une approche globale des dangers et menaces - La Tribune

Préambule
S’agissant du domaine spécifique constitué par le réseau ferré français, cette étude ex-
clut les risques accidentels engendrés par la nature ou par l’évolution technique et
s’intéresse à ce qui relève, non de la catastrophe, mais de la tragédie : l’attentat, le sa-
botage, etc. Une catastrophe est en effet un événement désastreux, inopiné, involon-
taire, imprévisible. A l’inverse, la tragédie découle des actes (volontaires ou non) ac-
complis par un ou plusieurs individus. Le déroulement tragique tient à ce qu’ils ont fait
ou négligé de faire ; de ce qu’ils ont vu ou refusé de voir ; de ce qu’ils ont pris en
compte ou négligé. Leur destin tragique, l’événement tragique – qui inspirent la pitié ou
la terreur – sont le fruit de leurs passions ou de leurs aveuglements.
Ainsi par exemple, l’attaque terroriste du 11 septembre, qui mettait fin à la parenthèse
historique 1989-2001 (durant laquelle des naïfs pensaient que le monde était sorti de
l’Histoire), a-t-elle bien été une tragédie, ce, au plein sens du terme.
Cette étude concernant surtout des installations fixes et non des matériels mobiles, ou
des installations destinées au public (wagons, gares...) nous avons ainsi renoncé à y
aborder directement le risque nucléaire-radiologique-biologique-chimique (NRBC).
Nous entreprendrons donc ici d’identifier et décrire les dangers réels du monde présent,
car seule leur exposition précise et réaliste peut permettre de concevoir à temps des
parades appropriées.
Ces dangers réels sont à leur tour de deux ordres :
- Certains sont de nature stratégique, car répondant à des objectifs (certes dévoyés ou
extrémistes) et des motivations (politiques, religieuses, financières) dépassant cette im-
pulsion momentanée qui pousse un ou quelques individus à commettre, sur le champ, un
acte peu ou pas réfléchi.
- Les autres dangers sont de type anomique, c’est à dire, justement, spontanés ou irréflé-
chis. Ces actes anomiques entrent pour la plupart (l’exception étant ici celle de
l’individu atteint d’une pathologie mentale) dans le domaine de ce qu’on nomme les
« violences urbaines », cadre très spécifique à l’intérieur duquel une entreprise – même
Etude RFF - 3