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PILOTAGE<br />
DÉFI EN MOONEY M20J<br />
CANNES-TEL AVIV<br />
Voyager en Mooney sous oxygène sur plus de<br />
1 476 miles nautiques avec un seul plein de<br />
carburant tout en respectant la réglementation, c’est<br />
ce qu’ont réussi Gilles Khaïat <strong>et</strong> Jacques Callies<br />
pour célébrer le rassemblement mondial de pilotes<br />
organisé par l’IAOPA en Israël. Récit de l’aventure.<br />
À l’approche<br />
du secteur<br />
de contrôle<br />
de Chypre, le<br />
vent devient<br />
enfin vraiment<br />
favorable.<br />
PAR JACQUES CALLIES, PHOTOGRAPHIES DE<br />
L’AUTEUR ET J.M. BOSSUET<br />
Eh oui, les Français n’ont<br />
pas seulement une grande<br />
gueule… C’est ce que nous<br />
avons prouvé à nos alter ego<br />
en provenance du monde<br />
entier rassemblés à <strong>Tel</strong> <strong>Aviv</strong> (Israël)<br />
à l’occasion du congrès annuel de l’International<br />
Aircraft Owners and Pilots<br />
Association (IAOPA). Lorsque Gilles<br />
Khaïat <strong>et</strong> moi y avons posé les roues<br />
de notre Mooney M20J à 19 h 34 heure<br />
locale le dimanche 8 juin, quelques<br />
pilotes italiens <strong>et</strong> russes qui traînaient<br />
alors dans les parages de Sde Dov ont<br />
refusé catégoriquement de croire que<br />
nous arrivions de Cannes-Mandelieu<br />
sans avoir ravitaillé quelque part. Puis,<br />
après nous avoir écoutés, lorsqu’ils<br />
ont su que nous avions pris les dispositions<br />
nécessaires pour que c<strong>et</strong>te<br />
performance soit homologuée par la<br />
Fédération Aéronautique Internationale<br />
(FAI), ils ont tiré chapeau bas.<br />
44 <strong>Aviation</strong> & <strong>Pilote</strong> - 433 438 - Février Juill<strong>et</strong> 2010<br />
C<strong>et</strong>te tentative sans danger<br />
demandait un peu de bon sens <strong>et</strong> de<br />
chance pour ne pas tourner au ridicule.<br />
« Bravo, fantastique, vous êtes<br />
les dignes ambassadeurs de la France<br />
<strong>et</strong> de son AOPA. » C’est ainsi que Bernard<br />
Nicot, ancien président de c<strong>et</strong>te<br />
association <strong>et</strong> pilote sentimental s’il<br />
en est, a salué notre performance au<br />
moyen d’un SMS. Toutefois, comme<br />
a commenté immédiatement Gilles<br />
d’un ton théâtral <strong>et</strong> avec une modestie<br />
inhabituelle : « Relativisons s’il vous<br />
plaît : qu’avons-nous fait finalement ?<br />
Rien de plus que de rester assis une<br />
dizaine d’heures dans un avion en<br />
espérant arriver à bon port ! »<br />
Je crois que la vérité est entre les<br />
deux, qu’il ne s’agit effectivement<br />
pas d’un fait d’armes mais plutôt de<br />
l’aboutissement d’une envie, d’un de<br />
ces rêves dont l’homme en général a<br />
besoin pour avancer depuis l’origine<br />
des temps, les pilotes probablement<br />
plus que les autres. Gilles Khaïat, lecteur<br />
dont nous avions pu découvrir les<br />
qualités de cœur lors de notre difficile<br />
escapade moscovite de 2007, avait<br />
celui-ci auquel il tenait particulièrement<br />
: rallier en Mooney M20J <strong>Tel</strong><br />
<strong>Aviv</strong> depuis Paris sans escale. Un vol<br />
sans grand danger du fait des dégagements<br />
nombreux sur les 3⁄4 de la route.<br />
Il s’y était donc risqué en solitaire<br />
en 2008, mais c<strong>et</strong>te tentative s’était<br />
terminée prématurément au nord de<br />
la Grèce à la suite d’un givrage inattendu.<br />
Décrochage, grande frayeur,<br />
atterrissage d’urgence <strong>et</strong> paperasserie<br />
administrative effarante…<br />
Un an plus tard, une fois son cœur<br />
remis à battre à un rythme à peu près<br />
normal, Gilles s’est proposé de recommencer<br />
en ma compagnie. J’ai pour<br />
FL 140<br />
FL 150<br />
FL 140<br />
© Jeppesen 2010. Do not use for navigation<br />
habitude de ne jamais dire non a priori,<br />
surtout quand il s’agit d’aviation. Puis<br />
j’ai profité de quelques congés pour<br />
aller respirer l’air d’Israël, pays dont<br />
on parle si mal que je l’avais rayé de<br />
la liste des destinations possibles. Ce<br />
que j’y ai vu, entendu, dégusté <strong>et</strong> bu<br />
m’a heureusement donné envie d’y<br />
revenir.<br />
Ceci acquis, mon logiciel FliteStar<br />
m’a permis de calculer en trois clics<br />
de souris que l’arc de grand cercle<br />
entre Toussus-le-Noble (LFPN) <strong>et</strong><br />
<strong>Tel</strong> <strong>Aviv</strong> Sde Dov (LLSD) mesurait<br />
1 774 nm, ce qui n’est pas rien<br />
pour un avion léger, même équipé<br />
de réservoirs structuraux d’une capa-<br />
FL 140<br />
FL 140<br />
FL 140<br />
FL 130<br />
cité de 102 USG, dont 98 utilisables.<br />
En rajoutant arbitrairement 10 % de<br />
distance pour les contraintes liées<br />
aux airways <strong>et</strong> fantaisies du contrôle<br />
aérien, on approchait les 2 000 Nm.<br />
Réussir un tel vol devenait improbable,<br />
à moins qu’un j<strong>et</strong>-stream ne nous<br />
catapulte vers le Moyen-Orient.<br />
Partir à date fixe du Salon Eur-<br />
Avia de Cannes avec le parrainage<br />
de Breitling a présenté des avantages<br />
mais aussi des inconvénients. Profiter<br />
du salon Eur-Avia de Cannes était<br />
donc une manière possible de contourner<br />
la difficulté. Notre idée a donc<br />
été de lier c<strong>et</strong> événement aéronautique<br />
FL 130<br />
à l’assemblée mondiale des pilotes<br />
de l’IAOPA qui débutait à la même<br />
date en Israël. Grâce à c<strong>et</strong>te tactique,<br />
le fameux arc de grand cercle a été<br />
ramené à une distance plus raisonnable<br />
de 1 476 nm, ce qui rendait c<strong>et</strong>te<br />
fois le vol possible si la météo n’était<br />
pas défavorable. Mais c<strong>et</strong>te stratégie,<br />
le fait de l’officialiser <strong>et</strong> de recevoir<br />
en plus le parrainage de Breitling, a<br />
rendu en contrepartie notre tentative<br />
obligatoire : il nous fallait au minimum<br />
jouer le jeu <strong>et</strong> décoller le dimanche<br />
6 juin, quitte à abandonner à Larnaka<br />
ou Héraklion, ou peut-être de finir<br />
à l’eau en cas de mauvaise surprise<br />
ou de manque de réalisme, ce qui est<br />
CANNES - TEL AVIV<br />
Homologation en cours pour un record de classe C1c (avion à moteur<br />
à pistons avec un MTOW de 2204 à 3858 lbs) « speed over recognized<br />
course ». Heure de décollage officielle LFMD 06 h 37, 37sec. Heure<br />
d’atterrissage officielle LLSD 16 h 34, 24 sec. Moyenne : 148 kt.<br />
CdB Gilles Khaïat (France), crew Jacques Callies (France).<br />
toujours possible quand on est engagé<br />
dans un chalenge.<br />
La préparation du vol a été des plus<br />
simples en ce qui me concerne : ma<br />
seule obligation était d’être présent<br />
à Cannes le jour du départ. Gilles,<br />
mon CdB, s’est assuré du bon état<br />
mécanique de l’avion, a rassemblé la<br />
documentation, confectionné un log<br />
me perm<strong>et</strong>tant de relever facilement<br />
tous les paramètres, <strong>et</strong> obtenu les autorisations<br />
nécessaires pour pénétrer<br />
dans l’espace aérien israélien sans se<br />
faire intercepter par un F16.<br />
Essai satisfaisant : les performances<br />
sont conformes aux tables du<br />
constructeur malgré l’âge respectable<br />
du Mooney. Un mois avant le<br />
départ, nous avons effectué un vol<br />
pour contrôler les performances du<br />
N6227Z. Les paramètres relevés aux<br />
FL 120 <strong>et</strong> FL 150 ont confirmé la véracité<br />
des tables constructeur <strong>et</strong> les dires<br />
de Gilles : nous pouvions compter<br />
sur une TAS de 144 kt pour une consommation<br />
horaire de 8.3 USG lean<br />
of peak. Et aussi, ce qui nous arrangeait<br />
bien, une imprécision du fuel<br />
flow/totalisateur de carburant jouant<br />
en notre faveur. Ainsi, en grimpant<br />
à 15 000 ft, sans vent <strong>et</strong> sans réserve<br />
à l’arrivée, nous étions capables de<br />
parcourir 1 575 miles nautiques au<br />
minimum. C’était une vraie surprise<br />
pour moi car le Mooney que nous<br />
souhaitions utiliser pour ce raid tenait<br />
plus de la dame respectable que la<br />
fringante jeune fille ; j’ai donc commencé<br />
à y croire.<br />
Le 5 juin au soir pendant la soirée<br />
Eur-Avia, devant un parterre de passionnés<br />
rassemblés au Palm Beach<br />
de Cannes, André Uzan, directeur<br />
général de Breitling, nous a remis<br />
les montres, polos, casqu<strong>et</strong>tes <strong>et</strong><br />
blousons qui devaient faire de nous<br />
de dignes représentants de l’horloger<br />
suisse. Étions-nous sûrs de nous à ce<br />
moment-là ? Pas vraiment compte tenu<br />
des éléments météo en notre possession.<br />
Sans doute André Uzan l’a-t-il<br />
compris car il a tenu à nous dire qu’il<br />
portait toujours chance ! C’était sympa<br />
<strong>et</strong> nous l’avons cru.<br />
Le Mooney<br />
M20J du<br />
record : un<br />
avion pesant<br />
2 900 lbs sorti<br />
des usines de<br />
Kerrville en<br />
1990.<br />
L’arc de grand<br />
cercle entre<br />
Cannes <strong>et</strong><br />
<strong>Tel</strong> <strong>Aviv</strong> avec<br />
les vents<br />
rencontrés :<br />
il a été suivi<br />
d’assez prêt<br />
jusqu’au<br />
Péloponèse<br />
traversé au<br />
sud pour<br />
dégager<br />
les arrivées<br />
d’Athènes.<br />
438 - Juill<strong>et</strong> 2010 - <strong>Aviation</strong> & <strong>Pilote</strong> 45
PILOTAGE<br />
L’optimisme du prévisionniste de<br />
Toussus-le-Noble déteint sur le moral<br />
de l’équipage. 6 juin, jour J. Gilles<br />
s’est levé aux aurores pour astiquer<br />
les bords d’attaque de l’avion avec<br />
un produit spécial de manière à en<br />
obtenir quelques nœuds de plus, puis<br />
imprimer une météo. De mon côté j’ai<br />
pris mon temps, ce qui m’a permis<br />
de discuter longuement au téléphone<br />
avec le prévisionniste de Toussus qui<br />
m’a analysé la situation générale sur<br />
le bassin méditerranéen <strong>et</strong> les vents<br />
favorables qui devaient en découler,<br />
une analyse qui s’est avérée exacte<br />
par la suite.<br />
Lorsque j’arrive à l’aérodrome vers<br />
7 h 45 (05 h 45 UTC), Gilles est en train<br />
de compléter les pleins faits la veille à<br />
l’arrivée. Je l’observe rajouter 17 litres<br />
au total dans ses 4 réservoirs, « ce qui<br />
n’est pas ridicule » me dit-il dit car<br />
il me savait peu enclin à déranger le<br />
camion d’avitaillement pour un dé<br />
à coudre d’Avgas. Nous sommes en<br />
r<strong>et</strong>ard sur l’horaire mais c’est sans<br />
conséquence car, ainsi que nous le<br />
souhaitions, personne n’est venu nous<br />
souhaiter bon vent.<br />
À 06 h 37 UTC, nous décollons par<br />
beau temps face à la Méditerranée <strong>et</strong><br />
m<strong>et</strong>tons le cap vers la Corse <strong>et</strong> l’île<br />
d’Elbe. La montée est lente vers le<br />
FL 150, avec un fuel flow à 13.6 USG<br />
<strong>et</strong> des vitesses sol variant entre 91 <strong>et</strong><br />
113 kt. Un p<strong>et</strong>it palier intermédiaire<br />
au FL 110 nous est nécessaire pour<br />
46 <strong>Aviation</strong> & <strong>Pilote</strong> - 438 - Juill<strong>et</strong> 2010<br />
reprendre de la vitesse car le vario est<br />
devenu vraiment comateux.<br />
À 07 h 30 UTC, une fois stables au<br />
FL 150, notre vitesse sol se stabilise à<br />
141 kt pour un fuel flow à 8.4 USG.<br />
Un peu avant le Cap Corse, le contrôle<br />
régional nous demande d’effectuer un<br />
90° par la gauche pour évitement. Hors<br />
de question ! Nous expliquons le but de<br />
notre vol, en demandant qu’on ne nous<br />
r<strong>et</strong>arde pas sans raison car nous avons<br />
pour l’instant pour seule assurance de<br />
« finir à l’eau avant l’arrivée ». C’est<br />
efficace, le contrôle nous autorise à<br />
garder le cap, une coopération qui se<br />
répétera régulièrement.<br />
À 08 h 07 UTC, nous demandons à<br />
descendre au FL 140, espérant y trouver<br />
des vents plus favorables. Une fois<br />
la descente terminée, notre vitesse sol<br />
est hélas la même pour une consommation<br />
légèrement supérieure.<br />
À 08 h 30 UTC, profitant d’un changement<br />
de secteur de contrôle, nous<br />
demandons à Rome de remonter au<br />
FL 150, ce qui nous prend 10 minutes.<br />
Une fois au niveau, notre vitesse<br />
sol est alors de 135 kt : le remède est<br />
pire que le mal. Dix minutes plus tard<br />
nous demandons à redescendre au<br />
FL 140, ce qui intrigue évidemment<br />
le contrôleur qui nous demande des<br />
explications. Il nous prévoit alors<br />
« dès que possible » une directe sur<br />
Kerkira. Notre vitesse sol n’est pas<br />
meilleure pour autant, variant entre<br />
133 <strong>et</strong> 140 kt. En approchant le tra-<br />
Que faire<br />
pendant<br />
10 heures<br />
de vol ?<br />
Commencer<br />
par lire<br />
Nice Matin,<br />
surtout<br />
quand<br />
vous y êtes<br />
en bonne<br />
place…<br />
Gilles n’a<br />
pu s’en<br />
empêcher.<br />
En finale à<br />
l’aéroport<br />
de Sde Dov.<br />
Le pays est<br />
tellement<br />
p<strong>et</strong>it que<br />
personne<br />
ne s’étonne<br />
vraiment<br />
de c<strong>et</strong>te<br />
cheminée<br />
accolée au<br />
seuil de la<br />
piste…<br />
vers de l’Albanie, nous rattrapons une<br />
perturbation située à l’est de notre<br />
route. Nous perdons la vue du sol mais<br />
reprenons 10 kt de vitesse.<br />
Après 4 heures de vol, les vents<br />
passent à l’ouest comme prévu :<br />
comme ils doivent se renforcer,<br />
le temps perdu peut être rattrapé.<br />
11 h 00 UTC : « decision point ».<br />
Notre vitesse sol est stabilisée à 147 kt<br />
pour 8.1 USG par heure, ce qui nous<br />
perm<strong>et</strong> d’envisager l’atterrissage à<br />
<strong>Tel</strong> <strong>Aviv</strong> dans 6 h 49. Comme il nous<br />
reste encore 58 USG sur les 98 utilisables<br />
au départ, soit 7 h 30 de vol au<br />
régime actuel, nous avons désormais<br />
les réserves légales à l’arrivée : cela<br />
vaut le coup de continuer. Si notre<br />
prévisionniste continue à avoir raison,<br />
notre vitesse devrait augmenter progressivement<br />
jusqu’à l’arrivée. C’est<br />
une chance car les Grecs nous refusent<br />
finalement toute route directe jusqu’à<br />
ce que nous ayons libéré les secteurs<br />
d’arrivée d’Athènes : notre route sera<br />
Araxos, Tripolis <strong>et</strong> Milos, <strong>et</strong> ce n’est<br />
pas négociable !<br />
À 12 h 22 UTC, une fois passés sous<br />
le contrôle de Chypre, nous sommes<br />
autorisés en route directe sur MAGIS,<br />
waypoint qui précède notre arrivée<br />
dans l’espace israélien. Pendant les<br />
deux heures qui suivront, notre vitesse<br />
sol augmente comme prévu jusqu’à<br />
171 kt. L’option « déroutement sur<br />
Larnaka » est alors définitivement<br />
abandonnée.<br />
À 14 h 38 UTC les Chypriotes nous<br />
demandent de choisir entre le FL 130<br />
<strong>et</strong> le FL 150. Nous décidons de ne<br />
pas prendre le risque de surconsommer<br />
en montant, quitte à perdre un<br />
peu de vent. Bien nous en prend car,<br />
une fois au niveau 130, notre vitesse<br />
grimpe progressivement jusqu’à<br />
187 kt, en gardant la même consommation<br />
horaire de 8.1 USG. La couche<br />
nuageuse se déchire <strong>et</strong> nous devinons<br />
désormais la Méditerranée dans la<br />
brume. Vingt minutes plus tard, nous<br />
sommes autorisés sur SOLIN, le point<br />
d’entrée de la FIR de <strong>Tel</strong> <strong>Aviv</strong>.<br />
Vers 15 h 30 UTC, nous préparons<br />
le contact radio avec la sécurité israélienne,<br />
dont Gilles a obtenu avant le<br />
départ une fréquence radio <strong>et</strong> un code<br />
d’identification à utiliser à 180 nm de<br />
l’arrivée. Je m’assure qu’il connaît<br />
parfaitement les réponses à donner<br />
en cas de doute, que seul le CdB est<br />
autorisé à connaître en principe : sa<br />
couleur préférée est « orange », son<br />
m<strong>et</strong>s préféré « Nutella ». Quant à la<br />
troisième question choisie, il n’en a<br />
gardé aucun souvenir. Il ne nous reste<br />
plus qu’à espérer que c<strong>et</strong> oubli soit<br />
sans conséquence…<br />
À 15 h 37, Gilles contacte la<br />
fréquence 124.30 <strong>et</strong>, une fois la<br />
liaison établie, épelle en anglais<br />
« AE94GZQ8 » d’une voix assurée.<br />
Nous obtenons en r<strong>et</strong>our « N6227Z,<br />
welcome to Israël ! » C’est gagné,<br />
nous sommes à 52 minutes de l’arrivée<br />
avec encore 2 h 27 de carburant<br />
dans les ailes.<br />
Moins d’une heure plus tard, à<br />
16 h 34 UTC, soit à 19 h 34 en heure<br />
locale, les roues du N6227Z touchent<br />
la piste 03 de <strong>Tel</strong> <strong>Aviv</strong> Sde Dov. Mission<br />
accomplie en 9 h 57 de vol à la<br />
vitesse moyenne de 148 kt. C<strong>et</strong>te performance<br />
sera enregistrée par la FAI<br />
dans la classe C1c dans la catégorie<br />
« speed over recognized course » dans<br />
l’espoir qu’elle soit améliorée un jour<br />
par un autre équipage. Amis pilotes,<br />
c’est un vrai défi à relever à en juger<br />
par les seules destinations enregistrées<br />
à ce jour depuis l’aérodrome<br />
de Cannes par la FAI : Biarritz, Brest,<br />
Deauville <strong>et</strong> Paris. Si cela arrive, ce<br />
sera certainement notre plus belle<br />
récompense. y<br />
À quelques<br />
kilomètres<br />
de Sde Dov :<br />
soleil, plage,<br />
surf <strong>et</strong> Marie<br />
qui était venue<br />
attendre Gilles<br />
<strong>et</strong> embrasser<br />
l’équipage.<br />
Le plein du<br />
N6227Z<br />
dans la zone<br />
civile de Sde<br />
Dov : il faut<br />
compter une<br />
bonne heure<br />
de formalités<br />
<strong>et</strong> contrôles<br />
divers avant<br />
de pouvoir<br />
accéder à son<br />
avion…<br />
438 - Juill<strong>et</strong> 2010 - <strong>Aviation</strong> & <strong>Pilote</strong> 47