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LE MAGAZINE DE BREST MÉTROPOLE OCÉANE ET DE LA VILLE DE BREST - NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2010 - N°143
LA MÉTROPOLE OCÉANE
LES PLUS GRANDS SPÉCIALISTES
DE LA COURSE AU LARGE
SONT INSTALLÉS À BREST
Un week-end avec le PAC rugby
Vive Les Tonnerres de Brest 2012
Hommage à Georges Lombard
8-9. A SUIVRE
Pendant quelques mois,
Sillage vous accompagne
auprès de clubs sportifs de
Brest métropole océane.
Certains attirent souvent des
pratiquants venus des quatre
coins de l’agglomération.
Première étape de notre tour
de Brest métropole océane :
la section rugby du Plouzané
Athletic Club.
10-14. LE DOSSIER
LE NAUTISME A LA POINTE
Brest métropole océane
est le berceau de la haute
technologie des courses en
mer et les entreprises de
l’agglomération sont devenues
incontournables dans ce
domaine. Sillage a rencontré
quatre entreprises parmi toutes
celles qui font du nautisme un
secteur d’activité porteur à la
pointe du Finistère.
16
10
8
32
22-23. EVENEMENT
Les Tréteaux Chantants sont
le plus grand événement
communautaire. Cette année
encore, des dizaines de chanteurs
ont tenté de se qualifier pour
la grande finale qui aura lieu le
29 novembre à Penfeld. Sillage
s’est rendu aux sélections de
Plougastel-Daoulas.
PAGE I À VIII CAHIER BREST
Une halte canine pour les personnes en situation de grande précarité, Electriciens Sans Frontières qui
participe au Marché International de la Solidarité, Le cross de Brest, le Festival Mômes en fête, de nouvelles
fresques sur la Rive Droite et le groupe Siam qui sort son premier album.
les informations concernent
parfois un quartier de la ville
© Brest Evénements Nautiques
16. EVENEMENT
Vive les Tonnerres de Brest. La
fête maritime, qui se tiendra
du 13 au 19 juillet 2012, change
de nom et dévoile son nouveau
logo.
18. EGALITE FEMME/
HOMME
Dans le cadre de la Journée
internationale pour
l’élimination de la violence
à l’égard des femmes, des
communes de Brest métropole
océane se mobilisent et
organisent une campagne de
sensibilisation jusqu’au 25
novembre.
20-21. ENVIRONNEMENT
Brest est le siège de l’Agence
des aires marines protégées, un
établissement public pour la
protection du milieu maritime.
L’agence a notamment
accompagné la création du Parc
marin d’Iroise.
Photo de couverture : Dominique Leroux
32-33. HOMMAGE
Georges Lombard, ancien maire
de Brest et premier président
de la communauté urbaine, est
décédé au mois de septembre.
Sillage retrace le parcours d’un
bâtisseur qui a su insuffler,
après-guerre, son énergie à Brest
et à son agglomération.
34. PORTRAIT
Nathalie Vasseur est une
athlète d’exception. Au mois
de septembre, la sociétaire des
Semelles de Vent de Bohars a
remporté son dixième marathon
du Médoc d’affilée. A 45 ans.
© Dominique Leroux © Dominique Leroux
© Archives Communautaires et Municiaples de Brest
Le rôle des collectivités, en ces temps
difficiles, est double : soutenir l’activité
économique afin de préparer l’avenir en
investissant dans les secteurs clés pour
le développement de l’agglomération
et aider au quotidien les habitants en
initiant des politiques solidaires dans les
domaines de l’éducation, de l’enfance,
des personnes âgées...
En même temps que les difficultés
liées à la crise, nos collectivités doivent
faire face aussi à la raréfaction de leurs
ressources financières (baisse des
droits de mutation, suppression de la
taxe professionnelle, diminution des
dotations de l’Etat, transfert de fiscalité
moins dynamique...).
Face à ce double phénomène, notre
détermination reste intacte car il
nous faut répondre aux enjeux de
l’attractivité qui passent par l’habitat,
les déplacements et un développement
harmonieux et durable de notre
territoire.
Cette ambition de faire de Brest une
métropole solidaire, ouverte aux autres,
créative demeure intangible car elle
repose sur l’énergie et l’intelligence de
ses habitants.
Ce numéro de Sillage en porte
témoignage.
plus d’information
sur le site internet :
brest.fr
François Cuillandre,
Maire de Brest
Président de
Brest métropole océane
projet prenant
en compte les
problématiques
de développement
durable
les informations
concernent parfois
une commune
de l’agglomération
3
4
PLEIN LES YEUX
Babel Europa, c’est une rencontre théâtrale unique entre Brest et ses villes jumelles. Pour la seconde fois depuis
2006, l’atelier jeune de la Maison du Théâtre a accueilli les Anglais du Barbican Theatre de Plymouth et les Roumains
du Colegiul national Mircea cel Batran de Constanta. Chacun dans son pays et dans sa langue a travaillé la même
pièce, La Maison frontière du polonais Slawomir Mrozek. Puis, pendant une semaine au centre culturel l’Alizé de
Guipavas, ils ont échangé, dialogué et recréé un spectacle commun qui les aura tous rapprochés.
Photo Franck Betermin.
LA DÉAMBULE
S’ENVOLE
Deuxième édition, et encore plus
d’émotions. La Déambule, grande
balade artistique dans le centre
ville de Brest, a pris de la hauteur
cette année. Entre les «yamakasi»
du chorégraphe Herwann Asseh,
un pianiste génial et perché à
six mètres de hauteur ou ces
neuf artistes qui, d’une légende
indienne, ont fait une fresque
magistrale, le public a assisté à
une exceptionnelle performance
artistique. Et ce n’est pas une
parole en l’air.
Photos Dominique Leroux
5
6
PLEIN LES YEUX
Scharzo d’Erwan Geffroy
Altare d’Anaïs Touchot
Expedit de Pierre-Yves Morizur
Hâcking d’Hugues Le Guen
Formes d’Hélène Thomas
L’ART SE MEUBLE PARTOUT
L’art peut naître de tout. Les étudiants de l’Ecole Supérieure d’Art de
Brest l’ont brillamment prouvé. Après avoir sollicité le magasin Ikea,
ils ont fouillé les bennes, récupéré les déchets et laissé libre court à
leur inspiration débridée. L’exposition Ikea2ndLife, présentée dans le
magasin au mois d’octobre, a proposé la vision d’étudiants sensibles
aux questions écologiques et critiques face à la crise. Cela valait bien
un coup de projecteur sur ces œuvres et leurs créateurs.
Photos Dominique Leroux
8
MÉTROPOLE
À SUIVRE
Quand on parle club de rugby sur Brest
métropole océane, un nom revient toujours :
le PAC. La section rugby du Plouzané
Athletic Club existe depuis 1979. D’un champ
partagé avec un agriculteur aux trois terrains
d’aujourd’hui, du projet d’un Brestois entêté
au club qui attire des enfants de toute la
région, le PAC a fait son chemin.
LE SPORT
ENTRE
PLOUZANÉ
Fin d’entraînement
et chaleureuses
accolades
entre joueurs et
entraîneur.
Samedi matin, 10h. Un
vent glacial balaie les
trois terrains de rugby
de Kéramazé, à l’entrée
de Plouzané. Au loin,
les éoliennes de Lampaul Plouarzel
tournent à plein régime. Alors
qu’une centaine de gamins s’active,
Guillaume Renaud observe les regroupements
emmêlés des moins
de 9 ans.
Lui, c’est le grand ancien, celui par
qui tout est arrivé. Il a conservé une
pointe d’accent d’un passage à Toulon
où il fréquenta la légende Herrero.
Brestois décidé, il débarque en 79
à Plouzané avec l’idée de monter un
club, lui qui venait de l’ASB rugby.
Un article dans la presse locale, un
rendez-vous donné aux personnes
intéressées (aux deux personnes intéressées
pour être exact) et l’aventure
pouvait débuter. « La mairie nous a
installés sur une prairie que l’on partageait
avec un paysan et un vieux
bus » se remémore le président qui,
en hommage au club de Bayonne,
choisit à l’époque les couleurs bleues
et blanches. « Mon seul but, c’était de
créer une école de rugby… » 30 ans
plus tard, ils sont 335 au club. C’est
l’effectif le plus important du Finistère,
le troisième de Bretagne. « On
est en constante hausse. En 2003, il
y avait 49 gamins à l’école de rugby.
Aujourd’hui ils sont 175. On rayonne
de Plougonvelin à Brest ». Attentif, il
regarde l’un de ses petits-fils tenter
une chandelle et rigole : « celui-là, il
n’est pas épais. Par grand vent, on ne
le sort pas ! »
PÉRIODE D’ESSAI
David est responsable de l’école
de rugby : « Les gamins, quand ils
viennent ici, on leur laisse une période
d’essai de trois semaines, gratuitement.
En général, quand ils mettent
les pieds ici, ils restent ». Lui aussi
est amoureux de son sport et de son
club, à tel point qu’il a fait construire
sa maison à 400 mètres des terrains.
Il n’est pas peu fier de présenter le
bilan de ses troupes : « La saison passée,
nous avons remporté quatre des
cinq titres départementaux. » Chose
remarquable et principe constant :
dans chacune des catégories de
l’école de rugby, tout le monde a le
même temps de jeu.
LES FILLES SANS COMPLEXES
« Faut que ça claque dans le sac ! »
Les moins de 11 ans enchaînent les
exercices, tous attentifs aux ordres,
sauf un qui cherche à savoir si c’est
l’épaule droite ou la gauche qu’il doit
enfoncer dans le boudin jaune…
Sur le petit terrain, là où les petits
poteaux pourraient servir à étendre
le linge, les moins de 9 ans débutent
un match. On ne se passe pas encore
beaucoup le ballon mais on court
énormément. Au milieu des garçons,
deux filles. Clémence, jogging
bleu maculé de terre, ne lâche pas
le ballon que convoitent une dizaine
de rugbymen miniatures. Plus loin,
Lucie impressionne par la qualité de
ses courses. Ballon en main et bille
en tête, elle transperce la défense
adverse. « Les filles peuvent jouer avec
les garçons jusqu’à 15 ans explique
Guillaume. Pour l’instant, il n’y a pas de
base suffisante pour monter une équipe
senior, mais un jour, peut-être… ».
« C’est pas toi l’arbitre » lance, plus
loin, un éducateur. Le petit, penaud,
ne moufte pas et reprend le jeu.
« C’est ça l’esprit rugby, le respect
des éducateurs, sur le terrain et en
dehors » glisse le président.
TOUT LE MONDE À TABLE
Retour au club house, dimanche
midi. Les seniors, équipe Une
et réserve vont affronter leurs
homologues de Thouars. Avant
le match, un déjeuner commun
est organisé. Les joueurs du PAC
déjeunent ensemble, pâtes pour tout
le monde. Côté officiel, les dirigeants
ont invité ceux de Thouars et les
arbitres à leur table. Depuis le
matin, une armée de petites mains
prépare les repas. Pour Alain,
manager de l’équipe première, rien
Les moins de 9 ans
à l’entraînement.
Un ballon et tous les
regards fixés dessus.
Face à Thouars,
le PAC, en bleu
et blanc, aura
tout essayé pour
prendre le dessus.
Sans réussite.
POTEAUX
d’extraordinaire « c’est une tradition
dans le rugby. Pour les arbitres,
parfois, on peut préparer quelque
chose de léger… » Aujourd’hui, pour
les officiels, c’est bœuf bourguignon.
Et l’arbitre s’en contente très bien.
MAINTIEN DIFFICILE
Sur le terrain, la réserve manque
de réserve et s’incline lourdement
34 à 3. De leur côté, les joueurs de
l’équipe Une s’échauffent. Le capitaine
tonne : « Les gros, devant, c’est
vous qui gagnerez ce match. » Las !
L’équipe Une
senior, soudée
comme un seul
homme.
Photos : Dominique Leroux
La puissance de Thouars, la jeunesse
de l’équipe et l’absence d’un buteur
enterrent les espoirs du PAC qui s’incline
17-0. Au soir de cette défaite, le
club est 9 ème sur onze au classement.
Avec cinq descentes programmées
cette saison, le maintien en Fédérale
3 s’annonce difficile.
UN PLOUZANÉEN CHAMPION D’EUROPE
Pot d’après match. L’ambiance reste
bonne malgré la défaite. Philippe, 23
licences au club, raconte l’histoire du
Plouzanéen Yann Domi « champion
d’Europe avec Brive en 1997. Il a été
formé ici et il était incroyable : un matin,
le Domi, il n’était pas bien réveillé
pour le match. Il a pris le ballon et il
est parti dans la mauvaise direction.
Son arrière lui a dit qu’il se trompait
de camp, alors il a fait demi-tour et est
allé marquer l’essai en face ».
Philippe n’a pas envie de dramatiser
malgré la défaite. Il a connu bien
pire. « Je me souviens d’une époque,
en 88-89 où le club était le dernier club
de France. Oui, de France. Nous étions
derniers de la dernière division de Bretagne,
la plus faible Ligue de France.
On en a fait du chemin depuis ». Oui,
et même si le club devait descendre
cette année, cela n’arrêtera pas
l’élan de tous ces jeunes et du club
qui, d’une prairie oubliée, est devenu
terre de rugby.
Julien Perez
9
10
LE DOSSIER
POINTE DU
B
Brest métropole océane et
l’océan, c’est une longue
histoire, une relation « à la
vie à la mer » qui a façonné
l’agglomération. Parler de
mer ici, c’est évoquer la vie
économique et la construction
navale, la vie scientifique
et son formidable vivier de
chercheurs et la vie au long
cours, tout court, avec la rade
comme espace de jeu. Parler
de mer, c’est aussi saluer
l’excellence d’entreprises qui
sont devenues la référence en
matière de nautisme.
À LA
Si la plaisance « c’est le pied »
comme le chantait Renaud,
quelques-uns des meilleurs chausseurs
travaillent ici. Brest est devenue
la base des plus grandes performances
à la voile autour du monde.
Un tissu incomparable de sociétés
de très haute technologie s’est naturellement
développé autour de la
rade, au service des bateaux de compétition
du monde entier, mais également
au service de la plaisance.
QUATRE ENTREPRISES DANS LE VENT
NAUT
Parmi les entreprises de ce secteur
en plein essor, Sillage s’est intéressé
à quatre sociétés qui ont le vent en
poupe et travaillent depuis longtemps
sur les bateaux en pointe de
la course au large. Elles se sont d’ailleurs
toutes retrouvées sur les pon-
UN TISSU INCOMPARABLE DE SOCIÉTÉS
DE TRÈS HAUTE TECHNOLOGIE S’EST
NATURELLEMENT DÉVELOPPÉ AUTOUR DE LA RADE
© Michel Coquil
tons de Saint-Malo lors du départ de
La Route du Rhum :
Incidences Brest, fondée par la
fratrie Cudennec, est une référence
en matière de voiles de compétition
qui travaille notamment avec « le
professeur » Michel Desjoyeaux.
(Voir page 11)
Iroise Gréement, dirigée par Eric
Cochet, est l’antre d’un véritable
sorcier du bout et de l’accastillage.
Ses ateliers ont vu passer l’ensemble
des gréements les plus spectaculaires,
de celui de la Recouvrance
jusqu’à celui du maxi trimaran Geronimo.
(Voir page 12)
HDS, le bureau d’études créé par
Hervé Devaux, est la référence absolue
dans le monde de la course
au large. Premier cabinet spécialisé
dans les calculs de structures en
composites, HDS est à l’origine de la
plupart des calculs sur les bateaux
de courses récents, multicoques
comme monocoques. (Voir page 13)
Multitech Expertises, animée par
Jacques Le Berre qui est l’expert
français le plus recherché en matière
de matériaux composites et un
pionnier en matière de diagnostic
ultrasons et IRM. (Voir page 14)
Ces entreprises ont quatre profils
différents, une histoire commune
et partagent une même passion : la
mer.
Preuve de l’excellence des entreprises
brestoises, les plus grands navigateurs
leur font une belle confiance. Ainsi
Michel Desjoyeaux sur Foncia (ici à
l’arrivée de l’Istanbul Europa Race à
Brest en 2009) qui a confié ses voiles à
Incidences et le suivi de construction
des coques à Multitech Expertises.
SME
INCIDENCES,
Maîtres voiliers comme une
évidence, Bertrand Cudennec et
son frère Christophe ont pris le
bon pli très tôt. Leur entreprise,
la Voilerie Incidences, est
une référence dans le monde
du nautisme, de Brest à La
Rochelle et au-delà.
Bertrand et Christophe Cudennec, deux frères à
la barre de la première voilerie française.
LE BON SOUFFLE
À
l’horizon, on ne voit qu’elles.
Nécessairement plus
discrètes sur les pontons,
les voiles sont pourtant là,
choyées, pliées, rangées
par les équipiers. Pour Bertrand et
Christophe Cudennec, navigateurs
« Figaro » tout jeunots et amoureux
des bateaux, la voilerie s’est imposée
comme ça. Naturellement, avec
évidence. « Je suis tombé dedans
quand j’étais petit. Lorsque j’ai créé
mon entreprise Voilerie Cudennec
devenue Incidences en 1979, j’avais
23 ans et j’étais déjà maître voilier,
explique Bertrand. Après le bac, je
ne m’imaginais pas faire des études,
alors j’ai travaillé dans une voilerie à
La Rochelle pendant quelques mois.
Mais j’ai surtout appris sur le tas, en
« POUR LA ROUTE DU RHUM,
NOUS NOUS OCCUPONS D’ENVIRON UN
TIERS DE LA FLOTTE DONT PRESQUE TOUS
LES GROS BATEAUX »
Bertrand Cudennec
usant de ma passion pour la voile. »
Christophe a connu un parcours
à peu près similaire, même s’il n’a
rejoint l’entreprise que dans le
courant des années 80.
Sur un magnifique plancher couleur
miel, les voiles ne sont encore
que des bouts de toile immaculée.
Entre les doigts experts des petites
mains de cet atelier de couture hors
norme, elles prennent forme pour
aller bientôt faire vivre un bateau
de course ou de grande croisière.
Comme ce spi gigantesque destiné
au navigateur Michel Desjoyeaux.
Les toiles, il y en a de toutes les
épaisseurs et de toutes les matières :
voiles traditionnelles pour vieux
gréements, voiles en fibre de carbone,
en spectra ultra fin, en nylon,
en polyester… « Tout commence par
une discussion avec les clients, pour
définir leurs besoins, leurs attentes.
Puis nous travaillons à définir la voile
avec précision sur informatique, son
aérodynamisme, ses spécificités. Sa
fabrication, de la découpe de la toile
à son assemblage et jusqu’aux fini-
tions, est réalisée en interne. » Que
de différences, pourtant, entre les
voiles de la Recouvrance, celles d’un
coquillier de la rade de Brest, un
bateau de croisière high-tech, les paquebots
Club Med II et Le Ponant.
Pour cause de Route du Rhum,
Christophe Cudennec n’a pu participer
à l’interview. « Il est à Saint-Malo
pour procéder aux derniers réglages
sur Foncia, en situation réelle. Nous
naviguons avec tous nos clients, cela
va de la journée à la saison de course
complète, intégrés à l’équipage. Pour
la Route du Rhum, nous nous occupons
d’environ un tiers de la flotte
dont presque tous les gros bateaux. »
Créée à Brest, la marque Incidences
est aujourd’hui commune à deux
voileries de Brest et de La Rochelle.
Présente à Lorient, Fial en Vendée
et Fréjus, elle emploie près d’une
centaine de personnes sur l’ensemble
du groupe. Elle est devenue
la première voilerie française.
Emmanuelle Pichelin
> www.incidences-sails.com
© Franck Betermin
11
12
LE DOSSIER
LA PASSION
© Franck Betermin
IROISE GRÉEMENT,
Le métier de gréeur existe depuis la nuit des
temps. Mais aujourd’hui, pour les salariés
d’Iroise Gréement, si le travail au quotidien
est toujours artisanal, les matériaux ont
évolué, pour plus d’efficacité.
COMME UN FIL TENDU
Passer son temps dans
les « cordes »… Ce n’est
pas nécessairement un
cauchemar. Pour Éric
Cochet, qui n’est pas
boxeur, c’est le résultat d’une vie
faite de passion. Après avoir appris
à faire ses premières épissures sur
les quais des ports de pêche ou sur
des bateaux de course, ce gréeur
de profession crée la société Iroise
Gréement au début des années
1990, grâce à un partenariat avec
les frères Cudennec de la Voilerie
Incidences. Iroise Gréement a fait
ses classes sur la Recouvrance.
« Nous continuons de nous en
occuper, précise Éric Cochet. Ce n’est
pas notre plus gros marché, mais c’est
un type de gréement passionnant.
Nous travaillons aussi sur des bateaux
de compétition, comme Groupama
ou Banque Populaire, par exemple ».
Que ce soit pour des prises faites
de chanvre pour certains vieux
gréements ou constituées de
matériaux modernes tels le carbone,
le Dînera ou le PB pour les bateaux
de course les plus performants, le
savoir-faire de la dizaine de salariés
d’Iroise Gréement perpétue les
gestes traditionnels du gréeur, à
Brest et à Lorient.
DES BATEAUX PLUS LÉGERS
ET PLUS PUISSANTS
Eric Cochet et
Iroise Gréement
ont fait leurs
classes sur la
Recouvrance.
L’entreprise
travaille
aujourd’hui
également sur
des bateaux de
compétition,
comme Groupama
ou Banque
Populaire.
Dans l’atelier, entouré de bobines
de cordages de toutes tailles et de
toutes couleurs, Pascal s’applique
à travailler sur une épissure selon
une commande précise. Plus loin,
Jean-Marc s’occupe d’un mât couché
sur des tréteaux. « Notre travail
au quotidien reste très artisanal. Le
métier de gréeur est resté le même
« NOTRE TRAVAIL AU QUOTIDIEN RESTE TRÈS ARTISANAL.
LE MÉTIER DE GRÉEUR EST RESTÉ LE MÊME DANS LE PRINCIPE,
MAIS LES MATÉRIAUX ET LES BATEAUX ONT VRAIMENT ÉVOLUÉ »
Eric Cochet
dans le principe, mais les matériaux
et les bateaux ont vraiment évolué. Le
poids d’un gréement d’un 60 pieds sur
le Vendée globe est aujourd’hui moitié
moins lourd qu’il y a 10 ans. Or, ce que
l’on gagne sur le poids, on le gagne
en puissance et les matériaux doivent
suivre pour supporter les contraintes. »
Dans le gréement, il n’y a pas que les
cordages : on part d’un mât en bois,
en alu ou en carbone. On pose les
câbles qui vont permettre au mât de
supporter la force des voiles, devant,
derrière et sur les côtés, ce sont les
étais, le pataras et les haubans.
On glisse les drisses qui serviront
à hisser et régler les voiles dans le
mât et l’on fait tenir le tout debout.
« Nous travaillons en atelier sur la
base de consignes fournies par les
bureaux d’étude, selon des cahiers des
charges très précis. Jusqu’aux 45 pieds,
nous faisons tout sur place et ensuite
nous livrons. En juin, par exemple,
nous avons réalisé le mâtage d’un mât
de 48 mètres. Sur les plus de 50 pieds,
l’assemblage se fait sur le chantier car
leurs mâts sont trop grands et posent
des problèmes de transport. Ensuite,
les réglages se font au fur et à mesure
des sorties en mer et des essais. » Au
moment de l’interview, la Route
du Rhum au départ de Saint Malo
est d’actualité. « Dans la catégorie
Ultime, par exemple, nous nous
occupons de cinq bateaux sur sept.
Il y a encore cinq ans, on travaillait
beaucoup les jours précédant le départ
mais ce n’est plus le cas. L’ensemble de
la filière course s’est professionnalisé
et les dossiers sont déjà bouclés depuis
longtemps. » Si, à Lorient, Iroise
Gréement s’occupe essentiellement
des bateaux de croisière, sur Brest,
c’est le côté course au large qui
fait vibrer Éric Cochet, même s’il
apprécie de travailler sur tout type
de bateau.
Emmanuelle Pichelin
> http://iroise-greement.fr
© Franck Betermin
Hervé Devaux et l’équipe d’HDS : une petite structure qui
conçoit, entre autres, les bateaux de course les plus performants.
Sur les écrans, des formes
en 3D hautes en couleurs.
Ici un mât, là une dérive,
sur un autre on devine
une coque. Manipulés
par les employés d’Hervé Devaux
Structure ces objets virtuels
s’animent, tournent, se déforment.
« Notre domaine d’activité, c’est la
conception et le calcul de structures
en matériaux composites, » explique
Hervé Devaux, fondateur en 1994
de cette petite entreprise d’une
dizaine de salariés. La structure,
c’est ce qui va supporter les efforts,
que ce soit pour un bateau ou autre
chose. « Nous cherchons comment
la concevoir : quelle géométrie,
quels matériaux pour la structure
proprement dite, mais aussi quels
matériaux pour telle ou telle pièce ?
Il s’agit de modéliser l’ensemble, de
le simuler, pour en arriver à l’objet
final. En général, c’est un objet unique
puisqu’il s’agit d’un prototype. »
Ingénieurs, centraliens, polytechniciens…
L’équipage HDS est
hautement qualifié, malgré une
Hervé Devaux
HDS,
Hervé Devaux Structure
est une petite entreprise
brestoise, d’à peine dix
salariés. Derrière leurs
ordinateurs, ses ingénieurs
conçoivent pourtant, entre
autres, les bateaux de
course les plus performants.
L’ART
DU COMPROMIS
moyenne d’âge relativement jeune.
Pour soumettre un flotteur de
trimaran aux contraintes de vents
et de houles, même virtuelles, de
nombreux et complexes paramètres
sont à prendre en compte. « Je
suis ingénieur de formation. Après
avoir passé quelques années comme
chercheur-enseignant, j’ai quitté le
monde de l’enseignement pour entrer
dans celui de la voile de compétition,
une passion parmi d’autres, puisque
je suis aussi passionné de sport
mécanique. » Hervé Devaux voit
son métier comme un mélange de
technique et de création. « Pour
chaque dossier, ce sont de nouveaux
défis technologiques. On ne sait pas
où l’on va, mais il faut trouver les
bonnes idées, les bonnes personnes,
les bonnes méthodes scientifiques
pour avancer. » Dans cette histoire,
le matériau composite est décisif. Il
est défini par la façon de procéder,
en fonction d’un cahier des charges
très précis. « Sur un même ensemble,
nous pouvons avoir du carbone,
du titane, de l’acier… Nous devons
« POUR CHAQUE DOSSIER, CE SONT DE NOUVEAUX
DÉFIS TECHNOLOGIQUES. ON NE SAIT PAS OÙ L’ON VA,
MAIS IL FAUT TROUVER LES BONNES IDÉES,
LES BONNES PERSONNES, LES BONNES MÉTHODES
SCIENTIFIQUES POUR AVANCER »
connaître les caractéristiques de ces
matériaux pour pouvoir calculer
les forces qui vont s’exercer dessus.
Le résultat est un cocktail fait de
compromis, selon les différentes
pièces assemblées et leurs usages. »
Chaque prototype est le fruit d’un
partenariat étroit avec l’ensemble
des acteurs concernés : skippeur, armateur,
architecte naval, constructeur…
« Nous ne sommes pas dans
des procédés industriels, comme dans
l’aéronautique par exemple. Quand
nous réalisons une structure, nous
avons une ligne directrice forte, mais
pas de réglages types. Notre métier
est une science assez récente et qui
évolue tous les jours. »
De Groupama à l’Hydroptère, du
Vendée Globe à l’America’s Cup en
passant par la Route du Rhum (où
HDS était bien représenté avec 7
IMOCA, 3 trimarans de 50 pieds
et 5 Maxi mutlicoques !) HDS a
conçu plus d’un bateau, optimisé
ses paramètres de résistance et de
structure, trouvé un compromis
entre taille et poids du bateau,
pour le mener vers le succès. Des
compétences reconnues bien audelà
du monde du nautisme puisque
DCNS, Thalès, ou encore l’Agence
Spatiale Européenne comptent aussi
parmi ses partenaires.
Emmanuelle Pichelin
>www.hds-design.fr
13
14
LE DOSSIER
Jacques Le Berre a su
allier sa passion pour la
mécanique à son amour
des régates pour en faire
un métier. Son entreprise,
Multitech Expertises, est
spécialisée dans l’analyse
des matériaux composites
incontournables sur
les bateaux de pointe
d’aujourd’hui.
MULTITECH
EXPERTISES,
Un kart posé sur des tréteaux,
une caméra thermique,
des lampes chauffantes,
un ordinateur, un
bout de mât déchiqueté,
divers éléments en matériaux
composites, un banc d’essais installé
sur un chariot… Le tout rassemblé
dans un modeste atelier. En un
regard, le visiteur embrasse ce qui
compose l’expression des passions
de Jacques Le Berre, fondateur
en 1992 de Multitech Expertises.
« Amoureux de sport automobile,
j’ai suivi des études de mécanique et
suis devenu expert en automobiles.
Comme je suis par ailleurs passionné
de régates, je me suis orienté vers
l’expertise maritime en tant que
spécialiste des bateaux de course
avec, comme objectif, l’expertise de
pointe », explique-t-il.
Le point commun entre une auto
et un bateau ? La mécanique, bien
sûr. « C’est l’approche mécanique
au niveau des structures du bateau
qui m’intéresse. Comme étudier
les vibrations de la quille d’un
LE CHOIX DE
LA PERFORMANCE
« LE BATEAU DE CROISIÈRE DE
MONSIEUR TOUT LE MONDE C’EST MON CRÉNEAU,
MON CŒUR DE MÉTIER AU DÉPART » Jacques Le Berre
bateau de course pour estimer le
risque d’endommagement, d’une
part, et améliorer sa performance,
d’autre part. Je suis régulièrement
la fabrication des bateaux pour voir
comment ils sont construits. Cette
expérience me permet, ensuite, de
suivre leur vieillissement après les
courses et de voir comment évolue
leur structure. » Coque, pont, mât,
flotteur, quille… Tout élément
comprenant des matériaux
composites est susceptible de passer
entre les mains de Jacques Le Berre
afin de déceler le moindre défaut
de fabrication, d’assemblage ou
d’usage. La détection thermique,
et les ultrasons sont ses outils de
prédilection. Outils qu’il développe
et améliore sans cesse, « en allant
chercher des informations dans
le monde de l’aéronautique où
le contrôle est aussi complexe et
exigeant et que j’adapte ensuite au
domaine maritime. Avec mes trois
collaborateurs, nous réalisons tout
en interne que ce soit au bureau sur
ordinateur ou à l’atelier. C’est un
choix, afin de garder la maîtrise de
© Dominique Leroux
l’ensemble du processus d’expertise. »
Suivis de contrôle ou de construction
de bateaux tels que Foncia, Safran,
Veolia, Brit Air ou DCNS, pour ne
citer qu’eux : si Multitech Expertises
est plusieurs fois au départ de la
Route du Rhum 2010, c’est que
la réputation de Jacques Le Berre
n’est plus à faire. Y compris à
l’étranger. « En 2002, j’ai travaillé
en Nouvelle-Zélande pour l’équipe
Française de l’America’s Cup. Cela a
contribué à nous faire connaître. »
Sa participation dès 2008, aux États-
Unis, à la fabrication et aux essais
du trimaran Oracle pour l’America’s
Cup 2010, jusqu’à sa victoire en
février, sonne comme une évidence.
« Parce que nous travaillons dans
le domaine high-tech de la course,
les gens pensent que nous sommes
trop pointus pour eux. Pourtant,
le bateau de croisière de monsieur
tout le monde c’est mon créneau,
mon cœur de métier au départ. Les
bateaux de course sont, pour nous,
de vrais laboratoires de recherche
pour améliorer notre savoir-faire en
direction de tous. »
> www.multitechexpertises.com
Jacques Le Berre
dans son atelier.
Il a fondé
Multitech
Expertises en
1992.
Emmanuelle Pichelin
16
LES TONNERRES
DE BREST 2012 HISSENT
LEUR PAVILLON
© Dominique Leroux MÉTROPOLE
ÉVÉNEMENT
François Cuillandre et le préfet maritime, Anne-François
de Saint Salvy, dévoilent le visuel des Tonnerres de Brest.
Brest 2012 bat le rappel de la fête avec
le lancement officiel de la campagne de
communication autour de l’événement.
20 ans d’existence n’auront pas entamé
l’allant de la manifestation maritime…
Nouvelle affiche, nouveau nom, nouvelles
ambitions : cette sixième édition ne
manquera pas de sel.
Pour leur vingtième anniversaire,
les fêtes maritimes
de Brest jouent la carte de
la nouveauté, ce qui se traduit
très symboliquement
par un changement d’appellation :
Brest 2012 devient « Les Tonnerres
de Brest 2012 ». Ce nom de baptême
ancre davantage la manifestation
dans la durée tout en affirmant une
identité plus lisible auprès d’un public
extérieur à la Bretagne. Et pour les
Brestois, quoi de plus approprié que
cette expression qui appartient sans
ambiguïté à la mémoire collective
de la ville. Le «tonnerre de Brest »
désignait le coup de canon qui était
tiré pour avertir de l’évasion d’un
bagnard mais, dans un registre plus
léger, c’est aussi l’un des jurons favoris
d’un fieffé loup de mer : le capitaine
Haddock.
LA FÊTE DE TOUTES LES MARINES
Le changement annoncé ne se
réduit pas à une simple retouche
marketing. Il s’attache aussi à continuer
d’élargir le concept même de
la manifestation. Non pas dans une
volonté de renier le passé mais pour
relever encore la saveur d’une recette
qui a fait ses preuves, en la pimentant
de nouveaux ingrédients.
«L’idée, c’est que le rassemblement
brestois ne se définit pas uniquement
comme la fête des vieux gréements
« L’IDÉE, C’EST QUE LE
RASSEMBLEMENT BRESTOIS NE SE
DÉFINISSE PAS UNIQUEMENT COMME
LA FÊTE DES VIEUX GRÉEMENTS
MAIS PLUTÔT COMME LA FÊTE DE
TOUTES LES MARINES. »
François Cuillandre, président de Brest métropole océane.
mais plutôt comme la fête de toutes
les marines » précise le président de
Brest métropole océane, François
Cuillandre.
La présence de voiliers traditionnels
et la fête populaire restent, bien
sûr, incontournables. Désormais,
le challenge collectif est de faire de
ces Tonnerres de Brest 2012 une véritable
exposition universelle de la
mer et du monde maritime, respectueuse
du patrimoine ancien mais
aussi soucieuse de faire «rayonner
les enjeux d’avenir pour l’océan ».
UNE FIGURE DE PROUE POUR EMBLÈME
Ce changement de cap donne le ton
de la nouvelle affiche de la manifestation
dévoilée le 11 octobre dernier
et bientôt largement diffusée dans
les villes de France. Réalisée par
l’agence Studio T, elle rompt avec la
représentation habituelle de voiliers
traditionnels pour adopter un visuel
plus cinématographique librement
inspiré de Jean-Pierre Jeunet. Sous
le regard d’une jolie figure de proue,
une flottille éclectique mêlant vieux
gréements, bateaux de course et remorqueur
partage les eaux de la fête.
Au-delà de l’événement, c’est aussi
l’identité de Brest et de ses valeurs
qui s’affirme «celles d’une métropole
solidaire et ouverte sur le monde,
au cœur des grandes innovations
maritimes internationales, qu’elles
soient scientifiques, industrielles
ou nautiques » souligne François
Cuillandre. Vitrine de ce savoir-faire,
le village des sciences et techniques
de la mer sera reconduit et on
annonce également la présence de
nombreux pays invités : Mexique,
Russie, Indonésie, Norvège... Un
brise-glace viendra même peut-être
réchauffer ses étraves dans la rade
de Brest. De quoi renouveler le genre
mais sans perdre l’âme de la fête.
Marie Levasseur
18
MÉTROPOLE
ÉGALITÉ FEMMES/HOMMES
LES COMMUNES
CONTRE LES
VIOLENCES
FAITES AUX FEMMES
Dans le cadre de la
Journée internationale
pour l’élimination de la
violence envers les femmes
(25 novembre), Brest,
Guipavas et le Relecq-
Kerhuon se mobilisent et
organisent une campagne
de sensibilisation du 19 au
25 novembre.
Encore bon nombre d’idées
reçues parasitent l’information
sur les violences
faites aux femmes et il y
a de plus une méconnaissance
de la réalité de ce phénomène.
« Les violences touchent tous les milieux
sociaux, tous les territoires, aussi
bien urbains que ruraux », souligne
Françoise Bachelier, vice-présidente
de Brest métropole océane chargée
de la politique de l’égalité entre les
femmes et les hommes qui, à l’instar
de Chantal Guittet adjointe au
maire du Relecq Kerhuon et Caroline
L’Hostis, adjointe au maire de
Guipavas, toutes deux en charge des
affaires sociales, appuie cette campagne
de sensibilisation, dans une
démarche intercommunale.
Les dispositifs et les lieux d’accueil
pour les victimes de violences
existent, chaque gendarmerie et
commissariat ont, en théorie, une
personne formée à l’écoute de ces
victimes et le gouvernement en a
fait une grande cause nationale en
2010, annonçant le renforcement de
l’arsenal législatif. Par ailleurs, la
culpabilité et la honte freinent les
appels au secours, on recense seulement
8 % de plaintes pour des violences
au sein du couple.
« Les violences faites aux femmes ne
sont pas seulement commises dans le
cadre intrafamilial par les maris mais
elles sont aussi verbales, au travail, à
l’école, dans la rue… Elles touchent
toutes les catégories » poursuit Françoise
Bachelier.
« CRIE MOINS FORT,
LES VOISINS VONT T’ENTENDRE ! »
Cette campagne a débuté à Brest
les 19, 20 et 21 novembre. Avec le
Planning Familial et la compagnie
Jafabule, Brest métropole océane
a sensibilisé le public à Brest lors
de séances de Criée de faits divers
autour d’un thé mises en scène par
Martine Geffault. Les textes étaient
des coupures de la presse locale
relatant des violences faites aux
femmes.
La commune de Guipavas propose,
avec la Maison des Solidarités, une
conférence présentée par le Centre
d’information des droits des femmes
et des familles sur le thème : « Violences
conjugales : quelles prises en
charge ? ». Salle de l’Alizé, le 25
novembre à 18 heures.
Au Relecq-Kerhuon, la municipalité
organise un temps d’échanges avec
des jeunes autour de la BD « En chemin
elle rencontre », en présence de
Kris, auteur d’une des parties de cet
ouvrage qui dénonce toutes les violences
faites aux femmes. A l’Astrolabe,
le 25 novembre à 20 heures.
Marie Levasseur
www.egalitefemmeshommes.infini.fr
BREST
Mobiliser les énergies pour
œuvrer à la réalisation de
projets de développement
dans les zones défavorisées
du monde, tel est l’objectif
d’Electriciens sans frontières.
L’organisation non
gouvernementale (ONG) de
solidarité internationale,
créée en 1986, a un comité
basé à Brest.
Branchée sur
courant
solidaire
La fédération des Electriciens
sans frontières, qui
regroupe quinze associations
régionales, compte
trois comités en Bretagne
dont celui d’Iroise (qui regroupe
le Finistère et les Côtes d’Armor).
«Nous mettons nos compétences au
service de projets de solidarité internationale,
en utilisant l’accès à l’énergie
et à l’eau comme leviers de développement
», explique Guy Seznec, secrétaire
du comité Iroise, basé à Brest.
Privilégiant trois axes d’intervention
(santé, éducation, développement
économique et social), Electriciens
sans frontière a un mode de
fonctionnement très précis : « On ne
travaille jamais seuls, on apporte nos
compétences à une association qui
travaille déjà sur place. Par exemple,
une association de Hanvec vient de
nous contacter pour un projet de
centre de soins au Burkina Faso ».
Autres exemples d’intervention : depuis
le séisme de janvier dernier, la
structure est très présente en Haïti.
Le comité Iroise, lui, a beaucoup tra-
vaillé sur des orphelinats au Burundi
et au Togo. Dans tous ces cas, l’association
s’occupe de l’installation
des éléments électriques et parfois
de l’eau, des panneaux voltaïques…
UN TRAVAIL AVEC LES POPULATIONS
CONCERNÉES
Pour chaque projet soumis à l’association,
le travail en amont doit être
aussi rigoureux que la réalisation du
chantier. « Il y a trois temps forts :
une mission d’identification sur place,
pour s’assurer de la réalité des besoins
Guy Seznec,
le responsable
du comité Iroise
d’Electriciens
sans frontières.
L’association Electriciens
sans frontières travaille
beaucoup en Haïti
depuis le séisme.
et de l’impact de l’intervention, puis la
réalisation proprement dite et, enfin,
la mission d’évaluation où nous retournons
nous assurer que ce qui a été réalisé
correspond bien au projet et qu’il
est pérenne ». Tout doit être pris en
compte, de l’analyse technique aux
conditions de réussite, en passant
par la gestion des risques, l’analyse
sociale, financière, politique, environnementale
et logistique.
Défendant des valeurs de solidarité
qui intègrent les gens concernés
dans le projet, Electriciens sans
frontières prend à cœur son travail
de formation sur chaque projet.
« Qu’il s’agisse de l’installation électrique,
la gestion de l’eau ou la prévention
des risques, nous souhaitons
que les populations soient parties prenantes
des projets ».
MARCHÉ DE LA SOLIDARITÉ
INTERNATIONALE
La 8 ème édition du Marché de la solidarité
internationale se déroulera au
Patronage laïque du Pilier-Rouge le
dimanche 5 décembre, de 10 h à 18 h.
Organisé par la Mission relations européennes
et internationales de la Ville
de Brest, ce rendez-vous regroupe
25 associations locales de solidarité
internationale dont Electriciens sans
frontières. La vente de produits artisanaux
(vannerie, tissus, alimentation,
objets, bijoux, tapis...) venus du
monde entier permet à ces associations
de financer des projets de développement.
Vous pourrez également
découvrir l’action de ces structures, à
travers des échanges, expositions et
animations.
Crédit : DR
I
II
© Lapérousse
BREST
Brest court, la grande
foulée à 3 000 coureurs,
s’est déroulée au mois
d’octobre. Côté ville, côté
mer, du Cours Dajot
à la digue La Pérouse, en faisant
un petit détour par l’arsenal, le
long peloton a prouvé, une fois de
plus, que la course à pied est une
discipline qui a le vent en poupe !
(voir portrait page 34). D’ailleurs,
à peine essoufflée, Brest a remis
ça au fort du Questel le dimanche
21 novembre à l’occasion de son
traditionnel cross. Cette année
l’épreuve a changé de dimension
puisque la Ligue de Bretagne
d’Athlétisme avait décidé de confier
BREST
COURT TOUJOURS
Tout Brest court
au Cours D’Ajot
Les particpants de
Brest court sur la
digue La Pérouse.
l’organisation de son cross annuel
à l’Association Cross de Brest et
au service des sports de la Ville de
Brest. Odyssea et sa vague rose,
Brest court et Cross de Brest, pas de
doute, ici la course à pied marche
fort !
© Julien Ogor
IV
BREST
SAINT-MARC
UN FOYER DE
JEUNES
TRAVAILLEURS
BIENTÔT EN CONSTRUCTION
La première zone bleue de Brest est
entrée en vigueur au mois de septembre
et concerne une centaine de places dans
le secteur du Pilier Rouge.
Afin d’améliorer l’accès des voitures aux
nombreux commerces du Pilier Rouge en
favorisant la rotation des véhicules, la Ville
de Brest a mis en place une zone bleue et
un système de disque bleu. La zone bleue,
délimitée par arrêté municipal, fixe les
règles de stationnement des véhicules
pour une durée limitée. Un disque bleu
indique, pour chaque véhicule, la durée de
stationnement autorisée.
Concernant le secteur du Pilier Rouge,
Après la déconstruction
de quatre immeubles
insalubres dans le
quartier de Saint-Marc
à Brest, débutera la
construction d’un programme
mixte d’appartements locatifs et
d’un Foyer de Jeunes Travailleurs
de 48 logements.
L’opération de déconstruction des
immeubles 28 à 34 de la rue Saint-
Marc à Brest est l’aboutissement
d’un long processus de traitement
de l’insalubrité constatée sur ces
immeubles, s’inscrivant lui-même
ZONE BLEUE DE STATIONNEMENT
DU SECTEUR DU PILIER ROUGE
une heure de stationnement gratuit est
offerte. Il suffit d’indiquer sur votre disque
votre heure d’arrivée. Au delà de cette
heure gratuite, le stationnement redevient
payant.
Du lundi au samedi de 9h00 à 12h30 et
de 14h00 à 18h30, à l’exception des jours
fériés.
Les mardis et vendredis, jours de marché,
la Zone bleue n’est pas accessible au
stationnement sous le parking couvert
du Centre commercial du Pilier Rouge, de
6h00 à 15h00.
Le disque bleu est disponible dans votre
mairie de quartier et en mairie centrale.
dans une démarche plus large
engagée par Brest métropole océane
pour faire reculer l’habitat indigne
sur le territoire communautaire.
Le site offre une opportunité de
répondre au besoin de logement des
jeunes travailleurs. Ainsi, ce sont 10
logements sociaux, du T2 au T4, et
un foyer de 38 logements, du studio
au T2, qui seront construits sur ces
parcelles. Sur le plan architectural,
le projet assume une façade
continue dans le front bâti de la rue
Saint-Marc et la prise en compte
des vues latérales des immeubles
riverains sur la rue Sébastopol.
La phase la plus importante des
travaux de déconstruction doit
se dérouler entre le 22 novembre
et le 10 décembre 2010. Pendant
cette période, la rue Saint-Marc
sera fermée à la circulation et
au stationnement, entre la rue
Richelieu et la rue du Télégraphe.
Les travaux de construction se
dérouleront de septembre 2011
à juin 2013. La livraison des
logements et du foyer aura lieu en
septembre 2013.
LA HALTE
CANINE
BIEN
ACCUEILLIE
C’est « une démarche
totalement innovante » en
France, apprécie Marc
Coatanéa, adjoint aux
affaires sociales. Après
un an de travail, le CCAS, le service
Santé de la Ville, le service social du
CHU et la Halte-accueil Frédéric-
Ozanam peuvent être satisfaits : la
halte canine permet de faire garder
les chiens des personnes en grande
précarité dont certaines sans
domicile fixe et qui se retrouvent
hospitalisées.
La halte canine, c’est un peu
comme une famille d’accueil.
Lorsqu’une personne en grande
précarité et possédant un chien
doit recevoir des soins médicaux,
les travailleurs sociaux du CCAS
ou du CHU alertent la halte canine
brestoise qui ensuite fait le lien
avec un bénévole qui accueillera le
chien à son domicile. De ce côté, le
succès de l’opération est inattendu :
suite à un appel à bénévoles dans
la presse locale, 18 ont répondu
favorablement. « Je ne m’attendais
pas à une telle mobilisation des
bénévoles », confie Emmanuel
Argoulon, responsable de l’Unité de
lien et d’insertion sociale (Ulis) au
CCAS.
LES BÉNÉVOLES S’ADAPTENT
Du côté des bénévoles « Saint-
Bernard », l’enthousiasme est de
mise. Les responsables du projet
craignaient pourtant que certains
préjugés concernant les chiens
des usagers ne freinent les bonnes
volontés. Il n’en a rien été, comme
le souligne Mme Quéran : «J’adore
les animaux, j’ai un chien et des chats
chez moi. C’était donc normal que
je me porte volontaire ». Depuis le
4 octobre et pour 3 mois, elle garde
« Pepa » et ne regrette pas de s’être
lancée dans l’aventure. « Cela se
passe très bien. C’est une vraie crème,
il s’amuse comme un fou ! ».
Depuis juillet dernier, 18 bénévoles
travaillant pour la halte canine ont
hébergé six animaux.
Pour Alexandre Gaucher, travailleur
social au CCAS, ce projet montre
« qu’il y a un bénévolat qui peut
s’adapter. Lors de la réunion que l’on a
organisée en juin avec ces personnes,
on a vu qu’elles étaient intéressées
pour faire à la fois du bénévolat et
du social ». Une vraie chance pour
ce type d’action qui n’était pas
simple à mettre en œuvre. « Ce
projet répond à ce que nous voulons
faire en matière de politique sociale,
ajoute Marc Coatanéa, adjoint au
maire en charge de ces questions…
Nous pouvons nous appuyer sur notre
capacité à mobiliser les bénévoles.
C’est la démonstration que nous
pouvons répondre à un besoin et
agir concrètement ». Depuis juillet
dernier, six animaux sont, ou ont
été hébergés par les bénévoles.
PARTENARIAT AVEC UNE PENSION CANINE
Le projet, qui a débuté en juillet
dernier, en est pour l’instant au
stade expérimental jusqu’à l’été
2011, cette période servant à
confirmer les besoins. L’objectif
est de pérenniser l’action à partir
de septembre 2011 en maintenant
la forte dynamique partenariale.
« Nous ferons le bilan dans un
an et nous donnerons l’impulsion
nécessaire » indique Marc Coatanéa.
En attendant, la halte-canine
multiplie les initiatives. Elle vient
de conclure un partenariat avec
la Pension Canine des Abers pour
faire garder les chiens classés dans
les catégories dites dangereuses.
Contacts : 06 31 16 90 44
ou haltecanine@gmail.com
Marc Coatanéa,
adjoint au maire
chargé de l’action
sociale, lors de
l’inauguration de
la halte canine.
Photos Franck Betermin
V
VI
BREST
QUATRE MOULINS
Les écrits conçue par Liliwenn en association avec Cité Création.
Après l’invitation au voyage
signée Patrice Pellerin et
le mur botanique réalisés
en 2009, le parcours de
fresques Rive-Droite s’est
enrichi de deux nouvelles
œuvres spectaculaires :
l’Arsenal et les Ecrits.
Une nouvelle fois, tout le
quartier s’est mobilisé
derrière ce projet
soutenu par de nombreux
partenaires publics et
privés. Cinq fresques
sont désormais visibles
Rive-Droite. Six autres
viendront encore animer
les murs du quartier d’ici
2013. Ces œuvres urbaines
symbolisent l’engagement
de la collectivité pour
l’amélioration du cadre de vie
et la promotion de l’art et de
la culture au coeur de la ville.
Elles accompagnent un
important programme de
revitalisation de la Rive-
Droite destiné à améliorer
la qualité urbaine et le
fonctionnement de l’un des
territoires emblématiques de
notre agglomération.
LES FRESQUES ONT
PIGNON
SUR RUE
Le parrain de l’opération, Christophe Miossec,
nous livre ci-dessous ses réflexions inspirées
par ces fresques magnifiques.
Christophe
Miossec, le parrain
des fresques de
la Rive Droite et
Jacques Quillien,
l’adjoint au maire
chargé du quartier
des Quatre
Moulins, lors de
l’inauguration.
DESSINE-MOI
UN COCHON !
« Qu’est ce que c’est beau, hein ! ». Un
lundi comme les autres. Nous sommes
là à contempler, en compagnie d’un
élu, l’imposante proue d’un navire,
avenue Anatole France. On se
retourne : la femme, d’un certain âge,
tout en élégance (un peu comme ma
grand-mère paternelle) a posé son
caddy, pour admirer la fresque qui
nous surplombe.
Rien que pour cette unique réflexion,
cette vision de quelques secondes, la
fresque a joué son rôle : « qu’est ce
que c’est beau, hein ! ».
En face, l’ancienne école des Quatre
Moulins, devenue bibliothèque, et son
lot de souvenirs.
1972 : je me souviens d’un instituteur
au collier à barbe, qui, en guise de
note, avait dessiné formidablement
bien un gros cochon au-dessus de
mon devoir de classe. Le cher homme
l’avait montré d’un air rigolard, à
toute la classe.
Tout le monde s’était marré…
Photo : Guillaume Team
Il faut dire qu’à cette époque, au
début des années 70, on écrivait
encore au stylo-plume qu’on trempait
dans un encrier incrusté dans la table
de devoir en bois. Je n’arrivais pas à
maîtriser l’encre, j’en mettais plein
partout.
Aujourd’hui je suis admiratif devant
cette fresque sur les écrivains de
la rive droite. Rien que le fait que
le sulfureux Jean Genet soit enfin
mentionné sur un mur est incroyable.
Il suffit de lire quelques lignes de
« Querelles de Brest » et ses amours
brutes de décoffrage entre marins…
Les temps ont sacrément changé. Cela
aurait été inimaginable en 1972.
Tout comme le nom de Jack Kérouac,
le grand leader de la scandaleuse beat
génération américaine, revenu sur les
bords de la Penfeld à la recherche
de ses origines bretonnes. Ou Manu
Lanhuel, le gars de Douarnenez (çà
c’est une vacherie entre amis), qui a
pu suivre les cours de méconnaissance
générale de Georges Perros à l’U.B.O.
Et surtout les mots d’une anonyme
habitante de la rive droite qui côtoie
les plus grands.
C’est la plus grande réussite de
ce parcours de fresques : que les
habitants aient été associés aux choix
des thèmes, aux mots retenus. C’est de
la politique, au sens le plus noble du
terme.
Personnellement je voterais pour
qu’une fresque représente, au stylo à
plumes, un énorme cochon.
Depuis cette époque, je n’ai jamais su
dessiner quoique ce soit. Finalement
en classe de 10 ème j’ai rejoint la
classe de M. Pennors à Notre Dame
de Kerbonne. Ce fut ma première
révolution : la découverte du stylo à
billes.
Il n’y aura plus jamais de cochons.
Christophe Miossec
L’arsenal conçue par Benjamin Flao en association avec Cité Création.
VII
VIII
BREST
UN AMOUR
DE SIAM
Le premier
album du
groupe Siam,
L’amour à
trois, sort le
20 novembre.
Dominique Leroux
En 2008, ils n’étaient encore qu’une promesse. Celle
d’une chanson française à la brestoise, relents d’amours
déchues en fond de tableau, rage un peu punk et grisaille
déchirée par un soleil éblouissant. Deux ans plus tard, par
la grâce de Fanny Labiau et la plume de Bruno Leroux, Siam
s’est fait un nom. Leur premier album, L’amour à trois, sort
nationalement le 20 novembre. Plus qu’un duo musical,
Siam, c’est un royaume.
Une carrière musicale
s’apparente parfois à
une traversée du désert.
Demandez donc à Bruno
Leroux. Membre des
Locataires entre 1989 et 1994, le
Brestois ajoute une ligne à son CV, et
pas des moindres, en 1995 : guitariste
et choriste d’un autre Brestois qui,
à l’époque, n’était pas encore celui
qu’il est actuellement, Miossec. Sur
l’album Boire, Bruno Leroux est là,
au détour de tous les riffs de guitare,
de toutes les voix qui soutiennent.
Puis plus rien. Rien d’autre qu’une
mauvaise passe qui durera dix ans.
La guitare lui fait mal, le chant lui
arrache le palais, fin…
BEAU COMME UNE RENCONTRE
Et puis, une carrière musicale se
joue aussi, parfois, au détour d’une
rencontre qui a lieu en 2008. Au
Vauban, très exactement. « À la
brestoise », comme se souvient
Fanny, accordéoniste virtuose
passée au bandonéon après un choc
argentin nommé Astor Piazzolla :
« Bruno et moi, nous ne nous
connaissions pas. On s’est croisés
ce soir-là, on a discuté ». Ces deuxlà
se trouvent. Bruno ne chantait
plus depuis dix ans. Fanny, elle,
n’avait jamais chanté. Siam, c’est la
rencontre de tous les possibles.
ECRITURE DE COUPLE
« Il y avait tout à construire, résume
Bruno. Quand j’ai rencontré Fanny
et son bandonéon, j’ai flashé. J’ai à
nouveau cru qu’il m’était possible
d’écrire des textes, de les mettre
en musique ». Et, en effet, Bruno
reprend la plume : « C’était la
première fois que je me retrouvais à
écrire pour une fille, pour un couple ».
Les chansons naissent au rythme des
concerts : première partie d’Anaïs
à La Carène, Transmusicales de
Rennes… Deux ans de maturation
plus tard, voilà donc L’amour à
trois, « le meilleur album depuis
Ziggy Stardust », se force le discret
et modeste Bruno. « Nous avons
surtout eu la chance d’être entourés
de gens sympas avec qui nous
avons formé une équipe solide ».
Sans compter sur la rencontre -
« une grande rencontre » - avec
Gilles Lozac’hmeur, producteur
de l’album et dirigeant du label
L’Oz Production, installé à Riec-sur-
Bélon, chez qui sort le disque.
Damien Goret
Sensuel Siam. Sincère Siam. Et pourtant
si rude Siam. C’est un peu tout ça à la
fois, L’amour à trois. « Un album joué
de A à Z », comme le résume le mieux
Bruno Leroux et parmi les 13 titres qui le
composent, certains morceaux beaux à
rendre idiot. Brest possède une écriture
bien à elle qu’on ne peut résumer au seul
nom de Miossec. Siam ne fait pas du
Miossec, Siam fait du brestois. Du beau
brestois. Enregistré avec Benoît Fournier,
le batteur de Matmatah, et Christophe Le
Bris, ancien bassiste de Miossec, L’amour à
trois, édité à 5 000 exemplaires a ce petit
quelque chose qui confine au sublime.
> L’amour à trois, dans les bacs
depuis le 20 novembre.
Siam, en première partie d’Arno,
le 27 novembre à La Carène.
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www.brest-biodiversité.fr
Depuis 2006, Brest est le siège de
l’Agence des aires marines protégées, un
établissement public pour la protection
du milieu maritime de la France sous la
tutelle du ministère du Développement
Durable et de la Mer. Et le domaine
maritime est vaste ! Avec 11 millions de
kilomètres carrés, c’est tout simplement
le deuxième au monde, derrière celui
des Etats-Unis. « C’est notre champ
d’action » sourit le directeur de l’agence,
Olivier Laroussinie.
LA SAUVEGARDE
DU DOMAINE MARITIME FRANÇAIS
COMMENCE
AUX CÔTÉS DU PARC MARIN D’IROISE
Dans son bureau de l’ancienne
capitainerie, au
port de commerce, Olivier
Laroussinie jongle entre les
dossiers. L’Agence doit répondre aux
objectifs qui ont été fixés après le
Grenelle de l’environnement : 10%
de l’espace maritime national doit
être protégé d’ici 2012, puis 20%
pour 2020. Pas une mince affaire.
« 20 % dans l’absolu, ce n’est pas compliqué,
il suffit de créer deux ou trois
grandes aires dans le Pacifique et le
tour est joué ». Mais l’objectif désormais,
c’est justement de protéger les
zones où patrimoine naturel remarquable
et écosystèmes de qualité
cohabitent avec l’activité humaine.
Il y en a de nombreux en métropole
et donc du travail en perspective.
ETUDES ET EXPERTISES
L’agence a trois grandes missions :
l’appui aux politiques publiques
d’aires marines protégées, l’animation
du réseau qu’elles constituent
et la fourniture de moyens aux parcs
naturels marins. Ces derniers sont
en effet l’une des composantes majeures
des aires marines protégées et
la pointe bretonne est particulièrement
concernée puisqu’elle accueille
le premier parc marin naturel français,
celui de la mer d’Iroise. Une
sorte de prototype maintenant observé
de près par de nombreuses régions
maritimes françaises (Languedoc-Roussillon,
bassin d’Arcachon,
Normandie, Nord...) qui voudraient
s’inspirer de l’exemple breton pour
créer l’un de ces parcs où se conjuguent
protection du littoral et développement
durable.
Olivier Laroussinie connait bien le
parc marin d’Iroise puisque lorsqu’il
était au ministère de l’Ecologie, du
Développement durable et de la
Mer, il travaillait déjà sur le sujet :
« L’agence, dit-il, a suivi la gestion
de ce projet. Nos activités d’études
et d’expertises sont réalisées au profit
des autorités en charge de la protection
du milieu marin».
L’Agence des aires marines protégées
fournit les moyens humains,
techniques et financiers aux parcs
marins qui ont leur propre
conseil de gestion regroupant
l’Etat, les collectivités
et les usagers, les
organismes socio-professionnels,
les scientifiques,
les associations et fait
cohabiter pêcheurs professionnels
et plaisanciers qui
n’ont pas souvent l’occasion
d’être côte à côte pour
évoquer la protection du
milieu et de la ressource.
Pour le Parc marin d’Iroise
donc, une équipe de
l’Agence (20 personnes)
travaille sur place avec le
conseil de gestion du parc,
et apporte son expertise
en matière de collecte de données,
d’études du milieu, de surveillance
et de sensibilisation. Mais c’est le
Le Parc naturel marin
de Mayotte a été créé
en janvier 2010.
© Yves Gladu / Agence des aires marines protégées À
L’Agence des
aires marines a
accompagné la
création du Parc
marin d’Iroise.
© Julien Wickel / Lagonia
conseil de gestion qui prend les décisions.
« Et cela marche très bien, se
félicite Olivier Laroussinie. La gestation
du parc marin a été longue, mais
c’est un succès aujourd’hui ».
PARIS VOTE BREST
La venue de l’Agence à Brest seraitelle
directement liée à la création
de ce parc marin ? « Pas tout à fait,
objecte le directeur. Tout le monde
à Paris souhaitait une implantation
ici car tout y est regroupé, les sciences
et les technologies de la mer et une
université vraiment impliquée ». Une
partie des 30 personnes qui travaillent
à Brest est d’ailleurs installée
sur le campus d’IFREMER.
Un second parc, celui de Mayotte,
a été créé en janvier dernier, cinq
sont en création et l’objectif est d’arriver
à dix en 2012. On ne va donc
pas manquer d’activité du côté de
l’ancienne capitainerie…
JP
BREST
Outre les parcs marins, l’Agence des aires marines intervient
également sur les autres catégories d’aires marines protégées :
les parcs nationaux ayant une partie maritime, les réserves
naturelles ayant une partie maritime, les arrêtés de protection
de biotope ayant une partie maritime et sur le domaine public
maritime relevant du Conservatoire du littoral.
ANNÉE INTERNATIONALE
DE LA BIODIVERSITÉ
LES RENDEZ-VOUS DE FIN D’ANNÉE
Le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations
sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) ouvre
ses portes pour une exposition sur la lutte antipollution.
Du 13 au 17 décembre 2010.
Plus d’infos sur www.cedre.fr
Bretagne vivante et Brest métropole océane proposent
un parcours à la découverte de la biodiversité urbaine :
Rouge-gorge, merle noir ou tarin des aulnes ? Balade ornithologique
à la découverte des oiseaux de l’hiver à Brest.
Le 10 décembre
A 10 h, au centre social de Kerangoff.
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22
MÉTROPOLE
ÉVÉNEMENT
AUX TRÉTEAUX
Ici, rien à voir avec la Star Académie.
Ici, les applaudissements sont spontanés,
les paroles parfois oubliées et les aînés
occupent la scène avec, souvent, un
talent que ne renierait pas Marcel Amont,
parrain de l’édition 2010. Bienvenue aux
Tréteaux Chantants, le plus bel événement
communautaire de l’année organisé par
le service animations de la Ville de Brest.
Avant la grande finale du 29 novembre à
Penfeld, des sélections ont lieu dans toutes
les communes de Brest métropole océane,
mais aussi dans les Communautés de
Communes du Pays des Abers, de l’Aulne
Maritime et de l’Île d’Ouessant...
Petit détour par PLOUGASTEL-DAOULAS.
Salle Avel Vor, Plougastel-
Daoulas, un mois avant
la grand-messe de Penfeld.
Les 250 places sont
tellement bien occupées
que des chaises ont été installées
devant la scène où se succéderont,
d’ici quelques instants, quinze voix
évocatrices de chansons d’un autre
temps : Piaf, évidemment, Montand,
Aznavour…
Quinze chanteurs et chanteuses,
soit trois fois plus que l’an dernier,
c’est la preuve que le succès de ce
concours, désormais bien installé
dans le paysage de Brest métropole
océane, a fait succomber la
commune de la fraise. Preuve aussi
que « la campagne de recrutement »
menée par Françoise Nicolas, responsable
du CCAS de Plougastel et
par Yvette Moal, adjointe à la vie
sociale, a porté ses fruits : « C’est
simple : nous avons communiqué. Et
puis nous avons assisté à un repas des
anciens au cours duquel nous avons
repéré les belles voix ».
C’est un peu ça, les Tréteaux Chantants
: un amateurisme revendiqué,
mené de main de maître. Et quinze
participants ce jour-là, donc, qui
se sont laissé entraîner par Yvon
Etienne, éminent membre des Goristes
et maître de cérémonie attitré
des Tréteaux depuis dix ans.
GEORGES DESCHAMPS, NÉ EN 1914
Georges Deschamps est né le 31 juillet
1914. C’est un habitué des Tréteaux.
Cette année, il embarque son
monde avec Cœur de Lilas, de Fréhel.
À Yvon Etienne qui lui propose une
chaise, il répond juste : « Certainement
pas ». Le monsieur chante
debout et refuse les faveurs. Il finira
TOUT LE
troisième, à un point de la deuxième
place. Cela s’applaudit, non ?
Avant lui, il y aura eu Jacqueline
Roncier et Dis, quand reviendras-tu ?,
de Barbara, pour la première grosse
sensation de l’après-midi. Il y aura
aussi eu son mari, Daniel, avec Les
Lilas et une écharpe rouge sur chemise
en lin. Beau Brassens à l’allure
d’artiste, Daniel Roncier porte le
verbe haut. Un oubli de paroles balayé
d’un trait d’humour…
BOURVIL N’EST PAS MORT
Non, Bourvil n’est pas mort. Il s’appelle
désormais Joël Boucher. Avec
Adèle, le chanteur trublion aura déchaîné
les rires dans la salle. « S »
MONDE S’ATTABLE
CHANTANTS
Seule sur scène
mais, parfois,
accompagnée d’un
petit aide-mémoire…
qui zozotent, syllabes en « elle » qui
bêlent, Joël Boucher ne se sera pas
contenté de chanter. Il aura fait sien
un des grands principes du chant :
une erreur faite mollement est une
erreur. Une erreur faite avec aisance
est une interprétation. « Il était
drôlement drôle », dira Micheline,
spectatrice assidue des Tréteaux
depuis cinq ans. Elle est brestoise
et se déplace dans les concours de
chaque commune « dès que je peux.
Cela me rappelle mon temps »… Probablement
celui des cerises. Celles
que l’on met sur les gâteaux.
Damien Goret
Les candidats
gagnent
un à un la scène
de l’Avel Vor.
Georges Deschamps,
chanteur en herbe
de 96 printemps. Le
doyen du concours
finit à une magnifique
3 ème place.
ALAIN MOREL
DANS LA PEAU DE DELPECH
134 points ont permis à Alain Morel d’être sélectionné pour représenter
Plougastel-Daoulas à la grande finale du 29 novembre. Avec quatre
participations et une deuxième place à son actif, l’ancien pâtissier du
quartier Saint-Marc a, cette année, mérité son sésame : un aller direct pour
Penfeld où il participera à la finale des Tréteaux Chantants en compagnie
de 11 autres candidats venus de Brest métropole océane mais aussi des
Communautés de Communes du Pays des Abers, de l’Aulne Maritime et de
l’Île d’Ouessant. Fan de Michel Delpech, qu’il essaie de voir en spectacle « au
moins quatre fois par an » il a séduit le jury avec Les divorcés. Voix chaude
et caressante, phrasé langoureux, Alain Morel c’est un timbre aussi rond que
posé, un truc aux allures « nougaresques », l’accent toulousain en moins.
Chapeau.
Alain Morel, fan de Michel Delpech et
vainqueur de l’étape de Plougastel-Daoulas.
Photos Dominique Leroux
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MÉTROPOLE
EN ACTIONS
REJOIGNEZ LE RÉSEAU
DES GUIDES COMPOSTEURS
Àl’occasion de la semaine européenne
de réduction des
déchets, organisée en Finistère
sous l’égide du Conseil
général du Finistère et de l’ADEME
du 20 au 28 novembre, Brest métropole
océane crée son réseau
de guides composteurs pour faire
connaître et développer la pratique
du compostage.
Plus de 30 % de nos déchets peuvent
être compostés (épluchures, restes
de repas, tailles de haies, tontes
de pelouses…), participant ainsi à
la réduction de nos ordures ména-
STAGES POUR LES COPROPRIÉTAIRES
OCCUPANTS OU BAILLEURS
L’association Consommation
Logement Cadre de Vie
(CLCV), dans le cadre d’une
convention avec Brest métropole
océane, organise un stage de
formation pour les copropriétaires,
les samedis 27 novembre et 4
décembre, de 9 à 12 h et de 14 à
17 heures à la mairie de Bellevue
gères. Brest métropole océane s’y
est engagée en signant en 2009 un
Programme local de prévention des
déchets avec l’Agence de l’environnement
et de la maîtrise de l’énergie
(ADEME) dont l’objectif est la
diminution de 7 % de nos ordures
ménagères sur 5 ans.
Le réseau des « guides composteurs
» est ouvert aux habitants
intéressés par le compostage et l’environnement,
expérimentés ou non
mais désireux d’en diffuser la pratique
auprès de leurs voisins, amis,
associations…
à Brest. L’objectif de ce stage est
de mieux comprendre les rouages
de la copropriété. Au programme :
le syndicat de la copropriété, le
conseil syndical, le rôle du syndic,
les négociations du contrat, le
contrôle des charges de copropriété,
l’assemblée générale et les travaux.
Intervention du PACT FINISTERE
Volontaires et bénévoles, ils suivront
une formation prise en
charge par Brest métropole océane,
leur permettant d’acquérir des compétences
théoriques et pratiques. Ils
deviendront ainsi des relais autonomes
de proximité pour informer
les autres habitants et les aider à
mieux composter les déchets de la
maison et du jardin.
Ils pourront animer et entretenir
un site de démonstration du compostage,
participer à des stands ou
encore organiser des animations à
leur domicile, dans leur quartier ou
au sein de leur association, à l’instar
de l’opération café-compost réalisée
en novembre 2009 sur le territoire
de Brest métropole océane.
Les guides composteurs seront accompagnés
par un maître composteur
de Brest métropole océane, qui
animera le réseau et leur apportera
informations et une aide technique.
Si vous désirez agir concrètement
pour la réduction des déchets sur
le territoire de Brest métropole
océane, vous pouvez rejoindre dès
maintenant le réseau des guides
composteurs.
> Contact :
reduisonsnosdechets@brest-metropoleoceane.fr
Tél. : 02 98 34 32 10
et de Brest Métropole Océane.
> Pour vous inscrire :
CLCV, 27 rue de Saint-Brieuc
29200 BREST
Tél. : 02 98 01 08 51
ou par mail : clcvbrest@wanadoo.fr
PETRA’NEVEZ
BARADOZ BLEUÑV
AR BARADOZ
Labour Colette Louis-Barthelemy a zo da broduiñ ha
da zesevel plantennoù yaouank diwar plantennoùmamm.
Stag eo ar plantennoù-mamm ouzh an dastumadeg,
ar re a zo mat evit ar strujañ. Ar re-se a vev
pelloc’h hag a zo rouez. Milieroù a zo deusouto evit
ober plantennoù n’eus ket bet anezho c’hoazh. Strobet eo an
organoù-reizh war ar « golonenn ». Ar bleud-bleuñv evit ar par
hag ar stigmatenn evit ar barez. Ret eo lakaat bleud-bleuñv ur
blantenn war stigmatenn unan all evit strujañ anezho. Rak
pep plantenn a zo baskarin. Pa vez strujet ur blantenn e vez
ar viell o koeñvañ. Emañ ar blantenn o ouenviñ neuze ha war
he lerc’h ne chom nemet ur glosenn, ur frouezhenn. Milieroù
ha milieroù a c’hreun zo enni dindan stumm ur seurt bleud.
Neuze e vezont hadet in vitro rak greunennoù bleuñv ar baradoz
na c’hellont ket eginañ o-unan. Dav eo lakaat anezho war
un troc’had kaotigell sukr ma tennont o boued diouti. Ret
eo desevel anezho e-barzh un arnodva evit ma ne vefent ket
taget gant ar bakteriennoù pe ar skabilli-touseg. Kemer a ra
un eurvezh evit kas al labour-mañ da benn. Ha chom a ra an
hadeg ur bloavezh e-barzh ur metou goanac’h. Meur a wech e
ranker pikañ hag adpikañ anezho. Etre ar strujañ hag an eost
e tremen triwec’h miz. Goude mare an dizon e vezont tennet
diouzh o boest. Dav eo dezho bezañ kustum da vevañ o-unan.
Lod a vev, lod all a varv. Etre hanter-kant ha kant plantenn a
vez lakaet e-barzh un dalc’her ha ret eo gortoz tri bloazh all
evit gwerzhañ anezho. 10% deusouto a zo heñvel ouzh an tad
pe ar vamm. Ar re gaerañ a zo miret evit ar strujañ. Ar re etre
evit ar gwerzhañ. Ar re vilañ zo foultet kuit. Ul labour entanus
eo. Ret eo kaout un tamm pasianted ivez. Pa vez graet un
hiron e vez roet un anv dezhañ. Pep hiron o vezañ enrollet e
marilh ar « Royal Horticultural Society » e Bro-Saoz. An holl
anezho a zoug anvioù brezhonek...
E galleg : il faut sept ans pour obtenir une orchidée adulte
(en breton : la fleur du paradis); un travail passionnant qui
demande beaucoup de patience. Colette est le seul producteur
français à cultiver la « Disa », originaire d’Afrique du
sud. Chaque hybride obtenu porte un nom breton...
Jacques-Yves Mouton
Dominique Leroux
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COUPS DE CŒUR
“
© Dominique Leroux
DU TAC AU TAC
JOCELYNE NÉE
Quand une campagne d’hiver
commence, à quoi pensez-vous ?
Au nombre de bénéficiaires. Savoir s’il va
y avoir une progression ou pas. Il y a de
l’inquiétude car il faut pouvoir accueillir
tout le monde.
Combien de bénéficiaires cette année ?
Aux alentours de 3 000.
La 26 ème campagne hivernale des Restos du Cœur a débuté.
Dans le local de la rue Salengro, à Brest, plus de 130 bénévoles
s’activent en ce mardi matin. Jocelyne Née, la responsable des
lieux, reçoit dans son bureau, porte grande ouverte. À ses côtés
Jo Calvez, son adjoint, chiffres à la main. Entretien.
DU CŒUR
À L’OUVRAGE
Brest est un territoire solidaire.
Les associations s’entraident,
la Ville nous aide.
Du coup, ça marche. ”
Les restaurants ouverts en été, c’est
une bonne nouvelle ?
Les personnes en grandes difficultés en
ont besoin autant hiver qu’été. Pour eux,
c’est une bonne nouvelle.
C’est facile de recruter des bénévoles ?
Oui, car on a une bonne image et que
l’on est sérieux. On fait passer des
entretiens et on demande des CV.
Mais on recrute peu car les bénévoles
quittent rarement les Restos à Brest.
Il n’y a que cinq ou six nouveaux cette
année sur 137 bénévoles. Le reste,
ce sont des fidèles qui sont parfois là
depuis des années voire depuis la première
campagne, il y a 26 ans.
Le meilleur moment de la journée ?
Lorsque l’on est avec les mamans au
point bébé.
Pourquoi vous êtes vous engagée ?
J’ai toujours eu la volonté d’aider les
autres. C’est ce que je fais aujourd’hui.
Les Enfoirés, c’est nécessaire ?
Oui, car cela a rapporté 25 millions d’euros
en 2009 sur un budget de 143 millions
d’euros. Quand on sait que la valeur d’un repas
aux restos, c’est un euro... Et puis cela donne
une bonne image.
D’où vient la nourriture ?
Pour la campagne d’hiver, cela vient de Paris.
Ici, nous ne nous occupons pas de l’approvisionnement
général. Tout se fait à Paris où ils
gèrent l’achat de milliers de tonnes de marchandises.
À Brest, nous avons un partenariat
avec Carrefour et Leclerc Kergaradec. Chaque
matin, nous allons chercher la nourriture destinée
à être jetée. On appelle cela la ramasse.
Cela nous dépanne vraiment car sinon, nous
n’aurions pas assez de fruits et de légumes.
Mais ce n’est pas cela qui fait vivre les restos.
C’est un plus.
Vous faites appel aux Brestois pour la
campagne d’été. Sont-ils généreux ?
On effectue une collecte au mois de mars
pour la campagne d’été à l’entrée des
grandes surfaces. Cette année, on a récolté
13 tonnes en deux jours seulement. C’est
un chiffre qui augmente chaque année. Les
Brestois sont solidaires.
On mange bien grâce aux restos ?
On peut manger équilibré en tout cas.
Après, il y aura toujours des gens pour préférer
prendre des tonnes de pâtes plutôt
que des petits pois (rires).
De nouveaux services cette année ?
Le point multimédia qui est installé au
bureau emploi. Nous essayons d’accompagner
les demandeurs d’emploi dans leur
démarche. Ils ont souvent besoin d’aide
pour utiliser internet.
La qualité que vous préférez ?
L’honnêteté.
Des coups de blues ?
Jamais.
Une France sans les Restos du cœur ?
On aimerait. Cela voudrait dire que tout va
bien. Notre seule ambition, c’est que les
restaurants ferment.
Et Brest dans tout ça ?
Brest est un territoire solidaire. Les associations
s’entraident, la Ville nous aide. Du
coup, ça marche.
Julien Perez
© Dominique Leroux
Romane,
plus vite que
la musique !
Elle a commencé la musique
à dix ans, en a treize aujourd’hui
et a déjà une jolie
renommée ! N’allez pas croire
cependant que Romane, alias la petite compositrice, joue les divas. Non, avec
elle tout va très vite, tout simplement. Autodidacte, elle apprend la musique
au contact de sa maman pianiste. Suite à un accident de cheval qui va l’immobiliser
pendant six mois, elle se met au piano et compose, suivant ainsi les
conseils d’un professeur mélomane qui veut lui mettre le pied à l’étrier. Puis
c’est la rencontre avec Laetitia Dagorn, qui lui
Autodidacte, elle
apprend la musique
au contact de sa
maman pianiste.
propose, via son studio mobile, d’enregistrer ses
morceaux à la maison. Tout s’enchaîne ensuite,
les premiers concerts dans les écoles, pour cette
grande timide qui se soigne, les premières
interviews et les premières grandes scènes
comme celle de la Carène lors de la dernière
session de la Brigade Démineurs (concerts organisés le samedi après-midi où
peuvent jouer les plus jeunes groupes amateurs de la région brestoise). Mais
pour Romane, fan de Cœur de Pirate et de Joyce Johnathan et qui occasionnellement
se produit dans les vestiaires de son collège de Charles de Foucauld
à Brest, le meilleur est à venir, vite forcément : son premier CD comportant
12 titres sort ce mois ci et sera en vente dès le 27 novembre à l’Avel Vor. Au
programme : de belles ballades et sa jolie voix, tranquille.
L’espace culturel de Plougastel accueille la petite compositrice pour un show case le 27 novembre à 11h.
Contact :
www.myspace.com/lapetitecompositrice
L’affiche géante située au port de commerce de Brest le rappelle
quotidiennement : cela fait plus de 315 jours (à l’heure où nous imprimons)
que les journalistes de France 3 Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier
et leurs accompagnateurs ont été enlevés dans la plaine de Kapisa, en
Afghanistan, par des talibans. Ne les oublions pas.
27
© Sébastien Durand
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FESTIVAL
LONGUEUR D’ONDES,
UN FESTIVAL
RADIO-ACTIF
C’est un pari que tient depuis
2003 l’association Longueurs
d’ondes par le biais
de son festival : faire partager
au plus grand nombre possible
la radio de création et, au-delà,
la radio sous toutes ses formes :
journalisme radiophonique, fiction,
documentaire... Moyens privilégiés,
les séances d’écoute (équivalentes
à des projections dans un cinéma
sauf qu’il n’y a pas d’images) et des
séances de rencontres avec des
professionnels de la radio.
QUARTZ ET MUSÉE DES BEAUX-ARTS
Ce festival, c’est un pari tenté
par quatre personnes passionnées,
forcément. Aurore Troffigué,
aujourd’hui salariée de l’association,
fait partie de ces pionniers :
« On avait envie qu’il soit le mieux
organisé et le plus beau possible car
il n’y en aurait peut-être qu’un. Il n’y
avait pas de festival de ce genre. À
l’époque, c’était très marginal. On
s’était dit qu’il fallait le faire, quitte à
ce que ce ne soit pas pérennisé. On
était loin d‘imaginer qu’il existerait
encore aujourd’hui. On l’a créé avec
le soutien immédiat de la Ville de
Brest qui a trouvé le projet original.
Maintenant, il y a de plus en plus de
manifestations qui s’intéressent au
son en général et à la radio en particulier.
»
Le festival se déroule principalement
sur deux sites : au musée des
Beaux arts, partenaire historique
depuis ses débuts et au Quartz pour
la journée consacrée à la fiction.
IMMÉDIATIQUES ET GÉOPOLITIQUE
Le Quartz accueille aussi Les Immédiatiques,
la nouvelle branche du
festival.
Immédiatiques ? « Elles ont été
créées il y a trois ans. Ce sont des
tables rondes portant sur la radio
le web, le podcast, la création des
audio blogs, des questions qui
débordent largement le champ de la
radio, celles de l’espace médiatique
en mutation sur Internet. C’est une
journée de rencontres en parallèle
du festival, différente et complé-
Du 2 au 5 décembre, le 8 ème
festival de la radio et de l’écoute
ouvre ses portes. Au programme
de ce rendez-vous, des sons, des
séances d’écoute, des débats,
des invités parfois prestigieux...
Tout un univers radiophonique à
découvrir et deux thématiques
en prime : Les femmes dans
la radio et Les sept péchés
capitaux.
Les séances d’écoute,
c’est comme une séance
au cinéma… sans les images.
mentaire en termes de public qui se
décline en plusieurs sujets. Cette
année, par exemple, on propose
l’année 2010 vue par quatre journalistes,
l’usage des nouvelles technologies
dans les conflits... Il y a une
dimension assez géopolitique. »
À chaque édition sa thématique qui
devient le fil rouge des séances
d’écoute. Cette année, le vice et
les 7 péchés capitaux sont à l’honneur,
déclinés en documentaires,
créations sonores, impromptus,
archives. Une autre thématique, en
lien avec l’INA, est proposée. Elle
porte sur les femmes en radio de
l’après-guerre jusqu’à nos jours.
Moments forts ? Une mise en ondes
de fiction avec France Culture, un
enregistrement en public d’une
émission, une nuit sonore au Vauban,
un débat à l’UBO sur « la radio
psychiatrie et psychanalyse » avec
Catherine Dolto et des invités de
marque (sous réserve de programmation)
qui ont pour nom, Jacques
Chancel, Jean François Zygel, Nicolas
Demorand...
Rémy TALEC
> www.longueur-ondes.fr
EXPOSITION
14,3 KM
la vie du chantier
du tramway
vue par Dominique Leroux
Le chantier du tramway, ce ne sont pas seulement des travaux et des rails.
Le chantier, c’est avant tout l’histoire d’hommes et de femmes qui travaillent
pour préparer l’arrivée des rames blanches et vertes. Dominique Leroux,
photographe indépendant et collaborateur de Sillage, s’est intéressé depuis
le début du chantier au travail des différentes équipes ainsi qu’à la vie
autour du chantier, le long des 14,3 kilomètres de la ligne. Regards attentifs
des passants, ouvriers au travail, ville qui change jour après jour et, au final,
le sentiment que tout le monde, toute la ville, avance irrésistiblement vers
2012.
Exposition à l’Espace Info Tram, 41 rue Siam
du mercredi au vendredi de 10 h à 12h30 et de 14h à 18h
et le samedi de 14 h à 18 h.
L’exposition se tient jusqu’à fin février.
> Contact : 02 98 00 09 20
© Dominique Leroux
© Dominique Leroux
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PORTRAIT
SOPHIE DARLEY
ET SES BRETONNES
Les Bretonnes de Sophie
Darley sont nées à Brest
d’un heureux griffonnage
sur le coin d’une table, au
détour d’une conversation
au téléphone il y a 15 ans. Silhouettes
élancées au cœur de situations
cocasses, jolies mômes piquantes
parées de joie de vivre… Dans la
lignée des Parisiennes de Kiraz, ces
filles-là redonnent un lustre plutôt
sexy à l’image de la Bretonne dont
les caricatures depuis Bécassine n’ont
guère dépassé celles de mémères
revêches imprimées sur des teeshirts.
« Je venais de quitter l’univers de la
création de bijoux à Paris pour vivre
à Brest. Ces personnages me trottaient
dans la tête, je les ai mis en scène petit
à petit dans des situations décalées
avec un regard amusé » confie Sophie
Darley qui s’est alors lancée à corps
perdu dans la peinture renouant
ainsi avec ses premières amours.
Les croquis sont devenus des huiles
de grands formats qui ornent
aujourd’hui des lieux parmi les plus
branchés de la diaspora bretonne
à Tokyo, San Francisco, Cancale,
Paris… Tels des clins d’œil complices
identitaires mais débarrassés du
folklore.
Elles égrènent des instantanés de
joie de vivre en Bretagne, dans une
ambiance Pop art. La peintre brestoise
Sophie Darley expose ses Bretonnes
à la Galerie l’Atelier, à Brest,
du 26 novembre au 11 décembre.
>www.bretonnesdarley.net
Exposition à la galerie de l’Atelier, rue Navarin, à Brest.
© Dominique Leroux
POP ART
Minois à la Tintin, brunes,
blondes, rousses aux jambes
interminables et aux décolletés
généreux, ces Bretonnes ne sont
pas bretonnantes malgré une
coiffe bigoudène portée comme
un simple code génétique. Ce
sont des chouettes filles du bord
de mer, élégantes, espiègles
et festives qui ne renient pas
leurs traditions. Elles aiment la
pêche à pied dans les rochers,
les retrouvailles entre copines
à la balise, les bavardages à
califourchon sur des bouées de
bateau ou les confidences sur
un calvaire…
Les symboles culturels fusent
ici et là avec une habile
légèreté (les artichauts, les
crêpes, la pluie, le lit-clos, les
sabots, les bottes…) et les
ingénues s’épanouissent sous le
trait de plus en plus affirmé de
leur créatrice dans un univers
Pop Art assumé. Pas l’ombre
d’un Breton dans ces agapes
toutefois ! « Mais il est au cœur
de toutes leurs discussions »
précise Sophie Darley dont
le regard qui pétille et la chic
attitude s’apparentent à ses
personnages. On ne s’étonne
pas de voir ces mutines
quitter leurs toiles de temps
à autre pour se poser sur une
collection de la Faïencerie
d’Art Breton ou prendre forme
dans des sculptures de balsa.
Leur curiosité pourrait bien
les mener plus loin bientôt,
vers l’édition et d’importantes
campagnes d’affichage. Bien
malin qui saura s’emparer de
cette image so breizhy !
Marguerite Castel
> EXPOSITIONS PHOTOS THÉÂTRES
MUSIQUES MUSÉES LIVRES...
FESTIVALS
PLEIN LES MIRETTES
Un festival réservé aux enfants,
éclaté sur toutes les communes de
Brest métropole
océane. Théâtre,
jonglerie, jazz,
danse, contes,
marionnettes...
un harmonique
méli-mélo pour
bambinos.
Du 9 au 15 déc.,
toutes scènes du
Grand Brest,
> www.lamaisondutheatre.com
EXPOSITIONS
LA PHOTOGRAPHIE
HUMANISTE
Une vingtaine d’œuvres à la croisée
du documentaire et de l’art engagé.
Un témoignage plein de tendresse sur
la France des Trente Glorieuses.
Nov. déc.,
Artothèque Musée des Beaux-Arts
NICOLAS COMMENT/
MADGI SENADJI
Regards croisés entre une figure de
la photographie française, critique
d’art, poète et romancier, et un jeune
auteur actuel en création résidence
en Bretagne.
Jusqu’au 23 déc., galerie du Quartz
CORPS EN LECTURE
Fixer sur papier glacé nos postures,
mouvements, expressions, lorsque
nous sommes absorbés par nos
livres ou journaux. C’est le pari de
deux photographes : Sophie Paradis
et Patrice Motte.
Nov. déc.,
médiathèque Angéla Duval, Plougastel
LA JEANNE D’ARC,
DERNIÈRE MISSION
La Jeanne d’Arc, mythique portehélicoptères
de la Marine nationale,
tire sa révérence après une carrière
exceptionnelle. Un hommage à la
Vieille Dame en 70 photographies.
Jusqu’au 31 déc., Musée de la Marine
SPECTACLES
NOËL AU CIRQUE
Spectacle international de cirque
présenté par Marie Delorme.
Cavaliers, clowns, jongleurs,
trapézistes, dompteurs... Toute la
magie du cirque couronnée par une
apparition du Père Noël.
Du 3 au 12 déc., parc de Penfeld.
> www.penfeld.com
CONCERTS
THE BEWITCHED
Inspiré par les Flaming Lips,
Archive Fire ou les divins Beatles, la
formation made in Reims délivre un
charme vénéneux folk pop et rock
dandy.
Mer. 24 nov., 23h, au Vauban
I COME FROM POP
Le trio brestois I Come From Pop sait
d’où il vient et fait son chemin. Un
premier album, Wicker Chair & Falling
Rain, aligne les chansons qui font
mouche. En 1ère partie, les Parisiens
de Quimper du groupe Carp.
Jeu. 25 nov., 21h, la Carène
MESK
Une création fusion de Sheer K et
Didier Squiban. Quand classique, jazz,
hip hop et électro flirtent sur la voix
soul sirène la plus incroyable de la
mer d’Iroise.
Ven. 26 nov., 20h30, le Quartz
ARNO
De retour à Brest,
Arno chante
« Brussld », son
18ème album. Un
baladin au bon
goût d’Europe ! Le
rock ravageur des
Brestois de Siam
en 1ère partie.
Sam. 27 nov., 20h 30, la Carène
YODELICE
Maxime Nucci, créateur du
personnage de Yodelice, remporta,
avec son album Tree of Life, un
Disque d’Or et une Victoire de la
Musique. Ballades douces amères et
berceuses mélancoliques.
Jeu. 2 déc., 20h30,
Avel Vor Plougastel
QUATUOR DEBUSSY
Grand prix du concours d’Evian,
Victoire de la Musique 96 dans la
catégorie Musique de Chambre,
le Quatuor Debussy propose pour
cette soirée des œuvres de musique
française pour quatuor à cordes.
Ven. 3 déc., 20h30,
Auditorium du Conservatoire
LA TOURNÉE
DES TRANS
Electro- pop- rock mâtiné de
fanfaronnades. C’est le cocktail
explosif de cette soirée, consacrée à
trois groupes : Sudden Death of Stars,
Fuckin’ Hell Orkestar, et les brestois
de Im Takt.
Ven. 3 déc., 21h, la Carène
BEN L’ONCLE SOUL
Ben l’oncle Soul revendique comme
influence majeure la Soul des sixties,
celle des mythiques labels Motown et
Stax. L’envol des âmes !
Sam. 4 déc., 20h30, au Vauban
DERRICK MAY
Derrick « Mayday » est l’un des
pères fondateurs de la techno. Il
a synthétisé les fondements de
la musique électronique et les
impératifs de la house music des
débuts.
Sam. 4 déc., 23h, au Vauban
CARMEN,
L’ARLÉSIENNE
Autour des deux œuvres de Georges
Bizet, la plus grande formation
classique privée d’Europe, l’Orchestre
Philarmonique de Prague, reçoit la
diva Edita Adlerova
Mar. 7 déc., 20h30, Avel Vor Plougastel
IMPRO INFINI
Et si les sirènes refusaient de tirer
le traîneau le soir du 24 décembre ?
Que dirait le Père Noël ? Impro Infini
propose une soirée Impros de Noël
en vidéo.
Mer. 8 déc., 20h45, au Vauban
LES BRESTOIS
ONT DU CŒUR
Groupes locaux, DJ’s et fiesta
solidaire. Un concert dont le prix
d’entrée est un jouet neuf d’une
valeur minimale de huit euros.
550 jouets récoltés l’an dernier !
À vos hottes !
Ven. 10 déc., 20h30, au Vauban
YSA
Premier album d’Ysa, harpiste et
chanteuse finistérienne,”Livioù an
amzer” ,”Couleurs du temps”. En
avant-première, présentation au
public brestois par un trio harpeguitare-
accordéon.
Ven. 10 déc., Espace Léo Ferré, MPT
Bellevue
DA SILVA
Mélodies tendres, textes et voix
velours, le dernier album de Manu
Da Silva, la Tendresse des Fous,
poursuit son road movie intimiste et
mélancolique.
Sam. 11 déc., 20h30, la Carène
AODAN + CÉCILE
CORBEL
Aodan, 7 musiciens autour du chant
de Basse Bretagne posé sur cordes et
puissance rythmique. Puis l’univers
pop folk celtique de la chanteuseconteuse-
harpiste Cécile Corbel
Dim. 12 déc., 20h30, au Vauban
LIVRES
LE VOYAGE DE LAPINOU
Un petit lapin
quitte son île
pour aller à la
rencontre des
Hommes et il
découvre la
pollution qu’ils
génèrent !
Son étonnement est décliné en
français et en breton. La Brestoise
Audie signe les dessins de ce conte
moderne.
Le Voyage de Lapinou, aux Editions de
l’Officine
LA GLOIRE DES
MOUSSES
Une école pour la vie, tel est le sujet
de cet ouvrage de prestige que
l’écrivain et éditeur d’art Christophe
Penot nous offre pour saluer la
renaissance de l’École des mousses.
Ce livre est illustré par des oeuvres
de Michel Bellion, peintre officiel de
la Marine, et réunit les plus beaux
clichés des photographes de la
Marine Nationale. Dix-huit témoins
y racontent avec passion de quelle
façon ils ont vécu la réouverture de
cette école des temps modernes,
héritière des traditions de l’École des
Mousses, créée en 1856, et dont le
caractère maritime et militaire ne se
dément pas. Dix-huit témoignages
passionnants, d’Hervé Morin,
Ministre des Armées, du Général Jean
Louis Georgelin, ancien Chef d’Etat
Major des Armées, de l’Amiral Pierre
François Forissier, Chef d’Etat Major
de la Marine, de Bernard Giraudeau,
Olivier de Kersauson, François
Cuillandre, et bien d’autres... L’avantpropos
est signé d’Erik Orsenna
La Gloire des Mousses, aux éditions
Cristel
PROJECTION
CELENOD
«Tjibaou, le pardon» : film
documentaire, Prix spécial du Jury
au Festival international du film
documentaire océanien en 2007,
évoque la réconciliation en terre
kanak. Celenod, le groupe de l’île de
Maré, l’une des trois îles Loyautés,
témoigne du renouveau de la culture
kanak issu des événements.
Sam. 11 déc, 16h, film et débat à
l’auditorium du Musée des Beaux Arts.
Un concert aura lieu le 27 novembre à
19h, au Vauban
31
32
HOMMAGE
Ses prédécesseurs ont reconstruit
la ville, Georges Lombard lui insufflera
dynamisme et ambition.
Élu maire en 1959 et 1965, son premier
combat consiste à développer
l’industrie nécessaire à la pérennité
de Brest. Une zone industrielle se
déploie à Kergonan, une autre est
gagnée sur la mer après le comblement
de l’anse de Saint-Marc et de
grandes entreprises, dont la CSF,
s’installent. Parallèlement, alors
que la ville reste surpeuplée et que
le bâtiment connaît des difficultés,
il lance la ZUP de Bellevue, puis
la ZAC de la Cavale-Blanche, nouveaux
quartiers qu’il veut exemplaires,
verts et socialement mixtes.
Il favorise également le développement
de l’enseignement supérieur
et de la recherche, quasiment absents
de la ville jusqu’alors.
Georges Lombard,
LES ANNÉES DE DOUTES
Georges Lombard est confortablement
réélu en 1971, mais l’atmosphère
a changé, l’euphorie a fait place
à une montée des mécontentements.
Dans tous les quartiers et notamment
la ZUP, la contestation est à
son paroxysme. Des critiques personnelles,
des insultes même, sont proférées
contre un maire très touché par
cet acharnement. Le point d’orgue de
cette crise est la violente campagne
lancée en 1973 contre un projet de
raffinerie qui lui est cher. Dans cette
LE
D’UN FON
Georges Lombard, décédé le
13 septembre, a marqué de
son empreinte la vie politique
brestoise et communautaire.
Né en 1925, avocat de
profession, il fut aussi député,
sénateur, conseiller général,
régional, président de la CUB
(Communauté Urbaine de
Brest) et du CELIB (Comité
d’Etude et de Liaisons des
Intérêts Bretons). Cet homme
volontaire, passionné, tenace et
ambitieux, a su donner à une
ville anéantie par la guerre et à
peine reconstruite, son rang de
grande cité moderne.
ambiance délétère, il perd son canton
de Saint-Marc, puis démissionne de
son mandat de maire le 23 octobre
1973. Il décide alors de se consacrer
entièrement à la présidence de la
communauté urbaine.
LA CUB, UN NOUVEAU COMBAT
Persuadé que Brest doit sortir de
son traditionnel repli sur elle-même,
Georges Lombard milite très tôt
au sein du CELIB (Comité d’Étude
et de Liaison des Intérêts Bretons),
considérant que le sort de sa ville est
PARCOURS
DATEUR
Georges Lombard avait une
vision ambitieuse pour Brest
et la communauté urbaine.
intimement lié à celui de la Bretagne. Il
estime en outre que Brest doit devenir
la locomotive économique du Nord-Finistère
et initie un syndicat d’agglomération
qui devient la Communauté Urbaine
de Brest. Il en devient le premier
président le 2 janvier 1974, poste qu’il
occupe de 1974 à 1977 et de 1983 à 1989.
Malgré la crise et quelques conflits, la
structure intercommunale se renforce
sous sa direction et prépare des projets
aussi ambitieux que la restructuration
de la rue de Siam, l’aménagement de
l’îlot Coat-ar-Guéven…
UN POLITIQUE DE CULTURE
Georges Lombard a toute sa vie voué
une passion à la culture. Sans aucune
aide de l’État, il promeut la création
d’un Palais des Arts et de la Culture,
inauguré le 7 mai 1970, outil impressionnant
pour une ville sans véritable
théâtre, mais à la hauteur de ses ambitions.
Il est par ailleurs l’auteur de plusieurs
romans et a, tout au long de sa
carrière politique et malgré les oppositions,
tenté d’imposer l’art contemporain
dans la ville. La place donnée
à l’art urbain dans la ZUP de Bellevue
ou les fontaines de Marta Pan en sont
quelques illustrations. Il demeure également
attaché à la culture bretonne et
devient le premier président de l’Institut
Culturel de Bretagne de 1981 à 1986.
André Hascoët
“ N’ÉCOUTEZ PAS CEUX QUI SE DÉSOLENT DES GRANDS PROJETS
ET LEUR PRÉFÈRENT LA MÉDIOCRITÉ. LA MÉDIOCRITÉ RABAISSE,
RAVALE, FAIT FONDRE DANS LA MASSE, ALORS QU’IL FAUT
EN ÉMERGER. SOYEZ TOUJOURS PORTEUR DE RÊVES ! ”
Georges Lombard, à la fin de son dernier conseil de communauté, le 11 février 1989
Lors de l’inauguration de la bibliothèque
de Bellevue en 1970.
Le Général De Gaulle remet la médaille de la
résistance à Georges Lombard en 1960.
Le premier conseil de Communauté Urbaine
présidé par Georges Lombard en 1974.
33
34
PORTRAIT
Nathalie Vasseur, c’est un nom et
une foulée, peut-être la plus connue
de la région. Depuis quinze ans, la
marathonienne originaire du Pas de
Calais et sociétaire des Semelles de
Vent de Bohars s’est affirmée comme
une compétitrice hors pair. Elle vient
de triompher pour une dixième fois
consécutive au marathon du Médoc.
LA GAZELLE
Lorsqu’on aperçoit la
Gouesnousienne Nathalie
Vasseur pour la première
fois, difficile d’imaginer
que sous de si doux dehors
se cache une athlète d’exception.
Dernière preuve en date : elle vient
de remporter, à 45 ans, le marathon
du Médoc pour la dixième année
consécutive ! L’infirmière, qui
travaille à la clinique Pasteur, est
devenue la reine du Médoc. « Là-bas,
les gens me reconnaissent dans la rue »
s’amuse-t-elle, en toute modestie. Ce
n’est pas une course comme les autres,
c’est très dur mais très festif, on n’y va
pas pour faire un temps. D’ailleurs, le
parcours cette année faisait 43 km ».
La distance est normalement
de 42,195 km. L’épreuve pouvait
d’ailleurs s’enorgueillir, dans un joli
clin d’œil, d’être le marathon le plus
long du monde…
L’ancienne footballeuse a fait du
chemin et de la route depuis son
premier marathon couru en 1995
à Cherbourg. Venue par défi sur
la distance reine de la course à
pied, Nathalie Vasseur a depuis
sillonné les courses du monde entier
accompagné de son mari-manageur
« J’AIME LE MONDE DE LA COURSE.
IL N’Y A PAS DE PRESSION, PERSONNE NE SE PREND LA
TÊTE. ON RENCONTRE DES GENS EXTRAORDINAIRES. »
VOUS OU VOS PROCHES
NE RECEVEZ PAS SILLAGE,
PRÉVENEZ NOUS !
sillage@brest-metropole-oceane.fr
ou au 02 98 00 81 31
et parfois de sa fille « qui fait du basket,
mais que je n’ai pas encore réussi à
convaincre de venir courir avec moi ».
New York, cinq fois, Boston, Paris
et Rotterdam, la blonde pétillante a
beaucoup couru, beaucoup souffert
et souvent triomphé, dans le Médoc.
Sa meilleure performance remonte à
Rotterdam, en 2008, ou elle a bouclé
la course en 2 h 40 (la meilleure
performance mondiale féminine
est de 2 h 15 min 25 s). « J’étais au
top. Je crois que je ne battrai plus ce
record. C’est trop tard mais ce n’est pas
grave ». A force de courir après le
temps, celui-ci finit parfois par vous
rattraper…
Mais au fait, pourquoi courir,
pourquoi souffrir ? « C’est l’après
qui me plait, les sensations à l’arrivée.
C’est également un besoin physique :
si j’arrête de courir pendant 4 jours,
je suis de mauvaise humeur Et
j’aime le monde de la course. Il n’y
a pas de pression, personne ne se
prend la tête. On rencontre des gens
extraordinaires »
Nathalie Vasseur
court pour les
Semelles de vents
de Bohars.
DE BOHARS
Nathalie Vasseur fait deux à trois
marathons par an. Elle n’aime pas
les autres distances. Quand elle n’est
pas en compétition, elle s’entraine,
aligne les séances et les kilomètres
avec les garçons du club, cinq fois
par semaine « mais jamais le lundi
et le vendredi car j’ai trop de travail
ces jours-là ».
Côté régime, rien de draconien
chez cette gourmande, mais de
l’organisation avant les épreuves :
pas de glucides un jour, plein de
glucides le lendemain, un régime
dissocié qu’elle associe à son bon
comportement : « grâce à cela,
je n’ai jamais connu le “mur” »
(moment de la course qui se situe
vers le 30 ème km, où la ligne d’arrivée
peut sembler trop éloignée).
Et si on veut s’y mettre, au
marathon ? « Commencez par
acheter une bonne paire de
chaussure et allez-y doucement et
progressivement ». On suivra le
conseil et peut-être se croisera-t-on
l’année prochaine dans les vignes
bordelaises. « L’année prochaine, je
le fais, mais cette fois je m’arrêterai
à toutes les haltes pour goûter au
médoc ». On a donc quelques
chances de se rencontrer.
Julien Perez
Directrice de la publication : Bernadette Abiven - Rédacteur en chef : Julien Perez - Rédaction : Damien Goret, Marguerite
Castel, Rémi Morvan, Marie Levasseur et Rémy Talec - Photos : Franck Betermin, Dominique Leroux, Guillaume Team et Julien
Ogor - Conception éditoriale et graphique : Dynamo+, Brest. Tél. 02 98 44 94 74 - Mise en page : RoudennGrafik, Plérin. Tél.
02 96 58 02 03 - Impression : Imaye Graphic - Laval - Tirage : 103 000 exemplaires - Publicité : Agence BERGAME, Brest,
Tél. : 02 98 46 05 17 - Distribution : Mediapost : à parution - ISSN 1143 - 2233 - Renseignements : SILLAGE, BP
92206, 29222 Brest Cedex 2 - tél. 02 98 00 81 46, fax 02 98 00 87 33 - Mél : sillage@brest-metropole-oceane.fr
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