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le programme - Festival Passages

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Théâtre de la Manufacture<br />

Centre dramatique national Nancy-Lorraine<br />

Direction Char<strong>le</strong>s Tordjman<br />

FESTIVAL DES THÉÂTRES<br />

À L’EST DE L’EUROPE<br />

Bulgarie, Russie, Biélorussie, Hongrie, Lituanie, Israël, Pologne,<br />

République Tchèque, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Roumanie, Iran,<br />

Ouzbékistan, Géorgie, Ukraine, Tchétchénie, Afghanistan<br />

11 e édition<br />

14 > 23 MAI 2009<br />

Nancy


<strong>Passages</strong> 2009, une édition exceptionnel<strong>le</strong>.<br />

À plus d’un titre.<br />

Exceptionnel<strong>le</strong> tout d’abord parce que <strong>Passages</strong>, fidè<strong>le</strong><br />

aux missions qu’il s’est données, permettra au public<br />

de découvrir, de retrouver des artistes forts et singuliers.<br />

En l’occurrence, de découvrir <strong>le</strong> metteur en scène russe<br />

Nikolaï Kolyada qui s’instal<strong>le</strong> dans une «baraque<br />

théâtre» tout au long du festival pour une formidab<strong>le</strong><br />

passe de trois : Ham<strong>le</strong>t, Le roi Lear et Le Révizor.<br />

Avec Jean-Pierre Thibaudat, nous avons été dans<br />

l’Oural, à Ekaterinbourg, suivre son travail. Il vient<br />

pour la première fois en France.<br />

Découverte de la mise en scène rare du Pays lointain,<br />

la dernière pièce de Jean-Luc Lagarce, par <strong>le</strong> metteur<br />

en scène lituanien Gintaras Varnas.<br />

Découverte encore de l’Israélien Amit Drori et ses<br />

incroyab<strong>le</strong>s paysages visuels enfantés par Orlando,<br />

l’œuvre de Virginia Woolf.<br />

Retrouvail<strong>le</strong>s avec <strong>le</strong> Hongrois Béla Pintér (découvert<br />

à <strong>Passages</strong> 2007 avec son fameux Opéra paysan, repris<br />

au <strong>Festival</strong> d’Automne cette saison à Paris et Korcula,<br />

programmé à Lil<strong>le</strong>), qui présentera en première<br />

française sa dernière création, un thril<strong>le</strong>r où des<br />

Hongrois se prennent pour des Japonais.<br />

Retrouvail<strong>le</strong>s éga<strong>le</strong>ment avec <strong>le</strong> théâtre Sfumato venu<br />

de Bulgarie (c’était il y a longtemps, en 1996 <strong>le</strong> premier<br />

<strong>Passages</strong> avec un fameux diptyque Tchekhov!...).<br />

Avec <strong>le</strong> <strong>Festival</strong> d’Automne, nous présentons <strong>le</strong>ur<br />

dernier projet au long cours Vers Damas, une<br />

étonnante trilogie Strindberg : Julie, Jean et Kristine<br />

et La danse de mort et Strindberg à Damas.<br />

Retrouvail<strong>le</strong>s encore avec <strong>le</strong>s Frères Forman et <strong>le</strong>ur<br />

mystérieux Obludarium, cirque tchèque aux<br />

innombrab<strong>le</strong>s monstres de chair, d’os et de bois.<br />

Fidélité avec <strong>le</strong> Théâtre libre de Minsk venu à <strong>Passages</strong><br />

2007 qui reprend son emblématique Génération Jeans<br />

et nous offre la primeur française de ses deux nouvel<strong>le</strong>s<br />

créations Zone de si<strong>le</strong>nce et En découvrant l’amour.<br />

Et puis ce onzième <strong>Passages</strong>, en écho à l’actualité,<br />

propose des cabarets politiques où se croiseront artistes<br />

et observateurs de Géorgie, Afghanistan, Ukraine<br />

et Tchétchénie...<br />

Comme toujours la musique sera très présente.<br />

Musiques venues d’Orient et d’Asie Centra<strong>le</strong>, d’Afghanistan<br />

et d’Azerbaïdjan qui réserveront des surprises.<br />

Groupe venu de je ne sais quel<strong>le</strong> contrée de l’Est,<br />

Bortsch Orkestra va bluffer et faire danser ceux qui<br />

en ont envie à l’Autre Canal.<br />

Et puis l’immense musicien hongrois de notre temps<br />

György Kurtág invité par l’Ensemb<strong>le</strong> Stanislas.<br />

Mais encore des artistes lituaniens et roumains exposés<br />

par <strong>le</strong> FRAC de Lorraine au CCAM de Vandœuvre-lès-<br />

Nancy, des films venus de loin au Cinéma Caméo.<br />

Et d’autres étonnements encore...<br />

Donc une édition vraiment exceptionnel<strong>le</strong> faite en dépit<br />

de multip<strong>le</strong>s difficultés ...<br />

2


Car c’est vrai qu’en mai 2008 j’informais publiquement<br />

des difficultés financières que connaîtrait la prochaine<br />

édition du <strong>Festival</strong> <strong>Passages</strong> au sein du Centre<br />

dramatique national de Nancy.<br />

Et puis, mirac<strong>le</strong>, passé <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctions municipa<strong>le</strong>s,<br />

Metz disait vouloir rejoindre <strong>Passages</strong>.<br />

Pour la première fois de <strong>le</strong>ur histoire, <strong>le</strong>s deux vil<strong>le</strong>s<br />

de Metz et de Nancy, sous la dynamique et franche<br />

impulsion du Conseil Régional de Lorraine, allaient<br />

ensemb<strong>le</strong> donner un nouveau souff<strong>le</strong> à ce festival<br />

devenu indispensab<strong>le</strong> pour nombre d’artistes de l’est de<br />

l’Europe et pour un public sans cesse plus nombreux.<br />

La Lorraine développait là visibilité, attractivité, et<br />

donnait sens aux brassages et aux passages qui la<br />

caractérisent. El<strong>le</strong> affichait éga<strong>le</strong>ment un désir d’une<br />

énergie commune entre ses deux grandes métropo<strong>le</strong>s.<br />

Tout cela venait en son heure. Avec de bel<strong>le</strong>s<br />

perspectives.<br />

Car, dans <strong>le</strong> même temps, chacun savait que je n’avais<br />

pas sollicité <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment de mon mandat à la tête<br />

du Centre dramatique national de Nancy.<br />

Une nouvel<strong>le</strong> structure allait naître en Lorraine et el<strong>le</strong><br />

n’allait certes pas «encombrer» <strong>le</strong> territoire puisqu’el<strong>le</strong>s<br />

ne sont pas pléthore dans la région.<br />

3<br />

Or, là où face à cette formidab<strong>le</strong> nouvel<strong>le</strong> donne (une<br />

nouvel<strong>le</strong> figure à la tête du CDN, un nouveau <strong>Passages</strong><br />

Metz-Nancy), on aurait attendu de l’enthousiasme et<br />

du soutien, on vit hésitation, incertitude et frilosité.<br />

Alors, comme on dit, j’ai craqué. Tout ce désir, toute<br />

cette foi mise dans la naissance d’un nouveau projet<br />

et, en face, tant de freins, tant de petits calculs<br />

incompréhensib<strong>le</strong>s, tant de stratégies insaisissab<strong>le</strong>s!<br />

J’ai dit assez. Les comptab<strong>le</strong>s avaient gagné. Je renonçais<br />

la mort dans l’âme à cette édition Metz-Nancy.<br />

Ce <strong>Passages</strong> 2009 sera donc <strong>le</strong> dernier que j’animerai<br />

en tant que directeur du Centre dramatique national<br />

de Nancy, que je quitterai avec <strong>le</strong> sentiment d’un<br />

rendez-vous manqué...<br />

Mais avec la formidab<strong>le</strong> et tenace envie que <strong>Passages</strong><br />

continue.<br />

Ici, là, ail<strong>le</strong>urs, de la même façon ou autrement.<br />

La nécessité de <strong>Passages</strong> est trop forte.<br />

Et maintenant, assez de paro<strong>le</strong>s et place aux poètes.<br />

Que <strong>Passages</strong> 2009 soit une bel<strong>le</strong> fête et qu’el<strong>le</strong><br />

ne s’arrête pas là, c’est là tout mon souhait pour<br />

<strong>le</strong>s artistes et un public fidè<strong>le</strong>, curieux et généreux.<br />

Char<strong>le</strong>s Tordjman, janvier 2009


Carnet de voyage<br />

dans l’Oural à Ekaterinbourg<br />

Novembre 2007. Arrivée à Moscou à l’aéroport de<br />

Domodievdovo, tout un symbo<strong>le</strong>. C’était l’aéroport <strong>le</strong> plus<br />

pourri, <strong>le</strong> plus maffieux de la capita<strong>le</strong>, c’est désormais un<br />

aéroport refait à neuf et avenant. C’était et cela reste<br />

l’aéroport <strong>le</strong> plus éloigné du centre, mais un train <strong>le</strong> relie<br />

désormais, en une petite heure à la gare de Pave<strong>le</strong>ts, au<br />

centre donc de Moscou. En sortant du train on retrouve la<br />

vil<strong>le</strong> de p<strong>le</strong>in fouet : un chauffeur de taxi, sans compteur<br />

évidemment, propose une somme exorbitante pour une<br />

petite course. Je préfère opter pour <strong>le</strong> «vrai» taxi<br />

moscovite : <strong>le</strong>s voitures particulières qui font <strong>le</strong> taxi pour<br />

améliorer l’ordinaire ou tout simp<strong>le</strong>ment survivre. Je fais<br />

donc signe aux voitures qui passent. Débou<strong>le</strong>nt quelques<br />

4 x 4 arrogants qui ne daignent même pas ra<strong>le</strong>ntir.<br />

La première voiture qui s’arrête est une antédiluvienne<br />

Jigouli (voiture soviétique, la Volkswagen, la Trabant russe)<br />

conduite par un type genre caucasien (comme dirait<br />

Poutine), il arrête son moteur pendant que l’on discute. Il<br />

porte une vieil<strong>le</strong> veste élimée, il par<strong>le</strong> doucement en<br />

souriant. On se met d’accord (la moitié du prix de l’autre)<br />

il essaie de démarrer, une fois, dix fois, non <strong>le</strong> moteur ne<br />

veut rien savoir. Il est garé en doub<strong>le</strong> fi<strong>le</strong>, un flic s’approche<br />

vaguement menaçant, derrière <strong>le</strong>s types que l‘on bloque<br />

râ<strong>le</strong>nt. Fina<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> macadam de la patrie étant en<br />

danger, tout <strong>le</strong> monde s’y met dans un geste col<strong>le</strong>ctif et<br />

on pousse la voiture. El<strong>le</strong> démarre enfin, <strong>le</strong> flic n’est pas <strong>le</strong><br />

dernier à sourire avec fierté, la Russie a encore triomphé de<br />

l’adversité.<br />

Celui qui n’est pas venu depuis un an ou plus mesure <strong>le</strong>s<br />

changements dans la capita<strong>le</strong> : immeub<strong>le</strong>s nouveaux,<br />

chantiers en cours (celui du marché kolkhozien sur Tsvetnoï<br />

bou<strong>le</strong>vard longtemps attendu – depuis la perestroïka – est<br />

en p<strong>le</strong>in boum, un trou gigantesque), nouveaux restaurants<br />

(on ne compte plus <strong>le</strong>s restaurants japonais et pas<br />

forcément chers) ou cafés (sympas comme on n’en trouvait<br />

qu’une maigre poignée il y a moins de dix ans),<br />

ouverture de lieux alternatifs aux prix abordab<strong>le</strong>s.<br />

Mais <strong>le</strong> métro moscovite reste <strong>le</strong> métro moscovite, avec ses<br />

fresques, ses marbres, ses fou<strong>le</strong>s engoncées dans des<br />

vêtements ternes, <strong>le</strong>s portes que l’on ne retient pas et que<br />

vous prenez en p<strong>le</strong>ine tronche si l’on n’y prend pas garde,<br />

<strong>le</strong>s dames qui gardent <strong>le</strong>s escalators, <strong>le</strong>s dames qui gardent<br />

<strong>le</strong>s photomatons, <strong>le</strong>s dames qui vendent des bil<strong>le</strong>ts de<br />

théâtre installées dans un petit coin d’une station ou dans<br />

un couloir du métro, immuabilité de la babouchka.<br />

Un soir, je retrouve <strong>le</strong> théâtre Ten (ombre) rue Okiarbrskaya<br />

derrière <strong>le</strong> vaste théâtre de l’armée (rouge) en forme<br />

d’étoi<strong>le</strong>. <strong>Passages</strong> a déjà invité ce théâtre dirigé par Ilya<br />

Epelbaum et on se souvient qu’un vaste projet pour faire<br />

venir en France <strong>le</strong>ur spectac<strong>le</strong> autour du peup<strong>le</strong> imaginaire<br />

des Lilikans et de <strong>le</strong>ur théâtre miniature avait échoué : trop<br />

cher. Depuis on <strong>le</strong>s avait un peu perdus de vue. Le contact<br />

est donc repris et on retrouve... <strong>le</strong>s Lilikans. Mais cette fois<br />

<strong>le</strong> théâtre Ten a reproduit à l’identique – et stocké en<br />

Al<strong>le</strong>magne – ce théâtre miniature pouvant accueillir huit<br />

spectateurs. Aujourd’hui <strong>le</strong> théâtre propose de tirer au sort<br />

ces huit spectateurs privilégiés tandis que <strong>le</strong>s autres, assis<br />

dans une sal<strong>le</strong> attenante pourront sur deux grands écrans<br />

vidéo voir d’un côté <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> miniature filmé et de<br />

l’autre <strong>le</strong>s coulisses.<br />

On entre donc dans <strong>le</strong> pays des Lilikans, muni d’un visa<br />

dûment tamponné, un visa de trois quarts d’heure, <strong>le</strong><br />

spectac<strong>le</strong> durant moins d’une petite demi-heure. On<br />

regarde <strong>le</strong> théâtre avec sa sal<strong>le</strong> de spectateurs, en face un<br />

4


autre immeub<strong>le</strong> imaginaire en coupe montre <strong>le</strong>s objets des<br />

Lilikans.<br />

Un guide du théâtre Ten nous raconte: «dans <strong>le</strong> royaume<br />

des Lilikans la vie est harmonieuse et <strong>le</strong> but de la vie est la<br />

perfection des arts et de la culture si bien que tout dans <strong>le</strong><br />

royaume est soumis à ces va<strong>le</strong>urs. Les Lilikans sont venus en<br />

tournée au théâtre Ten à Moscou et ils ont rencontré des<br />

personnes ta<strong>le</strong>ntueuses. Mais ils ont remarqué que<br />

lorsqu’un metteur en scène veut faire quelque chose à<br />

Moscou il rencontre beaucoup d’obstac<strong>le</strong>s et à la fin, ce<br />

qui advient est loin de ce qui avait été prévu. Alors <strong>le</strong>s<br />

Lilikans nous ont proposé <strong>le</strong>ur aide et nous ont dit d’avoir<br />

<strong>le</strong>s idées <strong>le</strong>s plus fol<strong>le</strong>s. On <strong>le</strong>s a eues. Et l’ensemb<strong>le</strong> de ces<br />

idées constitue <strong>le</strong> «musée des idées théâtra<strong>le</strong>s des<br />

Lilikans». C’est l’une de ces «idées» que nous allons voir:<br />

la mort de Polyphème proposée par Ilya Epelbaum.<br />

Polyphème c’est <strong>le</strong> fils de Poséidon et de la nymphe<br />

Thoosa, un cyclope avec un œil au milieu du front qui se<br />

nourrit de chair fraîche et vit dans une caverne près du<br />

mont Etna. On <strong>le</strong> connaît par <strong>le</strong> rusé Ulysse d’Homère qui,<br />

après avoir vu deux de ses compagnons croqués tout crus<br />

par <strong>le</strong> géant réussira par ruse à l’enivrer puis à lui percer<br />

l’œil.<br />

Ce dernier épisode apparaît dans <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> mais,<br />

Epelbaum s’attache d’abord à raconter l’amour de<br />

Polyphème pour la nymphe marine Galatée raconté par<br />

Ovide dans Les métamorphoses, laquel<strong>le</strong> Galatée en pince<br />

pour <strong>le</strong> berger Acis. Epelbaum fait de Galatée une<br />

danseuse étoi<strong>le</strong> et de Acis un danseur étoi<strong>le</strong>. L’idée forte est<br />

cel<strong>le</strong> du géant «joué» par <strong>le</strong>s pieds du jeune danseur étoi<strong>le</strong><br />

Nikolaï Tsikaridze, grande vedette du Bolchoï (il est venu<br />

danser à Paris en janvier dernier) qui s’amuse beaucoup à<br />

jouer ce spectac<strong>le</strong>.<br />

Tout commence pour <strong>le</strong>s huit spectateurs assis sur des<br />

chaises devant ce théâtre miniature (dont on a en<strong>le</strong>vé la<br />

façade) par un bal<strong>le</strong>t de danseuses en tutu, d’oiseaux,<br />

d’animaux en carton-pâte, de corbeil<strong>le</strong>s de f<strong>le</strong>urs à foison<br />

(<strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> multiplie volontairement <strong>le</strong>s poncifs du vieux<br />

théâtre de bal<strong>le</strong>t) et puis apparaissent <strong>le</strong>s deux pieds du<br />

géant. Des pieds très expressifs : tour à tour langoureux,<br />

menaçants, souffrants, etc. Apparaîtront aussi ses mains<br />

puis brièvement son visage quand on lui percera son œil<br />

unique après que ses pieds aient foulé en l’écrasant<br />

l’amour des deux tourtereaux. Commence alors comme un<br />

rêve: <strong>le</strong>s pieds chaussés de chaussons de danse apprennent<br />

la danse et à la fin <strong>le</strong> danseur s’envo<strong>le</strong>. Entre temps on aura<br />

vu un éléphant miniature remuer sa trompe et ses oreil<strong>le</strong>s,<br />

<strong>le</strong> feu couver au centre de la scène, de la fumée envahir <strong>le</strong><br />

plateau, etc. Un délice.<br />

Le musée des idées théâtra<strong>le</strong>s a d’autres cordes à son arc:<br />

un spectac<strong>le</strong> réalisé par Tonimo Guerra à partir d’allumettes<br />

et titré La pluie après <strong>le</strong> déluge et un autre mis en scène par<br />

Anatoli Vassiliev où Vassiliev me dit-on, se moque de luimême,<br />

de sa façon de diriger <strong>le</strong>s acteurs.<br />

Il s’avérera que ce spectac<strong>le</strong> pour huit spectateurs est bien<br />

5<br />

trop cher et qu’on ne peut se résoudre à ce qu’il y ait huit<br />

spectateurs privilégiés et <strong>le</strong>s autres dans une sal<strong>le</strong> qui<br />

regardent <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> capté en vidéo. On <strong>le</strong>s retrouvera.<br />

Après avoir vu plusieurs spectac<strong>le</strong>s plus ou moins inoubliab<strong>le</strong>s,<br />

je passe ma dernière soirée moscovite dans un de ces<br />

lieux qui se sont ouverts à Moscou entre café et club<br />

littéraire. On y mange et boit pour un prix raisonnab<strong>le</strong> dans<br />

un décor avenant, population mêlée. Dans ce club près du<br />

métro Trétiakovskaïa il y a trois soirs par semaine des<br />

concerts : musique tzigane, récital poétique, dixiland,<br />

chansons soviétiques relookées, jazz. Ania Karelskia qui a<br />

créé ce lieu avec sa sœur (el<strong>le</strong> est issue d’une famil<strong>le</strong><br />

d’intellos ex-dissidents) me raconte que <strong>le</strong> (formidab<strong>le</strong>)<br />

poète Lev Rubinstein se produit ici parfois en chantant de<br />

vieil<strong>le</strong>s chansons d’une façon étonnante. De même, el<strong>le</strong><br />

<strong>programme</strong> régulièrement la formidab<strong>le</strong> actrice qui<br />

chantait dans Pièce soviétique, <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> de Iouri<br />

Pogrebnitchko (venu à <strong>Passages</strong> en 2003 avec Avant la<br />

séance de cinéma). Il y a un revival des chansons de<br />

l’époque révolue, nostalgie de la jeunesse, non des années<br />

soviétiques, par des personnes que l’on peut diffici<strong>le</strong>ment<br />

soupçonner de complaisance avec <strong>le</strong> régime. Plutôt une<br />

sorte de douce ironie. Une piste à suivre.<br />

Vite, partons pour l’Oural.<br />

Magnitogorsk et ses kilomètres d’usines, Tchéliabinsk où<br />

j’assiste à la création en russe d’une pièce de Jean-Luc<br />

Lagarce et Ekaterinbourg, grande vil<strong>le</strong> en p<strong>le</strong>ine transformation<br />

(je logerai dans un hôtel ouvert il y a à peine un an)<br />

et où va s’ouvrir un consulat français dirigé par Claude<br />

Crouail. C’est une bonne nouvel<strong>le</strong> car Crouail connaît<br />

parfaitement la Russie, aime sa culture et est très actif,<br />

dans <strong>le</strong> passé, il a occupé différents postes à Moscou et au<br />

Kazakhstan. On fait aussi la connaissance d’un autre<br />

passionné de culture, Edward de Lum<strong>le</strong>y, directeur de<br />

l’Alliance française d’Ekaterinbourg (depuis il a été nommé<br />

à Saint-Pétersbourg) et de son assistante, et, auprès de lui,<br />

je retrouve la francophone Natalia Sannikova que j’avais<br />

croisée auparavant au «Tious» – théâtre de la jeunesse –<br />

d’Ekaterinbourg. De tels hommes et femmes sont de<br />

précieux relais.<br />

Dans ces différentes vil<strong>le</strong>s de l’Oural, j’ai pu voir des<br />

spectac<strong>le</strong>s qui ne manquaient pas d’intérêt mais manquait<br />

ce déclic qui fait qu’une évidence s’impose : oui, cette<br />

aventure artistique, il faut la faire connaître et reconnaître,<br />

oui, il faut que cette merveil<strong>le</strong> vienne à <strong>Passages</strong>. Allionsnous<br />

rentrer bredouil<strong>le</strong>s?<br />

Restait, <strong>le</strong> dernier soir à voir un dernier spectac<strong>le</strong> à Ekaterinbourg.<br />

Il faut croire que <strong>le</strong>s dieux du théâtre avaient bien<br />

fait <strong>le</strong>s choses car ce fut une soirée d’une intense émotion,<br />

l’évidence d’un grand spectac<strong>le</strong> : Ham<strong>le</strong>t dans une version<br />

très personnel<strong>le</strong> de Nikolaï Kolyada.<br />

Je connaissais ce nom. Mais comme auteur. Ses pièces sont<br />

souvent jouées. Je connaissais éga<strong>le</strong>ment son rô<strong>le</strong> auprès<br />

des jeunes dramaturges russes comme Sigarev. Je savais<br />

encore qu’il dirigeait la revue culturel<strong>le</strong> «Oural». Enfin, il y


a trois ans, j’avais vu Claustrophobia, une pièce de<br />

Kostienko, un jeune auteur contemporain que Kolyada<br />

avait joliment mis en scène... Mais cet Ham<strong>le</strong>t est d’une<br />

toute autre dimension. Bref, j’ignorais que Kolyada était<br />

devenu un grand metteur en scène. À Moscou personne<br />

ne m’avait parlé de ça.<br />

Comme cet artiste n’est jamais venu en France, dans<br />

l’avion du retour on se dit que cela serait un événement<br />

fort que de <strong>le</strong> faire venir avec plusieurs spectac<strong>le</strong>s. De<br />

montrer la démarche, <strong>le</strong> sty<strong>le</strong>, la troupe. Une connaissance<br />

en profondeur et non un «coup» (d’éclat).<br />

On <strong>programme</strong> très vite un second voyage pour voir<br />

d’autres spectac<strong>le</strong>s de Kolyada et cette fois Char<strong>le</strong>s<br />

Tordjman est aussi du voyage.<br />

Avril 2008. Je retrouve Ekaterinbourg, une vil<strong>le</strong> de la<br />

sidérurgie ce qui la rapproche de la Lorraine, du moins de<br />

son histoire. Car là-bas il n’y a plus guère de minerai (on<br />

<strong>le</strong> fait venir) mais <strong>le</strong>s usines tournent. Une vil<strong>le</strong> sans aucun<br />

charme, et dont <strong>le</strong> centre semb<strong>le</strong> introuvab<strong>le</strong>.<br />

Historiquement c’est là que <strong>le</strong> Tsar et sa famil<strong>le</strong> ont été<br />

liquidés par <strong>le</strong>s Bolcheviks au fond d’une cave d’une<br />

habitation qui a été rasée plus tard par Eltsine (il était alors<br />

<strong>le</strong> secrétaire général du PC de la région). Aujourd’hui en<br />

lieu et place on a construit une petite chapel<strong>le</strong>. Lors de<br />

l’éclatement de l’URSS et l’arrivée des «nouveaux russes»,<br />

la réputation de la vil<strong>le</strong> était sulfureuse : haut lieu de la<br />

mafia, etc. Cette époque est passab<strong>le</strong>ment révolue. La vil<strong>le</strong><br />

compte quelques grosses fortunes désormais «respectab<strong>le</strong>s»,<br />

des entreprises étrangères sont sur place.<br />

Comme toutes <strong>le</strong>s grosses vil<strong>le</strong>s de Russie, la vil<strong>le</strong> compte<br />

cinq théâtres officiels : opéra-bal<strong>le</strong>t, théâtre musical,<br />

théâtre du drame, théâtre des marionnettes, théâtre de la<br />

jeunesse, ainsi qu’une éco<strong>le</strong> supérieure de théâtre et une<br />

maison des acteurs.<br />

Kolyada a été formé comme acteur à cette éco<strong>le</strong>. Il est sorti<br />

du système institutionnel pour former sa troupe et trouver<br />

un lieu pour travail<strong>le</strong>r. Pas faci<strong>le</strong>. Passons <strong>le</strong>s péripéties.<br />

Aujourd’hui la troupe joue dans une sorte de datcha sans<br />

âge, aménagée en théâtre par <strong>le</strong>s acteurs.<br />

Sa datcha-théâtre est située au 20 de la rue Tourgueniev<br />

dans <strong>le</strong> «centre» de la vil<strong>le</strong>, paraît-il. C’est un lieu qui<br />

charme dès l’abord : maison en bois, chaises dépareillées et<br />

banca<strong>le</strong>s alignées devant la façade, rubans noués aux<br />

arbres à vœux qui bordent l’entrée. Quelques marches et<br />

on entre dans une maison plus que dans un théâtre.<br />

Derrière la porte une sorte d’entrée encombrée d’affiches,<br />

de bibelots, dans un recoin la caisse. Ce petit hall tient lieu<br />

de coulisses pendant <strong>le</strong>s représentations. Tout de suite à<br />

gauche une pièce donne sur <strong>le</strong> magasin des costumes –<br />

une toute petite pièce – où Kolyada est fier d’exhiber des<br />

costumes récupérés du Théâtre du drame qui n’en voulait<br />

plus et faits avec des habits d’église (aux tissus chatoyants<br />

ou damassés) confisqués naguère par <strong>le</strong>s Bolcheviks. Un<br />

peu plus loin toujours sur <strong>le</strong> côté gauche une autre porte<br />

donne dans <strong>le</strong> bureau de Kolyada encombré d’accessoires<br />

qui vont être utilisés par <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> au <strong>programme</strong> du jour.<br />

Côté droit, en face de la porte de la pièce aux costumes,<br />

on entre dans une première pièce tenant lieu de foyer et<br />

dans un recoin donnant sur <strong>le</strong> vestiaire, pièce dominée par<br />

une énorme mappemonde et avec des tas d’objets kitch<br />

un peu partout et deux rangées de chaises. Cette pièce en<br />

longueur (quatre mètres pas plus) donne sur <strong>le</strong> foyer<br />

proprement dit où l’on est accueilli par un gros samovar<br />

é<strong>le</strong>ctrique où l’on puise l’eau chaude avec laquel<strong>le</strong> chacun<br />

peut se faire un thé. Dans un moniteur passe en bouc<strong>le</strong><br />

une captation de Roméo et Juliette, spectac<strong>le</strong> qui l’a fait<br />

connaître comme metteur en scène, et dont Kolyada a<br />

comme la nostalgie. C’est par ce second foyer que l’on<br />

accède à la sal<strong>le</strong> de spectac<strong>le</strong> par une porte étroite.<br />

La sal<strong>le</strong> compte donc 62 places (on tient à 80 en se<br />

serrant) sur quelques rangs de chaises noires. À gauche en<br />

surplomb <strong>le</strong> cagibi de la technique aux bécanes rudimentaires.<br />

Au-dessus, une vingtaine de projecteurs.<br />

La scène el<strong>le</strong>-même est comme une pièce de datcha avec<br />

des murs couverts de bois, au fond au centre une porte à<br />

doub<strong>le</strong> battant (qui donne dans <strong>le</strong> hall), deux doub<strong>le</strong>sportes<br />

à droite (petits dégagements) et une dernière à<br />

gauche. Diffici<strong>le</strong> de construire des gros décors par<br />

définition c’est impossib<strong>le</strong>, <strong>le</strong> théâtre de Kolyada est<br />

d’abord un théâtre d’accessoires et là il y en a et il y en a<br />

encore, c’est phénoménal.<br />

À peine <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> joué, la troupe et <strong>le</strong>s techniciens se<br />

précipitent pour changer <strong>le</strong> décor, car en dépit de sa<br />

petitesse et de ses faib<strong>le</strong>s moyens, c’est un théâtre de<br />

répertoire. Et en cinq jours nous verrons six spectac<strong>le</strong>s<br />

différents.<br />

Le prix du bil<strong>le</strong>t est de 300 roub<strong>le</strong>s, un peu moins de 10<br />

euros, ce qui n’est pas cher comparé aux tarifs moscovites<br />

mais n’est pas rien à Ekaterinbourg où <strong>le</strong>s salaires sont plus<br />

faib<strong>le</strong>s, n’empêche <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s sont «bookées» deux semaines<br />

à l’avance. Les recettes sont aussi cel<strong>le</strong>s des tournées.<br />

En Russie et ail<strong>le</strong>urs.<br />

On décide de <strong>le</strong> faire venir à <strong>Passages</strong> avec Ham<strong>le</strong>t, Le<br />

Révizor et un Roi Lear dont nous ne voyons qu’une répétition<br />

prometteuse.<br />

Kolyada va souvent chercher son inspiration au Chartachki<br />

rynek (rynek veut dire marché et l’autre mot est un nom<br />

Tatar). Un jour nous l’accompagnons dans ce marché où<br />

tout <strong>le</strong> monde <strong>le</strong> connaît. C’est là qu’il a trouvé <strong>le</strong>s<br />

serviettes kitch avec des cygnes que l’on voit dans Le<br />

Révizor et <strong>le</strong>s sortes de cuvettes métalliques qui font<br />

l’essentiel du décor de Lear et <strong>le</strong>s colliers de chien qui<br />

tiennent lieu de couronnes. Il a aussi récupéré dans <strong>le</strong>s<br />

poubel<strong>le</strong>s du Théâtre du drame une énorme cuillère (la<br />

cuillère de Peer Gynt) qu’il a recyclée dans un des trois<br />

spectac<strong>le</strong>s.<br />

Kolyada se dit heureux de venir à Nancy. Et nous donc!<br />

Embrassades, adieux... Reste comme on dit à «monter la<br />

production». Mais c’est une autre histoire.<br />

J.-P. T.<br />

6


Théâtre Kolyada<br />

Nikolaï Kolyada est un fils de l’Oural, à la frontière entre l’Europe et l’Asie.<br />

Il est né (en 1957) à Ekaterinbourg, l’une des grandes vil<strong>le</strong>s de la région<br />

et a été formé comme acteur à l‘éco<strong>le</strong> théâtra<strong>le</strong> de cette vil<strong>le</strong>. Acteur puis<br />

metteur en scène au théâtre dramatique d’Ekaterinbourg, il a vu ses spectac<strong>le</strong>s<br />

être retirés de l’affiche. Ce metteur en scène iconoclaste a bientôt fondé sa<br />

troupe, en marge des circuits officiels, tout en écrivant des pièces et en devenant<br />

professeur et modè<strong>le</strong> pour une nouvel<strong>le</strong> génération de dramaturges russes<br />

(Sigarev, Kostienko, Viripaev, etc.), et en dirigeant de surcroît la revue «Oural».<br />

L’infatigab<strong>le</strong> Kolyada qui ne vit que pour et par <strong>le</strong><br />

théâtre a trouvé refuge avec ses acteurs dans une ancienne maison russe<br />

en bois. C’est dans ce théâtre de fortune exigu, sur une scène grande comme<br />

une sal<strong>le</strong> à manger et devant une sal<strong>le</strong> pouvant contenir 80 spectateurs que la<br />

troupe travail<strong>le</strong> sous <strong>le</strong>s ordres de ce poète de la scène (lire carnet de voyage<br />

p. 4). Et <strong>le</strong> beau paradoxe c’est que ce théâtre minuscu<strong>le</strong> abrite une famil<strong>le</strong><br />

nombreuse – 26 acteurs permanents, 54 employés en tout, très jeunes <strong>le</strong> plus<br />

souvent – et façonne des œuvres fortes. L’emblème du théâtre Kolyada lui<br />

ressemb<strong>le</strong> : une étoi<strong>le</strong> filante. Dans la mythologie slave c’est <strong>le</strong> dieu des fêtes<br />

(et aussi de la paix).<br />

Kolyada : «Ici il n’y a pas d’atelier, d’argent, on travail<strong>le</strong> avec ce qu’on trouve.<br />

J’aime bien mettre sur scène ce qu’on trouve dans <strong>le</strong>s poubel<strong>le</strong>s. Tous <strong>le</strong>s<br />

matins dans la rue on voit des crottes de chien, des journaux maculés de restes<br />

de bouffe, des bouteil<strong>le</strong>s vides. Si c’est Nabokov qui regarde cela, il peut en<br />

dire la beauté. C’est ce que j’essaie de faire. Dire la beauté des poubel<strong>le</strong>s».<br />

7<br />

Rencontre avec Nikolaï Kolyada vendredi 22 mai, à l’issue du Roi Lear vers 23h45.


Théâtre Kolyada<br />

Nikolaï Gogol, Nikolaï Kolyada<br />

Le Révizor<br />

Le Révizor, la pièce la plus célèbre de Nikolaï Gogol, ne vieillit jamais tant<br />

el<strong>le</strong> décrit <strong>le</strong>s travers de nos sociétés : magouil<strong>le</strong>s, passe-droits, abus de<br />

pouvoir, flatterie, veu<strong>le</strong>rie, prétention, oppression et autres joyeusetés.<br />

Tout cela à travers un formidab<strong>le</strong> quiproquo qui met tout <strong>le</strong> monde à<br />

nu dans une bourgade provincia<strong>le</strong> troublée par l’arrivée inopinée d’un<br />

«révizor», sorte d’inspecteur et représentant de l’état central. La mise<br />

en scène de Kolyada s’inspire de tout ce qui l’entoure. Dans un rustique<br />

bania – <strong>le</strong>s bains russes – <strong>le</strong>s notab<strong>le</strong>s attendent <strong>le</strong> soi-disant Révizor.<br />

Ils imaginent des stratagèmes en buvant de la vodka tout en étant parés<br />

d’habits rappelant l’Asie centra<strong>le</strong> et à <strong>le</strong>urs pieds, la terre russe, noire,<br />

très noire, est là, omniprésente. La sa<strong>le</strong>té des âmes qui ne connaît pas de<br />

frontière n’a d’éga<strong>le</strong> que cel<strong>le</strong> des corps. On ne cesse de laver <strong>le</strong> sol, mais<br />

la sa<strong>le</strong>té revient toujours. Un beau travail entre la terre noire et la poudre<br />

– aux yeux aussi bien – blanche dont <strong>le</strong> faux Révizor se couvre <strong>le</strong> visage, c’est<br />

à ces détails que l’on reconnaît la poésie de Kolyada. Sa mise en scène sert<br />

et transfigure Gogol. Ce dernier venait d’Ukraine, Kolyada est fils de l’Oural,<br />

dernière esca<strong>le</strong> de l’Europe avant l’Asie. Il nous montre une Russie bigarrée.<br />

Ce n’est pas <strong>le</strong> moindre charme de ses spectac<strong>le</strong>s. Kolyada se révè<strong>le</strong> ici comme<br />

un metteur en scène puissant, visionnaire c’est-à-dire trimbalant en scène<br />

sa propre vision du monde et du théâtre.<br />

Nancy Baraque Margot, Parc de la Pépinière<br />

Auditorium <strong>le</strong>s 14 et 15 mai à 21h, <strong>le</strong> 16 mai à 16h<br />

Théâtre<br />

Russie<br />

Le Révizor<br />

de Nikolaï Gogol<br />

Mise en scène<br />

Nikolaï Kolyada<br />

Assistante à la mise<br />

en scène, accessoires<br />

A<strong>le</strong>xandra Tchikanova<br />

Lumières, son<br />

Denis Novosselov<br />

Costumes<br />

Lioubov Rodigina<br />

Natalia Gorbounova<br />

Svetlana Yakina<br />

Production<br />

Théâtre Kolyada,<br />

Ekaterinbourg<br />

Les trois spectac<strong>le</strong>s<br />

de Kolyada sont joués<br />

par sa troupe:<br />

Irina Belova<br />

Youlia Bespalova<br />

Sergueï Bogorodsky<br />

Anton Boutakov<br />

Anna Danilina<br />

Irina Ermolova<br />

Sergueï Fiodorov<br />

Natalia Garanina<br />

Konstantin Itounine<br />

A<strong>le</strong>xeï Jdanov<br />

Lioubov Koche<strong>le</strong>va<br />

Sergueï Ko<strong>le</strong>ssov<br />

Svetlana Ko<strong>le</strong>ssova<br />

Nikolaï Kolyada<br />

Karen Kotchiarian<br />

A<strong>le</strong>xandre Koutchik<br />

Anton Makouchine<br />

Vassilina Makovtseva<br />

A<strong>le</strong>xandre Ouglov<br />

Irina P<strong>le</strong>sniaeva<br />

Vladimir Potseloujev<br />

Sergueï Rovine<br />

A<strong>le</strong>xandre Sissoev<br />

Maxim Tarassov<br />

Vera Tchernova<br />

Evgueni Tchistiakov<br />

Sergueï Touchov<br />

Vera Tzvitkis<br />

A<strong>le</strong>xandre Vakhov<br />

O<strong>le</strong>g Yagodine<br />

Tamara Zimina<br />

Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />

surtitré en français<br />

Durée 2h40<br />

avec entracte<br />

8


Théâtre Kolyada<br />

William Shakespeare, Nikolaï Kolyada<br />

Ham<strong>le</strong>t<br />

Kolyada promène la pièce de Shakespeare dans un contexte de fête païenne,<br />

un Moyen Âge sans âge, une éternité primitive du théâtre.<br />

Accrochées aux murs, des croûtes qui seront en partie lacérées et bientôt<br />

plusieurs reproductions de la Joconde. Ham<strong>le</strong>t, la Joconde, deux piliers<br />

de la culture occidenta<strong>le</strong> que Kolyada fait dialoguer dans un charivari<br />

intense et débridé, à la fois dansé et psalmodié. Tous <strong>le</strong>s mots de la pièce<br />

de Shakespeare ne sont pas dits et la pièce nous arrive dans <strong>le</strong> désordre,<br />

la sauvagerie de l’auteur est là, comme rarement.<br />

Les personnages entrent en scène portant au cou un collier de chien<br />

(on pense aux prisonniers irakiens des geô<strong>le</strong>s d’Abou Ghraïb), et vêtu<br />

d’oripeaux disparates, aussi évidents qu’invraisemblab<strong>le</strong>s, l’allure de<br />

Gertrud nous rappel<strong>le</strong> furtivement E<strong>le</strong>na Ceaucescu. Tout passe, fi<strong>le</strong>.<br />

Un bazar shakespearien fait d’os de bœuf, de boîtes vides de Kitekat,<br />

de seaux p<strong>le</strong>ins de bouchons en liège où chacun puise, met en bouche<br />

<strong>le</strong> bouchon, l’offre à son voisin dans un baiser. Un festin de théâtre.<br />

Le spectre (joué par Kolyada) est un ange avec une auréo<strong>le</strong> descendu<br />

d’un ex-voto de pacotil<strong>le</strong>, c’est lui qui soulève <strong>le</strong> corps mort d’Ophélie.<br />

Seul moment de pureté : <strong>le</strong> corps nu du cadavre d’Ophélie bientôt enseveli<br />

sous un tombereau de nippes. Le rô<strong>le</strong> d’Ham<strong>le</strong>t est joué par l’acteur<br />

fétiche de Kolyada, <strong>le</strong> formidab<strong>le</strong> O<strong>le</strong>g Yagodine.<br />

Nancy Baraque Margot, Parc de la Pépinière<br />

Auditorium <strong>le</strong>s 17 et 19 mai à 21h, <strong>le</strong> 20 mai à 19h<br />

9<br />

Théâtre<br />

Russie<br />

Ham<strong>le</strong>t<br />

de William Shakespeare<br />

Mise en scène<br />

Nikolaï Kolyada<br />

Avec la troupe<br />

du Théâtre Kolyada<br />

Production<br />

Théâtre Kolyada,<br />

Ekaterinbourg<br />

Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />

surtitré en français<br />

Durée 3h10<br />

avec entracte


Théâtre Kolyada<br />

William Shakespeare, Nikolaï Kolyada<br />

Le roi Lear<br />

Le spectre d’Ham<strong>le</strong>t endosse <strong>le</strong> manteau du vieux Lear. Nikolaï Kolyada<br />

qui interprète <strong>le</strong>s deux rô<strong>le</strong>s, échafaude cette rêveuse filiation. Renonçant<br />

au trône, <strong>le</strong> vieux roi entend partager son royaume entre ses trois fil<strong>le</strong>s.<br />

Ici <strong>le</strong> royaume est figuré par une grosse pelote de fils colorés et entremêlés.<br />

Une masse inextricab<strong>le</strong> comme l’est la Russie. Les acteurs portent des<br />

costumes taillés dans des sacs-poubel<strong>le</strong>s industriels. Et, comme à chaque fois,<br />

<strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> commence dans une sorte de rituel endiablé où <strong>le</strong>s signes du<br />

spectac<strong>le</strong> se mettent en place tandis que <strong>le</strong>s acteurs sont chauffés à blanc.<br />

Du plafond vont bientôt pendre d’étranges cuvettes plates sorties en série<br />

d’une quincail<strong>le</strong>rie. El<strong>le</strong>s serviront tour à tour de piédestal, de percussions<br />

ou de moyens de transport comme en inventent <strong>le</strong>s enfants. On retrouve<br />

là toute la troupe que l’on a vue faire bloc dans Le Révizor et Ham<strong>le</strong>t.<br />

En jouant <strong>le</strong> rô<strong>le</strong>-titre, Nikolaï Kolyada donne en partage sa façon comme<br />

hallucinée de regarder <strong>le</strong> monde. Cosmique et enfantine à la fois.<br />

Kolyada : «On dit que je représente l’avant-garde, mais non, je représente<br />

<strong>le</strong> théâtre russe. Au début <strong>le</strong> spectateur rit et à la fin il p<strong>le</strong>ure.<br />

C’est ça <strong>le</strong> théâtre russe. On ne peut pas commencer par p<strong>le</strong>urer.<br />

Au début <strong>le</strong> spectateur doit se croire très libre et à la fin il faut l’abattre.<br />

Tous mes spectac<strong>le</strong>s disent cela.»<br />

Nancy Baraque Margot, Parc de la Pépinière<br />

Auditorium <strong>le</strong>s 21, 22 mai à 21h, <strong>le</strong> 23 mai à 16h<br />

Théâtre<br />

Russie<br />

Le roi Lear<br />

de William Shakespeare<br />

Mise en scène<br />

Nikolaï Kolyada<br />

Avec la troupe<br />

du Théâtre Kolyada<br />

Production<br />

Théâtre Kolyada,<br />

Ekaterinbourg<br />

Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />

surtitré en français<br />

Durée 2h45<br />

avec entracte<br />

10


Théâtre Kolyada<br />

Nikolaï Kolyada auteur et formateur<br />

Avant de mettre en scène, Nikolaï Kolyada était déjà un auteur.<br />

Il l’est toujours. Ce boulimique de travail est un bourreau d’écriture :<br />

plus de cinquante pièces à son actif. Ses pièces traitent souvent de la vie<br />

quotidienne en Russie. De l’une à l’autre, au fil des années, s’écrit la<br />

chronique d’une époque chahutée. Kolyada peup<strong>le</strong> souvent ses pièces<br />

de personnages qui n’auraient pas dû se rencontrer mais que la magie<br />

du théâtre réunit dans une pièce. Plusieurs de ses pièces ont connu et<br />

connaissent encore <strong>le</strong> succès sur bien des scènes de Russie à commencer<br />

par de prestigieux théâtres moscovites. Et c’est d’ail<strong>le</strong>urs comme auteur<br />

que <strong>le</strong>s Russes connaissent d’abord Kolyada.<br />

Mais c’est aussi un formateur. À travers ses cours, à travers aussi la revue<br />

«Oural» qu’il dirige, Nikolaï Kolyada a considérab<strong>le</strong>ment influencé<br />

la nouvel<strong>le</strong> génération d’auteurs russes dont <strong>Passages</strong> s’était fait l’écho<br />

en 2001, tel Vassili Sigarev qui, comme Kolyada, vit à Ekaterinbourg.<br />

Pour illustrer et honorer ce Kolyada auteur et formateur, François Rodinson<br />

dirigera la <strong>le</strong>cture d’une de ses pièces traduite en français.<br />

Nancy la Manufacture la Fabrique<br />

<strong>le</strong> 18 mai à 19h<br />

11<br />

Lecture<br />

Russie<br />

Nikolaï Kolyada<br />

auteur et formateur<br />

Lecture d’un texte<br />

de Nikolaï Kolyada<br />

Lecture dirigée<br />

par François Rodinson<br />

Compagnie des<br />

Transports, France


Carnet de voyage<br />

Retour à Sofia<br />

Le premier voyage à Sofia commença par un déjeuner à la<br />

cantine. Pas n’importe quel<strong>le</strong> cantine, cel<strong>le</strong> de Philippe Tiry<br />

qui tenait tab<strong>le</strong> ouverte dans cette auberge qu’était<br />

l’ONDA (Office National de Diffusion Artistique) lorsqu’il<br />

en était <strong>le</strong> tenancier. Tiry avait toujours sous <strong>le</strong> coude un<br />

petit vin, un fromage, une saucisse sèche qu’il venait de<br />

rapporter d’un de ses voyages en province. L’œil était vif,<br />

<strong>le</strong> propos aimab<strong>le</strong> et pince-sans-rire, <strong>le</strong> théâtre était sa vie.<br />

Il avait connu bien des aventures dont cel<strong>le</strong> de la maison de<br />

la culture d’Amiens qu’André Malraux était venu inaugurer<br />

et dont il fut <strong>le</strong> premier directeur. Tiry racontait comment<br />

<strong>le</strong> ministre-écrivain, avant de prendre la paro<strong>le</strong>, lui avait<br />

demandé de s’instal<strong>le</strong>r dans son bureau pour préparer son<br />

discours – aujourd’hui célèbre et disponib<strong>le</strong> en CD. Plus<br />

tard, dans sa corbeil<strong>le</strong> à papiers, il avait retrouvé chiffonnées,<br />

des pages manuscrites de l’auteur de La condition<br />

humaine. Avant de clore l’anecdote par un «Il est bon ce<br />

petit vin, hein?» Il l’était. C’est donc dans son auberge<br />

que Tiry lança à la cantonade qu’on devrait al<strong>le</strong>r faire un<br />

tour à Sofia, dans ce pays qui sortait des limbes d’un<br />

régime à la solde de Moscou. Les Bulgares étaient<br />

demandeurs. J’étais parmi <strong>le</strong>s convives du jour. Tu ne veux<br />

pas venir ? C’était en 1991.<br />

On s’est donc retrouvés à Sofia, dans l’hôtel Sofia, au<br />

centre de la vil<strong>le</strong>, un hôtel soviétique comme l’étaient<br />

presque tous <strong>le</strong>s hôtels bulgares à l’époque, avec ses<br />

mobiliers cou<strong>le</strong>ur marron, ses faux plafonds aux mornes<br />

loupiotes, ses dames d’étage, ses fauteuils clubs disposés<br />

dans <strong>le</strong>s couloirs au pied d’une plante verte, et ces rideaux<br />

gaufrés que l’on relève comme des rideaux de théâtre et<br />

que l’on nomme marquises.<br />

La vil<strong>le</strong> n’était guère ouverte aux touristes, el<strong>le</strong> semblait<br />

fatiguée par toutes ces années passées coupées d’une<br />

grande partie du monde, el<strong>le</strong> manquait d’air. À l’époque,<br />

en France on ne connaissait quasiment rien du théâtre<br />

bulgare, qu’on découvrit tout d’un seul coup dans une<br />

frénésie de spectac<strong>le</strong>s. Le petit groupe que nous formions<br />

autour de Tiry se dispersant dans <strong>le</strong>s différents théâtres de<br />

la capita<strong>le</strong>, attirés par un nom d’auteur inconnu ou que<br />

l’on venait de découvrir comme Daniil Harms, un classique<br />

bulgare dont on ignorait l’existence la veil<strong>le</strong> encore, un<br />

classique français traduit en bulgare ou bien Alfred Jarry.<br />

Quel pays de l’Est n’a pas monté Jarry dans ces années-là?<br />

On vit à Sofia un beau Ubu au Théâtre derrière <strong>le</strong> Canal.<br />

Et puis un jour, on nous parla d’un groupe un peu à part<br />

qui avait trouvé refuge dans l’ai<strong>le</strong> d’un mastodonte Palais<br />

des congrès ou Palais du peup<strong>le</strong>, je ne me souviens plus. Le<br />

bâtiment faisait peur à force de grandiloquence, on sentait<br />

12


venir <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> officiel avec force figurants et acteurs<br />

hiératiques ahanant <strong>le</strong>ur texte. La personne qui nous<br />

guidait nous rassura : ce que vous al<strong>le</strong>z voir n’a rien à voir<br />

avec ça. Il fallut marcher longtemps dans ce palais prétentieux<br />

pour atteindre une sorte de campement ou de squat<br />

sous une ai<strong>le</strong> de l’édifice. On prit place sur des bancs et <strong>le</strong><br />

spectac<strong>le</strong> commença. C’est ainsi que l’on découvrit <strong>le</strong><br />

Sfumato. On ne comprenait rien aux mots du poète<br />

bulgare dont <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> brodait <strong>le</strong> destin, mais on était<br />

saisis, fascinés. Ce sont là des moments inoubliab<strong>le</strong>s dans<br />

la vie d’un spectateur.<br />

Je fis part de mon émotion auprès de Tiry qui n’avait pas<br />

vu <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> et n’avait pas <strong>le</strong> temps de <strong>le</strong> voir – on partait<br />

deux jours plus tard et il avait déjà promis d’al<strong>le</strong>r ail<strong>le</strong>urs –<br />

mais l’homme avait du flair. Le dernier soir, autour d’une<br />

bouteil<strong>le</strong>, Tiry réunit tout <strong>le</strong> monde et pour ferrer <strong>le</strong><br />

poisson, annonça que l’ONDA aiderait financièrement à<br />

faire venir une troupe bulgare à Paris et il lui semblait bien<br />

que cette troupe devait être cel<strong>le</strong> du Sfumato. Et tout se<br />

passa ainsi.<br />

Aujourd’hui Philippe Tiry est à la retraite et j’ai beaucoup<br />

pensé à lui en retrouvant Sofia en juin 2007. Entre temps<br />

<strong>le</strong> Sfumato était venu deux fois à <strong>Passages</strong>, avait emménagé<br />

dans un théâtre qui avait ensuite brûlé, puis dans un<br />

13<br />

autre dont la troupe avait été expulsée sous <strong>le</strong> coup d’une<br />

opération immobilière, et puis on <strong>le</strong>s avait un peu perdus<br />

de vue. On retrouve Margarita Mladenova et Ivan Dobchev<br />

dans <strong>le</strong>ur nouvel abri, en bordure d’un parc, un ancien<br />

établissement de bains délabré qu’ils ont retapé de <strong>le</strong>urs<br />

mains avec <strong>le</strong>urs acteurs pour en faire un théâtre. Le Sfumato<br />

présentait <strong>le</strong>urs trois derniers projets: «Dostoïevski»,<br />

Exit (à partir des derniers jours de Marina Tsvetaïeva et<br />

Léon Tolstoï) et <strong>le</strong> projet Strindberg Vers Damas, <strong>le</strong> plus<br />

récent. Entre deux spectac<strong>le</strong>s, je retrouvais une vil<strong>le</strong> que je<br />

reconnaissais un peu mais qui avait beaucoup changé. Je<br />

pris <strong>le</strong> tram pour al<strong>le</strong>r au marché. Il faisait beau, <strong>le</strong>s<br />

terrasses des cafés quasi inexistantes un quart de sièc<strong>le</strong><br />

auparavant, abondaient. Le dernier soir, je croisais Éric<br />

Lacascade qui venait diriger un atelier avec des acteurs<br />

bulgares à l’invitation du Sfumato. On se retrouva dans ce<br />

restaurant proche du théâtre, la cantine du Sfumato.<br />

Philippe Tiry aurait aimé cette cantine-là, bonne et sans<br />

prétention. L’air du soir était doux, on trinqua. J.-P. T.


Théâtre Laboratoire Sfumato<br />

C’est avec plaisir que <strong>le</strong> festival <strong>Passages</strong> retrouve <strong>le</strong> théâtre Sfumato<br />

de Sofia, déjà venu par trois fois à Nancy. Comme toujours, Margarita<br />

Mladenova et Ivan Dobchev travail<strong>le</strong>nt sur un projet commun dont chacun<br />

prend en charge une partie. Nous accueillons <strong>le</strong>ur dernier projet, Vers Damas<br />

une trilogie Strindberg, déjà présenté au Théâtre de la Bastil<strong>le</strong> à Paris,<br />

dans <strong>le</strong> cadre du <strong>Festival</strong> d’Automne avec <strong>le</strong>quel nous nous sommes associés<br />

pour un partenariat amical et ponctuel.<br />

Les trois spectac<strong>le</strong>s forment un itinéraire à travers l’œuvre et la vie<br />

du dramaturge suédois. De Mademoisel<strong>le</strong> Julie judicieusement retitré<br />

Julie, Jean et Kristine, sa pièce la plus souvent montée mais rarement<br />

sublimée, on passe à la fabu<strong>le</strong>use Danse de mort – deux pièces mises en<br />

scène par Margarita Mladenova – pour aboutir, à la croisée de l’écrit<br />

et du vécu, à une troublante rêverie conçue (avec Gorgi Tenev) et mise<br />

en scène par Ivan Dobchev sur <strong>le</strong> Strindberg des dernières années et ses<br />

fantômes. Pour un tel projet, il fallait des acteurs hors pairs et <strong>le</strong> Sfumato<br />

– qui est aussi une éco<strong>le</strong> d’acteurs – n’en manque pas. Aux terrib<strong>le</strong>s<br />

personnages de Strindberg répond une intensité scénique de tous<br />

<strong>le</strong>s instants. «Le théâtre représente pour nous une autre forme de vie<br />

– plus concentrée, plus pure et plus é<strong>le</strong>vée» disent Margarita Mladenova<br />

et Ivan Dobchev.<br />

Rencontre avec Margarita Mladenova et Ivan Dobchev<br />

vendredi 22 mai à l’issue de Strindberg à Damas vers 20h45.<br />

14


Théâtre Laboratoire Sfumato<br />

August Strindberg, Margarita Mladenova<br />

Julie, Jean et Kristine<br />

En scène, trois personnages : Mademoisel<strong>le</strong> Julie la fil<strong>le</strong> du comte, Jean,<br />

un va<strong>le</strong>t, Kristine la cuisinière. L’action se dérou<strong>le</strong> dans la cuisine du château<br />

la nuit de la Saint-Jean. Une nuit de fête, une nuit de folie où <strong>le</strong>s corps<br />

vont au bout d’eux-mêmes et où s’exaspère <strong>le</strong> rapport de classe.<br />

«Ce soir Mademoisel<strong>le</strong> Julie est fol<strong>le</strong>, complètement fol<strong>le</strong>», première<br />

réplique de la pièce. Au bout de la nuit, la fil<strong>le</strong> du comte ayant couché<br />

avec <strong>le</strong> va<strong>le</strong>t fiancé à la cuisinière, obéit à l’ordre de son amant : el<strong>le</strong> sort<br />

pour al<strong>le</strong>r se suicider. Strindberg par<strong>le</strong> de Kristine comme d’un personnage<br />

secondaire. Ce n’est pas l’avis du théâtre Sfumato qui a retitré la pièce<br />

(trop souvent mise en scène autour d’une actrice star jouant <strong>le</strong> rô<strong>le</strong>-titre)<br />

Julie, Jean et Kristine soulignant ainsi <strong>le</strong> jeu de tensions entre <strong>le</strong>s trois<br />

personnages et <strong>le</strong>s ravages qu’il en résulte à tous <strong>le</strong>s étages d’un monde<br />

où l’être humain «cesse d’être l’objet absolu de la civilisation» dit Margarita<br />

Mladenova.<br />

Nancy la Manufacture grande sal<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s 15,16 et 17 mai à 19h<br />

15<br />

Théâtre<br />

Bulgarie<br />

Julie, Jean et Kristine<br />

Mademoisel<strong>le</strong> Julie<br />

d’August Strindberg<br />

Adaptation et mise<br />

en scène<br />

Margarita Mladenova<br />

Avec<br />

Albena Georgieva<br />

Hristo Petkov<br />

Miroslava Gogovska<br />

Scénographie et costumes<br />

Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />

Lumières<br />

Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />

Margarita Mladenova<br />

Musique<br />

Assen Avramov<br />

Production<br />

Théâtre Laboratoire<br />

Sfumato<br />

Ce spectac<strong>le</strong> fait partie<br />

du Programme<br />

Strindberg du Théâtre<br />

Laboratoire Sfumato<br />

Spectac<strong>le</strong> en bulgare,<br />

surtitré en français<br />

Durée 1h30


Théâtre Laboratoire Sfumato<br />

August Strindberg, Margarita Mladenova<br />

La danse de mort<br />

Tout se passe sur une î<strong>le</strong> surnommée «<strong>le</strong> petit enfer» par ses rares habitants.<br />

Là, vit un coup<strong>le</strong> que l’on croirait uni puisqu’il a tenu <strong>le</strong> coup et s’apprête<br />

à fêter ses noces d’argent (25 ans de mariage). Il n’en est rien. La haine<br />

habite Edgar, capitaine d’artil<strong>le</strong>rie et Alice, son épouse, une ancienne actrice.<br />

La haine de l’autre, la haine de soi. Leurs enfants sont partis, ils n’ont pas<br />

d’amis, <strong>le</strong>s domestiques ne s’attardent pas, l’argent manque, <strong>le</strong> gardemanger<br />

est vide et la cave n’a plus vu de bouteil<strong>le</strong>s depuis cinq ans.<br />

Un voisin, <strong>le</strong> docteur, a invité des amis, Edgar et Alice n’en font pas partie.<br />

Ils n’ont rien d’autre à se dire que de s’envoyer à la figure <strong>le</strong> néant de <strong>le</strong>ur<br />

vie à coups de «vieil<strong>le</strong>s répliques éculées» comme dit <strong>le</strong> capitaine.<br />

Arrive Kurt un ami du temps jadis. Une chance, une possibilité de salut ?<br />

Rien de tel. C’est Kurt qui est entraîné dans <strong>le</strong>ur cerc<strong>le</strong> infernal. Il prendra la<br />

fuite et <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> se retrouvera face-à-face au fond de <strong>le</strong>ur commun abîme.<br />

«Ce sont deux corps – deux momies ressemblant à des êtres humains –<br />

qui entament une <strong>le</strong>nte danse à travers <strong>le</strong> néant» dit Margarita Mladenova.<br />

Nancy la Manufacture grande sal<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s 19 et 20 mai à 19h<br />

Théâtre<br />

Bulgarie<br />

La danse de mort<br />

d’August Strindberg<br />

Adaptation et mise<br />

en scène<br />

Margarita Mladenova<br />

Avec<br />

Tzvetan A<strong>le</strong>xiev<br />

Vladimir Penev<br />

Svetlana Yancheva<br />

Scénographie, costumes<br />

Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />

Lumières<br />

Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />

Margarita Mladenova<br />

Musique<br />

Assen Avramov<br />

Production<br />

Théâtre Laboratoire<br />

Sfumato<br />

Ce spectac<strong>le</strong> fait partie<br />

du Programme<br />

Strindberg du Théâtre<br />

Laboratoire Sfumato<br />

Spectac<strong>le</strong> en bulgare,<br />

surtitré en français<br />

Durée 1h30<br />

16


Ce dernier spectac<strong>le</strong> part du Chemin de Damas, que Strindberg écrira<br />

sur une période s’étalant sur dix ans. L’histoire d’un Inconnu, de ses errances,<br />

de ses questionnements, de ses rencontres...<br />

Strindberg propose un rô<strong>le</strong> à Harriet Bosse, une jeune actrice d’origine<br />

norvégienne de 22 ans qui bientôt devient sa troisième femme.<br />

Il a cinquante-deux ans. Quelques jours plus tard il col<strong>le</strong> dans son journal<br />

une dépêche d’un journal qui lui apprend la mort de Dagny Juel, assassinée<br />

par un amant à Tbilissi. Strindberg avait eu une aventure avec cette jeune<br />

femme fascinante, modè<strong>le</strong> aimé du peintre Edvard Munch. On retrouve<br />

ces éléments et d’autres (la correspondance entre Strindberg et Nietzsche,<br />

son Journal occulte) dans Strindberg à Damas, titre donné par Ivan Dobchev<br />

à la pièce qu’il a composée avec Georgi Tenev. «Un voyage à travers <strong>le</strong>s<br />

rêves de Strindberg, à travers des documents entremêlés à des faits réels<br />

et des suppositions émergeant de la biographie de l’écrivain, à travers<br />

des hypothèses sur ses crises, sur son épreuve humaine – trop humaine –<br />

de l’esprit, sur son étirement au-delà des limites de la réalité, d’où <strong>le</strong><br />

retour parfois est impossib<strong>le</strong>» explique Ivan Dobchev.<br />

Nancy la Manufacture grande sal<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s 22 et 23 mai à 19h<br />

17<br />

Théâtre Laboratoire Sfumato<br />

Georgi Tenev, Ivan Dobchev<br />

Strindberg à Damas<br />

Théâtre<br />

Bulgarie<br />

Strindberg à Damas<br />

de Georgi Tenev<br />

et Ivan Dobchev<br />

d’après August<br />

Strindberg<br />

Mise en scène<br />

Ivan Dobchev<br />

Avec<br />

E<strong>le</strong>na Dimitrova<br />

Malin Krastev<br />

Hristo Petkov<br />

Snezhina Petrova<br />

Rumen Traikov<br />

Scénographie<br />

Ivan Dobchev<br />

Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />

Lumières<br />

Ivan Dobchev<br />

Costumes<br />

Daniela O<strong>le</strong>g Liahova<br />

Musique<br />

Assen Avramov<br />

Vidéo<br />

Lubomir Mladenov<br />

Production<br />

Théâtre Laboratoire<br />

Sfumato<br />

Ce spectac<strong>le</strong> fait partie<br />

du Programme<br />

Strindberg du Théâtre<br />

Laboratoire Sfumato<br />

Spectac<strong>le</strong> en bulgare,<br />

surtitré en français<br />

Durée 1h40


Carnet de voyage<br />

Brève escapade à Minsk<br />

La compagnie Belavia propose un vol direct Paris-Minsk <strong>le</strong><br />

vendredi soir et retour <strong>le</strong> mardi matin. Je suis donc arrivé <strong>le</strong><br />

vendredi 9 mai au soir, jour où <strong>le</strong>s Russes et <strong>le</strong>s Biélorusses<br />

fêtent la victoire (povieda) sur l’ennemi nazi, un jour après<br />

nous, mais avec plus de faste. À l’arrivée <strong>le</strong>s formalités de<br />

visa pour un court séjour, s’il n’y a pas la queue et si <strong>le</strong><br />

dossier est comp<strong>le</strong>t (invitation, photo, etc.), prennent<br />

seu<strong>le</strong>ment quelques minutes et 40 euros. Quelques mètres<br />

plus loin une dame aimab<strong>le</strong> vous interpel<strong>le</strong> en français et<br />

vous dit qu’il faut une assurance médica<strong>le</strong> obligatoire et<br />

que cela coûte un euro, je lui fais répéter, oui c’est bien un<br />

euro, el<strong>le</strong> met trois minutes à remplir <strong>le</strong> formulaire, on en<br />

a pour son argent. Après quoi c’est <strong>le</strong> passage devant la<br />

douane, je tombe sur une fausse blonde digne d’un film<br />

d’espionnage loin des blafardes et replètes douanières<br />

soviétiques d’antan.<br />

Bref, une arrivée presque norma<strong>le</strong> dans un pays qui ne l’est<br />

pas vraiment.<br />

On s’en rend compte en gagnant la capita<strong>le</strong> (45 kilomètres)<br />

avec <strong>le</strong> taxi envoyé par <strong>le</strong> Théâtre libre (TL) de<br />

Minsk, conduit par Andreï, un batteur de rock qui fait <strong>le</strong><br />

taxi pour gagner sa vie. Le taxi rou<strong>le</strong> sur une route déserte<br />

(est-ce en raison de la fête nationa<strong>le</strong>?), bordée de<br />

lampadaires jaunâtres et surtout dépourvue de publicités<br />

agressives, seu<strong>le</strong>s quelques pubs biélorusses peintes dans<br />

un sty<strong>le</strong> f<strong>le</strong>uri kolkhozien : pub pour un saucisson local, pub<br />

pour des tracteurs locaux (au demeurant introuvab<strong>le</strong>s me<br />

dira-t-on). Une impression soudaine de retour en arrière, à<br />

l’époque de l’URSS, qui correspond assez bien à l’image<br />

menta<strong>le</strong> que je me faisais de Minsk.<br />

Mais cette image sera vite démentie par la vil<strong>le</strong> qui, aux<br />

dires de beaucoup, change à vue d’œil : nouveaux centres<br />

commerciaux avec sols en marbre, boutiques luxueuses,<br />

supermarchés achalandés, tas d’immeub<strong>le</strong>s en construction…<br />

On est tout de même très loin de la démesure de<br />

Moscou mais aussi très loin de la vil<strong>le</strong> soviétique figée que<br />

l’on croyait trouver – pour cela il faut al<strong>le</strong>r hors de la vil<strong>le</strong>,<br />

dans <strong>le</strong>s villages, tout comme en Russie.<br />

Loukachenka, <strong>le</strong> président du Bélarus suit son modè<strong>le</strong> russe<br />

Poutine, en plus strict encore peut-être: contrô<strong>le</strong> des<br />

médias, musel<strong>le</strong>ment de l’opposition et/ou mise en prison<br />

voire liquidation. Moyennant quoi, on peut tolérer un Mac<br />

Do au centre vil<strong>le</strong>, un centre de la mode baptisé Broadway<br />

orné d’une façade pourvue d’énormes bas-reliefs dans un<br />

sty<strong>le</strong> tout ce qu’il y a de plus réaliste socialiste, quelques<br />

prostituées sur une grande artère. Un étranger ne se sent<br />

pas oppressé dans la vil<strong>le</strong> (contrairement à ce que l’on<br />

éprouvait à l’époque soviétique). Internet reste une plage<br />

de liberté pas encore surveillée à la chinoise. Mais il n’y a<br />

pas de journaux d’opposition, la télé diffuse quotidiennement<br />

des images du président, <strong>le</strong>s manifs sont durement<br />

réprimées et il est arrivé que des opposants (hommes<br />

politiques, journalistes) disparaissent.<br />

Avec au milieu de cela, une curiosité loca<strong>le</strong> étonnante pour<br />

un Français : dans <strong>le</strong>s rues, comme en Al<strong>le</strong>magne, <strong>le</strong>s gens<br />

attendent que <strong>le</strong> bonhomme devienne vert pour traverser<br />

ce qui est une torture pour un piéton français, mais plus<br />

encore, chose unique au monde probab<strong>le</strong>ment : <strong>le</strong>s voitures<br />

freinent et s’arrêtent lorsque sur un passage piéton non<br />

gardé par des feux, <strong>le</strong>s piétons s’avancent sur la chaussée<br />

(en Russie au contraire <strong>le</strong>s voitures accélèrent et foncent<br />

sur <strong>le</strong>s piétons). On doit cela à un décret présidentiel, pris<br />

il y a cinq ans et appliqué drastiquement (grosse amende<br />

pour non-respect).<br />

Les drapeaux rouges, jaunes, oranges, plantés un peu<br />

partout pour la fête nationa<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s bus (en bon état au<br />

centre vil<strong>le</strong>), de cou<strong>le</strong>ur verte et <strong>le</strong>s pelouses où f<strong>le</strong>urissent<br />

en grand nombre <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>urs de pissenlit donnent en ces<br />

jours de printemps un air presque guil<strong>le</strong>ret à cette vil<strong>le</strong> aux<br />

longues artères un peu froides.<br />

18


À côté de cela, d’autres décrets présidentiels sont en train<br />

de liquider tout ce qu’il reste de vieil<strong>le</strong>s maisons de bois<br />

dans la vil<strong>le</strong>. Il en va du vieux Minsk comme du vieux Pékin.<br />

De ces vieil<strong>le</strong>s maisons, il n’en restait pourtant pas beaucoup,<br />

<strong>le</strong>s bombardements de la guerre patriotique et <strong>le</strong>s<br />

grands chantiers des années soviétiques des années 60<br />

avaient anéanti bien des quartiers, il ne reste rien ou<br />

presque du ghetto juif, et avant <strong>le</strong> ghetto du quartier où<br />

vivait la nombreuse population juive, un parc se dresse là<br />

où était <strong>le</strong> cimetière juif. Minsk est aujourd’hui une vil<strong>le</strong> en<br />

p<strong>le</strong>in boum immobilier. La femme du maire de Moscou<br />

(manitou du BTP russe) a raflé la plupart des marchés et on<br />

ne peut pas dire que <strong>le</strong>s architectes font des mirac<strong>le</strong>s, c’est<br />

moins prétentieux qu’avant (comme cette bibliothèque<br />

nationa<strong>le</strong> qui ressemb<strong>le</strong> à une sorte de dé géant monté sur<br />

pilotis), mais c’est pas top.<br />

Cependant <strong>le</strong> mirage s’arrête passé <strong>le</strong>s bornes imaginaires<br />

délimitant <strong>le</strong> vernis du centre vil<strong>le</strong>.<br />

C’est ainsi que <strong>le</strong>s spectateurs du Théâtre libre (mais pas<br />

libres de jouer dans un théâtre ou d’en louer un) ont<br />

rendez-vous à un terminus de bus à la périphérie de Minsk.<br />

Les bus sont là moins avenants. L’environnement est fait<br />

de garages pourvus de petites cheminées, petits immeub<strong>le</strong>s<br />

gris et pavillons. Les spectateurs attendent là en<br />

descendant du bus. Une voiture de la milice s’approche et<br />

va se garer un peu plus loin. Hasard? Intimidation? Signe<br />

qu’on sait pourquoi on est là? Personne ne fait attention.<br />

Et <strong>le</strong> groupe, entraîné par quelqu’un de l’équipe du Théâtre<br />

libre, se dirige par une route goudronnée puis un chemin<br />

de terre vers la maison où va se donner la représentation.<br />

C’est la maison où <strong>le</strong> Théâtre libre s’est installé depuis un<br />

certain temps et où ils répètent. C’est faci<strong>le</strong> à reconnaître:<br />

c’est la maison la plus petite de la rue derrière une palissade<br />

qui aurait pu être blanche. Le mot datcha est trop<br />

aimab<strong>le</strong> pour qualifier cette maison, <strong>le</strong> mot gourbi excessif,<br />

<strong>le</strong> mot pavillon trop trompeur. Bref c’est une sorte de<br />

bicoque plutôt vétuste cernée par des tas de débris<br />

(planches pourries, pneus lisses, chaises cassées, etc.).<br />

Derrière, un bout de jardin, plus ou moins à l’abandon.<br />

Seuls signes pimpants : <strong>le</strong>s arbres sont en f<strong>le</strong>urs et sur une<br />

branche f<strong>le</strong>urie est accrochée une cage à oiseau mais sans<br />

oiseau. Il p<strong>le</strong>ut. On s’abrite sous une gouttière à demi<br />

percée ou à l’entrée du foutoir des appentis encombré lui<br />

aussi par <strong>le</strong>s tas de choses accumulées par l’ancien locataire,<br />

un pépé qui ne jetait rien.<br />

Le public prévenu par téléphone ou mail comme d’habitude<br />

est mélangé: beaucoup de jeunes et aussi quelques<br />

tronches de vieux intellos biélorusses. Nikolaï Khalézine<br />

(l’un des fondateurs du Théâtre libre) s’occupe de<br />

l’intendance et nous fait signe d’entrer. On entre donc par<br />

la porte de derrière. Là un couloir de chaque côté des<br />

étroites pièces dont un rideau tient lieu de porte, – je vous<br />

passe la description des conduits de chauffage et autres<br />

prises é<strong>le</strong>ctriques –, ces très petites pièces tiennent lieu de<br />

loges et de magasin pour <strong>le</strong>s accessoires.<br />

19<br />

Au bout du couloir, la «sal<strong>le</strong> de spectac<strong>le</strong>» (<strong>le</strong>s guil<strong>le</strong>mets<br />

s’imposent): deux pièces blanches réunies par un mur en<br />

partie grossièrement abattu à la masse (briques apparentes)<br />

en forme de cadre de scène arrondi. On s’assoit sur<br />

trois rangs de planches de bois et devant, une bâche en<br />

plastique tient lieu de quatrième rang. Devant la «scène»:<br />

<strong>le</strong> mur de droite avec la porte par laquel<strong>le</strong> on est entré et<br />

où entreront <strong>le</strong>s acteurs, sur <strong>le</strong> mur du fond est accroché<br />

un tab<strong>le</strong>au noir, <strong>le</strong> mur de gauche avec deux fenêtres<br />

obstruées. Cela rappel<strong>le</strong> l’espace du metteur en scène<br />

russe Nikolaï Kolyada à Ekaterinbourg mais en plus petit<br />

et beaucoup plus sommaire (pas de dégagements): une<br />

ampou<strong>le</strong>, seu<strong>le</strong> sous <strong>le</strong> plafonnier, tient lieu d’éclairage<br />

unique : <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in feu <strong>le</strong> plus simp<strong>le</strong> du monde.<br />

Khalézine explique aux spectateurs que Zone de si<strong>le</strong>nce est<br />

en trois parties (entracte de dix minutes entre chaque<br />

partie), que ces parties forment un triptyque – mais<br />

peuvent se jouer de façon indépendante.<br />

Le tout a été donné pour la première fois au Théâtre<br />

national de Thessalonique <strong>le</strong> 12 avril, lors d’un raout<br />

culturo-européen («prix Europe») où Warlikowski, <strong>le</strong><br />

Théâtre libre et Chéreau étaient honorés. Un «souvenir<br />

horrib<strong>le</strong>» confiera Natalia où l’équipe a eu la désagréab<strong>le</strong><br />

impression d’avoir été utilisée comme caution et faire-valoir<br />

«humanitaire», à mil<strong>le</strong> lieues de <strong>le</strong>ur projet théâtral dont<br />

tout <strong>le</strong> monde se foutait. On <strong>le</strong>ur a demandé de jouer Zone<br />

de si<strong>le</strong>nce devant une sal<strong>le</strong> de 800 places, sur un plateau<br />

immense où l’on avait donné juste avant La Traviata. On<br />

ne <strong>le</strong>ur a posé des questions que sur la situation politique,<br />

on ne <strong>le</strong>ur a jamais parlé théâtre. Malaise donc. Car la force<br />

du Théâtre libre de Minsk, c’est bien d’apporter des<br />

réponses théâtra<strong>le</strong>s, artistiquement fortes, à ce questionnement-là<br />

et non de tenir des discours. Autrement dit, quel<br />

théâtre faire aujourd’hui en Biélorussie? Zone de si<strong>le</strong>nce y<br />

répond avec force.<br />

À la fin du spectac<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s six acteurs saluent. Nikolaï<br />

Khalézine comme il aime à <strong>le</strong> faire <strong>le</strong>s présente un à un<br />

puis c’est au tour du metteur en scène, Vladimir Scherban<br />

de saluer avec ses acteurs. En partant, chaque spectateur<br />

met ce qu’il veut dans un chapeau coloré.<br />

Les spectateurs sont partis quand l’é<strong>le</strong>ctricité est à nouveau<br />

coupée, el<strong>le</strong> l’avait été au tout début de la troisième partie,<br />

à croire que c’était fait exprès. C’est à la lueur des bougies<br />

que Natalia Koliada s’adresse aux acteurs pour <strong>le</strong>ur expliquer<br />

<strong>le</strong> <strong>programme</strong> des mois qui viennent.<br />

Je me suis adressé aux acteurs à la lueur des bougies, et<br />

<strong>le</strong>ur ai donné rendez-vous à Nancy en <strong>le</strong>ur disant qu’à mes<br />

yeux Zone de si<strong>le</strong>nce était <strong>le</strong> plus abouti et <strong>le</strong> plus fort de<br />

<strong>le</strong>urs spectac<strong>le</strong>s, en mettant bien sûr à part <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong><br />

mascotte qu’est Génération Jeans.<br />

Le vendredi matin, je quitte l’imposant hôtel Planeta et <strong>le</strong>s<br />

fresques de la sal<strong>le</strong> du petit déjeuner où <strong>le</strong>s cosmonautes<br />

ressemb<strong>le</strong>nt à des archanges et je retrouve Andreï qui me<br />

conduit à l’aéroport sur une route un peu moins déserte<br />

qu’à l’al<strong>le</strong>r. J.-P. T.


Théâtre libre de Minsk<br />

Le Théâtre libre de Minsk revient à <strong>Passages</strong>. La venue de cette<br />

troupe indépendante biélorusse dirigée par Natalia Koliada et<br />

Nikolaï Khalézine n’était pas passée inaperçue lors du festival 2007<br />

où el<strong>le</strong> présentait trois spectac<strong>le</strong>s dont celui qui <strong>le</strong>ur tient lieu<br />

de carte de visite : Génération Jeans. Avant même la fin du festival nous <strong>le</strong>s avions invités à revenir.<br />

Dans l’interval<strong>le</strong>, <strong>le</strong>ur notoriété internationa<strong>le</strong> n’a fait que croître et c’est heureux car <strong>le</strong>ur force<br />

de résistance dans <strong>le</strong>ur pays est nourrie par <strong>le</strong>ur reconnaissance à l’étranger. Nous sommes allés <strong>le</strong>s voir<br />

chez eux, à Minsk (lire carnet de voyage, page 18) et c’est peu dire que <strong>le</strong>ur situation reste précaire.<br />

Faute de pouvoir louer ou diriger un théâtre, ils ont trouvé refuge dans un pavillon délabré où la plus<br />

grande pièce sert de lieu pour <strong>le</strong>s répétitions et pour <strong>le</strong>s représentations <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s restent sporadiques<br />

et discrètes. Le jeu du chat et de la souris avec <strong>le</strong> pouvoir dictatorial biélorusse et sa police continue.<br />

D’autant que <strong>le</strong>urs nouveaux spectac<strong>le</strong>s puisent <strong>le</strong>urs sujets âpres<br />

et troublants dans la vie quotidienne de <strong>le</strong>urs compatriotes,<br />

à commencer par <strong>le</strong>ur propre vie et cel<strong>le</strong>s de <strong>le</strong>urs proches<br />

parfois disparus. <strong>Passages</strong> présente <strong>le</strong>urs dernières créations:<br />

Zone de si<strong>le</strong>nce et En découvrant l’amour, spectac<strong>le</strong> qui fait<br />

suite à Génération Jeans que <strong>le</strong> Théâtre libre de Minsk jouera<br />

une nouvel<strong>le</strong> fois à la demande généra<strong>le</strong> du public.<br />

Rencontre avec l’équipe du Théâtre libre de Minsk<br />

lundi 18 mai, à l’issue d’En découvrant l’amour vers 22h15.<br />

20


Théâtre libre de Minsk<br />

Nikolaï Khalézine<br />

Génération Jeans<br />

C’est avec ce spectac<strong>le</strong> que <strong>le</strong> Théâtre libre de Minsk s’est fait connaître<br />

un peu partout dans <strong>le</strong> monde. Le spectac<strong>le</strong>, emblématique, écrit et joué<br />

par Nikolaï Khalézine accompagné par l’espièg<strong>le</strong> DJ Laurel. Avec beaucoup<br />

d’humour, Nikolaï raconte sa jeunesse éprise de rock (interdit) et de Jean US<br />

(interdit), et son dégoût de la politique dans un pays qui faisait alors partie<br />

de l’URSS. Et il <strong>le</strong> fait à travers <strong>le</strong> prisme d’un Jean. Depuis l’époque<br />

soviétique (il voulait alors posséder un Jean, puis il fit, non sans mal,<br />

<strong>le</strong> commerce de cette rareté occidenta<strong>le</strong>) jusqu’à l’époque actuel<strong>le</strong> où,<br />

dans la Biélorussie du président Loukachenka, <strong>le</strong> Jean, à la faveur d’une<br />

manifestation, est devenu l’étendard de la jeunesse et de la contestation.<br />

Un spectac<strong>le</strong> culte.<br />

Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />

<strong>le</strong> 18 mai à 19h On y va en bus!<br />

21<br />

Dijon Parvis Saint-Jean<br />

<strong>le</strong>s 20, 21 et 22 mai<br />

Théâtre<br />

Biélorussie<br />

Génération Jeans<br />

Mise en scène<br />

Nikolaï Khalézine<br />

Texte<br />

Nikolaï Khalézine<br />

(avec la participation<br />

de Natalia Koliada)<br />

Traduction française<br />

A<strong>le</strong>xis Vadrot<br />

Youri Vavokhine<br />

Mise en scène<br />

et interprétation<br />

Nikolaï Khalézine<br />

Assistante à la mise<br />

en scène<br />

Natalia Koliada<br />

Musique<br />

Laur Berzhanin<br />

(DJ Laurel)<br />

Production<br />

Théâtre libre de Minsk<br />

Créé en mars 2006 au<br />

Théâtre libre, une troupe<br />

semi-clandestine résidant<br />

à Minsk (Biélorussie)<br />

Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />

surtitré en français<br />

Durée 1h15


Théâtre libre de Minsk<br />

Natalia Koliada, Nikolaï Khalézine<br />

En découvrant l’amour<br />

Ce dernier spectac<strong>le</strong> en date du Théâtre libre de Minsk (dont <strong>le</strong> projet a reçu<br />

un prix des droits de l’homme à Paris en décembre 2007) forme un diptyque<br />

avec Génération Jeans. Ce dernier spectac<strong>le</strong> faisait <strong>le</strong> lien entre l’époque<br />

soviétique et l’actuel<strong>le</strong> Biélorussie à travers <strong>le</strong>s pérégrinations d’un Jean.<br />

En découvrant l’amour raconte, à travers une histoire vraie, comment,<br />

dans la Biélorusssie actuel<strong>le</strong>, des citoyens disparaissent comme au temps<br />

de Staline. C’est l’histoire vécue d’Irina Krassovskaya, de sa famil<strong>le</strong>, de sa<br />

rencontre bientôt amoureuse avec Anato<strong>le</strong> Krassovki qui allait devenir<br />

une des <strong>le</strong>aders de l’opposition en Biélorusssie, de <strong>le</strong>urs dix-neuf ans de vie<br />

commune, du kidnapping de son mari et d’un de ses amis en septembre<br />

1999. Natalia Koliada et Nikolaï Khalézine ont écrit cette histoire d’après<br />

<strong>le</strong> témoignage d’Irina Krassovskaya qui, aujourd’hui, ne vit plus en<br />

Biélorussie. El<strong>le</strong> n’a plus jamais eu de nouvel<strong>le</strong>s de l’homme qui lui avait<br />

fait découvrir l’amour.<br />

Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />

<strong>le</strong> 18 mai à 21h On y va en bus!<br />

Théâtre<br />

Biélorussie<br />

En découvrant l’amour<br />

d’après <strong>le</strong> texte<br />

de Nikolaï Khalézine<br />

et Natalia Koliada<br />

Mise en scène<br />

Nikolaï Khalézine<br />

Avec<br />

Pavel Rodak-Gorodnitski<br />

O<strong>le</strong>g Sidorchik<br />

Anna Solomianskaya<br />

Assistante à la mise<br />

en scène<br />

Irina Yaroshevich<br />

Chorégraphie<br />

Olga Skvortsova<br />

Intro<br />

par MC Coppa<br />

Musique<br />

Laur Berzhanin<br />

(DJ Laurel)<br />

Production<br />

Natalia Koliada<br />

et Nikolaï Khalézine,<br />

Théâtre libre de Minsk<br />

Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />

surtitré en français<br />

Durée 1h10<br />

22


Théâtre libre de Minsk<br />

Natalia Koliada, Nikolaï Khalézine, Vladimir Scherban<br />

Zone de si<strong>le</strong>nce<br />

Comme <strong>le</strong> titre du spectac<strong>le</strong> l’indique, Zone de si<strong>le</strong>nce par<strong>le</strong> de choses dont<br />

on ne par<strong>le</strong> pas en général, et en Biélorussie en particulier. Il est mis en scène<br />

par Vladimir Scherban, <strong>le</strong> troisième pilier du Théâtre libre. La première partie<br />

a pour titre Légendes d’enfances. Sur fond de tab<strong>le</strong>au d’éco<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s acteurs<br />

par<strong>le</strong>nt de <strong>le</strong>ur vie au rebours du mythe de «l’heureuse enfance soviétique».<br />

À chacun son traumatisme, son souvenir douloureux, sa petite made<strong>le</strong>ine.<br />

Yana évoque un pyjama, Pavel une petite voiture, Anna son père... Dans<br />

la seconde partie, Différents, on retrouve <strong>le</strong>s mêmes acteurs mais cette fois<br />

chacun joue un personnage «différent» rencontré à Minsk : un handicapé<br />

des bras passionné de guitare é<strong>le</strong>ctrique Fender, un homosexuel noir,<br />

une vieil<strong>le</strong> stalinienne solitaire, une alcoolo plongée dans des histoires<br />

de meurtre. Dans la dernière partie, Chiffres, <strong>le</strong>s acteurs font chœur et<br />

traduisent scéniquement des statistiques propres à <strong>le</strong>ur pays, à commencer<br />

par cel<strong>le</strong>-ci : «72% des Biélorusses ont du mal à définir <strong>le</strong> mot démocratie».<br />

Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />

<strong>le</strong>s 19 et 20 mai à 21h On y va en bus!<br />

Dijon Parvis Saint-Jean<br />

<strong>le</strong>s 21, 22 et 23 mai<br />

23<br />

Thionvil<strong>le</strong> Théâtre municipal<br />

<strong>le</strong>s 26 et 27 mai à 20h<br />

Théâtre<br />

Biélorussie<br />

Zone de si<strong>le</strong>nce<br />

Partie I Légendes<br />

d’enfances<br />

Natalia Koliada<br />

Nikolaï Khalézine<br />

Vladimir Scherban<br />

Partie II Différents<br />

Vladimir Scherban<br />

Partie III Chiffres<br />

Vladimir Scherban<br />

Mise en scène<br />

Vladimir Scherban<br />

Avec<br />

Pavel Rodak-Gorodnitski<br />

Yana Rusakevitch<br />

O<strong>le</strong>g Sidorchik<br />

Anna Solomianskaya<br />

Denis Tarasenko<br />

Marina Yurevitch<br />

Assistantes à la mise<br />

en scène<br />

Svetlana Sougako<br />

Irina Yarochevich<br />

Traduction et adaptation<br />

Youri Vavokhine<br />

en collaboration<br />

avec A<strong>le</strong>xis Vadrot<br />

Dramaturgie<br />

Constantin Stechik<br />

Production<br />

Natalia Koliada<br />

et Nikolaï Khalézine,<br />

Théâtre libre de Minsk<br />

Première européenne:<br />

XIIe édition du Prix<br />

Europe pour <strong>le</strong> théâtre,<br />

Thessalonique, avril 2008<br />

Spectac<strong>le</strong> en russe,<br />

biélorusse et trasianka,<br />

surtitré en français<br />

Durée 2h45<br />

avec deux entractes


Compagnie Béla Pintér<br />

Béla Pintér<br />

Les enfants du démon<br />

Les spectateurs de <strong>Passages</strong> 2007 n’ont pas oublié L’opéra paysan du jeune<br />

Hongrois Béla Pintér et sa troupe que <strong>le</strong> festival a fait découvrir au public<br />

français. Depuis, ce spectac<strong>le</strong> a été présenté à Paris par <strong>le</strong> <strong>Festival</strong> d’Automne<br />

et Lil<strong>le</strong> accueil<strong>le</strong> Korcula, <strong>le</strong> second spectac<strong>le</strong> que nous avions invité.<br />

Béla Pintér revient à <strong>Passages</strong> avec une nouvel<strong>le</strong> création Les enfants du<br />

démon. Il y poursuit une veine, <strong>le</strong> sty<strong>le</strong> que nous avions su apprécier, une<br />

subti<strong>le</strong> alliance entre <strong>le</strong> théâtre parlé et <strong>le</strong> théâtre chanté pour raconter<br />

des histoires de famil<strong>le</strong> à tiroirs rythmées par un petit orchestre jouant live.<br />

À cela s’ajoutent un dépaysement qui est celui du Japon et un réjouissant<br />

mélange des sexes où <strong>le</strong>s hommes jouent des femmes et inversement.<br />

Cruel<strong>le</strong> et très drô<strong>le</strong> chronique familia<strong>le</strong> où <strong>le</strong>s mères détestent <strong>le</strong>urs fil<strong>le</strong>s, où<br />

<strong>le</strong>s fils portent des jupes longues et noires comme dans l’ancienne Hongrie,<br />

où surgit un effrayant masque extrême-oriental, où <strong>le</strong>s moustaches d’un<br />

ancien communiste atrabilaire n’en pensent pas moins. Tout se mê<strong>le</strong> sous un<br />

toit aux lignes et cou<strong>le</strong>urs japonaises. Et tout va se dérég<strong>le</strong>r. Les veines vont<br />

s’ouvrir à l’heure du thé et des aveux, <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s valser, quelqu’un finira par<br />

se pendre. Lenteur du théâtre Nô, vigueur virevoltante du cabaret, suspense<br />

ha<strong>le</strong>tant du thril<strong>le</strong>r, tragédie domestique, <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> Les enfants du démon<br />

déploie un théâtre où <strong>le</strong> théâtre est un miroir. Et <strong>le</strong> Japon se révè<strong>le</strong> un<br />

formidab<strong>le</strong> filtre pour mieux observer la société hongroise d’aujourd’hui.<br />

Rencontre avec Béla Pintér jeudi 21 mai à l’issue du spectac<strong>le</strong> vers 20h30.<br />

Vandœuvre-lès-Nancy Sal<strong>le</strong> des fêtes<br />

<strong>le</strong>s 20, 21 et 22 mai à 19h On y va en bus!<br />

Théâtre<br />

Hongrie<br />

Les enfants du démon<br />

Mise en scène<br />

Béla Pintér<br />

Avec<br />

Zoltán Friedenthal<br />

Béla Pintér<br />

László Quitt<br />

Hella Roszik<br />

Tünde Szalontay<br />

Zsófia Szamosi<br />

Szabolcs Thuróczy<br />

Musiciens<br />

Lajos Ke<strong>le</strong>men<br />

Antal Kéménczy<br />

Krisztina Molnár<br />

Andrea Pass<br />

Lumières<br />

Zoltán Vida<br />

Son<br />

János Rembeczki<br />

Accessoires<br />

Éva Enyedi<br />

Régie plateau<br />

Gábor Tamás<br />

Tamás Kulifay<br />

Production<br />

Compagnie Béla Pintér<br />

Spectac<strong>le</strong> en hongrois,<br />

surtitré en français<br />

Durée 1h10<br />

24


Jean-Luc Lagarce, Gintaras Varnas<br />

Le pays lointain<br />

Gintaras Varnas est un metteur en scène lituanien formé dans sa discipline<br />

à l’Académie de théâtre et de musique de Vilnius, la capita<strong>le</strong> (il y est né<br />

en 1961). Varnas commence à la fin des années 80 par fonder un théâtre<br />

ambulant (où intervenaient des marionnettes). En complicité avec des<br />

auteurs lituaniens, la politique de son pays était passée au gril de l’ironie.<br />

Entre 2004 et 2007 il a été directeur artistique du théâtre dramatique de<br />

Kaunas, l’ancienne capita<strong>le</strong> du pays. Depuis il est devenu un metteur en<br />

scène indépendant. C’est avec la troupe du théâtre de Kaunas qu’il a monté<br />

Le pays lointain. Sa rencontre avec la pièce de Jean-Luc Lagarce fut comme<br />

une révélation. Il cherchait à monter une pièce contemporaine d’un auteur<br />

européen. L’excel<strong>le</strong>nte traductrice Akvilé Melkunaité lui par<strong>le</strong> de l’œuvre de<br />

cet auteur français. El<strong>le</strong> évoque en particulier sa toute dernière pièce, Le pays<br />

lointain. Il ouvre <strong>le</strong> livre, lit <strong>le</strong>s premier mots de Louis «– Plus tard, l’année<br />

d’après» et ceux de «l’Amant mort déjà»: «– Une année après que je meurs,<br />

que je suis mort?» Akvilé traduit. Gintaras referme <strong>le</strong> livre dans un souff<strong>le</strong>.<br />

«Il y a quelque chose de magique dans son écriture» dit-il. C’est l’écoute de<br />

cette magie qui lui dicte sa mise en scène traduisant sa vision très personnel<strong>le</strong><br />

de la pièce, <strong>le</strong> personnage de l’Amant, «mort déjà» – interprété par <strong>le</strong><br />

fascinant Gytis Ivanauskas – étant comme un doub<strong>le</strong> de Louis, <strong>le</strong> héros<br />

qui revient dans son pays natal pour dire qu’il va mourir.<br />

25<br />

Rencontre avec Gintaras Varnas samedi 16 mai à l’issue du spectac<strong>le</strong> vers 19h.<br />

Vandœuvre-lès-Nancy Sal<strong>le</strong> des fêtes<br />

<strong>le</strong>s 14 et 15 mai à 20h30 et <strong>le</strong> 16 mai à 16h On y va en bus!<br />

Théâtre<br />

Lituanie<br />

Le pays lointain<br />

de Jean-Luc Lagarce<br />

Mise en scène<br />

Gintaras Varnas<br />

Avec<br />

Saulius Balandis<br />

Gytis Ivanauskas<br />

Eimutis Kvošciauskas<br />

Vidas Petkevičius<br />

Goda Piktyté<br />

Biruté Raubaité<br />

Dainus Svobonas<br />

Sigitas Šidlauskas<br />

Daiva Stubraité<br />

Aurelija Tamulyté<br />

Ricardas Vitkaitis<br />

Traduction<br />

Akvilé Melkunaité<br />

Scénographie<br />

Andris Freibergs<br />

Costumes<br />

Juozas Statkevičius<br />

Musique<br />

Vidmantas Bartulis<br />

Production<br />

Théâtre d’État de Kaunas,<br />

Lituanie<br />

Spectac<strong>le</strong> en lituanien,<br />

surtitré en français<br />

Durée 3h<br />

avec entracte


Virginia Woolf, Amit Drori<br />

Orlando<br />

Après Smadar Yaaron en 2007, <strong>Passages</strong> poursuit son exploration du nouveau<br />

théâtre venu d’Israël en invitant pour la première fois en France Amit Drori.<br />

Diplômé de l’éco<strong>le</strong> de théâtre visuel de Jérusa<strong>le</strong>m où il enseigne aujourd’hui,<br />

Amit Drori mène une doub<strong>le</strong> carrière de metteur en scène et de scénographe.<br />

Tout ce qui est visuel l’intéresse, depuis <strong>le</strong>s marionnettes jusqu’à la vidéo<br />

et ses spectac<strong>le</strong>s aiment créer une atmosphère troublante. Rien d’étonnant<br />

à ce qu’il ait été tout de suite séduit en lisant Orlando, <strong>le</strong> roman de Virginia<br />

Woolf. Dans ce roman, l’un des plus étranges de l’auteur de La promenade<br />

au phare, <strong>le</strong> personnage d’Orlando traverse <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s jusqu’à l’époque où<br />

Virginia Woolf écrit son histoire à la fin des années 20. Et, en cours de route,<br />

il change de sexe. Homme devenu femme, il-el<strong>le</strong> n’en continuera pas moins<br />

d’aimer <strong>le</strong>s femmes. L’auteure s’est inspirée d’une de ses amies d’enfance,<br />

Vita Sackvil<strong>le</strong>-West, romancière tout comme el<strong>le</strong>, et qui vivait ouvertement<br />

et sereinement la dualité de sa sexualité. À l’inverse, chez Orlando cette<br />

dualité est source de tourments et en cela, il rattrape la vie de Virginia Woolf<br />

el<strong>le</strong>-même. Dans l’adaptation d’Amit Drori, tout oscil<strong>le</strong> entre la réalité<br />

des événements et la réalité intérieure d’Orlando. L’actrice, seu<strong>le</strong> en scène,<br />

est comme un miroir du monde. Autour d’el<strong>le</strong> «la combinaison d’objets<br />

immobi<strong>le</strong>s et d’autres mouvants composent des installations et des paysages<br />

qui reflètent la vie et l’esprit d’Orlando».<br />

Rencontre avec Amit Drori vendredi 15 mai à l’issue du spectac<strong>le</strong> vers 23h.<br />

Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />

<strong>le</strong> 14 mai à 19h et <strong>le</strong> 15 mai à 15h et 21h On y va en bus!<br />

Théâtre<br />

Israël<br />

Orlando<br />

un projet d’Amit Drori<br />

d’après la nouvel<strong>le</strong><br />

de Virginia Woolf<br />

Avec<br />

Sylwia Trzesniowska-Drori<br />

Adaptation et mise<br />

en scène<br />

Amit Drori<br />

Conception visuel<strong>le</strong><br />

Noam Dover<br />

Amit Drori<br />

Scénographie et objets<br />

Noam Dover<br />

Lumière et projections<br />

Jackie Shemesh<br />

Musique et son<br />

Yayehe S. Mehari<br />

2D Design<br />

Michal Sara Cederbaum<br />

Traduction<br />

Monique Asher<br />

Production<br />

Théâtre Vidy-Lausanne<br />

Coproduction<br />

Théâtre Vidy-Lausanne;<br />

Herzliya Ensemb<strong>le</strong>, Israël;<br />

TJP (Strasbourg),<br />

Centre dramatique<br />

national d’Alsace<br />

Avec <strong>le</strong> soutien<br />

de The Marc Rich<br />

Foundation; Israel Lottery<br />

Council for the Arts;<br />

Israel <strong>Festival</strong> Jerusa<strong>le</strong>m;<br />

Israeli Ministry of Foreign<br />

Affairs<br />

Texte Orlando d’après<br />

la nouvel<strong>le</strong> de Virginia<br />

Woolf<br />

Copyright Gordon Taylor<br />

Reproduit avec l’accord<br />

de c/o Rogers, Co<strong>le</strong>ridge<br />

& White Ltd., 20 Powis<br />

Mews, London W11 1JN<br />

Spectac<strong>le</strong> créé <strong>le</strong> 12<br />

janvier 2009 au théâtre<br />

Vidy-Lausanne E.T.E.<br />

Spectac<strong>le</strong> en anglais<br />

surtitré en français<br />

Durée 1h40<br />

26


Matej et Petr Forman<br />

Obludarium<br />

Quand on voit <strong>le</strong> chapiteau des frères Forman, on est saisi, attiré, aimanté.<br />

L’enchantement commence là, devant cet édifice coloré comme un vitrail,<br />

mystérieux comme un escargot. Qui n’aurait pas envie d’entrer ? Le spectac<strong>le</strong><br />

commence, nous sommes emportés dans un temps indistinct fait de rêveries<br />

et de réminiscences. C’est souvent drô<strong>le</strong>. D’où vient cette femme à la barbe<br />

aguichante, ces poissons comme aériens, ces marionnettes aux joues gonflées<br />

de plaisir, et ces musiciens en goguette ? Les uns et <strong>le</strong>s autres font partie<br />

de la saga des histoires pour tous d’Obludarium ou Le cabinet des monstres.<br />

Formés comme marionnettistes à l‘éco<strong>le</strong> réputée de Prague, <strong>le</strong>s Tchèques<br />

Petr et Matej Forman ont su s’affranchir des règ<strong>le</strong>s qu’on <strong>le</strong>ur avait<br />

enseignées. Vagabonds dans l’âme, ils ont fait des rencontres importantes<br />

comme cel<strong>le</strong> d’Igor Dromesko avec <strong>le</strong>quel ils se sont embarqués dans<br />

l’aventure de La volière Dromesko. Ils ont tourné dans <strong>le</strong> monde entier<br />

<strong>le</strong>ur Opéra baroque et Obludarium devrait connaître <strong>le</strong> même destin.<br />

On se sent bien chez <strong>le</strong>s frères Forman et <strong>le</strong>urs chers monstres. On y vient<br />

en famil<strong>le</strong>, entre amis, en amoureux, on est pris par <strong>le</strong>ur atmosphère faite<br />

de naïveté et de rouerie, de cruauté et de tendresse, d’animaux gais<br />

et tristes comme la musique tzigane.<br />

27<br />

Rencontre avec Matej et Petr Forman à l’issue du spectac<strong>le</strong><br />

dimanche 17 mai vers 18h30.<br />

Nancy sous chapiteau, Parc de la Pépinière<br />

Auditorium du 29 avril au 30 mai (voir ca<strong>le</strong>ndrier, page 45)<br />

Théâtre<br />

République<br />

Tchèque<br />

Obludarium<br />

Conception Matej<br />

et Petr Forman<br />

Avec<br />

Kristýna Boková<br />

Petra Brabcová<br />

Petr Forman<br />

Matej Forman<br />

Fernando Heranz Sollis<br />

Vladimír Javorský<br />

Mirek Kochánek<br />

Igor Schmidt<br />

Veronika Švábová<br />

Scénographie<br />

Josef et Anti Sodomka<br />

Matej Forman<br />

Chorégraphie<br />

Veronika Švábová<br />

& company<br />

Scénario<br />

Ivan Arsenjev<br />

Petr Forman<br />

Veronika Švábová<br />

Conception chapiteau<br />

Matej Forman et Napo<br />

(HMMH «Les Cava<strong>le</strong>s»)<br />

Antonin Malon<br />

Musique<br />

Marko Ivanovič<br />

Jarda Svoboda<br />

Bedrich Smetana<br />

Le petit orchestre<br />

Jakub Schmid / Jan Cížek<br />

Robert Škarda / Martin<br />

Zavod’an<br />

Jan Andr / Daniel Wunch<br />

Composition sonore<br />

Studio Bystrouška<br />

Philippe Tivilier<br />

Production<br />

Théâtre des frères<br />

Forman, Prague; Vil<strong>le</strong><br />

de Prague; Ministère<br />

Tchèque de la Culture<br />

Coproduction<br />

Théâtre national<br />

de Bretagne, Rennes;<br />

Zomer van Antwerpen<br />

(Belgique)<br />

Durée 2h


Rencontres<br />

György Kurtág<br />

On ne résume pas une personnalité aussi forte que <strong>le</strong> compositeur hongrois<br />

György Kurtág né en 1926 au sein de la minorité hongroise de Roumanie.<br />

Après avoir étudié <strong>le</strong> piano et la composition à Timisoara, il entre à<br />

l’Académie de musique de Budapest où rôde encore la présence de Béla<br />

Bartók parti en exil aux États-Unis. C’est là qu’il rencontre sa femme,<br />

Marta, pianiste et György Ligeti. Ce dernier part vivre à l’étranger.<br />

Kurtág reste. Ces années passées sous <strong>le</strong> régime communiste hongrois<br />

sont un temps de maturation, il détruira plus tard une partie des œuvres<br />

composées alors.<br />

Une bourse d’études pour Paris en 1957 va bou<strong>le</strong>verser sa vie. Il étudie<br />

auprès de Darius Milhaud et Olivier Messian. Ligeti lui fait lire Kafka<br />

(plus tard il composera Kafka fragmente pour soprano et violon qui sera<br />

donné à Nancy <strong>le</strong> dimanche 17 mai). La psychologue Marianne Stein lui<br />

ouvre <strong>le</strong>s voies intérieures de la création.<br />

Dans la capita<strong>le</strong> hongroise, Kurtág enseigne <strong>le</strong> piano et la musique de<br />

chambre et parallè<strong>le</strong>ment poursuit une œuvre composée essentiel<strong>le</strong>ment<br />

de pièces courtes. Il fait souvent appel aux sons si particuliers du cymbalum,<br />

il écrit volontiers pour la voix. En 1981, la création à Paris de Messages<br />

de feue Demoisel<strong>le</strong> Troussova lui apporte une reconnaissance internationa<strong>le</strong><br />

qui ne fera que grandir. Le <strong>Festival</strong> de Salzbourg, <strong>le</strong> festival d’automne<br />

de Paris lui consacrent des cyc<strong>le</strong>s.<br />

Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />

Bartók, Kurtág, <strong>le</strong> 16 mai à 19h; Kurtág, <strong>le</strong> 17 mai à 19h<br />

Musique<br />

Hongrie<br />

Belà Bartók<br />

Sonate pour violon seul<br />

György Kurtág<br />

Attila Joszef fragmente,<br />

soprano seu<strong>le</strong><br />

Szalkak, cymbalum<br />

8 duos, opus 4,<br />

violon, cymbalum<br />

Scène d’un roman,<br />

opus 19, soprano, violon,<br />

contrebasse, cymbalum<br />

Avec<br />

Sylvie Robert, soprano<br />

A<strong>le</strong>xis Galpérine, violon<br />

Cyril Dupuis, cymbalum<br />

Denis Rocher, contrebasse<br />

Le 16 mai à 19h<br />

György Kurtág<br />

Kafka fragmente<br />

pour soprano et violon<br />

Avec<br />

Sylvie Robert, soprano<br />

Jean-Marie Conquer,<br />

violon<br />

Le 17 mai à 19h<br />

Avec <strong>le</strong> soutien de<br />

l’ONDA (Office National<br />

de Diffusion Artistique)<br />

Les rencontres György<br />

Kurtág sont organisées<br />

par l’Ensemb<strong>le</strong> Stanislas<br />

Programme comp<strong>le</strong>t p. 41<br />

On y va en bus!<br />

28


Rien de tel que <strong>le</strong>s sonorités d’un cimbalom (cymbalum) pour vous entraîner<br />

au cœur de la Hongrie tzigane. Et ne vous demandez pas en écoutant cet air<br />

tour à tour enchanteur et enjoué ce qui relève du folklore hongrois et ce qui<br />

appartient à la tradition tzigane. Il y a longtemps que ce mélange génial<br />

est inextricab<strong>le</strong>. Les plus grands musiciens s’y sont trompés tel Franz Liszt<br />

qui supposait que la musique hongroise était absolument tzigane.<br />

Il y avait longtemps que <strong>le</strong>s musiciens tziganes s’étaient emparés des sons<br />

du verbunkos dont <strong>le</strong>s sons enjô<strong>le</strong>urs facilitaient l’enrô<strong>le</strong>ment des soldats<br />

magyars. Bartók et Kolaly ont écrit des pièces pour cimbalom, cet instrument<br />

à cordes que l’on frappe à l’aide de petits mail<strong>le</strong>ts, dits mailloches, et dont<br />

la fabrication doit tant au Hongrois Jozsef Schunda qui lui donna ses <strong>le</strong>ttres<br />

de nob<strong>le</strong>sse dans <strong>le</strong>s années 1870. Pas d’orchestre tzigane sans cimbalom et<br />

en la matière Kálmán Balogh (né en 1953) est un maître incontesté applaudi<br />

jusqu’au Carnegie Hall. Il a joué avec bien des grands à commencer par <strong>le</strong><br />

guitariste Django Reinhardt et <strong>le</strong> violoniste Stéphane Grapelli. Qu’il aborde<br />

un air connu en reprenant un morceau comme Caravan, qu’il puise dans<br />

<strong>le</strong> répertoire classique ou folklorique tzigane et hongrois, ou bien qu’il<br />

improvise comme il aime à <strong>le</strong> faire, Kálmán Balogh et ses musiciens du<br />

Gipsy Cimbalon band (violon, basse, guitare, trompette et saxophone) vous<br />

entraînent dans <strong>le</strong>s nuits d’Europe centra<strong>le</strong> où tout se mê<strong>le</strong>, de la musique<br />

K<strong>le</strong>zmer au flamenco en passant par <strong>le</strong>s Balkans, dans d’insensées diab<strong>le</strong>ries.<br />

Nancy Ensemb<strong>le</strong> Poirel<br />

<strong>le</strong> 18 mai à 21h<br />

29<br />

Kálmán Balogh<br />

Musique<br />

Hongrie<br />

Kálmán Balogh<br />

Kálmán Balogh,<br />

Cymbalum<br />

Frankie Látó,<br />

violon<br />

Ferenc Kovács,<br />

trompette, violon<br />

Peter Béde,<br />

saxophone<br />

György Mihály,<br />

guitare<br />

Csaba Novák,<br />

basse


Bortsch Orkestra<br />

The other side<br />

et un DJ<br />

Diffici<strong>le</strong> de cerner l’identité plausib<strong>le</strong> et probab<strong>le</strong> du Bortsch Orkestra dont<br />

<strong>le</strong>s dictionnaires vous diront que ses membres ont été trouvés errant sur une<br />

route de Pologne du côté de Czestochowa (vil<strong>le</strong> polonaise protégée par la<br />

célèbre vierge noire) en 2004 tandis que d’autres dictionnaires vous jureront<br />

qu’ils sont des fils du Nord, terre il est vrai, férue en immigrés polonais.<br />

Toujours est-il que ce groupe aux effluves venues d’ail<strong>le</strong>urs sait conjuguer<br />

rythme et humour, ce qui n’est pas donné à tout <strong>le</strong> monde et l’accent avec<br />

<strong>le</strong>quel <strong>le</strong> chanteur baragouine <strong>le</strong> français n’y est pas pour rien. Ce dernier,<br />

<strong>le</strong> tonitruant pan Igor Kowalski, éternel<strong>le</strong>ment affublé d’une chapka d’astrakhan<br />

héritée probab<strong>le</strong>ment d’un arrière-grand-père sait conjuguer <strong>le</strong> verbe<br />

déménager à tous <strong>le</strong>s temps. Chantant dans un invraisemblab<strong>le</strong> sabir pollack<br />

dont on reconnaît <strong>le</strong>s inf<strong>le</strong>xions slaves, entouré de ses musiciens et de ses<br />

deux généreuses danseuses-glaneuses en habits pseudo-folkloriques, pan Igor<br />

Kowalski embal<strong>le</strong> la soirée. On part du Danube pour arriver chez Aznavour,<br />

on repart du côté de la Vistu<strong>le</strong> pour atterrir dans un fan club d’AC/DC quand<br />

on n’atterrit pas dans une maison de recyclage des vieil<strong>le</strong>s promos disco. Où<br />

sommes-nous ? À Lwow peut-être, la plus polonaise des vil<strong>le</strong>s ukrainiennes,<br />

ou bien à Nancy, la vil<strong>le</strong> du prince Stanislas Leszczynski. Nazdaovié!<br />

The other side, une performance audiovisuel<strong>le</strong> made in Balkans.<br />

Cartesian Lover alias Elizabeth Tesla (vidéo) et Wayne Frost venu de New<br />

York (musique é<strong>le</strong>ctronique) nous entraînent de l’autre côté (Other side)<br />

dans un virtuel voyage en automobi<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s Balkans. De Vukovar à Zadar,<br />

ces deux artistes qui se sont rencontrés en 1998 ont ramené des paysages,<br />

des rencontres, des enregistrements avec des musiciens croisés en chemin.<br />

Sur trois écrans et la présence en scène des artistes, la performance<br />

manipu<strong>le</strong> en temps réel sons et images. À chaque spectateur, sa perception.<br />

The other side, une autre façon de raconter, un voyage remix.<br />

Nancy L’Autre Canal<br />

<strong>le</strong> 16 mai à 21h<br />

Musique<br />

Pologne<br />

Bortsch Orkestra<br />

Avec<br />

Sygmunt Wybiki,<br />

é<strong>le</strong>ctricien, claviériste<br />

Vladimir Prozynski,<br />

plombier, saxophone<br />

Michal Chelmonski,<br />

peinture, placoplâtre,<br />

batterie<br />

Sbigniev Zamenhoff,<br />

maçonnerie, basse,<br />

total égout<br />

Piotr Dabrowski,<br />

fosse sceptique, guitare<br />

Igor Kowalski,<br />

chef de Chantt-ier<br />

The other side<br />

Avec Cartesian Lover<br />

Elizabeth Tesla,<br />

vidéo-jockey<br />

Wayne Frost, musique<br />

é<strong>le</strong>ctronique<br />

30


Alim Qasimov c’est la grande voix de l’Azerbaïdjan, l’affaire est entendue.<br />

Et cela ne date pas d’aujourd’hui. À vingt-cinq ans (il est né en 1957) celui<br />

qui chauffeur ou berger chantait déjà avant d’étudier la musique, était<br />

déjà considéré comme <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur chanteur de sa génération, s’attirant la<br />

bienveillance des vieux maîtres comme Bahram Mansurov. Le Mugham, sty<strong>le</strong><br />

musical où se croisent <strong>le</strong>s traditions persanes et turques et où <strong>le</strong> sentiment<br />

amoureux connaît bien des inf<strong>le</strong>xions, convient à merveil<strong>le</strong> aux nuances<br />

de la voix sans pareil<strong>le</strong> de Qasimov qui sait aussi bien mugir que vibrer.<br />

Très à l’aise dans <strong>le</strong>s chants de bardes ou l’art du daf (tambourin), il est<br />

aussi un formidab<strong>le</strong> improvisateur. Le Mugham a été classé «chef d’œuvre<br />

du patrimoine oral et immatériel de l’humanité» par l’Unesco.<br />

Alim Qasimov n’a pas besoin d’être classé : il est Qasimov.<br />

Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />

<strong>le</strong> 21 mai à 21h On y va en bus!<br />

31<br />

Alim Qasimov<br />

Musique<br />

Azerbaïdjan<br />

Alim Qasimov<br />

voix, daf


Carnet de voyage<br />

Ici et là en Asie centra<strong>le</strong><br />

32


Ulzhan Baïbussynova, Ilyos Arabov, Elshan Mansurov, Ali Rahimi<br />

Musiques d’Asie centra<strong>le</strong><br />

Ils sont jeunes, ne se connaissent pas mais par<strong>le</strong>nt la même langue, cel<strong>le</strong> de la<br />

musique, cel<strong>le</strong> des poètes. Ils viennent d’Iran, du Kazakhstan, d’Azerbaïdjan<br />

et d’Ouzbékistan. Ils vont jouer en solo, en duo, en trio, et plus si affinités.<br />

Ils vont nous faire voyager dans <strong>le</strong>urs pays p<strong>le</strong>ins de chants et de mélodies,<br />

de Téhéran à Tachkent, d’Alma-Aty à Bakou.<br />

Ulzhan Baïbussynova, Kazakhstan<br />

Le chant épique kazakh, <strong>le</strong> Jyraou, était autrefois réservé aux hommes.<br />

Chamchat Tou<strong>le</strong>pova fut la première à créer une éco<strong>le</strong> de femmes Jyraou.<br />

À 35 ans Ulzhan est sa meil<strong>le</strong>ure discip<strong>le</strong>. Son grand-père et sa grand-mère<br />

chantaient <strong>le</strong> Jyraou et c’est naturel<strong>le</strong>ment qu’à l’âge de huit ans el<strong>le</strong> prit<br />

une dombra et chercha <strong>le</strong>s notes d’une mélodie qu’el<strong>le</strong> venait d’entendre<br />

sortie des lèvres de sa mère dans la région de Kizil-Orda là où la famil<strong>le</strong><br />

habitait. Aujourd’hui Ulzhan Baïbussynova enseigne <strong>le</strong> Jyraou à Alma-Aty<br />

et donne des concerts dans <strong>le</strong> monde entier. Peter Sellars, sous <strong>le</strong> charme de<br />

sa voix rauque et tonnante, l’a invitée à chanter dans l’un de ses spectac<strong>le</strong>s.<br />

«On compare <strong>le</strong> Jyraou aux purs-sangs, à une jument qui galope, transpire<br />

et fait l’admiration de tous, dit-el<strong>le</strong>. Avant de courir, on donne peu à boire<br />

et à manger aux chevaux. Pour <strong>le</strong> Jyraou c’est pareil. Juste un peu de thé<br />

avec du bouillon et de la viande d’agneau. Car, comme <strong>le</strong> cheval, <strong>le</strong> Jyraou<br />

qui transpire chante mieux».<br />

Ilyos Arabov, Ouzbékistan<br />

Ce jeune Ouzbek né dans une famil<strong>le</strong> de mélomanes joue du dotar<br />

depuis l’âge de treize ans. Mais il s’est très vite initié au ghijak et au sato,<br />

instruments traditionnels qui n’ont plus guère de secrets pour lui. Et puis<br />

il chante. Au conservatoire de Tachkent alors qu’il étudiait <strong>le</strong>s instruments,<br />

il a aussi demandé à chanter. Bilan : un premier prix. Un doué en tout.<br />

Musiques<br />

Asie Centra<strong>le</strong><br />

Ulzhan Baïbussynova,<br />

chant guttural des jyraou<br />

Ilyos Arabov,<br />

dotar, ghijak, sato, chant<br />

Elshan Mansurov,<br />

mugham<br />

Ali Rahimi,<br />

daf<br />

Verdun<br />

<strong>le</strong> 19 mai<br />

34


Elshan Mansurov, Azerbaïdjan<br />

Rien de tel que <strong>le</strong>s cordes p<strong>le</strong>ureuses et enchanteresses du kamantché pour<br />

exprimer <strong>le</strong>s inf<strong>le</strong>xions délicates du mugham auquel <strong>le</strong>s musiciens azéris<br />

ont donné de bel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres de nob<strong>le</strong>sse. «Mais <strong>le</strong>s Iraniens ou <strong>le</strong>s Irakiens<br />

ont aussi <strong>le</strong>urs mughams» souligne Elshan. Né en 1962, Elshan Mansurov<br />

s’est initié au kamantché dès son plus jeune âge avant d’al<strong>le</strong>r suivre des<br />

études musica<strong>le</strong>s à Songaït puis à Bakou où il vit et enseigne aujourd’hui.<br />

Dix ans durant, il a accompagné Alim Qasimov avant de fonder son groupe<br />

ou de jouer en duo avec son frère Malik ou en solo. «On considère souvent<br />

<strong>le</strong> mugham comme une musique triste, dit-il, et il est vrai que <strong>le</strong> mugham<br />

exprime toute la dou<strong>le</strong>ur d’un peup<strong>le</strong> en quête de bonheur mais <strong>le</strong> mugham<br />

peut être gai, martial voire guerrier. Il dit l’amour et la séparation, <strong>le</strong> pays<br />

et l’exil, la vie et la mort».<br />

Ali Rahimi, Iran<br />

Né en 1978 au sud de Téhéran à Tonbak, Ali Rahimi est tombé dans <strong>le</strong>s<br />

percussions quand il était petit. Dès l’âge de six ans, il tapait sur tout ce qu’il<br />

trouvait à sa portée. À l’âge de seize ans, il s’en est allé apprendre <strong>le</strong> daf<br />

chez <strong>le</strong>s soufis kurdes iraniens. Puis en cherchant dans <strong>le</strong>s archives et auprès<br />

des vieux maîtres, il a retrouvé des éléments de percussions de l’ancien<br />

Iran. Aujourd’hui il enseigne l’art du daf à ceux qui un jour prendront<br />

sa succession. S’il aime à la folie la musique traditionnel<strong>le</strong>, il ne dédaigne<br />

pas la musique fusionnel<strong>le</strong> et aime à se mê<strong>le</strong>r à des ensemb<strong>le</strong>s modernes.<br />

En 2002, il a fondé un ensemb<strong>le</strong> de percussions où beaucoup d’instrumentistes<br />

sont des femmes. Mais ce colosse barbu à la calvitie précoce est à lui<br />

tout seul un orchestre.<br />

Nancy la Manufacture La Fabrique<br />

<strong>le</strong>s 20, 22 et 23 mai à 21h<br />

35<br />

Cosnes et Romain<br />

<strong>le</strong> 21 mai<br />

Verdun (55)<br />

Centre mondial de la Paix<br />

Mardi 19 mai<br />

18h30, cabaret politique:<br />

débat sur Asie centra<strong>le</strong>:<br />

régimes politiques<br />

et droits de l'homme<br />

20h30, Musiques d'Asie<br />

centra<strong>le</strong><br />

Co-organisé par<br />

Transversa<strong>le</strong>s et <strong>le</strong> Centre<br />

mondial de la Paix<br />

Cosnes et Romain (54)<br />

L'Actée-théâtre,<br />

Jeudi 21 mai à 20h30<br />

Musiques d'Asie<br />

centra<strong>le</strong><br />

Organisé par l’Actée-<br />

Théâtre


Cabarets politiques<br />

La politique et <strong>le</strong> cabaret n’ont jamais cessé de se croiser. À Munich Hit<strong>le</strong>r<br />

allait voir, fasciné, <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s de Karl Va<strong>le</strong>ntin. À Zurich, dans son exil,<br />

Lénine habitait la même rue que <strong>le</strong> cabaret Voltaire cher aux Dadaïstes<br />

et il se peut que Vladimir Ilitch y ait passé quelques soirées comme<br />

<strong>le</strong> suppute Dominique Noguez dans Lénine Dada.<br />

<strong>Passages</strong> invite des artistes venus de pays à l’est du monde où la vie n’est pas<br />

toujours un cabaret comme <strong>le</strong> chantait Liza Minelli. Certains sont plus<br />

que d’autres dans l’actualité chaude : guerre, occupation, é<strong>le</strong>ctions<br />

mouvementées, transitions délicates. C’est <strong>le</strong> cas de la Géorgie, de l’Ukraine,<br />

de l’Afghanistan et de la Tchétchénie.<br />

Des artistes (écrivains, musiciens, cinéastes, etc.) de ces pays viendront par<strong>le</strong>r<br />

de <strong>le</strong>ur travail voire nous <strong>le</strong> faire partager. Des spécialistes, des chercheurs,<br />

des essayistes feront de ces pays une radiographie du temps présent.<br />

Nancy la Manufacture La Fabrique<br />

<strong>le</strong>s 16, 17, 19 et 21 mai à 21h<br />

Cabarets politiques<br />

Artistes et essayistes<br />

invités<br />

Géorgie<br />

Le cinéaste Otar Iosselani,<br />

Samedi 16 mai à 21h<br />

Afghanistan<br />

L’écrivain et cinéaste<br />

Atik Rahimi<br />

Dimanche 17 mai à 21h<br />

Tchétchénie<br />

L’écrivain et poète<br />

Soultan Iakouthev<br />

et l’écrivain et journaliste<br />

Arkadi Babtchenko<br />

et Aude Merlin, universitaire<br />

et chercheuse<br />

Mardi 19 mai à 21h<br />

Ukraine<br />

L’historien Éric Aunob<strong>le</strong><br />

et l’écrivain Andréï<br />

Kourkov<br />

Jeudi 21 mai à 21h<br />

Rencontres organisées<br />

et animées par<br />

Jean-Pierre Thibaudat<br />

et Didier Francfort<br />

36


Expositions<br />

Les <strong>le</strong>ndemains n’ont pas chanté<br />

Chape<strong>le</strong>t<br />

On a tous en mémoire <strong>le</strong>s images des statues de Lénine et autres sommités<br />

soviétiques déboulonnées à l’heure où <strong>le</strong>s ex-pays de l’Est devenaient<br />

indépendants. Ce fut particulièrement <strong>le</strong> cas des Pays baltes – et singulièrement<br />

de la Lituanie – qui avaient vécu <strong>le</strong>ur annexion à l’URSS comme<br />

une occupation. C’est à partir de cet héritage fait de traces, de mémoire<br />

col<strong>le</strong>ctive, familia<strong>le</strong> et individuel<strong>le</strong>, de documents sonores, écrits ou filmiques<br />

sortis des armoires que travail<strong>le</strong>nt deux artistes lituaniens Deimantas<br />

Narkevičius et Gintaras Didziapetris. Le premier (né en 1964) va vers<br />

la cinquantaine, <strong>le</strong> second (né en 1985) n’a pas vingt-cinq ans. Leurs<br />

deux regards qu’une génération sépare sont associés dans l’exposition<br />

Les <strong>le</strong>ndemains n’ont pas chanté.<br />

Demantas Karkevičius travail<strong>le</strong> à partir de documents. Ainsi dans son film<br />

The head (La tête) il rassemb<strong>le</strong> des documents photographiques montrant<br />

la fabrication dans <strong>le</strong>s années 60-70 de la plus grosse tête de Karl Marx<br />

du monde par <strong>le</strong> sculpteur Lev Kerbel pour une vil<strong>le</strong> de la République<br />

démocratique al<strong>le</strong>mande (l’Al<strong>le</strong>magne de l’Est). À partir d’archives<br />

de la télévision lituanienne, un autre film s’appuie sur <strong>le</strong> démontage<br />

d’une statue de Lénine.<br />

Gintaras Didziapetris associe un projecteur de diapos de marque Spoutnik<br />

et <strong>le</strong>s premières images ramenées de l’espace – par <strong>le</strong>s Américains – l’année<br />

même où est sorti ce projecteur. Un diptyque titré Untit<strong>le</strong>d (postcards)<br />

– sans titre, (cartes posta<strong>le</strong>s) –, montre des séries de cartes posta<strong>le</strong>s vouées<br />

à un monument soviétique à la gloire de l’Armée rouge implanté en<br />

Lituanie, des photographies prises à huit ans d’écart.<br />

L’un a vécu plus de la moitié de sa vie sous l’occupation soviétique, l’autre<br />

est trop jeune pour s’en souvenir, <strong>le</strong>s deux interrogent <strong>le</strong>s fluctuations<br />

et <strong>le</strong>s contradictions de cette mémoire.<br />

En écho à ces artistes lituaniens, <strong>le</strong> travail du Roumain Mircea Cantor,<br />

né en 1977, qui vit entre la France et la Roumanie. Après avoir grandi dans<br />

un pays communiste dictatorial et vivant aujourd’hui dans un monde épris de<br />

libéralisme, il se tient au cœur d’une Europe. Entre Est et Ouest, dans<br />

Chape<strong>le</strong>t il interroge <strong>le</strong>s notions de frontière, d’identité, de trace et de<br />

dépistage génétique, à travers ces symbo<strong>le</strong>s forts de la surveillance que sont<br />

<strong>le</strong>s fils de fer barbelé et <strong>le</strong>s empreintes digita<strong>le</strong>s.<br />

Vandœuvre-lès-Nancy Centre culturel André Malraux<br />

ga<strong>le</strong>rie du 5 au 23 mai<br />

37<br />

Exposition<br />

Les <strong>le</strong>ndemains n’ont pas<br />

chanté<br />

Deimantas Narkevičius<br />

Gintaras Didziapetris,<br />

vidéo<br />

Lituanie<br />

Chape<strong>le</strong>t<br />

Mircea Cantor<br />

Impression d’encre<br />

Impression des doigts<br />

de l’artiste<br />

Roumanie, 2007<br />

FRAC Lorraine<br />

Ouvert tous <strong>le</strong>s jours<br />

semaine de 10h à 19h<br />

Samedi de 14h à 19h<br />

(sauf si spectac<strong>le</strong>,<br />

ouverture jusqu’à 21h),<br />

dimanches et jours fériés,<br />

ouverture si spectac<strong>le</strong><br />

de 14h à 21h.<br />

Entrée libre.<br />

Vernissage mardi 5 mai<br />

à 18h.


Cinéma<br />

Ciné-concert<br />

Lecture de contes<br />

Terre glacée du Grand Nord, désert mongol, errance sur <strong>le</strong>s routes<br />

de la Corée du XVI e sièc<strong>le</strong>, ce sont trois étonnants voyages que <strong>le</strong> cinéma<br />

Caméo propose. Trois films programmés dans <strong>le</strong> cadre de <strong>Passages</strong>.<br />

Le voyage perpétuel<br />

Un film du Finlandais Markku Lehmuskallio et de la Nénètse Anastasia Lapsui<br />

(sorti en France en avril 2008).<br />

Après Les sept chants de la toundra (2000), premier film parlé en langue<br />

nénètse, <strong>le</strong>s deux réalisateurs reviennent filmer la vie des Nénètses du grand<br />

nord russe, é<strong>le</strong>veurs de rennes, vivant sous des tchoums (sorte de tepee)<br />

dans une sorte de transhumance quasi perpétuel<strong>le</strong> en raison du climat.<br />

Ils filment <strong>le</strong>s gestes des jours et des saisons âpres de ces êtres qui vivent au<br />

plus près de la nature. Et ils <strong>le</strong>s filment en noir et blanc, sans commentaires<br />

comme <strong>le</strong> faisait naguère <strong>le</strong> grand Robert Flaherty (Nanouk l’esquimau,<br />

1922). Un <strong>le</strong>nt chant élégiaque où l’ordinaire et <strong>le</strong> mythique se confondent.<br />

Desert dream (Hyazgar)<br />

Un film du réalisateur chinois Zhang Lu avec l’actrice coréenne Suh Kung<br />

et l’acteur mongol Orsor Bat-Ulzii (sorti en France en février 2008).<br />

C’est en remarquant dans son pays <strong>le</strong> nombre important de réfugiés<br />

nord-coréens et assez important de Mongols que <strong>le</strong> jeune réalisateur<br />

chinois a eu l’idée de son troisième film. Dans la steppe mongo<strong>le</strong>, alors<br />

que tout <strong>le</strong> monde part et que sa femme va à la capita<strong>le</strong> Oulan-Bator<br />

avec sa fil<strong>le</strong> malade, Hungaï reste et plante des arbres. C’est alors que dans<br />

l’immensité si<strong>le</strong>ncieuse, il rencontre Soonhee, une réfugiée nord-coréenne<br />

et son fils. Ils ne par<strong>le</strong>nt pas la même langue, ils finiront par se comprendre,<br />

lui qui ne veut pas quitter son pays, el<strong>le</strong> qui a fui <strong>le</strong> sien.<br />

Cinéma<br />

Le roi et <strong>le</strong> clown<br />

de Lee Jun-ik<br />

(Corée du Sud, 2005, 2h)<br />

Mercredi 13 mai 2009 à 20h,<br />

dimanche 17 mai à 14h,<br />

jeudi 21 mai à 16h<br />

Le voyage perpétuel<br />

d’Anastasia Lapsui<br />

et Markku Lehmuskallio<br />

(Finlande, 2007, 1h18)<br />

Jeudi 14 mai à 16h<br />

samedi 23 mai à 18h<br />

lundi 25 mai à 20h<br />

Desert Dream<br />

de Zhang Lu<br />

(Chine, 2007, 2h05)<br />

Samedi 16 mai à 18h,<br />

lundi 18 mai à 20h,<br />

dimanche 24 mai à 16h<br />

Cinéma Caméo<br />

Commanderie<br />

16, rue de la Commanderie<br />

www.cine-cameo.com<br />

Horaires pouvant varier<br />

de plus ou moins 15 minutes<br />

Les horaires définitifs<br />

in horaires hebdomadaires<br />

du CAMEO<br />

Tarif :<br />

4 € sur présentation<br />

d’un abonnement <strong>Passages</strong><br />

38


Le roi et <strong>le</strong> clown<br />

Un film sud-coréen de Lee Jun-ik (sorti en France janvier 2008).<br />

Jan-seng et l’androgyne Gong-gil sont deux comédiens ambulants qui se produisent de place en place<br />

dans la Corée rura<strong>le</strong> du XVI e sièc<strong>le</strong>. À Séoul, la capita<strong>le</strong>, où ils pensent faire fortune, on <strong>le</strong>s arrête : <strong>le</strong>ur<br />

spectac<strong>le</strong> insulte <strong>le</strong> roi. La mort <strong>le</strong>s attend. Le malin Jan-seng ose l’impossib<strong>le</strong>. Il propose un marché :<br />

si <strong>le</strong>s acteurs font rire <strong>le</strong> roi, ils auront la vie sauve. Le roi accepte. Le réservé Gong-gil se donne alors<br />

à fond dans un époustouflant numéro de clown avec acrobaties. Et <strong>le</strong> roi rit, intrigué par ce jeune<br />

homme si beau. Quel bel hommage aux pouvoirs du théâtre ! Le film, qui évoque ouvertement<br />

l’homosexualité, a connu un gigantesque succès en Corée.<br />

Ciné-concert<br />

Les marionnettes s’animent<br />

Un film de Marcel Temporal<br />

réalisé par Jean Pardinas.<br />

Images de Claude Gaudillot<br />

assisté de Yvan Favreau.<br />

Montage Néna Baratier.<br />

Musique Marthe Bracquemond<br />

interprétée par Marinus Flipse.<br />

Film accompagné en direct par<br />

<strong>le</strong>s élèves des classes d’initiation<br />

du Conservatoire national<br />

de Région, regroupant environ<br />

35 enfants, accompagnés<br />

par <strong>le</strong>urs professeurs Myriam<br />

39<br />

Baumann et Florence<br />

Hilali-Chavannes.<br />

Avec la participation de<br />

la classe d’improvisation<br />

de Monsieur Claude Georgel.<br />

Mercredi 20 mai à 18h,<br />

théâtre de la Manufacture,<br />

La Fabrique<br />

Entrée libre.<br />

Durée 1h environ.<br />

En collaboration avec<br />

<strong>le</strong> Conservatoire national<br />

de Région et <strong>le</strong> Centre<br />

Régional de l’Image.<br />

Lecture de contes<br />

Une heure du conte<br />

spécia<strong>le</strong> Pays de l’Est<br />

Mercredi 20 mai<br />

à destination du jeune public.<br />

Séances à 10h et 10h30<br />

pour <strong>le</strong>s 2-5 ans<br />

et à 11h à partir de 5 ans.<br />

Petit Théâtre de la médiathèque,<br />

10 rue Baron Louis<br />

à Nancy.<br />

Entrée libre dans la limite<br />

des places disponib<strong>le</strong>s.<br />

Organisée par la Médiathèque<br />

de Nancy.


La création théâtra<strong>le</strong> à l’Est : 20 ans après la chute du Mur de Berlin<br />

Colloque de l’Institut Pierre Werner en partenariat avec <strong>le</strong> Goethe-Institut de Nancy<br />

Si la chute du Mur de Berlin a eu d’importantes<br />

conséquences politiques et des effets immédiats<br />

sur <strong>le</strong> quotidien des citoyens est-européens,<br />

el<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment eu des répercussions sur la vie<br />

artistique. Ce colloque se propose de décrypter<br />

quelques évolutions de la création théâtra<strong>le</strong><br />

qui fut aussi avant 1989 un moyen de faire<br />

entendre des voies discordantes au sein<br />

du bloc soviétique. L’idée de cette rencontre<br />

est de faire dialoguer des comédiens et auteurs<br />

invités par <strong>le</strong> festival <strong>Passages</strong> avec des<br />

universitaires et professionnels de théâtre<br />

afin qu’ils partagent <strong>le</strong>urs expériences<br />

et savoirs avec <strong>le</strong> public.<br />

Goethe-Institut Nancy<br />

39 rue de la Ravinel<strong>le</strong><br />

+ 33 (0)3 83 35 44 36<br />

www.goethe.de/ins/fr/nan/frindex.htm<br />

www.ipw.lu<br />

Entrée libre.<br />

Lundi 18 mai<br />

10h-12h30<br />

La place du théâtre dans <strong>le</strong>s sociétés de l’Est<br />

avant 1989 et <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s tendances à la fin<br />

du régime communiste.<br />

Discussion autour des cas est-al<strong>le</strong>mand<br />

et hongrois.<br />

14h-16h<br />

La création théâtra<strong>le</strong> contemporaine:<br />

transmission d’une mémoire, d’une expérience<br />

ou regard acerbe sur la réalité ?<br />

Discussion autour des situations al<strong>le</strong>mande,<br />

polonaise et biélorusse.<br />

16h30-18h30<br />

Le rô<strong>le</strong> du dialogue entre l’Est et l’Ouest<br />

pour la création théâtra<strong>le</strong> contemporaine ?<br />

Discussion autour des expériences bulgare,<br />

russe et française.<br />

Le colloque sera suivi à 19h de la <strong>le</strong>cture<br />

d’extraits d’une pièce al<strong>le</strong>mande qui porte<br />

sur <strong>le</strong> thème des changements à l’Est.<br />

40


À voir aussi...<br />

Sidi Larbi Cherkaoui Sutra<br />

Surprenant danseur et stupéfiant chorégraphe, Sidi Larbi Cherkaoui, artiste<br />

associé au Toneelhuis d’Anvers depuis 2006, aime mê<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s sources et <strong>le</strong>s<br />

cultures dans une esthétique généreusement baroque et bariolée. Avec Sutra,<br />

il est allé parfaire son imagination au temp<strong>le</strong> Shaolin en Chine, maison mère<br />

du Kung-fu, un lieu fait pour cet admirateur de Bruce Lee qu’est Cherkaoui.<br />

Travaillant in situ dans un monastère, <strong>le</strong>s moines ont apporté <strong>le</strong>urs rituels,<br />

<strong>le</strong>urs rythmes, l’esprit des arts martiaux, tandis que Cherkaoui apportait ses<br />

techniques de danse contemporaine. Une vraie rencontre avec au bout non<br />

un produit hybride mais comme une novo langue du Kung-fu faisant retour<br />

aux sources de cet art. Le scénographe anglais Antony Gorm<strong>le</strong>y et <strong>le</strong> musicien<br />

polonais Szymon Brzoska complètent ce paysage dépaysant.<br />

Rencontres György Kurtág<br />

Avant-<strong>programme</strong> (hors <strong>Passages</strong>)<br />

Jeudi 14, vendredi 15 mai à 20h30,<br />

Ensemb<strong>le</strong> Poirel<br />

Orchestre Symphonique<br />

et Lyrique de Nancy<br />

Direction Christian Arming<br />

Antoine Tamestit, alto<br />

Sandor Veress (1907-1992)<br />

Threnos in memoriam Belà Bartók<br />

György Kurtág (né en 1926)<br />

Mouvement pour alto et orchestre<br />

(1959)<br />

In Memoriam Tamas Blum<br />

pour alto seul<br />

Johannes Brahms (1833-1897)<br />

Quartet opus 25 en sol mineur<br />

Lundi 18 mai<br />

Conservatoire national<br />

de Région<br />

Après-midi (heure à préciser),<br />

Masterclass de György Kurtág<br />

(ou Jean-Louis Haguenauer)<br />

18h30, concert, Auditorium<br />

Jean-Louis Haguenauer, piano<br />

<strong>programme</strong> autour des Jatekok<br />

de G. Kurtág (extraits)<br />

41<br />

5 et 6 mai à 20h<br />

Grand théâtre de la Vil<strong>le</strong><br />

de Luxembourg<br />

www.theatres.lu<br />

Mardi 19 mai,<br />

Ensemb<strong>le</strong> Poirel<br />

Ensemb<strong>le</strong> Stanislas<br />

18h, récital d’A<strong>le</strong>xander Baillie<br />

violoncel<strong>le</strong><br />

Zoltan Kodaly (1882-1967)<br />

sonate pour violoncel<strong>le</strong> seul<br />

György Ligeti (1923-2006)<br />

sonate pour violoncel<strong>le</strong> seul<br />

György Kurtág (né en 1926)<br />

Je<strong>le</strong>k II opus 5b (1961)<br />

Piliszky Janos, Gérard de Nerval<br />

op. 5b (1987)<br />

19h, tab<strong>le</strong>-ronde sur «l’éco<strong>le</strong><br />

hongroise et <strong>le</strong> contexte<br />

européen»,<br />

animée par Jean-Philippe Navarre,<br />

avec György Kurtág (sous<br />

réserve), Didier Francfort,<br />

Jean-Louis Haguenauer<br />

et A<strong>le</strong>xander Baillie.<br />

20h30, concert de l’Ensemb<strong>le</strong><br />

Stanislas, avec Jean-Louis<br />

Haguenauer, piano<br />

Belà Bartók (1881-1945)<br />

quatuor no 6<br />

Sutra<br />

Mise en scène<br />

et chorégraphie<br />

Sidi Larbi Cherkaoui<br />

Avec<br />

Sidi Larbi Cherkaoui<br />

Ali Ben Lofti Thabet<br />

Et <strong>le</strong>s moines<br />

du Temp<strong>le</strong> Shaolin<br />

Production<br />

Sad<strong>le</strong>r’s Wells (Londres),<br />

en coproduction avec<br />

<strong>le</strong> <strong>Festival</strong> d’Athènes,<br />

<strong>le</strong> <strong>Festival</strong> GREC<br />

(Barcelone), <strong>le</strong> Grand<br />

Théâtre de Luxembourg,<br />

La Monnaie (Bruxel<strong>le</strong>s),<br />

<strong>le</strong> <strong>Festival</strong> d’Avignon,<br />

la Fondazione Musica<br />

per Roma et la Shaolin<br />

Cultural Communications<br />

Company<br />

Robert Schumann (1810-1856)<br />

Märchenerzählungen pour<br />

clarinette, alto et piano, opus 132<br />

György Kurtág (né en 1926)<br />

Hommage à R. Sch. pour<br />

clarinette, alto et piano<br />

Officium breve in memoriam<br />

Andreae Szevansky pour quatuor<br />

à cordes (ou Six moments<br />

musicaux)<br />

Mercredi 20 mai à 20h30,<br />

Auditorium, Conservatoire<br />

national de Région<br />

Concert des professeurs<br />

et du chœur du Conservatoire<br />

national de Région<br />

(dir. Christine Bohlinger)<br />

Bartók, Kodaly, Ligeti, Kurtág etc.<br />

Proposées par l’Ensemb<strong>le</strong> Stanislas<br />

en partenariat avec <strong>le</strong> festival<br />

<strong>Passages</strong>, <strong>le</strong> Centre culturel<br />

André Malraux, scène nationa<strong>le</strong><br />

de Vandœuvre-<strong>le</strong>s-Nancy, Le<br />

Conservatoire national de Région<br />

et la Médiathèque de Nancy.


Les rencontres avec <strong>le</strong>s artistes de <strong>Passages</strong><br />

Orlando<br />

Rencontre avec Amit<br />

Drori, vendredi 15 mai<br />

à l’issue de Orlando<br />

(vers 23h)<br />

Le pays lointain<br />

Rencontre avec Gintaras<br />

Varnas, samedi 16 mai<br />

à l’issue du Pays lointain<br />

(vers 19h)<br />

Au <strong>Festival</strong> d’Automne<br />

à Paris<br />

en octobre 2008<br />

Julie, Jean et Kristine,<br />

La danse de mort,<br />

Strindberg à Damas<br />

Théâtre-Laboratoire<br />

Sfumato (Bulgarie)<br />

L’opéra paysan,<br />

Béla Pintér<br />

Obludarium<br />

Rencontre avec Matej<br />

et Petr Forman à l’issue<br />

d’Obludarium dimanche<br />

17 mai (vers 18h30)<br />

Théâtre libre de Minsk<br />

Rencontre lundi 18 mai,<br />

à l’issue d’En découvrant<br />

l’amour (vers 22h15)<br />

Compagnie Béla Pintér<br />

Rencontre avec Béla<br />

Pintér jeudi 21 mai<br />

à l’issue des Enfants<br />

du démon (vers 20h30)<br />

Ces rencontres se dérou<strong>le</strong>nt sur <strong>le</strong>s lieux des spectac<strong>le</strong>s.<br />

Les théâtres de <strong>Passages</strong><br />

Ils étaient Ils seront<br />

À Lil<strong>le</strong> (59)<br />

<strong>le</strong>s 5 et 6 mai<br />

Korcula, Compagnie<br />

Béla Pintér (Hongrie)<br />

<strong>le</strong>s 27 et 28 mai<br />

Ivanov, Tamás Ascher<br />

(Hongrie)<br />

Théâtre du Nord,<br />

Théâtre national Lil<strong>le</strong><br />

Tourcoing<br />

www.theatredunord.fr<br />

À Dijon (21)<br />

<strong>le</strong>s 16 et 17 mai<br />

L’opéra paysan,<br />

Compagnie Béla Pintér<br />

(Hongrie)<br />

<strong>le</strong>s 20, 21 et 22 mai<br />

Génération Jeans,<br />

Théâtre libre de Minsk<br />

(Biélorussie)<br />

<strong>le</strong>s 21, 22 et 23 mai<br />

Zone de si<strong>le</strong>nce,<br />

Théâtre libre de Minsk<br />

(Biélorussie)<br />

Théâtre Dijon<br />

Bourgogne, CDN,<br />

Parvis St Jean<br />

Théâtre Laboratoire<br />

Sfumato<br />

Rencontre avec<br />

Margarita Mladenova<br />

et Ivan Dobchev,<br />

vendredi 22 mai,<br />

à l’issue de Strindberg<br />

à Damas (vers 20h45)<br />

Théâtre Kolyada<br />

Rencontre avec Nikolaï<br />

Kolyada,<br />

vendredi 22 mai,<br />

à l’issue du Roi Lear<br />

(vers 23h45)<br />

Dans <strong>le</strong> cadre de Théâtre<br />

en mai<br />

www.tdb-cdn.com<br />

À Verdun (55)<br />

mardi 19 mai<br />

Soirée Asie centra<strong>le</strong><br />

à 18h30, cabaret<br />

politique<br />

débat sur Asie centra<strong>le</strong>:<br />

régimes politiques<br />

et droits de l’homme<br />

à 20h30, Musiques<br />

d’Asie centra<strong>le</strong><br />

Centre mondial<br />

de la Paix, des libertés<br />

et des Droits de<br />

l’Homme<br />

Place Monseigneur<br />

Ginisty, Palais épiscopal<br />

www.centremondial<br />

paix.asso.fr<br />

cmpaix@wanadoo.fr<br />

03 29 86 55 00<br />

Co-organisé par<br />

Transversa<strong>le</strong>s<br />

et <strong>le</strong> Centre mondial<br />

de la Paix<br />

Et aussi...<br />

Vendredi 15 mai<br />

de 11h à 17h<br />

Rencontre<br />

professionnel<strong>le</strong>:<br />

Conversations<br />

avec l’ONDA<br />

(Office National<br />

de Diffusion Artistique)<br />

www.ondainternational.com<br />

À Cosnes et Romain (54)<br />

jeudi 21 mai à 20h30<br />

Musiques d’Asie<br />

Centra<strong>le</strong><br />

L’Actée-théâtre<br />

Rue du Béarn<br />

Organisé par l’Actée-<br />

Théâtre<br />

03 82 24 58 41<br />

actee-theatre@orange.fr<br />

À Thionvil<strong>le</strong> (57)<br />

<strong>le</strong>s 26 mai et 27 mai<br />

à 20h<br />

Zone de si<strong>le</strong>nce<br />

Théâtre libre de Minsk<br />

Centre dramatique<br />

de Thionvil<strong>le</strong> Lorraine,<br />

Théâtre municipal,<br />

petite sal<strong>le</strong><br />

www.cdtl.fr<br />

03 82 82 14 92<br />

42


Le bar de <strong>Passages</strong>, la librairie<br />

Le bar<br />

Avant ou après la représentation tous <strong>le</strong>s chemins des spectac<strong>le</strong>s mènent au bar du théâtre.<br />

Il y aura à boire et à manger. Cette année, après de longues nuits de cogitation, Antoine Anclin<br />

<strong>le</strong> patron du très recommandab<strong>le</strong> Grand Sérieux s’est décidé pour un festival de grillades.<br />

Rien de tel qu’une grillade pour passer au grill <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s du jour.<br />

Rien de tel qu’un verre ou deux pour délier langues et gosiers.<br />

Chaque soir, après <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s acteurs et musiciens des spectac<strong>le</strong>s convergeront aussi<br />

vers <strong>le</strong> bar de <strong>Passages</strong>. Pour des bœufs impromptus, des kapouchniks improvisés<br />

et des concerts festifs.<br />

Aïe ! Aïe ! Aïe !<br />

La librairie<br />

Chaque jour, la librairie L’Autre-Rive propose des ouvrages généraux<br />

sur <strong>le</strong> théâtre, des livres de théâtre pour enfants, <strong>le</strong>s textes des spectac<strong>le</strong>s de <strong>Passages</strong><br />

et aussi quelques ouvrages «coups de cœur» du libraire.<br />

43


Réservation<br />

Prix des places<br />

À l’unité<br />

20 € tarif p<strong>le</strong>in<br />

15 € groupe de 10 personnes, CE,<br />

possesseurs Pass 2009<br />

8 € étudiants, moins de 26 ans<br />

et demandeurs d’emploi<br />

Passeport <strong>Passages</strong> (3 spectac<strong>le</strong>s au choix)<br />

40 € tarif p<strong>le</strong>in<br />

10 €, la place supplémentaire<br />

ou 8 €, la place supplémentaire<br />

(en groupe par un relais)<br />

20 € étudiants, moins de 26 ans<br />

et demandeurs d’emploi<br />

4 €, la place supplémentaire<br />

Nous vous conseillons de réserver vos places<br />

au plus tôt.<br />

Cabarets politiques<br />

3 €.<br />

Lectures et rencontres<br />

entrée libre.<br />

Comités d’entreprises<br />

contactez Marie-Laure Taite, tél. 03 83 37 78 06,<br />

ml.taite@theatre-manufacture.fr<br />

Soyez relais du festival!<br />

Bil<strong>le</strong>tterie<br />

Renseignements, réservations<br />

Théâtre de la Manufacture, 10, rue Baron Louis,<br />

BP 63 349, 54 014 Nancy cedex<br />

tél. 03 83 37 42 42, www.festival-passages.fr<br />

Horaires<br />

Jusqu’au 13 mai 2009, de 13h30 à 19h,<br />

du lundi au vendredi<br />

et <strong>le</strong> samedi en période de représentation.<br />

Pendant <strong>le</strong> festival <strong>Passages</strong><br />

(du 14 au 23 mai), de 11h à 19h.<br />

Magasins Fnac et Carrefour<br />

(+ frais de location)<br />

0 892 68 36 22 (0,34 € la minute)<br />

www.fnac.com<br />

Mgel (étudiants uniquement)<br />

44, cours Léopold à Nancy, tél. 083 300 300.<br />

Par correspondance jusqu’au 10 mai 2009,<br />

dans la limite des places disponib<strong>le</strong>s.<br />

Par téléphone au 03 83 37 42 42,<br />

<strong>le</strong>s réservations doivent être confirmées<br />

par <strong>le</strong> règ<strong>le</strong>ment (immédiatement par carte<br />

bancaire ou dans <strong>le</strong>s 3 jours par chèque).<br />

www.theatre-manufacture.fr<br />

Sur <strong>le</strong> lieu de représentation, une demi-heure<br />

avant <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> dans la limite des places<br />

disponib<strong>le</strong>s.<br />

Vous formez un groupe d’au moins 10 personnes<br />

dont vous rassemb<strong>le</strong>z <strong>le</strong>s formulaires d’abonnement<br />

et <strong>le</strong> règ<strong>le</strong>ment (chèque bancaire, espèces, chèque vacances...),<br />

vous <strong>le</strong>s adressez ou vous <strong>le</strong>s remettez à notre service location.<br />

Le passeport 3 vous est offert!<br />

L’équipe des Relations publiques organise à votre demande<br />

et pour votre groupe une présentation «sur mesure»<br />

des spectac<strong>le</strong>s, au théâtre, dans votre entreprise,<br />

dans votre structure, ou tout simp<strong>le</strong>ment chez vous...<br />

Contacts<br />

Marie-Laure Taite, tél. 03 83 37 78 06,<br />

ml.taite@theatre-manufacture.fr<br />

particuliers, enseignants du secondaire, comités d’entreprise,<br />

travail<strong>le</strong>urs sociaux.<br />

Anne-Laure Exbrayat, tél. 03 83 37 78 17,<br />

al.exbrayat@theatre-manufacture.fr<br />

étudiants et enseignants du supérieur.<br />

44


Bul<strong>le</strong>tin de réservation<br />

Bul<strong>le</strong>tin de réservation à remplir<br />

et à retourner à la Manufacture<br />

10, rue Baron Louis, BP 63 349,<br />

54 014 Nancy Cedex<br />

Passeport <strong>Passages</strong><br />

3 spectac<strong>le</strong>s au choix<br />

40 €<br />

10 € la place supplémentaire<br />

8 € la place supplémentaire<br />

en groupe avec un relais<br />

20 € étudiants, moins de 26 ans<br />

et demandeurs d’emploi*<br />

4 € la place supplémentaire*<br />

3 € cabarets politiques<br />

Nous vous conseillons de réserver<br />

vos places au plus tôt<br />

Lectures et rencontres :<br />

entrée libre<br />

*Merci de joindre un justificatif<br />

45<br />

Réservez en cochant <strong>le</strong>s dates choisies<br />

Le Révizor<br />

14 mai à 21h<br />

15 mai à 21h<br />

16 mai à 16h<br />

The Other side, Bortsch<br />

16 mai à 21h<br />

Ham<strong>le</strong>t<br />

17 mai à 21h<br />

19 mai à 21h<br />

20 mai à 19h<br />

Le roi Lear<br />

21 mai à 21h<br />

22 mai à 21h<br />

23 mai à 16h<br />

Julie, Jean et Kristine<br />

15 mai à 19h<br />

16 mai à 19h<br />

17 mai à 19h<br />

La danse de mort<br />

19 mai à 19h<br />

20 mai à 19h<br />

Strindberg à Damas<br />

22 mai à 19h<br />

23 mai à 19h<br />

Génération Jeans<br />

18 mai à 19h<br />

En découvrant l’amour<br />

18 mai à 21h<br />

Zone de si<strong>le</strong>nce<br />

19 mai à 21h<br />

20 mai à 21h<br />

Les enfants du démon<br />

20 mai à 19h<br />

21 mai à 19h<br />

22 mai à 19h<br />

Le pays lointain<br />

14 mai à 20h30<br />

15 mai à 20h30<br />

16 mai à 16h<br />

Orlando<br />

14 mai à 19h<br />

15 mai à 15h<br />

15 mai à 21h<br />

Obludarium<br />

29 avril à 20h<br />

30 avril à 19h<br />

1 er mai à 16h30<br />

2 mai à 19h<br />

5 mai à 20h<br />

6 mai à 20h<br />

7 mai à 19h<br />

8 mai à 16h30<br />

9 mai à 19h<br />

13 mai à 19h<br />

14 mai à 19h<br />

16 mai à 19h<br />

17 mai à 16h30<br />

19 mai à 19h<br />

20 mai à 22h<br />

21 mai à 16h30<br />

22 mai à 19h<br />

23 mai à 19h<br />

26 mai à 20h<br />

27 mai à 19h<br />

29 mai à 20h<br />

30 mai à 19h<br />

Belà Bartók, György Kurtág<br />

16 mai à 19h<br />

Kafka fragmente, György Kurtág<br />

17 mai à 19h<br />

Kálmán Balogh<br />

18 mai à 21h<br />

Bortsch Orkestra, The Other side<br />

16 mai à 21h<br />

Alim Qasimov<br />

21 mai à 21h<br />

Musiques d’Asie centra<strong>le</strong><br />

20 mai à 21h<br />

22 mai à 21h<br />

23 mai à 21h<br />

Cabaret politique Géorgie<br />

16 mai à 21h<br />

Cabaret politique Afghanistan<br />

17 mai à 21h<br />

Cabaret politique Tchétchénie<br />

19 mai à 21h<br />

Cabaret politique Ukraine<br />

21 mai à 21h


Bul<strong>le</strong>tin de réservation<br />

n o<br />

en espèces<br />

par chèque vacances<br />

par chèque<br />

par carte bancaire<br />

Date d’expiration<br />

n°<br />

Nom<br />

Prénom<br />

Adresse<br />

Code postal Vil<strong>le</strong><br />

Pays<br />

Profession<br />

Téléphone<br />

E-mail<br />

passeports à €<br />

places à 10 €<br />

places à 8 €<br />

places à 4 €<br />

places à 3 €<br />

Ci-joint la somme de (total) €<br />

Nom du relais (<strong>le</strong> cas échéant)<br />

Le Signature<br />

46


A C<br />

Théâtre de la Manufacture<br />

Grande Sal<strong>le</strong>, La Fabrique<br />

Médiathèque de Nancy<br />

10, rue Baron Louis, Nancy<br />

B<br />

Centre Culturel André Malraux<br />

Scène Nationa<strong>le</strong> de Vandoeuvre<br />

Sal<strong>le</strong> des Fêtes de Vandoeuvrelès-Nancy<br />

rue de Parme, Vandœuvre-lès-Nancy<br />

Le CCAM et la Sal<strong>le</strong> des Fêtes<br />

se trouvent à proximité de l’Hôtel<br />

de Vil<strong>le</strong> de Vandœuvre-lès-Nancy<br />

47<br />

Parc de la Pépinière<br />

Chapiteau, Baraque Margot,<br />

Nancy<br />

D<br />

Ensemb<strong>le</strong> Poirel<br />

3, rue Victor Poirel, Nancy<br />

E<br />

L’Autre Canal<br />

45, Bou<strong>le</strong>vard d’Austrasie, Nancy<br />

F<br />

Cinéma Caméo<br />

16, rue de la Commanderie, Nancy<br />

Accès au Centre Culturel<br />

André Malraux<br />

de Vandœuvre-lès-Nancy<br />

En voiture<br />

Autoroute A31/A33<br />

sortie Vandœuvre-Brabois<br />

Autoroute A31 (Metz)<br />

sortie Gentilly<br />

Suivre Vandœuvre-centre<br />

puis Centre Culturel André<br />

Malraux ou Hôtel de Vil<strong>le</strong><br />

Parking gratuit face<br />

à l’Hôtel de Vil<strong>le</strong><br />

En bus<br />

Ligne 138<br />

arrêt Vandœuvre Nations<br />

En tramway<br />

Ligne 1 arrêt Vélodrome<br />

puis longer à pied <strong>le</strong><br />

bou<strong>le</strong>vard de l’Europe<br />

en direction des Nations<br />

En taxi<br />

03 83 37 65 37<br />

On y va en bus!<br />

Au Centre Culturel<br />

André Malraux<br />

À la Sal<strong>le</strong> des Fêtes<br />

de Vandœuvre-lès-Nancy<br />

Navette gratuite<br />

Départ Cours Léopold,<br />

retour après la spectac<strong>le</strong><br />

Détails et horaires sur<br />

www.festival-passages.fr


Restaurant<br />

Au Grand Sérieux<br />

Antoine Anclin<br />

Du mardi au samedi<br />

de midi à 16h<br />

Vendredi soir à partir<br />

de 21h<br />

Cocottes à emporter<br />

27, rue Raugraff, 54 000 Nancy. Tél. 03 83 36 68 87. www.augrandserieux.com<br />

48


Partenaires <strong>Passages</strong> 2009<br />

L’équipe<br />

Char<strong>le</strong>s Tordjman<br />

directeur<br />

L’équipe du théâtre<br />

de la Manufacture<br />

et<br />

Jean-Pierre Thibaudat<br />

conseil<strong>le</strong>r artistique<br />

Guillaume Champetier<br />

Attaché de production<br />

Mahaut Wagner<br />

attachée aux relations<br />

avec <strong>le</strong> public<br />

Relations presse à Paris<br />

Yannick Dufour<br />

MYRA<br />

Tél. + 033 (0)1 40 33 79 12<br />

yannick@myra.fr<br />

Tél. + 033 (0)6 63 96 69 29<br />

Relations presse à Nancy<br />

Emmanuel<strong>le</strong> Duchesne<br />

Tél. + 033 (0)3 83 37 78 03<br />

e.duchesne@theatremanufacture.fr<br />

Textes<br />

Jean-Pierre Thibaudat<br />

Graphisme<br />

Patrice Junius,<br />

Alternatives théâtra<strong>le</strong>s<br />

Site internet<br />

Nils Méchin,OMCN<br />

Impression<br />

Imprimerie Saint-Jacques,<br />

Lunévil<strong>le</strong><br />

Crédits photographiques<br />

Page 1: Justine Junius<br />

Pages 2, 3, 4, 7, 12, 13, 14,<br />

18 , 20 , 32, 33, 36, 44 :<br />

Jean-Pierre Thibaudat<br />

Page 8 : Anna Савелькина<br />

Pages 9, 10, 11 : Theatre<br />

Kolyada<br />

Pages : 13, 15, 16 ,17 :<br />

Simon Varsano<br />

Page 21 : Éric Didym<br />

Pages 22, 23 : Théâtre libre<br />

de Minsk<br />

49<br />

Le Théâtre de la Manufacture,<br />

Centre Dramatique National<br />

Nancy Lorraine<br />

est subventionné par<br />

<strong>le</strong> Ministère de la Culture<br />

et de la Communication,<br />

<strong>le</strong> Conseil Régional<br />

de Lorraine,<br />

la Vil<strong>le</strong> de Nancy,<br />

<strong>le</strong> Conseil Général de Meurtheet-Mosel<strong>le</strong><br />

La 11 e édition de <strong>Passages</strong><br />

est soutenue par<br />

Le Ministère de la Culture<br />

et de la Communication<br />

(DRAC Lorraine, Délégation<br />

au Développement et aux<br />

Affaires internationa<strong>le</strong>s),<br />

la Vil<strong>le</strong> de Nancy,<br />

<strong>le</strong> Conseil Régional de Lorraine,<br />

<strong>le</strong> Conseil Général de Meurtheet-Mosel<strong>le</strong>,<br />

<strong>le</strong> Conseil Général de Mosel<strong>le</strong><br />

Les partenaires<br />

de <strong>Passages</strong> 2009<br />

L’Actée-théâtre<br />

L’Autre Canal<br />

L’Ensemb<strong>le</strong> Poirel<br />

L’Ensemb<strong>le</strong> Stanislas<br />

L’Institut Pierre Werner<br />

L’ONDA<br />

La compagnie des Transports<br />

La librairie l’Autre Rive<br />

La Médiathèque de Nancy<br />

La Vil<strong>le</strong> de Vandœuvrelès-Nancy<br />

Le Centre culturel André<br />

Malraux, scène nationa<strong>le</strong><br />

de Vandœuvre-lès-Nancy<br />

Page 23 : Nontas Stylianidis<br />

Page 24 : Dusa Gabor<br />

Page 25 : Dmitrijus Matvejevas,<br />

Kauno Valstybinio Dramos<br />

Teatras<br />

Page 26 : Amit Drori<br />

Page 27 : Christian Berthelot<br />

Page 28 : Felvégi Andrea<br />

Page 29 : DR<br />

Page 30 : Hervé Leteneur<br />

Page 31 : DR<br />

Pages 34, 35 : Kamrouz<br />

Le Centre dramatique national<br />

Thionvil<strong>le</strong>-Lorraine<br />

Le Centre Mondial de la Paix,<br />

Verdun<br />

Le cinéma Caméo<br />

Le Conservatoire national<br />

de Région<br />

Le Conservatoire Régional<br />

de l’Image<br />

Le Consulat général de France<br />

d’Ekaterinbourg<br />

Le FRAC Lorraine<br />

Le Gœthe-Institut<br />

Le restaurant <strong>le</strong> Grand Sérieux<br />

Le Service culturel<br />

de la Vil<strong>le</strong> d’Ekaterinbourg<br />

MPM<br />

Transversa<strong>le</strong>s, Verdun<br />

Remerciements à<br />

Ambassade de France<br />

en Russie<br />

Théâtre de Kaunas, Lituanie<br />

Claude Crouail<br />

Edward de Lum<strong>le</strong>y<br />

Didier Francfort<br />

Maryam Karroubi<br />

Soudabeh Kia<br />

Dominique Répécaud<br />

Natalia Sannikova<br />

et au Centre technique<br />

municipal de la Vil<strong>le</strong> de Nancy<br />

pour <strong>le</strong>ur aide à l‘aménagement<br />

des sites du festival<br />

CIC Est, Clarion Europe,<br />

Noremat, Screg Est<br />

et Veolia transport<br />

sont partenaires du théâtre<br />

de la Manufacture<br />

Page 37 : FRAC Lorraine, DR<br />

Page 38 : Documentaire sur<br />

Grand Écran, Solaris Production<br />

Page 39 : Equation<br />

Page 41 : Hugo G<strong>le</strong>ndinning<br />

Page 42 : Amit Drori, Kamrouz,<br />

Simon Varsano<br />

Page 43 : Frédéric Mercenier,<br />

Éric Didym


<strong>Passages</strong> 2009<br />

Je 14 mai Ve 15 mai Sa 16 mai Di 17 mai Lu 18 mai<br />

Nancy, Manufacture, 19h 19h 19h<br />

grande sal<strong>le</strong> Julie, Jean Julie, Jean Julie, Jean<br />

et Kristine et Kristine et Kristine<br />

Nancy, Manufacture, de 11h à 17h 21h 21h 19h<br />

la Fabrique Rencontres Cabaret Cabaret Lecture<br />

ONDA politique politique N. Kolyada<br />

Géorgie Afghanistan<br />

Nancy, Manufacture, bar 18h, Inauguration<br />

Nancy, Pépinière, 19h 19h 19h 16h30<br />

chapiteau Obludarium Obludarium Obludarium Obludarium<br />

Nancy, Pépinière, 21h 21h 16h 21h<br />

Baraque Margot Le Révizor Le Révizor Le Révizor Ham<strong>le</strong>t<br />

Vandœuvre, 19h 15h 19h 19h 19h<br />

CCAM Orlando Orlando Concerts Concert Génération<br />

21h B. Bartók, G. Kurtág Jeans<br />

Orlando G. Kurtág 21h<br />

En découvrant<br />

l’amour<br />

Vandœuvre, 20h30 20h30 16h<br />

sal<strong>le</strong> des fêtes Le pays Le pays Le pays<br />

lointain lointain lointain<br />

Vandœuvre, CCAM, ga<strong>le</strong>rie Expositions Les <strong>le</strong>ndemains n’ont pas chanté, Chape<strong>le</strong>t FRAC Lorraine,<br />

Nancy Ensemb<strong>le</strong> Poirel 21h<br />

Kálmán Balogh<br />

Nancy, L’Autre Canal 21h<br />

The Other side, Bortsch Orkestra, DJ<br />

Nancy, Médiathèque<br />

Petit Théâtre<br />

Me 13 mai Je 14 mai Sa 16 mai Di 17 mai Lu 18 mai<br />

Nancy, Cinéma Caméo 20h 16h 18h 14h 20h<br />

Le roi Le voyage Desert Le roi Desert<br />

et <strong>le</strong> clown perpétuel Dream et <strong>le</strong> clown Dream<br />

Textes en rouge: représentation<br />

suivie d’une rencontre<br />

avec la compagnie.<br />

Les théâtres de <strong>Passages</strong> Verdun (55),<br />

Centre mondial<br />

de la Paix<br />

Ma 19 mai, 18h30<br />

Cabaret politique<br />

Ma 19 mai, 20h30<br />

Musiques d’Asie centra<strong>le</strong><br />

50


Ma 19 mai Mer 20 mai Je 21 mai Ve 22 mai Sa 23 mai<br />

(férié)<br />

19h 19h 19h 19h<br />

La danse La danse Strindberg Strindberg<br />

de mort de mort à Damas à Damas<br />

21h 18h 21h 21h 21h<br />

Cabaret Ciné-concert Cabaret Musiques Musiques<br />

politique 21h politique d’Asie centra<strong>le</strong> d’Asie centra<strong>le</strong><br />

Tchétchénie Musiques Ukraine<br />

d’Asie centra<strong>le</strong><br />

19h 22h 16h30 19h 19h<br />

Obludarium Obludarium Obludarium Obludarium Obludarium<br />

21h 19h 21h 21h 16h<br />

Ham<strong>le</strong>t Ham<strong>le</strong>t Le roi Lear Le roi Lear Le roi Lear<br />

21h 21h 21h<br />

Zone Zone Alim Qasimov<br />

de si<strong>le</strong>nce de si<strong>le</strong>nce<br />

du 5 au 23 mai<br />

19h 19h 19h<br />

Les enfants Les enfants Les enfants<br />

du démon du démon du démon<br />

10h, 10h30, 11h<br />

Une heure du conte<br />

Je 21 mai Sa 23 mai Di 24 mai Lu 25 mai<br />

16h 18h 16h 20h<br />

Le roi Le voyage Desert Le voyage<br />

et <strong>le</strong> clown perpétuel Dream perpétuel<br />

Cosnes et Romain (54),<br />

L’Actée-théâtre<br />

Je 21 mai (férié), 20h30<br />

Musiques d’Asie centra<strong>le</strong><br />

51<br />

Thionvil<strong>le</strong> (57), CDTL,<br />

Théâtre municipal, petite sal<strong>le</strong><br />

Ma 26 et me 27 mai, 20h<br />

Zone de si<strong>le</strong>nce<br />

Dijon (21), CDN, Parvis St Jean<br />

Sa 16 et di 17 mai<br />

Opéra paysan<br />

Mer 20, je 21 (férié), ven 22 mai<br />

Génération Jeans<br />

Je 21 (férié), ven 22, sa 23 mai<br />

Zone de si<strong>le</strong>nce


théâtre de la manufacture<br />

Centre dramatique national Nancy-Lorraine<br />

Direction Char<strong>le</strong>s Tordjman<br />

10 rue Baron Louis, BP 63349<br />

54 014 Nancy cedex<br />

Renseignements<br />

+ 033 (0)3 83 37 42 42<br />

Administration<br />

+ 033 (0)3 83 37 12 99<br />

Télécopie<br />

+ 033 (0)3 83 37 18 02<br />

Site<br />

www.festival-passages.fr

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