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Livre blanc sur le Lycées - Jeunes Populaires 69

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<strong>Livre</strong> <strong>blanc</strong><br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> Lycée<br />

21 propositions<br />

pour un<br />

nouveau Lycée<br />

Rédaction : Maxime Sbaihi, Paul Bazin, Louis Morin, Hadrien Monvil<strong>le</strong>, Cassandre Desjeux, David Carmier,<br />

Arnaud Constans, Elodie Gimenez de Rosa, Thibault Masson, Ahmed Ta<strong>le</strong>b, Marine Courtaut, Benjamin Maugy,<br />

Christel<strong>le</strong> Akkaoui, Mathieu Kosman, So<strong>le</strong>nn Berthou, Cecyl Tarlier, Geoffrey Carvalinho, Thomas Kolbé<br />

Pô<strong>le</strong><br />

Études


I. Education, page 4<br />

Sommaire<br />

Rééquilibrer et adapter <strong>le</strong>s filières aux exigences post-bac :<br />

Créer un tronc commun pour <strong>le</strong>s séries L et ES afin de créer une vraie alternative à la filière S<br />

Rapprocher <strong>le</strong>s cours des filières professionnel<strong>le</strong>s de ce qui est enseigné en BTS et en IUT<br />

Revoir <strong>le</strong> contenu de certains cours et en intégrer de nouveaux :<br />

Rendre obligatoire <strong>le</strong>s cours d’économie en seconde pour tous <strong>le</strong>s élèves<br />

Supprimer l’ECJS actuel et instaurer un véritab<strong>le</strong> cours d’enseignement civique en termina<strong>le</strong><br />

Instaurer un cours philosophique de « compréhension des religions » en première<br />

Mettre en place des ateliers de langue courante notamment avec des étudiants d’Erasmus<br />

Introduire plus de méritocratie au lycée :<br />

Afficher un classement des élèves par quarti<strong>le</strong>s à l’issue de chaque conseil<br />

Récompenser <strong>le</strong>s élèves <strong>le</strong>s plus méritants par des échanges d’un an avec <strong>le</strong>s lycées français de<br />

l’étranger en Europe<br />

II. Orientation, page 9<br />

Revoir <strong>le</strong>s modalités de passage entre <strong>le</strong> lycée et l’université :<br />

Tenir compte, en plus de l'obtention du bac, des dossiers de première et de termina<strong>le</strong> à l'entrée<br />

de l'université<br />

Aider davantage <strong>le</strong>s élèves avec des difficultés :<br />

Donner une deuxième chance aux redoublants avec un examen de rattrapage mi-août<br />

Supprimer <strong>le</strong>s ZEP et faire un ciblage plus précis pour un meil<strong>le</strong>ur redéploiement des priorités<br />

et des moyens<br />

Confronter <strong>le</strong>s élèves à la vie active future :<br />

Demander aux élèves d’avoir fait au moins deux stages de courte durée avant la première et<br />

créer un réseau des anciens capab<strong>le</strong> des <strong>le</strong>s aider dans cette recherche<br />

Instaurer, à la place des heures de vie, des interventions régulières d’actifs pour une<br />

présentation de <strong>le</strong>ur métier auprès des élèves<br />

Informer davantage et mieux parents et élèves :<br />

Faire publier par chaque lycée des statistiques <strong>sur</strong> <strong>le</strong> devenir de ses bacheliers<br />

Créer des délégations de lycéens professionnels chargés d’al<strong>le</strong>r promouvoir <strong>le</strong>urs filières auprès<br />

des élèves afin de <strong>le</strong>s revaloriser<br />

Améliorer <strong>le</strong> suivi des élèves :<br />

Créer un Dossier d’Orientation Personnalisé pour chaque élève<br />

Renforcer et diversifier la formation des conseil<strong>le</strong>rs d’orientation<br />

Organiser l’année scolaire en semestres avec 2 conseils de classe et 2 conseils des professeurs<br />

III. Vie lycéenne, page 14<br />

Donner la possibilité aux élèves de créer et de gérer des junior associations au sein du lycée<br />

Faire durer l’année scolaire jusqu'à fin juin et passer à 38 semaines de cours pour respecter <strong>le</strong>s<br />

programmes et éviter d’alourdir davantage <strong>le</strong>s emplois du temps hebdomadaires<br />

Laisser uniquement proviseurs et CPE, et non plus <strong>le</strong>s professeurs, s’occuper du choix et de<br />

l’application des sanctions envers <strong>le</strong>s élèves<br />

2


Introduction<br />

Le lycée d’aujourd’hui accueil<strong>le</strong> tous <strong>le</strong>s ans plus de 2 millions d’élèves et réussit à mener 64% des<br />

jeunes d’une classe d’âge vers l’obtention du baccalauréat. Ces chiffres sont parfois interprétés comme<br />

<strong>le</strong>s preuves du succès de l’enseignement secondaire. Nous y voyons au contraire des cache-misères. Le<br />

lycée français est trip<strong>le</strong>ment malade à nos yeux. Il ne remplit plus son rô<strong>le</strong> de préparation aux études<br />

supérieures comme en témoigne l’incroyab<strong>le</strong> taux d’échec de 50% en première année d’université. Il<br />

ne remplit plus son rô<strong>le</strong> d’orientation, poussant <strong>le</strong>s lycéens à prendre des décisions tardives et subies<br />

plutôt que véritab<strong>le</strong>ment choisies. Enfin, il ne transmet plus de bagage culturel suffisant pour<br />

permettre aux futurs citoyens de comprendre <strong>le</strong>s problématiques de <strong>le</strong>ur temps ainsi que l’utilité de<br />

<strong>le</strong>urs droits et devoirs.<br />

Aborder <strong>le</strong>s difficultés du lycée c’est par<strong>le</strong>r du problème épineux du baccalauréat dont <strong>le</strong> niveau a<br />

tel<strong>le</strong>ment baissé qu’il ne prépare plus assez bien <strong>le</strong>s élèves aux formations de l’enseignement<br />

supérieur. C’est par<strong>le</strong>r du problème des filières technologiques et professionnel<strong>le</strong>s, trop peu valorisées,<br />

et de la filière généra<strong>le</strong> tel<strong>le</strong>ment déséquilibrée que <strong>le</strong> choix des élèves ne porte plus <strong>sur</strong> <strong>le</strong> contenu des<br />

cours mais <strong>sur</strong> la réputation de ses séries. C’est par<strong>le</strong>r de l’organisation de l’année scolaire avec des<br />

emplois du temps chargés qui ne permettent pourtant pas de finir <strong>le</strong>s programmes. C’est par<strong>le</strong>r du rô<strong>le</strong><br />

du professeur auquel on demande trop souvent d’être un éducateur et un policier en plus d’être un<br />

enseignant.<br />

Face à ce constat, nous estimons que <strong>le</strong> lycée doit être réformé en profondeur et saluons la réf<strong>le</strong>xion<br />

courageuse engagée par <strong>le</strong> Ministre de l’Education Nationa<strong>le</strong>, Xavier Darcos. Nous souhaitons al<strong>le</strong>r<br />

plus loin et proposer notre propre vision du lycée. Les <strong>Jeunes</strong> <strong>Populaires</strong> ont donc saisi l’occasion et<br />

décidé de lancer, il y a quelques mois, une réf<strong>le</strong>xion de fond <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet en faisant travail<strong>le</strong>r main dans<br />

la main <strong>le</strong> Pô<strong>le</strong> Etudes, UMP Campus et UMP <strong>Lycées</strong>. Le travail présenté dans <strong>le</strong>s pages suivantes est<br />

<strong>le</strong> fruit d’une collaboration d’une vingtaine de jeunes, lycéens et anciens lycéens, d’horizons différents<br />

mais portés par <strong>le</strong> même désir de changer durab<strong>le</strong>ment notre lycée pour <strong>le</strong> bien-être des générations<br />

suivantes.<br />

Nous défendons l’idée d’un lycée qui prépare à la vie d’adulte, c’est-à-dire aux études supérieures, à la<br />

vie professionnel<strong>le</strong> et à la vie de citoyen. Notre conception est aussi cel<strong>le</strong> d’une institution donnant des<br />

vrais repères culturels, moraux et professionnels solides à ses lycéens. N’oublions pas que c’est aussi<br />

au lycée que l’on prépare l’autonomie des jeunes tant discutée actuel<strong>le</strong>ment. Nos propositions,<br />

audacieuses mais réalistes, reflètent cette vision et forment un tout cohérent. Nous espérons qu’à<br />

l’instar du livre <strong>blanc</strong> <strong>sur</strong> l’autonomie de la jeunesse, que nous avions remis en avril, il sera une source<br />

d’inspiration lors de la prise des décisions.<br />

Benjamin LANCAR, Président des <strong>Jeunes</strong> <strong>Populaires</strong><br />

Maxime SBAIHI, Responsab<strong>le</strong> National du Pô<strong>le</strong> Etudes<br />

Nos 10 propositions phares :<br />

Créer un tronc commun pour <strong>le</strong>s séries L et ES afin de créer une vraie alternative a la filière S<br />

Supprimer l’ECJS actuel et instaurer un véritab<strong>le</strong> cours d’enseignement civique en termina<strong>le</strong><br />

Instaurer un cours philosophique de « compréhension des religions » en première<br />

Afficher un classement des élèves par quarti<strong>le</strong>s à l’issue de chaque conseil<br />

Tenir compte, en plus de l'obtention du bac, des dossiers de première et de termina<strong>le</strong> à l'entrée de<br />

l'université<br />

Donner une deuxième chance aux redoublants avec un examen de rattrapage mi-août<br />

Créer un Dossier d’Orientation Personnalisé pour chaque élève<br />

Organiser l’année scolaire en de véritab<strong>le</strong>s semestres avec 2 conseils de classe et 2 conseils des<br />

professeurs<br />

Donner la possibilité aux élèves de créer et de gérer des junior associations au sein du lycée<br />

Faire durer l’année scolaire jusqu'à fin juin et passer à 38 semaines de cours pour respecter <strong>le</strong>s<br />

programmes et éviter d’alourdir davantage <strong>le</strong>s emplois du temps hebdomadaires<br />

3


Nos propositions phares :<br />

Education<br />

Créer un tronc commun pour <strong>le</strong>s séries L et ES afin de créer une vraie alternative a la filière S<br />

Supprimer l’ECJS actuel et instaurer un véritab<strong>le</strong> cours d’enseignement civique en termina<strong>le</strong><br />

Instaurer un cours philosophique de « compréhension des religions » en première<br />

Afficher un classement des élèves par quarti<strong>le</strong>s à l’issue de chaque conseil<br />

Le constat :<br />

La filière généra<strong>le</strong>, qui accueil<strong>le</strong> près de 55% des bacheliers, est tel<strong>le</strong>ment déséquilibrée et<br />

hiérarchisée que <strong>le</strong> choix d’éducation se fait par défaut. Le système est devenu tel<strong>le</strong>ment<br />

pervers que <strong>le</strong>s contenus de cours ne sont plus pris en compte, seu<strong>le</strong> la réputation de la série<br />

compte. Nous avons aussi constaté que <strong>le</strong>s bacheliers manquaient cruel<strong>le</strong>ment de<br />

connaissances <strong>sur</strong> des sujet aussi importants que la citoyenneté, l’économie ou encore <strong>le</strong>s<br />

religions. Cela vaut aussi pour <strong>le</strong>s langues étrangères que <strong>le</strong>s élèves ne pratiquent pas assez,<br />

notamment à l’oral. De manière généra<strong>le</strong>, l’éducation doit savoir rimer avec mérite. Pour<br />

autant, ce dernier n’est pas assez reconnu, diffici<strong>le</strong>ment identifiab<strong>le</strong> et donc mal récompensé.<br />

Il devrait pourtant être une va<strong>le</strong>ur centra<strong>le</strong> dans l’éco<strong>le</strong> républicaine qui veut faire du travail<br />

et de la récompense de l’effort son <strong>le</strong>itmotiv.<br />

Notre vision :<br />

Il faut rapidement rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong> problème de la hiérarchisation des filières généra<strong>le</strong>s pour que <strong>le</strong>s<br />

élèves puissent enfin avoir un vrai choix. Pour cela, une vraie alternative à la voie<br />

scientifique doit <strong>le</strong>ur être proposée. Nous avons voulu par<strong>le</strong>r du contenu des cours, un sujet<br />

qui est malheureusement souvent laissé de côté. Notre conception du lycée <strong>le</strong> considère aussi<br />

comme un transmetteur de citoyenneté car sortir du lycée c’est aussi avoir la majorité d’âge<br />

et obtenir <strong>le</strong> droit de vote. Il faut donc donner aux bacheliers <strong>le</strong>s outils pour comprendre <strong>le</strong>s<br />

enjeux actuels de <strong>le</strong>ur société <strong>sur</strong> <strong>le</strong>squels ils vont devoir se prononcer. Pour cela, il faut <strong>le</strong>ur<br />

par<strong>le</strong>r du fonctionnement et du rô<strong>le</strong> des institutions nationa<strong>le</strong>s et européennes et <strong>le</strong>ur donner<br />

une vision des fondamentaux de l’économie. Par ail<strong>le</strong>urs, la laïcité ne doit pas nous empêcher<br />

de par<strong>le</strong>r librement et objectivement du religieux aux générations futures.<br />

Rééquilibrer et adapter <strong>le</strong>s filières aux exigences post-bac<br />

Proposition 1 : Créer un tronc commun pour <strong>le</strong>s séries L et ES afin de créer une vraie<br />

alternative a la filière S<br />

Actuel<strong>le</strong>ment, la filière S attire la quasi-totalité des meil<strong>le</strong>urs élèves (dont la plupart ne travail<strong>le</strong>ront<br />

d’ail<strong>le</strong>urs jamais dans des domaines scientifiques), la filière ES offre des débouchés mais ne prépare<br />

pas aux meil<strong>le</strong>ures formations commercia<strong>le</strong>s et la filière L, en perte complète de vitesse avec des<br />

effectifs de plus en plus réduits, n’offre que peu de débouchés et regroupe une part importante d’élèves<br />

qui étaient en difficulté en seconde. La voie littéraire ne pourra pas être significativement revalorisée si<br />

el<strong>le</strong> demeure dans la forme actuel<strong>le</strong>. Tout comme la filière ES, el<strong>le</strong> ne met pas suffisamment l’accent<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s langues et peine à attirer <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs élèves. C’est pourquoi nous proposons de créer un<br />

tronc commun pour ces deux filières qui ont toutes deux pour vocation l’enseignement<br />

des sciences non dures et des langues.<br />

4


Cette filière qui pourrait être nommée L-ES prodiguerait un enseignement à la fois transversal et<br />

spécialisé. Cet enseignement comprendrait :<br />

- l’acquisition d’un tronc commun et transversal en sciences humaines qui comprend : <strong>le</strong><br />

français en première et la philosophie en première (cf. proposition 5) et en termina<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s<br />

mathématiques appliquées, <strong>le</strong>s langues, l’histoire-géographie, l’économie ;<br />

- la spécialisation obligatoire dans une option littérature (humanités) ou mathématiques<br />

- d’autres options facultatives : économie poussée, LV3, langues anciennes, droit, etc.<br />

Ce rapprochement ne résoudra pas <strong>le</strong>s lacunes de l’enseignement actuel. C’est pourquoi nous<br />

proposons d’agir <strong>sur</strong> <strong>le</strong> contenu et l’importance des matières suivantes :<br />

- Langues : nous souhaitons que l’excel<strong>le</strong>nce linguistique soit au cœur de cette filière, pour<br />

tous <strong>le</strong>s élèves : nous proposons que <strong>le</strong>s coefficients de LV1 et LV2 soient é<strong>le</strong>vés (égaux à ce<br />

qu’ils sont aujourd’hui en L), ainsi que de développer des ateliers « de langue courante » (cf.<br />

proposition 6).<br />

- Economie : <strong>le</strong> rapport Chiappori de 2008 pointe <strong>le</strong>s lacunes et parti-pris idéologiques de<br />

l’enseignement des « sciences économiques et socia<strong>le</strong>s ». Les programmes mettent trop peu<br />

l’accent <strong>sur</strong> la microéconomie et <strong>le</strong>s manuels présentent souvent une image biaisée et<br />

péjorative des réalités économiques par des textes et des illustrations inappropriées. Enfin,<br />

l’enseignement prévoit une même approche de l’économie et des autres sciences socia<strong>le</strong>s,<br />

alors que <strong>le</strong>urs démarches sont profondément différentes. Nous proposons donc de<br />

remanier en profondeur l’enseignement de l’économie pour cette filière en<br />

suivant <strong>le</strong>s préconisations du rapport Chiappori.<br />

- Option mathématiques : <strong>le</strong> niveau doit être re<strong>le</strong>vé d’un cran par rapport à ce qu’il est<br />

aujourd’hui en ES pour mieux l’adapter aux critères des meil<strong>le</strong>ures éco<strong>le</strong>s de commerce et<br />

permettre la pratique de sciences économiques poussées (notamment dans <strong>le</strong> cadre de<br />

l’option facultative proposée plus haut).<br />

Avec ce rapprochement, cette voie alternative doit s’affirmer comme voie d’excel<strong>le</strong>nce : el<strong>le</strong> doit à<br />

terme devenir la voie logique qui prépare aux meil<strong>le</strong>ures éco<strong>le</strong>s de commerce et la voie naturel<strong>le</strong> qui<br />

conduit aux études de droit, d’hypokhâgne, de sciences humaines, de journalisme etc. Les meil<strong>le</strong>ures<br />

éco<strong>le</strong>s de commerce, en particulier, pourraient avoir intérêt à recruter des élèves maniant <strong>le</strong>s langues<br />

étrangères et se distinguant par <strong>le</strong>ur connaissance pointue de l’économie. Les élèves s’engageant dans<br />

des études littéraires profiteraient clairement d’un enseignement plus transversal et plus solide qu’il ne<br />

l’est actuel<strong>le</strong>ment en L. Cette filière L-ES pourra, à terme, attirer la moitié des élèves de seconde et<br />

ainsi rééquilibrer la voie scientifique, vers laquel<strong>le</strong> trop d’élèves s’orientent pour de mauvaises raisons.<br />

Proposition 2 : Rapprocher <strong>le</strong>s cours des filières professionnel<strong>le</strong>s de ce qui est enseigné<br />

en BTS et en IUT<br />

Avec 122 000 inscrits actuel<strong>le</strong>ment, l’effectif de bacheliers professionnels ne cesse de croître. Ils sont<br />

aussi de plus en plus à se diriger vers <strong>le</strong> BTS et <strong>le</strong>s IUT : alors que 10% d’entre eux poursuivait un BTS<br />

en 2004, ils sont aujourd’hui plus de 55%. Et il y a fort à parier que la réforme actuel<strong>le</strong> du<br />

baccalauréat professionnel accélère, pour <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur, cette tendance. Il nous apparaît donc<br />

indispensab<strong>le</strong> d’avoir une pédagogie prenant en compte cette évolution. En effet, <strong>le</strong>s bacheliers<br />

professionnels connaissent généra<strong>le</strong>ment quelques difficultés dans <strong>le</strong>s enseignements à dominante<br />

théorique mais ont de très bonnes connaissances pratiques qui permettent aux plus motivés de<br />

réussir l’examen du BTS et ceux des IUT. Malheureusement, <strong>le</strong>s connaissances pratiques ne sont plus<br />

aussi maîtrisées qu’auparavant et <strong>le</strong> déficit de connaissances théoriques n’a toujours pas été comblé.<br />

Pour faciliter la préparation au BTS et aux IUT des étudiants munis d’un baccalauréat<br />

professionnel, nous proposons de prévoir, dés <strong>le</strong> début de l’année de termina<strong>le</strong>, un<br />

modu<strong>le</strong> de soutien de deux heures hebdomadaires dans <strong>le</strong>s lycées professionnels. Si ce<br />

soutien est prévu dès <strong>le</strong> début de l’année, il n’apparaîtra pas comme une sanction de cours d’année<br />

comme cela semb<strong>le</strong> être souvent perçu. Le suivi des élèves devra être personnalisé et prendre en<br />

compte l’individualisation des parcours.<br />

5


Revoir <strong>le</strong> contenu de certains cours et en intégrer de nouveaux<br />

Proposition 3 : Rendre obligatoire <strong>le</strong>s cours d’économie en seconde pour tous <strong>le</strong>s élèves<br />

Les cours de « Sciences Economiques et Socia<strong>le</strong>s » sont aujourd’hui facultatifs en seconde et environ<br />

un jeune <strong>sur</strong> deux en suivrait. Pourtant, <strong>le</strong>s cours d’économie permettent d’initier <strong>le</strong>s élèves au monde<br />

du travail et à la compréhension des enjeux économiques et sociaux. Ils <strong>le</strong>ur permettent <strong>sur</strong>tout de<br />

pouvoir goûter à l’économie avant de s’orienter dans une filière en première. Les sondages et<br />

consultations montrent d’ail<strong>le</strong>urs que la communauté éducative et <strong>le</strong>s parents d’élèves verraient d’un<br />

bon œil que tous <strong>le</strong>s jeunes suivent ces cours. Nous proposons donc que l’enseignement de<br />

l’économie soit obligatoire pour tous en seconde.<br />

Néanmoins, l’enseignement prodigué actuel<strong>le</strong>ment ne vise pas suffisamment l’acquisition de théories<br />

fondamenta<strong>le</strong>s et de notions de base d’analyse des marchés. Comme <strong>le</strong> suggère <strong>le</strong> rapport Chiappori de<br />

2008, il faudrait ainsi centrer <strong>le</strong> cours <strong>sur</strong> l‘apprentissage des concepts et des instruments de base de la<br />

science économique, autour de ses acquis <strong>le</strong>s plus as<strong>sur</strong>és, c‘est-à-dire de quelques principes simp<strong>le</strong>s<br />

expliquant comment <strong>le</strong>s gens prennent <strong>le</strong>urs décisions et interagissent, quel<strong>le</strong> est l‘utilité de l‘échange,<br />

et <strong>le</strong> cas échéant, comment <strong>le</strong> niveau de vie d‘un pays dépend de sa capacité de production. De manière<br />

ponctuel<strong>le</strong> et appropriée, l’enseignement pourrait éga<strong>le</strong>ment être mis en relation avec l’actualité<br />

économique. La refondation de ce cours contribuerait à revaloriser la voie L-ES que nous proposons.<br />

Proposition 4 : Supprimer l’ECJS actuel et instaurer un véritab<strong>le</strong> cours d’enseignement<br />

civique en termina<strong>le</strong><br />

Le lycée doit aussi avoir pour mission de faire des lycéens de véritab<strong>le</strong>s citoyens éclairés capab<strong>le</strong>s de<br />

comprendre <strong>le</strong>s enjeux du monde contemporain et <strong>le</strong> fonctionnement de la société qui <strong>le</strong>s entoure.<br />

Malheureusement, ce genre d’enseignement n’existe pas. Actuel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s cours d’ECJS<br />

interviennent trop tôt et désintéressent <strong>le</strong>s élèves qui sont alors à plus de quatre années du droit de<br />

vote. Etre citoyen c’est comprendre notamment <strong>le</strong> fonctionnement et <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> joué par <strong>le</strong>s institutions<br />

ainsi que <strong>le</strong>s droits et <strong>le</strong>s obligations inhérents à la citoyenneté républicaine. Or tout cela ne va pas de<br />

soi et nécessite une formation approfondie : on ne naît pas citoyen mais on <strong>le</strong> devient et dans la<br />

formation de cette conscience citoyenne, l’éco<strong>le</strong> a un rô<strong>le</strong> déterminant à jouer.<br />

Nous proposons la mise en place, dès la termina<strong>le</strong>, d’un cours obligatoire d’une heure<br />

par semaine d’enseignement civique et juridique. Il permettra aux élèves d’aborder <strong>le</strong><br />

fonctionnement des institutions politiques françaises et européennes, l’organisation de la justice, <strong>le</strong>s<br />

droits et <strong>le</strong>s devoirs inhérents à la citoyenneté, <strong>le</strong> fonctionnement des comptes publics ainsi que la<br />

Sécurité Socia<strong>le</strong> et une brève introduction au droit. Cet enseignement n’a pas pour objectif d’aborder<br />

toutes ces thématiques en profondeur mais de permettre aux étudiants de bénéficier de suffisamment<br />

de connaissances pour comprendre <strong>le</strong> monde qui <strong>le</strong>s entoure. Ce cours sera dispensé par un<br />

professeur d’histoire et un profeseur de sciences économiques qui alterneront selon <strong>le</strong>s sujets<br />

abordés. Comme tout enseignement, il fera l’objet d’une évaluation en contrô<strong>le</strong> continu et d’une<br />

épreuve au baccalauréat.<br />

Proposition 5 : Instaurer un cours philosophique de « compréhension des religions » en<br />

classe de première<br />

Sept ans après <strong>le</strong> rapport Debray et <strong>le</strong> séminaire national interdisciplinaire <strong>sur</strong> l'enseignement du fait<br />

religieux à l'éco<strong>le</strong> laïque, la question de savoir comment cet enseignement peut se développer est<br />

toujours posée. A l’heure ou <strong>le</strong> relativisme prévaut au sein de l’éco<strong>le</strong>, et alors que la laicité y est<br />

malheureusement détournée pour s’interdire de par<strong>le</strong>r des religions, nous pensons qu’il est<br />

indispensab<strong>le</strong> d’introduire au lycée une approche des religions plus poussée que ce qui est vu en<br />

histoire, souvent dans un cadre unique de conflits historiques.<br />

Les religions - <strong>le</strong>urs va<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>urs histoires, <strong>le</strong>urs messages - ne sont en effet pas assez connues de la<br />

jeunesse. Cela créé un véritab<strong>le</strong> vide propice aux extrémismes, à l’intolérance, aux bricolages<br />

fanatiques et aux récupérations de toutes sortes. Nous proposons donc de créer un cours<br />

obligatoire de « compréhension des religions » à raison d’une heure toutes <strong>le</strong>s deux<br />

semaines en classe de première. Les professeurs de philosophie se succéderaient dès la première<br />

(ils enseignent actuel<strong>le</strong>ment uniquement en termina<strong>le</strong>) pour inviter <strong>le</strong>s élèves à la réf<strong>le</strong>xion. Il ne<br />

6


s’agit pas de faire de ce cours un catéchisme, il s’agit de donner la possibilité aux élèves de discuter et<br />

de débattre des religions dans un cadre philosophique, avec des connaissances à l’appui et un<br />

professeur qui encadrera <strong>le</strong>s discussions. Ce cours ne donnera lieu qu’à un test de connaissance et<br />

préparera <strong>le</strong>s élèves au cours de philosophie généra<strong>le</strong> dispensé en termina<strong>le</strong> : l’histoire de la<br />

philosophie va de pair avec cel<strong>le</strong> des religions.<br />

Proposition 6 : Mettre en place des ateliers de langue notamment avec des étudiants<br />

d’Erasmus<br />

Un élève du secondaire s’exprime en anglais moins de 1h30 par an en moyenne. L’expression est<br />

certes limitée par <strong>le</strong> nombre d’élèves mais éga<strong>le</strong>ment restreinte par <strong>le</strong>s sujets abordés, bornés par<br />

l’atteinte d’un objectif pédagogique en vue d’un examen. Nous voulons non seu<strong>le</strong>ment augmenter<br />

sensib<strong>le</strong>ment cette durée mais <strong>sur</strong>tout permettre aux élèves de s’exprimer dans un cadre plus<br />

favorab<strong>le</strong>, <strong>sur</strong> des sujets de conversations courantes afin de développer <strong>le</strong>ur pratique de l’anglais.<br />

Nous proposons donc de créer des ateliers de « langue courante » pour la LVI et la LV2,<br />

accessib<strong>le</strong>s à tous <strong>le</strong>s élèves, facultatifs et organisés parallè<strong>le</strong>ment aux cours de<br />

langues. Ils seront animés par des étudiants adultes étrangers autour d’un groupe restreint d’élèves.<br />

L’animateur doit avoir une certaine proximité d’âge avec <strong>le</strong>s élèves afin de susciter une curiosité puis<br />

une complicité. Le bénéfice attendu est une amélioration du niveau et de l’aisance à oral. Il serait<br />

opportun d'utiliser <strong>le</strong> réseau Erasmus, qui constitue un formidab<strong>le</strong> vivier international et<br />

multiculturel, pour inviter <strong>le</strong>s étudiants étrangers en séjour universitaire en France à devenir<br />

assistants de langues. L’étudiant serait rémunéré par <strong>le</strong> lycée et <strong>le</strong> recrutement pourrait en partie se<br />

faire par <strong>le</strong> biais des partenariats existants dans la région avec <strong>le</strong>s universités étrangères dans la<br />

région (rô<strong>le</strong> de la commune et du département), voire éga<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong> cadre d'un Service Civil<br />

Européen que nous avons déjà proposé dans nos livres <strong>blanc</strong>s précédents.<br />

Introduire plus de méritocratie au lycée<br />

Proposition 7 : Afficher un classement des élèves par quarti<strong>le</strong>s à l’issue de chaque<br />

conseil<br />

Il n’existe actuel<strong>le</strong>ment pas de classement des élèves au lycée. L’élève ne dispose donc pas forcément<br />

de réels moyens chiffrés pour se me<strong>sur</strong>er relativement à ses camarades. Sur <strong>le</strong> bul<strong>le</strong>tin de note, on ne<br />

voit que la moyenne individuel<strong>le</strong>, cel<strong>le</strong> du plus faib<strong>le</strong>, cel<strong>le</strong> du plus fort et cel<strong>le</strong> de la classe. Les<br />

conseils de classe donnent <strong>le</strong>urs avis sans avoir de classement des élèves, d’où <strong>le</strong>s appréciations<br />

parfois tronquées qui peuvent être faites. L’idée est de créer un schéma vertueux de comparaison<br />

entre <strong>le</strong>s élèves pour qu’ils puissent suivre <strong>le</strong>ur progression relative et me<strong>sur</strong>er <strong>le</strong>urs efforts.<br />

Dès la première, nous proposons donc que chaque établissement affiche, pour chaque<br />

classe, un classement des élèves par quarti<strong>le</strong>s à l’issue de chaque conseil (de classe et<br />

des professeurs, soit 4 classements par an : voir proposition 18) et portant <strong>sur</strong> <strong>le</strong>ur<br />

moyenne généra<strong>le</strong> et dans chacune des matières. Pour éviter tout sentiment de<br />

discrimination seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> quarti<strong>le</strong> figurera <strong>sur</strong> ce classement, la place exacte n’apparaîtra que <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong> bul<strong>le</strong>tin de note. Il ne s’agit pas de stigmatiser <strong>le</strong>s plus faib<strong>le</strong>s, mais plutôt de <strong>le</strong>s inciter à<br />

progresser et de permettre aux élèves de me<strong>sur</strong>er <strong>le</strong>urs efforts. Un élève c’est aussi un élément d’une<br />

classe et donc d’un ensemb<strong>le</strong> qu’il faut utiliser pour créer une dynamique positive de comparaison et<br />

d’interaction.<br />

Proposition 8 : Récompenser <strong>le</strong>s élèves <strong>le</strong>s plus méritants par des échanges d’un an avec<br />

<strong>le</strong>s lycées français de l’étranger en Europe<br />

La présence de très nombreux lycées français à l’étranger est une chance unique pour la France.<br />

Actuel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s bourses AEFE permettent à des lycéens de passer une année entière dans l’un des 6<br />

lycées français partenaires. Ce dispositif est destiné aux élèves de seconde et de première des<br />

établissements scolaires publics ou privés sous contrat. Nous souhaitons mieux utiliser ce réseau afin<br />

de récompenser de manière origina<strong>le</strong> <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs.<br />

7


Afin d’exploiter encore davantage l’opportunité que constitue la présence de lycées français à<br />

l’étranger, nous proposons d’étendre <strong>le</strong> dispositif des bourses AEFE à l’ensemb<strong>le</strong> des lycées français<br />

de l’Union Européenne (plus d’une trentaine environ) et de l’élargir jusqu’aux classes de termina<strong>le</strong>.<br />

Nous souhaitons que chaque lycée français à l’étranger puisse accueillir au minimum<br />

deux boursiers français méritants par niveau, de la seconde à la termina<strong>le</strong>, soit 6<br />

élèves accueillis tous <strong>le</strong>s ans. Ce dispositif devrait donc profiter à au moins 180 élèves par an,<br />

choisis par <strong>le</strong>s académies, <strong>sur</strong> la base du volontariat, pour <strong>le</strong>urs résultats.<br />

La sé<strong>le</strong>ction ne doit pas se faire uniquement <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s aptitudes linguistiques mais éga<strong>le</strong>ment <strong>sur</strong> la<br />

motivation de l’étudiant et <strong>sur</strong> <strong>le</strong> projet professionnel ou éducatif qu’il aura bâti. Les frais de scolarité,<br />

désormais gratuits pour la termina<strong>le</strong> à l’étranger, seront pris en charge par l’Etat comme <strong>le</strong> prévoit <strong>le</strong><br />

dispositif actuel afin de permettre à tous <strong>le</strong>s élèves de profiter des opportunités européennes. Les<br />

famil<strong>le</strong>s <strong>sur</strong> place seront chargées d’accueillir et d’héberger l’étudiant afin de lui permettre de<br />

découvrir la culture loca<strong>le</strong> et de partager avec lui une expérience unique.<br />

8


Nos propositions phares :<br />

Orientation<br />

Tenir compte, en plus de l'obtention du bac, des dossiers de première et de termina<strong>le</strong> à l'entrée de<br />

l'université<br />

Donner une deuxième chance aux redoublants avec un examen de rattrapage mi-août<br />

Créer un Dossier d’Orientation Personnalisé pour chaque élève<br />

Organiser l’année scolaire en de véritab<strong>le</strong>s semestres avec 2 conseils de classe et 2 conseils des<br />

professeurs<br />

Le constat :<br />

Les lycées orientent actuel<strong>le</strong>ment à la fois mal et pas assez. Les conseil<strong>le</strong>rs d’orientation, qui<br />

connaissent très mal <strong>le</strong> marché du travail et ses rapports avec <strong>le</strong>s filières du secondaire et du<br />

supérieur, ne jouent pas <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> qu’ils devraient. L’orientation des lycéens, qui n’est pas<br />

suffisamment personnalisée et continue, se fait trop souvent par défaut ou de manière subie.<br />

De manière généra<strong>le</strong>, nous avons constaté que <strong>le</strong> lycée était trop imperméab<strong>le</strong> au monde du<br />

travail. Cela décourage la prise de conscience des lycéens qui ne voient pas plus loin que la<br />

fin de l’année. Leur orientation est trop discontinue et pas assez cohérente. Beaucoup d’entre<br />

eux finissent par faire des mauvais choix, <strong>le</strong>s choix improvisés de la dernière minute. Nous<br />

avons voulu aussi aborder <strong>le</strong> sujet ô combien important du baccalauréat dont <strong>le</strong> niveau est<br />

beaucoup trop en-deçà des exigences de l’enseignement supérieur.<br />

Notre vision :<br />

Les lycéens doivent être davantage confrontés au monde du travail : ils sont assez âgés pour<br />

une prise de conscience et c’est, à nos yeux, <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur des moyens pour <strong>le</strong>s sensibiliser à<br />

<strong>le</strong>ur orientation. Plutôt que de <strong>le</strong>s encombrer de prospectus ou de sites web qu’ils ne<br />

regarderont pas, nous préférons <strong>le</strong>ur amener des exemp<strong>le</strong>s de métiers directement dans <strong>le</strong>ur<br />

sal<strong>le</strong> de classe. Le lycée doit donc devenir <strong>le</strong> lieu où l’on commence à penser à sa vie<br />

professionnel<strong>le</strong> pour établir un cerc<strong>le</strong> vertueux : information, prise de conscience, meil<strong>le</strong>ure<br />

implication dans <strong>le</strong>s études, meil<strong>le</strong>ure orientation, etc. Pour cela, il faut aussi as<strong>sur</strong>er un suivi<br />

davantage personnalisé des élèves, un suivi écrit, <strong>sur</strong> la durée et en collaboration avec <strong>le</strong>s<br />

professeurs et <strong>le</strong>s conseil<strong>le</strong>rs d’orientation. Seu<strong>le</strong> la continuité permet de me<strong>sur</strong>er <strong>le</strong>s<br />

motivations de l’élève et son potentiel. C’est d’ail<strong>le</strong>urs pour cela que nous voulons une fois<br />

pour toute cesser l’hypocrisie du recrutement des universités <strong>sur</strong> la seu<strong>le</strong> base du bac qui<br />

malmène et fait échouer tant d’étudiants.<br />

Revoir <strong>le</strong>s modalités de passage entre <strong>le</strong> lycée et l’université<br />

Proposition 9 : Tenir compte, en plus de l'obtention du bac, des dossiers de première et<br />

de termina<strong>le</strong> à l'entrée de l'université<br />

Le baccalauréat est une exception à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s Français restent profondément attachés. Le fait<br />

qu’aujourd’hui 64% d’une classe d’âge l’obtienne suffit à la présenter comme une réussite. Nous ne<br />

partageons pas ce constat. Le baccalauréat a souffert de la démocratisation de l’enseignement et,<br />

année après année, son niveau a baissé pour qu’une majorité d’élèves l’obtienne. Il aurait fallu é<strong>le</strong>ver<br />

<strong>le</strong> niveau des élèves à celui du baccalauréat plutôt que de rabaisser ce dernier au niveau des élèves. Il<br />

ne remplit plus sa fonction première de donner aux élèves <strong>le</strong>s moyens d’al<strong>le</strong>r étudier dans<br />

9


l’enseignement supérieur. Le taux d’échec de 50% en première année d’université en témoigne<br />

fortement. Aujourd’hui, alors que <strong>le</strong>s filières dites « sé<strong>le</strong>ctives » (soit 50% des formations de<br />

l’enseignement supérieur) ont déjà acté cette dégradation du baccalauréat en demandant aussi <strong>le</strong><br />

dossier de l’élève, l’université (hormis <strong>le</strong>s IUT) continue de considérer la seu<strong>le</strong> obtention du<br />

baccalauréat comme une garantie de niveau. Au final ce sont <strong>le</strong>s étudiants qui paient chèrement ce<br />

mensonge et cette hypocrisie par des échecs et des redoub<strong>le</strong>ments massifs avant la licence.<br />

Nous proposons donc qu'en plus de l'obtention du bac, <strong>le</strong>s universités tiennent<br />

désormais compte du dossier de première et de termina<strong>le</strong> de l'élève. Nous ne sommes<br />

par ail<strong>le</strong>urs pas fermés, à terme, à l'idée d'une forme de séléction à l'entrée de<br />

l'université permettant d'augmenter à 50% (contre 38% aujourd hui) la part d'une<br />

classe d'âge à bac + 5.<br />

Aider davantage <strong>le</strong>s élèves avec des difficultés<br />

Proposition 10 : Donner une deuxième chance aux redoublants avec un examen de<br />

rattrapage mi-août<br />

Selon l’OCDE, la France détient <strong>le</strong> record mondial des redoub<strong>le</strong>ments alors qu’el<strong>le</strong> dépense davantage<br />

pour ses lycéens que la moyenne des pays de l’OCDE. Chaque année, environ 15 % des élèves de<br />

seconde n’arrivent pas à passer en année supérieure. Ce chiffre s’élève à 20% pour <strong>le</strong>s demandes<br />

d’orientation vers <strong>le</strong>s séries S et ES, et nombre de parents demandent <strong>le</strong> redoub<strong>le</strong>ment de <strong>le</strong>urs<br />

enfants pour s’as<strong>sur</strong>er d’un passage en première S.<br />

Nous estimons qu’il est inuti<strong>le</strong> d’interdire <strong>le</strong>s redoub<strong>le</strong>ments comme c’est souvent proposé : il est<br />

ab<strong>sur</strong>de de croire que <strong>le</strong>s élèves progressent et mûrissent tous à la même vitesse. Il faut cependant<br />

pouvoir <strong>le</strong>s éviter en amont grâce à une meil<strong>le</strong>ure orientation, et <strong>sur</strong>tout donner une deuxième<br />

chance aux redoublants. Nous proposons donc de mettre en place un examen de passage<br />

volontaire vers la mi-août, avant la reprise des cours, pour tous <strong>le</strong>s redoublants qui<br />

souhaitent utiliser <strong>le</strong>s vacances d’été pour rattraper <strong>le</strong>urs lacunes. Cet examen devra être<br />

suffisamment exigent pour qu’il ne devienne pas une porte dérobée pour contourner <strong>le</strong><br />

redoub<strong>le</strong>ment.<br />

Proposition 11 : Supprimer <strong>le</strong>s ZEP et faire un ciblage plus précis pour un meil<strong>le</strong>ur<br />

redéploiement des priorités et des moyens<br />

Depuis 20 ans, <strong>le</strong>s ZEP (Zones d’Education Prioritaire) ont été étendues, et <strong>le</strong>s structures (ZUS, ZFU,<br />

ZRU) multipliées. Le constat reste pourtant <strong>le</strong> même : <strong>le</strong>s lycéens scolarisés dans ces dîtes Zones<br />

d’Education Prioritaires connaissent toujours un taux d’échec, au bac et dans la poursuite d’études,<br />

nettement supérieur à la moyenne. Pour beaucoup de ces élèves, <strong>le</strong> lycée et l’éco<strong>le</strong> ont perdu de <strong>le</strong>ur<br />

sens. Les parents des élèves scolarisés en ZEP sont souvent éloignés du système scolaire français et<br />

n’ont pas confiance en l’éco<strong>le</strong> de la République. L’influence familia<strong>le</strong> est pourtant un facteur<br />

déterminant dans la réussite scolaire et dans l’orientation des lycéens. Certains élèves motivés ne<br />

réussissent pas <strong>le</strong>urs études à cause d’un environnement social peu ou pas propice aux études<br />

(famil<strong>le</strong> nombreuse, pas de chambre individuel<strong>le</strong>, « l’appel du quartier et des potes », etc.).<br />

Comme nous l’avions déjà fait dans <strong>le</strong> rapport des Pépites de la Nation (à consulter <strong>sur</strong> notre site<br />

web), nous proposons de supprimer <strong>le</strong>s ZEP afin de mieux cib<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s véritab<strong>le</strong>s lycées en<br />

grande difficulté. Cette suppression permettra d’établir une nouvel<strong>le</strong> priorisation des<br />

lycées en difficulté pour un meil<strong>le</strong>ur redéploiement des moyens selon <strong>le</strong>s zones. A nos<br />

yeux, <strong>le</strong>s 200 lycées identifiés en priorité par <strong>le</strong> Plan Banlieue est un exemp<strong>le</strong> de ciblage plus<br />

intelligent que la simp<strong>le</strong> extension continue des ZEP qui a fait perdre de la va<strong>le</strong>ur et de la pertinence à<br />

cette etiquette. Les critères de hiérarchisation pourront être définis selon <strong>le</strong> taux de réussite au bac,<br />

l’axe de progression mais éga<strong>le</strong>ment la catégorie socio-professionnel<strong>le</strong> des parents scolarisés dans ces<br />

lycées, et non plus seu<strong>le</strong>ment en fonction des statistiques relatives à la vio<strong>le</strong>nce, parfois gonflées par<br />

<strong>le</strong>s directeurs d’établissement. Nous proposons aussi d’accélérer la création d’internats<br />

dans <strong>le</strong>s lycées d’excel<strong>le</strong>nce pour accueillir <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs élèves issus des quartiers<br />

diffici<strong>le</strong>s. Plus qu’un mixage social et culturel, il s’agit d’offrir à ces lycéens des conditions propices à<br />

la réf<strong>le</strong>xion qu’ils ne retrouvent pas forcément à <strong>le</strong>ur domici<strong>le</strong>.<br />

10


Confronter <strong>le</strong>s élèves à la vie active future<br />

Proposition 12 : Demander aux élèves d’avoir fait au moins deux stages de courte durée<br />

avant la première et créer un réseau des anciens capab<strong>le</strong> des <strong>le</strong>s aider dans cette<br />

recherche<br />

Un nombre accru de stages est nécessaire afin de permettre aux élèves de se faire une idée concrète<br />

du monde du travail et d’affiner ainsi <strong>le</strong>urs projets d’études supérieures et/ou professionnels. Un<br />

simp<strong>le</strong> stage d’une semaine au collège, comme c’est <strong>le</strong> cas actuel<strong>le</strong>ment, est insuffisant et ne donne<br />

aucune vision <strong>sur</strong> <strong>le</strong> monde de l’entreprise. Nous voulons doub<strong>le</strong>r cette expérience et nous<br />

proposons que <strong>le</strong>s élèves fassent au moins deux stages (une semaine pour <strong>le</strong> premier,<br />

deux pour <strong>le</strong> deuxième) avant <strong>le</strong>ur entrée en première. Afin d’éviter que <strong>le</strong>s élèves manquent<br />

trop d’heures de cours, ce stage pourra être réalisé dans une période qui serait à cheval entre une fin<br />

de période de cours et un début de vacances scolaires. Le rapport de stage et son appréciation devront<br />

être inscrits dans <strong>le</strong> Dossier d’Orientation Personnalisé (proposition 17).<br />

Pour faciliter la recherche, nous proposons que soit créée, dans chaque lycée, une base de<br />

données gérée par l’administration du lycée et recensant <strong>le</strong>s offres de stages du bassin<br />

local. Il s’agit de permettre une plus grande égalité des chances et la fin d’une discrimination en<br />

fonction du réseau parental. Cette base de données devra être gérée par <strong>le</strong> proviseur et pourra bien<br />

sûr être alimentée par <strong>le</strong>s parents d’élèves et <strong>le</strong>s anciens élèves volontaires qui doivent davantage être<br />

incités à s’impliquer dans la vie de <strong>le</strong>ur ancien lycée, notamment grâce à un « réseau des<br />

anciens » dont nous proposons la mise en place. Les entreprises ne doivent pas être <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s<br />

à accueillir des jeunes, il faut inclure plus largement dans <strong>le</strong>s possibilités de stages <strong>le</strong>s établissements<br />

publics et <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités territoria<strong>le</strong>s. Dans cette base de données, <strong>le</strong>s stages reconduits d’une année<br />

<strong>sur</strong> l’autre devraient faire l’objet d’une notation par l’élève et <strong>le</strong> professeur principal, et <strong>le</strong>s rapports<br />

de stage devraient être mis en ligne.<br />

Proposition 13 : Instaurer, à la place des heures de vie, des interventions régulières<br />

d’actifs pour une présentation de <strong>le</strong>ur métier auprès des élèves<br />

Parce qu’ils ne connaissent pas <strong>le</strong>s métiers, <strong>le</strong>s lycéens se trouvent trop souvent dépourvus lorsqu’il<br />

s’agit de commencer à construire un projet professionnel. Cette grave lacune de connaissance doit<br />

être corrigée dès <strong>le</strong> lycée. Pour cela, nous proposons de remplacer, dès la seconde, <strong>le</strong>s<br />

heures de vie de classe par des interventions d’actifs (professionnels ou parents<br />

d’élèves) à raison d’une heure par mois. Actuel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s heures de vie sont au mieux utilisées<br />

par <strong>le</strong>s professeurs pour rattraper des heures de cours, au pire une occasion de sécher un cours dans<br />

<strong>le</strong>quel l’élève n’apprend et ne décide rien. L’intervention d’actifs permettra à une classe de voir près<br />

d’une dizaine de professionnels par an et par niveau. Les réseaux d’anciens élèves permettront de<br />

faciliter l’intervention de professionnels dans <strong>le</strong>s classes, pour présenter <strong>le</strong>ur métier et répondre aux<br />

questions des élèves. Il s’agit d’amener <strong>le</strong>s métiers dans la sal<strong>le</strong> de classe et de permettre un dialogue<br />

direct entre élèves et actifs, ce qui aura plus d’impact que des dizaines de prospectus d’information.<br />

Informer davantage et mieux parents et élèves<br />

Proposition 14 : Faire publier par chaque lycée des statistiques <strong>sur</strong> <strong>le</strong> devenir de ses<br />

bacheliers<br />

Il faut que, lorsqu’ils choisissent <strong>le</strong>ur lycée, <strong>le</strong>s élèves puissent avoir dans <strong>le</strong>urs mains <strong>le</strong>s<br />

informations nécessaires pour faire un choix cohérent avec <strong>le</strong>ur orientation. Actuel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s<br />

informations proposées sont très insuffisantes. Conscient de ces lacunes, <strong>le</strong> Ministère de l'Education<br />

Nationa<strong>le</strong> a déjà prévu la mise en place de trois indicateurs supplémentaires pour 2010: <strong>le</strong> taux de<br />

réussite au bac, <strong>le</strong> taux d’accès de seconde et de première au bac et la proportion de bacheliers parmi<br />

<strong>le</strong>s sortants.<br />

11


Cela est nécessaire mais insuffisant à nos yeux. Les élèves doivent aussi et <strong>sur</strong>tout savoir où vont <strong>le</strong>s<br />

bacheliers de <strong>le</strong>ur lycée afin de me<strong>sur</strong>er son excel<strong>le</strong>nce, sa spécificité et son évolution. Nous<br />

proposons donc la publication d’un indicateur qui dévoi<strong>le</strong>, pour tous <strong>le</strong>s lycées,<br />

l'orientation effective prise par <strong>le</strong>s élèves après <strong>le</strong> bac. Cet indicateur informera<br />

concrètement <strong>le</strong>s élèves du devenir de <strong>le</strong>urs prédécesseurs, s’ils entrent directement dans la vie<br />

active où s’ils poursuivent <strong>le</strong>urs études et dans cas vers quel<strong>le</strong>s formations ils se sont orientés. A la<br />

lumière de ces nouvel<strong>le</strong>s statistiques, proviseurs et enseignants seront en me<strong>sur</strong>e de me<strong>sur</strong>er et de<br />

changer <strong>le</strong>ur politique. Avec plus d’informations, parents et élèves pourront faire un choix réfléchi et<br />

mieux adapté.<br />

Proposition 15 : Créer des délégations de lycéens professionnels chargés d’al<strong>le</strong>r<br />

promouvoir <strong>le</strong>urs filières professionnel<strong>le</strong>s auprès des élèves afin de <strong>le</strong>s revaloriser<br />

Adapté à certains profils d’élèves, <strong>le</strong> lycée professionnel est un véritab<strong>le</strong> tremplin pour l’emploi ou<br />

pour la poursuite des études. L’étiquette « lycée pro » reste encore malheureusement dévalorisée car<br />

considérée comme une voie de garage. Il faut changer cette image pour que sa réputation soit enfin<br />

plus cohérente avec la réalité d’une formation qui permet souvent une meil<strong>le</strong>ure intégration <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

marché du travail. Actuel<strong>le</strong>ment, élèves, parents et enseignants sont mal informés et connaissent peu<br />

<strong>le</strong>s possibilités offertes par la voie professionnel<strong>le</strong>. L’orientation en lycée professionnel se fait souvent<br />

par l’échec ou <strong>le</strong> manque de motivation et <strong>le</strong>s conseil<strong>le</strong>rs d’orientation ne disposent pas de<br />

connaissances suffisantes <strong>le</strong>ur permettant de bien conseil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s élèves <strong>sur</strong> cette filière.<br />

Pour mieux informer <strong>le</strong>s élèves <strong>sur</strong> <strong>le</strong> lycée professionnel, nous proposons la création de<br />

délégations d’étudiants professionnels qui iraient ponctuel<strong>le</strong>ment animer des réunions<br />

dans <strong>le</strong>s classes de secondes et au collège. Le but est de casser l’image péjorative actuel<strong>le</strong> des<br />

lycées professionnels en permettant aux élèves de rencontrer des étudiants engagés dans cette voie<br />

pouvant échanger <strong>sur</strong> <strong>le</strong>urs expériences. Il faut aussi rapidement revoir la rédaction du<br />

contenu des formations afin de la rendre plus lisib<strong>le</strong> et mieux compréhensib<strong>le</strong> pour un<br />

néophyte. Actuel<strong>le</strong>ment, l’élève qui cherche une information <strong>sur</strong> une filière professionnel<strong>le</strong> a <strong>le</strong><br />

choix entre <strong>le</strong> langage plus ou moins hermétique du référentiel et <strong>le</strong> résumé trop général des<br />

brochures documentaires.<br />

Améliorer <strong>le</strong> suivi des élèves<br />

Proposition 16 : Créer un Dossier d’Orientation Personnalisé pour chaque élève<br />

Il n’y a actuel<strong>le</strong>ment pas de suivi personnalisé de l’orientation pour <strong>le</strong>s élèves. Un élève qui change de<br />

professeur et/ou d’établissement au fil des années ne bénéficie d’aucun suivi sérieux capab<strong>le</strong> de <strong>le</strong><br />

conseil<strong>le</strong>r. Afin de remédier à ce problème, nous proposons de mettre en place dès la seconde<br />

un « Dossier d’Orientation Personnalisé » qui conserverait <strong>le</strong>s motivations et <strong>le</strong>s<br />

démarches d’orientation de l’élève. Ce dossier sera géré par l’élève et conservé par<br />

l’établissement de manière à pouvoir être accessib<strong>le</strong> à l’ensemb<strong>le</strong> de l’équipe éducative. Il pourra être<br />

utilisé comme un véritab<strong>le</strong> <strong>le</strong>vier pour créer une continuité capab<strong>le</strong> d’identifier fondamenta<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s<br />

aspirations de l’élève en tous lieux et en tous temps.<br />

Le Dossier d’Orientation Personnalisé s’enrichira des diverses expériences de l’élève comme <strong>le</strong>s<br />

rencontres avec <strong>le</strong>s actifs (cf. proposition 12), <strong>le</strong>s rencontres avec <strong>le</strong>s conseil<strong>le</strong>rs d’orientation (cf.<br />

proposition 16), ou encore <strong>le</strong>s rapports de stage (cf. proposition 11) et sera commenté chaque<br />

semestre par <strong>le</strong> professeur principal. Ces annotations permettront ainsi à l’élève et à sa famil<strong>le</strong> d’avoir<br />

un avis pédagogique relatif aux capacités et aux motivations de l’élève.<br />

Proposition 17 : Renforcer et diversifier la formation des conseil<strong>le</strong>rs d’orientation<br />

Les conseil<strong>le</strong>rs d’orientation (COPSI) jouent un rô<strong>le</strong> nécessaire pour <strong>le</strong>s élèves mais ils ont souvent un<br />

effet contreproductif <strong>sur</strong> <strong>le</strong>ur orientation. De toute évidence, <strong>le</strong>s étudiants sont aujurd’hui mal suivis<br />

et trop sont souvent livrés à eux-mêmes pour trouver <strong>le</strong>ur chemin professionnel. Les conseil<strong>le</strong>rs<br />

d’orientation n’ont qu’une connaissance parcellaire des réalités de l’enseignement supérieur et<br />

<strong>sur</strong>tout du monde du travail avec ses débuchés actuels et ses secteurs en tension. Il est donc urgent de<br />

12


epenser <strong>le</strong>ur formation. Actuel<strong>le</strong>ment, trois années de psychologie suffisent à devenir conseil<strong>le</strong>r<br />

d’orientation. Nous proposons d’améliorer la formation des conseil<strong>le</strong>rs d’orientation en<br />

modifiant <strong>le</strong>ur cursus pour qu’ils fassent désormais tous une année de psychologie,<br />

une année de ressources humaines et une année de stage au sein d’un établissement<br />

scolaire et de visites d’établissements d’enseignement supérieur. Il s’agit éga<strong>le</strong>ment de<br />

mettre en place une formation continue comme des stages d’été pour mettre à jour <strong>le</strong>urs<br />

connaissances dans un environnement sans cesse en mouvement.<br />

Les conseil<strong>le</strong>rs d’orientation pourront désormais compter <strong>sur</strong> <strong>le</strong> dossier personnel d’orientation (cf.<br />

proposition 15) pour mieux connaitre l’élève et ses démarches d’orientation. Il est aussi important<br />

qu’il soit présent en conseil de classe et <strong>sur</strong>tout en conseil des professeurs (cf. proposition 17). Enfin,<br />

nous proposons d’instituer un système de rencontres obligatoires entre élèves et<br />

conseil<strong>le</strong>rs d’orientation afin qu’ils se voient au moins deux fois en classe de seconde,<br />

et deux fois en classe de Termina<strong>le</strong>.<br />

Proposition 18 : Organiser l’année scolaire en de véritab<strong>le</strong>s semestres avec 2 conseils de<br />

classe et 2 conseils des professeurs<br />

Le découpage actuel en trimestre est inégal et injuste : alors que <strong>le</strong> premier trimestre dure 4 mois, <strong>le</strong><br />

deuxième dure 3 mois et <strong>le</strong> troisième 2 mois. Cette inégalité temporel<strong>le</strong> ne laisse pas <strong>le</strong> temps aux<br />

étudiants de se pencher sérieusement <strong>sur</strong> <strong>le</strong>ur orientation. De plus, el<strong>le</strong> permet à peine aux<br />

professeurs de repérer <strong>le</strong>s difficultés de l’élève, mais ne <strong>le</strong>ur donne aucun cas <strong>le</strong> temps d’y remédier.<br />

Pour solutionner ce problème, il faut une répartition plus juste des périodes d’évaluation et une<br />

intervention plus régulière des conseils chargés de par<strong>le</strong>r de l’élève. Nous proposons donc<br />

d’organiser, dès la seconde, l'année scolaire en semestres avec 2 conseils de classe à<br />

l’issue de chaque semestre et 2 conseils des professeurs au milieu de ces semestres.<br />

Début de l’année<br />

scolaire<br />

Organisation de l’année de première et termina<strong>le</strong><br />

Premier<br />

Semestre<br />

Conseil des<br />

professeurs<br />

Conseil de<br />

classe<br />

Deuxième<br />

Semestre<br />

Conseil des<br />

professeurs<br />

Conseil de<br />

classe<br />

Les conseils des professeurs prendraient la forme d’une réunion composée uniquement de<br />

professeurs, des conseil<strong>le</strong>rs d’orientation et du proviseur et chargée d’aborder l’orientation de l’élève<br />

en fonction de son Dossier Personnel d’Orientation (cf. proposition 17) et de ses notes. Nous estimons<br />

qu’une tel<strong>le</strong> organisation de l’année est la plus à même de donner la possibilité aux élèves de se<br />

rattraper en cas d'accidents de parcours. Les parents recevront quatre bul<strong>le</strong>tins pour un meil<strong>le</strong>ur<br />

suivi de la scolarité de <strong>le</strong>urs enfants. Enfin, une tel<strong>le</strong> organisation a <strong>le</strong> mérite de préparer <strong>le</strong>s élèves au<br />

rythme de l’enseignement supérieur qui est déjà organisé en semestres.<br />

13


Nos propositions phares :<br />

Vie lycéenne<br />

Donner la possibilité aux élèves de créer et de gérer des junior associations au sein du lycée<br />

Faire durer l’année scolaire jusqu'à fin juin et passer à 38 semaines de cours pour respecter <strong>le</strong>s<br />

programmes et éviter d’alourdir davantage <strong>le</strong>s emplois du temps hebdomadaires<br />

Le constat :<br />

La vie lycéenne est trop souvent considérée comme un sujet de seconde importance. El<strong>le</strong><br />

touche pourtant <strong>le</strong> bien-être des élèves et donc indirectement <strong>le</strong>ur motivation et <strong>le</strong>ur assiduité.<br />

L’année scolaire est trop compressée et <strong>le</strong>s programmes ne sont jamais étudiés jusqu’au bout<br />

car <strong>le</strong>s jours fériés, ponts et examens viennent empiéter <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s 36 semaines prévues. Nous<br />

avons aussi constaté que <strong>le</strong> lycée était trop souvent considéré comme un fardeau, un lieu<br />

ennuyant où l’absentéisme est synonyme de liberté. La relation qu’entretiennent professeurs<br />

et élève en pâtit forcément. El<strong>le</strong> s’est tel<strong>le</strong>ment détériorée que l’autorité est mise à mal par<br />

des élèves qui ne perçoivent plus <strong>le</strong>ur professeurs comme des transmetteurs de savoir pour<br />

<strong>le</strong>ur propre bien. Ils doivent désormais malheureusement jouer de plus en plus <strong>le</strong> rô<strong>le</strong><br />

d’éducateurs, voire de policiers, dans <strong>le</strong>ur propre sal<strong>le</strong> de classe.<br />

Notre vision :<br />

Un élève heureux est un élève qui apprend mieux et vite. Pour cela, <strong>le</strong>s élèves doivent arrêter<br />

de considérer <strong>le</strong> lycée comme une punition. L’ado<strong>le</strong>scence c’est l’envie de s’engager et de<br />

servir à quelque chose : il faut utiliser cette énergie et donner aux élèves l’opportunité de<br />

s’impliquer dans <strong>le</strong>ur lycée. C’est en encourageant <strong>le</strong>s initiatives et en responsabilisant <strong>le</strong>s<br />

élèves que <strong>le</strong>ur image du lycée changera pour devenir cel<strong>le</strong> d’un véritab<strong>le</strong> lieu de vie. Pour<br />

cela, il faut donc aussi rétablir <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> du professeur et cesser de lui faire porter l’autorité de<br />

l’établissement. Il doit pouvoir être libéré de responsabilités qui ne sont pas <strong>le</strong>s siennes pour<br />

enseigner et terminer ses programmes.<br />

Proposition 19 : Donner la possibilité aux élèves de créer et de gérer des junior<br />

associations au sein du lycée<br />

Les lycéens ont des idées et de l’énergie mais n’ont que rarement la possibilité de convertir <strong>le</strong>ur<br />

motivation au lycée, en s’investissant au sein d’un projet associatif. Les activités extrascolaires et<br />

l’engagement associatif doivent être encouragés. D’une part, ils permettent de développer des<br />

compétences, un dynamisme et un relationnel essentiels dans la vie professionnel<strong>le</strong>, d’autre part ils<br />

permettent d’orienter l’énergie des jeunes vers la réalisation de projets ou buts valorisants pour eux et<br />

pour la société. Garante de la transmission du savoir, l'éco<strong>le</strong> doit aussi être un lieu d'expression et<br />

d’initiative. El<strong>le</strong> doit sensibiliser <strong>le</strong>s jeunes <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sens de l’engagement et développer <strong>le</strong>ur esprit<br />

critique, et fournir un cadre viab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s accompagner dans <strong>le</strong>urs projets.<br />

Nous proposons donc la création et <strong>le</strong> développement de junior associations pour que<br />

<strong>le</strong>s lycéens puissent concrétiser <strong>le</strong>urs projets au sein du lycée. Des locaux seront mis à la<br />

disposition des élèves <strong>le</strong> soir après <strong>le</strong>s cours, et même <strong>le</strong>s week-ends. Les projets associatifs devront<br />

être encadrés par un « tuteur », professeur ou un personnel d’encadrement, choisi par l’élève ou <strong>le</strong><br />

petit groupe d’élèves. Chaque association aura un responsab<strong>le</strong> lycéen à sa tête, qui sera l’interlocuteur<br />

privilégié du tuteur : il rendra compte de l’action de l’association, ainsi que d’éventuels problèmes.<br />

Les juniors associations seront développées dans <strong>le</strong> cadre du Réseau National des Juniors Associations<br />

(RNJA) afin de garantir un dispositif simp<strong>le</strong> et f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>, sans bureaucratie excessive. Cet investissement<br />

ferait l’objet d’une reconnaissance « honorifique » au niveau du lycée, par la mise en place de prix,<br />

concours et manifestations valorisant <strong>le</strong>s réalisations des élèves. Aujourd’hui, il n’y a pas vraiment de<br />

14


liens entre <strong>le</strong>s lycéens des différentes filières. Nous pensons que ce genre d’association aura aussi pour<br />

effet indirect de rapprocher <strong>le</strong>s élèves, <strong>sur</strong>tout dans <strong>le</strong>s lycées polyva<strong>le</strong>nts où élèves des filières<br />

généra<strong>le</strong>s, technologiques et professionnel<strong>le</strong>s pourront travail<strong>le</strong>r ensemb<strong>le</strong> à atteindre un même<br />

objectif.<br />

Proposition 20 : Faire durer l’année scolaire jusqu'à fin juin et passer à 38 semaines de<br />

cours pour respecter <strong>le</strong>s programmes et éviter d’alourdir davantage <strong>le</strong>s emplois du<br />

temps hebdomadaires<br />

L'année scolaire du lycée français est répartie <strong>sur</strong> 36 semaines conformément à l'artic<strong>le</strong> L 521-1 du<br />

code de l'éducation. Avec près de 1 100 heures de cours par lycéen par an, et un nombre d'heures de<br />

cours hebdomadaire variant entre 30 et 40 heures, <strong>le</strong> ca<strong>le</strong>ndrier scolaire des lycéens français est un<br />

des plus chargés d'Europe. De même, étant donné la richesse des programmes, la compression de<br />

l'année scolaire en 36 semaines conduit <strong>le</strong>s élèves à devoir engranger un nombre considérab<strong>le</strong> de<br />

savoirs en un temps très réduit. Pourtant, cela ne se traduit pas, dans <strong>le</strong>s études internationa<strong>le</strong>s, par<br />

de meil<strong>le</strong>ures performances des lycéens français par rapport aux élèves issus de systèmes scolaires<br />

prévoyant un nombre plus réduit d'heures de cours.<br />

La semaine chargée des lycéens s'explique donc en premier lieu par la concentration des cours <strong>sur</strong><br />

une petite période. En réalité, ils ne suivent en plus jamais la totalité des 36 semaines de cours par<br />

an, du fait des ponts, jours fériés et des dates du baccalauréat. Les épreuves du baccalauréat, qui se<br />

tiennent généra<strong>le</strong>ment mi-juin, empiètent <strong>sur</strong> <strong>le</strong> nombre légal de semaines de cours. Dès lors, nous<br />

proposons de déplacer <strong>le</strong>s épreuves du baccalauréat dans <strong>le</strong>s tout derniers jours du<br />

mois de juin voire au début du mois de juil<strong>le</strong>t. Nous saluons à cet effet l’initative de<br />

« reconquête du mois de juin » lancée par <strong>le</strong> Ministre de l’Education Nationa<strong>le</strong> Xavier Darcos qui a<br />

permis de récupérer quinze jours de cours en juin. Mais nous souhaitons al<strong>le</strong>r plus loin et voir tout <strong>le</strong><br />

mois de juin dédié à l’enseignement, notamment pour <strong>le</strong>s classes de lycées non-concernées par <strong>le</strong>s<br />

épreuves du baccalauréat.<br />

Les français disposent d'une durée de vacances bien supérieure à cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs voisins européens. Il<br />

serait donc intéressant, de s'inspirer du modè<strong>le</strong> de certaines Länder ou des Pays Bas, en faisant<br />

débuter l'année scolaire dès <strong>le</strong> mois d'août, et d'envisager 9 semaines entre <strong>le</strong> début des cours à la fin<br />

du mois d'août et <strong>le</strong>s vacances de la Toussaint. Nous proposons donc de rallonger de deux<br />

semaines l’année scolaire au lycée par rapport au ca<strong>le</strong>ndrier actuel pour enfin donner<br />

la possibilité aux professeurs de bouc<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s programmes et éviter d’alourdir davantage<br />

<strong>le</strong>s emplois du temps hebdomadaires.<br />

Proposition 21 : Laisser uniquement proviseurs et CPE, et non plus <strong>le</strong>s professeurs,<br />

s’occuper du choix et de l’application des sanctions envers <strong>le</strong>s élèves<br />

Aujourd’hui, <strong>le</strong>s élèves considèrent souvent <strong>le</strong>ur professeur comme un éducateur et un policier. Il<br />

faut, une fois pour toute, fixer clairement <strong>le</strong>s frontières et rendre au professeur son rô<strong>le</strong> initial et<br />

unique : celui d’enseigner. Pour cela, il faut absolument que <strong>le</strong>s professeurs cessent de choisir et<br />

d’appliquer <strong>le</strong>s punitions. Nous proposons que, pour chaque établissement, <strong>le</strong> CPE et <strong>le</strong><br />

proviseur établissent une liste de sanctions connue de tous, et qu’ils soient <strong>le</strong>s seuls à<br />

<strong>le</strong>s appliquer. Ainsi <strong>le</strong> professeur sera dé<strong>le</strong>sté du choix de la sanction et de son application, il n’aura<br />

qu’à envoyer <strong>le</strong>s élèves fautifs vers <strong>le</strong> CPE et <strong>le</strong> proviseur qui se chargeront de <strong>le</strong> sanctionner. La<br />

sanction ne sera plus aléatoire, donc perçue comme injuste par l’élève, encore moins <strong>sur</strong>prenante, <strong>le</strong>s<br />

élèves ayant connaissance de la liste. Ainsi, <strong>le</strong> professeur sera moins considéré comme <strong>le</strong> bourreau<br />

qui inflige des punitions puisque qu’el<strong>le</strong>s ne relèveront plus de sa compétence.<br />

Nous estimons aussi que <strong>le</strong> respect doit être mutuel et que si l’élève doit respecter <strong>le</strong><br />

professeur, notamment en se <strong>le</strong>vant quand il rentre dans la classe, ce dernier doit<br />

utiliser systématiquement <strong>le</strong> vouvoiement pour s’adresser à ses élèves.<br />

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