Les Femmes de l'Economie Côte d'Azur 2012, à ... - Info Economique

Supplément au Numéro 793 de La Lettre Sud Infos
Anny Courtade
”Les quotas ne sont que des gadgets”
La Lettre Sud Infos
souhaite remercier tous les
membres du jury qui se sont
associés à l’événement et
qui, de par leur investissement
lors des délibérations,
ont permis de distinguer des
femmes de grande qualité et
contribuer ainsi à la réussite
des Trophées.
Présidé par Anny Courtade,
présidente de Lecasud,
notre jury niçois était composé
de Gérard Pugnaire de
l’ANDRH, Sylvain Rouget,
Audrey Scoffié et Ghislaine
Augé de la Chambre de
Commerce et d’Industrie de
Nice, Marion Aquino du CJD
Nice, Emmanuel Gaulin
du Club Business 06 et de
l’UPE 06, Gilles Bertaux,
Hans Seelmayer et Virginie
Avice des DCF, Julia Haston
du réseau European
Profesionnal Woman Network
(EPWN), Joëlle Clary
du réseau Essenti’Elles EDF,
Paule Véra du réseau
Femmes Chefs d’Entreprises,
Giorgia Sanfiori de Femmes
3000, Denis Margaillan de
l’IRCE.
Merci !
A Nice le 5 juin 2012, la présidente du jury des Trophées des Femmes de
l’économie a donné le ton à la soirée : chaleureux, rempli d’énergie, où elle a
exhorté les femmes à saisir leur chance. Morceaux choisis.
Si vous deviez changer quelque chose à votre
parcours ?
”Ne pas être orpheline et ne pas avoir été deux fois
veuve. Pour le reste, je suis ce que je voulais être. J’ai
débuté comme professeur de lettres avec une maîtrise
sur Ronsard, ce qui n’était pas la voie royale pour vendre
des petits pois ! Mais j’ai toujours été atypique. A
l’Education nationale, par exemple, j’avais monté une
compagnie de théâtre et créé un journal. Mais, comme
je trouvais les vacances trop longues, j’ai saisi l’opportunité
de reprendre un magasin Leclerc au bord de la
faillite au Cannet. J’ai abordé l’entreprise avec un œil
neuf et un esprit vierge. J’ai remonté l’affaire et multiplié
par dix le chiffre d’affaires sur la même surface.
Je suis, depuis 1989, présidente de la centrale d’achat
Lecasud pour les centres Leclerc, la plus grande entreprise
privée de la région Paca avec 1 Md€ de chiffre
d’affaires, 800 salariés en direct, et 9 000 avec les
46 centres Leclerc dont je suis responsable. Ce que j’aimerais
changer : avoir trente ans de moins avec la
même expérience ! ”
A qui devez-vous vos plus belles opportunités ?
”Pasteur disait "le hasard ne profite qu’aux esprits préparés".
Une opportunité ne se décèle que grâce à
notre état de vigilance extrême. Cela nécessite
une certaine confiance en soi qui nous vient
aussi des autres. J’ai tout appris de mes collaborateurs
et j’ai grandi avec eux. La
réussite n’est donc jamais solitaire mais
solidaire. ”
Que pensez-vous de la parité ?
”Je suis farouchement égalitaire. Avec 75%
de femmes dans mes effectifs, je contreviendrais
à mes convictions profondes
si elles n’avaient pas les mêmes
droits que les hommes. Mais il faut
aussi que les femmes saisissent leur
chance. Il faut qu’elles crèvent le
fameux plafond de verre qui
n’existe que dans leur tête. C’est à
elles d’aller chercher leur place et de
la prendre sans compter sur les quotas
qui ne sont à mon sens que des gadgets.
Cela exige aussi d’être au clair dans
ses choix. Si une femme pense que sa
Photo Joël Assuied
réalisation personnelle passe par sa vie professionnelle,
elle doit y aller et se lâcher. Et comme chaque choix
implique un deuil, cette femme devra faire son deuil
de réussir à parité "en temps" sa vie familiale, sa vie
personnelle et sa vie professionnelle. Mère au foyer,
c’est aussi bien que de travailler mais, quand on choisit,
c’est inutile d’avoir des regrets.”
Y a-t-il des qualités spécifiquement féminines ?
”Je suis loin de penser que je suis la meilleure. Par
contre, je suis convaincue que je suis différente… singulière
par rapport aux hommes. Je pense que c’est
comme cela que j’ai gagné. Non seulement, nous
avons plus d’intuition et plus de psychologie, mais
nous faisons preuve de plus de pugnacité car nous
sommes plus performantes et plus efficaces dans la
durée. Enfin, les hommes aiment plus que les femmes
les hochets de la vanité. Pendant qu’ils sont dans la
course aux honneurs, nous les femmes, pouvons creuser
souterrainement notre réseau pour le moment
venu, nous imposer.”
Quelles sont pour vous les clés du succès ?
”J’assume toujours avec autant de passion mes responsabilités
mais se limiter à son entreprise, c’est
un peu comme avoir un cerveau hémiplégique.
Je suis présidente de l’équipe féminine
de volley du Racing Club de Cannes,
présidente de l’Orchestre régional de
Cannes Paca. Je milite dans beaucoup
d’associations sportives, artistiques, culturelles
et siège dans de nombreux
conseils d’administration, car je crois
que les seules clés du succès sont
à trouver dans notre passion de
"faire", un verbe court et incisif
et dans notre envie de
partager et de donner aux
autres. "Donner aux autres
envie d’avoir envie", c’est
participer, c’est transmettre.
Quand vous avez ces
valeurs réunies dans n’importe
quelle équipe, vous
savez que vous allez pouvoir
côtoyer les étoiles.”
Anne-Cécile Ratcliffe

PRIX DE LA FEMME CHEF D’ENTREPRISE
MARIE-PIERRE BILLOT
Présidente de P3 Automobiles
Rigoureuse
et attentionnée
Marie-Pierre Billot, 59 ans, dirige P3 Automobiles (Cannes-
La Bocca, 06) depuis 16 ans. Pas à pas, elle a su démontrer
qu’avec un brin d’humour, de rigueur et beaucoup d’attention portée à
une clientèle de passionnés, il était possible à une femme de s’imposer
dans ce milieu très masculin des voitures de sport et de collection.
Rien ne prédestinait Marie-Pierre Billot à devenir chef d’entreprise, et
encore moins dans l’automobile de luxe et de collection. Avec un diplôme
d’affaires internationales en poche et après un an passé aux
Etats-Unis à 17 ans, une expérience inoubliable et fondatrice, sa carrière
avait commencé dans le tourisme chez un tour-opérateur dans sa Normandie
natale. Sa rencontre avec Philippe Billot, un "fou" de voitures de
sport et de collection, en a décidé autrement. Elle fait la connaissance
alors d’un univers passionnant, bien loin de l’image de frime étiquetée à
ces "accros". "Je me suis intéressée à la mécanique et j’ai foncé parce
que j’ai découvert un beau métier, des voitures magnifiques, mais aussi
des clients passionnés qui réalisent un rêve d’enfant", explique-t-elle.
UNE VIgILANCE CONSTANTE
Proximité des clients oblige, le couple déménage sur la Côte d’Azur dans
les années 80 et s’établit à Cannes. En plus de son activité de réparation
et de restauration de véhicules d’exception, l’entreprise P3 Automobiles
se lance dans la compétition avec les soutiens bienveillants de Lamborghini
et de l’Aérospatiale. Au décès de son mari, en 1996, "un magicien",
elle continue l’aventure. Avec prudence, elle est seule avec trois enfants
à élever, elle décide d’arrêter la compétition et de diversifier ses activités
alors trop saisonnières en gérant, pour le compte d’Aérospatiale, le stock
et la préparation d’alliages spéciaux entrant dans la fabrication de satellites.
Le secteur automobile est recentré vers l’activité traditionnelle. Son
atelier technique hautement qualifié lui permet de se
développer vers des véhicules de prestige, Lamborghini
en particulier. "Avec 16 ans de recul, la pérennité de
mon entreprise repose sur deux piliers : une gestion
sans improvisation et les compétences
techniques exceptionnelles de mon équipe de
sept hommes." Une formule qui lui vaut une
fidélité sans faille de ses principaux clients
depuis plus de 30 ans.
Première femme élue juge au tribunal de
commerce de Nice, cette activité passionnante
lui ouvre des fenêtres et l’oblige à
une vigilance constante sur ses propres
pratiques. Marie-Pierre Billot se réjouit :
elles sont quatre aujourd’hui. "Les mentalités
évoluent lentement mais surement.
Les femmes sont de plus en plus
nombreuses dans la sphère publique et
privée grâce à l’impulsion de la loi. Seule
leur présence mettra fin à l’habitude ancestrale
des hommes de se coopter entre
eux, faute d’autres moyens", explique-telle.
Que de chemin parcouru depuis
50 ans quand elle se remémore les moqueries
dont son père, directeur des ports des
Douanes au Havre, était l’objet parce que sa
mère voulait absolument travailler. Avec la
FCE, une association des Femmes chefs d’entreprises
qui cherche à promouvoir auprès des
femmes la prise de mandats, Marie-Pierre
Billot apprécie aussi de sortir de l’univers forclos
de sa société pour rencontrer d’autres
femmes et tisser de vrais liens de solidarité.
ACR
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Supplément à La Lettre Sud Infos N°793 • 16 juillet 2012
PRIX DE LA CRÉATIVITÉ TOURISTIQUE
CORINNE PAOLINI
Fondatrice d’Encre d’Or Editions
Une encre ancrée
dans son terroir
PRIX DE L’ENTREPRISE RESPONSABLE
VALÉRIE ROUBAUD
Présidente de Terre d’Oc
Porteuse de sens
A peine arrivée du Vietnam où elle a visité
pendant deux semaines toutes ses
filières de production, Valérie Roubaud
reprend pied dans l’entreprise où les dossiers
se sont empilés sur son bureau. Son
énergie a encore une fois été renouvelée
grâce à toutes les rencontres extraordinaires
qu’elle a faites pendant son
voyage. L’originalité de Terre d’Oc (Villeneuve,
04), son entreprise créée en 1995,
est d’avoir développé ses propres filières
pour garantir la naturalité de ses produits
et la préservation de savoir-faire ancestraux.
Une vraie passion pour cette autodidacte
attachée viscéralement à son
terroir provençal et formée sur les bancs
de L’Occitane. La responsabilité sociétale
de l’entreprise n’est pas qu’un affichage
marketing pour cette dirigeante. Elle est
avant tout porteuse de sens et lui permet
de dégager une immense fierté quand
elle parle de son activité. Soucieuse de
proposer des produits "bio" respectueux
de l’environnement, elle démarche, dès
2002, des ONG impliquées dans les matières
premières utilisées pour les cosmétiques
bio.
UNE CHARTE PARTENARIALE. Une
première filière est créée au Burkina Faso
autour du beurre de karité. Son choix
2
Emmenée par son talent d’écriture, Corinne
Paolini a fondé en 2009 sa maison
d’édition "Encre d’Or" (Saint-Paul de
Vence, 06). Un cheminement naturel
pour cette ancienne journaliste revenue
dans sa ville natale de Saint-Paul-de-
Vence ouvrir un café littéraire. Au fil de
ses rencontres et de son attrait renouvelé
pour son terroir, elle crée en 2007
un bureau d’écriture et de communication
identitaire où elle conçoit et réalise
ses premiers ouvrages tels ce "calendrier
culinaire" pour l’hôtel Le Saint Paul ou
encore le "cahier des jours tranquilles"
d’une famille saint-pauloise. L’idée d’un
premier-livre objet sur sa ville s’ancre au
fur et à mesure. Un livre loin des clichés
qui raconterait autrement le génie des
lieux et leur histoire. L’ancienne journaliste
expérimentée part alors en quête de
témoignages, d’archives, d’illustrations
et de citations. Ainsi né en 2009 le premier
ouvrage de sa collection "Carnet
d’inspiration", où elle propose un autre
regard, intimiste et affectif sur ce qui fait
la singularité et la richesse des lieux. Une
collection qui se distingue par sa créativité
graphique et rédactionnelle, tel "un
marché de couleurs, de saveurs et de
songes", aime-t-elle raconter.
DES VOLUMES CROISSANTS. Marquée
par ses découvertes et ses rencontres
avec des hommes et des femmes qui
façonnent le territoire, la nouvelle éditrice
rêvait de mettre à l’honneur d’autres
lieux remarquables et imagine alors un
concept original de financement basé sur
la promotion du tourisme culturel.
Chaque nouvel ouvrage est pré-financé
par un cercle de souscripteurs, collectivités
ou entreprises partenaires qu’elle
accompagne après la parution par des
actions de communication collectives ciblées.
"D’abord difficile à imposer, mon
rêve a pris un véritable envol grâce à l’effet
collection. En évolution constante, le
volume des tirages des carnets est passé
de 3 000 à 9 000 en trois ans", explique
cette nouvelle chef d’entreprise. Après le
Pays de Grasse, le Mercantour, Lyon et le
Pays d’Antibes, plusieurs villes intégreront
prochainement la collection. ACR
Photo X - DR
de travailler en direct
avec des petits
producteurs locaux
en appliquant les
règles du commerce
équitable se
révèle assez simple.
Deux nouvelles filières sont ensuite créées
au Maroc pour l’huile d’argan et l’huile de
figue de barbarie. A chaque fois, des partenariats
sont mis en place, en direct,
avec de petites coopératives de production
là où les femmes détiennent le savoir-faire.
Grace à la signature d’une
charte partenariale, des programmes
santé sont mis en place. "C’est plus une
affaire de temps et de volonté car le budget
reste très raisonnable à condition de
trouver des interlocuteurs locaux impliqués
et responsables", explique-t-elle.
Convaincue de l’intérêt de la démarche,
elle continue au Vietnam en 2006 où elle
lance ses propres filières sur le bambou,
le rotin, l’encens et la couture avec à la
clé des programmes de reboisement,
d’amélioration des conditions de travail,
ou encore de financement de bourses
scolaires et d’accès à des micro-crédits
pour les familles. "Des projets un peu fous
mais passionnants", et pour cause… ACR

PRIX DU JEUNE TALENT
CAROLINE DURAND
Gérante de One Word, Agence Durand
Elle câline la Chine
"J’ai toujours été attirée par la Chine
depuis mon enfance, son côté mystérieux
et l’histoire de ce pays me faisaient
rêver", confie Caroline Durand. À 28 ans,
elle dirige maintenant une agence de traduction-interprétariat-formation
qu’elle
a créée en 2009 à
Nice, sa ville natale,
avec une spécificité
rare : le
chinois mandarin.
Une trajectoire qui
ne doit rien au hasard.
Douée pour
l’apprentissage des
langues et avide
d’échanges culturels,
Caroline Durand
passe une maîtrise de langues
étrangères et choisit comme troisième
langue le chinois. Attrait pour l’inconnu,
intrépidité ? Diplômée dès 21 ans, elle
part aux Etats-Unis parfaire sa pratique
de l’anglais et du chinois, puis un an plus
tard, file tout droit en Chine à Xiamen.
Dans une université réputée de la "Côte
d’Azur" chinoise, elle approfondit encore
une année sa pratique de la langue. Ses
Photo : J. Assuied
PRIX DE LA FEMME COMMUNICANTE
Difficile de résister à Norah Luttway. Du
haut de ses 39 ans, elle aime les challenges
et n’a pas hésité à aller au Cercle
des nageurs à Marseille rencontrer directement
l’agent de Camille Lacourt, le
champion du monde de natation, pour
lui expliquer en quoi la personnalité de
ce jeune sportif concordait parfaitement
avec les valeurs de la marque de prêt-àporter
homme Carnet de vol (Villeneuve-
Loubet, 06). "Il a été étonné de trouver
déjà un dossier complet alors qu’il était
courtisé par des grandes marques",
confie cette mère de famille de deux
jeunes enfants installée dans les Alpes-
Maritimes depuis 2007. Diplômée d’Euromed
Marseille, Norah Luttway a
commencé sa carrière chez Whirpool,
en 1995, puis a pris la responsabilité
du marketing international chez
Petit bateau avant de rejoindre
le groupe Naf Naf où elle a
mené la refonte totale de
l’identité de la marque. En
2007, elle quitte la région parisienne
pour suivre son mari
à Nice, "juste retour des
choses", estime-t-elle
quand lui l’avait suivie
quelques années plutôt
à Paris.
compétences linguistiques sont vite repérées
par une société canadienne de
prêt-à-porter de luxe qui lui propose de
représenter sa marque auprès de ses
400 magasins en Chine. "Une responsabilité
incroyable vu mon très jeune âge",
analyse-t-elle aujourd’hui avec recul.
RECRUTEMENTS EN VUE. Transformée
par cette expérience, elle rentre en
France en 2008 et identifie combien son
expertise interculturelle est précieuse
pour toutes les transactions entre la
France et la Chine. Sa mission d’interprétariat
pour la venue à Nice du président
chinois Hu Jin Tao en 2010 à l’usine
Schneider confirme que peu de sociétés
se sont positionnées comme experte de
la Chine dans la région Paca. Son activité
atteint rapidement les plafonds du statut
d’auto-entrepreneur et l’oblige à passer
en SARL au bout d’un an. En 2011, elle
atteint seule un chiffre d’affaires de
77 000 euros et prévoit de recruter en
2012 ses premiers collaborateurs pour
accompagner sa croissance tirée par l’intérêt
de plus en plus marqué des Chinois
pour la Côte d’Azur. ACR
NORAH LUTTWAY
Directrice marketing communication de Carnet de vol
Une mère et une carrière
LES HOMMES CHANgENT. Début
2008, Norah Luttway retrouve un poste
de directrice marketing et communication,
grâce à son réseau, chez Carnet de
vol, et dans sa branche, le textile. La direction
de l’entreprise est même prête à
l’attendre le temps de terminer l’allaitement
de son petit dernier dont elle vient
d’accoucher. "Je voudrais témoigner auprès
des jeunes femmes d’aujourd’hui
qu’il est possible de concilier une vie professionnelle
riche avec les impératifs
d’une jeune maman à condition d’évaluer
les qualités humaines des dirigeants
de l’entreprise et d’avoir à cœur de remettre
le curseur en place quand l’équilibre
dérive, y compris auprès de son
compagnon. Je suis frappée
de voir aujourd’hui des
jeunes femmes de moins
de 25 ans renoncer à des
opportunités de carrière
par peur de ne
pas pouvoir concilier
Photo X - DR
des responsabilités
professionnelles avec
leur désir d’être mère,
je voudrais leur dire
que des solutions existent,
que les hommes
changent." ACR
PRIX DE LA PERFORMANCE COMMERCIALE
VÉRONIQUE MARCE
Directrice du CCAS de Vence
Parcours et
vision atypiques
Pur produit de la fonction publique, Véronique
Marce, directrice du Centre communal
d’action sociale (CCAS) de Vence
(06), a su mettre en place une politique
de développement commercial innovante
en réponse à l’ouverture à la concurrence
depuis 2002 du marché de l’aide à domicile.
Une évolution qui a nécessité une
profonde remise en question du positionnement
du CCAS qu’elle a mené pas à
pas sans jamais déroger à ses valeurs et
avec la plus grande transparence. "J’ai
fait très tôt le choix de l’action sociale et
du service public, convaincue qu’ils devaient
être présents là où les autres n’y
sont pas et au plus proche de la demande
des citoyens", raconte-t-elle. Au début
des années 2000, après avoir dirigé deux
établissements pour personnes âgées et
une plateforme de services dans l’action
sociale à Grenoble, elle est recrutée par
le maire de Vence pour diriger le CCAS de
la ville. "Mon parcours plutôt atypique et
ma vision de la mission des services publics
ont suscité son intérêt", explique-telle.
Au départ assistante sociale, elle a
su saisir toutes les opportunités offertes
par la fonction publique pour se former
et accéder à de nouveaux métiers.
PRIX SPÉCIAL DU JURY
DOMINIQUE MAZELLA
Directrice de Parcours de femmes
Directrice de Parcours de femmes à
Cannes depuis 16 ans, Dominique Mazella
aurait pu tomber dans la routine de
l’action sociale, mais le train-train
n’existe pas ici. Avec sa petite structure
à l’écoute des besoins sans cesse changeant
de femmes en grande difficulté,
l’association se révèle un véritable laboratoire.
C’est le cas du "potager des
femmes", sa dernière réalisation : quinze
mères de famille cultivent un terrain de
1 500 m 2 prêté par la mairie de Cannes
et partagent la récolte. Déjà une tonne
de légumes a été produite en 2011.
Educatrice de rue à ses débuts, ses interventions
auprès des jeunes et des enfants
ont convaincu Dominique Mazella
qu’ "agir auprès de leurs mères était un
meilleur levier d’intervention", explique
celle qui n’a jamais supporté l’injustice
sociale, en particulier quand elle touche
les enfants. L’association accompagne
chaque année un flux continu de 250
femmes de tous horizons. Le potager et
le restaurant "Cuisine sans frontières" à
Cannes-La Bocca sont quelques exemples
des actions collectives mises en
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Discrète et solidaire
3
UNE REDéfINITION DES VALEURS.
A son arrivée, le CCAS de Vence est
alors confronté à une baisse sans précédent
de son volume d’activité et à
une gestion déficitaire endémique liée
à la perte de son quasi-monopole.
Comme dans une entreprise privée,
Véronique Marce met en place un
contrôle de gestion interne qui lui permet
de supprimer en deux ans la ligne
de trésorerie et le déficit récurrent. Puis
elle se lance, à partir de 2004, dans la
transformation radicale de l’organisme.
Une première étape, consacrée à la redéfinition
des valeurs du centre et à ses
objectifs avec les acteurs concernés,
aboutit à la nécessité d’élargir les prestations
de services et de les ouvrir à
tous les publics en difficulté et plus
seulement aux publics défavorisés. Depuis
2008, le volume d’activité est passé
de 27 000 heures à près de 40 000 et
25 personnes ont été recrutées. "La valorisation
commerciale des activités du
centre portée par toute l’équipe est au
cœur de notre développement", souligne-t-elle,
fière de la dynamique marketing
qu’elle a réussi à insuffler. ACR
Photo : J. Assuied
place pour les
aider à reprendre
pied. Car la
liste des opérations
originales
de cette association
est longue
à dresser et
embrasse des champs variés qui vont de
la réfection solidaire de logements, à la
lutte contre la violence faite aux
femmes et à la protection de l’enfance.
L’AUTOfINANCEMENT COMME
ObjECTIf. Prochain défi : développer
la part d’autofinancement de l’association
pour assurer sa pérennité. "Certes,
nous sommes moteurs mais heureusement
nous bénéficions du soutien de
beaucoup de partenaires tels que la
municipalité de Cannes ou la délégation
départementale du droit des
femmes", souligne cette femme discrète
qui rappelle à qui ne le sait pas
encore qu’un tiers de la population de
la région Paca vit sous le seuil de la
pauvreté. ACR
Photo X - DR

Révélateur de talents
au féminin
UN ÉVÉNEMENT AU FÉMININ
1,3 MILLION DE FEMMES
occupent des postes à
responsabilités dans les
Entreprises.
200 000 FEMMES
Trophées
« Les Femmes de l’économie »
ont sauté le pas et ont créé
leur entreprise en 2010*.
Mettre à l’honneur l’implication et la réussite des Femmes dans
l’économie de leur région et récompenser leur travail et leur persévérance
dans un monde majoritairement masculin, voilà l’essence même
des Trophées « Les Femmes de l’économie ».
*Source : INSEE
Après un succès en région Provence-Alpes-
Côte d’Azur en 2010 et en région Rhône-
Alpes en 2011, les Trophées « Les Femmes de
l’économie » se déploient dans quatre régions en
2012 :
• Provence-Alpes-Côte d’Azur
• Rhône-Alpes
• Pays de la Loire
• Bretagne.
Ces Trophées s’adressent aux Femmes des régions
concernées : créatrices d’entreprises, dirigeantes
ou qui exercent de hautes responsabilités au sein
de leur organisation.
À travers les Trophées des « Femmes de
l’économie », le groupe Idecom, organisateur,
associé à ses médias économiques régionaux - La
Lettre Sud Infos et la Lettre Bref Rhône-Alpes, se
mobilise pour encourager de nouvelles femmes à
devenirs les leaders et futures décisionnaires au
sein du monde économique de demain.
Chaque cérémonie de remise des Trophées
rassemble 300 invités qui se retrouvent pour
partager un moment riche et authentique. Le Prix
de la Femme chef d’entreprise, le Prix de la Femme
dirigeante ou encore le prix Lagardère Métropoles-
Femme communicante… au total entre 7 et 9
Femmes sont récompensées par région.
23 octobre
15 octobre
CONTACT ORGANISTATION : Éléonore Lapeyrère
Tél. : 01 53 04 36 59 - E-mail : elapeyrere@groupeidecom.com
12 juin
6 & 7 octobre
5 juin
www.femmes-economie.com

LES FEMMES NOMINÉES
FEMME CHEF D’ENTREPRISE
Sylvie Tardieux
Dirigeante de Dimensia
Finance
Après vingt années passées dans différents
établissements financiers, Sylvie
Tardieux décide en 2004 de créer son
propre cabinet de gestion de patrimoine
à Cannes. Son pied a été mis à l’étrier
quand elle a saisi l’opportunité,
quelques années plus tôt, de créer une
cellule de gestion de fortune dans son
ancienne entreprise. Malgré les remous
de la crise financière en 2008, elle retourne
sur les bancs de l’école passer un
master en gestion de patrimoine et traverse
la tempête. Les excellents résultats
enregistrés ces dernières années,
10% de rentabilité, la décide à racheter
en 2011 une clientèle de majeurs sous
protection dont elle veut faire sa
spécialité.
Catherine Brun
Dirigeante d’Activ
Formations
Activ Formations (Grasse) propose depuis
1999 des formations aux entreprises
du bassin de Cannes-Grasse dans
tous les domaines de la gestion d’entreprise.
Créée en 1999 par Catherine Brun,
sa formule originale de formation "à la
carte" séduit les TPE en mal de temps
pour actualiser et développer leurs compétences.
Avec 450 stagiaires déjà accueillis
depuis le début de l’année 2012
et une progression moyenne de son
chiffre d’affaires de 15% par an depuis
sa création, ce centre de formation est
reconnu dans les Alpes-Maritimes
comme un des plus actifs.
CRÉATIVITÉ TOURISTIQUE
Marie Genissieux
Dirigeante de Book
Your Event
Avec Book Your Event (Nice), une
plateforme communautaire 2.0 lancée
en février 2011, Marie Genissieux permet
aux organisateurs d’événements internationaux
de retrouver dans un seul
et même espace l’ensemble des prestataires
de la Côte d’Azur. Un outil innovant
qui facilite la prise de contact et
met en avant les partenaires économiques
de la destination Côte d’Azur. Le
site a déjà référencé 1 200 prestataires,
chacun ayant la possibilité de promouvoir
ses prestations et son actualité en
direct. Avec 11 300 membres organisateurs
actifs sur le site en libre accès et
300 000 connexions en un an, cette experte
dans l’organisation d’événements
internationaux de grande envergure
(Election Miss France 2000, Monaco
Yacht Show, soirée DJ David Guetta,
Mariage Princier…) révolutionne
le secteur.
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Véronique Flayol
Dirigeante de Provence
Premium Transport
La fascination provençale pour Sainte
Marie-Madeleine donne l’idée en 2008 à
Véronique Flayol de créer à Saint-Maximin
(83), son entreprise à partir d’un itinéraire
découverte de la vie de la sainte.
Son parcours touristique au sein de la
forêt relique de la Sainte-Baume et du
patrimoine architectural exceptionnel de
la basilique de Saint-Maximin suscite rapidement
l’intérêt d’une clientèle étrangère,
principalement américaine. Alors
que son parcours professionnel l’avait
emmenée pendant des années très loin
du tourisme de ses études, sa nouvelle
activité, qu’elle double en période creuse
d’une activité de transport de personnes,
lui permet de partager sa passion pour la
transmission de la culture provençale et
la mise en valeur du patrimoine de la région
comme de ses artisans et producteurs
locaux.
ENTREPRISE RESPONSABLE
Katia Michieletto
Responsable du
développement durable
de L’Occitane
Après un parcours très opérationnel dans
les ressources humaines de grandes entreprises,
Katia Michieletto embrasse depuis
2008 le vaste champ de la
responsabilité sociétale de L’Occitane
(Manosque, 04) en tant que responsable
du développement durable. Son engagement
pour une entreprise plus citoyenne
et responsable se concrétise par la mise
en place d’une politique handicap, la
réalisation de bilans carbone et de plan
d’actions ciblés. Derniers en date : la démarche
HQE engagée pour la nouvelle
plate-forme logistique du groupe, le plan
de déplacement entreprise ou encore la
réduction des impacts carbone de la
chaine logistique.
Nathalie Garelli-Milius
Dirigeante d’Acta Consult
La préservation de l’environnement
prend un sens concret quand Nathalie
Garelli-Milius s’en saisit. En témoigne,
l’organisation de sa société niçoise
qu’elle vient de profondément remanier
après cinq ans d’activité pour aménager
un "green office" - déménagement des
locaux en centre-ville et à proximité des
transports en commun, mise en œuvre
d’une panoplie d’actions de lutte contre
les déperditions d’énergie et la production
de déchets. Avec cette ingénieure
chimiste, créatrice d’un cabinet d’études
scientifiques et de conseil dans la préservation
de l’environnement, la responsabilité
sociétale de l’entreprise se traduit
avant tout par une manière d’être. Une
démarche qui séduit, puisqu’en cinq ans,
l’entreprise est profitable et a un carnet
de commandes d’au moins 18 mois.
JEUNE TALENT
Véronique Levy
Co-dirigeante de The
Green Communication
Véronique Levy a déjà vécu trois vies en
une seule. Si la première, conseil stratégique,
communication et événementiel à
Paris et à Bruxelles est la suite logique
de son master en gestion et administration
des affaires, la seconde, produire des
fraises bio et quatre bébés dans l’arrièrepays
de Menton l’est beaucoup moins.
Durant cette 2 e vie, elle découvre les vertus
que la démarche environnementale
et responsable apportent à la vie sociale
de son territoire. En particulier l’enrichissement
et la créativité du travail collaboratif.
Accompagner les entreprises
dans leur démarche de performance responsable
sera donc sa 3 e vie. Avec son
associé Frédéric Dupouy, elle fonde son
cabinet à Grasse en 2009 et monte
l’opération "Performance globale 06",
pour accompagner, à partir de février
2012, 40 entreprises des Alpes-Maritimes
vers la responsabilité sociétale et
la stratégie carbone. Une tribune collaborative
inédite et intelligente avec laquelle
elle compte bien attirer d’autres
PME alentours dans son sillage.
Geneviève Coulomb
Dirigeante de Tech Isi
Forte d’une expérience de 24 ans dans le
secteur des arômes et parfums où elle a
développé une palette de compétences
riches et rares, Geneviève Coulomb, ingénieure
chimiste, a fondé en 2009 à
Grasse son cabinet conseil en assistance
à la réalisation de projets techniques et
réglementaires. Très polyvalente, son
gout du challenge, de l’apprentissage
permanent et des relations humaines lui
ont permis de fidéliser une clientèle
qu’elle accompagne dans des problématiques
techniques diverses comme la
création de nouvelles usines, l’installation
de process réglementaires ou encore
la mise en place de progiciel de gestion.
Au bout de deux ans d’existence, ses
prévisions d’activité atteignent presque
le double de ses espérances. Une dynamique
qu’elle compte utiliser pour s’ouvrir
à d’autres secteurs de fabrication de
produits.
FEMME COMMUNICANTE
GROUPE LAGARDÈRE
Marie-Dominique Ramel
Dirigeante de Ramel
Communication
C’est en 1993 que Marie-Dominique
Ramel reprend l’agence de publicité familiale
que son père Jacques Ramel a
créée en 1954 à Nice, après dix ans passés
à ses côtés. La profession est alors en
pleine crise de la pub. Pour passer la
tourmente, la nouvelle dirigeante ouvre
Supplément à La Lettre Sud Infos N°793 • 16 juillet 2012
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l’entreprise, jusque-là spécialisée dans
les grands événements automobiles et
l’immobilier neuf, à de nouveaux marchés.
Toujours à la recherche de nouvelles
niches et des dernières
technologies, l’agence est un acteur reconnu
et propose aujourd’hui des prestations
qui dépassent les limites de la
communication pour s’élargir vers des
horizons beaucoup plus marketing. Avec
une petite équipe fidèle et de nouveaux
locaux acquis en plein de cœur de Nice
en 2010, la relève est déjà assurée
puisque le petit-fils du fondateur ,
Jean-François Puissegur, l’a rejointe depuis
2006.
Christine Morlet
Dirigeante de Formation-
Négociation.com
Première conférencière internationale
certifiée en France après un long parcours
éducatif sur cinq ans aux Etats-
Unis, Christine Morlet ira chercher son
titre de "Certified Speaking Professional"
en juillet prochain à Indianapolis. Cette
experte en négociation internationale et
marketing a créé en 2009 son cabinet de
conseil en entreprise à La Colle-sur-Loup
(06) où elle est venue s’installer après
une carrière bien remplie dans la communication
et l’accompagnement des
entreprises en négociation internationale.
En 2009, elle créée la marque "elevator
pitch challenge", une technique
qu’elle commercialise à travers un cycle
de conférences pratiques et originales,
pour apprendre à faire passer son message
en public, le temps d’un voyage en
ascenseur. Membre de la "Global Speakers
Federation", elle compte développer
dans les prochaines années son cycle de
conférences en faveur de la paix sociale
à l’international et envisage de fonder
une école du leadership et de la négociation
internationale en Afrique du Sud.
PERFORMANCE COMMERCIALE
ET/OU À L’INTERNATIONAL
Christine Petitpas
Dirigeante de
Cartouche-vide.fr
Avec son entreprise de collecte des cartouches
vides d’imprimantes à jet d’encre
créée en 2001 à Vence (06),
Christine Petitpas a lancé une filière
originale et complète de traitement des
déchets dans la France entière. Les cartouches
vides sont rachetées, nettoyées
et remplies par des partenaires professionnels
du recyclage et repartent dans
le circuit pour une nouvelle consommation.
Un geste éco-citoyen qui rapporte
de l’argent aux particuliers, aux associations,
mais aussi aux entreprises
pour qui la collecte est devenue une
obligation légale et, pour une fois,
rentable. En 2011, la société a reversé
472 839 euros à ses clients. Le
lancement en 2011 du site
❰❰❰

L’annuaire des entreprises
et des collectivités
L’agenda économique
région par région
Les Dossiers d’Experts
Les lettres économiques
Bref Rhône-Alpes et Sud Infos
Les E-lettres économiques de
Bref Rhône-Alpes et Sud Infos
Les Guides économiques
des deux régions
Les Dossiers de la rédaction
sur l’économie régionale

❰❰❰
ludique www.madame-coccinelle.fr
dédié aux établissements scolaires les
aident à financer leurs projets pédagogiques.
Un bel outil de sensibilisation au
recyclage doublé d’une vraie expérience
de vie sociale dans les écoles qui fait
tâche d’huile. Depuis septembre 2011,
l’entreprise a mis en place également la
collecte des téléphones portables.
Christine Cherier
Présidente de Compagnie
nationale de l’or
Dès 2007, Christine Cherier et son mari
comprennent que la crise financière
pouvait être une opportunité pour eux.
Dirigeante de la société de bijouterie
joaillerie Diamant Discount Impr’or,
Christine Cherier fonde fin 2008 la
Compagnie nationale de l’or (Sophia-
Antipolis). Cette société spécialisée
dans le négoce et la transformation de
métaux précieux a développé en trois
ans seulement un réseau de 18 agences
physiques de négoce (14 succursales et
4 franchisés) qui permettent à des particuliers
de vendre leur or dans la
France entière. La hausse du métal précieux,
à nouveau valeur refuge, leur a
donné raison. L’entreprise connaît une
croissance exponentielle. Son chiffre
d’affaires a été multiplié par quatre en
trois ans (CA au 31/01/2012 : 14,3 M€).
Mais c’est dans la régulation de leur
profession trop souvent mise à mal par
le manque de scrupules de ceux qui ferment
les yeux sur les filières de bijoux
volés que Christine Cherier a apporté sa
contribution originale et responsable. La
création de l’éco label "Clean Gold" est
une façon d’écarter les brebis galeuses
et d’inciter les professionnels de la bijouterie
à utiliser de l’or labellisé et de
donner ainsi la possibilité au grand public
de réaliser un achat responsable
avec des bijoux issus de métaux précieux
recyclés.
Christine Ramon
Présidente de Yaqua,
Young Entrepreneur
School
Deug de droit en poche, Christine
Ramon se lance à 21 ans dans la création
de sa première entreprise de communication
événementielle. Son goût
pour entreprendre s’affirme d’année en
année avec la création de deux sociétés
spécialisées dans la formation professionnelle
qu’elle dirige pendant neuf
ans. En 2006, elle fonde Yaqua à Villeneuve-Loubet
(06), une agence de
conseil en développement commercial
sur laquelle elle s’appuie pendant cinq
ans pour organiser le salon professionnel
du marketing et de la communication
Devcom Azur à Nice, puis au
Maroc en 2011. Décidée à développer
l’esprit d’entreprendre, elle lancera en
septembre 2012 la Young Entrepreneur
School. Réussir à "fabriquer" de jeunes
entrepreneurs et à prouver qu’il n’y a
pas d’âge pour entreprendre sera son
nouveau défi.
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LA FEMME REMARQUABLE
Christine Janin
Une femme au sommet
Médecin de profession avant de devenir alpiniste par
passion, Christine Janin a vaincu les plus hauts sommets
du monde entier. Elle se consacre désormais à un autre
type d’exploit, en aidant des femmes et des enfants malades
du cancer à guérir au mieux, en les emmenant à la montagne
à la conquête de leur Everest !
Enfant, Christine Janin voulait toujours être la première
et "aller jusqu’au bout". Ces gènes ne se sont
pas perdus en chemin, bien au contraire : première
Française à conquérir l’Everest en 1990, première Européenne
à boucler les "Seven Summits" avec l’ascension
du plus haut sommet de chacun des cinq
continents en 1992, première femme au monde à
parvenir à skis au pôle Nord en 1997…
"Le point de départ de ces ascensions a été mon premier
8 000 mètres, en août 1981. On m’a proposé de
partir comme médecin d’une expédition en Himalaya,
au sommet du Gasherbrum II, au Pakistan. Comme
quoi, c'est grâce à la médecine que tout est arrivé. Et,
une fois au au sommet, ça a été le choc et je suis devenue
accroc", explique-t-elle aujourd’hui.
"LA MALADIE EST PLUS HAUT qU'UN EVEREST"
Que représente pour vous les
Trophées des Femmes de l'économie ?
"Ces Trophées sont une très belle manière
de mettre en avant et sous le feu des
projecteurs des femmes. D’autant qu’être
une femme chef d’entreprise, ce n’est
vraiment pas évident. Il est donc extrêmement
important d’instaurer des initiatives
de ce genre, surtout quand vous vous
battez tout le temps pour vous faire votre
place. Autre élément intéressant : j'ai été
impressionné qu'il y ait autant de femmes
chefs d’entreprise, ce qui est d’ailleurs une
très bonne chose ! "
Supplément à La Lettre Sud Infos N°793 • 16 juillet 2012
Christine Janin devient ainsi alpiniste par un
concours de circonstances. Du haut de son mètre
cinquante, elle gravit les plus hauts sommets du
monde entier. "Mais une fois qu’on a fait l’Everest,
le plus dur est d’en redescendre, aussi bien physiquement
que psychologiquement, et de savoir le
transformer, un peu comme toutes les étapes de la
vie". C’est alors qu’on la sollicite pour raconter ses
expéditions aux enfants du service d’oncologie pédiatrique
de l’hôpital Trousseau à Paris.
Il n’en fallait pas plus pour lancer la passerelle, et
faire le parallèle entre la difficulté d’une ascension
et le chemin de la guérison. "J’ai en effet compris
que leur combat était un véritable Everest, et c’est
alors que mes conquêtes de l’inutile ont pris tout
leur sens. La maladie est même plus haut qu’un Everest
car il y a, au tout début, l’avalanche du diagnostic,
l’itinéraire ensuite du traitement à suivre, le
cap à maintenir, l’attente dans sa bulle comme sous
la tente quand les choses vont mal, la nécessité de
se nourrir malgré tout, les différents paliers à franchir,
les crevasses à contourner, et le sommet qui est
bien plus beau car il s’agit de la vie !"
"LA MONTAgNE COMME OUTIL
THéRAPEUTIqUE"
Les enfants deviennent ainsi son nouvel Everest. En
1994, elle crée l’association "A chacun son Everest",
certainement son projet le plus ambitieux, en vue
d’aider des enfants malades du cancer à "guérir
mieux" en les amenant à la montagne. "L’objectif
est de les amener en haut de leur Everest à eux : il
ne s’agit pas d’une performance en soi, l’idée est
qu’ils aient un objectif leur permettant de se transcender,
de se dépasser et surtout d’oser réussir. Dans
cette perspective, j’utilise la montagne comme un
outil thérapeutique, avec un mélange subtil entre le
sport, une symbolique très forte, le plaisir… Le plus
important est de les valoriser, de les aider à surmonter
les crevasses, les avalanches, et leur montrer ce
qu’ils sont capables d’accomplir."
Les enfants ressortent transformés de cette aventure
qui constituent, pour eux, une formidable bouffée
d’énergie, leur permet d’avoir confiance et d’avoir le
goût de lutter pour la vie. "Les parents montent
aussi, de cette manière, leur Everest au travers de
leurs enfants, en leur disant "champions", en les encourageant,
en leur parlant de sommet. Tout cela
leur permet de se libérer véritablement."
"MON ExPéDITION LA PLUS DIffICILE"
L’association a ainsi accompagné 3 200 enfants au
sommet de leur Everest, et de plus en plus de
femmes atteintes du cancer du sein. Et aujourd’hui,
lorsque l’on interroge Christine Janin sur son plus
grand sommet, elle répond sans hésiter : "Honnêtement,
à ce jour, ce sont les enfants qui me rendent
tellement fière. Mais toute cette aventure humaine
est également sans doute mon expédition la plus
difficile, et ce n’est pas tous les jours faciles… Pour
autant, c’est tellement fort d’être portée par cette
énergie. Ils nous donnent de belles leçons de vie",
explique cette aventurière des temps modernes au
grand cœur.
Julien Pompey
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Photo : Jean-Luc Mège

DES PARTENAIRES ENGAGÉS
BANqUE
POPULAIRE
CôTE D’AzUR
Les "Elles de BPCE" prennent
de la hauteur
Accélérer la mixité, favoriser les échanges, les rencontres et la promotion
des femmes dans l’encadrement et les postes à responsabilités. Pour
atteindre ces objectifs, les dirigeantes et cadres dirigeantes du groupe
BPCE ont décidé de prendre le "taureau par les ailes", en se mobilisant
au travers d’un réseau baptisé les "Elles de la BPCE". Créé en février
2012, il regroupe déjà près de 230 membres (sur 250 femmes éligibles
dans le groupe) !
Cette structure, composée de dirigeantes issues du groupe, mais également
des deux réseaux Banque populaire et Caisse d’épargne et de filiales,
permet ainsi de fédérer les réseaux existants déjà dans certaines
filiales et banques du groupe. Surtout, étant conçue comme une structure
de tête, cette association a pour vocation de soutenir la création
de nouveaux réseaux féminins au sein du groupe.
fAIRE éVOLUER LES REPRéSENTATIONS DE LA MIxITé
Interlocuteur de la direction des ressources humaines de BPCE, ce réseau
représentera aussi le groupe auprès des associations et instances en
charge des sujets de la mixité. L’association se veut comme un espace
de partage et d’échanges d’expériences avec la constitution d’un observatoire
des bonnes pratiques. Elle s’attachera aussi à nourrir la réflexion
et à faire évoluer les représentations de la mixité.
Par ailleurs, les "Elles de la BCPE", qui sont notamment partenaires de
Financi’Elles, fédération des réseaux de femmes du secteur de la banque
et de l’assurance, vont "appuyer" le programme mixité du groupe bancaire.
Celui-ci prévoit, à l’horizon 2014, que 40% des cadres du groupe
soient des femmes, contre 36,8% aujourd’hui ; et que 20% soient dirigeantes,
contre 14,6% aujourd’hui.
EDF
EDF organise une table-ronde et
des débats loin d’être électriques
L’un des nombreux temps forts des premiers trophées des Femmes de
l’économie niçois a été, sans aucun doute, la table-ronde organisée par
EDF et animée de mains de maître par Joëlle Clary, responsable développement
durable au sein du groupe. "C’était en effet une belle occasion
de créer un événement autour des Femmes de l’économie, une opportunité
inespérée également parce qu’il y avait de nombreux réseaux féminins
de la région", explique-t-elle.
"LIER DES AMITIéS ET DISCUTER D’AUTRE CHOSE
qUE DU TRAVAIL"
Ainsi, après une réunion en tout début d’après-midi des "Essenti’Elles",
le réseau méditerranéen des femmes cadres d’EDF, qui compte 120 adhérentes
et appartient au réseau national InterpElles, a suivi à partir de 17 h
une table-ronde ayant pour thématique "Femmes d’engagement, femmes
managers".
Plus d’une centaine de personnes ont ainsi pu entendre les témoignages
d’Anne-Marie Colombier, déléguée régionale EDF en Paca, d’Anny Courtade,
présidente de Lecasud, de Ghislaine Auge, présidente de Béton 06,
de Christine Janin, présidente de l’association "A chacun son Everest", ou
encore celui de Giorgia Sanfiori, présidente du réseau Femmes 3000 Côte
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CCI NICE
CôTE D’AzUR
Bernard Kleynhoff : "Ces femmes
sont les chevilles ouvrières de
notre avenir"
Pourquoi avoir accueilli la première édition niçoise des Trophées
des Femmes de l’économie ?
”Le rôle premier de la CCI est d’accompagner le développement économique
de ce territoire. Puis, ce soir (interview réalisée le 5 juin),
c’est un peu exceptionnel, car mettre en valeur les Femmes de l’économie,
c’est tout de même un sacré challenge. Nous sommes aujourd’hui
dans une société dans laquelle les femmes trouvent de plus
en plus leur place à des postes à responsabilités, et notre rôle d’institution
est de les accompagner dans cette dynamique positive.”
Que représentent ces femmes au niveau du territoire niçois ?
”Ces femmes dynamisent notre territoire et participent à son essor
économique. Elles ont réussi dans un milieu majoritairement masculin,
ce qui est un beau symbole de la richesse et de la diversité des
entreprises de la Côte d’Azur, une terre d’accueil et de développement
pour l’entreprise, où les savoir-faire sont nombreux et les pépites
parfois insoupçonnées… Il est d’ailleurs de notre rôle de le faire savoir.
Leurs entreprises sont des sources de richesse et sont créatrices
d’emploi. Elles sont les chevilles ouvrières du développement économique
de notre avenir et celui de nos enfants. Que ce soit dans l’industrie,
le commerce, le service… chacune, dans son domaine, joue un
rôle essentiel, qui contribue à l’intérêt général.”
Quel bilan faites-vous de cette première édition ?
”La compétition a été compliquée, de haut niveau, et le choix a été
difficile dans chacune des catégories tant la qualité était présente.
Mais, au final, il n’y a que des gagnantes. C’est une véritable réussite
vu le monde présent lors des tables rondes, et ça a été très riche en
idées et en réflexion. Ces trophées sont un formidable coup de projecteur
sur les compétences de notre économie régionale. Ça nous appartient
à nous, les hommes, de reconnaître maintenant l’excellence
des femmes dans notre activité économique.”
d’Azur. "Globalement, le public a été très satisfait, nous avons eu droit à
beaucoup de compliments et, bien entendu, de nombreux contacts ont
été pris, aussi bien individuellement que par l’intermédiaire de réseau.
Car il y a un vrai besoin de se regrouper dans ce type d’événement très
transverse, pour parler d’autre chose que du travail, de lier des amitiés,
de discuter…”
"NOUS SOMMES PLUS fORTES ENSEMbLE"
Supplément à La Lettre Sud Infos N°793 • 16 juillet 2012
Surtout que le réseau Essenti’Elles a la volonté affirmée de s’ouvrir à d’autres
réseaux. "Nous essayons de faire en sorte que tout le monde en profite,
car nous avons désormais quelques années d’antériorité depuis notre
création en 2006 par Anne-Marie Colombier. Nous avons donc de plus
en plus besoin d’aller loin, surtout que nous sommes plus fortes ensemble",
ajoute Joëlle Clary. Cette dernière avoue avoir été marquée notamment
"par deux personnes, lors de la table-ronde : Anny Courtade, qui
dit avec beaucoup d’humour comment elle a gagné sa place ; et Christine
Janin, car ce qu’elle fait est tout simplement exceptionnel et magnifique.
Mais, derrière ces deux femmes, je ne voudrais surtout pas oublier toutes
les autres, qui ont vraiment mis du cœur à l’ouvrage, et font preuve d’enthousiasme
et de passion !" D’ailleurs, la dirigeante confie la possibilité,
"devant le succès de cette première édition niçoise, de pourquoi pas reproduire
ce format en 2013 en région Paca, mais également d’essayer de
donner cette idée dans d’autres régions françaises...”
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Les Femmes de l’éco
un admirab
Paule Vera (Femmes chefs d’entreprises), membre du jury
La CCI Nice Côte d’Azur
Anny Courtade (Lecasud), Marraine 2012
des Femmes de l’économie Côte d’Azur
Julia Haston (Réseau EPWN), membre du jury
Stéphane Povinelli (Lagardère Métropoles)
et Norah Luttway (Carnet de vol),
Prix de la Femme communicante-Groupe Lagardère
Gilles Berteaux (DCF)
L’ensemb
Photos : Joël Assuied
Prix de l’entreprise responsable : Valérie Roubaud, (Terre d'Oc)
accompagnée de Philippe Cosse et Bernard Thomas (Generali)
Les Trophées
Anne-Marie Colombier (EDF), Prix de la Créati
Corinne Paolini (Encre d'Or Editions) et J
et directrice du rése

nomie 2012 à Nice :
le palmarès
La Femme remarquable 2012 :
Christine Janin (A chacun son Everest)
Céline Vaisse (Le Figaro économie) et
Paule Vera (Femmes chefs d’entreprises)
Thierry Silvestre (Idecom), Danièle Fournier-Sicre (Encore nous) et son équipe,
et Pierre Danthez (Sud Infos)
Prix de la Performance commerciale : Véronique Marce (CCAS
de Vence), accompagnée de Franck Rehber (Idrac Nice) et
Jean-François Comas (Banque populaire Côte d'Azur)
le des lauréates, des partenaires des Trophées ”Les Femmes de l’économie Côte d’Azur 2012”
Ghislaine Auge (Béton 06 et élue de la CCI de Nice Côte d'Azur),
Prix Spécial du jury : Dominique Mazella (Parcours de femmes) et
Anny Courtade (Lecasud)
vité touristique :
oëlle Clary (EDF
au Essenti'elles)
Bernard Kleynhoff
(Président de la CCI Nice Côte d’Azur)
Prix du Jeune talent : Caroline Durand (One Word)
et Jean-Paul Guérin (Caisse des Dépôts)
Laurence Chaleil (UPE 06)