sahara occidental western sahara - Cour international de Justice
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24 SAHARA OCCIDENTAL<br />
En d'autres termes, on doit tirer la conclusion que si la <strong>Cour</strong>, en tant<br />
qu'organe judiciaire. se prononce en droit sur les prétentions ou sur les droits<br />
d'une <strong>de</strong>s parties à un différend. ce prononcé reste nécessairement applicable<br />
dans l'avenir.<br />
Deuxièmement. si la <strong>Cour</strong> constate que les questions qui constituent l'objet<br />
<strong>de</strong> la requête d'avis et. <strong>de</strong> ce fait, la portée <strong>de</strong> la requéte sont susceptibles <strong>de</strong><br />
porter atteinte a <strong>de</strong>s droits actuels et existants. comme nous l'avons soutenu<br />
dans le cas d'espèce, force est d'admettre aussi que l'avis <strong>de</strong> la <strong>Cour</strong> n'aurait pas<br />
un caractère <strong>de</strong> simple constatation <strong>de</strong>s faits. Une telle situation se présentait<br />
aussi dans l'affaire précitée du Cumeruun seplentrional. II avait été <strong>de</strong>man<strong>de</strong> a<br />
la <strong>Cour</strong> <strong>de</strong> prononcer un jugement déclaratoire, (< simplement un énoncé du<br />
droit qui constituerait ... un témoignage vital )) pour I'Etat <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur.<br />
Pourtant la <strong>Cour</strong> n'a pas admis la possibilité d'un tel jugement déclaratoire.<br />
car elle a constaté que toute décision judiciaire était sans objet et elle a déclaré<br />
qu'« un tribunal n'a pas simplement pour fonction <strong>de</strong> fournir une base d'action<br />
politique alors qu'aucune question juridique concernant <strong>de</strong>s droits effectifs<br />
n'est en jeu (C.IJ. Reciieil 1963, p. 37).<br />
Dans la présente araire. I'examen préliminaire <strong>de</strong> la recevabilité <strong>de</strong> la<br />
requête nous montre qu'une cour <strong>de</strong> justice ne peut pas être appelée a faire un<br />
énoncé <strong>de</strong>s raits ou du droit sans tenir compte d'une situation juridique réelle<br />
sur laquelle un tel prononce aurait <strong>de</strong>s effets directs. Autrement dit on ne peut<br />
pas. par la voie d'un avis constatant <strong>de</strong>s faits, passer outre au droit reconnu a la<br />
population du Sahara <strong>occi<strong>de</strong>ntal</strong> a sa libre détermination et a son indépendance.<br />
Finalement. sur ce point je voudrais ajouter qu'il est bien connu que la <strong>Cour</strong><br />
a usé <strong>de</strong> ce que sir Hersch Lauterpacht a appeléjudicial caurioir ou bienj~idicial<br />
restraint, dans toute affaire ou la question <strong>de</strong> la cornpetence <strong>de</strong> la <strong>Cour</strong> a été<br />
soulevée. La décision <strong>de</strong> la <strong>Cour</strong> dans l'affaire <strong>de</strong> l'Or monetairepris u Rome t.n<br />
1943 est significative. Face a une situation ou la décision <strong>de</strong> la <strong>Cour</strong> était<br />
susceptible d'affecter <strong>de</strong>s droits d'un Etat qui n'avait pas consenti a fa<br />
juridiction <strong>de</strong> la <strong>Cour</strong>. celle-ci a refuse <strong>de</strong> statuer. après la constatation que le<br />
consentement <strong>de</strong> cet Etat n'avait pas été donné expressément ou implicitement<br />
tC.IJ. ReciieilI954. p. 32).<br />
Cette affaire est importante. car la décision <strong>de</strong> la <strong>Cour</strong> a mis en relief que tout<br />
organe judiciaire se doit <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r le droit d'un Etat tiers qui pourrait être<br />
éventuellement affecté dans une procédure entamée par d'autres Etats. Dans la -<br />
présente affaire, on voit qu'un prononcé <strong>de</strong> la <strong>Cour</strong> sur le statut juridique du<br />
territoire du Sahara <strong>occi<strong>de</strong>ntal</strong>. au moment <strong>de</strong> sa colonisation. meme en<br />
écartant toute référence a un différend avec l'Espagne. serait <strong>de</strong> nature a porter<br />
atteinte au bien-fondé. dans leur origine. <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> souveraineté espagnole<br />
sur le territoire.<br />
Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt. Messieurs les membres <strong>de</strong> la <strong>Cour</strong>, je vous prie<br />
maintenant <strong>de</strong> porter votre attention sur une <strong>de</strong>uxième question que je crois<br />
nécessaire d'examiner aux fins <strong>de</strong> cet argument espagnol. concernant l'exercice<br />
par la <strong>Cour</strong> <strong>de</strong> sa fonction judiciaire. J'essaierai d'exposer d'abord certaines<br />
données juridiques fondamentales qui. je le crois. justifient notre position.<br />
II s'agit <strong>de</strong>s rapports existants entre les questions territoriales et les principes<br />
applicables en matiére <strong>de</strong> décolonisation <strong>de</strong>s territoires dépendants. En d'autres<br />
termes. le sens et la portée <strong>de</strong>s questions territoriales dans l'application du droit<br />
<strong>de</strong> la décolonisation.<br />
Nous examinerons ce sujet d'abord en <strong>de</strong>s termes généraux et. ensuite. dans<br />
son application aux données <strong>de</strong> la présente affaire. Cette analyse montrera que<br />
la requête pour avis consultatif es[ sans objet si l'on prétend que l'examen <strong>de</strong>s