Gia3 nf mercredi 15 juin : Gianadda : 1 : Une
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F O N D A T I O N P I E R R E G I A N A D D A<br />
DU 17 JUIN AU 20 NOVEMBRE 2011<br />
MONET<br />
au Musée Marmottan<br />
et dans les collections suisses<br />
Supplément du 16 <strong>juin</strong> 2011. Ce cahier ne peut être vendu séparément.
www.loro.ch<br />
La Loterie Romande distribue quelque 200 millions<br />
de francs par an en faveur de la culture, de l’action sociale,<br />
du sport et de l’environnement en Suisse romande.
MonetetleJapon<br />
�<br />
Après l’exposition Vincent van Gogh à la Fondation<br />
Pierre <strong>Gianadda</strong> en 2000, Léonard <strong>Gianadda</strong> estimait<br />
avoir atteint des sommets définitifs. Cette exposition<br />
de tous les superlatifs, par le nombre de visiteurs<br />
et sa couverture médiatique dans le monde, semblait<br />
un rêve destiné à ne pas être renouvelé.<br />
Comment faire mieux que l’exposition Van Gogh, répétait<br />
le patron de la Fondation à qui voulait bien l’entendre?<br />
Depuis lors, la Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong> a accueilli<br />
des grands ensembles de peinture (la collection française<br />
du musée Pouchkine, la collection Phillips de<br />
Washington, la peinture européenne du Metropolitan<br />
Museum) et elle a mis Rodin, Chagall ou Picasso à<br />
l’affiche.<br />
La réunion à Martigny de 70 peintures de Claude<br />
Monet représente cependant une nouvelle surprise.<br />
L’intérêt de cette nouvelle exposition de Monet, qui<br />
survient après l’énorme succès Monet au Grand<br />
Palais de l’hiver 2010-2011 (21 semaines, 913 000 visiteurs),<br />
est de présenter les peintures de Marmottan<br />
et des collections suisses en parallèle à la collection<br />
d’estampes japonaises de Monet. Les liens entre les<br />
peintures et les estampes seront une découverte pour<br />
beaucoup de visiteurs. Ces œuvres, qui ont été si importantes<br />
pour les impressionnistes, rappellent des<br />
décennies d’échanges stimulants. La modernité s’est<br />
construite dans ce rapport au monde, bien avant que<br />
l’on imagine la globalisation. Le plus surprenant,<br />
n’est-ce pas de penser qu’en ce début de troisième<br />
millénaire, estampes japonaises et peintures de<br />
Monet se rencontrent en Valais? Là-dessus, Léonard<br />
<strong>Gianadda</strong> ne nous contredira pas.<br />
Véronique Ribordy<br />
SOMMAIRE<br />
4<br />
16<br />
17<br />
18<br />
20<br />
23<br />
25<br />
26<br />
29<br />
31<br />
36<br />
39<br />
42<br />
<strong>Une</strong> nouvelle surprise<br />
Léonard <strong>Gianadda</strong> obtient<br />
70 tableaux de Claude Monet<br />
Le coin des e<strong>nf</strong>ants<br />
Un jardin japonais<br />
dans le tableau<br />
«On dirait le Japon»<br />
La collection d’estampes<br />
de Monet<br />
Hans Erni<br />
Etroubles invite<br />
le peintre suisse<br />
Béjart par Imsand<br />
Photographies dans le foyer<br />
Thonon-Evian<br />
Maison des Arts<br />
Le Tepidarium retrouvé<br />
Mise en valeur des thermes<br />
romains<br />
Francine Simonin<br />
Au Vieil Arsenal<br />
en automne 2011<br />
<strong>Une</strong> céramique d’Erni<br />
Un nouveau décor<br />
à voir à Martigny<br />
Ernest Biéler<br />
Hiver 2011-2012<br />
Musique Maestro<br />
Les concerts de l’année<br />
Moulin défie le temps<br />
Giratoire du Guercet<br />
Portraits<br />
<strong>Une</strong> exposition du Centre<br />
Pompidou pour le printemps<br />
2012<br />
IMPRESSUM<br />
Editeur Editions Le Nouvelliste S.A.,<br />
r. de l’Industrie 13, 1950 Sion<br />
Rédacteur des magazines<br />
Jean Bonnard<br />
Rédactrices Véronique Ribordy<br />
et Antoinette de Wolff<br />
©Pro Litteris, Zurich<br />
Réalisation<br />
Raphaël Bailo<br />
Impression Centre d’Impression<br />
des Ronquoz S.A., Sion<br />
Diffusion encarté dans<br />
«Le Nouvelliste» et distribué<br />
à la Fondation P. <strong>Gianadda</strong><br />
Publicité Publicitas S.A., Sion<br />
COUVERTURE<br />
Claude Monet, Champs de coquelicots<br />
près de Vétheuil, vers 1879,<br />
huile sur toile, 71,5 x 91,5 cm.<br />
Fondation Collection E.G. Bührle, Zurich<br />
CI-DESSUS<br />
Nymphéas. Effet du soir (détail).<br />
1897-1898, huile sur toile, 73 x 100<br />
cm, Musée Marmottan Monet, Paris.<br />
Legs Michel Monet, 1966.<br />
MUSEE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/<br />
GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY<br />
PAGE 3
«Facile?<br />
Incroyable plutôt!»<br />
�<br />
LA FONDATION PIERRE GIANADDA PRÉSENTE 70 TABLEAUX DE CLAUDE MONET: UN RECORD!<br />
Il faut relier cet événement<br />
Monet à l’installation de<br />
Léonard <strong>Gianadda</strong> sous la<br />
Coupole en 2003. Devenu membre<br />
de l’Académie des beauxarts,<br />
le mécène voyait dès lors<br />
s’ouvrir de nouvelles portes, dont<br />
celles du Musée Marmottan.<br />
Cette institution appartient à<br />
l’Académie des beaux-arts depuis<br />
sa création en 1934. «Entré<br />
dans la maison», le patron de la<br />
Fondation se voyait offrir de nouvelles<br />
perspectives. «Facile? En<br />
fait, obtenir autant de tableaux,<br />
c’est incroyable, s’exclame<br />
Léonard <strong>Gianadda</strong>, cela nous<br />
permet de couvrir la plupart des<br />
thèmes représentatifs de l’œuvre<br />
de Monet!»<br />
PAGE 4<br />
Champ d’Iris jaunes à Giverny (détail), 1887, huile sur toile,<br />
45 x 100 cm. Musée Marmottan Monet, Paris. Legs Michel<br />
Monet, 1966. MUSÉE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN<br />
ART LIBRARY<br />
A droite<br />
Au Parc Monceau (détail), 1878, huile sur toile, 65 x 54 cm.<br />
Collection particulière. DR<br />
Il rappelle que les expositions<br />
précédentes présentaient une<br />
moyenne de 50 œuvres. C’était le<br />
cas pour les prêts venus des Etats-<br />
Unis, de la Phillips Collection ou<br />
du Metropolitan ou encore du<br />
Musée Pouchkine de Moscou:<br />
«Cinquante tableaux, c’était notre<br />
chiffre» et cela permettait de<br />
«remplir» la Fondation. Pour<br />
Monet, il faudra déborder sur les<br />
salles en sous-sol, où sont généralement<br />
installées les œuvres sur<br />
papier.<br />
Léonard <strong>Gianadda</strong> se souvient<br />
qu’il y a trente ans, lorsqu’il<br />
construit une fondation de toutes<br />
pièces à Martigny, aucun musée<br />
n’était disposé à lui prêter des<br />
œuvres. La co<strong>nf</strong>iance est venue<br />
petit à petit. Les institutions lui<br />
font désormais des propositions,<br />
que ce soit Pouchkine à Moscou,<br />
le Musée Pompidou Beaubourg<br />
qui prépare pour lui une exposition<br />
autour du portrait ou celui de<br />
Berne qui promet une nouvelle<br />
présentation du peintre vaudois<br />
Biéler.<br />
A cet intérêt des milieux de la<br />
culture s’ajoute la reconnaissance<br />
politique. Le jour du vernissage<br />
de Claude Monet,<br />
Léonard <strong>Gianadda</strong> a été décoré<br />
de l’insigne de commandeur, le<br />
troisième et le plus haut grade de<br />
la Légion d’honneur, décerné par<br />
le président de la République<br />
française.<br />
VR
Un musée pour Monet<br />
MARMOTTAN, LA PLUS GRANDE COLLECTION DU PEINTRE<br />
�<br />
Le Musée Marmottan Monet<br />
se situe dans le 16e arrondissement<br />
de Paris, dans un ancien<br />
pavillon de chasse du duc de<br />
Valmy. A la fin du XIXe siècle,<br />
Paul Marmottan transforme les<br />
lieux en hôtel particulier. A sa<br />
mort en 1932, il lègue la propriété<br />
et ses collections d’objets d’art<br />
et de tableaux à l’Académie des<br />
beaux-arts. Le Musée Marmottan<br />
est créé en 1934.<br />
Devenu «Marmottan Monet», ce<br />
musée rassemble la plus importante<br />
collection au monde d’œuvres<br />
du peintre Claude Monet,<br />
complétée d’un choix d’œuvres<br />
de Boudin, Manet, Renoir,<br />
Gauguin, Pissaro, Degas. Avec<br />
136 œuvres dont 94 peintures, 29<br />
dessins, huit carnets de dessins et<br />
de comptes ainsi que des lettres is-<br />
PAGE 6<br />
Promenade près d’Argenteuil, 1873, huile sur toile, 60 x 81<br />
cm. Musée Marmottan Monet, Paris. Don Nelly Sergeant-<br />
Duhem. MUSEE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART<br />
LIBRARY<br />
A droite:<br />
Peupliers au bord de l’Epte, effet du soir, 1891, huile sur<br />
toile, 100 x 62 cm. Collection particulière. DR<br />
sues de sa correspondance, le chef<br />
de file des impressionnistes y tient<br />
une place centrale; l’ensemble de<br />
sa carrière et l’évolution de sa<br />
technique peuvent ainsi être retracées<br />
à travers ses peintures et dessins.<br />
Le Musée Marmottan Monet<br />
s’est progressivement enrichi<br />
d’œuvres de Monet grâce à une<br />
succession de dons et de legs exceptionnels.<br />
Marmottan a ainsi<br />
reçu la collection du médecin de<br />
Claude Monet, Georges de<br />
Bellio. Parmi ces toiles se trouve<br />
le fameux «Impression, Soleil levant»<br />
qui a donné son nom à l’impressionnisme.<br />
Ce legs est suivi<br />
de plusieurs autres dont celui de<br />
Michel Monet.<br />
A la mort du peintre Claude<br />
Monet en 1926, son fils Michel<br />
est son seul héritier. Afin d’éviter<br />
la dispersion de la collection des<br />
œuvres de son père, il lègue, en<br />
1966, un ensemble remarquable<br />
de cent neuf œuvres (dont les séries<br />
de «Nymphéas», de «Pont japonais»,<br />
d’«Allée des rosiers»,<br />
de «Saule pleureur» et de<br />
«Maison vue du jardin aux roses»)<br />
et la propriété de Giverny<br />
au Musée Marmottan; il s’agit de<br />
l’un des legs les plus considérables<br />
réalisés en faveur d’un musée<br />
privé français.<br />
Depuis 2007, le musée est dirigé<br />
par le compositeur Jacques<br />
Taddei, membre de l’Académie<br />
des beaux-arts comme de juste.<br />
Marmottan présente, en plus de<br />
ses collections, deux ou trois expositions<br />
temporaires par an, en<br />
général en lien avec Claude<br />
Monet. L’institution annonce<br />
300 000 visiteurs par année. VR
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vendredi 17 <strong>juin</strong> 2011<br />
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Direction suisse: Laetitia et Gérard BERRUT, amis de la Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong>
Reflets d’une vie<br />
CLAUDE MONET, CHEF DE FILE DES IMPRESSIONNISTES<br />
� Claude Monet, bien que né à Londres. Le Parlement. Reflets sur la Tamise, 1899-1901,<br />
Paris en 1840, grandit au huile sur toile, 81 x 92 cm. Musée Marmottan Monet, Paris.<br />
Havre où sa famille s’installe Legs Michel Monet, 1966. MUSEE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/<br />
en 1845.<br />
C’est là qu’il fit la connaissance<br />
THE BRIDGEMAN ART LIBRARY<br />
d’une personne déterminante soleil»; «Champs de tulipes en En 1883, Monet s’installe à<br />
dans sa vie et dans sa carrière, le Hollande» rappelle un voyage de Giverny, aux portes de la<br />
peintre Eugène Boudin (1824- 1886. L’année suivante, il est ac- Normandie (75 km de Paris). Il y<br />
1898). En lui apprenant à peindre cueilli à Londres par le peintre achète un domaine en 1890 et<br />
en extérieur directement sur le Whistler, en 1888, il s’installe à commence à construire un jardin<br />
motif, Boudin a fait de lui le chef Antibes où il réalise une série de d’eau. Les marchands Georges<br />
de file des impressionnistes. «Sur marines. En 1895, il séjourne en Petit, Durand-Ruel, Bernheimla<br />
plage à Trouville» (Musée Norvège («Le Mont Kolsaas»). Jeune l’exposent régulièrement<br />
Marmottan, 1870) témoigne de Entre 1899 et 1900, il retourne dès 1883.<br />
cet apprentissage. Son attache- plusieurs fois à Londres Après la mort de sa seconde<br />
ment à la Normandie ne l’a pas («Londres. Le Parlement. Reflets femme, Alice, en 1911, puis de<br />
empêché de voyager énormé- sur la Tamise»).<br />
Jean, son fils aîné en 1914, il ne<br />
ment; en 1884, Monet ramène Partout, il s’attache à décrire les bouge presque plus de Giverny.<br />
d’un séjour à Bordighera et effets atmosphériques, lumière, Son jardin lui permet de satisfaire<br />
Menton une série de paysages, neige, brouillard, reflets sur ses envies picturales et de créer<br />
dont «Vallée de Sasso. Effet de l’eau.<br />
lui-même son motif.<br />
Les «Nymphéas» l’occupent<br />
pendant les années de guerre. En<br />
1918, il fait don de plusieurs<br />
grands panneaux à l’Etat. Après<br />
plusieurs années de tractations,<br />
les grandes décorations de Monet<br />
forment un ensemble de 22 panneaux.<br />
L’Etat prévoit de les installer<br />
à l’Orangerie.<br />
En l923, la Galerie Durand-Ruel<br />
montre 18 tableaux de Monet à<br />
New York.<br />
Claude Monet meurt le 5 décembre<br />
1926 et est enterré à Giverny.<br />
Ses «Grandes Décorations» sont<br />
inaugurées à l’Orangerie le<br />
17 mai 1927.<br />
VR<br />
Avec nos remerciements à Jacques Taddei.<br />
Voir le catalogue de l’exposition.<br />
PAGE 9
LE PLAISIR EST À VOUS !<br />
UN ABONNEMENT ET<br />
LES DÉS SONT JETÉS !<br />
S A I S O N<br />
2011<br />
2012<br />
Jeudi 3 novembre 19h30<br />
Vendredi 4 novembre 20h<br />
Samedi 5 novembre à 19h (Supplémentaire éventuelle)<br />
> Au Théâtre Alambic - Martigny<br />
JULIETTE ET ROMÉO<br />
D’après William Shakespeare<br />
Bergamote - Création<br />
Jeudi 17 novembre 19h30<br />
Vendredi 18 novembre 20h<br />
Samedi 19 novembre à 19h (Supplémentaire éventuelle)<br />
> Au Théâtre Alambic - Martigny<br />
LAURENT + DESHUSSES<br />
One man show<br />
Production Pierre Naftule<br />
Mardi 13 décembre 20h<strong>15</strong><br />
> Au Théâtre de Valère - Sion<br />
En partenariat avec le Théâtre Alambic - Martigny et le Théâtre du Crochetan - Monthey<br />
MONSIEUR BONHOMME<br />
ET LES INCENDIAIRES<br />
De Max Frisch<br />
Théâtre des Osses - Givisiez<br />
Jeudi 26 janvier 19h30<br />
Vendredi 27 janvier 20h<br />
> Au Théâtre Alambic - Martigny<br />
PIÈCES DÉTACHÉES<br />
Pièce pour comédiens et mannequins<br />
De Valérie Poirier / Création<br />
Marionnettes de Genève / Théâtre Agenor - Genève<br />
Jeudi 9 février 19h30<br />
Vendredi 10 février 20h<br />
> Au Théâtre Alambic - Martigny<br />
VOISARD, VOUS AVEZ DIT VOISARD…<br />
THIERRY ROMANENS / FORMAT A’3<br />
Théâtre Musical / Slam, jazz et poetry<br />
Théâtre de Vidy / Lausanne<br />
Jeudi 1 er<br />
mars 20h30<br />
> Au Théâtre du Crochetan - Monthey<br />
En partenariat avec le Théâtre Alambic - Martigny et le Théâtre de Valère - Sion<br />
DONKA<br />
Théâtre acrobatique / <strong>Une</strong> lettre à Tchekhov<br />
Teatro Sunil / Chekhov International Theatre Festival<br />
Jeudi 22 mars 19h30<br />
Vendredi 23 mars 20h<br />
> Au Théâtre Alambic - Martigny<br />
LA FEMME D’AVANT<br />
De Roland Schimmelpfennig<br />
L’Odyssée - Lausanne<br />
ABONNEZ -VOUS!<br />
027 722 94 22<br />
Mercredi 18 avril 20h30<br />
Jeudi 19 avril 19h30<br />
Vendredi 20 avril 20h30<br />
Samedi 21 avril 19h<br />
> Au Théâtre Alambic - Martigny<br />
En partenariat avec le Théâtre du Crochetan - Monthey et le Théâtre de Valère - Sion<br />
LES LANGUES PATERNELLES<br />
De David Serge<br />
De Facto asbl. - Bruxelles<br />
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Rue de l’Hôtel-de-Ville 4 - 1920 Martigny<br />
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Un pont vers le XX e siècle<br />
CLAUDE MONET CRÉE UN STYLE NOUVEAU QUI RELIE LA PEINTURE CLAIRE À L’ABSTRACTION<br />
�<br />
A l’orée de la Première<br />
Guerre mondiale, Claude<br />
Monet est toujours en recherche.<br />
Avec ses «Nymphéas», il a<br />
non seulement trouvé un «climat<br />
poétique» original, mais il ouvre<br />
peut-être la voie à… autre chose<br />
qui pourrait être l’abstraction.<br />
En 1856, Monet a 16 ans quand il<br />
rencontre Eugène Boudin (1824-<br />
1898), un peintre de quinze ans<br />
son aîné. Boudin l’encourage à<br />
dessiner et à regarder la nature.<br />
Monet raconte: «Je suivis ses<br />
conseils et, de concert, nous fîmes<br />
de longues promenades durant<br />
lesquelles je ne cessais de<br />
peindre d’après nature. C’est<br />
ainsi que je compris celle-ci et<br />
que j’appris à l’aimer passionnément,<br />
et que je m’intéressais à la<br />
Le Pont japonais, 1918-1919, huile sur toile, 74 cm x 92 cm,<br />
Musée Marmottan Monet, Paris. Legs Michel Monet, 1966.<br />
MUSEE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY<br />
peinture claire qui était celle de<br />
Boudin.»<br />
Boudin avait suivi une formation<br />
classique, école de dessin, copie<br />
au Louvre. Il est un des premiers<br />
peintres français à s’intéresser à<br />
la peinture de plein air. Il avait en<br />
effet croisé le chemin du peintre<br />
hollandais Johan Jongkind<br />
(1819-1891), qui avait pris l’habitude<br />
de réaliser croquis et aquarelles<br />
pour ses marines «sur le<br />
motif», c’est-à-dire en extérieur.<br />
Monet attribue l’origine de l’impressionnisme<br />
à Jongkind et à<br />
Corot, mais il estime que c’est à<br />
Boudin qu’il «doit tout».<br />
Durant sa vie de peintre, Claude<br />
Monet cherche à fixer sur la toile<br />
les conditions éphémères de la<br />
réalité, les variations de lumière<br />
et leur i<strong>nf</strong>luence sur la couleur. Il<br />
travaille par séries, dans l’atelier:<br />
les cathédrales de Rouen et plus<br />
tard les nymphéas où la lumière<br />
devient l’unique objet de la toile.<br />
A la fin de sa vie, il crée un nouveau<br />
langage pictural que salueront<br />
les artistes abstraits, tel<br />
Vassily Kandinsky (1866-1944),<br />
puis Sam Francis (1923-1994) ou<br />
Joan Mitchell (1925-1992).<br />
Dans les années 1950, les critiques<br />
d’art et les peintres considèrent<br />
Monet comme le père de<br />
l’abstraction lyrique, ou de l’i<strong>nf</strong>ormel.<br />
Claude Monet, malgré une dissolution<br />
des formes dans la lumière,<br />
n’abandonne jamais la leçon de<br />
Boudin. Sa peinture garde toujours<br />
un lien avec le réel. Claude<br />
Monet met le motif au service<br />
d’une quête générale de sens: «Ce<br />
que je veux reproduire, c’est ce qui<br />
existe entre le motif et moi-même.»<br />
VR<br />
Nos remerciements à Hugues Wilhelm et<br />
Jacques Taddei (voir le catalogue de l’exposition).<br />
PAGE 11
Vue du parc du Château de Pregny, arbres centenaires et espèces rares dont la famille Rothschild assure la pérennité depuis le 19 e siècle.<br />
Propos entendus<br />
autour du<br />
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- J’en conviens, mais c’est aussi synonyme de s’ouvrir<br />
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Philippe Schaff
Le marchand<br />
des impressionnistes<br />
PAUL DURAND-RUEL «QUE L’ON TRAITAIT DE FOU ET QU’À CAUSE DE NOUS L’HUISSIER A FAILLI SAISIR»<br />
� Vingt ans après sa construc- Le Pont de l’Europe. Gare Saint-Lazare, 1877, huile sur<br />
tion, le quartier de la gare toile, 64 x 81 cm, Musée Marmottan Monet, Paris. Legs<br />
Saint-Lazare à Paris attire les Victorine Donop de Monchy. MUSÉE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/<br />
peintres et leurs marchands. GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY<br />
Manet (1832-1883), Caillebotte<br />
(1848-1894), Monet (1840-1926)<br />
viennent y peindre des motifs chose, c’est à Durand-Ruel que Paul Durand-Ruel a acheté 400<br />
modernes, rails, locomotives, jets l’on traitait de fou et qu’à cause Degas, 400 Sisley, plus de 1000<br />
de vapeur... Le marchand Paul de nous l’huissier a failli sai- Monet, environ 800 Pissarro, près<br />
Durand-Ruel (1831-1922) y hasir…» de 200 Manet, environ <strong>15</strong>00<br />
bite.<br />
Paul Durand-Ruel habitait rue de Renoir, près de 400 Mary Cassatt,<br />
Paul Durand-Ruel a dès 1870 le Rome un appartement entière- etc. Les toiles étaient bien sûr<br />
«coup de fêlure» pour les ment rempli de toiles de peintres destinées à être vendues, mais le<br />
Impressionnistes, suivant l’ex- impressionnistes et «que quittent marchand en avait choisi 370,<br />
pression d’Emile Zola, et il les invariablement avec une ophtal- dont une centaine de Monet, pour<br />
soutient avec une foi inébranlamie les personnes qu’il convie à sa collection privée. La famille<br />
ble, malgré les scandales et deux le visiter», d’après le compte ren- Durand-Ruel vivait donc dans un<br />
faillites. Monet le reconnaît à la du d’un journaliste invité dans les appartement aux murs littérale-<br />
findesavie:«… Il n’y a qu’une années 1890.<br />
ment recouverts de toiles, de l’an-<br />
personne à qui je doive quelque Entre 1870 et sa mort en 1922, tichambre (57 tableaux) au cabi-<br />
net de toilette (23 tableaux).<br />
Les critiques d’art et les riches<br />
amateurs invités à dîner chez les<br />
Durand-Ruel mangeaient sous le<br />
«Déjeuner des Canotiers» de<br />
Renoir (aujourd’hui dans la<br />
Phillips Collection, Washington),<br />
entouré par «La Terrasse» (Art<br />
Institute, Chicago) et «La Loge»<br />
(Art Institute, Williamstown). Le<br />
reste des murs était colonisé par<br />
vingt-trois autres tableaux, parmi<br />
lesquels des Monet.<br />
Après la mort de Paul Durand-<br />
Ruel en 1922, la collection a été<br />
dispersée.<br />
Pour plus de détails voir le texte de Caroline<br />
Godfroy Durand-Ruel, arrièrepetite-fille<br />
de Paul Durand-Ruel, dans<br />
le catalogue de l’exposition.<br />
PAGE 13
Chambres spacieuses - 86 lits<br />
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Le jardin d’un peintre<br />
À GIVERNY, MONET LAISSE LIBRE COURS À SA PASSION POUR LES FLEURS ET LE JARDINAGE<br />
�<br />
Qui aime les jardins doit lire<br />
les pages passionnantes que<br />
Dany Sautot consacre au<br />
«prodigieux jardinier» dans le catalogue<br />
Claude Monet de la<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong>.<br />
Car les tableaux de Monet ne<br />
mentent pas. Claude Monet était<br />
un très grand connaisseur de l’art<br />
des jardins et un passionné de<br />
fleurs, ce que reflètent ses tableaux<br />
depuis des «Champs de<br />
coquelicots près de Vétheuil» de<br />
1879 au «Champ de tulipes en<br />
Hollande» de 1886, bien avant les<br />
iris, agapanthes, glycines, nymphéas<br />
et les roses innombrables<br />
que le peintre plante, et peint, à<br />
Giverny où il s’installe dès 1883.<br />
Claude Monet partage son amour<br />
du jardin dans sa correspondance<br />
avec ses amis, eux-mêmes sou-<br />
Nymphéas, 1916-1919, huile sur toile, <strong>15</strong>0 x 197 cm, Musée<br />
Marmottan Monet, Paris. Legs Michel Monet, 1966. MUSÉE<br />
MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY<br />
vent des jardiniers émérites,<br />
Octave Mirbeau (1848-1917),<br />
Gustave Caillebotte (1848-<br />
1894), ou Georges Clémenceau<br />
(1841-1929).<br />
A Giverny, Monet sème, plante,<br />
transforme. Il crée les fameuses<br />
«boîtes de peintures» – trentehuit<br />
plates-bandes de fleurs de<br />
couleur unique, disposées par<br />
deux, de haut en bas du jardin, ordonnées<br />
en floraisons successives.<br />
Ces plates-bandes s’inspirent<br />
des champs de tulipes monochromes<br />
découverts dans les environs<br />
de La Haye en 1886.<br />
Afin de structurer son jardin de<br />
fleurs, Claude Monet imagine<br />
faire grimper clématites et rosiers<br />
à l’aplomb des murs et sur des<br />
structures métalliques. Son jardin<br />
ne ressemble à aucun autre.<br />
A l’automne 1890, Claude Monet<br />
possède e<strong>nf</strong>in les moyens d’acquérir<br />
la maison de Giverny. Son<br />
obsession se porte désormais sur<br />
la création d’un jardin d’eau. Il<br />
imagine une «prise» d’eau dans<br />
l’Epte, creuse un bassin rectangulaire,<br />
agrémenté d’un pont japonais.<br />
Palissées sur un treillage,<br />
deux glycines surmontent le pont.<br />
Pour ce plan d’eau, Claude<br />
Monet se procure toutes sortes de<br />
plantes aquatiques. Le jardin<br />
d’eau est serti dans une végéta-<br />
tion dense de trembles et de peupliers.<br />
L’extrême modernité de Claude<br />
Monet jardinier se lit dans son désir<br />
de faire vivre le jardin le plus longtemps<br />
au cours de l’année. Il y superpose<br />
le temps des saisons en floraisons<br />
et feuillaisons successives.<br />
Entre 1976 et 2011, Gilbert Vahé,<br />
chef jardinier à Giverny, a redonné<br />
sa splendeur au jardin imaginé<br />
par Claude Monet.<br />
Les jardins de Monet à Giverny,<br />
le jardin de fleurs, ou Clos<br />
Normand, et le jardin d’eau sont<br />
ouverts au public du 1er avril au<br />
1er novembre.<br />
Nos remerciements à Dany Sautot, une contribution<br />
à lire dans le catalogue de l’exposition<br />
Claude Monet.<br />
Voir aussi http://giverny.org/gardens/<br />
jardins.htm<br />
PAGE <strong>15</strong>
Un jardin japonais<br />
�<br />
Cette grande montagne rouge dessinée<br />
par Hokusai représente le Mont Fuji,<br />
une des montagnes les plus connues du<br />
Japon. Hokusai est un peintre très connu au<br />
Japon et qui commence à être célèbre en<br />
France à l’époque du peintre Claude Monet<br />
grâce à «La Vague».<br />
Claude Monet est né à Paris il y a cent septante<br />
ans. De son temps, aller au Japon était un très<br />
PAGE 16<br />
Claude Monet invente un «jardin<br />
japonais» chez lui. Il construit<br />
un bassin avec un petit<br />
pont comme on en voit dans les<br />
estampes japonaises et fait<br />
pousser des plantes aquatiques.<br />
Le Pont japonais, 1918-1924.<br />
dans le tableau<br />
Un peintre japonais n’utilise pas la perspective, qui est une<br />
invention européenne. Il fait entrer le spectateur dans le tableau<br />
avec une diagonale ou une ligne qui serpente. Claude<br />
Monet s’en inspire pour La Barque.<br />
La Barque, 1890.<br />
Hokusai Katsushika, Le Mont Fuji, Beau temps par vent de sud.<br />
long voyage que peu de personnes faisaient.<br />
Claude Monet n’y est jamais allé, mais il est<br />
attiré par ce pays où les gens, comme lui, aiment<br />
beaucoup les fleurs et les jardins. Il<br />
achète beaucoup d’estampes japonaises, c’està-dire<br />
des images imprimées sur papier. Au<br />
Japon, des artisans réalisent ces gravures sur<br />
bois (qu’on appelle aussi xylographies)<br />
d’après des dessins de peintres célèbres.<br />
Les peintres japonais ont une façon différente<br />
de raconter une histoire que les peintres français.<br />
En Europe, les peintres mettaient au centre<br />
ce qui leur semblait le plus important dans<br />
le tableau. Au Japon, le sujet principal est souvent<br />
poussé de côté, ou coupé. Cette façon de<br />
faire, de «composer» un tableau, sera aussi utilisée<br />
par la photographie qui vient d’être inventée.
«On dirait le Japon»<br />
LA COLLECTION D’ESTAMPES JAPONAISES DE MONET À GIVERNY<br />
�<br />
Pendant l’exposition Claude<br />
Monet, la Fondation Pierre<br />
<strong>Gianadda</strong> présente aussi la<br />
collection d’estampes japonaises<br />
du peintre, toujours conservée à<br />
Giverny.<br />
La propriété de Claude Monet à<br />
Giverny est devenue un musée<br />
ouvert au public depuis 1980. On<br />
y visite les jardins et la maison<br />
elle-même, dans laquelle Monet a<br />
vécu de 1883 à 1926. Le décor<br />
très coloré et le mobilier reportent<br />
le visiteur au moment où la<br />
maison était habitée par la nombreuse<br />
famille de Monet. Les visiteurs<br />
découvrent aussi la collection<br />
d’estampes japonaises du<br />
peintre, dans l’accrochage imaginé<br />
par le maître des lieux.<br />
Cinquante-six gravures dans la<br />
Kanaya, Oi-gawa (Rive lointaine de fleuve Oi), Hiroshige<br />
Utagawa. Fondation Claude Monet, Giverny. Académie des<br />
Beaux-Arts. DR<br />
salle à manger, des gravures dans<br />
l’entrée, le salon, l’escalier, les<br />
chambres et les cabinets de toilette.<br />
La cuisine échappe à cette<br />
invasion, ainsi que la chambre à<br />
coucher de Monet qui contenait<br />
sa collection de toiles d’amis impressionnistes<br />
et son atelier, où il<br />
exposait son travail.<br />
Cette collection rappelle le profond<br />
intérêt des artistes européens<br />
contemporains de Monet<br />
pour les estampes japonaises. Si<br />
Monet a été le collectionneur le<br />
plus assidu, Manet, Degas,<br />
Whistler, Van Gogh, Gauguin,<br />
Bonnard, Rodin et bien d’autres<br />
collectionneurs (les Goncourt,<br />
Camondo) s’y sont intéressés.<br />
Les «ukiyo-e», ou «images du<br />
monde flottant», deviennent une<br />
source d’inspiration pour les<br />
peintres impressionnistes.<br />
L’i<strong>nf</strong>luence des estampes se retrouve<br />
dans les œuvres de Monet<br />
par le choix des motifs, la composition,<br />
les cadrages décalés qui<br />
repoussent le sujet sur le côté,<br />
l’utilisation des diagonales ou<br />
des lignes en S.<br />
On retrouve le goût de Monet<br />
pour le Japon dans l’aménage-<br />
ment de son jardin d’eau, avec<br />
son pont japonais, qui rappelle le<br />
«monde flottant» des grands maîtres<br />
de l’ukiyo-e.<br />
Le maître de Giverny n’a pas fait<br />
le voyage du Japon, il a par contre<br />
cru le reconnaître lors de son<br />
voyage en Norvège en 1895:<br />
«J’ai là un motif délicieux, écritil<br />
à sa belle-fille Blanche<br />
Hoschedé, des petites îles au ras<br />
de l’eau, toutes couvertes de<br />
neige et au fond une montagne.<br />
On dirait le Japon…» Parmi les<br />
amis, acheteurs et collectionneurs<br />
de Monet figuraient évidemment<br />
des Japonais… qui lui<br />
ont parfois offert de nouvelles estampes<br />
pour agrandir sa collection.<br />
VR<br />
PAGE 17
LA FONDATION PIERRE GIANADDA PROPOSE UNE EXPOSITION DU PEINTRE ET AFFICHISTE HANS ERNI À ETROUBLES D<br />
�<br />
Parmi les innombrables idées<br />
qui nous ont effleurés l’esprit<br />
pour renouveler l’exposition<br />
culturelle devenue maintenant<br />
traditionnelle à Etroubles, le nom<br />
de Hans Erni est apparu comme<br />
le plus réaliste et le plus juste en<br />
raison de la grande implication<br />
antérieure du peintre dans cette<br />
commune du Val d’Aoste. Juste<br />
au sens de la pertinence, mais<br />
juste aussi parce que cet artiste a<br />
déjà œuvré pour Etroubles, notamment<br />
par la céramique monumentale<br />
qui agrémente le parcours<br />
d’«Avant toi sont passés».<br />
Il était donc normal et honorifique<br />
pour le pittoresque bourg valdôtain<br />
de lui rendre hommage.<br />
Hans Erni est aussi intimement<br />
lié à Martigny, par les quatre expositions<br />
personnelles qui lui ont<br />
PAGE 18<br />
Le Pégase d’Etroubles. DR<br />
Les chevaux en stalle (détail), 1997 Collection Hans Erni,<br />
Lucerne. DR<br />
Jeune fille portant un panier de pommes, 2009, Collection<br />
particulière. PHOTO MICHEL DARBELLAY<br />
Le Minotaure, 1999, giratoire de l’avenue de la Gare, Martigny.<br />
Collection Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong>. PHOTO MICHEL DARBELLAY<br />
La cueilleuse de pommes, 2009, Collection particulière. PHOTO<br />
MICHEL DARBELLAY<br />
Erni de Martign<br />
déjà été consacrées, par l’apport<br />
d’œuvres dans des expositions<br />
collectives, par le Minotaure d’un<br />
giratoire de l’avenue de la Gare,<br />
par plusieurs fresques monumentales,<br />
e<strong>nf</strong>in par l’amitié qui le lie<br />
depuis longtemps à Léonard<br />
<strong>Gianadda</strong>, dont l’intervention a<br />
été décisive dans ce projet.<br />
D’abord par les nombreux prêts<br />
qu’il a consentis, mais également<br />
par sa démarche auprès de Hans<br />
Erni, d’une part, et de collectionneurs<br />
privés de Martigny, d’autre
ny à Etroubles<br />
DANS LE VAL D’AOSTE PENDANT L’ÉTÉ 2011.<br />
part. Cette exposition est également<br />
un prétexte pour rédiger le<br />
catalogue exhaustif des œuvres<br />
de Hans Erni faisant partie des<br />
collections de la Fondation. En<br />
inventoriant notamment toutes<br />
les œuvres exposées, cet ouvrage<br />
accompagnera l’exposition et<br />
guidera le visiteur. S’associant<br />
chaque année au succès<br />
d’Etroubles, la Fondation Pierre<br />
<strong>Gianadda</strong> démontre qu’elle s’active<br />
pour que la culture se démocratise<br />
au-delà de ses frontières.<br />
Hans Erni s’est investi par le prêt<br />
de nombreuses œuvres de sa collection<br />
personnelle et de la<br />
Fondation Hans Erni de Lucerne.<br />
Avec des peintures et tempera,<br />
comme «L’arbre de la connaissance»<br />
(1978) ou «Les chevaux<br />
en stalle» (1997) – cette dernière<br />
composition certainement d’une<br />
qualité égale à celle du fameux<br />
tableau «Sept Chevaux dans<br />
l’écurie de Salomon» – l’exposition<br />
d’Etroubles se révèle intéressante<br />
et enrichissante.<br />
Des affiches et lithographies<br />
complètent le panorama des techniques<br />
de Hans Erni, ce «multi<br />
technicien» et coloriste de l’art<br />
pictural. Nous pouvons également<br />
compter, parmi les compositions<br />
prêtées par des collectionneurs<br />
privés de Martigny, des<br />
chefs-d’œuvre comme «La<br />
cueilleuse de pommes» (2009),<br />
dont la somptuosité des couleurs,<br />
notamment des bleus presque<br />
fluorescents, ne cessent de surprendre.<br />
La participation des collectionneurs<br />
de Martigny autorise<br />
le titre de cette exposition.<br />
Au programme des affiches, on<br />
relève la présence de deux magnifiques<br />
compositions des années<br />
1940 qui ont certainement<br />
participé au renom de Hans Erni<br />
dans le domaine graphique.<br />
Sont également présents les thèmes<br />
familiers de l’artiste, tels que<br />
la famille, la femme, le couple, la<br />
mythologie – notamment le<br />
Minotaure inspiré de la tête de<br />
l’antique taureau tricorne découverte<br />
à Martigny – ainsi que les<br />
chevaux si caractéristiques du<br />
peintre.<br />
Nous espérons que cette exposition<br />
ravira un nombreux public<br />
qui empruntera cet été le passage<br />
du Grand-Saint-Bernard.<br />
Frédéric Künzi<br />
Commissaire de l’exposition<br />
PAGE 19
Maurice Béjart vu<br />
par Marcel Imsand<br />
�<br />
LA COLLECTION DE PHOTOGRAPHIES À VOIR DU 17 JUIN AU 20 NOVEMBRE DANS LE FOYER<br />
En offrant à Annette et<br />
Léonard <strong>Gianadda</strong> la collection<br />
des photographies originales<br />
qu’il a faites de Maurice<br />
Béjart, Marcel Imsand a choisi de<br />
placer cet ensemble sous le signe<br />
de l’amitié. L’amitié qui a uni<br />
pendant plus de quarante ans le<br />
photographe et le danseur; l’amitié<br />
qui lie depuis trente ans<br />
Marcel et Léonard; l’amitié qui a<br />
mobilisé autour de la démarche<br />
de l’artiste des hommes et des<br />
femmes pour que ses œuvres<br />
soient partagées avec le public.<br />
Ce sera le cas, du 17 <strong>juin</strong> au<br />
20 novembre 2011, au Foyer de la<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong>.<br />
Marcel Imsand réalise le premier<br />
portrait de Maurice Béjart en<br />
1964. Il est alors au début de sa<br />
carrière de photographe. Né le<br />
<strong>15</strong> septembre 1929 à Pringy, en<br />
Gruyère, Marcel est le fils unique<br />
d’un ouvrier socialiste originaire<br />
du Haut-Valais et d’une couturière<br />
de Broc. Rien ne le destine à<br />
suivre un parcours artistique.<br />
Successivement porteur de pain,<br />
pâtissier, mécanicien de précision,<br />
il se découvre une passion<br />
pour la photographie. Cela<br />
l’amène à mener de front deux<br />
activités: ouvrier à l’usine durant<br />
le jour, photographe le soir, le samedi<br />
et le dimanche. Malgré<br />
l’aide de Mylène, sa femme, il a<br />
de la peine à concilier les deux<br />
métiers. En 1964, il abandonne<br />
son travail à l’usine et choisit définitivement<br />
la photographie. Il<br />
installe son atelier au centre de<br />
Lausanne, à la rue de l’Ale 9. Il y<br />
est toujours.<br />
La qualité de ses travaux lui ouvre<br />
des portes: il devient le photographe<br />
officiel du Comptoir<br />
suisse et du Palais de Beaulieu; il<br />
couvre les spectacles et manifestations<br />
de la région.<br />
A demi satisfait par les travaux de<br />
commande et les thèmes imposés,<br />
Marcel Imsand a besoin d’aller<br />
davantage vers les autres, de<br />
transmettre, par la photographie,<br />
les émotions intenses des rencon-<br />
Maurice Béjart a été photographié pendant plus de quarante<br />
ans par Marcel Imsand. A gauche, Béjart dans<br />
«Nuit obscure» en 1970. Ci-dessous dans «Le Roi Lear»<br />
en 1994. PHOTOS MARCEL IMSAND<br />
tres. Le public découvre son approche<br />
dans deux tribunes qui ont<br />
fait entrer la photographie d’art<br />
dans les foyers romands: la fameuse<br />
série quotidienne «Les<br />
instantanés» dans la «Feuille<br />
d’Avis de Lausanne» de 1969-<br />
1970, et les portraits pour le<br />
«Sillon romand – Terre et nature».<br />
Ce qui lui manque encore dans<br />
ces contacts passagers, Imsand le<br />
cherche dans des relations de longue<br />
durée. Il réussit à traduire des<br />
amitiés dans des aventures photographiques<br />
qui suscitent l’étonnement<br />
et le respect. Issus de rencontres<br />
improbables, des moments<br />
uniques de partage se concrétisent<br />
dans des livres inoubliables:<br />
«Luigi le berger», «Les frè-<br />
res», «Paul et Clémence». Sa<br />
longue amitié avec Barbara débouche<br />
aussi sur un bel ouvrage.<br />
Avec Maurice Béjart, comme<br />
dans toute relation humaine authentique,<br />
c’est encore différent.<br />
Marcel suit Maurice pendant<br />
quarante ans. Il assiste à la plupart<br />
de ses spectacles, mais ce<br />
sont surtout les répétitions qu’il<br />
photographie. Au fil des années,<br />
un remarquable ensemble de portraits<br />
du chorégraphe se constitue.<br />
Il reflète la co<strong>nf</strong>iance réciproque<br />
des deux amis. Maurice<br />
Béjart accepte de livrer ses émotions<br />
à l’objectif du photographe<br />
et Marcel Imsand suit, avec respect<br />
et admiration, la danse passionnée<br />
du chorégraphe. A tra-<br />
vers les gestes et les regards de<br />
Maurice, c’est donc aussi Marcel<br />
qui se livre.<br />
Cependant, malgré l’ampleur de<br />
la série et l’amitié qui unit les<br />
deux artistes, Imsand n’ambitionne<br />
pas de consacrer un album<br />
à Béjart. Seule l’insistance de ses<br />
amis finit par le convaincre. Il<br />
ressort de ses cartons les images<br />
qu’il avait soigneusement tirées.<br />
Un premier livre, «Béjart secret»,<br />
paraît. Marcel a le bonheur de le<br />
présenter à Maurice quelques<br />
jours avant sa mort.<br />
Un peu plus tard, lorsqu’il s’agit<br />
de donner un avenir aux soixantetrois<br />
tirages originaux qui sont à<br />
la base du livre, l’idée de les offrir<br />
à Annette et Léonard <strong>Gianadda</strong><br />
lui vient naturellement. Pour les<br />
25 ans de la Fondation, il leur<br />
avait offert la série originale de<br />
«Luigi le Berger»; pour les<br />
30 ans, il leur offre Maurice<br />
Béjart. Soucieux de la pérennité<br />
de ses photographies, Marcel<br />
Imsand sait qu’elles sont en de<br />
bonnes mains et, surtout, qu’elles<br />
continueront à vivre en partage<br />
avec le public. L’exposition au<br />
Foyer de la Fondation Pierre<br />
<strong>Gianadda</strong> et le catalogue qui l’accompagne<br />
en sont de nouvelles<br />
preuves.<br />
Après avoir été présentée au<br />
Salon des antiquaires de<br />
Lausanne en 2009, puis au château<br />
de Longpra en 2010, la collection<br />
des photographies originales<br />
offertes par Marcel Imsand<br />
à Annette et Léonard <strong>Gianadda</strong><br />
est présentée à la galerie du Foyer<br />
de la Fondation, dans le cadre des<br />
expositions Claude Monet au<br />
Musée Marmottan et dans les collections<br />
suisses, du 17 <strong>juin</strong> au 20<br />
novembre 2011.<br />
L’exposition «Maurice Béjart»<br />
est accompagnée d’un catalogue,<br />
avec des textes de Jean-Henry<br />
Papilloud et Sophia Cantinotti.<br />
Jean-Henry Papilloud<br />
Sophia Cantinotti<br />
Commissaires de l’exposition<br />
PAGE 21
Van Gogh, Bonnard,<br />
Pierre Bonnard, Le débarcadère (ou L’embarcadère) de Cannes, 1934, huile sur toile, 43,5 x 56,5 cm, Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Villa Flora, Winterthour Photo Reto Pedrini, Zurich © 2011, ProLitteris, Zurich<br />
Pierre Bonnard, Le débarcadère (ou L’embarcadère) de Cannes, 1934, huile sur toile, 43,5 x 56,5 cm, Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Villa Flora, Winterthour<br />
Vallotton…<br />
La collection Arthur et Hedy Hahnloser<br />
Du 24 <strong>juin</strong> au 23 octobre 2011<br />
mardi à dimanche de 10h à 18h<br />
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à Marc Riboud, d’octobre à décembre<br />
2011. Photographe de renommée<br />
internationale, il est<br />
l’auteur de quelques-unes des<br />
photos les plus marquantes du<br />
XX<br />
se consacre à la photographie<br />
contemporaine et accueille 3<br />
expositions par saison. Les artis-<br />
e � Maison des Arts, Thonon, architecte Maurice Novarina.<br />
DR<br />
siècle. Puis la galerie accueille<br />
l’un des photographes régionaux<br />
les plus singuliers,<br />
Michel Semeniako, de janvier à<br />
mars 2012. Adepte du «light<br />
painting», il capte selon un procédé<br />
particulier toutes les traces,<br />
les sources de lumières qui habitent<br />
une photographie. Saisissant.<br />
E<strong>nf</strong>in cette saison est l’occasion<br />
de retrouver un fidèle des cimaises<br />
de l’Etrave, l’humaniste et<br />
voyageur i<strong>nf</strong>atigable Hans<br />
Silvester, d’avril à mai. Toujours<br />
animé par la passion des lumières<br />
et des couleurs de la terre, il a<br />
choisi cette fois-ci de rendre<br />
hommage à tous les états de<br />
l’eau, qu’elle soit vapeur, embruns,<br />
cascade ou nuage.<br />
Fascinant.<br />
La Galerie de l’Etrave<br />
Du mardi au vendredi, de 14 h à 19 h, le samedi<br />
de 14 h à 18 h. Entrée libre.<br />
4 bis avenue d’Evian,<br />
Thonon-les-Bains.<br />
www.mal-thonon.org<br />
PAGE 23
Famille Habersaat,<br />
dir.-propriétaire<br />
Rue du Forum, 1920 Martigny<br />
Tél. 027 722 20 78<br />
Internet:<br />
www.moteldessports.ch<br />
Galerie du Musée de Payerne<br />
29 mai 2011 au 11 septembre 2011<br />
Fenêtre sur le Nord,<br />
Art des Inuits et de leurs Voisins<br />
... au carrefour des balades estivales et des bains thermaux<br />
* Ouvert 7 jours sur 7 * Salle pour banquets<br />
* Grand parking (également pour bus)<br />
Situation tranquille à 300 m de la FONDATION PIERRE GIANADDA<br />
Heures musicales<br />
13 juillet – 13 août 2011 – ENTRÉE LIBRE!<br />
50 concerts dans divers lieux de charme<br />
Les rendez-vous réguliers de l’été au coeur de la vieille ville de Sion<br />
Les jeudis à 19 h. Arcades de la Grenette, rue du Grand-Pont<br />
Les vendredis à 11 h. Cour de la Grange à l’Evêque, rue des Châteaux<br />
Concerts professeurs: Sion 19, 29 juillet et 5 août. Martigny, Fondation <strong>Gianadda</strong> 20 juillet<br />
Ovronnaz 13 juillet, Campus musicus. Les Haudères 2 août, Musique de chambre<br />
et St-Luc, Hôtel Bella-Tola 20, 27 juillet et 3, 10 août.<br />
Demandez le programme: Tél./fax 027 322 66 52 • www.amsion.ch • i<strong>nf</strong>o@amsion.ch<br />
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Ouvert de 10h-12h et14h-18h, du mardi au dimanche - Fermé le lundi<br />
+41 26 662 67 04 www.payerne.ch<br />
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Le Tepidarium<br />
retrouvé<br />
MISE EN VALEUR DES THERMES PUBLICS DE LA VILLE ANTIQUE DE MARTIGNY<br />
Au sud-ouest de la ville antique<br />
de Forum Claudii<br />
Vallensium, en périphérie du<br />
centre urbain, à proximité de la<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong>,<br />
s’étendent des thermes publics<br />
édifiés au IIe siècle de notre ère.<br />
En 1974, avant le terrassement de<br />
l’actuelle rue du Forum, cet établissement<br />
a pu être fouillé sur<br />
une surface d’environ 600 m2 ,<br />
alors que son corps principal devait<br />
occuper au moins 1850 m2 � Vue des fouilles de François Wiblé à Martigny. DR<br />
vation, construit au sud-est contre cherches archéologiques, le dé-<br />
la façade des thermes, avait été gagement et la conservation des<br />
réservé, dans l’attente d’une pos- vestiges proprement dits. Le nousible<br />
mise en valeur sous un abri vel édifice, conçu par l’architecte<br />
protecteur.<br />
John Chabbey, abritera les vesti-<br />
Trente ans après, à l’initiative de ges du bassin et d’une partie de la<br />
M. Léonard <strong>Gianadda</strong>, qui a trou- salle du tepidarium, qui seront<br />
vé le financement de sa construc- ainsi protégés des intempéries.<br />
tion, un pavillon est en cours de On y présentera également, sous<br />
, réalisation. Ce projet s’insère forme de copies, les bustes de<br />
sans compter plusieurs annexes. dans le cadre du réaménagement César et de l’empereur Claude I,<br />
Au début des années 1980, lors de de la rue du Forum conduit par la les «pères fondateurs» de l’his-<br />
la création du parking de la Municipalité de Martigny. L’Etat toire martigneraine. Lieu de ren-<br />
Fondation, un bassin du tepida- du Valais, par l’archéologie cancontre et d’i<strong>nf</strong>ormations consacré<br />
rium, en très bon état de consertonale, prend en charge les re- à l’archéologie du lieu, on pourra<br />
y lire également le texte de César<br />
concernant la bataille d’Octodure<br />
(57 avant J.-C.), en version originale<br />
et en traductions, et se renseigner<br />
sur les différentes visites<br />
archéologiques proposées:<br />
Musée et jardins de la Fondation<br />
Pierre <strong>Gianadda</strong>, Mithraeum,<br />
Amphithéâtre, Maison du Génie<br />
domestique, promenade archéologique<br />
avec Caldarium des thermes<br />
du forum et Cave romaine,<br />
Domus Minerva et Caveau archéologique<br />
de l’église paroissiale<br />
(première cathédrale du<br />
Valais).<br />
François Wiblé<br />
Archéologue cantonal<br />
PAGE 25
Francine Simonin au Viei<br />
L’ARTISTE SUISSE EST INVITÉE AU VIEIL ARSENAL DANS LES JARDINS DE LA FONDATION DU 30 SEPTEMBRE AU 1 ERer N<br />
�<br />
Après Olivier Saudan,<br />
Gottfried Tritten et Suzanne<br />
Auber, l’artiste suisse romande<br />
bien connue Francine<br />
Simonin, née à Lausanne en 1936<br />
et installée à Montréal depuis<br />
1968, présente ici pour la toute<br />
première fois ses dernières peintures<br />
venues du nouveau monde.<br />
Francine Simonin est née à<br />
Lausanne en 1936. Elle passe son<br />
e<strong>nf</strong>ance dans cette ville et l’ensemble<br />
de ses vacances d’été à<br />
Champex, où elle découvre amitiés<br />
et libertés. «A Champex,<br />
Francine Simonin est co<strong>nf</strong>rontée<br />
aux croyances et aux superstitions<br />
des habitants soumis aux<br />
forces de la nature. Elle y découvre<br />
le monde des mystères et des<br />
fantasmes qui occupera toute sa<br />
carrière de peintre et de graveur.<br />
(…) Tout est issu de ce paradis,<br />
PAGE 26<br />
Serags 1 (0<strong>15</strong>4), détail, 2011, peinture acrylique sur toile,<br />
130 x 165 cm, atelier de l’artiste, Montréal. PHOTO GUY L’HEUREUX,<br />
MONTRÉAL<br />
A droite:<br />
Portrait de Francine Simonin. PHOTO LEA LUND, LAUSANNE ET PARIS<br />
de cet éden que seul un artiste<br />
peut situer géographiquement.<br />
Pour Francine Simonin, ce lieu<br />
mythique, c’est le Rhône.» (in<br />
Henri Barras, Les lieux de<br />
Francine Simonin, Editions d’art<br />
Le Sabord, Trois-Rivières, 2000).<br />
Diplômée de l’Ecole cantonale<br />
des beaux-arts de Lausanne en<br />
1958, elle reçoit la bourse fédérale<br />
des Beaux-Arts en 1963. Dès<br />
cette date, elle pratique la gravure<br />
dans les ateliers de Pierre Cailler<br />
à Lausanne puis chez Pietro Sarto<br />
à Villette. Lauréate de la bourse<br />
du Conseil des arts du Canada en<br />
1968, elle réside dès lors à<br />
Montréal, séjournant régulièrement<br />
en Suisse pour ses travaux<br />
de gravure dans l’atelier de<br />
Reymond Meyer à Pully et pour<br />
ses nombreuses expositions. Elle<br />
enseigne les arts plastiques à<br />
l’université de Québec de 1970 à<br />
1994. Le Musée d’art contemporain<br />
de Montréal lui consacre une<br />
exposition personnelle en 1975.<br />
Elle expose en 1989 au Musée<br />
cantonal des beaux-arts de Sion,<br />
à l’Eglise des Jésuites, une série<br />
de grands dessins tous réalisés à<br />
partir de ses souvenirs valaisans<br />
et de ses relations avec la nature<br />
de ce pays. En 1990, elle reçoit le<br />
Grand Prix de la Fondation vaudoise<br />
pour la promotion et la<br />
création artistique. Le Musée<br />
Jenisch de Vevey lui organise en<br />
1992 une importante exposition<br />
rétrospective. En 2004, le Musée<br />
national des beaux-arts du<br />
Québec lui remet le prix de la<br />
Fondation Monique et Robert<br />
Parizeau, pour l’ensemble de son<br />
œuvre gravé. Elle poursuit aujourd’hui<br />
son travail de gravure<br />
principalement en Suisse dans<br />
l’atelier de Reymond Meyer et<br />
son travail de peinture sur toile<br />
exclusivement à Montréal. Elle<br />
expose très régulièrement en<br />
Suisse et à l’étranger, en particulier<br />
à la galerie Numaga à
il Arsenal<br />
Rer NOVEMBRE 2011<br />
Auvernier et à Colombier, à la galerie<br />
Nane Cailler à Pully, à la galerie<br />
Ligne Treize à Carouge et,<br />
au Canada, à la galerie Lacerte à<br />
Québec et à Montréal. Lauréate<br />
de très nombreux prix et distinctions,<br />
elle réside et travaille aujourd’hui<br />
à Montréal, à Lausanne<br />
et à Evian.<br />
Du corps à la parole, de la danse à<br />
l’écriture, l’humanité avance.<br />
Abandonner e<strong>nf</strong>in le signe, laisser<br />
la matière vous séduire, retourner<br />
en arrière, à cette archétypale<br />
nature, à cette situation géographique<br />
précise et unique, à ce<br />
temps rappelé, et le rendre tout<br />
entier, les formes vues et appréhendées,<br />
les sentiments et les<br />
émotions, dans la simplicité et<br />
dans la rigueur. Jamais la peinture<br />
n’avait été si violente que<br />
dans ces lieux du monde où règne<br />
le souvenir, jamais l’opacité<br />
n’avait été si profonde que dans<br />
cette fidélité aux impressions<br />
réelles des formes aperçues, véritable<br />
récit, lu et raconté, d’une<br />
perception sentie et sa restitution<br />
à la surface conquise. Parler du<br />
monde d’aujourd’hui et d’hier,<br />
prendre avec soi toute l’humanité,<br />
les femmes et les hommes, les<br />
progrès et les échecs, rendre<br />
compte dans son intimité des<br />
agressions vivaces et des apaisements,<br />
s’offrir telle que l’on est,<br />
non pas réconciliée, mais terriblement<br />
vivante, toujours émue<br />
par le vacillement frémissant et<br />
visible de l’origine du monde, de<br />
sa permanence, ô couleurs atlantiques<br />
et bleutées de nos rêves<br />
meurtris.<br />
Nicolas Raboud<br />
Commissaire de l’exposition<br />
PUBLICITÉ<br />
THÉÂTRE<br />
de<br />
valÈre<br />
sion<br />
Septembre<br />
Je<strong>15</strong>–…Brew de Peter Wiegold et Christophe Fellay<br />
Je29–Juliette et Roméo d’après Shakespeare par Bergamote<br />
OctObre<br />
Ma4–Le Repas des fauves d’aprèsVahéKatcha<br />
Me26–L’Amour foot de Robert Lamoureux – Humour<br />
Je 27 – L’Amour foot de Robert Lamoureux – Humour<br />
NOvembre<br />
Je3–Huis clos de Jean-Paul Sartre<br />
Me9–LesActeursdebonnefoi&L’EpreuvedeMarivaux Ve18–Le Recours aux forêts de Michel O<strong>nf</strong>ray à Monthey<br />
Je24–L’OursLaDemandeenmariageetLaFollenuit,<br />
trois comédies de Tchekhov<br />
Ma29–Carrington-Brown – Humour musical<br />
Décembre<br />
Ma6–Récitaldepianod’AbdelRahmanElBacha<br />
Ma 13 – Monsieur Bonhomme et les incendiaires de Max Frisch<br />
Je22–Nuit blanche chez Francis d’après Francis Blanche – Humour<br />
JaNvier<br />
Je 12 – LePréouLesPoèmesSkilistiksdePierre-Isaïe Duc<br />
Di22–GuyKummer-Nicolussi<br />
Ma31–Menschel et Romanska de Hanokh Levin<br />
Février<br />
Me8–Piazzolla, Quatre saisons de tango<br />
Ve17–1,2,3nousavonsdesdroits!<br />
marS<br />
Ve9–Nouveau Spectacle deetparBrigitteRosset-Humour Je<strong>15</strong>–Vian v’là Boris d’aprèsl’oeuvredeBorisVian<br />
Di18–Quatuor Sino Nomine<br />
Je22–Trois Vieilles d’Alejandro Jodorowsky<br />
Ma27–Fragments du désir d’ArturRibeiroetAndréCurti<br />
avril<br />
Ma3–LaVievaoù?…de et par Michèle Guigon<br />
Me18–Les Langues paternelles de David Serge à Martigny<br />
Ve20–Les Langues paternelles de David Serge à Martigny<br />
Sa21–Les Langues paternelles de David Serge à Martigny<br />
Ma24–La Cerisaie de Tchekhov<br />
mai<br />
Je3–Cessez!!! de et par Pierre Aucaigne – Humour<br />
Ma<strong>15</strong>–Le Menteur de Carlo Goldoni<br />
Me16–Le Menteur de Carlo Goldoni<br />
2010 ·2011<br />
saison<br />
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«Les âges de la vie»<br />
DEUX ŒUVRES D’ART À LA FONDATION ANNETTE ET LÉONARD GIANADDA<br />
�<br />
A quelques pas de la<br />
Fondation, sur la route du<br />
Grand-Saint-Bernard, Léonard<br />
<strong>Gianadda</strong> a construit un immeuble<br />
de 16 appartements dont les revenus<br />
de plus de 350 000 francs par<br />
année sont entièrement affectés<br />
aux œuvres sociales de Martigny.<br />
On y trouve également, voulu par<br />
le donateur, une crèche-garderie de<br />
30 places et 9 studios à encadrement<br />
médico-social. Cette<br />
Marc-Henri Favre, président de Martigny, Doris et Hans<br />
Erni, Annette et Léonard <strong>Gianadda</strong> devant la céramique<br />
«Les Ages de la Vie». PHOTO GEORGES-ANDRÉ CRETTON<br />
Photodubas<br />
Michel Favre et «Le Visionnaire». PHOTO DANIEL CLERC<br />
Fondation qui porte le nom<br />
d’Annette et Léonard <strong>Gianadda</strong>,<br />
a été inaugurée le 23 août 2010, le<br />
jour des 75 ans de son créateur.<br />
Le maire de la ville, Marc-Henri<br />
Favre, a souligné l’engagement<br />
social de Léonard <strong>Gianadda</strong> et de<br />
sa famille qui s’ajoute à celui de<br />
la culture et du mécénat.<br />
Quelques mois plus tard, le<br />
31 mars dernier, le public assistait<br />
au vernissage d’une céramique située<br />
sur la façade de la Fondation<br />
Annette et Léonard <strong>Gianadda</strong>.<br />
Cette fresque «Les Ages de la<br />
vie» est réalisée d’après un dessin<br />
du peintre suisse Hans Erni. Cet<br />
artiste, âgé de 102 ans, a exécuté<br />
ledit dessin dans la nuit du 3 novembre<br />
2010! Cette œuvre en référence<br />
avec le lieu, montre tout<br />
d’abord l’e<strong>nf</strong>ance avec un garçon<br />
portant un ballon, puis le couple,<br />
uni, regardant vers un homme<br />
d’âge mur, appuyé sur une canne,<br />
tourné vers les trois personnages,<br />
contemplant le chemin parcouru.<br />
Avec un trait délié, bien enlevé de<br />
son écriture personnelle et reconnaissable,<br />
Erni signe un sujet où il<br />
excelle: l’être humain face à son<br />
destin: d’abord ludique, puis responsable,<br />
croyant dans l’avenir et<br />
e<strong>nf</strong>in sage avec toute une expérience<br />
de vie. On trouve ici toute<br />
la philosophie du Lucernois, la<br />
joie d’exister, de traverser chaque<br />
étape de son destin avec une<br />
co<strong>nf</strong>iance humaniste et athlétique<br />
au monde. <strong>Une</strong> arabesque géométrique<br />
traverse la fresque avec<br />
élégance, reliant tous les Ages,<br />
soulignant le déroulement de<br />
l’histoire des hommes.<br />
Le 19 novembre 2010, Léonard<br />
<strong>Gianadda</strong> recevait le prix de la<br />
Ville de Martigny. Le lauréat<br />
s’est vu remettre une sculpture de<br />
Michel Favre: «Visionnaire», tirage<br />
unique en bronze. Cette œuvre<br />
a pris place – également le<br />
31 mars – dans le jardin de la<br />
Fondation Annette et Léonard<br />
<strong>Gianadda</strong> près de la céramique<br />
d’Erni. Comme d’habitude,<br />
Michel Favre, crée une situation.<br />
Dans une mise en scène anecdotique<br />
et dépouillée, des petites figurines<br />
au pied d’un grand globe<br />
exprimant probablement la terre,<br />
tendent les bras, vers un être placé<br />
au sommet de cette sphère,<br />
scrutant l’i<strong>nf</strong>ini. Admiratifs ces<br />
minuscules bonshommes du<br />
«Visionnaire» qui de là-haut accède<br />
à la connaissance. Belle métaphore!<br />
Antoinette<br />
de Wolff-Simonetta<br />
PAGE 29
Un univers où lʼart et la culture se pratiquent, où lʼair du temps sʼexplore.<br />
manoir-martigny.ch<br />
Du lundi au vendredi midi: 14 assiettes du jour dès 18.–<br />
En juillet et août, tous les samedis et dimanches midi:<br />
SUPERBE BUFFET ASIATIQUE Fr. 42.–<br />
par pers. à discrétion.<br />
**<br />
Pour un repas en tête-à-tête, un anniversaire...<br />
Menu promotion deux pour un Fr. 90.–<br />
(au lieu de 180.–)<br />
Salade aux noix de Saint-Jacques<br />
**<br />
Cuisses de grenouilles pimentées et citronnelle<br />
Ravioli rôti au bœuf saté<br />
Côte de porc laquée<br />
Soft shell crabe frit au sel et piment aux cinq épices<br />
**<br />
Poulet sauté au basilic<br />
Porc aux ananas frais sauce aigre-doux<br />
Bœuf sauté à la mode de Sichuan<br />
Riz sauté<br />
**<br />
Dessert<br />
Valable jusqu’au 31 juillet 2011 (pas de carte de crédit)<br />
Min. 1 boisson payante par personne - A réserver par tél.<br />
au 027 722 45 <strong>15</strong> - Place de Rome, MARTIGNY<br />
Ouvert 7 jours sur 7<br />
Kaarina Kaikkonen
Ernest Biéler<br />
RETOUR DE LA PEINTURE SUISSE POUR LA PROCHAINE EXPOSITION DU 1 ER DÉCEMBRE 2011 AU 26 FÉVRIER 2012.<br />
� La Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong> Les Feuilles mortes, 1899, huile sur toile, 149,7 x 481,5 cm<br />
présentera cet hiver en colla- Kunstmuseum Bern. DR<br />
boration avec le<br />
Kunstmuseum de Berne une<br />
grande rétrospective consacrée à<br />
Ernest Biéler (1863-1948). Ces<br />
deux institutions re<strong>nf</strong>orcent ainsi<br />
leurs liens déjà étroits et inscri- 1863 au sein d’une famille nom- marqué par l’art nouveau hérité<br />
vent cette exposition dans la libreuse et bourgeoise. Il passe son de sa formation parisienne.<br />
gnée de celles présentant les e<strong>nf</strong>ance à Lausanne et en 1880 Toujours sous l’i<strong>nf</strong>luence des<br />
grands peintres suisses. Pour la décide de partir se former à Paris grands courants internationaux, il<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong> en où il fréquente l’Académie exécute ensuite d’imposantes<br />
particulier, après l’exposition en Julian. Tout en effectuant des sé- compositions symbolistes<br />
2006/2007 de l’œuvre d’Edouard jours en Suisse et notamment en comme «Les Feuilles mortes»<br />
Vallet, c’est l’occasion de dévoi- Valais où le peintre Raphael Ritz (1899). Il s’agit d’un tableau au<br />
ler au public celle d’un autre avait attiré l’attention du jeune ar- format allongé et monumental, à<br />
peintre valaisan d’adoption. tiste sur la commune de Savièse, la composition à la fois dynami-<br />
Ernest Biéler a résidé à Savièse Biéler essaie de faire carrière à que et symétrique évoquant l’au-<br />
où il a peint ses fameuses têtes, Paris. Il expose au Salon mais tomne avec une mélancolie poéti-<br />
comme celle du «Joyeux men- l’accueil réservé par le public que. En référence à la saison, le<br />
diant» (1910), mais aussi les fê- français n’est pas à la hauteur de coloris chaud s’accompagne de<br />
tes, les traditions et les paysages ses espérances et en 1892 à court nuances déclinées du jaune au<br />
locaux. Pourtant son œuvre ne de moyens financiers il retourne brun. Les feuilles sont assimilées<br />
saurait être réduite à ses sujets va- en Suisse. Même s’il séjournera à des personnages féminins où se<br />
laisans. Ce serait en effet oublier encore dans la capitale française, mêlent réalité et allégorie.<br />
que l’artiste possède une forma- parfois de longues périodes, c’est Exposées au Salon de Paris en<br />
tion et une culture solides qui en Suisse qu’il obtiendra des 1899, «Les Feuilles mortes» font<br />
l’ont amené à expérimenter diffé- commandes comme celle en sensation et les critiques se révèrents<br />
styles et à traiter divers thè- 1893 du décor du plafond du lent élogieuses. Il les présentera<br />
mes.<br />
Victoria Hall de Genève. Son de nouveau à l’exposition univer-<br />
Ernest Biéler est né à Rolle en style est alors encore fortement selle en 1900 en compagnie des<br />
«Sources» (1900), autre œuvre<br />
symboliste. A partir de cette date<br />
l’artiste séjourne de plus en plus<br />
fréquemment à Savièse où il se<br />
fait construire un atelier. Son installation<br />
en Valais correspond à<br />
un moment particulier de l’histoire<br />
de l’art. Dans toute<br />
l’Europe, l’industrialisation du<br />
XIX e siècle s’accompagne de<br />
profonds changements. A cette<br />
époque, les artistes prennent conscience<br />
des conséquences négatives<br />
du passage de la société<br />
agraire à la société industrielle et<br />
développent une réflexion privilégiant<br />
valeurs oubliées et harmonie<br />
entre l’homme et la nature. Ils<br />
projettent leurs idéaux vers des<br />
contrées rurales encore intactes<br />
où ils se réfugient. En Suisse, les<br />
artistes se retirent dans les Alpes:<br />
Giovanni Segantini et Giovanni<br />
Giacometti dans l’Engadine,<br />
Ernest Biéler, Edmond Bille,<br />
Edouard Vallet ou encore<br />
Charles-Clos Olsommer en<br />
Valais. Au contact des habitants<br />
deSavièseetdesarégion,les<br />
sources d’inspiration et le style<br />
de Biéler évoluent. Les œuvres<br />
���
deviennent moins intellectuelles,<br />
directement inspirées de la vie<br />
quotidienne des villageois. Son<br />
style se modifie en conséquence,<br />
il se fait moins délicat, plus réaliste<br />
ce qui poussera la critique à<br />
comparer son tableau «Les Vieux<br />
à l’enterrement» (1901) à celui de<br />
l’«Enterrement à Ornans» de<br />
Gustave Courbet. Pourtant l’artiste<br />
semble conscient que sa voie<br />
est ailleurs et vers 1905/1906, il<br />
se dirige vers un style plus raffiné,<br />
extrêmement graphique qui<br />
contribuera à son succès. Il exécute<br />
alors à l’aquarelle une série<br />
de portraits au dessin «d’une vigueur<br />
telle, d’une si robuste netteté<br />
qu’on les prendrait pour des<br />
gravures sur bois en couleur».<br />
PAGE 32<br />
Le joyeux Mendiant, 1910, tempera sur papier marouflé sur<br />
panneau, 26,6 x 24 cm. Collection particulière. DR<br />
A droite<br />
Deux jeunes Saviésannes tissant, 1923, tempera sur toile,<br />
110 x 80 cm. Collection particulière. DR<br />
Ce nouveau genre trouve des<br />
amateurs, les musées et les particuliers<br />
se portent acquéreurs.<br />
Encouragé par son succès, l’artiste<br />
participe à de nombreuses<br />
expositions et ressent le besoin de<br />
donner à ses œuvres une dimension<br />
plus monumentale. Il exécute<br />
alors des tableaux de plus<br />
grand format, comme «Deux jeunes<br />
Saviésannes tissant» (1923).<br />
Cette reconnaissance au niveau<br />
de la peinture de chevalet s’accompagne<br />
d’une reconnaissance<br />
officielle: entre 1914 et 1922,<br />
l’artiste obtient des commandes<br />
pour la réalisation de trois fresques:<br />
celle de la chapelle de Tell à<br />
Lausanne, celle du vestibule du<br />
musée Jenisch à Vevey et celle du<br />
tympan de l’Hôtel de Ville du<br />
Locle. <strong>Une</strong> comparaison entre<br />
ces fresques réalisées en l’espace<br />
de neuf ans montre que Biéler n’a<br />
cessé d’évoluer vers un style de<br />
plus en plus décoratif. C’est<br />
d’ailleurs sans doute cette technique<br />
de la fresque qui fera de nouveau<br />
évoluer le style de l’artiste<br />
vers une manière plus synthétique<br />
qui accorde moins d’importance<br />
aux détails.<br />
Biéler est chargé de la réalisation<br />
des costumes et du décor de la<br />
Fête des Vignerons de 1927 à<br />
Vevey. Dans son atelier de<br />
Montellier-sur-Rivaz qui surplombe<br />
le Léman sont organisées<br />
des expositions de ses œuvres. Il<br />
trouve dans les paysages du<br />
Lavaux une nouvelle source<br />
d’inspiration et exécute alors des<br />
vues du lac, souvent plongeantes,<br />
aux tonalités brunes qui accordent<br />
aux effets de lumières une<br />
importance particulière. Biéler,<br />
protestant et relativement indifférent<br />
aux questions religieuses, se<br />
voit co<strong>nf</strong>ier en 1933 l’exécution<br />
des vitraux, du chemin de croix et<br />
de la décoration de l’église de<br />
Saint-Germain (Savièse). Cette<br />
commande lui donne l’occasion<br />
de réaliser une œuvre d’art totale<br />
qui comprend pas moins de quarante<br />
et un vitraux et un chemin<br />
de croix en mosaïque de quatorze<br />
stations. Au cours de ces années,<br />
outre des paysages du Lavaux et<br />
de Venise l’artiste continue de<br />
réaliser des sujets valaisans mais<br />
le peintre ne parvient plus à se renouveler.<br />
Biéler décède en 1948,<br />
peu avant son 85e anniversaire,<br />
laissant derrière lui une œuvre<br />
extrêmement riche et variée.<br />
C’est l’intégralité du parcours artistique<br />
d’Ernest Biéler que se<br />
propose de retracer l’exposition à<br />
travers les quelque 120 œuvres<br />
présentées qui proviennent autant<br />
de collections publiques que particulières.<br />
Nul doute que le visiteur<br />
sera étonné par la diversité<br />
de l’œuvre tant du point de vue<br />
stylistique que thématique. L’artiste<br />
cessera d’être perçu uniquement<br />
comme le peintre du folklore<br />
valaisan même si c’est sans<br />
doute dans ce domaine que réside<br />
le côté le plus original de sa production.<br />
L’exposition sera accompagnée<br />
d’un catalogue bilingue richement<br />
documenté qui retrace la<br />
carrière du peintre et constitue<br />
une mise à jour de sa biographie.<br />
Ethel Mathier<br />
Commissaire de l’exposition<br />
Kunstmuseum de Berne
PAGE 33
FONDATION PIERRE GIANADDA MARTIGNY<br />
SAISON MUSICALE 2011 / 2012<br />
Mercredi 22 <strong>juin</strong> 2011 à 20 heures<br />
(HORS ABONNEMENT)<br />
présente<br />
CECILIA BARTOLI<br />
mezzo-soprano<br />
DIEGO FASOLIS, direction<br />
I BAROCCHISTI<br />
SOIRÉE DE GALA «VIVALDI»<br />
Prix des places: CHF 80.– à 250.–<br />
Mercredi 20 juillet 2011 à 20 heures<br />
Photo: G.-A. Cretton<br />
DANS LE CADRE DE LA 49 E<br />
ACADÉMIE DE MUSIQUE TIBOR VARGA<br />
ET EN PRÉLUDE AU FESTIVAL GÉZA ANDA<br />
KONSTANTIN SCHERBAKOV, piano<br />
2 E<br />
PRIX GÉZA ANDA 1991<br />
«Soirée Russe»<br />
Tchaïkovski: Dumka op. 59<br />
Moussorgski: «Les Tableaux d’une Exposition»<br />
Rachmaninov: Élégie, 3 Préludes et Etude-tableaux<br />
Prokofiev: Sonate n o 7, op. 83<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Matériaux Plus SA, Martigny<br />
Samedi 13 août 2011 à 20 heures<br />
DANS LE CADRE DU FESTIVAL ERNEN MUSIKDORF<br />
CARLO DE MARTINI, direction<br />
ORCHESTRE DU FESTIVAL D'ERNEN<br />
Beethoven: Octuor pour vents, op. 103<br />
Haydn: Symphonie concertante n° 105, Hob I:105<br />
Brahms: Double Concerto pour violon et violoncelle, op. 102<br />
CANDIDA THOMPSON, violon, XENIA JANKOVIC, violoncelle<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Samedi 17 septembre 2011 à 20 heures<br />
ANTONIO MENESES, violoncelle<br />
MENAHEM PRESSLER, piano<br />
J.-S. Bach: Sonate n o 2, pour violoncelle et piano, BWV 1028<br />
Beethoven: Sonate n o 31, pour piano, op. 110<br />
J.-S. Bach: Sonate n o 3, pour violoncelle seul, BWV 1009<br />
Beethoven: Sonate n o 3, pour violoncelle et piano, op. 69<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Jeudi 6 octobre 2011 à 20 heures<br />
TRIO NOTA BENE<br />
Mendelssohn: Trio n o 2, en do mineur, op. 66<br />
Frank Martin: Trio sur des mélodies populaires irlandaises<br />
Dvorák: Trio n o 4, op. 90 «Dumky»<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Mardi 25 octobre 2011 à 20 heures<br />
VADIM REPIN, violon<br />
ITAMAR GOLAN, piano<br />
Debussy: Sonate en sol mineur<br />
Grieg: Sonate n o 2, en sol majeur, op.13<br />
Beethoven : Sonate n o 7, en do mineur, op. 30 n o 2<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Louis et Mireille-Louise Morand<br />
Caves Orsat<br />
Rouvinez Vins
FESTIVAL GÉZA ANDA<br />
Samedi 19 novembre 2011 à 20 heures<br />
ALEXEÏ VOLODINE, piano<br />
PRIX GÉZA ANDA 2003<br />
Beethoven: Sonates op. 31 n o 3 et op. 13 «Pathétique»<br />
Tchaïkovski: Suite de Casse-Noisette, op. 71a (arr. M. Pletnev)<br />
Kapoustine: Sonate n o 2, op. 54<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Dimanche 4 décembre 2011 à 17 heures<br />
PIETRO DE MARIA, piano<br />
PRIX GÉZA ANDA 1994<br />
MASSIMO QUARTA, violon<br />
ENRICO DINDO, violoncelle<br />
Schubert: Trio en si bémol majeur, op. 99<br />
Brahms: Trio en si majeur, op. 8<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Dimanche 11 décembre 2011 à 17 heures<br />
DÉNES VÁRJON, piano<br />
PRIX GÉZA ANDA 1991<br />
GILBERT VARGA, direction<br />
ORCHESTRE DE CHAMBRE DE LAUSANNE<br />
Mozart: Ouverture de «Cosi fan tutte»<br />
Mendelssohn: Concerto n o 1, op. 25<br />
Mozart: Concert-Rondo, KV 382<br />
Beethoven : Symphonie n o 1<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Lundi 23 janvier 2012 à 20 heures<br />
EMMANUEL PAHUD, flûte<br />
TREVOR PINNOCK, direction<br />
KAMMERAKADEMIE POTSDAM<br />
Haydn: Ouverture de «L'Anima del filosofo»<br />
C. P. E. Bach: Symphonie Wq 183 et Concerto pour flûte Wq 168<br />
Quantz: Concerto pour flûte, QV5:174<br />
Haydn: Symphonie n o 92 «Oxford»<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Veuthey & Cie Martigny SA<br />
Dimanche 26 février 2012 à 20 heures<br />
ISABELLE FAUST, violon<br />
MIKLOS PERENYI, violoncelle<br />
KRISTIAN BEZUIDENHOUT, piano<br />
GIOVANNI ANTONINI, direction<br />
kammerorchesterbasel<br />
Beethoven:<br />
Triple Concerto, en do majeur, op. 56<br />
Symphonie n o 8, en fa majeur, op. 93<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Mercredi 14 mars 2012 à 20 heures<br />
PATRICIA KOPATCHINSKAJA, violon<br />
FAZIL SAY, piano<br />
Beethoven: Sonate n o 9, en la majeur, op. 47 «À Kreutzer»<br />
Schubert: Sonate n o 2, en la mineur, D 385<br />
Say: Sonate pour violon et piano<br />
Bartók: Six Danses roumaines<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Vendredi 20 avril 2012 à 20 heures<br />
ADRIANA FERNANDEZ, soprano<br />
VALÉRIE BONNARD, mezzo-soprano<br />
CHRISTOPHE EINHORN, ténor<br />
GILLES CACHEMAILLE, basse<br />
BERNARD HERITIER, direction<br />
CHŒUR NOVANTIQUA DE SION<br />
LE MOMENT BAROQUE<br />
J.-S. Bach: Passion selon saint Jean<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
ABONNEMENTS transmissibles<br />
Chaises: Simple: Fr. 380.- Couple: Fr. 700.-<br />
Gradins: Simple: Fr. 230.- Couple: Fr. 400.-<br />
Apprentis et étudiants (jusqu’à 25 ans): demi-tarif.<br />
Renseignements et réservations:<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong><br />
1920 Martigny (Suisse)<br />
Tél.: +41 (0)27 722 39 78<br />
Fax: +41 (0)27 722 52 85<br />
www.gianadda.ch – i<strong>nf</strong>o@gianadda.ch<br />
En raison des expositions, pour certains concerts, des chaises d'abonnés pourront être déplacées.<br />
Toutes modifications réservées
Musique Maestro!<br />
UN PROGRAMME VARIÉ QUI MÊLE STARS ET TALENTS RÉGIONAUX<br />
� La nouvelle saison musicale Cecilia Bartoli et Léonard <strong>Gianadda</strong> le 22 août 2010 à l’oc-<br />
de la Fondation Pierre casion du 75<br />
<strong>Gianadda</strong> s’ouvre brillamment<br />
par le concert de gala que<br />
donne Cecilia Bartoli, accompagnée<br />
par l’ensemble I Barocchisti<br />
placé sous la direction de Diego régulièrement les jeunes lauréats. niste russe Konstantin<br />
Fasolis. Grâce à la complicité de Par son niveau particulièrement Scherbakov, qui s’y produit pour<br />
Léonard <strong>Gianadda</strong>, cette canta- élevé et par le suivi qu’elle offre la première fois.<br />
trice, considérée comme la plus aux lauréats, cette compétition Pour la première fois également<br />
grande de notre temps, fait triennale, classée parmi les plus se produisent des artistes de re-<br />
preuve d’une amitié et d’une fidé- importantes du monde, leur asnommée mondiale comme le flûlité<br />
envers la Fondation qu’elle ne sure à tous une brillante carrière tiste Emmanuel Pahud, le chef<br />
prodigue à aucune autre salle de internationale. Pour marquer Trevor Pinnock et la<br />
concert au monde. Elle s’y pro- cette collaboration, un Festival Kammeracademie Potsdam. La<br />
duit cette année pour la dix-hui- Géza Anda comprend trois con- jeune violoniste allemande<br />
tième fois, dans un programme certs – récital, musique de cham- Isabelle Faust, qui vient de rece-<br />
entièrement consacré à Vivaldi. bre et orchestre – invitant trois voir son premier Diapason d’or,<br />
Depuis une vingtaine d’années, la pianistes connus du public de interprète le «Triple Concerto»<br />
Fondation entretient une relation Martigny, Alexeï Volodine, Pietro de Beethoven avec deux nou-<br />
privilégiée avec le Concours de de Maria et Dénes Várjon, ainsi veaux venus, le grand violoncel-<br />
piano Géza Anda, en engageant que, en avant-première, le pialiste hongrois Miklos Perenyi et<br />
e anniversaire de Léonard <strong>Gianadda</strong>.<br />
PHOTO GEORGES-ANDRÉ CRETTON<br />
PAGE 36<br />
le pianiste hollandais Kristian<br />
Bezuidenhout. La scène est également<br />
offerte au jeune ensemble<br />
valaisan le Trio Nota Bene, formé<br />
du violoniste Julien Zufferey, du<br />
violoncelliste Xavier Pignat et du<br />
pianiste Lionel Monnet.<br />
Renouvelant leur fidélité à l’espace<br />
culturel de Martigny, se produisent<br />
les violonistes Vadim<br />
Repin et Patricia Kopatchinskaja,<br />
les pianistes Fazil Say et<br />
Menahem Pressler, ainsi que le<br />
violoncelliste Antonio Meneses.<br />
On retrouve également<br />
l’Orchestre du Festival d’Ernen,<br />
ainsi que le Chœur Novantiqua de<br />
Sion qui clora la saison musicale<br />
avec «La Passion selon saint<br />
Jean» de Bach.<br />
Charles Delaloye
EXPOSITIONS<br />
17 <strong>juin</strong> – 20 novembre 2011<br />
MONET<br />
AU MUSÉE MARMOTTAN<br />
ET DANS LES COLLECTIONS SUISSES<br />
1 er<br />
tous les jours de 9 h. à 19 h.<br />
Au Foyer de la Fondation<br />
du 17 <strong>juin</strong> au 20 novembre 2011<br />
1 er<br />
MAURICE BÉJART<br />
PAR MARCEL IMSAND<br />
Au Vieil Arsenal<br />
avril – 25 septembre 2011<br />
LÉONARD DE VINCI<br />
L’INVENTEUR<br />
30 septembre – 30 octobre 2011<br />
FRANCINE SIMONIN<br />
décembre 2011 – 26 février 2012<br />
ERNEST BIÉLER<br />
EN COLLABORATION AVEC LE<br />
KUNSTMUSEUM DE BERNE<br />
tous les jours de 10 h. à 18 h.<br />
2 mars – 24 <strong>juin</strong> 2012<br />
PORTRAITS<br />
COLLECTIONS DU CENTRE POMPIDOU<br />
tous les jours de 10 h. à 18 h.<br />
29 <strong>juin</strong> – 25 novembre 2012<br />
LE MYTHE DE LA<br />
COULEUR<br />
COLLECTION MERZBACHER<br />
tous les jours de 9 h. à 19 h.<br />
NFORMATIONS<br />
Pour se rendre à la Fondation:<br />
Autobus à partir de la gare CFF.<br />
La Fondation est également accessible de la station<br />
ferroviaire de Martigny-Bourg, sur la ligne Martigny-<br />
Orsières.<br />
La Fondation est située à environ vingt minutes à pied<br />
de la gare CFF. Le trajet est plus pittoresque en<br />
empruntant la Promenade archéologique, qui<br />
commence à l’Hôtel de Ville, sur la Place Centrale, et<br />
mène à la Fondation, puis à l’Amphithéâtre romain.<br />
Forfait RailAway / CFF – MONET<br />
20% de réduction sur le voyage en train, le transfert<br />
et l’entrée à la Fondation (MONET, collection Franck,<br />
parc de sculptures, Léonard de Vinci, musée de<br />
l’Automobile, musée gallo-romain).<br />
Italie<br />
Sur présentation d’une quittance «simple course» du<br />
tunnel du Grand-Saint-Bernard et d’une entrée à la<br />
Fondation, le retour en Italie dans les trois jours est<br />
gratuit.<br />
Jouez avec le Nouvelliste<br />
Participez au concours du tableau truqué. Chaque<br />
samedi d’été, dans le Nouvelliste, vous trouverez la<br />
reproduction d’une œuvre de l’exposition MONET,<br />
«truquée» par Casal, ainsi qu’une question de culture<br />
générale.<br />
Promenades du <strong>15</strong> juillet – <strong>15</strong> août 2011<br />
Promenade archéologique: les jeudis, vendredis et<br />
samedis, de <strong>15</strong> h. à 17 h., départ de la Fondation.<br />
Visite de la ville: les mêmes jours de 11 h. à 12 h.<br />
Balades à vélo les dimanches.<br />
Renseignements à la réception de la Fondation et à<br />
l’Office du Tourisme, tél. +41 (0)27 720 49 49<br />
Lundi 12 septembre 2011 à 20 h. à la Fondation<br />
SÉGOLÈNE LE MEN, professeur d’histoire<br />
de l’art à l’Université de Paris X-Nanterre<br />
Co<strong>nf</strong>érence organisée par l’Université populaire en<br />
collaboration avec la Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong>.<br />
Salle Louis et Evelyn Franck<br />
Œuvres de<br />
Cézanne, Van Gogh,<br />
Ensor, Lautrec,<br />
Van Dongen, Picasso<br />
VISITES COMMENTÉES<br />
EN SOIRÉE<br />
sans supplément<br />
en principe, tous les <strong>mercredi</strong>s à 20 h.<br />
Renseignements, locations<br />
et réservations:<br />
FONDATION<br />
PIERRE GIANADDA<br />
1920 Martigny (Suisse)<br />
Tél. +41 (0)27 722 39 78<br />
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www.gianadda.ch<br />
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FONDATION PIERRE GIANADDA<br />
MARTIGNY-LA-ROMAINE<br />
FAITES PARTIE DES AMIS DE LA<br />
FONDATION PIERRE GIANADDA<br />
Pour nous permettre:<br />
◆ d'organiser des concerts et des<br />
expositions de qualité<br />
◆ de diversifier nos activités<br />
◆ d'acquérir des œuvres<br />
Souscrivez*:<br />
◆ une colonne de bronze CHF 250.- 190<br />
◆ une stèle d'argent CHF 500.- 380<br />
◆ un chapiteau d'or CHF 1000.- 760<br />
◆ un temple de platine CHF 5000.- 3800<br />
* Les prix en euros sont donnés à titre indicatif<br />
* Votre don est déductible dans votre déclaration fiscale<br />
Vous recevez gratuitement, durant une année:<br />
◆ une invitation à nos vernissages<br />
◆ des i<strong>nf</strong>ormations sur notre activité<br />
◆ nos publications et catalogues d'expositions<br />
◆ une carte permanente de libre entrée, pour deux<br />
personnes: transmissible, elle vous permet d'en<br />
faire bénéficier vos proches, vos amis ou vos clients<br />
Vous bénéficiez de la gratuité pour les<br />
visites commentées hebdomadaires de<br />
nos expositions<br />
Votre soutien sera mentionné<br />
dans les catalogues de nos expositions<br />
et sur notre site internet: www.gianadda.ch<br />
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tél. +41 (0)27 722 39 78<br />
fax +41 (0)27 722 31 63<br />
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Je désire adhérer aux<br />
Amis de la Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong><br />
en souscrivant*:<br />
❏ une colonne de bronze CHF 250.- 190<br />
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❏ un temple de platine CHF 5000.- 3800<br />
* Les prix en euros sont donnés à titre indicatif<br />
Nom:<br />
Prénom:<br />
Société:<br />
Adresse:<br />
Tél.:<br />
Date:<br />
Signature:<br />
Bulletin à détacher et à retourner à la<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong>, 1920 Martigny - Suisse<br />
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Paul Antille Sion SA<br />
Rte de Riddes, 1950 SION,<br />
tél. 027 205 42 20<br />
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découverte du Barrage d’Emosson<br />
Trains à vapeur<br />
les 18 + 19 + 25 + 26 <strong>juin</strong> / 02 + 03 juillet<br />
Tél. 027 769 11 11 - Fax 027 769 11 <strong>15</strong> - www.chatelard.net<br />
Parc d’Attractions<br />
du Châtelard VS<br />
Gare du Funiculaire<br />
1925 Le Châtelard VS<br />
Garage de Monthey SA<br />
Rte de Collombey 55,<br />
1870 MONTHEY, tél. 024 471 73 13<br />
Chronique d’un déclin annoncé : 1850 –2010<br />
<strong>15</strong> octobre 2010 – 28 août 2011 G<br />
L<br />
A<br />
C<br />
I<br />
E<br />
Intermédiaires permanents:<br />
Garage Olympic, A. Antille Sierre SA<br />
Rte de Sion 53, 3960 SIERRE,<br />
tél. 027 452 36 99<br />
Garage Olympic,<br />
Paul Antille Martigny SA<br />
Rte du Levant 149, 1920 MARTIGNY,<br />
tél. 027 721 70 40<br />
Avenue de la Gare <strong>15</strong><br />
RS<br />
Médiathèque Valais – Martigny
Moulin défie le temps<br />
UNE NOUVELLE SCULPTURE POUR LE GIRATOIRE DU GUERCET À MARTIGNY<br />
�<br />
Martigny, lieu de passage au<br />
carrefour des Alpes, a développé<br />
de nombreux giratoires.<br />
Mais la chance de notre cité est la<br />
volonté de Léonard <strong>Gianadda</strong><br />
d’agrémenter tous les rondspoints<br />
de la ville en les dotant de<br />
sculptures co<strong>nf</strong>irmant la vocation<br />
culturelle d’Octodure. Ainsi, des<br />
œuvres d’artistes suisses ornent<br />
treize giratoires qui s’intègrent<br />
avec harmonie dans le paysage.<br />
Abstraites ou figuratives, de<br />
bronze, de marbre ou d’acier, ces<br />
œuvres participent d’un choix<br />
éclectique, prolongeant dans la<br />
ville le parc de sculpture de la<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong>.<br />
Le <strong>15</strong> avril dernier, le quatorzième<br />
giratoire de Martigny recevait<br />
une œuvre «Stèle du Temps»<br />
conçue par l’artiste local Raphaël<br />
Stèle du Temps, de Raphaël Moulin, acier inoxydable, h. 4 m,<br />
poids 1600 kg, réalisée par l’entreprise Meili à Bex.<br />
PHOTO MICHEL DARBELLAY<br />
Moulin. <strong>Une</strong> stèle, un mot lourd<br />
de sens, une pierre dressée, souvent<br />
porteuse d’inscriptions qui<br />
remontent à la nuit des temps…<br />
De nombreuses civilisations,<br />
égyptienne, grecque ou romaine,<br />
ont livré des stèles avec des épigraphes<br />
se référant à la religion, à<br />
la mythologie, à la géographie…<br />
<strong>Une</strong> stèle se révèle une charge<br />
d’histoire. Mais aussi le monument<br />
qui rappelle les disparus<br />
dans une nécropole. <strong>Une</strong> stèle<br />
c’est donc la connaissance gravée<br />
pour l’éternité qui transmet un savoir.<br />
La stèle de Raphaël Moulin,<br />
est celle du Temps. Le Temps qui<br />
passe et qui s’affirme dans cette<br />
verticalité chère à l’artiste.<br />
Monolithe d’acier à la conquête<br />
de l’espace, dont les strates s’ouvrent<br />
comme un livre: le livre<br />
d’une existence, d’un vécu qui témoigne<br />
de moments d’espérance<br />
et de doute. Le contraste se révèle<br />
important entre le prisme hiératique,<br />
sévère, pur et l’élégance de<br />
ce qui, symboliquement, peut représenter<br />
les pages de la connaissance.<br />
Dans sa monumentalité,<br />
quatre mètres de hauteur, et son<br />
poids, une tonne et demie, cette<br />
sculpture apparaît comme un acte<br />
de foi, dressée vers le ciel, tendue<br />
vers la lumière.<br />
Les livres, Raphaël Moulin les<br />
aime, Flaubert, Cendrars,<br />
Neruda et bien d’autres encore.<br />
<strong>Une</strong> nourriture qui l’enchante. Né<br />
à Martigny en 1953, son premier<br />
atelier est une cave, sombre, où<br />
gamin, pour tuer l’ennui d’être<br />
seul, il pétrissait la matière.<br />
Depuis 1979, c’est un corps à<br />
corps avec la dureté du métal<br />
qu’il livre avec passion dans son<br />
atelier de Charrat. Forgeron d’art,<br />
l’artisan et l’artiste, l’homo faber,<br />
ne vont faire plus qu’un pour<br />
donner naissance avec talent à<br />
des sculptures pour «essayer de<br />
construire un autre monde» et<br />
d’y laisser une trace durable, solide,<br />
prométhéenne.<br />
Antoinette<br />
de Wolff-Simonetta<br />
PAGE 39
CLAUDE MONET<br />
au Musée Marmottan<br />
et dans les Collections suisses<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong><br />
17 <strong>juin</strong> – 20 novembre 2011<br />
Martigny Suisse Tous les jours de 9 h à 19 h<br />
ESTAMPES JAPONAISES<br />
<strong>Une</strong> sélection de la Fondation<br />
Claude Monet, Giverny<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong><br />
17 <strong>juin</strong> – 20 septembre 2011<br />
Martigny Suisse Tous les jours de 9 h à 19 h<br />
Au Foyer de la Fondation<br />
MAURICE BÉJART<br />
PAR MARCEL IMSAND<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong><br />
17 <strong>juin</strong> – 20 novembre 2011<br />
Martigny Suisse Tous les jours de 9 h à 19 h<br />
ERNEST Au Vieil Arsenal BIELER<br />
SUZANNE en collaboration AUBER avec<br />
le Kunstmuseum de Berne<br />
Fondation Pierre <strong>Gianadda</strong><br />
Martigny Suisse Tous les jours de 10 h à 18 h<br />
1er décembre 2011 – 26 février 2012<br />
Martigny Suisse Tous les jours de 10 h à 18 h
COLLECTIONS<br />
DU CENTRE POMPIDOU<br />
Portraits<br />
EXPOSITION DE LA FONDATION PIERRE GIANADDA DU 2 MARS AU 24 JUIN 2012<br />
�<br />
Cet événement repose sur un<br />
ensemble d’environ soixante<br />
œuvres majeures provenant<br />
des collections du Centre<br />
Pompidou/Musée national d’art<br />
moderne. On peut se demander<br />
pourquoi, parmi les genres picturaux<br />
issus de l’académisme, le<br />
portrait a produit la plupart des<br />
icônes de l’art du XXe siècle? On<br />
ne tire par le portrait impunément<br />
sans que surgissent d’emblée des<br />
questions philosophiques, religieuses,<br />
mythiques ou métaphysiques.<br />
Cubiste, ou surréaliste, le<br />
portrait porte la marque indélébile<br />
d’un pathos et quand il rencontre<br />
l’Histoire, il «porte» tout à<br />
la fois la violence, la barbarie et<br />
la tragédie de la condition humaine.<br />
Cette incroyable balade dans les<br />
mystères de l’âme, dans les arcanes<br />
désordonnés de l’imperfection<br />
ou dans la décomposition futuriste,<br />
propose une série de portraits<br />
qui s’échelonnent de la fin<br />
du XIXe siècle avec, par exemple,<br />
un autoportrait de Kees van<br />
Dongen, jusqu’au-delà des années<br />
1960 avec une Caroline de<br />
Giacometti. Entre ces deux dates,<br />
jaillissent tous les grands noms<br />
de la peinture et de la sculpture du<br />
siècle dernier: Chagall, Brancusi,<br />
Modigliani, Magritte, Matisse,<br />
Picasso, Delaunay, Bonnard,<br />
Laurencin, Balthus, etc.<br />
L’autoportrait se révèle par excellence<br />
le genre de l’extravagance,<br />
de l’autoprojection de l’ego vers<br />
le monde extérieur; il peut être rigoureux<br />
ou fantaisiste, voire fantasmatique;<br />
il est consciemment<br />
ou non la représentation des<br />
craintes fondamentales de l’artiste.<br />
Il peut aussi être jubilatoire,<br />
à l’exact opposé des canons classiques<br />
de la beauté parfaite. La<br />
percée de la psychanalyse permit<br />
une lecture de ce que l’homme<br />
considérait comme l’effroyable<br />
partie de lui-même. Dans cette<br />
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exposition, certains autoportraits<br />
participent de ce questionnement<br />
existentiel. Au portrait académique<br />
succède aussi l’i<strong>nf</strong>luence de<br />
l’instantané de la photographie.<br />
Par contre, autre facette de cette<br />
présentation, de nombreux portraits<br />
brossés par des artistes célèbres<br />
offrent une galerie intéressante<br />
de personnages connus:<br />
clin d’œil à la musique avec un<br />
A droite<br />
Constantin Brancusi, La Muse endormie, 1910, bronze, 16,5<br />
x 26 x 18 cm. Centre Georges Pompidou. Paris. ADAM RZEPKA - SERVICE<br />
DE LA DOCUMENTATION PHOTOGRAPHIQUE DU MNAM / DIST. RMN-GP © ADAGP<br />
Photodubas<br />
René Magritte, Le viol, 1945, huile sur toile, 65,3 x 50,4 cm,<br />
Centre Georges Pompidou. Paris. Legs de Mme Georgette<br />
Magritte en 1987.<br />
CHRISTIAN BAHIER ET PHILIPPE MIGEAT - SERVICE DE LA DOCUMENTATION PHOTOGRAPHIQUE DU<br />
MNAM /DIST. RMN-GP (C) ADAGP
Erik Satie par Suzanne Valadon,<br />
Maurice Ravel par Henri<br />
Manguin et Chaliapine dans toute<br />
sa superbe par Boris Grigorieff.<br />
On découvrira également des<br />
poètes: Jean Jouve d’Henri Le<br />
Fauconnier, Pierre Reverdy de<br />
Cassandre; des peintres: Tintoret<br />
par Antonio Saura, Le Douanier<br />
Rousseau par Robert Delaunay et<br />
aussi des mondaines, des muses<br />
et des anonymes. Tout ce beau<br />
monde immortalisé par des pinceaux<br />
talentueux, animera les cimaises<br />
de la Fondation.<br />
La sculpture n’est pas en reste,<br />
avec Constantin Brancusi, qualifié<br />
d’«inventeur de la sculpture<br />
moderne» dont «La muse endor-<br />
mie», bronze de 1910, illustre la<br />
simplification des formes, la concision<br />
de la ligne et l’aspiration à<br />
l’essentiel. Avec sa «Tête» de<br />
19<strong>15</strong> (plâtre patiné), Jacques<br />
Lipchitz, décrit longuement cette<br />
œuvre dans laquelle il voit un<br />
symbole d’équilibre entre abstraction<br />
et figuration. Et aussi, le<br />
sculpteur suisse Alberto<br />
Giacometti, qui livre un «Diego»,<br />
1954, ce frère, si souvent traduit,<br />
en creux, en bosses, en incisions,<br />
autant de coups de canifs expressifs,<br />
qui inscrivent l’artiste dans<br />
une veine si personnelle.<br />
Tirer le portrait signifie en affirmer<br />
la fulgurance, garante de naturel<br />
et d’objectivité. A l’opposé,<br />
la peinture du XX e siècle a réfuté<br />
cette objectivité au profit de l’affirmation<br />
d’une situation picturale.<br />
Ainsi, ce panel éclectique, permettra<br />
également de suivre l’évolution<br />
de l’histoire de l’art avec<br />
des représentants des mouvements<br />
dominants qui bousculèrent<br />
le XX e siècle par leur audace.<br />
En effet, le fauvisme, le cubisme,<br />
le futurisme, le rayonnisme,<br />
le dadaïsme et le surréalisme<br />
rappelleront le foisonnement<br />
créatif des trente premières<br />
années du XX e siècle.<br />
Inclassables, et plus proches de<br />
nous, Max Beckmann, qui signe<br />
Le portrait d’un Français, évo-<br />
quant un souvenir de voyage teinté<br />
d’ironie; Georg Baselitz, avec<br />
un «Ralf III», 1965, qui propose<br />
une tête de supplicié, ruisselante<br />
de sang et e<strong>nf</strong>in Bacon, qui élabore<br />
des figures au bord de la rupture<br />
et de la déconstruction, tel<br />
son autoportrait de 1971.<br />
C’est donc à un parcours passionnant<br />
et original, où le portrait régnant<br />
en protagoniste entraînera<br />
le visiteur vers un questionnement<br />
où se mêleront psychologie,<br />
sentiment et esthétique, auquel<br />
vous convie la Fondation au printemps<br />
2012.<br />
Avec des extraits du Centre Pompidou<br />
Antoinette<br />
de Wolff-Simonetta<br />
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