L'affalage de spi au largue serré
L'affalage de spi au largue serré
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PHOTOS FRÉDÉRIC AUGENDRE<br />
Manœuvre en course (5)<br />
L’affalage <strong>de</strong> <strong>spi</strong><br />
<strong>au</strong> <strong>largue</strong> <strong>serré</strong><br />
«Reaching<br />
drop !»<br />
Affaler le <strong>spi</strong> <strong>au</strong> <strong>largue</strong> <strong>serré</strong><br />
né cessite <strong>de</strong> recourir à une procé du -<br />
re particulière, sous peine <strong>de</strong> le voir<br />
se transformer en aérofrein ou pire, en chalut.<br />
Improbables en parcours banane, les bords <strong>de</strong><br />
<strong>largue</strong> <strong>serré</strong> (reaching) sous <strong>spi</strong> ne sont pas<br />
rares dans les parcours côtiers ou les étapes <strong>de</strong><br />
large. Qu’il y ait une marque à enrouler ou qu’il<br />
s’agisse <strong>de</strong> passer sous génois parce que le ba -<br />
te<strong>au</strong> tombe sous la route, c’est la même histoi -<br />
re. Plutôt que <strong>de</strong> <strong>largue</strong>r d’abord l’amure (pour<br />
un asymétrique) ou le bras (pour un <strong>spi</strong> symé -<br />
tri que) comme on le ferait à <strong>de</strong>s allures plus<br />
78 -<br />
1Préparer la drisse. A l’approche<br />
<strong>de</strong> la marque ou à l’annonce du<br />
changement <strong>de</strong> voile, sans quitter le rappel,<br />
l’équipier <strong>de</strong> piano vérifie que la drisse<br />
<strong>de</strong> <strong>spi</strong> est claire. La meilleure métho<strong>de</strong><br />
consiste à faire tomber le bout dans<br />
la <strong>de</strong>scente en commençant par<br />
son extrémité, en «tas bien pensé».<br />
arrivées, c’est la drisse que l’on file en grand,<br />
pour que le <strong>spi</strong> tombe en drape<strong>au</strong> à l’horizon -<br />
tale. La retrieving line* facilite gran<strong>de</strong>ment<br />
l’opération. En son absence on récupérera le<br />
<strong>spi</strong> par l’écoute ou, le cas échéant, par le bras<br />
sous le vent. Dans la brise, la manœuvre s’avère<br />
délicate et, sans un équipage nombreux et bien<br />
entraîné, on pourra préférer abattre en grand<br />
pour un affalage classique.<br />
Texte Frédéric Augendre.<br />
* Ligne <strong>de</strong> récupération du <strong>spi</strong>, toujours désignée sous son<br />
nom anglais <strong>de</strong> retrieving line (plutôt que retraining comme<br />
nous l’avions par erreur nommée en mars <strong>de</strong>rnier).<br />
2 Hisser<br />
le génois. Il n’y a pas besoin<br />
d’aller à l’avant, le génois ayant été<br />
repassé dans l’étai creux, drisse à poste, dès<br />
l’envoi du <strong>spi</strong>. Le piano hisse main sur main,<br />
toujours en restant <strong>au</strong> vent <strong>de</strong> l’axe du bate<strong>au</strong>.<br />
Si besoin, le n° 1 ira violoner la drisse <strong>au</strong> pied<br />
<strong>de</strong> mât. Le génois est étarqué à la marque<br />
correspondant à la force <strong>de</strong> vent du moment.<br />
Le mois<br />
prochain:<br />
le <strong>spi</strong> dans <strong>spi</strong>.<br />
3Laisser faseyer le génois. Surtout,<br />
ne pas bor<strong>de</strong>r le génois, sous peine <strong>de</strong><br />
dévier les filets d’air dans le <strong>spi</strong> et <strong>de</strong> le faire<br />
déventer. Tant que le bate<strong>au</strong> reste sur son cap<br />
initial, le génois faseye. La contre-écoute<br />
est bien molle, les points <strong>de</strong> tire sont réglés<br />
en fonction <strong>de</strong> l’allure à venir (près ou bon<br />
plein) et <strong>de</strong> l’état du vent et <strong>de</strong> la mer.
4 Paré<br />
à affaler. Le capot<br />
est ouvert, l’équipier <strong>de</strong> pied<br />
<strong>de</strong> mât a filé dans la soute avant<br />
et s’est emparé <strong>de</strong> la retrieving line.<br />
Sur le pont, le n° 1 en fait <strong>au</strong>tant,<br />
et le tacticien vient prêter main<br />
forte. Il évite <strong>de</strong> trop s’avancer<br />
et <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendre sous le vent.<br />
Récupérer<br />
un départ <strong>au</strong> tas<br />
Il y a <strong>de</strong>s départs <strong>au</strong> lof que l’on arrive à récupérer,<br />
d’abord en choquant le hale-bas <strong>de</strong> grand-voile, puis<br />
éventuellement l’écoute <strong>de</strong> <strong>spi</strong>. Et il y a les départs<br />
<strong>au</strong> tas violents, définitifs, sans <strong>au</strong>tre issue que d’affaler<br />
le <strong>spi</strong>. Larguer amure ou bras serait une catastrophe,<br />
le <strong>spi</strong> partant comme un parachute <strong>au</strong> ras <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>,<br />
couchant encore plus le bate<strong>au</strong>. Là <strong>au</strong>ssi, c’est la drisse<br />
qu’il f<strong>au</strong>t faire filer, en grand: cela suppose qu’elle se<br />
termine par un nœud <strong>de</strong> sécurité, à la bonne longueur.<br />
5Ça tombe. Juste avant le début <strong>de</strong><br />
la manœuvre, l’embraqueur surbor<strong>de</strong><br />
le <strong>spi</strong> pour interdire à la bordure <strong>de</strong> passer<br />
sous le bate<strong>au</strong> dans l’affalage. Cette action<br />
contribue <strong>de</strong> surcroît à déventer la voile,<br />
ou à réduire sa puissance. Dans la brise, le<br />
barreur abat ce qu’il f<strong>au</strong>t pour éviter le départ<br />
<strong>au</strong> lof. Le piano <strong>largue</strong> en grand la drisse.<br />
AU rappel!<br />
D É COUVRIR C OMPRENDRE A PPROFONDIR<br />
6La bordure avant tout. Le <strong>spi</strong> tombe<br />
sous le vent. Le ramasser est plus physique<br />
que dans un affalage classique, et dans le même<br />
temps il f<strong>au</strong>t aller vite, avec une obsession:<br />
rentrer la bordure en priorité. L’amure est choquée<br />
à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. L’embraqueur règle son génois, le<br />
barreur peut commencer à lofer, le n° 1 passera<br />
la bavette du génois par-<strong>de</strong>ssus la filière.<br />
-79<br />
D É COUVRIR C OMPRENDRE A PPROFONDIR