Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport ...

Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final i

TABLE DES MATIÈRES
Table des matières ……………………………………………… … … … …
1. Le contexte de l’étude………………………………………………………...
1.1 Le plan de développement intégré (PDI)……………………………….
1.2 Les objectifs de l’étude………………………………………………….
1.3 Le contexte géopolitique………………………………………………..
1.4 Les instruments de planification……………………………….……….
2. La toile de fond nationale et internationale – Le triangle bleu……………..
2.1 Le système nautique du triangle bleu…………………………………...
2.2 Les activités nautiques privilégiées……………………………………..
3. La connaissance du milieu…………………………………………………...
3.1 L’esprit du lieu………………………………………………………….
3.2 La structuration du territoire d’étude……………………………………
3.3 La rivière à l’origine de notre patrimoine……………………………….
3.4 L’inventaire écologique…………………………………………………
3.5 Le cadre naturel de mise en valeur……………………………………...
3.6 L’eau de la rivière des Outaouais……………………………………….
3.7 Le cadre humain de mise en valeur……………………………………..
3.8 Les initiatives locales contemporaines de mise en valeur………….…...
3.9 La synthèse des forces et des enjeux de mise en valeur………………...
4. L’énoncé de vision commune et les principes directeurs……………………
4.1 Les principes directeurs fondamentaux…………………………………
4.2 Une vision commune pour la mise en valeur de la rivière……………...
4.3 La structure et les piliers du plan………………………………………..
4.4 Les principes et les objectifs du plan……………………………………
4.5 L’horizon de planification………………………………………………
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5. Le Concept de mise en valeur………………………………………………..
5.1 Les fondements du concept……………………………………………..
5.2 L’organisation spatiale et les actions stratégiques……………………...
6. La Stratégie d’intervention…………………………………………………...
6.1 Les orientations………………………………………………………….
6.2 Les éléments de la stratégie d’intervention……………………………..
Bibliographie………………………………………………….…….………..
Remerciements……………….…………………………..………….………..
Annexe : Évaluation environnementale stratégique (Sommaire exécutif )
Note: Dans ce rapport, le masculin est utilisé comme représentant les deux sexes, sans discrimination à
l’égard des hommes et des femmes et dans le seul but d’alléger le texte.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final i
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1. LE CONTEXTE DE L’ÉTUDE
Les principaux organismes voués au développement
régional et local de la région de
la capitale nationale font preuve de leadership
en initiant le premier Plan de développement
intégré (PDI) de la partie urbaine de
la rivière des Outaouais. Ce projet émane
du concept de l’Outaouais fluvial dont le
premier exemple dans la région s’est traduit
en 1999 par la réalisation des PDI des rivières
Gatineau et du Lièvre.
Outrepassant les défis géopolitiques posés
par la fonction de frontière de la rivière, les
partenaires de l’étude envisagent la mise en
valeur intégrée, cohérente et durable du potentiel
intrinsèque de ce magnifique corridor
fluvial. Le plan de développement de la rivière
des Outaouais est une entreprise à long
terme, qui doit reposer sur une vision unificatrice
et des principes communs d’aménagement
et de mise en valeur de part et d’autre
de la rivière. Ils serviront de base à l’élaboration,
dans l’avenir, de projets et d’initiatives
de toute nature qui favoriseront
l’utilisation renouvelée de la rivière dans un
contexte durable.
LES PARTENAIRES DE L’ÉTUDE
Ville de Gatineau
Ville d’Ottawa
Commission de la capitale nationale
Conseil régional de développement
économique de l’Outaouais
Société de diversification
économique de l’Outaouais
1.1 LE PLAN DE DÉVELOPPEMENT
INTÉGRÉ
La réalisation du plan de développement intégré
(PDI) de la rivière des Outaouais s’intègre
au cadre beaucoup plus large de la
mise en valeur et du développement rationnel
et intégré des activités économiques, du
bien-être social et de la protection des milieux
naturels et aquatiques de la région de
la capitale nationale.
Par définition, un plan de développement
intégré a pour principale fonction de guider
les gestes de la planification régionale et
locale reliés aux corridors fluviaux. À ce
titre, les PDI n’ont aucun pouvoir réglementaire
dans la mesure où ils couvrent dans la
majorité des cas plusieurs juridictions. En
l’occurrence, le territoire d’étude est sous la
juridiction de la ville d’Ottawa, de la ville de
Gatineau, de la Commission de la capitale
nationale (CCN) et de divers ministères provinciaux
et fédéraux. Il revient donc aux
différents intervenants, par le biais de leurs
instruments réglementaires applicables, de
faire valoir et, le cas échéant, de faire respecter
les recommandations pertinentes à
l’intérieur de leur juridiction respective.
L’ensemble de la démarche repose sur plusieurs
prémisses, dont le concept du développement
durable et les divers plans officiels
qui encadrent et orientent le développe-
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final
ment régional. Le plan de développement
intégré que proposent les partenaires de
l’étude est innovateur dans la mesure où ce
type de plan vise à réconcilier les enjeux des
développements économique et social avec
ceux de protection environnementale. Plus
précisément, le plan de développement intégré
de la rivière des Outaouais possède les
caractéristiques suivantes 1 :
■ Le PDI demeure un ouvrage de planification
stratégique réalisé sur la base d'un
segment de rivière dans le contexte plus
large des autres segments de la rivière et
de ses tributaires, en l’occurrence, du
système du Triangle bleu.
■ Le PDI doit être sous la responsabilité de
la juridiction la plus concernée selon le
segment de rivière, en concertation avec
les juridictions adjacentes ou les partenaires
appropriés.
■ Le PDI suscite un leadership développé
par segment de rivière au sein des partenaires
naturels (organismes gouvernementaux,
municipalités, promoteurs
d’initiatives, associations de citoyens,
groupes d’intérêts,...).
■ Le PDI assure l’intégration des contenus
des instruments légaux de planification
du territoire tels les plans d'urbanisme
et ceux de la planification du développe-
1 Note: Adapté de la définition officielle des PDI
développée par la Table stratégique de
l’Outaouais fluvial.
1

1. LE CONTEXTE DE L’ÉTUDE
ment économique.
■ Le PDI détermine la vocation du segment
ou de la zone tout en respectant la vocation
de l'ensemble de la rivière, les qualités
écologiques du milieu et du paysage
et la qualité de vie des résidents.
■ Le PDI détermine la nature et le niveau
des activités privilégiées, les équipements,
infrastructures et conditions essentiels
à la mise en œuvre du plan.
■ Le PDI localise les zones stratégiques à
la réalisation des infrastructures et des
activités recommandées et décrit dans ses
grandes lignes les projets structurants qui
lui sont associés.
C’est sur la base de ces grandes caractéristiques
d’un plan de développement intégré
que sera élaboré le Concept de mise en
valeur de la rivière des Outaouais.
Activités nautiques
au
Quai des Artistes
Le contexte historique qui sous-tend le
concept de l’Outaouais fluvial témoigne du
défi relevé par les élus locaux québécois il y
a neuf ans. Ainsi, le 27 avril 1993, le président
de la Communauté urbaine de l’Outaouais
et les préfets des MRC de la région
se rassemblaient pour signer la Déclaration
de Chelsea qui les engageait, entre autres, à
joindre leurs efforts pour développer le potentiel
récréotouristique, mais aussi pour garantir
la protection des corridors fluviaux de
l’Outaouais.
« … Ces rivières sont les veines par lesquelles
ont coulé l’histoire et le développement
de nos villes. Nous mettrons, au cours des
prochaines années, la priorité sur la mise en
valeur de ces rivières en privilégiant l’accessibilité
aux espaces naturels, en misant
sur la qualité et la diversité des équipements
d’accueil, en diversifiant les moyens de liaison
sur terre et sur l’eau et en caractérisant
par les teintes de l’histoire locale chacun
des segments de ce réseau… »
Suite aux réalisations régionales accomplies
depuis la Déclaration de Chelsea de 1993, la
Table stratégique de l’Outaouais fluvial organisa
cinq ans plus tard un Symposium sur
NOTE HISTORIQUE
LE CONCEPT DE L’OUTAOUAIS FLUVIAL 1.2 LES OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
l’Outaouais fluvial. Tenu à Montebello, le
25 avril 1998, plus de 200 intervenants, élus,
préfets et députés se sont entendus sur l’importance
du développement des corridors
fluviaux de l’Outaouais. Afin de garantir la
pérennité du projet, l’assemblée a résolu en
plénière d’appuyer la mise en œuvre du
concept de l’Outaouais fluvial par un nouvel
engagement régional.
« … Dorénavant nous entendons considérer
les rivières sur une base naturelle au-delà
des limites administratives. …Nous entendons
pour les prochaines années mettre en
œuvre le concept de l’Outaouais fluvial :
soit la mise en valeur des vallées et des rivières
de l’Outaouais avec leurs routes, sentiers,
espaces naturels, milieux sensibles et
leur patrimoine culturel.»
L’association des villes d’Ottawa et de Gatineau
(respectivement la MROC et la CUO
de l’époque), de la CCN et des autres partenaires
du présent PDI au printemps 2000 témoigne
de l’engagement politique vis-à-vis
la mise en valeur de la rivière des Outaouais
qui transcende effectivement les limites administratives
de la région.
Référence: Déclaration de Chelsea, 1993 - déclaration de Montebello, 1998
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final
Les objectifs initiaux du Plan de développement
intégré de la rivière des Outaouais sont
les suivants :
■ Développer une vision, des principes
communs et un concept de mise en valeur
de la rivière des Outaouais et de sa vallée
dans le respect de l’environnement et des
principes qui sous-tendent le développement
durable.
■ Élaborer une stratégie de mise en valeur
de l’aire d’étude afin d’en optimiser les
opportunités d’utilisation dans une perspective
de décloisonnement régional.
■ Redonner aux citoyens l’accès à leur rivière
et redonner à la rivière son rôle de
voie navigable adaptée aux utilisations
modernes, mais aussi dans un esprit moderne
de mise en valeur, c’est à dire dans
un esprit de pérennité.
■ Positionner la rivière en tant que destination
verte du « Triangle bleu » Gatineau/
Ottawa - Kingston - Montréal.
■ Proposer un programme de mise en œuvre
de la stratégie recommandée.
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1. LE CONTEXTE DE L’ÉTUDE
1.3 LA ZONE D’ÉTUDE
La zone à l’étude comprend essentiellement
le corridor riverain de part et d’autre de la
rivière des Outaouais à l’intérieur des limites
administratives des villes d’Ottawa et de Gatineau.
Par ailleurs, les villes d’Ottawa et de
Gatineau, entre autres, sont comprises à l’intérieur
des limites de la région de la capitale
nationale qui constitue la seule entité administrative
unissant les rives ontarienne et
québécoise de la zone d’étude.
La planification d’un corridor fluvial dans
un contexte intégré et durable ne peut être
limitée à ses berges immédiates. Pour des
raisons historiques et économiques, l’influence
de la rivière se fait souvent sentir de
part et d’autre de ses rives à l’intérieur des
terres et inversement, les activités humaines
sur les territoires adjacents peuvent influencer
la qualité de son eau et les multiples facettes
de sa mise en valeur.
Pour cette raison, la zone d’étude n’est pas
strictement limitée à ses berges et peut à
l’occasion s’étendre au cœur des villes qui la
bordent. Pensons notamment aux liens récréatifs
qui réunissent les berges au réseau
de verdure de la Capitale ou encore aux activités
commerciales et résidentielles qui ne
peuvent se dissocier de la proximité de la
rivière. Dans la pratique cependant, la lar-
geur du corridor d’étude, aux fins de la cartographie
écologique et des inventaires, s’est
restreinte à la première rupture naturelle des
pentes qui délimitent les basses terres de la
rivière des Outaouais.
Source: CCN et Roche-Deluc
Zone d’étude
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final
Région de la capitale
du Canada
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1. LE CONTEXTE DE L’ÉTUDE
1.4 LES INSTRUMENTS DE
PLANIFICATION
Il existe dans la zone d’étude plusieurs juridictions
dont trois niveaux de gouvernement
qui ont la responsabilité de planifier l’utilisation
du sol et les grandes orientations de
l’aménagement du territoire. Ainsi, la Commission
de la capitale nationale, la ville
d’Ottawa et la ville de Gatineau sont les
trois instances publiques qui ont développé
des instruments légaux de planification du
territoire dans leurs juridictions respectives
à l’échelle fédérale et municipale.
DÉFINITION
La nouvelle ville d’Ottawa a officiellement
été créée le 1 er janvier 2001 par la fusion des
villes de la Municipalité régionale d’Ottawa-Carleton
(MROC) , soit les villes de Ottawa,
Vanier, Nepean, Gloucester et Kanata,
les cantons de Goulbourn, Osgoode, Rideau,
Cumberland et West Carleton, et du village
de Rockliffe Park.
La nouvelle ville de Gatineau a officiellement
été créée le 1 er janvier 2002 par la fusion
des villes de la Communauté urbaine
de l’Outaouais (CUO) soit les villes suivantes:
Aylmer, Hull, Gatineau, Masson-
Angers et Buckingham.
Le plan de la capitale du Canada
Entériné par le gouvernement fédéral en
1999, le Plan présente les principales politiques
du gouvernement fédéral en matière de
planification urbaine et d’aménagement de la
région de la capitale nationale pour les cinquante
prochaines années. Les énoncés
d’orientations qui y sont présentés traitent
des aires de patrimoine naturel, des terres rurales,
des espaces verts urbains, des cours
d’eau, de l’esthétique urbaine, du patrimoine
bâti et des ressources archéologiques. À l’intérieur
de ces thèmes, le Cœur de la capitale,
traversé par la rivière des Outaouais, représente
un secteur prioritaire de planification.
Le plan officiel de la Municipalité régionale
d’Ottawa-Carleton
Entré en vigueur le 9 juillet 1997, le plan officiel
de la MROC présente et localise les
grandes orientations sociales, économiques
et environnementales de son territoire. À ce
titre, il identifie les politiques et les moyens
de mise en œuvre régissant la mise en valeur
de la rive ontarienne de la rivière des Outaouais
par le biais, entre autres, de la protection
des milieux humides et autres zones sensibles,
de la promotion des espaces verts, du
réseau récréatif et du patrimoine bâti et
culturel, et de la gestion des corridors fluviaux
sur son territoire. Un nouveau plan officiel
sera préparé (2003) dans le récent
contexte de la fusion des municipalités de la
MROC.
Le schéma d'aménagement de la Communauté
urbaine de l'Outaouais
Entré en vigueur le 5 janvier 2000, le schéma
d'aménagement de la Communauté urbaine
de l'Outaouais (maintenant de la nouvelle
ville de Gatineau) a identifié 18 pôles
économiques régionaux permettant d'accueillir
une diversité d'activité favorable au
développement d'une dynamique à l'échelle
provinciale et nationale. Parmi ceux-ci, trois
pôles sont destinés au développement des
activités récréotouristiques, soit le secteur du
centre-ville d'Aylmer (Vieux Aylmer), le
secteur du parc du Lac-Leamy et le secteur
du parc de la Baie. Ces secteurs ou pôles
constituent les milieux privilégiés pour les
investissements majeurs afin de développer
les produits récréotouristiques qui permettront
d'accroître de façon significative la
mise en valeur du corridor fluvial. Un nouveau
plan d’urbanisme sera préparé (2004)
dans le récent contexte de la fusion des villes
de la CUO.
Le Parlement vu du sentier récréatif des
voyageurs sur la rive québécoise
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final
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2. LA TOILE DE FOND NATIONALE ET INTERNATIONALE - LE TRIANGLE BLEU
2.1 LE SYSTÈME NAUTIQUE DU
TRIANGLE BLEU
La région de la capitale du Canada et plus
précisément la région métropolitaine d’Ottawa-Gatineau
s’inscrit dans le contexte du
projet d’envergure nationale de la mise en
valeur des corridors fluviaux du Triangle
bleu, soit du fleuve Saint-Laurent, de la rivière
et du canal Rideau et de la rivière des
Outaouais reliant les centres urbains d’Ottawa-Gatineau,
Kingston et Montréal. Le PDI
proposé doit donc se positionner dans un
contexte régional, national et même international
d’analyse beaucoup plus vaste que celui
du bassin immédiat de la rivière des Outaouais,
notamment en relation avec le
corridor fluvial de la rivière entre le Lac Témiscamingue
et Montréal ainsi que des deux
autres segments fluviaux composant le
Triangle bleu.
Le système nautique du
Triangle bleu
LE CANAL ET LA RIVIÈRE RIDEAU
Voie maritime reliant Ottawa à Kingston, le
système du Canal et de la rivière Rideau,
incluant ses nombreux lacs, s’étend sur 202
kilomètres dont 29 kilomètres furent construits
de main d’homme. Requérant entre
trois et cinq jours pour être entièrement parcouru,
ce cours d’eau compte au total 47
écluses regroupées en 24 stations d’éclusage.
Les statistiques d’affluence montrent que le
système du canal et de la rivière Rideau est
relativement fermé dans la mesure où la fréquentation
des stations d’éclusage est plus
importante au centre du système par rapport
à ses extrémités. Ainsi, les écluses les plus
fréquentées ont accueilli plus de 8 000 embarcations
(dans les deux sens) en 1999 et
2000 alors que les écluses à Ottawa et King-
9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
Fréquentation des écluses
dans le réseau du Triangle bleu
Source: www.rideau-info.com/canal/statistics.html
ston en bout de corridor n’ont enregistré que
de 2 000 à 3 000 embarcations respectivement
dans ces années. La baisse d’achalandage
enregistrée en 2000 est attribuable à la
température peu favorable connue à l’été
2000. De toute évidence, la navigation profitant
du système du Triangle bleu ne représente
qu’une petite partie de l’achalandage
de ce corridor du triangle.
De façon générale, les plaisanciers circulant
sur le système de la rivière Rideau proviennent
de l’Ontario. Seule la station d’éclusage
d’Ottawa fait exception à cette règle, les embarcations
enregistrées à cette station étant
d’origine québécoise dans 55 % des cas. La
tendance générale veut qu’en moyenne, dans
chacune des 24 stations d’éclusage du canal,
65 % des embarcations proviennent de l’Ontario,
22,5 % du Québec et 13 % des États-
Unis.
Ottawa
Hogs Back
Black Rapids
Clowes
Merrickville
Smiths Falls
Narrows
Newboro
Chaffeys
Davis
Jones Falls
Kingston Mills
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 5
1999
2000

2. LA TOILE DE FOND NATIONALE ET INTERNATIONALE - LE TRIANGLE BLEU
LA VOIE MARITIME DU SAINT-LAURENT
La Voie maritime du Saint-Laurent fut ouverte
à la navigation en eau profonde en
1959. Depuis ce temps, plus de deux milliards
de tonnes de marchandises d’une valeur
estimée à 300 milliards de dollars américains
y ont transité entre le Canada, les
Etats-Unis et une centaine d’autres pays.
L’importance du cours d’eau, les installations
d’éclusage implantées ainsi que la réglementation
en vigueur font en sorte que
seules les embarcations motorisées, mesurant
plus de six mètres et pesant plus d’une
tonne (900 kg) peuvent y circuler. La navigation
à voile y est interdite. Sur le segment
entre Montréal et le lac Ontario se trouve un
total de sept écluses dont deux américaines,
soit Saint-Lambert, Côte-Sainte-Catherine,
Beauharnois (amont), Beauharnois (aval),
Snell, Eisenhower et Iroquois.
Bien qu’elle soit en tout premier lieu une
voie de navigation commerciale, la voie maritime
du Saint-Laurent dénombrait quelques
2 000 embarcations de plaisance à chacune
de ses écluses pour l’année 1999. À cause du
sens du courant du Saint-Laurent, les plaisanciers
naviguent généralement le triangle
en sens inverse des aiguilles d’une montre.
Les plaisanciers de la région de Montréal
doivent donc d’abord utiliser le segment de
la rivière des Outaouais en direction d’Ottawa-Gatineau.
Outre cette voie peu accessible pour les plaisanciers
utilisant des embarcations de calibre
trop petit, on retrouve plusieurs lieux de navigation
intéressants sur le Saint-Laurent entre
Montréal et Kingston, tel que la région
des Mille-Iles. Ce segment de plus de 125
kilomètres d’eaux internationales (à la fois
en territoire canadien et américain) offre une
gamme variée d’activités reliées au nautisme,
entre autres un exceptionnel territoire
de pêche, un éventail intéressant de croisières
ainsi que la possibilité de faire de la
plongée sous-marine dans une eau de qualité
supérieure. Plusieurs attraits touristiques
longent les abords de cet archipel, notamment
en matière d’architecture et d’histoire
dans les villes qui bordent le fleuve. Enfin,
les marinas et points de services desservant
ce corridor sont nombreux.
Marina de Brockville
LA RIVIÈRE DES OUTAOUAIS
Deuxième plus important corridor fluvial au
Québec, la rivière des Outaouais constitue le
lien fluvial entre Montréal et Ottawa-
Gatineau. Bien que l’on y retrouve certaines
destinations telles que Hawkesbury, Papineauville
et Montebello, ce corridor demeure
largement sous-utilisé pour les activités
de plaisance, notamment en matière de
navigation. Les principaux « concurrents »
de la rivière des Outaouais, entre Gatineau et
Carillon, sont le canal Rideau, le fleuve
Saint-Laurent, ainsi que les lacs des Deux-
Montagnes, Saint-Louis, Saint-François et
Ontario.
Les principales statistiques concernant les
plaisanciers circulant sur la rivière des Outaouais
sont fournies par les stations d’éclusage
du canal de Carillon et du canal de
Sainte-Anne-de-Bellevue.
Marina du secteur Hull dans
Gatineau (Bassin Triangle
bleu, rive québécoise)
Marina Kitchissippi
(Bassin Triangle bleu, rive
québécoise)
Le canal de Carillon
Le nombre d’embarcations enregistrées à ce
canal sur une période de quatre ans montre
que le trafic se concentre dans la période de
juin à septembre, le mois de juillet connaissant
la plus grande densité de circulation.
La diminution de la fréquentation en 2000
s’explique par la mauvaise température de
cette saison estivale et ne peut être interprété
par la réduction de la demande pour cette
activité tant que les chiffres pour 2001 ne
seront pas disponibles.
La répartition de la clientèle du canal de Carillon
par groupe d’âge est très significative.
En effet, on voit que 56 % de cette clientèle
est représentée par le groupe des 35-54 ans,
la génération dite des baby-boomers. De
plus, ce groupe naviguant habituellement
avec la famille explique que 20 % de la
clientèle est âgée de moins de 17 ans. Cette
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 6

2. LA TOILE DE FOND NATIONALE ET INTERNATIONALE - LE TRIANGLE BLEU
proportion est importante dans la mesure où
les enfants influenceront le choix d’une destination
dans le cadre des sorties en famille.
En ce qui a trait à la provenance des embarcations
passant à l’écluse de Carillon, 90%
d’entre elles sont d’origine québécoise, majoritairement
concentrées dans les régions de
Montréal, de la Montérégie ainsi que de
l’Outaouais.
En général, les embarcations enregistrées
Embarcations éclusées au
Canal de Carillon, 1997-2000
Période 1997 1998 1999 2000
Mai
35 94 160 65
Juin 857 560 893 477
Juillet 1 997 2 353 2 159 1 871
Août 1 695 1 483 1 285 1 246
Sept. 367 650 821 499
Oct. 50 52 38 41
Total 5 001 5 192 5 356 4 199
Source : Parcs Canada
sont à moteur pour une proportion de 86 %.
De plus, la destination principale est, dans
58 % des cas la rivière des Outaouais. Suivent
les bassins de la région de Montréal
(27 %) et les bassins de l’est de l’Ontario.
Répartition de la clientèle du
canal de Carillon
par groupes d’âges, 1995
17 ans et moins 20%
18-34 ans 14%
35-54 ans 56%
55 ans et plus 11%
Source : Étude auprès des plaisanciers et des visiteurs
aux abords du Canal de Carillon, 1995
Répartition de la clientèle du canal de
Carillon selon la provenance et la
destination, 1995
Provenance Destination principale
Région environnante
23%
Rivière des
Outaouais
58%
Montréal / Laval
28%
Bassins région
de Montréal
Bassins de
27%
Montérégie 20% l’est de l'Ontario
et autres
15%
Québec -
Autres régions
19%
Extérieur du
Québec
10%
Source : Étude auprès des plaisanciers et des visiteurs aux
abords du canal de Carillon, 1995
Le canal de
Sainte-Anne-de-Bellevue
Dès son ouverture en 1843, le canal fut utilisé
à des fins commerciales. Aujourd’hui, il
est plutôt utilisé à des fins de plaisance et est
toujours très bien intégré dans l’axe de navigation
Montréal-Ottawa-Kingston. Le canal
Sainte-Anne-de-Bellevue relie le lac Saint-
Louis au lac des Deux-Montagnes, à l’embouchure
de la rivière des Outaouais. Les
aménagements récréotouristiques récents
réalisés le long du canal dans Sainte-Annede-Bellevue
ont grandement contribué au
succès de cette destination autant pour les
plaisanciers que les visiteurs qui profitent de
l’atmosphère particulière du lieu. L’achalandage
saisonnier sur le canal Sainte-Anne-de-
Bellevue montre un profil semblable à celui
de Carillon, sauf que le site est encore plus
populaire.
Marina Sainte-Annede-Bellevue
Marina Sainte-Anne-de-
Bellevue
Embarcations éclusées au canal de
Sainte-Anne-de-Bellevue
Période 1997 1998 1999 2000
Mai 95 511 601 156
Juin 1870 1419 1991 1120
Juillet 3044 3510 3154 3064
Août 2811 3081 2213 2558
Sept. 823 1158 1396 1153
Oct. 161 105 107 174
Total 8804 9784 9462 8225
Source: Parcs Canada
La clientèle empruntant cette voie navigable
est principalement originaire du Québec,
plus particulièrement de la région immédiate
du canal (28%) et de Montréal/Laval (40%).
Répartition de la clientèle de
Sainte-Anne-de-Bellevue selon la
provenance et la destination, 1994
Provenance Destination principale
Région environnante
28%
Rivière des Outaouais
30%
Montréal / Laval
40%
Bassins région
de Montréal
Bassins de l’est
61%
Montérégie n.d. de l'Ontario et
autres
9%
Québec -
Autres régions
27%
Extérieur du
Québec
5%
Source: Canal Ste-Anne-de-Bellevue, Étude auprès des
visiteurs aux abords et des plaisanciers, 1994
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 7

2. LA TOILE DE FOND NATIONALE ET INTERNATIONALE - LE TRIANGLE BLEU
Seulement 5% des plaisanciers proviennent
de l’extérieur du Québec. La situation est
similaire en ce qui a trait à la destination
principale : les embarcations se dirigent vers
les bassins de la région de Montréal dans
une proportion de 61% et vers la rivière des
Outaouais à 30%. Enfin, 9% d’entre elles
naviguent vers les bassins de l’est de l’Ontario
et les autres destinations possibles. Le
tableau précédent montre le lieu de provenance
ainsi que la destination principale des
amateurs de plaisance circulant sur le canal
de Sainte-Anne-de-Bellevue.
La taille et le type d’embarcations enregistrées
à l’écluse de Sainte-Anne-de-Bellevue
sont indicatifs du profil des plaisanciers qui
utilisent le système du Triangle bleu. La
majorité des embarcations mesurent entre
5,5 et 8 mètres dans une proportion de 57%,
et entre 8 et 12 mètres à 33 %. De plus, la
presque totalité de celles-ci sont à moteur et
Répartition de la clientèle du canal
de Sainte-Anne-de-Bellevue selon
le type d’embarcation, 1994
Moins de 5,5 mètres 6%
Entre 5,5 et 8 mètres 57%
Entre 8 et 12 mètres 33%
Plus de 12 mètres 4%
Embarcations à moteur 86%
Embarcations à voile 11%
Embarcations commerciales 3%
Source: Canal Sainte-Anne-de-Bellevue, Étude auprès
des visiteurs et des plaisanciers, 1994
3% d’entre elles sont à vocation commerciale,
nombre qui correspond presque parfaitement
avec les embarcations de plus de 12
mètres.
Marina Sainte-Annede-Bellevue
2.2 LES ACTIVITÉS NAUTIQUES
PRIVILÉGIÉES
Une étude effectuée en 1997 par l’American
Recreation Coalition affirme que pour près
de 40% des Américains, l’endroit idéal pour
prendre quelques jours de vacances doit être
situé à proximité d’un plan d’eau.
Une étude réalisée par le ministère du Tourisme,
de la Culture et des Loisirs de l’Ontario
démontre que 8% des Canadiens effectuent
régulièrement de petites excursions en
bateau à voile ou à moteur, contre 10% pour
les États-Unis. À titre de comparaison, le
jardinage attire 34% des Canadiens, le camping
22% et le canot ou le kayak, 4%. Les
activités nautiques, dites douces, sont populaires
alors que près de la moitié des Canadiens
pratique la natation et le quart pratique
la pêche.
L’industrie du nautisme au Québec et en
Ontario est très importante dans l’économie
des deux provinces. Cette industrie comprend
non seulement les emplois directs
créés dans la construction d’embarcations de
plaisance, où le Québec domine au Canada,
et dans les marinas mais aussi et surtout les
emplois indirects reliés aux services
connexes et complémentaires de l’industrie
du récréotourisme nautique.
50%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Natation Pêche
(autres)
Fréquentation des activités nautiques
Canot Pêche à la
mouche
DOCUMENT DE TRAVAIL THÉMATIQUE
La présente section repose sur le document
de travail suivant :
Situation économique régionale d’Ottawa-
Gatineau dans le contexte du réseau fluvial
du Triangle bleu
Ski
nautique
Roche-Deluc/Delcan
Août 2001
Voile Plongée
sousmarine
1996
1998
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 8

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
3.1 L’ESPRIT DU LIEU
Source des origines de la région de la capitale
nationale, la rivière des Outaouais a été
témoin de l’activité des premières nations
des millénaires avant la colonisation de ses
rives et l’établissement de notre civilisation
contemporaine. À ce titre, la rivière est au
centre des préoccupations du présent
concept de mise en valeur du corridor fluvial
situé à l’intérieur des limites administratives
de Gatineau et Ottawa. Le milieu dans lequel
prend place le concept est rendu exceptionnel
par les caractéristiques naturelles et
humaines intrinsèques qui le composent.
LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE
Colonne vertébrale de la zone d’étude, la
rivière des Outaouais s’étend sur une distance
de plus de 50 km baignant de part en
part les rives des villes d’Ottawa et de Gatineau.
Ce segment de la rivière ne représente
qu’une section négligeable d’une des plus
longues rivière au monde reliant le lac
Témiscamingue à Montréal sur une distance
de plus de 800 km.
Sur la rive québécoise, les rivières Gatineau,
du Lièvre et La Blanche, ainsi que le ruisseau
de la Brasserie, alimentent la Rivière.
Sur la rive ontarienne, la rivière et le canal
Rideau, ainsi que la rivière Mississipi se jettent
aussi dans la rivière des Outaouais. À
part le canal Rideau et la rivière Gatineau,
qui peut être utilisée par la navigation de
plaisance sur une courte distance, aucune
des rivières ne peut être remontée étant bloquées
soit par une chute, soit par un barrage
non loin de l’embouchure. Au centre de la
zone d’étude, de l’ouest vers l’est, les rapides
Deschênes, Remic et Chaudières interrompent
l’écoulement continu des eaux. Depuis
quelques années, le lac Leamy est accessible
de la rivière Gatineau.
LES ESPACES VERTS CONTINUS ET LES
MILIEUX SENSIBLES
Le territoire est caractérisé par un grand
nombre de parcs aménagés, d’espaces verts
naturels et de milieux sensibles protégés par
les différentes législations afférentes. En
plus du parc de la Gatineau et de la ceinture
de verdure qui dominent le paysage des côtés
québécois et ontarien respectivement, la
rivière de Outaouais est bordée de plusieurs
parcs urbains, de corridors riverains de verdure
ainsi que des zones naturelles épargnées
par le développement.
La réputation de capitale verte de la région
de la capitale nationale se mérite de plus par
la présence d’un réseau important de promenades,
soit des routes panoramiques à circulation
restreinte, et d’un réseau de sentiers
récréatifs qui connecte les municipalités entre
elles.
Le réseau hydrographique
Les espaces verts et les milieux sensibles
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 9

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
LE MILIEU URBAIN
Le corridor à l’étude est essentiellement bordé
de part et d’autre de la rivière par le tissu
urbain des villes d’Ottawa et de Gatineau
qui s’estompent progressivement aux extrémités
ouest et est du territoire où le milieu
rural commence. Au centre presque géographique
de la zone se trouve le cœur de la capitale
du Canada dominé par les centresvilles
de Gatineau et Ottawa ainsi que par le
secteur du marché Byward qui constituent
les principaux centres de l’activité économique
et touristique de la région. Quelque
785 000 habitants résident dans la ville d’Ottawa
alors que plus de 229 000 citoyens résident
dans Gatineau. À ce nombre s’ajoutent
durant la période estivale de 5 à 6 millions
de visiteurs qui chaque année profitent des
nombreuses activités et des nombreux sites
d’intérêts offerts dans la capitale.
LE RÉSEAU DE TRANSPORT ET LES VOIES
D’ACCÈS
En plus du réseau local, le réseau de transport
majeur se distingue de par son individualité
de part et d’autre de la rivière. Du
côté québécois, le boulevard de l’Outaouais,
la route 148 et les autoroutes 5 et 50 dominent
le réseau majeur désenclavant Gatineau
vers l’est, l’ouest et le nord. Du côté ontarien,
le Queensway, la 416 et la 417 constituent
les principaux axes autoroutiers res-
pectivement dans un axe est-ouest ou en direction
sud vers Montréal et Kingston.
À ce réseau routier traditionnel s’ajoutent les
promenades qui forment un réseau scénique
en particulier le long du canal Rideau et de
la rivière des Outaouais dans Ottawa, ainsi
que dans le parc de la Gatineau du côté québécois.
Cinq ponts enjambent la rivière, soit d’est en
ouest, les ponts Champlain, Chaudières,
Portage, Alexandra et MacDonald-Cartier.
De plus, un traversier assure la liaison interrive
entre Masson et Cumberland à l’extrémité
est de la zone d’étude. Utilisant les
ponts Alexandra et Portage, le boulevard de
la Confédération se démarque du réseau traditionnel
dans le Cœur de la capitale par sa
vocation de route cérémoniale enjambant la
rivière des Outaouais.
Les villes d’Ottawa et Gatineau sont desservies
par des réseaux de transport en commun
modernes qui facilitent les échanges entre
les deux centres-villes.
Le pont
Alexandra
et la marina
de Gatineau,
(secteur
Hull)
Le milieu urbain
Le réseau de transport
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 10

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
3.2 LA STRUCTURATION DU
TERRITOIRE D’ÉTUDE
Dans le segment qui compose le territoire
d’étude, la rivière des Outaouais prend plusieurs
formes. En avant-plan, elle présente
des paysages variés et une occupation des
berges distinctes selon l’endroit où l’on se
trouve le long du corridor. Pour des raisons à
la fois physiques et humaines, notamment la
présence de rapides qui ralentissent le flot
continu de la rivière, le corridor se structure
en trois bassins homogènes possédant chacun
leurs propres caractéristiques ainsi que
leurs propres personnalités. Pour cette raison,
chacun des bassins a été identifié par un
nom qui le distingue des autres, soit:
■ Le bassin du lac Deschênes à l’ouest du
territoire
■ Le bassin des Rapides au centre du territoire
■ Le bassin du Triangle bleu à l’est du territoire
LE BASSIN DU LAC DESCHÊNES
Le bassin du lac Deschênes s’étend vers
l’ouest à partir des rapides Deschênes, à la
hauteur de Britannia du côté ontarien et de la
pointe d’Aylmer du côté québécois en direction
du lac Témiscamingue. Ce bassin est
caractérisé par :
■ Un renflement de la rivière qui prend le
nom du lac Deschênes.
■ Une urbanisation moins intensive que
dans les autres bassins autant sur les rives
québécoise qu’ontarienne lorsque
l’on se dirige vers l’ouest où le territoire
devient de plus en plus rural.
■ La présence, en arrière plan de secteurs
Source: Roche-Deluc
résidentiels.
■ La présence de marinas, à Aylmer et Britannia,
offrant des services complets aux
plaisanciers.
■ La pratique de la voile qui est particulièrement
adaptée au plan d’eau et la présence
d’embarcations à moteur de petit
calibre.
■ La pratique limitée mais présente des activités
de baignade (plages Britannia et
des Cèdres) et de pêche sur l’eau ou le
long des rives.
■ La pratique de la pêche blanche à différents
endroits le long des berges en hiver.
■ Une proportion importante de berges naturelles.
■ La présence de sentiers récréatifs et
d’aménagements paysagers sur les rives.
■ La présence, l’été, de nombreux hydravions
accostant le long de la berge.
Structuration du territoire d’étude
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 11

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
LE BASSIN DES RAPIDES
Le bassin des rapides est enclavé entre les
rapides Deschênes à l’ouest et les chutes
Chaudières à l’est à chacune de ses extrémités.
Ce bassin est caractérisé par :
■ La présence de plusieurs îles sur le plan
d’eau.
■ Des eaux peu profondes sur toute la surface
du bassin.
■ L’absence d’activités nautiques motorisées
mais l’utilisation des rapides Remic
et de l’île Victoria en particulier par les
kayakistes, ainsi que par les pêcheurs et
autres plaisanciers occasionnels utilisant
des chaloupes.
■ La présence de deux plages municipales
importantes (Westboro et Moussette),
respectivement sur chacune des rives ontarienne
et québécoise et une plage au lac
Leamy (CCN), et donc des activités de
baignade incluant la présence de pavillons
de services.
■ La pratique de la pêche, incluant la pêche
blanche, sur ses rives et sur le plan d’eau.
■ La présence d’une descente à bateau sur
la rive québécoise.
■ L’utilisation presque exclusive de la rive
sud par la promenade de la rivière des
Outaouais offrant un aménagement
paysager, des parcs et un sentier récréatif
sur presque toute la longueur du bassin et
d’un sentier récréatif (CCN/Ville de Gati-
neau) en retrait des berges sur la rive
nord où les milieux naturels dominent.
■ La présence en arrière plan de secteurs
presque exclusivement résidentiels.
■ La présence d’activités industrielles
(Domtar, Hydro-Québec, Ottawa-Hydro).
■ Le pont ferroviaire Prince-de-Galles.
■ La présence de l’usine de filtration de
l’eau à Britannia.
■ La présence du pont Champlain en son
centre et du pont des Chaudières à l’extrémité
est du bassin.
■ La présence de plusieurs stationnements
sur les deux rives permettant un accès à
la rivière aux résidants et aux visiteurs.
LE BASSIN DU TRIANGLE BLEU
Le bassin du Triangle bleu prend son nom
de sa fonction de porte d’entrée du Triangle
bleu en direction de Montréal, à l’embouchure
du canal Rideau. Ce bassin est caractérisé
par :
■ Un niveau d’activités nautiques plus diversifiées
et plus intenses que sur les
deux autres bassins comprenant les bateaux
d’excursion, les plaisanciers locaux
et visiteurs utilisant des embarcations de
toute nature et de tous les calibres.
■ La présence du canal et de la rivière Rideau
du côté ontarien ainsi que des rivières
Gatineau et du Lièvre et La Blanche
du côté québécois.
■ La présence de la majorité des marinas et
ports de plaisance dans la zone d’étude.
■ La présence d’activités industrielles
(Krueger, Scott Papers, les papiers Masson).
■ Des rives partiellement artificialisées
dans une proportion significative le long
du corridor, notamment en face des centres-villes
de Gatineau et Ottawa.
■ Le territoire officiel du Cœur de la capitale
comprenant une concentration des
propriétés et bâtiments du gouvernement
fédéral, des activités cérémoniales et événementielles,
ainsi les principaux musées
de la région.
■ Les trois centres institutionnels, commerciaux
et culturels du territoire (entre les
ponts Chaudières et Alexandra), que sont
les centres-villes principaux de Gatineau
et d’Ottawa ainsi que le marché By.
■ La présence de quatre ponts reliant les
deux centres-villes (Chaudières, Portage,
Alexandra et MacDonald-Cartier).
Un bateau d’excursion devant le quai des
artistes dans le secteur Gatineau (Bassin
du Triangle bleu, rive québécoise)
Plage
Westboro
(Bassin des
Rapides,
rive ontarienne)
Un bateau d’excursion devant le
Musée des beaux-arts du Canada
(Bassin du Triangle bleu)
Le Club de voile
Nepean (Bassin du
lac Deschênes, rive
ontarienne)
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 12

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
3.3 LA RIVIÈRE À L’ORIGINE DE
NOTRE PATRIMOINE
La rivière des Outaouais possède un riche
passé de plus de 6 000 ans. Elle a servi de
voie de passage vers les Grands Lacs et de
pénétration vers l’intérieur et l'Ouest du
continent. Voie de transport, d’échange et de
commerce, la Grande Rivière, âme de l’histoire
de l’Outaouais, est synonyme de découverte,
de colonisation et de développement
économique.
LES PREMIERS HABITANTS
(4000 ANS AVANT J.C. À 1600)
Il y a 6 000 ans (4 000 à 2 000 ans avant
J.C), les premiers habitants de l’Outaouais,
les Archaïques Laurentiens, s’établissaient
dans la région de l’Outaouais. Des recherches
archéologiques permettent de croire
que les premières nations auraient, entre autres,
occupé les berges du lac Leamy, l’île
aux Allumettes et l’île Morrison. Plusieurs
objets façonnés en cuivre notamment, en
pierre et en os y ont été découverts. On rapporte
également la présence d’autres sites
archéologiques, tels que le site qui se trouvait
à l’emplacement même de l’actuel Musée
canadien des Civilisations, le site de la
baie Constance, le site du lac Deschênes et
le site archéologique à l’endroit où se trouvent
actuellement les Archives nationales.
Source: L’ATINO et Roche-Deluc
La rivière à l’origine de notre patrimoine
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 13

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Au fil des ans, les descendants des Archaïques
Laurentiens deviennent les ancêtres de
certains groupes Algonquins. La nation algonquine
contrôla, pendant plusieurs milliers
d’années, le commerce dans la vaste région
comprenant les territoires actuels du Québec,
de l'Ontario et du nord-est des États-Unis. La
rivière des Outaouais aura d’abord servi
d’artère vitale à la grande route du cuivre.
Plusieurs centaines d’années plus tard, la position
occupée par les Algonguins sur la rivière
(île Morrison) fera de leur campement
un poste de traite imprenable, leur permettant
ainsi de contrôler le passage des Européens
sur la grande rivière.
Les sites historiques
■ Les fouilles archéologiques du parc du
Lac-Leamy, ont permis de révéler une
occupation humaine qui remonte à près
de 1 000 ans avant J.C.
■ Île aux Allumettes (hors du secteur urbain
de la rivière). Il y a 6 000 ans, à l'île
aux Allumettes, vivaient les Archaïques
Laurentiens, les premiers habitants de
l'Outaouais.
■ Île Morrison, au sud de l’île aux Allumettes
(hors du secteur urbain de la rivière).
Présentement un site de fouilles
archéologiques, l’île était occupée par les
premières nations il y a 5 000 ans et est
toujours occupée par les Algonquins au
XVII e siècle. La position que ces derniers
occupent sur la rivière fait de leur campement
un poste de traite imprenable. L’île
Morrison constitue en effet une véritable
forteresse entourée de rapides.
■ Rocher à l’Oiseau, un peu en amont de
l’île aux Allumettes (hors du secteur urbain
de la rivière). C’est une colossale
falaise de 152 mètres qui surplombe la
rivière des Outaouais. Sur cette falaise,
on retrouve des vestiges de l’art rupestre
(pictogrammes) peints par les Algonquins
(1 000 à 1 600 après J.C.).
■ Pointe-au-Baptême, située en face du
Rocher à l’Oiseau, de l’autre côté de la
rivière (hors du secteur urbain de la rivière).
Ce site était un lieu d’initiation
pour les « voyageurs » qui en étaient à
leur première remontée de la rivière des
Outaouais.
LES VOYAGEURS EUROPÉENS ET LA
TRAITE DES FOURRURES
(1600-1800)
Avant l’arrivée des premiers colons, les berges
des rivières des Outaouais et Gatineau
furent visitées par plusieurs missionnaires,
explorateurs et négociants en fourrures. Le
premier homme blanc à naviguer sur la rivière
fut Étienne Brulé en 1610. Samuel de
Champlain fut le suivant, remontant, en
1613, le cours d’eau qu’il nomma « Rivière
des Algonquiens (c'est-à-dire des Algonquins)
». Champlain remonta la rivière des
Outaouais et reconnut la rivière Gatineau, la
rivière Rideau, les chutes de la Chaudière,
puis termina son périple à l'île aux Allumettes.
La Rivière des Algonquiens servira d’artère
commerciale pour les Européens et les
Algonquins : c’est la grande époque des coureurs
des bois et de la traite des fourrures.
Plusieurs postes de traite sont ainsi créés,
qui plus tard, seront transformés en villages,
tels que Fort-Coulonge et Fort-William.
À cette époque, le canot d'écorce était le seul
moyen de locomotion et de transport. Les
fougues de la Grande Rivière (appelée ainsi
par Champlain depuis 1619), obligent les
Amérindiens et les voyageurs à contourner
les obstacles par la rive en de nombreux sites
de portage. La plupart des portages le
long de la Grande Rivière s’effectuent sur la
rive nord de la rivière. Dans les années
1670, le toponyme Outaouais aurait été donné
à la rivière en l’honneur de la nation amérindienne
qui, sous le regard marchand des
Européens, l’avait sillonnée de façon importante.
Les Outaouais, auparavant appelés
Ottawas, appartenaient à la grande famille
linguistique algonquienne. Enfin, le commerce
des fourrures décline durant la première
moitié du XIX e siècle et la fermeture
des postes de traite, au milieu du siècle, met
fin à cette grande période de traite dans
l’Outaouais, après plus de 250 ans d’histoire.
Source: Descente de rapides (IQRC,
1994)
Les sites historiques
■ Les chutes Rideau, qui furent remarquées
pour leur beauté par Samuel de
Champlain en 1613. Plus tard, les chutes
seront harnachées pour produire l’énergie
nécessaire à un moulin à scie et à une
manufacture de textiles.
■ Le parc Jacques-Cartier, qui faisait office
de campement autochtone pour les
voyageurs de la rivière des Outaouais.
■ L’île Victoria est une des îles que
contourne le cours de la rivière des Outaouais
aux Chaudières. Pendant des siècles,
les Autochtones, les voyageurs et les
explorateurs se reposèrent sur cette île
avant le portage pour contourner les chutes
de la Chaudière.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 14

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Source: Chutes Rideau (Ottawa Flashbacks)
Divers sites de portage :
■ Dans la partie avale de la rivière des Outaouais
(hors du secteur urbain de la rivière),
il y a les portages des rapides du
Long-Sault, de la chute à Blondeau et
des rapides de Carillon;
■ Entre l’embouchure de la rivière Gatineau
et le lac Deschênes, on retrouve
quelques portages, notamment celui de la
chute de la « Grande Chaudière »
(aujourd’hui détournée par un barrage) et
celui des rapides de la « Petite Chaudière
». Enfin, le parc Brébeuf à Hull
témoigne aujourd’hui encore de ces gestes
disparus : l’on peut y voir, dessinés
par des siècles de passage, les sentiers
qu’empruntèrent les Amérindiens et les
voyageurs canadiens. En 1956, pour
commémorer cette partie importante de
l'histoire de Hull, une plaque fut installée
sur le site historique dans le parc Brébeuf
à la hauteur de la Baie Squaw. De plus, la
Commission de la capitale nationale
(CCN) a placé à quelques mètres de cet
endroit une roche sur laquelle on retrouve
deux pagaies en bronze, de grandeur nature.
■ Plus en amont (hors du secteur urbain de
la rivière), on retrouve le portage des
chutes des Chats, le portage de l’Île-du-
Grand-Calumet, les deux portages de
l’île aux Allumettes et les deux portages
des Rapides-des-Joachims.
L’ARRIVÉE DES PREMIERS COLONS ET LE
COMMERCE DU BOIS
(1800-1886)
Le début du commerce du bois : L'installation
à demeure le long de l’Outaouais date
du début du XIX e siècle, alors que les premiers
colons du Massachusetts vinrent s’y
installer pour exploiter les vastes réserves
forestières. Philémon Wright, accompagné
de sa famille et de quatre autres familles, remonte
la rivière des Outaouais et s’arrête, en
mars 1800, à l’embouchure de la rivière Gatineau,
près du lac Leamy. La proximité de
l’eau favorise l’émergence de l’agriculture et
du transport du bois. Wright fut le fondateur
de Wrightsville (maintenant le secteur Hull).
Il faut rappeler qu’avant l'arrivée de Wright,
l'Outaouais n'était qu'une région de passage
pour les coureurs des bois et missionnaires.
Le commerce du bois n'intéressait pas beaucoup
de gens à cause des coûts reliés au
transport. Wright fut le premier à venir à
bout des rapides Long-Sault, réputés infranchissables.
Le 11 juin 1806, après avoir été
baptisé du nom de Columbo, le premier train
de bois (grand radeau de bois équarri) quitta
les berges de Hull en direction de Québec. La
descente des rapides Long-Sault demanda
près de 35 jours alors que plus tard, avec un
peu d'expérience, on ne mettra que 24 heures.
La route était maintenant ouverte et le premier
train de bois sera suivi par des milliers
d'autres.
Source: Premier train de bois (IQRC,
1994)
La drave : À cause des chutes et des nombreux
rapides, les hommes doivent intervenir
pour défaire les enchevêtrements des billes
de bois, ou embâcles. C’est ainsi qu’on
assiste à la naissance des draveurs, responsables
de la drave sur la rivière. Les Chutes
des Chaudières étaient considérées comme
des obstacles majeurs à la drave, causant
d’énormes pertes de temps et d’argent. En
1829, Wright inventa le "glissoir" qui permit
de franchir les chutes sans difficultés.
Source: Glissoir aux chutes de la Chaudière
(Ottawa Flashbacks)
Malheureusement, la rivière des Outaouais
était victime de la drave. Les écorces des
milliers d'arbres abattus et les billots perdus
pourrissaient dans les eaux, polluant et modifiant
le milieu. Les billes de bois labouraient
les berges, accroissant l'érosion de façon
spectaculaire et les herbiers, comme les
frayères à poisson, étaient détruits en pleine
période de reproduction !
C’est également à cette époque, entre 1826
et 1832, que le canal Rideau est construit, en
pleine nature, par le Colonel John By. Cette
voie navigable, située sur la rive sud de
l’Outaouais, augmentera de façon spectaculaire
l’importance du réseau fluvial, permettant
le transport des produits forestiers tant à
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 15

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
l’intérieur de la région que dans les endroits
éloignés. La création de ce canal attira les
colons qui commencèrent à s’installer sur la
berge sud de la rivière des Outaouais, donnant
ainsi naissance à la ville de Bytown, qui
deviendra plus tard Ottawa.
L’activité forestière se situait des deux côtés
de la rivière. Ce n’est que vers les années
1820 que l’on fera un effort concerté pour
exploiter la forêt entourant les eaux plus agitées
des affluents du nord. Après les années
1820, le marché du bois équarri est à l’origine
du développement majeur de l’industrie
forestière. Cependant, on se tourne de plus
en plus vers la transformation du produit de
base dans les scieries et les manufactures.
Source: Photo de la scierie et taverne de
P. Wright en 1820 (IQRC, 1994)
Le développement des scieries : Indissociables
de l’histoire de l’Outaouais, les scieries
ont façonné sa géographie humaine et le
mode d’occupation du sol. Les grandes scie-
ries s’installèrent à proximité de chutes et de
rapides qui pouvaient être harnachés afin
d’en tirer l’énergie hydraulique (puis hydroélectrique)
essentielle aux opérations de
sciage. Ainsi, c’est autour du pouvoir des
eaux de ce genre que se sont développées les
grandes scieries de Bytown, de Hull et de
Buckingham. Par enchaînement, les premières
générations outaouaises se sont établies
près de ces scieries.
Vers 1840, les Conroy établissent leur ferme
à Deschênes et se lancent dans le commerce
du bois. Les fils de Robert Conroy, Robert et
William, décident de harnacher les rapides
Deschênes et d’y construire une scierie, qui
sera en activité jusqu’en 1895. Au même endroit,
Narcisse Cormier exploitera un moulin
à farine où seront moulus le blé, le sarrasin
et l’avoine produits dans les fermes de la région.
En 1851, Ezra Butler Eddy s’établit à Hull et
y met sur pied une petite usine d’allumettes.
En 1857, il se met aussi à fabriquer des
seaux en bois puis, en 1866, il construit une
scierie. L’usine d’Eddy faisait partie, à la fin
du siècle dernier, du plus grand complexe
d’exploitation forestière au Canada. D’abord
établie en haut de la chute près de la rue
Montcalm, elle s’étendit ensuite jusqu’au
pont Alexandra. E.B. Eddy fut l’un des premiers
industriels des Chaudières à faire la
transition du bois scié à la production de
pâte de bois, puis de papier. John Rudolphus
Booth arrive en Outaouais en 1852. En
1858, il lance sa propre entreprise en louant
une petite scierie sur le rives du lac
Leamy. Tout au long de cette seconde moitié
du siècle, Booth et Eddy domineront l’industrie
forestière dans la vallée de l’Outaouais.
En 1871, tout fonctionnait à pleine capacité,
et les six grandes scieries des Chaudières, à
Hull, produisaient environ 30 millions de
pieds de bois.
Source: Entreprises E.B. Eddy (IQRC,4)
L’augmentation sans cesse croissante du trafic
de marchandises sur la rivière des Outaouais
favorise le développement de
moyens de locomotion plus performants.
Les bateaux Butteau et Durham, poussés à la
perche par les colons (dont on peut voir une
réplique au Musée canadien des civilisations
pendant l’été), furent bien vite remplacés par
des bateaux à vapeur après la construction,
en 1847, du chemin de fer hippomobile à la
chute des Chats. En fait, le premier bateau à
vapeur à remonter la rivière des Outaouais
fut l’Union of the Ottawa en 1822. Le premier
vapeur à naviguer sur le cours supérieur
de la rivière des Outaouais, en amont
de Hull, fut le Lady Colborne, construit sur
les rives du lac Deschênes, qui fut mis à
l’eau en octobre 1832. À la fin des années
1870, les chemins de fer remplacèrent les
bateaux à vapeur, ce qui provoqua le déclin
de la navigation sur la rivière.
Pour la seconde moitié du XIX e siècle, le
commerce du bois sur l'Outaouais et ses tributaires,
fut le plus important facteur de développement
de l'économie du Canada. Les
grandes scieries du début du siècle se
concentraient autour du noyau urbain (la
chute des Chaudières notamment) ou, du
moins, sur le littoral de la rivière des Outaouais.
Au début du XX e siècle, les scieries
déménageront dans les parties un peu plus
au nord de la région, reflétant ainsi le déboisement
du sud. L’activité des grandes scieries
de la région périclite à partir du tournant
du siècle; l’incendie de Hull, en 1900, marquant
le début de leur déclin définitif. Le
dernier train de bois voyagea en 1908. C'est
la fin des petites industries forestières. La
relève sera assurée par l'industrie de la pulpe
et du papier.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 16

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Les sites historiques
■ Lieu où s’arrêtent les premiers colons :
Wright et sa famille s’arrêtent définitivement
à l’embouchure de la rivière Gatineau,
près du lac Leamy.
■ L’île Victoria, une des îles dans le cours
de la rivière des Outaouais à la hauteur
des Chaudières, fut pendant de nombreuses
années le centre de l’industrie forestière.
■ La colline des Casernes (maintenant la
colline du Parlement). Avant d’être le
siège du gouvernement, la colline du Parlement
était une caserne. Les soldats britanniques
qui débarquèrent dans la région
en 1826, firent de cette colline le site parfait
pour des fortifications. En 1860, le
Parlement canadien est construit sur la
colline de la nouvelle capitale nationale
(désignée en 1858 par la reine Victoria).
■ Le canal Rideau, bâti par le colonel John
By, sous la charge de l’armée Britannique.
La construction du canal débuta en
1826 et en 1832, le canal est inauguré. Il
s’agit d’un canal de 200 km, avec 47
écluses, creusé de main d’hommes afin
de relier Ottawa à Kingston. Le canal devait
servir de route protégée de ravitaillement
militaire.
■ Bâtiment de l’intendance (1827), situé
aux écluses d’entrée du canal Rideau, qui
servait de quartier général aux constructeurs
du canal. C’est le plus vieil édifice
qui subsiste de l’ancienne ville de
Bytown. Aujourd’hui, l’édifice abrite le
Musée de Bytown.
■ Les ruines des fondations de la maison
du colonel John By, dans le parc Major’s
Hill. Le parc fut un lieu de rassemblement
des habitants de la capitale lors de
la Confédération, le 1 er juillet 1867.
■ Le premier pont sur la rivière des Outaouais
est ouvert en 1828, mais c’est
l’Union, un pont suspendu en fer construit
en 1843 et considéré comme une innovation
technologique, qui retiendra
l’attention mondiale. À la fin des années
1880, le pont Union, vieillissant et surchargé,
est remplacé par un nouvel ouvrage
de fer, le pont Langevin situé aussi
aux chutes de la Chaudière. Endommagé
par le feu de 1900, ce dernier cédera
éventuellement la place au pont Chaudière
actuel.
■ Site du glissoir des chutes de la Chaudière,
près de l’usine Thompson-Perkins.
Une chute étroite remplace une des trois
glissoirs depuis les années 1970.
Source: Glissoir aux chutes de la
Chaudière (IQRC, 1994)
■ Le complexe de l’usine E. B. Eddy, dont
quatre bâtiments ont récemment été protégés
contre la démolition (Citation au
niveau provincial). La scierie est construite
sur les rives de l’Outaouais en
1866. L’entreprise Les Papiers Scott
Ltée, qui a acheté la division White Swan
de la société E.B. Eddy (maintenant
Domtar) en 1989, est un des seuls vestiges
du passé industriel de Hull.
■ Le barrage sur les chutes de la Chaudière.
■ La scierie de John Rudolphus Booth,
située sur la rive sud des chutes de la
Chaudière.
■ Le parc Jacques-Cartier, qui faisait office
de campement autochtone pour les
voyageurs de la rivière des Outaouais. Il
est devenu un site industriel achalandé
durant la majeure partie des XIX e et XX e
siècles.
■ La Maison Charron située dans la partie
sud du parc Jacques-Cartier. Cette maison,
probablement la plus ancienne de
Hull qui existe encore au bord de l’Outaouais,
a été construite en 1827 par
François Charron, dont elle porte aujourd’hui
le nom. La Commission de la capitale
nationale (CCN) rénova la maison en
1985.
■ L’édifice de la Gilmour and Hughson
Limited (rénové par la CCN, c’est aujourd’hui
la Maison du vélo), situé dans
la partie nord du parc Jacques-Cartier.
Cet édifice, construit en 1892, servait de
bureau pour cette compagnie de bois qui
avait installé sa première scierie à vapeur
près de la rivière des Outaouais en 1874.
Le terrain servait surtout à entreposer le
bois coupé en planches et couvrait la
moitié du parc Jacques-Cartier.
■ L’Auberge Symmes, construite en 1831
par le neveu de Philémon Wright, Charles
Symmes. L’auberge a été bâtie sur les
rives du lac Deschênes afin d’accueillir
les passagers des bateaux à vapeur.
L’Auberge Symmes est aujourd’hui un
centre culturel.
■ Le complexe des ruines de Deschênes,
qui comprenait une ferme bâtie par Robert
Conroy vers 1840, la scierie construite
par les fils de Robert Conroy, Robert
et William et le moulin à farine de
Narcisse Cormier.
■ L’usine Thompson-Perkins, bâtie en
1842.
Ruines d’un ancien barrage hydroélectrique aux
rapides Deschênes (Bassin des Rapides, rive québécoise)
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 17

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
L’ÈRE DES PÂTES ET PAPIERS
(1886-1940)
Les papetières : Malgré la montée du secteur
des pâtes et papiers, la région de l’Outaouais
continue de dépendre dans une large
mesure des importantes scieries installées
autour des chutes de la Chaudière, rives ontarienne
et québécoise, jusque dans les années
1920. En Outaouais, l’initiative d’avoir
enclenché le mouvement du bois équarri et
du bois scié vers la pâte et le papier revient à
l’entrepreneur d’origine américaine, E. B.
Eddy. En 1886, la E.B. Eddy Manufacturing
Co., une usine de pâte et papier, est
créée. La combinaison forêt-cours d’eau
s’avérant un facteur décisif du succès de
l’entreprise papetière à la fin du XIX e siècle,
la situation d’Eddy à la chute des Chaudières
le servira bien. Utilisée à la fois comme
source d’énergie et comme voie de communication,
la rivière des Outaouais sera la
route principale d’accès au marché américain
avant 1888. Un autre géant du commerce
du bois installé sur la rive ontarienne,
J. R. Booth, se lance également dans la fabrication
de la pâte et du papier. Entre 1904
et 1912, Booth diversifie sa production pour
inclure la pâte (1904), le papier (1906) et le
carton (1912).
Les centrales hydroélectriques : Le vingtième
siècle a été témoin de la construction
des barrages hydroélectriques sur l'Outaouais
« qui noyèrent des rapides jadis turbulents
». La croissance du complexe industriel
de E.B. Eddy et des usines de Booth
allait de pair avec le développement des ressources
hydrauliques nécessaires au fonctionnement
des usines. La chute des Chaudières,
avec ses eaux bouillonnantes, avait
toujours été considérée comme un site idéal
pour la construction de moulins, étant utilisée
depuis les années 1850 par les entrepreneurs
de bois de la région comme source de
pouvoir hydraulique. Du côté ontarien, la
production hydroélectrique y débute en
1885.
L’histoire ancienne et moderne qui se rencontrent
dans le secteur du Musée des civilisations
(Bassin du Triangle bleu)
En 1909, le nouveau barrage sur les chutes
de la Chaudière est complété par des réservoirs
d’emmagasinement construits aux
sources de la rivière des Outaouais par le
gouvernement fédéral de même que par les
barrages du Témiscamingue en 1912 et des
Quinze en 1913. La puissance fournie est
distribuée équitablement entre les deux rives
de l’Outaouais. En 1913, la compagnie
d’Eddy construit sa propre centrale hydroélectrique
d’une puissance de 10 440 kilowatts.
Finalement, la compagnie de Booth
sera absorbée, en 1946, par la E. B. Eddy
Co. C’est ainsi que la rivière est demeurée
longtemps un élément intégrateur dans
l’économie régionale.
En 1896, le barrage et la centrale hydroélectrique
de la Deschênes Electric Company
sont construits à partir de la puissance hydraulique
de la scierie de Robert et William
Conroy, près des rapides Deschênes. Devenue
la Hull Electric Co., cette compagnie
dessert depuis 1893 quelques rues de Hull,
les villages d’Aylmer et de Deschênes. C’est
également à partir de cette centrale hydroélectrique
qu’on alimentait les tramways de
Hull et d’Aylmer.
Le harnachement des rivières et la construction
d’industries de pâtes et papiers touchent
également les tributaires de la rivière des
Outaouais. Sur la rivière du Lièvre, les frères
Maclaren de Buckingham construisent, en
1901, un moulin à pâte et papier qu’ils mettent
en opération l’année suivante. C’est en
1926 que la Canadian International Paper
(devenue la Bowater en 1998) commence à
construire ses installations le long de la rivière
Gatineau. Les besoins de l’industrie
papetière seront à l’origine de l’érection des
barrages Farmers Rapids, Chelsea et Paugan,
par la filiale Gatineau Power Company, portant
à 450 000 kilowatts la puissance utilisable
de la rivière. La compagnie augmentera
rapidement ses ventes, principalement à
l’Ontario. Encore une fois, la rivière des Outaouais
est aisément franchie par les pylônes
électriques.
L’ère des loisirs suite à l’industrialisation :
Suite à la révolution industrielle, la région et
la rivière des Outaouais ont subi de profonds
changements. L’histoire régionale fut marquée
en particulier par le choix, en janvier
1858, de la ville de Bytown (qui deviendra
Ottawa) à titre de capitale du Canada. Cette
nomination viendra bousculer le destin industriel
de la région par l’amorce du développement
des activités du secteur tertiaire.
La découverte des attraits récréatifs de la rivière
des Outaouais est fortement liée au développement
du train. En 1900, la Hull Electric
Company prolongeait ses rails trois mil-
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 18

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
les au-delà du centre-ville d’Aylmer, en
amont de la rivière jusqu’au nouveau parc
d’amusement de 90 acres, le Queen’s Park
(créé en 1890), propriété de la compagnie.
Cette nouvelle section de voie ferrée
longeait les berges de la rivière. Au terminus,
la Hull Electric Company avait érigé
une longue jetée de bois sur laquelle les visiteurs
du parc pouvaient se promener et
contempler la rivière et ses berges. En 1899,
on ouvrait à Britannia, du côté ontarien, un
parc semblable. Le Victoria Yacht Club,
aussi sur la rive ontarienne, dont les principales
activités se concentraient sur la voile,
fut également fondé en 1890 par un groupe
de jeunes hommes dont les familles passaient
l’été aux « Cèdres », un secteur de
chalets non loin du Queen’s Park. Enfin, en
1899, on créait la Commission d’embellissement
d’Ottawa, ancêtre de la Commission de
la capitale nationale (CCN). C’était le début
des travaux de réaménagement des rives de
l’Outaouais.
Source :
Victoria
Yacht Club
(Mondoux et
Gosselin,
1997)
Les sites historiques
■ Le complexe de l’usine E. B. Eddy, comprenant
la scierie construite en 1866, son
usine de pâtes et papiers bâtie en 1886 et
sa propre centrale hydroélectrique d’une
puissance de 10 440 kilowatts. L’entreprise
Les Papiers Scott Ltée, qui a acheté
la division White Swan de la société E.B.
Eddy (maintenant Domtar) en 1989, est
un des seuls vestiges du passé industriel
de Hull.
■ Le site des ruines de Deschênes, qui
comprenait la ferme bâtie par Robert
Conroy vers 1840, la scierie construite
par les fils de Robert Conroy, Robert et
William, le moulin à farine de Narcisse
Cormier, le barrage et la centrale hydroélectrique
de la Deschênes Electric Company.
■ Le parc Jacques-Cartier, qui faisait office
de campement autochtone pour les
voyageurs de la rivière des Outaouais. Il
est devenu un site industriel achalandé
durant la majeure partie des XIX e et XX e
siècles.
■ Le Queen’s Park (1890-1920), un parc
d’amusement d’une superficie de
32 hectares situé à Aylmer.
■ Le Victoria Yacht Club (Marina d’Aylmer
aujourd’hui)
■ L’usine de carbure d’Ottawa, construite
dans les années 1890 par Thomas Leopold
Willson et érigée sur l’île Victoria.
On y fabriquait le carbure de calcium,
utilisé pour produire de la lumière.
■ Le pont Lady-Aberdeen, reliant Pointe-
Gatineau à Hull et inauguré le 10 mars
1895.
■ Le parc d’amusement de Britannia
(1899), sur la rive ontarienne.
■ Le pont Alexandra construit en 1901, qui
relie Gatineau et Ottawa.
■ Le Château d’eau, construit en 1901 et
inauguré en 1905. Le château d’eau était
situé au coin des rues Montcalm et Papineau
(secteur Hull) et avait comme mission
première d’alimenter les pompes de
l’aqueduc acheminant l’eau aux maisons.
■ La scierie McLaurin, érigée avant 1910,
située dans la baie McLaurin.
■ Le pont Champlain, construit entre Aylmer
et Ottawa en 1927, alors qu’augmente
rapidement la circulation automobile.
Site touristique
autochtone sur l’Île
Victoria
L’HISTOIRE MODERNE: UN RETOUR À LA
RIVIÈRE (1940 À AUJOURD’HUI)
À partir de 1940, on assiste à une urbanisation
accélérée de la région Ottawa-Hull. De
nombreuses marinas s’installent le long des
deux rives et certains festivals, tel le Festivoile
(marina du lac Deschênes), voient le
jour. Durant cette période, le développement
de la région et de la rivière est pris en main
par la CCN, qui est responsable de l’embellissement
de la capitale, de la rivière des Outaouais
et de ses berges.
En 1960, le grand quai de bois que le ministère
fédéral des Travaux publics avait fait
construire au bout de la rue Principale, à
Aylmer, au cours de l’hiver de 1910-1911
est démoli. En 1970, on assiste à la création
de la Communauté régionale de l’Outaouais
qui deviendra la Communauté urbaine de
l’Outaouais le 1 er janvier 1991. En 1989, le
Musée canadien des civilisations ouvre ses
portes; il est situé à Gatineau, au bord de
l’eau. Cet établissement, de même que le
Musée des beaux-arts du Canada inauguré
en 1988 du côté ontarien de la rivière, ont
tous deux un lien direct avec la rivière : ils
sont tournés vers elle et semblent ainsi destinés
à en rapprocher les rives.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 19

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
En 1987, la CCN entreprend la construction
du boulevard de la Confédération. Le
concept du boulevard repose sur la création
d’un circuit urbain central, reliant les points
d’intérêt et les sites gouvernementaux des
deux rives de la rivière des Outaouais. En
l’an 2000, on inaugure le Sentier transcanadien,
reliant les provinces et territoires du
Canada et le parc Jacques-Cartier, qui devient
le cœur symbolique du projet, est choisi
l’hôte de la cérémonie d’inauguration du
sentier. Les divers travaux et aménagements
de la CCN et de certaines municipalités favoriseront
l’accès, embelliront la rivière des
Outaouais et donneront une nouvelle image à
l’industrie touristique régionale.
Dans les années 1980, la question de la régularisation
des niveaux d’eau et de la qualité
de l’eau de la rivière est examinée par les
gouvernements. En 1983, les gouvernements
du Canada, du Québec et de l'Ontario établissent
la Commission de planification de la
régularisation de la rivière des Outaouais,
afin d'assurer la gestion intégrée des principaux
réservoirs du bassin de l'Outaouais.
Cette gestion intégrée a pour but d'apporter
une protection contre les inondations le long
de la rivière des Outaouais et de ses affluents,
particulièrement dans la région de
Montréal, tout en préservant les intérêts des
différents utilisateurs de l'eau, notamment les
producteurs d'énergie hydroélectrique.
En septembre 1984, on assiste à la mise en
service de la station d’épuration de la CUO.
À l’automne 1995, on débute la construction
de la station d’épuration conjointe de Masson-Angers
et de Buckingham (mise en service
en 1996). Du côté ontarien, la station
d’épuration de Gloucester a été mise en service
en 1961. Dans cette foulée d’assainissement
de l’eau, on redonne aux citoyens un
accès direct à la rivière en réouvrant notamment
les plages Moussette, dans le secteur
Hull, et celle de la marina d’Aylmer. Il faudra
toutefois attendre jusqu’en 1994, date
d’arrêt des activités de flottage dans la rivière
du Lièvre, pour voir l’arrêt complet du
flottage de bois dans la région. L’arrêt des
activités de flottage du bois s’avère un autre
aspect majeur qui contribuera tant à accroître
la qualité de l’eau, qu’à accroître l’intérêt
de la rivière des Outaouais et de ses tributaires
pour des usages tournés vers le récréotourisme.
Enfin, l’époque « contemporaine » de l’histoire
de la rivière des Outaouais voit la création
de nombreuses associations de riverains
et de protection, de clubs de pêche, de voile,
etc. C’est aussi dans cette période que les
ministères québécois et ontarien de la
culture accordent des statuts particuliers de
protection aux bâtisses et immeubles ayant
marqué l’histoire de la région et de sa rivière.
Ainsi, dans la région de l’Outaouais,
le ministère de la Culture et des Communi-
cations du Québec accorde la protection à
12 biens patrimoniaux et culturels :
■ Poste du lac des Allumettes (MRC de
Pontiac)
■ Maison Bryson et dépendances (MRC de
Pontiac)
■ Pont couvert Marchand (MRC de Pontiac)
■ Hôtel Symmes (Aylmer)
■ Ancienne église méthodiste (Aylmer)
■ Maison McGooey (Aylmer)
■ Maison Riverview (Hull)
■ Maison Wright-Scott (Hull)
■ Maison Scott-Fairview (Hull)
■ Chapelle funéraire Louis-Joseph-
Papineau (MRC de Papineau)
■ Manoir Louis-Joseph-Papineau (MRC de
Papineau)
■ Quatre bâtiments du complexe industriel
de la E. B. Eddy (Hull) (désignés ainsi
depuis le 12 décembre 2001).
Du côté ontarien, il existe une importante
banque de données concernant tous les sites
et biens culturels et patrimoniaux désignés
de la sorte par différents organismes et instances
provinciaux et municipaux.
Les sites historiques
■ Le parc Jacques-Cartier, qui faisait office
de campement autochtone pour les
voyageurs de la rivière des Outaouais. Il
est devenu un site industriel achalandé
durant la majeure partie des XIX e et XX e
siècles. Dans les années 1940, le terrain
fut transformé en l’un des premiers parcs
exploités par l’État sur la berge de la rivière
des Outaouais. En 2000, le parc
Jacques-Cartier est devenu le cœur symbolique
du projet du Sentier transcanadien,
qui relie les provinces et les territoires
du Canada.
■ Le pont Cartier-Macdonald, construit en
1960.
■ Le pont du Portage, bâti en 1970, dans le
but de relier Ottawa aux nouveaux édifices
fédéraux érigés dans le secteur Hull
et qui fait partie du boulevard de la
Confédération.
Les principaux musées :
■ Le Musée canadien des civilisations (sur
la rive nord de la rivière des Outaouais).
■ Le Musée des beaux-arts (sur la rive sud
de la rivière des Outaouais)
■ Le Musée Bytown (sur le bord du canal
Rideau)
■ Le Musée national de l’aviation à Rockliffe
■ L’Écomusée, sur le bord du ruisseau de
la Brasserie (Hull)
■ Le Musée canadien de la monnaie
■ Le Musée canadien de la guerre
(actuellement sur Sussex et futur aux
plaines LeBreton)
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 20

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
3.4 L’INVENTAIRE ÉCOLOGIQUE
La rivière des Outaouais est un milieu de vie
complexe et dense. Chacun des partenaires a
développé ses propres inventaires pour soutenir
l'élaboration de leurs documents de planification.
Les différentes approches et la
grande quantité d'information devaient idéalement
être fondues dans une seule base de
données. C’est la raison pour laquelle
L'agence de traitement de l'information numérique
de l'Outaouais (L'ATINO) a élaboré
cette première base de données conjointe
qui sert d'appui aux travaux d’élaboration du
Plan de développement intégré (PDI) de la
rivière des Outaouais.
LA CONNAISSANCE DU MILIEU
À l’heure actuelle, il reste encore beaucoup à
faire pour acquérir une connaissance intégrée
de la rivière des Outaouais. Une rivière,
deux provinces, deux villes qui se redéfinissent
et un organisme fédéral responsable de
l'aménagement de la capitale du Canada sont
autant d’intervenants qui compliquent, dans
la pratique, l’uniformisation de l’information
et des données. Alors que ces données sont
nombreuses, elles sont parfois complémentaires
ou se chevauchent. À l’occasion, certains
thèmes d'intérêt sont peu ou pas documentés.
C’est la raison pour laquelle
L’ATINO a entrepris d’élaborer la première
base de données intégrée de l’inventaire écologique
de la rivière des Outaouais.
Une base d’information
géographique commune
La première phase de réalisation du projet
aura été d'intégrer les données pertinentes
des partenaires dans une base d’information
géographique commune.
Pour ce faire, l'agence a procédé à un inventaire
complet des données géographiques
touchant de près ou de loin la rivière des Outaouais.
Chaque thème a été évalué pour
identifier les données les plus précises ou
qui offraient la documentation la plus complète.
Ces thèmes ont ensuite été renommés
de manière à respecter la codification des
fichiers adoptée par L'ATINO depuis quelques
années. Enfin, L’Agence a procédé à
l’acquisition de nouvelles informations pertinentes
au projet. Ainsi, la carte bathymétrique
de la rivière a été numérisée, un modèle
du relief a été produit et des cartes de la géologie
de surface ont été achetées.
Le résultat est accessible à travers le Système
d'information de la rivière des Outaouais
(SIROU). Cette base de données à
référence spatiale rassemble près de 150 catégories
cartographiques classées en 15
grands thèmes. Ils sont utilisables avec le
logiciel ArcView. Les métadonnées
(informations sur chaque thème) ont été documentées
dans le logiciel Access. En plus
des cartes de base (réseau hydrographique et
LISTE DES GRANDS THÈMES
Administration publique (AP)
Agriculture (AG)
Cadastre (CA)
Cadre écologique (CE)
Conservation (CO)
Eau (EA)
Faune (FA)
Fond topographique (FT)
Géographie physique (GE)
Infrastructures (IP)
Occupation du territoire (OT)
Patrimoine culturel (PC)
Récréation (RE)
Topographie (TO)
Urbaine (UR)
Le relief et le littoral de la rivière des Outaouais
routier, relief, bâtiments, etc.) SIROU rassemble
des données sur l'administration publique,
la conservation, la géographie physique,
la récréation, le patrimoine culturel, etc.
Afin de se doter d’un instrument de travail à
la fine pointe de la technologie, L’Agence
s’est inspirée du projet de caractérisation des
rivières de l'Outaouais québécois développé
récemment par L'ATINO. Ce projet comprenait
la participation scientifique de la Direction
du patrimoine écologique et du développement
durable du ministère de l'Environnement
du Québec.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 21

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Carte A : Cadre écologique de la rivière des Outaouais
LA CONNAISSANCE ÉCOLOGIQUE
L'objectif principal était d'élaborer un cadre
de référence spatial qui permette d'intégrer
une connaissance du milieu physique, biotique
et humain des abords immédiats de la
rivière des Outaouais. Dans le cadre du PDI,
la rivière est définie comme étant délimitée
par les littoraux québécois et ontarien. La
permanence du milieu physique et son caractère
déterminant en font un excellent dénominateur
commun pour l'intégration des
connaissances sur le milieu humain ou les
milieux naturels sensibles.
La délimitation objective des principales formes
de littoraux permet de garantir que la
base d'information sera permanente et
qu’elle pourra s’adapter à l’intégration des
différentes composantes du PDI. Ainsi, les
résultats peuvent servir tant à la gestion des
espaces de la rivière, qu'au suivi du développement
ou de la conservation des rives. De
plus, la base de données pourra toujours
s’enrichir d’informations additionnelles.
Cartographie écologique
Le concept de cartographie suit une approche
globale de la rivière où tout ne peut être
traité à la même échelle. Chaque problématique
s’exprime à un niveau de perception du
territoire qui est illustré par une échelle de
représentation donnée, du général vers le
particulier. Chaque niveau est caractérisé par
des propriétés physiques particulières. Le
milieu physique est l'expression de la géologie,
du relief, des dépôts de surface et du
drainage.
Dans le contexte de la base de données, le
milieu physique est au cœur de la caractérisation
de la rivière. Il influence les activités
humaines, les habitats fauniques et la végétation.
Ces variables écologiques permanentes
contribuent à expliquer la morphologie
du littoral et de la rive, ainsi que la nature
des écosystèmes. La méthode de cartographie
de la rivière des Outaouais comporte
deux étapes principales : le découpage cartographique
et la description ou la caractérisation
des milieux.
Carte B : Détails des segments littoraux et
des séquences de rives
Découpage cartographique
Le découpage cartographique repose sur
l'identification des formes du littoral puis
des rives. On cherche à identifier les divers
motifs que tracent la ligne de rivage. Ainsi,
un littoral rectiligne n'offrira probablement
pas le même milieu qu'un littoral sinueux ou
indenté.
En un premier temps, le littoral de part et
d'autres de la rivière est délimité en segments
littoraux (échelle de représentation
1 :100 000). Lors de la délimitation cartographique
des segments littoraux, des critères
de découpage établis sont observés. Longitudinalement
(dans le sens de la rive), ce
sont la morphologie de la rive, les discontinuités
du dénivelé ou de la géologie de surface
qui orientent le découpage. Transversalement
(perpendiculaire à la rive), le littoral
correspond à la bande de terre entre le rivage
et le premier talus de terrasse continu [carte
A].
À l’intérieur de chaque segment littoral, les
séquences de rives (échelle de représentation
1:50 000) détaillent les formes de la ligne de
rivage. Les critères de découpage s'attardent
ici aussi à la morphologie de la rive, aux discontinuités
du dénivelé ou de la géologie de
surface que l'on considérera à une échelle
plus précise [carte B]. On peut ainsi distinguer
aisément une rive rectiligne d'une rive
sinueuse ou l’embouchure d'une baie.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 22

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Les outils géomatiques permettent en un second
temps de lier les éléments du milieu
humain aux segments littoraux ou aux rives
pour produire des cartes thématiques .
Caractérisation du milieu physique
La description ou la caractérisation consiste
à décrire chaque segment littoral puis chaque
séquence de rive par des variables descriptives
telles que; longueur de la ligne de
rivage, déclivité de la rive, dépôts de surface,
etc.
La description des segments littoraux puis
des séquences de rives s'appuie sur un travail
d'interprétation à partir de documents cartographiques,
de modèles du relief, d’images
satellitaires reclassifiées selon l’occupation
du sol et de photos aériennes. Du global vers
le particulier, les facteurs descriptifs se précisent
pour mieux décrire la réalité.
Caractérisation du milieu sensible
La caractérisation des milieux naturels identifie
quant à elle les rives qui présentent un
intérêt en terme d'habitats naturels reconnus
(Ontario) ou près desquelles il existe des espèces
menacées qui ont été inventoriées
(Québec). Elle intègre les divers documents
d'inventaire et de planification qui ont été
produits par les partenaires afin d'en présenter
un portrait synthèse.
Carte C: Protection des milieux naturels sensibles
Carte D: L’occupation autour du Lac
Deschênes
Bien que plusieurs de
ces milieux bénéficient
d'une forme de protection,
certains n'ont pas
de statut particulier. Ainsi,
en croisant les informations
relatives aux
territoires protégés et en
identifiant le pourcentage
de longueur de rive faisant l'objet
d'une protection, on peut présenter une
carte synthèse qui fait ressortir les rives qui
présentent un intérêt et qui ne feraient l'objet
d'aucune protection [carte C].
Caractérisation du milieu humain
La caractérisation du milieu humain précise
les usages dominants dont font l'objet les
segments littoraux d'une manière générale,
puis les séquences de rives d'une manière
plus spécifique. À la manière de la description
du milieu physique, chaque niveau est
décrit en terme d'occupation dominante,
d'abord pour la ligne de rivage elle-même
puis pour l'arrière-plan [carte D]. On peut
alors rapidement identifier les usages des
berges soit pour connaître leur caractère singulier
ou pour juger de l'impact des activités
humaines sur la rivière.
Grâce à cet outil, il est possible d’effectuer
des analyses relativement détaillées des interactions
entre l’utilisation du sol, les activités
socioéconomiques et le milieu naturel.
Par exemple, il est possible de croiser les
données concernant le patrimoine bâti, les
sites archéologiques, les infrastructures d'accès
à l'eau et les sites récréotouristiques.
Toutes ces analyses ne sont pas effectuées
dans le cadre du présent PDI. En effet,
l’outil a été développé pour être utilisé au
fur et à mesure des besoins des partenaires,
dans le long terme. De plus, il est prévu que
les partenaires contribueront à l’amélioration
de la base de données dans les années à
venir.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 23

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Cartes interprétatives
Les cartes interprétatives sont alimentées par
l'ensemble des données rassemblées dans
SIROU. Elles font appel au jugement d'un
expert qui interprète les données de base,
leur attribue une valeur en regard d'un phénomène
et propose un mode d'évaluation de
son importance. Les résultats permettent généralement
d'exprimer une meilleure compréhension
des pressions environnementales
ou de la capacité de support du milieu.
Le thème de l'artificialisation des rives est
un exemple de cette application. Ce phénomène
apparaît comme un enjeu important de
l'aménagement de la rivière des Outaouais.
Chaque séquence de rive a été documentée à
partir d’observations sur le terrain. On y décrit
le type (muret, enrochement…) et le niveau
d'artificialisation du rivage (% de longueur
de rive).
La carte interprétative du niveau d'artificialisation
des segments littoraux [carte E] illustre
cette analyse. Elle peut servir par exemple
à orienter les efforts de phytorestauration
des berges afin de réduire l'impact de l'artificialisation
aux endroits les plus touchés.
Avenues potentielles
En un premier temps, les cartes interprétatives
alimentent la réalisation du PDI, mais
pourront être reformulées en fonction de nouveaux
critères ou dans le contexte de problématiques
particulières.
Carte E: Artificialisation des rives
C’est la raison pour laquelle la base de données
qui a été constituée dans le cadre du
PDI de la rivière des Outaouais devra être
bonifiée au fil du temps en intégrant de nouveaux
inventaires.
Ces outils supporteront l'élaboration d'orientations
spécifiques et faciliteront une gestion
éclairée des rives de la rivière des Outaouais.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 24

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
3.5 LE CADRE NATUREL DE MISE LE RELIEF LES PARCS ET ESPACES VERTS
EN VALEUR Le relief du territoire fait ressortir le contre- La renommée de capitale verte de la région
La toile de fond de la mise en valeur de la
rivière des Outaouais s’élabore à partir
d’une connaissance approfondie du territoire
d’étude. C’est à partir de l’inventaire écologique
de ce territoire qu’ont été précisées les
grandes caractéristiques du cadre naturel de
la rivière des Outaouais. La description du
relief et l’inventaire des parcs, espaces verts
et des milieux naturels riverains constitue
l’essentiel de ce survol du cadre naturel de
mise en valeur.
fort du Bouclier canadien sur la rive nord du
corridor fluvial et le début de la plaine du
Saint-Laurent sur la rive sud. La presque totalité
du territoire d’étude est relativement
de niveau avec la rivière mais la présence
d’escarpements rocheux au pied de la Colline
parlementaire et dans le secteur de Rockliffe
offre des vues exceptionnelles de la
rivière. Les eaux de la rivière sont suffisamment
profondes pour permettre la navigation
de voiliers et d’embarcations motorisées de
calibre important sauf dans le bassin des Ra-
de la capitale du Canada et des villes d’Ottawa-Gatineau
se mérite par les nombreux
parcs et espaces verts aménagés ou non qui
structurent le paysage urbain. Bénéficiant de
ce point de vue d’une planification de longue
date, les parcs et espaces verts existants
forment souvent un réseau continu de corridors
interrompus par des espaces aménagés
ou non. Au fil des ans, plusieurs parcs et espaces
verts ont naturellement été localisés en
bordure de la rivière des Outaouais, de la
rivière et du canal Rideau et de la rivière Ga-
Bernaches du
pides ou la navigation est réservée aux petitineau. Canada au
tes embarcations lorsque le niveau d’eau est
belvédère des
rapides du lac
Deschênes
(Bassin du lac
Deschênes,
rive ontarienne)
suffisant.
Du côté d’Ottawa, la ceinture de verdure et
Le lac Mud (Bassin
du lac Deschênes,
rive ontarienne)
Source: L’ATINO
le réseau de promenades associés à son réseau
de sentiers récréatifs dominent le
paysage vert de la ville. Dans Gatineau, le
parc de la Gatineau et le secteur du parc du
Lac-Leamy jouent un rôle semblable de milieu
naturel paisible. Plusieurs parcs riverains
reliés aux corridors de verdure, tels
ceux de Britannia et Wesboro dans Ottawa
et Moussette et des Cèdres dans Gatineau,
sont aussi associés à des plages pour le bénéfice
des résidants des quartiers résidentiels
avoisinants et des visiteurs. À ce titre, les
espaces publics de cette nature sont moins
nombreux pour les visiteurs qui tendent à se
concentrer dans les centres-villes où les opportunités
d’interaction direct avec la rivière
se font plus rares.
La plage du lac Leamy
(Bassin du Triangle bleu,
rive québécoise)
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 25

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
LES MILIEUX NATURELS RIVERAINS
Tous les milieux naturels existants et potentiels
du territoire d’étude ont été recensés et
analysés dans le contexte de leur protection
absolue ou de leur mise en valeur éventuelle
dans le cadre du concept, si cela n’est pas
déjà fait.
Les abords de la rivière accueillent un grand
nombre de milieux naturels riverains dont
certains bénéficient d’une législation provinciale
pour leur protection. Dans d’autres cas
plus nombreux, les milieux qui n’étaient pas
aptes au développement ou situés sur des
terrains du domaine public, tels ceux appartenant
à la CCN, demeurent intouchés.
La rive québécoise présente la caractéristique
d’abriter un nombre important de milieux
naturels généralement répartis sur toute
la longueur de la zone d’étude, sauf en façade
dans le centre-ville de Gatineau et le
Parcs et espaces verts
Zones de conservation des schémas
Milieu urbain.
Zones agricoles.
Source: L’ATINO et Roche-Deluc
Les milieux naturels riverains
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 26

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
long de la rue Jacques-Cartier dans le secteur
de la Pointe Gatineau.
Sur la rive ontarienne, les milieux naturels
se concentrent surtout à chacune des extrémités
de la zone d’étude alors qu’une proportion
importante de la rive est occupée par
les aménagements paysagers qui longent le
réseau de promenades. Par contraste, les berges
à la hauteur du centre-ville d’Ottawa
sont occupées par des ouvrages de stabilisation
qui permettent de contrôler l’érosion
des berges. Par contre, l’extrémité est de
l’Île Victoria et l’île Kettle en particulier,
offrent des milieux naturels dans ou à proximité
du Cœur de la capitale.
DÉFINITION - ANSI
Certains milieux sensibles sur la rive ontarienne
de l’aire d’étude bénéficient d’une
législation provinciale pour leur protection.
Ces zones portent le titre de ANSI, soit
«Area of Natural and Scientific Interest».
Le parc des
Cèdres dans
le Bassin du
lac Deschênes
(rive
québécoise)
Nom de la zone
Rive québécoise
Description du milieu Flore/faune Niveau de reconnaissance
Bande de végétation riveraine naturelle. Pas d’étude détaillée disponible;
identifié par le ministère de l’Envi-
Protégé au schéma d’aménagement de la CUO.
Parc Queens
ronnement du Québec comme un
site exceptionnel de concentration
d’oiseaux aquatiques.
Rive ontarienne
Pointe Pinhey
Baie Shirley
Baie Britannia
ZONES ÉCOLOGIQUEMENT SENSIBLES DANS LE BASSIN DU LAC DESCHÊNES
Succession de forêts feuillues et de conifères
entrecoupées de prairies, d’escarpements
forestiers et de roc stérile; fragmenté
par l’impact de l’agriculture, de
l’expansion résidentielle et de développements
récréatifs.
Un des sites écologiques les plus importants
de l’est de l’Ontario; historique de
perturbations sur environ la moitié du
territoire; plateaux à couvert forestier
jeune avec troués; terres humides importantes.
Bande recevant une importante quantité
de sédiments chaque année; inondée, de
faible profondeur la majeure partie de
l’année, mais exposant une large bande
de terres humides de la fin de l’été jusqu’au
gel; présence de sentiers informels;
un des sites les plus utilisés pour l’observation
des oiseaux migratoires à l’automne.
Pas d’étude détaillée disponible;
présence de végétation rare au niveau
régional liée à la forme du terrain;
paysage à haut potentiel.
Plus de 550 espèces de plantes vasculaires
et 250 espèces d’oiseaux
dont des oiseaux migratoires aquatiques
et autres espèces significatives
au niveau provincial.
Plus de 100 espèces de plantes vasculaires
et 160 espèces fauniques
dont 150 oiseaux; importante zone
de repos et d'alimentation pour les
oiseaux migratoires (à l’automne) et
les oiseaux de rivage incluant fréquemment
des espèces rares; plusieurs
plantes vasculaires significatives
au niveau régional et 2 espèces
rares au niveau provincial.
Zoné parc au schéma d’aménagement de la
MROC; aucune information sur la propriété des
terres.
Reconnaissance ANSI au niveau provincial;
Terres gouvernementales et privées.
Candidate ANSI au niveau provincial; zone
environnementale significative au plan d’urbanisme
de l’ancienne ville d’Ottawa,
Terres gouvernementales.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 27

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Accès informel à la rivière le long du sentier des
Voyageurs dans le bassin des Rapides
Lac Mud dans le bassin du lac Deschênes sur la
rive ontarienne
Nom de la zone
Rive québécoise
Description Flore/faune Niveau de reconnaissance
Mince bande de végétation natu- Pas d’étude détaillée disponible; plusieurs lieux Zoné récréatif au schéma d’aménagement de
Milieu riverain
entre le parc
Moussette et les
rapides Deschênes
relle en bordure du sentier récréatif
entre le parc Moussette et les rapides
Deschênes ; milieux riverains
herbacés; incursion de marais par
endroits.
de nidification de la Bernache du Canada; observation
de canards barboteurs au printemps et en
été; présence de quelques espèces susceptibles
d’être désignées menacées ou vulnérables.
l’ancienne CUO;
Protégé zone inondable (aucune construction)
au plan d’urbanisme de l’ancienne ville
de Hull;
Terres municipales et gouvernementales.
Marais du pont
rouge
Baie Squaw
Rive ontarienne
Boisés Britannia et
lac Mud
ZONES ÉCOLOGIQUEMENT SENSIBLES DANS LE BASSIN DES RAPIDES (SUITE)
Marais traversé par le sentier récréatif
à l’ouest du pont Champlain.
Végétation riveraine et herbiers à
l’état naturel; présence d’un sentier
récréatif.
Végétation naturelle incluant une
pinède de pins blancs centenaires;
terres humides diverses incluant
marais ouvert sur les rapides Deschênes
et un ensemble de marais et
d’étangs créés par le lac Mud
(faible profondeur, max. 3 mètres et
largement eutrophisé) présence
d’une piste cyclable qui traverse le
territoire, de sentiers naturels avec
indications et panneaux d’interprétation;
un des sites ornithologiques
les plus fréquentés de la région.
Pas d’études détaillées disponibles; présence diversifiée
caractéristique des marais.
Pas d’études détaillées; présence d’oiseaux aquatiques
et de tortues; lieu de nidification.
Plus de 400 espèces de plantes vasculaires incluant
des espèces rares au niveau national, provincial
et régional et 200 espèces d’oiseaux incluant
quelques espèces rares; nourriture et habitat
pour les oiseaux aquatiques dans la région des
rapides; plus grande superficie d’eaux libres en
hiver; flore aquatique typique et rare sur les rives
du lac Mud et riche faune amphibienne et reptilienne;
pinède centenaire sur les plateaux offrant
une opportunité pour les oiseaux migratoires et
une zone de reproduction pour des espèces locales
rares.
Aucune protection;
Propriété de la ville de Gatineau.
Zoné terres publiques au plan d’urbanisme
de l’ancienne ville de Hull;
Terres publiques dont Hydro-Québec.
Aire de conservation de la Commission de la
capitale nationale de 40 ha, terres humides
significatives au niveau provincial et candidate
ANSI, zone environnementale sensible
dans le plan d’urbanisme de l’ancienne ville
d’Ottawa;
Terres gouvernementales.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 28

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Vue de l’île Lemieux et de ses îlots
Vue de l’île Lemieux au
pont Champlain dans le
bassin des Rapides
Rive ontarienne (Suite)
Îles Riopelle, Bate
et Cunningham
(pont Champlain)
Îlots Lemieux
ZONES ÉCOLOGIQUEMENT SENSIBLES DANS LE BASSIN DES RAPIDES (SUITE)
Chapelet d’îles situées près de la
rive, sous ou à proximité du pont
Champlain; comprend une variété
de milieux : plateaux à forêt décidue,
boisés humides, terres basses à
forêt décidue et marais; une partie
aménagée pour des activités récréatives
légères (marche, vélo, pique-
nique, Kayak).
Chapelet d’îles et îlots calcaires
bordés d’eau courante; terres boisées
représentant un des quelques
milieux riverains non-perturbés.
Comprend 18 communautés végétales incluant
des espèces rares au niveau national et provincial
et une variété d’espèces significatives au niveau
régional; aire de repos, de reproduction et d'alimentation
pour oiseaux aquatiques et des forêts;
habitat d’une variété de poissons commerciaux
et aire de fraie de quelques espèces. L’île Bate
ne comprend pas de milieux sensibles.
Environ 145 espèces de plantes incluant des espèces
significatives; 50 espèces d’oiseaux; habitat
hivernal pour canards; habitat pour poissons
commerciaux, zone de fraie de quelques poissons
dans les substrats rocheux; lieu de nidification
et de rassemblement important pour les oiseaux
aquatiques.
Zone environnementale sensible au plan
d’urbanisme de l’ancienne ville d’Ottawa;
Terres gouvernementales.
Zone environnementale sensible dans le
plan d’urbanisme de la ville d’Ottawa;
Terres publiques, gouvernementales et privées.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 29

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
La plage du parc du Lac-Leamy (Bassin du
Triangle bleu, rive québécoise)
Au loin, l’île Kettle dans le bassin du Triangle
bleu sur la rive québécoise
ZONES ÉCOLOGIQUEMENT SENSIBLES DANS LE BASSIN DU TRIANGLE BLEU
Nom de la zone Description Flore/faune Niveau de reconnaissance
Rive québécoise
Parc du Lac-Leamy
Île Kettle
Parc boisé bordé par les rivières
Gatineau et des Outaouais; lacs de
la Carrière et Leamy; zones marécageuses
en bordure du lac Leamy et
des rivières; traversé par l’autoroute
50 et le boul. Fournier; comprend
des zones de conservation et de développement
de faible intensité, des
zones de développement diverses à
intensité de moyenne à forte avec
bâtiments récréo-touristiques, des
zones industrielles et des zones
d’activités urbaines mixtes; présence
d’une plage publique avec
aires gazonnées au lac Leamy; site
ornithologique d’importance provinciale
au nord-ouest du parc, en
bordure de la rivière Gatineau et du
parc à l’est de l’autoroute 50, en
bordure de la rivière des Outaouais;
réseau de sentiers récréatifs existants.
Amalgame de terres forestières et
de marais peu profonds, temporaires
et semi-permanents, répartis
parmi des marais profonds et des
surfaces d’eau découvertes; milieu
faiblement perturbé par la présence
humaine; les lisères boisées de 20
m. autour des plans d’eau et les
grandes baies seraient les habitats
les plus importants.
Plusieurs espèces de plantes rares à l’échelle régionale
et quelques-unes aux échelles provinciale
et nationale; deux espèces susceptibles d’être désignées
menacées ou vulnérables au niveau provincial;
plusieurs peuplements forestiers d’intérêt;
nidification du grand-héron; frayère sur tout
le pourtour du lac Leamy; habitat de salamandres
sur les pourtours du lac Leamy. Le lac Leamy est
en processus d’eutrophisation et est affecté par la
pollution urbaine.
Des actions récentes sur le lac, la carrière et
l’exutoire, à la fin des années 1990, comprenant
l’ouverture du plan d’eau, la stabilisation des berges
et un suivi environnemental, ont été entreprises
par la CCN en collaboration avec l’ancienne
ville de Hull et le Casino, afin de remédier à cette
situation.
Présence de 39 espèces d’oiseaux dont des espèces
dépendantes des milieux humides (faible diversité
des espèces); aucune colonie d’oiseaux
aquatiques; halte migratoire pour la sauvagine à
l’automne; présence d’une diversité importante
de poissons dans les baies pour l’alimentation et
la reproduction.
Parties nord-ouest et à l’est de l’autoroute 50
en bordure de la rivière des Outaouais respectivement
désignées par la CCN comme
zone de conservation et parc écologique;
Terres gouvernementales, municipales et
privées.
Le parc du Lac-Leamy à fait l’objet, par la
CCN en collaboration avec l’ancienne ville
de Hull, d’un plan de secteur (1997).
Le parc est un lieu de rencontre régional
(feux du Casino, patinage en hiver) et aussi
de recherches archéologiques.
Vocation de parc écologique régional au
plan d’urbanisme de l’ancienne ville de Gatineau;
La compagnie Bowater en est le propriétaire.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 30

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
La rive nord à partir du parc Rockliffe
Le milieu naturel dans le bassin du Triangle bleu
du côté nord
Berges entre baie
McLaurin et
Plaisance
Baie
McLaurin et
baie Clément
Réserve naturelle
du ruisseau
Trépanier
Amalgame d’herbiers aquatiques,
de marais, de prairies humides et
de marécages arbustifs.
Terres humides bordées de forêts;
milieu très peu perturbé; affecté
toutefois par l’enrochement des
rives de la rivière des Outaouais et
la régulation du niveau des eaux au
barrage hydroélectrique de Carillon;
ouvrages de canalisation (digues)
par Canards Illimités pour alimenter
la baie Clément; fait parti d’un réseau
qui s’étend vers l’ouest jusqu’à
Plaisance; planification par la Société
de la faune et des parcs pour
activités d’interprétation et d’observation
et pour une gérance du territoire
(droits d’accès, surveillance,
etc.) à des fins de préservation et de
mise en valeur.
Relief vallonné parsemé de dépressions
humides et de fossés dont les
activités principales sont le pâturage
et la culture fourragère; projet
de gestion intégrée de la faune et
des pratiques agricoles de Canards
Illimités afin de revitaliser les marais
du secteur pour créer des lieux
d’alimentation et nidification pour
les canards barboteurs et la sauvagine,
pour harmoniser la présence
de l’agriculture et des oiseaux migrateurs
(destruction des champs
par les oiseaux, pollution de l’eau
par les bovins, etc.)
Accueille entre 100 000 et 200 000 bernaches du
Canada au printemps; alimentation, reproduction
et élevage de plusieurs espèces d’oiseaux, de poissons,
d’amphibiens et de reptiles dont plusieurs
espèces susceptibles d’être désignées menacées ou
vulnérables.
Quelques espèces forestières typiques du sud du
Québec; plusieurs plantes à leur limite nord de
répartition et plusieurs plantes susceptibles d’être
désignées menacées ou vulnérables au secteur de
la baie McLaurin ; zone de fraie, d’alevinage et
d’alimentation pour 15 à 20 espèces de poissons;
halte migratoire d’importance pour la bernache et
plusieurs espèces de canards barboteurs; onze espèces
de canards nichent sur le territoire de la baie
Clément; présence de 35 espèces d’oiseaux dépendantes
des milieux humides dont deux espèces
sensibles aux perturbations; quelques espèces fauniques
au statut de vulnérabilité et quelques autres
susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables.
Richesse de la faune et la flore des milieux humides;
présence d’espèces vulnérables et rares; très
fréquenté par la bernache du Canada au printemps;
présence de poissons communs.
Le ministère de l’Environnement et la Société
de la faune et des parcs reconnaissent
ce milieu comme exceptionnel;
Terres gouvernementales, municipales, de
Canards Illimités et privées.
Désigné P1 (protection) au plan d’urbanisme
de l’ancienne ville de Gatineau, protection
spéciale pour ce secteur;
Plan de mise en valeur récréoéducatif développé
par la Fondation de la faune du Québec;
Terres gouvernementales (FAPAQ) et privées;
négociations pour achat des terrains
restants.
Canards illimités a acheté une partie des terrains
et a une entente avec le ministère de
l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
pour développer un plan de gestion.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 31

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Les aménagements nautiques informels le long
de la rue Jacques-Cartier sur la rive québécoise
Rive ontarienne
Escarpement du
parc Rockliffe
Îles Duck
Boisés de l’aéroport
(Rockliffe)
Ruisseau Greens
Île Pétrie
Baie Fontaine
Terres boisées; incluses dans le parc
Rockliffe; présence de sentiers et
d’une piste cyclable non pavée; lieu
utilisé par la population et les visi-
teurs
Îles alluviales; amalgame de forêts
feuillues riveraines, de forêts feuillues
marécageuses et de marais associés;
végétation île Upper Duck
endommagée par le développement
de chalets pendant les années 1970.
Grand boisé de 27 hectares; piste
non pavée pour vélo et marche.
Ruisseau découpé dans l’argile avec
berges à couvert forestier; méandres
avec marais et prairies marécageuses;
zone paléontologique nationale
significative.
Île alluviale avec couvert forestier
associé à des marais, des terres humides,
des étangs et des forêts feuillues
marécageux formant une mosaïque
peu commune; extraction de
sable dans la partie est avec impact
sévère sur la zone; la forêt marécageuse
adjacente à l’ouest est cependant
préservée.
Végétation submergée et aquatique
dans une baie peu profonde et
calme; îles alluviales basses formées
par le courant; forêt borde la
baie et le marais; impact par les
structures de contrôle du courant.
Total de 40 espèces fauniques dont 30 espèces
d’oiseaux; quelques plantes rares aux niveaux national
et provincial; plusieurs plantes significatives
aux niveaux régional et local.
Présente une variété de flore riveraine et herbacée
rare sous le couvert forestier; comprend la plus
grande forêt de « Hackberry » de la vallée de
l’Outaouais.
Total de 56 espèces fauniques observées dont 39
oiseaux; 225 espèces de plantes vasculaires; ne
comprend pas d’espèces rares au niveau national
ou provincial mais quelques espèces significatives
au niveau local.
Près de 500 espèces de plantes dont plus de 60
significatives au niveau provincial et régional;
forêt marécageuse feuillue d’érables argentés et
rouges relativement étendue et mature à l’embouchure;
poisson rare au niveau provincial aperçu
mais à statut inconnu.
Forêt marécageuse supporte une variété d’espèces
floristiques significatives régionalement; milieux
associés diversifiés composés de marais eutrophisés
; espèces significatives régionalement dans les
marais; les grenouilles sont abondantes.
Pas d’études précises sur la richesse de la flore et
de la faune; végétation de marais domine la baie
peu profonde; alimentation, abris et aire de reproduction
d’oiseaux aquatiques; halte migratoire;
milieu représentatif d’un ensemble aquatique en
plaine argileuse.
Zone environnementale sensible au plan
d’urbanisme de la ville d’Ottawa;
Terres gouvernementales.
Candidate ANSI (Area of Natural and Scientific
Interest) au niveau provincial;
Terres gouvernementales et de l’ancienne
ville de Gloucester.
Zone environnementale sensible au plan
d’urbanisme de la ville d’Ottawa;
Terres gouvernementales.
Candidate ANSI au niveau provincial; zonage
de protection existant;
Terres gouvernementales.
Reconnaissance ANSI au niveau régional,
candidate pour une reconnaissance ANSI
provinciale; zonage de conservation;
Terres gouvernementales (principalement
terres humides) et privées (terres).
Reconnaissance ANSI au niveau provincial;
Terres gouvernementales et privées.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 32

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
3.6 L’EAU DE LA RIVIÈRE DES
OUTAOUAIS
L’histoire montre que la rivière des Outaouais,
depuis ses premières utilisations par
les Premières Nations jusqu’aux utilisations
contemporaines, a subi des modifications
profondes tant du point de vue de ses niveaux
que de sa qualité. Les questions qui se
posent sont les suivantes: la rivière est-elle
apte à jouer les différents rôles que l’on attend
d’elle dans le contexte contemporain de
la région de la capitale nationale et quelles
sont les mesures qui en garantiront sa pérennité
et son utilisation durable ?
DOCUMENT DE TRAVAIL THÉMATIQUE
La présente section repose sur le document
de travail suivant:
«La qualité de l’eau dans la rivière
des Outaouais»
Roche-Deluc/Delcan
Janvier 2002
BREF HISTORIQUE
Les nouveaux usages de l’eau de la rivière
des Outaouais (alimentation en eau, flottage
du bois, rejet d’eaux usées et harnachement
du potentiel hydroélectrique) ont débuté
suite à l’industrialisation de la région de
Hull-Ottawa de l’époque. Les conséquences
environnementales de ces usages ne se sont
pas fait attendre. C’est ainsi qu’à la fin du
XIX e et au début du XX e siècle, la qualité de
l’eau de la rivière se détériore progressivement
et ne permet pas ou ne permet que peu
les usages récréatifs, sauf peut être sur les
rives du lac Deschênes. Ce n’est qu’en fin de
XX e siècle que des mesures sont prises par
les différents paliers du gouvernement pour
améliorer la qualité de l’eau de la rivière des
Outaouais.
Depuis l’embellissement de la
région de la capitale du Canada
Le début des travaux de réaménagement des
rives de la rivière des Outaouais débuta en
1899, lors de la création de la Commission
d’embellissement d’Ottawa, l’organisme à
l’origine de la Commission de la capitale
nationale (CCN). En 1911, cette dernière
recommandait un plan d’embellissement du
centre-ville de Hull, qui comprenait notamment
l’aménagement de parcs riverains. Enfin,
en 1951, le plan d’aménagement Gréber,
contenant entre autres des mesures visant la
dépollution de la rivière des Outaouais, était
déposé. Depuis, le plan pour la capitale du
Canada comprend des mesures relatives, entre
autres, à l’aménagement de parcs et de
sentiers riverains ainsi que des politiques
visant l’intégration durable de la rivière dans
le milieu urbain.
Depuis la mise en service des
stations d’épuration municipales
En 1961, le Centre environnemental Robert
O. Pickard était érigé sur la rive ontarienne,
l'une des plus grandes installations de traitement
des eaux usées au Canada. Le Centre
Pickard traite les eaux usées d'origines domestique,
commerciale et industrielle de
l’ancienne région d’Ottawa-Carleton, avant
qu'elles soient rejetées dans la rivière des
Outaouais. Le centre est aujourd'hui en mesure
d'éliminer plus de 90 pour cent des polluants
présents dans l'eau. Sur la rive québécoise,
le Programme d’assainissement des
eaux du Québec (PAEQ) était lancé en 1978
pour 25 bassins versants jugés prioritaires,
dont celui de la rivière des Outaouais. Grâce
à ce programme, les stations d’épuration de
l’ancienne CUO et de Masson-Angers furent
bâties.
Station d’épuration
(municipalités desservies)
Centre environnemental Robert
O. Pickard, à Gloucester
(Ottawa-Carleton)
Communauté urbaine de
l’Outaouais, à Gatineau
(Hull, Aylmer et Gatineau)
Masson-Angers
(Masson-Angers et Buckingham)
Date de
mise en service
1961
1984
1996
La mise en service des stations d’épuration
sur le territoire a permis de diminuer les
charges en matières en suspension (MES),
en phosphore total, en coliformes fécaux et
également, d’abaisser la demande biochimique
en oxygène (DBO5). Suite à ces efforts
d’assainissement, à la fin des années 1990,
la réouverture des plages Moussette à Hull et
celle du parc des Cèdres ont été permises.
En Ontario, la plage Britannia était aussi
aménagée.
Depuis l’arrêt du flottage du bois
Le flottage du bois, pratique utilisée depuis
le XIX e siècle, affectait grandement la qualité
de l’eau et de l’écosystème de la rivière
des Outaouais et de ses tributaires : les écorces
et les billots perdus pourrissaient dans
les eaux et modifiaient le milieu, le déplacement
des billes de bois créait l’érosion des
rives et les herbiers et frayères à poissons
étaient détruits. Toutefois, le flottage du bois
a été abandonné au milieu des années 1970
entre le lac des Chats et Gatineau, en 1992-
1993 sur la rivière Gatineau et en 1994 sur la
rivière du Lièvre. Ce facteur n’influence
donc plus aujourd’hui la qualité de l’eau de
la rivière puisque l’arrêt définitif du flottage
du bois en 1994 contribue à accroître l’utilisation
de la rivière des Outaouais pour des
usages récréatifs.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 33

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Depuis les nouvelles normes pour
les industries de pâtes et papiers
Dans les années 1960 et 1970, les fabriques
de pâtes et papiers étaient les principales
sources polluantes de la rivière des Outaouais.
Des volumes substantiels de rejets
non traités étaient envoyés à la rivière, apportant
avec eux leur lot de matière organique,
de matières en suspension, de débris
solides, de composés toxiques et de mercure.
Plusieurs usages de l’eau étaient alors limités
ou même perdus. Toutefois, depuis les
années 1970, l’adoption de règlements, la
parution de directives et la réalisation d’interventions
spécifiques ont permis l’assainissement
industriel des eaux de la rivière. Enfin,
depuis 1995, les nouvelles normes du
règlement québécois sur les fabriques de pâtes
et papiers sont applicables. La mise en
œuvre des mesures environnementales prévues
pour se conformer aux nouvelles normes,
telles que les améliorations majeures
apportées au système de traitement secondaire,
ont permis de réduire significativement
la toxicité des rejets.
Depuis le Programme d’aide à
l’amélioration de la gestion des
fumiers (PAAGF)
Au Québec, un programme d’aide spécifique
aux activités agricoles a permis des investissements
de plus de 1 700 000 $ entre 1988 et
1994 dans la région de l’Outaouais, pour
l’aménagement de structures adéquates
d’entreposage des fumiers et l’amélioration
des équipements d’épandage des fumiers ou
de traitement des eaux de laiterie. La pollution
agricole, à l’origine d’une détérioration
de la qualité de l’eau ces dernières années, a
alors été diminuée.
LA QUALITÉ DE L’EAU AUJOURD’HUI 2
En général
De façon générale, l’importance du débit de
la rivière des Outaouais favorise la qualité
de son eau qui est bonne dans son ensemble.
Selon l’étude sur la qualité de l’eau des rivières
du Québec réalisée en 1997, l’eau de
la rivière des Outaouais possède une faible
conductivité, d’importantes concentrations
en oxygène dissous, notamment à cause des
nombreux rapides présents sur le cours de la
rivière et contiendrait peu de matières en
suspension. Elle serait aussi caractérisée par
de faibles concentrations de phosphore total,
de nitrites-nitrates et de chlorophylle, caractéristiques
des bassins versants non agricoles.
En effet, les superficies occupées par
l’agriculture sont relativement marginales
sur le côté québécois du bassin versant de la
rivière des Outaouais. Toutefois, du côté ontarien,
les sous-bassins des rivières Mississippi,
Rideau et South Nation présentent des
sols et un relief plus favorables à l’agri-
culture, ce qui se traduit dans la qualité de
l’eau, notamment par un apport en substances
nutritives plus important que dans les
rivières qui coulent en territoire non agricole.
Malgré cette bonne qualité générale de l’eau
de la rivière, la qualité de l’eau est encore
clairement affectée par les rejets urbains et
industriels de la région malgré les mesures
d’assainissement entreprises ces dernières
années.
La pollution par les rejets urbains
Le principal problème de qualité de l’eau de
la rivière des Outaouais est lié à la contamination
bactériologique. En effet, on rapporte
une augmentation de la contamination bactériologique
(coliformes fécaux) de l’eau de la
rivière de Portage-du-Fort à Carillon (soit
d’amont en aval). L’absence de désinfection
à la station d’épuration des eaux usées de
Gatineau et les débordements d’eaux usées
non traitées, survenant par temps de pluie
tant sur la rive québécoise qu’ontarienne,
sont responsables de la pollution microbienne.
Cette pollution bactériologique perturbe
et limite les usages récréatifs ayant des
contacts directs et indirects avec l’eau
(baignade, voile, pêche, planche à voile,
etc.), au moins jusqu’à la hauteur de Masson.
Il est à noter que la station d’épuration
de Gloucester procède à la désinfection des
eaux usées (ajout d'hypochlorite de sodium)
pendant la saison estivale, avant qu’elles ne
soient rejetées dans la rivière des Outaouais.
La pollution par les rejets industriels
Huit industries sont considérées comme
étant les plus importantes sources potentielles
de pollution d’origine industrielle dans le
bassin versant de la rivière des Outaouais,
dont six se retrouvent dans le secteur urbain
de la rivière, notamment sur la rive québécoise
de la rivière. Ces dernières sont les fabriques
de pâtes et papiers suivantes : les
Papiers Scott ltée et les Produits forestiers E.
B. Eddy ltée à Gatineau, Bowater pâtes et
papiers Canada inc. à Gatineau, les Industries
James MacLaren dans le secteur Masson-Angers
(dont les effluents se déversent
dans la rivière du Lièvre, à 2 km de son em-
Source: site web de la ville d’Ottawa - Usine de
traitement des eaux usées Robert O. Pickard
2 Note : L’information présentée provient principalement du
ministère de l’Environnement du Québec (2000), ministère
de l’Environnement et de la Faune du Québec (1996) et de
Painchaud (1997).
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 34

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
bouchure dans la rivière des Outaouais), ainsi
que les deux industries de produits chimiques
suivantes : Albright & Wilson Amérique
Ltée (située sur la rive de la rivière du
Lièvre en amont du barrage MacLaren et
Cascades Énergie) et Produits chimiques
Sterling (située sur la rive de la rivière du
Lièvre, en amont de l’usine d’Albright &
Wilson Amérique Ltée), toutes deux à Buckingham.
Toutefois, la qualité des effluents
usés des fabriques de pâtes et papiers est fortement
réglementée et les quatre industries
du secteur urbain ont mis en place les équipements
nécessaires pour respecter les exigences
du Règlement sur les fabriques de
pâtes et papiers, découlant de la Loi québécoise
sur la qualité de l’environnement.
La baignade dans la rivière des
Outaouais
Depuis plusieurs années, la rivière des Outaouais
et ses principaux tributaires, connaissent
une véritable renaissance. Des activités
telles le nautisme et la baignade se développent
à mesure que la population renoue avec
ces cours d’eau. Les rives de la rivière des
Outaouais abritent notamment la plage du
parc des Cèdres, la plage du Y camp, la
plage Britannia, la plage Westboro et la
plage Moussette. La plage du lac Leamy fait
également partie de ce réseau.
Deux des plages du secteur urbain de la rivière
des Outaouais sont soumises au suivi
du ministère de l’Environnement du Québec
(MENV), par son programme Environnement-Plage
: les plages du parc des Cèdres
et du parc Moussette. De plus, la CCN effectue
un suivi de l’eau de ses propres plages.
Étant exploitées à des fins de baignade, accessibles
au public et reconnues sécuritaires,
leur adhésion au programme est rendue obligatoire.
Puisqu’en général la qualité des
eaux de baignade de ces deux plages est réputée
excellente, le MENV assure la surveillance
de la qualité bactériologique de ces
eaux de baignade, et ce, sur une période de
cinq ans. Lorsque les eaux de baignade ne
respectent pas les normes de qualité, le
MENV signifie à la municipalité concernée
qu’il lui incombe, en vertu de la Loi sur la
qualité de l’environnement, d’interdire l’accès
à cette plage pour des fins de baignade
jusqu’à ce que les eaux de baignade aient été
assainies.
Du côté ontarien, le Service de la santé de la
Ville d'Ottawa surveille la qualité de l'eau
pour la baignade aux plages Britannia, Westboro
et Mooney's Bay (sur les rives du canal/rivière
Rideau). Si les résultats indiquent
que la présence de bactéries peut poser un
risque pour la santé, des avis sont placardés
à la plage afin d'indiquer la nature du risque.
Comme la pluie favorise la présence de bactéries
dans l'eau des plages Britannia et
Westboro, un avis est affiché à ces plages
pendant les 24 heures suivant les précipitations
de 5 mm ou plus. Une étude récente
effectuée à la plage Britannia suggère que la
source principale de pollution provient des
nombreuses mouettes qui occupent la plage
durant la période estivale. Des mesures de
mitigations, telles des filets anti-mouettes et
le pompage d’eau propre dans la section peu
profonde de la plage ont été recommandées
pour améliorer la qualité de l’eau de baignade.
Selon les normes québécoises pour la qualité
de l’eau pour la baignade, une plage est fermée
(cote D) lorsqu’il y a au moins 200 coliformes
fécaux dans 100 ml d’eau analysée.
Du côté ontarien, un compte supérieur à 100
colonies de la bactérie Escherichia coli par
100 ml d’eau analysée suffit à fermer l’accès
à une plage. Ces seuils peuvent facilement
être atteints après ou en temps de pluie, par
les surverses du réseau municipal d’égouts
(rejets d’eaux usées non traitées) et par le
lessivage des plages, emportant notamment
avec lui les excréments des oiseaux
(mouettes, bernaches et goélands), lesquels
sont souvent nourris par la population. Lors
Plage de Britannia (Bassin du lac
Deschênes , rive ontarienne)
des temps secs (ou période d’étiage), l’abaissement
des niveaux d’eau nuit à la dilution
des micro-organismes tandis que les fortes
températures estivales favorisent leur croissance.
LE SUIVI DE LA QUALITÉ DE L’EAU DE
LA RIVIÈRE DES OUTAOUAIS
Plusieurs acteurs sont impliqués dans la gestion
et le suivi de la qualité des eaux de la
rivière des Outaouais. Le caractère frontalier
de la rivière est d’ailleurs responsable de la
multiplicité des intervenants qui s’intéressent
à la salubrité de ses eaux.
Le palier municipal
■ La ville de Gatineau : La ville est responsable
de l’alimentation en eau potable de
son territoire. Aux quatre prises d’eau
potable (secteurs Aylmer, Hull, Gatineau
et Buckingham), des mesures régulières
et continues sont effectuées pour les principaux
paramètres affectant la qualité de
l’eau potable (turbidité, couleur, alcalinité,
température, pH, etc.).
■ La ville d’Ottawa : Dans le cadre de son
Programme de protection du milieu
aquatique, la ville d’Ottawa vérifie l'état
des bassins hydrographiques et coordonne
les initiatives visant à préserver et
à améliorer les eaux de surface. Vingtdeux
ruisseaux et trois rivières du terri-
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 35

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
toire de la ville d’Ottawa sont ainsi surveillés
pour déterminer la qualité actuelle
des eaux de surface et pour évaluer les
changements au niveau de cette qualité
au fil du temps. Lorsqu'il décèle des sources
de pollution, le personnel municipal
amorce des mesures correctives et coordonne
des plans d'action en collaboration
avec les offices de protection de la nature
et les organismes provinciaux et fédéraux.
La ville aide aussi à établir les priorités
pour des projets à venir tels que
l'aménagement d'installations de traitement
des eaux de pluie. C’est également
elle qui assure la surveillance de la qualité
des eaux de baignade des plages de son
territoire, telles les plages de Britannia et
de Westboro.
Le palier provincial
■ Le ministère de l’Environnement du Québec
(MENV) : Le MENV assure présentement
une surveillance de la qualité des
eaux de surface de 50 rivières du Québec
méridional, dont la rivière des Outaouais.
C’est donc lui qui est responsable de la
publication de rapports sur la qualité de
l’eau de la rivière. Également, par son
programme Environnement - Plage, le
MENV informe la population de la qualité
bactériologique des eaux de baignade
des plages publiques et sécuritaires du
Québec, notamment les plages du parc
Moussette et de la marina d’Aylmer.
■ Le ministère de l’Environnement et de
l’Énergie de l’Ontario (MEEO): Le
MEEO prépare des études et des rapports
de conformité environnementale, relatifs
à la qualité des effluents des industries et
des stations d’épuration des eaux usées
qui ne respectent pas les limites contenues
dans les certificats d’autorisation ou
dans les normes et recommandations du
ministère.
Le palier fédéral
■ Environnement-Canada : Par le biais du
plan Saint-Laurent Vision 2000, Environnement-Canada,
en partenariat avec le
MENV, a réalisé une étude sur la toxicité
des effluents des stations d’épuration des
eaux usées de plusieurs municipalités du
Québec, dont l’ancienne CUO. De plus,
le plan a permis et prévoit encore l’évaluation
des rejets toxiques de plusieurs
industries de l’Outaouais (industries réglementées
telles que les fabriques de pâtes
et papiers et les non réglementées, telles
que les usines chimiques) et l’établissement
des correctifs requis pour réduire
les effets dommageables sur le milieu récepteur.
■ La CCN a effectué des études de stabilisation
des berges au lac Leamy et
contrôle régulièrement la qualité de l’eau
aux abords de la plage.
LES NIVEAUX D’EAU
Une seconde problématique reliée aux utilisations
de l’eau concerne la fluctuation des
niveaux d’eau. Plusieurs barrages ont été
aménagés sur la rivière des Outaouais en
amont de la rivière afin de régulariser les
niveaux d’eau en aval des barrages et de
produire une énergie hydroélectrique à partir
de la force des rapides et des chutes de la
rivière. Les principaux barrages sont :
■ Le barrage Otto Hoden (Ontario, près de
la rivière ontarienne Mattawa);
■ Le barrage des Chenaux (Ontario, près de
la rivière ontarienne Bonnechère);
■ Le barrage Chats Falls (Ontario, en
amont du lac Deschênes);
■ Le barrage des Chutes des Chaudières.
Les crues et les dommages causés par la rivière
des Outaouais, dans son bassin, sont
limités par la présence des réservoirs qui représentent
une capacité de stockage de 14
milliards de mètres cubes d’eau. Toutefois,
plus de 50 % de cette capacité de stockage
est située dans le haut du bassin, ce qui rend
difficile la gestion des crues dans sa partie
inférieure (MENV, 2000). Les variations des
niveaux d’eau (marnage) occasionnées par
les fluctuations du débit de la rivière des Outaouais
influencent grandement le débit du
fleuve Saint-Laurent, favorisent l’érosion
des berges, créent des dommages aux pro-
priétés riveraines (inondations), nuisent à la
faune et la flore aquatique et riparienne et
limitent les usages récréo-touristiques.
Pour tenter de réduire les dommages causés
par les inondations, tout en tenant compte
des autres intérêts, la Commission de planification
de la régularisation de la rivière des
Outaouais 3 a été établie en mars 1983 par les
gouvernements du Canada, du Québec et de
l'Ontario. La Commission assure la gestion
intégrée des principaux réservoirs du bassin
de l'Outaouais. Cette gestion intégrée a pour
but d'apporter une protection contre les inondations
le long de la rivière des Outaouais et
de ses affluents, particulièrement dans la région
de Montréal, tout en préservant les intérêts
des différents utilisateurs de l'eau, notamment
les producteurs d’hydroélectricité.
L’usine de filtration de l’Île
Lemieux à Ottawa
3 Note : http://www.ottawariver.ca.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 36

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
UNE CONNAISSANCE APPROFONDIE
DE LA QUALITÉ DE L’EAU EST
NÉCESSAIRE
La qualité de la rivière des Outaouais s’est
beaucoup améliorée au cours des dernières
années. C’est ainsi qu’on observe l’apparition
(ou la réapparition) de certains usages,
particulièrement ceux reliés aux activités
récréotouristiques. En plus de favoriser ces
usages, il est aussi important de considérer
les effets positifs de l’amélioration de la
qualité de l’eau sur le paysage de la rivière
tel qu’il s’offre au résidant ou au visiteur.
Afin de conserver ces activités, d’attirer de
nouveaux usagers et pour préserver et améliorer
l’écosystème naturel de la rivière, qui
fournit dans bien des cas l’eau potable, les
autorités de tous les paliers gouvernementaux
devront être proactifs. Entre autres, les
problèmes actuels de pollution sont complexes
provenant de sources variées d’origine
autant urbaine qu’animale. Les initiatives
conjointes des différents intervenants
municipaux et gouvernementaux devront se
poursuivre et idéalement s’intégrer à une
collaboration entre les deux rives.
La rivière des Outaouais à la hauteur de
l’île Bate dans le bassin des Rapides.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 37

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
3.7 LE CADRE HUMAIN DE MISE
EN VALEUR
Parallèlement au cadre naturel s’articule le
cadre humain de mise en valeur. L’utilisation
des berges le long du corridor fluvial, les infrastructures
récréotouristiques dont le territoire
est déjà équipé et les activités économiques
structurantes de la région de la capitale
du Canada sont autant de facteurs qui influencent
l’élaboration du PDI.
Les écluses du canal rideau et le Musée
des civilisations (Bassin du Triangle
bleu, rives ontarienne et québécoise)
L’UTILISATION DES RIVES ET DES ZONES
ADJACENTES
L’expansion historique des municipalités le
long du corridor fluvial s’est inévitablement
effectuée en occupant les berges en certains
endroits, même à l’extérieur du cœur de la
capitale. L’occupation résidentielle favorise
généralement les « bords de l’eau » lorsque
c’est possible, surtout dans les vieux quartiers
autrefois dédiés aux chalets comme
c’est le cas dans le secteur Aylmer ou à
l’origine de nos villages, comme c’est le cas
le long de la rue Jacques-Cartier dans le
districte des Riverains (ancienne Pointe-
Gatineau). Pour des raisons toutes aussi historiques,
une proportion importante de la
rive ontarienne dans le corridor s’est avérée
être le lieu privilégié de l’implantation des
promenades et du réseau récréatif de la capitale.
Le paysage qui ressort de cette évolution
urbaine est un paysage contemporain.
avec lequel le PDI doit composer.
Bassin du lac Deschênes
Le bassin du lac Deschênes se caractérise
par la présence d’une grande baie ouverte du
côté de la rive ontarienne. C’est également
le bassin qui comprend, dans sa partie ouest,
le plus de milieux ruraux.
Sur la rive québécoise, les occupations rurale
et résidentielle se partagent chacune en-
viron la moitié du territoire. Cependant,
l’occupation actuelle de la zone adjacente
indique plus précisément que le milieu rural
est un milieu fragmenté représenté à l’extrême
ouest par un milieu agro-forestier, suivi
d’un milieu agricole résidentiel, d’une
zone de friche et enfin d’un boisé juxtaposant
le milieu urbain. Ce dernier est bordé, à
l’extrême est, par un milieu en friche. Quant
à elle, la rive est occupée à 65% par le résidentiel
et à 35% par un boisé, dans l’extrême
ouest.
Sur la rive ontarienne, l’affectation des sols
à l’ouest de la baie est essentiellement rurale.
Dans la baie, une proportion importante
(70% environ) des terres sont des aires naturelles
protégées à différents niveaux et le
reste de l’occupation du sol est de nature résidentielle.
Les terrains adjacents sont fragmentés
avec un peu moins de 50% des terres
du milieu rural qui sont agricoles. Les autres
terres sont principalement en friche avec une
enclave résidentielle et une enclave boisée.
Dans la baie ouverte, les terrains adjacents
sont occupés par des terres boisées (60%) et
agricoles ou en friches (40%) dans la baie
Shirley.
L’occupation de la rive par des friches, des
terres humides et des boisés dans la baie
Shirley concorde avec l’occupation des terrains
adjacents. Les terres ont été occupées
par l’agriculture et sont actuellement laissées
à la nature. Toutefois, le rivage de la baie
Crystal est occupé par une mince bande de
terres humides protégées qui couvre 70% du
territoire et qui est bordée à l’ouest par une
marina et à l’est par la plage de Britannia.
État des rives
Bassin lac Deschênes
Rive
québécoise
Rive
ontarienne
Artificialisation % %
Enrochement/
muret
9 14
Enrochement 52 48
Muret - 7
Naturel 39 31
Total 100 100
Longueur totale
(km)
18,2 34,9
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 38

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Bassin des rapides
Le bassin des rapides est le plus petit des
trois bassins. Il est bordé d’un sentier récréatif
sur pratiquement tout son parcours des
deux côtés de la rivière.
Sur la rive québécoise, l’affectation des sols
se divise entre l’occupation récréative (40%)
et résidentielle (60%). Les terres affectées au
récréatif bordent de façon générale les terres
résidentielles. L’analyse de l’arrière-plan
indique que le sentier récréatif est bordé de
friches, de terres boisées et qu’il longe des
zones résidentielles et institutionnelles
(UQO). L’extrême ouest est occupé par le
milieu urbain. La rive est naturelle à l’exception
de l’enclave de la plage Moussette.
État des rives
Bassin des rapides
Rive
québécoise
Rive
ontarienne
Artificialisation % %
Enrochement/ muret
- -
Enrochement 8 8
Muret 27
Naturel 92 66
Total 100 101
Longueur totale
(km)
12 14,6
Sur la rive ontarienne, l’affectation des sols
est résidentielle à 70%. Les autres 30% sont
représentés par la bande de verdure qui suit
la berge de la rivière et qui comprend une
zone naturelle à la hauteur du lac Mud. Les
terrains adjacents sont dominés par une occupation
résidentielle à 70%, bordée à
l’ouest par des boisés et des infrastructures
(marina) et à l’est par une zone boisée. L’occupation
dominante des rives indique de la
verdure sur tout le parcours jusqu’aux rapides
Deschênes
Bassin du Triangle bleu
Le bassin du Triangle bleu est le plus hétérogène
et le plus vaste des trois bassins. Il
comprend, entre autres, une zone fortement
urbanisée représentée par les centres-villes
de Gatineau et d’Ottawa, dans sa partie
ouest et des terres principalement naturelles
dans sa partie est.
Sur la rive québécoise, l’affectation des sols
indique une présence principalement résidentielle
avec enclaves récréatives et industrielles
pour la moitié ouest du territoire et
principalement rurale avec enclaves urbaines
et naturelles, pour la partie est. L’occupation
dominante de l’arrière-plan indique la présence
des terres humides (35%) bordées à
l’est et à l’ouest par des zones résidentielles.
L’occupation dominante du centre-ville de
Gatineau fait ressortir le Musée des civilisations
et l’usine des papiers Scott au premierplan
et les édifices administratifs des diffé-
rents gouvernements en arrière-plan. Une
zone boisée (parc du Lac-Leamy) est située
à l’embouchure de la rivière Gatineau. Les
berges du centre-ville de Gatineau sont
moins artificialisées que celles du côté d’Ottawa
Sur la rive ontarienne, l’affectation des sols
indique la présence du centre-ville d’Ottawa
et des centres-villes secondaires d’Orléans,
au centre, et de Cumberland, à l’est. Une
zone résidentielle importante s’étend à l’est
du centre-ville d’Ottawa et entoure le centreville
secondaire d’Orléans. Des terres rurales
bordent à l’est et à l’ouest le centre-ville secondaire
de Cumberland. L’affectation des
sols indique la présence d’un parc riverain
et de terres humides en bordure de la rivière
entre l’escarpement Rockliffe et l’île Pétrie.
État des rives
Bassin du Triangle bleu
Rive
québécoise
Rive
ontarienne
Artificialisation % %
Enrochement/ muret
1 8
Enrochement 67 46
Muret 2 2
Naturel 29 44
Total 99 100
Longueur totale
(km)
49,8 52,9
L’occupation dominante des terrains adjacents
est résidentielle (85%), avec une enclave
agricole et résidentielle.
Le centre-ville d’Ottawa domine le paysage
urbain de cette rive avec le Parlement du Canada
et le Musée des beaux-arts du Canada
qui surplombe la rivière. L’utilisation dominante
des rives est institutionnelle dans la
partie centre-ville et en particulier à l’intérieur
du périmètre du boulevard de la Confédération.
Des parcs et des enclaves boisées
se poursuivent jusqu’à l’île Pétrie où l’on
retrouve un milieu humide. À l’ouest de l’île
Pétrie on trouve des terres résidentielles
(70%) et agricole ou en friche pour les 30%
restants.
Le sentier de la rivière des Outaouais dans le
cœur de la capitale (Bassin du Triangle bleu,
rive ontarienne)
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 39

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
LES INFRASTRUCTURES
RÉCRÉOTOURISTIQUES RELIÉES À LA
RIVIÈRE
Avec ses 5 à 6 millions de visiteurs en
moyenne par année, la région de la capitale
nationale possède une infrastructure touristique
et récréotouristique de calibre international.
Les services, équipements et sites d’intérêts
reliés à la rivière, dans la pratique ou
potentiellement, sont relativement nombreux,
mais ne remplissent pas toujours leur
fonction d’une façon optimisée par rapport à
leur relation avec la rivière.
Le concept vise donc à renforcer les liens
manquants, à combler les lacunes identifiées
au niveau des services et infrastructures et à
garantir une relation accrue entre la rivière et
le quotidien des résidants et des visiteurs.
Traversier
Descente à bateaux
Club de voile
Hydravion
Marina
Services
Plage
Réseau récréatif
Infrastructures récréotouristiques reliées à la rivière
Source: L’ATINO et Roche-Deluc
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 40

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Le réseau de sentiers récréatifs
de la RCN
Le réseau de sentiers récréatifs de la région
de la capitale nationale du Canada sont exceptionnels
de par leurs longueurs et la
beauté des paysages qu’ils empruntent. Les
réseaux locaux des villes d’Ottawa et de Gatineau
forment un réseau de base généralement
bien relié au réseau de la CCN rattaché
à ses parcs et espaces verts et en particulier
au système de promenades. À l’heure actuelle,
seuls quelques liens stratégiques sont
encore à développer.
Les sites d’intérêts et les événements
La capitale du Canada accueille bon nombre
des plus importants musées du Canada et,
bien sûr, le Parlement canadien avec ses institutions
afférentes. C’est aussi un lieu de
rassemblement des Canadiens lors des évènements
nationaux ou autres qui se suivent
de près tout au long de l’année. Ce n’est
donc pas étonnant de retrouver le long du
corridor de la rivière les sites, les scènes et
les activités parmi les plus fréquentés autant
par la population locale que par les visiteurs.
L’analyse démontre cependant que ces sites
et événements ne profitent pas toujours de la
proximité de la rivière pour en optimiser les
occasions de l’apprécier et d’en profiter.
QUELQUES ÉVÉNEMENTS
EXISTANTS DANS LA CAPITALE
La région de la capitale nationale offre aux
résidents et aux visiteurs de nombreux événements
distribués sur les principales scènes
de la Capitale ainsi que dans les lieux de
rencontres locaux.
■ Festival des montgolfières de Gatineau
(septembre)
■ Lumières de Noël au Canada (décembrejanvier)
■ Bal de Neige (février)
■ Retour des bernaches (réserve faunique de
Plaisance) (mai)
■ Festival canadien des tulipes (mai)
■ La super Franco-Fête (juin-juillet)
■ Fête du Canada (juillet)
■ Festival de jazz d’Ottawa
■ Événement des Premières Nations
(Algonquins de l’Ontario) organisé sur le site
de l’île Victoria (saison estivale)
Ces événements sont des activités qui offrent
l’occasion de sensibiliser la population
à la présence de la rivière
Il faut constater que la majorité des sites
d’intérêts et des événements importants reliés
aux visiteurs se retrouvent généralement
concentrés dans le Cœur de la capitale, soit
dans le bassin du Triangle bleu. Bien que
cette situation soit normale, les opportunités
économiques de la rivière le long de ses ri-
ves autant pour les résidants que les visiteurs
doit être explorée.
LA PÊCHE RÉCRÉATIVE DANS LA
RIVIÈRE DES OUTAOUAIS 4
Avec l’amélioration constante de la qualité
de l’eau dans la rivière des Outaouais, la pêche
récréative s’offre aux résidants et aux
visiteurs comme une activité potentielle intéressante.
La faune aquatique de la rivière des
Outaouais est très diversifiée; on y trouve
plus de 75 espèces de poissons. Cette richesse
s’expliquerait par la présence de
nombreuses baies où les plantes aquatiques
peuvent se développer.
DOCUMENT DE TRAVAIL THÉMATIQUE
La présente section repose sur le document
de travail suivant :
«Les activités de pêche récréative sur la
rivière des Outaouais»
Roche-Deluc/Delcan
Janvier 2002
Par ailleurs, des inventaires réalisés par le
ministère ontarien des Ressources naturelles
(MNR) confirment l’abondance des poissons
communs dans la rivière des Outaouais, lesquels
sont sous-exploités par les pêcheurs
récréatifs. Ces espèces sont : le lépisosté osseux,
la carpe, les meuniers, la laquaiche argentée,
la barbue de rivière et la barbotte.
Enfin, les différents bassins du territoire sont
fréquentés l’hiver par les amateurs de pêche
blanche.
LES PRINCIPALES ESPÈCES DE POISSONS
PÊCHÉES DANS LA RIVIÈRE DES OUTAOUAIS
Espèces
■ Achigan à petite bouche
■ Achigan à grande bouche
■ Barbotte brune
■ Barbue de rivière
■ Doré jaune
■ Doré noir
■ Grand brochet
■ Maskinongé
■ Meunier noir
■ Perchaude
Tout au long de la rivière des Outaouais, il
existe plusieurs endroits où les pêcheurs
peuvent mettre à l’eau leurs embarcations et
ainsi avoir accès à une riche faune piscicole.
Selon un inventaire des sites de mise à l’eau
pour embarcations le long des rivières des
Outaouais et Rideau, il y aurait un nombre
adéquat de sites, sauf à Orléans et dans certaines
parties de la rivière Rideau et en
amont des rapides Burrits. Cependant, ces
sites ne peuvent pas être utilisés pour la mise
4 Note : Les données présentées proviennent principalement
de Hopkins (2000) et de la Fondation de la faune du Québec
(1999).
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 41

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
à l’eau d’embarcations plus grosses que les
canots ou les petits bateaux. Le bassin des
rapides, dans le territoire d’étude possède
l’une de ces descentes à bateaux.
L’abondance et la distribution des diverses
espèces de poissons varient le long de la rivière
des Outaouais selon la présence de rapides,
d’un substrat adéquat pour l’établissement
de frayères, de sources de nourriture,
etc. Ainsi, plusieurs sites de pêche sont fréquentés
par les pêcheurs de la région en particulier
dans le bassin des rapides sur l’eau, à
partir des îles ou du pont Champlain ainsi
que sur le lac Deschênes.
La pêche récréative à partir du
barrage de Carillon aux chutes de la
Chaudière à Gatineau
Les espèces de poissons les plus pêchées
sont (par ordre d’importance) : le doré jaune,
le doré noir, l’achigan à petite bouche,
l’achigan à grande bouche, le grand brochet,
le maskinongé, la barbotte et la marigane
noire. Le doré jaune et l’achigan à petite
bouche sont les deux espèces les plus souvent
aperçues dans les parties plus larges et
peu profondes de la rivière des Outaouais à
partir de Papineauville jusqu’aux chutes de
la Chaudière. Les eaux marécageuses du
côté québécois, telles que les eaux des baies
Noire, de Lochaber et McLaurin, sont les
endroits favoris pour la pêche à la barbotte
et aux « panfish » au printemps et à l’achi-
gan à petite bouche durant l’été. Les pêches
d’hiver visent principalement le grand brochet,
le doré jaune et les « panfish ».
DÉFINITION
Le terme « panfish » regroupe les poissons
d’eau douce destinés à la friture. Il inclut
notamment les crapets, la perchaude, la marigane
noire et la barbue de rivière.
De Rockland à Ottawa, trois sites sont utilisés
par les pêcheurs : le « parc MTO » à
l’ouest de Cumberland, l’île Pétrie et le site
de Gloucester au pied de la rue Blair. Dans
ce dernier cas, les pêcheurs pêchent le doré
jaune le long des îles Duck, à l’embouchure
de la rivière Gatineau et aux pieds des chutes
Rideau. Il y a également de bonnes pêcheries
à l’achigan à petite bouche, au doré
jaune et au maskinongé au large de la colline
parlementaire, même si peu de pêcheurs
en profitent.
■ L’île Pétrie : Cette île, de grande importance
récréative, a été identifiée comme
un milieu humide d’importance provinciale
dans le plan officiel de l’ancienne
Municipalité d’Ottawa-Carleton. Au
printemps, on y pêche la barbotte près de
la route ainsi que le grand brochet et les
« panfish » dans les baies intérieures et
les chenaux. À l’été, les eaux intérieures
abritent l’achigan à grande bouche et le
cours de la rivière des Outaouais du côté
nord de l’île offre l’achigan à petite bouche,
le grand brochet, le maskinongé, la
perchaude et la marigane noire. Les dorés
jaune et noir sont communs dans les chenaux
plus profonds du côté québécois. En
hiver, la baie devient un lieu populaire de
pêche sur glace au doré jaune, au brochet
et à la marigane noire. Quelques esturgeons
ont également (et de façon inhabituelle)
été rapportés.
■ La baie McLaurin et la baie Clément : Le
secteur Baie McLaurin-Baie Clément a
été classé au nombre des sites présentant
un potentiel faunique exceptionnel. Un
total de 15 espèces de poissons, dont le
grand brochet, la perchaude, l'achigan à
grande bouche et la barbotte brune utilisent
le secteur de la baie McLaurin
comme sites de fraie, d’alevinage et
d’alimentation. Quant à la baie Clément,
les inventaires ont permis de recenser
quelque 20 espèces de poissons utilisant
le secteur comme zone de fraie, d’alevi-
Un pêcheur sur la jetée de Britannia
nage et d’alimentation. Les espèces les
plus communes sont (par ordre d’importance)
: la perchaude, la barbotte brune,
l’achigan à grande bouche et le grand
brochet. L’hiver, la pêche blanche dans le
secteur des deux baies permet la récolte
de la perchaude, du doré noir et du grand
brochet. La pêche commerciale a également
lieu sur ce tronçon de la rivière des
Outaouais. Les principales espèces pêchées
sont la barbotte brune et la carpe.
En 1999, on déposait un plan de mise en
valeur du complexe baie McLaurin-baie
Clément, plan visant la conservation et
l’amélioration des habitats fauniques, assorti
d’une utilisation récréo-éducative
compatible des sites.
■ Les rivières du Lièvre et Gatineau :
L’état des deux principaux tributaires de
la rivière des Outaouais serait très dégradé,
à la suite des décennies de flottage du
bois et probablement aussi à cause de la
gestion des débits que nécessite l’approvisionnement
en eau des centrales hydroélectriques
sur ces rivières. Ainsi, la
production ichtyologique y serait faible.
Toutefois, la réhabilitation de ces milieux
(prise en charge par les autorités et organismes
locaux) pourrait améliorer le potentiel
faunique à leur embouchure avec
la rivière des Outaouais.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 42

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
La pêche récréative entre les chutes
Chaudières et Remic (sous le pont
Champlain)
Cette portion de la rivière est caractérisée
par des habitats pauvres, ce qui explique les
faibles populations de poissons et donc de
pêcheurs.
■ L’île Lemieux : La plus belle section est
située près de l’usine de filtration des
eaux de l’île Lemieux, où on observe des
pêches à l’achigan à petite bouche, au
doré et à la barbue de rivière.
■ Les eaux rapides : Les eaux rapides en
aval de la partie sud du pont Champlain
attirent, pendant l’été, les pêcheurs qui
recherchent l’achigan de rivière.
■ Les rapides Remic : Sous les rapides Remic,
on pêche principalement l’achigan à
petite bouche, le doré jaune et parfois la
perchaude. Les rapides Remic ont fait
l’objet d’ensemencements de truites brunes
par le gouvernement québécois à la
fin des années 1980. En 1999 et 2000, un
club privé, soit le Champlain Run Trout
Club, a repris l’ensemencement et a introduit
environ 5 000 truites, dont la plupart
avait une longueur de 15-20 cm,
avec quelques adultes d’une taille de 50
cm. À la suite de ces ensemencements, la
présence de truites brunes de plus de
deux kilos a été rapportée, ce qui confirmerait
la survie de plusieurs des truites
ensemencées.
■ L’usine de filtration de Britannia : En
2000, on projetait également de promouvoir
l’ensemencement et la pêche à la
truite brune dans les eaux rapides près du
club de voile de Britannia (Britannia
Yacht Club) et de l’usine de filtration
d’eau de Britannia, sur la rive ontarienne
des rapides Deschênes. L’impact de l’introduction
des truites brunes sur les espèces
indigènes (achigan et doré jaune) est
inconnu, mais il semblerait qu’il existe
une niche écologique pour la truite brune
dans les eaux rapides de la rivière.
La pêche récréative dans les
rapides Deschênes
À partir de la marina d’Aylmer, les pêcheurs
en bateau ont accès aux pêcheries des rapides
Deschênes. Le doré jaune et l’achigan à
petite bouche sont les principales espèces
recueillies sous les rapides, mais le grand
brochet y est également commun et parfois,
le maskinongé peut être pêché le long des
berges. En aval des rapides, on peut pêcher
à la mouche la laquaiche argentée tout l’été
ainsi que la barbue de rivière et les meuniers.
En juin, on peut pêcher le lépisosté
osseux dans la baie calme près du plan
d’eau. On retrouve également une frayère à
brochets à l’embouchure du ruisseau Pinecrest,
qui s’est toutefois détériorée au cours
des dernières années, résultat du ruissellement
urbain.
La pêche récréative dans le lac
Deschênes
La partie de la rivière des Outaouais située
entre Britannia et Chats Falls (lac Deschênes)
est une des destinations les plus populaires
d’Ottawa pour la pêche, le bateau et la
voile. Les sites les plus intéressants pour la
pêche sont : la baie Shirleys, le bord de la
tranchée de la plage Dunrobin, la baie Constance
et la baie Pontiac/Fitzroy Harbour. La
plupart des pêcheurs y récoltent le doré
jaune, l’achigan à petite bouche et le grand
brochet. La perchaude et la marigane noire
sont disponibles dans les baies peu profondes.
La barbue de rivière y est également
abondante. La carpe, les meuniers, le lépisosté
osseux et la laquaiche argentée sont
aussi présents, mais ont peu d’intérêt pour
les pêcheurs. Quant à la pêche d’hiver, elle
se concentre principalement aux baies Shirleys
et Constance et vise le doré jaune et le
brochet, avec la perchaude comme prise secondaire.
La baie Shirleys est le site de pê-
La jetée de Britannia
che le plus populaire du lac Deschênes; les
marais du « Shirleys Brook » constituent
d’importantes aires de fraie pour le grand
brochet, les « panfish » et les espèces communes.
Enfin, près du canal de la rivière, on
retrouve une importante population d’achigan
à petite bouche.
La pêche récréative dans la rivière et
le canal Rideau
La rivière Rideau est la rivière la plus diversifiée
et la plus accessible à la pêche de l’est
de l’Ontario. Les vastes lits de plantes aquatiques
et les canaux profonds (10 mètres de
profondeur en certains endroits) procurent
un excellent habitat pour les espèces de
poissons d’eaux chaudes, telles que les achigans
à petite et grande bouche, le grand brochet,
le doré jaune, le maskinongé et une
variété de « panfish », particulièrement la
marigane noire. Il semblerait toutefois que
la population de doré jaune de la rivière Rideau
ait un problème de recrutement, lequel
serait démontré par des prises composées
d’individus âgés et de grande taille. La rivière
Rideau possède également de fortes
populations de barbottes en certains endroits,
ainsi que de carpes et de meuniers.
Dans la partie du canal Rideau située entre
Hartwell et le Château Laurier, on retrouve
communément des carpes, mais le canal
possède également des populations d’achigan
à petite bouche, de marigane noire, de
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 43

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
perchaude, de crapet arlequin, de crapetsoleil
et de crapet de roche.
Un potentiel à mettre en valeur avec
précaution
La pêche récréative sur la rivière des Outaouais,
autant en hiver qu’en été, est considérée
comme bonne, principalement à cause
de l’abondance des poissons et de la diversité
des espèces. Ce potentiel existant ne fera
que croître avec l’amélioration de la qualité
de l’eau et la réhabilitation de zones propices
aux frayères. Toutefois, la mise en valeur
d’un tel potentiel doit être accompagnée
de mesures appropriées afin de permettre
aux futures générations de pratiquer ce loisir
dans le respect de la ressource.
LES INFRASTRUCTURES ET SERVICES
NAUTIQUES
Dans le corridor de la rivière des Outaouais
concerné par l’étude, les infrastructures et
services nautiques se concentrent essentiellement
dans le bassin du lac Deschênes et
dans le bassin du Triangle bleu. Le bassin
des Rapides n’est pas assez profond pour
accommoder la navigation de plaisance sauf
de petites embarcations. Ce bassin est cependant
le lieu privilégié des pêcheurs et des
kayakeurs et possède une descente à bateau
sur la rive québécoise.
Rive ontarienne
DESCRIPTION DES MARINAS
Nom Type de marina Nombre de places Services disponibles Rampe à bateaux Commentaires
Privé OSBL Publique Saisonnier Transit Avec lift Sans lift
Britannia Yacht Club - ✔ ✔ 280 -
Kanata Sailing Club - ✔ - 50 -
Lac Deschênes Sailing Club - ✔ - 100 -
Nepean Sailing Club - ✔ ✔ 450 -
Ottawa New Edingburgh
Club
- ✔ ✔ 10 -
Port of Call ✔ ✔ 30 -
Rockliffe Yacht Club - ✔ - 100 -
Rockliffe Boat House ✔ ✔ - 35 5
Total 1 055 5
Rive québécoise
Club de voile Grande-Rivière - - ✔ 200 10
Club de voile de la rivière
Gatineau
- ✔ ✔ 250 -
Marina de Hull - - ✔ 99 22
Quai du Casino et quai des
artistes
- - ✔ - 20-30
Marina Kitchissippi - ✔ ✔ 99 -
Marina Leblanc ✔ - - 35 5
Total 654 40
GRAND TOTAL 1 709 45
Services au quai, essence,
diesel, eau fraîche, station de
vidangeage.
Plage, sans quai.
Plage, sans quai.
Entreposage, grue, restaurants
et bar, école de voile.
École de voile.
Mécanique, essence.
Eau, station de vidangeage.
Restaurant-Bar.
3 grues, rampe
pour mise à
l’eau.
Une grue.
- -
- -
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 44
-
✔
- -
- ✔
- ✔
Restaurant, toilettes, gacles,
douches (à venir). ✔ ✔
Chalet entretenu par les
membres (cuisine, BBQ,
etc.) - -
Eau, électricité (40-50 amp),
douches, buanderie, marquise
avec BBQ, vidangeage
fosses sceptiques.
Eau, électricité.
Restaurant, essence, toilettes,
gacles, douches.
-
- ✔
- -
- ✔
Possède 10 Albacores, 6
Lasers, 3 Catamarans, 1
Byte, 1 Tasar plus les bateaux
des membres.
Mise à l’eau à la plage.
Projet d’expansion à 520.
Club pour la pratique de
divers sports dont la voile.
Descente à bateau uniquement
pour les membres et
les membres affiliés pour la
mise à l’eau en début de
saison.
Accessible au public – tiennent
un registre des clients.
49 acres de terrains disponible
pour le développement.
Eau, électricité, essence. Berge mobile. Oui Entreposage d’hiver, mécanique.

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Dans le bassin du lac Deschênes, quatre marinas
de type clubs sont installées sur la rive
ontarienne. Ces marinas sont privées. Une
marina publique est ouverte sur le lac Deschênes
sur la rive québécoise. Ces marinas
sont essentiellement utilisées par les plaisanciers
locaux des secteurs urbains d’Aylmer,
de Kanata et de Nepean.
Le bassin du Triangle bleu, comme son nom
l’indique, est ouvert sur le canal Rideau et
sur la rivière des Outaouais vers Montréal et
reçoit la majorité des plaisanciers qui viennent
ou traversent la région de la capitale
nationale par voie fluviale. La rive ontarienne
comprend quatre marinas dont trois à
caractère privé et une possédant un restaurant
ouvert au public. La rive québécoise
abrite cinq marinas qui, bien que généralement
publiques, n’offrent pas toutes des services
nautiques aux plaisanciers ou aux visiteurs
arrivant par la rive. Une des constatations
importantes de l’analyse porte sur la
disparité du nombre de places à quai des
clients saisonniers qui est de plus de 1 700
places alors que le nombre de places à quai
pour les plaisanciers en transit n’est que de
30, excluant les 20 places à quai localisées
au Casino de Hull pour les besoins spécifiques
de cette destination.
La problématique des marinas, surtout dans
le Triangle bleu, est importante dans la mesure
où :
■ D’un point de vue économique, l’étude a
démontré la faiblesse du centre Ottawa-
Gatineau dans le contexte du Triangle
bleu. Une partie de cette situation est due
au manque d’espace à quai pour les plaisanciers
en transit dans la région, ainsi
que d’un manque de compétitivité vis-àvis
les services nautiques ou paranautiques
et des coûts associés par rapport
à ces même services et coûts sur les
autres segments du système.
■ D’un point de vue récréotouristique, les
marinas sont généralement des attraits en
elles-mêmes pour les visiteurs et les résidants
lorsqu’elles sont publiques et qu’elles
sont associées à des activités récréatives
ou commerciales connexes.
■ D’un point de vue environnemental, la
localisation stratégique des marinas est
essentielle afin d’éviter l’utilisation de
zones potentiellement sensibles ou l’érosion
des berges en certains endroits. De
plus, les lieux de marinas sont des endroits
appropriés pour concentrer certaines
activités récréatives ou même commerciales
afin d’en éviter l’éparpillement
le long des rives. Le club de voile Grande
Rivière est un modèle de ce type.
Marina du parc Jacques-Cartier dans
le secteur Hull, (Bassin du Triangle
bleu, rive québécoise)
Marina Rockliffe, (Bassin du Triangle
bleu, rive ontarienne)
Marina Kitchissippi, (Bassin du
Triangle bleu, rive québécoise)
Club de voile Grande-Rivière, (Bassin
du lac Deschênes, rive québécoise)
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 45

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
3.8 LES INITIATIVES LOCALES
CONTEMPORAINES DE MISE
EN VALEUR
Au cours des dernières années, la rivière des
Outaouais a fait l’objet d’une attention
particulière de la part des autorités locales
tant municipale que fédérale. La rivière
s’inscrit désormais au centre de nos
préoccupations d’aménagement. À ce titre,
de nombreux projets visant un aspect ou
l’autre de la mise en valeur de la rivière des
Outaouais sont présentement à l’étude, ou
tout du moins présentés dans les documents
de planification des juridictions respectives.
Ce tour d’horizon des projets est présenté
dans le contexte de la rive où ils sont planifiés.
LES PROJETS SUR LA RIVE ONTARIENNE
Six projets importants de mise en valeur de
la rivière se trouvent sur la rive ontarienne.
Coeur de la capitale – Plaines
LeBreton
La CCN va présentement de l’avant avec
son projet de mise en valeur des terrains
d’une superficie de 65 ha sur les Plaines Le-
Breton. Le projet comprendra des usages
culturels, et institutionnels, un grand parc
des accès publics à la rivière et des développement
résidentiels et commerciaux. Une
section de la Promenade sera relocalisée
plus au sud pour former le boulevard LeBreton.
Le projet propose entre autres :
■ Zone d’accès public à la rivière.
■ Construction d’un quartier résidentiel à
densité moyenne avec occupation commerciale
au premier étage dans la partie
sud des Plaines.
■ Déplacement de la promenade actuelle
vers le sud pour la construction résidentielle
et pour augmenter l’espace riverain
■ Conservation du secteur nord par le gouvernement
fédéral pour des édifices administratifs,
pour l’aménagement d’un
grand parc pour la tenue de festivals et
pour offrir un accès public à la rivière.
■ Création de nombreux espaces verts.
Cœur de la capitale - Île Victoria et
les îles de la Chaudière
Les îles de la Chaudière et Victoria se trouvent
au centre de la rivière des Outaouais, en
face des Plaines LeBreton et du centre-ville
de Gatineau. Elles représentent un lien symbolique
entre l’Ontario et le Québec. Les îles
sont traversées par les ponts Alexandra et
Chaudières. Les principaux aménagements
proposés dans le plan du Cœur de la capi-
tale sont les suivants:
■ Priorité de mise en valeur à l’île Victoria
et à l’extrémité est de l’île Chaudière.
■ Construction d’un centre autochtone
dans la partie est de l’île Victoria intégrant
un ancien bâtiment industriel.
Complexe comprenant des belvédères,
passerelles piétonnières et sentiers pédestres
ainsi qu’un quai flottant.
■ Création d’une variété d’activités commerciales,
industrielles, culturelles, récréatives,
éducatives et industrielles.
■ Désenclavement de la rivière des Outaouais
en amont vers l’ouest pour la
navigation de plaisance (voir le projet
ci-dessous).
■ Création d’un lieu de rencontre et d’une
destination privilégiée.
Cœur de la capitale - Lien vertical à
la hauteur de la rue Bank
Le concept du Cœur de la capitale recommande
des liens piétonniers améliorés entre
les rues du centre-ville et les berges de la
rivière. L’extrémité de la rue Bank est idéalement
localisée pour ce lien. Des escaliers
en terrasse ou même un funiculaire pourraient
relier le niveau de rue avec le sentier
récréatif riverain existant.
Les composantes de ce projet comprennent
entre autres :
■ La construction d’un belvédère en amont
de la vallée de l’escarpement, au bout de
la rue Bank.
■ L’aménagement d’un lien entre le belvédère
et la rivière soit par un sentier
(500 m.) soit par un escalier (200 m.) soit
par un funiculaire.
■ Au pied de l’escarpement, l’installation
d’un quai d’accostage pour les petites
embarcations et les activités nautiques.
Le projet implique la renaturalisation de
110 000 pi 2 d’espace asphalté actuellement
occupé par un stationnement de 470 places.
Mise en valeur de l’Île Bate
La rénovation récente du pont Champlain
offre une occasion unique pour la CCN de
réaménager l’île Bate et de confirmer sa vocation.
À l’heure actuelle, l’île est utilisée
entre autres par les kayakistes de la région,
mais aucun projet précis n’a été présenté
pour l’instant.
Plage de l’Île Pétrie
Un projet de plage et d’aménagement
connexe est présentement à l’étude dans le
secteur de l’Île Pétrie.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 46

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Le projet de désenclavement de la
rivière des Outaouais
Entreprise communautaire à but non lucratif
consistant à ouvrir la rivière des Outaouais à
la navigation, le projet de désenclavement de
la rivière des Outaouais en est à sa troisième
et dernière phase. Il vise à favoriser le développement
économique lié à la navigation de
plaisance. L’objectif est de créer une destination
touristique le long du cours supérieur
de la rivière. Le projet est complété sur cinq
cents kilomètres; il ne reste à faire que les
50 km longeant les villes d’Ottawa et de Gatineau.
Le cours inférieur de la rivière, vers
Montréal, est déjà « ouvert jusqu’à la mer ».
Le projet devrait permettre d’accroître le
tourisme dans la vallée de l’Outaouais grâce
aux avantages économiques qui en découlent.
Le projet offre des possibilités nouvelles
de navigation sur 750 km entre Montréal
et Notre-Dame-du-Nord, sur les bords du
lac Témiskamingue. La rivière forme la
limite entre l’Ontario et le Québec sur
plus de 90 % de cette distance.
■ Le projet commémore la bravoure et les
exploits humains depuis les tous débuts
de la colonisation et de l’exploration du
pays qui allait devenir le Canada. Le projet
cherche à présenter notre passé aux
Canadiens et aux Canadiennes et à les
préparer aux défis de l’avenir.
■ Le projet encourage les Canadiens et les
Canadiennes, ainsi que les personnes venant
d’ailleurs, à explorer notre vaste
pays, son histoire, sa beauté naturelle et
sa diversité ethnique et culturelle.
■ Le projet offre aux Canadiens et aux Canadiennes,
tout comme aux visiteurs, une
expérience axée sur le patrimoine. Sur le
plan historique et patrimonial, la rivière a
servi de route commerciale aux peuples
aborigènes pendant plus de 8 000 ans et
comme voie de pénétration aux premiers
explorateurs.
■ Le projet appuie un environnement durable
et de nouvelles façons de montrer le
respect que nous portons à la nature en
développant une économie moderne.
Les écluses du canal Rideau, (Bassin du Triangle
bleu, rive ontarienne)
LES PROJETS SUR LA RIVE QUÉBÉCOISE
Parc Jacques-Cartier 2
Le parc Jacques-Cartier juxtapose le pont
Alexandra du côté québécois. C’est un terrain
appartenant à la CCN qui est actuellement
majoritairement gazonné et utilisé pour
les festivals. On y trouve la marina de Gatineau
ainsi qu’un bâtiment en préfabriqué
pour fournir quelques services. Un stationnement
est aménagé pour servir la clientèle
de la marina.
Le réaménagement proposé du parc Jacques-
Cartier laisse encore un vaste espace pour la
tenue de festivals, mais y ajoute d’autres activités
telles que la restauration et un sentier
d’interprétation en bordure de la rivière des
Outaouais. Les principales caractéristiques
du projet proposé il y a déjà quelques
années sont les suivantes :
■ Zone maritime comprenant le quai de
Hull et la marina
■ La capitainerie qui fournira les services
sanitaires et accueillera un restaurant et
des boutiques
■ Le jardin d’enfants qui est situé en pente
dans la partie sud du parc, sur le site actuel
du stationnement qui devrait être réaménagé
en longueur
■ L’espace polyvalent est une vaste plaine
au centre du parc qui servira pour les
jeux libres et les festivals.
■ La zone patrimoniale qui est représentée
par la maison Charron construite au
19 ième siècle et entourée d’arbres matures
.
■ Le boisé situé à l’extrémité nord-est est
une zone naturelle vouée essentiellement
à la conservation.
■ La berge naturelle située au secteur nord
et central sera exploitée par un sentier sur
pilotis, des aires d’observation et des
panneaux explicatifs. Certains secteurs
devront être renaturalisés.
■ L’esplanade Laurier est une bande linéaire
à la rue Laurier définie par une
plantation formelle et un mobilier urbain
et laissant quatre entrées dont la principale
au coin de la rue .
2 Note : Commission de la capitale nationale, Parc
Jacques Cartier secteur sud : élaboration du
projet définitif, 23 juin 1994, 34 pages.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 47

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Parc du Lac-Leamy 3
Cette initiative comprend le développement
d’infrastructures touristiques, ornithologie,
synergie entre les fouilles archéologiques et
le Musée canadien des civilisations. Le parc
du Lac-Leamy est délimité au nord par la
rivière Gatineau, au sud par l’autoroute 50, à
l’est par la rivière des Outaouais et à l’ouest
par le boulevard de la Carrière et le chemin
de fer Québec-Gatineau. Il est traversé par
l’autoroute 50 et le boulevard Fournier. Il se
situe entièrement du côté québécois.
Le parc du Lac-Leamy est un territoire hétérogène
qui comprend des zones de développement
de trois intensités :
■ Intensité faible : présence humaine
inexistante ou non favorisée limitée à la
fréquentation des sentiers récréatifs et
aux haltes; pas de construction ou d’aménagement
possible
■ Intensité moyenne : présence humaine
limitée aux espaces et aux bâtiments
existants ou réaménagés, aux sentiers récréatifs
et aux haltes; les activités sont
reliées à la détente, à l’observation, aux
jeux en groupe, aux piques-niques;
■ Intensité forte : présence humaine importante
avec installations permanentes ou
saisonnières et installations temporaires
d’envergure qui n’altèrent pas le milieu
biophysique.
■ Actuellement, on trouve le casino et le
Hilton du Lac-Leamy aux abord du lac de
la Carrière.
PLAN DE MISE EN VALEUR RÉCRÉO-ÉDUCATIF
DU COMPLEXE BAIE MCLAURIN ET BAIE
CLÉMENT 4
Les baies McLaurin et Clément sont situées
à l’est de la ville de Gatineau et à l’ouest de
la ville de Masson-Angers. Le complexe
des baies McLaurin et Clément fait partie
des sites visés par le plan nord-américain de
gestion de la sauvagine et est classé comme
habitat faunique prioritaire en vertu de la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la
faune et de son habitat. Les baies McLaurin
et Clément sont composées à 80% de zones
marécageuses et de forêts. Le plan actuel
vise la conservation et l’amélioration des
habitats fauniques, assorti d’une utilisation
récréo-éducative compatible. Le plan comprend
les éléments suivants :
■ Un société de gestion (OSBL) serait
créée afin de gérer les activités du parc,
de veiller à l’entretien de l’équipement et
de surveiller les zones de conservation.
■ Territoire de la baie McLaurin : secteur
d’observation et d’éducation, aucune activité
de prélèvement.
■ La zone ouest du territoire est celle on
l’on trouve la plupart des activités éducatives
: sentiers en bois sur pilotis, postes
d’observation, et une station d’interprétation.
Vu la présence d’une flore sensible,
les visiteurs devront être restreints aux
aires prévues.
■ L’actuelle rampe de mise à l’eau servirait
de point de départ pour un circuit de découverte
canotable.
■ Les zones marécageuses du secteur est
seront complètement protégées de la présence
humaine. Ce sont d’importantes
aires de nidification.
■ Territoire de la baie Clément : zone de
prélèvement.
■ Sites de chasse à la sauvagine.
■ Rampe de mise à l’eau et poste d’observation
à l’extrémité est du lac Carpentier.
Cœur de la capitale - Usine de
papier Scott 5
Le site de l’usine de papier Scott (7.4 ha)
procure une occasion idéale d’étendre le
centre-ville du secteur Hull de Gatineau aux
berges de la rivière.
Les édifices municipaux et gouvernementaux,
les hôtels et le Musée des civilisations
pourraient être situés dans un nouveau district
riverain. Ce site pourrait devenir un
pôle d’intérêt privilégié sur les bords de la
rivière.
Le concept du Cœur prévoit éventuellement
l’acquisition de ce site et la relocalisation
des activités existantes. L’intention est de
créer un parc pour des événements et de
nouvelles activités d’interprétation comprenant
des sentiers reliés au réseau existant et
possiblement un quai. Ce site serait dédié
aux activités récréatives et au tourisme.
La propriété pourrait aussi être un site idéal
pour l’implantation d’usage mixtes résidentiels
et commerciaux dans le contexte verdoyant
d’un nouveau parc.
3 Note : Commission de la capitale nationale, Le
parc du Lac-Leamy : plan sectoriel, 1997, 120
pages.
4 Note : Fondation de la faune du Québec, Plan de
mise en valeur récréo-éducatif du complexe
McLaurin et Baie Clément : rapport final,
octobre 1999, 34 pages plus annexes.
5 Note : Concept du Cœur de la capitale du Canada
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 48

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Le Musée des
civilisations
(Bassin du Triangle
bleu, rive
québécoise)
L’usine de Domtar
(Bassin du Triangle
bleu, rive québécoise)
Parc de la Baie, quai des Artistes, rue
Jacques-Cartier 6
Le plan d’urbanisme de l’ancienne ville
comprend les éléments suivants :
■ La mise en valeur des rues Jacques-
Cartier et Saint-Jean-Baptiste qui ont une
concentration remarquable de bâtiments
d’intérêt patrimonial au plan de la disposition
répétitive des mêmes types architecturaux.
■ La mise en valeur du parc de la Baie, derrière
la rue Jacques-Cartier, pour recevoir
une ou des structures permanentes pour
un statut de centre touristique.
■ Le développement potentiel du quai des
Artistes dans un plan régional des équipements
nautiques (spécialisation).
Vieux Aylmer- Marina du
Parc-des-Cèdres 7
Le plan d’urbanisme de l’ancienne ville
comprend les éléments suivants :
■ La promotion de la voile sur le lac Deschênes
et de l’aboutissement d’une voie
navigable qui se prolonge jusqu’au lac
Témiscamingue (base régionale de la navigation
à voile).
■ La mise en valeur du patrimoine bâti à
l’intérieur d’un circuit piétonnier permettant
l’accès à la majorité des édifices historiques
du vieux Aylmer.
■ L’aménagement d’un parc qui pourrait
servir de terminus à un grand circuit de
sentiers récréatifs qui traverse l’ensemble
de la MRC de Pontiac, avec un thème accroché
à l’histoire régionale (parc des
Cèdres).
6 Note : Mentionné au schéma d’aménagement de
l’ancienne CUO et au plan d’urbanisme de
la ville de Gatineau
7 Note : Mentionné au schéma d’aménagement de
l’ancienne CUO
En canot sur la rivière à la hauteur de la plage
Westboro (Bassin des Rapides, rive ontarienne)
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 49

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
3.9 LA SYNTHÈSE DES FORCES
ET DES ENJEUX DE MISE
EN VALEUR
Le positionnement actuel du segment de rivière
à l’étude dans le contexte du réseau
fluvial du Triangle bleu et les inventaires
sectoriels effectués permettent de faire ressortir
les grandes forces et les principaux enjeux
qui sous-tendent l’élaboration du Plan
de développement intégré de la rivière
Positionnement dans le contexte
du Triangle bleu
L’industrie du nautisme au Québec et en Ontario
est très importante dans l’économie des
deux provinces. Cette industrie comprend
non seulement les emplois directs créés dans
la construction d’embarcations de plaisance,
où le Québec domine au Canada, et dans
l’opération de marinas mais aussi et surtout
les emplois indirects reliés aux services
connexes et complémentaires de l’industrie
du récréotourisme nautique.
Dans la zone d’étude, les services offerts
aux plaisanciers par les marinas n’ont connu
aucune amélioration depuis plusieurs années,
autant du point de vue de la quantité
d’espaces à quai offerte que de la qualité des
services et infrastructures. Il semble que
cette situation soit semblable ailleurs au
Québec. Ainsi, le nombre de places à quai
dans la province n’a pas augmenté depuis
1995 malgré un taux d’occupation optimal
de 94% à cette époque. Par contre, on retrouve
en Ontario cinq fois plus de ports de
plaisance et de places à quai qu’au Québec,
bien que le nombre d’embarcations possédées
par les Ontariens ne soit que trois fois
plus élevé dans cette province.
Dans la mesure où les plaisanciers à la recherche
d’une destination considèrent la disponibilité
des espaces à quai comme un facteur
déterminant de sélection du lieu de destination,
le nombre d’espaces disponibles
influencera grandement le bilan du récréotourisme
nautique dans une région. De ce
point de vue, la région de la capitale nationale,
et le pôle d’Ottawa-Gatineau qui dessert
le corridor fluvial à l’étude, ne retient
pas à l’heure actuelle l’attention des plaisanciers
à la recherche d’une destination nautique.
Forces
■ Le pôle Ottawa-Gatineau représente
l’une des trois destinations urbaines potentielles
du réseau fluvial du Triangle
bleu.
■ La diversité et la qualité des services offerts
aux visiteurs font de la région de la
capitale nationale l’une des destinations
les plus recherchées au Canada et en
Amérique du Nord.
■ Les atouts intrinsèques de la rivière dans
le secteur urbain du point de vue de la
beauté des paysages riverains, à partir
tant de l’eau que de la berge, et le mixte
de composantes architecturales et naturelles
que la rivière offre en font un lieu
unique dans le système navigable du
Triangle bleu.
Enjeux
■ À l’heure actuelle, le segment du Triangle
bleu entre Montréal et Ottawa-
Gatineau est statistiquement le moins fréquenté
et le plus défavorisé en matière
des services aux plaisanciers.
■ La région d’Ottawa-Gatineau, comparativement
aux principaux centres desservant
le réseau fluvial du Triangle bleu, est
celle qui offre le plus grand déficit de
places à quai et de services aux plaisanciers
en transit.
Le cadre naturel de mise en valeur
Le cadre naturel de mise en valeur constitue
l’assise sur laquelle reposent les initiatives
qui viseront à développer un concept durable.
Le cadre naturel de la région de la capitale
nationale est unique de par les efforts de
planification du passé qui ont réussi à préserver
un grand nombre de milieux naturels
et d’espaces verts structurés dans le contexte
de la croissance urbaine régionale.
Les parcs et espaces verts
Le corridor de la rivière est bordé d’un
grand nombre de parcs aménagés et d’espaces
verts qui sont généralement reliés à un
réseau de verdure parcourant le milieu urbain
dans Ottawa et Gatineau. Une distinction
particulière de ce réseau est de se rattacher
à deux masses vertes importantes, soit
la ceinture de verdure dans Ottawa et le parc
de la Gatineau dans l’Outaouais.
Parc Rockliffe (Bassin du
Triangle bleu, rive ontarienne)
Forces
■ Historiquement, la capitale du Canada a
bénéficié de plusieurs exercices de planification,
notamment le plan Gréber, qui
ont garanti la mise en place, l’expansion
et la préservation de nombreux parcs et
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 50

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
espaces verts au sein du tissu urbain, assurant
ainsi la réputation de capitale verte
que connaît la région.
■ Le réseau vert de la Capitale longe déjà
une proportion importante des berges de
la rivière, tant dans Ottawa que Gatineau.
■ Les espaces verts sont diversifiés offrant
autant des espaces aménagés et structurés
que des espaces laissés naturels.
Enjeux
■ Certaines sections du réseau vert ne sont
pas encore connectées entre elles. Bien
qu’il ne soit pas nécessaire d’assurer des
connections partout, certains liens stratégiques
peuvent encore être aménagés.
■ À l’heure actuelle, les espaces verts sur la
rive ontarienne sont, de façon générale,
plus structurés que sur la rive québécoise.
Cette particularité reflète l’identité de
chacune des rives et doit être respectée.
Par ailleurs, cette particularité permet
aussi d’entrevoir des initiatives permettant
de diversifier le paysage vert.
Les milieux riverains
Le segment urbain du corridor fluvial a bénéficié,
jusqu’à un certain point, d’une politique
de préservation des milieux sensibles
qui le bordent. Certains milieux naturels ont
été identifiés par la législation provinciale
ontarienne alors que d’autres milieux ont
profité de la création du réseau de promenades
et de parcs implantés par la CCN au
cours des années.
Un milieu riverain
privilégié
(Bassin du Triangle
bleu, rive ontarienne
Forces
■ Existence de nombreux espaces naturels
protégés ou non le long du corridor.
■ Distribution relativement uniforme de ces
espaces sur la rive québécoise et concentration
aux extrémités de la zone sur la
rive ontarienne.
Enjeux
■ Certaines zones sensibles ou possédant
un intérêt environnemental ne sont pas
nécessairement protégées sous l’égide
d’une législation provinciale.
■ La croissance qu’a connue la région de la
capitale nationale ces dernières années et
qui ne semble pas diminuer aujourd’hui
implique une pression accrue du développement
tant résidentiel que commercial à
proximité des berges de la rivière qui
sont des lieux privilégiés d’implantation.
L’eau de la rivière
La rivière est constituée avant tout d’une
masse d’eau qui lui donne toute sa valeur
tant du point de vue environnemental que du
point de vue humain par la qualité du
paysage qu’elle offre. La préservation des
propriétés hydrologiques et de la qualité intrinsèque
de l’eau est une condition essentielle
de la mise en valeur de la rivière.
Plage Moussette (Bassin des
Rapides, rive québécoise)
Forces
■ La localisation de la rivière au cœur de
l’agglomération Ottawa-Gatineau confère
à la région de la capitale nationale un
atout partagé par peu de villes en Amérique
du Nord.
■ Malgré une diminution de la qualité de
l’eau dans le passé, suite aux utilisations
de type industriel et municipal de la rivière,
la qualité de l’eau ne cesse de
s’améliorer depuis les années ’90.
■ L’amélioration de la qualité de l’eau est
attribuable à un effort unanime de l’ensemble
des principaux acteurs pouvant
influencer la qualité de l’eau, soit les
municipalités, les industries et les exploitants
d’hydroélectricité.
Enjeux
■ L’information existante relative à l’évaluation
de la qualité de l’eau n’est pas
uniformisée et/ou systématique de part et
d’autre de la rivière. La situation géographique
de la rivière à cheval sur les limites
administratives de deux provinces et
de deux villes est en soi une barrière importante
menant à cette situation. De ce
point de vue, l’absence d’un organisme
de gestion intégrée est une lacune évidente.
■ Malgré l’amélioration de la qualité de
l’eau ces dernières années, il demeure
que des études récentes démontrent que
la qualité de l’eau pourrait encore être
améliorée.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 51

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
LE CADRE HUMAIN DE MISE EN VALEUR
Le territoire d’étude est avant tout un milieu
urbain. Il est peuplé des résidants des villes
d’Ottawa et de Gatineau mais est aussi le
lieu privilégié de millions de visiteurs qui
explorent la région de la capitale nationale
chaque année. L’équilibre entre la préservation
des milieux naturels et l’occupation urbaine
du territoire passe inévitablement par
la gestion stratégique et intégrée des équipements,
des installations et des lieux qui seront
fréquentés tant par la population locale
que par les visiteurs. Le cadre humain de
mise en valeur, c’est aussi la richesse de
deux cultures et des Premières nations qui
partagent quotidiennement les bénéfices que
leur offre la rivière des Outaouais.
Les infrastructures
récréotouristiques
Le profil indéniablement touristique de la
région de la capitale nationale implique la
présence sur le territoire d’étude d’une impressionnante
infrastructure récréotouristique
existante. La distribution de ces infrastructures,
leur complémentarité et leur fonction
par rapport aux groupes qu’elles desservent
sont autant de facteurs qui déterminent
leurs forces et les enjeux de mise en valeur
qu’elles présentent.
Forces
■ Présence d’une infrastructure récréotouristique
existante de calibre international.
■ L’infrastructure existante associée à la
rivière est diversifiée et de haute gamme.
■ Les sentiers récréatifs qui longent la rivière
sont généralement reliés aux autres
réseaux récréatifs de la Capitale.
■ De nombreux événements annuels sont
situés dans le corridor de la rivière ou à
proximité.
Enjeux
■ Il existe dans la région deux groupes
d’utilisateurs des infrastructures récréotouristiques
associées à la rivière; les résidants
et les visiteurs. Les besoins de
chacun de ces groupes doivent être rencontrés.
■ Présentement, les infrastructures d’importance
se concentrent dans le Cœur de
la capitale. Les quartiers des deux villes
ont-ils l’intention d’attirer chez eux des
activités reliées au tourisme ou de limiter
l’utilisation des rives locales à leurs résidants?
■ Bien que tous les sentiers récréatifs ne
doivent pas nécessairement être reliés entre
eux, il existe encore des liens, notamment
dans le secteur Gatineau et entre le
marché By et la promenade Rockliffe,
qui pourraient favoriser des échanges accrus
entre les rives et les différents quar-
tiers du territoire.
■ Les services existants (casse-croûte, toilettes,
haltes aménagées, lieux d’activités)
le long des sentiers récréatifs ne sont
pas uniformément distribués le long des
parcours.
Le patrimoine
Le patrimoine culturel et bâti de la région est
en grande partie relié à l’utilisation historique
de la rivière comme axe de transport par
les Premières nations, les colons et les industriels
de la région. L’utilisation récréative
de la rivière est un phénomène plus
contemporain. À ce titre, les lieux commémorant
cette histoire sont nombreux aux
abords de la rivière mais aussi dans la
grande région de la Capitale. Pour le
concept, les multiples témoignages patrimoniaux
qui parsèment le territoire sont autant
d’expériences vécues, de lieux et de monuments
qui confèrent à la rivière son aspect
durable.
Forces
■ La richesse du patrimoine local et régional
associé à la rivière ouvre les portes à
des activités de découverte du corridor
d’étude dans le respect des influences
historiques de la rivière.
■ De nombreux sites historiques ont déjà
été identifiés par la CCN et les municipalités.
■ Plusieurs sites directement reliés à l’histoire
de la rivière (identifiés dans l’inventaire)
ne sont présentement pas mis en
évidence (aménagements paysagers, plaques,
intégration à des circuits).
La pêche
Enjeux
La pêche récréative dans la rivière des Outaouais
est un phénomène relativement récent
qui offre un potentiel unique aux résidants
et aux visiteurs de la région. Où ailleurs
au Canada est-il possible de pratiquer
l’activité de pêche récréative dans un milieu
urbain? L’amélioration constante de la qualité
de l’eau de la rivière, conjointement à
une gestion appropriée de l’activité, permet
d’envisager cette pratique avec optimisme.
Pêcheur dans le secteur de la
plage Westboro (Bassin des Rapides,
rive ontarienne)
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 52

3. LA CONNAISSANCE DU MILIEU
Forces
■ Compte tenu de la variété des espèces
présentes, la rivière possède un potentiel
pour la pêche récréative dans le corridor
urbain.
■ Les accès pour la pêche récréative sont
nombreux et distribués sur presque toute
la longueur du corridor.
Enjeux
■ La pratique de la pêche récréative dans
les bassins, si elle est développée, devra
être soumise à une gestion coordonnée
des différents paliers de gouvernement.
■ La pratique de cette activité peut être en
conflit avec l’utilisation du sol adjacente
ou les autres activités récréatives.
Les infrastructures et services
nautiques
Une facette importante de la mise en valeur
de la rivière concerne la qualité des infrastructures
et du niveau des services offerts
aux plaisanciers. Il existe deux types de plaisanciers
qui utilisent les différents bassins de
la rivière dans la zone d’étude; les résidants
qui possèdent une embarcation et les visiteurs,
en transit, qui naviguent le système du
Triangle bleu. Chacun de ces groupes à des
besoins spécifiques, parfois complémentaires,
qu’il faut satisfaire au même titre.
Forces
■ Les bassins du Triangle bleu et du lac
Deschênes offrent déjà plusieurs marinas
principalement fréquentées par les plaisanciers
locaux.
■ Le bassin du Triangle bleu offre une expérience
unique (vues sur le parlement et
les musées, interface entre le canal Rideau
et la rivière, etc.) aux plaisanciers
qui utilisent l’un des deux segments.
Enjeux
■ La disponibilité de places à quai pour les
plaisanciers en transit dans la région est
insuffisante selon des études récentes.
■ Les services offerts aux plaisanciers locaux
sont parfois différents de ceux offerts
aux plaisanciers en transit, impliquant
une problématique particulière.
■ La présence de nombreuses places à quai
informelles, en particulier à l’embouchure
de la rivière Gatineau et le long de
la rue Jacques-Cartier.
■ Certaines marinas installées dans le bassin
du Triangle bleu ne sont pas localisées
de façon optimum et/ou sont sur des
baux limités dans le temps.
Marina de Hull, croisière sur le « Sea
Prince » (Bassin du Triangle bleu,
rive québécoise)
Élévateur à bateaux Leblanc dans le
secteur Gatineau du bassin du Triangle
bleu
Rampe d’accès à la rivière, marina de
Rockliffe (Bassin du Triangle bleu,
rive ontarienne)
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - Rapport final 53

4. L’ÉNONCÉ DE VISION COMMUNE ET LES PRINCIPES DIRECTEURS
Le cadre conceptuel de mise en valeur
énonce les grands principes et les objectifs
spécifiques qui sous-tendent le PDI et le
concept. C’est donc un exercice théorique
qui domine l’ensemble des propositions qui
sont présentées dans le plan.
4.1 LES PRINCIPES DIRECTEURS
FONDAMENTAUX
Le plan repose sur quatre principes fondamentaux
:
Le respect des principes qui régissent le
développement durable
Le respect de la capacité d’accueil de la
rivière
La recherche d’un équilibre entre les activités
de développement économique et
la protection de l’environnement
La protection de l’intégrité écologique
des écosystèmes et des paysages
■ Le respect du milieu de vie des résidants
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Les plans de développement intégrés (PDI)
reposent avant tout sur le concept du développement
durable. Faut-il le rappeler, ce
concept émerge officiellement en 1987 avec
le rapport Bruntland de la Commission mondiale
de l’environnement et du développement
définissant le développement durable
comme « un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à rencontrer
leurs propres besoins » 1 . Depuis, de nombreuses
définitions se sont ajoutées à ce
texte initial afin de le préciser ou de lui donner
une vocation plus locale dont la définition
canadienne de Richardson qui définit le
développement durable comme « un processus
de changement dans l’environnement
aménagé, qui favorise le développement
économique tout en préservant les ressources
et en promouvant la santé des personnes,
de la collectivité et de l’écosystème » 2 .
Dans le contexte de la mise en valeur de la
rivière des Outaouais, le développement durable
visera à atteindre un équilibre fondamental
entre la protection des milieux sensible,
le développement économique et une
qualité de vie accrue pour les résidants.
SCHÉMA TYPE DU DÉVELOPPEMENT
DURABLE
Source : Health promotion International (1993).
Ainsi, le défi principal de mise en valeur de
la rivière des Outaouais sera d’atteindre un
équilibre harmonieux entre le respect pour
l’environnement des projets et initiatives
proposés et l’habilité de ces derniers à favoriser
le développement économique régional.
LA CAPACITÉ D’ACCUEIL DE LA RIVIÈRE
Un des enjeux du concept est de permettre
un accès accru à la rivière sans pour autant
dépasser sa capacité d’accueil. En l’absence
d’une approche quantitative qui n’a pas été
développée dans un contexte semblable à
celui de la réalisation d’un PDI, l’évaluation
de la capacité d’accueil passe par une approche
de type qualitative.
Jusqu’en 1992, la rivière des Outaouais dans
le bassin du Triangle bleu n’était que très
peu utilisée pour le tourisme et la récréation.
En effet, le flottage du bois en provenance
des rivières Gatineau et du Lièvre permettait
difficilement aux résidants et aux visiteurs
de la Capitale de profiter de ce bassin. En
plus de créer des obstacles à la navigation de
plaisance, l’activité de drave entraînait une
dégradation de la qualité de l’eau résultant
en une flore et une faune diminuées et les
rives n’étaient pas très attrayantes pour l’implantation
d’activités récréatives ou résidentielles.
Suite à l’arrêt des activités de drave,
les activités récréatives et de villégiature reliées
à l’utilisation des rivières de la région
se sont accentuées et ne cessent de prendre
de l’importance.
1 Note : Commission mondiale de l’environnement
et du développement (CMED), Notre avenir
à tous, New York, Oxford Press University
(1987)
2 Note : Richardson, L’aménagement du territoire
et le développement durable au Canada,
pour le Conseil Canadien consultatif de l’environnement,
Ottawa, (1989)
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - document final
Malgré ce regain d’intérêt pour les rivières,
des études récentes tendent à démontrer que
la qualité de l’eau, ainsi que la flore et la
faune des rivières, s’améliorent à un rythme
relativement accéléré. Cependant, l’arrêt
d’une pratique néfaste pour la qualité des
rivières ne justifie pas son remplacement par
d’autres pratiques, telles les activités récréatives
sur l’eau et en rive, qui peuvent devenir
toutes aussi destructives à long terme.
Dans ce contexte, il est encore temps de
mettre en place des outils de gestion qui viseront
à protéger les secteurs encore peu touchés
par l’empreinte humaine et à revaloriser
les secteurs affectés par le développement
non contrôlé de certaines propriétés.
En effet, en retardant le développement des
rivières jusqu’à nos jours, les événements
historiques nous permettent aujourd’hui
d’aborder la mise en valeur des rivières dans
un contexte durable de conciliation des différentes
valeurs de notre société.
54

4. L’ÉNONCÉ DE VISION COMMUNE ET LES PRINCIPES DIRECTEURS
Les principes directeurs de planification proposés
dans le concept visent à préciser la notion
de capacité d’accueil de la rivière et de
ses berges.
L’ÉQUILIBRE ENTRE LA PROTECTION ET
LA MISE EN VALEUR
Conformément aux objectifs du concept de
l’Outaouais fluvial, les plans de développement
intégrés doivent, entre autres, favoriser
le développement économique régional. La
création d’emplois résultant de la mise en
valeur des rivières de la région est une
condition importante du succès des PDI locaux.
C’est aussi un principe de base du développement
durable de s’assurer que ce développement
économique ne se fasse pas au
détriment de l’environnement. Les principes
de design qui suivent serviront d’assise au
concept :
Principe de rationalisation et de gestion du
développement - la gestion du développement
permet de guider les projets et initiatives
dans des lieux appropriés et compatibles
avec le milieu.
Principe d’équilibre et d’harmonie entre
l’homme et la nature - le territoire de la région
de la capitale nationale se distingue entre
autres des autres régions par l’importance
de ses espaces et corridors verts urbains.
L’atteinte d’un équilibre harmonieux entre
les activités urbaines et la nature est une
condition essentielle de l’élaboration du
concept.
LA PROTECTION DE L’INTÉGRITÉ
ÉCOLOGIQUE DES ÉCOSYSTÈMES
ET DES PAYSAGES
Le Plan de développement intégré doit
considérer la protection des milieux biophysiques
et des écosystèmes de façon prioritaire.
Dans la pratique, les villes possèdent
les instruments d’urbanisme et plusieurs autres
législations afférentes pour s’assurer que
les projets ponctuels, qu’ils soient résidentiels,
de nature commerciale ou qu’il
s’agisse d’infrastructures, ne se réalisent pas
au détriment des écosystèmes existants. La
capacité du corridor fluvial est dépendante
du contrôle sur le développement de toute
nature en rive d’une part et de l’intensité des
activités récréotouristiques ou autres qui
sont permises et encouragées dans le corridor.
Les principes suivants régissent les initiatives
à proximité de la rivière.
Principe de respect et de maintien des milieux
biophysiques existants - Le concept
envisage les développements dans le corridor
prioritaire de mise en valeur par la prise
en compte des caractéristiques suivantes du
milieu :
L’état et la fragilité des berges.
Le volume et le débit de la rivière selon
la longueur, la largeur et la profondeur
du segment qui fait l’objet d’un projet
d’aménagement ou de développement.
La capacité de regénération des habitats
naturels et fauniques sur le site et aux
alentours du projet.
Le Ph et autres considérations biochimiques
de l’eau, le cas échéant.
Principe de contrôle sur l’intensité des projets
et des activités nautiques ou complémentaires
qu’ils vont engendrer - les projets
eux-mêmes doivent faire l’objet de
l’évaluation suivante :
Évaluation des projets par rapport au site
sur lesquels ils doivent s’implanter et par
rapport à la clientèle qu’ils vont attirer.
Le cas échéant, identification du type
d’activités nautiques les plus appropriées
selon le segment de rivière concerné.
Évaluation de l’intensité des projets par
rapport à leur environnement immédiat
et par rapport aux effets cumulatifs
qu’ils peuvent engendrer.
LE RESPECT DU MILIEU DE VIE DES
RÉSIDANTS
La région de la capitale nationale est avant
tout un milieu urbanisé où vivent plus d’un
million de résidants. C’est aussi une région
où le tourisme compte pour une partie importante
de l’économie locale. Toute initiative
de mise en valeur de la rivière doit prendre
en compte la qualité de vie des résidants
d’abord en vue de leur jouissance des qualités
naturelles du milieu. Dans un même ordre
d’idées, la mise en valeur de la rivière
doit se faire en considération des aspects sécuritaires
qui sont rattachés à la réalisation
des projets ou à l’implantation d’activités
nautiques ou terrestres.
Concrètement, ces principes directeurs
fondamentaux sont repris et détaillés dans
les piliers, principes et objectifs qui soustendent
le PDI.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - document final
55

4. L’ÉNONCÉ DE VISION COMMUNE ET LES PRINCIPES DIRECTEURS
4.2 UNE VISION COMMUNE
POUR LA MISE EN
VALEUR DE LA RIVIÈRE
Le 29 mai 2001 et le 27 février 2002, les
principaux intervenants québécois et ontariens
impliqués dans la mise en valeur
de la rivière des Outaouais se sont rencontrés,
lors d’une journée d’étude, puis
lors d’une assemblée publique de
consultation, afin d’élaborer ensemble
des pistes de réflexion en vue de l’élaboration
d’une vision, d’objectifs et d’actions
stratégiques pour la réalisation du
Plan de développement intégré de la rivière
des Outaouais.
UNE VISION COMMUNE
Les visions dégagées lors de la soirée de réflexion
représentent les valeurs, aspirations
et priorités qui sont à l’origine d’une vision
commune pour la rivière des Outaouais. Les
idées maîtresses qui ressortent des travaux
en atelier sont les suivantes :
■ La rivière contribue quotidiennement à la
qualité de vie des résidents par les vues
spectaculaires qu’elle permet sur chaque
rive, par les activités récréatives qu’elle
génère et par les milieux naturels qu’elle
abrite pour le bénéfice de tous.
■ La rivière est à l’origine de nombreux
événements historiques. Cet héritage
doit être protégé et disséminé auprès du
plus grand nombre possible de citoyens.
■ La rivière des Outaouais dans le corridor
urbain Ottawa-Gatineau recèle de milieux
naturels qui n’ont pas encore été
touchés par le développement. Cette richesse
naturelle des milieux aquatiques,
des berges et de la faune doit être protégée
à tout prix. L’activité économique
régionale de la rivière repose sur la mise
en valeur de sa fonction récréative et touristique
tout en assurant le maintien de sa
beauté naturelle, de son utilisation pour
et par les résidants et de son intégrité environnementale.
■ La région de la capitale nationale est une
destination touristique de calibre international.
La rivière doit jouer son rôle d’artère
récréotouristique pour les résidants et
de pôle touristique à l’intérieur du système
du Triangle bleu.
■ De ces grands thèmes qui ont été soulevés
par les participants aux ateliers de travail
proviennent les éléments de vision sur lesquels
reposent les principes, les objectifs
et le concept de mise en valeur de la rivière
des Outaouais.
NOTRE VISION POUR LA RIVIÈRE DES
OUTAOUAIS
« La rivière des Outaouais représente une
ressource naturelle et un espace public majeur.
Elle est identifiée à l’histoire de la région
de la capitale du Canada et plus spécifiquement
à la région métropolitaine d’Ottawa-Gatineau.
La mise en valeur et le développement
de cette ressource doivent s’effectuer
dans le respect de ses espaces naturels
et des résidants qui peuplent son bassin versant.
La rivière permet l’intégration et la
mise en valeur durable du patrimoine culturel
et bâti tout en favorisant les échanges entre
les deux rives. Sa présence contribue à la
qualité de vie des citoyens et procure aux visiteurs
une expérience unique de découverte
de la Capitale. Le rôle de capitale du Canada
de la région et la vocation de destination
verte des villes d’Ottawa et de Gatineau distinguent
ce segment de la rivière des autres
pôles urbains du réseau du Triangle bleu».
DOCUMENTS DE TRAVAIL
THÉMATIQUE
La présente section repose sur les documents
de synthèse des rencontres du 29 mai 2001 et
du 27 février 2002.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - document final
56

4. L’ÉNONCÉ DE VISION COMMUNE ET LES PRINCIPES DIRECTEURS
4.3 LA STRUCTURE ET LES PILIERS
DU PLAN
Le plan de développement intégré s'inspire
des principes du développement durable/
communauté en santé. De plus, il contient
un énoncé de vision qui repose sur cinq piliers
ou fondements. Ceux-ci serviront ultérieurement
à élaborer le concept. Chaque pilier
comprend une série de principes et d'objectifs
de planification. Le schéma ci-contre
présente la structure et la hiérarchie proposées.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - document final
57

4. L’ÉNONCÉ DE VISION COMMUNE ET LES PRINCIPES DIRECTEURS
LES PILIERS DU PLAN
Les piliers du plan ainsi que les principes et
les objectifs qui les accompagnent vont servir
de base à l'élaboration du concept. Ces piliers
ont été conçus à partir du rôle joué par la
rivière des Outaouais au cours des siècles et
de son rôle actuel dans le développement de la
région. Dans ce sens, la rivière constitue le
pivot central des initiatives et des stratégies
qui seront proposées ultérieurement. Celles-ci
influenceront grandement l'avenir de cette
importante ressource naturelle.
Le concept reposera sur cinq piliers d’égale
importance qui sont :
■ Pilier I : La rivière, protectrice de nos
espaces et paysages naturels
■ Pilier II : La rivière, témoin de notre patrimoine
culturel et bâti
■ Pilier III : La rivière, garante de notre
qualité de vie
■ Pilier IV : La rivière, point de contact
entre les lieux, les communautés et les
gens
■ Pilier V : La rivière, agent de développement
économique
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - document final
58

4. L’ÉNONCÉ DE VISION COMMUNE ET LES PRINCIPES DIRECTEURS
4.4 LES PRINCIPES ET LES
OBJECTIFS DU PLAN
Les principes et objectifs spécifiques sont
les suivants:
Une vue du Parlement sur la rive québécoise
PILIER I : LA RIVIÈRE, PROTECTRICE DE NOS
ESPACES ET PAYSAGES NATURELS
Lieu privilégié de nombreuses zones écologiques
sensibles, la rivière demeure un milieu
naturel propice pour le maintien d'espaces
verts publics et de parcs.
Principe A : La protection des espaces
naturels et des zones écologiquement sensibles
dans le corridor fluvial constitue la
toile de fond du présent exercice de planification.
■ Protéger les espaces naturels, les berges,
les zones écologiques sensibles, les habitats
naturels fauniques et floristiques
et les frayères du corridor fluvial.
■ Mettre en œuvre une stratégie de protection
et de conservation fondée sur un
partenariat entre les communautés, le
secteur privé et les instances gouvernementales.
Principe B : Les activités économiques et récréatives
doivent être localisées dans des lieux
capables de supporter ces activités de façon à
atténuer les impacts environnementaux non souhaitables
sur ces espaces naturels.
■ Favoriser la localisation des activités
riveraines dans des zones appropriées de
façon à atténuer les impacts sur les espaces
verts.
■ Concentrer les centres d’activités et les
points de services en des endroits stratégiquement
localisés.
■ Mettre en oeuvre une approche basée sur
la compatibilité entre les usages urbains
et les espaces naturels d’intérêt.
Principe C : La qualité des eaux de la
rivière des Outaouais conditionne les usages
durables reliés à l’utilisation de la rivière et
devrait demeurer une priorité importante et
continue.
■ Tendre vers l’élimination des sources de
pollution à l’intérieur du corridor fluvial
et en amont de l’aire d’étude.
■ Améliorer la qualité de l’eau, en particulier
en vue de l’utilisation de la rivière
pour les activités récréatives et sportives
nautiques.
PILIER II : LA RIVIÈRE, TÉMOIN DE NOTRE
PATRIMOINE CULTUREL ET BÂTI
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - document final
Voie fluviale historique, la rivière a influencé
une grande partie de l'histoire et
du paysage de la région de la capitale et
du Canada.
Principe A : Le patrimoine culturel et bâti
relié à la rivière doit être identifié avec
l’intention de promouvoir sa présence dans
le contexte urbain, de protéger son existence
et de l’intégrer dans la vie des résidants
et des visiteurs.
■ Protéger, mettre en valeur et communiquer
les lieux historiques, les symboles
nationaux, les événements et les destinations
d'intérêt le long du corridor fluvial.
■ Reconnaître la rivière comme un patrimoine
commun et illustrer les liens historiques
entre les trois cultures fondatrices.
■ Appuyer les initiatives actuelles visant
à faciliter l’accessibilité à la rivière via
les berges et les îles ainsi que les autres
lieux d’intérêts historiques et patrimoniaux
dans le corridor de la rivière.
■ Créer des opportunités pour communiquer
et interpréter le patrimoine culturel
et bâti associé à la rivière.
59

4. L’ÉNONCÉ DE VISION COMMUNE ET LES PRINCIPES DIRECTEURS
PILIER III : LA RIVIÈRE, GARANTE DE NOTRE
QUALITÉ DE VIE
Entité naturelle essentielle, la rivière est
appréciée quotidiennement par des milliers
de résidants et de visiteurs.
Principe A : La rivière joue un rôle fondamental
dans la qualité de vie des citoyens
et devrait être protégée et mise en valeur.
■ Rehausser le caractère des quartiers
résidentiels du corridor fluvial et les
liens qui les unissent avec la rivière.
■ Promouvoir l’implication des citoyens
dans des activités associées à l’utilisation
durable de la rivière.
■ Favoriser des accès publics à la rivière
mieux adaptés aux besoins des résidants
et des visiteurs.
Principe B : La diversité des usages et des
paysages le long du corridor fluvial devrait
être reconnue afin de le rendre intéressant,
vibrant et accessible à tous les usagers.
■ Favoriser le développement de points
d'intérêt et d'activités appropriées le
long des berges du corridor fluvial à
l’avantage des résidants et des visiteurs.
■ Protéger la diversité des paysages du
corridor incluant les parcs, les prés, les
espaces boisés, les zones humides et les
perspectives visuelles d'intérêt.
■ Mettre en valeur le paysage culturel urbain
existant et promouvoir les caractéristiques
significatives des deux villes.
■ Favoriser des programmes de sensibilisation
des usagers à la protection, au nettoyage et à
la mise en valeur de la rivière et de sa composante
essentielle qu’est l'eau.
■ Développer des activités et des événements
culturels et de loisir et organiser
des espaces qui permettront d’assurer
une utilisation en toute saison.
PILIER IV : LA RIVIÈRE, POINT DE CONTACT
ENTRE LES LIEUX, LES
COMMUNAUTÉS ET LES GENS
Corridor fluvial majeur, il divise le territoire
de la Capitale mais offre des opportunités
d’échanges économiques et culturels
importants.
Principe A : L'accès à la rivière favorise
les points de contacts entre les communautés
et les gens.
■ Planifier et consolider les liens récréatifs
le long de la rivière ou donnant accès
à la rivière.
■ Fournir aux plaisanciers des accès
fonctionnels à la rive, en fonction des
points d’intérêts et des services disponibles.
Principe B : Les liens entre les rives, les
bassins et les points d’intérêt le long du
corridor renforcent les points de contacts
avec l'eau.
■ Promouvoir le boulevard de la Confédération
en tant que lien principal dans
le Cœur de la capitale.
■ Développer un concept touristique et
fonctionnel de transport maritime en
commun pour relier les principaux sites
et les principales activités entre les
deux rives.
■ Mettre en œuvre une stratégie de transport
favorisant des liens et les connections
fonctionnelles et récréatives entre
les réseaux bleu (fluvial) et vert
(terrestre) de la Capitale.
■ Renforcer les liens entre la rivière et les
quartiers riverains ainsi qu’avec les centres-villes
d’Ottawa et de Gatineau.
■ Promouvoir l’implantation de services
(toilettes, fontaines, espaces de stationnement,
restauration, panneaux d’interprétation)
le long du corridor fluvial.
■ Améliorer les accès piétonniers et récréatifs
à la rivière en respectant la qualité
environnementale du site.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - document final
60

4. L’ÉNONCÉ DE VISION COMMUNE ET LES PRINCIPES DIRECTEURS
PILIER V : LA RIVIÈRE, AGENT DE
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
Voie historique de transport pour le commerce,
puis pour l'industrie du bois au 19 e
siècle, la rivière est devenue un lieu de prédilection
pour les plaisanciers et les amateurs
de plein air et le site de nombreuses
activités et événements récréatifs et touristiques.
Principe A : La rivière contribue à la santé
économique et écologique de la région de la
capitale nationale et des villes d'Ottawa et
de Gatineau.
■ Promouvoir l'écotourisme en milieu urbain
basé sur les attraits de plein air de la
région pour guider le développement
d’initiatives variées le long du corridor
fluvial.
■ Appuyer la vocation respective des bassins
en fonction de leurs rôles et de
leurs potentiels spécifiques pour l’implantation
d’activités économiques appropriées.
■ Explorer la mise en place de nouveaux
produits touristiques liés aux activités
nautiques afin d’attirer une clientèle diversifiée.
■ Profiter de la présence de la rivière pour
favoriser des relations culturelles et économiques
renouvelées et stimulantes en-
tre les deux provinces.
■ Diversifier l’offre existante et future
d’infrastructures (marinas) et de services
en fonction de l’évolution de la demande
afin de mieux répondre autant aux besoins
locaux qu’aux besoins des plaisanciers
venant de l’extérieur.
Principe B : Le rôle de la région de la capitale
du Canada en tant que l’un des trois
principaux centres urbains dans le système
du Triangle bleu mérite d’être renforcé et
mieux connu.
■ Renforcer le rôle de la région comme un
des principaux centre urbain le long du
réseau navigable du Triangle bleu.
■ Identifier les besoins des plaisanciers
qui utilisent ce segment de la rivière afin
de mieux répondre à leurs attentes et de
jouer un rôle actif dans le réseau navigable.
■ Poursuivre les études existantes relatives
au désenclavement et aux liens nautiques
entre les bassins en fonction de
considérations environnementales et
économiques.
Principe C : La continuité fluviale entre
Montréal, la région de la capitale nationale
et le lac Témiscamingue mérite d’être explorée
à long terme.
Explorer la faisabilité technique et fi-
nancière et l’impact environnemental de
la continuité fluviale entre la chute de la
Chaudière et les rapides Deschênes.
Le pont Alexandra dans le Cœur de la capitale
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - document final
C’est sur la base de ces grandes orientations
et des commentaires reçus dans le cadre
du processus de consultation du public
que le plan de développement intégré de la
rivière des Outaouais sera élaboré.
61

4. L’ÉNONCÉ DE VISION COMMUNE ET LES PRINCIPES DIRECTEURS
4.5 L’HORIZON DE
PLANIFICATION
Le corridor de la rivière des Outaouais est
principalement localisé en milieu urbain. Au
cours des prochaines années, la région de la
Capitale nationale ne cessera de croître et de
s’urbaniser et son économie de se développer.
Nos actions contemporaines influenceront
la qualité de vie de nos enfants et des
futures générations. C’est une des fonctions
principales du plan de développement intégré
et du concept qu’il génère de protéger
les acquis sociaux et environnementaux et
d’encadrer toute forme de développement
pouvant affecter les qualités intrinsèques de
la rivière et des espaces privilégiés qui lui
sont associés.
Dans ce contexte, le PDI et son concept de
mise en valeur est un plan à long terme
pour les générations futures qui n’est pas
rattaché à un horizon de temps quelconque,
mais qui entérine un principe de protection
et de bonne gestion de la rivière des Outaouais
dans le très long terme.
À cette fin nous proposons d’entériner le
concept de planification pour les sept prochaines
générations tel qu’adopté par les
Premières nations. Dans certains cas, les
jeunes peuvent bénéficier de l’expérience de
leurs arrières grands-parents. Éventuellement,
ces jeunes pourront eux-mêmes partager
leurs expériences avec leurs arrières petits-enfants.
Cette lignée familiale s’étend
sur une période de sept générations qui nous
sert de point de référence pour notre existence
en ce monde. Selon ce concept nous
devons imaginer la rivière des Outaouais
telle qu’elle sera utilisée dans le très long
terme.
Par ailleurs, les projets et initiatives de mise
en valeur qui sont associés au concept pourront
être réalisés en temps opportun lorsque
les conditions politiques, économiques, sociales
ou autres seront en place. La seule
exception à cette règle concerne la protection
des milieux naturels qui doit être mise
en place le plus rapidement possible.
Un campement qui fait contraste
avec les édifices modernes du
centre-ville du secteur Hull
La rivière, un milieu
à protéger
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - document final
62

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
Le concept proposé est avant tout un outil et
un guide d’aménagement à long terme. Il
pourra toutefois être modifié au gré des aspirations
changeantes des usagers de la rivière.
Préparé de concert avec les partenaires
de la planification urbaine régionale et
en accord avec les politiques d’aménagement
municipales et régionales, il traduit sur
un plan spatial l’énoncé de vision, les principes
directeurs et les objectifs établis à la
section précédente.
La rivière des Outaouais et ses tributaires,
les rivières Gatineau, Rideau, du Lièvre et le
canal Rideau, ont largement façonné le
paysage et le développement de la région de
la capitale du Canada et des agglomérations
urbaines d’Ottawa et de Gatineau. Ces rivières
ont joué un rôle majeur dans l’histoire
de la région et s’avèrent d’importants symboles
canadiens.
Le secteur d’étude de la rivière des Outaouais
n’est qu’une portion limitée d’un
système hydrographique beaucoup plus
vaste qui s’étend de la voie maritime du
Saint-Laurent jusqu’au lac Témiscamingue,
sur une distance de plus de 1 200 kilomètres.
Ce système fluvial permet également
d’accéder à la rivière Richelieu, au lac
Champlain, au canal Érié, au réseau Trent-
Severn et à l’ensemble des Grands Lacs et
du réseau de canaux de navigation du nordest
américain.
Le PDI de la rivière des Outaouais s’articule
autour de deux éléments fondamentaux : la
position de la région comme pôle urbain à
l’un des sommets du Triangle bleu et du réseau
de navigation de plaisance (qui dépasse
les limites de la région de la capitale du Canada
et du segment couvert par le PDI) et
comme destination nautique majeure et
porte d'entrée de la capitale.
Le concept proposé est avant tout un canevas
et une réflexion cohérente sur la base de
l'énoncé de vision et des principes directeurs
développés par les partenaires du PDI et les
citoyens des villes d’Ottawa et de Gatineau
qui ont offert leurs commentaires lors des
réunions publiques. Il est un tremplin qui
donne lieu à l’émergence d’initiatives de
toute nature dans un cadre intégré et cohérent
de mise en valeur du corridor fluvial. Il
sert à la formulation de recommandations et
d’actions stratégiques de tout ordre pour
promouvoir la rivière des Outaouais comme
une ressource patrimoniale, environnementale
et culturelle unique, un atout touristique
majeur et un milieu possédant des composantes
environnementales sensibles.
De par sa nature, les interventions et les recommandations
que le concept propose
n’imposent aucune obligation réglementaire
aux villes d’Ottawa et de Gatineau et aux
autres partenaires, mais suggèrent plutôt une
direction commune approuvée en principe
par les partenaires du PDI, les citoyens et
les organismes qui ont participé à son élaboration.
Les interventions, les initiatives ou les projets
spécifiques découlant du PDI suggèrent
une mise en valeur des potentiels de façon
durable et dans le respect de la capacité de
support des milieux. Toutefois des études de
faisabilité technique et financière, ainsi que
des évaluations environnementales détaillées
seront nécessaires, le cas échéant, pour
que chacun de ces projets puisse se matérialiser
et obtenir les autorisations et les financements
requis.
5.1 LES FONDEMENTS DU
CONCEPT
Le concept positionne le segment riverain à
l’intérieur d’un système hydrographique
plus large. Il définit les liens physiques et
virtuels que ce segment entretient avec les
segments limitrophes, soit vers l’ouest (le
lac Témiscamingue), soit vers l’est
(Montréal). Le concept s’appuie sur un inventaire
du milieu, une connaissance du
marché du tourisme nautique dans le Triangle
bleu, une analyse des potentiels, des
contraintes et des thèmes pouvant appuyer
la promotion de la rivière comme élément
d'attraction touristique et comme un moyen
de découverte de la capitale. De façon générale,
le concept encadre les thématiques locales
de chacun des bassins du segment urbain
de la rivière des Outaouais.
Le système hydrographique du Triangle
bleu comprend trois pôles urbains, soit
Montréal, Ottawa-Gatineau et Kingston. Ce
système sert d’épine dorsale au concept proposé
pour le segment urbain dans l’agglomération
d’Ottawa-Gatineau.
À Montréal, depuis plus de quatre ans, le
programme « Montréal bleu » vise à mettre
en valeur et à consolider les rives et les
cours d'eau entourant l'île de Montréal, soit
le fleuve Saint-Laurent, la rivière des Prai-
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 63

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
ries et le canal de Lachine. Entre Kingston et
Ottawa, le lieu historique national du canal
Rideau serpente sur une distance de 202 kilomètres.
Cette rivière du patrimoine canadien
et les canaux historiques sont gérés par Parcs
Canada. Les plaisanciers peuvent s'arrêter aux
postes d'éclusage et trouver des stationnements,
des toilettes, des installations d'amarrage
de nuit et des équipements pour les pique-niques.
Des cartes nautiques existent et
sont disponibles aux postes d'éclusage ou auprès
des Amis du canal Rideau, organisme
bénévole voué à l'amélioration et la préservation
des ouvrages qui font du canal Rideau
une voie de navigation unique. Dans le segment
entre Kingston et Montréal, le fleuve
Saint-Laurent offre aux plaisanciers de nombreuses
attractions, notamment dans la région
des Milles-Îles.
Dans la région de la capitale, la voie navigable
continue se termine à la hauteur de l’embouchure
du canal Rideau, à proximité des
chutes de la Chaudière. À l’heure actuelle, les
plaisanciers qui arrivent dans la région par
voie d’eau peuvent emprunter le canal Rideau
vers Kingston ou la rivière des Outaouais vers
Montréal.
Plus à l’ouest, entre les lacs Deschênes et Témiscamingue,
il existe environ 500 kilomètres
de voies navigables empruntées jadis par les
Premières nations, les pionniers, les voyageurs
et les marchands. Cinq sites
(Témiscamingue, Matawa, Rapides-des-
Joachims, Desjardinsville et Bryson) permettent
aux plaisanciers de contourner les
obstacles naturels. Récemment, le dernier
site à offrir une résistance sur cette route,
soit Fritzroy Harbour-barrage, Chats Falls,
vient de recevoir l’approbation pour l’implantation
des infrastructures nécessaires à
l’utilisation de remorques hydrauliques.
Dans ce contexte, le segment entre les chutes
de la Chaudière et les rapides Deschênes
constitue le seul obstacle à la continuité du
lien navigable entre Montréal et le lac Témiscamingue,
en raison de la présence de
plusieurs rapides à l’intérieur du bassin des
Rapides défini dans le PDI.
Le désenclavement nautique de la rivière
des Outaouais vers le lac Témiscamingue
n’a pas été évalué dans le cadre du présent
exercice. Cependant, il est certain que dans
l’éventualité où ce projet se concrétise, il
ajoutera au potentiel nautique de la rivière
des Outaouais en tant que voie navigable
ainsi qu’à la région de la capitale du Canada
en tant que destination nautique.
À court terme, il faut présumer que le réseau
fluvial du Triangle bleu continuera de se développer
sans accès vers le nord, c’est-àdire
vers le lac Témiscamingue. De ce point
de vue, l’objectif immédiat sera de renforcer
le segment de la rivière des Outaouais et le
pôle d’Ottawa-Gatineau comme destination
nautique majeure.
À plus long terme, la question du désenclavement
nautique devra être étudiée en profondeur.
La construction d’un canal ou l’utilisation
de remorques hydrauliques pour
contourner les chutes de la Chaudière, les
rapides Remic, les petits rapides de la Chaudière
et les rapides Deschênes devront être
analysées au plan environnemental et technique.
Le pôle Ottawa-Gatineau pourra
alors être considéré comme la véritable
porte d’entrée nautique vers l’ouest.
Source : http://www.temiscaming.net/temiskawa.html
LA VOIE DU TÉMISKAWA
La voie du Témiskawa suit les routes utilisées
jadis par les Amérindiens et ensuite,
par les premiers explorateurs du Canada.
Elle comprend :
■ La route des marchands du lac Deschênes
à Rapides-des-Joachims;
■ La route des voyageurs de Rapides des
Joachims à Témiscamingue;
■ La route des pionniers de Témiscamingue
à Notre-Dame-du-Nord
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 64

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
LES CONSTATS
La problématique centrale de l’étude tient
avant tout à la nécessité d’harmoniser les
activités et les interventions de part et d’autre
de la rivière, afin que celle-ci puisse pleinement
jouer son rôle dans l’écosystème
urbain de la région. Les grands constats qui
suivent ressortent des études réalisées dans
le cadre de l’élaboration du PDI.
■ La multitude des instances qui se partagent
la gestion de la rivière est sans
contredit la principale contrainte à la protection
et à la mise en valeur cohérente et
intégrée des écosystèmes et du potentiel
nautique de la rivière.
■ La rivière des Outaouais et ses affluents
ont largement influencé l’organisation du
milieu urbain de la région de la capitale
du Canada et doivent s’inscrire dans le
cadre d’une continuité historique.
■ Les villes d’Ottawa et de Gatineau n’ont
pas encore de vision commune sur les
potentiels et les contraintes de la rivière,
qui porte deux noms : Ottawa River du
côté ontarien et rivière des Outaouais du
côté québécois.
■ La rivière des Outaouais s’écoule au centre
de la région de la capitale du Canada
et, à titre d’épine dorsale de la région,
possède un potentiel unificateur de plusieurs
points de vue :
• Les visiteurs et les résidants profitent,
sans distinction de la ville dans laquelle
ils se trouvent, des attraits et
des aménagements récréotouristiques
et nautiques qu’elle offre aux uns et
de la qualité de vie accrue qu’elle procure
aux autres.
• Les actions ou les projets de mise en
valeur sur chacune des rives, qu’ils
aient des effets positifs ou non, se répercutent
sans distinction sur tous les
utilisateurs et les citoyens de la rive
opposée.
• Le segment de la capitale joue un rôle
de destination nautique importante
dans le contexte du Triangle bleu, qui
attire dans la région les visiteurs plaisanciers
québécois, ontariens et américains.
À ce titre, la rivière est une ressource naturelle
commune aux deux collectivités et
doit être gérée dans le cadre d’un partenariat
entre les deux villes, les deux gouvernements
provinciaux et le gouvernement fédéral
en assurant la mise en commun des ressources
financières, techniques et humaines
et l’harmonisation des interventions sur le
milieu.
Ces constats vont servir de base aux objectifs
et actions stratégiques recommandés.
LES MULTIPLES FACETTES DU
CARACTÈRES DE LA RIVIÈRE
La rivière des Outaouais présente plusieurs
caractéristiques importantes s’articulant autour
du potentiel naturel et économique dont
jouit présentement la région de la capitale
du Canada. Elles comprennent:
■ Le caractère urbain du segment à
l’étude, qui favorise un milieu d’accueil
diversifié et propice à la découverte,
contribue au développement des activités
économiques locales et offre une gamme
complète de services touristiques et autres
de qualité internationale.
■ Le caractère naturel du segment à
l’étude, qui s’intègre au milieu urbain et
lui confère une valeur patrimoniale remarquable.
■ Le caractère ludique et récréatif quatre
saisons de la vallée de la rivière des Outaouais
et de la région de la capitale du
Canada, qui offre une multitude d’activités
de plein air dont la navigation de plaisance,
la baignade, la promenade et bien
d’autres utilisations sportives ou de dé-
tente (cyclotourisme, ornithologie, excursions
en autobus ou en train, promenades
en raquette, à ski de fond ou en motoneige,
kayak de rivière, descente en eau
vive et ski alpin, pour n’en mentionner
que quelques-unes).
■ Le caractère symbolique, historique,
culturel et éducatif de la région complète
les activités récréatives en offrant
aux visiteurs une panoplie unique d’activités
multiculturelles, de musées, de monuments
et de sites parmi les plus importants
au Canada.
Parce que les activités stratégiques régionales
s’ouvrent sur une grande variété d’activités
locales, le concept proposé mise sur la
distribution des activités sur l’ensemble du
territoire, permettant ainsi de mieux gérer
les effets d’une utilisation trop intensive des
rivières et aussi des différents pôles d’activités
définis. Par la même occasion, cette
approche favorise une répartition plus équitable
des retombées économiques et sociales
sur l’ensemble du corridor et vise une plus
grande rétention des visiteurs, en incitant
ces derniers à visiter différents lieux le long
du corridor.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 65

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
LES GRANDES COMPOSANTES DU
CONCEPT À L’ÉCHELLE DE LA RÉGION
À l’échelle régionale, le concept de la rivière
des Outaouais est avant tout influencé
par sa position dans le système du Triangle
bleu et par sa situation géographique à cheval
sur les provinces de l’Ontario et du Québec
et sur les villes de Gatineau et d’Ottawa
au Cœur de la capitale du Canada.
Le concept global fait ressortir la localisation
stratégique des centres-villes d’Ottawa
- Gatineau, et donc du Cœur de la capitale,
au sein des trois principaux bassins situés
dans la zone d’étude. Les voies d’accès
à la rivière sont nombreuses étant souvent
parallèle à la rive mais aussi perpendiculaire
grâce aux cinq ponts qui la traverse. Ce sont
des points d’intersection privilégiés avec la
rivière qui sont systématiquement mis en
valeur et qui offrent de multiples occasions
d’échange entre les rives.
À cette échelle, le réseau de parcs et d’espaces
verts procure des liens importants entre
le milieu urbain dans lequel il s’infiltre et le
réseau de rivière, non seulement la rivière
des Outaouais mais aussi ses tributaires.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 66

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
LES THÉMATIQUES COMMUNES
Le concept repose sur l’équilibre et l’harmonie
entre la protection du milieu naturel
et la mise en valeur des potentiels nautiques.
Il s’organise autour de portes d’entrée, de
pôles d’activités, de points d’intérêt et de
zones de protection naturelle reliés par des
liens privilégiés et des circuits.
Ces composantes du concept sont cimentées
entre elles par la préservation des milieux
naturels et sensibles du corridor fluvial qui
se traduit par la proposition d’un programme
d’Initiatives pour la conservation
du patrimoine naturel de la rivière des Outaouais.
Dans le cadre de ce programme,
une attention particulière est portée à la protection
de l’environnement, aux choix des
initiatives de mise en valeur, à l’esthétisme
et à la concertation avec tous les intervenants.
La thématique commune repose sur la relation
étroite qu’entretient la rivière avec le
milieu urbain. D’une part, la nature s’infiltre
dans le tissu urbain tant par les cours d’eau
que par les espaces verts qui les bordent et
qui se greffent au réseau vert régional.
D’autre part, les activités urbaines se resserrent
sur la rivière, ses affluents et ses espaces
verts. La capitale du Canada ouvre ses
portes au tourisme national et international
tout en demeurant un lieu de résidence et de
travail de plus d'un million de personnes.
Les thématiques retenues, auxquelles se
greffent les éléments d’organisation spatiale
et les actions stratégiques proposées, reposent
sur les grands piliers de mise en valeur
du corridor fluvial, soit :
■ La rivière, protectrice de nos espaces et
paysages naturels;
■ La rivière, témoin de notre patrimoine
culturel et bâti;
■ La rivière, garante de notre qualité de
vie;
■ La rivière, point de contact entre les
lieux, les communautés et les gens;
■ La rivière, agent de développement économique.
Un bateau d’excursion devant le Quai des Artistes
(bassin du Triangle bleu, rive québécoise)
5.2 L'ORGANISATION SPATIALE
ET LES ACTIONS
STRATÉGIQUES
Le concept permettra de structurer et de planifier
les projets et les initiatives de mise en
valeur ainsi que les considérations administratives
et politiques qui lui donneront sa
forme concrète dans le temps et dans l’espace.
Le PDI comprend deux types de recommandations
:
■ Les éléments d’organisation spatiale qui
sont illustrés sur les cartes (par exemple,
un centre ou un point de service, un lien
physique à développer entre deux sites,
une zone prioritaire de mise en valeur ou
de conservation).
■ Les actions stratégiques qui vont permettre
de mieux définir la stratégie de
mise en œuvre, comme des études à effectuer,
des programmes à implanter, des
partenariats à créer ou même des conditions
importantes à rencontrer avant de
pouvoir concrétiser les éléments physiques
du concept.
Le concept est illustré sur trois planches
présentées en fin de section, qui présentent
les éléments d’organisation spatiale associés
à chacun des thèmes.
PILIER I: LA RIVIÈRE, PROTECTRICE DE
NOS ESPACES ET PAYSAGES
NATURELS
Le corridor de la rivière des Outaouais s’insère
dans un milieu urbain exceptionnel qui
a généralement pris forme en respectant son
milieu naturel, et ce, grâce au rôle de la région
en tant que capitale du Canada et à la
planification judicieuse dont elle a bénéficié.
Un vaste réseau de parcs, de sentiers
récréatifs et de promenades panoramiques a
ainsi été implanté et bon nombre d’espaces
naturels et de milieux écologiquement sensibles
riverains ont été soit protégés, soit laissés
intacts.
Ce réseau a contribué à la qualité de vie des
résidants de la région de la capitale. Cette
image de « verdure » est l’un des traits significatifs
que soulignent les visiteurs de la
capitale. Les espaces verts et les milieux
écologiquement riches de la région constituent
des atouts à la fois environnementaux
et économiques à protéger et à maintenir
pour le bénéfice et la jouissance des générations
futures.
La conservation du patrimoine
naturel de la rivière des Outaouais
À la base même de toute intervention sur le
milieu naturel, une bonne compréhension
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 67

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
des aspects scientifiques de l'environnement
permettra de concrétiser un des objectifs du
développement durable. Une bonne connaissance
des milieux naturels à protéger permettra
d'encadrer la mise en valeur du patrimoine
naturel du corridor fluvial.
Une cartographie écologique préparée par
l’Agence de traitement de l’information numérique
de l’Outaouais (L’ATINO) a permis
de regrouper l’information disponible à
l’intérieur d’unités représentatives des écosystèmes
riverains. Quatre cartes ont été
produites: le cadre écologique de la rivière,
l’occupation dominante, les milieux naturels
et le degré d'artificialisation des rives. Toutefois,
il importe de rappeler que ce portrait
environnemental n’est pas complet en raison
des lacunes de l’information environnementale
et des différences observées entre les
deux rives quant aux méthodes de collecte
et de structuration des données. C’est notamment
le cas pour la qualité de l’eau, les
habitats du poisson et les caractéristiques
intrinsèques des milieux sensibles.
Un des enjeux pour l’avenir vise à permettre
un meilleur accès et une mise en valeur de
la rivière sans dépasser sa capacité d’accueil.
La capacité d’accueil est considérée
ici à l’échelle macroscopique, c’est-à-dire à
l’échelle de tout le secteur d’étude, et non
pas à l’échelle microscopique des endroits
particuliers. Il sera donc important de com-
pléter, et ce, le plus rapidement possible,
l’inventaire macroscopique de l’information
pertinente relative aux composantes environnementales
et de cartographier cette information
en vue de dresser un portrait environnemental
complet et d’évaluer l’état de
santé des écosystèmes riverains et aquatiques.
Or, s’il reste encore du travail à faire pour
obtenir une information exhaustive sur la
composition, le fonctionnement et l’état de
santé des écosystèmes de la rivière des Outaouais,
l’information et les moyens actuellement
disponibles sont tout de même suffisants
pour prendre, à court terme, des décisions
pour élargir le réseau actuel d’espaces
protégés ou pour résoudre des problèmes ou
atténuer des risques de dégradation de l’environnement
peu susceptibles de diminuer
avec le temps.
Voilà pourquoi, à défaut d’une véritable
stratégie environnementale, qui ne peut être
lancée dans l’état actuel de nos connaissances
du milieu, le PDI recommande une série
d’Initiatives pour la conservation du patrimoine
naturel de la rivière des Outaouais.
Sans perdre de vue l’objectif ultime d’un
cadre stratégique plus complet, fondé sur les
écosystèmes, ces initiatives permettront
d’obtenir à court terme des résultats
concrets allant dans le sens des orientations
souhaitées et de se doter graduellement,
étape par étape, d’un véritable cadre stratégique
de conservation et de mise en valeur
du patrimoine naturel de la rivière des Outaouais.
Les initiatives se présenteraient comme des
programmes à contenu ouvert, constitués de
plusieurs volets successifs ou concurrents
touchant divers aspects liés la protection ou
à la restauration des écosystèmes de la rivière
des Outaouais. Les différents volets
pourraient être mis de l’avant en fonction
des priorités, des besoins et des moyens disponibles.
Cela donnerait toute la souplesse
qu’il faut pour mettre en place ou élargir
graduellement les partenariats nécessaires et
permettrait de tenir compte des progrès accomplis
en termes d’information et de
l’évolution des valeurs sociales.
Initiative « Espaces prioritaires »
La première Initiative pour la conservation
du patrimoine naturel de la rivière des Outaouais
viserait essentiellement les objectifs
suivants :
■ Déterminer les composantes valorisées
des écosystèmes naturels de la rivière des
Outaouais, qui doivent être protégées ou
restaurées en raison de leur importance
ou de leur intérêt sur les plans écologique,
scientifique, éducatif, culturel ou
esthétique;
■ Évaluer les risques qui pèsent sur ces
composantes et définir la protection dont
elles doivent faire l’objet;
■ Répertorier les mesures de protection
déjà en place pour ces composantes, en
proposer d’autres, au besoin, et, dans le
cas des composantes qui méritent d’être
restaurées, recommander les actions nécessaires.
La mise en œuvre de cette première initiative
devrait, du moins au début, s’appuyer
sur l’information déjà disponible et sur une
large consultation de tous les intéressés, y
compris les administrations publiques, le
milieu scientifique, les groupes de protection
de la nature et le grand public. Il importe
de souligner que la protection de certaines
catégories de composantes des écosystèmes
naturels de la rivière des Outaouais
(espèces rares ou menacées, habitat
du poisson, terres humides, berges, etc.) fait
déjà l’objet d’un large consensus et que bon
nombre de ces catégories sont déjà protégées
de quelque façon.
Les résultats de cette première initiative devraient
jeter les bases des quatre autres initiatives
plus spécifiques.
Initiative « Objectif biodiversité »
■ Répertorier les habitats essentiels des espèces
de la flore et de la faune sauvages,
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 68

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
y compris les espèces rares et menacées,
qui doivent ou qui méritent d’être protégés,
améliorés ou restaurés;
■ Déterminer les espaces naturels importants
du point de vue de la biodiversité
régionale;
■ Recommander des moyens et des mesures
pour garantir la protection à long
terme de ces habitats et de ces espaces;
■ Déterminer les endroits propices pour
des aménagements relatifs à la faune et à
la flore et faire des recommandations
pour les mettre en valeur.
Initiative « Rives vivantes »
■ Répertorier les endroits où des travaux
de renaturalisation ou de protection pour
contrer l’érosion des rives ou des berges
seraient souhaitables;
■ Recommander des moyens ou des mesures
pour restaurer les rives et les berges
et en garantir la protection à long terme.
Initiative « Raccords nature »
■ Déterminer les endroits pouvant être désignés
ou aménagés comme liens de verdure
entre les espaces protégés afin de
renforcer la protection de ces espaces,
tout en accroissant la présence de la verdure
dans le tissu urbain, en améliorant
la qualité des paysages et en offrant des
liens récréatifs;
■ Recommander des moyens et des mesures
pour créer ou garantir la protection à
long terme des liens de verdure souhaitables.
Initiative « Assurance paysages »
■ Identifier les paysages et les vues qui
méritent d’être préservés ou améliorés,
de même que les endroits qui doivent
être protégés par des brise-vent ou masqués
par des écrans de verdure;
■ Recommander des moyens et des mesures
pour garantir la protection à long
terme des vues et des paysages d’intérêt
reconnus.
LES ÉLÉMENTS D’ORGANISATION
SPATIALE
Le concept de la rivière comme protectrice
de nos espaces naturels s’articule autour de
la « zone de gestion riveraine concertée
(ZGRC) » dont la création est proposée dans
le PDI.
La ZGRC a pour objectif de garantir une
harmonisation des initiatives de mise en valeur
du territoire riverain de part et d’autre
de la rivière.
LES ACTIONS STRATÉGIQUES
Les actions stratégiques qui accompagnent
les éléments d’organisation spatiale pour
chacun des principes retenus sont les suivants
:
Principe A : La protection des espaces naturels
et des zones écologiquement sensibles
dans le corridor fluvial constitue la
toile de fond du présent exercice de planification
■ Proposer aux autorités municipales la
création d’une « zone de gestion riveraine
concertée » (ZGRC);
■ Développer le programme d’Initiatives
de protection du patrimoine naturel tel
que proposé;
■ Développer un programme de contrôle
de l’érosion sur les deux rives;
■ Créer une agence de recherche
(l’Observatoire de la rivière des Outaouais)
affiliée à une ou des universités
afin de favoriser la recherche universitaire
sur la rivière;
■ Mettre en place une politique et un programme
de renaturalisation en l’intégrant
aux documents officiels de planification.
■ Élaborer un plan de gestion de la rivière
(en conjonction avec un plan du bassin
versant);
■ Élaborer un programme d’éducation et
de sensibilisation axé sur le respect de la
rivière et de ses rives;
■ Proposer la création d’un parc fluvial de
la rivière des Outaouais dans le cadre du
Réseau de rivières du patrimoine canadien.
Principe B : Les activités économiques et
récréatives doivent être localisées dans
des lieux capables de supporter ces activités
de façon à atténuer les impacts environnementaux
non souhaitables sur ces
espaces naturels.
■ Développer les notions de zones actives
et zones passives privilégiées;
■ Identifier dans les plans et règlements
d’urbanisme les pôles d’activité ainsi que
les points de service et harmoniser les
usages et les normes de part et d’autre
des deux rives.
Principe C : La qualité des eaux de la rivière
des Outaouais est essentielle à l’utilisation
durable de la rivière et devrait
demeurer une priorité importante et
continue.
■ Entreprendre la réalisation d’un plan intégré
du bassin versant de la rivière des
Outaouais (faire le lien écologique avec
les affluents tant au Québec qu’en Ontario);
■ Appuyer les programmes locaux de nettoyage
des rives qui se tiennent générale-
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 69

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
ment au printemps et élargir ces programmes
à toutes les communautés riveraines;
■ Proposer un élargissement du mandat de
l’actuelle Commission de planification
de la régularisation de la rivière des Outaouais,
afin d’inclure les éléments touchant
la qualité de l’eau et la gestion des
crues par rapport aux activités récréatives;
■ Appuyer le projet de cueillette des billots
(bassin du Triangle bleu) avancé par la
ville de Gatineau;
■ Recommander aux autorités responsables
une étude des diverses pollutions diffuses
en amont et en aval de la zone d’étude;
■ Élaborer un programme interprovincial
de surveillance de la qualité de l’eau potable
et à des fins de baignade et de pêche
récréative (harmonisation des activités
actuelles);
■ Proposer la mise sur pied d’un programme
de gestion concertée (Ottawa-
Gatineau) des surverses urbaines selon
un échéancier réaliste;
■ Proposer que le ministère de l’Agriculture
des Pêcheries et de l’Alimentation
du Québec (MAPAQ) et le ministère
de l’Agriculture et de l’Alimentation de
l’Ontario travaillent de concert pour
identifier et, le cas échéant, réduire les
sources de pollution diffuse associées
aux activités agricoles en amont du secteur
d’étude.
Partenariats à développer
(à titre indicatif)
■ Canards illimités Canada;
■ Commission de la capitale nationale
(CCN);
■ Comités consultatifs d’urbanisme des
deux villes;
■ Commission de planification de la régularisation
de la rivière des Outaouais;
■ Conseil régional de l’environnement et
du développement durable de l’Outaouais
(CREDDO);
■ Fédération de la Faune et des Parcs du
Québec (FAPAQ);
■ Ministères de l’Environnement fédéral,
du Québec et de l’Ontario;
■ Ministère de l’agriculture, des Pêcheries
et de l’Agriculture du Québec (MAPAQ)
et ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation
de l’Ontario;
■ Offices de protection de la nature (en
Ontario);
■ Parcs Canada;
■ Universités.
Deux modèles qui servent la protection et la préservation de la rivière
Ottawa-Gatineau Adopt-A-Riverbank
Un modèle d’intendance communautaire de la rivière
On comprend bien aujourd’hui que les espaces naturels contribuent grandement à la qualité
de vie et au bien-être des gens. C’est aussi le cas de la rivière des Outaouais, dont la protection
et l’amélioration exigent la coordination et la collaboration de nombreux intervenants, y
compris les gouvernements, les entreprises privées, les organisations non gouvernementales
et les citoyens. À cet égard, le programme Adopt-A-Riverbank (« Adoptez une berge ») offre
un excellent exemple des retombées positives que peut avoir le travail en collaboration.
Le programme Adopt-A-Riverbank existe depuis 1998 et porte sur le segment de la rivière
compris entre la chute des Chaudières et le lac Deschênes. Il compte présentement 13 partenaires,
qui ont « adopté » diverses portions de la berge des deux côtés de la rivière. Les partenaires
s’engagent à mener diverses activités, dont les suivantes :
■ Sensibiliser et faire apprécier (par des randonnées sur la berge, des promenades avec des
spécialistes locaux, des observateurs, des amis et des membres de la famille;
■ Explorer l’eau et la rive à bord d’une embarcation;
■ Apprendre au sujet de la rive et de la rivière;
■ Observer la nature changeante de la rivière avec les saisons;
■ Documenter et consigner les changements qui se produisent dans le temps, au moyen de
croquis, de photos, d’enregistrements et de comptes rendus d’observation.
Le programme s’est récemment associé à l’organisation Ottawa Riverkeeper, nouvellement
créée, et lui tient lieu d’yeux et d’oreilles pour le segment de la rivière qui le concerne. Ottawa
Riverkeeper prévoit s’associer à d’autres associations locales semblables ou en créer en
amont et en aval.
Sourfce : http://www.ottawariverkeeper.ca/AAR/riverbank.html
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 70

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
Ottawa Riverkeeper (Sentinelle de la rivière des Outaouais)
Vision : Une rivière des Outaouais saine et écologiquement durable pour la jouissance et le
bénéfice des populations ontarienne et québécoise.
Mission : Ottawa Riverkeeper Inc. est un organisme indépendant et à but non lucratif qui
emploie un ou des professionnels à titre de « sentinelles » pour aider au maintien et au renforcement
de l’intégrité écologique de la rvière des Outaouais en menant des activités de surveillance,
de recherche originale et de communication avec le public et les organismes gouvernementaux
ainsi qu’en veillant à l’application des lois. Ottawa Riverkeeper Inc. travaillera
de manière indépendante ainsi qu’en collaboration avec des particuliers, des entreprises,
des associations locales et tous les ordres de gouvernement des deux côtés de la rivière.
Objectifs et stratégies
■ Acquérir et maintenir une compréhension approfondie : 1° des valeurs et des processus
écologiques ainsi que des caractéristiques écologiques spéciales de la rivière; et 2° du cadre
de protection offert aux plans fédéral, provincial et municipal;
■ Faciliter l’application des lois et règlements actuels en matière de protection écologique;
■ Encourager, là où il y a lieu, l’adoption de mesures supplémentaires visant à maintenir et à
améliorer la santé écologique de la rivière;
■ Encourager et élaborer des programmes et des projets qui favorisent la sensibilisation de
la population, la bonne gestion de l’environnement et la restauration d’habitats le long de
la rivière des Outaouais.
Tactiques et actions
■ Patrouiller régulièrement la rivière en embarcation ou à pied et veiller à l’application des
lois et règlements actuels en matière d’environnement;
■ Développer un réseau d’observateurs bénévoles faisant rapport à l’Ottawa Riverkeeper
de problèmes ou d’événements d’importance sur le plan écologique;
■ Monter des projets de surveillance écologique et d’échantillonnage tant avec des groupes
qu’avec des individus;
■ Accroître la sensibilisation aux questions relatives au bassin versant en participant à des
activités publiques, en faisant des présentations aux associations locales et en prenant part
à des corvées de nettoyage;
http://www.ottawariverkeeper.ca/
Vue sur le lac Mud dans le bassin du lac Deschênes
sur la rive ontarienne. Un milieu à protéger.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 71

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
PILIER II: LA RIVIÈRE, TÉMOIN DE
NOTRE PATRIMOINE CULTUREL ET BÂTI
La région de la capitale du Canada et d’Ottawa-Gatineau
a été témoin de certains des
plus importants événements historiques,
économiques et politiques depuis l’arrivée
des explorateurs et des bâtisseurs du pays.
Ce patrimoine se rattache très largement à la
rivière. Encore aujourd’hui, une part de notre
patrimoine vivant est liée au passé et associée
à l’industrie des pâtes et papier, à
l’île Victoria ou à la cité parlementaire.
Dans d’autres cas, il se présente comme des
reliques du passé, aux rapides Deschênes,
par exemple, ou bien est mis en valeur sous
la forme de musées, de monuments ou de
lieux signalés par une petite plaque d’information.
Le plan conceptuel est l’occasion de
souligner ce patrimoine, de le faire ressortir
dans le paysage et de le protéger si nécessaire.
LES ÉLÉMENTS D’ORGANISATION
SPATIALE
Le concept de la rivière comme témoin de
notre patrimoine culturel et bâti, présenté
ci-contre s’articule autour des éléments suivants
:
Identification des lieux ayant participé à
l’histoire ou la représentant
■ Les sites historiques et leurs plaques
commémoratives;
■ Les musées;
■ Les axes historiques de transport.
Les liens historiques et intangibles
Il existe des liens intangibles de nature historique
ou patrimoniale. La mise en valeur
des lieux historiques devrait aider à établir
des liens:
■ Avec l’histoire, en reliant le passé et le
présent à l’avenir de façon créative;
■ Avec les cultures, en respectant les traditions
locales et les relations qui existent
entre les individus;
■ Avec les concepts de l'Outaouais fluvial
et du Triangle bleu, qui relient le segment
de la région d’Ottawa-Gatineau aux
grands moments historiques du Québec,
de l’Ontario et du Canada.
LES ACTIONS STRATÉGIQUES
Les actions stratégiques qui accompagnent
les éléments d’organisation spatiale pour
chacun des principes retenus sont les suivantes
:
Principe A : Le patrimoine culturel et bâti
relié à la rivière doit être identifié avec
l’intention de promouvoir sa présence
dans le contexte urbain, de protéger son
existence et de l’intégrer dans la vie des
résidants et des visiteurs.
■ Dresser une carte historique du corridor
aux fins d’interprétation par les utilisateurs
des sentiers récréatifs et les visiteurs;
■ En plus des sites déjà reconnus et entretenus,
revaloriser les sites délaissés et
élaborer un programme de reconnaissance
de nouveaux sites d’intérêt;
■ Développer un réseau d’interprétation et
de reconnaissance des sites, lieux et bâtiments
historiques de part et d’autre de la
rivière par l’implantation de jalons, de
plaques, de pavillons, de sentiers historiques
et de belvédères;
■ Élaborer un programme de rénovation
des édifices historiques importants liés à
l’histoire de la rivière;
■ Mettre en valeur les aspects historiques
de la rivière;
■ Encourager la recherche universitaire sur
l’histoire de la rivière dans le cadre de la
création de l’Observatoire de la rivière
des Outaouais proposé dans le plan de
mise en œuvre;
■ Développer le concept des « sept générations
» ( voir chapitre 4; horizon de planification
) dans le contexte du corridor
fluvial et de l’histoire de la région de la
capitale du Canada;
■ Viser la protection des édifices patrimo-
niaux et des autres structures à caractère
patrimonial; analyser la possibilité d’une
désignation officielle pour les plus importants;
■ Étudier les possibilités d’implanter des
sites semblables à celui de l’île Victoria
(mise en valeur de la culture autochtone)
ailleurs le long du corridor pour illustrer
l’occupation et l’utilisation de la rivière
par les Premières nations.
Les ruines d’une usine à proximité de la plage
Westborow sur la rives ontarienne dans le bassin
des Rapides
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 72

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
PILIER III: LA RIVIÈRE, GARANTE DE
NOTRE QUALITÉ DE VIE
Dans le passé, les villes d’Ottawa et de Gatineau
tournaient le dos à la rivière car celleci
servait principalement à des fins industrielles.
Récemment, en réponse aux nouvelles
valeurs de leurs citoyens et pour des raisons
économiques, de nombreuses villes
nord-américaines ont investi des ressources
considérables pour tourner leurs quartiers
vers l’eau.
L’agglomération d’Ottawa-Gatineau n’a pas
fait exception à la règle, et des réseaux de
promenades et de sentiers récréatifs ont été
mis en place au cours des dernières décennies
et développés dans toute la région.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire
pour intégrer pleinement la rivière dans la
vie quotidienne des résidants. Plusieurs sont
encore indifférents à la rivière et certains la
tiennent responsable de la congestion de la
circulation sur les ponts. Par contre, pendant
les fins de semaine et les jours fériés, la rivière
des Outaouais et ses rives se transforment
en terrain de jeux et offrent des possibilités
inégalées d’apprécier le plein air. Les
nombreuses façons dont la rivière contribue
à la qualité de vie des résidants doivent être
soulignées, élargies, encouragées. Cette ressource
doit également être aisément accessibles
aux citoyens.
LES ÉLÉMENTS D’ORGANISATION
SPATIALE
Le concept de la rivière comme garante de
notre qualité de vie, présenté ci-contre, s’articule
autour des éléments suivants :
Les points de services et les zones d’intérêt
Ce sont des composantes ponctuelles stratégiquement
localisées et parfois de petite envergure
le long ou à proximité du corridor
fluvial. Elles permettent aux utilisateurs de
la rivière et des réseaux récréatifs de faire
des haltes et en même temps, lorsque c’est
possible, de profiter d’activités légères d’interprétation.
Ce sont, par exemple :
■ des zones de récréation et des lieux pour
se détendre aménagées à cet effet;
■ des sites récréatifs, patrimoniaux et
culturels ponctuels;
■ des endroits pouvant offrir des services
aux résidants et visiteurs;
■ des plages ou parcs;
■ des belvédères avec leurs vues sur le
paysage environnant.
Les pôles d’activités et les événements stratégiques
Les activités et les événements stratégiques
doivent être adaptés à la capacité d’accueil
de la rivière. Ce sont les activités et les évé-
nements, comme ceux proposés annuellement
par la CCN, les villes et le secteur privé,
qui vont contribuer à rendre la découverte
de la rivière intéressante, enrichissante,
ludique et agréable. Il ne s’agit donc
pas uniquement des activités nautiques mais
aussi de toutes les activités récréotouristiques
reliées à la rivière à partir des rives ou
à partir du plan d’eau.
Les événements sont des activités ponctuelles
qui favorisent le rassemblement « organisé
» des visiteurs à un moment donné dans
le temps (festivals, compétitions, …). Les
événements sont une façon de faire connaître
et promouvoir la région. Ils présentent
parfois une source importante de revenus
pour les commerces locaux et les entreprises
liées au tourisme.
Un kayakiste à l’Île Bate dans le bassin des Rapides
LES ACTIONS STRATÉGIQUES
Les actions stratégiques qui accompagnent
les éléments d’organisation spatiale pour
chacun des principes retenus sont les suivantes
:
Principe A : La rivière joue un rôle fondamental
dans la qualité de vie des citoyens
et doit être protégée et mise en valeur.
■ Préparer un guide des aménagements types
pour les extrémités de rues résidentielles
qui aboutissent à la rivière
(secteurs Aylmer, Britannia et Gatineau,
par exemple);
■ Faire renaître le jardin à l’usine de filtration
de Hintonburg et créer un petit musée
à cet endroit (île Lemieux);
■ Favoriser l’aménagement de l’île Bate en
élaborant un concept qui repose sur la
pratique du kayak;
■ Promouvoir la création d’un événement
annuel conjoint Ottawa-Gatineau dont la
thématique principale serait la rivière;
■ Promouvoir des activités de quartiers rattachées
à la rivière pour chacun des bassins
(été et hiver);
■ Mettre en place des programmes de sensibilisation
à la rivière dans les quartiers
riverains en complétant les activités déjà
organisées.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 73

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
Un modèle de partenariat
Le partenariat d’une communauté avec les secteurs privés et publics la
plage Westboro
Le projet de restauration de la plage Westboro a débuté à l’été 1999 avec l’intention de démontrer
qu’une petite plage de quartier pouvait servir de catalyseur pour mobiliser la population
autour de projets d’amélioration de l’environnement, de biens historiques et d’équipements
sociaux et récréatifs. L’initiative est venue d’un groupe énergique de résidants travaillant
en collaboration avec un restaurateur local, un pourvoyeur d’équipement de plein air et le
service des loisirs de la ville d’Ottawa.
Le résultat immédiat a été la création d’un petit café de quartier, la location de canots et de
kayaks, une eau de baignade plus propre et plus sûre, des parcours d’interprétation écologique,
la renaturalisation de la rive et la tenue de petites fêtes et de barbecues pour les associations
locales. Les plans à long terme prévoient étendre les activités à l’année longue. Des discussions
sont en cours avec la ville d’Ottawa et la CCN pour transformer le poste d’entretien
de la CCN, désaffecté, en un centre d’activités écologiques et de plein air.
L’élément clé du succès a été l’ouverture du café qui, prolongeant les heures d’utilisation de
la plage et y amenant une présence, a presque fait disparaître le vandalisme et les déchets. Il
convient aussi de signaler que la contribution de 25 500 $ de la ville (ville et MROC) a entraîné
des contributions de plus du double de la part d’entreprises privées et d’au moins le
même montant de la part de la population du quartier.
Le projet représente un modèle d’encouragement à la vie active dans le cadre d’activités locales.
Des projets comme celui-ci peuvent rassembler diverses personnes du milieu afin d’accroître
la sensibilisation aux éléments du patrimoine naturel de la rivière, tout en soutenant
des activités récréatives et d’autres activités de plein air.
Source : http://www.westborobeach.org/city/review.html
Les activités à la plage Westborow sont nombreuses
Principe B : La diversité des usages et des
paysages le long du corridor fluvial doit
être reconnue afin de rendre celui-ci intéressant,
vivant et accessible à tous les usagers.
■ Distinguer clairement dans les plans
d’urbanisme les corridors et les espaces
publics orientés vers les activités touristiques
de ceux où sont privilégiées les activités
à l’intention des résidants;
■ Orienter les nouveaux édifices, commerces,
services sur la rivière vers les sites
identifiés aux fins de développement et
de mise en valeur (centres d’activités privilégiés);
■ Élaborer un programme d’art public, incluant
les commémorations et l’interprétation,
pour permettre aux citoyens d’exposer
leurs œuvres le long du corridor;
■ Organiser, en collaboration avec les différents
musées, des expositions permanentes
et temporaires d’œuvres artistiques
et littéraires ayant la rivière comme
thème (modèle: sculptures de pierres sur
la rive sud du bassin des Rapides).
■ Organiser des activités et des échanges
culturels entre les deux rives sur le thème
de la rivière, notamment au niveau scolaire
primaire et secondaire.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 74

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
Deux modèles qui visent l’amélioration de la qualité de vie des résidants
Les fiducies foncières - Instruments ingénieux de prise en charge du milieu par la population
Une fiducie foncière est un organisme à but non lucratif qui vise à promouvoir la préservation,
la conservation et l’aménagement de milieux naturels en concluant diverses ententes volontaires
avec les propriétaires fonciers visant à préserver, à conserver ou à aménager certains
espaces ou l’adoption de pratiques favorables au maintien à long terme des écosystèmes et
des paysages. Elle peut aussi obtenir des dons et des legs donnant droit à des déductions
d’impôt. Les fiducies foncières sont généralement créées par les forces vives du milieu et ce
sont leurs membres qui conviennent des statuts de la fiducie et qui en fixent les objectifs et
les règlements.
À la fois outils de gestion et instruments de protection du milieu naturel, les fiducies foncières
favorisent la participation de la population à la préservation, à la conservation et à l’aménagement
de leur milieu. Elles peuvent devenir des partenaires stratégiques de la plus haute
importance. Plusieurs fiducies foncières existent déjà ailleurs au Canada, et plus particulièrement
au Québec et en Ontario.
Modèle de Granville Island, Vancouver
Ancien secteur industriel de la ville de Vancouver, l’Île de Granville a été mise en valeur
pour des fins résidentielles, commerciales et touristiques, tout en conservant certaines activités
industrielles. Le concept du Cœur de la capitale du Canada mentionne la possibilité de développer
certains secteurs, notamment les secteurs de l’Île Victoria et de Chaudières, suivant
cette approche.
Une navette fluviale, une marina en
face du nouveau quartier de False
Creek et une vue à partir de l’Île Granville
sur la rive opposée à Vancouver
Partenariats à développer
(à titre indicatif)
■ Mise sur pied de partenariats publicsprivés
sur le modèle lié à la gestion de la
plage Westboro;
■ Les musées locaux;
■ Les organismes scolaires.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 75

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
PILIER IV: LA RIVIÈRE, POINT DE
CONTACT ENTRE LES LIEUX, LES
COMMUNAUTÉS ET LES GENS
La rivière des Outaouais constitue par ailleurs
une frontière. L’emplacement des divers
édifices de l’administration fédérale a,
dans une certaine mesure, contribué au vaet-vient
quotidien d’un nombre important de
fonctionnaires entre les deux rives, mais n’a
pas nécessairement donné lieu au rapprochement
des populations. La rivière est toujours
perçue comme un obstacle entre les
provinces, les gens et les activités économiques,
alors qu’elle pourrait jouer un rôle inverse
et devenir un lieu de rencontre pour
des relations sociales spontanées et des partenariats
dans le domaine économique.
LES ÉLÉMENTS D’ORGANISATION
SPATIALE
Le concept de la rivière comme point de
contact entre les lieux, les communautés et
les gens, présenté ci-contre, s’articule autour
des composantes suivantes :
Les portes d’entrée principales de la rivière
des Outaouais
Ce sont les points d’accès principaux ou encore
des axes routiers ou récréatifs qui mènent
aux pôles d’activités privilégiés par
rapport à la desserte de la rivière. Les portes
d’entrées sont généralement des points de
concentration d’équipements ou d’infrastructures
et de services récréatifs et touristiques.
Le PDI de la rivière des Outaouais
comprend des portes d’entrées nautiques et
des portes d’entrées terrestres.
Les liens physiques
Ce sont des liens forts entre deux composantes
ou plus du territoire; par exemple,
entre les deux rives, entre les communautés,
entres les pôles et les points de services.
Souvent, les liens font référence aux accès à
la rivière. Ces accès sont de trois types :
■ Les accès routiers et cyclables;
■ Les accès aux berges et à l’eau;
■ Les accès visuels éloignés à partir du réseau
routier et cyclable.
Les portes d’entrée et les principaux pôles
d’activités
Le Cœur de la capitale du Canada est sans
conteste la destination nautique majeure de
ce segment du Triangle bleu. Il sert à la fois
de point d’attraction et de halte permettant
une foule d’activités touristiques, culturelles,
récréatives au centre des villes d’Ottawa
et de Gatineau. La principale porte d’entrée
de la rivière est incontestablement située
dans le Cœur de la capitale et plus précisément
le long du boulevard de la Confédération.
Néanmoins, les bassins des Rapides et du
Lac-Deschênes possèdent aussi leur propre
porte d’entrée au pont Champlain, par
exemple, entre les secteurs d’Aylmer et la
promenade Island Park.
Dans le cadre des discussions sur la stratégie
régionale de transport interrive, de nouveaux
liens sont présentement à l’étude.
Les liens avec l’extérieur du territoire
d’étude
Les accès terrestres
En Ontario, les routes 416 et 417 sont les
principaux axes routiers qui donnent sur le
Queensway et sur plusieurs artères et promenades
routières offrant un accès direct ou
indirect à la rivière.
Au Québec, le complexe des autoroutes 5 et
50 donne accès au centre-ville de Gatineau,
alors que la route 148 traverse tout le milieu
urbain en longeant la rivière. Les boulevards
Alexandre-Taché, Laurier et Maisonneuve
sont aussi des accès importants à la rivière.
Les systèmes de transport en commun des
deux villes donnent également accès aux
rives, de même que les pistes cyclables et
sentiers piétonniers. Les autobus de tourisme
permettent à de nombreux visiteurs
d’accéder aux sites d’intérêt.
Les accès fluviaux
Les accès nautiques sont relativement nombreux,
même si les affluents des rivières Gatineau
(sauf sur une courte distance), du
Lièvre et Rideau ne peuvent être utilisés par
les plaisanciers pour remonter leurs cours.
Les accès fluviaux sont donc :
■ La rivière des Outaouais vers Montréal;
■ Le canal Rideau vers Kingston;
■ La rivière des Outaouais vers le lac Témiscamingue;
■ L’embouchure des rivières Gatineau et
du Lièvre.
LES ACTIONS STRATÉGIQUES
Les actions stratégiques qui accompagnent
les éléments d’organisation spatiale pour
chacun des principes retenus sont les suivants
:
Principe A : L'accès à la rivière favorise
les points de contacts entre les communautés
et les gens.
■ Mettre à jour le rapport visant le développement
d’un réseau intégré de sentiers
récréatifs de 1994 (CCN) en fonction de
l’amélioration des accès au corridor fluvial;
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 76

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
■ Harmoniser la signalisation
(symbolisme, design), de l’éclairage et
du mobilier urbain le long des sentiers
récréatifs;
■ Effectuer une analyse de l’état de situation,
de l’offre et de la demande des ports
de plaisance dans le bassin du Triangle
bleu.
Principe B : Les liens entre les rives, les
bassins et les points d’intérêt le long du
corridor renforcent les points de contacts
avec l'eau
■ Bâtir sur le concept actuel du Cœur de la
capitale pour créer des liens avec l’eau,
en particulier :
■ le lien de la rue Bank;
■ secteur La Baie;
■ la mise en valeur des Plaines Le Breton;
■ l’aménagement de l’île Victoria;
■ la mise en valeur des terrains de la
papeterie Scott;
■ le parc du Lac-Leamy à l’exutoire.
■ Mettre en place des partenariats publicsprivés
pour favoriser la création de liens
par bateaux taxis/navettes fluviales entre
les principaux ports de plaisance et les
sites d’intérêt dans les bassins du Lac-
Deschênes et du Triangle bleu;
■ Éviter la vente des terrains du domaine
public, sauf lorsque la transaction
n’affecte pas le potentiel pour la conservation
ou la mise en valeur de la rivière;
■ Élaborer une politique d’acquisition des
terrains privés qui sont stratégiquement
localisés par rapport à un réseau récréatif
continu (étude spécifique à réaliser dans
le cadre des nouveaux plans d’urbanisme
et utilisation des fiducies foncières suggérées);
■ Créer des fonds municipaux ou un fond
intermunicipal (Ottawa et Gatineau) pour
l’acquisition de ces terrains;
■ Effectuer une étude visant à développer
des stratégies spécifiques de rapprochement
des centres-villes à la rivière selon
les axes proposés dans le concept;
■ Préparer des lignes directrices de design
et des normes (architecturales et autres)
pour les équipements et infrastructures
de services le long des sentiers récréatifs
(plans et règlements d’urbanisme).
Partenariats à développer
(à titre indicatif)
■ Commission de la capitale nationale
(CCN) et les services d’urbanisme des
villes;
■ Exploitants de ports de plaisance;
■ Secteur privé;
■ Pêches et Océans.
Le club de voile Grande-Riviàre, le
pavillon Canada-Monde et le traversier
Masson-Angers/Cumberland
sont autant de moyens de favoriser
les relations entre les rives et les
cultures
PILIER V: LA RIVIÈRE, AGENT DE
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
La capitale accueille en moyenne près de
cinq millions de visiteurs par année. La rivière
des Outaouais et ses tributaires, ainsi
que le réseau de sentiers récréatifs et les activités
qui y sont associées contribuent grandement
à la vitalité du tourisme dans la région.
De plus, la qualité de vie qu’apporte la
rivière et ses attraits attire d’autres activités
économiques dans Ottawa-Gatineau et
constitue pour les entreprises, notamment
celles de pointe, un encouragement supplémentaire
à s’établir dans la région. En tant
que l’une des trois principales composantes
du système de navigation du Triangle bleu,
la rivière des Outaouais fait elle-même office
de moyen de transport des visiteurs qui
arrivent par bateau. Il faut répondre aux besoins
particuliers de ces visiteurs pour les
attirer d’abord et leur donner ensuite l’occasion
de contribuer à l’économie locale en
séjournant plus longtemps.
LES ÉLÉMENTS D’ORGANISATION
SPATIALE
Le concept de la rivière comme agent de
développement économique, présenté cicontre,
s’articule autour des composantes
suivantes :
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 77

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
Les pôles d’activités
Ce sont les endroits où l’on privilégiera
l’implantation d’activités et d’événements
reliés à la découverte et l’utilisation active
ou passive de la rivière. Généralement, ces
pôles d’activités sont aussi des pôles importants
pour le tourisme ou les activités récréotouristiques
du secteur dans lequel ils se
trouvent.
Les pôles d’activités marquent des points
focaux à l’intérieur du réseau de liens et de
circuits, incluant :
■ Les quartiers des villes de Gatineau et
d’Ottawa qui s’inscrivent à l’intérieur du
réseau récréatif;
■ Les parcs et espaces verts de la région de
la capitale où l’on trouve des activités
complémentaires à celles qui sont proposées
pour la rivière des Outaouais;
■ Les interfaces entre deux milieux (urbain
et périurbain, eau et terre ferme) où des
activités de toute nature peuvent prendre
place (interprétation, pique-nique, etc.) et
où des services (restauration, location
d’équipement, services de port de plaisance,
hébergement) sont disponibles
pour les visiteurs et les résidants.
Les portes d’entrée (présentées dans le
thème précédent) et les pôles d’activités ont
entre autres pour fonction de distribuer,
d’une part, les utilisateurs de la rivière sur
l’ensemble du territoire et, d’autre part, de
concentrer ces utilisateurs dans des lieux qui
ont été prévus pour les recevoir. Cela permet
de mieux gérer l’intensité d’utilisation
des berges de la rivière et des réseaux récréatifs.
LES ACTIONS STRATÉGIQUES
Principe A : La rivière contribue à la santé
économique et écologique de la région
de la capitale du Canada et des villes
d'Ottawa et de Gatineau.
■ Élaborer des programmes d’aide à la petite
entreprise (CLD, etc.) pour l’implantation
d’activités récréotouristiques commerciales
d’une envergure compatible
avec les objectifs du concept et les vocations
des différents bassins. Par exemple
de petits commerces pour revitaliser le
quartier Notre-Dame de Gatineau : boutiques,
services nautiques, restaurants,
etc.;
■ Rationaliser l’utilisation de quais privés,
en particulier le long de la rue Jacques-
Cartier, sur la rive est de l’embouchure
de la rivière Gatineau;
■ Favoriser les activités liées à chacune des
saisons;
■ Concevoir des excursions thématiques
sur l’eau ou en rive (la rivière historique
- la rivière comme écosystème, etc.);
■ Profiter de la myriade d’événements locaux
et régionaux de la CCN et des villes
pour inclure directement ou indirectement
le thème de la rivière dans les activités;
■ Le cas échéant, utiliser la rivière proprement
dite comme l’une des « scènes de la
capitale » en intégrant le thème de la rivière
aux différents festivals existants
(festivals d’été des montgolfières, de
jazz, etc. et des festivals d’hiver du secteur
Aylmer, Bal de neige, etc.)
Principe B : Le rôle de la région de la capitale
du Canada en tant que l’un des trois
principaux centres urbains dans le système
du Triangle bleu mérite d’être renforcé et
mieux connu.
■ Instaurer un programme de promotion
régional du système du Triangle bleu et
la place de la région de la capitale du Canada
dans ce système;
■ Approcher les organismes responsables
de cette promotion dans les autres pôles
du Triangle afin de développer des stratégies
promotionnelles communes et
complémentaires (dépliants de promotion
des services offerts, particularité de chacun
des pôles, etc.);
■ Effectuer des enquêtes auprès des plaisanciers
visiteurs et résidants;
■ Évaluer la faisabilité technique, environnementale
et économique de développer
un concept de gare maritime sur le site
actuel du port de plaisance de Hull;
■ Réaliser une étude conjointe (Québec -
Ontario) de rationalisation des ports de
plaisance et des services nautiques actuels
en étendant la zone d’étude jusqu’à
la hauteur de Rockland.
Principe C : Considérer une continuité fluviale
entre Montréal et le lac Témiscamingue
dans le corridor d’étude
■ Poursuivre les études de faisabilité et
d’impact environnemental du projet de
désenclavement des rapides entre la
chute des Chaudières et les rapides Deschênes.
Partenariats à développer
(à titre indicatif)
■ Centre local de développement (CLD) et
Corporation de développement économique
d’Ottawa;
■ Commission de la capitale nationale
(CCN);
■ Ville d’Ottawa, Ville de Gatineau et
CCN;
■ Mettre en place des partenariats publicprivé
dans des projets liés à la mise en
valeur de la rivière.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 78

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
LE CONCEPT POUR LE BASSIN DU LAC
DESCHÊNES
Le bassin du lac Deschênes offre une grande
surface de navigation et se prête particulièrement
à la pratique de la voile ainsi qu’à
des activités nautiques d’envergure, telles
des régates et autres événements nautiques
spéciaux. Les plaisanciers ont accès vers le
nord-ouest au réseau de navigation fluviale
du Témiskawa en contournant certains obstacles
naturels par des voies de remorques
hydrauliques. Toutefois, ils ne peuvent accéder
aux bassins situés en aval (à l'est) en
raison de nombreux rapides.
Le concept favorise les échanges entre les
deux rives par l’implantation de navettes
fluviales et le renforcement des aires de services
de part et d’autre de la rivière. Les
nombreuses plages, très fréquentées par les
résidants, offrent des espaces publics de
qualité et des infrastructures nautiques dotées
d'un potentiel récréotouristique régional
et en certaines occasions d'un potentiel
récréotouristique d'envergure nationale.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 79

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
LE CONCEPT POUR LE BASSIN DES
RAPIDES
Le bassin des Rapides offre une surface de
navigation plutôt limitée en raison des eaux
peu profondes et des nombreux rapides. Cependant
son potentiel pour des activités en
eaux vives est fort intéressant.
Le concept favorise l'utilisation d'embarcations
non motorisées et d’activités orientées
vers la baignade, la pêche et les promenades
en rives. Les plages sont reliées au réseau de
sentiers récréatifs et le concept favorise
l’implantation de services et d’activités
complémentaires. Les Îles Bate et Lemieux
ont le potentiel pour devenir des destinations
et offrir aux visiteurs de la capitale et
aux résidants l’occasion de pratiquer des
activités sportives telles que le kayak, de
profité des sites de pique-nique et de se détendre
dans un cadre naturel enchanteur.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 80

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
LE CONCEPT POUR LE BASSIN DU
TRIANGLE BLEU
Le bassin du Triangle bleu offre une surface
de navigation de première qualité. Le bassin
comprend deux secteurs distincts: le secteur
central, aussi identifié comme le Cœur de la
capitale et, vers l’est, un secteur navigable le
long de la rivière des Outaouais qui permet de
rejoindre Montréal. Vers le sud, le système du
canal et la rivière Rideau permet de rejoindre
Kingston et les Milles-Ïles. Le concept favorise
des aménagements qui viendront renforcer
le rôle stratégique de destination d’Ottawa-Gatineau
dans le système de navigation
fluviale du Triangle bleu et qui contribueront
activement à l’essor économique et touristique
des villes. Pour répondre aux besoins des
visiteurs et des résidants, le concept favorise
la venue de nouveaux services d'appoint et de
meilleurs accès aux activités riveraines tout
en favorisant un partage harmonieux et sécuritaire
du plan d'eau par des embarcations et
des navires de toute taille. Les échanges par
voie d'eau entre les deux rives sont multipliés
et les accès stratégiques à la rivière le long
des berges sont mis en valeur et encouragés.
Vers l’est, le concept favorise l'extension du
réseau de sentiers récréatifs ou des
connexions stratégiques avec le réseau existant.
Le concept propose également quelques
projets d’envergure, comme la création d’une
gare maritime, l'installation de nouvelles marinas
et l’aménagement de la rive le long de la
rue Jacques Cartier dans le secteur Gatineau.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 81

5. LE CONCEPT DE MISE EN VALEUR
LE CONCEPT POUR LE BASSIN DU
TRIANGLE BLEU - CŒUR DE LA
CAPITALE
Le secteur central demeure la clé de voûte
du système de navigation de plaisance et
réunit la majorité des attractions, des points
de destinations, des services et des activités
riveraines et nautiques qui en font un lieu
privilégié pour les résidants et les visiteurs
de la capitale du Canada. La présence d'un
réseau de sentiers récréatifs et de liens multiples
avec les centres-villes d'Ottawa et de
Gatineau facilitent les échanges tout au long
du boulevard de la Confédération et du réseau
de sentiers de la Capitale.
Le concept s'appuie principalement sur les
recommandations du Concept du Cœur de
la capitale du Canada, (CCN, 2000) et sur
le plan de secteur (en voie d'élaboration) qui
viendra en préciser le caractère et les aménagements.
La présence de ce bassin riverain
demeure un élément primordial du
paysage naturel et culturel de la capitale du
Canada qu'il convient de préserver et de
mettre en valeur de façon durable.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 82

6. LA STRATÉGIE D’INTERVENTION
Le concept de mise en valeur est l’expression
physique de l’ensemble des idées et des
projets qui ont été avancés par les partenaires
et les intervenants du milieu en cours de
l’étude. Les diverses facettes exprimées
dans le concept sont autant de composantes
individuelles qu’il faut rationaliser, promouvoir,
intégrer et gérer à l’intérieur d’une
stratégie d’intervention.
La stratégie d’intervention s’articule autour
de quatre composantes principales :
■ La mise en place de l’Observatoire de la
rivière des Outaouais, agence de recherche
notamment destinée à bonifier la
connaissance de la rivière;
■ La création d’une table de concertation
ayant pour mandat principal d’assurer la
promotion d’une vision commune intégrée
et des objectifs recherchés dans le
Plan de développement intégré. Cette
agence viserait à favoriser l’instauration
d’un « lieu d’échange » et à permettre le
développement d’un sentiment d’appartenance
et de cohésion en fonction des
unités naturelles et humaines de la rivière.
■ La mise en place des aspects normatifs
et réglementaires devant mener à la
mise en œuvre des différentes composantes
du PDI par le biais de la réglementation
municipale actuelle.
■ L’établissement et l’adoption de critères
généraux de performance (indicateurs)
des principales composantes afin d’aider
les décideurs à optimiser le suivi des
interventions proposées et à canaliser
les projets provenant du milieu.
Le PDI de la rivière des Outaouais se veut
surtout un outil d'aménagement, de concertation
et de gestion. Les propositions qu'il
contient visent à améliorer la situation actuelle
de la rivière et à garantir la protection
des zones environnementales sensibles dans
une optique de développement durable. Les
propositions visent également à tirer le
meilleur parti des potentiels de développement
offerts notamment au niveau récréotouristique,
nautique et économique. Le
concept et la stratégie de mise en œuvre qui
en découle constituent le point de départ de
cette réflexion amorcée sur l'avenir de la rivière.
6.1 LES ORIENTATIONS
Le présent document ne prend appui sur aucun
cadre juridique et sa mise en œuvre dépendra
de la volonté des intervenants à insérer
dans leur réglementation respective les
éléments qu’ils jugent appropriés. Dans ce
sens il s'agit surtout d'un document d'orientation.
La pluralité et le cloisonnement des compétences
sous lesquelles se retrouve la gestion
de la rivière des Outaouais, de même que la
diversité des propositions du PDI font en
sorte que son rythme de mise en œuvre
pourrait être affecté, sans compter que des
décisions ponctuelles pourraient ne pas
s’inscrire dans le cadre des orientations proposées.
La stratégie de mise en œuvre et de suivi
s’attache à créer les conditions qui inciteront
ou intéresseront les divers intervenants
à se concerter et à s’engager dans le sens
des orientations et des propositions du PDI.
Par ailleurs, il faut bien se rendre compte
que la zone d’étude pour laquelle le PDI a
été élaboré ne concerne en réalité qu’une
partie d’un ensemble beaucoup plus vaste,
dont il serait bien mal avisé de ne pas tenir
compte. D’une part, comment justifier tant
d’efforts de protection et de mise en valeur
de la rivière, comment assurer sa pérennité
et son développement durable et comment
entretenir l’intérêt soutenu de tous les intervenants
si rien n’est fait pour atténuer les
problèmes et les menaces en amont, et rien
en aval pour assurer l’utilité des actions que
l’on prend pour les corriger ou les atténuer?
D’autre part, pourquoi ne pas tirer parti des
possibilités qu’offre, aux fins des orientations
et des objectifs que l’on se donne, une
vision plus large? La stratégie de mise en
œuvre et de suivi répond à ces questions en
étendant la portée des orientations et des
propositions du PDI à un cadre plus large
que celui de la zone d’étude.
Enfin, si la mise en œuvre du PDI reste
avant tout l’affaire des corps publics, il n’en
demeure pas moins que la participation du
secteur privé, des usagers et de la population
est essentielle à la conservation, à
l’aménagement et à l’utilisation durables de
la rivière des Outaouais. La stratégie de
mise en œuvre et de suivi du PDI vise donc
à intéresser les investisseurs privés tout en
cherchant à accroître le soutien et la participation
de la population.
La problématique actuelle relative à l’aménagement
et à la gestion de la rivière doit
concilier plusieurs ordres de compétence,
soit le niveau fédéral, les deux provinces
(Ontario et Québec) et les deux municipalités
(Ottawa et Gatineau). Cette situation fa-
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 83

6. LA STRATÉGIE D’INTERVENTION
vorise des approches différentes de la pratique
de l’urbanisme, de l’aménagement et de
la gestion de part et d’autre de la rivière.
Toutefois, la rivière est un écosystème écologique
unique sur lequel se répercutent toutes
les décisions (de développement ou de
conservation) qui sont prises sur ses deux
rives.
Dans ce contexte, il faut trouver le moyen
de gérer en commun toutes les interventions
qui peuvent influencer de part et d’autre
de la rivière son intégrité écologique et
économique. Les cinq volets stratégiques
structurants proposés visent à atteindre cet
objectif.
6.2 LES ÉLÉMENTS DE LA
STRATÉGIE D’INTERVENTION
La stratégie d’intervention s’articule autour
des cinq propositions de nature stratégique
et à caractère structurant. Chacun des volets
qui composent la stratégie s’appuient les
uns sur les autres dans le temps et dans l’espace.
Les grands volets de la stratégie sont
les suivants :
1° Volet : Se donner des outils communs
d’information et d’aide à la
décision… Savoir pour mieux décider
2° Volet : Se doter d’un mécanisme permanent
de concertation et de suivi…
Agir ensemble
3° Volet : Mettre en place des instruments
stratégiques à long terme… Faire
avancer les choses pour de bon
4° Volet : Appeler le grand public à participer…
Embarquer tout le monde
5° Volet : S’engager à aller de l’avant…
Tenir le cap… et voir où l’on en est dans
dix ans
1° VOLET
SE DONNER DES OUTILS COMMUNS
D’INFORMATION ET D’AIDE À LA DÉCI-
SION
… Savoir pour mieux décider
L’une des conditions premières du développement
durable réside dans la connaissance
du milieu où l’on agit et dans la capacité de
prévoir les conséquences des décisions que
l’on prend. Il importe donc de disposer
d’une information environnementale fiable
et à jour pour pouvoir prendre des décisions
qui vont dans le sens des orientations souhaitées.
À cet égard, la pluralité et le cloisonnement
des compétences ajoutent des
difficultés liées à l’accès à l’information et à
sa structuration variée. Or, pour avoir une
même compréhension et une même appréciation
des problèmes et des possibilités qui
se présentent et pour pouvoir décider et agir
dans le même sens, il faut avoir un même
portrait de la situation.
Voilà pourquoi il s’impose de mettre à la
disposition des intervenants des outils communs
d’information et d’aide à la décision.
Il est donc proposé la création d’une agence
de recherche, l’Observatoire de la rivière
des Outaouais ayant notamment les fonctions
suivantes :
■ rassembler, analyser, évaluer et compiler
l’information concernant la rivière
des Outaouais, sous toutes ses formes et
dans tous les domaines;
■ rendre cette information accessible et la
diffuser de manière utile;
■ identifier les lacunes de l’information et
recommander des moyens pour les combler;
■ faire des recommandations en vue
d’harmoniser les programmes et les méthodes
de collecte des données.
Dans le cadre de la mise en œuvre et du suivi
du PDI, ce rôle pourrait être avantageusement
élargi pour inclure, entre autres, les
fonctions suivantes :
■ diriger le programme proposé d’Initiatives
pour la conservation du patrimoine
naturel de la rivière des Outaouais;
■ administrer une Bourse d’étude de la
rivière des Outaouais;
■ élaborer des indicateurs de développement
durable et de la capacité de la rivière;
■ produire périodiquement un bilan environnemental
de la rivière des Outaouais,
par exemple lors du colloque annuel
proposé dans le cinquième volet.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 84

6. LA STRATÉGIE D’INTERVENTION
L’Observatoire viserait notamment à créer
de la valeur ajoutée pour intéresser les autres
intervenants des secteurs public et privé
et pour devenir un centre de référence incontournable
en matière d’information sur
la rivière des Outaouais. Sur le plan pratique,
l’Observatoire pourrait être créé sur le
modèle de L’ATINO et impliquer les universités,
le secteur public et le secteur privé.
Plus simplement, une entente pourrait être
envisagée entre les organismes partenaires.
2° VOLET
SE DOTER D’UN MÉCANISME PERMA-
NENT DE CONCERTATION ET DE SUIVI
… Agir ensemble
L’eau fait partie du patrimoine collectif. Sa
protection, sa restauration et sa mise en valeur
requièrent un engagement collectif. La
mise en place d’une gestion par bassin versant
permettrait de créer une « vision commune
intégrée » tout en incitant ou obligeant
chaque acteur à tenir compte de ses
actes sur la ressource elle-même, sur les espèces
qui en dépendent et sur les autres usages.
Nous parlons ici de l’approche utilisateur
– payeur. Enfin, la cohésion des actions
faciliterait l’application du principe de précaution
qui nous amène à ne pas retarder le
recours à des mesures pour prévenir la dégradation
de l’environnement sous prétexte
du doute scientifique.
Les divers intervenants ne pourront créer les
conditions d’un véritable développement
intégré de la rivière des Outaouais sans disposer
d’un mécanisme permanent leur permettant
à tout le moins d’harmoniser leurs
orientations et leurs priorités et de coordonner
leurs programmes et leurs projets. C’est
pour cela qu’est proposée la création d’une
Table de concertation pour le développement
intégré de la rivière des Outaouais
réunissant les principaux intervenants en
matière de gestion et d’aménagement de la
rivière des Outaouais. Elle pourrait notamment
comprendre des représentants des ministères
fédéraux et provinciaux voués à la
gestion de l’environnement et des ressources
naturelles, des services régionaux et municipaux
de planification et d’urbanisme
ainsi que d’autres organismes, par exemple,
des secteurs du développement économique
et du tourisme. L’actuel Comité administratif
conjoint de la planification et des transports
dans la région de la capitale fédérale
offre un exemple du genre de mécanisme
auquel on peut songer. La Table devrait se
donner comme objectif premier de mettre en
œuvre le PDI et d’en assurer le suivi.
3° VOLET
METTRE EN PLACE DES INSTRUMENTS
STRATÉGIQUES À LONG TERME
… Faire avancer les choses pour
de bon
Quatre instruments stratégiques de gestion
du corridor fluvial sont proposés afin de garantir
la mise en valeur durable de la rivière
à long terme. Ce sont les instruments suivants
:
a) Établir une « zone de gestion
riveraine concertée » (ZGRC)
La zone de gestion riveraine concertée
(ZGRC) vise à assurer la coordination intégrée
des initiatives de toute nature à l’intérieur
d’une zone riveraine sur laquelle s’entendent
les villes d’Ottawa, de Gatineau et
en partie le territoire d’intervention de la
Commission de la capitale du Canada. La
zone proposée couvre essentiellement le territoire
défini par la cartographie écologique
élaborée dans le cadre du PDI. La zone de
gestion riveraine concertée comprend une
dimension urbaine et une dimension environnementale.
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 85

6. LA STRATÉGIE D’INTERVENTION
La dimension urbaine fait suite aux fusions
récentes des municipalités sur les deux rives
de la rivière des Outaouais. Alors que les
nouvelles villes d’Ottawa et de Gatineau
révisent présentement leurs plans d'urbanisme,
le moment est propice pour proposer
que les deux plans d'urbanisme reconnaissent
cette zone de gestion riveraine concertée
(ZGRC).
Par un mécanisme de réciprocité de type
consultatif, les activités urbaines et les projets
d’aménagement dans cette zone feraient
l'objet de consultations de part et d'autre de
la rivière. Idéalement, les villes pourraient
élaborer pour cette zone une réglementation
(désignation, zonage, usages, etc.) utilisant
une terminologie et des critères d’évaluation
pour des projets identiques ou semblables.
Cette approche est possible dans la mesure
où les lois provinciales d’aménagement
dans les deux provinces possèdent des clauses
de réciprocité (consultation obligatoire,
évaluations environnementales conjointes,
etc.) pour les projets à la limite des territoires
municipaux.
Dans la pratique, par exemple, le processus
d’évaluation des projets compris dans la
zone de gestion pourrait inclure l’autre ville
au même titre que les services d’utilité publique
en recourant aux comités consultatifs
d’urbanisme comme interlocuteurs privilégiés.
Cette proposition structurante porterait
plus spécialement sur la gestion des terrains
riverains, bâtis ou en friche, qui appartiennent
aux villes. Cette approche pourrait aussi
accroître les possibilités d’affaires et de
développement économique dans les secteurs
nautique et récréotouristique.
Dans sa dimension environnementale, la
zone de gestion riveraine concertée vise
spécifiquement, à court terme, à coordonner
les actions des différents intervenants en
matière d’environnement sur les rives québécoise
et ontarienne. Il existe déjà le long
des rives de la rivière des Outaouais, dans la
zone d’étude ou à proximité, plusieurs parcs
et espaces naturels protégés par une législation
provinciale ou fédérale (le parc de Plaisance,
la Ceinture de verdure, le parc de la
Gatineau et les terrains de la CCN le long
du corridor, le canal Rideau, les ANSI du
côté ontarien, etc.). Il faut inclure dans cette
recommandation des liens avec les offices
de protection de la nature qui existent déjà
sur la rive ontarienne. À plus long terme, la
création d’un parc fluvial de l’Outaouais
faisant partie du patrimoine canadien des
rivières devient une possibilité.
La zone de gestion riveraine concertée recommandée
est illustrée sur le plan conceptuel.
b) Viser la création d’un parc
fluvial de l’Outaouais
À plus long terme, prenant pour modèle les
aires marines nationales de conservation
d’Environnement Canada (p. ex., le parc
marin Saguenay-Saint-Laurent), mais adapté
au contexte géopolitique particulier de la
rivière des Outaouais, le parc fluvial de
l’Outaouais se composerait de trois secteurs,
soit un secteur Rivière, correspondant
à la rivière des Outaouais elle-même, limité
à l’eau, et deux secteurs riverains se limitant
à une mince bande de terre de part et d’autre
de la rivière : le secteur Rive-Nord, du côté
québécois, et le secteur Rive-Sud, du côté
ontarien. Le secteur Rivière serait géré
conjointement par les gouvernements du
Canada, du Québec et de l’Ontario, alors
que les deux secteurs riverains urbains le
seraient par les administrations locales respectives.
Un mécanisme de concertation ferait
le lien entre le secteur Rivière et chacun
des deux secteurs riverains.
Le parc fluvial de l’Outaouais viserait essentiellement
la protection des écosystèmes
de la rivière des Outaouais aux fins de
conservation, tout en favorisant son utilisation
à des fins éducatives, scientifiques et
récréatives. L’éventuel plan directeur du
parc pourrait définir, par exemple, des zones
de protection intégrale, des zones de protection
spécifique, des zones de protection gé-
nérale et des zones d’utilisation générale.
Il devrait conduire à l’harmonisation
et à la mise en œuvre des politiques,
des lignes directrices, des programmes,
des plans et des activités des différents
ordres de gouvernement à l’égard du
parc, notamment en matière de protection
des écosystèmes, de délivrance de
permis et autres autorisations, de consultation,
de programmation, de communication
et de partage des installations et
des équipements. Le plan directeur
pourrait aussi établir les priorités en ce
qui a trait notamment aux études scientifiques,
à la cueillette de données et aux
inventaires, à la restauration des écosystèmes
et à l’amélioration du milieu fluvial
sous tous ses aspects.
La création du parc fluvial de l’Outaouais
constituerait une première au
Canada. Pour créer le parc fluvial, il faudrait
soit élargir l’actuel programme des
aires marines nationales de conservation
d’Environnement Canada, soit mettre
sur pied un nouveau programme pour
les aires fluviales, soit encore faire
adopter une loi.
La portion de la rivière des Outaouais
visée par cette proposition pourrait
s’étendre de son embouchure jusqu’à
l’île aux Allumettes. On peut assez aisément
imaginer les avantages considéra-
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 86

6. LA STRATÉGIE D’INTERVENTION
bles qui pourraient découler de la création
d’un tel parc pour le développement et la
promotion des activités récréatives et touristiques
liées à la rivière des Outaouais. Le
parc fluvial pourrait du même coup grandement
contribuer à la valorisation de la rivière
par la population régionale et accroître
son soutien aux objectifs, aux orientations et
aux propositions du PDI.
c) Entreprendre les démarches
pour élever la rivière des
Outaouais au rang de rivière
du patrimoine canadien
La rivière des Outaouais doit être reconnue
comme une zone d’intérêt historique
(ZIH). Le rôle et l’importance historiques
de la rivière des Outaouais, sa situation
frontalière et le fait qu’elle coule dans la région
de la capitale fédérale, de même que
son état relatif de conservation, incitent à
suggérer sa désignation à titre de rivière du
patrimoine canadien. Plusieurs sites d’intérêt
historique et archéologique bordent la
rivière des Outaouais, dont la mise en valeur
et l’interprétation ajoutent à la connaissance
du patrimoine et assurent un legs aux générations
futures.
Le programme des rivières du patrimoine
canadien reconnaît que les rivières constituent
un volet inestimable et irremplaçable
du patrimoine canadien et de l’identité canadienne.
La charte du Réseau de rivières du
patrimoine canadien définit un cadre de
coopération entre le gouvernement fédéral
et les provinces pour reconnaître, protéger et
gérer de manière durable les cours d’eau représentatifs
du Canada, leur patrimoine naturel,
culturel et historique et leurs valeurs
récréatives. La rivière des Outaouais a sans
aucun doute le potentiel pour faire partie de
ce réseau.
d) Proposer le regroupement des
fonctions de gestion de l’eau
La rivière est une ressource essentielle
contribuant à la qualité de vie de la population
régionale et une source d’approvisionnement
en eau potable. Sa qualité et la gestion
judicieuse du débit et des niveaux de la
rivière des Outaouais restent des aspects déterminants
de ses utilisations multiples.
L’actuelle Commission de planification de
la régularisation de la rivière des Outaouais,
issue d’une convention entre les gouvernements
du Canada, du Québec et de l’Ontario,
a pour but d’apporter une protection
contre les inondations le long de la rivière
des Outaouais et de ses affluents, tout en
préservant les intérêts des différents utilisateurs
de l’eau, et plus particulièrement en ce
qui a trait à la production hydroélectrique.
La branche opérationnelle de la Commission
est le Comité de régularisation de la
rivière des Outaouais, qui voit à l’exploitation
des réservoirs situés dans le bassin versant
et qui est chargé d’établir les pratiques
et les modalités de régularisation de la rivière
en respectant les politiques générales
établies par la Commission. Il serait opportun
d’élargir ce cadre de coopération fédérale
- provinciale à la gestion de la qualité
de l’eau. Une nouvelle convention pourrait
être négociée pour transformer l’actuelle
Commission de planification de la régularisation
de la rivière des Outaouais en une
Commission de planification de la gestion
de la rivière des Outaouais et créer une
seconde branche opérationnelle pour ce qui
concerne la gestion de la qualité de l’eau.
On peut suggérer comme fonctions supplémentaires
de la nouvelle Commission, entre
autres, la coordination des politiques et des
programmes concernant le contrôle de la
qualité de l’eau, l’élimination des rejets
toxiques et l’amélioration de la qualité de
l’eau en général. On peut également prévoir,
à cet égard, une relation étroite avec l’Observatoire
de la rivière des Outaouais et la
Table de concertation proposée.
4° VOLET
APPELER LE GRAND PUBLIC À
PARTICIPER
… Embarquer tout le monde
Pour pouvoir donner son soutien et participer
pleinement à la mise en œuvre du PDI,
la population doit d’abord apprécier la rivière
et être informée et sensibilisée à
l’égard des enjeux qui la touchent. C’est
dans ce but qu’est proposée la création d’un
Carrefour d’animation de la rivière des
Outaouais.
Appelé à être le centre de rayonnement des
activités d’information et de sensibilisation
de la population régionale aux questions
touchant la protection et la mise en valeur
de la rivière des Outaouais, le Carrefour doit
aussi devenir le point de ralliement des forces
vives du milieu intéressées au développement
durable de la rivière. Sa mission
consisterait principalement à :
■ sensibiliser la population régionale à la
rivière des Outaouais, en lui faisant davantage
connaître et apprécier ses potentiels
et les divers enjeux liés à sa protection
et à sa mise en valeur;
■ favoriser la participation la plus large
possible de la population à la protection
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 87

6. LA STRATÉGIE D’INTERVENTION
et à la mise en valeur de la rivière des
Outaouais dans une optique de développement
durable.
Parmi la panoplie de moyens d’action auxquels
le Carrefour pourrait avoir recours
pour remplir sa mission, on peut mentionner
: des conférences, des ateliers de discussion
et des colloques; des démonstrations et
des expositions; un site Web; un bulletin
d’information et des activités spéciales.
Bien entendu, les actions stratégiques proposées
dans le PDI serviraient de point de
départ de nombreuses initiatives. Le Carrefour
pourrait aussi jouer un rôle essentiel à
l’égard de certaines propositions du PDI. Il
pourrait, par exemple, être chargé de la
coordination des activités dans le cadre de la
Journée de la rivière et offrir son soutien
aux personnes intéressées à mettre sur pied
une fiducie foncière.
La marina du secteur Hull en
hiver
5° VOLET
S’ENGAGER À ALLER DE L’AVANT
… Tenir le cap…
Les parties devraient prendre l’engagement
de faire annuellement rapport au public de
la mise en œuvre du PDI. Puisque la Journée
canadienne des rivières, le second dimanche
du mois de juin de chaque année, a
été proclamée officiellement par la ministre
du Patrimoine canadien, nous recommandons
de retenir annuellement cette date pour
faire ce rapport. Cette date est suffisamment
près du le 4 juin de chaque année, soit l’anniversaire
du voyage de Samuel de Champlain
dans la région en 1613, pour célébrer
cet anniversaire propre à notre région.
… et voir où l’on en est dans
dix ans
Le fait de rendre compte annuellement de ce
qui a été fait et de ce qu’on prévoit faire
l’année suivante ne suffit pas. Il faudra aussi
évaluer la mise en œuvre du Plan dans son
ensemble, faire les constatations qui s’imposent
et décider de la suite. Pour cela, un horizon
de dix ans paraît suffisant et raisonna-
ble. D’où l’idée de fixer du 4 juin 2013,
jour du 400 e anniversaire du passage de Samuel
de Champlain dans la région, au 8 juin
2013, second dimanche du mois de juin
2013, la date de mise à jour du PDI, évaluation
qui devrait faire une large place,
comme à chaque année, à la participation de
tous les intéressés, y compris du grand public.
Lors de cette occasion, un sommet sur
la rivière des Outaouais pourra s’ajouter à
la panoplie des activités de toute nature qui
seront organisées.
L’occasion est belle de marquer cette date
par un événement d’envergure commémorant
le 400 e anniversaire du voyage de Samuel
de Champlain sur la rivière des Outaouais.
Un partenariat avec les Premières
nations présenterait un grand intérêt. Cet
anniversaire pourrait servir de prétexte à la
tenue d’une foule d’activités axées sur la
rivière des Outaouais. On peut penser, par
exemple, à une remontée commémorative
de la rivière (entre l’île Sainte-Hélène, Montréal,
et l’île aux Allumettes) et à la tenue
d’un colloque international sur les rivières
(25 ans après un premier colloque semblable,
à Ottawa), mettant l’accent, par exemple,
sur le développement durable des cours
d’eau ou sur la gestion des cours d’eau dans
un contexte de compétences multiples.
Ces cinq volets stratégiques structurants de
mise en œuvre s’avèrent essentiels pour
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 88

6. LA STRATÉGIE D’INTERVENTION
faire la différence entre un Plan de développement
intégré qui entraînera des changements
bénéfiques concrets pour la mise en
valeur de la rivière ou un plan dont la portée
sera réduite pour les générations futures et
l’avenir de la rivière.
La plage Moussette en hiver
Stratégie de mise en oeuvre
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 89

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Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 90

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www.bicentenairehull.com
www.museopolis.com
Cyberpal Internet Adventure
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 91

ÉQUIPE DE PROJET ET COLLABORATEURS
ROCHE-DELUC/ DELCAN/L’ATINO
Patrick G. Déoux
Urbaniste, chargé de projet pour
le consultant
Melissa Jort
Environnementaliste
María Urbina
Ingénieure stagiaire
Gabriel Pichette et Martin Mageau
Technicien civil et Cartographe
Donna Hinde
Urbaniste, The Planning Partnership
Francis Lavigne
Conseiller nautique
Martin Joly
Géographe (L’ATINO)
Amélie Bouchard
Économiste
Édith Lacroix
Biologiste consultante
Stéphanie Beauregard
Environnementaliste consultante
MEMBRES DE L’ÉQUIPE ET
DU COMITÉ DIRECTEUR
Le Concept de mise en valeur intégrée de la
rivière des Outaouais à été réalisé grâce à la
collaboration de nombreux professionnels et
partenaires.
La Rivière, belle et majestueuse
Daniel LePape
Sylvie Grenier
Pierre Lacroix
Cynthia Lévesque
Myles R Mahon
Pierre Dubé
Daniel Miron
Domitien Mugemana
Jean Falardeau
Coordonnateur du comité de gestion
Bernard Dufresne
NOS REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier les citoyens et citoyennes
des villes d’Ottawa et de Gatineau,
les représentant(e)s de diverses associations
et organisme de la région qui, tout au long
de ce processus, ont contribué aux ateliers
de travail et aux assemblées de consultation.
Un remerciement spécial aux représentants
du CRÉDDO et du groupe des Sentinelles
de la rivière des Outaouais. Leur contribution
a permis la réalisation du Plan de développement
de la rivière des Outaouais.
Nous tenons à remercier Michel Bélanger
qui fut l’instigateur des PDI pour les rivières
Gatineau et du Lièvre et qui agissait aussi,
dans le cadre de ce projet, comme grand argentier
pour le consortium de clients. Nous
remercions notre collègue Daniel Hamelin
pour sa contribution à la rédaction du plan
de mise en œuvre du PDI. Enfin, nous tenons
à remercier les pionniers du projet de
l’Outaouais fluvial, notamment Gilles Tremblay
et Hugues Dupuy qui, appuyés par plusieurs
politiciens de la région, ont participé
à cette grande aventure fluviale. Ils ont été
une source continue d’inspiration pour le
Comité directeur et pour le consultant tout
au long de ce mandat.
L’équipe de projet
Le Comité de gestion de l'étude
Août 2003
Plan de développement intégré de la rivière des Outaouais - rapport final 92

ANNEXE :
ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE
SOMMAIRE EXÉCUTIF

ANNEXE : ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE
PLAN DE DÉVELOPPEMENT
INTÉGRÉ DE LA RIVIÈRE
DES OUTAOUAIS
ÉVALUATION
ENVIRONNEMENTALE
STRATÉGIQUE
CONCEPT, ACTIONS
STRATÉGIQUES ET MISE EN
OEUVRE
SOMMAIRE EXÉCUTIF
N/Réf. : 0380015.100
Dessau-Soprin
Génie
Environnement
Octobre, 2003
SOMMAIRE EXÉCUTIF
Le plan de développement intégré (PDI) du
corridor urbain de la rivière des Outaouais
est une entreprise à long terme qui repose
sur une vision et des principes communs
d’aménagement et de mise en valeur de part
et d’autre de la rivière. C’est cette toile de
fond qui a amené la ville d’Ottawa, la ville
de Gatineau, la Commission de la capitale
nationale, la Société de diversification économique
de l’Outaouais, le Conseil régional
de développement de l’Outaouais à entreprendre
un PDI pour la rivière.
La Commission de la capitale nationale,
conformément à ses politiques et à sa stratégie
de gestion de l’environnement, a donné
le mandat de réaliser une évaluation environnementale
stratégique (ÉES) du PDI.
L’ÉES est un processus d’évaluation systématique
et itératif qui sert à évaluer les
conséquences environnementales du PDI
dans le but d’en faire valoir les effets bénéfiques
et à éviter les effets négatifs. Le but
de l’ÉES est d’intégrer les considérations
environnementales dans le processus de planification
en (1) veillant à ce que les orientations,
les actions et les propositions contenues
dans le PDI soient respectueuses des
politiques et des législations environnementales;
(2) analysant les effets négatifs, positifs
et cumulatifs découlant du PDI; et (3)
proposant des mesures de protection de
l’environnement, d’évitement d’effets et de
suivi environnemental tel qu’il est applicable
dans le cadre de l’élaboration d’un plan
de développement.
L’ÉES fut réalisée en conformité avec la
«Directive du Cabinet de 1990» (mise à jour
en 1999) portant sur l’évaluation environnementale
des projets, des politiques, des
plans et des programmes (Agence canadienne
d’évaluation environnementale,
1999), ainsi qu’en fonction des lois, règlements,
politiques et conventions applicables
dans chacune des juridictions concernées
(fédérale, provinciales et municipales).
L’analyse des effets environnementaux se
veut un exercice de corrélation des liens de
cause à effets entre, d’une part, les orientations
(piliers, principes et actions stratégiques)
et initiatives (projets) avancées dans
le PDI et, d’autre part, les éléments sensibles
du milieu. Cette corrélation permet de
saisir rapidement les enjeux environnementaux
à considérer lors de la planification de
projet et d’identifier, si c’est le cas, les enjeux
qui pourraient affecter la faisabilité de
certaines des initiatives. Ceci étant exprimé,
on comprendra que l’ÉES telle qu’appliquée
à un processus de planification à long terme,
ne peut adresser l’ensemble des initiatives
ou des projets à venir car plusieurs de ceuxci
seront proposés à posteriori. De plus,
l’analyse des effets environnementaux
adresse les enjeux plus génériques du développement
durable de la rivière des Outaouais
qui déborderont de la réalisation de
projets spécifiques. Dans ce contexte, on
portera une attention particulière à la protection
des habitats aquatiques, de la ressource
en eau, des bandes riveraines et des communautés
attenantes dans l’intention de protéger
celles qui sont critiques pour les générations
futures.
Cette évaluation stratégique démontre que le
PDI, dans son ensemble, constitue un outil
de développement durable important pour la
région de la capitale du Canada en ce qu’il
stimulera l’intégration des critères environnementaux,
sociaux et économiques à la
stratégie de développement dans le corridor
de la rivière des Outaouais.
Cependant, certaines mesures doivent être
prises pour s’assurer que les critères d’aménagement
y étant énoncés soient respectés
et que la protection de l’environnement demeure
une priorité dans les prochaines étapes
de développement, soit lors de l’énoncé
de propositions d’aménagement ou de projets
dans le corridor de la rivière des Outaouais.
Les matrices d’évaluation des impacts sur
l’environnement sont présentées ci-après.
Évaluation environnementale stratégique - Annexe 1 1

ANNEXE : ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE
MATRICE D’ÉVALUATION DES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT
ÉLÉMENTS
DU PDI
N/Réf. : 0380015.100
COMPOSANTES
DU MILIEU
Composantes
physiques
Composantes
biologiques
Composantes
socio-économiques
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
Pilier 1 : La rivière, protectrice de nos espaces et paysages naturels.
Principe A :
La protection des espaces naturels et des zones sensibles.
Actions stratégiques :
• Zone de gestion riveraine
concertée (ZGRC). ● ● ● ● ●
• Protection du patrimoine naturel. ● ● ● ● ●
• Agence de recherche ▲ ▲ ▲ ▲ ▲
• Programme de naturalisation des
berges. ● ● ● ● ●
• Naturalisation des rives ● ● ● ● ●
• Plan de gestion de la rivière ● ● ● ● ●
• Programme d’éducation et de
sensibilisation ▲ ▲ ▲ ▲ ▲
• Parc fluvial de la rivière des
Outaouais ● ● ● ● ●
Principe B :
Concentrer les activités économiques et récréatives.
Actions stratégiques :
• Zones privilégiées. ▲ ▲ ▲ ▲ ▲
• Pôles d’activité et de service. ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲
(1) Eau
(2) Air
(3) Sols
(4) Faune
(5) Flore
(6) Habitats
(7) Patrimoine
(8) Utilisation des terrains et ressources
(9) Économie
●
□
Potentiel d’effet positif
Risque d’effet négatif
▲ Potentiel d’effet cumulatif positif
∇ Risque d’effet cumulatif négatif
Évaluation environnementale stratégique - Annexe
2

ANNEXE : ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE
ÉLÉMENTS
DU PDI
Principe C :
La qualité des eaux de la rivière des Outaouais.
Actions stratégiques :
• Plan intégré du bassin versant de
la rivière ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲
• nettoyage des rives ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲
• Commission de planification de la
régularisation de la rivière ▲ ▲ ▲
• Collecte des billots □ ● ●
• Études sur la pollution de sources
diffuses ▲ ▲ ▲ ▲
• Programme inter-provincial de
surveillance ▲ ▲ ▲ ▲
• Programme de gestion des rejets
urbains ▲ ▲ ▲ ▲ ●
• Réduire les sources de pollution
agricole ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ●
Pilier 2 : La rivière, témoin de notre patrimoine culturel et bâti
Principe A :
Le patrimoine culturel et bâti dans le contexte urbain.
Actions stratégiques :
• Carte historique du corridor de la
rivière. ● ●
• Sites historiques connus et à
identifier ●
N/Réf. : 0380015.100
COMPOSANTES
DU MILIEU
Composantes
physiques
Composantes
biologiques
Composantes
socio-économiques
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
ÉLÉMENTS
DU PDI
COMPOSANTES
DU MILIEU
• Réseau d’interprétation et de
reconnaissance
• Rénovation et mise en valeur des
sites historiques
• Recherche universitaire ▲
• Le concept des
«sept générations»
Évaluation environnementale stratégique - Annexe
● ● ●
● ●
• Les sites patrimoniaux ●
• la culture autochtone ● ●
Pilier 3 : La rivière, garante de notre qualité de vie.
Principe A :
La rivière doit être protégée et mise en valeur.
Actions stratégiques :
Composantes
physiques
• guide des aménagements type ●
• Événement annuel conjoint
Ottawa-Gatineau ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ●
• Activités de quartier ●
• Programmes de sensibilisation à
la rivière ▲ ▲ ▲ ▲ ▲
Principe B :
Un corridor fluvial intéressant, vivant et accessible à tous.
Composantes
biologiques
Composantes
socio-économiques
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
●
3

ANNEXE : ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE
ÉLÉMENTS
DU PDI
N/Réf. : 0380015.100
COMPOSANTES
DU MILIEU
Actions stratégiques :
Composantes
physiques
Composantes
biologiques
Composantes
socio-économiques
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
• Les corridors : espaces touristiques
ou à l’intention des résidants ●
• Centres d’activités privilégiées □ □ □ ●
• Art public le long du corridor ● ●
• expositions permanentes et
temporaires ●
• Échanges culturels ● ●
Pilier 4 : La rivière, point de contact entre les lieux, les communautés et les gens
Principe A :
Point de contacts entre les communautés et les gens.
Actions stratégiques :
• Étude du réseau intégré de sentiers
récréatifs
• Signalisation, éclairage et
mobilier urbain
• État de la situation des ports de
plaisance
Principe B :
Les liens entre les rives, les bassins et les points d’intérêt.
Actions stratégiques :
●
●
▲ ● ●
• Liens avec l’eau ▲ ▲ ▲
• Partenariats publics-privés ●
ÉLÉMENTS
DU PDI
COMPOSANTES
DU MILIEU
Composantes
physiques
Évaluation environnementale stratégique - Annexe
Composantes
biologiques
Composantes
socio-économiques
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
• Statut public des terrains riverains ● ▲ ▲ ▲
• Acquisition des terrains privés
stratégiques
• Fonds pour l’acquisition des
terrains stratégiques
▲ ▲ ▲ □
▲ ▲ ▲
• Stratégies de rapprochement des
centre-ville à la rivière □ ∇ ∇ ∇ ● ●
• Normes pour les équipements et
infrastructures
Pilier 5 : La rivière, agent de développement économique.
Principe A :
La rivière contribue à la santé économique et écologique de la région.
Actions stratégiques :
• Aide à la petite entreprise ●
• Utilisation de quais privés ●
• Activités d’eau à chacune des
saisons □ □ □ □
• Excursions thématiques sur l’eau
ou en rive ∇ ∇ ∇ ∇ ▲ ●
• Événements locaux et régionaux ∇ ∇ ∇ ∇ ▲ ●
• Le thème de la rivière dans des
● ● ●
festivals
Principe B :
La RCC : un centre urbain du Triangle bleu.
●
4

ANNEXE : ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE
ÉLÉMENTS
DU PDI
N/Réf. : 0380015.100
COMPOSANTES
DU MILIEU
Actions stratégiques :
Composantes
physiques
Composantes
biologiques
Composantes
socio-économiques
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
• La capitale nationale dans le
réseau navigable ●
• La rationalisation des services
nautiques ● ● ● ● ●
Principe C :
Continuité fluviale Montréal / lac Témiscamingue.
Actions stratégiques :
• désenclavement de la rivière □ □ □ □ □ □ ●
(1) Eau
(2) Air
(3) Sols
(4) Faune
(5) Flore
(6) Habitats
(7) Patrimoine
(8) Utilisation des terrains et ressources
(9) Économie
●
□
Potentiel d’effet positif
Risque d’effet négatif
▲ Potentiel d’effet cumulatif positif
∇ Risque d’effet cumulatif négatif
ÉLÉMENTS
DU PDI
MATRICE D’ÉVALUATION DES IMPACTS SUR
L’ENVIRONNEMENT DES PROJETS RIVERAINS
COMPOSANTES
DU MILIEU
DES PROJETS RIVERAINS
Composantes
physiques
Évaluation environnementale stratégique - Annexe
Composantes
biologiques
Composantes
socio-économiques
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
• Les Plaines LeBreton □ ● □ □ ● ●
• Les îles Victoria et Chaudière □ □ □ □ ●
• Le secteur de l’île Bate □ □ □ □ ●
• L’axe de la rue Bank □ □ □ □ ● ●
• La plage du secteur des îles Petrie
• Le désenclavement de la □ □ □ □ □ □ ●
• Le parc Jacques-Cartier □ □ □ □ □ ●
• Les baies McLaurin et □ □ □ □ □
• Le développement à □ □ □ □ ● ●
• Le secteur Notre-Dame □ □ □ □ ● ●
• Le sentier récréatif rive nord □ □ □ ●
• Le parc de la Baie □ □ □ ● ●
• La rue Jacques-Cartier ● ●
• Le Musée canadien des ● ●
5

ANNEXE : ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE
ÉLÉMENTS
DU PDI
N/Réf. : 0380015.100
COMPOSANTES
DU MILIEU
Composantes
physiques
Composantes
biologiques
Composantes
socio-économiques
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
• L’île Lemieux □ □ □ □ □ ●
• La plage Moussette □ ●
• La plage et le belvédère Remic □ □ □ □ □ ●
• Les rapides Deschênes □ □ □ □ ●
• La plage Britannia □ □ □ □ ●
• Le parc des Cèdres □ □ □ □ ● ●
• La pointe Pinhey □ □ □ □ □ ●
• Le site de la baie Shirley □ □ □ □ □ ●
(1) Eau
(2) Air
(3) Sols
(4) Faune
(5) Flore
(6) Habitats
(7) Patrimoine
(8) Utilisation des terrains et ressources
(9) Économie
●
□
Potentiel d’effet positif
Risque d’effet négatif
▲ Potentiel d’effet cumulatif positif
∇ Risque d’effet cumulatif négatif
Les recommandations faites dans le cadre
de l’ÉES sont :
• La concertation des intervenants des secteurs
public et privé en ce qui a trait au
développement économique du corridor
de la rivière des Outaouais.
• Une concertation entre les autorités fédérales,
provinciales et municipales en ce
qui a trait à la protection des plans d’eau
et des rives.
• La réalisation d’études sur l’état actuel
des écosystèmes aquatiques et riverains
de la région, de manière à faciliter les
analyses de risques d’effets cumulatifs à
venir lors de la proposition de projets
concrets.
• La mise en place, en amont des propositions
de projets, de règlements de zonage
et de schémas d’aménagement favorisant
le développement de points de service, de
marinas et de centres commerciaux à des
endroits où ces activités ne risquent pas
d’empiéter sur les milieux naturels existants.
• Une collaboration des secteurs public et
privé pour la restauration d’habitats naturels
dégradés.
• La mise en place d’un programme de suivi
environnemental à long terme qui impliquera
de façon minimale :
Évaluation environnementale stratégique - Annexe
■ La création d’une cellule régionale permanente
qui sera responsable de la
compilation des données, études, initiatives
et projets issus du PDI, qui chapeautera
certaines études sectorielles à
réaliser sur les deux rives de la rivière
et qui servira de table ronde à la
concertation des critères d’aménagement.
■ L’initiation d’un programme conjoint
(fédéral, provincial et municipal) de
suivi de la qualité de l’eau et de gestion
de la pollution de sources diffuses.
■ La mise en place de normes uniformisées
de protection de l’environnement,
de conservation du patrimoine et
d’aménagement en bande riveraine.
■ La compilation de données quantitatives
sur l’état des rives, de l’eau, de
l’habitat du poisson, ainsi que de l’occupation
des terres dans le corridor de
la rivière des Outaouais.
Avec l’application de ces recommandations,
l’ÉES conclut que le PDI de la rivière des
Outaouais peut être mis de l’avant tel que
proposé et constitue un outil important dans
le contexte d’une stratégie de développement
durable du corridor urbain de la rivière
des Outaouais.
6