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Cinéa n°20, 23/09/1921 - Ciné-ressources

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UN FRANC<br />

<strong>23</strong> Septembre <strong>1921</strong><br />

Numéro 20<br />

Les Metteurs en scène français<br />

^^^^^^^<br />

-, i y Hebdomadaire Illustré 4 $<br />

Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs<br />

IO, Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58^4<br />

UN FRANC<br />

ABONNEMENTS :<br />

I an 45 fr. - 6 mois 25 fr.<br />

Le Numéro ... 1 fr.<br />

SUZANNE DESPRES dans L'Ombre déchirée Ph°


LE FILM POUR TOUS<br />

4, Rue Puteaux M PARIS XVII £<br />

(Mélro : ROME)<br />

Studio-Ecole Moderne de <strong>Ciné</strong>ma<br />

' La seule Maison donnant des cours<br />

dans un studio de prises de vues<br />

Agencé de lampes Jupiter.<br />

Vous qui voulez faire du cinéma<br />

allez au FILM POUR TOUS<br />

On ne vous " apprendra pas le cinéma "<br />

mais, si vous avez des aptitudes,<br />

on~ les développera et on fera de vous<br />

:-: des interprètes cinégraphiques :-:<br />

LE FILM POUR TOUS vous dira aussi<br />

si vous êtes photogénique<br />

en vous filmant, M JS M H vous remettra son<br />

CINE-ALBUM (modèle déposé) pour le prix de 12 fr.<br />

BONSOIR<br />

Vous dira quels<br />

sont les bons soirs<br />

du cinéma<br />

Si Vous aimez le<br />

cinéma, Vous aimez<br />

BONSOIR<br />

M Emmy Lynn<br />

dans "Visages Voilés... âmes closes...<br />

M M Modot<br />

dans Fièvre<br />

MME. Norwood<br />

dans Sherlock Holmes<br />

Gina Palerme<br />

dans LSEternel Féminin<br />

M M Van DaëJe<br />

dans Le Destin Rouge et Fièvre<br />

M M Eve Francis<br />

dans Fièvre et Le Chemin d'Ernoa<br />

Édités par la<br />

S te F se des FILMS ARTISTIQUES<br />

17, Rue de Choiseul, "PARIS<br />

Souk<br />

Le premier livre sur<br />

"Chariot"<br />

par Louis Delluc £ £ *<br />

Charlie Chaplin, sa Vie,<br />

ses aventures, ses habitudes,<br />

ses films, ses idées,<br />

ses projets, etc., aVec les<br />

meilleures photos de ses<br />

productions, de sa Vie<br />

privée et de son travail.<br />

fi Chariot 99<br />

Un Volume important<br />

grand format, en Vente au<br />

prix de 6 francs, chez<br />

ïéditeur : M. de ftrunoff,<br />

32, Rue Louis=le=Grand;'<br />

dans toutes les librairies<br />

et à <strong><strong>Ciné</strong>a</strong>. £ f £ S £<br />

ENVOI FRANCO<br />

Le Journal<br />

CRÉATIONS"<br />

8, Rue de Port = Mahon<br />

Vous dira ce qui est la mode<br />

et Vous montrera les plus<br />

beaux modèles<br />

parisiens.<br />

ROBES LINGERIE<br />

MARIO FRANCIS<br />

BONNETIER<br />

i5, Rue Washington (Champs-Elysées), Paris<br />

Tél. : Elysccs 17-36 Métro : Georges V<br />

I AVEZ=V0US LU<br />

Le <strong>Ciné</strong>ma, par Henri !<br />

Diamant-Berger (Renais- \<br />

\ sance du Livre).<br />

<strong>Ciné</strong>ma & Cie, par Louis j<br />

Delluc (Bernard Grasset) \<br />

; Photogénie, par Louis i<br />

Delluc (M. de Brunoff). ■<br />

LAMBRECHTS<br />

GASTON, Directeur<br />

Téléphone<br />

Central: i 8-36<br />

cr ^° ?€z ^Tî><br />

TAJLOTi<br />

14, Rue Duphot<br />

PARIS (1-arr.)


2<br />

cinéa<br />

M PROGRAMMES M \<br />

DES CINÉMAS DE PARIS j<br />

du Vendredi <strong>23</strong> au Jeudi 29 Septembre<br />

3= ARRONDISSEMENT<br />

Salle Marivaux, 15, boulevard des<br />

.Italiens. — Les actualités. — Norcia, plein<br />

air. — A travers les rapides, film dramatique<br />

suédois. — Les quatre diables, scène<br />

dramatique. — Attraction : Les Dyonnes,<br />

barristes comiques.<br />

Parisiana, 27, boulevard Poissonnière.<br />

— Missions chrétiennes au pays des Cannibales,<br />

documentaire. — Cbarlie dans le lac,<br />

dessins animés. — A Cœur vaillant,<br />

drame. — Ménage de chien, comique. —;<br />

Parisiana-Journal. — Subtilité féminine.<br />

comédie gaie.— Chariot journaliste, comique.<br />

— En supplément, de 19 h. 3o à<br />

20 h. 30, excepté dimanches et fêtes : La<br />

Doctoresse, drame.<br />

Otnnia-Pathé, 5, boulevard Montmartre.<br />

— Pathé-Journal.— Le voile du<br />

mensonge, comédie dramatique. — Alcindor<br />

est jaloux, comique. — En supplément<br />

facultatif ne passant pas en soirée ni le<br />

dimanche en matinée : Le sept de trèfle,<br />

2 e épisode. - *<br />

Electric-Palace, 5, boulevard des Italiens.<br />

— Aubert-Joumal. — Nick IVinter<br />

et ses aventures, 6= épisode. — L'homme<br />

merveilleux, comédie dramatique et sentimentale.<br />

— Séraphin ou les jambes nues.<br />

comique.<br />

3= ARRONDISSEMENT<br />

Pathé-Temple. — Pathé-Journal. —<br />

Les deux sous de Fritçigli, comique. —<br />

L'aventure de David Strong, comédie dramatique.<br />

— Alciudor est jaloux, comique.<br />

— L'Affaire du train-24, 5 e épisode. — Le<br />

voile du mensonge, comédie dramatique.<br />

Palais des Fêtes.— 8, rue aux Ours.—<br />

Salle du rez-de-chaussée. — Pathé-Revue.<br />

— La course en sacs, comique. — Marie la<br />

Gaîté, comédie gaie. — A travers les<br />

rapides, drame. — Pathé-Journal.<br />

\ MM. les Exploitants<br />

\ qui n'ont pas encore<br />

\ envoyé le montant de<br />

: leur abonnement à<br />

j <strong><strong>Ciné</strong>a</strong>, Voudront bien<br />

j s'acquitter aVant le<br />

\ premier octobre et nous<br />

\ les en remercions. JSM<br />

Salle du i er étage. — Actualités, édition<br />

Pathé. — Le voile, du mensonge, comédie<br />

dramatique. — Séraphin ou les jambes nues.<br />

comique.— L'homme merveilleux, comédie<br />

sportive.<br />

4= ARRONDISSEMENT<br />

Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine.<br />

— La presqu'île de Portofino, plein air.<br />

— Saint-Paul-Journal. — Le tour de Nell,<br />

comique. — Alcindor est jaloux, comique.<br />

—'■ Le sept de trèfle, 2 e épisode. — Un reportage<br />

sensationnel, drame.<br />

5 e ARRONDISSEMENT<br />

Mésange,3, rued'A'rras.— Pathé-Journal.<br />

— Pathé-Revue n" 38, documentaire. —<br />

Lui... et la casquette compromettante, comique.<br />

— L'Affaire du train 24, 4 e épisode.<br />

— Fromont jeune et Risler aîné, 2 e époque,<br />

fin. — Zigoto et les apaches, comique.<br />

Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel.<br />

— Les jeunes chiens, documentaire. — La<br />

course à l'héritage, étude de mœurs.— Gaumont-actualitès.<br />

— Attraction : Dufleuvé,<br />

chanteur comique. — Fromont jeune et<br />

Risler aîné, 2 e et dernière époque.<br />

6 e ARRONDISSEMENT<br />

Palace-<strong>Ciné</strong>ma-Danton. — 99, boulevard<br />

Saint-Germain. — Fleurus 27-59. —<br />

Pathé-Revue. — A travers les rapides,<br />

drame. — Fromont jeune et Risler aîné,<br />

2 e époque. — Gaumont-Actualités:<br />

7 e ARRONDISSEMENT<br />

<strong>Ciné</strong>ma Récamier, 3, rue Récamier. —<br />

Actualités, — L'Affaire du train 24, 4 e épisode,<br />

— Fromont jeune et Risler aîné,<br />

2 e époque, fin. — L'homme merveilleux,<br />

drame.<br />

<strong>Ciné</strong>ma Bosquet,83, avenue Bosquet.—<br />

Direction G. Moyse. — Chef les Anthropophages,<br />

5 e étape.—Part à deux, comique.<br />

— Attraction : le ténor Roucb, dans son<br />

répertoire (opéra, opéra-coiniquei. — Le<br />

sept de trèfle, premier épisode. — Un drame<br />

sous Napoléon, film historique en 2 chapitres.<br />

,-<br />

8 e ARRONDISSEMENT<br />

Théâtre du Cotisée, 38, avenue des<br />

Champs-Elysées. Direction Malleville. —<br />

Elysées 29-46. — Fatty fiancé, comique.—<br />

Qiiand l'amour veuf, comédie.— Gaumontactualités.<br />

— Les quatre diables, film danois<br />

sensationnel.<br />

9 e ARRONDISSEMENT<br />

Delta-Palace-<strong>Ciné</strong>ma, 17, boulevard<br />

Rochechouart.Ti"udaine67-8c).—Direction :<br />

M. A. Jallon.— Coutumes marocaines, docu-<br />

mentaire.— Fatty fiancé de Mabel, comique.<br />

— Le sept de trèfle, 2 e épisode. — Deltajournal.<br />

— La faute d'Odette Maréchal.<br />

drame. — Intermède : Salvator, diseur.<br />

<strong>Ciné</strong>ma-Rochechouart, 66, rue de Rochechouart.<br />

Trudaine 67-89. Directeur :<br />

M. A.Jallon. — Eclair-Journal. — Bècasson<br />

capitaine au long cours, comique. ■— La<br />

Veuve de New-York, comédie-vaudeville.<br />

— De Lèopoldville à Matadi, voyage. —<br />

Fraternité, comédie dramatique. — Intermède<br />

: Mme Ahthelmine et M. Berthani's.<br />

dans leurs fantaisies et transformations.<br />

100 ARRONDISSEMENT<br />

Tivoli, 19, faubourg du Temple. —<br />

Tivoli-Journal. — Un ménage de chien.<br />

comique. —■ La voix qui tue, drame. —<br />

Le voile du mensonge, comédie dramatique.<br />

u e ARRONDISSEMENT<br />

Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la<br />

Roquette. —- Les lions déchaînés, comique.<br />

— Nick IVinter et ses aventures, 6 e épisode.<br />

— Le voile du mensonge, comédie dramatique<br />

Aubert-Joumal. — La Faim, comédie<br />

dramatique.<br />

i2


4 cinéa<br />

| MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM<br />

Yvonne.<br />

Passons sur l'invraisemblance du<br />

sujet, sur la danseuse dont la tante<br />

appartient au plus pur faubourg, sur<br />

le directeur de théâtre qui engage un<br />

sujet sans en avoir même vu, apparemment,<br />

le portrait dans les journaux,<br />

au point qu'il e6t fort embarrassé<br />

lorsqu'il se présente pour<br />

l'emploi deux titulaires qui se ressemblent<br />

à peu près autant que Mme<br />

Segond-Weber et Mlle Parisys...Ceci<br />

dit, aimez-vous la crème à la vanille?<br />

C'est une chose agréable, un peu fade<br />

peut-être et écœurante à la longue ;<br />

mais j 'avoue que si j'avais à faire sur<br />

Mary Miles un haiki à la manière de<br />

Louise Fazenda, c'est le premier<br />

terme de comparaison que je choisirais.<br />

Il faut d'ailleurs beaucoup de talent<br />

pour faire supporter trois quarts<br />

d'heure d'un charme aussi suavement<br />

délicieux. Autour de l'étoile,<br />

une de cesbonnes troupes homogènes<br />

qui rendent acceptables beaucoup de<br />

pauvretés : je citerai spécialement<br />

l'acteur qui joue le rôle du jeune Bartlett,<br />

et sait si bien doser, si naturellement,<br />

le charme, le comique et<br />

la tendresse. •<br />

La Course à l'héritage.<br />

Lorsqu'un acteur joue un de ces<br />

rôles doubles, tels que celui où Paulin<br />

Menier s'illustra jadis dans le<br />

Courrier de Lyon, et que le <strong>Ciné</strong>ma<br />

a multipliés, peut être outre mesure,<br />

sa principale préoccupation et de se<br />

camoufler de telle manière que personne<br />

ne soupçonne, au premier<br />

abord, l'identité d'interprète ; ainsi<br />

les personnages se ressemblent moins<br />

que s'ils étaient joués par deux acteurs<br />

différents cherchant à se ressembler.<br />

Dans ce film, dénommé un<br />

peu prétentieusement Etudes de<br />

mœurs sociales et qui est un assez<br />

banal mélodrame, il s'agit, non point<br />

d'une confusion, mais d'une ressemblance<br />

entre un frère et une sœur que<br />

leurs vêtements distinguent ; aussi<br />

Violet Mercereau n'a pas besoin d'outrer<br />

son grimage. Elle est d'ailleurs<br />

jolie, agréable à regarder, et évoque,<br />

par son charme et son nom, quelque<br />

Viola Shakespearienne dans une comédie<br />

d'erreurs ou une douzième<br />

Nuit que l'on préférerait infiniment<br />

au pauvre canevas qui lui est ici<br />

fourni. •<br />

Les hommes marqués.<br />

Autant le cinéma américain est<br />

gauche, emprunté, sommaire, dans<br />

la peinture des mœurs mondaines,<br />

autant i! réussit à montrer dans leurs<br />

luttes entre eux ou avec la nature,<br />

des êtres qui parlent peu, dont la<br />

psychologie ne se traduit généralement<br />

que par des gestes.<br />

L'évasion des bandits, la fuite dans<br />

le désert, la rencontre de la jeune<br />

mère, sa mort, celle de deux des évadés,<br />

forment autant de tableaux ramassés,<br />

sobres, éniouvants, que ne<br />

gâte pas trop l'optimisme conventionnel<br />

de la fin.<br />

Harry Carey est excellent dans un<br />

rôle à effet, et l'ensemble de l'interprétation<br />

révèle cette perfection technique<br />

qui permet aux <strong><strong>Ciné</strong>a</strong>stes d'Outre-Atlantique<br />

déconsidérer les nôtres<br />

un peu comme des improvisateurs.<br />

9<br />

Un reportage sensationnel.<br />

Nous disions une? Disons deux.<br />

Avez-vous lu Trent's last case {La<br />

dernière affaire de Trent) un des<br />

bons romans policiers parus ces dernières<br />

années en Angleterre. Il plaît<br />

d'abord par le titre, qui laisse espérer<br />

qu'il n'y aura pas de suite, que<br />

Trent ne nous excédera pas comme<br />

Sherlock Holmes ou Raffles. Une<br />

fois sur le théâtre du meurtre, on<br />

épuise comme d'habitude les hypothèses<br />

banales pour en former une<br />

plus subtile et plus originale : d'ordinaire<br />

le romancier estime en avoir<br />

assez fait, point du tout; dans ce<br />

livre, lorsqu'on est bien pris, bien<br />

persuadé de cette seconde hypothèse,<br />

une troisièmè se révèle tout à fait<br />

inattendue et qui est la bonne.<br />

Cela a paru au-dessus de l'intelligence<br />

des spectateurs de cinéma; le<br />

metteur en scène en adaptant ce roman,<br />

s'en est donc tenu à la seconde<br />

hypothèse; puis on a supprimé Trent,<br />

ce qui est un peu fort, c'est Sherlock<br />

Holmes réduit au D 1 ' Watson, Les<br />

Trois Mousquetaires sans d'Artagnan.<br />

Evidemment, je ne me serais<br />

aperçu de rien si je n'avais pas lu le<br />

livre; mais on devait supposer tout<br />

de même, puisqu'on l'a choisi pour<br />

sa célébrité, qu'il y a des gens qui<br />

l'ont lu; et il est vexant, pour les cinéastes<br />

d'entendre répéter : « Toutes<br />

les fois qu'une œuvre passe à l'écran<br />

elle est diminuée, appauvrie, raccourcie...<br />

»<br />

Si vous n'avez pas lu le livre, oubliez<br />

tout ce que je viens de dire, et<br />

allez voir le film, qui en lui-même est<br />

bon, avec de jolies notations. Vous y<br />

retrouverez l'acteur qui jouait l'entraîneur<br />

dans Mascotte, et qui avait<br />

tellement le physique de l'emploi que<br />

je n'avais pu admettre que ce fût un<br />

acteur. Je soutiens d'ailleurs que,<br />

comme directeur de journal, il ressemble<br />

à un entraîneur qui, sur ses<br />

vieux jours serait entré dans le journalisme.<br />

•<br />

Hans la Brute.<br />

Pour la plus grande joie des cinéastes<br />

américains, il subsiste aux Etats-<br />

Unis, dans les montagnes du Tennessée,<br />

une sorte de Corse où la vendetta<br />

sévit comme sur les rives du<br />

Liamone, sans que ces Yankees puissent<br />

invoquer, ainsi que les compatriotes<br />

de Colomba, l'excuse d'une<br />

tradition séculaire, puisque les blancs<br />

n'y sont pas installés depuis si longtemps.<br />

L'inconvénient de ces drames — on<br />

en fabrique en série depuis quelque<br />

temps, et George \Valsh était le protagoniste<br />

d'une action tout à fait<br />

analogue — c'est qu'ils se ressemblent<br />

terriblement. C'esttoujours le rejeton<br />

mâle d'une des familles en lutte qui<br />

s'éprend du rejeton femelle de l'autre,<br />

— sauf lorsque c'est le contraire —<br />

et la paix se scelle, non sur leurs<br />

cadavres, comme dans Roméo * et<br />

Juliette — le public de Milledgeville<br />

tient à ce que cela finisse bien — mais<br />

par leur mariage. LIONEL LANDRY.<br />

•<br />

Dans notre numéro du 9 septembre,<br />

sous la photo de Genica Missirio<br />

s'est glissée une erreur typographique.<br />

Il fallait lire Missirio au lieu<br />

de Messirio et La lumière sur la<br />

neige en place de La lumière sous<br />

les pas.<br />

cinéa<br />

aa L'IRRÉEL aa<br />

Lorsque Narayana fut projeté à<br />

Nice, le critique cinématographique<br />

d'un journal imprimé sur du papier<br />

rose et dont le titre m'échappe écrivit<br />

à peu prés cette phrase :<br />

« Lorsque M. Léon Poirier se déci-<br />

» dera à supprimer de ses films la<br />

» nébuleuse dans laquelle ses per-<br />

» 8onnages sont plongés, il fera sans<br />

» doute de bons films ».<br />

Hélas I je ne ferai donc jamais de<br />

bons films, car l'irréel dans le scénario<br />

me paraît aussi indispensable<br />

que la lumière dans l'appareil de projection.<br />

Mais, d'abord, entendons-nous sur<br />

le mot irréel. Ce n'est pas chose facile,<br />

étant donné que l'irréel ne se<br />

définit pas — ou, du moins, ne peut<br />

se définir que par une négation :<br />

L'Irréel, c'est tout ce qui n'est pas<br />

réel — on n'en peut dire davantage.<br />

L'intangible, l'impondérable, l'invisible<br />

sont dans le même cas, ce qui<br />

ne les empêche pas de faire partie<br />

de chaque minute de la vie, c'est-àdire<br />

d'exister, au sens le plus précis<br />

du mot.<br />

Sous le prétexte que le ciel est<br />

incommensurable, les esprits « positifs<br />

» peuvent-ils le séparer de la<br />

terre où tout est mesure ? Supprimera-t-on<br />

de la Nature le Beau, sous<br />

prétexte que jamais personne n'en a<br />

pu l'extraire sous forme d'élixir?<br />

L'Art procédant de la vie naturelle,<br />

même lorsque la férule du « réalisme »<br />

il est condamné à la copier servilement,<br />

nourquoi vouloir en bannir<br />

l'irréel?<br />

ROGER KARL<br />

Rôle d'Arnaut dans L'ombre déchirée.<br />

La Poésie, chanson de l'Irréel a<br />

travers les âges, a été de tout temps<br />

agréable aux oreilles humaines. Elle<br />

a changé de forme, mais on la retrouve<br />

toujours et partout. Musique,<br />

danse,peinture,littérature ne seraient<br />

sans la poésie que des lanternes éteintes;<br />

chaque art, dès sa naissance,<br />

s'esttoujours nourri du lait de l'Irréel.<br />

Or, la cinégraphie est un art qui<br />

vient de naître, plus qu'un autre, il a<br />

besoin d'irréel et c'est précisément<br />

en raison de son jeune âge qu'il faut<br />

lui donner en abondance cet aliment<br />

nécessaire à sa formation. Si vous voulez<br />

qu'il grandisse, qu'il embellisse,<br />

Cl. Gaumont<br />

SUZANNE DESPRÉS<br />

Rôle de la Mère dans L'Ombre déchirée<br />

qu'il plaise, élevez-le donc dans la<br />

poésie — faute de quoi il risquera<br />

fort de rester mesquin comme un<br />

procédé sans que jamais lui pousse<br />

des ailes.<br />

Et qu'on n'aille pas dire la cinégraphie<br />

est l'art des foules, il faut donc<br />

la maintenir dans le domaine du vulgaire<br />

où la poésie n'a pas cours. Cette<br />

parole que j'ai entendue souvent,<br />

hélas! est un non-sens.<br />

Oui, le cinéma est le spectacle de<br />

la masse; oui, il faut qu'il touche le<br />

plus grand nombre : c'est là sa raison<br />

d'être, c'est à cause de cela qu'il est<br />

un grand moyen d'échange de pensées,<br />

un facteur puissant de progrés<br />

moral, par-dessus les frontières sociales,<br />

économiques, intellectuelles,<br />

ethnographiques — et pour cela justement,<br />

il ne peut s'éclairer que d'une<br />

seule Lumière : la Poésie!. .<br />

Mlle MYRGA Cl. Gaumont<br />

Rôle de Muriel dans L'Ombre déchirée<br />

Que MM. les commerçants se rassurent<br />

: ils n'ont pas de meilleurs alliés<br />

que les poètes...<br />

Ici, comme en toutes choses, il faut,<br />

bien entendu, faire intervenir le contrôle<br />

de la raison. Mais, cette réserve<br />

faite, je soutiens que le film poétique<br />

— je n'ai pas écrit esthétique — est<br />

celui qui « se vendra le mieux ». La<br />

foule lève toujours la tête avec plaisir<br />

: qu'un avion traverse le ciel, les<br />

badauds avec ensemble le regardent<br />

passer; qu'une émotion tendre s'inscrive<br />

sur l'écran, qu'une image vraiment<br />

belle l'illumine, tous les cœurs<br />

battront, même si tous les cerveaux<br />

n'ont pas compris et vous sentirez<br />

tous les spectateurs, communiant<br />

dans le profond silence de la salle<br />

obscure, ne plus former qu'un seul<br />

public.<br />

Messieurs les commerçants et les<br />

directeurs de salle qui entendez vous<br />

cantonner dans le « sens pratique»,<br />

cette minute de silence, c'est le succès<br />

— recherchez-vous autre chose?...<br />

Enfin, nul art mieux que la cinégraphie<br />

ne peut par sa technique<br />

— non pas exprimer l'irréel, ce qui<br />

est impossible — mais en faire pressentir<br />

l'existence. La « surimpression<br />

», le « fondu », le diaphragme,<br />

les jeux de la lumière et de l'objectif<br />

sont d'incomparables moyens pour<br />

supprimer le temps, la distance, la<br />

limite, Informe,tousceslourds voiles<br />

de réalité que les mots soulèvent<br />

avec peine...<br />

.,. Non, Monsieur le critique du<br />

journal rose, je. ne renoncerai pas à<br />

l'Irréel parce que — comme je viens<br />

d'essayer de m'en expliquer en quelques<br />

lignes je le crois indispensable,<br />

mais encore, aussi et surtout — ce<br />

qui ne s'explique pas — parce qu'il<br />

est Beau. L EON POIRIER.<br />

5


6<br />

)AQ.UE CATELAIN<br />

Photo GaUTT.or.t<br />

cinéa<br />

Le jeune homme de Rose-France a pris de<br />

l'éclat et presque de la puissance. Après Le<br />

Carnaval des Vériles, après L'Homme du<br />

Large, voici Hedwick dans El Dorado et<br />

bientôt un autre grand rôle digne de ce<br />

jeune talent qui va de l'humour à la passion<br />

sans abandonner le tact.<br />

cinéa 7<br />

MARCEL L'HERBIER<br />

Le metteur en scène de Rose-France. Le Carnaval<br />

des Vérités, L'Homme du Large, Villa<br />

Destin. El Dorado. entreprend de' filmer la<br />

légendaire histoire de Don Juan de Manara.<br />

Cliché Gaumont<br />

■<br />

! Blanco y Negro<br />

■<br />

j<br />

■ ■<br />

:<br />

m<br />

J&3& (INSTANTANÉS) J&J& \<br />

m<br />

m<br />

A Madame Eve Francis<br />

qui fit El Dorado.<br />

PRADO<br />

Aux environs du Prado.<br />

La nuit.<br />

Une nuit froide de Madrid (Madrid:<br />

trois mois d'hiver, neuf mois d'enfer).<br />

Aux environs du Pradooù dorment<br />

les ehefs-d'œuvres encadrés de dorures,<br />

des gens frileux stationnent en<br />

de longues files encadrés de municipaux.<br />

Vont-ils au Prado, en viennent-ils?<br />

Non. Leurs rangées noires se prolongent<br />

bien au delà du musée. Elles<br />

traversent la place, plongent dans<br />

une ruelle obscure et s'engouffrent,<br />

au bout, par fractions, (uno solamente,hombre!)<br />

à travers une petite<br />

porte morisque ruisselante de lumière.<br />

C'est une chapelle miraculeuse,<br />

lieu de pèlerinage où il faut avoir<br />

fait ses dévotions dans le temps de<br />

carême si l'on veut la rémission totale.<br />

Avant d'arriver, hélas, l'attente est<br />

longue., on doit s'efforcer pour entrer<br />

par cette porte étroite.<br />

Mais la piété espagnole n'est pas<br />

un chef-d'œuvre selon Saint-Luc :<br />

c'est un chef-d'œuvre selon Goya.<br />

Elle est figurée en contrastes et en<br />

traits sévères.<br />

11 l'ait froid.Tu admires l'obstination<br />

pieuse de ces pèlerins... Mais approche-toi.<br />

Tu verras qu'ils sont pour la<br />

plupart entre femmes et hommes si<br />

étroitement enlacés que l'intempérie<br />

ne saurait se glisser entre eux. Et tu<br />

en verras d'autres qui mangent si<br />

vite, d'autre qui boivent si fort, d'autr'és<br />

qui. .<br />

Cette sorte de piété aux environs<br />

des chefs-d'œuvres, c'est encore eux<br />

qui se prolongent C'est euxqui vont,<br />

brutaux et extasiés, des murs du<br />

Prado vers la chapelle de Mirage,<br />

vers la Porte étroite de la foi, moulin<br />

à vent du Chevalier, Eldorado<br />

de celui qui voyage, de celle qui<br />

danse.<br />

SEMANA SANTA<br />

Pendant la Semaine Sainte, il n'y<br />

a pas de typique à Séville que les


8<br />

« Novedades » où Strawinsky promène<br />

un regard d'écaillé et de verres,<br />

fumeux comme la salle : — il y<br />

a aussi les processions religieuses.<br />

Longue course à travers la ville de<br />

madones fabuleusement parées, qui,<br />

même cette année, n'ont point versé<br />

dans le siècle au point d'égarer leurs<br />

colliers.<br />

Pourtant c'est trois millions de bijoux<br />

que la Vierge « Macarena » promène<br />

avec elle sur ses épaules et ses<br />

doigts de cire pendant la « Grande<br />

Procession ».<br />

Partie de son collège vers 10 heures<br />

de la nuit, cette procession, après<br />

12 heures de course aux étoiles, d'errance,<br />

de dévergondage, doit rentrer<br />

à la paroisse le lendemain, à 10 heu-<br />

res juste.<br />

Si elle ne parvient pas à l'heure<br />

exacte, une pénalité sévère est imposée<br />

par Tévêque président à la confrérie<br />

pécheresse qui la compose.<br />

Monjoie ! Le cortège, cette année,<br />

est rentré à l'église Saint-Denis quelques<br />

secondes avant l'heure fixée.<br />

Et ce fut alors, sous le porche, une<br />

sortede danse fougueuse, irrésistible,<br />

qui agitant les épaules des porteurs<br />

de la Macarena, imprime à la madone<br />

elle-même un vaeillement peu rituel.<br />

Et tout en s'en fonçant dans le pénombre<br />

de l'autel, la Vierge Marie<br />

dansait encore le tango.<br />

SAETA<br />

Au tournant de la fameuse Calle<br />

Sierpes. Devant la tribune officielle.<br />

Arrêt d'une des processions.<br />

Les portefaix qui ont la charge de<br />

promener l'énorme statue divinne,<br />

les « Costalleros » (les « costauds »)<br />

déposent doucement leur fardeau sa-<br />

cré.<br />

Et puis un grand silence se fait.<br />

Parce que de la foule une voix<br />

monte, — voix éraillée, voix impure<br />

qui chante la « Saeta »,— la «Saeta»<br />

qui est le cantique de la piété popu-<br />

laire.<br />

Chacun écoute et la voix entonne :<br />

San Juan y la Madalena<br />

jugabanà l'escondé, etc...<br />

ce qui signifie à peu près :<br />

Saint-Jean et la Madeleine<br />

jouaieut à cache-cache,<br />

Saiut-Jeânlùi rnarehesurson soulier<br />

parée qu'il jouait mal.<br />

Cependant, en face de l'estrade où<br />

l'évêque président somnole, les portefaix<br />

de la madone et les pénitents<br />

encagoulés vident des coupes de rrian-<br />

zanilla.<br />

Piété fanatique, sacrilège, discordante.<br />

Envoyant cela, Eve Francis,<br />

qui joue son rôle dans cette foule, ne<br />

peut retenir un sourire indigné.<br />

Eve Francis, elle, faisait maigre<br />

depuis deux jours.<br />

JETS ALTERNÉS<br />

— Dix heures d'un soir de Semana<br />

Santa.<br />

— La cathédrale de Séville, aux<br />

voûtes hautes comme la foi, illuminées<br />

comme le Métropolitain.<br />

Dans les larges allées latérales,<br />

bordées des 19 chapelles saintes aux<br />

grottes d'or, la foule, toute la foule<br />

(y compris les touristes)... les chiens,<br />

tous les chiens (y compris leurs... in-<br />

convénients).<br />

L'heure descend... la foule entre<br />

dans la nef... Dieu entre dans la<br />

mort : Vendredi Saint... et c'est la<br />

grande veillée funèbre qui com-<br />

mence...<br />

Devant un fabuleux reposoir où<br />

explosent mille et une lueurs électriques<br />

chargées de figurer des cierges,<br />

les officiants, lourds de chasubles<br />

fiamboj'antes, se chargent de<br />

figurer la Foi par des courbettes de<br />

courtisans devant de galantes madones,<br />

aux bustes de dentelle, aux<br />

gorges de perles, aux doigts de dia-<br />

mants.<br />

Soudain un timbre vibre par 3 fois...<br />

(3 appels à la Trinité, ou 3 coups de<br />

théâtre ?)<br />

La cérémonie se déroule.<br />

Et elle se déroulera sans que le<br />

fleuve humain s'arrête de circuler,<br />

sans que les parfums songent à se<br />

taire, sans que les gens pieux songent<br />

à s'offusquer des bavards... sans<br />

qu'on chasse les petits chiens qui se<br />

poursuivent... sans que, démoniaque<br />

et sacrée, la cathédrale, au vaste accueil,<br />

cesse de contenir toute la vie<br />

vivante T...<br />

Mais voici qu'un chant monte. Le<br />

chant déchirant et sombre. C'est<br />

l'agonie, la supplication, ténèbres.<br />

La palette cadavérique de Gréco...<br />

Les Goya tourmentés d'horreur...<br />

Oui, tout cela est dans ce « Miserere »<br />

que commencent à chanter deux<br />

cents novices aux timbres rayonnants<br />

d'une cohésion d'amour, et<br />

dont on apprend sans surprise qu'ils<br />

forment la « Confrérie de la Passion».<br />

...Cependant que dans l'angle sombre<br />

d'une chapelle où traîne toute<br />

cinéa<br />

une vermine mendiante de femmes<br />

infirmes, d'hommes infects, derrière<br />

un pilier une sorte de matador courbe<br />

une femme sous un long baiser, —<br />

qui recrucifie Dieu<br />

Miserere mei... Ainsi de tout.<br />

Espagne — « Jets alternés » — perpétuel<br />

antagonisme du noir et du<br />

blanc. Paradis pressé contre tous les<br />

Enfers. ..<br />

Au retour, Jacinta qui fait chanter<br />

la nuit avec son regard simple, Jacinta<br />

parle de la mort. Et Jacinta<br />

parle de ce qui vient après la mort.<br />

Et naïvement, profondément, elle<br />

dit :<br />

« Après la mort, n'est-ce pas, il n'y<br />

aura pas de ciel... pas d'enfer... Il y<br />

aura, comme l'Espagne... comme la<br />

cathédrale de Séville... Il y aura les<br />

bons mêlés avec les mauvais ; mais<br />

ce sera comme c'est déjà : Les mauvais,<br />

on ne les fréquentera pas... »<br />

ALHAMBRA<br />

Alhambra, la rouge, où traînent<br />

encore les taches du sang versé pâl-<br />

ies rois maures.<br />

Alhambra, fantaisie légère, construite<br />

dans de la fraîcheur et de la<br />

volupté.<br />

Alhambra, dont toute humanité est<br />

exclue, poésie du Nombre et de l'abstraction.<br />

.. Alhambra,géométrie sentimentale,<br />

si bien faite pour la mathêmathique<br />

visuelle de l'écran...<br />

ESCALIER<br />

DE VRAI MARBRE FAUX<br />

L'escalier de magnifique marbre<br />

blanc, de marbre de la Sierra-Nevada,<br />

l'escalier d'un riche palais où<br />

Eve Francis doit jouer, au cœur de<br />

Grenade, une scène de douleur, de<br />

désespoir.<br />

Massée derrière les grilles, contenue<br />

par la police, la foule suit, sceptique<br />

d'abord, la mimique précise de<br />

l'interprète. Mais bientôt le rythme<br />

intense de la Grande Tragédienne<br />

surprend et convainc les spectateurs.<br />

Un vaste silence tombe sur eux, une<br />

émotion instinctive les attache au<br />

lignes brisée du drame, au visage<br />

délirant de l'héroïne.<br />

Or, une chose étonnante se produit<br />

ici : à la photographie, la douleur de<br />

l'artiste reste véritable, — mais le<br />

marbre blanc à l'air faux<br />

MARCEL L'HERBIER.<br />

cinéa<br />

SOLANGE RUGIËNS (RÔLE DE PATIENCE)<br />

Nous avons passé huit jours dans un<br />

cabaret à matelots. Les personnes qui ont<br />

vu le film né de cet étrange semaine ont<br />

compris que le cabaret se situait dans un<br />

port et ce port dans le midi. Barcelone?<br />

Cadix? Gènes? Marseille? Va pour Marseille.<br />

Par conséquent, vous vous doutez<br />

que ce drame dit « d'atmosphère » l'ut<br />

tourné à Paris, dans le studio de M. Léon<br />

Gaumont. avec un nombre sérieux de<br />

degré au-dessous de zéro.<br />

Février aux Buttes-Chaumont. Et c'est<br />

de quoi évoquer Marseille au printemps.<br />

■ Vu de dehors le studio Gaumont est<br />

une usine. Lintérieur a tout de là cathédrale.<br />

Il ne manque que les bénitiers.<br />

Mais l'eau bénite ne manque pas. Les<br />

diacres, sous-diacres, frères lais, sont<br />

toute douceur. Il y a un sacristain notamment<br />

qui est bien gentil. Petit, confortable,<br />

souriant, doué d'un œil aigu et<br />

d'un ventre benoit, il veille à tout et<br />

trouve encore le moyen d'écrire de<br />

pieuses pages dans le bulletin de la congrégation.<br />

Et il voit tout. Ou presque. Ht<br />

on le voit partout.<br />

Il n'y a que l'archevêque dont on ne<br />

voit jamais le nez.<br />

Le thermomètre descend avec la vivacité<br />

d'un avion en pleine chute.<br />

C'est dur pour la cathédrale.<br />

Et dans mon enfance, on m'apprenait<br />

que les églises servent principalement —<br />

comme les musées — à réchauffer les<br />

pauvres bougres!!! Ne sommes-nous<br />

donc pas les pauvres bougres?<br />

HUIT JOURS<br />

DE FIÈVRE YVONNE<br />

Il n'a fallu que quatre jours pour planter<br />

le décor sommaire du Bar-bar. C'est<br />

« un rien ». Maurice, chef de la machinerie,<br />

travaille comme les maréchaux de<br />

l'Empire ou comme Antoine à l'Odéon. 11<br />

laisse faire, puis quand il est bien sûr<br />

que « tous ces gars-là ne foutent rien », il<br />

redresse les erreurs en cinq minutes et<br />

voilà, votre décor est bâti, servez chaud.<br />

Quand je dis : chaud...<br />

•<br />

Le studio Gaumont contient facilement<br />

quatre metteurs en scène au travail. J'en<br />

vois six ou sept.<br />

Dans une cage immense, Berthe Dagmar<br />

lait bondir des lions qui gueulent<br />

superbement. En mari égoïste, Jean Durand<br />

n'entre pas dans la cage et regarde.<br />

C'est du sadisme.<br />

A côté, un corridor de maison de santé.<br />

Et une chambre de malade. René Chaumette.<br />

avec des yeux genre Eve Lavallière,<br />

agonise dans un petit lit, sous les<br />

yeux de Protazonoff. Ce maigre, long,<br />

bizarre, nerveux metteur en scène, brandit<br />

perpétuellement une canne de roulier. On<br />

a l'impression qu'il va achever le mourant.<br />

Heureusement. Mme Yanowa en<br />

femme-du-monde-infirmière circule autour<br />

du patient et du curé. Cette Rubinstein<br />

du cinéma a des pieds distingués et<br />

un bon chausseur. Tout çà, c'est le Sens<br />

de la Mort.<br />

Le sens de la vie s'agite partout. Plus<br />

loin, Léon Poirier croit devoir rafraîchir<br />

encore la température bérésinesque avec<br />

des ventilateurs et des hélices d'avions,<br />

destinées à secouer 1 s ajoncs d'une lande<br />

romanesque où Suzanne Després promène<br />

la traarédie de son front têtu. Jeanne<br />

VAN DAELE (RÔLE DE MILITIS) EVE FRANCIS (RÔLE DE SARAFl)<br />

AUREL (ROLE DE LA FEMME A<br />

LA PIPE).<br />

Léon-Poirier déploie une verve d'autorité<br />

digne de Mlle de Montpensier et la svelte<br />

Myrga, taciturne et fugace — semble ne<br />

jamais rien remarquer — voit ce qu'elle<br />

veut, fait ce qu'elle veut.<br />

La vie du Bar-bar commence.<br />

Eve Francis silhouette sa robe photogénique<br />

sur la toile de Bécan où dorment<br />

les bateaux du Vieux-Port. Elle attend<br />

quoi? Que les bateaux aient des pattes,<br />

que la rose d'argent érigée sur le comptoir<br />

Heure l'héliotrope ou que Modot ressemble<br />

àJoubé?On verra bien.<br />

Ce Modot est épatant. Et voilà son seul<br />

-défaut. Dès qu'il entre dans un rôle, tout<br />

y est, et l'on s'apprête à ne rien lui dire<br />

tant il est peu acteur, mais homme. Ses<br />

godillots de faux luxe, sa chemise à carreaux,<br />

sa coiffure savante, sa gueule précise<br />

et bien musclée, quelle allure! Et<br />

quelque chose en plus, à l'intérieur : le<br />

sens du cinéma.<br />

Il considère une manille attentive et<br />

calme qui réunit A. F. Brunelle, petit<br />

fonctionnaire à la Dickens, le fils Barrai,<br />

barbu comme Ruy Blas. un tiers dont j'ai<br />

oublié le nom mais qui se tenait bien, et<br />

Footitt. •<br />

Footitt ne boit pas le vin blanc cassis<br />

dont il a rempli son verre. Footitt est<br />

malade. L'ancien roi du cirque était devenu<br />

roi du cocktail dans le bar de la<br />

rue Montaigne. Va-t-il devenir roi de<br />

l'écran. Hélas, voilà la soixantaine. Trente<br />

ans de sauts périlleux, de nerfs et de Gordon<br />

gin Unissent par effleurer un homme.<br />

Et depuis huit jours les orgies de Footitt<br />

MODOT (RÔLE DE TOPlNELLl)<br />

9


LILl SAMUEL (ROLE DE LA NAINE)<br />

CENSURÉ<br />

se résument à du lait coupé d'eau de<br />

Vichy qu'il boit avec une paille.<br />

Cela ne l'empêche pas de réaliser le<br />

type du « Monsieur » pour bars du<br />

dixième ordre. Petite moustache, bague<br />

au doigt, complet sportif, feutre gris de<br />

perle, cet homme n'a pas de métier, c'est<br />

le gentleman des demoiselles ou le paladin<br />

de l'aventure en eau trouble. Encore<br />

un Lautrec !<br />

Quand je reverrai l'homme au chapeau<br />

gris sur l'écran, je crierai : Vive Footitt.<br />

même s il est mort.<br />

Le coin de studio, où nous travaillons<br />

est. gracieusement surnommé la Sibérie.<br />

Cela me dispense de bien des artifices<br />

de style.<br />

Pour avoir chaud, nous laissons allumés<br />

plus qu'il ne convient les espaliers<br />

de lampes à arc, les plafonniers rutilants<br />

et les projecteurs avides; Le chef électricien<br />

grogne un peu dans sa moustache<br />

de colonel. J'aime mieux les électriciens<br />

que les colonels. Mais je parie que la prochaine<br />

guerre mobilisera les studios et<br />

les remplira de colonels... Pour le moment,<br />

ce n'est qu'une parenthèse.<br />

j'ajoute ceci : j'ai cru remarquer que<br />

les électriciens de cinéma n'aiment pas<br />

voir l'électricité allumée.<br />

Il y a un autre électricien. Blond comme<br />

Eliacin, l'œil bleu, le sourire cuit à point,<br />

■ il est agréable à voir évoluer comme un<br />

danseur russe. Il deviendra bon opérateur<br />

sûrement. J'allais dire : Quel dommage!<br />

Car l'opérateur reste toujours en<br />

faction auprès de son appareil et ne peut<br />

évoquer Fokine, Bolm etNijinsky.<br />

•<br />

Le drame trotte. Le metteur en scène<br />

n'a plus froid. Chic métier pour l'hiver!<br />

Pas une minute de repos.<br />

Au comptoir, Francis (tenancière signée<br />

van Dongen). torche les verres à<br />

Mazagran. Nous voilà loin de Claudel et<br />

de Rimbaud! Mais Villon serait ravi.<br />

Dans un dialogue voué aux « premiers<br />

plans », elle 'conseille et désabuse une<br />

pauvre folle, Solange Rugiens qui, le<br />

soir, nonne possédée, cueille au confessionnal<br />

le baiser de L'Homme à la rose,<br />

qui le jour promène dans des atours a la<br />

Poiret un masque slave, plein de faiblesse,<br />

de hardiesse, de curiosité...<br />

Lili Samuel, sortie d'Hoffmann ou<br />

d'Ewers en falbalas de cirque, jette un<br />

œil dans le bar. C'est trop calme! Bonsoir.<br />

Et elle remporte dans les ruelles son<br />

type et son style de portrait comme vous<br />

en vites dans la collection Mirbeau.<br />

Nous la nommons ici La Naine, et elle<br />

représente quelque chose comme L Ennui.<br />

C'est pourquoi MM. les censeurs diront<br />

plus tard : « Oui. oui. elle raccroche... »<br />

Albert, accessoiriste.<br />

Accessoiriste? Tzigane presque. Virtuose.<br />

11 a l'inspiration de la dernière minute.<br />

Il trouve toujours. Parfois, on croit<br />

qu'il se moque de tout le monde, comme<br />

s'il était l'auteur. •<br />

La tenancière va tirer du vin à la cave.<br />

Le sournois petit fonctionnaire se faufile<br />

à sa suite. Brunelle étire ses bas blancs<br />

ELÉNA SAGRARY (RÔLE DE LORIENTALE)<br />

dans de tristes godasses et l'œil pleure —<br />

ou pas trop — sous le binocle miteux.<br />

C'est un bon entraînement pour jouer<br />

Buckin-ham des Trois Mousquetaires.<br />

Les opérateurs alternent.<br />

Lucas qui sort, si je puis dire, des bras<br />

de Marcel L'Herbier (L'Homme du<br />

Large et El Deradc) excelle dans les ensembles.<br />

Juché sur un praticable il enveloppe<br />

la composition d'un œil d'architecte.<br />

Si on lui parle, il a un petit rire en<br />

trois notes qui vous désarme. Il ne<br />

s'énerve pas. Trois notes de rire.<br />

Giborv, échappé (pour huit jours) à la<br />

passion accaparante de- J. de Baroncelli<br />

(voir Le Rêve) a l'air d'un poète qui serait<br />

dans l'administration. Attention : ce n'est<br />

pas quand il rit ou sourit qu'il est ironique,<br />

et ce n'est pas quand il se plaint<br />

qu'il est fâché! Et si on lui dit : « Ce que<br />

vous ave% fait est admirable ! » 11 répond :<br />

« Est-ce que ça vous donne satisfaction ? »<br />

Note : l'opérateur est la seule personne<br />

du studio qui n'ote jamais s"n chapeau<br />

pour travailler.<br />

cinea<br />

Dans un coin, l'ivrogne. C'est L. V. tic<br />

Malte. Il y a beaucoup de bouteilles sur<br />

sa table, beaucoup de liquide dans son<br />

gobelet géant et, je crois, beaucoup de<br />

colère dans son cœur. Ah! comme il doit<br />

maudire l'amitié qui lui a fait accepter un<br />

rôle ou il n'y a rien autre à faire que se<br />

saouler. Rongé de détresse, vêtu de noir,<br />

les cheveux longs, la bouche amère. indifférent<br />

aux événements, il est rivé à la<br />

table des alcools quotidiens. Un Wilde<br />

exaspéré. Ah! si le public savait qu'il est<br />

poète! Ah s'il avait seulement un beau<br />

crime à commettre! Mais l'auteur, méchamment,<br />

n'a même pas voulu qu'il soit en babil<br />

et il l'oblige à répéter d'innombrables<br />

hoquets, que Léonid Valter ne pardonnera<br />

jamais à L. V. de Malte, mais dont<br />

nous le féliciterons.<br />

©<br />

Autre épave. La femme à la pipe.<br />

Encore un rôle qui ne fait rien. Du<br />

tabac, une pipe, du gin. un tailleur démodé,<br />

une rose fanée, un sourire vaincu<br />

sous le chapeau ridiculement panaehard.<br />

Yvonne Aurel fait vibrer à plein son<br />

humain .cette détresse-type. Pas une indication<br />

n'est mal comprise? Et elle se<br />

place exactement dans une composition<br />

tellement sentie que l'interprète vient,<br />

pendant quelques heures, de vivre une<br />

autre vie, sans le savoir.<br />

•<br />

Un paquebot est arrivé à la Joliettc.<br />

Voici un stock de matelots, retour d'Orient.<br />

Allons, les enfants, un verre avant de se<br />

séparer. Ils se casent tant bien que mal<br />

avec leurs bibelots d'outre-Asie et leur<br />

saint-frusquin serré dans de grands sacs.<br />

Waroquct, en chandail bleu, porte un<br />

amour de singe sur l'épaule. Bole. brun et<br />

rond, râblé, roule des yeux francs. Léon<br />

Moussinac', chargé d'une vaste épine d'espadon,<br />

tangue encore sur ses pieds. Bayle<br />

est 'triste et comme il est pâle ! De Bouchgard<br />

pense à autre chose. Gastao Roxo,<br />

qui est, à d'autres heures, négociant portugais<br />

épaule Van Daële, l'homme aux<br />

yeux clairs.<br />

Van Daële entre et il semble qu'une<br />

force soit là. Dépouillez-le des petits afiquets<br />

de bourgeois engoncé dans de mélancoliques<br />

complets et vous aurez une<br />

stature de grand premier rôle. « Qji est-ce<br />

A GAUCHE, V1NTIANE (ROLE DE JAVOTTE)<br />

CENSURÉ<br />

cinéa<br />

qu'un grand premier rôle? me disait un tout<br />

petit acteur. C'est le type qui peut jouer<br />

Scdrpia et Cavaradossi. » Ce petit acteur<br />

avait trop d'esprit pour réussir.<br />

A boire! Modot, barman ingénieux,<br />

fait flamber .l'électricité, met le piano en<br />

mouvement, giffle sa chienne de femme,<br />

jongle avec l'arc-en-ciel papillotant des<br />

bouteilles d'ap'éfo.<br />

e<br />

Et pendant ce temps,, le studio grouille.<br />

C'est une cathédrale à Pâques. Dans la<br />

cage aux lions, Berthe Dagmar fouaille<br />

Sultan. Roger Karl rêve et souffre dans la<br />

Bretagne des légendes. André Nox crève<br />

sur un canapé. S. M. Aufan rallie les figurantes.<br />

Charles Gaumont trottine comme<br />

une souris dans le labyrinthe des décors<br />

voisins et contradictoires. Fils de la direction,<br />

il représente la direction. Il est sévère<br />

mais blond.<br />

Marcel L'Herbier regarde toutes choses<br />

et quand il a bien vu, prend son monocle.<br />

Raymond Payclle. un peu incliné, fait la<br />

cariatide. Que porte-t-il donc? Jaque Catelain<br />

est l'homme le plus aimable du<br />

monde, et sincère en général, car tout lé<br />

bien qu'il vous dit il le pense, au moins<br />

un jour sur deux. Je l'aime bien.<br />

Madame K. essaie devant l'objectif ses<br />

yeux clairs. Que d'yeux clairs! Arkady<br />

Roumanoff ne savait pas que l'on peut (en<br />

France) parler gentiment à des interprètes<br />

et Sp. (encore un blond, encore<br />

des yeux clairs) semble un homme de<br />

mer et d'aventures débarqué par le même<br />

paquebot. 11. 11. semble regretter le<br />

knout pour la figuration. Bérard, régisseur<br />

lyrique, entend tout.<br />

Damia vient de la salle de projection où<br />

Gaby Sorère lui a montré Le Lys de la Vie.<br />

En passant, elle regarde le Bar-bar. 11 n'y<br />

a pas de cocktails, mais les matelots<br />

guinchent avec les filles et le piano mécanique<br />

glapit un Hindous/an passionné.<br />

Damia est prête à danser.<br />

•<br />

Au bar, les hommes timides hésitent à<br />

vivre sans tangage.<br />

L'arrivée du gibier féminin les rappelle<br />

aux réalités de la terre ferme. Le gentil<br />

■ LILI SAMUEL, ELENA SAGRARY, JEANNE ■<br />

: CADIX, NOÉMI SCIZE ET SISKA.<br />

troupeau! Et vite apprivoisé.., Noémi<br />

Seize à qui le maquillage, en attendant<br />

l'écran, donne un masque d'une saveur<br />

étonnante ne s'engourdit pas, et — rondeur,<br />

esprit, tenue, mouvement — vit<br />

son petit personnage avec un grand élan.<br />

Si celle-là ne s'installe pas brillamment<br />

dans le cinéma, qu'on me pende!<br />

Elle adopte un marin russe. Jacqueline<br />

Chaumont, que l'on croyait vouée à Beulemans<br />

et à la rythmique Dalcroze, vit<br />

aussi, et à pleine aisance. Son costume est<br />

parfait. Elle s'en prend à Roxo avec moins<br />

de violence qu'à son travail.<br />

Marcelle Delville en grand apparat,<br />

style Jane Hading, figure la poule qui a de<br />

l'expérience. Et le mot vif par-dessus le<br />

marché ! jeanne Cadix semble une jeune<br />

fille, mais elle rit bien et pour défendre<br />

Moussinac des familiarités de Jane Hading<br />

elle se dépense vertement. Vintiane aux<br />

cheveux courts, aux jambes de garçonnet,<br />

quitte à regret Siska, sensuelle, impétueuse,<br />

gaillarde.<br />

Hommes et femmes se mélangent, se<br />

cajolent, se comprennent. Le vin coule.<br />

Le singe a peur. Van Daële a le cafard.<br />

■ A.-F. BRUNELLE (RÔLE DU PETIT FONC- ■<br />

: TIONNAIRE). :<br />

Roxo parle comme un moulin- Siska<br />

l'imite sans perdre sa personnalité. Footitt<br />

et Brunelle n'ont pas lâché le manillon.<br />

Les matelots étalent naïvement les reliques<br />

de bazars qu'ils ramènent de Yokohama<br />

ou de Hong-Kong. Et Vintiane montre ses<br />

seins. La censure se chargera de lesmettre<br />

à l'ombre. Ce sont des seins d'enfant,<br />

les censeurs pensent que le cinéma<br />

est fait pour les enfants, oui, mais pas<br />

pour les seins d'enfants.<br />

•<br />

Van Daële présente Elena Sagrary.<br />

Comme Noémi Seize, comme Siska,<br />

comme Cadix, comme Chaumont, comme<br />

Vintiane, comme Footitt, comme Bole,<br />

comme Moussinac, Elena Sagrary n'a<br />

encore jamais fait de cinéma. Et comme<br />

les autres, elle commence par un rôle difficile<br />

mais simple d'apparence<br />

Le masque, la ligne, le geste sont bien.<br />

Hier c'était encore une nonchalante russe,<br />

un peu effacée, distraite et artiste. Et la<br />

volonté, l'ambition, l'intelligence l'ont<br />

aidée il comprendre tout de suite. Voilà<br />

une miniature orientale précise et docile.<br />

■ ■<br />

■ ELENA SAGRARY, FOOTIT ET VAN DAELE j<br />

Voilà en somme un tour de force. Elle<br />

paraîtra sans douté un jour, avec plus<br />

d'éclat et plus de facilité dans des personnages<br />

dramatiques, actifs, réactifs. N'estil<br />

pas joli qu'elle commence par ce qu'il y<br />

a de plus ardu : regarder agir les autres?<br />

•<br />

Le peuple du studio se retrouve chaque<br />

jour à midi dans un restaurant des Buttes-<br />

Chaumont. On ne se démaquille pas. On<br />

jette vivement un manteau sur ses<br />

épaules et, vite, aux hors-d'eeuvres de<br />

Weber. Il y a la table des dompteurs, la<br />

table du Sens de la Mort, la table de<br />

L'Ombre déchirée. Yvonne Aurel, épave<br />

du gin, est enveloppée de fourrures<br />

chères. Roxo vend du porto au restaurateur.<br />

De Malte et Karl font semblant de<br />

parler littérature. André Nox garde devant<br />

l'entrecôte un profil aussi bouleversé<br />

que s'il faisait Hara-Kiri. Chaumette a<br />

l'air en sucre. Footitt lit \e Daily Mail et<br />

boit de l'eau d'Evian.. Francis travaille,<br />

pense à la prise de vues, au scénario, aux<br />

lumières, au montage, au maquillage, etc.<br />

Pierre Seize adore, le cinéma, mais -il<br />

adore le théâtre. Van Daële est doux<br />

comme un grand sauvage. Modot a un<br />

répertoire incroyable d'histoires qui font<br />

rire. Elena Sagrary fume dès l'omelette.<br />

Guy du Fresnay semble étonné de découvrir<br />

que les milieux du cinéma sont un<br />

peu désaxés ou'pas axés du tout. Siska<br />

est toujours gaie. Brunelle est toujours<br />

froid. On se salue, on se présente, on se<br />

commente. Ces voyous, ces rombières,<br />

ces bandits, ces magistrats, ces gens du<br />

monde, ces masques sont d'assez bonne<br />

compagnie. Rien de tel pour se déchirer<br />

l'un l'autre. Un habitué critiquait un<br />

jeune premier dandy : « // J tort, me ditil.<br />

Pourquoi s'habillc-t-il si bien pour venir<br />

ici? On en sort toujours en loques. »<br />

m<br />

Trois jours dans le Bar-bar, et il n'y a<br />

plus d'acteurs. Professionnels ou amateurs<br />

tous sont entraînés dans un mouvement<br />

qui les anime et les humanise. Estce<br />

la brutalité de leurs personnages? Estce<br />

l'atmosphère amusante du drame? Estce<br />

la rapidité, est-ce l'intensité que nous<br />

apportons tous à la réalisation de ce<br />

drame de huit jours qui demandait normalement<br />

trois ou quatre semaines? Je ne


12 cinéa<br />

le sais pas encore. Je ne le saurai jamais.<br />

La fièvre court. Le bal se démène.<br />

L'alcool enveloppe les dix ou quinze<br />

petites tragédies qui composent cet essai<br />

d'ensemble tragique. Après seulement,<br />

nous comprendrons que c'était folie d'entreprendre<br />

ce film. 11 est raisonnablement<br />

impossible d'indiquer le détail de chaque<br />

minute à trente individus qui doivent<br />

rester au même plan, c'est-à-dire demeurer<br />

aussi importants les uns que les<br />

autres aux yeux du spectateur. Mais il<br />

est arrivé que trente jeunes gens ont compris<br />

ou ont senti la qualité de collaboration<br />

qu'on leur demandait. Intelligents,<br />

prudents, mais passionnés, désintéressés,<br />

artistes, spontanés, électrisés par leur<br />

propre sincérité, ils composent avec soin<br />

et avec simplicité une espèce d'enthousiasme<br />

symphonique dont leur Kappélmeister<br />

d'un jour garde une impression de<br />

joie inoubliable. •<br />

La volupté, l'ivresse, l'amour, le sang,<br />

précipiteut les péripéties de cette heure<br />

ardente. Le bar est trouble et désordre.<br />

La discipline de l'action dramatique se<br />

développe par l'improvisation de chacun.<br />

Van Daële a l'air de saisir les sentiments<br />

avec ses poings. Son front fonce sur la<br />

triple tourmente qu'il amène dans ce bar<br />

où le passé l'accueille et l'enlace.<br />

L'ivresse de Footitt s'isole au milieu de<br />

l'univers et ses partenaires s'estompent<br />

dans quel mirage? Sagrary se traine sur<br />

le sol souillé, son visage s'illumine du<br />

désir de la fleur inconnue. Brunelle éclate<br />

de haine, de haine aiguë et nuancée, il a<br />

beau chercher dans son verre, il ne<br />

trouve que la haine et l'horreur. Barrai<br />

est prêt à pleurer sur soi.<br />

Les couples sont dépouillés comme des<br />

fantômes. Waroquet trouve à chaque pas<br />

de son chemin incertain des notations<br />

inattendues de joie, de désir, de tristesse,<br />

de dégoût, Je vois la trépidation de Samuel,<br />

l'excitation de Castao Roxo, la nervosité<br />

de Siska, l'effarement hallucinant de Noémi<br />

Seize, et le duo lassé de Moussinac et de<br />

Delville, et voilà Jacqueline Chaumont<br />

qui cherche, qui cherche...<br />

De Malte laisse faire, il vide les flacons.<br />

Yvonne Aurel ne veut rien entendre mais<br />

quels remous l'agitent. Elle bouge à<br />

peine. Elle ne boit plus, ne fume plus, elle<br />

souffre on ne sait de quoi. Son accablement<br />

muet est déchirant comme la sirène<br />

du bateau en partance.<br />

On a tué le matelot. Eve Francis<br />

s'écroule sur le cadavre et l'appelle audelà<br />

de tout. Trois minutes, quelques<br />

images, et l'interprète douloureuse a fixé<br />

des premiers plans de désespoir complets<br />

comme une vie.<br />

Modot, le geste romain, l'œil japonais,<br />

calme et terrible, parachevé les malheurs<br />

de cet enfer.<br />

Et c'est fini. 11 n'y a plus qu'à tout casser.<br />

Brisons les lampes. Voici la police.<br />

Le drame est mort.<br />

Les opérateurs sont fatigués.<br />

Pour une fois qu'un film se tournait<br />

dans l'ordre il fallait tout de même sacrifier<br />

aux traditions : le dernier jour on<br />

passe au prologue.<br />

Dans un Orient à'peine ébauché, Van<br />

Daële épouse Sagrary. Un bonze opère.<br />

C'est Brunelle, en veine de camouflage,<br />

qui a composé un bonze somptueux.<br />

Nous, nous avons eu tort de lui laisser<br />

une chevelure absalonienne... Une idole<br />

de Narayama s'aventure dans la pénombre.<br />

Les robes d'Hélène Berthelot<br />

étalent leurs taches multicolores. Le ciel<br />

est tout noir. Le thermomètre est au-dessous<br />

de tout. •<br />

Etait-ce un film? Un rêve? Un conte?<br />

La fièvre vient et puis s'en va. On ne<br />

peut en faire un métier.<br />

Amen.<br />

Louis DELLUC.<br />

Photo Castéra<br />

LILI SAMUEL<br />

la pensive et pittoresque interprète<br />

de Villa Destin, L'Homme du Large,<br />

Le Tonncre, etc.<br />

j QUELQUES TICS... j<br />

Antoine. — A le tort de croire qu'en<br />

devenant subitement poli, il paraîtrait<br />

cabotin. Aux temps que sa<br />

mise en scène se bornait au théâtre,<br />

il s'écria violemment — on répétait<br />

La Passion — « Nom de Dieu ! foutez-moi<br />

donc un rayon sur la gueule<br />

de la vierge î... » Dans ses films,<br />

s'occupe moins des rayons. Il y a<br />

pourtant des gueules au cinéma.<br />

N'y aurait-il pas de vierges ?<br />

Baroncelli. — A l'air d'une nostalgie,<br />

des yeux navrés, une voix blessée,<br />

une lèvre supérieure mal rasée,<br />

non, sa moustache. Ses mains soyeuses<br />

caressent ses ondulations fauves.<br />

Vous accueille en déplorant<br />

qu'il n'ait pas plus à faire. Est<br />

d'une civilité rare, un peu onctueuse<br />

un peu prélat. S'habille avec recherche,<br />

et se montre juste ass^z<br />

pour n'être point oublié.<br />

Delluc. — Ses paroles nonchalantes<br />

semblent des chats qui s'étirent.<br />

Secret, doux, jamais étonné, il contredit<br />

rarement ses interlocuteurs,<br />

mais sourit et pense peut-être à<br />

autre chose.<br />

Son indifférence déguise la modestie<br />

et la timidité.<br />

Exécute avec lassitude un labeur<br />

rapide.<br />

N'attache pas plus d'importance à<br />

ses ennemis qu'à ses amis.<br />

En résumé : sa caricature par Bécan<br />

Corridas. Trente et quarante. Wiskysoda.<br />

•<br />

Diamant-Berger. — C'était naguère un<br />

jeune homme gentil. Puis on le vit<br />

précipitamment grossir, s'aggraver<br />

sous des pelisses considérables.<br />

Et adopter les gros cigares.<br />

Et encore bâtir des films conséquents<br />

et expliquer : « Moi, mon<br />

vieux, vous comprenez je suis un<br />

businessman î »<br />

Desfontaines. — Vous offre toujours<br />

avec sa main un sourire de danseuse.<br />

Fume. Adore ses films. Parle<br />

beaucoup de l'Odéon, d'Antoine.<br />

Sait beaucoup. Fume. Energique.<br />

Laborieux. Au travail pose la veste<br />

et même le col; parfois s'agace,<br />

gesticule, éclate... fume. La scène<br />

terminée, se redresse, constate,<br />

évalue, consent : « Mon p'tit, vous<br />

verrez ça... vous verrez ce que je<br />

vous dis... C'est bien... Oui... oui... »<br />

Fume.<br />

•<br />

Germaine Dulac. — A des doigts composés<br />

de bagues, des poignets sculptés<br />

de breloques, une cheville ceinturée<br />

d'or. Une canne. Fume, fume.<br />

Sa dextre torturant une cigarette, sa<br />

sinistre ancrée dans la poche de<br />

son tailleur sont très convaincues<br />

de ce qu'elle fait.<br />

Au studio omet gens, heures, repas.<br />

Fume. Fume.<br />

cinéa 13<br />

Véhémentement s'active, se fouette,<br />

et cinglée, commande. Est d'une<br />

urbanité parfaite... et fume, fume.<br />

Wagner, Van Dongen, Vacaresco,<br />

Canudo. •<br />

Hervil. — La guerre l'a marqué durement<br />

à la tempe.<br />

Travaille comme un fauve échappé.<br />

N'a que des intentions charmantes.<br />

Très simple. Le voir au Napolitain.<br />

•<br />

Abel Qance. — Un visage de lycéen<br />

(rhétorique) qui fait des vers et tâche<br />

qu'ils soient « libres ».<br />

Le philosophe du blanc et noir.<br />

11 n'a pas changé depuis quinze ans,<br />

et pourtant on croit qu'il rajeunit<br />

d'un an tous les six mois.<br />

Un révolutionnaire qui seragénéral<br />

tout d'un coup. Je ne dis pas : Bonaparte.<br />

Feuiilade. — Ses foulées lourdes<br />

s'augmentent d'une canne. L'allure<br />

d'un dompteur de fauves,a dit quelqu'un<br />

et le dehors d'un professeur<br />

de lycée avec ses binocles.<br />

En riant très haut, dit des blagues<br />

très grosses, tutoie sa vedette et<br />

son sous-électricien. Au travail, se<br />

sied, commande une table, la martèle<br />

de ses poings, plaquant les accords<br />

en basse de sa voix majeure.<br />

Lorsqu'il est aimable, on croirait<br />

qu'il se? force. On se trompe.<br />

•<br />

Du Fresnay. — Toujours appuyé sur<br />

un jonc, indolent promeneur, le<br />

souris d'un qui va faire une farce.<br />

Mauvais caractère, assure-t-on. A<br />

pourtant l'air fort amène Ne vous<br />

y fiez pas. Délicat, raffiné, les ongles<br />

faits. Parle discrètement à petits<br />

mots, à petits gestes.<br />

•<br />

Henry Krauss. — Un taureau. Semble<br />

déterminé à foncer sur quelque<br />

chose. (Sur les premiers plans des<br />

autres, sans doute). Sévère, parle<br />

sec, aimable pourtant Ses mains<br />

ne désertent ses poches que pour<br />

s'installer sur son ventre. Cambré,<br />

campé, léonin fume la pipe. Frédérick<br />

Lemaître ?<br />

•<br />

René Leprince. — Un de mes amis le<br />

compare à Pierre Benoît. C'est qu'il<br />

a des élans de grande imagination<br />

mais s'y applique avec les soins<br />

menus du romancier qui a beaucoup<br />

de notes.<br />

Porte avec distinction une calvitie<br />

bon enfant. Ignore ou presque le<br />

smoking.<br />

Fume sans relâche. Surpris sur le<br />

studio glisse sa cigarette allumée<br />

dans sa poche et l'y oublie,<br />

•<br />

Marcel L'Herbier.— Se retranche derrière<br />

un monocle. Accueille, voit,<br />

juge, voudrait intimider. Moins<br />

jeune que son âge. Avec des airs<br />

de Lord romanesque, visualise,<br />

œuvre, fait le champ, soi-même.<br />

Pince, ganté, le cache minuscule,<br />

en matière inconnue : geste d'orfèvre.<br />

Dit : « madame » à la figurante.<br />

Ne se fâche jamais. Souffre<br />

souvent. S'habille... mieux. Se vêt.<br />

J. DE BARONCELLI<br />

Dessin de Bécan<br />

Luitz Morat. —Ne fume pas ou guère.<br />

Toujours exactement rasé. S'habille<br />

bien. Se gante de clair. Surveille<br />

quelquefois, en marchant, la<br />

pointe luisante de ses souliers. Gai<br />

et mélancolique. Fort bien élevé.<br />

Parle posément dans une gamme<br />

grave. L'air très sérieux. Une entrée<br />

en scène. •<br />

De Marsan. — Sa moustache imperceptible,<br />

dut-être ciselée par un<br />

myope. Tapote ses doigts de ses lunettes<br />

d'écaillé repliées.Sa rondeur,<br />

avenante, reçoit gentiment. Les<br />

yeux mi-clos, semble se lever d'une<br />

sieste... Pour lui un genre, pour<br />

ses films une excuse.Confie des choses<br />

très sensées, à voix profonde.<br />

Parle mieux qu'il ne travaille.<br />

Offre des cigarettes<br />

•<br />

Louis Nalpas. — Jailli d'un conte des<br />

Mille et une Nuits, fumant dans<br />

une cigarette les narghilés du scepticisme,<br />

paraissant ne pas travailler,mais<br />

faisant travailler. Ne s'habillant<br />

bien qu'en blanc, plus séduisant<br />

qu'un calife. Doux comme<br />

un tapis turc.<br />

Léon Poirier. — Vous regarde approcher<br />

avec dans sa barbe un sourire<br />

blanc de dents découvertes. Faune<br />

ou chérubin? Au travail on dit qu'il<br />

s'emporte, invective les machinistes,<br />

flagelle, de son scénario plié,<br />

les petits rôles indociles. Mais cela<br />

se consomme dans le mystère d'un<br />

décoré royaume fermé.<br />

Monarque qui serait homme, s'appaise<br />

pour discuter le microscopique<br />

détail avec Mme Léon Poirier.<br />

Sitôt qu'on lui parle d'un de ses<br />

films, s'empresse, écoute, interroge<br />

: « Oui... vous aimez ça?...<br />

Et sourit...<br />

0<br />

Pierre Decourcelle. — Etait la veille<br />

au Club des Cent, on le voit le lendemain<br />

aux corridas de San Sebastien<br />

ou à Biarritz. Ecrit quelquefois.!<br />

lest charmant. Physiquement :<br />

séduisant, cheveux blancs, monocle,<br />

gilet clair, guêtres, vestons du<br />

bon faiseur.<br />

Il fait aussi de la mise en scène.<br />

•<br />

Henry Roussel. — Est impeccablement<br />

« l'Homme du Monde », son<br />

emploi au théâtre. Parle avec des<br />

gants. Souvent dans les nuées, automatique<br />

répond: « Oui... oui...<br />

oui... Parfaitement. » Il n'a rien<br />

entendu. Cultive : le monocle, la<br />

froideur, le baise-main, la moustache,<br />

la publicité, le cinéma.<br />

•<br />

Le Somptier. — En éveil, combatif,<br />

polémiste.l'homme de la barricade;<br />

quartier général : le Namur. Projette<br />

des meetings, fait des mots<br />

cruels que d'autres exploitent. Pas<br />

diplomate. Tient ce qu'il promet.<br />

Méprise sa toilette et le tabac blond.<br />

•<br />

Violet. — Gentleman-farmer égaré.<br />

Chérit sa maison de campagne plus<br />

que le meilleur film.<br />

Préfère aux animaux de Mack<br />

Sennet ses chiens incomparables et<br />

sa basse-cour, s'habille bien, fume<br />

mieux.<br />

La main droite à sa moustache.<br />

Invariablement s'écrie après toute<br />

grande scène : Ah mon vieux!. . on<br />

vient d'en foutre un bon coup !...<br />

ANDRÉ DAVEN.


14 cinéa<br />

METTEURS EN SCÈNE FRANÇAIS j<br />

André ANTOINE<br />

Sa carrière théâtrale, (Théâtre-Libre, Théâtre<br />

Antoine, Odéon) est considérable. Lisez ses Mé-<br />

moires qui vous en donneront une idée.<br />

Venu au cinéma en 1913-1914, il a produit une<br />

série de grands films (S. C. A. G. L. Edition Pa-<br />

thé) dont voici les principaux :<br />

Les Frères Corses, d'après A. Dumas, père. In-<br />

terprètes : Henry Krauss, H. Roussel, Grétillat, etc.<br />

Les Travailleurs de la Mer, d'après V. Hugo.<br />

Int arprètes : Romuald Joubé, Andrée Brabant, Clé-<br />

ment, Marc Gérard.<br />

Le Coupable, d'après François Coppée. Interprè-<br />

tes : Romuald Joubé, René Rocher, Jeanne Delvair.<br />

Mademoiselle de la Seîgliere, d'après Jules San-<br />

deau. Interprètes : Huguette Duflos, Huguenet,<br />

R. Joubé, Escande, Ch. Lamy.<br />

La Terre, d'après Emile Zola. Interprètes :<br />

Alexandre, Hervé, Armand Bour.<br />

JACQUES DE BARONCELLI<br />

Jacques de Baroncelli dejavon est né à Avignon,<br />

journaliste (l'Opinion, Ls Monde Illustré, l'Eclair)<br />

et conteur il fut vite attiré et conquis par la photo<br />

animée comme moyen d'exprimer et de réaliser sa<br />

pensée.<br />

Ses Films :<br />

La maison de l'Es ion, scénario de Jacques de<br />

Baroncelli.<br />

celli. <br />

celli.<br />

Un signal dans la nuit, scénario de Baroncelli.<br />

Lequel ?... Scénario de Baroncelli.<br />

Trois filles en Portefeuilles, scénario de Baron-<br />

La faute de Pierre Vaisy. scénario de Baron-<br />

Soupçon tragique, scénario de Baroncelli.<br />

Le Jugement de Salomon, scénario de Baroncelli.<br />

La Main qui éteint, scénario de Baroncelli.<br />

Une Mascotte, scénario de Baroncelli.<br />

Le suicide de Sir Letson, scénario de Baroncelli.<br />

Le Scandale, scénario tiré de l'œuvre d'Henri<br />

Bataille, avec Denise Lorys, Escoffier et Raulin.<br />

La Nouvelle Jîntigone, scénario de Baroncelli.<br />

L'Hallali^ scénario de Baroncelli.<br />

L'Inconnue, scénario de Baroncelli.<br />

Une Veng'ance, scénario de Baroncelli.<br />

Le Procureur Lesnin, scénario de Baroncelli.<br />

Pile ou Face ? scénario de Baroncelli.<br />

Le Roi de la Mer, scénario de Baroncelli avec<br />

Gabriel Signoret.<br />

Ramunfcho, scénario tiré de l'œuvre de Pierre<br />

Loti avec René Lorsay et Yvonne Annie.<br />

Le Délai, scénario de Baroncelli, avec Gabriel<br />

Signoret, H. Bosc, D. Lorys, A. Cocéa.<br />

Les 3 K. K., scénario de Baroncelli.<br />

Le Siège des Trois, avec Suzanne Grandais et<br />

Henri Bosc.<br />

L'Héritage, scénario de Baroncelli avec Louise<br />

Lagrange, H. Bosc et Duquesne.<br />

Le Retour aux champs, scénario de Baroncelli,<br />

avec Pierre Magnier, Baron fils, Guyon fils et Mlle<br />

Netmo.<br />

La Rafale, scénario tiré de l'œuvre d'Henri<br />

Bernstein avec Fanny Ward, Jean Dax, Janvier<br />

Joffre.<br />

Le Secret du Lone Star, scénario d'Henri Kiste-<br />

maeckers, avec Gabriel Signoret, Fanny Ward, Jan-<br />

vier.<br />

La Rose, Conte visuel de Jacques de Baroncelli<br />

avec Gabriel Signoret,Jean Signoret, Andrée Brabant.<br />

Flipotts, scénario de Henri Kistemaeckers, avec<br />

G. Signoret, Andrée Brabant, J. Cheirel.<br />

Champi-Tortu, scénario tiré du roman de Gas-<br />

ton Chérau, avec Paul Duc, Maria Kousnezoff,<br />

Janvier, Alexandre.<br />

Le Rêve, scénario tiré de l'œuvre de Emile Zola<br />

avec Gabriel Signoret, Andrée Brabant, Eric Bar-<br />

clay, Janvier.<br />

Le Père Goriot, scénario tiré de l'œuvre de Bal-<br />

zac avec Gabriel Signoret, Gritillat, S. de Pedrelli,<br />

Claude France, Monique Chrysès.<br />

•<br />

Ses films;<br />

RAYMOND BERNARD<br />

Le Secret de Rosette Lambert, d'après Tristan<br />

Bernard,avec Dullin, Debain, Dalleu, LoïsMeredith,<br />

etc., etc.<br />

Le 'Petit Café, d'après Tristan Bernard (direc-<br />

tion Diamant-Berger), avec Max Linder.<br />

La ^Maison vide, avec Henri Debain, Andrée<br />

Brabant et Jacques Roussel.<br />

•<br />

Henri DIAMANT-BERGER<br />

Il vint au ciné en 1913, moitié en spectateur<br />

amusé de la prise de vue, moitié en professionnel.<br />

Tout de suite après sa réforme, il fait un peu de<br />

mise en scène, puis sans cesser de s'occuper d'édi-<br />

tion de films il reprit (( Le Film » pour 1916-1917-<br />

1918.<br />

Donne sa revue Paris pendant la Guerre, au<br />

Vaudeville, collabore à divers films commerciaux.<br />

En 1919, a son retour d'Amérique, produit en<br />

collaboration avec Tristan et Raymond Bernard Le<br />

Petit Caf 1 , puis avec les mêmes en 1920 Le Secret<br />

de Rosette Lambert, Enfin cette ann/e, s'attaque,<br />

seul auteur et metteur en scène, aux Trois Mous-<br />

quetaires..<br />

Pour mémoire, publie Le <strong>Ciné</strong>ma en juillet 1919.<br />

A été entre temps loueur et exploitant.<br />

A eu le plaisir de faire débuter au ciné : Su-<br />

zanne Després, Lugné Poë, Marguerite Moieno,<br />

Charles Fallot, Henri Debain, Pierre de Guingand<br />

et Saint Granier.<br />

A dirigé en outre r Léon Mathol, Max Linder,<br />

de Max, Charles Lamy, Jane Marnac, Desjardins,<br />

Jean Daragon, Joffre, Dorville, Galipaux, Charles<br />

Dullin.<br />

Germaine DULAC<br />

Débute au <strong>Ciné</strong>ma en 1916. Le premier film<br />

mis en scène fut Les sœurs ennemies, d'après un<br />

scénario de Mme Hillel-Erlanger. Opérateur :<br />

Forster, interprètes : Suzanne Després, Grétillat.<br />

Vinrent ensuite :<br />

Géo le mystérieux, d'après un argument de Mme<br />

Hillel-Erlanger. Opérateur : Forster, interprèles :<br />

Marken, Grétillat.<br />

Venus Victrix, d'après l'argument de Mme Hillel-<br />

Erlanger. Opérateur : Forster, interprète : Napier-<br />

kowska.<br />

Ames de fous, roman à épisodes, scénario de<br />

Mme Germaine Dulac. Opérateur : Forster, inter-<br />

prètes: Eve Francis, Sylvio de Pedrelli.<br />

Pour le bonheur des autres, interprètes: Mme Eve<br />

Francis et Ginette Darnys.<br />

La Cigarette,, argument de M. de Baroncdli.<br />

Opérateur : M. Chaix, interprètes : Signoret, An-<br />

drée Brabant.<br />

La Fête espagnole, scénario de Louis Dell ic.<br />

Opérateur : Paul Parguel, interprètes : Eve Francis,<br />

Jean Toulout, Modot.<br />

Malencontre, d'après le roman de Guy de Chan-<br />

tepleure. Opérateur : Asselin, interprètes : Brindeau,<br />

Djemil Anik, J. Roussel.<br />

La belle dame sans merci, d'après l'argument de<br />

Mme Hillel-Erlanger. Opérateur : Oliver, interprè-<br />

tes : Tania Daleyme, Denise Lorys, Jean Toulout.<br />

La Mort du Soleil, d'après le scénario de André<br />

Legrand. Opérateurs: Parguel et Belval, interprètes:<br />

André Nox, Denise Lorys et la petite Régine Du-<br />

mien.<br />

En préparation :<br />

Le Sortilège, adapté par Mme Germaine Dulac,<br />

d'après le roman de Hélène Vacaresco. Interprètes :<br />

Denise Lorys et des artistes roumains.<br />

L'Incitation au voyage, scénario de Mme Ger-<br />

maine Dulac. Interprètes : Denise Lorys et David<br />

Evremond. .<br />

Rêve et -.éalité, d'après la pièce danoise de Mol-<br />

bech. Interprètes : Denise Lorys, David Evremond<br />

et des artistes anglais.<br />

DU FRESNAY<br />

Apiès avoir composé des scenarii pour le Film<br />

d'Art vint de la littérature à l'Ecran. Exécuta pour<br />

Gaumont La Cathédrale merveilleuse. Ensuite écrivit<br />

le scénario de La Coupe aux lèvres, qu'il réalisa avec<br />

pour interprètes Capellani, Madys et Tallier. 11 monta<br />

après L'Jlmi des JUContagncs, qu'il tourna avec<br />

André Nox, Devalde et Madys. Ayant quitté la<br />

Maison Gaumont pour la firme Jupiter vient de ter-<br />

miner la réalisation d'un scénario de lui intitulé Les<br />

Jliles qui s'ouvrent, avec Madys, Marie-Louise<br />

Iribe, André Roanne, Mauloy et Genica Missirio.<br />

Prépare en ce moment : c*%Cargol, d'après la nou-<br />

velle de Musset.<br />

cinéa 15<br />

ABEL GANCE<br />

Naquit à Paris en 1890, fit ses études au collège<br />

Chaptal, ressentit très jeune un amour passionné<br />

pour la littérature dramatique, fut pendant deux<br />

années un interprète remarqué, écrivit la Dame du<br />

Lac, mystère médiéval, et La Victoire de Samo-<br />

thrace.<br />

Ses films :<br />

La Fleur des Ruines, Strass et Cie, L'Héroïsme<br />

de Paddy, Les Gaz Mortels, Barberousse.<br />

Le droit à la Vie, avec Mathot, Vermoyal,<br />

Paulais, Andrée Brabant ; opérateur : L. H. Burel.<br />

La Zone de la mort, avec Mathot, Vermoyal,<br />

Clément, Mlles Brabant et Lyonel, opérateur :<br />

L. H. Burel.<br />

Mi ter Dolorosa, avec Emmy Lynn et Gémier ;<br />

opéra aur : L. H. Burel.<br />

Lt dixième symphonie, avec Emmy Lynn, Sé-<br />

verin Vlars et Toulout ; Opérateur : L. H. Burel.<br />

/' lecuse, avec Séverin-Mars, R. Joubé, Desjar-<br />

dins, Vlarise Dauvray ; opérateurs : L. H. Burel,<br />

Buy;* d et Forster.<br />

L a .Roue, avec Séverin-Mars, Pierre Magnier,<br />

G. c; Gravone, Ivy Close ; opérateurs : L. H. Bu-<br />

rel, dujard et Duverger.<br />

René HERV1L<br />

A aud, avec Miss Campton.<br />

! endetta, en collaboration avec Mercanton.<br />

.1 lanuela, en collaboration avec Mercanton, avec<br />

ReVna Badet.<br />

La Remplaçante en collaboration avec Mercan-<br />

ton, avec Gaby Deslys.<br />

Mères Françaises, en collaboration avec Mercan-<br />

ton, avec Sarah Bernhardt et Signoret.<br />

Jane Doré, en collaboration avec Mercanton,<br />

ave: Sarah Bernhardt.<br />

Jn l^oman d'Amour et d'Aventures, en colla-<br />

boi stion avec Mercanton, avec Yvonne Printemps<br />

et. iacha Guitry.<br />

Suzanne, en collaboration avec Mercanton, avec<br />

Su anne Grandais, J. Signoret, Tréville et Marie-<br />

Louise Derval.<br />

Le Tournant, en collaboration, avec Mercanton,<br />

avîc G. Signoret, Suzanne Grandais.<br />

Midinettes, en collaboration avec Mercanton,<br />

avec Suzanne Grandais, Jane Danjou, Sarah Ra-<br />

fale, Peyrière.<br />

Oh ! Tbat Kiss (oh ce baiser), scénario et réa-<br />

lisation de René Hervil, avec René Hervil, Man-<br />

suelleet Suzanne Grandais.<br />

La P'tite du Sixième, en collaboration avec<br />

Mercanton, avec Henry Roussel, Mary Marque!<br />

et Suzanne Grandais.<br />

Le Tablier Blanc, en collaboration avec Mercan-<br />

ton, avec J. Signoret, Tréville, Sarah Rafale et Su-<br />

zanne Grandais.<br />

Son Aventure, scénario et réalisation de René<br />

Hervil avec Henry Roussel, J. de Féraudy et Su-<br />

zanne Grandais.<br />

Le Torrent, scénario de Marcel L'Herbier, réa-<br />

lisé en collaboration avec Mercanton, avec Gabriel<br />

Signoret, H. Roussel, L. Lagrange.<br />

Bouclette, scénario de Marcel L'Herbier en col-<br />

laboration avec Mercanton, avec Gabriel Signoret,<br />

Gaby Deslys.<br />

Simplette, scénario et réalisation de René Hervil,<br />

avec Suzanne Grandais, G. Dalleu, Tania Daleyme.<br />

V Jlmi Fritz, scénario tiré de l'œuvre d'Erk-<br />

mann-Chatiian adapté par Suzanne Devoyod;avec<br />

Léon Mathot, de Max .<br />

Théâtre :<br />

HENRY KRAUSS<br />

Naquit à Paris, le 26 avril 1866.<br />

Elève de Talbot, sociétaire de la Comédie-Fran-<br />

çaise, qui l'emmène en tournée à travers la France,<br />

la Belgique, la Hollande et l'Algérie, lui faisant<br />

interpréter tous les amoureux et jeunes comiques du<br />

répertoire classique.<br />

Entre au Conservatoire (classe Maubant) après<br />

avoir, sur audition, failli devenir pensionnaire de la<br />

Comédie-Française (administrateur J. Claretie).Quitte<br />

le Conservatoire (fruit sec) pour débuter à l'Odéon<br />

(direction Porel), et y rejouer les amoureux du réper-<br />

toire.<br />

Fait une incursion dans la pantomime : Scara-<br />

mouche, l'Hôte, Cœurs de Majors, Pierrot rouge, etc.<br />

Crée (Porte-Saint-Martin, Théâtre Sarah Bernhardt,<br />

Odéon, Ambigu, Bouffes, Athénée, Théâtre des<br />

Arts, etc.) :<br />

La Vierge d'Avila (Catulle Mendès), rôle de<br />

Philippe H.<br />

Les Bouffons (Zamacoïs), rôle de Vulcano.<br />

Arlequin-Roi (R. de Machiels), rôle d'Arlequin.<br />

Rabelais (comte du Bois), rôle d'Angelo Pignon.<br />

Falstaff (J. Richepin), rôle du prince Harry.<br />

Kosaks (Armand Silvestre et E. Morand), rôle<br />

de Tarrass Boulba.<br />

Les Frères KaramazoT» (F. Copeau, d'après Dos-<br />

towesky), le vieux Karamazow.<br />

L'Infidèle de Porto-Riche, Page Blanche de<br />

Gaston Dévore, Les joyeuses Commères, de Catulle<br />

Mendès et Courteline, La peur des coups, de Cour-<br />

teline, et quantités de drames :<br />

L'Autre France, Pour la Cocarde, Les Révoltés,<br />

La Chanson du pays, etc..<br />

Reprend à la Porte-Saint-Martin et à l'Ambigu,<br />

la plupart des grands premiers rôles de drame :<br />

Kean, Paillasse, le Bossu, La Tour de Nesle,<br />

Louis XI, La Closerie des Genêts, les deux Orphe-<br />

lines.<br />

Ses films :<br />

Un duel sous Richelieu (Film d'Art), réalisation<br />

de Calmettes.<br />

Le Lépreux de la cité d'Aoste (Film d'Art), scé-<br />

nario de Xavier de Maistre, réalisé par Calmettes.<br />

L'Epi (Film d'Art), scénario de Henri Lavedan,<br />

réalisé par Calmettes, avec Suzanne Delvé.<br />

Bal Noir (S. C. A. G. L.), scénario et réalisation<br />

de Michel Carré.<br />

La Tour de Nesles (S. C. A. G. L.), réalisation<br />

de Albert Capellani.<br />

Notre-Dame de Paris (S. C. A. G. L,), réali-<br />

sation de Albert Capellani, avec Napierkowska.<br />

Les Misérables \S. G. A. G. L.), réalisation<br />

d'Albert Capellani, avec Mistinguett et Ventura.<br />

Patrie (S. C. A. G. L.), réalisation d'Albert<br />

Capellani, avec Paul Capellani.<br />

Germinal (S. C. A. G. L.), réalisation d'Albert<br />

Capellani.<br />

Quatre-Vingl-Treize (S. C. G. A. L.). réalisation


16 cinéa<br />

d'André Antoine et Albert Capellani, avec Paul<br />

Capellani P. Garnier, Mme Barbier Krauss.<br />

Les Frères Corses (S. C. A. G. L.), réalisation<br />

d'André Antoine, avec Henry Roussel, R. Joubé,<br />

Grétillat et Mme Rose Dione.<br />

Le Coupable, avec R. Joubé.<br />

André Cornélis, d'après Paul Bourget, réalisé par<br />

Jean Kemm, avec R. Joubé, Mme Marydorska.<br />

Le Destin est Maître, scénario d'après Paul<br />

Hervieu réalisé par Jean Kemm, avec Emmy Lynn,<br />

A. Dubosc.<br />

En 1915, il devient metteur en scène.<br />

Un pauvre homme de Génie, d'après « Michel<br />

Pauper », d'Henry Becque, réalisation et interprétation<br />

d'Henry Krauss.<br />

Papa Hulin, réalisation et interprétation d'Henry<br />

Krauss.<br />

Marion Delorme, réalisation et interprétation<br />

d'Henry Krauss, avec Nelly Cormon.<br />

Le Chemin.a-t, tiré de l'œuvre de Jean Richepin,<br />

réalisation et interprétation d'Henry Krauss.<br />

Honneur d'Artiste, réalisation et interprétation<br />

d'Henry Krauss.<br />

Le Fils de M. Ledoux, d'après Pierre Wolf,<br />

réalisation et interprétation d'Henry Krauss, avec<br />

Van Daële.<br />

Fromont Jeune et Risler Aîné, adapté d'Alphonse<br />

Daudet, réalisé par H. Krauss, avec H. Krauss,<br />

P. Garnier, Escande, Angelo, et Mlle Parysis.<br />

Les Trois Masques, adapté de Charles Méré,<br />

réalisé par H. Krauss, avec H. Krauss, G. Wague,<br />

H. Rollan, Mme Barbier-Krauss.<br />

L'Empereur des Pauvres, adapté de F. Champsaur<br />

et réalisé par Leprince, avec H. Krauss, Mathot<br />

et Gina Relly. •<br />

René LE SOMPTIER<br />

Né à Ç-.-n en 1884. Rédacteur à l'Action et au<br />

Siècle de' 1908 à 1912. Auteur dramatique. Poète.<br />

<strong>Ciné</strong>graphiste (auteur et metteur en scène de tous<br />

ses films).<br />

Ses films :<br />

Etablissements Gaumont<br />

La Gloire posthume, avec Mme Marie Laurent.<br />

Le temps des cerises, avec Mme Marie-Louise<br />

Iribe.<br />

L'Intègre, avec M. Duval.<br />

La Poudre X, avec Mlle Suzanne Privât.<br />

Le Raid aérien, avec Mme Ramey, M. Duval.<br />

Un drame de l'air, avec Mme Marie Laurent,<br />

Mlle Suzanne Privât, MM. Melchior, Dutertre.<br />

Célibataire, avec M. Maurice Vinot.<br />

Prix de Rome, avec MM. M. Vinot, Duval.<br />

La Fille du caissier, avec Mlle Fillacier, M. Mauson.<br />

Les Masques, avec Mlle Fillacier, MM. Billard<br />

et Mauson.<br />

Le Pressen iment, avec Mlle Alice Tissot.<br />

Le monde renversé, avec M Melchior.<br />

Grand Maman, avec Mme Jalabert.<br />

Le bon tuyau, avec M. Kessler.<br />

Chef d'école, avec M. Melchior.<br />

Au fond du cœur, avec Mlle Fabrège. MM. Dutertre<br />

et Dhartigny.<br />

L'opérateur de tous ces films est M. Daumain.<br />

1915-1916-1917 (pendant des convalescences)<br />

(Etablissements Gaumont)<br />

Le pont des Enfers, avec Mlle Marie-Louise<br />

Iribe et la petite Juliette Malherbe. Opérateur :<br />

M. Lucien Lesaint.<br />

L'aubade à Sylvie, avec Mme Ramey, M. Melchior<br />

et la petite Juliette Malherbe.<br />

Les épaves de l'amour, avec Mlle France Dhélia.<br />

Opérateur : M. Scheffer.<br />

Ginette, avec Mlle France Dhélia. Opérateur :<br />

M. Scheffer.<br />

1919<br />

(Films Louis Nalpas)<br />

La Sultane de l'Amour, avec Mlle France Dhélia,<br />

MM. de Pedrelli, Modot, Vermoyal. Opérateurs :<br />

MM. Raulet et Duverger.<br />

La Croisade, avec Mlle France Dhélia, MM. Bogaert,<br />

Van Daële et Billard. Opérateur : M. Asselin.<br />

1920<br />

(<strong>Ciné</strong>graphie d'art")<br />

La Montée Vers l'Acropole, avec Mlle France<br />

Dhélia, MM. Auche, Nox et Van Daële. Opérateur<br />

: M. A. Morrin.<br />

Né à Paris.<br />

Marcel L'HERBIER<br />

Poèmes : Au jardin des jeux secrets.<br />

Théâtre : L'Enfantenenl du mort, (Th. Edouard<br />

VII, Comédie des Champs Elysées, Pitoëff) interprété<br />

par Jean Hervé, Mmes Eve Francis et Lara.<br />

Etudes cinégraphiques : Hermès et le Silence, La<br />

France et l'art muet, Les souvenirs de l'idée de<br />

force.<br />

Scénario : Le Tonent, filmé par Mercanton et<br />

Hervil, et interprété par Signoret, Henri Roussel,<br />

Jaque Catelain, Louise Lagrange (Eclipse) ; Bouclette<br />

L'Ange de minu t, filmé par Mercanton et<br />

Dessin de Pière Colomtiier<br />

LÉON POIRIER<br />

Hervil, interprété par Gaby Deslys, Signoret, Harry<br />

Pilcer, Maxudian.<br />

Films (Scénario et mise en scène) :<br />

liose-France, interprété par Jaque Catelain et<br />

Mlle Aïssé (Itys-Film, Edition Gaumont).<br />

Le Carnaval des vérités, interprété par Suzanne<br />

Després, Paul Capellani, Jaque Catelain, Marcelle<br />

Pradot (Gaumont).<br />

L'Homme du Large, interprété par Rog< r Karl,<br />

Jaque Catelain, Marcelle Pradot, Claire Préli; (Gaumont).<br />

Villa Destin, interprété par Saint-Granie,, Haïlys<br />

Feeld, Lili Samuel, Paulais et Bob Scalo i.<br />

El Dorado, interprété par Eve Francis, Jaque Catelain,<br />

Marcelle Pradot.<br />

•<br />

Louis MERCANTON<br />

La Reine Elisabeth, avec Sarah Bernhard;.<br />

Adrienne Lecouvreur, avec Sarah Bernhardt.<br />

Vendetta, en collaboration avec Hervil.<br />

Sadouna, avec Régina Badet.<br />

Le Lotus d'Or, avec Régina Badet.<br />

Manuela, en collaboration avec Hervil. avec<br />

Régina Badet et Signoret.<br />

La Remplaçante, en collaboration avec Hervil,<br />

avec Gaby Deslys.<br />

Mères Françaises, en collaboration avec Hervil,<br />

avec Sarah Bernhardt et Signoret.<br />

Jane Doré, en collaboration avec Hervil, avec<br />

Sarah Bernhardt.<br />

Un Roman d'Amour et d'Aventures, en collaboration<br />

avec Hervil, avec Sacha Guitry, Yvonne<br />

Printemps.<br />

Suzanne, en collaboration avec Hervil, avec<br />

Suzanne Grandais, Jean Signoret, Tréville, M.-L.<br />

Derval.<br />

Le Tournant, en collaboration avec Hervil, avec<br />

Suzanne Grandais, Gabriel Signoret.<br />

Midinettes, en collaboration avec Hervil, avec<br />

Suzanne Grandais, Jane Danjou, Sarah Rafale.<br />

La P'tite du 6 e , en collaboration avec Hervil,<br />

avec Suzanne Grandais, Henry Roussel , Mary<br />

Marquet.<br />

Le Tablier blanc, en collaboration avec Hervil,<br />

avec Suzanne Grandais, Sarah Rafale, J. Signoret.<br />

Tréville.<br />

Le Torrent, scénario de Marcel L'Herbier, réalisé<br />

en collaboration avec Hervil, avec Gabriel Signoret<br />

H. Ro ussel, L. Lagrange.<br />

Bouclette, scénario de Marcel L'Herbier, réalisé<br />

en collaboration avec Hervil, avec Gabriel Signoret,<br />

Gaby Deslys, Harry Pilcer.<br />

L'Appel du sang, scénario tiré de l'œuvre de<br />

Robert Hichens.avec Desdemona Mazza, I. Novello,<br />

G. de Gravone, Le Bargy, Phylis Nelson-Terry et<br />

Salvatoreho Turco.<br />

Miarka, la Fille à l'Ourse, scénario tiré de<br />

l'œuvre de Jean Richepin, avec Réjane, I. Novello,<br />

D. Mazza, Ch. Vanel et J. Richepin.<br />

Phroso, scénario tiré de l'œuvre d'Anthony Hope,<br />

avec Paul Capellani, Jeanne Desclos, Paoli.<br />

•<br />

Louis NALPAS<br />

La Sultane de l'amour ; metteurs en scène : R.Le<br />

Somptier et Burguet ; Opérateurs : Raulet et Duverger<br />

; interprètes : Mlle France Dhélia, Dourga,<br />

MM. Pedrelli, Vermoyal, Modot, Marcel Levesque.<br />

Un Ours ; metteur en scène : Burguet ; Opérateur<br />

: Raulet; interprètes : Gaby Morlay, G. Modol.<br />

cinéa 17<br />

Le Chevalier de Gaby : metteur en scène : Burguet<br />

; Opérateur : Raulet ; interprètes : Gaby Morlay,<br />

G. Modot.<br />

La Eéte espagnole de Louis Delluc ; metteur en<br />

scène : Germaine Dulac ; Opérateur : P. Parguel ;<br />

interprètes: Eve Francis, Jean Toulout, Gaston Modot,<br />

Robert Delsol.<br />

La Croisade : metteur en scène : R. Le Somptier<br />

; Opérateur : Aslain ; interprètes : Mlle France<br />

Dhélia, Lise Laurent, MM. S. de Pedrelli, Van<br />

Daële, Bogaert.<br />

7 ristan et Yseull : metteur en scène : M. Mariaud<br />

; Opérateurs : Raulet et Wientzel ; interprètes :<br />

Mlles A. Lionel, Tania Daleyme, MM. S. de Pedrelli,<br />

Bras, Dutertre.<br />

Malhias Sandorf : metteur en scène : H. Fescourt<br />

: Opérateurs : Parguel, Lafont, Wientzel ;<br />

interprètes : Mlle Yvette Andréyor, Djemil Anik,<br />

Romuald Joubé, Vermoyal, Modot, Tallier.<br />

o<br />

Léon POIRIER<br />

Né en 1 884, dans une famille où les arts furent<br />

toujours en honneur et qu'illustra Berthe Morisot,<br />

une des gloires de l'école impressionniste, Léon Poirier,<br />

fut après de brillantes études, jeté subitement<br />

au milieu de la lutte pour la vie ; il devint successivement<br />

marchant d'objets d'art, directeur d'une revue<br />

: La Moisson, souffleur, administrateur, habilleur<br />

au Théâtre de la Tour Eiffel, secrétaire au<br />

Théâtre Grévin, caissier au Théâtre Moderne,<br />

puis enfin, en 1904, secrétaire général au Théâtre<br />

du Gymnase dirigé à ce moment par M. Alphonse<br />

Franck qui fut le premier à reconnaître cette jeune<br />

ardeur.<br />

C'est lui qui supprima la morte saison des scènes<br />

parisiennes en instaurant les fameuses saisons d'été<br />

lui qui, confiant dans la force naissante du cinématographe,<br />

fit louer le Théâtre du Gymnase à M.Léon<br />

Gaumont pour y réaliser une exploitation dont le<br />

résultat ouvrit bien des horizons ; lui qui, en 1910,<br />

connut l'un des plus grands succès de direction théâtrale<br />

en faisant jouer sur trois théâtres à Paris (la<br />

Renaissance, le Théâtre Réjane, les Bouffes-Parisiens)<br />

le célèbre Mariage de Mlle Bculemans. En<br />

191 1, il organise au Vaudeville une étonnante saison<br />

d'opérette. En 1913, il inaugurait le Théâtre<br />

Léon-Poirier (Comédie des Champs-Elysées) situé<br />

dans le même immeuble que le Théâtre des Champs-<br />

Elysées de Gabriel Astruc, et à la construction duquel<br />

il avait collaboré de tout son effort pendant<br />

des années.<br />

L'échec de celte vaste entreprise, puis la guerre,<br />

— pendant laquelle Léon Poirier, engagé volontaire,<br />

gagna devant l'ennemi ses galons et sa croix<br />

— mirent un'point d'orgue dans cette carrière fertile<br />

et agitée.<br />

En 1919, Léon Poirier revient à la vie civile<br />

avec la même activité, mais d'autres intentions. Le<br />

cinématographe, est devenu un art, mais un art<br />

jeune, encore inculte où il faut défricher, tâtir, innover.<br />

Le théâtre, au contraire, s'est assoupi dans<br />

des reprises perpétuelles de l'ancien répertoire. Léon<br />

Poirier, résolument7*se tourne vers la cinématographie<br />

et présente ses projets à M. Léon Gaumont,<br />

dont l'esprit ouvert à toutes les idées neuves l'accueille.<br />

Donnant l'exemple, M. Léon Poirier réalise luimême<br />

avec un sens artistique étonnant et une technique<br />

qui ett une révélation, des films comme Ames<br />

d'Orient, Le "Penseur, Narayana, d'un retentissement<br />

considérable.<br />

Ses Films.<br />

1913-1914<br />

Ces demoiselles Perrolin, Cadette, Monsieur<br />

Charlemagne, de Léon Poirier, avec Gabrielle<br />

Fleury, Alice Tissot, Gaston Michel, opérateur :<br />

Victor Morin.<br />

1919<br />

Ames d'Orient, de et par Léon Poirier, avec Madeleine<br />

Sévé, André Nox, Tallier, opérateur :<br />

Specht.<br />

Le Penseur, d'Edmond Fleg avec Mlle Madys,<br />

Nox, Tallier, opérateur : Specht.<br />

1920<br />

Narayana, de et par Léon Poirier, avec Mlle Madys,<br />

Myrga, Van Daële, opérateur : Le Curieux.<br />

<strong>1921</strong><br />

L'Ombre déehirée, de Jeanne-Léon Poirier, avec<br />

Mlle Suzanne Després, Myrga, Madys, M. Roger<br />

Karl, opérateur : Letort.<br />

Le Coffret de Jade, de Pierre Victor, avec Mlles<br />

Myrga, MM. Roger Karl, Mendaille, opérateur :<br />

Letort. •<br />

HENRY ROUSSEL<br />

Un Homme passa, avec Emmy Lynn, Eve<br />

Francis et Mauloy.<br />

L'Ame du Bronze, scénario tiré de l'œuvre de<br />

Georges Le Faure par Henry Roussel, avec Harry<br />

Baur et Lillian Greuze.<br />

La Faute d'Odette Maréchal, scénario de Henry<br />

Roussel, avec Emmy Lynn, Toulout, Decœur,<br />

Dubosc.<br />

Visages voilés... Ames c'oses, scénario de Henry<br />

Roussel, avec Emmy Lynn, Marcel Vibert, Bras<br />

et Marthe Sarbel.<br />

," . :. v" ' • :--Î$-"<br />

mm >AI<br />

EUGÉNIE NAU<br />

l'émouvante comédienne du Théâtre<br />

libre et du Théâtre Antoine<br />

parait à l'écran dans La Douloureuse<br />

Comédie et L'Eternel Féminin.<br />

E. E. VIOLET<br />

Après deux années à la Comédie-Française, sept<br />

années à l'Odéon, cinq ans de direction au Théâtre<br />

des Célestins de Lyon, Violet revenu à Paris joue<br />

La Belle Aventure, remplace Sacha Guitry dans<br />

la Pèlerine écossaise et crée l'Ecole des Cocottes<br />

au Théâtre Michel.<br />

Ses films<br />

Fantaisie de milliardaire (interprété par E. E.<br />

Violet). Aline. Les six petits ceeurs des six petites<br />

filles, Rila, La grande Vedette, Le Songe d'un<br />

mois d'été, La Nouvelle Jlurore.<br />

Papillons, scénario de H. Clerc. Interprètes :<br />

Mathot et Mag Murray.<br />

La Main, scénario d'après l'œuvre de Maupassant.<br />

Interprète : C. Wariley.<br />

Li-Hang U Cruel, scénario d'André de Lorde<br />

et Henri Bauche. Interprètes : Mag Murray, Mary<br />

Harald, Tsin-Hou.<br />

L'Accusateur, scénario d'après l'œuvre de Claretie.<br />

Les mains flétries, scénario tiré d'une nouvelle<br />

de Claude Farrère. Interprète : Mary Harald.<br />

L'Epingle rouge, tiré de l'œuvre de P. Bienaimé.<br />

Interprètes : Simone Vaudry et Tsin-Hou.<br />

La Ruse, de Cl. Roland.<br />

Tous ces films ont été pris par M. Louis Dubois,<br />

opérateur et Marcel Audion, photographe.<br />

Louis DELLUC<br />

Né en Gascogne, 1890.<br />

Théâtre: Francesca, (Pré Catelan, 1911). La<br />

princesse qui ne sourit plus (Opéra ]9\8) Edith<br />

Cavell (Florence. Lyda Borelli 1916). Ma femme<br />

danseuse (Genève-Pitoëff 1920). Lazare le ïiessusci'.ê<br />

(Comédie Montaigne. Escholiers, 1920).<br />

Romans : Monsieur de Berlin, La Guerre est<br />

morte, Chez de Max, Le train sans yeux. La danse<br />

du scalp, La jungle du cinéma.<br />

<strong>Ciné</strong>graphie : <strong>Ciné</strong>ma et Cie, Photogénie et<br />

Chai lot.<br />

Presse : Comœiia illustré (Rédaction en chef,<br />

1911 à 1914) Le Film (Rédaction en chef, 1917<br />

à 1919) <strong>Ciné</strong>-Club (1919) <strong><strong>Ciné</strong>a</strong> (<strong>1921</strong>).<br />

<strong>Ciné</strong>ma : La Fêle Espagnol-, Fumée Noire, Le<br />

Silence, Fièvre, Le tonnerre.<br />

Mme Eugénie Nau, qui est une de<br />

nos comédiennes les plus originales<br />

est aussi une des premières fllmeuses.<br />

En 1911, elle tourna Gervaise, de<br />

l'Assommoir avec Albert Capellani<br />

(pour la G. C. A. G. L.)<br />

. Mme de Lavalette, Les Mystères<br />

de Paris, et beaucoup de films oubliés.<br />

Elle vient de remporter un grand<br />

succès à la présentation de La Douloureuse<br />

Comédie, de Théo Bergerat,<br />

rôle de Mme Poutry mère, et après<br />

cela l'Eternel Féminin, où elle est la<br />

marâtre de Gine Païenne.


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