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T - Codice 3

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C<br />

hapitre I<br />

L’ENVIRONNEMENT MONTAGNE<br />

Caractéristiques physiques et climatiques<br />

Altitude<br />

Latitude<br />

Température<br />

Hygrométrie<br />

Rayonnement<br />

Dangers objectifs<br />

Les contraintes sur l’organisme<br />

Baisse de pression barométrique ou « hypobarie »<br />

Baisse de pression en oxygène ou « hypoxie »<br />

Refroidissement<br />

Les moyens de défense de l’organisme<br />

Lutte contre l’hypoxie<br />

Lutte contre le froid<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1


Caractéristiques physiques et climatiques<br />

Altitude<br />

Sur notre planète, l’altitude maximale accessible par l’homme par voie terrestre est de<br />

8 850 mètres (Everest).<br />

Tous les hommes ne sont pas égaux face à l’altitude.<br />

Entre habitants des plaines et natifs des hauts plateaux, les capacités à la supporter ne<br />

seront pas les mêmes. Certains peuples de l’Himalaya ou des Andes vivent à haute altitude<br />

depuis des siècles et ont eu le temps de développer des mécanismes d’adaptation. Nous qui<br />

résidons habituellement beaucoup moins haut, nous ne bénéficions pas de telles<br />

dispositions et ne pouvons pas nous comparer à ces populations. Nous devons nous<br />

montrer humbles devant les éléments contraignants de cette altitude hostile et respecter des<br />

paliers d’acclimatation naturelle si nous voulons grimper.<br />

On parle de « paliers biologiques » définissant des niveaux progressifs d’agression sur<br />

l’organisme.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

2


Caractéristiques physiques et climatiques<br />

Latitude<br />

La troposphère a un impact direct sur la pression atmosphérique : plus cette couche est fine,<br />

plus la pression atmosphérique diminue et avec elle, la pression partielle en oxygène dans<br />

l’air ambiant. Aux pôles, la troposphère est plus fine qu’à l’équateur, donc la pression<br />

partielle en oxygène, plus basse, si bien que pour une même altitude donnée, l’exercice sera<br />

plus difficile qu’au niveau de l’équateur.<br />

Par exemple, le mont Vinson, qui culmine à 4 897 mètres en Antarctique, est aussi difficile à<br />

gravir qu’un sommet de 6 310 mètres comme le Chimborazo situé en Équateur.<br />

La saison joue également un rôle sur la pression atmosphérique et donc sur la pression<br />

partielle de l’oxygène dans l’air. En hiver, cette pression diminue, ce qui augmente<br />

légèrement la difficulté des ascensions hivernales.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

La couche d’air (troposphère) qui recouvre<br />

le globe terrestre est moins épaisse aux<br />

pôles qu’à l’équateur. Pour une même<br />

altitude, la pression d’oxygène disponible<br />

est donc moins importante au pôle qu’à<br />

l’équateur.<br />

3


Caractéristiques physiques et climatiques<br />

Température<br />

La température de l’air diminue de 0,85 °C tous les 100 mètres.<br />

Elle est également influencée par la latitude. Dans les régions tropicales, les variations<br />

diurnes et saisonnières sont beaucoup plus nettes qu’au niveau des pôles.<br />

Le refroidissement du corps humain est modifié par certains facteurs :<br />

Le degré d’hygrométrie de l’air ambiant : plus il est important, plus le corps se<br />

refroidit car la vapeur d’eau participe à la perte de calories par conduction.<br />

La diminution de pression en oxygène dans le sang : la pression en oxygène dans<br />

le sang diminue avec l’altitude surtout si l’alpiniste n’est pas acclimaté. L’oxygène est<br />

l’élément indispensable à la combustion des réserves énergétiques, donc à la<br />

production de chaleur. S’il vient à manquer, les capacités de défense de l’organisme<br />

sont diminuées.<br />

La vitesse du vent : plus le vent est violent, plus le corps se refroidit. C’est ce que<br />

l’on appelle « l’effet Windchill ». Une protection vestimentaire adaptée est<br />

indispensable en altitude où les vents sont particulièrement véloces.<br />

L’effet Windchill<br />

Le pouvoir de refroidissement du vent est important. Il est donc essentiel de s’en<br />

protéger pour lutter contre l’hypothermie. Ce tableau donne une idée de cet effet sur<br />

l’individu qui s’expose au vent sans protection.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Pour une température réelle de 10 °C<br />

sans vent, le pouvoir de<br />

refroidissement d’un vent à 40 km/h<br />

équivaut pour l’organisme à une<br />

température fictive de – 30 °C.<br />

La température diminue en altitude.<br />

Le refroidissement du corps augmente avec l’hygrométrie et le vent.<br />

Le pouvoir de défense de l’organisme diminue en altitude par manque d’oxygène.<br />

4


Caractéristiques physiques et climatiques<br />

Hygrométrie<br />

L’hygrométrie diminue vite avec le froid et l’altitude.<br />

À 4 000 mètres, elle ne représente déjà plus que le quart de celle qui existe au niveau de la<br />

mer.<br />

Au sommet de l’Everest, l’air est très sec, l’hygrométrie est proche de zéro. Cet air sec est<br />

hydrophile, il attire la vapeur d’eau contenue dans celui que nous expirons, ce qui explique<br />

l’importance des pertes d’eau majorées par l’hyperventilation.<br />

En altitude et dans l’effort, les volumes d’air ventilés pour compenser le manque d’oxygène<br />

peuvent être dix fois plus importants qu’au repos au niveau de la mer (de 10 litres par minute<br />

à 100 litres par minute).<br />

L’hyperventilation participe donc activement à la déshydratation générale.<br />

La déshydratation par transpiration est également sous-estimée en altitude car la sudation<br />

passe inaperçue. L’hygrométrie faible de l’air ambiant accélère le processus d’évaporation<br />

de la sudation ce qui diminue la sensation de transpirer.<br />

A contrario, on se déshydrate moins au froid qu’au chaud, car la transpiration a pour seul<br />

objectif de maintenir la température centrale du corps à 37 °C et d’éviter l’hyperthermie<br />

maligne. Par temps froid, la température de la machine reste plus facilement sous contrôle,<br />

la transpiration est moindre et le corps se déshydrate peu.<br />

Ainsi le fait qu’il fasse froid en altitude limite la déshydratation qu’elle induit sur l’organisme<br />

en plein effort.<br />

En altitude et à l’effort, l’hyperventilation et l’inhalation d’air très sec augmentent<br />

les pertes d’eau insensibles et favorisent la déshydratation.<br />

En altitude et à l’effort, la déshydratation par transpiration est importante mais cela<br />

ne se voit pas.<br />

Seul avantage de la haute altitude : le niveau d’hygrométrie diminuant à mesure<br />

que l’on s’élève, sa capacité à refroidir l’organisme est moindre.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

5


Caractéristiques physiques et climatiques<br />

Rayonnement<br />

Il est produit par des rayons ultraviolets (UVA, UVB, UVC) et de rayons infrarouges (IR)<br />

Les UVB et UVA sont les plus agressifs pour la peau et les yeux, car contrairement aux<br />

UVC, ils ne sont pas absorbés par la couche d’ozone.<br />

Les IR apportent de la chaleur.<br />

Le rayonnement auquel doit faire face l’alpiniste est augmenté car :<br />

L’absorption des UV par l’atmosphère diminue de plus d’1 % tous les 100 mètres.<br />

La neige et la glace peuvent réfléchir jusqu’à 90 % des UV.<br />

L’atmosphère peut réfléchir jusqu’à 50% du rayonnement solaire (on reçoit le<br />

rayonnement même à l’ombre)<br />

Il dépend également de :<br />

L’heure : il est maximum entre 10 heures et 14 heures.<br />

La saison : il est plus intense en été qu’en hiver.<br />

La latitude : il est maximum en région tropicale car l’axe du rayonnement est<br />

perpendiculaire à la surface de la terre.<br />

Par exemple, on estime que le rayonnement est augmenté de 65 % au sommet du mont<br />

Blanc et de 120 % au sommet de l’Everest.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

6


Caractéristiques physiques et climatiques<br />

Dangers objectifs<br />

La montagne n’est pas dangereuse uniquement pour l’alpiniste chevronné qui s’engage dans<br />

des voies de grande difficulté. Ce dernier connaît généralement bien le terrain. Il sait<br />

s’équiper, s’informer et s’entraîner.<br />

Les dangers visent souvent le plus faible, le novice ou le pratiquant occasionnel qui ne<br />

contrôle pas l’environnement dans lequel il évolue. Tout comme le plaisancier s’expose à la<br />

furie des océans, le randonneur peut se retrouver à la merci d’une météorologie<br />

particulièrement cyclothymique en montagne.<br />

La montagne est le terrain où s’illustrent avec prédilection les lois de la gravité : chute d’un<br />

alpiniste ou chute d’un corps étranger sur l’alpiniste (pierre, sérac, avalanche, autre<br />

alpiniste…).<br />

Les éléments météorologiques, instables eux aussi, amplifient les risques d’accident et<br />

limitent les possibilités de secours.<br />

Qu’on le veuille ou non, la montagne reste un lieu d’aventure et de surprises avec lesquelles<br />

il faut compter. Tout visiteur, néophyte ou pratiquant chevronné, doit en accepter l’augure.<br />

Il est des comportements à proscrire une fois pour toutes : pique-niquer sous un sérac,<br />

grimper sans casque, évoluer sur glacier sans être encordé, mépriser les alertes météo,<br />

ignorer la carte et les équipements adéquats, etc. Toutes ces règles s’apprennent et leur<br />

valeur devient évidente avec le temps, l’expérience et l’observation. Les conseils prodigués<br />

par les professionnels sont incontournables.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

7


Les contraintes sur l’organisme<br />

Hypobarie<br />

Elle est due à la baisse de pression atmosphérique qui s’accentue au fur et à mesure que<br />

l’on s’élève.<br />

Nous avons vu que l’atmosphère qui entoure la calotte terrestre est composée d’une<br />

première couche appelée troposphère, puis d’une deuxième couche plus épaisse et plus<br />

éloignée, la stratosphère. La tropopause est la fine zone qui sépare ces deux enveloppes.<br />

La pression de l’air que nous respirons résulte du poids de l’air contenu dans cette épaisse<br />

couche. Et nous avons vu que celle-ci varie avec la latitude : 7 000 mètres au niveau des<br />

pôles et près de 18 000 mètres à l’équateur.<br />

Plus on s’élève, moins la colonne d’air au-dessus de notre tête est importante, plus la<br />

pression atmosphérique diminue.<br />

La baisse de pression à l’extérieur des organes creux mous (comme le tube digestif) ou durs<br />

(comme les sinus) entraîne leur dilatation et leur distension.<br />

De même, l’hypobarie peut modifier et perturber les échanges des secteurs liquidiens ou<br />

gazeux partiellement perméables (vaisseaux, cellules).<br />

Ces contraintes physiques peuvent être à l’origine de troubles douloureux ou gênants<br />

(flatulences, douleurs abdominales, otalgie, douleurs dentaires, sinusite) surtout en cas de<br />

variation de pression brutale (téléphériques). Elle participe à la survenue des œdèmes<br />

pulmonaires et cérébraux tant redoutés en haute altitude.<br />

Plus on s’élève et plus on se rapproche des pôles et plus la pression<br />

atmosphérique baisse !<br />

Plus la pression atmosphérique baisse et plus les corps se dilatent !<br />

Les variations d’altitude et de pression sont mieux supportées par l’organisme si<br />

elles sont lentes et progressives.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

8


Les contraintes sur l’organisme<br />

Hypoxie<br />

C’est la baisse de pression partielle en oxygène dans l’air.<br />

L’air que nous respirons est constitué de 78 % de diazote (N2) pour, 21 % d’oxygène (O2) et<br />

1 % de gaz plus rares.<br />

Nous avons vu que la pression atmosphérique diminuant au fur et à mesure que l’on s’élève,<br />

la pression partielle en oxygène baisse avec elle. Comme c’est la pression de l’oxygène<br />

dans l’air ambiant qui conditionne son captage au niveau des alvéoles pulmonaires,<br />

l’oxygène sera de moins en moins disponible avec l’altitude. Nous verrons dans le chapitre<br />

suivant comment l’organisme réagit à ce manque de pression en oxygène.<br />

Au niveau du mont Blanc (4 810 m), la pression en oxygène baisse d’environ 45 %, au<br />

niveau de l’Aconcagua (6 962 m) elle est réduite de moitié, à celui de l’Everest (8 848 m), de<br />

deux tiers.<br />

Cette baisse de pression en oxygène se manifeste dans le sang (hypoxémie). Les globules<br />

rouges, chargés du transport de l’oxygène jusqu’aux cellules, ne fournissent pas assez de<br />

molécules indispensables à la fonction cellulaire.<br />

L’activité musculaire est la première à souffrir de l’hypoxie. Elle se dégrade de façon<br />

proportionnelle à l’altitude. Beaucoup d’autres fonctions se détériorent également, comme<br />

celles des reins devenant incapables de réguler les échanges liquidiens ; la digestion est<br />

perturbée, les fonctions cérébrales sont diminuées ; la ventilation s’effectue mal…<br />

Pour compenser l’hypoxie, l’homme est capable de déclencher des mécanismes<br />

d’adaptation : augmentation de la ventilation et du rythme cardiaque dans un premier temps,<br />

puis augmentation du nombre de globules rouges dans un deuxième temps. Mais si la<br />

baisse de pression en oxygène est à la fois trop brutale et trop rapide, l’homme ne peut pas<br />

répondre de manière efficace. C’est alors qu’il risque de faire les frais du mal aigu des<br />

montagnes et de l’œdème de haute altitude, dont il peut mourir.<br />

En altitude la baisse de pression atmosphérique s’accompagne d’une baisse de pression en<br />

oxygène ce qui le rend de moins en moins disponible pour l’organisme.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

9


Les contraintes sur l’organisme<br />

Refroidissement<br />

L’homme, contrairement à certains animaux, est un homéotherme, c’est-à-dire qu’il doit<br />

conserver une température corporelle constante pour survivre !<br />

Comme pour un fruit, on peut attribuer à l’homme un « noyau » et une « écorce ». Pour<br />

vivre, il doit absolument maintenir la température de son noyau à 37 °C.<br />

Ce noyau est constitué des organes nobles, indispensables à la survie (cœur, poumon,<br />

reins, foie, cerveau et gros vaisseaux).<br />

L’écorce (peau, muscles, bras et jambes, etc.) peut subir des variations plus sensibles sans<br />

que l’organisme en soit perturbé. Cette écorce joue un rôle de tampon assez efficace quand<br />

les contraintes extérieures ne sont pas excessives (chaud ou froid). L’écorce est également<br />

capable de participer à l’équilibre thermique si l’agression vient de l’intérieur (augmentation<br />

de la chaleur interne produite par la fièvre ou un exercice musculaire intensif) : elle transpire<br />

pour évacuer l’excès de calorie.<br />

En montagne, le froid, le vent, le manque de réserves énergétiques, l’inactivité, la<br />

déshydratation sont autant de facteurs capables de compromettre l’équilibre entre production<br />

et déperdition de chaleur.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

10


Les pertes de chaleur se produisent par :<br />

Conduction : contact direct de la peau avec la neige, la glace ou l’eau (sudation).<br />

Convection : flux d’air arrachant les calories au contact de la peau.<br />

Radiation : le corps rayonne, comme tout corps vivant, et perd de l’énergie<br />

continuellement quand le rayonnement externe (soleil) disparaît.<br />

Évaporation : pour se refroidir, l’homme consomme des calories en transformant<br />

l’eau de la sudation en vapeur d’eau.<br />

Pour comprendre le mécanisme de thermorégulation chez l’homme, il est pratique de le<br />

comparer à une maison équipée d’une chaudière.<br />

La chaudière, c’est noyau central de l’organisme ; c’est elle qui produit de la chaleur.<br />

Le combustible, c’est la ration calorique apportée par l’alimentation, les réserves<br />

énergétiques.<br />

On peut comparer le sang circulant dans les vaisseaux au flux d’eau chaude que diffuse la<br />

chaudière jusqu’aux radiateurs de la maison.<br />

Les radiateurs correspondent aux mains, pieds et cuir chevelu en périphérie du corps<br />

humain (grande surface d’échange bien vascularisée).<br />

Sans charbon (ration calorique), la chaudière ne chauffe pas l’eau des tuyaux.<br />

Sans eau dans les tuyaux (déshydratation, hémorragie) et sans pompe (pompe<br />

cardiaque), la chaleur n’est pas drainée vers les radiateurs périphériques.<br />

L’absence d’isolation de la maison entraîne un surcroît de travail pour la chaudière.<br />

Le thermostat de l’organisme est situé dans le cerveau au niveau de l’hypothalamus ; il<br />

est réglé à 37.2°C, et à la moindre variation de température, il relance la chaudière.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

11


Les moyens de défense de l’organisme<br />

Lutter contre le manque d’oxygène (hypoxie)<br />

Pour évoluer dans un environnement inhospitalier, l’homme est capable de mettre en place<br />

des mécanismes de défense, soit de manière volontaire en suivant un programme<br />

d’entraînement, soit en laissant son organisme s’adapter et s’acclimater.<br />

Les scientifiques estiment que l’homme s’adapte mieux au manque d’oxygène qu’aux<br />

effets du froid !<br />

Entraînement<br />

Il contribue à l’amélioration des performances en habituant l’organisme à subir des charges<br />

de travail plus importantes et à augmenter ses capacités d’endurance à l’altitude.<br />

L’entraînement apprend à gérer l’effort, à économiser les réserves énergétiques, chose<br />

indispensable en altitude.<br />

Adaptation<br />

Les premiers mécanismes physiologiques mis en place de façon involontaire sont<br />

l’augmentation de la fréquence cardiaque et l’augmentation de la fréquence ventilatoire pour<br />

compenser la baisse de pression en oxygène dans le sang.<br />

Acclimatation<br />

Ce sont les mécanismes plus économiques qui se mettent en place à condition que<br />

l’organisme bénéficie d’un peu plus de temps.<br />

Pour compenser les effets de l’hypoxie, la production de globules rouges se multiplie : c’est<br />

la polyglobulie. Elle commence à être efficace dès le sixième jour en altitude.<br />

La fréquence cardiaque reste élevée, mais un mécanisme de contrôle naturel se met en<br />

place pour l’empêcher d’être trop rapide, ce qui limite ses possibilités mais protège le cœur<br />

de l’infarctus.<br />

Le corps doit absolument modifier la répartition de l’eau dans l’organisme au risque de<br />

développer des œdèmes…<br />

Pour que cette acclimatation se produise, il faut que le séjour en altitude dure et qu’il soit<br />

suffisamment haut. L’altitude de 3 000 mètres est considérée comme palier nécessaire au<br />

déclenchement de réactions efficaces<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

12


L’acclimatation protège le cœur contre l’infarctus<br />

Au bout d’une semaine à plus de 4000 mètres, la fréquence cardiaque maximale diminue,<br />

comme si le cœur ne voulait plus répondre à un exercice physique important. En fait, cette<br />

limitation naturelle est due à la baisse de sensibilité des béta-récepteurs du myocarde.<br />

C’est à leur niveau que l’adrénaline agit pour augmenter la fréquence cardiaque en temps<br />

normal. Après acclimatation, ces récepteurs se masquent et l’adrénaline n’agit plus.<br />

Bien que cette modification soit responsable d’une baisse de performance, elle protège le<br />

cœur d’une demande insolvable en oxygène, plus rare à cette altitude.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

13


Acclimatation pour un sommet de moyenne altitude (3000 à 5000 m)<br />

L’ascension du mont Blanc est trop souvent de celles que l’on pense pouvoir aborder sans<br />

préparation. Beaucoup s’y engagent pour la première fois sans se donner les moyens de<br />

réussir. Trop pressés, ils préfèrent compter sur le seul entraînement physique. Pourtant, les<br />

statistiques parlent d’elles-mêmes puisque parmi les prétendants, quatre alpinistes sur cinq<br />

n’atteignent pas le sommet. Et la plupart n’en garderont qu’un mauvais souvenir puisque<br />

trois sur cinq auront souffert de maux de tête ou de vomissements.<br />

La pression en oxygène disponible au sommet du mont Blanc est réduite presque de moitié,<br />

ce qui altère de façon évidente les capacités physiques humaines. La dépression mécanique<br />

exercée sur les cellules et sur les organes creux n’est pas sans effet sur les réactions<br />

physiologiques de l’organisme. Pour en avoir une idée, il suffit d’observer une bouteille en<br />

plastique étanche que l’on a emportée en altitude : elle a gonflé !<br />

La théorie :<br />

La production de globules rouges supplémentaires pour faire face au manque d’oxygène<br />

démarre dès que l’organisme est soumis plus de six heures à une altitude supérieure à<br />

3000 mètres. Il faut six jours pour que ces globules rouges acquièrent leur efficacité.<br />

La pratique :<br />

Sachant cela, il est facile d’établir un programme qui stimule l’organisme les premier et<br />

deuxième jours en réalisant une course aux alentours de 3500 mètres. Avec, en plus, une<br />

nuit à cette altitude, les bénéfices de cette acclimatation seront probants quatre à cinq<br />

jours plus tard et l’ascension du mont Blanc pourra se dérouler dans de bonnes conditions.<br />

Acclimatation pour un sommet de haute altitude (5000 à 8848 m)<br />

Les statistiques démontrent que la haute altitude est souvent le lieu d’expression et<br />

d’épanouissement de l’homme ou la femme mûr. Avec l’âge, on sait mieux se préserver,<br />

respecter les règles d’ascension, gérer l’effort et faire preuve de patience ; l’esprit de<br />

compétition fait place à l’humilité.<br />

L’acclimatation est la pièce maîtresse de la réussite et chacun doit la gérer en fonction de<br />

ses réactions. Toutefois, 5% des alpinistes ne parviennent pas à s’acclimater. Face à<br />

l’hypoxie, certaines personnes ne ressentent aucun signe alors que d’autres réagissent<br />

violemment. Si c’est le cas, ne désespérez pas, nombreux sont ceux qui après avoir vécu<br />

des moments difficiles lors de la marche d’approche se sont retrouvés au sommet de<br />

l’Everest, tandis que d’autres, apparemment plus solides n’ont jamais dépassé la barre des<br />

7000. Il faut savoir prendre son temps.<br />

La période idéale pour réussir un sommet de plus de 8000 mètres se situe entre la<br />

troisième et la sixième semaine d’expédition. Avant, l’acclimatation n’est pas optimale,<br />

après, l’épuisement se fait sentir. Dans l’intervalle, l’alpiniste perd la plus grande partie de<br />

son poids en graisse, ce qui améliore ses performances en même temps que la production<br />

de globules rouges croît. Par ailleurs, dans ce laps de temps, il se trouve dans une phase<br />

combative.<br />

Au-delà de cette période, les chances s’amenuisent. Au-dessus de 5000 mètres, l’organisme<br />

récupère mal, la digestion perd de son efficacité et la constitution de réserves énergétiques<br />

devient plus difficile. Après six semaines, l’organisme puise dans son stock protéique, ce qui<br />

diminue les capacités musculaires.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

14


Les moyens de défense de l’organisme<br />

Lutter contre le froid<br />

Face au froid intense, plusieurs réactions naturelles de défense interviennent :<br />

Le frisson fournit de la chaleur de façon éphémère et peu rentable (« feu de paille »).<br />

La vasoconstriction périphérique réduit le calibre des vaisseaux de l’écorce<br />

(systématique chez tous les individus) et le débit sanguin.<br />

L’augmentation de la température centrale par élévation de la consommation<br />

d’énergie (seules certaines ethnies en sont capables spontanément).<br />

La diminution de la température centrale pour diminuer le gradient de déperdition par<br />

rapport à l’extérieur. Certains pensent que l’acclimatation au froid permet ce type<br />

d’adaptation car certaines ethnies vivant dans ce type de climat depuis plusieurs<br />

générations on développé ce type de défense.<br />

L’ouverture de shunts (dérivations, raccourcis) au niveau des poignets et des<br />

chevilles permettant au sang d’éviter les extrémités et donc de se refroidir avant de<br />

retourner au cœur. Les extrémités sont des surfaces d’échanges importantes<br />

(vascularisation importante, grande surface de peau pour un faible volume de tissus).<br />

Le risque de gelures augmente, mais dans la perspective de sauvegarder les<br />

organes nobles.<br />

Face au froid intense, plusieurs réactions volontaires de défense sont possibles :<br />

L’activité musculaire apporte beaucoup de chaleur mais consomme beaucoup<br />

d’énergie (ne jamais rester statique).<br />

L’augmentation des réserves énergétiques (alimentation, stockage).<br />

L’augmentation directe de la température du noyau central (boissons chaudes,<br />

aliments chauds).<br />

La protection contre les facteurs de refroidissement : convection (coupe-vent, abri) et<br />

conduction (combattre l’humidité, éviter le contact direct avec la glace, l’eau et la<br />

neige).<br />

L’hydratation permet de mieux réguler les transferts de chaleur dans l’organisme.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

15


La protection<br />

La protection de l’individu qui séjourne en montagne passe avant tout par son équipement<br />

vestimentaire et son choix comportemental face à l’isolement propre à l’environnement<br />

hostile.<br />

L’équipement vestimentaire<br />

Il s’est considérablement amélioré, notamment grâce à l’invention de fibres performantes.<br />

Le pouvoir d’isolation d’un vêtement est défini par un indice appelé Clo. 1 Clo correspond au<br />

pouvoir d’isolation d’un vêtement de ville de demi-saison ; l’indice est de 10 Clo pour un sac<br />

de couchage conçu pour des conditions polaires, tandis qu’une tenue légère d’été affichera<br />

0,5 Clo.<br />

En montagne le vêtement protecteur doit être léger pour éviter le surpoids, solide pour limiter<br />

l’usure liée au terrain corrosif, isolant afin de combattre les baisses de températures<br />

extérieures, imperméable à la pluie et au vent tout en permettant à l’évaporation de la<br />

transpiration. En outre, les vêtements doivent sécher rapidement pour être réutilisés en<br />

permanence, mais aussi être confortables et pratiques (ergonomie et qualité des velcros,<br />

des fermetures éclairs et des bretelles…).<br />

On préconise de multiplier les couches de vêtements de manière à pouvoir changer celles<br />

qui auront absorbé l’humidité lors de l’exercice. L’eau qui condense augmente la conduction,<br />

donc la nuisance du froid extérieur sur l’organisme. La multiplication des couches d’air prises<br />

en sandwich, en diffusant la vapeur d’eau, limite la condensation.<br />

Gérer l’isolement<br />

Combattre l’isolement, c’est avant tout se munir de moyens de communication qui<br />

deviendront salvateurs en cas de problème (mobile, radio ou téléphone satellite) et savoir<br />

préserver les batteries de secours.<br />

Il s’agit aussi de prévenir des proches de la course envisagée, de donner des informations<br />

sur le type d’excursion et les horaires de retour.<br />

Mieux vaut éviter de s’aventurer seul si l’on est néophyte et si l’on ne connaît pas le terrain…<br />

En cas de bivouac forcé, il faut savoir économiser ses réserves énergétiques en évitant le<br />

gaspillage par des mouvements inconsidérés, en réduisant les surfaces de conduction<br />

exposées à la glace, la neige ou l’eau, et en se protégeant des courants d’air (convection).<br />

Enfin, ne jamais rester statique. Maintenez votre noyau au-dessus de 35 °C !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

16


C<br />

hapitre 2<br />

LES MALADIES DE MONTAGNE<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1


Les maladies liées à l’altitude<br />

Mal aigu des montagnes (MAM)<br />

Œdème pulmonaire de haute altitude (OPHA)<br />

Œdème cérébral de haute altitude (OCHA)<br />

Œdème périphérique de haute altitude (OLHA)<br />

Hémorragie rétinienne de haute altitude (HRHA)<br />

Bronchite irritative d’altitude (BIHA)<br />

Trouble neurologique de haute altitude (TNDHA)<br />

Trouble du sommeil<br />

Les maladies dues au froid<br />

Hypothermie<br />

Gelure<br />

Allergie au froid<br />

Engelure et acrocyanose<br />

Syndrome de Raynaud<br />

Gelure de cornée<br />

Les maladies causées par le soleil et la chaleur<br />

Déshydratation<br />

Hyperthermie<br />

Épuisement<br />

Ophtalmie des neiges<br />

Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et cataracte<br />

Brûlure solaire<br />

Les lésions provoquées par la foudre<br />

Brûlure<br />

Arrêt cardiaque<br />

Effet blast<br />

Les lésions engendrées par les avalanches<br />

Lésions et mécanismes<br />

Conduite à tenir<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

2


Les maladies liées à l’altitude<br />

Mal aigu des montagnes (MAM)<br />

Pour comprendre ce phénomène, il faut rappeler les deux paramètres essentiels qui<br />

caractérisent l’altitude : la pression diminue et l’oxygène se raréfie.<br />

L’organisme n’apprécie pas ces contraintes, et bien qu’il soit capable de s’y adapter en<br />

augmentant sa ventilation et en multipliant le nombre de ses globules rouges, il a besoin<br />

d’un délai pour réagir.<br />

Si l’on monte trop vite sans respecter de paliers, un ensemble de signes désagréables<br />

apparaît. Les plus fréquents sont les maux de tête (qui peuvent être importants), les<br />

vomissements, l’essoufflement et une fatigue anormale ; l’insomnie perturbe les nuits.<br />

Parfois surviennent même des troubles neurologiques, d’abord sans gravité comme des<br />

vertiges ou de l’agressivité ou, au contraire, sous forme de léthargie, puis plus sérieux, voire<br />

mortels.<br />

Cet ensemble de symptômes constitue ce que l’on appelle le mal aigu des montagnes<br />

(MAM)<br />

Si les signes restent modérés, le MAM est considéré comme bénin et la conduite à tenir est<br />

simple : se reposer, ralentir la courbe d’ascension en prenant un jour de détente sans<br />

couvrir de dénivelé, prendre éventuellement de l’aspirine ou du paracétamol et bien<br />

s’hydrater. Même en prenant toutes les précautions nécessaires, on peut considérer que le<br />

MAM est le prix à payer pour une acclimatation progressive. Il atteint sept personnes sur dix<br />

qui tentent l’ascension du mont Blanc et une personne sur deux en Himalaya : c’est dire<br />

comme ce syndrome est banal en altitude.<br />

Mais les symptômes peuvent s’intensifier au point de rendre toute activité physique<br />

impossible. Du stade de gravité 1, on passe au stade 2, puis au 3. Attention ! n’attendez pas<br />

ce dernier pour agir : la décompensation en œdème pulmonaire de haute altitude (OPHA)<br />

ou en œdème cérébral de haute altitude (OCHA) peut être rapidement mortelle.<br />

Stade 1<br />

Maux de tête calmés par les<br />

antalgiques courants<br />

(paracétamol, aspirine)<br />

Stade 2<br />

Maux de tête résistants aux<br />

antalgiques courants + signes<br />

digestifs +/-signes accessoires.<br />

Stade 3<br />

Difficulté respiratoire au repos<br />

ou/et trouble neurologique (les<br />

troubles de l'équilibre sont les<br />

premiers signes à apparaître)<br />

Stades de gravité du MAM<br />

Respectez les paliers !<br />

(ne pas dépasser 400m entre<br />

deux nuits consécutives audessus<br />

de 3000m)<br />

Reposez-vous un jour ou<br />

deux à la même altitude.<br />

Antalgiques traditionnels<br />

Hydratation +++<br />

Oxygène<br />

Descente ++<br />

Caisson<br />

acétazolamide<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Signes accessoires<br />

Maux de tête +++<br />

Insomnie ++<br />

Troubles digestifs +<br />

Essoufflement<br />

Manque d’appétit<br />

Urines peu abondantes<br />

Bâillements<br />

Somnolence diurne<br />

Désorientation<br />

Vertiges<br />

Stress<br />

Irritabilité<br />

Dépression<br />

En altitude, l’élimination urinaire importante est un signe de bonne acclimatation !<br />

3


Conduite à tenir devant un MAM<br />

Du repos à la même altitude suffit le plus souvent à apaiser les troubles et permet<br />

de reprendre l'ascension le lendemain.<br />

La redescente agit de façon miraculeuse : une perte de dénivelé de 500 mètres<br />

seulement peut améliorer rapidement l’état du malade et éviter que son état<br />

n’évolue vers un œdème pulmonaire ou cérébral.<br />

Le caisson hyperbare est la solution la meilleure quand la descente est<br />

impossible. Il équipe désormais de nombreuses expéditions ou trekking. Portable, il<br />

se plie comme une tente et ne pèse pas plus lourd. On le gonfle avec une pompe<br />

mécanique qui permet de comprimer artificiellement l’air qui se trouve dedans. Une<br />

à deux heures à l’intérieur du sarcophage améliorent les symptômes du malade et<br />

lui permettent même parfois de redescende par ses propres moyens. Ce caisson<br />

portable a sauvé de nombreuses vies [voir vidéo du caisson de recompression portable]<br />

Traitement médical du MAM<br />

Trois médicaments notoirement efficaces doivent faire partie de la trousse médicale d’expédition,<br />

surtout quand on ne dispose pas d'un caisson hyperbare.<br />

L'acétazolamide (DIAMOX) est le plus efficace, surtout en traitement préventif débuté deux<br />

jours avant l'ascension.<br />

- Posologie : 1 comprimé de 250 mg le matin et le midi. Diviser les doses par deux pour les<br />

personnes de moins de 60 kg ou si les effets secondaires sont mal supportés.<br />

- Effets secondaires : fourmillements dans les mains, les pieds ou sur le visage ; émission d’urine<br />

augmentée ; donne un goût salé aux boissons gazeuses ; parfois troubles digestifs (nausées,<br />

vomissements) ; tendance à l’hypokaliémie (baisse de potassium dans le sang).<br />

- Contre-indication absolue : allergie connue aux sulfamides.<br />

- Contre-indication relative : personnes sujettes aux coliques néphrétiques.<br />

- Conseils : prendre des pastilles de potassium pour prévenir de l’hypokaliémie (KALEORID : 2<br />

comprimés par jour le temps du traitement) Prolonger le traitement par acétazolamide 4 à 5 jours<br />

après l’ascension si l’on reste en altitude (camp de base)<br />

Le sildénafil (VIAGRA) est un médicament récent conçu pour les troubles de l’érection et le<br />

traitement de l’impuissance. Son action bénéfique sur le mal aigu des montagnes et surtout<br />

sur l’œdème pulmonaire vient d’être validé. Il intervient sur l’hypertension artérielle<br />

pulmonaire connue pour être en partie responsable de l’œdème pulmonaire de haute<br />

altitude. Son intérêt dans la mal aigu des montagnes n’est pas encore démontré.<br />

La bétamétasone (CELESTENE) : 8 mg injectable d’emblée (intra veineuses ou intra<br />

musculaire), à renouveler toutes les 6 heures jusqu’à amendement des signes. Le<br />

bétamétasone peut être utilisé pour les MAM récalcitrants.<br />

Ces traitements ne peuvent être prescrits que par un médecin du fait des contre-indications et des<br />

effets secondaires. Dans la pratique, les experts admettent que ces traitements soient appliqués à<br />

distance par un soignant non médecin bien averti ou à distance par un médecin (télémédecine)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

4


Utilisation du caisson de recompression hyperbare [voir vidéo]<br />

Indications :<br />

Mal aigu des montagnes sévère (MAM stade 3)<br />

Œdème pulmonaire de haute Altitude (OPHA)<br />

Œdème cérébral de haute altitude (OCHA)<br />

Étape 1<br />

Allonger l’alpiniste malade à l’intérieur du caisson ouvert sur un matelas en mousse en lui expliquant ce qui va<br />

suivre pour le rassurer.<br />

Surélever sa tête avec des vêtements ou un coussin.<br />

Placer un saturomètre 1 (si disponible) à son doigt.<br />

Mettre à sa disposition un urinal ou une bouteille pour uriner.<br />

Pour qu’il ne souffre pas des oreilles, lui donner un bonbon<br />

à sucer ou un chewing-gum à mâcher.<br />

Étape 2<br />

Fermer la fermeture éclair et attacher les sangles.<br />

Arrimer le caisson s’il est dans une pente glissante.<br />

Placer la tête du caisson vers le haut si le terrain est pentu.<br />

Étape 3<br />

Brancher la pompe manuelle sur l’un des robinets en prenant soin de fermer l’autre robinet (évacuation)<br />

Gonfler le caisson progressivement jusqu’à son maximum (manomètre calé à 220 mbar) en prenant soin de<br />

laisser au malade le temps de déglutir pour équilibrer la pression dans ses oreilles.<br />

Une fois la pression de 220 mbar atteinte, 5 coups de pompe doivent être administrés toutes les minutes<br />

pendant toute l’opération afin de renouveler le taux d’oxygène et d’évacuer le gaz carbonique dans le caisson (se<br />

faire relayer par d’autres membres de l’expédition)<br />

Le traitement doit durer au moins une heure, deux heures en cas d’atteinte sérieuse. Si l’état du malade ne<br />

s’améliore pas, il peut être renouvelé autant de fois que nécessaire en attendant l’évacuation.<br />

Le dégonflage doit s’étaler sur quelques minutes, par paliers, pour respecter la décompression des oreilles du<br />

malade.<br />

1 Outil de mesure de pression en oxygène du sang artériel que l’on place sur le bout du doigt.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

5


L’acétazolamide (DIAMOX) est un inhibiteur de l’anhydrase carbonique qui limite l’alcalinisation du<br />

sang, ce qui a pour effet de stimuler la ventilation. Il aurait un effet bénéfique également en<br />

diminuant la pression intra crânienne. Il lui faut 12 à 24 heures pour agir. On doit donc le prendre de<br />

façon préventive un à deux jours avant de monter en altitude.<br />

On le préconise chez les personnes présentant des difficultés d’acclimatation ou pour celles qui<br />

n’ont pas le temps de s’acclimater pour des raisons professionnelles ou logistiques (arrivée en avion<br />

directement à plus de 4000 m, comme à La Paz (Bolivie) ou Lhassa (Tibet))<br />

Le DIAMOX n’est que faiblement diurétique, mais il est conseillé de s’hydrater largement pendant la<br />

phase d’acclimatation.<br />

Il peut être responsable de fuite de potassium (hypokaliémie), qu’il est donc recommandé de<br />

prendre un complément (comprimés)<br />

Il a été démontré que le DIAMOX améliorait la ventilation pendant le sommeil en altitude, ce qui peut<br />

être intéressant pour les personnes souffrant d’insomnie et d’apnées du sommeil.<br />

Comment prévenir le MAM ?<br />

Consultation préventive<br />

Ceux qui ne sont jamais allés en altitude peuvent avoir un aperçu de leur sensibilité au mal aigu des montagnes<br />

en pratiquant un « test à l’hypoxie » à l’occasion d’une consultation spécialisée (voir chapitre 6)<br />

Cette consultation est également conseillée à toutes les personnes souffrant d’une pathologie chronique<br />

susceptible de décompenser en altitude.<br />

Respecter les paliers d’ascension<br />

Le corps est capable de s’acclimater pour peu qu’on lui en laisse le temps. En trekking, une fois l’altitude de<br />

3 000 mètres atteinte, on conseille de ne jamais dépasser 400 mètres de dénivelé entre deux nuits consécutives.<br />

À ceux qui ne peuvent pas se permettre de monter progressivement pour des raisons logistiques alors que le<br />

sommet visé dépasse 4 000 mètres, on conseille de réaliser une ou deux ascensions à moindre altitude au cours<br />

de la semaine qui précède le séjour, en dormant une ou deux nuits à plus de 3 000 mètres. C’est pendant la nuit<br />

que l’organisme est le plus stimulé pour produire les globules rouges supplémentaires (polyglobulie)<br />

Hydratation<br />

Il faut s’affranchir de cette idée fausse qui accuse l’hyperhydratation d’être responsable des œdèmes d’altitude.<br />

C’est tout le contraire ! L’hydratation amorce et relance la fonction rénale, ce qui permet au rein de jouer son rôle<br />

de filtre. Les toxines liées à l’exercice et à la souffrance des cellules en manque d’oxygène sont mieux filtrées,<br />

permettant à l’équilibre hydroélectrique de s’instaurer de manière harmonieuse.<br />

Acétazolamide (DIAMOX)<br />

C’est l’alternative médicamenteuse la plus courante, à condition de le prendre au moins 24 heures avant<br />

l’ascension. Il est en effet beaucoup plus efficace en préventif, bien qu’il puisse être utilisé aussi de façon<br />

curative.<br />

Aspirine<br />

La prise préventive d’aspirine est également possible. L’aspirine prévient des maux de tête, des crampes et des<br />

courbatures en améliorant la circulation dans les petits vaisseaux.<br />

Autres moyens<br />

Bien que fort prisés, certains produits n’ont jamais véritablement fait la preuve de leur efficacité (produits à base<br />

de ginkgo biloba [TANAKAN] et homéopathie [coca])<br />

Ne jamais monter trop vite trop haut !<br />

Monter suffisamment haut pour s’acclimater !<br />

Ne pas rester trop haut trop longtemps !<br />

À partir de 3000 m d’altitude, ne jamais dépasser 400 m de dénivelé positif<br />

entre deux nuits consécutives.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

6


Les conseils du Docteur Vertical<br />

Le mal aigu des montagnes est un syndrome inévitable. Même si tout le monde n’y est pas aussi<br />

sensible, chacun doit savoir gérer la survenue des signes révélateurs et désagréables aussi bien sur<br />

soi-même que sur ses compagnons de cordée. L'ascension provoque sur le corps une double<br />

contrainte : mécanique, liée à la dépression (comme la bouteille en plastique qui gonfle en altitude) ;<br />

physiologique, par un déficit en oxygène qui limite les efforts (imaginez-vous avec un sac en<br />

plastique sur la tête !)<br />

L'altitude appartient à ceux qui montent tranquillement. Celui qui brûle les étapes (c'est souvent le<br />

plus jeune, sportif et entraîné) risque de payer cher son impatience. Le temps qu'il espère gagner en<br />

brûlant les étapes d’acclimatation va lui être exigé plus haut. Le MAM fait toujours payer l'alpiniste<br />

prétentieux qui s'imagine au-dessus du lot.<br />

La PEP ou pression expiratoire positive est une technique qui intéresse les adeptes de la<br />

haute altitude en mal d'amélioration de performance. Elle repose sur le fait que si la pression<br />

diminue en altitude et limite la fixation de l’oxygène sur les globules rouges, il suffit<br />

d'augmenter cette pression de façon artificielle au niveau de l'alvéole pulmonaire pour<br />

améliorer les performances (souffler comme dans une trompette ou pour réanimer un feu ;<br />

mettre un obstacle devant la bouche comme un foulard épais ou un masque de néoprène)<br />

Appréciée par certains (un masque prototype a même été élaboré), elle est dénigrée par<br />

d'autres en raison de la gêne et de la fatigue qu'elle procure en plein effort.<br />

En cas de maux de têtes, certaines petites astuces peuvent être salutaires :<br />

– Séances d'hyperventilation au repos qui améliorent la saturation en<br />

oxygène dans le sang et diminuent ainsi la pression intracrânienne.<br />

– Éviter les somnifères en altitude quand on est encore mal acclimaté car ils peuvent<br />

entraîner des hypoventilations, voire des apnées pendant le sommeil.<br />

– Prendre un comprimé d'acétazolamide (DIAMOX) qui améliore la ventilation ou/et<br />

prendre 1 g d'aspirine.<br />

– Dormir en gardant le haut du corps redressé, appuyé sur un sac à dos.<br />

– Éviter les efforts violents pendant les phases d'acclimatation.<br />

– Penser à bien s’hydrater.<br />

– Éviter les bonnets, les casques ou les bandeaux trop serrés.<br />

– Se protéger du soleil.<br />

– Éviter l'excès d'alcool.<br />

Certains centres de consultation proposent un entraînement sur bicyclette ergométrique avec<br />

inhalation d'un mélange gazeux appauvri en oxygène selon un programme de séances<br />

quotidiennes ou biquotidiennes avant le départ en expédition. L’objectif est de déclencher la<br />

production de globules rouges avant le séjour proprement dit pour prendre de l’avance.<br />

Cette technique ne fait pas l’unanimité chez les experts.<br />

Bien que les fruits de l'acclimatation disparaissent trois semaines après le retour<br />

d'expédition, beaucoup de professionnels pensent qu'une certaine mémoire de<br />

l'acclimatation perdure au fur et à mesure des expéditions. Même si cela est vrai,<br />

l’himalayiste le plus aguerri ne sera jamais vacciné contre le MAM et ne peut faire l’économie<br />

d’une acclimatation à chaque expédition.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

7


Les maladies liées à l’altitude<br />

Œdème pulmonaire de haute altitude (OPHA)<br />

C’est l’une des principales complications du mal aigu des montagnes.<br />

Il survient généralement dans la première partie du séjour en altitude, pendant les phases<br />

d’acclimatation. Ceux qui ne respectent pas les paliers d’acclimatation sont les premiers<br />

menacés.<br />

Les personnes qui ont déjà été atteintes d’un œdème aigu du poumon risquent fort de<br />

récidiver.<br />

Attention, c’est la nuit que l’œdème se prépare, car la ventilation est moins bonne et c’est le<br />

matin, au chant du coq, qu’il achève sa victime. À partir de 4 000 mètres d’altitude, ne<br />

jamais dormir seul, surtout au début du séjour !<br />

Certains signes annoncent l’œdème et permettent de le détecter avant qu’il ne soit trop<br />

tard :<br />

Les maux de tête ne cèdent pas malgré les doses importantes d’aspirine ou de<br />

paracétamol.<br />

La fatigue est à son comble et, alarme déterminante, le sujet n’arrive pas à reprendre<br />

son souffle, même à l’arrêt.<br />

Des troubles du comportement peuvent être associés, comme une somnolence<br />

exagérée, une apathie démesurée, voire, au contraire, une agitation avec délire.<br />

Si personne n’a détecté ces signes avant-coureurs, la personne commence bientôt à<br />

s’asphyxier et des grésillements laryngés venant du fond de sa gorge peuvent<br />

devenir audibles à l’oreille.<br />

Quand la toux et l’expectoration ramènent une sorte de mousse saumonée, l’urgence<br />

est extrême et le cas devient mortel.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

8


Conduite à tenir devant un OPHA<br />

La descente urgente est le meilleur traitement (+++) C’est la solution la plus souvent<br />

adoptée dans les montagnes européennes grâce au secours héliporté. En<br />

expédition, il faudra se débrouiller le plus souvent sur chaise à porteur ou yack.<br />

Oxygène (++) : efficace en secours en montagne, mais souvent indisponible en<br />

expédition.<br />

Caisson de recompression (+++) : arme indispensable en expédition ou en trekking<br />

quand il n’y a pas d’oxygène disponible.<br />

Traitement médical de l’OPHA<br />

Bétaméthasone (CELESTENE) 8mg injectable (IV-IM)<br />

C’est un corticoïde qu’il faut associer au traitement de recompression (oxygène,<br />

caisson ou redescente)<br />

Le mieux est de l’administrer en injection intra veineuse de (8 mg IV)<br />

En situation d’urgence, s’il n’y a pas de médecin sur place et que le délai<br />

d’évacuation dépasse une heure, un infirmier ou un correspondant averti et formé<br />

doit être en mesure de l’injecter. Faute de quoi, on pourra faire avaler le produit si le<br />

malade est coopérant.<br />

Ou/et Nifédipine (ADALATE) 20 mg d’emblée puis 1 gélule de 20mg LP toutes les<br />

6 heures jusqu’à la disparition des signes. Contre-indication : hypotension<br />

Ou/et Sildénafil (VIAGRA) 1 comprimé de 50mg toutes les 6 heures jusqu’à<br />

disparition des signes. Contre-indications : insuffisance cardiaque et antécédent<br />

d’insuffisance coronarienne<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

9


Les maladies liées à l’altitude<br />

Œdème cérébral de haute altitude (OCHA)<br />

Comme l’œdème pulmonaire, cette redoutable complication du MAM survient généralement<br />

dans la première partie du séjour, pendant les phases d’acclimatation.<br />

Les personnes ayant déjà été atteintes d’un œdème aigu du poumon d’altitude ou d’un<br />

œdème cérébral d’altitude sont plus à même d’en faire un autre.<br />

Les personnes qui ne respectent pas les paliers d’acclimatation sont les premiers sur la liste.<br />

Attention, comme l’œdème pulmonaire, c’est la nuit que le mal survient et à l’aube qu’il tue.<br />

On ne répétera donc jamais assez qu’il ne faut pas dormir seul à partir de 4 000 mètres.<br />

Attention, l’œdème cérébral peut être associé à un œdème pulmonaire ; les troubles du<br />

comportement qui accompagnent l’œdème pulmonaire peuvent être trompeurs.<br />

Comme l’œdème pulmonaire, l’œdème cérébral est un mal aigu des montagnes mal<br />

soigné :<br />

Là encore, les maux de tête ne cèdent pas malgré les fortes doses d’aspirine ou de<br />

paracétamol.<br />

La fatigue est à son comble et, ce qui doit vous inquiéter, ce sont les troubles de<br />

l’équilibre (ataxie) et les troubles du comportement : le sujet n’est plus cohérent, il<br />

délire, souffre d’hallucinations, devient agressif ou beaucoup trop somnolent.<br />

L’œdème cérébral, un peu moins fréquent que l’œdème pulmonaire, est souvent plus<br />

difficile à soigner car le malade n’est pas toujours coopérant.<br />

L’OCHA est plus sournois que l’OPHA car il survient parfois sans prodromes<br />

évidents.<br />

Sans soin, le malade sombre le coma. L’urgence est alors extrême et le cas mortel.<br />

On meurt ou on guérit sans séquelle d’un œdème cérébral de haute altitude.<br />

Le cerveau souffre à la fois du manque d’oxygène et d'une augmentation de pression<br />

dans la boîte crânienne qui comprime le cerveau.<br />

L’œdème cérébral de haute altitude (OCHA) se traite en associant :<br />

Redescente (réelle) ou artificielle (oxygène ou caisson de recompression)<br />

Médicaments (bétaméthasone (CELESTENE))<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

10


Conduite à tenir devant un OCHA<br />

La descente urgente est le meilleur traitement (+++) C’est la solution la plus<br />

souvent adoptée dans les montagnes européennes grâce au secours héliporté. En<br />

expédition, il faudra se débrouiller le plus souvent sur chaise à porteur ou yack.<br />

Oxygène (++) : efficace en secours en montagne, mais souvent indisponible en<br />

expédition.<br />

Caisson de recompression (+++) : arme indispensable en expédition ou en<br />

trekking quand il n’y a pas d’oxygène disponible.<br />

Traitement médical de l’OCHA<br />

Bétaméthasone (CELESTENE)<br />

C’est un corticoïde qu’il faut associer au traitement de recompression (oxygène,<br />

caisson ou redescente)<br />

Le mieux est de l’administrer en injection intra-veineuse de (8 mg IV)<br />

En situation d’urgence, s’il n’y a pas de médecin sur place et que le délai<br />

d’évacuation dépasse une heure, un infirmier ou un correspondant averti et formé<br />

doit être en mesure de l’injecter. Faute de quoi, on pourra faire avaler le produit si le<br />

malade est coopérant.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

11


Les maladies liées à l’altitude<br />

Œdèmes localisés de haute altitude (OLHA)<br />

Du fait de la dépression et de l’hypoxie, l’altitude provoque des troubles dans les échanges<br />

entre les différents compartiments liquidiens de l’organisme.<br />

Le rein, qui joue normalement un rôle majeur pour réguler ces échanges, n’est pas toujours<br />

à la hauteur. Il lui faudra parfois un peu de temps pour s’adapter. Dans certains cas, plus<br />

rares, il ne s’adaptera jamais.<br />

Les premiers signes visibles sont les œdèmes périphériques que l’on repère très<br />

facilement :<br />

au niveau des jambes et surtout des chevilles par le « signe de la chaussette »<br />

(marque importante sur la peau),<br />

au niveau du poignet par les marques du bracelet de la montre,<br />

au niveau des yeux, plus gonflés que d’habitude le matin (poches sous les yeux)<br />

au niveau du visage qui est boursouflé prenant un aspect « mongoloïde »,<br />

une prise de poids survient,<br />

l’émission d’urine diminue.<br />

Ces signes sont un avertissement, lequel ne doit pas obligatoirement affoler mais au moins<br />

inciter à ralentir la courbe d’ascension. Une pose d’un jour ou deux à l’altitude où l’on se<br />

trouve est préconisée.<br />

La personne atteinte d’OLHA n’a certainement pas assez bu, car contrairement à ce qu’on<br />

imagine trop souvent, c’est en augmentant ses apports hydriques que l’on relance la diurèse<br />

et que les œdèmes disparaissent.<br />

L’adage « qui pisse bien boit bien et qui boit bien pisse bien ! » est particulièrement pertinent<br />

en altitude !<br />

Si les œdèmes persistent, il faut tenter un traitement à<br />

l’acétazolamide (DIAMOX),<br />

ou/et « décoincer » le système par une séance de caisson hyperbare qui pourra<br />

relancer la diurèse.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

12


Les maladies liées à l’altitude<br />

Hémorragie rétinienne de haute altitude (HRHA)<br />

On l’appelle aussi « rétinopathie d’altitude »<br />

La rétine est la fine membrane qui tapisse le fond de l’œil et qui permet de<br />

voir. Les petits vaisseaux sanguins qui la parcourent et la nourrissent sont<br />

fragiles, comme tous les vaisseaux qui circulent dans notre cerveau.<br />

En altitude, la circulation est ralentie par la déshydratation et l’augmentation<br />

du nombre de globules rouges qui rend le sang plus épais.<br />

Des petits caillots de sang peuvent se former à cause du manque d’oxygène.<br />

Sur la rétine, ces caillots bouchonnent et l’augmentation de pression provoquée par cette mauvaise circulation<br />

entraîne des ruptures et des micro-hémorragies du fond de l’œil qui peuvent se traduire par des troubles de la<br />

vision.<br />

La plupart du temps, ces hémorragies sont tellement petites que la vision n’en est pas affectée.<br />

Au-delà de 7 000 mètres, tous les himalayistes font des micro-hémorragies et presque toutes cicatrisent dans les<br />

deux mois qui suivent le retour.<br />

Par contre, les hémorragies plus importantes peuvent être dangereuses.<br />

Les signes prémonitoires sont :<br />

Ŕ l’impression de voir des tâches ou un voile noir.<br />

Ŕ des sensations de flou visuel.<br />

Le signe véritablement alarmant est la perte brutale d’une partie plus ou moins importante du champ de<br />

vision.<br />

Ce n’est pas douloureux mais inquiétant. Dans ce cas, la poursuite du séjour est fortement contre-indiquée au<br />

risque de perdre définitivement la vision de l’œil atteint.<br />

Tester son œil !<br />

Pour déterminer l’origine du problème, il suffit de masquer un œil puis l’autre. Si la sensation est similaire c’est<br />

que le problème vient d’en haut (le cerveau), si la vision est différente selon l’œil masqué, c’est que le problème<br />

se situe au niveau de l’œil.<br />

Conduite à tenir<br />

Redescendre, arrêter l’aspirine si la personne atteinte en prend et démarrer un traitement à l’acétazolamide<br />

(DIAMOX) ; cela diminuera la pression intraoculaire.<br />

Le port des lunettes de glacier de qualité ne semble pas jouer un rôle majeur dans la survenue de cette<br />

pathologie qui relève plus de l’altitude et de l’hypoxie que du rayonnement solaire.<br />

Plus l’altitude est importante plus le risque est élevé.<br />

Les personnes ayant déjà souffert de problèmes rétiniens doivent consulter leur ophtalmologue avant de partir.<br />

Hémorragies Rétiniennes (HRHA)<br />

Flou visuel<br />

Voile noir<br />

Perte de la vision d'un œil ou d'une partie du champ de vision<br />

Conduite à Tenir<br />

Interrompre définitivement l'ascension<br />

Arrêter l'aspirine<br />

acétazolamide (DIAMOX)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

13


Les maladies liées à l’altitude<br />

Bronchite irritative de haute altitude (BIHA)<br />

Pourquoi tousse-t-on autant en altitude ?<br />

La bronchite irritative de haute altitude est une toux sèche et quinteuse volontiers<br />

déclenchée par l’inspiration forcée, ce qui est très ennuyeux puisqu’il s’agit précisément<br />

d’hyperventiler pour atteindre les plus hauts sommets.<br />

Les mécanismes en cause ne sont pas clairement définis. Une inflammation locale au<br />

niveau de la muqueuse des bronches et bronchioles, liée à l’hyperventilation d’air sec et<br />

riche en microparticules de glace, serait en partie responsable. Mais certains chercheurs<br />

pensent que cette inflammation est plutôt le fait d’un œdème pulmonaire de haute altitude à<br />

minima.<br />

Cette toux harcelante est particulièrement pénible la nuit en position allongée.<br />

Pour s’en prémunir et éviter la survenue d’une bronchite irritative, tous les petits moyens<br />

sont bons :<br />

masque néoprène ou foulard devant la bouche,<br />

aérosol, humidificateur,<br />

inhalation au-dessus d’une gamelle d’eau qui boue.<br />

En cas de toux rebelle, il est possible de recourir au spray de corticoïdes comme le<br />

béclométasone (BECOTID) par exemple, 3 à 6 bouffées de spray par jour) ou paracétamol<br />

codéiné.<br />

Mais attention à ne pas abuser des médicaments à base de codéine qui calment la toux<br />

mais dépriment la respiration !<br />

En haute altitude, mettre un masque sur la bouche pour respirer afin de prévenir la<br />

bronchite irritative d’altitude<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

14


Les maladies liées à l’altitude<br />

Troubles du sommeil<br />

Ils sont très fréquents et se traduisent par :<br />

une diminution de la durée du sommeil profond qui peut aller jusqu’à l’insomnie.<br />

une augmentation des phases de sommeil paradoxal où prédominent rêves et<br />

agitations.<br />

une augmentation du nombre de réveils nocturnes.<br />

Ils résultent d’un mécanisme de défense de l’organisme assez classique ; par<br />

autorégulation, l’organisme limite les phases de sommeil favorables aux apnées<br />

respiratoires favorisant l’hypoxie et les complications qui peuvent en être la conséquence<br />

(œdème pulmonaire ou cérébral d’altitude)<br />

Gérer ce problème en expédition n’est pas chose facile puisqu’il faut à la fois pouvoir dormir<br />

suffisamment afin de récupérer de la fatigue, sans, par ailleurs, favoriser les apnées du<br />

sommeil.<br />

C’est la raison pour laquelle on a longtemps déconseillé l’utilisation de somnifères et de<br />

médicaments susceptibles de déprimer la ventilation en altitude.<br />

Toutefois, il a été démontré récemment que certains d’entre eux ne déprimaient pas les<br />

centres respiratoires et pouvaient être utilisés sans crainte, au moins jusqu’à des altitudes<br />

voisines de 5 000 mètres. Il s’agit du zolpidem (STILNOX), du loprazolam (HAVLANE), du<br />

zolpiclone (IMOVANE)<br />

Par ailleurs, certaines communications scientifiques ont montré que l’acétazolamide<br />

(DIAMOX) pouvait diminuer le risque d’apnée et d’hypoventilation nocturne.<br />

Malheureusement, l’acétazolamide étant diurétique, il augmente le nombre de réveils pour<br />

vidange physiologique, ce qui participe à l’inconfort des nuits en d’altitude.<br />

L’insomnie s'améliore avec l'acclimatation.<br />

N'utiliser que des somnifères ne déprimant pas la respiration (zolpiclone, zolpiderm,<br />

loprazolam)<br />

Éviter la codéine.<br />

Essayez l'acétazolamide.<br />

Les ronfleurs sont sujets aux apnées du sommeil.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

15


Les maladies liées à l’altitude<br />

Troubles neurologiques de haute altitude (TNDHA)<br />

Quantité de symptômes curieux peuvent apparaître à des altitudes où ne subsiste que le<br />

minimum vital d’oxygène et où l’organisme est fragilisé alors qu’aucune déficience n’est<br />

autorisée.<br />

Troubles de l’élocution, amnésies, troubles de la marche, délires, vertiges ou paralysies<br />

rendent perplexes, surtout s’ils apparaissent lors du franchissement d’une crevasse ou sur le<br />

fils d’une arête vertigineuse.<br />

L’hypocapnie (baisse du taux de gaz carbonique dans le sang) serait responsable de<br />

spasmes au niveau des petits vaisseaux irriguant certains territoires du cerveau.<br />

L’hyperventilation, si elle a l’avantage d’augmenter l’apport d’oxygène dans l’organisme,<br />

présente l’inconvénient d’évacuer plus de gaz carbonique qu’il n’en faudrait, ce qui<br />

provoque cette hypocapnie.<br />

Certes pas aussi nombreuses qu’en plongée sous-marine, des microbulles d’azote<br />

conséquentes des variations de pression pourraient être responsables, dans un territoire<br />

cérébral rendu si fragile, de l’interruption transitoire de son irrigation. Plus de son, plus<br />

d’image !<br />

Ces phénomènes étant mal connus, on ne peut en déduire que des mesures préventives.<br />

Ne pas abuser de l'hyperventilation.<br />

Éviter les variations de pression trop brutales (montée en hélicoptère)<br />

La haute altitude est à déconseiller aux personnes ayant déjà fait l’objet d’un problème<br />

cérébral.<br />

Mieux veut éviter de grimper seul à très haute altitude au cas où ce type d'incident<br />

surviendrait.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

16


Les maladies dues au froid<br />

Hypothermie<br />

L’hypothermie guette quiconque fréquente la montagne où la température diminue de 1 °C<br />

tous les 150 mètres d’ascension et où le pouvoir refroidissant du vent est important (effet<br />

Windchill (cf.chapitre 1)<br />

On parle d’hypothermie quand la température centrale du corps humain descend en<br />

dessous de 35 °C.<br />

Tous les spécialistes ne sont pas tout à fait d’accord sur la façon de définir les niveaux de<br />

gravité de l’hypothermie. Certains préconisent une classification en fonction de la<br />

température, d’autre en fonction du risque potentiel, d’autres en fonction du mécanisme<br />

impliqué, etc.<br />

La classification la plus classique est fonction de la température centrale, c’est-à-dire de la<br />

température du cœur mesurée au moyen d’une sonde rectale ou œsophagienne à l’hôpital<br />

ou d’un thermomètre épitympanique 2 spécifique quand on est sur le terrain.<br />

vent<br />

hypoxie<br />

humidité<br />

déshydratation<br />

épuisement<br />

dénutrition<br />

équipement inadapté<br />

inaction<br />

alcool<br />

Les conseils du Docteur Vertical<br />

Le vent a un pouvoir de refroidissement important : s’en protéger rapidement est<br />

essentiel pour éviter l’hypothermie !<br />

La majorité des pertes thermiques se font par la tête, les mains et les pieds ;<br />

bonnet, gants et chaussettes sont primordiaux : ne pas s’en séparer !<br />

Les sous-vêtements mouillés par la transpiration ont un pouvoir refroidissant majeur<br />

lié à la conduction : changer rapidement de sous-vêtements quand ils sont humides, emporter des sousvêtements<br />

de rechange dans le sac !<br />

L’hydratation est indispensable pour assurer les échanges thermiques dans les<br />

différentes parties du corps : boire ou se refroidir, il faut choisir !<br />

Les réserves énergétiques sont les seules capables d’activer les muscles et de<br />

dégager de la chaleur : se nourrir intelligemment et de façon équilibrée, et savoir gérer son effort dans le<br />

temps !<br />

L’activité physique permet de maintenir une température de survie : ne<br />

jamais rester inactif !<br />

L’alcool donne une sensation de réchauffement éphémère car il dilate les vaisseaux<br />

périphériques ce qui entraîne secondairement une hypothermie : ne boire de l’alcool qu’une fois le refuge<br />

atteint !<br />

2 Thermomètre mesurant la température de la colonne d’air située contre le tympan.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

17


Comment évaluer un degré d’hypothermie ?<br />

37°C - 35°C<br />

35°C - 32°C<br />

32°C - 28°C<br />

28°C - 25°C<br />

en dessous de<br />

25 °C<br />

Évaluation de la température centrale de l’hypotherme<br />

pas d’hypothermie<br />

hypothermie modérée<br />

hypothermie sévère<br />

hypothermie majeure<br />

ATTENTION, FRAGILE !<br />

hypothermie létale<br />

ATTENTION, FRAGILE !<br />

Les thermomètres utilisés traditionnellement pour mesurer la fièvre ne sont pas adaptés à<br />

l’hypothermie ; il faut un thermomètre épitympanique dont ne disposent généralement que<br />

les médecins spécialistes.<br />

C’est ainsi qu’il vaut mieux apprendre à évaluer la température en fonction de l’aspect<br />

clinique<br />

Attention ! Un hypotherme grave en état de mort apparente peut survivre. Le cas record de<br />

réanimation publié concerne une étudiante norvégienne en arrêt cardiaque à 13,7 °C. Elle a<br />

été massée près de deux heures avant d’être évacuée au centre hospitalier le plus proche<br />

où elle a pu bénéficier d’une circulation extracorporelle !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

frissons intermittents/conscience conservée<br />

frissons permanents/conscience conservée<br />

arrêt des frissons/hallucinations, délire<br />

et perte de conscience progressive<br />

rigidité musculaire modérée<br />

coma/cœur battant - pouls régulier mais lent<br />

rigidité musculaire importante<br />

coma/état de mort apparente<br />

arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire<br />

pas de pouls ressenti<br />

rigidité musculaire majeure<br />

18


Conscient<br />

avec<br />

frissons<br />

Au-dessus de<br />

32°C<br />

Protéger du froid et<br />

réchauffer<br />

énergiquement.<br />

Enlever les vêtements s'ils<br />

sont mouillés.<br />

Frotter la personne avec<br />

des linges secs et<br />

l'envelopper avec un<br />

duvet ou l'approcher<br />

d'une source de chaleur.<br />

Donner des boissons<br />

chaudes.<br />

Traiter les lésions graves<br />

et perfusions chaudes si<br />

nécessaires<br />

Comment réchauffer un hypotherme ?<br />

Inconscient<br />

avec<br />

pouls<br />

Entre 32°C et<br />

28°<br />

Protéger du froid mais ne<br />

pas chercher à réchauffer<br />

énergiquement car risque<br />

d’arrêt cardiaque.<br />

Alerte, demande de<br />

médicalisation et<br />

évacuation vers un<br />

hôpital.<br />

Surveiller le pouls et<br />

masser si le pouls s'arrête.<br />

En expédition, rapatrier<br />

sous une tente en<br />

douceur. Réchauffer avec<br />

bouillottes<br />

Traiter les lésions<br />

graves.<br />

Mobiliser en douceur.<br />

Évacuer vers un centre<br />

muni d’une CEC.<br />

Éviter les gestes invasifs<br />

(ni intubation ni<br />

perfusion systématique)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Inconscient<br />

sans<br />

pouls<br />

En-dessous de<br />

28°C<br />

Protéger du froid.<br />

Massage classique à un<br />

rythme de 80/min.<br />

Alerte, demande de<br />

médicalisation et<br />

évacuation vers un hôpital<br />

si la victime semble être<br />

en arrêt depuis peu de<br />

temps.<br />

En expédition, rapatrier<br />

sous une tente en<br />

douceur. Réchauffer avec<br />

bouillottes et duvet… et<br />

priez<br />

Réanimer (3 chocs<br />

électriques et<br />

intubation conseillée)<br />

Évacuer vers un centre<br />

muni d’une CEC.<br />

Pas de drogue vasoactive<br />

(inefficace)<br />

19


Deux grandes catégories circonstancielles d'hypothermie<br />

Les hypothermies pures (sans lésion traumatique associée) dont l'exemple typique est<br />

l'alpiniste perdu, qui creuse un trou en attendant les secours.<br />

Le pronostic est meilleur. C’est le cas le plus proche de l’hibernation : le cœur, les fonctions<br />

vitales ralentissent progressivement. Tant que le cœur ne s’arrête pas, tous les espoirs sont<br />

permis. De hypothermes à 25°C ont été réchauffés avec succès. Mais si le cœur s’arrête, peu<br />

survivent !<br />

Les hypothermies associées (avec lésions traumatiques associées) dont l'exemple typique<br />

est celui de l'alpiniste qui se blesse en tombant au fond d'une crevasse, puis se refroidit.<br />

Leur pronostic est moins bon. En dessous de 32°C, des troubles de coagulation importants<br />

surviennent et rendent le réchauffement très problématique.<br />

Si vous n’avez pas de thermomètre épitympanique !<br />

Un hypotherme conscient a généralement une température centrale supérieure à 32°C.<br />

Il peut être réchauffé sur place de façon énergique avec les moyens du bord et doit être traité<br />

et évacué s'il présente des blessures associées.<br />

Un hypotherme inconscient à cœur lent a généralement une<br />

température centrale inférieure à 32°C.<br />

Ne pas masser ! Évacuer avec beaucoup de précautions. Perfusions (chaudes si possible) en<br />

cas de traumatismes associés. Maintenir au mieux les fonctions vitales (oxygène)<br />

Si un blessé inconscient en hypothermie, à cœur battant rapide, avec des lésions<br />

neurologiques ou/et traumatologiques importantes, est encore vivant, c’est que sa<br />

température centrale n’est pas au-dessous de 30°C.<br />

Le remplissage actif par des perfusions chaudes et/ou le salé hypertonique est la conduite à<br />

tenir conseillée.<br />

Conditionnement et évacuation classique avec oxygénothérapie.<br />

En expédition, masser en réchauffant avec bouillottes et duvet… et priez !<br />

Un hypotherme à cœur arrêté sans lésion létale apparente en asystolie ou en fibrillation<br />

ventriculaire est a priori à moins de 28°C.<br />

Réanimation avec massage classique à un rythme de 80 par minute.<br />

Intubation ou masque laryngé conseillés et évacuation vers un centre hospitalier muni d’une<br />

CEC si la victime semble en arrêt depuis peu de temps.<br />

Arrêter la réanimation au-delà de 3 heures ou si lésion létale évidente.<br />

En expédition, masser en réchauffant avec bouillottes et duvet… et priez !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

20


Les maladies dues au froid<br />

Gelure<br />

La gelure est redoutée de l’alpiniste qui pratique la montagne surtout l’hiver, mais elle<br />

menace aussi le randonneur perdu ou le voyageur aimant fréquenter les régions froides.<br />

C’est un gel des tissus qui atteint d’abord les extrémités, pieds et mains surtout, mais aussi<br />

parfois le nez, les joues, les oreilles et même les fesses ou les genoux quand on reste<br />

immobilisé dans un trou de neige ou une grotte de glace.<br />

Comment se rendre compte qu’on se gèle ?<br />

La perte de sensibilité est le premier signe de gelure.<br />

Si l’on regarde ses doigts, on peut s’apercevoir qu’ils deviennent blancs, livides et froids.<br />

On peut essayer de faire revenir le sang et la sensibilité en les agitant, les massant ou en les<br />

réchauffant sous les aisselles.<br />

Si la sensibilité revient, c’est ce que l’on appelle une gelure de stade 1, déjà quasiment<br />

guérie.<br />

Quand la sensibilité ne revient pas et que les doigts restent blancs, il faut s’inquiéter et<br />

trouver rapidement un abri.<br />

Le meilleur moyen de les réchauffer est d’immerger les extrémités gelées (mains ou pieds)<br />

dans une bassine d’eau chaude (38 °C / 40 °C) pendant une bonne heure. Sans<br />

thermomètre, on peut évaluer la chaleur en trempant son coude dans la bassine comme<br />

pour le bain d’un nourrisson.<br />

Il est conseillé, si possible, de boire chaud pour réactiver la circulation sanguine et de<br />

prendre un cachet d’aspirine pour améliorer la fluidité du sang dans les petits vaisseaux.<br />

Comment évaluer la gravité des gelures ?<br />

Évaluer la gravité des gelures est essentiel pour adapter le traitement et surtout savoir s’il est<br />

nécessaire, en montagne ou en expédition, d’évacuer ou non la victime vers un centre<br />

chirurgical adapté.<br />

Un premier pronostic n’est possible qu’une fois le bain d’eau chaude terminé. En sortant les<br />

extrémités de l’eau, on remarque que la limite des lésions (bleues grises) est plus nette et<br />

qu’elle peut être mesurée. Tantôt elle disparaît complètement, tantôt elle recouvre seulement<br />

les pulpes, tantôt elle remonte beaucoup plus haut, prenant l’ensemble des doigts, voire la<br />

main ou l’avant-pied. En se référant à la classification qui va suivre, on peut alors déterminer<br />

un pronostic précoce suffisant pour prodiguer les premiers soins et prendre une décision sur<br />

l’orientation du blessé.<br />

L’immersion des extrémités gelées dans une bassine d’eau chaude à 38°C/40°C pendant<br />

1 heure est la première chose à faire pour limiter les dégâts !<br />

Cette immersion dans un bassin d’eau chaude est aussi nécessaire pour évaluer la<br />

gravité des gelures !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

21


Traitement de la gelure d’urgence sur le terrain<br />

- Tremper les extrémités gelées dans un bain d’eau chaude à 38°C/40°C (vérifier la<br />

température de l’eau avec le coude comme pour le bain d’un bébé)<br />

- Ajouter à l’eau un produit antiseptique (iode, BETADINE)<br />

- Laisser à température constante pendant 1 heure en rajoutant régulièrement de<br />

l’eau chaude.<br />

- Faire boire au patient des boissons chaudes et légèrement sucrées.<br />

- Les pansements ne sont nécessaires que pour les gelures sévères et seulement<br />

à partir du deuxième jour, lorsque les phlyctènes (bulles ou ampoules)<br />

commencent à apparaître.<br />

- Ces phlyctènes doivent être aspirées proprement puis recouvertes d’un<br />

pansement hydrocolloïde (URGOTUL, par exemple) que l’on recouvre de<br />

compresses et de bandes. Les refaire tous les 2 ou 3 jours.<br />

Traitement médical associé<br />

Aspirine, 1 g par jour.<br />

Buflomédil (FONZYLANE) matin et soir ou nifédipine (ADALATE), 1 gélule/jour ;<br />

ou encore 1 comprimé de pentoxifilline (TORENTAL) pour les Anglo-Saxons qui<br />

n’ont pas de buflomédil.<br />

Antalgiques si la douleur est importante, paracétamol, dextropropoxyphène<br />

(DIALGIREX) ou tramadol (TOPALGIC)<br />

Antibiotiques si les gelures sont sévères, amoxicilline (CLAMOXYL) ou<br />

pristinamycine (PYOSTACINE)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

22


Les quatre stades<br />

Stade 1<br />

La sensibilité revient après<br />

réchauffement (massage ou bain<br />

d’eau chaude)<br />

La couleur rose reprend le dessus<br />

Il n’y a pas de danger et vous<br />

pouvez reprendre votre activité,<br />

mais soyez prudent.<br />

Pas de risque d’amputation.<br />

Aspirine et buflomédil.<br />

Guérison en 1 mois.<br />

Pas de rapatriement en urgence mais arrêt<br />

de l’expédition.<br />

Pas de risque d’amputation.<br />

Aspirine et buflomédil.<br />

Guérison en 10 jours.<br />

Pas de rapatriement en urgence.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Stade 2<br />

La perte de sensibilité persiste et les<br />

dernières phalanges des doigts ou des orteils<br />

restent bleues ou violacées, mais les signes<br />

restent localisés sur les phalanges distales.<br />

Il faut arrêter l’activité au froid, réintégrer le<br />

plus vite possible un abri et faire chauffer de<br />

l’eau.<br />

Des petites phlyctènes, qu’il faudra soigner<br />

comme des ampoules, guériront en quelques<br />

semaines.<br />

23


Stade 3<br />

L’insensibilité et l’aspect bleuté remontent<br />

au-dessus des dernières phalanges<br />

distales mais ne remontent pas sur la main<br />

ou l’avant-pied.<br />

Il faut les réchauffer très vite dans de l’eau<br />

chaude et faire évacuer en urgence vers<br />

un hôpital le risque d’amputation est<br />

important.<br />

En expédition, un rapatriement rapide<br />

s’impose.<br />

Lésions remontant sur le carpe ou/et le<br />

tarse.<br />

Aspirine et buflomédil.<br />

Pansement stérile.<br />

Antibiothérapie.<br />

Risque d’amputation majeur.<br />

Rapatriement en urgence.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Lésions remontant au-dessus des dernières<br />

phalanges<br />

Risque d’amputation à prévoir.<br />

Aspirine et buflomédil.<br />

Pansement stérile.<br />

Antibiothérapie.<br />

Rapatriement en urgence.<br />

Stade 4<br />

L’insensibilité et l’aspect bleuté remontent sur la main<br />

ou sur l’avant-pied.<br />

Il faut très vite de les réchauffer dans l’eau chaude et<br />

faire évacuer en urgence vers un hôpital car le risque<br />

d’amputation est majeur.<br />

Surtout, si la victime doit encore marcher, ne laisser<br />

pas ses pieds hors des chaussures car ils risquent de<br />

gonfler rapidement et l’empêcher de se rechausser.<br />

24


Les conseils du Docteur Vertical : la prévention !<br />

- L’absorption quotidienne de 250 mg d’aspirine diminue le risque de gelure.<br />

- Éviter le contact direct des mains avec des objets métalliques froids.<br />

- Utiliser du matériel de bonne qualité (gants pas trop serrés, chaussettes, chaussures, bonnet<br />

prenant les oreilles)<br />

- Éviter les gants humides et les chaussettes mouillées. Bien faire sécher ses vêtements (dans<br />

le duvet ou dans un refuge pendant la nuit)<br />

- Pas de chaussures trop serrées, mieux vaut une bonne chaussette que deux l’une sur l’autre<br />

qui compriment les pieds et gênent la circulation sanguine.<br />

- Penser à bien s’hydrater et garder des boissons chaudes en réserve dans un thermos.<br />

L’apparition des gelures est souvent le signe d’une hypothermie qui débute.<br />

- Changer de sous-vêtements à l’arrêt de l’exercice quand ils sont humides car cela provoque<br />

un choc thermique entre le noyau central du corps et la périphérie. C’est le meilleur moyen<br />

d’éviter l’onglée (ou « débattue » en suisse)<br />

- Ne pas attendre de ne plus sentir ses doigts pour réagir. Dès qu’une perte de sensibilité se<br />

précise, agiter les membres, les masser, laisser pendre les jambes quelques minutes et desserrer<br />

les sangles qui compriment la racine des membres (sangles du sac-à dos ou du baudrier)<br />

- Éviter de fumer et éviter l’alcool si l’on n’est pas à l’abri dans un refuge.<br />

- Ne pas abuser de la caféine.<br />

- Ne pas traumatiser pas les parties gelées (ne pas frotter avec de la neige car cela<br />

endommage les tissus atteints)<br />

- Si l’évacuation n’est pas possible, malgré des gelures sévères, ne pas laisser les pieds hors<br />

des chaussures plus d’une heure pour les réchauffer car ils vont gonfler et il ne sera plus possible<br />

de se rechausser pour redescendre.<br />

Où se faire soigner ?<br />

La gelure est une pathologie mal connue des hôpitaux de plaine.<br />

Les cas graves relèvent d’un centre spécialisé comme l’hôpital de Chamonix ou, tout au<br />

moins, d’un avis spécialisé par téléphone ou par télémédecine.<br />

L’envoi d’une simple photo numérique à un expert peut suffire à l’établissement à distance<br />

d’un diagnostic, d’un pronostic ou d’une conduite à tenir.<br />

La conduite à tenir dépend du lieu où la victime se trouve.<br />

En expédition lointaine, une gelure jugée de stade 3 ou 4 selon la classification présentée ici<br />

nécessite un rapatriement d’urgence.<br />

En France ou en Europe, l’hôpital de Chamonix où est installé l’IFREMMONT (Institut de<br />

Recherche et de Formation en Médecine de Montagne), particulièrement expérimenté en<br />

matière de gelures, pourra recevoir les victimes en urgence.<br />

À défaut, consulter un centre d’urgence et se renseigner en consultant le site<br />

www.ifremmont.com ou en appelant le numéro de renseignements montagne (SOS MAM :<br />

0 826 14 8000)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

25


Les maladies dues au froid<br />

Onglée ou « débattue »<br />

L’onglée ou la « débattue » n’est pas une gelure. C’est le phénomène de revascularisation<br />

brutale des doigts (ou orteils) juste après un début de gelure de stade 1. Le spasme se lève<br />

et c’est très douloureux. Il faut savoir attendre de longues minutes avant de pouvoir<br />

reprendre l’activité, mais il n’y a pas de risque immédiat.<br />

Ce phénomène se produit volontiers lors d’un changement brutal de la température<br />

corporelle entraînant un fort gradient de température entre le corps et les extrémités.<br />

Par exemple, en hiver, pour peu que l’on transpire à grosses gouttes pour atteindre le pied<br />

d’une cascade de glace ou d’une goulotte, l’effet refroidissant brutal provoqué par les sousvêtements<br />

mouillés sur la peau entraîne une baisse brutale de température centrale quand<br />

l’effort s’arrête. Un spasme réactionnel se produit à la base des doigts et les prive de sang.<br />

La meilleure défense contre l’onglée est de changer rapidement de sous-vêtements avant de<br />

se refroidir.<br />

En hiver, un skieur en pleine action qui s’arrête pour régler sa fixation métallique à mains<br />

nues, provoque le même type de mécanisme.<br />

Evitez donc le contact direct des surfaces métalliques en hiver et les changements de<br />

température trop brutaux !<br />

L’onglée ou débattue n’est pas une gelure, c’est un spasme réactionnel au froid !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

26


Les maladies dues au froid<br />

Engelure et acrocyanose<br />

L’engelure n’est pas une gelure non plus. C’est une maladie chronique qui survient en milieu<br />

froid et humide et qui se traduit par l’apparition de papules rouges et des démangeaisons, le<br />

plus souvent au niveau des pieds que des mains.<br />

L’acrocyanose provoque des lésions similaires avec brûlures et démangeaisons sauf qu’à la<br />

place des papules les rougeurs sont plus diffuses virant sur le bleu.<br />

Le mécanisme de survenue de ces deux types de lésions est mal connu et probablement<br />

héréditaire. Les réactions vasomotrices locales sont certainement responsables de ces<br />

désagréments lesquels peuvent persister longtemps pendant les périodes froides et<br />

humides.<br />

Le meilleur moyen de s’en préserver est de garder les pieds au sec et d’éviter les<br />

chaussures en plastique ou en caoutchouc.<br />

Certaines personnes soufrent d’engelures sévères parfois très handicapante jusque dans<br />

leur travail (moniteurs de ski, pisteurs, maraîchers) Les traitements proposés sont<br />

généralement décevants mais doivent être tentés.<br />

Prévention<br />

Éviter les bottes et les chaussettes synthétiques.<br />

Sécher les extrémités, talquer régulièrement les pieds.<br />

Bain de permanganate de potassium.<br />

Extrait de pépins de pamplemousse.<br />

Traitement médical<br />

Différents traitements peuvent être testés ensembles ou séparément :<br />

Buflomédil (FONZYLANE), 150 mg deux fois par jour en période de crise.<br />

Nifédipine (ADALATE), 10 mg par jour en l'absence de contre-indication.<br />

Iloprost (ILOMEDINE) actuellement proposé en cure de 3 à 5 jours en milieu<br />

hospitalier. Ce traitement semble efficace sur une durée de 3 à 6 mois, mais reste<br />

à évaluer de façon plus formelle.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

27


Les maladies dues au froid<br />

Syndrome de Raynaud<br />

C’est une atteinte des extrémités plutôt chronique qui concerne majoritairement les femmes<br />

(80 %) Survenant plutôt au cours de saisons froides, les crises peuvent durer plusieurs<br />

heures et présenter au niveau des doigts ou des orteils des anomalies cutanées curieuses.<br />

La peau des extrémités prend un aspect cartonné et rétracté dont la couleur passe<br />

successivement du blanc au bleu, puis au rouge. Le syndrome n’atteint jamais le pouce.<br />

- La phase blanche s’accompagne d’une sensation de peau cartonnée et rétractée,<br />

généralement au niveau des deux dernières phalanges, comme si l’irrigation<br />

sanguine était interrompue.<br />

- La phase bleue survient ensuite, plus inquiétante, raidissant les doigts comme des<br />

« baguettes de tambour »<br />

- La phase rouge termine la crise en donnant aux doigts un aspect congestif mais non<br />

douloureux.<br />

Traitement médical<br />

Nifédipine (ADALATE) ou ditialzem (LOXEN)<br />

Buflomédil (FONZYLANE)<br />

Aspirine.<br />

Iloprost (ILOMEDINE), sous forme de cure en milieu hospitalier pour les formes<br />

sévères.<br />

Risques<br />

Pas de risque particulier pour la survie des extrémités.<br />

Sensation désagréable rendant l’utilisation des doigts contraignante.<br />

Nécrose quand le nombre de crises est important (rare)<br />

Favorise la survenue des gelures.<br />

Conseils et prévention<br />

Masser les doigts avec patience.<br />

Éviter les boissons excitantes (café, thé).<br />

Éviter le tabac qui favorise le spasme.<br />

Éviter le contact direct avec les objets froids.<br />

Attention au manque de sommeil !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Origine du syndrome de Raynaud<br />

Cause idiopathique : c’est une maladie de génétique<br />

Causes secondaires : canal carpien avec compression tendineuse de la face antérieure du poignet<br />

(il faut alors se faire opérer), obstacle mécanique (cal osseux au niveau de la clavicule,<br />

compression sous la clavicule ou dans le cadre d’une autre maladie plus complexe (maladie du<br />

sang, sclérodermie))<br />

Les maladies dues au froid<br />

Allergie au froid<br />

Il s’agit d’une réaction cutanée peu fréquente qui se caractérise par des apparitions de<br />

plaques rouges au niveau des parties exposées. Ces plaques finissent par démanger, si bien<br />

que l’on appelle aussi cette maladie « urticaire au froid » Dans quelques cas rares, l’allergie<br />

peut avoir des conséquences plus diffuses et se manifester par un œdème généralisé, des<br />

malaises, des nausées, des douleurs abdominales, une augmentation du rythme cardiaque ;<br />

autant de symptômes qu’il convient de prendre très au sérieux.<br />

L’affection survient sur des zones cutanées exposées au froid (mains et visage) par contact<br />

direct avec des substances froides, des courants d’air froid ou de l’eau froide. Elle se<br />

diagnostique grâce à un test simple : si le patient est atteint d’urticaire au froid, un glaçon<br />

appliqué pendant 1 à 4 minutes sur la partie interne de l’avant-bras lui provoque une<br />

démangeaison et un œdème apparaît.<br />

Traitement par antihistaminiques H1. Les bloqueurs des récepteurs H2, tel que la cimétidine<br />

peuvent aussi être efficaces.<br />

Traitement médical<br />

Limiter les contacts directs avec le froid.<br />

Antihistaminique H1, dexchlorphéniramine (POLARAMINE)<br />

Lévocétirizine (XUZALL)<br />

Cimétidine (TAGAMET)<br />

Cyproheptadine (PERIACTINE)<br />

Antihistaminique associé à un corticoïde (CELESTAMINE)<br />

Bétaméthasone (CELESTENE 8 mg) et adrénaline 1 mg (intra musculaire ou souscutanée)<br />

si œdème de Quincke.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Les maladies dues au froid<br />

Gelure de cornée<br />

Elle survient généralement par vent froid en altitude ou dans les régions polaires, quand les<br />

yeux ne sont pas protégés par un masque.<br />

La sensation de vision floue est typique et peut amener à une perte de la vue complète<br />

empêchant toute évolution sur le terrain.<br />

Malgré quelques cas isolé de nécrose de cornée, la gelure évolue le plus souvent<br />

favorablement en 24 à 72 heures.<br />

Le syndrome du « white out » définit la gelure des paupières : larmoiement, perte de la<br />

perception du relief, crainte de la lumière. L’évolution spontanée favorable est habituelle.<br />

Protection par un masque ou par un pansement occlusif.<br />

Réchauffement passif (sachet de thé tiède)<br />

Avis spécialisé.<br />

Traitement médical<br />

Pommade ophtalmique cicatrisante à la vitamine A (3 applications/jour)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

30


Les maladies causées par le soleil et la chaleur<br />

Déshydratation<br />

Bien s’hydrater en montagne relève de l’ingéniosité et de l’expérience. Une bonne<br />

hydratation est pourtant l’une des clés majeures de la réussite d’une ascension, quand il ne<br />

s’agit pas tout bonnement de la survie.<br />

En montagne, on se déshydrate très vite sans s’en rendre compte du fait de l’hygrométrie qui<br />

diminue à mesure que l’on monte. Moitié moindre qu’en plaine au sommet du mont Blanc,<br />

elle est proche de zéro en haut de l’Everest.<br />

À faible altitude (randonnée, trekking), la sudation ne manque pas de mouiller le tee-shirt et<br />

le fait de s’hydrater paraît aller de soi. En revanche, en haute altitude, la transpiration qui<br />

perle sur le corps est évacuée instantanément sous forme de vapeur d’eau, ce qui donne<br />

l’impression de ne pas transpirer. L’effet du vent qui dessèche la peau s’ajoute à cette<br />

sensation et l’alpiniste ou l’himalayiste ne se rend pas compte qu’il se déshydrate.<br />

Enfin, l’hyperventilation indispensable en altitude pour compenser l’hypoxie entraîne une<br />

déshydratation importante par les voies aériennes. Les volumineuses quantités d’air saturé<br />

en eau provenant des poumons sont expirées et asséchées par l’air ambiant glacial et sec<br />

(20 % des pertes d’eau se font par la ventilation)<br />

Le montagnard a la fâcheuse tendance d’attendre d’avoir soif pour boire, d’autant qu’il a<br />

souvent les mains trop occupées pour prendre le temps de sortir sa gourde. Or l’organisme<br />

est extrêmement sensible aux variations hydriques. L’eau est à la fois nécessaire au muscle<br />

pour qu’il fonctionne et à l’équilibre thermique en permettant l’évacuation de la chaleur<br />

excédentaire par évaporation de l’eau transpirée.<br />

Parce que l’assimilation de l’eau ingurgitée, sa diffusion et la réhydratation des organes<br />

sensibles ne s’effectuent pas sans un délai d’inertie, lorsque l’alpiniste a la soif, il est déjà<br />

trop tard !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Comment boire et quoi boire ?<br />

À 25 °C lors d’une activité modérée, on perd un demi-litre d’eau par heure.<br />

La règle d’or est de boire avant d’avoir soif. Quand on a soif, c’est trop tard : les cellules sont<br />

en déficit et elles ont déjà fabriqué les toxines qui donnent les crampes et toutes sortes<br />

d’effets pervers. Ne pas boire suffisamment pendant l’effort va provoquer des douleurs<br />

musculaires pendant les trois jours suivants.<br />

Pour bien assimiler, il faut fractionner les apports toutes les demi-heures, jamais plus d’un<br />

demi-litre à la fois.<br />

Idéalement, l’eau doit être tiède, bien dosée en sels minéraux et en sucres assimilables<br />

comme le saccharose ou le miel (50 g par litre d’eau environ). Plus il fait froid, moins on<br />

dilue.<br />

Les signes de déshydratation à connaitre !<br />

Sécheresse buccale.<br />

Fatigue.<br />

Diminution des émissions d’urine.<br />

Cernes oculaires.<br />

Augmentation du rythme du cœur.<br />

Baisse de pression artérielle.<br />

Hallucinations<br />

Vertiges<br />

Bourdonnement d’oreille.<br />

En altitude, il faut boire avant d’avoir soif !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Les maladies causées par le soleil et la chaleur<br />

Coup de chaleur Ŕ hyperthermie<br />

Le coup de chaleur est une augmentation anormale de la température centrale.<br />

Son risque principal est d’évoluer en hyperthermie maligne.<br />

Fréquenter le froid et la haute montagne n’en protège pas. À force de prévention et de<br />

précautions, il arrive que l’on soit trop couvert avec des vêtements plus ou moins<br />

perspirants. En effet, des écarts de température importants que l’on rencontre parfois en<br />

altitude, au soleil, peuvent être à l’origine d’une situation paradoxale de surchauffe. En plein<br />

effort et en pleine chaleur, si l’on ne pense pas à se découvrir, l’organisme n’est pas à l’abri<br />

d’une hyperthermie. L’activité physique consomme de l’eau et produit beaucoup de chaleur.<br />

La transpiration est l’un des moyens d’élimination de cette chaleur excédentaire :<br />

- Pas d’eau, pas de transpiration.<br />

- Pas de transpiration pas de refroidissement.<br />

- Pas de refroidissement = coup de chaleur.<br />

La température centrale augmente et l’activité musculaire se dégrade assez rapidement.<br />

L’absence de convection (vent) entre l’air et la peau aggrave le phénomène et interdit au<br />

corps de réguler sa température centrale. Le thermostat se dérègle et ne peut plus faire son<br />

travail.<br />

Tant que persistent les facultés de jugement, tout peut rentrer dans l’ordre facilement. Se<br />

dévêtir, s’hydrater, se rafraîchir et stopper l’exercice sont les premières mesures à prendre.<br />

Les facteurs favorisants<br />

Déshydratation.<br />

Suréquipement.<br />

Surpoids.<br />

Exercice exagéré.<br />

Diurétique, acétazolamide (Diamox).<br />

Régime hyperprotéique.<br />

Antalgiques.<br />

Si cette étape est dépassée, des signes neurologiques alarmants peuvent apparaître et<br />

réduire les chances de l’alpiniste de s’en sortir indemne.<br />

Signes du coup de chaleur à bien connaitre !<br />

Agitation, malaise.<br />

Peau brûlante.<br />

Hypersudation.<br />

Bourdonnement dans les oreilles.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Si l’on ne s’hydrate pas, la phase suivante est « l’hyperthermie maligne d’effort »<br />

Les signes neurologiques sont prédominants, la victime ne peut plus transpirer !<br />

Signes de gravité<br />

Hallucination, délire.<br />

Peau sèche et brûlante.<br />

Absence paradoxale de sudation +++<br />

Coma évoluant vers le décès.<br />

Conduite à tenir<br />

Refroidir coûte que coûte la victime en lui ôtant ses vêtements, en la protégeant<br />

du soleil et en plaçant des bouillottes froides entre les jambes, sur le ventre, sous les<br />

aisselles et derrière la nuque (neige, linge humide, glace).<br />

Asperger d'eau fraîche tout en massant la peau pour limiter la<br />

vasoconstriction réflexe.<br />

Placer la victime en position latérale de sécurité (PLS) si elle est inconsciente<br />

et qu’elle respire encore et appeler les secours.<br />

Traitement médical<br />

Perfusion de salé isotonique en grande quantité (1litre/heure)<br />

Benzodiazépine (VALIUM) en perfusion si convulsions.<br />

Réanimation si coma ou arrêt cardio-respiratoire.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

34


Les maladies causées par le soleil et la chaleur<br />

Épuisement<br />

Ce terme général et peu qualitatif ne donne aucune indication sur l’origine physiologique du<br />

mal. On pourrait le traduire par « consommation totale du stock énergétique »<br />

Il est souvent utilisé un peu hâtivement alors qu’avant de le prononcer, il convient de<br />

s’interroger sur les autres causes d’une incapacité soudaine à développer une activité<br />

physique.<br />

Elles peuvent être diverses et multiples :<br />

Hypoglycémie : il suffit d’attendre 5 à 10 minutes et d’absorber une collation<br />

sucrée pour que la machine reparte.<br />

Hypothermie<br />

Hyperthermie ou coup de chaleur<br />

Déshydratation<br />

Hyperhydratation : typique chez les sportifs qui boivent en excès de l’eau<br />

dépourvue de sels minéraux (hyponatrémie 3 ) Donner du sel.<br />

Mal Aigu des montagnes<br />

Fièvre<br />

Le diagnostic d’épuisement par tarissement des réserves énergétiques ne peut être posé<br />

qu’après élimination de toutes ces causes.<br />

3 Insuffisance de sels de sodium dans le sang<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Les maladies causées par le soleil et la chaleur<br />

Ophtalmie des neiges<br />

Pathologie connue depuis des siècles, elle reste inévitable en l’absence de verres de<br />

protection efficaces. Le rayonnement UV particulièrement incisif en altitude vient brûler la<br />

conjonctive et la cornée qui se trouvent sur la face antérieure de l’œil.<br />

Les UVC et UVB sont les plus agressifs pour les yeux.<br />

Ce rayonnement est augmenté par :<br />

L’altitude (l’absorption des UV par l’atmosphère diminue de plus d’1 % tous les<br />

100 mètres)<br />

La réverbération sur la neige et la glace peut réfléchir jusqu’à 90 % des UV.<br />

La diffusion par l’atmosphère peut augmenter de 50 % la quantité reçue (on les<br />

reçoit même à l’ombre)<br />

Le rayonnement est maximum entre 10 heures et 14 heures. Il est plus intense en été qu’en<br />

hiver et il est maximum en région tropicale où il est perpendiculaire à la surface de la terre.<br />

On estime que le rayonnement est augmenté de 65 % au niveau du mont Blanc et de 120 %<br />

au niveau de l’Everest.<br />

La survenue de l’ophtalmie des neiges est insidieuse, car la douleur ne se fait sentir qu’au<br />

bout de quelques heures. Classiquement, elle apparaît le soir de l’exposition et augmente<br />

d’intensité pour atteindre son acmé dans la nuit.<br />

Cette douleur se caractérise par une sensation de sable puis de verre pilé dans les yeux, et<br />

rien ne peut la soulager, que ce soit la fermeture des paupières ou l’occlusion à l’aide d’un<br />

bandeau.<br />

En expédition, l’ophtalmie des neiges interdit toute activité pendant 24 à 48 heures ; plus si<br />

aucun traitement n’est disponible.<br />

Conduite à tenir<br />

Apaiser les douleurs en déposant des sachets de thé infusés et tiédis sur les<br />

paupières, puis garder un bandeau pendant 24 heures.<br />

Aspirine.<br />

Prendre son mal en patience et se dire que l'ophtalmie guérit spontanément en<br />

48 heures.<br />

Si la victime doit malgré tout se déplacer, découper dans du carton un masque<br />

de secours, à la manière des lunettes traditionnelles en os des Inuits.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Prévention<br />

Traitement médical<br />

Oxybuprocaïne collyre, 1 ou 2 gouttes dans œil suffisent pour pouvoir écarter les<br />

paupières et y déposér la cornée une bonne dose de pommade ophtalmique<br />

calmante et cicatrisante à la vitamine A.<br />

Attention ! L’utilisation de l'oxybuprocaïne doit être ponctuelle (le temps d'ouvrir l’œil et d'y appliquer la<br />

pommade apaisante), car son utilisation répétée risque de retarder la cicatrisation et même de<br />

provoquer des ulcérations de la cornée.<br />

Pommade ophtalmique cicatrisante à la vitamine A (3 fois par jour dans<br />

chaque œil).<br />

Aspirine.<br />

Pansement occlusif<br />

Garder le malade à l'abri de la lumière pendant au moins 24 heures.<br />

Porter des lunettes labellisées capables de filtrer les UVB et UVC.<br />

Emporter plusieurs paires de rechange dont au moins une de qualité maximale que l’on<br />

réserve à la haute altitude et aux glaciers.<br />

Ces lunettes doivent posséder les caractéristiques suivantes :<br />

labellisées protection 4 (100% des UV)<br />

verres épais incassables (le polycarbonate semble le mieux adapté à la montagne,<br />

solide et léger)<br />

montures légères mais solides,<br />

verres foncés,(les verres bruns +++ pour la protection des UV et la restitution des<br />

contrastes, les verre verts +++ pour la protection des UV et la restitution des<br />

couleurs, verres jaunes pour le brouillard)<br />

verres miroités et réfléchissants +++ pour la haute montagne et les glaciers<br />

protections latérales,<br />

protégées par un étui résistant.<br />

La bonne qualité des lunettes n’est pas suffisante, il faut surtout les porter le plus<br />

souvent possible !<br />

Larmes artificielles<br />

Un gel, sorte de liquide lacrymal artificiel, est vendu sous forme de dosettes et peut être utilisé, à<br />

titre préventif, pour les yeux particulièrement sensibles à la sécheresse oculaire<br />

Ces larmes en gel sont également intéressantes pour ceux qui persistent à vouloir porter des<br />

lentilles en altitude (elles sont déconseillées du fait de la difficulté à les maintenir dans un état de<br />

propreté idéale et du fait des irritations liées à la sécheresse oculaire).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Les maladies causées par le soleil et la chaleur<br />

Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et cataracte<br />

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et la cataracte méritent d’être<br />

mentionnées car ce sont des dégénérescences qui touchent un grand nombre de<br />

professionnels de la montagne et ceux qui ne se protègent jamais les yeux.<br />

La macula est la partie centrale de la rétine qui reçoit le plus de rayons UV quand ceux-ci<br />

sont mal filtrés. Quand on ne porte pas de lunettes ou quand on porte de mauvaises<br />

lunettes, les seuls filtres qui empêchent les UV de passer sont la cornée et le cristallin (la<br />

cornée arrête les UVC, mais seulement 70% des UVB et 35% des UVA, le cristallin absorbe<br />

les UVB restant ce qui le rend opaque à la longue et laisse passer une petite quantité d’UVA<br />

restant qui dénature la macula) Ces UV doivent être arrêtés avant d’atteindre la cornée.<br />

Ces dégénérescences sont le fruit d’une longue accumulation irréversible qui est d’autant<br />

plus rapide que l’agression commence tôt dans la vie et que les yeux sont mal protégés.<br />

La cataracte est une opacification du cristallin qui peut être opérée.<br />

UV<br />

cristallin<br />

macula<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

38


Les maladies causées par le soleil et la chaleur<br />

Coup de soleil<br />

La protection cutanée contre l’agression solaire est capitale en montagne.<br />

Comme il est expliqué dans le chapitre précédent, la capacité atmosphérique à pouvoir filtrer<br />

les rayons solaires diminue avec l’altitude. Le pouvoir réfléchissant de la neige accentue<br />

l’agression. Alors que les infrarouges n’apportent en fait qu’une sensation de chaleur, les<br />

rayons ultraviolets UVB et UVC sont les plus néfastes.<br />

Le seul moyen pour la peau de se défendre est de secréter un pigment appelé mélanine.<br />

Suivant le type de peau (blanche, hâlée, noire), son pouvoir de sécrétion est plus ou moins<br />

efficace. Les peaux blanches, nordiques, produisent moins facilement de la mélanine lors de<br />

l’exposition solaire que les peaux noires, ce qui leur confère une fragilité plus grande.<br />

Les protections (casquette, foulard) ou les crèmes solaires sont donc indispensables pour<br />

éviter les brûlures cutanées.<br />

Les crèmes solaires sont caractérisées par un indice de protection croissant (de 4 à 60),<br />

certaines affichant même l’indication « écran total » ! En fait, il n’existe pas d’écran total. Le<br />

chiffre n’indique que le temps de protection assuré par une crème suite à son application.<br />

Une crème d’indice 5 multiplie par cinq le temps d’exposition suffisant pour attraper un coup<br />

de soleil sans protection.<br />

Pour un indice 20 il faudra remettre de la crème 5 à 10 fois par jour selon les conditions<br />

d’ensoleillement et les types de peau, pour un indice 50, il suffira de l’appliquer 4 à 5 fois<br />

dans la journée.<br />

Les crèmes utilisant des produits à base d’acide para amino-benzoïque (PABA) sont les plus<br />

efficaces.<br />

Prévention<br />

Plus l’indice de la crème est faible, plus il faudra renouveler l’application.<br />

Insister sur les parties proéminentes (nez, oreilles)<br />

S’équiper d’une casquette adaptée, type saharien, protégeant également la<br />

nuque.<br />

En montagne, pour les peaux très sensibles ou déjà légèrement brûlées, ne pas<br />

hésiter à utiliser des crèmes opaques à base de zinc comme l'Oxyplastine,<br />

particulièrement efficace.<br />

Traitement médical<br />

Arrêt de l'exposition solaire.<br />

Pommade FLAMAZINE trois fois par jour.<br />

Antalgique (paracétamol, aspirine)<br />

Anti-inflammatoire, kétoprofène (PROFENID)<br />

Antihistaminique si démangeaison, dexchlorphéniramine (POLARAMINE)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

39


Les maladies causées par le soleil et la chaleur<br />

Herpes labial<br />

Il est caractérisé par une éruption vésiculeuse gênante et douloureuse sur les lèvres. Il<br />

survient plus fréquemment avec la fatigue, le stress et le soleil. Cette atteinte est<br />

généralement connue du sujet atteint car c’est une pathologie chronique.<br />

Outre les pommades contenant de l’acyclovir (ZOVIRAX crème, par exemple) que les sujets<br />

sensibles doivent prévoir d’emporter et doivent appliquer jour et nuit le plus tôt possible dès<br />

l’apparition des signes, il est souvent plus efficace de traiter par voie générale avec cinq<br />

comprimés par jour en une seule prise pendant cinq jours d’acyclovir oral (ZOVIRAX)<br />

L’homéopathie peut donner de bon résultats également (rustoxicum 5ch, 5 granules 5fois par<br />

jour pendant 5 jours)<br />

Les maladies causées par le soleil et la chaleur<br />

Brûlures et gerçures des lèvres<br />

C’est un réel problème pour les expéditions en haute altitude. Malgré l’application de crèmes<br />

filtrantes, les lèvres finissent toujours par gercer ce qui provoque d’intenses douleurs,<br />

nocturnes notamment.<br />

Il est très important de se protéger de façon préventive avec une crème opaque de haute<br />

protection spécialement conçue à cet usage ou d’utiliser un foulard.<br />

La pommade SENOPHILE est l’une des bonnes crèmes apaisantes en cas de plaies et<br />

gerçures aiguës. Ces gerçures sont très longues à cicatriser (8 à 15 jours).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

40


Les lésions provoquées par la foudre<br />

Généralités<br />

La science de la foudre est aussi appelée kéraunologie.<br />

Peu de gens se font occire par la foudre, contrairement à ce que l’on pourrait croire (10 par<br />

an en moyenne), pourtant, aucun alpiniste pendu dans son baudrier en pleine montagne ne<br />

fait le malin quand le tonnerre gronde.<br />

En dehors des accidents secondaires, comme les chutes ou « l’effet blast », les pathologies<br />

directement causées par la foudre sont le fait du passage inopiné dans le corps d’un courant<br />

de brève durée et de faible intensité mais sous très haute tension.<br />

Cette décharge est induite par la différence de potentiel que génère le nuage orageux<br />

(jouant le rôle de condensateur) par rapport au sol.<br />

Le courant choisit de passer par le chemin de moindre résistance (pointe des rochers ou<br />

arbres isolés, câbles conducteurs)<br />

Quand, par malheur, il décide d’utiliser le randonneur pour se décharger, il peut passer soit<br />

en surface, soit en profondeur.<br />

On dit que la présence sur le corps d’éléments métalliques (mousquetons, pitons…) l’incite à<br />

privilégier la surface.<br />

Quel que soit le trajet, le passage du courant dans le corps provoque avant tout des brûlures<br />

ou des arrêts cardiaques.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

41


Les lésions provoquées par la foudre<br />

Brûlures<br />

Si le courant passe en surface, les brûlures sont bien visibles au niveau des objets<br />

métalliques. Elles peuvent être sérieuses mais l’essentiel des fonctions vitales est<br />

sauvegardé. Il arrive aussi qu’on découvre sur la peau des lésions arborescentes rouges<br />

appelées lésions de Lichtenberg, qui n’ont aucune valeur pronostique et disparaissent<br />

spontanément<br />

Si le courant passe en profondeur, les lésions sont peu marquées mais souvent plus<br />

redoutables. On ne remarque que le point d’entrée et le point de sortie par la présence de<br />

brûlures ponctiformes de quelques centimètres.<br />

Classiquement, le point d’entrée se trouve sur la tête ou sur une main et le point de sortie au<br />

niveau d’un pied ; des éléments qu’il faut savoir rechercher.<br />

Les lésions peuvent être graves si le courant est passé au travers d’un organe noble<br />

(cerveau, cœur, rein, foie)<br />

Le courant passant par le cœur peut causer des troubles cardiaques graves. Trouble du<br />

rythme cardiaque, infarctus ou arrêt cardio-respiratoire sont le plus souvent mortels. Si ce<br />

n’est pas le cas, en brûlant les cellules musculaires, le courant risque de provoquer une<br />

intoxication par excès de myoglobine (protéine spécifique contenue dans les muscles)<br />

déversée dans le sang, entraînant une insuffisance rénale.<br />

La foudre perturbe également les fonctions nerveuses et des symptômes neurologiques<br />

peuvent apparaître :<br />

perte de connaissance, perte de mémoire régressive,<br />

trouble de la conscience,<br />

fourmillements,<br />

trouble de la sensibilité dans les membres,<br />

paralysie qui finit toujours par disparaître,<br />

perte de la vue ou épisode de surdité brutale,<br />

perturbation psychologique de plus longue durée.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

42


Les lésions provoquées par la foudre<br />

Arrêt cardiaque<br />

L’arrêt cardio-respiratoire est la cause directe principale du décès par foudroiement.<br />

Le passage du courant par le muscle cardiaque peut entraîner des troubles du rythme grave<br />

(arrêt brutal ou fibrillation) qui présentent la caractéristique d’avoir une chance d’être<br />

réversibles. Les chances de réanimation par massage cardiaque externe ou par défibrillation<br />

à l’aide d’un [défibrillateur cardiaque] sont plus importantes que dans les autres causes<br />

d’arrêt cardiaque.<br />

Plus rarement la foudre entraîne des nécroses du muscle cardiaque de moins bon pronostic.<br />

Arrêt cardiaque par foudroiement Massage cardiaque immédiat ou DSA<br />

Les lésions provoquées par la foudre<br />

Effet blast<br />

C’est l’effet produit par l’onde de choc liée au foudroiement.<br />

C’est l’une des causes de chute des personnes qui sont proches de l’impact.<br />

L’effet blast explique les nombreux traumatismes crâniens, les polytraumatismes, voire les<br />

chutes mortelles quand les personnes atteintes sont en paroi ou sur un terrain escarpé.<br />

Il explique aussi la fréquence des lésions du tympan chez les foudroyés.<br />

En attendant que l’orage passe, mieux vaut donc s’asseoir et s’attacher solidement.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

43


Les lésions provoquées par la foudre<br />

Protection contre la foudre<br />

Comment se protéger de la foudre ?<br />

Éviter les points culminants.<br />

Éviter les objets pointus (bâtons métalliques, piolet...)<br />

Éviter de rester coincé dans une fissure.<br />

Éviter les petits surplombs ou les dévers humides.<br />

Enlever les objets métalliques que l’on porte sur soi et les déposer plus loin ou<br />

dans son sac à dos.<br />

S’asseoir sur sa corde.<br />

Ne pas s’asseoir dans l’eau.<br />

Ne pas s’abriter sous un arbre isolé au milieu d'une clairière.<br />

Éviter d'utiliser radio ou téléphone portable.<br />

Ce qu'il faut essayer de faire :<br />

Se mettre un peu à l'écart (quelques mètres) d'un sommet culminant de plus<br />

de cinq fois votre hauteur (une dizaine de mètres)<br />

Se réfugier dans une caverne profonde ou une cabane.<br />

Si l’on est en paroi ou en terrain escarpé, s’asseoir et s’attacher.<br />

Comment traiter les troubles secondaires ?<br />

Les traitements sont peu convaincants. Voilà les éléments essentiels :<br />

Si l’on a la chance d'être encore en vie après avoir été foudroyé, consulter un<br />

médecin pour faire établir un bilan de santé, en particulier cardiaque et rénal.<br />

Les brûlures cutanées se traitent comme des brûlures classiques, mais certaines, plus<br />

profondes, devront faire l'objet d'une greffe de peau.<br />

L'arrêt cardiaque provoqué par un foudroiement est l'un des rares cas pour<br />

lesquels un massage cardiaque offre des chances de récupération : ne jamais hésiter à le<br />

tenter si l’on est en présence d’une victime de la foudre.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

44


Les lésions engendrées par les avalanches<br />

Mécanisme<br />

La majorité des morts par avalanche succombent à l’asphyxie<br />

Une partie moins importante décède d’un traumatisme (écrasement, choc contre un arbre ou<br />

un rocher, chute dans une crevasse)<br />

Peu de victimes meurent d’hypothermie.<br />

ASPHYXIE<br />

TRAUMATISME<br />

HYPOTHERMIE<br />

La commission européenne de médecine de montagne (IKAR-MEDCOM) a validé certains<br />

protocoles issus d’un travail réalisé par des professionnels suisses et autrichiens dans les<br />

dix dernières années.<br />

Les données recueillies par ces équipes spécialisées montrent que :<br />

- Une victime dégagée en moins de 20 minutes a 90 % de chances de rester<br />

en vie (ceci est dû à la présence d’oxygène dans la neige qui permet à la<br />

personne ensevelie de résister à l’asphyxie un peu plus longtemps que si elle<br />

se trouvait dans l’eau)<br />

- Si la victime est dégagée dans un délai de 35 minutes, ses chances de<br />

survie tombent à 35 %. Seules celles qui bénéficient d’une poche d’air pour<br />

respirer résistent. Mais si cette poche d’air ne communique pas avec<br />

l’extérieur, la mort survient dans un délai de 90 à 120 minutes par autointoxication<br />

(Triple H Syndrome*)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

45


- Les chances de survie d’une victime dégagée après 120 minutes ne sont<br />

plus que de 10 % et ne concernent que les personnes ayant bénéficié d’air<br />

renouvelé parce que la poche communiquait avec l’extérieur (l’hypothermie<br />

est alors la cause du décès (le record est de 44 heures en Italie - 1972)<br />

Chances de survie sous une<br />

avalanche<br />

Cette courbe, élaborée suite à<br />

l’analyse de plus de 600 accidents,<br />

montre trois marches d’escalier qui ont<br />

permis de mieux comprendre les trois<br />

différentes étapes de survie en<br />

fonction du temps passé sous la neige<br />

Triple H Syndrome<br />

Hypoxie (manque d'oxygène) Ŕ Hypercapnie (excès de CO²) Ŕ Hypothermie<br />

Conduite à tenir<br />

L'urgence absolue est de dégager la personne ensevelie. C'est une course<br />

contre la montre, on dispose de 20 minutes pour lui accorder de réelles chances<br />

de survie. Au cas où un téléphone ou une radio serait disponible et si plusieurs<br />

personnes sont valides, faire appeler les secours par un seul pendant que vous<br />

essayez de dégager la victime.<br />

Si l’on est seul, garder les premières précieuses minutes pour dégager la<br />

victime.<br />

Si la personne ensevelie n’a pas été retrouvée au bout de 20 minutes, alors<br />

seulement, prendre le temps d'appeler les secours (en Europe, la mise en<br />

œuvre d’une équipe de secours nécessite 90 minutes en moyenne,) puis<br />

continuer à chercher.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

46


Conduite à tenir générale<br />

Victime<br />

consciente<br />

Réchauffement<br />

actif<br />

Conduite à tenir<br />

Victime<br />

inconsciente<br />

qui respire<br />

Protection<br />

Evacuation<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Victime<br />

inconsciente<br />

qui ne<br />

respire pas<br />

Réanimation<br />

Si la victime est consciente :<br />

Ŕ Vérifier qu’elle ne présente pas de signes de lésions traumatiques.<br />

Ŕ Lui enlever ses vêtements mouillés.<br />

Ŕ Lui mettre des vêtements secs, la frictionner, lui faire boire chaud.<br />

Ŕ Lui administrer de l’oxygène s’il y en a.<br />

Si la victime est inconsciente mais respire<br />

Ŕ La placer en [PLS] (position latérale de sécurité)<br />

Ŕ Évaluer et conditionner les lésions éventuelles.<br />

Ŕ La protéger du froid.<br />

Ŕ Appeler les secours pour évacuation douce médicalisée.<br />

Si la victime est inconsciente et ne respire plus :<br />

Ŕ Libérer les voies aériennes.<br />

Ŕ Pratiquer un massage cardiaque externe.<br />

Ŕ Protéger du froid.<br />

Ŕ Appeler les secours pour évacuation douce médicalisée.<br />

47


Traitement médical<br />

Si la victime est consciente :<br />

– Vérifier qu’elle ne présente pas de lésions traumatiques.<br />

– Réchauffer (vêtement sec, couverture)<br />

– Oxygène au masque et soigner conditionner les lésions.<br />

Si la victime est inconsciente mais respire :<br />

Ŕ Pose d'un collier cervical (systématique)<br />

Ŕ Intubation ou pose d'un tube laryngé (non systématique)<br />

Ŕ Monitorage (scope)<br />

Ŕ Voie veineuse périphérique.<br />

Ŕ Prise de température centrale par thermomètre épitympanique.<br />

Ŕ Évaluation des lésions périphériques, traitement primaire.<br />

Ŕ Anamnèse établie en interrogeant les témoins pour connaître le temps<br />

d'ensevelissement et la présence ou non d'une poche d'air autour du visage.<br />

Ŕ Évacuation vers un hôpital équipé de déchoquage et de soins intensifs, si<br />

possible vers un service équipé de CEC (circulation extra corporelle)<br />

Si la victime est inconsciente et ne respire plus :<br />

Ŕ Intubation ou pose d'un tube laryngé (systématique)<br />

Ŕ Monitorage (scope)<br />

Ŕ Collier cervical.<br />

Ŕ Perfusion.<br />

Ŕ Réanimation avec défibrillation. Trois chocs peuvent être délivrés.<br />

Ŕ Prise de température centrale par thermomètre épitympanique<br />

Ŕ Évaluation des lésions périphériques, traitement primaire.<br />

Ŕ Anamnèse établie en interrogeant les témoins pour connaître le temps<br />

d'ensevelissement et la présence ou non d'une poche d'air autour du visage ou de<br />

neige tassée dans la bouche.<br />

Quand interrompre la réanimation d’une victime en état de mort apparente ?<br />

Interrompre la réanimation au bout d'une heure si l’un des critères suivants est<br />

présent :<br />

Ŕ Température supérieure à 32 °C.<br />

Ŕ Lésions vitales évidentes.<br />

Ŕ Signes évidents d’asphyxie (présence de neige dans la bouche et le nez,<br />

pas de poche d’air à l’extraction)<br />

Continuer la réanimation et évacuer vers un centre muni d’une CEC si tous les<br />

critères suivants sont réunis :<br />

Ŕ Température inférieure à 32°C.<br />

Ŕ Temps d'ensevelissement supérieur à 35 minutes.<br />

Ŕ Existence d’une poche d'air à l'extraction et pas de neige dans la bouche.<br />

Ŕ Pas de lésion vitale évidente<br />

Dans ce cas, la survie est envisageable car il peut s'agir d'un arrêt cardiaque par<br />

hypothermie sévère ou d'un asphyxié pouvant bénéficier d’un délai de survie<br />

cérébrale grâce à l'hypothermie. La décision de CEC sera prise à l'hôpital en<br />

fonction du taux de potassium sanguin (doit être inférieur à 12 mmole/litre)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

48


Prévention<br />

Prévention<br />

Apprendre à ne pas provoquer l’avalanche<br />

Se renseigner sur la qualité de la neige avant d’aller tracer dans<br />

les pentes vierges.<br />

Attendre 1 jour ou 2 avant de skier hors pistes après de grosses<br />

chutes de neige.<br />

Apprendre à reconnaître les plaques à vent (accumulation de<br />

neige due au vent formant une plaque instable) et à les éviter.<br />

Ne pas couper les pentes instables surtout quand on est en<br />

groupe.<br />

Équipement pour évoluer en zone à risque (hors piste, héliski, ski de<br />

randonnée)<br />

Un appareil de détection en état de marche (ARVA, DVA)<br />

Une sonde à neige de bonne qualité.<br />

Une pelle solide.<br />

Un appareil de communication (téléphone cellulaire, radio)<br />

Pour plus de sécurité (pisteur, free-rider, héliski)<br />

Un sac à dos équipé d'un Airbag Avalanche (réduit de 50%<br />

l'ensevelissement et de 35% la mortalité)<br />

Un système Avalung, intégré ou non à la veste, qui permet, en cas<br />

d'ensevelissement, de neutraliser l'excès de CO² dans la poche d'air –<br />

si poche d’air il y a. Ce système qui paraît intéressant doit encore fait<br />

totalement la preuve de son efficacité. Il demande une certaine<br />

dextérité pour garder l'embout à portée de la bouche et l'utiliser au<br />

moment opportun.<br />

Un système K² Avalanche Ball qui déclenche le lâcher d’un ballon<br />

permettant aux sauveteurs de retrouver plus vite la victime ensevelie.<br />

Son évaluation reste encore à apprécier sur la durée.<br />

Encore une fois, la prudence est le maître mot de la prévention !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

49


C Un symptôme est un signe clinique apparent qui permet au médecin<br />

d’établir un diagnostic.<br />

Mais deux maladies différentes peuvent être à l’origine d’un même<br />

symptôme, et une seule pathologie s’illustre parfois par plusieurs symptômes, si bien que le diagnostic<br />

est parfois difficile !<br />

Ce chapitre n’a pas pour ambition d’explorer toute l’étendue de la médecine mais de tenter<br />

de répertorier les pathologies le plus souvent rencontrées en montagne.<br />

D’autres maladies plus complexes et plus rares sont bien entendues possibles et l’avis d’un<br />

spécialiste sera indispensable.<br />

Ce répertoire des symptômes permettra aux correspondants non-médecins d’adopter une<br />

conduite adaptée et d’évaluer la gravité de la situation à laquelle ils risquent d’être<br />

confrontés malgré eux.<br />

Sachant qu’on n’a pas toujours un médecin sous la main en montagne ni même en<br />

expédition, on ne peut que conseiller aux candidats à l’altitude de s’intéresser aux principes<br />

élémentaires de médecine et de se former au secourisme.<br />

Il faut savoir également que même si un médecin participe à un trek ou une expédition, il<br />

n’est pas forcément spécialiste en médecine de montagne, et lui aussi peut tomber malade<br />

ou se blesser.<br />

Chacun peut donc être amené à prendre des décisions inéluctables sans avis médical.<br />

Cependant, toute personne obligée d’outrepasser la loi selon laquelle les prescriptions<br />

médicales sont habituellement du ressort du seul médecin, doit respecter les règles<br />

énoncées en introduction de ce manuel.<br />

hapitre 3<br />

Traitement par symptômes<br />

AVERTISSEMENT<br />

Il n’existe pas qu’une seule façon de traiter les maladies.<br />

Plusieurs protocoles utilisant différents médicaments sont possibles et les traitements<br />

proposés ici n’ont pas la prétention de faire autorité.<br />

Les médecins ne sont d’ailleurs pas toujours d’accord sur la façon de traiter une même<br />

maladie ; question d’école !<br />

Les traitements ont été choisis en tenant compte de l’isolement, du contexte, et des<br />

médicaments disponibles dans les trousses d’urgence.<br />

Les médicaments sont cités sous leur dénomination commune internationale (DCI)<br />

associée à une marque suggérée par l’auteur (entre parenthèses)<br />

Pour la posologie, seule la durée du traitement est indiquée pour chaque maladie, le<br />

lecteur se reportera au chapitre 7 « trousse d’expédition » pour plus de précisions<br />

concernant la dose nécessaire et le nombre de prises quotidiennes.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1


Tête<br />

Maux de tête<br />

Maux d’oreilles<br />

Maux de dents<br />

Maux de gorge<br />

Saignement de nez<br />

Rhume<br />

Gonflement du visage<br />

Œil douloureux<br />

Œil rouge<br />

Trouble de la vision<br />

Vertige<br />

Ventre<br />

Maux de ventre<br />

Vomissements de<br />

sang<br />

Parasites<br />

intestinaux<br />

Jambes<br />

Maux de jambes<br />

Gonflement des genoux<br />

Gonflement des chevilles<br />

Paralysie<br />

Gelure<br />

Démangeaison des pieds<br />

Tendinite<br />

Signe Généraux<br />

Fièvre<br />

Malaise<br />

Allergie, démangeaisons<br />

Convulsion<br />

Crampes<br />

Morsures, piqûres<br />

Angoisse, dépression<br />

Agitation, délire, hallucinations<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Dos<br />

Cervicales<br />

Torticolis<br />

Lombalgie<br />

Poitrine<br />

Maux de poitrine<br />

Toux<br />

Essoufflement<br />

Asphyxie<br />

Palpitation<br />

Pelvis<br />

Mains<br />

Gonflement<br />

Gelure<br />

Gerçure<br />

Paralysie<br />

Brûlures urinaires<br />

Sang dans les urines<br />

Rétention d’urine<br />

Hémorroïdes<br />

Constipation<br />

Sang dans les selles<br />

Infection génitale<br />

Mycoses vaginales<br />

Maux de testicules<br />

2


T<br />

ETE<br />

Maux de tête<br />

Mal aigu des montagnes<br />

Sinusite<br />

Grippe<br />

Migraine<br />

Maux d’oreilles<br />

Otite<br />

Maux de dents<br />

Carie dentaire<br />

Pulpite<br />

Abcès dentaire<br />

Maux de gorge<br />

Angine<br />

Laryngite<br />

Extinction de voix<br />

Maux de nez<br />

Epistaxis<br />

Rhume<br />

Rhinite<br />

Maux de visage<br />

Gonflement du visage<br />

Œdème localisé de haute altitude<br />

Œdème facial allergique<br />

Œil douloureux<br />

Corps étranger<br />

Kératite<br />

Ophtalmie des neiges<br />

Œil rouge non douloureux<br />

Conjonctivite<br />

Hémorragie sous conjonctivale<br />

Troubles de la vision<br />

Gelure de cornée<br />

Hémorragie rétinienne<br />

Décollement rétine<br />

Vertige<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

3


M<br />

aux de tête<br />

Essayer d’abord de comprendre l’origine.<br />

La tension nerveuse et la migraine banale sont le plus souvent accusées injustement.<br />

En montagne, d’autres causes sont plus fréquentes.<br />

Maux de tête en phase d’acclimatation<br />

Mal aigu des montagnes (MAM)<br />

C’est la première origine à évoquer quand le mal de tête survient au début du séjour en<br />

altitude, pendant la phase dite d’acclimatation.<br />

Le MAM peut apparaître à partir de 2 500 mètres d’altitude.<br />

Il est intense et maximum la nuit et le matin.<br />

Il a tendance à s’atténuer lorsque l’on s’applique à bien ventiler, en particulier dès la reprise<br />

de la marche.<br />

Il peut s’accompagner de nausées, de vomissements, voire de signes neurologiques<br />

surprenants comme des vertiges ou des hallucinations qui sont de mauvais augure.<br />

Conduite et traitement [Voir Chapitre 2]<br />

Inflammation des sinus<br />

Maux de tête prédominant au niveau du front + nez qui coule +/- fièvre<br />

Sinusite<br />

Les sinus (cavités osseuses situées au niveau du front et du nez) peuvent être responsables<br />

de maux de tête en altitude à cause des variations de pression.<br />

Le plus souvent ce sont les sinus maxillaires (sous les orbites) qui sont enflammés et/ou<br />

infectés, ce qui obture leur communication naturelle avec les fosses nasales.<br />

En altitude, la pression de ces cavités inextensibles ne peut plus s’équilibrer avec la pression<br />

extérieure qui diminue. C’est très douloureux !<br />

- Décongestionnant : pseudo éphédrine (RHINADVIL) ou, plus fort, oxymetazoline<br />

(ATURGYL)<br />

- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol.<br />

- Anti-inflammatoire stéroïdien : prédnisolone (SOLUPRED)<br />

- Si les symptômes persistent : amoxicilline (CLAMOXYL) ou pristinamycine<br />

(PYOSTACINE) si allergie pénicilline.<br />

Maux de tête + fièvre + douleur dans les articulations<br />

Grippe ou état grippal<br />

La grippe est une affection plutôt rare en altitude. Elle est due à un virus (myxovirus<br />

influenza) Son caractère contagieux est plus virulent en milieu urbain du fait de la<br />

promiscuité des populations.<br />

La grippe se traduit principalement par des maux de tête, une fièvre brutale, une toux sèche<br />

au début qui peut se surinfecter dans les 48 heures.<br />

S’y associent une grande fatigue et des douleurs dans les muscles et les articulations.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

4


En principe, le traitement ne requiert pas d’antibiothérapie, mais en expédition, si la toux<br />

devient grasse et si les signes ont du mal à s’amender, on peut y être amené.<br />

- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène.<br />

- Décongestionnant : pseudo éphédrine (RHINADVIL) si rhinite associée.<br />

- Clobutinol (SILOMAT)<br />

- Si les symptômes persistent : amoxicilline (CLAMOXYL) ou azithromycine<br />

(ZITHROMAX) si allergie pénicilline.<br />

Affection chronique<br />

Migraine<br />

Il est rare que la migraine ne soit pas connue du patient avant de monter en altitude. Celui<br />

qui se sait migraineux doit être averti que les crises sont souvent plus fréquentes en altitude.<br />

Certaines peuvent même être accompagnées de signes neurologiques, comme des<br />

hallucinations visuelles et/ou des vomissements.<br />

Le traitement spécifique n’étant pas prévu dans la trousse médicale, il est préférable que<br />

celui-ci soit emporté par le patient lui-même. Dans le cas contraire, les antalgiques<br />

classiques constituent l’unique alternative.<br />

- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol.<br />

- Anti-inflammatoire : kétoprofène (PROFENID)<br />

- Triptan et dérivés (sumatriptan)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

5


Maux d’oreilles<br />

Douleur dans l’oreille<br />

Otite<br />

L’otite est une infection de l’oreille. On parle d’otite externe quand elle atteint le conduit<br />

auditif externe ou le pavillon, d’otite moyenne quand elle atteint la caisse du tympan, et<br />

d’otite interne quand elle atteint la région labyrinthique.<br />

L’otite moyenne est l’une des principales causes de douleur dans l’oreille chez l’adulte en<br />

altitude.<br />

L’inflammation des voies aériennes supérieures (gorge, pharynx, larynx), fréquente en<br />

montagne, a pour effet de diminuer la perméabilité de la trompe d’Eustache alors que son<br />

rôle est normalement de faire communiquer la caisse du tympan avec le fond de la bouche<br />

pour équilibrer les pressions dans l’oreille.<br />

Les microbes se multiplient alors dans cet espace devenu fermé, et l’augmentation de<br />

pression provoquée par l’infection vient bomber le tympan.<br />

Une douleur permanente ainsi qu’une baisse de l’audition surviennent. Parfois même, le<br />

tympan peut se rompre en laissant échapper un écoulement purulent, ce qui a l’avantage de<br />

soulager la douleur.<br />

- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol.<br />

- Azithromycine (ZITHROMAX)<br />

- Si écoulement purulent : protéger le conduit des poussières (coton) et laisser le<br />

drainage se faire.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

6


Maux de dents<br />

Douleur boissons froide ++<br />

Carie dentaire<br />

C’est une lésion de l’émail provoquée par des germes cariogènes. Elle se révèle souvent en<br />

altitude, probablement en raison du changement d’alimentation et des écarts de<br />

température. Les variations de pression peuvent aussi desceller les vieux pansements<br />

dentaires et les couronnes ce qui favorise la récidive.<br />

Douleur à la pression<br />

Pulpite<br />

C’est l’agression de la pulpe soit par traumatisme direct sur la dent, soit par la carie dentaire.<br />

La douleur est exacerbée par la mobilisation ou la pression. Soit la pulpe se cicatrise d’ellemême,<br />

elle se nécrose ou/et évolue vers l’abcès.<br />

Douleur permanente rage de dent<br />

Abcès<br />

Collection de pus à la base de la dent entraînant une douleur permanente et tenace. Un<br />

bombement lisse et douloureux apparaît sur la gencive en regard de l’apex de la dent<br />

malade. L’abcès peut se rompre spontanément quand il est superficiel, ce qui soulage<br />

spontanément la douleur. Il peut au contraire s’enkyster ou évoluer vers une rage de dent<br />

intolérable. Le drainage de cet abcès par une incision soulage instantanément la douleur.<br />

Lavage fréquent des dents en montagne<br />

Visite de votre de dentiste avant de partir en voyage<br />

N’abusez pas des aliments sucrés<br />

- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol en cas de carie<br />

dentaire ou de pulpite.<br />

- Pansement dentaire transitoire (CAVAIT) si fracture ou carie dentaire.<br />

- Anti-inflammatoire : kétoprofène (PROFENID) en association si pulpite et éviter les<br />

variations brutales de pression (altitude).<br />

- Si abcès important : amoxicilline (CLAMOXYL) pendant 6 jours ou azithromycine<br />

(Zithromax) pendant 3 jours.<br />

- Drainage de l’abcès par incision si douleurs rebelles<br />

- Pour l’extraction dentaire de fortune (Voir Chapitre 4)<br />

Maux de gorge<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

7


Douleur au fond de la gorge<br />

Angine<br />

C’est une inflammation caractérisée par une rougeur et une douleur localisées au fond de la<br />

gorge (pharynx)<br />

La douleur est exacerbée par la déglutition et le passage des aliments.<br />

On distingue angine virale et angine bactérienne.<br />

L’angine virale se caractérise par l’absence de fièvre, l’absence de ganglions proéminents<br />

sous la mandibule et des amygdales qui restent peu enflammées.<br />

L’angine bactérienne se différencie par la présence de fièvre, des ganglions sousmandibulaires<br />

et une grosse amygdale rouge inflammatoire avec parfois des vésicules. Un<br />

traitement antibiotique est dans ce cas conseillé.<br />

En expédition, vu le contexte et la facilité avec laquelle les angines décompensent, on<br />

prescrira des antibiotiques dans les deux cas.<br />

- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol.<br />

- Anti-inflammatoire : kétoprofène (PROFENID) en association.<br />

- Antibiotique : pristinamycine (PYOSTACINE) pendant 5 jours ou azithromycine<br />

(ZYTHROMAX) pendant 3 jours.<br />

- Boissons chaudes au citron.<br />

Douleur à la déglutition + toux<br />

Extinction de voix<br />

Laryngite<br />

La laryngite, comme toutes les pathologies ORL, peut être virale ou bactérienne.<br />

C’est une inflammation du larynx caractérisée par une douleur localisée au fond de la gorge.<br />

Elle s’accompagne d’une toux rauque et rugueuse très douloureuse, ressentie comme un<br />

raclement ou une brûlure, et d’une difficulté à la déglutition.<br />

Parfois elle s’accompagne d’une extinction de la voix pendant quelques jours.<br />

On utilise les antibiotiques quand il y a de la fièvre et des ganglions, et on privilégie les<br />

corticoïdes quand l’extinction devient vraiment handicapante.<br />

- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol.<br />

- Anti-inflammatoire : kétoprofène(PROFENID) en association.<br />

- Antibiotique : amoxicilline (CLAMOXYL) ou azithromycine (ZYTHROMAX)<br />

- Corticoïdes : prédnisolone (SOLUPRED 2O), 1 à 3 comprimés le matin en une<br />

prise pendant 3 à 5 jours. Toujours en association avec un antibiotique.<br />

- Grogs et boissons chaudes au citron.<br />

Maux de nez<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

8


Écoulement de sang par les narines<br />

Épistaxis<br />

Ce saignement peut être provoqué par un traumatisme (choc, mouchage) ou survenir de<br />

manière spontanée.<br />

Il est favorisé par l’altitude du fait de l’agression de l’air froid et sec d’une part et des troubles<br />

de la coagulation d’autre part.<br />

Quelle qu’en soit la raison, cette hémorragie nasale doit être stoppée.<br />

Généralement, une simple compression à l’aide du pouce et de l’index à la base de l’arête<br />

nasale pendant quelques minutes suffit, à condition de placer les doigts suffisamment haut<br />

pour comprimer les pédicules vasculaires.<br />

Éviter de pencher la tête en arrière, car le sang, au lieu d’être évacué par la narine,<br />

s’échappe dans le fond de la gorge ce qui donne une fausse impression de colmatage alors<br />

que l’hémorragie continue.<br />

Si l’épistaxis ne s’arrête pas, on peut introduire dans la narine un tampon hémostatique de<br />

type Merocel (Voir Chapitre 4) En s’imbibant de sang, il gonfle et tamponne de façon<br />

efficace le fond des fosses nasales. Si la narine est petite et que le Merocel est trop grand, le<br />

découper dans la longueur avec une paire de ciseaux. Il s’agit de l’enfoncer suffisamment<br />

pour qu’il gonfle dans la partie arrière des fosses nasales où prend naissance l’hémorragie.<br />

On peut s’assurer qu’il est efficace en regardant avec une lampe au fond de la gorge du<br />

malade pour voir s’il n’existe plus d’écoulement. Le malade ne doit plus avoir besoin de<br />

déglutir.<br />

En cas d’échec, le méchage nasal postérieur avec mèche grasse iodoformée est l’unique<br />

moyen d’interrompre une épistaxis récalcitrante. Il ne peut être réalisé que par un médecin et<br />

nécessite un matériel adapté (mèche grasse, pince courbe) La mèche doit être laissée en<br />

place au moins 48 heures.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

9


Rhume<br />

Écoulement séreux par les fosses nasales<br />

Rhinite<br />

La rhinite est très fréquente en altitude. Elle est la conséquence inévitable de l’agression du<br />

froid et de l’air sec sur les muqueuses nasales.<br />

Dans la plupart des cas, il n’y a rien d’autre à faire que de se moucher en attendant que cela<br />

passe.<br />

Quand la rhinite accompagne un mal de tête et une sensation de fébrilité, il y a de fortes<br />

chances pour qu’une affection virale en soit en cours.<br />

Plus rarement, elle se surinfecte et s’accompagne d’un mouchage purulent. Dans ce cas on<br />

peut avoir recours aux antibiotiques.<br />

Seule la rhinite allergique, avec éternuement continuel et larmoiement peut justifier d’un<br />

traitement particulier antiallergique.<br />

- Anti-sécrétoire : pseudoéphédrine (RHINADVIL).<br />

- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol<br />

- Antibiotique : amoxicilline (CLAMOXYL) ou azithromycine (ZITHROMAX 250), 1<br />

ccp matin et soir pendant 3 jours.<br />

- En cas de rhinite allergique : corticoïde : prédnisolone (SOLUPRED 2O), 1 à 3<br />

comprimés le matin en une prise pendant 3 à 5 jours.<br />

- Polaramine Répétabs.<br />

- Grogs et boissons chaudes au citron.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

10


M<br />

aux de visage<br />

Gonflement du visage + mal de tête en altitude<br />

Œdème localisé de haute altitude (OLHA)<br />

Le gonflement du visage est fréquent en altitude, surtout le matin au réveil. Il fait partie des<br />

symptômes classiques du mal aigu des montagnes. Il apparaît généralement au début du<br />

séjour lorsque l’altitude dépasse 3 000 mètres.<br />

C’est le premier signe d’une mauvaise acclimatation lié à une perturbation des échanges<br />

hydroélectriques dans l’organisme.<br />

Le « signe de la chaussette » (marque importante au niveau de l’élastique de la chaussette)<br />

ou le « signe du bracelet de montre » (marque inhabituelle au niveau du poignet)<br />

accompagne volontiers le tableau, avec des maux de tête et une asthénie marquée.<br />

Les poches sous les yeux sont les premières observations qui seront faites au patient.<br />

Deux facteurs sont responsables de ce symptôme : une ascension trop rapide et une<br />

hydratation insuffisante.<br />

Contrairement à ce que l’on peut imaginer, boire beaucoup n’entraîne pas d’œdème : bien<br />

au contraire, cela stimule la diurèse (excrétion d’urine) en activant la fonction rénale.<br />

Traitement (Voir Chapitre 2)<br />

Gonflement du visage + signes d’allergie<br />

Œdème facial allergique<br />

Même en montagne, on peut être victime d’un œdème facial d’origine allergique sans qu’il<br />

n’y ait aucun rapport avec l’altitude.<br />

Souvent, ce genre de problème touche des personnes se sachant allergiques à certains<br />

aliments (cacahuètes, poisson, œufs, etc.) ou à certaines substances (latex, venin<br />

d’insecte, etc.), ou encore à certains paramètres environnementaux (soleil, froid, etc.) (Voir<br />

Chapitre 1)<br />

Ce type d’allergie peut malgré tout survenir pour la première fois chez quelqu’un n’ayant<br />

jamais souffert d’allergie auparavant.<br />

L’œdème facial peut se résorber spontanément après identification de l’allergène et/ou grâce<br />

à la prescription de médicaments antiallergiques.<br />

Plus rarement, cette allergie décompense en œdème de Quincke ce qui nécessite une<br />

thérapie urgente car il met en jeu le pronostic vital.<br />

- Eviter l’allergène responsable.<br />

- Dexchlorphéniramine (POLARAMINE) pendant deux jours.<br />

- Corticoïdes : prédnisolone (SOLUPRED 20mg), 1 à 3 comprimés en une prise si<br />

l’allergie est importante et/ou si œdème de Quincke. Diminuer ensuite les doses<br />

pendant 3 jours.<br />

- Adrénaline (ANAHELP), 0.25 mg à répéter jusqu’à 1 mg en sous cutané ou en<br />

intramusculaire, ou en intraveineuse lente en cas d’œdème de Quincke avec<br />

gonflement du visage et gêne à l’inspiration +++..<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

11


Œ<br />

il douloureux<br />

Œil rouge et douloureux<br />

Corps étranger<br />

C’est la première cause de douleur oculaire.<br />

La particule nuisible (éclat, bois, poussière) n’est pas toujours retrouvée mais c’est la<br />

première chose à rechercher quand la douleur ou la gêne apparaissent subitement.<br />

Il faut prendre le temps d’inspecter minutieusement la cornée avec une lampe de poche en<br />

n’omettant pas les recoins de l’œil (demander au patient de regarder en haut, en bas, à<br />

l’extérieur et à l’intérieur).<br />

Prendre le soin de tirer sur les cils et de retourner les paupières sur une allumette pour être<br />

sûr que la poussière ne s’est pas dissimulée sur la face interne de la paupière inférieure ou<br />

supérieure.<br />

Il est souvent possible d’ôter le corps étranger à l’aide d’un coin de mouchoir en papier.<br />

Parfois le patient a tellement mal qu’il n’arrive pas à maintenir l’œil ouvert. Il est alors<br />

intéressant de mettre une goutte de collyre anesthésique sur la cornée pour accomplir ce<br />

geste. L’anesthésie disparaît en moins d’une heure.<br />

Oxybuprocaïne collyre : 1 ou 2 gouttes dans l’œil suffisent pour calmer la douleur et<br />

pouvoir écarter les paupières pour extraire le corps étranger.<br />

Œil rouge et douloureux ++<br />

Kératite<br />

C’est une éraflure de la cornée, le plus souvent provoquée par un corps étranger (branche<br />

d’arbre, vêtement, éclat de glace).<br />

Enlever le corps étranger ne suffit pas, la douleur et la gêne persistent. Il faut tout d’abord<br />

mettre en évidence la lésion sur la cornée.<br />

On utilise le collyre anesthésique une seule fois, le temps d’ouvrir l’œil et de mettre une<br />

goutte de fluorescéine qui colore la cornée en orange et met en évidence l’éraflure.<br />

Une fois le diagnostic validé, l’application de pommade cicatrisante à la vitamine A permet<br />

de calmer la douleur et de cicatriser la lésion en quelques jours.<br />

Parfois le corps étranger reste incrusté : essayer de le déloger en douceur pendant que<br />

l’anesthésie perdure. Si le fragment est solidement implanté, seul un spécialiste pourra<br />

l’extirper et il faut malheureusement envisager un rapatriement rapide.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

12


- Oxybuprocaïne collyre : 1 ou 2 gouttes dans l’œil suffit pour pouvoir écarter les<br />

paupières et y déposer une bonne dose de pommade ophtalmique calmante et<br />

cicatrisante.<br />

- Fluoresceïne pour repérer l’importance et la localisation de l’ulcération.<br />

- Pommade ophtalmique cicatrisante à la vitamine A, 3 fois par jour dans chacun des<br />

deux yeux.<br />

Attention ! Le recours à l'oxybuprocaïne doit être ponctuel, le temps d'ouvrir l’œil et d'y<br />

appliquer la pommade apaisante, car une utilisation répétée risque de retarder la<br />

cicatrisation et même provoquer des ulcérations de la cornée.<br />

Sensation de verre pilée dans les yeux +++ œil rouge<br />

Ophtalmie des neiges<br />

Cette affection très spécifique du milieu montagne a été décrite au chapitre 2.<br />

Elle est due à une brûlure de la cornée par rayonnement UV particulièrement intensif en<br />

altitude.<br />

La douleur qu’elle entraîne se caractérise par une apparition retardée par rapport à<br />

l’exposition. Son intensité augmente dans la soirée et devient insupportable la nuit, avec une<br />

sensation de verre pilé dans les yeux.<br />

- Sachet de thé infusé tiède sur les paupières.<br />

- Oxybuprocaïne collyre : 1 ou 2 gouttes dans chacun des deux yeux suffisent pour<br />

calmer la douleur et écarter les paupières pour examiner la cornée.<br />

- Pommade ophtalmique cicatrisante à la vitamine A<br />

- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol.<br />

- Anti-inflammatoire : kétoprofène (PROFENID) si nécessaire.<br />

- Pansement occlusif.<br />

- Garder le patient à l'abri de la lumière pendant au moins 24 heures.<br />

- Eviter à tout prix l'exposition à la lumière sans lunettes de glacier.<br />

Attention ! Le recours à l'oxybuprocaïne doit être ponctuel, le temps d'ouvrir l’œil et d'y<br />

appliquer la pommade apaisante, car une utilisation répétée risque de retarder la<br />

cicatrisation et même provoquer des ulcérations de la cornée.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

13


Œ<br />

il rouge non douloureux<br />

Œil rouge collant et non douloureux<br />

Conjonctivite<br />

C’est une inflammation de la cornée par un germe ou un virus.<br />

La conjonctivite n’est pas douloureuse à proprement parler, mais plutôt gênante, avec des<br />

sécrétions collantes particulièrement le matin au réveil.<br />

La conjonctivite virale atteint généralement les deux yeux. Elle se soigne quasiment<br />

toute seule ; tout au plus faut-il utiliser un collyre antiseptique ou du sérum<br />

physiologique.<br />

La conjonctivite bactérienne n’atteint qu’un seul œil au début et les secrétions sont<br />

purulentes. Elle nécessite le recours à une crème ophtalmique antibiotique.<br />

La conjonctivite allergique s’associe le plus souvent à des éternuements et à un<br />

ensemble de symptômes évoquant la rhinite allergique. Elle doit être traitée avec un<br />

collyre antiallergique.<br />

- Sérum physiologique 5 fois par jour pendant 5 jours.<br />

- Crème antibiotique oculaire 3 fois par jour si conjonctivite bactérienne :<br />

kanamycine (TOBREX) pendant 3 jours.<br />

- Acétylaspartylglutamique (NAAXIA) à prévoir si sujet allergique.<br />

Œil rouge avec tache de sang<br />

Hémorragie sous conjonctivale<br />

Elle est la conséquence d’un traumatisme direct (contusion, frottement agressif).<br />

Un des petits vaisseaux qui parcourent la conjonctive s’est rompu et forme une tache<br />

sanglante impressionnante qui recouvre une partie plus ou moins importante de la cornée.<br />

Il n’y a aucun traitement particulier à apporter ; la tâche disparaît spontanément en quelques<br />

semaines.<br />

L’évolution est toujours favorable et rien n’empêche la poursuite de l’expédition en se<br />

protégeant correctement les yeux avec des lunettes de bonne qualité.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

14


T<br />

roubles de la vision<br />

La survenue d’un trouble de la vision peut évoquer différentes pathologies qu’il faut<br />

toujours prendre au sérieux.<br />

Généralement indolore, il n’en cache pas moins un processus pouvant devenir irréversible si<br />

l’on s’entête à rester en altitude.<br />

Vision floue ou images nuageuses pouvant évoluer vers la cécité<br />

Gelure de cornée<br />

Elle atteint les personnes dont les yeux sont mal protégés (masque) par grand vent en<br />

altitude ou en région polaire.<br />

Il faut interrompre la course avant que cette cécité ne soit totale, se protéger les yeux avec<br />

un masque si ce n’est pas encore fait, puis regagner une tente ou un local tempéré.<br />

Un sachet de thé infusé chaud appliqué sur les paupières peut accélérer la récupération de<br />

la fonction visuelle, qui peut demander parfois plusieurs jours.<br />

- Protéger les yeux avec un masque.<br />

- Interrompre la course et regagner un local tempéré.<br />

- Sachet de thé infusé chaud sur les paupières.<br />

- Si les troubles de visions persistent, consulter un spécialiste.<br />

Voile perturbant la vision ou une cécité partielle touchant un champ oculaire plus ou<br />

moins important<br />

Hémorragie rétinienne<br />

Même si cette pathologie existe déjà en temps normal chez des personnes plutôt âgées, elle<br />

est exacerbée en altitude. On la décrit comme une véritable entité sous le terme<br />

d’hémorragie rétinienne de haute altitude (HRHA).<br />

Ces lésions qui atteignent la rétine sont décrites dans le chapitre 2 dans le cadre des<br />

maladies liées à l’altitude.<br />

Les hémorragies sont fréquentes chez tout alpiniste dépassant l’altitude de 5 000 mètres<br />

sans que cela provoque obligatoirement des modifications visuelles perceptibles. La plupart<br />

d’entre elles cicatrisent d’ailleurs toutes seules dès le retour d’expédition sans que l’alpiniste<br />

lui-même s’en soit rendu compte.<br />

Quand les troubles de la vue apparaissent, c’est souvent parce que la lésion est importante.<br />

- Interrompre l’expédition et perdre de l’altitude si les troubles de vision<br />

apparaissent.<br />

- Eviter l’aspirine.<br />

- Rapatriement vers un ophtalmologiste.<br />

- Acétazolamide (DIAMOX) pour diminuer la pression intra-oculaire<br />

- Rapatriement vers un ophtalmologiste.<br />

Images mobiles ou déformées, scintillements ou « mouches volantes »<br />

Décollement de rétine<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

15


Le décollement de rétine est rare. Chez une personne jeune et en bonne santé, il peut être la<br />

conséquence d’un traumatisme oculaire.<br />

Les scintillements ou les « mouches volantes » marquent la présence de sang dans l’humeur<br />

aqueuse.<br />

Comme l’hémorragie rétinienne, le décollement de la rétine impose un rapatriement rapide<br />

vers un ophtalmologiste car le risque de cécité définitive est important et aucun traitement<br />

sur place n’est possible.<br />

- Rapatriement urgent vers un ophtalmologiste +++.<br />

Œil gonflé<br />

Appelé aussi œdème palpébral.<br />

C’est souvent un signe d’accompagnement en cas de conjonctivite, allergie, œdème<br />

périphérique de haute altitude, corps étranger dans l’œil.<br />

L’œil dégonfle lorsque la pathologie est traitée.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

16


V<br />

ertige<br />

On différencie trois types de vertige :<br />

Le vertige idiopathique : il traduit l’angoisse du vide naturelle et liée à l’instinct de<br />

survie, exagérément prononcée chez certaines personnes.<br />

Le vertige phobique : il représente un véritable handicap et contre-indique tout type<br />

d’ascension susceptible de suggérer l’appel du vide. Ce type de vertige ne peut être<br />

traité que par le biais de la psychothérapie.<br />

Le syndrome vertigineux, à l’origine de véritables troubles de l’équilibre, qui peut<br />

être dû à un déficit organique (trouble de vascularisation cérébral, atteinte de la<br />

fonction de l’équilibre, œdème cérébral d’altitude +++, …).<br />

En expédition, il n’est pas toujours facile de déceler la cause d’un vertige.<br />

S’il est associé à d’autres signes neurologiques (paralysie, trouble du comportement, trouble<br />

de l’élocution, trouble visuel), c’est qu’il est d’origine vasculaire cérébrale et trop complexe<br />

pour être traité en altitude : un rapatriement en urgence s’impose.<br />

Perdre de l’altitude pour traiter un éventuel œdème cérébral d’altitude débutant est la seule<br />

chose à tenter (descente ou caisson hyperbare).<br />

Si le vertige semble isolé et qu’aucun signe neurologique associé n’évoque la survenue d’un<br />

accident vasculaire cérébral ou d’un œdème cérébral de haute altitude, essayer de résoudre<br />

le problème en traitant les symptômes avec de l’acétylleucine et/ou de la métoclopramide.<br />

Le vertige est l’un des signes les plus fréquents d’un œdème cérébral d’altitude<br />

débutant +++<br />

Si existence de signes d’œdème cérébral d’altitude et/ou si signes neurologiques<br />

associés : oxygène, descente ou caisson de recompression (Voir traitement de l’OCHA<br />

Chapitre 2)<br />

- Acétylleucine (TANGANIL) en cas de vertige isolé mal supporté.<br />

- Bétaméthasone (CELESTENE), 8 mg injectables si arguments en faveur d’un<br />

œdème cérébral de haute altitude (OCHA).<br />

- Métoclopramide (PRIMPERAN) en suppositoire ou intraveineuse si vomissements<br />

associés.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

17


DOS<br />

CERVICALES<br />

Torticolis<br />

Lombalgie<br />

Lumbago<br />

Sciatique<br />

Colique néphrétique<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

18


Torticolis<br />

Courbatures douloureuses au niveau des muscles du cou<br />

Survient souvent le matin suite à une nuit inconfortable liée à une attitude vicieuse de l’axe<br />

tête-cou.<br />

Le torticolis peu être très douloureux et incompatible avec l’activité du randonneur ou de<br />

l’alpiniste. La tête peut être franchement désaxée de l’axe sagittal et la palpation des<br />

muscles assurant son maintien (trapèze, sterno-cléido-mastoïdien) est douloureuse.<br />

Le torticolis se résout spontanément en 24 à 72 heures, mais peut être abrégé par un<br />

traitement médical.<br />

- Modifier le matelas de couchage.<br />

- Massage des muscles du cou et application de sources de chaleur.<br />

- Crème anti-inflammatoire et décontracturante.<br />

- Tétrazépam (MYOLASTAN), jusqu’à disparition des signes. Demi-doses pour les<br />

personnes de moins de 65 kg.<br />

- Kétoprofène (PROFENID), jusqu’à disparition des signes.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Lombalgie<br />

Contracture et douleur plus ou moins violente au bas du dos<br />

Lumbago<br />

La lombalgie aiguë ou « lumbago » est fréquente en randonnée ou en expédition du fait des<br />

lourdes charges portées sur le dos. Les sacs à dos sont parfois mal ajustés ou mal équilibrés<br />

et les mouvements ne sont pas toujours effectués dans les règles de l’art.<br />

La sobriété des matelas de couchage (matelas mousse ou auto gonflant) n’est guère<br />

favorable aux sujets les plus sensibles.<br />

Le lumbago se caractérise par une contracture et une douleur plus ou moins violente au bas<br />

du dos interdisant tout mouvement de flexion ou de rotation. Il survient plus fréquemment<br />

chez les sujets atteints de façon chronique ou ayant fait l’objet de diverse intervention du<br />

dos.<br />

À la différence de la sciatique, le lumbago n’est pas accompagné d’une irradiation<br />

douloureuse dans la fesse ou dans l’un des membres inférieurs mais il n’en demeure pas<br />

moins handicapant, allant parfois jusqu’à l’immobilisation.<br />

Le rapatriement ou l’évacuation sanitaire est inéluctable dans deux situations :<br />

Douleur restant insupportable malgré le traitement.<br />

Apparition de signes neurologiques dans les jambes ou le bassin (déficit sensitif ou<br />

déficit moteur).<br />

- Modifier le matelas de couchage.<br />

- Massage des muscles du dos et application de sources de chaleur.<br />

- Etirements et assouplissements.<br />

- Crème anti-inflammatoire 3 fois par jour.<br />

- Tétrazépam (MYOLASTAN), jusqu’à disparition des signes. Demi-doses pour les<br />

personnes de moins de 65 kg.<br />

- Kétoprofène (PROFENID), jusqu’à disparition des signes.<br />

- Paracétamol-dextropropoxyphène (DIALGIREX).<br />

- Antalgique majeur si nécessaire : tramadol (TOPALGIC 50) ou morphine orale<br />

(ACTISKENAN 20).<br />

Irradiation douloureuse dans la fesse ou dans l’un des deux membres inférieurs<br />

Sciatique<br />

La sciatique est fréquente en randonnée ou en expédition du fait des lourdes charges<br />

portées sur le dos. Les sacs à dos sont parfois mal ajustés ou mal équilibrés et les<br />

mouvements ne sont pas toujours effectués dans les règles de l’art.<br />

La sobriété des matelas de couchage (matelas mousse ou auto gonflant) n’est guère<br />

favorable aux sujets les plus sensibles.<br />

À la différence du lumbago, la sciatique se caractérise par une irradiation douloureuse dans<br />

la fesse ou dans l’un des deux membres inférieurs. Cette souffrance est liée à un conflit de la<br />

racine nerveuse à sa naissance au niveau de la moelle épinière, le plus souvent en rapport<br />

avec une diminution ou un pincement du hiatus (orifice étroit formé par deux vertèbres<br />

juxtaposées) par lequel sort la racine.<br />

Si le traitement ne produit aucun effet et que la douleur est aiguë, un rapatriement avec<br />

traitement antalgique majeur est inévitable.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

20


- Modifier le matelas de couchage.<br />

- Massage des muscles du dos et application de sources de chaleur.<br />

- Etirements et assouplissements.<br />

- Crème anti-inflammatoire 3 fois par jour.<br />

- Tétrazépam (MYOLASTAN), jusqu’à disparition des signes. Donner des demi-doses<br />

pour les personnes de moins de 65 kg.<br />

- Kétoprofène (PROFENID), jusqu’à disparition des signes.<br />

- Paracétamol-dextropropoxyphène (DIALGIREX<br />

- Antalgiques majeurs si nécessaire: tramadol (TOPALGIC 50) ou morphine orale<br />

(ACTISKENAN 20)<br />

- Corticoïdes : prédnisolone (SOLUPRED 20 mg), 1 à 3 comprimés oro-dispersibles,<br />

en cas de signe neurologique rebelle. Diminuer la posologie progressivement en<br />

quelques jours.<br />

Eléments de gravité et de rapatriement d’une sciatique<br />

- Douleurs rebelles malgré les antalgiques majeurs.<br />

- Trouble neurologique avec perte partielle ou complète de force musculaire<br />

(sciatique paralysante) +/- perte de sensibilité.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Colique néphrétique<br />

Douleur violente en spasme partant des lombes + irradiation vers les organes<br />

génitaux<br />

La colique néphrétique est très souvent ressentie comme violente et insupportable. Prenant<br />

naissance d’un coté du bas du dos vers les lombes, elle irradie vers les organes génitaux. Le<br />

malade se tord de douleur, est très agité et ne trouve pas de position pour se calmer.<br />

La colique néphrétique est due au passage d’un calcul dans l’urètre. C’est une maladie<br />

chronique que l’on retrouve bien souvent dans les antécédents de la personne souffrante. Il<br />

en reconnaît le plus souvent les signes. Il en fait lui-même le diagnostic.<br />

La déshydratation et l’activité physique en montagne sont favorable aux crises. L’émission<br />

de sang dans les urines est parfois remarquable par l’aspect rosé voire rouge des urines.<br />

- Anti-inflammatoire : kétoprofène (PROFENID).<br />

- Antalgique majeur : tramadol (TOPALGIC) ou morphine (ACTISKENAN)<br />

- Hydratation<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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POITRINE<br />

Maux de poitrine<br />

Angine de poitrine<br />

Infarctus<br />

Déchirure intercostale<br />

Fracture de côte spontanée<br />

Pneumothorax<br />

Pneumonie<br />

Essoufflement<br />

Mal aigu des montagnes<br />

Épuisement<br />

Infection du poumon<br />

Toux<br />

Bronchite irritative d’altitude<br />

Pneumothorax<br />

Œdème pulmonaire de haute altitude<br />

Asphyxie<br />

Œdème de Quincke<br />

Etouffement par corps étranger<br />

Crise d’asthme<br />

Œdème pulmonaire de haute altitude<br />

Palpitations<br />

Tachycardie<br />

Arythmie<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

23


M<br />

aux de poitrine<br />

Douleur transitoire qui « serre » en barre pesante derrière le sternum, avec irradiation<br />

dans le bras gauche = origine cardiaque<br />

Angine de poitrine<br />

L’angine de poitrine ou « angor » est le symptôme précurseur de l’infarctus.<br />

Une ou plusieurs des artères coronaires qui nourrissent le muscle cardiaque montrent des<br />

signes d’obturation transitoire (athérome [dépôt de substances en excès limitant la perméabilité<br />

de l’artère], caillot).<br />

Si la douleur s’atténue avec l’arrêt de l’effort, le diagnostic de l’angine de poitrine est plus<br />

probable que celui de l’infarctus dont la douleur perdure. L’angine de poitrine ne demande<br />

qu’à s’aggraver au moindre effort.<br />

L’angine de poitrine est favorisée par l’effort, le froid et le stress.<br />

Elle est rare chez le sujet jeune. Les grands fumeurs et les gros mangeurs sédentaires sont<br />

les premiers menacés, mais le facteur stress joue aussi un rôle important.<br />

- Repos strict +++ et redescente si pas de possibilité d’évacuation.<br />

- Oxygène.<br />

- Aspirine 500 mg.<br />

- Isosorbide (RISORDAN), 1 à 3 comprimés par jour en fonction de la douleur.<br />

Attention ! éviter l’association avec le sildénafil (VIAGRA)).<br />

- Avis médical indispensable, arrêt du séjour et rapatriement urgent.<br />

Douleur continue qui « serre » en barre pesante derrière le sternum, avec irradiation<br />

dans la mâchoire et/ou dans le bras gauche = origine cardiaque +++<br />

Infarctus<br />

Si la douleur persiste malgré l’arrêt de l’exercice, ce n’est plus une angine de poitrine, c’est<br />

un infarctus. Il faut prendre la chose très au sérieux car la personne peut décéder<br />

rapidement.<br />

- Repos strict +++ et redescente si pas de possibilité d’évacuation.<br />

- Oxygène.<br />

- Repos strict.<br />

- Aspirine 500 mg.<br />

- Antalgique puissant : tramadol (TOPALGIC 50) ou morphine (ACTISKENAN)<br />

- Héparine HBPM : enoxaparine (LOVENOX)<br />

- Avis médical, arrêt du séjour et rapatriement en urgence, prise en charge<br />

médicale au plus vite.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

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Douleur brutale au niveau de la paroi thoracique augmentée à l’inspiration et à la<br />

palpation<br />

Déchirure intercostale<br />

Il s’agit d’une déchirure des petits muscles qui relient les côtes entre elles et participent aux<br />

mouvements inspiratoires.<br />

Même avec un traitement antalgique important, l’atténuation des signes peut prendre<br />

quelques semaines.<br />

- Repos.<br />

- Strapping des côtes (Voir Chapitre 4)<br />

- Antalgique. aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol<br />

- Antitussif : paracétamol codéïné (CODOLIPRANE)<br />

Douleur à la pression d’une côte<br />

Fracture de côte spontanée<br />

La fracture dite « spontanée » peut survenir lors d’un effort de toux violente ou en dormant<br />

sur les cailloux d’un mauvais camp de base. Ce type de fracture n’est pas si rare même s’il<br />

est difficile à admettre. Le traitement de la douleur passe par une contention élastique et des<br />

antalgiques en attendant patiemment que la côte se consolide (environ 3 à 4 semaines).<br />

- Repos.<br />

- Strapping des côtes (Voir Chapitre 4)<br />

- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol.<br />

- Antitussif : paracétamol codéïné (CODOLIPRANE)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

25


Douleur brutale en point de côté gênant l’inspiration<br />

Pneumothorax<br />

C’est une bulle d’air qui se forme sans traumatisme particulier entre les poumons et la<br />

plèvre. Il peut survenir spontanément ou lors d’un mouvement violent.<br />

Le pneumothorax est plutôt rare, mais il est gênant, parfois grave quand il est volumineux.<br />

Dans ce cas, il faut redescendre ou faire évacuer la victime.<br />

Le pneumothorax supporte mal les changements d’altitude brutaux. Lors d’une descente un<br />

peu trop rapide (en hélicoptère, par exemple). Dans ce cas, les signes peuvent s’aggraver<br />

du fait de la recompression trop rapide en basse altitude ce qui provoque un effet valve antiretour<br />

dans le poumon aggravant les symptômes. Dans ce cas, seul le drainage de fortune<br />

(acte médical) ou l’association d’une oxygénothérapie peut sauver la personne.<br />

Pour les pneumothorax de faible importance, la redescente progressive par voie terrestre est<br />

préférable. L’alternative de dernière urgence en cas de détresse respiratoire sévère est de<br />

tenter le caisson de recompression mais l’oxygène est préférable.<br />

- Oxygène<br />

- Repos.<br />

- Antalgique : paracétamol + dextropropoxyphène (DIALGIREX), tramadol<br />

(TOPALGIC 50).<br />

- Évacuation.<br />

Douleur en point de côté dans la poitrine + fièvre + toux<br />

Pneumonie<br />

Une infection pulmonaire peut aussi se révéler par une douleur moins forte, mais la fièvre et<br />

la toux sont toujours présentes.<br />

La pneumonie doit se traiter par antibiotiques, surtout en montagne où elle aura tendance à<br />

dégénérer plus facilement et détériorer les capacités respiratoires.<br />

- Antalgique : paracétamol ou aspirine.<br />

- Antibiotique : amoxicilline (CLAMOXYL) pendant 10 jours ou azithromycine<br />

(ZITHROMAX) ou pristinamycine (PYOSTACINE) si allergie aux pénicilline.<br />

- Antitussif : paracétamol codéïné (CODOLIPRANE) si toux insupportable.<br />

- Repos et/ou descente +.<br />

- Caisson si gêne respiratoire.<br />

- Hydratation<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

26


E<br />

ssoufflement<br />

Mal aigu des montagnes (Voir Chapitre 2)<br />

C’est la première cause à évoquer.<br />

En altitude, si l’on est plus essoufflé que les autres, c’est que l’on a mal géré son effort ou<br />

que l’on a mal respecté les paliers d’acclimatation.<br />

Il est aussi possible d’avoir besoin d’un peu plus de temps que les autres pour s’acclimater.<br />

Œdème pulmonaire de haute altitude (Voir Chapitre 2)<br />

Comme il est expliqué dans le chapitre consacré aux maladies de montagne, l’œdème<br />

pulmonaire de haute altitude est une complication d’un mal des montagnes négligé ou passé<br />

inaperçu. L’essoufflement est un des signes annonciateurs de l’aggravation d’un MAM.<br />

Épuisement<br />

Chez certaines personnes ayant une balance énergétique défavorable, 5 à 6 semaines en<br />

haute altitude peuvent être responsables d’un épuisement.<br />

L’amaigrissement est important, les gestes finissent par être lents et sans volonté ; la<br />

motivation s’érode.<br />

- Redescendre de 500 à 1000 mètres et essayer de reprendre des forces durant<br />

quelques jours.<br />

- Alimentation et réhydratation +++.<br />

- Vitamines.<br />

Essoufflement + fièvre + toux<br />

Infection du poumon<br />

La surinfection pulmonaire et la pneumonie doivent être traitées de façon radicale en<br />

expédition car elles se décompensent plus facilement du fait de l’hypoxie.<br />

En cas d’essoufflement, de fièvre et de toux productive, il est préférable d’avoir recours au<br />

traitement antibiotique en première intention, avant que la symptomatologie ne décompense.<br />

- Aspirine ou paracétamol.<br />

- Antibiotique : amoxicilline (CLAMOXYL) pendant 10 jours ou azithromycine<br />

(ZITHROMAX) ou pristinamycine (PYOSTACINE) si allergie aux pénicilline.<br />

- Antitussif : paracétamol codéïné (CODOLIPRANE) si toux rebelle.<br />

- Repos, voire redescente pendant quelques jours.<br />

- Caisson si gêne respiratoire.<br />

- Hydratation.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

27


T<br />

oux<br />

Toux sèche et tenace déclenchée par l’inspiration profonde<br />

Bronchite irritative d’altitude<br />

La bronchite irritative d’altitude est traitée dans le chapitre 2 consacré aux maladies de<br />

montagne.<br />

Elle atteint principalement les alpinistes ou sportifs qui réalisent des exercices avec<br />

hyperventilation en altitude et/ou dans un climat froid et sec.<br />

Les himalayistes qui dépassent l’altitude de 7 000 mètres en font quasiment tous les frais.<br />

Certains échouent à cause de cela. Cette toux contrarie énormément le sommeil.<br />

- Masque protecteur pour réchauffer l’air inhalé à l’exercice en altitude.<br />

- Limiter les phases d’hyperventilation en haute altitude.<br />

- Hydratation.<br />

- Antitussif : paracétamol codéïné (CODOLIPRANE)<br />

- Béclométasone (Bécotide Aérosol), 6 inhalations par jour.<br />

Douleur brutale en point de côté gênant l’inspiration<br />

Pneumothorax<br />

C’est une bulle d’air qui se forme sans traumatisme particulier entre les poumons et la<br />

plèvre. Il peut survenir spontanément ou lors d’un mouvement violent.<br />

Le pneumothorax est plutôt rare, mais il est gênant, parfois grave quand il est volumineux.<br />

Dans ce cas, il faut redescendre ou faire évacuer la victime.<br />

Le pneumothorax supporte mal les changements d’altitude brutaux. Lors d’une descente un<br />

peu trop rapide (en hélicoptère, par exemple). Dans ce cas, les signes peuvent s’aggraver<br />

du fait de la recompression trop rapide en basse altitude ce qui provoque un effet valve antiretour<br />

dans le poumon aggravant les symptômes. Dans ce cas, seul le drainage de fortune<br />

(acte médical) ou l’association d’une oxygénothérapie peut sauver la personne.<br />

Pour les pneumothorax de faible importance, la redescente progressive par voie terrestre est<br />

préférable. L’alternative de dernière urgence en cas de détresse respiratoire sévère est de<br />

tenter le caisson de recompression mais l’oxygène est préférable.<br />

- Oxygène<br />

- Repos.<br />

- Antalgique : paracétamol + dextropropoxyphène (DIALGIREX), tramadol<br />

(TOPALGIC 50).<br />

- Évacuation.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

28


Œdème pulmonaire de haute altitude<br />

Comme il est expliqué dans le chapitre consacré aux maladies de montagne, l’œdème<br />

pulmonaire de haute altitude est une complication d’un mal des montagnes que l’on a<br />

négligé.<br />

L’essoufflement est important et se caractérise par une impossibilité à reprendre son souffle<br />

malgré l’arrêt de l’exercice.<br />

La toux peut être le premier signe annonciateur d’un OCHA en voie de constitution.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

29


A<br />

sphyxie<br />

Œdème de Quincke<br />

Même en montagne, on peut être victime d’un œdème de Quincke d’origine allergique sans<br />

qu’il n’y ait aucun rapport avec l’altitude.<br />

Bien souvent, ce genre de problème touche des personnes se sachant allergiques à certains<br />

aliments (cacahuètes, poisson, œufs, etc.) ou à certaines substances (latex, venin<br />

d’insecte, etc.) ou encore à certains paramètres environnementaux (soleil, froid). Ce type<br />

d’allergie peut malgré tout survenir pour la première fois chez une personne n’ayant jamais<br />

manifesté d’allergie auparavant.<br />

Cette affection peut se résumer à ce simple œdème facial qui se résorbe spontanément<br />

avec l’identification de l’allergène ou grâce à la prescription de médicaments antiallergiques.<br />

Plus rarement, cette allergie décompense en œdème de Quincke, ce qui nécessite une<br />

thérapie urgente car le pronostic vital est en jeu.<br />

Le mécanisme de l’œdème de Quincke se traduit par une inflammation brutale et rapide des<br />

voies aériennes supérieures entraînant une asphyxie qui peut aboutir à un arrêt cardiorespiratoire.<br />

- Mettre en position assise.<br />

- Calmer la personne<br />

- Dégrafer les vêtements au niveau du cou.<br />

- Oxygène.<br />

- Bétaméthasone (CELESTENE 8 mg) par voie sous-cutané, intramusculaire ou<br />

intraveineuse.<br />

- Adrénaline (ANAHELP), 0.25 mg à répéter jusqu’à 1 mg en sous cutané ou en<br />

intramusculaire, ou en intraveineuse lente en cas d’œdème de Quincke avec<br />

gonflement du visage et gêne à l’inspiration +++.<br />

Étouffement par corps étranger<br />

Il survient le plus souvent de manière inattendue, en mangeant. La personne se trouve<br />

soudainement agitée, ne peut plus s’exprimer et devient rouge puis violacée.<br />

Un aliment insuffisamment mâché a été avalé de travers et s’est logé dans la trachée au lieu<br />

d’emprunter l’œsophage.<br />

La ventilation s’en trouve interrompue.<br />

L’urgence est majeure car le risque d’arrêt cardio-respiratoire est imminent. La manœuvre de<br />

Heimlich, qui consiste à expulser le corps étranger en comprimant le thorax, est salvatrice.<br />

- Manœuvre de Heimlich (Voir Chapitre 5)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

30


Détresse respiratoire avec sifflement à l’expiration<br />

Crise d’asthme<br />

L’asthme est une maladie chronique. Il serait exceptionnel de déclencher une crise<br />

inaugurale à l’occasion d’un trekking, d’une course en montagne ou d’une expédition.<br />

Aussi, celui qui se sait asthmatique, ne doit-il jamais partir en montagne ou en voyage sans<br />

emporter son traitement habituel (Voir Chapitre 6)<br />

- Position assise.<br />

- Oxygène.<br />

- Salbutamol (VENTOLINE), 2 bouffées en spray à renouveler.<br />

- Corticoïde : bétaméthasone (CELESTENE), 8 mg en injection intra veineuse,<br />

intramusculaire ou sous-cutanée.<br />

Œdème pulmonaire de haute altitude (Voir Chapitre 2)<br />

Comme il est expliqué dans le chapitre consacré aux maladies de montagne, l’œdème<br />

pulmonaire de haute altitude est la complication d’un mal des montagnes que l’on a négligé.<br />

L’essoufflement est important et se caractérise par une impossibilité à reprendre son souffle<br />

malgré l’arrêt de l’exercice. L’asphyxie est le stade ultime de l’OCHA<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

31


P<br />

alpitations<br />

La sensation de palpitations peut prêter à confusion.<br />

Elle peut être due soit à une accélération, soit à une anomalie du rythme cardiaque, ce qui<br />

est plus ennuyeux.<br />

Il serait illusoire de vouloir exercer de la cardiologie de pointe en milieu périlleux sans<br />

matériel adapté. Il faudra se limiter aux prises en charge élémentaires et ne pas tenter le<br />

diable.<br />

Cœur régulier mais rythme trop rapide<br />

Tachycardie<br />

Une accélération du rythme cardiaque (tachycardie) est tout à fait normale en altitude. Nous<br />

avons vu dans le chapitre 2 que l’organisme répond au manque d’oxygène par une<br />

accélération du rythme cardiaque.<br />

Si le rythme est régulier et la fréquence élevée mais sans dépasser 150 pulsations/minute, il<br />

s’agit d’une tachycardie naturelle.<br />

Si cette tachycardie s’élève subitement au-dessus de cette limite sans qu’il y ait de lien avec<br />

l’exercice, on peut tenter, pour la réduire, les manœuvres vagales classiques (massage<br />

d’une carotide, compression des globes oculaires, manœuvre de Vasalva utilisée par les<br />

plongeurs, qui consiste à se pincer le nez et à souffler dedans comme si on se mouchait, afin<br />

de se déboucher les oreilles).<br />

Rythme cardiaque irrégulier<br />

Arythmie<br />

À moins que cette arythmie soit connue du patient et qu’il ait son propre traitement,<br />

l’intervention d’un médecin est indispensable.<br />

Si l’arythmie est mal supportée (essoufflement, malaise), l’évacuation doit être envisagée en<br />

urgence car les options thérapeutiques sur place seront limitées, surtout en l’absence de<br />

tracé ECG (électrocardiogramme) qui reste la seule façon d’établir correctement un<br />

diagnostic.<br />

- Repos.<br />

- Arrêt des excitants (thé, café).<br />

- Evacuation si arythmie mal supportée.<br />

- Ne traiter que les troubles du rythme mal supportés quand on y est contraint. Ne<br />

pas chercher à tempérer… Évacuer !<br />

- Hydroxyzine (ATARAX 25).<br />

- Aténolol (TENORMINE) ou amiodarone (CORDARONE).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

32


VENTRE<br />

Maux de ventre /Vomissements/Diarrhées<br />

Turista<br />

Gastro-entérite<br />

Appendicite/péritonite<br />

Colique Hépatique<br />

Gastrite / Ulcère<br />

Reflux gastro-œsophagien<br />

Intoxication alimentaire<br />

Vomissements sang<br />

Parasites intestinaux<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

33


M<br />

aux de ventres<br />

Vomissements<br />

Diarrhées<br />

La douleur dans l’abdomen est un symptôme fréquent.<br />

Trois éléments importants sont à prendre en considération :<br />

la localisation de la douleur,<br />

la qualité du transit,<br />

la présence ou non de fièvre.<br />

Douleur abdominale + diarrhées et/ou vomissements<br />

Turista<br />

Quand un Occidental débarque en trekking ou en expédition, l’origine la plus fréquente est la<br />

turista (ou diarrhée du voyageur) : elle atteint jusqu’à 60 % des individus sains arrivant en<br />

pays tropical ou tempéré chaud.<br />

Elle est toujours d’origine infectieuse, bactérienne le plus souvent, parfois parasitaire,<br />

rarement virale.<br />

Son apparition est brutale. Généralement, elle se caractérise par l’émission de 3 à 8 selles<br />

liquides par jour, avec anorexie, nausées, douleurs abdominales.<br />

Il n’y a pas ou peu de fièvre.<br />

L’évolution vers la guérison se produit en 4 à 7 jours.<br />

La prévention des diarrhées infectieuses et parasitaires passe par une bonne hygiène de<br />

l’alimentation et de l’eau. Le lavage des fruits, des légumes et la stérilisation de l’eau sont<br />

efficaces sur la plupart des bactéries mais insuffisantes pour les kystes d’amibes et de<br />

giardia.<br />

- Réhydratation +++, si les signes sont modérés.<br />

- Traiter uniquement les symptômes.<br />

- Anti-vomitif : métoclopramide (PRIMPERAN), en comprimé, en suppositoire ou en<br />

injection quand la voie orale n’est plus possible.<br />

- Anti-diarrhéique : lopéramide (IMODIUM). Il est d’usage de laisser libre cours à la<br />

diarrhée pour permettre au tube digestif d’évacuer les toxines. Cependant, les<br />

alpinistes savent comme il est difficile de gérer la diarrhée lors d’une ascension. Le<br />

lopéramide est le seul à pouvoir contrecarrer ce désagrément, en évitant d’en<br />

abuser pour ne pas bloquer totalement le système digestif.<br />

- Si les symptômes ne s’améliorent pas en 24 heures, antibiotique : norfloxacine<br />

(NOROXINE) ou azithromycine (ZITHROMAX) en traitement cours sur 3 jours.<br />

- Un régime à base d’aliment « constipants » (riz, chocolat) est recommandé.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

34


Douleur abdominale + diarrhées et/ou vomissements + fièvre<br />

Gastro-entérite infectieuse<br />

La présence de fièvre confère à l’infection gastro-intestinale un caractère plus sérieux qui<br />

sous-entend la diffusion du germe responsable dans l’organisme.<br />

Le traitement antibiotique s’avère nécessaire.<br />

- Anti-vomitif : métoclopramide (PRIMPERAN), en suppositoire ou en injection si le<br />

malade ne parvient pas à garder ses aliments.<br />

- Antipyrétique : aspirine ou paracétamol.<br />

- Antibiotique : norfloxacine (NOROXINE) ou amoxicilline (CLAMOXYL). Si le traitement<br />

est insuffisant et/ou si les selles ont une odeur de souffre, ajouter du tinidazole<br />

métronidazole (FASIGYN).<br />

- Anti-diarrhéique : lopéramide (IMODIUM). Il est d’usage de laisser libre cours à la<br />

diarrhée pour permettre au tube digestif d’évacuer les toxines. Cependant, les<br />

alpinistes savent comme il est difficile de gérer la diarrhée lors d’une ascension. Le<br />

lopéramide est le seul à pouvoir contrecarrer ce désagrément, en évitant d’en abuser<br />

pour ne pas bloquer totalement le système digestif.<br />

- Un régime à base d’aliment « constipants » (riz, chocolat) est recommandé.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

35


Fièvre + douleur abdominale + défense (contracture réflexe du ventre à la palpation)<br />

Appendicite Ŕ Péritonite<br />

Dans un cas semblable de douleur abdominale, on doit suspecter l’appendicite et/ou la<br />

péritonite avant qu’il ne soit trop tard. Le plus difficile est de ne pas la confondre avec une<br />

infection gastro-intestinale, beaucoup plus fréquente.<br />

Pour cela, le geste capital est la palpation de l’abdomen. Le patient est allongé sur le dos, la<br />

main de l’examinateur doit palper le ventre. Si cette palpation provoque une douleur aiguë de<br />

défense, le patient doit être évacué au plus vite (à plus forte raison s’il n’a jamais été opéré<br />

de l’appendicite et que la douleur est située au niveau de l’appendice, à droite).<br />

- Antidouleur et antipyrétique.<br />

- Antibiotique : amoxicilline (CLAMOXYL) + tinidazole (FASIGYN).<br />

- En cas d’allergie aux pénicillines : norfloxacine (NOROXINE) ou azithromycine<br />

(ZITHROMAX) + métronidazole (FLAGYL)<br />

- Bouillotte de glace sur le ventre et évacuation en urgence.<br />

- Hydratation par perfusion<br />

Douleur sous-costale droite +/- vomissements<br />

Colique hépatique<br />

Quand la douleur irradie vers le dos en suivant le trajet d’une ceinture, il faut évoquer la<br />

colique hépatique liée à un trouble du fonctionnement de la vésicule biliaire.<br />

- Hydratation.<br />

- Anti-vomitif : métoclopramide (PRIMPERAN), en suppositoire ou en injection si le<br />

malade ne parvient pas à garder ses aliments.<br />

- Diète en respectant les apports hydriques et en évitant surtout les aliments gras<br />

- Antalgique puissant.<br />

Douleur violente en spasme partant des lombes + irradiation vers les organes<br />

génitaux<br />

Colique néphrétique<br />

La colique néphrétique est très souvent ressentie comme violente et insupportable. Prenant<br />

naissance d’un coté du bas du dos vers les lombes, elle irradie vers les organes génitaux. Le<br />

malade se tord de douleur, est très agité et ne trouve pas de position pour se calmer.<br />

La colique néphrétique est due au passage d’un calcul dans l’urètre. C’est une maladie<br />

chronique que l’on retrouve bien souvent dans les antécédents de la personne souffrante. Il<br />

en reconnaît le plus souvent les signes. Il en fait lui-même le diagnostic.<br />

La déshydratation et l’activité physique en montagne sont favorable aux crises. L’émission<br />

de sang dans les urines est parfois remarquable par l’aspect rosé voire rouge des urines.<br />

- Anti-inflammatoire : kétoprofène (PROFENID).<br />

- Antalgique majeur : tramadol (TOPALGIC) ou morphine (ACTISKENAN)<br />

- Hydratation<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

36


Brûlures dans le ventre<br />

Gastrite Ŕ ulcère<br />

Ces brûlures sont situées dans la région épigastrique (au-dessus du nombril).<br />

Elles sont rythmées par les repas et calmées par la prise alimentaire.<br />

En plus des médicaments antiacides, le traitement peut nécessiter des antibiotiques, mais<br />

rarement en première intention. Les antibiotiques seront prescrits après le retour d’expédition<br />

si les signes persistent et après bilan spécifique.<br />

- Anti-acides : gel d’aluminium (XOOLAM à croquer).<br />

- Esoméprazole (INEXIUM), tant que la douleur persiste.<br />

Reflux gastro-œsophagien<br />

Reflux de liquide gastrique remontant dans l’œsophage en provoquant des sensations de<br />

brûlures.<br />

- Eviter les positions déclives et mieux rythmer les repas.<br />

- Anti-acides : gel d’aluminium (XOOLAM à croquer).<br />

Vomissements + diarrhées<br />

Intoxication alimentaire<br />

L’association des deux critères suggère l’intoxication alimentaire.<br />

L’absence de fièvre permet de s’abstenir d’antibiotique en premier lieu. On doit uniquement<br />

traiter les symptômes pour que le sujet arrête de vomir et ne se déshydrate pas.<br />

- Hydratation<br />

- Anti-vomitif : métoclopramide (PRIMPERAN), en suppositoire ou en injection si le<br />

malade ne parvient pas à garder ses aliments<br />

- Anti-diarrhéique : lopéramide (IMODIUM). Il est d’usage de laisser libre cours à la<br />

diarrhée pour permettre au tube digestif d’évacuer les toxines. Cependant, les<br />

alpinistes savent comme il est difficile de gérer la diarrhée lors d’une ascension. Le<br />

lopéramide est le seul à pouvoir contrecarrer ce désagrément, en évitant d’en<br />

abuser pour ne pas bloquer totalement le système digestif.<br />

- Un régime à base d’aliment « constipants » (riz, chocolat) est recommandé.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

37


V<br />

omissements de sang<br />

En cas de vomissements de sang, deux éléments essentiels sont à évaluer :<br />

Détecter l’origine du sang vomi (sphère ORL, poumon ou estomac ?).<br />

Déterminer la quantité de sang perdu.<br />

Origine :<br />

ORL : il peut provenir d’un saignement dans les voies aériennes supérieures (dents,<br />

fosses nasales). Ce sang est dégluti.<br />

Estomac ou œsophage « hématémèse » : dans ce cas, le renvoi prend l’aspect d’un<br />

vomissement classique.<br />

Poumons trachée, poumons « hémoptysie » : dans ce cas, le renvoi prend l’aspect<br />

d’une expectoration expulsée à l’occasion d’une toux.<br />

Si le sang provient de la bouche, rechercher en premier l’origine nasale. C’est la plus<br />

fréquente. Une épistaxis peut s’écouler dans la bouche sans s’extérioriser, en particulier en<br />

position allongée. Le sang peut être dégluti et vomi secondairement.<br />

L’hémostase de l’épistaxis s’obtient, soit par compression nasale soit, par méchage (Voir<br />

Chapitre 5) Éviter de mettre tête en arrière, ce qui ne fait que masquer l’écoulement de sang<br />

sans l’interrompre.<br />

On peut également rechercher une plaie de la gencive ou une plaie interne de la cavité<br />

buccale qui, généralement, guérit sans suture. En cas d’échec, une suture avec un fil<br />

résorbable peut être réalisée à condition de maîtriser le geste.<br />

Les plaies des muqueuses internes cicatrisent en 3 à 4 jours.<br />

Si le sang provient du tube digestif, il est préférable d’organiser une évacuation ou un<br />

rapatriement du patient.<br />

Le vomissement de sang est rarement anodin, il nécessite un bilan en urgence. En<br />

expédition ou en trekking, il est souvent la conséquence d’un ulcère des voies digestives.<br />

Interrompre toute alimentation et traiter l’ulcère (esoprémazole) mais continuer l’hydratation<br />

par voie orale si la perfusion n’est pas possible.<br />

Quand la quantité de sang est importante (équivalent d’un bol), l’évacuation est urgente.<br />

La pose d’une voie veineuse avec soluté de remplissage macromoléculaire (liquide de<br />

perfusion permettant de mieux compenser les pertes de sang lors d’une hémorragie) est<br />

souhaitable en attendant l’évacuation.<br />

- Anti-vomitif : métoclopramide (PRIMPERAN), en suppositoire ou en injection si le<br />

malade ne parvient pas à garder ses aliments.<br />

- Esoprémazole (INEXIUM).<br />

- Perfusion et hydratation.<br />

- Evacuation, rapatriement.<br />

Si le sang provient du système respiratoire, et qu’il reste en petite quantité sous forme de<br />

filets de sang dans les crachats, la cause en est le plus souvent de nature irritative (toux<br />

violente, mouchage un peu trop énergique). Il n’y a pas lieu de s’affoler.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

38


Si le sang est expectoré en quantité importante, évacuer le patient aussi vite que possible.<br />

Chez les populations d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud, la probabilité d’une origine<br />

tuberculeuse est forte.<br />

Expectoration importante de sang par la toux = évacuation - rapatriement<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

39


P<br />

arasites intestinaux<br />

De nombreux parasites peuvent être responsables de troubles digestifs, parfois graves dans<br />

les pays tropicaux. La liste est longue et nous n’évoquons que les plus courants.<br />

Oxyures<br />

Ce sont des petits vers présents dans l’intestin.<br />

Plutôt fréquent chez les enfants, la contamination est alimentaire.<br />

Tænias<br />

Il existe 3 types de tænias observés selon les hôtes qui les hébergent : le tænia du<br />

bœuf, le tænia du porc ; l’hôte intermédiaire est l’homme. La contamination humaine<br />

se produit lorsque les conditions d’hygiène sont mauvaises.<br />

Ce sont des vers qui peuvent être longs de plusieurs mètres.<br />

Le signe pathognomonique du tænia est la présence d’anneaux dans les selles qui<br />

contiennent des milliers d’œufs qui partent à l’extérieur.<br />

Parfois, aucun signe ne permet de déceler le tænia ; d’autres fois, il provoque des<br />

douleurs abdominales, des nausées, des troubles de l’appétit, un amaigrissement,<br />

voire des manifestations allergiques<br />

Ascaris<br />

L’ascaridiose est relativement rare en France. La contamination peut intervenir par<br />

l’ingestion de légumes qui contiennent des œufs de ces vers que l’on appelle<br />

nématodes.<br />

Les vers qui se développent dans le tube digestif migrent vers les poumons puis<br />

remontent dans les bronches et repassent dans le tube digestif.<br />

Les signes cliniques sont parfois pulmonaires, avec une toux et de la fièvre. Le plus<br />

souvent, ce sont des troubles digestifs avec des douleurs abdominales, des nausées,<br />

une perte de l’appétit.<br />

Le traitement prescrit est un vermifuge.<br />

Lambliase ou trichocéphalose sont dues à l’ingestion de kystes ou d’œufs de vers<br />

qui sont présents dans l’eau souillée ou sur des crudités mal lavées, essentiellement<br />

dans les pays en voie de développement.<br />

Parfois il n’y a aucun symptôme ; parfois des troubles digestifs, troubles de l’appétit,<br />

nausées, diarrhée chronique, douleurs abdominales, léger amaigrissement qui<br />

persiste au retour d’un voyage dans un pays à risque.<br />

Giardiase<br />

Elle Mérite d’être nommée car elle particulièrement présente au Népal.<br />

Elle se reconnaît aux troubles digestifs (douleurs abdominales, selles pâteuses ou<br />

diarrhéiques, nausées) et à l’odeur de soufre émanant des selles.<br />

Le parasite (appelé aussi lambliase) existe sous deux formes : végétative, dans le<br />

duodénum, et kystique dans les selles. Il se transmet par voie oro-fécale.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

40


Beaucoup de ces diagnostics se feront une fois rentrer de voyage par examen parasitologie<br />

des selles<br />

C’est souvent au retour de voyage ou d’expédition qu’interviendra le diagnostic de ces<br />

parasitoses.<br />

Le traitement par vermifuge aura raison de ces maladies.<br />

La prévention est essentielle et repose sur une hygiène corporelle et alimentaire stricte si<br />

l’on se rend dans des pays à risque.<br />

Prophylaxie<br />

Si le voyageur est fragile : doxycycline (VIBRAMYCINE) ou norfloxacine<br />

(NOROXINE) tous les jours.<br />

Traitement<br />

Réhydratation.<br />

Ralentissement du transit : lopéramide (IMODIUM).<br />

Antiseptique intestinal : nifuroxazide (ERCEFURYL).<br />

Si forme sévère (fièvre, diarrhée mucosanglante) :<br />

- Doxycycline (VIBRAMYCINE) pendant 3-4 jours.<br />

- Norfloxacine (NOROXINE) pendant 3 jours.<br />

Si forte présomption de :<br />

Oxyure, ascaris, trichocéphale : flubendazole (FLUVERMAL), 1 cp en prise<br />

unique à renouveler 15 jours plus tard.<br />

Taenia : niclosamide (TREDEMINE), 2 comprimés matin à jeun et 2cp 2 heures<br />

plus tard.<br />

Giardiase : tinidazole (FASIGYN), 4 comprimés de 500 mg en une prise unique<br />

(posologie spéciale).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

41


MAINS<br />

Gonflement<br />

Gelure<br />

Gerçure<br />

Paralysie<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

42


G<br />

onflement des mains<br />

Les œdèmes des membres supérieurs observés en montagne sont surtout visibles au<br />

niveau des poignets et des doigts. Ils sont mis en évidence par le signe du « bracelet de<br />

montre » qui laisse une empreinte particulièrement profonde.<br />

Trois causes sont à retenir :<br />

- Compression trop importante des bretelles du sac à dos. Il suffit de les régler<br />

correctement et de penser à les déplacer latéralement de temps en temps sur les<br />

épaules. Penser également à utiliser la sangle ventrale qui permet de mieux répartir<br />

le poids du sac.<br />

- Œdèmes localisés de haute altitude (OLHA) (Voir Chapitre 2)<br />

- Allergie, pouvant être isolée, provoquée par le contact d’une substance allergène<br />

(gant, pommade, etc.) ou par élément extérieur agressif (soleil, froid, etc.).<br />

Des démangeaisons accompagnent généralement les œdèmes allergiques.<br />

La suppression de l’élément allergène est la première chose à faire. On utilisera des<br />

produits antiallergiques par voie locale ou générale comme le désonide (LOCAPRED<br />

crème), ou dexchlorphéniramine (POLARAMINE) en comprimé.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

43


G<br />

Elure des mains<br />

(Voir Chapitre 2)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

44


G<br />

erçure<br />

Les gerçures sont souvent inévitables chez les alpinistes ou himalayistes qui séjournent en<br />

haute altitude et utilisent leurs mains à des manipulations agressives en milieu froid et sec.<br />

Il est important de prévenir ou de retarder au maximum la survenue de ces lésions en<br />

assouplissant et en hydratant les mains, pour que la peau ne craque pas, en particulier sur la<br />

pulpe des doigts.<br />

Les gerçures sont particulièrement douloureuses, réveillent la nuit et mettent du temps à<br />

cicatriser. Les crèmes hydratantes et assouplissantes, type HOMEOPLASMINE ou<br />

SENOPHILE, permettent d’atténuer le phénomène à condition de les appliquer<br />

quotidiennement.<br />

En cas de crevasse profonde, la colle chirurgicale (DERMABOND) peut être utilisée comme<br />

pour une plaie.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

45


P<br />

aralysie du bras<br />

En cas de dysfonctionnement moteur ou/et sensitif du bras survenant au réveil, il faut<br />

d’abord vérifier si cette paralysie n’est pas due à une compression du plexus brachial<br />

pendant le sommeil.<br />

Ce syndrome survient volontiers en trekking ou en expédition du fait des conditions de<br />

couchage précaires. Une position vicieuse, bras replié ou coincé sous le corps lors du<br />

sommeil, peut en effet comprimer l’ensemble du plexus brachial qui chemine dans le creux<br />

axillaire. Cette compression peut entraîner une pseudo-paralysie du bras et de la main.<br />

Si la paralysie ne disparaît pas dans les 24 heures, c’est que les dégâts sont plus sérieux et<br />

qu’une rééducation intensive est nécessaire.<br />

L’évacuation ou le rapatriement du patient, le bras dans une écharpe, sera alors l’unique<br />

alternative.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

46


PELVIS<br />

Brûlures urinaires<br />

Cystite<br />

Prostatite<br />

Pyélonéphrite<br />

Sang dans les urines<br />

Cystite<br />

Colique néphrétique<br />

Rétention d’urine<br />

Cystite<br />

Prostatite<br />

Adénome de la prostate<br />

Hémorroïdes<br />

Constipation<br />

Sang dans les selles<br />

Hémorroïdes<br />

Infection génitale<br />

Mycose vaginale<br />

Maux de testicules<br />

Orchi-épididymite<br />

Torsion de testicule<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

47


B<br />

rûlures urinaires<br />

Brûlure urinaire + miction impérieuse + douleur dans le bas-ventre, +/- sang dans les<br />

urines<br />

Cystite<br />

C’est une infection des urines qui irrite la vessie et les voies urinaires basses (urètre).<br />

Elle peut être à l’origine de saignements associés donnant aux urines une coloration rose ou<br />

rouge.<br />

Très fréquente chez la femme, elle se traite facilement par une bonne hydratation et des<br />

anti-infectieux urinaires.<br />

- Boissons abondantes.<br />

- Antibiotique : norfloxacine (NOROXINE), pendant 3 jours.<br />

Brûlure urinaire, miction impérieuse, douleur dans le bas-ventre, +/-, fièvre et frisson<br />

chez l’homme<br />

Prostatite (infection de la prostate)<br />

- Boissons abondantes.<br />

- Antipyrétique : aspirine ou paracétamol.<br />

- Antibiotique : norfloxacine (NOROXINE), pendant 10 jours.<br />

Brûlure urinaire, miction impérieuse, douleur dans le bas-ventre, sang dans les urines<br />

+/-, fièvre et frisson avec douleur dans les reins<br />

Pyélonéphrite<br />

Cette infection urinaire remontant dans les reins est plus grave.<br />

- Boissons abondantes<br />

- Antipyrétique : aspirine ou paracétamol.<br />

- Antibiotique : norfloxacine (NOROXINE), pendant 10 jours.<br />

- Préférer un rapatriement. Une pyélonéphrite mal soignée peut entraîner la perte<br />

d’un rein.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

48


S<br />

ang dans les urines<br />

Brûlure urinaire + miction impérieuse + douleur dans le bas-ventre, +/- sang dans les<br />

urines<br />

Cystite<br />

(Voir ci-dessus).<br />

Douleur en spasme qui va du rein aux organes génitaux, sans fièvre avec +/- sang<br />

dans les urines<br />

Colique Néphrétique<br />

(Voir « lombalgie »)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

49


R<br />

étention d’urine<br />

C ‘est l’impossibilité d’évacuer les urines normalement malgré une envie impérieuse.<br />

Trois possibilités :<br />

Brûlure urinaire + miction impérieuse + douleur dans le bas-ventre, +/- sang dans les<br />

urines<br />

Infection urinaire<br />

(Voir plus haut)<br />

Brûlure urinaire, miction impérieuse, douleur dans le bas-ventre, +/- fièvre et frisson<br />

chez l’homme<br />

Prostatite<br />

(Voir plus haut)<br />

Rétention d’urine sans brûlures urinaires<br />

Adénome de la prostate<br />

Chez un homme d’un certain âge, il faut y penser. Cette compression de l’urètre par<br />

l’hypertrophie de la prostate empêche la vessie de se vider. Celle-ci gonfle et forme ce que<br />

l’on appelle un « globe vésical » très douloureux que l’on peut palper au niveau du basventre.<br />

C’est un cas d’urgence, car si l’urine ne peut être évacuée par sondage ou en posant un<br />

trocart transvésical (geste médical), la personne risque de décéder dans les 24 heures par<br />

insuffisance rénale aiguë.<br />

- Sondage ou pose d’un trocart trans-vésical (Cystocath) par un médecin.<br />

- Evacuation en urgence.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

50


H<br />

émorroïdes<br />

Les veines hémorroïdaires bordent les parois internes de l’anus. Lorsqu’elles deviennent<br />

inflammatoires, la douleur peut être insupportable, une sensation de verre pilé<br />

accompagnant l’émission de selles.<br />

Il n’est pas rare qu’il y ait également du sang dans les selles, ce qui inquiète d’autant plus.<br />

À un degré plus sévère, on parle de thrombose hémorroïdaire. Seul un médecin peut alors<br />

pratiquer un geste chirurgical simple mais loin d’être agréable.<br />

- Hydratation +++<br />

- Alimentation riche en fibres et en huile minérale. Le jus de pruneaux et les fibres<br />

naturelles (supplément en psyllium) favorisent la régularité.<br />

- Laxatif : confiture de pruneaux, huile de paraffine ou évacuation digitale d'un<br />

fécalome si nécessaire.<br />

- Éviter les aliments qui constipent (riz, banane, pomme, chocolat). Penser à bien<br />

mastiquer les aliments et profiter des moments opportuns pour déféquer.<br />

- Antalgique.<br />

- Laxatif médical si association d’une constipation : macrogol (FORLAX).<br />

- Trimébutine (PROCTOLOG) en pommade annale.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

51


C<br />

onstipation<br />

La constipation est une évacuation anormalement rare des selles. Elle est<br />

fréquente en expédition du fait de la déshydratation et du régime pauvre en<br />

fibres alimentaires, surtout en haute altitude.<br />

Elle est caractérisée par une douleur souvent chronique évoluant sur<br />

plusieurs jours. Accompagnée de ballonnements et d’une sensation<br />

d’inconfort, elle est généralement soulagée par le passage des selles.<br />

- Hydratation +++<br />

- Alimentation riche en fibres et en huile minérale. Le jus de pruneaux et les fibres<br />

naturelles (supplément en psyllium) favorisent la régularité.<br />

- Laxatif : confiture de pruneaux, huile de paraffine ou évacuation digitale d'un<br />

fécalome si nécessaire.<br />

- Éviter les aliments qui constipent (riz, banane, pomme, chocolat). Penser à bien<br />

mastiquer les aliments et profiter des moments opportuns pour déféquer.<br />

- Antalgique<br />

- Laxatif médical : macrogol (FORLAX).<br />

- Citrate trisodique (MICROLAX).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

52


S<br />

ang dans les selles<br />

La présence de sang dans les selles est le plus souvent due à une poussée hémorroïdaire. Il<br />

faut donc en priorité traiter les hémorroïdes par les moyens exposés précédemment<br />

Elle est inquiétante si :<br />

Absence d’hémorroïdes (ce qui n’est pas toujours évident à déterminer).<br />

Émission de sang noir « digéré » qui vient de plus haut (ulcère, gastrite<br />

hémorragique, etc.).<br />

Dans ces deux cas, il faut entreprendre un rapatriement et interrompre les traitements<br />

susceptibles d’accroître le saignement (aspirine).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

53


I<br />

nfection génitale<br />

Les infections génitales chez l’homme se caractérisent par l’association de brûlures, de<br />

démangeaisons et un écoulement purulent nauséabond au niveau du méat urétral.<br />

Chez la femme, ce sont des démangeaisons, des brûlures et des pertes vaginales<br />

nauséabondes.<br />

Les germes responsables sont bien souvent les mêmes.<br />

À défaut de prélèvement pour analyse bactériologique, il est proposé un traitement à<br />

l’aveugle qui est efficace dans la plus grande majorité des cas.<br />

- VIBRAMYCINE 250 mg, pendant 10 jours ou azithromycine (ZITHROMAX)<br />

pendant 3 jours.<br />

- Pas de rapports sexuels pendant le traitement.<br />

- Traitement du partenaire également même en l’absence de signe.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

54


M<br />

ycose vaginale<br />

C’est une affection relativement fréquente chez la femme, surtout en voyage.<br />

Elle occasionne démangeaisons et brûlures mais se différencie de l’infection par l’absence<br />

de pertes anormales.<br />

Elle est causée par des champignons (chlamydia ou mycoplasme) contre lesquels il existe<br />

un traitement standard assez efficace.<br />

Quand on ne peut pas déterminer à coup sûr une infection bactérienne qui relèverait<br />

d’antibiotiques, il est judicieux d’essayer en premier lieu le traitement antifongique, plus<br />

court. Sans résultat, on peut reconsidérer l’affection et la traiter comme telle.<br />

- GYNO PEVARYL: 1 ovule.<br />

- Pas de rapports sexuels pendant le traitement.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

55


M<br />

aux de testicules<br />

Deux causes principales sont à envisager :<br />

L’orchi-épididymite.<br />

La torsion de testicule.<br />

Douleur progressive sous un testicule +/- fièvre<br />

Orchi-épididymite<br />

Cette infection est localisée au pôle inférieur du testicule. Il est possible que s’y ajoute de la<br />

fièvre, la douleur concernant le plus souvent un seul testicule.<br />

L’affection ne survient pas brutalement mais apparaît en moins de 24 heures. Le testicule<br />

atteint est rouge, douloureux et chaud.<br />

- VIBRAMYCINE pendant 10 jours.<br />

- Antalgique.<br />

- Pas de rapports sexuels pendant le traitement.<br />

Douleur brutale, couleur violacée du testicule<br />

Torsion de testicule<br />

Elle atteint essentiellement le sujet jeune. Contrairement à l’orchi-épididymite, la douleur est<br />

brutale et peut faire suite à un traumatisme local (compression du baudrier ou masturbation<br />

par exemple). Le testicule atteint est douloureux à la palpation et prend une teinte violacée.<br />

Le risque de perdre la fonction d’un testicule est important.<br />

L’opération en urgence est malheureusement le seul traitement possible, et cela dans un<br />

délai court.<br />

Le diagnostic étant parfois difficile à établir par rapport à l’orchite, le mieux est de le traiter<br />

comme tel en attendant une évacuation sanitaire.<br />

- VIBRAMYCINE 10 jours en attendant évacuation.<br />

- Antalgique.<br />

- Pas de rapports sexuels pendant le traitement.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

56


JAMBES<br />

Tendinites<br />

Démangeaison des pieds<br />

Maux de jambes<br />

Crampes et courbatures<br />

Sciatique<br />

Phlébite<br />

Gonflement des genoux<br />

Gonflement des chevilles<br />

Paralysie<br />

Gelures<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

57


T<br />

endinites<br />

Les tendinites sont légions à l’occasion d’une longue randonnée, d’un trekking ou<br />

d’une expédition, pour ceux qui se trouvent confrontés à une activité physique<br />

qu’ils n’ont pas l’habitude de pratiquer aussi intensément.<br />

Les tendinites sont essentiellement liées à la répétition inappropriée d’un mouvement<br />

incorrect, associée parfois à une mauvaise hydratation, une préparation physique<br />

insuffisante ou encore un équipement mal adapté.<br />

Pour la marche, les tendinites au genou et à la cheville sont monnaie courante.<br />

Les traitements proposés sont assez décevants, mais il est possible de modifier des<br />

attitudes qui sont à l’origine du problème.<br />

Les conseils du Docteur Vertical<br />

- S’entraîner à la randonnée avant de partir pour un long séjour.<br />

- Boire abondamment, si possible des boissons bien minéralisées (sachets de sels<br />

minéraux en pharmacie sans ordonnance).<br />

- Ne pas acheter ses chaussures au dernier moment.<br />

- Tous les soirs, étirer muscles et articulations en douceur.<br />

- La tendinite latérale externe du genou ou « tendinite de l’essuie-glace » est due à<br />

un frottement d’une languette fibreuse sur le condyle externe du genou. Elle est<br />

typique des longues traversées en dévers sur un même versant. Il faut adapter<br />

son itinéraire de façon à alterner l’orientation des versants.<br />

- La tendinite latérale interne du genou est appelée « tendinite de la patte d’oie », du<br />

nom de l’insertion tendineuse qui est atteinte. Elle intervient quand le genou est<br />

trop désaxé par rapport à la jambe (jambe en varus vers l’intérieur ou jambe en<br />

valgus vers l’extérieur).<br />

- La tendinite du « jambier antérieur », au niveau de la cheville, est également<br />

fréquente car elle concerne le muscle qui amortît la flexion de la cheville lors des<br />

descentes.<br />

- La confection de semelles adaptées par un podologue peut se révéler fort utile si<br />

le pied présente des anomalies anatomiques. Ces semelles apportent une<br />

compensation intéressante pour les genoux en varus ou en valgus.<br />

- Les tendinites disparaissent généralement avec l’arrêt ou la correction du geste<br />

inapproprié, mais certaines peuvent être tenaces et nécessiter le recours aux antiinflammatoires<br />

et/ou corticoïdes, et à l’immobilisation partielle comme la<br />

syndactylie (Voir Chapitre 5)<br />

- Les massages transverses profonds (MTP) peuvent aider à traiter les tendinites.<br />

On masse latéralement le tendon ou le faisceau fibreux avec un doigt,<br />

généralement avec une pommade anti-inflammatoire.<br />

- La magnétothérapie (petits aimants qu’on peut commander en pharmacie) semble<br />

parfois efficace. C’est une alternative à tester en cas de tendinite tenace.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

58


- Pommade anti-inflammatoire : kétoprofène (PROFENID ) en massage transverse<br />

profond répété.<br />

- Pommade aux corticoïdes (PERCUTALGINE) Ne pas masser mais faire simplement<br />

pénétrer ou appliquer un pansement occlusif. Attention, cette pommade est<br />

agressive pour les yeux et les muqueuses : bien penser à se laver les mains après<br />

utilisation.<br />

- Pansement adhésif anti-inflammatoire (FLECTOR TISSUGEL) : couper et appliquer<br />

la petite bande de tissu adhésif en regard de la douleur.<br />

- Kétoprofène (PROFENID) par voie générale.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

59


D<br />

émangeaison des pieds<br />

Chez les marcheurs et les alpinistes, la prolifération des mycoses interdigitales par la<br />

macération est assez classique.<br />

Les lésions se présentent sous la forme de papules rouges et prurigineuses qui grattent et<br />

s’étendent en desquamant.<br />

Des crevasses douloureuses peuvent se former dans un deuxième temps si les lésions sont<br />

laissées sans soins.<br />

Prévention<br />

- Eviter de garder des chaussettes humides.<br />

- Laisser respirer les orteils dès que possible (sandales)<br />

- Utiliser du talc ou du concentré de pépin de pamplemousse.<br />

- Masser avec des concentrés de vitamine E (SANYRENE)<br />

- Isoconazole (PEVARYL)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

60


M<br />

aux de jambes<br />

Crampes et courbatures<br />

Ce sont les premières causes à évoquer.<br />

Le traitement est plutôt préventif, à savoir, hydratation+++, sels minéraux, stretching et<br />

massage quotidien.<br />

Il faut également savoir respecter les périodes de récupération pour éviter que les muscles<br />

ne se fragilisent par manque de souplesse.<br />

L’aspirine peut être utilisée à titre antalgique.<br />

Douleur irradiante prenant naissance dans la fesse<br />

Sciatique<br />

Douleur dans un des mollets avec sensation de chaleur +++ et perte du ballant<br />

Phlébite<br />

La phlébite est une inflammation du réseau veineux. Elle atteint classiquement le mollet chez<br />

la femme peu active qui fume et qui prend la pilule. On la redoute également lors<br />

d’immobilisation prolongée (immobilisation d’une jambe cassée)<br />

En altitude, la survenue de la phlébite est possible car le risque est majoré par la<br />

polyglobulie. Le mollet est alors douloureux, tendu et chaud. Si la suspicion est forte, il faut<br />

instituer un traitement anticoagulant par héparine (HBPM) et organiser un rapatriement en lui<br />

interdisant l’appui de son pied au risque de faire les frais d’une embolie pulmonaire ++ (des<br />

caillots de sang peuvent migrer dans la circulation pulmonaire en appuyant sur la jambe)<br />

Si signes évidents de phlébite :<br />

Rapatriement sanitaire<br />

Pas d’appui sur la jambe malade<br />

Bande de contention autour du mollet<br />

Traitement anti coagulant (Chapitre 4)<br />

Enoxaparine (LOVENOX 0.4) 1 injection sous cutanée par jour<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

61


G<br />

onflement et douleur des genoux<br />

Après traumatisme, le gonflement du genou est certainement le fait d’un<br />

épanchement de sang dans l’articulation.<br />

Les cas les plus fréquents se rencontrent dans l’entorse grave du genou (Chapitre 4)<br />

Sans traumatisme, le gonflement est certainement le fait d’un épanchement<br />

inflammatoire dans la capsule articulaire (épanchement de synovie).<br />

Le surmenage fonctionnel sur une articulation déjà fatiguée (arthrose débutante ou<br />

blessure ancienne) est souvent responsable.<br />

Le traitement associe en repos, strapping (Chapitre 4), anti-inflammatoires et<br />

antalgiques.<br />

En cas de douleur à la pression de la rotule, c’est le très classique « syndrome<br />

rotulien » ou tendinite du tendon rotulien.<br />

Il touche les marcheurs peu entraînés qui se retrouvent brutalement confrontés à un<br />

exercice intense et répété, en particulier la marche en descente.<br />

Le traitement est identique au précédent. L’application d’un tissu anti-inflammatoire<br />

type FLECTOR Tissugel peut se révéler efficace.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

62


G<br />

onflement des chevilles<br />

Les gonflements des chevilles bien visible par le « signe de la chaussette »<br />

(emprunte marquée de la chaussette dans la peau) est le fait de deux syndromes :<br />

Insuffisance veineuse (pas de traitement spécifique en dehors de celui de<br />

l’insuffisance veineuse) ; traitement de fond à entretenir avec son médecin<br />

généraliste (extraits de ginkgo Biloba).<br />

Œdème localisé de haute altitude (OLHA) conséquent d’une difficulté à<br />

l’acclimatation (Chapitre 2)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

63


P<br />

aralysie<br />

Une déficience motrice ou sensitive d’un membre doit faire suspecter :<br />

soit la compression d’un nerf de façon mécanique (baudrier, chaussure),<br />

soit une sciatique, surtout si une douleur irradiante l’accompagne.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

64


G<br />

Voir chapitre 2<br />

Elures des pieds<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

65


SIGNES GÉNÉRAUX<br />

Fièvre<br />

Malaise<br />

Allergie, démangeaisons, œdème<br />

généralisé<br />

Convulsions<br />

Crampes<br />

Morsures, piqûres<br />

Angoisse, dépression<br />

Agitation, délire, hallucinations<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

66


F<br />

ièvre<br />

De multiples pathologies peuvent provoquer de la fièvre.<br />

Il n’est donc pas toujours facile d’en trouver l’origine.<br />

Grippe ou état grippal<br />

Sinusite<br />

Infection de la sphère ORL (angine, laryngite, otite)<br />

Pneumonie et autres infections respiratoires<br />

Infection gastro-intestinale et toxi-infection alimentaire<br />

Appendicite, péritonite<br />

Pyélonéphrite<br />

Prostatite<br />

Infection d’une blessure ou plaie cutanée : nettoyage de la plaie, antiinflammatoire<br />

(PROFENID) et antibiotique (pristinamycine (PYOSTACINE))<br />

Abcès : drainer l’abcès (acte médical) + anti-inflammatoire (PROFENID) et<br />

antibiotique (pristinamycine (PYOSTACINE))<br />

Paludisme<br />

Fièvre + vomissements + mal de tête avec raideur de la nuque<br />

Méningite<br />

Cette raideur de la nuque doit être recherchée en allongeant le malade sur le dos et en lui<br />

soulevant la tête comme si l’on voulait rapprocher le menton du sternum. Ce geste<br />

déclenche une douleur aiguë qui empêche de l’achever. C’est un signe caractéristique de la<br />

méningite, surtout quand le malade ne supporte plus la lumière (photophobie).<br />

Toute suspicion de méningite doit motiver une évacuation en urgence +++ et des<br />

précautions contre une éventuelle contagion.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

67


Fièvre inexpliquée après un passage dans une zone à risque<br />

Maladies tropicales Ŕ Paludisme (voir chapitre 6)<br />

Cette parasitose est peu fréquente chez les alpinistes et les trekkeurs tant qu’ils restent en<br />

altitude, mais pour atteindre certaines montagnes, il est parfois nécessaire de traverser des<br />

zones à risque.<br />

Le paludisme est très répandu en Afrique et en Asie.<br />

Toute fièvre inexpliquée après un passage dans une zone à risque doit le faire suspecter.<br />

À défaut d’en avoir la confirmation, il est préférable de traiter la fièvre en conséquence si les<br />

signes généraux sont inquiétants (hausse de température importante, frissons, troubles de<br />

conscience).<br />

La doxycycline (VIBRAMYCINE) a été choisie pour les trousses médicales d’urgence que<br />

nous proposons car il agit même sur les paludismes sévères et il peut servir aussi pour<br />

traiter d’autres infections (urétrite, par exemple).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

68


M<br />

alaise<br />

Hypoglycémie : donner du sucre avec de l’eau.<br />

Malaise vagal, baisse transitoire de tension artérielle : allonger la<br />

personne et lui mettre les jambes en l’air.<br />

Coup de chaleur : refroidir (Chapitre 2)<br />

Choc hémorragique : lever les jambes et traiter l’hémorragie ; points de<br />

compression ou perfusions.<br />

Choc allergique<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

69


A<br />

llergie, démangeaison, œdème généralisé<br />

On peut différencier deux types de réactions allergiques généralisées :<br />

Réaction épidermique avec manifestation superficielle (rash cutané,<br />

démangeaison, boutons rouges, urticaire) pouvant aller de la simple plaque rouge<br />

très localisée au rash généralisé.<br />

Réaction hypodermique plus profonde avec œdème généralisé et signes généraux<br />

(malaise, hypotension, trouble respiratoire et œdème de Quincke allant jusqu’à l’arrêt<br />

cardiaque).<br />

Ces réactions sont déclenchées par le contact avec un allergène (poussière, cacahuètes,<br />

poisson, froid, soleil, latex, pénicilline, piqûre de guêpe, etc.).<br />

Les réactions de type épidermique peuvent être très gênantes mais sans conséquence sur<br />

les fonctions vitales contrairement aux réactions hypodermiques susceptibles d’être<br />

mortelles.<br />

L’affection doit être traitée en fonction de son degré de gravité, du simple antihistaminique<br />

pour les rashs cutanés superficiels, jusqu’aux injections d’adrénaline, en passant par les<br />

corticoïdes pour le choc allergique.<br />

L’apparition de signes respiratoires doit faire envisager une décompensation rapide en<br />

œdème de Quincke nécessitant une thérapie urgente.<br />

- Éviter l’allergène responsable.<br />

- Rash cutané, démangeaison : Dexchlorphéniramine (POLARAMINE), jusqu’à<br />

disparition des signes.<br />

- Rash cutané important et œdème facial : Dexchlorphéniramine<br />

(POLARAMINE) + prédnisolone (SOLUPRED 20 mg), 1 à 3 comprimés en une<br />

prise si l’allergie est importante. Diminuer ensuite les doses pendant 3 jours.<br />

- Apparition de difficultés respiratoires : Ajouter adrénaline (Anahelp<br />

0.25mg) ou injections progressives de bolus de 0.25 jusqu’à 1mg (sous cutané,<br />

IM ou IVL).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

70


C<br />

onvulsions<br />

La convulsion est un mouvement incontrôlable des muscles qui se raccourcissent<br />

et se contractent violemment et de façon plus ou moins durable.<br />

Deux types de convulsions sont à distinguer :<br />

Convulsion vraie, caractéristique de la crise d’épilepsie (ou crise comitiale).<br />

La victime perd contact avec la réalité. Il y a chute et souvent perte d’urine. Les yeux sont<br />

révulsés et de la mousse est expectorée.<br />

La crise d’épilepsie est plus impressionnante que grave. Il s’agit le plus souvent d’un<br />

épileptique dont le traitement est insuffisant ou particulièrement sensible à<br />

l’environnement (manque de sommeil, altitude)<br />

- Ne pas vouloir insérer à tout prix un objet entre les dents de l’épileptique pour éviter<br />

qu’il ne se morde la langue. Cette intervention est toujours trop tardive et on risque<br />

de lui casser les dents.<br />

- Se contenter d’écarter tout objet contendant et d’éviter que l’épileptique ne tombe si<br />

l’on est en montagne.<br />

- Contrôler la respiration et le pouls carotidien pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un<br />

arrêt cardiaque +++<br />

Une injection intramusculaire de sédatif comme le diazépam (VALIUM) est la seule<br />

thérapeutique possible en attendant que la crise passe, mais celle-ci se résorbe quasiment<br />

tout le temps sans aucune thérapeutique.<br />

Le sédatif ne sera utile que pour une crise longue de plus d’une minute.<br />

La phase de récupération calme (phase post-critique) est assez longue mais habituelle.<br />

Il faut ensuite revoir le traitement de fond avec le malade.<br />

Crise de tétanie ou spasmophilie.<br />

Dans ce cas, la victime reste consciente et ne tombe pas. Les mains sont crispées et la<br />

respiration est rapide et incontrôlable. La spasmophilie est très fréquente chez la femme,<br />

sans conséquence sur les fonctions vitales.<br />

Calmer la personne.<br />

Faire respirer dans un sac en plastique pour équilibrer le taux de pression d’oxyde de<br />

carbone dans le sang qui est insuffisant en cas d’hyperventilation.<br />

Sédatif oral type alprazolam (XANAX).<br />

Injection de diazépam si la crise ne passe pas (VALIUM).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

71


C<br />

rampes<br />

Les crampes sont liées à plusieurs facteurs :<br />

Exercice physique important (gérer l’effort et respecter les phases de récupération).<br />

Manque d’entraînement (s’entraîner avant de partir : une à deux séances de fond par<br />

semaine, minimum).<br />

Mauvaise hydratation<br />

Manque de sels minéraux<br />

Manque d’hygiène musculaire : lors d’un séjour durant lequel l’activité physique est<br />

intense, ne pas négliger les séances quotidiennes d’étirement et de massage).<br />

Les personnes prenant de l’acétazolamide (DIAMOX) au cours de leur acclimatation, ne<br />

doivent pas oublier d’y associer des cachets de sel (KALEORID).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

72


P<br />

iqûres/morsure<br />

Toute morsure est susceptible de s’infecter !<br />

Toute morsure d’animal sauvage est une menace de rage !<br />

Les morsures ou piqûres peuvent entraîner :<br />

Des blessures profondes difficiles à refermer.<br />

Des blessures qui s’infectent facilement.<br />

La libération de substances venimeuses.<br />

- Identifier l’animal ou l’insecte et l’écarter.<br />

- Rassurer la victime.<br />

- Pas de garrot, pas d’incision pas de succion.<br />

Si réaction locale :<br />

- Désinfection et lavage énergique.<br />

- Vérification des vaccins.<br />

Si réaction générale (malaise, urticaire, vomissement, douleur abdominale, diarrhée,<br />

confusion) :<br />

- Repos strict.<br />

- Immobilisation du membre.<br />

- Bandage serré non compressif.<br />

- Oxygène.<br />

Si détresse vitale (choc, baisse de pression artérielle, troubles respiratoires) :<br />

- Position semi assise si trouble respiratoire (Voir Chapitre 5)<br />

- Jambe surélevée si baisse de tension (Voir Chapitre 5)<br />

- PLS si trouble de conscience (Voir Chapitre 5)<br />

- Oxygène.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

73


- Antalgiques : Paracétamol-dextropropoxyphène (DIALGIREX)<br />

- Antalgique majeur si nécessaire : tramadol (TOPALGIC) ou morphine orale<br />

(ACTISKENAN).<br />

- Désinfection locale ++ ; suture cutanée avec points seulement si plaie importante.<br />

- Vomissement : métoclopramide (PRIMPERAN) suppositoire ou intra veineuse si diarrhée<br />

associée.<br />

- Rash cutané, démangeaison : dexchlorphéniramine (POLARAMINE) jusqu’à disparition des<br />

signes.<br />

- Rash cutané important et œdème facial : Dexchlorphéniramine (POLARAMINE) +<br />

prédnisolone (SOLUPRED), 1 à 3 comprimés en une prise si l’allergie est importante.<br />

Diminuer ensuite les doses pendant 3 jours.<br />

- Apparition de difficultés respiratoires : +++<br />

o Ajouter adrénaline (Anahelp 0.25mg) ou injections progressives de bolus de 0.25<br />

jusqu’à 1mg (sous cutané, IM ou IVL). L’adrénaline peut également se donner<br />

sous la langue (sublingual).<br />

o Salbutamol en aérosol (VENTOLINE).<br />

- Antibiotique : amoxicilline (CLAMOXYL) ou doxycycline (VIBRAMYCINE) ou azithromycine<br />

(ZITHROMAX).<br />

Rage<br />

La rage est moins exceptionnelle dans certains pays en voie de développement que chez<br />

nous. En trekking ou en expédition, lorsque ni traitement ni vaccin ne sont disponibles, et si<br />

l’animal vraiment douteux, le rapatriement et une consultation spécialisée sont<br />

recommandés. L’incubation de la rage est de 40 jours<br />

Tique<br />

Il peut provoquer la maladie de Lyme (borréliose) qui donne des complications cardiaques et<br />

neurologiques<br />

Si dans les trois semaines qui suivent, un érythème rouge de 20 à 30 cm apparaît autour de<br />

la lésion initiale, il faut prendre un antibiotique : amoxicilline (CLAMOXYL), 3 g/jour ou<br />

Doxycycline (VIBRAMYCINE), 200 mg/jour.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

74


A<br />

ngoisse dépression<br />

Ce type de problème peut survenir à tout moment quand le contexte associe<br />

mauvaise préparation et fragilité mentale.<br />

Bien que l’altitude, l’isolement, la peur et la tension soient propices à la<br />

décompensation de névroses ou de psychoses à l’état de veille, il faut se méfier des<br />

maladies organiques que cela peut cacher.<br />

Les grands principes sont les suivants :<br />

- Calmer la crise en proposant éventuellement un anxiolytique : alprazolam (XANAX).<br />

- Traiter le problème de fond par une psychothérapie improvisée.<br />

Crise de panique ou « panic attack »<br />

C’est un état de stress incontrôlable, sans véritable facteur déclenchant.<br />

Si la thérapie comportementale n’apporte pas de solution, essayer le sédatif : alprazolam<br />

(XANAX), voire une injection de diazépam (VALIUM) si la crise est sévère.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

75


A<br />

gitation Délire<br />

Hallucinations<br />

En cas de délire, somnolence anormale, agitation ou hallucinations, il faut savoir<br />

rechercher :<br />

Un œdème cérébral de haute altitude (Voir Chapitre 2)<br />

Une hypothermie sévère (Voir Chapitre 2)<br />

Une hyperthermie maligne (Voir Chapitre 2)<br />

Une hypoglycémie (Voir Chapitre 2)<br />

Une fièvre importante<br />

Une déshydratation (Voir Chapitre 2)<br />

Un accident vasculaire cérébral<br />

Une intoxication<br />

Les hallucinations<br />

Des hallucinations sont décrites dans de nombreuses narrations d’aventure en montagne.<br />

Avant de suspecter une cause psychiatrique ou l’absorption de drogue, il faut se rappeler<br />

qu’en montagne, d’autres origines sont possibles.<br />

Images et sensations déformées<br />

Hypoxie, haute altitude<br />

Le cerveau, insuffisamment nourri en oxygène, perd en premier ses capacités de jugement<br />

et d’analyse. Les images et les sensations que l’alpiniste perçoit sont retranscrites sous des<br />

formes plus ou moins réalistes.<br />

Perception d’un personnage imaginaire<br />

Hypothermie<br />

Les hallucinations sont souvent décrites sous la forme d’un personnage imaginaire qui<br />

accompagne l’alpiniste. Les hallucinations surviennent typiquement quand la température du<br />

corps est descendue entre 34 °C et 30 °C.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

76


C<br />

hapitre 4<br />

TRAUMATOLOGIE<br />

PANSEMENTS ET CONTENTIONS<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1


Général<br />

Tronc<br />

Brûlure<br />

Plaie<br />

Contusion<br />

Hématome<br />

Déchirure musculaire<br />

Entorse<br />

Fracture<br />

Luxation<br />

Gestes infirmiers<br />

Traitement anticoagulant<br />

Traumatismes du dos<br />

Fracture de côte<br />

Membre inférieur<br />

Traumatismes du pied<br />

Traumatismes de la cheville<br />

Traumatismes de la jambe<br />

Traumatismes du genou<br />

Traumatisme du bassin<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Tête et cou<br />

Plaies et traumatismes crâniens<br />

Plaies et traumatismes de l’œil<br />

Saignements de nez<br />

Traumatismes dentaires<br />

Luxation de la mâchoire<br />

Membre supérieur<br />

Hématome sous l’ongle<br />

Doigt en maillet<br />

Entorse et fracture des doigts<br />

Luxation de doigt<br />

Disjonction de l’épaule<br />

Fracture de la clavicule<br />

Luxation de l’épaule<br />

2


GENERAL<br />

Brûlure<br />

Plaie<br />

Contusion<br />

Hématome<br />

Déchirure musculaire<br />

Entorse<br />

Fracture<br />

Luxation<br />

Gestes infirmiers<br />

Traitement anticoagulant<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

3


B<br />

rûlure<br />

Trois critères font la gravité d’une brûlure :<br />

Le degré (profondeur) de brûlure<br />

- 1 er degré : rougeur et chaleur et douleur sans cloque.<br />

- 2 e degré : rougeur, chaleur, douleur et apparition de cloques (phlyctènes).<br />

- 3 e degré : aspect blanc insensible.<br />

Le pourcentage de surface corporelle atteinte<br />

- à 10 % avec atteinte d’une zone sensible (face, cou, main, organes génitaux<br />

ou périnée).<br />

- à 30 %, ce qui demande une évacuation en urgence.<br />

L’atteinte d’une zone sensible<br />

- Face, cou, main, organes génitaux ou périnée.<br />

Règle des 9%: Pour calculer approximativement et rapidement la surface brûlée, on additionne le<br />

pourcentage de zones brûlées avec cette table. Chaque jambe représente 9%, la tête 9% et chaque<br />

bras 9% (il reste 1% pour les organes génitaux ce qui fait 100%)<br />

Un brûlé grave se déshydrate et se refroidit très vite !<br />

En cas d’isolement, le faire boire et le protéger du froid +++<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

4


P<br />

laie<br />

Les plaies nécessitant une intervention urgente sont les suivantes :<br />

Plaie dont le saignement abondant et pulsatif laisse présumer de l’atteinte d’une<br />

artériole ou d’une artère.<br />

Plaie importante du scalp car elle saigne toujours beaucoup.<br />

Plaie de l’œil<br />

Les autres plaies peuvent attendre quelques heures avant d’être recousues, même si le plus<br />

tôt sera le mieux.<br />

Certaines plaies n’ont pas besoin d’être suturées (plaies peu profondes, longues de moins<br />

d’1 cm, plaies ponctiformes, dermabrasions et plaies contuses).<br />

Les plaies par morsure ou les plaies datant de plus de douze heures se surinfectent<br />

systématiquement quand on les suture : la cicatrisation dirigée avec pansements hydrocolloïdiens<br />

donnera de bien meilleurs résultats. Tout au plus, peut-on faire quelques points<br />

de rapprochement pour les plaies importantes et délabrantes.<br />

Plusieurs méthodes permettent de traiter les plaies :<br />

Pansement adhésif simple : sur une plaie peu importante, bien placé, il peut suffire<br />

à condition d’être changé tous les 2 ou 3 jours.<br />

Stéristrips : il s’agit de petites bandelettes adhésives autocollantes. Elles permettent<br />

de rapprocher les berges de petites plaies bien nettes (couteau).<br />

Sur le visage, ce type de pansement à tendance à se décoller et la plaie peut<br />

macérer.<br />

Pour que les Stéristrips tiennent de manière efficace, il faut que la peau soit bien<br />

dégraissée et que les bandelettes soient longues afin d’adhérer à une surface<br />

d’ancrage suffisamment importante.<br />

Bien nettoyer la plaie et les berges de la plaie.<br />

Placer des bandelettes longues pour augmenter la surface d’ancrage.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

5


Colle chirurgicale (DERMABOND) : elle ne peut être utilisée que sur des plaies bien<br />

linéaires. Ne jamais mettre de colle dans la plaie +++<br />

Il faut attendre quelques bonnes minutes que le saignement tarisse afin que la colle<br />

ne forme pas un agglomérat inesthétique et inflammatoire.<br />

L’application requiert deux personnes. Pendant que l’un étire la peau à chacune des<br />

extrémités de la plaie, l’autre dépose un film de colle le plus large possible à l’aide de<br />

l’applicateur. Renouveler l’application une minute plus tard de manière à superposer<br />

deux films de colle. Laisser sécher 5 minutes. La colle s’éliminera seule à condition<br />

de ne pas gratter. Cette colle est imperméable à l’eau, mais mieux vaut éviter de la<br />

mouiller.<br />

Règles d’utilisation de la colle chirurgicale<br />

Petites plaies linéaires.<br />

Écoulement sanguin stoppé (attendre que la plaie s’arrête de saigner).<br />

Nettoyer la plaie avec un antiseptique.<br />

Sécher les berges.<br />

Protéger les points sensibles (l’œil, par exemple) avec une compresse.<br />

Étirer les extrémités pour joindre les deux berges de la plaie (deux personnes sont<br />

nécessaires).<br />

Appliquer une première couche large avec le tampon applicateur.<br />

Laisser sécher 60 secondes, appliquer une seconde couche, puis laisser sécher 5<br />

minutes.<br />

Ne pas mettre de pansement car la colle fait office de film protecteur imperméable.<br />

Laisser la colle se désintégrer seule en quelques jours.<br />

Si la colle lâche dans les 6 premières heures, une deuxième tentative est possible.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

6


Suture :<br />

Expérience et matériel sont souhaitables pour réaliser cet acte.<br />

La suture est très utile pour les larges plaies, sinon, elles risquent de s’infecter beaucoup<br />

plus facilement et de cicatriser avec difficulté.<br />

Matériel<br />

Paire de gants stériles<br />

Compresses stériles<br />

Désinfectant liquide (solution iodée ou dakin)<br />

Seringue de 10 ml et une aiguille sous-cutanée<br />

Flacon de lidocaïne à 1%<br />

Aiguille à suture courbe sertie d’un fil non résorbable diamètre 3/0<br />

Porte-aiguille désinfecté<br />

Pince à disséquer désinfectée<br />

Paire de ciseaux désinfectés<br />

Méthode<br />

Mettre les gants stériles.<br />

Nettoyer la plaie avec un antiseptique.<br />

Anesthésier les berges de la plaie en injectant des petites doses de lidocaïne<br />

(maximum 1 flacon de 20ml à 1% pour un adulte). On peut anesthésier les berges en<br />

suivant les cibles vertes ou injecter directement dans les berges à l’intérieur de la plaie<br />

(moins sensibles)<br />

À l’aide du porte-aiguille, enfoncer l’aiguille courbe sertie de haut en bas pour ressortir<br />

par l’autre berge de bas en haut.<br />

Nouer les fils sans forcer le serrage par deux nœuds plats successifs.<br />

Espacer les points d’1 cm pour refermer toute la plaie.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

7


Agrafeuse :<br />

Elle s’achète en pharmacie et est facile d’emploi.<br />

Elle convient particulièrement aux grosses plaies, surtout sur le cuir chevelu et peut être<br />

utilisée par une personne peut expérimentée.<br />

Methode :<br />

- Désinfecter correctement la plaie, y compris l’intérieur et en enlevant les corps<br />

étrangers.<br />

- En rapprocher les berges, les maintenir bord à bord à l’aide d’une pince à disséquer<br />

ou en exerçant une traction à l’extrémité de la plaie avec le pouce.<br />

- Agrafer tous les 5 mm.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

8


C<br />

ontusion<br />

La contusion musculaire ou osseuse est courante en alpinisme et ne présente aucun facteur<br />

de gravité en soi.<br />

- Il faut savoir prendre patience et laisser la cicatrisation se faire par elle-même,<br />

sachant que cela peut exiger plusieurs jours.<br />

- L’aspect pourpre puis violacé traduit la diffusion de sang dans les parties molles.<br />

Malheureusement, parfois, quand la contusion est importante, l’hématome peut se<br />

collecter en une poche qui peut être gênante.<br />

- Si l’utilisation d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires peut améliorer sensiblement les<br />

choses, les onguents ou pommades anti-œdémateux se révèlent le plus souvent<br />

inutiles. L’application d’une poche de neige pendant quelques heures est tout aussi<br />

efficace.<br />

- L’évolution brune puis jaune de la contusion est caractéristique de sa régression et<br />

signe la guérison.<br />

- Le massage doux est bénéfique car il permet au sang de diffuser dans les tissus,<br />

évitant ainsi la collection de sang en hématome, mais le massage énergique est<br />

déconseillé car il accentue le saignement.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

9


H<br />

ématome<br />

L’hématome est une collection de sang qui n’a pu être réabsorbée par les tissus et qui<br />

s’organise comme une poche dans les masses musculaires profondes.<br />

Lorsqu’il est de faible abondance, il finit tôt ou tard par s’enkyster avec la fâcheuse tendance<br />

à laisser une tuméfaction proéminente qui peut gêner, surtout lorsqu’elle est mal placée<br />

(cuisse, fesse).<br />

Quand la collection est importante, il est impératif d’agir pour éviter l’enkystement. Une<br />

évaluation par échographie de sa taille et de sa position et la consultation d’un chirurgien<br />

sont nécessaires, mais peuvent attendre quelques jours.<br />

En expédition, en cas d’impotence majeure (boiterie, douleur), on pourra envisager un<br />

rapatriement anticipé.<br />

Le chirurgien proposera de drainer l’hématome pour limiter le volume cicatriciel de<br />

l’enkystement, soit en réalisant une petite incision, soit par ponction-aspiration.<br />

Cet acte peut attendre quelques jours.<br />

Application d’une poche de neige ou de glace pendant plusieurs heures.<br />

Massage doux pendant quelques jours.<br />

Antalgiques et anti-inflammatoires.<br />

Si la collection persiste en formant une masse volumineuse, consulter un médecin<br />

ou chirurgien dans les 8 jours pour effectuer un drainage de l’hématome.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

10


D<br />

échirure musculaire<br />

La déchirure traduit la rupture d’un nombre plus ou moins important de fibres musculaires.<br />

Elle survient à l’occasion d’un effort violent, le plus souvent effectué sans échauffement.<br />

Différents degrés de gravité peuvent survenir :<br />

Élongation : déchirure de quelques fibres musculaires sans rupture de continuité.<br />

Elle peut gêner l’activité physique sans la compromettre totalement.<br />

Ce type de lésion guérit en quelques jours en utilisant le froid au début, des antiinflammatoires<br />

et des massages appropriés.<br />

Claquage : rupture d’une partie plus ou moins importante d’un groupe musculaire<br />

avec discontinuité.<br />

On peut sentir une tuméfaction plus ou moins importante en passant la main le long<br />

du muscle atteint.<br />

L’activité physique est alors compromise et le traitement sera long, reposant sur la<br />

physiothérapie et parfois même la chirurgie.<br />

En expédition, le rapatriement anticipé est conseillé.<br />

Le mollet, la cuisse ou le biceps sont les lieux privilégiés de ce type de lésion.<br />

Différents degrés de déchirure musculaire<br />

Repos.<br />

Antalgiques et anti-inflammatoires.<br />

Pommade anti-inflammatoire.<br />

Massage approprié.<br />

Avis spécialisé dans les 8 jours si claquage important avec impotence et perte de<br />

continuité perçue sur le trajet musculaire.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

11


E<br />

ntorse<br />

L’entorse est le résultat d’une sollicitation exagérée et forcée d’une articulation.<br />

Elle touche les éléments clés de cette articulation, à savoir :<br />

les ligaments, véritables tendeurs maintenant les extrémités des os solidaires ;<br />

la capsule articulaire qui contient le liquide synovial ;<br />

les surfaces cartilagineuses qui s’emboîtent ;<br />

les ménisques pour certains types d’articulation (genou, hanche, épaule).<br />

Les articulations le plus souvent touchées en montagne sont les chevilles, les genoux, le<br />

cou, Quelque les épaules, soit les le stade coudes, de gravité les poignets de l’entorse, et les doigts. cinq règles de prise en charge immédiate<br />

doivent être respectées pour limiter l’œdème, l’aggravation, la douleur et accélérer la<br />

reprise de l’activité :<br />

- Compression, banage serré en évitant le garrot.<br />

- Elévation du membre atteint<br />

- Refroidissement par application d’une poche de neige ou de glace pillée.<br />

- Repos en évitant de solliciter le membre atteint dans les premiers jours.<br />

- Antalgiques pour calmer la douleur.<br />

Le réchauffement et le massage à l’aide de pommade anti-inflammatoire n’intervient<br />

qu’au bout de 48 heures<br />

L’entorse bénigne n’est qu’une distension ligamentaire simple. Elle se traduit par<br />

une impotence partielle n’empêchant pas l’articulation de fonctionner. Seule la<br />

douleur, qui reste supportable, limite l’utilisation de l’articulation.<br />

Elle guérit sans séquelles en quelques semaines.<br />

Compression – Elévation – Repos – Refroidissement – Antalgiques.<br />

Strapping ou attelle bivalvée.<br />

Durée : 1 à 3 semaines.<br />

L’entorse de gravité moyenne traduit la déchirure partielle de fibres des ligaments.<br />

Elle est souvent plus douloureuse et interdit l’utilisation de l’articulation touchée.<br />

L’œdème est généralement plus important. Il n’y a pas rupture totale du ligament et<br />

même si la guérison peut être longue et incomplète, ce type d’entorse ne justifie, a<br />

priori d’aucune intervention chirurgicale.<br />

Elle se différencie de l’entorse grave par l’absence de « laxité » de l’articulation.<br />

La guérison totale peut exiger plusieurs mois.<br />

Compression – Elévation – Repos – Refroidissement – Antalgiques +/- Antiinflammatoires.<br />

Immobilisation : attelle bivalvée ou plâtre/résine.<br />

Durée : 45 jours à 3 mois.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

12


L’entorse grave est caractérisée par une rupture d’un ou plusieurs ligaments de<br />

l’articulation, la rendant complètement instable et donc inutilisable.<br />

Elle peut s’accompagner de lésions associées comme la rupture de la capsule<br />

articulaire, de lésions des surfaces cartilagineuses articulaires ou des ménisques.<br />

Le ligament, au lieu de se rompre, peut arracher le fragment d’os sur lequel il<br />

s’insère. On retrouve bien souvent du sang dans l’articulation, c’est l’hémarthrose (et<br />

non un épanchement de synovie !)<br />

L’examen réalisé par un médecin détectera la présence d’une laxité et d’une<br />

instabilité.<br />

L’entorse grave nécessite l’avis d’un spécialiste dans un délai relativement bref car<br />

elle requiert un suivi particulier et, plus tardivement, le recours éventuel à la chirurgie.<br />

Compression – Elévation – Repos – Refroidissement – Antalgiques +/- Antiinflammatoires.<br />

Immobilisation : attelle bivalvée ou plâtre/résine.<br />

Durée : 3 à 12 mois +/- chirurgie.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

13


F<br />

racture<br />

Traumatisme fréquent, la fracture est très invalidante quand elle survient en montagne. Une<br />

immobilisation de fortune est parfois nécessaire.<br />

Les fractures non déplacées : les fragments de l’os sont contigus.<br />

Immobilisation (avec les deux articulations sus et sous jacentes).<br />

Élévation du membre concerné.<br />

Anticoagulants (enoxaparine) s’il s’agit d’une fracture du membre inférieur<br />

interdisant l’appui.<br />

Antalgiques pour traiter la douleur (paracétamol, dextropropoxyphène,<br />

morphiniques).<br />

Les fractures ouvertes non déplacées : les fragments de l’os ont perforé la peau,<br />

ouvrant ainsi une brèche aux microbes.<br />

Immobilisation (avec les deux articulations sus et sous jacentes).<br />

Élévation du membre concerné.<br />

Anticoagulants (enoxaparine) s’il s’agit d’une fracture du membre inférieur<br />

interdisant l’appui.<br />

Antalgiques pour traiter la douleur (paracétamol, dextropropoxyphène,<br />

morphiniques).<br />

Lavage, désinfection à l’iode et bandage de la plaie.<br />

Antibiotiques +++ (amoxicilline (CLAMOXYL) ou pristinamycine (PYOSTACINE)).<br />

Les fractures déplacées : les fragments de l’os sont déplacés ; il y a une<br />

déformation du membre avec sensation de mobilité et une anomalie dans l’axe.<br />

Réalignement du mieux possible dans l’axe. Cet acte qui est douloureux et relève<br />

d’une véritable compétence médicale doit être réalisé sur le terrain si la<br />

médicalisation n’est pas possible dans les heures qui viennent. Il est préférable<br />

d’administrer un antalgique puissant (morphinique) 15 minutes avant de le pratiquer.<br />

Immobilisation (avec les articulations sus et sous jacentes)<br />

Élévation du membre.<br />

Anticoagulants (enoxaparine) s’il s’agit d’une fracture du membre inférieur<br />

interdisant l’appui.<br />

Antalgiques pour traiter la douleur par la suite.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

14


L<br />

uxation<br />

C’est la perte de congruence entre deux éléments osseux d’une même articulation.<br />

Remettre les éléments en place – réduction – est la conduite à tenir appropriée.<br />

Sur le plan légal, la réduction est du ressort d’un médecin, mais en milieu hostile, la nonintervention<br />

peut avoir de graves conséquences, tant au niveau de la viabilité du membre à<br />

long terme que sur le plan logistique (autonomie).<br />

Les experts considèrent donc que cet acte peut être accompli par un secouriste averti, à<br />

condition qu’aucune structure médicale ne puisse être atteinte dans un délai raisonnable<br />

(plusieurs heures) et en l’absence de vascularisation distale du membre luxé (vérification des<br />

pouls distaux).<br />

Le secouriste doit avoir l’accord de la victime. En cas d’insuccès, il ne doit pas insister.<br />

La réduction consiste à tracter dans l’axe pour réaligner l’articulation.<br />

Il est plus aisé de la pratiquer le geste à chaud, après une prémédication sédative et<br />

antalgique.<br />

Les articulations le plus souvent en cause sont l’épaule, le coude, la rotule et les doigts.<br />

Voir fin du Chapitre<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

15


G<br />

estes infirmiers<br />

Injection sous-cutanée (SC)<br />

Le geste est simple et peut-être réalisé sans aucun danger.<br />

La voie sous-cutanée permet d’injecter un anticoagulant pour éviter la phlébite en cas de<br />

fracture ou d’immobilisation des membres inférieurs.<br />

Elle permet également d’injecter des antalgiques puissants ou des corticoïdes si aucune<br />

autre voie n’est possible.<br />

Les produits injectés par voie sous-cutanée mettent un peu plus de temps à agir que par<br />

voie intramusculaire, mais leur injection est généralement moins douloureuse.<br />

Injection sous cutanée<br />

Utiliser une aiguille sous-cutanée fine de 3 à 4 centimètres et de diamètre 21 Gauje<br />

(aiguille orange).<br />

Désinfecter la peau à l'endroit où l’on compte enfoncer l’aiguille.<br />

Vider l’air de la seringue en orientant l’aiguille vers le haut.<br />

Pincer le gras de la peau entre le pouce et l'index (sur le gras du ventre, de la fesse<br />

ou de la cuisse).<br />

Planter tangentiellement l'aiguille sur 1 centimètre.<br />

Injecter le produit doucement.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

16


Injection intramusculaire (IM)<br />

La technique est moins facile, mais peut être acquise aisément.<br />

Le produit est plus rapidement disséminé dans l’organisme et donc actif en 5 à 10 minutes.<br />

En cas d’urgence, à moins d’être habilité à la technique de la voie intraveineuse, c’est la voie<br />

d’injection à privilégier.<br />

Elle permet d’administrer, par exemple, des corticoïdes en cas d’œdème cérébral d’altitude,<br />

un anti-vomitif en cas de vomissements importants, un anti-inflammatoire en cas de coliques<br />

néphrétiques, etc.<br />

Remplir la seringue avec le produit à injecter.<br />

Vider l'air excédentaire en mettant la tête de la seringue au zénith.<br />

Choisir une aiguille intramusculaire de 5 à 7 centimètres de long et de diamètre 20<br />

Gauge (aiguille verte).<br />

Diviser en quatre quarts égaux, virtuellement (ou avec un feutre), la fesse droite ou<br />

gauche du patient.<br />

Désinfecter la peau à l'endroit où l’on compte planter l’aiguille.<br />

L'aiguille doit être plantée verticalement, jusqu'à la garde, dans le quart supéroexterne<br />

de la fesse, afin d'être sûr de bien être dans le muscle (« étiquette du<br />

Jean »).<br />

Il est aussi possible de faire une intramusculaire dans la face externe de l'épaule ou<br />

dans le bord latéral de la cuisse. Dans ces deux cas, il n'est pas nécessaire<br />

d'enfoncer l'aiguille jusqu'à la garde, la moitié suffit.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

« étiquette du Jean »<br />

17


Bandage en croix<br />

C’est le seul moyen de faire tenir une bande, notamment au niveau d’une articulation.<br />

L’autre solution est d’utiliser un filet (léger, pas cher et extensible).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

18


T<br />

raitement anticoagulant<br />

Anticoagulant (HBPM : Héparine de Bas Poids Moléculaire)<br />

Quand l’appui sur une jambe est impossible, le risque de formation d’un caillot dans les<br />

veines profondes de la jambe est important, surtout en altitude où le sang est plus<br />

visqueux (déshydratation et polyglobulie).<br />

L’anticoagulant est indiqué car il diminue fortement la survenue des phlébites et de<br />

l’embolie pulmonaire (Voir Chapitre 3)<br />

Il se présente sous forme de petites injections à administrer une fois par jour tant qu’on<br />

ne peut appuyer sur la jambe.<br />

Méthode<br />

Désinfecter la peau, puis pincer le gras de la peau au niveau de la face antérieure de la<br />

cuisse ou de la paroi abdominale. Piquer transversalement en sous-cutanée et injecter .<br />

La dose indiquée dans le cas d’une immobilisation d’un membre inférieur est de 0.2 à<br />

0.4 ml par jour suivant le poids de la victime.<br />

Bien que la surveillance plaquettaire soit impossible en expédition, il est considéré que<br />

le risque majoré par l’altitude de faire une phlébite dépasse largement celui, beaucoup<br />

plus exceptionnel, de thrombopénie.<br />

`<br />

Pour l’injection de l’anticoagulant par<br />

voie sous-cutanée, on choisit de<br />

préférence les zones où le pédicule<br />

adipeux est le plus riche !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

19


T<br />

raitement de la douleur<br />

Traiter la douleur en milieu inhospitalier relève de compétences particulières qu’un médecin<br />

peut acquérir s’il s’en donne les moyens. Pour le non-médecin l’action du froid est la seule<br />

alternative possible bouillotte de neige ou pochette de gel refroidit.<br />

La baisse de pression en oxygène, l’isolement et le manque de sécurité interdisent tout<br />

recours aux puissantes drogues anesthésiques couramment utilisées dans le cas<br />

d’interventions sur des accidents de la route ou dans des configurations dites préhospitalières.<br />

Anesthésie intra focale<br />

La technique d’anesthésie intra focale est peu utilisée en chirurgie du fait des autres<br />

techniques d’anesthésie disponibles à l’hôpital.<br />

Elle retrouve sa place en milieu inhospitalier et en expédition pour réduire une fracture<br />

déplacée.<br />

Technique<br />

Injecter stérilement lidocaïne à 1% (maximum 40 ml) directement au niveau du foyer de<br />

fracture puis faire la réduction dans les minutes qui suivent. Cette injection doit être réalisée<br />

avec la meilleure aseptie possible.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

20


Analgésie-sédation par voie générale<br />

Cette technique est possible mais doit être réalisée avec la plus grande prudence<br />

par un médecin urgentiste expérimenté ou un anesthésiste réanimateur.<br />

Elle doit respecter les règles suivantes :<br />

1° Disponibilité de l’oxygène, d’un ballon d’insufflation et d’un saturomètre.<br />

2° Acclimatation de la victime à l’altitude (séjour de plus de 3 semaines à la même<br />

altitude et jamais au-dessus de 5000 mètres).<br />

3° Titration des drogues : l’utilisation des bolus est à proscrire.<br />

4° Utilisation de drogues antagonisables : flumazenil / midazolam, naloxone /<br />

nalbuphine ; la kétamine n’ayant pas d’antidote, on se dotera d’atropine pour palier<br />

aux effets secondaires (hypersialorrhée).<br />

Les seuls produits recommandés sont le midazolam, la nalbuphine et la kétamine.<br />

L’analgésie loco-régionale par réalisation de blocs plexiques<br />

Elle est réservée aux experts pratiquant l’anesthésie réanimation ou aux<br />

urgentistes confirmés.<br />

Les nombreuses techniques ne seront pas décrites dans cet ouvrage, mais il<br />

convient de les recommander du fait de leur efficacité sur la sédation de la douleur<br />

et dans la durée d’action qui permet d’améliorer de façon radicale le rapatriement<br />

des victimes.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

21


TETE ET COU<br />

Plaies et traumatismes crâniens<br />

Conduite à tenir<br />

Plaie du scalp<br />

Traumatisme cervical<br />

Plaies et traumatismes de l’œil<br />

Œdème et plaie des paupières<br />

Hémorragie sous conjonctivale<br />

Signe de gravité<br />

Saignements de nez<br />

Epistaxis<br />

Méchage<br />

Traumatismes dentaires<br />

Abcès dentaire<br />

Perte ou luxation dentaire<br />

Fracture<br />

Anesthésie dentaire<br />

Extraction dentaire<br />

Luxation de la mâchoire<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

22


P<br />

Laie et traumatisme crânien<br />

Le traumatisme crânien est fréquent en montagne.<br />

On ne dira jamais assez qu’il est évitable par le port du casque.<br />

Il est difficile d’évaluer la gravité d’une telle blessure, mais différents éléments peuvent<br />

toutefois aider à en juger :<br />

les éléments évidents :<br />

Ŕ Violence du choc (chute de plusieurs mètres, pierre importante, etc.).<br />

Ŕ Perte de connaissance immédiate.<br />

Ŕ Plaie importante et hémorragique.<br />

Ŕ Vomissement immédiat.<br />

les éléments subjectifs, plus déterminants mais souvent plus tardifs :<br />

Ŕ Perte de connaissance persistante.<br />

Ŕ Troubles du comportement ou troubles neurologiques (trouble de la vue,<br />

dysfonctionnement d’un membre, etc.)<br />

Ŕ Saignement par les oreilles ou par le nez.<br />

Ŕ Vomissements plus tardifs après un intervalle sans vomissements.<br />

Ŕ Maux de tête importants.<br />

Ŕ Agitation incontrôlable ou somnolence anormale.<br />

La position dans laquelle on peut allonger le blessé doit être choisie en fonction de son état<br />

de conscience.<br />

S’il est conscient, on privilégie la position semi-assise pour diminuer la pression dans<br />

la boîte crânienne.<br />

S’il est inconscient, on privilégie la position latérale de sécurité (PLS), car le risque<br />

d’inhalation est important en cas de vomissement.<br />

Blessé conscient<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Blessé inconscient<br />

23


ATTENTION !<br />

Tout traumatisé du crâne est susceptible de présenter une fracture cervicale :<br />

attention aux cervicales !<br />

Tout traumatisé crânien banal est susceptible de décompenser dans les heures<br />

qui suivent : il faut donc le surveiller !<br />

Une plaie du crâne saigne beaucoup, donc penser à réaliser au plus vite un<br />

pansement compressif de fortune !<br />

Plaies du scalp<br />

Une plaie à la tête saigne toujours beaucoup : ne pas s’affoler, et stopper l’hémorragie par<br />

compression.<br />

Une agrafeuse permet de refermer rapidement une plaie qui saigne beaucoup. Ne pas<br />

hésiter à s’en servir.<br />

Un bonnet bien serré est un excellent moyen de maintenir<br />

un pansement compressif sur la tête<br />

Un filet est aussi est un excellent moyen de maintenir<br />

un pansement compressif sur la tête<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

24


On peut classer de façon simple les traumatisés crâniens en suivant ce tableau pour avoir<br />

une idée de la conduite à tenir, urgence, surveillance, évacuation…<br />

Blessé conscient<br />

Respire<br />

spontanément<br />

Répond de façon<br />

cohérente<br />

Surveillance et<br />

repos<br />

Antalgiques<br />

mineurs si<br />

douleur à la tête<br />

Blessé conscient<br />

Respire<br />

spontanément<br />

Tient des propos<br />

incohérents<br />

Surveillance<br />

rapprochée<br />

Position<br />

semi-assise<br />

Évacuation pour<br />

surveillance en<br />

milieu spécialisé<br />

Traumatisme<br />

Crânien<br />

Conduite<br />

A<br />

Tenir<br />

Blessé conscient<br />

Respire mais fait<br />

des pauses<br />

Râle mais réagit<br />

quand on le pince<br />

Surveillance très<br />

rapprochée<br />

Évacuation<br />

urgente.<br />

Position d’attente<br />

en PLS<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Blessé<br />

inconscient<br />

Respire<br />

difficilement ou<br />

ne respire plus<br />

Ne réagit plus<br />

quand on le pince<br />

Évacuation<br />

urgente<br />

Ou<br />

Réanimation.<br />

25


Traumatisme cervical<br />

Il faut toujours suspecter une fracture des vertèbres cervicales devant tout traumatisme du<br />

cou ou du crâne.<br />

Même si les signes classiques sont absents (paralysie, tétraplégie), la prudence est de<br />

rigueur. Il est indispensable de savoir détecter des indicateurs plus discrets : fourmillements<br />

dans les doigts ou douleurs irradiant dans les épaules.<br />

Au moindre doute et, avant que les signes évidents n’apparaissent, mieux vaut se<br />

débrouiller pour confectionner un collier cervical avec les moyens du bord.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Attention l’axe cou-tête doit être<br />

respecté sans exercer de rotation, de<br />

flexion ni d’extension.<br />

Si l’on n’a pas de collier cervical, on<br />

peut en confectionner un avec une<br />

attelle Sam Split ou même un avec un<br />

papier journal !<br />

26


P<br />

laies et traumatismes de l’œil<br />

Les traumatismes de l’œil peuvent entraîner des lésions graves.<br />

Œdème ou plaie des paupières avec ecchymoses (œil au beurre noir)<br />

Les plaies sont difficiles à suturer et doivent être prises en charge par un médecin<br />

expérimenté avec du matériel adapté. Les ecchymoses régressent en une semaine avec<br />

l’application de compresses humides et la prescription d’anti-inflammatoires.<br />

Hémorragie sous conjonctivale<br />

Elle est souvent associée à la plaie ou à l’œdème de paupière et se caractérise par une<br />

tache rouge dans le blanc de l’œil. Ces lésions, parfois impressionnantes, guérissent<br />

spontanément en une à deux semaines sans nécessiter de traitement particulier.<br />

Lésions graves qu’il faut savoir diagnostiquer et savoir évacuer quand :<br />

La pupille est dilatée et asymétrique par rapport à l’œil sain<br />

L’œil est « mou »<br />

Il existe des troubles de la vision importants (vision double, cécité)<br />

La mobilité de l’œil dans l’espace est altérée ou impossible en comparant l’œil<br />

malade avec l’œil sain<br />

Antalgiques et anti-inflammatoires de type corticoïdes (SOLUPRED 20 mg).<br />

Compresse humides ou sachets de thé.<br />

Pansement oculaire.<br />

Antibiotiques : amoxicilline (CLAMOXYL) ou pristinamycine (PYOSTACINE) si<br />

lésion grave avec évacuation du blessé<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

27


T<br />

raumatisme des dents<br />

Peut-être avez-vous eu la prudence, avant de partir en trekking ou en expédition, de<br />

consulter votre chirurgien-dentiste pour détecter les caries, les abcès potentiels ou une dent<br />

à consolider. Dans ce cas, vous courez peu de risques de problèmes dentaires aigus en<br />

dehors de lésions dues à des traumatismes.<br />

Si vous n’avez pas consulté et souffrez des dents, c’est le plus souvent le fait d’un abcès en<br />

formation.<br />

Abcès dentaire<br />

Il s’agit d’une inflammation en regard de la racine qui évolue en collection purulente.<br />

Prendre des antalgiques et prier pour que l’abcès s’enkyste le plus rapidement possible.<br />

Parfois, il se draine spontanément dans la bouche, ce qui soulage instantanément.<br />

Le dentiste conseillera un antibiotique pour refroidir l’abcès. Y associer un anti-inflammatoire<br />

pour dégonfler la joue.<br />

Antalgique mineur ou majeur quand la douleur est rebelle.<br />

Antibiotique en cas d’abcès (amoxicilline pendant 6 jours ou azithromycine<br />

pendant 3 jours).<br />

Anti-inflammatoire (kétoprofène) en association à l’antibiotique.<br />

Luxation ou perte d’une dent<br />

Dans le cas d’un traumatisme facial violent, il n’est pas rare de perdre une dent sans qu’elle<br />

se casse.<br />

Soit elle se met de travers dans son logement, soit elle vous reste entre les doigts.<br />

La rincer à l’eau en douceur, sans la frotter afin de ne pas abîmer les fibres arrachées à sa<br />

base.<br />

Plus vite elle sera replacée, plus grandes seront les chances qu’elle se réinsère<br />

spontanément.<br />

Bien la repositionner dans le bon sens en exerçant une pression continuelle pendant un bon<br />

quart heure.<br />

Éviter de manger des aliments durs pendant 48 heures.<br />

S’il n’est pas possible de la remettre en place<br />

immédiatement,<br />

la garder carrément dans la bouche (sans l’avaler !)<br />

ou la conserver dans une compresse humide<br />

pour la replacer dès que possible.<br />

Une dent cassée à sa base ne<br />

pourra pas être réinsérée.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

28


Fracture d’une dent<br />

Seul un dentiste est en mesure d’intervenir.<br />

Toutefois, un amalgame provisoire (Cavait) peut servir de pansement. Il s’agit d’une pâte<br />

que l’on place sur la brèche de la dent cassée. Il est indispensable de consulter un dentiste<br />

au retour d’expédition ou de trekking pour nettoyer la dent et refaire le travail correctement.<br />

Extraction dentaire<br />

En expédition ou en trekking, il arrive fréquemment de rencontrer des autochtones<br />

suppliant qu’on leur arrache des dents en très mauvais état.<br />

À chaque médecin de juger de la nécessité de soulager ces personnes. Il est toutefois<br />

préférable de ne pas intervenir si l’on n’est pas entraîné et si l’on ne dispose pas d’un<br />

minimum d’outillage.<br />

En cas d’intervention, il faut savoir que les dents cariées se cassent facilement, et si la<br />

dent s’arrache facilement, ne pas oublier d’assurer une compression pendant une<br />

bonne heure pour limiter le saignement (faites mordre dans une compresse !).<br />

Anesthésie dentaire<br />

L’anesthésie d’une partie de la gencive est possible en utilisant une aiguille très fine<br />

(aiguille d’anesthésie dentaire ou aiguille à intradermo-réaction).<br />

On peut utiliser le même produit anesthésique que pour les plaies cutanées : lidocaïne à<br />

1 % (adrénalinée c’est mieux !).<br />

L’anesthésie du nerf mandibulaire antérieur est un geste facilement réalisable par un<br />

médecin sans formation particulière.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

29


S<br />

aignement de nez ou épistaxis<br />

Traumatismes et altitude peuvent être causes de saignements de nez.<br />

Méchage avec un tampon<br />

Introduire profondément la mèche au fond de la narine qui saigne.<br />

Un coton, un bout de mouchoir ou encore une compresse peuvent faire l’affaire, mais il<br />

existe des mèches grasses expansives spécialement conçues à cet usage (type Merocel)<br />

qui gonflent au contact du sang.<br />

Ne pas incliner la tête en arrière !<br />

NON<br />

Lorsque l’on a la tête en arrière, le sang s’écoule dans l’arrièregorge,<br />

ce qui donne une fausse impression de guérison.<br />

OUI<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

30


L<br />

uxation de la mâchoire<br />

C’est heureusement une affection rare, mais particulièrement handicapante, qui survient<br />

généralement lors d’un bâillement trop prononcé ou d’un éclat de rire un peu forcé.<br />

Pour avoir une chance de la réduire (la remettre en place), il faut essayer de faire avaler un<br />

antalgique puissant (tramadol) et un myorelaxant (tétrazépam) à la personne atteinte au<br />

moins 15 minutes avant la séance (ce qui n’est pas facile car la luxation gêne la déglutition).<br />

Puis on assied le patient en dessous de l’opérateur en veillant à ce que sa tête soit calée<br />

pour qu’il ne puisse pas la reculer ou l’abaisser lors de la réduction.<br />

Une fois avoir placé ses deux pouces au fond de la bouche du patient, sur les dernières<br />

molaires de chaque côté, l’opérateur doit d’abord appuyer énergiquement vers le bas, puis<br />

vers l’arrière dans un deuxième temps.<br />

Mettre des gants pour éviter de se faire mordre !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

31


MEMBRE SUPERIEUR<br />

Hématome sous l’ongle<br />

Doigt en maillet<br />

Entorse et fracture des doigts<br />

Luxation de doigt<br />

Disjonction de l’épaule<br />

Fracture de la clavicule<br />

Luxation de l’épaule<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

32


H<br />

ématome sous l’ongle<br />

Une poche de sang se forme sous l’ongle sous l’effet d’un choc répété (chaussure trop<br />

courte comprimant le gros orteil) ou à la suite d’un traumatisme brutal (écrasement d’un doigt<br />

par une pierre ou un marteau, par exemple).<br />

Ce traumatisme le plus souvent sans gravité guérit spontanément, mais la douleur peut être<br />

insupportable, pulsative et particulièrement pénible la nuit pendant 48 heures.<br />

- Soit prendre des antalgiques et attendre stoïquement que la douleur s’atténue.<br />

- Soit recourir au drainage à l’aide d’un trombone chauffé au rouge.<br />

Quasiment indolore si la poche de sang est suffisamment importante, cette méthode<br />

soulage instantanément.<br />

Chauffer au rouge la pointe d’un trombone en le tenant avec un isolant (gant ou<br />

compresse), puis percer l’ongle bien au centre de la collection de sang que l’on devine en<br />

dessous. Le trombone brûlant traverse la surface de l’ongle en une fraction de seconde et<br />

refroidit instantanément au contact de la petite poche de sang qui, sous pression, peut<br />

s’échapper en soulageant rapidement la douleur.<br />

Placer ensuite le doigt dans une compresse humide pour bien vider la poche de sang.<br />

L’ongle finira par noircir et se décollera quelques semaines plus tard sous la poussée de<br />

l’ongle neuf.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

33


M<br />

allet Finger ou « doigt en maillet »<br />

Un traumatisme léger suffit parfois à provoquer la rupture du tendon extenseur. Celle-ci<br />

donne au doigt un aspect crochu avec un affaissement de la dernière phalange. Il est alors<br />

impossible d’étendre la dernière phalange.<br />

Il est impératif de maintenir le doigt en extension forcée grâce à une attelle si l’on veut<br />

donner au tendon toutes les chances de se réinsérer spontanément.<br />

Cette attelle ne devra jamais être ôtée pendant 6 semaines, même pour quelques minutes.<br />

À l’issue de cette immobilisation, un orthopédiste devra être consulté pour contrôler la<br />

cicatrisation. Une fois sur deux, la guérison sera effective.<br />

On peut confectionner une attelle parfaite avec une petite cuillère. La dernière phalange doit<br />

être bien redressée pour que l’attelle soit efficace.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

34


E<br />

ntorse ou fracture des doigts<br />

En cas d’entorse, la meilleure façon d’immobiliser un doigt est d’utiliser le doigt voisin<br />

comme attelle naturelle. C’est ce qu’on appelle une syndactylie. Elle est également indiquée<br />

pour les petits arrachements osseux.<br />

On peut se servir d’une petite bande de contention élastique, mais le mieux est d’utiliser une<br />

bande de contention adhésive (ELASTOPLAST) en recouvrant complètement les doigts pour<br />

éviter les zones de garrottage.<br />

Placer une compresse entre les deux doigts pour améliorer le confort et limiter la macération.<br />

N’hésitez pas à entourer les doigts de deux épaisseurs pour limiter la souplesse de la<br />

contention. Surtout ne pas serrer !<br />

Sans radiographie, le diagnostic de fracture n’est pas toujours possible, mais fixer un doigt<br />

sur une attelle rigide trop longtemps entraîne des raideurs articulaires.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

35


E<br />

ntorse du pouce<br />

Cette lésion atteint fréquemment les skieurs ; on accuse alors la dragonne du bâton.<br />

La rupture partielle ou complète du ligament latéral interne de l’articulation métacarpophalangienne<br />

(base du pouce) entraîne une douleur, un œdème et une impotence du pouce.<br />

Le mouvement de pince avec les autres doigts s’en retrouve contrarié.<br />

Si le ligament est partiellement déchiré sans être rompu, l’entorse peut se soigner soit grâce<br />

à un strapping que l’on conservera 3 à 6 semaines selon la gravité, soit avec une attelle à<br />

velcro (vendue dans le commerce).<br />

S’il existe une laxité importante, c’est que ce ligament est rompu. Dans ce cas, une<br />

intervention pour le suturer est à envisager dans les jours qui suivent. En attendant, refroidir<br />

la lésion pour diminuer l’œdème et ne pas laisser la main pendre pour éviter qu’elle ne<br />

gonfle.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

36


L<br />

uxation d’un doigt<br />

Toute luxation d’une phalange doit être remise en place à chaud sur le terrain en respectant<br />

la méthode « traction et réduction ».<br />

Des séquelles sont à craindre si l’on laisse en l’état pendant plusieurs jours une articulation<br />

phalangienne luxée.<br />

Pour éviter que le doigt ne glisse dans les mains de l’opérateur, enrouler un morceau de<br />

tissu autour de la phalange qu’il faut tracter.<br />

Une fois la luxation réduite, l’articulation doit être immobilisée pendant 4 semaines au moyen<br />

d’une syndactylie.<br />

Traction puis réalignement.<br />

Application d’une poche de neige ou de glace pendant quelques heures.<br />

Antalgiques éventuels.<br />

Immobilisation durant 8 à 10 jours puis syndactylie pendant 4 semaines.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

37


F<br />

racture ou contusion de la main<br />

Quand la main est sérieusement abîmée, qu’il s’agisse de contusions ou d’une fracture, la<br />

« technique de la boule » est la méthode d’immobilisation la moins délétère.<br />

Elle permet de soulager la victime tout en respectant la position la plus neutre de l’ensemble<br />

des os.<br />

La boule peut être réalisée avec une bande, une boule de papier ou une chaussette repliée<br />

sur elle-même.<br />

Une fois bandée la main devra être mise dans une écharpe pour ne pas pendre et ansi<br />

limiter l’œdème. La main pourra être libérée de ses bandages au moins deux fois par jour<br />

afin de mobiliser en douceur les articulations et éviter la raideur articulaire.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

38


L<br />

T<br />

raumatismes du poignet<br />

Qu’elle se produise en snowboard ou simplement en glissant sur du verglas,<br />

la chute sur le côté ou en arrière entraîne le réflexe d’amortir avec la main et provoque de<br />

fréquents traumatismes du poignet.<br />

Le degré de douleur et de tuméfaction n’indique pas s’il s’agit ou non d’une fracture ou d’une<br />

fracture-luxation. La déformation importante porte à le croire, mais c’est la radio qui signera,<br />

quoi que qu’il advienne, le verdict.<br />

En attendant, la conduite à tenir consiste à refroidir l’inflammation et à immobiliser le poignet<br />

au moyen d’une attelle Sam Splite ou d’une gouttière résinée si l’on a le matériel. Il faudra<br />

ensuite orienter la victime vers un centre médical.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

39


D<br />

échirure du biceps<br />

La déchirure musculaire est exceptionnelle au niveau du membre supérieur, exceptée celle<br />

du biceps. Une sensation de déchirure, parfois même de claquement, peut survenir lors d’un<br />

effort de flexion violent.<br />

Cliniquement, on observe une grosse boule sensible dans la partie haute du biceps et la<br />

flexion est difficile, voire impossible.<br />

La déchirure du biceps ne s’opère pas systématiquement, mais il est difficile de continuer les<br />

activités physiques.<br />

La rupture totale ou<br />

partielle du biceps entraîne<br />

une tuméfaction avec<br />

impotence musculaire.<br />

Mettre le muscle au repos<br />

dans une écharpe<br />

Antalgiques et anti-<br />

inflammatoires<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

40


E<br />

ntorse et fracture du coude<br />

En trekking ou en expédition, un coude très douloureux et enflé doit être immobilisé avec<br />

une attelle plâtrée ou résinée postérieure en prenant bien soin de laisser la face antérieure<br />

bien libre.<br />

À défaut d’attelle plâtrée, en attendant l’évacuation de la victime, confectionner une écharpe<br />

transitoire.<br />

Ne pas hésiter à tester de nouveau le bras quelques jours plus tard afin de vérifier que la<br />

lésion n’est pas une simple contusion, car l’immobilisation doit durer le moins longtemps<br />

possible.<br />

Si la déformation est importante et si tout mouvement est impossible, il se peut que le coude<br />

soit luxé (luxation postérieure ou luxation de la tête radiale). L’indication d’une réduction doit<br />

être posée en fonction de l’éloignement d’un centre médical.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

41


L<br />

uxation du coude<br />

Elle n’est pas rare et se définit par une perte de congruence de l’articulation.<br />

Généralement douloureuse, elle interdit tout mouvement et rend problématique la poursuite<br />

de la course.<br />

Certaines luxations peuvent se réduire à chaud.<br />

Bien que dans nos massifs il soit recommandé de ne pas intervenir sur place mais de faire<br />

évacuer les victimes le plus rapidement possible vers un centre médical, dans le cadre<br />

particulier de la haute montagne, on considère que la réduction doit être tentée si les<br />

secours médicalisés ne peuvent être là dans la journée. La réduction à chaud est surtout<br />

préconisée s’il existe des troubles sensitifs en aval de la luxation, avec une disparition du<br />

pouls radial.<br />

Les manœuvres de réduction doivent respecter une première phase de traction, suivie d’un<br />

réalignement secondaire.<br />

Si trois tentatives n’ont pas permis de réduire le coude luxé, il est conseillé de ne pas insister<br />

au risque d’être plus nocif que salvateur.<br />

Deux manœuvres de réduction sont proposées.<br />

Technique la plus classique :<br />

une main doit crocheter<br />

fermement la tête de l’olécrane<br />

pendant que l’autre main<br />

repousse le bras vers arrière.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Technique de réduction<br />

pour une luxation<br />

postérieure du coude.<br />

42


Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

43


D<br />

isjonction épaule<br />

Une chute sur l’épaule aboutit très souvent à une lésion appelée « disjonction acromioclaviculaire<br />

».<br />

C’est l’articulation entre la clavicule et l’omoplate qui est déchirée.<br />

La disjonction est manifeste s’il suffit d’appuyer sur l’articulation pour déclencher une violente<br />

douleur.<br />

Le traitement en milieu hostile repose sur le strapping et les antalgiques.<br />

Il existe 3 stades de disjonction<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

stade 3 « touche de piano »<br />

Stade 1 : simple douleur sans déplacement : strapping 3 semaines.<br />

Stade 2 : douleur avec ascension légère de la clavicule (déchirure partielle du ligament acromiocoracoïdien)<br />

: strapping 45 jours. Opération à discuter.<br />

Stade 3 : douleur avec ascension et désolidarisation totale de la clavicule donnant un aspect en<br />

« touche de piano ». Intervention chirurgicale à prévoir.<br />

Strapping simple utilisant peu de matériel (à privilégier en expédition).<br />

44


Strapping de l’épaule pour disjonction importante de stade 3<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

45


F<br />

racture de la clavicule<br />

La fracture de la clavicule est chose fréquente. Si la pression des doigts sur l’axe de la<br />

clavicule déclenche une douleur aiguë, elle est manifeste.<br />

La majorité des fractures de clavicule ne s’opère pas.<br />

Sur le terrain, il faut prendre des antalgiques et immobiliser à l’aide d’« anneaux<br />

claviculaires » que l’on peut réaliser avec une simple écharpe (on trouve en pharmacie des<br />

anneaux claviculaires plus confortable).<br />

Cette immobilisation doit être conservée jour et nuit pendant un mois.<br />

Même s’il n’y a pas d’urgence, il est conseillé de rentrer de voyage pour effectuer une radio<br />

de contrôle et prendre l’avis d’un spécialiste.<br />

Le plus souvent, la clavicule se brise dans sa partie<br />

moyenne.<br />

Réalisation d’ « anneaux claviculaires » avec une bande de tissu ou une écharpe.<br />

Ils peuvent aussi se mettre sur un tee-shirt pour éviter les échauffements du bandage<br />

sur la peau.<br />

La victime penser à bomber le torse et étirer ses épaules vers l’arrière afin de mieux que<br />

les deux morceaux de l’os se réalignent.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

46


L<br />

uxation de l’épaule<br />

La luxation d’épaule est fréquente et douloureuse.<br />

Dans ce cas, le blessé ne peut ramener son bras le long du corps.<br />

Si la réduction est impossible, on peut le soulager à l’aide d’un sac à dos bien rempli que l’on<br />

place sous l’aisselle.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

47


Techniques de réduction<br />

Première technique proposée pour tenter de réduire une luxation d’épaule sur le terrain sans<br />

forcer :<br />

Toujours vérifier la présence d’un pouls radial au niveau du poignet et l’existence de déficit<br />

neurologique (fourmillements, anesthésie dans le bras ou sur l’épaule).<br />

Si c’est le cas, la réduction de la luxation est urgente.<br />

Demander au blessé de se relâcher et tracter progressivement le bras au zénith. Cette<br />

technique peut s’effectuer sans aide.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

48


Une autre technique, plus classique, consiste à tracter progressivement le bras dans l’axe<br />

décrit sur ce schéma. Il peut être utile de se faire aider par une tierce personne qui enroule un<br />

drap autour du tronc et tracte ce dernier dans l’autre sens.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

49


Fracture de la clavicule, du bras ou de l’avant-bras, luxation du coude ou de l’épaule : voilà<br />

un moyen bien pratique d’immobiliser l’épaule avec son anorak.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

50


Strapping<br />

TRONC<br />

Traumatisme du dos<br />

Fracture de cote<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

51


T<br />

raumatismes du dos<br />

Les traumatismes du dos aboutissent le plus souvent à des contusions musculaires<br />

douloureuses mais sans gravité à long terme.<br />

Il faut toujours suspecter la fracture de côte ou de vertèbre qui peut s’y associer, étant donné<br />

les conséquences dramatiques que cette dernière menace d’entraîner.<br />

Bouger une vertèbre brisée peut endommager la moelle épinière et provoquer des déficits<br />

neurologiques irréversibles.<br />

Pour simplifier, on peut classer les traumatismes dorsaux en trois catégories :<br />

Les contusions musculaires.<br />

Les contusions musculaires avec fractures du rachis.<br />

Les contusions musculaires avec fractures du rachis et troubles neurologiques.<br />

En expédition, en l’absence de radiographie, savoir si la vertèbre est cassée n’est pas aisé<br />

car l’accès à la radiographie est impossible.<br />

Tout le monde doit donc apprendre à reconnaître les indices de présomption.<br />

PRESOMPTION DE FRACTURE DE RACHIS<br />

Douleur aiguë à la pression (que l’on recherche en appuyant avec ses doigts sur<br />

chacune des apophyses épineuses qui pointent le long de la colonne vertébrale).<br />

Constatation d'une paralysie complète ou incomplète des membres inférieurs.<br />

Constatation de troubles de sensibilité dans les jambes.<br />

Douleur intense dans le dos quand le blessé se tient debout.<br />

Il ne faut jamais déplacer le blessé sans respecter les règles de mobilisation d’un<br />

traumatisme du rachis.<br />

Être suffisamment nombreux pour déplacer ou conditionner la victime.<br />

Effectuer les manœuvres de traction.<br />

Ne jamais mobiliser en rotation (maintenir le patient toujours dans le même plan).<br />

Transporter la victime sur un plan dur rigide (matelas rigide, matelas coquille, KED*,<br />

échelle…).<br />

Antalgiques : paracétamol, dextropropoxyfène +/- morphiniques.<br />

Anti-inflammatoire : kétoprofène.<br />

Myorelaxant : tétrazepam.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

52


NON<br />

À trois pour un adolescent<br />

À quatre pour un adulte<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

OUI<br />

OUI<br />

53


Le Kendrix Engine Device (KED) est un système<br />

rigide de contention qui permet de maintenir le<br />

rachis cervical, dorsal et lombaire dans le<br />

même axe.<br />

Une fois le KED fixé, la victime peut être déplacée<br />

et même treuillée sans risque.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

54


F<br />

racture de côte<br />

La fracture de côte est très handicapante. La douleur qui s’y associe est exacerbée par le<br />

mouvement, ce qui contrarie fortement l’exercice physique.<br />

Parfois, la confection d’un strapping peut soulager. D’autres fois, c’est mieux sans…<br />

Les antalgiques et la patience sont les seules armes contre l’impotence.<br />

Quand une gêne respiratoire nette, avec augmentation de la fréquence respiratoire,<br />

survient, c’est que le fragment osseux vient blesser le poumon. Il est urgent de trouver de<br />

l’oxygène et d’évacuer la victime.<br />

En expédition, le caisson hyperbare peut améliorer les symptômes en limitant la détresse<br />

respiratoire de façon temporaire.<br />

Strapping de cotes<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

55


MEMBRE INFERIEUR<br />

Traumatismes du pied<br />

Traumatismes de la cheville<br />

Traumatismes de la jambe<br />

Traumatismes du genou<br />

Traumatismes du bassin<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

56


T<br />

raumatismes du pied<br />

Contusion et fracture du pied<br />

Le diagnostic de fracture des os du pied, suite à un mouvement forcé ou sous le poids d’un<br />

projectile, est difficile à apprécier.<br />

La conduite à tenir en premier lieu est la suivante :<br />

Si la douleur reste localisée à un orteil, confectionnez une syndactylie.<br />

Si l’avant-pied ou le talon est touché, mettre le pied en élévation pendant 24 à<br />

48 heures.<br />

Refroidir avec une poche de glace ou de neige.<br />

Antalgiques et anti-inflammatoires.<br />

Ensuite, tenter l’appui progressif.<br />

Si la douleur est importante, mieux vaut considérer la fracture et immobiliser<br />

l’ensemble de la cheville par une attelle de fortune ou une gouttière résinée.<br />

La victime doit être évacuée et éviter d’appuyer sur le pied tant que les radiographies<br />

ne sont pas réalisées. Dans ce cas, un traitement anticoagulant s’impose.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

57


T<br />

raumatismes de la cheville<br />

Entorse<br />

Lésion très fréquente en randonnée, elle peut revêtir plusieurs stades de gravité.<br />

La plupart du temps, c’est le ligament latéral interne qui est lésé.<br />

Compression : bandage serré (en évitant le garrot) pour réduire œdème.<br />

Élévation du membre pour limiter l’œdème.<br />

Refroidissement à l’aide d’une poche de neige ou de glace pillée sur l’œdème.<br />

Repos : éviter de solliciter l’articulation atteinte.<br />

Traitement la douleur : prendre des antalgiques ou/et des anti-inflammatoires.<br />

Quand l’œdème est modéré et que la marche est encore possible, c’est que le ligament<br />

est simplement distendu. Ce n’est qu’une entorse bénigne : strapping pour 1 à 3<br />

semaines.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

58


Quand l’œdème forme un œuf de pigeon et que l’appui du pied est impossible, c’est que<br />

le ligament est partiellement déchiré. C’est une entorse grave (stade 2) : attelle<br />

bivalvée avec velcro et marche avec béquilles (ou bâtons) sont inévitables (l’évacuation<br />

est recommandée).<br />

L’immobilisation est souvent incontournable pour fixer une entorse grave ou une<br />

fracture.<br />

On peut réaliser une attelle de fortune ou une gouttière selon les moyens disponibles.<br />

Antalgiques et anti-inflammatoires sont fortement conseillés.<br />

La résine a remplacé le plâtre, moins solide, et qui supporte mal l’humidité.<br />

Le principe est de ne jamais confectionner d’attelle circulaire fermée car en cas<br />

d’œdème compressif l’ouverture de la résine ou du plâtre nécessite une scie électrique.<br />

Une immobilisation de la jambe doit toujours être accompagnée par d’un traitement<br />

anticoagulant<br />

ATTELLE POSTERIEURE<br />

Mettre des gants non stériles pour se protéger les mains.<br />

Enfiler un morceau de jersey sur membre atteint (à défaut, on peut utiliser une<br />

chaussette).<br />

Ajouter une couche circulaire de coton.<br />

Superposer 4 épaisseurs de bande résinée ou plâtrée que l’on replie sur elle-même.<br />

L’alternative possible est d’utiliser une attelle E-Bone ou Sam-Split<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Attelle postérieure plâtrée réalisée avec une<br />

bande de plâtre ou de résine pour une fracture<br />

ou une entorse grave du pied ou de la cheville.<br />

59


T<br />

raumatismes de la jambe<br />

Fracture<br />

La fracture de jambe doit être bougée délicatement car elle est très sensible.<br />

Elle se reconnaît facilement car l’appui sur la jambe blessée est impossible.<br />

Immobilisation avec attelle de fortune (Sam Split) ou gouttière postérieure (plâtre<br />

ou résine).<br />

Élévation du membre le plus souvent possible.<br />

Antalgiques et anti-inflammatoires.<br />

Anticoagulant .<br />

Immobilisation : avec attelle de fortune (Sam Split) ou gouttière postérieure (plâtre<br />

ou résine).<br />

Élévation du membre le plus souvent possible pour limiter l’œdème.<br />

Refroidissement à l’aide d’une poche de neige ou de glace pillée sur l’œdème.<br />

Antalgiques et anti-inflammatoires.<br />

Anticoagulants.<br />

Mobilisation et immobilisation de fortune.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

60


Fracture de jambe déplacée<br />

Réduction<br />

La réduction répond toujours à la même procédure, quel que soit le membre atteint :<br />

« Traction – Rotation – Réalignement ».<br />

Elle est beaucoup moins douloureuse lorsqu’une anesthésie intra focale, une analgésie loco-<br />

régionale ou une analgésie sédation par voie générale a pu être réalisée par un médecin<br />

expérimenté.<br />

Sur le terrain, s’il n’y a pas de médecin et si les premiers secours sont inaccessibles, il<br />

faudra bien remettre dans l’axe le membre brisé avant de rapatrier la victime.<br />

Déchirure du mollet<br />

Elle touche le muscle trijumeau de la loge postérieure du mollet qui a un rôle important pour<br />

l’extension de la cheville et donc la marche.<br />

La déchirure ou claquage, qui survient à l’occasion d’une sollicitation physique importante,<br />

provoque une douleur violente décrite comme un coup de couteau au niveau du mollet.<br />

Une tuméfaction sensible peut se retrouver facilement à la palpation.<br />

La conduite à tenir est la suivante :<br />

Refroidir avec une poche de neige ou de glace.<br />

Repos ou marche avec un bâton.<br />

Confection d’une talonnette dans la chaussure pour limiter la sollicitation du<br />

muscle.<br />

Antalgiques et anti-inflammatoires.<br />

Massages doux.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

61


T<br />

raumatismes du genou<br />

Entorse du genou<br />

L’entorse du genou est fréquente en montagne et souvent incompatible avec<br />

l’activité physique. Elle se définit par une rupture partielle ou totale d’un ou<br />

plusieurs des ligaments qui forment l’articulation du genou.<br />

Elle peut s’associer à une lésion des autres éléments constituant cette articulation<br />

(ménisque, cartilage, capsule articulaire, rotule).<br />

On définit 3 stades de gravité :<br />

Stade 1 : distension et douleur modérées sans épanchement intra-articulaire (le<br />

genou n’est pas gonflé). La marche est encore possible sur de courtes distances.<br />

Stade 2 : déchirure et douleur importantes sans épanchement intra-articulaire. La<br />

marche est difficile, même sur une courte distance.<br />

Stade 3 : déchire totale d’un ou plusieurs ligaments avec épanchement intraarticulaire,<br />

instabilité et laxité du genou. La marche est impossible.<br />

Stade 1<br />

Antalgique – Anti-inflammatoire – Froid – Strapping pendant 3 semaines.<br />

Stade 2<br />

Antalgique – Anti-inflammatoire – Froid – Strapping durant 6 semaines ou attelle semi-rigide.<br />

Stade 3<br />

Antalgique – Anti-inflammatoire – Froid – Attelle semi-rigide – Avis spécialisé sous 15 jours.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

62


Les bandes circulaires d’ancrage (en bleu marine) ne doivent pas être trop serrées<br />

pour ne pas garrotter le membre.<br />

Les bandes de contention latérales (bleu ciel) peuvent être moins élastiques (Strappal).<br />

Les bandes croisées blanches doivent être élastiques (Elastoplast).<br />

Fracture genou<br />

S’immobilise en position rectiligne avec 5 à 10° de flexion, soit avec une gouttière<br />

postérieure (plâtre, résine ou attelle de fortune).<br />

L’appui au sol n’est pas autorisé.<br />

Le traitement anticoagulant est indispensable.<br />

Anti-inflammatoires et antalgiques sont conseillés.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

63


Luxation de rotule<br />

Elle atteint souvent la femme hyper-laxe. Lors d’une chute ou d’un mouvement forcé, la<br />

rotule bascule latéralement, le plus souvent à l’extérieur de sa gorge. Le genou se retrouve<br />

alors en flexion irréductible hyperalgique. C’est l’une des luxations les plus faciles à réduire.<br />

Il suffit de repousser la rotule latéralement, en sens inverse, pour qu’elle réintègre sa place.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

64


T<br />

raumatisme du Fémur<br />

Fracture du fémur<br />

Elle est très douloureuse.<br />

Dès qu’il existe une déformation importante de la cuisse, avec une attitude<br />

vicieuse, le diagnostic ne pose pas de problème.<br />

Si un médecin expérimenté est présent, est recommandé qu’il réalise une analgésie sédation<br />

ou un bloc plexique pour mobiliser et conditionner la victime.<br />

Si la déformation n’est pas flagrante mais que l’attitude vicieuse et la douleur sont présentes,<br />

il peut s’agir d’une fracture du col du fémur (plus rare chez les gens jeunes) ou d’une luxation<br />

de hanche.<br />

Étant donné la fréquence des fractures du fémur, la méthode de prise en charge dit<br />

« Pépin » justifie d’être décrite.<br />

Elle peut être utilisée sur les pistes de ski pour installer un accidenté dans un matelas à<br />

dépression. Elle peut être également réalisée en expédition pour déplacer et conditionner<br />

une victime sur un plan dur de fortune (échelle avec sac à dos sous les genoux).<br />

Conditionnement et réduction basée sur la méthode Pépin.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Tracter fermement la cuisse dans l’axe en<br />

joignant les deux mains derrière les genoux<br />

65


Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

66


Luxation de hanche<br />

C’est un traumatisme heureusement plus rare dont les symptômes ressemblent à ceux de la<br />

fracture du fémur. En inspectant la cuisse, on peut se rendre compte qu’il n’y a ni<br />

déformation ni augmentation du volume de la cuisse. Par contre la rotation externe du<br />

membre évoque soit une fracture du col du fémur soit une luxation de la hanche.<br />

Ces deux traumatismes ne peuvent qu’être évacués car il est très difficile de réduire sur le<br />

terrain une luxation de hanche même avec de puissants sédatifs. De plus, sans radiographie<br />

il est difficile de faire la différence avec une fracture du col du fémur<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

67


T<br />

raumatismes du Bassin<br />

Fracture du bassin<br />

La fracture du bassin peut être modérée, mais quand elle est importante, le<br />

risque de décès par hémorragie interne est majeur.<br />

L’évacuation du blessé en urgence est primordiale et le seul geste à tenter en<br />

l’absence de médecin est de le serrer fermement un drap ou un vêtement autour du<br />

bassin de la victime pour limiter l’hémorragie interne.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Les fractures du bassin sont connues pour entraîner<br />

des saignements internes importants. Un tissu bien<br />

serré autour du bassin permet de limiter l’hémorragie<br />

.interne dans<br />

68


C<br />

Gestes de survie<br />

Réanimation<br />

Bilan médical<br />

hapitre 5<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1


Premiers gestes<br />

Protéger – Alerter – Secourir<br />

Extraction rapide en urgence<br />

Points de compression<br />

Manœuvre de Heïmlich<br />

A.B.C.D.E<br />

Réanimation<br />

Algorithme décisionnel<br />

Massage Cardiaque Externe<br />

Défibrillateur<br />

Score de Glasgow<br />

Déplacement d’un blessé<br />

Traumatisme dorsal<br />

Fracture fémur<br />

Traumatisme cervical<br />

Position d’attente d’un blessé<br />

Appel des secours<br />

Transmission d’un bilan médical<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

2


Premiers Gestes<br />

P<br />

rotéger - Alerter - Secourir<br />

Protéger<br />

Tel est le premier principe du secourisme.<br />

Avant de démarrer une réanimation sur un blessé, il faut penser à protéger la<br />

victime et à se protéger soi-même d’un autre accident.<br />

Tout comme il est indiqué de placer un triangle rouge sur la chaussée pour éviter<br />

d’être fauché par une autre voiture, en montagne, il faut penser à planter ses skis<br />

en croix au-dessus de l’accidenté pour éviter qu’un deuxième skieur ne vienne<br />

compléter le tableau.<br />

En paroi ou dans une pente glissante, ne pas oublier de s’accrocher à un relais ou<br />

de mettre des crampons… Il n’est pas nécessaire de risquer sa vie en plus de<br />

celle de la victime.<br />

Il s’agit aussi de protéger la victime d’une aggravation de sa situation, par<br />

exemple en l’extrayant rapidement d’une zone dangereuse comme un couloir<br />

soumis aux chutes de pierres, ou un torrent…<br />

Alerter<br />

Avant de s’engager dans une réanimation ou dans une médicalisation complexe,<br />

prendre quelques minutes pour appeler les secours ou les faire appeler. Les<br />

renforts relayeront votre réanimation ou de votre prise en charge.<br />

Alerter ne veut pas dire s’affoler.<br />

La personne la plus expérimentée doit savoir distribuer les rôles aux bonnes<br />

personnes.<br />

Ne pas envoyer une personne incompétente chercher des secours alors qu’elle<br />

risque de se perdre ou de se mettre en danger.<br />

Secourir<br />

S’il ne s’agit pas d’une urgence immédiate (étouffement, brûlure, noyade, arrêt<br />

cardiaque) et après avoir pris le soin de sécuriser le lieu de l’accident (protection,<br />

relais, terrasse, piton), il est possible de commencer à médicaliser la victime.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

3


E<br />

xtraction rapide en urgence<br />

Pour extraire une victime inconsciente d’un danger immédiat<br />

vital (feu, noyade, avalanche) lorsqu’on est seul, les deux<br />

façons les moins délétères pour elle consistent à la tirer par<br />

les pieds ou à la ceinturer sous les aisselles.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

4


P<br />

oints de compression<br />

Il est important de connaître les points de compression des principaux trajets vasculaires.<br />

Ce sont les endroits sur lesquels il faut appuyer fortement en amont d’une grosse plaie<br />

hémorragique, en particulier une plaie artérielle qui peut entraîner un choc hémorragique et<br />

le décès du blessé.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

5


Point de compression sous l’aisselle<br />

Point de compression fémoral pour les plaies<br />

artérielles du membre inférieur.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Les points de compression les plus<br />

classiques, axillaire et sus-claviculaire,<br />

pour les plaies artérielles du bras et de<br />

l’avant-bras.<br />

Point de compression claviculaire<br />

6


M<br />

anœuvre de Heïmlich<br />

Elle peut sauver la vie d’une personne en train de s’étouffer avec un corps étranger<br />

coincé dans la trachée (un aliment, le plus souvent).<br />

Tapez d’abord énergiquement 5 fois dans<br />

le dos.<br />

Placer les deux poings serrés l’un dans l’autre sous le sternum, au niveau de<br />

l’estomac, et comprimer énergiquement en arrière et vers le haut<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

7


A<br />

.B.C.D.E<br />

Cette formule mnémotechnique, connue dans le monde entier, conserve toute sa valeur<br />

pour établir le bilan médical rapide d’une personne victime d’un traumatisme ou d’un<br />

problème médical.<br />

Elle permet de n’oublier aucune fonction stratégique.<br />

Ce protocole est applicable sur le terrain, à plus forte raison dans un milieu inhospitalier<br />

comme la montagne.<br />

Premier bilan : suivre l’algorithme A B C D E<br />

A comme air liberty<br />

Regarder la victime n’a rien dans la bouche qui l’empêche de respirer.<br />

B comme breathing<br />

Regarder si la victime respire,<br />

soit en observant si sa poitrine se soulève,<br />

soit en approchant l'oreille de son nez,<br />

soit en collant la face dorsale de deux doigts sous son nez.<br />

Mesurer la fréquence respiratoire en nombre de ventilations par minute (normale<br />

entre 15 et 25/minute). Si un oxymètre digital est disponible, mesurer sa<br />

saturation en oxygène (normale entre 95 et 100 % au niveau de la mer ; enlever<br />

environ 5% tous les 1000 mètres).<br />

C comme circulation<br />

Prendre le pouls radial (s'il est présent, c'est que la pression artérielle est<br />

supérieure à 80 mmHg).<br />

Si aucun pouls radial n’est perceptible, prendre le pouls carotidien (s'il est présent<br />

c'est que la pression artérielle est supérieure à 60 mmHg).<br />

Fréquence cardiaque : compter le nombre de battements par minute. Il doit être<br />

compris entre 60 et 80 battements/minutes au repos. À plus de 3000 mètres, il<br />

peut être normalement plus élevé et atteindre 100 battement/mn sans que cela<br />

soit anormal.<br />

D comme disability<br />

Il s'agit de juger de l'état de conscience :<br />

La victime répond normalement (conscient.<br />

La victime est confuse.<br />

La victime Le malade n'émet que des râles.<br />

La victime ne répond pas.<br />

Vérifier que la victime sent bien ses bras et ses jambes pour ne pas passer à côté<br />

d'une hémiplégie ou d'une paralysie.<br />

E comme environnement :<br />

Observer les lieux, la météo, l'altitude, la visibilité, la présence de vent et d'un<br />

éventuel obstacle pour l'évacuation (héliportée ou terrestre).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

8


Réanimation<br />

A<br />

lgorithme décisionnel en cas de malaise<br />

Si victime répond correctement aux questions, c’est qu’elle est consciente.<br />

Si la victime ne répond pas mais respire et a un pouls carotidien, c’est qu’elle est<br />

inconsciente mais n’est pas en arrêt cardiaque.<br />

La victime ne répond pas, ne respire pas et n’a pas de pouls carotidien, c’est<br />

qu’elle est inconsciente et en arrêt cardiaque !<br />

Victime consciente<br />

Bilan clinique et<br />

surveillance<br />

Interrogatoire<br />

Antécédents<br />

Médicaments<br />

Plaintes (douleur,<br />

nausée, vertige,<br />

trouble<br />

neurologiques...)<br />

Victime respire<br />

Inconsciente<br />

Pouls carotidien perçu<br />

Protection Évacuation<br />

Mettre en PLS<br />

Oxygène<br />

Protéger du froid<br />

Demande de secours<br />

Evacuation<br />

médicalisée<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Victime ne respire pas<br />

Inconsciente<br />

Pas de pouls carotidien<br />

Réanimation<br />

Libération des voies<br />

aériennes<br />

Massage cardiaque externe<br />

Demande de secours<br />

DSA<br />

(défibrillateur semiautomatique)<br />

9


M<br />

assage cardiaque externe (MCE)<br />

MCE<br />

À pratiquer immédiatement sur une victime inconsciente qui ne respire plus.<br />

1. Dégager d'abord les voies aériennes de tout obstacle (dent cassée, neige, corps étranger)<br />

et basculer la tête en arrière.<br />

2. Pratiquez deux ventilations .<br />

3. Si pas de réponse : massage cardiaque.<br />

80-100 massages/minute<br />

2 ventilations/30 massages<br />

Si le sauveteur est seul, il doit pratiquer les deux ventilations lui-même.<br />

Réanimation pendant au moins 1 heure en attendant les secours médicalisés (en<br />

l’absence de secours médicalisé possible, c'est au sauveteur de décider de l'arrêt de la<br />

réanimation).<br />

Si la victime semble être en hypothermie et ne présente pas de lésion évidente,<br />

continuer la réanimation 1 heure de plus.<br />

Le massage doit s’effectuer au niveau de<br />

la base du sternum.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Les bras doivent être tendus.<br />

Si possible, il faut se faire relayer tous les 7 cycles<br />

de 30 compressions pour ne pas s’épuiser.<br />

10


D<br />

éfibrillateur semi-automatique (DSA)<br />

Le défibrillateur a longtemps été réservé au corps médical.<br />

Il est en cours de popularisation car le choc électrique peut sauver de nombreuses<br />

personnes à condition que son utilisation soit immédiate.<br />

C’est la raison pour laquelle de nouveaux types d’appareils dénommés DSA sont disponibles.<br />

Ils sont de plus en plus ergonomiques, petits et moins chers.<br />

De nombreux pays ont mis sur pied des programmes de formation pour que l’utilisation du<br />

DSA soit possible par n’importe quelle personne avertie de façon à gagner de précieuses<br />

minutes avant l’arrivée d’une équipe de réanimation.<br />

Il faut s’attendre à ce que les DSA soient de plus en plus accessibles par le grand public dans<br />

les années futures, et soit même intégré dans les trousses d’expédition.<br />

C’est la machine elle-même qui décide si le choc électrique doit être délivré, et ce choc ne<br />

sera proposé que s’il peut résoudre l’anomalie cardiaque (fibrillation ventriculaire).<br />

Pour utiliser un DSA, il suffit d’avoir reçu une formation préalable, puis de suivre les<br />

consignes que dicte l’appareil lorsqu’on le met en marche : « Placer les électrodes !…<br />

Stoppez le massage, analyse en cours !… Choc déconseillé, continuez le massage !… Choc<br />

conseillé, écartez-vous !… »<br />

Il ne doit pas être utilisé dans une flaque d’eau et il faut respecter les consignes de sécurité<br />

lorsque l’on délivre le choc.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

11


E<br />

tat de conscience : score de Glasgow<br />

Cette classification internationale permet de mieux qualifier l’état neurologique<br />

d’un malade ou d’un blessé.<br />

Le score de Glasgow, bien connu des médecins, est de plus en plus utilisé par les autres<br />

acteurs du secours.<br />

La cotation va de 3 à 15 (3 pour le coma pré-mortem ; 15 pour une personne sans déficit<br />

neurologique).<br />

Score de Glasgow<br />

Ouverture des yeux<br />

Ouverture des yeux spontanée ………………………. 4<br />

Ouverture des yeux à la commande…………………. 3<br />

Ouverture des yeux à la douleur..……………………. 2<br />

Pas d’ouverture des yeux…………………………………. 1<br />

Réponse verbale<br />

Réponse verbale normale…………………………………. 5<br />

Réponse verbale confuse………………………………….. 4<br />

Réponse verbale incohérente…………………………….. 3<br />

Réponse verbale incompréhensible……………………. 2<br />

Aucune réponse verbale……………………………………. 1<br />

Réponse motrice<br />

Réponse motrice à la commande……………………….. 6<br />

Réponse motrice inadaptée……………………………… 5<br />

Réponse motrice en flexion retrait……………………… 4<br />

Flexion lente des bras et extension des jambes…… 3<br />

Extension et rotation interne des bras………………. 2<br />

Aucune réponse motrice……………………………………. 1<br />

Ouverture des Yeux + Réponse verbale + Réponse motrice<br />

Somme Y + V + M = 3 à 15<br />

L’intérêt de ce score est double. Il permet de :<br />

donner une information plus détaillée sur l’état neurologique d’une<br />

victime,<br />

suivre l’évolution d’un déficit neurologique au cours d’une surveillance.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

12


Déplacement d’un blessé<br />

La mobilisation immédiate d’un blessé doit répondre à des règles primordiales déjà énoncées<br />

p. mais qu’il n’est pas inutile de rappeler ici.<br />

En cas de traumatisme dorsal, toujours respecter l’axe du rachis : pas de<br />

rotation !<br />

NON<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

OUI<br />

13


En cas de fracture du fémur, conditionnement et réduction selon la méthode<br />

Pépin.<br />

Tracter fermement les deux cuisses<br />

réunies dans l’axe en joignant les<br />

deux mains derrière les genoux.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Tracter fermement la cuisse<br />

dans l’axe en joignant les<br />

deux mains derrière les<br />

genoux.<br />

14


5<br />

6<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

15


Il faut toujours suspecter une fracture des vertèbres cervicales devant tout<br />

traumatisme crânien ou du cou et protéger la victime avec un collier cervical.<br />

Même si les signes évidents sont absents (paralysie, tétraplégie), la prudence<br />

s’impose. Il faut savoir rechercher des signes plus discrets comme des<br />

fourmillements dans les doigts ou une douleur irradiant dans les épaules.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Attention, l’axe cou-tête doit être<br />

respecté sans exercer de rotation<br />

ni de flexion ou d’extension !<br />

Si l’on n’a pas de collier cervical, on<br />

peut en un confectionner avec une<br />

attelle Sam Split ou même un avec<br />

du papier journal !<br />

16


P<br />

ositions d’attente<br />

Personne inconsciente<br />

Position latérale de sécurité (PLS) pour maintenir les voies aériennes supérieures libres.<br />

Malade conscient<br />

Position d’attente pour tout problème respiratoire, douleur cardiaque ou traumatisme<br />

crânien.<br />

Malade conscient<br />

Position d’attente pour les malaises de type vagal, hypotension, plaie hémorragique.<br />

L’élévation des jambes à tendance à augmenter la pression sanguine vers le cœur et le<br />

cerveau en attendant la fin du malaise.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

17


A<br />

ppel des secours<br />

Ne pas se tromper de signe pour appeler l’hélicoptère.<br />

Ne lever les deux bras que si l’on a besoin de secours.<br />

Choisir un endroit dégagé pour être repéré.<br />

Mettre des vêtements de couleur vive (orange ou rouge).<br />

Utiliser lampe, fusée, fumigènes, flash d’appareil photo, etc. pour être repéré.<br />

Si un contact vocal est établi (radio, cellulaire), décrire correctement l’endroit où<br />

l’on se trouve (altitude, lieu-dit, nom de la voie, secteur, couleur des vêtements,<br />

signes caractéristiques…).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

18


T<br />

ransmission d’un bilan médical<br />

Savoir transmettre un bilan médical quand il s’agit d’organiser l’évacuation d’un<br />

blessé ou d’un malade est capital. Tout l’art consiste à faire passer un maximum<br />

d’informations essentielles en un minimum de temps.<br />

Ce n’est pas toujours chose aisée car l’expérience montre que la qualité des outils de<br />

communication (téléphone portable ou satellite, radio, mail-runner…) n’est pas toujours<br />

optimale et les alertes peuvent être inaudibles ou interrompues.<br />

Mais aussi, sous l’effet du stress ou du choc émotionnel, la moitié des informations<br />

significatives sont omises, ce qui entraîne souvent une perte de temps, une moindre<br />

cohérence des moyens mis en œuvre. C’est ainsi que certaines évacuations complexes se<br />

révèlent inutiles ou, à l’inverse, des demandes d’évacuation urgentes ne sont pas prises au<br />

sérieux.<br />

Les deux éléments à transmettre en premier lieu sont :<br />

Un résumé concis contenant les termes « évacuation sanitaire », « intervention<br />

médicalisée » ou encore « demande le secours ».<br />

La description du lieu où les personnes à secourir se trouvent, avec si possible<br />

altitude et point GPS.<br />

Si la communication est bonne et le temps ne manque pas, l’idéal est de transmettre<br />

l’essentiel des informations recensées dans cette fiche :<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

19


AGE DE LA VICTIME :<br />

SEXE DE LA VICTIME :<br />

CIRCONSTANCES :<br />

accident<br />

maladie<br />

BILAN INITIAL<br />

NATURE DE L’AFFECTION :<br />

Antécédents médicaux (diabétique, cardiaque, épileptique ?)<br />

Localisation douleur (spontanée, provoquée ?)<br />

Lésions apparentes (plaie, brûlure, fracture ?)<br />

Degré d’impotence (peut bouger, peut marcher ?)<br />

DEGRE DE DETRESSE VITALE :<br />

A comme Airway (libérez les voies aériennes !)<br />

Encombrées<br />

Libres<br />

B comme Breathing (respiration : nombre de ventilation/minute)<br />

Absente<br />

Difficile<br />

Normale<br />

C comme Circulation (tension artérielle : nombre de battements/minute)<br />

Absente<br />

Difficile<br />

Normale<br />

D comme Disability (état neurologique)<br />

Bien éveillé<br />

Bien éveillé mais ne sent plus une partie de son corps<br />

Ne réagit qu’à la voie<br />

Ne réagit qu’à la douleur<br />

Ne réagit à rien<br />

E comme Exposure (environnement)<br />

Conditionnement de la victime (oui/non)<br />

Zone à risque (oui/non)<br />

Intérieur/extérieur<br />

Condition météo (vent/visibilité/neige)<br />

Nature du terrain (relief/ligne haute tension/télésiège/zone d’atterrissage)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

20


C<br />

hapitre 6<br />

À lire avant de partir en expédition !<br />

En expédition, en trekking ou en voyage dans des terres<br />

inhospitalières, mieux vaut s’attendre à tous types de<br />

désagréments. Les soucis médicaux en font souvent partie, avec<br />

une incroyable capacité à gâcher le séjour dans lequel on a<br />

investi son énergie et toutes ses économies.<br />

Réussir son voyage en montagne, c’est avant tout bien le préparer.<br />

Il est préférable de bien se renseigner sur les particularités de l’environnement magnifique,<br />

excitant mais aussi hostile où l’on compte se rendre<br />

Un check-up médical avant le voyage peut éviter bien des ennuis.<br />

Il va de même d’une bonne préparation physique.<br />

Une parfaite connaissance de son contrat d’assurance et des conditions de rapatriement<br />

énoncées par celui-ci peut faire gagner du temps et de l’argent, voire sauver la vie.<br />

Consultation de médecine de montagne<br />

Cas particuliers (diabète, asthme, épilepsie…)<br />

Vaccins et prophylaxie<br />

Précautions chez la femme<br />

Précautions chez l’enfant<br />

Assistance et rapatriement<br />

Moyens de communication<br />

Préparation physique<br />

Conseils en diététique<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1


C<br />

onsultation de médecine de montagne<br />

Fréquenter la montagne ou partir en voyage vers des contrées éloignées n’est plus réservé<br />

aux seuls aventuriers ou sportifs de haut niveau.<br />

Les séjours de plus ou moins longue durée dans des massifs lointains, des déserts d’altitude<br />

ou des régions polaires sont devenus monnaie courante.<br />

Ces territoires n’en restent pas moins hostiles.<br />

Nonobstant l’isolement et l’absence de dispensaire, des maladies particulières sont à<br />

redouter. Le moindre problème médical peut de se compliquer dangereusement.<br />

Tous les candidats au voyage en montagne, s’ils ne comptent pas parmi les rares élites<br />

sportives régulièrement surveillées, s’ils n’ont plus vingt ans et ont le moindre doute quant à<br />

leurs capacités physiques, et plus encore s’ils ont été déjà sujets à des soucis de santé, ont<br />

intérêt à se soumettre à une consultation de médecine de montagne.<br />

Seules certaines structures employant des personnes dont les missions se déroulent en<br />

altitude, exigent une telle consultation. Toutefois, elle permet d’informer, de détecter<br />

d’éventuelles incompatibilités, et de prévenir bien des situations à risques. En cas de contreindication<br />

majeure à l’altitude, la personne concernée devra prendre ses propres<br />

responsabilités quant aux risques encourus.<br />

Quel est l’intérêt de cette consultation ?<br />

Ces centres de consultation sont équipés de moyens d’exploration susceptibles d’évaluer les<br />

capacités à voyager en altitude.<br />

Détecter une éventuelle intolérance à l’altitude. Cette prédisposition génétique est<br />

présente chez 5 % de la population, elle contre-indique les séjours en altitude.<br />

Détecter une éventuelle autre contre-indication médicale à l’altitude (maladie<br />

chronique, antécédent cardiaque…)<br />

Informer des règles d’acclimatation à l’altitude afin de prévenir le mal aigu des<br />

montagnes.<br />

Constituer une trousse à pharmacie.<br />

Vérifier l’état des vaccinations et la nécessité d’avoir recours à une prophylaxie pour<br />

éviter certaines maladies exotiques.<br />

Adapter le traitement d’une maladie chronique aux effets de l’altitude.<br />

Identifier, a posteriori, l’origine d’un problème déjà rencontré en altitude.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

2


Où peut-on consulter ?<br />

En Europe<br />

Suisse<br />

Dr Jackson<br />

Danemark<br />

Rob Roach<br />

CMRC, Rigshospitalet, section 7652<br />

20 Tagensvoj<br />

DK 2200 Copenhagen<br />

Autriche<br />

Franz Berghold<br />

Arztpraxis<br />

A-5710 Kaprun<br />

Belgique<br />

Robert Naeije<br />

Lab. of Phys. Erasme Camp<br />

808 Lennik Road<br />

B-1070 Bruxels<br />

Espagne<br />

C. Leal<br />

Mallorca 56 5°-6a<br />

E-08029 Barcelone<br />

Italie<br />

A. L. Cogo<br />

Via Porta d’amore 41<br />

I 44100 Ferrara<br />

Angleterre<br />

Andrew Peacock<br />

6 Roman Rd<br />

UK-Glasgow G6/2SW<br />

Allemagne<br />

Peter Bärtsch<br />

Dept. of Sports Med.<br />

Rupprecht karls University<br />

Gebäude 4100 Hospitalstrasse 3<br />

Heidelberg Germany 69115<br />

En France<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Hôpital Avicenne<br />

125, route de Stalingrad<br />

93009 Bobigny<br />

Pr. JP Richalet , Dr. Fouillot<br />

Tél : 01 48 95 58 32<br />

IFREMMONT<br />

Hôpital de Chamonix<br />

509, route des Pèlerins, 74400 Chamonix<br />

www.ifremmont.com<br />

0826 14 800<br />

E.N.S.A<br />

BP 24 - 74400 Chamonix<br />

Dr J P Herry<br />

Tél : 04 50 55 30 07<br />

Hôpital Sud<br />

Avenue de Kimberley<br />

38140 Echirolles<br />

Consultation Biologie et Médecine du Sport<br />

Dr Tollenaere<br />

Tél : 04 76 76 54 94<br />

C.H.U Clermont-Ferrand (G. Montpied)<br />

58, rue Montalembert<br />

BP 69 - 63003 Clermont Ferrand cedex<br />

Dr Bedu<br />

Tél : 04 73 75 16 60 (matin)<br />

Hôpital Saint Jacques<br />

Service de Médecine du Sport<br />

85, rue St Jacques<br />

44035 Nantes<br />

Dr Potiron-Josse<br />

Tél : 02 40 84 60 61<br />

C.H.U de Purpan<br />

Explorations fonctionnelles et respiratoires<br />

31059 Toulouse Cedex<br />

Dr Dugas<br />

Tél : 05 61 77 22 90<br />

Hôpital de Briançon<br />

Centre Médico-sportif<br />

05100 Briançon<br />

Dr Cigarini<br />

Tél : 04 92 20 10 33<br />

Hôpital Arnaud de Villeneuve<br />

Explorations fonctionnelles et respiratoires<br />

371 Av. du Doyen G. Giraud<br />

34295 Montpellier Cedex<br />

Dr Ramonatxo<br />

Tél : 04 67 33 59 11<br />

Hôpital Civil<br />

Explorations fonctionnelles et respiratoires<br />

1 Place de l’Hôpital<br />

67091 Strasbourg<br />

Drs Richard, Lonsdorfer et Doutreleau<br />

Tél : 03 88 11 62 85<br />

Hôpital Sainte Marguerite<br />

Explorations fonctionnelles et respiratoires<br />

270 Bd Sainte Marguerite<br />

BP 29 - 13274 Marseille cedex 9<br />

Dr M Badier<br />

Tél : 04 91 74 49 30<br />

3


À qui est destinée la consultation de médecine de montagne ?<br />

Toute personne préparant pour la première fois un séjour à plus de 3 000 mètres<br />

d’altitude.<br />

Toute personne atteinte d’une maladie chronique susceptible d’être décompensée par<br />

l’altitude.<br />

Toute personne suivant un traitement médical particulier.<br />

Toute personne ayant été victime d’un problème médical lié à l’altitude.<br />

Toute personne travaillant en altitude de façon périodique.<br />

Toute personne responsable d’un groupe de trekking ou d’une expédition en altitude,<br />

en mesure de devenir interlocuteur médical.<br />

Toute personne avide de connaissance et voulant se donner le maximum de chance<br />

de réussir son séjour.<br />

Comment se déroule une consultation de médecine de montagne ?<br />

Elle doit se prévoir au moins deux mois avant le départ pour permettre l’éventuelle mise à<br />

jour des vaccinations. Elle est effectuée par un médecin, diplômé de médecine de montagne,<br />

et dure environ une heure. Il pratique un examen clinique du patient et lui fait réaliser un<br />

test à l’hypoxie s’il le juge nécessaire.<br />

La consultation est à la charge du patient si elle est réalisée dans un but préventif. Elle peutêtre<br />

prise en charge par les mutuelles et la sécurité sociale si elle intervient dans le cadre<br />

d’une expertise médicale (maladie professionnelle, suivi d’un œdème aigu de haute<br />

altitude, etc.)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

4


Le test à l’hypoxie<br />

Le test à l’hypoxie enregistre les réactions cardiaques et ventilatoires<br />

en respirant de l’air raréfié en oxygène.<br />

Avant de partir en expédition<br />

Ce test spécifique ressemble à l’épreuve d’effort soumise aux sportifs de haut niveau<br />

(VO2max). La différence majeure est qu’il utilise des gaz appauvris en oxygène visant à<br />

reproduire les effets de l’altitude.<br />

Si le corps réagit lorsque le rythme cardiaque et la réponse ventilatoire accélèrent, c’est que<br />

le patient est apte à l’altitude. On le qualifiera de « bon répondeur à l’hypoxie ».<br />

Attention, le fait d’être bon répondeur ne dispense pas de respecter les paliers<br />

d’acclimatation (voir p.)<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

5


Contre-indications absolues<br />

Maladie cardiaque sévère (angine de poitrine mal équilibrée, hypertension<br />

artérielle sévère, trouble du rythme grave, insuffisance cardiaque acquise ou<br />

congénitale).<br />

Maladie cardiaque cyanogène.<br />

Asthme et bronchite chronique modérés, emphysème modéré.<br />

Antécédent d’accident vasculaire cérébral.<br />

Antécédent psychiatrique majeur.<br />

Insuffisance respiratoire chronique.<br />

Artériopathie des membres inférieurs.<br />

Drépanocytose homozygote et anémie sévère.<br />

Insuffisance rénale.<br />

Trouble de la coagulation sanguine.<br />

Antécédents d’œdème pulmonaire ou d’œdème cérébral de haute altitude<br />

répétés.<br />

Contre-indications relatives<br />

Maladie cardiaque modérée et contrôlée.<br />

Hypertension artérielle contrôlée.<br />

Problème psychiatrique mineur.<br />

Asthme d’effort et au froid.<br />

Bronchite chronique et emphysème modéré.<br />

Diabète.<br />

Epilepsie.<br />

Migraine.<br />

Drépanocytose hétérozygote, thalassémie et anémie modérée.<br />

Diabète, obésité.<br />

Insuffisance hépatique.<br />

Coliques néphrétiques.<br />

Scoliose grave.<br />

Apnée du sommeil.<br />

Grossesse (surtout du troisième trimestre).<br />

Nourrisson de moins de 12 mois.<br />

Antécédent de phlébite spontanée.<br />

Prise de contraceptifs fortement dosés.<br />

Antécédent d’œdème pulmonaire et d’œdème cérébral de haute altitude.<br />

Toute personne sujette à l’une ou l’autre de ces contre-indications doit<br />

impérativement consulter un centre de médecine de montagne si elle veut séjourner<br />

en altitude.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

6


C<br />

as particuliers<br />

Diabétiques<br />

Il existe deux types de diabète : celui qui se traite avec des médicaments et celui qui<br />

nécessite des piqûres d’insuline. Ce dernier est le plus difficile à gérer et les spécialistes<br />

déconseillent aux personnes qui en souffrent d’effectuer des expéditions dans des milieux<br />

isolés.<br />

Toutefois, plusieurs expérimentations sur le terrain et l’amélioration des dispositifs<br />

injectables ont permis de rendre la montagne accessible aux personnes atteintes de diabète,<br />

sous certaines conditions.<br />

Préparer le voyage avec le spécialiste habituel.<br />

Conserver sur soi un carnet contenant toutes les informations concernant son<br />

diabète, les posologies de son traitement (si possible en anglais).<br />

Être accompagné par une personne connaissant le cas du diabétique et à qui celui-ci<br />

confie une partie de son traitement au cas où il perdrait ou se ferait voler son<br />

matériel. Cette personne accompagnante doit être capable d’administrer les doses<br />

d’insuline ou de glucagon en cas d’urgence.<br />

En cas de malaise, deux situations sont à suspecter :<br />

Hypoglycémie (+++) : le diabétique a mal évalué ses besoins énergétiques ou, s’il<br />

est traité par insuline, a fait un excès dans le dosage quotidien.<br />

Lorsqu’il n’est pas possible de mesurer le taux de sucre dans le sang du patient,<br />

suspecter l’hypoglycémie d’abord : c’est le cas le plus fréquent et cas le plus urgent<br />

(toutefois, le diabétique doit avoir sur lui des bandelettes permettant de contrôler la<br />

glycémie).<br />

Hyperglycémie (+/-) : le diabétique ne se surveille pas bien, son apport d’insuline est<br />

insuffisant. Il a trop de sucre dans le sang et se déshydrate.<br />

Ce qu’il faut faire :<br />

En cas d’hypoglycémie, donner des boissons sucrées, un fruit et des aliments à base<br />

de sucres lents (biscuits, céréales).<br />

En cas d’hyperglycémie, donner à boire et organiser une évacuation.<br />

Si la personne accompagnante connaît le traitement du diabétique, si elle dispose<br />

d’une partie de son matériel, et si elle est en situation isolée, administrer au<br />

diabétique des doses progressives de son insuline (5 UI/doses) par voie sous-cutanée<br />

en prenant soin de vérifier sa glycémie toutes les 30 minutes jusqu’à ce qu’il retrouve<br />

toute sa conscience.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

7


Asthmatiques<br />

L’asthme n’est pas une contre-indication systématique.<br />

Beaucoup de personnes considérées comme asthmatiques sont parfaitement équilibrées et<br />

peuvent prétendre jouir des plaisirs des trekkings et des expéditions, à condition de bien<br />

gérer leur pharmacie personnelle.<br />

Un kit complet contenant des réserves suffisantes de médicament doit être confié à une<br />

autre personne du groupe pour suppléer la pharmacie de l’asthmatique en cas de vol, de<br />

dégradation ou de perte.<br />

Les asthmatiques sévères non stabilisés devront renoncer aux tribulations en milieu hostile.<br />

L’asthme sévère est malheureusement une maladie très difficile à gérer, sensibles à de<br />

nombreux paramètres environnementaux et psychologiques. La gravité et la brutalité des<br />

crises peuvent parfois aboutir à des situations catastrophiques.<br />

Allergiques<br />

L’allergie peut se manifester de façons diverses, depuis la simple manifestation localisée<br />

jusqu’à la décompensation rapide mettant en jeu le pronostic vital (œdème de Quincke et<br />

choc anaphylactique).<br />

Heureusement, la plupart du temps, l’allergie se manifeste uniquement par l’apparition de<br />

signes cutanés désagréables (plaques rouges, démangeaisons, œdème).<br />

Elle répond généralement bien à des traitements de type corticoïdes ou/et antihistaminiques<br />

disponibles dans toute bonne trousse d’expédition digne de ce nom [voir chapitre 3]<br />

Les manifestations graves de l’allergie – œdème de Quincke et choc anaphylactique – sont<br />

difficiles à traiter sur le terrain, même en ayant à disposition les traitements adéquats [voir<br />

chapitre 3]<br />

C’est la raison pour laquelle il est important de connaître, avant de partir en trekking ou en<br />

expédition, les susceptibilités individuelles pouvant être à l’origine d’une allergie connue.<br />

Quiconque ayant déjà manifesté une allergie grave doit être muni d’un kit auto injectable<br />

d’adrénaline (voir p.) et apprendre à se l’injecter (p.).<br />

En voyage, alors qu’il n’est pas toujours facile de comprendre l’environnement, un sujet se<br />

sachant allergique doit pourtant toujours être attentif à ne pas se retrouver au contact de<br />

l’allergène (allergie à l’arachide, aux fruits de mer…). Informer soi-même les cuisiniers et<br />

vérifier qu’ils ont bien compris le message. Si c’est possible, passer en revue avec eux ou<br />

avec le chef d’expédition, la liste des vivres avant le départ.<br />

Épileptiques<br />

Deux grandes catégories d’épilepsie sont à différencier ; l’épilepsie idiopathique que l’on<br />

subit depuis l’enfance et dont l’origine n’est pas vraiment élucidée, et l’épilepsie secondaire à<br />

une cause évolutive identifiée (fièvre du nourrisson, tumeur cérébrale, anévrisme…)<br />

En altitude, les épileptiques peuvent être déséquilibrés et faire des convulsions plus<br />

facilement qu’au niveau de la mer. Il arrive que certaines personnes fassent l’objet d’une<br />

première crise révélant malheureusement la présence d’une pathologie.<br />

La crise convulsive chez une personne épileptique peut paraître impressionnante mais ne<br />

réclame pas en elle-même de geste médical. La seule chose à faire pour le bien de la<br />

personne en crise est d’écarter les objets dangereux autour d’elle.<br />

Ce n’est pas la crise qui fait la gravité de la maladie mais sa cause. Si elle a été déclarée<br />

sans cause primitive par un spécialiste et si les crises sont rares, il est possible d’envisager<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

8


une expédition à condition d’en informer le responsable médical et de prévoir avec le<br />

spécialiste un traitement occasionnel que l’on ajoute à la trousse d’expédition.<br />

En cas de crise :<br />

Garder son calme, même si l’on est impressionné !<br />

Écarter les objets susceptibles de blesser le malade.<br />

Maintenir la personne sur le côté.<br />

Ne pas essayer d’enfoncer un objet dans sa bouche pour qu’elle ne se morde pas la<br />

langue (le temps de réagir, le malade a déjà les dents serrées, si bien qu’on risque de<br />

les lui casser !).<br />

Attendre que la crise cesse d’elle-même (99 % des cas).<br />

Laisser ensuite le malade se reposer, il mettra au moins une heure à sortir de sa<br />

léthargie.<br />

En cas, rare, de crise persistante, il faut administrer au malade des sédatifs par voie<br />

intramusculaire ou intraveineuse et organiser son évacuation vers le centre médical le plus<br />

proche.<br />

Cardiaques<br />

Les études récentes montrent que beaucoup de maladies cardiaques sont compatibles avec<br />

l’activité physique en altitude, y compris les maladies coronariennes opérées.<br />

Le consultant, spécialiste de médecine de montagne, contactera le cardiologue du patient<br />

pour évaluer le risque potentiel de sa pathologie face aux contraintes de l’altitude.<br />

Ce qui contre-indique l’altitude n’est pas tant la maladie cardiaque proprement dite, mais le<br />

type de maladie et son degré de gravité.<br />

Ce qui rend l’altitude dangereuse, c’est l’effort physique dans une atmosphère limitée en<br />

oxygène. Plus l’altitude est élevée, plus le cœur est soumis à l’épreuve et se trouve limité<br />

dans son travail.<br />

L’acclimatation est d’autant plus essentielle, car l’augmentation du nombre de globules<br />

rouges (polyglobulie) permet de compenser ce manque d’oxygène.<br />

Skier dans la Vallée Blanche en montant brutalement à 3 800 mètres par le téléphérique de<br />

l’aiguille du Midi est beaucoup plus risqué que d’effectuer un trekking à 5 000 mètres après<br />

huit jours d’acclimatation progressive en respectant les paliers d’altitude [voir chapitre 2]<br />

Colique néphrétique<br />

La colique néphrétique est une maladie le plus souvent chronique qui touche les reins et qui<br />

se révèle par des crises très douloureuses. La douleur est si typique, que les personnes<br />

ayant déjà été atteintes la diagnostiquent immédiatement.<br />

En altitude, les crises sont plus fréquentes car favorisées par la déshydratation.<br />

La maladie peut se révéler à l’occasion d’une expédition chez une personne n’ayant jamais<br />

souffert de colique néphrétique auparavant.<br />

La douleur est souvent caractéristique, en spasmes, située dans le bas du dos et irradiant<br />

dans les organes génitaux. Il est impossible de trouver une position pour se calmer et<br />

l’expression « se tordre de douleur » retrouve toute sa valeur pour décrire ce qu’on ressent.<br />

Bien que la trousse d’expédition doive contenir les médicaments capables de calmer la<br />

douleur et traiter la crise, toute personne ayant des antécédents de coliques néphrétiques<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

9


doit avoir dans sa poche de quoi calmer les crises. Les personnes se sachant sujettes au mal<br />

doivent boire abondamment tout au long du trekking.<br />

En cas de crise, on aura recours aux antalgiques puissants et aux anti-inflammatoires [voir<br />

chapitre 3]<br />

Sinusites chroniques<br />

Fréquente, la sinusite chronique doit suggérer des lavages sinusaux quotidiens avec du<br />

sérum physiologique pour éviter les problèmes liés aux variations de pression.<br />

Les personnes se sachant fragiles doivent se munir de produits vasoconstricteurs, voire de<br />

corticoïdes à usage local [voir chapitre 3]<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

10


V<br />

accins et prophylaxie<br />

Vaccins<br />

Il est capital, en vue d’un voyage ou d’une expédition, de consulter au moins 2 à 3 mois<br />

avant le départ pour ne pas être pris de cours. En effet, certains vaccins ne peuvent être<br />

administrés en même temps et exigent plusieurs injections avant d’être efficaces.<br />

Se munir de son carnet de vaccination international comportant les tampons officiels ; il<br />

permet notamment d’éviter bien des contretemps au niveau des aéroports.<br />

Aucun vaccin n’est obligatoire, excepté pour l’Afrique où la fièvre jaune peut être imposée.<br />

Toute l’actualité en matière de vaccination est accessible sur Internet :<br />

http://www.pasteur-lille.fr - http://www.pasteur.fr - http://www.edisan.fr<br />

Toutes les vaccinations peuvent être prescrites et réalisées par le médecin référent, excepté<br />

celui de la fièvre jaune qui ne peut l’être que par un centre de médecine tropical habilité.<br />

Les adresses peuvent aisément se retrouver sur Internet : http://www.muskadia.com<br />

Au-delà des vaccins, la prévention est essentielle pour éviter de contracter certaines<br />

maladies :<br />

Éviter l’ingestion d’eau non purifiée.<br />

Peler les légumes.<br />

Se laver les mains.<br />

Se protéger contre les moustiques.<br />

Précautions contre la turista<br />

La turista ou diarrhée du voyageur est la pathologie qui atteint le plus de trekkeurs et<br />

alpinistes en expédition. Elle concerne jusqu’à 60 % des individus indemnes arrivant en pays<br />

tropical ou tempéré chaud.<br />

Elle est toujours d’origine infectieuse, bactérienne le plus souvent, parfois parasitaire,<br />

rarement virale. Son apparition est brutale. Généralement, elle se caractérise par l’émission<br />

de 3 à 8 selles liquides par jour, avec anorexie, nausées, douleurs abdominales et,<br />

habituellement, pas ou peu de fièvre. L’évolution vers la guérison demande 4 à 7 jours.<br />

La prévention des diarrhées infectieuses et parasitaires passe par une bonne hygiène de<br />

l’alimentation et de l’eau de boisson. Le lavage des fruits et des légumes, la stérilisation de<br />

l’eau sont efficaces contre la plupart des bactéries mais insuffisants contre les kystes<br />

d’amibes et de giardia.<br />

Pour les séjours de courte durée, il est préconisé de prendre dès le début un traitement par<br />

norfloxacine (400 mg matin et soir) ou cotrimoxazole (matin et soir), en se protégeant bien<br />

du soleil car ce médicament est photo-sensibilisateur.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

11


Tétanos<br />

Vaccin<br />

Poliomyélite<br />

Diphtérie<br />

Typhoïde<br />

Hépatite A<br />

Méningites A<br />

+ C<br />

Rage<br />

Hépatite B<br />

Fièvre Jaune<br />

Encéphalite<br />

BCG<br />

Paludisme<br />

Recommandation<br />

Recommandé<br />

Recommandé<br />

Recommandé<br />

Recommandé<br />

Recommandé<br />

Conseillé<br />

Conseillé<br />

Conseillé<br />

Conseillé<br />

Inutile<br />

Inutile<br />

Cible<br />

Tous, partout<br />

Tous, partout<br />

Tous, partout<br />

Tous, partout<br />

Tous, partout<br />

Népal<br />

Asie Inde<br />

Personne à<br />

risques<br />

Afrique -<br />

Amazonie<br />

Cas particulier<br />

Cas particulier<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Rappel<br />

Tous les 10 ans<br />

Tous les 10 ans<br />

Tous les 10 ans<br />

Tous les 3 ans<br />

si le risque est<br />

maintenu<br />

Tous les 10 ans<br />

Tous les 10 ans<br />

Tous les 5 ans<br />

Pas de rappel<br />

Tous les 10 ans<br />

Voie<br />

d’administration<br />

1 injection IM renouvelée à<br />

renouveler une fois à 1 mois<br />

1 injection IM renouvelée à<br />

renouveler une fois à 1 mois<br />

1 injection IM renouvelée à<br />

renouveler une fois à 1 mois<br />

1 IM 2 à 3 semaines avant le<br />

départ<br />

1 IM 2 semaines avant le<br />

départ à renouveler 6 à 12<br />

mois plus tard<br />

1 injection IM ou sscut<br />

1 IM à renouveler à 7jrs,<br />

28jrs, et 1 an<br />

1 IM à renouveler à 1 et 6<br />

mois<br />

1 injection IM ou sscut 10 jrs<br />

avant le départ<br />

Il n’existe pas de vaccins pour toutes les maladies, mais on peut s’en protéger grâce à un<br />

traitement préventif. C’est ce qu’on appelle une prophylaxie.<br />

La prophylaxie du paludisme est essentielle dans de nombreux pays du Sud.<br />

Le paludisme est une maladie sévère causée par un parasite transmis par un moustique,<br />

l’anophèle. Ce parasite se présente sous des formes plus ou moins résistantes.<br />

Cette parasitose est peu fréquente chez les alpinistes et les trekkeurs tant qu’ils restent en<br />

altitude, mais pour atteindre certaines montagnes, il est parfois nécessaire de traverser des<br />

zones à risque.<br />

12


Le paludisme est très répandu en Afrique et en Asie.<br />

Toute fièvre inexpliquée après un passage dans une zone à risque doit le faire suspecter.<br />

À défaut d’en avoir la confirmation, il est préférable de traiter la fièvre en conséquence si les<br />

signes généraux sont inquiétants (hausse de température importante, frissons, troubles de<br />

conscience).<br />

La doxycycline (VIBRAMYCINE) a été choisie pour les trousses médicales d’urgence que nous<br />

proposons car il agit même sur les paludismes sévères et il peut servir aussi pour traiter<br />

d’autres infections (urétrite, par exemple). L’azithromycine (ZITHROMAX) bien que moins<br />

efficace peut être une alternative possible.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

13


P<br />

récautions chez la femme<br />

Grossesse<br />

Il est recommandé d’éviter d’être enceinte ou de le devenir pendant un voyage ou une<br />

expédition. Pendant les 12 premières semaines de gestation, la probabilité de fausse couche<br />

ou de grossesse extra-utérine est plus importante et les conséquences peuvent être difficiles<br />

à gérer en milieu isolé.<br />

En cas de saignements abondants inopinés, si le contexte permet de l’envisager, fausse<br />

couche ou grossesse extra-utérine sont à considérer car, le cas échéant, le risque de<br />

complication est majeur et l’évacuation indispensable.<br />

Contraception<br />

Altitude et contraception sont toutes deux connues pour majorer les risques de thrombose.<br />

Pour l’altitude, le phénomène est lié essentiellement à l’augmentation du nombre de globules<br />

rouges, à la déshydratation et aux périodes parfois longues d’inactivité (attente par mauvais<br />

temps). Pour la contraception, le risque de thrombose est augmenté par les œstrogènes.<br />

Il est donc déconseillé d’associer contraception et haute altitude.<br />

De même, il n’est pas rare de voir le cycle menstruel s’interrompre du fait du stress, de<br />

l’altitude, de l’effort et des modifications du rythme circadien. Ces dysfonctionnements<br />

disparaîtront au retour.<br />

Il est donc conseillé de discuter de l’indication d’une contraception avec son médecin avant<br />

de partir.<br />

Si l’on décide de s’abstenir, il est tout de même conseillé d’emporter une plaque de pilules<br />

dosée à 0,05 mg d’œstrogène pour une contraception post-coïtale et un test de dépistage de<br />

grossesse.<br />

Si l’on choisit de se protéger, il est important de se munir de moyens contraceptifs efficaces<br />

et/ou une contraception hormonale normo dosée. Cette contraception est également<br />

indiquée en cas de dérèglement entraînant des saignements irréguliers et incommodants.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

14


P<br />

récautions chez l’enfant<br />

Avant le voyage<br />

Vérifier l’état des vaccinations de l’enfant.<br />

Vérifier sa capacité à donner son sang à l’enfant en cas de transfusion sanguine.<br />

Consulter le médecin référent en cas de traitement particulier.<br />

S’assurer que l’enfant est assuré pour le rapatriement.<br />

Préparer l’enfant au voyage. S’assurer de ses motivations : en deçà d’un certain âge,<br />

il n’est pas évident qu’il prenne autant de plaisir au voyage en montagne que ses<br />

parents.<br />

De petites excursions préparatoires sont indispensables pour se faire une idée des<br />

capacités physiques et psychologiques de l’enfant.<br />

Pendant le voyage<br />

Fractionner les étapes.<br />

Augmenter le nombre de collations.<br />

Ne pas dépasser les limites d’endurance de l’enfant qui sont nettement moindres que<br />

celles de l’adulte.<br />

Utiliser le jeu pour agrémenter les longues marches (devinettes, chansons,<br />

charades…).<br />

Les avis sont partagés quant à la plus grande sensibilité de l’enfant au mal des montagnes.<br />

Chez l’enfant, il peut se manifester de façon classique par des maux de tête et des troubles<br />

digestifs, mais il peut également se traduire par une instabilité de caractère et des phases<br />

d’hyper agitation perturbant le sommeil.<br />

Si l’on déconseille d’emmener des petits de moins de deux ans au-delà de 2000 mètres, on<br />

considère que l’enfant plus âgé répond aux mêmes critères d’acclimatation et aux mêmes<br />

thérapeutiques que l’adulte.<br />

L’important est de ne pas s’évertuer à vouloir faire de son enfant un prodige de l’alpinisme<br />

en lui affligeant des sanctions physiques de surentraînement qu’il ne désire peut-être pas.<br />

Il est conseillé d’attendre au moins l’âge de 12 ans pour l’ascension du mont Blanc et de<br />

patienter jusqu’à 18 ans pour tenter un sommet andin ou himalayen.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

15


A<br />

ssistance et rapatriement<br />

Bien préparer un voyage ou une expédition, c’est aussi anticiper un éventuel rapatriement en<br />

urgence.<br />

Se renseigner sur l’étendue de son assurance rapatriement (dans quelle mesure<br />

prend-elle en charge les accidents liés aux sports dits « à risques »).<br />

Emporter les coordonnées de l’ambassade de France du pays visité.<br />

Se munir des numéros de téléphone internationaux de son assurance et les inscrire à<br />

différents endroits stratégiques dans ses affaires personnelles.<br />

Prévoir de l’argent liquide (500 à 1 000 dollars) pour avancer la somme exigée par les<br />

locaux en cas de rapatriement urgent, en prenant soin de demander des reçus.<br />

L’idéal est de confier cette somme contre reçu à l’agence qui organise votre<br />

expédition, laquelle confiera au guide local le soin de régler les affaires.<br />

Faire des photocopies de son passeport et les conserver dans différents endroits<br />

stratégiques de ses bagages.<br />

Se munir d’un carnet médical de vaccinations.<br />

Inscrire en anglais dans son carnet médical son groupe sanguin, ses antécédents<br />

médicaux et ses allergies.<br />

Inscrire clairement dans ses affaires le numéro vert de son assurance et le numéro<br />

d’une personne en France qu’il sera possible d’appeler en cas de problème.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

16


M<br />

oyens de communication<br />

L’évolution des technologies de communication permet désormais au grand public de<br />

bénéficier d’outils de transmissions à des tarifs abordables.<br />

Certains téléphones satellite sont commercialisés sous des formes proches de celles du<br />

téléphone cellulaire. Cela facilite leur utilisation introduction dans beaucoup de pays<br />

« susceptibles », où ils sont pris, à la douane, pour de simples portables (ex : téléphone<br />

Thuraya - 3G).<br />

Ces outils sont très utiles pour assurer la sécurité des membres d’une expédition, notamment<br />

en cas de rapatriement urgent.<br />

Ces téléphones peuvent être alimentés par panneaux solaires miniaturisés et sont<br />

suffisamment résistants pour être emportés dans les camps d’altitude.<br />

Outre le fait qu’ils permettent de réquisitionner une évacuation sanitaire en urgence, ils<br />

peuvent être utilisés pour obtenir des conseils médicaux à l’autre bout du monde, auprès de<br />

son médecin référent, de son assurance ou d’une centrale spécialisée (SOS-MAM,<br />

Ifremmont).<br />

SOS-MAM (+ 33/826 14 8000 depuis l’étranger ; 0826 14 8000 depuis la France) est un<br />

centre d’appel international animé 24h/24 par les médecins urgentistes experts de<br />

l’Ifremmont. Il est réservé aux abonnés.<br />

Outre les conseils et informations destinés à la préparation d’une expédition, ils sont à même<br />

d’apporter des conseils précieux sur la conduite à tenir ou le traitement le plus approprié à<br />

une situation médicale ennuyeuse ou urgente (renseignement sur www.ifremmont.com ou<br />

contact@ifremmont.com).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

17


Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

18


P<br />

réparation physique<br />

Préparation physique<br />

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le succès n’appartient pas forcément aux<br />

champions. Parmi les plus affûtés, nombreux sont ceux à s’être laissé surprendre en voulant<br />

brûler les étapes.<br />

A priori, être très sportif, marathonien par exemple, aide à aborder un séjour en altitude,<br />

mais ça ne fait pas tout. En montagne il faut avoir de la patience, de la ténacité, un moral<br />

d’acier et de la chance.<br />

La règle inéluctable est de respecter les paliers d’acclimatation.<br />

Or les marathoniens, par exemple, souffrent moins de l’effort physique à fournir en montant,<br />

et cela les incite parfois à ignorer les paliers d’ascension. Ils sont ainsi les premiers à faire les<br />

frais du mal aigu des montagnes, ce qui est peu compatible avec leur profil psychologique.<br />

Réussir une ascension en haute altitude demande à la fois de bonnes capacités cardiopulmonaires,<br />

une bonne endurance et une bonne acclimatation à l’altitude.<br />

Il faut donc se préparer suffisamment longtemps à l’avance en privilégiant les efforts de<br />

longue durée (randonnée sur plusieurs jours, courses de deux jours, cyclisme de longue<br />

distance), et si possible en altitude pour sensibiliser l’organisme à développer ses capacités<br />

en anaérobie (sans oxygène).<br />

Le travail en résistance ne doit pas être abandonné car il permettra d’améliorer sensiblement<br />

les valeurs de la VO2max. Une bonne VO2max permet de mieux gérer les efforts violents en<br />

altitude qui sont parfois inévitables (passage d’un sérac ou d’une rimaye, passage difficile en<br />

escalade).<br />

Pour améliorer la VO2max, l’exercice de type « fractionné » est idéal. Le vélo tout terrain<br />

correspond bien un d’entraînement de cette nature car il impose, sur une durée<br />

suffisamment longue, un enchaînement de passages violents entrecoupés de phases de<br />

récupération partielle, et tout en faisant travailler les muscles de l’extension de la jambe.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

19


D<br />

iététique et montagne<br />

Alimentation<br />

On passe souvent beaucoup de temps à choisir son matériel pour partir en montagne, mais<br />

moins à sélectionner les aliments qui vont servir de carburant à l’organisme.<br />

Aliments et boissons sont pourtant indispensables à la performance, à l’endurance et à la<br />

résistance.<br />

La balance énergétique est la clé de l’alimentation en montagne<br />

L’alimentation en montagne<br />

La première règle est connue de tous : une alimentation riche et équilibrée.<br />

Le corps n’appréciera pas d’être gavé uniquement de sucres lents (pâtes, riz, pain).<br />

Contrairement au dicton montagnard, un bon plat de pâtes ne suffit pas : l’organisme a<br />

besoin de glucides, de protides et de lipides selon un rapport qui, en montagne, s’équilibre<br />

de la façon suivante :<br />

Environ 60 % de glucides.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

20


Il s’agit des sucres lents comme les pâtes, le riz, les pommes de terre, le pain, les céréales<br />

(tout ce qui n’est pas sucré au goût), et des sucres rapides (sucre, chocolat).<br />

Les glucides rapides sont plus efficaces dans l’urgence car ils fournissent de l’énergie<br />

rapidement, mais on ne peut pas les stocker ; c’est le feu de paille ! Ils vont dans le sang et,<br />

s’ils ne sont pas utilisés, repartent dans les urines.<br />

Les glucides lents, eux, sont stockés dans les muscles et le foie sous forme de chaîne<br />

glucidique. Ils sont ensuite libérés en fonction des besoins, lors d’un effort par exemple ;<br />

c’est le feu de bois !<br />

Il faut toujours mélanger sucres rapides et sucres lents, car avaler uniquement des sucres<br />

rapides peut provoquer des hypoglycémies réactionnelles. C’est d’autant plus vrai après<br />

l’effort.<br />

Une barre de céréales ou une tartine de confiture, par exemple, associent les deux types de<br />

glucides.<br />

Environ 25 % de lipides.<br />

Les graisses animales saturées sont moins facilement exploitables mais possèdent des<br />

caractéristiques indispensables à l’organisme.<br />

La graisse végétale insaturée comme l’huile d’olive, de tournesol ou le soja, a une grande<br />

valeur énergétique.<br />

L’idéal est de répartir les deux sortes d’huiles pour moitié.<br />

Les lipides sont très énergétiques à condition d’avoir suffisamment d’oxygène dans le sang.<br />

C’est en exerçant un effort long mais peu intensif que l’on peut exploiter cette excellente<br />

ressource, plus économique que les glucides à long terme. Il faut bien gérer son effort pour<br />

éviter d’avoir à brûler son carburant sans avoir d’oxygène.<br />

Puisqu’il est question de carburant, on pourrait assimiler les lipides au diesel ; pas de grande<br />

puissance mais une bonne endurance.<br />

Environ 15 % de protides.<br />

Viande, œufs en poudre, lait en poudre, gruyère, fruits secs, poisson.<br />

C’est en général ce que l’on absorbe le moins en montagne, alors qu’il faut absolument<br />

conserver l’équilibre alimentaire puisque chaque catégorie d’aliments a ses qualités propres.<br />

Les protides limitent la fonte des muscles et préservent la puissance musculaire. Ils<br />

participent aussi au stockage des glucides.<br />

Besoins en vitamines<br />

Vitamine C.<br />

Pour des séjours en montagne de courte durée, pas besoin de vitamine.<br />

Sur des randonnées plus longues ou des treks, un supplément de vitamine C peut se révéler<br />

utile car c’est une vitamine fragile et indispensable à l’organisme. Le corps est incapable de<br />

la fabriquer et la stocker.<br />

Elle est habituellement apportée par des produits frais comme les fruits (orange, pomme,<br />

carotte) ou les légumes, qui ne sont pas toujours disponibles en expédition ou en trekking.<br />

Un comprimé de 500 mg de vitamine C par jour est recommandé lors des longs séjours en<br />

altitude (contrairement à une croyance répandue, la vitamine C ne gêne pas le sommeil).<br />

Vitamine B.<br />

Elle gère les glucides et permet de les utiliser à l’effort.<br />

On la trouve notamment dans l’écorce des céréales complètes (blé, riz).<br />

Fer.<br />

Il est conseillé chez la femme qui est fréquemment carencée lors de longs séjours en<br />

altitude. SOUS QUELLE FORME ?<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

21


Ration calorique<br />

La ration calorique en montagne est plus importante que pour vie urbaine et sédentaire.<br />

Une journée normale en ville nécessite 2 000 à 2 500 calories, alors qu’une activité sportive<br />

en montagne peut demander le double, voire le triple.<br />

Par exemple, au camp de base d’une expédition, sans effort, il faut déjà prévoir un minimum<br />

de 3 000 calories par jour.<br />

Les fruits oléagineux (noix, noisette, olive) qui, outre un bon rapport qualité/poids,<br />

enferment des graisses insaturées, des glucides, des protides et de la vitamine B, sont des<br />

aliments particulièrement intéressants en montagne.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

22


Ration type pour une journée en altitude<br />

100 g de lait en poudre<br />

100 g de riz, pâte ou semoule<br />

Pâte d'amande<br />

100 g de fruits secs<br />

5 barres énergétiques<br />

2 sachets de sucre en poudre<br />

2 sachets de thé ou café<br />

Attention, en altitude :<br />

La sensation de satiété survient plus vite qu’en temps normal : on se jette sur la<br />

nourriture mais on a du mal à finir son assiette !<br />

Le goût des aliments est différent de celui qu’ils ont habituellement ; en<br />

particulier le sucre et le sel. Des aliments que l’on n’aime pas en plaine sont<br />

dévorés en altitude alors que d’autres habituellement appréciés sont repoussés !<br />

Alors que les rations sont le plus souvent insuffisantes, elles sont pourtant mal<br />

absorbées par le système digestif qui est paresseux.<br />

Ne pas négliger la qualité des aliments si l’on ne veut pas perdre 10 kg en 15 jours !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

23


Hydratation<br />

La grande règle est de boire avant d’avoir soif. Quand on a soif, c’est trop tard, les cellules<br />

sont en déficit et elles ont déjà fabriqué les toxines qui donnent des crampes.<br />

Ne pas boire suffisamment provoque des douleurs musculaires pour les trois jours suivants.<br />

Le rôle principal de l’eau est de refroidir le corps en évacuant la chaleur.<br />

Un tiers seulement de l’eau absorbée lui sert à faire fonctionner la machine en permettant<br />

aux glucides de se transformer en énergie.<br />

En montagne, on se déshydrate beaucoup : par la transpiration, l'hyper ventilation, l'air<br />

sec. On perd son eau sans s'en rendre compte (20% des pertes d'eau en altitude se font<br />

par les poumons).<br />

Lors d’une randonnée de 5 heures, en moyenne montagne, on perd :<br />

2 litres d'eau par la sueur et la respiration, à une température de 20°C .<br />

2,5 litres d’eau, à une température de 25°C.<br />

5 litres d’eau, à une température de 35°C.<br />

Le manque d’entraînement augmente encore ces pertes d’eau.<br />

Comment boire ?<br />

L’idéal est de fractionner les apports :<br />

1/2 litre le matin avant de partir, puis 1/4 de litre toutes les heures (ne jamais<br />

dépasser 1/2 litre à la fois).<br />

Ne pas boire trop froid ni trop chaud.<br />

L’eau gazeuse, qui contient du bicarbonate, est à prendre le soir, en fin d’effort. C’est une<br />

boisson alcaline qui neutralise et évacue les toxines et les acides par le rein.<br />

Une eau équilibrée et adaptée à l’effort contient notamment des sels minéraux qui<br />

permettent une meilleure digestion.Elle doit être légèrement sucrée pour apporter l’énergie<br />

rapide qui va faire le lien avec les énergies lentes.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

24


Recette du Docteur Vertical pour une boisson simple, efficace et pas chère<br />

Ajouter 50 g de sucre par litre d'eau (plus il fait chaud, plus il faut diluer les<br />

sucres, plus il fait froid, moins on dilue).<br />

Agrémenter avec un fond de jus d'orange pour que le goût soit plus agréable.<br />

Ajouter un sachet de sels minéraux (le thé contient ses sels minéraux, ou encore<br />

une pincée de sel avec un citron).<br />

Certains rajoutent de la caféine ou un cachet d'aspirine pour stimuler les<br />

énergies.<br />

Chez l’enfant<br />

Les pertes en eau sont plus importantes et plus rapides chez l’enfant car il dépense plus que<br />

l’adulte proportionnellement à sa masse musculaire et possède une surface d’échange (peau)<br />

plus importante par rapport à sa masse corporelle.<br />

De plus, l’enfant supporte beaucoup moins bien la déshydratation que les grandes<br />

personnes.<br />

Il doit boire toutes les demi-heures.<br />

L’idéal est de l’équiper de son propre « Camel back ».<br />

Ne jamais refuser sa demande de boisson !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

25


C<br />

hapitre 7<br />

Préparer une trousse<br />

médicale d’expédition<br />

Préparer une trousse médicale pour un trekking ou une expédition mérite une approche<br />

particulière.<br />

Le responsable médical d’un groupe ne peut plus s’appuyer sur les repères de sa pratique<br />

quotidienne. Qu’il soit médecin, infirmier, guide ou accompagnateur, il se retrouve, comme<br />

à bord d’un bateau en pleine mer, seul maître à bord.<br />

L’absence d’infrastructures, le manque de moyens et les aléas du milieu naturel<br />

rendent toute intervention plus aléatoire.<br />

Chacun peut être amené à gérer l’urgence et les soins en fonction de ses moyens et<br />

de ses connaissances.<br />

Une trousse médicale d’urgence est bien préparée et utile si elle est adaptée à celui<br />

qui va s’en servir.<br />

Il est inutile, voire dangereux, d’emporter des médicaments et des instruments dont on<br />

ne connaît ni les effets ni les dangers, et dans l’utilisation desquels on n’a pas<br />

d’expérience.<br />

Généralités<br />

Contenu de la trousse à pharmacie<br />

Jurisprudence<br />

Modèles de trousse à pharmacie<br />

Trousse pour trekking sans médecin<br />

Trousse pour expédition légère sans médecin<br />

Trousse pour expédition lourde avec médecin<br />

Pharmacie volante<br />

Pharmacie du guide<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1


Généralités<br />

Pour constituer une trousse, il faut tenir compte de différents paramètres qui<br />

caractérisent le milieu.<br />

L’altitude<br />

Elle est responsable d’un syndrome spécifique, le mal aigu des montagnes, qui, à lui<br />

seul, est à l’origine de la majorité des soucis.<br />

Il faut bien en connaître les symptômes avant de partir.<br />

Il faut également savoir distinguer les signes de gravités qui permettront de suspecter<br />

un œdème pulmonaire ou un œdème cérébral de haute altitude avant qu’il ne soit trop<br />

tard [voir chapitre 2 : Maladies de montagnes]<br />

Enfin il faut connaître les différentes armes disponibles pour combattre les<br />

complications dramatiques et sauver un compagnon de cordée.<br />

Un caisson de recompression portable et des traitements adaptés peuvent se révéler<br />

indispensables.<br />

L’exotisme<br />

Les plus hauts sommets se trouvent parfois sous les tropiques et la marche<br />

d’approche traverse parfois des territoires de moindre altitude soumis aux ambiances<br />

plus tropicales. Paludisme, giardiase, amibiase, malaria, peuvent y être contractés.<br />

Certains pays sont même victimes de maladies nécessitant des thérapies particulières.<br />

Il est indispensable de consulter les sites Internet spécialisés pour connaître les<br />

actualités sanitaires et les conseils de prophylaxie [voir chapitre 6 : Vaccinations et<br />

prophylaxie]<br />

L’isolement<br />

Le délai d’évacuation sanitaire est souvent long. Le responsable médical du groupe<br />

devra parfois faire preuve d’initiative en débutant des traitements ou en faisant face à<br />

l’épuisement de son stock de médicaments. Ce type de situation est rare, mais la<br />

trousse doit satisfaire à un minimum d’autonomie.<br />

Le type d’expédition<br />

La liste de produits à emporter dépend du nombre de participants et de leurs<br />

caractéristiques individuelles (alpinistes confirmés ou sujets à risque), de la durée et<br />

du type de l’expédition (trekking de quelques semaines ou expédition de plusieurs<br />

mois), de la destination (milieu polaire ou milieu tropical) ou de l’objectif (sport,<br />

exploration, sciences)<br />

L’expérience du responsable médical<br />

La présence d’un médecin expérimenté et polyvalent n’est pas toujours possible.<br />

Qu’un infirmier, un généraliste, un urgentiste, un réanimateur ou un chirurgien fasse<br />

partie du groupe, l’important est d’adapter le contenu de la trousse à l’utilisateur.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

2


La plupart du temps, il n’y aura même pas de personnel médical au sein du groupe, ce<br />

qui limitera la taille de la trousse et sa sophistication.<br />

Il est inutile d’emporter du matériel dont personne ne sait se servir.<br />

Les gestes médicaux les plus complexes doivent être évités au profit des plus simples<br />

et surtout des moins risqués.<br />

Surtout ne jamais prendre de risque pour un motif futile ne mettant pas en jeu la vie ou<br />

un organe indispensable du patient.<br />

Le poids, les moyens de transport et le coût<br />

Les moyens logistiques et financiers sont très variables d’une expédition à l’autre<br />

(expédition commerciale, trekking, expédition légère…) et la dotation médicale peut en<br />

souffrir.<br />

Certains camps de base sont accessibles en hélicoptère ou en camion, d’autres ne le<br />

sont qu’à pied.<br />

Aucun matériel minimum n’est officiellement défini, mais une dotation minimum doit<br />

être exigée auprès du chef d’expédition pour garantir une prise en charge correcte.<br />

En expédition, l’obligation de moyens s’appuie sur des bases qui sont propres au<br />

terrain montagnard. Un compromis harmonieux doit être trouvé en tenant compte de<br />

tous ces paramètres.<br />

En résumé, pour bien préparer sa trousse de pharmacie :<br />

Il faut bien connaître les symptômes et les complications du mal aigu des<br />

montagnes avant de partir.<br />

Savoir que les gestes médicaux les plus complexes doivent être évités au<br />

profit des plus simples et surtout des moins risqués.<br />

Il est inutile d’emporter du matériel dont personne ne sait se servir,<br />

l’important est d’adapter le contenu de la trousse à l’utilisateur.<br />

Un minimum de moyen doit être exigé auprès du chef d’expédition pour<br />

garantir une prise en charge correcte.<br />

La trousse doit satisfaire à un minimum d’autonomie qu’il faudra savoir<br />

évaluer en fonction de la logistique.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

3


Contenu de la trousse à pharmacie<br />

Que le groupe soit accompagné d’un médecin d’expédition chevronné, qu’il compte<br />

seulement un infirmier ou que ses membres n’aient que de vagues notions de<br />

secourisme, il est du devoir de son responsable de s’équiper d’un minimum de<br />

moyens.<br />

Le conditionnement<br />

Le matériel médical est soumis à rude épreuve. L’originalité des moyens de transport<br />

(camion, mules, yacks, porteurs) qui le mènent à destination est pourvoyeur de<br />

dommages. Les écarts de température dénaturent certaines substances. Les sachets<br />

se détériorent, les ampoules et les flacons se brisent, le matériel stérile se souille et les<br />

boîtes hermétiques se dilatent sous l’effet de la dépression atmosphérique (engendrant<br />

des explosions fort contrariantes dans les avions mal pressurisés).<br />

Le choix du conditionnement doit également tenir compte de l’encombrement et du<br />

poids des médicaments.<br />

Le contenant<br />

Adapter la trousse médicale à l’utilisateur et non le contraire !<br />

Le bidon est d’usage courant, bien que ce ne soit pas le meilleur matériel de transport<br />

(ils sont ronds alors que les boîtes de rangement sont le plus souvent carrées ; et celle<br />

que l’on cherche, comme par hasard, est toujours au fond !)<br />

Il est plutôt conseillé d’utiliser des valises plastifiées de couleur vive, possédant un<br />

système de fermeture fiable par code (on perd plus facilement les clés qu’un code) et<br />

une résistance à toute épreuve. Préférer des valises à ouverture horizontale pour<br />

accéder à chaque boîte sans être obligé de tout sortir.<br />

Certaines valises type Explorer ou Pélican sont bien adaptées mais relativement<br />

lourdes et coûteuses ; on peut trouver plus économique en grande surface, mais moins<br />

solide.<br />

Le rangement, pour être ergonomique, peut être facilité par l’utilisation de boîtes semirigides<br />

transparentes en matière plastique type Tupperware.<br />

Leur acheminement se faisant en partie à dos d’homme ou d’animal, le poids des<br />

valises ne doit pas excéder 20 kg et elles doivent permettre leur arrimage.<br />

Un listing en français et anglais parfaitement clair doit être affiché dans la valise.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

4


Comment aménager sa trousse de pharmacie<br />

Pour les expéditions sans médecin, il est préférable de classer les produits par<br />

symptôme (diarrhée, douleur abdominale, toux, etc.) On tâchera de sélectionner les<br />

médicaments les plus polyvalents pour éviter l’encombrement (exemple : antibiotiques<br />

à large spectre, azithromycine<br />

Pour les grosses expéditions, la présence d’un médecin est justifiée et l’organisation de<br />

la pharmacie se fera par classe thérapeutique car le médecin connaît les différentes<br />

indications d’un même produit.<br />

Pour une grosse expédition médicale, voici comment peut être segmenté « l’hôpital de<br />

campagne ».<br />

Une valise ou boîte chirurgie<br />

matériel de petite chirurgie, sondage, méchage, drainage et suture.<br />

matériel de contention (attelles de membre, bandes adhésives, bandes<br />

résinées, collier cervical, béquilles…).<br />

pansement et désinfection.<br />

anesthésie locale et locorégionale.<br />

matériel d’extraction dentaire.<br />

Une valise ou boîte médecine<br />

matériel d’examen : otoscope, stéthoscope, frontale, tensiomètre, spéculum,<br />

marteau réflexe…<br />

gastrologie : anti-diarrhéique, antiseptique intestinal, anti-vomitif, laxatif, antiulcéreux<br />

et pansement gastrique, anti-hémorroïdaire, taenicide.<br />

cardiologie : vasodilatateur, dérivé nitré, lidocaïne, cardiotonique, anticalcique,<br />

diurétique.<br />

pneumologie : antitussif, mucofluidifiant, bêta mimétique, décongestionnant<br />

nasal et oropharyngé.<br />

anti-infectieux : pénicilline, quinolone, métronidazole, macrolide, quinine<br />

ophtalmologie : collyre antibiotique, collyre analgésique, pommade cicatrisante<br />

et antalgique, fluorescéine, fléchette, anti-allergique, larme en gel, compresse<br />

ophtalmique.<br />

dermatologie : gel anti-inflammatoire, crème cortisone, crème antibiotique,<br />

crème antiseptique, anti-parasitaire et anti-poux.<br />

sédation : antalgique mineur (acide salicylique et paracétamol), antalgique<br />

majeur (tramadol et nalbuphine), morphiniques, antispasmolytique<br />

(phloroglucinol et tiémonium), antalgique intermédiaire (dextropropoxyphène)<br />

anti-inflammatoire (kétoprofène), corticoïde (prednisolone orale ou<br />

betaméthasone injectable) anti-histaminique, anti-convulsivant et sédatif<br />

(benzodiazépine), somnifère.<br />

Une valise réanimation pour les expéditions lourdes<br />

liquide de perfusion (salé isotonique, glucosé, hyper salé).<br />

matériel de perfusion, voie veineuse centrale.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

5


matériel de drainage thoracique (uniquement si le médecin sait pratiquer le<br />

drainage thoracique).<br />

masque d’oxygénothérapie, canule de Guédel .<br />

matériel d’intubation ou tube laryngé (une alternative intéressante en milieu<br />

périlleux).<br />

tensiomètre, oxymètre digital, cardioscope miniature.<br />

oxygène médical avec détendeur caréné (2 litres à 200 Bar), ou kit d’oxygène<br />

portable (très discutable).<br />

Une valise réanimation pour les expéditions lourdes<br />

petit matériel de pansement et de désinfection<br />

antalgiques et médicaments contre l’œdème d’altitude<br />

corticoïdes injectables (IM)<br />

antibiotiques à spectre large<br />

anti-vomitifs et anti-diarrhéiques<br />

collyre sédatif et antiseptique<br />

Oxygène<br />

Pour les expéditions lourdes, l’équipement en oxygène constitue une problématique<br />

importante.<br />

Plusieurs options se présentent :<br />

Emporter des bouteilles depuis le pays d’origine (dans ce cas, plusieurs mois avant<br />

le départ, prévoir le transport en avion cargo et s’attendre à un coût élevé).<br />

Demander à l’agence locale qui organise l’expédition de prévoir le nécessaire sur<br />

place.<br />

Ne pas emporter d’oxygène médical et utiliser en cas de besoin l’oxygène prévu pour<br />

l’ascension. Ces bouteilles, bien que tout aussi efficaces, ne sont pas validées<br />

« oxygène médical » et ne sont pas carénées pour assurer une réanimation lourde.<br />

Ne pas emporter d’oxygène médical, en considérant que la réanimation dans ce type<br />

d’expédition n’est pas concevable (solution la plus proche de la réalité)<br />

S’équiper d’un mini-kit portable qui n’autorisera pas une réanimation de longue<br />

durée utopique mais permettra de résoudre un problème aigu transitoire (apnée lors<br />

d’une anesthésie, crise d’asthme…).<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

6


Jurisprudence<br />

Pour les médecins<br />

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de décision de justice ayant retenu la responsabilité<br />

d’un médecin au cours d’une expédition et il n’existe pas encore de réglementation à la<br />

pratique de la médicalisation dans le contexte très particulier du milieu périlleux.<br />

En revanche, il peut être reproché au médecin de ne pas avoir informé les participants<br />

des risques encourus (vaccination, pathologie d’altitude, isolement et contre-indication<br />

médicale). C’est la raison pour laquelle il est important de faire signer par tous les<br />

participants un formulaire contenant toutes ces informations, ainsi qu’un questionnaire<br />

relatif aux antécédents et aux éventuels traitements.<br />

À partir du moment où le médecin aura été dispensé par l’organisateur de tout ou<br />

partie des frais sollicités auprès des autres participants, il pourra être considéré en<br />

temps qu’intervenant rémunéré. La faute médicale pourra lui être reprochée, qu’elle<br />

soit liée à une intervention inappropriée ou préjudiciable, ou qu’elle relève de la nonassistance<br />

à personne en danger…<br />

En fait, comme dans sa pratique habituelle, le médecin est tenu à une simple<br />

obligation de moyens et la faute sera appréciée par rapport à ce qu’aurait fait, à sa<br />

place, dans les mêmes circonstances, un autre praticien consciencieux et averti.<br />

Pour les non-médecins<br />

Il devra s’attacher à ne pas outrepasser ses compétences qui sont clairement établies<br />

dans cet ouvrage.<br />

S’il le fait, il doit se trouver au moins dans une des situations décrites en introduction, à<br />

savoir :<br />

Urgence vitale immédiate.<br />

Urgence en milieu isolé, inaccessible dans l’heure par un médecin, une équipe<br />

médicalisée héliportée ou une caravane terrestre.<br />

Assistance par télémédecine (la responsabilité étant alors partagée avec<br />

l’expert médical qui assiste à distance).<br />

Si la victime est en état de s’exprimer, l’acte doit être réalisé avec son accord !<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

7


Modèles de trousse à pharmacie<br />

Quatre types de pharmacie sont proposés :<br />

- pharmacie de guide pour une course en montagne.<br />

- trekking de 5 à 10 personnes pendant 15 jours sans médecin.<br />

- expédition de 5 à 10 personnes de 5 semaines sans médecin.<br />

- expédition lourde de 10 personnes sur un sommet de 8000 mètres avec un<br />

médecin.<br />

Ces pharmacies ne prétendent pas faire autorité sur les produits à choisir. Ils ont été<br />

sélectionnés l’ont été en fonction de leur efficacité, leur conditionnement, leur<br />

emballage, leur remboursement par la sécurité sociale, l’existence de générique, etc.<br />

Un médecin pourra simplement s’inspirer de ces listes afin de ne rien oublier, tout en<br />

privilégiant d’autres produits.<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

8


Volume : 20 litres<br />

Poids approximatif : 5 kg<br />

Le caisson hyperbare (non systématique mais fortement conseillé) est transporté de<br />

manière indépendante ; il pèse 4 à 5 kg suivant le modèle.<br />

Dans ce type de configuration, du fait de l’absence de médecin dans le groupe, les<br />

catégories de médicaments proposés sont groupées par symptômes.<br />

aspirine<br />

DCI i<br />

paracétamol<br />

paracétamol<br />

dextropropoxifène<br />

tramadol<br />

tétrazépam<br />

kétoprofène<br />

kétoprofène<br />

TREKKING de 15 jours<br />

5 à 10 personnes<br />

sans médecin<br />

Produits suggérés<br />

Aspirine - PH8<br />

500 mg<br />

Doliprane 1000mg<br />

Dialgirex<br />

Topalgic<br />

50mg<br />

Par<br />

boîte<br />

DOULEUR<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

30<br />

30<br />

20<br />

20<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Symptômes<br />

Douleur rebelle +++<br />

LOMBALGIE - CONTRACTURE<br />

Myolastan 50mg<br />

Profénid 100mg<br />

Profénid 100mg suppositoire<br />

20<br />

30<br />

12<br />

Contracture<br />

Mal de dos<br />

Sciatique<br />

Inflammation<br />

Entorse<br />

Colique néphrétique<br />

Mal de dos<br />

Inflammation<br />

Entorse<br />

Colique néphrétique<br />

Mal de dos<br />

Posologie<br />

1-1-1-1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

2-2-2-2<br />

1-1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

9


métoclopramide<br />

métoclopramide<br />

lopéramide<br />

nifuroxazide<br />

tinidazole<br />

norfloxacine<br />

macrogol<br />

trimébutine<br />

Citrate trisodique<br />

hydroxyde aluminium<br />

ésoméprazole<br />

clobutinol<br />

Primpéran<br />

10 mg<br />

Primpéran 20mg<br />

suppositoire<br />

Imodium 2mg<br />

Ercefuryl<br />

200mg<br />

Fasigyn<br />

500mg<br />

Noroxine<br />

400mg<br />

Forlax<br />

10g<br />

Proctolog<br />

Microlax<br />

Xoolam<br />

400mg<br />

Inexium<br />

40mg<br />

Silomat<br />

40mg<br />

NAUSEE - VOMISSEMENT<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

40<br />

10<br />

DIARRHEE<br />

40<br />

28<br />

12<br />

10<br />

Nausée<br />

Vomissement<br />

Nausée<br />

Vomissement<br />

Diarrhée<br />

Diarrhée sans fièvre<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

CONSTIPATION - HEMORROIDES<br />

20<br />

10<br />

4<br />

Constipation<br />

BRULURE D’ESTOMAC<br />

40<br />

28<br />

TOUX<br />

30<br />

Hémorroïdes<br />

Constipation<br />

Hémorroïdes<br />

Brûlure estomac<br />

Brûlure estomac rebelle<br />

Toux sèche<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

2 gélules toutes<br />

les deux<br />

heures jusqu’à<br />

arrêt de la<br />

diarrhée<br />

2-0-2<br />

4-0-0<br />

1-0-1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1-1-1-1<br />

1-0-0-0<br />

1-1-1-1<br />

10


éclométasone<br />

salbutamol<br />

dexchlorphéniramine<br />

désonide<br />

prédnisolone<br />

épinéphrine<br />

bétaméthasone<br />

éconazole<br />

éconazole<br />

crotamiton<br />

acétazolamide<br />

bétaméthasone<br />

nifédipine<br />

sildénafil<br />

potassium<br />

Becotid aérosol<br />

Ventoline aérosol<br />

Polaramine Répétabs<br />

Locapred crème<br />

Solupred<br />

20mg oro-dispersible<br />

Anahelp<br />

1mg<br />

ou Adrénaline 1mg<br />

Célestène<br />

8mg injectable<br />

Pevaryl poudre<br />

Pevaryl - LP Ovule<br />

150 mg<br />

Eurax<br />

Diamox<br />

250mg<br />

Célestène<br />

8mg injectable<br />

Adalate 10 mg<br />

Viagra 50<br />

Kaléorid<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1<br />

1<br />

ALLERGIE<br />

30<br />

1<br />

20<br />

2<br />

1<br />

MYCOSE<br />

1<br />

1<br />

tube<br />

Asthme<br />

Bronchite irritative d’altitude<br />

Crise d’asthme<br />

Allergie cutanée<br />

Eczéma cutané dermatose<br />

inflammatoire<br />

Œdème<br />

Allergie<br />

ORL<br />

MAL DES MONTAGNES<br />

24<br />

1<br />

5<br />

5<br />

24<br />

Œdème de Quincke<br />

Morsure serpent<br />

Arrêt cardiaque<br />

Œdème cérébral<br />

Allergie sévère<br />

Mycose cutanée<br />

Mycose vaginale<br />

Piqure insecte<br />

Démangeaison<br />

Prévention mal aiguë des<br />

montagnes<br />

Œdème cérébral<br />

Œdème pulmonaire<br />

Œdème pulmonaire<br />

À prendre avec le Diamox<br />

2-2-2-2<br />

2-2-2-2<br />

1-0-1-0<br />

1-1-1-0<br />

1-0-0-0<br />

1<br />

1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-0-0<br />

1<br />

1-1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-0-1<br />

11


zopiclone<br />

zolpidem<br />

alprazolam<br />

tinidazole<br />

azithromycine<br />

amoxicilline<br />

norfloxacine<br />

pristinamycine<br />

oxybuprocaïne<br />

fluorescéine<br />

kanamycine<br />

rétinol<br />

sérum physiologique<br />

Imovane 7,5mg<br />

Stilnox 10mg<br />

Xanax 0.25<br />

Fasigyn<br />

500mg<br />

Zithromax 250mg<br />

Clamoxyl 1000mg<br />

Noroxine<br />

400mg<br />

Pyostacine ou Fucidine<br />

500mg<br />

Novésine collyre<br />

Stérimycine ou Tobrex<br />

Pommade ophtalmique<br />

Vitamine A<br />

Dulcis ophtalmique<br />

INSOMNIE<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

20<br />

20<br />

30<br />

INFECTION<br />

12<br />

12<br />

12<br />

10<br />

16<br />

YEUX<br />

4<br />

Dosettes<br />

10<br />

dosettes<br />

12<br />

dosettes<br />

1 tube<br />

12<br />

dosettes<br />

Somnifère longue durée<br />

Somnifère courte durée<br />

Agitation<br />

Angoisse<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Infection pulmonaire<br />

Infection ORL<br />

Infection génitale<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Infection pulmonaire<br />

Infection ORL<br />

Infection cutanée<br />

Infection urinaire<br />

Antibiotique urinaire<br />

Antibiotique digestif<br />

Antibiotique cutané<br />

Remplace amoxicilline si<br />

allergie aux pénicillines<br />

Corps étranger œil<br />

Colorant pour examiner l’œil<br />

Infection œil<br />

Ophtalmie<br />

Kératite<br />

Ulcère<br />

Douleur oculaire<br />

Conjonctivite bactérienne<br />

Corps étranger<br />

0-0-0-1<br />

0-0-0-1<br />

1-1-1<br />

4-0-0<br />

1-0-1-0<br />

1-1-1-0<br />

(6 jours)<br />

1-0-1<br />

(3 jours)<br />

1-0-1<br />

(6 jours)<br />

1 à 2 gouttes<br />

seulement<br />

1 goutte<br />

1-1-1<br />

(3 jours)<br />

1-1-1<br />

(3 jours)<br />

1-1-1-1<br />

12


dexaméthasone<br />

kétoprofène<br />

oxyde de zinc<br />

acide fusidique<br />

lindane<br />

sulfadiazine argentique<br />

oxymetazoline<br />

pseudoéphédrine<br />

prédnisolone<br />

amoxicilline<br />

azithromycine<br />

buflomédil<br />

aspirine<br />

Percutalgine pommade<br />

Profénid gel<br />

Sénophile crème<br />

Fucidine pommade<br />

Elentol<br />

Flammazine<br />

Aturgyl<br />

Rhinadvil<br />

AFFECTION PEAU<br />

1 tube<br />

1 tube<br />

1 tube<br />

1 tube<br />

1 tube<br />

1 tube<br />

Tendinite<br />

Entorse<br />

Contusion<br />

Irritation<br />

Gerçure<br />

Infection cutanée<br />

Gale<br />

Tique<br />

Parasite cutané<br />

Brûlure<br />

AFFECTION RESPIRATOIRE<br />

Solupred<br />

20mg oro-dispersible<br />

Clamoxyl 1000mg<br />

Zithromax<br />

250mg<br />

Fonzylane<br />

150mg<br />

Aspirine PH8<br />

500mg<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1<br />

15<br />

20<br />

12<br />

6<br />

GELURE<br />

20<br />

50<br />

Sinusite<br />

Catarrhe nasale<br />

Œdèmes Allergie<br />

ORL<br />

Infection pulmonaire<br />

Infection ORL<br />

Infection cutanée<br />

Infection urinaire<br />

Infection pulmonaire<br />

Bronchite - ORL<br />

Paludisme résistant<br />

Infection génitale<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Gelure<br />

Gelure<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

1-0-1<br />

1-0-0-0<br />

1-1-1-1<br />

(6 jours)<br />

1-0-1<br />

(3 jours)<br />

1-0-1<br />

1-0-1<br />

13


andelette adhésive<br />

pour suture<br />

colle chirurgicale<br />

double-peau<br />

sparadrap<br />

bande adhésive<br />

bande contention<br />

mèche nasale<br />

compresses<br />

éosine aqueuse<br />

iode<br />

agrafeuse<br />

pansement compressif<br />

pansement<br />

hydrocolloïde<br />

bistouris<br />

gants stériles<br />

aiguilles<br />

trombone<br />

seringue<br />

ciseaux<br />

pince à épiler<br />

Stéristrips<br />

Dermabond<br />

Compeed<br />

Méfix<br />

2 tailles<br />

Mérocel<br />

Bétadine<br />

CHUT<br />

Urgotul<br />

Jetables<br />

Sous cutanées - IM<br />

5 -10- 20 ml<br />

MATERIEL<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

4<br />

4<br />

4 boites<br />

2<br />

1<br />

10<br />

2<br />

50<br />

5 dosettes<br />

5 dosettes<br />

1<br />

2<br />

5 plaques<br />

4<br />

2 paires<br />

10<br />

2<br />

10<br />

2<br />

2<br />

Plaie cutanée<br />

Plaie cutanée<br />

Ampoules<br />

Saignement de nez<br />

Désinfectant plaie<br />

Désinfectant peau<br />

Plaie hémorragie<br />

Perte de substance<br />

Hématome unguéal<br />

Injection<br />

14


attelle<br />

caisson hyperbare<br />

téléphone satellite<br />

attelle<br />

attelle<br />

gilet orthopédique<br />

Attelle Sam Split<br />

portable<br />

cheville<br />

genou<br />

épaule<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

2<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

OPHA Ŕ OCHA - MAM<br />

Entorse<br />

Entorse<br />

Contusion<br />

Luxation<br />

Facultatif<br />

Facultatif<br />

Facultatif<br />

Facultatif<br />

Facultatif<br />

15


Volume : 70 litres.<br />

Poids approximatif : 15 kg.<br />

Le caisson hyperbare est intégré.<br />

DCI<br />

aspirine<br />

paracétamol<br />

paracétamol<br />

dextropropoxifène<br />

tramadol<br />

tétrazepam<br />

kétoprofène<br />

kétoprofène<br />

métoclopramide<br />

métoclopramide<br />

EXPÉDITION légère<br />

pour un sommet de 7000 mètres<br />

sans médecin<br />

Produit suggéré<br />

Aspirine-PH8<br />

500 mg<br />

Doliprane 1000mg<br />

Dialgirex<br />

Topalgic<br />

50mg<br />

Par<br />

boite<br />

DOULEUR<br />

Symptômes<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

80<br />

80<br />

20<br />

30<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur ++<br />

Fièvre<br />

Douleur rebelle +++<br />

LOMBALGIE - CONTRACTURE<br />

Myolastan 50mg<br />

Profénid 100mg<br />

Profénid<br />

100mg suppositoire<br />

Primpéran<br />

10 mg<br />

Primpéran 20mg<br />

suppositoire<br />

20<br />

30<br />

12<br />

Contracture<br />

Mal de dos Sciatique<br />

Inflammation Entorse<br />

Colique néphrétique<br />

Mal de dos<br />

Inflammation Entorse<br />

Colique néphrétique<br />

Mal de dos<br />

NAUSEE - VOMISSEMENT<br />

40<br />

10<br />

Nausée Vomissement<br />

Nausée Vomissement<br />

Posologie<br />

2-2-2-2<br />

1-1-1-1<br />

2-2-2-2<br />

1-1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

16


lopéramide<br />

nifuroxazide<br />

tinidazole<br />

norfloxacine<br />

macrogol<br />

trimébutine<br />

citrate trisodique<br />

hydroxyde aluminium<br />

ésoméprazole<br />

clobutinol<br />

béclométasone<br />

dexchlorphéniramine<br />

désonide<br />

Imodium 2mg<br />

Ercefuryl<br />

200mg<br />

Fasigyn<br />

500mg<br />

Noroxine<br />

Forlax<br />

10g<br />

Proctolog<br />

Microlax<br />

Xoolam<br />

400mg<br />

Inexium<br />

40mg<br />

Silomat<br />

40mg<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

40<br />

28<br />

12<br />

20<br />

Diarrhée<br />

Diarrhée sans fièvre<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Antibiotique urinaire<br />

digestif et cutané<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

CONSTIPATION - HEMORROIDES<br />

Becotid aérosol<br />

Polaramine Répétabs<br />

Locapred crème<br />

20<br />

10<br />

4<br />

Constipation<br />

Hémorroïdes<br />

Constipation<br />

Hémorroïdes<br />

BRULURE D’ESTOMAC<br />

40<br />

28<br />

TOUX<br />

30<br />

1<br />

ALLERGIE<br />

30<br />

1<br />

Brûlure estomac<br />

Brûlure estomac<br />

rebelle<br />

Toux sèche<br />

Asthme<br />

Bronchite irritative<br />

d’altitude<br />

Allergie<br />

Eczéma cutané<br />

Dermatose<br />

inflammatoire<br />

2 gélules toutes les<br />

deux heures jusqu’à<br />

arrêt de la diarrhée<br />

2-0-2<br />

4-0-0<br />

1-0-1<br />

1-1-1-1<br />

1-0-0-0<br />

1-1-1-1<br />

2-2-2-2<br />

1-0-1-0<br />

1-1-1-0<br />

17


prédnisolone<br />

épinéphrine<br />

éconazole<br />

éconazole<br />

crotamiton<br />

acétazolamide<br />

bétaméthasone<br />

nifédipine<br />

sildénafil<br />

potassium<br />

zopiclone<br />

zolpidem<br />

alprazolam<br />

cotrimoxazole<br />

Solupred 20mg<br />

orodispersible<br />

Anahelp ou Adrénaline<br />

1mg<br />

Pevaryl poudre<br />

Pevaryl-LP ovule<br />

150 mg<br />

Eurax<br />

Diamox<br />

250mg<br />

Célestène<br />

8mg injectable<br />

Adalate 10mg<br />

Viagra 50mg<br />

Kaléorid<br />

Imovane 7,5mg<br />

Stilnox 10mg<br />

Xanax 0.25<br />

Bactrim Forte 500mg<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

20<br />

2<br />

MYCOSE<br />

1<br />

1<br />

1 tube<br />

Œdème<br />

Allergie<br />

ORL<br />

Œdème de Quincke<br />

Morsure serpent<br />

Arrêt cardiaque<br />

Mycose cutanée<br />

Mycose vaginale<br />

Piqûre insecte<br />

Démangeaison<br />

MAL DES MONTAGNES<br />

24<br />

2<br />

10<br />

5<br />

24<br />

INSOMNIE<br />

20<br />

20<br />

30<br />

INFECTION<br />

10<br />

Prévention mal aigu<br />

des montagnes<br />

Œdème cérébral<br />

Œdème pulmonaire<br />

Œdème pulmonaire<br />

À prendre avec le<br />

Diamox<br />

Somnifère longue<br />

durée<br />

Somnifère courte<br />

durée<br />

Agitation<br />

Angoisse<br />

Infection respiratoire<br />

Infection urinaire<br />

1-0-0-0<br />

1-1-0-0<br />

1<br />

1-1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

1-0-1<br />

0-0-0-1<br />

0-0-0-1<br />

1-1-1<br />

1-0-1-0<br />

18


azithromycine<br />

amoxicilline<br />

norfloxacine<br />

pristinamycine<br />

oxybuprocaïne<br />

fluorescéine<br />

kanamycine ou<br />

tobramycine<br />

rétinol<br />

lancettes<br />

dexaméthasone<br />

kétoprofène<br />

diclofénac<br />

oxyde de zinc<br />

Zithromax<br />

250mg<br />

Clamoxyl 500mg<br />

Noroxine<br />

Pyostacine ou Fucidine<br />

500mg<br />

Novésine collyre<br />

Stérimycine ou Tobrex<br />

Pommade ophtalmique<br />

Vitamine A Dulcis<br />

ophtalmique<br />

Percutalgine pommade<br />

Profénid gel<br />

Flector Tissugel<br />

Sénophile crème<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

6<br />

24<br />

20<br />

16<br />

YEUX<br />

10<br />

dosettes<br />

10<br />

dosettes<br />

12<br />

dosettes<br />

2 tubes<br />

10<br />

AFFECTION PEAU<br />

1 tube<br />

1 tube<br />

1 boite<br />

1 tube<br />

Infection pulmonaire<br />

Bronchite - ORL<br />

Paludisme résistant<br />

Infection génitale<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Infection pulmonaire<br />

Infection ORL<br />

Infection digestive<br />

Infection cutanée<br />

Infection urinaire<br />

Antibiotique urinaire<br />

digestif et cutané<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Remplace amoxicilline<br />

si d’allergie aux<br />

pénicillines<br />

Corps étranger œil<br />

Colorant pour<br />

examiner l’œil<br />

Infection œil<br />

Ophtalmie Kératite<br />

Ulcère<br />

Douleur oculaire<br />

Corps étranger dans<br />

l’œil<br />

Tendinite<br />

Entorse<br />

Contusion<br />

Tendinite<br />

Irritation<br />

Gerçure<br />

1-0-1<br />

(3 jours)<br />

1-1-1-0<br />

(6 jours)<br />

1-0-1<br />

1-0-1<br />

(6 jours)<br />

1 à 2 gouttes<br />

seulement<br />

1 goutte<br />

1-1-1<br />

(3 jours)<br />

1-1-1<br />

(3 jours)<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-0-1<br />

1-0-1<br />

19


acide fusidique<br />

lindane<br />

sulfadiazine argentique<br />

oxymetazoline<br />

pseudoéphédrine<br />

prédnisolone<br />

amoxicilline<br />

azithromycine<br />

béclométasone<br />

salbutamol<br />

buflomédil<br />

aspirine<br />

Fucidine pommade<br />

Elentol<br />

Flammazine<br />

Aturgyl<br />

Rhinadvil<br />

Solupred 20mg<br />

orodispersible<br />

Clamoxyl 500mg<br />

Zithromax<br />

250mg<br />

Becotid aérosol<br />

Ventoline aérosol<br />

Fonzylane<br />

150mg<br />

Aspirine PH8<br />

500mg<br />

1 tube<br />

1 tube<br />

1 tube<br />

Infection cutanée<br />

Gale<br />

Tique<br />

Parasite cutané<br />

Brûlure<br />

AFFECTION RESPIRATOIRE<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1<br />

20<br />

20<br />

24<br />

6<br />

1<br />

1<br />

GELURE<br />

30<br />

80<br />

Sinusite<br />

Catarrhe nasal<br />

Œdème<br />

Allergie<br />

ORL<br />

Antibiotique<br />

pulmonaire<br />

Antibiotique ORL<br />

Antibiotique digestif<br />

Antibiotique cutané<br />

Antibiotique urinaire<br />

Infection pulmonaire<br />

Bronchite - ORL<br />

Paludisme résistant<br />

Infection génitale<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Asthme<br />

Bronchite irritative<br />

d’altitude<br />

Crise d’asthme<br />

Gelure<br />

Gelure<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

1-0-1<br />

1-0-0-0<br />

1-1-1-1<br />

(6 jours)<br />

1-0-1<br />

(3 jours)<br />

2-2-2-2<br />

(6 jours)<br />

2-2-2-2<br />

1-0-1<br />

1-0-1<br />

20


andelette adhésive<br />

pour suture<br />

colle chirurgicale<br />

double-peau<br />

bande élastique<br />

adhésive<br />

sparadrap<br />

bande adhésive<br />

bande contention<br />

mèche nasale<br />

compresses<br />

éosine aqueuse<br />

iode<br />

agrafeuse<br />

pansement compressif<br />

pansement hydrocolloïde<br />

bistouris<br />

gants stériles<br />

aiguilles<br />

trombone<br />

seringue<br />

Stéristrips<br />

Dermabond<br />

Compeed<br />

Elastoplast<br />

Méfix<br />

2 tailles<br />

Mérocel<br />

Bétadine<br />

CHUT<br />

Urgotul<br />

jetables<br />

sous cutanées - IM<br />

5 -10- 20 ml<br />

MATERIEL<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

4<br />

4<br />

4 boites<br />

8<br />

rouleaux<br />

4<br />

rouleaux<br />

1<br />

Rouleau<br />

10<br />

bandes<br />

2<br />

50<br />

10<br />

dosettes<br />

10<br />

dosettes<br />

2<br />

2<br />

5<br />

plaques<br />

4<br />

3 paires<br />

10<br />

2<br />

10<br />

Plaie cutanée<br />

Plaie cutanée<br />

Ampoules<br />

Strapping<br />

Saignement de nez<br />

Désinfectant plaie<br />

Désinfectant peau<br />

Plaie hémorragie<br />

Perte de substance<br />

Hématome unguéal<br />

Injection<br />

21


ciseaux<br />

pince à épiler<br />

attelle<br />

caisson hyperbare<br />

téléphone satellite<br />

attelle<br />

attelle<br />

gilet orthopédique<br />

Attelle Sam Split<br />

Certec<br />

Thuraya, Iridium<br />

Inmarsat (selon<br />

destination)<br />

cheville<br />

genou<br />

épaule<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

OPHA Ŕ OCHA Ŕ MAM<br />

Entorse<br />

Entorse<br />

Contusion<br />

Luxation<br />

Facultatif<br />

Facultatif<br />

Facultatif<br />

22


Volume : deux valises de 60 à 70 litres.<br />

Poids approximatif : 2 x 20 kg.<br />

Caisson de recompression inclus<br />

MATERIEL<br />

VALISE MEDECINE<br />

Abaisse langue 20<br />

Otoscope 1<br />

Stéthoscope 1<br />

Frontale 1<br />

Tensiomètre 1<br />

Saturomètre 1<br />

Thermomètre tympanique hypothermique<br />

1<br />

DCI<br />

aspirine<br />

paracétamol<br />

paracétamol<br />

dextropropoxifène<br />

tramadol<br />

morphine<br />

métoclopramide<br />

métoclopramide<br />

EXPÉDITION LOURDE<br />

pour un sommet de 8000 mètres<br />

avec médecin<br />

Produit suggéré<br />

Aspirine-PH8<br />

500 mg<br />

Doliprane 1000mg<br />

Dialgirex<br />

Topalgic<br />

50mg<br />

Actiskenan<br />

20mg<br />

Primpéran<br />

10 mg<br />

Primpéran 20mg<br />

suppositoire<br />

Par boîte<br />

ANTALGIQUES<br />

Symptômes<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

100<br />

100<br />

60<br />

40<br />

20<br />

GASTROLOGIE<br />

40<br />

10<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur rebelle<br />

Douleur rebelle ++<br />

Nausée<br />

Vomissement<br />

Nausée<br />

Vomissement<br />

Posologie<br />

8 / jour<br />

4 / jour<br />

2-2-2-2<br />

1 à 4<br />

1 à 4<br />

3 / jour<br />

3 / jour<br />

23


lopéramide<br />

nifuroxazide<br />

tinidazole<br />

norfloxacine<br />

macrogol<br />

trimébutine<br />

citrate trisodique<br />

hydroxide aluminium<br />

ésoméprazole<br />

niclosamide<br />

charbon activé<br />

nifédipine<br />

Hydroxyzine<br />

aténolol<br />

salbutamol<br />

Imodium 2mg<br />

Ercefuryl<br />

200mg<br />

Fasigyn<br />

500mg<br />

Noroxine<br />

Forlax<br />

10g<br />

Proctolog<br />

Microlax<br />

Xoolam<br />

400mg<br />

Inexium<br />

40mg<br />

Trédémine<br />

50mg<br />

Carbolevure<br />

Adalate 10mg<br />

Atarax 25<br />

Ténormine 50mg<br />

Ventoline aérosol<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

80<br />

40<br />

12<br />

20<br />

20<br />

10<br />

4<br />

40<br />

28<br />

4<br />

30<br />

CARDIOLOGIE<br />

30<br />

30<br />

PNEUMOLOGIE<br />

1<br />

Diarrhée<br />

Diarrhée sans fièvre<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Antibiotique urinaire digestif et cutané<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Constipation<br />

Hémorroïdes<br />

Constipation<br />

Hémorroïdes<br />

Brûlure d’estomac<br />

Brûlure d’estomac rebelle<br />

Taenia<br />

Intoxication<br />

Diarrhées<br />

OPHA<br />

Gelure<br />

Raynaud<br />

Palpitation<br />

Tachycardie<br />

Trouble du rythme cardiaque<br />

Asthme bronchite irritative d’altitude<br />

2 gélules<br />

toutes les<br />

deux<br />

heures<br />

jusqu’à<br />

arrêt de la<br />

diarrhée<br />

2-0-2<br />

4-0-0<br />

1-0-1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1-1-1-1<br />

1-0-0-0<br />

2-0-0-2<br />

1-1-1-1<br />

1<br />

2-2-2-2<br />

24


éclométasone<br />

oxymetazoline<br />

pseudoéphédrine<br />

prédnisolone<br />

amoxicilline<br />

norfloxacine<br />

azithromycine<br />

tinidazole<br />

doxycycline<br />

pristinamycine<br />

acyclovir<br />

éconazole<br />

tétrazépam<br />

kétoprofène<br />

Becotid aérosol<br />

Aturgyl<br />

Rhinadvil<br />

Solupred 20mg<br />

orodispersible<br />

Clamoxyl 500mg<br />

Noroxine<br />

Zithromax<br />

250mg<br />

Fasigyn<br />

500mg<br />

Doxycycline<br />

100mg<br />

Pyostacine<br />

500mg<br />

Zovirax<br />

Gynopévaryl ovule<br />

150mg<br />

Myolastan<br />

Bi-profénid 150<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1<br />

2<br />

80<br />

20<br />

ANTIBIOTIQUE<br />

50<br />

20<br />

6<br />

12<br />

15<br />

16<br />

25<br />

3<br />

RHUMATOLOGIE<br />

40<br />

40<br />

Asthme bronchite irritative d’altitude<br />

Sinusite<br />

Catarrhe nasal<br />

Œdème - Allergie - ORL<br />

Antibiotique pulmonaire<br />

Antibiotique ORL<br />

Antibiotique digestif<br />

Antibiotique cutané<br />

Antibiotique urinaire<br />

Antibiotique urinaire digestif et cutané<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Infection pulmonaire<br />

Bronchite - ORL<br />

Paludisme résistant<br />

Infection génitale<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Diarrhée avec fièvre<br />

Paludisme Ŕ urétrite<br />

Alternative aux pénicillines quand<br />

allergie<br />

Pulmonaire ORL<br />

Digestif<br />

Cutané et Urinaire<br />

Herpes<br />

Vaginite<br />

Contracture<br />

Lumbago<br />

Lumbago<br />

Contusion<br />

Entorse<br />

2-2-2-2<br />

1-1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-0-0-0<br />

1-0-1<br />

1-0-1<br />

(3 jours)<br />

4-0-0<br />

1-0-0<br />

1-0-1<br />

6 jours<br />

5cp/5jrs<br />

1<br />

1-1-1-0<br />

1-0-1-0<br />

25


zopiclone<br />

zolpidem<br />

alprazolam<br />

acétylleucine<br />

acétazolamide<br />

bétaméthasone<br />

nifédipine<br />

sildénafil<br />

buflomédil<br />

aspirine<br />

oxybuprocaïne<br />

fluorescéine<br />

kanamycine<br />

rétinol<br />

Imovane 7,5mg<br />

Stilnox 10mg<br />

Xanax 0.25<br />

Tanganil<br />

500mg comprimés<br />

Diamox<br />

250mg<br />

Célestène<br />

8mg injectable<br />

Adalate LP<br />

20mg<br />

Viagra<br />

50mg<br />

Fonzylane 150mg<br />

Aspirine PH8<br />

500mg<br />

Novésine collyre<br />

Stérimycine<br />

Pommade<br />

ophtalmique<br />

Vitamine Dulcis<br />

ophtalmique<br />

NEUROLOGIE<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

40<br />

40<br />

30<br />

9<br />

Somnifère longue durée<br />

Somnifère courte durée<br />

Agitation<br />

Angoisse<br />

Vertige<br />

MAL DES MONTAGNES<br />

24<br />

5<br />

10<br />

10<br />

GELURES<br />

40<br />

50<br />

OPHTALMOLOGIE<br />

10dosettes<br />

10<br />

dosettes<br />

20<br />

dosettes<br />

2 tubes<br />

Prévention mal aigu des montagnes<br />

Œdème cérébral OCHA<br />

Œdème pulmonaire OPHA<br />

Œdème pulmonaire OPHA<br />

Gelure<br />

Gelure<br />

Corps étranger oeil<br />

Colorant pour examiner l’œil<br />

Infection œil<br />

Ophtalmie - Kératite<br />

Ulcère<br />

Douleur oculaire<br />

0-0-0-1<br />

0-0-0-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-0-0<br />

1 à<br />

renouveler<br />

1 à<br />

renouveler<br />

1 à<br />

renouveler<br />

1-0-1<br />

1-0-1<br />

1 à 2<br />

gouttes<br />

seulement<br />

1 goutte<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

26


lancettes<br />

larmes artificielles en gel<br />

dexaméthasone<br />

kétoprofène<br />

oxyde de zinc<br />

acide fusidique<br />

lindane<br />

sulfadiazine argentique<br />

crotamiton<br />

oxyde de zinc<br />

désonide<br />

dexchlorphéniramine<br />

métoclopramide<br />

ondensetron<br />

bétaméthasone<br />

épinéphrine<br />

nalbuphine<br />

Gelarm<br />

Percutalgine<br />

pommade<br />

Profénid gel<br />

Sénophile crème<br />

Fucidine pommade<br />

Elentol<br />

Flammazine<br />

Eurax<br />

Oxyplastine<br />

Locapred<br />

Polaramine Répétabs<br />

Primpéran Ŕ IV, IM,<br />

SSC<br />

Zophren - IV<br />

Célestène - IV, IM,<br />

SSC<br />

Adrénaline<br />

Anahelp 1mg - IM ou<br />

SSC<br />

Nubain 20mg - IV<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

20<br />

10<br />

DERMATOLOGIE<br />

1tube<br />

2 tubes<br />

2 tubes<br />

2 tubes<br />

1tube<br />

1 tube<br />

1 tube<br />

2tubes<br />

1 tube<br />

20<br />

INJECTABLES<br />

5<br />

2<br />

5<br />

2<br />

6<br />

Corps étranger intraoculaire<br />

Sécheresse oculaire<br />

Irritation<br />

Tendinite<br />

Entorse<br />

Contusion<br />

Irritation<br />

Gerçure lèvre<br />

Infection cutanée<br />

Gale<br />

Tique<br />

Parasite cutané<br />

Brûlure<br />

Piqûre insecte<br />

Démangeaison<br />

Brûlure - Protection solaire<br />

Irritation - Gerçure<br />

Inflammation cutanée<br />

Allergie locale<br />

Allergie cutanée généralisée<br />

1 le soir<br />

à<br />

renouveler<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-1-1<br />

1-0-1<br />

Uniquement pour les vomissements incoercibles<br />

Existe en 4mg, 8mg<br />

La forme Anahelp à 1mg permet de bénéficier d’un<br />

conditionnement spécifique résistant aux chocs et<br />

au variation de température.<br />

Effet proche de celui de la morphine avec l’avantage<br />

de ne jamais entrainer de détresse respiratoire.<br />

Inconvénient de l’effet plafond que n’a pas la<br />

morphine<br />

27


midazolam<br />

kétamine<br />

flumazenil<br />

naloxone<br />

sulfate atropine<br />

lidocaïne<br />

glucosé<br />

soluté hypersalé<br />

NaCl 9 °/°°<br />

buflomédil<br />

énoxaparine<br />

bandelette adhésive pour<br />

suture<br />

colle chirurgicale<br />

double-peau<br />

bande élastique adhésive<br />

bande résine<br />

sparadrap<br />

bande adhésive<br />

Hypnovel - IV<br />

Kétalar<br />

Annexate<br />

Narcan<br />

Atropine<br />

Xylocaïne 2%<br />

G30%<br />

Hyperes<br />

250ml<br />

50 ml<br />

400 ml<br />

Lovenox 0.4 ml<br />

Stéristrips<br />

Dermabond<br />

Algoplaque<br />

Elastoplast<br />

Méfix<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

6<br />

4<br />

2<br />

2<br />

2<br />

3<br />

2<br />

4<br />

6<br />

4<br />

10<br />

VALISE CHIRURGIE<br />

5<br />

5<br />

5<br />

5 roul.<br />

5 roul.<br />

4 roul.<br />

1 roul.<br />

Nécessite une bonne expérience d’urgentiste ou de<br />

réanimateur et un matériel de surveillance et de<br />

ventilation minimum (saturomètre, tensiomètre,<br />

AMBU, scope portable et tube laryngé), ainsi que les<br />

antidotes appropriés.<br />

Nécessite une bonne expérience d’urgentiste ou de<br />

réanimateur et un matériel de surveillance et de<br />

ventilation minimum (saturomètre, tensiomètres,<br />

AMBU, scope portable et tube laryngé), ainsi que les<br />

antidotes appropriés.<br />

Indispensable si vous l’on emporte du midazolam.<br />

Indispensable si l’on compte utiliser des<br />

morphiniques.<br />

Pour l’anesthésie locale et les blocs si l’on compte<br />

les pratiquer et si l’on a une bonne expérience.<br />

Mieux vaut les diluer au préalable dans des<br />

perfusettes de 50 ml qui sont moins fragiles que des<br />

ampoules.<br />

Choc hypovolémique confirmé<br />

Pour diluer certains produits ou garder une voie<br />

veineuse.<br />

Pour les gelures, une seule pochette par jour à<br />

passer en un minimum de soixante minutes.<br />

Immobilisation et rapatriement<br />

Présente l’avantage de ne pas demander de<br />

surveillance plaquettaire.<br />

Plaie cutanée<br />

Plaie cutanée<br />

Ampoules phlyctènes<br />

Strapping<br />

Attelle résinée<br />

28


ande contention<br />

mèche nasale<br />

compresses<br />

éosine aqueuse<br />

iode<br />

Agrafeuse<br />

pansement compressif<br />

Pansement hydrocolloïde<br />

Bistouris jetables<br />

Gants stériles<br />

Aiguilles<br />

Aiguille bloc<br />

Seringue<br />

Ciseaux<br />

Boite de petite<br />

Chirurgie<br />

Attelle modulable<br />

Attelle genou<br />

Attelle cheville<br />

saturomètre<br />

tensiomètre<br />

3 tailles<br />

Mérocel<br />

3 tailles<br />

Bétadine<br />

CHUT<br />

Urgotul<br />

3 tailles<br />

Attelle Sam Split<br />

Onyx<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

15<br />

3<br />

100<br />

2<br />

10 doses<br />

2<br />

2<br />

20<br />

10<br />

5<br />

30<br />

5<br />

20<br />

2<br />

1<br />

2<br />

2<br />

2<br />

1<br />

1<br />

Saignement nez<br />

Plaie<br />

Plaie hémorragie<br />

Plaie avec perte de substance<br />

Seulement l’on maîtrise la technique.<br />

Modèle digital, très utile pour surveiller<br />

le degré d’acclimatation des participants<br />

au fur et à mesure de l’ascension.<br />

Beaucoup de modèles sur le marché<br />

sous forme de bracelet, moins précis<br />

mais suffisants en expédition.<br />

29


caisson hyperbare<br />

Miniscope<br />

électro stimulateur<br />

Canules de Guedel<br />

Tube laryngé<br />

Kit de sondage<br />

Urinaire<br />

Sondes urinaires<br />

Trocart vésical<br />

Oxygène ( ?)<br />

CERTEC<br />

trekking (1)<br />

expédition (2)<br />

QRS<br />

Schering<br />

Stimuplex<br />

Type VBM<br />

3 tailles<br />

Cystocath<br />

KIT d’Oxygène<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

1<br />

1<br />

1<br />

2<br />

2<br />

1<br />

3<br />

1<br />

?<br />

À emporter de préférence sur les<br />

trekkings engagés (1) ou les expéditions<br />

lourdes (2 ).<br />

L’investissement dans un ECG<br />

paramétré permet en plus de pouvoir<br />

transmettre par téléphone ou par<br />

satellite à un spécialiste.<br />

Renseignements www.ifremmont.com<br />

Pour ceux qui veulent utiliser les<br />

techniques de bloc plexique.<br />

Ne pas compter faire de la réanimation<br />

en expédition. En revanche, passer un<br />

cap difficile en s’aidant d’un tube laryngé<br />

ne coûte pas cher et peut rapporter<br />

gros. Se renseigner sur la technique en<br />

consultant la téléformation<br />

www.ifremmont.com.<br />

Sert rarement, mais quand cela arrive…<br />

Une prostate décompense souvent en<br />

altitude !<br />

Ultime recours quand le sondage est<br />

impossible<br />

Voir au début du chapitre [Oxygène]<br />

30


Petites pharmacies mises à disposition des alpinistes qui montent dans les camps<br />

d’altitude pendant quelques jours.<br />

En communiquant par radio ou par téléphone satellite, le médecin peut les aider à se<br />

soigner.<br />

Symptômes<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur rebelle<br />

Nausée<br />

Vomissement<br />

Diarrhée<br />

Lumbago<br />

Contusion<br />

Entorse<br />

Brûlure<br />

estomac<br />

Toux sèche<br />

Gelures<br />

Œdème<br />

pulmonaire<br />

Angoisse<br />

Agitation<br />

DCI<br />

PHARMACIE VOLANTE<br />

aspirine<br />

paracétamol<br />

tramadol<br />

métoclopramide<br />

lopéramide<br />

kétoprofène<br />

ésoméprazole<br />

clobutinol<br />

buflomédil<br />

nifédipine<br />

alprazolam<br />

Produit suggéré<br />

Aspirine-PH8<br />

500 mg<br />

Doliprane 1000mg<br />

Topalgic 50mg<br />

Primpéran 20mg<br />

suppositoire<br />

Imodium<br />

2mg<br />

Bi-Profénid 150<br />

Inexium 40mg<br />

Silomat 40mg<br />

Fonzylane 150mg<br />

Adalate 10mg<br />

Xanax 0.25mg<br />

Quantité<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

20<br />

20<br />

20<br />

5<br />

20<br />

20<br />

40<br />

30<br />

10<br />

10<br />

10<br />

Posologie<br />

1-1-1-1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

1<br />

2 gélules toutes les deux<br />

heures jusqu’à arrêt de la<br />

diarrhée<br />

1-0-1-0<br />

1-1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

1-0-1-0<br />

1-1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

31


Œdème cérébral<br />

OCHA<br />

Œdème pulmonaire<br />

OPHA<br />

Somnifère courte<br />

durée<br />

Corps étranger œil<br />

Ophtalmie - Kératite<br />

Ulcère cornée<br />

Plaie hémorragique<br />

Ampoules<br />

Pansement<br />

Bandage<br />

Saignement de nez<br />

Pansement<br />

Désinfection<br />

bétaméthasone<br />

zolpidem<br />

oxybuprocaïne<br />

Rétinol<br />

pansement<br />

compressif<br />

double-peau<br />

sparadrap<br />

bande contention<br />

mèche nasale<br />

Compresses<br />

Iode<br />

Célestène 8mg<br />

injectable<br />

Stilnox 10mg<br />

Novésine collyre<br />

Vitamine Dulcis<br />

ophtalmique<br />

CHUT<br />

Algoplaque<br />

Compeed<br />

Mérocel<br />

Bétadine<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

3<br />

10<br />

5 dosettes<br />

1 tube<br />

2<br />

5<br />

1 rouleau<br />

2 rouleaux<br />

1<br />

10<br />

2 dosettes<br />

1<br />

0-0-0-1<br />

1 à 2 gouttes<br />

seulement à ne<br />

pas renouveler<br />

1-1-1<br />

32


SYMPTOMES<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur<br />

Fièvre<br />

Douleur +<br />

Fièvre +<br />

Douleur rebelle +++<br />

Nausée<br />

Vomissement<br />

DCI<br />

aspirine<br />

paracétamol<br />

paracétamol<br />

dextropropoxifène<br />

tramadol<br />

métoclopramide<br />

Produit suggéré<br />

Aspirine-PH8 500<br />

mg<br />

Doliprane 1000mg<br />

Dialgirex<br />

Topalgic 50mg<br />

Primpéran 20mg<br />

suppositoire<br />

Diarrhée lopéramide Imodium<br />

2mg<br />

Lumbago Contusion<br />

Entorse<br />

Torticolis<br />

Courbature<br />

Lumbago<br />

Brûlure d’estomac<br />

Gelure<br />

Pharmacie de guide<br />

kétoprofène<br />

tétrazépam<br />

ésoméprazole<br />

buflomédil<br />

Bi-Profénid 150<br />

Myolastan<br />

Inexium 40mg<br />

Fonzylane 150mg<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

Quantité<br />

20<br />

20<br />

20<br />

10<br />

2<br />

Posologie<br />

1-1-1-1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

2-2-2-2<br />

1-1-1-1<br />

1<br />

6 2 gél. toutes les<br />

deux heures<br />

jusqu’à arrêt de la<br />

diarrhée<br />

10<br />

6<br />

6<br />

6<br />

1-0-1-0<br />

1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

1-0-1-0<br />

33


Œdème Pulmonaire<br />

OPHA<br />

Angoisse Agitation<br />

Œdème cérébral<br />

OCHA<br />

Somnifère courte<br />

durée<br />

Corps étranger œil<br />

Ophtalmie Kératite<br />

Ulcère cornée<br />

Douleur oculaire<br />

Ampoules<br />

Pansement<br />

Bandage<br />

Saignement de nez<br />

Pansement<br />

Désinfection<br />

nifédipine<br />

alprazolam<br />

bétaméthasone<br />

zolpidem<br />

oxybuprocaïne<br />

rétinol<br />

double-peau<br />

sparadrap<br />

bande contention<br />

mèche nasale<br />

compresses<br />

iode<br />

i DCI : Dénomination Commune Internationale<br />

Adalate 10mg<br />

Xanax 0.25mg<br />

Célestène 8mg<br />

injectable<br />

Stilnox 10mg<br />

Novésine collyre<br />

Vitamine Dulcis<br />

pommade<br />

ophtalmique<br />

Algoplaque<br />

Compeed<br />

Mérocel<br />

Bétadine<br />

Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc<br />

6<br />

6<br />

2<br />

6<br />

2 dosettes<br />

1 tube<br />

5<br />

1 rouleau<br />

2<br />

1<br />

10<br />

2 dosettes<br />

1-1-1-1<br />

1-1-1-1<br />

1<br />

0-0-0-1<br />

1 à 2 gouttes<br />

seulement<br />

1-1-1<br />

34

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