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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale - International Labour ...

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même secteur d’activités qui recherchent des avantages mutuels au travers de la<br />

coopération. Les ligues ou les fédérations d’épargne <strong>et</strong> de crédit, par exemple,<br />

peuvent fonctionner comme un centre financier, mener des audits opérationnels<br />

ou réassurer le portefeuille de prêts des coopératives d’épargne <strong>et</strong> de crédit<br />

affiliées. Très souvent, les fédérations de coopératives agricoles transforment,<br />

conditionnent, commercialisent <strong>et</strong> exportent les produits. Dès lors que ces<br />

structures secondaires ou tertiaires deviennent opérationnelles <strong>et</strong> s’expriment<br />

au nom de leurs coopératives affiliées, le secteur peut prendre la forme d’un<br />

mouvement populaire. Ces structures apportent une certaine cohésion sociale<br />

au mouvement, le représentent <strong>et</strong> rationalisent les opérations.<br />

Au niveau juste en dessous, les structures secondaires peuvent affirmer leur<br />

légitimité en fournissant les services que les coopératives primaires ne peuvent<br />

pas assurer, comme la formation, l’assistance technique, la représentation <strong>et</strong> le<br />

lobbying auprès du gouvernement, des bailleurs de fonds <strong>et</strong> des autres acteurs<br />

sociaux <strong>et</strong> politiques. Sur le papier, les coopératives secondaires <strong>et</strong> tertiaires<br />

procurent donc les avantages des économies d’échelle <strong>et</strong> d’un eff<strong>et</strong> de levier.<br />

Cela s’est-il vérifié en Afrique?<br />

De précédentes recherches ont fait valoir qu’il n’était pas approprié de parler<br />

de mouvements coopératifs dans la plupart des pays en développement du fait<br />

de l’absence d’une telle intégration (Develtere, 1993; 1994). Le secteur était<br />

beaucoup trop fragmenté <strong>et</strong> dépendant de partenaires externes (gouvernements<br />

<strong>et</strong> bailleurs de fonds) pour les services que les coopératives ne pouvaient pas<br />

fournir seules. Les fédérations ou organisations faîtières étaient nombreuses<br />

mais très fréquemment imposées par les gouvernements <strong>et</strong> d’autres organismes<br />

désireux de m<strong>et</strong>tre en œuvre leur proj<strong>et</strong> pour le secteur coopératif (Hyden,<br />

1988).<br />

Reste à identifier le type de système coopératif qui se construit en Afrique. Les<br />

structures fédératives <strong>et</strong> organisations faîtières imposées font-elles place à des<br />

réseaux qui s’organisent eux-mêmes? Desrochers <strong>et</strong> Fischer (2005) proposent<br />

un outil conceptuel utile pour le comprendre. Ils suggèrent d’opérer une<br />

distinction entre les systèmes atomisés, les réseaux flexibles issus de consensus<br />

entre les parties prenantes <strong>et</strong> les réseaux stratégiques hautement intégrés. La<br />

principale différence tient au fait que dans un réseau stratégique, l’organisation<br />

faîtière traditionnelle des fédérations de coopératives devient un «centre de<br />

commande» avec une fonction clé de leadership stratégique. Ce centre de<br />

commande assure donc la planification stratégique <strong>et</strong> la prise de décisions<br />

pour tout le réseau. Dans un réseau stratégique, par exemple, les coopératives<br />

primaires sont engagées par les décisions du réseau. Celles-ci peuvent porter sur<br />

la mise en commun des ressources <strong>et</strong> la standardisation des opérations dans des<br />

48 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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