14.07.2013 Views

La grande pêche - Archives départementales des Côtes d'Armor

La grande pêche - Archives départementales des Côtes d'Armor

La grande pêche - Archives départementales des Côtes d'Armor

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>La</strong> <strong>grande</strong> <strong>pêche</strong><br />

Collège<br />

<strong>La</strong> Grande<br />

Métairie<br />

Ploufragan


AVANT LE DEPART<br />

J'avais déjà fait quatre campagnes de <strong>pêche</strong>. J'acceptai donc de<br />

partir de longs mois pour <strong>pêche</strong>r la morue. Il restait à choisir sur<br />

quelle goélette j'allais embarquer. Je consultai une feuille où il y<br />

avait le nom de plusieurs bateaux. Je lus dans le tableau la rubrique<br />

« Qualité de la morue ».Sur la goélette « Les trois sœurs », on avait<br />

pêché la morue « la plus jolie ». Pour cette raison, je trouvai le<br />

recruteur et le patron de ce navire pour qu'ils m'embauchent. Le<br />

contrat fut signé. Un homme était occupé à restaurer une voile.<br />

L'armement serait bientôt terminé.


AVANT LE DEPART<br />

J'étais inscrit depuis deux semaines sur les registres pour la campagne de <strong>pêche</strong> de 1847 à<br />

Terre- Neuve. Aujourd'hui, j'allais récupérer mon avance auprès de l'armateur pour pouvoir m'équiper. Je<br />

partis vers 14 heures pour rejoindre le port. Je longeai le quai jusqu'à ce que j'arrive devant une énorme<br />

goélette. Là, je vis l'armateur et le capitaine assis sur deux chaises avec, devant eux, une caisse où les gens<br />

s'inscrivaient et récupéraient leur avance. Une file énorme de plusieurs dizaines de mètres s'étirait. Les<br />

gens discutaient et se bousculaient de peur que l'argent soit insuffisant pour payer tout le monde. Je me<br />

mis à l'arrière de la file et j'attendis. Des hommes continuaient à arriver en masse. Mon tour arriva. On me<br />

demanda mon nom avant de le raturer ; on me donna 235 francs. Dès que je reçus mon argent, je partis<br />

chez Loïck Le Floch, le marchand de boussoles. J'en achetai une puis partis voir le cordonnier. Je regardais<br />

les prix <strong>des</strong> sabots-bottes. De toute façon, juste deux paires étaient encore disponibles. J’achetai une paire<br />

et je repartis chez moi. Pendant deux semaines, j'appréhendais ce départ et , de jour en jour, un sentiment<br />

de peur grandissait. <strong>La</strong> veille de mon départ, je pris mon coffre et j'y mis mes affaires. Le grand jour arriva.<br />

Ma femme et mes enfants m'accompagnèrent. <strong>La</strong> procession s'engageait dans les ruelles du port avant de<br />

se répandre sur les quais de granit du petit port de Binic. Une foule énorme ne cessait de s'accroître. Les<br />

hommes faisaient leurs adieux et montaient un par un dans la goélette. Je dis au revoir à ma famille. Je<br />

montai sur ce bateau en tant que marin <strong>pêche</strong>ur. Je devais m'installer dans une cabane avec 3 autres<br />

marins. <strong>La</strong> cabane se trouvait au fond de la cale. Un long escalier nous y conduisait. Dans la cabane, les<br />

autres marins s'étaient déjà installés. <strong>La</strong> cabane sentait encore les vêtements mouillés de la campagne<br />

précédente. Je pris un lit qui était encastré dans une cloison. Je posai mes affaires et je montai sur le pont<br />

pour regarder la foule amassée devant le bateau. Après un quart d'heure d'attente, le signal de départ<br />

retentit. Les yeux pleins de larmes à la vue de ma famille, je m'éloignai du pont.


AVANT LE DEPART<br />

Il était temps pour moi de partir. Le curé était là pour<br />

bénir le navire. Nous chargions l'eau, l'alcool, <strong>des</strong> boîtes<br />

de biscuits, une demi-douzaine de poules, deux cochons<br />

et près de 40 kilos de pommes. Une quantité<br />

impressionnante de sel avait été vidée dans la cale pour<br />

que notre saleur puisse travailler et rapporter la<br />

meilleure morue possible.


- « Capitaine ? Pourquoi partons-nous en mars ?<br />

- Au printemps , la morue est en pleine période<br />

de frai : ça la rend très vorace... Toute affamée<br />

qu'elle est durant cette période, elle abandonne<br />

les grands fonds de l'océan glacial pour remonter<br />

dans les eaux moins profon<strong>des</strong> et plus chau<strong>des</strong>.<br />

- Merci Capitaine ! » répondit le mousse.<br />

AVANT LE DEPART


LES LETTRES :<br />

TEMOIGNAGES


LES LETTRES :<br />

TEMOIGNAGES


UNE PECHE DANGEREUSE<br />

On devait revenir à la goélette. Le brouillard tombait. J'avais de plus en plus de mal à tenir les rames. Erwan prit le lambis.<br />

Le coquillage nous servait de corne de brume pour appeler à l'aide mais personne ne répondait. <strong>La</strong> goélette faisait 25<br />

mètres de longueur et 15 mètres de hauteur mais on ne la voyait pas à cause de ce satané brouillard. Une vraie purée de<br />

pois ! On était en plein milieu de l'Océan Atlantique , seuls dans le froid. On ne savait pas où aller. Pour survivre, nous<br />

continuions à <strong>pêche</strong>r. On avait déjà bu la moitié de l'unique bouteille d'eau douce que nous avions. Nous inversions les rôles<br />

avec l'avant-doris pour pouvoir nous reposer . Nous luttions contre le sommeil et le froid.


UNE PECHE DANGEREUSE<br />

Le 27 février 1802. Les premiers doris partirent pour quelques heures de <strong>pêche</strong> avec une boussole,<br />

une corne de brume, de l'eau douce et <strong>des</strong> biscuits dans un froid glacial et un brouillard à couper au<br />

couteau. Jean et Pierre-Louis remontaient une énorme quantité de morues dont ils arrachaient la<br />

langue mais ils s'éloignèrent de plus en plus de la goélette. Ca faisait quatre heures qu'ils pêchaient. Les<br />

mains gelées, glacées, les marins poursuivaient, acharnés. Ils ne lâchèrent rien jusqu'à ce qu'ils aient<br />

pêché six heures. Lorsqu'ils songèrent à regagner le navire, le brouillard était si épais qu'ils ne virent<br />

plus rien à l'horizon. « Perdus, on est perdus ! » s'écrièrent-ils.


UNE PECHE DANGEREUSE


Sombre journée<br />

pour les veuves


Sombre journée<br />

pour les veuves


<strong>La</strong> classe de 4ème F remercie Madame Dolghin ainsi que tous ceux<br />

qui ont permis la réalisation de ce projet.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!