La Maison des morts - Les Yeux Creux

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Notes de mise en scène Synopsis La Maison des morts ou Histoire de La Femme à la natte Plus qu’une véritable histoire, il s’agit là d’un parcours, d’un cheminement, tantôt tragique, tantôt trivial, tantôt clownesque… La Femme à la Natte évolue, ou plutôt laisse évoluer les situations autour d’elle. Un village, deux familles, dedans, dehors, une fenêtre… le cadre est posé. Sa vie est un drame, les évènements qui l’entourent sont cruels, répétitifs : un licenciement, un inceste, un meurtre… Pourtant quelques instants de répit ponctuent cette cruauté omniprésente : une étreinte, un coup de foudre… mais ils ne s’éternisent jamais. On aurait envie de tout bousculer, de la secouer, cette femme qui ne fait qu’attendre et qui laisse les événements se multiplier et se saisir de sa vie. Mais plus que la multitude, c’est la solitude qui aura raison d’elle « sans personne pour tenir ma menotte »… Le texte touche, creuse au plus profond de nos vies, libère et questionne ce que l’on enferme… Cette cruauté exacerbée est en prise directe sur le réel. Minyana déniche les faits divers, décompose et recompose pour tisser des drames à partir de non dits, de faits enfouis. Les évènements sont cruels car répétitifs et criants de vérités. Et c’est cette vérité qui nous (r)attrape, trop flagrante, trop réelle. Philippe Minyana navigue entre la réalité et le théâtre. Ses héros à lui sont ceux que l’on rejette. Les personnages dans le texte La Femme à la natte est le centre de cette histoire… Autour d’elle, pas de personnes, à peine des personnages, des présences qui vont et qui viennent. Désignés dans le texte par des descriptions, La Femme à la natte, L’Homme habillé en dame (etc.), les personnages s’estompent, archétypes de rien du tout, ou de tout le monde. Des noms pêle-mêle passés sous silence ou alors esquissés, pour ne pas être retenus, comme un sentiment de déjà vu et d’inconnu à la fois, une réelle étrangeté… Les marionnettes Les marionnettes qui peuplent le plateau ont des échelles variées, de 60 cm à 1m60. Les corps sont en mousse Bultex et les mains et visages en latex coloré. Les visages s’approchent de figures humaines dans une réalité perturbante : visages expressifs, très humains, mais emprunts de légères distorsions, de regards étranges… La scénographie Deux plateaux roulants et un mur. Des éléments en mouvement, mobiles, pour créer autant d’espaces, de tableaux nécessaires aux situations. Disposées en fond de scène, les vingt-deux marionnettes font partie de la scénographie comme autant de silhouettes, de présences. Le prologue La Maison des morts se compose de six mouvements, avec un prologue et un épilogue. Le prologue se détache de l’histoire de La Femme à la natte, proposant une reconstitution de meurtres. Il est ici proposé sous forme de court métrage, dans l’esprit des séries policières des années 80’. 4
L’auteur, Philippe Minyana Né à Besançon en 1946 Pour Philippe Minyana, l'écriture théâtrale est un laboratoire permanent, une chimie des passions qui fait apparaître sur scène le monde incertain et décalé des émotions. Lieu par excellence où des gens s'exposent, l'art théâtral reste malgré ses codes un art profondément subversif. Interprète de l'humanité dans sa plus grande complexité, son théâtre met en scène l'homme au sein de la famille. Collision de l'amour de la mauvaise foi qui engendre les drames. C'est dans cet espace l'intime et du familier (couloir, chambres, fenêtres ouvertes ou fermées) que naît ce qu'il se plait à nommer « le théâtre de l'incident ». Il aborde d’abord le théâtre en tant que comédien puis passe à l'écriture en 1979 avec Premier Trimestre. De nombreux metteurs en scène ont monté ses pièces : Viviane Théophilidès, Stéphanie Loïk, Alain Françon, Catherine Hiegel, Édith Scob et surtout Robert Cantarella avec qui il a été associé au Théâtre Dijon-Bourgogne pendant six ans (2000- 2006). Chambres et Inventaires (1986, 1987) ont été inscrits au programme du baccalauréat pour l'option théâtre (2000-2001). Philippe Minyana a aussi écrit des livrets d'opéra et Plusieurs de ses textes ont été diffusés sur France Culture et France Inter. Ses textes lui ont valu de nombreux prix et il a été élevé au grade d'officier des Arts et Lettres. « Je parle beaucoup de la mort, de l’angoisse et de la guerre. Mais je ne pense pas qu’au résultat cela soit gris ou sombre. Je crois – ça fait quand même plus de dix ans que je suis joué – que les gens rient beaucoup à mes pièces. Donc, même si les thèmes sont liés au social déglingué, aux difficultés de l’homme sur l’univers, je pense que la façon de le dire, l’humour sont toujours inclus là-dedans ». Propos recueilli par Vincent Cambier - Les Trois Coups 5
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