Synthese cosmetique.pdf - Association Santé Environnement France
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Les cosmétiques<br />
passés au crible :<br />
la synthèse de l’ASEF
Présentation<br />
Ils envahissent notre salle de bain et nous les utilisons pour se<br />
laver, hydrater sa peau ou tout simplement pour se sentir bien,<br />
les cosmétiques sont devenus les produits incontournables<br />
de notre quotidien. Pourtant, chacun d’entre eux peut contenir<br />
20 à 50 ingrédients dont la plupart sont considérés comme<br />
perturbateurs endocriniens, allergisants, irritants, voire même<br />
cancérigènes. Quelles sont ces substances ? Comment les<br />
repérer ? Et surtout comment continuer à prendre soin de soi<br />
tout en préservant sa santé ? Du maquillage aux crèmes, en<br />
passant par les parfums, l’ASEF passe au crible les cosmétiques<br />
susceptibles de nuire à notre santé...<br />
Dans quels cosmétiques se cachent les<br />
substances toxiques ?<br />
Dans les cosmétiques pour avoir la<br />
peau douce...<br />
Les crèmes hydratantes<br />
On s’en étale sur le visage, les mains ou les<br />
jambes tous les jours, voire même plusieurs<br />
fois par jour : les crèmes hydratantes sont<br />
connues pour apaiser la peau et la rendre<br />
plus souple. Mais elles n’ont pas que des<br />
vertus… En effet, elles contiennent de nombreux<br />
produits toxiques qui présentent des<br />
risques pour la santé. Parmi les principaux,<br />
on retrouve les parabens ou parabènes<br />
(PARAoxyBENzoates). Ce sont des conservateurs<br />
très fréquemment utilisés dans la<br />
fabrication des cosmétiques, mais aussi<br />
dans les produits alimentaires ainsi que les<br />
médicaments pour leurs propriétés antibactérienne<br />
et antifongique (lutte contre les bactéries<br />
et les champignons). Les structures<br />
les plus souvent rencontrées sont : methyl<br />
parabene, ethyl parabene, propyl parabene,<br />
butyl parabene, benzyl parabene. Ces composés<br />
ont la réputation d’avoir un pouvoir allergisant<br />
et sont susceptibles de provoquer<br />
des allergies de contact. Mais ils sont surtout<br />
suspectés d’entrainer des troubles de<br />
la reproduction. Plusieurs études [1], [2] ont<br />
montré qu’ils sont en fait capables de mimer<br />
l’activité des œstrogènes. C’est la raison<br />
pour laquelle les parabènes sont considérés<br />
comme perturbateurs endocriniens – c’està-dire<br />
qu’ils perturbent le système hormonal.<br />
Des études ont d’ailleurs mis en évidence<br />
un possible effet sur la fertilité masculine.<br />
Une étude [22] menée chez une centaine<br />
d’hommes consultant pour infertilité a montré<br />
que la présence de butyl parabène dans<br />
le sérum est significativement associée aux<br />
altérations de l’ADN des spermatozoïdes.<br />
Chez l’animal, pour le propyl parabène, un<br />
effet sur la spermatogenèse sans altération<br />
du poids des organes reproducteurs males<br />
a été rapporté : diminution de la quantité testiculaire<br />
et épididymite de spermatozoïdes<br />
(environ 50 % des témoins a la dose de 1<br />
000 mg/kg/jour) ; diminution de la production<br />
journalière de spermatozoïdes dans tous les<br />
groupes (environ 70 % des témoins) ; diminution<br />
dose dépendante de la concentration<br />
sérique en testostérone.<br />
Certaines crèmes hydratantes peuvent également<br />
contenir du propylène glycol (PEG).<br />
Fabriqués à partir d’oxyde d’éthylène, un<br />
gaz extrêmement toxique, les PEG provoquent<br />
des allergies, et sont soupçonnés<br />
d’être cancérigènes.<br />
2 www.asef-asso.fr<br />
www.asef-asso.fr 3
Les lingettes pour bébé<br />
Selon un rapport [21] de l’Ansm (Agence<br />
nationale de sécurité du médicament), certaines<br />
lingettes pour nettoyer les fesses de<br />
bébé seraient toxiques en raison de leur teneur<br />
en phénoxyéthanol. Ce composé est<br />
un agent conservateur entrant également<br />
dans la composition de nombreux autres<br />
cosmétiques. Actuellement, la concentration<br />
maximale d’utilisation de cette substance<br />
en tant que conservateur dans les produits<br />
cosmétiques, est fixée à 1 %. Mais l’Ansm<br />
a considéré que les marges de sécurité<br />
ne sont pas suffisantes chez les enfants<br />
de moins de trois ans. Elle a ainsi recommandé<br />
aux fabricants de ne plus utiliser le<br />
phénoxyéthanol dans les produits cosmétiques<br />
destinés au siège, et de réduire, autant<br />
que possible, l’utilisation de tous les autres<br />
produits contenant du phénoxyéthanol à la<br />
concentration de 0,4 %. Le phénoxyéthanol<br />
est absorbé par voie orale et cutanée. Il est<br />
métabolisé, principalement par le foie, et<br />
est éliminé essentiellement dans les urines.<br />
D’après le rapport de l’Ansm, le phénoxyéthanol<br />
induit des effets systémiques, tels<br />
que l’hémato-toxicité (toxique pour le sang)<br />
et l’hépatotoxicité (toxique pour le foie) se<br />
caractérisant par une hémolyse intra vasculaire<br />
avec anémie régénérative (augmentation<br />
du taux de réticulocytes).<br />
Les tatouages au henné<br />
Que ce soit sur les plages, dans les centres<br />
de vacances ou sur les marchés, chaque<br />
été, les tatouages au henné rencontrent<br />
un franc succès. Moins douloureux que<br />
les tatouages traditionnels, on se laisse<br />
plus facilement tenter par les motifs variés,<br />
d’autant plus qu’ils ne durent que trois semaines.<br />
Pourtant, le henné peut contenir<br />
des produits chimiques et présenter des risques<br />
pour la santé. Le henné naturel, dont<br />
la couleur varie du marron à l’orange, est<br />
inoffensif. Mais pour renforcer sa couleur<br />
et augmenter la longévité du tatouage, certains<br />
tatoueurs y ajoutent illégalement de la<br />
paraphénylène diamine (PPD) pour donner<br />
du « henné noir ». Interdit depuis 2005 dans<br />
les cosmétiques, ce produit est également<br />
présent dans le caoutchouc, le vernis, le<br />
plastique, le cirage, les textiles ou le cuir.<br />
Employé à des concentrations bien trop élevées<br />
(20 à 30%) dans le henné noir, il peut<br />
être à l’origine de réactions allergiques, de<br />
démangeaisons et d’eczéma de contact (eczéma<br />
allergique) qui prend la forme du motif<br />
initialement tatoué ou s’étendre à la zone<br />
avoisinante voire à tout le corps. L’eczéma<br />
peut entraîner des réactions violentes, nécessitant<br />
parfois une intervention médicale<br />
urgente voire une hospitalisation. Une fois<br />
sensibilisé à un excès de PPD, l’eczéma<br />
réapparaîtra à chaque nouveau contact avec<br />
des produits ou objets teintés avec ce colorant<br />
et la sensibilisation provoquée par le<br />
contact au PPD est définitive et irréversible.<br />
Alors, avant de se faire tatouer, il est recommandé<br />
de bien vérifier que le henné ne<br />
contient pas de PPD.<br />
Dans les cosmétiques pour avoir la<br />
peau délicatement bronzée...<br />
Les crèmes solaires<br />
Impossible de s’en passer l’été, les crèmes<br />
solaires nous protègent des rayons UV, préviennent<br />
les risques du cancer de la peau et<br />
une étude[25] a même montré qu’elles pourraient<br />
ralentir le vieillissement de la peau.<br />
Pourtant, certaines seraient néfastes pour<br />
notre santé. En effet, depuis plusieurs années,<br />
elles sont remises en cause par certains<br />
scientifiques en raison des filtres UV<br />
(ultra-violet) qu’elles contiennent.<br />
Les crèmes solaires sont composées de<br />
deux types de filtres : les filtres organiques<br />
(ou chimiques) qui absorbent les rayons UV<br />
et les filtres minéraux qui reflètent la lumière.<br />
Les premiers sont suspectés d’agir comme<br />
des perturbateurs endocriniens...En effet,<br />
une étude [3] menée en 2004 sur des rats<br />
a montré que les filtres chimiques sont capables<br />
de mimer les hormones féminines, et<br />
d’augmenter le poids de l’utérus des rattes<br />
immatures. Les chercheurs ont également<br />
constaté que l’exposition des animaux au<br />
4-Méthylbenzylidène camphre (4-MBC)<br />
avant et après la naissance affecte le développement<br />
hormonal et modifie l’expression<br />
des gènes régulés par les hormones femelles.<br />
Ont ainsi été observés des malformations<br />
chez les bébés rats, des retards de<br />
puberté chez les mâles ainsi que des poids<br />
anormaux des organes reproducteurs tels<br />
que les testicules.<br />
Face à la dangerosité des filtres chimiques,<br />
il est souvent recommandé d’utiliser des<br />
crèmes solaires ne contenant que des filtres<br />
minéraux. Ils sont souvent constitués de<br />
dioxyde de titane et d’oxyde de zinc. L’inconvénient,<br />
c’est que ces crèmes solaires<br />
sont difficiles à étaler et laissent des traces<br />
blanches sur la peau… Pour pallier à ce<br />
problème, certaines marques ont recours au<br />
dioxyde de titane ou à l’oxyde de zinc sous<br />
forme de nanoparticules.<br />
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www.asef-asso.fr 5
Grâce à leur petite taille, ils confèrent fluidité et bonne tenue aux crèmes solaires. Mais les<br />
nanoparticules peuvent elles aussi présenter des risques pour la santé...D’une part parce<br />
qu’en 2006, une étude [4] a montré que leur petite taille facilite leur passage à travers les<br />
cellules de l’organisme puis vers la circulation sanguine et les organes internes. Et d’autre<br />
part parce que d’après une autre étude [5] menée sur des souris, l’oxyde de titane induirait<br />
des dommages au niveau des chromosomes et des ruptures des brins d’ADN, pouvant<br />
augmenter les risques de développement d’un cancer. Néanmoins, les scientifiques se<br />
veulent prudents, car les études se contredisent et ne permettent pas de conclure quant<br />
à la dangerosité des nanoparticules. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses)<br />
recommande tout de même de ne pas utiliser de cosmétiques - en particulier les crèmes<br />
solaires - contenant des nanoparticules de dioxyde de titane sur une peau lésée ou sur les<br />
coups de soleil du fait des risques potentiels pour la santé humaine.<br />
Et ce n’est pas tout ! Les crèmes solaires seraient également nocives pour l’environnement,<br />
et en particulier pour les coraux. D’après les estimations, 4 000 à 6 000 tonnes d’écran<br />
total sont libérées chaque année dans les zones de récifs tropicaux par les 78 millions de<br />
touristes qui se baignent. Ainsi, 10% des récifs coraux mondiaux seraient menacés par les<br />
crèmes solaires !<br />
C’est pourquoi, il est important de bien choisir sa crème solaire !<br />
C’est un fait : les séances de bronzage en cabine augmentent le risque de cancer<br />
de la peau, notamment celui de mélanome. Chaque année en <strong>France</strong>, près de<br />
10 000 nouveaux cas de mélanome de la peau sont détectés et 1 600 personnes<br />
meurent de ce cancer. Selon une étude[6] publiée en avril 2012, en 40 ans,<br />
l’incidence du cancer de la peau a été multipliée par huit chez les jeunes femmes<br />
et par quatre chez les hommes, alors même que sur l’ensemble d’une vie, le risque<br />
de mélanome est plus grand chez les hommes que chez les femmes. Les auteurs<br />
ont alors mis en relation ces résultats avec ceux d’une autre étude[7] parue en<br />
2010 ayant montré que les personnes recourant fréquemment à la lampe à bronzer<br />
ont 74 % plus de risque de développer un mélanome. Cette explosion des cancers<br />
de la peau chez les jeunes adultes s’expliquerait donc par un usage accru des<br />
salons de bronzage, surtout chez les femmes.<br />
En mai 2013, l’Académie Nationale de Médecine a mis en garde contre cette<br />
pratique et à préciser que contrairement aux idées reçues, les séances d’UV ne<br />
préparaient pas la peau au bronzage<br />
Les autobronzants<br />
Longtemps considérés comme la solution alternative<br />
aux cabines UV, les autobronzants<br />
présenteraient également des risques pour<br />
la santé en raison des nombreuses substances<br />
chimiques qu’ils contiennent. Selon<br />
les experts de l’Agence Européenne pour<br />
l’<strong>Environnement</strong> (AEE), lorsqu’on utilise régulièrement<br />
des crèmes auto-bronzantes,<br />
on s’expose à un risque de problèmes de<br />
fertilité, des malformations congénitales et<br />
même à des risques de cancers.<br />
Parmi les responsables de ces risques, on<br />
retrouve le formaldéhyde - reconnu cancérigène<br />
par l’OMS (Organisation Mondiale<br />
de la <strong>Santé</strong>) - mais aussi la dihydroxyacétone<br />
(DHA), la molécule colorant la peau<br />
lorsqu’elle entre en contact avec les acides<br />
aminés de l’épiderme.<br />
Le danger est encore plus grand lorsqu’on<br />
utilise de l’auto-bronzant en spray car le<br />
risque d’inhaler la DHA est plus important.<br />
D’après une étude américaine parue en juin<br />
2012, lors de l’application d’une crème de<br />
ce type, des agents bronzants peuvent se<br />
déposer sur les poumons et passer ensuite<br />
dans le sang. En se mélangeant à certaines<br />
cellules, le risque de développer une tumeur<br />
cancéreuse apparaît.<br />
Dans les cosmétiques pour sentir<br />
bon...<br />
Les parfums<br />
Les parfums sont fabriqués à partir de produits<br />
chimiques aux effets très préoccupants<br />
pour la santé. C’est d’ailleurs ce qu’à révélé<br />
une étude [8] réalisée par l’Environmental<br />
Working Group (EWG) en mai 2010. Les<br />
chercheurs ont détecté la présence de 38<br />
produits chimiques non mentionnés sur les<br />
étiquettes de 17 produits de grand nom, avec<br />
une moyenne de 14 produits chimiques par<br />
produit. Seventy Seven d’American Eagle<br />
contient à lui seul 24 produits chimiques non<br />
déclarés sur l’emballage. Suivent ensuite<br />
Coco de Chanel avec 18 produits cachés,<br />
Curious de Britney Spears et Acqua Di Glio<br />
de Giorgio Armani ex aequo avec 17 produits<br />
cachés.<br />
Les parfums testés contenaient en moyenne<br />
10 produits chimiques connus pour<br />
leur potentiel allergisant et pouvant entrainer<br />
de l’asthme, du wheezing (sifflement),<br />
des maux de têtes et des dermatoses de<br />
contact. Douze perturbateurs endocriniens<br />
différents ont également été retrouvés, avec<br />
une moyenne de 4 par parfum. Par ailleurs,<br />
la majorité des produits chimiques détectés<br />
n’ont jamais été testés pour leur innocuité.<br />
6 www.asef-asso.fr<br />
www.asef-asso.fr 7
Parmi ces perturbateurs endocriniens, on<br />
retrouve des phtalates, et notamment le diéthyl<br />
phtalate (DEP), utilisé pour dénaturer<br />
l’alcool dans les parfums, c’est-à-dire pour<br />
les rendre, conformément à la loi, impropres<br />
à la boisson.<br />
Les phtalates sont toxiques pour la reproduction<br />
car ils entravent le développement<br />
des organes sexuels. Une récente étude<br />
[9] a d’ailleurs montré que l’exposition des<br />
testicules de l’homme adulte aux phtalates,<br />
entraîne une inhibition de la production de<br />
la testostérone et serait responsable de la<br />
réduction des testicules chez l’adulte. Les<br />
chercheurs ont ainsi constaté que ces composants<br />
réduisent de 30 % la production de<br />
testostérone par rapport à des testicules non<br />
exposés.<br />
Les petites filles sont, elles aussi, concernées<br />
par les effets des phtalates. Une étude<br />
[10] de 2010 menée auprès de 1 100 petites<br />
filles âgées entre 6 et 8 ans, a montré que<br />
les phtalates seraient responsables de puberté<br />
précoce.<br />
En 2005, Greenpeace a réalisé une enquête<br />
[11] sur la composition des parfums. L’ONG<br />
a elle aussi identifié le DEP dans 34 des<br />
les 36 parfums testés, dont les plus fortes<br />
teneurs ont été trouvées dans Eternity pour<br />
femmes de Calvin Klein, Iris Blue de Melvita,<br />
et Le Mâle de Jean-Paul Gaultier. L’étude<br />
a également révélé la présence de muscs<br />
synthétiques dans pratiquement toutes les<br />
marques de parfums testés, à des quantités<br />
variant énormément d’une marque à l’autre.<br />
Les muscs synthétiques sont des composés<br />
aromatiques industriels utilisés à la place<br />
des muscs naturels, bien plus coûteux. Ils<br />
sont incorporés dans de nombreux produits<br />
tels que les détergents, les rafraîchisseurs<br />
d’ambiance, les crèmes, les savons et les<br />
parfums. Il en existe trois grands groupes<br />
chimiques : les muscs nitrés, les muscs polycycliques<br />
et les muscs macrocycliques.<br />
Ce sont des substances persistantes, qui<br />
s’accumulent dans les tissus vivants, on<br />
peut donc les retrouver dans le sang humain<br />
et dans le lait maternel. Ce sont aussi des<br />
perturbateurs hormonaux potentiels, et ils<br />
peuvent briser les défenses de l’organisme<br />
contre d’autres produits chimiques toxiques.<br />
Et comme si cela ne suffisait pas, certains<br />
parfums contiennent également du formaldéhyde,<br />
un composé organique volatil<br />
(COV) que l’on retrouve aussi dans de nombreux<br />
produits (vêtements, jouets, meubles,<br />
produits ménagers, etc.). Le formaldéhyde<br />
étant un gaz très volatil, il peut facilement<br />
entrer en contact avec les yeux ou le nez<br />
et engendrer des irritations oculaires et des<br />
voies respiratoires.<br />
Il est également possible que de faibles expositions<br />
au formaldéhyde puissent accroître,<br />
à long terme, le risque de développer<br />
des pathologies asthmatiques et des sensibilisations<br />
allergiques [12]... Des effets loin<br />
d’être négligeables car ils peuvent, à terme<br />
conduire au développement de cancers. En<br />
2004, le Centre International de Recherche<br />
sur le Cancer (CIRC) a d’ailleurs classé le<br />
formaldéhyde dans le groupe 1 « substance<br />
cancérogène avérée pour l’homme » pour<br />
les cancers du nasopharynx par inhalation.<br />
Les parfums sont d’autant plus néfastes<br />
pour notre santé qu’ils sont conditionnés<br />
sous forme de vaporisateur. Propulsées en<br />
petites gouttelettes, les substances chimiques<br />
restent en suspension et peuvent alors<br />
facilement être inhalées et entrer en contact<br />
avec les yeux, la peau et les voies respiratoires.<br />
Les déodorants et anti-transpirants<br />
Certains déodorants et anti-transpirants sont<br />
pointés du doigt notamment en raison de<br />
leurs teneurs en aluminium. Le plus suspecté<br />
est l’anti-transpirant. A la différence des<br />
déodorants qui ne font que masquer l’odeur,<br />
les anti-transpirants ont pour rôle de réduire<br />
la transpiration en formant un bouchon à la<br />
surface des canaux sudoripares. Ils sont<br />
constitués de sels d’aluminium tels que le<br />
chlorhydrate d’aluminium dans des proportions<br />
allant jusqu’à 25%. Il a été démontré<br />
que ces sels d’aluminium pénètrent dans la<br />
peau et certains scientifiques et dermatologues<br />
les suspectent de jouer un rôle dans<br />
l’apparition du cancer du sein. En effet, des<br />
chercheurs [13] sont parvenus à démontrer<br />
que la teneur en aluminium chez des patientes<br />
atteintes de cancer du sein était plus importante<br />
dans les tissus proches de l’aisselle<br />
que dans le reste du corps. Une autre étude<br />
[14] de biologie cellulaire, conduite par des<br />
chercheurs de l’Université de Genève a mis<br />
en lumière les effets néfastes des sels d’aluminium<br />
(chlorhydrate d’aluminium et chlorure<br />
d’aluminium), présents dans les déodorants<br />
classiques, sur les cellules mammaires<br />
humaines in vitro.<br />
D’autres études ont mené au même résultat.<br />
Parmi elles, une étude [15] américaine<br />
de 2003 a suivi 437 femmes atteintes d’un<br />
cancer du sein. Celles qui n’avaient jamais<br />
utilisé de déodorant ni d’anti-transpirant et<br />
qui ne s’étaient jamais rasées les aisselles,<br />
avaient un âge moyen de survenue du cancer<br />
du sein de 67 ans.<br />
8 www.asef-asso.fr<br />
www.asef-asso.fr 9
Inversement, celles qui avaient largement<br />
utilisé des déodorants et des anti-transpirants,<br />
tout en se rasant les aisselles, avaient<br />
un âge moyen de survenue du cancer du<br />
sein de 59 ans, soit 8 années plus tôt.<br />
Dans tous les cas, aluminium ou pas, le<br />
meilleur geste reste de ne pas du tout utiliser<br />
d’anti-transpirants, dont la fonction première<br />
est d’empêcher un phénomène normal et<br />
nécessaire au bon fonctionnement de notre<br />
organisme : la régulation de la température<br />
corporelle par la transpiration.<br />
Outre l’aluminium, les déodorants peuvent<br />
également contenir des parabènes, qui,<br />
comme nous l’avons vu présentent des risques,<br />
notamment pour la reproduction. Mais<br />
une étude [16] a révélé que les déodorants<br />
contenant du parabène seraient en plus directement<br />
responsables de l’apparition de<br />
nombreux cancers du sein. Sur 20 tumeurs<br />
mammaires analysées par les chercheurs,<br />
18 contenaient une concentration élevée en<br />
parabène. Celui-ci peut imiter le comportement<br />
de l’hormone œstrogène, connue pour<br />
jouer un rôle dans le développement du<br />
cancer du sein. Le parabène trouvé dans les<br />
tumeurs indique qu’il provient d’une source<br />
appliquée directement sur la peau, comme<br />
les déodorants en spray, en crème ou à<br />
bille.<br />
Dans les déodorants, on peut également<br />
trouver du triclosan. Ce composé est largement<br />
utilisé dans le dentifrice, le savon ou<br />
les gels hydroalcooliques pour ses propriétés<br />
antibactériennes. Mais une étude [20]<br />
américaine publiée en 2012 a montré que le<br />
triclosan affecte les fonctions musculaires,<br />
et notamment celles du cœur. Pour arriver à<br />
ces conclusions, les chercheurs américains<br />
ont soumis des vairons (des petits poissons)<br />
et des souris à des doses de triclosan comparables<br />
à celles reçues par l’homme dans<br />
la vie quotidienne. Ils ont alors découvert<br />
que chez ces souris, les muscles se contractaient<br />
avec plus de difficultés, y compris le<br />
muscle cardiaque. Vingt minutes après<br />
l’exposition, les rongeurs présentaient une<br />
réduction de leur fonction cardiaque de 25<br />
%, et une réduction de 18% de la force de<br />
préhension (la faculté ou l’action de saisir<br />
des objets). Quant aux vairons étudiés, ils<br />
ont montré une réduction sensible de leur<br />
capacité à nager après 7 jours d’exposition<br />
à l’antibactérien. Déjà soupçonné d’agir<br />
comme perturbateur endocrinien ayant des<br />
effets néfastes sur la thyroïde, le triclosan<br />
est aussi accusé, comme tout antibactérien<br />
de développer une résistance à certains antibiotiques.<br />
Une autre étude [23] récente a également<br />
avancé un risque augmenté d’allergie. Les<br />
chercheurs ont analysé 623 échantillons<br />
d’urine d’enfants. Ils ont alors constaté<br />
qu’environ 50% des enfants norvégiens présentent<br />
des niveaux détectables de triclosan<br />
contre 80% des enfants américains, correspondant<br />
à un niveau d’exposition comparable<br />
entre les enfants. Par ailleurs, l’analyse a<br />
montré que les niveaux de triclosan mesurés<br />
dans l’urine sont associés à des taux élevés<br />
d’immunoglobuline E (IgE) et au développement<br />
de la rhinite chronique (nez bouché/<br />
rhume des foins) chez des enfants âgés de<br />
10 ans. Le triclosan modifie la flore bactérienne<br />
sur la peau, dans la bouche et dans<br />
les intestins. Une modification de la flore,<br />
avec la suppression de «bonnes» bactéries<br />
peut entraîner un risque accru d’allergies, ce<br />
qui explique l’association entre le triclosan et<br />
une incidence accrue d’allergies.<br />
Dans les cosmétiques pour se faire<br />
belle...<br />
Le rouge à lèvres<br />
Le rouge à lèvre, lui aussi, est loin d’être innocent...<br />
En 2011, la FDA (Food and Drug<br />
Administration) a mené une étude sur la<br />
composition des rouges à lèvres. Les experts<br />
ont alors détecté du plomb dans tous<br />
les rouges à lèvres présents sur le marché<br />
en 2010, soit 400 au total. Selon les marques<br />
testées, les concentrations en plomb<br />
variaient de 0,026 ppm à 7,19 ppm et la<br />
moyenne de tous les rouges à lèvres était de<br />
1,11 ppm. En consultant le détail de l’étude,<br />
on remarque que les grandes marques telles<br />
que Maybelline, et L’Oréal sont parmi les<br />
premières concernées avec des taux respectifs<br />
de 7,19 ppm et 7 ppm de plomb.<br />
Le plomb est un métal lourd présent naturellement<br />
dans la nature. Il s’agit d’un neurotoxique<br />
puissant qui peut entrainer des troubles<br />
mentaux, des retards d’apprentissage,<br />
de langage et de comportement. Ce métal<br />
traverse facilement la barrière placentaire,<br />
ce qui le rend particulièrement dangereux<br />
pour les femmes enceintes. Responsable de<br />
saturnisme, il est également suspecté d’être<br />
cancérigène. D’après l’OMS, même à des niveaux<br />
relativement faibles, l’exposition peut<br />
avoir des effets graves. Les rouges à lèvres<br />
contenant du plomb, appliqués quotidiennement<br />
et plusieurs fois par jour, chaque jour,<br />
peuvent entraîner de fortes expositions.<br />
La FDA a établit une liste des 400 rouges<br />
à lèvres testés lors de l’étude, par ordre de<br />
concentration en plomb, ainsi que leur marque.<br />
Suite à la publication de cette liste, le<br />
groupe de défense des consommateurs<br />
américains, The Campaign for Safe Cosmetics<br />
(CSC), a demandé à la FDA de définir et<br />
de fixer ce nouveau seuil au plus vite.<br />
10 www.asef-asso.fr<br />
www.asef-asso.fr 11
Une autre étude [24] plus récente a non<br />
seulement confirmé la présence de métaux<br />
lourds dans les rouges à lèvres, mais elle a<br />
aussi évalué l’impact sur les consommatrices<br />
en déterminant la quantité de cosmétiques<br />
absorbée. En partant du principe qu’une femme<br />
se colore les lèvres 2,35 fois par jour, les<br />
scientifiques estiment qu’elle ingère 24 mg de<br />
rouge à lèvres par jour. Chez les plus grandes<br />
consommatrices, ces taux s’élèvent à 87<br />
mg par jour. Selon les chercheurs qui se sont<br />
basés sur les doses journalières acceptables<br />
(DJA), une utilisation moyenne de certains<br />
rouges à lèvres se traduit par une exposition<br />
excessive au chrome, à l’aluminium, au cadmium<br />
et au manganèse.<br />
Les vernis à ongles<br />
Il y a les classiques, les transparents, les rouges<br />
ou les roses, mais depuis quelques années,<br />
on trouve aussi des vernis à ongles de<br />
toutes les couleurs qui n’ont jamais été autant<br />
à la mode. Pourtant, tous ne sont pas sans<br />
risques. En juin 2012, un rapport du système<br />
d’alerte rapide pour les produits dangereux<br />
non alimentaires (Rapex) établi par la Commission<br />
européenne a pointé du doigt les vernis<br />
à ongles qui contiennent trop de polluants<br />
nocifs pour la santé. Ils proviennent le plus<br />
souvent des Etats-Unis, mais peuvent aussi<br />
être originaires de pays membres de l’Union<br />
européenne, comme le Royaume-Uni par<br />
exemple.<br />
Comme les parfums, les vernis peuvent contenir<br />
des phtalates, pourtant interdits dans ces<br />
cosmétiques depuis 2001, et du formaldéhyde<br />
à des concentrations supérieures aux 5%<br />
autorisés depuis 1996. C’est aussi ce qu’avait<br />
montré une enquête réalisée fin 2009 par la<br />
DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence,<br />
de la Consommation et de la Répression<br />
des Fraudes). Sur les échantillons analysés<br />
de vernis et de durcisseurs prélevés dans<br />
200 points de vente, environ 10% étaient hors<br />
la loi. Il s’agissait surtout de stocks vendus sur<br />
les marchés, les braderies, les solderies et les<br />
petites boutiques.<br />
Plus récemment, en avril 2012, un rapport<br />
du département de contrôle des substances<br />
toxiques de Californie a également révélé la<br />
présence de ces produits chimiques, en plus<br />
du toluène – une substance suspectée d’être<br />
cancérigène - dans des vernis à ongles pourtant<br />
étiquetés «sans produits toxiques».<br />
Les ongles ne constituant pas une barrière,<br />
les phtalates et le formaldéhyde peuvent facilement<br />
atteindre le métabolisme. En plus de<br />
cela, ces substances sont volatiles, et peuvent<br />
donc agir sur l’organisme par inhalation. Le<br />
vernis à ongles présente non seulement un<br />
risque pour les consommateurs, mais aussi<br />
pour les personnes qui les utilisent quotidiennement<br />
dans le cadre de leur profession.<br />
Dans les cosmétiques pour avoir<br />
une chevelure de rêve...<br />
Les shampooings<br />
Les shampoings peuvent renfermer des SLS<br />
(Sodium-laureth-sulfate ou le sodium-lauryl-sulfate).<br />
Ce sont des agents moussants<br />
chimiquement connus en tant que tensioactifs<br />
(principe actif qui disperse les corps gras<br />
dans l’eau). Peu couteux, ils sont massivement<br />
employés dans de nombreux autres<br />
produits de toilette et d’entretien : savons,<br />
détergents, dentifrices, etc. Utilisés dans<br />
les shampoings, ils fragilisent le cuir chevelu,<br />
favorisent la formation des pellicules et<br />
provoquent des irritations ainsi que des démangeaisons.<br />
Le sodium laureth sulfate est<br />
également absorbé par l’organisme et agit<br />
alors comme un perturbateur hormonal dont<br />
les conséquences peuvent être lourdes:<br />
syndrome prémenstruel et symptômes de la<br />
ménopause, baisse de la fertilité masculine,<br />
cancers féminins, dont le cancer du sein.<br />
L’utilisation de laureth sulfate de sodium est<br />
particulièrement déconseillé chez les enfants.<br />
En effet, son application cutanée peut<br />
affecter le développement des yeux avec<br />
des dommages irréversibles.<br />
Autres substances nocives présentes dans<br />
les shampoings : les alkylphénols, également<br />
présents dans les détergents, les<br />
produits de nettoyage et une large gamme<br />
de produits industriels. Des études [17],<br />
[18] sur les alkylphénols en laboratoire et<br />
sur la faune sauvage ont démontré des effets<br />
toxiques et perturbateurs endocriniens.<br />
Chez les animaux, on note que l’exposition<br />
à certains alkylphénols, surtout au cours du<br />
développement :<br />
- réduit le nombre de spermatozoïdes,<br />
- altère l’équilibre des hormones de reproduction,<br />
- cause des malformations des organes reproducteurs.<br />
Les laques pour cheveux<br />
Certaines laques pour cheveux contiennent<br />
de nombreuses substances chimiques comme<br />
les phtalates, qui, comme nous l’avons<br />
vu plus haut sont des composés reconnus<br />
comme perturbateurs endocriniens ayant<br />
des effets délétères sur la mise en place du<br />
potentiel reproducteur masculin.<br />
Une étude [19] publiée en 2009 a montré<br />
que les femmes exposées régulièrement<br />
aux phtalates durant leur grossesse en utilisant<br />
des sprays fixatifs pour les cheveux<br />
– par exemple les coiffeuses - ont trois fois<br />
plus de risque de donner naissance à un petit<br />
garçon souffrant de hypospdias. Il s’agit<br />
d’une anomalie uro-génitale caractérisée<br />
par l’ouverture de l’urètre dans la face inférieure<br />
du pénis plutôt qu’à son extrémité.<br />
Certaines laques et fixateurs pour cheveux<br />
renferment également du propylène glycol<br />
(PEG), qui comme nous l’avons vu provoque<br />
des allergies, et est soupçonné d’être<br />
cancérigène.<br />
12 www.asef-asso.fr<br />
www.asef-asso.fr 13
Que dit la réglementation ?<br />
Les produits cosmétiques sont strictement<br />
encadrés par une réglementation très précise<br />
qui, pour mieux protéger le consommateur,<br />
est la même en <strong>France</strong> et dans toute<br />
l’Union Européenne. La réglementation cosmétique<br />
définit (entre autres) :<br />
- la liste des substances interdites (plus de<br />
1300 substances),<br />
- la concentration maximale à laquelle certains<br />
ingrédients peuvent être utilisés en<br />
toute sécurité,<br />
- la liste restrictive des colorants, conservateurs<br />
et filtres solaires qui peuvent être utilisés<br />
dans les produits cosmétiques<br />
Contrairement aux médicaments, la commercialisation<br />
d’un produit cosmétique n’est<br />
pas soumise à une autorisation de mise sur<br />
le marché (AMM). En conséquence, les fabricants,<br />
importateurs ou responsables de<br />
la mise sur le marché des produits cosméti-<br />
ques assument la responsabilité de la sécurité<br />
de leurs produits.<br />
Depuis 1998, en Europe, tous les fabricants<br />
de cosmétiques sont tenus de suivre la nomenclature<br />
internationale des ingrédients<br />
cosmétiques (INCI) qui les oblige à préciser,<br />
sur l’emballage de leurs produits, la liste<br />
complète des ingrédients dont la contenance<br />
dans le produit dépasse 1%, dans l’ordre<br />
décroissant de leur quantité. De plus, depuis<br />
2006, la commission européenne exige des<br />
industriels qu’ils répondent à toute demande<br />
de renseignements (téléphonique, écrite ou<br />
via Internet) provenant d’un consommateur<br />
sur les effets indésirables de leurs produits,<br />
comme les réactions allergiques. Le 3 mai<br />
2011, l’Assemblée nationale a adopté une<br />
proposition de loi visant à interdire deux parabènes<br />
(butylparabène et propylparabène),<br />
les phtalates et les alkylphénols. Ce changement<br />
devrait obliger les laboratoires et les<br />
grandes marques à revoir totalement leurs<br />
«recettes».<br />
Comment éviter les substances toxiques<br />
dans les cosmétiques ?<br />
Nous venons de le voir, les cosmétiques contiennent une multitude de substances toxiques<br />
qu’il est fortement conseillé d’éviter. Mais pas question pour autant de ne plus prendre soin<br />
de soi… L’ASEF vous donne donc quelques conseils pour fuir ces substances tout en continuant<br />
à utiliser des produits de beauté…<br />
Lire les étiquettes.<br />
Sur les étiquettes des cosmétiques, il y a souvent une liste interminable d’ingrédients dont<br />
on ne sait pas toujours à quoi ils correspondent et s’ils représentent un risque pour la santé.<br />
Pour vous aider, voici les principaux ingrédients que l’on peut lire sur les étiquettes et les<br />
substances toxiques auxquelles ils font référence :<br />
14 www.asef-asso.fr<br />
www.asef-asso.fr 15<br />
Substances<br />
Alkylphénols<br />
Mentions sur les étiquettes<br />
nonylphénol ; nonoxynol ; octylphénol ; O-phénylphénol ; propylphénol<br />
; amylphénol ; heptylphénol, dodécylphénol ; méthylphénol<br />
(ou crésol) ; éthylpénol (ou xylénol) ; 4-tert-octylphenol<br />
Filtres UV benzophenone-3, 2-benzoyl-5-methoxyphenol ; 2-hydroxy-4methoxybenzophenone<br />
; (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenylmethanone<br />
; methanone, (2-hydroxy-4-methoxyphenyl)<br />
phenyl- ; (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenyl- methanone ;<br />
oxybenzone (benzophenone-3) ; oxybenzone 6; methanone,<br />
(2hydroxy4methoxyphenyl) phenyl ; b3 ; durascreen ; solaquin<br />
Formaldéhyde<br />
Formol ; Formalin ; Formic aldehyde ; Paraform ; Methanal<br />
; Methyl aldehyde ; Methylene oxide ; Oxymethylene ; Oxomethane<br />
; DMDM hydantoin ; Diazolidinyl urea ; Imidazolidinyl<br />
urea, Methenamine ; quarternium-15<br />
Parabènes E214 à E219 ; butylparaben ; methylparaben ; ethylparaben<br />
; propylparaben ; isopropylparaben ; N-propyl p-hydroxybenzoate<br />
(E216) ; P-hydroxybenzoate ; N-butyl p-hydroxybenzoate<br />
; Ethyl p-hydroxybenzoate ; Méthyl p-hydroxybenzoate (E218)<br />
PolyEthylene<br />
Glycol<br />
(PEG)<br />
Principaux effets sur la<br />
santé<br />
Perturbateurs<br />
endocriniens<br />
Perturbateurs endocriniens<br />
Irritant, allergisant, cancérigène<br />
avéré<br />
Allergisant, perturbateurs endocriniens<br />
PEG-6 ; PEG-8 ; PEG-40 ; PEG-100 ; PEG-150 ... Allergisant, suspecté d’être cancérigène<br />
Phtalates Parfum ; fragrance ; Diisodecylphtalate (DIDP) Perturbateurs endocriniens<br />
Sodium<br />
Laureth<br />
Sulfate<br />
Sodium Laureth Sulfate ; Sodium Lauryl Sulfate ; Laurylsulfate<br />
de Sodium<br />
Irritant, affecte le développement<br />
des yeux, perturbateurs endocriniens<br />
Triclosan Cloxifenolum, Irgasan, Lexol 300 Perturbateur endocrinien,<br />
affecte les fonctions musculaires,<br />
allergisant.
Une fois que vous avez supprimé toutes ces<br />
substances comment faire pour continuer à<br />
prendre soin de soi ? Et bien, il existe deux<br />
solutions…<br />
Privilégier les cosmétiques BIO et<br />
les écolabels<br />
La première solution consiste à utiliser des<br />
cosmétiques BIO ou portant un Ecolabel. Le<br />
plus connu des labels français spécifiques<br />
à la cosmétique est « Cosmébio », agréé<br />
par les experts Ecocert. Il se décline sous la<br />
forme de deux appellations : BIO et ECO.<br />
Le label BIO indique qu’au minimum 95 %<br />
des végétaux utilisés et 10 % de l’ensemble<br />
des ingrédients sont issus de l’agriculture<br />
biologique. Seules les plantes peuvent être<br />
qualifiées de « BIO », c’est-à-dire provenant<br />
de l’agriculture biologique. Autrement dit, les<br />
produits qui contiennent des conservateurs,<br />
des tensio-actifs ne peuvent pas se revendiquer<br />
comme produits cosmétiques bio. Une<br />
majorité de produits à base de cires et d’huiles,<br />
essentielles et végétales, garantissent<br />
ainsi une forte concentration de composants<br />
BIO. Il ne comprennent pas de conservateurs<br />
de synthèse (comme les parabènes) ni<br />
de produits issus de la pétrochimie (comme<br />
la paraffine ou le silicone).<br />
Quant au label ECO, il garantit qu’au minimum<br />
50% des ingrédients végétaux et 5%<br />
de l’ensemble des ingrédients sont issus de<br />
l’Agriculture Biologique.<br />
Par ailleurs, les cosmétiques portant l’un<br />
des deux labels Cosmebio doivent être composés<br />
au minimum de 95% d’ingrédients naturels<br />
ou d’origine naturel.<br />
Plus exigent que Cosmebio, le label allemand<br />
BDIH est géré par la fédération des<br />
entreprises commerciales et industrielles allemandes<br />
pour les médicaments, les produits<br />
diététiques, les compléments alimentaires<br />
et les soins corporels. Moins orienté bio, il<br />
garantit surtout l’origine naturelle des ingrédients.<br />
Colorants, produits de la pétrochimie<br />
et parfums de synthèse sont interdits.<br />
Il y a ensuite le traditionnel Eco label européen,<br />
mais que l’on trouve uniquement sur<br />
les savons, shampoings et après-shampoing.<br />
En plus du contenu, les cosmétiques BIO et<br />
labellisés doivent aussi avoir un emballage<br />
plus léger, biodégradable et recyclable.<br />
Pour les vernis à ongles, il existe un label<br />
«Four free». C’est une appellation qui garantit<br />
l’absence des quatre substances les plus<br />
dangereuses que les vernis sont susceptibles<br />
de contenir (phtalates, formaldéhyde, toluène<br />
et camphre synthétique). Il existe aussi<br />
une nouvelle génération de vernis écolo, ils<br />
sont à l’eau ou contiennent 85 % de substances<br />
naturelles, pour rester belles jusqu’au<br />
bout des ongles, mais sans danger !<br />
Attention néanmoins à ne pas confondre les<br />
cosmétiques BIO avec les cosmétiques naturels,<br />
dont la composition n’est pas toujours<br />
très écologique…<br />
Faire ses produits de beauté soimême<br />
L’autre solution consiste à réaliser soi-même<br />
ses produits de beauté. Vous préserverez<br />
ainsi votre santé, la planète, mais aussi votre<br />
budget…<br />
Il suffit d’avoir chez soi ces quelques ingrédients<br />
de base :<br />
- Du savon pur de Marseille ou d’Alep<br />
- Des huiles essentielles que l’on peut acheter<br />
dans les magasins «bio» ou en parapharmacie.<br />
- Des huiles végétales qui se trouvent dans<br />
les boutiques «bio» et parfois au rayon alimentation<br />
des grandes surfaces.<br />
- De la cire d’abeille et de l’eau de rose qui<br />
se vendent dans les magasins «bio».<br />
- De l’argile pur, en vente en pharmacie, pa-<br />
rapharmacies, magasins « bio » ou diététiques.<br />
Vous pourrez ainsi faire du savon, du gel<br />
douche, du shampoing, des soins pour cheveux,<br />
des crèmes nourrissantes, des masques,<br />
du déodorant, et plein d’autres cosmétiques<br />
indispensables pour se sentir bien.<br />
Chaque cosmétique referme de nombreuses<br />
substances chimiques ayant<br />
des effets sur notre santé. Mais le plus<br />
dangereux, c’est l’exposition simultanée<br />
à tous les produits chimiques auxquels<br />
nous sommes soumis au quotidien,<br />
qu’il s’agisse des cosmétiques, de la<br />
pollution atmosphérique, des produits<br />
d’entretien, de l’alimentation, etc. L’action<br />
de toutes ces substances en même<br />
temps peut avoir des effets difficilement<br />
identifiables, c’est ce que l’on nomme<br />
l’effet « cocktail »… C’est pourquoi il est<br />
essentiel de se préserver de toutes ces<br />
substances, et en particulier les enfants<br />
et les femmes enceintes…<br />
16 www.asef-asso.fr<br />
www.asef-asso.fr 17
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