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La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation<br />
thermique et énergétique<br />
en Tunisie<br />
E F F I C A C I T É É N E R G É T I Q U E D A N S L E B Â T I M E N T
La mise en p<strong>la</strong>ce<br />
de <strong>la</strong> réglementation<br />
thermique et énergétique<br />
en Tunisie<br />
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DANS LE BÂTIMENT<br />
© Eric Thauvin /AFD
© Eric Thauvin /AFD<br />
1<br />
2<br />
3<br />
Sommaire<br />
PREAMBULE<br />
Les enjeux énergétiques dans <strong>la</strong> construction<br />
Une consommation majeure à l’échelle mondiale<br />
Un gisement d’économie d’énergie en Tunisie<br />
La démarche innovante du projet<br />
Un processus d’anticipation expérimentale…<br />
… accompagné d’une politique intégrée de sensibilisation<br />
Les résultats du projet<br />
Un cadre réglementaire renforcé<br />
Des impacts politiques, économiques et environnementaux positifs<br />
Les leçons du programme<br />
Les partenaires du projet<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
03
04<br />
© Elodie Brun<br />
Mte<br />
Le tiers de <strong>la</strong> consommation mondiale en énergie fi nale<br />
Prospective de l'évolution de <strong>la</strong> demande en énergie<br />
finale du secteur des bâtiments dans le monde<br />
4000<br />
3500<br />
3000<br />
2500<br />
2000<br />
1500<br />
1000<br />
500<br />
0<br />
2105<br />
1990<br />
915<br />
Monde<br />
Pays en développement<br />
2615<br />
1264<br />
1<br />
3147<br />
Les enjeux énergétiques dans <strong>la</strong> construction<br />
Une consommation majeure à l’échelle mondiale<br />
Le secteur des bâtiments (résidentiel et tertiaire) représente aujourd’hui un peu plus du tiers de<br />
<strong>la</strong> consommation mondiale en énergie fi nale. Dans l’ensemble des pays en développement, <strong>la</strong><br />
part de sa consommation dépasse 40%.<br />
Selon le scénario de référence de l’Agence Internationale de l’Energie, <strong>la</strong> consommation<br />
d’énergie fi nale des bâtiments dans le monde pourrait atteindre environ 3 800 millions de<br />
tonnes équivalent pétrole en 2030, dont environ <strong>la</strong> moitié (1800 Mtep) proviendrait des pays en<br />
développement.<br />
1502<br />
3799<br />
1761<br />
2004 2015 2030<br />
➜<br />
20 % des émissions de GES<br />
dues à <strong>la</strong> consommation d’énergie fi nale<br />
Avec des émissions de gaz à effet de serre (GES) représentant<br />
environ 20% des émissions dues à <strong>la</strong> consommation d’énergie<br />
fi nale (hors électricité), le secteur du bâtiment contribue fortement<br />
au changement climatique.<br />
Ces émissions pourraient s’élever à près de 4 300 millions de<br />
tonnes équivalent CO2 à l’horizon 2030, dont plus de <strong>la</strong> moitié<br />
seraient générées par les pays en développement.<br />
© Eric Thauvin /AFD
Les enjeux énergetiques dans <strong>la</strong> construction<br />
Un enjeu en termes d’adaptation au changement climatique<br />
Le secteur du bâtiment constitue un enjeu crucial en matière d’adaptation au changement<br />
climatique. Les estimations du rapport Stern de 2006 suggèrent qu’avec une hausse des<br />
températures moyennes de 3 à 4 °C, l’adaptation des infrastructures et des bâtiments pour<br />
faire face au changement climatique pourrait coûter jusqu’à 10 % des coûts de construction<br />
totaux dans les pays de l’OCDE, soit une facture annuelle pouvant atteindre les 110<br />
milliards d’euros.<br />
La région Méditerranée particulièrement concernée<br />
Le P<strong>la</strong>n Bleu a estimé que <strong>la</strong> demande d’énergie primaire pourrait se trouver multipliée par<br />
1,5 en Méditerranée à l’horizon 2025, les pays du Sud et de l’Est de <strong>la</strong> Méditerranée (PSEM)<br />
connaissant des taux de croissance de leur demande énergétique quatre fois plus élevés<br />
que les pays du Nord (PNM).<br />
En outre, 72% des émissions de GES de l’ensemble des pays méditerranéens sont constituées<br />
de CO2 issu de l’utilisation de l’énergie. Les secteurs les plus émetteurs sont <strong>la</strong> production<br />
d’électricité et le chauffage dans les PSEM et le transport dans les PNM.<br />
Cette forte croissance de <strong>la</strong> demande provient des<br />
besoins liés au développement économique, à <strong>la</strong><br />
croissance de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et à l’évolution des<br />
modes de vie. Les enjeux sont particulièrement majeurs<br />
en ce qui concerne <strong>la</strong> généralisation de l’équipement<br />
des foyers en appareils électroménagers et<br />
en climatiseurs souvent fortement énergétivores.<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
05
06<br />
Les enjeux énergetiques dans <strong>la</strong> construction<br />
Le secteur du bâtiment en Tunisie : un gisement d’économie d’énergie<br />
➜<br />
Carte d’identité de <strong>la</strong> Tunisie :<br />
- 10,3 millions d’habitants (2008) ;<br />
- Taux de croissance de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion < 1% ;<br />
- Une popu<strong>la</strong>tion jeune : 28.3 ans (âge médian);<br />
- Densité : 62.5 hab./km2 ;<br />
- Taux d’urbanisation : 65.3% ;<br />
- Capitale : Tunis, 730 000 habitants, 2 millions dans le Grand Tunis.<br />
Economiser l’énergie :<br />
un enjeu national stratégique<br />
Au début des années 1980, <strong>la</strong> Tunisie bénéfi ciait d’une situation<br />
énergétique favorable caractérisée par une ba<strong>la</strong>nce <strong>la</strong>rgement excédentaire<br />
avec un surplus d’environ 3Mtep.<br />
Mais depuis les années 2000, le pays est devenu un importateur net<br />
d’énergie sous l’effet combiné du déclin de <strong>la</strong> production nationale<br />
d’hydrocarbures et de l’accroissement rapide de <strong>la</strong> demande intérieure.<br />
Désormais, <strong>la</strong> facture énergétique pèse lourd dans <strong>la</strong> compétitivité<br />
économique du pays et sa réduction constitue l’une des<br />
priorités nationales. Grand consommateur en croissance, le secteur<br />
du bâtiment représente à ce titre un enjeu primordial d’économie<br />
d’énergie.<br />
> La Tunisie dans le bassin méditerranéen
La croissance soutenue du secteur du bâtiment en Tunisie<br />
Urbanisée à 65,3%, <strong>la</strong> Tunisie a vu son parc de logement résidentiel augmenter durant les<br />
trois dernières décennies à un rythme annuel d’environ 3%, passant d’environ 1 million de<br />
logements en 1975 à plus de 2,5 millions d’unités aujourd’hui.<br />
Ce segment a connu une transformation structurelle, avec l’augmentation sensible de <strong>la</strong><br />
part des vil<strong>la</strong>s au détriment des maisons traditionnelles et des logements rudimentaires<br />
qui ont quasiment disparu. La part de l’habitat collectif est également croissante, traduisant<br />
<strong>la</strong> politique volontariste des pouvoirs publics de densifi cation des logements.<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
Structure de <strong>la</strong> consommation fi nale en Tunisie<br />
Industrie<br />
36%<br />
Agriculture<br />
7% Tertiaire<br />
9%<br />
Transport<br />
31%<br />
Bâtiment<br />
26%<br />
Résidentiel<br />
17%<br />
Un développement sans réelle prise en compte des enjeux<br />
énergétiques<br />
Le secteur du bâtiment s’est développé sans réelle prise en compte des conditions environnementales,<br />
notamment des grands écarts thermiques entre l’été et l’hiver. Mauvaise<br />
iso<strong>la</strong>tion des enveloppes des bâtiments, façades vitrées, telles sont les caractéristiques<br />
fréquentes des nouvelles constructions. Couplées à <strong>la</strong> généralisation des équipements<br />
électroménagers souvent à faible effi cacité énergétique, d’importantes quantités d’énergie<br />
sont dépensées inutilement.<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
07
© Eric Thauvin / AFD<br />
08<br />
2<br />
Le projet s’inscrit dans <strong>la</strong> politique tunisienne volontariste de<br />
maîtrise de l’énergie…<br />
Dès les années 1980, le gouvernement tunisien a mis en p<strong>la</strong>ce une Stratégie nationale de<br />
maîtrise de l’énergie basée sur trois piliers : l’utilisation rationnelle de l’énergie, <strong>la</strong> promotion<br />
des énergies renouve<strong>la</strong>bles et <strong>la</strong> substitution de l’énergie.<br />
En 1985, l’Agence de <strong>la</strong> Maîtrise de l’énergie a été créée et est devenue en 2005 l’actuelle Agence<br />
nationale pour <strong>la</strong> maîtrise de l’énergie (ANME). L’Agence a pour mandat de mettre en œuvre <strong>la</strong><br />
politique tunisienne de maîtrise de l’énergie. En 1990, <strong>la</strong> première loi sur <strong>la</strong> maîtrise de l’énergie<br />
a été promulguée.<br />
… et fait suite au projet régional précurseur pour <strong>la</strong> réglementation<br />
En 1991, sur fi nancement de l’Union Européenne, le projet régional de réglementation<br />
thermique maghrébine des bâtiments (RTMB) a permis de défi nir 10 régions climatiques de<br />
pertinence optimale prenant en compte les considérations climatiques, administratives et<br />
socio-économiques de <strong>la</strong> Tunisie.<br />
Ce mode de zonage sert, entre autres, pour <strong>la</strong> conception et le dimensionnement optimal des<br />
équipements de chauffage et de climatisation ainsi que pour l’optimisation thermique de <strong>la</strong><br />
construction.<br />
➜<br />
La démarche innovante du projet<br />
Chiffres clés du projet<br />
Coût global (est. 1998) : 10,3 M€<br />
<strong>FFEM</strong> : 1,9 M€<br />
FEM / PNUD : 4,2 M€<br />
République Tunisienne : 1,6 M€<br />
Contribution des opérateurs tunisiens (est.) : 2,6 M€<br />
Sur cette base, l’ANME a réalisé en Tunisie un zonage<br />
simplifi é pour <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> réglementation thermique<br />
des bâtiments :<br />
> La zone Méditerranéenne<br />
ZT1 correspond à <strong>la</strong> zone<br />
littorale al<strong>la</strong>nt du Gouvernorat<br />
de Bizerte à celui de Médenine ;<br />
> La zone ZT2 des hauts<br />
p<strong>la</strong>teaux de l’ouest qui<br />
renferme le Nord et s’étend du<br />
Gouvernorat de Jendouba<br />
à celui de Gafsa ;<br />
> La zone ZT3 comprend les<br />
Gouvernorats de Tozeur, de<br />
Kébili et de Tataouine dans le<br />
Sud tunisien.<br />
ZT2<br />
ZT3<br />
ZT1<br />
Le projet co-fi nancé par le <strong>FFEM</strong> poursuit<br />
le processus de mise en p<strong>la</strong>ce en Tunisie<br />
d’une réglementation thermique et<br />
énergétique optimale.
La démarche innovante du projet<br />
Un processus d’anticipation expérimentale<br />
Lancé en 1999, le projet d’effi cacité énergétique dans <strong>la</strong> construction, soutenu par le <strong>FFEM</strong>, est mis en œuvre par l’Agence Nationale pour <strong>la</strong> Maîtrise de l’Energie (ANME). Il vise <strong>la</strong> mise en<br />
p<strong>la</strong>ce d’une réglementation thermique des bâtiments neufs, tout en créant les conditions préa<strong>la</strong>bles pour son applicabilité et sa durabilité.<br />
Le projet adopte une démarche originale basée sur <strong>la</strong> conduite d’un processus d’anticipation expérimentale afi n de préparer les conditions favorables à une application effective et durable<br />
de <strong>la</strong> réglementation thermique dans les bâtiments neufs. Ce processus est conduit selon une approche participative et consensuelle qui associe étroitement l’ensemble des acteurs clés<br />
du secteur de <strong>la</strong> construction.<br />
Innovation et<br />
Expérimentation<br />
Former - Conseiller Suivi - évaluation Stimuler l’offre<br />
Sensibilisation<br />
Construction d’un cadre réglementaire<br />
Assistance technique<br />
Expérimentation : 43 opérations pilotes de démonstration<br />
La réalisation de 43 opérations de démonstration dans les secteurs résidentiel (36 opérations)<br />
et tertiaire (7 opérations), réparties sur tout le territoire tunisien, a permis de démontrer<br />
<strong>la</strong> faisabilité économique des projets d’effi cacité énergétique dans <strong>la</strong> construction<br />
grâce à l’utilisation de techniques simples et maîtrisables localement.<br />
Favoriser<br />
le développement<br />
de <strong>la</strong> demande<br />
Réguler et<br />
contrôler<br />
le marché<br />
Émergence<br />
d’un marché<br />
durable de l’efficacité<br />
énergétique dans<br />
le bâtiment<br />
Les gains énergétiques sont en moyenne de 33% pour des surcoûts d’investissement de<br />
l’ordre de 9% pour les logements sociaux, de 4% pour l’économique et de 2% pour les<br />
logements de standing et économique. Ces surcoûts restent donc acceptables.<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
09
10<br />
DES AMELIORATIONS TECHNIQUES SIMPLES ET MAITRISABLES LOCALEMENT<br />
La conception architecturale des bâtiments<br />
L’orientation des façades et des ouvertures, le taux de vitrage, les protections so<strong>la</strong>ires sont autant<br />
d’éléments à prendre en compte dès <strong>la</strong> conception architecturale des bâtiments. Ainsi, on essaiera<br />
d’éviter les grandes ouvertures sur les façades exposées au Nord qui favorisent les entrées d’air<br />
froid en hiver et <strong>la</strong>issent peu pénétrer le rayonnement so<strong>la</strong>ire. De même, un facteur essentiel<br />
de confort en été est <strong>la</strong> protection so<strong>la</strong>ire des fenêtres notamment celles orientées au sud. Par<br />
exemple, les brise-soleil qui constituent un exemple d’architecture traditionnelle en Tunisie<br />
assurent un ombrage effi cace.<br />
L’iso<strong>la</strong>tion thermique des parois (murs et toiture)<br />
L’iso<strong>la</strong>tion thermique d’un bâtiment permet de diminuer les échanges de chaleur entre l’intérieur<br />
et l’environnement extérieur, elle permet de réduire les déperditions thermiques et ainsi de<br />
diminuer les besoins de chauffage et de climatisation. Cette iso<strong>la</strong>tion doit être étudiée en fonction<br />
des spécifi cations climatiques du lieu de <strong>la</strong> construction.<br />
Le choix des matériaux<br />
Il faut choisir de meilleurs iso<strong>la</strong>nts thermiques et des matériaux au cycle de production économe<br />
en énergie. Ainsi, les briques de Tozeur sont non seulement fabriquées localement mais elles<br />
permettent également de réduire les déperditions thermiques. De même, certaines opérations<br />
pilotes ont remp<strong>la</strong>cé <strong>la</strong> brique traditionnelle tunisienne par des blocs de béton cellu<strong>la</strong>ire dont le<br />
cycle de production est bien moins consommateur en énergie que celui de <strong>la</strong> brique.<br />
2<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
1<br />
© Elodie Brun<br />
3<br />
Les<br />
6 clés<br />
de l’effi cacité<br />
énergétique
dans<br />
le bâtiment<br />
4<br />
6<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
5<br />
L’utilisation de vitrage de bonne performance optique et<br />
thermique<br />
La qualité de vitrage joue un rôle très important dans <strong>la</strong> maîtrise de l’ambiance interne d’un<br />
logement.<br />
Les ouvertures dans les murs sont les points faibles de l’iso<strong>la</strong>tion d’une construction, d’où<br />
<strong>la</strong> nécessité d’utiliser des fenêtres performantes munies de double vitrage. L’assemb<strong>la</strong>ge<br />
entre un double vitrage et un profi lé iso<strong>la</strong>nt permet une nette amélioration de l’iso<strong>la</strong>tion de<br />
<strong>la</strong> construction.<br />
© Eric Thauvin / AFD<br />
Energies renouve<strong>la</strong>bles<br />
Les techniques, les matériels et les procédés ayant trait aux énergies renouve<strong>la</strong>bles sont<br />
très nombreux et ont des niveaux d’avancement technique, des prix et des performances<br />
très variés.<br />
La production d’eau chaude sanitaire (ECS) par énergie so<strong>la</strong>ire est certainement <strong>la</strong> technique<br />
<strong>la</strong> plus répandue. Contrairement au chauffage, les besoins en E.C.S sont constants tout au<br />
long de l’année, ce qui permet d’être complètement autonome pendant <strong>la</strong> période estivale.<br />
En moyenne, le so<strong>la</strong>ire permet de fournir 60% des besoins en E.C.S. sur une année.<br />
Il est intéressant de savoir que des mécanismes de subvention sont actuellement mis en<br />
p<strong>la</strong>ce pour aider les ménages à s’équiper.<br />
L’utilisation de systèmes d’éc<strong>la</strong>irage performants dans les<br />
bâtiments<br />
Les <strong>la</strong>mpes à incandescence ou halogènes standards sont à éviter. Elles peuvent facilement<br />
être remp<strong>la</strong>cées par des <strong>la</strong>mpes économiques dont le rendement lumineux est 5 à 6 fois<br />
supérieur et <strong>la</strong> durée de vie 8 fois plus longue; elles sont rentabilisées en moins d’un an !<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
11
12<br />
LES PROJETS PILOTES – SECTEUR TERTIAIRE<br />
Sept opérations de démonstration ont été réalisées dans le secteur tertiaire. Elles ont couvert les principaux segments de ce secteur, à savoir une clinique,<br />
une école, un bâtiment administratif, deux hôtels et deux commerces.<br />
SECTEUR TERTIAIRE<br />
BATIMENTS A USAGE DE BUREAUX<br />
SIEGE DE LA SOCIETE EPPM<br />
Emp<strong>la</strong>cement : Berges du Lac – Tunis<br />
Superficie : 3516 m 2<br />
Economie d’énergie : 45%<br />
Surcoût : environ 89 250 DT<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
SECTEUR TERTIAIRE<br />
BATIMENTS A USAGE DE SANTÉ<br />
CLINIQUE PRIVEE ENNASR<br />
Emp<strong>la</strong>cement : Tunis<br />
Superficie : 7 400 m 2<br />
Economie d’énergie : 45%<br />
Surcoût : environ 350 000 DT<br />
© Eric Thauvin /AFD
LES PROJETS PILOTES – SECTEUR TERTIAIRE<br />
SECTEUR TERTIAIRE<br />
BATIMENTS A USAGE HOTELIER<br />
HOTEL LE RUSSELIOR<br />
Prix présidentiel<br />
de <strong>la</strong> maîtrise de l’énergie pour l’année 2008<br />
Emp<strong>la</strong>cement : Hammamet Sud<br />
Superficie : 10 500 m 2<br />
Economie d’énergie : 45%<br />
Surcoût : environ 1 850 000 DT<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
SECTEUR TERTIAIRE<br />
BATIMENTS A USAGE D’ENSEIGNEMENT<br />
ECOLE BALATA - LOUAOUAN<br />
Emp<strong>la</strong>cement : Jendouba<br />
Superficie : 1 250 m 2<br />
Economie d’énergie : 35 %<br />
Surcoût : environ 93 150 DT, soit 7% du coût total<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
© ANME<br />
13
14<br />
LES PROJETS PILOTES – SECTEUR RESIDENTIEL<br />
Trente-six opérations de démonstration ont été réalisées dans le secteur résidentiel, totalisant une superficie couverte de plus de 132.000 m 2 .<br />
Les opérations ont couvert les trois segments du logement : le standing, l’économique et le social.<br />
SECTEUR RESIDENTIEL<br />
LOGEMENTS DE STANDING<br />
JINENES ENNASR<br />
Emp<strong>la</strong>cement : Sité ENNASR<br />
Superficie : 7 410 m 2<br />
Nombre de logements : 60<br />
Economie d’énergie : 45%<br />
Surcoût : environ 250 000 DT, soit 6% du coût total<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
SECTEUR RESIDENTIEL<br />
LOGEMENTS DE STANDING<br />
PERLE DU LAC<br />
Emp<strong>la</strong>cement : Les Berges du Lac<br />
Superficie : 7776 m 2<br />
Nombre de logements : 72<br />
Economie d’énergie : 15 %<br />
Surcoût : environ 160 000DT, soit 3% du coût total<br />
© Eric Thauvin /AFD
LES PROJETS PILOTES – SECTEUR RESIDENTIEL<br />
SECTEUR RESIDENTIEL<br />
LOGEMENTS ECONOMIQUES<br />
SORITS<br />
Emp<strong>la</strong>cement : cité Jardin d’El Menzeh - Tunis<br />
Superficie : 2 875 m 2<br />
Nombre de logements : 60<br />
Economie d’énergie : 40%<br />
Surcoût : environ 82 000 DT, soit 2.9% du coût total<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
SECTEUR RESIENTIEL<br />
LOGEMENTS SOCIAUX<br />
SNIT<br />
Emp<strong>la</strong>cement : Bizerte<br />
Superficie : 1 615 m 2<br />
Nombre de logements : 20<br />
Economie d’énergie : 30%<br />
Surcoût : environ 60 000 DT, soit 6.2% du coût total<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
15
16<br />
La démarche innovante du projet<br />
Les actions de sensibilisation<br />
Une véritable politique de communication auprès du grand<br />
public<br />
Point de départ pour <strong>la</strong> création de conditions favorables à l’émergence d’un marché durable<br />
pour l’effi cacité énergétique dans <strong>la</strong> construction, le projet a développé une véritable stratégie<br />
intégrée de communication pour le grand public, axée autour de trois messages clés :<br />
> Informer sur les possibilités d’amélioration du confort dans le bâtiment : «Chaud en<br />
hiver, frais en été !» ;<br />
> Impliquer le consommateur dans le développement durable du pays et <strong>la</strong> protection de<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète : «Des petits gestes pour un grand résultat» ;<br />
> Mettre l’accent sur les intérêts budgétaires et l’amélioration du confort personnel induit :<br />
«Gagner en confort…gagner en budget».<br />
De plus, chaque année depuis 2005, le mois d’avril est consacré à <strong>la</strong><br />
maîtrise de l’énergie : des actions de communication et de promotion<br />
sont organisées sur les chauffe-eau so<strong>la</strong>ires et les <strong>la</strong>mpes basse<br />
consommation.<br />
Le 7 avril, <strong>la</strong> journée nationale de maîtrise de l’énergie, le prix du<br />
président de <strong>la</strong> république re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> maîtrise de l’énergie est décerné<br />
à un investissement innovant en <strong>la</strong> matière.<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
Une implication forte de l’ensemble des professionnels du secteur<br />
L’ensemble des professionnels du secteur du bâtiment a été impliqué tout au long du projet<br />
grâce à :<br />
> l’association de bureaux d’étude nationaux et internationaux pour <strong>la</strong> réalisation des<br />
études préparatoires ayant permis de déterminer les exigences réglementaires en matière<br />
de performance énergétique des bâtiments qui soient réalistes sur les p<strong>la</strong>ns technique<br />
et socio-économique ;<br />
> l’implication des promoteurs (publics et privés), des architectes et des ingénieurs thermiciens<br />
dans le montage des opérations pilotes : au total, 200 promoteurs et une centaine<br />
d’architectes ont été sensibilisés par le projet ;<br />
> <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> recherche : trois projets de recherche et un concours d’architecture<br />
bioclimatique ont été fi nancés et appuyés à travers le projet ;<br />
> l’organisation de nombreuses manifestations, séminaires et colloques de sensibilisation.
Le renforcement de capacités : un préa<strong>la</strong>ble indispensable<br />
Ancrer le projet dans <strong>la</strong> durée suppose de mettre l’accent sur <strong>la</strong> formation des acteurs locaux<br />
et de mettre à leur disposition les différents outils créés pendant le projet. Ainsi :<br />
> Plus de 50 formations aux techniques de construction et aux méthodologies et logiciels<br />
de simu<strong>la</strong>tion thermique ont été organisées pour les professionnels dès le début du projet<br />
(promoteurs, architectes, consultants nationaux, intervenants dans les centres de<br />
formation professionnelle, etc.) ;<br />
> Une formation de « e-learning » a été mise en p<strong>la</strong>ce afi n renforcer les capacités des<br />
architectes dans <strong>la</strong> conception de bâtiments effi caces en énergie ;<br />
> Des outils d’aide à <strong>la</strong> conception de bâtiments économes en énergie ont été mis à <strong>la</strong><br />
disposition des professionnels du bâtiment : sept guides techniques selon <strong>la</strong> nature de<br />
l’usage des bâtiments (logements équipés et non équipés, hôtels, hôpitaux, commerces,<br />
bureaux et enseignement), un guide de zonage climatique et un guide sur le dimensionnement<br />
des équipements de chauffage et de climatisation ;<br />
> Des outils de simu<strong>la</strong>tion thermique ont été développés pour l’usage des concepteurs :<br />
un pour les bâtiments résidentiels (logiciel CHEOPS) et l’autre pour le tertiaire (logiciel<br />
CLIP).<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
17
18<br />
3<br />
Les résultats du projet<br />
Mise en p<strong>la</strong>ce d’une règlementation thermique et énergétique<br />
Le résultat majeur du projet est <strong>la</strong> promulgation de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique<br />
des bâtiments. La loi n°2004-72 du 2 août 2004 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> maitrise de l’énergie, et son<br />
décret d’application du 2 septembre 2004, intègrent ainsi des mesures obligatoires en termes<br />
de performances thermiques des nouveaux bâtiments, telles que l’obligation de l’audit<br />
énergétique sur p<strong>la</strong>n pour les grands projets de bâtiments.<br />
Deux arrêtés conjoints du ministère en charge de l’Energie et du ministère en charge de<br />
l’Habitat fi xent les spécifi cations techniques minimales en matière d’effi cacité énergétique des<br />
projets de construction et d’extension :<br />
- des bâtiments collectifs à usage résidentiel ;<br />
- des bâtiments à usage de bureaux ou assimilés.<br />
Un cadre réglementaire renforcé<br />
Deux autres arrêtés concernant les secteurs hôtelier et hospitalier sont en cours de fi nalisation.<br />
Ces arrêtés prévoient que les spécifi cations techniques soient fi xées conformément à une<br />
approche performantielle ou prescriptive, selon <strong>la</strong> taille du projet et le taux de vitrage.<br />
Enfi n, l’ANME a dans le même temps rendu obligatoires <strong>la</strong> certifi cation et <strong>la</strong> <strong>la</strong>bellisation des<br />
appareils de réfrigération et de climatisation.<br />
© Eric Thauvin / AFD<br />
EVOLUTION DU CADRE REGLEMENTAIRE<br />
1973 : Premier choc pétrolier<br />
1982 – 1991 : Mise en p<strong>la</strong>ce d’une stratégie nationale de<br />
maîtrise de l’énergie<br />
1982 : Création de <strong>la</strong> Société de Maîtrise de l’Energie<br />
1985 : Création de l’Agence pour <strong>la</strong> Maîtrise de l’Energie (AME)<br />
1990 : Première loi de maîtrise de l’énergie<br />
1991 : Démarrage du projet de Réglementation Thermique<br />
Maghrébine des Bâtiments<br />
1994 – 1998 : Uniformisation des avantages aux<br />
investissements<br />
1999 – 2004 : Repositionnement stratégique et institutionnel<br />
2000 : L’AME devient l’Agence Nationale pour les Energies<br />
Renouve<strong>la</strong>bles (ANER)<br />
2003 : Etude stratégique sur les énergies renouve<strong>la</strong>bles<br />
2004 : Etude stratégique sur <strong>la</strong> maîtrise de l’énergie et loi sur<br />
<strong>la</strong> maîtrise de l’énergie<br />
2005 – 2007 : Changement d’échelle<br />
2005 : PROSOL / Programme de Promotion de l’utilisation du<br />
so<strong>la</strong>ire thermique pour le chauffage de l’eau sanitaire<br />
2005 : l’ANER devient l’Agence Nationale pour <strong>la</strong> Maîtrise de<br />
l’Energie (ANME)<br />
2005 : création du Fonds National pour <strong>la</strong> Maîtrise de Energie<br />
2008 – 2011 : accélération des décisions<br />
2009 : révision de <strong>la</strong> loi de 2004, facilitation des<br />
investissements / élimination du marché des frigos de c<strong>la</strong>sse 4<br />
/ obligation d’étiquetage des climatiseurs<br />
A venir : interdiction de <strong>la</strong> vente des <strong>la</strong>mpes à incandescence
© Eric Thauvin /AFD<br />
Le Centre technique du bâtiment : un rôle clé de régu<strong>la</strong>tion et<br />
de contrôle<br />
Installé au sein du Centre des Techniques des Matériaux de Construction, de <strong>la</strong> Céramique<br />
et du Verre (CTMCCV) et inauguré en 2009, le Centre Technique du Bâtiment constitue un<br />
élément clé du renforcement de <strong>la</strong> fonction publique de régu<strong>la</strong>tion et de contrôle. Il a pour<br />
objectif essentiel de veiller à <strong>la</strong> bonne application de <strong>la</strong> réglementation thermique à travers<br />
les missions suivantes :<br />
> Contrôle et agrémentation des matériaux d’iso<strong>la</strong>tion ;<br />
> Certifi cation des bâtiments selon le système de <strong>la</strong>bellisation mis en p<strong>la</strong>ce ;<br />
> Test et certifi cation des chauffe-eau so<strong>la</strong>ires dans le cadre des procédures mises en p<strong>la</strong>ce<br />
par le programme PROSOL (Programme National d’Incitation à l’utilisation de l’énergie<br />
so<strong>la</strong>ire pour le chauffage de l’eau sanitaire) ;<br />
> Assistance, conseil, formation et information des différents acteurs du secteur du bâtiment ;<br />
> Développement de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques effi caces en énergie.<br />
1 (C<strong>la</strong>sse 1)<br />
2 (C<strong>la</strong>sse 2)<br />
3 (C<strong>la</strong>sse 3)<br />
4 (C<strong>la</strong>sse 4)<br />
5 (Réglementation Minimale)<br />
6 (Assez Mauvais)<br />
7 (Mauvais)<br />
8 (Très Mauvais)<br />
Label et mécanismes de fi nancement<br />
Niveau de Performance Energétique de l’Enveloppe du Bâtiment<br />
Econome en énergie<br />
60%<br />
65%<br />
4 c<strong>la</strong>sses<br />
de bonnes<br />
75%<br />
performances<br />
85%<br />
Pas économe en énergie<br />
Niveau de besoins Spécifiques d’Energie (Chauffage + Climatisation){kWh/m 2 -an}<br />
L’approche de <strong>la</strong>bellisation s’inscrit dans une logique de promotion de l’effi cacité énergétique<br />
par voie incitative plus que coercitive. Le <strong>la</strong>bel permet d’informer le consommateur<br />
sur <strong>la</strong> qualité thermique du bâtiment qu’il va acquérir tout en espérant induire un changement<br />
dans son comportement décisionnel en faveur de l’effi cacité énergétique.<br />
Un <strong>la</strong>bel a été conçu et é<strong>la</strong>boré par le projet. Un système de certifi cation et de <strong>la</strong>bellisation<br />
est en cours de mise en p<strong>la</strong>ce, impliquant l’ANME et le nouveau Centre Technique du Bâtiment<br />
avec l’assistance du CSTB et de l’ADEME.<br />
Le projet a également permis de <strong>la</strong>ncer le programme PROMO-ISOL, un mécanisme de<br />
fi nancement incitatif pour l’iso<strong>la</strong>tion thermique des toitures des logements existants<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
100%<br />
115%<br />
135%<br />
150%<br />
Réglementation minimale<br />
3 c<strong>la</strong>sses<br />
de mauvaises<br />
performances<br />
19
20<br />
Les résultats du projet<br />
Des impacts politiques, économiques et environnementaux positifs<br />
Des pouvoirs publics conscients des enjeux de l’effi cacité<br />
énergétique dans les bâtiments<br />
La dynamique mise en œuvre par le projet a permis d’induire une transformation positive de<br />
l’environnement institutionnel. En effet, outre l’adoption de <strong>la</strong> réglementation et <strong>la</strong> création<br />
du Centre Technique du Bâtiment, des mesures incitatives en faveur de l’effi cacité énergétique<br />
dans les bâtiments ont été mises en p<strong>la</strong>ce :<br />
> Subvention de 70% du coût de l’audit énergétique sur<br />
p<strong>la</strong>n, p<strong>la</strong>fonnée à 30.000 DT des nouveaux bâtiments ;<br />
> Subvention de 20% du surcoût des mesures d’effi cacité<br />
énergétique additionnelles aux exigences réglementaires,<br />
p<strong>la</strong>fonnée à 100.000 DT.<br />
L’appropriation des enjeux de l’effi cacité énergétique<br />
dans les bâtiments s’est accompagnée d’une véritable<br />
prise de conscience du grand public et des professionnels<br />
: une étude a montré que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion tunisienne est<br />
bien plus sensibilisée au concept de maîtrise de l’énergie<br />
en 2006 qu’en 2000 même si les efforts dans ce domaine ne doivent pas être relâchés.<br />
La transformation du marché par <strong>la</strong> création d’une nouvelle<br />
fi lière<br />
Plusieurs éléments témoignent d’une évolution, sur le temps du projet, du marché de l’effi cacité<br />
énergétique dans les bâtiments :<br />
> La création d’une demande spontanée par l’intensifi cation de <strong>la</strong> sensibilisation du grand<br />
public à l’effi cacité énergétique dans les bâtiments.<br />
> La création d’une première niche de marché grâce aux projets pilotes.<br />
> Le développement de l’offre locale : le nombre d’entreprises opérant dans l’iso<strong>la</strong>tion thermique<br />
des bâtiments est passé de deux entreprises au début du projet à plus d’une quinzaine<br />
actuellement. Deux projets industriels ont été mis en p<strong>la</strong>ce pour <strong>la</strong> fabrication du<br />
béton allégé et des p<strong>la</strong>ques en polystyrène.<br />
> La structuration de l’offre et l’organisation des fi lières concernées,<br />
avec <strong>la</strong> création des syndicats professionnels des fabricants du PVC et<br />
des entreprises d’iso<strong>la</strong>tion thermique.<br />
> La création d’un environnement concurrentiel au profi t du client fi nal<br />
: des baisses signifi catives des coûts des produits iso<strong>la</strong>nts (de 40% à<br />
50%) ont été constatées entre le début et <strong>la</strong> fi n du projet.
Un bi<strong>la</strong>n énergétique et environnemental inédit<br />
Les améliorations techniques des opérations pilotes ont permis des réductions de consommation<br />
énergétique de l’ordre de 33%, ce qui équivaut à des économies de 134 tep/an, soit<br />
6,7 ktep sur <strong>la</strong> durée de vie des bâtiments (50 ans).<br />
Les réductions d’émissions de gaz à effet de serre engendrées par les projets pilotes sont<br />
estimées à 459 teqCO par an, soit un total de 23 kteqCO sur <strong>la</strong> durée de vie des bâtiments.<br />
2 2<br />
Toutefois, les impacts les plus importants, mais diffi cilement quantifi ables, sont ceux liés à<br />
<strong>la</strong> mise en œuvre de <strong>la</strong> réglementation thermique des bâtiments. Pour le secteur résidentiel,<br />
une simu<strong>la</strong>tion montre un gain énergétique additionnel de 4 ktep chaque année, soit une<br />
réduction additionnelle de GES de 11 kteqCO chaque année.<br />
2<br />
45<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
ktep<br />
Climatisation<br />
Chauffage<br />
Gain annuel en énergie primaire pour le chauffage et <strong>la</strong> climatisation<br />
Secteur résidentiel<br />
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
21
22<br />
Les résultats du projet<br />
Les leçons du programme<br />
La réglementation, l’aboutissement d’un processus spécifi que<br />
Les réglementations thermiques des bâtiments ont été initiées au début des années 80 dans<br />
les pays du Nord, notamment en Europe. Puis, elles se sont progressivement perfectionnées<br />
tenant compte de l’évolution de l’environnement technologique, institutionnel, socio-économique<br />
et culturel de ces pays.<br />
Vouloir aujourd’hui transférer ces réglementations dans les pays du Sud nécessite d’engager<br />
ce même processus, adapté au contexte climatique, économique, institutionnel et socioculturel,<br />
selon une approche progressive et fortement participative :<br />
> La concertation institutionnelle tout au long de ce processus est indispensable, compte<br />
tenu du caractère multidimensionnel du secteur du bâtiment et de <strong>la</strong> diversité des intervenants<br />
: Ministère en charge de l’Habitat, Agence de Maîtrise de l’Energie, représentations<br />
professionnelles des architectes, des ingénieurs conseil, des promoteurs immobiliers,<br />
banques, etc.<br />
> La conduite d’un processus d’anticipation expérimentale est essentielle pour défi nir le<br />
niveau optimal des exigences de performance thermique en tenant compte des modes<br />
dominants de construction et des contraintes socio-économiques des utilisateurs.<br />
> Il est indispensable de créer préa<strong>la</strong>blement les conditions favorables à une application<br />
effective et durable de <strong>la</strong> réglementation thermique en favorisant <strong>la</strong> transformation du<br />
marché. Cette transformation nécessite d’agir d’une part sur <strong>la</strong> demande et d’autre part<br />
sur l’offre tout en renforçant <strong>la</strong> fonction de régu<strong>la</strong>tion et de contrôle.<br />
© Eric Thauvin /AFD
La réglementation, des défi s futurs pour accompagner sa mise<br />
en œuvre<br />
Bien qu’elle soit en vigueur, <strong>la</strong> réglementation peut se heurter à plusieurs obstacles susceptibles<br />
de freiner sa mise en œuvre effective, tels que :<br />
> La faible rentabilité des actions d’effi cacité énergétique pour le consommateur fi nal, dans<br />
un contexte de subventionnement des tarifs intérieurs de l’énergie ;<br />
> La diffi culté du marché à absorber les surcoûts liés aux mesures d’effi cacité énergétique.<br />
Afi n de dépasser ces contraintes, il est donc recommandé de compléter l’approche « coercitive<br />
» de <strong>la</strong> réglementation par une approche « incitative » basée sur des mécanismes<br />
de fi nancement spécifi ques pour absorber les surcoûts d’investissement. Ces mécanismes<br />
doivent conjuguer de manière optimale des aides publiques à l’investissement et des mécanismes<br />
effi caces de distribution de crédits.<br />
Cette approche « incitative » permet par ailleurs de cibler les segments des logements individuels<br />
neufs et existants, diffi ciles à couvrir par les dispositifs réglementaires compte tenu de<br />
leur caractère fortement diffus.<br />
Enfi n, une réglementation ne peut être fi gée dans le temps sous peine de devenir inapplicable<br />
du fait de <strong>la</strong> modifi cation des prix de l’énergie, des types de construction, des prix des<br />
matériaux iso<strong>la</strong>nts, etc. Une révision régulière de <strong>la</strong> réglementation permettant un durcissement<br />
progressif et une adaptation au contexte est donc primordiale pour sa pérennité<br />
au-delà du projet.<br />
© GERES<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
23
© Eric Thauvin /AFD
Les partenaires du projet<br />
INSTITUTIONS TUNISIENNES<br />
Ministères<br />
> Ministère de l’Industrie et de <strong>la</strong> Technologie<br />
> Ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement<br />
du Territoire<br />
Institutions et agences spécialisées<br />
> Agence Nationale pour <strong>la</strong> Maîtrise de l’Energie (ANME)<br />
> Centre des Techniques des Matériaux de Construction, de<br />
<strong>la</strong> Céramique et du Verre (CTMCCV)<br />
>Laboratoire de thermique et d’énergétique du bâtiment<br />
(LATEB)<br />
> Centre Technique des Industries Mécaniques et Electriques<br />
(CETIME)<br />
ASSOCIATIONS<br />
ET ORDRES PROFESSIONNELS<br />
> Ordre des ingénieurs de Tunisie<br />
> Ordre des Architectes Tunisiens<br />
> Association des Bureaux d’Etudes et des Ingénieurs<br />
Conseils<br />
> Chambre Syndicale des Promoteurs Immobiliers<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
PARTENAIRES INTERNATIONAUX<br />
> Agence de l’Environnement et de <strong>la</strong> Maîtrise de l’Energie<br />
(ADEME)<br />
> Centre Scientifi que et Technique du Bâtiment (CSTB)<br />
> Agence Française de Développement (AFD)<br />
BAILLEURS DE FONDS<br />
> Programme des Nations Unies pour le Développement<br />
(PNUD)<br />
> Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM)<br />
> Fonds Français pour l’Environnement Mondial (<strong>FFEM</strong>)<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
25
© Eric Thauvin /AFD
Le <strong>FFEM</strong><br />
Répondre aux enjeux de l’environnement mondial<br />
A <strong>la</strong> suite du Sommet de Rio, le gouvernement français a créé le <strong>FFEM</strong> en 1994 pour concrétiser<br />
son engagement en faveur de <strong>la</strong> protection de l’environnement mondial dans les pays en<br />
développement.<br />
Instrument fi nancier intégré dans le dispositif français de coopération et de développement,<br />
le <strong>FFEM</strong> subventionne des projets de développement durable dans les domaines suivants :<br />
- <strong>la</strong> biodiversité,<br />
- le changement climatique,<br />
- les eaux internationales,<br />
- <strong>la</strong> dégradation des terres, incluant <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> désertifi cation et contre <strong>la</strong> déforestation,<br />
- les polluants organiques persistants,<br />
- <strong>la</strong> couche d’ozone stratosphérique.<br />
➜<br />
Les missions du <strong>FFEM</strong> :<br />
- Favoriser <strong>la</strong> préservation de l’environnement mondial dans<br />
les pays en développement ;<br />
- Promouvoir les innovations ;<br />
- Mobiliser les partenariats multi-acteurs.<br />
Financer <strong>la</strong> lutte contre le changement climatique<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
Le changement climatique résulte de <strong>la</strong> forte augmentation des concentrations de gaz à effet<br />
de serre (vapeur d’eau, dioxyde de carbone, méthane, etc.) dans l’atmosphère, phénomène<br />
lié aux activités humaines (production et consommation d’énergie, déforestation, etc.).<br />
Conformément aux orientations de <strong>la</strong> Convention des Nations Unies sur les Changements<br />
Climatiques, le <strong>FFEM</strong> encourage les projets contribuant à une réduction signifi cative de ces<br />
émissions d’origine anthropique, et ce grâce à :<br />
- <strong>la</strong> promotion d’énergies renouve<strong>la</strong>bles et d’énergies faiblement émissives en GES ;<br />
- <strong>la</strong> valorisation de <strong>la</strong> biomasse ;<br />
- l’effi cacité énergétique dans les secteurs consommateurs d’énergie ;<br />
- le stockage de carbone dans les forêts, sols et sous-sols.<br />
Entre 2003 et 2009, dans le domaine du changement climatique, 51 projets<br />
répartis dans une vingtaine de pays ont bénéfi cié d’une subvention du <strong>FFEM</strong><br />
pour un montant de 65 M€.<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> réglementation thermique et énergétique en Tunisie<br />
27
P E F C / 1 0 - 3 1 - 1 3 - 1 9<br />
www.pefc.org<br />
Création graphique :<br />
Impression encres à base végétale<br />
Novembre 2010<br />
www.ffem.fr<br />
FONDS POUR L’ENVIRONNEMENT MONDIAL<br />
P O U R I N V E S T I R D A NMinistère S N O Tde R E l’Industrie P L A N È T E<br />
www.thegef.org www.undp.org et de <strong>la</strong> Technologie<br />
www.industrie.gov.tn<br />
www.anme.nat.tn<br />
© Eric Thauvin /AFD<br />
www.ademe.fr<br />
www.afd.fr<br />
www.developpement-durable.gouv.fr<br />
Couverture : © Eric Thauvin /AFD