Rapport ex-TSN 2012 - Energie EDF
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RAPPORT SUR LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET<br />
LA RADIOPROTECTION DES INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE<br />
CREYS-MALVILLE<br />
<strong>2012</strong><br />
Ce rapport est rédigé au titre des articles L. 125-15<br />
et L. 125-16 du Code de l’environnement (<strong>ex</strong>-article 21<br />
de la loi Transparence et sécurité en matière nucléaire).
03<br />
04<br />
06<br />
20<br />
22<br />
29<br />
34<br />
35<br />
37<br />
38<br />
40<br />
Introduction<br />
Les installations nucléaires du site de Creys-Malville<br />
SOMMAIRE<br />
Les dispositions prises en matière de sûreté nucléaire<br />
et de radioprotection<br />
w 1 – La sûreté nucléaire : définition p. 06<br />
w 2 – La radioprotection des intervenants p. 08<br />
w 3 – Les actions d’amélioration pour la sûreté et la radioprotection p. 10<br />
w 4 – L’organisation de crise sur le CNPE de Creys-Malville p. 13<br />
w 5 – Les contrôles <strong>ex</strong>ternes p. 14<br />
w 6 – Les contrôles internes p. 15<br />
w 7 – L’état technique des installations p. 16<br />
w 8 – Les procédures administratives en cours p. 19<br />
Les incidents et accidents survenus sur les installations en <strong>2012</strong><br />
Les rejets dans l’environnement<br />
w 1 – Les rejets radioactifs p. 25<br />
w 2 – Les rejets chimiques p. 27<br />
La gestion des matières et déchets radioactifs<br />
Les autres nuisances<br />
Les actions en matière de transparence et d’information<br />
Conclusion<br />
Glossaire<br />
Avis du CHSCT<br />
2 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
CE RAPPORT <strong>2012</strong> EST ÉTABLI AU TITRE DES ARTICLES L. 125-15<br />
ET L. 125-16 DU CODE DE L’ENVIRONNEMENT (EX-ARTICLE 21<br />
DE LA LOI N° 2006-686 DU 13 JUIN 2006 RELATIVE À LA<br />
TRANSPARENCE ET À LA SÉCURITÉ EN MATIÈRE NUCLÉAIRE).<br />
Les articles L. 125-15 et L. 125-16 précisent<br />
que tout <strong>ex</strong>ploitant d’une installation nucléaire<br />
de base établit chaque année un rapport<br />
qui contient des informations dont la nature<br />
est fixée par voie réglementaire concernant :<br />
• les dispositions prises en matière de sûreté<br />
nucléaire et de radioprotection ;<br />
• les incidents et accidents en matière de sûreté<br />
nucléaire et de radioprotection, soumis<br />
à obligation de déclaration en application<br />
des articles L. 591-5, survenus dans le périmètre<br />
de l’installation, ainsi que les mesures prises pour<br />
en limiter le développement et les conséquences<br />
sur la santé des personnes et l’environnement ;<br />
• la nature et les résultats des mesures<br />
des rejets radioactifs et non radioactifs<br />
de l’installation dans l’environnement ;<br />
• la nature et la quantité de déchets radioactifs<br />
entreposés sur le site de l’installation, ainsi que<br />
les mesures prises pour en limiter le volume<br />
et les effets sur la santé et sur l’environnement,<br />
en particulier sur les sols et les eaux.<br />
Le rapport mentionné à l’article L. 125-15<br />
est soumis au Comité d’hygiène, de sécurité<br />
et des conditions de travail de l’installation nucléaire<br />
de base, qui peut formuler des recommandations.<br />
Ces recommandations sont, le cas échéant,<br />
ann<strong>ex</strong>ées au document aux fins de publication<br />
et de transmission. Le rapport est rendu public.<br />
Il est transmis à la Commission locale d’information<br />
prévue à la sous-section 3 et au Haut comité pour<br />
la transparence et l’information sur la sécurité<br />
nucléaire prévu à la sous-section 4 de la présente<br />
section.<br />
Les principaux thèmes développés dans ce rapport<br />
concernent la sûreté, la radioprotection et<br />
l’environnement, thèmes qui correspondent aux<br />
définitions suivantes,<br />
selon l’article L. 591-1 du Code de l’environnement :<br />
« La sûreté nucléaire est l’ensemble des dispositions<br />
techniques et des mesures d’organisation relatives à<br />
la conception, à la construction, au fonctionnement,<br />
à l’arrêt et au démantèlement des installations<br />
nucléaires de base, ainsi qu’au transport des<br />
substances radioactives, prises en vue de prévenir<br />
les accidents ou d’en limiter les effets.<br />
La radioprotection est la protection contre les<br />
rayonnements ionisants, c’est-à-dire l’ensemble des<br />
règles, des procédures et des moyens de prévention<br />
et de surveillance visant à empêcher ou à réduire<br />
les effets nocifs des rayonnements ionisants produits<br />
sur les personnes, directement ou indirectement,<br />
y compris par les atteintes apportées à<br />
l’environnement. »<br />
L’environnement est défini par référence à l’article<br />
L. 110-1-I du Code de l’environnement, aux termes<br />
duquel « les espaces, ressources et milieux naturels,<br />
les sites et paysages, la qualité de l’air, les espèces<br />
animales et végétales, la diversité et les équilibres<br />
biologiques auxquels ils participent font partie<br />
du patrimoine commun de la nation ».<br />
Un centre nucléaire de production d’électricité<br />
(CNPE) est une installation industrielle intégrée<br />
dans son environnement. Les différents impacts<br />
potentiels, tels que les rejets radioactifs, les rejets<br />
thermiques, le bruit, les rejets chimiques et<br />
les déchets entreposés sont pris en compte dès<br />
la conception, puis contrôlés en permanence selon<br />
la réglementation en vigueur.<br />
NB : l’ordonnance n° <strong>2012</strong>-6 du 6 janvier <strong>2012</strong> modifiant les livres Ier w<br />
et V du Code de l’environnement (JORF n° 005<br />
du 6 janvier <strong>2012</strong>) est venue abroger les dispositions de la loi « <strong>TSN</strong> » précitée et la codifie au sein du Code de<br />
l’environnement.<br />
3
a<br />
LES INSTALLATIONS<br />
NUCLÉAIRES DU SITE<br />
DE CREYS-MALVILLE<br />
Implantée en bordure du Rhône, sur la commune de Creys-Mépieu (Isère), la centrale<br />
de Creys-Malville, aujourd’hui en déconstruction, appartenait à la filière des réacteurs<br />
à neutrons rapides (RNR). Elle est définitivement à l’arrêt depuis février 1998.<br />
Le site de Creys-Malville comprend<br />
deux installations nucléaires de base<br />
(INB) :<br />
q la centrale nucléaire de Creys-Malville,<br />
ou Superphénix. D’une puissance initiale<br />
de 1 240 MW électriques, elle comprenait<br />
essentiellement une chaudière nucléaire<br />
et une salle des machines équipée de<br />
deux groupes turboalternateurs de<br />
620 MWe chacun. Cette installation<br />
est en phase de déconstruction.<br />
Elle constitue l’installation nucléaire<br />
de base (INB) n° 91 ;<br />
q un ensemble d’installations destinées<br />
à l’entreposage de combustible neuf<br />
et irradié, et de divers éléments issus<br />
du démantèlement. En particulier :<br />
– l’atelier pour l’entreposage du<br />
combustible (Apec), qui comprend<br />
plus particulièrement un bâtiment<br />
d’entreposage en eau (piscine) et<br />
un bâtiment d’entreposage à sec.<br />
Les assemblages combustibles usagés<br />
déchargés du cœur du réacteur de<br />
l’INB n° 91 sont entreposés en piscine, de<br />
même que les assemblages combustibles<br />
neufs dont <strong>EDF</strong> est propriétaire ;<br />
– l’Apec est également destiné à<br />
accueillir des éléments acier et certains<br />
déchets nucléaires radioactifs issus<br />
du démantèlement du réacteur.<br />
Cet entreposage temporaire permet<br />
d’attendre la décroissance radioactive<br />
naturelle de ces éléments avant<br />
4 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
LOCALISATION DU SITE<br />
LYON<br />
n<br />
leur évacuation vers les filières<br />
de stockage spécialisées ;<br />
– le bâtiment d’entreposage des blocs<br />
de béton sodé issus du traitement<br />
du sodium de l’INB n° 91 ;<br />
– les équipements nécessaires<br />
à l’<strong>ex</strong>ploitation de ces équipements, et<br />
en particulier la station de traitement<br />
des effluents (STE), qui collecte et traite<br />
avant leur rejet tous les effluents<br />
liquides issus des deux INB du site<br />
de Creys-Malville.<br />
TYPE D’INSTALLATION NATURE DE L’INSTALLATION N° INB*<br />
Centrale RNR en déconstruction Réacteur en démantèlement 91<br />
Atelier pour l’entreposage du combustible Entreposage de substances radioactives.<br />
Entreposage de combustible neuf<br />
Bâtiment d’entreposage des blocs<br />
de béton sodé<br />
Station de traitement des effluents<br />
* Installation nucléaire de base.<br />
Ces équipements constituent<br />
l’installation nucléaire de base en<br />
<strong>ex</strong>ploitation n° 141.<br />
Les installations nucléaires de base de<br />
Creys-Malville sont rattachées au CIDEN.<br />
Le site est placé sous la responsabilité<br />
d’une directrice, qui s’appuie sur un<br />
comité de direction.<br />
Entreposage de déchets<br />
très faiblement actifs<br />
CIDEN<br />
Centre d’Ingénierie<br />
Déconstruction et<br />
Environnement, unité<br />
d’<strong>EDF</strong> spécialisée dans<br />
le démantèlement<br />
des centrales nucléaires<br />
de première génération.<br />
; voir le glossaire p. 38<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 5<br />
;<br />
CREYS-<br />
MALVILLE<br />
141
a<br />
LES DISPOSITIONS PRISES<br />
EN MATIÈRE DE SÛRETÉ<br />
NUCLÉAIRE ET DE<br />
RADIOPROTECTION<br />
1.<br />
La sûreté nucléaire : définition<br />
Sur un site nucléaire, la sûreté est l’ensemble des dispositions techniques et<br />
organisationnelles mises en œuvre tout au long de la vie de la centrale nucléaire<br />
pour prévenir les accidents ou en limiter leurs effets, s’ils survenaient.<br />
Ces dispositions sont prises en compte dès la conception de l’installation, intégrées<br />
lors de sa construction, renforcées et toujours améliorées pendant son <strong>ex</strong>ploitation<br />
et durant sa déconstruction.<br />
La sûreté nucléaire repose sur<br />
deux principes majeurs :<br />
q la « défense en profondeur »,<br />
qui consiste à installer plusieurs lignes de<br />
défense successives contre les défaillances<br />
possibles des matériels et des hommes ;<br />
q la « redondance des circuits »,<br />
qui repose sur la duplication<br />
des systèmes de sûreté pour disposer<br />
toujours d’un matériel disponible<br />
pour conduire l’installation.<br />
Enfin, l’<strong>ex</strong>igence en matière de sûreté<br />
s’appuie sur plusieurs fondamentaux,<br />
notamment :<br />
– la robustesse de la conception<br />
des installations ;<br />
– l’<strong>ex</strong>igence et la compétence<br />
dans l’<strong>ex</strong>ploitation grâce à un personnel<br />
formé en permanence, grâce aux<br />
organisations et à l’application<br />
de procédures strictes (à l’image de ce<br />
que font d’autres industries de pointe),<br />
grâce, enfin, à la « culture de sûreté »,<br />
véritable état d’esprit conditionnant<br />
les attitudes et les pratiques.<br />
Cette « culture de sûreté »<br />
est notamment développée par<br />
la formation et l’entraînement<br />
du personnel <strong>EDF</strong> et des entreprises<br />
prestataires amenées à intervenir sur<br />
les installations.<br />
6 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
LES TROIS BARRIÈRES DE SÛRETÉ D’UNE CENTRALE REP<br />
Afin de conserver en permanence<br />
les meilleures performances en matière<br />
de sûreté, les centrales ont mis en place<br />
un contrôle interne présent à tous<br />
les niveaux. Cette organisation est aussi<br />
en place sur le site de Creys-Malville.<br />
Pour assurer la mission interne de<br />
vérification, la directrice du site s’appuie<br />
sur une mission « Sécurité sûreté<br />
environnement radioprotection ».<br />
Cette entité comprend des ingénieurs<br />
sûreté qui assurent, dans le domaine<br />
de la sûreté et de la qualité, les missions<br />
relevant de la vérification, de l’analyse,<br />
du conseil assistance auprès des services<br />
opérationnels.<br />
Par ailleurs, les installations nucléaires<br />
sont soumises aux contrôles <strong>ex</strong>ternes<br />
permanents de l’Autorité de sûreté<br />
nucléaire (ASN). Celle-ci, compétente<br />
pour autoriser la mise en service<br />
d’une centrale nucléaire, veille<br />
également au respect des règles de<br />
sûreté et de radioprotection en cours<br />
d’<strong>ex</strong>ploitation et de démantèlement.<br />
DES RÈGLES D’EXPLOITATION<br />
STRICTES ET RIGOUREUSES<br />
Les dispositions applicables pour<br />
la sûreté d’<strong>ex</strong>ploitation de l’INB 91<br />
sont définies dans les règles générales<br />
de surveillance et d’entretien (RGSE –<br />
dernière édition du 21 novembre 2011).<br />
Les dispositions applicables pour<br />
la sûreté d’<strong>ex</strong>ploitation de<br />
l’INB n° 141 sont définies dans les règles<br />
générales d’<strong>ex</strong>ploitation (RGE – dernière<br />
édition du 21 juillet 2010).<br />
Ces règles précisent les spécifications<br />
techniques à respecter, les essais<br />
périodiques à effectuer et la conduite<br />
à tenir en cas d’incident ou d’accident.<br />
Elles tiennent compte de l’état<br />
de l’installation, et elles sont<br />
approuvées par l’ASN.<br />
Le cas échéant, l’<strong>ex</strong>ploitant www<br />
+ POUR EN SAVOIR PLUS<br />
Sur les contrôles internes<br />
et <strong>ex</strong>ternes, lire aussi<br />
p. 14 à 16.<br />
L’AUTORITÉ DE SÛRETÉ<br />
NUCLÉAIRE (ASN),<br />
autorité indépendante<br />
du gouvernement, assure<br />
le contrôle de la sûreté<br />
nucléaire et de la<br />
radioprotection pour<br />
protéger les travailleurs,<br />
les riverains et<br />
l’environnement des<br />
risques liés à l’utilisation<br />
du nucléaire.<br />
; voir le glossaire p. 38<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 7
2.<br />
Les progrès en radioprotection<br />
font partie intégrante<br />
de la politique d’amélioration<br />
de la sécurité.<br />
www<br />
déclare à l’ASN, sous forme<br />
d’événements significatifs pour la<br />
sûreté, les éventuels non-respects aux<br />
référentiels réglementaires, ce qui<br />
constitue une forme de mesure<br />
d’évaluation de leur mise en œuvre.<br />
La radioprotection des intervenants<br />
La radioprotection est l’ensemble des règles, des procédures et des moyens<br />
de prévention et de surveillance visant à empêcher ou à réduire les effets nocifs<br />
des rayonnements ionisants produits sur les personnes, directement ou indirectement,<br />
y compris par les atteintes portées à l’environnement.<br />
ALARA<br />
As Low As Reasonably<br />
Achievable (« aussi<br />
bas que raisonnablement<br />
possible »).<br />
; voir le glossaire p. 38<br />
Elle repose sur trois principes<br />
fondamentaux :<br />
q le principe de justification. Une<br />
activité ou une intervention nucléaire ne<br />
peut être entreprise ou <strong>ex</strong>ercée que si<br />
elle est justifiée par les avantages qu’elle<br />
procure rapportés aux risques inhérents à<br />
l’<strong>ex</strong>position aux rayonnements ionisants ;<br />
q le principe de limitation. Les<br />
<strong>ex</strong>positions individuelles ne doivent<br />
pas dépasser les limites de doses<br />
réglementaires ;<br />
q le principe d’optimisation. Les<br />
<strong>ex</strong>positions individuelles et collectives<br />
doivent être maintenues aussi bas<br />
qu’il est raisonnablement possible, et<br />
ce, compte tenu de l’état des techniques<br />
et des facteurs économiques et sociétaux<br />
(principe appelé « ALARA »).<br />
Les progrès en radioprotection<br />
font partie intégrante de la politique<br />
d’amélioration de la sécurité.<br />
Cette démarche de progrès<br />
s’appuie notamment sur :<br />
q la responsabilisation des acteurs<br />
à tous les niveaux ;<br />
q la prise en compte technique du<br />
risque radiologique dès la conception,<br />
durant l’<strong>ex</strong>ploitation et pendant<br />
la déconstruction des installations ;<br />
q la mise en œuvre de moyens<br />
techniques adaptés pour la surveillance<br />
en continu des installations, des salariés<br />
et de l’environnement ;<br />
q le professionnalisme de l’ensemble<br />
des acteurs, ainsi que le maintien<br />
de leurs compétences.<br />
Ces principaux acteurs sont :<br />
q la section de Prévention des risques<br />
(appelé SPR), service compétent<br />
en radioprotection au sens de<br />
la réglementation, et, à ce titre, distinct<br />
8 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
ÉCHELLE DES EXPOSITIONS<br />
Seuils réglementaires<br />
des services opérationnels et de<br />
production ;<br />
q le service de Santé au travail<br />
(médecine du travail) qui assure le suivi<br />
médical particulier des salariés travaillant<br />
en milieu radioactif ;<br />
q le chargé de travaux qui est<br />
responsable de son chantier dans<br />
tous les domaines de la sécurité et de<br />
la sûreté. Il lui appartient notamment<br />
de faire respecter les dispositions<br />
de prévention définies au préalable<br />
en matière de radioprotection ;<br />
q l’intervenant, qui est un acteur<br />
essentiel de sa propre sécurité et qui,<br />
à ce titre, reçoit une formation<br />
à l’ensemble des risques inhérents<br />
à son poste de travail, et notamment<br />
les risques radioactifs spécifiques ;<br />
q et, d’une manière générale, tout<br />
le personnel du site de Creys-Malville<br />
contribue au respect des règles<br />
d’<strong>ex</strong>ploitation et de déconstruction<br />
(sûreté, sécurité, radioprotection,<br />
techniques...).<br />
Pour estimer et mesurer l’effet<br />
du rayonnement sur l’homme,<br />
les <strong>ex</strong>positions s’<strong>ex</strong>priment en millisievert<br />
(mSv). À titre d’<strong>ex</strong>emple, en France,<br />
l’<strong>ex</strong>position d’un individu à<br />
la radioactivité naturelle est en moyenne<br />
de 2,4 mSv par an. L’<strong>ex</strong>ploitant<br />
nucléaire suit un indicateur qui est<br />
la dose collective, somme des « doses<br />
individuelles » reçues par tous les<br />
intervenants sur les installations durant<br />
une période donnée. Elle s’<strong>ex</strong>prime<br />
en « homme.Sievert » (H.Sv)<br />
Par <strong>ex</strong>emple, une dose collective<br />
de 1 H.Sv correspond à la dose reçue<br />
par un groupe de 1 000 personnes<br />
ayant reçu chacune 1 mSv.<br />
+<br />
POUR EN SAVOIR PLUS<br />
Téléchargez sur edf.com<br />
la note d’information<br />
La protection des<br />
travailleurs en zone<br />
nucléaire : une priorité<br />
absolue.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 9
3.<br />
Les actions d’amélioration<br />
pour la sûreté et la radioprotection<br />
SDIS<br />
Service départemental<br />
d’incendie et de secours.<br />
; voir le glossaire p. 39<br />
LA FORMATION POUR RENFORCER<br />
LES COMPÉTENCES<br />
Pour l’ensemble des installations,<br />
en <strong>2012</strong>, 3493 heures de formation,<br />
dont 859 animées par l’Unité de<br />
Formation de la Production et de<br />
l’Ingénierie d’<strong>EDF</strong>, ont été dispensées au<br />
personnel. Cela représente en moyenne<br />
37 heures de formation par salarié.<br />
Parmi les formations dispensées,<br />
161 heures de formations « Qualité<br />
sûreté environnement » ont été<br />
réalisées, contribuant au renouvellement<br />
des habilitations sûreté nucléaire<br />
des salariés du site ; 777 heures de<br />
formation ont été réalisées dans<br />
les domaines prévention des risques<br />
et radioprotection, et 890 heures dans<br />
le domaine de la prévention des incendies.<br />
Dans le cadre du renouvellement<br />
des compétences, 5 embauches<br />
ont été réalisées en <strong>2012</strong> et 5 apprentis<br />
ont été accueillis.<br />
LA MAÎTRISE DU RISQUE INCENDIE<br />
EN LIEN AVEC LES SERVICES<br />
DÉPARTEMENTAUX D’INCENDIE<br />
ET DE SECOURS<br />
Depuis de nombreuses années,<br />
une organisation est mise en place<br />
par <strong>EDF</strong> pour prévenir le risque incendie.<br />
Elle est améliorée en continu<br />
et contrôlée en permanence.<br />
Le choix d’organisation d’<strong>EDF</strong> dans<br />
le domaine de l’incendie s’appuie sur<br />
les trois grands principes : la prévention,<br />
la surveillance et l’intervention.<br />
q La prévention a pour objectif d’éviter<br />
la naissance d’un incendie et de limiter<br />
son <strong>ex</strong>tension s’il a pris naissance.<br />
Dès l’origine, l’installation a été conçue<br />
et construite pour maîtriser le risque<br />
incendie et éviter sa propagation<br />
(voir schéma ci-contre). Grâce à cette<br />
conception des locaux, le feu, s’il se<br />
déclenche, est limité au local concerné.<br />
Il ne menacera pas les autres matériels<br />
installés dans les secteurs de feu voisins,<br />
préservant ainsi la sûreté de l’installation.<br />
q La surveillance est assurée lors<br />
des rondes du personnel de conduite,<br />
associée à une sensibilisation de chaque<br />
salarié de la centrale afin qu’il<br />
signale et alerte rapidement en cas<br />
de suspicion d’échauffement de matériel<br />
ou de départ de feu.<br />
Des détecteurs incendie sont largement<br />
disséminés dans les installations pour<br />
avertir de l’apparition de fumées dans<br />
les locaux. L’opérateur de conduite,<br />
avec les premières informations données<br />
par le témoin ou la détection, déclenche<br />
l’alerte et mobilise l’organisation adaptée.<br />
q L’intervention est déclenchée par un<br />
opérateur depuis la salle de commande.<br />
La mission des équipes <strong>EDF</strong> et<br />
prestataires consiste à : reconnaître<br />
l’environnement autour du sinistre,<br />
porter secours à un éventuel blessé,<br />
assurer la surveillance du feu, mettre<br />
en œuvre les moyens d’<strong>ex</strong>tinction si cela<br />
n’engage pas leur sécurité, et surtout<br />
accueillir, guider et renseigner<br />
les sapeurs-pompiers à leur arrivée<br />
sur le site. Si la préparation de la « lutte »<br />
contre le feu est de la responsabilité<br />
de l’<strong>ex</strong>ploitant, la « lutte active »<br />
est assurée par les secours <strong>ex</strong>ternes.<br />
La formation, les <strong>ex</strong>ercices et<br />
entraînements, le travail de coopération<br />
entre les équipes d’<strong>EDF</strong> et les secours<br />
<strong>ex</strong>ternes sont autant de façons<br />
de se préparer à maîtriser le risque<br />
d’un incendie.<br />
C’est dans ce cadre que le site<br />
de Creys-Malville poursuit une<br />
coopération étroite avec le SDIS du<br />
département de l’Isère. Deux <strong>ex</strong>ercices ont<br />
mobilisé ensemble le SDIS et <strong>EDF</strong> en <strong>2012</strong>,<br />
le 30 mai (<strong>ex</strong>ercice inopiné organisé par<br />
l’ASN) et le 11 décembre (<strong>ex</strong>ercice Plan<br />
particulier d’intervention, ou PPI).<br />
Ces <strong>ex</strong>ercices permettent l’échange des<br />
pratiques et une meilleure connaissance<br />
des organisations entre les équipes <strong>EDF</strong><br />
et prestataires et celles du SDIS.<br />
Enfin, pour le site de Creys-Malville,<br />
l’objectif est que chaque équipier<br />
10 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
MAÎTRISE DU RISQUE INCENDIE<br />
d’intervention <strong>EDF</strong> ou prestataire participe<br />
à 2 <strong>ex</strong>ercices par an (21 <strong>ex</strong>ercices incendie<br />
ont ainsi été réalisés en <strong>2012</strong>).<br />
LA MAÎTRISE DES RISQUES LIÉE<br />
À L’UTILISATION DES FLUIDES<br />
INDUSTRIELS<br />
L’<strong>ex</strong>ploitation d’une centrale nucléaire<br />
nécessite l’utilisation de fluides<br />
industriels (liquides ou gazeux) qui<br />
sont transportés, sur les installations,<br />
dans des tuyauteries, identifiées sous<br />
le vocable générique de « toxique<br />
et/ou radiologique, inflammable, corrosif<br />
et <strong>ex</strong>plosif » (TRICE).<br />
Ces fluides (soude, acide, ammoniac,<br />
huile, fuel, morpholine, azote, acétylène,<br />
hydrazine, oxygène, hydrogène), selon<br />
leurs caractéristiques chimiques et<br />
physiques, peuvent présenter des<br />
risques, et doivent donc être stockés,<br />
transportés et utilisés avec précaution.<br />
Deux risques principaux sont<br />
identifiés : l’incendie et l’<strong>ex</strong>plosion,<br />
ils sont pris en compte dès la<br />
conception des centrales nucléaires et<br />
durant leur <strong>ex</strong>ploitation pour protéger<br />
les salariés, l’environnement <strong>ex</strong>terne,<br />
et garantir l’intégrité et la sûreté<br />
des installations.<br />
Quatre produits sont plus<br />
particulièrement sensibles que d’autres<br />
à l’incendie et/ou l’<strong>ex</strong>plosion :<br />
l’hydrogène, le propane, l’acétylène et<br />
l’oxygène.<br />
Avant leur utilisation, ces quatre gaz<br />
sont stockés dans des bonbonnes,<br />
elles-mêmes situées dans des zones de<br />
stockage appropriées (« parcs à gaz »<br />
construits à l’<strong>ex</strong>térieur, bien<br />
qu’à proximité, des bâtiments).<br />
Des tuyauteries permettent ensuite<br />
de les transporter vers le lieu<br />
ou le matériel où ils seront utilisés.<br />
Pour encadrer l’utilisation de ces gaz,<br />
les <strong>ex</strong>ploitants des centrales nucléaires<br />
d’<strong>EDF</strong> appliquent deux réglementations<br />
majeures :<br />
q l’arrêté relatif à la « réglementation<br />
technique générale environnement »<br />
(RTGE) du 31 décembre 1999, destiné<br />
à prévenir les nuisances et les risques<br />
<strong>ex</strong>ternes, résultant de l’<strong>ex</strong>ploitation<br />
d’une installation nucléaire ;<br />
q le décret du 24 décembre 2002<br />
(réglementation ATEX pour<br />
ATmosphères EXplosives) qui définit<br />
les dispositions de protection www<br />
TRICE<br />
Sigle désignant une<br />
matière « Toxique<br />
et/ou Radiologique,<br />
Inflammable, Corrosive<br />
et Explosive ».<br />
Il sert également à<br />
désigner les installations<br />
qui contiennent de telles<br />
matières.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 11
x<br />
+<br />
POUR EN SAVOIR PLUS<br />
Téléchargez sur edf.com<br />
la note d’information<br />
La maîtrise des risques liés<br />
à l’utilisation des fluides<br />
industriels.<br />
www des travailleurs contre la<br />
formation d’atmosphère <strong>ex</strong>plosive. Cette<br />
réglementation s’applique à toutes<br />
les activités, industrielles ou autres.<br />
Depuis l’arrêté « RTGE » de 1999, entre<br />
l’année 2000 et la fin de l’année 2006<br />
– date limite donnée aux <strong>ex</strong>ploitants<br />
pour respecter la loi –, de nombreux<br />
et importants chantiers de mise en<br />
conformité ont été réalisés sur le parc<br />
nucléaire français. Plus de 160 millions<br />
d’euros ont ainsi été investis.<br />
En parallèle, un important travail<br />
a été engagé sur les tuyauteries TRICE.<br />
Ainsi, le programme de maintenance<br />
sur les tuyauteries de l’îlot nucléaire<br />
et sur la robinetterie a été étendu<br />
à l’ensemble des tuyauteries <strong>ex</strong>istant<br />
dans les installations. Cette <strong>ex</strong>tension<br />
a fait l’objet, par <strong>EDF</strong>, d’une doctrine<br />
déployée à partir de fin 2007 sur<br />
toutes les centrales. Elle demande :<br />
– la signalisation et le repérage des<br />
tuyauteries TRICE, avec l’établissement<br />
de schémas à remettre aux services<br />
départementaux d’incendie<br />
et de secours (SDIS) ;<br />
– la maintenance et le suivi de l’état<br />
de tous les matériels, sur l’ensemble<br />
des installations sur l’ensemble<br />
des installations, dans le cadre<br />
de l’élaboration d’un programme local<br />
de maintenance préventive.<br />
Sur le site de Creys-Malville, le plan<br />
Un niveau de radioprotection satisfaisant pour les intervenants<br />
Sur les centrales nucléaires françaises, les salariés d’<strong>EDF</strong><br />
et des entreprises prestataires amenés à travailler en<br />
zone nucléaire sont tous soumis aux mêmes <strong>ex</strong>igences<br />
strictes de préparation, de prévention et de contrôle<br />
contre les effets des rayonnements ionisants.<br />
La limite annuelle réglementaire à ne pas dépasser,<br />
fixée par le décret du 31 mars 2003, est de 20 millisievert<br />
(mSv) sur douze mois glissants pour tous les<br />
salariés travaillant dans la filière nucléaire française.<br />
Les efforts engagés par <strong>EDF</strong> et par les entreprises prestataires<br />
ont permis de réduire la dosimétrie collective<br />
par réacteur d’environ 30 % sur la dernière décennie<br />
(de 0,97 H.Sv par réacteur en 2002 à 0,67 H.Sv en <strong>2012</strong>).<br />
Depuis 2004, sur l’ensemble du parc nucléaire fran-<br />
d’actions global concernant le contrôle<br />
des rétentions, l’état des tuyauteries<br />
véhiculant des produits TRICE et<br />
le fonctionnement des automatismes<br />
associés avait été lancé en octobre 2008.<br />
En <strong>2012</strong>, la note concernant<br />
le cheminement des canalisations TRICE<br />
a été mise à jour afin de prendre en<br />
compte les modifications de la station<br />
de pré-neutralisation (STE). Cette note<br />
décrit la localisation des canalisations<br />
TRICE ainsi que l’organisation de leur<br />
maintenance.<br />
Au titre de ses missions, l’ASN réalise,<br />
elle aussi, des contrôles réguliers sur<br />
des thèmes spécifiques comme le risque<br />
incendie ou <strong>ex</strong>plosion.<br />
LES RÉSULTATS <strong>2012</strong> POUR<br />
LE SITE DE CREYS-MALVILLE<br />
En ce qui concerne la dosimétrie<br />
individuelle sur le site de Creys-Malville,<br />
en <strong>2012</strong>, pour l’ensemble des<br />
installations, aucun intervenant<br />
qu’il soit salarié d’<strong>EDF</strong> ou d’une<br />
entreprise prestataire, n’a reçu de dose<br />
supérieure à la limite réglementaire<br />
de 20 mSv sur douze mois glissants.<br />
Aucun salarié n’a franchi le seuil<br />
d’alerte de 16 mSv sur le site de Creys-<br />
Malville.<br />
En ce qui concerne la dosimétrie<br />
collective, elle a été de 3,68 H.mSv<br />
(hommes-millisieverts).<br />
çais, aucun intervenant n’a dépassé la dosimétrie<br />
réglementaire, sur douze mois, de 20 mSv, pas plus<br />
que la valeur de 18 mSv.<br />
En ce qui concerne les opérations de déconstruction,<br />
l’objectif est aussi de limiter au niveau le plus bas possible<br />
les doses reçues par les travailleurs sur les chantiers,<br />
par une meilleure qualité de préparation des<br />
interventions de maintenance et des opérations de<br />
démantèlement, et par les choix des solutions techniques<br />
(avec, par <strong>ex</strong>emple, l’utilisation de la robotique).<br />
L’utilisation de dosimètres à alarmes plus performants<br />
associés aux outils informatiques de<br />
préparation des activités permet de détecter tout écart<br />
par rapport aux prévisions initiales.<br />
12 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
4.<br />
L’organisation de crise sur le CNPE<br />
de Creys-Malville<br />
Afin de faire face à des situations de crises de sûreté nucléaire ou de sécurité<br />
classique, une organisation spécifique est définie. Elle identifie les actions à mener<br />
et la responsabilité des acteurs.<br />
Validée par l’Autorité de sûreté nucléaire, cette organisation est déterminée par<br />
le Plan d’urgence interne (PUI) applicable à l’intérieur du périmètre du site et défini<br />
en cohérence avec le Plan particulier d’intervention (PPI) de la préfecture de l’Isère.<br />
ORGANISATIONS DE CRISE NUCLÉAIRE<br />
PUI et PPI, organisation locale de crise<br />
En 2010, le Plan d’urgence interne<br />
(PUI) a été remis à jour, afin de tenir<br />
compte de la mise en service industrielle<br />
de l’installation de traitement du<br />
sodium, ou TNA. En 2010 et 2011,<br />
la préfecture de l’Isère a coordonné<br />
une remise à jour du Plan particulier<br />
d’intervention (PPI), qui n’avait pas<br />
été révisé depuis la décision d’arrêt<br />
de la centrale. Il concerne désormais<br />
un périmètre de 1 kilomètre, centré<br />
sur l’installation TNA. Le nouveau PPI<br />
est entré en application le 2 août 2011.<br />
Pour tester l’efficacité du Plan<br />
d’urgence interne, le site de Creys-<br />
Malville réalise des <strong>ex</strong>ercices de<br />
simulation périodiques au plan local.<br />
Certains <strong>ex</strong>ercices impliquent aussi<br />
le niveau national d’<strong>EDF</strong>. D’autres<br />
sollicitent également l’ASN et<br />
la préfecture.<br />
Sur le site, en <strong>2012</strong>, 5 <strong>ex</strong>ercices<br />
de crise ont été réalisés et ont<br />
mobilisé le personnel d’astreinte.<br />
Ces situations demandent la<br />
participation totale ou partielle<br />
des équipes de crise et permettent<br />
de tester les dispositifs d’alerte,<br />
la gestion technique des situations<br />
de crise, les interactions entre<br />
les intervenants.<br />
Il faut noter que le site a apporté<br />
des améliorations à son organisation<br />
de crise suite à la mise en demeure<br />
adressée par l’ASN après l’<strong>ex</strong>ercice<br />
du 30 mai.<br />
+<br />
POUR EN SAVOIR PLUS<br />
Téléchargez sur edf.com<br />
la note d’information<br />
La prévention des risques<br />
sur les centrales nucléaires<br />
d’<strong>EDF</strong>.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 13
5.<br />
Les contrôles <strong>ex</strong>ternes<br />
Les inspections de l’Autorité de sûreté nucléaire.<br />
L’Autorité de sûreté nucléaire,<br />
au titre de sa mission, réalise un<br />
contrôle de l’<strong>ex</strong>ploitation des sites<br />
nucléaires, dont celui de Creys-Malville.<br />
La salle de direction de crise pendant l’<strong>ex</strong>ercice PPI du 11 décembre <strong>2012</strong>.<br />
TABLEAU RÉCAPITULATIF DES INSPECTIONS EN <strong>2012</strong><br />
DATE INB ET RÉACTEUR THÈME<br />
CONCERNÉ<br />
Pour l’ensemble des installations<br />
de Creys-Malville, en <strong>2012</strong>, l’ASN<br />
a réalisé 6 inspections,<br />
dont 2 inspections conduites par<br />
l’inspectrice du travail et 1 inspection<br />
inscrite dans le cadre du retour<br />
d’<strong>ex</strong>périence de l’accident<br />
de Fukushima.<br />
CONSTATS DE L’ASN<br />
À l’issue des 4 inspections techniques<br />
(i.e. hors inspections du travail), l’ASN a<br />
formulé 27 demandes d’actions<br />
correctives, 5 compléments d’information<br />
et 3 observations. L’inspection sur le retour<br />
d’<strong>ex</strong>périence de l’accident de Fukushima<br />
des 30 et 31 mai et du 1 er juin a fait l’objet<br />
de 4 constats et a conduit à une mise en<br />
demeure du site par l’ASN.<br />
Les 2 visites de l’inspectrice du travail ont<br />
été menées suite à des presqu’accidents<br />
sur l’installation TNA. Un plan d’actions<br />
correctif a été mis en œuvre pour<br />
répondre aux recommandations de<br />
l’Inspection du travail.<br />
20/01/<strong>2012</strong> INB 91 et 141 Respect des engagements – Vérification technique et surveillance des activités.<br />
30-31/05 et 01/06/<strong>2012</strong> INB 91 et 141 Retour d’<strong>ex</strong>périence de l’accident de Fukushima.<br />
20/08/<strong>2012</strong> INB 91 et 141 Exploitation.<br />
20/12/<strong>2012</strong> INB 91 et 141 Contrôles et essais périodiques, maintenance.<br />
03/08/<strong>2012</strong> INB 91 et 141 Inspection du travail.<br />
30/10/<strong>2012</strong> INB 91 et 141 Inspection du travail.<br />
14 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
6.<br />
Les contrôles internes<br />
Les centrales nucléaires d’<strong>EDF</strong> disposent d’une filière de contrôle indépendante,<br />
présente à tous les niveaux, du CNPE à la présidence de l’entreprise.<br />
Les acteurs du contrôle interne :<br />
q un Inspecteur général pour la sûreté<br />
nucléaire et la radioprotection et son<br />
équipe conseillent le président d’<strong>EDF</strong><br />
et apportent une appréciation globale<br />
sur la sûreté à <strong>EDF</strong>. Chaque année,<br />
l’Inspection rédige un rapport<br />
qui est mis, en toute transparence,<br />
à disposition du public, notamment<br />
sur le site Internet edf.com.<br />
q La Division Ingénierie Nucléaire<br />
dispose d’un Directeur Qualité Sûreté<br />
Nucléaire, Radioprotection et Sécurité,<br />
qui propose des objectifs de sûreté<br />
et de radioprotection et s’assure<br />
de leur mise en œuvre à travers<br />
des évaluations globales des centres<br />
d’ingénierie, diligentées par la Mission<br />
Audit Évaluation.<br />
Au niveau du CIDEN, le Groupe<br />
Technique Sûreté Radioprotection<br />
(GTSR) conseille et appuie le Directeur<br />
du CIDEN pour l’élaboration de<br />
la politique correspondante concernant<br />
l’<strong>ex</strong>ploitation des deux sites de Creys-<br />
Malville et Brennilis. Le respect de<br />
cette politique est vérifié par des audits<br />
diligentés par la Direction du CIDEN.<br />
q Enfin, le site de Creys-Malville dispose<br />
de sa propre filière indépendante de<br />
contrôle. La directrice du site www<br />
CIDEN<br />
Centre d’Ingénierie<br />
Déconstruction et<br />
Environnement.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 15
+<br />
POUR EN SAVOIR PLUS<br />
Sur le contrôle interne<br />
à <strong>EDF</strong>, voir schéma<br />
page précédente.<br />
7.<br />
www s’appuie sur une mission appelée<br />
« Sécurité, sûreté, environnement,<br />
radioprotection », ou SSER.<br />
Cette mission apporte assistance<br />
et conseil, réalise des vérifications<br />
périodiques et des audits, mène<br />
des analyses pour détecter<br />
et apporter des solutions à des<br />
dysfonctionnements, analyse<br />
les enseignements tirés des<br />
événements d’autres sites et fait<br />
en sorte qu’ils ne surviennent pas<br />
sur le site de Creys-Malville.<br />
Deux ingénieurs « Qualité sûreté »<br />
L’état technique des installations<br />
La directrice du site de Creys-<br />
Malville est responsable de<br />
la sûreté nucléaire pour les activités<br />
de déconstruction du réacteur appelé<br />
Superphénix et pour les activités<br />
d’<strong>ex</strong>ploitation de l’atelier pour<br />
l’entreposage du combustible (APEC).<br />
Pour <strong>ex</strong>ercer sa responsabilité<br />
d’<strong>ex</strong>ploitant nucléaire sur ces<br />
installations, elle s’appuie sur des<br />
<strong>ex</strong>perts sûreté réunis dans le Groupe<br />
d’évaluation de la sûreté qui couvre<br />
les domaines techniques de<br />
déconstruction, sûreté, radioprotection,<br />
déchets, environnement et qualité.<br />
L’ÉTAT DES INSTALLATIONS<br />
POUR L’INB N° 91<br />
Le réacteur Superphénix a été arrêté<br />
définitivement en février 1998.<br />
Il est actuellement en cours<br />
de déconstruction.<br />
La déconstruction se déroule selon<br />
trois étapes successives. Elle est réalisée<br />
par le Centre d’Ingénierie de la<br />
Déconstruction et de l’Environnement<br />
d’<strong>EDF</strong>, unité d’ingénierie et d’<strong>ex</strong>perts<br />
spécifiquement dédiée à ces opérations.<br />
Les trois phases de la déconstruction :<br />
q une phase de mise à l’arrêt définitif<br />
(MAD) : le combustible est déchargé et<br />
évaluent quotidiennement<br />
le niveau de sûreté de l’<strong>ex</strong>ploitation.<br />
En <strong>2012</strong>, la mission SSER de<br />
Creys-Malville a réalisé 11 vérifications.<br />
Ces vérifications ont concerné<br />
les domaines suivants : essais périodiques,<br />
condamnations d’<strong>ex</strong>ploitation, mises<br />
hors service définitives, risques sur<br />
chantiers, programmes de surveillance<br />
des prestataires, gestion des fluides<br />
frigorigènes, gestion des équipements<br />
sous pression, environnement,<br />
radioprotection en entrée et<br />
sortie de site.<br />
les circuits sont vidangés. Les installations<br />
non nucléaires sont définitivement mises<br />
hors service et les systèmes et matériels,<br />
qui ne sont plus requis pour la sûreté,<br />
sont démontés. Cette phase est appelée<br />
« niveau 1 »;<br />
q une phase de démantèlement<br />
partiel : l’ensemble des bâtiments<br />
nucléaires hors réacteur est démonté.<br />
Le réacteur est isolé, confiné et mis<br />
sous surveillance. C’est la phase de<br />
« niveau 2 »;<br />
q une phase de démantèlement total :<br />
le bâtiment réacteur, les matériaux et<br />
équipements encore radioactifs sont<br />
complètement démontés, conditionnés<br />
et évacués ; le site peut être réutilisé.<br />
C’est la phase de « niveau 3 ».<br />
Le décret n° 98-1305 du 30 décembre 1998<br />
autorisait la première partie des opérations<br />
de mise à l’arrêt définitif du réacteur<br />
Superphénix. Le décret n° 2006-321 du<br />
20 mars 2006 autorise le démantèlement<br />
complet du réacteur (traitement<br />
du sodium, démantèlement du bloc<br />
réacteur, démolition des bâtiments).<br />
À ce jour, le combustible est déchargé,<br />
il ne reste plus aucune matière nucléaire<br />
sur cette INB ; tous les éléments en acier<br />
qui entouraient le cœur (protections<br />
16 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
neutroniques et réflecteurs) ont<br />
également été retirés. Les composants<br />
fichés dans la dalle du réacteur<br />
et immergés dans la cuve sont<br />
progressivement <strong>ex</strong>traits. Le sodium<br />
du circuit primaire est maintenu à l’état<br />
liquide et vidangé petit à petit vers<br />
l’installation de traitement du sodium<br />
(TNA) située dans l’ancienne salle<br />
des machines.<br />
La plus grande partie du sodium primaire<br />
a été détruite.<br />
La salle des machines a été entièrement<br />
vidée de ses équipements de production<br />
d’électricité, et abrite aujourd’hui<br />
l’installation de TNA, et une installation<br />
de découplage et de transit (où seront<br />
entreposés temporairement certains<br />
déchets nucléaires issus du<br />
démantèlement du réacteur). Plusieurs<br />
simplifications fonctionnelles ont été<br />
effectuées (démontage des pylônes, des<br />
lignes 400 kV, démantèlement des<br />
cheminées, nouvelle station de<br />
pompage, modification de l’alimentation<br />
électrique du site, démantèlement du<br />
dôme du réacteur, restructuration de<br />
certains circuits…). Les circuits de sodium<br />
secondaires sont vidangés. L’INB n° 91 n’a<br />
pas encore atteint le « niveau 1 » tel que<br />
décrit ci-dessus.<br />
Les affaires techniques traitées en <strong>2012</strong> :<br />
q Dans l’ancienne salle des machines,<br />
l’installation TNA a fonctionné toute<br />
l’année. L’objectif de traiter dans<br />
l’année 1 800 m 3 de sodium primaire a<br />
été atteint. Fin <strong>2012</strong>, 33 % du sodium<br />
secondaire (représentant 2 circuits<br />
complets) et 90 % du sodium primaire<br />
étaient détruits (soit 70 % du sodium<br />
total).<br />
q Dans le bâtiment réacteur :<br />
– tous les gros composants ont été<br />
<strong>ex</strong>traits de la cuve (4 pompes primaires,<br />
8 échangeurs intermédiaires et 2 unités<br />
de purification intégrées) ;<br />
– les pompes primaires et www<br />
Retrait d’une vanne dans<br />
l’ancien puits de transit<br />
des assemblages usés.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 17
www les échangeurs intermédiaires ont<br />
été carbonatés et découpés dans l’atelier<br />
dédié à cette activité (atelier MDG) ;<br />
– le sas à tourniquet, qui servait au<br />
déchargement du combustible, a été<br />
démantelé ;<br />
– la vidange principale du sodium de la<br />
cuve est terminée ;<br />
– l’ensemble des opérations réalisées en<br />
cuve relatives aux vidanges de rétentions<br />
et aux inspections, a été effectué avec<br />
succès ;<br />
– le chantier de démantèlement du<br />
circuit secondaire se poursuit ;<br />
– le chantier de démantèlement des<br />
zones 2 à 6 a débuté.<br />
q Dans le reste de l’installation,<br />
plusieurs simplifications fonctionnelles<br />
ou modifications ont été rengagées ou<br />
réalisées :<br />
– la remise à niveau des chaînes fixes<br />
de radioprotection du personnel KRT<br />
et KRZ, qui avait fait l’objet d’un<br />
événement significatif (cf p.21),<br />
s’achèvera en 2013 ;<br />
– l’installation d’une nouvelle<br />
technologie de surveillance et de<br />
contrôle de systèmes d’<strong>ex</strong>ploitation a<br />
nécessité à deux reprises, en septembre,<br />
l’isolement électrique du site ;<br />
– la plate-forme gaz (argon et azote) a<br />
été rénovée en <strong>2012</strong>.<br />
q Le programme de MHSD (mises hors<br />
service définitives) s’est poursuivi avec,<br />
notamment, des dévoiements de câbles,<br />
des simplifications fonctionnelles, des<br />
retraits de matériels.<br />
L’ÉTAT DES INSTALLATIONS<br />
POUR L’INB N° 141<br />
L’INB n° 141, ou Apec (atelier pour<br />
l’entreposage du combustible),<br />
“<br />
DES ÉVALUATIONS<br />
COMPLÉMENTAIRES DE SÛRETÉ SERONT<br />
RÉALISÉES EN <strong>2012</strong>.<br />
”<br />
comprend un ensemble d’équipements,<br />
et plus particulièrement :<br />
q un bâtiment d’entreposage en eau,<br />
abritant le combustible usé et neuf<br />
spécifique au réacteur Superphénix ;<br />
les assemblages combustibles usagés<br />
déchargés du cœur du réacteur sont<br />
tous entreposés dans la piscine<br />
de l’Apec depuis mars 2003.<br />
Les assemblages combustibles neufs<br />
dont <strong>EDF</strong> est propriétaire y sont<br />
également entreposés en totalité<br />
depuis octobre 2008 ;<br />
q un bâtiment d’entreposage à sec<br />
et d’évacuation, destiné à abriter<br />
des éléments acier et certains déchets<br />
nucléaires radioactifs issus du<br />
démantèlement du réacteur.<br />
Cet entreposage temporaire permet<br />
la décroissance radioactive naturelle de<br />
ces éléments avant leur évacuation vers<br />
les filières de stockage spécialisées ;<br />
q un entreposage des blocs de béton<br />
sodé issus du retraitement du sodium<br />
de l’INB n° 91 ;<br />
q les équipements utilisés en commun<br />
avec l’INB n° 91 ;<br />
q la station de traitement des effluents<br />
(STE).<br />
L’<strong>ex</strong>ploitation de l’INB n° 141 est<br />
autorisée jusqu’au 31 décembre 2035.<br />
Les affaires techniques traitées en <strong>2012</strong> :<br />
q Poursuite de l’entreposage des blocs<br />
de béton sodé issus du traitement du<br />
sodium dans le bâtiment d’entreposage<br />
dédié (5 086 blocs issus du traitement<br />
du sodium secondaire, et 19 423 blocs<br />
issus du traitement du sodium<br />
primaire).<br />
q L’un des 2 diesels de secours,<br />
indisponible en raison d’une fuite<br />
d’huile au niveau d’un échangeur, a été<br />
remplacé par un diesel de substitution<br />
le 31 août. Le retour du diesel d’origine,<br />
après réparation, a eu lieu en avril 2013.<br />
LES AUTORISATIONS INTERNES<br />
MISES EN ŒUVRE EN <strong>2012</strong><br />
Dans le cadre des opérations<br />
de déconstruction des réacteurs<br />
de première génération, <strong>EDF</strong> bénéficie<br />
d’un système d’autorisations internes<br />
approuvé par la DGSNR (instance<br />
devenue par la suite l’Autorité de<br />
sûreté nucléaire) en février 2004.<br />
18 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
x<br />
Conformément à la décision ASN 2008-<br />
DC-0106 homologuée par arrêté<br />
du 26 septembre 2008 publié au Journal<br />
officiel du 11 octobre 2008, un nouveau<br />
dossier a été déposé en octobre 2009<br />
en vue d’une validation de ce système<br />
dans le nouveau cadre réglementaire<br />
lié à l’article 27 du décret 2007-1557<br />
du 2 novembre 2007. Dans le cadre<br />
de l’instruction de ce dossier, l’ASN<br />
Suite à l’accident de la centrale nucléaire japonaise de<br />
Fukushima, le Premier ministre, François Fillon, a saisi<br />
l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le 23 mars 2011,<br />
pour mener une étude de la sûreté de l’ensemble des<br />
installations nucléaires, dont en priorité des centrales<br />
nucléaires, au regard des circonstances <strong>ex</strong>ceptionnelles<br />
survenues sur la centrale japonaise, et lui livrer ses premières<br />
conclusions fin 2011.<br />
Le 15 septembre 2011, chaque site a remis un rapport<br />
d’évaluation complémentaire de la sûreté (RECS) des<br />
réacteurs en <strong>ex</strong>ploitation et en construction du site.<br />
Ces 19 RECS de sites ont permis de montrer la bonne<br />
robustesse des installations vis-à-vis des agressions<br />
8.<br />
a émis fin 2011 un certain nombre<br />
de commentaires qui ont été pris en<br />
compte dans une nouvelle version<br />
du dossier transmise début <strong>2012</strong>.<br />
Le site a mis en œuvre le système<br />
d’autorisations internes à plusieurs<br />
reprises en <strong>2012</strong> pour valider des fiches<br />
d’évolutions, des mises à jour des RGSE,<br />
des événements d’<strong>ex</strong>ploitation.<br />
Un retour d’<strong>ex</strong>périence nécessaire à la suite de l’accident<br />
de Fukushima<br />
considérées suite à l’accident de Fukushima dans le<br />
domaine du dimensionnement, et de proposer des<br />
parades complémentaires visant à accroître la robustesse<br />
pour des situations allant très au-delà de celles<br />
considérées dans le dimensionnement et les référentiels<br />
de sûreté en vigueur.<br />
Conformément au planning défini, le RECS concernant<br />
les deux INB du site de Creys-Malville a été remis avant<br />
le 15 septembre <strong>2012</strong> à l'Autorité de sûreté nucléaire.<br />
L’analyse du rapport par l’Inspection de radioprotection<br />
et de sûreté nucléaire (IRSN), appui technique de l’ASN,<br />
étant en cours, aucune prescription n’a été adressée au<br />
site en <strong>2012</strong>.<br />
Les procédures administratives menées en <strong>2012</strong><br />
Il n’y a pas eu de procédures administratives engagées en <strong>2012</strong> pour le site de Creys-Malville.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 19
a<br />
LES INCIDENTS ET<br />
ACCIDENTS SURVENUS<br />
SUR LES INSTALLATIONS<br />
EN <strong>2012</strong><br />
<strong>EDF</strong> met en application l’échelle internationale des événements nucléaires (INES).<br />
L’ÉCHELLE INES<br />
(International Nuclear<br />
Event Scale), appliquée<br />
dans une soixantaine<br />
de pays depuis 1991,<br />
est destinée à faciliter<br />
la perception par les<br />
médias et le public de<br />
l’importance des incidents<br />
et accidents nucléaires.<br />
; voir le glossaire p. 38<br />
L’échelle INES s’applique à tout<br />
événement se produisant dans<br />
les installations nucléaires de base<br />
(INB) civiles, y compris celles classées<br />
secrètes, et lors du transport des<br />
matières nucléaires. Ces événements<br />
sont classés par l’Autorité de sûreté<br />
nucléaire selon huit niveaux de 0 à 7,<br />
suivant leur importance.<br />
L’application de l’échelle INES aux INB<br />
se fonde sur trois critères de classement :<br />
q les conséquences à l’<strong>ex</strong>térieur<br />
du site, appréciées en termes de rejets<br />
radioactifs pouvant toucher le public<br />
et l’environnement ;<br />
q les conséquences à l’intérieur du site,<br />
pouvant toucher les travailleurs, ainsi<br />
que l’état des installations ;<br />
q la dégradation des lignes de défense<br />
en profondeur de l’installation,<br />
constituée des barrières successives<br />
(systèmes de sûreté, procédures,<br />
contrôles techniques ou administratifs,<br />
etc.) interposées entre les produits<br />
radioactifs et l’environnement. Pour les<br />
transports<br />
de matières radioactives qui ont lieu<br />
sur la voie publique, seuls les critères<br />
des conséquences hors site et de<br />
la dégradation de la défense en<br />
profondeur sont retenus par<br />
l’application de l’échelle INES.<br />
Les événements qui n’ont aucune<br />
importance du point de vue<br />
de la sûreté, de la radioprotection<br />
et du transport sont classés au niveau 0<br />
et sont qualifiés d’écarts.<br />
La terminologie d’incident est appliquée<br />
aux événements à partir du moment<br />
où ils sont classés au niveau 1 de l’échelle<br />
INES, et la terminologie d’accident<br />
à partir du classement de niveau 4.<br />
À noter que les événements relatifs<br />
à l’environnement ne sont pas encore<br />
classés sur l’échelle INES, mais des<br />
<strong>ex</strong>périmentations sont en cours<br />
pour parvenir à proposer un classement<br />
sur une échelle similaire.<br />
LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS<br />
POUR LA SÛRETÉ DE NIVEAU 1<br />
En <strong>2012</strong>, pour l’ensemble des<br />
installations nucléaires de base, le site<br />
de Creys-Malville a déclaré 1 événement<br />
significatif de niveau 1. Il concerne<br />
l’absence de contrôle par étalonnage des<br />
20 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
ÉCHELLE INES<br />
Échelle internationale des événements nucléaires<br />
balises de mesure de radioprotection.<br />
Ces balises permettent la surveillance de<br />
la radioactivité dans les bâtiments situés<br />
en zone nucléaire et dans les rejets<br />
d’effluents liquides.<br />
Cet événement n’a eu aucune<br />
conséquence sur les intervenants,<br />
car, dans les bâtiments concernés,<br />
ils portent obligatoirement des appareils<br />
individuels de détection de radioactivité<br />
(dosimètres électroniques et films<br />
dosimétriques). Il n’a pas eu de<br />
conséquences sur l’environnement,<br />
car les effluents liquides sont<br />
systématiquement soumis à une analyse<br />
radiochimique réalisée par un<br />
laboratoire indépendant avant leur rejet.<br />
LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS<br />
POUR LA SÛRETÉ DE NIVEAU 0<br />
En <strong>2012</strong>, pour l’ensemble des<br />
installations nucléaires de base,<br />
le site de Creys-Malville a déclaré<br />
4 événements significatifs pour<br />
la sûreté de niveau 0.<br />
Ces écarts n’ont eu aucun impact<br />
sur le fonctionnement des installations,<br />
ni sur la sécurité des intervenants.<br />
LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS<br />
POUR L’ENVIRONNEMENT<br />
En ce qui concerne l’environnement,<br />
en <strong>2012</strong>, pour l’ensemble des<br />
installations nucléaires de base,<br />
1 événement significatif a été déclaré<br />
à l’ASN, suite au non-respect<br />
de l’Étude déchets du site. Un tuyau<br />
non contaminé mais classé<br />
en déchet nucléaire, issu du chantier<br />
de démantèlement des circuits<br />
secondaires, avait été placé et évacué<br />
dans une benne de déchets<br />
conventionnels. Cet écart n’a eu aucun<br />
impact sur l’environnement.<br />
LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS<br />
POUR LA RADIOPROTECTION<br />
En ce qui concerne la radioprotection,<br />
en <strong>2012</strong>, pour l’ensemble des<br />
installations nucléaires de base,<br />
2 événements significatifs ont été<br />
déclarés à l’ASN.<br />
Ces écarts n’ont eu aucun impact sur<br />
la santé des intervenants.<br />
CONCLUSION<br />
Le nombre annuel d’événements<br />
significatifs est du même ordre de grandeur<br />
que les années précédentes (8 au lieu<br />
de 6 en 2011). L'analyse de ces événements<br />
a mis en lumière un aspect commun lié à la<br />
rigueur d’<strong>ex</strong>ploitation ou de maintenance.<br />
L’engagement de la Direction du site<br />
en <strong>2012</strong> sur la rigueur est maintenu<br />
et renforcé en 2013. En complément,<br />
le site restera vigilant afin de maintenir<br />
son niveau en termes de détection<br />
et d’analyse des écarts.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 21
a<br />
LES REJETS<br />
DANS L’ENVIRONNEMENT<br />
La conformité à la réglementation en vigueur, la prévention des pollutions, ainsi<br />
que la recherche d’amélioration continue de notre performance environnementale<br />
constitue l’un des dix engagements de la politique environnementale d’<strong>EDF</strong>.<br />
Dans ce cadre, tous les sites<br />
nucléaires d’<strong>EDF</strong> disposent<br />
d’un système de management de<br />
l’environnement certifié ISO 14001.<br />
Leur maîtrise des événements<br />
SURVEILLANCE DE L’ENVIRONNEMENT<br />
Contrôles quotidiens, hebdomadaires et mensuels<br />
susceptibles d’avoir un impact<br />
sur l’environnement repose sur<br />
une application stricte des règles<br />
de prévention (bonne gestion<br />
des effluents, de leur traitement,<br />
22 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
de leur entreposage, de leur contrôle<br />
avant rejet, etc.) et sur un système<br />
complet de surveillance de<br />
l’environnement autour des centrales<br />
nucléaires.<br />
Pour chaque centrale, le dispositif<br />
de contrôle et de surveillance régulier<br />
de l’environnement représente quelque<br />
20 000 mesures annuelles. Ces mesures<br />
sont réalisées tant dans l’écosystème<br />
terrestre et dans l’air ambiant que dans<br />
les eaux de surface recevant les rejets<br />
liquides et dans les eaux souterraines.<br />
Le programme de surveillance est établi<br />
conformément à la réglementation ; il<br />
est soumis à l’approbation préalable de<br />
l’ASN. Ce programme fixe, en fonction<br />
des rejets autorisés, la nature, les<br />
fréquences, la localisation des différents<br />
prélèvements réalisés, ainsi que la<br />
nature des analyses à faire. Sa stricte<br />
application fait l’objet de contrôles<br />
programmés ou inopinés de la part<br />
de l’ASN qui réalise des <strong>ex</strong>pertises<br />
indépendantes.<br />
Ce dispositif est complété par<br />
une étude annuelle radioécologique<br />
et hydrobiologique d’impact sur les<br />
écosystèmes confiée par <strong>EDF</strong> à des<br />
laboratoires <strong>ex</strong>ternes qualifiés (IRSN,<br />
Cemagref, Ifremer, Onema, laboratoires<br />
universitaires) avec, tous les dix ans,<br />
une étude radioécologique plus poussée.<br />
La grande variété d’analyses, effectuées<br />
lors de ces études, permet de connaître<br />
plus finement l’impact de nos<br />
installations sur l’environnement,<br />
témoin de la qualité d’<strong>ex</strong>ploitation<br />
des centrales.<br />
<strong>EDF</strong> ET LE RÉSEAU NATIONAL<br />
DE MESURES DE LA RADIOACTIVITÉ<br />
DE L’ENVIRONNEMENT<br />
Sous l’égide de l’ASN, un Réseau<br />
national de mesures de la radioactivité<br />
de l’environnement (RNM) a été créé<br />
en France. Son ambition est d’optimiser<br />
la collecte, la gestion et la valorisation<br />
des mesures de la radioactivité<br />
de l’environnement, qu’elles soient<br />
réalisées par des établissements publics,<br />
des services de l’État, des <strong>ex</strong>ploitants<br />
nucléaires, des collectivités territoriales<br />
ou des associations.<br />
Le RNM a trois objectifs :<br />
q proposer une base de données<br />
commune pour contribuer à l’estimation<br />
des doses dues aux rayonnements<br />
ionisants auxquels la population<br />
est <strong>ex</strong>posée ;<br />
q proposer un portail Internet<br />
(www.mesure-radioactivité.fr) pour<br />
assurer la transparence des informations<br />
sur la radioactivité de l’environnement<br />
en France ;<br />
q disposer de laboratoires de mesures<br />
agréés.<br />
Ainsi, dans la perspective de la mise<br />
à disposition du public, à partir<br />
du 1 er janvier 2010, des mesures<br />
de radioactivité de l’environnement sur<br />
le site Internet du RNM, les <strong>ex</strong>ploitants<br />
des sites, sur lesquels s’<strong>ex</strong>ercent des<br />
activités nucléaires, étaient tenus de faire<br />
réaliser ces mesures par des laboratoires<br />
agréés à partir du 1 er janvier 2009.<br />
Depuis le 23 juin 2009, tous les<br />
laboratoires de surveillance de<br />
l’environnement d’<strong>EDF</strong> – dont celui de<br />
la centrale de Creys-Malville – sont agréés<br />
pour réaliser eux-mêmes la plupart de<br />
ces mesures conformément à la décision<br />
n° DEP-DEU-0373-2009 du président<br />
de l’Autorité de sûreté nucléaire.<br />
UN BILAN RADIOÉCOLOGIQUE<br />
DE RÉFÉRENCE<br />
Avant même la construction<br />
d’une installation nucléaire, <strong>EDF</strong><br />
procède à un bilan radioécologique<br />
initial de chaque site ; il constitue la<br />
référence pour les analyses ultérieures.<br />
En prenant pour base ce bilan<br />
radioécologique, l’<strong>ex</strong>ploitant, qui<br />
dispose de ses propres laboratoires,<br />
effectue en permanence des mesures<br />
de surveillance de l’environnement.<br />
Il fait également réaliser, chaque année,<br />
par des laboratoires <strong>ex</strong>térieurs qualifiés,<br />
une étude radioécologique et<br />
hydrobiologique afin de suivre l’impact<br />
du fonctionnement de son installation<br />
sur les écosystèmes.<br />
Cette surveillance a pour objectif<br />
de s’assurer de l’efficacité de toutes<br />
les dispositions prises pour la protection<br />
de l’homme et de l’environnement.<br />
Pour chaque centrale, un t<strong>ex</strong>te<br />
réglementaire d’autorisation www<br />
LA DÉCISION<br />
n° DEP-DEU-0373-2009,<br />
du 23 juin 2009, porte<br />
agrément de laboratoires de<br />
mesures de la radioactivité<br />
de l’environnement.<br />
; voir le glossaire p. 45<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 23
CONTRÔLE PERMANENT DES REJETS<br />
par <strong>EDF</strong> et par les pouvoirs publics<br />
www<br />
de rejets et de prise d’eau fixe<br />
la nature, la fréquence et le type<br />
de contrôles pour chaque paramètre<br />
(flux ou débit, concentration, activité,<br />
température…), tant au niveau<br />
des prélèvements d’eau que des rejets<br />
radioactifs, chimiques et thermiques.<br />
Pour le site de Creys-Malville, il s’agit de<br />
l’arrêté interministériel d’autorisation de<br />
rejets et de prise d’eau (Arpe) du 3 août<br />
2007. Cet arrêté autorise <strong>EDF</strong> à poursuivre<br />
les prélèvements d’eau nécessaires<br />
au démantèlement de l’INB n° 91<br />
et à l’<strong>ex</strong>ploitation de l’INB n° 141.<br />
Il fixe également de nouvelles limites<br />
pour les rejets, liquides et gazeux,<br />
radioactifs ou non, effectués par le site,<br />
en corrélation étroite avec les chantiers<br />
à venir dans les prochaines années.<br />
En particulier, les limites concernant<br />
les rejets radioactifs ont été abaissées<br />
de manière à être plus représentatives<br />
de l’activité réelle du site en phase<br />
de déconstruction.<br />
Concrètement, les équipes dédiées à la<br />
surveillance de l’environnement suivent<br />
des mesures réalisées en continu, comme<br />
pour la radioactivité ambiante, ou<br />
de façon périodique (quotidiennes,<br />
hebdomadaires ou mensuelles) sur<br />
les poussières atmosphériques, l’eau,<br />
le lait, l’herbe autour des centrales.<br />
En ce qui concerne les rejets radioactifs<br />
dans l’environnement, des mesures de<br />
contrôle sont effectuées avant, pendant<br />
et immédiatement après ces rejets.<br />
Annuellement, près de 8 000 mesures<br />
sont ainsi réalisées par le laboratoire<br />
environnement du site de Creys-Malville.<br />
Les résultats de ces mesures sont<br />
consignés dans des registres<br />
réglementaires transmis tous les mois<br />
à l’ASN. Un bilan synthétique est publié<br />
chaque mois sur le site Internet edf.com.<br />
Enfin, le site de Creys-Malville, comme<br />
chaque centrale, met annuellement<br />
à disposition de la Commission locale<br />
d’information (CLI) et des pouvoirs<br />
publics un rapport complet sur<br />
la surveillance de l’environnement.<br />
En <strong>2012</strong>, l’ensemble des résultats<br />
de ces analyses ont montré que les rejets<br />
terrestres, aquatiques et aériens, pour<br />
l’ensemble des installations, sont<br />
toujours restés conformes aux valeurs<br />
limites des autorisations réglementaires.<br />
24 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
1.<br />
Les rejets radioactifs<br />
A. LES REJETS RADIOACTIFS<br />
LIQUIDES<br />
Les effluents liquides proviennent<br />
des rejets partiels de l’eau utilisée<br />
dans les installations, dont seule<br />
une faible partie n’est pas réutilisable.<br />
Ces rejets sont générés, par <strong>ex</strong>emple,<br />
lors d’opérations de maintenance<br />
ou de préparation au démantèlement<br />
de matériels en zone nucléaire.<br />
Ils contiennent essentiellement,<br />
comme élément radioactif, du tritium.<br />
La totalité de ces effluents est collectée,<br />
RADIOACTIVITÉ : RAYONNEMENTS ÉMIS<br />
Alpha, bêta, gamma<br />
RADIOACTIVITÉ<br />
Pénétration des rayonnements ionisants<br />
puis traitée, pour retenir l’essentiel<br />
de la radioactivité. Les effluents sont<br />
ensuite acheminés vers des réservoirs<br />
d’entreposage où ils sont analysés,<br />
sur le plan radioactif et sur le plan<br />
chimique, avant d’être rejetés,<br />
en respectant la réglementation.<br />
Afin de minimiser encore l’impact sur<br />
l’environnement, <strong>EDF</strong> a mis en œuvre<br />
une démarche volontariste de<br />
traitement de ses effluents radioactifs<br />
pour réduire toujours l’activité<br />
rejetée à une valeur aussi basse<br />
que raisonnablement possible.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 25
www LA NATURE DES REJETS<br />
RADIOACTIFS LIQUIDES<br />
q Le tritium est un isotope radioactif<br />
de l’hydrogène. Il présente une très<br />
faible énergie et une très faible toxicité<br />
pour l’environnement. Il se présente<br />
principalement sous forme d’eau tritiée<br />
et de tritium gazeux.<br />
Le tritium est également produit<br />
naturellement par action des rayons<br />
cosmiques sur des composants de l’air<br />
comme l’azote ou l’oxygène.<br />
q Les autres produits de fission ou<br />
produits d’activation. Il s’agit du cumul<br />
de tous les autres radioéléments rejetés<br />
autres que le tritium (comptabilisé<br />
séparément), qui sont issus de<br />
l’activation neutronique ou de la fission<br />
LES REJETS RADIOACTIFS LIQUIDES EN 2011<br />
B. LES REJETS RADIOACTIFS<br />
GAZEUX<br />
Les effluents radioactifs gazeux<br />
proviennent de la ventilation<br />
des bâtiments en zone nucléaire.<br />
Ces effluents sont constitués par des gaz<br />
rares, du tritium, et d’autres produits<br />
de fission ou d’activation, émetteurs<br />
de rayonnements bêta et gamma.<br />
du combustible nucléaire et émetteurs<br />
de rayonnements bêta et gamma.<br />
LES RÉSULTATS POUR L’ANNÉE <strong>2012</strong><br />
Les résultats <strong>2012</strong> pour les rejets<br />
liquides sont constitués par la somme<br />
des radionucléides rejetés autres<br />
que le potassium 40 et le radium.<br />
Le potassium 40 <strong>ex</strong>iste naturellement<br />
dans l’eau, les aliments et le corps<br />
humain.<br />
Quant au radium, c’est un élément<br />
naturel présent dans les terres<br />
alcalines.<br />
Pour toutes les installations nucléaires<br />
de base du site de Creys-Malville,<br />
les activités volumiques (tritium et<br />
autres radionucléides) sont restées très<br />
en deçà des limites réglementaires.<br />
UNITÉ LIMITE ACTIVITÉ % DE LA LIMITE<br />
ANNUELLE RÉGLEMENTAIRE REJETÉE RÉGLEMENTAIRE<br />
Activité rejetée sous forme de tritium TBq 15 0,910.10-3 0,006<br />
Activité rejetée hors tritium GBq 30 1,72.10-2 0,06<br />
1 TBq (térabecquerel) = 10 12 Bq.<br />
1 GBq (gigabecquerel) = 10 9 Bq.<br />
“<br />
EN <strong>2012</strong>, LES CRITÈRES LIÉS<br />
À LA CONCENTRATION ET AU DÉBIT<br />
ONT TOUS ÉTÉ RESPECTÉS.<br />
”<br />
Ces autres radioéléments peuvent se<br />
fixer sur de fines poussières (aérosols).<br />
Ils font également l’objet d’une<br />
filtration, puis sont rejetés en continu<br />
dans l’atmosphère par une cheminée<br />
spécifique dans laquelle est contrôlée<br />
en permanence l’activité rejetée.<br />
L’<strong>ex</strong>position du milieu naturel à ces<br />
rejets radioactifs est très largement<br />
inférieure (de l’ordre du 10 millionième)<br />
à la limite réglementaire pour le public<br />
(1 mSv/an).<br />
LA NATURE DES REJETS GAZEUX<br />
Nous distinguons, là aussi, sous forme<br />
gazeuse, le tritium, et tous les autres<br />
produits d’activation et de fission,<br />
rejetés sous forme d’aérosols, qui<br />
sont de fines poussières sur lesquelles<br />
peuvent se fixer des radioéléments.<br />
26 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
LES RÉSULTATS POUR L’ANNÉE <strong>2012</strong><br />
En <strong>2012</strong>, les activités volumiques<br />
rejetées dans l’air et mesurées<br />
au niveau du sol sont restées<br />
très inférieures aux limites de rejet<br />
LES REJETS RADIOACTIFS GAZEUX EN <strong>2012</strong><br />
prescrites dans l’arrêté interministériel<br />
du 3 août 2007, qui autorise <strong>EDF</strong><br />
à procéder à des rejets d’effluents<br />
radioactifs gazeux pour le site<br />
de Creys-Malville.<br />
UNITÉ LIMITE RÉGLEMENTAIRE ACTIVITÉ % DE LA LIMITE<br />
ANNUELLE REJETÉE RÉGLEMENTAIRE<br />
Tritium TBq 100 15,73 15,7<br />
Autres produits de fission ou d’activation<br />
émetteurs bêta et gamma<br />
GBq 0,1 1,49.10-3 1,5<br />
Gaz rares* TBq – 5,1.10-5 –<br />
1TBq (térabecquerel) = 10 12 Bq, 1 GBq (gigabecquerel) = 10 9 Bq.<br />
* Le seul gaz rare rejeté par le site de Creys-Malville provient de l’étalonnage mensuel des chaînes de mesure<br />
en continu de la radioactivité des rejets à l’aide de krypton-85. C’est un gaz inerte qui n’interfère pas avec les<br />
tissus vivants (végétaux, animaux, corps humains). Il est naturellement présent dans l’air en très faible<br />
concentration.<br />
2.<br />
Les rejets chimiques<br />
LES PRODUITS CHIMIQUES UTILISÉS<br />
SUR LE SITE DE CREYS-MALVILLE<br />
Les rejets chimiques sont composés<br />
par les produits utilisés pour<br />
conditionner l’eau des circuits, selon<br />
des paramètres physiques et chimiques<br />
requis pour obtenir un bon<br />
fonctionnement des installations.<br />
Nous distinguons :<br />
• les effluents issus des installations<br />
de production d’eau déminéralisée<br />
qui produisent des rejets :<br />
q de sodium,<br />
q de chlorures ;<br />
• les effluents issus du conditionnement<br />
des circuits de réfrigération qui<br />
génèrent des rejets :<br />
q de phosphates ;<br />
• les effluents issus des opérations de<br />
traitement des composants <strong>ex</strong>traits du<br />
réacteur (lavage ou décontamination)<br />
et de la laverie, qui sont à l’origine<br />
de rejets :<br />
q de sodium,<br />
q de carbonates,<br />
q de sulfates,<br />
q de nitrates,<br />
q de détergents.<br />
À noter aussi les effluents issus<br />
des bassins décanteurs-déshuileurs,<br />
qui collectent et traitent les eaux<br />
pluviales (ruissellement sur les voiries),<br />
et qui génèrent des rejets résiduels :<br />
q d’hydrocarbures.<br />
LES RÉSULTATS POUR L’ANNÉE <strong>2012</strong><br />
La réglementation qui s’applique<br />
pour ces rejets est fixée par l’arrêté<br />
interministériel du 3 août 2007 relatif<br />
à l’autorisation de prélèvements d’eau et<br />
de rejet des effluents liquides et gazeux<br />
par le site de Creys-Malville. Toutes<br />
les limites indiquées dans les www<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 27
www tableaux suivants sont issues de<br />
l’arrêté de prise et rejet d’eau.<br />
Les critères liés à la concentration et au<br />
débit ont tous été respectés en <strong>2012</strong>.<br />
LES REJETS CHIMIQUES NON RADIOACTIFS EN <strong>2012</strong><br />
PARAMÈTRES QUANTITÉ ANNUELLE AUTORISÉE (KG) QUANTITÉ REJETÉE EN <strong>2012</strong> (KG)<br />
Sodium 10 000 288<br />
Carbonates 4 000 1 000<br />
Sulfates 20 000 558<br />
Phosphates (dans les rejets radioactifs) 200 4,2<br />
Phosphates (dans les rejets non radioactifs) 350 6,5<br />
Nitrates 50 0<br />
Détergents 1 000 0<br />
* Les rejets de produits chimiques issus des circuits (primaire, secondaire et tertiaire) sont réglementés par les arrêtés<br />
de rejet et de prise d’eau en termes de flux (ou débits) enregistrés sur deux heures, sur 24 heures ou annuellement.<br />
Les valeurs mesurées sont ajoutées à celles déjà présentes à l’état naturel dans l’environnement.<br />
Le site dispose de plusieurs<br />
stations environnement.<br />
+<br />
POUR EN SAVOIR PLUS<br />
Téléchargez sur edf.com<br />
les notes d’information<br />
L’utilisation de l’eau dans<br />
les centrales nucléaires.<br />
28 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
a<br />
LA GESTION DES<br />
MATIÈRES ET DÉCHETS<br />
RADIOACTIFS<br />
Comme toute activité industrielle, la production d’électricité d’origine nucléaire génère<br />
des déchets, dont des déchets radioactifs à gérer avec la plus grande rigueur.<br />
Responsable légalement,<br />
industriellement et financièrement<br />
des déchets qu’il produit, <strong>EDF</strong><br />
a mis en œuvre, depuis l’entrée en<br />
service de ses premières centrales<br />
nucléaires, des procédés adaptés qui<br />
permettent de protéger efficacement<br />
l’environnement, les populations, les<br />
travailleurs et les générations futures<br />
contre l’<strong>ex</strong>position aux rayonnements<br />
de ses déchets.<br />
La démarche industrielle<br />
repose sur quatre principes :<br />
q limiter les quantités produites ;<br />
q trier par nature et niveau<br />
de radioactivité ;<br />
q conditionner et préparer la gestion<br />
à long terme ;<br />
q isoler de l’homme et<br />
de l’environnement.<br />
Pour les installations nucléaires de base<br />
du site de Creys-Malville, la limitation de<br />
la production des déchets se traduit par<br />
la réduction, pour atteindre des valeurs<br />
aussi basses que possible, du volume<br />
et de l’activité des déchets dès la phase<br />
d’achat de matériel ou de la prestation,<br />
durant la phase de préparation des<br />
chantiers et lors de leur réalisation. Cet<br />
objectif de réduction est atteint, entre<br />
autres, au travers d’un tri de qualité.<br />
Les déchets radioactifs n’ont aucune<br />
interaction avec les eaux (nappe et cours<br />
d’eau) et les sols. Les opérations de tri,<br />
de conditionnement, de préparation<br />
à l’<strong>ex</strong>pédition s’effectuent dans<br />
des locaux dédiés et équipés de systèmes<br />
de collecte d’effluents éventuels.<br />
Lorsque les déchets radioactifs sortent<br />
des bâtiments, ils bénéficient tous www<br />
x<br />
Qu’est-ce qu’une matière<br />
ou un déchet radioactif ?<br />
L’article L. 542-1-1 du Code de l’environnement introduit<br />
par la loi du 28 juin 2006 relative à la gestion<br />
durable des matières et déchets radioactifs définit :<br />
• les déchets radioactifs comme des substances<br />
radioactives pour lesquelles aucune utilisation<br />
ultérieure n’est prévue ou envisagée ;<br />
• une matière radioactive comme une substance<br />
radioactive pour laquelle une utilisation ultérieure<br />
est prévue ou envisagée, le cas échéant après traitement<br />
et recyclage.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 29
+ POUR EN SAVOIR PLUS<br />
Téléchargez sur edf.com<br />
la note d’information<br />
La gestion des déchets<br />
radioactifs des centrales<br />
nucléaires.<br />
k<br />
www d’un conditionnement étanche<br />
qui constitue une barrière à la<br />
radioactivité et prévient tout transfert<br />
dans l’environnement.<br />
Les contrôles réalisés par les <strong>ex</strong>perts<br />
internes et les pouvoirs publics sont<br />
nombreux et menés en continu pour<br />
vérifier l’absence de contamination.<br />
Les déchets conditionnés et contrôlés<br />
sont ensuite <strong>ex</strong>pédiés vers les filières<br />
de stockage définitif adaptées.<br />
Les mesures prises pour limiter<br />
les effets de ces déchets sur la santé<br />
comptent parmi les objectifs visés<br />
par les dispositions mises en œuvre<br />
DEUX GRANDES CATÉGORIES DE DÉCHETS<br />
ANDRA<br />
Agence nationale pour<br />
la gestion des déchets<br />
radioactifs.<br />
; voir le glossaire p. 38<br />
Selon la durée de vie des éléments<br />
radioactifs contenus et le niveau<br />
d’activité radiologique qu’ils<br />
présentent, les déchets sont classés<br />
en plusieurs catégories.<br />
LES DÉCHETS « À VIE COURTE »<br />
La grande majorité des déchets dits<br />
« à vie courte » produits par <strong>EDF</strong><br />
bénéficient de solutions de gestion<br />
industrielles définitives dans les centres<br />
spécialisés de l’ANDRA situés dans<br />
l’Aube, à Morvilliers (déchets de très<br />
faible activité, TFA) et à Soulaines<br />
(déchets de faible à moyenne activité<br />
à vie courte, FMAVC). Ces déchets<br />
proviennent essentiellement :<br />
q des systèmes de filtration<br />
– épuration du circuit primaire :<br />
filtres, résines, concentrats, boues… ;<br />
q des opérations de maintenance<br />
sur matériels : pompes, vannes… ;<br />
q des opérations d’entretien divers :<br />
vinyles, tissus, gants… ;<br />
q de certains travaux de<br />
déconstruction : gravats, pièces<br />
métalliques…<br />
Le conditionnement des déchets<br />
triés consiste à les enfermer dans<br />
des conteneurs adaptés pour éviter<br />
toute dissémination de la radioactivité.<br />
On obtient alors des déchets<br />
conditionnés, appelés aussi<br />
« colis de déchets ».<br />
pour protéger la population<br />
et les intervenants des risques de<br />
la radioactivité. L’ensemble de ces<br />
dispositions constitue la radioprotection.<br />
Ainsi, pour protéger les personnes<br />
travaillant dans les centrales, et plus<br />
particulièrement les équipes chargées<br />
de la gestion des déchets radioactifs,<br />
des mesures simples sont prises, comme<br />
la mise en place d’un ou plusieurs écrans<br />
(murs et dalles de béton, parois<br />
en plomb, verres spéciaux chargés<br />
en plomb, eau des piscines, etc.),<br />
dont l’épaisseur est adaptée à la nature<br />
du rayonnement du déchet.<br />
Sur les sites nucléaires, le choix<br />
du conditionnement dépend de<br />
plusieurs paramètres, notamment du<br />
niveau d’activité, des dimensions du<br />
déchet, de l’aptitude au compactage,<br />
à l’incinération et de la destination<br />
du colis. Ainsi, le conditionnement de<br />
ces déchets est effectué dans différents<br />
types d’emballages : coque en béton ;<br />
fût ou caisson métallique ; fût plastique<br />
(PEHD) pour les déchets destinés<br />
à l’incinération sur l’installation<br />
Centraco ; big-bags ou casiers.<br />
Les progrès constants accomplis,<br />
tant au niveau de la conception<br />
des centrales que de la gestion du<br />
combustible et de l’<strong>ex</strong>ploitation<br />
des installations, ont déjà permis de<br />
réduire les volumes de déchets à vie<br />
courte de façon significative. Ainsi,<br />
les volumes des déchets d’<strong>ex</strong>ploitation<br />
ont été divisés par trois depuis 1985,<br />
à production électrique équivalente.<br />
LES DÉCHETS « À VIE LONGUE »<br />
Les déchets dits « à vie longue »<br />
perdent leur radioactivité sur des<br />
durées séculaires, voire millénaires.<br />
Ils sont générés :<br />
q par le traitement du combustible<br />
nucléaire usé effectué dans les usines<br />
Areva ;<br />
q par la mise au rebut de certaines<br />
pièces métalliques issues des réacteurs ;<br />
30 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE DÉCHETS,<br />
LES NIVEAUX D’ACTIVITÉ ET LES CONDITIONNEMENTS UTILISÉS<br />
TYPE DÉCHET NIVEAU DURÉE CLASSIFICATION CONDITIONNEMENT<br />
D’ACTIVITÉ DE VIE<br />
Filtres d’eau<br />
Filtres d’air<br />
Résines<br />
Concentrats, boues<br />
Pièces métalliques<br />
Matières plastiques, cellulosiques<br />
Déchets non métalliques (gravats…)<br />
Pièces métalliques et autres déchets<br />
activés<br />
q par la déconstruction des centrales<br />
d’ancienne génération.<br />
Faible et moyenne<br />
Très faible, faible<br />
et moyenne<br />
Moyenne<br />
Après conditionnement, les colis de<br />
déchets peuvent être orientés vers :<br />
q le centre industriel de<br />
regroupement, d’entreposage et<br />
de stockage des déchets de très faible<br />
activité (Cires, <strong>ex</strong>-CSTFA) <strong>ex</strong>ploité par<br />
l’Andra et situé à Morvilliers (Aube) ;<br />
Découpe d’un vase<br />
d'<strong>ex</strong>pansion par<br />
l’outil Clémentine.<br />
Courte<br />
Longue<br />
FMAVC (faible et moyenne<br />
activité à vie courte)<br />
TFA (très faible activité),<br />
FMAVC<br />
MAVL (moyenne activité<br />
à vie longue)<br />
q le centre de stockage de l’Aube<br />
(CSA, <strong>ex</strong>-CSFMA) pour les déchets à<br />
faible ou moyenne activité <strong>ex</strong>ploité par<br />
l’Andra et situé à Soulaines (Aube) ;<br />
q l’installation Centraco <strong>ex</strong>ploitée par<br />
Socodei et située à Marcoule (Gard), qui<br />
reçoit les déchets destinés à l’incinération<br />
et à la fusion. Après transformation,<br />
ces déchets sont évacués vers l’un<br />
des deux centres <strong>ex</strong>ploités par l’Andra.<br />
Fûts, coques<br />
Casiers, big-bags, fûts,<br />
coques, caissons<br />
Entreposage sur site<br />
(en piscine de<br />
refroidissement pour<br />
les grappes et autres<br />
déchets activés)<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 31
k<br />
TRANSPORT DE DÉCHETS RADIOACTIFS<br />
De la centrale aux centres de traitement et de stockage<br />
QUANTITÉ DE DÉCHETS ENTREPOSÉS AU 31 DÉCEMBRE <strong>2012</strong><br />
SUR LE SITE DE CREYS-MALVILLE<br />
LES DÉCHETS EN ATTENTE DE CONDITIONNEMENT<br />
Centre industriel de<br />
regroupement, d’entreposage<br />
et de stockage (Cires), <strong>ex</strong>-CSTFA<br />
Centre de stockage de l’Aube<br />
(CSA), <strong>ex</strong>-CSFMA<br />
CATÉGORIE DÉCHET QUANTITÉ ENTREPOSÉE COMMENTAIRES<br />
AU 31/12/<strong>2012</strong><br />
TFA 10,735 tonnes Bois, filtres de ventilation, déchets métalliques non ferreux<br />
40 729 tonnes 24 509 blocs de béton sodé issus du traitement du sodium.<br />
Déchets entreposés sur site, dont l’<strong>ex</strong>pédition vers un site<br />
de stockage agréé est différée d’une trentaine d’années.<br />
FMAVC (liquides) 0,13 tonne Huiles<br />
FMAVC (solides) 1 706 tonnes protections neutroniques latérales (1 421 tonnes)<br />
métaux ferreux et déchets sodés<br />
FAVL 0 –<br />
MAVL 279 objets Barres de commande et aciers<br />
HAVL (haute activité vie longue) 0 –<br />
32 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
LES DÉCHETS CONDITIONNÉS EN ATTENTE D’EXPÉDITION<br />
CATÉGORIE DÉCHET QUANTITÉ ENTREPOSÉE TYPE D’EMBALLAGE<br />
AU 31/12/<strong>2012</strong><br />
TFA 5 colis Tous types d’emballages confondus<br />
FMAVC 147 colis Fûts (métalliques, PEHD)<br />
32 colis Autres (dont caissons, pièces massives…)<br />
FAVL<br />
MAVL<br />
Néant<br />
En <strong>2012</strong>, le site de Creys-Malville<br />
a évacué 198 colis :<br />
SITE DESTINATAIRE NOMBRE DE COLIS ÉVACUÉS<br />
Cires à Morvilliers 54<br />
CSA à Soulaines 144<br />
Centraco à Marcoule 0<br />
+<br />
POUR EN SAVOIR PLUS<br />
Téléchargez sur edf.com<br />
la note d’information<br />
La gestion des déchets<br />
radioactifs des centrales<br />
nucléaires.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 33
a<br />
LES AUTRES<br />
NUISANCES<br />
À l’image de toutes activités industrielles, une centrale nucléaire en démantèlement doit<br />
prendre en compte l’ensemble des nuisances qui peuvent être générées par son activité.<br />
C’est le cas pour le bruit, mais aussi pour les risques microbiologiques dus à l’utilisation<br />
de tours de refroidissement. Ce dernier risque ne concerne pas le site de Creys-Malville<br />
qui utilise l’eau de la nappe d’accompagnement du fleuve pour refroidir ses installations,<br />
sans tours aéroréfrigérantes.<br />
k<br />
RÉDUIRE L’IMPACT DU BRUIT<br />
L’arrêté Règlement technique<br />
général environnement (RTGE)<br />
sur les installations nucléaires de base<br />
du 31 décembre 1999, modifié le<br />
31 janvier 2006, est destiné à prévenir<br />
et limiter les nuisances et les risques<br />
<strong>ex</strong>ternes résultant de l’<strong>ex</strong>ploitation<br />
d’une installation nucléaire de base.<br />
Parmi ces nuisances figure le bruit.<br />
L’arrêté limite le bruit causé par<br />
les installations, appelé « émergence<br />
sonore » des installations, c’est-à-dire<br />
la différence entre le niveau de bruit<br />
ambiant lorsque l’installation<br />
fonctionne et le niveau de bruit<br />
résiduel lorsque l’installation est<br />
à l’arrêt.<br />
À titre d’<strong>ex</strong>emple, cette différence<br />
ne doit pas <strong>ex</strong>céder 3 dB(A) de nuit.<br />
Des campagnes de mesure du niveau<br />
sonore dans l’environnement des<br />
sites nucléaires, des modélisations<br />
de la propagation du bruit dans<br />
l’environnement et, pour les sites<br />
le nécessitant, des études technicoéconomiques<br />
d’insonorisation<br />
ont été réalisées depuis 1999.<br />
Les sources sonores principales<br />
identifiées ont été les tours<br />
aéroréfrigérantes, les seuils en rivière,<br />
les salles des machines, les conduits<br />
de cheminée des bâtiments<br />
auxiliaires nucléaires, les ventilations<br />
et les transformateurs.<br />
<strong>EDF</strong> a défini une démarche globale<br />
de traitement reposant sur des<br />
mesures in situ, des modélisations,<br />
puis, si nécessaire, sur des études<br />
d’insonorisation. Pour chaque source<br />
sonore, des techniques d’insonorisation,<br />
partielle ou totale, ont été étudiées<br />
ou sont en cours d’étude.<br />
Les sources sonores ont été hiérarchisées<br />
en fonction de leur prépondérance.<br />
Les actions débutent par les sources<br />
les plus prépondérantes et ne se<br />
poursuivent par les autres que si<br />
l’efficacité attendue de traitement de<br />
la source prépondérante est conforme<br />
aux prévisions.<br />
À noter que courant 2013, les <strong>ex</strong>igences<br />
réglementaires sur le bruit vont prendre<br />
en compte l’arrêté INB du 7 février <strong>2012</strong>,<br />
qui pourra être complété par décision<br />
de l’ASN.<br />
Au 31 décembre <strong>2012</strong>, aucune action<br />
particulière n’est requise sur le site<br />
de Creys-Malville.<br />
34 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
a<br />
LES ACTIONS EN MATIÈRE<br />
DE TRANSPARENCE<br />
ET D’INFORMATION<br />
Tout au long de l’année, les responsables des installations nucléaires de Creys-Malville<br />
donnent des informations sur l’actualité de leur site et apportent leur contribution aux actions<br />
d’informations de la Commission locale d’information (CLI) et des pouvoirs publics.<br />
k<br />
LES CONTRIBUTIONS À LA COMMISSION<br />
LOCALE D’INFORMATION<br />
La Commission locale d’information<br />
(CLI) est une commission<br />
indépendante ayant comme principaux<br />
objectifs d’informer les riverains<br />
sur l’actualité du site et de favoriser<br />
les échanges ainsi que l’<strong>ex</strong>pression<br />
des interrogations éventuelles.<br />
Conformément à l’article L.125-20<br />
du Code de l’environnement, les<br />
membres de la commission, nommés<br />
par le président du conseil général,<br />
sont répartis en 4 collèges :<br />
les élus locaux, les associations<br />
de défense de l’environnement,<br />
les organisations syndicales<br />
représentatives des salariés,<br />
les personnalités qualifiées et<br />
représentants du monde économique.<br />
La composition de la CLI auprès du site<br />
de Creys-Malville a été mise en conformité<br />
par délibération de la commission<br />
permanente du conseil général de l’Isère<br />
en date du 29 mai 2009.<br />
En <strong>2012</strong>, une réunion de la CLI s’est<br />
tenue à la demande de son président,<br />
les 28 juin et 20 décembre. Lors de<br />
cette réunion, le site de Creys-Malville<br />
a présenté les sujets d’actualité dans<br />
le domaine de la technique, ainsi que<br />
ses bilans de l’année 2011 et du premier<br />
semestre <strong>2012</strong>. La seconde réunion a<br />
permis au site de présenter des notions<br />
de radioprotection et de dosimétrie<br />
appliquées aux particularités de Creys-<br />
Malville, de détailler les opérations<br />
de vidange du sodium primaire et<br />
d’informer la CLI sur les rejets gazeux<br />
de tritium générés par la carbonatation<br />
de la deuxième unité de purification<br />
intégrée.<br />
Visite du conseil municipal<br />
de Sermérieu en mars <strong>2012</strong>.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 35
k<br />
k<br />
LES ACTIONS D’INFORMATION EXTERNE DU SITE<br />
À DESTINATION DU GRAND PUBLIC, DES REPRÉSENTANTS<br />
INSTITUTIONNELS ET DES MÉDIAS<br />
En <strong>2012</strong>, le site de Creys-Malville<br />
a mis à disposition plusieurs supports<br />
pour informer le grand public :<br />
q le site de Creys-Malville dispose sur<br />
le site Internet institutionnel edf.com<br />
d’un espace qui lui permet de tenir<br />
informé le grand public de toute<br />
son actualité. Le rapport <strong>TSN</strong> 2011 a<br />
ainsi été mis en ligne le 1 er juillet <strong>2012</strong>.<br />
De plus, chaque mois est mise<br />
en ligne une synthèse des résultats<br />
environnementaux du site ;<br />
q les rapports d’évaluation<br />
complémentaire de sûreté sont<br />
consultables par le public. Remis par<br />
<strong>EDF</strong> à l’ASN le 15 septembre <strong>2012</strong>,<br />
le rapport du site de Creys-Malville<br />
a été mis en ligne sur le site Internet<br />
de l’ASN ainsi que sur le minisite de<br />
Creys-Malville. Les personnes qui<br />
souhaitaient obtenir une version papier<br />
des rapports pouvaient en faire la<br />
demande auprès de chaque site nucléaire.<br />
Aucune demande du rapport n’a été<br />
reçue par le site de Creys-Malville ;<br />
q de l’espace institutionnel d’<strong>EDF</strong><br />
dédié à l’énergie nucléaire sur edf.com<br />
permet également au public<br />
de trouver des informations sur<br />
LES RÉPONSES AUX SOLLICITATIONS DIRECTES<br />
DU PUBLIC<br />
En <strong>2012</strong>, le site n’a reçu de<br />
sollicitations à traiter dans le cadre<br />
de l’article L125-10 du code de<br />
l’environnement (<strong>ex</strong>-article 19 de la loi<br />
Transparence et sécurité en matière<br />
nucléaire).<br />
le fonctionnement d’une centrale<br />
et ses enjeux en termes d’impacts<br />
environnementaux. En plus d’outils<br />
pédagogiques, des notes d’information<br />
sur des thématiques diverses<br />
(la surveillance de l’environnement,<br />
le travail en zone nucléaire, les<br />
entreprises prestataires du nucléaire,<br />
etc.) sont mises en ligne pour permettre<br />
au grand public de disposer<br />
d’un cont<strong>ex</strong>te et d’une information<br />
complète.<br />
Ces notes sont téléchargeables sur :<br />
http://energies.edf.com/accueil-fr/<br />
la-production-d-electricite-edf/nucleaire-120205.html<br />
q le site de Creys-Malville dispose<br />
d’un Centre d’information du public,<br />
dans lequel les visiteurs obtiennent<br />
des informations sur la centrale,<br />
le monde de l’énergie et le groupe<br />
<strong>EDF</strong>. Ce centre d’information,<br />
entièrement rénové en 2011,<br />
a accueilli près de 700 visiteurs<br />
en <strong>2012</strong>. Par ailleurs, environ<br />
un millier de visiteurs ont découvert<br />
les installations au cours de visites<br />
organisées par la Mission<br />
Communication en <strong>2012</strong>.<br />
36 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
a<br />
CONCLUSION<br />
L’année <strong>2012</strong> du site de Creys-<br />
Malville a été contrastée, faite<br />
de performances techniques<br />
remarquables et de points<br />
d’amélioration clairement identifiés<br />
dans le domaine de la rigueur.<br />
L’avancement de la déconstruction<br />
est satisfaisant, conforme au<br />
planning prévu. Les performances<br />
de l’installation TNA se sont<br />
améliorées au fil de l’année et ont<br />
permis le traitement de 1800 m 3<br />
de sodium.<br />
Toutefois, les résultats du site<br />
doivent être améliorés dans les<br />
domaines de :<br />
– la sécurité : 6 accidents ont<br />
entraîné des arrêts de travail.<br />
Le taux de fréquence est de 7,9<br />
pour <strong>2012</strong>. Ces accidents ne sont<br />
pas graves, mais leur nombre, en<br />
hausse par rapport à 2011, <strong>ex</strong>ige<br />
que l’ensemble du personnel<br />
redouble de vigilance et de<br />
rigueur ;<br />
– la sûreté, ce que l’Autorité de<br />
sûreté nucléaire a notamment<br />
souligné avec l’événement<br />
significatif du 22 août ;<br />
– la rigueur au quotidien, comme<br />
l’a révélé l’événement significatif<br />
déclaré sur TNA.<br />
Dans le domaine de<br />
l’environnement, un événement<br />
significatif a été déclaré (non<br />
respect de l’Étude déchets).<br />
Côté radioprotection, la dosimétrie<br />
des intervenants, salariés <strong>EDF</strong> et<br />
prestataires, reste très faible.<br />
En 2013, le site de Creys-Malville<br />
a retenu un message clé :<br />
progresser dans la rigueur au<br />
quotidien, dans tous les<br />
domaines, au moyen notamment<br />
d’un renforcement de<br />
la présence terrain et de<br />
la poursuite du plan rigueur.<br />
Parmi les objectifs techniques<br />
de 2013, on peut souligner la fin<br />
de la vidange principale de<br />
la cuve (réalisée en janvier),<br />
le traitement du sodium<br />
secondaire, le début de la phase<br />
à froid pour la cuve du réacteur,<br />
la poursuite du démantèlement<br />
du circuit secondaire et des<br />
zones 2 à 6 du bâtiment<br />
réacteur, le traitement du<br />
premier piège froid.<br />
Intérieur du bâtiment<br />
réacteur en <strong>2012</strong>.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 37
a<br />
GLOSSAIRE<br />
Retrouvez ici la définition des principaux sigles utilisés dans ce rapport.<br />
; AIEA<br />
’Agence internationale de l’énergie atomique est une organisation intergouvernementale<br />
autonome dont le siège est à Vienne, en Autriche. Elle a été créée en 1957, conformément à<br />
une décision de l’Assemblée générale des Nations unies,<br />
afin notamment :<br />
– d’encourager la recherche et le développement pacifiques de l’énergie atomique ;<br />
– de favoriser les échanges de renseignements scientifiques et techniques ;<br />
– d’instituer et d’appliquer un système de garanties afin que les matières nucléaires destinées<br />
à des programmes civils ne puissent être détournées à des fins militaires ;<br />
– d’établir ou d’adopter des normes en matière de santé et de sûreté.<br />
Les <strong>ex</strong>perts internationaux de l’AIEA réalisent régulièrement des missions d’inspection<br />
dans les centrales nucléaires françaises. Ces missions, appelées OSART (Operating<br />
Safety Assessment Review Team), ont pour but de renforcer la sûreté en <strong>ex</strong>ploitation<br />
des centrales nucléaires grâce à la mise en commun de l’<strong>ex</strong>périence d’<strong>ex</strong>ploitation acquise.<br />
; ALARA<br />
As Low As Reasonably Achievable (« aussi bas que raisonnablement possible »).<br />
; ANDRA<br />
Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. Établissement public à caractère<br />
industriel et commercial chargé de la gestion et du stockage des déchets radioactifs solides.<br />
; ASN<br />
Autorité de sûreté nucléaire. L’ASN, autorité administrative indépendante, participe au<br />
contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection et à l’information du public dans ces<br />
domaines.<br />
; CHSCT<br />
Comité d’hygiène pour la sécurité et les conditions de travail.<br />
; CIDEN<br />
Centre d’Ingénierie Déconstruction et Environnement, unité d’<strong>EDF</strong> spécialisée dans le<br />
démantèlement des centrales nucléaires de première génération..<br />
; CLI<br />
Commission locale d’information sur les centrales nucléaires.<br />
; CNPE<br />
Centre nucléaire de production d’électricité.<br />
; INES<br />
(International Nuclear Event Scale). Échelle de classement internationale des événements<br />
nucléaires conçue pour évaluer leur gravité.<br />
38 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
; MOX<br />
Mixed OXydes (« mélange d’oxydes » d’uranium et de plutonium).<br />
; PPI<br />
Plan particulier d’intervention. Il est destiné à protéger les populations, les biens et<br />
l’environnement à l’<strong>ex</strong>térieur du site, si un accident grave survenait.<br />
Il est placé sous l’autorité du préfet et sert à coordonner l’ensemble des moyens mis<br />
en œuvre pour gérer une telle situation.<br />
; PUI<br />
Plan d’urgence interne. Établi et déclenché par l’<strong>ex</strong>ploitant, ce plan a pour objet de ramener<br />
l’installation dans un état sûr et de limiter les conséquences de l’accident sur les personnes,<br />
les biens et l’environnement.<br />
; RADIOACTIVITÉ<br />
Voici les unités utilisées pour mesurer la radioactivité.<br />
Becquerel (Bq) Mesure l’activité de la source, soit le nombre de transformations<br />
radioactives par seconde. À titre d’<strong>ex</strong>emple, la radioactivité du granit est de 1 000 Bq/kg.<br />
Gray (Gy) Mesure l’énergie absorbée par unité de masse dans la matière inerte ou la matière<br />
vivante, le gray correspond à une énergie absorbée de 1 joule par kg.<br />
Sievert (Sv) Mesure les effets des rayonnements sur l’homme. Les <strong>ex</strong>positions s’<strong>ex</strong>priment<br />
en général en millisievert (mSv) et en microsievert. À titre d’<strong>ex</strong>emple, la radioactivité<br />
naturelle en France pendant une année est de 2,4 mSv.<br />
; REP<br />
Réacteur à eau pressurisée.<br />
; SDIS<br />
Service départemental d’incendie et de secours.<br />
; UNGG<br />
Filière nucléaire uranium naturel graphite gaz.<br />
; WANO<br />
L’association WANO (World Association for Nuclear Operators) est une association<br />
indépendante regroupant 144 <strong>ex</strong>ploitants nucléaires mondiaux. Elle travaille à améliorer<br />
l’<strong>ex</strong>ploitation des centrales dans les domaines de la sûreté et de la disponibilité au travers<br />
d’actions d’échanges techniques, dont les « peer review », évaluation par des pairs<br />
de l’<strong>ex</strong>ploitation des centrales à partir d’un référentiel d’<strong>ex</strong>cellence.<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 39
AVIS DU CHSCT<br />
Conformément à l’article L. 125-16 du Code de l’environnement (<strong>ex</strong> article 21 de la loi<br />
de transparence et sécurité en matière nucléaire), ce rapport annuel relatif aux installations<br />
nucléaires de base de Creys-Malville a été soumis au Comité d’hygiène pour la sécurité et<br />
les conditions de travail le 28 mai 2013.<br />
Le CHSCT du site de Creys-Malville a formulé les recommandations suivantes :<br />
40 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CREYS-MALVILLE 41
RAPPORT SUR LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE<br />
ET LA RADIOPROTECTION DES<br />
INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE<br />
CREYS-<br />
MALVILLE<br />
<strong>2012</strong><br />
<strong>EDF</strong><br />
Direction Production Ingénierie<br />
Site de Creys-Malville<br />
BP 63 – 38510 Morestel<br />
Contact : mission communication<br />
Tél. : 04 74 33 34 81<br />
Siège social<br />
22-30, avenue de Wagram<br />
75008 PARIS<br />
R.C.S. Paris 552 081 317<br />
SA au capital de 924 433 331 euros<br />
www.edf.com<br />
Images : Gérard Alloin/<strong>EDF</strong> Creys-Malville ; Médiathèque<br />
<strong>EDF</strong> ; GoodMood Photo/Age Fotostock ; DR<br />
Conception et réalisation :