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Mémoires historiques, tome second - Chine ancienne

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Se-ma Ts’ien — <strong>Mémoires</strong> Historiques<br />

Tome II<br />

« Neuf ans après que le lieu saint de Fou eût été institué, le duc<br />

Wen trouva un être qui ressemblait à une pierre. Il lui sacrifia dans<br />

la ville qui est située sur le versant nord du Tch’en-ts’ang (dans la<br />

sous-préfecture actuelle de Pao-ki, c’est-à-dire du joyau-faisan,<br />

préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si). Certaines années,<br />

cet esprit ne vient pas du tout ; d’autres années, il vient souvent.<br />

Lorsqu’il vient, c’est toujours de nuit. Il arrive du sud-est, brillant et<br />

étincelant comme une étoile filante et s’abat sur le lieu où on lui<br />

sacrifie. Il est alors semblable à un faisan mâle. Son cri est<br />

retentissant : les faisans lui répondent pendant la nuit. On lui<br />

sacrifie une victime. Son nom est « le joyau de Tch’en ».<br />

— La géographie publiée pendant la période t’ai-k’ang de la dynastie Ts’in dit :<br />

« Au temps du duc Wen, un homme de Tch’en-ts’ang prit à la<br />

chasse un animal qui ressemblait à un porc ; il n’en connaissait pas<br />

le nom ; il l’emmena avec une corde pour l’offrir (au duc) ; il<br />

rencontra deux enfants qui lui dirent :<br />

— Le nom de cet animal est Wei ; il demeure toujours dans la terre<br />

et mange la cervelle des hommes morts ; si on veut le tuer, qu’un<br />

cyprès frappe sa tête 48 .<br />

Le Wei dit à son tour :<br />

— Ces deux enfants s’appellent les joyaux de Tch’en ; celui qui<br />

prend le mâle sera roi ; celui qui prend la femelle sera hégémon.<br />

L’homme de Tch’en-ts’ang poursuivit alors les deux enfants ; mais<br />

ils se transformèrent en deux faisans mâle et femelle et montèrent<br />

sur le versant nord du Tch’en-ts’ang où ils devinrent des pierres. Les<br />

Ts’in leur sacrifièrent.<br />

05.(152) C’est-à-dire que, pour les crimes graves, on mettait à mort non<br />

seulement le coupable, mais encore ses parents aux trois degrés, à savoir,<br />

suivant Tchang Yen : 1° son père et sa mère ; 2° ses frères aînés et ses frères<br />

cadets ; 3° sa femme et ses enfants, ou, suivant Jou Choen 1° son père ; 2°<br />

sa mère, 3° sa femme, qui paraît être le même ouvrage.<br />

48 On retrouve ici la tradition populaire suivant laquelle les racines du cyprès percent la<br />

tête de la bête malfaisante qui cherche à dévorer les cadavres sous terre ; c’est une<br />

des raisons pour lesquelles on plante des cyprès sur les sépultures. Cf. De Groot, The<br />

religious system of China, vol. II, p. 468-469.<br />

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