 - i<br />
1,518 74 ,000<br />
. ?.1 . .<br />
"Services personnels<br />
Hébergement et restauration<br />
- Services divers<br />
Administration oubl1que et défense<br />
- Administration fédérale<br />
• Administration provinciale<br />
619<br />
5,063<br />
c -<br />
577 <<br />
• 4,4<br />
27,631<br />
« 56.4<br />
6,998<br />
un<br />
13,402<br />
i 67,0<br />
37,000<br />
59,000<br />
13,000<br />
. •<br />
49,000<br />
.<br />
20,000<br />
f<br />
20,000<br />
660<br />
L<br />
4,774<br />
i<br />
1.048<br />
u<br />
68,986<br />
16,593<br />
25,856<br />
i<br />
14.000<br />
4.7 i<br />
SOiOOO<br />
-9.5 1<br />
28,000<br />
3,7., i<br />
117,000<br />
^ 36,000<br />
37,000<br />
69.9 1<br />
1,279<br />
»<br />
7,037<br />
«<br />
1,625<br />
i<br />
96,617<br />
'<br />
23,591<br />
39,258<br />
i<br />
2.5<br />
7.2<br />
4.0<br />
57.9<br />
, 40,7 ^<br />
68.9<br />
51,000<br />
109,000<br />
. •<br />
41,000<br />
i<br />
167,000<br />
«<br />
58,000<br />
i<br />
57,000<br />
i<br />
• Administration locale 7,231<br />
l. 80,1,<br />
9,000<br />
i<br />
26,537<br />
L- 63.? ,<br />
42,000<br />
»<br />
33,768<br />
. 67.5<br />
50,000<br />
»<br />
- Bureaux des gouvernements<br />
l 1'étranger<br />
n.d, ,,, n.d. .,, n.d. .<br />
Indéterminé<br />
... Nombre trop petit pour fitre publie ; estimation Inférieure & 4,000.<br />
n.d.: non disponible .<br />
77.1 12.5<br />
65.2 54.5<br />
14.2 33.3<br />
27.7 36.5<br />
48.4 72.5<br />
39.1 64,1-<br />
35.5 31.7<br />
28.6 29.3<br />
29.7 34.5<br />
34.1 35.1<br />
21.4 18.0<br />
* ' i<br />
Source: effectifs, Données obtenues du Centre de recherche et de statistiques sur le marché du travail du ministère du Travail et de la Main-d'oeuvre<br />
syndicaux* du Québec<br />
_ Nain-d'oeuvre en emploi Données obtenues des services de l'Enquête sur la population active, Ottawa.<br />
Effectifs syndicaux, m.o. et emploi ét taux de syndicalisation selon le secteur d 1activité écon. et le sexe,<br />
% de femmes parmi les effectifs synd. et de la m.o en emploi<br />
Québec 1976 £<br />
Source: Centre de rech. et de. stat. sur le marché du travail .du MT.MO du Québec<br />
i
11.0 BIBLIOGRAPHIE<br />
1. Institut de Tourisme et d'Hôtellerie du Québec<br />
Service de restaurant, vol. 1<br />
Gouv. du Québec 1980<br />
2. Ministère des Consommateurs<br />
Coopératives et Institutions financières<br />
Service des compagnies<br />
Classification des activités économiques du Québec<br />
Liste numérique. Gouvernement du Québec 1982'<br />
3. op. cit. 1, Institut de Tourisme et d'Hôtellerie du Québec<br />
4. Ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre<br />
Etudes et recherches<br />
Centre de recherches et de statist* quçs sur le marché du travail<br />
Problèmes et perspectives d'emploi dans le secteur Hôtelier du Québec,<br />
1979<br />
5. Idem, p. 87<br />
6. Idem, p. 87 .<br />
7. Micheline Labelle, Danielle Lemay, Claude Painchaud<br />
Notes sur l'histoire de vie des travailleurs Immigrés au Québec<br />
Carrefour International, 1981<br />
8. Ministère de la Main-d'Oeuvre et de l'Immigration<br />
Enquête sur l'industrie des services et de la restauration au Canada<br />
Canada, 1971<br />
9. Idem, p. 186<br />
10. Op. cit. p. 157, Institut du Tourisme et d'Hôtellerie<br />
11. Conseil du Statut de la Femme<br />
Syndicalisation: droit 5 acquérir, outil â conquérir, étude sur<br />
les travailleuses non syndiquées au Québec<br />
Gouv. du Québec, 1981, p. 186<br />
12. Idem, p. 187<br />
13. Centre de Recherche et de Stat. sur le marché du travail<br />
Effectifs syndicaux, main-d'oeuvre et emploi et taux de syndicalisation<br />
selon le secteur d'activité économique et le sexe<br />
Ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre du Québec,<br />
1976<br />
25
14. Claire Bonenfant ^ . _ __<br />
Exposé au Château Frontenac tenu du 13 au 15 avril 1980 et intitulé<br />
La détermination des conditions minimales de travail par l'Etat<br />
cité dans Syndicalisation: droit a acquérir, outil â conquérir,<br />
étude sur les travailleuses non syndiquées au Québec, op. cit.<br />
15. 0p. cit. p. 69-70<br />
26
i<br />
Bloc II PORTRAIT DU PROCESSUS DE PRODUCTION <strong>ET</strong> RISQUES PROFESSIONNELS
INTRODUCTION<br />
Dans l'industrie de l'hôtellerie, il existe une gamme très éten-<br />
due d'établissements allant des vastes hôtels internationaux des centres<br />
urbains aùx petites auberges de campagne, des restaurants mondialement<br />
réputés aux cafés et snack- bars du bord de la route. On distingue en<br />
général les établissements où on ne sert que des boissons (bars), des<br />
repas et boissons (restaurants) et ceux oti l'on peut se loger (hôtels,<br />
motels) mais, "les plus grandes différences existent dans les services<br />
offerts, l'effectif du personnel, et les risques professionnels auxquels<br />
celui-ci est exposé".^<br />
Nous décrirons donc ces particularités selon la nature des ser-<br />
vices dans ces entreprises: l'hébergement et la restauration.<br />
A) L'<strong>HEBERGEMENT</strong><br />
1.0 SUBDIVISION DES <strong>ET</strong>ABLISSEMENTS<br />
Le B.I.T. (Bureau International du Travail, Genève) subdivise le<br />
domaine de l'hébergement en trois catégories.<br />
1.1 Le Grand Hôtel<br />
Le grand hôtel est presqu'une communauté autonome ayant en<br />
propre ses ateliers de réparation et d'entretien, sa blanchisserie,<br />
ses peintres et décorateurs. Le client pourra, dans certains hôtels,<br />
se prévaloir des services d'un salon de coiffure, d'esthétique, de<br />
massage, d'une boutique de souvenirs, tabagie, pharmacie, d'un pro-<br />
fesseur de tennis, de natation, d'une infirmière, etc.<br />
Les catégories professionnelles, les grades et les titres<br />
peuvent varier d'une institution à l'autre, mais en général se<br />
classent par fonction. "Le contrôleur, avec le personnel qui lui<br />
est attaché, est responsable de l'ordre et de la propreté des locaux<br />
28
en veillant surtout aux salles communes et aux chambres, faisant<br />
les lits, soignant le linge, l'entretien et l'agencement des meu-<br />
bles. Les bagagistes, portiers, chasseurs, assurent le service<br />
des bagages, le transport, etc. Le personnel de bureau comprend<br />
(2)<br />
les réceptionnistes et les téléphonistes. '<br />
L'administration d'un grand hôtel est assumée par un direc-<br />
teur gérant qui a la responsabilité totale de l'établissement, il<br />
est assisté de plusieurs directeurs, aux ventes, à la promotion<br />
aux congrès, etc.<br />
Les services de salle a manger, restaurant, bar feront<br />
l'objet de descriptions plus détaillées dans la partie "restaura-<br />
tion".<br />
1.2 L'Hôtel moyen<br />
Comme dans les grands hôtels, "dans les hôtels moyens, le<br />
personnel des "coulisses" est aussi nombreux que celui qui est au<br />
service direct de la clientèle".^ "Il peut se trouver, et c'est<br />
très fréquemment le cas, une salle â manger qui est exploitée soit<br />
par le propriétaire de l'hôtel, soit par un traiteur qui est lié<br />
par contrat avec le propriétaire."^ Ce type d'entreprise possé-<br />
dera également un personnel de conciergerie et d'entretien ména-<br />
ger et le service de réparation et de blanchissage de la lingerie<br />
sera confié & une maison indépendante.<br />
1.3 L'Auberge<br />
L'hôtel plus petit, l'auberge, le "tourist room." sont des<br />
entreprises ou le personnel diminue en nombre et en diversité.<br />
Souvent, les membres de la famille du propriétaire se partageront<br />
le travail avec très peu d'aide extérieure. Par exemple, dans<br />
l'auberge, il n'est pas rare d'être accueilli par la "patronne"<br />
qui vous conduira elle-même à votre chambre, vous fera voir la<br />
29
salle de bain et autres pièces communes; vous la retrouverez â la<br />
salle a manger, venant vous offrir "son" roast beef et "ses" tar-<br />
tes maison avec crème douce!<br />
30
RISQUES PROFESSIONNELS DANS LE SECTEUR DE L'<strong>HEBERGEMENT</strong><br />
Dans les ateliers et services spécialisés des grands hotels, "les<br />
risques sont du même ordre que ceux des professions correspondantes".<br />
Les éléments dangereux des machines, les installations électriques, l'u-<br />
tilisation dés échelles et échafaudages tout comme dans l'industrie, expo-<br />
sent le personnel à des accidents graves.<br />
Lesfglissades et les chutes sont des risques majeupà d'autant<br />
plus qu'un personnel nombreux y circule chargé de plateaux, de bouteil-<br />
les, etc. spécialement dans les escaliers recouverts de tapis, les<br />
escaliers de service et en particulier ceux de cave à vin souvent mal<br />
éclairés et mal entretenus. "Le personnel d'étage et le personnel auxi-<br />
liaire sont aussi particulièrement sujets aux Entorses et foulure^ con-<br />
sécutives au soulèvement et au transport de bagages lourds ou de meubles,<br />
au retournement des matelas".^ Les employés qui nettoient les salles<br />
de bains et les chambres à coucher peuvent être atteints de sérieuses<br />
cou£ureT)causées par des lames de rasoir usagées, du verre brisé. Des<br />
troubles circulatoires, des douleurs articulaires et péri-articulaires<br />
peuvent affliger les portiers, le personnel de comptoir et tous ceux<br />
que leur travail astreint â la station debout prolongée. Les détergents<br />
et produits de nettoyage peuvent causer des affections de la peau.<br />
Certains locaux de travail étant situés dans les sous-sols, (ate-<br />
liers - buanderie - salle de couture) les travailleurs seront soumis à<br />
des défauts d'éclairage et.de ventilation dans certains cas. Les por-<br />
tiers et bagagistes seront exposés aux changements brusques de tempéra-<br />
ture.<br />
"La plupart des travailleurs sont soumis, à certaines périodes<br />
de la journée à des pressions considérables"^ liées â Taffluence de<br />
la clientèle, aux exigences du service avec le public, aux heures de<br />
repas irrégulières, aux pauses insuffisantes. Le travail, saisonnier,<br />
l'insécurité de l'emploi, les heures supplémentaires, le travail de<br />
nuit, la faible rémunération sont autant de facteurs de stress.<br />
31
Claire Bonenfant, dans une conférence tenue au Château Frontenac<br />
en 1980, affirme en parlant de ce secteur: "Mentionnons par exemple:<br />
l'absence de congé de maladie, la semaine normale de travail fixée â<br />
44 heures, la non-fixation d'une journée normale de travail, l'absence<br />
de pause-café obligatoire, les 6 jours fériés qui sont payés seulement<br />
s'ils tomhent un jour ouvrable, les 2 semaines de vacances après 1 an<br />
de service continu, les 3 semaines de vacances obtenues seulement après<br />
10 ans de service continu, le repos hebdomadaire de 24 heures seulement,<br />
les 30 minutes non rémunérées pour les repas et les congés sociaux peu<br />
nombreux et souvent sans solde".<br />
3.0 LES EMPLOIS FEMININS DANS LE SECTEUR DE L'<strong>HEBERGEMENT</strong><br />
Le secteur de l'hébergement ne fait pas exception, la discrimi-<br />
nation professionnelle existe aussi: "En raison des traditions au niveau<br />
de la main-d'oeuvre et de l'absence de lois écrites, certains postes<br />
f 8)<br />
appartiennent aux hommes et d'autres aux femmes". ' Ainsi, tel que<br />
démontré dans le profil socio-démographique, les postes liés à l'admi-<br />
nistration et à la direction seront réservés à un personnel presqu'ex-<br />
clusivement masculin. Il en va de même pour les fonctions, d'entretien<br />
et de travaux lourds. Les femmes, tout comme dans l'industrie travail-<br />
leront dans les ateliers de blanchisserie et de couture des grands<br />
hôtels, occuperont les postes de secrétaires, réceptionnistes, télépho-<br />
nistes.<br />
Ces types d'emploi possédant les mêmes caractéristiques que<br />
celles des professions correspondantes, nous ne décrirons que les pos-<br />
tes féminins spécifiques à l'hébergement.<br />
32
Femme de chambre<br />
3.1.1 Jâches<br />
f La femme de chambre sera responsable de l'ordre et<br />
de la propreté d'une moyenne de 15 à 20 chambres par jour.<br />
--Sa tâche consistera donc â passer l'aspirateur, vider, net-<br />
3.1.2 ^sques<br />
toyer les poubelles, cendriers, refaire le lit, épousseter,<br />
laver les fenêtres, miroirs, salle de bain et carrelage<br />
pour chacune des chambres.<br />
Une fois les chambres terminées, elle devra faire le<br />
tri et la préparation du linge sale pour le service de buan-<br />
derie, c'est-à-dire séparer les draps et en faire des ballots<br />
ainsi que les taies d'oreillers, serviettes, etc. S'il reste<br />
du temps, elle fera d'autres travaux de ménage.<br />
L'utilisation de produits de nettoyage, de détergents peut<br />
causer des affections de la peau;<br />
. Entorses et foulures, consécutives au soulèvement d'objets<br />
lourds, au déplacement de meubles et retournement des mate-<br />
las;<br />
. Changements de température d'une chambre à l'autre, les-<br />
quelles sont climatisées au goût du client;<br />
. Problêmes touchant le système locomoteur, en raison des<br />
mouvements répétitifs, et de la position penchée pour effec-<br />
tuer plusieurs travaux: changement de draps, nettoyage de<br />
la baignoire et des planchers, etc;<br />
. Coupures sur les lames de rasoir et verre brisé;<br />
33
. Charge de travail, faible rémunération, monotonie, déva-<br />
lorisation de la tâche. (Réf. Tableau synthèse en anne-<br />
xe).<br />
Préposée â l'entretien ménager<br />
3.2.1 Tâches<br />
3.2.2 Risques<br />
Les tâches de cette travailleuse seront sensiblement<br />
les mêmes que celles de la femme de chambre sinon qu'elle<br />
est responsable de la propreté des salles communes, des<br />
corridors et hall d'entrée. Dans les entreprises qui louent<br />
des unités de motels ou chalets avec cuisi nette elle fera<br />
le même travail et devra entretenir les appareils électro-<br />
ménagers, vaisselle et espaces de rangement.<br />
Cf- Femme de chambre.<br />
L'utilisation de produits corrosifs pour le nettoyage<br />
des fours peut causer des brOlures de la peau et occasionner<br />
des problèmes d'irritations des voies respiratoires.<br />
Cf. (Tableau synthèse en annexe).<br />
34
LA <strong>RESTAURATION</strong><br />
SUBDIVISION DES <strong>ET</strong>ABLISSEMENTS<br />
1.1 La Salle a manger d'hôtel ou du grand restaurant<br />
Dans ces institutions, souvent la nourriture est très répu-<br />
tée. Le service est particulièrement soigné et demande plus de<br />
formation et de connaissance qu'ailleurs. "On y retrouve majori-<br />
(9)<br />
tairement un personnel masculin".<br />
La répartition des tâches est établie selon les règles de<br />
l'étiquette qui sont très strictes.<br />
1.1.1 Lejnaître d'hôtel ^ l'hôtesse<br />
"C'est celui qui dirige et engage le personnel de<br />
là salle, distribue les tables ou rangs, établit l'horaire<br />
de travail et les tours de garde. Il a parfois toute la<br />
responsabilité du restaurant, il doit veiller au bon fonc-<br />
tionnement du service, recevoir les clients, prendre parfois<br />
les commandes, conserver les bonnes relations entre la salle<br />
et la cuisine, établir et assumer le contrôle comptable de<br />
la salle a manger (nombre de repas - vérification de<br />
caisse).»( 10)<br />
Ce poste peut être confié a une femme mais dans la<br />
plupart des cas elle ne sera en fonction que le matin et le<br />
midi. Dans les restaurants moins huppés, elle cumulera la<br />
fonction du sommelier et sera chargée de la flambée des mets.<br />
1.1.2 L 1 Assistant maître_dlhô_tel<br />
"Comme son titre l'indique il assiste le maître d'hô-<br />
tel dans ses fonctions, participe â l'organisation de la<br />
salle a manger et remplace le maître d'hôtel"/ 11^<br />
35
1-1-3 Le_sommelier<br />
"Il est chargé du service des vins et des liqueurs,<br />
de leur conservation, de l'organisation et du contrôle de<br />
la cave. Hiérarchiquement, il est assimilé â un maître<br />
d'hôtel".t 12*<br />
1.1.4 Le_gar£on de_tab]_e_-_la serveuse<br />
Il effectue le service de plusieurs tables qui cons-<br />
tituent son "rang" et dont le nombre peut varier de 3 à 6<br />
suivant la qualité du service pratiqué et la classe de l'éta-<br />
blissement. Il évolue entre sa table de service et son "rang",<br />
prend la commande, sert lui-même le vin en cas d'absence du<br />
sommelier. Il doit pouvoir décrire la composition des mets,<br />
faire des suggestions au client, découper, préparer ou flam-<br />
ber les mets â la table du client. "Lorsque son rang est<br />
(13)<br />
très important, il lui est adjoint un commis". x<br />
1.1.5 Le_commis_ ou_busbO£<br />
"Chargé de débarrasser les tables de service de la<br />
vaisselle sale,de réapprovisionner les consoles en matériel<br />
proprë, débarrasser la table et changer la nappe. Il apporte<br />
(14)<br />
l'eau, le pain, le beurre aux clients". '<br />
Il faut noter que certains établissements peuvent<br />
être très bien cotés, servir des repas gastronomiques sans<br />
avoir l'échantillonnage du personnel mentionné plus haut.<br />
36
1.2 Les restaurants a service rapide (fast food)<br />
Cette nouvelle catégorie de restaurants prend une grande<br />
importance dans notre pays puisque beaucoup de gens sont pressés<br />
et gardent certaines exigences quant a la qualité de la nourriture<br />
et du service.<br />
La diversité est très grande et la liste risque d'être<br />
incomplète. Voici cependant la classification suggérée par l'Ins-<br />
titut de Tourisme et d'Hôtellerie du Québec.<br />
1.2.1 Le_t£pe snack bar<br />
Dans ce type de restaurant il ne s'agit que du ser-<br />
vice au comptoir. Le client s'asseoit sur un tabouret comme<br />
à un bar et commande en général un repas très simple. Ici<br />
le matériel, le personnel et l'espace sont réduits au mini-<br />
mum. Le type de travail exige une grande polyvalence de la<br />
part du personnel qui doit souvent préparer la nourriture,<br />
la servir, laver la vaisselle et faire le ménage.<br />
Très souvent cet établissement est combiné à une<br />
autre partie qui comporte des tables et des chaises.<br />
1.2.2 Le_t^pe cafétéria<br />
Ici le service aux tables est presque inexistant.<br />
Le personnel se limite donc aux personnes qui débarrassent<br />
les tables et a celui qui se trouve derrière les comptoirs<br />
pour servir les clients.<br />
1.2.3 Lejrestaurant d'autoroute<br />
Ce restaurant est d'un type particulier car il donne<br />
du service ou bien a des gens pressés qui ont des exigences<br />
précises et qui sont prêts a payer le prix, et dans ce cas,<br />
37
il faut veiller a ne pas les retarder, à savoir d'une manière<br />
très exacte combien de temps prendra la préparation de tel<br />
ou tel plat, et prévenir le client des délais de prépara-<br />
tion, ou bien le client tient a se détendre parce qu'il est<br />
fatigué, par une longue route.<br />
1.2.4 Le_restaurant sur route,_de ^eJ'dînette'^CdTner)<br />
Il est bon de signaler ici un type assez répandu de<br />
restaurant qu'on trouve le long des routes qui ne sont pas<br />
des autoroutes. Ce sont des restaurants qui souvent, ont<br />
la forme d'un autobus ou d'un wagon de chemin de fer, et<br />
qu'on nonne en anglais "diners". La clientèle est consti-<br />
tuée par les touristes nombreux qui veulent s'arrêter pour<br />
prendre un café et se détendre quelques instants avant de<br />
poursuivre leur route. Cette clientèle n'est pas trop exi-<br />
geante et ne pose pas trop de problèmes pour le service.<br />
Mais les choses se compliquent lorsqu'arrive un autobus qui<br />
déverse d'un seul coup trente â quarante personnes. A ce<br />
moment, les personnes qui servent a table ou au comptoir,<br />
ne doivent pas perdre leur sang-froid et il semble qu'elles<br />
auraient toutes les raisons de le faire. En effet:<br />
- le restaurant est littéralement envahi par une foule qu'il<br />
a peine a contenir, ce qui est un motif d'énervement; .<br />
- une partie de cette foule se dirige vers les toilettes<br />
qui demeurent encombrées tout le temps que dure l'arrêt<br />
de l'autobus;<br />
- la caisse est envahie par les touristes qui veulent ache-<br />
ter des cigares, cigarettes (ou s'il y a une machine,<br />
les clients viennent demander de la monnaie pour acheter<br />
leurs cigarettes), gomme â mâcher, bonbons, etc...<br />
38
- toute cette clientèle est psychologiquement tendue par<br />
le fait qu'elle ne doit pas "manquer le départ";<br />
- lorsque les clients sont servis, ils prennent leur temps,<br />
mais ils sont de nouveau très pressés au moment de payer<br />
si bien qu'ils oublient la plupart du temps de laisser<br />
le moindre pourboire. S'ils sont un peu limités dans<br />
leur budget, ils se contenteront d'avoir une note de 15<br />
â 25 cents, et loyalement, ils jugent qu'il ne vaut pas<br />
la peine de laisser le moindre pourboire pour une note<br />
aussi insignifiante. Ils oublient tout simplement que la<br />
personne qui les a servis est toujours debout douze heures<br />
par jour et qu'elle travaille autant sinon plus, pour ser-<br />
vir vingt clients a .25$ que pour un client a $5.00 .<br />
1.2.5 Le_restaurant duj^pe ^servicejlja voiture"<br />
Ce restaurant, typique du continent Nord-Américain,<br />
permet aux personnes de prendre un casse-croûte sans des-<br />
cendre de leur voiture. Le service doit donc être rapide,<br />
car souvent le client peut être pressé. Il est certaine-<br />
ment plus difficile pour la personne qui sert aux voitures<br />
d'avoir lloeil a tout et d'observer si les clients ont<br />
besoin de quoi que ce soit.<br />
Ici, les serveuses sont également responsables de la<br />
propreté des salles de toilettes et évidemment exposées aux<br />
intempéries et changements climatiques.<br />
1.3 Le restaurant général<br />
Ces restaurants sont les plus nombreux. Ils peuvent servir<br />
de la bonne nourriture, mais on peut dire que c'est partout a peu<br />
près la même chose. Il y a une certaine uniformisation, qui fait<br />
qu'il faut s'attendre â avoir un service moyen et des repas de qua-<br />
lité moyenne, sans personnalité, sans originalité aucune. Nous<br />
39
avons un exemple frappant de cette uniformisation aux Etats-Unis:<br />
les restaurants â chaînes "Howard Johnson" qui ne sont pas des<br />
restaurants spécialisés au sens où nous l'entendons ici, bien que<br />
selon une autre classification, nous puissions les placer parmi les<br />
restaurants des autoroutes. Cependant partout dans ces restaurants,<br />
nous trouvons, la même qualité. Le touriste sait qu'il peut s'arrê-<br />
ter â un restaurant "Howard Johnson" et avec un peu d'habitude il<br />
sait d'avance ce qui va lui être offert.<br />
Mais sans aller chercher d'exemple aussi loin, ces restau-<br />
rants se trouvent partout, nous pourrions même dire à tous les<br />
coins de rues. Ils comportent en général:<br />
- un service de comptoir -genre bar-<br />
- une salle â manger munie de tables fixes et de bancs fixes (booths).<br />
Ce ne sont pas des restaurants luxueux et le service en géné-<br />
ral est convenable, mais sans prétention comme d'ailleurs la nour-<br />
riture. La clientèle ne s'attend pas â ce qu'on lui serve des mets<br />
spécialisés.<br />
Les restaurants spécialisés de nationalités<br />
Ces restaurants servent des mets de différents pays, et en<br />
général ne se contentent pas de servir les mets qu'on trouve dans<br />
un pays déterminé, mais aussi les mets locaux.<br />
On distingue en gros:<br />
- le restaurant canadien: il annonce les spécialités canadiennes<br />
- le restaurant français: cuisine française<br />
- le restaurant italien : spécialités italiennes<br />
- le restaurant chinois : mets chinois<br />
40
Tels sont les principaux types de restaurant. On peut<br />
évidemment en nommer d'autres, on peut en voir d'autres se créer,<br />
mais ce sont toujours les mêmes principes qui régissent le service<br />
de table.<br />
1.5 Les bars (discothèques - tavernes)<br />
Le service de restauration comprend également les bars,<br />
tavernes, salon-bars, "lounges", discothèques, café-terrasses.<br />
L'évolution des dernières années au Québec a donné naissance à<br />
un grand nombre d'établissements qui.servent des boissons alcooli-<br />
sées et offrent des divertissements â la clientèle. Les fêtes de<br />
famille où l'on dansait et où chacun faisait son petit numéro ont<br />
laissé la place aux discothèques et cabarets. Ces changements ont<br />
également fourni de nouveaux types d'emplois pour les femmes.<br />
Alors que les tavernes et autres débits d'alcool étaient tradi-<br />
tionnellement réservés aux hommes, barmans, serveurs, on trouve<br />
actuellement un grand nombre de femmes qui travaillent comme bar-<br />
maids, serveuses, danseuse-serveuses.<br />
41
PREPARATION DES ALIMENTS<br />
Un grand restaurant possède une vaste cuisine pourvue d'un impor-<br />
tant matériel mécanisé, il peut y avoir une hiérarchie de chefs et de<br />
cuisiniers placés sous les ordres du chef de cuisine et aidés par les<br />
préparateurs de légumes et de salades. Dans les arrières-cuisines<br />
d'autres lavent les légumes et font la vaisselle.<br />
Circulation dans le restaurant. Parcourt des aliment* (principe de la<br />
• marche en avant* —•).<br />
Source: Gourau, P.J. France B.I.T. Médecine,<br />
Hygiène<br />
Sécurité du travail, Genève<br />
1973<br />
Restauration d'entreprise<br />
P. 1 434 (15)<br />
42
2.1 Réception et stockage<br />
Les denrées seront reçues dans un local spécial, la récep-<br />
tion, oû leur-poids et leur qualité seront contrôlées. On procède<br />
ensuite au stockage:<br />
- des denrées périssables, ainsi que des boissons autres que le<br />
vin: dans des réfrigérateurs, des armoires frigoriques éventuel-<br />
lement a plusieurs compartiments étanches pour les différentes<br />
catégories de denrées, des chambres a surgeler, des chambres froi-<br />
des de conservation;<br />
- des denrées non périssables dans un local sec â température cons-<br />
tante, a l'abri des poussières.<br />
2.2 Préparation des aliments<br />
La préparation des denrées comprendra:<br />
2.2.1 Les £0stes_d£ £réparat ion<br />
- préparation de la viande: table située près du poste de<br />
cuisson dans les petits restaurants, salle équipée comme<br />
une boucherie dans les grands;<br />
- préparation du poisson: ëcaillerie comprenant une table<br />
et deux bacs de lavage;<br />
- préparation des légumes: dans la cuisine ou mieux dans<br />
un local voisin comportant des bacs de lavage fixes ou<br />
mobiles situés â proximité des machines a.éplucher les<br />
légumes et en face des tables de préparation équipées de<br />
coupe-légumes, essoreuses a salade;<br />
43
2.2.2 Les^ £p£te s_de çuissori<br />
Les postes de cuisson seront équipés, selon l'impor-<br />
tance du restaurant: d'une cuisinière, d'un four, de mar-<br />
mites, dans les petits; d'un bloc-cuisson avec fourneau,<br />
plaques a grillades, broche électrique, rôtisseuse, sala-<br />
mandre, friteuse a dispositif de filtration automatique,<br />
autoclave, marmites basculantes, dans les grands. La pro-<br />
duction en série des aliments entraîne une recherche de<br />
plus en plus poussée de l'automatisation. On utilise pour<br />
cela des "machines-transferts", ou "automates", dont le<br />
principe est un déplacement continu des mets a préparer<br />
grâce a un transporteur adapté au produit: transcuiseur,<br />
rôtisseur, rôtosauteuse, etc. Cet équipement sera complété<br />
par des appareils dits "robots de cuisine": batteurs, mélan-<br />
geurs, trancheurs, moulins. Un réfrigérateur permettra le<br />
stockage des plats préparés (hors-d'oeuvre et produits assi-<br />
milés, pâtisserie);<br />
2.2.3 ^'office_de di stri buti on<br />
Laveries<br />
consommation.<br />
C'est l'élément de base entre la préparation et la<br />
La laverie a batterie ou plonge servira uniquement au maté-<br />
riel de cuisine, devra .être séparée si possible du poste de cuisine<br />
et être indépendante du lavage de la vaisselle. Elle nécessitera<br />
un évier à trois compartiments (trempage, lavage, rinçage) et un<br />
égouttoir. La laverie a vaisselle recevra les plats, les assiet-<br />
tes, les couverts de la salle a manger. Elle sera équipée de deux<br />
bacs pour le trempage-lavage et le rinçage, et d'un égouttoir.<br />
Une machine à laver est indispensable au-dessus de cent rationnaires.<br />
44
2.4 Récupération<br />
Un local autonome recevra les déchets, les eaux grasses,<br />
les emballages, avant leur évacuation.<br />
RISQUES DANS LES: CUISINES EN GENERAL<br />
Les_machines utilisées dans les cuisines des hôtels et des res-<br />
taurants sont identiques a celles d'autres industries de l'alimentation<br />
(boucherie, boulangerie, patisserie, préparation des légumes). Les<br />
mixers, hachoirs, batteurs, machines a trancher, couteaux, etc. peuvent<br />
causer des blessures graves. "Un risque nouveau est apparu avec l'in-<br />
troduction des fours à micro-ondes qui peuvent exposer a des rayons non-<br />
ionisants mais dangereux" ^ s i les radiations dépassent les normes<br />
maximales.<br />
Les glissades et les chutes sont des risques majeurs: le sol<br />
des cuisines et arrières-cuisines devient vite graisseux, humide et<br />
glissant. "LesfbrQlurej)par contact avec des fours ou par flamme, par<br />
éclaboussures ou renversement de graisse chaude, les échaudures dues a<br />
MON<br />
la vapeur et aux liquides bouillants sont des risques courants"/<br />
Les travailleurs des cuisines sont exposés aux températures éle-<br />
vées, à la chaleur rayonnante et â diverses odeurs fortes. Les produits<br />
de nettoyage peuvent causer des affections de 1^peau^)des allergies<br />
peuvent être occasionnées par des produits alimentaires.<br />
Souvent, les cuisines sont surpeuplées aux heures de pointe, les<br />
travailleurs sont soumis a des pressions considérables et peuvent ne pas<br />
bénéficier de pauses suffisantes.<br />
Les risques sont sensiblement les mêmes que l'on se trouve dans<br />
une grande cuisine d'hôtel ou dans celle d'un snack bar.<br />
45
4.0 DESCRIPTION DES POSTES FEMININS DANS LA <strong>RESTAURATION</strong> <strong>ET</strong> RISQUES ASSOCIES<br />
Dans ce secteur, les femmes-gérantes et femmes-propriétaires sont<br />
rares. Les métiers connexes sont réservés aux hommes. Ironie de la<br />
condition féminine, sur le marché du travail les femmes sont tenues<br />
hors de la cuisine et ne peuvent guère espérer coiffer la toque. "Les<br />
positions de chefs cuisiniers qui vont chercher des salaires substan-<br />
(19)<br />
tiels sont toujours remplies par des hommes"/ ; On trouvera la femme<br />
dans les cuisines des cafétérias, des petits restaurants â service rapi-<br />
de oû les conditions de travail sont les plus difficiles.<br />
4.1 Cuisinière<br />
Nous décrirons ici la journée de travail, d'une cuisinière<br />
du fast food que nous avons interviewée. Le restaurant opère dans<br />
un centre d'achats et sert entre 300 - 350 clients par jour. Elle<br />
fait ce métier depuis 20 ans, travaille 38 heures par semaine à<br />
$5.95/hre sous les ordres du chef. Elle a eu 3 enfants dont 2<br />
pendant qu'elle travaillait comme cuisinière. Elle considère que<br />
ce travail est trop dur pour une femme enceinte en raison de plu-<br />
sieurs facteurs: transport de charges lourdes (gros chaudrons),<br />
chaleur intense, odeurs de friture, station debout, manque d'es-<br />
pace. Elle jouit d'une bonne santé sauf qu'elle souffre d'arthrite<br />
de la colonne depuis 7 ans. Elle ne croit pas que ce soit dû à<br />
son travail.<br />
4.1.1 JSçhes<br />
Sa journée de travail commence â 6i heures avant-midi.<br />
- Allumer four - plaques - table â vapeur.<br />
- Cuire les muffins.<br />
- Préparer les soupes., les patates, le menu spécial du jour<br />
(.60 portions).<br />
- Vérifier les réserves, laver les réfrigérateurs (au besoin).<br />
46
- Faire les, sauces spaghetti - B.R.Q. - "hot chicken", etc.<br />
- Préparer lei menus de la carte (poulet rôti; et autres).<br />
- Glacer les gâteaux - cuire les tartes, faire les mélanges<br />
pour' sandwi chs.<br />
- Approvisionner Te comptoir de préparation (/laitue, tomates,<br />
oignons, beurre, etc).<br />
Pendant le "rush"*, soit de 11:30 hres à 13:30 hres elle<br />
assistera le cuisinier dans la préparation des assiettes.<br />
En après midi:<br />
- Préparation des légumes et de la pâte à muffins pour le<br />
lendemain.<br />
4.1.2 - .Risque^<br />
- Commande de légumes, cannages et autres réserves.<br />
- Rangement des stocks.<br />
En plus des risques déjà énumérés pour les travail-<br />
leurs de cuisine en général, notons pour ce type d'entre-<br />
prise:,<br />
; Exigufté des locaux, l'ensemble des opérations dans une<br />
même pièce<br />
. Le haut taux d'humidité en raison de la proximité du lave-<br />
vaisselle et du poste de plonge<br />
. Transport et soulèvement de charges lourdes<br />
. Travail en position debout<br />
. Importance de la charge de travail<br />
. Monotonie de la tâche, aucune chance d'avancement, faible<br />
rémunération, peu ou pas d'avantages sociaux, insécurité<br />
de l'emploi dans les milieux non syndiqués.<br />
* Rush: Jargon de restaurant signifie l'heure d'affluence.<br />
47
4.2 Serveuse<br />
"Cette occupation féminine par excellence regroupe 1/20 des<br />
travailleuses québécoises"/- 20' et contrairement à certains préju-<br />
gés exige de nombreuses aptitudes.<br />
4.2.1 Tâches<br />
"Tout d'abord à ton arrivée la serveuse comme, toute,<br />
personne qui travaille avec le public doit oublier ses pro-<br />
blème* et se* tracas, laisser de. câté sa vie. privée et rzvê-<br />
Wi le. "visage de. V emploi"} aimable, courtoise, Montante,<br />
diplomate... Bre&, Il n'est pas question pour elle d'avoir<br />
des "sautes d'humeur" ou des réactions agressive* à ce qui<br />
en temps ordinaire ou poux toute autre personne pourrait les<br />
provoquer.<br />
En entrant c'est la mise en place de la section, net-<br />
toyage, placement de la vatsselle, préparation du ca&é, eXc...<br />
Il haut veiller à ce que, tous les accessoires soient en place<br />
pour l'heure du repas. Il ne {aut pas tomber, dans le "jiM"' 5 '<br />
à l'heure du "rush". Lé) .<br />
Vans le cas où la maison n'emploie pas d'hôtesse, l'ac-<br />
cueil du client Incombe â la serve use ou encore dépendamment<br />
de Vendroit, le client va s'Installer lui-même.<br />
La serveuse donne à JLa demande, les renseignements<br />
nécessaires concernant le menu, avec son plus beau sourire<br />
[qui souvent ne lui est pas rendu). Puis elle prend la com-<br />
mande, va à la cuisine {subit parfois les parole* désobli-<br />
geantes du cuisinier, dependamment de. ce qu'elle vient de<br />
lui demanderl, retourne porter les mets à la table.<br />
5. Jargon de restaurant, signifie être débordé, ne plus savoir où donner<br />
de la tête<br />
6. Jargon de restaurant, signifie l'heure d'afâluence<br />
48
Souvent quand Il y a ioulz, on as*:l*tz à unz vénlta-<br />
blz démonstration dz dzxtéritz zt d 1 acAohcuUzi 3 cette*<br />
dmis unz main, 2 dan* V autrz, on -se rfau^e entre les client*<br />
qui arrivent et ceux qui paAtent, les zn£ants qui couAznt,<br />
patron qui vérifaiz.<br />
La plupaAt des gzn* ignoie Iz poids d'un cabaAet plein<br />
d 1 assiette* prête* à servir, ou plein d'assiette* vide* dz 5<br />
ou 6 personnes. S'ils Iz savaient, il* nz n&stetolent sûAe-<br />
ment pas au miJUzu d'unz allez à jaszr alors quz la. serveuAe<br />
attend deAAlirz les main* pleine*'.<br />
Mais voilà la situation où. le client n'e*t pas satis-<br />
fyalti Elle retourne à la cuisine apris avoir essuyé le mécon-<br />
tentement du con*ormateur qu'elle tentera de tAan*mettrz au<br />
cuisinier [au risque d'ofâusquer cz deAnlerl) Mn*i parfois<br />
*ervlra-t-elle de bouc émissaire entAe le patron, Iz culsi-<br />
nlzr zt le client. *Ve 7 à 10 voyage* pouA une seule table,<br />
c'est presque une constante.<br />
C'est un métier où les pre**lon* exercée* sont this<br />
portes. Souvent les clients, sua l'heure du dîner surtout<br />
ont relativement peu de temp* pour mangeA. Mais tout le<br />
monde, doit être bizn servi, avec couAtolsle, gentillesse, et<br />
ce dans un temps limité... Et *uAtout, la *erveu*e ne doit<br />
jamais selon les conseils dz plusieurs patron*, avolA Vain<br />
de courir ou d'être pre**ézl<br />
-X- Le nombre de clients peut varier en moyenne zntrz 40<br />
zt 60 pouA un même repas. Cela exige une zxczllzntz mémoire,<br />
beaucoup de concentration, une grande maltAlse de *ol, unz<br />
rapidité d'action zt une coordination IncLispen*able*.<br />
Peu Importe la fatigue, Iz *tre**, cz métier exige une<br />
présence de tous les instants. Une santé excellente est un<br />
atout Indispensable dans ce szctzuA de travail.<br />
49
Une fols le service terminé, elle refait l'Installa-<br />
tion de la table [s'il n'y a pas. de garçon dêbarnasseur)..<br />
Après avoir terminé sa journée, qui peut varier entre<br />
six et douze heures, elle s'Improvise "femme de ménage" mais<br />
au salaire de $3.16 l'heure.<br />
RESUMONS<br />
- Etre serveuse, c'est travailler les fans de semaines; c'est<br />
travailler [pour plusieurs) de soir jusqu'à 3 ou 4 heures<br />
le matin.<br />
- Etre serveuse, c'est voir ses "possibilités financières"<br />
varier d'une saison â l'autre: l'été, plus d'heures, plus<br />
de clients et de plus gros revenus; l'hiver moins d'heures,<br />
moins de clients, r affluence au restaurant dépendant du<br />
froid, des tempêtes de neige, du verglas, donc moins de<br />
revenus.<br />
- Etre serveuse, c'est subir les familiarités et les vulgari-<br />
tés de certains clients qui considèrent qu'une "waitress",<br />
c'est aussi un moyen de finir la soirée "beau, bon, pas<br />
cher 1 "'.<br />
- Etre serveuse, c'est aussi subir les "jokes plates" du<br />
style: avez-vous des "cuisses de waitress", "des poitrines<br />
de waitress"? "T'as l'air ben smatte, es-tu.- pareille au<br />
lit?" "T'as l'air d'avoir des bonnes petites pommes?"<br />
- Etre serveuse, c'est aussi quzlquzfols subir la hargne de<br />
l'épouse, furieuse de voir son mari démontrer quelque gen-<br />
tillesse. C'est aussi quelquefois voir [oui, nous disons<br />
bien voir) l'épouse escamoter, [pour ne pas dlrz voler) le<br />
pourboire que vient de laisser son mari.<br />
50
- Etre serveuse, C'est se. faire appeler "tss tss" ou encore<br />
"aie £66".<br />
- Etre serveuse, c'est d'arriver à la table avec un cabaret<br />
archl plein dans la main gauche et deux assiettes dans la<br />
main droite et de se faire dire candidement: "Madame, vous<br />
avez oublié mon café'."<br />
- Etre serveuse, c'est servir U personnes avec le meilleur<br />
service possible, avecapéro, entrée, gros repas, vin,<br />
desserts, digestifs: de se faire dire que tout est excel-<br />
lent, qu'on est bien "cute", "ben fine", tout était parfait.<br />
Et le Monsieur qui pale vient nous donner avec un grand<br />
sourire et un "gros merci beaucoup", une "belle piastre de<br />
tlp"l<br />
- et de. se faire réclamer 15% du montant de la factute<br />
par lé fisc'."<br />
Cette description des conditions de travail de la ser-<br />
veuse et de sa tâche (.en Italique) est extraite intégralement<br />
du Mémoire de TAdepe. Il nous a semblé que personne, mieux<br />
que les serveuses elles-mêmes ne pouvait traduire cette réa-<br />
lité.<br />
Nous aimerions ajouter que d'après les commentaires<br />
des serveuses, il arrive fréquemment que le patron profite<br />
de sa situation privilégiée pour effectuer un certain chan-<br />
tage auprès des serveuses: "moyennant promesse d'un emploi<br />
ou de conditions avantageuses, il exige une rétribution en<br />
"nature". Le patron a souvent sa blonde officielle qui béné-<br />
ficie d'un statut supérieur et de certains privilèges"/ 21^<br />
jf Les relations entre les employé (es) ne sont guère meilleures.<br />
Jflà méfiance et la compétition régnent dans plusieurs milieux.<br />
Paradoxalement peut-être c'est du côté des relations avec le<br />
51
client que les choses sont le plus détendues. Malgré cer-<br />
tains clients "capricieux", la serveuse se sent utile. Elle<br />
ne voit pas ses fonctions comme purement mécaniques. Au delà<br />
du service aux tables, très dur physiquement, elle reconnaît<br />
4.2.2 Risques<br />
une valeur sociale a son travail.<br />
/^Problèmes circulatoires en raison du travail en station<br />
debout<br />
. Chutes et glissades<br />
.-Transport de charges lourdes (récipients de vaisselle, caba-<br />
rets chargés de verres, etc).<br />
Brûlures et échaudures occasionnées par les renversements<br />
d'aliments et de boissons<br />
. Espace de travail restreint<br />
Risques de chutes et fatigue musculaire occasionnés par les<br />
postures de déséquilibre (comptoir de service et armoires<br />
élevées)<br />
Longues heures de travail - temps supplémentaire obligatoire<br />
- travail de nuit et de fin de semaine<br />
Charge de travail et stress dans les heures d'achalandage<br />
. Insécurité de l'emploi et du revenu qui est lié à la géné-<br />
rosité du client - (pourboire)<br />
. Harcèlement sexuel<br />
. Dévalorisation de la tâche<br />
Absence d'avantages sociaux - difficulté de syndicalisation.<br />
4.3 Barmaid- Serveuse de bar<br />
4.3.1 Jâçhes<br />
Le travail de la barmaid consiste essentiellement en<br />
la préparation et service de boissons. Elle devra avoir des<br />
connaissances assez approfondies des recettes de boissons<br />
sinon elle perdrait énormément de temps a les lire et dans<br />
52
4.3.2 Risques<br />
ce genre de travail, la rapidité est importante. L'image<br />
également fait partie des fonctions, l'apparence physique<br />
compte pour beaucoup. Une barmaid devient la "bonne amie"<br />
à laquelle le client peut se confier. "Elle n'a plus droit<br />
â ses sentiments, ses humeurs; elle doit avoir un comportement<br />
égal, complaisant, sans quoi c'est une baisse directe de la<br />
clientèle. C'est souvent elle qui fait marcher le bar. En<br />
plus de vendre de l'alcool, elle vend une illusion de récon-<br />
(22)<br />
fort, de compréhension et de sympathie"/<br />
/"Les problêmes d'alcoolisme sont fréquents chez les<br />
serveuses :de bars. Tout porte â boire: la consommation envi-<br />
ronnante souvent, le prix réduit pour la barmaid, "le fait<br />
qu'il soit plus facile de côtoyer des gens qui boivent en<br />
buvant soi-même, l'aide que cela procure pour supporter les<br />
contingences du métier (dépersonnalisation, façade de compor-<br />
tement). L'alcool permet de partager l'illusion du milieu<br />
(23)<br />
donc de la supporter"/ '<br />
Ceci vaut aussi pour le tabagisme. Les locaux enfu-<br />
més des bars et discothèques peuvent causer des inconforts<br />
au personnel qui y travail le. La musique très forte dans les<br />
discothèques et "bars à gogo" peut être nocive pour les per-<br />
sonnes qui y sont exposées durant de longues heures"/ 24^<br />
La seule sécurité qu'une barmaid ou serveuse de bar<br />
possède relativement à son emploi, repose sur sa capacité<br />
d'attirer la clientèle. Dans l'éventualité d'une perte d'em-<br />
ploi "la perspective de l'assurance chômage n'est pas allé-<br />
chante, les prestations étant proportionnelles au salaire de<br />
base - $2.85/heure."^ 25^ Même si le métier est très payant<br />
C$600. et plus/sem. de 5 jours) et de ce fait représente une<br />
promotion dans le milieu, les bénéfices marginaux sont pres-<br />
que inexistants, le travail est dur et la carrière est courte.<br />
53
Danseuse-serveuse<br />
4.4.1 Jâçhes<br />
"Parce que c'est un des seuls moyens pour une femme<br />
non-qualifiée de faire de l'argent rapidement, un nombre<br />
important de femmes se retrouvent danseuse-serveuses".<br />
Le milieu compte également une grande proportion de femmes<br />
scolarisées mais qui n'ont pas de travail dans le secteur<br />
pour lequel elles se sont formées, ou qui dansent les fins<br />
de semaine pour payer leurs études.<br />
"Il y a à peine quelques années, elles devaient danser<br />
"top-less". Notre société ayant "évolué", elles doivent main-<br />
tenant servir top-less et danser complètement nues. Pour<br />
assurer de la variété a la clientèle, elles doivent se pro-<br />
mener a travers la province et changer de lieu de travail<br />
toutes les semaines et n'ont aucune sécurité d'emploi. Si<br />
leurs seins sont trop petits, ou trop gros, ou peut-être un<br />
peu pendants, si leur ventre est un peu mou ou a des marques<br />
après avoir eu un enfant, si elles sont trop maigres ou trop<br />
grasses: elles doivent, en plus, subir les remarques déso-<br />
bligeantes de la clientèle masculine qui, évidemment, est en<br />
droit de s'attendre â de la meilleure qualité!<br />
Et que dire du harcèlement sexuel dans ce travail?<br />
Pour pouvoir tenir le coup, souvent 10 - 12 heures, passer<br />
la nuit debout à servir et danser, avec le sourire s'il-vous-<br />
plaît, un nombre important d'entre elles doivent prendre de<br />
la drogue ou de l'alcool en grande quantité ce qui leur est<br />
facile, il va sans dire,compte tenu de leur lieu de travail.<br />
Dans plusieurs cas, elles se retrouvent embarquées sans le<br />
vouloir ou le savoir, dans un milieu criminel contrôlé par<br />
la pègre. La retraite est jeune dans cette profession,<br />
comme dans toutes celles où le corps de la femme est uti11-<br />
64
Selon une danseuse-serveuse que nous avons rencontrée,<br />
le recrutement se fait via des agences qui. font affaire avec<br />
les établissements en province.<br />
La danseuse-serveuse recevra $40. par jour et sera<br />
logée aux frais du propriétaire. Si elle est jolie, sexy,<br />
si elle danse bien et attire la clientèle, elle pourra négo-<br />
cier jusqu'à $75. par jour et choisir ses milieux de travail.<br />
Entre ses danses sur le "stage" dont le nombre peut<br />
varier entre deux (2) et huit (8) selon qu'elles sont plus<br />
ou moins nombreuses dans le bar, elle fera le service des<br />
boissons et les danses aux tables ($5. chacune). Parfois,<br />
un client peut l'engager pour la soirée. Elle dansera tou-<br />
jours à sa table et fera sa part sur le stage. Elle recevra<br />
alors $200. du client.<br />
4.4.2 Risques<br />
Louise, 19 ans, danse depuis 1 an, elle nous a confié:<br />
"C'est un travail qui est très dur, mais c'est payant; je le<br />
fais parce que j'aime voyager. Tu rencontres des gens très<br />
sympa qui te "remontent". Les conditions de travail sont<br />
différentes à chaque endroit, ça dépend du patron. Moi<br />
je prends ça comme si je travaillais dans une garderie... Je<br />
suis la pour les divertir. Je leur fais une danse sexy, je<br />
les fais rire, boire, ils sont au paradis 1"<br />
. Posture<br />
. Bruit<br />
. Enfumement des locaux (CO)<br />
. Chutes - entorses - foulures<br />
. Eclairage<br />
. Fatigue occasionnée par la danse<br />
.. Horaires: heures longues - travail de nuit<br />
. Mobilité: lieu de travail différent à chaque semaine<br />
55
. Insécurité de l'emploi<br />
. Harcèlement sexuel<br />
. Alcoolisme<br />
. Carrière courte<br />
En résumé, disons que dans le secteur de l'héberge-<br />
ment et de la restauration les fonctions réservées au per-<br />
sonnel féminin revêtent toutes les caractéristiques que l'on<br />
ssocie aux "métiers de femmes": faible rémunération, peu ou<br />
as d'avantages sociaux, insécurité d'emploi, très faibles<br />
hances d'avancement ou de promotion. Une enquête effectuée<br />
par un groupe d'étudiants de l'UQUAM a permis de conclure<br />
que la principale raison, pour laquelle on retrouve les fem-<br />
mes presqu'exclusivement dans les petits restaurants semble<br />
être le peu de formation requise dans ces milieux.<br />
Le travail exige peu d'efforts intellectuels mais<br />
l'énergie physique requise et les fortes pressions auxquel-<br />
les sont soumises ces travailleuses sont très importantes.<br />
Le travail en station debout, les déplacements continuels,<br />
les risques de chutes, l'exposition â la chaleur, au bruit,<br />
â la fumée de cigarettes sont autant de facteurs qui agres-<br />
sent ces femmes.-<br />
Il apparaît également qu'en raison de la rémunéra-<br />
tion qui est presqu'essentiellement basée sur le pourboire,<br />
soit un salaire non officiel et souvent non déclaré, peu de<br />
ces travailleuses pourront s'offrir "le luxe" du retrait<br />
préventif, les prestations correspondant â 90% du salaire<br />
officiel.<br />
56
Ci<br />
5.0 TABLEAUX
5.1 Tableau synthèse des risques par type d'emploi dans le. secteur hébergement - restauration<br />
PROFESSION RISQUES<br />
Chimiques et Biologiques Physiques Psycho-sociaux<br />
Femne de chambre Produits de nettoyage Postures<br />
Préposée S l'entretien<br />
ménager<br />
Produits de nettoyage<br />
Produits corrosifs<br />
Cuisinière Produits de nettoyage<br />
Manipulation des aliments<br />
Serveuse Micro-organismes ^ ><br />
Chutes<br />
Entorses - foulures<br />
Charge physique de travail<br />
Coupures<br />
Changements de température<br />
Transport de charges<br />
Posture<br />
Chutes<br />
Entorses et foulures<br />
Charge physique de travail<br />
Coupures<br />
Changements de température<br />
Transport de charges<br />
Coupures<br />
Brûlures • échaudures<br />
Chaleur - humidité<br />
Chutes - glissades<br />
Transport de charges<br />
Posture<br />
Odeurs*<br />
Charge de travail• Micro-ondes<br />
Posture<br />
Chutes - glissades<br />
Brûlures - échaudures<br />
Charge de travail<br />
Chaleur<br />
Rapidité du travail<br />
Bruit<br />
Barmaid Micro-organismes Posture<br />
Fumée de cigarettes (C0)<br />
Rapidité du travail<br />
Bruit<br />
Fumée de cigarettes (C0)<br />
Eclairage<br />
Danseuse-serveuse Micro-organismes Posturè<br />
Chutes<br />
Entorses - foulures<br />
Bruit<br />
Fumée de cigarettes (CO)<br />
Eclairage<br />
Faible rémunération<br />
Monotonie<br />
58<br />
Dévalorisation de la tache<br />
Insécurité d'emploi<br />
Impossibilité de promotion<br />
Faible rémunération<br />
Monotonie<br />
Dévalorisation de la tache<br />
Insécurité d'emploi<br />
Impossibilité de promotion<br />
Faible rémunération<br />
Horaires<br />
Insécurité d'emploi<br />
Impossibilité de promotion<br />
Mode de rémunération<br />
Horaires - heures longues<br />
Insécurité d'emploi<br />
Harcèlement sexuel<br />
Compétition dans le milieu<br />
Image 11ée S 1'emploi<br />
Horaires - heures longues<br />
Insécurité d'emploi<br />
Image liée S 1'emploi<br />
Harcèlement sexuel<br />
Alcoolisme<br />
Horaires - heures longues<br />
Mobilité<br />
Harcèlement sexuel<br />
Insécurité d'emploi<br />
Image 1lée h 1'emploi<br />
Alcoolisme<br />
Carrière courte
5.2 Tableau comparatif des conditions de travail chez les syndiqués et non-syndiqués<br />
1. Salaire 2.85 avec pourboires<br />
3.47 sans pourboires<br />
2. Horaire 6 jours/sem. légal<br />
NON-SYNDIQUES SYNDIQUES<br />
quotidien: variable \<br />
hebdomadaire: peut varier selon l'humeur (<br />
du patron \<br />
illégalement: peuvent travailler 10 jours consécutifs<br />
avec 4 jours de congé sans temps supplé-<br />
mentaire<br />
<strong>RESTAURATION</strong> & HOTELLERIE<br />
4.05 salariés â pourboires serveuses et garçons.<br />
•4.30 - 4.40 barman - disco<br />
autres 4.30 - 7.00/heure<br />
entr. mên. 37 hres/5 jours<br />
maint. & ma g. 40/5 jours<br />
concier. avis récep. 37J/5 jours<br />
piano-bar, disco, p1sc1ne-bar 45 heures<br />
salle â manger - banquet - serv./ch. 45 heures<br />
3. Temps supplémentaire taux et demi après 45 hres/sem. obligatoire - toute heure en plus de la journée régulière ou de la<br />
semaine régulière - taux et demi<br />
- jours de fête chOmés et payés - taux double<br />
4. Congés fériés St-Jean Baptiste et six autres 12 jours/an si ces jours sont travaillés Ils sont rémuné-<br />
rés a taux triple ou double avec récupération<br />
du congé
5.2 Tableau comparatif des conditions de travail chez les syndiqués et non-syndiqués (suite 1)<br />
NON - SYNDIQUÉS SYNDIQUES<br />
5. Congés de maladie n'existent pas 6 jrs/an cumulatifs et monnayables<br />
6. Vacances annuelles 2 sem. après 1 an de service (4Ï)<br />
3 sem. après 10 ans de service (6%)<br />
7. Congé de maternité 18 sem. sans traitement après 20 sem. de service<br />
8. Reconnaissance d'an-<br />
cienneté<br />
chez le même employeur 15 jours pour porter plainte<br />
en cas de congédiement - peut être réintégré ordonnance<br />
17<br />
effectivement existante, dépend de la volonté du patron<br />
est considérée seulement pour le préavis<br />
9. Sécurité d'emploi le patron peut déplacer, mettre & pied; congédier arbi-<br />
trairement, excepté dans les cas d'activités syndicales,<br />
de grossesse, la défense de droits légaux, où 11 existe<br />
certains recours, droit au préavis en temps ou en argent<br />
pour congédiement ou mise d pied<br />
10. Divers uniformes souvent payés par l'employé<br />
pourboires partagés avec le busboy<br />
et/ou le patron - illégal<br />
- 1 an 1 jour par mois 4%<br />
<strong>RESTAURATION</strong> l HOTELLERIE<br />
1 année 2 sem. 4* 8 années 4 sem. 8Ï<br />
3 années 2 sem. 5X 10 années 5 sem. 10Î<br />
4 années 3 sem. 6Ï 12 années 5 sem. 11%<br />
équivalent en durée a 20 sem. donc un peu supérieur a l'or-<br />
donnance 17 mais plus restrictif quant a la répartition<br />
oui<br />
pas de mise a pied pour changement technologique<br />
réduction du personnel par département, selon l'ancienneté<br />
déplacement possible selon l'ancienneté, d'un département<br />
a rautre<br />
préavis de 3 semaineis en cas de mise a pied définitive<br />
clause antidiscrimination<br />
repas et café payés par l'employeur<br />
congés sociaux<br />
Extrait: Les travailleuses et l'accès a la synd1ca11sat1on:<br />
La situation réelle<br />
Etats généraux des travailleuses salariées québécoises<br />
CSN<br />
CEQ<br />
au bas de l'échelle... etc 1981
ANNEXE<br />
Statistiques; sur les: lésions professionnelles dans le secteur Hébergement et<br />
Restauration dans l'Estrie:<br />
Le secteur de l'hôtellerie se divise en deux grandes unités, l'Héber-<br />
gement et la Restauration. Ces deux unités comportent au moins 14 catégories<br />
d'établissements dans l'Estrie^ que nous regrouperons en 8 catégories homo-<br />
gènes et statistiquement significatives.<br />
Cl).<br />
Ces catégories sont:<br />
88 111, 88 112, 88 113: Hôtels, motels avec service, hôtels-motels,<br />
maisons de chambre<br />
(.2) 88 631, 88 632 : Restaurants, restaurants avec livraison<br />
(3) 88 611, 88 612 : Brasseries, tavernes<br />
(.4) 88 621, 88 633 : Discothèques, café-terrasses, bars ou barsalons<br />
(5) 88 641 : : Cafétérias<br />
(6) 88 651, 88 655 : Cantines mobiles, préparation de mets avec<br />
livraison<br />
(7) 88 656 ; Restaurants ou dépanneurs y compris vente d'essence<br />
(.8) 88 658 : Services de traiteurs, salles de réceptions<br />
Dans la région de l'Estrie, 355 établissements embauchant un maximum<br />
de 2,459 travailleurs dans le secteur de l'hébergement et de la restauration<br />
ont déclaré des lésions, professionnelles durant l'année 81, ce qui représente<br />
environ 30% de tous les établissements de l'Estrie. L'unité de l'hébergement<br />
regroupe 23% des établissements et 29% des travailleurs. Les établissements<br />
de la restauration se répartissent comme suit, 44% sont des restaurants, 14%<br />
regroupent les brasseries, tavernes, discothèques, café-terrasses, bars, bar-<br />
salons; Neuf % (9%) sont des cafétérias et enfin 9% sont des services de trai-<br />
teurs, salles de réceptions, cantines mobiles et autres. La mai.n-d'oeuvre<br />
employée se répartit â peu près de la même façon entre les types d'établisse-<br />
ments (Voir.Tableau 1).<br />
(.1) Selon le Règlement concernant la classification des employeurs; Gazette<br />
officielle du Québec; Partie 2, lois et règlements 114e année, 17 février<br />
1982, no. 7.<br />
61
Lésions professionnelles<br />
Dans le secteur Hébergement et Restauration, les lésions profession-<br />
nelles (telles que compilées par la C.S.S.T.) ne comprennent que des acci-<br />
dents, â l'exception de quelques cas isolés de maladies professionnelles (4<br />
cas échelonnés sur 3 ans). En moyenne il y a eu 126 cas d'accidents profes-<br />
sionnels par année, pour les 3 dernières années, ce qui fait un taux de 6%<br />
de lésions professionnelles par travailleur, par année pour les établissements<br />
ayant déclarés des lésions.*^ Ce sont les cafétérias et les cantines mobiles<br />
qui ont les plus hauts taux d'accidents par travailleur (voir Tableau 2) et<br />
ils embauchent ensemble 10% de la main-d'oeuvre du secteur. Il y a évidem-<br />
ment plus d'accidents qui se produisent dans l'hébergement (24%) et dans les<br />
restaurants (.37%) ces établissements employant respectivement 29% et 44%<br />
des travailleurs du secteur.<br />
Nature de la lésion professionnelle<br />
Les lésions les: plus courantes sont les coupures, déchirures, lacéra-<br />
ti on s et amputations; elles recouvrent^37%^es lésions. Viennent ensuite les<br />
brûlures comprenant les brûlures par courants électriques, par friction, par<br />
substances chimiques et par contact avec une surface chaude,(20^ des accidents.<br />
Les entorses, foulures, élongations et conflits disco-ligamentaires représen-<br />
tent eux aussiQoî) des lésions. Ces trois types de lésions couvrent donc<br />
ensemble 77% des accidents subis dans ce secteur de travail.<br />
Dans une moindre proportion, il y a des contusions, écrasement, héma-<br />
tome, etc. (.11%), des douleurs, dorsalgies etc. (6%) et enfin des fractures<br />
(.4%) (voir Tableau 3). Dans les établissements d'hébergement, ce sont les<br />
coupures et les foulures et entorses qui se produisent le plus fréquemment.<br />
Dans les restaurants, ce sont principalement les coupures. Et enfin dans<br />
les cafétérias ce sont à peu près a fréquence égale, les coupures, les brû-<br />
lures et les foulures qui se produisent (voir Tableau 3).<br />
62
Siège de la lésion professionnelle<br />
Cinquante-six pour cent(£SS)' des lésions professionnelles affectent<br />
les: membres supérieurs. Seize pour cent 06%) les membres inférieurs et<br />
14%1uuche^ trois types de sièges ensemble couvrent 86% des<br />
lésions professionnelles. Ensuite il y a, dans une plus faible proportion,<br />
les accidents affectant le tronc (5%) et les accidents â sièges multiples (4%)<br />
(voir Tableau 4). Dans l'hébergement, les accidents affectent un peu plus les<br />
membres supérieurs et les membres inférieurs et un peu moins fréquemment le<br />
dos. Tandis que dans les restaurants les accidents se situent surtout au<br />
niveau des membres supérieurs et du dos. Dans les cafétérias encore une<br />
fois les accidents affectent également les membres supérieurs, inférieurs<br />
et le dos (voir Tableau 4).<br />
Genre de la lésion professionnelle<br />
Dans le secteur de l'hébergement et de la restauration 40% des acci-<br />
dents se produisent lorsque les travailleurs sont heurtés ou "frappés par"<br />
un objet. Dix-huit pour cent (18%) des lésions apparaissent suite â une<br />
chute à un niveau plus bas ou au même niveau. Seize pour cent (.16%) des<br />
lésions font suite à un contact avec des températures extrêmes et enfin 13%<br />
des accidents se produisent lorsqu'il y a efforts excessifs. Ces 4 princi-<br />
paux genres d'accidents couvrent 87% de tous les accidents. Dans l'héberge-<br />
ment ce sont surtout les accidents qui se produisent lorsque "heurter ou frap-<br />
per par" et les accidents par chute. Dans les restaurants ce sont à peu près<br />
également ces quatre genres d'accidents qui arrivent. Enfin dans les cafété-<br />
rias ce sont surtout les efforts excessifs et les chutes qui provoquent des<br />
accidents (voir Tableau 5).<br />
Agent causal de la lésion professionnelle<br />
Vingt-trois pour cent (23%) des lésions sont causées par des outils<br />
non mécaniques, suivies par les lésions causées par les surfaces de planchers,<br />
(17%), les articles céramiques, de verre et de métal (14%) et enfin par des<br />
récipients et des boîtes 03%). Moins fréquemment, 11% des lésions se pro-<br />
duisent par des produits alimentaires et 9% des accidents sont causés par des<br />
mouvements du corps. Ces principaux agents causaux couvrent 88% des lésions<br />
professionnelles.<br />
63
Dans l'hébergement ce sont surtout les outils non mécaniques, les<br />
surfaces de planchers, et les mouvements du corps les principaux agents cau-<br />
saux des accidents.<br />
Dans les restaurants, les lésions sont causées un peu plus fréquemment<br />
par les outils non mécaniques, les récipients et boîtes et par les surfaces<br />
de planchers. Dans les cafétérias, les quatre principaux agents causaux pro-<br />
voquent à peu près également des accidents (voir Tableau 6).<br />
Les maladies professionnelles<br />
Comme mentionné plus haut; il n'y a eu que quatre cas de maladies pro-<br />
fessionnelles déclarés durant les trois dernières années. A titre indicatif,<br />
ces cas étaient une allergie respiratoire, une hépatite, une intoxication^et<br />
une dermatose causée par les détergents. Un cas dans la catégorie des restau-<br />
rants, 2 cas dans l'hébergement et un cas dans les services de traiteurs.<br />
En résumé<br />
Les lésions professionnelles se produisent principalement dans les<br />
hôtels et restaurants, respectivement 24% et 37% des accidents. Ceci s'ex-<br />
plique par le fait que ces catégories d'établissements^embauchent ensemble<br />
73% des travailleurs de ce secteur. Par contre les \cafétéMas^) avec un taux<br />
de main-d'^euvre_de@), sont sureprésentées en termes de lésions profession-<br />
nelles,^^ des accidents déclarés. Les principales lésions sont des coupures<br />
des brûlures et des foulures. Les sièges principaux de ces lésions sont les<br />
membres supérieurs, suivis des membres inférieurs et du dos. Le genre d'ac-<br />
cident le plus fréquent est celui produit lorsque le travailleur est heurté<br />
ou frappé par un objet, un meuble, etc. Viennent ensuite les accidents pro-<br />
voqués par une chute, un contact avec une température extrême ou par des efforts<br />
excessifs.<br />
Les principaux agents causaux de ces lésions sont des outils non méca-<br />
niques, des articles de céramique, de verre ou de métal (36%). Dans une moin-<br />
dre proportion, des surfaces de plancher et des récipients et boîtes.<br />
64
Tab1eau 1: -Nombre des établissements ayant déclarés des lésions professionnelles & la C.S.S.T, dans la Région 05 - Estrie<br />
C1 î 88 111, 88 112, 88 113<br />
HOtels, motels avec<br />
service. Hôtels-motels<br />
Maisons de chambre<br />
(2) 88 631, 88 632<br />
Restaurants, restaurants<br />
avec livraison<br />
Nombre d'établissements Nombre maximum de travai lleùrs<br />
80 23% 707 29%<br />
138 39% 1 089 44%<br />
(3) 88 611, 88 612<br />
Brasseries, tavernes 28 8% 178 7%<br />
(4) 88 621, 88 633<br />
Discothèques, caféterrasses,<br />
bars ou<br />
bar-salons<br />
23 6%<br />
14%<br />
62 ' 3%<br />
(5) 88 641<br />
Cafétérias 33 9% 159 6%<br />
(6) 88 651. 88 655<br />
Cantines mobiles,<br />
Préparation de mets<br />
avec livraison<br />
(7) 88 656<br />
Restaurants ou dépanneurs<br />
y compris vente d'essence<br />
(8) 88 658<br />
Services de traiteurs<br />
Salles de réceptions<br />
7 2% 92 .4%<br />
21 6% 59 2%<br />
25 7% 113 5%<br />
TOTAL : 355 100% 2 459 100%
Tableau 2: Lésions professionnelles par catégorie d'établissements et par année<br />
lésions professionnelles Accidents Total<br />
••""•«•^^.gnnées<br />
'79 '80 '81 Moyenne des 3 ans<br />
établissements % ë % S % a % » Taux d'accidents par 100 travailleurs<br />
(1) HOtels-motels 23% 23 25% 35 25% ^ 34 24% 31 4%<br />
(2) Restaurants 43X 43 35% 50 32% 44 37% 46 4%<br />
( 3) Brasseries 6% 6 . 6% 8 7% 10 6% 8 4%<br />
(4) Disco, bars etc 1% 1 0 0 2% 3 1% 1 2%<br />
(5) Cafétérias 16% 16 22% 31 17% 23 18% 23 15%<br />
(6) Cantines-mobiles 7% 7 6% 9 - 8% 11 7% 9 10%<br />
(7) Restaurants-essence 1% 1 1% 1 1% 1 1% 1 2%<br />
(8) Traiteurs 4% 4 5% 7 7% 10 5% 7 6%<br />
TOTAL : 100% 101 100% 141 100% 136 100% 126 6% moyenne du taux d'accidents<br />
par 100 travailleurs pour<br />
les 3 années<br />
28% 37% 36%<br />
1005<br />
X
Tableau 3: Nature de la lésion (moyenne des années 79-80-81) par catégorie d'établissements<br />
cr«
Siège de l'accident (moyenne des années 79 - 80 - 81) par catégorie d'etablissenents<br />
O»<br />
00
Tableau 5: Genre de l'accident (moyenne des années '79 - '80 - '81) par catégorie d'établissements
Tableau 6: Agent causal de l'accident (moyenne des années '79 - '80 - '81) par catégorie d'établisserents
Références:<br />
(.1) Gazette officielle du Québec; Partie 2, Lois et Règlements, 114e année,<br />
17 février 1982, no. 7.<br />
Sources statistiques:: Données fournies par la C.S.S.T., service de la sta-<br />
tistique en date du 1er mars 1982.<br />
71
.0 Bloc II BIBLIOGRAPHIE<br />
(1) Ellis:, R.C. jr U.S.A.<br />
BIT. Médecine, Hygiène et Sécurité du Travail,<br />
Genève 1973<br />
Vol. I, 893 p. Hôtels et Restaurants p. 808<br />
(2) op. cit. Ellis, R.C. jr p. 808<br />
(3) op. cit. Ellis, R.C. jr p. 808<br />
(4) Institut de Tourisme et d'Hôtellerie du Québec,<br />
Vol. I Service de Restaurant 1980 - p. 11<br />
(5) op. cit. Ellis, R.C. jr p. 809<br />
(6) op. cit. Ellis, R.C. jr p. 809<br />
(7) op. cit. Ellis, R.C. jr p. 809<br />
(8) White, Susan<br />
Travail Québec, Mars 78, Vol. 14. No 1 p. 20<br />
Enfin regroupées, les travailleuses du bas de l'Echelle luttent pour<br />
survivre<br />
P. 19 - 35<br />
(9) Association des Employés à Pourboires de l'Estrie<br />
Mémoire présenté a M. le Ministre Raynald Frëchette<br />
Sherbrooke, juin 81 35 p.<br />
Profil du travailleur de la restauration p. 4<br />
(10) op. cit. ITHQ. p. 42<br />
(11) op. cit. ITHQ. p. 42<br />
(12) op. cit. ITHQ. p. 42<br />
(13) op. cit. ITHQ. p.-43<br />
(14) op. cit. ITHQ. p. 43<br />
(15) Courau, P.J., France<br />
B.I.T. Médecine, Hygiène, Sécurité au Travail, Genève 1973<br />
Vol II, p. .894 - 1 738<br />
Restauration d'Entreprise, p. 1 434<br />
(16) op. cit. Courau P.J., p. 1 434<br />
(17) op. cit. Ellis, R.C. p. 809<br />
(.18) op. cit. Ellis, R.C. p. 809
(19) Jarry, Marie-Hélène<br />
Revue Femmes du Québec Janv. fév./80 p. 20-26<br />
Waitress et barmaids: a votre service p. 24<br />
(20) op. cit. Jarry, Marie-Hélène p. 21<br />
(21) op. cit. Jarry, Marie-Hélène p. 22 - 23<br />
(22) . op. cit. Jarry, Marie-Hélène p. 23<br />
(23) op. cit. Jarry, Marie-Hélène p. 23<br />
(24) NIOSH<br />
Health and Safety Guide for eating and drinking places,<br />
Ohio, May 1976, 63 p.<br />
Occupational health and environmental<br />
controls p. 26<br />
(.25) op. cit. Jarry, Marie-Hélène p. 22<br />
(26) Etats généraux II. des travailleuses salariées québécoises<br />
Les conditions de travail des femmes 89 p.<br />
Danseuse-serveuses p. 23<br />
(.27) op. cit. Etats généraux p. 23
Bloc III RISQUES ERGONOMIQUES <strong>ET</strong> LEURS EFF<strong>ET</strong>S SUR LA SANTE DE LA FEMME<br />
ENCEINTE, DU FO<strong>ET</strong>US <strong>ET</strong> DE L'ENFANT ALLAITE
A) RISQUES PHYSIQUES<br />
1.0 LES CONTRAINTES THERMIQUES<br />
1.1 La chaleur<br />
La notion de bien-être: l'intervalle de température qui<br />
nous permet d'éprouver cette notion de confort eat très mince, elle<br />
ne couvre que 3 degrés celcius. Le système d'autorégulation ther-<br />
mique ne peut pas être trop sollicité pour qu'une travailleuse puisse<br />
garder unè impression subjective de confort.;<br />
L'intervalle de bien-être est une notion non fixe, elle varie<br />
en fonction du climat, de la saison, de l'Sge, du sexe, de l'alimen-<br />
tation, de l'habillement, etc...<br />
Elle est assujettie en outre, a une foule d'autres facteurs<br />
dont; l'humidité, les mouvements d'air, les rayonnements thermiques,<br />
etc... Pour préciser davantage, soulignons que la température per-<br />
çue par une travailleuse est une notion subjective qui dépend de 2<br />
facteurs: la- température de 1 '^air amblajit et la température des<br />
surfaces du 1 ocal_j)u_jJo^ La température subjective<br />
correspond a la moyenne de ces deux facteurs. Pour assurer la<br />
notion de bien-être il est important que la différence entre ces 2<br />
facteurs soit faible (inférieure â 3 degrés celcius).<br />
Un bilan thermique positif ou négatif correspond donc à une<br />
accumulation ou un déficit de chaleur dans les parties périphéri-<br />
ques de l'organisme créant ainsi une sensation d'inconfort. Cette<br />
dernière sensation résulte de modifications métaboliques et vaso-<br />
motrices de compensation.<br />
La femme enceinte, dû a l'augmentation de son activité méta-<br />
bolique de base, serait plus sensihle aux écarts supérieurs de<br />
température. Par contre, elle aurait une tolérance accrue aux<br />
écarts négatifs de température. A une élévation de température<br />
corporelle, correspond des réactions physiologiques pour dissiper<br />
75
l'excédent de chaleur. Le mécanisme principal étant la sudation,<br />
elle s'effectue par l'intermédiaire d'une vasodilatation peaucière.<br />
ri y a transmission de chaleur vers l'extérieur de l'organisme.<br />
Ce mécanisme de vasodilatation périphérique entraîne une augmen-<br />
tation du débit cardiaque et des vasoconstrictions sélectives,<br />
ex: foie, système digestif... L'augmentation du débit cardiaque<br />
doit alors s'ajouter â l'augmentation physiologique caractéristi-<br />
que de la femme enceinte et qui atteint environ 40% vers la<br />
semaine de gestation.<br />
Conséquences possibles résultant de l'exposition â des températures<br />
supérieures â la limite du bien-être<br />
Il faut d'abord considérer qu'il existe un facteur d'habi-<br />
tuation ou d'accoutumance â la chaleur. Un processus d'acclima-<br />
tation, permet après un certain temps, de mieux tolérer les écarts<br />
supérieurs de température. Il existe aussi des handicaps relatifs<br />
à la tolérance â la chaleur, â ce titre la grossesse contribue â<br />
limiter la tolérance d'une femme â la chaleur pour 3 raisons.<br />
Métabolisme plus actif de la femme enceinte donc, production<br />
de chaleur intrinsèque supérieure.<br />
^ 2- Production de chaleur du foetus (via son propre métabolisme).<br />
3- Contraintes physiques de la femme enceinte (poids plus élevé,<br />
déplacement du.centre de gravité) qui augmentent pour un tra-<br />
vail donné la quantité d'énergie nécessaire (chaleur) pour<br />
son exécution.<br />
A cette susceptibilité plus grande à la chaleur de la femme<br />
enceinte, il faut ajouter certaines considérations. Les manifesta-<br />
tions symptomatiques. sont reliées au degré de chaleur, à la quantité<br />
d'énergie dépensée au travail, â l'humidité, qui, si elle est très<br />
élevée, diminue la possibilité de voir la sudation éliminer l'excès<br />
76
de chaleur accumulé. La sudation permet d'éliminer la chaleur pro-<br />
duite par l'organisme mais c'est 1'evaporation de la sueur qui<br />
permet de dégager cette chaleur dans l'environnement. Toute con-<br />
trainte a 1'evaporation de la sueur, ex: fort taux d'humidité,<br />
mauvaise ventilation, port de vêtements hermétiques, etc... diminue<br />
la possibilité d'éliminer la chaleur accumulée dans l'organisme.<br />
Dans le secteur de la restauration et de l'hôtellerie, les<br />
postes où la chaleur est intense et peut produire des malaises ou<br />
symptômes se trouvent surtout dans les ^ujSTnpT-) le travail près<br />
des fours, fourneaux, plaques chauffantes dans des établissements<br />
non climatisés et mal ventilés. Dans les hôtels la chaleur peut<br />
être très importante dans la(bwn^riX de l'établissement.<br />
Manifestations symptomatiques des excès de chaleur<br />
D'abord: sensation d'inconfort<br />
sudation abondante<br />
excitabilité ou somnolence<br />
fatigue<br />
manque de concentration<br />
vasodilatation périphérique et oedèmes<br />
ensuite: augmentation du nombre d'erreurs<br />
diminution du rendement tant physique qu'intellectuel<br />
augmentation du risque d'accident<br />
tachycardie<br />
Si l'exposition à une ambiance chaude se poursuit, on peut<br />
voir apparaître d'autres manifestations plus sérieuses qui démon-<br />
trent que les limites de la tolérance individuelle sont dépassées.<br />
Epuisement dO a la chaleur: cette entité se développe de la<br />
sensation de fatigue â la syncope. Cette condition peut survenir<br />
â des niveaux de chaleur inférieurs â ce que l'on considère comme<br />
extrême.<br />
77
- fatigue extrême<br />
étourdissements<br />
céphalée<br />
nausées et vomissements<br />
perte de conscience<br />
Crampes de chaleur: elles surviennent chez les gens qui<br />
transpirent profusément. Il y a perte d'électrolytes dans la sueur<br />
et une diminution du chlorure de sodium dans l'organisme. Carac-<br />
téristiquement cette déplétion sodique se manifeste par des cram-<br />
pes musculaires spasmodiques des extrémités et de la paroi abdomi-<br />
nale.<br />
A l'extrême on peut voir apparaître des manifestations plus<br />
dangereuses encore dont nous ne citerons que les têtes de chapître.<br />
- déshydratation sévère<br />
hyperthermic<br />
coup de chaleur<br />
1.1.1 Bibliographie<br />
(1) Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke<br />
La médecine au travail<br />
P. 77 - 83 '<br />
(2) Daum et Stellman<br />
Perdre sa vie a la gagner<br />
Parti pris ouvrier 3<br />
1979<br />
P. 159 - 170<br />
(3) Fuvel - E.<br />
Travail et grossesse<br />
D.S.C. Hôpital St-Luc Montréal, Québec, p. 30<br />
(4) Grandjean E.<br />
Précis d'ergonomie<br />
Presses académiques européennes, Bruxelles, 1969<br />
P. 229 - 266<br />
(5) Locas, Lise<br />
Le stress thermique<br />
Prévention mars 1979<br />
78
(6) Pritchard - MacDonald<br />
Williams obstetrics<br />
16e Ed.<br />
P. 228 - 233, p. 237 - 240
Le froid .<br />
Comme nous l'avons vu précédemment, une très grande propor-<br />
tion des femmes enceintes note subjectivement une meilleure tolé-<br />
rance au froid en. terme de confort. Il n'existe toutefois pas de-<br />
données scientifiques accessibles sur le sujet.<br />
Les notions et le rationnel décrivant la femme enceinte plus<br />
sensible è la chaleur jouent en sa faveur dans le chapître de la<br />
tolérance au froid. On ne parle pas ici des froids extrêmes et des<br />
risques inhérents à ceux-ci, ex: engelures, pied d'immersion, hypo-<br />
thermie... De façon non spécifique, l'exposition prolongée au froid<br />
s'accompagne de plusieurs symptômes ou manifestations qui contribuent<br />
S augmenter 1'inconfort:<br />
A- notons d'abord la vasoconstriction peauciêre et au niveau<br />
des extrémités pour conserver la chaleur de l'organisme.<br />
Cette vasoconstriction peut produire des engourdissements<br />
et une diminution de la sensibilité des extrémités.<br />
B- tremblements et frissons:<br />
ces manifestations diminuent la dextérité et la concentra-<br />
tion.<br />
C- l'exposition au froid (particulièrement si les courants<br />
d'airs, l'humidité et une tenue vestimentaire inadéquate<br />
s'y associent) peut contribuer au développement ou à l'ag-<br />
gravation de certaines pathologies infectieuses.<br />
Ex: syndromes grippaux<br />
sinusites<br />
bronchites, etc...<br />
D- ces mêmes conditions peuvent contribuer également à la<br />
génêse d'arthralgies [douleurs articulaires! qui se gref-<br />
fent ou non sur une pathologie articulaire ou rhumatismale<br />
pré-existante.<br />
80
1.2.1 Bihlio^rapMe<br />
(1) Daum et Stëllman<br />
Perdre sa vi é a 1 a gagner<br />
Parti pris ouvrier 3<br />
1979<br />
P. 159 - 170<br />
(2) Hunt Vilma R.<br />
Work and the health of women<br />
C.R.C. Press Bocaraton 1979<br />
Florida<br />
P. 86<br />
81
L'ECLAIRAGE<br />
Dans le secteur de travail concerné (restauration et hébergement)<br />
il existe des établissements où des conditions physiques environnementa-<br />
les sont sacrifiées au profit de "l'ambiance". Nous parlons ici de l'é-<br />
clairage et du bruit particulièrement dans les bars, discothèques, clubs,<br />
etc... Nous tenterons de préciser en quelques lignes les risques qui y<br />
sont associés.<br />
On peut distinguer ici 2 conditions particulières.<br />
1- L'éclairage insuffisant ou l'obscurité relative de ces milieux de<br />
travail<br />
2- Le type d'éclairage de certains établissements soit: des éclairages<br />
de toutes couleurs, des éclairages alternatifs, des stroboscopes, etc.<br />
2.1 L'éclairage déficient, (obscurité relative)<br />
adaptation a l'obscurité:<br />
L'adaptation tant à l'obscurité qu'à la clarté demande un laps de<br />
temps d'autant plus grand que les différences d'éclai rement sont<br />
grandes. L'adaptation lors du passage de la lumière du jour â<br />
l'obscurité s'effectue surtout dans les 5 premières minutes mais,<br />
demande une heure pour s'effectuer complètement. L'adaptation a<br />
l'obscurité ne peut donc pas être très rapide. Il faut au moins<br />
25 à 30 minutés pour que la vision normale soit atteinte.<br />
2.2 Les éclairages alternatifs, multi-couleurs, stroboscopes<br />
Quoique l'adaptation a la clarté soit plus rapide, certaines condi-<br />
tions spéciales d'éclairement (jeux de lumières, stroboscopes) dépas-<br />
sent la capacité d'adaptation de l'oeil. Il se produit un éblouis-<br />
sement plus ou moins continu avec impossibilité pour l'oeil de bien<br />
s'adapter a la quantité de lumière ambiante. Il existe (3) types<br />
d'éblouissements;<br />
82
1- L'éblouissement d'adaptation dans le cas où l'adaptation à un<br />
niveau lumineux n'est pas encore atteint.<br />
2- L'éblouissement relatif qui est dû à des contrastes, trop accu-<br />
sés dans le champ visuel<br />
3- L'éblouissement absolu ou une brillance telle d'une source lumi<br />
neuse dépasse les capacités d'adaptation de l'oeil.<br />
Une suite rapide de modifications d'éclairement de courte<br />
durée est très gênante puisqu'elle ne permet aucune possibilité<br />
d'adaptation pour l'oeil.<br />
Risques associés a l'éclairage<br />
Un éclairage déficient, caractérisé par un manque de lumière,<br />
un ou des éclats éblouissants, une mauvaise utilisation des couleurs<br />
une mauvaise diffusion et distribution de la lumière peut entraîner<br />
des céphalées et de la-fati^ue. En outre, il s'agit d'un facteur de<br />
stress surajouté qui contribuera aux manifestations courantes des<br />
excès de stress. Ex: réactions psycho-physiologiques.<br />
Deux types de fatigue, peuvent résulter: la fatigue oculaire<br />
et la fatigue nerveuse. Ces états de fatigue sont associés à une<br />
baisse de la production, une accumulation de fausses manoeuvres et<br />
une augmentation de la fréquence des accidents.<br />
Selon un rapport de la "National Safety Council" (USA) on<br />
estime que l'éclairage et la fatigue oculaire sont partiellement<br />
responsables de 20% de tous les accidents de travail. Pour la<br />
femme enceinte et son foetus, il ne semble pas exister de risques<br />
spécifiques ou particuliers associés à cette dimension.<br />
83
2.4 Bibliographie<br />
(1) Grandjean E.<br />
Précis d'ergonomie<br />
Presses académiques européennes, Bruxelles,<br />
1969<br />
Lumière et couleur page 152-192<br />
84
3.0 LE BRUIT<br />
3.1 Données générales<br />
L'intensité du bruit est mesurée en décibels ( dB ). Une<br />
intensité de bruit dépassantJiOj^ produit une nuisance. Les<br />
normes québécoises d'exposition au bruit en milieu de travail pré-<br />
cisent qu'à 85 dB le temps maximum d'exposition journalière est de<br />
16 heures à 90 dB la durée d'exposition maximum dimunue à 8 heures.<br />
"nTb. Référerai 1 Annexe I sur les normes d'exposition au bruit.<br />
L'intensité du bruit n'est pas le seul facteur à considérer<br />
dans l'évaluation du problème. Le bruit est composé de différents<br />
sons de sources et de qualités différentes que nous pouvons iden-<br />
tifier avec un appareillage et des techniques particulières.<br />
Le problème le plus connu actuellement associé au bruit exces-<br />
sif est la surdité dite "occupationnelle". Il n'existe pas de seuil<br />
clair en deçà duquel ce risque est inexistant. Ce sont des études<br />
épidémiologiques qui ont établi sur des bases statistiques les normes<br />
pour la protection auditive. Ces normes correspondent à des intensi-<br />
tés de bruit ou le risque de développer une surdité est minimum.<br />
Ce risque bien sOr augmente avec l'intensité du bruit qui croît.<br />
Il faut noter que la courbe décibel est logarythmique, c'est-à-dire<br />
qu'à chaque augmentation du bruit de 3 décibels correspond une augmen-<br />
tation du double de l'intensité du bruit. Ce sont d'abojj lesjiautes^<br />
fréquences de l'acuité auditive humaine qui sont affectées par le bruit<br />
d'abord de façon transitoire, et à la longue de façon irréversible.<br />
Cette diminution des seuils de perception des sons s'étend aux fréquen-<br />
ces inférieures pour atteindre les fréquences de la conversation humai-<br />
ne. Cela crée alors un handicap majeur pour l'individu atteint.<br />
Le bruit excessif ne fait pas à la longue que provoquer une<br />
surdité progressive irréversible, il occasionne de la fatigue, une<br />
diminution de l'efficacité, des problèmes psycho-physiologiques et<br />
des troubles émotionnels.<br />
85
t<br />
Le bruit et la grossesse<br />
Pour la femme enceinte et le bébé â naître, il existe des<br />
risques particuliers reliés â l'exposition au bruit. La recherche<br />
animale et certaines études épidémiologiques font état d'influences<br />
exercées sur l'organisme maternel et foetal par le bruit excessif.<br />
\<br />
Résumé de quelques observations de la recherche animale sur le sujet<br />
tiré du livre de Vilma Hunt, tvoir références bibliographiques).:<br />
1- Zondek et Tamari : concluent que les stimuli's sonores ont un<br />
effet stimulant sur les ovaires. Les ovaires soumis à des sti-<br />
muli's sonores ressemblent a ceux qui ont été stimulés par des<br />
gonadotroph!'nés. |<br />
2- Singh: nous parle en conclusion de certaines évidences d'une<br />
diminution de la fertilité et de la productivité chez les rates<br />
exposées à des stimuli's sonores.<br />
3- Zondek et Tamari: la toute première période de la gestation<br />
serait la plus sensible aux influences du bruit. Ils sont d'avis<br />
que les stimuli's auditifs n'ont pas d'effets sur le développement<br />
embryonnaire si l'oeuf est bien implanté dans l'endomètre.<br />
ml<br />
Résumé des observations sur certaines études épidémiologiques tiré<br />
du livre de Vilma Hunt "Work and the health of women"..<br />
1- Anticaglia:. il s'agit d'une revue de la littérature sur les<br />
effets extra auditifs du bruit. Il est connu que le bruit entraîne<br />
des réactions cardio-vasculaires. Ex: vasoconstriction et fluc-<br />
tuations de la pression artérielle. Une vasoconstrict^ des<br />
petites arterioles survient a des expositions au bruit aussi fai-<br />
bles que 7Q_decibels. Dunbar suggère que certains stress, dont<br />
le bruit, peuvent altérer la circulation utérine suffisamment pour<br />
causer un décollement placentaire et un avortement.<br />
86
2- Kalicinski. et al. : ont menés une étude portant sur la pression<br />
artérielle et les électro-cardiogrammes de femmes exposées a un<br />
milieu bruyant pour une longue période de temps.. Le bruit mesuré<br />
variait de 95 a 105 dB et la fréquence s'étendait de 32 a 16,000<br />
i Hz. L'incidence d'hypertension artérielle et d'anomalies a l'é-<br />
x lectro-cardiogramme (signes d'ischémies) augmentait en relation<br />
' avec la durée d'exposition au bruit.<br />
3- Frolova, Bohm, Pramaterov et Balev: plusieurs chercheurs se sont<br />
intéressés aux vibrations. On sait que le son se propage sous<br />
forme d'ondes ou vibrations sonores. Ces différentes études<br />
tendent a associer les vibrations générales a certaines anoma-<br />
lies comme:<br />
A- congestion sanguine pelvienne chez les femmes qui opèrent des<br />
tracteurs (Frolova)<br />
B- anomalies menstruelles associées aux vibrations transmises<br />
par les véhicules moteur (Bohm)<br />
C- diminution de la capacité de travail en relation avec une aug-<br />
mentation de l'amplitude et de la fréquence des vibrations<br />
(Pramaterov et Balev)<br />
4- Orne rod: à la 24e semaine de vie intra-utérine, la cochlée et<br />
le sens de l'ouïe sont complètement développés chez le foetus.<br />
Ce chercheur conclue qu'il serait important de définir les carac-<br />
téristiques du son dans l'environnement intra-utérien et ce,<br />
pour déterminer les conséquences éventuelles du bruit intense<br />
sur le foetus.<br />
5- Dwornicka et al: mesurent le rythme cardiaque foetal dans les<br />
derniers mois de la grossesse après une stimulation auditive de<br />
100 décibels a différentes fréquences à 1 000 Hz on note une aug-<br />
mentation du rythme cardiaque de 7 contractions par minute en<br />
moyenne. A 2 000 H* on note une augmentation du rythme cardiaque<br />
87
de 11 contractions par minute en moyenne. Aucune réaction<br />
cardio-vasculaire n'était mesurée chez les mères. La stimula-<br />
tion auditive durait 5 secondes.<br />
Dans cette dernière étude et bien d'autres, on ne peut pas<br />
déterminer si l'influence provient de l'audition du bruit par<br />
l'oreille du foetus ou de la transmission des vibrations dans<br />
l'environnement intra-utérin.<br />
6- Ando et Hattori: ceux-ci ont conduit une étude sur l'influence<br />
du bruit (voisinage d'un aéroport) sur la santé maternelle et<br />
foetale. Dans la conclusion, on retrouve:<br />
une augmentation de 14% du taux de toxémie durant la gros-<br />
sesse dans un milieu bruyant (90 décibels) comparée à 7%<br />
dans les régions avoisinantes non soumises â ces bruits inten-<br />
ses. Aussi, 50% des mères ayant présenté des problèmes de<br />
-toxémie gravidique ont eu des enfants de petit poids de<br />
naissance (plus petit que 2 500 gr.). Cette étude conclue<br />
qu'il apparait que vivre dans un environnement très bruyant<br />
n'est pas souhaitable en regard de la santé des générations<br />
futures.<br />
Conclusion: il existe encore beaucoup d'imprécisions a ce sujet.<br />
Les résultats des études consultées suggèrent que l'exposition au<br />
bruit peut entraîner des dérèglements dans le processus de la repro-<br />
duction humaine et ce, â différents niveaux.<br />
A) effets sur les systèmes reproducteurs mâles et femelles<br />
B) effets sur le déroulement de la grossesse<br />
C) effets sur le développement du foetus<br />
On a mis en évidence une stimulation de la fonction ovarienne<br />
et une vasoconstriction pelvienne et utérine en relation avec une<br />
exposition au bruit. On a pu constater aussi des problèmes mens-<br />
truels chez les femmes et des dysfonctions sexuelles chez les hommes.<br />
88
Les families où le père et/ou la mère sont exposés au bruit intense<br />
sont généralement plus petites (moins d'enfants). Parmi les effets<br />
sur la grossesse et le foetus observés nous pouvons retenir les ris-<br />
ques d'avortement spontané, la prématurité, la toxémie gravidique,<br />
les petits poids de naissance et un haut taux d'accouchements anor-<br />
maux. Plusieurs études sont toutefois non concluantes ou contradic-<br />
toires, des éclaircissements devraient nous être fournis par des<br />
études et recherches épidêmiologiques à venir.<br />
Bibliographie<br />
(1) Ando Y. and Hattori H.<br />
Statistical studies on the effects of intense<br />
noise during human foetal life<br />
Journal of sound and vibration (.1973) 27 (1 )<br />
(.2) Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke<br />
La médecine au travail<br />
P. 84-85<br />
(3) Gazette officielle<br />
Règlements relatifs â la qualité du milieu de travail<br />
A.C. 3169 - 79 de 1979 1128<br />
1979 G.O. 11, 7841<br />
(4) Hunt Vilma<br />
Work and the health of women<br />
C.R.C. Press Boca Raton 1979<br />
Florida<br />
Noise and vibrations<br />
P. 75 - 81<br />
89
LES RADIATIONS MICRO-ONDES<br />
4.1 Données générales<br />
Le chapître des énergies rayonnantes est très complexe.<br />
Nous allons tenter de situer les fours micro-ondes parmi la multi-<br />
tude des sources de radiation en dégageant les caractéristiques qui<br />
leur sont propres.<br />
Nous pouvons distinguer 2 types de rayonnement différents:<br />
A) les rayonnements ionisants<br />
B) les rayonnements non ionisants<br />
A) Les rayonnements ionisants: l'exposition de la matière â ces<br />
radiations entraîne des modifications au niveau atomique. Il<br />
y a formation d'ions (particules chargées électriquement). Les<br />
rayonnements ionisants peuvent être électro-magnétiques c'est<br />
le cas des rayons X, des rayonnements gamma... Les rayonnements<br />
ionisants peuvent être aussi corpusculaires, ex: rayonnements<br />
alpha, bêta, neutrons, protons, etc... Les sources de rayonne-<br />
mënts ionisants sont par exemple: les appareils de rayon X, les<br />
radio-éléments (isotopes radioactifs).<br />
B) Les radiations non ionisantes: il existe (2) types de rayon-<br />
nements non ionisants, le rayonnement électro-magnétique se<br />
situant en deçà du spectre énergétique du rayonnement ionisant<br />
et des agents vecteurs d'énergie qui se comportent comme s'ils<br />
étaient apparentés à ces rayonnements électro-magnétiques.<br />
Aucune radiation non-ionisanté ne peut émettre suffi-<br />
samment d'énergie pour produire des paires d'ions comme le font<br />
les rayonnements ionisants. La différence entre chaque type<br />
de rayonnement non ionisant en terme de source et l'utilisa-<br />
tion est si grande qu'il nous faut considérer séparément chaque<br />
type de rayonnement non ionisant.<br />
90
Les rayonnements non ionisants électro-magnétiques sont:<br />
les ultraviolets, les lasers, les infra-rouge, les micro-ondes,<br />
les masers.<br />
Les rayonnements non ionisants provenant d'agents vec-<br />
teurs d'énergie sont: les ultrasons, les infrasons, la pres-<br />
sion, etc.<br />
(référer â l'Annexe II "spectre énergétique des micro-ondes".)<br />
Donc, les micro-ondes (rayonnement non ionisant) peuvent<br />
être produits en accélérant des électrons ou d'autres masses char-<br />
gées (ce processus s'effectuant par l'intermédiaire d'un appareil,<br />
le "magnétron". La radiation produite est alors convertie en un<br />
champ électro-magnétique qui peut être circonscrit dans un espace<br />
restreint, ex: un four. Le potentiel énergétique produit par<br />
ces radiations est mesuré en watts (W) comme pour le courant élec-<br />
trique; mais comme la quantité de radiation est très petite on parle<br />
ici de miliwatts tmW). Ces miliwatts sont mesurés par rapport a<br />
un espace donné soit: 1 cm carré (cm 2) la mesure de la quantité de<br />
radiation produite par un four micro-onde s'appelle EMISSION. La<br />
quantité de radiations que peut recevoir un individu en contact<br />
avec une source s'appelle EXPOSITION. L'exposition est généralement<br />
plus petite que l'émission car la quantité d'énergie radiante diminue<br />
avec la distance qui nous sépare de la source.<br />
Autres sources de radiation micro-ondes a part les fours:<br />
- radio et télécommunication<br />
- radars<br />
- en médecine les radiations micro-ondes sont utilisées<br />
- métallurgie<br />
- a la stérélisation<br />
- chauffer le caoutchouc des pneus<br />
- sécher les pStes alimentaires<br />
- etc...<br />
- en physiothérapie (diathermie)<br />
91
Normes et règlements<br />
Voir Annexe III les normes et règlements qui régissent l'utilisa-<br />
tion des fours micro-ondes.<br />
4.2 Principe d'action<br />
Le principe d'action des fours micro-ondes est tout â fait<br />
différent des fours conventionnels. Les radiations micro-ondes<br />
sont absorbées seulement par les substances qui contiennent de<br />
l'eau. Les radiations produites pénètrent les aliments â approxi-<br />
mativement 2.5 cm provoquant une vibration des molécules d'eau<br />
contenues dans les aliments. Ces vibrations provoquent une friction<br />
moléculaire et une production de chaleur intense. Cette production<br />
de chaleur s'étend vers la périphérie pour assurer la cuisson.<br />
Les murs et les ustensiles de cuisson ne sont donc pas direc-<br />
tement chauffés par les micro-ondes. La chaleur que Ton retrouve<br />
au niveau des contenants par exemple, est le résultat de la trans-<br />
mission de chaleur directe par contact avec l'aliment cuit au micro-<br />
ondes.<br />
4.3 Avantages des fours micro-ondes<br />
En 1972, il existait 12,000 fours micro-ondes en opération<br />
au Canada, en 1977 le nombre de fours grimpait à 76,000, aujourd'hui<br />
il y en aurait près de 100,000 et en 1983 on prévoit qu'au-delà d'un<br />
quart de million de fours micro-ondes seront en utilisation au Canada.<br />
La polémique concernant les avantages et inconvénients de la<br />
cuisson micro-ondes est loin d'être terminée les chercheurs effec-<br />
tuent des tests comparatifs sur l'un et l'autre mode de cuisson et<br />
une foule d'articles en font mention. Les avantages reliés à la<br />
cuisson micro-ondes sont.de 2 types A) économie de temps<br />
(temps de cuisson)<br />
92<br />
B) économie d'argent (moins<br />
d'énergie nécessaire par<br />
rapport aux fours conventionnels.
Ces deux avantages sont vrais surtout pour des petites quan-<br />
tités de nourriture, pour de très grandes quantités ces (2) avan-<br />
tages s'estompent. C'est sans contredit dans le secteur de la res-<br />
tauration que les fours micro-ondes présentent le plus d'avantages.<br />
Ce sont les aspects pratiques (surtout la rapidité) de leur utili-<br />
sation qui expliquent leur entrée en force dans les établissements<br />
de restauration.<br />
4.4 Inconvénients des fours micro-ondes<br />
Le degré de cuisson dépend beaucoup du pourcentage d'hydra-<br />
tation du produit soumis a la cuisson mais, aussi de sa forme, son<br />
volume, sa masse et ses propriétés. Le plus grand désavantage du<br />
four micro-ondes c'est de ne pas être un four tout usage. Son uti-<br />
lisation restreinte le relègue â un statut de complémentarité par<br />
rapport aux fours conventionnels. L'aspect des aliments cuits aux<br />
micro-ondes est différent, c'est le principe de cuisson qui explique<br />
cela, ex: l'absence de brunissement superficiel des viandes et<br />
pâtisseries.<br />
Même si les qualités nutritives de base ne semblent pas<br />
modifiées par la cuisson micro-ondes, des recherches sélectives sur<br />
le contenu vitaminique et microbien tendent â démontrer des résis-<br />
tances différentes a l'un et l'autre mode de cuisson (micro-ondes<br />
vs conventionnel).<br />
4.5 Risques associés aux fours micro-ondes<br />
Il est bien connu actuellement que l'exposition a de fortes<br />
intensités de radiation micro-ondes comporte des risques à la santé.<br />
Les recherches actuelles s'intéressent aux effets â des expositions<br />
de faible intensité a long terme. Rien de très concluant ne peut<br />
être dégagé a date. On connait encore très mal les perturbations<br />
sur les plans psychologiques et physiologiques générés par ces<br />
radiations. Nos soupçons reposent sur des études de l'Europe de<br />
l'Est tant chez l'homme que l'animal qui suggèrent que des<br />
93
perturbations reliées a de fortes intensités de radiations peuvent<br />
se retrouver a de faibles intensités de radiations micro-ondes.<br />
Les études épidémiologiques sur le sujet sont rares ou<br />
inexistantes. Il faut souligner que les études animales possèdent<br />
certaines limites. En effet, chaque sujet absorbe les radiations<br />
micro-ondes d'une façon différente. Les petits animaux sont plus<br />
sensibles aux radiations de haute fréquence (2 450 MHz) comme cel-<br />
les que l'on retrouve dans les fours. Les humains sont plus sen-<br />
sibles aux radiations de basse fréquence, ex: adulte (70 MHz<br />
enfant (70 - 200 MHz).<br />
4.5.1 JEff ets_surJ^organisme<br />
A) Sur le sang et sa composition<br />
On peut remarquer des modifications cellulaires de courte<br />
durée comme celles rencontrées lors d'exposition à la cha-<br />
leur. Ces effets dépendent de la durée d'exposition et<br />
de son intensité au niveau de la moëlle osseuse:<br />
1- diminution de la masse cellulaire (transitoire)<br />
2- augmentation du nombre de leucocytes<br />
3- augmentation cellulaire au niveau de la moëlle osseuse<br />
et de la rate pour les 2 lignées /blanche et rouge.<br />
B) Sur le système endocrinien<br />
Il existe une relation entre les radiations micro-ondes<br />
et le système hormonal. La thyroïde serait la glande la<br />
plus susceptible aux radiations micro-ondes. Le cou est<br />
d'ailleurs la région du corps où l'absorption des radia-<br />
tions micro-ondes est la plus élevée.<br />
C) Le système immunitaire<br />
Pour de faibles intensités, aucune modification n'a pu<br />
être décelée. Expérimentalement, chez l'animal de fortes<br />
94
intensités peuvent diminuer les résistances immunitaires<br />
dans certaines infections. On connait mal la relation<br />
entre le système immunitaire et la superposition de difr<br />
férentes formes de stress.<br />
D) Organes des sens<br />
Les radiations micro-ondes provoquent un stress thermique.<br />
Les parties du corps les moins bien vascularisées sont<br />
particulièrement sensibles aux micro-ondes car elles ne<br />
peuvent pas éliminer l'excès de chaleur accumulé dans<br />
/Te tissu. Les lentilles oculaires à ce tître sont les<br />
Iplus affectées. Il en résulte des cataractes chez cer-<br />
tains individus exposés â des intensités de 100 mW/cm<br />
ou supérieure^} Pour ce qui est des expositions à long<br />
terme â de faibles intensités un doute persiste même s'il<br />
n'y a pas de preuves formelles pour appuyer cette hypo-<br />
thèse. Certains chercheurs parlent dans ce dernier cas<br />
de vieillissement prématuré des lentilles cornéennes sans<br />
cataractes. Une autre étude comparative conclue â l'ap-<br />
parition d'opacifications cornéennes dans le groupe exposé<br />
en relation avec la durée d'exposition.<br />
Une autre manifestation sensorielle est due â la<br />
conversion de l'énergie micro-ondes puisée en sons audi-<br />
bles via une expansion du contenu de l'oreille interne<br />
sous l'effet du stress thermique engendré par les micro-<br />
ondes. Cette dernière manifestation entraîne des modifi-<br />
cations comportementales chez l'animal.<br />
E) Système de reproduction et le développement<br />
Le système de reproduction des parents et le développe-<br />
ment du foetus sont influencés par toutes les formes de<br />
stress. Les micro-ondes peuvent pénétrer les tissus<br />
profonds et potentiellement détruire ou altérer les<br />
95
cellules de reproduction ou en croissance. Dans l'étude<br />
de Lan Cronjan et al.: étude de 31 jeunes hommes exposés a<br />
long terme aux radiations micro-ondes^, on notait des ano-<br />
malies de la spermatogénése dans 70% des cas. Il exis-<br />
tait entre ce groupe et les groupes contrôles des diffé-<br />
rences significatives dans le nombre^ de spermatozoïdes,<br />
le nombre de spermatozoïdes de configuration normale et<br />
le pourcentage de mobilité au détriment du groupe exposé<br />
aux micro-ondes. En conclusion, on retenait un effet<br />
des radiations micro-ondes sur les cellules responsables<br />
de la spermatogénêse et aucun par contre sur la fonction<br />
hormonale testicul aire. Cette étude n'allait pas plus<br />
loin, il serait intéressant de mesurer les effets possi-<br />
bles sur la progéniture éventuelle.<br />
- Expérimentalement chez la souris, des anomalies foetales<br />
ont été décelées suite a une exposition aux radiations<br />
micro-ondes de 5 minutes a 125 mW/on 2 a une fréquence de<br />
2 450 (Hz), on notait: hémorragies, altérations du déve-<br />
loppement encéphalique, morts foetales, ëtc...<br />
- Une femme exposée aux micro-ondes les 59 premiers jours<br />
de la grossesse a avorté spontanément le 67e jour (rap-<br />
port de cas).<br />
- Trois femmes enceintes qui ont eu recours a des traite-<br />
ments â base de radiations micro-ondes accouchent d'en-<br />
fants normaux a terme (rapport de cas).<br />
Actuellement, dans l'état de nos connaissances et<br />
malgré les lacunes de la recherche a ce niveau, il est encore<br />
accepté dans certains établissements qu'une patiente enceinte<br />
puisse être soumise a des traitements physiothérapeutiques<br />
â base de micro-ondes. On reconnait toutefois que des doses<br />
importantes peuvent augmenter la tempérautre du foetus et<br />
celle du liquide amniotique. Mais des effets nocifs irré-<br />
futables n'ont jamais été démontrés.<br />
96
- La N.I.O.S.H. se basant en outre sur une revue de la litté-<br />
rature de l'Europe de l'Est rapporte- comme risques occupa-<br />
•ptionnels associés aux micro-ondes, des troubles menstruels,<br />
des retards de développements foetaux, des malformations<br />
congénitales et une diminution de la quantité de lait chez<br />
la nourrice.<br />
- Plus récemment, le Devoir du 6 juin 1982, nous informe du<br />
contenu d'une réunion scientifique américano-soviétique<br />
qui s'est tenue en juin 1982 sur les effets des faibles<br />
doses de radiations électro-magnétiques. Le Dr Eldon Byrd<br />
précise qu'il est démontré expérimentalement chez l'animal<br />
que ce genre de radiations a des effets spectaculaires sur<br />
l'être vivant et même â des doses infimes et â des inten-<br />
sités inférieures â celles qu'émettent les écrans catho-<br />
diques et les fours micro-ondes. Selon le Dr Byrd il s'agit<br />
de choisir la bonne fréquence et une intensité adéquate<br />
pour que ces radiations puissent perturber complètement le<br />
métabolisme du calcium chez les animaux et abaissent de 25%<br />
la quantité de cholinestérases dans leur sang. Il est aussi<br />
possible avec ces radiations d'obtenir des modifications<br />
du comportement. Ces radiations, encore chez l'animal,<br />
peuvent provoquer des malformations au niveau du squelette<br />
foetal. Les radiations de ce genre entrent en réaction<br />
avec les mécanismes électro-chimiques contrôlant la crois-<br />
sance cellulaire et le fonctionnement cérébral^^<br />
Donc, des imprécisions multiples sans évidence claire<br />
de danger, mais des doutes sérieux peuvent être entretenus<br />
sur la sécurité d'utilisation des radiations micro-ondes<br />
particulièrement pour le foetus.<br />
4.5.2 Effets comportementaux<br />
Des chercheurs de l'Europe de l'Est ont reliés des<br />
cas d'irritabilité et d'insomnie aux radiations micro-ondes.<br />
Il faut toutefois noter que ces réactions se retrouvent égale-<br />
ment comme résultat de l'exposition 3 toute autre forme de stress<br />
97
4.5.3 Effets sur les pacemakers (entraîneur électro-systholique)<br />
Certains vieux modèles de pacemakers peuvent subir<br />
des interférences s'ils sont exposés a des radiations micro-<br />
ondes.<br />
4.6 Conclusion<br />
Les constatations faites au sujet des lésions organiques<br />
produites par les radiations micro-ondes ne font plus de doute<br />
lorsque l'intensité d'exposition aux radiations dépasse 100 mW/cn£.<br />
Au dessous de ce niveau iln'existe pas de preuves formelles de<br />
changements pathologiques. En se fondant sur cette expérience, il<br />
a été proposé de fixer la norme de tolérance a 10 mW/cm?. Dans le<br />
cas des fours micro-ondes les normes sont plus sévères soit:<br />
1 mW/cm 2 pour un four avec contenu et de 5 mW/cm 2 pour un four opé-<br />
rant sans contenu et ce, au Canada.<br />
Les vérifications techniques des fours sur le marché actuel-<br />
lement nous rassurent a ce sujet en précisant dans différentes<br />
études que les normes sont respectées. Il faut noter toutefois<br />
que ce type de matériel est relativement récent et qu'il n'y a pas<br />
de façon de mesurer les pertes de radiations d'un four sans un<br />
appareillage sophistiqué; avec le temps, le mauvais usage, etc...<br />
il est possible que les pertes de radiations micro-ondes soient<br />
plus importantes que celles mesurées actuellement.<br />
De plus, des études épidémiologiques provenant de l'Europe<br />
de l'Est et portant sur les travailleurs exposés a de faibles inten-<br />
sités de radiation micro-ondes nous permettent de penser que même<br />
de très petites doses pourraient être nocives sur les plans physio-<br />
logiques et psychologiques. Enfin, la non homogénéité des normes<br />
de sécurité d'un pays a l'autre traduit le climat relatif d'incer-<br />
titude qui devra présider entre autre à des projets de recherche<br />
très sérieux pour éliminer les doutes qui persistent sur la sécu-<br />
rité des personnes qui utilisent a leur travail ou à la maison des<br />
fours micro-ondes.<br />
98
4.7 Bibliographie<br />
(1) Agriculture Canada<br />
Communiqué en alimentation<br />
Eté 1981<br />
Points saillants des documents présentés au "International<br />
micro-wave power institute symposium", Toronto<br />
9-11 juin 1981<br />
(2) C.A.C. Report<br />
Avril 1978<br />
Micro-waves<br />
(3) C.A.C. (Canadian consumer)<br />
Micro-wave Magic Something Fails<br />
Nov. 1981<br />
P. 13 - 17 .<br />
(4) Centre hospitalier Universitaire de Sherbrooke.<br />
La médecine du travail<br />
Micro-ondes<br />
P. 125 - 130<br />
C5) Cooper Rayna, Chen Tung - Shan, King M. Anita<br />
Thermal destruction of folacin in micro-wave and conventional<br />
heating<br />
Journal of the american dietetic association<br />
Vol. 73 - oct 1978<br />
P. 406 - 410<br />
(6) Daum et Stellman<br />
Perdre sa vie â la gagner<br />
La lumière, les rayons X et les autres formes de radiation<br />
P. 171 a 194<br />
(.7) Funk Daniel, Cunningham F.E.<br />
Effects of microwaves in foods<br />
Journal of food protection<br />
Vol. 43 no. 8 août 1980<br />
P. 641 - 650<br />
(8) Hassoun, Virginia<br />
Food applications in micro-wave<br />
Micro-wave world magazine<br />
Nov. - Déc. 1981<br />
P. 14-19<br />
(9) Hunt, Vilma<br />
Work and the health of women<br />
Nonionising radiation<br />
P. 74<br />
99
(10) Oaks Douglas W.<br />
Industry predict nine per cent growth for food service oven<br />
sales<br />
Microwave world Magazine<br />
Nov. -Déc. 1981.<br />
P. 8 - 9<br />
(11) Provost Gilles<br />
Le Devoir 6 juin 1982<br />
Les radiations électro-magnétiques.(des animaux de laboratoire<br />
affectés par de faibles doses)<br />
(12) Santé et Bien-Etre social du Canada<br />
Eté 1980<br />
Educational Service<br />
Health protective Branch<br />
Microwaves ovens<br />
100
B) RISQUES CHIMIQUES <strong>ET</strong> BIOLOGIQUES<br />
1.0 MONOXYDE DE CARBONE<br />
Parmi les risques associés au contact de substances chimiques,<br />
ceux qui résultent de l'inhalation de la fumée de tabac nous semblent<br />
des plus importants dans ce secteur de travail. Ces risques provien-<br />
nent de deux sources:<br />
1.1 Définition<br />
1- Le tabagisme (habitude fumer)<br />
2- L'inhalation d'air polluée dans ces milieux de<br />
travail.<br />
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore et inodore<br />
qui provient de la combustion incomplète des produits contenant<br />
du carbone. La combustion de tabac représente une source impor-<br />
tante de production ^CoT^^rtains types de cuisson par exemple<br />
les. charcoals produisent des émanations de monoxyde de carbone<br />
également.<br />
1.2 Aspects physiologiques<br />
Le monoxyde de carbone possède une affinité pour se lier â<br />
l'hémoglobine 2J0 fois plus grande^quejl-ioxygëjie. Cette liaison<br />
privilégiée de l'hémoglobine et du monoxyde de carbone forme des<br />
complexes appelés "carboxyhémoglobine". La formation de ces com-<br />
plexes diminue la disponibilité de l'hémoglobine pour l'oxygène,<br />
donc la rend moins apte à transporter de l'oxygène aux tissus.<br />
Il faut comprendre ici que le monoxyde de carbone-occupe la<br />
place de l'oxygène sur l'hémoglobine et que les tissus sont alors<br />
sujets a l'hypoxie et l'anoxie (déficit en 02).<br />
(Voir Annexe IV: tableau des effets du monoxyde de carbone sur l'or-<br />
ganisme).<br />
101
Le monoxyde de carbone est éliminé par les poumons Crespiration)<br />
si Ton respire dans une ambiance libre de C0.<br />
1.3 Tabagisme versus inhalation involontaire de la fumée de cigarette<br />
De plus en plus, on s'inquiète du fait que les non fumeurs<br />
soient exposés aux risques associés à la cigarette en inhalant la<br />
fumée produite par ceux qui fument.<br />
Les femmes les plus susceptibles d'être exposées au monoxyde<br />
de carbone de cette façon sont celles qui travaillent dans des<br />
espaces clos, mal ventilés,où Ton fume la cigarette.<br />
Ex: Dans un véhicule, un bureau, poste de péage mais surtout dans<br />
les bars, discothèques, brasseries: donc les barmaids et les<br />
serveuses.<br />
Les non fumeurs sont exposés a 3 types de fumée:<br />
A) la fumée qui émane de la combustion du papier de cigarette<br />
B) la fumée directe qui est expirée par le fumeur<br />
la fumée qui s'échappe de la cigarette sans être inhalée,<br />
cette dernière est la plus nocive puisqu'elle contient<br />
tous les éléments polluants ou toxiques.<br />
Cinquante pour cent (50%) du monoxyde de carbone inhalé<br />
demeure dans l'organisme de celui qui fume. En mesurant la con-<br />
centration de nicotine urinaire on peut mesurer l'impact de cette<br />
pollution chez les non fumeurs. Or, si l'on mesure cette quantité<br />
de nicotine urinaire chez des gens assis dans une pièce polluée<br />
par la fumée de cigarette, on retrouve des concentrations qui équi-<br />
valent â l'inhalation de 0.2 cigarette par heure.<br />
On a mesuré les concentrations de mono^de de carbone dans<br />
différents bars de la région torontoise, les établissements<br />
sélectionnés avaient un système d'aération - ventilation déficient.<br />
102
L'augmentation des concentrations de monoxyde de carbone dans<br />
l'air est proportionnelle au nombre de fumeurs présents.<br />
(Voir Annexe V: Tableau des concentrations de monoxyde de car-<br />
bone trouvée dans les bars torontois).<br />
Dans cette étude (Shephard Roy J.) on mentionne que les<br />
taux de monoxyde de carbone mesurés a l'extérieur sont légèrement<br />
supérieurs a la normale. Cela s'explique par l'heure tardive oû<br />
ont été effectués ces prélèvements soit de 18 P.M. à 24 P.M. hres.<br />
La concentration maximale de monoxyde de carbone trouvée dans un<br />
bar était de 25 P.P.M.<br />
Il faut noter que le risque augmente avec la fréquence et<br />
l'amplitude respiratoire, donc dans des espaces pollués le risque<br />
d'intoxication est plus grand chez ceux qui travaillent physique-<br />
ment.<br />
Des études grecques et japonaises ont établi qu'il existe<br />
un risque statistique plus élevé de développer un carcinome bron-<br />
chique (cancer du poumon) chez les gens qui vivent avec un ou des<br />
fumeurs que chez les gens partageant leur existence avec des non<br />
fumeurs.<br />
Quoique la fumée soit un irritant et cause des inconforts<br />
aux non fumeurs (irritation des muqueuses), elle ne semble pas<br />
causer d'effets nocifs durables chez les gens en bonne santé selon<br />
le Dr Shephard. Il pose toutefois certaines réserves à ce sujet<br />
en ce qui regarde les enfants et les gens aux prises avec un pro-<br />
blème pulmonaire, (ex: asthme).<br />
1.4 Risques associés au tabagisme volontaire ou non chez la mère et le<br />
foetus<br />
La consommation d'oxygène de l'organisme est inversement<br />
proportionnelle a la concentration de carboxyhémoglobine présente<br />
dans le sang maternel. Par exemple, une consommation de plus de 5<br />
cigarettes par jour réduit la concentration d'oxygène disponible dans<br />
le sang de 20%.<br />
103
Cette situation peut affecter le fonctionnement enzymatique.<br />
Cet aspect est encore mal documenté, mais il pourrait jouer un<br />
rôle prédominant sur la physiologie maternelle, placentaire et<br />
foetale.<br />
1- La recherche et les études de Goldstein (1977) ont établis que<br />
les femmes enceintes qui fument, accouchent de noùveaux-nés<br />
plus petits. En outre, le tabagisme maternel augmente le ris-<br />
que de mortalité périnatale. Il y a plusieurs hypothèses pour<br />
expliquer ces phénomènes dont:<br />
A) inactivation fonctionnelle des échanges foetaux-maternels<br />
B) vasoconstriction secondaire â la nicotine avec diminution<br />
de la circulation placentaire<br />
C) diminution de l'appétit et conséquemment de l'apport<br />
calorique maternel.<br />
2- Astrup 1972, relie le monoxyde de carbone à la naissance de<br />
bébé "small for date" (de petit poids de naissance).<br />
3- Lehtovikta et Fross 1978 notent une diminution marquée de la<br />
circulation placentaire (villosités) pendant et pour 15 minu-<br />
tes suivant la consommation d'une cigarette.<br />
4- Richmond et Davis 1974 affirment que les petits poids de nais-<br />
sance sont en relation avec un gain de poids inférieur chez<br />
la femme qui fume par rapport â celle qui ne fume pas.<br />
5- Hardy et Mellits 1973 n'ont pas identifié d'effets â long terme<br />
chez les enfants nés de mères qui fument. On note toutefois<br />
une moyenne de poids inférieure de 250 grammes et des tailles<br />
inférieures chez les nouveaux-nés.<br />
6- Butler et Goldstein 1973 se basant sur une étude de milliers de<br />
cas d'enfants de 7 â 11 ans, trouvent une petite différence en<br />
terme de rendement au chapître de la lecture, des mathématiques<br />
et des aptitudes générales au détriment des enfants dont la mère<br />
à fumé durant la grossesse.<br />
104
7- Longo 1974 affirme que la pression partielle d'oxygène du sang<br />
I<br />
foetal baisse en proportion des concentrations de monoxyde de<br />
carbone du sang maternel et foetal. Il faut noter que la pres-<br />
sion partielle d'oxygène du sang foetal équivaut a 20 3 30% de<br />
la valeur trouvée chez l'adulte. Une réduction supplémentaire<br />
de la tension en oxygène peut donc entraîner une hypoxie au<br />
niveau foetal.<br />
Pendant la grossesse, déjà la production endogène de monoxyde<br />
de carbone est plus élevée, l'équilibre est donc plus fragile. Le<br />
tabagisme et la concentration de monoxyde de carbone de l'air ambiant<br />
sont donc très importants.<br />
Il faut noter enfin que sur vingt (20) cas signalés d'into-<br />
xication aigOe au monoxyde de carbone chez les femmes enceintes,<br />
des dix (10) survivantes, huit (8) ont donné naissance à des bébés<br />
présentant des défauts au niveau du système nerveux central.<br />
En conclusion, il est fortement établi que le tabagisme<br />
constitue un risque pour l'enfant a naître. Il est aussi possible<br />
que ce risque existe chez les femmes enceintes qui ne fument pas<br />
mais qui se trouvent a la maison ou au travail dans des atmosphè-<br />
res pollués par la fumée de cigarette. Les concentrations de mono-<br />
xyde de carbone peuvent être très élevées dans les locaux oû l'on<br />
fume et dans les endroits où s'effectue une combustion d'un pro-<br />
duit qui contient du carbone, (ex: cuisine, foyers, charcoal...).<br />
1.5 Bibliographie<br />
(1) Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke<br />
La médecine au travail<br />
Monoxyde de carbone<br />
P. 203 - 209<br />
(2) Franc, M., Meuniera et Catilina<br />
Archives maladies professionnelles<br />
1981, 42 no. 3<br />
Agents mutagènes, tératogènes ou toxiques chez la femme enceinte<br />
pouvant être rencontrés en milieu de travail<br />
P. 183 - 194<br />
105
(3) George Anne<br />
Les risques pour la santé chez la femme au travail, oct. 19/b<br />
Monoxyde de carbone<br />
P. 51 - 53<br />
(4) Hardy J. Mellits E.<br />
The lancet March 31 1973<br />
Effects on child of maternal smoking during pregnancy<br />
P. 719 - 720<br />
(5) Hunt Vilma<br />
Work and the health of women<br />
Cigarette smoke<br />
P. 108 - 110<br />
(6) Jepson Joanne<br />
Obstetrics and gynecology<br />
Vol. 44 no. 6 déc. 1974<br />
Review: factors influencing oxygenation in mother and fetus<br />
P. 906 - 914<br />
(7) Longo Lawrence D.<br />
Annals of the New-York acaderny of sciences<br />
Vol. 174, 1970<br />
Carbon monoxide in the pregnant mother and fetus and its<br />
exchange across the placenta<br />
P. 313 - 341<br />
(8) Longo Lawrence D.<br />
Science Vol. 194, oct. 1976<br />
Carbon monoxide: effets an oxygenation on the fetus in utero<br />
P. 523 - 525<br />
(9) Pritchard ^ MacDonald<br />
Williams obstetrics 16e Ed.<br />
Smoking P. 320<br />
(10) Shephard Roy J.<br />
Canadian family physician<br />
Feb. 1982<br />
Some hazards of passive smoking<br />
P. 299 - 302<br />
106
2.0 PRODUITS DE N<strong>ET</strong>TOYAGE<br />
Les travailleuses de ce secteur de travail peuvent être expo-<br />
sées aussi à différents produits chimiques. Les plus fréquents sont<br />
les produits de nettoyage. Ces produits sont utilisés par les prépo-<br />
sés à l'entretien, les femmes de chambre mais aussi dans certains<br />
établissements par les serveuses et les employés de cuisine.<br />
2.1 Les produits utilisés<br />
A) 1'ammoniac<br />
B} les agents caustiques<br />
C) savons et détergents<br />
D) les nettoyeurs de renvoi d'eau<br />
A) L'ammoniac est souvent utilisé comme agent nettoyant, le gaz<br />
ammoniac et la solution sont très irritants pour les yeux et<br />
les muqueuses. Le contact avec de fortes concentrations peut<br />
produire des brûlures au niveau de la peau et des érosions<br />
cornéennes. Au niveau respiratoire, le gaz en concentration<br />
importante peut créer une irritation marquée des bronches.<br />
Les effets d'une exposition d long tern® ne sont pas connus.<br />
B) Les agents caustiques sont utilisés pour nettoyer les filtres,<br />
les grilles de cuisson, etc... Les mêmes dangers .associés à<br />
l'ammoniac se retrouvent ici. Certains de ces agents caustiques<br />
sont extrêmement dangereux pour la peau, le contact avec ces<br />
substances peut entraîner des brûlures extrêmement sévères.<br />
Les agents caustiques les plus communs sont:<br />
1. Hydroxyde de sodium<br />
2. Hydaroxyde de potassium<br />
3. Carbonate de soude<br />
4. Peroxyde de sodium<br />
5. Phosphate de sodium<br />
6. Silicate de sodium<br />
107
C) Les nettoyeurs de renvoi d'eau présentent les mêmes risques<br />
que les deux (2) produits précédents. Ce sont en fait des<br />
agents caustiques.<br />
D) Les savons et détergents peuvent causer des dermatites et des<br />
irritations des voies respiratoires s'il y a inhalation de<br />
poussières de ces produits.<br />
On connaît fort mal les répercussions de ces agents<br />
chimiques sur le foetus et le nouveau-né via l'allaitement.<br />
Une extrême prudence devrait caractériser notre attitude quant<br />
â l'utilisation de ces produits par une femme enceinte ou qui<br />
allaite.<br />
Bibliographie<br />
(1) Daum et Stellman<br />
Perdre sa vie a la gagner<br />
Les dangers chimiques .<br />
P. 195 a 319<br />
(2) N.I.O.S.H. . , , . , •<br />
Health and safety Guide for eating and drinking places<br />
U.S. department of health,<br />
Education and Welfare<br />
Public health service<br />
May 1976<br />
108
3.0 LES ALIMENTS<br />
Quelques articles et études soulignent certains risques potentiels<br />
â manipuler des aliments, ex: la haute incidence de verrues chez les<br />
travailleurs manipulant les viandes dans les abattoirs.<br />
Une étude danoise établit une relation entre le contact des ali-<br />
ments et des dermatites. En résumé, cette dernière étude significative<br />
analyse la situation de 33 chefs cuisiniers et confectionneurs de sand-<br />
wichs qui présentaient des dermatites aux mains. Une série de tests<br />
et d'examens ont permis dè définir:<br />
- 2 cas de dermatite d'irritation simple<br />
- 6 cas de dermatite de contact<br />
- 25 cas oO l'on a pu déceler une sensibilité particulière a<br />
l'une ou l'autre des protéines de l'aliment concerné. Il<br />
s'agit de cas d'hypersensibilité aux protéines alimentaires<br />
produisant des dermatites professionnelles.<br />
Aucune donnée n'a pu être trouvée sur les dangers particuliers<br />
pour la femme enceinte et son foetus versus le contact avec les aliments.<br />
3.1 Bibliographie<br />
(.1) Hjorth et Roed-Peterson<br />
(occupational Protein contact dermatitis in food handlers)<br />
Denmark 1976<br />
KQ0 / Benhavn Vol. 2 no. 1<br />
(2) UQUAM - FTQ - CSN<br />
Etude des effets des conditions de travail dans les abattoirs<br />
sur la santé des travailleurs et travailleuse?<br />
Ed. Permanente UQUAM<br />
109
4.0 LES MICRO-ORGANISMES<br />
Le foetus et l'embryon sont, plus qu'a toute autre période du<br />
cycle de la vie, sensibles aux effets nocifs de 1'environnement. Chez<br />
l'embryon, ces agressions aboutissent souvent à des dommages irréver-<br />
sibles, ex: mort in utéro, malformations congénitales...etc. Parmi<br />
les conditions environnementales qui représentent un risque important<br />
pour le foetus et l'embryon il nous semble important de retenir les<br />
risques associés aux maladies infectieuses. En effet, le secteur de<br />
la restauration et de l'hôtellerie en est un ouvert, oû les employés<br />
sont en contact étroit avec une multitude de clients dont certains repré-<br />
sentent un risque de contamination.<br />
L'exiguïté des locaux, la chaleur, l'humidité, 1'affluence con-<br />
tribuent â rendre ce secteur de travail propice a la transmission de<br />
micro-organismes d'un individu a un autre.<br />
Pour la travailleuse enceinte et le foetus, les risques associés<br />
aux agents infectieux sont très importants compte tenu de la fragilité<br />
de l'embryon et du foetus a ces infections et aux médicaments utilisés<br />
pour.contrer ces maladies.<br />
Il existe plusieurs modes de contamination pour le foetus. L'in-<br />
fection du placenta au cours d'un état septicémique maternel et le pas-<br />
sage du germe a travers le placenta conduisent a une septicémie foetale.<br />
Aussi, l'infection peut.se localiser au niveau de la caduque basale, d'où<br />
altération de l'appareil villositaire, déficience de l'apport nutritif<br />
et hypotrophie foetale ou lésions organiques secondaires. Le rôle de<br />
barrière du placenta est important mais sa perméabilité est variable.<br />
- avant 3 mois le placenta n'est perméable qu'aux virus et toxiques<br />
• \ - entre le 4e et 7e mois les germes mobiles peuvent passer la bar-<br />
\ rière placentaire<br />
I - dans les 2 derniers mois, tous les germes même les gros para-<br />
1 sites peuvent traverser le placenta.<br />
no
Ainsi, plusieurs agents biologiques (virus, bactéries, parasi-<br />
tes) peuvent atteindre et affecter le foetus. Même si des conséquences<br />
a ce type d 1infection foetale ne sont retrouvées que dans une certaine<br />
proportion, les risques sont extrêmement sérieux.<br />
Parmi les virus susceptibles de provoquer une infection ovulaire<br />
chez l'espèce humaine treize (13) de ceux-ci ont été retenus par Sewer<br />
et Wite.<br />
Ce sont: rubéole zona<br />
sible aux virus. Heureusement, la vaccination des populations diminue<br />
sans cesse le nombre d'individus atteints représentant une source de<br />
contamination.<br />
rougeole<br />
oreillons<br />
Dans le secteur de la restauration et de l'hôtellerie ce sont<br />
surtout les micro-organismes se transmettant par voie aérienne qui sont<br />
susceptibles d'affecter les femmes enceintes. Toute pathologie infec-<br />
tieuse qui se développe chez la mère représente un risque pour le foetus<br />
mais certains micro-organismes peuvent affecter le foetus de façon extrê-<br />
mement sévère alors que l'infection passe â toute fin pratique de façon<br />
inaperçue chez la mère.<br />
4;1 Bibliographie<br />
infl uenza<br />
cyto mégalovirus<br />
herpès<br />
variole<br />
(1) Dudgeon J. A.<br />
Infective causes of human malformations<br />
British Medical Bulletin !<br />
Vol. 32 1976<br />
P. 77-83<br />
poliomyélite<br />
cocksakie B<br />
encéphalite équine<br />
hépati te<br />
vaccine<br />
C'est surtout dans le premier trimestre que le foetus est sen-<br />
Ill
(2) Franc, M.CL, Meunier A. Catilina P.<br />
Agents mutagènes, tératogènes ou toxiques chez la femme<br />
enceinte pouvant être rencoritrés^en milieu de travail<br />
Arch, Mal. Prof. 1981<br />
Vol. 42 no. 3 P. 183 - 194<br />
(3) Sewer John L.<br />
Virus infections and malformations<br />
Federation proceedings<br />
Vol. 30 No. 1 Janv. Fév. 1971<br />
112
C) RISQUES ERGONOMIQUES DE TYPE BIO-MECANIQUE<br />
1.0 DONNEES GENERALES<br />
Le concept de fatigue s'applique à des situations très diverses<br />
qui ont toutes en commun une diminution de la faculté de travail et de<br />
la résistance. On peut distinguer 2 types de fatigue:<br />
A) la fatigue musculaire qui est un phénomène aigU et douloureux,<br />
localisé au niveau des muscles qui ont été sollicités à l'excès<br />
B) la fatigue générale qui est un état caractérisé par la sensa-<br />
tion d'une diminution de la faculté de travail, il s'agit ici<br />
d'une appréciation subjective. Cette fatigue générale s'accom-<br />
pagne de lourdeur, d'une diminution de l'activité psychomotrice<br />
et de somnolence. Cette sensation représente un mécanisme de<br />
protection de l'organisme qui signale â 1'individu que les<br />
limites de sollicitations que son organisme peut supporter<br />
sont atteintes.<br />
Au travail, une foule de conditions peuvent entraîner l'une et<br />
l'autre forme de fatigue par exemple: le travail physique intense, la<br />
monotonie de la tâche, le stress psychologique et la tension etc... .<br />
1.1 Charge physique de travail<br />
Pour diminuer les risques de développer de la fatigue, il<br />
faut autant que possible respecter certaines conditions:<br />
A) éviter les sollicitations statiques.<br />
- N.B.: on parle ici du travail musculaire statique c'est-à-<br />
dire une forte contraction musculaire sans déplacement.<br />
B) éviter toute position du corps trop fléchie ou peu naturelle.<br />
C) éviter de maintenir les bras en extension frontale ou latérale<br />
(ex: port de plateau ou service aux tables).<br />
113
D) alterner la position assise avec la position debout le plus<br />
possible.<br />
E) les mouvements des bras devraient s'effectuer le plus possible<br />
dans des sens opposés ou symétriques.<br />
Levage et transport de poids<br />
Il faut tenir compte dans le levage et le transport de char-<br />
ges, des points de vue propres a l'allégement du travail.<br />
114<br />
Pour des raisons inconnues ou encore mal élucidées, les affec-<br />
tions des disques inter-vertébraux sont extrêmement fréquentes. La<br />
colonne vertébrale joue un rôle important dans l'absorption des<br />
chocs, la répartition des charges sur cette même colonne croît de<br />
haut en bas. Cette charge est maximale au niveau de la dernière<br />
vertèbre lombaire (L 5). Les pressions excessives touchant les<br />
disques, peuvent entraîner une fragmentation ou une herniation de<br />
ce dernier vers la région postéro-latérale et provoquer une com-<br />
pression du nerf, rachidien correspondant. Cette pathologie de<br />
compression d'une structure nerveuse par un fragment de disque s'ap-<br />
pelle une hernie discale.<br />
Il existe des recommandations spécifiques pour minimiser<br />
l'importance des travaux de levage et de transport de charges sur<br />
les disques intervertébraux:<br />
1- Avant de soulever une charge., écarter tous les obstacles du<br />
chemin.<br />
2- La hauteur optimale pour saisir une charge du sol est de 40 cm.<br />
3- Quand la charge se trouve sur le sol, il est recommandé d'utili-<br />
ser des crochets qui allongent artificiellèment les. bras.<br />
4- Soulever la charge et la transporter le plus près possible du<br />
corps.<br />
5- Garder le dos droit, si le dos se voûte les dangers d'accidents<br />
discaux augmentent.
6- La position de départ avec les genoux fléchis et le tronc aussi<br />
droit que possible est préférable lorsque Ton veut lever une<br />
charge.<br />
7- Pour réduire les risques d'accident, il est bon de ne pas dépas-<br />
ser les valeurs maximales suivantes:<br />
souvent ou d'une 18 fc ]2 k<br />
façon continue * 3<br />
Homme Femme Adolescents<br />
et apprentis Apprenties<br />
11 â 16 kg 7 -11 kg<br />
rarement 50 kg 20 kg 20 kg 15 kg<br />
(Précis d'ergonomié, prof. E. Grandjean)<br />
8- Lorsque l'on porte une charge, il est judicieux de placer cette<br />
charge aussi près que possible du corps donc de la verticale<br />
qui passe par le centre de gravité, on réduit ainsi quantité<br />
de sollicitations musculaires statiques.<br />
9- Il est nettement plus favorable de porter une charge au bout<br />
de chaque bras plutôt que d'un seul côté.<br />
10- Il faut tenir compte dans les postes de travail des mensura-<br />
tions individuelles pour organiser ces mêmes postes.<br />
115
2.0 ADAPTATION DU SYSTEME LOCOMOTEUR DURANT LA GROSSESSE<br />
Progressivement, avec l'augmentation du poids de la mère, s'ac-<br />
centue la lordose au niveau de la colonne lombaire. La majeure partie<br />
de l'augmentation du poids de la femme enceinte est attribuable au foe-<br />
tus, au placenta et au liquide amniotique. Cette prise de poids est<br />
variable, mais se situe généralement entre 20 et 30 livres. Pour com-<br />
penser cette charge supplémentaire qui se développe en antérieur, la<br />
lordose s'accentue pour déplacer le centre de gravité en postérieur.<br />
Nous remarquons également une accentuation de la laxité des tis-<br />
sus mous autour des articulations, cela permet une plus grande mobilité<br />
articulaire surtout au niveau des articulations du bassin. Durant le<br />
troisième trimestre surtout, nous voyons apparaître des douleurs, des<br />
engourdissements et de la faiblesse touchant les extrémités supérieures.<br />
L'explication proposée est celle-ci: conséquemment à 1'hyperlordose<br />
développée avec une flexion antérieure du cou, il se produit un affais-<br />
sement de la ceinture scapulaire et une traction sur les structures<br />
nerveuses périphériques. Des symptômes de douleurs et d'engourdisse-<br />
ments peuvent apparaître, surtout au niveau des membres supérieurs dans<br />
le territoire du nerf médian et du nerf cubital.<br />
3.0 RISQUES POUR LA FEMME ENCEINTE <strong>ET</strong> LE FO<strong>ET</strong>US<br />
Une série d'études et de recherches ont tenté d'établir une rela-<br />
tion entre la charge de travail, le transport de charges, la nature bio-<br />
mécanique de la tâche et les conséquences éventuelles sur la mère et le<br />
foetus. Nous allons tenter de résumer Tes conclusions qui nous semblent<br />
les plus significatives.<br />
116
IHRMAN (tiré du livre de Vilma Hunt "Work and the health of women")<br />
Il a effectué des recherches sur l'hypotension orthostatique.<br />
La réaction d'orthostastisme se caractérise par des étourdissements, de<br />
la fatigue, de la pâleur et â la limite une perte de conscience. Cette<br />
réaction survient lorsque se produit un changement brusque de position,<br />
de la position assise ou couchée a la position debout. Il se produit<br />
une tachycardie transitoire, une chute de la pression artérielle sys-<br />
tolique, une augmentation de la pression diastolique et une réduction<br />
du volume d'éjection cardiaque. Selon le chercheur, nous pouvons con-<br />
clure que ce type de réaction est plus marqué durant le premier.trimes-<br />
tre de la grossesse. Par là suite l'intensité de cette réaction s'es-<br />
tompe .<br />
Dans les milieux scientifiques, on admet que l'activité physique<br />
générale pratiquée durant la grossesse n'entraîne pas de danger notable<br />
pour la mère et le foetus. Plusieurs études qui se sont intéressées â<br />
la grossesse et l'activité physique chez les athlètes féminins confir-<br />
ment cet énoncé.<br />
Les conclusions d'une série d'articles rapportées dans "Work and<br />
the health of women" de Vilma Hunt peuvent se résumer ainsi: l'adapta-<br />
tion physiologique de la femme enceinte durant la grossesse est suffi-<br />
sante pour permettre aux participantes de pratiquer le même type d'acr<br />
tivité physique qu'antérieurement a la grossesse. Il faut reconnaître<br />
toutefois qu'il existe une augmentation du niveau de fatigue dans les^<br />
dernières semaines de la grossesse lorsque l'abdomen devient très pro-<br />
éminent.<br />
D. POYEN, G. GACHE et al.<br />
Ils ont tenté d'établir une relation entre certains facteurs de<br />
risques et la santé de la mère et de l'enfant. La plupart des facteurs<br />
étudiés (trajet, posture de travail, port de charges, bruit, vibrations,<br />
etc...) ne montrent pas de différences significatives. Par contre,<br />
certains résultats sont très près de la signification.<br />
11
- Tinfluence de la posture a été démontrée antérieurement â cette étude<br />
par l'INSERN: 8.4% de prématurés chez les femmes qui travaillent<br />
debout.<br />
6% chez celles qui travaillent assises.<br />
Les résultats de cette étude, allaient dans le même sens soit: vingt-<br />
huit (.28) prématurés chez deux cent quatre-vingt-dix-sept [297) femmes<br />
travaillant debout et dix (10) prématurés chez cent trente-cinq (135)<br />
femmes travaillant assises. On notait aussi une prise de poids<br />
chez les femmes travaillant assises plus marquée que chez celles<br />
travaillant debout.<br />
- le port de charges est classiquement un facteur de risque pour la<br />
prématurité, vingt (20) des quarante-deux (42) cas de prématurés se<br />
retrouvent chez les femmes enceintes qui transportent des charges.<br />
Ce dernier résultat était également au seuil d'être significatif.<br />
DIGNAM W. J.<br />
Ce chercheur américain précise que la pression veineuse au niveau<br />
des jambes augmente graduellement jusqu'à un maximum â terme. Cette<br />
situation favorise le développement des oedèmes et des varicosités aux<br />
membres inférieurs. Il serait préférable pour la femme enceinte de ne<br />
pas poursuivre les occupations oû elle doit travailler sans interrup-<br />
tions dans une position debout ou assise statique pour de très longues<br />
périodes de temps.<br />
Pour les mêmes raisons, la femme enceinte ressent une congestion<br />
pelvienne et abdominale basse. Cette particularité est d'autant plus<br />
vraie chez les multipares oû il existe déjà un relâchement des struc-<br />
tures de support utérin et des varices pelviennes. Ces symptômes vont<br />
augmenter avec la manoeuvre de Valsalva et l'on suggère aux femmes encein-<br />
tes de discontinuer les travaux qui comportent le soulèvement et le<br />
transport de charges lourdes.<br />
118
MARGU<strong>ET</strong> G. <strong>ET</strong> al<br />
On a fait dans cette étude la revue de 299 accouchements dans<br />
un établissement français. Sur les cas revisés, il ne semble pas y<br />
avoir d'influence de l'activité professionnelle de la mère sur la gros-<br />
sesse, la naissance et l'état du nouveau-né.<br />
DIDDLE A. M.<br />
Parmi les conclusions de cette étude on peut retenir ceci: chez<br />
beaucoup de femmes enceintes, la capacité de travail est affectée par<br />
l'augmentation du poids, les changements au niveau de la posture et les<br />
modifications physiologiques au niveau des systèmes urinaire et cardio-<br />
vasculaire. La fatigue résultante peut prédisposer a une instabilité<br />
sur le plan nerveux et a une diminution de l'appétit pouvant conduire<br />
à l'anémie. Il était recommandé dans cette étude que le congé de mater-<br />
nité chez les travailleuses débute au commencement du 3e trimestre de<br />
la grossesse.<br />
MAMELLE N., MUNOZ F., <strong>ET</strong> al<br />
Cette étude porte sur la fatigue professionnelle et l'incidence<br />
de prématurité. Les facteurs qui peuvent avoir une relation avec la<br />
prématurité sont:<br />
1- le bas niveau socio-économique<br />
2- certaines catégories de travail: lés ouvrières spécialisées,<br />
le personnel de service et les employées de commerce et le<br />
personnel des services médicaux<br />
3- la durée hebdomadaire de travail, lorsqu'elle excède 40 heures<br />
pendant toute la grossesse<br />
4- l'accumulation de charges de fatigue professionnelle.<br />
119
4.0 CONCLUSION<br />
L'activité physique pratiquée durant la grossesse ne semble<br />
pas avoir de conséquences fâcheuses pour la mère et l'enfant. Il .<br />
existe un doute sérieux toutefois sur le travail physique intense sou-r<br />
tenu et l'incidence de prématurité. On voit plusieurs études ou l'on<br />
note une augmentation du nombre de prématurés chez les femmes enceintes<br />
effectuant un f-^av^TLphygiqiio important, ou qui travaillent dans une<br />
position statique debout. Cela est encore plus vrai chez les multipa-<br />
res. C'est plutôt la nature du travail qui semble poser des problèmes,<br />
le travail dans une position statique debout ou assise pour une période<br />
prolongée, les sollicitations isométriques répétitives etc... Compte<br />
tenu des particularités anatomiques et physiologiques de la femme<br />
enceinte, ces situations de travail contribuent fortement â faire appa-<br />
raître ou augmenter des signes et symptômes fort incommodants pour la<br />
travailleuse; par exemple, nous voyons des oedèmes aux membres infé-<br />
rieurs, des douleurs et des crampes aux jambes, dans la région abdomi-<br />
nale basse et pelvienne, des engourdissements au niveau des membres<br />
supérieurs et inférieurs, des douleurs dorsales et cervicales, des<br />
urgences mictionnelles et
(3) DIDDLE'A. W.<br />
Gravid women at work, fetal and maternal morbidity, employment<br />
policy, and medicolegal aspects<br />
Journal of occupational medecine<br />
Vol. 12 no. 1 janv. 1970<br />
(.4) DIGNAM W. J.<br />
Work limitations of the pregnant employee<br />
Journal of occupational medecine<br />
Vol. 4 no. 8 aug. 1962<br />
P. 423 - 425<br />
(5) GOFIN JAIME<br />
The effect on birth weight of employment during pregnancy<br />
Journal of biosocial science<br />
11 (3) 1979<br />
P. 259 - 267<br />
(6) GRANDJEAN E.<br />
Précis d'ergonomie<br />
L'appareil locomoteur dans le travail<br />
système bio-rmécanique<br />
la fatigue^<br />
(7) HUNT VILMA R.<br />
Work and the health of women<br />
ERGONOMICS<br />
P. 39-58<br />
P. 11 - 21<br />
P. 56 - 75<br />
P. 102 - 118<br />
(8) MAMELLE, N. » MUNOZ F. et al.<br />
Maternité et travail<br />
COMMUNICATION<br />
Quantification de la charge de travail féminin pendant la grossesse<br />
P. 205 - 210<br />
(9) MARGU<strong>ET</strong> G., MICHEL-BRIAND C. et al.<br />
Influence de la situation professionnelle de la femme sur l'enfant<br />
â naître<br />
Arch, maladies professionnelles de médecine du travail et de sécurité<br />
sociale<br />
(Paris) 1977, Vol. 38 No. 3 mars P. 329 - 346<br />
(.10) MORIN B, MALLION J.M., PERDRIX A., et al<br />
Etude de la capacité physique de travail et de la tolérance â l'effort<br />
au cours de la grossesse<br />
Maternité et travail: communications<br />
XVle journée nationale de médecine du travail<br />
P. 233 - 237<br />
121
MAMELLE N. MUNOZ F et al.<br />
Fatigue professionnelle et prématurité<br />
INSERN<br />
Maternité et travail<br />
Coirniuni cation<br />
XVle journée nationale de médecine du travail<br />
P. 211 à 216<br />
POYEN D. , GACHE G., et al.<br />
XVle journée-nationale de médecine du travail<br />
Conditions de travail et grossesse<br />
P; 226 - 228<br />
PRITCHARD-MACPONALP<br />
Williams obstetrics<br />
16e Ed.<br />
Maternal adaptation to pregnancy<br />
P. 221 - 261<br />
SCHAEFER E. J. HUGHES J. R.<br />
Socio economic factors on maternal and child health care<br />
Medical care 1976 Vol. XIV no. 6<br />
P. 535 - 542
D) RISQUES PSYCHO-SOCIAUX<br />
' Les risques psycho-sociaux correspondent a autant de facteurs<br />
qui contribuent S augmenter les indices et les conséquences du stress.<br />
La littérature est avare a ce sujet. Dans le secteur de la restaura-<br />
tion, plusieurs agents peuvent être retenus.comme facteurs de stress<br />
particuliers; ensemble, ajoutés aux autres facteurs de stress communs<br />
ces conditions peuvent engendrer des réactions sur les plans psycholo-<br />
gique et physiologique chez la femme enceinte. Les conséquences de<br />
ces accumulations de stress sont encore très mal connues. Nous rete-<br />
nons ici quatre (4) facteurs:<br />
1) Insécurité d'emploi et discrimination.<br />
2) Mode de rémunération (pourboire).<br />
3) Harcèlement sexuel.<br />
4) Alcoolisme.<br />
1.0 INSECURITE D'EMPLOI <strong>ET</strong> DISCRIMINATION<br />
Il s'agit d'un secteur de travail très largement non syndiqué oû<br />
souvent l'apparence physique joue un rôle primordial aux "yeux du patron"<br />
Lors des entrevues effectuées chez les travailleurs de la restauration<br />
et de l'hôtellerie, nous avons pu recueillir les commentaires suivants.<br />
A) "Les patrons cherchent des jeunes femmes "se^". Us les<br />
obligent souvent â porter une tenue vestimentaire provo-<br />
cante, non appropriée a la tâche."<br />
(Ex: port de talons hauts<br />
"seins découverts", etc.)<br />
B) "Le fait de prendre de l'âge et d'acquérir du même coup de<br />
l'expérience n'est pas nécessairement bon, le plus souvent<br />
la travailleuse sera mise a pied parce que son physique<br />
correspond moins a l'image que le patron veut donner à son<br />
établissement".<br />
123
C) "Certains patrons pensent qu'il est non convenable et non<br />
2.0 MODE DE REMUNERATION<br />
apprécié de la clientèle de voir une femme enceinte ser-<br />
vir aux tables ou pire, servir de l'alcool".<br />
Les employés a pourboire proviennent en très grande majorité de<br />
ce secteur de travail, les imprécisions qui ont cours actuellement sur<br />
ce mode de rémunération du point de vue fiscal risquent de poser d'énor-<br />
mes problêmes â une femme enceinte qui devrait profiter d'un retrait<br />
préventif. Si son salaire déclaré est trop bas, elle risque de ne con-<br />
sidérer à aucun titre la possibilité d'un recours a un retrait préventif<br />
car elle perdrait trop du point de vue monétaire. Toutefois, l'A.D.E.P.<br />
(Association des employés a pourboire) et le Ministère du Revenu sont<br />
actuellement a définir une politique fiscale pour ce type d'employés.<br />
3.0 HARCELEMENT SEXUEL<br />
Toute femme a subi au moins une fois dans sa vie une remarque<br />
désobligeante, une sollicitation indue; dans la vie, au restaurant, de<br />
la part d'un vendeur, d'un client, d'un cousin, d'un confrère de tra-<br />
vail. Spécialement pour les travailleuses de la restauration, cette<br />
condition est quotidienne, courante, quasi inhérente au travail.<br />
Certains diront que c'est un "flirt" innocent et qu'il ne faut<br />
pas s'en formaliser; voyons la différence.<br />
"Le flirt est un jeu qui se joue a deux, il implique le consen-<br />
tement réciproque. Le harcèlement sexuel lui, est une manifestation<br />
d'ordre sexuel (remarque, regard, attouchement, avance) imposée a une<br />
personne qui ne le désire pas, qui l'offense, l'incommode, l'agresse^."<br />
"Ces attitudes, lorsqu'elles viennent du patron ne sont que l'expres-<br />
sion du pouvoir et de l'autorité de celui qui peut menacer nos conditions<br />
de travail, nos opportunités d'avancement, notre sécurité d'emploi.<br />
124
Non.seulement le harcèlement sexuel est-il humiliant et dégradant mais<br />
il fait que bien souvent les femmes se sentent forcées d'être des rivaf-2)<br />
les pour avoir la faveur du patron u "'.<br />
Au Québec, le voile vient a peine d'être levé sur cette situation<br />
et nous n'avons pas encore d'études sur cette problématique. Dans son<br />
livre: Sexual Shake down l'américaine Lyn Farley cite le témoignage<br />
d'un gérant de plusieurs restaurants de type fast food (cette industrie<br />
emploie chaque année des centaine^ de milliers d'adolescentes) apparte-<br />
nant à l'une des plus grandes chaînes américaines. Il démissionna,<br />
tellement il était dégoûté de voir les jeunes employées constamment<br />
soumises au harcèlement sexuel et parce qu'il avait été incapable de<br />
cpnvaincre d'autres administrateurs d'agir pour enrayer ce fléau.<br />
Conséquences du harcèlement sexuel chez les victimes: problèmes relatifs<br />
a l'emploi; diminution du rendement, mutation non motivée, crainte de<br />
perdre son emploi, retrait d'une possibilité de promotion, notes défa-<br />
vorables au dossier. Dans "The secret oppression" les canadiennes<br />
Constance Backhouse et Leah Cohen écrivent: "Les victimes de harcèle-<br />
ment sexuel éprouvent une tension, une peur et une colère croissantes.<br />
La plupart passent par la dépression, le désespoir. Plusieurs souffrent<br />
de maux d'estomac, migraines, nausées, spasmes musculaires involontaires,<br />
insomnies, hypertension et autres maladies provoquées par une angoisse<br />
et une tension continues. Un nombre étonnant de femmes en viennent a<br />
l'épuisement nerveux, physique et psychologique et doivent être hospi-<br />
talisées".<br />
Nous n'avons malhëureusement pas pu vérifier si le harcèlement<br />
sexuel avait des conséquences spécifiques sur l'état de santé de la<br />
femme enceinte. Tout au moins pouvons-nous dire que les effets ne sont<br />
sûrement pas moins néfastes que pour tout autre femme.<br />
125
Bibliographie<br />
(1) Beauchamp Colette<br />
Revue Châtelaine avril 1982<br />
Un chantage quotidien<br />
(2) Etats généraux II des travailleuses québécoises<br />
Les conditions de travail des femmes<br />
L'intimidation et 1'humiliation par le harcèlement sexuel<br />
P. 86 - 89<br />
(3) op. cit., Beauchamp Colette
4.0 L'ALCOOLISME<br />
Il est souligné dans les text-books dé santé au travail que<br />
l'alcoolisme est florissant dans le secteur de la restauration et de<br />
l 1hôtellerie chez les employés, l'occasion ne fait-elle pas le laron.<br />
Malheureusement nous n'avons:pas trouvé de données précises à ce sujet.<br />
Nous consacrons quand même une attention particulière â ce problême,<br />
parce que l'ensemble des gens du secteur rencontrés nous confirment le<br />
fait que 1'alcoolisme est fort répandu daps ces milieux de travail.<br />
L'alcool contenu dans diverses boissons est l'alcool éthylique,<br />
la teneur en alcool de la bière est de 5%, celle des spiritueux de 40% ,,<br />
et celle du vin varie de 7 à 14%. L'alcool est un dépresseur du système<br />
nerveux central, le degré de dépression dépend de la quantité d'alcool<br />
absorbée, de la rapidité avec laquelle on la consomme, de la stature,<br />
de l'état émotif et de la tolérance du client.<br />
Outre les manifestations d'intoxication aiglle (vue embrouillée,<br />
perte d'équilibre, endormissement, problêmes de coordination, etc...)<br />
il existe des pathologies qui sont associées â l'usage chronique de<br />
l'alcool: (perte d'appétit et carences vitaminiques, gastrites, impuis-<br />
sance sexuelle, névrites, cirrhose du foie, syndrOme neuro-psychiatrique<br />
- (Wernicke - Korsakoff), etc.<br />
L'alcoolisme est un des principaux facteurs de perte d'emploi, .<br />
d'accidents de la route et de désorganisation de la vie familiale.<br />
4.1 L'alcoolisme et la grossesse<br />
L'ensemble des données et conclusions qui vont suivre pro-<br />
viennent surtout d'un article publié en 1981 de Ruth E. Little.<br />
Il s'agit d'une revue de la littérature scientifique récente sur<br />
ce sujet. L'hypothèse d'un effet tératogène de l'alcool â haute<br />
dose est appuyée par plusieurs recherches. Les principales anoma-<br />
lies associées â l'usage abusif de l'alcool de façon régulière<br />
sont: microcéphalies, malformations des paupières et possibles<br />
127
défauts cardiaques, articulaires et génitaux. Les études épidé-<br />
miologiques et expérimentales ont établi que les risques associés<br />
â la consommation d'alcool pourraient exister en deçà des doses<br />
d'alcool considérées comme très élevées (alcool abuse). Le risque<br />
de petits poids de naissance et de retard de croissance in utéro<br />
a été rapporté fréquemment et ce, a des doses d'alcool ne dépassant<br />
pas 1 a 3 consommations parlour. Il existe de plus en plus d'évi-<br />
dences que pour des doses égales ou supérieures a 1 a 3 consomma-<br />
tions d'alcool par jour, il existe une augmentation du risque d'a-<br />
vortement spontané et de mort-né.<br />
s-<br />
4.2 Syndrome d'alcoolisme foetal<br />
Cette entité correspond a un syndrome que les enfants nés<br />
d'une mère alcoolique présentent. Les anomalies retrouvées sont:<br />
^poids et taille inférieurs a la normale, microcéphalie, malforma-<br />
tions faciales et quelquefois malformations cardiaques et articu-<br />
laires. Ces enfants présentent souvent gn retard mental important,<br />
ils sont irritables, hyperactifs et affichent des troubles de coor-<br />
dination. Quarante pour cent £40%) des enfants nés d'une mère<br />
alcoolique auront tous les symptômes, l'alcool est la cause prin-<br />
cipale de ce syndrome. Chez les femmes enceintes qui ne sont pas<br />
considérées comme alcooliques mais qui absorbent de fortes quanti-<br />
tés d'alcool (ex:, quatre (4) bières, quatre (4) verres de vin ou<br />
quatre (4) whisky par jour) on retrouve le syndrome d'alcoolisme<br />
foetal chez 19% des enfants. On relate le cas de femmes enceintes<br />
qui ont bu plus que de coutume durant un court laps de temps et<br />
qui ont donné naissance a des enfants atteints du syndrome d'al-<br />
coolisme foetal. Une consommation excessive d'alcool de temps en<br />
temps peut s'avérer dangereuse pour le foetus, toutefois, une femme<br />
enceinte qui boit de façon raisonnable (une consommation a l'occa-<br />
sion) ne fait courir aucun risque a son enfant.<br />
128
Donc, actuellement l'effet tératogène de l'alcool â haute<br />
dose est bien démontré. Il existe certaines évidences que des<br />
quantités plus restreintes O a 3 consommations par jour ou une<br />
consommation d'alcool excessive de temps a autre) puissent être<br />
associées a différents risques pour l'enfant a naître: retard<br />
de croissance in utéro, augmentation du risque de malformations,<br />
altération du développement, augmentation de la mortirnatalité,<br />
etc. Il reste que les études futures nous permettront d'établir<br />
plus justement la relation entre le risque encouru et la dose<br />
précise.<br />
Bibliographie<br />
0) Little Ruth E.<br />
Epidemiologic and experimental studies in drinking and pregnancy<br />
the state of the art<br />
Neurobehavioral toxicology and teratology<br />
1981 Vol. 3 P. 163 - 167<br />
(2) A.P.A.I.<br />
L'alcool et la sécurité<br />
Prévention sept. 1979<br />
P. 11 - 12<br />
(3) Ministère des affaires sociales du Québec<br />
La femme enceinte et l'alcool (dépliant)<br />
Direction des comnunications<br />
Déc. 1979<br />
78 - E 431 p.
ANNEXE I<br />
NORMES DE TEMPS D'EXPOSITION PERMIS<br />
POUR UN NIVEAU DE BRUIT DONNE<br />
Niveau de Bruit (en dBA, dBA Temps d'exposition permis<br />
corrigés au dBA équivalents) ( h / jour )<br />
8 5 - 16<br />
8 6 - 13.9<br />
12.1<br />
88 10.6<br />
8 9 9.2<br />
9 0 8<br />
9 1 7<br />
93 - - - - 5.6<br />
9 4 4.6<br />
9 5 - 4<br />
9 6 - 3.5<br />
9 7 - 3<br />
9 8 - - 2.6<br />
9 9 i 2.3<br />
100 2<br />
10 1 1.75<br />
10 2 1.50<br />
10 3 - 1.3 .<br />
10 4 1.2<br />
105 - - - - - - i<br />
10 6 o.9<br />
10 7 0.8<br />
10 8 - - o.7<br />
109- 0.6<br />
HO" - - - - - - o.5<br />
HI" - - 0.45<br />
0.4<br />
113 0.35<br />
"« 0.3<br />
"5 o.25<br />
>H5 0<br />
"Règlements relatifs a la qualité du milieu de travail gazette offlclell<br />
6
10<br />
•<br />
POU ER<br />
ANNEXE II<br />
CYCLES PER SECOND<br />
' 4lo<br />
lo lo id><br />
RADIO<br />
SPECTRE ENERG<strong>ET</strong>IQUE DES MICRO-ONDES<br />
MICROWAVES<br />
10 lo |d<br />
INFRARED ULTRAVIOL<strong>ET</strong><br />
X-<br />
VISIBLE<br />
Source: Micro-Waves<br />
CAC Report<br />
Avril 1978<br />
ID<br />
-2P<br />
lo<br />
ZEDOnni<br />
IAYS<br />
GAMMA RAYS
SIGLE D'IDENTIFICATION<br />
MICRO-ONDES<br />
CAUTION - MICROWAVES, ATTENTION - MlÇRO-ONDES.<br />
Source: Ministère de la santé<br />
et du Bien-être social<br />
du Canada
Annexe III<br />
Normes et règlements sur l'utilisation des fours micro-ondes<br />
Le Ministère de la santé et du Bien-être social du Canada définis-<br />
sait certains paramètres de sécurité pour l'utilisation des fours micro-<br />
ondes. Des standards concernant la fabrication et le fonctionnement des<br />
fours micro-ondes ont été définis. Ces règlements ont été promulgés le<br />
23 octobre 1974 et anfcndés le 12 décembre 1979. L'objectif yisé étant<br />
de réduire autant que possible les risques associés â l'exposition aux<br />
radiations micro-ondes.<br />
Ces règlements: 1- Les fours doivent comporter un indicateur on-off d'opération<br />
t<br />
2- Les parties du four doivent posséder au moins deux dis-<br />
positifs de sécurité afin qu'il ne soit pas possible<br />
133<br />
A) d'ouvrir la porte lorsque le générateur micro-ondes<br />
est en fonction<br />
B) que le générateur micro-ondes ne puisse être mis<br />
en fonction lorsque la porte est ouverte,<br />
3- Si ces mécanismes de sécurité sont déficients, le four est<br />
automatiquement hors d'usage<br />
4- Les pertes de radiation micro-ondes d'un four ne doivent<br />
pas dépasser 1 mW/cm^ mesuré â 5 cm de la surface externe<br />
du four et ce, pour un four avec contenu. Si le four est<br />
vide la norme passe a 5 mW/cm<br />
5- Les fours commerciaux utilisés dans les restaurants et<br />
les cafétérias doivent répondre â des normes de durabilité<br />
plus sévère pour certaines composantes. Ex: les portes,<br />
les charnières, le mécanisme de fermeture, etc...
6-. Les fours doivent posséder en permanence une plaque<br />
sur laquelle sont inscrits:<br />
1) le nom du manufacturier et son adresse<br />
2) le modèle<br />
3) le numéro de série<br />
4) le type de générateur utilisé<br />
5) le voltage maximum<br />
6) les fréquences d'opération<br />
134<br />
7) l'émission de radiation considérée, comme normale<br />
8) un sigle visible identifiant (micro-ondes) visible<br />
au moins à un mètre (voir en annexe 3, ce sigle).<br />
Il existe aussi des normes d'utilisation qui s'adressent à 1'individu qui<br />
se sert d'un four micro-ondes.<br />
Ces normes: 1- Suivre les instructions du manufacturier<br />
2- Procéder a l'çxamen du four (a la réception) et chercher<br />
des évidences de bris secondaire au transport<br />
3- Ne jamais utiliser le four si la porte n'est pas bien<br />
fermée ou endommagée<br />
4- Ne jamais altérer les mécanismes de sécurité<br />
5- Ne jamais insérer quoique ce soit dans une ouverture<br />
trouvée sur le four ou autour des portes<br />
6- Toujours garder la porte et son pourtour propre, et<br />
ne pas utiliser d'agents corrosifs pour le nettoyage<br />
7- Si vous suspectez une perte de radiation, aviser le manu-<br />
facturier ou le distributeur pour que soit effectuée une<br />
inspection.
ANNEXE IV<br />
Tableau des effets du monoxyde de carbone sur l'organisme humain<br />
Principaux symptômes Concentration<br />
de C0<br />
(partie par<br />
million)<br />
Temps<br />
d'accumulation<br />
(minutes)<br />
Léger mal de tête 50 150<br />
Migraine<br />
Etourdissements<br />
Violente migraine<br />
Etourdissements<br />
Nausée<br />
100 120<br />
250 120<br />
Vomissements 500 90<br />
Perte de conscience<br />
Coma 1,000 60<br />
Mort 10,000 5<br />
Source: Médecine, hygiène, sécurité du travail,<br />
Bureau International du travail, Genève.
ANNEXE V<br />
Accumulation de monoxyde de carbone<br />
comme indice de consommation de tabac<br />
dans certains bars torontois<br />
Heures : PM Monoxyde carbone<br />
18 h.<br />
19 h.<br />
20 h.<br />
21 h.<br />
22 h.<br />
23 h.<br />
24 h.<br />
extérieur<br />
PPM<br />
6.5<br />
8.3<br />
8.3<br />
10.3<br />
10.2<br />
10.2<br />
10.9<br />
Augmentation dans le bar<br />
moyenne pire cas<br />
( CO PPM) ( C0 PPM)<br />
2.2<br />
6.7<br />
5.4<br />
3.1<br />
3.7<br />
4.2<br />
3.6<br />
•Source: Canadian family physician<br />
Feb. 1982<br />
3.3<br />
26.9<br />
27.3.<br />
19.6<br />
15.1<br />
15.6<br />
18.5<br />
136
Etude du bruit dans les discothèques<br />
Les mesures ont été, faites: Disco type - Vlsco maximum<br />
1. Au centre, de la piste de danse 98 dB 101 dB<br />
2. Près d'une colonne de son [2 pl.) 105 dB 101 dB<br />
3. Entre deux colonnes de son en péri- 94 dB 98 dB<br />
pkérie de la piste de danse<br />
4. A equidistance entre la périphérie 90 dB 93 dB<br />
de la salle et celle de la piste<br />
5. Vans les coins de la salle 86 dB 91 c/B<br />
o .<br />
o© © *<br />
©<br />
Calcul des doses pour 1, 4, et 10 ans<br />
selon les valeurs de la "discothèque<br />
type/ et de la "discothèque maximum"<br />
©<br />
Vlsco type Vlsco maximum<br />
Temps<br />
d'exposition 1 an 4 ans 10 ans 1 an 4 ans 10 ans<br />
10 hres/sem ds 1 91.1 98.2 102.1 9 5.1 101.2 105. 1<br />
10 hres/sm 99 A 105.2 109.1 101.1 101.2 111.1<br />
10 hres/sem 88.1 94.2 98. 1 i<br />
10 hres /sem 4 84.1 90.2 94.1<br />
10 hres/sm ds 5 80.1 86.2 90.1
L'oxyde do, Carbone et la cigarette<br />
dans le* endroit* récréatif*<br />
La concentration de CO a été évaluée à partir de prélèvement* d'air dan* divert<br />
milieux récréatif*. On a trouvé do* taux variant de 14 à 38 mg/m 3 1 les niveaux tolé-<br />
ranble* se situant entre 15 et 50 mg/m 3 .<br />
Les facteur* influençant ces taux sont: l'heure et la journée, le nombre de<br />
per&onneA présentes, le nombre de fumeurs présents, la consommation de cigarettes,<br />
la ventilation et le volume de la pièce. [Il faut prendre garde de ne pas confondre<br />
fumée et CO. La dewsité de la fumée n'est pas un Indice valable du taux de monoxyde<br />
de carbone].<br />
Milieu Jour Heure Taux Autre<br />
Discothèque A Samedi<br />
Discothèque B Vendredi<br />
Discothèque<br />
étudiante Jeudi<br />
Bra**erie A Jeudi<br />
Bra**erie E Mercredi<br />
Bingo Lundi<br />
Salle rencontre<br />
( étudiant* )<br />
Jeudi<br />
Vendredi<br />
22: 45 h.<br />
23: 45 h.<br />
00: 45 h.<br />
22: 45 h.<br />
23: 45 h.<br />
00: 45 h.<br />
23: 30 h.<br />
00: 00 h.<br />
1: 00 h.<br />
21: 00 h.<br />
22: 30 h.<br />
21: 00 h.<br />
22: 00 h.<br />
23: 00 h.<br />
20: 00 h.<br />
21: 00 h.<br />
22: 00 k.<br />
17: 00 h.<br />
13: 00 h.<br />
27 mg/m 3<br />
28 mg/m 3<br />
25 mg/m 3<br />
22 mg/m3<br />
38 mg/m 3<br />
33 mg/m 3<br />
19.5 mg/m 3<br />
21 mg/m3<br />
22 mg/m 3<br />
17 mg/m 3<br />
15 mg/m 3<br />
29 mg/m 3<br />
33 mg/m 3<br />
34 mg/m 3<br />
25 mg/m 3<br />
27 mg/m 3<br />
24 mg/m 3<br />
14 mg/m 3<br />
0.6 mg/m 3<br />
Bonne ventilation<br />
Pas système<br />
ventilation<br />
Espace ouvert<br />
bonne<br />
ventilation<br />
Espace vaste<br />
peu de clients<br />
Espace restreint<br />
pas de ventilation<br />
clientèle*+ +<br />
Salle vaste<br />
+++ fumée<br />
552 personnes<br />
100 personne*<br />
Salle vide de.vuls<br />
i 1S fieur.es
I<br />
F 5232<br />
- — RDI HE, Svlvia et al<br />
— • • ''<br />
Restaurat ion et hébergement:<br />
session d'information sur les risciïfê^prof-essrorinei^<br />
pour Iwfenrmes<br />
enceintes.<br />
F 5232