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L'or Bleu

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L’OR BLEU-PLAN QUINQUENNAL


Plan quinquennal L’OR BLEU - L’Or <strong>Bleu</strong><br />

© 2013, THE CIVIC INFLUENCE HUB<br />

Beyrouth - Liban.<br />

www.bluegoldlebanon.com<br />

www.cihlebanon.org<br />

Traduction:<br />

Michel Touma - Michel Hajji Georgiou<br />

Tous droits réservés<br />

Aucune partie de cette publication ne saurait être<br />

reproduite ou transmise sous n’importe quelle<br />

forme et par n’importe quel moyen, électronique<br />

ou mécanique, y compris la photocopie,<br />

l’enregistrement ou tout autre système de<br />

stockage et d’exploitation de l’information, sans<br />

l’autorisation préalable, par écrit, de l’éditeur.


صاحب الحقّ‏ سلطان


Manaitra,<br />

Mont-<br />

Liban


“Bâtir un avenir radieux pour<br />

un Liban pérenne à travers<br />

l’exploitation durable de notre<br />

plus belle richesse, l’Eau.<br />

Un groupe d’influence civil et<br />

apolitique, fort de l’appui et la<br />

participation active des citoyens<br />

libanais de toute classe, religion<br />

et région, peut transformer ce<br />

rêve en une réalité tangible.<br />

Découvrez le potentiel inouï de<br />

l’Eau, notre première richesse<br />

nationale .<br />


A nos concitoyens, freres, partenaires et amis,<br />

soudes ensemble pour un Liban meilleur


SOMMAIRE<br />

PREFACE<br />

INTRODUCTION<br />

L’OR BLEU : UNE INITIATIVE UNIQUE EN SON GENRE, QUE DES LIBANAIS<br />

DÉSINTÉRESSÉS OFFRENT AUX LIBANAIS<br />

PREMIERE PARTIE<br />

IGNORANCE, INCOMPÉTENCE, LAISSER-ALLER OU MAUVAISE FOI ? UNE<br />

ANALYSE PERTINENTE ET OBJECTIVE DE 65 ANS D’HISTOIRE D’EAU<br />

1. L’approvisionnement en eau<br />

2. La demande en eau<br />

3. La qualité de l’eau<br />

4. La gestion de l’eau<br />

4.1. Le cadre légal<br />

4.2. Le cadre de gestion<br />

4.3. Le secteur de l’eau au Liban a accumulé divers problèmes<br />

5. Réforme gouvernementale planifiée et en cours<br />

d’exécution<br />

DEUXIEME PARTIE<br />

IL SUFFIT DE VOULOIR<br />

1. Dans le but de réaliser ces objectifs<br />

1.1. Mettre à exécution quarante initiatives<br />

1.2. Mettre en place des structures légales et institutionnelles<br />

1.3. L’Or <strong>Bleu</strong> recommande 15 initiatives à court terme<br />

TROISIEME PARTIE<br />

POUR VOUS METTRE L’EAU A LA BOUCHE: SÉSAME OUVRE-TOI<br />

1. Méthodologie de sélection des initiatives<br />

2. Initiatives de court-terme sélectionnées (2014-2020)<br />

2.1. Le modèle de Beyrouth et du Mont-Liban pour le projet de L’Or <strong>Bleu</strong><br />

3. Bénéfices directs et indirects des initiatives<br />

3.1. Initiatives d’approvisionnement<br />

3.2. Initiatives pour la demande<br />

3.3. Initiatives en rapport avec la qualité<br />

3.4. Initiatives en matière de gestion<br />

QUATRIEME PARTIE<br />

LA RÉVOLUTION QU’APPORTE LE PLAN QUINQUENNAL L’OR BLEU<br />

1. L’OR BLEU propose des solutions globales et durables<br />

pour résoudre le problème de l’eau<br />

1.1. Une série de réformes<br />

2. Les réformes nationales<br />

2.1. Une Autorité de Régulation<br />

2.2. Une Organisation de Surveillance<br />

2.3. Un Centre National de Contrôle<br />

2.4. Un Centre de Formation pour le Renforcement des Capacités<br />

11<br />

15<br />

23<br />

24<br />

25<br />

26<br />

28<br />

33<br />

37<br />

38<br />

42<br />

42<br />

44<br />

48<br />

72<br />

74<br />

78


3. Les réformes locales<br />

3.1. Plans de participation du secteur privé<br />

3.2. Tous les Libanais pourraient contribuer<br />

3.3. Les Municipalités<br />

3.4. Associations d’utilisateurs d’eau<br />

3.5. Loi de participation / Loi institutionnelle<br />

CINQUIEME PARTIE<br />

LE LIBAN NE SERA JAMAIS PLUS LE MÊME<br />

1. L’impact positif de L’Or <strong>Bleu</strong> pour le Liban et<br />

les Libanais<br />

1.1. Impact économique<br />

1.1.1. Accroît la disponibilité et la qualité de l’eau<br />

1.1.2. Economise de l’argent<br />

1.1.3. Augmente les revenus<br />

1.1.4. Contribue à la richesse nationale<br />

80<br />

82<br />

84<br />

1.2. Impact social<br />

1.2.1. Crée de nouvelles offres d’emplois<br />

1.2.2. Améliore la santé<br />

1.2.3. Améliore la qualité de vie<br />

1.3. Impact environnemental<br />

1.3.1. Soutient l’initiative nationale de reforestation<br />

1.3.2. Réduit le pourcentage de produits agro-chimiques dans l’eau<br />

souterraine<br />

1.3.3. Diminue la pression sur les rivières et les bassins<br />

1.3.4. Limite le nombre de barrages<br />

2. Le plan quinquennal du Liban pour l’eau: le<br />

“Nouveau Pacte”<br />

87<br />

2.1. L’Or <strong>Bleu</strong> sera appliqué d’une manière simultanée dans toutes les<br />

régions libanaises<br />

2.2. L’Or <strong>Bleu</strong> est réaliste, abordable et sensé économiquement<br />

2.3. L’Or <strong>Bleu</strong> sera largement médiatisé<br />

2.4. L’Or <strong>Bleu</strong> encouragera les citoyens libanais à investir et à engendrer<br />

des bénéfices.<br />

2.5. L’Or <strong>Bleu</strong> sera avalisé par un large éventail de personnes influentes<br />

2.6. L’Or <strong>Bleu</strong> émane de la société civile<br />

CONCLUSION<br />

LA PRISE DE CONSCIENCE NATIONALE AUTOUR DE L’EAU ET SES<br />

CONSÉQUENCES POUR LE FUTUR<br />

Bibliographie<br />

Lexique<br />

ABBREVIATIONS<br />

CrEdits des photos<br />

91<br />

100<br />

104<br />

106<br />

107


LISTE DES TABLEAUX<br />

A<br />

B<br />

C<br />

D<br />

E<br />

F<br />

G<br />

H<br />

I<br />

J<br />

K<br />

L<br />

M<br />

N<br />

O<br />

P<br />

Q<br />

R<br />

S<br />

T<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

Les ressources en eau du Liban<br />

Demande/déficit<br />

Nombre de déversoirs d’eaux usées le long de la côte par caza<br />

Sources de pollution de l’eau et impact<br />

Historique des réformes discontinues dans le secteur de l’eau<br />

Schéma de gestion du secteur de l’eau<br />

Obstacles à une gestion adéquate de l’eau<br />

Mesures gouvernementales pour l’amélioration<br />

Les 40 initiatives de L’OR BLEU d’ici 2030<br />

Le surplus projeté par L’OR BLEU pour 2020<br />

Le projet de L’OR BLEU : amélioration de la Stratégie sur l’Eau<br />

Méthodologie de la sélection des initiatives<br />

Les initiatives du plan quinquennal de L’OR BLEU<br />

Les initiatives de L’OR BLEU en nombre : résultats prévus<br />

Les initiatives du plan quinquennal de L’OR BLEU : le<br />

modèle de Beyrouth - Mont-Liban<br />

L’approche intégrée de L’OR BLEU<br />

Organisation interne du secteur de l’eau<br />

Processus de gestion de l’eau et acteurs-clés<br />

Vision des rôles et des responsabilités, selon L’OR BLEU<br />

Le Conseil national de l’eau<br />

24<br />

25<br />

26<br />

27<br />

29<br />

30<br />

32<br />

34<br />

38<br />

39<br />

41<br />

43<br />

44<br />

45<br />

47<br />

73<br />

75<br />

76<br />

77<br />

78


PREFACE<br />

Comme nous sommes tous pris dans l’étau des conflits politiques sans espoir de voir pour<br />

bientôt le bout du tunnel, un groupe d’hommes et de femmes de la société civile, tous<br />

apolitiques, tous fervents croyants du potentiel fédérateur et économique de l’eau au Liban, se<br />

sont réunis pour offrir à leurs concitoyens une solution nationale, capable de sortir le Liban de<br />

l’impasse et ce, en dehors des pressions politiques qui nous minent.<br />

Le projet BLUE GOLD, ou si vous préférez, L’OR BLEU, est le résultat d’une vision,<br />

d’une volonté et d’une foi dans un Liban meilleur. L’OR BLEU est aussi la démonstration<br />

de ce que peut accomplir la société civile au service du Liban, quand la motive une idée forte,<br />

un objectif puissant, et le désir d’accomplir, en dehors de toute considération politique.<br />

Le projet L’OR BLEU a été élaboré en 10 mois de travail ardu, fait de longues heures<br />

de réflexion, de discussions, de synthèses et de conclusions. Comme vous allez le découvrir,<br />

sa Vision innovatrice repose sur une connaissance approfondie de la réalité libanaise, sa<br />

géographie, sa texture sociale, et la spécificité de ses régions.<br />

Le travail d’équipe, l’osmose entre les divers participants de régions et religions différentes, ont<br />

été essentiels pour comprendre avec objectivité les dimensions multiples de la gestion de l’eau<br />

au Liban. Les plus grands experts libanais en ressources hydrauliques, géologie, environnement,<br />

législation, administration, finance et socio-économie, se sont volontairement mis ensemble<br />

pour concrétiser cette étude. Assistés de volontaires et de membres d’ONG, ils ont parcouru<br />

toutes les études faites sur l’eau depuis notre Independence, en ont tiré leurs conclusions<br />

et surtout présenté leur vision innovatrice. Ce livre a été ensuite mis à l’épreuve d’éminents<br />

représentants de l’économie qui ont su lui apporter leur conseil et leur sagesse. A l’abri de<br />

toute influence politique, démagogique ou religieuse.<br />

Le Comité de Direction de L’OR BLEU, voudrait exprimer sa profonde gratitude à l’équipe<br />

de travail qui a concrétisé ce projet. L’OR BLEU n’aurait jamais vu le jour sans leur<br />

précieuse contribution et leur dévouement de toutes les heures. Le comité voudrait aussi<br />

remercier Lila Kasparian et Clément Tannouri qui ont tous deux généreusement offerts leurs<br />

meilleures photographies pour illustrer cet ouvrage.<br />

Le Comité de Direction<br />

Youssef Abillama | Conseiller | Civic Influence Hub<br />

Farid Chehab | Conseiller | Civic Influence Hub<br />

Fadi Comair | Président d’Honneur de l’Organisation des bassins de la Méditerranée<br />

Elie Gebrayel | Conseiller | Civic Influence Hub<br />

Naila Kettaneh-Kunigk | Conseillère | Civic Influence Hub<br />

Assaad Rizk | Conseiller | Civic Influence Hub<br />

Wafa Saab | Conseillère | Civic Influence Hub<br />

Fahd Saccal | Conseiller | Civic Influence Hub<br />

Ziad El Sayegh | CEO | Civic Influence Hub


Équipe de travail<br />

Christine Abillama | Coordinatrice de projet | Civic Influence Hub<br />

Nizar Awar | Expert en charge<br />

Sawsan Bou Fakhreddine | Directrice de projet | Experte en Reforestation<br />

Nassim Hamed | Assistant de Projet<br />

Lila Kasparian | Directrice des Opérations | Civic Influence Hub<br />

Raffi Kasparian | Directeur de Projet<br />

Liste des Experts<br />

Fadi Asmar | Expert de la gestion des écosystèmes<br />

Fathi Chatila | Expert | Gouvernement exécutif<br />

Adel Cortas | Expert en eau | Ancien ministre de l’Agriculture<br />

Talal Darwish | Centre national de la recherche scientifique<br />

Fady Debbane | Expert en agronomie<br />

Raphael Debbane | Expert en agronomie<br />

Mohamad Fawaz | Expert en eau<br />

William George | Expert financier pour le secteur privé<br />

Georges Gharios | Expert juridique en eau<br />

Ziad Hayek | Expert en partenariats public-privé<br />

Bassam Jaber | Expert en eau | Office du litani<br />

Mey Jurdi | Faculté des sciences de la santé | Université américaine de Beyrouth<br />

Zeina Majdalani | Expert en eau<br />

Hyam Mallat | Expert juridique en eau<br />

Chadi Mohanna | Chef de Département des ressources naturelles | Ministère de l’Agriculture<br />

Wajdi Najem | Expert | Chercheur à l’Université Saint-Joseph<br />

Mussa Nimah | Faculté d’Agronomie | Université américaine de Beyrouth<br />

Charbel Rizk | Expert en ressources naturelles<br />

Salim Roukoz | Expert en agriculture | Ministère de l’Agriculture<br />

Joanna Antoine Saadeh | Experte en eau<br />

Yusuf Salam | Expert<br />

Rana Sanyoura Awji | Expert financier<br />

Amin Shaaban | Centre national de la recherche scientifique<br />

Mohamad Younes | Ingénieur en irrigation MS | Responsable du développement rural<br />

/ Office National du Litani


L’OR BLEU démontre que les citoyens libanais de toute origine et<br />

religion peuvent travailler ensemble dans le but d’unir la nation à l’abri<br />

des influences politiques, du clientélisme, du fanatisme et de la démagogie.<br />

L’OR BLEU indique le chemin à suivre pour un futur meilleur.


Afqa,<br />

Mont-<br />

Liban


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

15<br />

INTRODUCTION<br />

L’OR BLEU: UNE INITIATIVE<br />

UNIQUE EN SON GENRE, QUE<br />

DES LIBANAIS DESINTERESSES<br />

OFFRENT AUX LIBANAIS<br />

Cher concitoyens et futurs partenaires dans le projet L’OR BLEU,<br />

La Nation phénicienne a eu les forêts de cèdres pour se<br />

réaliser, le Liban nouveau a son eau pour devenir.<br />

Cette eau, cette magnifique montagne blanche qui nous invite tout l’hiver<br />

à agir, a-t-elle vraiment l’importance stratégique qu’elle mérite dans nos<br />

Cèdres du<br />

Barouk,<br />

Mont-<br />

Liban<br />

esprits? Inculque-t-elle la notion d’urgence qu’elle signifie dans la mentalité<br />

de notre corps politique? La réponse est malheureusement négative. La<br />

question de l’eau a été tellement galvaudée et négligée qu’on en est arrivé<br />

à oublier son importance quintessentielle. Et pourtant, il pleut et neige<br />

chaque année entre 8 à 10 milliards de m 3 d’eau au Liban, et cette eau<br />

nous la considérons comme une commodité et non point une richesse<br />

nationale. Nous ignorons qu’un litre d’eau vaut en valeur l’équivalent d’un<br />

litre de pétrole brut, et nous ignorons surtout que nous jetons à la mer<br />

chaque année l’équivalent d’un trillion de bouteilles de 1.5 litre! Eau Pétrole Brut


16 INTRODUCTION<br />

Nahr<br />

Ibrahim,<br />

Mont-<br />

Liban<br />

Une moyenne de 8 milliards de m3 remplirait 3 millions de piscines olympiques,<br />

mais de cet or bleu qui se déverse sur nous comme une manne<br />

annuelle, nous n’en utilisons que 17% ! La mauvaise gestion en est la cause<br />

essentielle, sans oublier la nature spongieuse de notre sol qui absorbe<br />

l’eau des barrages, les canalisations, pour la plupart en mauvais état ou<br />

non-connectées, l’irrigation aux procédés archaïques et le manque de discipline<br />

dans les habitudes de consommation.<br />

Conscient du problème, le Gouvernement Libanais a<br />

récemment proposé un plan de 8 ans destiné à élever le<br />

montant de nos réserves utilisables à 22%.<br />

La présente étude est destinée à vous<br />

démontrer qu’on peut faire encore<br />

mieux. L’OR BLEU est un plan visionnaire<br />

et innovant qui, après avoir satisfait la<br />

demande, pourra créer une réserve de 500<br />

millions de m 3 supplémentaires à partir de<br />

2020, dans 7 ans ! Cette réserve atteindra 1<br />

milliard de m 3 en 2030, quantité équivalente,<br />

en valeur d’aujourd’hui, à une richesse de 2<br />

milliards de dollars américains annuels mis à<br />

la disposition d’une nation entière.<br />

Rivières<br />

du Liban,<br />

artères de<br />

notre futur<br />

Regardez la carte du Liban, nos rivières le parcourent du nord au sud<br />

comme les artères qui irriguent le corps. Mais aujourd’hui, notre corps est<br />

malade, peut-être qu’il suffirait d’injecter un souffle nouveau dans l’eau de<br />

nos rivières pour voir ce corps se ressaisir et peut-être guérir. Cela est-il<br />

possible? Oui. Quatre étapes sont nécessaires.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

17<br />

Première<br />

étape:<br />

Commencer<br />

par réaliser<br />

qu’il y a un<br />

problème<br />

Aussi longtemps qu’on acceptera les coupures d’eau, la mauvaise qualité<br />

de l’eau du robinet, l’achat obligé de l’eau en bouteille, et le recours aux<br />

camions citernes, nous bafouerons notre droit à l’eau en tant que citoyens.<br />

Deuxième<br />

étape :<br />

Comprendre<br />

pourquoi<br />

il y a ce<br />

problème<br />

La mauvaise gestion de nos ressources hydrauliques en est la première<br />

cause. Jadis, nous n’avions guère de pénuries, la nature s’arrangeait pour<br />

nous stocker son eau et la mettre à notre disposition. Nos ancêtres<br />

n’avaient qu’à trouver une source et porter l’eau chez eux. Aujourd’hui,<br />

nous avons une tâche beaucoup plus importante à assumer:<br />

Assurer l’eau à<br />

l’agriculture, aux<br />

industries et aux foyers.<br />

Assurer l’eau essentielle<br />

à notre développement.<br />

Mettre notre eau à<br />

l’abri des ambitions<br />

de nos voisins.<br />

Sources,<br />

Békaa Ouest,<br />

Liban


18 INTRODUCTION<br />

Troisième<br />

étape:<br />

Trouver une<br />

solution<br />

nationale<br />

au problème<br />

En regardant la carte hydraulique du Liban, nous réalisons qu’il s’y trouve une<br />

succession de 17 bassins hydrauliques qui peuvent être groupés en 6 régions.<br />

La gestion de ces nombreux bassins se fait à travers multiples opérateurs qui<br />

se chargent qui de la rétention et du stockage, qui de la maintenance, qui de la<br />

distribution. Ces opérateurs subissent l’influence et la pression des hommes<br />

et partis politiques qui, souvent en désaccord, empêchent une coordination<br />

harmonieuse entre les diverses institutions. Un exemple concret est celui<br />

d’un opérateur de maintenance et un opérateur de distribution incapables de<br />

gérer un même barrage pour cause de conflits partisans.<br />

Imaginons qu’on puisse remplacer ces<br />

institutions stratifiées, dysfonctionnelles<br />

et désorganisées par de nouvelles<br />

institutions issues d’un partenariat Etat/<br />

Citoyen, politiquement indépendantes<br />

et gérées par une direction, elle-même<br />

politiquement indépendante. Imaginons<br />

ces institutions partenaires gérer les<br />

bassins hydrauliques dans leur totalité<br />

sous le contrôle souverain d’une<br />

institution unifiée et politiquement<br />

indépendante elle aussi - Le Conseil<br />

National de l’Eau-détenteur d’une<br />

Stratégie Nationale de l’eau commune<br />

pour toutes les régions. Du jamais vu<br />

au Liban.<br />

Ne Plus<br />

S’imaginer<br />

Connecter<br />

les bassins<br />

d’eau<br />

Le projet L’OR BLEU offre une pareille solution qui, par ailleurs, garantit :<br />

Le Lac<br />

Qaraoun<br />

Békaa,<br />

Liban


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

19<br />

La sélection rationnelle et optimale du nombre de barrages pour le pays<br />

entier. Un réseau hydraulique connecté qui assure le flot continu de l’eau<br />

entre toutes les régions. Si une région industrielle réclame plus d’eau, celleci<br />

lui est acheminée d’une autre région. Si une région agricole souffre d’une<br />

sècheresse locale, une région plus humide lui fournit l’eau manquante à son<br />

agriculture. Si une ville est en pénurie d’eau, le trop plein d’une autre ville<br />

lui est canalisé. La connexion inter-régions assure une utilisation accrue des<br />

barrages, ceux-ci étant remplis et vidés plusieurs fois par an. Cette stratégie<br />

assure aussi l’accroissement des industries d’eau minérale et d’exportation<br />

de l’eau, créant des revenus supplémentaires de l’ordre de 600 millions de $<br />

annuels, et des opportunités d’emplois inexistantes aujourd’hui.<br />

La réhabilitation des réseaux de distribution. Cela assure une économie<br />

de 310 millions de $ par an en pertes techniques.<br />

La reforestation* de toutes les régions. Les arbres favorisent l’humidification<br />

du climat, arrêtent le processus de désertification, et emmagasinent<br />

l’eau dans leur sous-sol en faisant office de barrages souterrains.<br />

En 1960, les forêts couvraient 30% de notre territoire, aujourd’hui<br />

cette surface a été réduite à 13%. Le projet L’OR BLEU pourra,<br />

dans un premier temps remonter ce chiffre à 22%, contribuant ainsi à<br />

combattre le réchauffement climatique, augmenter la pluviométrie et<br />

contribuer à la baisse de la température.<br />

Cèdres de<br />

Ain Zhalta,<br />

Mont-<br />

Liban<br />

Le traitement de l’eau dans les villes et les villages.<br />

L’implémentation des recharges aquifères, selon la nature des sols et<br />

des régions.<br />

L’exploitation des sources d’eau douce sous-marines* au bénéfice<br />

direct du citoyen.


20 INTRODUCTION<br />

Lacs<br />

collinaires<br />

de Laklouk<br />

Mont- Liban<br />

L’optimisation de l’agriculture. Grâce aux techniques d’irrigation de pointe,<br />

adaptées à la nature de chaque sol et le choix des plants. L’industrie agricole<br />

peut voir ces revenus augmenter de 120%. Résultat: augmentation des<br />

exportations et croissance économique dans ce secteur délaissé.<br />

C’est l’optimisation de la gestion, la recherche de l’efficacité et l’intégration<br />

des solutions qui créeront le surplus de 1 milliard de m3. Les revenus<br />

générés contribueront à améliorer davantage l’exploitation de l’eau,<br />

poussant ce chiffre à des niveaux supérieurs dans le futur. Et ne parlons<br />

pas de la croissance des revenus. L’amélioration financière n’est pas<br />

le plus grand but recherché avec L’OR BLEU. Ce plan a des vertus<br />

fédératrices, il peut unir notre pays en invitant les citoyens de toutes les<br />

régions libanaises à participer ensemble à des projets communs.<br />

Pour protéger l’intérêt des citoyens, la priorité de participation est donnée<br />

aux habitants de la région concernée par le projet, et pour assurer<br />

que les citoyens puissent tous participer à la réforme hydraulique,<br />

ceux-ci ne sont pas tenus à verser une somme d’argent qui<br />

leur manque. L’OR BLEU leur offre des modèles financiers où leur<br />

apport peut être modique et graduel : des plans financiers et d’investissement<br />

à très long terme qui leur assure accès, rentabilité et sécurité.<br />

L’OR BLEU ne demande même pas l’engagement financier<br />

de l’Etat en faillite. Il suffit que le Plan soit adopté par un<br />

consensus national pour voir les institutions internationales apporter<br />

leur soutien immédiat, étant toutes conscientes de la valeur stratégique<br />

de l’eau à l’échelle globale, et spécifiquement dans nos régions.<br />

Des partenariats sont créés entre l’Etat et le citoyen à travers des<br />

institutions mixtes où les deux parties sont actionnaires.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

21<br />

Et des lois anti-trust sont créées pour protéger le citoyen de la formation<br />

de cartels, imposer des plafonds aux partenariats privés et assurer<br />

une participation juste et équilibrée de tous aux richesses générées. Et<br />

c’est avec votre support que les obstacles mis à travers ce projet seront<br />

balayés. Pour nous consacrer ensemble au développement durable de nos<br />

ressources hydrauliques.<br />

Quatrième<br />

étape:<br />

Participer au<br />

changement<br />

L’eau peut énergiser nos vies, notre économie et notre pays!<br />

La première édition du projet L’OR BLEU dessine une ébauche<br />

de la stratégie à long terme de l’eau au Liban. Les chiffres, faits, projections<br />

et initiatives ont été prudemment analysés et établis par d’éminents experts.<br />

Toutefois, il convient de souligner qu’il y’a sûrement matière à évolution<br />

et affinement du plan. Le Plan quinquennal va donc progresser et<br />

grandir avec sa vision nationale qui le rend si innovateur. Des versions<br />

améliorées de L’OR BLEU paraitront au cours des années<br />

à venir.<br />

Nous invitons les citoyens à parcourir cette<br />

étude et à y apporter leurs remarques. Surtout,<br />

l’apport constructif des organisations<br />

étatiques est aussi essentiel que bienvenu.<br />

Cette étude est la vôtre, sa présentation se veut attrayante, concise et<br />

interactive pour que vous y participiez. Découvrez le projet, réfléchissez<br />

avec nous sur ses tenants et aboutissants et laissez vos remarques sur le<br />

site www.bluegoldlebanon.com elles serviront à faire évoluer le projet,<br />

vous donnant l’occasion de suivre son progrès au fil des mois.<br />

À partir d’aujourd’hui, devenez les champions de votre première ressource<br />

naturelle et les ambassadeurs du projet L’OR BLEU. Nous pouvons<br />

ensemble partager ce projet sur Facebook, Twitter et tous les réseaux<br />

sociaux pour poser le premier jalon d’une économie qui peut enfin unir<br />

le Liban. L’étape suivante sera de voter pour L’OR BLEU pour que vos<br />

voix en fassent une réalité tangible.<br />

Citoyens et amis, nous avons besoin de votre participation active pour<br />

que ce rêve se réalise.<br />

Ensemble, nous sommes plus forts, et ensemble nous réussirons.<br />

Yalla 3al may!<br />

The Civic Influence Hub


22 PREMIÈRE PARTIE<br />

Lac de<br />

Chouwane,<br />

Nahr Ibrahim,<br />

Mont-Liban


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

23<br />

PREMIERE PARTIE<br />

IGNORANCE, INCOMPETENCE,<br />

LAISSER-ALLER OU MAUVAISE<br />

FOI ? UNE ANALYSE<br />

PERTINENTE ET OBJECTIVE<br />

DE 65 ANS D’HISTOIRE D’EAU<br />

Le Liban est un pays qui bénéficie d’une diversité<br />

d’écosystèmes, de climats et de végétation. Situé géographiquement<br />

sur la côte Est de la Méditerranée, il se caractérise par un taux élevé de<br />

précipitation et une richesse en eau douce. De fait, le Liban possède plus de<br />

ressources renouvelables en eau que les pays voisins.<br />

La chaîne de montagne centrale du Mont-Liban divise le pays en deux régions<br />

hydrologique :<br />

Le bassin côtier, qui s’étend le long de la Méditerranée et qui inclut des<br />

rivières puisant leurs sources dans les montagnes.<br />

Le bassin intérieur, représenté par la vallée orientale de la Békaa et ses<br />

principales ressources en eau.<br />

Bien que possédant de l’eau en abondance, le Liban se dirige rapidement<br />

vers une crise de l’eau. Un certain nombre de facteurs circonstanciels et<br />

institutionnels portent préjudice dans ce cadre aux ressources disponibles:<br />

la croissance démographique; le développement socio-économique; les activités<br />

industrielles et agricoles; l’urbanisation incontrôlée ; une gestion déficiente<br />

du secteur; chevauchement des responsabilités ; et l’absence de législation<br />

adéquate, pour ne citer que quelques facteurs. Les pertes en eau sont<br />

dues en majorité à des systèmes obsolètes et à un manque de sensibilisation.<br />

Un bref et complet aperçu de la demande en eau, de l’approvisionnement, de<br />

la qualité, des pratiques actuelles de gestion, et de la législation confirment<br />

la menace future qui plane sur la qualité et la disponibilité en eau au Liban.


24 PREMIÈRE PARTIE<br />

1.<br />

L’approvisionnement en eau<br />

8 nappes aquifères* et 17 rivières pérennes* alimentées par plus de 2000<br />

sources portent à 2,7 milliards de mètres cubes (m3) l’estimation du gouvernement<br />

en eau disponible.<br />

Le schéma A illustre l’estimation des ressources en eau du Liban, selon les<br />

chiffres fournis par le gouvernement*.<br />

A Les ressources en eau du Liban en milliards de m 3<br />

* Source : Stratégie<br />

Nationale du Secteur<br />

de l’Eau 2012


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

25<br />

2.<br />

La demande en eau<br />

L’agriculture est le premier facteur de demande en eau au Liban, à raison de 55 %<br />

du total de la demande. En 2011, la consommation en eau due à l’ensemble des<br />

secteurs domestique, de l’agriculture et de l’industrie a été supérieure à la quantité<br />

d’eau extraite. Un déficit de 73 millions m 3 au niveau de la demande en eau a ainsi<br />

été enregistré (schéma B). Si aucun changement radical global n’intervient, le Liban<br />

pourrait faire face d’ici 2020 à un déficit de 876 millions m 3 au niveau de la demande,<br />

soit trois fois le niveau actuel de la consommation en eau dans le Grand-Beyrouth.<br />

B Demande / Déficit en millions m 3<br />

Les pertes en eau sont dues en majorité à des systèmes obsolètes et à un<br />

manque de sensibilisation. Du fait d’un manque d’installations d’infrastructure<br />

adéquates et des failles au niveau de l’organisation institutionnelle, 1,4 milliard<br />

de mètres cubes seulement sur les 2,7 milliards de mètres cubes d’eau<br />

disponibles sont actuellement utilisés. Il ressort ainsi que 1,3 milliard de mètres<br />

cubes d’eau sont inexploités.<br />

L’accroissement de la demande, combiné aux effets du changement climatique,<br />

aura pour conséquence prévisible d’augmenter encore davantage la pression sur<br />

les ressources locales et régionales en eau, ce qui rendra les Libanais encore plus<br />

dépendants de l’eau embouteillée. Et qui sait, peut-être un jour, de l’eau importée ?


26 PREMIÈRE PARTIE<br />

Au stade actuel, un ménage moyen paye près de 700<br />

dollars par an pour les réseaux d’approvisionnement<br />

en eau, incluant l’eau en bouteilles et l’eau délivrée à<br />

domicile, ce qui représente un montant très élevé,<br />

comparé à d’autres pays. La ville de Beyrouth est la<br />

plus dépendante de l’eau embouteillée du fait qu’elle<br />

ne reçoit de l’eau que trois heures par jour uniquement<br />

durant les saisons de sécheresse. D’autres<br />

régions en reçoivent au moins six heures. Tripoli est<br />

approvisionnée en eau 24 heures par jour.<br />

Dependence du Liban sur l’eau embouteillee:<br />

3.<br />

La qualité de l’eau<br />

Plusieurs facteurs affectent la qualité de l’eau au Liban. Les activités agricoles,<br />

industrielles et domestiques exposent les nappes phréatiques* et les sources<br />

d’eau douce de surface* à une dégradation physique, chimique et microbiologique<br />

progressive.<br />

La quasi totalité des nappes phréatiques et des rivières au Liban ont été touchées<br />

par différents polluants en raison d’un manque de traitement adéquat des<br />

eaux usées et des pratiques industrielles incontrôlées (schémas C et D).<br />

C<br />

Nombre de déversoirs d’eaux usées le long de la<br />

côte par caza<br />

Le coût des<br />

maladies dues<br />

à l’eau polluée<br />

s’élève à 800<br />

millions de<br />

dollars, soit 2%<br />

du PIB annuel.<br />

Les études effectuées au cours des 10 dernières années ont montré<br />

que les niveaux de Cadmium* et d’autres polluants dangereux ont<br />

augmenté de 55 % dans la quasi totalité des rivières du Liban.<br />

La plupart des puits d’eau potable ne sont pas conformes aux standards<br />

de qualité de l’eau au Liban. Cinquante-trois déversoirs*<br />

d’eau usée* le long du littoral ont affecté les couches aquifères*. Il<br />

a également été établi que l’eau de mer s’infiltre dans les puits des<br />

principales villes côtières, en l’occurrence Beyrouth, Tripoli et Saïda.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

27<br />

Près de 82% des industries libanaises sont situées en dehors des zones<br />

industrielles. Elles ne sont pas en mesure, généralement, de traiter d’une manière<br />

adéquate leurs eaux usées industrielles*, qu’elles écoulent en les déversant dans<br />

la mer ou dans des nappes phréatiques utilisées par des zones résidentielles.<br />

D Sources et impacts de l’eau polluée<br />

Le cout des maladies dues a l’eau polluee = 2% du PIB


28 PREMIÈRE PARTIE<br />

L’eau extraite de ces diverses sources contaminées et polluées est utilisée<br />

de différentes façons, dont notamment l’irrigation de terrains qui produisent<br />

les fruits et légumes que les Libanais consomment quotidiennement. Le traitement<br />

défaillant et l’évacuation chaotique des eaux usées* ont pour conséquence<br />

l’accroissement des maladies dues à l’eau, lesquelles ont un impact<br />

important sur la santé, le bien-être social, l’économie et l’environnement.<br />

4.<br />

La gestion de l’eau<br />

La mauvaise gestion des ressources en eau au Liban est due en grande partie à des<br />

lois obsolètes, des réformes irrégulières et une organisation inefficace (graphe E).<br />

4.1.<br />

Le Cadre Légal<br />

En l’an 2000, la loi 221 sur l’eau a été amendée afin d’améliorer la transparence<br />

entre les institutions publiques, les services publics et les consommateurs. Cette<br />

loi n’a pas été entièrement mise en application, ce qui a accru les failles au niveau<br />

de la gestion qu’elle devait améliorer. La loi 221 a été à nouveau amendée l’année<br />

suivante, octroyant des prérogatives supplémentaires aux Offices des Eaux.<br />

Le Code sur l’Eau, élaboré initialement en 2005, a été soumis récemment<br />

au Conseil des ministres pour discussions (2012); il stipule ce qui suit:<br />

Un Conseil national de l’Eau, présidé par le ministre de l’Énergie et de<br />

l’Eau, sera créé afin de jouer le rôle d’Autorité de régulation. Cette<br />

mesure proposée rendra la gestion du secteur de l’eau totalement<br />

dépendante du ministère de l’Énergie et de l’Eau.<br />

Le Ministère et les Offices des Eaux seront directement responsables<br />

du contrôle de la gestion du secteur de l’eau.<br />

Le Partenariat public-privé est défini comme une option en vertu de<br />

laquelle des entreprises du secteur privé pourraient être déléguées<br />

par le ministère pour gérer l’eau potable, les eaux usées* et l’irrigation,<br />

après approbation du Conseil des ministres.<br />

Création des cadres des bassins hydrographiques.<br />

Nouvelle définition pour le statut de l’eau en tant que richesse nationale.<br />

Création d’une Police de l’Eau.<br />

Le Code de l’Eau ne définit pas clairement le degré de participation du<br />

secteur privé en tant qu’opérateurs privés. En dépit de la détérioration<br />

du secteur de l’eau, le gouvernement libanais n’a entrepris aucune action<br />

sérieuse visant à impliquer le secteur privé dans l’approvisionnement, la<br />

distribution et l’assainissement de l’eau, sachant que de nombreux pays<br />

en Europe et au Moyen-Orient, tels que la Grande-Bretagne, la France,<br />

l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Jordanie, dépendent du secteur privé sur<br />

ce plan pour plus d’efficacité.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

29<br />

E Historique des réformes discontinues dans le secteur de l’eau


30 PREMIÈRE PARTIE<br />

4.2.<br />

Cadre de gestion<br />

La gestion de l’eau est partagée entre différents ministères. En scrutant le schéma<br />

de la gestion de l’eau (schéma F), il apparaît un chevauchement des fonctions<br />

des différentes parties concernées sur les plans local, national et régional.<br />

Cette structure actuelle de l’enchevêtrement des responsabilités, combinée à<br />

un manque de coordination, a pour conséquence que l’amélioration du secteur<br />

constitue un défi majeur, pour le moins qu’on puisse dire.<br />

F Schéma de Gestion du Secteur de l’Eau


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

31


32 PREMIÈRE PARTIE<br />

Les taux bas<br />

de connections<br />

des utilisateurs,<br />

la faiblesse du<br />

service d’approvisionnement,<br />

et la<br />

mauvaise qualité<br />

de l’eau sont dus<br />

au fait que les<br />

Offices des Eaux<br />

sont seuls en<br />

charge de la gestion<br />

de tous les<br />

services relatifs à<br />

l’eau.<br />

Les Offices des Eaux ont pour mission de prendre en charge l’exécution et la gestion<br />

de tous les services relatifs à l’eau, y compris l’approvisionnement, les réseaux<br />

d’adduction, les compteurs et la facturation, sans compter le contrôle de la qualité<br />

de l’eau et l’exécution des travaux d’entretien des installations d’eau par l’intermédiaire<br />

de sous-traitants. L’expérience a montré que les Offices des Eaux ne sont pas<br />

en mesure d’assurer la gestion adéquate du secteur de l’eau :<br />

Les Offices des Eaux manquent d’effectifs. Conformément aux normes standard,<br />

3 employés sont nécessaires pour chaque 1000 connections. Dans la pratique, le<br />

nombre varie entre une moyenne de 1,5 à 1,9 employé. En dépit du fait que près de<br />

50 % du personnel est assuré par l’entrepreneur, un manque important demeure<br />

au niveau des postes de gestion.<br />

Les Offices des Eaux ont un manque de compétences au niveau commercial et technique<br />

en raison d’un manque de formation professionnelle et de stages de formation.<br />

Les Offices des Eaux ne sont pas en mesure de couvrir tous les frais en dépit de la<br />

réduction notable des dépenses au niveau de l’entretien, du personnel technique et<br />

des subventions, en raison de problèmes en rapport avec une tarification inabordable,<br />

le taux de collectes et les connections irrégulières.<br />

4.3.<br />

Le secteur de l’eau au Liban a accumulé divers problèmes<br />

qui contribuent à la mauvaise gestion et exploitation de cette précieuse ressource.<br />

Ces obstacles peuvent être classés en trois groupes : gouvernemental,<br />

institutionnel et technique (schéma G).<br />

G Obstacles à une gestion adéquate de l’eau


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

33<br />

5.<br />

Réforme gouvernementale planifiée et en<br />

cours d’exécution<br />

Depuis les années 1990, plusieurs plans de développement ont vu le<br />

jour (schéma H). Toutefois, en raison de failles au niveau institutionnel<br />

et de la gestion, d’une faible coordination entre les différents acteurs,<br />

et du retard dans les réformes des réglementations, ces plans n’ont pas<br />

réussi à améliorer d’une manière significative et effective le secteur. Des<br />

tentatives ont été en outre entreprises afin de privatiser la production et<br />

la distribution de l’eau, comme dans le cas d’ONDEO.<br />

Les lois en vigueur au Liban ne permettent pas aux opérateurs privés de<br />

gérer l’approvisionnement en eau ou de percevoir les redevances ; leur<br />

rôle se limite à l’entretien. ONDEO a été le premier partenariat publicprivé<br />

à assurer les services d’eau potable au Liban. De 2003 à 2007, le<br />

secteur privé a réussi à améliorer aussi bien la performance technique que<br />

la gestion des installations d’eau dans le pays.<br />

Les réalisations suivantes ont pu être concrétisées:<br />

La diminution des pertes en eau de 67 % en 2004 à 47 % en 2006.<br />

L’approvisionnement de tout Tripoli en eau 24 heures sur 24 à compter<br />

de l’été 2004.<br />

L’amélioration de la qualité de l’eau en atteignant 99 % des standards<br />

internationaux grâce à l’installation d’un laboratoire.<br />

La mise en place d’un centre d’appel pour les clients afin de recueillir les<br />

réclamations et d’accroître la sensibilisation.<br />

L’amélioration du taux de recouvrement des factures de 30 % en 2003<br />

et 2004 à 80 % en 2005<br />

L’accroissement des revenus, de 1,9 milliard de dollars en 2003 à 4,4<br />

milliards de dollars en 2006.<br />

En dépit des réalisations obtenues par ONDEO, les pertes techniques sont<br />

restées élevées et en-deçà de l’objectif de 80 % du taux de rendement:<br />

La réhabilitation du réseau et des installations de compteurs a été<br />

ajournée en raison d’un manque de financement.<br />

Les établissements publics rémunéraient les employés d’ONDEO.<br />

Un conflit d’intérêts est apparu en raison de l’embauche obligatoire de<br />

gestionnaires des Offices des Eaux pour le Conseil de supervision en<br />

charge du contrôle des performances.<br />

La base financière du contrat était faible et l’entrepreneur a subi des pertes du<br />

fait que les opérateurs privés n’étaient pas légalement autorisés à percevoir<br />

les redevances de l’eau ou d’accroître le taux de recouvrement.<br />

ONDEO: Un<br />

exemple de<br />

participation du<br />

secteur privé<br />

dans l’approvisionnement<br />

en<br />

eau potable


34 PREMIÈRE PARTIE<br />

H Mesures gouvernementales pour l’amélioration


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

35<br />

En 2010, le Ministère de l’Énergie et de l’Eau a élaboré une Stratégie Nationale<br />

pour le secteur de l’Eau, qui a été adoptée par le gouvernement en<br />

2012. Par le biais de cette Stratégie Nationale, le ministère cherche à assurer<br />

un secteur de l’eau intégré et durable. La durée de cette stratégie s’étale sur<br />

huit ans et couvre six domaines principaux : l’approvisionnement en eau ; les<br />

ressources principales en eau ; les eaux usées* ; l’irrigation ; la réalisation de<br />

réformes ; et l’investissement public.<br />

Pour chaque domaine d’intervention mentionné dans le schéma G, la Stratégie<br />

nationale du secteur de l’Eau a identifié des mesures institutionnelles et<br />

au niveau de l’infrastructure qui doivent être appliquées (schéma H).


36 PREMIÈRE PARTIE<br />

Le Conseil du développement et de la Reconstruction a également proposé<br />

un plan visant à établir 40 stations d’épuration des eaux usées* le long de<br />

la côte. En 2010, le CDR a débuté trois projets que devaient être achevés<br />

en 2012 ; 28 autres projets doivent être exécutés entre 2013 et 2015, d’un<br />

coût total de 526 millions de dollars. Il est important de noter que la Stratégie<br />

Nationale pour le secteur de l’eau et le plan du CDR n’aboutiront pas<br />

aux changements souhaités au niveau du secteur de l’eau si les réformes<br />

institutionnelles et de réglementation ne sont pas appliquées.<br />

Dans la plupart des cas, l’exécution<br />

des projets n’a pas été<br />

soutenue parce qu’elle était<br />

basée sur la disponibilité des<br />

fonds et sur des priorités à<br />

court terme.<br />

Les ressources en eau obtenues par le biais du plan du gouvernement ne<br />

couvriront que le déficit de la demande projeté pour 2020, estimé à 876<br />

millions de mètres cubes, sans aucun surplus, pour un coût total de 7,74<br />

milliards de dollars.<br />

En conclusion, il faut rendre hommage aux conseillers et experts qui ont<br />

contribué à élaborer les différents plans du gouvernement dans le secteur<br />

de l’eau au cours des dernières années, pour leur résilience, leur engagement<br />

et la qualité de leur analyse. Ceux qui ont défini l’esquisse des différents<br />

plans gouvernementaux et institutionnels pour le secteur de l’eau ont<br />

également contribué au projet de L’OR BLEU. En définitive, le problème<br />

ne réside pas dans des personnes en particulier ou dans la compétence<br />

des collaborateurs, mais plutôt dans les implications politiques qui influent<br />

sur le succès ou l’échec des projets de plans pour le secteur de l’eau.<br />

Le projet de L’OR BLEU est fondé sur le paradigme<br />

essentiel de la neutralité politique : niveau-zéro de<br />

pensée en géographie et base nationale de pensée au<br />

niveau de la performance. Cette valeur de base est ce<br />

qui permet au projet de L’OR BLEU de bâtir sur le dernier<br />

plan gouvernemental et de le faire avancer audelà<br />

des influences des personnes, du pouvoir et de la<br />

politique.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

37<br />

Deuxieme partie<br />

IL SUFFIT DE VOULOIR<br />

Pendant 65 ans, différents gouvernements au Liban ont tenté de mettre en<br />

application des plans pour optimiser les ressources en eau. La politique,<br />

les tensions régionales, les guerres, les changements d’administrations et<br />

l’absence de vision d’avenir ont torpillé ces efforts. De plus, l’eau a toujours<br />

été considérée comme un produit bon marché et n’a pas bénéficié<br />

de l’attention qu’elle mérite de la part aussi bien des gouvernements que<br />

des politiciens. L’OR BLEU offre une approche innovatrice pour aborder<br />

la question de l’eau tout en gardant à l’esprit les énormes défis auxquels<br />

est confronté le secteur de l’eau.<br />

L’OR BLEU a pour but de:<br />

Transformer l’eau de commodité à richesse, et accroître<br />

la prise de conscience.<br />

Améliorer le plan du gouvernement pour l’adoption<br />

d’approches durables à la gestion du secteur de l’eau.<br />

Créer une plateforme adéquate pour le secteur privé<br />

et l’ensemble de la population libanaise en vue d’une<br />

participation au développement du secteur de l’eau.<br />

Fédérer la population libanaise autour d’intérêts<br />

communs.


38 Deuxième partie<br />

1.<br />

1.1.<br />

Dans le but de réaliser ces objectifs, L’OR BLEU œuvrera à:<br />

Mettre à exécution, d’ici 2030, quarante initiatives innovantes<br />

qui sont axées dans une large mesure sur quatre objectifs<br />

spécifiques: accroître l’approvisionnement en eau; optimiser la<br />

demande en eau; assurer un haut standard pour la qualité de l’eau;<br />

et améliorer l’efficacité de la gestion de l’eau.<br />

I Les 40 initiatives de L’Or <strong>Bleu</strong> d’ici 2030<br />

1.2.<br />

Mettre en place des structures légales et institutionnelles<br />

qui assurent la transparence*, la reddition de comptes et la<br />

participation de toutes les parties prenantes concernées, y compris le<br />

secteur privé (voir quatrième partie).<br />

Le Conseil National pour l’Eau au Liban serait ainsi créé pour être l’autorité<br />

supérieure chargée de la planification stratégique de la gestion des<br />

ressources en eau. Une Autorité de Régulation et une Organisation Civile<br />

de Surveillance (Watch Dog Association) seraient également créées pour<br />

superviser et surveiller les indicateurs-clés de performance de tous les<br />

acteurs du secteur en question.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

39<br />

1.3.<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> recommande 15 initiatives à court terme qui devraient être<br />

exécutées d’ici 2020 afin de satisfaire la demande prévue en eau et réaliser<br />

un surplus utilisable de 500 millions de mètres cubes, pour un coût total de<br />

5 milliards de dollars.<br />

J Le surplus projeté par L’Or <strong>Bleu</strong> pour 2020<br />

Le déficit actuel en eau au Liban est dû à un manque d’équipements d’infrastructure<br />

et d’organisations institutionnelles adéquates.<br />

La population du Liban augmente rapidement et l’accroissement de la<br />

demande creusera encore davantage le déficit.<br />

La demande domestique devrait s’accroître, selon les estimations, de 5% par<br />

an, contre 3% d’augmentation de la demande agricole, du fait de l’accroissement<br />

de la couverture assurée par le réseau d’eau de 70% à 90% (voir schéma<br />

B, Première partie). Il est par conséquent vital de contrôler la demande<br />

domestique et de développer des solutions optimales dans le futur proche.<br />

Si aucune action n’est entreprise, le déficit atteindra 876 millions m 3 d’ici 2020.<br />

Le schéma (J) illustre comment les initiatives de L’Or <strong>Bleu</strong> aideront à<br />

dépasser la demande et à combler le déficit prévu. Les initiatives se rapportant<br />

à la gestion et au contrôle de qualité ne sont pas incluses du fait<br />

qu’elles ne peuvent pas être quantifiées.


40 Deuxième partie<br />

Certaines initiatives relatives à l’approvisionnement et à la demande<br />

sont identifiées par la Stratégie Nationale du Secteur de l’Eau (2012),<br />

bien qu’elles ne soient pas soigneusement analysées et quantifiées. L’Or<br />

<strong>Bleu</strong> a suggéré sur ce plan des initiatives innovatrices, telles que la maximisation<br />

de l’interconnectivité des bassins, la reforestation*, la récupération<br />

de l’eau de pluie*, et le réseau d’eau usée*, afin d’accroître l’approvisionnement<br />

en eau. Ces solutions en rapport avec l’approvisionnement et<br />

la conservation de l’eau doivent être couplées avec une série de réformes<br />

locales et institutionnelles nationales.<br />

Le plan du gouvernement met l’accent sur des actions relatives à l’approvisionnement<br />

pour résoudre les problèmes du secteur de l’eau en<br />

augmentant la surface de stockage* et en réhabilitant les vieux réseaux.<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> propose une approche complémentaire qui inclut l’approvisionnement<br />

en eau, la demande et la qualité, en mettant l’accent plus<br />

particulièrement sur les initiatives en rapport avec la gestion.<br />

Alors que le gouvernement s’est fixé comme objectif de satisfaire la demande<br />

en eau d’ici 2020 en augmentant l’approvisionnement en eau ainsi<br />

que la capacité de la surface de stockage, pour un coût global de 7,4 milliards<br />

de dollars, L’Or <strong>Bleu</strong> dépassera la demande avec un surplus de<br />

500 millions de mètres cubes pour un coût global de 5 milliards de dollars,<br />

comme indique dans le schéma K.<br />

Afqa,<br />

Mont-<br />

Liban


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

41<br />

Le projet de L’Or <strong>Bleu</strong> sera mis en application en trois phases : à<br />

court terme (2014-2020), à moyen terme (2020-2030), et à long terme<br />

(après 2030). Les parties suivantes de ce livre mettront l’accent sur les<br />

initiatives à court terme : le plan quinquennal de L’Or <strong>Bleu</strong>.<br />

K Le projet de L’Or <strong>Bleu</strong>: amélioration de la Stratégie<br />

de l’Eau<br />

La vision de L’Or <strong>Bleu</strong> est possible car elle introduit une<br />

vision libérée de la politique qui prend en considération<br />

des paradigmes rigides. L’Or <strong>Bleu</strong> vise à développer de<br />

façon constructive le programme du gouvernement en le<br />

rendant plus efficace et plus profitable pour tous.


42 Troisième partie<br />

Troisieme partie<br />

POUR VOUS METTRE L’EAU<br />

A LA BOUCHE.<br />

SESAME, OUVRE-TOI<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> élabore un plan de développement vertueux qui permettra<br />

de générer des progrès continuels. Les diverses initiatives à court et long<br />

termes suivantes sont basées sur des chiffres publiés par le Gouvernement<br />

Libanais et la Banque Mondiale. Les institutions que L’Or <strong>Bleu</strong><br />

aidera à mettre en place dans les années à venir seront en mesure de<br />

fournir des mesures plus précises qui, à n’en point douter, amélioreront le<br />

plan quinquennal et la performance future.<br />

1.<br />

Méthodologie de sélection des initiatives<br />

Dans le but d’atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2020, les<br />

40 initiatives ont été ramenées à 15 en se basant sur une méthodologie<br />

de sélection.<br />

Plusieurs critères ont été sélectionnés pour déterminer l’impact et<br />

la faisabilité de chaque initiative de court terme sélectionnée ; l’impact<br />

positif, la durabilité, et une application facile sont les principales conditions<br />

retenues (schéma L).


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

43<br />

L Méthodologie de la sélection des initiatives


44 Troisième partie<br />

2.<br />

Initiatives de court-terme sélectionnées<br />

(2014-2020)<br />

D’ici à 2020, L’Or <strong>Bleu</strong> aura promu l’application de 15 initiatives dans<br />

le domaine de l’eau afin d’accroître l’approvisionnement, d’optimiser la<br />

demande, d’améliorer la qualité et d’améliorer la gestion et l’organisation<br />

institutionnelle du secteur libanais de l’eau. Le schéma M illustre un aperçu<br />

des projets proposés par L’Or <strong>Bleu</strong> au niveau de l’approvisionnement<br />

et de la demande.<br />

Les 15 initiatives sélectionnées ont été classées en quatre objectifs spécifiques<br />

: accroître l’approvisionnement en eau ; optimiser la demande<br />

en eau ; assurer un standard élevé au niveau de la qualité de l’eau ; et améliorer<br />

l’efficacité de la gestion dans le domaine de l’eau (schéma N).<br />

M Les initiatives du plan quinquennal de L’Or <strong>Bleu</strong>


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

45<br />

N Les initiatives de L’Or <strong>Bleu</strong> en nombre : résultats prévus<br />

La valeur ajoutée de la<br />

liste limitée d’initiatives<br />

ne se limite pas à la production<br />

et à l’économie<br />

de l’eau. Des impacts<br />

positifs sont prévisibles<br />

également au niveau social,<br />

économique et de<br />

l’environnement.


46 Troisième partie<br />

2.1.<br />

Le modèle de Beyrouth et du Mont-Liban<br />

pour le projet de L’Or <strong>Bleu</strong><br />

Un projet pilote pour mettre en pratique l’objectif de L’Or <strong>Bleu</strong> au niveau<br />

de son approche de gestion dans la zone de Beyrouth-Mont-Liban sera exécuté<br />

entre les bassins des rivières* de Nahr Ibrahim et de Nahr el-Awali. Un<br />

autre projet impliquant le secteur privé dans l’approvisionnement et l’assainissement<br />

de l’eau sera également lancé dans la zone de Beyrouth-Mont-Liban ,<br />

à l’instar du projet de Tripoli (voir première partie, Section 5).<br />

Beyrouth<br />

Mont-<br />

Liban


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

47<br />

La zone précitée a été sélectionnée pour initier le plan quinquennal de<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> pour les raisons suivantes:<br />

Limites des rivières claires<br />

Besoin de structures physiques et institutionnelles<br />

Connectivité des bassins<br />

Une bonne performance financière, comparée aux autres Offices des<br />

Eaux<br />

L’exécution des initiatives à court terme n’est pas limitée à la zone Beyrouth-Mont-Liban.<br />

Elle s’étendra à l’échelle nationale (schéma O).<br />

L’objectif du projet de l’Or <strong>Bleu</strong> portant sur la zone<br />

Beyrouth-Mont-Liban est de transférer la responsabilité<br />

des opérations et de l’entretien à des opérateurs<br />

privés par le biais de contrats de gestion basés sur la<br />

performance.<br />

O Les initiatives du plan quinquennal de l’Or <strong>Bleu</strong>:<br />

le modèle de Beyrouth - Mont-Liban


48 Troisième partie<br />

3.<br />

3.1.<br />

Bénéfices directs et indirects des initiatives<br />

Initiatives d’approvisionnement<br />

Les huit initiatives proposées ont pour but d’accroître la production et le<br />

stockage de l’eau en réduisant les pertes dues au réseau, en développant de<br />

nouvelles sources d’approvisionnement en eau, et en augmentant la capacité<br />

de stockage de l’eau.<br />

INITIATIVE<br />

Bénéfices<br />

Eau produite /<br />

millions de M 3<br />

Coût/<br />

Millions $<br />

1<br />

Accroître la surface<br />

de stockage et la<br />

connectivité entre<br />

les bassins<br />

Accroître la surface de<br />

stockage avec un minimum<br />

de barrages.<br />

Assurer un débit d’eau adéquat<br />

tout au long de l’année.<br />

Impliquer le secteur privé.<br />

640<br />

920<br />

2<br />

Réhabiliter les réseaux<br />

domestiques<br />

et d’irrigation<br />

Économiser 310 millions de<br />

dollars par an grâce à la réduction<br />

des pertes techniques.<br />

Réduite les fuites de 48%<br />

à 20%.<br />

85<br />

1682<br />

3<br />

Optimiser les<br />

débits des rivières<br />

par le biais de la<br />

canalisation<br />

Accroître les revenus<br />

annuels de 77,5 millions<br />

de dollars.<br />

Faciliter dans les unités<br />

de production les mesures<br />

sur la qualité et la<br />

quantité de l’eau.<br />

Améliorer la qualité de<br />

l’eau.<br />

62<br />

100


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

49<br />

INITIATIVE<br />

Bénéfices<br />

Eau produite /<br />

Coût/<br />

Millions $<br />

4<br />

Accroître la reforestation<br />

pour la<br />

recharge des nappes<br />

phréatiques<br />

Réduire les effets du<br />

changement climatique.<br />

Accroître l’absorption<br />

de l’eau par les terres.<br />

Accroître les espaces<br />

verts de 13% à 20% en<br />

10 ans.<br />

Augmenter la qualité de<br />

l’eau dans les bassins.<br />

Étendre le temps de la<br />

fonte des neiges de 30 à<br />

40 jours.<br />

Accroître le débit des<br />

sources d’eau douce au Liban<br />

de 300 millions de m³.<br />

25 85<br />

5<br />

Recherche artificielle<br />

des couches aquifères<br />

souterraines<br />

Accroître les revenus annuels<br />

de 160 millions de<br />

dollars.<br />

Améliorer la qualité de l’eau.<br />

158<br />

250<br />

6<br />

Capter l’eau des<br />

sources sousmarines<br />

Assurer de l’eau douce<br />

au littoral nord du Liban.<br />

Satisfaire la demande des<br />

complexes touristiques<br />

actuels et futurs.<br />

millions de M 3 70<br />

À déterminer<br />

7<br />

Récupérer l’eau de<br />

pluie des toits<br />

Réduire la pression sur les<br />

ressources d’eau douce.<br />

Réduire les coûts élevés<br />

de l’eau potable délivrée<br />

à domicile.<br />

5<br />

8<br />

Traiter et réutiliser<br />

l’eau usée<br />

Accroître les revenus annuels<br />

de 5 millions de dollars.<br />

Réduire la pression sur<br />

les ressources en eau<br />

douce durant les saisons<br />

de sécheresse.<br />

5<br />

8


50 Troisième partie<br />

3.2.<br />

Initiatives pour la demande<br />

Avec un taux de 55 %, l’agriculture enregistre le pourcentage le plus élevé<br />

de demande en eau. Cela est dû à des réseaux d’irrigation vieux et à l’utilisation<br />

d’anciennes techniques d’irrigation, comme les canaux ouverts qui<br />

consomment d’importantes quantités d’eau.<br />

Par ailleurs, la demande domestique augmentera de 5 % d’ici 2020. Les<br />

initiatives suggérées en rapport avec la demande seront axées sur deux<br />

projets principaux :<br />

L’introduction de nouvelles techniques agricoles,<br />

notamment l’irrigation goutte à goutte.<br />

La promotion d’appareils ménagers performants qui<br />

réduisent les fuites et l’utilisation de l’eau.<br />

INITIATIVE<br />

Bénéfices<br />

Eau produite /<br />

millions de M 3<br />

Coût/<br />

Millions $<br />

9<br />

Mise en application<br />

de systèmes<br />

d’irrigation goutte<br />

à goutte<br />

Augmente le revenu annuel<br />

de 335 millions de dollars.<br />

Réduit la demande en<br />

eau de 10,500 m³/ha à<br />

6,500 m³/ha.<br />

Réduit la pression sur les<br />

ressources en eau douce<br />

Réduit les produits agrochimiques<br />

dans l’eau douce.<br />

Améliore la production<br />

des récoltes.<br />

290<br />

40<br />

10<br />

Promotion de<br />

récoltes de haute<br />

valeur<br />

Augmente le revenu annuel<br />

de 95 millions de dollars.<br />

Réduit la demande en eau<br />

Crée une plus-value et<br />

des récoltes économiquement<br />

viables.<br />

90<br />

15<br />

11<br />

Installation d’appareils<br />

ménagers<br />

performants<br />

Augmente le revenu annuel<br />

de 18 millions de dollars.<br />

Réduit la pression sur<br />

l’eau douce durant les saisons<br />

de sécheresse.<br />

15<br />

15


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

51<br />

3.3.<br />

Initiatives en rapport avec la qualité<br />

La couverture relative aux eaux usées est actuellement de 60 % au Liban.<br />

Trente-sept installations de traitement des eaux usées ont été mises en<br />

place, mais seulement deux sont opérationnelles. Le nombre d’installations<br />

de traitement des eaux usées nécessaire est de 55. Le coût de la<br />

réactivation des installations de traitement non opérationnelles et de la<br />

construction des installations supplémentaires requises est de 1,8 milliard<br />

de dollars approximativement.<br />

Des efforts devraient être déployés par les autorités locales au niveau des<br />

bassins fluviaux*. Les initiatives de L’Or <strong>Bleu</strong> en rapport avec la qualité<br />

auront pour effet d’optimiser l’usage des installations de traitement<br />

d’eaux usées nouvelles et déjà existantes en reliant les grandes industries<br />

présentes le long des bassins fluviaux* au réseau d’égout.<br />

INITIATIVE<br />

Bénéfices<br />

Eau produite /<br />

millions de M 3<br />

Coût/<br />

Millions $<br />

12<br />

Développer des<br />

solutions de traitement<br />

des eaux<br />

usées et étendre le<br />

réseau d’égouts.<br />

Aide au nettoyage du<br />

sol, des eaux en surface<br />

et des eaux côtières.<br />

Réduit de 800 millions<br />

de dollars les coûts de<br />

santé dus aux maladies<br />

transmises par l’eau.<br />

Protège l’environnement.<br />

Augmente de près de 45<br />

% la disponibilité de l’eau<br />

de surface utilisable.<br />

Améliore la qualité de<br />

l’eau au niveau des bassins<br />

fluviaux.<br />

1800


52 Troisième partie<br />

3.4.<br />

Initiatives en matière de gestion<br />

Les Offices des Eaux gèrent un certain nombre d’opérations qui incluent: l’entretien;<br />

des enquêtes de diagnostic ; l’élaboration de concepts de développement;<br />

le remplacement et la réhabilitation de l’infrastructure et de l’équipement;<br />

la gestion des relations avec les clients et la collecte des factures. Le domaine de<br />

la planification et de la construction de nouvelles infrastructures et de travaux<br />

hydrauliques est supervisé par le ministère de l’Énergie et de l’Eau. En dépit des<br />

stratégies et des plans déjà élaborés, le gouvernement n’est pas en mesure de<br />

développer ou maintenir en l’état le secteur, et la plupart des Offices des Eaux<br />

ne sont pas en mesure de couvrir leurs coûts opérationnels.<br />

La mise en application des projets de L’Or <strong>Bleu</strong> en matière d’approvisionnement<br />

et de conservation de l’eau doit être couplée avec une série de réformes<br />

institutionnelles. Les changements institutionnels suggérés entraînent<br />

une plus grande implication du secteur privé en tant<br />

qu’opérateurs au niveau des bassins fluviaux, et non pas simplement<br />

en tant que sous-traitants pour l’entretien et les services de construction.<br />

Par ailleurs, une structure légale et institutionnelle adéquate est requise.<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> plaidera en faveur de la mise en place d’un Conseil national de<br />

l’Eau, d’une Autorité de régulation, et d’une organisation civile de surveillance.<br />

De plus, une action dans le domaine juridique sera initiée et développée afin<br />

de garantir le droit à l’accès à l’information dans le domaine de l’eau.<br />

INITIATIVE<br />

Bénéfices<br />

Eau produite /<br />

millions de M 3<br />

Coût/<br />

Millions $<br />

13<br />

Créer un Centre<br />

de contrôle et<br />

d’information sur<br />

l’eau<br />

Augmente la connaissance<br />

sur la situation des<br />

ressources en eau et de<br />

l’infrastructure au Liban.<br />

Supervise et contrôle l’approvisionnement<br />

en eau et<br />

les services sanitaires.<br />

Échange des informations<br />

parmi les principales<br />

parties prenantes dans le<br />

secteur de l’eau.<br />

Contrôle l’utilisation et<br />

le partage de l’eau.<br />

Accroît la planification et<br />

la gestion intégrées du<br />

secteur de l’eau sur le<br />

double plan national et<br />

des bassins des rivières.<br />

5


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

53<br />

INITIATIVE<br />

Bénéfices<br />

Eau produite /<br />

millions de M 3<br />

Coût/<br />

Millions $<br />

14<br />

Mettre en place un<br />

Centre national de<br />

formation sur l’eau<br />

Construit les capacités<br />

des parties prenantes<br />

publiques et privées.<br />

Crée et met en application<br />

un programme universitaire<br />

sur la gestion intégrée<br />

des ressources en eau.<br />

10<br />

15<br />

Mettre en place<br />

une administration<br />

légale<br />

Accroît l’efficacité de la<br />

gestion en eau.<br />

Planifie et assure le suivi<br />

d’une stratégie claire<br />

dans le domaine de l’eau.<br />

Reste libérée de toute<br />

pression politique.<br />

Permet aux citoyens et<br />

au secteur privé de participer<br />

à la gestion de l’eau.<br />

Allège le fardeau des dépenses<br />

du gouvernement.<br />

Crée de nouvelles<br />

opportunités d’investissement<br />

pour tous les<br />

citoyens dans le secteur<br />

de l’eau.<br />

Assure l’accès à l’information<br />

sur l’eau à tout<br />

le monde<br />

Contrôle la qualité de l’eau.<br />

Coût<br />

Total de l’eau<br />

produite<br />

1376 MM 3<br />

5000<br />

M USD<br />

Déficit en eau<br />

876 Millions M 3<br />

Surplus en eau<br />

500 Millions M 3


54 Troisième partie<br />

1<br />

Accroître la surface de stockage*<br />

et la connectivité<br />

15 Barrages<br />

* Á compléter à long terme.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

55<br />

Le barrage<br />

de Chabrouh,<br />

Mont-Liban<br />

DESCRIPTION<br />

Accroître la surface de stockage et la connectivité<br />

des bassins aura pour effet d’augmenter la capacité<br />

de stockage de l’eau et d’assurer 24 heures sur 24<br />

l’approvisionnement des ménages en eau durant<br />

les saisons sèches.<br />

Défis<br />

En débit du fait que l’eau de surface* au Liban peut<br />

fournir 2,2 milliards de mètres cubes par an, la capacité<br />

de stockage actuelle avec deux barrages est<br />

uniquement de 10 %. Il est devenu urgent de mettre<br />

en place l’infrastructure nécessaire pour stocker<br />

l’eau et la rendre disponible. Le gouvernement propose<br />

d’édifier 44 barrages* et lacs collinaires*.<br />

Bénéfices<br />

Accroît l’approvisionnement<br />

en eau de 640 millions de m 3<br />

par an.<br />

Accroît la surface de stockage<br />

en construisant un minimum<br />

de barrages.<br />

Diminue la pression sur les<br />

écosystèmes naturels au niveau<br />

des sites identifiés pour la<br />

construction de barrages et de<br />

lacs collinaires*.<br />

Coût 920 millions de $<br />

Objectifs<br />

Réduire le nombre de barrages et de lacs collinaires<br />

de 44 à 15.<br />

Assurer un débit continu d’eau.<br />

Impliquer le secteur privé en tant qu’opérateurs<br />

de services.<br />

Réduire le coût.<br />

Réduire l’impact social et environnemental.


56 Troisième partie<br />

2<br />

Réhabiliter les réseaux<br />

domestiques et d’irrigation<br />

Saghbine<br />

Békaa Ouest<br />

Liban<br />

DESCRIPTION<br />

Le réseau de couverture en eau sera étendu à 95%<br />

du territoire libanais. Les réseaux domestiques et<br />

agricoles existants seront réhabilités pour diminuer<br />

les pertes en eau et assurer une meilleure<br />

qualité de l’eau.<br />

Défis<br />

La plupart des systèmes de transmission et de<br />

distribution au Liban ont dépassé leur durée de<br />

vie admise. Près de 45 % des réseaux de transmission<br />

et 33 % des réseaux de distribution<br />

dans le pays ont plus de 30 ans d’âge (2010).<br />

La dégradation des systèmes de transmission et<br />

de distribution a abouti à 48 % de fuites, dépassant<br />

ainsi la moyenne de 37 % pour la région MENA et<br />

la moyenne mondiale de 35 %. La couverture du<br />

réseau actuel d’eau potable au Liban est de près<br />

de 79 % et elle est sujette à des pertes excessives.<br />

La technique d’irrigation la plus fréquente est celle<br />

des canaux ouverts (70 %). Les lacunes au niveau de<br />

la gestion adéquate, couplées aux failles au niveau de<br />

l’entretien, ont eu pour effet de provoquer des fuites<br />

croissantes, estimées actuellement à près de 15 %.<br />

Objectifs<br />

Remplacer et réhabiliter les vieux systèmes de<br />

transmission et de distribution de l’irrigation.<br />

Diminuer les fuites en installant des détecteurs.<br />

Remplacer et réhabiliter le vieux réseau domestique<br />

et connecter l’eau de plus d’un bassin.<br />

Bénéfices<br />

Économiser 285 millions de<br />

mètres cubes ou 310 millions<br />

de dollars par an de pertes du<br />

fait des déficiences techniques.<br />

Optimiser l’utilisation de l’infrastructure<br />

et des ressources<br />

en eau.<br />

Partager l’eau entre tous les<br />

Libanais par le biais de réseaux<br />

intégrés.<br />

Améliorer la sécurité en rapport<br />

avec l’eau en autorisant<br />

les usagers relevant d’un même<br />

bassin à avoir accès à l’eau en<br />

provenance d’autres sources.<br />

Accroître l’efficacité du réseau<br />

en connectant entre elles des<br />

sources d’eau supplémentaires.<br />

Réduire les pertes en eau de<br />

48% à 20%.<br />

Coût<br />

1682 millions de $


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

57<br />

Optimiser le débit des rivières par<br />

le biais de canalisations<br />

3<br />

Nahr el-Joz<br />

Liban-Nord<br />

DESCRIPTION<br />

La délimitation des rivières permettrait d’éviter<br />

les inondations et d’accroître la possibilité de<br />

stocker et d’utiliser l’eau de surface.<br />

Défis<br />

La délimitation des rivières au Liban n’existe<br />

presque pas. Celles qui en bénéficient font face à<br />

une détérioration massive due à un entretien limité.<br />

Comme conséquence des canalisations déficientes<br />

et d’un alignement inadéquat des rivières,<br />

les flux ne sont pas optimisés et il en résulte des<br />

possibles inondations.<br />

Bénéfices<br />

Accroître l’approvisionnment<br />

en eau de 62 millions de m 3<br />

par an.<br />

Générer un revenu de 77,5<br />

millions de dollars par an.<br />

Faciliter la mesure de la qualité<br />

de l’eau et de la quantité d’eau<br />

au niveau de la production.<br />

Améliorer la qualité de l’eau.<br />

Réduire les risques d’inondations.<br />

Coût<br />

100 millions de $<br />

Objectifs<br />

Redéfinir l’alignement des rivières ou renforcer<br />

les canaux fluviaux de manière à accélérer le<br />

flux. Les gros sédiments sont par conséquent<br />

éliminés du lit de la rivière, créant ainsi de<br />

larges surfaces pour retenir l’eau et minimiser<br />

la fréquence des inondations.<br />

Redéfinir les limites, approfondir et élargir les<br />

canaux fluviaux pour accroître le flux et atténuer<br />

les inondations.<br />

Concevoir la protection des rives en construisant<br />

des digues artificielles* pour empêcher<br />

l’eau ayant atteint un haut niveau de déborder<br />

et de provoquer des inondations.<br />

Planter des arbres et de la végétation le long de<br />

la rivière pour protéger les rives de l’érosion.


58 Troisième partie<br />

4<br />

Accroître la reforestation pour la<br />

recharge des eaux souterraines<br />

la vallée de<br />

Qadisha,<br />

Liban-Nord<br />

DESCRIPTION<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> contribuera à la stratégie nationale de reforestation<br />

afin d’accroître la couverture du Liban en<br />

espaces verts de 13% à 20% en plantant 40 millions<br />

de plants en 10 ans. Cette initiative aidera à retenir<br />

les eaux souterraines dans une proportion de 35%.<br />

Défis<br />

La superficie des forêts a sensiblement diminué,<br />

passant de 30% à près de 13,7% en raison d’un ensemble<br />

de facteurs, tels que les incendies de forêts,<br />

l’urbanisme et le changement climatique. Les écosystèmes<br />

forestiers déposent de larges quantités de<br />

matière organique sur le sol des forêts, stimulant la<br />

croissance de microorganismes qui améliorent les<br />

conditions du sol. Ces organismes aèrent le sol et<br />

créent également des structures poreuses qui permettent<br />

à l’eau de s’infiltrer profondément dans les<br />

couches du sol et de nourrir l’eau souterraine. Les<br />

forêts en bon état permettent à 35% de l’eau de<br />

s’infiltrer dans des couches du sol plus profondes.<br />

Objectifs<br />

Contribuer à accroître le surplus en eau souterraine<br />

en plantant 20 millions de plants à travers le<br />

pays à court terme et 20 autres millions à moyen<br />

terme. Planter 70 000 hectares d’espèces économiquement<br />

rentables.<br />

Impliquer le secteur privé par le biais de modèles<br />

d’activité (éco-tourisme; production de bois; marché<br />

du carbone ; production forestière non ligneuse etc.).<br />

Bénéfices<br />

Produire 25 millions de m 3<br />

d’eau par an.<br />

Accroître la proportion de<br />

surfaces vertes au Liban de<br />

13% à 20% en 10 ans.<br />

Réduire les effets du changement<br />

climatique.<br />

Accroître l’absorption de<br />

l’eau souterraine.<br />

Améliorer la qualité de l’eau<br />

dans les bassins*.<br />

Augmenter les chutes de pluie et<br />

contrer le réchauffement global.<br />

Réduire le CO2 de 3 millions<br />

de tonnes et accroître l’oxygène<br />

de 4 millions de tonnes.<br />

Créer 400 000 emplois saisonniers<br />

par an en favorisant<br />

des activités d’éco-tourismes<br />

rentables et en encourageant<br />

le développement socio-économique<br />

local.<br />

Coût<br />

85 millions de $


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

59<br />

Recharge artificielle des aquifères<br />

souterrains *<br />

5<br />

DESCRIPTION<br />

Recharger artificiellement l’eau inutilisée dans<br />

des régions spécifiques aura pour effet de diminuer<br />

la pression actuelle sur les aquifères, due à<br />

une mauvaise gestion de l’eau souterraine.<br />

Défis<br />

La plupart des aquifères* côtiers au Liban sont<br />

desséchés et sont menacés par l’infiltration excessive<br />

de l’eau de mer.<br />

La recharge artificielle des aquifères* est importante<br />

pour le renouvellement de l’eau souterraine.<br />

Cette procédure n’est pas appliquée avec<br />

succès au Liban.<br />

Objectifs<br />

Accroître l’eau douce souterraine disponible dans<br />

les aquifères en appliquant le système de la recharge<br />

artificielle qui collecte l’eau inutilisée.<br />

Permettre la pressurisation totale des aquifères<br />

pour empêcher l’infiltration de l’eau salée.<br />

Bénéfices<br />

Accroître l’approvisionnement<br />

en eau de 158 millions de m 3<br />

par an.<br />

Accroître le revenu annuel de<br />

l’eau de 160 millions de $.<br />

Accroître la sensibilisation aux<br />

caractéristiques et à l’influence<br />

des aquifères sur le flux et la<br />

qualité des eaux souterraines.<br />

Minimiser l’intrusion de l’eau<br />

de mer.<br />

Améliorer la qualité de l’eau.<br />

Coût<br />

250 millions de $


60 Troisième partie<br />

6<br />

Capter l’eau des sources<br />

sous-marines*<br />

DESCRIPTION<br />

L’extraction adéquate de l’eau provenant des sources<br />

sous-marines permettra d’assurer une source supplémentaire<br />

d’eau pour l’usage dans les grandes villes. L’initiative<br />

sera mise en application à moyen terme, après<br />

l’achèvement de toutes les recherches nécessaires.<br />

Défis<br />

Les sources sous-marines* constituent une source vitale<br />

d’eau, mais malgré tout, aucune action n’est menée afin<br />

de profiter de cet approvisionnement supplémentaire.<br />

Quatre sources approvisionnent en eau potable la<br />

région de Chekka durant la saison sèche. Des études<br />

appliquées ont prouvé la capacité de ces sources marines*<br />

à approvisionner le sol en eau. Les sources de<br />

Chekka sont considérées comme pouvant apporter<br />

un approvisionnement important en eau douce, à raison<br />

de 6 m3/sec. durant la saison sèche et 50 m 3 /sec.<br />

durant la saison de pluie. Cette eau peut être utilisée<br />

dans différents secteurs. Elle pourrait cependant<br />

être saline durant la saison sèche.<br />

Bénéfices<br />

Augmenter l’approvisionnement<br />

en eau de 50 millions de<br />

m 3 par an (comme première<br />

estimation à réévaluer).<br />

Assurer de l’eau douce au littoral<br />

Nord.<br />

Assurer la demande des<br />

centres de plaisance, actuels<br />

et futurs.<br />

Coût<br />

À déterminer<br />

Objectifs<br />

Puiser de l’eau propre non saline des sources<br />

maritimes* offshore à Chekka pour l’usage des<br />

secteurs industriel et domestique.<br />

Stimuler l’investissement du secteur privé par le<br />

biais de modèles d’activité d’affaires.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

61<br />

Récupérer l’eau de pluie à partir<br />

des toits<br />

7<br />

DESCRIPTION<br />

Les systèmes de récupération de l’eau de pluie seront<br />

installés sur les toits des nouveaux immeubles.<br />

L’eau de pluie ainsi récupérée sera stockée dans des<br />

puits afin d’être réutilisée après traitement.<br />

Défis<br />

L’infiltration de l’eau en surface diminue progressivement<br />

en raison de l’urbanisation et de la dégradation<br />

du sol qui en résulte. Lorsqu’il pleut dans les villes,<br />

l’eau qui ne s’infiltre pas dans la terre se déverse dans<br />

la mer suite au ruissellement à la surface.<br />

Bénéfices<br />

Accroître l’approvisionnement<br />

en eau de 5 millions de m 3 /an.<br />

Générer des revenus de 5<br />

millions de dollars/an.<br />

Réduire la pression sur les<br />

ressources en eau douce.<br />

Réduire les tarifs élevés de<br />

l’eau délivrée à domicile.<br />

Coût<br />

70 millions de $<br />

Objectifs<br />

Collecter, traiter et stocker l’eau de pluie, pour la réutiliser,<br />

à partir des toits, des autoroutes, des grandes<br />

rues, des aéroports, et d’autres zones adéquates.<br />

Substituer l’eau privée onéreuse par un accroissement<br />

de l’approvisionnement en eau.<br />

Atténuer et contrôler les inondations de l’eau<br />

de surface.


62 Troisième partie<br />

8<br />

Traitement et réutilisation<br />

des eaux Usées<br />

DESCRIPTION<br />

Les eaux usées traitées seront réutilisées à différentes<br />

fins domestiques et industrielles.<br />

Défis<br />

L’eau en provenance des lavabos, douches, baignoires<br />

et autres installations, telles que les toilettes,<br />

se retrouve dans les égouts. Cette eau n’est<br />

pas traitée ou réutilisée afin d’économiser sur la<br />

consommation d’eau.<br />

Bénéfices<br />

Augmenter l’approvisionnement<br />

en eau de 5 millions de<br />

m 3 par an.<br />

Réutiliser les eaux usées à<br />

usage domestique en fonction<br />

du degré de traitement.<br />

Coût<br />

8 millions de $<br />

Les systèmes d’eaux usées sont établis de manière<br />

à réutiliser l’eau domestique traitée pour différents<br />

usages, selon le degré de traitement.<br />

À titre d’exemple, les eaux usées provenant des<br />

douches et baignoires peuvent être traitées et utilisées<br />

pour le rinçage. Dans le cas d’un traitement<br />

ultérieur, l’eau peut être utilisée pour des usages<br />

plus directs, tels que la douche.<br />

Objectifs<br />

Effectuer le traitement hors-réseau des eaux<br />

usées afin de les réutiliser dans le cadre d’un<br />

usage domestique, agricole et industriel.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

63<br />

Mettre en œuvre des systèmes<br />

d’irrigation appropriés<br />

9<br />

Bisri,<br />

Liban-<br />

Sud<br />

DESCRIPTION<br />

En passant à des systèmes d’irrigation appropriés,<br />

tels que le goutte à goutte ou l’irrigation localisée,<br />

la consommation de l’eau d’irrigation sera réduite, la<br />

qualité des récoltes s’améliorera et l’utilisation des<br />

produits agrochimiques diminuera.<br />

Défis<br />

Le canal d’irrigation, ou l’irrigation ouverte, est la<br />

technique la plus fréquemment utilisée au Liban.<br />

Elle représente environ 70% des terres irriguées.<br />

Cette technique provoque un gaspillage en raison de<br />

la perte due à l’évaporation élevée et la faible efficacité<br />

du système. En outre, la technique de l’irrigation<br />

par canaux provoque la dégradation des sols et un<br />

rendement inférieur des cultures à long terme.<br />

Objectifs<br />

Améliorer la capacité de 30.000 hectares de terres<br />

agricoles dans la Békaa, le Nord et le Sud avec les<br />

systèmes d’irrigation localisée.<br />

Équiper 20.000 hectares supplémentaires de terres<br />

agricoles dans la Békaa, le Nord et le Sud avec les<br />

systèmes d’irrigation localisée.<br />

Bénéfices<br />

Économiser 290 millions de<br />

m 3 d’eau par année.<br />

Réduire la demande en eau de<br />

10.500 m³/ha à 6.500 m³/ha.<br />

Augmenter le revenu annuel de<br />

l’eau de 335 millions de dollars US.<br />

Augmenter le revenu des<br />

agriculteurs d’au moins 15%.<br />

Alléger la pression sur les<br />

ressources en eau douce.<br />

Réduire la présence de substances<br />

agro-chimiques dans<br />

l’eau douce.<br />

Améliorer la production agricole.<br />

Accroître l’efficacité de l’irrigation<br />

d’au moins 40%.<br />

Améliorer la qualité de l’utilisation<br />

d’engrais.<br />

Diminuer la pollution des sols.<br />

Accroître les connaissances<br />

sur l’agriculture durable.<br />

Renforcer les capacités des<br />

coopératives des agriculteurs<br />

et des associations d’usagers<br />

de l’eau.<br />

Coût<br />

40 millions de $


64 Troisième partie<br />

10<br />

Promouvoir les cultures à<br />

forte valeur ajoutée<br />

Qammouaa,<br />

Liban-Nord<br />

DESCRIPTION<br />

Les agriculteurs seront encouragés à développer différents<br />

types de cultures à forte valeur ajoutée économique<br />

et augmenteront le revenu de l’eau.<br />

Défis<br />

L’agriculture au Liban est considérée comme un secteur<br />

important dans la mesure où elle a le potentiel<br />

de contribuer à l’économie locale par la production<br />

de cultures agricoles de haute qualité pouvant être exportées<br />

vers les pays voisins. Cependant, il n’y a aucun<br />

plan visant à optimiser les gammes de cultures au Liban.<br />

Les cultures sont plantées au hasard, sans aucune<br />

considération pour les environnements favorables.<br />

Bénéfices<br />

Épargner 90 millions de m 3<br />

par an en réduisant la demande<br />

en eau.<br />

Générer 95 millions USD en<br />

recettes de l’eau par an.<br />

Produire des cultures économiquement<br />

viables et à forte<br />

valeur ajoutée.<br />

Coût<br />

15 millions de $<br />

Objectifs<br />

Développer une compréhension claire des caractéristiques<br />

de chaque type de culture pouvant être<br />

plantée au Liban.<br />

Établir et mettre en œuvre une stratégie relative<br />

aux gammes de cultures optimisées.<br />

Découvrir les différentes possibilités d’exportation<br />

des cultures en échange d’autres produits.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

65<br />

Installer des appareils ménagers<br />

à faible consommation d’eau<br />

11<br />

DESCRIPTION<br />

En installant des appareils plus économes en eau, les<br />

ménages utiliseront moins d’eau, diminuant ainsi la<br />

pression sur l’eau et le coût de cette dernière.<br />

Défis<br />

Les prévisions sur la demande en eau indiquent que<br />

la demande domestique augmente à un rythme de<br />

5% par an, dépassant celle des secteurs de l’agriculture<br />

(3%) et de l’industrie (3%). Il est prévu que la<br />

demande domestique devienne le moteur principal<br />

de la consommation d’eau. L’eau domestique fera<br />

face à un déficit sévère à long terme en raison d’une<br />

demande croissante et de l’indifférence vis-à-vis de la<br />

conservation de l’eau, laissant une grande partie de la<br />

population sans ressources en eau suffisantes.<br />

Bénéfices<br />

Épargner 15 millions de m 3<br />

d’eau par an.<br />

Générer 18 millions de dollars<br />

US en revenus d’eau par an.<br />

Réduire la pression sur les<br />

sources d’eau douce pendant la<br />

saison sèche.<br />

Coût<br />

15 millions de $<br />

Objectifs<br />

Conserver l’eau en faisant usage d’appareils plus<br />

économes en eau tels que les lave-linges intelligents,<br />

les robinets à base de capteurs, et les toilettes<br />

à double-chasse.<br />

Créer des mesures incitatives pour importer et<br />

développer des équipements économes sur les<br />

marchés locaux.


66 Troisième partie<br />

12<br />

Développer le traitement des eaux usées *<br />

Solutions et expansion du réseau D’égOUTS<br />

Moukhtara,<br />

Mont-<br />

Liban<br />

DESCRIPTION<br />

Les principaux projets de traitement des eaux usées<br />

seront mis en œuvre dans le bassin du fleuve Litani afin<br />

d’améliorer la qualité de l’eau de la rivière et de faire en<br />

sorte que 45% de cette eau soit disponible à l’emploi.<br />

Défis<br />

Les ressources en eau sont exposées à des sources<br />

de pollution domestique, industrielle et agricole, qui<br />

ont un impact sur la qualité de l’eau et sa viabilité<br />

écologique. Il est donc important qu’une surveillance<br />

adéquate de la qualité de l’eau soit instaurée afin d’assurer<br />

un accès durable à l’eau potable domestique,<br />

d’améliorer le traitement des eaux et la productivité,<br />

et de récupérer les émissions d’eaux usées* pour<br />

protéger la santé et le bien-être écologique.<br />

Le bassin du fleuve Litani est le principal objectif de<br />

cette initiative, dans la mesure où il est le plus exposé<br />

à la contamination de l’eau due aux activités agricoles<br />

et industrielles.<br />

Objectifs<br />

Faire participer le secteur privé (PSP), les petites<br />

et moyennes entreprises (PME) et les associations<br />

d’usagers d’eau à la planification.<br />

Élaborer et mettre en œuvre les projets principaux de<br />

traitement des eaux usées * au niveau local dans le but<br />

d’améliorer la qualité de l’eau au niveau de la production.<br />

Développer des projets de traitement des eaux<br />

usées hors-réseau sur le Litani.<br />

Bénéfices<br />

Ramener la qualité de l’eau le<br />

long du bassin du fleuve Litani<br />

à la norme, en s’assurant que les<br />

contaminants microbiologiques<br />

sont dans une plage acceptable.<br />

Diminuer jusqu’à 800 millions<br />

de $ les frais de santé résultant<br />

des maladies<br />

dues à l’eau polluée.<br />

350 millions de m 3 par an,<br />

soit environ 45% de l’eau du<br />

Litani, sera réutilisable.<br />

Coût<br />

1800 millions de $


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

67<br />

Créer un centre de contrôle<br />

et d’information sur l’eau<br />

13<br />

DESCRIPTION<br />

Un centre national sera créé pour surveiller le secteur<br />

de l’eau au Liban à tous les niveaux (production,<br />

stockage, distribution, comptage et facturation). Le<br />

centre supervisera également la qualité et les configurations<br />

de gestion de l’eau.<br />

Défis<br />

Les Institutions publiques chargées de l’eau ne sont pas<br />

en mesure de surveiller d’une manière efficace la qualité<br />

et la quantité de l’eau. L’absence de données fiables,<br />

standardisées et de systèmes d’information font qu’il est<br />

difficile de planifier et d’intégrer d’une manière stratégique<br />

des services de distribution d’eau et d’assainissement.<br />

Le manque d’information empêche également<br />

les opérateurs de services d’eau d’entreprendre des<br />

mesures correctives rapides en cas d’accidents, comme<br />

des fuites du réseau et des contaminations fluviales.<br />

Objectifs<br />

Consolider toutes les informations relatives aux<br />

ressources en eau et aux systèmes au sein d’une<br />

base de données complète.<br />

Évaluer le cycle hydrologique, la qualité et la quantité<br />

d’eau de surface brute et des nappes phréatiques.<br />

Évaluer l’efficacité des systèmes d’eau et l’infrastructure<br />

connexe, y compris la qualité de l’eau.<br />

Mettre en place les interfaces nécessaires et les<br />

protocoles d’échanges de données avec les principaux<br />

intervenants clés.<br />

Surveiller, analyser et rapporter toutes les informations<br />

aux principaux acteurs concernés.<br />

Bénéfices<br />

Développer une connaissance<br />

approfondie et complète de<br />

l’état des ressources et de<br />

infrastructure aquatique.<br />

Surveiller et contrôler les services<br />

d’approvisionnement en<br />

eau et d’assainissement.<br />

Faciliter l’échange d’information<br />

entre les principaux<br />

acteurs concernés.<br />

Surveiller la consommation<br />

et la distribution de l’eau.<br />

Activer la planification et la<br />

gestion intégrées du secteur<br />

de l’eau à la fois au niveau du<br />

bassin et au plan national.<br />

Coût<br />

5 millions de $


68 Troisième partie<br />

14<br />

Mettre en place le centre national de<br />

formation sur l’eau<br />

DESCRIPTION<br />

Un Centre National de Formation sur l’Eau sera créé<br />

pour combler le déficit de connaissances techniques<br />

sur les questions liées à l’étape de la gestion de l’eau.<br />

Cette démarche contribuera à accroître le professionnalisme<br />

de tous les intervenants<br />

Défis<br />

La plupart des institutions publiques chargées de<br />

l’eau au Liban manquent d’effectifs et de capacités<br />

techniques et managériales. En conséquence, les services<br />

publics ne sont pas en mesure de maintenir la<br />

qualité de l’eau ou de planifier, développer et réparer<br />

les systèmes d’eau. Le manque de capacités managériales<br />

des institutions publiques empêche de déléguer<br />

certaines de leurs responsabilités à des opérateurs<br />

privés de services d’eau.<br />

Objectifs<br />

Développer une organisation capable de fournir<br />

un aperçu des défis technique et managériale ainsi<br />

qu’une formation.<br />

Mettre en place des laboratoires et des systèmes et<br />

installations d’approvisionnement à petite échelle.<br />

Former des professionnels œuvrant dans tous les<br />

secteurs et toutes les disciplines liées à l’eau.<br />

Créer un groupe de réflexion pour mener des recherches<br />

et développer des pratiques efficaces et<br />

des solutions techniques.<br />

Bénéfices<br />

Résoudre des problèmes<br />

d’infrastructure imminents<br />

tels que les fuites dans les<br />

réseaux de distribution.<br />

Rationaliser la consommation<br />

d’eau.<br />

Améliorer la qualité de l’eau.<br />

Pousser le service public à<br />

déléguer des responsabilités à<br />

des opérateurs privés et s’assurer<br />

que les services fournis<br />

sont conformes aux normes.<br />

Faciliter l’échange de connaissances<br />

entre les experts pluridisciplinaires.<br />

Positionner le Liban comme<br />

centre-pionnier de formation et<br />

de recherche dans le domaine<br />

de l’eau au niveau régional.<br />

Coût<br />

10 millions de $


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

69<br />

Mettre en place l’administration<br />

légale*<br />

15<br />

DESCRIPTION<br />

Cette initiative s’attaque à la réforme juridique et<br />

institutionnelle nécessaire pour améliorer le secteur<br />

de l’eau au Liban à travers la fondation d’un Conseil<br />

National de l’Eau, l’Autorité de régulation de l’eau,<br />

les Associations des utilisateurs d’eau et une Organisation<br />

de surveillance émanant de la société civile.<br />

Défis<br />

L’eau est un bien commun qui doit être réglementé, protégé<br />

et en même temps être disponible pour tout le monde<br />

équitablement. Au Liban, le développement de la réglementation<br />

de l’eau présente des discontinuités majeures.<br />

En outre, la plupart des lois existantes sur l’eau sont soit<br />

obsolètes, soit incomplètes, ou pas encore mises en œuvre.<br />

Objectifs<br />

Établir le cadre institutionnel et juridique approprié<br />

afin d’optimiser la gestion du secteur de l’eau et<br />

permettre la participation de toutes les parties prenantes<br />

concernées, selon l’approche de la gestion<br />

intégrée des ressources en eau (GIRE).<br />

* Référer vous à la quatrième partie<br />

Bénéfices<br />

Une stratégie nationale de l’eau est<br />

élaborée et mise en œuvre avec la<br />

participation de tous les acteurs<br />

concernés, dans le cadre d’une gestion<br />

intégrée du secteur de l’eau.<br />

La stratégie de l’eau est délivrée<br />

de toute influence politique<br />

ou individuelle.<br />

Le secteur privé est impliqué<br />

en tant que partenaire et<br />

fournisseur de services dans le<br />

secteur de l’eau, ce qui permet<br />

plus d’efficacité et de qualité au<br />

niveau des services.<br />

Le fardeau des dépenses publiques<br />

pour des projets d’eau<br />

est allégé par la participation<br />

du secteur privé.<br />

De nouvelles opportunités d’investissement<br />

sont créées pour tous<br />

les citoyens dans le secteur de l’eau.<br />

De nouvelles lois et de nouveaux<br />

règlements sont élaborés pour<br />

répondre aux besoins changeants<br />

du secteur de l’eau.<br />

L’accès aux informations sur l’eau<br />

est disponible pour tout le monde.<br />

Les tarifs de l’eau sont réglementés.<br />

La qualité de l’eau est contrôlée.<br />

Coût<br />

À déterminer


70 Troisième partie<br />

Marj<br />

Bisri<br />

Liban-<br />

Sud<br />

Ammiq,<br />

Békaa-<br />

Ouest<br />

La rivière<br />

du Barouk,<br />

Mont-Liban<br />

Les Cèdres<br />

du Barouk,<br />

Mont-Liban<br />

Afqa,<br />

Mont-<br />

Liban<br />

Qammanine,<br />

Liban-Nord<br />

Baakline,<br />

Mont-<br />

Liban


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

71<br />

Jabal<br />

Moussa,<br />

Mont-<br />

Liban<br />

Hermel,<br />

Békaa,<br />

Liban<br />

Qammanine,<br />

Liban-Nord<br />

Qammouaa,<br />

Akkar,<br />

Liban-Nord<br />

Cèdres de<br />

Ain Zhalta,<br />

Mont-<br />

Liban<br />

Le meilleur est à venir. Les chiffres d’aujourd’hui font<br />

état d’un surplus d’eau potentiel de 1 milliard de m3 en<br />

2030. Une fois que le processus est initié, les rendements<br />

sont infinis. Les progrès technologiques dans la géologie,<br />

le stockage, la recharge souterraine et le recyclage, pour<br />

ne citer que ceux-là, peuvent aider à accroître cette évaluation.<br />

En dépit d’une augmentation de la consommation,<br />

le surplus du Liban pourrait facilement atteindre 2<br />

milliards de m3 sur le long terme, si l’ensemble du programme<br />

est mis en œuvre, et si 50% de l’eau disponible<br />

est utilisée. L’avenir paraît prometteur.


72 Quatrième partie<br />

QuatriEme partie<br />

LA REVOLUTION<br />

QU’APPORTE LE PLAN<br />

QUINQUENNAL L’OR BLEU<br />

L’approche de L’Or <strong>Bleu</strong> est intégrée. Le plan prévoit qu’une seule<br />

entité, le Conseil national de l’eau du Liban, planifie la stratégie de l’eau, et<br />

que cette entité est libérée de toute interférence politique.<br />

Le gouvernement, la société civile et le secteur privé doivent travailler<br />

ensemble pour élaborer des politiques et des stratégies nationales de<br />

l’eau, et superviser le développement du secteur fondé sur l’approche de<br />

la gestion intégrée des ressources en eau.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

73<br />

La vision et les objectifs de L’Or <strong>Bleu</strong> seront actualisés dans des projets<br />

au niveau du pays, impliquant une large participation de différents<br />

secteurs (schéma P).<br />

P L’approche intégrée de L’OR BLEU


74 Quatrième partie<br />

1.<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> propose des solutions globales et durables pour résoudre<br />

le problème de l’eau, comme il est possible de le constater dans les sections<br />

précédentes. La mise en œuvre d’une approche de la gestion intégrée<br />

des ressources en eau permettra d’atteindre, d’ici 2020, les résultats<br />

concrets suivants:<br />

AVANTAGES POUR LES LIBANAIS ET LE LIBAN:<br />

IMPACT POSITIF DE L’OR BLEU<br />

1<br />

Augmenter la disponibilité<br />

et la qualité de l’eau à<br />

travers tout le Liban<br />

2<br />

Économiser de l’argent pour<br />

la consommation domestique<br />

3<br />

Offrir des opportunités<br />

d’emploi<br />

4<br />

Augmenter les revenus en<br />

permettant aux citoyens<br />

libanais et au secteur privé<br />

d’investir dans le secteur de<br />

l’eau<br />

5<br />

Unir les Libanais autour<br />

d’un projet commun<br />

6<br />

Contribuer à la richesse<br />

nationale


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

75<br />

1.1.<br />

Des séries de réformes<br />

L’eau est un bien commun qui doit être réglementé, protégé et mis à la<br />

disposition de tous. Comme mentionné dans la partie I, schéma E, le développement<br />

de la réglementation de l’eau au Liban est discontinu. Bien qu’il<br />

existe un certain nombre de lois qui organisent la gestion du secteur de<br />

l’eau au Liban, beaucoup sont soit obsolètes, soit incomplètes ou n’ont pas<br />

encore été mises en œuvre.<br />

Dans ce contexte, la mise en œuvre de L’Or <strong>Bleu</strong> nécessite un ensemble<br />

de réformes juridiques et réglementaires afin d’assurer une bonne<br />

planification stratégique pour le secteur de l’eau, de mettre en œuvre la<br />

réforme juridique et de surveiller la mise en œuvre de la stratégie. Ces<br />

réformes comprennent d’abord, et avant tout, la création d’un Conseil<br />

National de l’eau du Liban, une Autorité de Régulation de l’eau, une Organisation<br />

civile de Surveillance et une Association des Utilisateurs d’eau.<br />

Q Organisation interne du secteur de l’eau


76 Quatrième partie<br />

R Processus de gestion de l’eau et acteurs-clés


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

77<br />

S Vision des rôles et des responsabilités, selon L’OR BLEU


78 Quatrième partie<br />

Le Conseil<br />

National de<br />

l’Eau et les<br />

institutions<br />

mises en place<br />

autour de lui<br />

doivent être<br />

politiquement<br />

indépendants,<br />

une valeur<br />

ajoutée et<br />

motrice<br />

derrière le<br />

projet de L’OR<br />

BLEU.<br />

2.<br />

Les réformes nationales<br />

Le Conseil National de l’Eau du Liban doit être fondé en tant<br />

qu’autorité de supervision dont les rôles sont les suivants:<br />

Donner la priorité aux objectifs généraux dans le<br />

secteur de l’eau<br />

Approuver le plan directeur général<br />

S’entendre sur tous les projets nationaux et<br />

régionaux liés à l’organisation et la distribution de<br />

l’eau<br />

Assurer un suivi de la mise en œuvre des<br />

conventions et protocoles concernés<br />

Coordonner entre les différents ministères<br />

T Le Conseil National de l’Eau


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

79<br />

2.1.<br />

Une Autorité de Régulation doit être créée afin de superviser les<br />

processus de gestion de l’eau. Ses principales responsabilités sont les suivantes:<br />

Assurer la fourniture continue et fiable de l’eau et des<br />

services d’assainissement<br />

Réglementer et surveiller les entreprises publiques et privées<br />

qui fournissent des services d’eau et d’assainissement<br />

Améliorer et maintenir des normes en rapport avec l’eau<br />

Participer à l’application des lois et à la mise en place<br />

des règles et des règlements<br />

Contribuer à l’examen et à l’approbation des tarifs<br />

de l’eau<br />

2.2.<br />

Une Organisation Civile de Surveillance nongouvernementale*<br />

de la société civile doit être créée pour surveiller<br />

les performances des différentes parties prenantes. L’organisation doit:<br />

Surveiller et assurer le suivi de tous les projets et de toutes<br />

les actions entreprises par le secteur de l’eau au Liban<br />

Accéder à tous les types d’informations pour<br />

surveiller et maintenir la transparence<br />

Proposer des lois, des règles et règlements<br />

2.3.<br />

Un Centre National de Contrôle doit être établi pour évaluer la<br />

qualité et la gestion de l’eau. Ses rôles sont les suivants:<br />

Consolider toutes les informations relatives aux<br />

ressources en eau et aux systèmes hydrologiques<br />

au sein d’une base de données complète<br />

Effectuer toutes les évaluations techniques liées à<br />

la qualité et la quantité de l’eau<br />

Surveiller, analyser et présenter toutes les<br />

informations aux parties prenantes<br />

2.4.<br />

Un centre de Formation pour le<br />

Renforcement des Capacités doit être établi<br />

à l’intention des intervenants qui travaillent dans le<br />

secteur de l’eau.


80 Quatrième partie<br />

3.<br />

Les réformes locales<br />

L’interconnexion entre les bassins* doit être présenté<br />

comme un modèle potentiel pour accroître la<br />

disponibilité de l’eau et en améliorer la qualité (se reporter<br />

à la Partie 3. Initiative 1).<br />

3.1.<br />

Introduire des plans de participation du secteur privé afin de<br />

financer des projets d’eau et d’accroître l’efficacité et la qualité du service<br />

Les opérateurs privés doivent participer à la mise<br />

à disposition en aval des services d’eau à travers<br />

des contrats de gestion qui mettent l’accent sur les<br />

services de facturation, l’exploitation et l’entretien<br />

des réseaux de distribution<br />

L’investissement, la construction, l’exploitation et<br />

l’entretien des systèmes d’eau doivent être transférés<br />

à des entreprises privées à travers différentes formes<br />

de participations du secteur privé. Cette participation<br />

entraînerait le financement, la construction,<br />

l’exploitation et l’entretien des barrages et autres<br />

équipements connexes<br />

Le secteur privé doit participer en tant<br />

qu’opérateurs de production, de distribution, de<br />

comptage et de la facturation<br />

3.2.<br />

Tous les Libanais pourraient être en mesure<br />

de contribuer financièrement au secteur de l’eau à<br />

travers les fonds antitrust*.<br />

3.3.<br />

Les Municipalités doivent être impliquées dans des<br />

projets à petite échelle durant la phase de production,<br />

tels que le développement des lacs collinaires*.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

81<br />

3.4.<br />

La création des Associations d’utilisateurs d’eau, une forme<br />

de participation du secteur privé, doit intégrer les agriculteurs et leur<br />

permettre de prendre le contrôle et l’entretien des réseaux d’irrigation.<br />

Ces rôles principaux sont les suivants:<br />

Établir la planification consolidée à long terme au<br />

niveau des bassins régionaux conformément à la<br />

politique de l’eau<br />

Réaliser, maintenir et exécuter des travaux de<br />

réparation bénéfiques pour le Plan sur l’eau<br />

Répartir équitablement l’eau irriguée entre les<br />

membres<br />

Proposer des tarifs en fonction des coûts de<br />

consommation et de maintenance<br />

Percevoir les frais<br />

Arbitrer des conflits entre les membres ou entre<br />

membres et non-membres<br />

Maintenir la qualité de l’eau<br />

3.5.<br />

Pour assurer le développement du secteur de l’eau sans<br />

augmenter la dette publique, de nouvelles lois seront mises<br />

en œuvre, permettant au secteur privé de collaborer avec<br />

le gouvernement et d’opérer dans le secteur de l’eau. Plus<br />

important encore, les citoyens libanais seront en mesure<br />

d’investir dans le domaine de l’eau à travers l’élaboration<br />

d’une Loi sur le Fonds Anti-trust.<br />

Voter pour L’OR BLEU, c’est voter pour la loi qui va<br />

créer un Conseil National de l’Eau, politiquement indépendant.<br />

En réalité, le plan quinquennal ne peut devenir<br />

une réalité que si cette condition est remplie. Votre<br />

soutien et votre contribution sont essentiels, comme<br />

nous le verrons dans les pages à venir.


82 Cinquième partie<br />

CinquiEme partie<br />

Le Liban ne sera plus<br />

jamais le mEme<br />

Pourquoi les citoyens libanais et l’Etat libanais devraient-ils<br />

soutenir le projet L’OR BLEU ?<br />

Investisseurs, pères de famille, agriculteurs, propriétaires d’hôtel, entrepreneurs,<br />

demandeurs d’emploi, membres du Parlement, membres du Gouvernement,<br />

citoyens, vous avez au stade actuel déjà pris connaissance de la description<br />

détaillée de L’Or <strong>Bleu</strong> et vous avez, à n’en point douter, découvert quel surplus<br />

d’eau nous pouvons atteindre si nous joignons nos efforts et actualisons le plan<br />

quinquennal. Les chiffres publiés par le Gouvernement et la Banque Mondiale<br />

concernant la disponibilité en eau sont prudents. Les promesses généreuses<br />

de L’Or <strong>Bleu</strong> pourraient être encore plus importantes si nous exploitons les 8<br />

milliards de mètres cubes produits par la pluie et la neige chaque année, si nous<br />

sauvons les quantités encore plus importantes que nous perdons dans la mer,<br />

et si nous mettons en relief à quel point des initiatives innovatrices, telles que<br />

l’inter-connectivité des bassins, les sources d’eau sous-marines, les récoltes et<br />

la reforestation, peuvent générer encore plus d’eau que prévu.<br />

Les cèdres de<br />

Tannourine,<br />

Liban-Nord


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

83<br />

Beaucoup peut être réalisé avec le surplus de 500 millions de<br />

m³, prévu dans les cinq prochaines années:<br />

Améliorer et développer de nombreux secteurs.<br />

Marj Bisri,<br />

Liban-<br />

Sud<br />

Lhassa,<br />

Mont-<br />

Liban<br />

Améliorer l’économie agricole.<br />

Plaine de<br />

Mar Shim,<br />

Hermel,<br />

Békaa, Liban<br />

Développer l’industrie de<br />

l’eau embouteillée dans un<br />

cadre régional économique.


84 Cinquième partie<br />

1.<br />

1.1.<br />

1.1.1.<br />

L’impact positif de L’Or <strong>Bleu</strong> pour le Liban et les<br />

Libanais<br />

L’accroîssement du surplus en eau, combiné avec des réformes administratives<br />

et légales, s’inscrit dans le sillage de l’approche du développement durable.<br />

De ce fait, L’Or <strong>Bleu</strong> aura un impact positif sur l’économie, la société et<br />

l’environnement, comme l’indique le résumé ci-dessous.<br />

Impact économique<br />

Accroît la disponibilité et la qualité de l’eau<br />

Assure de l’eau propre à tous les Libanais<br />

vingt-quatre heures sur 24, même<br />

durant la saison de sécheresse.<br />

1.1.2.<br />

1.1.3.<br />

Economise de l’argent<br />

Augmente les revenus<br />

Le secteur privé sera en mesure de<br />

gagner 12 % en profits annuels des<br />

contrats des fournisseurs de services<br />

(production, distribution, relevé<br />

des compteurs, facturation)<br />

Diminue la facture moyenne<br />

d’eau par ménage de 700 dollars<br />

actuellement à 380 dollars<br />

par an pour la consommation<br />

domestique, et 500<br />

dollars par an pour les frais<br />

de traitement de l’eau<br />

Réduit les factures moyennes<br />

de l’eau de 50000 à 35000<br />

dollars par an<br />

Le gouvernement pourra engendrer des bénéfices provenant des projets<br />

exécutés dans le cadre du partenariat public-privé<br />

Les citoyens libanais pourront investir dans le secteur de l’eau par le biais<br />

du financement participatif, recevant ainsi un bénéfice annuel minimum de<br />

12 %, après impôt<br />

1.1.4.<br />

Contribue à la richesse nationale<br />

Le surplus de 500 millions de m 3 contribuera à la richesse nationale<br />

pour plus de 600 millions de dollars par an


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

85<br />

1.2.<br />

1.2.1.<br />

Impact social<br />

Crée de nouvelles offres d’emplois<br />

Crée 3000 emplois permanents et 400 000 emplois saisonniers dans le<br />

cadre des collectivités locales (chiffres en journée de travail)<br />

Encourage les gens à s’installer et à construire leurs communautés locales<br />

plutôt que d’émigrer vers les villes<br />

Village de<br />

Rachaya<br />

Liban-<br />

Sud<br />

1.2.2.<br />

Améliore la santé<br />

Réduit le nombre de risques de santé<br />

dus aux maladies liées à l’eau<br />

Améliore la qualité de l’eau et économise<br />

un montant annuel de 800<br />

millions de dollars sur les dépenses<br />

nationales de santé.<br />

1.2.3.<br />

Améliore la qualité de vie<br />

Les citoyens libanais partageront des valeurs communes et une richesse<br />

commune autour du projet national de l’eau


86 Cinquième partie<br />

1.3.<br />

Impact environnemental<br />

1.3.1.<br />

Soutient l’initiative nationale de reforestation visant à planter 40 millions<br />

de plants qui contribueront à atténuer les effets du changement climatique<br />

en réduisant les émissions de CO2 de 3 millions de tonnes par an,<br />

en augmentant le O2 de 4 millions de tonnes par an, et en augmentant<br />

l’eau souterraine par le biais de l’infiltration de l’eau de pluie, produisant<br />

ainsi 25 million m 3 par an.<br />

Bkessine,<br />

Liban-<br />

Sud<br />

Nahr<br />

Ibrahim,<br />

Mont-<br />

Liban<br />

1.3.2.<br />

Réduit le pourcentage de<br />

produits agro-chimiques dans<br />

l’eau souterraine en appliquant<br />

des systèmes d’irrigation<br />

adéquats.<br />

La Rivière<br />

Assi,<br />

Békaa, Liban<br />

1.3.3.<br />

Diminue la pression sur les<br />

rivières et les bassins en<br />

limitant la pollution provenant<br />

des eaux usées.<br />

1.3.4.<br />

Limite le nombre de barrages à 15, au lieu des 44 proposés par le gouvernement,<br />

de manière à préserver plusieurs sites naturels au Liban de<br />

la dégradation et de la détérioration.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

87<br />

2.<br />

Le plan quinquennal du Liban pour l’eau:<br />

le «Nouveau Pacte»<br />

Un nouveau et ambitieux projet national économique, qui permettrait<br />

à toutes les voix de se faire entendre, est possible.<br />

Constituant un précédent dans l’Histoire du Liban, L’Or <strong>Bleu</strong><br />

représente un plan de développement, appliqué de manière<br />

uniforme dans l’ensemble du pays, sans exception. L’Or <strong>Bleu</strong><br />

est un plan qui mobilise tous les citoyens libanais en provoquant<br />

des retombées équitables à travers tout le territoire libanais.<br />

La mobilisation, l’influence fédérative, et la stimulation de<br />

l’économie nationale constituent des concepts-clés. Se basant sur ces<br />

paramètres, et du fait de sa conception, le plan quinquennal de L’Or <strong>Bleu</strong><br />

permettra l’optimisation et la prolifération de la ressource nationale la<br />

plus importante. Le plan garantira également un taux de gains constant et<br />

permanent. De nouvelles sources de richesse seront créées, assurant une<br />

répartition rapide et équitable du retour sur investissement et aboutissant<br />

ainsi à une meilleure qualité de vie.<br />

Les lacs<br />

collinaires<br />

de Laklouk,<br />

Mont-Liban


88 Cinquième partie<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> maximisera ses chances de succès en s’en tenant<br />

à des principes fondamentaux:<br />

2.1.<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> sera appliqué d’une manière simultanée dans<br />

toutes les régions libanaises<br />

Se basant sur l’équilibre<br />

et l’harmonie, l’objectif<br />

est de développer toutes<br />

les régions libanaises<br />

2.2.<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> est réaliste, abordable et sensé économiquement<br />

En proposant l’élaboration d’un projet sur l’eau, la<br />

conception devrait offrir des opportunités réalistes<br />

qui soient bénéfiques pour tous. Vous devez avaliser<br />

le projet pour qu’il puisse aller de l’avant. Dans un<br />

tel projet national, il ne saurait y avoir de place pour<br />

l’indécision ou la démagogie économique<br />

2.3.<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> sera largement médiatisé<br />

Pour que L’Or <strong>Bleu</strong> réussisse, sa conception doit<br />

être largement médiatisée. Le plan sera diffusé en sa<br />

basant sur son habilité à susciter immédiatement une<br />

réaction positive de la part de tout le pays. Il sera formulé<br />

de manière à permettre à des gens d’horizons divers<br />

à y avoir accès sans aucune difficulté. Le processus<br />

de communication se concrétisera à différents niveaux<br />

et de différentes manières, dans le but de parvenir à<br />

un large appui et de mobiliser les gens de différents<br />

milieux afin qu’ils agissent. Des campagnes créatives<br />

et permanentes, fournissant des informations accompagnées<br />

d’une plateforme permettant aux citoyens<br />

d’exprimer une critique constructive, aideront à bâtir<br />

la confiance et à mettre en place la transparence. Cela<br />

implique une vision claire, une transparence financière,<br />

des processus d’exécution sans failles, une supervision<br />

professionnelle, et, évidemment, un audit permanent.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

89<br />

2.4.<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> encouragera les citoyens libanais à investir et à<br />

engendrer des bénéfices<br />

La participation directe au projet constitue une formule innovatrice<br />

qui crée un partenariat citoyen, un véritable esprit de corps national,<br />

fruit d’une conscience collective fondée sur des intérêts communs.<br />

De plus, une saine gestion des projets de L’Or <strong>Bleu</strong> aura un impact<br />

positif sur l’économie car elle favorisera une meilleure circulation des<br />

réserves monétaires des individus, ce qui accélèrera, par conséquent,<br />

le flux et la croissance économiques.<br />

2.5.<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> sera avalisé par un large éventail de personnes<br />

influentes<br />

L’association Civic Influence Hub mettra en valeur<br />

l’impact des campagnes médiatiques et incitera les<br />

décideurs à agir dans le sens de l’intérêt commun.<br />

Cette influence exercée sur les décideurs pourrait<br />

s’exprimer d’une manière amicale, stimulante, pressante,<br />

(sur le ton de l’urgence) et devenir, au final,<br />

une vocation nationale. Imaginez plus d’un million de<br />

personnes de différentes communautés et de sensibilités<br />

politiques diverses appelant, à l’unanimité, à<br />

l’adoption du Plan quinquennal sur l’eau, tel un soulèvement<br />

basé uniquement sur la transparence de l’engagement<br />

et l’intégrité de la cause fédérative de l’eau.<br />

2.6.<br />

L’Or <strong>Bleu</strong> émane de la société civile<br />

L’autonomie de la société civile vis-à-vis du gouvernement<br />

est essentielle. Ayant déjà décrit le rôle<br />

passif de la société civile au Liban, il devient clair<br />

que la seule solution possible réside dans le fait que<br />

le citoyen devrait s’impliquer directement. Même à<br />

l’ombre des contradictions du système politique en<br />

vigueur, un tel projet économique viable ne manquera<br />

pas, à n’en point douter, d’être soutenu.


90 CONCLUSION<br />

Lacs<br />

collinaires,<br />

Tannourine,<br />

Liban-Nord


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

91<br />

CONCLUSION<br />

LA PRISE DE CONSCIENCE<br />

NATIONALE AUTOUR DE L’EAU<br />

ET SES CONSEQUENCES<br />

Soixante-cinq ans sont passés depuis la fin de la Seconde<br />

Guerre Mondiale. En soixante-cinq ans, le pétrole du<br />

Moyen-Orient a coulé à flot, créant une richesse régionale<br />

impensable dans la géo-économie mondiale.<br />

Dans nos régions, le pétrole coule trop vite, beaucoup trop en abondance<br />

pour mobiliser les esprits ailleurs que vers une productivité financière<br />

et une économie de gaspillage, occultant une prise de conscience<br />

profonde du véritable avenir économique de la région.<br />

Rivière<br />

Barouk,<br />

Mont-<br />

Liban


92 CONCLUSION<br />

«No pain, no gain» disent<br />

les anglo-saxons; l’argent du<br />

pétrole nous évite les vrais<br />

«pains» pour récolter les meilleurs<br />

«gains» possibles.<br />

Malheureusement, la mentalité<br />

économique libanaise est<br />

imprégnée de l’effet pétrole.<br />

La plupart de nos universitaires<br />

rêvent de s’expatrier pour devenir<br />

les Golden Boys de Wall<br />

Street et la City. D’ailleurs, dans<br />

la situation actuelle, pourquoi<br />

auraient-ils tort?<br />

Et pour ceux qui s’investissent quand même dans les secteurs productifs, ils<br />

profitent eux aussi largement de la manne du pétrole, à travers les projets<br />

de développement régionaux, les services régionaux et toutes sortes d’activités<br />

qu’ils entreprennent avec zèle, partout dans les pays arabes. Justement,<br />

pour confier leur richesse (probablement durement acquise) à ces mêmes<br />

Golden Boys. Mais ont-ils conscience de la fragilité de l’édifice? Ont-ils raison<br />

d’ignorer que le chemin de l’économie nationale est peut-être moins<br />

hasardeux et plus productif à long terme ?<br />

Entretemps, les révolutions en cascade auxquelles nous assistons en ce moment<br />

sont un signal d’alarme assourdissant. Au-delà des vicissitudes des pouvoirs<br />

en place, la raison profonde de ces soulèvements est l’incapacité des<br />

richesses pétrolières à transformer les économies régionales en sources de<br />

richesse pérennes, créatrices de croissance et d’emplois, capables de redistribution<br />

équitable des revenus, et ce, dans la continuité temporelle.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

93<br />

Et nous n’échappons pas à cette règle. Les revenus que le peuple libanais<br />

génère de ses activités régionales ne s’investissent pas dans la création<br />

d’une économie libanaise viable et qui se reflète sur tous. Il s’ensuit chez<br />

nous des déséquilibres sociaux graves qui viennent s’ajouter à toutes les<br />

tensions politiques que nous vivons depuis si longtemps.<br />

Donc une prise de conscience<br />

nationale générée par une<br />

prise de conscience collective<br />

autour d’un projet économique<br />

fédérateur, comme<br />

nos ressources hydrauliques,<br />

propulse le Liban à l’avantgarde<br />

de la pensée économique<br />

et politique arabe. Si<br />

L’OR BLEU réussit, le Liban<br />

devient non seulement un<br />

modèle de convivialité, mais<br />

un exemple économique<br />

à suivre et une inspiration<br />

pour toute la jeunesse arabe<br />

en quête de solutions à long<br />

terme.


94 CONCLUSION<br />

Le modèle «révolutionnaire» libanais a certainement inspiré les mouvements<br />

tunisiens et égyptiens, mais le mot d’ordre de ces révolutions reste<br />

encore celui du renversement des tyrannies et la fin des privilèges. Nul<br />

d’entre eux n’est possesseur de vision économique cohérente. À travers<br />

le plan quinquennal national L’OR BLEU, le nouveau modèle libanais<br />

peut ouvrir la voie à la nouvelle révolution économique arabe. La nouvelle<br />

conscience nationale libanaise peut se répandre pour inspirer le citoyen<br />

arabe en vue d’une révolution pacifique qui va au-delà de la démagogie.<br />

Imaginez les nouveaux mots d’ordre des mouvements populaires: Plan<br />

Quinquennal, Énergie, Technologie, Croissance, Éducation.<br />

C’est là où il faut trouver la véritable<br />

portée d’une conscience nationale<br />

libanaise acquise selon le<br />

schéma L’OR BLEU. Quel destin<br />

pour un pays dont on désespère aujourd’hui<br />

! Les conséquences profondes<br />

de pareilles «révolutions»<br />

sont un nouveau rapport de force<br />

entre l’Économie et la Politique.<br />

Nous passons au stade naturel et<br />

nécessaire où l’économique prend<br />

le pas sur le politique.<br />

Il devient l’objectif premier des politiciens et le moteur principal de leur<br />

motivation. Leurs calculs politiques se refont en tenant compte de cette<br />

donnée essentielle. Un bouleversement dans nos mœurs politiques locales<br />

et régionales.<br />

Le pétrole va couler encore cinquante ans. La manne se tarira dans un<br />

demi-siècle et avec elle le répit économique qui caractérise encore le<br />

Moyen-Orient. On a à peine le temps de remplacer le gaspillage et les investissements<br />

démagogiques par une économie durable qui puisse garantir<br />

aux enfants de toute la région un avenir à la hauteur de leur espérance.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

95<br />

Regardez nos rivières qui du nord au sud et par le hasard<br />

de la géographie réunissent ensemble toutes les<br />

communautés libanaises. En domptant nos tabous et<br />

nos peurs, en nous mobilisant autour du plan quinquennal<br />

L’OR BLEU, on sème le grain d’une victoire<br />

stratégique régionale aux effets incalculables.<br />

Rivières<br />

du Liban.<br />

un facteur unifiant<br />

de la nation


96 CONCLUSION<br />

Le Liban, qui trouve enfin son équilibre, peut commencer l’édification<br />

d’un État moderne capable de devenir un modèle pour beaucoup de<br />

pays voisins déstabilisés par la globalisation, la démagogie, le sectarisme<br />

et les ravages confessionnels.<br />

Le Liban se retrouve surtout au vortex d’une nébuleuse économique capable<br />

de transformer tout le Moyen-Orient. Non seulement capable d’exporter<br />

son eau qui devient de plus en plus précieuse pour tous, mais aussi<br />

les technologies de pointe tant attendues et les produits d’une créativité<br />

débordante. Le Liban acquiert la puissance d’influencer pour le mieux.<br />

Il devient un modèle d’inspiration pour la région. Suisse et Singapour au<br />

XX ème siècle, Liban au XXI ème siècle.<br />

Liban Suisse Singapour<br />

L’OR BLEU n’attend plus que votre appui et vos votes.<br />

Le Plan quinquennal est prêt, les plans financiers qui permettent sa<br />

réalisation sont prêts, les plans de participation citoyenne ouverte à tous,<br />

sont prêts.<br />

Créons ensemble ce nouvel esprit participatif qui peut transformer<br />

notre eau en or, qui peut unir, sauver et faire prospérer le Liban.


L’OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL<br />

97<br />

Sannine,<br />

Mont-<br />

Liban<br />

C’est le Liban qui en ressort vainqueur<br />

Le grand gagnant, c’est vous<br />

Au nom de notre passé, notre<br />

présent et notre futur<br />

Pour le bonheur de nos enfants<br />

Pour nous tous<br />

Vive le Liban !


Lac<br />

Qaraoun,<br />

Békaa,<br />

Liban


“Il n’y a pas de rêves inaccessibles,<br />

juste des hommes qui ne savent<br />

pas rêver.”


Bibliographie<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

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SAUDI ARABIA Water Report: INCLUDES BMI’S FORECASTS. Business Monitor International,<br />

Q2: 2012.


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64<br />

Strategie Decennale De L’eau Au Liban. Dr. Fadi Georges Comair. Séminaire international sur<br />

la gestion des bassins et la coopération dans la région Euro- Méditérranéenne et assemblée<br />

générale du réseau méditerranéen des organismes de bassin (REMOB), Lebanon: Oct. 2009.<br />

The Blue Peace: Rethinking Middle East Water. Sundeep Waslekar. Strategic Foresight Group:<br />

2011.<br />

The Impacts of Climate Change on Water Resources of Lebanon – Eastern Mediterranean.<br />

Mohamad R. Khawlie. CNRS, NOTA DI LAVORO 45.2001, June 2001.<br />

The New Economy of Water: The Risks and Benefits of Globalization and Privatization of Fresh<br />

Water. Peter H. Gleick, Gary Wolff, Elizabeth L. Chalecki, Rachel Reyes. Pacific Institute: 2002.<br />

UN-Water Global Analysis and Assessment of Sanitation and Drinking Water: The Challenge<br />

of Extending and Sustaining Services. World Health Organization. UN Water Report, GLAAS<br />

REPORT: 2012.<br />

UNDP – ESCWA Initiative on National Framework for Water Resources Management in Lebanon.<br />

Mohamed Abdulrazzak and Loulou Kobeissi. UN- House. Beirut, Lebanon.<br />

UNITED ARAB EMIRATES Water Report: INCLUDES BMI’S FORECASTS. Business Monitor<br />

International, Q2: 2012.<br />

Using A Private Operator To Establish A Corporatized Public Water Utility The Management<br />

Contract For Johannesburg Water. Philippe Marin, Jean-Pierre Mas and Ian Palmer.<br />

Water Working Notes, Water Sector Board of the Sustainable Development Network of the<br />

World Bank Group: 2009.<br />

Water Demand Management in the Middle East and North Africa. Philipp Magiera, Suzan Taha,<br />

Lothar Nolte. Management of Environment Quality: 2006.<br />

Water for Life: Jordan’s Water Strategy 2008-2022. Ministry of Water and Irrigation, Jordan: 2008.<br />

Water in the Arab World Management Perspectives and Innovations. N. Vijay Jagannathan,<br />

Ahmed Shawky Mohamed, Alexander Kremer. The World Bank: 2009.<br />

Water Industry Market Europe, Middle East and Africa Regions. Australian Government,<br />

Australian Trade Commission: 2010<br />

Water Institutional Reforms: Theory and Practice. R. Maria Saletha and Ariel Dinar. Water Policy<br />

7 (2005): Nov. 2004.<br />

Water Sector Reform in Lebanon and Impact on Low Income Households. Ahmad Nizam. 4th<br />

ACWUA Best Practices Conference, Water and Wastewater Utilities Reform “Changes and<br />

Challenges”, Sharm Sheikh, Egypt: Dec. 2011.<br />

Water Supply: Public or Private? An approach based on cost of funds, transaction costs, efficiency<br />

and political costs. Edouard Pérard. Sciences PO, GME, Working paper: Feb. 2009.


LEXIQUE<br />

Antitrust: se réfère aux lois interdisant aux entreprises d’exercer leur monopole sur le<br />

marché, de pratiquer la discrimination au niveau des prix ou le fixing, ou d’entraver le<br />

commerce libre.<br />

Aquifère: Une couche d’eau souterraine portée par une roche perméable ou des matériaux<br />

non consolidés (gravier, sable, limon) à partir de laquelle les eaux souterraines<br />

peuvent être extraites par le biais d’un puits.<br />

Bassin : Une dépression naturelle sur la surface de la terre, contenant de l’eau. L’étendue<br />

d’une terre qui est drainée par une rivière et ses affluents ou par un déversement dans<br />

un lac ou la mer.<br />

Cadmium: Métal utilisé principalement pour le placage de métal et les opérations de<br />

revêtement, y compris l’équipement de transport, les machines et la cuisson des émaux,<br />

photographie, phosphores de télévision, batteries et pigments. Les principales sources de<br />

cadmium dans l’eau potable sont la corrosion des tuyaux galvanisés, l’érosion de dépôts<br />

naturels, la décharge de raffineries de métal, le ruissellement des déchets de piles et<br />

de peintures. Le cadmium cause les effets suivants sur la santé quand les gens y sont<br />

exposés au-dessus du niveau maximal de contamination : à court terme: nausées, vomissements,<br />

diarrhée, crampes musculaires, salivation, troubles sensoriels, lésion hépatique,<br />

convulsions, choc et insuffisance rénale. À long terme: des atteintes aux reins, au foie,<br />

aux os, et au sang.<br />

Captage: L’action de collecter de l’eau, plus particulièrement la collecte des précipitations<br />

sur une zone de drainage naturelle.<br />

Barrages: Barrière qui retient l’eau ou des cours d’eau souterrains. Les barrages servent<br />

généralement à réaliser un but principal qui est la rétention de l’eau, tandis que<br />

d’autres structures, telles que les vannes ou les digues, sont utilisées pour gérer ou<br />

empêcher l’écoulement de l’eau dans la terre. L’hydroélectricité de pompage et l’énergie<br />

hydroélectrique sont souvent utilisées en conjonction avec des barrages pour produire<br />

de l’électricité. Un barrage peut également être utilisé pour recueillir de l’eau ou pour le<br />

stockage de l’eau qui peut être distribuée aux régions.<br />

Désertification: Processus par lequel la terre fertile devient un désert, généralement à<br />

la suite de la sécheresse, la déforestation, ou l’agriculture inappropriée.<br />

Eau usée: Les eaux usées issues des activités domestiques comme la lessive, la vaisselle,<br />

et le bain ; ces eaux peuvent être recyclées sur place pour des usages tels que l’irrigation<br />

des aménagements paysagers et des marées artificiels. Les eaux usées se distinguent<br />

de l’eau des toilettes, qui est désignée eau usée ou eau noire pour indiquer qu’elle contient<br />

des déchets humains.<br />

Eau sous-terraine: L’eau située sous la surface de la terre dans les pores du sol et<br />

dans les fractures des roches.<br />

Hectare (ha): Une unité de mesure de la surface, définie comme 10 000 mètres<br />

carrés (100 m par 100 m), et principalement utilisé pour la mesure des terres.


Digues, ou remblai: Un crête allongée naturelle, ou un remblais construit artificiellement,<br />

ou un mur, qui régule les niveaux d’eau. Généralement en terre et souvent parallèle<br />

au cours d’une rivière dans sa plaine ou le long des côtes.<br />

Exutoire: Le point d’évacuation d’un flux de déchets dans une masse d’eau ; il pourrait<br />

être la sortie d’une rivière, un drain ou un égout, se jetant dans la mer, un lac ou autre.<br />

Rivière pérenne: Une rivière qui a un flux continu dans certaines parties de son cours<br />

d’eau toute l’année, pendant les années de précipitations normales.<br />

Récupération des eaux de pluie: L’accumulation et le dépôt de l’eau de pluie pour la<br />

réutiliser avant qu’elle n’atteigne l’aquifère. Les utilisations incluent l’eau pour le jardin,<br />

l’eau pour le bétail, et l’eau d’irrigation, etc. Dans de nombreux endroits, l’eau recueillie<br />

est simplement redirigée vers une fosse profonde avec percolation. L’eau recueillie peut<br />

être utilisée pour l’eau potable si le stockage se fait dans un réservoir qui peut être accessible<br />

et nettoyé en cas de besoin.<br />

Sources sous-marines: Une source d’eau sortant du fond de la mer.<br />

Source d’eau douce de surface : Eau de collecte sur le terrain ou dans un ruisseau,<br />

une rivière, un lac ou un marée ; elle est liée à la collecte d’eau de la nappe phréatique<br />

ou de l’eau atmosphérique.<br />

Transparence: Comme il est utilisé en science, dans l’ingénierie, les affaires, les sciences<br />

humaines et plus généralement dans un contexte social, ce terme implique l’ouverture,<br />

la communication et la reddition de comptes (accountability). La transparence s’opère<br />

de manière à permettre aux autres de voir quelles actions sont effectuées. A titre<br />

d’exemple, la transparence se manifeste lorsqu’un caissier à un point de vente rend la<br />

monnaie à un client ayant une grosse facture, en plaçant la monnaie sur le comptoir de<br />

telle manière à permettre au client de vérifier le montant de la monnaie rendue.<br />

Eaux usées: Toute eau qui a été affectée au plan de sa qualité par l’influence humaine.<br />

Les eaux usées municipales sont généralement traitées dans un égout combiné, des<br />

égouts sanitaires, les effluents d’égout ou une fosse septique. Les eaux d’égouts proviennent<br />

des eaux usées qui sont contaminées par des matières fécales ou l’urine, mais ce<br />

terme est souvent utilisé pour désigner les eaux usées en général. Les eaux usées comprennent<br />

les domaines domestique, municipal, ou les déchets industriels liquides à éliminer,<br />

généralement par l’intermédiaire d’un tuyau ou d’un égout (sanitaire ou combiné).<br />

Association de surveillance: Une personne ou un organisme indépendant dont la<br />

tâche consiste à surveiller une industrie particulière, en s’assurant que les membres de<br />

l’entreprise n’agissent pas illégalement.<br />

Bassin versant: La superficie de terre où toute l’eau qui se trouve sous cette parcelle ou<br />

qui est drainée hors de cette terre se déverse dans le même endroit.


ABBREVIATIONS<br />

BML Région Beyrouth-Mont Liban.<br />

CDR Conseil pour le Développement et la Reconstruction.<br />

FCD Fonds Central pour les Déplacés.<br />

CIH Civic Influence Hub.<br />

CLS Conseil du Liban-Sud.<br />

PIB Produit Intérieur Brut.<br />

ha Hectares 10.000 m2.<br />

GIBH Gestion Intégrée des Bassins Hydrographiques<br />

TRI Taux de Rentabilité Interne.<br />

GIRE Gestion Intégrée des Ressources en Eau.<br />

LRA Office du Litani.<br />

M3 / m³ Mètres cubes.<br />

MA Ministère de l’Agriculture.<br />

MEE Ministère de l’Énergie et de l’Eau.<br />

ONG Organisation Non-Gouvernementale.<br />

SNSE Stratégie Nationale du Secteur de l’Eau.<br />

PPP Partenariat Public-Privé.<br />

PSP Participation du Secteur Privé.<br />

OBR Organisations de Bassins et Rivières.<br />

PME Petites et Moyennes Entreprises.<br />

PNUD Programme des Nations-Unies de Développement.<br />

EES Établissements d’Embouteillage d’Eau.<br />

CNE Conseil National de l’Eau.<br />

SE Secteur de l’Eau.<br />

AUE Associations des Utilisateurs d’Eau.


CrEdits des photos<br />

Clément Tannouri:<br />

4 - 5<br />

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98 - 99<br />

Lila Kasparian:<br />

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Independent Productions:<br />

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Manaitra, Mont-Liban<br />

Lacs collinaires, Tannourine, Liban-Nord.<br />

Qaraoun Lake, Bekaa, Lebanon.<br />

Afqa, Mont-Liban.<br />

Cèdres du Barouk, Mont-Liban.<br />

Nahr Ibrahim, Mont-Liban.<br />

Sources, Montagnes de la Békaa-Ouest, Liban.<br />

Lac Qaraon, Békaa, Liban.<br />

Cèdres de Ain Zhalta, Mont-Liban.<br />

Lacs collinaires de Laklouk, Mont-Liban.<br />

Lac Chouwane, Nahr Ibrahim, Mont-Liban.<br />

Afqa, Mont-Liban.<br />

Beyrouth Mont-Liban.<br />

Barrage de Chabrouh, Mont-Liban.<br />

Saghbine, Békaa-Ouest, Liban.<br />

Nahr el-Joz, Liban-Nord.<br />

Vallée de la Qadisha, Liban-Nord.<br />

Bisri, Liban-Sud.<br />

Qammouaa, Liban-Nord.<br />

Moukhtara, Mont-Liban.<br />

Marj Bisri, Liban-Sud. Ammiq, Békaa-Ouest, Liban.<br />

Nahr Barouk, Mont-Liban. Cèdres du Barouk, Mont-Liban. Afqa,<br />

Mont-Liban. Qammarine, Liban-Nord. Baakline, Mont-Liban.<br />

Jabal Moussa, Mont-Liban. Hermel, Békaa,Liban.<br />

Qammarine, Liban-Nord. Qammouaa, Akkar, Liban-Nord. Cèdres<br />

de Ain Zhalta, Mont-Liban.<br />

Cèdres de Tannourine, Liban-Nord.<br />

Marj Bisri, Liban-Sud. Lhassa, Mont-Liban. Plaine de Mar Shim,<br />

Hermel, Békaa, Liban.<br />

Village de Rachaya, Liban-Sud.<br />

Bkessine, Liban-Sud. Nahr Ibrahim, Mont-Liban. Nahr el-Assi,<br />

Békaa, Liban.<br />

Lacs collinaires, Laklouk, Mont-Liban.<br />

Nahr Barouk, Mont-Liban.<br />

Sannine, Mont-Liban.


Graphic Design et editing<br />

www.rawiyaeditions.com<br />

Adaptation du Design / Édition Française: Michel Bou Jawdeh<br />

Imprimé par Joseph D. Raïdy printing press à Beyrouth, Liban<br />

© Novembre 2013.

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