etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

de Binche du 6 octobre (45). Le document - qui comporte, cette fois,
quinze signatures autographes, deux nouvelles religieuses y
apparaissant : les sœurs Séraphine Godaux et Alexandrine Dayvier (46)
- fut transmis, le 24 novembre par les municipaux de Binche (47) à
l'Administration centrale, et une copie fut envoyée également à
l'Administration des Domaines nationaux et de l'enregistrement à
Mons.
Nouvel échec ! puisque le 7 décembre, les scellés étaient
apposés sur la bibliothèque du couvent (48), et que le jeudi 4 janvier
1797, les religieuses étaient priées de quitter leur Maison (49). Comment
expliquer ce revirement et une telle précipitation ? Pour pouvoir
disposer, semble-t-il, d'un logement susceptible d'abriter une brigade
de gendarmerie stationnée à Binche. La démarche en avait été faite tout
au début de janvier par l'Administration départementale, et la
Municipalité de Binche, soucieuse d'éviter tout ennui, avait aussitôt
proposé le couvent de la rue Saint-Jacques comme pouvant servir à cet
usage. Le collège Saint-Augustin, abandonné par les professeurs et les
élèves, aurait pu sans doute être, lui aussi, désigné, mais :
Considérant que la régularité des bâtimens du Collège présente un
ensemble propre soit pour quelque fabrique ou quelqu'autre
établissement utile, et qu'il serait préjudiciable à la chose publique de le
diviser, et que d'ailleurs une partie en est à ce moment à l'usage de
l'administration municipale du canton qui y tient ses séances, ainsi que
le commissaire du pouvoir exécutif son bureau, et que la force armée y
occupe un logement, et l'autre partie dont on voudrait disposer est
remise à bail par l'Administration centrale.
Considérant que l'autre local au Couvent des Sœurs Noires est sous tous
les rapports préférable à celui du Collège par la division qui s'y trouve
faite et qui présente un ensemble, conforme au vœu de la loi, qui réunit
les causes nécessaires, la dite administration est d'avis que le local des
Sœurs noires est le seul propre à y placer la gendarmerie, et qu'en
attendant que les travaux nécessaires y soient effectués, que la dite
gendarmerie soit provisoirement au ci-devant couvent des Re'collets où il
se trouve tous les accomodemens nécessaires, et où, jusqu'à ce que l'on
ait disposé de cette propriété, ils contribueront grandement à sa
conservation." (50)
Le 17 février, la Municipalité binchoise faisait part de sa
détermination à l'Administration départementale (51). Pauvres Sœurs
noires ! Six jours auparavant, le Directoire exécutif avait pris à Paris un
arrêté maintenant et conservant provisoirement dans l'étendue des
neuf départements réunis, les communautés connues sous le nom de
Sœurs Noires" (52), mais hélas! cette mesure n'était pas encore
parvenue à la connaissance des Administrateurs départementaux, si
bien que les religieuses binchoises restaient chassées de leur Maison,
sans bon de retraite et avec interdiction au surplus de porter encore
l'habit religieux. Une compensation ayant cependant été prévue à cet
effet par un arrêté du Directoire exécutif en date du 23 pluviôse an V
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