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Mémoires historiques, tome second - Chine ancienne

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Se-ma Ts’ien — <strong>Mémoires</strong> Historiques<br />

Tome II<br />

07.(243) Lo-yang était à 26 li au nord-est de la sous-préfecture actuelle de Lo-<br />

yang, qui fait partie de la préfecture de Ho-nan. C’était l’<strong>ancienne</strong> ville de<br />

Tch’eng-tcheoui (cf. <strong>tome</strong> I, note 04.293 ; note 04.497 ; <strong>tome</strong> II, note 223),<br />

Le roi Tchoang-siang (249-237 av. J.-C.) en avait fait la préfecture de Lo-Yang<br />

et avait placé cette ville sous les ordres de l’administrateur de la commanderie<br />

de San-tch’oan.<br />

Sur les deux orthographes [a] et [b] qui ont cours pour désigner la rivière Lo<br />

et la ville de Lo-yang, nous trouvons dans le commentaire de Tchang Cheou<br />

tsie une explication qui apparaît déjà chez le commentateur Yen Che-Kou et<br />

plus <strong>ancienne</strong>ment chez Lou Té-ming et Yu Hoan : autrefois le mot Lo se serait<br />

écrit [b] ; mais, quand les Han postérieurs (25-220 ap. J.-C,) fixèrent leur<br />

capitale à Lo-yang, comme ils régnaient par la vertu de l’élément feu et que le<br />

feu est vaincu par l’eau, ils supprimèrent le signe de l’eau à gauche du<br />

caractère [b], et ajoutèrent le caractère [c] à la droite de la phonétique ; en<br />

effet, le caractère [c] symbolise la terre (j’avoue que ce point de la théorie<br />

reste obscur pour moi) ; or la terre triomphe de l’eau qui est l’élément que<br />

redoutaient les Han.<br />

— Cette explication se heurte à une objection très forte : dans plusieurs textes<br />

antérieurs à la dynastie des <strong>second</strong>s Han, tels que le Tcheou li, le Tso tchoan,<br />

etc., on trouve la rivière Lo du Ho-nan désignée par le caractère [a] ; ce<br />

caractère était donc admis avant la prétendue réforme attribuée aux Han<br />

postérieurs. Le Dictionnaire de K’ang-hi (au mot [a]) fait bon marché de cette<br />

objection, en disant que les textes anciens devaient présenter la leçon [b] et<br />

qu’ils ont été corrigés à une époque ultérieure. Mais ce n’est pas là une<br />

réponse scientifique.<br />

— Le critique Toan Yu-ts’ai, dans son édition du Chouo wen (chap. XI, p. 18 v°<br />

et 19 r°, au mot [b]) a tiré la question au clair avec toute la précision et la<br />

lucidité qui sont les caractéristiques de cet excellent esprit : il commence par<br />

établir, au moyen des textes anciens, qu’à l’origine le mot [b] désignait la<br />

rivière Lo du Chàn-si (cf. t. I, p. 202, n. 3) et que le mot [a] désignait la<br />

rivière Lo du Ho-nan (cf. <strong>tome</strong> I, note 02.187) ; les empereurs de la dynastie<br />

Wei (220-264 ap. J.-C.), qui régnaient par la vertu de la terre, et qui avaient<br />

leur capitale à Lo-yang, changèrent l’orthographe [a] en [b], parce que la terre<br />

est le mâle de l’eau et que la dynastie se trouvait ainsi étroitement associée à<br />

sa capitale, comme le mâle à la femelle ; mais, pour prévenir la critique, les<br />

empereurs Wei prétendirent qu’ils ne faisaient que revenir à l’<strong>ancienne</strong><br />

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