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VSK 3 - Philippe et Dominique - Avril 2010 - Moc

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Le journal de notre voyage solidaire au sud Kivu (VSK3)

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Samedi, le 3/04/2010

Départ de Zaventem pour Kigali.

Nous faisons la connaissance du groupe, tout particulièrement de Marcelle et Jean Marie, lesquels se font remarquer au contrôle des bagages. Le

portique a en effet sonné plus d’une fois pour Jean Marie (ceinture, chaussure de sécurité, genoux métalliques, appareil auditif, boite à médicaments)

quant à Marcelle, à force de persuasion, elle a pu convaincre le contrôleur de garder sa bouteille anti-moustiques.

Après un voyage sans problème, nous arrivons à Kigali dans la soirée, accueillis par notre ami Jean Jacques dit « Chameau Dignitaire » et logeons

au collège St. François d’Assise.

Dimanche, le 4/04/2010

Nous sommes réveillés par la fin de la Messe de Pâques vers 5h du matin …Une bonne douche d’eau chaude et nous voilà partis vers 8h30 pour la

traversée du Rwanda en direction de la frontière du Congo.

La route en car vers Butare est magnifique. Elle est parsemée de collines, la plupart du temps cultivées en terrasses. Dans les plaines, nous y

apercevons de nombreuses rizières.

Un déjeuner bien sympathique à l’hôtel Iris à Butare et nous voilà repartis vers Bukavu.

Nous traversons le parc de Nyungwe, les deux frontières à Shangugu, sous une pluie battante pour finalement être accueillis par les sourires de

nos trois autres compagnons de voyage : Gustave, Jean Pierre & Gaudens.

Avant de dormir à Amani, nous passerons une soirée bien agréable chez Arlette et Jean Pierre Bashengesi.

2


Nous y ferons la connaissance de leur famille très attachante et écoutons un exposé « géo économique » de la région sud Kivu présenté par le père

Didier de Failly. (didier.de.failly@bestkivu.net )

Lundi, le 5/04/2010

Après une bonne nuit à l’hôtel Amani, à nouveau accueillis chez Jean Pierre et son épouse pour un petit déjeuner frugal, nous visitons l’hôpital

Provincial de Bukavu. Le docteur Miyanga (miyangaba@yahoo.fr ) nous pilote dans son hôpital, partage ses difficultés et ses projets…

dans le document ou la

Pendant cette visite, des enfants atteints de

malnutrition nous accompagnent. Emerveillés

de se découvrir sur les écrans de nos appareils

photographiques, ils nous font cadeau de

leurs beaux sourires communicatifs.

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Plus tard, nous rencontrons le représentant du Gouverneur, qui nous souhaite

la bienvenue, dans sa Province. Nous poursuivons par une rencontre avec le

Président de la cour d’appel, Monsieur Kinlu.

Une explication très détaillée sur les droits coutumiers, ses propres difficultés

à pratiquer son métier, son parcours universitaire …nous révèlent un certain

fatalisme, le tout teinté d’humour et exprimé avec beaucoup de dérision -

Une rencontre bien surprenante pour sa franchise !

Nous déjeunons au bord du lac et faisons la connaissance de Magali Pratte,

étudiante UCL en Sciences de la population et du développement

( magaliprates@skynet.fr ), actuellement en stage chez Maria Masson .

Magali nous emmène visiter Kadutu, le bidonville de Bukavu, quartier le plus

peuplé de Bukavu, semble-til.

Magali nous y emmène

au son rythmé de sa

chansonnette « un pouce

en avant, un pouce en

arrière …et tchic et tchac »

scandée par des dizaines d’enfants nous accompagnant dans un dédale de ruelles des plus

tortueuses et des plus pentues. Elle nous fait rencontrer une association de soutien aux vieilles

personnes. Cette visite reste pour moi un des moments les plus forts du voyage.

Une pauvreté et une promiscuité inégalables …mais combien de sourires, des yeux rieurs, de

gestes chaleureux…, et tout cela dans un total dénuement. Le bonheur existe aussi dans tous ces

gestes et attention aux autres. L’émotion est très forte.

Merci encore Magali.

Le soir nous dînons en ville et rencontrons lors de ce repas, une jeune stagiaire Flamande (Okapi), travaillant avec Jean Jacques au bureau du district

scout des grands lacs.

Nous nous endormons une fois de plus à Amani, la tête pleine de souvenirs et de beaux sourires.

Mardi, le 6/04/2010 :

Nous visitons Pharmakina.

Une visite très intéressante, où tout le procédé d’extraction de la quinquina, la culture in vitro de souches sélectionnées pour en faire de la quinine et

ses dérivés nous sont expliqués en long et en large.

L’usine performe par son développement, ses équipements ainsi que par son organisation.

Nous y rencontrons le Docteur Pierre Prince -fils de Gustave notre accompagnateur.

4


Au sein de la société Pharmakina, il y dirige une cellule de détection des cas HIV avec accompagnement

socio - psychologique des patients.

La visite de cette unité médicale, son laboratoire moderne, la rencontre de son personnel, les explications

du Docteur Prince, nous donnent vraiment un sentiment de modernisme contrastant très fortement avec ce

que nous avons vu jusqu’ à présent.

Nous déjeunons chez Marc Moureaux aux Orchid’s (ancien emplacement de la propriété de l’avocat

Jamard), un hôtel cinq étoiles dans un parc paradisiaque au bord du lac …

Nous quittons cet endroit de rêve pour aller visiter le Bureau Diocésain des Œuvres Médicales (BDOM) où

Maria Masson nous accueille, en présence du Gouverneur et de l’Archevêque du Diocèse, venus la visiter

pour la soutenir, lors de l’audit d’un organisme auquel elle sollicitait des

subsides. Au moment où nous arrivons, elle leur fait ses adieux.

Nous visitons successivement les unités de traitement d’eau et de conditionnement de

médicaments du BDOM, fabrication de bouteilles PET au départ de pré-formes,

assemblage de panneaux photo - voltaïques pour terminer enfin par un échange avec

Maria Masson et ses principaux collaborateurs.

Non seulement, elle poursuit l’œuvre de création des mutuelles mais également

accueille, initie un tas de mouvements sociaux, éducatifs avec un courage et une

abnégation exemplaire.

En si peu de temps, elle m’a vraiment ému par sa simplicité, sa volonté de dialoguer

avec tous, son sens de l’écoute… même si à plusieurs reprises lors des échanges au

sujet de la politique du Congo, elle avait son franc parler.

Nous nous quittons sincèrement marqués par l’énergie et le dévouement exemplaire (*) de cette petite« Grande » dame.

(*) Le gouvernement Congolais copie à l’heure actuelle son modèle de mutuelle soins de santé.

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Mercredi, le

7/04/2010

Dominique et

moi, nous

levons de bonne

heure pour une

chasse aux

photos. Nous ne

voulons pas

rater le lever du

jour sur Amani

au bord du lac.

Nous traversons Bukavu dans la matinée et je prends une photo de la maison où Dominique a passé sa prime

enfance. J’ J’ai de la peine à m’imaginer que cet immeuble défraichi ait été le seul et unique magasin d’alimentation de

toute la région, il y a plus de cinquante ans …

Nous nous dirigeons vers l’embarcadère du lac et apprenons que le bac faisant la traversée Bukavu-Goma est en panne. Dominique est vraiment

inquiète. Elle a du vraiment insister pour que l’étape « sœur Adela » sur l’île Idjwi(*) se fasse. Elle en garde encore le meilleur souvenir du premier

voyage. A force d’insistance et de persuasion, elle a pu convaincre nos organisateurs.

A sa plus grande satisfaction, Gustave, Jean Pierre et Laurent conjurent ce mauvais sort en négociant notre départ sur la vedette rapide (+50 $).

Une traversée de plus ou moins une heure. Nous somme serrés comme des sardines mais le service y est impeccable. Une collation nous est

distribuée.

Nous arrivons sur l’île, accueillis par une multitude d’enfants en uniforme, venus attendre

sans doute une personnalité ou peut-être,

simplement, venus voir l’attraction

quotidienne.

La vedette repart alors pour Goma se

situant à l’extrémité du lac Kivu.

(*) l’île Idjwi est l’un des huit territoires du

sud Kivu avec Fizi-Kabare-Kalehe-

Mwenga-Shabunda-Uvira-Walungu.

Bukavu est le chef lieu de la province Sud

Kivu.

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Nous visitons l’hôpital de Monvu au bord du lac avec sœur

Prudence et surtout, sœur Thérèse (muliwavyopru@yahoo.fr). (Tél.

+243(0)997280904), infirmière accoucheuse dans cette clinique.

Une visite qui vous remue, particulièrement celle de la maternité,

où nous y avons vu un prématuré, emmitouflé sous un amas de

couvertures en guise de couveuse, les couveuses de l’hôpital étant

en panne.

Après cette visite, une partie du groupe se rend à pied dans

l’ancienne propriété du Prince de Ligne où plusieurs d’entre nous logerons cette nuit. Nous

faisons dons un aller et retour à pied.

Une très belle promenade nous permettant de longer quelques

hameaux à flan de coteaux où villageois et enfants nous saluent

chaleureusement du pied de leurs cases.

Elle nous accueille

du haut de son

paradis vert dominant le lac, dans sa maison avec un jus de goyave dont je me souviens encore.

Une visite de son école, son centre d’accueil social avec ses ateliers de couture, sa savonnerie artisanale

et son centre de formation professionnelle pour les femmes doit malheureusement être écourtée, en

raison de la traversée du lac avant la tombée du jour…de plus, les craintes de sœur Prudence – très

bonne nageuse – le justifient.

Après un déjeuner copieux chez sœur Prudence, nous partons en

pirogue à moteur à la découverte de Kashofu, plus au nord de

l’île.

Une traversée splendide nous faisant découvrir multiples

facettes de la beauté de ce lac, ses montagnes massives, ses

nombreux piroguiers pêcheurs, son ciel nuageux et constamment

changeant …avant de débarquer chez sœur Adela Saravia (Tél.

+243(0)993506816).

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Cette traversée avant la tombée de la nuit est d’une

beauté inouïe, tant à chaque minute, les couleurs du lac,

du ciel et des montagnes se modifient, grandissant et

mystifiant cette nature imposante où notre petite

pirogue se fait de plus en plus fétu de paille dans ce

paysage orageux et dantesque.

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Une fois arrivés à

nouveau à Monvu, tout

notre groupe contemple

encore, rassuré, l’orage

sévissant au loin dans les

montagnes et tout cela

rythmé par les chants et

musiques d’une fête à

l’embarcadère du lac.

Nous dînons heureux et nous endormons à nos endroits respectifs …les

yeux encore pleins de toutes ces beautés que nous ne pouvons oublier.

Quelle journée merveilleuse pour tous, la plus belle du point de vue

nature.

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Jeudi, le 8/04/2010

Sœur Thérèse nous convie après le petit déjeuner, à assister à une représentation théâtrale des jeunes de l’école. Le thème de la pièce est celui d’une

jeune étudiante subissant les pressions de son professeur en échange de sa réussite scolaire. C’est un peu une avant première avant le grand jour, nous

sommes mis à l’honneur, car ce jour là, nous sommes leurs premiers spectateurs.

Après avoir fait nos adieux à sœur Prudence et sœur Thérèse, nous reprenons la pirogue pour débarquer à Katana.

Nous y visitons 10 km plus loin l’usine à thé de Mbayo.

Cette exploitation s’intègre parfaitement dans le développement de la région.

Eric, Directeur et Pasteur Protestant nous guide au sein de ses installations et des magnifiques plantations.

Nous nous quittons après un copieux pique nique à l’hôtel de l’usine à thé pour redescendre en direction de Bukavu. Eric, en nous quittant, nous fait

don à chacun, d’un sac de thé. Dominique, pour qui, c’est le deuxième voyage en reçoit deux. J’aime autant vous dire que le boire, éveille en nous un

tas de souvenirs et, particulièrement la beauté luxuriante de ces nombreuses tables à thé effeuillées par leurs récolteurs.

.

10


Plusieurs d’entre nous redescendons la

route de Mbayo à pied, avant de

rejoindre les jeeps. En passant, nous

contemplons le troupeau de la ferme

faisant également partie de la propriété

de l’usine à thé. Cela nous fait une

belle promenade, agrémentée des

conversations de quelques jeunes

étudiants revenant de l’école.

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Nous nous arrêtons au bord de la route surplombant Bukavu pour apercevoir au loin dans une cuvette, le terrain de Mukukwe où se déroule un match

de championnat de foot.

Le temps est incertain, la route risque d’être impraticable pour aller à Bagare. Laurent décide de

rentrer à Bukavu. J imagine alors la tristesse de Jean Pierre. Tout est, sans aucun doute, préparé

sur son fief pour nous accueillir. Heureusement, il ne pleut pas, et à plusieurs, nous n’avons pas de

difficulté à convaincre Laurent.

Nous arrivons enfin dans le fief de Jean Pierre à

Bagare accueillis par une troupe de jeunes

danseurs, chantant, tambourinant festivement

notre accueil.

Quel dynamisme, quelle frénésie

contagieuse…au point que Xavier s’y prend de

quelques gesticulations enthousiastes et

comiques. Aux rires de la population, son

succès est indéniable.

La visite du site de Kabare reste pour moi

gravée dans ma mémoire.

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Au long du voyage, Jean Pierre m’en a déjà beaucoup compté mais le voir de ses propres yeux est encore autre chose : son élevage de

porcs, ses plans de vignes, ses viviers, ses nombreux potagers…et par-dessus tout, dans

le creux d’une vallée où serpente une rivière tumultueuse …la construction de sa roue à aubes,

déjà à quelques mois de son inauguration fonctionnelle.

Ce projet lui tient particulièrement à cœur car, grâce à cela, son village sera alimenté en électricité

et sa roue pourra même faire tourner un moulin.

Cela me fait vraiment plaisir de découvrir enfin,

qu’il est possible de faire quelque chose de beau

et utile dans ce pays.

Jusqu’ à présent, je me disais que les problèmes

étaient insurmontables au Congo. Jean Pierre

nous démontre le contraire.

Nous terminons par une visite à ses parents.

Son papa, ancien agent territorial de Kabare est le « Mwami » du village.

Intégrer son intelligence et son esprit

entrepreneur, partager ses idées et même les

propager en stimulant des micros crédits (je

te donne un cochon mais tu m’offriras le

premier porcelet) témoignent de sa volonté à

vouloir créer, donner de la valeur, dynamiser

l’environnement de son village.

Quelle vision concrète et généreuse. Et

croyez- moi, ce n’est pas fini, les idées et les

projets sont intarissables (construction d’une

briqueterie, paillote d’accueil…) chez Jean

Pierre.

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Nous passerons à nouveau une dernière soirée et nuit à Amani au bord du lac où nous ferons nos adieux à Magali, Gaudens et Maria Masson que

nous verrons une dernière fois, lors d’un souper d’adieu. Nous y ferons la connaissance de l’épouse bien sympathique de Jean Jacques et de leur beau

petit garçon, venus se joindre à nous pour l’occasion.

Vendredi, le 9/04/2010

En route pour Walungu.

Gustave, tout au long du trajet, en profite pour nous expliquer l’histoire des enjeux geo-politiques de toute cette région du Kivu déchirée par les

guerres.

Nous nous arrêtons à l’usine à thé où Jean Marie Istasse a travaillé trente cinq ans auparavant.

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Un moment très émouvant que celui où Jean Marie reconnaît un travailleur qu’il avait

engagé.

Rendez vous est fixé au lendemain, à la messe du village, avec ses travailleurs.

Nous partons pour la mine d’or de Mukungwe dont la visite nous fut recommandée par le

père de Failly.

La route dans la montagne est sinueuse

et nos jeeps doivent parfois enjamber

de petits ponts de bois ou de pierres que

nous devons consolider.

Il est impossible d’aller plus loin avec

nos véhicules.

Après une promenade de 3 Kms dans

un chemin de montagne, traversant

quelques villages, nous surplombons

enfin cette mine… en contrebas, vraiment très bas …les baraques de mineurs…

Quelques uns d’entre nous …les plus courageux ou plutôt les plus inconscients entament la

descente : Gustave, notre guide stoïque est des nôtres- Françoise dit « Livingstone » fait partie

de toutes les équipées- Jonathan (jon.guevarts@gmail.com) un étudiant en Agro de LLN en

stage à Katama a voulu se joindre à nous spécialement pour cette expédition – Florian, toujours

avide de découvrir – Dominique se disant : « si Gustave le fait , je le fais moi

aussi »- ainsi que votre serviteur ne voulant pas être de reste.

Après avoir atteint le premier camp de baraques, un chemin creusé par un

ruisseau dont

Gustave et moi se

souviendrons

encore longtemps…

un vrai calvaire, où

nous nous arrêtons

constamment pour

contempler le

paysage …En

réalité, nous avons

tous les deux, les

jambes cassées par

cette descente.

…Enfin, nous

arrivons au

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deuxième camp …Une baraque sombre, au sein même du campement de mineurs, nous accueille …

Cela nous paraît assez insolite et même insécurisant …mais un bon verre de bière et une traditionnelle chèvre

préparée par nos hôtes, nous retapent et nous font oublier nos

craintes.

Jonathan a le courage de descendre dans une galerie pendant que

nous sirupons déjà notre deuxième verre de bière. Nous devons

sérieusement penser à rentrer car il est déjà presque 16h et un

parcours aussi ardu peut s’avérer très dangereux la nuit.

Fort heureusement, nous ne reprenons pas le chemin de l’aller,

mais un chemin beaucoup plus accessible, quoi qu’assez bien plus

long.

Après de nombreux arrêts, prétextes à l’admiration du coucher de

soleil dans ces montagnes imposantes, et toujours accompagnés

par une bande d’enfants quémandeurs, avec qui je transforme leur

ritournelle « Donne- moi des biscuits » par « Donne- moi du Whisky ».Nous scandons ensemble ces quatre

mots tout au long de la montée. Cela les fait bien rire et me donne du courage.

Nous finissons par rejoindre les jeeps après presque trois heures de marche. La nuit était déjà tombée, il était

plus que temps ...Laurent, notre organisateur commençait à s’inquiéter.

Nous joignons le presbytère de Walungu où nous passerons une nuit bien réparatrice.

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Samedi, le 10/04/2010

La Messe à 7h40 avec Jean Jacques, qui nous demande d’ y témoigner de notre présence, suivi de notre petit déjeuner avec le père Protais Hamuli

(protaishamuli@yahoo.fr ) - ( Tél. +2 43 997 671 920) curé de la paroisse Ste Bernadette à Walungu et nous voilà repartis pour quelques rencontres

des plus intéressantes.

La première est celle de Damien, responsable du programme d’alphabétisation des adultes (PAA).

Cette organisation dépend du diocèse. Elle est fréquentée majoritairement par des filles et des mamans (plus de 80%), la scolarité étant obligatoire

pour les garçons.

Il existe 250 centres d’alphabétisation dans l’Archevêché de Bukavu encadrés par quelques 780 alphabétiseurs, principalement des femmes. Les

cours se dispensent deux fois par semaine à raison de deux heures par leçon.

Des activités « ateliers, petits commerces, moulins,… » prévues par la coopération Belge sont également mises en place pour payer les frais des

alphabétiseurs. Les « apprenants » peuvent donner également une journée de leur salaire.

Nous rencontrons ensuite Dieudonné Basedeke Mongane

(dieudobasedekem@yahoo.fr ) - (Tél. +2 43 997 749 903).

Dieudonné est coordinateur du « Procef ASBL », une

association s’occupant essentiellement de la réinsertion de

femmes violées et des enfants nés de ces viols.

Les témoignages de toutes ces femmes nous a permis de

mieux comprendre encore les conséquences de toutes ces

guerres, dont les populations, la plupart du temps prises en

otages, vivent les plus abominables atrocités jusqu’au bout

de leur vie.

Nous quittons Walungu et nous

arrêtons au marché de Mugogo, haut en couleurs et senteurs.

L’occasion idéale de prendre un véritable bain de foule et de découvrir l’artisanat et

les métiers locaux (sur la photo de gauche :

un ponceur de têtes).

Guidés par Gustave, nous traversons à pied le

marais de Nyalugana, une magnifique

promenade dans un décor luxuriant.

Malheureusement la pluie s’annonce et nous

n’y échappons pas.

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Nous arrivons donc bien mouillés, en fin d’après-midi à Kakono dans la propriété

d’Elisée.

Nous y passerons une

merveilleuse soirée autour du feu

de camp gigantesque préparé, à la

façon scoute dans les règles de

l’art, par Jean Jacques.

La soirée se passe à raconter des

souvenirs de voyage mais aussi

des blagues.

Je peux vous dire que Xavier, avec

toute son expérience

professionnelle, en a des choses à

raconter. Suzanne, son épouse n’en revient pas. Claire et Florian, très complices de leur papa et

grand père rient aux éclats.

Gustave entreprend de

nous dépeindre avec

plein d’humour le

périple de la mine.

Personne n’y échappe,

Dominique et

Françoise en rient de

concert.

Cette soirée clôture

donc agréablement le

souvenir de cette folle

équipée.

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Dimanche, le 11/04/2010

Nous nous rendons à la Messe au village de Ciherano ainsi qu’au moins 2000

paroissiens.

Quelle ferveur, quel envoûtement que cette Messe chantée et dansée par toute

cette foule enthousiaste, une vraie leçon de fête et de joie à notre Seigneur.

Le Prêtre sermonne les jeunes paroissiens qui lui ont mordu les doigts lors de

la communion.

L’offrande est une vraie procession où l’on peut également y déposer des fruits,

des légumes, du pain dans de grandes mannes.

Nous prenons notre petit déjeuner chez Désiré avant de visiter sa splendide

ferme ainsi que ses jardins et plantations.

Désiré qui occupe un poste important auprès du gouverneur, est un agronome.

Il sélectionne les graines de fruits, agrumes et arbres les plus appropriées au

climat de son pays. Sa ferme est une véritable oasis.

Nous partons pour Nya Ngezi en

passant par le calvaire de Lukananda (sanctuaire mémorial de l’arrivée des premiers frères Maristes au

Congo). Récemment, les restes de la dépouille du père Joseph van der Haegen, premier missionnaire

Mariste décédé au Congo en 1906, viennent d’y être déposés dans une grotte à l’arrière du mausolée.

Nous logerons chez les Frères Maristes où, nous passons la soirée avec le frère Guillaume, intarissable

sur ses longues expériences de

construction, de nettoyage des canaux du

marais…

Depuis son arrivée au Congo en 1960, il a

consacré toute sa vie au service des autres !

Lundi, le 12/04/2010

Le lendemain, après avoir visité les installations scolaires, Dominique et Laurent

rencontrent Théodore (ex séminariste) qu’ils vont sponsoriser dans son projet de

création d’un centre informatique. A sa demande, elle accepte de parrainer la petite

Ariane Biluge.

Elle rencontre également Neema Lubasi, (Commune de Walungu- école Kakongo)

parrainée lors de son premier voyage. Celle-ci lui présente, toute fière, son bulletin de

réussite scolaire.

19


et non pas à l’aide de simples brouettes.

Nous nous rendons ensuite à la fabrique

artisanale de briques, dirigée par le beau

frère de Gustave à Lukananda (chantier

Kapapa). Elle y occupe principalement des

enfants orphelins.

Leur jeune contremaître Namegabe

Zihindula - (Tél. 085 9370891) ne nous

cache rien du travail éreintant de ses jeunes

ouvriers et femmes.

Un vrai travail de bête de somme, inhumain

par cette chaleur, que de transporter toutes

ces briques sur la tête. Personnellement, je

ne comprends toujours pas pourquoi toutes ces briques doivent être transportées sur leurs têtes

Xavier ne manque pas, une fois de plus, de faire l’éloge du « Quad » et il a tout à fait raison. Nous remontons dans nos jeeps après nous être séparés

de notre ami Gustave qui remonte sur Bukavu, et partons vers Uvira en prenant la route montagneuse de l’escarpement de Nkomo.

Quel trajet merveilleux ! Une des jeeps ayant crevé son pneu avant, nous avons pu parcourir quelques kilomètres à pied. Chaque tournant nous

révèle d’autres images, toutes de plus en plus belles. La

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La Ruzizi serpente dans la plaine vers le lac Tanganyika, où elle y déverse les eaux du lac Kivu.

Quelle imagination d’avoir pu créer toutes ces scènes, quel sentiment à la fois de joie, de fierté et

d’impuissance que de pouvoir contempler toutes ces splendeurs.

Privilège pour moi également, de philosopher avec Jean Jacques sur les vraies valeurs de la vie pendant

cette promenade.

Que de profondeur et de bon sens ce Jean Jacques, je n’oublie pas ce moment.

Au loin, nous contemplons le lieu dit « Trois frontières » (Congo-Burundi- Rwanda) et rejoignons la route

de la vallée pour nous arrêter près de Sange afin de visiter un rucher, perdu en pleine nature.

Nous déjeunons au bord du lac, sous une paillote, accueillis par nos nouveaux hôtes : Elisée, responsable

des douanes- Vincent – sœur Françoise et Générose.

C’est là que nous ferons nos adieux à Jean

Pierre, notre compagnon de route si

discret mais combien attentionné à tous.

Quelle générosité d’avoir mis sur nos

chemins de tels amis.

Nous déjeunons ensemble au bord du lac

Tanganyika et rejoignons nos lieux de

gîte.

Certains d’entre nous logerons à la

Procure, d’autre à Béthanie.

21


Mardi, le 13/04/2010

Nous passerons notre journée essentiellement à

visiter les habitations de tous nos parrainés.

Nous sommes accueillis dès notre réveil par les

parents d’un des leurs. Ils apportent à Dominique

un pagne, confectionné par leurs soins, cela lui va

à ravir et à ma grande surprise, je dois également

revêtir la blouse bariolée Africaine.

Nous effectuons toutes nos visites ainsi

costumés, toujours reçus avec beaucoup

d’attention par toutes les

familles de nos filleuls et

filleules.

Vincent nous fait visiter son centre.

Nous comprenons ainsi beaucoup mieux l’aboutissement de tous les dons faits à « enfants

du monde ».

Nous poursuivons nos visites par celle d’une petite école au bord du lac Tanganyika.

Il s’agit de l’école la plus pauvre d’Uvira. Les enfants y sont très nombreux par classe,

nous nous asseyons à leurs côtés, ce qui les fait bien rire.

Leur maître de classe se prête, avec beaucoup de complaisance, à ce chambard et ces prises

de photos.

A l’initiative de Générose, une chorale chante sur notre

chemin.

Nous réalisons ainsi beaucoup mieux, les conditions où ils

vivent, parfois, dormant à même le sol. Un point commun

à tous : leurs sourires, leurs joies de nous accueillir tout

simplement.

22


Vincent et son épouse nous offrent plus tard un rafraîchissement dans le beau

jardin de leur maison. Leur petite fille est adorable.

Certains d’entre nous accompagneront Laurent, venu documenter un projet

urbanistique à sponsoriser.

Tout Uvira est construit au bord du lac. L’érosion y est très forte et l’eau des

collines y ravine en vrais torrents, emportant tout sur leurs passages.

Deux dames proposent d’aménager les accotements en y plantant de la végétation

et des arbustes.

L’après midi nous visiterons le port. Assez décevante cette visite. Le port est tout petit mais, en montant sur un des

tankers, nous nous rendons mieux compte de l’environnement d’Uvira, vraiment coincée entre la montagne et le lac. La ville d’Uvira n’est vraiment

pas une ville où je voudrais habiter. L’infrastructure urbanistique y est inexistante. Les routes, en très mauvais état, sont particulièrement parsemées

de trous, encore pire que tout ce que nous ayons pu voir jusqu’à présent.

Elisée nous fera l’honneur de nous expliquer le fonctionnement du seul et unique bureau de poste qui fonctionne au Congo. Plusieurs d’entre nous

(incrédules ?) y posteront quelques lettres à destination du pays.

Nous passons notre dernière soirée à Uvira.

Mercredi, le 14/04/2010

Nous rejoignons nos compagnons de voyage, logés au centre Béthanie avant de quitter nos

amis d’Uvira. Elisée nous fait cadeau de son miel de Sange. Quel délice!

Fabrice Bag Essa ( pactbu@yahoo.fr ) - (Tél +257 79 97 50 89) organise notre transit en bus de

Uvira à Bujumbura.

Il nous propose d’organiser notre séjour au Burundi dès le lendemain.

Rendez vous est pris chez les pères Jésuites à Kiriri. Dominique nous y a réservé une chambre.

Le passage des deux frontières se fait en plein soleil et dans la chaleur.

Après avoir passé le pont de la Ruzizi, nous allons nous baigner dans le lac Tanganyika, au pied

du jardin de l’hôtel de la sœur de Jean Pierre.

Jean Jacques nous demande de rédiger les qualités de chacun d’entre nous sur des petits cartons que nous faisons circuler.

Ces petits mots résument à jamais l’essentiel de nos émotions et de notre amitié à tous, cadeau l’un pour l’autre.

Nous ferons nos adieux au groupe à l’aéroport et poursuivrons, Dominique et moi notre périple au Burundi.

Jean Jacques nous accompagne encore cette soirée, il repart au Congo le lendemain.

Nous logeons au centre spirituel Jésuite sur la colline de Kiriri.

Jeudi, le 15/04/2010

Jean Jacques, notre fidèle compagnon de voyage, nous quitte assez tôt le matin, et voilà une page encore bien émouvante se tourne mais j’espère ne

se fermera jamais.

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Merci à tous nos accompagnateurs pour

toutes ces rencontres et découvertes.

Merci pour votre générosité, vos

attentions, vos sourires et votre

gentillesse.

Grâce à vous, nous sortons grandis de ce

beau voyage et de toute votre amitié.

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Après notre petit déjeuner dans la salle mise à notre disposition par le père Jean Pierre, nous attendons

en vain Fabrice… Nous entreprenons alors de descendre à pied la colline Kiriri.

En chemin nous le rencontrons à moto. Il arrête un taxi qu’il fait vider de ses occupants pour nous

prendre.

Rendus en plein centre, Fabrice entreprend de nous trouver un véhicule pour trois jours de visite. Après

nous être mis d’accord sur les tarifs (25000 FBU/Jour + le plein de 34000FBU), nous montons dans la

voiture de Gilbert Mussumba ( gmussumba@yahoo.fr ) - (Tél +257 22 23 69 48).

Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que Gilbert (Autruche) est le chef de Jean Jacques. Il est le

représentant officiel du mouvement Scout de la région des Grands Lacs.

Tout cela nous met fort en confiance et nous voilà partis pour visiter le marché.

Les voleurs à la tire y sont très habiles. Vous n’avez pas d’idée, même avec les mains sur

votre sac ventral, ils parviennent à ouvrir vos tirettes.

Heureusement, rien n’est subtilisé cette fois.

Nous partons ensuite pour Kamvira par la RN3

longeant la route du lac après avoir au préalable,

visité la seconde résidence en construction de

Fabrice.

Grimpant une route à flanc de montagne, nous nous

arrêtons aux bureaux du Pact (ONG où travaille

Fabrice) pour emprunter quelques cirés, la pluie

dégoulinant à flots.

Visite de la colline de Mutumba. Nous y visitons une usine à café, perdue au loin et en

pleine montagne. L’accès à cette visite passe par le franchissement d’un petit torrent

tumultueux dont Dominique se souvient encore.

Une fois de plus, je me dis qu’un grain de café subit pas mal d’étapes avant de se trouver dissout au fond de ma tasse et que tout cela est le fruit du

travail d’hommes et de femmes bien courageux.

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Nous buvons une bière à Gitasa, delta au bord du

lac, puis reprenons une route sinueuse grimpant à

nouveau dans la montagne de Mutumba.

Nous sommes attendus pour déjeuner chez une jolie

personne accompagnée de ses cinq charmants

enfants. Elle se prénomme Pélagie.

Fabrice, au cours de la conversation nous confiera,

en riant, qu’il s’agit de son épouse et de ses enfants.

Un bon souvenir également que ce moment d’accueil

dans cette maison perchée dans la campagne

montagneuse des bords du lac.

Vendredi, le 16/04/2010

Départ pour Gitéga, la route montagneuse

est longue vers le centre du Burundi.

Nous y croisons pas mal de vélos, chargés

de lourds fardeaux, dévalant à toute vitesse

la pente vers Bujumbura. Les accidents sont quotidiens.

Gitega se trouve au carrefour de trois routes importantes. Nous

poursuivons notre route vers le grand séminaire Jean Paul II que

nous visitons. Cet endroit magnifique fut construit après une

visite du Pape Jean Paul II au Burundi. Il est situé sur un plateau

en pleine campagne. Plus de cent soixante séminaristes y font leurs études. Une importante ferme

d’élevage y est exploitée.

Nous nous recueillons devant le monument

commémoratif du génocide anti-Tutsi « Plus Jamais ça ».

Tous les enfants d’une école, assassinés il y a à peine

quinze ans. Quelle cruauté !

En reprenant la route du retour, nous arrêtant à une

bourgade carrefour, pour nous sustenter et déguster à

nouveau une bonne bière («Autruche » aurait du être

totémisé « chameau »), nous voyons la délégation

Présidentielle faire de même.

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Gilbert et Fabrice en profitent pour nous faire l’éloge de ce Président très démocratique, descendant parfois à vélo la colline vers Bujumbura pour

assister à un match de Football.

Un peu avant l’arrivée dans la pleine de Bujumbura, nous sommes dépassés en trombe par l’escorte présidentielle, terminée par une jeep avec tourelle

auto mitrailleuse.

Gilbert précipite le véhicule presque dans le fossé. Lorsque nous lui demandons pourquoi il agit de la sorte, il nous répond: « si nous ne nous

bougeons pas assez vite, ils peuvent tirer » …

Nous rejoignons le centre Spirituel Emmaüs de Kiriri où le père Jean Pierre Nolf ( nolfjp@yahoo.fr ) et sœur Ida - (Tél 77 786 520) nous font part

du risque de ne pas pouvoir prendre notre avion ce dimanche.

En effet un volcan Islandais, en éruption le 14 avril, fait des siennes. Il paralyse tous les transports aériens. Les poussières corrosives de ce volcan

pourraient endommager les réacteurs des avions. Aucune compagnie aérienne ne veut prendre de risques.

Samedi, le 17/04/2010

Toujours guidés par Gilbert et Fabrice, nous visitons d’abord le parc de la Ruzizi,

accompagnés de 2 guides.

Il fait très chaud et humide et la promenade, dans les méandres

de la Ruzizi, fait très safari surtout avec nos guides, super

équipés de leur tenue militaire et fusils.

Nous passons pas mal de temps à observer et photographier les

hippopotames et les grues cendrées.

Nous reprenons la route au bord du lac en direction de la

Tanzanie.

La route est bordée de nombreuses palmeraies. La

plupart sont la propriété de l’entreprise Savonor dont

nous voyons, à différentes reprises, les panneaux

publicitaires.

A une quinzaine de kilomètres, un peu à l’intérieur de la

route, nous visitons une petite huilerie au bord de la

forêt. Les installations y sont vraiment précaires.

Tout est sale et vraiment mal organisé. Nous sommes

vraiment contents de n’y avoir pas fait de chute tant le

sol est glissant et dégoûtant.

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Nous reprenons alors la route pour nous arrêter au bord de l’embarcadère à Rumonge (72 Km de

Bujumbura). La vue sur le lac est magnifique. Un couple de jeunes

mariés en profitent pour se faire prendre en photo.

Nous nous arrêtons sur la plus belle plage du Burundi à Saga Resh,

l’endroit du somptueux hôtel SAGA.

Ce lieu très touristique est paradisiaque. Comme par hasard, nous y

rencontrons à nouveau Jonathan (cf. notre périple dans la mine d’or),

accompagné de Mme Dupont (responsable agronome LLN à Bukavu).

Jonathan n’a pu reprendre son avion pour les mêmes raisons que nous

et en profite donc pour visiter également le Burundi.

Après ce bon moment de détente, nous reprenons la route pour Bujumbura et serons invités à dîner chez Gilbert

et son épouse. Elle a un commerce et nous a préparé un somptueux dîner à l’Africaine. Nous nous y régalons vraiment.

Amusant pour moi, la grande photo au mur de Gilbert, habillé en boy scout lors de son mariage, cela me rappelle mon paternel.

Nous rejoignons ensuite le centre Kiriri.

Dimanche, le 18/04/2010

Nous réglons nos comptes avec Fabrice. Il a eu beaucoup de difficultés à régler les siens avec Gilbert. Il nous fait part de sa déception .Nous lui

faisons nos adieux après avoir échangé nos adresses.

Nous descendons en ville avec le père Jean Pierre Nolf.

Un rapide passage au bureau SN Airlines nous confirme l’annulation de tous les avions.

Nous sommes donc, à priori, reportés au vol du mercredi 21 avril.

Le père Jean Pierre nous guide dans le marché que nous avions déjà visité auparavant. Il le connaît bien et s’y amuse vraiment à marchander quelques

fruits pour nous. Nous le découvrons vraiment amoureux de la population. Il rit et dialogue de

bon cœur avec eux.

Nous passons vraiment un bon moment ensemble lors de cette visite de marché.

Nous déambulons l’après midi dans l’université jointive du centre spirituel Jésuite(*) et y

rencontrons quelques étudiants.

Les bâtiments ne donnent pas l’impression d’être entretenus sérieusement, tout le contraire du

centre spirituel tenu par nos frères Jésuites où, tout est impeccable !

(*)En réalité les pères Jésuites ont été obligés de faire don des bâtiments de l’ancien collège à

l’état du Burundi. Celui-ci est devenu une université. Il y a 800 étudiants

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Nous nous attardons quelques instants à la piscine du

domaine, surplombant la colline, la vue sur

Bujumbura au bord du lac y est magnifique. Nous

terminons notre journée à lire sur la terrasse de notre

chambre au 2 ème étage.

Le coucher de soleil sur le lac y est de toute beauté.

Lundi, le 19/04/2010

Après avoir consulté à nouveau, sans résultat

encourageant (les vols sont toujours bloqués), le

bureau SN Airlines, nous entreprenons de changer un

peu d’argent à la banque, de quoi pouvoir payer notre

pension à nos hôtes.

Nous convainquons le père Jean Pierre de visiter,

avec nous, le Zoo de Bujumbura.

Quel beau souvenir que ce Zoo délabré et son petit

gardien Congolais avec qui le père sympathise de

suite.

Nous avions affaire à un véritable expert en serpents.

Il est allé jusqu’ à ouvrir la cage d’un redoutable

cobra qu’il dérangeait pour nous.

Nous y avons vu également un de ces charmants reptiles dévorer et digérer un gros hamster- assez impressionnant ce processus de digestion tout cru.

Nous passons l’après midi à la piscine d’un des hôtels au bord du lac et rejoignons en taxi le centre Kiriri.

Dans la soirée, nous sommes invités à participer à la Messe du père Jean Pierre, dans une des petites chapelles à côté de notre chambre. Nous y

rencontrons deux jeunes séminaristes, l’ un Congolais et l’autre Burundais.

Le soir, le père Jean Pierre qui, comme d’habitude vient toujours agrémenter notre dîner de quelques mets du repas de sa communauté, nous fait part

des dernières nouvelles du volcan.

Certaines compagnies aériennes ont repris leurs vols… mais tout le problème est de rattraper les retards...

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affection pendant ce séjour au Burundi.

Mercredi, le 21/04/2010

Mardi, le 20/04/2010

Après de nombreuses tractations au bureau de SN Airlines, je parviens à décrocher deux tickets

pour le vol du mercredi soir.

Dominique est vraiment heureuse. Ses clients pourront être servis et nous pouvons ainsi assister au

mariage de notre nièce Sandhya, le samedi.

Le père Jean Pierre organise déjà notre transport vers l’aéroport.

Les Moreels (*) nous y conduiront. Madame Moreels, prenant le même vol que nous.

(*) Réginald Moreels, ancien Ministre de la Coopération, travaille actuellement au Burundi sur un

projet de restructuration du ministère de la santé au Burundi.

Notre journée du mardi et celle du mercredi se passeront essentiellement à profiter de nos derniers

moments de bonheur avec Sœur Ida & le père Jean Pierre qui nous ont vraiment portés de toute leur

Enfin à l’aéroport, heureux et prêts à partir, notre carte d’embarquement ainsi que celle de quelques autres passagers nous est reprise …

Alors, une attente éprouvante pour les nerfs, entrecoupée d’allées et venues vers le bureau SN Airlines de l’aéroport et de nombreux contacts

téléphoniques avec Miles & More pour essayer de comprendre la raison de ce contretemps, s’ensuit.

Tous les passagers dans notre cas finissent par obtenir leur carte d’embarquement …sauf nous !

Dominique, furieuse et révoltée, tente alors de marchander notre départ auprès du responsable SN Airlines. Elle le blesse profondément …

Bref, nous sommes les seuls à rester sur le carreau.

Dominique fond en larmes, mais entreprend courageusement d’informer à nouveau ses clients, qu’elle sera dans l’impossibilité d’honorer leurs

commandes.

Nous pouvons encore trouver un dernier taxi qui nous ramène à nouveau au centre Kiriri où sœur Ida et le père Jean Pierre nous réconfortent

vraiment chaleureusement.

Nous prévenons toute notre famille et essayons de nous endormir la rage au cœur.

Jeudi, vendredi, samedi et dimanche, les 22-23-24 & 25/04/2010

Je préviens Danielle que nous ne pourrons être présents au mariage de Sandhya, notre petite nièce.

J’entreprends d’abord de m’excuser auprès du Directeur bureau SN Airlines et lui offre une bouteille de Champagne.

Il me fait part de toute sa rancune mais, m’explique enfin les raisons de l’annulation de nos tickets d’embarquement.

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Le Vice Président du Burundi accompagné de son épouse devait se rendre à Nairobi et nos tickets Miles &

More, obtenus par Lufhansa, nous désignaient comme les derniers des prioritaires sur la liste

d’embarquement SN Airlines….

Il ne peut encore me confirmer si nous avons une place sur le prochain vol.

Je m’acharne par internet, grâce à l’ordinateur du père Jean Pierre. Je finis par obtenir un contact

téléphonique me confirmant nos places sur le vol du dimanche.

Alors le cours des choses est tout à fait différent, nous voulons vraiment profiter pleinement de ces derniers

moments de quiétude avec nos amis de Kiriri.

Progressivement, nous sommes invités à leurs repas et y

faisons la connaissance de toute leur communauté.

Nous visitons la cathédrale où vient de s’y dérouler un enterrement. Dominique, chemin faisant se

fait subtiliser son portable. Je la suivais de quelques pas lorsque j’ai vu un jeune homme la croiser

et puis s’enfuir subitement, en courant. Dominique s’écrie « il a volé mon GSM ». Aussitôt je

crie « aux voleurs » et notre gaillard est aussitôt arrêté brutalement par ses congénères.

J’interviens pour qu’ ils le laissent tranquille, et récupère notre bien volé.

Elle accompagne le père Jean Pierre à une Messe chez des handicapés.Nous visitons avec lui la

procure où il se rend pour y acheter du vin et des hosties.

Nous faisons la connaissance d’une sœur Italienne s’occupant d’un important centre scolaire à

Gitéga, ainsi que du frère Joseph Biragaruye qui nous demande de lui faire parvenir des chapelets.

Le père Jean Pierre me consulte à plusieurs reprises pour ses petits problèmes d’ordinateur.

Nous avons accès à la bibliothèque. Il nous prête son ordinateur personnel afin que nous puissions nous connecter sur internet.

Dominique prend en sympathie les 2 cuisiniers et entreprend de faire des tartes, du pain et une caldérade avec eux. Elle se propose de leur offrir

un peu d’argent pour leur famille. Le père Jean Pierre, lui déconseille fortement. Il craint qu’ils n’achètent de la bière avec le pourboire.

Elle leurs fera parvenir des couteaux de cuisine.

Nous prenons plusieurs repas avec leur communauté et nous y amusons beaucoup. L’ambiance y est très fraternelle et pleine d’humour. Je me

souviens de l’éloge de la cigarette, faite par le père Maltais (j’ai oublié son nom) auquel le père Jean Pierre reprochait d’en griller une.

« L’incandescence, c’est la lumière ; la fumée, c’est l’évasion, comme le saint Esprit, le goût c’est divin… »

Nous avons accès à la bibliothèque du père Jean Pierre, son ordinateur personnel.

Il nous guide dans le jardin du centre. Il est passionné de botanique et nous explique tout ce qu’il y a planté.

Nous sortons de l’enceinte pour profiter à nouveau de la vue de Kiriri sur le lac et découvrir Bujumbura à la nuit tombante.

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Tous les matins vers 7h, la distribution d’eau au centre est coupée pour permettre aux étudiants internes de l’Université d’en profiter. Nous avons

donc appris à nous doucher complètement avec 4 bouteilles d’eau de 250 ml, prélevées dans une grande touque de stockage.

Le père Maltais est le seul à pouvoir profiter de l’eau courante. En effet, il se lève très tôt (vers 5h). Il dirige un centre de réfugiés (plus de

trois mille personnes rescapées des nombreuses guerres sévissant dans la région).

Nous assistons à la Messe du samedi soir avec quelques trois cents étudiants de l’université.

C’est le dimanche des vocations et l’homélie du père Jean pierre nous touche beaucoup. Tout le monde a sa vocation, pas seulement les religieux

mais aussi une mère de famille, un artisan, un cultivateur…

Bref, ces trois jours passés, à nouveau, au sein de leur communauté nous marquent profondément, tant nous y avons trouvé quiétude, bonté mais

surtout ce don de soi et de son temps à écouter, discuter et rencontrer les autres, et tout cela avec beaucoup de discrétion et d’humour.

C’est vraiment une leçon de vie que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Nous faisons nos adieux à sœur Ida, ainsi qu’au père Jean Pierre, dont nous sentons vraiment très proches. Jamais nous ne les oublierons et nous nous

réjouissons vraiment de les revoir.

Le père Guillaume, supérieur de la communauté, ayant autorité au Burundi, veut s’assurer que nous

ne manquerons pas ce vol et nous accompagne généreusement à l’aéroport jusqu’au passage de la

douane et, nous nous envolons quelques heures après pour Zaventem via Nairobi.

Une chose est certaine, nous reviendrons à Kiriri, et

aujourd’hui encore, ce que nous y avons vécu, reste à

jamais au fond de nos cœurs. Merci à tous nos amis de

Kiriri pour tout ce que vous nous avez apporté. Merci au

volcan Islandais qui nous a permis de mieux vous

rencontrer. Dominique & Philippe Schaus, le 1° février

2011

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