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Observatoire de la Guinée maritime – Rapport final – novembre 2006
irréguliers ou divisés. Issus de l’évolution des jachères arbustives denses, ces milieux
sont remarquables par la présence d’arbres massifs.
Au cœur de ces bosquets abandonnés s’est développée une flore dense,
essentiellement constituée d’arbustes sarmenteux et de lianes, rendant leur pénétration
difficile et créant ainsi une ambiance fraîche et sombre qui suggère aux populations
locales leur occupation par des êtres surnaturels. Leur fréquentation et leur exploitation y
sont, en conséquence, tout à fait déconseillées. Certains de ces îlots furent, ou sont,
également des lieux de cultes. Quand ils se trouvent proches des villages, ils abritent
parfois les sépultures des anciens ou les autels des sacrifices.
La richesse spécifique de ces milieux avoisine la trentaine d’espèces, proche de
celle des jachères. Néanmoins, ces formations présentent un intérêt écologique encore
plus grand que celui des arbres laissés en place dans les jachères. Certaines espèces se
trouvent strictement inféodées à ces milieux. Il s’agit essentiellement de grands arbres
comme Erythrophleum guineense ou Chlorophora excelsa. Se présentant parfois comme
des refuges pour la faune (principalement pour les primates), au cœur de vastes espaces
ouverts, ces îlots forestiers sont aussi à considérer comme des « réserves », ou des
« banques de semences », crucial pour la régénération de la biodiversité.
1.1.3 Jachères et Savanes à Borassus aethiopum (3)
La savane à Borassus aethiopum, correspond à une variante dans le système
jachère. Elle est strictement localisée dans la zone de Kanfarandé. Le passage répété des
feux semble avoir structuré ces formations : feux précoces de l’élevage et feux tardifs de
la défriche-brûlis. Le rônier est une espèce patrimoniale, introduite par les hommes et
entretenue pour son utilité: bois imputrescible utilisé pour les charpentes ou pour
fabriquer les « tubes » de vidange des casiers rizicoles. Le palmier rônier est
systématiquement épargné lors des coupes de défriche. Il constitue parfois un marqueur
d’anciens sites de villages.
A l’heure actuelle, l’enclavement de la zone de Kanfarandé conduit à ce que
l’exploitation des palmiers rônier soit faible. La coupe uniquement pratiquée par les
résidents est, de plus, activement réglementée par les agents des eaux et forêts. Sur l’île
de Kanof, l’abattage des adultes n’est autorisé par les autorités villageoises que tous les
huit ans.
1.1.4 Savanes boisées à Daniellia oliveri du domaine soudano-guinéen (4)
Les savanes boisées appartiennent aux domaines strictement continentaux à
faible densité de population, l’occupation humaine étant très localisée. Le peuplement est
tout à fait caractéristique du domaine défini pour les savanes : une saison sèche bien
marquée de sept mois et le passage des feux.
Les savanes boisées (« Burunyi ») représentent un très fort potentiel agricole.
C’est le Föton na ba khala, la « super forêt », la « meilleure à cultiver, mais la plus
difficile à cause des grands arbres ». La défriche et la mise en culture sont pratiquées,
mais elles sont peu fréquentes et de vastes territoires de savanes restent à l’abandon. La
pression foncière étant faible sur les secteurs où se rencontre ces formations, les
cultivateurs privilégient les jachères n’ayant pas dépassé 12 années de repos. La défriche
des savanes aurait pour conséquence, si les espaces sont protégés du passage des feux,
de faire ainsi entrer de nouveaux espaces dans le domaine des jachères « actives ». La
conquête de la savane reste encore occasionnelle, nous ne l’avons observé qu’à
Horrethangol (Kankayani). La savane est une formation aux multiples usages inclue dans
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