13 novembre 2008 - Guy Laffaille
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© www.chostakovitch.org<br />
Dmitri Chostakovitch<br />
soviétique qu’il accompagne d’une musique simpliste proche de<br />
la dérision. Dans le premier (N° 9, La bonne vie) un vieux paysan<br />
rappelle la misère dans laquelle il vivait avant la Révolution et<br />
comment le kolkhoze est maintenant devenue sa maison et son<br />
bonheur donnant le miel et le lait de tous les jours. La mélodie suivante<br />
(N° 10) dit la même chose («Le kolkhoze m’a rendue heureuse»)<br />
mais avec une jeune paysanne qui joue de la flûte en gardant<br />
le bétail. La 11 e et dernière mélodie intitulée Bonheur donne<br />
la parole à la femme d’un vieux cordonnier juif. Elle chante son<br />
bonheur de pouvoir (grâce au régime) emmener son mari au théâtre<br />
et d’avoir (grâce au régime) des enfants qui sont devenus<br />
médecins et elle conclut: «Une étoile brille au-dessus de nos têtes».<br />
Le texte yiddish original faisait mention non de médecins mais<br />
d’ingénieurs et c’est le soleil qui brillait mais les grands procès<br />
de la fin des années 30 avaient dénoncé les ingénieurs comme<br />
des saboteurs «cosmopolites». Le traducteur russe les avait remplacés<br />
par des médecins, plus convenables, et par l’étoile, symbole<br />
bien soviétique mais on imagine aisément les pensées que<br />
Chostakovitch a pu avoir lorsqu’en 1955, deux ans après le «procès<br />
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