le programme - Festival Passages
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Théâtre de la Manufacture<br />
Centre dramatique national Nancy-Lorraine<br />
Direction Char<strong>le</strong>s Tordjman<br />
FESTIVAL DES THÉÂTRES<br />
À L’EST DE L’EUROPE<br />
Bulgarie, Russie, Biélorussie, Hongrie, Lituanie, Israël, Pologne,<br />
République Tchèque, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Roumanie, Iran,<br />
Ouzbékistan, Géorgie, Ukraine, Tchétchénie, Afghanistan<br />
11 e édition<br />
14 > 23 MAI 2009<br />
Nancy
<strong>Passages</strong> 2009, une édition exceptionnel<strong>le</strong>.<br />
À plus d’un titre.<br />
Exceptionnel<strong>le</strong> tout d’abord parce que <strong>Passages</strong>, fidè<strong>le</strong><br />
aux missions qu’il s’est données, permettra au public<br />
de découvrir, de retrouver des artistes forts et singuliers.<br />
En l’occurrence, de découvrir <strong>le</strong> metteur en scène russe<br />
Nikolaï Kolyada qui s’instal<strong>le</strong> dans une «baraque<br />
théâtre» tout au long du festival pour une formidab<strong>le</strong><br />
passe de trois : Ham<strong>le</strong>t, Le roi Lear et Le Révizor.<br />
Avec Jean-Pierre Thibaudat, nous avons été dans<br />
l’Oural, à Ekaterinbourg, suivre son travail. Il vient<br />
pour la première fois en France.<br />
Découverte de la mise en scène rare du Pays lointain,<br />
la dernière pièce de Jean-Luc Lagarce, par <strong>le</strong> metteur<br />
en scène lituanien Gintaras Varnas.<br />
Découverte encore de l’Israélien Amit Drori et ses<br />
incroyab<strong>le</strong>s paysages visuels enfantés par Orlando,<br />
l’œuvre de Virginia Woolf.<br />
Retrouvail<strong>le</strong>s avec <strong>le</strong> Hongrois Béla Pintér (découvert<br />
à <strong>Passages</strong> 2007 avec son fameux Opéra paysan, repris<br />
au <strong>Festival</strong> d’Automne cette saison à Paris et Korcula,<br />
programmé à Lil<strong>le</strong>), qui présentera en première<br />
française sa dernière création, un thril<strong>le</strong>r où des<br />
Hongrois se prennent pour des Japonais.<br />
Retrouvail<strong>le</strong>s éga<strong>le</strong>ment avec <strong>le</strong> théâtre Sfumato venu<br />
de Bulgarie (c’était il y a longtemps, en 1996 <strong>le</strong> premier<br />
<strong>Passages</strong> avec un fameux diptyque Tchekhov!...).<br />
Avec <strong>le</strong> <strong>Festival</strong> d’Automne, nous présentons <strong>le</strong>ur<br />
dernier projet au long cours Vers Damas, une<br />
étonnante trilogie Strindberg : Julie, Jean et Kristine<br />
et La danse de mort et Strindberg à Damas.<br />
Retrouvail<strong>le</strong>s encore avec <strong>le</strong>s Frères Forman et <strong>le</strong>ur<br />
mystérieux Obludarium, cirque tchèque aux<br />
innombrab<strong>le</strong>s monstres de chair, d’os et de bois.<br />
Fidélité avec <strong>le</strong> Théâtre libre de Minsk venu à <strong>Passages</strong><br />
2007 qui reprend son emblématique Génération Jeans<br />
et nous offre la primeur française de ses deux nouvel<strong>le</strong>s<br />
créations Zone de si<strong>le</strong>nce et En découvrant l’amour.<br />
Et puis ce onzième <strong>Passages</strong>, en écho à l’actualité,<br />
propose des cabarets politiques où se croiseront artistes<br />
et observateurs de Géorgie, Afghanistan, Ukraine<br />
et Tchétchénie...<br />
Comme toujours la musique sera très présente.<br />
Musiques venues d’Orient et d’Asie Centra<strong>le</strong>, d’Afghanistan<br />
et d’Azerbaïdjan qui réserveront des surprises.<br />
Groupe venu de je ne sais quel<strong>le</strong> contrée de l’Est,<br />
Bortsch Orkestra va bluffer et faire danser ceux qui<br />
en ont envie à l’Autre Canal.<br />
Et puis l’immense musicien hongrois de notre temps<br />
György Kurtág invité par l’Ensemb<strong>le</strong> Stanislas.<br />
Mais encore des artistes lituaniens et roumains exposés<br />
par <strong>le</strong> FRAC de Lorraine au CCAM de Vandœuvre-lès-<br />
Nancy, des films venus de loin au Cinéma Caméo.<br />
Et d’autres étonnements encore...<br />
Donc une édition vraiment exceptionnel<strong>le</strong> faite en dépit<br />
de multip<strong>le</strong>s difficultés ...<br />
2
Car c’est vrai qu’en mai 2008 j’informais publiquement<br />
des difficultés financières que connaîtrait la prochaine<br />
édition du <strong>Festival</strong> <strong>Passages</strong> au sein du Centre<br />
dramatique national de Nancy.<br />
Et puis, mirac<strong>le</strong>, passé <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctions municipa<strong>le</strong>s,<br />
Metz disait vouloir rejoindre <strong>Passages</strong>.<br />
Pour la première fois de <strong>le</strong>ur histoire, <strong>le</strong>s deux vil<strong>le</strong>s<br />
de Metz et de Nancy, sous la dynamique et franche<br />
impulsion du Conseil Régional de Lorraine, allaient<br />
ensemb<strong>le</strong> donner un nouveau souff<strong>le</strong> à ce festival<br />
devenu indispensab<strong>le</strong> pour nombre d’artistes de l’est de<br />
l’Europe et pour un public sans cesse plus nombreux.<br />
La Lorraine développait là visibilité, attractivité, et<br />
donnait sens aux brassages et aux passages qui la<br />
caractérisent. El<strong>le</strong> affichait éga<strong>le</strong>ment un désir d’une<br />
énergie commune entre ses deux grandes métropo<strong>le</strong>s.<br />
Tout cela venait en son heure. Avec de bel<strong>le</strong>s<br />
perspectives.<br />
Car, dans <strong>le</strong> même temps, chacun savait que je n’avais<br />
pas sollicité <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment de mon mandat à la tête<br />
du Centre dramatique national de Nancy.<br />
Une nouvel<strong>le</strong> structure allait naître en Lorraine et el<strong>le</strong><br />
n’allait certes pas «encombrer» <strong>le</strong> territoire puisqu’el<strong>le</strong>s<br />
ne sont pas pléthore dans la région.<br />
3<br />
Or, là où face à cette formidab<strong>le</strong> nouvel<strong>le</strong> donne (une<br />
nouvel<strong>le</strong> figure à la tête du CDN, un nouveau <strong>Passages</strong><br />
Metz-Nancy), on aurait attendu de l’enthousiasme et<br />
du soutien, on vit hésitation, incertitude et frilosité.<br />
Alors, comme on dit, j’ai craqué. Tout ce désir, toute<br />
cette foi mise dans la naissance d’un nouveau projet<br />
et, en face, tant de freins, tant de petits calculs<br />
incompréhensib<strong>le</strong>s, tant de stratégies insaisissab<strong>le</strong>s!<br />
J’ai dit assez. Les comptab<strong>le</strong>s avaient gagné. Je renonçais<br />
la mort dans l’âme à cette édition Metz-Nancy.<br />
Ce <strong>Passages</strong> 2009 sera donc <strong>le</strong> dernier que j’animerai<br />
en tant que directeur du Centre dramatique national<br />
de Nancy, que je quitterai avec <strong>le</strong> sentiment d’un<br />
rendez-vous manqué...<br />
Mais avec la formidab<strong>le</strong> et tenace envie que <strong>Passages</strong><br />
continue.<br />
Ici, là, ail<strong>le</strong>urs, de la même façon ou autrement.<br />
La nécessité de <strong>Passages</strong> est trop forte.<br />
Et maintenant, assez de paro<strong>le</strong>s et place aux poètes.<br />
Que <strong>Passages</strong> 2009 soit une bel<strong>le</strong> fête et qu’el<strong>le</strong><br />
ne s’arrête pas là, c’est là tout mon souhait pour<br />
<strong>le</strong>s artistes et un public fidè<strong>le</strong>, curieux et généreux.<br />
Char<strong>le</strong>s Tordjman, janvier 2009
Carnet de voyage<br />
dans l’Oural à Ekaterinbourg<br />
Novembre 2007. Arrivée à Moscou à l’aéroport de<br />
Domodievdovo, tout un symbo<strong>le</strong>. C’était l’aéroport <strong>le</strong> plus<br />
pourri, <strong>le</strong> plus maffieux de la capita<strong>le</strong>, c’est désormais un<br />
aéroport refait à neuf et avenant. C’était et cela reste<br />
l’aéroport <strong>le</strong> plus éloigné du centre, mais un train <strong>le</strong> relie<br />
désormais, en une petite heure à la gare de Pave<strong>le</strong>ts, au<br />
centre donc de Moscou. En sortant du train on retrouve la<br />
vil<strong>le</strong> de p<strong>le</strong>in fouet : un chauffeur de taxi, sans compteur<br />
évidemment, propose une somme exorbitante pour une<br />
petite course. Je préfère opter pour <strong>le</strong> «vrai» taxi<br />
moscovite : <strong>le</strong>s voitures particulières qui font <strong>le</strong> taxi pour<br />
améliorer l’ordinaire ou tout simp<strong>le</strong>ment survivre. Je fais<br />
donc signe aux voitures qui passent. Débou<strong>le</strong>nt quelques<br />
4 x 4 arrogants qui ne daignent même pas ra<strong>le</strong>ntir.<br />
La première voiture qui s’arrête est une antédiluvienne<br />
Jigouli (voiture soviétique, la Volkswagen, la Trabant russe)<br />
conduite par un type genre caucasien (comme dirait<br />
Poutine), il arrête son moteur pendant que l’on discute. Il<br />
porte une vieil<strong>le</strong> veste élimée, il par<strong>le</strong> doucement en<br />
souriant. On se met d’accord (la moitié du prix de l’autre)<br />
il essaie de démarrer, une fois, dix fois, non <strong>le</strong> moteur ne<br />
veut rien savoir. Il est garé en doub<strong>le</strong> fi<strong>le</strong>, un flic s’approche<br />
vaguement menaçant, derrière <strong>le</strong>s types que l‘on bloque<br />
râ<strong>le</strong>nt. Fina<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> macadam de la patrie étant en<br />
danger, tout <strong>le</strong> monde s’y met dans un geste col<strong>le</strong>ctif et<br />
on pousse la voiture. El<strong>le</strong> démarre enfin, <strong>le</strong> flic n’est pas <strong>le</strong><br />
dernier à sourire avec fierté, la Russie a encore triomphé de<br />
l’adversité.<br />
Celui qui n’est pas venu depuis un an ou plus mesure <strong>le</strong>s<br />
changements dans la capita<strong>le</strong> : immeub<strong>le</strong>s nouveaux,<br />
chantiers en cours (celui du marché kolkhozien sur Tsvetnoï<br />
bou<strong>le</strong>vard longtemps attendu – depuis la perestroïka – est<br />
en p<strong>le</strong>in boum, un trou gigantesque), nouveaux restaurants<br />
(on ne compte plus <strong>le</strong>s restaurants japonais et pas<br />
forcément chers) ou cafés (sympas comme on n’en trouvait<br />
qu’une maigre poignée il y a moins de dix ans),<br />
ouverture de lieux alternatifs aux prix abordab<strong>le</strong>s.<br />
Mais <strong>le</strong> métro moscovite reste <strong>le</strong> métro moscovite, avec ses<br />
fresques, ses marbres, ses fou<strong>le</strong>s engoncées dans des<br />
vêtements ternes, <strong>le</strong>s portes que l’on ne retient pas et que<br />
vous prenez en p<strong>le</strong>ine tronche si l’on n’y prend pas garde,<br />
<strong>le</strong>s dames qui gardent <strong>le</strong>s escalators, <strong>le</strong>s dames qui gardent<br />
<strong>le</strong>s photomatons, <strong>le</strong>s dames qui vendent des bil<strong>le</strong>ts de<br />
théâtre installées dans un petit coin d’une station ou dans<br />
un couloir du métro, immuabilité de la babouchka.<br />
Un soir, je retrouve <strong>le</strong> théâtre Ten (ombre) rue Okiarbrskaya<br />
derrière <strong>le</strong> vaste théâtre de l’armée (rouge) en forme<br />
d’étoi<strong>le</strong>. <strong>Passages</strong> a déjà invité ce théâtre dirigé par Ilya<br />
Epelbaum et on se souvient qu’un vaste projet pour faire<br />
venir en France <strong>le</strong>ur spectac<strong>le</strong> autour du peup<strong>le</strong> imaginaire<br />
des Lilikans et de <strong>le</strong>ur théâtre miniature avait échoué : trop<br />
cher. Depuis on <strong>le</strong>s avait un peu perdus de vue. Le contact<br />
est donc repris et on retrouve... <strong>le</strong>s Lilikans. Mais cette fois<br />
<strong>le</strong> théâtre Ten a reproduit à l’identique – et stocké en<br />
Al<strong>le</strong>magne – ce théâtre miniature pouvant accueillir huit<br />
spectateurs. Aujourd’hui <strong>le</strong> théâtre propose de tirer au sort<br />
ces huit spectateurs privilégiés tandis que <strong>le</strong>s autres, assis<br />
dans une sal<strong>le</strong> attenante pourront sur deux grands écrans<br />
vidéo voir d’un côté <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> miniature filmé et de<br />
l’autre <strong>le</strong>s coulisses.<br />
On entre donc dans <strong>le</strong> pays des Lilikans, muni d’un visa<br />
dûment tamponné, un visa de trois quarts d’heure, <strong>le</strong><br />
spectac<strong>le</strong> durant moins d’une petite demi-heure. On<br />
regarde <strong>le</strong> théâtre avec sa sal<strong>le</strong> de spectateurs, en face un<br />
4
autre immeub<strong>le</strong> imaginaire en coupe montre <strong>le</strong>s objets des<br />
Lilikans.<br />
Un guide du théâtre Ten nous raconte: «dans <strong>le</strong> royaume<br />
des Lilikans la vie est harmonieuse et <strong>le</strong> but de la vie est la<br />
perfection des arts et de la culture si bien que tout dans <strong>le</strong><br />
royaume est soumis à ces va<strong>le</strong>urs. Les Lilikans sont venus en<br />
tournée au théâtre Ten à Moscou et ils ont rencontré des<br />
personnes ta<strong>le</strong>ntueuses. Mais ils ont remarqué que<br />
lorsqu’un metteur en scène veut faire quelque chose à<br />
Moscou il rencontre beaucoup d’obstac<strong>le</strong>s et à la fin, ce<br />
qui advient est loin de ce qui avait été prévu. Alors <strong>le</strong>s<br />
Lilikans nous ont proposé <strong>le</strong>ur aide et nous ont dit d’avoir<br />
<strong>le</strong>s idées <strong>le</strong>s plus fol<strong>le</strong>s. On <strong>le</strong>s a eues. Et l’ensemb<strong>le</strong> de ces<br />
idées constitue <strong>le</strong> «musée des idées théâtra<strong>le</strong>s des<br />
Lilikans». C’est l’une de ces «idées» que nous allons voir:<br />
la mort de Polyphème proposée par Ilya Epelbaum.<br />
Polyphème c’est <strong>le</strong> fils de Poséidon et de la nymphe<br />
Thoosa, un cyclope avec un œil au milieu du front qui se<br />
nourrit de chair fraîche et vit dans une caverne près du<br />
mont Etna. On <strong>le</strong> connaît par <strong>le</strong> rusé Ulysse d’Homère qui,<br />
après avoir vu deux de ses compagnons croqués tout crus<br />
par <strong>le</strong> géant réussira par ruse à l’enivrer puis à lui percer<br />
l’œil.<br />
Ce dernier épisode apparaît dans <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> mais,<br />
Epelbaum s’attache d’abord à raconter l’amour de<br />
Polyphème pour la nymphe marine Galatée raconté par<br />
Ovide dans Les métamorphoses, laquel<strong>le</strong> Galatée en pince<br />
pour <strong>le</strong> berger Acis. Epelbaum fait de Galatée une<br />
danseuse étoi<strong>le</strong> et de Acis un danseur étoi<strong>le</strong>. L’idée forte est<br />
cel<strong>le</strong> du géant «joué» par <strong>le</strong>s pieds du jeune danseur étoi<strong>le</strong><br />
Nikolaï Tsikaridze, grande vedette du Bolchoï (il est venu<br />
danser à Paris en janvier dernier) qui s’amuse beaucoup à<br />
jouer ce spectac<strong>le</strong>.<br />
Tout commence pour <strong>le</strong>s huit spectateurs assis sur des<br />
chaises devant ce théâtre miniature (dont on a en<strong>le</strong>vé la<br />
façade) par un bal<strong>le</strong>t de danseuses en tutu, d’oiseaux,<br />
d’animaux en carton-pâte, de corbeil<strong>le</strong>s de f<strong>le</strong>urs à foison<br />
(<strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> multiplie volontairement <strong>le</strong>s poncifs du vieux<br />
théâtre de bal<strong>le</strong>t) et puis apparaissent <strong>le</strong>s deux pieds du<br />
géant. Des pieds très expressifs : tour à tour langoureux,<br />
menaçants, souffrants, etc. Apparaîtront aussi ses mains<br />
puis brièvement son visage quand on lui percera son œil<br />
unique après que ses pieds aient foulé en l’écrasant<br />
l’amour des deux tourtereaux. Commence alors comme un<br />
rêve: <strong>le</strong>s pieds chaussés de chaussons de danse apprennent<br />
la danse et à la fin <strong>le</strong> danseur s’envo<strong>le</strong>. Entre temps on aura<br />
vu un éléphant miniature remuer sa trompe et ses oreil<strong>le</strong>s,<br />
<strong>le</strong> feu couver au centre de la scène, de la fumée envahir <strong>le</strong><br />
plateau, etc. Un délice.<br />
Le musée des idées théâtra<strong>le</strong>s a d’autres cordes à son arc:<br />
un spectac<strong>le</strong> réalisé par Tonimo Guerra à partir d’allumettes<br />
et titré La pluie après <strong>le</strong> déluge et un autre mis en scène par<br />
Anatoli Vassiliev où Vassiliev me dit-on, se moque de luimême,<br />
de sa façon de diriger <strong>le</strong>s acteurs.<br />
Il s’avérera que ce spectac<strong>le</strong> pour huit spectateurs est bien<br />
5<br />
trop cher et qu’on ne peut se résoudre à ce qu’il y ait huit<br />
spectateurs privilégiés et <strong>le</strong>s autres dans une sal<strong>le</strong> qui<br />
regardent <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> capté en vidéo. On <strong>le</strong>s retrouvera.<br />
Après avoir vu plusieurs spectac<strong>le</strong>s plus ou moins inoubliab<strong>le</strong>s,<br />
je passe ma dernière soirée moscovite dans un de ces<br />
lieux qui se sont ouverts à Moscou entre café et club<br />
littéraire. On y mange et boit pour un prix raisonnab<strong>le</strong> dans<br />
un décor avenant, population mêlée. Dans ce club près du<br />
métro Trétiakovskaïa il y a trois soirs par semaine des<br />
concerts : musique tzigane, récital poétique, dixiland,<br />
chansons soviétiques relookées, jazz. Ania Karelskia qui a<br />
créé ce lieu avec sa sœur (el<strong>le</strong> est issue d’une famil<strong>le</strong><br />
d’intellos ex-dissidents) me raconte que <strong>le</strong> (formidab<strong>le</strong>)<br />
poète Lev Rubinstein se produit ici parfois en chantant de<br />
vieil<strong>le</strong>s chansons d’une façon étonnante. De même, el<strong>le</strong><br />
<strong>programme</strong> régulièrement la formidab<strong>le</strong> actrice qui<br />
chantait dans Pièce soviétique, <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> de Iouri<br />
Pogrebnitchko (venu à <strong>Passages</strong> en 2003 avec Avant la<br />
séance de cinéma). Il y a un revival des chansons de<br />
l’époque révolue, nostalgie de la jeunesse, non des années<br />
soviétiques, par des personnes que l’on peut diffici<strong>le</strong>ment<br />
soupçonner de complaisance avec <strong>le</strong> régime. Plutôt une<br />
sorte de douce ironie. Une piste à suivre.<br />
Vite, partons pour l’Oural.<br />
Magnitogorsk et ses kilomètres d’usines, Tchéliabinsk où<br />
j’assiste à la création en russe d’une pièce de Jean-Luc<br />
Lagarce et Ekaterinbourg, grande vil<strong>le</strong> en p<strong>le</strong>ine transformation<br />
(je logerai dans un hôtel ouvert il y a à peine un an)<br />
et où va s’ouvrir un consulat français dirigé par Claude<br />
Crouail. C’est une bonne nouvel<strong>le</strong> car Crouail connaît<br />
parfaitement la Russie, aime sa culture et est très actif,<br />
dans <strong>le</strong> passé, il a occupé différents postes à Moscou et au<br />
Kazakhstan. On fait aussi la connaissance d’un autre<br />
passionné de culture, Edward de Lum<strong>le</strong>y, directeur de<br />
l’Alliance française d’Ekaterinbourg (depuis il a été nommé<br />
à Saint-Pétersbourg) et de son assistante, et, auprès de lui,<br />
je retrouve la francophone Natalia Sannikova que j’avais<br />
croisée auparavant au «Tious» – théâtre de la jeunesse –<br />
d’Ekaterinbourg. De tels hommes et femmes sont de<br />
précieux relais.<br />
Dans ces différentes vil<strong>le</strong>s de l’Oural, j’ai pu voir des<br />
spectac<strong>le</strong>s qui ne manquaient pas d’intérêt mais manquait<br />
ce déclic qui fait qu’une évidence s’impose : oui, cette<br />
aventure artistique, il faut la faire connaître et reconnaître,<br />
oui, il faut que cette merveil<strong>le</strong> vienne à <strong>Passages</strong>. Allionsnous<br />
rentrer bredouil<strong>le</strong>s?<br />
Restait, <strong>le</strong> dernier soir à voir un dernier spectac<strong>le</strong> à Ekaterinbourg.<br />
Il faut croire que <strong>le</strong>s dieux du théâtre avaient bien<br />
fait <strong>le</strong>s choses car ce fut une soirée d’une intense émotion,<br />
l’évidence d’un grand spectac<strong>le</strong> : Ham<strong>le</strong>t dans une version<br />
très personnel<strong>le</strong> de Nikolaï Kolyada.<br />
Je connaissais ce nom. Mais comme auteur. Ses pièces sont<br />
souvent jouées. Je connaissais éga<strong>le</strong>ment son rô<strong>le</strong> auprès<br />
des jeunes dramaturges russes comme Sigarev. Je savais<br />
encore qu’il dirigeait la revue culturel<strong>le</strong> «Oural». Enfin, il y
a trois ans, j’avais vu Claustrophobia, une pièce de<br />
Kostienko, un jeune auteur contemporain que Kolyada<br />
avait joliment mis en scène... Mais cet Ham<strong>le</strong>t est d’une<br />
toute autre dimension. Bref, j’ignorais que Kolyada était<br />
devenu un grand metteur en scène. À Moscou personne<br />
ne m’avait parlé de ça.<br />
Comme cet artiste n’est jamais venu en France, dans<br />
l’avion du retour on se dit que cela serait un événement<br />
fort que de <strong>le</strong> faire venir avec plusieurs spectac<strong>le</strong>s. De<br />
montrer la démarche, <strong>le</strong> sty<strong>le</strong>, la troupe. Une connaissance<br />
en profondeur et non un «coup» (d’éclat).<br />
On <strong>programme</strong> très vite un second voyage pour voir<br />
d’autres spectac<strong>le</strong>s de Kolyada et cette fois Char<strong>le</strong>s<br />
Tordjman est aussi du voyage.<br />
Avril 2008. Je retrouve Ekaterinbourg, une vil<strong>le</strong> de la<br />
sidérurgie ce qui la rapproche de la Lorraine, du moins de<br />
son histoire. Car là-bas il n’y a plus guère de minerai (on<br />
<strong>le</strong> fait venir) mais <strong>le</strong>s usines tournent. Une vil<strong>le</strong> sans aucun<br />
charme, et dont <strong>le</strong> centre semb<strong>le</strong> introuvab<strong>le</strong>.<br />
Historiquement c’est là que <strong>le</strong> Tsar et sa famil<strong>le</strong> ont été<br />
liquidés par <strong>le</strong>s Bolcheviks au fond d’une cave d’une<br />
habitation qui a été rasée plus tard par Eltsine (il était alors<br />
<strong>le</strong> secrétaire général du PC de la région). Aujourd’hui en<br />
lieu et place on a construit une petite chapel<strong>le</strong>. Lors de<br />
l’éclatement de l’URSS et l’arrivée des «nouveaux russes»,<br />
la réputation de la vil<strong>le</strong> était sulfureuse : haut lieu de la<br />
mafia, etc. Cette époque est passab<strong>le</strong>ment révolue. La vil<strong>le</strong><br />
compte quelques grosses fortunes désormais «respectab<strong>le</strong>s»,<br />
des entreprises étrangères sont sur place.<br />
Comme toutes <strong>le</strong>s grosses vil<strong>le</strong>s de Russie, la vil<strong>le</strong> compte<br />
cinq théâtres officiels : opéra-bal<strong>le</strong>t, théâtre musical,<br />
théâtre du drame, théâtre des marionnettes, théâtre de la<br />
jeunesse, ainsi qu’une éco<strong>le</strong> supérieure de théâtre et une<br />
maison des acteurs.<br />
Kolyada a été formé comme acteur à cette éco<strong>le</strong>. Il est sorti<br />
du système institutionnel pour former sa troupe et trouver<br />
un lieu pour travail<strong>le</strong>r. Pas faci<strong>le</strong>. Passons <strong>le</strong>s péripéties.<br />
Aujourd’hui la troupe joue dans une sorte de datcha sans<br />
âge, aménagée en théâtre par <strong>le</strong>s acteurs.<br />
Sa datcha-théâtre est située au 20 de la rue Tourgueniev<br />
dans <strong>le</strong> «centre» de la vil<strong>le</strong>, paraît-il. C’est un lieu qui<br />
charme dès l’abord : maison en bois, chaises dépareillées et<br />
banca<strong>le</strong>s alignées devant la façade, rubans noués aux<br />
arbres à vœux qui bordent l’entrée. Quelques marches et<br />
on entre dans une maison plus que dans un théâtre.<br />
Derrière la porte une sorte d’entrée encombrée d’affiches,<br />
de bibelots, dans un recoin la caisse. Ce petit hall tient lieu<br />
de coulisses pendant <strong>le</strong>s représentations. Tout de suite à<br />
gauche une pièce donne sur <strong>le</strong> magasin des costumes –<br />
une toute petite pièce – où Kolyada est fier d’exhiber des<br />
costumes récupérés du Théâtre du drame qui n’en voulait<br />
plus et faits avec des habits d’église (aux tissus chatoyants<br />
ou damassés) confisqués naguère par <strong>le</strong>s Bolcheviks. Un<br />
peu plus loin toujours sur <strong>le</strong> côté gauche une autre porte<br />
donne dans <strong>le</strong> bureau de Kolyada encombré d’accessoires<br />
qui vont être utilisés par <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> au <strong>programme</strong> du jour.<br />
Côté droit, en face de la porte de la pièce aux costumes,<br />
on entre dans une première pièce tenant lieu de foyer et<br />
dans un recoin donnant sur <strong>le</strong> vestiaire, pièce dominée par<br />
une énorme mappemonde et avec des tas d’objets kitch<br />
un peu partout et deux rangées de chaises. Cette pièce en<br />
longueur (quatre mètres pas plus) donne sur <strong>le</strong> foyer<br />
proprement dit où l’on est accueilli par un gros samovar<br />
é<strong>le</strong>ctrique où l’on puise l’eau chaude avec laquel<strong>le</strong> chacun<br />
peut se faire un thé. Dans un moniteur passe en bouc<strong>le</strong><br />
une captation de Roméo et Juliette, spectac<strong>le</strong> qui l’a fait<br />
connaître comme metteur en scène, et dont Kolyada a<br />
comme la nostalgie. C’est par ce second foyer que l’on<br />
accède à la sal<strong>le</strong> de spectac<strong>le</strong> par une porte étroite.<br />
La sal<strong>le</strong> compte donc 62 places (on tient à 80 en se<br />
serrant) sur quelques rangs de chaises noires. À gauche en<br />
surplomb <strong>le</strong> cagibi de la technique aux bécanes rudimentaires.<br />
Au-dessus, une vingtaine de projecteurs.<br />
La scène el<strong>le</strong>-même est comme une pièce de datcha avec<br />
des murs couverts de bois, au fond au centre une porte à<br />
doub<strong>le</strong> battant (qui donne dans <strong>le</strong> hall), deux doub<strong>le</strong>sportes<br />
à droite (petits dégagements) et une dernière à<br />
gauche. Diffici<strong>le</strong> de construire des gros décors par<br />
définition c’est impossib<strong>le</strong>, <strong>le</strong> théâtre de Kolyada est<br />
d’abord un théâtre d’accessoires et là il y en a et il y en a<br />
encore, c’est phénoménal.<br />
À peine <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> joué, la troupe et <strong>le</strong>s techniciens se<br />
précipitent pour changer <strong>le</strong> décor, car en dépit de sa<br />
petitesse et de ses faib<strong>le</strong>s moyens, c’est un théâtre de<br />
répertoire. Et en cinq jours nous verrons six spectac<strong>le</strong>s<br />
différents.<br />
Le prix du bil<strong>le</strong>t est de 300 roub<strong>le</strong>s, un peu moins de 10<br />
euros, ce qui n’est pas cher comparé aux tarifs moscovites<br />
mais n’est pas rien à Ekaterinbourg où <strong>le</strong>s salaires sont plus<br />
faib<strong>le</strong>s, n’empêche <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s sont «bookées» deux semaines<br />
à l’avance. Les recettes sont aussi cel<strong>le</strong>s des tournées.<br />
En Russie et ail<strong>le</strong>urs.<br />
On décide de <strong>le</strong> faire venir à <strong>Passages</strong> avec Ham<strong>le</strong>t, Le<br />
Révizor et un Roi Lear dont nous ne voyons qu’une répétition<br />
prometteuse.<br />
Kolyada va souvent chercher son inspiration au Chartachki<br />
rynek (rynek veut dire marché et l’autre mot est un nom<br />
Tatar). Un jour nous l’accompagnons dans ce marché où<br />
tout <strong>le</strong> monde <strong>le</strong> connaît. C’est là qu’il a trouvé <strong>le</strong>s<br />
serviettes kitch avec des cygnes que l’on voit dans Le<br />
Révizor et <strong>le</strong>s sortes de cuvettes métalliques qui font<br />
l’essentiel du décor de Lear et <strong>le</strong>s colliers de chien qui<br />
tiennent lieu de couronnes. Il a aussi récupéré dans <strong>le</strong>s<br />
poubel<strong>le</strong>s du Théâtre du drame une énorme cuillère (la<br />
cuillère de Peer Gynt) qu’il a recyclée dans un des trois<br />
spectac<strong>le</strong>s.<br />
Kolyada se dit heureux de venir à Nancy. Et nous donc!<br />
Embrassades, adieux... Reste comme on dit à «monter la<br />
production». Mais c’est une autre histoire.<br />
J.-P. T.<br />
6
Théâtre Kolyada<br />
Nikolaï Kolyada est un fils de l’Oural, à la frontière entre l’Europe et l’Asie.<br />
Il est né (en 1957) à Ekaterinbourg, l’une des grandes vil<strong>le</strong>s de la région<br />
et a été formé comme acteur à l‘éco<strong>le</strong> théâtra<strong>le</strong> de cette vil<strong>le</strong>. Acteur puis<br />
metteur en scène au théâtre dramatique d’Ekaterinbourg, il a vu ses spectac<strong>le</strong>s<br />
être retirés de l’affiche. Ce metteur en scène iconoclaste a bientôt fondé sa<br />
troupe, en marge des circuits officiels, tout en écrivant des pièces et en devenant<br />
professeur et modè<strong>le</strong> pour une nouvel<strong>le</strong> génération de dramaturges russes<br />
(Sigarev, Kostienko, Viripaev, etc.), et en dirigeant de surcroît la revue «Oural».<br />
L’infatigab<strong>le</strong> Kolyada qui ne vit que pour et par <strong>le</strong><br />
théâtre a trouvé refuge avec ses acteurs dans une ancienne maison russe<br />
en bois. C’est dans ce théâtre de fortune exigu, sur une scène grande comme<br />
une sal<strong>le</strong> à manger et devant une sal<strong>le</strong> pouvant contenir 80 spectateurs que la<br />
troupe travail<strong>le</strong> sous <strong>le</strong>s ordres de ce poète de la scène (lire carnet de voyage<br />
p. 4). Et <strong>le</strong> beau paradoxe c’est que ce théâtre minuscu<strong>le</strong> abrite une famil<strong>le</strong><br />
nombreuse – 26 acteurs permanents, 54 employés en tout, très jeunes <strong>le</strong> plus<br />
souvent – et façonne des œuvres fortes. L’emblème du théâtre Kolyada lui<br />
ressemb<strong>le</strong> : une étoi<strong>le</strong> filante. Dans la mythologie slave c’est <strong>le</strong> dieu des fêtes<br />
(et aussi de la paix).<br />
Kolyada : «Ici il n’y a pas d’atelier, d’argent, on travail<strong>le</strong> avec ce qu’on trouve.<br />
J’aime bien mettre sur scène ce qu’on trouve dans <strong>le</strong>s poubel<strong>le</strong>s. Tous <strong>le</strong>s<br />
matins dans la rue on voit des crottes de chien, des journaux maculés de restes<br />
de bouffe, des bouteil<strong>le</strong>s vides. Si c’est Nabokov qui regarde cela, il peut en<br />
dire la beauté. C’est ce que j’essaie de faire. Dire la beauté des poubel<strong>le</strong>s».<br />
7<br />
Rencontre avec Nikolaï Kolyada vendredi 22 mai, à l’issue du Roi Lear vers 23h45.
Théâtre Kolyada<br />
Nikolaï Gogol, Nikolaï Kolyada<br />
Le Révizor<br />
Le Révizor, la pièce la plus célèbre de Nikolaï Gogol, ne vieillit jamais tant<br />
el<strong>le</strong> décrit <strong>le</strong>s travers de nos sociétés : magouil<strong>le</strong>s, passe-droits, abus de<br />
pouvoir, flatterie, veu<strong>le</strong>rie, prétention, oppression et autres joyeusetés.<br />
Tout cela à travers un formidab<strong>le</strong> quiproquo qui met tout <strong>le</strong> monde à<br />
nu dans une bourgade provincia<strong>le</strong> troublée par l’arrivée inopinée d’un<br />
«révizor», sorte d’inspecteur et représentant de l’état central. La mise<br />
en scène de Kolyada s’inspire de tout ce qui l’entoure. Dans un rustique<br />
bania – <strong>le</strong>s bains russes – <strong>le</strong>s notab<strong>le</strong>s attendent <strong>le</strong> soi-disant Révizor.<br />
Ils imaginent des stratagèmes en buvant de la vodka tout en étant parés<br />
d’habits rappelant l’Asie centra<strong>le</strong> et à <strong>le</strong>urs pieds, la terre russe, noire,<br />
très noire, est là, omniprésente. La sa<strong>le</strong>té des âmes qui ne connaît pas de<br />
frontière n’a d’éga<strong>le</strong> que cel<strong>le</strong> des corps. On ne cesse de laver <strong>le</strong> sol, mais<br />
la sa<strong>le</strong>té revient toujours. Un beau travail entre la terre noire et la poudre<br />
– aux yeux aussi bien – blanche dont <strong>le</strong> faux Révizor se couvre <strong>le</strong> visage, c’est<br />
à ces détails que l’on reconnaît la poésie de Kolyada. Sa mise en scène sert<br />
et transfigure Gogol. Ce dernier venait d’Ukraine, Kolyada est fils de l’Oural,<br />
dernière esca<strong>le</strong> de l’Europe avant l’Asie. Il nous montre une Russie bigarrée.<br />
Ce n’est pas <strong>le</strong> moindre charme de ses spectac<strong>le</strong>s. Kolyada se révè<strong>le</strong> ici comme<br />
un metteur en scène puissant, visionnaire c’est-à-dire trimbalant en scène<br />
sa propre vision du monde et du théâtre.<br />
Nancy Baraque Margot, Parc de la Pépinière<br />
Auditorium <strong>le</strong>s 14 et 15 mai à 21h, <strong>le</strong> 16 mai à 16h<br />
Théâtre<br />
Russie<br />
Le Révizor<br />
de Nikolaï Gogol<br />
Mise en scène<br />
Nikolaï Kolyada<br />
Assistante à la mise<br />
en scène, accessoires<br />
A<strong>le</strong>xandra Tchikanova<br />
Lumières, son<br />
Denis Novosselov<br />
Costumes<br />
Lioubov Rodigina<br />
Natalia Gorbounova<br />
Svetlana Yakina<br />
Production<br />
Théâtre Kolyada,<br />
Ekaterinbourg<br />
Les trois spectac<strong>le</strong>s<br />
de Kolyada sont joués<br />
par sa troupe:<br />
Irina Belova<br />
Youlia Bespalova<br />
Sergueï Bogorodsky<br />
Anton Boutakov<br />
Anna Danilina<br />
Irina Ermolova<br />
Sergueï Fiodorov<br />
Natalia Garanina<br />
Konstantin Itounine<br />
A<strong>le</strong>xeï Jdanov<br />
Lioubov Koche<strong>le</strong>va<br />
Sergueï Ko<strong>le</strong>ssov<br />
Svetlana Ko<strong>le</strong>ssova<br />
Nikolaï Kolyada<br />
Karen Kotchiarian<br />
A<strong>le</strong>xandre Koutchik<br />
Anton Makouchine<br />
Vassilina Makovtseva<br />
A<strong>le</strong>xandre Ouglov<br />
Irina P<strong>le</strong>sniaeva<br />
Vladimir Potseloujev<br />
Sergueï Rovine<br />
A<strong>le</strong>xandre Sissoev<br />
Maxim Tarassov<br />
Vera Tchernova<br />
Evgueni Tchistiakov<br />
Sergueï Touchov<br />
Vera Tzvitkis<br />
A<strong>le</strong>xandre Vakhov<br />
O<strong>le</strong>g Yagodine<br />
Tamara Zimina<br />
Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />
surtitré en français<br />
Durée 2h40<br />
avec entracte<br />
8
Théâtre Kolyada<br />
William Shakespeare, Nikolaï Kolyada<br />
Ham<strong>le</strong>t<br />
Kolyada promène la pièce de Shakespeare dans un contexte de fête païenne,<br />
un Moyen Âge sans âge, une éternité primitive du théâtre.<br />
Accrochées aux murs, des croûtes qui seront en partie lacérées et bientôt<br />
plusieurs reproductions de la Joconde. Ham<strong>le</strong>t, la Joconde, deux piliers<br />
de la culture occidenta<strong>le</strong> que Kolyada fait dialoguer dans un charivari<br />
intense et débridé, à la fois dansé et psalmodié. Tous <strong>le</strong>s mots de la pièce<br />
de Shakespeare ne sont pas dits et la pièce nous arrive dans <strong>le</strong> désordre,<br />
la sauvagerie de l’auteur est là, comme rarement.<br />
Les personnages entrent en scène portant au cou un collier de chien<br />
(on pense aux prisonniers irakiens des geô<strong>le</strong>s d’Abou Ghraïb), et vêtu<br />
d’oripeaux disparates, aussi évidents qu’invraisemblab<strong>le</strong>s, l’allure de<br />
Gertrud nous rappel<strong>le</strong> furtivement E<strong>le</strong>na Ceaucescu. Tout passe, fi<strong>le</strong>.<br />
Un bazar shakespearien fait d’os de bœuf, de boîtes vides de Kitekat,<br />
de seaux p<strong>le</strong>ins de bouchons en liège où chacun puise, met en bouche<br />
<strong>le</strong> bouchon, l’offre à son voisin dans un baiser. Un festin de théâtre.<br />
Le spectre (joué par Kolyada) est un ange avec une auréo<strong>le</strong> descendu<br />
d’un ex-voto de pacotil<strong>le</strong>, c’est lui qui soulève <strong>le</strong> corps mort d’Ophélie.<br />
Seul moment de pureté : <strong>le</strong> corps nu du cadavre d’Ophélie bientôt enseveli<br />
sous un tombereau de nippes. Le rô<strong>le</strong> d’Ham<strong>le</strong>t est joué par l’acteur<br />
fétiche de Kolyada, <strong>le</strong> formidab<strong>le</strong> O<strong>le</strong>g Yagodine.<br />
Nancy Baraque Margot, Parc de la Pépinière<br />
Auditorium <strong>le</strong>s 17 et 19 mai à 21h, <strong>le</strong> 20 mai à 19h<br />
9<br />
Théâtre<br />
Russie<br />
Ham<strong>le</strong>t<br />
de William Shakespeare<br />
Mise en scène<br />
Nikolaï Kolyada<br />
Avec la troupe<br />
du Théâtre Kolyada<br />
Production<br />
Théâtre Kolyada,<br />
Ekaterinbourg<br />
Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />
surtitré en français<br />
Durée 3h10<br />
avec entracte
Théâtre Kolyada<br />
William Shakespeare, Nikolaï Kolyada<br />
Le roi Lear<br />
Le spectre d’Ham<strong>le</strong>t endosse <strong>le</strong> manteau du vieux Lear. Nikolaï Kolyada<br />
qui interprète <strong>le</strong>s deux rô<strong>le</strong>s, échafaude cette rêveuse filiation. Renonçant<br />
au trône, <strong>le</strong> vieux roi entend partager son royaume entre ses trois fil<strong>le</strong>s.<br />
Ici <strong>le</strong> royaume est figuré par une grosse pelote de fils colorés et entremêlés.<br />
Une masse inextricab<strong>le</strong> comme l’est la Russie. Les acteurs portent des<br />
costumes taillés dans des sacs-poubel<strong>le</strong>s industriels. Et, comme à chaque fois,<br />
<strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> commence dans une sorte de rituel endiablé où <strong>le</strong>s signes du<br />
spectac<strong>le</strong> se mettent en place tandis que <strong>le</strong>s acteurs sont chauffés à blanc.<br />
Du plafond vont bientôt pendre d’étranges cuvettes plates sorties en série<br />
d’une quincail<strong>le</strong>rie. El<strong>le</strong>s serviront tour à tour de piédestal, de percussions<br />
ou de moyens de transport comme en inventent <strong>le</strong>s enfants. On retrouve<br />
là toute la troupe que l’on a vue faire bloc dans Le Révizor et Ham<strong>le</strong>t.<br />
En jouant <strong>le</strong> rô<strong>le</strong>-titre, Nikolaï Kolyada donne en partage sa façon comme<br />
hallucinée de regarder <strong>le</strong> monde. Cosmique et enfantine à la fois.<br />
Kolyada : «On dit que je représente l’avant-garde, mais non, je représente<br />
<strong>le</strong> théâtre russe. Au début <strong>le</strong> spectateur rit et à la fin il p<strong>le</strong>ure.<br />
C’est ça <strong>le</strong> théâtre russe. On ne peut pas commencer par p<strong>le</strong>urer.<br />
Au début <strong>le</strong> spectateur doit se croire très libre et à la fin il faut l’abattre.<br />
Tous mes spectac<strong>le</strong>s disent cela.»<br />
Nancy Baraque Margot, Parc de la Pépinière<br />
Auditorium <strong>le</strong>s 21, 22 mai à 21h, <strong>le</strong> 23 mai à 16h<br />
Théâtre<br />
Russie<br />
Le roi Lear<br />
de William Shakespeare<br />
Mise en scène<br />
Nikolaï Kolyada<br />
Avec la troupe<br />
du Théâtre Kolyada<br />
Production<br />
Théâtre Kolyada,<br />
Ekaterinbourg<br />
Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />
surtitré en français<br />
Durée 2h45<br />
avec entracte<br />
10
Théâtre Kolyada<br />
Nikolaï Kolyada auteur et formateur<br />
Avant de mettre en scène, Nikolaï Kolyada était déjà un auteur.<br />
Il l’est toujours. Ce boulimique de travail est un bourreau d’écriture :<br />
plus de cinquante pièces à son actif. Ses pièces traitent souvent de la vie<br />
quotidienne en Russie. De l’une à l’autre, au fil des années, s’écrit la<br />
chronique d’une époque chahutée. Kolyada peup<strong>le</strong> souvent ses pièces<br />
de personnages qui n’auraient pas dû se rencontrer mais que la magie<br />
du théâtre réunit dans une pièce. Plusieurs de ses pièces ont connu et<br />
connaissent encore <strong>le</strong> succès sur bien des scènes de Russie à commencer<br />
par de prestigieux théâtres moscovites. Et c’est d’ail<strong>le</strong>urs comme auteur<br />
que <strong>le</strong>s Russes connaissent d’abord Kolyada.<br />
Mais c’est aussi un formateur. À travers ses cours, à travers aussi la revue<br />
«Oural» qu’il dirige, Nikolaï Kolyada a considérab<strong>le</strong>ment influencé<br />
la nouvel<strong>le</strong> génération d’auteurs russes dont <strong>Passages</strong> s’était fait l’écho<br />
en 2001, tel Vassili Sigarev qui, comme Kolyada, vit à Ekaterinbourg.<br />
Pour illustrer et honorer ce Kolyada auteur et formateur, François Rodinson<br />
dirigera la <strong>le</strong>cture d’une de ses pièces traduite en français.<br />
Nancy la Manufacture la Fabrique<br />
<strong>le</strong> 18 mai à 19h<br />
11<br />
Lecture<br />
Russie<br />
Nikolaï Kolyada<br />
auteur et formateur<br />
Lecture d’un texte<br />
de Nikolaï Kolyada<br />
Lecture dirigée<br />
par François Rodinson<br />
Compagnie des<br />
Transports, France
Carnet de voyage<br />
Retour à Sofia<br />
Le premier voyage à Sofia commença par un déjeuner à la<br />
cantine. Pas n’importe quel<strong>le</strong> cantine, cel<strong>le</strong> de Philippe Tiry<br />
qui tenait tab<strong>le</strong> ouverte dans cette auberge qu’était<br />
l’ONDA (Office National de Diffusion Artistique) lorsqu’il<br />
en était <strong>le</strong> tenancier. Tiry avait toujours sous <strong>le</strong> coude un<br />
petit vin, un fromage, une saucisse sèche qu’il venait de<br />
rapporter d’un de ses voyages en province. L’œil était vif,<br />
<strong>le</strong> propos aimab<strong>le</strong> et pince-sans-rire, <strong>le</strong> théâtre était sa vie.<br />
Il avait connu bien des aventures dont cel<strong>le</strong> de la maison de<br />
la culture d’Amiens qu’André Malraux était venu inaugurer<br />
et dont il fut <strong>le</strong> premier directeur. Tiry racontait comment<br />
<strong>le</strong> ministre-écrivain, avant de prendre la paro<strong>le</strong>, lui avait<br />
demandé de s’instal<strong>le</strong>r dans son bureau pour préparer son<br />
discours – aujourd’hui célèbre et disponib<strong>le</strong> en CD. Plus<br />
tard, dans sa corbeil<strong>le</strong> à papiers, il avait retrouvé chiffonnées,<br />
des pages manuscrites de l’auteur de La condition<br />
humaine. Avant de clore l’anecdote par un «Il est bon ce<br />
petit vin, hein?» Il l’était. C’est donc dans son auberge<br />
que Tiry lança à la cantonade qu’on devrait al<strong>le</strong>r faire un<br />
tour à Sofia, dans ce pays qui sortait des limbes d’un<br />
régime à la solde de Moscou. Les Bulgares étaient<br />
demandeurs. J’étais parmi <strong>le</strong>s convives du jour. Tu ne veux<br />
pas venir ? C’était en 1991.<br />
On s’est donc retrouvés à Sofia, dans l’hôtel Sofia, au<br />
centre de la vil<strong>le</strong>, un hôtel soviétique comme l’étaient<br />
presque tous <strong>le</strong>s hôtels bulgares à l’époque, avec ses<br />
mobiliers cou<strong>le</strong>ur marron, ses faux plafonds aux mornes<br />
loupiotes, ses dames d’étage, ses fauteuils clubs disposés<br />
dans <strong>le</strong>s couloirs au pied d’une plante verte, et ces rideaux<br />
gaufrés que l’on relève comme des rideaux de théâtre et<br />
que l’on nomme marquises.<br />
La vil<strong>le</strong> n’était guère ouverte aux touristes, el<strong>le</strong> semblait<br />
fatiguée par toutes ces années passées coupées d’une<br />
grande partie du monde, el<strong>le</strong> manquait d’air. À l’époque,<br />
en France on ne connaissait quasiment rien du théâtre<br />
bulgare, qu’on découvrit tout d’un seul coup dans une<br />
frénésie de spectac<strong>le</strong>s. Le petit groupe que nous formions<br />
autour de Tiry se dispersant dans <strong>le</strong>s différents théâtres de<br />
la capita<strong>le</strong>, attirés par un nom d’auteur inconnu ou que<br />
l’on venait de découvrir comme Daniil Harms, un classique<br />
bulgare dont on ignorait l’existence la veil<strong>le</strong> encore, un<br />
classique français traduit en bulgare ou bien Alfred Jarry.<br />
Quel pays de l’Est n’a pas monté Jarry dans ces années-là?<br />
On vit à Sofia un beau Ubu au Théâtre derrière <strong>le</strong> Canal.<br />
Et puis un jour, on nous parla d’un groupe un peu à part<br />
qui avait trouvé refuge dans l’ai<strong>le</strong> d’un mastodonte Palais<br />
des congrès ou Palais du peup<strong>le</strong>, je ne me souviens plus. Le<br />
bâtiment faisait peur à force de grandiloquence, on sentait<br />
12
venir <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> officiel avec force figurants et acteurs<br />
hiératiques ahanant <strong>le</strong>ur texte. La personne qui nous<br />
guidait nous rassura : ce que vous al<strong>le</strong>z voir n’a rien à voir<br />
avec ça. Il fallut marcher longtemps dans ce palais prétentieux<br />
pour atteindre une sorte de campement ou de squat<br />
sous une ai<strong>le</strong> de l’édifice. On prit place sur des bancs et <strong>le</strong><br />
spectac<strong>le</strong> commença. C’est ainsi que l’on découvrit <strong>le</strong><br />
Sfumato. On ne comprenait rien aux mots du poète<br />
bulgare dont <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> brodait <strong>le</strong> destin, mais on était<br />
saisis, fascinés. Ce sont là des moments inoubliab<strong>le</strong>s dans<br />
la vie d’un spectateur.<br />
Je fis part de mon émotion auprès de Tiry qui n’avait pas<br />
vu <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> et n’avait pas <strong>le</strong> temps de <strong>le</strong> voir – on partait<br />
deux jours plus tard et il avait déjà promis d’al<strong>le</strong>r ail<strong>le</strong>urs –<br />
mais l’homme avait du flair. Le dernier soir, autour d’une<br />
bouteil<strong>le</strong>, Tiry réunit tout <strong>le</strong> monde et pour ferrer <strong>le</strong><br />
poisson, annonça que l’ONDA aiderait financièrement à<br />
faire venir une troupe bulgare à Paris et il lui semblait bien<br />
que cette troupe devait être cel<strong>le</strong> du Sfumato. Et tout se<br />
passa ainsi.<br />
Aujourd’hui Philippe Tiry est à la retraite et j’ai beaucoup<br />
pensé à lui en retrouvant Sofia en juin 2007. Entre temps<br />
<strong>le</strong> Sfumato était venu deux fois à <strong>Passages</strong>, avait emménagé<br />
dans un théâtre qui avait ensuite brûlé, puis dans un<br />
13<br />
autre dont la troupe avait été expulsée sous <strong>le</strong> coup d’une<br />
opération immobilière, et puis on <strong>le</strong>s avait un peu perdus<br />
de vue. On retrouve Margarita Mladenova et Ivan Dobchev<br />
dans <strong>le</strong>ur nouvel abri, en bordure d’un parc, un ancien<br />
établissement de bains délabré qu’ils ont retapé de <strong>le</strong>urs<br />
mains avec <strong>le</strong>urs acteurs pour en faire un théâtre. Le Sfumato<br />
présentait <strong>le</strong>urs trois derniers projets: «Dostoïevski»,<br />
Exit (à partir des derniers jours de Marina Tsvetaïeva et<br />
Léon Tolstoï) et <strong>le</strong> projet Strindberg Vers Damas, <strong>le</strong> plus<br />
récent. Entre deux spectac<strong>le</strong>s, je retrouvais une vil<strong>le</strong> que je<br />
reconnaissais un peu mais qui avait beaucoup changé. Je<br />
pris <strong>le</strong> tram pour al<strong>le</strong>r au marché. Il faisait beau, <strong>le</strong>s<br />
terrasses des cafés quasi inexistantes un quart de sièc<strong>le</strong><br />
auparavant, abondaient. Le dernier soir, je croisais Éric<br />
Lacascade qui venait diriger un atelier avec des acteurs<br />
bulgares à l’invitation du Sfumato. On se retrouva dans ce<br />
restaurant proche du théâtre, la cantine du Sfumato.<br />
Philippe Tiry aurait aimé cette cantine-là, bonne et sans<br />
prétention. L’air du soir était doux, on trinqua. J.-P. T.
Théâtre Laboratoire Sfumato<br />
C’est avec plaisir que <strong>le</strong> festival <strong>Passages</strong> retrouve <strong>le</strong> théâtre Sfumato<br />
de Sofia, déjà venu par trois fois à Nancy. Comme toujours, Margarita<br />
Mladenova et Ivan Dobchev travail<strong>le</strong>nt sur un projet commun dont chacun<br />
prend en charge une partie. Nous accueillons <strong>le</strong>ur dernier projet, Vers Damas<br />
une trilogie Strindberg, déjà présenté au Théâtre de la Bastil<strong>le</strong> à Paris,<br />
dans <strong>le</strong> cadre du <strong>Festival</strong> d’Automne avec <strong>le</strong>quel nous nous sommes associés<br />
pour un partenariat amical et ponctuel.<br />
Les trois spectac<strong>le</strong>s forment un itinéraire à travers l’œuvre et la vie<br />
du dramaturge suédois. De Mademoisel<strong>le</strong> Julie judicieusement retitré<br />
Julie, Jean et Kristine, sa pièce la plus souvent montée mais rarement<br />
sublimée, on passe à la fabu<strong>le</strong>use Danse de mort – deux pièces mises en<br />
scène par Margarita Mladenova – pour aboutir, à la croisée de l’écrit<br />
et du vécu, à une troublante rêverie conçue (avec Gorgi Tenev) et mise<br />
en scène par Ivan Dobchev sur <strong>le</strong> Strindberg des dernières années et ses<br />
fantômes. Pour un tel projet, il fallait des acteurs hors pairs et <strong>le</strong> Sfumato<br />
– qui est aussi une éco<strong>le</strong> d’acteurs – n’en manque pas. Aux terrib<strong>le</strong>s<br />
personnages de Strindberg répond une intensité scénique de tous<br />
<strong>le</strong>s instants. «Le théâtre représente pour nous une autre forme de vie<br />
– plus concentrée, plus pure et plus é<strong>le</strong>vée» disent Margarita Mladenova<br />
et Ivan Dobchev.<br />
Rencontre avec Margarita Mladenova et Ivan Dobchev<br />
vendredi 22 mai à l’issue de Strindberg à Damas vers 20h45.<br />
14
Théâtre Laboratoire Sfumato<br />
August Strindberg, Margarita Mladenova<br />
Julie, Jean et Kristine<br />
En scène, trois personnages : Mademoisel<strong>le</strong> Julie la fil<strong>le</strong> du comte, Jean,<br />
un va<strong>le</strong>t, Kristine la cuisinière. L’action se dérou<strong>le</strong> dans la cuisine du château<br />
la nuit de la Saint-Jean. Une nuit de fête, une nuit de folie où <strong>le</strong>s corps<br />
vont au bout d’eux-mêmes et où s’exaspère <strong>le</strong> rapport de classe.<br />
«Ce soir Mademoisel<strong>le</strong> Julie est fol<strong>le</strong>, complètement fol<strong>le</strong>», première<br />
réplique de la pièce. Au bout de la nuit, la fil<strong>le</strong> du comte ayant couché<br />
avec <strong>le</strong> va<strong>le</strong>t fiancé à la cuisinière, obéit à l’ordre de son amant : el<strong>le</strong> sort<br />
pour al<strong>le</strong>r se suicider. Strindberg par<strong>le</strong> de Kristine comme d’un personnage<br />
secondaire. Ce n’est pas l’avis du théâtre Sfumato qui a retitré la pièce<br />
(trop souvent mise en scène autour d’une actrice star jouant <strong>le</strong> rô<strong>le</strong>-titre)<br />
Julie, Jean et Kristine soulignant ainsi <strong>le</strong> jeu de tensions entre <strong>le</strong>s trois<br />
personnages et <strong>le</strong>s ravages qu’il en résulte à tous <strong>le</strong>s étages d’un monde<br />
où l’être humain «cesse d’être l’objet absolu de la civilisation» dit Margarita<br />
Mladenova.<br />
Nancy la Manufacture grande sal<strong>le</strong><br />
<strong>le</strong>s 15,16 et 17 mai à 19h<br />
15<br />
Théâtre<br />
Bulgarie<br />
Julie, Jean et Kristine<br />
Mademoisel<strong>le</strong> Julie<br />
d’August Strindberg<br />
Adaptation et mise<br />
en scène<br />
Margarita Mladenova<br />
Avec<br />
Albena Georgieva<br />
Hristo Petkov<br />
Miroslava Gogovska<br />
Scénographie et costumes<br />
Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />
Lumières<br />
Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />
Margarita Mladenova<br />
Musique<br />
Assen Avramov<br />
Production<br />
Théâtre Laboratoire<br />
Sfumato<br />
Ce spectac<strong>le</strong> fait partie<br />
du Programme<br />
Strindberg du Théâtre<br />
Laboratoire Sfumato<br />
Spectac<strong>le</strong> en bulgare,<br />
surtitré en français<br />
Durée 1h30
Théâtre Laboratoire Sfumato<br />
August Strindberg, Margarita Mladenova<br />
La danse de mort<br />
Tout se passe sur une î<strong>le</strong> surnommée «<strong>le</strong> petit enfer» par ses rares habitants.<br />
Là, vit un coup<strong>le</strong> que l’on croirait uni puisqu’il a tenu <strong>le</strong> coup et s’apprête<br />
à fêter ses noces d’argent (25 ans de mariage). Il n’en est rien. La haine<br />
habite Edgar, capitaine d’artil<strong>le</strong>rie et Alice, son épouse, une ancienne actrice.<br />
La haine de l’autre, la haine de soi. Leurs enfants sont partis, ils n’ont pas<br />
d’amis, <strong>le</strong>s domestiques ne s’attardent pas, l’argent manque, <strong>le</strong> gardemanger<br />
est vide et la cave n’a plus vu de bouteil<strong>le</strong>s depuis cinq ans.<br />
Un voisin, <strong>le</strong> docteur, a invité des amis, Edgar et Alice n’en font pas partie.<br />
Ils n’ont rien d’autre à se dire que de s’envoyer à la figure <strong>le</strong> néant de <strong>le</strong>ur<br />
vie à coups de «vieil<strong>le</strong>s répliques éculées» comme dit <strong>le</strong> capitaine.<br />
Arrive Kurt un ami du temps jadis. Une chance, une possibilité de salut ?<br />
Rien de tel. C’est Kurt qui est entraîné dans <strong>le</strong>ur cerc<strong>le</strong> infernal. Il prendra la<br />
fuite et <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> se retrouvera face-à-face au fond de <strong>le</strong>ur commun abîme.<br />
«Ce sont deux corps – deux momies ressemblant à des êtres humains –<br />
qui entament une <strong>le</strong>nte danse à travers <strong>le</strong> néant» dit Margarita Mladenova.<br />
Nancy la Manufacture grande sal<strong>le</strong><br />
<strong>le</strong>s 19 et 20 mai à 19h<br />
Théâtre<br />
Bulgarie<br />
La danse de mort<br />
d’August Strindberg<br />
Adaptation et mise<br />
en scène<br />
Margarita Mladenova<br />
Avec<br />
Tzvetan A<strong>le</strong>xiev<br />
Vladimir Penev<br />
Svetlana Yancheva<br />
Scénographie, costumes<br />
Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />
Lumières<br />
Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />
Margarita Mladenova<br />
Musique<br />
Assen Avramov<br />
Production<br />
Théâtre Laboratoire<br />
Sfumato<br />
Ce spectac<strong>le</strong> fait partie<br />
du Programme<br />
Strindberg du Théâtre<br />
Laboratoire Sfumato<br />
Spectac<strong>le</strong> en bulgare,<br />
surtitré en français<br />
Durée 1h30<br />
16
Ce dernier spectac<strong>le</strong> part du Chemin de Damas, que Strindberg écrira<br />
sur une période s’étalant sur dix ans. L’histoire d’un Inconnu, de ses errances,<br />
de ses questionnements, de ses rencontres...<br />
Strindberg propose un rô<strong>le</strong> à Harriet Bosse, une jeune actrice d’origine<br />
norvégienne de 22 ans qui bientôt devient sa troisième femme.<br />
Il a cinquante-deux ans. Quelques jours plus tard il col<strong>le</strong> dans son journal<br />
une dépêche d’un journal qui lui apprend la mort de Dagny Juel, assassinée<br />
par un amant à Tbilissi. Strindberg avait eu une aventure avec cette jeune<br />
femme fascinante, modè<strong>le</strong> aimé du peintre Edvard Munch. On retrouve<br />
ces éléments et d’autres (la correspondance entre Strindberg et Nietzsche,<br />
son Journal occulte) dans Strindberg à Damas, titre donné par Ivan Dobchev<br />
à la pièce qu’il a composée avec Georgi Tenev. «Un voyage à travers <strong>le</strong>s<br />
rêves de Strindberg, à travers des documents entremêlés à des faits réels<br />
et des suppositions émergeant de la biographie de l’écrivain, à travers<br />
des hypothèses sur ses crises, sur son épreuve humaine – trop humaine –<br />
de l’esprit, sur son étirement au-delà des limites de la réalité, d’où <strong>le</strong><br />
retour parfois est impossib<strong>le</strong>» explique Ivan Dobchev.<br />
Nancy la Manufacture grande sal<strong>le</strong><br />
<strong>le</strong>s 22 et 23 mai à 19h<br />
17<br />
Théâtre Laboratoire Sfumato<br />
Georgi Tenev, Ivan Dobchev<br />
Strindberg à Damas<br />
Théâtre<br />
Bulgarie<br />
Strindberg à Damas<br />
de Georgi Tenev<br />
et Ivan Dobchev<br />
d’après August<br />
Strindberg<br />
Mise en scène<br />
Ivan Dobchev<br />
Avec<br />
E<strong>le</strong>na Dimitrova<br />
Malin Krastev<br />
Hristo Petkov<br />
Snezhina Petrova<br />
Rumen Traikov<br />
Scénographie<br />
Ivan Dobchev<br />
Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />
Lumières<br />
Ivan Dobchev<br />
Costumes<br />
Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />
Musique<br />
Assen Avramov<br />
Vidéo<br />
Lubomir Mladenov<br />
Production<br />
Théâtre Laboratoire<br />
Sfumato<br />
Ce spectac<strong>le</strong> fait partie<br />
du Programme<br />
Strindberg du Théâtre<br />
Laboratoire Sfumato<br />
Spectac<strong>le</strong> en bulgare,<br />
surtitré en français<br />
Durée 1h40
Carnet de voyage<br />
Brève escapade à Minsk<br />
La compagnie Belavia propose un vol direct Paris-Minsk <strong>le</strong><br />
vendredi soir et retour <strong>le</strong> mardi matin. Je suis donc arrivé <strong>le</strong><br />
vendredi 9 mai au soir, jour où <strong>le</strong>s Russes et <strong>le</strong>s Biélorusses<br />
fêtent la victoire (povieda) sur l’ennemi nazi, un jour après<br />
nous, mais avec plus de faste. À l’arrivée <strong>le</strong>s formalités de<br />
visa pour un court séjour, s’il n’y a pas la queue et si <strong>le</strong><br />
dossier est comp<strong>le</strong>t (invitation, photo, etc.), prennent<br />
seu<strong>le</strong>ment quelques minutes et 40 euros. Quelques mètres<br />
plus loin une dame aimab<strong>le</strong> vous interpel<strong>le</strong> en français et<br />
vous dit qu’il faut une assurance médica<strong>le</strong> obligatoire et<br />
que cela coûte un euro, je lui fais répéter, oui c’est bien un<br />
euro, el<strong>le</strong> met trois minutes à remplir <strong>le</strong> formulaire, on en<br />
a pour son argent. Après quoi c’est <strong>le</strong> passage devant la<br />
douane, je tombe sur une fausse blonde digne d’un film<br />
d’espionnage loin des blafardes et replètes douanières<br />
soviétiques d’antan.<br />
Bref, une arrivée presque norma<strong>le</strong> dans un pays qui ne l’est<br />
pas vraiment.<br />
On s’en rend compte en gagnant la capita<strong>le</strong> (45 kilomètres)<br />
avec <strong>le</strong> taxi envoyé par <strong>le</strong> Théâtre libre (TL) de<br />
Minsk, conduit par Andreï, un batteur de rock qui fait <strong>le</strong><br />
taxi pour gagner sa vie. Le taxi rou<strong>le</strong> sur une route déserte<br />
(est-ce en raison de la fête nationa<strong>le</strong>?), bordée de<br />
lampadaires jaunâtres et surtout dépourvue de publicités<br />
agressives, seu<strong>le</strong>s quelques pubs biélorusses peintes dans<br />
un sty<strong>le</strong> f<strong>le</strong>uri kolkhozien : pub pour un saucisson local, pub<br />
pour des tracteurs locaux (au demeurant introuvab<strong>le</strong>s me<br />
dira-t-on). Une impression soudaine de retour en arrière, à<br />
l’époque de l’URSS, qui correspond assez bien à l’image<br />
menta<strong>le</strong> que je me faisais de Minsk.<br />
Mais cette image sera vite démentie par la vil<strong>le</strong> qui, aux<br />
dires de beaucoup, change à vue d’œil : nouveaux centres<br />
commerciaux avec sols en marbre, boutiques luxueuses,<br />
supermarchés achalandés, tas d’immeub<strong>le</strong>s en construction…<br />
On est tout de même très loin de la démesure de<br />
Moscou mais aussi très loin de la vil<strong>le</strong> soviétique figée que<br />
l’on croyait trouver – pour cela il faut al<strong>le</strong>r hors de la vil<strong>le</strong>,<br />
dans <strong>le</strong>s villages, tout comme en Russie.<br />
Loukachenka, <strong>le</strong> président du Bélarus suit son modè<strong>le</strong> russe<br />
Poutine, en plus strict encore peut-être: contrô<strong>le</strong> des<br />
médias, musel<strong>le</strong>ment de l’opposition et/ou mise en prison<br />
voire liquidation. Moyennant quoi, on peut tolérer un Mac<br />
Do au centre vil<strong>le</strong>, un centre de la mode baptisé Broadway<br />
orné d’une façade pourvue d’énormes bas-reliefs dans un<br />
sty<strong>le</strong> tout ce qu’il y a de plus réaliste socialiste, quelques<br />
prostituées sur une grande artère. Un étranger ne se sent<br />
pas oppressé dans la vil<strong>le</strong> (contrairement à ce que l’on<br />
éprouvait à l’époque soviétique). Internet reste une plage<br />
de liberté pas encore surveillée à la chinoise. Mais il n’y a<br />
pas de journaux d’opposition, la télé diffuse quotidiennement<br />
des images du président, <strong>le</strong>s manifs sont durement<br />
réprimées et il est arrivé que des opposants (hommes<br />
politiques, journalistes) disparaissent.<br />
Avec au milieu de cela, une curiosité loca<strong>le</strong> étonnante pour<br />
un Français : dans <strong>le</strong>s rues, comme en Al<strong>le</strong>magne, <strong>le</strong>s gens<br />
attendent que <strong>le</strong> bonhomme devienne vert pour traverser<br />
ce qui est une torture pour un piéton français, mais plus<br />
encore, chose unique au monde probab<strong>le</strong>ment : <strong>le</strong>s voitures<br />
freinent et s’arrêtent lorsque sur un passage piéton non<br />
gardé par des feux, <strong>le</strong>s piétons s’avancent sur la chaussée<br />
(en Russie au contraire <strong>le</strong>s voitures accélèrent et foncent<br />
sur <strong>le</strong>s piétons). On doit cela à un décret présidentiel, pris<br />
il y a cinq ans et appliqué drastiquement (grosse amende<br />
pour non-respect).<br />
Les drapeaux rouges, jaunes, oranges, plantés un peu<br />
partout pour la fête nationa<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s bus (en bon état au<br />
centre vil<strong>le</strong>), de cou<strong>le</strong>ur verte et <strong>le</strong>s pelouses où f<strong>le</strong>urissent<br />
en grand nombre <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>urs de pissenlit donnent en ces<br />
jours de printemps un air presque guil<strong>le</strong>ret à cette vil<strong>le</strong> aux<br />
longues artères un peu froides.<br />
18
À côté de cela, d’autres décrets présidentiels sont en train<br />
de liquider tout ce qu’il reste de vieil<strong>le</strong>s maisons de bois<br />
dans la vil<strong>le</strong>. Il en va du vieux Minsk comme du vieux Pékin.<br />
De ces vieil<strong>le</strong>s maisons, il n’en restait pourtant pas beaucoup,<br />
<strong>le</strong>s bombardements de la guerre patriotique et <strong>le</strong>s<br />
grands chantiers des années soviétiques des années 60<br />
avaient anéanti bien des quartiers, il ne reste rien ou<br />
presque du ghetto juif, et avant <strong>le</strong> ghetto du quartier où<br />
vivait la nombreuse population juive, un parc se dresse là<br />
où était <strong>le</strong> cimetière juif. Minsk est aujourd’hui une vil<strong>le</strong> en<br />
p<strong>le</strong>in boum immobilier. La femme du maire de Moscou<br />
(manitou du BTP russe) a raflé la plupart des marchés et on<br />
ne peut pas dire que <strong>le</strong>s architectes font des mirac<strong>le</strong>s, c’est<br />
moins prétentieux qu’avant (comme cette bibliothèque<br />
nationa<strong>le</strong> qui ressemb<strong>le</strong> à une sorte de dé géant monté sur<br />
pilotis), mais c’est pas top.<br />
Cependant <strong>le</strong> mirage s’arrête passé <strong>le</strong>s bornes imaginaires<br />
délimitant <strong>le</strong> vernis du centre vil<strong>le</strong>.<br />
C’est ainsi que <strong>le</strong>s spectateurs du Théâtre libre (mais pas<br />
libres de jouer dans un théâtre ou d’en louer un) ont<br />
rendez-vous à un terminus de bus à la périphérie de Minsk.<br />
Les bus sont là moins avenants. L’environnement est fait<br />
de garages pourvus de petites cheminées, petits immeub<strong>le</strong>s<br />
gris et pavillons. Les spectateurs attendent là en<br />
descendant du bus. Une voiture de la milice s’approche et<br />
va se garer un peu plus loin. Hasard? Intimidation? Signe<br />
qu’on sait pourquoi on est là? Personne ne fait attention.<br />
Et <strong>le</strong> groupe, entraîné par quelqu’un de l’équipe du Théâtre<br />
libre, se dirige par une route goudronnée puis un chemin<br />
de terre vers la maison où va se donner la représentation.<br />
C’est la maison où <strong>le</strong> Théâtre libre s’est installé depuis un<br />
certain temps et où ils répètent. C’est faci<strong>le</strong> à reconnaître:<br />
c’est la maison la plus petite de la rue derrière une palissade<br />
qui aurait pu être blanche. Le mot datcha est trop<br />
aimab<strong>le</strong> pour qualifier cette maison, <strong>le</strong> mot gourbi excessif,<br />
<strong>le</strong> mot pavillon trop trompeur. Bref c’est une sorte de<br />
bicoque plutôt vétuste cernée par des tas de débris<br />
(planches pourries, pneus lisses, chaises cassées, etc.).<br />
Derrière, un bout de jardin, plus ou moins à l’abandon.<br />
Seuls signes pimpants : <strong>le</strong>s arbres sont en f<strong>le</strong>urs et sur une<br />
branche f<strong>le</strong>urie est accrochée une cage à oiseau mais sans<br />
oiseau. Il p<strong>le</strong>ut. On s’abrite sous une gouttière à demi<br />
percée ou à l’entrée du foutoir des appentis encombré lui<br />
aussi par <strong>le</strong>s tas de choses accumulées par l’ancien locataire,<br />
un pépé qui ne jetait rien.<br />
Le public prévenu par téléphone ou mail comme d’habitude<br />
est mélangé: beaucoup de jeunes et aussi quelques<br />
tronches de vieux intellos biélorusses. Nikolaï Khalézine<br />
(l’un des fondateurs du Théâtre libre) s’occupe de<br />
l’intendance et nous fait signe d’entrer. On entre donc par<br />
la porte de derrière. Là un couloir de chaque côté des<br />
étroites pièces dont un rideau tient lieu de porte, – je vous<br />
passe la description des conduits de chauffage et autres<br />
prises é<strong>le</strong>ctriques –, ces très petites pièces tiennent lieu de<br />
loges et de magasin pour <strong>le</strong>s accessoires.<br />
19<br />
Au bout du couloir, la «sal<strong>le</strong> de spectac<strong>le</strong>» (<strong>le</strong>s guil<strong>le</strong>mets<br />
s’imposent): deux pièces blanches réunies par un mur en<br />
partie grossièrement abattu à la masse (briques apparentes)<br />
en forme de cadre de scène arrondi. On s’assoit sur<br />
trois rangs de planches de bois et devant, une bâche en<br />
plastique tient lieu de quatrième rang. Devant la «scène»:<br />
<strong>le</strong> mur de droite avec la porte par laquel<strong>le</strong> on est entré et<br />
où entreront <strong>le</strong>s acteurs, sur <strong>le</strong> mur du fond est accroché<br />
un tab<strong>le</strong>au noir, <strong>le</strong> mur de gauche avec deux fenêtres<br />
obstruées. Cela rappel<strong>le</strong> l’espace du metteur en scène<br />
russe Nikolaï Kolyada à Ekaterinbourg mais en plus petit<br />
et beaucoup plus sommaire (pas de dégagements): une<br />
ampou<strong>le</strong>, seu<strong>le</strong> sous <strong>le</strong> plafonnier, tient lieu d’éclairage<br />
unique : <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in feu <strong>le</strong> plus simp<strong>le</strong> du monde.<br />
Khalézine explique aux spectateurs que Zone de si<strong>le</strong>nce est<br />
en trois parties (entracte de dix minutes entre chaque<br />
partie), que ces parties forment un triptyque – mais<br />
peuvent se jouer de façon indépendante.<br />
Le tout a été donné pour la première fois au Théâtre<br />
national de Thessalonique <strong>le</strong> 12 avril, lors d’un raout<br />
culturo-européen («prix Europe») où Warlikowski, <strong>le</strong><br />
Théâtre libre et Chéreau étaient honorés. Un «souvenir<br />
horrib<strong>le</strong>» confiera Natalia où l’équipe a eu la désagréab<strong>le</strong><br />
impression d’avoir été utilisée comme caution et faire-valoir<br />
«humanitaire», à mil<strong>le</strong> lieues de <strong>le</strong>ur projet théâtral dont<br />
tout <strong>le</strong> monde se foutait. On <strong>le</strong>ur a demandé de jouer Zone<br />
de si<strong>le</strong>nce devant une sal<strong>le</strong> de 800 places, sur un plateau<br />
immense où l’on avait donné juste avant La Traviata. On<br />
ne <strong>le</strong>ur a posé des questions que sur la situation politique,<br />
on ne <strong>le</strong>ur a jamais parlé théâtre. Malaise donc. Car la force<br />
du Théâtre libre de Minsk, c’est bien d’apporter des<br />
réponses théâtra<strong>le</strong>s, artistiquement fortes, à ce questionnement-là<br />
et non de tenir des discours. Autrement dit, quel<br />
théâtre faire aujourd’hui en Biélorussie? Zone de si<strong>le</strong>nce y<br />
répond avec force.<br />
À la fin du spectac<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s six acteurs saluent. Nikolaï<br />
Khalézine comme il aime à <strong>le</strong> faire <strong>le</strong>s présente un à un<br />
puis c’est au tour du metteur en scène, Vladimir Scherban<br />
de saluer avec ses acteurs. En partant, chaque spectateur<br />
met ce qu’il veut dans un chapeau coloré.<br />
Les spectateurs sont partis quand l’é<strong>le</strong>ctricité est à nouveau<br />
coupée, el<strong>le</strong> l’avait été au tout début de la troisième partie,<br />
à croire que c’était fait exprès. C’est à la lueur des bougies<br />
que Natalia Koliada s’adresse aux acteurs pour <strong>le</strong>ur expliquer<br />
<strong>le</strong> <strong>programme</strong> des mois qui viennent.<br />
Je me suis adressé aux acteurs à la lueur des bougies, et<br />
<strong>le</strong>ur ai donné rendez-vous à Nancy en <strong>le</strong>ur disant qu’à mes<br />
yeux Zone de si<strong>le</strong>nce était <strong>le</strong> plus abouti et <strong>le</strong> plus fort de<br />
<strong>le</strong>urs spectac<strong>le</strong>s, en mettant bien sûr à part <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong><br />
mascotte qu’est Génération Jeans.<br />
Le vendredi matin, je quitte l’imposant hôtel Planeta et <strong>le</strong>s<br />
fresques de la sal<strong>le</strong> du petit déjeuner où <strong>le</strong>s cosmonautes<br />
ressemb<strong>le</strong>nt à des archanges et je retrouve Andreï qui me<br />
conduit à l’aéroport sur une route un peu moins déserte<br />
qu’à l’al<strong>le</strong>r. J.-P. T.
Théâtre libre de Minsk<br />
Le Théâtre libre de Minsk revient à <strong>Passages</strong>. La venue de cette<br />
troupe indépendante biélorusse dirigée par Natalia Koliada et<br />
Nikolaï Khalézine n’était pas passée inaperçue lors du festival 2007<br />
où el<strong>le</strong> présentait trois spectac<strong>le</strong>s dont celui qui <strong>le</strong>ur tient lieu<br />
de carte de visite : Génération Jeans. Avant même la fin du festival nous <strong>le</strong>s avions invités à revenir.<br />
Dans l’interval<strong>le</strong>, <strong>le</strong>ur notoriété internationa<strong>le</strong> n’a fait que croître et c’est heureux car <strong>le</strong>ur force<br />
de résistance dans <strong>le</strong>ur pays est nourrie par <strong>le</strong>ur reconnaissance à l’étranger. Nous sommes allés <strong>le</strong>s voir<br />
chez eux, à Minsk (lire carnet de voyage, page 18) et c’est peu dire que <strong>le</strong>ur situation reste précaire.<br />
Faute de pouvoir louer ou diriger un théâtre, ils ont trouvé refuge dans un pavillon délabré où la plus<br />
grande pièce sert de lieu pour <strong>le</strong>s répétitions et pour <strong>le</strong>s représentations <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s restent sporadiques<br />
et discrètes. Le jeu du chat et de la souris avec <strong>le</strong> pouvoir dictatorial biélorusse et sa police continue.<br />
D’autant que <strong>le</strong>urs nouveaux spectac<strong>le</strong>s puisent <strong>le</strong>urs sujets âpres<br />
et troublants dans la vie quotidienne de <strong>le</strong>urs compatriotes,<br />
à commencer par <strong>le</strong>ur propre vie et cel<strong>le</strong>s de <strong>le</strong>urs proches<br />
parfois disparus. <strong>Passages</strong> présente <strong>le</strong>urs dernières créations:<br />
Zone de si<strong>le</strong>nce et En découvrant l’amour, spectac<strong>le</strong> qui fait<br />
suite à Génération Jeans que <strong>le</strong> Théâtre libre de Minsk jouera<br />
une nouvel<strong>le</strong> fois à la demande généra<strong>le</strong> du public.<br />
Rencontre avec l’équipe du Théâtre libre de Minsk<br />
lundi 18 mai, à l’issue d’En découvrant l’amour vers 22h15.<br />
20
Théâtre libre de Minsk<br />
Nikolaï Khalézine<br />
Génération Jeans<br />
C’est avec ce spectac<strong>le</strong> que <strong>le</strong> Théâtre libre de Minsk s’est fait connaître<br />
un peu partout dans <strong>le</strong> monde. Le spectac<strong>le</strong>, emblématique, écrit et joué<br />
par Nikolaï Khalézine accompagné par l’espièg<strong>le</strong> DJ Laurel. Avec beaucoup<br />
d’humour, Nikolaï raconte sa jeunesse éprise de rock (interdit) et de Jean US<br />
(interdit), et son dégoût de la politique dans un pays qui faisait alors partie<br />
de l’URSS. Et il <strong>le</strong> fait à travers <strong>le</strong> prisme d’un Jean. Depuis l’époque<br />
soviétique (il voulait alors posséder un Jean, puis il fit, non sans mal,<br />
<strong>le</strong> commerce de cette rareté occidenta<strong>le</strong>) jusqu’à l’époque actuel<strong>le</strong> où,<br />
dans la Biélorussie du président Loukachenka, <strong>le</strong> Jean, à la faveur d’une<br />
manifestation, est devenu l’étendard de la jeunesse et de la contestation.<br />
Un spectac<strong>le</strong> culte.<br />
Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />
<strong>le</strong> 18 mai à 19h On y va en bus!<br />
21<br />
Dijon Parvis Saint-Jean<br />
<strong>le</strong>s 20, 21 et 22 mai<br />
Théâtre<br />
Biélorussie<br />
Génération Jeans<br />
Mise en scène<br />
Nikolaï Khalézine<br />
Texte<br />
Nikolaï Khalézine<br />
(avec la participation<br />
de Natalia Koliada)<br />
Traduction française<br />
A<strong>le</strong>xis Vadrot<br />
Youri Vavokhine<br />
Mise en scène<br />
et interprétation<br />
Nikolaï Khalézine<br />
Assistante à la mise<br />
en scène<br />
Natalia Koliada<br />
Musique<br />
Laur Berzhanin<br />
(DJ Laurel)<br />
Production<br />
Théâtre libre de Minsk<br />
Créé en mars 2006 au<br />
Théâtre libre, une troupe<br />
semi-clandestine résidant<br />
à Minsk (Biélorussie)<br />
Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />
surtitré en français<br />
Durée 1h15
Théâtre libre de Minsk<br />
Natalia Koliada, Nikolaï Khalézine<br />
En découvrant l’amour<br />
Ce dernier spectac<strong>le</strong> en date du Théâtre libre de Minsk (dont <strong>le</strong> projet a reçu<br />
un prix des droits de l’homme à Paris en décembre 2007) forme un diptyque<br />
avec Génération Jeans. Ce dernier spectac<strong>le</strong> faisait <strong>le</strong> lien entre l’époque<br />
soviétique et l’actuel<strong>le</strong> Biélorussie à travers <strong>le</strong>s pérégrinations d’un Jean.<br />
En découvrant l’amour raconte, à travers une histoire vraie, comment,<br />
dans la Biélorusssie actuel<strong>le</strong>, des citoyens disparaissent comme au temps<br />
de Staline. C’est l’histoire vécue d’Irina Krassovskaya, de sa famil<strong>le</strong>, de sa<br />
rencontre bientôt amoureuse avec Anato<strong>le</strong> Krassovki qui allait devenir<br />
une des <strong>le</strong>aders de l’opposition en Biélorusssie, de <strong>le</strong>urs dix-neuf ans de vie<br />
commune, du kidnapping de son mari et d’un de ses amis en septembre<br />
1999. Natalia Koliada et Nikolaï Khalézine ont écrit cette histoire d’après<br />
<strong>le</strong> témoignage d’Irina Krassovskaya qui, aujourd’hui, ne vit plus en<br />
Biélorussie. El<strong>le</strong> n’a plus jamais eu de nouvel<strong>le</strong>s de l’homme qui lui avait<br />
fait découvrir l’amour.<br />
Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />
<strong>le</strong> 18 mai à 21h On y va en bus!<br />
Théâtre<br />
Biélorussie<br />
En découvrant l’amour<br />
d’après <strong>le</strong> texte<br />
de Nikolaï Khalézine<br />
et Natalia Koliada<br />
Mise en scène<br />
Nikolaï Khalézine<br />
Avec<br />
Pavel Rodak-Gorodnitski<br />
O<strong>le</strong>g Sidorchik<br />
Anna Solomianskaya<br />
Assistante à la mise<br />
en scène<br />
Irina Yaroshevich<br />
Chorégraphie<br />
Olga Skvortsova<br />
Intro<br />
par MC Coppa<br />
Musique<br />
Laur Berzhanin<br />
(DJ Laurel)<br />
Production<br />
Natalia Koliada<br />
et Nikolaï Khalézine,<br />
Théâtre libre de Minsk<br />
Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />
surtitré en français<br />
Durée 1h10<br />
22
Théâtre libre de Minsk<br />
Natalia Koliada, Nikolaï Khalézine, Vladimir Scherban<br />
Zone de si<strong>le</strong>nce<br />
Comme <strong>le</strong> titre du spectac<strong>le</strong> l’indique, Zone de si<strong>le</strong>nce par<strong>le</strong> de choses dont<br />
on ne par<strong>le</strong> pas en général, et en Biélorussie en particulier. Il est mis en scène<br />
par Vladimir Scherban, <strong>le</strong> troisième pilier du Théâtre libre. La première partie<br />
a pour titre Légendes d’enfances. Sur fond de tab<strong>le</strong>au d’éco<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s acteurs<br />
par<strong>le</strong>nt de <strong>le</strong>ur vie au rebours du mythe de «l’heureuse enfance soviétique».<br />
À chacun son traumatisme, son souvenir douloureux, sa petite made<strong>le</strong>ine.<br />
Yana évoque un pyjama, Pavel une petite voiture, Anna son père... Dans<br />
la seconde partie, Différents, on retrouve <strong>le</strong>s mêmes acteurs mais cette fois<br />
chacun joue un personnage «différent» rencontré à Minsk : un handicapé<br />
des bras passionné de guitare é<strong>le</strong>ctrique Fender, un homosexuel noir,<br />
une vieil<strong>le</strong> stalinienne solitaire, une alcoolo plongée dans des histoires<br />
de meurtre. Dans la dernière partie, Chiffres, <strong>le</strong>s acteurs font chœur et<br />
traduisent scéniquement des statistiques propres à <strong>le</strong>ur pays, à commencer<br />
par cel<strong>le</strong>-ci : «72% des Biélorusses ont du mal à définir <strong>le</strong> mot démocratie».<br />
Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />
<strong>le</strong>s 19 et 20 mai à 21h On y va en bus!<br />
Dijon Parvis Saint-Jean<br />
<strong>le</strong>s 21, 22 et 23 mai<br />
23<br />
Thionvil<strong>le</strong> Théâtre municipal<br />
<strong>le</strong>s 26 et 27 mai à 20h<br />
Théâtre<br />
Biélorussie<br />
Zone de si<strong>le</strong>nce<br />
Partie I Légendes<br />
d’enfances<br />
Natalia Koliada<br />
Nikolaï Khalézine<br />
Vladimir Scherban<br />
Partie II Différents<br />
Vladimir Scherban<br />
Partie III Chiffres<br />
Vladimir Scherban<br />
Mise en scène<br />
Vladimir Scherban<br />
Avec<br />
Pavel Rodak-Gorodnitski<br />
Yana Rusakevitch<br />
O<strong>le</strong>g Sidorchik<br />
Anna Solomianskaya<br />
Denis Tarasenko<br />
Marina Yurevitch<br />
Assistantes à la mise<br />
en scène<br />
Svetlana Sougako<br />
Irina Yarochevich<br />
Traduction et adaptation<br />
Youri Vavokhine<br />
en collaboration<br />
avec A<strong>le</strong>xis Vadrot<br />
Dramaturgie<br />
Constantin Stechik<br />
Production<br />
Natalia Koliada<br />
et Nikolaï Khalézine,<br />
Théâtre libre de Minsk<br />
Première européenne:<br />
XIIe édition du Prix<br />
Europe pour <strong>le</strong> théâtre,<br />
Thessalonique, avril 2008<br />
Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />
biélorusse et trasianka,<br />
surtitré en français<br />
Durée 2h45<br />
avec deux entractes
Compagnie Béla Pintér<br />
Béla Pintér<br />
Les enfants du démon<br />
Les spectateurs de <strong>Passages</strong> 2007 n’ont pas oublié L’opéra paysan du jeune<br />
Hongrois Béla Pintér et sa troupe que <strong>le</strong> festival a fait découvrir au public<br />
français. Depuis, ce spectac<strong>le</strong> a été présenté à Paris par <strong>le</strong> <strong>Festival</strong> d’Automne<br />
et Lil<strong>le</strong> accueil<strong>le</strong> Korcula, <strong>le</strong> second spectac<strong>le</strong> que nous avions invité.<br />
Béla Pintér revient à <strong>Passages</strong> avec une nouvel<strong>le</strong> création Les enfants du<br />
démon. Il y poursuit une veine, <strong>le</strong> sty<strong>le</strong> que nous avions su apprécier, une<br />
subti<strong>le</strong> alliance entre <strong>le</strong> théâtre parlé et <strong>le</strong> théâtre chanté pour raconter<br />
des histoires de famil<strong>le</strong> à tiroirs rythmées par un petit orchestre jouant live.<br />
À cela s’ajoutent un dépaysement qui est celui du Japon et un réjouissant<br />
mélange des sexes où <strong>le</strong>s hommes jouent des femmes et inversement.<br />
Cruel<strong>le</strong> et très drô<strong>le</strong> chronique familia<strong>le</strong> où <strong>le</strong>s mères détestent <strong>le</strong>urs fil<strong>le</strong>s, où<br />
<strong>le</strong>s fils portent des jupes longues et noires comme dans l’ancienne Hongrie,<br />
où surgit un effrayant masque extrême-oriental, où <strong>le</strong>s moustaches d’un<br />
ancien communiste atrabilaire n’en pensent pas moins. Tout se mê<strong>le</strong> sous un<br />
toit aux lignes et cou<strong>le</strong>urs japonaises. Et tout va se dérég<strong>le</strong>r. Les veines vont<br />
s’ouvrir à l’heure du thé et des aveux, <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s valser, quelqu’un finira par<br />
se pendre. Lenteur du théâtre Nô, vigueur virevoltante du cabaret, suspense<br />
ha<strong>le</strong>tant du thril<strong>le</strong>r, tragédie domestique, <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> Les enfants du démon<br />
déploie un théâtre où <strong>le</strong> théâtre est un miroir. Et <strong>le</strong> Japon se révè<strong>le</strong> un<br />
formidab<strong>le</strong> filtre pour mieux observer la société hongroise d’aujourd’hui.<br />
Rencontre avec Béla Pintér jeudi 21 mai à l’issue du spectac<strong>le</strong> vers 20h30.<br />
Vandœuvre-lès-Nancy Sal<strong>le</strong> des fêtes<br />
<strong>le</strong>s 20, 21 et 22 mai à 19h On y va en bus!<br />
Théâtre<br />
Hongrie<br />
Les enfants du démon<br />
Mise en scène<br />
Béla Pintér<br />
Avec<br />
Zoltán Friedenthal<br />
Béla Pintér<br />
László Quitt<br />
Hella Roszik<br />
Tünde Szalontay<br />
Zsófia Szamosi<br />
Szabolcs Thuróczy<br />
Musiciens<br />
Lajos Ke<strong>le</strong>men<br />
Antal Kéménczy<br />
Krisztina Molnár<br />
Andrea Pass<br />
Lumières<br />
Zoltán Vida<br />
Son<br />
János Rembeczki<br />
Accessoires<br />
Éva Enyedi<br />
Régie plateau<br />
Gábor Tamás<br />
Tamás Kulifay<br />
Production<br />
Compagnie Béla Pintér<br />
Spectac<strong>le</strong> en hongrois,<br />
surtitré en français<br />
Durée 1h10<br />
24
Jean-Luc Lagarce, Gintaras Varnas<br />
Le pays lointain<br />
Gintaras Varnas est un metteur en scène lituanien formé dans sa discipline<br />
à l’Académie de théâtre et de musique de Vilnius, la capita<strong>le</strong> (il y est né<br />
en 1961). Varnas commence à la fin des années 80 par fonder un théâtre<br />
ambulant (où intervenaient des marionnettes). En complicité avec des<br />
auteurs lituaniens, la politique de son pays était passée au gril de l’ironie.<br />
Entre 2004 et 2007 il a été directeur artistique du théâtre dramatique de<br />
Kaunas, l’ancienne capita<strong>le</strong> du pays. Depuis il est devenu un metteur en<br />
scène indépendant. C’est avec la troupe du théâtre de Kaunas qu’il a monté<br />
Le pays lointain. Sa rencontre avec la pièce de Jean-Luc Lagarce fut comme<br />
une révélation. Il cherchait à monter une pièce contemporaine d’un auteur<br />
européen. L’excel<strong>le</strong>nte traductrice Akvilé Melkunaité lui par<strong>le</strong> de l’œuvre de<br />
cet auteur français. El<strong>le</strong> évoque en particulier sa toute dernière pièce, Le pays<br />
lointain. Il ouvre <strong>le</strong> livre, lit <strong>le</strong>s premier mots de Louis «– Plus tard, l’année<br />
d’après» et ceux de «l’Amant mort déjà»: «– Une année après que je meurs,<br />
que je suis mort?» Akvilé traduit. Gintaras referme <strong>le</strong> livre dans un souff<strong>le</strong>.<br />
«Il y a quelque chose de magique dans son écriture» dit-il. C’est l’écoute de<br />
cette magie qui lui dicte sa mise en scène traduisant sa vision très personnel<strong>le</strong><br />
de la pièce, <strong>le</strong> personnage de l’Amant, «mort déjà» – interprété par <strong>le</strong><br />
fascinant Gytis Ivanauskas – étant comme un doub<strong>le</strong> de Louis, <strong>le</strong> héros<br />
qui revient dans son pays natal pour dire qu’il va mourir.<br />
25<br />
Rencontre avec Gintaras Varnas samedi 16 mai à l’issue du spectac<strong>le</strong> vers 19h.<br />
Vandœuvre-lès-Nancy Sal<strong>le</strong> des fêtes<br />
<strong>le</strong>s 14 et 15 mai à 20h30 et <strong>le</strong> 16 mai à 16h On y va en bus!<br />
Théâtre<br />
Lituanie<br />
Le pays lointain<br />
de Jean-Luc Lagarce<br />
Mise en scène<br />
Gintaras Varnas<br />
Avec<br />
Saulius Balandis<br />
Gytis Ivanauskas<br />
Eimutis Kvošciauskas<br />
Vidas Petkevičius<br />
Goda Piktyté<br />
Biruté Raubaité<br />
Dainus Svobonas<br />
Sigitas Šidlauskas<br />
Daiva Stubraité<br />
Aurelija Tamulyté<br />
Ricardas Vitkaitis<br />
Traduction<br />
Akvilé Melkunaité<br />
Scénographie<br />
Andris Freibergs<br />
Costumes<br />
Juozas Statkevičius<br />
Musique<br />
Vidmantas Bartulis<br />
Production<br />
Théâtre d’État de Kaunas,<br />
Lituanie<br />
Spectac<strong>le</strong> en lituanien,<br />
surtitré en français<br />
Durée 3h<br />
avec entracte
Virginia Woolf, Amit Drori<br />
Orlando<br />
Après Smadar Yaaron en 2007, <strong>Passages</strong> poursuit son exploration du nouveau<br />
théâtre venu d’Israël en invitant pour la première fois en France Amit Drori.<br />
Diplômé de l’éco<strong>le</strong> de théâtre visuel de Jérusa<strong>le</strong>m où il enseigne aujourd’hui,<br />
Amit Drori mène une doub<strong>le</strong> carrière de metteur en scène et de scénographe.<br />
Tout ce qui est visuel l’intéresse, depuis <strong>le</strong>s marionnettes jusqu’à la vidéo<br />
et ses spectac<strong>le</strong>s aiment créer une atmosphère troublante. Rien d’étonnant<br />
à ce qu’il ait été tout de suite séduit en lisant Orlando, <strong>le</strong> roman de Virginia<br />
Woolf. Dans ce roman, l’un des plus étranges de l’auteur de La promenade<br />
au phare, <strong>le</strong> personnage d’Orlando traverse <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s jusqu’à l’époque où<br />
Virginia Woolf écrit son histoire à la fin des années 20. Et, en cours de route,<br />
il change de sexe. Homme devenu femme, il-el<strong>le</strong> n’en continuera pas moins<br />
d’aimer <strong>le</strong>s femmes. L’auteure s’est inspirée d’une de ses amies d’enfance,<br />
Vita Sackvil<strong>le</strong>-West, romancière tout comme el<strong>le</strong>, et qui vivait ouvertement<br />
et sereinement la dualité de sa sexualité. À l’inverse, chez Orlando cette<br />
dualité est source de tourments et en cela, il rattrape la vie de Virginia Woolf<br />
el<strong>le</strong>-même. Dans l’adaptation d’Amit Drori, tout oscil<strong>le</strong> entre la réalité<br />
des événements et la réalité intérieure d’Orlando. L’actrice, seu<strong>le</strong> en scène,<br />
est comme un miroir du monde. Autour d’el<strong>le</strong> «la combinaison d’objets<br />
immobi<strong>le</strong>s et d’autres mouvants composent des installations et des paysages<br />
qui reflètent la vie et l’esprit d’Orlando».<br />
Rencontre avec Amit Drori vendredi 15 mai à l’issue du spectac<strong>le</strong> vers 23h.<br />
Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />
<strong>le</strong> 14 mai à 19h et <strong>le</strong> 15 mai à 15h et 21h On y va en bus!<br />
Théâtre<br />
Israël<br />
Orlando<br />
un projet d’Amit Drori<br />
d’après la nouvel<strong>le</strong><br />
de Virginia Woolf<br />
Avec<br />
Sylwia Trzesniowska-Drori<br />
Adaptation et mise<br />
en scène<br />
Amit Drori<br />
Conception visuel<strong>le</strong><br />
Noam Dover<br />
Amit Drori<br />
Scénographie et objets<br />
Noam Dover<br />
Lumière et projections<br />
Jackie Shemesh<br />
Musique et son<br />
Yayehe S. Mehari<br />
2D Design<br />
Michal Sara Cederbaum<br />
Traduction<br />
Monique Asher<br />
Production<br />
Théâtre Vidy-Lausanne<br />
Coproduction<br />
Théâtre Vidy-Lausanne;<br />
Herzliya Ensemb<strong>le</strong>, Israël;<br />
TJP (Strasbourg),<br />
Centre dramatique<br />
national d’Alsace<br />
Avec <strong>le</strong> soutien<br />
de The Marc Rich<br />
Foundation; Israel Lottery<br />
Council for the Arts;<br />
Israel <strong>Festival</strong> Jerusa<strong>le</strong>m;<br />
Israeli Ministry of Foreign<br />
Affairs<br />
Texte Orlando d’après<br />
la nouvel<strong>le</strong> de Virginia<br />
Woolf<br />
Copyright Gordon Taylor<br />
Reproduit avec l’accord<br />
de c/o Rogers, Co<strong>le</strong>ridge<br />
& White Ltd., 20 Powis<br />
Mews, London W11 1JN<br />
Spectac<strong>le</strong> créé <strong>le</strong> 12<br />
janvier 2009 au théâtre<br />
Vidy-Lausanne E.T.E.<br />
Spectac<strong>le</strong> en anglais<br />
surtitré en français<br />
Durée 1h40<br />
26
Matej et Petr Forman<br />
Obludarium<br />
Quand on voit <strong>le</strong> chapiteau des frères Forman, on est saisi, attiré, aimanté.<br />
L’enchantement commence là, devant cet édifice coloré comme un vitrail,<br />
mystérieux comme un escargot. Qui n’aurait pas envie d’entrer ? Le spectac<strong>le</strong><br />
commence, nous sommes emportés dans un temps indistinct fait de rêveries<br />
et de réminiscences. C’est souvent drô<strong>le</strong>. D’où vient cette femme à la barbe<br />
aguichante, ces poissons comme aériens, ces marionnettes aux joues gonflées<br />
de plaisir, et ces musiciens en goguette ? Les uns et <strong>le</strong>s autres font partie<br />
de la saga des histoires pour tous d’Obludarium ou Le cabinet des monstres.<br />
Formés comme marionnettistes à l‘éco<strong>le</strong> réputée de Prague, <strong>le</strong>s Tchèques<br />
Petr et Matej Forman ont su s’affranchir des règ<strong>le</strong>s qu’on <strong>le</strong>ur avait<br />
enseignées. Vagabonds dans l’âme, ils ont fait des rencontres importantes<br />
comme cel<strong>le</strong> d’Igor Dromesko avec <strong>le</strong>quel ils se sont embarqués dans<br />
l’aventure de La volière Dromesko. Ils ont tourné dans <strong>le</strong> monde entier<br />
<strong>le</strong>ur Opéra baroque et Obludarium devrait connaître <strong>le</strong> même destin.<br />
On se sent bien chez <strong>le</strong>s frères Forman et <strong>le</strong>urs chers monstres. On y vient<br />
en famil<strong>le</strong>, entre amis, en amoureux, on est pris par <strong>le</strong>ur atmosphère faite<br />
de naïveté et de rouerie, de cruauté et de tendresse, d’animaux gais<br />
et tristes comme la musique tzigane.<br />
27<br />
Rencontre avec Matej et Petr Forman à l’issue du spectac<strong>le</strong><br />
dimanche 17 mai vers 18h30.<br />
Nancy sous chapiteau, Parc de la Pépinière<br />
Auditorium du 29 avril au 30 mai (voir ca<strong>le</strong>ndrier, page 45)<br />
Théâtre<br />
République<br />
Tchèque<br />
Obludarium<br />
Conception Matej<br />
et Petr Forman<br />
Avec<br />
Kristýna Boková<br />
Petra Brabcová<br />
Petr Forman<br />
Matej Forman<br />
Fernando Heranz Sollis<br />
Vladimír Javorský<br />
Mirek Kochánek<br />
Igor Schmidt<br />
Veronika Švábová<br />
Scénographie<br />
Josef et Anti Sodomka<br />
Matej Forman<br />
Chorégraphie<br />
Veronika Švábová<br />
& company<br />
Scénario<br />
Ivan Arsenjev<br />
Petr Forman<br />
Veronika Švábová<br />
Conception chapiteau<br />
Matej Forman et Napo<br />
(HMMH «Les Cava<strong>le</strong>s»)<br />
Antonin Malon<br />
Musique<br />
Marko Ivanovič<br />
Jarda Svoboda<br />
Bedrich Smetana<br />
Le petit orchestre<br />
Jakub Schmid / Jan Cížek<br />
Robert Škarda / Martin<br />
Zavod’an<br />
Jan Andr / Daniel Wunch<br />
Composition sonore<br />
Studio Bystrouška<br />
Philippe Tivilier<br />
Production<br />
Théâtre des frères<br />
Forman, Prague; Vil<strong>le</strong><br />
de Prague; Ministère<br />
Tchèque de la Culture<br />
Coproduction<br />
Théâtre national<br />
de Bretagne, Rennes;<br />
Zomer van Antwerpen<br />
(Belgique)<br />
Durée 2h
Rencontres<br />
György Kurtág<br />
On ne résume pas une personnalité aussi forte que <strong>le</strong> compositeur hongrois<br />
György Kurtág né en 1926 au sein de la minorité hongroise de Roumanie.<br />
Après avoir étudié <strong>le</strong> piano et la composition à Timisoara, il entre à<br />
l’Académie de musique de Budapest où rôde encore la présence de Béla<br />
Bartók parti en exil aux États-Unis. C’est là qu’il rencontre sa femme,<br />
Marta, pianiste et György Ligeti. Ce dernier part vivre à l’étranger.<br />
Kurtág reste. Ces années passées sous <strong>le</strong> régime communiste hongrois<br />
sont un temps de maturation, il détruira plus tard une partie des œuvres<br />
composées alors.<br />
Une bourse d’études pour Paris en 1957 va bou<strong>le</strong>verser sa vie. Il étudie<br />
auprès de Darius Milhaud et Olivier Messian. Ligeti lui fait lire Kafka<br />
(plus tard il composera Kafka fragmente pour soprano et violon qui sera<br />
donné à Nancy <strong>le</strong> dimanche 17 mai). La psychologue Marianne Stein lui<br />
ouvre <strong>le</strong>s voies intérieures de la création.<br />
Dans la capita<strong>le</strong> hongroise, Kurtág enseigne <strong>le</strong> piano et la musique de<br />
chambre et parallè<strong>le</strong>ment poursuit une œuvre composée essentiel<strong>le</strong>ment<br />
de pièces courtes. Il fait souvent appel aux sons si particuliers du cymbalum,<br />
il écrit volontiers pour la voix. En 1981, la création à Paris de Messages<br />
de feue Demoisel<strong>le</strong> Troussova lui apporte une reconnaissance internationa<strong>le</strong><br />
qui ne fera que grandir. Le <strong>Festival</strong> de Salzbourg, <strong>le</strong> festival d’automne<br />
de Paris lui consacrent des cyc<strong>le</strong>s.<br />
Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />
Bartók, Kurtág, <strong>le</strong> 16 mai à 19h; Kurtág, <strong>le</strong> 17 mai à 19h<br />
Musique<br />
Hongrie<br />
Belà Bartók<br />
Sonate pour violon seul<br />
György Kurtág<br />
Attila Joszef fragmente,<br />
soprano seu<strong>le</strong><br />
Szalkak, cymbalum<br />
8 duos, opus 4,<br />
violon, cymbalum<br />
Scène d’un roman,<br />
opus 19, soprano, violon,<br />
contrebasse, cymbalum<br />
Avec<br />
Sylvie Robert, soprano<br />
A<strong>le</strong>xis Galpérine, violon<br />
Cyril Dupuis, cymbalum<br />
Denis Rocher, contrebasse<br />
Le 16 mai à 19h<br />
György Kurtág<br />
Kafka fragmente<br />
pour soprano et violon<br />
Avec<br />
Sylvie Robert, soprano<br />
Jean-Marie Conquer,<br />
violon<br />
Le 17 mai à 19h<br />
Avec <strong>le</strong> soutien de<br />
l’ONDA (Office National<br />
de Diffusion Artistique)<br />
Les rencontres György<br />
Kurtág sont organisées<br />
par l’Ensemb<strong>le</strong> Stanislas<br />
Programme comp<strong>le</strong>t p. 41<br />
On y va en bus!<br />
28
Rien de tel que <strong>le</strong>s sonorités d’un cimbalom (cymbalum) pour vous entraîner<br />
au cœur de la Hongrie tzigane. Et ne vous demandez pas en écoutant cet air<br />
tour à tour enchanteur et enjoué ce qui relève du folklore hongrois et ce qui<br />
appartient à la tradition tzigane. Il y a longtemps que ce mélange génial<br />
est inextricab<strong>le</strong>. Les plus grands musiciens s’y sont trompés tel Franz Liszt<br />
qui supposait que la musique hongroise était absolument tzigane.<br />
Il y avait longtemps que <strong>le</strong>s musiciens tziganes s’étaient emparés des sons<br />
du verbunkos dont <strong>le</strong>s sons enjô<strong>le</strong>urs facilitaient l’enrô<strong>le</strong>ment des soldats<br />
magyars. Bartók et Kolaly ont écrit des pièces pour cimbalom, cet instrument<br />
à cordes que l’on frappe à l’aide de petits mail<strong>le</strong>ts, dits mailloches, et dont<br />
la fabrication doit tant au Hongrois Jozsef Schunda qui lui donna ses <strong>le</strong>ttres<br />
de nob<strong>le</strong>sse dans <strong>le</strong>s années 1870. Pas d’orchestre tzigane sans cimbalom et<br />
en la matière Kálmán Balogh (né en 1953) est un maître incontesté applaudi<br />
jusqu’au Carnegie Hall. Il a joué avec bien des grands à commencer par <strong>le</strong><br />
guitariste Django Reinhardt et <strong>le</strong> violoniste Stéphane Grapelli. Qu’il aborde<br />
un air connu en reprenant un morceau comme Caravan, qu’il puise dans<br />
<strong>le</strong> répertoire classique ou folklorique tzigane et hongrois, ou bien qu’il<br />
improvise comme il aime à <strong>le</strong> faire, Kálmán Balogh et ses musiciens du<br />
Gipsy Cimbalon band (violon, basse, guitare, trompette et saxophone) vous<br />
entraînent dans <strong>le</strong>s nuits d’Europe centra<strong>le</strong> où tout se mê<strong>le</strong>, de la musique<br />
K<strong>le</strong>zmer au flamenco en passant par <strong>le</strong>s Balkans, dans d’insensées diab<strong>le</strong>ries.<br />
Nancy Ensemb<strong>le</strong> Poirel<br />
<strong>le</strong> 18 mai à 21h<br />
29<br />
Kálmán Balogh<br />
Musique<br />
Hongrie<br />
Kálmán Balogh<br />
Kálmán Balogh,<br />
Cymbalum<br />
Frankie Látó,<br />
violon<br />
Ferenc Kovács,<br />
trompette, violon<br />
Peter Béde,<br />
saxophone<br />
György Mihály,<br />
guitare<br />
Csaba Novák,<br />
basse
Bortsch Orkestra<br />
The other side<br />
et un DJ<br />
Diffici<strong>le</strong> de cerner l’identité plausib<strong>le</strong> et probab<strong>le</strong> du Bortsch Orkestra dont<br />
<strong>le</strong>s dictionnaires vous diront que ses membres ont été trouvés errant sur une<br />
route de Pologne du côté de Czestochowa (vil<strong>le</strong> polonaise protégée par la<br />
célèbre vierge noire) en 2004 tandis que d’autres dictionnaires vous jureront<br />
qu’ils sont des fils du Nord, terre il est vrai, férue en immigrés polonais.<br />
Toujours est-il que ce groupe aux effluves venues d’ail<strong>le</strong>urs sait conjuguer<br />
rythme et humour, ce qui n’est pas donné à tout <strong>le</strong> monde et l’accent avec<br />
<strong>le</strong>quel <strong>le</strong> chanteur baragouine <strong>le</strong> français n’y est pas pour rien. Ce dernier,<br />
<strong>le</strong> tonitruant pan Igor Kowalski, éternel<strong>le</strong>ment affublé d’une chapka d’astrakhan<br />
héritée probab<strong>le</strong>ment d’un arrière-grand-père sait conjuguer <strong>le</strong> verbe<br />
déménager à tous <strong>le</strong>s temps. Chantant dans un invraisemblab<strong>le</strong> sabir pollack<br />
dont on reconnaît <strong>le</strong>s inf<strong>le</strong>xions slaves, entouré de ses musiciens et de ses<br />
deux généreuses danseuses-glaneuses en habits pseudo-folkloriques, pan Igor<br />
Kowalski embal<strong>le</strong> la soirée. On part du Danube pour arriver chez Aznavour,<br />
on repart du côté de la Vistu<strong>le</strong> pour atterrir dans un fan club d’AC/DC quand<br />
on n’atterrit pas dans une maison de recyclage des vieil<strong>le</strong>s promos disco. Où<br />
sommes-nous ? À Lwow peut-être, la plus polonaise des vil<strong>le</strong>s ukrainiennes,<br />
ou bien à Nancy, la vil<strong>le</strong> du prince Stanislas Leszczynski. Nazdaovié!<br />
The other side, une performance audiovisuel<strong>le</strong> made in Balkans.<br />
Cartesian Lover alias Elizabeth Tesla (vidéo) et Wayne Frost venu de New<br />
York (musique é<strong>le</strong>ctronique) nous entraînent de l’autre côté (Other side)<br />
dans un virtuel voyage en automobi<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s Balkans. De Vukovar à Zadar,<br />
ces deux artistes qui se sont rencontrés en 1998 ont ramené des paysages,<br />
des rencontres, des enregistrements avec des musiciens croisés en chemin.<br />
Sur trois écrans et la présence en scène des artistes, la performance<br />
manipu<strong>le</strong> en temps réel sons et images. À chaque spectateur, sa perception.<br />
The other side, une autre façon de raconter, un voyage remix.<br />
Nancy L’Autre Canal<br />
<strong>le</strong> 16 mai à 21h<br />
Musique<br />
Pologne<br />
Bortsch Orkestra<br />
Avec<br />
Sygmunt Wybiki,<br />
é<strong>le</strong>ctricien, claviériste<br />
Vladimir Prozynski,<br />
plombier, saxophone<br />
Michal Chelmonski,<br />
peinture, placoplâtre,<br />
batterie<br />
Sbigniev Zamenhoff,<br />
maçonnerie, basse,<br />
total égout<br />
Piotr Dabrowski,<br />
fosse sceptique, guitare<br />
Igor Kowalski,<br />
chef de Chantt-ier<br />
The other side<br />
Avec Cartesian Lover<br />
Elizabeth Tesla,<br />
vidéo-jockey<br />
Wayne Frost, musique<br />
é<strong>le</strong>ctronique<br />
30
Alim Qasimov c’est la grande voix de l’Azerbaïdjan, l’affaire est entendue.<br />
Et cela ne date pas d’aujourd’hui. À vingt-cinq ans (il est né en 1957) celui<br />
qui chauffeur ou berger chantait déjà avant d’étudier la musique, était<br />
déjà considéré comme <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur chanteur de sa génération, s’attirant la<br />
bienveillance des vieux maîtres comme Bahram Mansurov. Le Mugham, sty<strong>le</strong><br />
musical où se croisent <strong>le</strong>s traditions persanes et turques et où <strong>le</strong> sentiment<br />
amoureux connaît bien des inf<strong>le</strong>xions, convient à merveil<strong>le</strong> aux nuances<br />
de la voix sans pareil<strong>le</strong> de Qasimov qui sait aussi bien mugir que vibrer.<br />
Très à l’aise dans <strong>le</strong>s chants de bardes ou l’art du daf (tambourin), il est<br />
aussi un formidab<strong>le</strong> improvisateur. Le Mugham a été classé «chef d’œuvre<br />
du patrimoine oral et immatériel de l’humanité» par l’Unesco.<br />
Alim Qasimov n’a pas besoin d’être classé : il est Qasimov.<br />
Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />
<strong>le</strong> 21 mai à 21h On y va en bus!<br />
31<br />
Alim Qasimov<br />
Musique<br />
Azerbaïdjan<br />
Alim Qasimov<br />
voix, daf
Carnet de voyage<br />
Ici et là en Asie centra<strong>le</strong><br />
32
Ulzhan Baïbussynova, Ilyos Arabov, Elshan Mansurov, Ali Rahimi<br />
Musiques d’Asie centra<strong>le</strong><br />
Ils sont jeunes, ne se connaissent pas mais par<strong>le</strong>nt la même langue, cel<strong>le</strong> de la<br />
musique, cel<strong>le</strong> des poètes. Ils viennent d’Iran, du Kazakhstan, d’Azerbaïdjan<br />
et d’Ouzbékistan. Ils vont jouer en solo, en duo, en trio, et plus si affinités.<br />
Ils vont nous faire voyager dans <strong>le</strong>urs pays p<strong>le</strong>ins de chants et de mélodies,<br />
de Téhéran à Tachkent, d’Alma-Aty à Bakou.<br />
Ulzhan Baïbussynova, Kazakhstan<br />
Le chant épique kazakh, <strong>le</strong> Jyraou, était autrefois réservé aux hommes.<br />
Chamchat Tou<strong>le</strong>pova fut la première à créer une éco<strong>le</strong> de femmes Jyraou.<br />
À 35 ans Ulzhan est sa meil<strong>le</strong>ure discip<strong>le</strong>. Son grand-père et sa grand-mère<br />
chantaient <strong>le</strong> Jyraou et c’est naturel<strong>le</strong>ment qu’à l’âge de huit ans el<strong>le</strong> prit<br />
une dombra et chercha <strong>le</strong>s notes d’une mélodie qu’el<strong>le</strong> venait d’entendre<br />
sortie des lèvres de sa mère dans la région de Kizil-Orda là où la famil<strong>le</strong><br />
habitait. Aujourd’hui Ulzhan Baïbussynova enseigne <strong>le</strong> Jyraou à Alma-Aty<br />
et donne des concerts dans <strong>le</strong> monde entier. Peter Sellars, sous <strong>le</strong> charme de<br />
sa voix rauque et tonnante, l’a invitée à chanter dans l’un de ses spectac<strong>le</strong>s.<br />
«On compare <strong>le</strong> Jyraou aux purs-sangs, à une jument qui galope, transpire<br />
et fait l’admiration de tous, dit-el<strong>le</strong>. Avant de courir, on donne peu à boire<br />
et à manger aux chevaux. Pour <strong>le</strong> Jyraou c’est pareil. Juste un peu de thé<br />
avec du bouillon et de la viande d’agneau. Car, comme <strong>le</strong> cheval, <strong>le</strong> Jyraou<br />
qui transpire chante mieux».<br />
Ilyos Arabov, Ouzbékistan<br />
Ce jeune Ouzbek né dans une famil<strong>le</strong> de mélomanes joue du dotar<br />
depuis l’âge de treize ans. Mais il s’est très vite initié au ghijak et au sato,<br />
instruments traditionnels qui n’ont plus guère de secrets pour lui. Et puis<br />
il chante. Au conservatoire de Tachkent alors qu’il étudiait <strong>le</strong>s instruments,<br />
il a aussi demandé à chanter. Bilan : un premier prix. Un doué en tout.<br />
Musiques<br />
Asie Centra<strong>le</strong><br />
Ulzhan Baïbussynova,<br />
chant guttural des jyraou<br />
Ilyos Arabov,<br />
dotar, ghijak, sato, chant<br />
Elshan Mansurov,<br />
mugham<br />
Ali Rahimi,<br />
daf<br />
Verdun<br />
<strong>le</strong> 19 mai<br />
34
Elshan Mansurov, Azerbaïdjan<br />
Rien de tel que <strong>le</strong>s cordes p<strong>le</strong>ureuses et enchanteresses du kamantché pour<br />
exprimer <strong>le</strong>s inf<strong>le</strong>xions délicates du mugham auquel <strong>le</strong>s musiciens azéris<br />
ont donné de bel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres de nob<strong>le</strong>sse. «Mais <strong>le</strong>s Iraniens ou <strong>le</strong>s Irakiens<br />
ont aussi <strong>le</strong>urs mughams» souligne Elshan. Né en 1962, Elshan Mansurov<br />
s’est initié au kamantché dès son plus jeune âge avant d’al<strong>le</strong>r suivre des<br />
études musica<strong>le</strong>s à Songaït puis à Bakou où il vit et enseigne aujourd’hui.<br />
Dix ans durant, il a accompagné Alim Qasimov avant de fonder son groupe<br />
ou de jouer en duo avec son frère Malik ou en solo. «On considère souvent<br />
<strong>le</strong> mugham comme une musique triste, dit-il, et il est vrai que <strong>le</strong> mugham<br />
exprime toute la dou<strong>le</strong>ur d’un peup<strong>le</strong> en quête de bonheur mais <strong>le</strong> mugham<br />
peut être gai, martial voire guerrier. Il dit l’amour et la séparation, <strong>le</strong> pays<br />
et l’exil, la vie et la mort».<br />
Ali Rahimi, Iran<br />
Né en 1978 au sud de Téhéran à Tonbak, Ali Rahimi est tombé dans <strong>le</strong>s<br />
percussions quand il était petit. Dès l’âge de six ans, il tapait sur tout ce qu’il<br />
trouvait à sa portée. À l’âge de seize ans, il s’en est allé apprendre <strong>le</strong> daf<br />
chez <strong>le</strong>s soufis kurdes iraniens. Puis en cherchant dans <strong>le</strong>s archives et auprès<br />
des vieux maîtres, il a retrouvé des éléments de percussions de l’ancien<br />
Iran. Aujourd’hui il enseigne l’art du daf à ceux qui un jour prendront<br />
sa succession. S’il aime à la folie la musique traditionnel<strong>le</strong>, il ne dédaigne<br />
pas la musique fusionnel<strong>le</strong> et aime à se mê<strong>le</strong>r à des ensemb<strong>le</strong>s modernes.<br />
En 2002, il a fondé un ensemb<strong>le</strong> de percussions où beaucoup d’instrumentistes<br />
sont des femmes. Mais ce colosse barbu à la calvitie précoce est à lui<br />
tout seul un orchestre.<br />
Nancy la Manufacture La Fabrique<br />
<strong>le</strong>s 20, 22 et 23 mai à 21h<br />
35<br />
Cosnes et Romain<br />
<strong>le</strong> 21 mai<br />
Verdun (55)<br />
Centre mondial de la Paix<br />
Mardi 19 mai<br />
18h30, cabaret politique:<br />
débat sur Asie centra<strong>le</strong>:<br />
régimes politiques<br />
et droits de l'homme<br />
20h30, Musiques d'Asie<br />
centra<strong>le</strong><br />
Co-organisé par<br />
Transversa<strong>le</strong>s et <strong>le</strong> Centre<br />
mondial de la Paix<br />
Cosnes et Romain (54)<br />
L'Actée-théâtre,<br />
Jeudi 21 mai à 20h30<br />
Musiques d'Asie<br />
centra<strong>le</strong><br />
Organisé par l’Actée-<br />
Théâtre
Cabarets politiques<br />
La politique et <strong>le</strong> cabaret n’ont jamais cessé de se croiser. À Munich Hit<strong>le</strong>r<br />
allait voir, fasciné, <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s de Karl Va<strong>le</strong>ntin. À Zurich, dans son exil,<br />
Lénine habitait la même rue que <strong>le</strong> cabaret Voltaire cher aux Dadaïstes<br />
et il se peut que Vladimir Ilitch y ait passé quelques soirées comme<br />
<strong>le</strong> suppute Dominique Noguez dans Lénine Dada.<br />
<strong>Passages</strong> invite des artistes venus de pays à l’est du monde où la vie n’est pas<br />
toujours un cabaret comme <strong>le</strong> chantait Liza Minelli. Certains sont plus<br />
que d’autres dans l’actualité chaude : guerre, occupation, é<strong>le</strong>ctions<br />
mouvementées, transitions délicates. C’est <strong>le</strong> cas de la Géorgie, de l’Ukraine,<br />
de l’Afghanistan et de la Tchétchénie.<br />
Des artistes (écrivains, musiciens, cinéastes, etc.) de ces pays viendront par<strong>le</strong>r<br />
de <strong>le</strong>ur travail voire nous <strong>le</strong> faire partager. Des spécialistes, des chercheurs,<br />
des essayistes feront de ces pays une radiographie du temps présent.<br />
Nancy la Manufacture La Fabrique<br />
<strong>le</strong>s 16, 17, 19 et 21 mai à 21h<br />
Cabarets politiques<br />
Artistes et essayistes<br />
invités<br />
Géorgie<br />
Le cinéaste Otar Iosselani,<br />
Samedi 16 mai à 21h<br />
Afghanistan<br />
L’écrivain et cinéaste<br />
Atik Rahimi<br />
Dimanche 17 mai à 21h<br />
Tchétchénie<br />
L’écrivain et poète<br />
Soultan Iakouthev<br />
et l’écrivain et journaliste<br />
Arkadi Babtchenko<br />
et Aude Merlin, universitaire<br />
et chercheuse<br />
Mardi 19 mai à 21h<br />
Ukraine<br />
L’historien Éric Aunob<strong>le</strong><br />
et l’écrivain Andréï<br />
Kourkov<br />
Jeudi 21 mai à 21h<br />
Rencontres organisées<br />
et animées par<br />
Jean-Pierre Thibaudat<br />
et Didier Francfort<br />
36
Expositions<br />
Les <strong>le</strong>ndemains n’ont pas chanté<br />
Chape<strong>le</strong>t<br />
On a tous en mémoire <strong>le</strong>s images des statues de Lénine et autres sommités<br />
soviétiques déboulonnées à l’heure où <strong>le</strong>s ex-pays de l’Est devenaient<br />
indépendants. Ce fut particulièrement <strong>le</strong> cas des Pays baltes – et singulièrement<br />
de la Lituanie – qui avaient vécu <strong>le</strong>ur annexion à l’URSS comme<br />
une occupation. C’est à partir de cet héritage fait de traces, de mémoire<br />
col<strong>le</strong>ctive, familia<strong>le</strong> et individuel<strong>le</strong>, de documents sonores, écrits ou filmiques<br />
sortis des armoires que travail<strong>le</strong>nt deux artistes lituaniens Deimantas<br />
Narkevičius et Gintaras Didziapetris. Le premier (né en 1964) va vers<br />
la cinquantaine, <strong>le</strong> second (né en 1985) n’a pas vingt-cinq ans. Leurs<br />
deux regards qu’une génération sépare sont associés dans l’exposition<br />
Les <strong>le</strong>ndemains n’ont pas chanté.<br />
Demantas Karkevičius travail<strong>le</strong> à partir de documents. Ainsi dans son film<br />
The head (La tête) il rassemb<strong>le</strong> des documents photographiques montrant<br />
la fabrication dans <strong>le</strong>s années 60-70 de la plus grosse tête de Karl Marx<br />
du monde par <strong>le</strong> sculpteur Lev Kerbel pour une vil<strong>le</strong> de la République<br />
démocratique al<strong>le</strong>mande (l’Al<strong>le</strong>magne de l’Est). À partir d’archives<br />
de la télévision lituanienne, un autre film s’appuie sur <strong>le</strong> démontage<br />
d’une statue de Lénine.<br />
Gintaras Didziapetris associe un projecteur de diapos de marque Spoutnik<br />
et <strong>le</strong>s premières images ramenées de l’espace – par <strong>le</strong>s Américains – l’année<br />
même où est sorti ce projecteur. Un diptyque titré Untit<strong>le</strong>d (postcards)<br />
– sans titre, (cartes posta<strong>le</strong>s) –, montre des séries de cartes posta<strong>le</strong>s vouées<br />
à un monument soviétique à la gloire de l’Armée rouge implanté en<br />
Lituanie, des photographies prises à huit ans d’écart.<br />
L’un a vécu plus de la moitié de sa vie sous l’occupation soviétique, l’autre<br />
est trop jeune pour s’en souvenir, <strong>le</strong>s deux interrogent <strong>le</strong>s fluctuations<br />
et <strong>le</strong>s contradictions de cette mémoire.<br />
En écho à ces artistes lituaniens, <strong>le</strong> travail du Roumain Mircea Cantor,<br />
né en 1977, qui vit entre la France et la Roumanie. Après avoir grandi dans<br />
un pays communiste dictatorial et vivant aujourd’hui dans un monde épris de<br />
libéralisme, il se tient au cœur d’une Europe. Entre Est et Ouest, dans<br />
Chape<strong>le</strong>t il interroge <strong>le</strong>s notions de frontière, d’identité, de trace et de<br />
dépistage génétique, à travers ces symbo<strong>le</strong>s forts de la surveillance que sont<br />
<strong>le</strong>s fils de fer barbelé et <strong>le</strong>s empreintes digita<strong>le</strong>s.<br />
Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />
ga<strong>le</strong>rie du 5 au 23 mai<br />
37<br />
Exposition<br />
Les <strong>le</strong>ndemains n’ont pas<br />
chanté<br />
Deimantas Narkevičius<br />
Gintaras Didziapetris,<br />
vidéo<br />
Lituanie<br />
Chape<strong>le</strong>t<br />
Mircea Cantor<br />
Impression d’encre<br />
Impression des doigts<br />
de l’artiste<br />
Roumanie, 2007<br />
FRAC Lorraine<br />
Ouvert tous <strong>le</strong>s jours<br />
semaine de 10h à 19h<br />
Samedi de 14h à 19h<br />
(sauf si spectac<strong>le</strong>,<br />
ouverture jusqu’à 21h),<br />
dimanches et jours fériés,<br />
ouverture si spectac<strong>le</strong><br />
de 14h à 21h.<br />
Entrée libre.<br />
Vernissage mardi 5 mai<br />
à 18h.
Cinéma<br />
Ciné-concert<br />
Lecture de contes<br />
Terre glacée du Grand Nord, désert mongol, errance sur <strong>le</strong>s routes<br />
de la Corée du XVI e sièc<strong>le</strong>, ce sont trois étonnants voyages que <strong>le</strong> cinéma<br />
Caméo propose. Trois films programmés dans <strong>le</strong> cadre de <strong>Passages</strong>.<br />
Le voyage perpétuel<br />
Un film du Finlandais Markku Lehmuskallio et de la Nénètse Anastasia Lapsui<br />
(sorti en France en avril 2008).<br />
Après Les sept chants de la toundra (2000), premier film parlé en langue<br />
nénètse, <strong>le</strong>s deux réalisateurs reviennent filmer la vie des Nénètses du grand<br />
nord russe, é<strong>le</strong>veurs de rennes, vivant sous des tchoums (sorte de tepee)<br />
dans une sorte de transhumance quasi perpétuel<strong>le</strong> en raison du climat.<br />
Ils filment <strong>le</strong>s gestes des jours et des saisons âpres de ces êtres qui vivent au<br />
plus près de la nature. Et ils <strong>le</strong>s filment en noir et blanc, sans commentaires<br />
comme <strong>le</strong> faisait naguère <strong>le</strong> grand Robert Flaherty (Nanouk l’esquimau,<br />
1922). Un <strong>le</strong>nt chant élégiaque où l’ordinaire et <strong>le</strong> mythique se confondent.<br />
Desert dream (Hyazgar)<br />
Un film du réalisateur chinois Zhang Lu avec l’actrice coréenne Suh Kung<br />
et l’acteur mongol Orsor Bat-Ulzii (sorti en France en février 2008).<br />
C’est en remarquant dans son pays <strong>le</strong> nombre important de réfugiés<br />
nord-coréens et assez important de Mongols que <strong>le</strong> jeune réalisateur<br />
chinois a eu l’idée de son troisième film. Dans la steppe mongo<strong>le</strong>, alors<br />
que tout <strong>le</strong> monde part et que sa femme va à la capita<strong>le</strong> Oulan-Bator<br />
avec sa fil<strong>le</strong> malade, Hungaï reste et plante des arbres. C’est alors que dans<br />
l’immensité si<strong>le</strong>ncieuse, il rencontre Soonhee, une réfugiée nord-coréenne<br />
et son fils. Ils ne par<strong>le</strong>nt pas la même langue, ils finiront par se comprendre,<br />
lui qui ne veut pas quitter son pays, el<strong>le</strong> qui a fui <strong>le</strong> sien.<br />
Cinéma<br />
Le roi et <strong>le</strong> clown<br />
de Lee Jun-ik<br />
(Corée du Sud, 2005, 2h)<br />
Mercredi 13 mai 2009 à 20h,<br />
dimanche 17 mai à 14h,<br />
jeudi 21 mai à 16h<br />
Le voyage perpétuel<br />
d’Anastasia Lapsui<br />
et Markku Lehmuskallio<br />
(Finlande, 2007, 1h18)<br />
Jeudi 14 mai à 16h<br />
samedi 23 mai à 18h<br />
lundi 25 mai à 20h<br />
Desert Dream<br />
de Zhang Lu<br />
(Chine, 2007, 2h05)<br />
Samedi 16 mai à 18h,<br />
lundi 18 mai à 20h,<br />
dimanche 24 mai à 16h<br />
Cinéma Caméo<br />
Commanderie<br />
16, rue de la Commanderie<br />
www.cine-cameo.com<br />
Horaires pouvant varier<br />
de plus ou moins 15 minutes<br />
Les horaires définitifs<br />
in horaires hebdomadaires<br />
du CAMEO<br />
Tarif :<br />
4 € sur présentation<br />
d’un abonnement <strong>Passages</strong><br />
38
Le roi et <strong>le</strong> clown<br />
Un film sud-coréen de Lee Jun-ik (sorti en France janvier 2008).<br />
Jan-seng et l’androgyne Gong-gil sont deux comédiens ambulants qui se produisent de place en place<br />
dans la Corée rura<strong>le</strong> du XVI e sièc<strong>le</strong>. À Séoul, la capita<strong>le</strong>, où ils pensent faire fortune, on <strong>le</strong>s arrête : <strong>le</strong>ur<br />
spectac<strong>le</strong> insulte <strong>le</strong> roi. La mort <strong>le</strong>s attend. Le malin Jan-seng ose l’impossib<strong>le</strong>. Il propose un marché :<br />
si <strong>le</strong>s acteurs font rire <strong>le</strong> roi, ils auront la vie sauve. Le roi accepte. Le réservé Gong-gil se donne alors<br />
à fond dans un époustouflant numéro de clown avec acrobaties. Et <strong>le</strong> roi rit, intrigué par ce jeune<br />
homme si beau. Quel bel hommage aux pouvoirs du théâtre ! Le film, qui évoque ouvertement<br />
l’homosexualité, a connu un gigantesque succès en Corée.<br />
Ciné-concert<br />
Les marionnettes s’animent<br />
Un film de Marcel Temporal<br />
réalisé par Jean Pardinas.<br />
Images de Claude Gaudillot<br />
assisté de Yvan Favreau.<br />
Montage Néna Baratier.<br />
Musique Marthe Bracquemond<br />
interprétée par Marinus Flipse.<br />
Film accompagné en direct par<br />
<strong>le</strong>s élèves des classes d’initiation<br />
du Conservatoire national<br />
de Région, regroupant environ<br />
35 enfants, accompagnés<br />
par <strong>le</strong>urs professeurs Myriam<br />
39<br />
Baumann et Florence<br />
Hilali-Chavannes.<br />
Avec la participation de<br />
la classe d’improvisation<br />
de Monsieur Claude Georgel.<br />
Mercredi 20 mai à 18h,<br />
théâtre de la Manufacture,<br />
La Fabrique<br />
Entrée libre.<br />
Durée 1h environ.<br />
En collaboration avec<br />
<strong>le</strong> Conservatoire national<br />
de Région et <strong>le</strong> Centre<br />
Régional de l’Image.<br />
Lecture de contes<br />
Une heure du conte<br />
spécia<strong>le</strong> Pays de l’Est<br />
Mercredi 20 mai<br />
à destination du jeune public.<br />
Séances à 10h et 10h30<br />
pour <strong>le</strong>s 2-5 ans<br />
et à 11h à partir de 5 ans.<br />
Petit Théâtre de la médiathèque,<br />
10 rue Baron Louis<br />
à Nancy.<br />
Entrée libre dans la limite<br />
des places disponib<strong>le</strong>s.<br />
Organisée par la Médiathèque<br />
de Nancy.
La création théâtra<strong>le</strong> à l’Est : 20 ans après la chute du Mur de Berlin<br />
Colloque de l’Institut Pierre Werner en partenariat avec <strong>le</strong> Goethe-Institut de Nancy<br />
Si la chute du Mur de Berlin a eu d’importantes<br />
conséquences politiques et des effets immédiats<br />
sur <strong>le</strong> quotidien des citoyens est-européens,<br />
el<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment eu des répercussions sur la vie<br />
artistique. Ce colloque se propose de décrypter<br />
quelques évolutions de la création théâtra<strong>le</strong><br />
qui fut aussi avant 1989 un moyen de faire<br />
entendre des voies discordantes au sein<br />
du bloc soviétique. L’idée de cette rencontre<br />
est de faire dialoguer des comédiens et auteurs<br />
invités par <strong>le</strong> festival <strong>Passages</strong> avec des<br />
universitaires et professionnels de théâtre<br />
afin qu’ils partagent <strong>le</strong>urs expériences<br />
et savoirs avec <strong>le</strong> public.<br />
Goethe-Institut Nancy<br />
39 rue de la Ravinel<strong>le</strong><br />
+ 33 (0)3 83 35 44 36<br />
www.goethe.de/ins/fr/nan/frindex.htm<br />
www.ipw.lu<br />
Entrée libre.<br />
Lundi 18 mai<br />
10h-12h30<br />
La place du théâtre dans <strong>le</strong>s sociétés de l’Est<br />
avant 1989 et <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s tendances à la fin<br />
du régime communiste.<br />
Discussion autour des cas est-al<strong>le</strong>mand<br />
et hongrois.<br />
14h-16h<br />
La création théâtra<strong>le</strong> contemporaine:<br />
transmission d’une mémoire, d’une expérience<br />
ou regard acerbe sur la réalité ?<br />
Discussion autour des situations al<strong>le</strong>mande,<br />
polonaise et biélorusse.<br />
16h30-18h30<br />
Le rô<strong>le</strong> du dialogue entre l’Est et l’Ouest<br />
pour la création théâtra<strong>le</strong> contemporaine ?<br />
Discussion autour des expériences bulgare,<br />
russe et française.<br />
Le colloque sera suivi à 19h de la <strong>le</strong>cture<br />
d’extraits d’une pièce al<strong>le</strong>mande qui porte<br />
sur <strong>le</strong> thème des changements à l’Est.<br />
40
À voir aussi...<br />
Sidi Larbi Cherkaoui Sutra<br />
Surprenant danseur et stupéfiant chorégraphe, Sidi Larbi Cherkaoui, artiste<br />
associé au Toneelhuis d’Anvers depuis 2006, aime mê<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s sources et <strong>le</strong>s<br />
cultures dans une esthétique généreusement baroque et bariolée. Avec Sutra,<br />
il est allé parfaire son imagination au temp<strong>le</strong> Shaolin en Chine, maison mère<br />
du Kung-fu, un lieu fait pour cet admirateur de Bruce Lee qu’est Cherkaoui.<br />
Travaillant in situ dans un monastère, <strong>le</strong>s moines ont apporté <strong>le</strong>urs rituels,<br />
<strong>le</strong>urs rythmes, l’esprit des arts martiaux, tandis que Cherkaoui apportait ses<br />
techniques de danse contemporaine. Une vraie rencontre avec au bout non<br />
un produit hybride mais comme une novo langue du Kung-fu faisant retour<br />
aux sources de cet art. Le scénographe anglais Antony Gorm<strong>le</strong>y et <strong>le</strong> musicien<br />
polonais Szymon Brzoska complètent ce paysage dépaysant.<br />
Rencontres György Kurtág<br />
Avant-<strong>programme</strong> (hors <strong>Passages</strong>)<br />
Jeudi 14, vendredi 15 mai à 20h30,<br />
Ensemb<strong>le</strong> Poirel<br />
Orchestre Symphonique<br />
et Lyrique de Nancy<br />
Direction Christian Arming<br />
Antoine Tamestit, alto<br />
Sandor Veress (1907-1992)<br />
Threnos in memoriam Belà Bartók<br />
György Kurtág (né en 1926)<br />
Mouvement pour alto et orchestre<br />
(1959)<br />
In Memoriam Tamas Blum<br />
pour alto seul<br />
Johannes Brahms (1833-1897)<br />
Quartet opus 25 en sol mineur<br />
Lundi 18 mai<br />
Conservatoire national<br />
de Région<br />
Après-midi (heure à préciser),<br />
Masterclass de György Kurtág<br />
(ou Jean-Louis Haguenauer)<br />
18h30, concert, Auditorium<br />
Jean-Louis Haguenauer, piano<br />
<strong>programme</strong> autour des Jatekok<br />
de G. Kurtág (extraits)<br />
41<br />
5 et 6 mai à 20h<br />
Grand théâtre de la Vil<strong>le</strong><br />
de Luxembourg<br />
www.theatres.lu<br />
Mardi 19 mai,<br />
Ensemb<strong>le</strong> Poirel<br />
Ensemb<strong>le</strong> Stanislas<br />
18h, récital d’A<strong>le</strong>xander Baillie<br />
violoncel<strong>le</strong><br />
Zoltan Kodaly (1882-1967)<br />
sonate pour violoncel<strong>le</strong> seul<br />
György Ligeti (1923-2006)<br />
sonate pour violoncel<strong>le</strong> seul<br />
György Kurtág (né en 1926)<br />
Je<strong>le</strong>k II opus 5b (1961)<br />
Piliszky Janos, Gérard de Nerval<br />
op. 5b (1987)<br />
19h, tab<strong>le</strong>-ronde sur «l’éco<strong>le</strong><br />
hongroise et <strong>le</strong> contexte<br />
européen»,<br />
animée par Jean-Philippe Navarre,<br />
avec György Kurtág (sous<br />
réserve), Didier Francfort,<br />
Jean-Louis Haguenauer<br />
et A<strong>le</strong>xander Baillie.<br />
20h30, concert de l’Ensemb<strong>le</strong><br />
Stanislas, avec Jean-Louis<br />
Haguenauer, piano<br />
Belà Bartók (1881-1945)<br />
quatuor no 6<br />
Sutra<br />
Mise en scène<br />
et chorégraphie<br />
Sidi Larbi Cherkaoui<br />
Avec<br />
Sidi Larbi Cherkaoui<br />
Ali Ben Lofti Thabet<br />
Et <strong>le</strong>s moines<br />
du Temp<strong>le</strong> Shaolin<br />
Production<br />
Sad<strong>le</strong>r’s Wells (Londres),<br />
en coproduction avec<br />
<strong>le</strong> <strong>Festival</strong> d’Athènes,<br />
<strong>le</strong> <strong>Festival</strong> GREC<br />
(Barcelone), <strong>le</strong> Grand<br />
Théâtre de Luxembourg,<br />
La Monnaie (Bruxel<strong>le</strong>s),<br />
<strong>le</strong> <strong>Festival</strong> d’Avignon,<br />
la Fondazione Musica<br />
per Roma et la Shaolin<br />
Cultural Communications<br />
Company<br />
Robert Schumann (1810-1856)<br />
Märchenerzählungen pour<br />
clarinette, alto et piano, opus 132<br />
György Kurtág (né en 1926)<br />
Hommage à R. Sch. pour<br />
clarinette, alto et piano<br />
Officium breve in memoriam<br />
Andreae Szevansky pour quatuor<br />
à cordes (ou Six moments<br />
musicaux)<br />
Mercredi 20 mai à 20h30,<br />
Auditorium, Conservatoire<br />
national de Région<br />
Concert des professeurs<br />
et du chœur du Conservatoire<br />
national de Région<br />
(dir. Christine Bohlinger)<br />
Bartók, Kodaly, Ligeti, Kurtág etc.<br />
Proposées par l’Ensemb<strong>le</strong> Stanislas<br />
en partenariat avec <strong>le</strong> festival<br />
<strong>Passages</strong>, <strong>le</strong> Centre culturel<br />
André Malraux, scène nationa<strong>le</strong><br />
de Vandœuvre-<strong>le</strong>s-Nancy, Le<br />
Conservatoire national de Région<br />
et la Médiathèque de Nancy.
Les rencontres avec <strong>le</strong>s artistes de <strong>Passages</strong><br />
Orlando<br />
Rencontre avec Amit<br />
Drori, vendredi 15 mai<br />
à l’issue de Orlando<br />
(vers 23h)<br />
Le pays lointain<br />
Rencontre avec Gintaras<br />
Varnas, samedi 16 mai<br />
à l’issue du Pays lointain<br />
(vers 19h)<br />
Au <strong>Festival</strong> d’Automne<br />
à Paris<br />
en octobre 2008<br />
Julie, Jean et Kristine,<br />
La danse de mort,<br />
Strindberg à Damas<br />
Théâtre-Laboratoire<br />
Sfumato (Bulgarie)<br />
L’opéra paysan,<br />
Béla Pintér<br />
Obludarium<br />
Rencontre avec Matej<br />
et Petr Forman à l’issue<br />
d’Obludarium dimanche<br />
17 mai (vers 18h30)<br />
Théâtre libre de Minsk<br />
Rencontre lundi 18 mai,<br />
à l’issue d’En découvrant<br />
l’amour (vers 22h15)<br />
Compagnie Béla Pintér<br />
Rencontre avec Béla<br />
Pintér jeudi 21 mai<br />
à l’issue des Enfants<br />
du démon (vers 20h30)<br />
Ces rencontres se dérou<strong>le</strong>nt sur <strong>le</strong>s lieux des spectac<strong>le</strong>s.<br />
Les théâtres de <strong>Passages</strong><br />
Ils étaient Ils seront<br />
À Lil<strong>le</strong> (59)<br />
<strong>le</strong>s 5 et 6 mai<br />
Korcula, Compagnie<br />
Béla Pintér (Hongrie)<br />
<strong>le</strong>s 27 et 28 mai<br />
Ivanov, Tamás Ascher<br />
(Hongrie)<br />
Théâtre du Nord,<br />
Théâtre national Lil<strong>le</strong><br />
Tourcoing<br />
www.theatredunord.fr<br />
À Dijon (21)<br />
<strong>le</strong>s 16 et 17 mai<br />
L’opéra paysan,<br />
Compagnie Béla Pintér<br />
(Hongrie)<br />
<strong>le</strong>s 20, 21 et 22 mai<br />
Génération Jeans,<br />
Théâtre libre de Minsk<br />
(Biélorussie)<br />
<strong>le</strong>s 21, 22 et 23 mai<br />
Zone de si<strong>le</strong>nce,<br />
Théâtre libre de Minsk<br />
(Biélorussie)<br />
Théâtre Dijon<br />
Bourgogne, CDN,<br />
Parvis St Jean<br />
Théâtre Laboratoire<br />
Sfumato<br />
Rencontre avec<br />
Margarita Mladenova<br />
et Ivan Dobchev,<br />
vendredi 22 mai,<br />
à l’issue de Strindberg<br />
à Damas (vers 20h45)<br />
Théâtre Kolyada<br />
Rencontre avec Nikolaï<br />
Kolyada,<br />
vendredi 22 mai,<br />
à l’issue du Roi Lear<br />
(vers 23h45)<br />
Dans <strong>le</strong> cadre de Théâtre<br />
en mai<br />
www.tdb-cdn.com<br />
À Verdun (55)<br />
mardi 19 mai<br />
Soirée Asie centra<strong>le</strong><br />
à 18h30, cabaret<br />
politique<br />
débat sur Asie centra<strong>le</strong>:<br />
régimes politiques<br />
et droits de l’homme<br />
à 20h30, Musiques<br />
d’Asie centra<strong>le</strong><br />
Centre mondial<br />
de la Paix, des libertés<br />
et des Droits de<br />
l’Homme<br />
Place Monseigneur<br />
Ginisty, Palais épiscopal<br />
www.centremondial<br />
paix.asso.fr<br />
cmpaix@wanadoo.fr<br />
03 29 86 55 00<br />
Co-organisé par<br />
Transversa<strong>le</strong>s<br />
et <strong>le</strong> Centre mondial<br />
de la Paix<br />
Et aussi...<br />
Vendredi 15 mai<br />
de 11h à 17h<br />
Rencontre<br />
professionnel<strong>le</strong>:<br />
Conversations<br />
avec l’ONDA<br />
(Office National<br />
de Diffusion Artistique)<br />
www.ondainternational.com<br />
À Cosnes et Romain (54)<br />
jeudi 21 mai à 20h30<br />
Musiques d’Asie<br />
Centra<strong>le</strong><br />
L’Actée-théâtre<br />
Rue du Béarn<br />
Organisé par l’Actée-<br />
Théâtre<br />
03 82 24 58 41<br />
actee-theatre@orange.fr<br />
À Thionvil<strong>le</strong> (57)<br />
<strong>le</strong>s 26 mai et 27 mai<br />
à 20h<br />
Zone de si<strong>le</strong>nce<br />
Théâtre libre de Minsk<br />
Centre dramatique<br />
de Thionvil<strong>le</strong> Lorraine,<br />
Théâtre municipal,<br />
petite sal<strong>le</strong><br />
www.cdtl.fr<br />
03 82 82 14 92<br />
42
Le bar de <strong>Passages</strong>, la librairie<br />
Le bar<br />
Avant ou après la représentation tous <strong>le</strong>s chemins des spectac<strong>le</strong>s mènent au bar du théâtre.<br />
Il y aura à boire et à manger. Cette année, après de longues nuits de cogitation, Antoine Anclin<br />
<strong>le</strong> patron du très recommandab<strong>le</strong> Grand Sérieux s’est décidé pour un festival de grillades.<br />
Rien de tel qu’une grillade pour passer au grill <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s du jour.<br />
Rien de tel qu’un verre ou deux pour délier langues et gosiers.<br />
Chaque soir, après <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s acteurs et musiciens des spectac<strong>le</strong>s convergeront aussi<br />
vers <strong>le</strong> bar de <strong>Passages</strong>. Pour des bœufs impromptus, des kapouchniks improvisés<br />
et des concerts festifs.<br />
Aïe ! Aïe ! Aïe !<br />
La librairie<br />
Chaque jour, la librairie L’Autre-Rive propose des ouvrages généraux<br />
sur <strong>le</strong> théâtre, des livres de théâtre pour enfants, <strong>le</strong>s textes des spectac<strong>le</strong>s de <strong>Passages</strong><br />
et aussi quelques ouvrages «coups de cœur» du libraire.<br />
43
Réservation<br />
Prix des places<br />
À l’unité<br />
20 € tarif p<strong>le</strong>in<br />
15 € groupe de 10 personnes, CE,<br />
possesseurs Pass 2009<br />
8 € étudiants, moins de 26 ans<br />
et demandeurs d’emploi<br />
Passeport <strong>Passages</strong> (3 spectac<strong>le</strong>s au choix)<br />
40 € tarif p<strong>le</strong>in<br />
10 €, la place supplémentaire<br />
ou 8 €, la place supplémentaire<br />
(en groupe par un relais)<br />
20 € étudiants, moins de 26 ans<br />
et demandeurs d’emploi<br />
4 €, la place supplémentaire<br />
Nous vous conseillons de réserver vos places<br />
au plus tôt.<br />
Cabarets politiques<br />
3 €.<br />
Lectures et rencontres<br />
entrée libre.<br />
Comités d’entreprises<br />
contactez Marie-Laure Taite, tél. 03 83 37 78 06,<br />
ml.taite@theatre-manufacture.fr<br />
Soyez relais du festival!<br />
Bil<strong>le</strong>tterie<br />
Renseignements, réservations<br />
Théâtre de la Manufacture, 10, rue Baron Louis,<br />
BP 63 349, 54 014 Nancy cedex<br />
tél. 03 83 37 42 42, www.festival-passages.fr<br />
Horaires<br />
Jusqu’au 13 mai 2009, de 13h30 à 19h,<br />
du lundi au vendredi<br />
et <strong>le</strong> samedi en période de représentation.<br />
Pendant <strong>le</strong> festival <strong>Passages</strong><br />
(du 14 au 23 mai), de 11h à 19h.<br />
Magasins Fnac et Carrefour<br />
(+ frais de location)<br />
0 892 68 36 22 (0,34 € la minute)<br />
www.fnac.com<br />
Mgel (étudiants uniquement)<br />
44, cours Léopold à Nancy, tél. 083 300 300.<br />
Par correspondance jusqu’au 10 mai 2009,<br />
dans la limite des places disponib<strong>le</strong>s.<br />
Par téléphone au 03 83 37 42 42,<br />
<strong>le</strong>s réservations doivent être confirmées<br />
par <strong>le</strong> règ<strong>le</strong>ment (immédiatement par carte<br />
bancaire ou dans <strong>le</strong>s 3 jours par chèque).<br />
www.theatre-manufacture.fr<br />
Sur <strong>le</strong> lieu de représentation, une demi-heure<br />
avant <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> dans la limite des places<br />
disponib<strong>le</strong>s.<br />
Vous formez un groupe d’au moins 10 personnes<br />
dont vous rassemb<strong>le</strong>z <strong>le</strong>s formulaires d’abonnement<br />
et <strong>le</strong> règ<strong>le</strong>ment (chèque bancaire, espèces, chèque vacances...),<br />
vous <strong>le</strong>s adressez ou vous <strong>le</strong>s remettez à notre service location.<br />
Le passeport 3 vous est offert!<br />
L’équipe des Relations publiques organise à votre demande<br />
et pour votre groupe une présentation «sur mesure»<br />
des spectac<strong>le</strong>s, au théâtre, dans votre entreprise,<br />
dans votre structure, ou tout simp<strong>le</strong>ment chez vous...<br />
Contacts<br />
Marie-Laure Taite, tél. 03 83 37 78 06,<br />
ml.taite@theatre-manufacture.fr<br />
particuliers, enseignants du secondaire, comités d’entreprise,<br />
travail<strong>le</strong>urs sociaux.<br />
Anne-Laure Exbrayat, tél. 03 83 37 78 17,<br />
al.exbrayat@theatre-manufacture.fr<br />
étudiants et enseignants du supérieur.<br />
44
Bul<strong>le</strong>tin de réservation<br />
Bul<strong>le</strong>tin de réservation à remplir<br />
et à retourner à la Manufacture<br />
10, rue Baron Louis, BP 63 349,<br />
54 014 Nancy Cedex<br />
Passeport <strong>Passages</strong><br />
3 spectac<strong>le</strong>s au choix<br />
40 €<br />
10 € la place supplémentaire<br />
8 € la place supplémentaire<br />
en groupe avec un relais<br />
20 € étudiants, moins de 26 ans<br />
et demandeurs d’emploi*<br />
4 € la place supplémentaire*<br />
3 € cabarets politiques<br />
Nous vous conseillons de réserver<br />
vos places au plus tôt<br />
Lectures et rencontres :<br />
entrée libre<br />
*Merci de joindre un justificatif<br />
45<br />
Réservez en cochant <strong>le</strong>s dates choisies<br />
Le Révizor<br />
14 mai à 21h<br />
15 mai à 21h<br />
16 mai à 16h<br />
The Other side, Bortsch<br />
16 mai à 21h<br />
Ham<strong>le</strong>t<br />
17 mai à 21h<br />
19 mai à 21h<br />
20 mai à 19h<br />
Le roi Lear<br />
21 mai à 21h<br />
22 mai à 21h<br />
23 mai à 16h<br />
Julie, Jean et Kristine<br />
15 mai à 19h<br />
16 mai à 19h<br />
17 mai à 19h<br />
La danse de mort<br />
19 mai à 19h<br />
20 mai à 19h<br />
Strindberg à Damas<br />
22 mai à 19h<br />
23 mai à 19h<br />
Génération Jeans<br />
18 mai à 19h<br />
En découvrant l’amour<br />
18 mai à 21h<br />
Zone de si<strong>le</strong>nce<br />
19 mai à 21h<br />
20 mai à 21h<br />
Les enfants du démon<br />
20 mai à 19h<br />
21 mai à 19h<br />
22 mai à 19h<br />
Le pays lointain<br />
14 mai à 20h30<br />
15 mai à 20h30<br />
16 mai à 16h<br />
Orlando<br />
14 mai à 19h<br />
15 mai à 15h<br />
15 mai à 21h<br />
Obludarium<br />
29 avril à 20h<br />
30 avril à 19h<br />
1 er mai à 16h30<br />
2 mai à 19h<br />
5 mai à 20h<br />
6 mai à 20h<br />
7 mai à 19h<br />
8 mai à 16h30<br />
9 mai à 19h<br />
13 mai à 19h<br />
14 mai à 19h<br />
16 mai à 19h<br />
17 mai à 16h30<br />
19 mai à 19h<br />
20 mai à 22h<br />
21 mai à 16h30<br />
22 mai à 19h<br />
23 mai à 19h<br />
26 mai à 20h<br />
27 mai à 19h<br />
29 mai à 20h<br />
30 mai à 19h<br />
Belà Bartók, György Kurtág<br />
16 mai à 19h<br />
Kafka fragmente, György Kurtág<br />
17 mai à 19h<br />
Kálmán Balogh<br />
18 mai à 21h<br />
Bortsch Orkestra, The Other side<br />
16 mai à 21h<br />
Alim Qasimov<br />
21 mai à 21h<br />
Musiques d’Asie centra<strong>le</strong><br />
20 mai à 21h<br />
22 mai à 21h<br />
23 mai à 21h<br />
Cabaret politique Géorgie<br />
16 mai à 21h<br />
Cabaret politique Afghanistan<br />
17 mai à 21h<br />
Cabaret politique Tchétchénie<br />
19 mai à 21h<br />
Cabaret politique Ukraine<br />
21 mai à 21h
Bul<strong>le</strong>tin de réservation<br />
n o<br />
en espèces<br />
par chèque vacances<br />
par chèque<br />
par carte bancaire<br />
Date d’expiration<br />
n°<br />
Nom<br />
Prénom<br />
Adresse<br />
Code postal Vil<strong>le</strong><br />
Pays<br />
Profession<br />
Téléphone<br />
E-mail<br />
passeports à €<br />
places à 10 €<br />
places à 8 €<br />
places à 4 €<br />
places à 3 €<br />
Ci-joint la somme de (total) €<br />
Nom du relais (<strong>le</strong> cas échéant)<br />
Le Signature<br />
46
A C<br />
Théâtre de la Manufacture<br />
Grande Sal<strong>le</strong>, La Fabrique<br />
Médiathèque de Nancy<br />
10, rue Baron Louis, Nancy<br />
B<br />
Centre Culturel André Malraux<br />
Scène Nationa<strong>le</strong> de Vandoeuvre<br />
Sal<strong>le</strong> des Fêtes de Vandoeuvrelès-Nancy<br />
rue de Parme, Vandœuvre-lès-Nancy<br />
Le CCAM et la Sal<strong>le</strong> des Fêtes<br />
se trouvent à proximité de l’Hôtel<br />
de Vil<strong>le</strong> de Vandœuvre-lès-Nancy<br />
47<br />
Parc de la Pépinière<br />
Chapiteau, Baraque Margot,<br />
Nancy<br />
D<br />
Ensemb<strong>le</strong> Poirel<br />
3, rue Victor Poirel, Nancy<br />
E<br />
L’Autre Canal<br />
45, Bou<strong>le</strong>vard d’Austrasie, Nancy<br />
F<br />
Cinéma Caméo<br />
16, rue de la Commanderie, Nancy<br />
Accès au Centre Culturel<br />
André Malraux<br />
de Vandœuvre-lès-Nancy<br />
En voiture<br />
Autoroute A31/A33<br />
sortie Vandœuvre-Brabois<br />
Autoroute A31 (Metz)<br />
sortie Gentilly<br />
Suivre Vandœuvre-centre<br />
puis Centre Culturel André<br />
Malraux ou Hôtel de Vil<strong>le</strong><br />
Parking gratuit face<br />
à l’Hôtel de Vil<strong>le</strong><br />
En bus<br />
Ligne 138<br />
arrêt Vandœuvre Nations<br />
En tramway<br />
Ligne 1 arrêt Vélodrome<br />
puis longer à pied <strong>le</strong><br />
bou<strong>le</strong>vard de l’Europe<br />
en direction des Nations<br />
En taxi<br />
03 83 37 65 37<br />
On y va en bus!<br />
Au Centre Culturel<br />
André Malraux<br />
À la Sal<strong>le</strong> des Fêtes<br />
de Vandœuvre-lès-Nancy<br />
Navette gratuite<br />
Départ Cours Léopold,<br />
retour après la spectac<strong>le</strong><br />
Détails et horaires sur<br />
www.festival-passages.fr
Restaurant<br />
Au Grand Sérieux<br />
Antoine Anclin<br />
Du mardi au samedi<br />
de midi à 16h<br />
Vendredi soir à partir<br />
de 21h<br />
Cocottes à emporter<br />
27, rue Raugraff, 54 000 Nancy. Tél. 03 83 36 68 87. www.augrandserieux.com<br />
48
Partenaires <strong>Passages</strong> 2009<br />
L’équipe<br />
Char<strong>le</strong>s Tordjman<br />
directeur<br />
L’équipe du théâtre<br />
de la Manufacture<br />
et<br />
Jean-Pierre Thibaudat<br />
conseil<strong>le</strong>r artistique<br />
Guillaume Champetier<br />
Attaché de production<br />
Mahaut Wagner<br />
attachée aux relations<br />
avec <strong>le</strong> public<br />
Relations presse à Paris<br />
Yannick Dufour<br />
MYRA<br />
Tél. + 033 (0)1 40 33 79 12<br />
yannick@myra.fr<br />
Tél. + 033 (0)6 63 96 69 29<br />
Relations presse à Nancy<br />
Emmanuel<strong>le</strong> Duchesne<br />
Tél. + 033 (0)3 83 37 78 03<br />
e.duchesne@theatremanufacture.fr<br />
Textes<br />
Jean-Pierre Thibaudat<br />
Graphisme<br />
Patrice Junius,<br />
Alternatives théâtra<strong>le</strong>s<br />
Site internet<br />
Nils Méchin,OMCN<br />
Impression<br />
Imprimerie Saint-Jacques,<br />
Lunévil<strong>le</strong><br />
Crédits photographiques<br />
Page 1: Justine Junius<br />
Pages 2, 3, 4, 7, 12, 13, 14,<br />
18 , 20 , 32, 33, 36, 44 :<br />
Jean-Pierre Thibaudat<br />
Page 8 : Anna Савелькина<br />
Pages 9, 10, 11 : Theatre<br />
Kolyada<br />
Pages : 13, 15, 16 ,17 :<br />
Simon Varsano<br />
Page 21 : Éric Didym<br />
Pages 22, 23 : Théâtre libre<br />
de Minsk<br />
49<br />
Le Théâtre de la Manufacture,<br />
Centre Dramatique National<br />
Nancy Lorraine<br />
est subventionné par<br />
<strong>le</strong> Ministère de la Culture<br />
et de la Communication,<br />
<strong>le</strong> Conseil Régional<br />
de Lorraine,<br />
la Vil<strong>le</strong> de Nancy,<br />
<strong>le</strong> Conseil Général de Meurtheet-Mosel<strong>le</strong><br />
La 11 e édition de <strong>Passages</strong><br />
est soutenue par<br />
Le Ministère de la Culture<br />
et de la Communication<br />
(DRAC Lorraine, Délégation<br />
au Développement et aux<br />
Affaires internationa<strong>le</strong>s),<br />
la Vil<strong>le</strong> de Nancy,<br />
<strong>le</strong> Conseil Régional de Lorraine,<br />
<strong>le</strong> Conseil Général de Meurtheet-Mosel<strong>le</strong>,<br />
<strong>le</strong> Conseil Général de Mosel<strong>le</strong><br />
Les partenaires<br />
de <strong>Passages</strong> 2009<br />
L’Actée-théâtre<br />
L’Autre Canal<br />
L’Ensemb<strong>le</strong> Poirel<br />
L’Ensemb<strong>le</strong> Stanislas<br />
L’Institut Pierre Werner<br />
L’ONDA<br />
La compagnie des Transports<br />
La librairie l’Autre Rive<br />
La Médiathèque de Nancy<br />
La Vil<strong>le</strong> de Vandœuvrelès-Nancy<br />
Le Centre culturel André<br />
Malraux, scène nationa<strong>le</strong><br />
de Vandœuvre-lès-Nancy<br />
Page 23 : Nontas Stylianidis<br />
Page 24 : Dusa Gabor<br />
Page 25 : Dmitrijus Matvejevas,<br />
Kauno Valstybinio Dramos<br />
Teatras<br />
Page 26 : Amit Drori<br />
Page 27 : Christian Berthelot<br />
Page 28 : Felvégi Andrea<br />
Page 29 : DR<br />
Page 30 : Hervé Leteneur<br />
Page 31 : DR<br />
Pages 34, 35 : Kamrouz<br />
Le Centre dramatique national<br />
Thionvil<strong>le</strong>-Lorraine<br />
Le Centre Mondial de la Paix,<br />
Verdun<br />
Le cinéma Caméo<br />
Le Conservatoire national<br />
de Région<br />
Le Conservatoire Régional<br />
de l’Image<br />
Le Consulat général de France<br />
d’Ekaterinbourg<br />
Le FRAC Lorraine<br />
Le Gœthe-Institut<br />
Le restaurant <strong>le</strong> Grand Sérieux<br />
Le Service culturel<br />
de la Vil<strong>le</strong> d’Ekaterinbourg<br />
MPM<br />
Transversa<strong>le</strong>s, Verdun<br />
Remerciements à<br />
Ambassade de France<br />
en Russie<br />
Théâtre de Kaunas, Lituanie<br />
Claude Crouail<br />
Edward de Lum<strong>le</strong>y<br />
Didier Francfort<br />
Maryam Karroubi<br />
Soudabeh Kia<br />
Dominique Répécaud<br />
Natalia Sannikova<br />
et au Centre technique<br />
municipal de la Vil<strong>le</strong> de Nancy<br />
pour <strong>le</strong>ur aide à l‘aménagement<br />
des sites du festival<br />
CIC Est, Clarion Europe,<br />
Noremat, Screg Est<br />
et Veolia transport<br />
sont partenaires du théâtre<br />
de la Manufacture<br />
Page 37 : FRAC Lorraine, DR<br />
Page 38 : Documentaire sur<br />
Grand Écran, Solaris Production<br />
Page 39 : Equation<br />
Page 41 : Hugo G<strong>le</strong>ndinning<br />
Page 42 : Amit Drori, Kamrouz,<br />
Simon Varsano<br />
Page 43 : Frédéric Mercenier,<br />
Éric Didym
<strong>Passages</strong> 2009<br />
Je 14 mai Ve 15 mai Sa 16 mai Di 17 mai Lu 18 mai<br />
Nancy, Manufacture, 19h 19h 19h<br />
grande sal<strong>le</strong> Julie, Jean Julie, Jean Julie, Jean<br />
et Kristine et Kristine et Kristine<br />
Nancy, Manufacture, de 11h à 17h 21h 21h 19h<br />
la Fabrique Rencontres Cabaret Cabaret Lecture<br />
ONDA politique politique N. Kolyada<br />
Géorgie Afghanistan<br />
Nancy, Manufacture, bar 18h, Inauguration<br />
Nancy, Pépinière, 19h 19h 19h 16h30<br />
chapiteau Obludarium Obludarium Obludarium Obludarium<br />
Nancy, Pépinière, 21h 21h 16h 21h<br />
Baraque Margot Le Révizor Le Révizor Le Révizor Ham<strong>le</strong>t<br />
Vandœuvre, 19h 15h 19h 19h 19h<br />
CCAM Orlando Orlando Concerts Concert Génération<br />
21h B. Bartók, G. Kurtág Jeans<br />
Orlando G. Kurtág 21h<br />
En découvrant<br />
l’amour<br />
Vandœuvre, 20h30 20h30 16h<br />
sal<strong>le</strong> des fêtes Le pays Le pays Le pays<br />
lointain lointain lointain<br />
Vandœuvre, CCAM, ga<strong>le</strong>rie Expositions Les <strong>le</strong>ndemains n’ont pas chanté, Chape<strong>le</strong>t FRAC Lorraine,<br />
Nancy Ensemb<strong>le</strong> Poirel 21h<br />
Kálmán Balogh<br />
Nancy, L’Autre Canal 21h<br />
The Other side, Bortsch Orkestra, DJ<br />
Nancy, Médiathèque<br />
Petit Théâtre<br />
Me 13 mai Je 14 mai Sa 16 mai Di 17 mai Lu 18 mai<br />
Nancy, Cinéma Caméo 20h 16h 18h 14h 20h<br />
Le roi Le voyage Desert Le roi Desert<br />
et <strong>le</strong> clown perpétuel Dream et <strong>le</strong> clown Dream<br />
Textes en rouge: représentation<br />
suivie d’une rencontre<br />
avec la compagnie.<br />
Les théâtres de <strong>Passages</strong> Verdun (55),<br />
Centre mondial<br />
de la Paix<br />
Ma 19 mai, 18h30<br />
Cabaret politique<br />
Ma 19 mai, 20h30<br />
Musiques d’Asie centra<strong>le</strong><br />
50
Ma 19 mai Mer 20 mai Je 21 mai Ve 22 mai Sa 23 mai<br />
(férié)<br />
19h 19h 19h 19h<br />
La danse La danse Strindberg Strindberg<br />
de mort de mort à Damas à Damas<br />
21h 18h 21h 21h 21h<br />
Cabaret Ciné-concert Cabaret Musiques Musiques<br />
politique 21h politique d’Asie centra<strong>le</strong> d’Asie centra<strong>le</strong><br />
Tchétchénie Musiques Ukraine<br />
d’Asie centra<strong>le</strong><br />
19h 22h 16h30 19h 19h<br />
Obludarium Obludarium Obludarium Obludarium Obludarium<br />
21h 19h 21h 21h 16h<br />
Ham<strong>le</strong>t Ham<strong>le</strong>t Le roi Lear Le roi Lear Le roi Lear<br />
21h 21h 21h<br />
Zone Zone Alim Qasimov<br />
de si<strong>le</strong>nce de si<strong>le</strong>nce<br />
du 5 au 23 mai<br />
19h 19h 19h<br />
Les enfants Les enfants Les enfants<br />
du démon du démon du démon<br />
10h, 10h30, 11h<br />
Une heure du conte<br />
Je 21 mai Sa 23 mai Di 24 mai Lu 25 mai<br />
16h 18h 16h 20h<br />
Le roi Le voyage Desert Le voyage<br />
et <strong>le</strong> clown perpétuel Dream perpétuel<br />
Cosnes et Romain (54),<br />
L’Actée-théâtre<br />
Je 21 mai (férié), 20h30<br />
Musiques d’Asie centra<strong>le</strong><br />
51<br />
Thionvil<strong>le</strong> (57), CDTL,<br />
Théâtre municipal, petite sal<strong>le</strong><br />
Ma 26 et me 27 mai, 20h<br />
Zone de si<strong>le</strong>nce<br />
Dijon (21), CDN, Parvis St Jean<br />
Sa 16 et di 17 mai<br />
Opéra paysan<br />
Mer 20, je 21 (férié), ven 22 mai<br />
Génération Jeans<br />
Je 21 (férié), ven 22, sa 23 mai<br />
Zone de si<strong>le</strong>nce
théâtre de la manufacture<br />
Centre dramatique national Nancy-Lorraine<br />
Direction Char<strong>le</strong>s Tordjman<br />
10 rue Baron Louis, BP 63349<br />
54 014 Nancy cedex<br />
Renseignements<br />
+ 033 (0)3 83 37 42 42<br />
Administration<br />
+ 033 (0)3 83 37 12 99<br />
Télécopie<br />
+ 033 (0)3 83 37 18 02<br />
Site<br />
www.festival-passages.fr