01.08.2013 Views

doc2 - Ecologie & Evolution

doc2 - Ecologie & Evolution

doc2 - Ecologie & Evolution

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Qu’est-ce que le sexe ?<br />

<strong>Evolution</strong> du Sexe :<br />

le Maintien de la Sexualité.<br />

?<br />

Reproduction<br />

capacité des organismes vivants à se multiplier<br />

« seul » = reproduction asexuée<br />

UPMC – LV358 <strong>Ecologie</strong> évolutive (L3 SV et L3 ST)<br />

David Laloi (david.laloi@upmc.fr)<br />

2013<br />

Les caractères des descendants proviennent d’une<br />

seule cellule mère.<br />

« en commun » = reproduction sexuée<br />

Les caractères des descendants proviennent de deux<br />

cellules.<br />

Echange d’ADN entre cellules au cours du processus de<br />

reproduction.<br />

1


Bactéries<br />

Haploïdes, multiplication par scissiparité...<br />

mais il existe des transferts de matériel génétique suivis<br />

de recombinaison.<br />

La transformation bactérienne<br />

La transduction<br />

La conjugaison = « vraie » sexualité bactérienne<br />

2


Eucaryotes<br />

Transfert symétrique :<br />

- méiose (recombinaison, ségrégation).<br />

Transferts asymétriques :<br />

- mitochondrie,<br />

- chloroplaste,<br />

- éléments transposables.<br />

Mais beaucoup d’eucaryotes peuvent se reproduire de manière<br />

asexuée :<br />

- très fréquent chez les unicellulaires (Trypanosome...),<br />

- communs chez les plantes et les invertébrés,<br />

- 74 espèces parmi les vertébrés (< 2‰),<br />

quelques poissons, amphibiens et reptiles.<br />

Cnemidophorus uniparens<br />

3


100<br />

Reproduction sexuée : seule la moitié d’une population<br />

(les femelles) produit des descendants<br />

99<br />

1<br />

Une simulaton simple:<br />

- une population d’individus sexués,<br />

- apparition d’un mutant asexué (par exemple, un allèle<br />

permettant aux femelles de se reproduire par parthénogénèse),<br />

- les femelles sexuées ou asexuées investissent la même<br />

quantité d’énergie dans la reproduction.<br />

sexuée<br />

asexuée<br />

198<br />

2<br />

sexuée<br />

asexuée<br />

asexués : 0,5 % 1 % 2 %<br />

100<br />

99<br />

99<br />

198<br />

Reproduction sexuée : seule la moitié d’une population<br />

(les femelles) produit des descendants<br />

99<br />

1<br />

sexuée<br />

asexuée<br />

proportions d'asexués<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

Double coût de la sexualité (two-fold disadvantage of sex)<br />

= coût des mâles.<br />

99<br />

99<br />

4<br />

sexuée<br />

asexuée<br />

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20<br />

générations<br />

4


Autres coûts de la sexualité<br />

- Trouver un partenaire (temps, énergie, signaux sexuels...)<br />

- Risque de ne pas trouver un partenaire (probabilité dépendant<br />

notamment de la densité de population.)<br />

- Transmission de maladies et parasites.<br />

- Méiose, recombinaison.<br />

Coûts associés à la recherche de partenaires<br />

probabilité = f (densité)<br />

densité de population<br />

5


Comment la sexualité se maintient-elle ?<br />

Le sexe est-il nécessaire ?<br />

ou<br />

Quels bénéfices peuvent compenser les coûts liés à<br />

la reproduction sexuée ?<br />

1. Les théories génétiques<br />

- Mécanisme de réparation de l’ADN<br />

L’ADN est soumis de façon chronique à des dommages.<br />

La réparation de la molécule d’ADN demande une molécule modèle<br />

non mutée.<br />

La méiose pourrait être apparue primitivement en tant que processus<br />

réparateur, précédant les phénomènes de sexualité.<br />

N.B. La méiose est monophylétique et très ancienne ( 1000 Ma).<br />

6


1. Les théories génétiques<br />

- Mécanisme de réparation de l’ADN<br />

- Elimination des allèles délétères<br />

Dans une population clonale, les mutations s’accumulent<br />

charge d’allèles délétères (Muller’s ratchet - cliquet de Muller).<br />

La recombinaison recrée à chaque génération toutes les associations<br />

géniques possibles.<br />

1. Les théories génétiques<br />

- Mécanisme de réparation de l’ADN<br />

- Elimination des allèles délétères<br />

- Association de mutations avantageuses<br />

Le modèle de Fisher-Muller<br />

7


1. Les théories génétiques<br />

temps<br />

- Mécanisme de réparation de l’ADN<br />

- Elimination des allèles délétères<br />

- Association de mutations avantageuses<br />

Importance majeure de la fréquence des mutations<br />

1. Les théories génétiques<br />

Reproduction<br />

asexuée, mutations<br />

fréquentes.<br />

Reproduction<br />

sexuée, mutations<br />

fréquentes.<br />

- Mécanisme de réparation de l’ADN<br />

- Elimination des allèles délétères<br />

- Association de mutations avantageuses<br />

temps<br />

Reproduction sexuée ou asexuée,<br />

mutations rares.<br />

Et, plus globalement, effet de la recombinaison sur les<br />

associations de gènes.<br />

8


2. Les théories « écologiques »<br />

Reproduction sexuée = amplificateur de la diversité génétique.<br />

La méiose crée de nouvelles combinaisons de gènes à chaque<br />

génération descendants d’un couple différents les uns des<br />

autres et différents des parents.<br />

En quoi cette diversité génétique peut-elle être un avantage ?<br />

2. Les théories « écologiques »<br />

- Vitesse d’évolution des espèces<br />

Sexués désavantagés au niveau des individus<br />

mais avantagés au niveau des espèces<br />

les espèces sexuées finissent par dominer et éliminer les<br />

asexuées.<br />

9


2. Les théories « écologiques »<br />

- Vitesse d’évolution des espèces<br />

- Diversité génétique et adaptation<br />

Si des changements écologiques imprévisibles se produisent<br />

entre deux générations<br />

la diversité génétique augmente la probabilité de survie<br />

d’au moins une partie des individus (lottery hypothesis).<br />

2. Les théories « écologiques »<br />

- Vitesse d’évolution des espèces<br />

- Diversité génétique et adaptation<br />

Si l’environnement est hétérogène<br />

la diversité génétique permet l’occupation d’un plus grand<br />

nombre de niches (tangled bank hypothesis).<br />

10


2. Les théories « écologiques »<br />

- Vitesse d’évolution des espèces<br />

- Diversité génétique et adaptation<br />

En environnement homogène et stable, si la compétition intraspécifique<br />

est forte<br />

la diversité génétique réduit la compétition entre les<br />

descendants (tangled bank hypothesis).<br />

2. Les théories « écologiques »<br />

- Vitesse d’évolution des espèces<br />

- Diversité génétique et adaptation<br />

- Relations inter-spécifiques<br />

11


Travaux de Van Valen sur les taux d’extinction des espèces :<br />

Nombre de taxons ayant<br />

survécus pendant une période<br />

de temps donnée.<br />

La proportion de taxons qui<br />

s’éteignent est indépendante de<br />

l’âge des taxons.<br />

Quelle que soit la période d’existence déjà écoulée, la<br />

probabilité d’extinction reste constante tout au long de<br />

l’évolution d’un groupe dans le temps.<br />

Les espèces qui ont connu une longue durée d’existence<br />

ne sont pas plus adaptées à leur environnement (en<br />

admettant que la probabilité de s’éteindre reflète l’adaptation)<br />

que les espèces disparues au début de l'histoire du groupe.<br />

Ce ‘déficit’ persistant d’adaptation s’explique si les facteurs<br />

biotiques (changeants) sont les facteurs premiers dans<br />

l’évolution des espèces.<br />

12


Le rôle majeur des relations inter-spécifiques :<br />

Dans l’environnement d’une espèce (et plus généralement<br />

d’un organisme), les facteurs les plus critiques sont les autres<br />

espèces de l’écosystème avec lesquelles elle interagit.<br />

Les espèces évoluent en réponse aux changements évolutifs<br />

des autres espèces avec lesquelles elles interagissent.<br />

Cette idée a été formalisée<br />

et joliement popularisée par<br />

Van Valen (1973) sous le<br />

nom de :<br />

Théorie de la Reine Rouge<br />

(Red Queen hypothesis)<br />

Cette « course aux armements » évolutive est valable pour<br />

toutes les interactions inter-spécifiques :<br />

- relations proies-prédateurs,<br />

- relations plantes-herbivores,<br />

- relations hôtes-pathogènes,<br />

- relations mutualistes, etc.<br />

Elle s’applique de manière particulière dans le cas des<br />

relations hôtes-parasites.<br />

13


La recombinaison génétique par la sexualité crée en<br />

permanence de nouvelles combinaisons de gènes<br />

Trypanosoma brucei<br />

chaque hôte constitue un environnement unique pour le<br />

parasite, dont l’adaptation au génotype de l’hôte n’est alors<br />

qu’un bénéfice temporaire.<br />

Les relations hôtes-parasites constituent une très forte pression<br />

sélective pour le maintien de la reproduction sexuée.<br />

14


2. Les théories « écologiques »<br />

variation<br />

temporelle<br />

environnement<br />

imprédictible<br />

environnement<br />

physique<br />

variation<br />

spatiale<br />

environnement<br />

prédictible<br />

compétition intraspécifique<br />

environnement<br />

biotique<br />

interactions interspécifiques<br />

lottery model tangled bank Red Queen<br />

La diversité génétique est un avantage capable de<br />

contrebalancer les coûts de la reproduction sexuée.<br />

Mais alors, peut-on vivre sans sexe ?<br />

Très peu d’organismes sont uniquement asexués et anciens.<br />

15


Les Rotifères Bdelloïdes<br />

Abandon de la reproduction sexuée il y a 40-80 Millions d’années.<br />

Philodina roseola<br />

(env 400 microns)<br />

Bdelloïdes : un scandale évolutif ?<br />

> 360 espèces<br />

(J. Maynard Smith)<br />

Asexualité + ancienneté + diversité<br />

Est-ce possible ?<br />

Diversité génétique intraspécifique<br />

Paramètres déterminants encore mal connus, mais il est certain que<br />

les Bdelloïdes ont un ensemble de caractéristiques sans doute liées<br />

à leur capacité à se passer de reproduction sexuée :<br />

- taux de mutation,<br />

- taille de population,<br />

- intensité de la sélection naturelle.<br />

16


Les Bdelloïdes ne sont peut-être pas les seuls...<br />

Ostracodes Darwinulides<br />

Pas d’évidence de l’existence de<br />

mâles dans les fossiles connus<br />

depuis 200 Ma.<br />

Très faible diversité génétique.<br />

Pourquoi deux sexes ?<br />

Pourquoi si différents ?<br />

17


Modèle de Parker et al.<br />

Hypothèses du modèle :<br />

• variation de taille des gamètes,<br />

• trade-off taille des gamètes – nombre des gamètes,<br />

• corrélation positive taille des gamètes – taille du zygote,<br />

• corrélation positive taille du zygote – fitness.<br />

N générations.<br />

Modèle de Parker et al.<br />

- Les gros gamètes sont<br />

favorisés car ils permettent<br />

d’obtenir un plus grand<br />

zygote avec une meilleure<br />

probabilité de survie.<br />

- Les petits gamètes sont<br />

favorisés car ils peuvent<br />

être produits en nombre.<br />

sélection divergente<br />

18

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!