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Les effets pervers de notre système fiscal - Janson Baugniet

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( F o c u s ) E n c o u v e r t u r e<br />

<strong>fiscal</strong>e). Pour les revenus moyens, soit ceux <strong>de</strong> la majorité<br />

<strong>de</strong>s contribuables, la progressivité est ultra rapi<strong>de</strong>.<br />

Ainsi, le premier taux <strong>de</strong> 25 % s’applique actuellement à<br />

partir <strong>de</strong> 7.290 euros (5.350 euros, en 2002 corrigé) et<br />

se poursuit sur une tranche extrêmement étroite. La<br />

tranche suivante, celle <strong>de</strong> 30 %, n’est guère plus large.<br />

De sorte que, finalement, le taux <strong>de</strong> 40 % est vite atteint.<br />

D’où les premières conclusions <strong>de</strong> <strong>notre</strong> interlocuteur :<br />

«<strong>Les</strong> classes moyennes sont les gran<strong>de</strong>s perdantes, car<br />

elles arrivent très vite à <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> taxation élevés.»<br />

Des exonérations mal appliquées<br />

<strong>Les</strong> contribuables peuvent bénéficier <strong>de</strong> plusieurs types<br />

d’exonérations dans le calcul <strong>de</strong> leur impôt. Par exemple,<br />

les 6.150 premiers euros <strong>de</strong> revenus gagnés ne sont<br />

pas imposés (chiffre valable pour les revenus 2008, selon<br />

le CIR, le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s impôts sur les revenus). Autre exemple<br />

: les personnes qui ont une charge <strong>de</strong> famille disposent<br />

également <strong>de</strong> sommes exemptées : 1.310 euros pour<br />

un enfant, 3.370 euros pour <strong>de</strong>ux, etc.<br />

Toutes ces exonérations <strong>fiscal</strong>es sont à chaque fois<br />

accordées sur la partie basse <strong>de</strong>s revenus. Cela signifie<br />

que l’exemption intervient sur la partie <strong>de</strong>s revenus où,<br />

normalement, les taux d’imposition sont déjà peu élevés<br />

(25 %). Cela a pour conséquence <strong>de</strong> repousser le reste<br />

<strong>de</strong>s revenus taxables vers les taux plus élevés<br />

(30 %, 40 % ou 45 %).<br />

▲<br />

DIDIER REYNDERS,<br />

MINISTRE DES FINANCES<br />

Il vient enfin <strong>de</strong> reconnaître que le<br />

minimum vital exonéré est, <strong>de</strong><br />

manière totalement paradoxale,<br />

inférieur au revenu d’intégration.<br />

Minimum<br />

vital<br />

exonéré<br />

d'impôt<br />

Minimum<br />

vital<br />

exonéré<br />

d'impôt<br />

100%<br />

90%<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

100%<br />

90%<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Taux d'imposition<br />

5350<br />

6570<br />

Taux d'imposition<br />

La progressivité <strong>de</strong> l’impôt<br />

<strong>de</strong>s personnes physiques en Belgique<br />

Simulation effectuée par Jacques Autenne sur les revenus 2002<br />

(corrigés pour tenir compte <strong>de</strong>s <strong>effets</strong> pleins <strong>de</strong> la réforme <strong>fiscal</strong>e<br />

<strong>de</strong> 2001 mais hors crédit d’impôt)<br />

15580<br />

9350<br />

La progressivité <strong>de</strong> l’impôt<br />

<strong>de</strong>s personnes physiques en France<br />

Simulation effectuée par Jacques Autenne sur les revenus 2002<br />

(sans tenir compte <strong>de</strong> la cotisation sociale généralisée)<br />

4194<br />

8242<br />

14506<br />

Situation valable pour un isolé sans enfant<br />

Revenus annuels imposables<br />

Situation valable pour un isolé sans enfant<br />

23489<br />

28550<br />

38218<br />

47131<br />

Revenus annuels imposables<br />

Source : <strong>Janson</strong> <strong>Baugniet</strong><br />

100000<br />

Source : Jacques Autenne<br />

100000<br />

Quid <strong>de</strong> la possible<br />

prochaine réforme <strong>fiscal</strong>e ?<br />

BELGA<br />

SHADOW<br />

Une nouvelle réforme <strong>fiscal</strong>e<br />

pourrait être menée par le gouvernement<br />

Leterme I er , même si<br />

le contexte reste très flou. Tout<br />

dépendra <strong>de</strong> la survie <strong>de</strong> la<br />

coalition actuelle au-<strong>de</strong>là du<br />

mois <strong>de</strong> juillet, qui est<br />

l’échéance fixée par les partis<br />

flamands pour obtenir une<br />

nouvelle réforme <strong>de</strong> l’Etat. Mais<br />

aussi <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> manœuvre<br />

budgétaires à l’avenir. Or,<br />

celles-ci seront étriquées, le<br />

gouvernement ayant à rétablir<br />

l’équilibre <strong>de</strong>s finances<br />

publiques perdu l’an passé et à<br />

engranger <strong>de</strong>s réserves pour<br />

faire face aux <strong>effets</strong> du vieillissement.<br />

Dans l’accord <strong>de</strong> gouvernement,<br />

<strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s mesures<br />

sont renseignées. La première<br />

est un relèvement <strong>de</strong> la quotité<br />

exonérée d’impôt. Aucun chiffre<br />

définitif ne semble encore<br />

arrêté mais le ministre <strong>de</strong>s<br />

Finances Didier Reyn<strong>de</strong>rs<br />

assure le passage à 8.400<br />

euros. Sur le plan <strong>de</strong> la progressivité,<br />

cet objectif va dans un<br />

bon sens : augmenter le salaire<br />

net et accroître le différentiel<br />

entre les travailleurs à bas revenus<br />

(soumis à l’impôt) et les<br />

bénéficiaires <strong>de</strong> revenus <strong>de</strong><br />

remplacement (qui ne le sont<br />

pas). Néanmoins, il ne mettra<br />

pas fin à tous les «pièges à<br />

l’emploi», ni au manque <strong>de</strong><br />

transparence dans les situations<br />

<strong>fiscal</strong>es <strong>de</strong>s faibles revenus,<br />

ni aux injustices liées aux<br />

«<strong>effets</strong> <strong>de</strong> seuil». Seul le placement<br />

<strong>de</strong>s exonérations sur le<br />

haut <strong>de</strong>s revenus et non sur le<br />

bas permettrait d’y parvenir.<br />

La secon<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> mesure<br />

voulue par la coalition pentapartite<br />

est <strong>de</strong> réduire le nombre<br />

<strong>de</strong> taux d’imposition.<br />

Actuellement, ils sont au nombre<br />

<strong>de</strong> cinq : 25 %, 30 %, 40 %,<br />

45 % et 50 %. Il s’agirait <strong>de</strong> passer<br />

à trois, par exemple. Officiellement,<br />

le gouvernement<br />

ne s’est toutefois engagé qu’à<br />

réaliser un «pas complémentaire»<br />

vers ce but. Sur le fond,<br />

cela permettrait <strong>de</strong> réaménager<br />

la <strong>fiscal</strong>ité pour les classes<br />

moyennes. La réussite dépend<br />

évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong>s barèmes qui<br />

seront accolés à ces taux.<br />

42 Fo c u s Trends-Tendances 10 avril 2008

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