Parcours « Bouge ton corps - Arts Plastiques de l'Académie de Rouen
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<strong>Parcours</strong> <strong>«</strong> <strong>Bouge</strong> <strong>ton</strong> <strong>corps</strong> »<br />
Collections du Musée du Vieil Évêché d’Évreux<br />
<strong>Parcours</strong> au Vieil Évêché par Corinne Laouès, conférencière aux Musées <strong>de</strong> <strong>Rouen</strong> et<br />
Natacha Petit, Coordinateur en arts plastiques, autour <strong>de</strong>s notions <strong>de</strong> <strong>corps</strong> et <strong>de</strong><br />
mouvement. Ce parcours a été présenté aux professeurs d’arts plastiques du Bassin<br />
d’Education et <strong>de</strong> Formation Evreux-Verneuil-sur-Avre, le mardi 9 mars 2010.<br />
Le fil conducteur est <strong>«</strong> le <strong>corps</strong> et le geste » à travers les collections du musée.<br />
1 ère salle<br />
*Le <strong>corps</strong> et ses outils :<br />
ceux du peintre : mallette, pinceaux... ayant appartenu à Charles Denet (1858-1939).<br />
ceux <strong>de</strong> l’artisan : plaques d’impression pour étoffes provenant <strong>de</strong> fabriques d’Elbeuf et<br />
datant du début XVIIIe.<br />
les sceaux : prolongement du <strong>corps</strong> et du nom.<br />
Portrait <strong>de</strong> Jules Janin, 1835,<br />
Henri-Frédéric SCHOPIN (Lubeck 1804 - Montigny 1880)<br />
Interrogation sur l’absence <strong>de</strong>s mains dans le portrait.<br />
Alors que le personnage représenté est un écrivain, on remarque l’absence d’attribut. Il est<br />
possible que l’absence <strong>de</strong> main signale la pensée, le travail intellectuel et plus précisément<br />
celui <strong>de</strong> critique, souligné par les yeux vifs et rieurs du personnage.<br />
Il est possible <strong>de</strong> faire un parallèle avec un Autoportrait <strong>de</strong> Delacroix qui se trouve dans les<br />
collections du musée <strong>de</strong>s Beaux <strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rouen</strong>, où n’est visible que le visage clair qui opposé<br />
à l’obscurité du fond, aux cheveux et au costume.<br />
Cette manière <strong>de</strong> représenter un homme, comme une figure <strong>de</strong> roman fantastique, sans ses<br />
attributs <strong>de</strong> peintre, correspond à la pensée romantique et plus particulièrement quand<br />
l’artiste insiste sur le regard en tant que fenêtres <strong>de</strong> l’âme, sur l’intériorité et la psyché.<br />
1
Le personnage du tableau <strong>de</strong> Schopin est un contestataire que l’on rattache à la pério<strong>de</strong><br />
romantique.<br />
Ce portrait, complètement écarté du répertoire gestuel présent dès le Moyen-âge et dont<br />
nous donnons plusieurs exemples dans la suite du parcours, offre l’ostentation d’une<br />
certaine mo<strong>de</strong>rnité et d’une nouvelle perception <strong>de</strong> l’individu dans la pério<strong>de</strong> du début du<br />
siècle : le romantisme.<br />
Les pileurs, fabrication du cidre en Normandie,<br />
1914, Charles DENET (1858-1939)<br />
- Sujet typique du régionalisme <strong>de</strong> la fin du XIXe siècle.<br />
- Tradition nordique du sujet prosaïque et trivial, nature morte (bouteille au 1 er plan à droite)<br />
- Observation <strong>de</strong> la représentation <strong>de</strong>s <strong>corps</strong> dans ce tableau :<br />
courbe du <strong>corps</strong> <strong>de</strong> l’homme au 1 er plan accentuée par les rayures <strong>de</strong> sa chemise.<br />
sujet resserré et cadré dans un 1 er plan quasi unique ; l’action <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux hommes<br />
affairés à faire fonctionner une machine.<br />
fusion chromatique et physique entre les hommes et la machine.<br />
image forte d’une société homme-machine qui s’oppose à une image <strong>de</strong> la femme<br />
associée au travail <strong>de</strong> petites mains et à la maternité.<br />
Observer les mains.<br />
Réfléchir à la représentation <strong>de</strong> la machine ; comparer avec l’art d’avant-gar<strong>de</strong>,<br />
penser à Menzel, à Peinture et Machinisme <strong>de</strong> Marc Le Bot...<br />
Salle 2<br />
*Portrait <strong>de</strong> Go<strong>de</strong>froy Charles Henri <strong>de</strong> La Tour d'Auvergne, né le 27 janvier 1728 à Paris, décédé le<br />
3 décembre 1792 au Château <strong>de</strong> Navarre, Duc <strong>de</strong> Bouillon, Comte d'Evreux, Prince <strong>de</strong> Turenne:<br />
Huile sur toile 1755<br />
Représentation du <strong>corps</strong> dans la tradition du portrait, lié au pouvoir, qui déjoue le temps et<br />
laisse une trace, la nature est contrôlée, homme représenté à gran<strong>de</strong> échelle dans l’image.<br />
Exemple type du portrait d’apparat à l’anglaise : décontracté et en tenue <strong>de</strong> chasse.<br />
En fait Le Chevalier <strong>de</strong> Sixcte, reprend l’autoportrait <strong>de</strong> Desportes (1699 musée du Louvre)<br />
à partir d’une gravure. A noter qu’il change le paysage <strong>de</strong> l’arrière plan.<br />
2
Salle 3<br />
Portrait en chasseur, 1699<br />
Autoportrait <strong>de</strong> Desportes,<br />
Le Louvre Paris<br />
Rhétorique gestuelle dans l’art médiéval<br />
Mains qui s’expriment.<br />
La main a le <strong>de</strong>voir d’accompagner et <strong>de</strong> représenter la parole. Le geste expressif est le<br />
porteur privilégié <strong>de</strong> la charge psychologique ou, plus exactement, il est le grand<br />
responsable <strong>de</strong> la capacité affective <strong>de</strong> la composition.<br />
Les gestes rituels <strong>de</strong> prière, <strong>de</strong> salutation, <strong>de</strong> lamentation dans les rites funéraires,<br />
d’enseignement ou <strong>de</strong> glorification sont parmi les premiers représentés dans l’art. Tout se<br />
passe comme si l’art avait pour fonction primordiale <strong>de</strong> présenter, <strong>de</strong> perpétuer, d’imposer,<br />
d’enseigner ces signes primordiaux que nous ne connaissons d’ailleurs qu’à travers lui.<br />
Bas reliefs en albâtre datant du XIV e et d’origine anglaise :<br />
Le Mariage L’Ordination Vierge à l’Enfant<br />
3
*Le Mariage<br />
Le rite choisi est celui <strong>de</strong> la <strong>de</strong>xtrarum junctio inter conjuges (les 2 époux se serrent les mains<br />
droites) Dans le mo<strong>de</strong> -romain à la pério<strong>de</strong> républicaine- ce geste signifie non seulement<br />
l’acte <strong>de</strong> mariage, mais aussi le lien <strong>de</strong> fidélité et <strong>de</strong> respect entre les <strong>de</strong>ux époux. Chez les<br />
grecs ce geste est le symbole d’une relation amicale, affectueuse ou protectrice. Parfois sur<br />
les stèles funéraires, dans l’Antiquité, la <strong>de</strong>xtrarum junctio associe <strong>de</strong>s divinités, ce qui peut<br />
être interprété comme le salut ultime entre le vivant et le mort.<br />
*L’Ordination ou la bénédiction<br />
Le geste <strong>de</strong> Bénédiction latine : in<strong>de</strong>x et majeur levé, pouce et autres doigts repliés, apparait<br />
dans l’iconographie à partir du IIIème siècle. Il a pour origine la <strong>de</strong>xtera Domini : la main <strong>de</strong><br />
Dieu.<br />
Le geste <strong>de</strong> Bénédiction grecque : annulaire et pouce repliés vers la paume, est <strong>de</strong> manière<br />
général le geste du fils <strong>de</strong> Dieu. Au Moyen-âge il <strong>de</strong>vient celui <strong>de</strong>s prêtres, <strong>de</strong>s saints et<br />
même <strong>de</strong>s souverains.<br />
A l’origine il est le geste <strong>de</strong> l’orateur et appartient au répertoire <strong>de</strong>s gestes <strong>de</strong> rhétorique.<br />
*Vierge à l’enfant 2 ème moitié XVe<br />
L'art byzantin a adopté la figure dite <strong>de</strong> <strong>«</strong> la Vierge <strong>de</strong> Tendresse ». Ce type est passé tel<br />
quel, ou avec <strong>de</strong>s variantes dans l'art médiéval en occi<strong>de</strong>nt. Il est à l'origine <strong>de</strong> la création<br />
<strong>de</strong>s madones plus humaines, plus maternelles représentées en train <strong>de</strong> caresser l'Enfant<br />
Jésus, lui donner le sein...<br />
Il existe trois types principaux <strong>de</strong> représentation <strong>de</strong> la Vierge :<br />
- la Vierge nourrice ou Vierge <strong>de</strong> lait<br />
- la Vierge <strong>de</strong> douleur<br />
- la "douce amie"<br />
Cette <strong>de</strong>rnière est appelée aussi <strong>«</strong> Vierge <strong>de</strong>s caresses » évoquant celles <strong>de</strong> l'Enfant Jésus. Il<br />
lui caresse la joue, se jette à son cou ou appuie sa joue contre celle <strong>de</strong> sa mère. La Vierge<br />
semble indifférente aux caresses <strong>de</strong> son fils, qu'elle ne regar<strong>de</strong> même pas.<br />
Jugé sur le bras gauche <strong>de</strong> sa mère, l'Enfant Jésus lui caresse le visage <strong>de</strong> la main droite et<br />
tient un globe dans sa main gauche.<br />
*St Denis moitié du 15ème siècle<br />
*St Laurent<br />
*Ste Catherine<br />
4
Manufacture d’Aubusson : L’Enfant Prodigue<br />
*La part <strong>de</strong> l'héritage H. 211 ; L. 110<br />
La scène représente l'enfant prodigue recevant sa part d'héritage. Il se tient à droite, la main<br />
gauche levé et le doigt pointé, sa main droite reçoit une bourse transmise par son père.<br />
Le vieillard est assis <strong>de</strong>vant une table sur laquelle est posé un sac plein <strong>de</strong> pièces et un<br />
encrier avec sa plume. Il est vêtu d'un manteau d'hermine.<br />
Le geste <strong>de</strong> l’enfant prodigue, l’in<strong>de</strong>x pointé signifie qu’il parle. Ce geste est l’attribut du<br />
saint et souligne le caractère sacré du discours qui explique et répand la Parole <strong>de</strong> Dieu.<br />
Le geste du père indique qu’il parle.<br />
Il faut distinguer le mouvement du doigt qui répond à un moment <strong>de</strong> l’action, qui est<br />
l’action, et le geste qui veut attirer l’attention sur l’objet même <strong>de</strong> la représentation.<br />
Le geste admoniteur : celui qui avertit.<br />
*Plaque en émail 16 ème siècle. Cuivre émaillé.<br />
Représentation d’une Vierge à l’Enfant <strong>de</strong>vant laquelle est agenouillée une Sainte auréolée,<br />
<strong>de</strong>rrière laquelle figure un personnage à genoux, les mains jointes, et au-<strong>de</strong>ssus duquel est<br />
inscrit en émail doré et en caractères du temps : <strong>«</strong> le noble maréchal d’Annebaut, Bailly<br />
d’Évreux ».<br />
Les mains jointes n’appartiennent en rien à un mouvement réflexe. Elles sont le signe <strong>de</strong><br />
sujétion.<br />
La prière dans la liturgie chrétienne s’exprime par le geste <strong>de</strong> l’Orant, les bras écartés et qui<br />
interviennent 5 fois pendant la messe catholique. Ce geste est d’ailleurs mentionné dans<br />
l’Ancien Testament, répandu chez les païens, figuré dans l’art paléochrétien...<br />
Il a été refoulé partiellement au cours du XIIIe, au temps du Pape Grégoire IX, par la prière<br />
Manibus Junctis (pression franciscaine : permettant d’être concentré et recueilli pendant<br />
l ‘élévation <strong>de</strong> l’hostie ; et recommandation féodale, car le vassal place ses mains dans celles<br />
<strong>de</strong> son seigneur, comme un captif).<br />
Par la suite, chez <strong>de</strong> nombreux artiste dont Dürer, Rodin... ce geste se concentre sur luimême,<br />
et les mains isolées <strong>de</strong>viennent un objet signifiant considérable par une véritable<br />
mé<strong>ton</strong>ymie visuelle, que l’on peut expliquer par le primat <strong>de</strong> la main.<br />
Dernière salle du RDC<br />
2 petits anges en bois XVIème<br />
Vol mystique ? Transcendance<br />
Paumes vers le ciel communication avec Dieu.<br />
5
Salle 7<br />
Collections du XVIIème et XVIIIème siècle français<br />
A côté <strong>de</strong> la perspective qui exerce une sorte <strong>de</strong> contrainte en faveur <strong>de</strong> l’espace, nous<br />
<strong>de</strong>vons considérer l’effet physiognomonique, essentiellement fondé sur les gestes, comme<br />
une secon<strong>de</strong> perspective, une perspective psychique et psychophysiologique.<br />
Rhétorique <strong>de</strong>s gestes (sémiologie du <strong>corps</strong>) : <strong>corps</strong> nus, jeux <strong>de</strong> drapés et <strong>corps</strong>, <strong>corps</strong> qui<br />
ondulent, <strong>corps</strong> qui expriment les affects (les mouvements <strong>de</strong>s membres expriment ceux <strong>de</strong><br />
l’âme).<br />
Le geste pictural dans la peinture <strong>de</strong>s vieux maîtres : la peinture est-elle gestuelle ou<br />
léchée ?<br />
L’exubérance gestuelle naît à Venise au XVIème, avec le Maniérisme.<br />
A travers le geste pictural, l’artiste semble tout à la fois déclarer ; les profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> son<br />
être comme la révélation <strong>de</strong> son regard sur le réel.<br />
Traces, touches larges, croisées, épaisses, frottées... qui indiquent le geste du peintre.<br />
Le fait est que l’enseignement académique n’apprenait pas aux artistes le langage <strong>de</strong>s<br />
gestes. En revanche la visite <strong>de</strong>s musées et la copie d’œuvres <strong>de</strong>s grands maîtres, ont appris<br />
à plusieurs générations <strong>de</strong> peintres à manier le pinceau et ont constitué un véritable<br />
enseignement chromatique.<br />
En observant la peinture on remarque <strong>de</strong>s gestes linéaires, curvilinéaires dans les draperies,<br />
ou dans les nuages, <strong>de</strong>s petites touches vives... qui semblent tout à la fois définir un contour<br />
et exprimer une calligraphie personnelle sans intention représentationnelle.<br />
*Adam et Eve chassés du Paradis, Jean-Baptiste SANTERRE (1651-1717), huile sur toile<br />
(69,5 x 53, 5) Esquisse poussée<br />
*Annonciation <strong>de</strong> Pierre DULIN après 1707 (73,5 x 44 cm) huile sur toile.<br />
*Les 4 évangélistes, Peinture sur bois parqueté, fin du XVIIème siècle, (58 x 28,7)<br />
1. En rouge : St Jean, fragment d’une composition, tient une tablette dans la main.<br />
2. Un vieillard aux cheveux blancs : Pendant du précé<strong>de</strong>nt et fragment <strong>de</strong> la même<br />
composition. Drapé rose et vert. Tient également une tablette dans la main.<br />
3. Personnage en bleu tenant un phylactère, pendant du second en orange ; attribué à Louis<br />
Licherie<br />
4. Personnage barbu, drapé orange ; attribué à Louis Licherie.<br />
Peinture à l’huile sur panneau <strong>de</strong> chêne.<br />
*Suzanne et les vieillards Anonyme français<br />
Huile sur toile, XVIIIème siècle.<br />
6
*Sainte Marguerite<br />
Charles-Alphonse Du FRESNOYE, (1611 -1665),<br />
Huile sur toile, 1656.<br />
Peint pour l’église Ste Marguerite Faubourg St Antoine.<br />
Le problème posé aux peintres <strong>de</strong> la Contre-réforme était : comment représenter le <strong>corps</strong> en<br />
extase ? Au moyen-âge, l’expérience extatique est rarement représentée, ou bien seulement<br />
par les poses corporelles <strong>de</strong> la prière.<br />
Le regard <strong>de</strong> la Sainte est extatique et le spectateur voit ce qu’il est impossible <strong>de</strong> voir : les<br />
yeux révulsés, la manifestation visible <strong>de</strong> l’âme en extase. Le <strong>corps</strong> <strong>de</strong>vient l’instrument <strong>de</strong><br />
l’extériorisation <strong>de</strong> l’âme. Ici, la tête levée vers le haut et la représentation di sotto in sù<br />
accentuent le regard extatique.<br />
Un dialogue se tisse entre le geste et le transcendant, dans une attitu<strong>de</strong> qui indique le<br />
respect, ou bien qui peut être vu comme la représentation d’un bras tendu avec la paume <strong>de</strong><br />
la main ouverte vers le ciel. Parfois l’autre main vient se poser sur la poitrine, ici ce n’est pas<br />
le cas ou les <strong>de</strong>ux bras sont dressés vers le haut.<br />
Dans cette œuvre, la très belle attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la main droite dont les doigts sont<br />
particulièrement élégants, répond à une volonté du peintre.<br />
Couloir <strong>de</strong> la peinture flaman<strong>de</strong> et hollandaise<br />
Composition <strong>de</strong>s œuvres par la gestuelle <strong>de</strong>s personnages<br />
*Famille dans un intérieur, Peinture sur bois, XVIIème siècle<br />
Gonzales COQUES (Anvers 1614 ou 1618-1684)<br />
*Scène <strong>de</strong> Carnaval, Huile sur toile, XVIème siècle, Anonyme<br />
Sujet abordé en Italie par Tiepolo.<br />
*Le Frappement du rocher, Huile sur toile, XVIème et XVIIème siècle, Anonyme<br />
*Rencontre d’Esaü et Jacob, Huile sur toile, XVIème siècle, Anonyme<br />
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Figures <strong>de</strong> l’abstraction française au XXème<br />
Peinture abstraite et gestuelle<br />
Ce qui nous est donné à voir : signes, traits, arabesques, calligraphie indéchiffrable, rongée,<br />
griffée, grattée, raturée, masses colorées, distribuées agencées sur la toile précisément ou<br />
<strong>de</strong> manière aléatoire, effets <strong>de</strong> matière, comme <strong>de</strong>s portions <strong>de</strong> territoire, monochromes<br />
boursoufflés, pâtes épaisses...<br />
La surface <strong>de</strong> la toile <strong>de</strong>vient l’émergence <strong>de</strong> la pulsion créatrice <strong>de</strong> l’artiste qui se traduit<br />
par d’amples jaillissements ayant valeur <strong>de</strong> signes, par <strong>de</strong>s matières griffées grattées,<br />
texturées, entre traces et écriture.<br />
Gestes, signes, traces, espaces, lumière.<br />
Le geste est le créateur <strong>de</strong> l’œuvre.<br />
Déclencheur <strong>de</strong> l’acte <strong>de</strong> peindre.<br />
Transmetteur d’un ressenti intérieur ou extérieur.<br />
Jaillissement ou explosion <strong>de</strong> pulsion, <strong>de</strong> force et d’énergies délivrées dans l’instant<br />
Rejets, retraits, ajouts.<br />
<strong>«</strong> Physicalité », vibration, battement.<br />
Réduction extrême <strong>de</strong> l’espace entre homme, signe peinture objet.<br />
Vitalité.<br />
La peinture gestuelle <strong>de</strong>vient le lieu du combat, lieu <strong>de</strong> crise.<br />
L’œuvre parle à travers l’artiste, son <strong>corps</strong>, son bras autant qu’à travers son pinceau.<br />
Utilisation <strong>de</strong> termes liés à la musique (Klee, Kandinsky : Rythmes, polyphonies,<br />
harmonies, sonorité, intensité, variations...).<br />
Importance laissée au hasard.<br />
Spontanéité, le temps d’exécution = le temps du tableau.<br />
*Jean DEGOTTEX (1918-1988)<br />
<strong>«</strong> C’est à partir <strong>de</strong> l’acte <strong>de</strong> peindre et non <strong>de</strong> l’idée <strong>de</strong> la peinture que commence la<br />
peinture. Faire confiance aux forces subconscientes dont l’homme est le lieu »<br />
*Jean DUBUFFET (1901- 1985)<br />
Pour lui l’art occi<strong>de</strong>ntal meurt sous les références académiques, <strong>«</strong> happé par le grand<br />
aspirateur <strong>de</strong> la culture »<br />
*Hans HARTUNG (1904- 1989)<br />
<strong>«</strong> Ce que j’aime c’est agir sur la toile » la peinture comme action. Agir sur la toile peindre<br />
enfin. <strong>«</strong> Griffonner, gratter, agir sur la toile, peindre enfin, me semble <strong>de</strong>s activités humaines<br />
aussi immédiates, spontanées et simples que peuvent l’être la danse ou le jeu d’un animal<br />
qui court. »<br />
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*John Mitchell (1926- 1992).<br />
<strong>«</strong> Peindre c’est une manière <strong>de</strong> se sentir vivre »<br />
*Pierre Soulages (1919)<br />
Depuis 79 il est passé à une peinture autre, passant du noir à l’outre noir.<br />
*Martin BARRÉ (1924- 1993)<br />
Négation <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> l’espace<br />
*Denis Go<strong>de</strong>froy (1949-1997) :<br />
<strong>«</strong> Je déteste la nature, c’est pour cela que j’aime le paysage »<br />
*Simon HANTAÏ 1922<br />
<strong>«</strong> Se mettre dans la toile »<br />
*Olivier DEBRE 1920-1999<br />
<strong>«</strong> L’être dans le signe »<br />
*Marc DEVADE 1943-1983<br />
*Gérard SCHNEIDER (1896- 1986)<br />
<strong>«</strong> Sortir <strong>de</strong> soi, sortir <strong>de</strong> la nature, sortir <strong>de</strong> l’objet, pour créer une œuvre (...) dont le sujet est<br />
l’intériorité et non la représentation »<br />
*Jean Pierre PINCEMIN (1944- 2005)<br />
*Judith REIGL (1923)<br />
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