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Mémoires historiques, tome second - Chine ancienne

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Se-ma Ts’ien — <strong>Mémoires</strong> Historiques<br />

Tome II<br />

La treizième année (167 av. J.-C.), en été, l’empereur dit :<br />

— Voici ce que j’ai entendu dire : La Providence (184) veut<br />

que les calamités naissent des actions détestables, et que la<br />

prospérité vienne à la suite de la vertu. Les fautes de tous les<br />

fonctionnaires doivent avoir leur origine en moi-même. Or<br />

maintenant les fonctionnaires appelés prieurs secrets (185)<br />

reportent la responsabilité des fautes p.474 sur des inférieurs<br />

et, par là, mettent en lumière mon manque de vertu. C’est là<br />

ce que je ne saurais aucunement admettre ; je supprime<br />

cette fonction.<br />

Le cinquième mois (29 mai - 27 juin 167), l’honorable Choen-yu<br />

(I) (186), intendant en chef du grenier public dans le pays de Ts’i, se<br />

rendit coupable d’une faute et fut condamné au supplice ; des agents<br />

de la prison envoyés par décret impérial vinrent se saisir de lui pour le<br />

transporter et l’enchaîner à Tch’ang-ngan. L’intendant du grenier public<br />

n’avait pas de fils, mais il avait cinq filles ; au moment de partir, quand<br />

on venait de l’arrêter, il injuria ses filles en disant :<br />

— Quand on a des enfants, mais qu’on n’a pas de fils, cela<br />

n’est d’aucune utilité soit dans la prospérité, soit dans<br />

l’infortune.<br />

Sa plus jeune fille, T’i-yong, en fut affligée et pleura ; elle suivit<br />

donc son père à Tch’ang-ngan ; elle adressa à l’empereur une requête<br />

en ces termes :<br />

« Le père de votre servante est un p.475 fonctionnaire ; tous<br />

les gens du pays de Ts’i louent son désintéressement et sa<br />

justice. Maintenant il est tombé sous le coup de la loi et doit<br />

être supplicié ; votre servante s’en afflige. Un homme qui a<br />

été mis à mort ne peut revenir à la vie ; un homme qui a été<br />

mutilé ne peut retrouver ses membres ; quand même il<br />

voudrait se corriger de ses fautes et se réformer, il n’en a plus<br />

le moyen. Votre servante désire être incorporée jusqu’à la fin<br />

de ses jours dans le nombre des esclaves publics afin de<br />

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