au nord de l’île de honshu, Toroku, une région paisible où la majorité de la population, toujours attachée aux traditions, se partage entre la pêche, la culture du riz et les activités portuaires. mais pas uniquement. c’est ici, <strong>à</strong> quelque deux cents kilomètres de Tokyo, que la société Tepco a bâti l’un des fleurons de l’économie japonaise, la centrale nucléaire de fukushimadaiichi, dont les six réacteurs produisent près de cinq millions de kilowatts par an. Les 120 000 habitants des environs ne se sont jamais posé de questions sur la menace que pouvait représenter l’énergie nucléaire en cas d’accident. une naïveté dont fait preuve l’un des ingénieurs de la centrale, m. sato : « on m’a toujours dit qu’il n’y avait aucun risque, et on a besoin d’électricité pour vivre… » même son de cloche chez nishihana, une infirmière qui a grandi dans la région : « Pour moi, tout était normal ; nous n’avions pas conscience du problème de la radioactivité. » Pourtant, le pire va bel et bien se produire. Le 11 mars 2011, un tremblement de terre particulièrement violent, puis un raz de marée non moins exceptionnel frappent l’est du Japon, provoquant la mort de 19 200 personnes et la plus importante catastrophe nucléaire de tous les temps. au travers de l’histoire de trois rescapés, ce documentaire retrace par le menu les cent heures qui ont suivi la catastrophe, celles qui ont vu le pays tout entier basculer dans la tragédie. le jour où le monde a tremblé situé dans une région du globe où les secousses telluriques sont très fréquentes, le Japon a depuis longtemps appris <strong>à</strong> se protéger contre les risques induits par ce type d’événements. mais la force de la nature laisse parfois les hommes démunis… selon les experts nippons, un séisme de la magnitude de celui de mars 2011 ne survient qu’une fois par décennie. a la centrale de fukushima, malgré la violence du tremblement de terre, le système de sécurité fonctionne et, comme prévu, la fission nucléaire s’arrête. mais le personnel, qui a déj<strong>à</strong> commencé <strong>à</strong> refroidir les réacteurs, va être surpris par la puissance de la vague du tsunami, qui déferle quarante-neuf minutes plus tard. a 15 h 35, le générateur de secours se 6 france 5 • semaine 10 du 3 au 9 mars 2012 Le monde en face <strong>J'étais</strong> <strong>à</strong> <strong>Fukushima</strong> © nhK Morceaux choisis « On aurait pu sauver d’autres gens, mais il n’était pas possible de s’approcher du bord de mer (<strong>à</strong> cause de la radioactivité). » m. Baba, maire de la ville de namié « Tout ce que je pouvais faire, c’était aider <strong>à</strong> évacuer les gens, j’aurais dû aller chercher les gens jusque dans la mer, je regrette tellement. » m. takano « J’ai vu une fumée monter, monter… je me suis dit : c’est fini. » mme nishihana (<strong>à</strong> propos de l’explosion du réacteur n° 1) « On fait tout pour qu’il n’y ait pas d’habitants irradiés. » m. Kan, Premier ministre, qui a agrandi le périmètre d’évacuation <strong>à</strong> 20 kilomètres retrouve submergé, privant d’alimentation électrique trois des six réacteurs. c’est le début du plus grand accident nucléaire que le monde a connu. Pendant que, <strong>à</strong> l’intérieur de la centrale, les ingénieurs constatent les premiers dommages et se concentrent sur la réparation du système électrique, <strong>à</strong> l’extérieur, la panique gagne aussi la population. Quatre kilomètres plus loin, <strong>à</strong> l’hôpital, nishihana et ses collègues installent des lits de fortune dans les couloirs pour accueillir les premiers blessés mais aussi les personnes âgées ; ailleurs dans la ville, Takano et les équipes de pompiers tentent de venir en aide au plus grand nombre. Leur tâche ne fait que commencer… camille Flocon
© la Générale de Production Mardi 6 Mars 21.40 Documentaire Durée 52’ auteurs carole GriGy et HuGues de rosière réalisation HuGues de rosière ProDuction france télévisions/la Générale de Production année 2011 Le monde en face La petite griffe qui monte, qui monte Directrice du réseau national tissons la solidarité, caroline Portes a mobilisé les énergies dans plusieurs chantiers d’insertion. son ambition : créer une collection griffée <strong>à</strong> partir de vêtements de seconde main. une initiative pilotée sur le terrain par emmanuel aubry et laure du Pavillon, deux anciens collaborateurs du couturier christian lacroix. 7 france 5 • semaine 10 du 3 au 9 mars 2012