Rapport_final_OGM_nov2006.pdf - FFEM
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Observatoire de la Guinée maritime – <strong>Rapport</strong> <strong>final</strong> – novembre 2006<br />
2.3 LA MISE EN VALEUR DU PLATEAU<br />
Les terroirs situés les plus à l’est et le plus en altitude sont essentiellement<br />
tournés vers l’élevage extensif. Les paysages se composent de trois éléments principaux.<br />
Les hauteurs, souvent tabulaires, qui dominent les bowé sont coiffées d’une vieille<br />
cuirasse pédologique extrêmement dure et épaisse, très perméable, héritée, au plus<br />
récent, du tertiaire. Inexploitable, et inexploitée, même pour des pâturages, elle est<br />
recouverte d’une savane boisée ou d’une forêt claire utilisée comme réserve semiforestière<br />
pour la chasse et le bois.<br />
Sur les versants parsemés de blocs éboulés, affleurent des altérites de grès plus<br />
ou moins argileux. Ils sont boisés et utilisés en défriche-brûlis pour la culture du fonio,<br />
peu exigeant et, plus rarement, du mil. A leur pied, les bowé, qui ne peuvent servir à<br />
rien d’autre, sont utilisés comme pâturages de saison des pluies. L’incendie est le seul<br />
moyen d’assurer une productivité minimale de ce qui devient alors, en saison des pluies,<br />
une belle prairie.<br />
Dans les bas-fonds colluviaux bien drainés, proches des habitations, les tapades,<br />
jardins permanents clôturés de haies vives, bénéficient des déchets organiques de toute<br />
l’exploitation. Enfin, les bas-fonds marécageux servent de pâturages de saison sèche.<br />
Ces paysages s’apparentent à ceux que l’on peut observer dans tout le Fouta-Djalon. Ils<br />
occupent la région de Télimélé et le nord-est de la Guinée Maritime.<br />
2.4 LES VILLES ET LEURS ROLES<br />
A cette diversification des paysages ruraux en fonction de leur situation dans le<br />
système écologique et de la dynamique de leur peuplement se superpose celle due à<br />
l’urbanisation et à la pénétration du changement qu’elles induisent en zone rurale par<br />
l’intermédiaire des flux. Ces différences transparaissent dans les paysages ruraux : pour<br />
des situations comparables au sein du système écologique, les modes de mise en valeur<br />
ont évolué de manières radicalement différentes en fonction de l’influence urbaine.<br />
L’influence urbaine est double. D’une part, les marchés exercent un très important<br />
effet d’orientation des modes de gestion vers la monétarisation et vers la satisfaction de<br />
la demande urbaine : maraîchage, huile de palme, sel, poisson séché, bois, charbon,<br />
mais aussi main-d’œuvre. Les multiples opportunités de gain, l’accès aux infrastructures<br />
de service public (éducation notamment), ont pour effet d’amplifier l’émigration rurale,<br />
drainant vers Conakry, mais aussi vers les centres urbains secondaires dynamiques, en<br />
particulier Kamsar, Fria et Kindia, les jeunes actifs ruraux, parfois accompagnés de leurs<br />
familles.<br />
La structure du maillage urbain de la Guinée Maritime s’appuie sur des bassins de<br />
peuplement plus ou moins bien connectés au tissu urbain par le réseau de routes et de<br />
pistes. Elle fait aussi apparaître des zones interstitielles ou enclavées, faiblement<br />
peuplées.<br />
La structuration de l’espace de la Guinée Maritime par le maillage urbain laisse<br />
apparaître une zonation aréolaire très marquée dont Conakry occupe le centre. Deux<br />
axes routiers majeurs rayonnent de la capitale : la RN 3 qui relie Conakry à Kolaboui (et<br />
qui se prolonge par les axes Kamsar-Boké et Tanéné-Fria), et la RN 1 qui dessert<br />
Mamou et, au-delà, les autres régions de Guinée, en passant par Kindia. Ceci reflète<br />
aussi une organisation administrative très centralisée où le découpage préfectoral<br />
(préfectures – sous-préfectures – secteurs) oriente largement les équipements publics.<br />
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