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Plaquette oiseaux de jardins - Parc national de la Guadeloupe

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OISEAUX<br />

<strong>de</strong> JARDINS<br />

Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Petits Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Reportages Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature<br />

Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature Nature


LE NID<br />

Les <strong>oiseaux</strong> <strong>de</strong> <strong>jardins</strong> construisent leurs nids dans les arbres et dans les arbustes, parfois aussi<br />

sur les gouttières ou sous les toits.<br />

Il existe une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> nid chez les <strong>oiseaux</strong> comme il existe une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> maison<br />

chez les êtres humains. Mais, le nid n’est pas une maison permanente pour un oiseau. Il sert juste à<br />

abriter et à protéger les œufs, et à nourrir les oisillons fragiles. En général, ils construisent un<br />

nouveau nid à chaque couvée.<br />

Certains <strong>oiseaux</strong> sont capables <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s nids très sophistiqués. Ce sont <strong>de</strong>s architectes nés.<br />

Le Colibri huppé, par exemple, semble tisser son nid au millimètre près. Certains <strong>oiseaux</strong> comme<br />

agglomèrent <strong>de</strong>s branchettes avec <strong>de</strong> <strong>la</strong> boue ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouse <strong>de</strong> vache pour en faire une sorte <strong>de</strong><br />

bol. Des <strong>oiseaux</strong> comme le Tyran gris tapissent le fond <strong>de</strong> leur nid avec un mate<strong>la</strong>s <strong>de</strong> mousse, <strong>de</strong><br />

petites racines, <strong>de</strong> fines fougères et <strong>de</strong>s poils d’animaux comme le crin <strong>de</strong>s vaches par exemple.<br />

D’autres <strong>oiseaux</strong> bâtissent une coupe ou une boule à base <strong>de</strong> feuilles sèches et <strong>de</strong> brindilles. Ils<br />

peuvent même aménager une chambre douillette avec <strong>de</strong> <strong>la</strong> mousse, <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ine végétale, du coton et<br />

<strong>de</strong> petites plumes ; ils <strong>la</strong>issent alors une entrée sur le côté du nid qui sert à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> porte et <strong>de</strong><br />

fenêtre.<br />

Le Sucrier à ventre jaune, le Sporophile rougegorge et le Sporophile cici construisent ce genre <strong>de</strong><br />

nid confortable. D’autres <strong>oiseaux</strong> comme <strong>la</strong> Tourterelle à queue carrée préfèrent <strong>la</strong> simplicité ; ils<br />

se contentent d’attacher entre elles quelques brindilles et <strong>de</strong>s herbes sèches pour faire une petite<br />

p<strong>la</strong>te-forme. Certains <strong>oiseaux</strong> déposent leurs œufs et les couvent à même le sol (c’est le cas <strong>de</strong>s<br />

<strong>oiseaux</strong> marins comme les sternes, mais là c’est une autre histoire).<br />

2


Bon, maintenant le toit<br />

3


D’autres <strong>oiseaux</strong> sont <strong>de</strong> vrais miniers, ils peuvent profiter d’un trou dans <strong>la</strong> roche pour y faire<br />

leur nid ou le creuser directement dans un talus <strong>de</strong> sable ou <strong>de</strong> gravier. L’Hiron<strong>de</strong>lle à ventre b<strong>la</strong>nc<br />

apporte <strong>de</strong>s herbes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> paille et <strong>de</strong>s plumes au fond d’un tunnel. Certains <strong>oiseaux</strong> <strong>de</strong> <strong>jardins</strong><br />

peuvent réutiliser un ancien nid pour une nouvelle couvée.<br />

Quelle que soit <strong>la</strong> façon dont ils sont fabriqués et les matériaux qui sont utilisés, <strong>la</strong> fonction du nid<br />

est toujours <strong>la</strong> même : celle d’accueillir les œufs tout juste pondus par <strong>la</strong> femelle, les couver, et<br />

protéger les poussins lorsqu’ils viennent au mon<strong>de</strong>. Bien sûr, ils permettent aussi aux parents <strong>de</strong><br />

nourrir les petits jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment grands pour se débrouiller seuls.<br />

Le savais-tu ?<br />

Les nids <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong> <strong>de</strong>s <strong>jardins</strong> sont en général très propres. Les parents se chargent <strong>de</strong> le nettoyer<br />

<strong>de</strong> fond en comble. Ce nettoyage protège les petits contre les ma<strong>la</strong>dies ; car certaines peuvent être<br />

fatales. Bien propre, le nid ne sent pas. Ce<strong>la</strong> trompe l’ennemi : le prédateur, qui se fie à son f<strong>la</strong>ir pour<br />

débusquer <strong>de</strong> petits <strong>oiseaux</strong> frais et croquants, ne les trouve pas.<br />

4


VIE DE FAMILLE CHEZ LES OISEAUX<br />

Les <strong>oiseaux</strong> ne chantent pas durant toute l’année. Ils sifflent selon les circonstances et pour ce<strong>la</strong><br />

ils ont un <strong>la</strong>rge répertoire <strong>de</strong> chants. Ils se « disent » <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> choses à travers leurs<br />

chants et sifflements.<br />

Certains scientifiques spécialistes <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong>, aussi appelés « ornithologues », ont démontré que<br />

les <strong>oiseaux</strong> chantent beaucoup plus pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction et que ce sont surtout les<br />

mâles qui chantent. D’abord, un oiseau délimite son territoire ; ensuite il avertit ses concurrents<br />

qu’il est présent et bien déterminé à y rester. Lorsqu’un intrus s’approche <strong>de</strong> trop près, il redouble<br />

<strong>de</strong> mélodies. C’est une bien jolie façon <strong>de</strong> se faire <strong>la</strong> guerre. On appelle ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>s « chants<br />

territoriaux ». Par contre, si un intrus n’a pas compris le message, l’oiseau peut <strong>de</strong>venir très<br />

menaçant. Il gonfle les plumes, ouvre les ailes et poursuit l’autre oiseau.<br />

Les <strong>oiseaux</strong> chantent aussi pour attirer les femelles. C’est un peu comme s’ils les draguaient. Ils<br />

s’habillent <strong>de</strong> leur plus beau plumage et ils se pavanent en siff<strong>la</strong>nt. D’ailleurs, c’est bien connu : les<br />

<strong>oiseaux</strong> mâles sont en général plus colorés que les <strong>oiseaux</strong> femelles. Ce sont les mâles les grands<br />

séducteurs. Quant aux femelles, elles restent discrètes pour ne pas attirer les prédateurs. En<br />

effet, elles seraient trop visibles dans leur nid, au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> couvaison ou du nourrissage <strong>de</strong>s<br />

oisillons !<br />

Lorsqu’un mâle et une femelle s’unissent et qu’ils déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r ensemble une famille, ils<br />

s’accouplent.<br />

6


Vois un peu<br />

tout ce que je ramène...<br />

Ah ! Te voilà enfin<br />

8


Une fois les œufs pondus, <strong>la</strong> femelle et le mâle se re<strong>la</strong>ient pour couver les œufs. Ils ont au niveau<br />

du ventre ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> poitrine <strong>de</strong>s « p<strong>la</strong>ques incubatrices ». Ce sont <strong>de</strong>s zones, sans plumes ni duvet,<br />

qui gar<strong>de</strong>nt les œufs bien au chaud et au sec, en contact direct avec le corps <strong>de</strong>s futurs parents.<br />

Les œufs sont maintenus à une température élevée, qui ne change jamais.<br />

Une fois <strong>la</strong> couvaison <strong>de</strong>s œufs terminée, c’est-à-dire lorsque les poussins ont éclos, les plumes et<br />

le duvet repoussent sous le ventre <strong>de</strong>s parents. Le climat peut atteindre <strong>de</strong>s limites extrêmes en<br />

Gua<strong>de</strong>loupe : l’ensoleillement est fort et <strong>la</strong> pluie est très violente parfois. Grâce à ce système <strong>de</strong><br />

p<strong>la</strong>ques, les œufs et les oisillons tout juste éclos sont toujours protégés <strong>de</strong>s intempéries.<br />

Les oisillons restent dans leur coquille tant qu’ils ne sont pas complètement formés. Ils doivent s’y<br />

sentir bien à l’étroit. Pour en sortir, ils se munissent d’une arme infaillible et très pratique : une<br />

<strong>de</strong>nt qui se trouve au niveau <strong>de</strong> leur bec. Cette <strong>de</strong>nt pointue est aussi appelée « diamant ». Elle<br />

perce un trou dans <strong>la</strong> coquille. Cette opération s’appelle le « pipping ». Ensuite, il suffit que le<br />

reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> coquille craque, que le poussin s’agite un peu et toute <strong>la</strong> coquille se brise. Cette sortie<br />

peut durer <strong>de</strong>ux heures à <strong>de</strong>ux jours.<br />

Quelle galère si le petit reste coincé ! Les poussins per<strong>de</strong>nt leur unique <strong>de</strong>nt dès qu’ils n’en ont plus<br />

besoin, c’est-à-dire après qu’ils soient sortis <strong>de</strong> l’œuf. Elle ne tombe pas, elle s’use par frottement<br />

avec le temps. Les oisillons sont <strong>de</strong> très gros mangeurs. Les parents doivent s’activer à <strong>la</strong> tâche du<br />

« nourrissage » sans relâche.<br />

Les petits grandissent très vite. Chez certains <strong>oiseaux</strong>, c’est le petit qui a éclos le premier qui<br />

grandit le plus vite. Il <strong>de</strong>vient si fort qu’il a l’avantage sur ses frères et sœurs.<br />

9


LE FOU FOU - COLIBRI HUPPÉ<br />

Le Colibri huppé vit presque dans toutes les Petites Antilles. C’est le plus petit <strong>de</strong>s trois colibris<br />

qui vivent en Gua<strong>de</strong>loupe. Il ne mesure que 8 centimètres du bec à <strong>la</strong> queue. Il est <strong>de</strong> couleur vert<br />

cuivre presque sur tout le corps, avec <strong>de</strong> beaux reflets métalliques. Le mâle porte une petite huppe<br />

sur <strong>la</strong> tête, mais <strong>la</strong> femelle n’en a pas. On appelle les colibris <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong>-mouches à cause <strong>de</strong> leur<br />

petite taille et <strong>de</strong> leur rapidité <strong>de</strong> vol. Le fou-fou va et vient sans que l’on s’en aperçoive, avec <strong>de</strong>s<br />

mouvements très rapi<strong>de</strong>s et saccadés, à gauche, à droite, en haut, en bas, sur p<strong>la</strong>ce et même à<br />

reculons. Le Colibri huppé est aussi appelé « Fou fou » ; ce<strong>la</strong> vient <strong>de</strong> « Frou-frou » à cause du<br />

bourdonnement qu’il fait avec ses ailes. Il faut dire qu’il est aussi un peu fou fou à s’agiter comme<br />

ce<strong>la</strong> dans tous les sens.<br />

Tu as certainement déjà observé <strong>de</strong>s Colibris huppés dans ton jardin, ainsi que <strong>de</strong>s Colibris madère<br />

et <strong>de</strong>s Colibris falle-vert, leurs cousins. Ces <strong>oiseaux</strong> peuvent également vivre dans les forêts<br />

sèches, dans les forêts humi<strong>de</strong>s et dans les mangroves. Il est possible d’apercevoir le Colibri huppé<br />

en moyenne montagne, jusqu’à 1 300 mètres d’altitu<strong>de</strong> ! Ce petit voyageur est capable <strong>de</strong> traverser<br />

<strong>la</strong> mer pour aller d’une île à une autre.<br />

Les fous-fous amoureux se reproduisent <strong>de</strong> février à juillet. Le mâle met en œuvre une drôle <strong>de</strong><br />

pratique pour séduire <strong>la</strong> femelle : pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> nuptiale, il prend appui avec son bec sur le<br />

dos <strong>de</strong> sa dulcinée et il tourne autour comme sur un manège ou sur un tourniquet. Ce sont les<br />

femelles qui choisissent l’emp<strong>la</strong>cement du nid et qui le construisent. En général, le nid se trouve à<br />

faible hauteur dans <strong>de</strong>s arbres fruitiers, mais il peut aussi être situé sur <strong>de</strong>s fils électriques ou à<br />

l’intérieur <strong>de</strong>s carbets. Il est p<strong>la</strong>cé <strong>de</strong> manière à ce que les prédateurs ne l’atteignent pas. Le nid<br />

<strong>de</strong>s colibris ressemble à une petite coupe. Il est fabriqué avec <strong>de</strong>s fibres végétales et l’intérieur<br />

est tapissé avec du coton et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mousse. Pour ficeler tous ces matériaux, les colibris utilisent<br />

aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> toile d’araignée ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> soie <strong>de</strong> chenille mêlée à leur salive. C’est très soli<strong>de</strong> !<br />

12


Le savais-tu ?<br />

Le fou-fou est capable <strong>de</strong> se dép<strong>la</strong>cer en avant ou en arrière, vers le haut ou vers le bas. Il peut même<br />

voler sur p<strong>la</strong>ce. Ses ailes peuvent produire 50 battements par secon<strong>de</strong> !<br />

Voyons, voyons,<br />

est-ce du fil<br />

premier choix ?<br />

13


Le nid peut être camouflé avec du lichen, <strong>de</strong> <strong>la</strong> mousse et <strong>de</strong> l’écorce. Ainsi, il ne sera pas vu <strong>de</strong>s<br />

animaux mangeurs d’œufs et <strong>de</strong> poussins comme les rats et les mangoustes. Lorsqu’un prédateur<br />

tente <strong>de</strong> s’approcher trop près du nid, les colibris font tout pour l’en décourager. Ils poussent <strong>de</strong><br />

petits cris aigus incessants : « tic-tic-tic ». Si l’intrus est un oiseau, Madame Colibri sait se<br />

montrer très agressive. Aussi petite et fragile soit-elle, elle poursuit <strong>de</strong>s rapaces, comme le gligli,<br />

jusqu’à ce qu’ils partent <strong>de</strong> son territoire. Oust ! Du vent !<br />

Un vieux nid peut être réutilisé par un couple <strong>de</strong> colibris. La femelle le refait comme neuf en<br />

comb<strong>la</strong>nt les trous et en rafisto<strong>la</strong>nt les endroits abîmés. Madame colibri pond <strong>de</strong>ux petits œufs<br />

b<strong>la</strong>ncs qu’elle couve seule pendant environ 12 jours. Les œufs ne mesurent pas plus <strong>de</strong> 12<br />

millimètres <strong>de</strong> long ! Ils sont petits car les parents sont eux-mêmes <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong> petits. Les poussins<br />

naissent nus et les yeux clos. Un léger duvet se développe au bout <strong>de</strong> 5 jours sur tout leur corps.<br />

Le nid est si petit qu’ils doivent se serrer les ailes au fur et à mesure qu’ils grandissent. À 10 ou 12<br />

jours, leur tête dépasse du nid ; il est vraiment temps <strong>de</strong> le quitter !<br />

Les colibris sont « nectarivores », c’est-à-dire qu’ils mangent le nectar <strong>de</strong>s fleurs. Ils ont un bec<br />

fin et droit qui leur permet <strong>de</strong> l’aspirer en profon<strong>de</strong>ur dans le cœur <strong>de</strong>s fleurs. Parfois certains<br />

percent les fleurs sur les côtés pour atteindre le nectar car leur bec est trop court pour y<br />

accé<strong>de</strong>r <strong>de</strong> face. Ils sont aussi « insectivores » : ils mangent <strong>de</strong>s insectes minuscules, attrapés en<br />

plein vol ou dans les fleurs. Le nectar leur apporte <strong>de</strong>s sucres et les insectes leur apportent <strong>de</strong>s<br />

protéines. Les femelles ont un bec beaucoup plus long que celui <strong>de</strong>s mâles. Et pour cause, c’est<br />

Maman colibri qui nourrit les petits. Elle enfonce son bec pointu jusque dans leur « œsophage » et<br />

elle régurgite les aliments prédigérés qu’elle a puisés dans les fleurs.<br />

C’est Maman colibri <strong>la</strong> fée du logis. Elle débarrasse le nid <strong>de</strong>s déjections <strong>de</strong> ses petits. Elle peut<br />

les éjecter hors du nid avec le bec ou les manger. Les crottes n’ont pas <strong>de</strong> répit dans le nid <strong>de</strong>s<br />

colibris !<br />

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LE SUCRIER A VENTRE JAUNE<br />

Le Sucrier est un petit oiseau ; il mesure entre 9,5 et 11 centimètres du bec à <strong>la</strong> queue. En<br />

Gua<strong>de</strong>loupe, on le reconnaît grâce à son ventre jaune ; c’est pour ce<strong>la</strong> qu’on l’appelle Sucrier « à<br />

ventre jaune ». Ce n’est ni un jaune mangue ni un jaune banane, mais un jaune d’or. Sa tête est noire<br />

et il a <strong>de</strong>ux <strong>la</strong>rges sourcils b<strong>la</strong>ncs au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s yeux. Il a aussi une petite commissure rosâtre <strong>de</strong><br />

chaque côté du bec, comme s’il avait du rouge à lèvre. Son bec est pointu, en forme <strong>de</strong> courbe vers<br />

le bas. On dit qu’il a un bec « incurvé ». C’est pour mieux puiser le nectar dans le cœur <strong>de</strong>s fleurs.<br />

Il mange également <strong>de</strong>s fruits, <strong>de</strong> petites araignées et certains insectes.<br />

On le rencontre en forêt sèche, en forêt humi<strong>de</strong>, dans les mangroves, sur les p<strong>la</strong>ges et bien sûr<br />

dans nos <strong>jardins</strong>. D’ailleurs, ce petit chanceux profite <strong>de</strong> notre générosité pour grappiller quelques<br />

miettes <strong>de</strong> pain ou du sucre et pour picorer nos fruits <strong>la</strong>issés sur <strong>la</strong> table <strong>de</strong> <strong>la</strong> terrasse. Il adore<br />

les bananes ! À quoi bon chercher <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture dans <strong>la</strong> nature quand elle est presque servie sur<br />

un p<strong>la</strong>teau ?! Certaines personnes conçoivent même spécialement un récipient pour lui donner du<br />

sucre : une <strong>de</strong>mi noix <strong>de</strong> coco suspendue à une branche d’arbre !<br />

Monsieur sucrier retrouve Madame sucrier entre décembre et janvier, chaque année. Ils se<br />

ressemblent comme <strong>de</strong>ux gouttes d’eau. C’est le mâle qui fait le beau pendant <strong>la</strong> saison <strong>de</strong>s amours.<br />

Il chante à tue-tête toute <strong>la</strong> journée durant, mais il reste caché dans le feuil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s arbres. C’est<br />

un grand timi<strong>de</strong> ou un amoureux mystérieux. Lorsqu’il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> se montrer, il déploie les plumes <strong>de</strong><br />

sa queue, les « rectrices », et tourne autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> femelle pour <strong>la</strong> séduire. On appelle ce<strong>la</strong> <strong>la</strong><br />

« para<strong>de</strong> nuptiale ». Madame sucrier reste indifférente pendant plusieurs minutes jusqu’à ce<br />

qu’elle accepte les avances <strong>de</strong> son prétendant.<br />

16


Lorsque le couple déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> mener une vie à <strong>de</strong>ux, les <strong>de</strong>ux <strong>oiseaux</strong> construisent ensemble un nid<br />

douillet : c’est une boule bien ron<strong>de</strong>, avec une entrée sur le côté, composée d’une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

choses. On y trouve <strong>de</strong> <strong>la</strong> mousse, du coton ou du Kapok (duvet qui entoure les graines <strong>de</strong> certains<br />

arbres comme les fromagers), <strong>de</strong>s brindilles, <strong>de</strong>s feuilles et <strong>de</strong> l’herbe, et même <strong>de</strong>s petits bouts <strong>de</strong><br />

p<strong>la</strong>stiques arrachés aux gaines qui protègent les bananes. Quelle imagination ! Le nid est situé en<br />

bout <strong>de</strong> branche. En général, les sucriers s’installent dans un arbre épineux : un acacia, un<br />

campêchier, un bougainvillier, un cactus, un citronnier ou un oranger. Les piquants font reculer les<br />

prédateurs. C’est une manière imparable <strong>de</strong> s’en défendre. Très malins ce petit sucrier ! Il lui<br />

arrive aussi <strong>de</strong> nicher dans un <strong>la</strong>mpadaire ou dans un abat-jour !<br />

La femelle Sucrier à ventre jaune pond trois à quatre petits oeufs d’environ 16 sur 12 millimètres.<br />

Ils ont <strong>de</strong>s tâches brunes ou rousses, comme <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> rousseur. C’est <strong>la</strong> femelle qui couve les<br />

œufs, pendant une douzaine <strong>de</strong> jours, avant leur éclosion. Mais, c’est le mâle qui défend le<br />

territoire et il le fait avec beaucoup <strong>de</strong> vigueur. Il <strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s « tchip-tchip » répétitifs contre ses<br />

adversaires. Il peut même combattre au sol, au corps à corps avec un autre sucrier. On croirait un<br />

combat <strong>de</strong> judokas ceinture jaune ! Ne t’approche pas trop près du nid, tu risques <strong>de</strong> l’énerver !<br />

Papa et maman sucrier donnent ensemble <strong>la</strong> becquée aux nouveaux-nés. Les petits sont nus et ne<br />

peuvent pas encore ouvrir les yeux. À environ 12 jours, ils sont prêts à quitter le nid parental.<br />

Le savais-tu ?<br />

On peut observer le sucrier dans toutes les Antilles, sauf à Cuba. Il peut être très différent d’une île à<br />

l’autre. Par exemple, à Grena<strong>de</strong> et à Saint-Vincent, il est soit entièrement noir, soit noir et jaune. Il<br />

existe 41 sous-espèces <strong>de</strong> sucriers dans les Antilles ! On peut aussi l’observer en Amérique Centrale et<br />

en Amérique du Sud.<br />

On peut différencier le nid du sucrier du nid <strong>de</strong>s autres passereaux parce qu’il contient beaucoup plus <strong>de</strong><br />

coton. Il faut croire que cet oiseau prête beaucoup d’importance à son confort. Et, quand il n’a pas assez<br />

<strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> construction, il en pique chez ses voisins !<br />

17


Pousse-toi <strong>de</strong> là,<br />

ou je vais te voler<br />

dans les plumes<br />

Essaie un peu<br />

si tu l'oses<br />

18


LE PÈRE NOIR OU SPOROPHILE ROUGEGORGE<br />

Le père noir vit partout dans les Petites Antilles, sauf dans les Grenadines. Il peut être très<br />

différent d’une île à l’autre. Le premier signe distinctif <strong>de</strong> ce petit oiseau est une tache rouge<br />

brique au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> gorge. C’est d’ailleurs pour ce<strong>la</strong> qu’on l’appelle aussi « Sporophile<br />

rougegorge ». Le père noir a un joli plumage noir bril<strong>la</strong>nt. Il a fière allure ! Il ne mesure que 12 à<br />

13,5 centimètres du bec à <strong>la</strong> queue. Ses sourcils aussi sont rouges. Son bec est très gros et fort<br />

pour lui permettre <strong>de</strong> manger les graines les plus coriaces. En Gua<strong>de</strong>loupe, on l’appelle aussi « Gros<br />

bec ». La femelle ne ressemble pas du tout au mâle ; son plumage est brun gris, parfois vert olive<br />

sur le dos, un peu roux au niveau <strong>de</strong>s ailes.<br />

Le père noir habite en général dans les taillis secs ou boisés, dans les sous-bois et dans les <strong>jardins</strong>.<br />

Mais, il peut aussi vivre dans les mangroves ou dans les forêts <strong>de</strong>nses et humi<strong>de</strong>s, jusqu’à 1 200<br />

mètres d’altitu<strong>de</strong> !<br />

Le mâle et <strong>la</strong> femelle se reproduisent toute l’année, mais ils préfèrent se retrouver entre avril et<br />

août. C’est le mâle qui tente d’attirer <strong>la</strong> femelle. Il chante toute <strong>la</strong> journée pour attirer Madame,<br />

mais il reste caché dans les arbres. L’amour donne <strong>de</strong>s ailes, mais le père noir reste pru<strong>de</strong>nt. Les<br />

prédateurs ro<strong>de</strong>nt toujours dans les parages. Lorsqu’il se déci<strong>de</strong> enfin à sortir <strong>de</strong> sa cachette, il<br />

affiche ses couleurs resplendissantes. Il s’agite dans tous les sens pendant que <strong>la</strong> femelle l’observe,<br />

tranquillement posée sur une branche.<br />

20


C’est le mâle qui choisit l’arbre où le nid sera p<strong>la</strong>cé. Il s’agit en général d’un oranger, un citronnier,<br />

un bananier ou un arbuste qui décore le jardin. L’arbre mesure 1,5 à 6 mètres <strong>de</strong> haut. Le mâle<br />

choisit aussi l’emp<strong>la</strong>cement du nid. Il pose <strong>la</strong> première brindille à l’édifice tout en siff<strong>la</strong>nt, puis <strong>la</strong><br />

femelle le rejoint et s’active à ses côtés. Ils construisent un nid tout rond avec une porte <strong>la</strong>térale.<br />

Ils utilisent <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> coco, <strong>de</strong>s vrilles <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes grimpantes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> mousse, <strong>de</strong>s feuilles sèches,<br />

<strong>de</strong> petites racines et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ine végétale. Comme le Sucrier à ventre jaune, il peut se contenter <strong>de</strong><br />

nicher sous <strong>la</strong> véranda ou dans un <strong>la</strong>mpadaire.<br />

Monsieur rougegorge ne supporte pas que l’on pénètre sur son territoire. Il le défend ar<strong>de</strong>mment,<br />

mais toujours en chantant. Cependant, il peut être très agressif pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

reproduction. Si tel est le cas, il fonce sur son rival et engage une lutte sévère et sans merci. Quel<br />

spectacle, un vrai combat <strong>de</strong> boxe poids plume ! Les trois œufs pondus par madame mesurent 19<br />

sur 14 millimètres. Ils sont <strong>de</strong> couleur b<strong>la</strong>nc crème, bleutés avec <strong>de</strong>s tâches brunes à rouges.<br />

Maman père noir les couve pendant environ 14 jours pendant que Papa monte <strong>la</strong> gar<strong>de</strong>, … toujours<br />

en chantant. Les poussins naissent nus et les yeux clos ; ils se développent dans le nid pendant 16<br />

jours. Ils restent aux crochets <strong>de</strong> Papa et Maman ; même lorsqu’ils sont grands, ils leur réc<strong>la</strong>ment<br />

toujours <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture.<br />

Le savais-tu ?<br />

Lorsque les oisillons sont très jeunes, ils ne digèrent pas très bien les aliments que leur donnent leurs<br />

parents. En faisant leurs besoins, ils produisent une poche que l’on nomme un « sac fécal ». Il s’agit d’une<br />

enveloppe gé<strong>la</strong>tineuse qui entoure les déjections. Pour s’en débarrasser Papa et Maman rougegorge<br />

mangent les petits sacs fécaux. Il faut enlever toute trace qui pourrait attirer les prédateurs. Par <strong>la</strong><br />

suite, les oisillons <strong>de</strong>viennent plus propres. Au bout <strong>de</strong> leur quatrième jour déjà, ils ne font plus leurs<br />

besoins dans le nid, mais en <strong>de</strong>hors du nid. Ils positionnent leur postérieur sur le bord et hop ! ils<br />

éjectent leurs cacas par-<strong>de</strong>ssus. Attention aux têtes en <strong>de</strong>ssous !<br />

22


LE CICI Z’HÈB OU SPOROPHILE CICI<br />

Le Sporophile cici, c’est aussi le cici z’hèb ou le mangeur d’herbes. Il mesure environ 10<br />

centimètres. Il a un plumage brun vert olive et une petite calotte, c’est-à-dire une sorte <strong>de</strong><br />

capuche sur <strong>la</strong> tête, un peu plus foncée. Il a <strong>de</strong>s outils fiables : un bec en forme <strong>de</strong> cône, gros et<br />

fort pour manger <strong>de</strong>s graines, et <strong>de</strong>s griffes très fortes pour s’agripper dans les buissons. Madame<br />

cici z’hèb se distingue <strong>de</strong> son compagnon par son plumage qui est plus c<strong>la</strong>ir. Le Sporophile cici vit<br />

dans <strong>de</strong>s espaces dégagés : les prairies, les lisières <strong>de</strong> forêt, les chemins, les arrière-mangroves,<br />

les abords <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> canne et <strong>de</strong> banane et, bien entendu, les <strong>jardins</strong>. Il peut vivre jusqu’à 1<br />

200 mètres d’altitu<strong>de</strong>.<br />

Monsieur cici z’hèb chante en plein vol pour dire à sa belle qu’il aimerait fon<strong>de</strong>r une famille. Les<br />

cici s’accouplent toute l’année avec une préférence entre mai et août. Ils forment <strong>de</strong>s familles<br />

nombreuses puisque <strong>la</strong> femelle peut avoir quatre couvées dans l’année, à quelques semaines<br />

d’intervalle seulement.<br />

Le couple forme un nid tout rond, aussi rond que celui du sucrier. Les parents utilisent <strong>de</strong>s<br />

brindilles, <strong>de</strong>s herbes fraîches ou <strong>de</strong>sséchées, et <strong>de</strong>s fibres végétales. À l’intérieur, le nid doit<br />

être plus douillet, alors les <strong>oiseaux</strong> utilisent <strong>de</strong>s herbes et <strong>de</strong>s bouts d’écorce moelleux. Le nid se<br />

trouve dans <strong>de</strong>s arbustes jusqu’à trois mètres <strong>de</strong> haut. Parfois, on les aperçoit dans les régimes <strong>de</strong><br />

bananes. Un vieux nid abandonné peut être récupéré par un cici z’hèb ; le nid re<strong>de</strong>vient alors<br />

comme neuf. Le cici z’hèb possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> grands talents <strong>de</strong> rénovateur ! Mais, il est aussi connu pour<br />

être un peu voleur. Aussitôt le dos <strong>de</strong> ses voisins tourné, il en profite pour leur dérober quelques<br />

herbes et brindilles !<br />

24


C'est sûr,<br />

il a encore volé<br />

Toi, je t'ai<br />

à l'oeil...<br />

25


La femelle dépose trois œufs, tachetés <strong>de</strong> brun ou <strong>de</strong> bleu, dans le nid. Ils mesurent environ 16<br />

centimètres sur 12 centimètres. Maman cici z’hèb les gar<strong>de</strong> au chaud pendant dix jours. Ils<br />

éclosent les uns après les autres pour libérer <strong>de</strong>s poussins tout nus, aux yeux clos.<br />

Papa et Maman Cici z’hèb leur donnent <strong>de</strong>s graines et <strong>de</strong>s insectes à manger. Les repas sont très<br />

nourrissants. Ainsi, les oisillons grandissent très vite. Au bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines déjà, ils sont<br />

assez robustes pour quitter le nid douillet <strong>de</strong> leurs parents.<br />

Où vis-tu cici z’hèb ?<br />

Le cici z’hèb vit aux Antilles sauf à Cuba, dans les îles Caïman et à Swan. Il vit aussi loin qu’au<br />

Venezue<strong>la</strong> et en Colombie.<br />

Le savais-tu ?<br />

Le Sporophille cici vole <strong>de</strong>s matériaux dans le nid <strong>de</strong>s autres <strong>oiseaux</strong>. Il tire sur <strong>de</strong>s brindilles et<br />

arrache <strong>de</strong>s herbes à tel point qu’il peut même détruire les nids <strong>de</strong> ses voisins ! On dit <strong>de</strong> lui qu’il est<br />

« opportuniste ».<br />

Les oisillons ont les lèvres rouges. C’est probablement pour ai<strong>de</strong>r les parents à mieux viser le bec <strong>de</strong><br />

leurs petits au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> becquée. On appelle ce<strong>la</strong> un « stimulus signal » : « lèvres rouges ouvertes »<br />

signifie « j’ai faim ».<br />

26


LE PIPIRITE - TYRAN GRIS<br />

Le Tyran gris vit dans les gran<strong>de</strong>s et les petites Antilles, et en Amérique du Sud. Il est appelé<br />

« Pipirite » en créole, à cause du cri qu’il émet. Il mesure 22 à 25 centimètres. Comme son nom<br />

l’indique, il est gris. Mais, il n’est pas gris <strong>de</strong> manière uniforme ; son plumage a <strong>de</strong> belles nuances :<br />

gris mé<strong>la</strong>ngé à un peu <strong>de</strong> brun sur le <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête et sur le dos, gris nuancé <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc et <strong>de</strong><br />

jaune sur le ventre. Les gran<strong>de</strong>s plumes <strong>de</strong> ses ailes, les « rémiges » et les plumes <strong>de</strong> sa queue, les<br />

« rectrices », sont brunâtres avec le bord gris. C’est un tyran en costume gris, il ne lui manque plus<br />

que <strong>la</strong> cravate. Il possè<strong>de</strong> une petite huppe <strong>de</strong> couleur jaune orangé sur <strong>la</strong> « calotte », le haut <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

tête, mais elle n’est presque pas visible. Son bec est noir, p<strong>la</strong>t et assez <strong>la</strong>rge ; il se termine par un<br />

petit crochet.<br />

Mais, que fait-il avec ce bec crocheté ? Le crochet lui permet <strong>de</strong> maîtriser plus facilement les<br />

insectes qu’il attrape en plein vol. Cet oiseau aime bien les grands espaces : les champs, les<br />

pâturages et les savanes ponctuées d’arbustes mais aussi les mangroves, les mares, les forêts<br />

marécageuses, et les forêts humi<strong>de</strong>s. Il a une préférence pour les zones sèches. D’ailleurs, il adore<br />

Marie-Ga<strong>la</strong>nte.<br />

Quand il a décidé <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r une famille, le pipirite se positionne bien en évi<strong>de</strong>nce sur une branche<br />

d’arbre, sur une barrière ou sur un fil barbelé. Il chante avec énergie pour attirer une femelle.<br />

On dit qu’il est sur son poste « vigie ». Lorsque Madame Tyran gris tombe sous le charme <strong>de</strong><br />

Monsieur et qu’ils ont fait connaissance, ils se reproduisent. La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction a lieu<br />

entre mars et août. Si le couple trouve un arbre pour construire son nid, il le p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> fourche <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux branches. Sinon, il peut se contenter <strong>de</strong> poteaux, <strong>de</strong> bobines ou <strong>de</strong> fils électriques. La<br />

hauteur du nid dépend <strong>de</strong> l’humeur, ou plutôt <strong>de</strong> <strong>la</strong> peur du pipirite. S’il est en confiance, il le fait<br />

à <strong>de</strong>ux mètres <strong>de</strong> haut. Mais, s’il est méfiant à cause <strong>de</strong>s prédateurs, il le construit jusqu’à dix<br />

mètres au-<strong>de</strong>ssus du sol ! Il conçoit <strong>la</strong> base <strong>de</strong> son nid avec <strong>de</strong>s brindilles soli<strong>de</strong>s. Il y mêle <strong>de</strong>s<br />

brindilles plus souples et il en tapisse le fond avec <strong>de</strong> petites racines. Un architecte né !<br />

28


La femelle pond 3 œufs ovales, <strong>de</strong> 25 millimètres sur 18 millimètres. Ces oeufs arborent <strong>de</strong> très<br />

jolies couleurs : du beige au rose avec <strong>de</strong>s taches brunes ou grises. La couvaison dure une quinzaine<br />

<strong>de</strong> jours. C’est Maman pipirite qui couve. Les poussins naissent nus et les yeux clos, mais au bout <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux jours seulement, ils sont recouverts d’un duvet beige.<br />

Le Tyran gris mange toutes sortes <strong>de</strong> choses : <strong>de</strong>s insectes, <strong>de</strong>s fruits, <strong>de</strong>s graines, <strong>de</strong>s anolis, …<br />

Lorsque les oisillons sont très jeunes, ils ne digèrent pas très bien les aliments que leur donnent<br />

leurs parents. Et lorsqu’ils font leurs besoins, ils produisent ce que l’on nomme un « sac fécal »,<br />

exactement comme ceux produits par les oisillons du père noir. Il s’agit d’un sac gé<strong>la</strong>tineux qui<br />

enveloppe les cacas les plus gros. Papa et Maman Tyran gris doivent bien se débarrasser <strong>de</strong> ces<br />

sacs malodorants. Soit ils les mangent, soit ils les jètent loin du nid.<br />

Le couple défend très bien son territoire, même contre les plus grands prédateurs. Il porte<br />

doublement bien son nom ce Tyran gris, car il n’hésite pas à foncer sur un intrus et à l’attaquer <strong>de</strong><br />

face. Autant dire qu’il tyrannise les intrus ! Il est même capable <strong>de</strong> chasser les rapaces, très haut<br />

dans le ciel !<br />

29


Quel homme !<br />

Je vois tout,<br />

je sais tout, je maitrise<br />

<strong>la</strong> situation<br />

30


L’HIRONDELLE À VENTRE BLANC<br />

On peut voir <strong>de</strong>s Hiron<strong>de</strong>lles à ventre b<strong>la</strong>nc dans les gran<strong>de</strong>s et les petites Antilles. Cette<br />

hiron<strong>de</strong>lle mesure entre 18 et 20 centimètres. Elle possè<strong>de</strong> un plumage noir bril<strong>la</strong>nt, parfois bleu<br />

noir métallique avec <strong>de</strong>s reflets violets. Elle a une queue en forme <strong>de</strong> petite fourche, à <strong>de</strong>ux<br />

pointes. On croirait voir une sportive olympique avec sa combinaison aérodynamique. Comme son<br />

nom l’indique son ventre est b<strong>la</strong>nc. Seuls le haut <strong>de</strong> sa poitrine et son cou sont grisâtres. La femelle<br />

hiron<strong>de</strong>lle se distingue du mâle par sa taille - elle est plus petite - et par son plumage – elle est<br />

plus terne. L’Hiron<strong>de</strong>lle à ventre b<strong>la</strong>nc aime les villes.<br />

L’as-tu déjà observé sur les toits <strong>de</strong>s bâtiments et sur les fils électriques dans ton bourg ou ta<br />

ville ? Elle se ba<strong>la</strong><strong>de</strong> aussi volontiers au bord <strong>de</strong>s fa<strong>la</strong>ises, autour <strong>de</strong>s étangs et <strong>de</strong>s marais et, c’est<br />

moins romantique, dans les décharges. Tu pourras voir <strong>de</strong>s Hiron<strong>de</strong>lles à ventre b<strong>la</strong>nc se dép<strong>la</strong>cer<br />

par petits groupes au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> nidification.<br />

Les Hiron<strong>de</strong>lles à ventre b<strong>la</strong>nc se reproduisent <strong>de</strong> mars à août. Elles nichent en colonies, c’est-àdire<br />

que les couples construisent leur nid à proximité <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres. La fabrication du nid<br />

est très stratégique. Il doit rester le plus inaccessible possible aux prédateurs. En général, ce<br />

sont <strong>de</strong>s cavités naturelles dans une fa<strong>la</strong>ise ou dans <strong>de</strong>s endroits très acci<strong>de</strong>ntés <strong>de</strong> manière à ce<br />

qu’aucun intrus ne vienne les déranger.<br />

On peut les voir à <strong>la</strong> Pointe <strong>de</strong>s Châteaux <strong>de</strong> Saint-François, par exemple. Les hiron<strong>de</strong>lles citadines<br />

nidifient sous les avancées <strong>de</strong>s toits <strong>de</strong>s maisons ou dans les clochers <strong>de</strong>s églises. Lorsqu’elles ne se<br />

contentent pas d’un trou dans une fa<strong>la</strong>ise, elles construisent leur nid avec <strong>de</strong> <strong>la</strong> boue et elles y<br />

apportent <strong>de</strong>s brindilles, <strong>de</strong> l’herbe et <strong>de</strong>s feuilles sèches, <strong>de</strong>s plumes et même <strong>de</strong>s bouts <strong>de</strong> papier<br />

pour les consoli<strong>de</strong>r. Ne <strong>la</strong>isse pas tes <strong>de</strong>voirs sur <strong>la</strong> table du jardin !<br />

32


Les Hiron<strong>de</strong>lles à ventre b<strong>la</strong>nc sont agressives avec tout intrus qui s’approche trop près <strong>de</strong> leur<br />

nid. Elles défen<strong>de</strong>nt becs et griffes leur <strong>de</strong>scendance ! La femelle pond 3 à 6 œufs d’un b<strong>la</strong>nc mât,<br />

qui mesurent 22 millimètres sur 16 millimètres. Si tu as bien appris ta géométrie, tu peux en<br />

conclure que ce type d’œuf est ovale, c’est-à-dire allongé ; on dit aussi « piriforme », qui<br />

ressemble à une poire.<br />

Les hiron<strong>de</strong>lles sont <strong>de</strong>s chasseurs d’élite : elles capturent les insectes en plein vol ; leur bec est<br />

<strong>la</strong>rgement ouvert pour leur permettre <strong>de</strong> capturer un maximum <strong>de</strong> proies. De quoi satisfaire les<br />

petits goulus qui atten<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> becquée dans leur nid.<br />

33


LA TOUTRÈL - TOURTERELLE A QUEUE CARREE<br />

La Tourterelle à queue carrée vit dans les gran<strong>de</strong>s et les petites Antilles. C’est un oiseau <strong>de</strong> taille<br />

moyenne. Elle mesure entre 25 et 28 centimètres du bec à <strong>la</strong> queue. C’est un oiseau brun, sa tête et<br />

son cou sont légèrement rouges. La tourterelle a une petite tâche bleu noir sur le côté du cou, son<br />

bec est bien <strong>de</strong>ssiné en noir et ses pattes ont une jolie couleur rosée. Sa queue est barrée <strong>de</strong><br />

b<strong>la</strong>nc. Elle est plutôt coquette, cette tourterelle.<br />

En général, elle niche en basse altitu<strong>de</strong>, dans les zones sèches et dans <strong>la</strong> forêt marécageuse, non<br />

loin <strong>de</strong>s mangroves. Mais, on <strong>la</strong> voit aussi dans les <strong>jardins</strong> et dans les bourgs, parfois sur les<br />

friches, parfois dans les champs. Elle cherche sa nourriture au sol en fouil<strong>la</strong>nt dans <strong>la</strong> terre, dans<br />

l’herbe et sous les feuilles mortes. Elle mange <strong>de</strong>s graines et <strong>de</strong> petits fruits, <strong>de</strong>s vers et <strong>de</strong>s<br />

insectes.<br />

Le couple <strong>de</strong> tourterelles se fait <strong>de</strong>s mamours entre mars et juin. Il est possible <strong>de</strong> <strong>de</strong>viner le<br />

moment où les tourterelles se reproduisent grâce à leur chant. On dit que les tourterelles<br />

« roucoulent ». C’est un « rou-rou » incessant. Elles s’écoutent et se répon<strong>de</strong>nt. Tu peux les<br />

écouter et observer le mâle suivre partout <strong>la</strong> femelle. Il gonfle son plumage et « roule <strong>de</strong>s<br />

mécaniques ».<br />

Les Tourterelles à queue carrée sont territoriales. Lorsqu’un intrus arrive sur <strong>la</strong> propriété <strong>de</strong><br />

Monsieur tourterelle, ce <strong>de</strong>rnier tente <strong>de</strong> l’intimi<strong>de</strong>r… en roucou<strong>la</strong>nt. C’est une manière très<br />

diplomate <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à son rival <strong>de</strong> déguerpir. Si Madame tourterelle est convoitée par un autre<br />

mâle et qu’elle habite déjà avec Monsieur tourterelle, <strong>la</strong> bataille peut alors <strong>de</strong>venir sérieuse.<br />

Monsieur agit. Il gonfle les plumes du cou et avance vers le gêneur en ouvrant une aile, ou les <strong>de</strong>ux<br />

ailes pour l’impressionner un peu plus. Ce<strong>la</strong> fait peur, c’est sûr !<br />

34


Attention maman !<br />

Même pas peur...<br />

c'est une feinte<br />

35


Les futurs parents Tourterelles à queue carrée ne se cassent pas trop <strong>la</strong> tête pour construire leur<br />

nid. Ensemble, ils assemblent quelques brindilles et branchettes à <strong>la</strong> fourche d’un cocotier ou d’un<br />

f<strong>la</strong>mboyant. Il leur arrive <strong>de</strong> faire leur nid dans le trou d’une fa<strong>la</strong>ise. Si tu vois <strong>de</strong>ux œufs d’un<br />

b<strong>la</strong>nc bril<strong>la</strong>nt, presque étince<strong>la</strong>nts dans un arbre, il y a <strong>de</strong> fortes chances pour que ce soit <strong>de</strong>s<br />

œufs <strong>de</strong> tourterelles. Ils mesurent 30 millimètres sur 22 millimètres. La couvaison dure environ 15<br />

jours. Papa et Maman tourterelle se partagent le travail : ils couvent à tour <strong>de</strong> rôle. En général,<br />

Maman couve <strong>la</strong> nuit et Papa couve le jour. Ainsi, pendant que l’un couve, l’autre en profite pour se<br />

dégourdir les pattes et les ailes et pour manger un peu. C’est que ce<strong>la</strong> creuse <strong>de</strong> réchauffer les<br />

œufs par sa propre chaleur !<br />

Les Tourterelles à queue carrée sont <strong>de</strong> véritables comédiennes. Car lorsqu’un prédateur<br />

s’approche trop près <strong>de</strong> leur nid, une tourterelle est capable <strong>de</strong> simuler une grave blessure : une<br />

aile cassée par exemple. Elle fait semb<strong>la</strong>nt d’être vulnérable et incapable <strong>de</strong> voler pour attirer<br />

l’attention du prédateur sur elle. La comédie est si bien réussie que le prédateur en oublie le nid et<br />

qu’il s’attaque à <strong>la</strong> « fausse victime ». La tourterelle comédienne s’envole alors subitement et<br />

retourne au nid auprès <strong>de</strong> ses petits.<br />

Les poussins naissent nus et les yeux clos. Les <strong>de</strong>ux parents les nourrissent en régurgitant un<br />

liqui<strong>de</strong> épais par leur « jabot ». Le jabot est une poche qui conserve les aliments avant qu’ils soient<br />

digérés dans l’estomac. Le liqui<strong>de</strong> s’appelle du « <strong>la</strong>it <strong>de</strong> pigeon », mais il ressemble plus à du<br />

fromage b<strong>la</strong>nc car il est très épais. Par <strong>la</strong> suite, les oisillons mangent <strong>de</strong>s aliments prédigérés et<br />

faciles à avaler. Puis, ils mangent directement <strong>de</strong>s fruits et <strong>de</strong>s graines comme les adultes. Lorsque<br />

leurs plumes sont bien développées et qu’ils sont <strong>de</strong>venus assez grands et robustes pour voler, ils<br />

quittent le nid <strong>de</strong>s parents. Ils ont alors environ 18 jours.<br />

Le savais-tu ?<br />

Lorsque <strong>la</strong> tourterelle prend son envol, ses ailes émettent une sorte <strong>de</strong> c<strong>la</strong>quement : « c<strong>la</strong>p-c<strong>la</strong>p-c<strong>la</strong>p ».<br />

C’est une manière <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconnaître si tu n’as pas eu le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> voir avant son envol.<br />

36


LE GLIGLI OU CRÉCERELLE D’AMÉRIQUE<br />

Le gligli est un petit rapace. Il mesure 23 à 31 centimètres. C’est un faucon. Il est aussi appelé<br />

« Crécerelle d’Amérique ». Tu peux le reconnaître facilement grâce à différentes caractéristiques.<br />

Premièrement, tu remarqueras ses couleurs. Il possè<strong>de</strong> un très joli plumage brun roux. On peut<br />

dire qu’il a un certain style. Il arbore une belle couleur bleu gris au niveau <strong>de</strong>s ailes. Son dos et sa<br />

queue sont marqués <strong>de</strong> stries noires et il a <strong>de</strong>s ailes pointues. Il a <strong>de</strong>s joues b<strong>la</strong>nches. Ses grands<br />

yeux noirs sont très visibles sur le b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> ses joues ; ils sont entourés <strong>de</strong> jaune. Il a aussi une<br />

zone jaune « or » au niveau du bec, que l’on nomme « cire ». Comme tous les rapaces, il a un bec<br />

recourbé vers le bas. Le gligli a aussi un ventre b<strong>la</strong>nc, légèrement jaune, avec <strong>de</strong>s taches noires.<br />

Enfin, ses pattes et ses doigts sont jaunes et ses griffes sont noires. Elles sont très robustes et<br />

acérées ; on les appelle aussi <strong>de</strong>s « serres ».<br />

Le gligli vit dans tous les milieux : forêts sèches, forêts humi<strong>de</strong>s, zones du littoral. Il vient aussi<br />

dans nos <strong>jardins</strong> pour y chasser ses insectes préférés : hannetons, sauterelles, criquets, cigales,<br />

anolis, chauves-souris et petits passereaux comme les Sucriers à ventre jaune.<br />

Il fait son nid dans le creux d’un arbre, entre 3 et 8 mètres au-<strong>de</strong>ssus du sol. Parfois même dans <strong>la</strong><br />

roche, au niveau d’une corniche – c’est-à-dire le haut d’une pente abrupte. Il n’aménage pas son<br />

nid : un simple creux lui suffit. Pas <strong>de</strong> fibre végétale, ni <strong>de</strong> coton, ni <strong>de</strong> feuille tendre, décidément<br />

aucun confort ; ce n’est pas le nid douillet du sucrier ou du colibri. Parfois, il réutilise un nid<br />

anciennement creusé dans une cavité.<br />

En général, le gligli se reproduit <strong>de</strong> janvier à juillet. La femelle pond quatre œufs en moyenne. Ces<br />

oeufs sont b<strong>la</strong>ncs crème, tachetés <strong>de</strong> gros ou <strong>de</strong> petits points bruns ou noirs. C’est <strong>la</strong> femelle qui<br />

couve, mais pendant ce temps, le mâle prend grand soin <strong>de</strong> sa dulcinée : il va lui chercher à manger<br />

et il <strong>la</strong> re<strong>la</strong>ie <strong>de</strong> temps en temps, pendant <strong>la</strong> couvaison, pour qu’elle se dégourdisse les ailes.<br />

38


Alors froussard,<br />

c'est qui le plus fort !<br />

39


Publication :<br />

<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gua<strong>de</strong>loupe ©2009<br />

www.gua<strong>de</strong>loupe-parc<strong>national</strong>.com<br />

« Petits Reportages Nature »<br />

Dans <strong>la</strong> même collection :<br />

- Drôle <strong>de</strong> tortues<br />

- La Soufrière<br />

- Les mal-aimés<br />

- Une vie <strong>de</strong> Corail<br />

Auteur :<br />

NATURA MEDIA (2007)<br />

www.naturamedia.net

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