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Livre - Stop Gavage

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L’INRA au secours du foie gras<br />

4.3 Quelles garanties d’indépendance des recherches ?<br />

Nous venons de voir que la majorité des recherches de l’INRA sur le foie gras ont pour objectifs officiels<br />

d’« améliorer les performances à tous les niveaux de la filière » et de « conforter la filière foie gras dans un<br />

contexte européen peu favorable à ce type de production ».<br />

Les études sur les souffrances et maladies des animaux utilisés pour produire du foie gras sont d’une<br />

tout autre nature. Suivant les résultats obtenus – et le discours tenu par les chercheurs de l’INRA en tant<br />

qu’experts dans le débat public – loin de « conforter la filière foie gras », ces recherches pourraient, au<br />

contraire, fortement fragiliser sa position. Tout élément scientifique qui montre que le gavage est nocif<br />

pour les animaux va à l’encontre de la stratégie de défense de cette pratique adoptée ouvertement par les<br />

producteurs.<br />

Quelle différence est faite à l’INRA entre les recherches qui visent à « conforter la filière foie gras dans<br />

un contexte européen peu favorable » et celles qui, au contraire, pourraient remettre en cause la légitimité<br />

de ses méthodes actuelles de production ?<br />

44<br />

Aucune.<br />

Ces deux types d’études sont réalisés par les mêmes unités de l’INRA, conduites par les mêmes<br />

chercheurs, financées les unes comme les autres par les producteurs de foie gras, et ces derniers exercent<br />

dans les deux cas une influence décisive sur le choix des thèmes de recherche.<br />

À un lecteur qui, évoquant les liens entre les chercheurs de l’INRA et les filières viande, demande<br />

« peut-on parler d’étude scientifique indépendante ? » sur la souffrance des oiseaux gavés, Daniel<br />

Guémené répond :<br />

<br />

<br />

Daniel Guémené, Cerveau & Psycho 14 , numéro 11, septembre 2005, rubrique « La Tribune des Lecteurs », en réponse<br />

aux critiques adressées par un lecteur à l’article qu’il a co-signé avec Gérard Guy et Jacques Servière, « Le gavage<br />

est-il indolore ? », Cerveau & Psycho, numéro 10, juin 2005, pages 70-73<br />

Il est difficile de se satisfaire d’une telle réponse qui consiste essentiellement à nous demander de faire<br />

confiance à ce scientifique, alors même que ses résultats, indiquant que des animaux blessés ou rendus<br />

malades par le gavage souffrent, ne l’empêchent pas de conclure que « l’étude du système nerveux des<br />

oies et des canards révèle que ces animaux ne semblent ressentir ni stress ni souffrance pendant le<br />

gavage » (cf. troisième partie).<br />

Quels sont les autres arguments mis en avant par ces chercheurs pour attester l’indépendance de leurs<br />

travaux sur la nocivité du gavage ? Ils sont de deux ordres :<br />

o la validation par les comités de lecture de revues scientifiques qui publient leurs articles,<br />

o le co-financement de leurs recherches par le ministère de l’agriculture.<br />

L’argument de la validation par les comités de lecture de revues scientifiques<br />

Au lecteur de Cerveau & Psycho qui s’interroge sur l’indépendance des recherches menées, Daniel<br />

Guémené offre une deuxième assurance de l’intégrité scientifique de ses travaux :<br />

<br />

<br />

Daniel Guémené, Cerveau & Psycho, numéro 11, op. cit.<br />

Le sens critique des scientifiques étrangers « qui n’ont que faire du gavage » n’est pas aiguisé au<br />

point de refuser des articles de Daniel Guémené qui, tel celui paru dans la revue World’s Poultry Science<br />

Journal 15 , contiennent des affirmations telles que :<br />

• « il n’y a aucune preuve scientifique qu’elle [la cage individuelle] ait des conséquences négatives<br />

pour les canards hébergés dans ces conditions 16 », alors que Daniel Guémené lui-même reconnaît<br />

que cette cage « ne permet pas aux animaux » de « se retourner sans difficulté », « battre des<br />

ailes », « interagir normalement avec d’autres individus » (cf. chapitre 17), et qu’un autre article<br />

de cette même revue affirme que la cage individuelle induit « une restriction comportementale<br />

considérable 17 » ;<br />

14. http://www.cerveauetpsycho.com.

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