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rapport femise 2002 sur le partenariat euro-mediterraneen

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RAPPORT FEMISE <strong>2002</strong> SUR<br />

LE PARTENARIAT EURO-MEDITERRANEEN<br />

Heba Handoussa, Economic Research Forum, Egypte<br />

Jean-Louis Reiffers, Institut de la Méditerranée, France<br />

Coordonnateurs<br />

Juil<strong>le</strong>t <strong>2002</strong><br />

<strong>2002</strong><br />

Ce <strong>rapport</strong> a été réalisé avec <strong>le</strong> soutien financier de la Commission des<br />

Communautés Européennes. Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que<br />

<strong>le</strong>s auteurs et ne reflètent pas l’opinion officiel<strong>le</strong> de la Commission.


RAPPORT FEMISE <strong>2002</strong> SUR<br />

LE PARTENARIAT EURO-MEDITERRANEEN<br />

Juil<strong>le</strong>t <strong>2002</strong><br />

Ce <strong>rapport</strong> est <strong>le</strong> fruit de l’atelier de travail du Steering<br />

Committee du FEMISE, réuni à marseil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s 10 et 11 juil<strong>le</strong>t<br />

<strong>2002</strong>.<br />

Membres du Steering Committee :<br />

Heba HANDOUSSA, ERF, Egypte<br />

Jean-Louis REIFFERS, Institut de la Méditerranée, France<br />

Sergio ALESSANDRINI, Istituto d’Economia, Universita Luigi Bocconi, Italie<br />

Aziz Al KAZAZ, Deutches Orient Institut, University of Hamburg, Al<strong>le</strong>magne<br />

Bruno AMOROSO, Federico Caffe Center, Roskilde University, Danemark<br />

Slimane BEDRANI, CREAD Algérie<br />

Driss BEN ALI, CES, Université Mohammed V, Maroc<br />

Agnès CHEVALLIER, CEPII, France<br />

Michael GAZIOREK, Sussex University Royaume-Uni<br />

Mohieddine HADHRI, CETIMA, Tunisie<br />

Hana KHEIR ELDIN, Faculty of Economics & Political Studies -Cairo University, Egypte<br />

A<strong>le</strong>jandro LORCA CORRONS, Universidad Autonoma de Madrid, Espagne<br />

Samir MAKDISI, Economics Department - American University in Beirut, Liban<br />

Tuomo MELASUO, University of Tampere - TAPRI, Finlande<br />

Seyfeddin MUAZ, Royal Scientific Society Jordanie<br />

Yilmaz ÖZKAN, Center for Mediterranean Studies, Turquie<br />

Meine Pieter Van DIJK, Economic Faculty, Erasmus University Hollande<br />

Avec la contribution de :<br />

Frédéric Blanc Institut de la Méditerranée, France<br />

Nathalie Grand Institut de la Méditerranée, France<br />

Maryse Louis ERF, Egypte<br />

Hoda Selim ERF, Egypte<br />

Lionel Urdy E2C France<br />

Traitement de la base PC-TAS<br />

Nathalie Roux CEFI France


TABLE DES MATIERES<br />

I- Panorama Général : Partenariat <strong>euro</strong>péen et ajustement aux chocs . . . . . . p.1<br />

A- Des résultats macro-économiques qui s’améliorent, mais cachent des difficultés profondes<br />

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.2<br />

B- Une adaptation généra<strong>le</strong> suffisante pour ne pas retarder <strong>le</strong> pas de la transition . . . p.5<br />

C- L’économie de la connaissance comme moyen d’augmenter <strong>le</strong> rythme de croissance et<br />

source de lutte contre un chômage structurel<strong>le</strong>ment é<strong>le</strong>vé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.8<br />

D- Panorama Général de la situation des Pays Partenaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.10<br />

II- La question agrico<strong>le</strong> méditerranéenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.19<br />

A- Une décennie de chocs naturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.20<br />

B- Des échanges extérieurs qui reflètent la fragilité structurel<strong>le</strong> des PPM . . . . . . . . . p.21<br />

C- L’amélioration de l’accès aux marchés agrico<strong>le</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.23<br />

III-Echanges de biens et services et de capitaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.29<br />

A- Le cadre Institutionnel : une évolution indéniab<strong>le</strong> mais encore timide . . . . . . . . . p.29<br />

B- Les résultats encourageants de 2000 n’ont pû être consolidés en 2001 . . . . . . . . p.35<br />

C- L’équilibre des relations externes repose toujours <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s services et <strong>le</strong>s transferts ce qui<br />

pose la question de sa viabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.41<br />

D- Une évolution des spécialisations et des conditions de compétitivité peu favorab<strong>le</strong> à une<br />

croissance forte et qui renforce l’exposition aux chocs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.42<br />

E- Des effets dynamiques qui tardent à se faire sentir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.51<br />

IV- Intégration Sud-Sud : un manque d'intégration persistant malgré une dynamique<br />

des échanges intra-zone encourageante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.54<br />

A- Une faib<strong>le</strong> complémentarité structurel<strong>le</strong> des échanges qui, dans un contexte non libéralisé,<br />

bride un accroissement de la part relative des échanges Sud-Sud. . . . . . . . . . . . p.55<br />

B- Une faib<strong>le</strong> complémentarité des PPM, tant entre eux qu'avec <strong>le</strong>s autres pays qui a peu<br />

évoluée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.56<br />

V- Pauvreté, secteur informel, santé et marché du travail . . . . . . . . . . . . . . . p.57<br />

A- Le secteur informel dans la région méditerranéenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.57<br />

B- Le secteur de la santé en amélioration constante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.64<br />

C- Les marchés du travail dans <strong>le</strong>s PPM : <strong>le</strong> poids des tendances structurel<strong>le</strong>s . . . . . . p.67<br />

VI- Le Rô<strong>le</strong> de l’Etat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.76<br />

A- Présentation généra<strong>le</strong> des orientations de politique économique dans <strong>le</strong>s PPM . . . p.76<br />

B- Les gouvernements et <strong>le</strong>s réformes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.77<br />

C- Les incitations à l’investissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.79<br />

D- Propositions pour un nouveau rô<strong>le</strong> de l’Etat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.80<br />

VII- L’éducation et la formation, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.81<br />

A- Pour un nouveau processus de croissance tiré par <strong>le</strong> capital humain, l’innovation et l’apprentissage<br />

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.81<br />

B- Organiser l’économie pour un changement continu où l’innovation joue un rô<strong>le</strong> central . p.82<br />

C- Rendre compatib<strong>le</strong> la mise en place de l’EFC et la transition . . . . . . . . . . . . . . . . p.83<br />

D- Construire un système global pour al<strong>le</strong>r vers l’EFC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.83<br />

E- Le travail des femmes : un facteur de croissance économique incontournab<strong>le</strong> . . . . p.89<br />

Notes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.97<br />

Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.98<br />

Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.101


Heba Handoussa, Economic Research Forum, Egypte<br />

Jean-Louis Reiffers, Institut de la Méditerranée, France<br />

Le présent mémorandum présente la position<br />

du comité exécutif du FEMISE, réuni à<br />

Marseil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s 10 et 11 juil<strong>le</strong>t <strong>2002</strong>, <strong>sur</strong> la<br />

situation économique actuel<strong>le</strong> des pays partenaires<br />

méditerranéens et <strong>le</strong>s défis essentiels<br />

qu’ils ont re<strong>le</strong>vés en termes d’adaptation<br />

aux perturbations nationa<strong>le</strong>s et internationa<strong>le</strong>s<br />

qui ont touché <strong>le</strong>urs secteurs-clé, en<br />

2001.<br />

La présentation retient l’ensemb<strong>le</strong> des questions<br />

de l’agenda du FEMISE. El<strong>le</strong> débute par<br />

un panorama général qui dresse un bilan<br />

approfondi de la façon dont <strong>le</strong>s avancées des<br />

PPM <strong>le</strong>ur ont permis de minimiser <strong>le</strong>s coûts<br />

de l’ajustement aux chocs sans ra<strong>le</strong>ntir <strong>le</strong> pas<br />

des réformes, mais sans remédier au déficit<br />

de croissance expérimenté depuis <strong>le</strong> début<br />

du <strong>partenariat</strong>. Il montre, ensuite, en quoi<br />

l’économie de la connaissance pourrait être<br />

une réponse adaptée à <strong>le</strong>urs taux de croissance<br />

insuffisants pour absorber <strong>le</strong>s nouveaux<br />

actifs.<br />

Dans un second temps, <strong>le</strong>s différents<br />

domaines prioritaires du FEMISE sont abordés<br />

sous cette doub<strong>le</strong> optique de réponse<br />

aux chocs externes et de mise en place de<br />

nouveaux sentiers de croissance : (i) la question<br />

agrico<strong>le</strong>, (ii) <strong>le</strong>s échanges de biens et<br />

services et de capitaux, (iii) la pauvreté, <strong>le</strong><br />

secteur informel et <strong>le</strong> marché du travail, (iv)<br />

<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de l’Etat, (v) l’éducation, la formation<br />

et <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des femmes, (vi) l’intégration Sud-<br />

Sud.<br />

Coordonnateurs<br />

Juil<strong>le</strong>t <strong>2002</strong><br />

-1-<br />

I- Panorama Général : Partenariat <strong>euro</strong>péen<br />

et ajustement aux chocs<br />

L’objectif du <strong>partenariat</strong> est d’offrir <strong>le</strong><br />

concours des pays de l’Union <strong>euro</strong>péenne aux<br />

pays partenaires méditerranéens qui souhaitent<br />

instaurer un processus de modernisation<br />

et d’insertion <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés mondiaux tout<br />

en <strong>le</strong>s aidant à poursuivre des objectifs<br />

d’équilibre social et de stabilité politique.<br />

Cette intégration mondia<strong>le</strong> a pour vertu<br />

essentiel<strong>le</strong> d’améliorer la capacité des PPM à<br />

<strong>sur</strong>monter <strong>le</strong>s crises régiona<strong>le</strong>s et mondia<strong>le</strong>s<br />

qu’ils subissent périodiquement. El<strong>le</strong> doit<br />

éga<strong>le</strong>ment favoriser une croissance économique<br />

forte <strong>le</strong>ur permettant d’absorber la<br />

croissance de la population active considérab<strong>le</strong><br />

attendue.<br />

L’examen des principaux acquis des PPM et<br />

des progrès qui restent à accomplir <strong>sur</strong> la<br />

voie de l’intégration s’articu<strong>le</strong> autour de trois<br />

points : (i) la situation macro-économique<br />

des PPM, (ii) <strong>le</strong>ur réaction aux évènements<br />

néfastes de 2001 qui ont la particularité de<br />

n’en avoir épargné aucun et d’avoir ainsi souligné<br />

<strong>le</strong>urs capacités d’adaptation et la nature<br />

des dangers auxquels ils sont exposés, (iii)<br />

<strong>le</strong>s réponses possib<strong>le</strong>s à la difficulté première<br />

et persistante des PPM, qui conditionne<br />

<strong>le</strong>urs réactions futures et la mise en place<br />

des réformes : la faib<strong>le</strong>sse structurel<strong>le</strong> de<br />

<strong>le</strong>ur croissance économique relativement à<br />

<strong>le</strong>urs besoins.


A- Des résultats macro-économiques qui<br />

s’améliorent, mais cachent des difficultés<br />

profondes<br />

Voilà presque une décennie que <strong>le</strong>s PPM sont<br />

entrés dans un processus de transition vers<br />

une économie de marché. Grâce à la mise en<br />

place de plans de stabilisation, ils ont réussi<br />

à stabiliser <strong>le</strong>urs équilibres macro-économiques.<br />

Ainsi, après avoir fortement diminué, <strong>le</strong>s déficits<br />

courants se maintiennent au même niveau<br />

depuis 1995. Le poids du secteur public s’est<br />

réduit et <strong>le</strong>s dépenses de l’Etat se sont<br />

contractées. Les politiques économiques<br />

rigoureuses adoptées ont permis d’obtenir des<br />

taux d’inflation relativement bas, aux a<strong>le</strong>ntours<br />

de 2,9% en moyenne pour l’ensemb<strong>le</strong><br />

des PPM (tab<strong>le</strong>au I.1). Enfin, <strong>le</strong>s réserves de<br />

change représentent actuel<strong>le</strong>ment un matelas<br />

de sécurité convenab<strong>le</strong>, qui se monte en<br />

moyenne à 5 mois d’importations.<br />

L’ouverture des PPM a sensib<strong>le</strong>ment progressé<br />

en faveur des échanges interrégionaux<br />

plus qu’intra-régionaux. La somme des<br />

importations et des exportations dans <strong>le</strong> PIB<br />

a doublé pour la Syrie. El<strong>le</strong> a été multipliée<br />

par 50% pour la Turquie ou Israël et par 25%<br />

pour l’Algérie ou <strong>le</strong> Maroc, en une décennie<br />

(tab<strong>le</strong>au I.1. en annexe).<br />

Les résultats de la transition sont donc<br />

encourageants, mais ils <strong>le</strong> sont encore plus si<br />

l’on examine en détail ce qui s’est produit en<br />

2001. Cette année a en effet été riche en<br />

évènements divers qui ont touché <strong>le</strong>s secteurs-clé<br />

des économies des PPM :<br />

√ <strong>le</strong> ra<strong>le</strong>ntissement de la croissance américaine<br />

et <strong>euro</strong>péenne ;<br />

√ la volatilité des cours du pétro<strong>le</strong> ;<br />

√ la chute des activités touristiques après<br />

septembre.<br />

-2-<br />

La particularité de cette période est qu’aucun<br />

des pays partenaires n’a été épargné.<br />

Ceci a permis de jauger des progrès accomplis<br />

et de la fermeté de <strong>le</strong>ur engagement à<br />

poursuivre dans la voie de l’ajustement.<br />

Dans ce contexte défavorab<strong>le</strong> en effet, <strong>le</strong>s<br />

PPM auraient pu opter pour un repli <strong>sur</strong> l’économie<br />

nationa<strong>le</strong>, ce qui aurait permis de protéger<br />

<strong>le</strong>s marchés domestiques des influences<br />

extérieures récessionnistes, ou pour une<br />

relance monétaire. Ces solutions s’opposent<br />

clairement aux réformes impliquées par <strong>le</strong><br />

processus de Barcelone, mais allègent <strong>le</strong>s<br />

effets négatifs des diverses crises économiques.<br />

Face à la nécessité pour <strong>le</strong>s PPM de<br />

préserver une croissance suffisante pour limiter<br />

la montée du chômage et des tensions<br />

socia<strong>le</strong>s, il est évident que <strong>le</strong>s gouvernements<br />

ne pouvaient pas laisser <strong>le</strong>s conséquences<br />

des chocs se développer complètement dans<br />

la sphère réel<strong>le</strong>. Clairement, 2001 a été une<br />

année-charnière, déterminante pour la poursuite<br />

des réformes car, malgré une conjoncture<br />

des plus défavorab<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s PPM n’ont pas<br />

relâché <strong>le</strong>urs efforts d’assainissement de <strong>le</strong>ur<br />

situation économique.<br />

Avec l’intégration économique croissante, la<br />

dépression de la demande qui a frappé <strong>le</strong>s<br />

Etats-Unis s’est répercutée <strong>sur</strong> l’Europe en<br />

quelques semaines. Aux Etats-Unis, la croissance<br />

économique est passée de 4,1% en<br />

2000 à 1,2% en 2001 tandis que pour l’Union<br />

Européenne <strong>le</strong> rythme baissait de 3,4% en<br />

2000 à 1,7% en 2001.<br />

La force du ra<strong>le</strong>ntissement de la croissance<br />

mondia<strong>le</strong> peut apparaître étonnante au premier<br />

abord, mais el<strong>le</strong> traduit bien la nature<br />

transnationa<strong>le</strong> des chocs qui se sont produits,<br />

comme l’éclatement de la bul<strong>le</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

actifs du secteur des nouvel<strong>le</strong>s technologies,<br />

principa<strong>le</strong>ment du fait du synchronisme des<br />

cyc<strong>le</strong>s dû à l’intégration croissante des éco-


0 : sauf indication contraire, <strong>le</strong>s ratios PPM sont calculés à partir de la somme des va<strong>le</strong>urs nomina<strong>le</strong>s converties en dollars ; 1 : hors Turquie ; 2 : médiane des 11 pays.<br />

Sources : World Bank WDI 2000 cédérom (i) ; FMI, IFS juin <strong>2002</strong> cédérom (ii) ; EIU, divers années (iii) ; Medstat Eurostat (iv) ; Banques Centra<strong>le</strong>s (v) ; Offices nationaux de statistiques (vi) ; Ministère des Finances (vii) ; Office des Changes<br />

(viii) ; Calculs IM (ix) ; DREE (x).<br />

a : 1998 ; b : 2000.<br />

Total PPM (0) 6,5% 2 5,5% 2 8,0% 2 6,1% 2 -1,3% 2 -1,7% 2 -1,6% 2 24,2% 2 21,7% 2 5,8% 2 5,8% 2 5,4% 2<br />

Turquie 56,7% (v) 92,0% (v) 38,6% (v) 105,5% -0,7% (ii) -1,6% (ii) 1,7% (iv) 24,8% 21,7% 4,7% 4,7% 4,3%<br />

Tunisie 5,9% 6,0% .. 6,1% (v) -3,3% (ii) -3,3% (ii) -4,5% (iv) 25,0% 26,3% 2,6% 2,6% 2,4%<br />

Syrie 5,0% (ii) .. .. .. 0,3% (ii) 0,6% (ii) .. 22,8% 17,4% .. .. ..<br />

Maroc 5,4% (ii) 4,4% (ii) 5,2% (ii) 5,0% (ii) -1,3% (ii) -0,8% (ii) 4,7% (viii) 22,5% 23,6% 5,8% 5,9% 5,4%<br />

Tab<strong>le</strong>au I.1. : Aggrégats macro-économiques en Méditerranée<br />

Malte 4,8% (v) 4,3% (v) 4,8% (v) 4,5% (v) -8,9% (ii) -8,2% (ii) -4,9% (iv) 24,2% 23,19% 5,5% 5,5% 4,4%<br />

Liban 20,0% (ii) 20,0% (ii) 11,2% (ii) 11,2% (ii) -23,0% (ii) -22,3% (ii) -16,2% (vii) 26,7% 20,3% 8,2% 8,2% 8,2%<br />

Jordanie 6,5% (v) 5,0% (v) .. 7,0% -0,2% (ii) 0,0% (ii) -0,3% (vi) 25,0% 20,3% 5,8% 5,8% 7,0%<br />

Israël 9,8% 7,1% .. .. -4,3% (ii) -1,9% (ii) -1,6% (vi) 20,2% 19,5% 6,0% 6,0% 5,4%<br />

Egypte 12,0% (v) 11,0% (v) 9,1% (v) 9,1% (v) 2,9% (ii) -1,2% (ii) -1,1% b 21,1% 22,5% 8,9% 8,9% 7,4%<br />

Chypre 6,0% (v) 4,9% (v) 5,8% (v) 6,0% (v) -4,4% (ii) -4,7% (vi) -4,5% DREE 18,0% 17,3% 4,3% 4,3% 4,5%<br />

Algérie 6,8% (ii) 3,4% (ii) 8,0% (ii) 5,7% (ii) 0,6% 26,5% 26,5% 8,5% 8,5% 13,2%<br />

Taux d'intérêt<br />

interbancaire<br />

2000<br />

Taux<br />

d'intérêt<br />

interbancaire<br />

2001<br />

Taux<br />

d'intérêt<br />

Bons du<br />

Trésor 2000<br />

Taux<br />

d'intérêt<br />

Bons du<br />

Trésor 2001<br />

Solde de la<br />

balance<br />

courante<br />

(%PIB)<br />

1995-98<br />

Solde de la<br />

balance<br />

courante<br />

(%PIB)<br />

1998-2000<br />

Solde de la<br />

balance<br />

courante<br />

(%PIB)<br />

2001<br />

Formation<br />

Brute de<br />

Capital Fixe<br />

(% PIB)<br />

1998<br />

Formation<br />

Brute de<br />

Capital Fixe<br />

(% PIB)<br />

2001<br />

Reserves de<br />

change<br />

(%<br />

importations)<br />

1995-1998<br />

(ii)<br />

Reserves de<br />

change<br />

(%<br />

importations)<br />

1998-2000<br />

(ii)<br />

Reserves de<br />

change<br />

(%<br />

importations)<br />

2000<br />

(ii)<br />

-3-<br />

Total PPM (0) 4,3% 1 4,0% 1 2,5% 2 3 678 2 4 477 2 4 477 2 4,3% 2 2,3% 2 2,9% 2 -3,7% 2 -4,5% 2 17,4% 2<br />

Turquie 6,0% (ii) 1,0% (ii) -7,4% (iv) 2 100 (iv) 2 800 (iv) 3 210 (iv) 84,7% 68,2% 60,4% -4,5% -10,0% 23,0%<br />

Tunisie 5,8% 5,4% (ii) 5,2% (v) 1 541 (iv) 1 942 (iv) 2 227 (iv) 4,2% 2,9% 1,9% -3,7% -2,7% 17,0%<br />

Syrie 5,8% (ii) -0,7% (ii) 1,7% (iii) 896 (iv) 928 (iv) 948 (ix) 4,3% 0,1% 4,0% -5,3% -4,5% 2,6%<br />

Maroc 5,4% (ii) 0,5% (iv) 6,5% (vii) 960 (iv) 1 152 (iv) 1 258 (iv) 3,2% 1,8% 6,0% -2,8% -6,7% 39,9%<br />

Malte 4,1% (ii) 4,6% (ii) -1,0% (iv) 6 570 (iv) 8 130 (iv) 9 910 (iv) 3,0% 2,3% 2,9% -3,8% -6,8% 2,3%<br />

Liban 3,3% 0,5% (iii) -0,5% (iii) .. .. .. 7,7% 0,6% -4,9% -14,4% -16,9% 47,1%<br />

Jordanie 2,7% (ii) 3,5% 4,2% (iii) 1 214 (iv) 1 493 (iv) 1 795 (iv) 4,1% 1,9% 1,8% 1,1% -3,0% 17,4%<br />

Israël 3,3% (ii) 5,0% -0,6% (ii) 12 127 (iv) 15 049 (iv) 19 070 (iv) 8,9% 4,2% 1,1% -4,5% -3,1% 19,9%<br />

Egypte 5,4% 5,6% 4,9% (v) 779 (iv) 831 (iv) 897 (ix) 7,9% (ix) 3,6% 2,2% -1,2% -47,4% 10,4% a<br />

Chypre 5,2% (ii) 4,8% (iv) 4,0% (iv) 10 550 (iv) 12 310 (iv) 14 290 (iv) 2,8% 2,2% 4,1% -3,6% -3,0% 8,9%<br />

Algérie 3,0% 2,8% (iv) 1,7% (i) 1 146 (iv) 1 463 (iv) 1 906 (iv) 16,1% 2,6% 4,2% -2,9% -1,6% 51,2% a<br />

Croissance du<br />

PIB<br />

(% an. moyen)<br />

1995-98<br />

Croissance<br />

du PIB<br />

(% an.<br />

moyen)<br />

1998-00<br />

Croissance<br />

du PIB<br />

(%) 2001<br />

PIB ppp par<br />

tête<br />

International<br />

$<br />

1995<br />

PIB ppp par<br />

tête<br />

Interna-tional<br />

$<br />

1998<br />

PIB ppp par<br />

tête<br />

International<br />

$<br />

2000<br />

Inflation (%)<br />

1995-98<br />

Inflation (%)<br />

1998-2000<br />

Inflation (%)<br />

(iv)<br />

2001<br />

Solde<br />

budgétaire<br />

(% PIB) 1990-<br />

95<br />

Solde<br />

budgétaire (%<br />

PIB)<br />

2001<br />

(iii)<br />

Service de la<br />

dette<br />

(%<br />

exportations)<br />

1997


nomies et à la similitude des politiques mises<br />

en place.<br />

En raison de l’étroitesse des liens commerciaux<br />

qui unissent <strong>le</strong>s PPM et l’Union<br />

Européenne ou <strong>le</strong>s Etats-Unis (tab<strong>le</strong>aux I.2.<br />

et I.3. en annexe), <strong>le</strong> ra<strong>le</strong>ntissement mondial<br />

a coûté plusieurs points de croissance aux<br />

pays partenaires méditerranéens (Lakhoua<br />

et Poncet, 2000).<br />

Les PPM ont dû éga<strong>le</strong>ment faire face à une<br />

évolution défavorab<strong>le</strong> du prix du baril de<br />

pétro<strong>le</strong> qui est passé de 30 dollars à 18 dollars<br />

entre décembre 2000 et décembre<br />

2001. Cette baisse n’a été que passagère<br />

puisque <strong>le</strong> prix du baril est supérieur à 25<br />

dollars depuis <strong>le</strong> début de l’année <strong>2002</strong> et<br />

continue de se renforcer. Non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong><br />

niveau du prix du baril peut poser problème,<br />

mais éga<strong>le</strong>ment et <strong>sur</strong>tout <strong>le</strong> caractère chaotique<br />

de son évolution.<br />

L’Egypte a ainsi vu ses exportations de pétro<strong>le</strong><br />

diminuer de 12,5% en 2001. Bien que<br />

transitoires, <strong>le</strong>s effets de cette situation ont<br />

été importants car ils se sont conjugués avec<br />

ceux induits par la chute des recettes touristiques,<br />

la baisse des revenus générés par<br />

l’exploitation du Canal de Suez et <strong>le</strong>s fluctuations<br />

des rapatriements des travail<strong>le</strong>urs<br />

immigrés. Seu<strong>le</strong> l’aide financière internationa<strong>le</strong><br />

(2,5 milliards de dollars en 2001) permet<br />

à l’Egypte de faire face à ses échéances.<br />

Principaux pays exportateurs d’hydrocarbures,<br />

l’Algérie et la Syrie ont des situations<br />

économique et budgétaire qui dépendent<br />

entièrement des fluctuations des prix du<br />

pétro<strong>le</strong>. En Algérie, 60% des recettes fisca<strong>le</strong>s<br />

proviennent de l’exploitation du pétro<strong>le</strong> tandis<br />

que <strong>le</strong>s produits pétroliers représentent 98%<br />

des exportations. Les équilibres internes et<br />

externes sont as<strong>sur</strong>és, mais <strong>le</strong> problème est<br />

que l’industrie pétrolière n’est pas intensive<br />

-4-<br />

en main d’œuvre et ne permet que margina<strong>le</strong>ment<br />

la redistribution de progrès technique.<br />

L’impact <strong>sur</strong> <strong>le</strong> chômage est donc très faib<strong>le</strong>.<br />

En 2001, celui-ci se monte à plus de 27% de<br />

la population active en Algérie (officiel<strong>le</strong>ment<br />

10% en Syrie, mais ce chiffre masque certainement<br />

une réalité plus diffici<strong>le</strong>).<br />

Les variations du prix du brut ont éga<strong>le</strong>ment<br />

des répercussions dans <strong>le</strong>s pays importateurs<br />

qui ne peuvent pas estimer à combien se<br />

montera la facture énergétique. Or, <strong>le</strong>s produits<br />

pétroliers comptent pour une part<br />

importante de <strong>le</strong>urs importations (13% pour<br />

Chypre, <strong>le</strong> Liban ou la Turquie, 5-7% pour<br />

Israël, Malte ou la Tunisie en 2000). Il est<br />

donc délicat de prévoir l’évolution des<br />

comptes externes et <strong>le</strong>s besoins en liquidités<br />

du pays, alors même que certains partenaires<br />

(l’Egypte, <strong>le</strong> Liban et, dans une<br />

moindre me<strong>sur</strong>e, la Tunisie) expérimentent<br />

un déficit structurel de liquidités.<br />

Autre évènement de forte amplitude : la baisse<br />

des recettes touristiques suite aux évènements<br />

de septembre. La chute des entrées de<br />

touristes qu’ont enregistrées <strong>le</strong>s PPM au dernier<br />

trimestre 2001 a été considérab<strong>le</strong> : plus<br />

de 40% pour l’Egypte et la Turquie, entre 15<br />

et 20% pour Chypre, <strong>le</strong> Maroc, la Syrie et la<br />

Tunisie. La Jordanie a été moins touchée (-<br />

4,6%). Seuls l’Algérie et <strong>le</strong> Liban ont enregistré<br />

un résultat positif. Israël est un cas particulier<br />

car il est fournisseur net de touristes<br />

depuis 2000 (cf. tab<strong>le</strong>au I.4 à 8 en annexes).<br />

L’optimisme des organisations internationa<strong>le</strong>s<br />

s’occupant du tourisme a laissé croire, dans<br />

un premier temps, à une résorption rapide<br />

des effets directs des évènements de septembre<br />

<strong>sur</strong> ce secteur. Avec quelques mois de<br />

recul, il apparaît que, pour <strong>le</strong>s PPM, l’embellie<br />

n’est pas à espérer avant la deuxième moitié<br />

de l’année, comme l’indiquent <strong>le</strong>s chiffres<br />

provisoires pour <strong>le</strong>s premiers mois de <strong>2002</strong> :


diminution des entrées de 15 à 20% pour la<br />

Tunisie, <strong>le</strong> Maroc et Chypre ; recul de 6% en<br />

Turquie ; résistance moindre que fin 2001<br />

pour Le Liban et la Jordanie.<br />

La crise dans ce secteur a eu des répercussions<br />

<strong>sur</strong> la demande de produits pétroliers<br />

et aurait pu se traduire par une forte baisse<br />

d’une autre rente importante des pays partenaires<br />

: <strong>le</strong>s transferts des émigrés. En fait,<br />

ceux-ci se sont bien comportés et sont restés<br />

fermes. Ils ne perdent que 2% en 2001 en<br />

moyenne, avec des situations individuel<strong>le</strong>s<br />

très contrastées : l’Egypte perd 5,4%, la<br />

Jordanie 4,5% et la Turquie 28,5%. Tous <strong>le</strong>s<br />

autres profitent d’une hausse des transferts<br />

qui va de 3% pour Israël à 43% pour <strong>le</strong><br />

Maroc (imputab<strong>le</strong> en grande partie au passage<br />

à l’<strong>euro</strong> fiduciaire pour ce dernier).<br />

Pour <strong>le</strong>s pays partenaires, <strong>le</strong> choc de septembre<br />

à lui seul représente une perte d’environ<br />

1,5 milliards d’<strong>euro</strong>s (dont 550 millions<br />

d’<strong>euro</strong>s pour la seu<strong>le</strong> Egypte) et la question<br />

qui se pose est de savoir si pourront être évités,<br />

dans <strong>le</strong> contexte de la transition :<br />

√ soit, un effet sensib<strong>le</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong> chômage<br />

(dans <strong>le</strong> cas où une contrainte dure est<br />

mise <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s budgets des gouvernements,<br />

ce qui va clairement dans <strong>le</strong> sens<br />

des réformes),<br />

-5-<br />

√ soit, un ajustement par <strong>le</strong>s prix (au cas<br />

où <strong>le</strong> financement est monétaire et où <strong>le</strong><br />

taux de change se déprécie, ce qui est<br />

une façon de retarder <strong>le</strong>s réformes).<br />

Le Femise a donc choisi d’examiner (cf.<br />

tab<strong>le</strong>aux I.4 à 6 de l’annexe) :<br />

√ l’absorption des chocs par <strong>le</strong> compte<br />

extérieur et la situation de la demande<br />

externe nette,<br />

√ <strong>le</strong>s effets <strong>sur</strong> la consommation, l’investissement,<br />

<strong>le</strong> solde budgétaire, et la<br />

situation de la demande interne<br />

√ <strong>le</strong> policy mix qui a été suivi : contrô<strong>le</strong> du<br />

déficit budgétaire par de nouvel<strong>le</strong>s<br />

recettes ou des emprunts, recours à<br />

l’émission monétaire de la Banque<br />

Centra<strong>le</strong> avec ou sans ajustement du<br />

crédit intérieur et dépréciation de la<br />

monnaie.<br />

√ <strong>le</strong>s conséquences <strong>sur</strong> l’emploi et <strong>le</strong>s<br />

prix.<br />

B- Une adaptation généra<strong>le</strong> suffisante<br />

pour ne pas retarder <strong>le</strong> pas de la transition<br />

L’observation de la période récente fait apparaître<br />

:<br />

√ que tous <strong>le</strong>s pays partenaires méditerranéens<br />

de l’Europe (PPM) ont refusé<br />

Tab<strong>le</strong>au I.2 : Recettes du tourisme/transport : pertes estimées, saison 2001/2000<br />

Millions<br />

d’<strong>euro</strong>s<br />

Tendance des<br />

3 premiers<br />

trimestres 2001 par<br />

<strong>rapport</strong> à 2000<br />

Évolution 4è trim.<br />

2001 par <strong>rapport</strong> à 4è<br />

trim. 2000<br />

Recettes fin 2001<br />

selon tendance des<br />

trois premiers<br />

trimestre<br />

Perte (Recettes<br />

officiel<strong>le</strong>s moins<br />

tendance millions €)<br />

Chypre 10,8% -7,0% 2 521 266<br />

Égypte 1,8% -45,0% 4 797 555<br />

Israël -42,7% -33,3% 2 373 -35<br />

Jordanie 0,4% -3,2% 786 6<br />

Malte 0,3% -12,6% 674 26<br />

Maroc 22,4% 15,1% 2 240 32<br />

Tunisie 11,6% 4,1% 2 039 36<br />

Turquie 17,7% -20,5% 9 748 715<br />

PPM -13,6% 22 657 1 590<br />

Source : Medstat <strong>euro</strong>stat;estimation perte Institut de la Méditerranée


√<br />

que <strong>le</strong>s évènements du 11 septembre<br />

ne se traduisent in fine par un ajustement<br />

réel qui conduise à une augmentation<br />

significative du chômage (<strong>le</strong> seul<br />

pays où <strong>le</strong> chômage officiel a augmenté<br />

fortement est la Turquie, mais pour des<br />

raisons de crise généra<strong>le</strong>). Tout a donc<br />

été mis en œuvre, et pour certains pays<br />

avec l’aide de la communauté internationa<strong>le</strong>,<br />

pour que <strong>le</strong>s difficultés budgétaires<br />

consécutives aux évènements ne<br />

se traduisent pas par un affaissement<br />

trop important de la demande fina<strong>le</strong>,<br />

qu’il en est naturel<strong>le</strong>ment résulté des<br />

pressions <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s prix, alimentées par<br />

des politiques monétaires légèrement<br />

plus soup<strong>le</strong>s qui se manifestent au premier<br />

semestre <strong>2002</strong> (tab<strong>le</strong>aux I.5, I.6.<br />

et I.13. ; graphique I.1.),<br />

√ que certains pays (Tunisie, Maroc,<br />

Jordanie) ont pu absorber <strong>le</strong> choc, parce<br />

qu’ils étaient dans une conjoncture<br />

favorab<strong>le</strong> et que <strong>le</strong>s anticipations sont<br />

restées bonnes et ont permis un équilibrage<br />

par des transferts de revenus des<br />

immigrés supplémentaires (Maroc), ou<br />

parce que la diversification de <strong>le</strong>urs économies<br />

et la croissance des exportations<br />

ont compensé <strong>le</strong>s pertes de revenus<br />

touristiques et/ou de transferts (Tunisie,<br />

Jordanie), sans que <strong>le</strong>s équilibres<br />

√<br />

macroéconomiques ne soient sensib<strong>le</strong>ment<br />

touchés,<br />

que d’autres pays (Turquie, Egypte), ont<br />

montré moins de capacité à s’ajuster,<br />

soit parce qu’ils étaient dans une période<br />

de crise généralisée (Turquie), soit<br />

parce que la pression <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s comptes<br />

extérieurs et <strong>le</strong> budget (Egypte) a révélé<br />

la fragilité de ces économies pas<br />

assez diversifiées ni f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>s.<br />

Consciente de cette fragilité structurel<strong>le</strong>,<br />

la communauté internationa<strong>le</strong> est<br />

intervenue pour <strong>le</strong>s éviter, ce qui, cumulé<br />

avec une action de la Banque Centra<strong>le</strong><br />

-6-<br />

√<br />

qui a pris en charge une partie plus<br />

importante du déficit budgétaire, a<br />

conduit à des tensions <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s prix,<br />

que trois PPM sont dans une situation<br />

dominée par la situation politique : <strong>le</strong><br />

Liban à cause d’un déficit budgétaire<br />

hors normes (17% du PIB) et de son<br />

engagement dans <strong>le</strong>s services financiers<br />

qui est à la merci d’une crise de confiance<br />

; Israël, qui a pu faire face aux nouvel<strong>le</strong>s<br />

dépenses occasionnées par <strong>le</strong><br />

conflit en cours et à l’éclatement de la<br />

bul<strong>le</strong> technologique, grâce à d’importants<br />

transferts privés et publics et qui a<br />

choisi une politique monétaire rigoureuse,<br />

au prix d’une augmentation du chômage,<br />

mais sans parvenir à endiguer<br />

des tensions inflationnistes ; la<br />

√<br />

Pa<strong>le</strong>stine, qui est devenue une économie<br />

quasiment souterraine.<br />

que deux autres PPM (Algérie et Syrie)<br />

ont encore <strong>le</strong>urs résultats centrés <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

comportement du prix des hydrocarbures,<br />

la Syrie étant très nettement en<br />

retrait de l’Algérie où apparaissent<br />

désormais des signes convaincants de<br />

diversification et de libération des initiatives<br />

qui se réaliseront à une échéance<br />

qui peut être proche,<br />

√ que des incertitudes importantes<br />

√<br />

demeurent en <strong>2002</strong>, non seu<strong>le</strong>ment<br />

liées aux flux de touristes mais éga<strong>le</strong>ment<br />

aux investissements directs et aux<br />

transferts de revenus,<br />

qu’un des enjeux économiques majeurs<br />

de la période actuel<strong>le</strong>, en dehors évidemment<br />

de la réduction du conflit du<br />

Proche-Orient, qui pèsent <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s anticipations<br />

dans l’ensemb<strong>le</strong> de la région,<br />

est que <strong>le</strong> pas des réformes ne soit pas<br />

interrompu, ce que semb<strong>le</strong> permettre la<br />

situation macroéconomique d’ensemb<strong>le</strong><br />

qui a été contrôlée jusqu’ici grâce, en<br />

partie, à l’implication de la communauté<br />

internationa<strong>le</strong>.


40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

-20<br />

-30<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

-20<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

-5<br />

-10<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

-20<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

-5<br />

-10<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

-20<br />

Algérie<br />

Graphique I.1. : Equilibres Monétaires<br />

(taux de croissance annuel en pourcentage)<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

Egypte<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

Jordanie<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

Malte<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

-58,9 -74,7<br />

Syrie<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

Turquie<br />

1811,3<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

-5<br />

-10<br />

-15<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

-5<br />

50<br />

30<br />

10<br />

-10<br />

-30<br />

-50<br />

-70<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

-20<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

-20<br />

-30<br />

-40<br />

-50<br />

52,1<br />

Chypre<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

Israël<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

457,9<br />

Liban<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

Maroc<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

Tunisie<br />

-76,7<br />

1995/1994 1996/1995 1997/1996 1998/1997 1999/1998 2000/1999 2001/2000<br />

Prêts de la banque centra<strong>le</strong> au secteur public :<br />

Crédit à l’économie<br />

M2 :<br />

Taux d’inflation :<br />

Sources : FMI-IFS avril <strong>2002</strong>, Banques Centra<strong>le</strong>s,<br />

Bureaux Nationaux de la Statistique, Eurostat-<br />

Medstat<br />

-7-<br />

606<br />

44,1


Cependant, <strong>le</strong> comportement vertueux des<br />

PPM, s’il <strong>le</strong>ur a permis de résister à une<br />

période spécia<strong>le</strong>ment néfaste n’a guère porté<br />

ses fruits <strong>sur</strong> <strong>le</strong> plan de la croissance.<br />

La croissance économique a été de 4,1% par<br />

an en moyenne pendant <strong>le</strong>s années 1990, et<br />

de faib<strong>le</strong> intensité en création d’emploi. De fait,<br />

<strong>le</strong> taux de croissance de l’emploi est alors souvent<br />

inférieur au taux de croissance de la<br />

population active, d’où un approfondissement<br />

du chômage. C’est <strong>le</strong> cas du Maroc, de l’Algérie<br />

et de la Jordanie. Sur la même période, la<br />

croissance de la productivité est faib<strong>le</strong> et parfois<br />

négative comme pour l’Algérie (-2,2%).<br />

Ainsi, a contrario de ce qui s’est passé pour<br />

<strong>le</strong>s pays d’Asie du Sud-Est, la croissance de<br />

la population active n’a pas nourri la croissance<br />

économique. La croissance de la production<br />

par travail<strong>le</strong>urs en moyenne annuel<strong>le</strong><br />

a été de 0,8% pour <strong>le</strong>s pays partenaires dans<br />

<strong>le</strong>s années 1990 contre 4,4% pour <strong>le</strong>s pays<br />

d’Asie du Sud-Est dans <strong>le</strong>s années 1970 alors<br />

que <strong>le</strong>s deux régions ont connu des évolutions<br />

de la demande d’emploi similaires.<br />

C- L’économie de la connaissance<br />

comme moyen d’augmenter <strong>le</strong> rythme<br />

de croissance et source de lutte contre<br />

un chômage structurel<strong>le</strong>ment é<strong>le</strong>vé.<br />

Les conditions dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s évoluent <strong>le</strong>s<br />

PPM sont maintenant bien connues : augmentation<br />

de la population active considérab<strong>le</strong><br />

pendant <strong>le</strong>s dix prochaines années<br />

(plus de 3% par an) ; taux de participation<br />

des femmes faib<strong>le</strong> et un fort taux de chômage<br />

chez <strong>le</strong>s jeunes. Bref, <strong>le</strong> seul maintien des<br />

taux de chômage existants nécessitera la<br />

création de quelques 4 millions d’emplois par<br />

an pendant 10 ans.<br />

Ce défi se développe dans un environnement<br />

incertain et plus compétitif :<br />

-8-<br />

√ La reprise de la croissance mondia<strong>le</strong> est<br />

<strong>le</strong>nte (la croissance réel<strong>le</strong> du PIB aux<br />

Etats-Unis et en Europe est prévue<br />

autour de 0,5% et 1,4% respectivement<br />

en <strong>2002</strong>), <strong>le</strong>s anticipations pessimistes<br />

des marchés financiers rendent diffici<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong> recours aux marchés de capitaux (<strong>le</strong>s<br />

spreads auxquels sont confrontés <strong>le</strong>s<br />

PPM ont fortement augmenté), <strong>le</strong>s<br />

investissements directs, déjà inférieurs<br />

de moitié dans la région à ce qu’ils<br />

devraient être s’ils se situaient dans la<br />

moyenne des pays émergents, diminuent,<br />

des incertitudes majeures<br />

√<br />

demeurent <strong>sur</strong> <strong>le</strong> tourisme et <strong>le</strong>s revenus<br />

des travail<strong>le</strong>urs émigrés, deux ressources<br />

qui représentent pour <strong>le</strong>s pays<br />

concernés près de 10% du PIB (30% en<br />

Jordanie).<br />

L’environnement deviendra de plus en<br />

plus compétitif du fait de la mise en<br />

place de la zone de libre-échange avec<br />

l’Union <strong>euro</strong>péenne, de la fin de l’accord<br />

multifibres de l’adhésion des pays de<br />

l’Est à l’Union <strong>euro</strong>péenne (principal<br />

marché pour de nombreux pays de la<br />

région), de l’entrée de la Chine dans<br />

l’OMC et des diverses opérations de<br />

libéralisation des échanges envisagées<br />

entre pays de la région (GAFTA, accords<br />

d’Agadir, accords bilatéraux).<br />

Ces observations montrent que <strong>le</strong> régime de<br />

croissance actuel des pays de la région doit<br />

se transformer, pour permettre une augmentation<br />

du revenu par tête suffisante à long<br />

terme et créer <strong>le</strong>s emplois nécessaires. On<br />

considère que la croissance devrait être de 6-<br />

7% par an, compte tenu du mode actuel de<br />

fixation des salaires et des prix.<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, cette croissance devrait s’appuyer<br />

<strong>sur</strong> une économie plus diversifiée et<br />

plus soup<strong>le</strong> pour absorber <strong>le</strong>s chocs internes<br />

(pluviométrie) et externes auxquels <strong>le</strong>s pays


Tab<strong>le</strong>au I.3 : Besoin de croissance compte tenu de l’offre de travail (90-99)<br />

Besoin d'augmentation Croiss. du PIB consistante Croiss. du PIB Ecart<br />

des emplois (= tx. de croiss. avec (i) observée<br />

de la force de travail)<br />

(i) (ii) (iii) (iv) = (ii) - (iii)<br />

Algérie 3,8 5,4 1,5 3,9<br />

Egypte 2,9 4,1 4,3<br />

Iran 2,3 3,3 4<br />

Jordanie 5,8 8,3 5,2 3,1<br />

Koweït 5,1 7,3 2,1 5,2<br />

Maroc 2,5 3,6 2,2 1,4<br />

Arabie Saoudite 3,1 4,4 2,1 2,3<br />

Syrie 4,3 6,1 5,9 0,2<br />

Tunisie 2,9 4,1 1,8 2,3<br />

Source : J. Kel<strong>le</strong>r, M. Nabli : «The macroeconomics of labor market in Mena over the 1990», World<br />

Bank juin <strong>2002</strong><br />

de la région sont confrontés. Or, ce qui caractérise<br />

ce régime de croissance, c’est qu’il est<br />

rigide et pour l’essentiel fondé <strong>sur</strong> une accumulation<br />

du capital relativement satisfaisante<br />

en niveau (23% du PIB en moyenne), bien<br />

que largement inférieure à cel<strong>le</strong> de la phase<br />

de forte croissance dans <strong>le</strong> Sud-Est asiatique<br />

(où il atteignait plus de 30% du PIB), mais<br />

peu productive.<br />

Le point central est, en effet, que l’accumulation<br />

de capital s’accompagne d’une productivité<br />

faib<strong>le</strong>, voire déclinante, dans certains<br />

pays, en particulier, de la productivité du travail.<br />

Trois raisons peuvent être invoquées<br />

pour expliquer cette situation : (i) la première<br />

est une mauvaise allocation du capital due<br />

pour l’essentiel aux dysfonctionnements<br />

encore patents des marchés, en particulier<br />

celui du capital, et des institutions liées, (ii)<br />

la deuxième tient au manque d’investissements<br />

directs qui sont par nature plus productifs<br />

parce qu’ils vont dans <strong>le</strong>s secteurs<br />

plus technologiques, (iii) la troisième tient à<br />

la faib<strong>le</strong> qualification de la main d’œuvre et à<br />

la façon dont el<strong>le</strong> est organisée.<br />

Dans <strong>le</strong> régime de croissance actuel, il y a<br />

une certaine rationalité à observer une productivité<br />

du travail faib<strong>le</strong>. La faib<strong>le</strong>sse du progrès<br />

technologique dans <strong>le</strong>s pays de la région<br />

et <strong>le</strong> fait que l’accumulation plafonne,<br />

-9-<br />

conduisent naturel<strong>le</strong>ment à la stabilisation,<br />

voire à la baisse de la productivité du travail,<br />

si l’on veut éviter un accroissement du chômage.<br />

Faute de progrès technologique continu,<br />

<strong>le</strong>s pays partenaires sont contraints de<br />

freiner la substitution du capital au travail<br />

pour maintenir l’emploi. C’est la raison de<br />

fond pour laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> marché du capital tarde<br />

à se libéraliser et lorsqu’il se libéralise, il <strong>le</strong><br />

fait formel<strong>le</strong>ment car, dans <strong>le</strong>s faits, de nombreuses<br />

interventions en distordent <strong>le</strong> fonctionnement.<br />

A cela s’ajoute une perte de compétitivité<br />

sensib<strong>le</strong> vis-à-vis des nouvel<strong>le</strong>s concurrences<br />

qui se manifestent <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s principaux marchés<br />

d’exportation et <strong>le</strong> marché intérieur de<br />

la région. La stagnation de la productivité du<br />

travail et l’augmentation des salaires ont<br />

rendu plus é<strong>le</strong>vé <strong>le</strong> coût unitaire du travail<br />

incorporé dans <strong>le</strong>s produits traditionnels<br />

d’exportation (agroalimentaire, texti<strong>le</strong>habil<strong>le</strong>ment-cuir,<br />

petite mécanique), ce qui<br />

constitue une incontestab<strong>le</strong> menace pour ces<br />

secteurs.<br />

La voie d’une évolution peut donc clairement<br />

être identifiée, il s’agit : (i) d’une part, de<br />

rendre plus efficace <strong>le</strong> régime de croissance<br />

par accumulation actuel, ce qui suppose que la<br />

panoplie des me<strong>sur</strong>es mises en œuvre se traduise<br />

dans <strong>le</strong>s faits : libéralisation des marchés


et, en particulier, de celui du capital, politique<br />

de concurrence, modification du mode de fixation<br />

des salaires et des prix, rationalisation/privatisation<br />

pour diminuer <strong>le</strong> niveau du chômage<br />

structurel, (ii) d’autre part, d’amorcer résolument<br />

<strong>le</strong> passage d’un régime de croissance<br />

fondé pour l’essentiel <strong>sur</strong> l’accumulation du<br />

capital à un régime de croissance fondé <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

progrès technologique, l’apprentissage continu<br />

(qui permet que l’accumulation se régénère<br />

el<strong>le</strong>-même) et l’innovation, de manière à<br />

concilier gain de productivité et absorption de<br />

la croissance de la population active.<br />

Une tel<strong>le</strong> stratégie, qui correspond à une<br />

organisation particulière de l’économie au La situation de vio<strong>le</strong>nce qui prévaut encore<br />

centre de laquel<strong>le</strong> la ressource fondamenta<strong>le</strong> en Algérie constitue un souci majeur. Les<br />

est la connaissance et <strong>le</strong> processus central prévisions de croissance pour <strong>2002</strong> ont été<br />

Tab<strong>le</strong>au I.4. : Croissance annuel<strong>le</strong> réel<strong>le</strong> moyenne<br />

-10-<br />

l’apprentissage, en quelque sorte une « économie<br />

fondée <strong>sur</strong> la connaissance (EFC) »<br />

n’est pas une nouveauté à proprement par<strong>le</strong>r.<br />

Mais, el<strong>le</strong> correspond à la fois au mode de<br />

croissance <strong>le</strong> plus efficace dans <strong>le</strong>s conditions<br />

d’intégration mondia<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>, et au mode<br />

de croissance susceptib<strong>le</strong> de réaliser <strong>le</strong>s<br />

objectifs particulièrement é<strong>le</strong>vés que doivent<br />

se fixer <strong>le</strong>s pays partenaires méditerranéens.<br />

D- Panorama Général de la situation des<br />

Pays Partenaires<br />

L’Algérie<br />

1998-2000<br />

Produit Intérieur<br />

Algeria Egypte Israel Jordan Lebanon Malta Morocco Syria Tunisia Turkey<br />

PIB=<br />

Brut 2,8% 5,6% 5,0% 3,5% 0,5% 4,6% 0,5% -0,7% 5,4% 1,0%<br />

Cpriv<br />

Consommation<br />

Privée -10,3% 4,2% 4,2% 8,5% -0,4% 6,3% 0,4% -3,6% 5,2% 2,8%<br />

+ Consommation<br />

Cpub<br />

+<br />

Publique -9,3% 4,2% 3,4% 5,7% -4,3% 1,8% 3,3% -1,7% 5,1% 6,3%<br />

Ifixe Investissement fixe -7,6% 4,1% 0,0% 1,5% -6,7% 8,6% 4,0% -8,7% 8,4% -3,8%<br />

+<br />

=Demande<br />

Istock Intérieure Tota<strong>le</strong> -9,4% 4,2% 3,1% 6,7% -2,0% 6,0% 1,6% -4,4% 6,0% 1,7%<br />

+<br />

Exp.<br />

- Imp.<br />

Exportations de<br />

biens et services 40,3% 8,5% 18,2% 0,9% 5,8% 13,4% 4,8% 8,5% 6,8% 0,2%<br />

Importations de<br />

biens et services -3,9% 2,1% 12,5% 7,2% -5,3% 15,7% 7,9% -3,1% 6,9% 7,0%<br />

Sources EIU <strong>2002</strong><br />

Central<br />

Bank IMF IMF EIU <strong>2002</strong> IMF<br />

Ministère<br />

des<br />

finances IMF<br />

Central<br />

Bank<br />

Central<br />

Bank<br />

2000-2001<br />

Produit Intérieur<br />

Algeria Egypte Israel Jordan Lebanon Malta Morocco Syria Tunisia Turkey<br />

PIB=<br />

Brut 1,7% 4,9% -0,6% -1,0% 6,5% 5,2% -7,4%<br />

Cpriv<br />

Consommation<br />

Privée -29,3% 4,7% 3,3% -1,2% 4,8% 5,1% -9,0%<br />

+ Consommation<br />

Cpub<br />

+<br />

Publique 52,2% 3,5% 6,7% 7,6% 14,7% 5,5% -8,6%<br />

Ifixe Investissement fixe -10,7% 4,6% -3,9% -13,0% 4,7% 3,9% -42,1%<br />

+<br />

=Demande<br />

Istock Intérieure Tota<strong>le</strong> -9,3% 4,6% 2,8% -2,5% 6,5% 4,9% -18,4%<br />

+<br />

Exp.<br />

- Imp.<br />

Exportations de<br />

biens et services 6,8% -0,3% -11,0% -15,3% 1,3% 11,1% 7,4%<br />

Importations de<br />

biens et services -31,9% -3,4% -4,4% -19,5% 1,7% 10,2% -24,8%<br />

Sources EIU <strong>2002</strong><br />

Central<br />

Bank IMF IMF<br />

Ministère<br />

des<br />

finances<br />

Central<br />

Bank<br />

Central<br />

Bank


aissées à 2,8%, en partie à cause de la<br />

diminution de la production de pétro<strong>le</strong>.<br />

Cependant, un rebond est attendu en 2003<br />

autour de 4,1%. L’inflation atteint un niveau<br />

é<strong>le</strong>vé de 5,7% et contribue à l’appréciation<br />

régulière du taux de change réel. Le défi<br />

majeur auquel est confronté <strong>le</strong> gouvernement<br />

est <strong>le</strong> taux de chômage estimé à 28%,<br />

et à presque 50% chez <strong>le</strong>s jeunes de moins<br />

de 30 ans.<br />

L’économie algérienne est encore largement<br />

dominée par l’évolution des prix du pétro<strong>le</strong>.<br />

Ainsi, 97% des recettes d’exportation proviennent<br />

des produits pétroliers, et la fiscalité<br />

<strong>sur</strong> ces produits représente 60% des recettes<br />

de l’Etat. On doit cependant noter des progrès<br />

sensib<strong>le</strong>s en 2001 où <strong>le</strong>s recettes d’exportations<br />

n’ont décliné que de 7% alors que <strong>le</strong>s<br />

revenus du pétro<strong>le</strong> baissaient de 14%. Ceci<br />

prouve qu’il existe un important potentiel<br />

latent de diversification des exportations.<br />

L’économie n’a pas souffert du choc touchant<br />

<strong>le</strong> secteur touristique après <strong>le</strong>s évènements<br />

de septembre. Les entrées de touristes se<br />

sont maintenues. Mais c’est une activité qui<br />

ne représente que 0,2% du PIB et autant de<br />

l’emploi.<br />

La diversification doit être impérativement<br />

poursuivie car <strong>le</strong> centrage de la va<strong>le</strong>ur ajoutée<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s hydrocarbures a plusieurs inconvénients.<br />

Cette industrie n’est pas intensive<br />

en travail et n’occasionne que peu de transferts<br />

de techniques de production. El<strong>le</strong><br />

contribue donc fina<strong>le</strong>ment peu à l’emploi et<br />

au progrès technologique de l’ensemb<strong>le</strong> de<br />

l’appareil industriel.<br />

C’est pourquoi l’Algérie a choisi la voie de<br />

l’ouverture. Plusieurs lois sont entrées en<br />

vigueur qui visent à la libéralisation de certains<br />

secteurs, des programmes de privatisation<br />

ont été lancés.<br />

-11-<br />

L’environnement opérationnel du secteur<br />

privé doit encore être amélioré, en particulier<br />

<strong>le</strong>s possibilités d’accès au crédit des petites<br />

et moyennes entreprises (l’Algérie se situe<br />

encore parmi <strong>le</strong>s 20% de pays au monde où<br />

la part des crédits bancaires au secteur privé<br />

est la plus faib<strong>le</strong> avec 25% des crédits bancaires).<br />

Malgré <strong>le</strong>s difficultés qu’il rencontre,<br />

il existe en Algérie un secteur privé dynamique<br />

qui peut servir de soubassement à la<br />

mise en place d’une économie de marché.<br />

Chypre et Malte<br />

Pour chypre et Malte, <strong>le</strong> secteur du tourisme<br />

représente environ 20% du PIB. Le choc de<br />

septembre a donc été très important pour<br />

ces deux pays, mais il a été rapidement <strong>sur</strong>monté.<br />

Si <strong>le</strong>s entrées de touristes se sont<br />

fortement ra<strong>le</strong>nties fin 2001, el<strong>le</strong>s se sont<br />

rapidement redressées au premier trimestre<br />

<strong>2002</strong> et <strong>le</strong>s pertes en devises sont inférieures<br />

à cel<strong>le</strong> de la zone dans son ensemb<strong>le</strong>.<br />

La croissance du PIB s'est nettement ra<strong>le</strong>ntie<br />

pour <strong>le</strong>s deux pays au dernier trimestre<br />

2001. Le PIB chypriote passe de 5,4% au<br />

troisième trimestre à 2,3% au quatrième<br />

alors que <strong>le</strong>s résultats <strong>sur</strong> <strong>le</strong> début de l'année<br />

laissaient présager bien mieux. Le cas de<br />

Malte est similaire, mais <strong>le</strong>s conséquences<br />

des chocs de 2001 sont plus lourdes à gérer<br />

car <strong>le</strong> pays était en récession en début d'année.<br />

Les performances pour 2001 sont donc<br />

mauvaises -1% en variation annuel<strong>le</strong> avec un<br />

net recul au quatrième trimestre (-2,9%).<br />

Les perspectives de croissance du PIB pour<br />

<strong>2002</strong> et 2003, qui tiennent compte de l'impact<br />

négatif de septembre, sont cependant<br />

de l'ordre de 4%.<br />

L’Egypte<br />

L’Egypte a particulièrement souffert des<br />

effets directs du choc de septembre (baisse


de la balance des services de –50%), dans<br />

un contexte de vulnérabilité particulière du<br />

taux de change qui a enregistré une dépréciation<br />

nomina<strong>le</strong> de 20%. Les autorités ont<br />

largement ponctionné <strong>le</strong>s réserves de change<br />

pour soutenir <strong>le</strong> cours de la monnaie. En janvier<br />

<strong>2002</strong>, el<strong>le</strong>s étaient estimées autour de<br />

13,8 milliards de $, soit au-dessous du<br />

niveau officiel retenu (c’est la première fois<br />

depuis 1993). Mais <strong>le</strong>s dévaluations successives<br />

et la révision de la politique de change<br />

(fin de l’ancrage au $ en août 2001), n’ont<br />

pas permis de remédier au déficit du compte<br />

courant qui devrait être de 2% du PIB en<br />

<strong>2002</strong>. Les entrées d’investissements directs<br />

étrangers resteront faib<strong>le</strong>s, en tout cas d’un<br />

niveau insuffisant pour comb<strong>le</strong>r <strong>le</strong> déficit. La<br />

promesse d’un concours de 2 milliards de $<br />

lors du Consultative Group meeting de février<br />

<strong>2002</strong> pour soutenir la balance des paiements<br />

constitue donc l’ordre de grandeur nécessaire<br />

pour tenter d’amortir <strong>le</strong> choc au niveau du<br />

compte extérieur.<br />

La consommation privée et l’investissement<br />

se sont maintenus autour de 4,5% en rythme<br />

de croissance annuel moyen alors que la<br />

consommation publique a sensib<strong>le</strong>ment fléchi<br />

dans <strong>le</strong> contexte d’un déficit budgétaire croissant<br />

(autour de 5,4% du PIB, mais voisin de<br />

10% selon certaines estimations, si l’on<br />

intègre <strong>le</strong>s comptes de la NIB, banque d’Etat<br />

qui finance une grande partie des dépenses<br />

publiques). Par ail<strong>le</strong>urs, la baisse des réserves<br />

et l’effet d’éviction lié aux ponctions du trésor<br />

public <strong>sur</strong> l’épargne ont créé une crise de<br />

liquidité qu’il a fallu corriger par une politique<br />

monétaire plus expansionniste : <strong>le</strong>s créances<br />

auprès du gouvernement ont augmenté de<br />

22% en 2001 avec des taux courts diminués<br />

de moitié (5,8% en juin <strong>2002</strong> vs. 11% en<br />

décembre 2001). Cela a conduit avec la<br />

dépréciation monétaire, à une tension <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

prix (2,1% en 2001; 5,6% envisagés par certains<br />

experts en <strong>2002</strong>) qui risque de ruiner, si<br />

-12-<br />

el<strong>le</strong> n’est pas contenue, <strong>le</strong>s efforts d’ajustement<br />

macroéconomiques antérieurs.<br />

Ceci montre la fragilité de l’économie égyptienne<br />

en cas de choc et la difficulté à maintenir<br />

une contrainte nomina<strong>le</strong> trop forte<br />

(ancrage du taux de change, liberté des<br />

mouvements de capitaux), compte tenu du<br />

niveau du chômage et de la pauvreté.<br />

Inversement, une f<strong>le</strong>xibilité du taux de change<br />

plus grande conduit presque immédiatement<br />

à une dépréciation de la monnaie et à<br />

une augmentation des prix. C’est cette<br />

contradiction qui explique que Standard and<br />

Poors ait rétrogradé l’Egypte de plusieurs<br />

crans dans son rating, rétrogradation que<br />

l’agence justifie par l’effectivité limitée des<br />

réformes structurel<strong>le</strong>s, un effort insuffisant<br />

pour équilibrer <strong>le</strong>s comptes publics et un<br />

éventail trop limité de solutions pour<br />

répondre à un choc externe.<br />

La conclusion est que l’Egypte n’est pas en<br />

me<strong>sur</strong>e actuel<strong>le</strong>ment de supporter un choc<br />

externe d’une amp<strong>le</strong>ur correspondant à 2%<br />

du PIB sans un grave déséquilibre. Son<br />

niveau de revenu et son équilibre social lui<br />

interdisent de s’ajuster presque exclusivement<br />

dans la sphère réel<strong>le</strong> (ce qu’el<strong>le</strong> ferait<br />

principa<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong> chômage). La seu<strong>le</strong><br />

solution, sans soutien extérieur, est un ajustement<br />

nominal qui entraîne plusieurs pas<br />

en arrière dans la voie des réformes et<br />

risque de conduire à des phénomènes<br />

d’hystérésis (anticipations inflationnistes<br />

notamment) très longs à faire disparaître.<br />

C’est pourquoi <strong>le</strong> <strong>partenariat</strong> avec l’UE<br />

(signé en juin 2001 après cinq ans de négociations)<br />

a justement ciblé un programme<br />

de modernisation industriel<strong>le</strong>. L’aspect <strong>le</strong><br />

plus positif de l’évolution de ces derniers<br />

mois reste fina<strong>le</strong>ment la mobilisation de la<br />

communauté internationa<strong>le</strong> qui a permis de<br />

comb<strong>le</strong>r <strong>le</strong> déficit du compte extérieur. Il<br />

reste que <strong>le</strong>s autorités égyptiennes doivent


à tout prix utiliser ces facilités pour accélérer<br />

un pas de réformes qui demanderont<br />

nécessairement un certain délai pour être<br />

effectives.<br />

Israël<br />

Dans <strong>le</strong> cas d'Israël, il est diffici<strong>le</strong> de dissocier<br />

<strong>le</strong>s effets des différents chocs qui ont touché<br />

l’économie (de la crise mondia<strong>le</strong> du secteur<br />

des hautes technologies à l'explosion des<br />

dépenses de sécurité et militaires).<br />

Étant donné la forte spécialisation d'Israël<br />

dans <strong>le</strong>s hautes technologies et son insertion<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché mondial, <strong>le</strong>s échanges de ce<br />

secteur représentent la moitié du PIB. Le<br />

retournement du cyc<strong>le</strong> dans cette industrie a<br />

participé à hauteur de 77% à la chute des<br />

exportations industriel<strong>le</strong>s enregistrée en<br />

2001 (-7%). Dans <strong>le</strong> même temps, <strong>le</strong>s<br />

importations ont sensib<strong>le</strong>ment moins baissé,<br />

d’une part, du fait du poids des produits<br />

pétroliers dans <strong>le</strong>s importations (1/3 de la<br />

totalité des importations), d’autre part, à<br />

cause de l’augmentation des importations de<br />

biens liés à la défense (plus de 20% aux<br />

deux premiers trimestres 2001 puis 8% au<br />

dernier trimestre 2001 : ce type d'importations<br />

représente 7% des importations tota<strong>le</strong>s<br />

pour 2001). Pour <strong>le</strong>s trois derniers trimestres<br />

2001, <strong>le</strong> poste des recettes de services a<br />

chuté de 21%.<br />

Seuls <strong>le</strong>s transferts, plus particulièrement<br />

ceux des travail<strong>le</strong>urs émigrés (+61% au dernier<br />

trimestre 2001 comparativement au trimestre<br />

précédent) et ceux intergouvernementaux<br />

(+146% de progression relativement<br />

au trimestre précédent), permettent de<br />

ra<strong>le</strong>ntir la progression du déficit courant qui,<br />

de -1343 millions de dollars au troisième trimestre<br />

2001, passe à +836 millions de dollars<br />

au quatrième. Cependant <strong>le</strong> déficit total<br />

pour 2001 s'approfondit de +22%.<br />

-13-<br />

Le compte de capital passe de +2971 millions<br />

de dollars à -761 millions de dollars<br />

entre 2000 et 2001. Cela s'explique par<br />

l'éclatement de la bul<strong>le</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s actifs technologiques<br />

et par la fuite des capitaux à court<br />

terme.<br />

La croissance du PIB a sensib<strong>le</strong>ment diminué<br />

depuis 1996, passant de 5% à 2,3% en<br />

1999. Le <strong>sur</strong>saut de 2000 (6,4%) a été suivi<br />

en 2001 d’un recul de –0,6%. Le chômage<br />

s'élève et atteint près de 10% en 2001<br />

contre 8,8% en 1999.<br />

Dans la situation où se trouve l’économie, on<br />

aurait pu s’attendre à un financement monétaire<br />

de la crise, en particulier du déficit<br />

public qui s’est creusé (-0,1% du PIB en<br />

2000 vs –4,1% du PIB en 2001). Or il n’en a<br />

rien été. Instruit par <strong>le</strong>s désordres de l’inflation<br />

passée et bénéficiant d’importants transferts<br />

privés et publics, <strong>le</strong> gouvernement a<br />

choisi la voie de l’ajustement réel. Alors que<br />

<strong>le</strong> chômage a augmenté, <strong>le</strong>s prix sont restés<br />

relativement stab<strong>le</strong>s (sauf une poussée<br />

récente, plus de 4% en février mars <strong>2002</strong> vs<br />

1,1% <strong>sur</strong> la moyenne 2001), grâce à une<br />

politique monétaire rigoureuse pour une économie<br />

dans cette situation (2% de croissance<br />

des avances de la Banque Centra<strong>le</strong> au trésor<br />

en 2001, 14% de croissance de M1).<br />

C’est manifestement une évolution favorab<strong>le</strong><br />

pour un redémarrage de l’économie dans des<br />

conditions norma<strong>le</strong>s.<br />

La Jordanie<br />

La Jordanie a relativement peu souffert des<br />

chocs de 2001 qui ont pourtant eu des effets<br />

sensib<strong>le</strong>s en matière de tourisme notamment<br />

(-4,6% des entrées de touristes au dernier<br />

trimestre 2001, –40% des touristes en provenance<br />

des Etats-Unis, -14% des touristes<br />

en provenance d’Europe). Une autre conséquence<br />

directe de septembre a été <strong>le</strong> classe-


ment du port d'Aqaba comme zone potentiel<strong>le</strong><br />

de conflit. Les recettes des transports ont<br />

diminué de 30% au dernier trimestre 2001<br />

alors qu’el<strong>le</strong>s représentent 7,9% du compte<br />

courant. Les transports de passagers ont<br />

éga<strong>le</strong>ment baissé (-41% en mars) tandis que<br />

<strong>le</strong>s tarifs d'as<strong>sur</strong>ance ont augmenté de 82%.<br />

Mais, comme pour la Tunisie, ces désagréments<br />

ont été compensés par l’augmentation<br />

considérab<strong>le</strong> des exportations de marchandises<br />

(+25% en 2001, +12% en janvierfévrier<br />

<strong>2002</strong>).<br />

Cependant, il faut noter l’importance des<br />

relations économiques avec Israël qui risquent<br />

de pâtir du conflit au Proche-Orient<br />

(ces relations ont largement contribué au<br />

développement des exportations jordaniennes<br />

depuis la mise en place des zones<br />

industriel<strong>le</strong>s qualifiées[1] dans <strong>le</strong> cadre du<br />

processus de paix: +36% au premier<br />

semestre 2001). Il faut noter aussi que la<br />

forte reprise économique concourt naturel<strong>le</strong>ment<br />

à détériorer <strong>le</strong> solde courant de la<br />

Jordanie : <strong>le</strong>s restructurations de l'appareil<br />

productif, et notamment des entreprises<br />

récemment privatisées, nourrissent la croissance<br />

des importations. Ceci s’ajoute à un<br />

problème structurel de financement du déficit<br />

de la balance dû à l’importance du service de<br />

la dette externe qui représente 20% du PIB.<br />

Il reste que <strong>le</strong> succès de l’ouverture est<br />

patent et que la diversification des exportations<br />

a permis d’améliorer nettement la<br />

capacité d’adaptation de l’économie jordanienne<br />

aux chocs. C’est la raison pour laquel<strong>le</strong><br />

la croissance a été soutenue en 2001<br />

(+4,2% alors que la croissance stagnait à<br />

environ 2% en moyenne <strong>le</strong>s années précédentes),<br />

dans un contexte d’inflation contenue<br />

autour de 2% .<br />

La Jordanie est parvenue à maîtriser l’inflation<br />

tout en impulsant une relance écono-<br />

-14-<br />

mique qui a amené la masse monétaire (M1)<br />

à s'accroître de 9,5 et 14,2% en 2000 et<br />

2001 ce qui est <strong>le</strong> signe d’une bonne orientation<br />

du crédit vers <strong>le</strong>s secteurs productifs.<br />

Cependant, malgré <strong>le</strong>s réformes entreprises,<br />

<strong>le</strong> déficit budgétaire reste diffici<strong>le</strong> à contrô<strong>le</strong>r<br />

(dérapage des dépenses d'équipement audelà<br />

des prévisions initia<strong>le</strong>s visant à relancer<br />

l'économie, difficultés à instaurer la nouvel<strong>le</strong><br />

TVA et baisse des revenus financiers issus<br />

aux privatisations), ce qui a été pourtant réalisé<br />

en 2001 (<strong>le</strong> déficit budgétaire représente<br />

3% du PIB en 2001 vs. 3,4% en 2000).<br />

Le Liban<br />

Le secteur du tourisme libanais a été fortement<br />

affecté après <strong>le</strong> 11 septembre.<br />

L’impact immédiat a été une chute des<br />

recettes de 14% qui semblait se corriger au<br />

début décembre. Cependant, au premier trimestre<br />

<strong>2002</strong>, <strong>le</strong>s recettes touristiques ont à<br />

nouveau diminué sensib<strong>le</strong>ment (-8%).<br />

Cependant, la progression des exportations<br />

est restée plus vive que cel<strong>le</strong> des importations.<br />

Cel<strong>le</strong>s-ci ont augmenté de 17% en<br />

réaction à la baisse des droits de douane de<br />

la fin 2000 et à la hausse de la TVA annoncée<br />

pour <strong>2002</strong>, d’où un creusement du déficit<br />

commercial de 16%.<br />

La croissance économique a été léthargique<br />

après septembre 2001, et <strong>le</strong> gouvernement a<br />

dû abandonner l’objectif de 3% de croissance<br />

en <strong>2002</strong>, au profit d’un objectif de 1,4%<br />

que l’on s’attend à voir passer à 3% en 2003.<br />

L’amélioration de la situation économique est<br />

compromise par <strong>le</strong> climat politique qui pèse<br />

<strong>sur</strong> l’offre de capitaux dans une économie<br />

dominée par <strong>le</strong>s activités de services, notamment<br />

financiers. Les flux de capitaux accusent<br />

une baisse annuel<strong>le</strong> régulière de 10%<br />

depuis trois ans. Les réserves de change se<br />

montent à plus de huit mois d’importations.


Un élément de faib<strong>le</strong>sse majeur est l’important<br />

déficit budgétaire. Bien que ce déficit ait<br />

diminué de 30%, il représente encore 17%<br />

du PIB et la dette de l’Etat 140% du PIB. Le<br />

service de la dette absorbe 93% des revenus<br />

de l’Etat et son financement est as<strong>sur</strong>é à<br />

80% <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés des capitaux domestiques,<br />

ce qui engendre un effet d’éviction du<br />

secteur privé (<strong>le</strong>s créances <strong>sur</strong> <strong>le</strong> gouvernement<br />

central ont augmenté d’un pourcentage<br />

considérab<strong>le</strong> de 1297% en 2001 – source<br />

FMI). Les emprunts privés ne représentent<br />

que 3,6% du total et <strong>le</strong>ur part devrait encore<br />

diminuer en 2003, du fait principa<strong>le</strong>ment de<br />

la pression des emprunts publics et de la<br />

diminution de la confiance.<br />

Enfin, si <strong>le</strong>s recettes de l’Etat bénéficieront<br />

de l’entrée en vigueur de la TVA en <strong>2002</strong>,<br />

el<strong>le</strong>s sont largement dominées par <strong>le</strong>s droits<br />

de douane (40%) dont <strong>le</strong> montant ne progresse<br />

que <strong>le</strong>ntement du fait de la stagnation<br />

des prix des importations en monnaie<br />

domestique due à l’appréciation réel<strong>le</strong> du<br />

taux de change effectif réel.<br />

Un autre point de vulnérabilité est <strong>le</strong> taux de<br />

change dont l’ancrage au $ demeure fragi<strong>le</strong>. La<br />

faib<strong>le</strong> confiance incite la population à s’écarter<br />

de la monnaie nationa<strong>le</strong>. La Banque Centra<strong>le</strong> du<br />

Liban a dû intervenir lourdement en tirant <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong>s réserves pour maintenir <strong>le</strong> taux de change.<br />

Le niveau des réserves permet cependant de <strong>le</strong><br />

faire si ces interventions restent temporaires.<br />

Le programme de privatisation est <strong>le</strong>nt à se<br />

mettre en place bien que décidé (<strong>le</strong>s lois sectoriel<strong>le</strong>s<br />

sont présentées au Par<strong>le</strong>ment), si bien,<br />

qu’aucun allégement de la dette ne peut être<br />

envisagé avant <strong>le</strong> troisième trimestre <strong>2002</strong>.<br />

C’est pour cet ensemb<strong>le</strong> de raisons que <strong>le</strong> gouvernement,<br />

qui espérait renforcer <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de<br />

place régiona<strong>le</strong> financière, commercia<strong>le</strong> et de<br />

réexportation du pays, grâce à une politique de<br />

-15-<br />

relance de la croissance et de restauration de<br />

la confiance des investisseurs, a dû revoir ses<br />

objectifs à la baisse. L’introduction d’une TVA<br />

(février <strong>2002</strong>) devrait permettre de relâcher la<br />

contrainte budgétaire, mais occasionne une<br />

révision de l’inflation attendue autour de 4%,<br />

qui devrait diminuer en 2003 (autour de 2,5%<br />

selon <strong>le</strong>s prévisions).<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> gouvernement a commencé à<br />

mettre en place un processus tardif de libéralisation<br />

économique facilitant <strong>le</strong>s investissements<br />

directs et la dérégulation des échanges.<br />

En particulier, après une longue période de<br />

discussions, <strong>le</strong> Liban a signé un accord d’association<br />

avec l’UE en janvier <strong>2002</strong>. L’accord<br />

retient une période transitoire de cinq ans<br />

pour la protection des produits locaux. Des<br />

espoirs relativement é<strong>le</strong>vés accompagnent cet<br />

effort d’intégration qui fournira une assistance<br />

technique et financière et favorisera l’attractivité<br />

des investissements.<br />

Dans cette situation encore mal stabilisée,<br />

tout élément qui ajoute à la diminution des<br />

réserves menace de faire éclater une crise de<br />

confiance. Il faudrait des taux de croissance<br />

de 5% pour permettre une stabilisation de la<br />

dette. Ces taux ne sont pas atteignab<strong>le</strong>s à<br />

court terme. La résistance du secteur bancaire<br />

domestique pourrait être prise en défaut,<br />

en cas de défaillance de l’Etat, étant donné<br />

son rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> financement de la dette<br />

publique (<strong>le</strong>s actifs de la dette publique détenus<br />

par <strong>le</strong>s banques représenteraient 5 fois <strong>le</strong><br />

montant de <strong>le</strong>urs fonds propres).<br />

Le Maroc<br />

Le compte courant du Maroc s’est très fortement<br />

redressé en 2001 sous <strong>le</strong>s effets conjugués<br />

et contradictoires de :<br />

√ une baisse sensib<strong>le</strong> des entrées de touristes<br />

au dernier trimestre 2001 (-16%),


phénomène qui s’est poursuivi en <strong>2002</strong><br />

(–16%) et qui a conduit à une diminution<br />

conséquente des recettes touristiques<br />

(-32 millions d’<strong>euro</strong>s en 2001),<br />

√ une diminution concomitante des<br />

√<br />

recettes du transport (-50%),<br />

une quasi stabilité du déficit commercial,<br />

√ une rapide progression des transferts<br />

des émigrés qui représentent en janvier<br />

<strong>2002</strong> <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> des recettes du tourisme<br />

dans la balance des paiements.<br />

Le Maroc a donc peu souffert du choc, du fait<br />

d’une croissance exceptionnel<strong>le</strong> (6,5% en<br />

2001) faisant suite à plusieurs années de<br />

croissance faib<strong>le</strong> dues à la sécheresse. Les<br />

prévisions de <strong>2002</strong> donnent une croissance<br />

du PIB de 3,5% du fait de la bonne tenue de<br />

l’agriculture (qui représente entre 17% et<br />

20% du PIB).<br />

Contrairement à la situation d’autres pays, <strong>le</strong>s<br />

chocs pourtant importants subis par <strong>le</strong> Maroc,<br />

ont donc été faci<strong>le</strong>ment absorbés, d’une part,<br />

par <strong>le</strong> maintien de la confiance des non-résidents<br />

qui ont compensé <strong>le</strong>s pertes par des<br />

transferts de revenus et, d’autre part, par un<br />

contexte conjoncturel bon. Cela explique que<br />

<strong>le</strong> déficit budgétaire ait pu être réduit (2,4%<br />

du PIB en 2001 vs. 5,9% en 2000), dans un<br />

contexte d’augmentation significative de la<br />

demande interne (consommation privée +<br />

12%, consommation publique + 18,5%,<br />

investissement + 5,2%).<br />

La politique monétaire a été précautionneuse<br />

puisque l’engagement de la Banque Centra<strong>le</strong><br />

auprès du secteur public a diminué, ce qui,<br />

au total, a donné une croissance de M2 de<br />

14% et une forte décélération des prix (0,6%<br />

en 2001 vs. 1,9% en 2000). On observe<br />

cependant une sensib<strong>le</strong> accélération du rythme<br />

d’augmentation des prix ces trois derniers<br />

mois (4% en moyenne) sans doute dû<br />

à un certain relâchement de la politique<br />

-16-<br />

monétaire (<strong>le</strong>s taux courts marocains sont<br />

<strong>le</strong>s plus bas de tous <strong>le</strong>s PPM à 2,7% en juin).<br />

Le Maroc maîtrise donc bien son pilotage<br />

macroéconomique. Il peut même supporter<br />

des chocs comme ceux de 2001 en période de<br />

haute conjoncture (qui pour l’essentiel<br />

dépend de la situation de l’agriculture). Par<br />

contre, la quasi-stagnation des exportations<br />

et la forte dépendance des importations à la<br />

pression de la demande interne montrent que<br />

<strong>le</strong> système productif n’est pas assez diversifié<br />

et que risque de se poser un problème de<br />

compétitivité dans <strong>le</strong>s années à venir, dans un<br />

contexte où <strong>le</strong> Maroc est un des pays de la<br />

zone à s’être <strong>le</strong> plus ouvert (la part de la production<br />

nationa<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s exportations est<br />

passée de 14% à 22% en une décennie).<br />

Une étude menée par la Banque mondia<strong>le</strong> et<br />

<strong>le</strong> ministère du commerce et de l’industrie<br />

qui porte <strong>sur</strong> près de 900 entreprises souligne<br />

<strong>le</strong> manque de compétitivité du Maroc<br />

relativement à des pays ayant un niveau de<br />

développement comparab<strong>le</strong>. La maind’œuvre<br />

y est deux fois plus chère qu’en<br />

Chine et quatre fois plus qu’en Inde.<br />

Cependant, ce mauvais résultat est en partie<br />

dû aux dévaluations compétitives auxquel<strong>le</strong>s<br />

ont recouru ces pays. Par ail<strong>le</strong>urs, la croissance<br />

ne crée pas assez d’emplois : alors<br />

qu’el<strong>le</strong> est passée de 2,8% en 2000 à 5,2%<br />

en 2001, <strong>le</strong> taux de chômage n’a diminué<br />

que de 13,6% à 12,5%. Cela prouve que <strong>le</strong><br />

processus de détermination des prix et des<br />

salaires évolue encore dans un contexte qui<br />

nécessite d’importantes réformes supplémentaires<br />

(politique de concurrence renforcée,<br />

plus grande f<strong>le</strong>xibilité du marché du travail<br />

notamment).<br />

Pa<strong>le</strong>stine<br />

La santé de l’économie pa<strong>le</strong>stinienne est largement<br />

déterminée par la situation politique.


Depuis 2000, l’économie pa<strong>le</strong>stinienne s’est<br />

virtuel<strong>le</strong>ment effondrée. Le PIB a diminué de<br />

près d’un milliard de $, environ 130 000<br />

pa<strong>le</strong>stiniens ont perdu <strong>le</strong>ur travail, l’aéroport<br />

international de Gaza a été fermé, la circulation<br />

aux frontières avec la Jordanie et<br />

l’Egypte régulièrement entravée, ce qui a fait<br />

chuter de façon considérab<strong>le</strong> <strong>le</strong> commerce.<br />

Les exportations ont diminué de 22% et <strong>le</strong>s<br />

importations de 36,3% avec un taux de chômage<br />

de 25,5%.<br />

Un système de <strong>sur</strong>vie en économie parallè<strong>le</strong><br />

s’est installé comme dans toute situation<br />

équiva<strong>le</strong>nte que l’histoire a pu connaître.<br />

Cependant <strong>le</strong> pays bénéficie encore d’une<br />

aide extérieure substantiel<strong>le</strong>. Un des contributeurs<br />

majeur est l’Europe avec l’Arabie<br />

Saoudite, la Banque Mondia<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s Etats-Unis<br />

et d’autres pays développés.<br />

La Syrie<br />

Le secteur du tourisme est un important vecteur<br />

de croissance en Syrie. Il représente 7%<br />

du PIB (il génère un revenu annuel de l’ordre<br />

de 1,2 milliards de $), mais seu<strong>le</strong>ment 3% de<br />

l’emploi. La perte subie suite au 11 septembre<br />

(-21% de touristes au quatrième trimestre)<br />

concerne essentiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s touristes<br />

non-arabes qui représentent seu<strong>le</strong>ment<br />

la moitié de la fréquentation. Le choc<br />

n’a donc pas eu d’incidence importante. Plus<br />

important est <strong>le</strong> comportement des exportations<br />

de pétro<strong>le</strong> (80% des exports) et de<br />

coton (7%).<br />

La croissance en 2001 a été légèrement inférieure<br />

à 2% et l’on s’attend à une baisse<br />

autour de 1,6% en <strong>2002</strong>. Ces taux sont<br />

faib<strong>le</strong>s et conduiront à une diminution du<br />

revenu par tête étant donné <strong>le</strong>s taux de<br />

croissance encore importants de la population<br />

(3%). L’année 2001 apparaît à bien des<br />

égards plus diffici<strong>le</strong> que l’année 2000 : <strong>le</strong>s<br />

-17-<br />

exportations syriennes se sont peu développées,<br />

compte tenu de la diminution de la<br />

croissance mondia<strong>le</strong>, et <strong>le</strong> tourisme a contribué<br />

encore à la baisse des recettes.<br />

La politique budgétaire expansionniste suivie<br />

en <strong>2002</strong> et l’augmentation attendue des prix<br />

des produits non-pétroliers devraient conduire<br />

à une tension <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s prix. Mais on n’attend<br />

pas une poussée forte, compte tenu du<br />

niveau de pression modéré de la demande<br />

fina<strong>le</strong>. La politique monétaire syrienne est<br />

inf<strong>le</strong>xib<strong>le</strong> (taux d’intérêts é<strong>le</strong>vés 7%) et fixée<br />

de façon tota<strong>le</strong>ment centralisée, indépendamment<br />

des conditions de liquidité et d’inflation.<br />

En fait, la Syrie vit sous un autre<br />

modè<strong>le</strong> où <strong>le</strong> crédit est affecté au travers<br />

d’un plan annuel, ce qui permet un contrô<strong>le</strong><br />

de l’inflation, mais freine l’investissement et<br />

la croissance. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> secteur privé a<br />

peu de facilité d’accès au crédit et <strong>le</strong>s conditions<br />

octroyées sont moins bonnes (taux<br />

d’intérêt de 13% en <strong>2002</strong>). Cette différence<br />

de traitement n’est évidemment pas favorab<strong>le</strong><br />

à son expansion.<br />

La Syrie fonctionne encore selon l’ancien<br />

modè<strong>le</strong> d’une économie centralisée dotée<br />

d’une ressource naturel<strong>le</strong> dont <strong>le</strong> prix détermine<br />

en définitive <strong>le</strong>s conditions de croissance.<br />

Cela explique l’impossibilité de conclure<br />

un <strong>partenariat</strong> avec l’UE qui nécessiterait une<br />

entrée décidée dans la voie des réformes.<br />

La Tunisie<br />

La Tunisie a éga<strong>le</strong>ment souffert des chocs de<br />

2001 au niveau du tourisme, du transport<br />

aérien et des exportations. Cependant, el<strong>le</strong> a<br />

maintenu sa position externe grâce essentiel<strong>le</strong>ment<br />

au développement des exportations<br />

de marchandises qui ont augmenté de<br />

18,7% en 2001, contre 14,9% en 2000.<br />

Nous sommes donc là confrontés à l’exemp<strong>le</strong><br />

de la réussite de l’ouverture et de la diversi-


fication. Cela s’est produit malgré une année<br />

de mauvaise récolte et une conjoncture<br />

internationa<strong>le</strong> déprimée, grâce aux exportations<br />

de produits manufacturés non alimentaires<br />

et à l’affermissement de la demande<br />

<strong>euro</strong>péenne pour <strong>le</strong>s produits tunisiens (en<br />

dépit du ra<strong>le</strong>ntissement de la croissance dans<br />

cette zone). La Tunisie récolte donc <strong>le</strong>s fruits<br />

de son effort d’ouverture et, notamment, de<br />

la mise en œuvre anticipée de l’accord d’association<br />

avec l’UE.<br />

Dans ce contexte, la croissance du PIB en<br />

2001 a été de 5,2% et <strong>le</strong>s différentes composantes<br />

de la demande interne ont crû à un<br />

rythme voisin de 5%, seul l’investissement<br />

étant légèrement en retrait (3,9%). Le déficit<br />

budgétaire a été contenu autour de 3,3%<br />

du PIB, financé en partie par des avances de<br />

la banque centra<strong>le</strong>, non tota<strong>le</strong>ment compensées<br />

par <strong>le</strong> jeu des autres contreparties de la<br />

masse monétaire qui, au total, évolue à un<br />

rythme normal (M1 a augmenté de 8% et M2<br />

de 7% en 2001). On remarque néanmoins<br />

une certaine tension <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s prix à la consommation<br />

au premier semestre <strong>2002</strong> (3,3% vs.<br />

2% pour l’année 2001) qui peut être considérée<br />

comme une conséquence directe de la<br />

situation de l’agriculture et indirecte du choc<br />

externe du 11 septembre.<br />

Les prévisions <strong>sur</strong> <strong>2002</strong> (4% de croissance<br />

du PIB) sont aujourd’hui moins favorab<strong>le</strong>s<br />

du fait du recul des investissements directs<br />

(2% du PIB en 2001 vs. 4% en 2000), de<br />

l’incertitude <strong>sur</strong> <strong>le</strong> tourisme (baisse de 7%<br />

des entrées de touristes <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s deux premiers<br />

mois <strong>2002</strong> en attendant <strong>le</strong>s effets de<br />

l’attentat de Djerba d’avril), <strong>le</strong> transport<br />

aérien (-6,5% au premier trimestre <strong>2002</strong>),<br />

et du <strong>le</strong>nt redémarrage de la demande <strong>euro</strong>péenne.<br />

Néanmoins, <strong>le</strong>s fondamentaux de<br />

l’économie tunisienne sont bons et <strong>le</strong>s prévisionnistes<br />

tab<strong>le</strong>nt <strong>sur</strong> plus de 6% de croissance<br />

en 2003. Il est à noter, cependant,<br />

-18-<br />

que ces prévisions reposent <strong>sur</strong> des hypothèses<br />

de croissance encore importante des<br />

exportations et des entrées de capitaux qui<br />

dépendront du maintien de la compétitivité<br />

de l’économie tunisienne.<br />

La Turquie<br />

Les comptes externes de la Turquie ont subi<br />

plusieurs influences néfastes :<br />

√ Le solde des services s’est dégradé de<br />

façon importante, suite à la diminution<br />

des recettes touristiques (715 millions<br />

de €uros selon notre estimation en<br />

2001). El<strong>le</strong>s se sont cependant redressées<br />

au premier trimestre <strong>2002</strong> ;<br />

√ Les transferts des travail<strong>le</strong>urs immigrés<br />

sont en chute libre. Ils perdent 45%<br />

depuis 5 trimestres ;<br />

√ La faib<strong>le</strong>sse des investissements étrangers<br />

qui ne se sont pratiquement pas<br />

développés depuis la crise, ne permet<br />

pas de compter <strong>sur</strong> ces flux pour réduire<br />

<strong>le</strong>s déficits externes.<br />

Cependant, <strong>le</strong> compte courant s’est fortement<br />

amélioré, mais cela est dû à la crise<br />

économique sévère qui touche <strong>le</strong> pays qui a<br />

induit une chute des importations de 24% en<br />

2001. La gravité de la situation turque s’explique<br />

par la succession de plusieurs chocs<br />

très importants dans un laps de temps court<br />

d’autant qu’aux chocs économiques se sont<br />

ajoutés des facteurs d'insécurité interne avec<br />

<strong>le</strong>s tremb<strong>le</strong>ments de terre.<br />

Tous ces facteurs ont conduit, en un an, à<br />

une diminution des réserves de 27%. En juin<br />

<strong>2002</strong>, la monnaie avait perdu plus de 35% de<br />

sa va<strong>le</strong>ur vis-à-vis du dollar.<br />

La situation turque est donc encore loin<br />

d’être stabilisée. L’action conjuguée de la<br />

baisse de la demande externe nette et de la


demande interne (diminution de la consommation<br />

privée de 9% en 2001, de la consommation<br />

publique de 8,6% et de l’investissement<br />

de 42%) a entraîné une baisse du PIB<br />

de 7,4% en 2001.<br />

Le budget de l’Etat a vu son déficit passer de<br />

10% à 15% du PIB. La situation budgétaire a<br />

fortement sollicité l’aide de la Banque centra<strong>le</strong><br />

qui a augmenté dans une proportion considérab<strong>le</strong><br />

ses concours au Trésor (<strong>le</strong>s avances<br />

de la Banque Centra<strong>le</strong> ont augmenté de 47%<br />

en 2001, et l’ensemb<strong>le</strong> des créances <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

gouvernement de 1800%) tout en tentant de<br />

limiter la croissance des crédits à l’économie.<br />

Malgré cela, M1 a augmenté de 52% en<br />

2001, et M2 de 90% avec des taux d’intérêt<br />

courts de 55% et un taux d’inflation de 74%<br />

en mai <strong>2002</strong>. Dans <strong>le</strong> même temps, on évaluait<br />

l’augmentation du nombre de chômeurs<br />

à un million.<br />

En dépit d’un considérab<strong>le</strong> effort, l’économie<br />

turque n’a donc pas retrouvé son équilibre et<br />

la crise de septembre a manifestement retardé<br />

la convergence. Des signes nets d’amélioration<br />

se présentent néanmoins au début<br />

<strong>2002</strong> : retour de la confiance grâce à un<br />

important engagement de la communauté<br />

internationa<strong>le</strong> (près de 15 milliards de $),<br />

couplé avec un effort de désinflation soutenu.<br />

Dans sa <strong>le</strong>ttre d’intention au FMI, <strong>le</strong> gouvernement<br />

prévoit une croissance de 3% en<br />

<strong>2002</strong>, grâce à une reprise <strong>le</strong>nte de la<br />

consommation, de l’investissement et de la<br />

reconstitution des stocks. L’effort de désinflation<br />

sera accru pour tenter d’aboutir à une<br />

hausse des prix à la consommation de 35%<br />

grâce au contrô<strong>le</strong> de l’émission de monnaie<br />

de base.<br />

II- La question agrico<strong>le</strong> méditerranéenne<br />

Les sécheresses subies par quasiment tous<br />

<strong>le</strong>s PPM depuis plus de dix ans affectent l’en-<br />

-19-<br />

semb<strong>le</strong> du fonctionnement économique et<br />

social des sociétés en Méditerranée.<br />

Selon <strong>le</strong>s instituts membres du FEMISE, la<br />

qualité de la réponse apportée par <strong>le</strong>s PPM à<br />

ces chocs naturels dépend de façon déterminante<br />

de trois facteurs que sont (i) l’accès<br />

aux marchés agrico<strong>le</strong>s communautaires et,<br />

au-delà, à ceux des pays développés, (ii) la<br />

poursuite des réformes sectoriel<strong>le</strong>s internes<br />

en Méditerranée et (iii) une coopération agrico<strong>le</strong><br />

<strong>euro</strong>-méditerranéenne renforcée qui,<br />

conformément au projet d’intégration régiona<strong>le</strong>,<br />

peut seu<strong>le</strong> prendre en compte explicitement<br />

toutes <strong>le</strong>s dimensions de l’agriculture<br />

méditerranéenne, qu’el<strong>le</strong>s soient commercia<strong>le</strong>s<br />

ou non-commercia<strong>le</strong>s.<br />

Les pays méditerranéens ont une structure<br />

agrico<strong>le</strong> dualiste. C’est l’agriculture traditionnel<strong>le</strong><br />

céréalière et de subsistance qui est la<br />

plus sensib<strong>le</strong> à la sécheresse, du fait de sa<br />

tota<strong>le</strong> dépendance à la pluviométrie. La diminution<br />

de la production céréalière a des<br />

répercussions importantes <strong>sur</strong> des balances<br />

des paiements déjà assez fragi<strong>le</strong>s, tandis que<br />

<strong>le</strong>s difficultés des petits paysans et des productions<br />

traditionnel<strong>le</strong>s amplifient <strong>le</strong>s déséquilibres<br />

internes régionaux et ruraux. Par<br />

contre, l’agriculture d’exportation (fruits et<br />

légumes) bénéficie de la concentration des<br />

investissements en irrigation et est moins<br />

dépendante du climat. Cette structure dua<strong>le</strong><br />

suppose une répartition inéga<strong>le</strong> des coûts de<br />

la sécheresse. Du point de vue spatial, <strong>le</strong>s<br />

régions intérieures fondées <strong>sur</strong> l’agriculture<br />

traditionnel<strong>le</strong> subissent des réductions de<br />

production importantes et une paupérisation<br />

des populations ; <strong>le</strong>s régions côtières qui<br />

concentrent la production pour l’exportation<br />

sont moins affectées et reçoivent <strong>le</strong>s migrations<br />

rura<strong>le</strong>s intérieures.Du point de vue de<br />

l’équité, <strong>le</strong>s propriétaires des exploitations<br />

modernes bénéficient des investissements en<br />

irrigation (même si ces systèmes sont obso-


lètes), tandis que <strong>le</strong>s paysans et <strong>le</strong>s exploitations<br />

traditionnel<strong>le</strong>s supportent <strong>le</strong> gros de<br />

l’ajustement.<br />

A- Une décennie de chocs naturels<br />

Les sécheresses successives qu’ont connues<br />

<strong>le</strong>s pays partenaires méditerranéens depuis<br />

près de douze ans, n’ont fait que souligner <strong>le</strong><br />

poids structurel de l’agriculture pour la<br />

Méditerranée. Cette dépendance structurel<strong>le</strong><br />

profonde, qui dépasse largement <strong>le</strong>s frontières<br />

du seul monde rural, explique que <strong>le</strong>s<br />

instituts membres du FEMISE appel<strong>le</strong>nt une<br />

reconsidération du dossier agrico<strong>le</strong> Euro-<br />

Méditerranéen depuis plusieurs années.<br />

Dans tous <strong>le</strong>s PPM, bien qu’à des degrés<br />

divers, <strong>le</strong>s campagnes de production 1992,<br />

1995, 1997, puis presque chaque année<br />

depuis 1999, ont été marquées par des<br />

sécheresses, parfois parmi <strong>le</strong>s plus dures<br />

connues au cours du XXème sièc<strong>le</strong>. Ces<br />

sécheresses impliquent, dans chaque pays :<br />

√ Une diminution dramatique des productions<br />

de denrées alimentaires de base<br />

en culture pluvia<strong>le</strong>, qui ne peuvent quasiment<br />

plus couvrir <strong>le</strong>s besoins de<br />

consommation intérieure (comme ce fut<br />

<strong>le</strong> cas en Jordanie en 1999) et font<br />

-20-<br />

√<br />

croître <strong>le</strong>s importations et <strong>le</strong>s prélèvements<br />

de stocks (graphique II.1) ;<br />

Une diminution des rendements et des<br />

productions, y compris dans certains<br />

périmètres irrigués lorsque <strong>le</strong>s techniques<br />

d’utilisation et d’économie d’eau<br />

sont obsolètes et/ou lorsque <strong>le</strong>s variétés<br />

et <strong>le</strong>s techniques de culture ne sont pas<br />

suffisamment adaptées ;<br />

√ Une réel<strong>le</strong> mise en danger de l’é<strong>le</strong>vage :<br />

non-reconstitution des pâturages,<br />

√<br />

carences nutritionnel<strong>le</strong>s des animaux<br />

qui augmentent <strong>le</strong>ur mortalité ou <strong>le</strong>ur<br />

stérilité ;<br />

La mise en cause de l’équilibre global des<br />

sociétés rura<strong>le</strong>s en Méditerranée : (i) par<br />

<strong>le</strong>s pertes de revenus des agriculteurs<br />

disposant de terres, (ii) par <strong>le</strong>s pertes<br />

d’emplois des ouvriers agrico<strong>le</strong>s, (iii) par<br />

<strong>le</strong>s carences alimentaires de certains<br />

petits é<strong>le</strong>veurs ou de ménages ruraux<br />

sans terres. Or, selon la FAO, en 2000,<br />

plus de 71 millions de personnes vivaient<br />

directement ou indirectement de l’agriculture<br />

dans <strong>le</strong>s pays méditerranéens[2]<br />

et près de 8 millions de personnes souffraient<br />

encore de sous alimentation[3] ;<br />

√ des tensions du monde rural qui se<br />

transmettent dans <strong>le</strong> monde urbain par<br />

l’exode rural, puis au-delà des frontières<br />

nationa<strong>le</strong>s.<br />

Graphique II.1 : Indice de production céréalière en Méditerranée Base 100 1990<br />

130<br />

125<br />

120<br />

115<br />

110<br />

105<br />

100<br />

95<br />

90<br />

85<br />

80<br />

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001<br />

Source : FAOStats, <strong>2002</strong><br />

PPM<br />

PPM hors Egypte


La succession de sécheresses, comme cel<strong>le</strong>s<br />

connues de 1995 à 2001 en Méditerranée,<br />

accentue encore ces effets :<br />

√ en rendant <strong>le</strong>s pays concernés de plus<br />

en plus dépendants des denrées alimentaires<br />

importées (pas de reconstitution<br />

de stocks), el<strong>le</strong> <strong>le</strong>s rend particulièrement<br />

vulnérab<strong>le</strong>s à toute modification<br />

des cours internationaux des denrées de<br />

base (céréa<strong>le</strong>s bien sûr, mais aussi lait<br />

et produits laitiers, sucre) ;<br />

√ el<strong>le</strong> influence <strong>le</strong> rythme même des<br />

réformes macroéconomiques et <strong>le</strong>ur<br />

efficacité : (i) en limitant <strong>le</strong> potentiel<br />

d’exportation et en augmentant <strong>le</strong><br />

besoin d’importation, el<strong>le</strong> rend <strong>le</strong>s déficits<br />

courants de plus en plus diffici<strong>le</strong>s à<br />

contenir ; (ii) <strong>le</strong>s plans d’urgence mis en<br />

œuvre pour <strong>le</strong> monde rural repoussent<br />

l’équilibrage des comptes publics et<br />

créent un besoin de financement non<br />

prévisib<strong>le</strong> à moyen terme ; (iii) des tensions<br />

inflationnistes peuvent apparaître,<br />

fonctions de l’évolution des cours internationaux.<br />

B- Des échanges extérieurs qui reflètent<br />

la fragilité structurel<strong>le</strong> des PPM<br />

Les données du commerce extérieur reflètent<br />

assez nettement la vulnérabilité des pays<br />

partenaires méditerranéens aux conditions<br />

climatiques :<br />

√ L’évolution des importations méditerranéennes<br />

de céréa<strong>le</strong>s ainsi que cel<strong>le</strong> des<br />

importations de nourriture pour animaux<br />

soulignent <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s années<br />

de sécheresses connues en<br />

√<br />

Méditerranée : 1995, 1997, 1999/2000<br />

(graphique II.1 en annexe) ;<br />

En moyenne 1999/2000, <strong>le</strong> poste nourriture<br />

pour animaux est même devenu<br />

<strong>le</strong> troisième plus important déficit com-<br />

-21-<br />

Graphique II.2. : Evolution des soldes commerciaux<br />

agrico<strong>le</strong>s des PPM (milliers US $)<br />

0<br />

-500 000<br />

-1 000 000<br />

-1 500 000<br />

-2 000 000<br />

-2 500 000<br />

-3 000 000<br />

-3 500 000<br />

-4 000 000<br />

-4 500 000<br />

-5 000 000<br />

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Monde<br />

RDM<br />

UE<br />

Source : PC-TAS, International Trade Center UNCTAD-<br />

WTO - Calculs de l’Institut de la Méditerranée<br />

mercial agrico<strong>le</strong> des PPM (graphique II.2<br />

en annexe) ;<br />

√ Croissance de la population et aléas climatiques<br />

poussent <strong>le</strong>s importations agrico<strong>le</strong>s<br />

nettes vis-à-vis du monde à près de<br />

4,7 milliards d’€uros (4,32 milliards de<br />

dollars) en 2000. Vis-à-vis de l’Union<br />

Européenne, si ce déficit s’est creusé plus<br />

vite encore au cours des dix dernières<br />

années, il ne représente, en 2000, qu’un<br />

peu moins de 1,2 milliards d’€uros (soit<br />

1,09 milliards de $, graphique II.2.).<br />

L’Union reste en effet un partenaire de premier<br />

plan pour <strong>le</strong>s pays méditerranéens et<br />

absorbe une part toujours importante des<br />

principaux produits agrico<strong>le</strong>s exportés par <strong>le</strong>s<br />

PPM (tab<strong>le</strong>au II.1. en annexe). En 2000, <strong>le</strong>s<br />

marchés communautaires absorbent 89%<br />

des légumes exportés par <strong>le</strong> Maroc, 82% des<br />

préparations et conserves de fruits turcs,<br />

61% des légumes égyptiens, 78% des fruits<br />

israéliens. Toutefois, l’année 2000 confirme<br />

la <strong>le</strong>nte érosion du poids relatif de l’Europe :<br />

√ L’Union ne représente plus que 40% des<br />

importations tota<strong>le</strong>s des PPM en 2000,<br />

contre 46% en 1992, et 50% des exportations<br />

tota<strong>le</strong>s des PPM en 2000, contre<br />

52% en 1992 ;


√ Les PPM exportent de moins en moins<br />

<strong>le</strong>urs fruits et légumes vers l’Europe :<br />

68% en moyenne 1992/93 contre<br />

61,5% en moyenne 1999/2000 et,<br />

depuis 1996, <strong>le</strong>s exportations nettes de<br />

fruits et légumes méditerranéens vers<br />

l’Union diminuent sensib<strong>le</strong>ment. Au<br />

contraire, l’excédent sectoriel avec <strong>le</strong>s<br />

PECO augmente significativement <strong>sur</strong> la<br />

même période ;<br />

√ Les PPM importent de moins en moins<br />

<strong>le</strong>urs céréa<strong>le</strong>s depuis <strong>le</strong>s marchés communautaires<br />

: 33,5% en moyenne 1992/93<br />

contre 26% en moyenne 1999/2000 ;<br />

√ Si <strong>le</strong>s PPM restent <strong>le</strong>s principaux fournisseurs<br />

de légumes de l’Union<br />

√<br />

Européenne, <strong>le</strong>ur part passe de 28% en<br />

1995 à 18% des importations extra<strong>euro</strong>péennes<br />

de légumes en 2000 ;<br />

de 1992 à 2000, seuls <strong>le</strong> Liban et la<br />

Jordanie resserrent réel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs<br />

liens commerciaux avec l’Union, à l’exportation<br />

comme à l’importation.<br />

La structure des échanges agrico<strong>le</strong>s décomposée<br />

par pays et par produit confirme quelques<br />

caractéristiques fortes depuis dix ans :<br />

√ l’Egypte et l’Algérie font l’essentiel du tota<strong>le</strong>s ;<br />

déficit commercial agrico<strong>le</strong> des PPM ; √ Cette évolution est positive car el<strong>le</strong><br />

√ <strong>le</strong> Maroc et la Turquie sont des exporta- semb<strong>le</strong> traduire une remontée dans la<br />

teurs nets de produits agrico<strong>le</strong>s vers chaîne de la va<strong>le</strong>ur ajoutée agrico<strong>le</strong><br />

l’Union et ce, dans des proportions dans <strong>le</strong>s pays méditerranéens.<br />

beaucoup plus grandes que vers <strong>le</strong> reste Néanmoins, <strong>le</strong>s PPM restent encore loin<br />

du monde ;<br />

des résultats mondiaux. Selon l’OMC, la<br />

√ Le Liban, Malte et la Syrie font l’essen- croissance des exportations de produits<br />

tiel de <strong>le</strong>ur déficit commercial agrico<strong>le</strong> agrico<strong>le</strong>s transformés et à haute va<strong>le</strong>ur<br />

avec l’Union Européenne ;<br />

a été considérab<strong>le</strong> : ils représentaient<br />

Tab<strong>le</strong>au n°II.1. : <strong>le</strong> poids des préparations et conserves alimentaires<br />

Moyenne<br />

Dans <strong>le</strong>s : 1992 1995 1999/2000<br />

Exportations agrico<strong>le</strong>s tota<strong>le</strong>s 22% 25% 26%<br />

Importations agrico<strong>le</strong>s tota<strong>le</strong>s 9% 9% 11%<br />

Exportations agrico<strong>le</strong>s vers l’UE 26% 26% 28%<br />

Importations agrico<strong>le</strong>s vers l’UE 14% 13% 17%<br />

PC-TAS- International Trade Centre UNCTAD/WTO,Calculs de l’Institut de la Méditerranée<br />

-22-<br />

√ tous <strong>le</strong>s autres PPM affichent des déficits<br />

moins forts qu’avec <strong>le</strong> reste du monde,<br />

Israël et la Tunisie étant <strong>le</strong>s plus<br />

proches de l’équilibre ;<br />

√ Les exportations agrico<strong>le</strong>s des PPM vers<br />

<strong>le</strong>s marchés communautaires sont toujours<br />

plus concentrées que vers <strong>le</strong> reste<br />

du monde : fruits, légumes, poissons et<br />

crustacés représentent encore 90% des<br />

exportations méditerranéennes vers<br />

l’UE contre 72% des exportations<br />

tota<strong>le</strong>s en 2000.<br />

Au total, <strong>le</strong>s grandes caractéristiques du<br />

commerce agrico<strong>le</strong> des PPM ne semb<strong>le</strong>nt<br />

pas avoir évolué profondément depuis <strong>le</strong><br />

début des années 90. Toutefois, l’évolution<br />

des échanges de préparations et de<br />

conserves alimentaires de 1992 à 2000<br />

montre que :<br />

√ Les produits agrico<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus transformés<br />

prennent une part de plus en plus<br />

importante en Méditerranée (tab<strong>le</strong>au<br />

II.1), cependant cette évolution positive<br />

est moins marquée pour <strong>le</strong>s exportations<br />

à destination des marchés communautaires<br />

que pour <strong>le</strong>s exportations


39% des échanges mondiaux au début<br />

des années 80 contre 52% en moyenne<br />

en 1995/1997.<br />

L’intégration Sud-Sud pourrait être très<br />

importante pour l’agriculture des PPM, par<br />

exemp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s cas de l’Algérie et du<br />

Maroc, où des complémentarités sont évidentes.<br />

Cependant, pour que cette intégration<br />

démarre, il faut développer <strong>le</strong>s infrastructures<br />

de transport et améliorer l’organisation<br />

des marchés à l’origine et à la destination.<br />

Mais parfois <strong>le</strong>s difficultés d’ordre<br />

politique sont <strong>le</strong>s éléments <strong>le</strong>s plus nocifs à<br />

l’intégration des marchés agrico<strong>le</strong>s des<br />

PPM.<br />

Pour <strong>le</strong>s instituts membres du FEMISE, seuls<br />

trois <strong>le</strong>viers peuvent permettre, à terme,<br />

d’atténuer cette fragilité structurel<strong>le</strong> : (i)<br />

l’amélioration de l’accès aux marchés des<br />

pays développés et notamment aux marchés<br />

agrico<strong>le</strong>s communautaires, seu<strong>le</strong> capab<strong>le</strong> de<br />

renverser <strong>le</strong> fonctionnement à avantages<br />

comparatifs inversés du <strong>partenariat</strong> économique<br />

<strong>euro</strong>-méditerranéen (ii) la poursuite<br />

des réformes sectoriel<strong>le</strong>s intérieures et (iii)<br />

une coopération régiona<strong>le</strong> renforcée.<br />

C- L’amélioration de l’accès aux marchés<br />

agrico<strong>le</strong>s<br />

En matière de sécurisation des productions<br />

agrico<strong>le</strong>s et de diminution de la vulnérabilité<br />

aux chocs extérieurs, l’accès aux marchés<br />

agrico<strong>le</strong>s internationaux est déterminant<br />

d’abord parce qu’il est une source de<br />

devises qui permet de financer <strong>le</strong>s investissements,<br />

voire l’ajustement sectoriel nécessaire<br />

(cf. différents <strong>rapport</strong>s FEMISE). Mais<br />

il est déterminant aussi car c’est justement<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés extérieurs que <strong>le</strong>s pays<br />

méditerranéens pourront, en l’absence<br />

d’une réel<strong>le</strong> intégration Sud-Sud, développer,<br />

vers l’amont ou vers l’aval des secteurs<br />

-23-<br />

pour <strong>le</strong>squels ils disposent d’avantages<br />

comparatifs. C’est <strong>sur</strong> ces marchés agrico<strong>le</strong>s<br />

des pays développés que <strong>le</strong>s PPM<br />

pourront, ou non, effectuer <strong>le</strong>s remontées<br />

de filières vers <strong>le</strong>s activités à plus haute<br />

va<strong>le</strong>ur ajoutée.<br />

a- Des avancées de l’UE dans <strong>le</strong> cadre régional<br />

Euro-Méditerranéen<br />

La période récente semb<strong>le</strong> ouvrir de réel<strong>le</strong>s<br />

perspectives en matière de libéralisation<br />

agrico<strong>le</strong> <strong>euro</strong>-méditerranéenne. Début juin<br />

<strong>2002</strong>, <strong>le</strong> Président de la Commission<br />

Européenne et celui du Par<strong>le</strong>ment Européen<br />

se sont prononcés en faveur d’une ouverture<br />

accrue des marchés agrico<strong>le</strong>s communautaires<br />

aux exportations méditerranéennes et<br />

de nouvel<strong>le</strong>s propositions pourraient être<br />

faites, notamment dans <strong>le</strong> cadre des négociations<br />

agrico<strong>le</strong>s en cours. Au-delà de ces<br />

déclarations, deux faits permettent de par<strong>le</strong>r<br />

d’avancées en matière de libéralisation du<br />

commerce agrico<strong>le</strong> dans la région <strong>euro</strong>-méditerranéenne.<br />

Le premier concerne <strong>le</strong>s deux derniers<br />

Accords d’Association signés par l’Union<br />

Européenne : avec l’Algérie, fin avril <strong>2002</strong> et<br />

avec <strong>le</strong> Liban, mi juin <strong>2002</strong>. Ces deux accords<br />

contiennent des avancées notab<strong>le</strong>s en matière<br />

de libéralisation agrico<strong>le</strong>, même si <strong>le</strong>s<br />

deux PPM concernés ne sont pas des exportateurs<br />

agrico<strong>le</strong>s importants.<br />

√ L’UE a adopté une libéralisation immédiate<br />

(sans droits ni contingents) pour<br />

un grand nombre de produits agrico<strong>le</strong>s<br />

algériens, à l’exception d’une liste limitée<br />

de produits sensib<strong>le</strong>s soumis à des<br />

contingents tarifaires.<br />

√ De la même façon, dans <strong>le</strong> cadre de l’accord<br />

signé avec <strong>le</strong> Liban, l’Union<br />

Européenne a introduit une nouvel<strong>le</strong><br />

méthode de libéralisation agrico<strong>le</strong>. Cel<strong>le</strong>-


ci se fait en effet selon une « liste négative<br />

», ce qui permet de couvrir un plus<br />

grand nombre de produits agrico<strong>le</strong>s[4].<br />

Pour <strong>le</strong>s membres du FEMISE, cette nouvel<strong>le</strong><br />

méthode doit être conservée dans<br />

<strong>le</strong> cadre des négociations bilatéra<strong>le</strong>s<br />

agrico<strong>le</strong>s futures et en cours.<br />

Le second élément concerne justement ces<br />

négociations bilatéra<strong>le</strong>s agrico<strong>le</strong>s. Un mandat<br />

de négociations agrico<strong>le</strong>s a en effet été présenté<br />

par la Commission au Conseil pour la<br />

Jordanie[5] (<strong>le</strong>s négociations avec Israël et <strong>le</strong><br />

Maroc sont en cours) et la Commission diligente<br />

actuel<strong>le</strong>ment une étude <strong>sur</strong> l’impact de<br />

la libéralisation des marchés communautaires<br />

agrico<strong>le</strong>s aux partenaires méditerranéens.<br />

Les résultats de cette étude, attendus<br />

pour 2003, pourraient permettre d’accélérer<br />

notab<strong>le</strong>ment l’accès des PPM aux marchés<br />

agrico<strong>le</strong>s <strong>euro</strong>péens (DREE, <strong>2002</strong>).<br />

Ces concessions organisées dans <strong>le</strong> cadre du<br />

Partenariat de Barcelone sont indispensab<strong>le</strong>s<br />

pour <strong>le</strong>s partenaires méditerranéens. Car si <strong>le</strong>s<br />

préférences accordées par l’Union sont réel<strong>le</strong>s<br />

(tab<strong>le</strong>au II.3. en annexe) et si <strong>le</strong>s fruits et<br />

légumes sont parmi <strong>le</strong>s produits nomina<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong>s moins protégés au sein de la PAC, <strong>le</strong>s<br />

PPM doivent quand même faire face à :<br />

√ des taux de protection des produits<br />

agrico<strong>le</strong>s encore é<strong>le</strong>vés ;<br />

√ une <strong>sur</strong>-représentation des contingents<br />

tarifaires dans <strong>le</strong>s fruits et légumes,<br />

sachant que cette forme de protection<br />

cache souvent une persistance de tarifs<br />

et barrières spécifiques ou mixtes – ad<br />

valorem et spécifiques comme <strong>le</strong>s ca<strong>le</strong>ndriers<br />

d’exportation ou <strong>le</strong>s prix d’entrée<br />

(Lorca Corrons, Vicens, 2001) ;<br />

√ une concentration des pics tarifaires<br />

dans l’agriculture : 91% des pics tarifaires<br />

<strong>euro</strong>péens concernent <strong>le</strong>s produits<br />

agrico<strong>le</strong>s et <strong>le</strong> tarif moyen non pondéré<br />

-24-<br />

de ces pics s’élève à plus de 20% pour<br />

<strong>le</strong>s partenaires méditerranéens.<br />

Pour <strong>le</strong>s instituts membres du FEMISE, ces<br />

avancées « régiona<strong>le</strong>s » vont dans <strong>le</strong> sens de<br />

l’objectif de la Déclaration de Barcelone et<br />

doivent être poursuivies rapidement dans <strong>le</strong><br />

cadre des négociations agrico<strong>le</strong>s en cours et<br />

à venir. El<strong>le</strong>s doivent être complétées par une<br />

meil<strong>le</strong>ure coordination de la position des 27<br />

partenaires dans <strong>le</strong>s négociations multilatéra<strong>le</strong>s<br />

engagées dans <strong>le</strong> cadre de « l’agenda<br />

pour <strong>le</strong> Développement de Doha ».<br />

b- Des perspectives multilatéra<strong>le</strong>s devenues<br />

plus floues<br />

Même si l’intégration de l’agriculture dans la<br />

discipline des négociations multilatéra<strong>le</strong>s ne<br />

sera probab<strong>le</strong>ment pas remise en cause, <strong>le</strong>s<br />

perspectives de libéralisation multilatéra<strong>le</strong> à<br />

moyen terme sont plus floues aujourd’hui<br />

qu’à la fin des années 90. Ce flou s’explique :<br />

(i) d’abord, par <strong>le</strong>s premiers résultats de<br />

l’Accord <strong>sur</strong> l’Agriculture du Cyc<strong>le</strong> de<br />

l’Uruguay (AAUR), (ii) ensuite, par <strong>le</strong>s questions<br />

sou<strong>le</strong>vées par <strong>le</strong>s subventions à l’agriculture<br />

des pays développés.<br />

(i) Tels que l’on peut <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>er aujourd’hui,<br />

<strong>le</strong>s résultats de l’AAUR en matière de transparence<br />

et de discipline dans <strong>le</strong>s barrières aux<br />

échanges agrico<strong>le</strong>s ne sont pas clairs. En<br />

matière d’accès aux marchés, toutes <strong>le</strong>s analyses<br />

internationa<strong>le</strong>s convergent pour souligner<br />

que l’AAUR n’a pas conduit aux améliorations<br />

attendues (Banque Mondia<strong>le</strong>, <strong>2002</strong>).<br />

Aujourd’hui encore, <strong>le</strong>s pays en développement<br />

sont confrontés à plusieurs obstac<strong>le</strong>s dont certains<br />

sont <strong>le</strong> produit d’une <strong>le</strong>cture quelque peu<br />

détournée des objectifs de l’AAUR :<br />

√ Les pics tarifaires sont encore nombreux<br />

et apparaissent <strong>le</strong> plus souvent <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

produits transformés[6] ;


√ La progressivité des tarifs (tariffs escalation)<br />

est encore particulièrement forte<br />

dans <strong>le</strong>s pays développés et cel<strong>le</strong>-ci<br />

obère <strong>le</strong> développement amont et aval<br />

de la production agrico<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s pays<br />

en développement (tab<strong>le</strong>au II.4. en<br />

annexe) ;<br />

√ La méthode d’administration des contingents<br />

tarifaires peut contrarier la logique<br />

même de cette tarification qui est d’as<strong>sur</strong>er<br />

un accès minimal aux marchés,<br />

or : (i) plus d’un quart des 1371 contingents<br />

tarifaires mondiaux concernent <strong>le</strong>s<br />

seuls fruits et légumes et (ii) moins d’un<br />

contingent tarifaire <strong>sur</strong> deux est administré<br />

selon la méthode dite des « tarifs<br />

appliqués », méthode qui correspond à<br />

la logique d’instauration des contingents<br />

tarifaires (OMC, 2001) ;<br />

√ La façon même dont <strong>le</strong>s réductions de<br />

tarifs sont mises en œuvre pose des<br />

questions : <strong>le</strong>s engagements<br />

«moyens » de réduction des barrières<br />

tarifaires permettent à chaque membre<br />

de l’OMC de choisir <strong>le</strong>s lignes <strong>sur</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s<br />

il applique <strong>le</strong> plus fort taux de<br />

réduction ; <strong>le</strong>s produits sensib<strong>le</strong>s faisant<br />

toujours l’objet des réductions <strong>le</strong>s plus<br />

faib<strong>le</strong>s (OCDE, 2001 et WB, 2001GEP).<br />

(ii) Les subventions aux agricultures des<br />

pays développés sont en effet particulièrement<br />

fortes en 2001 (OCDE, 2001) et<br />

l’exemp<strong>le</strong> récent du coton en Afrique de<br />

l’Ouest (au Mali notamment) montre à quel<br />

point est diffici<strong>le</strong> la maturation, dans <strong>le</strong>s pays<br />

en développement, de filières qui sont fortement<br />

subventionnées dans <strong>le</strong>s pays développés<br />

(schéma devenu classique d’imbrication<br />

de subventions à la production, aux prix, puis<br />

aux exportations[7]) :<br />

√ Le soutien global à l’agriculture dans<br />

l’OCDE, soit 347 milliards d’€uros, n’a<br />

que très légèrement baissé en 2001 ;<br />

-25-<br />

√ Les trois quarts du soutien global à l’agriculture<br />

ont bénéficié aux producteurs, <strong>le</strong><br />

reste étant dédié aux services d’intérêt<br />

général (infrastructures, inspection,<br />

√<br />

recherche, commercialisation, etc..) ;<br />

69% du soutien aux producteurs relève<br />

encore du soutien aux prix du marché et<br />

des aides directes à la production[8].<br />

Ainsi, <strong>le</strong>s prix perçus par <strong>le</strong>s agriculteurs<br />

de l’OCDE en 2001 étaient en moyenne<br />

de 31% supérieurs aux cours mondiaux<br />

(contre 58% au milieu des années 80).<br />

Les producteurs de l’OCDE sont ainsi coupés<br />

des signaux du marché, ce qui signifie<br />

que lorsque <strong>le</strong>s cours internationaux<br />

fluctuent, l’ajustement de la demande se<br />

fait dans <strong>le</strong>s pays en développement,<br />

moins protégés par <strong>le</strong>s subventions.<br />

√ Selon l’OCDE (2001) et la Banque<br />

Mondia<strong>le</strong> (2001, GEP), <strong>le</strong> montant des<br />

subventions aux exportations autorisées<br />

pendant la période de mise en œuvre de<br />

l’AAUR étaient plus importantes, pour<br />

un grand nombre de produits agrico<strong>le</strong>s,<br />

que <strong>le</strong>s subventions réel<strong>le</strong>ment pratiquées<br />

pendant la première moitié des<br />

années 90. De plus, la part des exportations<br />

subventionnées a même augmenté<br />

pour certains produits de première<br />

importance pour <strong>le</strong>s pays en développement<br />

: c’est <strong>le</strong> cas du blé et du sucre<br />

notamment, pour <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s exportations<br />

subventionnées représentent respectivement<br />

25% et 31% des exportations<br />

tota<strong>le</strong>s en 1998, contre 7% et<br />

19% en 1995 (Ingco & Winters, 2001).<br />

A ces subventions directes aux exportations<br />

s’ajoutent, notamment aux USA,<br />

des crédits à l’exportation en large augmentation<br />

depuis 1998 (World Bank,<br />

2001 GEP).<br />

La Conférence ministériel<strong>le</strong> de Doha a produit<br />

un nouveau mandat de négociations assorti<br />

d’un ca<strong>le</strong>ndrier, dont la date limite est <strong>le</strong> pre-


mier janvier 2005, et confirmant <strong>le</strong>s objectifs<br />

qui étaient ceux de l’Accord signé à<br />

Marrakech en 1994. Il est clair, aujourd’hui,<br />

que pour que ces négociations soient réel<strong>le</strong>s,<br />

el<strong>le</strong>s devront rapidement résoudre la question<br />

des subventions agrico<strong>le</strong>s. Or, (i) <strong>le</strong>s discussions<br />

<strong>euro</strong>péennes engagées dans <strong>le</strong><br />

cadre du futur élargissement et (ii) la loi promulguée<br />

<strong>le</strong> 10 juin <strong>2002</strong> par <strong>le</strong>s USA « Farm<br />

Security and Rural Investment Act », qui<br />

accroît de 80% <strong>le</strong>s aides à l’agriculture <strong>sur</strong><br />

dix ans, risquent fort de rendre diffici<strong>le</strong> tout<br />

accord multilatéral pour une plus grande discipline<br />

en matière de subventions agrico<strong>le</strong>s,<br />

notamment à l’exportation[9].<br />

c- La poursuite des politiques agrico<strong>le</strong>s intérieures<br />

en Méditerranée<br />

Dans <strong>le</strong>s conditions multilatéra<strong>le</strong>s actuel<strong>le</strong>s, il<br />

ne fait aucun doute que l’accès aux marchés<br />

agrico<strong>le</strong>s des pays développés ne peut as<strong>sur</strong>er<br />

seul la sécurisation de la production agrico<strong>le</strong><br />

en Méditerranée. Les ajustements technologiques<br />

et légaux nécessaires pour rendre<br />

ces pays moins vulnérab<strong>le</strong>s aux chocs sont<br />

indispensab<strong>le</strong>s et l’action des gouvernements<br />

peut être là déterminante.<br />

Au-delà des programmes d’urgence anti-sécheresse<br />

proposés par certains pays comme <strong>le</strong><br />

Maroc, <strong>le</strong>s politiques agrico<strong>le</strong>s en Méditerranée<br />

se caractérisent principa<strong>le</strong>ment par :<br />

√ une libéralisation entamée dans <strong>le</strong>s<br />

années 80, au rythme des plans d’ajustement<br />

agrico<strong>le</strong>s. Malgré quelques<br />

√<br />

retours en arrière, cette libéralisation a<br />

permis de dérégu<strong>le</strong>r certains marchés<br />

agrico<strong>le</strong>s et de voir disparaître des<br />

monopo<strong>le</strong>s publics de col<strong>le</strong>cte ou de<br />

commercialisation ;<br />

un relativement faib<strong>le</strong> recours aux subventions<br />

à l’exportation si l’on en croit<br />

<strong>le</strong>s engagements auprès de l’OMC ;<br />

-26-<br />

√ un soutien des prix à la production<br />

encore réel pour <strong>le</strong>s denrées stratégiques<br />

(céréa<strong>le</strong>s), et ce dans la quasitotalité<br />

des pays partenaires ;<br />

√ bien que moins répandu, un soutien à la<br />

consommation encore pratiqué, comme<br />

dans <strong>le</strong> cas du Maroc et de la Tunisie où<br />

<strong>le</strong>s subventions à la consommation<br />

représentent respectivement 1,7% et<br />

moins de 1% du PIB en 2001 ;<br />

√ la persistance de quelques monopo<strong>le</strong>s<br />

publics de commercialisation comme à<br />

Chypre, Tunisie, Malte, essentiel<strong>le</strong>ment<br />

pour <strong>le</strong>s céréa<strong>le</strong>s ;<br />

√ <strong>le</strong> cadre législatif foncier doit prendre en<br />

considération la nécessité d’al<strong>le</strong>r vers<br />

une agriculture « industriel<strong>le</strong> » qui n’a<br />

pas de sens si el<strong>le</strong> n’est pas intégrée<br />

dans un système productif <strong>euro</strong>-méditerranéen<br />

;<br />

√ pour ce qui est des investissements<br />

hydrauliques, <strong>le</strong>s PPM doivent analyser<br />

<strong>le</strong>s coûts d’investissements alternatifs à<br />

l’irrigation puisque <strong>le</strong>urs exportations de<br />

fruits et légumes risquent fina<strong>le</strong>ment<br />

d'être soutenues par <strong>le</strong>s subventions<br />

implicites dans <strong>le</strong>s systèmes « irriguistes<br />

» promus par <strong>le</strong>s gouvernements.<br />

Ces systèmes sont parfois peu<br />

transparents et ont des implications<br />

socia<strong>le</strong>s régressives dans la me<strong>sur</strong>e où<br />

el<strong>le</strong>s ne bénéficient qu’à certaines<br />

couches de la société, notamment <strong>le</strong>s<br />

grands propriétaires fonciers.<br />

Pour la sécurisation des productions agrico<strong>le</strong>s<br />

en Méditerranée, <strong>le</strong>s instituts membres du<br />

FEMISE considèrent que <strong>le</strong>s PPM doivent<br />

continuer <strong>le</strong>s efforts entrepris en matière :<br />

√ de cadre légal foncier et de distribution des<br />

terres afin, notamment, de lutter contre <strong>le</strong><br />

morcel<strong>le</strong>ment caractéristique de certains<br />

pays partenaires et d’ouvrir la propriété<br />

de la terre aux étrangers (Lorca, Vicens,


√<br />

2001) : certains pays, comme l’Algérie ou<br />

la Tunisie, se penchent déjà <strong>sur</strong> des<br />

réformes de la question foncière permettant<br />

d’améliorer la tail<strong>le</strong> des exploitations<br />

agrico<strong>le</strong>s. Toutefois en moyenne, en<br />

Méditerranée, <strong>le</strong>s régimes fonciers contrarient<br />

toujours <strong>le</strong>s apports de capitaux et<br />

<strong>le</strong>s transferts de technologie ;<br />

d’investissements hydrauliques : l’eau<br />

est, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> premier enjeu agrico<strong>le</strong><br />

en Jordanie où <strong>le</strong> gouvernement a<br />

annoncé vouloir diminuer la part de la<br />

consommation agrico<strong>le</strong> d’eau de 72%<br />

en 2000 à 64% en 2005, 58% en 2015<br />

et 54% en 2020 ;<br />

√ d’incitation à la création d’activités en<br />

amont et en aval de la production agrico<strong>le</strong><br />

: l’Algérie, notamment, depuis fin 2000,<br />

encourage la création d’entreprises liées à<br />

la production proprement dite (transport,<br />

stockage, commercialisation) ;<br />

√ de réforme des politiques agrico<strong>le</strong>s dans<br />

<strong>le</strong> sens d’une transformation des aides à<br />

la production en aides directes versées<br />

aux producteurs et limitées à un nombre<br />

d’hectares par agriculteur (à l’image du<br />

projet quadriennal d’application de la<br />

réforme agrico<strong>le</strong> en Turquie – ARIP – mis<br />

en œuvre en 2001). Compte tenu de<br />

l’extrême dualité des structures de production<br />

agrico<strong>le</strong>s en Méditerranée, <strong>le</strong><br />

plafonnement des aides directes en<br />

fonction des <strong>sur</strong>faces exploitées permet<br />

d’as<strong>sur</strong>er une action ciblée <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s plus<br />

petites exploitations, cel<strong>le</strong>s justement où<br />

la main d’œuvre familia<strong>le</strong> et informel<strong>le</strong><br />

est particulièrement présente ;<br />

√ de réforme et d’amélioration des<br />

douanes et du secteur du transport, qui<br />

sont d’importants <strong>le</strong>viers d’amélioration<br />

de la compétitivité des exportations<br />

agrico<strong>le</strong>s.<br />

La pression politique en faveur de négociations<br />

agrico<strong>le</strong>s va s’accroître aussi bien au<br />

-27-<br />

sein de l’Union <strong>euro</strong>péenne que dans <strong>le</strong>s PPM<br />

et à un niveau supérieur, au plan multilatéral.<br />

C’est pour cela qu’un dialogue <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

sujet agrico<strong>le</strong> s’impose pour parvenir à un<br />

Pacte Agrico<strong>le</strong> Méditerranéen débouchant<br />

<strong>sur</strong> un compromis entre <strong>le</strong>s intérêts des<br />

deux rives. Cependant, il faut éga<strong>le</strong>ment<br />

souligner que <strong>le</strong> compromis vertical Nord-<br />

Sud est <strong>le</strong> résultat d’un doub<strong>le</strong> compromis<br />

horizontal : Sud-Sud et Nord-Nord.<br />

L’intégration agrico<strong>le</strong> Sud-Sud et <strong>le</strong>s enjeux<br />

intra-<strong>euro</strong>péens de l'ouverture horizonta<strong>le</strong><br />

requièrent aussi des compromis d’ordre politique<br />

pour <strong>le</strong>s différents niveaux (Lorca<br />

Corrons, 2000).<br />

d- La dimension régiona<strong>le</strong> agrico<strong>le</strong><br />

Les investissements directs étrangers doivent<br />

jouer un rô<strong>le</strong> plus important dans la<br />

sécurisation et l’organisation des productions<br />

agrico<strong>le</strong>s au Sud. Pour encourager l’entrée de<br />

ces IDE, <strong>le</strong>s instituts membres du FEMISE<br />

soulignent qu’une enceinte régiona<strong>le</strong> <strong>euro</strong>méditerranéenne<br />

peut être déterminante, à<br />

l’image de l’initiative EUROMED-MARCHE lancée<br />

pour la coopération industriel<strong>le</strong>. Une tel<strong>le</strong><br />

enceinte régiona<strong>le</strong> devra explicitement intégrer<br />

et débattre :<br />

√ La question centra<strong>le</strong> des barrières<br />

non-tarifaires. De nombreuses études<br />

montrent à quel point cel<strong>le</strong>s-ci influencent<br />

la rentabilité économique des<br />

accords régionaux ou bilatéraux de<br />

libre-échange (voir par exemp<strong>le</strong>,<br />

Bayar et alii, 2001). Apparaît notamment<br />

comme crucia<strong>le</strong> : une réf<strong>le</strong>xion<br />

régiona<strong>le</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s ca<strong>le</strong>ndriers d’exportation,<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es sanitaires et<br />

phytosanitaires, <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s indications<br />

géographiques, <strong>sur</strong> la qualité et l’innocuité<br />

des aliments. Plus généra<strong>le</strong>ment,<br />

cette enceinte régiona<strong>le</strong> devra permettre<br />

une meil<strong>le</strong>ure concertation des


√<br />

positions <strong>euro</strong>-méditerranéennes dans<br />

<strong>le</strong> cadre multilatéral ouvert par <strong>le</strong><br />

ca<strong>le</strong>ndrier de Doha.<br />

La question de l’eau envisagée d’abord<br />

au niveau de sa tarification. Pour la<br />

tarification de l’eau en Méditerranée,<br />

<strong>le</strong>s recherches du FEMISE ont montré<br />

que la meil<strong>le</strong>ure solution envisageab<strong>le</strong><br />

semblait devoir combiner une augmentation<br />

du prix de « l’eau agrico<strong>le</strong> »<br />

et une approche intégrée de préservation<br />

de la ressource (Ganoulis, 2001)<br />

qui va des incitations microéconomiques<br />

encourageant la préservation<br />

des ressources hydrauliques à la délégation<br />

de gestion du transport et de la<br />

distribution d’eau et jusqu’à la subvention<br />

de techniques d’irrigation économes<br />

en eau.<br />

√ Toutefois, <strong>le</strong>s modélisations réalisées<br />

dans <strong>le</strong> cadre du premier round de<br />

recherches du FEMISE (Lorca Corrons,<br />

Vicens, 2001) semb<strong>le</strong>nt aussi montrer<br />

que plus encore que <strong>le</strong> stock d’eau disponib<strong>le</strong><br />

en Méditerranée, <strong>le</strong>s facteurs<br />

de capital (équipement) et de technologie<br />

sont <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures réponses à<br />

apporter aux perturbations climatiques.<br />

Certains modè<strong>le</strong>s de production<br />

agrico<strong>le</strong> <strong>euro</strong>péens (espagnols et italiens<br />

notamment) peuvent être là un<br />

apport régional déterminant pour <strong>le</strong><br />

développement agrico<strong>le</strong> des partenaires<br />

méditerranéens. Pour tirer <strong>le</strong>s<br />

p<strong>le</strong>ins bénéfices d’une libéralisation<br />

agrico<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s PPM doivent bénéficier de<br />

transferts technologiques importants,<br />

en matière de système d’irrigation bien<br />

sûr, mais aussi dans <strong>le</strong>s technologies<br />

post-récoltes, en matière d’utilisation<br />

des intrants (fertilisants, sé<strong>le</strong>ction des<br />

espèces, etc..). Ici, une enceinte agrico<strong>le</strong><br />

régiona<strong>le</strong> peut s’avérer déterminante<br />

en encourageant <strong>le</strong>s transferts<br />

technologiques et en organisant, en<br />

-28-<br />

appui, une formation professionnel<strong>le</strong><br />

(Jabarin, 2001).<br />

√ Les voies d’une véritab<strong>le</strong> intégration des<br />

produits agrico<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s accords<br />

Sud/Sud, qu’ils soient bilatéraux et multilatéraux<br />

(UMA, GAFTA, Déclaration<br />

d’Agadir).<br />

Face à cette situation, <strong>le</strong>s instituts membres<br />

du FEMISE recommandent notamment :<br />

√ que soient poursuivis <strong>le</strong>s efforts communautaires<br />

et méditerranéens en<br />

√<br />

matière de concessions commercia<strong>le</strong>s<br />

bilatéra<strong>le</strong>s ;<br />

qu’une enceinte agrico<strong>le</strong> <strong>euro</strong>-méditerranéenne<br />

soit instaurée pour renforcer<br />

la dimension régiona<strong>le</strong> de l’agriculture<br />

dans <strong>le</strong> <strong>partenariat</strong>. Une tel<strong>le</strong> enceinte,<br />

construite comme un EUROMED-<br />

√<br />

MARCHE-AGRICOLE, devra être centrée<br />

<strong>sur</strong> : (i) <strong>le</strong>s barrières non-tarifaires<br />

appliquées aux produits agrico<strong>le</strong>s,<br />

en conformant <strong>le</strong>s pratiques<br />

régiona<strong>le</strong>s aux négociations multilatéra<strong>le</strong>s,<br />

(ii) la qualité et l’innocuité des<br />

aliments en liaison étroite avec la nouvel<strong>le</strong><br />

agence <strong>euro</strong>péenne de sécurité<br />

alimentaire, (iii) <strong>le</strong>s transferts technologiques<br />

et la formation professionnel<strong>le</strong><br />

et (iv) <strong>le</strong>s questions liées à la tarification<br />

de l’eau en Méditerranée ;<br />

que soient intensifiés et discutés au<br />

niveau régional <strong>le</strong>s programmes d’appui<br />

au développement agrico<strong>le</strong> financés<br />

au Sud en concentrant <strong>le</strong>ur action <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong>s plus petites exploitations et <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

développement de l’emploi rural non<br />

agrico<strong>le</strong> ;<br />

Ces me<strong>sur</strong>es permettraient de ra<strong>le</strong>ntir l’exode<br />

rural. Une tel<strong>le</strong> évolution serait très bénéfique<br />

car el<strong>le</strong> permettrait d’alléger <strong>le</strong>s problèmes<br />

liés à l’immigration vers <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s qui<br />

induit des situations de pauvreté profonde.


III- Echanges de biens et services et de<br />

capitaux<br />

A- Le cadre Institutionnel : une évolution<br />

indéniab<strong>le</strong> mais encore timide<br />

Le tab<strong>le</strong>au n°III.1. en annexe confirme de<br />

façon manifeste la volonté d’ouverture des<br />

PPM qui s’est traduite par une multiplication<br />

des accords depuis <strong>le</strong> milieu des années 90.<br />

L’Union <strong>euro</strong>péenne a joué un rô<strong>le</strong> d’entraînement<br />

important à la fois <strong>sur</strong> <strong>le</strong> développement<br />

d’accords régionaux et avec d’autres<br />

régions du monde.<br />

-29-<br />

a- Les protections tarifaires ont baissé, mais<br />

insuffisamment vis-à-vis des autres régions<br />

en développement<br />

L'évolution de la protection tarifaire des PPM<br />

se caractérise essentiel<strong>le</strong>ment par un trend<br />

baissier depuis 20 ans, comme pour l'ensemb<strong>le</strong><br />

des pays en développement et des<br />

pays développés, mais à un rythme plus <strong>le</strong>nt<br />

dans la dernière décennie que dans <strong>le</strong>s<br />

autres régions, ce qui conduit <strong>le</strong>s PPM à<br />

constituer aujourd'hui l'une des régions <strong>le</strong>s<br />

plus protégées au monde.<br />

Trois points méritent cependant d’être souli-<br />

Graphique III.1. : Évolution des droits<br />

de douanes<br />

gnés : (i) <strong>le</strong> premier est que de nombreux<br />

30,0<br />

accords sont encore en phase de ratification 25,0<br />

ou d’installation, ce qui signifie que <strong>le</strong>urs<br />

effets n’ont pas encore commencé à se faire<br />

20,0<br />

sentir, (ii) la plupart des accords, en particu-<br />

15,0<br />

lier Sud-Sud, incluent de très importantes<br />

10,0<br />

listes négatives qui <strong>le</strong>s dénaturent, (iii) à peu 5,0<br />

PPM* DC<br />

près aucun accord ne traite de façon signifi- 0,0<br />

cative l’agriculture et <strong>le</strong>s services, ce qui en<br />

limitera considérab<strong>le</strong>ment la portée.<br />

80-82 83-85 88-90 93-96<br />

Source : voir tab<strong>le</strong>au ci dessous<br />

97-99<br />

Tab<strong>le</strong>au III.1. : Évolution 1980-1999 des taux moyens des droits de douanes non<br />

pondérés<br />

% 80-82 83-85 88-90 93-96 97-99<br />

Algeria 44,4 21,7 23,8 24,8 24,2<br />

Cyprus 17,1 10,4 8,4<br />

Egypt 47,4 33,5 28,1 20,5<br />

Israel 8,0 6,9 8,3 7,5<br />

Jordan 13,8 14,2 12,2 16,0<br />

Lebanon 5,0 9,8<br />

Malta 6,1 7,6<br />

Morocco 54,0 27,0 24,0 25,7 22,1<br />

Syria 14,8 14,8 11,0 21,0<br />

Tunisia 26,4 27,2 27,4 30,0 29,9<br />

Turkey 24,7 22,7 26,7 8,2<br />

PPM* 23,8 18,0 16,6 18,2 15,9<br />

DC 28,0 26,5 22,5 14,8 12,4<br />

*: All tariff rates are based on unweighted averages for all goods in ad valorem rates, or applied rates,<br />

or MFN rates whichever data are availab<strong>le</strong> in a longer period.<br />

Sources: WTO, IDB CD ROM database and Trade Policy Review -- Country Report, Various issues, 1990-<br />

2000; PC-TAS –International Trade Centre UNCTAD/WTO, Handbook of Trade Control Mea<strong>sur</strong>es of<br />

Developing Countries -- Supp<strong>le</strong>ment, 1987 and Directory of Import Regimes, 1994; World Bank, Trade<br />

Policy Reform in Developing Countries since 1985, WB Discussion Paper #267, 1994, The Uruguay<br />

Round: Statistics on Tariffs Concessions and Received, 1996 and World Development Indicators, 1998-<br />

00; OECD, Indicators of Tariff and Non-Tariff Trade Barriers, 1996; IDB, Statistics and Quantitative<br />

Analysis data, 1998. Calculs des moyennes : Institut de la Méditerranée


On distingue deux groupes parmi <strong>le</strong>s pays<br />

Méditerranéens. Les pays Méditerranéens<br />

candidats, <strong>le</strong> Liban et Israël affichent une<br />

protection équiva<strong>le</strong>nte à cel<strong>le</strong> des pays industrialisés,<br />

tandis que <strong>le</strong>s pays du Maghreb et<br />

l'Égypte devraient diviser par deux <strong>le</strong>ur<br />

niveau de protection <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s produits manufacturés<br />

pour se situer dans la moyenne des<br />

pays en développement.<br />

b- Un effort relatif plus conséquent <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

protections non-tarifaires<br />

La réduction continue des droits de douanes<br />

dans <strong>le</strong> cadre des négociations multilatéra<strong>le</strong>s<br />

a conduit certains pays dans <strong>le</strong> monde à<br />

as<strong>sur</strong>er <strong>le</strong>ur protection à l'aide d'une large<br />

pa<strong>le</strong>tte de barrières non-tarifaires (NTB), ce<br />

qui déforme <strong>le</strong>s échanges. Suite à l'adhésion<br />

à l'OMC, plusieurs PPM ont profondément<br />

réformé <strong>le</strong>urs codes douaniers (chacun des<br />

partenaires l'a réalisé au moins une fois au<br />

cours des dix dernières années), ce qui place<br />

la région dans une meil<strong>le</strong>ure situation du<br />

point de vue de la protection non-tarifaire<br />

(Femise, mars 2001 et septembre 2001).<br />

d'avance pour importer, des charges<br />

Cette réduction de la protection non-tarifaire<br />

n'a pas été sans conséquences <strong>sur</strong> la protec-<br />

autres que <strong>le</strong>s droits de douanes, etc..<br />

Tab<strong>le</strong>au III.2. : Taux moyen des droits de douanes<br />

-30-<br />

tion tarifaire. En transformant la plupart des<br />

NTB en tarifs douaniers, conformément aux<br />

préconisations de l'OMC, <strong>le</strong>s PPM ont simultanément<br />

augmenté <strong>le</strong>urs tarifs moyens<br />

(mouvement que l'on observe bien dans <strong>le</strong><br />

graphique précédent) et la transparence de<br />

la régulation des échanges. De ce fait, on<br />

peut diffici<strong>le</strong>ment considérer ce mouvement<br />

comme négatif. Mais il devient nécessaire<br />

aujourd'hui d'accélérer la baisse de la protection<br />

tarifaire tout en éliminant <strong>le</strong>s NTB <strong>le</strong>s<br />

moins justifiab<strong>le</strong>s (car peu transparentes et<br />

discriminatoires).<br />

Il existe une grande variété de NTB, que l'on<br />

peut regrouper en grandes catégories :<br />

√ Les règ<strong>le</strong>s d’origine ;<br />

√ Les restrictions quantitatives, comme<br />

<strong>le</strong>s quotas d'importations, <strong>le</strong>s contingentements<br />

volontaires d'exportations,<br />

ou d'autres me<strong>sur</strong>es tel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s licences,<br />

<strong>le</strong>s interdictions, <strong>le</strong>s restrictions financières,<br />

etc..<br />

√ Les me<strong>sur</strong>es <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s importations, comme<br />

<strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es anti-dumping, <strong>le</strong>s dépôts<br />

Taux des droits de douanes<br />

(non pondéré ; %)<br />

Tous produits Agriculture Manufactures<br />

Algérie 1998 24,2 21,8 24,9<br />

Chypre 1998 8,4 26,1 4,8<br />

Égypte 1998 20,5 22,7 20,2<br />

Israël 1998 7,6 19,9 5,7<br />

Jordan 1995 16,0 - -<br />

Liban 1999 9,8 - -<br />

Malta 1999 7,6 6,8 7,9<br />

Maroc 1997 22,1 28,9 21,3<br />

Tunisie 1998 29,9 31,0 29,6<br />

Turquie 1998 12,7 47,9 5,4<br />

PPM* 97-99 15,9 25,6* 15,0*<br />

Mag-Mach 97-99 20,4 26,1* 24,0*<br />

PVD 93-99 13,1 17,0 12,4<br />

Pays d’Europe en transition 96-99 9,6 15,7 7,8<br />

Amérique Latine<br />

*Liban et Jordanie non-inclus<br />

96-99 10,1 13,8 9,5<br />

Sources: WTO, IDB CD ROM 2000 and Trade Policy Review, various issues, 1993-2000; World Bank,<br />

World Development Indicators, 2000; and UNCTAD, World Investment Report 2000.


√ Une autre catégorie comprend la participation<br />

gouvernementa<strong>le</strong> aux échanges<br />

et des pratiques non concurrentiel<strong>le</strong>s<br />

comme <strong>le</strong>s subventions aux exportations<br />

et aux industries loca<strong>le</strong>s sous la<br />

menace des importations, <strong>le</strong>s procédures<br />

publiques d'achats donnant une<br />

préférence aux entreprises loca<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s<br />

politiques de concurrence (lois antitrust<br />

rédigées de manière à restreindre la<br />

compétition).<br />

√ Enfin, <strong>le</strong>s procédures douanières, <strong>le</strong>s<br />

obstac<strong>le</strong>s techniques aux échanges<br />

(TBT) et <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es phytosanitaires<br />

(SPS)[10] qui sont éga<strong>le</strong>ment des NTB<br />

lorsqu'ils s'appliquent différemment aux<br />

produits importés, de facto ou de jure.<br />

L'harmonisation des procédures des PPM<br />

avec <strong>le</strong>s standards <strong>euro</strong>péens conduirait<br />

naturel<strong>le</strong>ment à une baisse des coûts et à<br />

accroître <strong>le</strong>s revenus des firmes exportatrices.<br />

On en attendrait éga<strong>le</strong>ment un<br />

meil<strong>le</strong>ur accès aux crédits et aux informations,<br />

ainsi qu'une amélioration des télécommunications.<br />

Les partenaires méditerranéens<br />

vont devoir harmoniser <strong>le</strong>ur NTB <strong>sur</strong> la base<br />

la plus large possib<strong>le</strong>. C’est cependant une<br />

œuvre comp<strong>le</strong>xe dans la me<strong>sur</strong>e où <strong>le</strong>s standards<br />

nationaux et régionaux ont proliféré,<br />

tandis que <strong>le</strong> développement de standards<br />

internationaux a été plus <strong>le</strong>nt.<br />

La plupart des PPM appliquent des standards<br />

formulés et gérés par des entités nationa<strong>le</strong>s.<br />

Les contraintes techniques touchent essentiel<strong>le</strong>ment<br />

la nourriture, l'ingénierie et <strong>le</strong>s<br />

produits de consommation. Ces standards<br />

sont <strong>le</strong> plus souvent en dessous des standards<br />

internationaux. En Égypte par<br />

exemp<strong>le</strong>, il existe 4 000 standards, dont seu<strong>le</strong>ment<br />

25 à 30% sont considérés comme<br />

conformes aux standards internationaux. En<br />

Jordanie, 1 110 règ<strong>le</strong>s sont obligatoires et <strong>le</strong>s<br />

institutions de gestion multip<strong>le</strong>s. En Tunisie,<br />

-31-<br />

l'INORPI, autorité loca<strong>le</strong> gérant <strong>le</strong>s standards,<br />

annonce que 80% de ses 940 standards<br />

nationaux sont en accord avec <strong>le</strong>urs<br />

équiva<strong>le</strong>nts internationaux.<br />

Le Maroc et l’Algérie ne peuvent être suspectés<br />

d’utiliser <strong>le</strong>s TBT et SPS à des fins de protection[11].<br />

Ils utilisent principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s<br />

critères internationaux type ISO, FAO et OMS<br />

pour établir <strong>le</strong>s normes techniques et SPS.<br />

L’application de ces règ<strong>le</strong>s n’est pas discriminatoire<br />

entre <strong>le</strong>s locaux et <strong>le</strong>s importateurs et<br />

<strong>le</strong>s délais de mise en œuvre des certifications<br />

sont raisonnab<strong>le</strong>s. C’est éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> cas de<br />

la Jordanie où, cependant, la faib<strong>le</strong>sse de la<br />

description des normes nationa<strong>le</strong>s (descriptives<br />

plus que techniques) et <strong>sur</strong>tout l’existence<br />

de multip<strong>le</strong>s institutions (20) gérant <strong>le</strong>s<br />

normes et <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>s accroissent <strong>le</strong>s délais<br />

et <strong>le</strong>s coûts de dédouanement.<br />

Le Liban est dans une position intermédiaire.<br />

Il n’y a que 160 standards (et <strong>le</strong>s standards<br />

<strong>euro</strong>péens sont acceptés), mais plus de<br />

4 000 produits doivent subir des contrô<strong>le</strong>s<br />

obligatoires, ce qui freine <strong>le</strong>s opérations de<br />

passage en douanes.<br />

En Égypte, Israël et Tunisie, certaines<br />

me<strong>sur</strong>es sont appliquées à des fins de protection.<br />

L’accession de l’Égypte à l’OMC a<br />

permis des progrès notab<strong>le</strong>s pour se mettre<br />

en conformité avec <strong>le</strong>s normes internationa<strong>le</strong>s.<br />

Mais, outre <strong>le</strong> nombre de standards<br />

existants, <strong>le</strong> nombre de contrô<strong>le</strong>s obligatoires<br />

a largement augmenté[12] (de 69 en 1992 à<br />

182 en 1998) et des me<strong>sur</strong>es discriminatoires<br />

existent : par exemp<strong>le</strong>, la viande de<br />

bœuf importée doit contenir moins de 7% de<br />

matières grasses, exigence qui ne concerne<br />

pas la viande produite loca<strong>le</strong>ment[13]. En<br />

Tunisie, un contrô<strong>le</strong> technique est obligatoire<br />

pour une liste de produits décrétée par arrêté<br />

ministériel, ce qui prolonge <strong>le</strong>s formalités<br />

douanières de 6 à 8 semaines. En Israël, il


existe 553 règ<strong>le</strong>s techniques touchant<br />

presque 40% des produits et dont seu<strong>le</strong>ment<br />

24% correspondent à des normes internationa<strong>le</strong>s.<br />

Mais depuis 1999, l’usage des standards<br />

internationaux apparaît possib<strong>le</strong>. L’US<br />

Trade Representative et <strong>le</strong> FMI ont toutefois<br />

noté des comportements discriminatoires<br />

dans de nombreux cas et certaines conditions<br />

spécifiques (certificats de viande casher) relèvent<br />

de processus coûteux et incertains.<br />

L'une des principa<strong>le</strong>s NTB en Méditerranée<br />

reste <strong>le</strong>s procédures douanières, incluant <strong>le</strong><br />

monopo<strong>le</strong> des services portuaires, qui tendent<br />

à accroître <strong>le</strong> coût des importations et<br />

créent un environnement général défavorab<strong>le</strong><br />

aux échanges. Certains PPM imposent ainsi<br />

des procédures de dédouanement comportant<br />

de 25 à 30 étapes et qui peuvent prendre<br />

jusqu'à plusieurs semaines. Néanmoins, d'importants<br />

progrès ont été réalisés pour améliorer<br />

<strong>le</strong>s procédures d'inspection et de dédouanement<br />

(Égypte, Maroc, Tunisie), tant en<br />

termes d'efficacité que de délais.<br />

Quelques autres points contribuent à l'opacité<br />

des procédures et constituent <strong>le</strong>s NTB à<br />

viser en priorité, car <strong>le</strong>ur efficacité est loin<br />

d'être prouvée, au contraire de <strong>le</strong>ur impact<br />

négatif <strong>sur</strong> <strong>le</strong> coût pour <strong>le</strong> consommateur,<br />

pour l'importateur et, plus généra<strong>le</strong>ment, <strong>sur</strong><br />

la crédibilité du pays dans son processus de<br />

transition. On citera plus particulièrement : (i)<br />

l’imposition dans plusieurs pays de redevances<br />

ou taxes qui s’additionnent aux droits<br />

de douanes (Algérie, Maroc, Egypte, Tunisie),<br />

(ii) une valorisation douanière « ad valorem »<br />

pas complètement généralisée (de nombreux<br />

secteurs subissent des tarifs spécifiques ou<br />

une combinaison « ad valorem »/tarifs spécifiques),<br />

(iii) des pratiques du commerce international<br />

: <strong>le</strong>s factures doivent fréquemment<br />

être certifiées par <strong>le</strong>s représentations consulaires<br />

du pays exportateur (Jordanie, Syrie,<br />

Egypte pour <strong>le</strong>s certificats d’origine), <strong>le</strong>s<br />

-32-<br />

administrations loca<strong>le</strong>s des douanes qui suspectent<br />

<strong>le</strong>s sous-facturations imposent des<br />

va<strong>le</strong>urs minima<strong>le</strong>s (Algérie), se basent <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

prix locaux (Liban), peuvent imposer des<br />

augmentations arbitraires (Egypte, Liban) ou<br />

imposent <strong>le</strong> taux de change (Syrie).<br />

On peut éga<strong>le</strong>ment considérer que la faib<strong>le</strong><br />

qualité des infrastructures de chargementdéchargement<br />

mises à disposition constitue<br />

une barrière implicite qui concerne <strong>le</strong>s importateurs<br />

mais éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s exportateurs.<br />

L'inefficacité des activités de transport terrestre<br />

et maritime dans <strong>le</strong>s PPM forme effectivement<br />

une NTB. Les activités maritimes<br />

sont généra<strong>le</strong>ment publiques (et plus généra<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong> transport). Les transporteurs maritimes<br />

opérant dans <strong>le</strong>s PPM (particulièrement<br />

en Égypte, Jordanie, Liban, Maroc et Tunisie)<br />

<strong>rapport</strong>ent que <strong>le</strong>s coûts de shipping dus à la<br />

régulation se sont accrus, ce qui favorise <strong>le</strong>s<br />

transporteurs nationaux publics et restreint<br />

l'accès aux services portuaires pour <strong>le</strong>s compagnies<br />

privées. Un bon indicateur de ce traitement<br />

spécifique du secteur des transports<br />

se trouve dans <strong>le</strong>s engagements sectoriels<br />

pris par <strong>le</strong>s PPM membres de l’OMC dans <strong>le</strong><br />

cadre du GATS[14] : <strong>le</strong>s partenaires ont choisi<br />

un nombre variab<strong>le</strong> de secteurs des services<br />

en situation d’exemption au régime<br />

NPF[15] et <strong>le</strong> secteur des transports s’y<br />

retrouve presque systématiquement.<br />

c- Droit de propriété intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>-brevets :<br />

des textes conformes aux standards internationaux,<br />

mais dont l'application est parfois<br />

trop laxiste<br />

Depuis 1995, <strong>le</strong>s partenaires méditerranéens<br />

se sont lancés dans une vaste campagne de<br />

réforme de la protection des droits intel<strong>le</strong>ctuels,<br />

la plupart d’entre eux ayant légiféré<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet au cours des trois dernières<br />

années : Chypre (brevets, 1998), Israël<br />

(1999), la Jordanie (2000), <strong>le</strong> Liban (droits


d’auteurs, 1999 et brevets, 2000), la Syrie<br />

(droits d’auteurs, 2001), la Tunisie (droits<br />

d’auteurs, 2001) et la Turquie (1995 et<br />

2001). Seu<strong>le</strong> l’Égypte n’a pas encore révisé<br />

ses lois de 1939 (marques déposées) et de<br />

1949 (brevets). Toutefois, un décret ministériel<br />

édicté en 2000 (mais pas encore entré en<br />

vigueur) modifie quelques durées de protection<br />

des droits et une loi moderne est en discussion<br />

au Par<strong>le</strong>ment depuis la mi-2001,<br />

dont on attend la promulgation début <strong>2002</strong>.<br />

Les textes de lois des PPM sont, pour la grande<br />

majorité, satisfaisants et conformes aux<br />

TRIPS de l’OMC. La plupart des partenaires<br />

sont signataires de nombreux accords multilatéraux<br />

de garantie des droits intel<strong>le</strong>ctuels.<br />

De fait, certains partenaires disposent maintenant<br />

d’un arsenal législatif et répressif et de<br />

moyens de mise en œuvre aussi performants<br />

que ceux des pays de l’OCDE. C’est <strong>le</strong> cas de<br />

Chypre et du Maroc. La Jordanie a, quant à<br />

el<strong>le</strong>, réalisé un effort tout particulier en 2000<br />

dans <strong>le</strong> secteur pharmaceutique. Ce dernier,<br />

4ème secteur exportateur du pays, a longtemps<br />

prospéré par reproduction de formu<strong>le</strong>s<br />

hors licences en bonne et due forme et <strong>le</strong>s<br />

autorités semb<strong>le</strong>nt avoir mis fin à cette pratique.<br />

Et même si dans d’autres secteurs l’application<br />

des nouveaux textes est moins efficace,<br />

cela a conduit <strong>le</strong>s autorités américaines<br />

(l’US Trade Representative) à rayer la Jordanie<br />

de la liste des pays particulièrement <strong>sur</strong>veillés<br />

pour abriter des infractions aux droits de propriété<br />

intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> sans lutte efficace (liste<br />

prioritaire n°301 et liste n°301).<br />

La Tunisie est dans une situation assez similaire.<br />

Membre de la World Intel<strong>le</strong>ctual<br />

Property Organization (WIPO), signataire des<br />

accords de la CNUCED, el<strong>le</strong> a révisé son arsenal<br />

en 2001, mais <strong>le</strong>s professionnels se<br />

disent déçus de ces ajustements, notamment<br />

dans <strong>le</strong> domaine du champ d’application et<br />

de la mise en œuvre des textes. Malgré tout,<br />

-33-<br />

<strong>le</strong>s poursuites sont possib<strong>le</strong>s. Mi 2001, une<br />

firme américaine a attaqué son représentant<br />

tunisien devant un tribunal local pour enregistrement<br />

illégal de marque déposé, et a<br />

obtenu gain de cause[16].<br />

Il est assez diffici<strong>le</strong> de fournir une appréciation<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> cas de la Syrie. En marge des<br />

conventions internationa<strong>le</strong>s multilatéra<strong>le</strong>s<br />

(<strong>le</strong>s autorités ont bien déclaré quelque intérêt<br />

pour <strong>le</strong>s conventions de Paris et de<br />

Stockholm, mais cela ne semb<strong>le</strong> pas encore<br />

avoir été suivi d’effet), la Syrie reconnaît <strong>le</strong><br />

principe de la propriété intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> et la<br />

protège pour <strong>le</strong>s citoyens et résidents<br />

syriens, ou pour <strong>le</strong>s produits couverts par des<br />

accords culturels internationaux ou autres<br />

dont la Syrie fait partie. Mais cela n’empêche<br />

pas diverses associations professionnel<strong>le</strong>s<br />

d’estimer qu’un pourcentage très important<br />

des vidéos personnel<strong>le</strong>s ou des produits<br />

musicaux sont des contrefaçons.<br />

Pour <strong>le</strong>s autres partenaires, <strong>le</strong> principal<br />

(voire l’unique) problème réside dans la<br />

mise en application des textes. C’est sous<br />

cette allégation que l’US Trade<br />

Representative a placé l’Égypte (depuis<br />

1998), Israël (depuis 1999), <strong>le</strong> Liban (en<br />

2001) et la Turquie (1992-2000) <strong>sur</strong> la liste<br />

prioritaire n°301 qui recense <strong>le</strong>s pays que<br />

<strong>le</strong>s Etats-Unis <strong>sur</strong>veil<strong>le</strong>nt pour manquement<br />

à la protection des droits intel<strong>le</strong>ctuels.<br />

L’Égypte doit remplacer son cadre législatif<br />

<strong>sur</strong>anné début <strong>2002</strong>, ce qui conduira peutêtre<br />

<strong>le</strong>s Etats-Unis à modifier <strong>le</strong>ur jugement.<br />

Les autorités nationa<strong>le</strong>s ont quand même<br />

accru <strong>le</strong>ur effort pour faire appliquer <strong>le</strong>s<br />

textes depuis 1997, suffisamment en tout<br />

cas pour que certaines associations de professionnels<br />

(la Business Software<br />

Association) notent une baisse très significative<br />

de certaines contrefaçons (entre 1999 et<br />

2000, la part des logiciels contrefaits est pas-


sée de 75% à 56%, l’une des évolutions <strong>le</strong>s<br />

plus spectaculaires au monde[17]).<br />

En Israël, la protection des droits intel<strong>le</strong>ctuels<br />

est jugée conforme aux TRIPS, notamment<br />

depuis <strong>le</strong>s révisions de 1999. L’US<br />

Department of State estime cependant que<br />

l’application des textes est laxiste, que <strong>le</strong>s<br />

initiatives pour poursuivre <strong>le</strong>s infractions sont<br />

essentiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> fait des entreprises privées<br />

et que <strong>le</strong>s peines pratiquées ne sont pas<br />

suffisamment dissuasives, ce qui a conduit<br />

Israël à être inscrit depuis 1999 <strong>sur</strong> la « liste<br />

prioritaire 301 », (ainsi que pour des activités<br />

de copies de médias). Les autorités américaines<br />

reprochent éga<strong>le</strong>ment à la législation<br />

israélienne de ne pas protéger <strong>le</strong>s données<br />

des tests pharmaceutiques (artic<strong>le</strong> 39(3) des<br />

TRIPS), ce que conteste <strong>le</strong> gouvernement.<br />

Au Liban, la loi de mars 1999 <strong>sur</strong> <strong>le</strong> copyright<br />

est conforme aux règ<strong>le</strong>s de l’OMC (dont <strong>le</strong><br />

Liban est observateur) et seu<strong>le</strong>s quelques<br />

mineures adaptations seraient nécessaires<br />

pour une compatibilité parfaite. La loi <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

brevets date de juil<strong>le</strong>t 2000 et respecte <strong>le</strong>s<br />

normes internationa<strong>le</strong>s. Une fois encore,<br />

c’est <strong>le</strong> défaut de mise en application des<br />

textes qui a conduit l’US Trade<br />

Representative à placer <strong>le</strong> Liban <strong>sur</strong> la liste<br />

prioritaire 301.<br />

La Turquie a figuré <strong>sur</strong> la liste prioritaire 301<br />

de 1992 à 2000. Sa loi de 1995 nécessitait<br />

quelques révisions pour être conforme aux<br />

TRIPS de l’OMC, amendements passés en<br />

juin 2001. L’US Trade Representative a pris<br />

acte de ces réformes et a rayé la Turquie de<br />

la liste 301 prioritaire où el<strong>le</strong> avait été inscrite<br />

en 1992 (pour la placer <strong>sur</strong> la liste simp<strong>le</strong>).<br />

d- L'ouverture des services est encore limitée<br />

Les services ont une importance crucia<strong>le</strong><br />

pour <strong>le</strong>s PPM. Les échanges de services per-<br />

-34-<br />

mettent aux PPM de comb<strong>le</strong>r la plus grande<br />

partie de <strong>le</strong>ur déficit dans <strong>le</strong>s échanges de<br />

marchandises, avec une balance excédentaire<br />

de 22,2 milliards de dollars en 2000. En<br />

conséquence, <strong>le</strong>s politiques commercia<strong>le</strong>s<br />

des partenaires ont érigé nombres de protections<br />

pour préserver la production loca<strong>le</strong>.<br />

Mais, <strong>le</strong>s Accords d’Association, souhaitant se<br />

placer au-delà de la simp<strong>le</strong> zone de libreéchange,<br />

impliquent éga<strong>le</strong>ment des concessions<br />

bilatéra<strong>le</strong>s <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s services, notamment<br />

en se référant au GATS. Certains partenaires,<br />

membres de l’OMC ont donc pris des engagements<br />

dans <strong>le</strong> cadre du GATS, tandis que<br />

<strong>le</strong>s partenaires non-membres (Algérie, Liban,<br />

Syrie) doivent négocier bilatéra<strong>le</strong>ment.<br />

Pour ce dernier groupe, l’ouverture apparaît<br />

limitée. Le Liban ne propose de négociation<br />

dans <strong>le</strong> cadre des Accords que <strong>sur</strong> <strong>le</strong> tiers des<br />

activités listées par l’OMC[18]. De plus, la<br />

législation conditionne <strong>le</strong> droit d’exercer ou<br />

de s’implanter commercia<strong>le</strong>ment à des conditions<br />

de nationalité, de délivrance de permis,<br />

de réciprocité, etc..<br />

La Syrie a ouvert, depuis sa loi n°10 de<br />

1991, tous <strong>le</strong>s secteurs de services aux<br />

investisseurs hors <strong>le</strong>s domaines réservés au<br />

secteur public (services financiers, télécommunications,<br />

audiovisuel, publicité). Mais,<br />

dans <strong>le</strong> cadre de la loi, un montant minimum<br />

de 10 millions de livres syriennes doit être<br />

investi et <strong>le</strong>s investissements sont soumis à<br />

autorisation. S’il n’y a plus de conditions <strong>sur</strong><br />

un contenu local plancher (nombre ou pourcentage<br />

de main d’œuvre loca<strong>le</strong>) aux termes<br />

de la loi (mais des négociations informel<strong>le</strong>s<br />

existeraient), <strong>le</strong>s lois <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s migrations ne<br />

facilitent pas <strong>le</strong>s opérations. L’Algérie propose<br />

des engagements dans quatre catégories<br />

de services (services aux entreprises, communications,<br />

construction et ingénierie), ce<br />

qui ne représente que 20% des activités de<br />

services.


Les PPM membres de l’OMC ouvrent <strong>le</strong>urs<br />

services conformément au GATS suivant des<br />

listes positives (où sont mentionnés <strong>le</strong>s secteurs<br />

dans <strong>le</strong>squels des engagements sont<br />

pris). En moyenne, <strong>le</strong>s pays hors OCDE y inscrivent<br />

5 grands secteurs. La Tunisie ne propose<br />

que trois grands secteurs. Pour l’Égypte<br />

et Israël, <strong>le</strong>s listes sont conformes à cette<br />

moyenne (4 et 5 secteurs). La liste du Maroc<br />

compte 7 secteurs et la Jordanie propose 11<br />

secteurs[19].<br />

Mais lorsque l’on prend en compte la nomenclature<br />

CPC plus détaillée de l’OMC (161<br />

postes), l’ouverture des partenaires apparaît<br />

plus modérée. La Tunisie s’engage <strong>sur</strong> moins<br />

de 11% de ces postes. Cette part est de<br />

16,7% pour l’Égypte, 21,1% pour <strong>le</strong> Maroc et<br />

29,8% pour Israël. Par contre, la Jordanie<br />

confirme sa volonté d’ouverture en prenant<br />

des engagements <strong>sur</strong> 68,9% des services listés<br />

par l’OMC.<br />

Sectoriel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s grands secteurs concernés<br />

sont conformes aux décisions prises en<br />

général par <strong>le</strong>s autres membres de l’OMC. Si<br />

<strong>le</strong>s transports[20] et <strong>le</strong>s médias sont <strong>le</strong>s plus<br />

protégés dans <strong>le</strong>s PPM, <strong>le</strong>s services financiers<br />

(banques et as<strong>sur</strong>ances) et <strong>le</strong>s services touristiques<br />

font partie de toutes <strong>le</strong>s listes des<br />

partenaires membres de l’OMC.<br />

-35-<br />

B- Les résultats encourageants de 2000<br />

n’ont pû être consolidés en 2001<br />

a- Une situation commercia<strong>le</strong> qui reste fortement<br />

déficitaire<br />

En 2000 <strong>le</strong>s PPM ont pu maintenir <strong>le</strong>ur déficit<br />

commercial à des niveaux acceptab<strong>le</strong>s dans<br />

un contexte favorab<strong>le</strong> de forte croissance<br />

dans l’UE et de valorisation importante de<br />

<strong>le</strong>urs ressources en produits primaires. Les<br />

échanges mondiaux ont progressé de 8% en<br />

2000, contre 4% en 1999 et 0% en 1998.<br />

Les PPM ont su tirer parti de ce contexte dans<br />

la me<strong>sur</strong>e où cette même année, <strong>le</strong>urs<br />

exportations ont crû de 17,3% et <strong>le</strong>urs<br />

importations de 12,3%, une progression très<br />

nettement supérieure à son évolution tendanciel<strong>le</strong><br />

puisque <strong>le</strong>s taux de croissance<br />

annuels moyens enregistrés entre 1992 et<br />

2000 se situent aux a<strong>le</strong>ntours de 7% pour <strong>le</strong>s<br />

exportations comme pour <strong>le</strong>s importations<br />

(Source : PC-TAS, Intenational Trade Centre<br />

UNCTAD-WTO).<br />

A la fin de l’année 2000, la situation commercia<strong>le</strong><br />

des PPM est restée déficitaire à un<br />

niveau de 43 milliards de dollars pour une<br />

va<strong>le</strong>ur tota<strong>le</strong> des échanges<br />

(exportations+importations) de 250 milliards<br />

de dollars. Ce montant, qui correspond à un<br />

Graphique III.2. : Déficit commercial des PPM avec l'Union Européenne et avec <strong>le</strong><br />

reste du monde<br />

Hors produits pétroliers Total des échanges<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Reste du<br />

Monde<br />

Union<br />

-5 000<br />

-10 000<br />

-15 000<br />

-20 000<br />

-25 000<br />

-30 000<br />

-35 000<br />

-40 000<br />

-45 000<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Reste du<br />

Monde<br />

Union<br />

Source : Source : PC-TAS, Intenational Trade Centre UNCTAD-WTO, calculs Institut de la Méditerranée<br />

-5 000<br />

-10 000<br />

-15 000<br />

-20 000<br />

-25 000<br />

-30 000<br />

-35 000<br />

-40 000<br />

-45 000


taux de couverture des importations par <strong>le</strong>s<br />

exportations de 68%, s’est légèrement amélioré<br />

depuis 1995 (il était alors de 58%). Les<br />

produits pétroliers ont contribué à la stabilité<br />

du montant du déficit commercial qui, sans<br />

eux, a augmenté sensib<strong>le</strong>ment en fin de<br />

période.<br />

Vis-à-vis de l’Union Européenne, la situation<br />

généra<strong>le</strong> est comparab<strong>le</strong>. Le déficit commercial<br />

se maintient aux a<strong>le</strong>ntours de 24 milliards<br />

de dollars pour l’année 2000. Le montant<br />

total des échanges s’accroît de 4% avec<br />

l’Union <strong>euro</strong>péenne entre 1995 et 2000,<br />

contre 6,5% avec <strong>le</strong> reste du monde, tandis<br />

que <strong>le</strong> taux de couverture pour l’ensemb<strong>le</strong><br />

des PPM passe de 60 à 68%.<br />

Les chiffres du déficit commercial sont toutefois<br />

fortement influencés par la situation<br />

turque : hors Turquie, <strong>le</strong> déficit commercial<br />

des PPM s'élève à 14 milliards de dollars avec<br />

l'Union Européenne et à 9 milliards de dollars<br />

avec <strong>le</strong> reste du monde.<br />

Les chocs de 2001 ont naturel<strong>le</strong>ment pesé<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s comptes. Selon <strong>le</strong>s premières estimations<br />

des balances des paiements 2001, <strong>le</strong><br />

solde commercial s’est nettement résorbé et<br />

se situerait aux environs de 30 milliards de<br />

dollars. Ce mouvement n’est cependant pas<br />

imputab<strong>le</strong> à une amélioration de la situation<br />

(des exportations qui auraient progressé plus<br />

vite que <strong>le</strong>s importations), mais à une baisse<br />

de la demande interne dans <strong>le</strong>s pays partenaires<br />

: <strong>le</strong>s exportations ont en effet reculé<br />

de moins de 2% quand <strong>le</strong>s importations ont<br />

chuté de plus de 11%.<br />

La Turquie constitue un cas particulier où<br />

à la hausse des exportations (près de<br />

12%) correspond une baisse des importations<br />

(-24%), ce qui réduit <strong>le</strong> déficit de la<br />

balance commercia<strong>le</strong> des deux tiers (plus<br />

de 16 milliards de dollars).<br />

-36-<br />

Deux pays se situent dans une logique différente.<br />

La Tunisie et la Jordanie font exception<br />

au mouvement précédemment décrit avec un<br />

développement des exportations (respectivement<br />

+13% et +20%) et des importations et<br />

c’est cette dynamique positive qui permet de<br />

compenser la balance des services (solde<br />

variant de +0,7% pour la Tunisie et –15%<br />

pour la Jordanie).<br />

Le point positif est que <strong>le</strong>s pays qui ont <strong>le</strong><br />

plus démantelé <strong>le</strong>urs tarifs et qui sont maintenant<br />

confrontés à la concurrence directe<br />

des firmes <strong>euro</strong>péennes <strong>sur</strong> <strong>le</strong>urs marchés<br />

domestiques n’ont pas enregistré de dégradation<br />

sensib<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur position commercia<strong>le</strong>.<br />

C'est ainsi que la Tunisie et la Jordanie ont un<br />

déficit qui est resté quasiment identique<br />

(autour de 2 milliards de dollars) malgré un<br />

désarmement douanier qui touche <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s<br />

manufacturés aval[21]. En l’absence d’une<br />

modification structurel<strong>le</strong> des échanges ou<br />

d’un changement de parité du change, ce qui<br />

est <strong>le</strong> cas pour la plupart des PPM, ce phénomène<br />

est ras<strong>sur</strong>ant car il démontre, au moins<br />

jusqu'à présent, une capacité à soutenir la<br />

concurrence étrangère.<br />

La Tunisie représente un cas particulièrement<br />

significatif dans la me<strong>sur</strong>e où, exceptés <strong>le</strong>s<br />

pays engagés dans <strong>le</strong> processus d'adhésion<br />

(Chypre, Malte et la Turquie), c'est <strong>le</strong> pays<br />

qui a anticipé <strong>le</strong> plus rapidement la mise en<br />

œuvre de la zone de libre-échange. Depuis<br />

deux ans, el<strong>le</strong> a entrepris de réduire significativement<br />

sa protection tarifaire <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s produits<br />

de la liste dite « liste 4 » qui sont des<br />

produits qui concurrencent directement la<br />

production nationa<strong>le</strong>.<br />

Les résultats de l'année 2001 en Tunisie,<br />

année où la croissance a commencé à fléchir<br />

en Europe, révè<strong>le</strong>nt : (i) une progression<br />

généra<strong>le</strong> des échanges qui s'est maintenue à<br />

un niveau é<strong>le</strong>vé, ce qui a conduit à un taux


d'ouverture de l'ordre de 80%[22] ; (ii) une<br />

accélération du rythme de croissance des<br />

exportations qui atteste de la bonne compétitivité<br />

de l'économie tunisienne ; (iii) une<br />

légère amélioration du taux de couverture<br />

des importations par <strong>le</strong>s exportations<br />

(69%) ; (iv) une amélioration des positions<br />

dans <strong>le</strong>s secteurs où <strong>le</strong> pays dispose traditionnel<strong>le</strong>ment<br />

d'un avantage comparatif (texti<strong>le</strong>,<br />

habil<strong>le</strong>ment, cuir, chaus<strong>sur</strong>es) ; (v) la<br />

poursuite de la diversification des exportations<br />

avec des progressions particulièrement<br />

remarquab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s secteurs des industries<br />

mécaniques et é<strong>le</strong>ctroniques.<br />

Cette évolution encourageante est <strong>le</strong> résultat<br />

des actions conjuguées des entreprises qui<br />

agissent dans <strong>le</strong> cadre des échanges « offshore<br />

» (qui représentent 68% des exportations),<br />

des efforts de montée en gamme et<br />

de différenciation des produits réalisés par<br />

<strong>le</strong>s entreprises domestiques, du rô<strong>le</strong> des<br />

investissements directs qui ont soutenu <strong>le</strong>s<br />

activités mécaniques et é<strong>le</strong>ctroniques et la<br />

sous-traitance, de l'effort de diversification<br />

géographique des marchés d'exportation.<br />

b- Les investissements directs étrangers : la<br />

région peine à développer son attractivité<br />

En 2000, <strong>le</strong>s partenaires méditerranéens ont<br />

attiré près de 8 milliards de dollars de flux<br />

d'entrées d'investissements directs étrangers,<br />

soit une augmentation substantiel<strong>le</strong> de<br />

49% <strong>sur</strong> un an. La région profite cette année<br />

encore de la tendance mondia<strong>le</strong>, sans avoir<br />

augmenté son attractivité intrinsèque : la<br />

part des partenaires méditerranéens dans <strong>le</strong>s<br />

IDE mondiaux (0,7% en 2000) est, cette<br />

année encore, loin des 1% atteint en 1990 ou<br />

des 1,7% de 1992. Ce déclin se confirme<br />

éga<strong>le</strong>ment si l'on me<strong>sur</strong>e <strong>le</strong>s flux méditerranéens<br />

par <strong>rapport</strong> aux flux entrés dans <strong>le</strong>s<br />

économies en développement : la part de la<br />

région s'établit à 3,7% en 2000 contre 5,9%<br />

-37-<br />

en 1990. Certes, l'essentiel de la chute date<br />

de la première partie de la décennie, mais<br />

l'apparent redressement devra être confirmé<br />

par <strong>le</strong>s chiffres 2001. Cette prudence est<br />

d'autant plus recommandée qu'en 2000,<br />

60% des flux se sont investis en Israël. Sans<br />

ce doub<strong>le</strong>ment des entrées en Israël, <strong>le</strong>s flux<br />

seraient restés proches des 5-6 milliards de<br />

dollars, soit stab<strong>le</strong>s depuis 1997. Le risque de<br />

marginalisation de la région est donc loin<br />

d'être écarté.<br />

L’évolution des investissements étrangers<br />

entrants dans la région en 2001 confirme <strong>le</strong>s<br />

caractéristiques mises en avant <strong>le</strong>s années<br />

précédentes. Certes <strong>le</strong> montant obtenu par<br />

<strong>le</strong>s balances des paiements progresse d’une<br />

année <strong>sur</strong> l’autre de près de 25%. Mais, on<br />

notera que la Turquie et Israël représentent<br />

toujours plus de 60% de ces 10 milliards de<br />

capitaux investis, et que la privatisation des<br />

télécommunications marocaines, conclue en<br />

2000 mais payée en 2001 explique quasiment<br />

la progression re<strong>le</strong>vée. A contrario en<br />

effet, <strong>le</strong> montant investi en Égypte a baissé<br />

de près de 60%, et de près de 40% pour la<br />

Tunisie.<br />

Si l’on s’en tient à la seu<strong>le</strong> évolution des flux,<br />

on peut se demander si <strong>le</strong> processus de<br />

Barcelone a engendré un quelconque regain<br />

d'intérêt de la part des investisseurs <strong>euro</strong>péens.<br />

La part de la Méditerranée dans <strong>le</strong>s<br />

investissements directs <strong>euro</strong>péens (y compris<br />

intra-union) est, en 2000 (0,55%), légèrement<br />

inférieure à ce qu'el<strong>le</strong> était en 1995<br />

et largement moindre que <strong>le</strong> niveau de 1997.<br />

Ce mouvement est toutefois plus imputab<strong>le</strong> à<br />

la prudence <strong>euro</strong>péenne envers <strong>le</strong>s marchés<br />

émergents qu'à une désaffection envers la<br />

Méditerranée, dans la me<strong>sur</strong>e où la part de la<br />

région dans <strong>le</strong>s flux extra-union est passée de<br />

1,2% en 1995 à 1,5% en 2000. Néanmoins,<br />

ce niveau avait déjà été atteint en 1997.


Graphique III.3. : Évolution 1995-2000 de la part de la Méditerranée dans <strong>le</strong>s IDE <strong>euro</strong>péens<br />

1,8%<br />

1,6%<br />

1,4%<br />

1,2%<br />

1,0%<br />

0,8%<br />

0,6%<br />

0,4%<br />

0,2%<br />

0,0%<br />

Part des PPM dans <strong>le</strong> total des IDE <strong>euro</strong>péens<br />

Part des PPM dans <strong>le</strong> total des IDE <strong>euro</strong>péens investis hors UE<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Source : Eurostat, Programme Medstat, base de données Newcronos, fev <strong>2002</strong><br />

Ce n'est pourtant pas l'Europe de l'Est qui Pourtant, la perspective de la zone de libre-<br />

concurrence <strong>le</strong>s PPM, ni <strong>le</strong>s pays candidats. échange <strong>euro</strong>-méditerranéenne et d’une<br />

En 1995, <strong>le</strong>s investissements <strong>euro</strong>péens à intégration internationa<strong>le</strong> plus étroite a <strong>le</strong>n-<br />

destination des PPM représentaient 11,7% tement transformé <strong>le</strong>s conditions écono-<br />

des investissements à destination de l'Europe miques des pays partenaires, de façon toute-<br />

Centra<strong>le</strong> et de l'Est (12,0% des investissefois très différencié selon <strong>le</strong>s pays. Ceux qui<br />

ments vers <strong>le</strong>s pays candidats). En 2000, ces en ont <strong>le</strong> plus largement bénéficié sont ceux<br />

deux ratios s'établissent respectivement à qui se sont engagés véritab<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong><br />

32,0% et 31,0%. En revanche, l'Amérique processus de Barcelone avec l’objectif d’insé-<br />

Latine possède, jusqu'ici, un attrait supérer <strong>le</strong>ur économie <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés mondiaux<br />

rieur, <strong>le</strong>s investissements <strong>euro</strong>péens vers <strong>le</strong>s en étant compétitifs et dynamiques. C’est <strong>le</strong><br />

PPM en pourcentage des investissements cas de la Tunisie, Israël et la Jordanie qui<br />

<strong>euro</strong>péens vers l'Amérique Latine baissant de profitent de flux d’IDE croissants représen-<br />

14,3% à 3,5% en 1999 (10,8% en 2000). tant en moyenne 3,6 à 4% du PIB pour <strong>le</strong>s<br />

Graphique III.4. : Destination des IDE extra-<strong>euro</strong>péens des pays de l'Union<br />

20,0%<br />

15,0%<br />

10,0%<br />

5,0%<br />

0,0%<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Amérique Latine PPM (1)<br />

Pays Candidats* Pays du merco<strong>sur</strong> (AR, BR, PY, UY)<br />

Source : Eurostat, Programme Medstat, base de données Newcronos, fev <strong>2002</strong><br />

-38-


trois dernières années (niveaux comparab<strong>le</strong>s<br />

à ceux des pays d’Amérique Latine et d’Asie<br />

du Sud-Est). Quant à l’Egypte, au Maroc et<br />

au Liban, <strong>le</strong>urs entrées moyennes annuel<strong>le</strong>s<br />

d’IDE augmentent au même rythme que <strong>le</strong><br />

PIB d’où un ratio qui se maintien à 1-1,5%,<br />

ce qui est largement insuffisant pour qu’apparaissent<br />

<strong>le</strong>s effets bénéfiques escomptés<br />

des pratiques de gestion modernes et des<br />

transferts de technologie.<br />

On observe éga<strong>le</strong>ment une nette amélioration<br />

du risque pays tel qu’il est perçu, bien<br />

plus importante que cel<strong>le</strong> des fondamentaux<br />

macro-économiques. L’indice ICRG (1995-<br />

1999) a évolué favorab<strong>le</strong>ment pour tous <strong>le</strong>s<br />

pays méditerranéens sauf l’Algérie. Ceci<br />

étaye l’impact positif du processus de<br />

Barcelone dans <strong>le</strong>s mentalités des investisseurs<br />

et pourraient modifier à terme <strong>le</strong>s tendances<br />

observées pendant la dernière décennie.<br />

Ainsi l’indice politique pour la région est<br />

passé de 60 (1991-1994) à 65 (1995-1998),<br />

c’est-à-dire au même niveau moyen que<br />

l’Europe Centra<strong>le</strong> et largement supérieur à<br />

l’Amérique latine. De même, <strong>le</strong>s indices de<br />

corruption et de règ<strong>le</strong> de droit apparaissent<br />

éga<strong>le</strong>ment meil<strong>le</strong>urs (A<strong>le</strong>ssandrini, 2000 –<br />

Femise septembre 2001).<br />

Les flux d’IDE ont été encouragés par <strong>le</strong>s<br />

progrès des politiques de privatisation. Les<br />

fluctuations des flux d’une année <strong>sur</strong> l’autre<br />

sont souvent <strong>le</strong> résultat des privatisations et<br />

de la vente à des compagnies étrangères de<br />

secteurs importants des économies des PPM<br />

(par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> ciment en Turquie, au<br />

Maroc, en Tunisie et en Egypte, <strong>le</strong>s télécommunications<br />

au Maroc, en Egypte et récemment<br />

en Tunisie, <strong>le</strong>s raffineries de pétro<strong>le</strong> au<br />

Maroc). Cependant, l’évolution des IDE enregistrée<br />

dans <strong>le</strong>s PPM est très différente des<br />

expériences des pays d’Amérique Latine et<br />

d’Europe Centra<strong>le</strong>. Dans la région méditerranéenne,<br />

<strong>le</strong>s privatisations dans <strong>le</strong> secteur des<br />

-39-<br />

services, en particulier publics, est très en<br />

retard puisque ce mouvement n’a pour l’instant<br />

concerné que <strong>le</strong>s secteurs industriel et<br />

manufacturier.<br />

Les effets escomptés des programmes de privatisations<br />

doivent s’appréhender en deux<br />

phases distinctes. A court terme, <strong>le</strong>s effets<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s comptes des entrerpises sont décevants.<br />

Sous emploi, organisation du travail<br />

sous optima<strong>le</strong> et faib<strong>le</strong> productivité font dresser<br />

un bilan souvent décevant des cessions.<br />

A plus long terme, <strong>le</strong> renforcement de la<br />

situation macro-économique et du cadre<br />

légal indispensab<strong>le</strong>s comme préalab<strong>le</strong>s aux<br />

entrées de capitaux et à l’ouverture de secteurs<br />

protégés agiront comme des stimuli<br />

aux investissements étrangers dans la<br />

région. Cependant, il est indispensab<strong>le</strong> que<br />

<strong>le</strong>s pays s’engagent à réformer et moderniser<br />

<strong>le</strong> secteur bancaire et financier et à libéraliser<br />

<strong>le</strong> secteur des services.<br />

Actuel<strong>le</strong>ment, une grande partie des IDE se<br />

concentre toujours dans <strong>le</strong> secteur pétrolier (il<br />

n’existe pas de chiffre précis mais <strong>le</strong>s prévisions<br />

indiquent que dans certains pays comme<br />

l’Egypte ou la Tunisie, ils financent plus de<br />

50% du stock) alors que dans <strong>le</strong> secteur<br />

manufacturier ils se dirigent en priorité vers<br />

l’habil<strong>le</strong>ment et <strong>le</strong> texti<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s composants<br />

é<strong>le</strong>ctriques pour l’automobi<strong>le</strong> (Maroc, Tunisie).<br />

Tous ces secteurs sont orientés vers l’exportation<br />

et génèrent des effets d’entraînement<br />

positifs pour l’économie hôte. Mais d’autres<br />

secteurs dynamiques sont au contraire dépendant<br />

des marchés sous-régionaux ou domestiques<br />

: <strong>le</strong> ciment, l’alimentation et <strong>le</strong>s boissons,<br />

la construction et <strong>le</strong> tourisme, <strong>le</strong> matériel<br />

mécanique. Des tarifs é<strong>le</strong>vés et un contexte<br />

de quasi-monopo<strong>le</strong> protègent toujours <strong>le</strong>s<br />

investisseurs étrangers et nationaux.<br />

Les politiques de « deuxième et troisième<br />

générations » permettant d’attirer <strong>le</strong>s capi-


taux, et en particulier <strong>euro</strong>péens, que <strong>le</strong>s<br />

PPM doivent maintenant appliquer, voire<br />

inventer, nécessitent une meil<strong>le</strong>ure compréhension<br />

des opportunités liées aux effets<br />

d’entraînement antérieurs et une coordination<br />

plus étroite avec <strong>le</strong>s politiques de développement<br />

local dans <strong>le</strong> cadre de la zone de<br />

libre-échange <strong>euro</strong>-méditerranéenne (UNC-<br />

TAD WIR, 2001).<br />

c- Les investissements de portefeuil<strong>le</strong> sont<br />

encore marginaux au Maghreb et au Machrek<br />

Les investissements de portefeuil<strong>le</strong> restent<br />

faib<strong>le</strong>s et volatils. Ils sont très concentrés<br />

géographiquement, Israël et la Turquie ont<br />

absorbé près de 85% de la va<strong>le</strong>ur absolue<br />

des flux <strong>sur</strong> la période 1995-1999. C'est<br />

encore <strong>le</strong> cas en 2000, puisque <strong>le</strong>s deux partenaires<br />

reçoivent 3,1 milliards de dollars<br />

(2,1 milliards pour Israël et 1 milliard pour la<br />

Turquie), soit 72% de la va<strong>le</strong>ur absolue.<br />

Chypre et Malte représentent une grande<br />

partie des flux restants en 2000 (21%, mais<br />

5% de la va<strong>le</strong>ur absolue <strong>sur</strong> 1995-1999),<br />

toutefois pour une sortie nette en 2000 de<br />

900 millions de dollars (dont 750 au détri-<br />

-40-<br />

ment de Malte). De fait, <strong>le</strong>s flux à destination<br />

des pays du Maghreb et du Machrek sont<br />

marginaux (une moyenne de 380 millions de<br />

dollars nets <strong>sur</strong> 1995-1999, 304 millions en<br />

2000) et à 80% destinés à l'Égypte.<br />

Trois raisons principa<strong>le</strong>s expliquent <strong>le</strong> faib<strong>le</strong><br />

développement des flux d’investissements de<br />

portefeuil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s pays du Maghreb et du<br />

Machrek : (i) l’insuffisant développement des<br />

bourses de va<strong>le</strong>ur, (ii) <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des sorties<br />

de capitaux à court terme et (iii) la quasiabsence<br />

de marchés à terme. On peut y voir<br />

la crainte des pays du Machrek et du<br />

Maghreb que <strong>le</strong>ur situation économique ne<br />

soit pas suffisamment solide pour se soumettre<br />

à d'éventuel<strong>le</strong>s anticipations défavorab<strong>le</strong>s<br />

des marchés financiers internationaux,<br />

bien que des progrès sensib<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s fondamentaux<br />

de la spécialisation (remontée en<br />

gamme des spécialisations, amélioration des<br />

termes de l’échange, diversification des marchés<br />

et des avantages comparatifs, consolidation<br />

macroéconomique) aient été réalisés.<br />

De fait, l'évolution des marchés financiers<br />

depuis la mi-2000, <strong>le</strong>s crises en Turquie et en<br />

Argentine sont venues justifier a posteriori<br />

Graphique III.5. : Flux nets d’investissements de portefeuil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s PPM<br />

8 000<br />

6 000<br />

4 000<br />

2 000<br />

0<br />

-2 000<br />

-4 000<br />

-6 000<br />

Mios $<br />

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Israël & Turquie Chypre & Malte Autres PPM<br />

Sources : FMI, IFS cédérom décembre 2001 et BOPS cédérom décembre 2001 ; Office Statistique de<br />

Chypre, Banque Centra<strong>le</strong> Jordanie, Banque Centra<strong>le</strong> d’Israël, calculs de l’Institut de la Méditerranée


cette méfiance envers <strong>le</strong>s marchés financiers,<br />

et il paraît diffici<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> contexte<br />

actuel de regretter cette attitude.<br />

Cette liberté des mouvements de capitaux<br />

doit rester néanmoins un objectif à terme qui<br />

consacrera <strong>le</strong> succès de la transition et de<br />

l'ouverture des partenaires. Mais, il faut instaurer<br />

auparavant une consolidation des institutions<br />

nécessaires à la gestion de ces mouvements,<br />

notamment <strong>le</strong> système bancaire,<br />

ce qu'illustre la Turquie dont la crise actuel<strong>le</strong><br />

a démarré par une crise bancaire.<br />

C- L’équilibre des relations externes<br />

repose toujours <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s services et <strong>le</strong>s<br />

transferts ce qui pose la question de sa<br />

viabilité<br />

Traditionnel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> déficit commercial est<br />

compensé par <strong>le</strong>s services et <strong>le</strong>s transferts<br />

des revenus du travail. L'excédent de la<br />

balance des services en 2000 s'est accru<br />

(+20,6 milliards) pour atteindre son plus haut<br />

niveau depuis 1990, soit une progression de<br />

23% par <strong>rapport</strong> à la moyenne 1995-99.<br />

En moyenne, la moitié du déficit restant est<br />

financée par <strong>le</strong>s envois nets des travail<strong>le</strong>urs<br />

émigrés, qui, en 2000, demeurent au niveau<br />

observé depuis 1998 (13,1 milliards de dol-<br />

-41-<br />

lars). Les autres transferts sans contrepartie<br />

contribuent éga<strong>le</strong>ment à la réduction du<br />

déséquilibre de la balance courante (à hauteur<br />

de 9,1 milliards de dollars en 2000). Il<br />

convient de remarquer cependant que plus<br />

de la moitié de ces transferts se concentrent<br />

<strong>sur</strong> Israël (5,3 milliards).<br />

Les revenus du capital constituent toujours<br />

une sortie nette, à hauteur de 13,6 milliards<br />

en 2000, soit un accroissement de 48% par<br />

<strong>rapport</strong> à la moyenne 1995-99. Là encore, La<br />

Turquie (-4 milliards) et Israël (-6,7 milliards)<br />

représentent l'essentiel des flux.<br />

Après la forte détérioration du compte courant<br />

intervenue entre 1992 et 1995 (de –1,5<br />

milliards de dollars en 1992 à –10 milliards<br />

en 1995), la situation s'était relativement<br />

stabilisée. De ce point de vue, l'année 2000<br />

semb<strong>le</strong> marquer une nouvel<strong>le</strong> rechute (<strong>le</strong><br />

solde passant de -6,5 milliards en 1999 à -<br />

13,3 milliards en 2000). Cependant, il s'agit<br />

là essentiel<strong>le</strong>ment de l'impact de la crise<br />

turque qui contribue à ce déficit à hauteur de<br />

-9,8 milliards. Pour <strong>le</strong>s autres PPM en effet, <strong>le</strong><br />

déficit en 2000 (-3,5 milliards) est en baisse<br />

de 43% par <strong>rapport</strong> à la moyenne 1995-99.<br />

Les résultats provisoires de 2001 présentent<br />

toutefois une situation inversée : la réduction<br />

Graphique III.6. : Principaux soldes de la balance des paiements des PPM<br />

Millions de $ US<br />

50 000<br />

40 000<br />

30 000<br />

20 000<br />

10 000<br />

0<br />

-10 000<br />

-20 000<br />

-30 000<br />

-40 000<br />

-50 000<br />

Biens Revenus du capital Crédits bancaires Investisements<br />

Privés<br />

Autres transferts<br />

sans contrepartie<br />

Envois des<br />

travail<strong>le</strong>urs<br />

2000 95-99<br />

Sources : FMI, IFS cédérom décembre 2001 et BOPS cédérom décembre 2001 ; Office Statistique de<br />

Chypre, Banque Centra<strong>le</strong> Jordanie, Banque Centra<strong>le</strong> d’Israël, calculs de l’Institut de la Méditerranée<br />

Services


du déficit commercial de quelques 15 milliards<br />

de dollars permet d’effacer complètement <strong>le</strong>s<br />

effets négatifs <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s autres soldes de la<br />

balance courante et notamment la baisse de<br />

24% de l’excédent de la balance des services<br />

(soit une perte d’environ 5 milliards de dollars,<br />

provoquée par une réduction de plus de 13%<br />

des exportations de services tandis que <strong>le</strong>s<br />

importations de services ne se contractent que<br />

de moins de 7%) et la quasi-stabilité des<br />

transferts (-2%). Au final, <strong>le</strong> solde courant<br />

s’améliore de façon spectaculaire pour l’ensemb<strong>le</strong><br />

de la région (de –5 milliards de dollars<br />

environ à près de +9 milliards).<br />

Pour la majorité des partenaires, il s’agit toutefois<br />

d’une évolution conjoncturel<strong>le</strong> qui ne<br />

doit pas masquer <strong>le</strong>s problèmes sous-jacents<br />

persistants, notamment la structure de<br />

l’équilibre des comptes courants.<br />

Pour financer ce déficit, <strong>le</strong>s PPM dépendent D- Une évolution des spécialisations et<br />

donc des investissements privés, des crédits des conditions de compétitivité peu<br />

bancaires et des financements publics. Le favorab<strong>le</strong> à une croissance forte et qui<br />

flux des investissements privés entrants dans<br />

la région demeure insuffisant et <strong>le</strong> solde net<br />

renforce l’exposition aux chocs<br />

2000 confirme <strong>le</strong> statu quo : 7,1 milliards Pour <strong>le</strong>s années à venir <strong>le</strong>s influences tantôt<br />

contre 6,8 milliards en moyenne pour la positives, tantôt négatives, de plusieurs fac-<br />

période 1995-99. Israël et la Turquie en sont teurs continueront à sa manifester de plus en<br />

Graphique III.7. : Solde courant des PPM entre 1990 et 2000<br />

mios $<br />

4 000<br />

2 000<br />

0<br />

-2 000<br />

-4 000<br />

-6 000<br />

-8 000<br />

-10 000<br />

-12 000<br />

-14 000<br />

-16 000<br />

-42-<br />

<strong>le</strong>s principaux récipiendaires (pour environ<br />

61% des flux entre 1995 et 1999). Pour <strong>le</strong>s<br />

autres partenaires, l'année 2000 est une<br />

mauvaise année, <strong>le</strong>s 2,3 milliards de flux<br />

nets représentant 15% de moins que la<br />

moyenne 1995-99.<br />

Les crédits bancaires ont nettement fléchi à<br />

4,7 milliards de dollars contre 8,6 milliards<br />

en moyenne de 1995 à 1999. Plus loin, dans<br />

la me<strong>sur</strong>e où la Turquie a bénéficié de 7,5<br />

milliards de crédits, ils ont joué un rô<strong>le</strong> négatif<br />

en 2000. Le financement public externe<br />

net contribue à alourdir la charge. Si <strong>le</strong> montant<br />

apparaît faib<strong>le</strong> pour l'ensemb<strong>le</strong> des PPM<br />

(-45 millions de dollars), il devient plus<br />

important si l'on ne tient pas compte d'Israël<br />

et de la Turquie (-976 millions). De ce fait,<br />

<strong>le</strong>s crédits du FMI et la variation des réserves<br />

sont sollicités à hauteur de 3,9 milliards.<br />

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

PPM PPM hors Turquie<br />

Source : voir graphique précédent


plus fortement et <strong>le</strong>s pays méditerranéens<br />

devront apprendre à <strong>le</strong>s absorber :<br />

√ Les fluctuations de la croissance américaine<br />

et <strong>euro</strong>péenne qui sont des partenaires<br />

commerciaux privilégiés des<br />

PPM ;<br />

√ L’érosion des préférences <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché<br />

de l’UE du fait de l’élargissement ;<br />

√ La volatilité des cours du pétro<strong>le</strong> ;<br />

√ L’accroissement de la concurrence suite<br />

notamment à l’entrée de la Chine à<br />

l’OMC et au démantè<strong>le</strong>ment de l’Accord<br />

Multi-Fibre d’ici à 2005.<br />

L’amp<strong>le</strong>ur de l’exposition des pays de la<br />

Méditerranée à ces chocs externes est largement<br />

déterminée par :<br />

√ Le degré de diversification de <strong>le</strong>urs marchés<br />

d’exportation ;<br />

√ Leur capacité à différencier suffisamment<br />

<strong>le</strong>urs produits pour drainer une<br />

clientè<strong>le</strong> captive et s’adapter aux modifications<br />

du jeu concurrentiel <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

marchés où ils sont très engagés ;<br />

√ Leur positionnement <strong>sur</strong> des marchés<br />

engendrant des effets positifs cumulatifs<br />

<strong>sur</strong> la croissance économique.<br />

Les études (Lakhoua et Poncet, 2000) montrent<br />

ainsi qu’une diminution de la croissan-<br />

-43-<br />

ce <strong>euro</strong>péenne peut engendrer, via l'évolution<br />

des échanges commerciaux, de substantiel<strong>le</strong>s<br />

baisses de la croissance du PIB des<br />

pays méditerranéens.<br />

Les effets de l’érosion des préférences de<br />

l’Union <strong>euro</strong>péenne sont diffici<strong>le</strong>s à évaluer.<br />

Les PPM bénéficient actuel<strong>le</strong>ment d’un accès<br />

libre aux marchés <strong>euro</strong>péens. Avec l’ouverture<br />

à l’Est, ils peuvent enregistrer une hausse<br />

de <strong>le</strong>ur demande d’exportations. Cependant,<br />

dans <strong>le</strong>s faits des taxes sont payées <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

exportations vers l’Union <strong>euro</strong>péenne par<br />

plusieurs pays qui bénéficient pourtant d’accords<br />

de GSP (Sapir, 1998). Cela peut être dû<br />

à la comp<strong>le</strong>xité de la traçabilité des biens<br />

intermédiaires entrant dans la fabrication de<br />

ces produits ce qui se traduit par une impossibilité<br />

à satisfaire aux conditions de règ<strong>le</strong><br />

d’origine (Brenton et Manchin, <strong>2002</strong>). Si, en<br />

pratique, <strong>le</strong>s accords GSP induisent un traitement<br />

préférentiel qui est imparfaitement<br />

appliqué, alors il est possib<strong>le</strong> que l’élargissement<br />

à l’Est engendre une érosion des préférences<br />

margina<strong>le</strong>s dont profitent actuel<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong>s PPM. Il est donc important d’appréhender<br />

dans quel<strong>le</strong>s conditions <strong>le</strong>s accords<br />

GSP sont appliqués ou ne <strong>le</strong> sont pas, et cela<br />

par pays et par secteur.<br />

Au delà des règ<strong>le</strong>ments et accords, il est évident<br />

que la sensibilité des échanges méditer-<br />

Encadré III.1 La question des règ<strong>le</strong>s d’origine et de cumul*<br />

Lorsqu’il existe, entre des pays, des accords commerciaux préférentiels, se pose <strong>le</strong> problème de l’éligibilité de tout produit<br />

échangé pour savoir s’il entre dans <strong>le</strong> cadre du tarif préférentiel. Les règ<strong>le</strong>s d’origine et de cumul définissent <strong>le</strong>s<br />

conditions qui permettent de déterminer l’éligibilité ou l’inéligibilité des biens. Dans <strong>le</strong> cas des relations commercia<strong>le</strong>s<br />

bilatéra<strong>le</strong>s entre l’UE et <strong>le</strong>s Pays Partenaires Méditerranéens, <strong>le</strong>s protoco<strong>le</strong>s qui décrivent ces règ<strong>le</strong>s d’origine et qui sont<br />

annexés aux Accords d’Association, ne sont pas homogènes. Pour que <strong>le</strong>s PPM aient des règ<strong>le</strong>s d’origine et de cumul<br />

communes, il a été proposé au Conseil de Tolède en mars dernier d’étendre <strong>le</strong> système Pan-Européen à l’ensemb<strong>le</strong> des<br />

PPM.<br />

Les principes de base des règ<strong>le</strong>s d’origine<br />

Le principe contenu dans tout système préférentiel est que <strong>le</strong>s produits réputés originaires d’un pays sont nécessairement<br />

obtenus dans ce pays soit entièrement, soit par transformation suffisante des produits qui y sont importés. Pour<br />

déterminer si une transformation est suffisante, un certain nombre de critères est utilisé. Il s’agit soit de la règ<strong>le</strong> de<br />

changement de position tarifaire, soit du critère fondé <strong>sur</strong> une va<strong>le</strong>ur ajoutée minimum, soit du critère fondé <strong>sur</strong> la description<br />

d’une ouvraison particulière.<br />

- La règ<strong>le</strong> de changement de position tarifaire : c’est en principe la règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong> qui est appliquée dans tous <strong>le</strong>s accords<br />

préférentiels pour déterminer <strong>le</strong> caractère suffisant d’une transformation. Toutefois, dans chaque accord préférentiel,<br />

des exceptions sont prévues et <strong>le</strong>s deux autres critères qui suivent peuvent être utilisés en remplacement de la règ<strong>le</strong><br />

généra<strong>le</strong>. En fait, la règ<strong>le</strong> de changement de position tarifaire a été retenue chaque fois qu’el<strong>le</strong> a été considérée apte à


efléter une transformation suffisante. Dans l’hypothèse inverse et/ou en vue de protéger <strong>le</strong>s producteurs communautaires<br />

pour <strong>le</strong>s produits sensib<strong>le</strong>s (texti<strong>le</strong>s notamment), l’un des deux autres critères a été imposé.<br />

- Le critère de la va<strong>le</strong>ur ajoutée : la va<strong>le</strong>ur des produits importés incorporés dans <strong>le</strong> produit obtenu ne doit pas excéder<br />

un certain pourcentage (40% en général) de la va<strong>le</strong>ur du produit. Ce critère est essentiel<strong>le</strong>ment utilisé pour déterminer<br />

l’origine des produits industriels.<br />

- Le critère de l’ouvraison spécifique : des règ<strong>le</strong>s de fabrication spécifiques, tel<strong>le</strong> que cel<strong>le</strong> de la doub<strong>le</strong> transformation<br />

pour l’habil<strong>le</strong>ment, s’appliquent à certains biens pour définir <strong>le</strong>ur origine. De nombreux produits du secteur texti<strong>le</strong> relèvent<br />

de ce critère.<br />

Le principal intérêt des règ<strong>le</strong>s d’origine dans une zone de libre échange est d’éviter <strong>le</strong> phénomène de trade def<strong>le</strong>ction<br />

(qui qualifie <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s importations des pays tiers entrent dans la zone de libre échange via <strong>le</strong> pays qui pratique <strong>le</strong>s<br />

droits de douane <strong>le</strong>s plus faib<strong>le</strong>s). Dans un papier récent, Brenton et Manchin** (<strong>2002</strong>) considèrent cependant que des<br />

règ<strong>le</strong>s d’origine trop restrictives deviennent un obstac<strong>le</strong> à l’accès au marché <strong>euro</strong>péen. Ces règ<strong>le</strong>s constituent en effet<br />

pour <strong>le</strong>s pays partenaires (i) une contrainte technique, en particulier lorsqu’une procédure de production spécifique est<br />

imposée comme dans <strong>le</strong> cas des industries intensives en main d’œuvre (texti<strong>le</strong>, habil<strong>le</strong>ment, chaus<strong>sur</strong>e) et, (ii) une<br />

contrainte de coûts liés à la lourdeur des procédures administratives pour prouver l’origine des marchandises et qui sont<br />

d’autant plus é<strong>le</strong>vés que <strong>le</strong>s systèmes douaniers sont peu développés. Dans une union douanière (<strong>le</strong>s droits de douane<br />

vis-à-vis des pays tiers sont uniformisés), <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s d’origine ne se justifient plus par l’effet trade def<strong>le</strong>ction. Leur rô<strong>le</strong><br />

est aussi (i) d’inciter <strong>le</strong>s firmes multinationa<strong>le</strong>s à instal<strong>le</strong>r des processus productifs pour as<strong>sur</strong>er un contenu local suffisant<br />

dans <strong>le</strong>s produits qu’el<strong>le</strong>s exportent vers <strong>le</strong>s autres pays de la ZLE, (ii) à encourager <strong>le</strong>s firmes à privilégier <strong>le</strong>s<br />

inputs locaux au détriment des inputs importés et, (iii) à protéger <strong>le</strong>s secteurs sensib<strong>le</strong>s des pays <strong>euro</strong>péens. Les<br />

quelques rares travaux théoriques qui se sont intéressés aux effets des règ<strong>le</strong>s d’origine (Falvey & Reed (2000), Krueger<br />

(93), Krishna & Krueger (95)***) montrent, à partir de la modélisation du comportement des firmes, comment <strong>le</strong>s<br />

règ<strong>le</strong>s d’origine peuvent agir comme un protectionnisme caché et induire un déplacement de la demande des inputs à<br />

bas pris (en provenance des pays tiers) vers des inputs à prix plus é<strong>le</strong>vés (en provenance d’un pays de la zone) pour<br />

bénéficier de tarifs préférentiels à l’exportation (risque de trade diversion et/ou de trade suppression). De notre point<br />

de vue, la question des règ<strong>le</strong>s d’origine est comp<strong>le</strong>xe et nécessite la prise en compte d’un nombre important d’éléments<br />

(la part des inputs importés, <strong>le</strong> niveau des droits de douane <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s biens exportés et <strong>le</strong>s inputs importés, la part des<br />

exportations dans la production, etc.). L’une des questions centra<strong>le</strong>s est de savoir si l’augmentation du coût des inputs<br />

(induit par l’effet trade diversion) peut être compensée par la protection offerte <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché <strong>euro</strong>péen et donc par une<br />

augmentation substantiel<strong>le</strong>s des exportations vers l’UE. Enfin, il faut aussi prendre en compte <strong>le</strong>s possibilités d’assouplissement<br />

de l’obligation de transformation suffisante imposée par la règ<strong>le</strong> d’origine. Il existe en effet, dans certains<br />

accords régionaux, des règ<strong>le</strong>s de cumuls qui permettent l’utilisation accrue, dans un pays partenaire, d’inputs importés<br />

originaires d’un pays concerné par l’accord régional.<br />

Les différents cumuls<br />

Les accords préférentiels prévoient différents types de cumul, <strong>le</strong>squels peuvent être plus ou moins larges selon <strong>le</strong>ur<br />

champ d’application.<br />

- Le cumul bilatéral : <strong>le</strong> cumul est bilatéral lorsque son champ d’application est limité aux échanges préférentiels entre<br />

l’UE et un seul partenaire. Il figure dans tous <strong>le</strong>s accords préférentiels conclus par l’UE. Dans <strong>le</strong> cadre du cumul bilatéral,<br />

<strong>le</strong>s produits originaires de l’une des parties (UE ou partenaire méditerranéen) qui font l’objet d’une transformation<br />

dans l’autre partie (partenaire méditerranéen ou UE) sont assimilés aux produits originaires de l’autre partie. En d’autres<br />

termes, la va<strong>le</strong>ur ajoutée du pays importateur et cel<strong>le</strong> du pays qui exporte sont cumulées.<br />

- Le cumul diagonal (ou multilatéral partiel) : il s’agit d’un cumul bilatéral élargi à plusieurs pays liés par des systèmes<br />

préférentiels identiques. C’est ce type de cumul qui est prévu dans <strong>le</strong> cadre du système Pan-Européen. Si un tel cumul<br />

était instauré entre l’UE et <strong>le</strong>s partenaires méditerranéens, <strong>le</strong> Maroc par exemp<strong>le</strong> pourrait intégrer dans son processus<br />

de fabrication non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s produits originaires de l’UE mais éga<strong>le</strong>ment tous ceux originaires des autres pays partenaires<br />

avec <strong>le</strong>squels <strong>le</strong> Maroc aurait établi des relations préférentiel<strong>le</strong>s du même type, sans que ces produits soient<br />

soumis à l’obligation de la transformation suffisante dans la détermination de l’origine du produit fini.<br />

Exemp<strong>le</strong> 1. Supposons que des télévisions soient assemblées en Pologne pour être exportés dans un pays de l’UE. Leur<br />

va<strong>le</strong>ur au prix départ-usine (prix ex-works) se décompose de la façon suivante :<br />

Part japonaise : 39%<br />

Part de l’UE : 20%<br />

Part tchèque : 21% (La République Tchèque est incluse dans <strong>le</strong> Pan-Européen)<br />

Va<strong>le</strong>ur Ajoutée en Pologne : 20%<br />

Total : 100%<br />

Règ<strong>le</strong> d’origine imposée La part des inputs importés ne doit pas dépasser 40%<br />

Cumul bilatéral Cumul diagonal<br />

Calcul du cumul 20% (part de l’UE)<br />

20% (part de l’UE)<br />

20% (va<strong>le</strong>ur ajoutée en Pologne)<br />

20% (va<strong>le</strong>ur ajoutée en Pologne)<br />

21% (part tchèque)<br />

Total 40% 61%<br />

Statut Non-originaire de Pologne Originaire de Pologne<br />

- Le cumul comp<strong>le</strong>t (ou cumul total) : la zone des pays participants au cumul constitue un seul et même territoire au<br />

plan de l’origine. Ce type de cumul figure dans <strong>le</strong>s accords entre l’UE et <strong>le</strong>s pays du Maghreb**** ainsi que dans <strong>le</strong>s<br />

accords entre l’Union et <strong>le</strong>s Pays de l’Espace Economique Européen (EEE) et dans <strong>le</strong>s accords EU et pays ACP et Pays et<br />

Territoires d’Outre-mer associés. La règ<strong>le</strong> d’origine est satisfaite si toutes <strong>le</strong>s opérations cumulées pour la fabrication<br />

d’un produit, réalisées successivement dans plusieurs pays de la zone, constituent une transformation suffisante. En<br />

d’autres termes, dans <strong>le</strong> cas du cumul comp<strong>le</strong>t, on applique <strong>le</strong> critère de la règ<strong>le</strong> d’origine non pas aux opérations réa-<br />

-44-


lisées dans chaque pays, mais à cel<strong>le</strong>s réalisées dans l’ensemb<strong>le</strong> de la zone (comme si la zone constituait un pays à part<br />

entière).<br />

Il est important d’insister <strong>sur</strong> la différence entre <strong>le</strong> cumul diagonal et <strong>le</strong> cumul comp<strong>le</strong>t pour comprendre ce qui a motivé<br />

l’adoption du cumul diagonal dans <strong>le</strong> système Pan-Européen. Prenons <strong>le</strong> cas de 3 pays, A, B et C qui sont liés par un<br />

accord de libre échange. B importe de A des biens intermédiaires qui entrent dans la production du bien final exporté<br />

vers C. Si <strong>le</strong>s biens intermédiaires ont acquis <strong>le</strong> statut d’origine de A, on applique la règ<strong>le</strong> de roll-up : la va<strong>le</strong>ur ajoutée<br />

de ces biens intermédiaires peut être ajoutée à cel<strong>le</strong> du bien final (produit dans <strong>le</strong> pays B) pour savoir s’il bénéficie de<br />

l’exonération des droits de douane lorsqu’il entre dans <strong>le</strong> pays C. La règ<strong>le</strong> de roll-up est commune au cumul diagonal et<br />

au cumul comp<strong>le</strong>t. En revanche, si <strong>le</strong>s biens intermédiaires n’ont pas acquis <strong>le</strong> statut d’origine du pays A, la part originaire<br />

(du pays A) incorporée dans ces biens intermédiaires (utilisés par <strong>le</strong> pays B), ne peut pas être pris en compte dans<br />

<strong>le</strong> calcul du cumul pour savoir si <strong>le</strong> bien final exporté vers C bénéficie de l’exonération douanière. Ce principe est qualifié<br />

de règ<strong>le</strong> de roll-down. Il s’applique au cumul bilatéral et diagonal, mais pas au cumul comp<strong>le</strong>t. Dans <strong>le</strong> cas du cumul<br />

comp<strong>le</strong>t, on applique en effet la règ<strong>le</strong> du tracing, ce qui signifie que l’on va tenir compte, pour <strong>le</strong> calcul du cumul, de la<br />

part originaire des pays de la zone contenue dans <strong>le</strong>s biens intermédiaires, même si ces derniers n’ont pas acquis <strong>le</strong> statut<br />

de l’origine. Pour illustrer cette différence, prenons deux exemp<strong>le</strong>s, l’un dans <strong>le</strong> secteur texti<strong>le</strong>, l’autre dans la production<br />

de véhicu<strong>le</strong>s.<br />

Exemp<strong>le</strong> 2. Supposons que la fibre de coton (HS 5201) en provenance des Etats-Unis soit transformée en fil (HS 5204)<br />

dans l’Union Européenne, puis exportée en Autriche pour devenir du tissu (HS 5210). Selon <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s d’origine appliquées<br />

au texti<strong>le</strong> dans l’Espace Economique Européen, une doub<strong>le</strong> transformation des intrants non originaires est exigée<br />

pour que la marchandise puisse être considérée comme originaire. Le cumul comp<strong>le</strong>t permet de comptabiliser ensemb<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong> processus de transformation en Autriche et celui effectué dans l’Union Européenne, conférant ainsi au tissu en coton<br />

<strong>le</strong> statut d’origine de l’EEE : <strong>le</strong> producteur autrichien, bien qu’utilisant du fil qui n’était pas d’origine <strong>euro</strong>péenne, peut<br />

en effet prendre en compte <strong>le</strong> processus de transformation qui a donné <strong>le</strong> fil pour déterminer l’origine du tissu. Dans <strong>le</strong><br />

cas du cumul diagonal, <strong>le</strong> fil n’étant pas originaire d’un pays de la zone, <strong>le</strong> tissu autrichien ne peut pas bénéficier de<br />

l’exonération tarifaire lorsqu’il est réexporté vers un pays de l’UE.<br />

Règ<strong>le</strong> d’origine imposée Doub<strong>le</strong> transformation<br />

Cumul diagonal Cumul comp<strong>le</strong>t<br />

Champ d’application Autriche<br />

Autriche et UE<br />

Nombre de transformation 1<br />

2<br />

Statut Non-originaire d’Autriche Originaire d’Autriche<br />

Exemp<strong>le</strong> 3. Supposons que <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s soient assemblés en Al<strong>le</strong>magne. La va<strong>le</strong>ur du bien final exporté (prix ex-works)<br />

se décompose de la façon suivante :<br />

Part japonaise : 15%<br />

Moteurs importés du Royaume-Uni : 30% (cet input n’a pas obtenu <strong>le</strong> statut d’origine du Royaume-Uni)<br />

Part al<strong>le</strong>mande : 25%<br />

Part polonaise : 10%<br />

Va<strong>le</strong>ur ajoutée al<strong>le</strong>mande : 20%<br />

La va<strong>le</strong>ur ex-works des moteurs importés du Royaume-Uni est la suivante :<br />

Part japonaise : 50%<br />

Va<strong>le</strong>ur ajoutée du Royaume-Uni : 50%<br />

La décomposition de la va<strong>le</strong>ur du bien final est donc :<br />

Part japonaise : 15%<br />

Part japonaise incorporée dans <strong>le</strong>s moteurs : 15% (soit 30% . 50%)<br />

Part anglaise incorporée dans <strong>le</strong>s moteurs : 15% (soit 30% . 50%)<br />

Part al<strong>le</strong>mande : 25%<br />

Part polonaise : 10%<br />

Va<strong>le</strong>ur ajoutée al<strong>le</strong>mande : 20%<br />

Si <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s sont exportés en Norvège, ils bénéficient de l’exonération des droits de douane dans <strong>le</strong> cadre de l’EEE,<br />

où <strong>le</strong> cumul comp<strong>le</strong>t est prévu. En effet, la va<strong>le</strong>ur ajoutée réalisée dans la zone de l’EEE satisfait la règ<strong>le</strong> d’origine imposée<br />

(la va<strong>le</strong>ur ajoutée originaire doit représenter 60% de la va<strong>le</strong>ur du bien final). Ici, on a bien 45% pour la part réalisée<br />

en Al<strong>le</strong>magne + 15% pour la va<strong>le</strong>ur ajoutée réalisée au Royaume-Uni au cours de la fabrication des moteurs (règ<strong>le</strong><br />

du tracing). Si <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s sont vendus en Pologne, ils ne peuvent pas bénéficier du traitement préférentiel prévu dans<br />

la me<strong>sur</strong>e où s’applique <strong>le</strong> système Pan-<strong>euro</strong>péen (cumul diagonal). La va<strong>le</strong>ur ajoutée cumulée (25+10+20) n’atteint<br />

pas <strong>le</strong>s 60% exigée. Conformément au principe du roll-down, la va<strong>le</strong>ur ajoutée anglaise contenue dans <strong>le</strong>s moteurs ne<br />

peut pas être prise en compte puisqu’ils n’ont pas obtenu <strong>le</strong> statut originaire du Royaume-Uni.<br />

Règ<strong>le</strong> d’origine imposée La part des inputs importés ne doit pas dépasser 40%<br />

Cumul diagonal Cumul comp<strong>le</strong>t<br />

Calcul du cumul 25% (part al<strong>le</strong>mand)<br />

25% (part al<strong>le</strong>mand)<br />

10% (part polonaise)<br />

10% (part polonaise)<br />

20% (va<strong>le</strong>ur ajoutée al<strong>le</strong>mande)<br />

20% (va<strong>le</strong>ur ajoutée al<strong>le</strong>mande)<br />

15% (part anglaise)<br />

Total 55% 70%<br />

Statut Non-originaire d’Al<strong>le</strong>magne Originaire d’Al<strong>le</strong>magne<br />

Ces exemp<strong>le</strong>s tirés de Komuro***** (97) montrent que <strong>le</strong> cumul comp<strong>le</strong>t autorise l’utilisation d’une part plus importante<br />

d’inputs importés en provenance des pays tiers. Pour encourager la mise en place de processus productifs dans<br />

<strong>le</strong>s pays partenaires et pour limiter <strong>le</strong>s risques de délocalisation de certaines de ses industries, l’UE a préféré retenir <strong>le</strong><br />

-45-


cumul diagonal plutôt que <strong>le</strong> cumul comp<strong>le</strong>t dans <strong>le</strong> système du Pan-<strong>euro</strong>péen. Ce choix est toutefois discutab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong><br />

cas des pays partenaires méditerranéens compte tenu du niveau de <strong>le</strong>ur développement économique. Ces pays, considérés<br />

séparément, ne disposent pas généra<strong>le</strong>ment de moyens industriels diversifiés suffisamment performants pour<br />

as<strong>sur</strong>er complètement un processus de fabrication. Le cumul total trouverait son intérêt en particulier dans <strong>le</strong>s secteurs<br />

où <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s d’origine sont très restrictives : de nombreuses opérations de confection par exemp<strong>le</strong> sont réalisées en<br />

Tunisie ou au Maroc, à partir de tissus tissés dans l’UE (mais non originaires de l’Union, c’est à dire obtenus à partir de<br />

fils et non de fibres comme l’exigerait un cumul diagonal), <strong>le</strong>s vêtements étant ensuite exportés vers l’Union.<br />

Le cumul constitue par conséquent un moyen d’assouplir <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s d’origine. L’étude de Gasiorek & al.****** (<strong>2002</strong>)<br />

montre, <strong>sur</strong> <strong>le</strong> plan analytique et empirique, qu’un cumul élargi peut produire quatre types d’effets qui se combinent,<br />

<strong>le</strong>s trois premiers étant favorab<strong>le</strong>s à l’intégration régiona<strong>le</strong> et positifs en terme de bien-être. Il s’agit des effets (i) de<br />

trade creation (substitution d’inputs domestiques moins efficients par des inputs importés), (ii) de trade reorientation<br />

(substitution d’inputs importés par des inputs importés plus efficients en provenance soit de partenaires régionaux, soit<br />

de pays tiers), (iii) de trade expansion (augmentation des échanges liés à une baisse du coût des importations et (iv)<br />

de trade diversion (qui traduit, rappelons-<strong>le</strong>, l’effet de substitution d’inputs importés par des inputs importés moins efficients<br />

en provenance de partenaires régionaux).<br />

Le principal obstac<strong>le</strong> à la mise en place du cumul (qu’il soit diagonal ou comp<strong>le</strong>t) reste essentiel<strong>le</strong>ment de nature administrative<br />

et rég<strong>le</strong>mentaire. Il faut en effet non seu<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s pays aient conclu entre eux des accords de libre<br />

échange contenant un protoco<strong>le</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s d’origine et de cumul identique à celui du Pan-Européen, mais aussi qu’ils<br />

disposent de systèmes de vérification douanière efficaces. Les PPM devront, de plus, adopter <strong>le</strong>s mêmes dispositifs administratifs<br />

permettant <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du respect des règ<strong>le</strong>s d’origine et mettre en place une coordination administrative.<br />

notes:<br />

* P. Augier (CEFI, Université de la Méditerranée) et M. Gasiorek (Sussex University & GREQAM)<br />

** P. Brenton & M. Manchin (<strong>2002</strong>), Making EU Trade Agreements Work: The Ro<strong>le</strong> of Ru<strong>le</strong>s of Origin, CEPS Working<br />

Document N°183, March.<br />

*** R. Falvey & G. Reed (2000), Ru<strong>le</strong>s of origin as commercial policy instruments, Research Paper 2000/18, Centre<br />

for Research on Globalisation and Labour Markets, University of Nottingham. K. Krishna & A. Krueger (1995),<br />

Imp<strong>le</strong>menting Free Trade Areas: Ru<strong>le</strong>s of origin and hidden protection, NBER Working Paper N° 4983. A. Krueger<br />

(1993), Free Trade Agreements as protectionist devices: Ru<strong>le</strong>s of origin, NBER Working Paper N° 4352.<br />

**** Pour <strong>le</strong>s pays du Maghreb, <strong>le</strong> cumul comp<strong>le</strong>t n’a jamais été appliqué puisque ces pays n’ont pas encore mis en<br />

place, entre eux, <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s d’origine et de cumul identiques au protoco<strong>le</strong> contenu dans <strong>le</strong>s accords d’association. C’est<br />

donc <strong>le</strong> cumul bilatéral qui est actuel<strong>le</strong>ment en vigueur.<br />

***** N. Komuro (1997), Pan European Ru<strong>le</strong>s of Origin, Revue des Affaires Européennes, Vol 3.<br />

****** Study on the economic impact of extending the Pan-European system of cumulation of origin to the<br />

Mediterranean partners’ part of the Barcelona process, Etude réalisée pour la Commission Européenne (DG Trade) et<br />

dirigée par M. Gasiorek (The Sussex European Institute, University of Sussex), ont participé : P. Augier, D. Evans, P.<br />

Holmes et Ch. Lai-Tong), Juil<strong>le</strong>t <strong>2002</strong>.<br />

ranéens à la conjoncture est d’autant plus<br />

grande que la structure des échanges des<br />

pays est doub<strong>le</strong>ment concentrée.<br />

Géographiquement tout d’abord puisque <strong>le</strong>s<br />

15 pays de l’Union représentent en moyenne<br />

la moitié des échanges totaux des partenaires,<br />

en termes de produits ensuite.<br />

Les tab<strong>le</strong>aux III.2 et III.3. en annexes qui<br />

présentent <strong>le</strong>s parts et <strong>le</strong>s taux de croissance<br />

des importations et des exportations de<br />

chaque pays vers <strong>le</strong> reste du monde et<br />

l'Union Européenne montrent qu’il existe<br />

deux groupes de pays :<br />

√ Les pays méditerranéens dont la part de<br />

l'Union Européenne dans <strong>le</strong>s exportations<br />

est supérieure à 50% (Chypre Malte,<br />

Maroc, Tunisie, Algérie, Turquie) qui<br />

entrent dans une phase de diversification<br />

géographique par <strong>le</strong> biais d’un développement<br />

des échanges intra-zone ;<br />

-46-<br />

√ <strong>le</strong>s autres, l'Egypte, la Syrie, la Jordanie<br />

ou <strong>le</strong> Liban qui sont d'ores et déjà plus<br />

diversifiés géographiquement.<br />

Globa<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s pays de la Méditerranée continuent<br />

d’importer essentiel<strong>le</strong>ment des aliments<br />

et des animaux vivants, des biens intermédiaires<br />

et des biens d'équipement. Ils exportent<br />

du texti<strong>le</strong>, de l'habil<strong>le</strong>ment, des produits agroalimentaires<br />

et de la petite mécanique et des<br />

ressources naturel<strong>le</strong>s comme <strong>le</strong> pétro<strong>le</strong>.<br />

Graphique III.8 : Répartition des<br />

échanges des PPM en 2000<br />

Sources : PC-TAS- International Trade Centre UNC-<br />

TAD/WTO,calculs de l'Institut de la Méditerranée.


Forte spécialisation<br />

Moyenne <strong>euro</strong>med<br />

+PECO<br />

Forte diversification<br />

1,000<br />

0,800<br />

0,600<br />

0,400<br />

0,200<br />

0,000<br />

Graphique III.9. : Diversification des échanges<br />

L'ouverture croissante des PPM modifie <strong>le</strong>ntement<br />

la composition par produits de <strong>le</strong>urs<br />

échanges. Trois éléments principaux qui<br />

concernent la spécialisation sont à prendre<br />

en compte : (i) la consolidation de <strong>le</strong>urs<br />

avantages comparatifs pour la production de<br />

certains biens aval (agro-alimentaire, texti<strong>le</strong>s<br />

et habil<strong>le</strong>ment, cuir), (ii) l’approfondissement<br />

de <strong>le</strong>ur diversification horizonta<strong>le</strong>, (iii) la<br />

capacité à pénétrer des marchés où la<br />

demande internationa<strong>le</strong> est forte et qui génèrent<br />

une forte croissance endogène par effets<br />

d’apprentissage.<br />

Alg Chy Egy Isr Jor Lib Mal Mar Syr Tun Tur U E<br />

(15)<br />

1995 2000<br />

Pour mieux apprécier <strong>le</strong> degré de diversifica- Seuls Israël et la Turquie se rapprochent de<br />

tion des exportations méditerranéennes, un la moyenne observée (comme, en Europe, la<br />

indicateur synthétique comparant la structure Finlande, la Grèce, <strong>le</strong> Luxembourg ou<br />

sectoriel<strong>le</strong> (niveau 3 digit) des exportations l’Irlande).<br />

Tab<strong>le</strong>au III.3. : Me<strong>sur</strong>e de la diversification des exportations méditerranéennes<br />

1995 2000 Evol.<br />

95/00<br />

Algérie 0,895 0,878 1,9%<br />

Chypre 0,760 0,742 2,4%<br />

Egypte 0,758 0,714 6,1%<br />

Israël 0,561 0,577 -2,7%<br />

Jordanie 0,808 0,698 15,8%<br />

Liban 0,689 0,704 -2,1%<br />

Malte 0,771 0,792 -2,7%<br />

Maroc 0,770 0,745 3,4%<br />

Syrie 0,862 0,855 0,8%<br />

Tunisie 0,706 0,716 -1,3%<br />

Turquie 0,640 0,588 8,8%<br />

-47-<br />

PPM PECO<br />

Sources : PC-TAS- International Trade Centre UNCTAD/WTO,calculs de l'Institut de la Méditerranée<br />

de chaque PPM à la structure sectoriel<strong>le</strong> des<br />

exportations mondia<strong>le</strong>s a été calculé[23].<br />

Plus la va<strong>le</strong>ur calculée[24] est proche de 0,<br />

plus la diversité est grande. Plus la va<strong>le</strong>ur est<br />

proche de 1, plus la spécialisation est grande.<br />

L’examen des résultats montre, comme on<br />

pouvait s’y attendre, que <strong>le</strong>s exportations<br />

des partenaires méditerranéens sont, en<br />

1995 et en 2000, assez fortement spécialisées.<br />

La me<strong>sur</strong>e de la diversification retenue<br />

est deux fois moindre en Méditerranée que<br />

dans <strong>le</strong>s pays de l’Union et 60% inférieure à<br />

la diversification des 4 pays de l’Est choisis.<br />

UE (15) 0,356 0,366 -2,7%<br />

PPM 0,760 0,716 6,2%<br />

PECO *<br />

0,483 0,440 9,9%<br />

Médiane des 30 pays 0,512 0,567<br />

* Pologne, Rép. Tchèque, Roumanie, Slovaquie<br />

Sources : PC-TAS- International Trade Centre UNCTAD/WTO,calculs de l'Institut de la Méditerranée


Sans <strong>sur</strong>prise, <strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s moins diversifiés<br />

sont l’Algérie et la Syrie et <strong>le</strong>ur progrès en<br />

cinq ans ont été faib<strong>le</strong>s. De <strong>le</strong>ur côté, l’Égypte,<br />

la Jordanie, <strong>le</strong> Liban, <strong>le</strong> Maroc et la Tunisie<br />

sont dans une situation comparab<strong>le</strong> en 2000.<br />

L’évolution <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s cinq dernières années a été<br />

moins favorab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s PPM que dans <strong>le</strong>s<br />

PECO témoins, même si l’indicateur de diversification<br />

s’est amélioré de plus de 6%. Mais,<br />

cette évolution moyenne procède de deux<br />

types de mouvements : (i) un groupe majoritaire<br />

de pays dont la diversification ne s’est<br />

pas améliorée (voire légèrement dégradée) où<br />

l’on trouve l’Algérie, Chypre, Israël, <strong>le</strong> Liban,<br />

Malte, la Syrie et la Tunisie ; (ii) des pays qui<br />

ont notab<strong>le</strong>ment amélioré <strong>le</strong>ur diversification :<br />

la Jordanie (+16%), la Turquie (+9%),<br />

l’Egypte (+6%) et, dans une moindre me<strong>sur</strong>e<br />

<strong>le</strong> Maroc (+3%). Dans l’ensemb<strong>le</strong>, ce sont<br />

donc <strong>le</strong>s pays du Machrek qui ont <strong>le</strong> plus diversifié<br />

<strong>le</strong>urs exportations (+6,5% hors la Syrie).<br />

La diversification des produits et <strong>le</strong> repositionnement<br />

des pays méditerranéens <strong>sur</strong> des secteurs<br />

plus dynamiques a lieu principa<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong><br />

cadre de <strong>le</strong>ur commerce avec l'Union<br />

Européenne. L'acquisition et la stabilisation des<br />

avantages comparatifs se sont accentuées en<br />

2000 pour la Jordanie et l'Egypte, <strong>le</strong> Liban et <strong>le</strong><br />

Maroc mais a régressé pour la Syrie ou la Turquie.<br />

Les pays de la Méditerranée ont des dotations<br />

factoriel<strong>le</strong>s relatives favorab<strong>le</strong>s vis-à-vis de<br />

l'Europe pour ce qui est de la main-d'œuvre<br />

car el<strong>le</strong> est <strong>le</strong> plus souvent peu chère.<br />

Cependant, cet avantage potentiel doit être<br />

correctement exploité et <strong>sur</strong>tout prolongé<br />

dans un contexte de concurrence accrue. Cela<br />

suppose une progression de la productivité<br />

régulière soutenue par des investissements et<br />

une modération salaria<strong>le</strong> relative.<br />

L'approfondissement de la diversification<br />

horizonta<strong>le</strong> des produits joue <strong>sur</strong> la segmen-<br />

-48-<br />

tation des marchés permettant à des systèmes<br />

productifs similaires de ne pas subir<br />

de fort choc de compétitivité négatif avec<br />

l'ouverture croissante des marchés, choc qui<br />

appel<strong>le</strong>rait une restructuration profonde du<br />

tissu industriel. Les échanges intra-branches<br />

s'intensifient dans ce cas.<br />

Cependant, cela n'est possib<strong>le</strong> que sous certaines<br />

conditions, à savoir : (i) que <strong>le</strong>s entreprises<br />

étrangères installées fassent appel à<br />

des entreprises loca<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>urs activités de<br />

sous-traitance, (ii) que l'orientation des politiques<br />

nationa<strong>le</strong>s favorise la recherche d'une<br />

compétitivité fondée <strong>sur</strong> la qualité des produits<br />

et l'adaptabilité rapide aux demandes<br />

du marché, (iii) que se produisent une réduction<br />

des coûts de transport et une amélioration<br />

des infrastructures permettant de diminuer<br />

<strong>le</strong>s aléas des acheminements nationaux<br />

et internationaux, (iv) que soit évitée la <strong>sur</strong>évaluation<br />

des taux de change réels. Les<br />

bénéfices en termes de compétitivité que<br />

peut générer ce type de stratégie sont tels<br />

que certains pays ont pu développer des<br />

avantages comparatifs importants dans des<br />

secteurs vers <strong>le</strong>squels ne <strong>le</strong>s poussaient pas<br />

<strong>le</strong>urs dotations factoriel<strong>le</strong>s initia<strong>le</strong>s.<br />

A partir de ces éléments stratégiques de spécialisation,<br />

il est possib<strong>le</strong> de dresser une<br />

typologie des pays méditerranéens. Trois<br />

classes apparaissent. Cel<strong>le</strong> des pays produisant<br />

des biens très diversifiés et hautement<br />

différenciés horizonta<strong>le</strong>ment, qui voient <strong>le</strong>urs<br />

échanges intra-branches s'étendrent régulièrement.<br />

Ici ne figure qu’Israël qui, par<br />

ail<strong>le</strong>urs, réalise plus de la moitié de ses<br />

échanges dans des secteurs où la croissance<br />

est supérieure à la moyenne mondia<strong>le</strong> (cf.<br />

graphique n°III.10.).<br />

La deuxième classe est cel<strong>le</strong> des pays dont<br />

<strong>le</strong>s échanges sont centrés <strong>sur</strong> l'exploitation<br />

d'une ressource naturel<strong>le</strong> relativement rare


dont la production est peu diversifiée. Cette<br />

classe regroupe l'Algérie et la Syrie. Les<br />

importations de ces pays sont essentiel<strong>le</strong>ment<br />

tournées vers des produits manufacturés<br />

transformés et des machines et matériels<br />

de transports.<br />

La troisième est cel<strong>le</strong> des pays qui présentent<br />

une évolution continue vers la diversification<br />

de <strong>le</strong>urs produits, que ce mouvement soit<br />

encore marqué par la possession d'une ressource<br />

naturel<strong>le</strong>, comme c'est <strong>le</strong> cas pour<br />

l'Egypte ou <strong>le</strong> Maroc (coton, phosphates), la<br />

Jordanie (chimie, phosphates) ou pas,<br />

comme pour Chypre, Malte, la Turquie et la<br />

Tunisie.<br />

Les premiers sont cependant moins avancés<br />

dans ce processus que <strong>le</strong>s seconds et la<br />

structure de <strong>le</strong>ur commerce demeure fortement<br />

marquée par <strong>le</strong>urs dotations factoriel<strong>le</strong>s.<br />

Pour ces pays, la proportion dans<br />

<strong>le</strong>urs échanges des artic<strong>le</strong>s et produits manufacturés<br />

s’accroît (sauf <strong>le</strong> Liban). Cet appro-<br />

-49-<br />

fondissement de la diversification du système<br />

productif laisse présager une amélioration de<br />

l'insertion <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés mondiaux.<br />

Chypre et la Turquie sont plus avancés <strong>sur</strong><br />

cette voie et la part dans <strong>le</strong>urs exportations<br />

des machines et matériels de transport et<br />

des artic<strong>le</strong>s manufacturés (confection, agroalimentaire)<br />

ne cesse de croître. Il est à<br />

noter que Malte, bien qu’il fasse preuve d’une<br />

remarquab<strong>le</strong> adaptation aux évolutions des<br />

marchés mondiaux, semb<strong>le</strong> stagner <strong>sur</strong> ces<br />

éléments, tandis que la Jordanie est celui des<br />

pays partenaires qui a <strong>le</strong> plus progressé.<br />

Si l’on examine plus en détail <strong>le</strong>s grands secteurs<br />

d’exportations (niveau 1 digit CTCI),<br />

comparativement à la croissance de ces secteurs<br />

dans <strong>le</strong> commerce mondial, on<br />

remarque immédiatement l’absence de secteurs<br />

constituant une spécialité des PPM<br />

(part dans <strong>le</strong>s exportations des PPM supérieure<br />

à la part du secteur dans <strong>le</strong>s exportations<br />

mondia<strong>le</strong>s) dont la croissance serait<br />

Graphique III.10. : Spécialisations sectoriel<strong>le</strong>s des PPM et secteurs en croissance<br />

Artic<strong>le</strong>s manufacturés<br />

Alimentation & animaux vivants<br />

Combustib<strong>le</strong>s minéraux<br />

300,0<br />

250,0<br />

200,0<br />

150,0<br />

0,0% 1,0% 2,0% 3,0% 4,0%<br />

100,0<br />

5,0% 6,0% 7,0% 8,0% 9,0% 10,0%<br />

Matières prem. excl pétro<strong>le</strong><br />

Produits chimiques<br />

Secteurs croissant moins vite que<br />

l'ensemb<strong>le</strong> des échanges<br />

Produits manufacturés<br />

Boissons & tabac<br />

Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s<br />

50,0<br />

0,0<br />

Machines & matériels de transport<br />

Secteurs spécialités des PPM<br />

Produits de haute technologie<br />

Secteurs peu présents dans <strong>le</strong>s PPM<br />

Secteurs croissant plus vite que<br />

l'ensemb<strong>le</strong> des échanges<br />

Sources : PC-TAS- International Trade Centre UNCTAD/WTO,calculs de l'Institut de la Méditerranée


supérieure à la croissance globa<strong>le</strong> des<br />

échanges. On doit donc en conclure que la<br />

spécialisation actuel<strong>le</strong> des PPM <strong>le</strong>s fait moins<br />

profiter que d’autres régions du monde de la<br />

croissance de la demande mondia<strong>le</strong>.<br />

En effet, <strong>le</strong>s deux grands secteurs dont la<br />

croissance est supérieure à 5% (croissance<br />

annuel<strong>le</strong> moyenne des exportations mondia<strong>le</strong>s<br />

entre 1992 et 2000) – <strong>le</strong>s machines et<br />

matériels de transports (+8,1%) et <strong>le</strong>s produits<br />

chimiques (+6,3%) – sont sous représentés<br />

dans <strong>le</strong>s exportations des PPM – respectivement<br />

20,1% des exportations des<br />

PPM contre 43,4% des exportations mondia<strong>le</strong>s<br />

et 6,3% contre 9,7%–.<br />

Dans <strong>le</strong> même temps, toutes <strong>le</strong>s spécialités<br />

des PPM ont des taux de croissance de moins<br />

de 4% (sauf <strong>le</strong>s combustib<strong>le</strong>s minéraux dont<br />

la croissance a été de 4,3%). Si l’on retient<br />

une nomenclature plus fine, on peut mettre<br />

en relief <strong>le</strong> cas du texti<strong>le</strong> et de l’habil<strong>le</strong>ment,<br />

spécialités traditionnel<strong>le</strong>s de la plupart des<br />

PPM. Là encore <strong>le</strong>s performances du secteur<br />

de 1992 à 2000 ont été très médiocres, cinq<br />

fois inférieures à la croissance de l’ensemb<strong>le</strong><br />

des échanges (croissance annuel<strong>le</strong> de l’habil<strong>le</strong>ment<br />

: +1,6% ; chaus<strong>sur</strong>es : -0,4% ;<br />

-50-<br />

maroquinerie : -1,6%, soit pour l’ensemb<strong>le</strong><br />

+1,0%).<br />

A contrario, <strong>le</strong>s exportations de produits<br />

technologiques ont progressé dans <strong>le</strong> monde<br />

à un rythme près de deux fois plus rapide<br />

(+9,5%). Or, <strong>le</strong>s exportations méditerranéennes<br />

ne comportent que 9,9% de produits<br />

technologiques contre une part de<br />

18,7% dans <strong>le</strong> monde. Toutefois, l’évolution<br />

<strong>sur</strong> l’ensemb<strong>le</strong> de la période montre un effort<br />

sensib<strong>le</strong> de certains partenaires, <strong>le</strong> taux global<br />

de croissance <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s cinq dernières<br />

années étant deux fois plus important dans<br />

<strong>le</strong>s PPM que dans <strong>le</strong> monde (près de trois fois<br />

si l’on prend en compte <strong>le</strong>s exportations<br />

israéliennes).<br />

Les exportations méditerranéennes de produits<br />

technologiques sont en effet essentiel<strong>le</strong>ment<br />

en provenance d'Israël. Et cette spécialisation<br />

se renforce : <strong>le</strong>s exportations<br />

israéliennes de produits technologiques<br />

représentaient 72% du total des PPM en<br />

1995. Cette part a augmenté pour atteindre<br />

75% en 2000.<br />

Derrière Israël se classent la Jordanie, la<br />

Tunisie et la Turquie. Cependant la production<br />

Tab<strong>le</strong>au III.4. : Échanges de produits technologiques des PPM, hors produits pétroliers<br />

en % des exports tota<strong>le</strong>s 95-2000<br />

1995 2000<br />

Algérie 0,6% 0,6% 60%<br />

Chypre 2,2% 0,9% -70%<br />

Egypte * 0,5% 0,5% 27%<br />

Israël 16,0% 24,6% 152%<br />

Jordanie 7,1% 9,3% 18%<br />

Liban 2,8% 2,5% -1%<br />

Malte 4,1% 2,1% -35%<br />

Maroc 1,8% 3,6% 110%<br />

Syrie 0,7% 0,3% -40%<br />

Tunisie 4,4% 6,9% 65%<br />

Turquie 2,7% 5,8% 177%<br />

PPM 5,7% 9,9% 140%<br />

PPM hors Isr 2,2% 3,5% 110%<br />

UE 13,9% 18,0% 41%<br />

Monde 15,1% 18,7% 52%<br />

* : 1999 ; (1) : selon la définition de l'OCDE<br />

Sources : PC-TAS- International Trade Centre UNCTAD/WTO, calculs de l'Institut de la Méditerranée.


UE<br />

Graphique III.11. : Part des exportations de hautes technologies en 2000<br />

PPM hors Isr<br />

Turquie<br />

Tunisie<br />

Syrie<br />

Maroc<br />

Malte<br />

Liban<br />

Jordanie<br />

Israël<br />

Egypte *<br />

Chypre<br />

PPM<br />

Algérie<br />

0,0% 5,0% 10,0% 15,0% 20,0% 25,0%<br />

Sources : PC-TAS- International Trade Centre UNCTAD/WTO,calculs de l'Institut de la Méditerranée<br />

jordanienne exportée croît peu <strong>sur</strong> la période,<br />

à un rythme inférieur en tout cas à celui<br />

de l'Union Européenne : la spécificité jordanienne<br />

semb<strong>le</strong> donc s’estomper, phénomène<br />

lié en partie probab<strong>le</strong>ment à la nature des<br />

investissements directs en fin de période<br />

mais avant tout à la création des Zones<br />

Industriel<strong>le</strong>s Qualifiées. A contrario, un<br />

effort se dessine au Maroc (+110% en 5<br />

ans), mais la va<strong>le</strong>ur représentée reste encore<br />

margina<strong>le</strong>.<br />

Il convient cependant de souligner que l’entrée<br />

dans <strong>le</strong>s secteurs des produits technologiques<br />

est comp<strong>le</strong>xe car ce sont des marchés<br />

à concurrence imparfaite, fortement<br />

rég<strong>le</strong>mentés et nécessitant un investissement<br />

en recherche et développement lourd.<br />

Autant de coûts qu’il est diffici<strong>le</strong> d’amortir<br />

puisque <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de vie de ces produits est<br />

relativement court. Cependant, ces produits<br />

sont essentiel<strong>le</strong>ment des biens intermédiaires<br />

qui sont la clé de la diffusion du progrès<br />

techniques et des savoirs dans <strong>le</strong> reste<br />

de l’économie, et peuvent générer une croissance<br />

économique puissante (Fontagné,<br />

Ünal-Kesenci, 1999).<br />

-51-<br />

E- Des effets dynamiques qui tardent à<br />

se faire sentir<br />

Les différentes tentatives qui ont été faites<br />

pour prévoir <strong>le</strong>s conséquences de la mise en<br />

place de la zone de libre-échange <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s PPM<br />

montrent que cel<strong>le</strong>-ci constituera un choc<br />

important pour <strong>le</strong>ur économie (Cf. par ex.<br />

P. Augier, M.Gasiorek 2000)[25]. Les effets<br />

statiques consécutifs à la concurrence accrue<br />

ne pourront être compensés que si, d’une<br />

part, l’accès au marché <strong>euro</strong>péen s’améliore,<br />

d’autre part, la productivité augmente. Avec<br />

la décision de généraliser <strong>le</strong> système pan<strong>euro</strong>péen<br />

de règ<strong>le</strong>s d’origine, un pas significatif<br />

sera fait dans la première direction (voir<br />

encadré n°V.2), pas qui devra être complété<br />

par la prise en compte de l’agriculture et des<br />

services. Reste l’augmentation de la productivité<br />

qui dépendra de la modification de l’environnement<br />

économique et institutionnel,<br />

donc des réformes mises en œuvre, et du<br />

dynamisme des entreprises.<br />

La productivité est basse en Méditerranée et,<br />

dans certains pays, el<strong>le</strong> a même diminué ces<br />

dernières années. Sa progression est indis-


Encadré III.2 : Les effets de l’extension du système Pan-Européen aux Pays Partenaires Méditerranéens*<br />

Le système Pan-Européen est appliqué depuis 1997 aux pays de l’AELE, aux pays Baltiques et à ceux de l’Europe<br />

Centra<strong>le</strong> et Orienta<strong>le</strong>. Il est caractérisé, pour l’essentiel, (i) par un ensemb<strong>le</strong> de règ<strong>le</strong>s d’origine (qui ne sont pas très<br />

éloignées globa<strong>le</strong>ment de cel<strong>le</strong>s contenues dans <strong>le</strong>s protoco<strong>le</strong>s en vigueur actuel<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>s Accords d’Association),<br />

(ii) par <strong>le</strong> cumul diagonal (qui va donc se substituer, pour <strong>le</strong>s PPM, au cumul bilatéral), (iii) par la règ<strong>le</strong> de tolérance<br />

(general to<strong>le</strong>rance ru<strong>le</strong> ou clause de minimis, selon laquel<strong>le</strong> des inputs d’un pays tiers qui ne devraient pas être utilisés<br />

pour obtenir <strong>le</strong> statut de l’origine, puissent néanmoins l’être, à condition que <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur tota<strong>le</strong> n’excède pas 10% du<br />

prix ex-works du produit et que la part maxima<strong>le</strong> d’inputs des pays tiers imposée par la règ<strong>le</strong> d’origine ne soit pas dépassée<br />

lorsque cette règ<strong>le</strong> de tolérance est appliquée) et, (iv) par la règ<strong>le</strong> du no-drawback (qui interdit aux pays partenaires<br />

d’importer des inputs d’un pays tiers en appliquant une réduction ou une exonération de droits de douane, pour<br />

la fabrication de produits destinés à l’exportation vers <strong>le</strong>s autres pays membres). La règ<strong>le</strong> du no-drawback ne figure<br />

actuel<strong>le</strong>ment que dans l’accord entre l’UE et Israël. Dans <strong>le</strong>s Accords d’Association <strong>le</strong>s plus récents ou en cours de négociation<br />

(Egypte, Jordanie et Algérie) et dans <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s protoco<strong>le</strong>s IV concernant <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s d’origine et de cumul se<br />

rapprochent <strong>le</strong> plus du protoco<strong>le</strong> harmonisé du Pan-<strong>euro</strong>péen, il est prévu d’appliquer <strong>le</strong> no-drawback 6 ans après l’entrée<br />

en vigueur de l’Accord, tout en conservant un drawback partiel de 5 ou 10%.<br />

La seu<strong>le</strong> étude empirique <strong>sur</strong> la question des règ<strong>le</strong>s d’origine et de cumul est cel<strong>le</strong> réalisée récemment par Gasiorek &<br />

al.** (<strong>2002</strong>) pour la Commission Européenne dans <strong>le</strong> but d’analyser l’impact de l’extension du système Pan-Européen.<br />

Cette étude confirme qu’au niveau des inputs, des règ<strong>le</strong>s d’origine restrictives peuvent conduire à un effet de trade suppression<br />

(effet de substitution des inputs importés par la production domestique) et/ou de trade diversion (effet de substitution<br />

des inputs à bas prix en provenance de pays tiers par des inputs plus chers en provenance de l’UE). En<br />

revanche, <strong>le</strong> passage à un cumul diagonal pourra avoir un effet très positif <strong>sur</strong> l’ensemb<strong>le</strong> des pays concernés par <strong>le</strong><br />

Pan-Européen et, en particulier, <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s PPM et <strong>le</strong>s Pays d’Europe Centra<strong>le</strong> et Orienta<strong>le</strong>. Comme on l’a précisé dans l’encadré<br />

précédent, apparaissent, à la suite d’un élargissement du cumul, <strong>le</strong>s effets de trade creation, de trade reorientation,<br />

de trade expansion et, dans une moindre me<strong>sur</strong>e, de trade diversion. En utilisant un modè<strong>le</strong> de gravitation (qui<br />

relient <strong>le</strong>s flux d’échange bilatéraux au PIB, au niveau de population, à la distance entre <strong>le</strong>s pays et à des facteurs de<br />

proximité tels qu’une langue ou une frontière commune), on montre que la possibilité de cumul serait susceptib<strong>le</strong> d’accroître<br />

considérab<strong>le</strong>ment (entre 40 et 45%) <strong>le</strong>s échanges entre <strong>le</strong>s Pays Méditerranéens. De la même façon, ce modè<strong>le</strong><br />

montre qu’en l’absence des accords liés à l’application du Pan-Européen, <strong>le</strong>s échanges entre <strong>le</strong>s pays d’Europe<br />

Centra<strong>le</strong> et Orienta<strong>le</strong> seraient beaucoup moins importants. L’évaluation empirique réalisée dans <strong>le</strong> cadre d’un modè<strong>le</strong><br />

d’équilibre général calculab<strong>le</strong> confirme ces résultats : <strong>le</strong> passage au cumul diagonal a un impact significatif <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s flux<br />

d’échange, la production (dans l’industrie, el<strong>le</strong> augmente en moyenne de 2 à 3%) et, par conséquent, <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bien-être<br />

des économies (0,5% du PNB). Les possibilités de cumul sont un facteur qui peut favoriser l’intégration régiona<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s<br />

échanges entre <strong>le</strong>s PPM (et éga<strong>le</strong>ment entre <strong>le</strong>s PPM et <strong>le</strong>s Pays d’Europe Centra<strong>le</strong> et Orienta<strong>le</strong>). Il peut permettre aux<br />

économies de profiter d’un marché régional plus large et d’exploiter davantage <strong>le</strong>urs avantages comparatifs. Précisons<br />

cependant que cette étude s’est <strong>sur</strong>tout focalisée <strong>sur</strong> l’aspect essentiel du système Pan-European, à savoir <strong>le</strong> cumul. Les<br />

autres composantes de ce protoco<strong>le</strong> harmonisé, tel que par exemp<strong>le</strong> la suppression du drawback, n’ont pas été explicitement<br />

prises en compte dans la partie empirique de cette étude.<br />

Notes :<br />

* P. Augier (CEFI, Université de la Méditerranée) et M. Gasiorek (Sussex University & GREQAM)<br />

** Déjà cité (encadré 5.1).<br />

pensab<strong>le</strong>, à la fois pour maintenir la compétitivité<br />

des produits méditerranéens et permettre<br />

une croissance plus forte. Parmi <strong>le</strong>s<br />

facteurs dynamiques qui doivent augmenter<br />

la productivité, on citera :<br />

√ La modification des structures de marché<br />

vers des structures de concurrence<br />

monopolistique génératrices de différenciation<br />

des produits et de rendements<br />

croissants. Aujourd’hui, contrairement<br />

aux pays de l’Est <strong>le</strong> mouvement de<br />

concentration qui conduit à ces structures<br />

de marché est à peine amorcé dans <strong>le</strong>s<br />

PPM, alors que <strong>le</strong>s études montrent que<br />

ce phénomène accompagne l’innovation<br />

et <strong>le</strong>s bonnes performances à l’exportation<br />

(Ozçelik et Taymaz, <strong>2002</strong>)[26] ;<br />

√ L’intégration vertica<strong>le</strong> des entreprises,<br />

favorisée en général par <strong>le</strong>s investisse-<br />

-52-<br />

ments directs, qui suscite des économies<br />

d’échel<strong>le</strong> et qui conduit éga<strong>le</strong>ment au<br />

développement d’échanges intrabranches.<br />

A cet égard, <strong>le</strong>s analyses comparatives<br />

menées par <strong>rapport</strong> à certains<br />

pays <strong>euro</strong>péens (Chevalier, Unal-<br />

Kesenci, 2000 et Chevallier, <strong>2002</strong>) font<br />

apparaître que <strong>le</strong> développement des<br />

échanges inter-branches est plutôt un<br />

facteur de divergence de la productivité<br />

moyenne manufacturière au sein de la<br />

région <strong>euro</strong>-méditerranéenne. Le développement<br />

des échanges intra-branches,<br />

au contraire, favorise la convergence, ce<br />

qui est manifeste dans <strong>le</strong> cas de l'automobi<strong>le</strong><br />

turque, par exemp<strong>le</strong>. Cela confirme<br />

l'existence d'un chemin vertueux qui<br />

suivrait la chronique suivante : libéralisation,<br />

modification des structures de<br />

marché vers des formes de concurrence


monopolistique, investissements directs,<br />

intégration vertica<strong>le</strong> et horizonta<strong>le</strong>, gains<br />

de productivité, augmentation des<br />

√<br />

salaires, distribution de revenus, croissance<br />

plus forte ;<br />

Les démarches qualité et <strong>le</strong>s progrès<br />

dans l’organisation de la combinaison<br />

technique ont éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> doub<strong>le</strong><br />

mérite de préserver la compétitivité et<br />

de permettre des distributions de revenus<br />

qui génèrent de la croissance. C’est<br />

ainsi que l’on a pu montrer que, dans<br />

l’industrie agro-alimentaire turque, ces<br />

éléments étaient décisifs dans <strong>le</strong>s performances<br />

à l’exportation (Alpay, Yalcin<br />

et Do<strong>le</strong>koglu, <strong>2002</strong>)[27] ;<br />

√ L’existence d’un environnement institutionnel<br />

favorisant l’innovation, la création<br />

d’entreprises, l’émergence d’une<br />

économie de la connaissance ;<br />

√ L’existence d’un grand marché interne,<br />

ici <strong>le</strong> marché Sud-Sud.<br />

Dans <strong>le</strong>s PPM, si l’on est encore sensib<strong>le</strong>ment<br />

éloigné des niveaux de compétitivité adéquats<br />

aujourd'hui, c’est parce que subsistent<br />

partout des branches qui se caractérisent par<br />

des productivités du travail faib<strong>le</strong>s et des<br />

coûts salariaux relativement é<strong>le</strong>vés. Ce sont<br />

ces branches qui seront directement menacées<br />

par l'érosion potentiel<strong>le</strong> des préférences<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché <strong>euro</strong>péen et la concurrence <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong> marché local suite à l'ouverture. Ce sont<br />

el<strong>le</strong>s qui seront sujettes aux ajustements <strong>le</strong>s<br />

plus lourds et qui limiteront <strong>le</strong> potentiel de<br />

croissance.<br />

Un effort de rationalisation encadré par des<br />

évolutions institutionnel<strong>le</strong>s audacieuses est<br />

donc indispensab<strong>le</strong> pour que <strong>le</strong>s PPM puissent<br />

profiter p<strong>le</strong>inement de l’ouverture qui s’instal<strong>le</strong>.<br />

Tout indique que si cet effort n’est pas fait,<br />

la mise en place de la zone de libre-échange<br />

aura, au mieux, des effets négligeab<strong>le</strong>s et<br />

conduira, au pire, à des restructurations coû-<br />

-53-<br />

teuses <strong>sur</strong> <strong>le</strong> plan social sans modification<br />

sensib<strong>le</strong> du sentier de croissance.<br />

En conclusion, <strong>le</strong>s économistes du Femise<br />

considèrent :<br />

√ que l’approfondissement de l’intégration<br />

commercia<strong>le</strong> Sud-Sud mais éga<strong>le</strong>ment<br />

Nord-Sud nécessite la mise en place de<br />

politiques permettant de tirer parti des<br />

complémentarités existantes entre <strong>le</strong>s<br />

PPM. Cependant, cel<strong>le</strong>s-ci doivent être<br />

pensées en tenant compte des pertes de<br />

recettes du gouvernement en termes de<br />

droits de douane qu’el<strong>le</strong>s impliquent.<br />

√ que <strong>le</strong>s investissements en<br />

√<br />

Méditerranée, bien qu’insuffisants, se<br />

sont bien comportés en 2001 car, comparativement<br />

à d’autres zones émergentes<br />

(Amérique Latine, notamment),<br />

ils sont restés stab<strong>le</strong>s au lieu de chuter<br />

alors qu’ils s’adressent à des secteurs<br />

en récession qui vont diminuer en tail<strong>le</strong>.<br />

Les investissements ne pourront augmenter<br />

significativement que s’ils se<br />

dirigent progressivement vers des secteurs<br />

plus dynamiques à l’instar de ce<br />

qui se passe en Israël.<br />

qu’il est indispensab<strong>le</strong> de renforcer l’intégration<br />

Sud-Sud mais au sein d’un<br />

cadre légal commun et cohérent ce qui<br />

permettrait de faciliter éga<strong>le</strong>ment l’intégration<br />

des pays partenaires avec<br />

l’Union <strong>euro</strong>péenne.<br />

√ qu’une meil<strong>le</strong>ure connaissance des<br />

√<br />

règ<strong>le</strong>s d’origine et de <strong>le</strong>ur cumul <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

commerce est nécessaire eu égard à<br />

l’impact que ces règ<strong>le</strong>s peuvent avoir<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> commerce intra-régional et la<br />

diversification des marchés.<br />

que malgré <strong>le</strong>s accords de libre-échange<br />

existants entre <strong>le</strong>s PPM et l’Union <strong>euro</strong>péenne,<br />

l’accès effectif de ces pays aux<br />

marchés <strong>euro</strong>péens est biaisé par <strong>le</strong>s<br />

standards techniques, environnemen-


taux et <strong>le</strong> mode d’application de facto<br />

des accords. Ces points essentiels<br />

demandent à être approfondis dans <strong>le</strong>s<br />

prochaines études du Femise.<br />

Le Femise considère éga<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s<br />

déterminants de l’attractivité des pays en<br />

plus des critères traditionnels, tel <strong>le</strong> cadre<br />

institutionnel, font intervenir des facteurs<br />

dont <strong>le</strong>s effets comp<strong>le</strong>xes demandent à être<br />

étudiés (ils pourront être introduits lors des<br />

prochains appels d’offre Femise) mais qui<br />

semb<strong>le</strong>nt potentiel<strong>le</strong>ment forts et positifs :<br />

√ une intégration plus forte des pays du<br />

Sud. La création d’un grand marché<br />

augmenterait <strong>le</strong> potentiel de croissance<br />

au Sud et inciterait <strong>le</strong>s investisseurs à<br />

s’implanter dans un des pays appartenant<br />

à ce marché ;<br />

√ une délocalisation massive des entreprises<br />

<strong>euro</strong>péennes vieillissantes au<br />

Sud. Cela permettait de répondre efficacement<br />

au choc concurrentiel que<br />

représente l’entrée de la Chine à l’OMC<br />

pour certains secteurs-clé des pays<br />

<strong>euro</strong>péens et des pays partenaires, tels<br />

que <strong>le</strong> texti<strong>le</strong>, <strong>le</strong> cuir, etc.<br />

Il est éga<strong>le</strong>ment apparu aux membres du<br />

Femise que la création d’une Banque ne peut<br />

être bénéfique que si cel<strong>le</strong>-ci dispose de certaines<br />

spécificités : (i) qu’el<strong>le</strong> ait pour mission<br />

d’aider <strong>le</strong>s entreprises du secteur privé<br />

de préférence à cel<strong>le</strong> du secteur public ; (ii)<br />

qu’el<strong>le</strong> développe <strong>le</strong>s activités du secteur du<br />

bâtiment qui sont très intensives en facteur<br />

travail, (iii) qu’el<strong>le</strong> offre des prêts <strong>sur</strong> fonds<br />

propres qui s’ajoutent aux fonds pour <strong>le</strong><br />

développement et soient complémentaires à<br />

l’aide <strong>euro</strong>péenne.<br />

Une tel<strong>le</strong> entité pourrait supporter et éviter<br />

une partie des risques liés aux investissements<br />

en Méditerranée et ainsi <strong>le</strong>s favoriser.<br />

-54-<br />

El<strong>le</strong> pourrait ainsi permettre un fort développement<br />

des entrées de capitaux dans <strong>le</strong>s<br />

pays partenaires du Sud en provenance des<br />

pays du Moyen-Orient.<br />

Le Femise considère que ce sont là <strong>le</strong>s éléments<br />

qui faciliteront et accélèreront <strong>le</strong>s<br />

réformes de deuxième génération dans <strong>le</strong>s<br />

pays partenaires méditerranéens. Quelques<br />

pistes de recherche ont éga<strong>le</strong>ment été identifiées<br />

qui seront introduites dans <strong>le</strong>s prochains<br />

appels d’offre : (i) la façon dont la formation<br />

peut aider à renforcer et à créer des<br />

avantages comparatifs pour <strong>le</strong>s PPM dont la<br />

main d’œuvre, bien que de plus en plus qualifiée,<br />

ne permet pas encore de dégager une<br />

productivité suffisante, (ii) dans quel<strong>le</strong> me<strong>sur</strong>e<br />

<strong>le</strong>s pratiques dans <strong>le</strong>s PPM empêchent la<br />

modernisation de l’appareil productif et comment<br />

cela se répercute <strong>sur</strong> l’emploi, (iii) quel<br />

est <strong>le</strong> rythme approprié de la mise en place<br />

des réformes de deuxième génération et<br />

quels sont <strong>le</strong>s garde-fous indispensab<strong>le</strong>s, (iv)<br />

quel est <strong>le</strong> degré réel de facilitation de l’entrée<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché <strong>euro</strong>péen des produits des<br />

PPM et comment il est biaisé par <strong>le</strong> système<br />

de préférence ou <strong>le</strong>s pratiques, par exemp<strong>le</strong>.<br />

IV- Intégration Sud-Sud : un manque<br />

d'intégration persistant malgré une<br />

dynamique des échanges intra-zone<br />

encourageante<br />

Tous <strong>le</strong>s acteurs du <strong>partenariat</strong> <strong>euro</strong>-méditerranéen<br />

en sont conscients : la réussite de<br />

l'intégration Sud-Sud constitue une composante<br />

c<strong>le</strong>f du succès pour l'ensemb<strong>le</strong> de la<br />

région, notamment parce qu'el<strong>le</strong> serait susceptib<strong>le</strong><br />

de créer <strong>le</strong>s économies d'échel<strong>le</strong>s qui<br />

compenseraient la faib<strong>le</strong> tail<strong>le</strong> des marchés<br />

locaux (pris séparément) et qui favoriseraient<br />

ainsi <strong>le</strong>s entrées d'investissements<br />

dans la région. Or, malgré cette prise de<br />

conscience, force est de constater que <strong>le</strong>s<br />

échanges intra-PPM ne se sont pas dévelop-


Graphique IV.1 : Échanges intra-méditerranéens<br />

5,5%<br />

5,0%<br />

4,5%<br />

4,0%<br />

3,5%<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Sources : PC-TAS- International Trade Centre UNC-<br />

TAD/WTO,calculs de l'Institut de la Méditerranée<br />

pés suffisamment pour ne plus être considérés<br />

comme marginaux.<br />

Bien que <strong>le</strong>s exportations et <strong>le</strong>s importations<br />

des PPM avec l’Union Européenne aient progressé<br />

en 2000, cette tendance a été moins<br />

marquée qu’avec <strong>le</strong>s PPM eux-mêmes. Le taux<br />

de croissance annuel moyen entre 1992 et<br />

2000 pour <strong>le</strong>s exportations entre PPM est de<br />

12,8% alors qu’il n’est que de 4,6% avec<br />

l’Union Européenne. Du côté des importations,<br />

on peut observer <strong>le</strong> même schéma d’évolution<br />

: ce taux est de 12,3% pour <strong>le</strong>s échanges<br />

entre pays partenaires méditerranéens contre<br />

5,8% entre ces pays et l’Europe <strong>sur</strong> la même<br />

période. Vis-à-vis du reste du monde, ce taux<br />

est respectivement de 10,5% et de 8,3%.<br />

Néanmoins, <strong>le</strong>s échanges intra-zone des pays<br />

méditerranéens restent marginaux : 7 fois<br />

moindre pour <strong>le</strong>s exportations et 12,6 fois<br />

pour <strong>le</strong>s importations que <strong>le</strong>s échanges vis-àvis<br />

de l’Union Européenne pour l’année 2000.<br />

Sur la période 1992-2000, certains pays ont teurs institutionnels et politiques, plus aisés<br />

particulièrement développé <strong>le</strong>urs échanges à corriger rapidement, baissent artificiel<strong>le</strong>-<br />

Sud-Sud ; ce sont Chypre, la Syrie, la ment <strong>le</strong> montant de ces échanges.<br />

Tab<strong>le</strong>au IV.1. : Géographie des échanges des PPM<br />

-55-<br />

Jordanie et <strong>le</strong> Liban qui ont désormais un<br />

niveau d’engagement relatif é<strong>le</strong>vé vis-à-vis<br />

de <strong>le</strong>urs voisins. La Turquie et l’Algérie viennent<br />

ensuite avec des niveaux d’intensité<br />

relative des échanges Sud-Sud plus é<strong>le</strong>vés<br />

qu’avec l’UE. Les autres pays, par contre, ont<br />

un engagement relatif au Sud situé à des<br />

niveaux anorma<strong>le</strong>ment bas. Cependant, <strong>le</strong><br />

constat général est une progression rapide<br />

des échanges Sud-Sud en fin de période, ce<br />

qui semb<strong>le</strong> indiquer qu’un important potentiel<br />

de développement existe.<br />

Envisagée sectoriel<strong>le</strong>ment, la dynamique de<br />

la régionalisation porte prioritairement <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s manufacturés d’aval, <strong>le</strong>s<br />

machines et matériels de transport, <strong>le</strong>s produits<br />

manufacturés plus transformés et <strong>le</strong>s<br />

produits chimiques. Cependant, <strong>le</strong>s produits<br />

pétroliers occupent toujours une part prépondérante<br />

dans <strong>le</strong>s échanges Sud-Sud.<br />

A- Une faib<strong>le</strong> complémentarité structurel<strong>le</strong><br />

des échanges qui, dans un contexte<br />

non libéralisé, bride un accroissement<br />

de la part relative des échanges Sud-Sud<br />

Le contraste entre des taux de croissance des<br />

échanges Sud-Sud plus é<strong>le</strong>vés que l’ensemb<strong>le</strong><br />

des échanges et une part relative qui<br />

ne décol<strong>le</strong> pas (contrairement à ce qui s’est<br />

passé entre <strong>le</strong>s pays de l’Est) conduit à se<br />

demander si ces quelques 5% correspondent<br />

aux potentialités structurel<strong>le</strong>s, ou si des fac-<br />

Mios $ Importations et exportations Évolution Part relative des différentes<br />

des PPM<br />

régions<br />

Avec : 1995 1999 2000 95/99 99/00 1995 1999 2000<br />

Monde 198 814 224 014 256 062 13% 14% 100,0% 100,0% 100,0%<br />

PPM 8 980 10 622 11 957 18% 13% 4,5% 4,7% 4,7%<br />

UE 104 121 115 511 127 140 11% 10% 52,4% 51,6% 49,7%<br />

Autres 85 713 97 882 116 965 14% 19% 43,1% 43,7% 45,7%<br />

Sources : PC-TAS- International Trade Centre UNCTAD/WTO, calculs de l'Institut de la Méditerranée.


Pour donner une vision synthétique (et statique)<br />

du potentiel d'intégration complémentaire<br />

des pays partenaires méditerranéens,<br />

nous avons comparé la structure<br />

sectoriel<strong>le</strong> des importations d'un partenaire<br />

avec la structure sectoriel<strong>le</strong> des exportations<br />

d'un autre partenaire. L'idée est<br />

simp<strong>le</strong>. La complémentarité entre <strong>le</strong>s deux<br />

partenaires, et par extension <strong>le</strong>ur degré<br />

actuel d'intégration, sera d'autant plus é<strong>le</strong>vée<br />

que l'offre de l'un <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés internationaux<br />

est proche de la demande de<br />

l'autre partenaire, c'est-à-dire que <strong>le</strong>s<br />

exportations du premier coïncident avec <strong>le</strong>s<br />

importations du second.<br />

Pour obtenir une me<strong>sur</strong>e de la complémentarité,<br />

on a calculé, pour chaque coup<strong>le</strong> de<br />

pays n et r, un indicateur me<strong>sur</strong>ant cette<br />

complémentarité à partir de l’indicateur CS<br />

défini plus haut[28]. La va<strong>le</strong>ur varie à nouveau<br />

entre 0 et 1 et plus la va<strong>le</strong>ur est proche<br />

de 0, plus la complémentarité est grande.<br />

Comme il s'agit d'un indicateur relatif, il<br />

est diffici<strong>le</strong> d'en tirer une conclusion en<br />

termes absolus d’après la va<strong>le</strong>ur obtenue.<br />

Les résultats doivent donc s'apprécier en<br />

fonction de références. Aussi, la présente<br />

analyse porte à la fois <strong>sur</strong> 11 PPM, <strong>le</strong>s 15<br />

pays de l'Union et 4 pays de l'Est (Pologne,<br />

République Tchèque, Roumanie et<br />

Slovaquie). El<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment été menée <strong>sur</strong><br />

deux années —1995 et 2000— de manière<br />

à pouvoir juger de l'évolution de la situation.<br />

Les conclusions que l'on présente ciaprès<br />

s'expriment donc en termes relatifs :<br />

<strong>le</strong>s partenaires méditerranéens sont plus<br />

ou moins complémentaires entre eux que<br />

<strong>le</strong>s pays <strong>euro</strong>péens et <strong>le</strong>s pays de l'Est<br />

intégrés à l'analyse, sont plus ou moins<br />

complémentaires avec <strong>le</strong>s pays de l'Union<br />

qu'avec <strong>le</strong>s pays de l'Est, sont plus ou<br />

moins complémentaires aujourd'hui (2000)<br />

qu'il y 5 ans.<br />

-56-<br />

B- Une faib<strong>le</strong> complémentarité des PPM,<br />

tant entre eux qu'avec <strong>le</strong>s autres pays<br />

qui a peu évoluée<br />

En 1995, la complémentarité intra-méditerranéenne<br />

apparaît bien faib<strong>le</strong> au regard de la<br />

me<strong>sur</strong>e moyenne pour <strong>le</strong>s 30 pays de<br />

l'échantillon ou, plus encore vis-à-vis de la<br />

complémentarité intra-<strong>euro</strong>péenne. El<strong>le</strong> est<br />

respectivement 25% et 45% moindre.<br />

Certes, <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de l'indicateur ont progressé<br />

dans <strong>le</strong> bon sens entre <strong>le</strong>s deux<br />

périodes. Mais, cette progression (un peu<br />

plus de 3%, contre 0,7% pour la va<strong>le</strong>ur<br />

moyenne) reste peu significative en regard<br />

de l'écart entre la situation méditerranéenne<br />

et <strong>le</strong>s deux autres blocs.<br />

Ces me<strong>sur</strong>es paraissent donc s’accorder avec<br />

<strong>le</strong> niveau et l’évolution observée des parts de<br />

marchés, ce qui peut amener à penser que<br />

<strong>le</strong>s échanges Sud-Sud, pour marginaux qu’ils<br />

soient, correspondent en fait à la réalisation<br />

des potentialités offertes par <strong>le</strong>s spécialisations<br />

productives des pays méditerranéens.<br />

Au sein de la zone, <strong>le</strong>s complémentarités<br />

structurel<strong>le</strong>s sont plus é<strong>le</strong>vées entre <strong>le</strong>s pays<br />

du Machrek qu’entre <strong>le</strong>s pays du Maghreb. Et<br />

l’évolution de ces cinq dernières années<br />

accentue encore cette caractéristique. Cela<br />

tend à montrer que <strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s plus diversi-<br />

Tab<strong>le</strong>au IV.2 : Indice de complémentarité<br />

1995 Avec<br />

Moyenne Avec PPM Avec UE Avec<br />

PECO<br />

de PPM 0,769 0,795 0,752 0,767<br />

UE 0,472 0,522 0,431 0,519<br />

PECO 0,523 0,557 0,499 0,519<br />

Va<strong>le</strong>ur moyenne pour <strong>le</strong>s 30 pays : 0,586<br />

Tab<strong>le</strong>au IV.3 : Indice de complémentarité<br />

2000 Avec<br />

Moyenne Avec PPM Avec UE Avec<br />

PECO<br />

de PPM 0,751 0,769 0,738 0,754<br />

UE 0,480 0,523 0,448 0,504<br />

PECO 0,516 0,565 0,484 0,504<br />

Va<strong>le</strong>ur moyenne pour <strong>le</strong>s 30 pays : 0,582<br />

Sources : PC-TAS- International Trade Centre UNC-<br />

TAD/WTO, calculs de l'Institut de la Méditerranée.


fiés géographiquement dans <strong>le</strong>urs échanges<br />

(cas des pays du Machreck) sont aussi ceux<br />

qui produisent <strong>le</strong> plus de complémentarité<br />

Sud-Sud. Ce qui revient à dire, à l’inverse,<br />

qu’un centrage vertical des échanges avec<br />

l’UE développe une similitude des structures<br />

productives au Sud.<br />

Il est donc peu douteux que <strong>le</strong> niveau actuel<br />

de l’intégration Sud-Sud soit largement dû à<br />

des facteurs structurels : (i) faib<strong>le</strong> adéquation<br />

des structures exportatrices à la demande<br />

intra-régiona<strong>le</strong>, (ii) manque d'infrastructures<br />

de transports horizonta<strong>le</strong>s, (iii) coûts<br />

de transports trop é<strong>le</strong>vés, (iv) priorité donnée<br />

à la stratégie nord-sud, (v) nécessité de<br />

mettre en place des accords commerciaux<br />

entre <strong>le</strong>s pays du Sud qui facilitent réel<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong>s échanges, (vi) règ<strong>le</strong>s d’origine et<br />

absence de règ<strong>le</strong>s d’origine cumulées.<br />

Le point de vue du Femise est que ces élé- V- Pauvreté, secteur informel, santé et<br />

ments ne signifient en aucune façon que <strong>le</strong>s<br />

échanges intra-méditerranéens soient limités<br />

marché du travail<br />

à une hauteur d’environ 5% du fait de la A- Le secteur informel dans la région<br />

relative similitude des structures productives.<br />

Cel<strong>le</strong>-ci joue évidemment un rô<strong>le</strong> déci-<br />

méditerranéenne<br />

sif dans <strong>le</strong> contexte actuel encore protection- L’intérêt pour <strong>le</strong> secteur informel et <strong>le</strong>s PME<br />

niste entre <strong>le</strong>s PPM. Mais, dans une perspec- n’est apparu que récemment. Pendant <strong>le</strong>s<br />

tive dynamique d’ouverture des marchés, de années 1970, ils ne faisaient pas l’objet d’at-<br />

développement des infrastructures, des spétention, <strong>le</strong>s autorités considérant qu’ils ne<br />

cialisations plus fines apparaîtront qui per- contribuaient que margina<strong>le</strong>ment à l’activité.<br />

mettront des rendements croissants et <strong>le</strong> Mais la position des gouvernements a chan-<br />

développement d’échanges de produits peu gé à me<strong>sur</strong>e que <strong>le</strong> secteur informel est<br />

différenciés. On retrouve là <strong>le</strong>s termes d’un devenu un acteur incontournab<strong>le</strong> des mar-<br />

débat qui a alimenté à la fin des années 50 la chés du travail dans <strong>le</strong>s PPM, notamment du<br />

perspective du grand marché en Europe. Les<br />

partisans de la « comp<strong>le</strong>mentarity school »<br />

fait de la baisse de l’emploi public.<br />

Tab<strong>le</strong>au IV.4 : Indice de complémentarité Ce secteur est caractérisé par un dynamisme<br />

1995<br />

Moyenne<br />

Avec<br />

Maghreb Machrek Avec PPM<br />

fort et il est très faci<strong>le</strong> d’y entrer comme d’en<br />

De Maghreb 0,814 0,852 0,903 0,846 sortir. Ce secteur est éga<strong>le</strong>ment capab<strong>le</strong> de se<br />

De<br />

Machrek<br />

2000<br />

Maghreb<br />

0,787<br />

0,807<br />

0,815<br />

0,856<br />

0,812<br />

0,873<br />

0,814<br />

0,829<br />

développer malgré <strong>le</strong> processus de libéralisation<br />

et <strong>le</strong>s mauvaises conditions de travail. Il<br />

Machrek 0,756 0,790 0,765 0,798<br />

Sources : PC-TAS- International Trade Centre UNC-<br />

TAD/WTO, calculs de l'Institut de la Méditerranée.<br />

recè<strong>le</strong> de plus un potentiel de croissance et de<br />

création d’emploi considérab<strong>le</strong> pour la région.<br />

-57-<br />

ne voyaient pas un important développement<br />

des échanges entre pays <strong>euro</strong>péens du fait<br />

de la similitude des structures productives et,<br />

au total, étaient peu favorab<strong>le</strong>s à sa mise en<br />

place. A l’inverse, <strong>le</strong>s partisans de la « competitive<br />

school » indiquaient qu’une dynamique<br />

concurrentiel<strong>le</strong> encore plus forte s’instal<strong>le</strong>rait<br />

et que de nouvel<strong>le</strong>s spécialisations<br />

se mettraient en place, en même temps<br />

qu’augmenterait la compétitivité de l’ensemb<strong>le</strong><br />

intégré du fait des effets dynamiques.<br />

L’histoire <strong>euro</strong>péenne, de même que<br />

<strong>le</strong> premier élargissement, ont montré, à l’évidence,<br />

que la confrontation de structures<br />

productives semblab<strong>le</strong>s pousse à une dynamique<br />

concurrentiel<strong>le</strong> fondée <strong>sur</strong> la modification<br />

des structures de marché, la mise en<br />

œuvre de rendements croissants et des spécialisations<br />

moins massives fondées <strong>sur</strong> la<br />

qualité et l’innovation technologique.


Ces petites entreprises offrent des biens de<br />

consommation et des services à moindre coût<br />

à des individus disposant de salaires peu é<strong>le</strong>vés.<br />

El<strong>le</strong>s sont des canaux par <strong>le</strong>squels des<br />

montants d’épargne réduits sont transformés<br />

en investissements plus conséquents. Ce secteur<br />

peut éga<strong>le</strong>ment jouer un rô<strong>le</strong> important<br />

dans l’amélioration de la participation des<br />

femmes à des activités salariées. Enfin, la<br />

prospérité de ce secteur as<strong>sur</strong>e la croissance<br />

économique dans l’équité. Cependant, il rencontre<br />

toujours de nombreux obstac<strong>le</strong>s liés à<br />

la bureaucratie, au manque de protection<br />

socia<strong>le</strong> et à un environnement légal et institutionnel<br />

très défavorab<strong>le</strong>.<br />

Le soutien et l’assistance des gouvernements<br />

à ce secteur - même s’ils arrivent un peu tard<br />

- peuvent être des moyens très efficaces<br />

pour lutter contre la pauvreté - en offrant des<br />

revenus aux populations marginalisées - et<br />

pour créer des emplois. Ce soutien est d’autant<br />

plus souhaitab<strong>le</strong> aujourd’hui que se profi<strong>le</strong><br />

l’ouverture des marchés méditerranéens,<br />

qui constitue, dans un premier temps, une<br />

menace pour un secteur qui ne peut que diffici<strong>le</strong>ment<br />

suivre <strong>le</strong> mouvement des innovations<br />

technologiques.<br />

L’analyse du secteur informel pose deux problèmes.<br />

Le premier est l’absence de données<br />

fiab<strong>le</strong>s et pertinentes. Il est nécessaire que<br />

des études interdisciplinaires soient menées<br />

afin de cerner son mode de fonctionnement<br />

tant économique, social que culturel. Le<br />

second est lié à la définition même de ce secteur.<br />

Jusqu’ici, aucune définition n’a fait<br />

l’unanimité.<br />

a- Caractéristiques du secteur informel dans<br />

la région<br />

Comme souligné ci-dessus, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> du secteur<br />

informel comme moyen d’absorber <strong>le</strong>s<br />

chocs qui touchent <strong>le</strong> marché du travail s’est<br />

-58-<br />

accru <strong>sur</strong>tout au moment où l’Etat diminue<br />

l’emploi public.<br />

Malgré <strong>le</strong> manque de statistiques fiab<strong>le</strong>s, la<br />

tail<strong>le</strong> de la population employée dans <strong>le</strong> secteur<br />

informel peut être considérée comme importante.<br />

Dans des pays comme l’Egypte et la Tunisie,<br />

la part tota<strong>le</strong> de l’emploi non agrico<strong>le</strong> des PME<br />

atteint 46 et 49%. Toujours, en Egypte, dans<br />

<strong>le</strong>s années 1990, 30 à 35% de la population est<br />

dans l’informel selon <strong>le</strong> « National Survey on<br />

Non structured Enterprises ». Au Caire ou à<br />

A<strong>le</strong>xandrie, on estime que 63 à 70% de la force<br />

de travail urbaine travail<strong>le</strong> en dehors des entreprises<br />

(Al-Kawaz, 1999). Au Maroc <strong>le</strong>s entreprises<br />

du secteur informel représentent à el<strong>le</strong>s<br />

seu<strong>le</strong>s 37% de l’emploi dans <strong>le</strong> secteur du commerce,<br />

19% du secteur des services et 26% de<br />

l’industrie. En Jordanie, il semb<strong>le</strong>rait qu’un tiers<br />

de la force de travail urbaine soit employée<br />

dans <strong>le</strong> secteur informel. Les PME-PMI du secteur<br />

informel contribuent pour 26,9% du PIB en<br />

1995 et 32,9% de l’emploi total (Département<br />

de la Statistique).<br />

Ces entreprises constituent une voie efficace<br />

et peu coûteuse de création d’emploi, où <strong>le</strong><br />

capital et la technologie sont rares. En<br />

Jordanie, <strong>le</strong> coût de la création d’un emploi<br />

dans une petite entreprise est de 6 500<br />

dinars jordaniens (à peu près 9 165 dollars<br />

US) alors que dans <strong>le</strong>s entreprises plus<br />

importantes, il atteint 40 000 dinars jordaniens<br />

environ (56 400 dollars US).<br />

Les employés des petites entreprises sont<br />

des hommes revenant de l’étranger, des<br />

femmes et des jeunes disposant de peu<br />

d’épargne et de bonnes capacités de gagner<br />

un salaire correct. Ils ont prouvé <strong>le</strong>ur capacité<br />

à saisir de nouvel<strong>le</strong>s opportunités et à<br />

s’adapter aux changements.<br />

Une autre caractéristique du secteur informel<br />

dans <strong>le</strong>s PPM est qu’il est avant tout localisé


en zone urbaine, et qu’il est à la fois un<br />

moyen de <strong>sur</strong>vie et un pourvoyeur d’emplois<br />

productifs. Les travail<strong>le</strong>urs opérant dans ce<br />

secteur occupent une large pa<strong>le</strong>tte d’activités<br />

tel<strong>le</strong>s que la confection, <strong>le</strong> commerce, la<br />

réparation, la construction, <strong>le</strong> transport et<br />

des services divers. El<strong>le</strong>s vont du cireur de<br />

chaus<strong>sur</strong>es à l’artisan ferronnier développeur<br />

de techniques innovantes qui a des contrats<br />

de sous-traitance et de conception avec des<br />

entreprises du secteur formel. Au sein du<br />

secteur informel, <strong>le</strong>s PME sont principa<strong>le</strong>ment<br />

localisées dans <strong>le</strong>s secteurs du texti<strong>le</strong>,<br />

de l’habil<strong>le</strong>ment, de l’agro-alimentaire, de la<br />

chaus<strong>sur</strong>e et du cuir, des artic<strong>le</strong>s et fournitures<br />

en bois. Ces entreprises ont un potentiel<br />

<strong>le</strong>ur permettant de créer des structures<br />

plus comp<strong>le</strong>xes et plus importantes et éventuel<strong>le</strong>ment<br />

de passer dans <strong>le</strong> secteur formel.<br />

b- Les petites structures rassemb<strong>le</strong>nt l’essentiel<br />

des emplois du secteur informel<br />

Les études empiriques portant <strong>sur</strong> plusieurs<br />

PPM montrent que la plupart des activités<br />

économiques du secteur informel localisées<br />

dans des établissements fixes sont concentrées<br />

dans des structures très petites<br />

employant une à deux personnes.<br />

La contribution de ces petites entreprises<br />

manufacturières (effectif inférieur à 10 personnes)<br />

est importante et représente entre<br />

20 et 45% de l’emploi et 10 à 23% du PIB.<br />

-59-<br />

Tab<strong>le</strong>au V.1. : Pourcentage de travail<strong>le</strong>urs<br />

employés dans <strong>le</strong>s manufactures (moins<br />

de 10 employés par <strong>rapport</strong> au total)<br />

(%)<br />

Egypte 95<br />

Bande de Gaza 89<br />

Israël 50<br />

Jordanie 93<br />

Liban 88<br />

Maroc 50<br />

Tunisie 42<br />

Source : Andréa Gallina <strong>2002</strong><br />

Ces établissements présentent tous <strong>le</strong> même<br />

type de faib<strong>le</strong>sses : un niveau bas d’investissement<br />

en capital, <strong>le</strong> recours à des membres<br />

de la famil<strong>le</strong>, des modes de financement<br />

informels, un manque de savoirs faire et de<br />

technologies modernes et l’absence d’une<br />

division du travail claire. Leur niveau de spécialisation<br />

est généra<strong>le</strong>ment bas.<br />

Les activités hors locaux concernent essentiel<strong>le</strong>ment<br />

des indépendants travaillant principa<strong>le</strong>ment<br />

à domici<strong>le</strong> ou dans <strong>le</strong>s rues. Au<br />

Maroc, ce secteur possède une structure de<br />

l’emploi spécifique relativement proche du<br />

secteur de l’artisanat dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s salariés<br />

ne représentent pas la majorité.<br />

Les résultats de différentes études[29] montrent<br />

que, au Liban, en 1996, 94,4% de la<br />

population active tota<strong>le</strong>, estimée à 944 000,<br />

travaillait à domici<strong>le</strong> tandis que 2,6% occupait<br />

un poste dans une structure. Les travail<strong>le</strong>urs<br />

indépendants (à 90% des hommes) représentaient<br />

environ 28,4% de la population.<br />

Tab<strong>le</strong>au V.2. : Distribution de la force de travail libanaise par genre et selon son statut (1996)<br />

Hommes % du Femmes % du Total % du<br />

total<br />

total<br />

total<br />

Employés 49,681 6.6 2,373 1.2 52,054 5.5<br />

Travail<strong>le</strong>urs<br />

indépendants<br />

231,323 30.9 20,787 10.6 252,110 26.7<br />

Travail<strong>le</strong>urs<br />

rémunérés<br />

456,652 61.0 167,296 85.5 623,949 66.1<br />

Travail<strong>le</strong>urs<br />

non rémunérés<br />

11,025 1.5 5,145 2.6 16,170 1.7<br />

748,681 100.0 195,601 100.0 944,283 100.0<br />

Source: Housing & Population Survey, Ministry of Social Affairs (Lebanon) and UNFPA, 1996


Les résultats du recensement de 1996[30]<br />

<strong>sur</strong> l’emploi dans <strong>le</strong> secteur informel en<br />

Turquie montraient que <strong>le</strong> pourcentage des<br />

indépendants est plus fort dans <strong>le</strong> secteur<br />

informel (40,1%) que dans <strong>le</strong> secteur formel<br />

(15,9%). Cela souligne la tendance de cette<br />

catégorie de travail<strong>le</strong>urs à créer ses propres<br />

moyens de subsistance. Leurs activités relèvent<br />

principa<strong>le</strong>ment des secteurs des services<br />

et manufacturier.<br />

c- Les activités indépendantes sont fortement<br />

rémunératrices mais <strong>le</strong> temps de travail<br />

est plus long<br />

Les revenus générés par <strong>le</strong>s activités du secteur<br />

informel varient fortement d’une activité<br />

à l’autre. Cependant, ils sont comparab<strong>le</strong>s<br />

aux salaires des travail<strong>le</strong>urs non qualifiés du<br />

secteur formel, voire en moyenne légèrement<br />

supérieurs, <strong>sur</strong>tout pour <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs<br />

indépendants parce qu’ils incluent des revenus<br />

non liés au seul travail. La distribution<br />

des revenus est très dispersée, comme on<br />

peut <strong>le</strong> voir en Egypte, avec <strong>le</strong>s femmes et<br />

<strong>le</strong>s enfants, qui occupent des activités de<br />

<strong>sur</strong>vie, situés dans la partie des revenus <strong>le</strong>s<br />

plus bas.<br />

Bien que <strong>le</strong>s revenus tendent à être, en<br />

moyenne, plus é<strong>le</strong>vés, ils n’offrent aucune<br />

couverture socia<strong>le</strong> et sont très incertains. Les<br />

salaires moyens semb<strong>le</strong>nt plus importants<br />

pour <strong>le</strong>s activités hors murs, mais <strong>rapport</strong>és<br />

au nombre d’heure de travail, ces différences<br />

s’estompent largement (Egypte, Maroc,<br />

Tunisie). Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s apprentis et l’aide<br />

familia<strong>le</strong>, qui représente une grande partie<br />

de l’emploi du secteur informel, sont rémunérés<br />

de manière irrégulière et symbolique,<br />

mais donnent lieu aussi à des paiements en<br />

nature (nourriture, vêtements, logement).<br />

D’après une étude <strong>sur</strong> l’emploi en Turquie<br />

(1996), qui compare <strong>le</strong>s secteurs formel et<br />

-60-<br />

informel, il apparaît que 17,4% des travail<strong>le</strong>urs<br />

du secteur informel touchent un<br />

salaire qui est inférieur au salaire minimal<br />

alors que seu<strong>le</strong>ment 1,4% des employés du<br />

secteur formel tombent dans cette tranche<br />

salaria<strong>le</strong>. Cette enquête montre aussi que <strong>le</strong>s<br />

salaires peuvent être considérab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong><br />

secteur informel. Par contre, seuls 42,2% des<br />

employés du secteur informel déclarent avoir<br />

pu négocier <strong>le</strong>ur salaire avant <strong>le</strong>ur entrée en<br />

fonction. 40,7% ont accepté ce qui <strong>le</strong>ur était<br />

proposé et 12% ne savaient pas ce qu’ils<br />

étaient en droit de demander au moment de<br />

<strong>le</strong>ur arrivée <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché du travail.<br />

d- Les contraintes pesant <strong>sur</strong> <strong>le</strong> développement<br />

du secteur informel<br />

Les politiques existantes ne permettent pas<br />

de garantir <strong>le</strong> passage du secteur informel<br />

dans l’économie formel<strong>le</strong>. Une large pa<strong>le</strong>tte<br />

de réformes urgentes est nécessaire pour<br />

réduire la vulnérabilité de ce secteur et as<strong>sur</strong>er<br />

sa <strong>sur</strong>vie.<br />

Un cadre institutionnel défavorab<strong>le</strong><br />

Le secteur informel souffre en premier lieu<br />

des avantages et incitations offerts au secteur<br />

formel. Les lois actuel<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es<br />

de régulation entravent l’apparition de relations<br />

de travail contractuel<strong>le</strong>s ou l’accès à<br />

une couverture socia<strong>le</strong>. Il manque un lien<br />

entre <strong>le</strong>s possibilités de formation et <strong>le</strong>s<br />

besoins du marché, <strong>le</strong>s mécanismes de<br />

recherche de nouveaux marchés et l’introduction<br />

de nouvel<strong>le</strong>s technologies.<br />

En particulier, l’accès au crédit est très limité.<br />

De nombreuses contraintes existent, dont<br />

l’exigence de cautions irréalisab<strong>le</strong>s, la longueur<br />

des délais de traitement des demandes<br />

de prêts et <strong>le</strong> degré é<strong>le</strong>vé de centralisation.<br />

L’accès au crédit dans <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s est<br />

encore plus restreint.


Cependant, certains pays ont commencé à<br />

adopter une attitude plus favorab<strong>le</strong> vis-à-vis<br />

de ce secteur. Les Ministères des Affaires<br />

Socia<strong>le</strong>s offrent <strong>le</strong>ur soutien et <strong>le</strong>ur aide<br />

(comme <strong>le</strong>s micro-crédits) aux classes à<br />

revenus faib<strong>le</strong>s et moyens et y voient une<br />

façon d’encourager la création d’activités<br />

rémunératrices, de micro-entreprises et de<br />

travail indépendant.<br />

Les micro-crédits ne sont pas très répandus<br />

dans <strong>le</strong>s PPM. Pourtant, cette pratique pourrait<br />

contribuer au développement des PME<br />

car ils présentent un certain nombre d’avantages<br />

: (i) un coût relativement faib<strong>le</strong>, (ii)<br />

des procédures simp<strong>le</strong>s, courtes et rapides,<br />

(iii) un délai limité de mise à disposition des<br />

fonds. Au Maroc, <strong>le</strong>s micro-crédits sont <strong>le</strong><br />

fruit d’initiatives privées visant à la réduction<br />

de la pauvreté. Les montants dans microcrédits<br />

distribués varient entre 3 000 et<br />

10 000 dirhams. La durée de ces prêts n’est<br />

que de quelques mois, suivant son montant.<br />

Encadré V.1 : Le financement des PME en Turquie<br />

Le rô<strong>le</strong> du système financier dans <strong>le</strong> développement des<br />

PME est un élément c<strong>le</strong>f pour comprendre <strong>le</strong>s possibilités<br />

de développement et <strong>le</strong>s potentialités des PME. Une des<br />

principa<strong>le</strong>s caractéristiques des PME en Turquie est <strong>le</strong>ur<br />

accès limité aux ressources financières.<br />

Il apparaît que <strong>le</strong>s banques ne sont pas favorab<strong>le</strong>s aux<br />

PME. Avec la libéralisation financière et la hausse des taux<br />

d'intérêt et des risques, <strong>le</strong>s PME sont devenues plus vulnérab<strong>le</strong>s<br />

vis-à-vis des institutions financières. C’est particulièrement<br />

<strong>le</strong> cas avec un marché réduit à petit nombre<br />

d’établissements monopolisant <strong>le</strong>s ressources financières<br />

et excluant <strong>le</strong>s PME du système ; la mondialisation et la<br />

décision du pays de candidater à l’entrée dans l’Union<br />

Européenne menacent la <strong>sur</strong>vie des PME <strong>sur</strong> des marchés<br />

devenus plus concurrentiels. Cel<strong>le</strong>s-ci sont dépourvues<br />

des structures qui <strong>le</strong>ur permettraient d’évoluer dans un tel<br />

environnement.<br />

En Turquie, 98,4% des firmes du secteur manufacturier<br />

sont des PME et el<strong>le</strong>s représentent 47,1% des emplois.<br />

Mais, el<strong>le</strong>s ne mobilisent que 3 à 4% des disponibilités de<br />

crédit. Dans <strong>le</strong>s années récentes, <strong>le</strong>s fluctuations de l’activité<br />

dues à la libéralisation financière ont affecté durement<br />

<strong>le</strong>s PME en réduisant <strong>le</strong>ur part dans <strong>le</strong> crédit total et<br />

en <strong>le</strong>s empêchant de faire appel aux institutions financières<br />

formel<strong>le</strong>s. Des niveaux de taux d'intérêt croissants,<br />

devenant supérieurs à ceux des marchés internationaux,<br />

ont encore dégradé <strong>le</strong>ur situation. Les problèmes majeurs<br />

des PME sont des niveaux faib<strong>le</strong>s de productivité et une<br />

participation peu importante aux activités exportatrices.<br />

Ces deux points noirs décou<strong>le</strong>nt principa<strong>le</strong>ment d’une<br />

accumulation de capital insuffisante et <strong>le</strong> manque de ressources<br />

financières ne <strong>le</strong>s aidera pas à <strong>sur</strong>monter cette<br />

difficulté.<br />

Source: Ercan Fuat<br />

-61-<br />

Au Liban, <strong>le</strong> Ministère des Affaires Socia<strong>le</strong>s,<br />

en collaboration avec l’UNIFEM et <strong>le</strong> PNUD, a<br />

mis en place en projet de promotion des<br />

micro-entreprises pour <strong>le</strong>s femmes défavorisées.<br />

Celui-ci prévoit des services d’aide au<br />

développement de micro-entreprises et PME<br />

gérées par des femmes et un soutien non<br />

financier sous la forme de programmes de<br />

formation et de services de conseil. De tel<strong>le</strong>s<br />

initiatives existent éga<strong>le</strong>ment en Pa<strong>le</strong>stine ou<br />

en Jordanie.<br />

En Egypte, <strong>le</strong> Fond Social de Développement<br />

(FSD) propose des services similaires, à<br />

savoir des prêts aux jeunes afin d’encourager<br />

la création de <strong>le</strong>ur propre activité, une assistance<br />

technique et des formations pour améliorer<br />

<strong>le</strong>s compétences entrepreneuria<strong>le</strong>s.<br />

Dans certains PPM, comme la Jordanie ou<br />

l’Egypte, <strong>le</strong>s gouvernements exercent des<br />

pressions fortes <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s PME pour <strong>le</strong>s amener<br />

à payer la taxe <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s revenus souvent sans<br />

<strong>rapport</strong> avec sa tail<strong>le</strong> ou son capital. Une<br />

étude de l’OCDE confirme que 90% des<br />

micro-entreprises en Algérie acquittent au<br />

moins une taxe et la pression fisca<strong>le</strong> est<br />

moins lourde en Tunisie.<br />

e- La protection socia<strong>le</strong> et la sécurité de l’emploi<br />

font défaut<br />

L’emploi dans <strong>le</strong> secteur informel est temporaire<br />

et précaire par nature. Il n’y a aucune<br />

sécurité de l’emploi et pas de couverture<br />

socia<strong>le</strong> (i.e. pas d’ouverture de droit au chômage<br />

et aucune as<strong>sur</strong>ance maladie). La distribution<br />

des travail<strong>le</strong>urs et <strong>le</strong> degré de stabilité<br />

de l’emploi en Egypte dans <strong>le</strong>s secteurs<br />

informel et formel montrent que des passerel<strong>le</strong>s<br />

existent permettant aux travail<strong>le</strong>urs de<br />

passer faci<strong>le</strong>ment d’un secteur à l’autre.<br />

La part de la population active non couverte<br />

par <strong>le</strong> système d’as<strong>sur</strong>ance maladie peut ser-


vir d’un indicateur de la tail<strong>le</strong> du secteur Au Liban, 57,5% des travail<strong>le</strong>urs indépen-<br />

informel au Liban. En 1995, on pouvait l’estidants n’ont pas poursuivi <strong>le</strong>urs études aumer<br />

à 54%. Selon une enquête qui date de delà du collège dans <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur des cas alors<br />

1996, en Turquie, 81% des employés que seu<strong>le</strong>ment 11% d’entre eux sont déten-<br />

n’étaient pas affiliés à un organisme de sécuteurs de titres universitaires et supérieurs<br />

rité socia<strong>le</strong>.<br />

(contre 47% et 15% respectivement <strong>sur</strong> l’ensemb<strong>le</strong><br />

de la population active). La situation<br />

f- Un manque de progrès technologique et est un peu différente en Jordanie où 13% des<br />

d’infrastructures adéquates<br />

travail<strong>le</strong>urs des PME ont un niveau d’éducation<br />

é<strong>le</strong>vé alors que 50% ont quitté <strong>le</strong> systè-<br />

Une grande partie des problèmes des PME<br />

est due à un manque d’infrastructures<br />

me éducatif au niveau du lycée ou avant.<br />

comme <strong>le</strong>s routes, <strong>le</strong>s communications, <strong>le</strong>s Le rô<strong>le</strong> important du secteur informel est<br />

approvisionnements en eau et en é<strong>le</strong>ctricité. qu’il permet d’apprendre par la pratique.<br />

C’est <strong>le</strong> cas pour l’Algérie, <strong>le</strong> Liban et la Alors que la majorité des travail<strong>le</strong>urs du sec-<br />

Pa<strong>le</strong>stine.<br />

teur informel ne reçoivent pas de formation<br />

formel<strong>le</strong>, ils acquièrent des savoir-faire dans<br />

Ces petites entreprises ne sont pas en mesu- différents domaines du fait de la diversité des<br />

re d’adopter <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s techniques de emplois qu’ils occupent souvent dès <strong>le</strong>ur<br />

conception et de production. El<strong>le</strong>s pourraient<br />

tirer d’importants bénéfices d’une assistance<br />

jeune âge.<br />

via <strong>le</strong>s politiques industriel<strong>le</strong>s et d’innovation Il existe une reconnaissance croissante de<br />

que prévoit <strong>le</strong> <strong>partenariat</strong> Euro- l’importance du rô<strong>le</strong> des petites entreprises,<br />

Méditerranéen. Il apparaît éga<strong>le</strong>ment que de <strong>le</strong>ur forte compétitivité et de <strong>le</strong>ur capaci-<br />

l’Union Européenne pourrait faciliter <strong>le</strong> transté à croître, innover, exporter. Cependant,<br />

fert au Sud de ses vieillissantes industries <strong>le</strong>s PME sont confrontées au défi de la glo-<br />

intensives en travail qui profiteraient alors balisation et des changements techniques<br />

d’une abondante main d’œuvre peu chère. rapides. Il est donc nécessaire de <strong>le</strong>s aider à<br />

créer des réseaux, des associations secto-<br />

La plupart des travail<strong>le</strong>urs du secteur inforriel<strong>le</strong>s et des groupements professionnels<br />

mel ont un niveau d’éducation moins é<strong>le</strong>vé afin de <strong>le</strong>s relier aux grandes compagnies en<br />

que ceux du secteur formel. Cela s’explique tant que sous-traitants. Ce processus est<br />

par <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s activités qui y sont propo- diffici<strong>le</strong> à engager car la majorité des PME<br />

sées ne nécessitent pas un niveau d’éduca- sont dispersées géographiquement et peu<br />

tion ou d’étude important.<br />

spécialisées.<br />

Tab<strong>le</strong>au V.3. : Egypte : Distribution de la force de travail dans <strong>le</strong>s secteurs formel<br />

et informel suivant <strong>le</strong> degré de stabilité de l’emploi<br />

(% )<br />

Secteur/Type d’emploi Travail Travail Travail Travail Total<br />

1. Formel<br />

permanent temporaire saisonnier irrégulier<br />

Au sein d’une structure 75<br />

12<br />

8<br />

5 100<br />

Hors structure<br />

2. Informel<br />

69<br />

4<br />

0<br />

27 100<br />

Au sein d’une structure 83<br />

1<br />

8<br />

8 100<br />

Hors structure<br />

46<br />

2<br />

9<br />

43 100<br />

Source: Percent computed by M. AbdelFadil based on the raw data reported in Soad Kamel Rizk, 1993:<br />

Informal Sector Final Report, CAPMAS, Cairo, October. Tab<strong>le</strong>s 30 & 31.<br />

-62


La viabilité du secteur informel dépend de la<br />

réorientation rapide de son activité dans des<br />

domaines plus productifs. Le ILO World<br />

Employment Report de 1995 établit une distinction<br />

importante entre deux types d’activités<br />

du secteur informel : cel<strong>le</strong>s menées à<br />

petite échel<strong>le</strong>, dotées d’un potentiel de croissance<br />

et d’innovation et cel<strong>le</strong>s visant essentiel<strong>le</strong>ment<br />

la <strong>sur</strong>vie, qui concernent des chômeurs<br />

et des personnes sans qualification<br />

particulière. L’action du gouvernement et <strong>le</strong>s<br />

instruments de politique en direction de<br />

chaque segment doivent donc être spécifiques.<br />

Le premier nécessite une aide à la<br />

modernisation et à la restructuration et un<br />

accès au crédit facilité. Le second requiert<br />

des supports plus orientés « fi<strong>le</strong>t social » et<br />

réduction de la pauvreté.<br />

Les gouvernements des PPM ont initialisé<br />

des programmes visant l’amélioration des<br />

performances des PME. Ils s’appuient <strong>sur</strong><br />

des formations, des facilités de crédit, du<br />

conseil, de l’aide à l’acquisition d’informations<br />

et de technologies, mais ils n’ont<br />

encore qu’une couverture limitée en regard<br />

des potentialités du secteur. De plus, <strong>le</strong>s<br />

enjeux de la globalisation ne sont que rarement<br />

abordés. Pour un petit nombre de<br />

PME seu<strong>le</strong>ment, la globalisation offre de<br />

nouvel<strong>le</strong>s opportunités de croissance et<br />

d’expansion vers <strong>le</strong>s marchés internationaux.<br />

Pour la grande majorité au contraire,<br />

la globalisation constitue une menace<br />

importante <strong>sur</strong>tout lorsqu’il sera possib<strong>le</strong><br />

d’importer des biens plus compétitifs et de<br />

meil<strong>le</strong>ure qualité pour un prix voisin.<br />

Protéger <strong>le</strong>s PME de la concurrence internationa<strong>le</strong><br />

constitue la voie la plus simp<strong>le</strong>,<br />

mais la voie la plus efficace, plus comp<strong>le</strong>xe<br />

éga<strong>le</strong>ment, est d’améliorer <strong>le</strong>ur compétitivité.<br />

Les gouvernements doivent aider <strong>le</strong>s<br />

entreprises dans cette voie en menant des<br />

politiques industriel<strong>le</strong>s appropriées et en<br />

<strong>le</strong>s aidant à innover.<br />

-63-<br />

Malgré ces efforts, l’action des gouvernements<br />

est toujours orientée en faveur des<br />

entreprises de tail<strong>le</strong> importante. En Syrie, la<br />

loi pour encourager l’investissement numéro<br />

10 de 1991 ne concerne que <strong>le</strong>s investissements<br />

nationaux ou étrangers dans <strong>le</strong>s projets<br />

d’un montant plancher fixé à 200 000<br />

dollars US. De même, en Egypte, <strong>le</strong>s firmes<br />

nouvel<strong>le</strong>ment installées dont <strong>le</strong>s effectifs<br />

dépassent 50 personnes sont exemptées de<br />

taxes pendant 5 ans. Le gouvernement égyptien,<br />

pour modifier cette orientation, a<br />

cependant promulgué une nouvel<strong>le</strong> loi qui<br />

prévoit d’accorder <strong>le</strong>s mêmes me<strong>sur</strong>es d’encouragement<br />

aux projets soutenus par <strong>le</strong><br />

Fond Social pour <strong>le</strong> Développement qui<br />

accorde des prêts à des micro-projets gérés<br />

par des jeunes.<br />

Les économistes du FEMISE en concluent que :<br />

√ la libéralisation économique et la privatisation<br />

ne signifient pas la fin de l’intervention<br />

du gouvernement dans l’économie.<br />

Il doit cependant avoir un rô<strong>le</strong> nouveau<br />

qui consiste à as<strong>sur</strong>er un environnement<br />

favorab<strong>le</strong> et à maîtriser <strong>le</strong>s<br />

nombreuses faib<strong>le</strong>sses du marché qui<br />

limitent la croissance de la productivité<br />

des PME. Il doit accorder une attention<br />

particulière à ce secteur et concevoir<br />

des politiques économiques et des programmes<br />

spécifiques qui doivent s’attaquer<br />

à des domaines tels que l’accès au<br />

crédit, la structure de régulation et <strong>le</strong><br />

mode de fonctionnement du marché du<br />

travail.<br />

√ En particulier, la réforme fisca<strong>le</strong> est une<br />

priorité pour alléger <strong>le</strong> fardeau fiscal<br />

pesant <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s micro-entreprises. Les<br />

gouvernements doivent concevoir <strong>le</strong>s<br />

incitations fisca<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong>s mettraient <strong>sur</strong><br />

un pied d’égalité avec <strong>le</strong>s entreprises<br />

plus importantes. Il faut éga<strong>le</strong>ment<br />

qu’ils créent un système favorab<strong>le</strong> à la


sécurité de l’emploi et la protection<br />

socia<strong>le</strong>. Il ne fait aucun doute que ces<br />

efforts seront porteurs de bénéfices<br />

dans <strong>le</strong> futur en améliorant la compétitivité<br />

du secteur.<br />

√ Offrir des formations aux petits entrepreneurs<br />

peut <strong>le</strong>s aider à augmenter<br />

<strong>le</strong>urs compétences en matière de productivité<br />

et de vente. Dispenser un<br />

enseignement de qualité et des formations<br />

à ce secteur fait partie des missions<br />

de service public dont <strong>le</strong> gouvernement<br />

a la responsabilité et peut procurer<br />

d’intéressants résultats en termes<br />

d’amélioration de la création d’emplois<br />

dans <strong>le</strong>s PPM. Un soutien à la commercialisation<br />

peut aussi jouer un rô<strong>le</strong> central<br />

en favorisant l’accès des productions<br />

des PME aux marchés nationaux et<br />

internationaux. Sur ce point, là où <strong>le</strong><br />

rô<strong>le</strong> des chambres de commerce est<br />

jugé insuffisant, existe un besoin crucial<br />

de trouver d’autres canaux de soutien<br />

commercial à ces compagnies.<br />

√ Attirer <strong>le</strong>s IDE dans <strong>le</strong> secteur des PME<br />

peut stimu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> développement et la<br />

dissémination des technologies à me<strong>sur</strong>e<br />

que <strong>le</strong>s investisseurs étrangers transfèrent<br />

des techniques et des compétences<br />

à <strong>le</strong>ur filia<strong>le</strong>s loca<strong>le</strong>s. Cel<strong>le</strong>s-ci<br />

-64-<br />

généra<strong>le</strong>ment se diffusent aux autres<br />

compagnies et institutions du marché<br />

local, accroissent <strong>le</strong>s accès aux marchés<br />

internationaux et développent <strong>le</strong>s secteurs<br />

où el<strong>le</strong>s ont des avantages comparatifs.<br />

√ Une aide technique est nécessaire pour<br />

moderniser <strong>le</strong> secteur et augmenter sa<br />

compétitivité. Cela peut se faire grâce à<br />

la mise en place de programmes de<br />

« mise à niveau » spécifiques aux PME.<br />

Cela ne va pas seu<strong>le</strong>ment agir positivement<br />

<strong>sur</strong> la pauvreté, mais renforcera<br />

éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s secteurs traditionnels,<br />

facilitera <strong>le</strong>ur délocalisation de l’Union<br />

Européenne vers <strong>le</strong> Sud. Une autre<br />

manière d’exploiter la totalité du potentiel<br />

commercial des industries « traditionnel<strong>le</strong>s<br />

» est de réduire <strong>le</strong>s droits de<br />

douanes <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s matériaux importés et<br />

de créer des incitations à exporter.<br />

B- Le secteur de la santé en amélioration<br />

constante<br />

Le développement économique passe forcément<br />

par la protection sanitaire de la population.<br />

La place du secteur de la santé dans <strong>le</strong>s<br />

PPM s’est beaucoup renforcée <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s deux<br />

dernières décennies. Cependant, <strong>le</strong>s presta-<br />

Tab<strong>le</strong>au V.4: Indicateurs de santé (1980, 1999)<br />

% de la population ayant accès<br />

aux services de santé<br />

(1990-98)<br />

Espérance de vie<br />

(années)<br />

Taux de mortalité<br />

infanti<strong>le</strong> pour 1000<br />

naissances<br />

Urbaine Rura<strong>le</strong> Total 1980 1999 1980 1999<br />

Algérie 100 95 98 59 71 98 34<br />

Egypte 100 99 99 56 67 120 47<br />

Jordanie 98 95 97 .. 71 41 26<br />

Liban 98 85 98 65 70 48 26<br />

Maroc 100 50 70 58 67 99 48<br />

Pa<strong>le</strong>stine .. .. .. .. 72 .. 23<br />

Syrie 96 84 90 62 69 56 26<br />

Tunisie .. .. .. 62 73 69 24<br />

Turquie .. .. .. 61 69 109 36<br />

PPM .. .. .. 60 70 79 32<br />

MENA .. .. .. 59 68 95 44<br />

EMU .. .. .. 74 78 13 5<br />

Monde .. .. .. 63 66 80 54<br />

Source: The Unified Arab Economic Report, 2001 and the World Bank Development Indicators, 2001


tions dispensées sont encore considérées<br />

comme inférieures aux standards internationaux<br />

en termes de dépenses de santé, de<br />

qualité du service offert et d’amélioration de<br />

la santé des individus.<br />

L’état de santé des populations des PPM s’est<br />

amélioré entre 1980 et 1999. Cette évolution<br />

est <strong>le</strong> résultat d’un accès plus large des<br />

populations aux services de santé qui atteint<br />

99% en Egypte et 98% en Algérie ou au<br />

Liban.<br />

En 1980, l’espérance de vie dans <strong>le</strong>s PPM<br />

n’excédait pas 60 ans en moyenne, mais<br />

était de 62 ans en Tunisie et en Syrie. La<br />

moyenne mondia<strong>le</strong> était alors de 63 ans. En<br />

1999, l’espérance de vie moyenne dans <strong>le</strong>s<br />

PPM <strong>sur</strong>passe cel<strong>le</strong> enregistrée au niveau<br />

mondial (70 ans contre 66 ans).<br />

Les performances en termes de mortalité<br />

infanti<strong>le</strong> des PPM ont éga<strong>le</strong>ment progressé.<br />

En 1980, la moyenne mondia<strong>le</strong> était de 80<br />

<strong>sur</strong> 1000 naissances. Plusieurs pays partenaires<br />

enregistraient des résultats nettement<br />

moins bons que la plupart des autres régions<br />

du monde. En 1999, <strong>le</strong>s PPM ont réussi à<br />

maîtriser <strong>le</strong>urs taux de mortalité infanti<strong>le</strong> et<br />

celui-ci est devenu inférieur à la moyenne<br />

Total des<br />

dépenses de<br />

santé<br />

(% du PIB)<br />

1990 1990-<br />

1998<br />

Tab<strong>le</strong>au V.5 : Dépenses de santé<br />

Dépenses de<br />

santé par<br />

habitant ($)<br />

-65-<br />

mondia<strong>le</strong> (54 pour 1000). Mais, la situation<br />

est contrastée ( <strong>le</strong>s taux variant de 48 pour<br />

1000 au Maroc à 24 et 23 pour 1000 respectivement<br />

pour la Tunisie et la Pa<strong>le</strong>stine).<br />

Cette forte baisse, ajoutée à une amélioration<br />

de l’espérance de vie prouve que des<br />

efforts considérab<strong>le</strong>s ont été faits dans <strong>le</strong><br />

secteur de la santé qui ont conduit <strong>le</strong>s PPM à<br />

devenir une région nettement mieux placée<br />

que la moyenne.<br />

Ces succès sont la résultante d’un accroissement<br />

des dépenses relatives aux services de<br />

santé. C’est <strong>le</strong> cas de tous <strong>le</strong>s PPM, entre<br />

1990 et 1998, à l’exception de l’Algérie et de<br />

l’Egypte où la croissance de la population<br />

dépasse cel<strong>le</strong> des dépenses de santé. Ainsi,<br />

la progression du nombre de médecins pour<br />

1000 habitants reflète l’attention apportée<br />

par ces pays à l’amélioration des services de<br />

santé qu’ils offrent.<br />

L’organisation du système de santé égyptien<br />

est comp<strong>le</strong>xe du fait de la présence de nombreuses<br />

entités gouvernementa<strong>le</strong>s et privées<br />

qui proposent des services de santé, de gestion,<br />

de financement et de formation.<br />

Le principal acteur du secteur en Egypte est<br />

<strong>le</strong> ministère de la Santé (MOH) qui s’occupe<br />

Dépenses de<br />

santé en %<br />

des dépenses<br />

courantes<br />

Nombre de<br />

médecins pour<br />

1000 habitants<br />

Nombre de lit<br />

d’hôpital pour<br />

1000 habitants<br />

1990 1998 (1990-98) 1980 1990- 1980 1990-<br />

1998<br />

1998<br />

Algérie 4,2 3,6 103 68 11,4 .. 1,0 .. 2,1<br />

Egypte 4,3 3,8 51 48 12,4 1,1 1,6 2,0 2,1<br />

Jordanie 6,9 9,1 88 123 27,4 0,8 1,7 1,3 1,8<br />

Liban .. 9,8 .. 361 30,5 .. 2,3 .. 2,7<br />

Maroc 2,5 4,4 27 49 .. .. 0,4 .. 1,0<br />

Pa<strong>le</strong>stine .. 8,6 .. 18 .. .. .. .. 1,2<br />

Syrie 2,1 2,4 42 116 10,7 0,4 1,3 1,1 1,4<br />

Tunisie 5,6 5,1 84 108 16,1 0,3 0,7 2,1 1,7<br />

Turquie 4,4 5,8 119 177 18,1 0,6 1,2 2,2 2,5<br />

PPM<br />

Sud<br />

du 4,3 5,8 73 119 18,1 0,6 1,3 1,7 1,9<br />

MENA 4,0 4,6 167 126 .. .. 1,0 .. 1,8<br />

EMU 7,8 8,9 .. .. .. .. 3,9 .. 7,6<br />

Monde 4,7 5,5 371 489 .. 1,0 1,5 3,4 3,3<br />

Source: The Unified Arab Economic Report, 2001 and the World Bank Development Indicators, 2001


principa<strong>le</strong>ment de la planification, de la régulation<br />

et de la gestion des services de santé.<br />

Il offre des prestations accessib<strong>le</strong>s à<br />

l‘ensemb<strong>le</strong> de la population. Le gouvernement<br />

égyptien a fait beaucoup d’efforts pour<br />

développer un système de santé fiab<strong>le</strong> et sûr.<br />

Le nombre d’hôpitaux publics est passé de<br />

208 en 1981 à 671 en 2001. Dans <strong>le</strong> même<br />

temps, <strong>le</strong> nombre de lits disponib<strong>le</strong>s a augmenté<br />

de 60% (de 84 200 à 136 000). Si <strong>le</strong><br />

ratio par habitants est toujours supérieur à la<br />

moyenne des PPM, il est resté stab<strong>le</strong> <strong>sur</strong> 20<br />

ans (de 2 lits pour 1 000 habitants à 2,04<br />

contre une moyenne de 1,9 pour <strong>le</strong>s PPM). La<br />

croissance absolue n’a fait que suivre la<br />

croissance de la population et n’a pu permettre<br />

de rattraper <strong>le</strong> retard par <strong>rapport</strong> à la<br />

moyenne mondia<strong>le</strong>.<br />

Le total des dépenses de santé s’est substantiel<strong>le</strong>ment<br />

accru <strong>sur</strong> la dernière décennie,<br />

mais il demeure très faib<strong>le</strong> par <strong>rapport</strong><br />

aux standards des pays en développement.<br />

Alors que <strong>le</strong> gouvernement détient et gère la<br />

plus grande part des services de santé (à peu<br />

près 70%), ses dépenses dans ce domaine<br />

ne représentent que 29% du total des<br />

dépenses de santé, <strong>le</strong>squels ne représentent<br />

que 3,8% du PIB.<br />

Les investissements dans <strong>le</strong> domaine de la<br />

santé sont toujours dominés par <strong>le</strong> secteur<br />

public mais sa part a baissé depuis quelques<br />

années (80,8% en 1992 versus 61,2% en<br />

2001) au profit du secteur privé. Les investissements<br />

privés de santé vont de la<br />

construction de nouveaux hôpitaux privés et<br />

l’agrandissement de ceux existants à l’amélioration<br />

et la modernisation de la qualité des<br />

services offerts (achat de matériel médical<br />

sophistiqué, emploi de docteurs et d’infirmières<br />

satisfaisant des standards é<strong>le</strong>vés,<br />

etc.). Ce mouvement améliorera forcément<br />

la qualité des services de santé mais éga<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong>ur coût. Seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s catégories à reve-<br />

-66-<br />

nus é<strong>le</strong>vé ou moyen auront donc accès à ces<br />

prestations.<br />

L’espérance de vie a considérab<strong>le</strong>ment progressé<br />

en Egypte, passant de 55 ans en 1975<br />

à 67 ans en 2000. La mortalité infanti<strong>le</strong> a<br />

chuté de 140 à 50 pour 1000 entre 1975 et<br />

2000. Cependant, malgré ces efforts, <strong>le</strong><br />

niveau général de la santé en Egypte est<br />

inférieur à ceux des pays ayant un niveau de<br />

revenu similaire.<br />

Le défi majeur auquel doit faire face l’Egypte<br />

dans <strong>le</strong> domaine de la santé est de parvenir<br />

à obliger l’industrie pharmaceutique à respecter<br />

l’accord signé avec l’OMC quant au<br />

respect des droits de propriété intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong><br />

à partir de 2005. L’Egypte est actuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong><br />

principal fournisseur de produits pharmaceutiques<br />

dans la région MNA avec 30% de la<br />

production tota<strong>le</strong>. Il faut souligner que la<br />

production de produits pharmaceutiques<br />

satisfait 93% de la demande loca<strong>le</strong> et que<br />

85% du matériel est importé. Les douze<br />

entreprises publiques et <strong>le</strong>s dix entreprises<br />

privées nationa<strong>le</strong>s seront fortement touchées<br />

par la mise en place des accords internationaux<br />

et <strong>sur</strong>tout <strong>le</strong>s premières qui souffrent<br />

d’un manque de compétitivité. Les profits<br />

nets des producteurs de produits génériques<br />

seront substantiel<strong>le</strong>ment réduits par <strong>le</strong> paiement<br />

des royalties aux détenteurs des droits<br />

et par <strong>le</strong> renchérissement du matériel importé<br />

dû à la dévaluation de la monnaie.<br />

Les principaux fournisseurs de services de<br />

santé en Jordanie sont <strong>le</strong> Ministère de la<br />

Santé, l’armée et <strong>le</strong> secteur privé. Ce système<br />

s’est considérab<strong>le</strong>ment amélioré<br />

depuis <strong>le</strong>s années 1970 et sa qualité est<br />

une des plus é<strong>le</strong>vée selon <strong>le</strong>s standards<br />

internationaux. Les dépenses de santé<br />

représentent 9,1% du PIB jordanien. Les 84<br />

hôpitaux offrent 8 659 lits soit 1,88 pour<br />

1000 habitants.


Le gouvernement, avec l’aide des organisations<br />

internationa<strong>le</strong>s comme la Banque<br />

Mondia<strong>le</strong>, propose des services et des équipements<br />

ultramodernes aux hôpitaux privés<br />

et publics. L’investissement privé dans <strong>le</strong>s<br />

hôpitaux a atteint 450 millions de dollars US<br />

fin 2001. La construction de nouveaux hôpitaux<br />

a été encouragée par l’adoption dès<br />

1997 de lois qui encouragent l’investissement.<br />

Cel<strong>le</strong>s-ci prévoient l’exemption de<br />

taxes et de charges pour la construction<br />

d’hôpitaux pendant sept ans pour permettre<br />

des travaux de rénovation et de modernisation<br />

: 20 nouveaux hôpitaux ont ainsi été<br />

construits.<br />

Cependant, <strong>le</strong> système jordanien de santé<br />

souffre toujours d’un manque d’efficacité qui<br />

engendre une sous-utilisation des structures<br />

hospitalières existantes. Le taux d’occupation<br />

moyen estimé officiel était de 59% en 1999.<br />

Cela est dû au manque d’une politique d’information<br />

coordonnée et de statistiques<br />

fiab<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>s autorités. Ces dernières ont<br />

donc des difficultés à mener des politiques<br />

efficaces et cohérentes.<br />

Les produits pharmaceutiques représentent<br />

10% des exportations jordaniennes.<br />

Cependant, cette industrie ,qui compte 16<br />

compagnies, est confrontée à deux problèmes<br />

majeurs : respecter <strong>le</strong>s lois <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

droits de propriété intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> et harmoniser<br />

<strong>le</strong>s pratiques de production jordaniennes<br />

avec <strong>le</strong>s standards internationaux.<br />

Avant la guerre civi<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Liban avait <strong>le</strong> système<br />

de santé <strong>le</strong> plus performant de la région<br />

MNA et une industrie pharmaceutique parmi<br />

<strong>le</strong>s plus avancées. La guerre a sévèrement<br />

touché ce secteur. Le Liban compte 160 hôpitaux<br />

privés et 15 hôpitaux publics. En 2000,<br />

on dénombrait 2,1 lits pour 1000 personnes.<br />

L’industrie pharmaceutique travail<strong>le</strong> à son<br />

rétablissement dans un pays où 90% de la<br />

-67-<br />

demande est satisfaite grâce aux importations.<br />

Le Liban doit redonner confiance dans<br />

la production loca<strong>le</strong>. Les producteurs tentent<br />

de prouver <strong>le</strong>ur capacité à offrir des produits<br />

de substitution aux importations pour <strong>le</strong>s<br />

médicaments de base.<br />

En Tunisie, <strong>le</strong>s indicateurs de résultats des<br />

services de santé se sont éga<strong>le</strong>ment améliorés<br />

<strong>sur</strong> la dernière décennie. Le pays a développé<br />

un système de santé qui couvre quasiment<br />

la totalité de la population. Le secteur<br />

public est <strong>le</strong> premier fournisseur de services<br />

de santé. Il possède 90% des lits et rémunère<br />

plus de 55% du personnel médical. Les<br />

dépenses du gouvernement en matière de<br />

santé représentent 36% du budget total<br />

affecté à la santé mais <strong>le</strong> secteur privé a un<br />

poids qui croit rapidement. L’accès aux<br />

moyens de prévention est disponib<strong>le</strong> à la<br />

majorité de la population sans distinction de<br />

revenu et est gratuit pour <strong>le</strong>s plus pauvres.<br />

Malgré cela, <strong>le</strong> système de santé tunisien est<br />

toujours marqué par un manque de qualité,<br />

d’efficacité et d’équité.<br />

C- Les marchés du travail dans <strong>le</strong>s PPM :<br />

<strong>le</strong> poids des tendances structurel<strong>le</strong>s<br />

a- <strong>le</strong>s caractéristiques du marché du travail<br />

dans <strong>le</strong>s PPM<br />

La population des PPM a crû à un taux de 3%<br />

entre 1990 et 2000 et la population en âge<br />

de travail<strong>le</strong>r à un taux de 2% approximativement.<br />

Alors que cette évolution peut apparaître<br />

comme une opportunité, el<strong>le</strong> représente<br />

éga<strong>le</strong>ment un défi pour <strong>le</strong>s gouvernements<br />

de la région qui doivent créer suffisamment<br />

d’emplois pour ne pas accroître la pression<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés du travail, <strong>le</strong>s salaires et la<br />

sécurité socia<strong>le</strong>.<br />

La réponse des PPM dépend de plusieurs facteurs.<br />

Bien que <strong>le</strong>s tendances de long terme


changent doucement, la diminution récente<br />

du taux de natalité n’a pas encore eu d’impact<br />

significatif <strong>sur</strong> la force de travail, <strong>le</strong> secteur<br />

public et l’économie informel<strong>le</strong> continuent à<br />

être <strong>le</strong>s employeurs principaux. Plus de la<br />

moitié de la population urbaine en Egypte, au<br />

Maroc et en Algérie travail<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> secteur<br />

informel. Les femmes subissent des discriminations,<br />

se voyant offrir moins d’emplois et<br />

des salaires moins é<strong>le</strong>vés. Les jeunes ont des<br />

difficultés à trouver un emploi du fait du décalage<br />

entre l’éducation reçue et <strong>le</strong>s besoins du<br />

marché, d’une part et d’une croissance atone<br />

de l’offre d’emploi, d’autre part.<br />

Les marchés du travail dans la région méditerranéenne<br />

ont 4 spécificités :<br />

√ Un taux de chômage é<strong>le</strong>vé : <strong>le</strong> taux<br />

moyen de chômage dans la région est<br />

de 12% en 2001 (tab<strong>le</strong>au 1). L’Algérie<br />

et <strong>le</strong>s Territoires Pa<strong>le</strong>stiniens enregistrent<br />

<strong>le</strong>s taux <strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vés de la<br />

région. En Algérie, <strong>le</strong> taux de chômage<br />

atteint déjà 28% et la population active<br />

devrait croître de 2,7% par an entre<br />

2000 et 2015 (3,7% pour la force de<br />

travail à me<strong>sur</strong>e que <strong>le</strong>s personnes se<br />

porteront à nouveau <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché du<br />

-68-<br />

travail). Les prévisions pour la Tunisie et<br />

la Turquie sont plus encourageantes car<br />

ces pays bénéficient de taux de chômage<br />

actuel<strong>le</strong>ment plus faib<strong>le</strong>s que la<br />

moyenne régiona<strong>le</strong> et d’une structure<br />

des âges différente où <strong>le</strong>s classes<br />

matures sont plus importantes.<br />

√ La baisse des salaires réels : la productivité<br />

dans <strong>le</strong>s PPM stagne ou baisse à<br />

l’exception de l’Egypte, du Maroc ou de<br />

la Turquie. Cette tendance s’explique en<br />

partie par <strong>le</strong> manque de qualifications<br />

de la force de travail dans la plupart des<br />

pays de la région (tab<strong>le</strong>au 2). Depuis <strong>le</strong>s<br />

années 1980, <strong>le</strong>s salaires réels ont<br />

connu un déclin substantiel. Cependant,<br />

récemment, <strong>le</strong> fort taux de croissance<br />

de la force de travail qu’a connu la<br />

région se serait accompagné d’une<br />

croissance margina<strong>le</strong> de la production<br />

réel<strong>le</strong> (Kel<strong>le</strong>r et Nabli, <strong>2002</strong>).<br />

√ L’importance de l’emploi public : en<br />

dehors du Liban et du Maroc, <strong>le</strong> secteur<br />

public reste <strong>le</strong> principal employeur du<br />

marché. L’Egypte connaît <strong>le</strong> plus fort<br />

taux d’emploi public : 26% de la population<br />

active. Pour <strong>le</strong>s autres partenaires,<br />

l’emploi public représente en<br />

moyenne 17,5% de l’emploi total, une<br />

Tab<strong>le</strong>au V.6 : Emploi dans quelques pays de la Méditerranée, 1973-2015<br />

(Taux de croissance annuel en pourcentage)<br />

Croissance de l’emploi<br />

dont Taux de chômage (en%)<br />

Estimations Besoins Population Taux Réduction du Dernière Cib<strong>le</strong>s<br />

1973–1994 1 2000–2015 en âge de<br />

travail<strong>le</strong>r<br />

participation 2<br />

chômage 3<br />

estimations<br />

disponib<strong>le</strong>s<br />

2000–2015<br />

Algérie 3,2 5,0 2,7 1,0 1,3 28,0 14,0<br />

Egypte 1,4 3,6 2,2 1,0 0,4 12,0 6,0<br />

Jordanie .. 4,4 2,8 1,0 0,6 15,0 7,0<br />

Maroc 3,6 3,6 2,1 1,0 0,5 13,0 6,0<br />

Tunisie 2,3 3,6 3,1 1,0 0,6 15,0 7,0<br />

Source: Youssef, 2000 in Economic Trends in the MENA Region, <strong>2002</strong> d’après <strong>le</strong>s <strong>rapport</strong>s annuels de<br />

l’ILO (diverses années) et la base world Development Report database, 1999.<br />

1 : ou la plus récente.<br />

2 : niveau en % de la force de travail.<br />

3 : nombre de points de contribution à la hausse de l’emploi désirée.


Tab<strong>le</strong>au V.7 : Salaire et Productivité dans quelques pays de la Méditerranée (1980-84/1995-99)<br />

Salaire minimal Coût du travail par<br />

employé<br />

(secteur manufacturier)<br />

√<br />

part sensib<strong>le</strong>ment plus é<strong>le</strong>vée que la<br />

moyenne mondia<strong>le</strong> (11%)[31]. Cette<br />

situation favorise la déconnexion entre<br />

la productivité et <strong>le</strong> niveau de salaire et<br />

réduit la compétitivité des PPM.<br />

Un faib<strong>le</strong> taux de participation des<br />

femmes : la région est caractérisée par<br />

un taux de participation des femmes<br />

généra<strong>le</strong>ment bas, <strong>sur</strong>tout dans <strong>le</strong> secteur<br />

informel. Le pourcentage de<br />

femmes dans la force de travail est inférieur<br />

à celui des zones Asie de l’Est et<br />

Pacifique (44,5%) ou Amérique Latine et<br />

Caraïbes (34,2%). De plus <strong>le</strong>s conséquences<br />

négatives des privatisations,<br />

comme <strong>le</strong>s coupes dans <strong>le</strong> budget des<br />

gouvernements et la hausse du chômage,<br />

touchent principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s femmes.<br />

b- Un problème de transition démographique<br />

Bien que <strong>le</strong> taux de croissance de la popula- la dernière décennie des taux de croissance du<br />

tion dans <strong>le</strong>s PPM soit en diminution, la pyra- PIB et de la force de travail identiques.<br />

Tab<strong>le</strong>au V.8 : Emploi dans <strong>le</strong> secteur public (2001)<br />

-69-<br />

Va<strong>le</strong>ur ajoutée par<br />

travail<strong>le</strong>ur<br />

(secteur manufacturier)<br />

1980-1984 1995-1999 1980-1984 1995-1999 1980-1984 1995-1999<br />

Algérie .. 1,340 6,242 .. 11,306 ..<br />

Egypte 343 415 2,210 1,863 3,691 5,976<br />

Jordanie No policy 4,643 2,082 16,337 11,906<br />

Maroc .. 1,672 2,583 3,391 6,328 9,089<br />

Syrie .. .. 2,844 4,338 9,607 9,918<br />

Tunisie 1,318 1,525 3,344 3,599 7,111 ..<br />

Turquie 594 1,254 3,528 7,958 13,994 32,961<br />

Source: World Development Indicators, 2001<br />

Gouvernement Secteurs Sociaux<br />

Central Local Education Santé<br />

mide des âges change rapidement en faveur<br />

des personnes en âge de travail<strong>le</strong>r. Au<br />

contraire des pays d’Europe, <strong>le</strong>s pays du Sud<br />

de la Méditerranée bénéficient d’une forte<br />

population de « jeunes ». Au moins 20% de<br />

la population a entre 15 et 24 ans et d’ici à<br />

2015, la population en âge de travail<strong>le</strong>r<br />

atteindra 62% de la population tota<strong>le</strong><br />

(Yousef, 2000).<br />

Les études montrent que la hausse des nouveaux<br />

arrivants <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché du travail peut<br />

être un moteur de croissance si el<strong>le</strong> est gérée<br />

convenab<strong>le</strong>ment comme ce fut <strong>le</strong> cas en Asie<br />

de l’Est. Dans <strong>le</strong>s années 1990, <strong>le</strong>s PPM ont<br />

obtenu <strong>le</strong>s mêmes taux de croissance que la<br />

région Asie de l’Est avait réalisés une décade<br />

auparavant. Mais, la différence essentiel<strong>le</strong> est<br />

qu’alors la région asiatique affichait une croissance<br />

du PIB doub<strong>le</strong> de cel<strong>le</strong> de la force de travail,<br />

tandis que <strong>le</strong>s PPM ont expérimenté dans<br />

Total Armée<br />

Algérie 8,7 4,9 7,5 3,8 24,8 2,7<br />

Egypte 7,2 11,1 3,8 3,0 25,8 3,1<br />

Jordanie 3,3 3,3 6,5 2,0 15,2 10,3<br />

Liban 1,1 1,6 5,0 0,5 8,1 6,9<br />

Maroc 2,9 1,7 3,2 0,5 8,3 2,7<br />

Pa<strong>le</strong>stine 16,6 .. 7,6 2,0 16,6 ..<br />

Syrie 4,2 1,2 7,1 1,1 13,7 ..<br />

Tunisie 5,2 0,9 5,4 1,9 13,5 1,5<br />

Source: Economic Trends in the MENA Region 2000, d’après World Bank Development Indicators Report, 1999


Dans la région méditerranéenne, <strong>le</strong> chômage<br />

touche prioritairement <strong>le</strong>s jeunes. En Egypte,<br />

<strong>le</strong> chômage était de 10,8% en 1995 mais de<br />

25,5% pour <strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>s hommes agés<br />

de 15 à 20 ans et de 39,4% pour ceux qui<br />

ont entre 20 et 25 ans. Par ail<strong>le</strong>urs, parmi <strong>le</strong>s<br />

1,9 millions de chômeurs, 95,5% étaient à la<br />

recherche de <strong>le</strong>ur premier emploi, principa<strong>le</strong>ment<br />

des hommes et des femmes jeunes.<br />

Les estimations récentes montrent que ces<br />

biais existent toujours.<br />

Les gouvernements ont essayé de lutter<br />

contre <strong>le</strong> chômage des jeunes selon trois<br />

modalités. Ils ont garanti l’emploi des diplômés,<br />

mais cette me<strong>sur</strong>e est chère et a sapé la<br />

compétitivité des services publics. Ils ont distribué<br />

des crédits aux PME via différentes institutions<br />

tel que <strong>le</strong> Fond Social de<br />

Développement égyptien mais <strong>le</strong>s résultats<br />

ont été décevants car ces entreprises ont<br />

besoin pour se développer de compétences<br />

qui relèvent de la conception, de la gestion et<br />

du marketing. En conséquence, <strong>le</strong> taux de<br />

mortalité des entreprises nouvel<strong>le</strong>s a fortement<br />

augmenté. Enfin, ils ont offert des formations.<br />

Ce facteur est important, mais <strong>le</strong>s<br />

programmes de formation doivent toucher<br />

effectivement la population ciblée, répondre à<br />

une demande du marché et être développés<br />

en coordination plus étroite avec <strong>le</strong>s entreprises<br />

privées. Les politiques actives de l’emploi<br />

ont certainement un rô<strong>le</strong> à jouer, mais la<br />

-70-<br />

voie la plus efficace de réduction du chômage<br />

des jeunes est d’augmenter la demande<br />

d’emploi dans l’ensemb<strong>le</strong> de l’économie.<br />

c- Les secteurs porteurs en termes de création<br />

d’emplois<br />

Le secteur de la construction<br />

Comme cela a pu être observé dans d’autres<br />

pays, <strong>le</strong> nombre croissant de jeunes adultes<br />

dans la force de travail va de pair avec une<br />

hausse de la demande de construction de<br />

logements. Cette tendance structurel<strong>le</strong> peut<br />

être une solution permettant une diminution<br />

du chômage des jeunes peu ou pas qualifiés.<br />

Les premières données montrent qu’il existe<br />

un manque important de logements dans <strong>le</strong>s<br />

PPM depuis <strong>le</strong>s années 1970 dont souffrent<br />

principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s jeunes et <strong>le</strong>s plus<br />

pauvres. A eux seuls l’Algérie, l’Egypte, la<br />

Jordanie, <strong>le</strong> Maroc et la Tunisie, qui totalisent<br />

une population en âge de travail<strong>le</strong>r de 84 millions<br />

en 2000, ont besoin de 50,3 millions de<br />

logements alors que <strong>le</strong>ur stock actuel ne<br />

dépasse pas la moitié de ce chiffre.<br />

Or, <strong>le</strong> secteur du bâtiment représente 3% du<br />

PIB et 5% de l’emploi total dans ces pays.<br />

L’important besoin de logements constitue<br />

une source potentiel<strong>le</strong> de création d’emplois<br />

non négligeab<strong>le</strong>. La demande des ménages à<br />

niveau de revenu moyen ou bas n’a pas été<br />

Tab<strong>le</strong>au V.9 : Indicateurs de l’activité économique des jeunes<br />

Population des jeunes Jeunes actifs,<br />

en % du total<br />

1980 1995<br />

Variation annuel<strong>le</strong><br />

1990-1995 %<br />

% du<br />

% du<br />

Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Hommes Femmes Hommes Femmes<br />

Algeria 1869 1796 19,6 3020 2893 21 26 30 2,4 5,9<br />

Egypt 4608 4291 20,3 5982 5595 18,6 22 26 1,6 3,3<br />

Jordan 299 268 19,4 592 551 21,3 27 35 3,5 7,4<br />

Lebanon 263 281 20,4 303 298 20 24 36 0,8 2,7<br />

Morocco 1951 1990 20,3 2889 2778 21,4 27 33 1,7 2,5<br />

Syria 875 836 19,7 1493 1448 20,7 28 35 2,7 4,8<br />

Tunisia 702 669 21,3 927 886 20,2 25 36 1,1 1,9<br />

Turkey 4623 4351 20,2 6645 6317 21,3 28 31 2,7 3,3<br />

Gaza Strip 54 45 22 78 67 18,4 26 36 5,2 10,2<br />

La classe des “jeunes” comprend <strong>le</strong>s individus ages de 15 à 24 ans.<br />

Source: Youssef, 2000 in Economic Trends <strong>2002</strong>, op. cit., d’après UN 1998, op. cit..


Tab<strong>le</strong> V.10: Statistiques de logement pour quelques PPM, 2000<br />

q g p q q<br />

(En million de logements)<br />

satisfaite en partie parce que <strong>le</strong>s gouvernements<br />

de plusieurs pays de la région ont<br />

choisi d’investir dans d’autres domaines,<br />

notamment dans l’industrie. Dans certains<br />

pays, il existe une <strong>sur</strong>abondance des résidences<br />

de luxe mais une application peu<br />

rigoureuse des droits de propriété empêche<br />

l’utilisation des maisons et des terres comme<br />

garantie des prêts. L’Algérie et l’Egypte n’ont<br />

virtuel<strong>le</strong>ment pas de marché hypothécaire et<br />

celui-ci est très réduit au Maroc. La Jordanie<br />

est un cas particulier pour la région puisque<br />

<strong>le</strong> stock de prêts hypothécaire s’élève à 10%<br />

du PIB mais il reste très inférieur au niveau<br />

<strong>euro</strong>péen (30%) ou américain (60%).<br />

La migration<br />

Stock<br />

existant<br />

Population en<br />

âge de<br />

travail<strong>le</strong>r 1<br />

mios Taux de<br />

croissance<br />

(%)<br />

Stock de<br />

logement<br />

désiré 2<br />

La hausse du chômage dans <strong>le</strong>s PPM, renforcée<br />

par <strong>le</strong> retour des émigrés après la crise<br />

du Golfe et la baisse des cours du pétro<strong>le</strong>,<br />

Evolution de la construction désirée<br />

Remplacement 3 Réduction<br />

du déficit 4<br />

-71-<br />

Croissance<br />

de la<br />

population<br />

Total<br />

Nombre de<br />

nouvel<strong>le</strong>s<br />

constructions<br />

en moyenne<br />

Algérie 4,0 (1997) 18,2 (2,7) 10,9 0,1 0,1 0,3 0,5 0,1 (1995–97)<br />

Egypte 12,6 (1995) 38,7 (2,2) 23,2 0,3 0,3 0,5 1,1 0,2 (1986–92)<br />

Jordanie 0,6 (1996) 2,8 (2,5) 1,7 .. .. .. 0,1 ..<br />

Maroc 4,1 (1994) 18,0 (2,1) 10,8 0,1 0,1 0,2 0,4 0,1 (1995–97)<br />

Tunisie<br />

Total des cinq<br />

1,5 (1990) 6,2 (2,0) 3,7 .. .. 0,1 0,1 0,1 (1995–96)<br />

précédents<br />

PPM<br />

22,8 (..) 83,9 (..) 50,3 0,5 0,5 1,2 3,6 0,8 (..)<br />

France 28,2 (1996) 38,9 (0,2) 23,3 0,3 0,0 0,1 0,4 0,4 (1995–96)<br />

Italie 19,7 (1991) 39,2 (-0,6) 23,5 0,2 0,1 -0,1 0,2 0,2 (1993–94)<br />

Royaume-Uni 23,6 (1991) 38,2 (..) 22,9 0,2 0,0 0,0 0,2 0,2 (1995–96)<br />

Etats-Unis 102,3 (1990) 181,0 (0,7) 109,0 1,0 0,0 0,8 1,8 1,4 (1995–96)<br />

Total des quatre<br />

pays<br />

173,8 (..) 297,3 (0,4) 178,4 1,7 0,1 0,8 2,7 2,2<br />

industrialisés<br />

Source : Dhonte, P. et alii, 2000 in Economic Trends in the MENA Region, <strong>2002</strong> based on United Nations:<br />

ECE, Trends in Europe and North America, 1988/99; Compendium of Human Sett<strong>le</strong>ments Statistics,<br />

1995; Housing and Building Statistics for Europe and North America 1998/99; and staff estimates.<br />

1/ Population en âge de travail<strong>le</strong>r estimée pour l’année 2000et taux de croissance annuel moyen pour<br />

2000-2015 (Source: World Development Report database).<br />

2/ 60% de la population en âge de travail<strong>le</strong>r estimée en 2000.<br />

3/ 1/40 du stock existant dans <strong>le</strong>s PPM, 1% de celui des pays industrialisés.<br />

4/ Elimination de l’écart entre <strong>le</strong> stock actuel et desire <strong>sur</strong> une période de 30 ans selon une progression<br />

géométrique, aucune correction des erreurs n’a été faite.<br />

demeure une source de tensions socia<strong>le</strong>s<br />

importante.<br />

Le boom pétrolier a soutenu <strong>le</strong>s économies<br />

des PPM qui sont considérés comme <strong>le</strong>s pays<br />

<strong>le</strong>s plus dépendants de l’émigration à travers<br />

<strong>le</strong> monde (Wahba, 1996), du fait de l’amp<strong>le</strong>ur<br />

considérab<strong>le</strong> des transferts de revenu<br />

des émigrés. Ce mouvement aide aussi à<br />

détendre <strong>le</strong>s pressions <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés du<br />

travail en réduisant <strong>le</strong> nombre de chômeurs<br />

et en augmentant <strong>le</strong>s salaires réels. En 1993-<br />

1994, <strong>le</strong> montant des transferts de revenu<br />

des émigrés égyptiens (6 milliards de dollars<br />

US —EIU 2001) étaient 12 fois plus é<strong>le</strong>vé que<br />

celui des entrées d’IDE pour la même année<br />

(493 millions de dollar US—ERF Indicators<br />

2000). La Jordanie a perdu plus d’un tiers de<br />

sa force de travail dans <strong>le</strong>s années 1980<br />

essentiel<strong>le</strong>ment des travail<strong>le</strong>urs qualifiés<br />

(Kanaan, <strong>2002</strong>). Les transferts des émigrés


peuvent éga<strong>le</strong>ment alléger la pauvreté en<br />

Méditerranée (Wahba , 1996).<br />

Les politiques d’immigration des pays du<br />

Nord ont des effets considérab<strong>le</strong>s <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s flux<br />

de travail<strong>le</strong>urs venant du Sud. L’Union<br />

Européenne représente un marché du travail<br />

prometteur pour <strong>le</strong>s personnes voulant s’expatrier.<br />

Pour maintenir un <strong>rapport</strong> stab<strong>le</strong><br />

entre <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs et <strong>le</strong>s retraités, l’Union<br />

<strong>euro</strong>péenne devrait théoriquement importer<br />

16 millions de travail<strong>le</strong>urs par an pendant <strong>le</strong>s<br />

50 prochaines années. Dans <strong>le</strong> même temps,<br />

la force de travail dans <strong>le</strong>s PPM augmente<br />

annuel<strong>le</strong>ment de 5 millions de personnes.<br />

L’intégration <strong>euro</strong>-méditerranéenne nécessite<br />

de nouvel<strong>le</strong>s politiques de l’immigration qui<br />

faciliteraient <strong>le</strong>s déplacements des travail<strong>le</strong>urs<br />

qualifiés d’une rive à l’autre de la<br />

Méditerranée.<br />

d- Aspects institutionnels du fonctionnement<br />

des marchés du travail dans la région<br />

La croissance à long terme de la région<br />

dépend largement de la capacité des PPM à<br />

rendre <strong>le</strong>urs marchés du travail plus<br />

f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>s. Les rigidités sont principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong><br />

résultat de la prépondérance de l’emploi<br />

public et du rô<strong>le</strong> de l’Etat en tant que régulateur<br />

des marchés du travail (Said, 2001).<br />

La législation dans la région est assez rigide<br />

en ce qui concerne <strong>le</strong> licenciement des travail<strong>le</strong>urs<br />

temporaires. Son application est<br />

toutefois laxiste et <strong>le</strong>s entreprises ont mis<br />

en place des moyens de contourner <strong>le</strong>s lois.<br />

El<strong>le</strong> offre néanmoins des protections efficaces<br />

en période de stagnation de l’activité<br />

économique.<br />

L’existence d’un salaire minimum est rare<br />

dans <strong>le</strong>s PPM. Depuis <strong>le</strong> milieu des années<br />

1980, <strong>le</strong>s salaires réels déclinent dans la<br />

région, <strong>sur</strong>tout dans <strong>le</strong> secteur privé et pour<br />

<strong>le</strong>s femmes. En Egypte, <strong>le</strong>s salaires réels<br />

-72-<br />

dans <strong>le</strong>s entreprises publiques s’effondrent<br />

(perte de 30% de <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur entre <strong>le</strong> milieu<br />

des années 1980 et <strong>le</strong> milieu des années<br />

1990) et <strong>le</strong> mouvement est encore plus prononcé<br />

dans <strong>le</strong> secteur privé (baisse de 50%<br />

environ). Corollairement, <strong>le</strong>s niveaux de pauvreté<br />

grimpent.<br />

L’évolution des salaires réels et la faib<strong>le</strong> productivité<br />

sont en partie <strong>le</strong>s conséquences<br />

d’un manque de syndicalisation dans <strong>le</strong>s pays<br />

du Sud. Plusieurs études récentes ont montré<br />

l’existence d’une corrélation positive<br />

entre <strong>le</strong> degré de syndicalisation et la productivité<br />

ou la profitabilité (Posusney et El-<br />

Mikaway, <strong>2002</strong>). À l’exception de l’Egypte, où<br />

<strong>le</strong>s syndicats existants sont relativement<br />

timides, <strong>le</strong> taux de syndicalisation dans certains<br />

PPM est très bas. En Jordanie, au Maroc<br />

et en Tunisie, il s’établit à environ 10% de la<br />

force de travail. Un point positif est que la<br />

systématisation progressive des négociations<br />

entre employeurs et employés, qui résulte du<br />

désengagement de l’Etat en tant que régulateur<br />

du fonctionnement du marché du travail,<br />

nécessite <strong>le</strong> renforcement des syndicats et<br />

des représentations des travail<strong>le</strong>urs.<br />

La concurrence existant <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés<br />

internationaux de biens et de capitaux pousse<br />

<strong>le</strong>s pays de la Méditerranée à revoir <strong>le</strong><br />

mode de fonctionnement rigide de <strong>le</strong>urs marchés<br />

du travail. Plus spécifiquement, <strong>le</strong>s programmes<br />

d’ajustement structurel et <strong>le</strong>s<br />

me<strong>sur</strong>es de privatisation qui y sont liées ont<br />

déjà engendré une diminution -bien que<br />

<strong>le</strong>nte - de l’emploi public. Les PPM ont éga<strong>le</strong>ment<br />

revu <strong>le</strong>urs textes de loi comme ce fut <strong>le</strong><br />

cas pour l’Algérie et la Jordanie dans <strong>le</strong>s<br />

années 1990. La nouvel<strong>le</strong> législation du travail<br />

en Egypte, qui a récemment été présentée<br />

à l’Assemblée, devrait améliorer la compétitivité<br />

du travail et sa f<strong>le</strong>xibilité en simplifiant<br />

<strong>le</strong>s procédures de licenciement et<br />

garantissant <strong>le</strong> droit de grève.


En général, <strong>le</strong>s réformes du marché du travail<br />

doivent faire partie d’un ensemb<strong>le</strong> de<br />

réformes profondes visant à doper la croissance<br />

et à créer des emplois. Ces restructurations<br />

doivent inclure un régime de protection<br />

socia<strong>le</strong> efficace offrant un niveau minimum<br />

de couverture, en particulier en cas de<br />

chômage. Le système judiciaire doit éga<strong>le</strong>ment<br />

être capab<strong>le</strong> de résoudre <strong>le</strong>s conflits<br />

rapidement, alors que <strong>le</strong>s procédures léga<strong>le</strong>s<br />

sont lourdes dans la plupart des PPM et <strong>le</strong>s<br />

instances juridiques débordées.<br />

e- Le chômage dans quelques pays méditerranéens<br />

<strong>le</strong> cas de l’Egypte<br />

La hausse continue du chômage en Egypte a<br />

connu une accélération due au ra<strong>le</strong>ntissement<br />

de l’activité économique et au déclin de<br />

l’offre d’emploi des pays riches et notamment<br />

de ceux dotés d’une industrie pétrolière<br />

importante. Du fait de l’importance de<br />

l’emploi dans <strong>le</strong> secteur informel, <strong>le</strong> taux de<br />

chômage est diffici<strong>le</strong> à me<strong>sur</strong>er. Une estimation<br />

de 8% (1,5 millions de personnes) est<br />

cependant annoncée par <strong>le</strong> gouvernement<br />

contre 10% au début des années 1990. La<br />

baisse se serait produite <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s trois dernières<br />

années.<br />

Selon <strong>le</strong>s estimations officiel<strong>le</strong>s, la tail<strong>le</strong> de la<br />

force de travail a connu une montée en flèche<br />

de 2,7% par an, ce qui représente 733 000<br />

nouveaux entrants par an. Pour absorber<br />

cette offre supplémentaire et réduire <strong>le</strong> chômage<br />

de 10 000 personnes par an, l’économie<br />

doit pouvoir créer 833 000 nouveaux<br />

emplois par an, soit plus du doub<strong>le</strong> du<br />

nombre actuel (380 000).<br />

Pour alléger <strong>le</strong> problème du chômage, qui<br />

touche <strong>sur</strong>tout <strong>le</strong>s femmes, la croissance du<br />

PIB devrait être de 6-7% par an ce qui est<br />

-73-<br />

très loin de ce qui est actuel<strong>le</strong>ment enregistré<br />

soit 4,5%. Des me<strong>sur</strong>es d’incitations doivent<br />

être prises en faveur des industries<br />

intensives en main d’œuvre et la priorité doit<br />

être donnée aux petites et grandes entreprises<br />

du secteur privé.<br />

Le cas de la Syrie<br />

La Syrie a mis l’emploi au cœur de sa politique<br />

de réforme économique et espère créer<br />

quelques 440 000 emplois <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s cinq prochaines<br />

années pour un coût de 1 milliard de<br />

dollars US.<br />

La population a cru à un rythme de 3,3%<br />

pendant <strong>le</strong>s trois dernières années, soit la<br />

plus forte progression enregistrée au niveau<br />

mondial. A ce rythme, la population devrait<br />

donc passer de 16,4 millions en 1999 à 20<br />

millions en 2005. Comme dans <strong>le</strong>s autres<br />

pays en développement, la population est<br />

jeune (44,8% des Syriens ont moins de 14<br />

ans). En conséquence, la population en âge<br />

de travail<strong>le</strong>r devrait se monter à 4,7 millions<br />

de personnes et devrait augmenter de 3,5 à<br />

4% par an. 60% de la population en âge de<br />

travail<strong>le</strong>r vit dans <strong>le</strong>s zones urbaines.<br />

L’activité économique stagne. Le PIB s’est<br />

contracté de 1,5% en 1999 mais devrait<br />

croître de 3,5% en 2001 donc quasiment au<br />

même rythme que la population. Le chômage<br />

s’est cependant alourdi récemment. Les<br />

dernières estimations oscil<strong>le</strong>nt entre 8 et<br />

20% et la dernière enquête officiel<strong>le</strong> fait état<br />

d’un taux de chômage de 9,5% soit 432 000<br />

personnes et d’une hausse du chômage de<br />

150 000 personnes par an.<br />

Les jeunes sont très fortement touchés<br />

(42,4% des 14-24 ans en 1999) et plus particulièrement<br />

<strong>le</strong>s il<strong>le</strong>ttrés et <strong>le</strong>s moins formés.<br />

Ces catégories représentent 82,4% des<br />

chômeurs. Pas moins de 34% des travail<strong>le</strong>urs


sont employés dans <strong>le</strong> secteur informel tandis<br />

que 99 000 personnes, c’est-à-dire 25%<br />

de la population active, travaillaient moins de<br />

3 heures par jour en 1999.<br />

Pour réduire <strong>le</strong> chômage, la Syrie devra créer<br />

400 à 500 000 emplois par an et porter la<br />

croissance économique au-delà des 3,4%<br />

actuels, réformer <strong>le</strong>s lois concernant <strong>le</strong>s<br />

entreprises privées et encourager l’exportation.<br />

Le secteur du texti<strong>le</strong> est particulièrement<br />

prometteur.<br />

Le cas des territoires Pa<strong>le</strong>stiniens<br />

La population pa<strong>le</strong>stinienne en âge de travail<strong>le</strong>r<br />

a cru de 4,5% par an. El<strong>le</strong> est passée<br />

de 283 000 en 1995 à 770 000 en 2000 et<br />

compte beaucoup de jeunes (60% ont entre<br />

15 et 34 ans et 20,9% entre 35 et 44 ans).<br />

Le taux de participation augmente doucement<br />

(de 39% en 1995 à 42,5% en 2000).<br />

Le niveau d’étude est é<strong>le</strong>vé puisque 23,7%<br />

de la population active compte plus de 13 ans<br />

d’étude, 29,7% ont un cursus qui s’étend <strong>sur</strong><br />

10 à 12 ans et seu<strong>le</strong>ment 3,6% sont il<strong>le</strong>ttrés<br />

(Labor Force Survey, Pa<strong>le</strong>stinian Central<br />

Bureau of Statistics).<br />

Selon <strong>le</strong>s chiffres de juin 2000, 22,3% de la<br />

population travail<strong>le</strong> en Israël, dont 56%<br />

d’entre eux dans <strong>le</strong> secteur du bâtiment.<br />

Dans la Bande de Gaza, 22,3% de la main<br />

d’œuvre est absorbé par la construction, en<br />

provenance du secteur de l’agriculture qui ne<br />

représente plus que 13,4%. 14,4% des travail<strong>le</strong>urs<br />

officient dans <strong>le</strong> secteur manufacturier<br />

et <strong>le</strong> restant dans <strong>le</strong> commerce, <strong>le</strong> transport<br />

et <strong>le</strong>s services.<br />

Après <strong>le</strong> début de l’Intifada fin septembre<br />

2000, Israël a imposé un blocus économique<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s territoires Pa<strong>le</strong>stiniens et a limité <strong>le</strong>s<br />

déplacements des travail<strong>le</strong>urs. Les approvisionnements<br />

des industries en matériaux<br />

-74-<br />

bruts et autres intrants n’ont plus été as<strong>sur</strong>és,<br />

<strong>le</strong>s terres agrico<strong>le</strong>s ont été détruites et<br />

<strong>le</strong>s fermiers n’ont plus pû cultiver <strong>le</strong>urs<br />

champs. Le nombre de chômeurs a enregistré<br />

un pic à 316 000 au dernier trimestre<br />

2000 contre 170 000 en juin de la même<br />

année. Le taux de chômage est passé de<br />

8,8% à 36% et la situation ne devrait pas<br />

s’améliorer à court terme. En Israël, 13 000<br />

pa<strong>le</strong>stiniens ont perdu <strong>le</strong>ur emploi et des<br />

dizaines de milliers d’autres ont perdu <strong>le</strong><br />

poste qu’ils occupaient dans <strong>le</strong>s Territoires.<br />

Le cas de la Tunisie<br />

Le taux de chômage en Tunisie a diminué<br />

durant la dernière décennie et est resté<br />

stab<strong>le</strong> à 15,6% depuis 1994. Le chômage<br />

urbain s’accroît et touche de plus en plus de<br />

jeunes et de personnes qualifiées. La population<br />

en âge de travail<strong>le</strong>r augmente plus rapidement<br />

que la population tota<strong>le</strong> mais la fertilité<br />

diminue. Cette évolution est due à la<br />

participation croissante des femmes. Alors<br />

que la population active masculine augmente<br />

de moins de 2% par an, la population active<br />

féminine progresse de 3,4%.<br />

Le niveau d’éducation des travail<strong>le</strong>urs s’élève<br />

progressivement et <strong>le</strong>s 60% d’entre eux<br />

qui n’ont pas dépassé <strong>le</strong> niveau secondaire<br />

ont bénéficié de formations ou acquis des<br />

qualifications précises. Le pourcentage de<br />

femmes jeunes dotées d’un niveau d’éducation<br />

é<strong>le</strong>vé (niveau secondaire et plus) à la<br />

recherche de <strong>le</strong>ur premier emploi croît plus<br />

vite que celui des hommes. La part des<br />

jeunes ayant un niveau d’éducation supérieur<br />

à la recherche de <strong>le</strong>ur premier emploi<br />

était de 4,7% en 1999 contre 1,6% en 1994.<br />

La majeure partie des tunisiens qualifiés,<br />

soit 139 000 personnes <strong>sur</strong> 160 000, travail<strong>le</strong>nt<br />

dans <strong>le</strong> secteur des services, dans<br />

<strong>le</strong>s entreprises d’Etat ou <strong>le</strong> secteur public.<br />

Cependant, l’emploi public et agrico<strong>le</strong> se


éduisent au profit des secteurs des services<br />

et manufacturiers.<br />

Le fonctionnement du marché du travail<br />

tunisien est proche de celui de la France. Il<br />

existe un salaire minimum, des négociations<br />

col<strong>le</strong>ctives, une couverture socia<strong>le</strong> et de<br />

santé, des lois régissant l’embauche et <strong>le</strong><br />

licenciement. Ce dernier, qui nécessite des<br />

procédures comp<strong>le</strong>xes, se termine souvent<br />

devant la justice. Quand il est autorisé, <strong>le</strong>s<br />

entreprises doivent octroyer des dédommagements<br />

souvent importants. Alors que ces<br />

me<strong>sur</strong>es contraignantes de régulation protègent<br />

ceux qui travail<strong>le</strong>nt, el<strong>le</strong>s limitent <strong>le</strong>ur<br />

mobilité et alourdissent <strong>le</strong>s coûts d’embauche<br />

des nouveaux employés ce qui<br />

déprime <strong>le</strong> taux d’emploi. Cependant, <strong>le</strong><br />

marché du travail est beaucoup plus f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong><br />

qu’il n’y parait. La législation ne vaut que<br />

pour <strong>le</strong> secteur formel. Du fait de sa plus<br />

grande f<strong>le</strong>xibilité, <strong>le</strong> secteur informel attire<br />

une part importante et croissante de la force<br />

de travail. Malgré <strong>le</strong>s coûteuses procédures<br />

de fixation des salaires, <strong>le</strong>s salaires réels<br />

moyens ont tendance à fluctuer et ont parfois<br />

baissé. Les rigidités ont peut-être<br />

aggravé <strong>le</strong> chômage, mais cet effet est<br />

faib<strong>le</strong>. À long terme, la hausse des salaires<br />

et l’amélioration de la productivité ne semb<strong>le</strong>nt<br />

pas avoir non plus augmenté <strong>le</strong> chômage<br />

de façon permanente, ce que confirment<br />

<strong>le</strong>s données montrant que <strong>le</strong>s entreprises<br />

qui utilisent des technologies<br />

modernes emploient relativement plus de<br />

salariés et offrent des salaires relativement<br />

plus é<strong>le</strong>vés.<br />

f- La globalisation des marchés du travail<br />

La globalisation et l’amélioration de la mobilité<br />

des capitaux entre <strong>le</strong>s pays laisse à penser<br />

que la croissance économique dépend plus de<br />

l’efficacité d’un pays et du capital humain utilisé<br />

que des moyens dont dispose l’économie<br />

-75-<br />

domestique d’accumu<strong>le</strong>r du capital (Sa<strong>le</strong>hi-<br />

Isfahani, 2001).<br />

La globalisation fait peser plus de pression<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés du travail du Sud de la<br />

Méditerranée. El<strong>le</strong> mobilise l’innovation et la<br />

technologie qui sont toujours considérées<br />

comme des biens de consommation non<br />

reproductib<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s PPM. Le progrès<br />

technologique dévalorise <strong>le</strong> travail non qualifié<br />

et crée de nouveaux emplois intensifs en<br />

savoirs et modifie l’importance relative des<br />

facteurs de production ce qui engendre une<br />

perte de l’avantage comparatif de cette<br />

région.<br />

Un des éléments-clé de la libéralisation est<br />

la compétitivité du travail. Le Liban dispose<br />

d’une main d’œuvre très qualifiée qui s’appuie<br />

<strong>sur</strong> un grand nombre de diplômés du<br />

supérieur. Cependant, en l’absence d’un<br />

environnement macro-économique porteur<br />

et sans la mise en place des réformes institutionnel<strong>le</strong>s<br />

nécessaires, cette force ne peut<br />

être mobilisée dans des emplois productifs.<br />

En conséquence, beaucoup de nouveaux<br />

diplômés émigrent alors que <strong>le</strong> Liban est<br />

toujours marginalisé. En Egypte, l’industrie<br />

manufacturière intensive en travail peu<br />

qualifié (ce qui constituait son avantage<br />

comparatif depuis des décennies) ne <strong>sur</strong>vivra<br />

pas longtemps à l’internationalisation<br />

des technologies. Alors que la position de la<br />

Jordanie dans <strong>le</strong> processus de globalisation<br />

est relativement favorab<strong>le</strong>, son marché du<br />

travail est toujours déficient et nécessite<br />

qu’interviennent des changements radicaux<br />

dans <strong>le</strong>s prochaines années. Quant à la<br />

Syrie, el<strong>le</strong> est confrontée à un défi majeur<br />

puisqu’el<strong>le</strong> a été classée par la ESCWA<br />

comme <strong>le</strong> pays <strong>le</strong> moins bien préparé à l’ouverture<br />

du fait de la rigidité de son marché<br />

de l’emploi, de son système légal peu<br />

attractif pour <strong>le</strong>s investisseurs étrangers et<br />

de la forte corruption [32].


En conclusion, il est évident que l’internationalisation<br />

de l’économie ne résoudra pas <strong>le</strong>s<br />

déséquilibres actuels des marchés du travail<br />

de la région. S’ils n’évoluent pas, il faut s’attendre<br />

à ce que <strong>le</strong>s marchés du travail soient<br />

affectés négativement pendant la période de<br />

transition entre une croissance horizonta<strong>le</strong><br />

de la production et un développement soutenab<strong>le</strong><br />

influencé par l’internationalisation. Il<br />

est important que <strong>le</strong>s pays de la région améliorent<br />

la qualité du travail grâce à des investissements<br />

dans des programmes de formation<br />

du capital humain et d’éducation. Ces<br />

réformes sont nécessaires mais non suffisantes<br />

en l’absence d’une demande croissante<br />

de travail qui peut être générée par un<br />

système qui favorise l’épargne et <strong>le</strong>s investissements<br />

domestiques et étrangers.<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, un autre élément de distorsion du<br />

fonctionnement des marchés du travail est <strong>le</strong><br />

manque d’informations <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché en<br />

termes de demande d’emploi, de chômage,<br />

de propositions d’emploi, de besoins de compétences<br />

et de salaire. Créer des projets éducatifs<br />

qui répondent aux manques du marché<br />

du travail en encourageant <strong>le</strong>s étudiants à<br />

entrer dans des filières éducatives spécifiques<br />

aurait un rô<strong>le</strong> clé en favorisant l’emploi des<br />

jeunes diplômés et en apportant à l’économie<br />

ce qu’il lui faut pour se développer.<br />

Les économistes de Femise recommandent<br />

donc :<br />

√ que l’emploi soit placé au centre des<br />

politiques macro-économiques (Radwan,<br />

<strong>2002</strong>) ;<br />

√ que des efforts croissants doivent être<br />

faits pour privatiser et rationaliser l’emploi<br />

dans <strong>le</strong> secteur public, car il ne fait aucun<br />

doute que, de par sa tail<strong>le</strong> prédominante<br />

(40 à 60% du PIB et de l’emploi dans <strong>le</strong>s<br />

PPM), <strong>le</strong> secteur public « non-productif »<br />

évince encore <strong>le</strong> secteur privé ;<br />

-76-<br />

√ que <strong>le</strong> secteur privé, du fait de sa capacité<br />

à absorber <strong>le</strong>s demandeurs d’emploi,<br />

peut être un <strong>le</strong>vier efficace pour<br />

améliorer <strong>le</strong>s perspectives de croissance<br />

économique à long terme et la productivité.<br />

Afin de rendre cette transition (du<br />

public au privé) aussi soup<strong>le</strong> que possib<strong>le</strong>,<br />

l’environnement opérationnel du<br />

secteur privé doit être amélioré. Les ressources<br />

doivent être affectées dans <strong>le</strong>s<br />

secteurs créateurs d’emplois, tels que la<br />

construction et <strong>le</strong>s PME. Le gouvernement<br />

doit encourager ce processus en<br />

promulguant des lois de fonctionnement<br />

du marché du travail favorab<strong>le</strong>s à l’emploi,<br />

en réformant <strong>le</strong> cadre légal, en<br />

garantissant que soient respectés la<br />

notion de contrat et <strong>le</strong>s droits de propriété,<br />

en éliminant la corruption. Autant<br />

de me<strong>sur</strong>es qui faciliteront la transition ;<br />

√ Enfin, qu’il faut adopter une réforme<br />

socia<strong>le</strong> qui fasse intervenir <strong>le</strong>s pauvres<br />

non simp<strong>le</strong>ment comme une cib<strong>le</strong> mais<br />

éga<strong>le</strong>ment comme une force permettant<br />

d’instaurer des modes de croissance et<br />

de développement soutenab<strong>le</strong>s.La<br />

vague des réformes pourrait anticiper <strong>le</strong><br />

jeu des processus multiplicateurs de<br />

création d’emplois et devraient inclure -<br />

en plus des subventions des gouvernements<br />

aux cotisations aux as<strong>sur</strong>ances<br />

socia<strong>le</strong>s - un programme de modernisation<br />

des PME comparab<strong>le</strong> à celui mis en<br />

place pour <strong>le</strong>s entreprises de tail<strong>le</strong> plus<br />

importante (Handoussa, <strong>2002</strong>).<br />

VI- Le Rô<strong>le</strong> de l’Etat<br />

A- Présentation généra<strong>le</strong> des orientations<br />

de politique économique dans <strong>le</strong>s<br />

PPM<br />

Depuis la fin des années 1950, <strong>le</strong>s gouvernements<br />

des PPM ont mené une politique économique<br />

autocentrée, fondée <strong>sur</strong> <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong>


des secteurs stratégiques de l’économie et<br />

l’industrialisation par substitution des importations.<br />

Les gouvernements étaient réticents<br />

à ouvrir <strong>le</strong>urs économies respectives aux<br />

investissements privés et aux IDE. Le secteur<br />

public était l’acteur principal dans des<br />

domaines tels que l’industrie manufacturière,<br />

<strong>le</strong>s institutions financières, <strong>le</strong>s infrastructures<br />

et, dans une moindre me<strong>sur</strong>e, <strong>le</strong>s services.<br />

En dehors de la multiplication des entreprises<br />

publiques, l’Etat a favorisé <strong>le</strong> développement<br />

d’un secteur « formel » relativement autonome<br />

et l’a protégé de la compétition interne et<br />

externe. L’application d’importantes barrières<br />

aux échanges, de rég<strong>le</strong>mentations des investissements<br />

restrictives et de taux d'intérêt<br />

é<strong>le</strong>vés ont généré un fort degré de concentration<br />

des marchés. Dans la plupart des<br />

PPM, un secteur informel est apparu pour<br />

échapper au chômage et à la pauvreté.<br />

Au début des années 1980, la fragilité de<br />

cette croissance tirée par l’Etat s’est traduite<br />

par des taux de croissance stagnants, voire<br />

négatifs, des taux de chômage é<strong>le</strong>vés, des<br />

déficits budgétaires abyssaux (atteignant<br />

20% du PIB dans des pays comme l’Egypte)<br />

et des niveaux de pauvreté inquiétants. Les<br />

économies souffraient d’une productivité<br />

faib<strong>le</strong> due en grande partie à un secteur<br />

public inefficace et hypertrophié, à la détention<br />

des banques par <strong>le</strong> secteur public, à l’in-<br />

-77-<br />

suffisance du développement des marchés<br />

financiers et à un secteur privé dont la croissance<br />

était entravée, notamment, par un<br />

accès limité à l’investissement privé.<br />

La mauvaise gestion des investissements du<br />

secteur public a débouché <strong>sur</strong> des performances<br />

très moyennes dans beaucoup de<br />

PPM. Une étude comparative des compagnies<br />

industriel<strong>le</strong>s jordaniennes montre que cel<strong>le</strong>s<br />

où la participation de l’Etat est inférieure à<br />

15% ont une productivité, une croissance<br />

des ventes et une profitabilité supérieures<br />

aux entreprises où cette part est plus forte.<br />

Une enquête récente en Tunisie, portant <strong>sur</strong><br />

40 entreprises, souligne l’existence d’une<br />

augmentation significative de <strong>le</strong>urs ventes,<br />

de <strong>le</strong>urs exportations et de <strong>le</strong>ur profitabilité<br />

suite à <strong>le</strong>ur privatisation. Pourtant, <strong>le</strong>s politiques<br />

favorisent encore <strong>le</strong> secteur public.<br />

Dans ce même pays, <strong>le</strong> total des transferts<br />

et des subventions aux entreprises publiques<br />

était de 312 millions de dinars en 1993 et de<br />

375 millions en 1998, soit environ 2% du<br />

PIB. Au Maroc, <strong>le</strong>s 14 entreprises publiques<br />

<strong>le</strong>s plus importantes ont perdu l’équiva<strong>le</strong>nt<br />

de 2,1% du PIB au début des années 1990.<br />

B- Les gouvernements et <strong>le</strong>s réformes<br />

Les gouvernements des PPM ont répondu à<br />

<strong>le</strong>urs problèmes par une série de réformes.<br />

Tab<strong>le</strong>au VI.1. : La contribution de l’investissement privé et public dans <strong>le</strong> PIB<br />

(% du PIB)<br />

Algérie Égypte Jordan Liban Maroc Tunisie<br />

Privé Public Privé Public Privé Public Privé Public Privé Public Privé Public<br />

1990 17.6 8.2 16.7 10.2 18.8 7.2 16.1 1.7 16.7 7.3 19.7 11.0<br />

1991 19.0 6.1 13.1 9.2 16.9 6.9 15.4 3.9 16.0 6.2 19.9 10.2<br />

1992 19.4 6.8 10.5 8.5 22.9 7.1 23.5 1.5 15.3 7.1 20.3 12.0<br />

1993 18.4 8.7 9.2 7.1 28.5 5.8 25.7 3.4 14.9 7.9 12.8 15.3<br />

1994 21.0 7.9 10.5 6.1 27.4 5.6 23.1 9.3 14.0 6.7 13.1 13.7<br />

1995 22.1 7.4 10.7 5.5 24.3 5.9 23.6 9.4 14.5 7.0 11.9 12.3<br />

1996 20.4 6.9 10.5 5.5 24.7 6.0 21.6 8.5 13.0 6.5 11.4 11.8<br />

1997 19.6 7.4 12.1 5.6 24.6 4.7 21.2 5.5 14.6 6.1 12.1 12.4<br />

1998 Na na 14.9 7.2 na na na na 16.3 5.7 12.8 12.3<br />

Source: World Bank Development Indicators, 2001


La révision des politiques macro-économiques<br />

s’est fondée <strong>sur</strong> la réduction des déficits<br />

publics et des dépenses. Un deuxième<br />

vo<strong>le</strong>t important a consisté à privilégier des<br />

politiques de libéralisation des échanges et<br />

des investissements afin de créer, à terme,<br />

un environnement attractif pour <strong>le</strong>s investisseurs<br />

étrangers. Les réformes se sont éga<strong>le</strong>ment<br />

étendues à l’acquisition de compétences,<br />

au développement des ressources<br />

humaines, à l’assainissement de la gestion<br />

financière, à la protection de l’environnement,<br />

au transfert de technologies, à la<br />

décentralisation.<br />

Les résultats des privatisation dans la région<br />

En dehors de l’Algérie, <strong>le</strong>s gouvernements<br />

des PPM ont impulsé un processus de libéralisation<br />

en vendant <strong>le</strong>s entreprises publiques<br />

au secteur privé et en réduisant <strong>le</strong>urs interventions<br />

dans <strong>le</strong> secteur manufacturier. La<br />

participation du secteur privé dans <strong>le</strong>s projets<br />

de construction et de gestion des infrastructures<br />

a été permise, y compris dans<br />

des domaines traditionnel<strong>le</strong>ment contrôlés<br />

par <strong>le</strong>s pouvoirs publics tels que l’eau, l’é<strong>le</strong>ctricité,<br />

<strong>le</strong> transport et <strong>le</strong>s télécommunications.<br />

Cette évolution est visib<strong>le</strong> en particulier<br />

en Egypte, au Maroc, en Tunisie et en<br />

Jordanie.<br />

Malgré ces efforts, la participation du secteur<br />

privé à l’économie est toujours insuffisante<br />

(tab<strong>le</strong>au 2). Le chômage persiste et la capacité<br />

des PPM à s’intégrer dans l’économie<br />

mondia<strong>le</strong> dépend encore de nombreux défis<br />

qui restent à re<strong>le</strong>ver. On estime que <strong>le</strong>s pays<br />

partenaires devront investir plus de 370 milliards<br />

de dollars US dans <strong>le</strong>s infrastructures.<br />

Entre 1997 et 2006, d’après la Banque<br />

Mondia<strong>le</strong>, 85% de ce montant pourra être<br />

financé par <strong>le</strong>s agences gouvernementa<strong>le</strong>s et<br />

<strong>le</strong>s aides internationa<strong>le</strong>s. Il reste de 45 à 60<br />

-78-<br />

milliards de dollars qui doivent provenir du<br />

secteur privé (ERF Trends, 2000).<br />

Le mouvement des privatisations dans la<br />

région du Sud de la Méditerranée est considéré<br />

comme <strong>le</strong>nt comparativement aux standards<br />

internationaux. La plupart des gouvernements<br />

ont pour politique de moderniser <strong>le</strong>s<br />

entreprises avant <strong>le</strong>ur privatisation pour <strong>le</strong>s<br />

rendre viab<strong>le</strong>s. Certains pays (<strong>le</strong> Maroc, la<br />

Tunisie, l’Egypte et la Jordanie) ont mis en<br />

place des programmes de restructuration<br />

industriel<strong>le</strong> qui prévoient explicitement de<br />

sé<strong>le</strong>ctionner <strong>le</strong>s gagnants. Les gouvernements<br />

ont éga<strong>le</strong>ment retenu des acheteurs<br />

prêts à apporter des fonds supplémentaires,<br />

des transferts de technologie, à préserver<br />

l’emploi et à mettre en place une gestion<br />

f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>.<br />

Ces politiques conservatrices ont souvent<br />

réussi à récolter un consensus national et à<br />

éviter une réaction fortement négative de la<br />

population mais au prix d’une avancée <strong>le</strong>nte<br />

des privatisations, tandis que d’autres économies<br />

émergentes ont été capab<strong>le</strong>s de privatiser<br />

une part plus importante des entreprises<br />

publiques ces dernières années. De ce fait,<br />

<strong>le</strong>s entreprises publiques dominent toujours<br />

l’économie plus largement dans <strong>le</strong>s PPM que<br />

dans <strong>le</strong>s autres pays à revenu moyen ou bas<br />

dans <strong>le</strong> monde.<br />

Les privatisations ont eu des effets positifs<br />

<strong>sur</strong> la réduction des déficits budgétaires et<br />

<strong>sur</strong> la qualité des firmes. Ces me<strong>sur</strong>es ont eu<br />

à la fois des conséquences négatives et des<br />

retombées bénéfiques qui ont conduit à<br />

repenser <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de l’Etat. Par exemp<strong>le</strong>, alors<br />

que la politique de privatisation en Egypte<br />

devait aider à réduire la tail<strong>le</strong> de la bureaucratie,<br />

<strong>le</strong> problème du chômage et la peur de<br />

possib<strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s sociaux ont amené <strong>le</strong> gouvernement<br />

à promettre plus d’emplois et une<br />

revalorisation des salaires dans <strong>le</strong> secteur


public. Ainsi, <strong>le</strong> gouvernement égyptien s’est<br />

engagé à créer 150 000 nouveaux emplois<br />

dans <strong>le</strong> secteur public en 2000/2001. Les<br />

conséquences socia<strong>le</strong>s de la pauvreté et du<br />

chômage ont éga<strong>le</strong>ment été prises en compte<br />

dans la politique de réforme dans des pays<br />

comme la Jordanie.<br />

C- Les incitations à l’investissement<br />

Pour encourager l’investissement privé, <strong>le</strong>s<br />

gouvernements ont commencé à modifier<br />

<strong>le</strong>ur rô<strong>le</strong> économique, passant d’acteurs à<br />

arbitres (encadré VI.1.). Ils ont éga<strong>le</strong>ment<br />

entamé l’élimination des différents gou<strong>le</strong>ts<br />

qui entravent l’investissement privé, <strong>sur</strong>tout<br />

pour <strong>le</strong>s PME et autres entreprises du secteur<br />

informel longtemps négligées. Certains pays<br />

tels que l’Egypte, la Tunisie, <strong>le</strong> Maroc ou la<br />

Jordanie ont répondu au défi du désengagement<br />

de l’Etat en mettant en place des programmes<br />

de modernisation de l’industrie.<br />

-79-<br />

Des politiques économiques saines, comprenant<br />

la stabilité des changes, des politiques<br />

monétaires restrictives et des déficits budgétaires<br />

faib<strong>le</strong>s, sont nécessaires pour attirer<br />

<strong>le</strong>s investissements étrangers et nationaux.<br />

Le fait que <strong>le</strong>s gouvernements aient retardé<br />

ce type de me<strong>sur</strong>e a encouragé la fuite des<br />

capitaux. Mais, un environnement macroéconomique<br />

sain n’est pas la seu<strong>le</strong> condition<br />

au retour des investissements étrangers. Les<br />

études montrent systématiquement que <strong>le</strong>s<br />

me<strong>sur</strong>es incitatives ne jouent pas un rô<strong>le</strong><br />

significatif dans ce processus, à la différence<br />

d’autres facteurs. Ceux-ci comprennent la<br />

qualité des infrastructures, la tail<strong>le</strong> et <strong>le</strong> taux<br />

de croissance du marché domestique, un<br />

cadre législatif favorab<strong>le</strong>, la stabilité macroéconomique<br />

et <strong>le</strong> coût et la qualité du travail.<br />

Les bénéfices induits par <strong>le</strong>s IDE sont plus<br />

importants dans <strong>le</strong>s pays dotés d’un capital<br />

humain bien développé, des services d’infrastructure<br />

efficaces, une gouvernance non<br />

Tab<strong>le</strong>au VI.2. : Parts de l’investissement privé et public dans l’investissement total<br />

Investissement<br />

privé<br />

% de croissance des<br />

investissements fixes<br />

domestiques<br />

FDI<br />

% de croissance<br />

des investissements<br />

domestiques<br />

1980 1998 1980 1999<br />

Algérie 67,4 .. 2,1 0,1<br />

Égypte 30,1 67,5 8,7 5,2<br />

Jordan 51,3 .. 2,3 9,4<br />

Liban .. .. .. 4,2<br />

Maroc .. 70,7 2,0 0,0<br />

Syrie 36,1 .. 0,0 1,6<br />

Tunisie 46,9 51,2 9,1 6,3<br />

Turquie 45,6 .. 0,1 1,8<br />

Monde 74,7 76,0 2,4 10,2<br />

Faib<strong>le</strong>s revenus 53,1 53,7 0,0 3,0<br />

Revenus moyens .. 74,8 1,0 14,0<br />

Revenus moyens, tranche inférieure .. .. 1,2 9,7<br />

Revenus moyens, tranche supérieure .. 77,9 0,9 17,8<br />

Revenus faib<strong>le</strong>s et moyens .. 66,9 0,8 12,4<br />

Asie de l'Est et Pacifique 50,5 50,2 1,1 9,6<br />

Asie Centra<strong>le</strong> et Europe .. .. .. 11,6<br />

Amérique Latine et Caraïbes 70,0 79,8 3,2 22,3<br />

MENA .. .. -3,1 0,8<br />

Source: World Bank Development Indicators, 1997 and 2001


corrompue et des institutions fortes (Banque<br />

Mondia<strong>le</strong>, <strong>2002</strong>).<br />

D- Propositions pour un nouveau rô<strong>le</strong> de<br />

l’Etat<br />

Bien que <strong>le</strong>s réformes entreprises soient<br />

considérab<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>ur pas apparaît encore <strong>le</strong>nt.<br />

Un environnement économique approprié<br />

devrait encourager <strong>le</strong>s investissements privés<br />

et renforcer <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> du secteur privé informel<br />

jusque-là négligé. Les gouvernements<br />

doivent accélérer <strong>le</strong>ur désengagement des<br />

activités productives et éliminer <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>ts<br />

d’étrang<strong>le</strong>ment qui empêchent <strong>le</strong> bon fonctionnement<br />

de l’économie.<br />

Les privatisations peuvent constituer un bon<br />

moyen d’atteindre ces objectifs. Pour <strong>le</strong>s<br />

accélérer, <strong>le</strong>s gouvernements des PPM doivent<br />

prendre un certain nombre de me<strong>sur</strong>es :<br />

i) centraliser <strong>le</strong>s activités au sein d’une<br />

unique agence des privatisations, ii) lancer<br />

une campagne de promotion, iii) recourir aux<br />

conseil<strong>le</strong>rs en investissement et autres<br />

-80-<br />

experts pour gérer la vente de chaque entreprise,<br />

et iv) récompenser <strong>le</strong>s gestionnaires<br />

après une vente réussie. Les gouvernements<br />

doivent adopter des nouvel<strong>le</strong>s approches de<br />

la restructuration.<br />

Les États doivent poursuivre <strong>le</strong>ur gestion<br />

macro-économique prudente. Ils doivent<br />

éga<strong>le</strong>ment instaurer plus de concurrence,<br />

mettre en place des cadres légaux plus<br />

justes, plus transparents et plus applicab<strong>le</strong>s,<br />

offrir un accès plus faci<strong>le</strong> aux moyens de<br />

financements et autres ressources pour <strong>le</strong>s<br />

PME et moderniser <strong>le</strong>s infrastructures pour<br />

atteindre un niveau qui satisfasse <strong>le</strong>s standards<br />

internationaux.<br />

Le climat des affaires a besoin d’être amélioré.<br />

Un accès faci<strong>le</strong> au travail qualifié et aux<br />

ressources financières, technologiques et<br />

autres est nécessaire. Le secteur privé doit<br />

disposer de droits de propriété bien définis,<br />

d’un respect réel et clair des obligations<br />

contractuel<strong>le</strong>s et d’un système efficace de<br />

résolution des conflits. Il faut des infrastruc-<br />

Encadré VI.1. : Un scénario pour <strong>le</strong> nouveau rô<strong>le</strong> de l’Etat<br />

A l’entame d’un nouveau millénaire, la mise en place d’un nouveau cadre de progrès social et économique nécessite la<br />

redéfinition du rô<strong>le</strong> de l’Etat, fondée <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s principes de participation et de consensus de tous <strong>le</strong>s segments de la société<br />

civi<strong>le</strong>.<br />

√ L’Etat doit encourager l’innovation, la restructuration et la modernisation de l’organisation des firmes. Il est clair<br />

qu’un pays peut atteindre des taux de croissance et de productivité supérieurs à ceux de ses partenaires commerciaux<br />

sans être un innovateur de première ligne s’il bénéficie d’un mode d’organisation qui permet une intégration<br />

efficace de l’utilisation des nouvel<strong>le</strong>s technologies.<br />

√ L’Etat doit employer un indicateur de niveau des coûts de transaction pour évaluer, piloter et accroître la qualité des<br />

services administratifs. L’importance des coûts de transaction et d’information dépend du degré d’intervention de la<br />

bureaucratie. Il faut donc modifier l’attitude des agents de l’État pour que, de régulateurs, ils deviennent facilitateurs<br />

dans <strong>le</strong> cadre de règ<strong>le</strong>s claires qui laisse peu de place à la discrétion et à la discrimination.<br />

√ Ce nouveau positionnement idéologique orienté vers <strong>le</strong> marché doit se traduire par un nouveau contrat social et politique<br />

qui révise <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de l’Etat et de la société et as<strong>sur</strong>e de nouvel<strong>le</strong>s formes de protection socia<strong>le</strong> et de participation.<br />

Il est évident que la décentralisation, si el<strong>le</strong> est assortie d’une réel<strong>le</strong> représentativité, conduit à plus d’équité<br />

et d’efficacité.<br />

√ La fonction de redistribution de l’Etat revêt une importance particulière quand <strong>le</strong>s citoyens et <strong>le</strong>s entreprises perdent<br />

<strong>le</strong>s anciennes formes de soutien (garantie de l’emploi, protection des marchés) et ont besoin de nouveaux<br />

modes de protection socia<strong>le</strong> (as<strong>sur</strong>ances socia<strong>le</strong>s et de santé, mise en place par l’Etat de fi<strong>le</strong>ts de sécurité) et de<br />

programmes de promotion de l’esprit d’entreprise.<br />

√ L’Etat doit utiliser son pouvoir de régulation pour garantir des marchés concurrentiels et protéger <strong>le</strong>s intérêts des<br />

consommateurs et des travail<strong>le</strong>urs. Il ne doit pas tolérer que subsistent des éléments de monopo<strong>le</strong> (règ<strong>le</strong>s d’entrée<br />

restrictives, monopo<strong>le</strong> de licence, etc.). De même, l’Etat doit se garder de trop intervenir dans l’économie (contrô<strong>le</strong>s<br />

excessifs et multiplicité des lois et procédures qui contraignent l’entrée et la sortie d’un marché, l’importation et l’exportation,<br />

<strong>le</strong> recrutement et <strong>le</strong> licenciement).<br />

√ L’Etat doit offrir des incitations qui permettent <strong>le</strong> développement du secteur des micro-entreprises - formel<strong>le</strong>s ou non<br />

- pour qu’el<strong>le</strong>s entrent en concurrence, s’étendent et accroissent <strong>le</strong>ur productivité et <strong>le</strong>ur revenu. Un cadre législatif<br />

simplifié, une assistance technique <strong>sur</strong>-me<strong>sur</strong>e, des encouragements à la constitution de groupes et au renforcement<br />

des liens avec des firmes plus importantes, l’accès à des infrastructures socia<strong>le</strong>s, physiques et de logistique sont<br />

autant d’éléments dont une meil<strong>le</strong>ure maîtrise permettra d’atteindre un doub<strong>le</strong> objectif de croissance et d’équité.<br />

Source: ERF Trends, 2000


tures matériel<strong>le</strong>s et institutionnel<strong>le</strong>s fiab<strong>le</strong>s<br />

pour fluidifier <strong>le</strong>s échanges et l’accès aux<br />

technologies.<br />

VII- L’éducation et la formation, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong><br />

des femmes<br />

Pour accélérer <strong>le</strong> pas, <strong>le</strong>s pays partenaires<br />

doivent re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s défis internes qui <strong>le</strong>ur permettront<br />

de s’insérer dans une nouvel<strong>le</strong><br />

révolution industriel<strong>le</strong>, la révolution du savoir<br />

et de l’information, qui a pour propriété un<br />

rythme de changement accéléré. S’insérer<br />

dans cette économie de la connaissance est<br />

sans doute <strong>le</strong> moyen de prendre des raccourcis<br />

avec l’histoire. Ne pas <strong>le</strong> faire c’est peutêtre<br />

prendre un retard encore plus grand que<br />

lors de la précédente révolution industriel<strong>le</strong>,<br />

et c’est peut-être même menacer des caractères<br />

civilisationnels fondamentaux.<br />

Pour saisir cette chance, <strong>le</strong>s gouvernements<br />

des pays partenaires devront jouer un rô<strong>le</strong><br />

nouveau, de façon à exploiter rapidement <strong>le</strong>s<br />

opportunités offertes et devenir <strong>le</strong>s architectes<br />

d’institutions et <strong>le</strong>s pourvoyeurs d’incitations<br />

permettant de promouvoir et régu<strong>le</strong>r des économies<br />

fondées <strong>sur</strong> l’acquisition, la production<br />

et la diffusion de connaissances (cf. Jean-Eric<br />

Aubert et Jean-Louis Reiffers, <strong>2002</strong>).<br />

A- Pour un nouveau processus de croissance<br />

tiré par <strong>le</strong> capital humain, l’innovation<br />

et l’apprentissage<br />

La connaissance, l’innovation, la transformation<br />

du capital humain, de l’organisation, ont<br />

toujours été des phénomènes au cœur des<br />

révolutions industriel<strong>le</strong>s. Il n’y a donc rien de<br />

nouveau à solliciter la connaissance comme<br />

facteur permettant de modifier en profondeur<br />

<strong>le</strong>s conditions de la croissance. Ce qui est<br />

nouveau, c’est que <strong>le</strong> processus de croissance<br />

actuel a des caractéristiques d’auto-entretien<br />

qui en font un phénomène spécifique. De<br />

-81-<br />

fait, <strong>le</strong> processus de croissance dans une économie<br />

de la connaissance, tel qu’il peut être<br />

observé dans <strong>le</strong>s économies développées,<br />

sollicite à peu près toutes <strong>le</strong>s exceptions à<br />

l’analyse économique traditionnel<strong>le</strong> :<br />

√ il fonctionne par apprentissage ce qui<br />

permet de développer de façon endogène<br />

la ressource, et qui implique que <strong>le</strong><br />

stock de connaissances est moins important<br />

que son taux de renouvel<strong>le</strong>ment ;<br />

√ il génère des externalités et produit des<br />

rendements croissants ;<br />

√ <strong>le</strong>s asymétries d’informations dominent<br />

<strong>le</strong> fonctionnement des marchés ;<br />

√ il utilise une ressource, la connaissance,<br />

à priori illimitée et renouvelab<strong>le</strong> (ce qui<br />

éloigne du paradigme de la rareté), dont<br />

la va<strong>le</strong>ur est diffici<strong>le</strong> à évaluer (<strong>le</strong>s<br />

connaissances tacites sont aussi importantes<br />

que <strong>le</strong>s connaissances formel<strong>le</strong>s),<br />

la propriété problématique (il s’agit d’un<br />

bien non exclusif), dont l’utilisation par<br />

l’un ne limite pas l’utilisation par l’autre<br />

(bien non-rival) et qui peut être plus ou<br />

moins rattaché à une personne physique<br />

selon son degré de codification.<br />

Ce sont ces particularités qui ont conduit à<br />

retenir une nouvel<strong>le</strong> variété d’économie, où<br />

la ressource stratégique la plus importante<br />

est la connaissance et où <strong>le</strong> processus central<br />

est l’apprentissage. Cette “économie fondée<br />

<strong>sur</strong> la connaissance” (EFC) correspond donc<br />

à une organisation de l’économie particulière<br />

qui produit un mode de croissance qui utilise<br />

de façon efficace un stock de connaissances<br />

(formel<strong>le</strong>s et tacites), qui permet d’en produire<br />

de nouvel<strong>le</strong>s de façon continue, et qui<br />

sait <strong>le</strong>s codifier et <strong>le</strong>s distribuer.<br />

Vue de façon plus sectoriel<strong>le</strong>, cette économie<br />

développe <strong>le</strong>s industries de hautes technologies,<br />

en particulier <strong>le</strong>s TIC, et <strong>le</strong>s services qui<br />

deviennent <strong>le</strong>s principaux créateurs d’em-


plois. Le rô<strong>le</strong> du capital tangib<strong>le</strong> diminue au<br />

profit de celui du capital intangib<strong>le</strong> constitué<br />

sous forme d’éducation et de formation de la<br />

force de travail, des connaissances appliquées<br />

acquises grâce à la R&D et des modifications<br />

des structures et pratiques organisationnel<strong>le</strong>s<br />

: structures manageria<strong>le</strong>s plus<br />

décentralisées fonctionnant en réseaux, systèmes<br />

d’information, processus de contrô<strong>le</strong>,<br />

marketing, interfaces permettant <strong>le</strong> lien<br />

entre <strong>le</strong>s usagers et <strong>le</strong>s clients, nouvel<strong>le</strong>s<br />

formes de régulation, etc.<br />

L’émergence et, désormais, l’installation de<br />

l’économie fondée <strong>sur</strong> la connaissance dans<br />

<strong>le</strong>s pays de l’OCDE, sont donc <strong>le</strong> résultat<br />

d’une avancée en ligne de tout un dispositif<br />

éducatif, scientifique, technologique et productif,<br />

se déroulant dans un cadre structuré<br />

où chaque acteur a sa place tout en développant<br />

des interactions (souvent encore<br />

insuffisamment nombreuses) avec <strong>le</strong>s<br />

autres. Ce que montre, notamment, l’expérience<br />

accumulée, c’est que l’économie fondée<br />

<strong>sur</strong> la connaissance résulte de la consolidation<br />

mutuel<strong>le</strong> entre, d’une part, <strong>le</strong> développement<br />

d’activités intensives en connaissances,<br />

et, d’autre part, la diffusion des<br />

technologies de l’information. Cette consolidation<br />

mutuel<strong>le</strong> implique, dans la sphère<br />

productive, un nouveau modè<strong>le</strong> d’organisation<br />

qui va dépendre des caractéristiques<br />

propres de l’économie considérée. Il est clair<br />

que <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> d’organisation ne sera pas <strong>le</strong><br />

même dans une économie dominée par <strong>le</strong>s<br />

activités industriel<strong>le</strong>s d’aval et <strong>le</strong>s services<br />

marchands (cas des pays partenaires) et<br />

dans une économie où plus de la moitié de la<br />

va<strong>le</strong>ur ajoutée se réalise dans <strong>le</strong>s activités à<br />

haute technologie.<br />

Il serait donc tout à fait naïf de penser pourvoir<br />

implanter l’EFC en développant massivement<br />

<strong>le</strong> facteur « connaissance » par un<br />

financement lourd des institutions chargées<br />

-82-<br />

de <strong>le</strong> produire et de <strong>le</strong> transmettre comme si,<br />

pour reprendre un exemp<strong>le</strong> fameux, l’on<br />

exploitait de la terre à vigne au Portugal.<br />

B- Organiser l’économie pour un changement<br />

continu où l’innovation joue un<br />

rô<strong>le</strong> central<br />

Le caractère cumulatif et évolutif de la<br />

connaissance indique que ce sont <strong>le</strong>s processus<br />

de transformation et non <strong>le</strong>s états qui<br />

importent. Les logiques de constitution et<br />

d’évolution des objets (firmes, organisations,<br />

etc..) l’emportent <strong>sur</strong> la logique de<br />

l’objet constitué. Cette remarque concerne<br />

toutes <strong>le</strong>s institutions, en particulier, <strong>le</strong>s<br />

entreprises et <strong>le</strong>s systèmes d’éducation et<br />

de formation.<br />

Dans <strong>le</strong>s entreprises, un grand changement<br />

s’est produit (Dominique Foray et Bengt Ake<br />

Lundvall, 1997)[33]. Alors que par <strong>le</strong> passé,<br />

l’on observait des périodes relativement<br />

courtes d’installation de nouvel<strong>le</strong>s capacités,<br />

suivies de périodes longues d’exploitation de<br />

ces capacités, nous sommes désormais dans<br />

un système d’évolution permanente. La pression<br />

du marché permet la transformation des<br />

entreprises de façon naturel<strong>le</strong>. S’y développent<br />

des besoins en formation de plus en<br />

plus é<strong>le</strong>vés, la polyva<strong>le</strong>nce, la mobilité, dans<br />

des dispositifs d’organisation plus décentralisés<br />

où l’externalisation du travail devient de<br />

plus en plus importante.<br />

Dans <strong>le</strong>s systèmes d’éducation et de formation,<br />

la plupart du temps publics, ces évolutions<br />

sont extrêmement diffici<strong>le</strong>s et ils sont<br />

manifestement en retard. Une question clé<br />

pour <strong>le</strong>s pays partenaires est de déterminer<br />

des facteurs de changement qui ne remettent<br />

pas en cause la forte responsabilité socia<strong>le</strong> qui<br />

<strong>le</strong>ur est dévolue, donc qui soient acceptab<strong>le</strong>s<br />

par un milieu qui a beaucoup de difficultés à<br />

participer au changement organisationnel.


Deux <strong>le</strong>çons peuvent être tirées de ces<br />

remarques : (i) la première est qu’il faut pouvoir<br />

disposer d’un capital humain ayant accès<br />

à des dispositifs de formation tout au long de<br />

sa vie et ayant une motivation forte à acquérir<br />

de nouveaux actifs culturels, ayant des capacités<br />

particulières à apprendre, à être créatif,<br />

mobi<strong>le</strong>, à savoir gérer des risques, à fonctionner<br />

en réseaux moins formalisés qu’auparavant,<br />

dans <strong>le</strong> cadre d’organisations plus<br />

f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>s et plus décentralisées, (ii) la seconde<br />

est que l’innovation pour justifier <strong>le</strong>s réformes<br />

organisationnel<strong>le</strong>s qui la suscitent, doit garder<br />

un rendement social important, ce qui signifie<br />

qu’el<strong>le</strong> doit être substantiel<strong>le</strong> et pas uniquement<br />

cantonnée dans des opérations de différenciation<br />

des produits par “window dressing”<br />

qui sollicitent une R&D trop appliquée. Cette<br />

dernière remarque plaide pour une culture<br />

scientifique plus généralisée et un volume<br />

important de recherche fondamenta<strong>le</strong>.<br />

C- Rendre compatib<strong>le</strong> la mise en place<br />

de l’EFC et la transition<br />

La quasi-totalité des pays partenaires sont<br />

encore en phase de transition d’un système<br />

conçu dans la perspective d’une intervention<br />

importante de l’état et des entreprises<br />

publiques, vers un système d’économie de<br />

marché. De nombreux progrès ont été<br />

accomplis dans la pénétration des marchés,<br />

la libéralisation des échanges et des prix,<br />

l’affirmation des droits de propriété, mais de<br />

nombreuses traces de l’ancien système perdurent.<br />

La question posée est comment faire<br />

en sorte de rendre compatib<strong>le</strong>s l’installation<br />

de l’EFC et la transition ?<br />

L’économie de la connaissance impose un<br />

changement structurel qui n’est pas faci<strong>le</strong>ment<br />

compatib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s politiques de transition<br />

orientées vers la stabilisation macroéconomique<br />

et la marche vers l’économie de<br />

marché (Dyker et Radosevic, 2000)[34].<br />

-83-<br />

Trouver la convergence des deux rationalités<br />

nécessite une grande attention. Alors que <strong>le</strong>s<br />

politiques de transition reposent <strong>sur</strong> une rationalité<br />

visant à corriger <strong>le</strong>s déficiences du marché<br />

par la privatisation, <strong>le</strong>s secondes ont un<br />

champ beaucoup plus large car el<strong>le</strong>s doivent<br />

considérer la connaissance comme un bien à<br />

forte connotation publique, donc d’un prix relativement<br />

accessib<strong>le</strong> et largement disponib<strong>le</strong>.<br />

La <strong>le</strong>çon à tirer de ces remarques est que <strong>le</strong>s<br />

trois stades de mise en œuvre de la société<br />

de la connaissance – à l’intérieur des firmes<br />

(par modification de l’organisation), entre <strong>le</strong>s<br />

firmes (par <strong>le</strong>s accords de sous-traitance, de<br />

licences, <strong>le</strong>s consortia, <strong>le</strong>s joint-ventures), au<br />

niveau de l’ensemb<strong>le</strong> de la société qui<br />

devient une société cognitive qui apprend à<br />

apprendre de façon permanente et produit de<br />

la meta-connaissance – nécessitent un système<br />

intégré permettant de générer de la<br />

connaissance mais aussi de la distribuer dans<br />

tous <strong>le</strong>s segments de la société.<br />

D- Construire un système global pour<br />

al<strong>le</strong>r vers l’EFC<br />

Il est alors nécessaire de parvenir à promouvoir<br />

au niveau national une vision et une organisation<br />

qui permettent d’al<strong>le</strong>r de façon cohérente<br />

vers l’EFC. Cela suppose que se densifient<br />

<strong>le</strong>s relations entre trois systèmes qui sont<br />

déterminants de ce point de vue : un système<br />

d’innovation, un système d’éducation et de<br />

formation, satisfaisant à la fois aux besoins<br />

économiques et aux besoins sociaux, un système<br />

d’infrastructures permettant de faciliter<br />

<strong>le</strong> développement des deux précédents.<br />

Pour répondre à cet objectif, il faut : (i) une<br />

stratégie nationa<strong>le</strong> coordonnée, (ii) mettre<br />

en place des mécanismes décentralisés qui<br />

poussent <strong>le</strong>s agents économiques et la société<br />

civi<strong>le</strong> à utiliser ces systèmes en permanence<br />

et à densifier <strong>le</strong>s relations entre eux.


Il est clair ici que l’ouverture aux apports<br />

extérieurs (notamment aux investissements<br />

étrangers), <strong>le</strong> jeu des mécanismes marchands<br />

dans un cadre bien régulé, sont des<br />

moyens importants pour multiplier <strong>le</strong>s relations<br />

entre ces systèmes et donc <strong>le</strong>s développer.<br />

Plusieurs pays partenaires ont retenu<br />

une approche de ce type (notamment la<br />

Jordanie dans sa “vision 2020”), Cependant,<br />

l’on s’aperçoit que la grande difficulté ici n’est<br />

pas de concevoir la vision et l’organisation de<br />

l’EFC, mais de parvenir à la mettre en œuvre<br />

de façon suffisamment généra<strong>le</strong> dans un<br />

contexte de rigidité comportementa<strong>le</strong> et institutionnel<strong>le</strong>.<br />

La question est donc moins de<br />

dessiner <strong>le</strong>s contours et l’organisation du<br />

système d’ensemb<strong>le</strong>, que d’identifier <strong>le</strong>s<br />

<strong>le</strong>viers du changement.<br />

La transmission du savoir se fait pour l’essentiel<br />

par <strong>le</strong> système d’éducation et de formation<br />

initia<strong>le</strong> et par la formation tout au<br />

long de la vie. D’une certaine façon, <strong>le</strong> bon<br />

fonctionnement du système d’éducation et<br />

de formation est à la base de tout, dans la<br />

me<strong>sur</strong>e où c’est lui qui permet à la fois<br />

d’avoir une ressource humaine capab<strong>le</strong> de la<br />

créativité nécessaire pour produire <strong>le</strong>s<br />

connaissances, une main d’œuvre pour <strong>le</strong>s<br />

mettre en œuvre dans la production de biens<br />

et services, et des individus utilisateurs susceptib<strong>le</strong>s<br />

de <strong>le</strong>s utiliser dans <strong>le</strong>ur vie courante.<br />

Comme il a été dit, la société de la<br />

connaissance et <strong>le</strong> développement de la nouvel<strong>le</strong><br />

économie ne peut s’effectuer si la plus<br />

grande partie de la société ne sait pas interpréter<br />

et sé<strong>le</strong>ctionner <strong>le</strong>s informations qui se<br />

diffusent désormais au niveau global. On se<br />

bornera ici à donner quelques indications <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong>s principaux enjeux auxquels sont confrontés<br />

<strong>le</strong>s systèmes concernés dans <strong>le</strong>s pays de<br />

la région.<br />

Si l’on considère, en premier lieu <strong>le</strong>s systèmes<br />

éducatifs des pays de partenaires,<br />

-84-<br />

tous sont encore principa<strong>le</strong>ment orientés<br />

vers <strong>le</strong>s deux fonctions premières de l’éducation<br />

–à savoir, <strong>le</strong> développement de la personne<br />

et la socialisation – et délaissent la<br />

troisième : <strong>le</strong> développement des aptitudes à<br />

l’emploi. Tout système éducatif, en effet, doit<br />

satisfaire à ces trois objectifs : (i) développer<br />

la personne par une culture généra<strong>le</strong> qui<br />

s’appuie largement <strong>sur</strong> la culture et <strong>le</strong>s<br />

caractères hérités de la société dans laquel<strong>le</strong><br />

el<strong>le</strong> vit, c’est-à-dire lui apprendre la signification<br />

des choses dans un contexte donné, (ii)<br />

socialiser de manière juste à partir d’une<br />

méritocratie largement acceptée dans un<br />

cadre où des chances éga<strong>le</strong>s sont données au<br />

plus grand nombre, (iii) former aux<br />

demandes du marché du travail.<br />

Aujourd’hui, sauf quelques exceptions, tous<br />

<strong>le</strong>s systèmes éducatifs ont des difficultés à<br />

rendre ces trois objectifs compatib<strong>le</strong>s. Dans<br />

<strong>le</strong>s sociétés industrialisées, la difficulté vient<br />

de la rapidité des changements dans <strong>le</strong>s<br />

demandes du marché du travail alors que,<br />

par nature, <strong>le</strong>s systèmes éducatifs, du fait<br />

des deux premières fonctions, et de la façon<br />

dont el<strong>le</strong>s sont intériorisées par <strong>le</strong>s personnels,<br />

en particulier <strong>le</strong>s enseignants, ont des<br />

cyc<strong>le</strong>s de changement plus longs (c’est <strong>le</strong> cas<br />

notamment en Europe où <strong>le</strong> manque d’ingénieurs<br />

et de scientifiques se fait sentir et où<br />

<strong>le</strong>s relations éco<strong>le</strong>s-entreprises font l’objet de<br />

débats récurrents). Dans <strong>le</strong> cas des pays partenaires,<br />

la difficulté est plus fondamenta<strong>le</strong><br />

pour plusieurs raisons.<br />

La première raison est culturel<strong>le</strong>. Dans la<br />

société de la connaissance qui est largement<br />

fondée <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s services, la production de<br />

symbo<strong>le</strong>s, des objets et produits locaux, qui,<br />

s’ils sont de grande qualité, peuvent immédiatement<br />

être présentés au monde, une<br />

langue qui peut être un véhicu<strong>le</strong> régional<br />

décisif à l’image du rô<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> joue en Asie<br />

et au Japon, des va<strong>le</strong>urs partagées, tous élé-


ments qui font une culture, devraient pouvoir<br />

jouer un rô<strong>le</strong> décisif pour favoriser la synthèse<br />

entre <strong>le</strong>s trois fonctions qui font l’essence<br />

des systèmes éducatifs. Or, aujourd’hui dans<br />

<strong>le</strong>s PPM, la culture ne joue manifestement<br />

pas encore ce rô<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> joue trop souvent un<br />

rô<strong>le</strong> « défensif » protecteur d’identité, parfois<br />

el<strong>le</strong> fétichise <strong>le</strong> passé (dans ses formes de<br />

défense extrêmes) et contribue à segmenter<br />

la société entre ceux qui maîtrisent la<br />

« modernité » occidenta<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s autres. Les<br />

causes de cette situation sont bien connues,<br />

el<strong>le</strong>s tiennent pour l’essentiel, au fait que <strong>le</strong>s<br />

pays de la région sont encore à mi-chemin du<br />

parcours de consolidation d’une culture<br />

ancrée dans <strong>le</strong>s réalités matériel<strong>le</strong>s de la<br />

société. Pour dire <strong>le</strong>s choses rapidement,<br />

après avoir reconquis <strong>le</strong>ur indépendance et<br />

consolidé <strong>le</strong>urs Etats, il <strong>le</strong>ur reste à rendre<br />

moins virtuel<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur culture. Un excel<strong>le</strong>nt<br />

exemp<strong>le</strong> est l’arabisation de l’enseignement.<br />

Cette démarche qui est sans doute l’élément<br />

<strong>le</strong> plus important, s’effectue dans des conditions<br />

qui handicapent toute une classe d’âge.<br />

Pour ne pas avoir clairement choisi <strong>le</strong> langage<br />

de référence, en particulier dans <strong>le</strong>s disciplines<br />

scientifiques et techniques, certains<br />

pays ont désormais un système faib<strong>le</strong> et peu<br />

cohérent : <strong>le</strong>s élèves n’écrivent ni correctement<br />

l’arabe, ni la langue étrangère la plus<br />

répandue (<strong>le</strong> français au Maghreb et au<br />

Liban, l’anglais dans <strong>le</strong>s autres pays). Cette<br />

situation tient largement : (i) au manque<br />

d’harmonisation de l’enseignement de l’arabe,<br />

(ii) au manque d’ouvrages de référence,<br />

notamment scientifiques, traduits en arabe,<br />

(iii) à une mauvaise organisation d’un véritab<strong>le</strong><br />

bilinguisme (toutes <strong>le</strong>s expériences<br />

dans <strong>le</strong> monde montrent que l’apprentissage<br />

de la deuxième langue doit être intensif très<br />

tôt). On peut en déduire que cette évolution<br />

(qui est suivie de façon très spécifique par <strong>le</strong>s<br />

pays de la région : en Tunisie domine <strong>le</strong> bilinguisme<br />

dans <strong>le</strong> primaire et <strong>le</strong> secondaire, en<br />

-85-<br />

Algérie tous <strong>le</strong>s enseignements se font en<br />

arabe sauf dans <strong>le</strong> supérieur, en Egypte, en<br />

Jordanie et au Maroc, on distingue <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s<br />

qui enseignent en arabe et cel<strong>le</strong>s où l’on<br />

enseigne dans une langue étrangère) qui va<br />

dans <strong>le</strong> sens de la consolidation culturel<strong>le</strong>,<br />

s’est arrêtée à mi-chemin. Dans sa forme<br />

actuel<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> devient même un handicap<br />

important pour <strong>le</strong>s élèves et étudiants et<br />

constitue un facteur de ségrégation socia<strong>le</strong><br />

considérab<strong>le</strong> (<strong>le</strong>s enfants des élites maîtrisant<br />

seuls la langue étrangère et pouvant<br />

poursuivre <strong>le</strong>urs études en Europe et aux<br />

Etats-Unis), alors qu’el<strong>le</strong> devrait être un facteur<br />

de progrès et de cohésion.<br />

La deuxième raison est socia<strong>le</strong>. Pour l’essentiel,<br />

<strong>le</strong>s systèmes éducatifs des pays partenaires<br />

ont été constitués pour permettre la<br />

mobilité et l’intégration socia<strong>le</strong>, pas pour<br />

répondre aux besoins de l’économie. Après<br />

<strong>le</strong>s indépendances, un effort considérab<strong>le</strong> a<br />

été réalisé pour généraliser la scolarisation.<br />

Les pays de la région ont des budgets de<br />

l’éducation qui <strong>le</strong>s placent dans <strong>le</strong>s 20% de<br />

pays dans <strong>le</strong> monde <strong>le</strong>s plus engagés en<br />

faveur de l’éducation. Les taux de scolarisation<br />

ont augmenté de façon considérab<strong>le</strong> et<br />

la scolarisation est en train de devenir universel<strong>le</strong><br />

dans <strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s plus avancés[35].<br />

Ce rô<strong>le</strong> social, dans <strong>le</strong> contexte d’économies<br />

au départ planifiées, marque encore très profondément<br />

<strong>le</strong> fonctionnement des systèmes<br />

éducatifs. Chacun des caractères évoqués cidessous<br />

peut être expliqué par cette raison :<br />

√ la qualification délivrée par <strong>le</strong> système<br />

éducatif est une qualification socia<strong>le</strong> <strong>le</strong><br />

plus souvent sanctionnée par un diplôme<br />

généraliste,<br />

√ el<strong>le</strong> est reconnue par un niveau d’accomplissement<br />

dans un système fortement<br />

pyramidal où <strong>le</strong> nombre d’années<br />

d’études compte davantage que <strong>le</strong>s<br />

domaines de spécialisation, fonctionne-


ment qui est typique des économies qui<br />

se sont orientées vers la satisfaction des<br />

besoins du service public,<br />

√ <strong>le</strong>s compétences réel<strong>le</strong>s, l’enseignement<br />

professionnel, la validation des acquis<br />

professionnels, sont peu valorisés, voire<br />

inexistants,<br />

√ du haut en bas du système éducatif la<br />

régulation s’effectue par l’échec, et l’on<br />

crée ainsi par l’échec et <strong>le</strong> rejet scolaire<br />

<strong>le</strong>s conditions objectives de l’exclusion<br />

socia<strong>le</strong> ultérieure,<br />

√ des points noirs subsistent partout du<br />

point de vue même de la fonction socia<strong>le</strong><br />

du système: taux de redoub<strong>le</strong>ments<br />

importants dans <strong>le</strong> primaire et <strong>le</strong> secondaire,<br />

absence à peu près généra<strong>le</strong> d’accréditation<br />

d’un soc<strong>le</strong> de savoirs de base<br />

à l’issue de l’enseignement obligatoire<br />

(à l’exception notab<strong>le</strong> de la Tunisie qui a<br />

mis en place fin 1998 un examen de fin<br />

de l’enseignement de base : l’EFEB ),<br />

inefficacité patente des premiers cyc<strong>le</strong>s<br />

universitaires où <strong>le</strong>s taux d’échecs sont<br />

considérab<strong>le</strong>s,<br />

√ une tendance à la reproduction à l’identique<br />

de systèmes tirés par <strong>le</strong> haut par<br />

<strong>le</strong>s enseignants (qui ne reçoivent pas de<br />

formation continue), en fonction de <strong>le</strong>ur<br />

propre logique qui est en général une<br />

logique disciplinaire, ce qui se manifeste<br />

à la fois, par une très large prédominance<br />

des filières classiques (littéraires,<br />

juridiques et économiques qui représentent<br />

plus de 50% des étudiants), au<br />

détriment des filières scientifiques et<br />

technologiques, et par l’hypertrophie<br />

des formations universitaires moyennes<br />

(4 ans) et longues (5-7 ans) au détriment<br />

des filières courtes,<br />

√ des institutions largement coupées du<br />

reste de la société qui fonctionnent sans<br />

autonomie, sans évaluation systématique<br />

des performances et sans confrontation<br />

au marché,<br />

-86-<br />

√ une sous représentation manifeste du<br />

secteur privé dans <strong>le</strong>s institutions éducatives<br />

(à l’exception de la Jordanie),<br />

√ une résistance considérab<strong>le</strong> au changement<br />

que <strong>le</strong>s sociétés font de fait payer<br />

au système éducatif par une baisse relative<br />

des salaires réels des enseignants<br />

(qui ont de plus en plus de comportements<br />

de free-riders dans des activités<br />

de conseil dans <strong>le</strong> supérieur), une diminution<br />

des ressources affectées par étudiant<br />

dans <strong>le</strong>s filières universitaires qui<br />

doivent se développer compte tenu des<br />

besoins de l’EFC, et un sous équipement<br />

patent en bibliothèques, en informatique<br />

et en multimedia etc.<br />

√ des difficultés à équilibrer une pyramide<br />

éducative qui va se modifier de façon<br />

considérab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s années qui viennent<br />

compte tenu, d’une part, du niveau<br />

d’ores et déjà atteint par <strong>le</strong>s budgets de<br />

l’éducation qui ont toujours à améliorer<br />

<strong>le</strong>urs performances en matière de scolarisation<br />

universel<strong>le</strong> et, d’autre part, de<br />

la pression d’une demande socia<strong>le</strong><br />

davantage orientée vers <strong>le</strong>s formations<br />

supérieures.<br />

La troisième raison tient à la nature même<br />

des demandes d’emploi dans <strong>le</strong>s économies<br />

méditerranéennes et à <strong>le</strong>ur nombre. « C’est<br />

la faute à l’économie s’il y a du chômage des<br />

jeunes » qui est l’attitude majoritaire du<br />

corps enseignant dans la région et qui est à<br />

la source de nombre de rigidités évoquées cidessus<br />

et du repli du système <strong>sur</strong> <strong>le</strong> développement<br />

de la personne et l’insertion socia<strong>le</strong>,<br />

a quelques fondements. D’abord, <strong>le</strong>s économies<br />

de la région ont, pour la plupart, une<br />

croissance insuffisante pour répondre à la<br />

croissance de l’offre de travail. Ensuite, <strong>le</strong>s<br />

économies de la région ne sont pas encore<br />

assez diversifiées et développées pour offrir<br />

un volume d’emplois suffisant aux diplômés.<br />

Partout, <strong>le</strong> chômage des jeunes diplômés se


développe dans des proportions inquiétantes.<br />

Bien qu’il y ait plusieurs secteurs d’activités<br />

qui manquent de main d’œuvre, en particulier<br />

dans <strong>le</strong>s TIC, <strong>le</strong>s perspectives d’emplois<br />

sont insuffisantes pour absorber <strong>le</strong>s flux de<br />

sortants.<br />

Enfin, de nombreux employeurs, principa<strong>le</strong>ment<br />

dans <strong>le</strong> secteur informel de l’économie,<br />

préfèrent des travail<strong>le</strong>urs sans qualification<br />

et recrutent des proches qui acceptent<br />

de dures conditions de travail et des<br />

salaires faib<strong>le</strong>s. Le même phénomène, bien<br />

que moins accentué, se retrouve dans <strong>le</strong><br />

secteur industriel local où, compte tenu de<br />

l’obso<strong>le</strong>scence de la technologie, il n’est pas<br />

toujours clair que l’augmentation de la qualification<br />

de la main d’œuvre soit recherchée.<br />

Cela explique <strong>le</strong>s réticences des institutions<br />

éducatives à accepter d’être pilotées<br />

par une demande qui prend des formes<br />

aussi incertaines.<br />

Dans ce contexte, il est normal, en second<br />

lieu, que la formation professionnel<strong>le</strong> et plus<br />

largement la formation tout au long de la vie,<br />

soient en général peu développées. En formation<br />

initia<strong>le</strong>, la formation professionnel<strong>le</strong> est<br />

une filière de relégation pour <strong>le</strong>s élèves ayant<br />

eu des difficultés dans <strong>le</strong>s filières généra<strong>le</strong>s.<br />

De <strong>sur</strong>croît, el<strong>le</strong> ne permet pas d’accéder à<br />

l’Université (sauf en Jordanie pour la formation<br />

professionnel<strong>le</strong> longue), ce qui est diffici<strong>le</strong><br />

à corriger étant donné <strong>le</strong>s afflux d’étudiants<br />

que la montée de la scolarisation dans <strong>le</strong><br />

secondaire lui envoie. En formation continue,<br />

el<strong>le</strong> se développe très peu, à l’exception des<br />

secteurs modernes et technologiques de<br />

l’économie et des secteurs où existent des<br />

liens avec des firmes internationa<strong>le</strong>s.<br />

Il reste que dans <strong>le</strong>s pays qui se sont <strong>le</strong> plus<br />

ouverts et ont <strong>le</strong> mieux diversifié <strong>le</strong>ur appareil<br />

productif (Tunisie, Jordanie) une demande<br />

nette de formation professionnel<strong>le</strong> se fait<br />

-87-<br />

sentir. Ainsi on évalue que <strong>le</strong> marché du travail<br />

tunisien aurait besoin chaque année de<br />

60 000 travail<strong>le</strong>urs moyennement qualifiés<br />

alors que seuls 30 000 élèves du secondaire<br />

professionnel sont diplômés. Cela est dû à la<br />

convergence de trois causes : la première,<br />

vient des salariés qui répugnent à al<strong>le</strong>r dans<br />

ces filières et qui visent plutôt <strong>le</strong>s emplois<br />

publics à partir de formations généralistes,<br />

d’autre part, à l’insuffisante valorisation des<br />

formations professionnel<strong>le</strong>s et au manque de<br />

dispositifs de correspondance avec <strong>le</strong>s autres<br />

filières, enfin, à la rigidité d’un dispositif très<br />

centralisé de formation professionnel<strong>le</strong> qui a<br />

du mal à s’adapter.<br />

Ces remarques qui peuvent être généralisées<br />

à tous <strong>le</strong>s pays de la région et qui deviennent<br />

de plus en plus pertinentes au fur et à me<strong>sur</strong>e<br />

que <strong>le</strong>s taux de scolarisation augmentent et<br />

que l’appareil industriel se diversifie, nécessitent<br />

de se centrer <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s points suivants :<br />

√ la revalorisation et <strong>le</strong> développement<br />

des filières professionnel<strong>le</strong>s,<br />

√ la correspondance enseignement professionnel/enseignement<br />

général,<br />

√ <strong>le</strong> développement de la formation professionnel<strong>le</strong><br />

dans <strong>le</strong>s PMI/PME qui,<br />

aujourd’hui, n’y recourent pratiquement<br />

pas,<br />

√ l’encouragement au développement de<br />

centres privés,<br />

√ une plus grande autonomie de gestion<br />

des centres de formation professionnel<strong>le</strong><br />

pour favoriser <strong>le</strong>ur adaptation,<br />

√ la généralisation de mécanismes de<br />

financement fondés <strong>sur</strong> des incitations<br />

fisca<strong>le</strong>s,<br />

√ l’évolution de la pédagogie dans <strong>le</strong> sens<br />

d’une meil<strong>le</strong>ure maîtrise des savoirs<br />

techniques et comportementaux,<br />

√ la généralisation d’une évaluation<br />

« externe » des performances des<br />

centres de formation professionnel<strong>le</strong>.


Ces remarques prennent une dimension<br />

encore plus importante lorsque l’on aborde <strong>le</strong><br />

sujet de la formation tout au long de la vie.<br />

La société fondée <strong>sur</strong> la connaissance ne<br />

pourra se développer que si chaque individu<br />

a à cœur tout au long de sa vie de réactualiser<br />

ses connaissances et de chercher à en<br />

acquérir de nouvel<strong>le</strong>s. Dans un système plus<br />

ouvert et plus libéralisé, c’est cela qui lui permettra<br />

de s’adapter aux nouvel<strong>le</strong>s conditions<br />

du marché du travail, et d’avoir la mobilité<br />

nécessaire pour « couvrir » <strong>le</strong>s risques inhérents<br />

à l’insertion dans <strong>le</strong> monde global. C’est<br />

cela, éga<strong>le</strong>ment, qui <strong>le</strong> fera participer aux<br />

progrès technologiques qu’ils soient de nature<br />

techniques ou organisationnels.<br />

L’expérience des pays industrialisés où cette<br />

obligation est désormais perçue comme<br />

impérieuse, révè<strong>le</strong> que l’avancée dans la formation<br />

tout au long de la vie dépend avant<br />

tout de la volonté individuel<strong>le</strong>. Cel<strong>le</strong>-ci nécessite<br />

: (i) une prise de conscience, (ii) des<br />

incitations professionnel<strong>le</strong>s et socia<strong>le</strong>s, (iii)<br />

des dispositifs d’offres variés, faci<strong>le</strong>ment<br />

accessib<strong>le</strong>s, fonctionnant en réseaux et mettant<br />

fin aux oppositions éco<strong>le</strong>s/entreprises,<br />

(iv) une reconnaissance professionnel<strong>le</strong> et/ou<br />

socia<strong>le</strong> des efforts accomplis.<br />

Les pays partenaires sont, aujourd’hui, très<br />

loin d’offrir un cadre permettant <strong>le</strong> développement<br />

de la formation tout au long de la<br />

vie. À l’exception de la formation professionnel<strong>le</strong><br />

continue dont on a vu <strong>le</strong>s limites<br />

actuel<strong>le</strong>s, la formation tout au long de la vie<br />

est centrée, dans <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur des cas, <strong>sur</strong> la<br />

frange très étroite des travail<strong>le</strong>urs intel<strong>le</strong>ctuels<br />

qui y procèdent de façon non organisée<br />

par auto-formation. Brièvement évoqués <strong>le</strong>s<br />

voies pour y parvenir nous paraissent être <strong>le</strong>s<br />

suivantes :<br />

√ la première voie, est de disposer d’un<br />

soc<strong>le</strong> de compétences de base permettant<br />

au moins de tirer profit d’opéra-<br />

-88-<br />

tions de formations plus techniques et<br />

professionnel<strong>le</strong>s, voire des apports des<br />

éducateurs « sauvages » que sont <strong>le</strong>s<br />

media, en particulier la télévision. Ici, <strong>le</strong><br />

retard est encore considérab<strong>le</strong>, à la fois<br />

en termes de « stocks » et en termes de<br />

« flux ». Une grande partie de la population<br />

des pays partenaires est il<strong>le</strong>ttrée<br />

au sens restreint du terme (maîtrise de<br />

la <strong>le</strong>cture et de l’ écriture) et, une partie<br />

encore plus grande, ne dispose pas des<br />

nouveaux critères de litteracy qui sont<br />

la capacité à la compréhension plus profonde<br />

d’un texte, à la synthèse et à la<br />

maîtrise de l’ordinateur. Ainsi, au Maroc,<br />

un des pays <strong>le</strong>s plus touchés au monde,<br />

on compte 50% d’il<strong>le</strong>ttrés, mais encore<br />

près de 40% en Algérie, et 30% en<br />

Tunisie …avec des taux d’il<strong>le</strong>ttrisme particulièrement<br />

é<strong>le</strong>vés pour <strong>le</strong>s femmes.<br />

Malgré de très importants efforts financiers,<br />

ce taux diminue <strong>le</strong>ntement parce<br />

que la lutte contre l’analphabétisme n’a<br />

pas pu être industrialisée (mais <strong>le</strong> peuton<br />

?) et parce que <strong>le</strong> fonctionnement du<br />

système par l’échec produit encore<br />

chaque année son lot d’il<strong>le</strong>ttrés. La solution<br />

est doub<strong>le</strong> : d’une part, accentuer<br />

la lutte contre l’il<strong>le</strong>ttrisme en utilisant<br />

<strong>le</strong>s media et <strong>le</strong>s technologies de l’information,<br />

ce que plusieurs pays dans <strong>le</strong><br />

monde (comme <strong>le</strong> Brésil par ex. ) ont su<br />

faire, d’autre part, s’engager à ce que<br />

tout élève à la fin de l’éco<strong>le</strong> obligatoire<br />

soit détenteur du soc<strong>le</strong> de compétences<br />

de base raisonnab<strong>le</strong>ment limité qui ne<br />

doit pas servir de référence à l’ensemb<strong>le</strong><br />

de l’éco<strong>le</strong>, lui permettant ultérieurement<br />

d’améliorer ses compétences. Cela suppose<br />

: (i) de définir ce soc<strong>le</strong>, (ii) de l’accréditer,<br />

(iii) de mettre en place <strong>le</strong>s dispositifs<br />

permettant de remédier en partie<br />

à l’échec scolaire <strong>sur</strong> la base de ce<br />

soc<strong>le</strong> (deuxième chance), (iv) de décentraliser<br />

l’éco<strong>le</strong> primaire pour la rappro-


cher de la demande socia<strong>le</strong>, car c’est là<br />

que l’essentiel se joue ;<br />

√ la deuxième voie, est de valoriser la<br />

compétence technique ou professionnel<strong>le</strong><br />

limitée, accréditée, par <strong>rapport</strong> à<br />

la qualification donnée par <strong>le</strong> diplôme.<br />

Toutes <strong>le</strong>s expériences dans <strong>le</strong> monde<br />

montrent qu’il est illusoire de vouloir<br />

généraliser la formation tout au long de<br />

la vie par l’immersion, fut-ce au moyen<br />

de crédits formation importants (vouchers),<br />

dans des dispositifs institutionnels<br />

de longue durée sanctionnés par<br />

des diplômes. Ces dispositifs, en général<br />

réservés aux cadres des grandes<br />

entreprises, se développent bien au<br />

niveau é<strong>le</strong>vé, mais ne sont pas généralisab<strong>le</strong>s<br />

pour de multip<strong>le</strong>s raisons : trop<br />

coûteux, immersion qui coupe du milieu<br />

professionnel, sanction qui fait l’objet de<br />

débats incessants entre <strong>le</strong> monde professionnel<br />

et <strong>le</strong> monde éducatif, institutions<br />

de formation concentrées dans <strong>le</strong>s<br />

grandes vil<strong>le</strong>s etc ;<br />

√ la troisième voie, est d’utiliser au maximum<br />

<strong>le</strong>s TIC pour l’enseignement et<br />

l’accréditation de façon, d’une part,<br />

d’obtenir une meil<strong>le</strong>ure diffusion des<br />

contenus pédagogiques de baisser <strong>le</strong>s<br />

coûts de l’accréditation (qui sont considérab<strong>le</strong>s<br />

partout dans <strong>le</strong> monde), et,<br />

-89-<br />

d’autre part, de développer une industrie<br />

du logiciel éducatif, industrie dont<br />

<strong>le</strong>s pays partenaires méditerranéens à<br />

quelques rares exceptions près (Egypte)<br />

sont absents,<br />

√ La dernière voie, est que l’effort de formation<br />

continue puisse avoir des effets<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> salaire et la promotion , en particulier<br />

pour <strong>le</strong> passage au statut de<br />

cadre, ce qui implique d’associer <strong>le</strong>s<br />

branches professionnel<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s syndicats<br />

à la stratégie de développement de<br />

la formation tout au long de la vie.<br />

E- Le travail des femmes : un facteur de<br />

croissance économique incontournab<strong>le</strong><br />

Plusieurs pays partenaires méditerranéens<br />

ont récemment enregistré une croissance de<br />

la part des femmes dans la population active.<br />

Cette évolution est due à une augmentation<br />

du niveau d’éducation des femmes de la<br />

région. Cependant, <strong>le</strong>ur taux de participation<br />

est encore faib<strong>le</strong> parce que <strong>le</strong>ur taux d’il<strong>le</strong>ttrisme<br />

est toujours très é<strong>le</strong>vé (38%), <strong>le</strong>ur<br />

taux de fécondité fort, et <strong>sur</strong>tout parce<br />

qu’el<strong>le</strong>s subissent de lourdes pressions culturel<strong>le</strong>s<br />

et socia<strong>le</strong>s. La discrimination qui frappe<br />

<strong>le</strong>s femmes reste donc un sérieux problème,<br />

d’autant que <strong>le</strong> ra<strong>le</strong>ntissement général<br />

de l’activité dans <strong>le</strong>s économies de la région<br />

Tab<strong>le</strong>au VII.1 : Le statut des femmes dans <strong>le</strong>s PPM<br />

Taux d’illétrisme Taux de fertilité<br />

% d’hommes agés de<br />

15 ans et plus<br />

% de femmes âgées<br />

de 15 ans et plus<br />

Nombre d’enfants<br />

par femme<br />

1980 1999 1980 1999 1980 1998<br />

Algérie 45,7 23,0 76,1 44,0 6,7 3,5<br />

Egypte 46,5 34,0 75,2 57,0 5,1 3,2<br />

Jordanie 17,9 6,0 46,1 17,0 6,8 4,1<br />

Liban 17,3 8,0 37,1 20,0 4,0 2,4<br />

Maroc 58,0 39,0 84,6 65,0 5,4 3,0<br />

Syrie 27,8 12,0 66,2 41,0 7,4 3,9<br />

Tunisie 41,7 20,0 68,8 41,0 5,2 2,2<br />

Turquie 17,0 7,0 45,9 24,0 4,3 2,4<br />

Moyenne 33,38 17,6 63,27 38<br />

Sources: World Development Indicators, 1999 & 2000 ; World Development Report 2000.


a joué défavorab<strong>le</strong>ment <strong>sur</strong> l’entrée des<br />

femmes, comme des hommes, <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché<br />

du travail.<br />

L’expérience des pays développés montre, en<br />

effet, que la hausse de la participation des<br />

femmes accompagne l’accélération du développement<br />

économique. Par ail<strong>le</strong>urs, des<br />

femmes mieux formées sont en me<strong>sur</strong>e d’as<strong>sur</strong>er<br />

à <strong>le</strong>urs enfants une meil<strong>le</strong>ure éducation<br />

et une meil<strong>le</strong>ure santé et de ce fait contribuent<br />

au bien-être de <strong>le</strong>ur ménage.<br />

a- La participation des femmes au marché du<br />

travail dans <strong>le</strong>s PPM<br />

Malgré la croissance de l’emploi féminin, <strong>le</strong><br />

taux de participation des femmes dans la<br />

force de travail demeure inférieur à celui des<br />

hommes et à celui observé dans d’autres<br />

pays. En moyenne, il a cependant augmenté<br />

de 5,3% au cours des deux dernières<br />

décennies. La Turquie est <strong>le</strong> pays où cette<br />

percée a été la plus rapide et ce taux est<br />

actuel<strong>le</strong>ment de 37,3%. Paradoxa<strong>le</strong>ment, ce<br />

pays est suivi de près par <strong>le</strong> Maroc qui a<br />

pourtant <strong>le</strong> taux d’il<strong>le</strong>ttrisme féminin <strong>le</strong> plus<br />

important.<br />

Une des caractéristiques alarmantes de la<br />

situation actuel<strong>le</strong> est qu’il n’y a pas de lien<br />

direct entre l’acquisition d’une éducation et<br />

Tab<strong>le</strong>au VII.2 : Taux de participation dans la<br />

force de travail (1990- 1999)<br />

Femmes par<br />

<strong>rapport</strong> aux<br />

hommes<br />

Femmes en % de<br />

la force de travail<br />

1990 1999 1980 1999<br />

Algérie 0,3 0,4 21,4 27,0<br />

Egypte 0,4 0,4 26,5 30,1<br />

Jordanie 0,2 0,3 14,7 23,9<br />

Liban 0,4 0,4 22,6 29,3<br />

Maroc 0,5 0,5 33,5 34,7<br />

Syrie 0,3 0,4 23,5 26,7<br />

Tunisie 0,4 0,5 28,9 31,4<br />

Turquie 0,5 0,6 35,5 37,3<br />

Moyenne 0,3 0,4 23,9 29,2<br />

Europe EMU 0,7 0,7 36,7 41,2<br />

Source: World Development Indicators, 2001.<br />

-90-<br />

l’entrée des femmes <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché du travail.<br />

Leur accès aux emplois rémunérés est limité<br />

et <strong>le</strong> secteur privé semb<strong>le</strong> réticent à engager<br />

des femmes. Ces dernières représentent<br />

donc un faib<strong>le</strong> pourcentage de la masse salaria<strong>le</strong><br />

dans <strong>le</strong>s PPM, avec toutefois des disparités<br />

régiona<strong>le</strong>s. Ce taux est relativement<br />

é<strong>le</strong>vé en Egypte, au Maroc et en Tunisie, mais<br />

il est de 50% inférieur à ceux des pays développés<br />

et l’emploi reste concentré dans <strong>le</strong><br />

secteur public (secteur de l’agriculture<br />

exclu).<br />

Les femmes dans <strong>le</strong> secteur formel<br />

Les femmes exerçant dans <strong>le</strong> secteur formel<br />

sont généra<strong>le</strong>ment jeunes, célibataires et<br />

pourvues de solides qualifications. Leur taux<br />

de participation diminue rapidement pour <strong>le</strong>s<br />

femmes mariées, mais il remonte chez cel<strong>le</strong>s<br />

qui sont relativement âgées divorcées ou<br />

veuves.<br />

La population féminine travail<strong>le</strong> principa<strong>le</strong>ment<br />

dans <strong>le</strong> secteur des services, en particulier<br />

d’assistance et d’aide socia<strong>le</strong>. Dans ce<br />

domaine, el<strong>le</strong>s comptent pour 76% de la<br />

force de travail tota<strong>le</strong> en Egypte, 89% en<br />

Jordanie mais seu<strong>le</strong>ment 45% en Syrie. El<strong>le</strong>s<br />

sont néanmoins relativement moins présentes<br />

dans <strong>le</strong>s emplois administratifs ou de<br />

gestion.<br />

Les emplois féminins se concentrent principa<strong>le</strong>ment<br />

dans l’industrie du texti<strong>le</strong>.<br />

C’est <strong>le</strong> cas en Egypte (58% du nombre<br />

total de travail<strong>le</strong>urs dans cette industrie<br />

et 59% de la force de travail tota<strong>le</strong>), en<br />

Jordanie (respectivement 70% et 62%),<br />

au Maroc, en Tunisie et en Syrie (respectivement<br />

74% et 64%). Dans une<br />

moindre me<strong>sur</strong>e, <strong>le</strong>s industries chimiques,<br />

agro-alimentaires et métallurgiques<br />

offrent éga<strong>le</strong>ment des emplois<br />

féminins (Al-Qudsi, 1995).


C’est notamment grâce à la main d’œuvre<br />

féminine peu chère que la Tunisie et <strong>le</strong> Maroc<br />

ont pu accroître la compétitivité de <strong>le</strong>urs secteurs<br />

traditionnels comme <strong>le</strong> texti<strong>le</strong>-habil<strong>le</strong>ment<br />

et exporter.<br />

Les femmes dans <strong>le</strong> secteur informel<br />

Il est impossib<strong>le</strong> de quantifier l’engagement<br />

des femmes dans <strong>le</strong> secteur informel de l’économie<br />

car peu d’études ont été menées <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

sujet. Cependant, il est probab<strong>le</strong>ment important.<br />

En Egypte, une enquête de l’ESCWA<br />

montre que 80% de ces femmes ont entre 14<br />

et 34 ans, proviennent de catégories socia<strong>le</strong>s<br />

pauvres et n’ont que peu ou pas d’éducation<br />

(ESCWA, 1989). Ici, <strong>le</strong> travail des femmes à<br />

domici<strong>le</strong> ou non rémunéré n’est pas pris en<br />

compte bien qu’il représente une contribution<br />

substantiel<strong>le</strong> aux revenus de la famil<strong>le</strong>. Reste<br />

que ces activités ne <strong>le</strong>ur permettent pas de<br />

sortir de <strong>le</strong>ur condition défavorisée en termes<br />

d’éducation et de niveau de vie. En Pa<strong>le</strong>stine,<br />

90% des travail<strong>le</strong>uses à domici<strong>le</strong> sont<br />

employées dans l’industrie du texti<strong>le</strong> et de<br />

l’habil<strong>le</strong>ment et 35% ne sont pas rémunérées.<br />

Le secteur de l’agriculture emploie éga<strong>le</strong>ment<br />

de nombreuses femmes. Alors que <strong>le</strong>s données<br />

officiel<strong>le</strong>s attestent d’une faib<strong>le</strong> participation<br />

féminine dans ce secteur, de nombreuses<br />

études ont prouvé <strong>le</strong> contraire. Les<br />

femmes concernées ne sont généra<strong>le</strong>ment<br />

pas payées. Une enquête faite <strong>sur</strong> des villages<br />

égyptiens révè<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s femmes non<br />

rémunérées travaillant dans <strong>le</strong>s fermes familia<strong>le</strong>s<br />

représentent 60% de la force de travail<br />

féminine. Au Maroc et en Tunisie, respectivement<br />

84% et 74% des femmes qui travail<strong>le</strong>nt<br />

ne perçoivent pas de salaire contre 40% en<br />

Syrie (Al Oudsi, 1995).<br />

Les tentatives des femmes de créer <strong>le</strong>ur<br />

propre activité indépendante, y compris à<br />

domici<strong>le</strong>, sont très mal connues. Malgré cela,<br />

-91-<br />

il est impossib<strong>le</strong> de nier l’existence d’un phénomène<br />

de discrimination négative vis-à-vis<br />

des femmes dans <strong>le</strong>s activités à revenus é<strong>le</strong>vés<br />

du fait des problèmes de mobilité qu’el<strong>le</strong>s<br />

rencontrent et de <strong>le</strong>ur accès limité au crédit.<br />

En Jordanie, <strong>le</strong>s femmes entrepreneurs constituent<br />

une faib<strong>le</strong> minorité, mais <strong>le</strong>ur nombre<br />

augmente progressivement. En Egypte, cette<br />

catégorie s’accroît éga<strong>le</strong>ment, mais <strong>le</strong>urs initiatives<br />

sont souvent entravées par la réticence<br />

des banques à <strong>le</strong>ur octroyer des prêts. Au<br />

Liban, où la grande majorité de la force de travail<br />

féminine se tourne vers <strong>le</strong> secteur privé,<br />

près de 45% d’entre el<strong>le</strong>s ont fondé <strong>le</strong>ur PME.<br />

Des évolutions encourageantes sont en cours<br />

puisque <strong>le</strong> niveau d’éducation des femmes<br />

augmente et qu’el<strong>le</strong>s ont moins d’enfants ce<br />

qui <strong>le</strong>s pousse à trouver des alternatives à<br />

<strong>le</strong>ur rô<strong>le</strong> traditionnel de femmes d’intérieur.<br />

Dans toute la région, il existe un fort besoin<br />

d’entreprises détenues et dirigées par des<br />

femmes mais éga<strong>le</strong>ment accueillant des<br />

femmes car ces activités constituent un<br />

potentiel de développement considérab<strong>le</strong>.<br />

Cependant, l’environnement peu favorab<strong>le</strong><br />

auquel el<strong>le</strong>s sont confrontées et <strong>le</strong> type d’emplois<br />

qui <strong>le</strong>ur sont actuel<strong>le</strong>ment proposés<br />

demande à ce que des études plus poussées<br />

soient menées, notamment dans <strong>le</strong> cadre du<br />

Femise, afin d’identifier et de répondre aux<br />

besoins des femmes. de palier aux déficiences<br />

du système en place et de <strong>le</strong>s protéger<br />

des conséquences de la discrimination<br />

dont el<strong>le</strong>s souffrent.<br />

b- Les cas de quelques PPM<br />

Au Maroc : une participation croissante des<br />

femmes<br />

La baisse significative de la fertilité intervenue<br />

pendant <strong>le</strong>s trois dernières décennies et


la hausse du niveau d’éducation des femmes<br />

ont eu un impact positif <strong>sur</strong> <strong>le</strong>ur poids dans la<br />

population active. La proportion de femmes<br />

dans l’emploi total est passée de 11,5% en<br />

1960 à 19,3% en 1994 pour atteindre 29,5%<br />

en 1999. Dans <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s, 35% des<br />

employés sont des femmes contre 22,7% en<br />

zone urbaine. Parallè<strong>le</strong>ment, on observe une<br />

croissance très significative du chômage<br />

féminin qui n’était que 2,1% en 1960 contre<br />

14% environ en 1999 avec une situation<br />

encore plus inquiétante dans <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s<br />

où ce taux est de 27,6%.<br />

L’emploi féminin est principa<strong>le</strong>ment concentré<br />

dans <strong>le</strong>s activités du secteur primaire (62% de<br />

l’emploi total) où il donne rarement lieu à<br />

rémunération, dans <strong>le</strong> secteur manufacturier<br />

(17,9%) et <strong>le</strong>s services publics (8,8% <strong>sur</strong> l’ensemb<strong>le</strong><br />

du territoire contre 24,5% en zone<br />

urbaine). Les femmes ayant un niveau d’éducation<br />

important sont plutôt attirées par ce dernier<br />

secteur. D’après l’enquête industriel<strong>le</strong> de<br />

1999, l’industrie du texti<strong>le</strong> et de la confection<br />

emploie à 69% des femmes contre 16% pour<br />

l’industrie alimentaire et 3% pour l’industrie<br />

é<strong>le</strong>ctrique et é<strong>le</strong>ctronique. Il semb<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong>s<br />

soient largement évincées par <strong>le</strong>s hommes<br />

dans <strong>le</strong> secteur industriel. Ce phénomène est<br />

encore plus prononcé pour <strong>le</strong>s non qualifiées.<br />

La participation des femmes <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marchés<br />

du travail en Egypte s’accroît dans <strong>le</strong>s années<br />

1990.<br />

-92-<br />

Les femmes représentent 39% de la population<br />

active égyptienne en 1998 contre 35%<br />

en 1988. Le nombre de femmes qui travail<strong>le</strong>nt<br />

a augmenté de 3,4% par an, en<br />

moyenne. El<strong>le</strong>s occupent <strong>sur</strong>tout des emplois<br />

dans <strong>le</strong> secteur public (80% des emplois<br />

féminins en 1998) parce que <strong>le</strong>s rémunérations<br />

sont supérieures à cel<strong>le</strong>s proposées<br />

dans <strong>le</strong> secteur privé, mais éga<strong>le</strong>ment parce<br />

que <strong>le</strong>s postes proposés sont particulièrement<br />

bien adaptés pour répondre à <strong>le</strong>ur<br />

attentes (Assaad, <strong>2002</strong>). Ils offrent des<br />

avantages médicaux, des systèmes de retraite,<br />

des congés de maternité généreux, des<br />

horaires de travail relativement courts (6<br />

heures par jour, 6 jours par semaine en<br />

moyenne), un travail peu physique et <strong>le</strong>s<br />

transports sont souvent pris en charge par<br />

l’employeur. Malgré des coupes dans <strong>le</strong>s<br />

dépenses publiques en Egypte entre 1988 et<br />

1998, l’emploi public a continué de progresser<br />

de 4,8% par an ce qui est presque <strong>le</strong><br />

doub<strong>le</strong> du taux de croissance de l’emploi global.<br />

Durant cette période, la part des emplois<br />

féminins dans <strong>le</strong>s administrations a augmenté<br />

de 37,4% à 39,7%.<br />

A l’inverse, la réduction du nombre des<br />

entreprises publiques a fait chuter <strong>le</strong> taux<br />

d’emploi féminin. En 1998, seuls 15,5% des<br />

employés des entreprises publiques étaient<br />

des femmes contre 16,6% dix ans plus tôt.<br />

Le secteur privé ne compense pas ce manque<br />

puisque seu<strong>le</strong>ment 12,8% des femmes y<br />

Tab<strong>le</strong>au VII.3 : Taux de participation des femmes au Maroc<br />

(en % de l’emploi féminin)<br />

Zone<br />

Urbaine<br />

Zone Rura<strong>le</strong> Total<br />

Forced de Travail des femmes 3 153 415 1301 766 1 851 649<br />

Employées féminines 948 199 1 817 272 2 765 471<br />

Taux de participation des femmes 21 36 27<br />

Proportion de la force de travail<br />

féminine dans <strong>le</strong> total<br />

22.7 35.0 29.5<br />

Taux de chômage 27.6 2.1 13.3<br />

Part des femmes dans <strong>le</strong>s chômeurs 22 28 25<br />

Source: Labor Market and Growth in Morocco Lahcen ACHY ,April <strong>2002</strong>.


trouvent un emploi contre 15,7% au début<br />

des années 1990. En Egypte, 1/5 des travail<strong>le</strong>urs<br />

rémunérés du secteur privé étaient<br />

des femmes en 1998 tandis que <strong>le</strong>s hommes<br />

étaient deux fois plus nombreux.<br />

L’ajustement structurel de l’économie semb<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s avoir évincées du marché du travail du<br />

fait que la réduction de l’offre d’emplois<br />

publics n’a pas été compensée par une baisse<br />

des barrières à l’entrée du secteur privé<br />

qu’el<strong>le</strong>s subissent (Assaad, <strong>2002</strong>). Si <strong>le</strong>s politiques<br />

actives de l’emploi menées par <strong>le</strong> gouvernement<br />

ont encouragé <strong>le</strong>s femmes à al<strong>le</strong>r<br />

chercher un salaire en dehors de <strong>le</strong>ur maison,<br />

el<strong>le</strong>s ont éga<strong>le</strong>ment contribué au refus<br />

des conditions de travail - plus strictes - proposées<br />

par <strong>le</strong> secteur privé.<br />

La participation des femmes mariées et relativement<br />

âgées est en hausse dans <strong>le</strong>s zones<br />

urbaines. Cette évolution est cependant<br />

entièrement due à cel<strong>le</strong> de l’emploi public.<br />

Peu de femmes occupent des emplois rémunérés<br />

dans <strong>le</strong> secteur privé, el<strong>le</strong>s <strong>le</strong> quittent<br />

généra<strong>le</strong>ment après <strong>le</strong>ur mariage et préfèrent<br />

attendre un emploi dans <strong>le</strong> secteur public<br />

pour revenir <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché du travail. Des<br />

me<strong>sur</strong>es de régulation excessives tel<strong>le</strong>s que<br />

<strong>le</strong>s congés de maternité payés ou non, <strong>le</strong>s<br />

aides pour <strong>le</strong>s enfants peuvent avoir découragé<br />

l’embauche des femmes dans ce secteur.<br />

La portée de cet argument ne doit cependant<br />

pas être <strong>sur</strong>estimée car <strong>le</strong> gouvernement<br />

égyptien n’a pas été très strict dans l’application<br />

des lois régissant <strong>le</strong> marché du travail<br />

ces dernières années. La raison principa<strong>le</strong> qui<br />

explique que <strong>le</strong>s employeurs du secteur privé<br />

hésitent à embaucher des femmes est qu’ils<br />

ont <strong>le</strong> sentiment qu’el<strong>le</strong>s sont peu attachées<br />

à <strong>le</strong>urs emplois. Ceci peut prendre plusieurs<br />

aspects y compris l’impression d’un fort taux<br />

d’absentéisme, d’un turn-over féminin très<br />

é<strong>le</strong>vé, ou d’une faib<strong>le</strong> incitation à supporter<br />

<strong>le</strong>s longues journées de travail que <strong>le</strong> secteur<br />

-93-<br />

Tab<strong>le</strong>au VII.4 : Composition de la force de<br />

travail en Jordanie : taux de participation<br />

des personnes âgées de 15 ans et plus<br />

(Pourcentages)<br />

1979 2000<br />

Total 41,8 39,4<br />

Hommes 79,0 66,1<br />

Femmes 6,4 12,3<br />

Source: Taher Kanaan et Marwan Kardoush.<br />

“Employment and the Labor Market in Jordan ”.<br />

privé demande en Egypte, d’où <strong>le</strong> peu<br />

d’offres de formation qui <strong>le</strong>ur sont faites.<br />

Une participation toujours faib<strong>le</strong> en Jordanie<br />

D’un point de vue historique, <strong>le</strong> taux de participation<br />

des femmes dans la force de travail<br />

a toujours été faib<strong>le</strong> en Jordanie. Il était inférieur<br />

à 6,4% en 1979 et est resté à ce niveau<br />

pendant <strong>le</strong>s années 1980 avant de commencer<br />

à croître fortement pour atteindre 12,3%<br />

en 2000.<br />

La disproportion entre <strong>le</strong>s hommes et <strong>le</strong>s<br />

femmes reste importante bien qu’el<strong>le</strong> se soit<br />

progressivement réduite. Par ail<strong>le</strong>urs, on<br />

observe un phénomène particulier concernant<br />

la force de travail féminine en Jordanie :<br />

alors que <strong>le</strong>s femmes comptent pour 23,9%<br />

de la force de travail, <strong>le</strong> pourcentage des<br />

femmes actives est beaucoup plus faib<strong>le</strong><br />

(12,3%). Cette présence des femmes relativement<br />

plus importante dans la force de travail<br />

que dans la population active signifie<br />

qu’il existe des barrières limitant <strong>le</strong>ur entrée<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché. Les différences entre hommes<br />

et femmes en matière de niveau d’éducation<br />

ne peuvent que partiel<strong>le</strong>ment expliquer cet<br />

état de fait. Cependant, la discrimination<br />

sexuel<strong>le</strong> dont souffrent <strong>le</strong>s femmes forme un<br />

important rempart à <strong>le</strong>ur entrée effective<br />

dans la force de travail.<br />

c- Les caractéristiques du chômage féminin<br />

Une caractéristique de la force de travail<br />

féminine est <strong>le</strong> fort taux de chômage qui la


frappe par comparaison aux hommes. Bien<br />

qu’en termes absolus un plus grand nombre<br />

d’hommes soient au chômage, <strong>le</strong> taux de<br />

chômage des femmes est plus é<strong>le</strong>vé du fait<br />

de <strong>le</strong>ur poids moins important dans la force<br />

de travail. La plupart des études <strong>sur</strong> ce sujet<br />

montrent que <strong>le</strong> premier critère qui détermine<br />

l’emploi des femmes est <strong>le</strong>ur niveau<br />

d’éducation. Et la raison principa<strong>le</strong> qui pousse<br />

<strong>le</strong>s femmes à travail<strong>le</strong>r reste la nécessité<br />

de pallier à l’accroissement des disparités de<br />

revenus et l’aggravation de la pauvreté. Cela<br />

a accru l’offre de travail des femmes et <strong>le</strong>s a<br />

forcé à accepter des salaires plus faib<strong>le</strong>s.<br />

Dans <strong>le</strong>s années 1990, plusieurs autres pays<br />

de la région ont d’ail<strong>le</strong>urs assisté à un déclin<br />

conséquent des salaires induit par l’ajustement<br />

structurel.<br />

Les évolutions des taux de chômage féminins<br />

indiquent clairement que l’offre d’emploi<br />

émanant des femmes s’accroît, mais qu’el<strong>le</strong>s<br />

subissent des limitations qui <strong>le</strong>s empêchent<br />

de faire partie de la force de travail. Une de<br />

ces principa<strong>le</strong>s barrières vient du fait que <strong>le</strong>s<br />

pays partenaires ont dû adopter des politiques<br />

nouvel<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> cadre des programmes<br />

d’ajustement structurel dont <strong>le</strong>s<br />

ingrédients sont une plus grande compétitivité,<br />

des privatisations plus nombreuses et une<br />

libéralisation des échanges plus complète.<br />

-94-<br />

Les conséquences de ces politiques en<br />

termes de réduction des dépenses et des<br />

budgets de l’Etat et de ra<strong>le</strong>ntissement de<br />

l’activité économique a induit un approfondissement<br />

du chômage qui se répercutent<br />

d’abord <strong>sur</strong> la population féminine. C’est<br />

pourquoi el<strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>nt plus longtemps,<br />

gagnent moins et ont généra<strong>le</strong>ment un<br />

niveau d’éducation inférieur à <strong>le</strong>urs homologues<br />

masculins. El<strong>le</strong>s ont éga<strong>le</strong>ment un<br />

accès moins faci<strong>le</strong> aux formations, au crédit<br />

et aux marchés. El<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong> plus souvent<br />

confinées chez el<strong>le</strong>s et doivent diviser <strong>le</strong>ur<br />

temps entre <strong>le</strong>ur travail et <strong>le</strong>urs tâches<br />

domestiques. Enfin, la participation des<br />

femmes dans la force de travail est dictée par<br />

des normes culturel<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong>ur sont défavorab<strong>le</strong>s.<br />

d- Les femmes et <strong>le</strong> changement d’environnement<br />

économique<br />

La hausse de la part des femmes employées<br />

dans <strong>le</strong> secteur public est manifeste dans<br />

beaucoup de pays partenaires. Comme cela a<br />

été souligné précédemment, <strong>le</strong>s femmes<br />

continuent à privilégier un emploi dans ce<br />

secteur car el<strong>le</strong>s bénéficient d’avantages<br />

sociaux comme la sécurité de l’emploi ou une<br />

couverture socia<strong>le</strong>. En Jordanie, 55% des<br />

femmes occupent des emplois dans <strong>le</strong> sec-<br />

Tab<strong>le</strong>au VII-5 : Taux de chômage féminin dans quelques PPM<br />

Hommes Femmes<br />

% des hommes dans la<br />

population active<br />

% des femmes dans la<br />

population active<br />

1991-1992 1999-2000 1991-1992 1999-2000<br />

Algérie 24,2 29,8 20,3 29,7<br />

Egypte 6,5 (1) 5,1 15,6 (1) 19,4<br />

Jordanie 14,5 12,3 34,2 21,0<br />

Liban .. 8,9 (2) .. 7,2 (2)<br />

Maroc 14,0 16,0 20,0 23,0<br />

Pa<strong>le</strong>stine 18,3 (3) 14,4 17,9 (3) 12,3<br />

Syrie 5,2 (4) 7,3 14,0 (4) 18,6<br />

Tunisie 15,0 (5) 15,6 17,2 (5) 16,3<br />

Turquie 8,5 6,4 7,0 6,1<br />

Source : Medstat <strong>euro</strong>stat 2001 ; (1) de 16 à 64 ans ; (2)1997 ; (3) 1995; (4) 10 ans et plus ; (5)<br />

1994


Tab<strong>le</strong>au VII-6: Part des femmes dans l’emploi dans Puisque <strong>le</strong>s femmes représentent<br />

<strong>le</strong>s services publics dans certains PPM<br />

un potentiel important de dévelop-<br />

Egypte<br />

Maroc<br />

année<br />

1996<br />

1989<br />

%<br />

pement économique encore sous-<br />

60,3<br />

29,0exploité,<br />

<strong>le</strong>s politiques économiques<br />

Syrie<br />

1991<br />

1980<br />

1992<br />

31,0actuel<strong>le</strong>s<br />

soulèvent des questions<br />

19,0<br />

27,0importantes,<br />

par exemp<strong>le</strong> quant à<br />

Turquie 1994 35,0<br />

la façon dont <strong>le</strong>s restructurations, la<br />

Source: ERF Trends in the MENA (2000) and CAPMAS:<br />

Population Census 1996.<br />

libéralisation des économies de la<br />

teur public contre 41% dans <strong>le</strong> secteur privé. région et <strong>le</strong>ur internationalisation vont affec-<br />

Les difficultés de déplacement des femmes ter <strong>le</strong>s femmes. Dans ce contexte, <strong>le</strong> Femise<br />

limitent fondamenta<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>ur capacité de<br />

postu<strong>le</strong>r à d’autres emplois d’autant que <strong>le</strong>s<br />

recommande :<br />

barrières à l’entrée dans <strong>le</strong> secteur privé (i) une intervention déterminée des gouver-<br />

semb<strong>le</strong>nt importantes. De plus, la tendance<br />

généra<strong>le</strong> des femmes employées dans <strong>le</strong> secnementsteur<br />

privé à arrêter de travail<strong>le</strong>r après <strong>le</strong>ur √ Si la région veut pouvoir re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> défi<br />

mariage pour se vouer entièrement à <strong>le</strong>urs de l’internationalisation, une gestion<br />

responsabilités domestiques n’incite pas <strong>le</strong>s active de la ressource humaine est<br />

employeurs à <strong>le</strong>s former. Les femmes sont indispensab<strong>le</strong>. L’investissement dans<br />

donc <strong>le</strong> plus souvent reléguées dans des l’éducation des femmes et dans des<br />

emplois qui nécessitent peu de connais- politiques qui favorisent <strong>le</strong>ur participasances<br />

et qui peuvent supporter un fort taux tion économique est incontournab<strong>le</strong>. Les<br />

de renouvel<strong>le</strong>ment (Assaad, <strong>2002</strong>).<br />

femmes doivent pouvoir supporter la<br />

comparaison avec <strong>le</strong>s hommes. De plus,<br />

Les politiques qui empêchent <strong>le</strong> développe- l’absence de programmes d’éducation et<br />

ment d’activités industriel<strong>le</strong>s intensives en de formation <strong>le</strong>s rend vulnérab<strong>le</strong>s dans<br />

travail et orientées vers l’exportation, comme <strong>le</strong>s périodes de récession et limite <strong>le</strong>ur<br />

des taux de change <strong>sur</strong>évalués, ont eu une capacité à participer p<strong>le</strong>inement et à<br />

conséquence inattendue à savoir qu’el<strong>le</strong>s ont rivaliser avec <strong>le</strong>urs homologues mascu-<br />

réduit l’emploi des femmes. Ceci montre que lins <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché du travail.<br />

<strong>le</strong>s politiques qui cherchent à concentrer <strong>le</strong>s √ Les gouvernements peuvent aussi<br />

activités et donc la demande d’emploi du accroître <strong>le</strong>urs efforts pour offrir une<br />

secteur privé dans des parcs industriels et de couverture socia<strong>le</strong> aux femmes. La<br />

nouvel<strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s en dehors des centres de législation doit être suffisamment<br />

peup<strong>le</strong>ment existants pèseront probab<strong>le</strong>ment f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong> pour prendre en compte la<br />

<strong>sur</strong> la participation des femmes.<br />

maternité et <strong>le</strong>s enfants.<br />

√ Les gouvernements peuvent avoir un<br />

D’un autre côté, <strong>le</strong>s réformes des marchés rô<strong>le</strong> plus actif dans l’amélioration de la<br />

ont créé pour <strong>le</strong>s femmes des emplois de ser- participation des femmes en promulvices<br />

liées au commerce et intensifs en traguant des lois qui favoriseraient des<br />

vail comme <strong>le</strong>s industries de texti<strong>le</strong>, de vête- conditions d’accès au marché et des<br />

ments, de fruits et de f<strong>le</strong>urs et, de plus en rémunérations équiva<strong>le</strong>ntes pour <strong>le</strong>s<br />

plus, dans <strong>le</strong> domaine de l’assemblage é<strong>le</strong>c- hommes et <strong>le</strong>s femmes et encouragetronique.<br />

Le Maroc et la Tunisie en sont <strong>le</strong>s raient <strong>le</strong>s employeurs à plus de f<strong>le</strong>xibili-<br />

exemp<strong>le</strong>s parfaits.<br />

té afin que <strong>le</strong>s femmes puissent combi-<br />

-95


√<br />

ner <strong>le</strong>ur travail et <strong>le</strong>urs tâches domestiques.<br />

Des politiques doivent être mises en<br />

place pour améliorer <strong>le</strong>s opportunités de<br />

création d’entreprise pour <strong>le</strong>s femmes<br />

en <strong>le</strong>ur offrant des formations, des crédits<br />

et des prêts. Les gouvernements<br />

pourraient éga<strong>le</strong>ment étendre ces<br />

√<br />

micro-crédits aux femmes à faib<strong>le</strong> revenu<br />

afin de limiter la pauvreté.<br />

Enfin, deux domaines semb<strong>le</strong>nt pouvoir<br />

absorber l’offre excédentaire de main<br />

d’œuvre féminine dans <strong>le</strong> futur. Le premier<br />

est celui des industries intensives<br />

en travail dont émane une demande<br />

d’emplois et qui ont un fort potentiel<br />

d’exportation. Le second est celui des<br />

services sociaux qui vont probab<strong>le</strong>ment<br />

connaître une forte expansion à me<strong>sur</strong>e<br />

que <strong>le</strong>s gouvernements auront transféré<br />

la direction de <strong>le</strong>urs entreprises au secteur<br />

privé et se recentreront <strong>sur</strong> des<br />

services publics de meil<strong>le</strong>ure qualité et<br />

plus diversifiés.<br />

(ii) <strong>le</strong> secteur privé pourrait offrir un environnement<br />

favorab<strong>le</strong><br />

√ D’un côté, dans de nombreux pays, <strong>le</strong><br />

secteur privé n’est pas considéré<br />

comme offrant un environnement de<br />

-96-<br />

√<br />

travail favorab<strong>le</strong> aux femmes. D’un<br />

autre côté, <strong>le</strong> secteur privé considère<br />

que <strong>le</strong>s femmes sont une main d’œuvre<br />

moins fiab<strong>le</strong> et plus coûteuse que <strong>le</strong>s<br />

hommes. Pour remédier à cela, il faut :<br />

(i) encourager <strong>le</strong> développement des<br />

PME, (ii) inciter <strong>le</strong>s banques à accorder<br />

des prêts aux femmes.<br />

Les barrières à l’entrée <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché du<br />

travail auxquel<strong>le</strong>s sont confrontées <strong>le</strong>s<br />

femmes doivent être <strong>le</strong>vées au moyen<br />

de politiques qui réduisent <strong>le</strong>urs<br />

√<br />

contraintes domestiques. La construction<br />

de centres d’accueil pour <strong>le</strong>s<br />

enfants et un meil<strong>le</strong>ur accès aux services<br />

publics comme l’eau potab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s<br />

services de santé, sanitaires, d’éducation<br />

et de planning familial sont des facteurs<br />

de libéralisation de la femme<br />

essentiels et qui amélioreront <strong>le</strong>ur productivité.<br />

Des recherches détaillées <strong>sur</strong> la nature<br />

des contraintes économiques, socia<strong>le</strong>s<br />

et culturel<strong>le</strong>s que supportent <strong>le</strong>s<br />

femmes qui souhaitent travail<strong>le</strong>r dans<br />

des activités indépendantes méritent<br />

d’être considérées comme prioritaires<br />

du fait de la forte corrélation observée<br />

entre l’emploi dans <strong>le</strong> secteur privé et la<br />

pauvreté dans <strong>le</strong>s pays partenaires<br />

méditerranéens.


Notes<br />

[1] : Zone industriel<strong>le</strong> qualifiée : correspond à<br />

des investissements étrangers, comportant<br />

des intérêts israéliens et arabes donnant<br />

libre accès au marché américain.<br />

[2] : Population définie comme l’ensemb<strong>le</strong><br />

des personnes vivant de l’agriculture,<br />

de la chasse, de la pêche ou de la<br />

foresterie et incluant <strong>le</strong>s personnes<br />

exerçant une activité agrico<strong>le</strong> ainsi que<br />

<strong>le</strong>s inactifs à <strong>le</strong>ur charge.<br />

[3] : Dont 2,6 millions en Egypte, plus d’un<br />

million en Algérie et au Maroc et près<br />

de un million en Turquie, cf. FAO,<br />

2001.<br />

[4] : « Libéralisation de tous <strong>le</strong>s produits<br />

agrico<strong>le</strong>s sauf… » plutôt que « protection<br />

de tous <strong>le</strong>s produits agrico<strong>le</strong>s<br />

sauf… », qui était la logique des<br />

accords précédents.<br />

[5] : L’accord d’association UE - Jordanie est<br />

entré en application <strong>le</strong> premier mai<br />

<strong>2002</strong>.<br />

[6] : En 1999, selon l’OMC, l’Union<br />

Européenne, <strong>le</strong>s Etats-Unis, <strong>le</strong> Canada<br />

et <strong>le</strong> Japon appliquaient des pics tarifaires<br />

à plus de 360 produits agrico<strong>le</strong>s<br />

différents.<br />

[7] : Ces subventions, instaurées pour<br />

garantir une autosuffisance et une stabilité<br />

des prix domestiques, conduisent<br />

à la constitution de stocks d’autant<br />

plus importants que l’augmentation<br />

des prix intérieurs qu’el<strong>le</strong>s génèrent<br />

décourage la consommation intérieure.<br />

De nouvel<strong>le</strong>s subventions, pour l’exportation<br />

cel<strong>le</strong>s-là, sont alors nécessaires<br />

pour pouvoir écou<strong>le</strong>r <strong>le</strong> <strong>sur</strong>plus<br />

ainsi constitué (il peut s’agir de restitutions<br />

à l’exportation, de crédits à<br />

l’exportation, voire de l’aide alimentaire<br />

internationa<strong>le</strong>).<br />

[8] : Les subventions aux intrants représentent<br />

environ 9% du soutien aux producteurs.<br />

[9] : Le 20 juin <strong>2002</strong>, <strong>le</strong>s pays réunis dans<br />

<strong>le</strong> cadre de l’OMC n’étaient toujours<br />

pas arrivés à donner du contenu à l’engagement,<br />

pris à Doha, de réduire <strong>le</strong>s<br />

subventions à l’exportation.<br />

[10] : La règ<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s TBT et <strong>le</strong>s SPS voudrait<br />

que <strong>le</strong>s pays utilisent si possib<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s standards internationaux pour établir<br />

<strong>le</strong>urs procédures techniques et<br />

standards nationaux.<br />

-97-<br />

[11] : Cf. Meda Team 5 : Synthèse du suivi<br />

des pays Meda, nov. 2001.<br />

[12] :Cf. OMC, Country Report.<br />

[13] :Cf. US Departement of State, Country<br />

Commercial Guide, fiscal year <strong>2002</strong><br />

(juil<strong>le</strong>t 2001).<br />

[14] :General Agreement on Trade in<br />

Services.<br />

[15] :Nation la plus Favorisée.<br />

[16] :Cf. US Department of State, Country<br />

Commercial Guide <strong>2002</strong><br />

[17] :Rapport de la BSA cité par <strong>le</strong> Country<br />

Commercial Guide <strong>2002</strong> de l’US<br />

Department of State<br />

[18] :Cf. Meda Team 5, op. cit.<br />

[19] :Cf. Meda Team 5, op. cit.<br />

[20] :L’Accord avec <strong>le</strong> Maroc possède la particularité<br />

de prévoir l’examen des<br />

conditions de libéralisation du secteur<br />

des transports maritimes internationaux.<br />

Mais cet engagement n’a pas été<br />

encore respecté fin 2001.<br />

[21] :On distingue généra<strong>le</strong>ment une<br />

branche des "produits manufacturés"<br />

qui correspond à la partie amont du<br />

processus de production (produits<br />

demi-finis) et une branche "artic<strong>le</strong>s<br />

manufacturés, en aval du processus de<br />

production (produits finis).<br />

[22] :exportations+importations/PIB.<br />

[23] :L’indicateur CS, utilisé dans l'analyse<br />

qui suit, est dû à Walter Isard (Cf. W.<br />

ISARD, « Méthodes d'analyse régiona<strong>le</strong><br />

», tome 1, « Équilibre économique<br />

», Dunod, 1972, p. 144). Il<br />

me<strong>sur</strong>e la proximité sectoriel<strong>le</strong> de<br />

deux distributions (ici <strong>le</strong>s exportations<br />

par secteurs des PPM et du monde) et<br />

il se définit comme suit :<br />

Soient r l'indice symbolisant un pays<br />

partenaire méditerranéen, n l'indice<br />

symbolisant un autre pays, i l'indice<br />

symbolisant un produit de la nomenclature.<br />

Soit E une variab<strong>le</strong> pour laquel<strong>le</strong> on<br />

veut comparer la répartition sectoriel<strong>le</strong>,<br />

alors la forme générique de l’indicateur<br />

est :<br />

CS = 1<br />

2<br />

Â<br />

i<br />

Eir Er - E in<br />

E n<br />

Il s'agit en fait de la demi-somme<br />

des écarts des fréquences relatives<br />

de la distribution sectoriel<strong>le</strong> des<br />

deux espaces considérés. Par<br />

construction, l'indicateur retenu


(CS) varie de 0 à 1, la va<strong>le</strong>ur nul<strong>le</strong><br />

indiquant une similitude parfaite des<br />

deux distributions, la va<strong>le</strong>ur 1 indiquant<br />

el<strong>le</strong> une différence complète.<br />

Pour me<strong>sur</strong>er la diversification des<br />

pays méditerranéens (relativement<br />

aux exportations mondia<strong>le</strong>s), on<br />

suppose que <strong>le</strong>s exportations mondia<strong>le</strong>s<br />

représentent la structure la<br />

plus diversifiée.<br />

[24] : Soient Xir la va<strong>le</strong>ur des exportations<br />

du partenaire méditerranéen r en produit<br />

i, Xr la va<strong>le</strong>ur tota<strong>le</strong> des exportations<br />

du partenaire r, et XiM la va<strong>le</strong>ur<br />

des exportations mondia<strong>le</strong>s en produit<br />

i, XM la va<strong>le</strong>ur tota<strong>le</strong> des exportations<br />

mondia<strong>le</strong>, alors :<br />

CS =<br />

[25] : P.Augier, M. Gasiorek « Les effets de la<br />

libéralisation entre l’UE et <strong>le</strong>s pays partenaires<br />

méditerranéens » in J.L.<br />

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[26] : Emre Ozçelik, Erol Taymaz,"Does technology<br />

matter for international competitiveness<br />

in developping countries ?<br />

The case of turkish manufacturing<br />

industries" ERF Conference, janvier<br />

<strong>2002</strong>.<br />

[27] : Savas Alpay, Ismet Yalcin, Turker<br />

Do<strong>le</strong>koglu : « Export performance of<br />

firms in developing countries and food<br />

quality and safety standards in developed<br />

countries » ERF Conference janvier<br />

<strong>2002</strong>.<br />

[28] : Soient Xir la va<strong>le</strong>ur des exportations<br />

du pays r en produit i, Xr la va<strong>le</strong>ur<br />

tota<strong>le</strong> des exportations du pays r, et<br />

Min la va<strong>le</strong>ur des importations du pays<br />

n en produit i, Mn la va<strong>le</strong>ur tota<strong>le</strong> des<br />

exportations de pays n, alors :<br />

[29] : The Housing & Population Survey,<br />

1 Xir -<br />

2 Xr XiM Â<br />

i XM Xir CS = 1<br />

2<br />

Â<br />

i<br />

X r<br />

- M in<br />

M n<br />

Ministry of Social Affairs (Lebanon)<br />

and UNFPA, 1995-96. The Manpower<br />

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[30] :Survey conducted in six low-income<br />

neighborhoods in Istanbul, taking<br />

-98-<br />

1,210 households and screening 5,634<br />

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[35] :En Tunisie par exemp<strong>le</strong>, pays <strong>le</strong> mieux<br />

placé de ce point de vue dans <strong>le</strong>s pays<br />

partenaires, <strong>le</strong> taux de scolarisation<br />

brut est de 117 % dans <strong>le</strong> primaire<br />

pour une moyenne de MNA de 96% et<br />

de 55% dans <strong>le</strong> secondaire ; au Maroc,<br />

placé à l’autre extrême, qui a retenu<br />

dans <strong>le</strong> PRSL+ l’objectif d’offrir la scolarisation<br />

universel<strong>le</strong> aux 6-15 ans d’ici<br />

2006, malgré un important engagement<br />

financier de l’Etat en faveur de<br />

l’éducation de plus de 7% du PIB, <strong>le</strong>s<br />

taux de scolarisation brute culminent<br />

encore à 80% dans <strong>le</strong> primaire et 39%<br />

dans <strong>le</strong> secondaire.<br />

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Yousef, Tarek M. 2000. "Macroeconomic<br />

Aspects of the New Demography in<br />

the Midd<strong>le</strong> East and North Africa.”<br />

Paper presented at the Annual Bank<br />

Conference on Development<br />

Economics (ABCDE). Paris, 26-28<br />

June.<br />

Zhang, S. 2001. “Human Capacity Building<br />

for the New Economy.” Paper presented<br />

at the APEC High Level Meeting on<br />

Human Capacity Building. Beijing, 15<br />

May 2001.


RAPPORT FEMISE <strong>2002</strong> SUR<br />

LE PARTENARIAT EURO-MEDITERRANEEN<br />

juil<strong>le</strong>t <strong>2002</strong><br />

LISTE DES ANNEXES<br />

Notes méthodolohiques <strong>sur</strong> la base de données PC-TAS<br />

Tab<strong>le</strong>au I.1 : Taux d’ouverture des économies des PPM<br />

Tab<strong>le</strong>au I.2. : <strong>le</strong>s relations commercia<strong>le</strong>s des Pays Partenaires avec L’Union Européenne<br />

Tab<strong>le</strong>au I.3. : <strong>le</strong>s relations commercia<strong>le</strong>s des Pays Partenaires avec <strong>le</strong>s Etats-Unis<br />

Tab<strong>le</strong>au I.4. : Variation des arrivées de touristes aux frontières par <strong>rapport</strong> à la même<br />

période de l'année précédente<br />

Tab<strong>le</strong>au I.5. : Parts de marché des Pays Partenaires dans <strong>le</strong> secteur du tourisme en 2000<br />

Tab<strong>le</strong>au I.6. : Poids du secteur du tourisme dans l'emploi total<br />

Tab<strong>le</strong>au I.7. : Part du tourisme dans <strong>le</strong> PIB<br />

Tab<strong>le</strong>au I.8. : Taux de croissance 2001/2000 Poste "voyage" de la balance des paiements<br />

: crédit<br />

Tab<strong>le</strong>au I.9. : Les ressources budgétaires<br />

Tab<strong>le</strong>au I.10. : Taux annuels d’inflation<br />

Tab<strong>le</strong>au I.11. : Évolutions mensuel<strong>le</strong>s des taux d’inflation <strong>sur</strong> un an<br />

Tab<strong>le</strong>au I.12. : Taux de chômage dans <strong>le</strong>s pays méditerranéens<br />

Tab<strong>le</strong>au I.13. : Les conditions monétaires dans <strong>le</strong>s PPM<br />

Graphique II.1 : Importations de céréa<strong>le</strong>s et de nourriture pour animaux - Base 100 1992<br />

Graphique II.2 : Evolution des soldes commerciaux agrico<strong>le</strong>s des PPM (milliers US $)<br />

Tab<strong>le</strong>au II.1: Part de l’UE dans <strong>le</strong>s exportations et importations tota<strong>le</strong>s des PPM<br />

Tab<strong>le</strong>au II.2 : Structure des échanges agrico<strong>le</strong>s de 1992 à 2000<br />

Tab<strong>le</strong>au II.3 : La protection tarifaire dans l’agriculture<br />

Tab<strong>le</strong>au II.4 : Echanges agrico<strong>le</strong>s totaux des PPM, avec l’UE et avec <strong>le</strong> reste du Monde<br />

Tab<strong>le</strong>au III.1 : Le processus d’ouverture des PPM<br />

Tab<strong>le</strong>au III.2 : Part moyenne des importations et des exportations de et vers la zone dans<br />

<strong>le</strong>s importations et exportations tota<strong>le</strong>s du pays 1992-2000<br />

Tab<strong>le</strong>au III.3 : Taux de croissance annuel moyen des importations et des exportations<br />

1992-2000<br />

Graphique III.1 : Évolution de la croissance en Europe entre 1992 et 2003<br />

Graphique III.2 : Évolution de la croissance aux États-Unis entre 1992 et 2003<br />

Tab<strong>le</strong>au A.1 : Équation de transferts des PPM 1990-2000<br />

Tab<strong>le</strong>au A.2 : Entrées d’Investissements Directs Étrangers 1990-2000<br />

Tab<strong>le</strong>au A.3 : Avantages Comparatifs Révélés (ACR) des pays par catégorie de produits<br />

Tab<strong>le</strong>au A.4 : Évolution des taux de change réels effectifs des pays méditerranéens<br />

1990-<strong>2002</strong> (base 100 en 1995)<br />

Tab<strong>le</strong>au A.5 : Les échanges commerciaux des PPM avec <strong>le</strong> monde et avec l’Union<br />

Européenne en 2000 par grandes catégories de produits de la SITC (en<br />

millions de dollars courants)<br />

-101-


Notes méthodologiques <strong>sur</strong> la base de données PC-TAS<br />

I. Les problèmes inhérents à la constitution de la base de données <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s échanges commerciaux et à sa<br />

mise à jour annuel<strong>le</strong> : PC-TAS<br />

La base de données <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s échanges commerciaux est une compilation constituée à partir des bases de données PC-<br />

TAS éditées par l’ITC/UN Statistics Division et réactualisées chaque année. Dans la me<strong>sur</strong>e où tous <strong>le</strong>s pays méditerranéens<br />

ne sont pas déclarants, ou ne <strong>le</strong> sont pas de façon régulière, un certain nombre de problèmes apparaissent<br />

lorsque l’on veut compi<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s séries <strong>sur</strong> plusieurs périodes. Ceux-ci tiennent d’une part aux approximations faites<br />

pour recomposer des va<strong>le</strong>urs manquantes à un moment donné (et dont <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs déclarées sont publiées l’année<br />

d’après) et, d’autre part, au fait que de nouveaux pays déclarants, dont <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des échanges étaient jusqu’alors<br />

« approximées », apparaissent dans la base.<br />

Dans <strong>le</strong> cas des pays qui ne <strong>rapport</strong>ent jamais, on utilise <strong>le</strong>s statistiques miroirs c’est-à-dire <strong>le</strong>s montants d’importations<br />

(si on estime <strong>le</strong>s exportations) ou d’exportations (si on estime <strong>le</strong>s importations) <strong>rapport</strong>és par <strong>le</strong>s pays partenaires.<br />

C’est notamment <strong>le</strong> cas pour la Syrie, <strong>le</strong> Liban, l’Algérie jusqu’à l’édition 1999 de la base et pour la Jordanie dont <strong>le</strong>s<br />

résultats sont publiés depuis l’année 2001, (avec encore des données manquantes en 1996 et 1999, c’est pourquoi<br />

nous conservons l’approche miroir pour ce pays).<br />

C’est systématiquement <strong>le</strong> cas pour la Syrie et <strong>le</strong> Liban. Pour d’autres pays, une ou plusieurs années manquent : c’est<br />

<strong>le</strong> cas pour l’Algérie en 1992, 1993 et 1998, <strong>le</strong> Maroc en 1992, 1998 et 1999, la Jordanie en 1996 et 1999, l'Egypte<br />

en 1992 et 1993 et Malte en 1992 et 1993. Par soucis de cohérence des séries temporel<strong>le</strong>s 1992-1999, et par <strong>rapport</strong><br />

aux résultats passés, nous avons choisi de travail<strong>le</strong>r <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s données miroirs pour l’Algérie, et la Jordanie. Par ail<strong>le</strong>urs,<br />

<strong>le</strong> Maroc ne déclarant pas ses résultats en 1998 et 1999, nous avons éga<strong>le</strong>ment dû travail<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong> présent <strong>rapport</strong><br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s données miroirs.<br />

Lorsque certaines années sont manquantes, on utilise la même méthode miroir pour reconstituer <strong>le</strong>s échanges des<br />

années non disponib<strong>le</strong>s. Mais on constate des écarts importants entre ce qui est déclaré par <strong>le</strong> pays et ce que l’on<br />

obtient à partir des déclarations des partenaires. Notre choix est alors de conserver <strong>le</strong>s données déclarées par <strong>le</strong> pays<br />

et de compléter <strong>le</strong>s années qui manquent par <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs miroirs auxquel<strong>le</strong>s on applique <strong>le</strong> coefficient de correction<br />

obtenu par <strong>le</strong> <strong>rapport</strong> de la va<strong>le</strong>ur déclarée <strong>sur</strong> la va<strong>le</strong>ur miroir pour l’année la plus proche où <strong>le</strong> pays est déclarant. Si<br />

trop de va<strong>le</strong>urs manquent, on n’utilise que <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs miroirs.<br />

Ces estimations permettent de compléter la base de données, mais présentent quelques limites : (i) <strong>le</strong>s données<br />

obtenues sont exprimées FOB pour <strong>le</strong>s importations et CAF pour <strong>le</strong>s exportations (puisque estimées à partir des<br />

déclarations d’importations), c’est-à-dire incluant <strong>le</strong>s coûts de fret et d’as<strong>sur</strong>ance, en moyenne 10% supérieur à la<br />

va<strong>le</strong>ur FOB ; (ii) de plus, <strong>le</strong>s statistiques miroirs n’intègrent que <strong>le</strong>s échanges entre pays <strong>rapport</strong>eurs et une part des<br />

échanges au sein de la zone PPM ne peut donc être comptabilisée.<br />

Enfin, la base de données constituée est <strong>le</strong> résultat de l’accumulation de séries de données mises à jour annuel<strong>le</strong>ment.<br />

Chaque année, plusieurs corrections peuvent être apportées aux résultats obtenus précédemment :<br />

√ mises à jour rétroactives des données à chaque version de la base de données ;<br />

√ introduction dans la base de nouveaux pays déclarants et <strong>le</strong>ur prise en compte ;<br />

√ non déclaration successive pour des pays anciennement déclarants ce qui peut nous obliger à changer de<br />

méthodes d’estimation ;<br />

√ déclaration à la période suivante d’une va<strong>le</strong>ur estimée à la période antérieure ; c’est <strong>le</strong> cas pour l’Algérie qui ne<br />

déclarait pas pour 1998 en 2000, mais qui l’année d’après fournissait une déclaration pour 1998 et 1999.<br />

II. Les problèmes de comptabilité entre <strong>le</strong> solde commercial tel que calculé à partir de Comtrade, PC-TAS<br />

et tel que comptabilisé dans la balance des paiements du FMI<br />

Les données commercia<strong>le</strong>s contenues dans la base de données PC-TAS éditée par l’ITC/UN Statistics Division sont des<br />

statistiques douanières, re<strong>le</strong>vant généra<strong>le</strong>ment du système dit de commerce général. La plupart du temps, ces données<br />

diffèrent de cel<strong>le</strong>s publiées dans la Balance des paiements au titre de la balance des marchandises. Au moins<br />

trois grandes divergences de définition expliquent ces différences.<br />

Il s’agit tout d’abord d’une différence en termes de couverture même des transactions : à titre d’exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s données<br />

commercia<strong>le</strong>s de la balance des paiements incluent des ajustements pour certains échanges de marchandises<br />

(service des colis postaux notamment) que l’on ne retrouve pas dans <strong>le</strong>s données issues des douanes.<br />

Il s’agit ensuite de différences dans la date même des données enregistrées : dans la balance des paiements, <strong>le</strong>s<br />

échanges sont comptabilisés au moment du changement de propriété, alors que <strong>le</strong>s données des douanes comptabilisent<br />

généra<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s transactions au moment du passage de frontière.<br />

Il s’agit enfin de différences notab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s classifications utilisées : ainsi, par exemp<strong>le</strong>, la réparation de marchandises<br />

est une transaction de marchandises dans la balance des paiements, mais pas dans <strong>le</strong>s données douanières.<br />

-102-


Algérie<br />

Chypre<br />

Egypte<br />

Israël<br />

Jordanie<br />

Liban<br />

Malte<br />

Maroc<br />

Syrie<br />

Tunisie<br />

Turquie<br />

Tab<strong>le</strong>au I.1 : Taux d’ouverture des économies des PPM<br />

(exportations + importations /PIB)<br />

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Monde 40% 37% 45% 52% 48% 49% 44% 43% 52%<br />

PTM 1% 1% 2% 3% 3% 3% 3% 3% 4%<br />

RDM 9% 10% 13% 15% 14% 15% 13% 15% 19%<br />

UE 27% 23% 28% 30% 26% 29% 24% 28% 36%<br />

Monde 53% 42% 47% 48% 50% 48% 45% 43% 48%<br />

PTM 2% 2% 2% 2% 3% 3% 3% 3% 4%<br />

RDM 21% 16% 20% 20% 22% 23% 18% 17% 19%<br />

UE 30% 24% 24% 25% 25% 23% 25% 23% 24%<br />

Monde 38% 34% 25% 25% 25% 23% 24% 22% 23%<br />

PTM 1% 1% 1% 1% 2% 1% 1% 1% 1%<br />

RDM 18% 16% 14% 14% 14% 13% 14% 13% 11%<br />

UE 19% 17% 10% 10% 9% 9% 9% 8% 11%<br />

Monde 48% 54% 55% 53% 51% 50% 50% 56% 60%<br />

PTM 0% 0% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1%<br />

RDM 26% 30% 30% 29% 28% 28% 29% 33% 37%<br />

UE 22% 23% 24% 24% 23% 21% 20% 22% 22%<br />

Monde 62% 59% 49% 57% 58% 69% 64% 64% 58%<br />

PTM 4% 3% 3% 4% 4% 6% 6% 6% 6%<br />

RDM 37% 35% 25% 32% 31% 45% 42% 43% 35%<br />

UE 21% 21% 20% 19% 22% 18% 17% 15% 17%<br />

Monde 61% 53% 49% 53% 47% 41% 33% 30% 30%<br />

PTM 4% 3% 3% 4% 3% 3% 2% 2% 3%<br />

RDM 25% 21% 17% 19% 18% 14% 13% 11% 11%<br />

UE 33% 29% 29% 30% 27% 24% 19% 17% 16%<br />

Monde 139% 163% 139% 142% 127% 120% 125% 123% 158%<br />

PTM 2% 3% 1% 1% 1% 1% 2% 2% 2%<br />

RDM 23% 37% 31% 36% 41% 40% 43% 48% 78%<br />

UE 114% 123% 106% 105% 85% 80% 79% 73% 79%<br />

Monde 43% 39% 37% 40% 35% 38% 49% 52% 58%<br />

PTM 2% 1% 1% 2% 1% 1% 1% 1% 2%<br />

RDM 10% 14% 14% 15% 14% 16% 15% 17% 19%<br />

UE 32% 23% 22% 23% 20% 21% 33% 34% 37%<br />

Monde 16% 16% 14% 14% 12% 10% 46% 52% 34%<br />

PTM 1% 1% 1% 2% 1% 2% 7% 6% 5%<br />

RDM 5% 5% 4% 4% 4% 3% 17% 17% 19%<br />

UE 10% 10% 8% 8% 7% 6% 22% 29% 31%<br />

Monde 68% 69% 71% 74% 67% 71% 71% 67% 71%<br />

PTM 4% 3% 4% 4% 3% 2% 2% 2% 3%<br />

RDM 13% 13% 14% 15% 13% 15% 14% 14% 15%<br />

UE 51% 52% 53% 55% 51% 54% 55% 51% 52%<br />

Monde 23% 24% 32% 34% 36% 39% 37% 34% 40%<br />

PTM 1% 1% 1% 2% 2% 2% 2% 2% 2%<br />

RDM 11% 12% 15% 16% 16% 18% 16% 14% 18%<br />

UE 11% 11% 15% 16% 19% 20% 19% 18% 20%<br />

Les données pour l'Algérie, l'Egypte, la Jordanie, <strong>le</strong> Liban, <strong>le</strong> Maroc, la Syrie ont été recomposées partiel<strong>le</strong>ment.<br />

Source : PC-TAS -International Trade Center UNCTAD/WTO - Calculs: Institut de la Méditerranée<br />

-103-


Tab<strong>le</strong>au I.2. : <strong>le</strong>s relations commercia<strong>le</strong>s des Pays Partenaires avec L’Union Européenne<br />

Part des exportations vers l'Union Européenne dans <strong>le</strong>s exportations tota<strong>le</strong>s<br />

1992 1995 1998 1999 2000<br />

Tunisie 78% 79% 80% 80% 80%<br />

Syrie 79% 70% 58% 65% 77%<br />

Maroc 73% 62% 73% 73% 75%<br />

Algérie 77% 65% 64% 64% 63%<br />

Egypte 64% 46% 37% 35% 54%<br />

Turquie 54% 51% 50% 54% 52%<br />

Chypre 62% 59% 50% 51% 47%<br />

Malte 85% 73% 54% 50% 34%<br />

Israël 36% 32% 31% 30% 27%<br />

Liban 22% 23% 26% 25% 27%<br />

Jordanie 11% 12% 7% 6% 5%<br />

Part des importations en provenance de l'Union Européenne dans <strong>le</strong>s<br />

importations tota<strong>le</strong>s<br />

1992 1995 1998 1999 2000<br />

Tunisie 73% 71% 75% 71% 70%<br />

Malte 81% 75% 69% 66% 60%<br />

Maroc 74% 56% 63% 61% 58%<br />

Algérie 69% 59% 57% 56% 57%<br />

Liban 59% 61% 60% 62% 57%<br />

Chypre 56% 52% 55% 53% 51%<br />

Turquie 47% 47% 52% 53% 49%<br />

Israël 52% 52% 49% 47% 44%<br />

Egypte 44% 39% 36% 36% 43%<br />

Jordanie 40% 40% 33% 31% 36%<br />

Syrie 50% 47% 42% 47% 29%<br />

Les données pour l'Algérie, l'Egypte, la Jordanie, <strong>le</strong> Liban, <strong>le</strong> Maroc, la Syrie ont été<br />

recomposées partiel<strong>le</strong>ment.<br />

Les chiffres comprennent <strong>le</strong>s produits pétroliers. Sources : Calculs Institut, PC-TAS-<br />

International Trade Centre UNCTAD/WTO.<br />

Les pays sont classés par ordre décroissant de la part de l’Union Européenne dans <strong>le</strong>urs<br />

échanges.<br />

Tab<strong>le</strong>au I.3. : <strong>le</strong>s relations commercia<strong>le</strong>s des Pays Partenaires avec <strong>le</strong>s Etats-Unis<br />

Part des exportations vers <strong>le</strong>s Etats-Unis dans <strong>le</strong>s exportations tota<strong>le</strong>s<br />

1 992 1 995 1 998 1 999 2 000<br />

Algérie 14% 17% 15% 19% 31%<br />

Israël 30% 29% 35% 29% 31%<br />

Malte 7% 10% 19% 22% 29%<br />

Egypte 9% 15% 12% 12% 15%<br />

Liban 5% 6% 8% 7% 11%<br />

Turquie 6% 7% 8% 9% 11%<br />

Jordanie 2% 3% 1% 1% 7%<br />

Chypre 2% 2% 3% 4% 4%<br />

Syrie 2% 2% 2% 3% 4%<br />

Maroc 1% 3% 3% 3% 3%<br />

Tunisie 1% 1% 0% 1% 1%<br />

Part des importations en provenance des Etats-Unis dans <strong>le</strong>s importations<br />

tota<strong>le</strong>s<br />

1 992 1 995 1 998 1 999 2 000<br />

Egypte 28% 19% 13% 14% 21%<br />

Israël 17% 18% 20% 21% 19%<br />

Algérie 8% 13% 11% 8% 11%<br />

Jordanie 9% 9% 10% 10% 11%<br />

Malte 2% 6% 9% 9% 11%<br />

Chypre 9% 13% 13% 11% 10%<br />

Liban 10% 11% 10% 7% 8%<br />

Syrie 6% 6% 4% 5% 7%<br />

Turquie 11% 10% 9% 8% 7%<br />

Maroc 7% 7% 6% 7% 6%<br />

Tunisie 5% 5% 3% 4% 5%<br />

Les données pour l'Algérie, l'Egypte, la Jordanie, <strong>le</strong> Liban, <strong>le</strong> Maroc, la Syrie ont été recomposées<br />

partiel<strong>le</strong>ment.<br />

Les chiffres comprennent <strong>le</strong>s produits pétroliers. Sources : Calculs Institut, PC-TAS-International<br />

Trade Centre UNCTAD/WTO.<br />

Les pays sont classés par ordre décroissant de la part de l’Union Européenne dans <strong>le</strong>urs<br />

échanges.<br />

Source : PC-TAS -International Trade Center UNCTAD/WTO - Calculs: Institut de la Méditerranée<br />

-104-


Tab<strong>le</strong>au I.4. : Variation des arrivées de touristes aux frontières par <strong>rapport</strong> à la<br />

même période de l'année précédente<br />

2000/<br />

Q1<br />

Q2<br />

Q3<br />

Q4<br />

2001/<br />

Q1<br />

Q2<br />

Q3<br />

Q4<br />

1999<br />

2000<br />

Algérie Chypre Égypte Israël Liban Jordanie Malte Maroc Syrie Tunisie Turquie<br />

2000 par <strong>rapport</strong> à 1999<br />

15,7 10,3 14,8 4,5 5,1 10,2 0,1 7,8 -0,8 -20,2 39,3<br />

16 10,8 27,4 28,6 23,4 9,2 -6,8 18,6 11,9 1,1 -1,5<br />

15,6 12,7 20,7 30,6 5,5 0,6 3,3 17,9 5,7 10,1 46,5<br />

23,5 7,8 7,9 14,7 2,5 15,5 0,6 -0,8 -5,8 12,1 49,4<br />

-3,3 11,6 6,9 -44,3 -7,4 14,5 0,4 8,5 -10,5 16,8 41,6<br />

2001 par <strong>rapport</strong> à 2000<br />

4,1 0,4 -15,6 -50,5 3,6 12,9 : 2,7 -3,3 14,2 11,4<br />

1 -0,3 -2,9 -47,4 -10 27,8 : 10 -2,4 22 16,7<br />

5,2 7,5 -8,9 -52,4 3,2 11,2 : 5,5 -10,3 33,3 25,8<br />

1,3 2,4 -9,2 -56,2 12,8 16,6 : 7,4 17,2 21,6 11,7<br />

14,7 -14,3 -41,2 -41,7 1,5 -4,6 : -16,9 -21,3 -21,1 -40,3<br />

<strong>2002</strong>/2001<br />

Q1 : -7,3* -14 -34,3* 1,0* 8,7* : -16,4* : -7,0* -6,0*<br />

Source : MEDSTAT, Eurostat, pour 2001/<strong>2002</strong>, différents ONS et Banques Centra<strong>le</strong>s.<br />

* : chiffres provisoires. En italiques <strong>le</strong>s données pour <strong>le</strong>s deux premiers mois et non pour <strong>le</strong> trimestre <strong>2002</strong>.<br />

Tab<strong>le</strong>au I.5. : Parts de marché des Pays Partenaires dans <strong>le</strong><br />

secteur du tourisme en 2000<br />

Algérie 0,13%<br />

Chypre 0,39%<br />

Égypte 0,68%<br />

Israël 0,17%<br />

Jordanie 0,21%<br />

Liban 0,12%<br />

Malte* 0,18%<br />

Maroc 0,61%<br />

Syrie 0,13%<br />

Tunisie 0,78%<br />

Turquie<br />

Autres zones<br />

1,69%<br />

Europe 57,51%<br />

Amérique Nord et Sud 18,50%<br />

Asie de l’Est et Pacifique 16,00%<br />

Afrique 4,00%<br />

Proche-Orient 2,90%<br />

Asie du Sud 0,90%<br />

Source : MEDSTAT, Eurostat. Estimation Institut de la Méditerranée.<br />

Tab<strong>le</strong>au I.6. : Poids du secteur du tourisme dans l'emploi total<br />

1996 1997 1998 1999 2000<br />

Chypre 8,70% 8,60% 8,60% 8,60% 8,70%<br />

Algérie 0,20% 0,20% .. .. 0,20%<br />

Égypte 1,30% .. .. .. ..<br />

Israël 3,80% 3,70% 3,90% 4,20% 0,50%<br />

Jordanie 1,60% 1,60% 1,60% .. ..<br />

Liban 3,70% 3,00% 7,00% .. ..<br />

Maroc 6,30% .. .. 7,00% 7,10%<br />

Malte 6,70% 6,80% 6,70% 6,80% 6,80%<br />

Syrie .. .. 0,80% 0,90% 0,90%<br />

Tunisie .. 2,80% .. 2,90% 2,90%<br />

Turquie 2,40% 3,00% .. .. ..<br />

Source : MEDSTAT, Eurostat.<br />

-105-


Tab<strong>le</strong>au I.7. : Part du tourisme dans <strong>le</strong> PIB<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Chypre 20,40% 18,80% 19,50% 18,90% 20,70% 22,00%<br />

Malte 20,30% 19,50% 20,80% 18,60% 19,30% 17,20%<br />

Jordanie 9,70% 10,60% 10,60% 10,70% 9,90% 8,60%<br />

Tunisie 7,80% 7,40% 7,50% 7,60% 8,30% 8,50%<br />

Syrie 2,60% 2,00% 1,60% 8,20% 7,50% 7,50%<br />

Maroc 3,50% 4,60% 4,30% 4,80% 5,50% 7,00%<br />

Égypte 4,40% 4,80% 4,90% 3,10% 4,40% 4,80%<br />

Liban 6,80% 5,70% 6,80% 6,40% 5,90% 4,40%<br />

Israël 3,20% 2,90% 2,70% 2,70% 3,50% 3,40%<br />

Turquie 2,90% 3,10% 3,70% 3,60% 2,60% 0,40%<br />

Algérie 0,10% 0,10% 0,10% 0,20% 0,20% 0,20%<br />

Source : MEDSTAT, Eurostat<br />

Tab<strong>le</strong>au I.8. : Taux de croissance 2001/2000 Poste "voyage" de<br />

la balance des paiements : crédit<br />

Q1-Q3 Q4 Annuel<br />

En % des<br />

recettes 2001<br />

Égypte -2,88% -43,38% -12,54% -11,05%<br />

Maroc 40,80% -15,80% 28,50% -9,60%<br />

Turquie 13,12% -18,16% 5,95% -6,77%<br />

Chypre 11,10% -6,69% 7,55% -3,30%<br />

Malte -6,28% -16,45% -8,64% -2,58%<br />

Tunisie 13,41% 7,30% 11,86% -1,39%<br />

Jordanie -2,44% -5,96% -3,18% -0,76%<br />

Israël -45,44% -31,27% -43,28% 3,81%<br />

Total PPM -1,00% -22,70% -5,73% 5,06%<br />

Source : MEDSTAT, Eurostat, ONS du Maroc<br />

-106-


Tab<strong>le</strong>au I.9. : Les ressources budgétaires<br />

Solde Budgétaire en % du PIB Recettes en % du PIB Variation Q1 Dépenses en % du PIB Variation Q1<br />

<strong>2002</strong>/ <strong>2002</strong>/<br />

2000 2001 2000<br />

2001 2001 2000 2001<br />

2001<br />

Égypte -3,9 -5,4 22,4 21,2 nd 26,3 26,6 nd<br />

Israël -0,1 -4,1 39 36,6 10,4 39,1 40,7 9,5<br />

Jordanie -3,4 -3 30,1 30,1 -2,2 33,5 33,2 6,9<br />

Maroc -5,9 -2,4 26,2 31 -48 24,2 23,9 -2,8<br />

Tunisie -2,9 -3,3 28,3 nd nd 31,4 nd nd<br />

Turquie -10 -14,9 26,4 27,1 ns 36,5 42,1 ns<br />

Jordanie : variation <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s deux premiers mois <strong>2002</strong><br />

Sources : IFS, Fonds Monétaire International ; Banques Centra<strong>le</strong>s ;<br />

Direction généra<strong>le</strong> de la prévision tunisienne<br />

Tab<strong>le</strong>au I.10. : Taux annuels d’inflation<br />

Algérie Égypte Israël Jordanie Maroc Syrie Tunisie Turquie<br />

1997 5,7 4,6 9 3 1 1,9 3,7 85,8<br />

1998 5 3,4 5,4 3,1 2,8 -0,1 3,1 84,6<br />

1999 2,7 3,1 5,2 -2,4 0,7 -2,2 2,7 64,9<br />

2000 0,3 2,7 1,1 0,7 1,9 -0,9 2,9 54,9<br />

2001 4,2 2,2 1,1 1,8 0,6 : 1,9 60,4<br />

Tab<strong>le</strong>au I.11. : Évolutions mensuel<strong>le</strong>s des taux d’inflation <strong>sur</strong> un an :<br />

Algérie Égypte Israël Jordanie Maroc Syrie Tunisie Turquie<br />

1.2001 -1,1 2,6 -0,1 -0,4 1,3 -0,4 1,9 49,8<br />

2.2001 -0,3 2,4 0,3 0,3 1,4 0,5 1,8 46,4<br />

3.2001 0,9 2,4 0,7 0,6 0,4 0,4 1,6 43,8<br />

4.2001 2,2 2,3 1,2 1,4 -0,3 0 1,6 42,9<br />

5.2001 5,2 2,2 0,7 -0,2 1,2 0,4 1,6 42,8<br />

6.2001 6,4 2,2 0,7 1,4 1,3 1,7 1,5 43,2<br />

7.2001 6,2 2,2 0,8 2,8 1,3 1,5 1,9 44,3<br />

8.2001 5,8 2,1 1,7 2,6 1,3 1,6 2 46<br />

9.2001 5,7 2,1 2,5 2,3 0,2 1,6 2 48,6<br />

10.2001 2,3 2 3,1 -1,4 2,2 51,9<br />

11.2001 2,2 1,4 3,7 -0,8 2,6 55,7<br />

12.2001 2,5 1,4 3,8 1,7 2,9 60,4<br />

1.<strong>2002</strong> 2,4 3,1 3,8 2,1 3,2 65,7<br />

2.<strong>2002</strong> 2,5 4 3,1 3,1 3,1 71,1<br />

3.<strong>2002</strong> 4,3 2,3 4,5 3,3 74,7<br />

4.<strong>2002</strong> 3,9 3,3 75,2<br />

5.<strong>2002</strong> 3,3 74,5<br />

Source : MEDSTAT, Eurostat, Banques Centra<strong>le</strong>s<br />

Tab<strong>le</strong>au I.12. : Taux de chômage dans <strong>le</strong>s pays méditerranéens<br />

1999 2000 2001 1999 2000 2001<br />

Tunisie 15,8 15,6 15 31,3 31,8 29,8<br />

Maroc 13,9 13,6 12,5 20,5 19,9 18,9<br />

Algérie : 28,9 27,3 : 53,6 46,2<br />

Jordanie 10,3 13,7 14,9 21 26,6 :<br />

Israël 8,9 8,8 9,3 16,7 16,9 :<br />

Pa<strong>le</strong>stine 11,8 14,1 25,5 : 12,1 21,4<br />

Syrie 9,5 9,5 10,3 : : :<br />

Chypre 3,6 3,4 : 2,9 3 :<br />

Malte 5,8 5 5 7 11,2 :<br />

Turquie 7,6 6,6 8,5 15,2 13,2 :<br />

Égypte 8,1 9 : 20,4 28,2 :<br />

de la population active total des jeunes de moins de 25 ans<br />

Sources : instituts statitiques nationaux des pays.<br />

Maroc: 2000: population de 15 ans et plus. Enquête nationa<strong>le</strong> <strong>sur</strong> l'emploi (jeunes).<br />

Algérie: chiffre de 2000: 2° trimestre 2000; Chiffre de 2001: 3° trimestre 2001.<br />

Résultats d'enquêtes par sondage auprès des ménages.<br />

Syrie: population de 15 ans et plus<br />

Turquie: chiffre 2001, source OCDE.<br />

Chypre: source administrative<br />

-107-


Tab<strong>le</strong>au I.13. : Les conditions monétaires dans <strong>le</strong>s PPM<br />

(en pourcentage de variation annuel<strong>le</strong>)<br />

Crédit à l'economie<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001<br />

Algérie 25,1 9,5 9,8 9,3 25,2 -19,5<br />

Chypre 14,8 13,7 12,0 11,8 10,5 12,5 13,9<br />

Egypte 16,6 13,9 15,9 19,0 12,5 11,1 10,8<br />

Israël 15,8 17,8 7,5 13,4 15,6 6,6<br />

Jordanie 9,8 0,6 1,7 14,2 17,3 1,9 11,4<br />

Liban 35,4 29,3 35,2 32,6 40,2 24,6 7,4<br />

Malte 11,4 17,7 11,5 11,3 9,1 10,5 10,0<br />

Maroc 14,6 6,0 49,3 8,5 2,5 2,3 0,6<br />

Syrie 11,8 -2,3 2,9 -3,6 -4,5 -7,8<br />

Tunisie 7,4 0,0 15,1 8,1 13,6 27,5 8,3<br />

Turquie 117,8 133,8 111,3 95,0 82,1 77,2 90,7<br />

M2<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001<br />

Algérie 9,2 14,4 18,6 18,9 13,7 13,2<br />

Chypre 11,4 10,5 11,0 8,3 15,0 8,0 12,4<br />

Egypte 9,9 10,8 10,8 10,8 5,7 11,6 13,2<br />

Israël 21,7 25,0 15,0 19,7 15,5 8,0 17,2<br />

Jordanie 5,7 -0,9 7,6 6,3 24,2 10,2 5,8<br />

Liban 25,3 16,4 26,4 19,6 16,1 22,8 7,4<br />

Malte 11,8 8,6 8,0 8,1 9,8 4,0 8,4<br />

Maroc 7,0 6,6 16,2 6,0 10,2 8,4 14,1<br />

Syrie 9,2 10,2 8,2 10,5 13,4 19,0<br />

Tunisie 6,6 13,3 16,5 5,4 18,9 14,1 9,9<br />

Turquie 103,6 117,3 97,5 89,7 98,3 40,0 90,1<br />

Avances de la banque centra<strong>le</strong> au secteur Public<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001<br />

Algérie -4,8 -25,7 -1,8 -1,7 -6,4 2,9 -13,5<br />

Chypre 52,4 -6,0 -2,1 6,9 -10,4 44,1 -9,6<br />

Egypte 1,3 -8,9 -5,6 38,0 23,3 26,9 21,6<br />

Israël 8,4 13,7 -0,9 0,7 1,0 0,9 -2,6<br />

Jordanie -4,2 7,4 6,3 4,5 -1,7 10,8 -2,6<br />

Liban 81,1 11,2 457,9 -68,2 30,6 -22,8 3,2<br />

Malte 72,7 9,7 -20,4 -58,9 -74,7 49,3 -36,8<br />

Maroc 121,4 4,3 45,3 -1,4 -23,1 15,1 -34,2<br />

Syrie 14,1 18,5 10,0 1,7 0,0 1,7<br />

Tunisie -9,1 21,8 -43,6 34,1 606,0 15,2 7,0<br />

Turquie 161,5 59,3 16,1 -10,7 29,3 52,2 1811,6<br />

Source : FMI- IFS avril <strong>2002</strong><br />

-108-


Graphique II.1 : Importations de céréa<strong>le</strong>s et de nourriture pour animaux - Base 100 1992<br />

200<br />

190<br />

180<br />

170<br />

160<br />

150<br />

140<br />

130<br />

120<br />

110<br />

100<br />

90<br />

Sécheresses<br />

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Source : PC-TAS -International Trade Center UNCTAD/WTO - Calculs: Institut de la Méditerranée<br />

-109-<br />

Importations de céréa<strong>le</strong>s<br />

Importations de nourriture pour animaux<br />

Graphique II-2 : Evolution des soldes commerciaux agrico<strong>le</strong>s des PPM (milliers US $)<br />

Fruits & légumes<br />

Poissons, crustacés<br />

Produits alimentaires divers<br />

Animaux vivants<br />

Viandes & préparations<br />

Café, thé, cacao, épices<br />

Sucre & miel<br />

Nourritures pour animaux<br />

Produits laitiers & oeufs<br />

Céréa<strong>le</strong>s & préparations<br />

Moyenne 99/00<br />

Moyenne 92/93<br />

-4 000 000 -3 000 000 -2 000 000 -1 000 000 0 1 000 000 2 000 000 3 000 000<br />

Tab<strong>le</strong>au II-1: Part de l’UE dans <strong>le</strong>s exportations et importations tota<strong>le</strong>s des PPM<br />

Exportations Importations<br />

1992 1995 2000 1992 1995 2000<br />

Algérie 97,1% 81,3% 89,2% 66,5% 51,2% 54,5%<br />

Chypre 78,8% 75,3% 65,3% 61,9% 60,7% 62,2%<br />

Egypte 38,8% 53,8% 29,7% 30,8% 28,3% 23,8%<br />

Israël 73,0% 63,7% 63,9% 47,5% 51,7% 38,5%<br />

Jordanie 7,0% 14,3% 10,6% 24,7% 30,2% 39,5%<br />

Liban 5,0% 6,8% 7,8% 49,6% 47,0% 52,5%<br />

Malte 36,4% 37,3% 21,9% 80,2% 73,4% 72,2%<br />

Maroc 72,4% 66,9% 64,0% 45,6% 49,6% 47,4%<br />

Syrie 3,4% 8,2% 5,4% 52,9% 38,6% 36,7%<br />

Tunisie 65,9% 59,4% 50,9% 36,4% 41,8% 38,9%<br />

Turquie 40,7% 47,7% 45,8% 31,3% 43,0% 30,0%<br />

PPM 52,1% 53,1% 50,0% 45,7% 43,4% 40,1%


Total 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%<br />

Tab<strong>le</strong>au II.2 : Structure des échanges agrico<strong>le</strong>s de 1992 à 2000<br />

Echanges agrico<strong>le</strong>s totaux Echanges agrico<strong>le</strong>s avec l'UE<br />

Exportations Importations<br />

Exportations Importations<br />

1992 1995 1999 2000 1992 1995 1999 2000 1992 1995 1999 2000 1992 1995 1999 2000<br />

Animaux vivants 5% 3% 2% 2% 4% 6% 4% 4% 0% 0% 0% 0% 4% 9% 5% 5%<br />

autres céréa<strong>le</strong>s non moulues 0% 0% 0% 0% 1% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 1% 0% 0%<br />

Autres semou<strong>le</strong>s & farines de céréa<strong>le</strong>s 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%<br />

autres viandes 1% 1% 1% 0% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 0% 0% 0% 0% 0%<br />

Beurre & autres matº. grasses de lait 0% 0% 0% 0% 2% 1% 2% 1% 0% 0% 0% 0% 3% 2% 2% 2%<br />

Cacao 0% 0% 0% 0% 1% 1% 1% 1% 0% 0% 0% 0% 1% 1% 1% 1%<br />

Café & succédanés de café 0% 1% 1% 1% 2% 4% 3% 2% 0% 0% 0% 0% 2% 2% 2% 1%<br />

Chocolat et prép.à base de chocolat 1% 2% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 0% 0% 0% 0% 1% 2% 2% 2%<br />

Crustacés & mollusques 7% 8% 8% 10% 0% 0% 0% 0% 7% 7% 8% 10% 0% 0% 1% 1%<br />

Epices 2% 1% 2% 2% 0% 0% 0% 0% 2% 1% 1% 1% 0% 0% 0% 0%<br />

Fromages et cail<strong>le</strong>botte 0% 0% 1% 1% 2% 2% 2% 2% 0% 0% 0% 0% 3% 3% 3% 3%<br />

Froment 6% 1% 3% 3% 17% 23% 19% 21% 0% 0% 0% 1% 9% 13% 12% 16%<br />

Fruits 27% 29% 31% 27% 2% 2% 3% 3% 37% 38% 36% 34% 1% 1% 1% 1%<br />

Jus de fruits et de légumes 3% 3% 2% 2% 1% 0% 0% 0% 6% 4% 3% 3% 1% 1% 0% 0%<br />

lait, crème & prod. laitiers 0% 0% 0% 0% 8% 5% 6% 6% 0% 0% 0% 0% 14% 7% 11% 11%<br />

Légumes 15% 16% 16% 14% 3% 4% 5% 4% 18% 20% 18% 17% 2% 4% 4% 3%<br />

Ma´s non moulu 0% 0% 0% 0% 6% 7% 9% 11% 0% 0% 0% 0% 0% 1% 0% 1%<br />

Margarines & graisses culinaires 1% 2% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 0% 0% 0% 0% 1% 1% 1% 0%<br />

Nourriture pour animaux 0% 1% 1% 1% 6% 5% 7% 9% 0% 0% 0% 0% 5% 5% 6% 5%<br />

Oeufs et blanc d oeufs 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%<br />

Orge non mondée 1% 2% 0% 0% 2% 2% 3% 4% 0% 0% 0% 0% 2% 3% 6% 7%<br />

Poissons frais ou congelés 3% 2% 3% 3% 2% 2% 2% 2% 5% 3% 4% 4% 1% 1% 2% 2%<br />

Poissons séchés 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%<br />

Prép. & conserves de légumes 7% 8% 8% 7% 1% 1% 1% 1% 8% 9% 8% 7% 2% 2% 1% 1%<br />

Prep. conserves de poisson, crustacés, mollusques 2% 3% 2% 2% 1% 1% 1% 1% 1% 0% 0% 1% 0% 1% 1% 0%<br />

Prép. et conserves de fruits 3% 3% 3% 4% 1% 1% 1% 1% 4% 4% 5% 6% 0% 1% 1% 1%<br />

Prép.à base de céréa<strong>le</strong>s 4% 5% 5% 6% 2% 2% 2% 2% 6% 7% 9% 9% 3% 3% 4% 4%<br />

Préparation ou conserves de viandes 0% 0% 0% 1% 1% 1% 1% 0% 0% 0% 0% 1% 1% 1% 1% 1%<br />

Produits & prép. alimentaires nda 3% 3% 5% 5% 3% 3% 6% 5% 2% 1% 2% 2% 6% 5% 10% 9%<br />

Riz 0% 0% 1% 1% 3% 3% 3% 2% 0% 0% 0% 0% 2% 0% 1% 1%<br />

Semou<strong>le</strong>s & farines de froment zet de méteil 2% 2% 1% 2% 5% 4% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 11% 7% 1% 1%<br />

Sucreries 1% 3% 2% 2% 1% 1% 1% 1% 0% 0% 1% 1% 1% 1% 1% 1%<br />

Sucres, mélasses & miel 3% 1% 3% 3% 9% 12% 8% 7% 1% 2% 2% 2% 12% 15% 11% 13%<br />

Thé & maté 0% 0% 0% 0% 4% 1% 3% 2% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%<br />

viande bovine 0% 0% 0% 0% 5% 4% 5% 4% 0% 0% 0% 0% 8% 8% 7% 5%<br />

viandes et abats en saumure 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%<br />

Source : PC-TAS -International Trade Center UNCTAD/WTO - Calculs: Institut de la Méditerranée<br />

-110-


Tab<strong>le</strong>au II.3 : La protection tarifaire dans l’agriculture<br />

Préférences accordées aux PPM par l'Union Européenne<br />

Produits concernés par<br />

des pics tarifaires<br />

Préférences accordées aux<br />

Tous produits<br />

PPM 20,1 1,8<br />

G.S.P.<br />

Pays ACP <strong>le</strong>s moins<br />

19,8 3,6<br />

avancés 11,9 0,8<br />

Autres pays ACP 12,4 0,9<br />

Taux NPF 40,3 7,4<br />

Tarifs pour l'agriculture et l'industrie<br />

Tarif moyen non pondéré (%)<br />

Tarif moyen non pondéré (%)<br />

Année Produits agrico<strong>le</strong>s Produits industriels<br />

Algérie 1998 21,8 24,9<br />

Chypre 1998 26,1 4,8<br />

Egypte 1998 22,7 20,2<br />

Israël 1998 19,9 5,7<br />

Malte 1999 6,8 7,9<br />

Maroc 1997 28,9 21,3<br />

Tunisie 1998 31 29,6<br />

Turquie 1998 47,9 5,4<br />

Canada 1999 4,6 4,5<br />

Union Européenne 1999 10 4,2<br />

Japon 1999 11 3,7<br />

USA 1999 8,7 4,3<br />

Progressivité des tarifs<br />

Produits agrico<strong>le</strong>s<br />

Année Bruts Semi-finis Finis<br />

Chypre 1998 24,3 32,3 26,8<br />

Egypte 1997 33 36,9 44,5<br />

Israël 1999 12 7 24,5<br />

Malte 1999 2,5 6,4 9,3<br />

Maroc 1997 48 51,6 83<br />

Turquie 1997 35,1 43,7 64,7<br />

Canada 1999 1,7 3,6 7<br />

Union Européenne 1999 7,3 12 13,1<br />

Japon 1999 4,5 14,3 15,5<br />

USA 1999 7,1 4,5 10,3<br />

Source : Banque Mondia<strong>le</strong> <strong>2002</strong><br />

-111-


Tab<strong>le</strong>au II.4 : Echanges agrico<strong>le</strong>s totaux des PPM avec l’UE et avec <strong>le</strong> reste du Monde<br />

EXPORTATIONS<br />

Années Monde RDM UE Monde RDM UE Monde RDM UE<br />

Animaux vivants 1992 330 331 303 637 5 200 306 118 141 489 144 335 24 213 162 148 -139 135<br />

1993 464 270 417 670 5 928 410 630 138 778 231 453 53 640 278 892 -225 525<br />

1994 281 910 211 120 7 282 442 904 99 009 280 184 -160 994 112 111 -272 902<br />

1995 237 615 188 286 9 094 726 589 229 416 456 823 -488 974 -41 130 -447 729<br />

1996 219 120 167 767 7 209 549 580 171 501 333 954 -330 460 -3 734 -326 745<br />

1997 129 967 78 839 7 387 333 534 98 949 191 330 -203 567 -20 110 -183 943<br />

1998 141 822 124 753 5 801 378 061 148 480 219 130 -236 239 -23 727 -213 329<br />

1999 147 965 133 442 6 466 403 057 177 998 218 208 -255 092 -44 556 -211 742<br />

2000 106 595 97 020 6 111 412 692 191 718 217 564 -306 097 -94 698 -211 453<br />

Viandes & préparations 1992 97 724 48 533 45 666 508 942 177 052 329 263 -411 218 -128 519 -283 597<br />

1993 93 909 46 079 46 240 566 388 191 524 373 988 -472 479 -145 445 -327 748<br />

1994 110 882 51 658 50 544 537 934 185 538 344 573 -427 052 -133 880 -294 029<br />

1995 80 078 37 721 40 424 630 963 185 001 443 929 -550 885 -147 280 -403 505<br />

1996 91 205 42 172 46 978 529 046 178 822 349 352 -437 841 -136 650 -302 374<br />

1997 81 907 40 207 39 441 550 033 221 067 326 775 -468 126 -180 860 -287 334<br />

1998 79 866 37 673 38 431 603 585 246 226 354 784 -523 719 -208 553 -316 353<br />

1999 68 108 30 376 34 212 608 923 254 280 352 729 -540 815 -223 904 -318 517<br />

2000 66 542 24 899 38 809 518 811 254 644 262 257 -452 269 -229 745 -223 448<br />

Produits laitiers & oeufs 1992 42 148 27 947 10 456 950 663 246 231 702 561 -908 515 -218 284 -692 105<br />

1993 65 923 48 692 12 928 936 037 312 921 621 035 -870 114 -264 229 -608 107<br />

1994 64 985 45 296 15 255 873 562 328 882 540 330 -808 577 -283 586 -525 075<br />

1995 72 985 55 277 11 316 966 386 335 716 623 169 -893 401 -280 439 -611 853<br />

1996 89 382 73 596 10 871 999 222 322 521 668 498 -909 840 -248 925 -657 627<br />

1997 98 710 79 003 12 327 971 397 305 116 662 552 -872 687 -226 113 -650 225<br />

1998 101 328 83 724 10 627 1 081 245 341 636 736 453 -979 917 -257 912 -725 826<br />

1999 78 583 57 740 12 500 1 013 869 348 664 660 520 -935 286 -290 924 -648 020<br />

2000 69 839 49 171 14 094 1 016 998 317 425 696 149 -947 159 -268 254 -682 055<br />

Poissons, crustacés 1992 795 480 280 870 510 089 198 928 118 317 76 676 596 552 162 553 433 413<br />

1993 790 269 319 557 466 431 204 932 120 823 79 552 585 337 198 734 386 879<br />

1994 838 199 326 298 504 392 225 282 129 891 88 592 612 917 196 407 415 800<br />

1995 1 012 315 437 658 564 781 295 100 166 236 121 012 717 215 271 422 443 769<br />

1996 1 071 546 474 526 588 459 294 535 160 825 124 380 777 011 313 701 464 079<br />

1997 1 007 125 370 899 623 470 353 967 200 535 138 807 653 158 170 364 484 663<br />

1998 946 002 306 578 628 529 357 971 192 231 154 417 588 031 114 347 474 112<br />

1999 966 298 357 030 600 663 329 254 172 112 146 171 637 044 184 918 454 492<br />

2000 1 059 708 387 512 644 771 348 876 174 996 160 048 710 832 212 516 484 723<br />

Céréa<strong>le</strong>s & préparations 1992 676 060 483 034 34 727 2 705 260 1 716 072 873 612 -2 029 200 -1 233 038 -838 885<br />

1993 346 403 249 713 33 645 3 279 370 2 089 618 1 160 826 -2 932 967 -1 839 905 -1 127 181<br />

1994 473 905 286 332 34 747 3 367 241 2 023 319 1 193 712 -2 893 336 -1 736 987 -1 158 965<br />

1995 623 514 413 917 46 747 4 676 739 3 199 078 1 339 453 -4 053 225 -2 785 161 -1 292 706<br />

1996 658 857 524 811 44 441 4 941 451 3 693 978 1 118 200 -4 282 594 -3 169 167 -1 073 759<br />

1997 981 979 646 859 32 198 4 752 094 3 431 196 1 229 263 -3 770 115 -2 784 337 -1 197 065<br />

1998 825 935 476 354 57 786 4 057 118 2 902 465 907 702 -3 231 183 -2 426 111 -849 916<br />

1999 507 427 347 026 45 112 3 683 744 2 658 487 890 512 -3 176 317 -2 311 461 -845 400<br />

2000 533 717 298 318 71 979 4 205 039 2 912 328 1 156 810 -3 671 322 -2 614 010 -1 084 831<br />

Fruits & légumes 1992 3 555 229 975 520 2 432 595 694 851 237 162 317 588 2 860 378 738 358 2 115 007<br />

1993 3 486 500 1 010 723 2 363 132 638 491 232 985 278 201 2 848 009 777 738 2 084 931<br />

1994 3 804 269 1 078 058 2 604 512 786 097 287 432 380 330 3 018 172 790 626 2 224 182<br />

1995 4 582 455 1 274 246 3 151 069 1 085 329 385 471 525 427 3 497 126 888 775 2 625 642<br />

1996 4 603 692 1 411 299 3 016 450 931 029 337 185 408 555 3 672 663 1 074 114 2 607 895<br />

1997 4 302 351 1 286 047 2 805 720 1 102 612 416 325 476 306 3 199 739 869 722 2 329 414<br />

1998 4 569 578 1 516 008 2 825 668 1 103 621 440 342 459 637 3 465 957 1 075 666 2 366 031<br />

1999 4 469 048 1 592 271 2 677 645 1 149 410 505 365 472 811 3 319 638 1 086 906 2 204 834<br />

2000 3 561 909 1 200 169 2 227 736 1 102 040 555 042 419 268 2 459 869 645 127 1 808 468<br />

Sucre & miel 1992 228 432 163 826 55 420 761 662 291 125 465 244 -533 230 -127 299 -409 824<br />

1993 276 140 206 256 55 079 796 858 284 530 499 048 -520 718 -78 274 -443 969<br />

1994 375 790 282 153 60 049 840 128 184 800 627 388 -464 338 97 353 -567 339<br />

1995 294 281 198 046 75 531 1 493 088 641 058 840 552 -1 198 807 -443 012 -765 021<br />

1996 312 624 215 464 70 482 1 453 904 716 612 719 407 -1 141 280 -501 148 -648 925<br />

1997 336 820 252 960 67 070 1 108 575 481 734 614 274 -771 755 -228 774 -547 204<br />

1998 301 473 202 356 72 270 1 273 638 505 027 744 980 -972 165 -302 671 -672 710<br />

1999 296 610 166 879 84 863 888 928 347 470 499 781 -592 318 -180 591 -414 918<br />

2000 315 803 206 144 77 520 834 375 225 712 582 509 -518 572 -19 568 -504 989<br />

Café, thé, cacao, épices 1992 192 775 115 097 66 438 628 354 461 585 158 406 -435 579 -346 488 -91 968<br />

1993 247 494 166 924 62 680 609 432 461 309 133 300 -361 938 -294 385 -70 620<br />

Source : PC-TAS -International Trade Center UNCTAD/WTO - Calculs: Institut de la Méditerranée<br />

-112-<br />

IMPORTATIONS<br />

SOLDES


Turquie<br />

Membre<br />

03/95<br />

Pré-adhésion<br />

Sign. 1997<br />

Effet 05/97<br />

Sign. 04/98<br />

Tab<strong>le</strong>au III.1 : Le processus d’ouverture des PPM<br />

Effet 01/96<br />

Effet 1998<br />

Tunisie<br />

Membre<br />

03/95<br />

Sign. 07/95<br />

Sign. 02/97<br />

Signature<br />

02/1989<br />

Négociation<br />

depuis mai<br />

2001<br />

Effet 1999<br />

Sign. 03/99<br />

Sign. 1998<br />

Effet 07/97<br />

Territoires<br />

Pa<strong>le</strong>stiniens<br />

Sign. 02/97<br />

Adhésion en<br />

cours<br />

Effet 1998<br />

Effet 01/99<br />

Syrie<br />

Négociation<br />

depuis 2001<br />

Négociations en<br />

cours (1998->)<br />

Sign. 02/97<br />

Sign. 02/98<br />

Effet 03/00<br />

Effet 1998<br />

Maroc<br />

Membre<br />

01/95<br />

Sign. 02/96<br />

Sign. 02/97<br />

Signature<br />

02/1989<br />

Négociation<br />

depuis mai<br />

2001<br />

Effet 1999<br />

Effet 1999<br />

Sign. 03/99<br />

Sign. 05/98<br />

Sign. 06/98<br />

Malte<br />

Membre<br />

01/95<br />

Pré-adhésion<br />

Liban<br />

Observateur<br />

04/1999<br />

Négociations en Sign. 02/97<br />

cours (Sign. prévue<br />

printemps <strong>2002</strong>) Effet 1998<br />

Effet 01/99<br />

Effet 1999 Sign. 10/92<br />

3<br />

(1) : En octobre 2000, la Jordanie a signé un accord de libre-échange avec <strong>le</strong>s Etats-Unis. (2) : Une zone de libre-échange est actuel<strong>le</strong>ment en<br />

vigueur entre Israël et <strong>le</strong>s Etats-Unis (effective depuis janvier 1995). A la fin de l'année 1996, Israël et <strong>le</strong>s Etats-Unis ont signé un accord de libéralisation<br />

progressive des échanges agrico<strong>le</strong>s dont la rénégociation devait débuter en l'an 2000. (3) : l'Egypte négocie actuel<strong>le</strong>ment des accords de<br />

libre-échange avec la Turquie et <strong>le</strong>s Etats-Unis. Depuis juin 1998, l'Egypte est membre du COMESA (Common Market for Eastern and Southern<br />

Africa entré en vigueur depuis décembre 1994).<br />

Principa<strong>le</strong>s sources utilisées : J. Zarrouk, F. Zallio, 2000, "Integration Free Trade Agreements", papier présenté au troisième Mediterranean development<br />

Forum, <strong>le</strong> Caire, 03/2000 ; WTO, 2000, "Agreements notified under GATT Artic<strong>le</strong> XXIV" ; "Country Reports" et "FY 2001 Country<br />

Commercial Guides" du Département d'Etat américain ; UE, DG Trade ; Divers sources nationa<strong>le</strong>s.<br />

Sign. 02/98<br />

-113-<br />

Effet 1998<br />

Jordanie (1)<br />

Membre<br />

04/00<br />

Signature 11/97<br />

Sign. 02/97<br />

Négociation<br />

depuis mai<br />

2001<br />

Effet 1999<br />

Sign. 05/96 Sign. 10/92<br />

Sign. 04/98<br />

Sign. 06/98<br />

Effet 06/00<br />

Israël (2)<br />

Membre<br />

04/95<br />

Sign. 11/95<br />

Sign. 1997<br />

Effet 05/97<br />

Effet 1998<br />

Egypte (3)<br />

Membre<br />

06/95<br />

Signature 01/01<br />

Sign. 02/97<br />

Négociation<br />

depuis mai<br />

2001<br />

Effet 1999<br />

Effet 1999<br />

Sign. 05/96 Effet 1999<br />

Sign. 05/98<br />

Sign. 1998<br />

Chypre<br />

Membre<br />

07/95<br />

Pré-adhésion<br />

Algérie Observateur Signature 12/01<br />

Signature<br />

02/1989<br />

Statut<br />

WTO<br />

Statut Partenariat<br />

Euro-Med<br />

Statut<br />

GAFTA<br />

UMA<br />

Processus<br />

d'Agadir<br />

Chypre Egypte Israël Jordanie Liban Malte Maroc Syrie<br />

Territoires<br />

Pa<strong>le</strong>stiniens<br />

Tunisie Turquie


Tab<strong>le</strong>au III.2 : Part moyenne des importations et des exportations de et vers la<br />

zone dans <strong>le</strong>s importations et exportations tota<strong>le</strong>s du pays 1992-2000<br />

AVEC LES PPM<br />

AVEC L'UNION<br />

EUROPEENNE<br />

AVEC LE RESTE DU<br />

MONDE<br />

Part moyenne des importations<br />

vers la zone dans <strong>le</strong>s<br />

importations tota<strong>le</strong>s du pays<br />

1992-2000<br />

Syrie 9% Syrie 21%<br />

Jordanie 6% Chypre 16%<br />

Liban 5% Liban 15%<br />

Algérie 5% Algérie 13%<br />

Tunisie 3% Jordanie 8%<br />

Egypte 3% Egypte 8%<br />

Turquie 2% Turquie 8%<br />

Chypre 2% Tunisie 5%<br />

Maroc 2% Maroc 2%<br />

Malte 2% Israël 2%<br />

Israël 1% Malte 1%<br />

Total PPM 3% Total PPM 6%<br />

Maroc 76% Algérie 81%<br />

Tunisie 75% Tunisie 78%<br />

Malte 72% Maroc 74%<br />

Algérie 68% Malte 63%<br />

Liban 59% Chypre 55%<br />

Turquie 56% Turquie 50%<br />

Chypre 55% Egypte 49%<br />

Israël 54% Syrie 36%<br />

Syrie 46% Israël 31%<br />

Egypte 45% Liban 24%<br />

Jordanie 43% Jordanie 16%<br />

Total PPM 53% Total PPM 52%<br />

Egypte 53% Jordanie 76%<br />

Jordanie 51% Israël 67%<br />

Israël 45% Liban 61%<br />

Syrie 45% Syrie 43%<br />

Chypre 43% Egypte 43%<br />

Turquie 42% Turquie 41%<br />

Liban 35% Malte 36%<br />

Malte 27% Chypre 29%<br />

Algérie 27% Maroc 24%<br />

Maroc 23% Tunisie 17%<br />

Tunisie 23% Algérie 7%<br />

Total PPM 44% Total PPM 42%<br />

Note : <strong>le</strong>s pays sont classés selon l'importance de <strong>le</strong>ur part.<br />

Source : PC-TAS -International Trade Center UNCTAD/WTO - Calculs: Institut de la Méditerranée<br />

-114-<br />

Part moyenne des exportations<br />

vers la zone dans <strong>le</strong>s<br />

exportations tota<strong>le</strong>s du pays<br />

1992-2000


Tab<strong>le</strong>au III.3 : Taux de croissance annuel moyen des importations et<br />

des exportations 1992-2000<br />

AVEC LES PPM<br />

AVEC L'UNION<br />

EUROPEENNE<br />

AVEC LE RESTE<br />

DU MONDE<br />

Taux de croissance annuel moyen<br />

des importations 1992-2000<br />

Turquie 25% Algérie 54%<br />

Algérie 11% Israël 22%<br />

Egypte 11% Jordanie 18%<br />

Liban 8% Turquie 9%<br />

Tunisie 8% Egypte 9%<br />

Chypre 4% Syrie 7%<br />

Malte 3% Malte 6%<br />

Jordanie 1% Liban 4%<br />

Maroc -1% Chypre -1%<br />

Syrie -2% Tunisie -2%<br />

Israël -2% Maroc -2%<br />

Total PPM 11% Total PPM 9%<br />

Malte 16% Syrie 9%<br />

Turquie 11% Turquie 8%<br />

Israël 11% Israël 8%<br />

Algérie 6% Liban 6%<br />

Egypte 5% Tunisie 6%<br />

Tunisie 4% Egypte 4%<br />

Maroc 3% Maroc 3%<br />

Liban 2% Jordanie 3%<br />

Syrie 2% Malte -5%<br />

Chypre 2% Chypre -6%<br />

Jordanie 0% Algérie -18%<br />

Total PPM 6% Total PPM 5%<br />

Turquie 12% Malte 28%<br />

Israël 6% Israël 13%<br />

Egypte 4% Egypte 8%<br />

Maroc 4% Turquie 8%<br />

Jordanie 4% Tunisie 6%<br />

Liban 4% Maroc 5%<br />

Tunisie 3% Syrie 5%<br />

Chypre 1% Algérie 4%<br />

Syrie 1% Liban 2%<br />

Algérie 0% Chypre -1%<br />

Malte 0% Jordanie -2%<br />

Total PPM 9% Total PPM 10%<br />

Note : <strong>le</strong>s pays sont classés selon l'importance de <strong>le</strong>ur taux de croissance.<br />

Source : PC-TAS -International Trade Center UNCTAD/WTO - Calculs: Institut de la Méditerranée<br />

-115-<br />

Taux de croissance annuel moyen<br />

des exportations 1992-2000


Graphique III.1 : Évolution de la croissance en Europe entre 1992 et 2003<br />

Graphique III.2 : Évolution de la croissance aux États-Unis entre 1992 et 2003<br />

Source : Medstat, <strong>euro</strong>stat, newcronos février <strong>2002</strong><br />

-116-


Tab<strong>le</strong>au A.1 : Équation de transferts des PPM 1990-2000<br />

PPM hors Isr. 11 863 17 349 18 644 PPM hors Isr. 5 519 3 357 3 799 PPM hors Isr. 2 308 384 78 PPM hors Isr. 1 403 7 606 5 516 PPM hors Isr. 290 -1 281 -1 485<br />

PPM 11 434 16 801 20 640 PPM 10 332 8 331 9 127 PPM 3 602 2 225 1 289 PPM 1 551 8 649 4 755 PPM -92 199 -3 008<br />

Chypre 1 490 1 836 2 040 Chypre 39 26 126 Chypre 0 0 0 Chypre 265 490 481 Chypre 41 -90 147<br />

Egypte 2 681 3 041 2 290 Egypte 2 009 1 169 1 352 Egypte 2 284 122 0 Egypte -947 335 -2 323 Egypte 162 -793 587<br />

Israël -429 -548 1 995 Israël 4 813 4 975 5 329 Israël 1 294 1 841 1 210 Israël 149 1 042 -761 Israël -381 1 480 -1 522<br />

Jordanie 186 117 16 Jordanie 534 405 698 Jordanie 0 138 0 Jordanie 823 148 0 Jordanie 144 -265 315<br />

Malte 287 351 232 Malte 87 40 16 Malte 7 28 18 Malte 102 80 339 Malte -9 35 103<br />

Maroc 410 793 1 150 Maroc 367 286 319 Maroc -4 9 -6 Maroc 641 292 407 Maroc -8 212 148<br />

Syrie 125 181 33 Syrie 352 550 485 Syrie 26 34 63 Syrie 50 225 -662 Syrie 9 7 -192<br />

Tunisie 763 1 433 1 548 Tunisie 304 129 139 Tunisie -4 53 3 Tunisie 215 21 -212 Tunisie 184 36 -34<br />

Turquie 5 921 9 596 11 335 Turquie 1 828 752 665 Turquie 0 0 0 Turquie 253 6 015 7 487 Turquie -233 -424 -2 560<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Transferts sans contrepartie autres que<br />

Financements privés bancaires &<br />

Millions US $ Balance des services<br />

Millions US $ Millions US $ Compte en capital net<br />

Millions US $ Millions US $<br />

<strong>le</strong>s envois de fonds des travail<strong>le</strong>urs<br />

commerciaux nets<br />

Erreurs & ommissions<br />

PPM hors Isr. -21 907 -30 539 -40 163 PPM hors Isr. 10 076 11 410 11 851 PPM hors Isr. 2 271 3 006 3 050 PPM hors Isr. -5 171 -4 657 4 549<br />

PPM -26 600 -36 046 -43 514 PPM 10 816 12 490 13 124 PPM 2 191 3 921 4 641 PPM -5 317 -8 108 3 925<br />

Chypre -1 742 -2 215 -2 606 Chypre 77 15 0 Chypre 84 16 -18 Chypre -79 -17 8<br />

Egypte -5 922 -8 952 -8 321 Egypte 4 705 3 156 2 820 Egypte 615 791 1 184 Egypte -3 121 353 1 306<br />

Israël -4 693 -5 507 -3 350 Israël 740 1 080 1 273 Israël -80 915 1 591 Israël -146 -3 451 -624<br />

Jordanie -1 534 -1 679 -2 174 Jordanie 621 1 366 1 648 Jordanie 27 308 0 Jordanie -237 -70 ?<br />

Malte -567 -662 -621 Malte 4 2 0 Malte 74 298 602 Malte -77 -9 222<br />

Maroc -2 101 -2 261 -3 235 Maroc 1 975 1 978 2 138 Maroc 369 572 150 Maroc -879 -376 416<br />

Syrie 361 2 1 423 Syrie 0 0 0 Syrie 72 123 270 Syrie -211 -594 -541<br />

Tunisie -1 709 -1 999 -2 252 Tunisie 420 703 686 Tunisie 342 368 751 Tunisie -220 -305 205<br />

Turquie -8 692 -12 772 -22 377 Turquie 2 275 4 190 4 560 Turquie 689 530 112 Turquie -348 -3 639 2 934<br />

Source : Institut de la Méditerranée d’après FMI, IFS dec. 2001 et BOPS dec. 2001, Medtsat-<strong>euro</strong>stat<br />

et divers sources nationa<strong>le</strong>s<br />

-117-<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Millions US $ Balance des biens<br />

Millions US $ Envois nets de fonds des travail<strong>le</strong>urs<br />

Millions US $ Investissements directs nets<br />

Millions US $<br />

Variation des réserves et utilisation des<br />

crédits du FMI<br />

PPM hors Isr. -10 045 -13 189 -21 519 PPM hors Isr. -6 358 -5 399 -5 995 PPM hors Isr. -807 -3 818 -11 864 PPM hors Isr. 1 718 48 366 PPM hors Isr. -2 007 -1 274 -152<br />

PPM -15 167 -19 245 -22 874 PPM -8 354 -9 206 -12 658 PPM -2 373 -7 627 -13 280 PPM 2 154 2 914 2 497 PPM -1 713 -1 403 -45<br />

Jordanie -1 348 -1 561 -2 158 Jordanie -304 -216 -27 Jordanie -497 -6 161 Jordanie 0 11 0 Jordanie -261 -141 0<br />

Malte -281 -310 -389 Malte 141 5 -144 Malte -50 -262 -518 Malte -85 -208 -746 Malte 42 39 -19<br />

Maroc -1 691 -1 468 -2 085 Maroc -1 108 -1 164 -873 Maroc -457 -368 -501 Maroc 53 46 18 Maroc 286 -500 -689<br />

Syrie 486 183 1 456 Syrie -534 -528 -879 Syrie 304 205 1 062 Syrie 0 0 0 Syrie -251 0 0<br />

Tunisie -946 -567 -704 Tunisie -557 -858 -942 Tunisie -779 -593 -821 Tunisie 23 48 -20 Tunisie 239 373 130<br />

Turquie -2 771 -3 176 -11 042 Turquie -2 761 -3 133 -4 002 Turquie -1 430 -1 366 -9 819 Turquie 1 731 -168 1 022 Turquie -661 -948 824<br />

Chypre -252 -379 -566 Chypre -70 -20 -17 Chypre -206 -356 -456 Chypre -14 44 -174 Chypre -91 -86 13<br />

Egypte -3 241 -5 911 -6 031 Egypte -1 166 515 888 Egypte 2 307 -1 071 -971 Egypte 10 275 266 Egypte -1 311 -12 -411<br />

Israël -5 122 -6 056 -1 355 Israël -1 997 -3 808 -6 663 Israël -1 566 -3 809 -1 416 Israël 436 2 867 2 131 Israël 294 -129 107<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Moyenne<br />

1990/1994<br />

Moyenne<br />

1995/1999 2000<br />

Millions US $ Balance des biens et services Millions US $ Revenus du capital<br />

Millions US $ Compte courant net<br />

Millions US $ Investissements de portefeuil<strong>le</strong> nets<br />

Millions US $<br />

Financement public externe net


Tab<strong>le</strong>au A.2 : Entrées d’Investissements Directs Étrangers 1990-2000<br />

Pays en développement 34 689 41 696 51 108 78 813 104 920 113 338 152 493 187 352 188 371 222 010 240 167 70 761 198 079 179,9%<br />

Amérique Latine et Caraïbes 8 989 15 356 17 611 20 009 30 091 32 311 51 279 71 152 83 200 110 285 86 172 20 728 80 418 288,0%<br />

Europe centra<strong>le</strong> et de l'est 300 2 448 4 439 6 757 5 932 14 268 12 730 19 188 21 008 23 222 25 419 5 691 20 313 257,0%<br />

Asie du Sud et de l'Est (excl. Chine, incl. HK) 10 670 16 862 16 527 22 283 32 167 37 790 49226 54270 42253 55 905 96 576 22 717 59 646 162,6%<br />

Total Monde 211 425 158 936 175 841 219 421 255 988 331 068 384 910 477 918 692 544 1 075 049 1 270 764 225 447 780 237 246,1%<br />

Pays Partenaires de Méditerranée 2 051 2 078 3 060 2 840 3 685 3 649 3 558 5 208 5 261 5 986 8 938 2 894 5 790 100,1%<br />

Entrées d'IDE en millions de US $<br />

Moyenne annuel<strong>le</strong> (mios $)<br />

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 (A) (B) (B/A) %<br />

1990-95 1996-99<br />

Algérie* 12 10 -59 18 5 4 7 5 6 6 -3 6<br />

Egypte 734 253 459 493 1 256 596 637 888 1 077 1 500 1 235 632 1 067 68,9%<br />

Israël 101 350 539 429 432 1 337 1 382 1 622 1 850 2 256 5 349 531 2 492 369,0%<br />

Jordanie 38 -12 41 -34 3 13 16 361 310 151 300 8 228 2686,9%<br />

Maroc 165 317 423 491 551 335 357 1 079 329 847 201 380 563 47,9%<br />

Syrie 71 62 67 176 251 100 89 80 80 75 84 121 82 -32,7%<br />

Tunisie 76 125 526 562 566 378 351 366 670 368 781 372 507 36,3%<br />

Turquie 684 810 844 636 608 885 722 805 940 783 982 745 846 13,7%<br />

Source : United Nations : World Investment Reports 1995 à 2001 ; UNCTAD Web Site et WIR 2001<br />

pour 1999 & 2000 ; Selon révision des prévisions UNCTAD, WIR 2001<br />

-118-


Tab<strong>le</strong>au A.3 : Avantages Comparatifs Révélés (ACR) des pays par catégorie de produits*<br />

Pays Produit 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />

Algérie Combustib<strong>le</strong>s minéraux 9,60 9,78 11,51 15,67 11,39 12,78 14,14 14,40 11,54<br />

Algérie GOODS NOT CLASSD BY KIND 4,46 4,51 4,16 4,33 4,39 4,91 5,88 0,24 0,99<br />

Algérie Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 0,09 0,06 0,09 0,15 0,15 0,14 0,18 0,17 0,10<br />

Algérie Produits chimiques 0,07 0,06 0,08 0,10 0,07 0,12 0,10 0,13 0,09<br />

Algérie Produits manufacturés 0,04 0,05 0,06 0,07 0,06 0,06 0,06 0,06 0,04<br />

Algérie Alimentation & animaux vivants 0,03 0,04 0,03 0,04 0,05 0,03 0,04 0,04 0,03<br />

Algérie Boissons & tabac 0,04 0,05 0,07 0,08 0,12 0,04 0,05 0,04 0,02<br />

Algérie Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 0,00 0,00 0,01 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,02<br />

Algérie Artic<strong>le</strong>s manufacturés 0,01 0,01 0,01 0,01 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00<br />

Algérie Machines & matériels de transport 0,01 0,00 0,01 0,01 0,00 0,02 0,03 0,01 0,00<br />

Chypre Boissons & tabac 9,01 6,57 6,22 4,95 6,61 7,21 8,26 10,03 10,86<br />

Chypre Alimentation & animaux vivants 3,59 4,06 4,07 5,08 4,52 3,74 4,12 4,22 4,39<br />

Chypre Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 2,51 5,44 5,91 4,14 4,40 3,79 3,31 3,04 3,61<br />

Chypre Produits chimiques 0,89 1,03 1,14 1,10 1,27 1,44 1,47 1,69 1,76<br />

Chypre Artic<strong>le</strong>s manufacturés 2,91 2,63 2,20 2,19 2,05 2,03 1,99 1,78 1,69<br />

Chypre Produits manufacturés 0,45 0,52 0,70 0,58 0,69 0,90 0,77 0,77 0,89<br />

Chypre Combustib<strong>le</strong>s minéraux 0,02 0,03 0,35 0,31 0,35 0,31 0,48 0,45 0,77<br />

Chypre Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 0,26 0,29 0,35 0,34 0,48 0,70 0,71 0,87 0,70<br />

Chypre Machines & matériels de transport 0,11 0,13 0,13 0,11 0,13 0,16 0,13 0,14 0,15<br />

Chypre GOODS NOT CLASSD BY KIND 0,00 0,00 0,00 0,00 0,03 0,01 0,00 0,00 0,00<br />

Egypte Combustib<strong>le</strong>s minéraux 6,41 6,57 6,63 9,32 7,66 7,76 6,86 6,41 4,62<br />

Egypte Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 0,72 0,67 1,37 1,28 1,01 1,34 1,94 2,13 2,27<br />

Egypte Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 0,01 0,02 0,03 0,03 0,16 0,06 0,03 0,10 1,86<br />

Egypte Artic<strong>le</strong>s manufacturés 0,50 0,70 0,69 0,87 0,95 1,13 1,39 1,31 1,43<br />

Egypte Produits manufacturés 0,93 0,95 1,17 1,17 0,93 1,25 1,31 1,04 1,32<br />

Egypte Alimentation & animaux vivants 0,93 1,00 0,77 1,20 1,14 0,83 1,59 1,44 1,28<br />

Egypte GOODS NOT CLASSD BY KIND 0,28 0,24 0,17 0,31 0,26 0,51 0,32 0,71 0,73<br />

Egypte Produits chimiques 0,34 0,26 0,31 0,36 0,28 0,35 0,43 0,44 0,50<br />

Egypte Boissons & tabac 0,18 0,15 0,19 0,16 0,12 0,12 0,21 0,29 0,22<br />

Egypte Machines & matériels de transport 0,16 0,11 0,18 0,06 0,05 0,06 0,08 0,08 0,11<br />

Israël Produits manufacturés 2,27 2,20 2,27 2,29 2,44 2,44 2,29 2,55 2,65<br />

Israël Produits chimiques 1,56 1,65 1,54 1,50 1,45 1,51 1,47 1,39 1,34<br />

Israël Artic<strong>le</strong>s manufacturés 0,89 0,78 0,79 0,92 0,94 0,88 0,87 0,91 0,85<br />

Israël Machines & matériels de transport 0,77 0,85 0,81 0,67 0,74 0,74 0,80 0,77 0,83<br />

Israël Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 0,70 0,61 0,60 0,64 0,70 0,70 0,75 0,76 0,62<br />

Israël Alimentation & animaux vivants 0,79 0,73 0,65 0,67 0,67 0,58 0,56 0,51 0,45<br />

Israël GOODS NOT CLASSD BY KIND 0,07 0,06 0,05 0,74 0,07 0,05 0,05 0,06 0,06<br />

Israël Boissons & tabac 0,11 0,14 0,17 0,17 0,12 0,07 0,06 0,06 0,05<br />

Israël Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 0,02 0,01 0,01 0,01 0,02 0,02 0,03 0,02 0,02<br />

Israël Combustib<strong>le</strong>s minéraux 0,07 0,07 0,07 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00<br />

Jordanie Produits chimiques 3,74 4,76 4,87 4,79 4,14 4,27 4,72 4,85 4,89<br />

Jordanie Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 7,40 5,62 6,16 7,01 7,45 8,23 7,71 7,07 3,08<br />

Jordanie Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 0,29 0,19 0,11 0,10 0,26 0,12 0,17 0,71 2,05<br />

Jordanie Artic<strong>le</strong>s manufacturés 0,38 0,46 0,60 0,48 0,41 0,38 0,36 0,47 1,31<br />

Jordanie Alimentation & animaux vivants 1,26 1,40 0,60 0,99 1,67 0,95 1,33 1,36 0,89<br />

Jordanie Produits manufacturés 0,60 0,44 0,33 0,26 0,36 0,40 0,39 0,46 0,81<br />

Jordanie GOODS NOT CLASSD BY KIND 0,42 0,15 0,44 0,29 0,33 0,64 0,20 0,69 0,74<br />

Jordanie Machines & matériels de transport 0,15 0,18 0,17 0,11 0,14 0,20 0,15 0,15 0,19<br />

Jordanie Boissons & tabac 0,28 0,18 0,08 0,38 0,23 0,08 0,04 0,09 0,09<br />

Jordanie Combustib<strong>le</strong>s minéraux 0,00 0,10 0,00 0,05 0,28 0,01 0,17 0,02 0,02<br />

Liban Boissons & tabac 2,83 1,60 1,34 2,40 2,57 2,92 4,34 2,57 5,91<br />

Liban Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 1,11 1,48 2,28 2,82 2,61 2,94 2,17 1,82 2,86<br />

Liban Produits manufacturés 1,16 0,98 1,20 1,21 1,54 1,58 1,62 2,29 2,24<br />

Liban Artic<strong>le</strong>s manufacturés 2,86 3,26 2,99 2,38 2,92 2,09 2,18 1,96 2,14<br />

Liban Alimentation & animaux vivants 2,73 2,46 2,03 2,49 1,74 1,56 2,19 2,57 2,07<br />

Liban Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 1,11 1,14 0,93 1,05 4,45 1,87 0,66 0,98 1,82<br />

Liban Produits chimiques 0,30 0,59 0,72 0,92 0,76 0,91 0,97 0,86 0,86<br />

Liban GOODS NOT CLASSD BY KIND 0,41 0,18 0,25 0,23 0,17 1,23 1,47 0,44 0,42<br />

Liban Machines & matériels de transport 0,22 0,15 0,15 0,13 0,13 0,25 0,16 0,17 0,17<br />

Liban Combustib<strong>le</strong>s minéraux 0,03 0,06 0,01 0,58 0,02 0,18 0,00 0,10 0,01<br />

Malte Machines & matériels de transport 1,67 1,66 1,75 1,69 1,57 1,49 1,59 1,56 1,74<br />

Malte Artic<strong>le</strong>s manufacturés 2,03 1,86 1,87 1,98 2,21 2,21 1,83 1,84 1,38<br />

Malte Boissons & tabac 0,15 0,10 0,23 0,26 0,42 0,32 0,29 0,27 0,39<br />

Malte Produits manufacturés 0,37 0,32 0,31 0,28 0,38 0,40 0,38 0,40 0,34<br />

Malte Alimentation & animaux vivants 0,24 0,23 0,20 0,18 0,27 0,37 0,30 0,35 0,32<br />

Malte Produits chimiques 0,20 0,17 0,20 0,18 0,26 0,27 0,20 0,20 0,14<br />

Malte Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 0,06 0,14 0,05 0,06 0,07 0,11 0,07 0,06 0,07<br />

Malte GOODS NOT CLASSD BY KIND 0,32 0,35 0,01 0,03 0,02 0,01 0,02 0,05 0,01<br />

Malte Combustib<strong>le</strong>s minéraux 0,13 0,31 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00<br />

Malte Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 0,00 0,06 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00<br />

Maroc Alimentation & animaux vivants 3,40 3,56 3,34 3,30 3,45 3,01 3,01 3,37 3,86<br />

Maroc Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 2,60 2,31 2,57 2,60 2,73 3,22 3,32 3,44 3,35<br />

Maroc Artic<strong>le</strong>s manufacturés 2,43 2,59 2,67 2,98 2,94 2,90 3,00 2,89 3,10<br />

Maroc Produits chimiques 1,55 1,48 1,44 1,38 1,44 1,55 1,28 1,34 0,75<br />

Maroc Combustib<strong>le</strong>s minéraux 0,22 0,21 0,18 0,17 0,10 0,12 0,27 0,26 0,49<br />

Maroc Produits manufacturés 0,33 0,33 0,33 0,32 0,32 0,29 0,27 0,27 0,37<br />

Maroc GOODS NOT CLASSD BY KIND 0,07 0,03 0,07 0,06 0,08 0,10 0,40 0,30 0,33<br />

Maroc Machines & matériels de transport 0,16 0,17 0,17 0,20 0,20 0,23 0,27 0,28 0,32<br />

Maroc Boissons & tabac 0,15 0,13 0,13 0,11 0,12 0,09 0,11 0,11 0,14<br />

Maroc Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 0,44 0,11 0,22 0,97 1,89 1,79 0,41 0,98 0,11<br />

Syrie Combustib<strong>le</strong>s minéraux 8,29 8,60 9,88 13,34 10,47 11,34 10,32 9,99 9,44<br />

Syrie Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 1,88 1,96 3,02 2,71 1,97 2,71 4,42 2,70 2,13<br />

Syrie Alimentation & animaux vivants 1,09 1,12 0,83 1,37 1,10 1,41 2,12 2,09 0,98<br />

Syrie Artic<strong>le</strong>s manufacturés 0,32 0,34 0,27 0,40 0,34 0,41 0,69 0,54 0,42<br />

Syrie Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 0,08 0,05 0,01 0,31 0,88 0,34 0,65 0,41 0,33<br />

Syrie Produits manufacturés 0,14 0,08 0,06 0,09 0,13 0,17 0,27 0,27 0,30<br />

Syrie GOODS NOT CLASSD BY KIND 0,08 0,11 0,08 0,02 0,03 0,02 0,03 0,03 0,04<br />

Syrie Produits chimiques 0,02 0,03 0,02 0,04 0,03 0,04 0,05 0,06 0,04<br />

Syrie Machines & matériels de transport 0,01 0,02 0,01 0,03 0,01 0,01 0,03 0,01 0,01<br />

Syrie Boissons & tabac 0,06 0,09 0,18 0,19 0,24 0,12 0,27 0,10 0,01<br />

Tunisie Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 10,44 12,46 14,34 7,44 4,58 9,32 6,37 12,93 11,44<br />

Tunisie Artic<strong>le</strong>s manufacturés 3,02 3,22 3,33 3,96 4,12 3,85 3,98 3,87 3,88<br />

Tunisie Combustib<strong>le</strong>s minéraux 1,66 1,30 1,26 1,61 1,43 1,44 1,19 1,08 1,29<br />

Tunisie Produits chimiques 1,40 1,23 1,23 1,21 1,32 1,30 1,28 1,19 1,12<br />

Tunisie Boissons & tabac 0,83 0,89 1,24 0,90 0,72 1,41 1,03 0,93 0,84<br />

Tunisie Alimentation & animaux vivants 0,68 0,76 0,66 0,61 0,58 0,65 0,72 0,69 0,79<br />

Tunisie Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 0,39 0,42 0,38 0,51 0,55 0,49 0,45 0,58 0,66<br />

Tunisie Produits manufacturés 0,59 0,61 0,66 0,63 0,52 0,47 0,49 0,48 0,54<br />

Tunisie Machines & matériels de transport 0,24 0,26 0,23 0,24 0,25 0,27 0,31 0,31 0,33<br />

Turquie Artic<strong>le</strong>s manufacturés 2,22 2,22 2,10 2,60 2,51 2,40 2,45 2,33 2,41<br />

Turquie Produits manufacturés 1,80 1,88 1,99 1,78 1,85 1,95 1,93 1,99 2,16<br />

Turquie Boissons & tabac 2,20 2,84 2,52 1,86 2,73 2,50 2,16 2,11 2,05<br />

Turquie Alimentation & animaux vivants 2,43 2,46 2,46 2,14 2,11 2,23 2,08 1,91 1,89<br />

Turquie Hui<strong>le</strong>s, graisses anima<strong>le</strong>s & végéta<strong>le</strong>s 3,89 3,22 2,19 2,66 2,05 2,00 1,62 2,11 1,12<br />

Turquie Matières prem. excl pétro<strong>le</strong> 0,73 0,80 0,72 0,86 0,77 0,70 0,75 0,99 0,77<br />

Turquie Machines & matériels de transport 0,24 0,23 0,25 0,28 0,32 0,31 0,36 0,44 0,48<br />

Turquie Produits chimiques 0,47 0,44 0,43 0,42 0,40 0,42 0,38 0,43 0,40<br />

Turquie GOODS NOT CLASSD BY KIND 0,00 0,00 0,00 0,00 0,37 0,28 0,29 0,00 0,36<br />

Turquie Combustib<strong>le</strong>s minéraux 0,17 0,13 0,18 0,25 0,16 0,12 0,18 0,19 0,13<br />

* : classés par ordre décroissant. ACR=part des exports du produit i par <strong>le</strong> pays j / part de ce produit<br />

dans <strong>le</strong> commerce mondial ((Xij/ Xj )/ Xiw/Xw<br />

Source : PC-TAS -International Trade Center UNCTAD/WTO - Calculs: Institut de la Méditerranée<br />

-119-


Tab<strong>le</strong>au A.4 : Évolution des taux de change réels effectifs<br />

des pays méditerranéens 1990-<strong>2002</strong> (base 100 en 1995)<br />

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 avril <strong>2002</strong><br />

Algérie 186,2 110,9 113,3 137,7 120,4 100,0 104,0 114,2 119,7 110,2 107,7 110,5 107,2<br />

Chypre 93,5 93,7 96,1 96,6 99,0 100,0 100,3 100,1 103,3 99,7 96,5 98,3 98,3<br />

Égypte 85,9 87,9 83,9 82,6 96,6 100,0 103,0 104,7 106,0 109,2 115,3 105,1 94,0<br />

Israël 100,1 102,0 99,4 98,2 99,2 100,0 105,9 113,3 109,9 105,7 114,2 113,8 99,6<br />

Jordanie .. .. .. .. .. .. .. .. .. 118,5 124,2 130,8 132,5<br />

Liban .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..<br />

Malte 107,6 105,7 101,8 96,3 97,9 100,0 98,8 101,4 103,1 104,0 105,7 107,3 107,7<br />

Maroc 89,4 91,5 92,1 94,7 96,9 100,0 101,7 102,6 105,0 106,1 109,1 104,5 105,0<br />

Syrie .. .. .. 79,0 91,2 100,0 107,1 111,4 109,3 109,0 109,6 113,3 111,1<br />

Tunisie 96,4 98,8 100,9 97,1 97,9 100,0 100,6 100,5 100,5 101,5 100,8 98,1 96,9<br />

Turquie .. .. .. .. 93,7 100,0 102,3 109,0 118,2 123,0 136,4 112,2 137,8<br />

Sources : 1998-<strong>2002</strong> : FMI, Information Notice System (INS), 200 ; 1990-1998 : FMI, IFS cédérom,<br />

août 2000 et décembre 2001 ; FMI, staff country reports ; Direction de la Prévision, ministère de l'économie,<br />

des finances et de l'industrie, France ; Calculs de l'Institut de la Méditerranée<br />

-120-


Tab<strong>le</strong>au A.5 : Les échanges commerciaux des PPM avec <strong>le</strong> monde et avec l’Union<br />

Européenne en 2000 par grandes catégories de produits de la SITC (en millions de<br />

dollars courants)<br />

Les échanges commerciaux des PPM avec <strong>le</strong> monde en 2000 par grandes catégories de produits de la SITC<br />

(en millions de dollars courants)<br />

Alim. &<br />

anim (0)<br />

Boissons,<br />

tabac (1)<br />

Mat 1 excl<br />

petro<strong>le</strong> (2)<br />

Comb.<br />

min.(3)<br />

Hui<strong>le</strong>s,<br />

graisses (4)<br />

Source : PC-TAS -International Trade Center UNCTAD/WTO - Calculs: Institut de la Méditerranée<br />

-121-<br />

Chimie (5)<br />

Prod manuf.<br />

(6)<br />

Mach.& mat<br />

transp. (7)<br />

Art. manuf<br />

(8)<br />

Prod non<br />

classés (9)<br />

Exports Algérie 22 10 45 21610 4 162 118 45 14 22 031<br />

Chypre 94 39 9 25 5 66 47 26 77 388<br />

Egypte 380 11 384 2034 32 261 970 264 906 126 5 370<br />

Israël 783 14 612 1 2 4043 11363 11172 3130 61 31 180<br />

Jordanie 127 12 135 13 249 160 76 185 958<br />

Liban 73 35 58 1 4 54 197 47 161 9 638<br />

Malte 39 8 5 30 103 1675 362 1 2 222<br />

Maroc 1580 11 693 272 4 893 459 821 2696 4 7 432<br />

Syrie 245 304 3495 5 17 189 29 224 6 4514<br />

Tunisie 250 45 121 611 214 622 431 819 2641 5 754<br />

Turquie<br />

Tot part.<br />

2869 529 671 294 100 1063 8146 5667 7829 319 27 485<br />

med 6462 715 3035 28342 382 7460 22182 20642 18226 525 107 971<br />

Imports Algérie 2 364 37 263 128 175 1 057 1 569 3 156 404 9 152<br />

Chypre 319 380 55 491 14 332 536 1 078 632 10 3 846<br />

Egypte 2 448 198 635 219 320 1 701 2 224 6 224 1 489 253 15 711<br />

Israël 1 527 160 698 2 577 79 3 193 10 675 12 431 3 227 164 34 732<br />

Jordanie 733 46 146 49 56 480 677 1 297 253 133 3 869<br />

Liban 661 182 112 575 30 467 655 1 049 542 34 4 308<br />

Malte 236 43 27 243 5 211 329 1 941 338 24 3 399<br />

Maroc 1 281 69 603 2 039 150 1 001 2 455 3 171 758 7 11 533<br />

Syrie 496 20 113 85 46 419 725 1 038 140 45 3 128<br />

Tunisie 557 51 392 432 84 765 2 102 2 785 907 20 8 096<br />

Turquie<br />

Tot part.<br />

1 155 365 3 283 7 515 375 7 351 8 380 20 348 3 309 2 068 54 150<br />

med 11777 1550 6328 14352 1334 16978 30326 54518 12000 2759 151 923<br />

Soldes Algérie -2 342 -26 -218 21 482 -171 -895 -1 451 -3 110 -390 12 879<br />

Chypre -224 -341 -46 -466 -9 -266 -489 -1 052 -555 -10 -3 459<br />

Egypte -2 068 -187 -251 1 815 -288 -1 439 -1 253 -5 960 -583 -127 -10 342<br />

Israël -744 -146 -86 -2 576 -77 850 688 -1 259 -97 -103 -3 551<br />

Jordanie -606 -34 -11 -49 -43 -231 -516 -1 221 -68 -132 -2 911<br />

Liban -588 -147 -54 -574 -27 -414 -458 -1 001 -381 -26 -3 670<br />

Malte -197 -35 -23 -243 -5 -182 -227 -266 23 -23 -1 177<br />

Maroc 299 -58 90 -1 767 -146 -108 -1 996 -2 350 1 938 -3 -4 102<br />

Syrie -252 -19 191 3 411 -41 -402 -536 -1 009 84 -39 1 386<br />

Tunisie -307 -6 -272 179 129 -143 -1 671 -1 966 1 733 -20 -2 342<br />

Turquie<br />

Tot part.<br />

1 714 164 -2 613 -7 221 -275 -6 288 -235 -14 681 4 519 -1 750 -26 664<br />

med -5 315 -836 -3 293 13 990 -953 -9 518 -8 144 -33 876 6 226 -2 234 -43 952<br />

Les échanges commerciaux des PPM avec l’Union Européenne en 2000 par grandes catégories de produits de la SITC<br />

(en millions de dollars courants)<br />

Alim. &<br />

anim (0)<br />

Boissons,<br />

tabac (1)<br />

Mat 1 excl<br />

petro<strong>le</strong> (2)<br />

Comb.<br />

min.(3)<br />

Hui<strong>le</strong>s,<br />

graisses (4)<br />

Chimie (5)<br />

Prod manuf.<br />

(6)<br />

Mach.& mat<br />

transp. (7)<br />

Art. manuf<br />

(8)<br />

Prod non<br />

classés (9)<br />

Exports Algérie 20 10 29 13 512 120 73 18 10 13 792<br />

Chypre 62 11 5 20 30 7 48 184<br />

Egypte 113 1 146 1 399 121 573 191 365 9 2 919<br />

Israël 501 5 378 1 1 507 2 299 2 902 965 6 8 563<br />

Jordanie 3 22 3 9 2 10 50<br />

Liban 6 5 26 30 66 18 23 175<br />

Malte 9 1 4 21 75 337 315 1 763<br />

Maroc 1 019 7 334 197 1 326 328 791 2 546 1 5 551<br />

Syrie 13 129 2754 3 135 12 101 1 3148<br />

Tunisie 128 10 59 606 172 184 240 712 2 519 4 629<br />

Turquie 1 314 170 339 115 16 244 3 786 3 068 5 204 166 14 422<br />

Tot part.<br />

med 3 186 221 1 420 15 970 191 2 579 7 571 8 046 12 032 183 54 195<br />

Imports Algérie 1 168 20 202 87 43 844 785 1 840 259 5 246<br />

Chypre 198 132 33 59 8 250 350 578 363 10 1 981<br />

Egypte 584 31 208 100 35 1 064 858 3 288 454 111 6 732<br />

Israël 588 51 282 21 25 1 884 5 457 5 573 1 467 66 15 415<br />

Jordanie 195 6 38 19 4 199 152 663 72 44 1 394<br />

Liban 347 31 40 249 13 358 374 676 350 17 2 456<br />

Malte 170 36 19 176 5 169 258 971 217 13 2 034<br />

Maroc 517 13 219 313 73 669 1 906 2 367 597 6 676<br />

Syrie 182 7 29 73 6 263 269 596 73 36 1 533<br />

Tunisie 217 13 179 74 55 569 1 732 2 081 746 1 5 666<br />

Turquie 347 25 951 627 88 4 650 3 909 13 818 1 995 46 26 455<br />

Tot part.<br />

med 4 513 365 2 201 1 797 355 10 920 16 048 32 451 6 593 344 75 586<br />

Soldes Algérie -1 148 -10 -174 13 425 -43 -724 -712 -1 822 -248 8 545<br />

Chypre -137 -121 -28 -59 -7 -230 -319 -571 -315 -10 -1 797<br />

Egypte -471 -29 -62 1 299 -35 -942 -285 -3 097 -89 -102 -3 814<br />

Israël -87 -46 96 -21 -24 -377 -3 158 -2 672 -502 -61 -6 852<br />

Jordanie -192 -6 -17 -19 -4 -196 -143 -661 -62 -44 -1 344<br />

Liban -341 -25 -14 -249 -13 -328 -308 -658 -327 -17 -2 281<br />

Malte -162 -35 -14 -176 -5 -149 -183 -634 98 -12 -1 271<br />

Maroc 501 -6 114 -116 -72 -343 -1 577 -1 576 1 949 1 -1 124<br />

Syrie -169 -7 100 2 682 -6 -260 -133 -583 28 -36 1 615<br />

Tunisie -89 -3 -120 532 117 -385 -1 491 -1 369 1 772 -1 037<br />

Turquie 968 145 -612 -512 -72 -4 406 -123 -10 750 3 209 120 -12 033<br />

Tot part.<br />

med -1 327 -144 -781 14 173 -164 -8 341 -8 477 -24 405 5 439 -161 -21 392<br />

Total<br />

Total

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