etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

ce soit par le moyen de la force armée, et qu'ils soient poussés dehors,
ce qu'ayant fait par complaisance et, après leur sortie, nous avons fermé
les portes, et laissé le tout sous la garde et surveillance du citoyen
Tobie" (38).
Les religieux étaient à peine expulsés de leur maison que le
citoyen Bertrand, huissier à Binche, introduisait, le 18 pluviôse, une
demande auprès de la Municipalité "tendante à ce qu'il lui soit accordé
un local au ci-devant couvent des Récollets en cette commune pour lui
servir de demeure" (39). Cette demande ne fut pas agréée car la
Municipalité binchoise avait d'autres vues sur l'établissement. Elle
songeait à y tenir l'assemblée primaire prévue pour le 1er germinal, et
avait déjà porté son choix sur "le réfectoire et les cloîtres" (40). Le 4
germinal en tout cas (24 mars 1797), sur l'invitation du Commissaire
Long, il fut décidé que l'église des Récollets servirait "de Temple des
loix, et que le drapeau tricolore sera posé à la façade d'icelle avec une
inscription que le Commissaire s'est chargé de faire mettre, et qu'un
membre de l'Administration sera chargé d'y aller publier les loix et
arrêtés, après son de cloche de la ville" (41).
Faut-il dire que les catholiques binchois, privés d'un lieu de
culte qui leur était cher, voyaient tout cela d'un assez mauvais œil.
Prévoyant la suppression du couvent, ils avaient remis, dès le mois de
janvier 1797, à la Municipalité une pétition tendant à garder l'église des
Récollets à l'usage paroissial. Se rendant bien compte toutefois que les
motifs religieux qu'ils invoqueraient n'auraient pas le poids suffisant,
ils eurent soin d'y joindre des raisons d'ordre commercial qui, comme
on le sait, sont toujours considérées à Binche avec intérêt:
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Sur la vue des citoyens Huart, Claro, Vanderboth, Desterbecq et
consors, tous habitans de la commune de Binch, agissant tant eux qu'aux
noms des habitans de la commune, expositive que par la clôture de la
porte principale de l'église des Récollets en cette commune, tout le
canton de la ville qui environne cet emplacement, et où à cause d'ycelui
se sont fixés à grands fraix la plus grande partie des commerçans, dont
la ruine est certaine si on ne laisse pas la faculté de célébrer la messe
dans cette église, au moins les jours des fêtes et les dimanches. Un
membre entendu, en l'absence du commissaire du Directoire exécutif,
l'Administration considérant que la messe est un attrait pour les gens de
la campagne afin de se rendre dans les villes, et qu'il est de l'intérêt d'un
gouvernement de faciliter le commerce par tous les moyens qui sont en
son pouvoir, puisqu'il est une des grandes ressources de laquelle
découle tout à la fois et l'existence des individus et l'alimentation du
trésor public; considérant aussi que jusqu'à ce que l'on ait aliéné ce
domaine national qui, dans tous les tems, ne pourra jamais être que
d'une très petite ressource aux finances de la république par le faible
produit que l'on peut espérer d'un bâtiment tel que celui-là, et que ceux
qui seraient tentés d'en faire l'acquisition ne considéreront jamais que la
petite partie de terrein sur laquelle cet édifice est placé (d'autant que les
matériaux s'acquièrent par des fraix immenses de démolition), la ditte
Administration est d'avis qu'après que les ex-récollets de Binch auront
évacué leur couvent, et jusqu'à ce que la république ait autrement