Pas d'histoires ! : 12 regards sur le racisme quotidien

Dossier cycle III (C.M.)
Conçu à l’occasion du 17 ème Festival du film d’histoire de Pessac
PAS D’HISTOIRES !
Joëlle Lauriac, Yves Legay
Conseillers pédagogiques
Sommaire
* Introduction
* Qu’est-ce qu’un court métrage ? Définition page 2
* « Cartes d’identité » des différents courts-métrages page 3
* Fiches pédagogiques page 6
• Note à l’attention des enseignants page 6
• Fiche 1 : le film avant et après la projection page 6
• Fiche 2 : à la découverte du thème commun des courts-métrages page 9
• Fiche 3 : quelques clefs de compréhension d’une sélection de courts-métrages page 14
• Fiche 4 : éducation civique : vivre ensemble page 16
• Fiche 5 : analyse de séquence «Pimprenelle» page 18
• Fiche 6 : production d'une histoire en images page 19
• Fiche 7 : image ricochet « escalier » page 21
• Bibliographie pour la classe page 21
- Autour de la thématique du Festival
- Quelques sites internet
1

INTRODUCTION
Le thème du racisme abordé par ces courts métrages peut sembler surprenant pour des enfants de l’école élémentaire, par rapport à l’intitulé du
Festival « Douce France ? », ce sera le moment de réfléchir à la valeur du point d’interrogation et à ce qu’il ouvre comme perspectives de sens.
D’autre part les élèves sont peu habitués à assister à la projection d’une série de courts métrages : cela nécessitera un accompagnement pour
dégager l’intention commune des réalisateurs.
QU’EST-CE QU’UN COURT-METRAGE ?
Définition
Le court métrage est un film bref dans le temps, court dans sa longueur de pellicule. La définition du métrage est liée à la vitesse de l’avance de
la pellicule, réglée suivant le standard de 19 images/ seconde puis de 24 images / seconde depuis le parlant.
La définition est donc liée à la durée de projection d’un film, directement fonction de sa longueur, appelée métrage.
Selon le Centre National du Cinéma, un court métrage est un film dont le métrage n'excède pas 1 600 mètres en format 35 mm (ou la longueur
équivalente dans les autres formats), soit environ 59 minutes. Les films de plus de 30 minutes sont généralement appelés « moyens métrages » et
ils sont rarement acceptés dans les festivals.
Depuis quelques années, on appelle « très courts métrages » les films dont la durée n’excède pas trois à quatre minutes. Des compétitions
spéciales leur sont réservées.
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« Cartes d'identité » des courts métrages de PAS D’HISTOIRES !
12 regards sur le racisme au quotidien.
Distribution GEBEKA Films
Catherine Corsini, Philippe Julien, Yamina Benguigui, Philippe Lioret, Christophe Otzenberger, Vincent Lindon, Philippe Durringer,
Fanta Régina Nacro, Paul Boujenah, Jean Pierre Lemouland, Emilie Deleuze, Yves Angelo, François Dupeyron.
JPL Films producteur associé.
D.F.C.R (dire, faire, contre le racisme) et Little Bear.
Durée : 1 h 10.
Cycle 3 : 8 courts métrages, durée 40 minutes.
Cycle 2 : 5 courts métrages, durée 25 minutes (marqués par un *).
Mohamed* de Catherine Corsini (2000), d’après un scénario de Samia Ayeb.
Avec : Mamadi Touré, Sokam et Nbero Niboy.
Durée : 4 minutes 05 secondes.
Synopsis : le poids culturel des couleurs dans notre société.
Scénario : A la suite d’une injure raciste, le petit Mohamed prend conscience qu’il est noir. Il refuse cette différence et il décide de changer d’identité.
Mohamed : « Je m’appelle pas Mohamed ! Ne m’appelle pas comme ça ! Je veux m’appeler Kevin ».
Sans autre t’es rien* de Philippe Julien (2000), d’après un scénario original de Yohanna Delgado.
Image : Pierre Bouchon.
Fabrication des marionnettes et animation : David Thomasse.
Durée : 4 minutes 45 secondes.
C’est le film le plus symbolique de la série. Il est particulièrement destiné aux élèves les plus jeunes.
C’est un film d’animation réalisé en pâte à modeler.
Synopsis : je ne suis rien tout seul.
Scénario: Quatre individus d’origines différentes sont intrigués par un ballon ayant l’aspect de la Terre.
Approches, convoitises, disputes pour en être le propriétaire, conflits. Arriveront-ils à se mettre d’accord ?
3

Pimprenelle* de Yamina Benguigui (2000), d’après un scénario original de Sauveur Carlus.
Avec : Soria Mouffakir, Cécile Arrieu, Myriam Assouline.
Durée : 6 minutes 23 secondes.
Synopsis : rencontre de deux univers sur fond d’une fête d’enfants
Scénario: Une jeune femme maghrébine, Soria, déguisée en fée Pimprenelle, se présente pour une animation à un goûter d’anniversaire dans un milieu « bon
chic, bon genre ».
La maîtresse de maison l’accueille très froidement car elle ne s’attendait pas à ce genre de fée…« Il doit y avoir une erreur, j’avais demandé une fée ! »
Comment les enfants vont-ils réagir ?
Pas d’histoire de Philippe Lioret (2000), d’après un sujet original d’Olivier Ciechelski.
Avec : El Kébir, Aymen Saïdi, Philippe Ambrosini.
Durée : 4 minutes 39 secondes.
Synopsis : le titre est très explicite, il souligne comment se faire oublier quand on est un étranger.
Scénario: Au volant de sa voiture, Ali discute avec son petit fils, Mourad. Il heurte malencontreusement et sans gravité un autre véhicule. Le propriétaire sort
furieux de sa voiture, insulte et méprise Ali qui se fait tout petit afin de ne pas provoquer d’histoire.
« Quand on sait pas conduire, on conduit pas ! Faut faire attention, y a d’autres bagnoles ici ! Y a pas que des bourricots, c’est pas la Médina ! »
Mourad observe la scène avec un grand étonnement et ne comprend pas la passivité de son grand père.
« Si un jour quelqu’un n’est pas bien avec toi, s’il s’énerve ou quoi, toi tu dis rien, tu t’en vas ! Faut pas faire d’histoire jamais, t’as compris ? »
L’enfant suivra t’il le conseil de son grand père ?
Maman regarde* de Paul Boujenah (2000), d’après un scénario original de Vanessa Paunovitch.
Avec : Florence Viala, Corentin Daumas, Evely Viérim.
Durée : 6 minutes 30 secondes.
Synopsis : un enfant découvre la beauté d’une jeune femme africaine.
Scénario: Dans un hyper marché, une mère et son fils font les commissions. L’enfant, isolé dans son monde du jeu, rencontre une jeune femme noire. C’est un
choc et Arthur veut en informer sa mère qui est à la fois accaparée par ses courses et une communication téléphonique.
Il va suivre du regard la jeune femme noire et il invite sa mère à la regarder …
« Maman, regarde là, la dame… comme elle est belle ! »
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Tadeus* de Philippe Julien et Jean Pierre Lemouland (2000), d’après un sujet original de Karim Aït Gacem.
Image : Pierre Bouchon.
Animateur : Benjamin Botella.
Durée : 4 minutes 24 secondes.
C’est un film d’animation à l’aide de papiers colorés et de collages.
Synopsis : arrivée d’un jeune tchétchène,Tadeus, dans une classe de CM1 où les élèves ne comprennent pas cet enfant qui vient d’un autre monde.
Scénario: Tadeus intrigue les élèves de la classe car il mange tout ce qu’on lui propose à la cantine, même les épinards, il n’est pas très doué au football mais
il se fait une copine, Judith…
Comment les enfants vont-ils réagir ?
Lettre à Abou d’Emilie Deleuze (2000), d’après un scénario de Sabrina Moëlla.
Avec : Alexandre Moulo, Eriq Ebouany.
Durée : 6 minutes 21 secondes.
Synopsis : malgré les préjugés de ses parents, Ahmed découvre un monde plein d’espoir car il se fait des camarades.
Scénario: C’est la rentrée des classes pour le jeune Ahmed qui vient d’arriver en France avec sa mère.
Il écoute attentivement les réflexions pleines de préjugés de ses parents :
« Il a raison. C’est le cochon. Il ne faut jamais faire confiance à ceux qui mangent de la viande impure, ils ne t’apporteront que des mauvaises choses ! »
En entendant cela, le jeune Ahmed appréhende d’aller à l’école.
Comment va se passer la rencontre avec ses nouveaux camarades de classe, originaires des cinq continents ?
Ahmed écrit à son copain Abou qui est resté au pays.
« Cher Abou, avec Sébastien et Farid, on a fait des échanges… »
Poitiers, voiture 11 de Yves Angelo et François Dupeyron (2000), d’après un sujet original de Brigitte Paternotte.
Avec Jean Pierre Darroussin, Rabah Loucif, Fatiah Cheriguene, Hamza et Mohamed Matar, Natacha Solignac.
Durée : 6 minutes 06 secondes.
Synopsis : quelles sont nos origines, ne serions nous pas tous cousins ?
Scénario: Une famille maghrébine voyage en train. Arrive un voyageur qui réclame la place qu’il a réservée dans la voiture 11, occupée par la famille. Malgré
les efforts de courtoisie du père, l’homme est désagréable et tient des propos racistes.
« Vous allez à Poitiers vous aussi ? Moi, j’ai trouvé du travail là-bas. C’est mieux qu’à Mulhouse ! L’air, il est meilleur (blanc). Vous connaissez Poitiers ?
Moi, non, mais peut-être que mon arrière-arrière-arrière grand père, il y est peut être monté à Poitiers ? On est peut être toi et moi des petits-petits-petits
cousins. Le monde, c’est une grande famille ! »
L’homme s’endort,en proie à des cauchemars…
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FICHES PEDAGOGIOUES
Note à l'attention des enseignants
Les pistes de travail que nous vous proposons ont pour but de guider les élèves spectateurs dans leur compréhension des courts métrages
en les replaçant dans le thème du Festival de cette année : « Douce France ? »
Ces pistes ne constituent pas des modèles à suivre in extenso. Il vous appartient de les adapter ou de les compléter selon les besoins de vos
élèves et les objectifs d'apprentissage que vous aurez définis pour votre classe.
Fiche n 0 1
I - Découverte des courts métrages au cinéma. L'élève est alors spectateur à part entière.
Deux choix pédagogiques différents sont possibles
1 : on privilégie la découverte
. laisser les élèves découvrir les courts métrages sans préparation aucune, sinon la présentation qui va leur être faite dans la salle avant
la projection. On peut aussi leur montrer en préalable l’affiche de « Pas d’histoires ». De retour en classe recueillir « à chaud » leurs
réactions en les enregistrant pour pouvoir revenir ultérieurement sur ces premiers échanges oraux.
2 : on privilégie l’accompagnement des élèves
En amont, préparer les élèves pour qu’ils puissent mieux comprendre les courts métrages et y « entrer » sans être trop déstabilisés
par les éléments précisés dans l’avertissement ci-dessus.
Dans cette optique, nous vous proposons :
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- de travailler la notion de court métrage,
- de présenter les affiches du Festival de cette année et de « Pas d’histoires » pour les faire observer (personnages, décor, couleurs,
texte…) et émettre des hypothèses sur la thématique abordée.
Vu la diversité des courts métrages et la rapidité de leur enchaînement, nous vous recommandons ce deuxième choix pour bien
préparer vos élèves à la projection.
II-Après le film: quel que soit le choix préalable détaillé ci dessus (découverte ou accompagnement)
AI Expression orale en classe
Objectifs : partager ses émotions, ses réactions; apprendre à les verbaliser, à prendre la parole et à s'affirmer dans le
groupe.
Regroupement oral collectif :
- retrouver ensemble le titre de chaque court métrage, le noter sur affiche (donner les titres oubliés)
- dans quel pays ont-ils été tournés (excepté « Sans autre t’es rien ») ?
- à quelle époque ?
- auraient-ils pu se passer ailleurs ? Pourquoi ?
-
Discussion collective sous la forme « j'ai aimé... parce que... » ou « je n’ai pas aimé… parce que... » ou « j’ai préféré
tel court métrage parce que… »
Faire argumenter le plus possible les élèves en les amenant à échanger entre eux (on rebondit sur l'idée exprimée par celui
qui a parlé). Noter au tableau ce qui est dit.
Relancer éventuellement la discussion en organisant les avis émis concernant :
- les différents courts métrages
- les images
- la musique…
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B/Passage à l'écrit
• Faire rédiger individuellement le résumé du court métrage préféré (synopsis)
• Ecrire son avis le concernant. Les avis seront réutilisés et mis en forme par exemple pour produire un article
dans le journal scolaire.
On peut aussi :
• Faire dessiner individuellement le court métrage ou le moment préféré (ou qui a amusé/attendri/ inquiété...)
puis commenter les dessins affichés au tableau. Ces dessins pourront être classés suivant différents critères:
chronologie du récit par exemple ou en regroupant les illustrations d'un même passage. Dans ce cas faire
comparer les productions, les faire analyser (en quoi se ressemblent~elles ? diffèrent-elles ? )
• Aller chercher sur internet des images des courts métrages, faire associer les titres cités auparavant et les
images, légender l’image avec le moment de l’histoire qui lui correspond, ordonner quelques images d’un
même court métrage pour retrouver l’ordre du récit…
L'important est d'échanger des idées et d’accepter des ressentis ou des moyens d'expression différents.
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Fiche n° 2
Il nous semble important de faire comparer les courts métrages pour dégager collectivement la notion de racisme et ses différents aspects, en
travaillant, en contrepoint, la notion du vivre ensemble.
1 Travail par groupes
Chaque groupe doit analyser un court métrage en complétant le tableau suivant : (à reproduire sur grand format pour la mise en commun)
Titre genre personnages Lieux actions Qui agresse qui ? Comment ? Réaction
de la victime
Fin de l’histoire
2 Mise en commun
• regrouper les travaux de groupes, les lire, les commenter et compléter éventuellement.
Vous trouverez dans le tableau complété* ci-dessous les éléments essentiels attendus
• débattre et retirer les éléments essentiels pour dégager le thème commun aux courts métrages : le racisme.
• repérer les histoires qui « finissent bien » et chercher ensemble ce qui a permis cette issue positive.
• Repérer les histoires qui « ne finissent pas bien ».
Ces réflexions successives devraient pouvoir faire émerger la notion de responsabilité de chacun dans la vie quotidienne et surtout de
sensibiliser les enfants aux problèmes du racisme qui se rencontre hélas au quotidien, concerne tous les âges, toutes les races, toutes les
catégories sociales (s’appuyer sur les courts métrages).
Instaurer ensuite un débat collectif sur le comment mieux vivre ensemble, dans l’acceptation des autres.
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*tableau complété
Titres genre personnages lieux actions qui
agresse qui ? comment ? réactions de la
Mohamed film Mohamed
ses copains
des
footballeurs
Sans autre
t’es rien
Film
d’animation,
personnages
en pâte à
modeler
4 personnages
(représentation
symbolique des
4 races ?)
Pimprenelle film -Soria, la fée
Pimprenelle
-une dame
-sa fille dont
c’est
l’anniversaire
-la bonne
-les invités à
l’anniversaire
Ecole
Maison
Stade
En banlieue
Non réel :
espace
Grand
appartement
cossu en
ville
R.A.S.
agression
Les
personnages
auscultent une
planète (la
Terre ? T’es
rien =
Terrien ?)) l’un
d’eux veut se
l’approprier
-Ils en viennent
aux mains
-ils pactisent et
jouent
ensemble avec
la planète
Arrivée de la
fée et goûter
d’anniversaire
Un joueur
agresse
Mohamed
L’un des
personnages
Tous les
personnages
entre eux
-la maman
-la
domestique
Des insultes
Acte : veut
s’approprier la
planète
idem
Paroles et actes :
-accueil
« j’avais
demandé à ce
qu’on m’envoie
une vraie fée,
alors il doit y
avoir une
erreur »
« Mme demande
si, enfin, pour
les cheveux
,vous avez
pensé à faire
quelque chose »
victime
Mohamed
veut changer
de nom,
d’identité
Les
dépossédés se
sentent
victimes et se
battent
physiquement
Meurtrie elle
laisse
échapper
quelques
larmes au
cours du
goûter
Oublie sa
baguette et sa
mallette de
maquillages
fin de l’histoire
Sa maman le
console : il doit
s’accepter tel
qu’il est
Entente
cordiale : les
personnages
recollent « la
planète » et
jouent
ensemble avec
elle
A rempli sa
tâche mais reste
ferme : pas de
changement
d’identité
remarques
Court métrage
sans parole : faire
raconter l’histoire
aux élèves.
Il sera intéressant
de relever les
différences
d’interprétation et
de les faire
justifier.
Faire expliquer
aux élèves
l’opposition entre
le rôle de la fée et
la dureté de la
réalité : la
maltraitance
psychologique de
Soria sous un
vernis de
politesse.
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-Actes :
attribution de
WC pour se
changer alors
que
l’appartement
est luxueux et
spacieux
-façon de
congédier Soria
écartée lors de
la photo
Pas
d’histoire
Maman
regarde
film
film
-un grand père
-Mourad son
petit fils
-un autre
conducteur
-un garçon,
Arthur
-sa mère
-une jeune
femme noire
-Dans la rue
en voiture
-sur un
parking
Un super
marché
Un accrochage
de voitures
L’enfant joue
et rencontre la
jeune femme
Le conducteur
dont le
véhicule a été
heurté par le
grand père
Ce n’est pas
une agression
mais la
surprise de la
découverte
d’un autre
différent de
soi
-insultes et
formulation
langagière qui
nie la présence
du grand père
(« il » au lieu de
« vous »)
-Jeux de regards
entre l’enfant et
la jeune femme
-interpellation à
la mère
« maman
regarde »
-Le grand père
« ne veut pas
d’histoire » et
se laisse faire
-Mourad va
shooter dans
la voiture en
stationnement
-surprise
-sourire
Comportement
de renoncement
La police
poursuit
Mourad qui
s’enfuit
« qu’elle est
belle !»
Faire relever la
différence de
comportement
entre le grand
père (qui accepte)
et le petit fils (qui
se révolte).
La mère du
garçon réprouve
la conduite de son
fils qui dévisage
la jeune femme et
craint de la part
de l’enfant une
réflexion raciste ;
la jeune femme,
elle aussi , attend
anxieusement la
fin de la phrase
d’Arthur.
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Tadeus
Film
d’animation
dessins
animés et
collages
Tadeus
Les écoliers de
CM1
Une école
une classe de
CM1
L’enfant
Tadeus arrivé
de Tchéchénie
Plusieurs
agressions
- Marc
agresse
Tadeus qui lui
prend sa
copine
- plusieurs
enfants
s’agressent
mutuellement
Paroles
moqueries
provocations
-actes : bagarres
avec coups
Après avoir
parlé aux
élèves dans
une langue
inconnue
d’eux Tadeus
s’en va
Venu d’un pays
en guerre
Tadeus refuse
la violence des
enfants
Référence
historique à une
guerre non
connue des jeunes
élèves : leur en
parler.
Lettre à
Abou
film
-Ahmed
-sa mère
-sa famille
-les élèves de
l’école
Appartement
F3 en
banlieue
parisienne
école
Ahmed vient
d’arriver en
France : c’est la
rentrée
Crainte
d’Ahmed de
ne pas
s’intégrer
L’enfant entend
chez lui des
-propos racistes
de son père
d’Ahmed qui se
révolte « on m’a
donné un F3
pour loger ma
tribu ils ont dit,
ma tribu »
-vit comme un
comportement
raciste la
discrimination à
l’égard de son
grand père,
ancien
combattant
blessé, qui ne
touche pas de
pension
-et son grand
père lui déclare
« on n’attend
rien de bien de
ceux qui
Ahmed a une
attitude
réservée à
l’école
Ahmed est
heureux il est
intégré à
l’école par le
biais…du don
de la tranche de
jambon !
faire analyser
l’ironie en
comparant avec
les propos du
grand père.
12

Poitiers
voiture 11
film
-un voyageur
seul
-une famille
maghrébine
-d’autres
voyageurs dont
la jeune femme
qui intervient
(qui mange des
frites)
Un TGV
Le voyageur
monte dans le
train sans
composter son
billet et trouve
sa place
occupée par
une famille
maghrébine qui
s’est trompée
de
compartiment
Le voyageur
agresse le
père de
famille
mangent du
porc, viande
impure »
-paroles racistes
du voyageur à
l’encontre du
père de famille
-attitude
intransigeante :
exige sa place
(bien qu’il y ait
une place de
libre toute
proche)
-manque de
correction :
déplie son
journal et refuse
d’écouter le père
malgré les
efforts de celuici
Le père de
famille reste
jovial et fait
de l’humour
Le voyageur
s’est endormi et
a fait un
cauchemar
Chute : il est
réveillé par le
contrôleur qui
lui signale son
infraction, il
répond en
s’exprimant en
arabe
1- élément à
expliquer aux
enfants :
la référence
historique à
Charles Martel
2- le passage de
la réalité au rêve,
en parler
ensemble : quels
indices
filmiques ?
3- parler
collectivement de
cette chute pour
bien faire saisir
l’ironie de la
situation.
13

Fiche n° 3
Objectifs : Maîtrise de la langue « lire dire écrire »
Accéder à une meilleure compréhension de certains courts métrages* en donnant son point de vue d’enfant par rapport à des situations mettant
en scène des enfants.
Les objectifs pédagogiques spécifiques sont précisés pour chaque série de propositions.
Liste des courts métrages* retenus :
« Mohamed » - « Tadeus » - « Pimprenelle » - « Pas d’histoires » - « Poitiers voiture 11 » - « Sans autre t’es rien » - « Lettre à Abou »
NB : « Maman regarde » n’est volontairement pas retenu : nous vous renvoyons à une étude très détaillée dans le cédérom « Lectures de films »
Sceren/ CrdpAcadémie de Grenoble.
¸ Précision pédagogique :
Vous pouvez choisir selon vos objectifs d’apprentissage de privilégier une ou différentes pistes selon les modalités propres à votre classe.
1ère Proposition
Objectif : réagir et mettre en mots son ressenti en donnant son point de vue d’enfant pour chacune des situations présentées.
choix n°1 : « Mohamed » et « Tadeus »
Deux courts métrages qui mettent en scène des enfants victimes du racisme
Organiser des échanges oraux. Après avoir fait chercher le point commun entre les deux enfants (étrangers, nouvellement arrivés en France),
demander aux élèves « Et toi, qu’aurais-tu fait à sa place ? ».
choix n°2 : « Pimprenelle » « Pas d’histoires » « Poitiers, voiture 11 »
Trois courts-métrages où les enfants sont témoins de la maltraitance d’un adulte : les enfants du goûter d’anniversaire (titre1), Mourad (titre2),
les enfants du maghrébin (titre3).
Comment les enfants réagissent-ils dans ces différentes situations ? Qu’en pensez-vous ?
(On voit apparaître 3 réactions très différentes : les enfants compatissants et consolateurs de la fée, Mourad qui se révolte et agit de façon
légalement répréhensible, le fils du père de famille maghrébin qui conseille à son père de « laisser tomber »).
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2ème Proposition
Objectif : raconter, interpréter le court-métrage tel qu’on l’a reçu
Choix n°3 : « Sans autre t’es rien »
Un court métrage muet
Travailler dans le domaine du « dire écrire » en faisant raconter l’histoire par les élèves ; par exemple au cycle 2 utiliser la dictée à l’adulte tandis
qu’au cycle 3 demander de rédiger l’histoire sous forme d’un récit avec une moralité. Les élèves pourraient aussi proposer d’autres titres pour ce
court métrage.
La lecture partagée des textes des élèves volontaires permettra d’éclairer certains points d’incompréhension ou de susciter des échanges
argumentés quant aux points de vue différents.
3ème Proposition
Objectif : adopter le point de vue du personnage principal de l’histoire
Choix n°4 : « Lettre à Abou »
Ce court métrage se prête naturellement à l’écrit : on fera rédiger la lettre d’Ahmed, qui raconte sa rentrée scolaire, à Abou resté en Afrique.
v Important
Dans tous les cas on demandera aux élèves, dans un 2 ème temps – qui gagnera, dans certaines classes, à être
différé - de réfléchir à ce qui les amène à se positionner : quels moyens techniques le cinéaste ( images et
procédés, langage, musique) a-t-il utilisé pour les faire réagir ?
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Fiche n° 4
Objectif : Education Civique
Libertés individuelles, contraintes de la vie sociale et affirmation des valeurs universelles
Les questions posées visent à aborder les points essentiels abordés par les courts métrages. Elles seront traitées de préférence collectivement
sous la forme d’un débat, ou réparties entre différents groupes qui présenteront une synthèse de leurs réponses à la classe.
1/ Table ronde
Quelques éléments de réflexion :
- Quel est, selon vous, le thème commun à tous les courts- 1 métrages ?
Pour lancer le débat il est conseillé de s’appuyer sur les situations mises en scène.
- Pourquoi le racisme existe-t-il ?
- Comment le faire « reculer » ?
Insister sur l’importance de la prise de conscience et la volonté de chacun, l’importance de l’éducation, la nécessité d’apprendre à vivre
ensemble (notions de respect de l’autre, de tolérance). Aborder la notion de Démocratie, d’égalité, de justice pour tous…
2/ Lectures documentaires :
Distribuer aux élèves (ou leur faire chercher dans leur manuel d’histoire ou sur la Toile)
- La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 (on peut se cantonner à l’article Ier)
- La Convention Internationale des Droits de l’Enfant du 20 novembre 1989 (article 2).
a/ Après lecture des deux textes cités en référence dégager les grands principes énoncés ( défense de la dignité humaine, justice et égalité, refus
des discriminations droits et devoirs des citoyens, libertés, tolérance...)
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Penser à bien souligner que le racisme n’est pas circonscrit à notre pays et qu’il n’est pas propre à notre époque (certains jeunes enfants
ont besoin de cette précision puisque les courts métrages- excepté « Sans autre t’es rien » - mettent en scène des récits situés dans la France
d’aujourd’hui.)
v Pour aller plus loin :
On pourra proposer, à partir de la remarque formulée ci-dessus, dans le cadre de la Littérature, la lecture d’ouvrages de littérature de jeunesse, par
exemple :
- un récit se passant aux Etats-Unis dans les années 20 « Trèfle d’Or » de Jean François Chabas (lecture intégrale développée dans le Guide du
Maître Littéo CM2 Magnard pages 133 à 150)
- un récit ayant pour cadre la France pendant la guerre de 39-45 « Le petit garçon étoile » de Rachel Hausfater-Douëb et Olivier Latyk Albums
Duculot
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Fiche n° 5
Analyse de séquence : « Pimprenelle »
Soria vient pour animer un goûter d’anniversaire dans une famille française et très bourgeoise. Elle doit jouer le rôle de fée.
« Il doit y avoir une erreur, j’avais demandé une fée ! » s’exprime la mère de famille en l’accueillant avec un certain mépris.
La jeune maghrébine se trouve dans un milieu très inhospitalier du fait que les adultes lui sont hostiles. Elle se situe dans un espace qui la rejette.
C’est dans cette spatialisation du racisme que les élèves pourront être sensibilisés, à travers l’analyse de plans.
Il est intéressant de faire noter aux élèves les différents lieux où se trouve Soria.
La scène de l’escalier est très significative avec un plan en plongée du haut de l’escalier alors que Soria est encore en bas. Nous avons un
sentiment d’écrasement, renforcé par la contre plongée. L’espace dans lequel elle se trouve est réduit, signifiant par la même qu’elle n’est pas à
sa place.
Les lieux dans lesquels elle est cantonnée sont sombres, gris et froids, dans l’obscurité.
Nous avons une opposition entre le salon où est célébré l’anniversaire, avec des lumières et des couleurs et les autres pièces comme
l’antichambre, les couloirs, les toilettes et les paliers lugubres.
Cette opposition indique bien que Soria est écartée, elle vient d’un autre monde. La séance de photographie est très explicite à cet égard.
La scène des toilettes ajoute à cette impression d’isolement.
Le cadrage renforce ce sentiment par l’utilisation de la plongée avec un cadre très serré.
Le troisième plan met le spectateur à la place de Soria afin de mieux faire comprendre ce sentiment d’exclusion et de découragement qu’éprouve
la jeune femme.
L’espace d’espoir est celui des enfants : c’est le troisième lieu, celui du monde de l’enfance, de l’innocence, sans préjugé. La jeune marocaine y
est admise car elle est une autre personne : la fée Pimprenelle. Mais elle est obligée de quitter ce monde : elle oublie sa baguette magique et sa
trousse de maquillage. Le générique final apporte une note d’espoir avec les voix off des enfants qui parlent avec des regrets du départ de la fée.
Soria refuse de changer son identité, elle l’affirme très clairement à la domestique quand cette dernière lui demande de faire quelque chose à ses
cheveux (une fée doit être blonde et ne peut se présenter avec une coiffure brune et frisée ! ).
La scène de la boîte musicale fait écho à cette situation. Soria, à ce moment là, s’évade par la pensée et une larme coule sur sa joue. L’affection
des enfants renverse la situation.
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Une fois encore, les enfants restent imperméables aux dictats des valeurs que les adultes voudraient leur inculquer. Ils savent reconnaître ce qui
leur plaît ou pas.
Yamina Benguigui exprime son intention au sujet de ce court métrage
« Pourquoi Pimprenelle ?
Ce qui m’a vraiment touchée dans la lecture du scénario « La fée Pimprenelle », c’est la dénonciation subtile, originale, en filigrane du racisme,
qui survient justement là où on l’attend pas.
A l’occasion d’un goûter d’anniversaire qui réunit des enfants d’un milieu aisé, la maîtresse de maison attend l’arrivée de l’animatrice, qui
tiendra le rôle de la « Fée Pimprenelle ».
Arrive Soria, jeune marocaine, quelle n’est pas la stupeur de la mère en voyant arriver une fée pas du tout conforme aux héroïnes de contes pour
enfants selon Andersen, Perrault, Grimm…
C’est cette forme insidieuse du racisme liée au conditionnement de l’éducation et du goût que j’ai souhaité mettre en image. »
Fiche n° 6
Production d'une histoire en images
Ecrire une histoire dont le sujet est un fait qui relate un refus de la différence à l’école. La production, en images, peut prendre la forme d’une
bande dessinée, d’un reportage photographique ou d'un film.
Il faut partir de l’idée, appelée synopsis, puis écrire un scénario c'est à dire un développement de l’idée originale et enfin créer un scénarimages.
Il faut séquencer l’histoire puis découper chaque séquence en plans en indiquant le type de plan, sa durée, le cadrage, les sons et les dialogues en
vous aidant de la grille fournie.
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Plan Durée Cadrage « son »
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Fiche n° 7
Image ricochet
L’escalier, photographie de Virgile Pelc, 13 août 2004
Dans le court métrage « Pimprenelle », l’escalier occupe l’espace de la séquence d’ouverture.
A partir de la photographie de Virgile Pelc, laissez aller l’imaginaire des élèves : où va-t-il ? Où conduit-il ?
Consulter sur le site http://virgile.pelc.free.fr/photographie/escalier/Escalier.jpg
Bibliographie
Quelques propositions parmi bien d’autres :
- DVD Lectures de films Collection Maîtrise des langages Cycle 3 « Maman regarde » et « Ayrton la bête » CRDP Grenoble 2004
- Cassette vidéo ; « Pas d’histoires ! » 12 regards sur le racisme quotidien SCEREN / CNDP 2000
- CD « Chanter contre le racisme » Album Dada Collection « Allons z’enfants » dirigée par H. Bernard et A. Faure – Mango Jeunesse
- Le grand livre contre le racisme coll. « Grands livres » - Editions Rue du Monde
- Le racisme expliqué à ma fille T. Ben Jelloun – Editions du Seuil
- Ami ! Ami ? C. Raschka – Editions La Joie de lire
Sitographie
- Un vaste inventaire de ressources sous le titre « Eduquer contre le racisme »
http://www.cndp.fr/actualites/question/eduquer/accueilp4.htm
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