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MANUEL GÉNÉRÂL - Institut français de l'éducation

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5S* Année. — 5" Série. — Tome XXII. N* 42 !


MÂNUKL GÉNÉRAL DE<br />

L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

lier <strong>de</strong>s fonds communaux votés pour la caisse <strong>de</strong>s écoles<br />

et <strong>de</strong> ceux que l'Etat aura alloués. Je ne saurais trop "vous<br />

recomman<strong>de</strong>r <strong>de</strong> tenir la main à l'exécution <strong>de</strong>s prescriptions<br />

<strong>de</strong> la présente circulaire dont je vous prie <strong>de</strong><br />

m'accuser réception.<br />

Recevez, monsieur le préfet, l'assurance <strong>de</strong> ma considération<br />

très distinguée.<br />

Le ministre <strong>de</strong> Vinstruction publique,<br />

<strong>de</strong>s beaux-arts et <strong>de</strong>s cultes,<br />

René GOIIIET.<br />

PERSONNEL. — NOMINATIONS.<br />

Administration académique.<br />

Commis auxiliaire d'inspection académique.<br />

Lescar, l " octobre. — M. Rouméga, instituteur public<br />

à Gélos (lîasses-l'yrénées), pourvu du brevet supérieur et<br />

du certilicat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique, est délégué, à titreprovisoire,<br />

dans les fonctions <strong>de</strong> maître adjoint chargé <strong>de</strong><br />

la direction <strong>de</strong> l'école annexe à l'école normale <strong>de</strong> Lescar,<br />

en remplacement <strong>de</strong> M. Puyou, qui est apjielé à d'autres<br />

fonctions.<br />

Saint-L6, i octobre. — M. Corre, professeur (3° classe)<br />

à l'école normale <strong>de</strong> Rennes, pourvu du certificat d'aptitu<strong>de</strong><br />

à l'enseignement <strong>de</strong> la langue anglaise, est nommé<br />

professeui-(même classe) [ordre <strong>de</strong>s lettres] à l'école normale<br />

<strong>de</strong> Saint-iô, en remplacement <strong>de</strong> M. Finot, qui a<br />

reçu une autre <strong>de</strong>stination. M. Corre stra, en outre, chargé<br />

<strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> la langue anglaise.<br />

Tarbes, 4 octobre. — M. Aubaud, pourvu du brevet<br />

supérieur, est délégué, à titre provisoire, dans les fonctions<br />

(le maître adjoint (ordre <strong>de</strong>s lettres) à l'école normale <strong>de</strong><br />

Tarbes, en remplacement <strong>de</strong> M. Evrard, qui a reçu une<br />

autre <strong>de</strong>stination.<br />

Angers, 4 octobre. — M. Guédon (Louis-Henri), pourvu<br />

du brevet supérieur, maître <strong>de</strong> la classe primaire du collège<br />

<strong>de</strong> Reaufort, est délégué dans les fonctions <strong>de</strong> commis<br />

auxiliaire <strong>de</strong> l'inspection académique <strong>de</strong> Maine-et-<br />

I.oire, en remplacement <strong>de</strong> M. Dutertre, appelé à d'autres<br />

ioactions.<br />

Inspecteurs <strong>de</strong> l'enseignement primaire.<br />

liernay, 29 septembre. — M. Foubert, inspecteur primaire<br />

(5° classe) à Redon, nommé à Horlaix par arrêté du<br />

17 septembre 1886, est nommé inspecteur primaire (même<br />

classe) à Bernay, en remplacement <strong>de</strong> M. Follet, qui a été<br />

appelé à d'autres fonctions.<br />

CMteauroux, 30 septembre. — M. Bebr, inspecteur<br />

primaire (2" classe] à Die, est nommé inspecteur primaire<br />

(même classe) à Cbâteauroux, en remplacement <strong>de</strong> M. Bertbon,<br />

qui a reçu une autre <strong>de</strong>stination.<br />

Muret, octobre. — M. Amen, inspecteur primaii-e<br />

(1 classe) à Yilleneuve-sur-Lot, nommé, par arrêté du<br />

18 septembre 1880, à Confolens, est nommé inspecteur<br />

primaire (même classe) à Muret, en remplacement <strong>de</strong><br />

M. Erouqui, qui reçoit une autre <strong>de</strong>stination.<br />

Tarbes, 1" octobre. — M. Brouqui, inspecteur primaire<br />

(1'° classe) à Muret, est nommé inspecteur primaire<br />

(même classe) à Tarbes, en l'emplacement <strong>de</strong> M. Clarens,<br />

qui a reçu une autre <strong>de</strong>stination<br />

Villeneuve-sur-Lot, 2 octobre. — M. Delpecb, inspecteur<br />

primaire (3' classe) à Villefranche (.iveyron), est nommé<br />

inspecteur primaire {même classe) à Villeneuve-sur^Lot,<br />

eu remplacement <strong>de</strong> Jl. Amen, qui a reçu une autl>e <strong>de</strong>stination.<br />

Écoles normales prininires.<br />

INSTITDTEDRS.<br />

Directeurs.<br />

Albertville, 1" octobre. — M. Danè<strong>de</strong>, inspecteur primaire<br />

à Cosne, pourvu du certificat d'aptitu<strong>de</strong> au professorat<br />

<strong>de</strong>s écoles normales,est nommé directeur(5'classe)<br />

<strong>de</strong> l'école normale d'Albertville, en remplacement <strong>de</strong><br />

M. lioutfan<strong>de</strong>au qui a reçu une autre <strong>de</strong>stination.<br />

Rennes, 20 septembre. — ÎI. i^onffan<strong>de</strong>au, directeur<br />

(3= classe) <strong>de</strong> l'école normale d'Albertville, est nommé<br />

dii'ecteur (même classe) <strong>de</strong> l'école normale <strong>de</strong> Rennes, en<br />

remplacement <strong>de</strong> M. Gautier, qui a reçu une autre <strong>de</strong>stination.<br />

Professeurs et maîtres adjoints.<br />

Le Puy, 1'^' octobre. — M. Cbaron, maître adjoint<br />

(2» classe) à l'école normale <strong>de</strong> Tulle, est nommé maître<br />

adjoint (même classe) [ordre <strong>de</strong>s sciences] et chargé <strong>de</strong><br />

l'économat à l'école normale du Puy, en remplacement <strong>de</strong><br />

M. Dautry, qui a reçu une autre <strong>de</strong>stination.<br />

I.N'SriTUTRICES.<br />

Professeurs et maîtresses adjointes.<br />

Bourges, 50 septembre. — Mlle Durot, pourvue du brevet<br />

supérieur, est déléguée, à titre provisoire, dans les<br />

fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe (ordre <strong>de</strong>s sciences) à<br />

l'école normale <strong>de</strong> Bourges, en remplacement <strong>de</strong> Mlle Richard,<br />

qui a reçu une autre <strong>de</strong>stination.<br />

Châlons, 2 octobre. — Mlle Py, déléguée, à titre provi •<br />

soire, dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe à l'école<br />

normaled'Arras, appelée, par arrêté du 28 septembre!886,<br />

à l'école normale <strong>de</strong> Charleville, est déléguée, au même<br />

titre, dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe (ordre <strong>de</strong>s<br />

sciences) à l'école normale <strong>de</strong> Châlons, en remplacement<br />

<strong>de</strong> Mlle Mathieu, qui est maintenue à l'école normale <strong>de</strong><br />

Chai'leville.<br />

Charleville, 2 octobre. — Mlle Mathieu, professeur<br />

(3» classe) à.1 école normale <strong>de</strong> Charleville, nommée, par<br />

arrêté du 24 septembre 1886, àl'école normale <strong>de</strong> Châlons,<br />

est maintenue à l'école normale ^<strong>de</strong> Charleville. :<br />

Digne, 29 septembre. — Mlle Desfontaines, pourvue du<br />

brevet supérieur et dn certificat d'aptitu<strong>de</strong> à la direction<br />

<strong>de</strong>s écoles'maternelles, est déléguée, à titre provisoire,<br />

dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe chargée <strong>de</strong> la<br />

direction <strong>de</strong> l'école maternelle annexe à l'école normale <strong>de</strong><br />

Ligne (emploi nouveau).<br />

. Douai, 30 septembre. — Mlle Trézéguet, pourvue du certilicat<br />

d'aptitu<strong>de</strong> au professorat <strong>de</strong>s écoles norjnales, est<br />

nommée professeur (3° classe) [ordre <strong>de</strong>s sciences] à<br />

l'école normale <strong>de</strong> Douai, en remplacement <strong>de</strong> Mlle Oosser,<br />

admise à suivre, pendant l'année scolaire 1880-1887, les<br />

tours préparatoii'es à là direction <strong>de</strong>s écoles normales.<br />

Périguenx,^ octobre. — Mlle Cotte, déléguée, à titre<br />

j rovisoire, dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe à<br />

I école normale <strong>de</strong> Valence, est déléguée, au même titre,<br />

dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe (ordre <strong>de</strong>s<br />

sciences) et chargée <strong>de</strong> l'économat à l'école normale do<br />

l'érigueux, 'en remplacement <strong>de</strong> Mlle Thomas, qui a reçu<br />

ime autre <strong>de</strong>stination.<br />

r-ennes, 30 septembre. — Mlle Dûment, déléguée, à<br />

titre provisoire, dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe<br />

chargée <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> l'école primaire annexe à<br />

l'école normale <strong>de</strong> Nevers, est déléguée, au même titre,<br />

dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe chargée <strong>de</strong> la<br />

direction <strong>de</strong> l'école primaire annexe à l'école normale <strong>de</strong><br />

Rennes (emploi nouveau).<br />

Valence, 2 octobre. — Mlle Sam'et, déléguée, à titre<br />

provisoire, dans les fonctions <strong>de</strong> .maîtresse adjointe à<br />

l'école normale <strong>de</strong> Valence, appelée, par arrêté du 24 septembre<br />

1880, à récole normale <strong>de</strong> Rumîlly, est maintenue<br />

à l'école normale <strong>de</strong> Valence, en remplacement <strong>de</strong><br />

Mlle Cotte, qui reçoit une autre <strong>de</strong>stination.<br />

Ecoles nationales professionnelles.<br />

Voiron, 8 octobre. •— M. Bellier, inslituteur adjoint à<br />

l'école primaire supérieure <strong>de</strong> Romans, pourvu du brevet<br />

supérieur, est nommé maître interne à.l'école nationale<br />

professionnelle <strong>de</strong> Voiron.


PARTIE GÉNÉRALE. ?43<br />

PROMOTIONS.<br />

Inspecteurs <strong>de</strong> l'enseignement primaire.<br />

Vairon, 1" octobre. — JI. Clément-Savoye. inspecteur<br />

lirimaire (2° classe) à Voiron, est promu à la 1" classe.<br />

DISTINCTIONS HONORIFIQUES.<br />

Officiers<br />

d'académie.<br />

30 septembre. — M. Pochât (.4.n(oine-.4,Iexandre), maire<br />

<strong>de</strong> la •ville <strong>de</strong> Cluses (Haute-Savoie), est nommé ollicier<br />

d'académie.<br />

5 octobre. — Sont nommés officiers d'académie :<br />

JIM. Carre Pierrat (Clément),' conseiller général du département<br />

<strong>de</strong> l'Isère ;<br />

Allard-Duplantier (Guy), délégué cantonal à Voiron<br />

(Isère);<br />

Vacbot (Autlienie), instituteur public à Pont-<strong>de</strong>-<br />

Beauvoisin (Isère) ;<br />

Allemand (l'imin), inspecteur <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> l'école<br />

nationale professiomielle <strong>de</strong> Voiron (Isère).<br />

AVIS ADMINISTRATIFS<br />

DIPIÙHEDE MAITRE DE GYÎINASTIQIIE. — Académie <strong>de</strong> Paris,<br />

li septembre. — Le diplôme <strong>de</strong> maîire <strong>de</strong> gymnastique a<br />

été conféré à :<br />

MM. Amour (Paul-Joseph-François); — André (Louis-<br />

Valenlin); — Cerlon (Louis-Charles-Edme) ; — Bilotle<br />

(Louis-Auguste); — Bonlanger (Lonis-Eugène); — Brisodou<br />

(Henri) ; — Canaple (Désiré-Gustave) ; — Castel<br />

(Mo<strong>de</strong>ste-Eugène); •— Chatelet (Ernest-Achille-Joseph);<br />

— Cornu (Paul-Ei'nest); —Cramponne (Nicolas); —Deschamps<br />

(Lucien-Emile) ; — Dieudonné (Jeaii-Prosper) • —<br />

Dombli<strong>de</strong>s (Jean) ; — François (Armand-Jules) ; — Gérard<br />

(Charles-Isidore); — Guillaume (Emile-Constant); —<br />

Lar<strong>de</strong>nois (Louls-Misaël) ; —Lefranc (Alphonse-Marie-<br />

Joseph) ; — Lemistre (Albert-Paul-Charles) : — Lescuyer<br />

(Emile-César) ; — Ramé (Jules - Lucien) ; — Renault<br />

(Edmond-Paulin) ; — Tlienault (Paul-Antoine) ; — Thomas<br />

(Chai-les-Ernest) ; — Tollitte (Gaston-Henri); — Triboult<br />

(Louis-Alexandre-Zéphyrin) ; — Véron (Dominique-<br />

Clotaire). . ^<br />

ECOLES MILITAIHES PRÉPARATOIRES D'EXFANTS DE TROUPE<br />

Par décision en date du 29 septembre 1886. M. le ministre<br />

<strong>de</strong> la guerre a nommé pi'otesseurs <strong>de</strong> troisième classe<br />

dans les ecoles militaires préparatoires suivantes ;<br />

1° A l'école militaire préparatoire d'infanterie <strong>de</strong> Saint-<br />

Hippolyte-du-Fort:<br />

MM. Noguier. instituteur adjoint à Draguignan ; —<br />

Pastre, instituteur à Nîmes ; — Billon, instituteur à Marguerittes<br />

(Gard); — Brun, instituteur adjoint à Vauvert<br />

(Gard); Meissoniiier, instituteur adjoint à Nîmes.<br />

2° A l'école militaire préparatoire d'infanterie <strong>de</strong> Jlontreuil-sur-Mer<br />

:<br />

MM. Coquillat, instiluleur adjoint à Digoin (Saône-et-<br />

Loire,) —Pujos. inslituieur suppléant à Auch: — Tournier,<br />

élève-maître sortant <strong>de</strong> l'école normale, à Murs (Ain);<br />

— Branet, maître d'étu<strong>de</strong>s au collège <strong>de</strong> Condom (Gers) ;<br />

Baisse, instituteur à Maurs (Canlal); — Brutinel, instituteur<br />

adjoint à Monêlier-<strong>de</strong>-Briançon (liantes-Alpes).<br />

3° A l'école militaire préparatoire <strong>de</strong> cavalerie d'Aulun •.<br />

MM. Michard, instituteur adjoint à To'ilon-sur-Arroux<br />

(Saône-et-Loire) ; — Duvaut, instituteur adioint au Creusot<br />

(Saône-et-Loire) ; — Robin, maître répétiteur au lycée<br />

Lamartine, à Mâcon; •— Serret, élève-maître sortant <strong>de</strong><br />

l'école normale, à Donzère (Drôme); — Millet, maître<br />

d'étu<strong>de</strong>s au collège <strong>de</strong> Dinan (Côtes-du-Nord) ; — Plassard.<br />

instituteur adjoint à Màcon; — Bardot, instituteur adjoint<br />

au Creusot (Saône-et-Loire) ; — Dutrey, instituteur adjoint<br />

à Chélan (Gers),<br />

4° A l'école militaire préparatoire d'infanterie <strong>de</strong> Rambouillet<br />

:<br />

MM. Bary, instituteur adjoint à Nancy; — Lesire, instituteur<br />

adjoint à Nançy; — Bastien, maître d'étu<strong>de</strong>s au<br />

collège <strong>de</strong> Neufchàteau (Vosges).<br />

5° A l'école militaire préparatoire d'artillerie et du<br />

génie à Billom :<br />

MM. Fraisse, instituteur suppléant à Clermont-Ferrand ;<br />

— Gras, instituteur adjoint à Seillans (Var); — Fournioux,<br />

instituteur en congé à Billom (Puy-<strong>de</strong>-Dôrae).<br />

POSTES VACANTS. — Inspeclion primaire. — Corte. —<br />

Le Cheyiard. — Marseille. — (jourdon. — .4jaccio. —<br />

Montbrison. — Die. — Bône. — Confolens. — Ville-<br />

Iranclie (Aveyroii). — Guéret.<br />

ERRATUM. — Une note insérée dans le numéro du 25 septembre<br />

<strong>de</strong>rnier du liallelin adminislralif et reproduite<br />

dans notre numéro du 2 octobre, p. 720, annonçait l'ouv^ertiu'e<br />

d'un cours d'enseignement primaire supérieur ii<br />

Epernay et invitait les personnes qui voudraient faire valoir<br />

leurs titres à l'emploi <strong>de</strong> directrice à adresser leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

à M. le préfet <strong>de</strong> la Marne.<br />

Le cours qui va s'ouvrir à Epernay est un cours d'enseignement<br />

secondaire et les candidats à l'emploi <strong>de</strong> directrice<br />

<strong>de</strong>vront faire parvenir leur requête à M. le vicerecteur<br />

<strong>de</strong> l'académie <strong>de</strong> Paris.<br />

PÉDAGOGrE<br />

CONCOURS PÉDAGOGIQUES<br />

Proposés par le « Manuel général <strong>de</strong> l'instrnction<br />

primaire s en vue <strong>de</strong> l'Exposition nniverselle<br />

et du centenaire <strong>de</strong> 1Ï89.<br />

COMPTE RENDU DD PREMIER COINCOURS.<br />

— Suite. —<br />

Comme nos lecteurs l'auront certainement remarijué,<br />

les documents cités par iM. Acilier, ceux surtout<br />

i]ui se rapportent à l'époque <strong>de</strong> la Révolution, sont<br />

très heureusement choisis et présentent un ensemble<br />

<strong>de</strong>s plus intéressants ; ses explications, ses interprétations<br />

judicieuses et fines ne lui font pas moins<br />

d'honneur : n'étaient les lacunes que nous avons<br />

relevées, le défaut d'équilibre <strong>de</strong> certaines parties,<br />

ce mémoire aurait certainement obtenu le premier<br />

rang.<br />

Celui <strong>de</strong>M. Jennepin, instituteur public à Cousolre,<br />

canton <strong>de</strong> Solre-le-Cbâteau (Nord), n'est pas <strong>de</strong><br />

moindre valeur<br />

Il s'agit ici d'un canton voisin <strong>de</strong> la frontière<br />

belge, comptant 16 communes et 15555 habitants<br />

et d'une commune, chel'-lieu du canton, comptant<br />

3.516 habitants.


744 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

Comme celui <strong>de</strong> M. Brizemeure, le mémoire <strong>de</strong><br />

M. Jennepin débute — et cela est excellent, —• par<br />

une notice géographique, topographique et administrative<br />

sur la commune <strong>de</strong> Cousolre et le canton<br />

<strong>de</strong> Solre-le-Cbâteau ; celte notice indique la situation,<br />

les limites, l'hydrographie, la nature du sol,<br />

les voies <strong>de</strong> communication, la population, le commerce<br />

et l'industrie.<br />

Sur l'historique <strong>de</strong> l'instruction primaire <strong>de</strong> sa<br />

commune, iil. Jennepin a eu la bonne fortune <strong>de</strong> rencontrer<br />

<strong>de</strong>s documents nombreux, intéressants, et<br />

il les a bien mis en lumière; ses renseignements sur<br />

le canton, en général moins précis, ne laissent pas<br />

d'être utiles à noter.<br />

Aux développements proprement dits, l'auteur a<br />

ajouté un certain nombre <strong>de</strong> tableaux qui concourent<br />

à l'éclaircissement du texte, tels que :<br />

1° Statistique <strong>de</strong> la surface carrée <strong>de</strong> classe par<br />

100 habitants, <strong>de</strong> '1055 à nos jours;<br />

2° Tableau, (rés curieux, présentant le nombre <strong>de</strong>s<br />

entants pauvres ayant chaque année fréquenté l'école<br />

et la durée annuelle <strong>de</strong> cette fréquentation <strong>de</strong>puis<br />

'1653 ;<br />

5° Un autre tableau du nombre <strong>de</strong>s époux ayant<br />

signé les registres paroissiaux ou les registres <strong>de</strong><br />

l'état civil <strong>de</strong>puis 1724. Ce tableau nous indique « les<br />

signatures possibles », « les signatures apposées »,<br />

« la proportion pour cent » .<br />

En ce qui concerne le canton, nous trouvons également<br />

trois tableaux copiés dans les archives du<br />

comité <strong>de</strong> l'instruction primaire à la mairie <strong>de</strong> Solrele-Chàteau.<br />

Ces tableaux donnent, pour chaque<br />

commune, le nom du maître, son âge, son état<br />

civil, le montant <strong>de</strong> l'in<strong>de</strong>mnité qu'il recevait <strong>de</strong><br />

la commune, le nombre <strong>de</strong> ses élèves, la population<br />

<strong>de</strong> la commune et enfln <strong>de</strong>s observations sur<br />

les •( principes, les capacités du maître et ce que-lui<br />

paye chaque élève ».<br />

M. Jennepin a aussi annexé à son mémoire trois<br />

plans très bien faits : I" l'école <strong>de</strong> 4858; 2° l'école<br />

actuelle <strong>de</strong>s garçons; S° l'école actuelle <strong>de</strong>s filles.<br />

Jlallieureusement, son travail présente <strong>de</strong>s lacunes<br />

qu'il convient <strong>de</strong> signaler : il ne nous renseigne pas<br />

suffisamment, par èxemple, sur les résultats <strong>de</strong> l'enseignement<br />

; il donne bien le nombre <strong>de</strong>s brevets et<br />

<strong>de</strong>s certificats d'étu<strong>de</strong> obtenus par l'école, mais il ne<br />

parle pas, ce qui serait à nos yeux bien plus important<br />

et plus intéressant, <strong>de</strong>s résultats généraux du<br />

régime scolaire, aux différenles époques qu'il parcourt,<br />

tant au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'instruction qu'à celui<br />

<strong>de</strong> la moralité populaire. Nous avons vainement<br />

cherché la trace <strong>de</strong>s tentatives d'organisation pédagogique<br />

qui ont été certainement faites, à diverses<br />

époques, dans la commune <strong>de</strong> Cousolre et <strong>de</strong>s conséquences<br />

qu'elles ont pu avoir.<br />

Nous aurions souhailé <strong>de</strong> même plus <strong>de</strong> détails<br />

sur l'enseignement <strong>de</strong>s filles.<br />

Peut-être enfin, quand il s'agit <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> contemporaine<br />

et dû l'auteur même du mémoire, un<br />

peu plus <strong>de</strong> légèreté <strong>de</strong> main eût-il été à désirer.<br />

Quoi qu'il en soit, nous sommes eu présence d'un<br />

travail sérieux, bien conduit, généralement simple,<br />

clair, <strong>de</strong> bonne intention, et qui a mérité, comme<br />

les <strong>de</strong>ux précé<strong>de</strong>nts, les suffrages unanimes du jury<br />

<strong>de</strong> correction.<br />

Nous en citerons quelques passages.<br />

(A suivre.) C. I).<br />

YÂRIÉTÉS<br />

INAUGURATION DE L'ÉCOLE PROFESSIONNELLE<br />

DE VOIRON (ISÈRE)<br />

Uiscotirs prononcé, le 3 octohrc iSSti, par<br />

l1l. le ministre <strong>de</strong> l'Instruction publique.<br />

Messieurs,<br />

C'est avec une véritable satisfaction que j'ai acceplé<br />

l'iiivitalion <strong>de</strong> la miuiicipiilitè <strong>de</strong> Yoiroii et que je viens<br />

aujourd'hui inaugurer voire nouvelle école,<br />

L'éclat exceptionnel que vous avez voulu donner à cette<br />

inauguration, en môme temps qu'il témoigne <strong>de</strong> votre<br />

dévouement au gouvernement <strong>de</strong> la République, atteste<br />

l'importance <strong>de</strong> la solennité qui nous rassemble. Ce n'est<br />

pas eu effet seulement votre ville et votre région qu'elle<br />

iiuéresse, mais le pays tout entier, car elle marque un<br />

pas considérable dans la voie que nous avons à suivre pour<br />

le développement <strong>de</strong> l'enseignement protessionnel et technique<br />

d'où dépend le sort <strong>de</strong> notre industrie nationale.<br />

Il n'est assurément pas <strong>de</strong> problème plus grave pour<br />

notre pays. Trop longtemps nous avons été habitués à<br />

vivre sur notre ancienne réputation. Avec cette confiance<br />

périlleuse qui, à certains moments <strong>de</strong> notre histoire, nous<br />

aveugle sur nos véritables forces, nous nous disions que nos<br />

traditions, notre vieille supériorité, le goût et le sentiment<br />

artistique qui distinguent le génie <strong>français</strong> nous étaient<br />

une protection assurée contre la concurrence étrangère.<br />

Cependant, tandis que nous nous endormions ainsi, les.<br />

autres nations travaillaient, progressaient, multipliaient<br />

non pas seulement les ateliers <strong>de</strong> production en tous<br />

genres, mais les écoles spéciales <strong>de</strong>stinées à améliorer la<br />

fabrication eu formant <strong>de</strong>s ouvriers habiles et exercés.<br />

Aujourd'hui, nos yeux se sont ouverts, et nous ne pouvons<br />

plus nous faire illusion sur le <strong>de</strong>gré d'avancement<br />

oij l'on est parvenu autour <strong>de</strong> nous.<br />

Un <strong>de</strong> nos collègues les plus distingués <strong>de</strong> la Chambre,<br />

revenant <strong>de</strong>rnièrement d'un voyage à Berlin, nous rapportait<br />

l'expression <strong>de</strong>s inquiétu<strong>de</strong>s que lui avaient causées<br />

les progrès accomplis dans ce pays. Ce n'était pas une<br />

révélation pour le ministère <strong>de</strong> l'instruction publique.<br />

Depuis plusieurs années, un rapport adressé au ministère<br />

par 31. l'inspecteur général Salicis avait appelé l'attention<br />

sur cette situation. A son tomS il y a quelques mois, l'éminent<br />

directeur <strong>de</strong> l'enseignement primaire qui m'assiste<br />

et dont vous connaissez le zèle pour tout ce qui touche à<br />

finstructign populaire, avait recueilli, au cours d'une<br />

rapi<strong>de</strong> excursion eu Allemagne, les mêmes impi'essious.<br />

Dans tous les pays d'Europe, un mouvement analogue<br />

s'est produit. Le congrès international <strong>de</strong> l'enseignement<br />

technique, qui se tenait ces jours-ci à Bor<strong>de</strong>aux et<br />

oCi nous n'avons pas manqué <strong>de</strong> nous faire reprèsentei',<br />

en a.fourni l'éclatante manifestation. L'effort est général.<br />

Partout le dévelopiiement <strong>de</strong> l'enseignement teclinique et


PARTIE GÉNÉRALE. 745<br />

professionnel est <strong>de</strong>venu une préoccupation impérieuse, temps qu'ils avaient pu se rendre compte <strong>de</strong>s progrès <strong>de</strong>s<br />

et jusque dans <strong>de</strong>s pays que nous sommes accoutumés à industries étrangères et du peu <strong>de</strong> distance qui les séparait<br />

désormais <strong>de</strong> la nôtre, ils constataient aussi que, <strong>de</strong>­<br />

considérer comme d'ordre secondaire, le nombre <strong>de</strong>s institutions<br />

déjà créées dans cette vue dépasse ce que nous puis un trop grand nombre d'années, l'apprentissage professionnel<br />

avait presque disparu dans notre pays. D'où<br />

pouvions imaginer.<br />

Au milieu <strong>de</strong> cette émulation universelle, qu'a fait la pouvait venir le remè<strong>de</strong> à cette situation, si ce n'est <strong>de</strong> '<br />

France? Où en est-elle? C'est la question que se posent la création, dans les centres industriels, d'écoles spéciales<br />

avec anxiété tous les citoyens éclairés, dévoués à la grar- j pour les diverses branches <strong>de</strong> l'industrie ?<br />

<strong>de</strong>ur et à la prospérité <strong>de</strong> la patrie, et sur laquelle l'occasion<br />

me par-lit favorable pour fixer l'opinion publique. sacre la création, <strong>de</strong>s écoles manuelles d'apprentissage et<br />

De ces préoccupations est sortie la loi <strong>de</strong> i 880, qui con­<br />

11 faut bien le dire, dans ce pays <strong>de</strong> centralisation, où. leur assimile les écoles primaires contenant <strong>de</strong>s cours<br />

<strong>de</strong>puis la Révolution comme sons le régime antérieur, on d'enseignement professionnel.<br />

semble avoir- pris pour règle d'attendre en toutes choses: Peut-être les dispositions complexes <strong>de</strong> la loi et surtout<br />

l'impulsion du pouvoir central, jusqu'à ces <strong>de</strong>rnières années<br />

les gouvernements étaient restés à peu près inactifs., écoles tantôt au ministère <strong>de</strong> l'initruction pubhque, tan­<br />

du décret publié pour son application, en attribuant les<br />

De vastes enquêtes avaient eu lieu, <strong>de</strong> savantes discussions<br />

s'étaient produites sur le véritable caractère à don­<br />

scolaire ou le caractère professionnel paraîtrait dominer,<br />

tôt au ministère du commerce, selon que le caractère<br />

ner à l'enseignement professionnel et même sur le sens! ont-elles contribué à en retar<strong>de</strong>r les heureux effets.<br />

exact <strong>de</strong> ce mor; <strong>de</strong>s projets avaient môme été préparés. Je Disons cependant qu'en attendant qu'une répartition<br />

cherche vainement à quoi l'on avait abouti.<br />

conforme au vœu <strong>de</strong> la loi pût se faire entre les <strong>de</strong>ux<br />

Si le haut enseignement industriel trouvait dans noi départements, le ministère <strong>de</strong> l'instruction publique, qui<br />

gran<strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> l'Etat, l'école polytechnique, l'école; dispose seul à cette heure <strong>de</strong>s ressources nécessaires, s'est<br />

centrale, un recrutement assuré, si nos écoles d'arts etl empressé <strong>de</strong> subventionner les écoles fondées par les nmnicipalités<br />

en tant qu'elles donnent l'instruction pri­<br />

métiers, qui remontent au commencement <strong>de</strong> ce siècle,<br />

continuaient à fournir à l'industrie <strong>de</strong>s directeurs et <strong>de</strong>si maire à côté <strong>de</strong> l'enseignement professionnel. Mon honorable<br />

collègue et ami M. le ministre du commerce et <strong>de</strong><br />

contre-maîtres, il ne semble pas qu'aucun effort réellement<br />

efficace eût été fait pour développer l'enseignementi l'industrie, qui, à son grand regret comme au mien, n'a<br />

qui doit, au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> cet état-major et <strong>de</strong> ces cadres, pu m'accompiigner jusqu'ici, a trop le sentiment <strong>de</strong>s besoins<br />

industriels, il a pris sa tâche si importante trop à<br />

préparer et former l'ai'mée <strong>de</strong> l'industrie, les ouvriers;<br />

eux-mêmes.<br />

cœur pour que nous n'arrivions pas à déterminer d'un<br />

A part <strong>de</strong> très rares exceptions, ce n'est que <strong>de</strong>puis<br />

commun accord les meilleurs moyens <strong>de</strong> faire produire à<br />

1871 qu'un certain nombre d'établissements professionnels<br />

la loi <strong>de</strong> 1880 tous les résultats, qu'on en attendait.<br />

se sont successivement ouverts non sous l'impulsion du En même temps que le ministère <strong>de</strong> l'instruction publique<br />

prenait sous son patronage les'écoles existantes, il<br />

gouvernement, mais par l'initiative <strong>de</strong> villes ou d'associations<br />

privées. Il n'est que juste <strong>de</strong> rendre ici hommage lui appartenait <strong>de</strong> créer, avec le concours <strong>de</strong>s villes, et<br />

à <strong>de</strong>s villes telles que Rouen, le Havre, Reims, Nancy, dans <strong>de</strong>s régions diverses do la France, <strong>de</strong>s 'écoles-types<br />

Limoges, Kev.ers et Grenoble avec son école Vaucanson, conçues suivant l'esprit <strong>de</strong> la nouvelle loi. C'est ce qu'il a<br />

dont vous parlait tout à l'heure M. le préfet. Je ne les cite fait en décrétant bientôt après la construction <strong>de</strong>s trois<br />

pas toutes, mais je ne saurais me dispenser <strong>de</strong> rappeler écoles nationales <strong>de</strong> Vierzon, d'Arinentières et <strong>de</strong> Voiron.<br />

le zèle actif et éclairé avec lequel la ville <strong>de</strong> Paris na Ce n'est pas tout. A côté <strong>de</strong> ces écoles, et dans un ordre<br />

cesse <strong>de</strong> multiplier, tant pour les filles que pour les gai"- plus élevé, le gouvernement, avec le concours du Parlement,<br />

subventionnait un grand nombre d'écoles d'art in­<br />

çons, les écoles professionnelles ou d'apprentissage dans<br />

les divers genres d'industrie.<br />

dustriel, qui, parce qu'elles louchent plus directement à<br />

Messieurs, permettez à un représentant du gouvernement<br />

<strong>de</strong> dire hautement ici qu'on ne saurait trop applautuent<br />

pas moins <strong>de</strong>s écoles techniques ; je veux parler <strong>de</strong><br />

l'art, dépen<strong>de</strong>nt d'une autre direction, mais n'en constidir<br />

à une semblable tendance et trop l'encourager, et ne celles <strong>de</strong> Kice, Sahit-Etienne, Limoges, Aubusson, Saintcroyez<br />

pas qu'en m'exprimant ainsi je cè<strong>de</strong> à un penchant Pierre-lès-Calais et <strong>de</strong> Iloubaix/lont la reconstruction vient<br />

personnel ; c'est une vérité généralement reconnue, je d'être décidée.<br />

crois, qu'en pareille matière l'initiative locale est la meilleiire<br />

source d'un enseignement utile, que les pouvoirs l'état actuel <strong>de</strong> l'enseignement professionnel en France, je<br />

Messieurs, en vous présentant le tableau sommaire <strong>de</strong><br />

locaux sont mieux placés que le gouvernement pour juger n'ai pas eu l'intention <strong>de</strong> nous glorifier ni <strong>de</strong> faire valoir<br />

<strong>de</strong>s besoins particuliers <strong>de</strong> l'industrie, et qu'il leur appartient<br />

d'y introduire la variété nécessaire, selon le cavement<br />

qui ne date que <strong>de</strong> quelques années. J'ai votdu<br />

la part que le gouvernement républicain a eue à ce mouractère,<br />

les habitu<strong>de</strong>s et les intérêts <strong>de</strong> la région.<br />

montrer simplement que, si d'autres nations.nous ont<br />

Sans doute, ici également l'État doit intervenir. Il le précédés dans cette voie, <strong>de</strong>puis que nous nous en sommes<br />

aperçus, nous avons fait en sorte <strong>de</strong> réparer les effets<br />

doit non pour imposer <strong>de</strong>s systèmes et <strong>de</strong>s programmes<br />

exclusifs, mais pour exciter l'effort <strong>de</strong>s municipalités, d'une trop longue indifférence; que toutn'estpaslà'faire,que<br />

pour les ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong> ses ressources, car les établissements <strong>de</strong> l'impulsion a été donnée,et qu'il ne reste plus qu'à la suivre.<br />

ce genre, ainsi que je le disais tout à l'heure, n'intéressent<br />

pas seulement les villes où ils existent ; il le doit gner nos rivaux pour ne pas assez les connaître; mais<br />

Kous ne commettrons plus désormais la faute <strong>de</strong> dédai­<br />

pour déterminer le caractère commun à donnera cet enseignement<br />

au milieu <strong>de</strong> la diversité <strong>de</strong>s' applications non moins grave <strong>de</strong> nous décourager parce qu'à certains<br />

n'allons pas non plus tomber dans la faute contraire et<br />

auxquelles il peut conduire, pour le coordonner et lui imprimer<br />

une direction générale.<br />

Est-il vrai que nous ne soyons plus les maîtres incon­<br />

égards nous nous serions laissé <strong>de</strong>vancer.<br />

J'ai hâte <strong>de</strong> montrer, messieurs, que le gouvernement testés <strong>de</strong> l'industrie? Je ne veux pas le nier; assurément<br />

républicain n'a pas manqué à ce <strong>de</strong>voir.<br />

d'autres font mieux que nous au point <strong>de</strong> vue du bon<br />

C'est à la suite <strong>de</strong> l'Exposition <strong>de</strong> 1878 que la nécessité marché <strong>de</strong> la production. Sous le rapport <strong>de</strong> la qualité<br />

<strong>de</strong> l'intervention <strong>de</strong> l'Etat est apparue clairement à quelques<br />

hommes que leur haute compétence attirait particu­<br />

nous ayons été dépassés jusqu'ici. Le plus souvent ce<br />

et du goût, je ne crois pas que personne préten<strong>de</strong> que.<br />

lièrement vers l'étu<strong>de</strong> do ces questions, .\i-je besoin <strong>de</strong> sont encore nos modèles qu'on imite, et beaucoup d'écoles<br />

vous rappeler <strong>de</strong>s noms justement chers à la population professionnelles à l'étranger paraissent être siutout <strong>de</strong>s<br />

ouvrière : M. Corbon, M. Tolain, M. iSadaud ? En même écoles <strong>de</strong> reproduction.


746 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL D E L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

Avons-nous <strong>de</strong>s égaux? Soit. Mais la lutle n'est pas particulièrement portée l'attention <strong>de</strong> mon administration.<br />

.<br />

pour nous effrayer. 1 est bien temps encore <strong>de</strong> reconquérir<br />

la supériorilé qu'on nous dispute. Nos qualités J'ai rétabli, au cours <strong>de</strong> cette année, à la suite du congrès<br />

tenu l'an <strong>de</strong>rnier au Havre, un service d'inspection<br />

naturelles ne sont pas éteintes. Il suffit <strong>de</strong> les cultiver.<br />

Et surtout, pour n'en rien perdre, il importe, en augmentant<br />

le nombre <strong>de</strong>s écoles, <strong>de</strong> conserver à notre enseigne­<br />

<strong>de</strong> le constater, l'enquête à laquelle se sont livrés les<br />

<strong>de</strong> l'enseignement du travail manuel, et, je suis heureux<br />

ment professionnel ce caractère qui lui est propre, <strong>de</strong> ne hommes tiès compétents que j'en avais chargés, a moniré<br />

que cet enseignement avait déjà reçu dans nos écoles<br />

pas séparer <strong>de</strong> l'instruction purement technique Ja culture<br />

générale <strong>de</strong> l'esprit. Gardons-nous <strong>de</strong> l'erreur funeste normales un développement très supérieur à ce que l'on<br />

qui consisterait à croire que, dans les conditions nouvelles<br />

que la concurrence universelle fait à la production, normales il passera dans les écoles primaires.<br />

pouvait penser. Bientôt, par conséquent, <strong>de</strong> nos écoles<br />

le seul but à poursuivre soit d'exercer la main <strong>de</strong> l'ouvrier<br />

et <strong>de</strong> le façonner à la pratique du métier. Ce serait sent presque partout organisé. Quant aux écoles profes-<br />

Dans les écoles primaires supérieures, il est dès à préune<br />

étrange façon <strong>de</strong> concevoir le progrès.<br />

-ionnelles ou d'apprentissage déjà existantes, la règle généralement<br />

suivie est <strong>de</strong> n'y admettre que <strong>de</strong>s enfants<br />

Le temps n'est plus où le procureur La Clialotais, un<br />

esprit libéral cependant pour cette époque, s'étonnait déjà pourvus du certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires ; il en est<br />

« que le peuple même voulût étudier » et accusait « les ainsi notamment <strong>de</strong> cette belle école <strong>de</strong> la Villelte dont<br />

frères <strong>de</strong> la Doctrine chrétienne d'achever <strong>de</strong> tout perdre s'honore la ville <strong>de</strong> Paris. Dans tous les cas, l'oducalion<br />

en apprenant à lire et à écrire à <strong>de</strong>s gens qui n'eussent scolaire s'y prolonge à côté <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> l'atelier.<br />

dû apprendre qu'à manier le rabot et la lime ».<br />

L'école que nous inaugurons .aujourd'hui, comme les<br />

A l'en croire, « le bien <strong>de</strong> la société <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que les écoles similaires d'.4rmentières et<strong>de</strong> Vierzon, qui doivent<br />

connaissances du peuple re s'éten<strong>de</strong>nt pas plus loin que s'ouvrir ultérieurement, présente ce c«ractère qu'elle<br />

ses occupations. Tout homme qui vit au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> son réunit les <strong>de</strong>ux enseignements dès le premier âge et les<br />

triste métier ne s'en acquittera jamais avec coui-age et poursuit concurremment jusqu'au jour où.<strong>de</strong> l'enfant<br />

avec patience. Parmi les gens du peuple, il n'esl presque elle aura lait un apprenti.<br />

nécessaire <strong>de</strong> savoir lire et écrire qu'à ceux qui vivent La salle d'asile, avec les applications nouvelles <strong>de</strong> la<br />

par ces arts ou que ces arts ai<strong>de</strong>nt à vivre ».<br />

métho<strong>de</strong> Frœbel; l'école primaire, avec les premiers<br />

. Nous avons changé fout cela, heureusement. Déjà, dans exercices du travail manuel ; l'école pi'imaire supérieure,<br />

un décret <strong>de</strong> 1791, la Révolution avait, tracé d'une main où viennent s'ajouter au travail du fer et du bois l'étu<strong>de</strong><br />

sûre les principes qui doivent prési<strong>de</strong>r à <strong>l'éducation</strong> populaire.<br />

En même temps qu'elle l'ecommandait <strong>de</strong> forti­<br />

l'industrie, exerceront progressivement l'iutelligence en<br />

et le fonctionnement <strong>de</strong>s différents moteurs employés dans<br />

fier le corps <strong>de</strong> l'enfant par <strong>de</strong>s exercices physiques, « <strong>de</strong> même temps que l'œil et la maiu <strong>de</strong> l'enfant, et le prépareront<br />

d'une façon générale à la praliq -e ces métiers.<br />

le rendre souvent témoin <strong>de</strong>s travaux champêtres et <strong>de</strong>s<br />

ateliers, et <strong>de</strong> l'appeler même à y prendre part, autant Plus tard, quand ces diverses étai ei auront été parcourues,<br />

il pourra abor<strong>de</strong>r utilement un enseignement plus<br />

que son âge le lui permettrait », elle voulait qu'on lui<br />

enseignât les éléments du <strong>de</strong>ssin, <strong>de</strong>s sciences et <strong>de</strong>s langues,<br />

et <strong>de</strong>s notions d'histoire et <strong>de</strong> morale.<br />

<strong>de</strong> la région. C'est ici que le ministère <strong>de</strong> l'instruction<br />

.spécialet plustechnique approprié aux besoins industriels<br />

C'est que les premiers législateurs <strong>de</strong> la société nouvelle<br />

qui venait <strong>de</strong> naître avaient compris que tout se celui du commerce et <strong>de</strong> l'industrie, et qu'associés dans<br />

publique fera appel au concours du ministère compétent,<br />

lient dans <strong>l'éducation</strong> et qu'il serait insensé <strong>de</strong> vouloir cette œuvre commune, nousaurons à organiser, àVoiron,<br />

former l'artisan <strong>de</strong>stiné aux professions manuelles sans l'apprentissage <strong>de</strong>s principales industries du pays, telles<br />

former en même temps l'homme et le citoyen.<br />

que la fabrication du papier, <strong>de</strong>s toiles, <strong>de</strong>s soieries,<br />

Comment, en pleine démoa'aiie, dans ce temps d'égalité comme nous organiserons l'apprentissage <strong>de</strong>s industries<br />

et <strong>de</strong> suffrage universel, aurions-nous pu méconnaiire du fer et <strong>de</strong> la céramique à Vierzon et du tissage à Armentières.<br />

la sagesse d'une telle conception? Nous nous sommes<br />

efforcés <strong>de</strong> la réaliser, au contraire, en multipliant les Le plan queje viens d'indiquer en quelquesmots appar<br />

écoles sur tout le territoire et en faisant <strong>de</strong> l'instruction tient aux auteurs <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> 1880. Si le temps et l'expérience<br />

sont <strong>de</strong>s éléments indispensables pour le conduire<br />

primaire une obligation accessible à tous par la gratuité.<br />

Mais ce n'est pas seulement au point <strong>de</strong> vue moral et à son complet développement, on peut, dès aujourd'hui,<br />

intellectuel qu'on ne saurait se dispenser d'instruire l'apjirenti<br />

ouvrier. Les connaissances que donne l'école pri­<br />

les plus favorables auspices. Tout semble réuni pour en<br />

juger que l'épreuve que nous allons faire se présente sous<br />

maire, la préparation générale qui en résulte ne sont pas garantir le succès.<br />

moins nécessaires au développement <strong>de</strong>s apiitu<strong>de</strong>s professionnelles.<br />

l'anime, la ville <strong>de</strong> Voiron aura eu l'honneur d'inaugurer<br />

Grâce à la libérale initiative, à l'esprit <strong>de</strong> progrès qui<br />

C'est par l'accord <strong>de</strong> ce double enseignement que nous la première école nationale d'enseignement professionnel.<br />

entretiendrons chez l'ouvrier <strong>français</strong>, même dans les Nous ne pouvons douter <strong>de</strong> la sollicitu<strong>de</strong> avec laquelle<br />

industries qui n'ont que <strong>de</strong>s rapports éloignés avec l'art, vous veillerez à la prospérité d'un établissement quivous<br />

ce goût du beau, ce sentiment personnel, cet instinct appartient aussi bien qu'àl'État. Pour nous, aprèsnous Être<br />

d'invention et <strong>de</strong> création qui, en dépit <strong>de</strong> la concurrence efforcés <strong>de</strong> lui assurer une direction intelligente et expérimentée,<br />

nous n'attendons pas moins <strong>de</strong>s avis éclairés<br />

et <strong>de</strong> l'abaissement <strong>de</strong>s prix, assureront toujours la<br />

victoire.<br />

du comité <strong>de</strong> i)atronage qu'il nous reste à instituer.<br />

Faire marcher <strong>de</strong> front la culture générale et l'inslruction<br />

technique, tel est le principe <strong>de</strong> notre enseignement n'est que l'habile architecte, voire compatriote, qui en a<br />

(Juant à l'école elle-même, que peut-on en dire ? si ce<br />

professionnel; il justifie la part considérable que prend à conçu les plans et qui a eu le niéril.e <strong>de</strong> les exécuter dans<br />

l'organisation <strong>de</strong> cet enseignement le ministère <strong>de</strong> l'instruction<br />

publique.<br />

tout ce que nous pouvions souhaifer au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s<br />

un temps relativement aussi court, semble y avoir réalisé<br />

Déjà la loi do 1882 en a fait une première application, installations matérielles. S'il a eu raison d'éviter tout<br />

lorsqu'elle a rendu oliligatoires dans l'école primaire le luxe inutile, rien n'a été oublié <strong>de</strong> ce que réclamaient<br />

travail manuel et l'usage <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong>s principaux métiers.<br />

Celte disposition n'a reçu encore, il est vrai, qu'une <strong>de</strong> l'hygiène et <strong>de</strong> la santé <strong>de</strong>s enfants. Quel plus bel<br />

le bon aménagement <strong>de</strong>s divers services et les besoins<br />

exécution incomplète. Mais vous me permettrez <strong>de</strong> dire éloblissement peut-on imaginer pour eux que cette vaste<br />

que c'est précisément un <strong>de</strong>s objets sur lesquels s'est maison remplie d'air et <strong>de</strong> lumière, tout entourée <strong>de</strong> ver­


PARTIE GÉNÉRALE. 747<br />

dure et s'ouvrant sur un <strong>de</strong>s plus inagmliques paysages<br />

<strong>de</strong> la France? Comment ne pas inaugurer cette école avec<br />

la ferme confiance que les enfants qu'elle va recevoir,<br />

quand ils auront suivi jusqu'au bout ses enseignements,<br />

seront un jour aus si habiles ouvriers que citoyens instruits,<br />

éclairés et dévoués à leur pays ?<br />

lit maintenant, messieurs, il s'agit <strong>de</strong> mettre à profit<br />

tous ces avantages. La maison est construite ; à l'œuvre<br />

pour la faire prospérer. Yous êtes les premiers prêts ;<br />

donnez l'exemple aux autres, et que <strong>de</strong>s divers points du<br />

territoire s'élèvent <strong>de</strong>s écoles professionnelles qui, sans<br />

vouloir rivaliser d'importance avec la vôtre, trouvent ici<br />

<strong>de</strong>s modèles.<br />

Il n'est pas <strong>de</strong> tâche plus utile et plus patriotique que<br />

celle que nous entreprenons ensemble. Le siècle qui va<br />

bientôt s'ouvrir sera, tout nous l'annonce, le siècle du<br />

travail. Désormais, nous <strong>de</strong>vons l'espérer, c'est sur le terrain<br />

économique que se livrera la bataille entre les nations.<br />

Dans cette lutte pacifique, tous les citoyens à quelque<br />

rang <strong>de</strong> la société qu'ils soient placés, auront leur part<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>voir et d'efforts. Les mômes jeunes gens qui se préparent<br />

au <strong>de</strong>voir militaire pour protéger au besoin le sol<br />

dp la patrie, <strong>de</strong>vront aussi former l'armée <strong>de</strong>s travailleurs<br />

chargée <strong>de</strong> soutenir sa puissance industrielle dans le mon<strong>de</strong>.<br />

Nous qui avons reçu pour mission <strong>de</strong> réparer les fautes<br />

du passé, nous faisons aujourd'hui les écoles. Ceux qui<br />

en sortiront dans quelques années sauront, j'en suis convaincu<br />

, maintenir au premier rang la France républicaine.<br />

HOMMAGE RENDU A UN INSPECTEUR PRIMAIRE.<br />

Nous recevons du Mans le compte rendu d'une<br />

l'èle <strong>de</strong> l'amilîe, qui a été malheureusement troublée<br />

par un acci<strong>de</strong>nt pénible et inattendu.<br />

Les instituteurs et les institutrices <strong>de</strong> la SarLhe<br />

qui ont été sous la direction pédagogique et administrative<br />

<strong>de</strong> M. Péan, inspecteur primaire au Mans,<br />

ont voulu, à l'occasion <strong>de</strong>là mise à la retraite <strong>de</strong> cet<br />

honorable fonctionnaire , lui offrir un témoignage<br />

public et lui laisser un soitvenir <strong>de</strong> leur alTection et<br />

<strong>de</strong> leur reconnaissance.<br />

51. Péan, nous écrit-on, a été, toute sa vie, un<br />

serviteur dévoué <strong>de</strong> l'enseignement primaire. Il a<br />

exercé, pendant dix-huit années, les fonctions d'instituteur<br />

avec un zèle qui lui a valu <strong>de</strong>s succès multipliés<br />

et que l'administration a su reconnaître en lui<br />

accordant l'une après l'aulré les distinctions dont<br />

elle dispose. Nommé inspecteur primaire à Melle, en<br />

18C8, il revenait, dès l'année suivante, dans la<br />

Sarthe, au Mans, oti il est toujours resté <strong>de</strong>puis. Il a<br />

constamment fait preuve, durant celte longue périodè,<br />

parfois si tourmentée, d'un grand tact et<br />

d'une expérience consommée. Dans la mesure <strong>de</strong><br />

son influence, il n'a cessé <strong>de</strong> donner aux efforts sérieux<br />

et soutenus <strong>de</strong>s encouragements effectifs ; aux<br />

heures difficiles, les instituteurs ont trouvé en lui<br />

un gui<strong>de</strong> sûr, un courageux appui.<br />

Ils sont bien nombreux les maîtres que ses avertissemenls<br />

ont mis en gar<strong>de</strong> contre le danger ou<br />

préservés <strong>de</strong> la chute. Aussi les instituteurs lui ontils<br />

rendu, dans la journée du 3 octobre, le plus touchant<br />

hommage d'attachement vrai et <strong>de</strong> sincère<br />

gratitu<strong>de</strong>.<br />

Les anciens élèves <strong>de</strong> M. Péan et plus particulièrement<br />

les instituteurs <strong>de</strong> Château-du-Loir, <strong>de</strong> la Suze<br />

et <strong>de</strong> la Razoge, organisateurs <strong>de</strong> cette fête, avaient<br />

voulu lui donner un caractère tout intime et familial;<br />

aussi ne s'étaient-ils adressés d'abord qu'aux<br />

seuls instituteurs encore en exercice qui ont été, à<br />

une date ou à une autre, sous l'administration <strong>de</strong><br />

M. Péan. Plus <strong>de</strong> trois cent cinquante cotisations<br />

ont été recueillies dans ces conditions; mais un<br />

grand nombre <strong>de</strong> maîtres, étrangers à la circonscription<br />

du Mans, <strong>de</strong> vieux instituteurs en retraite, ont<br />

spontanément <strong>de</strong>mandé à se joindre à leurs collègues.<br />

Le, banquet d'adieu a été présidé, en l'absence <strong>de</strong><br />

M. l'inspecteur d'académie, qui avait témoigné son<br />

vif regret <strong>de</strong> ne pouvoir assister à la cérémonie, par<br />

M. Poirrier, l'ancien directeur <strong>de</strong> l'école normale du<br />

i\Ians, pour qui le corps enseignant <strong>de</strong> la Sarthe,<br />

presque tout entier sorti <strong>de</strong> ses mains, professe une si<br />

profon<strong>de</strong> estime.On remarquait à la table d'honneur,<br />

auprès <strong>de</strong> M. Péan et <strong>de</strong> sa famille, MM. les inspecteurs<br />

primaires <strong>de</strong> la Sarthe, M. le directeur actuel<br />

et l'un <strong>de</strong>s professeurs <strong>de</strong> l'école normale.<br />

Jamais, réunion n'a été plus cordiale.<br />

Au <strong>de</strong>ssert, série <strong>de</strong> discours et <strong>de</strong> toasts, <strong>de</strong><br />

M. Jousset, directeur <strong>de</strong> l'école primaire supérieure<br />

<strong>de</strong> Château-du-Loir; du prési<strong>de</strong>nt, M. Poirrier; <strong>de</strong><br />

M. Ténot, directeur actuel <strong>de</strong> l'école normale <strong>de</strong> la<br />

Sarthe; <strong>de</strong> M. Rousset, directeur <strong>de</strong> l'école primaire<br />

supérieure du Mans; touchante et chaleureuse,allocution<br />

<strong>de</strong> M. Péan, dont les paroles ont soulevé à<br />

plusieurs reprises les applaudissements <strong>de</strong> toute<br />

l'assistance.<br />

A la fin <strong>de</strong> la séance, ]\I. Rerthon. le nouvel inspecteur<br />

primaire du Mans, est arrivé pour prendre possession<br />

<strong>de</strong> son posle.M.Péan a présenlé aux instituteurs<br />

cet ami <strong>de</strong>s anciens jours, qui a reçu l'accuei<br />

le plus sympathique.<br />

C'est alors qu'un terrible inci<strong>de</strong>nt est venu attrister<br />

une cérémonie jusque-là si joyeuse. Vers la fin du<br />

banquet, M. Renard,l'ancien instituteur <strong>de</strong> la Bazoge,<br />

vieux condisciple et ami <strong>de</strong> M. Péan, est tombé<br />

comme foudroyé par une attaque soudaine <strong>de</strong> paralysie.<br />

Le coup était mortel et, le jeudi suivant, une<br />

foule émue, parmi laquelle on comptait une soixantaine<br />

d'instituteurs, conduisait M. Renard à sa <strong>de</strong>rnière<br />

<strong>de</strong>meure. Sur cette tombe si inopinément ouverte,<br />

M. Rousset a retracé la biographie du défunt,<br />

et M. Péan a prononcé un discours très douloureusement<br />

ému.<br />

R.<br />

EXPOSITION D'OUVRAGES D'ART<br />

FAITS A L'AIGUILLE, PE.NDANT LES MOIS DE NOVEMBRE ET , DE<br />

DÉCEMBRE 1880.<br />

CERCIJÎ AKTISTIQDE INTERNATIONAL.<br />

.imsterdam, Heeretigracht, 270.<br />

Depuis quelques années, l'intérêt général s'est<br />

porté plus que cela n'avait lieu auparavant sur les<br />

travaux qui se font à l'aiguille, et on s'applique <strong>de</strong><br />

plus en plus au côté artistique <strong>de</strong> cette branche d'industrie.


748 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

Dans ces circonstances, la direction du Cercle artistique<br />

intei'iiational d'Amsterdam a jugé <strong>de</strong>voir<br />

essayer <strong>de</strong> réunir ce qui se produit <strong>de</strong> mieux, en cette;<br />

partie, dans les différents pays, et <strong>de</strong> constituer une<br />

exposition, qui' permettra <strong>de</strong> connaître comment, au<br />

sein <strong>de</strong> chaque nationalité, OH conçoit, tant au point<br />

<strong>de</strong> vue du <strong>de</strong>ssin, qu'à celui <strong>de</strong> l'exécution, <strong>de</strong>s œuvres<br />

qui rentrent dans cette catégorie.<br />

Seront admis à l'exposition : Les ouvrages à l'aiguille<br />

décoratifs, dits ouvrages d'agrément, et les<br />

objets qui s'y rattachent ; les ou^Tages, sans valeur<br />

artistique seront refusés ;<br />

Les livres et gravures relatifs aux ouvrages à l'aiguille<br />

;<br />

Les manuels et programmes dé l'enseignement;<br />

objets qui y servent ; matériel employé par les bro<strong>de</strong>uses,<br />

tels que métiers, appareils pour tlxer le <strong>de</strong>ssin,<br />

couleurs, aiguilles, soies, laines.<br />

Les envois <strong>de</strong>vront parvenir à la direction du<br />

Cercle artistique intemaiimud, le 20 octobre;1886', au<br />

plus tard, franco (sauf les droits d'entrée pour les<br />

Pays-Bas) et accompagnés-d'une <strong>de</strong>scription détaillée,<br />

distincte du colis.<br />

GORRESPONDiKGË<br />

Ans. — La direction du journal ne tient aucun<br />

compte <strong>de</strong>s commmiications <strong>de</strong> diverse nature qui lui<br />

sont adressées (lettres, copies, etc.), lorsque celles-ci ne<br />

portent point les noms et adresses <strong>de</strong> leurs auteurs.<br />

aUESTIONS SCOLAIRES<br />

M. II. B., à S. (Gard).<br />

t.a toiirniture <strong>de</strong>s livres et objets classiques aux élèves<br />

d'une école a été jusqu'ici dévolue aux directeurs, non aux<br />

adjoints.<br />

Les gratifications accordées librement par les communes<br />

sont réparties suivant leurs intentions. Il est tout naturel<br />

qu'elles ie soient proportionnellement aux services rendus<br />

ou à rendre.<br />

M. B. A., à B. (Corse).<br />

« Quelles lormalités ai-je à remplir à l'effet d'être<br />

autorisé à verser rétrospectivement les relenues qui ne<br />

m'ont point été faites pendant les cinq ans [que j'ai passés<br />

dans l'enseignement libre? »<br />

Aux termes <strong>de</strong> la circulaire du 18 avril dSSO, « les<br />

années <strong>de</strong> service dans l'enseignement libre ne peuvent'<br />

jamais êtres comprises dans la supputation <strong>de</strong>s années<br />

donnant droit à la retraite. » Vous ne sauriez donc êire<br />

admis à faire rétrospectivement les versements dont vous<br />

parlez, et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que vous vous proposez d'adresser<br />

à cet effet au ministre <strong>de</strong>s finances <strong>de</strong>meurerait sans<br />

résultat.<br />

M. G. B., à St-A. (Nord).<br />

« Une personne, possédant tous les diplômes exigés par<br />

la loi et comptant plusieurs années d'enseignemenl, désire<br />

ouvrir un externat libre dans sa localité; a-t-elle besoin<br />

d'une autorisation spéciale pour cela? quelles sont les<br />

démarches à faire pour l'obtenir? s<br />

Celle personne n'a besoin d'aucune autorisation. Elle<br />

doit seulement faire la déclaration et fournir les justifications<br />

prescrites par l'article 27 <strong>de</strong> la loi du "15 mars 1 SoO.<br />

(V. co<strong>de</strong> Picbard, p. 10.)<br />

Mme F., àN. (Lozère).<br />

Vous ne serez en situation d'obtenir une pension <strong>de</strong><br />

retraile pour cause d'iiifîrmilés frayas résultant <strong>de</strong> l'exercice<br />

<strong>de</strong> vos fonctions et vous mettant hors d'état <strong>de</strong> les<br />

continuer qu'à l'âge <strong>de</strong> quarante-cinq ans. Votre pension<br />

sera alors égale à autant <strong>de</strong> cinquantièmes <strong>de</strong> votre:<br />

traitement moyen que vous compterez d'années <strong>de</strong> service<br />

à partir <strong>de</strong> l'êge <strong>de</strong> vingt ans.<br />

M. ])., à Y. (lUiône).<br />

« lin instituteur qui reçoit son changement sans l'avoir<br />

<strong>de</strong>mandé et sans l'avoir mérilé, a-t-il le droit <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

son maintien dans ia commune qu'il occupe ? Quelles<br />

formalités a-t-il à remplir? s<br />

Il peut adresser à cet effet une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à ses chefs<br />

hiérarchiques. Hais ceux-ci ont aussi le droit <strong>de</strong> maintenir<br />

les propositions <strong>de</strong> changement qu'ils ont dû faire à<br />

JM. !a préfet.<br />

31. X. M., à Y. ()Ieurthe-et-Moselle).<br />

En passant d'une école dans un collège, vous ne subirez<br />

que la relenue du premier douzième d'augmentation <strong>de</strong><br />

votre traitement, s'il y a lieu, et vous continuerez, comme<br />

dans l'enseignement primaire, à acquérir <strong>de</strong>s droits à la<br />

retraite. — De même si vous rentrez plus tard dans le<br />

service <strong>de</strong>s écoles.<br />

M. X., à Y. [Corrèze).<br />

(c La maison d'école que j'habite et dont la commune<br />

est locataire se trouve dans le plus mauvais état; il y<br />

pleut en divers endroits, principalement dans la cheminée,<br />

et comme le foyer est eu contre-bas et qu'il forme une<br />

espèce <strong>de</strong> réservoir, cliaque fois qu'il pleut, ce réservoir<br />

se remplit <strong>de</strong> sorte que je ne puis allumer <strong>de</strong> f^eu. Deux<br />

fenêtres sont au niveau du sol et n'ont pas <strong>de</strong> contrevents,<br />

ce qui fait que je ne suis pas fermé chez moi. .l'ai écrit<br />

tout cela à SI. l'inspecteur primaire. 5Me préfet a pris,pour<br />

faire exécuter ces réparations, <strong>de</strong>ux arrêtés et, dans le<br />

<strong>de</strong>rnier, il ne donnait que quinze jours au propriétaire<br />

pour faire faire ces réparations. M. le maire a transmis<br />

ces arrêtés au propriétaire qui ne s'est pas mis en peine <strong>de</strong><br />

s'y conformer. Que faut-il maintenant que je fasse? Si l'on<br />

vient à interdire ce mauvais local et que je ne puisse<br />

faire ma classe, serai-je privé <strong>de</strong> mon traitement? »<br />

Du moment que vous avez mis vos chefs hiérarchiques<br />

au courant <strong>de</strong> la situalion, vous n'avez plus qu'à attendre<br />

le résultat <strong>de</strong>s mesures qu'ils croiront <strong>de</strong>voir prendre <strong>de</strong><br />

concert avec l'autorité municipale. En toute hypothèse,<br />

ce n'est point à vous à subir les conséquences d'un état<br />

<strong>de</strong> choses dans lequel vous n'êtes pour rien et qui se produit<br />

sans qu'il y ait aucune faute <strong>de</strong> votre part. Votre<br />

traitement vous sera continué quand même, ou bien l'administration<br />

vous.assiguera un autre poste.<br />

Mlle S., à A. (Orne).<br />

Pour diriger régulièrement une école maternelle, il<br />

faut, en l'état, être pourvu du certificat, d'aptitu<strong>de</strong> à la<br />

direction <strong>de</strong>s écoles maternelles.<br />

Il est peu probable qu'une jeune fille qui ne possè<strong>de</strong> que<br />

le brevet élémentaire soit placée d'emblée à la tête d'une<br />

école maternelle annexée à une école normale. Elle n'aurait,<br />

croyons-nous, chance d'obtenir un poste semblable<br />

que si elle possédait, en outre du certificat d'aptitu<strong>de</strong><br />

professionnel, d'autres titres tels que le brevet supérieur<br />

ou le certificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique.<br />

I


PARTIE a m M l L E . 749<br />

QUESTIONS DE JURISPRUDENCE USUELLE.<br />

M. L.,à G. (Côte-d'Or).<br />

« Dans la petite correspondance da Jfanuel général <strong>de</strong><br />

l'instruction primaire, n° 35 <strong>de</strong> 188G, ,jelis :<br />

8 En aucun cas la pension <strong>de</strong> retraite ne peut excé<strong>de</strong>r<br />

les trois çiuarlsAu traitement moyen. »'<br />

« J'avais toujours cru que les <strong>de</strong>ux tiers du traitement<br />

moyen <strong>de</strong>s six années les plus rétribuées, étaient la limite<br />

que ne peut dépasser la pension <strong>de</strong> retraite <strong>de</strong>s instituteurs.<br />

« L'assertion du Manuel est-elle rigoureusement<br />

exacte? »<br />

'<br />

La jurispru<strong>de</strong>nce du Manuel général est fondée sur les<br />

dispositions suivantes :<br />

8 La pension <strong>de</strong> retraite (<strong>de</strong>s institutéurs) sera, à partir<br />

<strong>de</strong> la promulgation <strong>de</strong> la présente loi, réglée conformément<br />

aux dispositions relatives aux emplois <strong>de</strong> la partie<br />

active.» (Loi du il août 1876.)<br />

«... Néanmoins, pour vingt-cinq ans <strong>de</strong> services rendus<br />

entièrement dans la partie active, la pension est <strong>de</strong> la<br />

moitié du traitement moyen, avec accroissement, pour<br />

chaque année <strong>de</strong> service en sus, d'un cinquantième du<br />

traitement.<br />

s En aucun cas, elle ne peut excé<strong>de</strong>r ni les trois quarts<br />

du' traitement moyen, ni les maxima déterminés au tableau,<br />

etc..» (Loi du 9 juin 1855, art. 7.)<br />

51. V. II., à X.<br />

Le propos que vous rapportez ne:contient l'imputation<br />

d'aucun fait déterminé. Quoique proféré dans un lieu<br />

public, il ne peut donc constituer une diffamation (art. 29,<br />

loi du 29 juillet 1881). D'autre part, il ne parait pas avoir<br />

une gravité suffisante pour pouvoir être considéré comme<br />

une injure passible <strong>de</strong>s peines portées par l'article 53 <strong>de</strong><br />

la même loi.<br />

M. R., à Z.<br />

L'avoué, en vertu <strong>de</strong> la distraction <strong>de</strong>s dépens qui a dû<br />

LIVRES ET MATE<br />

lui être accordée par le jugement portant condamnation<br />

au profit <strong>de</strong> votre père, avait une action directe pour le<br />

recouvrement <strong>de</strong> ses frais contre la partie condamnée.<br />

Mais, outre cette action, il en avait une contre votre père.<br />

N'ayant pas usé <strong>de</strong> !a première et n'ayant plus intérêt à<br />

le faire aujourd'hui, à raison <strong>de</strong> l'insolvabilité <strong>de</strong> l'individu<br />

condamné, il peut recourir contre vous, en qualité<br />

d'héritier <strong>de</strong> votre père.<br />

Yous ne pouvez vous pla:indre que l'avoué ait négligé<br />

d'agir contre la partie adverse alors qu'elle était solvable,<br />

et que, en présence <strong>de</strong> l'insolvabilité actuelle <strong>de</strong> celle-ci,<br />

il vienne aujourd'hui, après vingt-<strong>de</strong>ux ans, exercer son<br />

recours contre vous ; car vous pouviez en tout temps<br />

mettre l'avoué en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> poursuivre le recouvrement<br />

<strong>de</strong> ses frais, et, s'il ne le faisait pas, agir vous-même.<br />

Yous ne pouvez non plus opposer à l'avoué la prescription<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans prononcée par l'article 2275, co<strong>de</strong> civil ;<br />

car il vous déférerait certainement le, serment autorisé<br />

par l'article 2275 du co<strong>de</strong> civil, serment que vous ne prêteriez<br />

pas, sachant que les trais n'ont jamais été payés à<br />

l'avoué.<br />

M. T., à S.-B.<br />

Le porteur d'un effet <strong>de</strong> commerce qui en réclame le<br />

payement doit justifier, ou qu'il en est le légitime' propriétaire,<br />

ou qu'il a mandat d'en opérer le recouvrement<br />

Il justifie <strong>de</strong> sa propriété par un endossement régulier,<br />

souscrit en sa faveur, et conformément, aux règles posées<br />

par l'article 137 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce : il prouve son mandat<br />

soit par un endossement irrégulier ou ea blanc (art.158<br />

C. comm.), soit par tout autre acte émanant <strong>de</strong> son correspondant.<br />

— Le porteur <strong>de</strong> l'effet dont vous parlez ne peut<br />

justifier, ni qu'il en est propriétaire^ ni qu'il a mandat<br />

<strong>de</strong> toucher, puisque l'effet est endossé au nom dîune autre<br />

personne et. qu'il en est détenteur <strong>de</strong> mauvaise foi. Vous<br />

<strong>de</strong>vez donc refuser <strong>de</strong> lui en payer le niontant.<br />

P . S. L.<br />

D'ENSEIGNEMENT<br />

Le gérant : k. TEMPLIER.<br />

HISTOIRE' SOMMAIRE DE LA CIVILISATION, par<br />

M. Gustave B>uc«»udray ; 1 vol. in-10, cart., 7 fr., 50 c.<br />

Hachette et Cie.<br />

semble <strong>de</strong>s développements ; c'est celui qui a pour<br />

titre : la Réforme.<br />

C. D.<br />

Ainsi que nous l'avions annoncé il y a quelques<br />

semaines nos éditeurs viennent <strong>de</strong> 'mettre en vente<br />

un nouvel ouvrage <strong>de</strong> H. Gustave Ducoudray, professeur<br />

d'histoire et <strong>de</strong> géographie à l'Ecole normale<br />

d'instituteurs <strong>de</strong> la Seine, ayant pour titre : Hisloire<br />

sommaire <strong>de</strong> la civilisalion, et <strong>de</strong>stiné aux cours supérieurs<br />

<strong>de</strong> nos écoles primaires élémentaires, aux<br />

cours complémeiitairesict aux éaoles iprimaires supérieures.<br />

Nous nous proposons <strong>de</strong> présenter prochainement<br />

un compte rendu <strong>de</strong> cet ouvrage où, comme nous<br />

l'avons dit, on retrouvera, appliquées à un sujet<br />

plus élevé et plus large, les qualités bien connues,<br />

(le l'auteur : conscience et sûreté d'information,<br />

esprit <strong>de</strong> logique et <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>, clarté et précision,<br />

l'art <strong>de</strong> dégager le trait saillant qui fait saisir un<br />

fait ou caractérise une épocjue, l'art non moins grand'<br />

<strong>de</strong> se mettre, tout en restant savant, à la portée <strong>de</strong>s<br />

plus petits et <strong>de</strong>s moins savants.<br />

Aujourd'hui nous choisissons, à peu près au hasard,<br />

un chapitre qui nous paraît <strong>de</strong> nature à donner<br />

une idée <strong>de</strong> l'esprit du livre, <strong>de</strong> la forme et <strong>de</strong> Ten-<br />

1. Voir /e supplément du 7 août IScSOj p. 241.<br />

LA RÉFORME<br />

SoMMAïuK ; La Reforme religieuse,ses causes.—^Luther (14S5-tîU6);<br />

icaracléro <strong>de</strong> sa réforme, — La Hél'orme clans les pays ilii Nord.—<br />

La Reforme en Angleterre, — La Réforme eu Suisse ; Zwingle ;<br />

Calvin (1509-156i); principeset conséquences du calvinisme. —<br />

Restauration du calliollcisme ; gnenes <strong>de</strong> religion. — Part.age<br />

àe l'Europe entre le calliolicisme el le protestantisme, — Iniluence<br />

<strong>de</strong> la Reforme prolestaute sur la politique, sur le mouvement<br />

écouomique et intellectuel.<br />

LECTUI\K ; La doctrine .<strong>de</strong> Calvin.<br />

ta Réforme religieuse: [ses causes. —La<br />

seule étu<strong>de</strong> du mouvement intellectuel et artistique du<br />

seizième siècle suffit pour expliquer la révolution qui<br />

s'opéra, à la même, époque, dans la religion. La liberté<br />

<strong>de</strong>s esprits, la hardiesse, <strong>de</strong>s raisonnements, la multiplicité<br />

<strong>de</strong>s écrivains et <strong>de</strong>s penseurs,, <strong>de</strong>vaient rouvrir, les<br />

discussions religieuses étouffées jusque-là par les rigueurs<br />

<strong>de</strong>s gouvernements et <strong>de</strong> l'Inquisition. Le paganisme lit:-<br />

téraire <strong>de</strong>vait aussi attiédir les anciennes croyances, et<br />

le. scepticisme <strong>de</strong>s philosophes anciens ne pouvait manquer<br />

d'ébranler la foi jusq.ue-là si, ferme. La: révolution<br />

religieusfl. J'ut la,conséquence immédiate <strong>de</strong> la révolution<br />

littéraire el même <strong>de</strong>. la révolution artistique. L'art, nous<br />

l'avons dit, s'était aussi fait païen.dans les églises et à la<br />

cour pontificale. Au moment où il interprétait les plus<br />

belles pages <strong>de</strong> la Bible et <strong>de</strong> l'Évangile, U semblait n'y<br />

plus chercher le. sens intime, s'attachant pre^ue-exclusiremeat<br />

à la forme, au costume, à J'im-monie <strong>de</strong>s


750 MANUKL «ENf RAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

groupes et <strong>de</strong>s plans, à la couleur. A l'heure où le= arcliitecles<br />

élevaient, avec <strong>de</strong>s idées renouvelées <strong>de</strong>s temples<br />

anciens, la plus vaste église du mon<strong>de</strong>, la consiruciion<br />

onéreuse <strong>de</strong> cotte église <strong>de</strong> Saint-Pierre coûtait au Saint-<br />

Siège une moitié <strong>de</strong> son empire, perdue par suite <strong>de</strong>s<br />

scandales qu'avait entraînés le besoin <strong>de</strong> faire affluer à<br />

liome les sommes nécessaires pour l'exécution <strong>de</strong> cette<br />

œuvre grandiose.<br />

D'ailleurs ces scandales étaient anciens. La richesse<br />

territoriale <strong>de</strong> l'Église avait amené <strong>de</strong>s abus et profondément<br />

altéré son caractère èvangélique. Les divisions<br />

profon<strong>de</strong>s du grand schisme d'Occi<strong>de</strong>nt, les luttes <strong>de</strong>s<br />

papes s'anatliématisant les uns les autres, les rivalités <strong>de</strong>s<br />

papes avec les conciles <strong>de</strong> Constance (1414) et <strong>de</strong> Bâle<br />

(1430), avaient singulièrement affaibli l'auioriié <strong>de</strong> la<br />

cour <strong>de</strong> Rome, et leurs déplorables effets avaient survécu<br />

même au rétablissement <strong>de</strong> l'unité. Le déchirement <strong>de</strong><br />

l'Eglise avait déjà commencé en Allemagne par les guerres<br />

abominables <strong>de</strong>s flussit.es, et l'Allemagne tendait déjà à s<br />

séparer <strong>de</strong> l'Église catholique.<br />

L'Allemagne,en effet, n'avait été convertie qu'au temps<br />

<strong>de</strong> Cbarlemagne: la doctrine romaine n'avait pu s'y i'i'-<br />

planter aussi fortement qu'en lialie et en Gaule. La<br />

gran<strong>de</strong> querelle du Sacerdoce et <strong>de</strong> l'Empire, qui avait si<br />

longtemps troublé le pays, y avait excité dé vives haines<br />

contre Rome, rendue responsable <strong>de</strong> tous ces malheurs.<br />

Nulle part d'ailleurs le clergé n'était aussi riche et la<br />

féodalité ecclésiastique ne heurtait, plus puissante et<br />

plus redoutée, k féodalité laïque. L'iVllemagne, surtout<br />

celle du Nord, impatiente <strong>de</strong> la domination <strong>de</strong>s évêqiaes,<br />

<strong>de</strong>vait donc être le premier pays où la liéforme prêchée<br />

par Luther trouverait un écho retentissant.<br />

Luther (I483-I54C), caractère <strong>de</strong> sa réforme.—<br />

Le moine augustin /.Mi/te;-, professeur <strong>de</strong> l'Université<br />

<strong>de</strong> Wittemberg, qui remua si profondément l'Allemagne<br />

et le mon<strong>de</strong>, avait conçu sa réforme après un<br />

voyage à Rome, où sa piété sincère avait été indignée <strong>de</strong>s<br />

scandales dont il avait été témoin dans la ville qu'il<br />

croyait sainte. Il s'était dit qu'il fallait ramener l'Église<br />

à la simplicité et à la pureté évangéliques. Luther ne<br />

songea pas, comme les hérétiques qui l'avaient précédé,<br />

à attaquer les dogmes. 1 ne s'égara point dans <strong>de</strong>s discussions<br />

théologiques qui passaient par-<strong>de</strong>ssus la tête<br />

<strong>de</strong>s peuples. En dénonçant avec véhémence la vente <strong>de</strong>s<br />

indidgences, les abus et les richesses du clergé, il passionna<br />

tout <strong>de</strong> suite la foule et les princes ; la foule, qui<br />

trouvait dans sa parole ar<strong>de</strong>nte l'expression <strong>de</strong> ses sentiments;<br />

les princes, pleins <strong>de</strong> convoitise à l'égard <strong>de</strong>s<br />

biens du clergé. Luther ne se présentait point comme un<br />

novateur, mais comme un réformateur (1517-1525). Il ne<br />

venait point, disait-il, changer la religion, mais la redresser,<br />

ne démasquant d'ailleurs que par <strong>de</strong>grés ses<br />

propositions, niant les indulgences d'abord, le culte <strong>de</strong>s<br />

saints ensuite, en appelant du pape mal informé au pape<br />

mieux informé, rejetant enfin l'autorité du pape pour<br />

réclamer le jugement d'un concile, semblant laisser durant<br />

presque toute la vie une porte ouverte à la discussion<br />

et à la conciliation, n'augmentant ses hardiesses<br />

qu'à mesure qu'il s'était créé <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s appuis, et ne<br />

formulant vraiment sa doctrine qu'à la diète d'Augshourg,<br />

en 1530, par la bouche <strong>de</strong> son disciple Mélandithon. Ce<br />

fut à celte tactique et au caractère <strong>de</strong> s'is prédications<br />

qui n'altéraient point le fond <strong>de</strong> la doctrine évangélique,<br />

que Luther dut la fortune d'échapper au sort <strong>de</strong> Jean Huss.<br />

La réforme <strong>de</strong> Luther paraissait tout d'abord une pure<br />

question d'application <strong>de</strong>s règles du christianisme. On<br />

n'en comprit que plus tard la portée véritable. Luther<br />

niant l'efficacité <strong>de</strong>s œuvres, <strong>de</strong>s pratiques, <strong>de</strong>s cérémonies,<br />

et interprétant à sa guise la doctrine <strong>de</strong> saint Augustin<br />

sur la grâce, prêchait la justification par la foi<br />

seule, par la foi, don <strong>de</strong> la grâce divine. Sans pousser, |<br />

comme d'autres le tirent spros lui, c3 principe jusqu'à<br />

ses conséquences extrêmes, si dangereuses pour le libre<br />

arbitre, Luther en était venu à réduire les sacrements au<br />

nombre <strong>de</strong> quatre et à retrancher tout ce qui faisait la<br />

pompe et la magnificence du culte catholique. Il avait<br />

également, tout en maintenant le sacrement <strong>de</strong> Xordre,<br />

détruit le sacerdoce par le mariage <strong>de</strong>s prêtres, et la<br />

hiérarchie ecclésiastique, dont il conservait quelques <strong>de</strong>grés,<br />

en la décapitant <strong>de</strong> son chef, le pape. Il divisait<br />

l'Eglise en autant <strong>de</strong> parties q^'il y avait <strong>de</strong> nations et la<br />

rejftait sous la domination <strong>de</strong>s jii'inces, qui embrassèrenl<br />

avec d'autant plus d'ar<strong>de</strong>ur la réforme luthérienne<br />

qu'elle augmentait leur richesse et leur pouvoir.<br />

Le moine peu logique qui rivait la religion à l'Éiat<br />

avait pourtant dû sa popularité à ses maximes <strong>de</strong> liberté.<br />

Rejetant l'autorité <strong>de</strong> l'Eglise enseignante, il livrait la<br />

Bible et l'Evangile à l'interprétation <strong>de</strong> chacun. C'était le<br />

libre examen. D'une part, Luther enchaînait le chrétien<br />

par la foi; <strong>de</strong> l'autre, il ouvrait la porte à la discussion,<br />

par conséquent au doute, à la négation. Luther, d'ailleurs,<br />

obligé <strong>de</strong> combattre les anabaptistes, qui appliquaient<br />

la Bible d'une façon brutale et sanguinaire, put, <strong>de</strong> son<br />

vivant, se rendr.^ compte <strong>de</strong> cette contradiction qui <strong>de</strong>vait<br />

avoir <strong>de</strong>s conséquences bien autrement graves pour<br />

sa réforme, jugée bientôt, en vertu du libre examen,<br />

insutflsante et erronée.<br />

Quoi qu'il en soit, la rapidité avec laquelle les doctrines<br />

<strong>de</strong> Luther se répandirent dans l'Allemagne, surtout<br />

au Nord; la protection dont, furent couverts les<br />

luthériens par <strong>de</strong> puissants électeurs, luthériens euxmêmes;<br />

l'appât <strong>de</strong> vastes domaines que les seigneurs<br />

usurpèrent et que sécularisèrent même <strong>de</strong>s évêques et<br />

<strong>de</strong>s abbés, heureux <strong>de</strong> convertir en propriétés personnelles<br />

le< propriétés <strong>de</strong> l'Église; les hésitations <strong>de</strong><br />

Charles Quint embarrassé dans les longues luttes conl;''e<br />

François l"' r-t contre les Turcs, assurèrent, après la paix<br />

A'Augshourg (1555), le triomphe <strong>de</strong> la Réforme en .Allemagne,<br />

où il y eut désormais <strong>de</strong> nouvelles causes<br />

d'animosités jointes aux rivalités politiques.<br />

L.a Réforme dans le pays du IVord. — La<br />

Réforme luthérienne, si favorable à la monarchie, fut<br />

établie par les rois Gustave Wasa, en Suè<strong>de</strong> (1527-1524),<br />

et Frédéric <strong>de</strong> Ilolstein, en Danemark (1550).<br />

En Suè<strong>de</strong>, elle parut plutôt,un schisme et une réaction<br />

contre la domination romaine, car Gustave Wasa respecta<br />

l'ancienne hiérarchie, qui ne le gêna plus dès<br />

qu'elle eut accepté sa prépondérance, et une partie <strong>de</strong><br />

la liturgie pour ne point déranger les habitu<strong>de</strong>s populaires.<br />

La doctrine fut luthérienne, mais le culte,<br />

quoique simplifié, rappela encore le culte catholique.<br />

La Réforme <strong>de</strong>vint plus radicale en Danemark, sous<br />

Christian III (1556), qui remplaça les évêques par . <strong>de</strong>s<br />

surintendants, n'ayant plus l'influence morale et politique<br />

dos anciens chefs <strong>de</strong> l'Église.<br />

ta Reforme en Angleterre. — En Angleterre,<br />

Henri VIII, d'abord surnommé le Défenseur <strong>de</strong> la foi,<br />

parce qu'il avait réfuté les doctrines luthériennes, se<br />

sépara (1533) <strong>de</strong> l'Eglise calhoiique en se proclamant le<br />

chef do l'Eglise anglicane. Il exploita à son profit<br />

l'aversion que les Anglais avaient conçue à l'égar.l <strong>de</strong> la<br />

papauté, trop exigeante pour le <strong>de</strong>nier <strong>de</strong> saint Pierre,<br />

et trop ambitieuse dans ses prétentions à la suzeraineté<br />

réelle sur les rois anglais. Encore Henri VllI ne réussit-il<br />

que par la terreur , à établir son <strong>de</strong>spotisme religieux et<br />

politique. L'Angleterre vit tomber les victimes par milliers,<br />

et Henri VHI égala par ses cruautés les pires<br />

empereurs romains. •<br />

Mais les doctrines luthériennes, frappées, autant que<br />

les doctrines catholiques, par le roi qui se séparait <strong>de</strong><br />

l'Église sans vouloir s'avouer protestant, n'en avaient<br />

pas moins fait <strong>de</strong> grands progrès et présidèrent, sous


PARTIE GÉNÉRALE. 751<br />

Edouard VI et Êlisahelh, à la réorganisation <strong>de</strong> l'IigUse<br />

niifflicane. Protestante par son dogme et la simplicité <strong>de</strong><br />

son culte, cette Église fut, à l'instar <strong>de</strong> l'Église suédoise,<br />

hiérarchisée, gouvernée par <strong>de</strong>s évêques, et conserva<br />

dans sa litui'gie <strong>de</strong>s prières semblables à celles <strong>de</strong><br />

la liturgie catholique. Là surtout, la religion <strong>de</strong>vint une<br />

religion d'État, employée à fortifier l'absolutisme <strong>de</strong>s<br />

Tudors, puis <strong>de</strong>s-Sluarts.<br />

IJU Réforme en Suisse; Zwingle; Calvin<br />

(1509-1504); principes et conséc|aences du<br />

calvinisme. — Un prttre <strong>de</strong> Zurich, Zwingle, avait<br />

précédé Luther dans sa pi-édication <strong>de</strong> l'Évangile<br />

réformé. Il essaya vainement, <strong>de</strong> concilier ses doctrines<br />

avec celles du réformateur allemand; mais Luther, lier<br />

do ses succès, refusa <strong>de</strong> reconnaître les principes pluslibérairx<br />

<strong>de</strong> Zwingle, dont l'Église se mo<strong>de</strong>la sur l'organisation<br />

républicaine <strong>de</strong>s cantons suisses.<br />

Le Français Calvin, réfugié à Genève, alla plus loin<br />

encore que Zwingle et tira, avec la logique qui caractérise<br />

l'esprit 'do notre pays, les <strong>de</strong>rnières conséquences<br />

<strong>de</strong>s doctrines luthériennes. 11 poussa la doctrine <strong>de</strong> la<br />

grâce et <strong>de</strong> la justilication parla foi, jusqu'à la piv<strong>de</strong>stiiiation,<br />

celle du libre examen jusqu'à l'indépendance <strong>de</strong><br />

l'interprétation individuelle et à la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> toute<br />

autorité religieuse'. Simplifiant encore le dogme et le<br />

culte, rejetant les sacrements conservés par Luther,<br />

niant la présence réelle <strong>de</strong> Jésus-Christ dans l'Eucha-<br />

1. Ijectnre : La.doctrine <strong>de</strong> Calvin, — « Luther<br />

avait prétendu que le chrétien se sauvait par la foi<br />

et qu'il était certain par elle <strong>de</strong> sa justification ; mais il<br />

avait ajouté que, s'il ne pouvait pas acquérir tout seul<br />

son salut, il pouvait le perdre, et que, pour être certain<br />

<strong>de</strong> sa justification momentanée, il ne l'était point <strong>de</strong><br />

sa justification irrévocable. Il admettait la pénitence,<br />

puisqu'il reconnaissait la possibilité <strong>de</strong> la chute. C'est ici<br />

que Calvin le dépassa par une logique extrêmement<br />

hardie. 11 dit que l'homme, une fois assuré <strong>de</strong> sa justilication<br />

par la foi, l'était aussi <strong>de</strong> sa sanctification, parce<br />

que Dieu ne pouvait pas lui donner et lui retirer sa<br />

grâce, lo rendre alternativement l'objet <strong>de</strong> son choix et<br />

<strong>de</strong> sa réprobation. Le chrétien justifié fut élu <strong>de</strong> Dieu,<br />

il <strong>de</strong>vint saint, il ne put ni faillir ni se perdre.<br />

a Cette doctrine, qui poussait la grâce do.Lulher<br />

jusqu'à la pré<strong>de</strong>stination <strong>de</strong> Cahin, la justification du<br />

premier jusqu'à la sanctilication du second, eut à son<br />

tour d'inévitables suites dans le culte, dans le gouvernement,<br />

dans la morale. Les sacrements, réduits à<br />

quatre par Luther, le furent à <strong>de</strong>ux par Calvin : le<br />

baptême et la cène. Ces sacrements eux-mêmes se<br />

trouvèrent dépouillés <strong>de</strong> leur ancienne efficacité ou <strong>de</strong><br />

leur mystérieuse gran<strong>de</strong>ur. Les enfants <strong>de</strong>s élus, et ici<br />

Calvin se rappi-ocha <strong>de</strong>s anabaptistes, n'eurent pas<br />

besoin du baptême pour entrer dans la socicté rachetée;<br />

ils y furent compris par leur <strong>de</strong>scendance seule, co.mme,<br />

avant la venue du Christ, l'homme, par sa <strong>de</strong>scendance<br />

seule, avait été frappé <strong>de</strong> réprobation et <strong>de</strong> mort. Quant<br />

à la cène, adoptant l'opinion <strong>de</strong> Zwingle. il n'y fit communiquer<br />

Dieu (|u'en esprit, <strong>de</strong> la même manière que<br />

Dieu était communiqué dans la prédication <strong>de</strong> sa parole<br />

et dans le baptême. Calvin n'admit point .la péniteucei<br />

parce que, d'après son principe, le véritable élu, ne<br />

pouvant pas tomber, n'avait pas-besoin <strong>de</strong> se relever.<br />

« 11 abolit l'épiscopat, comme Luther avait aboli la papauté,<br />

et confia le choix du ministre du culte non au<br />

magistrat civil, mais à la société religieuse. 1 établit<br />

l'égalité sur les mines <strong>de</strong> la hiérarchie sacerdotale. Il<br />

introduisit les laïques, sous le nom à'anciens, dans<br />

l'assemblée du consistoire, qui conservait les doctrines<br />

et jugeait les mœurs. Son christianisme étant tout spirituel,<br />

il supprima comme inutiles les cérémonies que<br />

Luther avait laissé subsister comme indifférentes. Sa morale<br />

fut d'autant plus rigi<strong>de</strong>, que l'homme, une fois,<br />

selon lui, pénétré <strong>de</strong> la grâce <strong>de</strong> Dieu, dut s'en rendre<br />

digne par la pureté <strong>de</strong> ses mœurs et les vertus <strong>de</strong> sa vie.<br />

Elu <strong>de</strong> Dieu, il dut suivre son exemple et éviter d'autant<br />

plus <strong>de</strong> pécher qu'il ne trouva plus la possibilité d'être<br />

ristie, il réduisit le culte chrétien à <strong>de</strong>s réunions<br />

pieuses sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> pasùeurs, vénérés sans<br />

doute, mais n'ayant reçu aucune consécration particulière.<br />

La religion <strong>de</strong> Calvin, tout intérieure, toute spirituelle,<br />

fut le <strong>de</strong>rnier mot <strong>de</strong> la réaction conti-e la tendance du<br />

christianisme du moyen âge, qui avait matérialisé la foi et<br />

étai! retombé dans les défauts reprochés jadis au paganisme.<br />

L'organisation simple <strong>de</strong> son Église parut aussi<br />

une l'éaction contre la hiérarchie sociale établie en Europe,<br />

et sa doctrine égalitaire, qui plut aux populations<br />

libres <strong>de</strong> la Suisse, aux cités commerçantes et bourgeoises<br />

<strong>de</strong> la Hollan<strong>de</strong>, à une partie <strong>de</strong> la bourgeoisie et<br />

<strong>de</strong> la noblesse <strong>de</strong> France, impatienle du joug féodal, enfin<br />

aux clans <strong>de</strong> l'Ecosse patriarcale, fut le premier acheminement<br />

vers le rétablissement <strong>de</strong> l'égalité sociale qui <strong>de</strong>vait<br />

plus laïd s'imposer même aux pays catholiques. L'esprit<br />

<strong>de</strong> la i-éforme <strong>de</strong> Calvin était un-esprit égalitaire et<br />

•républicain. Le libre examen appliqué aux dogmes religieux<br />

ne pouvait manquer d'être appliqué ejisuite aux<br />

théories politiques., jusque-là. absolues comme <strong>de</strong>s dogmes.<br />

La réforme calviniste faisait présager l'esprit philosophique<br />

du dix-buitième siècle, qui inspira les eliefs <strong>de</strong><br />

la Révolution <strong>français</strong>e.<br />

Calvin, pourtant, qui s'efforça <strong>de</strong> maintenir avec une<br />

rigueur extrême l'unité <strong>de</strong> sa doctrine, ne put empêcher<br />

son.principe d'aboutir au fractionnement infini <strong>de</strong>s sectes<br />

protestantes. Ces sectes se muJlipliérent, et nulle Église<br />

ne se brisa en plus d'Églises variées selon le caractère <strong>de</strong>s<br />

peuples et <strong>de</strong>s individus. Encore moins se doutait-il que<br />

la règle qu'il indiquait pour fortifier la foi l'ébranlerait<br />

au contraire. Le libre examen eut pour conséquence<br />

directe le scepticisme, le rationalisme, même l'athéisme ;<br />

conséquence qui eût singulièrement affligé le croyant<br />

austère et rigi<strong>de</strong> qui fit <strong>de</strong> Genève une sorte <strong>de</strong> couvent,<br />

s'il eût pu entrevoir dans l'avenir les progrès <strong>de</strong>s doctrines<br />

matérialistes, hostiles à la foi protestante aussi<br />

bien qu'à la foi catholique.<br />

Restauration du calliolici.sme ; guerres <strong>de</strong><br />

religion. — Vaincu, le catholicisme recula d'abord,<br />

mais bientôt l'eprit confiance, fixa ses dogmes au concile<br />

<strong>de</strong> Trente (1545-15C5), sentit le besoin <strong>de</strong> se retremper<br />

dans l'élu<strong>de</strong> et l'austérité, et <strong>de</strong> se resserrer autour <strong>de</strong><br />

son chef, dont le pouvoir fut dès lors incontesté.<br />

En même temps, un . nouvel ordre religieux se créait<br />

pour combattre les doctrines protestantes, uu ordre toujours<br />

mêlé au mon<strong>de</strong>, cherchant à instruire les enfants<br />

et plus tard à diriger les souverains, soumis <strong>de</strong> la manière<br />

la plus absolue aux volontés du pape et opposant aux<br />

désirs d'indépendance <strong>de</strong> l'Europe le spectacle dé l'obéissance<br />

la plus entière. C'était l'ordre <strong>de</strong>s Jésuites, qui,<br />

après avoir rendu, par le zèle <strong>de</strong> ses missionnaires et la<br />

science <strong>de</strong> ses professeurs, <strong>de</strong> grands services à la religion,<br />

aura l'ambition <strong>de</strong> vouloir s'emparer <strong>de</strong> la direction<br />

du mon<strong>de</strong>.<br />

Le catholicisme se relevait donc. Malheureusement,il ne<br />

se contenta pas dés armes morales et attaqua l'hérésie par<br />

les armes matérielles. Alors commença le grand drame<br />

<strong>de</strong>s guerres <strong>de</strong> religion, bien triste pour l'humanité.<br />

Le feu éclata (1565) dans les provinces espagnoles <strong>de</strong>s<br />

Pays-Has, où le souverain, Philippe II, s'efforçait d'arrêter<br />

par les rigueurs, les progrés <strong>de</strong> l'hérésie. Philippe II<br />

se fit le champion du catholicisme. Il combattait la réforme<br />

en Angleterre par les conspirations, en France, par l'épée<br />

<strong>de</strong>s Guises, aux Pays-Bas par celle du duc A Albe et la<br />

hache <strong>de</strong>s houireaux. Vers l'année 1372, le catholicisme<br />

absous. C'est ainsi que, poussant jusqu'aux <strong>de</strong>rnières<br />

extrémités les principes <strong>de</strong> Luther, Calvin fit avec exagération<br />

une dojtrine <strong>de</strong> logiciens, un culte et une morale<br />

<strong>de</strong> puritains. »'(Mignet, Mémoires hisioriques : Etablissement<br />

<strong>de</strong> la Réforme à Genève).


782 MÀNBEI DE L'TNSTRDCTRON PRIMWRE<br />

paraît triompher. Marie Stuart, quoique prisonnière, fait<br />

trembler Elisabeth. Le duc d'Albe jette les Flamands terrifiés<br />

sous les pieds <strong>de</strong> son orgueilleuse statue d'Anvers.<br />

L'horrible massacre <strong>de</strong> la Saint-BarIhélemy semble anéantir<br />

le catholicisme <strong>français</strong>.<br />

Puis la scène change tout à coup. Une jeune république<br />

gueuse, mais iniomptable, s'élance <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> la Hollan<strong>de</strong><br />

et relève à Drielle (1572) le drapeau du protestantisme.<br />

L'Angleterre, pacifiée par le supplice <strong>de</strong> l'infortunée<br />

Marie Stiiart (1587), est sauvée <strong>de</strong> l'invasion<br />

espagnole par la dispersion <strong>de</strong> VArmada (1588) et <strong>de</strong>vient<br />

le boulevard <strong>de</strong> la Réforme. En France, la Ligue (1576<br />

•1598), vaincue, tombe aux genoux <strong>de</strong> Henri IV, dont la victoire<br />

assure — pour un temps, hélas! trop court — le<br />

triomphe <strong>de</strong> la tolérance.<br />

Partage <strong>de</strong> l'Europe entre le catholicisme<br />

et le protestantisme. — L'unité religieuse est définitivement<br />

rompue, et l'Europe se trouve compléîement<br />

partagée entre les <strong>de</strong>ux formes du christianisme.<br />

Le catholicisme gar<strong>de</strong> les contrées du Midi, VExpagne,<br />

l'Italie, et celles du centre, V Autriche, la France, nù la<br />

foi, profondément enracinée, avait résisté à toutes les<br />

attaques; le protestantisme conserve VAngleterre, la Hollan<strong>de</strong>,<br />

le Danemark, la Suè<strong>de</strong>, V Allemagne du îîord.<br />

Religion austère, s'adressant à la raison plus qu'à l'imagination,<br />

sans culiesolennel, sans cérémonies,sans lableaux<br />

et sans images, il était sans doute plus en harmonie avec<br />

<strong>de</strong>s populations habitant, pour la plupart, <strong>de</strong>s plaines<br />

froi<strong>de</strong>s et nues, ne connaissant guère l'exaltation, accoutumées<br />

à calculer et à méditer plutôt qu'à sentir et à<br />

admirer, actives, infatigables, n'aimant point perdre le<br />

temps en fêtes et trouvant le soir, dans la lecture <strong>de</strong> la<br />

Bible, un intérêt et un charme <strong>de</strong> plus à la vie <strong>de</strong> famille<br />

qui leur est si chère.<br />

Influence <strong>de</strong> la Réforme protestante sur<br />

la politique, sur le mouvement économique<br />

et intellectuel. — La Réforme protestante changea<br />

considérablement la politique et les conditions <strong>de</strong>s alliances.<br />

Elle surexcita dans les Pays-Bas l'esprit national et ajoutaà<br />

la liste <strong>de</strong>s Etats la république <strong>de</strong>s Sept-Provinces-lhiies,<br />

qui <strong>de</strong>vait jouer un rôle considérable par sa puissance<br />

maritime. Les animosilés religieuses rendirent plusacharnées<br />

les rivalités politiques et causèrent encore <strong>de</strong> grands<br />

Iroublts au dix-septième sièc'e. Les puissances protestantes<br />

se ligueront pour faire équilibre aux puissances<br />

catholiques, et c'est pour lors qu'il faudra renoncer à<br />

imposer à l'Europe l'unité politique, <strong>de</strong>venue plus chimél'ique<br />

<strong>de</strong>puis que l'unité religieuse était brisée.<br />

La révolution économique reçut du protestantisme une<br />

nouvelle impulsion. L'augmentation du nombre <strong>de</strong>s jours<br />

<strong>de</strong> travail, la nécessité dans laquelle les réformés, exclus<br />

<strong>de</strong> tous les emplois, <strong>de</strong> toutes les professions libérales,<br />

se trouvaient <strong>de</strong> se livrer à l'industrie et au commerce,<br />

accrurent dans les pays catholiques le chiffre <strong>de</strong>s travailleurs.<br />

L'esprit égalitaire <strong>de</strong>s pays calviniitcs surtout, contribua<br />

à affaiblir la noblesse et à relever la classe industrielle<br />

et commerçante, qui se fit honneur <strong>de</strong> ses richesses<br />

acquises par le travail.<br />

Le protestantisme activa aussi la proluction intellectuelle<br />

et les recherches scientifiquts, affranchies do toute<br />

entrave. La Hollan<strong>de</strong> et la Suisse <strong>de</strong>vinrent les pays où se<br />

réfugiaient les écrivains persécutés. Amsterdam el Genève<br />

imprimaient les livres proscrits. L'esprit philosophique<br />

se développa avec une hardiesse jusqu'alors inconnue.<br />

La Réforme toutefois n'était point favorable aux<br />

arts, puisqu'elle interdisait les tableaux religieux; l'art<br />

allemand, qui naissait à peine, s'arrêta court; l'art anglais<br />

ne put naître que <strong>de</strong>ux siècles plus tard, et l'empire<br />

resta à l'art italien et à l'art belge. Disons toutefois que<br />

l'art hollandais rivalisa avec l'art <strong>de</strong>s provinces belges<br />

catholiques, comme nous le verrons plus loin; mais cela<br />

tient surtout au caractère plus réaliste qu'idéal <strong>de</strong>s<br />

peintres du Nord.<br />

Si l'on cherche la véritable influence du protestantisme,<br />

on la trouTe dans l'esprit pratique et en quelque sorte positif<br />

<strong>de</strong> cette forme particulière <strong>de</strong> la religion chrétienne.<br />

Elle surexcitait moins l'imagination et le sentiment. Elle<br />

était froi<strong>de</strong>, simple, non pas ennemie <strong>de</strong> l'ascétisme, témoin<br />

le puritanisme, n ais hostile aux ordres religieux<br />

séparés du raoïi<strong>de</strong>; elle dérangeait le moins possible les<br />

conditions ordinaires <strong>de</strong> la vie civile, imposant moins <strong>de</strong><br />

pratiques et <strong>de</strong> rigueurs, ne dérobait, en <strong>de</strong>hors du dimanche<br />

absolument respecté, aucun jour au travail, et<br />

s'accommodait mieux du labeur <strong>de</strong> plus en plus grand<br />

qu'exigeaient les aspirations <strong>de</strong>s peuples à une vie plus<br />

confortable. Les pays protestants vont <strong>de</strong>vancer les autres<br />

dans la recherche <strong>de</strong> ce confortable, combinée avec le<br />

culte d'une simplicité qui tendra à mettre moins <strong>de</strong> diflérence<br />

entre les costumes <strong>de</strong>s différentes classes. Ils vont<br />

surtout contribuer à former l'esprit mo<strong>de</strong>rne, tourné vers<br />

l'amélioration <strong>de</strong> la vie terrestre, même dans les pays<br />

catholiques, <strong>de</strong>venus moins dédaigneux <strong>de</strong>s avantages matériels.<br />

En supprimant les corporations religieuses et le<br />

sacerdoce, ils développeront l'ES/JÎ-ii CÎDÎ'/, qui finira par<br />

dominer même les pays où le clergé conservera une inlluence.<br />

Mais le seizième siècle n'est qu'un point <strong>de</strong> départ, et<br />

il nous faut suivre à travers les âges suivants la quadruple<br />

évolution qui a conduit la société à la civilisation<br />

contemporaine.<br />

RÉSUMÉ. — La Réforme eut pour cause l'ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s<br />

discussions excitées par les progrès <strong>de</strong> la science et les<br />

nombreux abus que l'Eglise se refusait à corriger, et sa<br />

richesse territoriale. Luther, à l'occasion <strong>de</strong> la vente <strong>de</strong>s<br />

indulgences, se sépara <strong>de</strong> l'Eglise romaine (•1517-'1520). Sa<br />

réforme ne loucha d'abord que l'application <strong>de</strong>s règles du<br />

christianisme, puis, <strong>de</strong>venant plus hardie, en vint à renier<br />

l'autorité <strong>de</strong>s papes et à rejeter plusieurs <strong>de</strong>s sacrements.<br />

Sa réforme se propagfa dans les Etats du Nord, en Suisse<br />

et en Danemark. En Suè<strong>de</strong>, elle fut modifiée par le maintien<br />

<strong>de</strong> la hiérarchie épiscopale. 11 en fut <strong>de</strong> même en<br />

Angleterre, où Htnri YIII n'avait d'abord réalisé qu'un<br />

schisme, mais où les doctrines protestantes <strong>de</strong>vinrent,<br />

sous Edouard VI et Elisabeth, le fond <strong>de</strong> la doctrine anglicane.<br />

Calvin, né en France, mais qui se fixa à Genève, reprit<br />

et poussa plus loin la réforme <strong>de</strong> Luther-11 supprima toute<br />

hiérarchie, tout sacerdoce, établit l'égalité <strong>de</strong>s chrétiens,<br />

rejeta les sacrements, nia la présence réelle, et le culte,<br />

simplifié comme, la doctrine, fut borné à la prière, à la<br />

lecture <strong>de</strong> la Bible et <strong>de</strong> l'Evangile. Le calvinisme, qui contenait<br />

en gerïne les idées républicaines, triompha dans<br />

une partie <strong>de</strong> la Suisse, aux Pays-Bas, en Ecosse.<br />

Le catholicisme, d'abord vaincu, ne tarda pas à réagir<br />

contrela Réforme. Il fixa ses dogmes au concile <strong>de</strong> Trente,<br />

créa le nouvel ordre <strong>de</strong>s Jc'suïies, et bientôt s'engagèrent<br />

les guerres <strong>de</strong> religion qui s'étendirent à toute l'Europe.<br />

Malgré ces guerres détestables, l'Europe n'en <strong>de</strong>meura<br />

pas moins partagée entre le catholicisme et le protestantisme.<br />

Cette scis^iotl exerça une gran<strong>de</strong> influence sur la<br />

politique, car les rivaUtés religieuses s'ajoutéi'eut à la rivalité<br />

<strong>de</strong>s intérêts. La Réforme donna une vive impulsion<br />

à la révolution économique, et les pays protestants ne tardèrent<br />

pas à être les plus avancés dans l'in lustrie et le<br />

commerce. Enfin elle activa aussi la production intellectuelle<br />

par la liberté <strong>de</strong> la discussion; mais aussi, par le<br />

libre examen, elle <strong>de</strong>vait développer une philosophie aussi<br />

hostile au protestantisme, qu'au cathoUcisme. — G. Duco'j-<br />

BLLAÏ.<br />

Imprimerie A. Lahure, 9, rue <strong>de</strong> Fleurus, à Paris.


Partie scolaire N» 4 2 14i OCTOBitE I88fi<br />

SEMAINE SCOLAIRE<br />

DIRECTIONS ET EXERCICES<br />

3'ÂFR£;S LES PROSRAKKES OFFICIELS DO 17 niXLLET 188^.<br />

ANNÉE 1886-1887<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE<br />

LANGUE FRANÇAISE<br />

Exercices <strong>de</strong> copie et petites dictées.<br />

I. Classe d'inilialion ou division inférieure du cours<br />

élémentaire. — PROGRAMME. — Exercices préparatoires<br />

sV l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la langue (suite) Voir l'explication<br />

du sens <strong>de</strong> ce litre dans !e premier numéro <strong>de</strong><br />

l'année scolaire 1886-87 (18 septembre 1880). — I. Exercices<br />

<strong>de</strong> langage : <strong>de</strong>scriptions, récits, elc. (Voir ci-après<br />

quelques exemples). — II. Exercices inluilifs sur la conjugaison<br />

<strong>de</strong>s verbes (emploi et rapprochement, sans indication<br />

<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> temps ni <strong>de</strong> personne, <strong>de</strong> certaines<br />

formes verbales apparlenant au langage courant). —<br />

III. Exercices <strong>de</strong> réciiation. — IV. Exercices <strong>de</strong> langage.<br />

— V. Dictée <strong>de</strong> mots et <strong>de</strong> phrases, pour les élèves qui<br />

commencent à syllaber.<br />

EXERCICES. Pelils récils. — Raconter l'histoire <strong>de</strong> Cendrillon.<br />

— Tel enfant dit avoir assisté an mariage d'un<br />

pai-ent ; lui faire raconter ce qu'il y a vu.<br />

. Descriptions. — Le préau : situation ; ce qu'il y a dans<br />

le préau; ce qu'on fait dans le préau. La cour <strong>de</strong> récréation<br />

: forme; est-elle longue? large? etc., où est-elle<br />

placée? qu'y a-t-il autour <strong>de</strong> la cour? qu'y a-t-il dans la<br />

cour ? etc.<br />

Cottiparaisons. — L'enfant propre ; son portrait, l'enfant<br />

malpropre : son portrait. Comparer les résultats <strong>de</strong><br />

la propreté à ceux <strong>de</strong> la malpropreté. — L'enfant docile<br />

et l'enfant indocile : portraits et comparaisons du même<br />

genre.<br />

Conjugaison intuitive. —Je me lave tous les jours : je<br />

suis propre ; tu te laves tous les jours : tu es propre ; elc.<br />

J'obéis à mes parent,»!, tu obéis à tes parents, Paul obéit<br />

à ses parents, etc. J'obéis à mon maître, etc. : je suis<br />

docile, tu es docile, etc. Je n'ai pas obéi à mon père, tu<br />

n'as pas obéi à ton père, etc. : je n'ai .pas été docile, tu<br />

n'as pas été docile, etc.<br />

Mot«. — René; volé {U a) ; salue (il) : dicler sa-hi-e:<br />

macaroni; ménagé; cavale.<br />

ou telle table est ron<strong>de</strong> », on me comprendra tout <strong>de</strong><br />

suite : En ce <strong>de</strong>rnier cas, je fais une phrase. On nomme<br />

phrase tout assemblage <strong>de</strong> mots (jui a un sens complet,<br />

c'est-à-dire qui bignilie nettement quelque chose. Kombreux<br />

exemples. — II. Principaux éléments <strong>de</strong> la phrase.<br />

Tout ce qui se trouve sur la terre peut se diviser en Irois<br />

catégories ; personnes, animaux, choses. Exemples. — Toute<br />

personne, tout animal, toute chose a un nom.. Exemples.<br />

Définition du nom : C'est un mot qui sert à désigner, à<br />

nommer les personnes; les animaux et les choses. Je dis :<br />

a 5Ion chien. » Ceux qui m'écoulent se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ront :<br />

« Kh bienl que fàil-\\ ou (|u'esi-il ce chien? » En disant :<br />

« Mou chien aboie s ou « Mon chien est mala<strong>de</strong> », j'exprimerai<br />

qu'il fait ou qu'il est quelque chose. Le mot aboie<br />

(c'est ce que mon chien fait) et le mot est sont <strong>de</strong>s verbes.<br />

Le verbe est un mol qui sert à montren qu'on est ou qu'on<br />

/aii quelque chose. Exemples.— L'expression mon chien<br />

est... n'est pas complète. J'y ajoute le mot mala<strong>de</strong> ; le<br />

sens se comiilète. J'ai montré ce qu'est mon. clLien. Mala<strong>de</strong><br />

est un adjectif. On appelle adjectif tout mot qui,<br />

joint à un mon, indique ce qu'est la personne, la chose<br />

ou l'animal que ce nom désigne. Exemples. — II[. Kevision<br />

<strong>de</strong>s leçons I et 11. — IV. Dictées ; exercices <strong>de</strong> grammaire.<br />

— V. Exercices <strong>de</strong> composition et <strong>de</strong> récitation.<br />

I. Lrc blé. — On laboure la terre, avant <strong>de</strong> semer le<br />

blé. On le sème dans chaque sillon creusé par la charrue<br />

II est Jjon <strong>de</strong> fumer la terre où l'on veut semer du blé.<br />

Le blé pousse d'abord en herbe; il est alois d'un beau<br />

vert. Le chaud soleil <strong>de</strong> Y été le fait jaunir.<br />

II. E.e blé (suite). — Le blé miir se compose d'une<br />

tiqe aS'sez longue qui se termine par \m ' épi. L'épi est<br />

plein <strong>de</strong> grains. Le grain <strong>de</strong> blé, écrasé, donne ite la farine.<br />

.\vec la farine du blé on fait du bon -pain blanc.<br />

III. Le seigle. — Le seigle est facile à distinguer<br />

du blé ordinaire ou froment. Sa tige c^t plus haute que<br />

celle du blé. L'épi qui la termin-; a <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s barbes. La<br />

farine <strong>de</strong> seigle donne du pain bis.<br />

IV. ha. récolte <strong>de</strong>s céréales. — Le blé, le seigle,<br />

ïorge, le mais sont <strong>de</strong>s céréales. C'est en juillet où au<br />

commencement A'août qu'on récolte les céréales. Les liges<br />

Phrases. — René a volé une lime. — Je salue ta mère.<br />

— Sale le macaroni. — Ménage ta robe. .— La cavale<br />

jaunies par le soleil forment la paille. Les épis, battus<br />

avec <strong>de</strong>s fléaux, dans les granges, laissent échapper leurs<br />

galope.<br />

grains. Ceux-ci, portés au moulin, .tout écrasés entre <strong>de</strong><br />

grosses pierres tournantes qu'on nomme meules. Le grain<br />

2° Division supérieure du cours élémentaire. '— PROéciasé<br />

donne du son et <strong>de</strong> la tarine.<br />

GR.tMME.— Phrase; principaux éléments dontelle<br />

se compose ; nom, verbe, adjectif. — I. Les enfants<br />

qui commencent à parler ne s'expriment ordinairement<br />

EXERCICES. — Placer, dans chacun <strong>de</strong>s textes précé<strong>de</strong>nts,<br />

qu'à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mots détachés ; papa, maman, un trait vertical à la fin <strong>de</strong> chaque phrase. — Distinguer<br />

manger, etc. Généralement, pour se faire bien comprendre,<br />

il faut employer plusieurs mots et les lier les uns aux<br />

les noms, les adjectifs et les verbes qui se trouvent parmi<br />

les mots écrits en italiques; écrire une n sous chaque<br />

autres. Si je dis : table, ce mot, employé tout seul, ne nom, un a sous chaque adjectif et un v sous chaque<br />

paraîtra pas signifier grand'chose, liais si je dis : « telle verbe. —L. T.


466 MADCEL GÉNÉRAL D E L ' INSTRDCTION PRIMAIRE.<br />

Sujets <strong>de</strong> oompoûtion <strong>français</strong>e.<br />

ÎVotrc village ou notreqaartSer, ou notre rue<br />

ou notre maison. — La donnée <strong>de</strong> ce sujet pourra<br />

varier suivant la localité où est située l'école. Si elle est<br />

située dans un village, faire décrire sommairement le<br />

village ; est-il en plaine, est-il sur une colline, sur une<br />

montagne, dans une vallée? Y a-t-il un cours d'eau qui<br />

le .longe ou qui le Iraverse? A quoi sert ce cours d'eau?<br />

Quelles sont les principales rues du village? Ou mènentelles?<br />

Y a-t-il dans le village une église? une maison commune?<br />

un château? quelque ancien monument? <strong>de</strong>s<br />

ruines? <strong>de</strong> grands établissements d'industrie, <strong>de</strong> commerce,<br />

etc.? Quels sont les villages qui avoisinent le<br />

nôtre? Comment y va-t-on?— Si l'école est située dans<br />

une ville importante, à dél'aut <strong>de</strong> toute la ville, ce qui<br />

serait peut-ûtre difficile, faire décrire le quartier ou une<br />

partie du. quartier, celle que l'enfant connaît le mifiux,<br />

la rue ou il <strong>de</strong>meure, en désignant les par.ticularitêg qui<br />

la distinguent (monuments, gran<strong>de</strong>s maisons, boutiques,<br />

magasins, etc.); même sa propre maison (la <strong>de</strong>scription<br />

d'une maison à plusieurs étages pourra donner lieu à <strong>de</strong>s<br />

observations intéressantes). — C. D.<br />

HISTOIRE<br />

1° Classe d'inilialinn ou division inférieure du cours<br />

élémentaire. —• PnoaMiurE. •— I. Attila el les.Htms. Mœurs<br />

<strong>de</strong>s Huns : « bêtes à <strong>de</strong>ux pieds, s Le « fléau <strong>de</strong> Dieu ».<br />

La bataille <strong>de</strong>s Plaines Catalauniques; le bûcher d'Attila.<br />

.— II. Revision <strong>de</strong>s matières étudiées •précé<strong>de</strong>mment.<br />

2° Division supérieure du cours élémentaire. — Pno-<br />

— 1. Clovis; fondation <strong>de</strong> l'empire franc. —<br />

II. Les iils <strong>de</strong> Clovis.<br />

GÉOGRAPHIE<br />

PnoGRAMUE. — Introduction à l'étn<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

^éograpliie (suite). Les points cardinaux. —<br />

1. Ré»umé <strong>de</strong> la leçon. — Quatre points fixes,, nommés<br />

points cardinaux, permettent <strong>de</strong> reconnaître la situation<br />

d'un endroit q.nélconque ée la terre. Ce sont ; l'esf appelé<br />

encore levant: ou orient'; Vouesl nommé aussi couchant<br />

ou occi<strong>de</strong>nt; le «oj-rf ou septentrion, le sud on raidi.<br />

L'est, c'est Je point où le^soleil semble se lever; l'ouest,<br />

celui où le soleil semble se coucher. Quand on a J'est à sa<br />

droite et l'onést^à-.sa gaïuche, <strong>de</strong>vant soi se trouve le nord,<br />

et <strong>de</strong>rrière soi le sud.<br />

.4 l'ai<strong>de</strong> d'un instrument nommé boussole, on peut .toujours<br />

trouver la direction du nord, et par. coaséquent<br />

celle <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s autres points cardinaux.<br />

H. — Révision, <strong>de</strong>s j>7'éce<strong>de</strong>nles leçons..<br />

GBAVDRE ou oiuET A MONTRER AVX ÉI.ÈVES. — 'UNE boiKSOl e<br />

— J.JI.<br />

INSTRUCTION CIVIQUE<br />

l'RÉLijnsAiREs. — Leçon siTr les familles. — Gomme<br />

toujours, en appeler aux connaissances personnelles <strong>de</strong><br />

l'enfant. — De quelles personnes se compose sa famille?<br />

(Père, mère, frères, sœurs, grand-père, grand'mère, oncles,<br />

tantes, etc., etc...). — Faire remarquer que chaque<br />

enfant présent à l'école (sauf <strong>de</strong>s e.xceptions, heureusement<br />

rares, et très pénibles d'ordinaire) a sa famille;<br />

q.u'nn village, mie viUe sont <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> familles ;<br />

ajouter {en premant.<strong>de</strong>s exemples connus <strong>de</strong> l'enfanl.) que^<br />

les individus qui, composent ces familles ont, dans la<br />

famille même et <strong>de</strong> famille à.f'amille, <strong>de</strong>s relations d'affection,<br />

<strong>de</strong> voisinage, d'affaires; que ces relations ont lieu<br />

dans le présent, qu'elles ont aussi eu lieu dans le passé.<br />

— Il y aura plus tard à revenir sar ces fails et à en tirer<br />

<strong>de</strong>s conséquences. — C. D.<br />

CALCUL<br />

1° Classe d'iiiïliation ou division inférieure du cours<br />

élémerUaij-e. — I'HOGRAJDIE. — Numération parlée<br />

(suite et tin). — 1. Hnumération <strong>de</strong>s nombres compris<br />

entre vingt et trente, entre trente et quarante, etc. Faire<br />

remarquer que le nom <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces nombres se compose<br />

<strong>de</strong> la dénomination du nombre <strong>de</strong> dizaines jointe à<br />

celle du nombre d'unités : vingt et six font vingt-six.<br />

Rapprocher les nombres rfiï.oîue, douze, etc., <strong>de</strong>s nombres<br />

soixante-rfw,soixante et onze, soiïanle-rfoiiie, etc.; quatrey'mgl-dix,<br />

quatre-vingt-onie, quatre-vingt-rfouie, etc. —<br />

II. Revision <strong>de</strong>s leçons du mois.— III, IV et Y. Exercices<br />

divers sur la numération. Additions, soustractions, multiplications<br />

et divisions effectuées intuitivement à l'ai<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s seules données <strong>de</strong> la numération.<br />

EXERCICES. — 1. Combien <strong>de</strong> centimes font : quatre<br />

pièces <strong>de</strong> dix centimes, pliis quatre centimes; cinq pièces<br />

<strong>de</strong> dix centimes, plus sept centimes, etc., etc.? (Les pièces<br />

<strong>de</strong> dix centimes représentent <strong>de</strong>s dizaines et les simples<br />

centimes <strong>de</strong>s unités).<br />

8. Calculs analogues aux précé<strong>de</strong>nts, effectués avec <strong>de</strong>s<br />

..pièces <strong>de</strong> 1, <strong>de</strong> 2, <strong>de</strong> 5, <strong>de</strong> 10, <strong>de</strong> 20 centimes, etc., pourvu<br />

que le total <strong>de</strong>s centimes ne dépasse pas 100.<br />

3. Compter les nombres <strong>de</strong> centimes formés <strong>de</strong> la manière<br />

ci-après : <strong>de</strong>ux gros sous et trois centimes; cinq<br />

petits sous et sept centimes ; une pièce <strong>de</strong> cinquante centimes<br />

et quinze centimes; une pièce <strong>de</strong> cinquante centimes,<br />

<strong>de</strong>ux gros sous et trois centimes; une pièce <strong>de</strong><br />

cinquante centimes, une pièce <strong>de</strong> vingt centimes et un<br />

gros sou ; une pièce <strong>de</strong> cinquante centimes, <strong>de</strong>ux pièces<br />

<strong>de</strong> vingt centimeç et cinq cealimes, etc., etc.<br />

4. Combien <strong>de</strong> fois dix centimes dans trente et un<br />

centimes; dans quarante-<strong>de</strong>ux centimes, etc.?<br />

5. Figurer au tableau noir et sur l'ardoise une avenue<br />

bordée <strong>de</strong> chaque côté <strong>de</strong> quarante et un arbres.-(Représenter<br />

l'avenue par <strong>de</strong>ux, lignes parallèles et les arbres<br />

par <strong>de</strong>s points ou <strong>de</strong> petits jonds.) Combien d'arbres en<br />

tout dans l'avenue ?<br />

6. Compter tous les carreaux <strong>de</strong>s fenêtres <strong>de</strong> la classe.<br />

ï. On a cassé quinze carreaux dans .la classe; combien<br />

en reste-t-il?<br />

8. On a abattu treize arbres dans l'aiienue dont il .est<br />

parlé plus haut; combien yreste^-il d'arbres?<br />

2° Division supérieure du cours élémentxàré. — Révision<br />

<strong>de</strong>s matières étudiées dans la classe<br />

d'initiation (suite). — I. Numération parlée: revision.<br />

— II. Exercices sur la numération écrite. — III, IV<br />

et V. Exercices et problèmes sur l'addition et la soustraction.<br />

Exercices <strong>de</strong> calcul mental.<br />

•PKOBLÈjtEs. .— i . Un marchand <strong>de</strong> vin a vendu, dans<br />

Mne journée, pom' 36'' dB vin, pour 9' <strong>de</strong> cognac, pour 21'<br />

•<strong>de</strong> vermouth, d'absinthe et <strong>de</strong> diverses autres liqueurs •<br />

quelle a été sa recette totale?<br />

R. ; 8«'.<br />

î. Il a gagné 21' sur le vin, 5' sur le cognac, IC sur<br />

les, autres .boissons. Combien avait-il ;payéj en tout, le vin,<br />

le cognaj; elles liqpeurs qu'il a vendues?<br />

Solution. Hacette totale du marchand : 8.6'<br />

Bènéfice.dumarchand : 21'-)-5' + 10'= 40'<br />

Prix d'achat <strong>de</strong>s marchandises vendues : -ifi<br />

3. Un mancliand <strong>de</strong> meubles a, dans son magasin :<br />

IQ armoires; if, buffets <strong>de</strong> salle à. manger; chaises<br />

à siège <strong>de</strong> paille; chai.sos cannées; .20 fauteuils<br />

Voltaire; \ô fauteuils crajpauds ; 18 berghxs ; 5'Chai.ies<br />

longues; 6•canapé.


PA.RTIE SCOLAIRE. 467<br />

I- ^9— 1 = 40 + 50 + SO —3 = '12 dizaines — 5 unités<br />

= d20 —3 = M7.<br />

Additionner : 49 et 21. 49 = 50 — 1; 2l=;20-)-l;<br />

49 + 21 =50 + 20 + 1 —1 = 50 + 20 = 70.<br />

Soustraire : 27 <strong>de</strong> 74. 74 — 27 = 74 — 20 — 7 =70 + 4<br />

_20 —7 = 70 —20 + 4—7 = 50 —5 = 47.<br />

Résoudre, par le calcul menta', les problèmes 1 et 2.<br />

— L.T. "<br />

NOTA. — Dans le précé<strong>de</strong>nt numéro, les programmes et<br />

exercices du cours élémentaire se trouvent à la place <strong>de</strong><br />

ceux du cours moyen, et vice versa.<br />

S C I E N C E S P H Y S I Q U E SE TN A T U R E L L E S<br />

{Leçons <strong>de</strong> choses.)<br />

DÉVEI.OPPEMEST ET DIRECTIOSS. — Le gibier ailé (fin)<br />

— Procédant comme nons l'avons fait pour les leçons antérieures.<br />

nous allons aujourd liui nous servir du canard<br />

sauvage pour trouver les caractères <strong>de</strong>s palmipè<strong>de</strong>s. Nous<br />

rapprocherons <strong>de</strong> cet oiseau le ci/(/ne et Voie, surtout celleci,<br />

que les enfanls connaissent bien. Les palmipè<strong>de</strong>s sont<br />

conformés pour vivre sur l'eau, parce qii'ils se nourrissent,<br />

en général, <strong>de</strong> poissons, <strong>de</strong> vermisseaux, <strong>de</strong> végétaux<br />

aquatiques. — Comparer leur corps à une barque. —<br />

Leurs plumes sont imprégnées d'une matière grasse; l'eau<br />

ne les mouille pas. (Faire remarquer que, lorsqu'on a les<br />

mains grasses et qu'on veut se les laver avec <strong>de</strong> l'eau sans<br />

savon, le liqui<strong>de</strong> ne fait que glisser sur la graisse, sans<br />

l'enlever.) — Pour faire avancer les bateaux, il faut pousser<br />

l'eau avec <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> pelles à long manches : les<br />

rames. — Où sont les rames du canard? — Ses pieds sont<br />

palmés, c'est-à-dire que les doigts sont réunis par une<br />

peau épaisse et tendue.<br />

Les canards sauvages. (Comparaison avec les canards<br />

domestiques). Ils viennent dans notre pays pendant l'hiver.<br />

(Rappeler que d'autres oiseaux, comme la bécasse, la<br />

perdrix, etc., y passent l'été.) Ils aiment le froid et habitent<br />

les régions polaires jusqu'à ce que la rigueur excessive<br />

du climat les oblige à émigrer chez nous. — Comme<br />

il y en a plusieurs espèces, nous prendrons pour type<br />

le canard sauvage commun. — Même grosseur que le<br />

canard domestique; le mâle a le cou et la tète d'un beau<br />

vert émerau<strong>de</strong> avec <strong>de</strong>s reflets dorés, le dos brun, les<br />

ailes ornées <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s blanches et brunes ; la femelle a<br />

la tête d'un gris cendré. — Attirer l'attention sur le bec<br />

large, plat et jaune. — On imitera le « chant s nasillard<br />

et disgracieux du canard en fermant le nez et en prononçant<br />

un son tenant le milieu entre can et coin. —<br />

es canards sauvages volent très bien, et longtemps, par<br />

ban<strong>de</strong>s formant <strong>de</strong>s V, tandis que leurs frères <strong>de</strong> la bassecour,<br />

condamnas au repos, semblent ne plut savoir se<br />

servir <strong>de</strong> leurs ailes. — .iutre différence : ces <strong>de</strong>rniers<br />

mangent la pâtée qu'on donne aux autres volatiles; mais<br />

les autres courent sur les étangs et se nourrissent <strong>de</strong> vermisseaux,<br />

<strong>de</strong> petits poissons, d'herbes aquatiques; il est<br />

vrai que, dans la ferme, on laisse aux canards une mare, où<br />

ils éprouvent le plus grand plaisir à barboter.<br />

l/alouette, le merle, la grive, etc. Les passereaux ren-<br />

•eiment <strong>de</strong>s oiseaux assez différents, parce qu'on était<br />

I. li'ordre. — Jamais un trou, jamais une tache ; telle<br />

doit être la <strong>de</strong>vise d'une jeune fille soigneuse. Un toutpeembarrassé<br />

pour classer certains d'entre eux. Cependant,<br />

on signalera comme caractères généraux (sans se perdre<br />

dans les exceptions) ". bee et doigts faibles, jambes courtes,<br />

formes elfilées, nourriture très variable, taille petite,<br />

puissance et beauté du chant.<br />

Valouette est petite. Son plumage est gris f t terne. Son<br />

vol est vit et varié : grosse difficulté ponr les chasseurs.<br />

Son chant gracieux annonce le printemps et .semble<br />

dire : tire-lire, tire-lire. Elle imite ijjème certains cris<br />

avec facilité. Elle se nourrit <strong>de</strong> graines et d'insectes. On<br />

la chasse souvent au miroir. Le miroir est une ron<strong>de</strong>lle<br />

<strong>de</strong> bois ressemblant à une lête <strong>de</strong> porte-manteau et dans<br />

laquelle sont inscrustés <strong>de</strong> petits morceaux <strong>de</strong> glace<br />

bombés. On l'adapte à une tige <strong>de</strong> fer, <strong>de</strong> façon qu'il<br />

puisse touri^er sur lui-même. On fije cetle tige dans le<br />

sol, au milieu d'une plaine ensoleillée. On opère le matin,<br />

pour que les rayons lumineux trappent le miroir obliquement.<br />

Le chasseur se met à vingt pas : les alouettes viennent<br />

voler rapi<strong>de</strong>ment au-<strong>de</strong>ssu.s <strong>de</strong>s points scintillants;<br />

il ne reste plus qu'à les ajuster. L'attraction du miroir<br />

est si gran<strong>de</strong> pour elles, que beaucoup, malgré les coups<br />

<strong>de</strong> feu, restent là jusqu'à ce qu'on les tue Les alouettes,<br />

sous le nom <strong>de</strong> mauviettes, fournissent à l'alimentation un<br />

mets délical.<br />

•<br />

La grive nous quitte aux premiers froids. Grosseur<br />

moyenne. Plumage diversement coloré, mais loujours<br />

moucheté. Se nourrit d'insecles, <strong>de</strong> vers, <strong>de</strong> fruits; une<br />

espèce aime beaucoup tes fruits du genièvre; une autre<br />

est très frian<strong>de</strong> <strong>de</strong> raisin ; sa chair' n'eu est que plus<br />

recherchée. Justifier le proverbe : Ivre comme une grive.<br />

Le merle commun est noir II vit solitaire dans les bois<br />

et dans les jai'dins <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s villes. Malgré sa sauvagerie,<br />

on l'élève en cage en lui donnant du pain trempé dans<br />

du lait, du raisin, <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> hachée. On lui apprend à<br />

siffler et à dire quelques mots. Y a-t-il <strong>de</strong>s merles blancs ?<br />

Certains merles ont sur les plumes <strong>de</strong>s taches blanches si<br />

larges qu'ils ont l'air d'être tout blancs.<br />

On cirasse encore beau oup <strong>de</strong> petits oiseaux. Il suffira<br />

<strong>de</strong> citer le rouge-gorge, l'ortolan. Ce <strong>de</strong>rnier ne se rencontre<br />

que dans le midi <strong>de</strong> la France et pendant la belle saison.<br />

On le considère comme un succulent gibier. Manger<br />

<strong>de</strong>s ortolans, c'est tout dire. On fera remarquer qu'il<br />

n'est pas nécessaire, pour bien vivre, <strong>de</strong> pousser trop loin<br />

la délicatesse et qu'on pourrait aisément se passer d'ortolans.<br />

Enfin, on détruit parfois <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> ces<br />

pauvres moineaux non pas pour les manger, mais parce<br />

qu'on les regar<strong>de</strong> comme <strong>de</strong>s animaux nuisibles. 1 est<br />

suffisamment démontré aujourd'hui que ces petits êtres,<br />

tout en mangeant pas mal <strong>de</strong> graines, ren<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s services<br />

appréciables en détruisant <strong>de</strong>s insectes, <strong>de</strong>s larves.<br />

De.-^sin : une rame, un bateau, un bec et une patte <strong>de</strong><br />

canard, une tête <strong>de</strong> porte-manieau, etc. — A. T.<br />

M O R A L E<br />

La Famille (suite). — DEVOIRS ENVERS I,ES PARENTS<br />

(suite). — Mêmes développements que pour le cours moyen<br />

sur le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> reconnaissance. — A. H.<br />

COURS<br />

MOYEN<br />

LANGUE FRANÇAISE<br />

Bictées et exercices.<br />

PnoonAMME. — L'article. E evision <strong>de</strong>s matières<br />

étudiées flans le mois. — I. L'article ; élision et<br />

contraction. — II. Hevision <strong>de</strong>s matièrf s étudiées dans le<br />

mois ; les dix partie^ du discours ; la proposition ; le nom<br />

etl'article. — III. Dictée; exercices <strong>de</strong> grammaire. — IV.<br />

— Exercices <strong>de</strong> composition et<strong>de</strong> récitation. — V. Dictée;<br />

exercices <strong>de</strong> composition.<br />

tit trou se répare avec une aiguillée <strong>de</strong> colon ; s'il<br />

s'agrandit, il faut y faire passer la pelote et dépenser beaucoup<br />

<strong>de</strong> temps. On ne peut éviter absolument les taches,<br />

mais on doit toujours, lorsqu'on est exposé à en recevoir,<br />

les recevoir sur un tablier ou une blouse qui mette nos<br />

vêlements à l'abri ; le travail terminé, on ÔIP le tablier, et<br />

l'on se pré^ente aux regards avec l'aspect agréable d'une<br />

jeune fille qui vient <strong>de</strong> faire sa toilette. Ce qu'on ne doit<br />

jamais se permettre, c'est <strong>de</strong> remplacer l'agrafe, le boulon,<br />

nu le cordon manquant par uneépingle. Les épingles sont<br />

faites pour rendre un secours momentané ou pour empêcher<br />

un ruban <strong>de</strong> se chiffonner, par exemple : mais le<br />

tiouton, l'agrafe et le cordon doivent se trouver infailliblement<br />

à la place qui leur est <strong>de</strong>stinée. Plus l'ajustement<br />

est riche et élégant, plus la nécessité d'un ordre parfait


468 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

dans les moindres détails s'y fait sentir. L'ordre est la première<br />

condition du bien-être. Une place pour chaque<br />

chose, chaque chose à sa place, c'est une <strong>de</strong> vise bien facile<br />

à mettre en pratique<br />

(Mme il. GKÉVILLE.)<br />

EXPUCATIONS.— Devise : proprement, division do quelques<br />

pièces <strong>de</strong> Vécu (figure en forme <strong>de</strong> bouclier dans laquelle<br />

sont représentées les armoiries : rapprocher<br />

écusson, petit écu)'. « Division étant le sens propre <strong>de</strong> ce<br />

mot, comme <strong>de</strong> diviser on passe à l'idée <strong>de</strong> tracer, <strong>de</strong>ssiner,<br />

on arrive au sens qui suit : figure emblématique<br />

avec quelque sentence qui l'explique. Ï (LITTRÉ.) Fouquet<br />

avait choisi pour <strong>de</strong>vise im écureuil avec cette légen<strong>de</strong> :<br />

Oit ne monlerai-je pas? Le sens du mot <strong>de</strong>vise s'est<br />

étendu à celui <strong>de</strong> sentence, maxime, exprimée en peu <strong>de</strong><br />

mots et adoptée par quelnn'un pour règle <strong>de</strong> conduite<br />

habituelle. La <strong>de</strong>vise <strong>de</strong> Mazarin était : a Le temps et<br />

moi. » — Aiguillée : lonfçuevr <strong>de</strong> /île qu'on passe dans le<br />

trou d'une aiguille. Le suffixe éc signifie ordinairement<br />

l'idée <strong>de</strong> contenance, <strong>de</strong> ce qui peut tenir dans quelque<br />

chose : charretée — ce qui peut contenir dans une charrette<br />

; cuillerée, ce qui peut tenir dans une cuiller, etc.<br />

— Aspect : état qui consiste à se'trouver sous, (<strong>de</strong>vant les<br />

yeux <strong>de</strong> quelqu^un : éprouver un vif sentiment d'admiration<br />

à ras;)ec< <strong>de</strong>s montagnes; vue, formes, apparences :<br />

un paysage d'un bel aspect. l,a racine speet indique ici<br />

l'action <strong>de</strong> voir, <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r. Rapprocher ; spectacle,<br />

inspecter, etc., etc.— Vêtement : on écrivait autrefois<br />

vesiir, vestcment ; d'où le circonflexo. I.'s a été conservé<br />

dans les mots : veste, vestibule, investir (envelopper <strong>de</strong><br />

soldats une place <strong>de</strong> guerre). — Infailliblement : d'une<br />

msmére infaillible {qni ne peut •çtsi faillir, c'est-à-dire<br />

manquer, se tromper, etc. : j'ai failli tomber— j'ai manqué<br />

<strong>de</strong> tomber). — Ajustement : costtjme dont toutes lés<br />

parties sont ajustées, c'est-à-dire placées juste comme<br />

elles 'doivent l'être pour vêtir commodément et élégamment<br />

le corps.<br />

n. Enfance (le Lonis XI"V. —Le roi me surprend<br />

toujours quand il me parle <strong>de</strong>'son éducation. Ses gouvernanles<br />

jouaient, dit-il, tout le jour, et le laissaient entre<br />

les mains <strong>de</strong> leurs lemmes <strong>de</strong> cliambre, sans se mettre en<br />

peine du jeune roi. 1 mangeait tout ce qu'il attrapait,<br />

sans qu'on fît attention à ce qui pouvait être contraire à<br />

sa santé ; c'est ce qui l'a accoutumé à tant <strong>de</strong> dureté sur<br />

lui-même. Si l'on fricassait une omelette, il en attrapait toujours<br />

quelques pièces, que Monsieur'^ et lui allaient manger<br />

dans un coin.Il raconte quelquefois qu'il était le plus<br />

souvent avec une paysanne ; que sa compagnie ordinaire<br />

était une petite fille <strong>de</strong> la femme <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong>s femmes<br />

<strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> la reine. Il l'appelait la reine Marie, parce<br />

qu'ils jouaient ensemble à ce qu'on appelle la Madame,<br />

lui faisait toujours faire le personnage <strong>de</strong> reine, lui servait<br />

<strong>de</strong> page ou <strong>de</strong> valet <strong>de</strong> pied, ou portait le flambeau<br />

<strong>de</strong>vant elle. Jugez si la petite reine Marie était capable <strong>de</strong><br />

lui donner <strong>de</strong> bons conseils<br />

. (Madame DE MAINTESO-N.)<br />

ESEBCICES. — I. Sur le sens ou la forme <strong>de</strong>s mots. —<br />

Trouver : 1° <strong>de</strong>s dérivés <strong>de</strong>s mots soin, loimoxi Vn finale se<br />

change en jrii {soigner, soigneux, éloigner, éloignement);<br />

2° trois dérivés àe table (tablier, tableau, tablette] ; 5° le<br />

verbe dérivant du substantif abri (abriter) ; 4° le sens <strong>de</strong>s<br />

mots insjjeclion, spectateur, spectre, étant donné le sens<br />

<strong>de</strong> la racine spect (voir ci-<strong>de</strong>ssus) ; 5° le sens littéral du<br />

mot toilette (petite toile); C° le sens <strong>de</strong>s mois ; pelletée,<br />

holtée, brouettée, maisonnée, couvée ; 1° lesens <strong>de</strong>s mots :<br />

défaillir, défaillance ; 8° le substantif que contiennent<br />

les mots paysan, paysage, dépayser{pays] ; '9" le sens <strong>de</strong>s<br />

mots ; gouverner, gouvernante, gouvernement ; personnage<br />

; valet i'valei <strong>de</strong> 2ned); page; 10» le mot qui signifie<br />

petite fille (fillette).<br />

II. Sur lagrammaire proprement dite. — Justifier l'orthographe<br />

<strong>de</strong> tous lesadjectifs déterminatifs'que contient<br />

la secon<strong>de</strong> dictée. — Analyser gi-ammaticalement l'expression<br />

—Exercices <strong>de</strong> conjugaison sur les verbes<br />

1. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; canton <strong>de</strong>' Vernon<br />

(Eure) ; 188G.<br />

•2. C'est ainsi qu'on désignait alors ie frère du roi.<br />

3. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; 1880; canton <strong>de</strong><br />

Limonest (Khône). Communiquer par M. MueL<br />

faillir et surprendre (conjugaison <strong>de</strong> quelques temps <strong>de</strong><br />

chacun <strong>de</strong> ces verbes). — Analyser grammaticalement :<br />

sans qu'on fit attention à ce qui pouvait nuire à sa santé.<br />

— L. T.<br />

Sujets <strong>de</strong> composition <strong>français</strong>e.<br />

Pour Tivre heureux, vivons caché. — Il s'agit<br />

do tirer d'une fable tine morale pratique, et <strong>de</strong> s'assurer<br />

que les enfants comprennent bien le sens <strong>de</strong> la morale <strong>de</strong><br />

cette fable et peuvent se l'approprier. Soit la fable <strong>de</strong> Florian<br />

; Le Grillon. Après avoir lu cette fable et en avoir,<br />

s'il y a lieu, montré vous-même le sens, vous proposerez<br />

aux élèves d'en faire l'application dans une histoire <strong>de</strong><br />

leur invention, dont les personnages seront <strong>de</strong> notre espèce.<br />

"Voici d'abord le texte <strong>de</strong> la fable ;<br />

Le firîllon'.<br />

Un pauvre petit grillon.<br />

Caché dans l'herbe fleurie.<br />

Regardait un papillon<br />

Voltigeant dans la prairie.<br />

L'insecte ailé brillait <strong>de</strong>s plus vives couleurs;<br />

L'azur, le pourpre et l'or éclataient sur ses ailes;<br />

Jeune, beau, petit-maître^, il court <strong>de</strong> fleurs en fleurs,<br />

Prenant et quittant les plus .belles.<br />

Ah! disait le grillon, que son sort et le mien.<br />

Sont différents ! Dame nature<br />

Pou)' luifittout, et pour moi rien.<br />

Je n'ai point <strong>de</strong> talent, encor moins <strong>de</strong> figure»;<br />

Nul ne prendgai'<strong>de</strong> à.moi, l'on m'ignore ici-bas;<br />

Autant vaudrait n'exister pas.<br />

Gomme il parlait, dans la prairie<br />

Arrive une troupe d'enfants.<br />

Aussitôt les voilà courants''<br />

Après ce papillon dont ils, ont tous envie.<br />

. Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l'attraper.<br />

L'insecte vainement cherche à leur échapper,<br />

11 <strong>de</strong>vient bientôt leur conquête.<br />

L'un le saisit par l'aile, un autre par le corps :<br />

Un troisième survient et le prend par la tête.<br />

Il ne fallait pas tant d'efforts<br />

Pour déchirer la pauvre bête.<br />

Oh! oh! dit le..grillon, je ne suis plus-fâché;<br />

Il en coûte trop cher pour briller dans le mon<strong>de</strong>.<br />

Combien je vais aimer ma retraite profon<strong>de</strong>!<br />

Pour vivre heureux, vivons caché^.<br />

RÉFLEXIOSS (auxquelles le maître pourra ai<strong>de</strong>r, s'il y a<br />

lieu). — Voyons! 'A qui pourrais-je donner la place du<br />

grillon ? A un bon paysan. — Et, qui pourrait remplacer<br />

le papillon? — Un homme occupant im emploi élevé<br />

dans la société. — Je' montrerai celui-ci en butte à la<br />

jalousie, ù l'envie, et finissant misérablement.<br />

' DÉvELOPPEMiaiT. ^ Ufl bon paysan vivait heureux et<br />

tranquille dans un petit bien qu'il cultivait lui-même.<br />

Mais, un jour qu'il venait <strong>de</strong> voir passer le propriétaire<br />

d'un château voisin, habillé magnifiquement, menant un<br />

grand train <strong>de</strong> vie, ayant domestiques nombreux, chevaux<br />

et équipages ; il se ait : « Quelle différence entre<br />

la position <strong>de</strong> cet homme et la mienne ! Il possè<strong>de</strong> tout<br />

ce qui fait le bonheur sur la terre : il est riche, élégant, il<br />

attire tous les regards. Chacun le salue et lui rend hommage,<br />

tandis que personne ne fait attention à moi ; on<br />

me méprise, on me dédaigne dans ma médiocrité. Qui<br />

sait si j'existe sur la terre? Qui s'occupe <strong>de</strong> moi? Autant<br />

vaudrait n'exister pas que <strong>de</strong> mener une vie si triste et si<br />

monotone.... »<br />

1. Petit insecte noirâtre, qui vit dans <strong>de</strong>s Irous.<br />

.'2. Elégant, délicat et capricieux.<br />

5. Encore moins une jolie figure qui attire sur moi les<br />

regards.<br />

4. Il faudrait courant.<br />

5. Ne cherchons pas, dans quelque condition que nous<br />

soyons, à nous produire au <strong>de</strong>hors plus que ne nous<br />

l'impose notre <strong>de</strong>voir. — Ces notes sont tirées du Choix<br />

dé faMes, par M. Ch. DEFODOS; 1 vol. in-18, cartonné,<br />

(iO cent., lladiette et Cie.


PARTIE SCOLAIRE. 469<br />

Quelques mois après, le voisin, qui occupait un emploi<br />

élevé dans le gouvernementj l'ut tout à coup en butte à<br />

la jalousie et aux intrigues <strong>de</strong> toutes sortes. — Plus un<br />

arbre est élevé, plus il attire la foudre. — On le calomnia,<br />

on dénatura ses intentions, on l'attaqua dans son honneur,<br />

on ternit sa répulalion ; bref, un beau matin;<br />

abreuvé <strong>de</strong> dé^oîils et d'amertumes, il fut obligé <strong>de</strong> donner<br />

sa démission; c'était dans un temps <strong>de</strong> tronèle et <strong>de</strong>^<br />

révolution ; un jour, <strong>de</strong>s affiches furent mises sur les<br />

murs <strong>de</strong> son domaine : le riche personnage, dont la<br />

situation, sous tous les rapports, était terriblement ébranlée,<br />

vendait tout ce qu'il possédait, et on apprit bientôt<br />

qu'il s'était expatrié. — « Ohl oh! je vois que je m'étais<br />

bien trompé, dit alors le paysan. Que j'étais donc naïf <strong>de</strong><br />

'me laisser éblouir par les apparences! J'enviais le sort<br />

<strong>de</strong> mon voisin, maintenant c'est peut-être lui qui enviei<br />

le mien, et il a raison; il paraît qu'il en coûte cher pour<br />

briller dans le mon<strong>de</strong> : pour vivre heureux, vivons caché !<br />

A<br />

RiPPROCBER DES VERS DE FLORIAN ET DE I.EUR APfUCATION.<br />

— Notre grand poète Lamartine, au sein <strong>de</strong> la fortune et<br />

<strong>de</strong>s honnem's, rendait, lui aussi, hommage aux douceurs<br />

<strong>de</strong> la vie champêtre, lorsqu'il disait dans sou beau.lan-<br />

Moi-même, plein <strong>de</strong>s biens dont 1 opulence abon<strong>de</strong>.<br />

Que j'échangerais volontiers<br />

Cet or dont la fortune avec dédain m'inon<strong>de</strong>,<br />

Pour une heure du temps où je n'avais au mon<strong>de</strong><br />

Que ma vigne et que mes figuiers.<br />

On sait que ce vœu ne fut même pas accompli, et que<br />

le poète, vers la fin <strong>de</strong> sa vie, fut obligé <strong>de</strong> vendre ses<br />

figuiers et sa vigne. — Mlle Clarisse JOH.\SVII.I.E.<br />

Diiposilion du calcul. Boissons: 4289557',7G<br />

HISTOIRE<br />

Alcools ;<br />

10063',26<br />

Liqui<strong>de</strong>s autres que les boissons : 1512824',84<br />

PROGRAMME. — Le trioinplio du pouvoir royal Comestibles : 2202529'<br />

sur la fcodalîti. — I. Cliarles VII; ses inslilutions,<br />

-- II. Louis XI, <strong>de</strong>puis son avènement jusqu'à la fin <strong>de</strong> la<br />

Total.<br />

«siaasi'.s®.<br />

guerre dite du Bien public (Iraités <strong>de</strong> Confians et <strong>de</strong> Saint-<br />

4. La recette totale <strong>de</strong> l'octroi <strong>de</strong> Paris, pendant le<br />

Maur). Révision <strong>de</strong>s matières étudiées précé<strong>de</strong>mment.<br />

même niois, a été do 1019272ti',83. Dans ce total sont<br />

DEVOUI. — Tracé <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> la France en 14G1.<br />

compris les droits sur les combustibles, les matériaux <strong>de</strong><br />

construction, les bois à ouvrer, les fourraijes, etc. Quel<br />

est le total <strong>de</strong>s droits prélevés sur ces divers objets ?"<br />

GEOGRAPHIE<br />

R . : A S ' Î Ï ' Ï Î Ï ' , » » .<br />

PROGRAMJIE. — Les continents et les mers. —<br />

I. Résumé <strong>de</strong> la leçon. — La terre ferme occupe le quart<br />

environ <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> notre planète. (Démonstration<br />

pratique sur un globe géogi'aphique.) Ce que c'est qu'un<br />

continent. Division artificielle <strong>de</strong> la terre ferme en conliirents;<br />

subdivision <strong>de</strong>s continents en parties du mon<strong>de</strong>.<br />

Superficie comparée <strong>de</strong>s cinq parties du monda. Aspect<br />

général <strong>de</strong> la terre : les principales plaines et les principales<br />

montagnes.<br />

II. — Résumé <strong>de</strong> la leçon. — L'eau couvre les trois<br />

quarts <strong>de</strong> la surface du globe terrestre. Océans et mers.<br />

Étendue et profon<strong>de</strong>ur comparées <strong>de</strong>s prjncipau.\ océans et<br />

<strong>de</strong>s principales mers. Rivages : falaises et plages. Marées.<br />

Courants maritimes : courants d'eau; cliau<strong>de</strong> (Gulf-Stream,<br />

Kouro-Sivo) ; com'ants d'eau froi<strong>de</strong>.<br />

DEVOIRS. — 1° Les plus hautes montagnes du mon<strong>de</strong>;<br />

situation, altitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong>scription. — 2° Le GuU-Stream (avec<br />

carte). — J. M.<br />

I N S T R U C T I O N C IVIQUE<br />

DIRECTIONB. — Le département. — Avant d'entrer<br />

en matière, reviser la liste géographique <strong>de</strong>s départements,<br />

en insistant particulièrement sur ceux <strong>de</strong> la province<br />

ou <strong>de</strong> la région où est située l'école. — C. D.<br />

C A L C U L E T S Y S T È M E M E T R I Q U E<br />

<strong>de</strong>s nombres décimaux : règles pratiques. — III. Applications<br />

<strong>de</strong>s principes et <strong>de</strong>s règles rappelés dans les leçons I<br />

et II Exei'cices <strong>de</strong> calcul nicntal. — TV. Problèmes sur<br />

l'addition et la îoustraction <strong>de</strong>s nombres décimaux, sur la<br />

multiplication <strong>de</strong>s nombres entiers et sur la division d'un<br />

nombre entier quelconque par un nombre entier d'un<br />

seul chiffre. — V. Ce qu'on entend par mesures e/yeciives<br />

: unités, multiples et sous-multiples ; doubles et<br />

moitiés <strong>de</strong> ces mesures.<br />

PROUC&IES. — F. Une propriété a été vendue en quatre<br />

fo/s .• ie'premier lot a été adjugé au prix <strong>de</strong> 1551',65; le<br />

second, aa prix <strong>de</strong> 2549';55; te troisième, au prix <strong>de</strong><br />

2645',25 et le quatrième, au prix <strong>de</strong> 4020' ; quel est le<br />

produit total <strong>de</strong> la vente?<br />

R. : 1«6


470 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL bË L' INSTRUCTION PKIMAIRE.<br />

SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES<br />

DÉVELOPPEMENT ET DIRECTIONS. — La digestion. — Nous<br />

avons vu comment les matériaux utiles <strong>de</strong>s aliments soiil<br />

séparés du rebut, qui est expulsé. On a comparé le travail<br />

<strong>de</strong> l'appareil digestif à celui <strong>de</strong> l'ouvrier qui cherche le<br />

métal précieux contenu dans les sablfs aurifères.<br />

Comnoent cet or est-il conduit jusqu'au sang? — La face<br />

interne <strong>de</strong> l'intestin grêle offre à la vue comme une infinité<br />

<strong>de</strong> petits brins <strong>de</strong> velours formant un gazon touffu.<br />

Dans chaque filament ou vUlosité on trouve : 1° un vaisseau<br />

blanc ; 2» une veine. Les villosités s'imprègnent <strong>de</strong>s<br />

sucs nutritifs et les laissent filtrer dans ces <strong>de</strong>ux espèces<br />

<strong>de</strong> conduits.<br />

Les vaisseaux blancs sont dits chylifères (décomposer<br />

ce mot). Le chyle est un liqui<strong>de</strong> blanc comme du lait et<br />

un peu salé. Il contient principalement ; les féculents,<br />

changés en sucre par la salive et par le flui<strong>de</strong> pancréatique<br />

; les matières azotées, dissoutes par le suc gastrique;<br />

les matières grasses, amenées à l'état <strong>de</strong> toutes petites<br />

gouttelettes par la bile et par le suc pancréatique. Ces canaux<br />

se réunissent et déversent leur contenu dans un autre<br />

plus volumineux, le canal Ihoracique (<strong>de</strong> l)wrax,cm\é <strong>de</strong><br />

la poitrine) qui, après avoir traversé le diaphragme, va<br />

longer la colonne vertébrale et déboucher dans une veine<br />

au niveaii <strong>de</strong> l'épaule gauche. Le chyle se mêle ainsi au<br />

sang; lorsqu'il arrive, il est déjà presque semblable au<br />

sang- lui-même.<br />

Les veines intestinales prennent l'eau, les boissons, les<br />

matières minérales en dissolution ; les aliments féculents<br />

et azotés, transformés comme nous l'avons dit, peuvent<br />

aussi y pénétrer ; mais elles sont incapables <strong>de</strong> transporter<br />

les graisses. Elles vont former un gros tronc (veine porte)<br />

qui traverse 1:^ foie en fournissant à cet organe ce qui lui<br />

faut pour fabriquer la bile. Ce qui reste se rend au cceiir<br />

par l'intermédiaire d'une forte veine (veine cave inférieure.)<br />

Tel estle mécanismp. <strong>de</strong>l'absorption.<br />

IIYGIBSE DELA DIGESTION. — Avaut d'étuuier la circulation,<br />

on donnera quelques conseils hygiéniques. Qu'est-ce que<br />

Vhygiène? En quoi ditfère-l-elle <strong>de</strong> la ))i.&iecine. Expliquer<br />

qu'il vaut encore mieux connaître les moyens <strong>de</strong> prévenir<br />

les maladies que <strong>de</strong> savoir les guérir. Le corps humain est<br />

une machine d'une délicatesse infinie ; il faut en prendre le<br />

plus grand soin pour que les rouages ne se dérangent pas.<br />

L'alimentation n'est complète que lorsqu'on mange, en<br />

quantité suffisante, <strong>de</strong>s matières azotées ou réparatrices et<br />

<strong>de</strong>s substances combustibles, c'est-à-dire riches en charbon<br />

et en hydrogène. Autant que possible, la régler <strong>de</strong><br />

façon que l'on consomme ces <strong>de</strong>ux catégories d'aliments<br />

d'après le rapport suivant (en poids) ;<br />

Principes azotés. . . . 1<br />

— combustibles. 5<br />

Ke pas oublier que le lait et les œufs satisfont seuls à<br />

cette condition. 1 taut donc leur faire, dans la nourriture,<br />

la part qui leur convient. On peut placer au-<strong>de</strong>ssous d'eux<br />

la vian<strong>de</strong> grasse et, plus bas encore, le pain. Mais ce <strong>de</strong>rnier<br />

contient déjà un notable excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> matières combustibles.<br />

Quant à la pomme <strong>de</strong> terre, « le pain tout<br />

fait <strong>de</strong>s pauvres », on remarquera que les éléments<br />

azotés ne forment que le dixième <strong>de</strong> son poids ; elle est<br />

donc bien loin d'être fortifiante.<br />

Les convalescents, les enfants, les personnes qui font<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> forcesont besoin d'une nourriture<br />

réparatrice abondante. Les féculents et les sucres prédisposent<br />

à Vobésilé, parce qu'ils apportent au sang un<br />

supplément <strong>de</strong> combustible que, pour s'en débarrasser, le<br />

fiui<strong>de</strong> nourricier dépose sous forme <strong>de</strong> graisse : ce <strong>de</strong>rnier<br />

fait comme les gens qui ont trop pour eux et qui<br />

font <strong>de</strong>s économies. Quand on a tendance à prendre <strong>de</strong><br />

l'embonpoint, on doit donc manger peu <strong>de</strong> pain, <strong>de</strong> pommes<br />

<strong>de</strong> terre, etc. — Les matières grasses conviennent<br />

aux habitants <strong>de</strong>s pays froids (expliquer pourquoi).<br />

filles sont mieux digérées enhiver qu'en été. Prises en<br />

excès, elles fatiguent l'intestin parce que c'est là seulement<br />

qu'elles sont attaquées. — Le régime doit varier<br />

avec l'âge, le climat, la profession. —iNombre et importance<br />

<strong>de</strong>s repas. — Différence entre le régime <strong>de</strong> la ville<br />

et celui <strong>de</strong> la campagne. — Règle générale : jamais moins<br />

<strong>de</strong> quati-e heures, jamais plus <strong>de</strong> six, entre déux repas<br />

consécutifs*. — Moyens <strong>de</strong> stimuler l'appétit (les rappe-<br />

1. D' Elie Pécaut.<br />

1er) : influence <strong>de</strong> la régularité <strong>de</strong>s repas. — Que doit-on<br />

penser <strong>de</strong>s liqueurs dites<br />

(à expliquer) « qu'il<br />

ne faut pas s'ouvrir l'appétit avec une fausse clef » —<br />

Tendre vers la sobrifté. Citer le Véniâen Cornaro- quia<br />

vécu un siècle en se contentant <strong>de</strong> 575 grammes <strong>de</strong> nourriture<br />

par.jour. — Inconvénients <strong>de</strong>s écarts <strong>de</strong> régime<br />

réitérés. — Nécessité <strong>de</strong> bii-n mâcher les ahments.<br />

On fait plus vite et mieux une besogne à <strong>de</strong>ux qu'à un<br />

seul; les <strong>de</strong>nts doivent ai<strong>de</strong>r l'estomac; <strong>de</strong> là, l'utilité <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>nts artificielles. — Entretien <strong>de</strong> la bouche (à rappeler).<br />

— Eviter d'avaler les parties dures. Un noyau <strong>de</strong> fruit<br />

peut rester pendant un temps très long dans l'estomac<br />

sans franchir le pylore. — I,e sel,^!e poivre, le vinaigre,<br />

la moutar<strong>de</strong>,etc. (condimeiiis),consommés(n petite quantité,<br />

facilitent la digestion <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s légumes indigestes<br />

(expliquer pourquoi on mange la sala<strong>de</strong> et le<br />

fromage après le repas). — Ne pas surcharger l'estomac<br />

d'aliments lourds^. Le maître pourra en dresser une petite<br />

liste et la faire copier. — Buire du vin coupé d'eau et à<br />

pelits coups. — Prendre après les repas un peu d'exercice ;<br />

s'endormir trop tôt après avoir mangé est une faute grave,<br />

parce que la digestion est suspendue. « On ne sait jamais<br />

si l'on a bien dîné que le len<strong>de</strong>main malin^ ». — Un<br />

mot <strong>de</strong> l'abus <strong>de</strong>s boissons alcooliques. L'homme boit<br />

souvent sans soif; il est, à ce point <strong>de</strong> vue, moins raisonnable<br />

que les animatjx. Résullats <strong>de</strong> l'ivrognerie :<br />

irritation <strong>de</strong> l'estomac, inflammation du foie, troubles<br />

du cerveau, perte <strong>de</strong> la mémoire, abrutissement, parfois<br />

folie (sans compter la dégradation moi aie, et la misère<br />

cpsée dans les classes ouvrières par <strong>de</strong>s dépenses inconsidérées).<br />

•— User avec circoiispi ction du café et du thé,<br />

surtout du thé vert.<br />

DEVOIRS. — Que <strong>de</strong>viennent les parties utiles <strong>de</strong> nos<br />

aliments? — Faire une liste <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong> l'appareil digestif;<br />

indiquer sommairement la position <strong>de</strong> chacun<br />

d'eux et la part qu'il a dans le travail do la digestion. —<br />

Hygiène <strong>de</strong> la digestion. — A. Tr-voiv.'-h.<br />

La Famille (suite). —<br />

(suite).<br />

M O R A L E<br />

DEVOIHS ENVERS LES PARENTS<br />

L Le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> reconnaissance.<br />

«... Ecoute bien ce que je vais te dire. Quand ton pore<br />

t'embrasse, relève <strong>de</strong> sa main les boucles <strong>de</strong> tes cheveux<br />

et le regar<strong>de</strong> en face d'un long regard humi<strong>de</strong> ; quand,<br />

le soir, il t'enveloppe dans sa robe <strong>de</strong> chambre où tu es<br />

si bien, el te berce en te racontant sa longue histoire ;<br />

lorsque <strong>de</strong> sa main il enveloppe la tienne, lorsqu'il te dit<br />

tout bas « M'aimes-tu? » en t'einbr. ssant le cou, et que<br />

ses lèvres restentbien longtemps sur ta petite peau rose,<br />

— pense alors, mon amour, aux enfants qui n'ont ni père<br />

ui mère, ni dodo, ni baiser; pense à la reconnaissance ;<br />

tu' n'as pas d'autre moyen <strong>de</strong> payer ce pauvre homme, qui<br />

t'a tout donné et ne réclame rien.<br />

« N'as-tu pas déjà ressenti un petit frisson, comme un<br />

besoin <strong>de</strong> te blottir en lui, lorsque tu sentais son cœur<br />

battre près <strong>de</strong> ta poitrine? C'est qu'en effet, petit homme,<br />

à vous <strong>de</strong>ux, vous ne faites encore qu'un. Vous avez le<br />

même nom, la même étiquette. Vois un peu ; tu lui ressembles<br />

à ton papa; sa vie, c'est la tienne, et l'on dirait<br />

qu'il se dépoudle pour t'enrichir; il te donne goutte à<br />

goutte un peu <strong>de</strong> sa jeunesse, tu bois dans son veire, mon<br />

chéri ; si bien que plus tard, lorsque tu seras fort, le<br />

vieil ami sera faible, et si alors lu ne baises pas ses cheveux<br />

blancs et ne le soutiens pas <strong>de</strong> ton épaule, tu seras<br />

comme un misérable qui refu.^e <strong>de</strong> payer sa <strong>de</strong>tte.<br />

« Aussi, cher enfant, le meilleur est <strong>de</strong> payer chaque<br />

jour ce que l'on doit aux autres, et 'orsque le soir, avant<br />

<strong>de</strong> t'endormir, tu vois ton petit père se pencher vers toi,<br />

pi-ends-lui la tê'edans tes <strong>de</strong>ux petites mains, et dis-lui<br />

1. H' Trousseau.<br />

2. Né en 14b6, mort en 1565.<br />

5. Lire la classification <strong>de</strong>s aliments et les excellentes<br />

prescriptions hygiéniques que donne lè D'^ Ehe Péi.aut<br />

dans son Cours d'hijgiène. Librairie Hachette et Cie.<br />

4. D' Véron.'


PARTIE SCOLAIRE. 471<br />

tout bas, si bas que les mouches elles-mêmes ne puissent<br />

l'entendre, dis-lui : « Papa, tu m'as bien aimé, aujourd'hui,<br />

je t'en i-emercie ! » Et comme le bon ami sera<br />

content et s'approchera plus près enbore, tu l'embrasseras<br />

tout doucement, en lui disant bonsoir. Ah! petit lecteur,<br />

si tu étais sur mes genoux, comme je t'apprendrais à<br />

embrasser ton papa! — Je sais ce que c'est, Ta! » —<br />

Gustave Duoz.<br />

II. — f.'ingralilu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s enfants punie.<br />

« Un père, aveuglé par sa tendresse pour ses enfants,<br />

leur a donné tous ses biens : ils se sont engagés à le<br />

loger et à le nourrir chacun à leur tour. Bien traité<br />

d'abord, il se voit bientôt négligé et outragé. [1 va conter<br />

son chagrin à un <strong>de</strong> ses amis. « Vos lils, lui dit celui-ci,<br />

qui était un riche banquier, vos fils n'ont plus d'égards<br />

pour vous, parce qu'ils savent que vous êtes pauvre et<br />

que vous n'avez plus rien à leur laisser. Je vais faire<br />

transporter chez vous ces vingt sacs d'écus d'or; vous<br />

aurez soin <strong>de</strong> les compter dans votre chambre avec beaucoup<br />

<strong>de</strong> bru't et <strong>de</strong> les laisser voir, tout en paraissant<br />

les cacher. Bés qu'ils vous croiront riche, vos fils changeront<br />

<strong>de</strong> conduite à votre égard. » Le pauvre père consentit<br />

à la ruse; et, rentré dans sa chambre, il se mit à<br />

compter son or. Le bruit <strong>de</strong> l'or se fait entendre <strong>de</strong> loin _<br />

les fils accoururent et virent, par le trou <strong>de</strong> la serrure"<br />

leur père occupé à faire <strong>de</strong>s rouleaux d'or. Le soir, il'<br />

lui dirent : « Qu'est-ce donc que cet or que vous comptie®<br />

ce matin, mon père? — C'est une somme que j'avais mis^<br />

dans le commerce, et qui m'a profité, grâce aux bon®<br />

soins <strong>de</strong> mon banquier. — Et qu'en ferez-vous, mon père ®<br />

— Je veux la gar<strong>de</strong>r dans ma cassette. C'est un trésoque<br />

je <strong>de</strong>sline à celui <strong>de</strong> vous dont j'aurai été le plus con^'<br />

tent pendant le reste <strong>de</strong> ma vie. »<br />

Dés ce jour, le vieillard fut soigné, i-especfé, csrcssé à<br />

l'envi. 11 mourut, et ses fils, courant à la cassette, l'ouvrirent<br />

bien vite : elle était vi<strong>de</strong>. 11 y avait seulement un<br />

marteau <strong>de</strong> fer avec un papier contenant ces mots ; « Je<br />

lègue ce marteau pour casser la tête du père insensé qui<br />

donnera tous ses biens à ses enfants et comptera sur leur<br />

reconnaissance. i> — SAI.M-HABC GIRABDIX. — A. 11.<br />

COURS SUPÉRIEUR<br />

LANGUE FRANÇAISE<br />

Dictées et Exercices.<br />

spec (voir, dans les explications jointes à la première<br />

PROGRAHJIE. — La ponctuation (fin). — Revision dictée du cours moyen, ce qui est relatif au mot aspect;<br />

<strong>de</strong>s matières étudiées dans le mois. — I. La voir aussi les exercices qui suivent les <strong>de</strong>ux dictées du<br />

virgule ; le tiret, la parenthèse. Revision <strong>de</strong>s principaux coui'3 moyen). Chapitre: encore un mot sur lequeon<br />

signes <strong>de</strong> ponctuation. — H. Revision <strong>de</strong>s matières étudiées<br />

dans le mois : étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la proposition et <strong>de</strong>s signes peut faire <strong>de</strong> curieuses remarques, à propos <strong>de</strong> la sud<br />

cession <strong>de</strong>s sens. Chapitre signifie d'une p:irt : division<br />

<strong>de</strong> ponctualion. Dictée. — III. Exercices <strong>de</strong> composition. d'un livre, d'un co<strong>de</strong>, d'un traité, d'une loi; d':utre<br />

— IV. Dictée : exercice <strong>de</strong> grammaire. — Y. Exercices <strong>de</strong> part, une réunion <strong>de</strong> chanoines. Or ce mot provient<br />

composition et <strong>de</strong> récitation.<br />

indirectement du lalin capiU, tête. Quel rapiort y r-t-il<br />

entre la tête, une division <strong>de</strong> livre et une a5S»mblée <strong>de</strong><br />

I. La conquête morale <strong>de</strong> l'Algérie. — Une<br />

mère kabyle, la femme du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s Beni-Jenni, s'intéressant<br />

aux progrès <strong>de</strong> son fils, élève <strong>de</strong> l'enseignement<br />

spécial au Ijcèe d'Alger, se faisait rendre compte <strong>de</strong> ce<br />

qu'il faisait en classe et traduire parfois quelques passages<br />

<strong>de</strong> ses livres. Un jour le jeune homme lui lisait un chapitre<br />

traitant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong>s fils à l'égard <strong>de</strong>s parents, en<br />

particulier du respect pour la mère. A ces prescriptions<br />

inconnues dans l'Islam,'la mère pleurait d'attendrissement;<br />

elle ne sut que dire : « Ces Français, mon fils, comme ils<br />

sont ! écoute-les bien. » Combien l'histoire est touchante!<br />

Elle indique la voie à suivre ; elle nous livre le secret<br />

pour assurer notre influence : adressons-nous au coeur<br />

non moins qu'à l'esprit <strong>de</strong> ce peuple, longtemps hostile<br />

parce qu'il fut maltraité <strong>de</strong> tous, gagnons-le par la supériorité<br />

<strong>de</strong> notre enseignement moral, convainquons-le<br />

avant tout <strong>de</strong> l'honnêteté <strong>de</strong> cet enseignement ; quand<br />

nous l'aurons persuadé qu'il ne s'agit pas <strong>de</strong> simples formules<br />

philosophiques, <strong>de</strong> vaines abstractions, mais que celte<br />

morale fait le fond même <strong>de</strong> notre vie publique aussi<br />

bien que privée, notre cause sera gagnée auprès <strong>de</strong> ces<br />

cœurs simples. Encore une petite anecdote, si vous voulez<br />

bien : je ne saurais cette fois me rappeler <strong>de</strong> qui je<br />

la tiens, mais je certifie l'avoir entendu conter. Un Kabile<br />

avait vu son champ atteint par les travaux d'une route<br />

et <strong>de</strong> jeunes oliviers qu'il avait plantés eu bordure ayant<br />

été abattus, il réclamait une in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> quelques francs.<br />

L'ingénieur <strong>de</strong>s travaux reconnaissant la justesse <strong>de</strong> sa<br />

réclamation, lui fit payer immédiatement le prix qu'il<br />

<strong>de</strong>mandait : « Si tous les Français, dit le Kabyle, surpris,<br />

étaient aussi justes que toi, nous ne les aurions pas combattus,<br />

nous nous serions soumis tout <strong>de</strong> suite.» — « Je<br />

lais le même travail qu'un Français, disait un autre,<br />

pourquoi ne me payeF-tu pas comme lui ? » J'aime ces<br />

menus faits, ils en disent plus que <strong>de</strong> longues histoires.—<br />

A. PRESSARD. Extrait <strong>de</strong> la Revue pédagogique.<br />

EXPLICATIONS. — Conquête morale : celle <strong>de</strong>s coeurs.<br />

C'est la véritable concjtiêlc. On peut asservir un peuple<br />

au moyen <strong>de</strong> la force brutale, mais alors, en réalité, il<br />

n est point conguip — Spécial : qui est d'une certaine<br />

sorte, d'une certaine espèce. Spécial dérive donc A'espèce.<br />

Remarquer que ce <strong>de</strong>rnier mot implique l'idée <strong>de</strong> voir,<br />

d'observer, car la classification <strong>de</strong>s êtres, ou <strong>de</strong>s objets, en<br />

espèces est le résultat d'une analyse, d'une, observation<br />

aitentives. L'idée d'observer est exprimée ici par la racine<br />

chanoines? Caput a produit le substantif chefqai désigne<br />

tantôt la lête {co\i\re-chef), tantôt un homme qui comman<strong>de</strong>,<br />

qui est à la tête d'autres hommes, qui leur fait<br />

la loi. De là le sons du latin capiiiiliiin, article <strong>de</strong> loi,<br />

qui a formé les mots capitulaire et chapitre. Article<br />

signifiant partie, division, nous voyons comment chapitre<br />

en est venu à désigner une' division d'un livre, d'un<br />

co<strong>de</strong>, etc. De plu?, chapitre, article <strong>de</strong> loi, a pris le sens<br />

<strong>de</strong> courte leçon faite à l'office divin, puis celui du lieu<br />

où s'assemblaient les moines et les chanoines pour y<br />

entenare lire ces courtes leçons et enfin celui <strong>de</strong> corps<br />

même <strong>de</strong>s religieux. — Prescription : ce mot a <strong>de</strong>ux<br />

significations distinctes ; 1° ordre ou ordonnance à<br />

suivre, à exécuter ; 2° au point <strong>de</strong> vue judiciaire, exception<br />

qu'o.i oppose à ceux par qui on est inquiété dans la<br />

jouissance d'une chose, lorsqu'il s'est écoulé un certain<br />

espace <strong>de</strong> temps après quoi, suivant les lois, on ne peut<br />

plus être troublé dans sa possession. — Hostile : qui est<br />

opposé à quelqu'un ou à quelque chose, qui traite quelqu'un<br />

en ennemi. D'un mot latin qui signifie victime<br />

(rapprocher hostie) et aussi enhemi. Le vieux <strong>français</strong><br />

possédait le mot ost, armée. — Philosophie •. <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mots<br />

Rrecs : philos, ami et sophia, sagesse. Un philosophe,<br />

c'est d'après le sens propre du mot, m ami <strong>de</strong> la sagesse.<br />

Mais, pour afteindre à la sagesse, pour pratiquer la vertu,<br />

il est nécessaire <strong>de</strong> se connaître soi-même : la philosophie,<br />

c'est, la science du moi, l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'âme humaine et <strong>de</strong><br />

ses diverses lacultés, jointe à la recherche dt s principes <strong>de</strong><br />

la moraleetà celle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong> l'homme. — Abstraction:<br />

action ou lacultè <strong>de</strong> séparer d'une chose ce qui en<br />

estmatèriellement inséparable; résultat <strong>de</strong> cette action. En<br />

réalité, les ligues, les surfaces, les volumes sont <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs<br />

abstraites, car il est impossible, réellement, <strong>de</strong> les<br />

séparer <strong>de</strong>s corps auxquels ils appartiennent. Abstraction<br />

est formé du préfixe ab marquant la téparalion et <strong>de</strong><br />

traction, aclion <strong>de</strong> tirer. — Anecdote: <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mots<br />

grecs signifiant ensemble ; qui n'est pas mis en lumière.<br />

Une anecdote, c'est en elîei le récit d'un fait d'une anthenticitè<br />

douteuse. — ln<strong>de</strong>my


472 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

1!. Pascal écrivain. — Pascal est. le véritable<br />

créateur <strong>de</strong> )a prose classique <strong>français</strong>e,comme Corneille<br />

est le vériinble créateur du -vers classique <strong>français</strong>. Avant<br />

l'.iscal, Balzac, avant Corneille, Malherbe, ont- été <strong>de</strong>s ini<br />

tiateurs très judicieux, très heureux souvent, 2'répai-ant<br />

les grands écrivains et leur permettant dé naître. Avant<br />

cjux-ci, le quinzième et surtout le seizième siècle ont eu<br />

<strong>de</strong>s prosateurs et <strong>de</strong>s poètes <strong>de</strong> génie dans- une langue<br />

incertaine, quiils créaient à mesure qu'ils s'en servaient,<br />

qui n'était pas fixée encore et <strong>de</strong>stinée à <strong>de</strong>meurer le<br />

patrimoine comnlun <strong>de</strong>s générations suivantes. La langue,<br />

telle (pi.'on jieut la parler et telle qu'on <strong>de</strong>vrait<br />

l'écrire, <strong>de</strong>ux siècles et <strong>de</strong>mi 'écoulés, est celle qui vieni<br />

au jour avec le Cid, pour ce qui est <strong>de</strong> la poésie, et avec,<br />

les Provinciales, pour ce qui est <strong>de</strong> la prose. Il faut faireremonter<br />

à cette date, comme l'a dit Voltaire avec sa<br />

netteté un peu impérieuse, la naissance <strong>de</strong> Iti langue<br />

classique. Cela est vrai parce que cette' langue est claire,<br />

forte, courte en son tour, d'un relief arrêté et vigoureux,<br />

définitivement dégagée du latin, tant comme expres<br />

sion que comme allure; cela est vrai surtout pour Corneille<br />

et pour Pascal, parce que cette langue est infiniment<br />

Eou]ile et variée. La langue <strong>de</strong>s Malherbe et <strong>de</strong>s<br />

Balzac est bonne, mais coulée dans un moule uniforme.<br />

La langue <strong>de</strong>s Slontaigne et <strong>de</strong>s Ronsard est variée et<br />

souple, mais traînante. La force <strong>de</strong> l'expression, la souplesse<br />

et la variété, la rigueur et la brièveté d'une phrase<br />

sûre et réglée dans sa marche, l'union <strong>de</strong> ces qualités<br />

diverses, c'est la langue classique <strong>français</strong>e; et c'est l'invention<br />

<strong>de</strong> -CorneiHe et <strong>de</strong> Pascal. Comme qualités particulières,<br />

Pascal a l'énergie concise <strong>de</strong> l'expression qui<br />

frappe comme une arme ou luit comme un éclair, l'élan<br />

brusque et fier du tour, une étonnante imagination dans<br />

quelques mots très simples, simplement unis.<br />

FAGUET., Noliccs littéraires.)<br />

•— Emile<br />

EXEI\CIC,E3. '—ÎTSvr^le sens ou la forme <strong>de</strong>s mots. —<br />

Trouver un synonyme ie spicial (yarticM&r). Etant donné<br />

le sens <strong>de</strong> la racine script (écrire), trouver celui <strong>de</strong>s<br />

mots : proscription, inscription, cotisci'iption, suscription,<br />

souscription, etc. Trouver le sens <strong>de</strong>s mots : voi£,<br />

-voyer (agenl voyer), voirie, viabilité; flux,reflux, influer,<br />

influence, affluent; génie, ingénieur, ingénieux; philotechnitjxLe<br />

{tcchn, art), bibliophile [bibl, livi'e); distraction,<br />

contraction, contractile, extraction, trace, tracer, trait,<br />

disirait; clameur, acclamation, réclamation; classe (dans<br />

une école), classique', judicieux, judiciaire ; patron, patrie,<br />

patrimoine; relever, relief (mettre en relief); concision,<br />

préçision, incision, ciseau.<br />

II. Sitr la grammaire proprement dite. — Conjuguer<br />

le verbe convaincre aux temps simples et au futur antérieur.<br />

— Justifier l'orthographe <strong>de</strong> tous les participes que<br />

contiennent les <strong>de</strong>ux textes ci-<strong>de</strong>ssus. — Analyser grammaticalement<br />

la phrase : A ces prescriptions, inconnues<br />

dans l'Islam, la mère pleurait d'attendrissement; elle ne<br />

sut .que dire: « Ces F'rançais, mon lils, (vois)'comme ils<br />

sont !. écoute-les bien. — L. ï.<br />

Sujets <strong>de</strong> !cojnpositiou <strong>français</strong>e.<br />

Biécessîl


PARTIE SCOLAIRE. 473<br />

PardoBiie à ton amie cette sévère morale ; pense qu'elle<br />

ne veut que ton bien, qu'elle désire que sa petite amie<br />

soit déclarée parfaite, et qu'elle lait tout ce qu'elle peut<br />

pour que tu effaces en toi les quelques mauvaises habitu<strong>de</strong>s<br />

que, sans le vouloir, tu aurais pu prendre.<br />

Je t'embrasse bien affectueusement.<br />

Ta petite.amie, AMÉLIE. — Copie bien placée, très légèrelïierot<br />

reloucbée. — C. D.<br />

HISTOIRE<br />

possibles^.<br />

DÉvELOPPEjrEST. — L'èmpire <strong>de</strong>s Perses. — ies Perses Malheureusement tout n'est pas à louer chez les Phéniciens.<br />

Leur religion était impure et sanguinaire..\ leurs<br />

qui venaient <strong>de</strong> mettre lin à la domination <strong>de</strong> Babylone<br />

étaient un peuple d'origine aryenne ou japliètique. On leur divinités Baal et Molocli ils faisaient <strong>de</strong>s sacrifices d enfants<br />

qu'on brûlait vif. C'est le moment <strong>de</strong> parler du seul<br />

donne encore le nom d'Iraniens parce qu'ils babilaiènt le<br />

plateau <strong>de</strong> l'Iran situé entre le Tigre etl'Indus. Longtemps<br />

peuple qui, dans le mon<strong>de</strong>, croyait à un seul Dieu, le<br />

peuple juif. — G. CARnÉ.<br />

éclipsés par une tribu voisine et parente, les Mc<strong>de</strong>s, qui<br />

habitaient le nord-ouest du plateau, ils formèrent une<br />

gran<strong>de</strong> nation militaire sous le comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> Cyriis.<br />

En quelques années, Cyrus soumit les Lydiens qui<br />

GÉOGRAPHIE<br />

avaient pour roi Crésus, si fameux par ses richesses, et<br />

les Babyloniens, tombés en déca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>puis la mort <strong>de</strong><br />

Nabuchodonosor. Il rendit aux Juifs leur patrie et s'en<br />

alla se'faire tuer dans une guerre contre les Scythes,<br />

peuplebarbare qui vivait entre.la Caspienne et l'Aral.<br />

Son fils Camfcyse conquit l'Egyple et périt victime <strong>de</strong><br />

l'usurpateur Smerdis qui fut à. son tour renversé par un<br />

seigneur Perse nommée Darius.<br />

Darius, maître <strong>de</strong> l'Asie, entreprit la conquête <strong>de</strong> l'Europe.<br />

Il tenta contre les barbares du Danube une expédition<br />

qui ne réussit pas, attaqua les Grecs qui battirent ses<br />

généraux à Marathon et mourut au moment où il préparait<br />

sa revanche (.485). —• Nous touchons ici à l'ihistoire<br />

<strong>de</strong> la Grèce.<br />

Les Phéniciens. — Les iconquërants <strong>de</strong> l'.isie s'étaient<br />

lieurtés plus d'une fois à .<strong>de</strong>ux petits peuples qui, malgré<br />

l'exiguïté <strong>de</strong> leur territoire, ont tenu une gran<strong>de</strong> place<br />

dans l'histoire. Nous voulons parler <strong>de</strong>s Phéniciens et <strong>de</strong>s<br />

Juifs.<br />

Les Phéniciens, qui <strong>de</strong>scendaient <strong>de</strong> Kousch, fils <strong>de</strong><br />

Cham, habitaient un pays' resserré entre la mer et les<br />

montagnfs du Liban. Ne pouvant, vu leur petit nombre,<br />

s'agrandir aux dépens <strong>de</strong> leui's voisins d'Egypte et d'Assyrie,<br />

n'ayant pas assez <strong>de</strong> bonne terre pour <strong>de</strong>venir un peuple<br />

agricole, les PJbéniciens abattirent les cèdres et les sapins<br />

qui couronnaient leurs montagnes, en firent <strong>de</strong>s vaisseaux<br />

et se lancèrent sur la Méditerranée « dont les flots<br />

bleus semblfi<strong>de</strong>nt les inviter aux lointains voyages ». La<br />

nature du reste les avait dotés <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s ra<strong>de</strong>s oi'i ils<br />

construisirent les ports <strong>de</strong> Byblos, <strong>de</strong> Sidoii; <strong>de</strong> Béryte.<br />

Plus tard ils fondèrent la belle ville <strong>de</strong> Tyr qui. bâtie<br />

dans une île, « semblait nager au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s flots et<br />

être la reine <strong>de</strong> la.mer ».<br />

Leurs expéditions lointaines. —Les Phéniciens s'établirent<br />

dans les iles <strong>de</strong> la mer Egée, puis gagnèrent la<br />

Sicile où ils fondèrent <strong>de</strong>s colonies, — l'Afriqne' où la<br />

princesse Didon fonda Carthage, — l'Espagne dont ils<br />

exploitèrent les mines d'or, d'argent et dé cuivre. Ils<br />

franchirent même les Colonnes d'Hercule (détroit <strong>de</strong><br />

Gibraltar) et. poussèrent jusqu'aux îles Sorlingues (.\'ngleterre),<br />

i3'.où ils rapportèrent l'ètain, — jusque dans la<br />

Baltique où ils trouvèrent l'ambre, — jusque dans le<br />

golfe <strong>de</strong> Guinée,en plein pays <strong>de</strong>s-nègres. iis=firent même,<br />

pour le compte du roi INéchao, le tour <strong>de</strong> l'.^frique, doublant<br />

le cap <strong>de</strong> Bonne-Espérance, vingt-trois siècles avant<br />

Vasco <strong>de</strong> Gama. ' .<br />

Industrie <strong>de</strong>s Phéniciens. — Les Phéniciens étaient un<br />

peuple fort industrieux. Avec du sable, ils fabriquèrent<br />

le verre. Avec certains coquillages, ils obtinrent cette<br />

couleur éclatante qui s'appelait l a I l s excellaient<br />

aussi dans l'art <strong>de</strong> travailler les métaux, <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>ler.^et<br />

d[émailler les poteries, <strong>de</strong> ciseler les bijouxet" <strong>de</strong> sculpter<br />

l'ivoire.<br />

Chute <strong>de</strong> Tyr. — La richesse <strong>de</strong>s Tyriens provoqua la<br />

cupidité <strong>de</strong>s conquérants. Souvent assiégé, Tyr fut à peu<br />

près détruit par Wabuchodonosor (574). A partir <strong>de</strong> ce<br />

moment, ses rois restèrent vassaux <strong>de</strong>s monarques assyriens,<br />

puis <strong>de</strong>s rois <strong>de</strong> Perse et <strong>de</strong>s successeurs<br />

d'Alexandre.<br />

Ce qu'on doit aux Phéniciens. — Les Phéniciens ont<br />

rendu <strong>de</strong> grands services à l'humanité. Placés entre <strong>de</strong>ux<br />

grands foyers <strong>de</strong> civilisation, l'Egypte et l'Assyrie, ils ont<br />

emprunté a ces <strong>de</strong>ux pays leurs arts et leurs sciences, et<br />

les ont portés au loin dans l'Occi<strong>de</strong>nt. Us ont su ti'ouver<br />

surtout le côlé pratique <strong>de</strong>s choses. C'est ainsi qu'obligés,<br />

pour vendre; <strong>de</strong> peser, <strong>de</strong> mesurer, <strong>de</strong> compter,<br />

ils ont pris.et perfectionné le système métrique <strong>de</strong>s<br />

Babyloniens,—qu'ayant besoin, pour tenir leurs livres <strong>de</strong><br />

commerce, d'une écriture facile et rapi<strong>de</strong>, ils ont choisi<br />

parmi les caractères égyptiens les vingt lettres les plus<br />

commo<strong>de</strong>s, les ont simpliiiées et ont trouvé moyen <strong>de</strong><br />

former avec ces vingt lettres toutes les combinaisons<br />

PROGRAMME. — Révision dw cours moyen ;<br />

Géographie physique <strong>de</strong> l'Europe. — I. Résumé<br />

<strong>de</strong> la leçon.. — Situation et superficie <strong>de</strong> l'Europe. Côtes<br />

^(très découpées ; avantageuses po.ur la marine et le commerce)<br />

: océans, mers, golfes, détroits, caps, îles, presqu'îles.<br />

— II. Révision <strong>de</strong>s leçons précé<strong>de</strong>ntes.<br />

DEVOIRS : '1° Voyage par mer, en suivant les côtes, du<br />

cap Nord au Pas-<strong>de</strong>-Calais (avec carte). — 2° Voyage par<br />

mer, en suivant les côtes, du détroit <strong>de</strong> Messine, à la mer<br />

d'Azof (avec carte).<br />

LECTURE. — Les <strong>de</strong>ux Europes : la continentale<br />

et la péninsulaire. Courant du g^olfe.—<br />

Si, du lieu où le Bosphore prend les eaux <strong>de</strong> la mer<br />

Noire, on tire une ligne sur Kœnigsberg, gran<strong>de</strong> ville <strong>de</strong><br />

la Prusse orientale, puis une autre <strong>de</strong> Kœnigsberg à la<br />

bourga<strong>de</strong> Scandinave d'IIaminerlbst, assez avancée vers \e<br />

nord pour qu'elle ait <strong>de</strong>s jours et<strong>de</strong>s nuits do <strong>de</strong>ux mois,<br />

on divise l'Europe en <strong>de</strong>ux portions qui ont peu <strong>de</strong> traits<br />

communs ': ài'arient, la région continentale, à l'occi<strong>de</strong>nt,<br />

la région péninsulaire.<br />

La région continentale, Russie et ancienne Pologne,<br />

ressemble-à l'Asie du Nord par lès proportions massives,<br />

l'immensîté et le peu <strong>de</strong> penle <strong>de</strong>s plaines, la longueur<br />

<strong>de</strong>s rivières, la violence du climat.<br />

Les profon<strong>de</strong>s forêts du nord ne peuvent abriter la<br />

Russie <strong>de</strong>s'vents malfaisants du pôle, qu'arrêteraient à<br />

peine <strong>de</strong>s ' montagnes ; le voisinag;e <strong>de</strong> l'océan Glacial,<br />

celui <strong>de</strong> la Sibérie dont l'Oural n'est pas assez haut pour<br />

ari-êter les souffles raeuririers, l'éloignemeiit <strong>de</strong> ces mers<br />

tie<strong>de</strong>s qui adoucissent les températures, livrent cette<br />

gran<strong>de</strong>'plaine, même dans le sud, 'à <strong>de</strong>s froids extraordijiaires<br />

que suivent, jusque dans Ift haut nord, <strong>de</strong>s' chaleurs<br />

quasi tropicales. N'ayant la plaine inarine qu'à une<br />

distance excessive du centre', faute <strong>de</strong> montagnes créant<br />

<strong>de</strong>s climats locaux e( <strong>de</strong>s régions naturelles, celte contrée,<br />

où s'élabore la •nation la plus puissante <strong>de</strong> l'avenir,<br />

a pour premier caractère la monotonie. C'est grâce à<br />

l'immensité <strong>de</strong> ce pays bas que l'Knrope n'a que<br />

297 mètres d'altitu<strong>de</strong> nioyenné, malgré le nombre et la<br />

hauteur <strong>de</strong>ses'montagnes, malgré sa Scandinavie, ses Carpathes,<br />

ses Balkans, ses Alpes, ses'Apouiiius, son Auvergne,<br />

son grand'plateau d'Espagne; sa Corse, sa Sardaigùe,<br />

sa iSicile et' son île <strong>de</strong> Crète.<br />

De l'est à l'ouest et du nord au sud, avec amélioration<br />

dans ces <strong>de</strong>ux sens, la plaine russe couvre la moitié <strong>de</strong><br />

notre partie du inon<strong>de</strong>. L'homme n'y varie giière plus que<br />

la nature,et à part <strong>de</strong>s tribus appartenant àla race turque<br />

et à la race dite finnoise ou tchou<strong>de</strong>, les habilanis en sont<br />

tous les mêmes : <strong>de</strong>s Slaves d'autant plus purs qu'ils<br />

s'éloignent plus <strong>de</strong> l'Asie, cîest-à-dire <strong>de</strong> la patrie <strong>de</strong><br />

peuples non aryens qui remplacèrent souvent par <strong>de</strong>sangs<br />

étrangers le sang slave que répandaient leurs invas<br />

sioTis. La prépondérance en terre slave appartint d'abord<br />

aux Polonais, auxquels obéirent longtemi)S les petits<br />

Russes ; nation nombreuse que la Lithuanie apporta pour<br />

ainsi dire en dot à la Polosne quand elle maria ses <strong>de</strong>sti-<br />

1. Les <strong>de</strong>ux premières lettres étaient A, en grec,<br />

alpha, héla, d'où est venu le mot alphabet.


<strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

nées à celles du peuple <strong>de</strong> la Vistule, au commencement<br />

du quatorzième siècle.<br />

Mais peu à peu croissait dans l'est, au centre <strong>de</strong> la<br />

plaine, une fécon<strong>de</strong> nation, qui, trouvant <strong>de</strong>vant elle <strong>de</strong><br />

grands horizons <strong>de</strong> terres vierges, <strong>de</strong>vint la plus nombreuse<br />

et la plus forte parmi se- sœurs. Dès qu'elle fut la<br />

maîtresse <strong>de</strong> son sort, elle se mil à conquérir tant sur<br />

les Sla"es que sur les Asiatiques, et aujourd'hui les<br />

Russes sont loin <strong>de</strong> la France comme Paris l'est <strong>de</strong> Barcelone.<br />

De la Suèle à la Chine, <strong>de</strong> la mer Glaciale aux<br />

monts d'Arménie, <strong>de</strong> la rivière qui porta le ra<strong>de</strong>au <strong>de</strong><br />

Tils'tt aux <strong>de</strong>ux fleuves qui coulent du Toit du Mon<strong>de</strong>, ils<br />

comman<strong>de</strong>nt à plus du septième, et presque au sixième<br />

<strong>de</strong>s terres du Globe.<br />

Une province <strong>de</strong> la Russie, la Finlan<strong>de</strong>, large isthme<br />

aux lacs sans nombre, sert <strong>de</strong> pont entre la gran<strong>de</strong><br />

plaine continentale; et la Scandinavie, qui est une presqu'île<br />

aux côtes découpées, au climat plus tempéré dans<br />

les vallées que ne le voudrait la latitu<strong>de</strong>. Par ce double<br />

caractère, par la valeur considérable en toutes choses<br />

fie ses six millions d'habitants, par la place qu'elle eut<br />

dans riiistoire, par les éléments vigoureux qu'elle envoie<br />

à l'Amérique du Ko''d, la Scandinavie fait bien partie <strong>de</strong><br />

celte Europe occi<strong>de</strong>ntale qu'on est en droit d'appeler l'Europe<br />

péninsulaire. Ce qui distingue en effet tout particulièrement<br />

l'Europe OI'ci<strong>de</strong>nlale du reste <strong>de</strong> la Terre, c'est<br />

la merveilleuse in<strong>de</strong>ntation <strong>de</strong> ses rivages ; aucun lambeau<br />

du filobe n'est en communication aussi intime avec<br />

l'eau marine, gran<strong>de</strong> route du commerce, foyer <strong>de</strong>s températures<br />

molles, mère <strong>de</strong>s climats sans contraste barbare<br />

entre le froid et la chaleur. Il n'y a pas un seul<br />

poini <strong>de</strong> l'Europe péninnilaire qui soit plus loin <strong>de</strong> la mer<br />

que Paris <strong>de</strong> Marseil'e.<br />

Aussi l'Europe occi<strong>de</strong>ntale prime-t-elle toute autre région<br />

du mon<strong>de</strong> par la douceur comparative <strong>de</strong> ses climats.<br />

Qui croirait que les mêmes latitu<strong>de</strong>s passent sur l'humi<strong>de</strong><br />

rivage <strong>de</strong> la Norvège et sur la ci^te groënlandaise,<br />

assaillie par les glaçons flottants ou emprisonnée dans<br />

les glaces fixes; sur l'Irlan<strong>de</strong> où la différence entre le<br />

mois_^le plus chaud et le mois le plus froid n'est que<br />

<strong>de</strong> 15 <strong>de</strong>grés et sur la Sibérie d'Irkoulsk où ce même<br />

écart est <strong>de</strong> 57 à 58 <strong>de</strong>grés? Quel contraste entre l'Angleterre<br />

méridionale et l'abominable Labrador, entre<br />

Paris et Québec, où le mercure peut geler, entre Cannes<br />

et le rivage <strong>de</strong> la Mantchourie, entre l^apleset Kew-York,<br />

entre la rive andalouse et le littoral <strong>de</strong> 'Washington ou <strong>de</strong><br />

la Chine du nord !<br />

Des <strong>de</strong>ux mers serrant dans leurs bras l'Europe occi<strong>de</strong>ntale,<br />

celle <strong>de</strong> l'ouest et du nord, qui est l'Atlantique,<br />

prèle son lit à un courant d'une tempéralure <strong>de</strong> plusieurs<br />

<strong>de</strong>grés, supérieure à la chaleur <strong>de</strong>s couches d'eau qu'il<br />

fend. Ce courant, qu'on peut appeler courant du golfe,<br />

rpais il est plus connu sous le nom anglais <strong>de</strong> Gulf-Stteam,<br />

vient du golfe du Mexique, l'une <strong>de</strong>s étuves <strong>de</strong> notre<br />

jilanètp ; il lunge d'abord, à quelque distance, le rivage<br />

<strong>de</strong>s Etats-Unis; puis, dans les parages <strong>de</strong> Terre-Neuve,<br />

il se porte à l'orient, et franchissant toute l'Atlantique,<br />

il vient jeter son immense fleuve d'eaux tiè<strong>de</strong>s contre<br />

les riv.iges <strong>de</strong> !'Euro| e péninsulaire, du Portugal à la<br />

Laponie. La mer du midi qui est la Méditerranée, n'a<br />

]ioint part au courant du golfe, mais les Alpes et <strong>de</strong>s<br />

cliaînes côiièros la protègent <strong>de</strong>s vents du nord; elle s'étale<br />

à ceux du sud; éclos sous le ciel ar<strong>de</strong>nt, sur le sol<br />

<strong>de</strong> braise du Sahara, et elle est si bien abritée contre les<br />

froidures que, >auf la m T Rouge et le golfe Persique,<br />

il n'y a pas d'eausalée aussi chau<strong>de</strong> à une telle distance <strong>de</strong><br />

rE([ualeur.<br />

La clialeur <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux mers attiédit encore un climat<br />

déjà très tiénin grâce à la pénétration réciproque <strong>de</strong>s<br />

terres et dos eaux. Par un autre privilège, le sol est harmonieusement<br />

mouvementé dans l'Europe occi<strong>de</strong>ntale ;<br />

tout s'y fait équilibre : les plaines, les vallées, les plateaux<br />

et les montagnes. Par le gouffre salé nous avons<br />

ce qu'il nous faut d a r fortifiant, d'humidité, <strong>de</strong> pluie,<br />

<strong>de</strong> chaleur égale sans parler <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> milliers<br />

<strong>de</strong> matelot? qui rapprochent les tronçons épars <strong>de</strong> la race<br />

mortelle. Par la disposilioii du sol, nous avons tous les<br />

terrains; la montagne, qui en mnverne reçoit ici <strong>de</strong>ux<br />

fois plus d'eau du ciel que le i lat pays, 13(10 millimètres<br />

par an au lieu <strong>de</strong> 575, nous donne ses neiges étei'nelle?.<br />

réservoirs <strong>de</strong>s rivières, ses hommes robustes qui réparent<br />

les généi'ations usées <strong>de</strong>là plaine, sesalluvions qui rajeunissent<br />

les terres épuisées. —0. RECLUS*.<br />

INSTRUCTION<br />

CIVIQUE<br />

DIRECTIOXS. — I^a constitution. — Introduction historique.<br />

— Idée générale <strong>de</strong>s différents régimes politiques<br />

par lesquels la France a passé <strong>de</strong>puis 1789 et <strong>de</strong>s<br />

différentes constitutions auxquelles ces régimes ont donné<br />

lien (constitution <strong>de</strong> 1791 ; <strong>de</strong> 1793 ; <strong>de</strong> l'an III ; <strong>de</strong> l'an<br />

Vni ; charte <strong>de</strong> 1814; acte additionnel <strong>de</strong> 1815; charte<br />

<strong>de</strong> 1850; constitution <strong>de</strong> 1848 ; événements qui ont conduit<br />

aux lois constitutionnelles <strong>de</strong> 1875). — C- D.<br />

CALCUL ET SYSTEME METRIQUE<br />

PROGRAMME ET DIBECTIOSS. — IVonibres entiers (suite).<br />

— 1. Division <strong>de</strong>s nombres entiers : théorie élémontaire<br />

rie cette opération. Délinition générale <strong>de</strong> la division ; la<br />

division est une opération qui a pour but, étant dotinô<br />

le produit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nombres, produit qu'on apnelle divitlen<strong>de</strong>,<br />

et l'un <strong>de</strong> ces nombres, appelé diviseur, <strong>de</strong><br />

trouver le second facteur, qu'on nomme quotient. Détinilion<br />

qui peut convenir à la division quand le diviseur<br />

est entier : La division est une opération qui a pour but<br />

<strong>de</strong> partager un nombre appelé divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>, en autant <strong>de</strong><br />

parties épies qu'il y a d'unités dans un autre nombre<br />

appelé diviseur. Montrer que la division n'est qu'une<br />

soustraction afcr^c/ée.Divisiond'un nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chiffres<br />

par un nombre d'un seul chiffre quand le divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong> est<br />

inférieur à 10 fois le diviseur usage <strong>de</strong> la table <strong>de</strong><br />

l'ytlîagore, pour la résolution <strong>de</strong> ce cas <strong>de</strong> la division.<br />

Divisii n d'un nombre quelconque par un nombre quelconque,<br />

le quotient ne <strong>de</strong>vant avoir qu'un seul chiffre.<br />

Ex. : 7435 à diviser par 864. On pourrait faire l'opération<br />

en effectuant successivement les produits <strong>de</strong> 864 par<br />

1, par 2, etc., jusqu'à ce qu'on trouvât un produit qui,<br />

retranché <strong>de</strong> 7435, donnât un reste nul ou < 864. — Moyen<br />

d'abréger le calcul. Considérer que le produit qui donnera<br />

ce reste nul ou < 864 peut se décomposer ainsi :<br />

8 centaines x quotient, 6 dizaines x quotient, 4 unités<br />

X quotient. Le premier <strong>de</strong> ces produits partiels ne donnera<br />

que <strong>de</strong>s centaines ; il ne pourra se trouver que dans<br />

les 74 centaines du divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>. C'est pourquoi il suffira <strong>de</strong><br />

diviser 74 par 8. Le -quotient <strong>de</strong> la division <strong>de</strong> '74 par 8<br />

peut, cependant, donner un chitlre trop fort. Ce qu'on<br />

fera en ce cas. Règle. — II. Cas général : division dont<br />

le quotient a plusieurs chiffres. Démonstration la plus<br />

simple : Soit 7435' à partager entre 86 personnes. 7435 se<br />

compose <strong>de</strong> 7 mille francs 4 centaines <strong>de</strong> francs, etc. Il<br />

sutfit, pour obtenir le quotient cherché, <strong>de</strong> partager entre<br />

6 personnes 7 mille francs, puis 4 centaines <strong>de</strong> francs, etc.<br />

Le quotient <strong>de</strong> 7 par'86 ne donnant pas un nombre entier,<br />

prenons 74 centaines ; le quotient <strong>de</strong> 74 centaines par<br />

86 ne donnant pas un nombre entier <strong>de</strong> centaines, prenons<br />

743 dizaines; le quotient <strong>de</strong> 743 par 86 = 8; il reste<br />

55 centaines non partagées, joignons-les aux 5 unités qui<br />

restent, nous obtiendrons 555; divisons 555 par 86 et<br />

nous aurons le chiffre <strong>de</strong>s unités du quotient. D'où la<br />

règle générale <strong>de</strong> la division. — III. Revision du système<br />

métrique. Mesures <strong>de</strong> volume et <strong>de</strong> capacité. — IV et V<br />

Exercices et problèmes divers (Certificat d'étu<strong>de</strong>s). Exercices<br />

<strong>de</strong> calcul mental.<br />

PROBLÈMES. — I . Un cheval dépense chaque jour 8 litres<br />

d'avoine, valant 11' l'hect. et 13 kilog. <strong>de</strong> foin valant 15'les<br />

100bottes <strong>de</strong> 2kb,500 chacune. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce que coûte<br />

annuellement l'entretien <strong>de</strong> ce cheval ?<br />

Solution. Poids <strong>de</strong> 100 bottes <strong>de</strong> foin :<br />

2Kg,5 X 100 = 250^8.<br />

Prix <strong>de</strong> 13Kg <strong>de</strong> foin :<br />

15'X13 3'X13<br />

= 0',78.<br />

250 50<br />

Prix <strong>de</strong> 8' d'avoine :<br />

11'X 0,08 = 0',<br />

Dépense journalière :<br />

Dépense annuelle :<br />

1',60x363=:B05',»0.<br />

l',66.<br />

1. La terre à vol d'oiseau ; 2 vol. cart. et illustrés, 10 fr.


PARTIE SCOLAIRE. 475<br />

(S. Quels poids effectif fant-il mettre dans une halance<br />

pour peser 5538 grammes?<br />

Solution. Théoriquement, on peut effectuer cette.pesée<br />

d'une fouie <strong>de</strong> fsçons différentes. Voici les <strong>de</strong>ux solutions<br />

qui nous paraissent les plus pratiques ;<br />

1° Prendre 1 poids, <strong>de</strong> 'iKg. ci 2^8,000;<br />

1 _ m . ~ 1.000;<br />

I — l/2Sg, — 0,500;<br />

1 — yPa, — 0,020;<br />

1 — . IDs., — 0,010;<br />

1 — .5^% — 0,005;<br />

1 — 2e', — 0,002;<br />

I — -If, — 0,001;<br />

S poids Total 3''B,538.<br />

2° Retranchons :<br />

5^8,538 <strong>de</strong> 4®s, il reste, 0Kg,462.<br />

Plaçons 462»' du;côté <strong>de</strong> lamatière à peser et 4Kg dans<br />

l'autre plateau le résultati<strong>de</strong>la pesée sera le.même que<br />

précé<strong>de</strong>mment.<br />

462


Alo<br />

<strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

(Om/m) et tracer au tru'qnin les lignes AD, BC, EH, FG<br />

(mortaise) A'E', E'il', Il'U', D'K', F'G', G'C (lenon). Appuyer<br />

le plateau du trusquin toujours sur le même parement (X)<br />

Si l'on ne possè<strong>de</strong> point <strong>de</strong> bédane <strong>de</strong> 9 m/m la largeur <strong>de</strong><br />

la mortai-e sera déterminée par la largeur du bédane.<br />

Cette largeur doit être à peu pi'ès le 1/3 <strong>de</strong> l'épaisseur<br />

du bois.<br />

Kig. 2.<br />

4» Prendre un bé Jane <strong>de</strong> 9 m/m et commencer la mortaise<br />

en ABCD jusqu'à mi~bois environ. Retourner la pièce et<br />

achever la mortaise en EFGll. Recaler au ciseau s'il y a<br />

lieu.<br />

5° L'exécution du tenon se fera en donnant les traits <strong>de</strong><br />

scie E'Il'A'D'. F'G'li'C (scie à tenon) et en arasam suivant<br />

aA'D'd, bB'Cc (scie à araser). Recaler et ensembler.<br />

ExEKcir.E 2. — Assemblage à tenon et mortaise<br />

«rextrcmitc (fig. 1 et 2. B.).<br />

Commencer par exécuter la mortaise (fi^. 2. B.). Le<br />

lenon expcuté comme dans l'exercice précé<strong>de</strong>nt sera ensuiie<br />

épaulé suivant la largeur <strong>de</strong> la mortaise (flg. 1. B.).<br />

E. F.<br />

M O R A L E<br />

la Famille (suite). — LES MAITBES E T LES stRviTiiuns,<br />

« Beaucoup <strong>de</strong> familles ne considèrent les domestiques<br />

que comme un mal nécessaire, leurs gages comme une<br />

exaction, et tout ce qu'on leur accor<strong>de</strong> comme autant <strong>de</strong><br />

torts <strong>de</strong> leur part. Elles cherchent par tous les moyens à<br />

obtenir d'eu^ autant que possible et à leur donner le<br />

moins possible. Leurs chambres sont les plus négligées, les<br />

plus mal meublées etle-îplus incommo<strong>de</strong>s; la cuisine est<br />

l'endroit <strong>de</strong> la maison le plus triste et le moins confortable.<br />

D'autres familles , plus libérales et d'un natui'el<br />

meilleur, accor<strong>de</strong>nt à leurs domestiques plus <strong>de</strong> commodilés,<br />

et sont plus indulgentes, mais elles conservent<br />

toujours, à l'état latent, une sorte do mépris pour leur<br />

position. Pour elles, le fait qu'elles traitent leurs serviteurs<br />

avec autant <strong>de</strong> considération leur semble être un<br />

mérite qui les met en droit d'exiger la gratitu<strong>de</strong> la plus<br />

servite ; elles sont constamment désappointées et choquées<br />

du manque <strong>de</strong> sentiment <strong>de</strong> leur infériorité qui<br />

porte ces gens à désirer <strong>de</strong> jolies chambres, <strong>de</strong> bons<br />

meubles et une bonne tab e, comme choses <strong>de</strong> toute justice.<br />

Il semble, pour quelques maîtres, que ce soit une<br />

surprise constante <strong>de</strong> voir que leurs serviteurs ont les<br />

mêmes besoins naturels tju'eux-mêmes....<br />

(i Une gran<strong>de</strong> part du mécontentement <strong>de</strong>s serviteuis<br />

provient n interventions impertinentes et <strong>de</strong> mesquines<br />

exigences <strong>de</strong> leurs maîtres. L'autorité du maître et rie<br />

la maîtresse d'une maison sur leurs domestiques ne peut<br />

s'étendre qu'aux choses qui ont été convenues entre eux,<br />

ainsi qu'aux heiires pondant lesquelles ils se sont<br />

engagés à servir : au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces limites, les maîtres<br />

n'ont pas plus <strong>de</strong> droits d'intervenir dans l'emploi <strong>de</strong> leur<br />

temps, qu'ils n'en ont avec les machines d'une fabrique.<br />

Sans doute il leur appartient <strong>de</strong> régler les heures <strong>de</strong><br />

travail dans leur maison, et le serviteur peut choi>ir<br />

entre sa convenance et la perte <strong>de</strong> sa place; mais, dans<br />

les limites raisonnables, le droit <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong>s domestiques<br />

aux heures qui Irur sont accordées <strong>de</strong>vrait être<br />

incontestable<br />

« Quant aux relations sociale.», bien <strong>de</strong>s maî'res paraissent<br />

Être d'avis que les domestiques leur doivent plus <strong>de</strong><br />

respect qu'eux - mêmes n'ont à en montrer en retour.<br />

Mais quels doivent donc être les rapports entre maîtres et<br />

domestiques, dans un pays démocratique surtout? La<br />

position du serviteur est exactement celle <strong>de</strong> toute<br />

personne qui remplit n'importe quel emploi en échange<br />

<strong>de</strong> l'argent qii'elle reçoit. Le menuisier vient chez vous<br />

pour faire une armoire, la cuisinière vient danc votre<br />

cuisine pour faire votre repas. Il ne vou-s entre jamais<br />

dans l'esprit que le menuisier puisse vous <strong>de</strong>voir plus rie<br />

respect qiae vous ne lui en <strong>de</strong>vez vous-même, parte qu'il<br />

travaille pour vous dans votre maison. 11 est votre concitoyen,<br />

vous le traitez avec respect, et vous en atten<strong>de</strong>z autant<br />

<strong>de</strong> sa part. Vous avez le droit d'exiger qu'il fasse votre<br />

ouvrage suivant vos directions, mais rien <strong>de</strong> plus. Je crains<br />

fort qu'il n'y ait encore trop souvent sur la position respective<br />

<strong>de</strong>s maîtres et <strong>de</strong>s serviteurs <strong>de</strong>s idées bien différentes<br />

<strong>de</strong> celles que je viens d'énoncer. N'est-il pas admis généralement<br />

que les domestiques peuvent être traités par tous<br />

les membres <strong>de</strong> la famille avec un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté dont<br />

eux ne peuvent user en retour? Beaucoup <strong>de</strong> gens se<br />

font-ils scrupule <strong>de</strong> les questionner sur leurs affaires<br />

particulières, <strong>de</strong> critiquer leur mise et leur extérieur<br />

d'une façon qu'il-i appelleraient impertinente, si on leur<br />

rendait la pareille? — Ne se croient-ils pas libres d'exprimer<br />

leur mécontement du travail <strong>de</strong> leurs domestiques en<br />

termes ru<strong>de</strong>s et grossiers, tandis qu'ils exigent quo le<br />

mécontentement <strong>de</strong> leurs serviteurs se traduise dans <strong>de</strong>s<br />

termes respectueux? Une femme ne se sentirait pas le<br />

droit <strong>de</strong> parler à sa modiste ou à sa couturière un langage<br />

aussi peu réservé que celui qu'elle emploie avec sa cuisiniéi'e.<br />

Cependant les unes et les autres lui ren<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />

services qu'elle paye <strong>de</strong> son argent, sans que pour cela<br />

elles soient les inférieures. Les unes et les autres ont le<br />

même droit à être traitées avec politesse. Le maître et la<br />

maîti-esse d'une maison sont en droit d'exiger le respccl<br />

<strong>de</strong> tous ceux que leur toit abrite, mais ils n'ont pas le<br />

droit d'en exiger plus <strong>de</strong>s domestiques que <strong>de</strong>s hôtes ou<br />

<strong>de</strong>s enfants, et eux-mêmes doivent à leurs domestiques le<br />

même respect qu'à leurs hôtes<br />

« Que les domestiques sentent, à la manière dont ils<br />

sont traités, à l'atmosphère qu'ils respirent dans la<br />

famille, que leur position est entourée <strong>de</strong> respect; qu'ils<br />

subissent le charme d'une considération invariable et <strong>de</strong>s<br />

bonnes manières, ren<strong>de</strong>z leurs places <strong>de</strong> trivail commo<strong>de</strong>s<br />

et cunfortables ; faites que leurs chambres particulières<br />

puissent soutenir pour l'agrément quelques points<br />

<strong>de</strong> comparaison a\e^ les vôtres, et le service domestique<br />

sera plus souvent recherché par une classe supérieure<br />

et plus digne d'estime. Il est <strong>de</strong>s fafnilles où il en est ainsi,<br />

et celles-là, au milieu <strong>de</strong> toutes les causes qui ren<strong>de</strong>nt<br />

la durée du service incertaine, ont en général réussi à<br />

conserver <strong>de</strong> bons et anciens serviteurs. » — Traduit <strong>de</strong><br />

l'anglais <strong>de</strong> BEECIIER-STOVVE'. — A . II.<br />

1. Romancière américaine (1814-1872). Auteur d'uu<br />

roman célèbre : la Case <strong>de</strong> l'oncle Tom, èloiuent plaidoyer<br />

en faveur <strong>de</strong>s nègres


IVlUitt l^tUftteUtiW^E-<br />

17 OCÎ 6G 00582<br />

tO^ A]aaié«9 Tome X. SUPPLÉMEWT M-<br />

f{MU=«ùsi^iui!Mf2SBlS»'«<br />

GENERAL<br />

DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />

DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES<br />

SUPPLÉMENT<br />

ENSÏIGNHENT TRIMAIKE StPÉEim - HSIIGNEMEIST COMPLÉHENTAIRE<br />

On n e r eçoit pas d 'abonnementpourle s upplémentseul.<br />

SOMMAIRE<br />

Partie générale.<br />

llisTornu : Le capilulairè <strong>de</strong> Kiéi'py-fur-Oisé (G. CAKIIÉ). — SCIENCES: De l'uiilisalion <strong>de</strong>s forces motrices (CLI. DELON).<br />

ÂGBiccLTumî : Uevue agricole (Henry SAMIEII) ,<br />

•<br />

Partie ncolaire.<br />

langues vivantes (L. Kocii). — Sujets divers ; Arilhméliquc, atgiibre, gcomiUrie, Irigunomélrie (E. DUIIATI.<br />

PARTIE GENERALE<br />

HISTOIRE<br />

LE CAPITULAIRE DE KIERSY-SUR-OISE' (877).<br />

L'année 817 est une date importante entre toutes<br />

dans nos précis' d'histoire <strong>de</strong> France ; car c'est celle<br />

du fameux capitulaire <strong>de</strong> Kiersy-sur-Oise, cette<br />

charte constitutive'<strong>de</strong> la féodalité <strong>français</strong>e. Qu'on<br />

s'adresse aux historiens les phis accrédités, tous sont<br />

unanimes à flétrir la faiblesse <strong>de</strong> Charles le Chauve<br />

qui^ d'un trait <strong>de</strong> plurne, adhéra à sa déchéance en<br />

I<br />

1. Le Cajiilulaire <strong>de</strong> Kiersy-sur-Oise, élu<strong>de</strong> sur l'étal<br />

et le régime 'politique <strong>de</strong> la société carolingienne à la<br />

fin du neuvième siècle, diaprés la législation <strong>de</strong> Charles<br />

le Chauve, par Emile'Bourgeois, ancien é)ève <strong>de</strong> l'école<br />

normale supérieure, docteur os-lettres. 1 vol. in-8°, Paris,<br />

Hachette, -1883. . ' • • .<br />

renonçant au droit <strong>de</strong> nommer les minisires <strong>de</strong> sa<br />

puissance'.<br />

1. MICHELET, Histoire <strong>de</strong> France, t. I. « L'année même'<br />

<strong>de</strong> sa mort, Charles le Chauve avait signé l'hérédité <strong>de</strong>s<br />

comtés. Les comtes, jusque-là magistrats inamovibles, <strong>de</strong>vinrent<br />

<strong>de</strong>s souverains héréditaires. C'était résigner la sou-,<br />

verainelé. Les comtes, les seigneurs furent les véritables<br />

héritiers <strong>de</strong> Charles le Chauve. » — HENBI MARTIS, Histoire<br />

<strong>de</strong> France, II : « Le capitulaire <strong>de</strong> Kièrsy couronne<br />

le triste règne <strong>de</strong> Charles le Chauve et peut êire considéré<br />

comme l'acte d'abdication <strong>de</strong> la royauté. La gran<strong>de</strong> lutte<br />

commencée avec la conquête elle-même était terminée. La<br />

royauté vaincue sanctionnait sa défaite, et l'hérédilé <strong>de</strong>s<br />

offices et <strong>de</strong>s bénéfices presque partout triomphante en<br />

fait, était solennellement érigée en droit; l'ère féodale<br />

était ouverte, et une société nouvelle - avec un nouveau<br />

droit politique allait sortir du chaos où l'Occi<strong>de</strong>nt se débattait<br />

<strong>de</strong>puis la chute <strong>de</strong> la société romaine. »


322 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L' INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

Qu'est-ce donc que ce capitulaire dans on parle si<br />

souvent, quoiqu'il n'occupe guère plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou<br />

trois lignes dans nos précis. En général on n'en cite<br />

qu'un article, un seul, et encore en l'abrégeant. 11<br />

suffit <strong>de</strong> savoir que le fils d\m comte sera hojioré<br />

par le roi <strong>de</strong>s honneurs paternels, que le roi conférera<br />

au fils la dignité du père, et que la succession <strong>de</strong>s<br />

comtés et <strong>de</strong>s flefs sera désormais héréditaire. C'est,<br />

comme on -voit, toute une société nouvelle qui naît,<br />

avec un nouveau droit politique, du chaos où l'Occi<strong>de</strong>nt<br />

se débattait. Le testament <strong>de</strong> la royauté i'ranque<br />

est bref, mais formel.<br />

II<br />

On est toutefois tenté <strong>de</strong> se poser une première<br />

question. La féodalité s'est constituée ailleurs qu'en<br />

France. Le régime féodal se trouve chez les Saxons,<br />

les Bavarois, les Hongrois. Faut-il l'attribuer hors <strong>de</strong><br />

France comme en France à l'influence décisive du<br />

capitulaire <strong>de</strong> Kiersy? C'est impossible. — Ou bien<br />

faut-il l'attribuer dans ces pays à une charte analogue<br />

à l'édit <strong>de</strong> Kiersy ? Comment alors se fait-il que<br />

cet acte seul ait subsisté, tandis que ceux qui constituaient<br />

la féodalité dans les pays étrangers aient<br />

si complètement disparu qu'on n'en trouve nulle part<br />

aucune mention.'<br />

Autre question. — Un acte auss.i important que<br />

l'abdication <strong>de</strong> la monarchie carolingienne eût nécessairement<br />

frappé les contemporains. Ce qu'il y a <strong>de</strong><br />

bizarre, c'est qu'ils ne semblent pas avoir compris<br />

l'importance du capitulaire <strong>de</strong> Kiersy. Aucun <strong>de</strong>s<br />

chroniqueurs et annalistes <strong>de</strong> Gaule ou <strong>de</strong> Germanie<br />

ne daigne en parler.<br />

L'archevêque <strong>de</strong> Reims, Ilincmar, seul le mentionne<br />

<strong>de</strong>ux fois. Il nous apprend que l'empereur Charles<br />

avant <strong>de</strong> partir pour l'Italie a réuni une assemblée,<br />

qu'il a pris <strong>de</strong>s mesures législatives pour régler le<br />

gouvernement du royaume en son aljsenee jusqu'à<br />

son retour <strong>de</strong> Rome, que cette assemblée s'est tenue<br />

aux calen<strong>de</strong>s <strong>de</strong> juillet, à Kiersy i. D'autre part, dans<br />

une lettre adressée à Louis le Bègue aussitôt après<br />

son avènement, au len<strong>de</strong>main donc <strong>de</strong> l'assemblée <strong>de</strong><br />

Kiersy; l'archevêque <strong>de</strong> Reims l'appelle et résume<br />

les décrets <strong>de</strong> cette assemblée^; mais il ne parle ni<br />

<strong>de</strong> l'hérédité <strong>de</strong>s offices et <strong>de</strong>s bénéfices, ni <strong>de</strong>s<br />

seigneuries féodales. Au contraire, il insiste sur<br />

les droits <strong>de</strong> l'église et -sur les droits et les <strong>de</strong>voirs<br />

du roi. 11 ne considère certainement pas<br />

l'édit <strong>de</strong> 877 comme un acte funeste à la royauté. Il<br />

y voit plutôt une série <strong>de</strong> préceptes utiles à la paix,<br />

à la concor<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous, à la bonne administration du<br />

royaume. 11 regar<strong>de</strong> aussi ce capitulaire <strong>de</strong> Charles<br />

comme un testament, mais nullement en faveur <strong>de</strong>s<br />

grands ; c'est une sorte <strong>de</strong> testament que l'empereur<br />

laissait à son fils, à son seul héritier. Charles le<br />

Chauve a si peu sacrifié l'avenir <strong>de</strong> sa dynasiie qu'il<br />

a voulu lui tracer <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> bonne administralion.<br />

1. Yoir, dans la petite collection Zeller (llachetle, in-lli),<br />

Charles le Chauve, p. 17.").<br />

2. Voir, dans la même collection, les <strong>de</strong>rniers Carlovin-<br />

)/iens,.\i. G à 0. .<br />

m<br />

Si les contemporains <strong>de</strong> Charles le Chauve, même<br />

les hommes d'Etat, ont eu du capitulaire <strong>de</strong> Kiersy<br />

une idée si différente <strong>de</strong> la nôlre, ne serait-ce pas<br />

que nous nous serions trompés dans son interprétation?<br />

Revoyons donc le texte même <strong>de</strong> l'édit <strong>de</strong><br />

Kiersy.<br />

Disons tout d'abord qu'à l'a différence <strong>de</strong> presque<br />

tous les autres capitulaires du règne <strong>de</strong> Charles le<br />

Chauve qui se trouvent à la fois dans plusieurs recueils,<br />

le capitulaire <strong>de</strong> Kiersy ne fait partie d'aucun<br />

d'eux. 11 nous est parvenu entièrement isolé. 11 a été<br />

transmis seul, à la fm d'un manuscrit qui n'avait<br />

aucune origine officielle. Ajoutons — ce qui est plus<br />

grave — que le manuscrit est aujorud'hui perdu et<br />

que, si nous en avons connaissance aujourd'hui, c'est<br />

seulement par l'intermédiaire d'un savant allemand,<br />

Pertz, qui avait pu le consulter et l'étudier avant<br />

qu'une main coupablene le dérobât à nos collections<br />

et ne le mutilât pour le rendre méconnaissable et dissimuler<br />

le vol.<br />

IV<br />

Tel qu'il nous a été conservé, le capitulaire éclairé<br />

par d'autres documents <strong>de</strong> la même époque, renferme<br />

en lui-même sa propre histoire. Qu'on nous permette<br />

<strong>de</strong> la refaire ici.<br />

Au mois <strong>de</strong> juin 877, l'empereur Charles le Chauve<br />

faisait ses préparatifs pour une gran<strong>de</strong> expédition en<br />

Italie. — C'était sur la prière du pape .lean 'Vin qu'il<br />

l'entreprenait, car, s'il n'eût consulté que lui-même,<br />

il serait resté en France où il redoutait une révolte<br />

<strong>de</strong> ses principaux seigneurs. — Il était donc tout naturel<br />

qu'avant <strong>de</strong> partir il prît ses précautions pour<br />

assurer l'ordre dans ses états pendant son absence<br />

et transmettre à son fils Louis son autorité aussi<br />

complète que possible. Il rédigea donc, sous forme <strong>de</strong><br />

capitulaire, un plan <strong>de</strong> gouvernement, un programme<br />

d'administration qu'il crut <strong>de</strong>voir à la façon <strong>de</strong>s rois<br />

ses prédécesseurs, soumettre à son baronnage.<br />

Le 12 juin 877, les grands, convoqués à Kiersy,<br />

dans le palais même <strong>de</strong> l'empereur, se trouvaient<br />

répartis dans <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> délibérations différentes,<br />

les évêques et le clergé dans les unes, les<br />

seigneurs laïques dans les autres. Charles leur fit<br />

parvenir les articles du capitulaire qu'il avait composé<br />

« avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dieu ». Les grands étudièrent<br />

les articles en détail. Ils approuvèrent les <strong>de</strong>ux premiers<br />

sans difficulté, mais ils évitèrent <strong>de</strong> se prononcer<br />

sur les autres, ou, du moins, ils firent au roi<br />

une réponse évasive qu'on pourrait traduire ainsi :<br />

« F ailes donc comme voiis voudrez, car quels que<br />

soient les conseils que nous pourrions vous donner'<br />

nous sommes certains à l'avance que vous n'en feriez<br />

qu'à votre tête. ) — Sans doute la réponse fut présentée<br />

sous une forme plus respectueuse, mais il<br />

n'en est pas moins évi<strong>de</strong>nt que les membres <strong>de</strong> la<br />

réunion, qui condamnaient en eux-mêmes l'esprit<br />

du capitulaire, préférèrent s'abstenir. L'article 9 luimême,<br />

celui-là même qui réglait, comme on le croit,<br />

l'hérédité <strong>de</strong>s fiefs et <strong>de</strong>s offices, «'eut pas plus <strong>de</strong><br />

succès que les autres. Là encore les grands marquèrent<br />

leur parti pris <strong>de</strong> ne pas répondre catégori­


SUPPLÉMENT. —<br />

PARTIE GÉNÉRALE.<br />

quement, et la discussion <strong>de</strong>s articles dût être abandonnée.<br />

L'empereur résolut alors <strong>de</strong> se passer <strong>de</strong> leur approbation.<br />

Il modifia quelques-uns <strong>de</strong>s articles dans<br />

le sens qu'on paraissait désirer et promulgua le capitulaire<br />

un vertu <strong>de</strong> sa toute puissance législative. La<br />

lecture <strong>de</strong>s articles fut faite par le chancelier Gauzlin<br />

<strong>de</strong>vant l'assemblée générale du peuple, lè juin 877.<br />

V<br />

Examinons maintenant ce qu'était exactement cet<br />

article 9 qui, au dire <strong>de</strong>s historiens, confirmait la<br />

déchéance du pouvoir royal.<br />

( Si un comte meurt dont le /ils soit avec nous,<br />

que notre fils, assisté <strong>de</strong> ses fidèles, prenne parmi<br />

les proches et les amis du défunt un administrateur<br />

chargé <strong>de</strong> veiller avec les officiers du comté el<br />

l'évêque à l'entretien <strong>de</strong> ce comté, jusqu'à co que<br />

nous ayons eu connaissance du fait. — Si ce comte<br />

a un fils en bas âge, que cet enfant, assisté <strong>de</strong>s<br />

officiers du comté et <strong>de</strong> l'évêque dans le diocèse<br />

où il <strong>de</strong>meure, veille sur le comté, jusqu'à ce que<br />

nous en soijons informés. — S'il n'a pas laissé <strong>de</strong><br />

fils, notre fils et tous nos autres fidèles désigneront<br />

un administrateur qui gouvernera le comté<br />

avec les officiers et l'évêque jusqu'à ce que nous<br />

puissions en disposer. Et que personne n'aille s'irriter<br />

si nous donnons, d'après notre bon plaisir, le<br />

comté à d'autre qu'à cet adminisirateur provisoire.<br />

On prendra les mêmes mesures à l'égard <strong>de</strong> nos<br />

vassaux, et les évêques, c'est notre volonté expresse,<br />

ainsi que lés abbés et les comte.


324 MANOEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

SCIENCES<br />

DE L'UTILISATlON DES FORCES MOTRICES<br />

— Suite —<br />

Le même nom appartient aussi non moins légitimement<br />

au mouliu à euu (jui babille au fond <strong>de</strong> la<br />

vallée sous les saules, et ;i la généralité <strong>de</strong>s moteurs<br />

ou plulôt <strong>de</strong>s récepteurs hydrauUqties. Ne me dites<br />

pas (|u'ici la force utilisee est celle <strong>de</strong> la pcstiuteui,<br />

<strong>de</strong> l'attraction terrestre, qui donne l'impulsion à<br />

l'eau courante sur sa pente, la pression qui se transmet<br />

aux aubes <strong>de</strong> la roue, aux hélices <strong>de</strong> la turbine.<br />

La pesanteur ne joue ici que le rôle d'intermédiaire,<br />

<strong>de</strong> ressort restituant égale la pression qu'on lui a fait<br />

subir, mais qui, par lui-même ne se ban<strong>de</strong>rait pas,<br />

n'agirait pas. — Ouand je remonte, le matin, le poids<br />

<strong>de</strong> mon horloge, dois-je dire que c'est la pesanteur qui<br />

anime les rouages <strong>de</strong> cette machine pendant la journée<br />

? Kon pas ; l'origine du mouvement (pour ne<br />

pas remonter plusiiaut encore), c est malorce musculaire,<br />

il moi. J'en ai dépensé une partie dans<br />

l'acte qui consiste à soulever, <strong>de</strong>puis l'extrémité <strong>de</strong><br />

sa chaîne jusqu'en haut, le bloc inerte <strong>de</strong> plomb ou<br />

<strong>de</strong> fonte. Cette somme <strong>de</strong> force que j'ai développée<br />

en quelques secon<strong>de</strong>s, elle est la pour ainsi dire<br />

emmagasinée, mise en réserve dans ce poids, qui<br />

est maintenant doué du pouvoir <strong>de</strong> restituer, en<br />

re<strong>de</strong>scendant, pendant le cours d'une journée, la<br />

quantité <strong>de</strong> travail produite par moi, et pas une<br />

chiquenau<strong>de</strong> déplus; et il ne le possè<strong>de</strong>, ce pouvoir,<br />

que justement parce que je l'ai soulevé a cette hauteur.<br />

C'est moi qui suis la cause du mouvement, absolument<br />

comme si je m'étais pendu, le jour durant,<br />

à la chaîne, en opérant <strong>de</strong> mon bras une traction<br />

continue. Et quand cette force emmagasinée par<br />

moi dans cet organe dislribuleur, qui est le poids,<br />

sera épuisée, il faudra que je la renouvelle en le<br />

remontant <strong>de</strong> la même manière. Les choses se passent<br />

absolument comme si j'avais bandé un ressort,<br />

eu employant ma force musculaire contre la rai<strong>de</strong>ur<br />

élastique du métal, laquelle est capable <strong>de</strong> restituer<br />

par réaction la même somme d'efforts en revenant à<br />

son état d'équilibre ; c'est du reste ce qui se passe,<br />

quand au heu <strong>de</strong> remonter mon coucou <strong>de</strong> la Forêt<br />

ISoire, je remonte la pendule <strong>de</strong> ma cheminée, en<br />

tordant le ressort qui me rendra, dans l'espace <strong>de</strong><br />

quinze jours, l'équivalent <strong>de</strong> l'effort que j'ai dépensé<br />

à tourner la clef. Le ressort n'a créé aucune force;<br />

il n'est qu'un réservoir momentané, un organe <strong>de</strong><br />

distribution dans le temps : <strong>de</strong> même, dans le premier<br />

cas, l'action <strong>de</strong> la pesanteur sur mou poids.<br />

— Eh bien, pour le récepteur hydraulique établi sur<br />

une chute <strong>de</strong> la rivière, c'est absolument la même<br />

chose. La masse d'eau transmet à la palette <strong>de</strong> la<br />

roue son mouvement acquis, sa pression; et ce mouvement,<br />

cette impulsion, cette pression, elle la doit,<br />

momeuianément, à l'action <strong>de</strong> la pesanteur. Sans<br />

doute : mais la pesanteur ue lui donne <strong>de</strong> vitesse<br />

que parce qu'il y a une chute, une diltéreuce <strong>de</strong><br />

niveau. Or, qui a élevé à ce niveau supéiieur la<br />

masse d'eau, condition nécessaire pour qu'elle puisse<br />

avoir à <strong>de</strong>scendre, et en <strong>de</strong>scendant agir sur la roue<br />

en vertu <strong>de</strong> la pesanteur? D'où vient-elle, cette eau?<br />

— Des régions supérieures du bassiu.Quil'y a portée?<br />

î.es oluies (ou la neige, il n'importe, ce n'est qu'une<br />

question <strong>de</strong> détail). Or la pluie vient <strong>de</strong>s nuages; elle<br />

est faite <strong>de</strong>s vapeurs con<strong>de</strong>nsées dans la haute région<br />

<strong>de</strong> l'air. Mais qui l'a élevée là, maintenant? La chaleur<br />

du soleil, qui l'a prise au bassin <strong>de</strong>s mers, aux<br />

teires humi<strong>de</strong>s — à <strong>de</strong>s nivaux inférieurs — l'a<br />

d'abord réduite en vapeurs, puis, sous cette forme<br />

dilatée, l'a fait monter, malgré la pesanteur, à la<br />

hauteur où sé font les nuages. Puis <strong>de</strong> là elle s'est ^<br />

versée sur les hauteurs; elle est douée maintenant<br />

ilu pouvoir <strong>de</strong> restistuer la force qu'elle a re


SUPPLÉMENT. — PARTIE GÉNÉRALE. 325<br />

rante. C'est donc celle-ci qui soulève la masse <strong>de</strong>s<br />

eaux, — absolument comme ma main élève le poids<br />

moteur <strong>de</strong> mon horloge. En tel lieu donné, celte<br />

masse oscille, s'élève, puis s'abaisse. En s'élevant,<br />

elle absorbe une somme donnée <strong>de</strong> travail, empruntée<br />

il l'attraction lunaire; elle possè<strong>de</strong>, à l'état<br />

potentiel, cette somme d'énergie, et est capable <strong>de</strong> la<br />

restituer. Elle la restitue en effet tout aniière quand<br />

elle re<strong>de</strong>scend jusqu'à son premier niveau ; en sorte<br />

que l'équation finale s'annule, — en siipposant qu'aucun<br />

obstacle n'ait été apporté à l'oscillation, —absolument<br />

<strong>de</strong> même que le travail définitif égale zéro<br />

dans l'oscillation libre et complète d'un pendule, la<br />

face accumulée pendant la <strong>de</strong>mi-oscillation <strong>de</strong>scendante<br />

étant dépensée pendant la <strong>de</strong>mi-oscillafioa<br />

ascendante et ainsi <strong>de</strong> suite. Mais si je retiens artificiellement<br />

une certaine masse d'eau au niveau supérieur<br />

où l'attraction <strong>de</strong> la lune l'a élevée, je puis<br />

employer à mon usage la somme d'énergie que cette<br />

eau captive pourra restituer en re<strong>de</strong>scendant au niveau<br />

inférieur. La cause première <strong>de</strong> ce mouvement<br />

est donc, au premier aspect, dans l'attraction lunaire;<br />

et comme nous avons appelé le moulin à venl<br />

et le moulin <strong>de</strong> rivière, moulins à soleil, nous pourrions<br />

nommer le moulin <strong>de</strong> marée moulins à lune!<br />

— Le meunier sait cela, lui qui compte les jours <strong>de</strong>là<br />

lune pour connaître l'heure <strong>de</strong> la marée, et qui,<br />

pour régler son travail et sa vie n'a qu'à jeter un<br />

coup d'oeil vers la face pâle <strong>de</strong> l'astre nocturne. Au<br />

contour plus ou moins échancrédu disque, il mesure<br />

la masse d'eau disponible <strong>de</strong> son réservoir. i\Jais ce<br />

n'est là, disais-je, qu'une première visée. — Si la<br />

terre était immobile (relativement à la lune), le gonflement<br />

<strong>de</strong>s eaux dû à Tattraction <strong>de</strong> l'astre resterait<br />

immobile aussi, par rapport au méridien terrestre,<br />

et tout se bornerait à une déformation permanente<br />

et insensible du sphéroï<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>*. Il n'y<br />

aurait pas <strong>de</strong> marée, par conséquent pas d'énergie<br />

motrice disponible.<br />

Or, la ierre tourne sur son axe; il en résulte que<br />

ses méridiens passent successivement en face <strong>de</strong> la<br />

lune. La vague <strong>de</strong> marée soulevée par l'attraction <strong>de</strong><br />

celle-ci court à la surface <strong>de</strong>s océans, en sens contraire<br />

du mouvement diurne, pour se maintenir conlinuellement<br />

dans la direction <strong>de</strong> la force attractive.<br />

Ou plutôt il vaut mieux considérer le gonllement<br />

liqui<strong>de</strong> comme immobile relativement fixe en face<br />

<strong>de</strong> la inasse attirante, tandis que le globe se dérobe<br />

sans cesse, et que les méridiens, successivement,<br />

viennent passer sous l'on<strong>de</strong> soulevée. — Peu importe,<br />

au reste; et <strong>de</strong> quelque manière qu'on envisage<br />

la chose, il <strong>de</strong>meure que c'est au mouvemeni<br />

<strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> la terre sur son axe qu'est dû le déplacement<br />

<strong>de</strong> l'on<strong>de</strong> hqui<strong>de</strong>, et par suite ces oscilla-<br />

•1. Si l'on admet que la terre soit fixe sur son axe, mais<br />

que la lune ne cesse pas <strong>de</strong> tourner dans son orbite,<br />

alors, dans cette hypothèse, le déplacement <strong>de</strong> la vague<br />

<strong>de</strong> marée aurait lieu, et elle ferait le tour du globe dans<br />

l'espace d'une lunaison. Il y aurait une marée mensuelle:<br />

mais ce n'est pas du tout la marée diurne motrice donl.<br />

nous parlons. La combinaison du mouvement <strong>de</strong> la lune<br />

dans son orbite avec celui <strong>de</strong> la terre sur son axe donne<br />

simplement lieu au retard diurne <strong>de</strong> la marée relativement<br />

à l'heure solaire.<br />

lions du niveau marin en chaque lieu, conséquences<br />

du passage <strong>de</strong> cette vague. — Mon moulin <strong>de</strong> marée<br />

qui s'empare d'une partie infinitésimale du travail<br />

développé par ces oscillations, doit donc le mouvement<br />

qui l'anime au mouvement du globe lui-même.<br />

L'origine <strong>de</strong> l'énergie motrice qui met en branle sa<br />

roue remonte à la force cosmique qui fait tourbillonner<br />

les mon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> notre système dans leurs orbites<br />

et sur leurs axes <strong>de</strong>puis les orignes <strong>de</strong> notre nébuleuse<br />

; c'est du moîfwmeni astronomique transformé !...<br />

Mais quoi, répliquerez-vous, si cette somme <strong>de</strong> force<br />

est empruntée, comme vous dites, à la rotation <strong>de</strong> la<br />

terre, elle lui est donc soustraite : le mouvement du<br />

globe sera dimiliué d'autant, — absolument comme<br />

toute dépense <strong>de</strong> travail empruntée, pour faire<br />

mouvoir un outil, par exemple, ou bien encore<br />

simplement, une résistance <strong>de</strong> frottement prise aux<br />

dépens d'un volant bien lancé, tend à diminuer progressivement<br />

sa vitesse, à le ramener au repos au<br />

bout d'une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> temps plus au moins longue?...<br />

Sans doute. L'analyse démontre que tout<br />

obstacle apporté au libre cours <strong>de</strong> la vague <strong>de</strong> marée,<br />

— tel que le frottement <strong>de</strong> la masse liqui<strong>de</strong> remuée<br />

sur le fond ou sur les couches liqui<strong>de</strong>s sousjacentes,<br />

le choc contre les massifs continentaux<br />

opposés à son mouvement, le ralentissement dû aux<br />

formes étranglées <strong>de</strong>s mers entre les continents, etc.,<br />

— en un mot (out ce qui tend à mettre en relard<br />

l'on<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> contrarie par là même le mouvement<br />

du globe dans son entier, agit à la façon d'un frein,<br />

par conséquent diminue sa vitesse d'une façon continue.<br />

La retenue d'une masse d'eau soulevée que<br />

l'on rend ensuite à son niveau avant le retour <strong>de</strong><br />

l'ondulation suivante produit nécessairement le même<br />

effet.<br />

( ,1c m'en vais allonger le jour astronomique!<br />

m'écriais-je une fois, en plaisantant, <strong>de</strong>vant un savant<br />

géomètre très versé dans les questions <strong>de</strong> mécanique<br />

théorique. — Vous voulez ralentir la rotation<br />

<strong>de</strong> la terre, vous? — Oui! — Ah! par Chroi!0s!<br />

et où prendrez-vous un point d'appui pour<br />

faire résistance?.... — Dans la lune!... Je fais construire<br />

un moulin <strong>de</strong> marée. — Il réfléchit une<br />

secon<strong>de</strong> et dit ; « C'est, ma foi, vrai ! »<br />

Mais nous pouvons sans scrupule en puiser, <strong>de</strong> la<br />

force, à cette source, en emprunter du mouvement<br />

à ce prodigieux volant lancé <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s millions <strong>de</strong><br />

siècles, sans crainte d'altérer sensiblement sa vitesse,<br />

sans souci d'arriver un jour à « arrêter le<br />

mon<strong>de</strong>!.... ) ni même <strong>de</strong> trop allonger la journée<br />

<strong>de</strong> travail pour nos arrière-petits-neveux !<br />

Revenons à un ordre <strong>de</strong> considérations pratiques.<br />

— Nous avons énuméré les formes sous lesquelles<br />

l'industrie humaine, jusqu'ici, a utilisé la force motrice<br />

naturelle ' ; la liste n'en est pas bien longue, si<br />

nous voulons tenir en <strong>de</strong>hors quelques rares exceplions;<br />

la force <strong>de</strong>s cours d'eau, — joignons-y tout <strong>de</strong><br />

suite, si vous voulez, celle <strong>de</strong>s marées, à cause <strong>de</strong><br />

l'i<strong>de</strong>ntité du mécanisme transformateur, et malgré<br />

la différence d'origine; — le vent, la vapeur-. Ren-<br />

1. Physique, abstraction faite <strong>de</strong> la force musculaire<br />

<strong>de</strong> l'homme ou <strong>de</strong>s animaux auxiliaires.<br />

2. D'une manière plus [générale, les mac.hines à feu.


<strong>MANUEL</strong> CTENÈKAL I)K<br />

L' (NSTKUUTiuN FRIMAIKK.<br />

dons-iious compte maintenant <strong>de</strong>s conditions qui<br />

nous sont imposées par la nature <strong>de</strong>s choses dans<br />

l'emploi <strong>de</strong> ces divers moteurs.<br />

L'eau, d'abord. — La somme <strong>de</strong> force que représente<br />

la circulation <strong>de</strong>s eaux courantes sur la terre<br />

est immense, effrayante; celle qui serait réellement,<br />

pratiquement utilisable dépasse infiniment les besoins<br />

<strong>de</strong> l'industrie humaine, à tout jamais, cela ne<br />

fait aucun doute.<br />

Il y a donc là une source <strong>de</strong> force motrice relativement<br />

illimitée, et la partie jusqu'ici utilisée ne<br />

constitue qu'une minime fraction <strong>de</strong> l'énergie disponible.<br />

— D'autre part, l'eau est un excellent moteur,<br />

commo<strong>de</strong>, économique. La chute une fois<br />

créée ou aménagée, elle donne sa force gratis. — Il<br />

y a bien, comme toujours, les frais <strong>de</strong> premier étaiDlissement<br />

parfois considérables, l'entretien <strong>de</strong>s digues<br />

et réservoirs, du récepteur, etc.; du moins nulle<br />

dépense continue comparable à celle qu'exige l'alimentation<br />

d'une machine à vapeur. Enfin les organes<br />

récepteurs, qui servent à transmettre la puissance,<br />

sont simples, rustiques, faciles à établir, et quelques-uns,<br />

les roues bien construites, les turbines,<br />

sont d'un bon ren<strong>de</strong>ment pratique.<br />

En regard <strong>de</strong> ces avantages, il faut mettre les inconvénients<br />

qui ont jusqu'ici limité son emploi. Le<br />

plus grave, sans contredit, c'est la condition <strong>de</strong><br />

localité forcée. Il faut prendre la force là où la nature<br />

l'offre ; on ne peut pas, en général, l'amener<br />

où l'on veut, et l'usine doit aller trouver la rivière.<br />

Kotez encore et surtout que les fortes pentes, et par<br />

suite les chutes puissantes et multipliées (ou multipliables)<br />

sont nécessairement situées dans les régions<br />

montagneuses ou très acci<strong>de</strong>ntées, où le climat<br />

ru<strong>de</strong> et changeant, le sol bouleversé et rebelle<br />

à la culture, incapable <strong>de</strong> nourrir sur place <strong>de</strong> nombreux<br />

habitants font obstacle à l'agglomération <strong>de</strong>s<br />

populations; tandis que les difficultés <strong>de</strong> transport<br />

pour les objets <strong>de</strong> consommation, les matières premières<br />

et les produits ouvrés, grevant <strong>de</strong> frais<br />

énormes la fabrication, ren<strong>de</strong>nt l'établissement <strong>de</strong><br />

grands ateliers industriels économiquement impossible<br />

en face <strong>de</strong> la concurrence. C'est pourquoi, par<br />

exemple, nous voyons les puissantes rivières <strong>de</strong>s régions<br />

alpestres ou du vaste plateau central rouler<br />

leurs on<strong>de</strong>s indomptées à travers les gorges sauvages,<br />

forces perdues ou plutôt hostiles, — tandis<br />

que dans les pays <strong>de</strong> plaines, au fond <strong>de</strong>s bassins el<br />

vers les parties inférieures du cours <strong>de</strong>s rivières el<br />

<strong>de</strong>s fleuves, dans ces régions où les populations se<br />

groupent en raison <strong>de</strong>s ressources qu'offre à l'alimentation<br />

un sol moins tourmenté et plus fertile,<br />

en vertu aussi <strong>de</strong> la facilité <strong>de</strong>s transports et <strong>de</strong>s<br />

échanges, surtout dans un certain rayon ailïtour <strong>de</strong>s<br />

villes, nous voyons les plus petites rivières, les plus<br />

paresseux cours d'eau aménagés avec soin et souvent<br />

<strong>de</strong>s kilomètres <strong>de</strong> canaux creusés pour oblenir une<br />

chute d'un mètre <strong>de</strong> hauteur. — Telle estl'influence <strong>de</strong><br />

la localilé. décisive jusqu'ici, en matière d'industrie.<br />

Et pourtant, quand la nature l'exige impérieusement,<br />

l'industrie sait bien se soumettre à <strong>de</strong> semblables<br />

exigences; et je ne veux pour exemple que nos houil •<br />

lières du centre, situées sous les climats les plus défavorables,<br />

et sur un sol très tourmenté. Eh bien non<br />

seulement la mine est allée chercher le gîte, — il le<br />

fallait bien, — mais <strong>de</strong> très nombreuses usines à<br />

feu, s'alimentant <strong>de</strong> houille, telles qu'usines métallurgiques,<br />

verreries, etc., sont venues s'établir aux environs,<br />

<strong>de</strong>s puits, subissant les inconvénients <strong>de</strong> la<br />

station, .et créant <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> populations ouvrières<br />

en <strong>de</strong>s localités par ailleurs très désavantageuses.<br />

.<br />

Ajoutons maintenant la gran<strong>de</strong> irrégularité (sauf<br />

certaines conditions toutes spéciales et rares); tantôt<br />

trop d'eau, et tantôt pas assez, les chômages par<br />

sécheresse el par inondation, les gelées et les débâcles;<br />

portons en compte aussi l'imprévu <strong>de</strong> ces irrégularités,<br />

qui fait qu'on ne peut pas, en général,<br />

distribuer par avance le travail en vue <strong>de</strong> ces chômages.<br />

Observons en passant que l'emploi auxiliaire<br />

<strong>de</strong> la vapeur, permettant <strong>de</strong> suppléer aux inégalités<br />

<strong>de</strong> la chute motrice, rachète en partie ces inconvénients.<br />

Malgré ces difficultés, les cours d'eau n'en<br />

sont pas moins en première ligne parmi les moteur^<br />

industriels.<br />

On ne peut pas en dire autant <strong>de</strong>s chutes <strong>de</strong><br />

marée. Ici non seulement c'est la localité forcée,<br />

mais c'est la localité restreinte; il n'y a, tout d'abord,<br />

iju'une ligne possible pour. l'étabhsseinent <strong>de</strong> tels<br />

moteurs, la ligne <strong>de</strong>s côles océaniennes; et. cette<br />

ligne sans largeur est peu <strong>de</strong> chose relativement à<br />

'étendue en surface du pays qu'elle enceint; <strong>de</strong> plus<br />

les oscillations <strong>de</strong> la marée ne. sont assez fortes<br />

pour être pratiquement utilisables qu'en une petite<br />

étendue le long <strong>de</strong> cette ligne. Par contre, en ces<br />

parties, la somme d'énergie mise à notre disposition<br />

est, théoriquement, quasi indéfinie, comparée à nos<br />

besoins industriels. — Ainsi, pour donner un exemple,<br />

il résulte d'une estimation approximative que<br />

l'ai tentée il y a quatre nu cinq années, qu'en barrant<br />

à un certain endroit l'estuaire <strong>de</strong> la petite<br />

rivière <strong>de</strong> Rance, on mettrait à la disposition <strong>de</strong><br />

l'industrie une force motrice moyenne d'environ six<br />

cent mille chevaux-vapeur.<br />

Puis encore une condition dont il faut tenir<br />

compte, et tout en faveur <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> moteur :<br />

c'est que, s'il subit la localilé forcée et restreinte, il<br />

n'impose pas du moins la localité incommo<strong>de</strong> et<br />

désavantageuse : tout au contraire, sa situation sur le<br />

rivage est éminemment favorable pour le transport<br />

<strong>de</strong>s matériaux et l'écoulement <strong>de</strong>s produits, économique<br />

aussi au point <strong>de</strong> vue du stationnement et<br />

<strong>de</strong> l'approvisionnement <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> population<br />

ouvrière.<br />

Malheureusement, comme nous l'avons expliqué,<br />

l'interruption périodique du travail, dans les conditions<br />

actuelles, met à néant ces avantages quand il<br />

s'agit <strong>de</strong> manufactures.<br />

Toutefois il faut observer qu'en remplaçant simplement<br />

les roues hydrauliques par un récepteur, tel<br />

que la turbine, permettant d'utiliser <strong>de</strong>s dénivellements<br />

assez faibles, la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail serait considérablement<br />

allongée <strong>de</strong> ce fait. De plus, avec une<br />

disposition appropriée <strong>de</strong>s organes, il serait facile<br />

d'utiliser, par un jeu <strong>de</strong> vannes combiné non seulement<br />

la décharge du réservoir, à marée basse, mais<br />

son remplissement à marée haute; en sorte que l'inerruption<br />

forcée du travail se trouverait réduite à


SUPPLÉMENT. — PARTIE GÉNÉRALE. 327<br />

<strong>de</strong>ux courtes pério<strong>de</strong>s, aux moments <strong>de</strong> rencontre<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux niveaux oscillant en sens contraire'.Enfin,<br />

par une certaine disposition, plus compliquée il est<br />

vrai, il serait possible d'arriver à une conUnuité<br />

absolue du travail.<br />

Une <strong>de</strong>rnière considération, en faveur du moteur<br />

marin ; c'est que ses interruptions et ses inégalités,<br />

si on l(!s laisse subsister, ont du moins ceci qu'elles<br />

sont régulièrement périodiques, et ne laissent rien<br />

à l'imprévu. — Si j'ai discuté avec quelques détails<br />

ces conditions, établi la balance <strong>de</strong>s avantages et<br />

<strong>de</strong>s inconvénients, distingué entre les conditions<br />

actuelles, et les premiers perfectionnements à prévoir,<br />

c'est que, malgré loutes les difficultés, le moteur<br />

<strong>de</strong> marée est un moteur <strong>de</strong> grand avenir : je<br />

dirai bientôt pourquoi.<br />

L'irrégularité absolue, les chômages prolongés,<br />

impossibles à prévoir, ont restreint l'emploi du vent<br />

comme moteur (sauf quelques exceptions), à la meunerie<br />

et à l'élévation <strong>de</strong>s eaux. La condition <strong>de</strong> localité<br />

est assez vaste et n'a rien d'absolu ; il suffit <strong>de</strong><br />

choisirun lieu élevé. Toutefois certaines régions sont<br />

évi<strong>de</strong>mment privilégiées sous ce rapport; en général,<br />

1. Lnaginez le réservoir en train <strong>de</strong> se vi<strong>de</strong>r, vers la lin<br />

<strong>de</strong> sa décharge, son niveau étant considérablement<br />

abaissé; la marée monte, au contraire, le long <strong>de</strong> la<br />

digue. Il vient un moment où l'égalité <strong>de</strong> niveau s'établit :<br />

à cet instant la turbine cesse nécessairement <strong>de</strong> fonctionner.<br />

Mais au bout d'une certaine pério<strong>de</strong>, la marée<br />

continuant <strong>de</strong> monter (et le réservoir étant clos), la dénivellation<br />

s'établit en sens contraire; par une disposition<br />

appropriée <strong>de</strong>s vannes, on peut alors mettre en mouvement<br />

la turbine par l'eau marine entrant dans le réservoir.<br />

La marée arrive à son plein; le réservoir est rempli;<br />

il y a encore un moment <strong>de</strong> nivellement et <strong>de</strong> stagnation;<br />

mais dès que la mer aura baissé d'une quantité<br />

suffisante, l'eau du réservoir restant à un niveau<br />

supérieur, on pourra recommencer le travail par décharité,<br />

en manœuvrant convenablement les vannes.<br />

les côtes. Les côtes basses <strong>de</strong> Hollan<strong>de</strong> sont, pour<br />

ainsi dire, plantées <strong>de</strong> moulins à vent, comme les<br />

bords <strong>de</strong>s canaux sont plantés <strong>de</strong> peupliers.... On les<br />

utilise à plus d'un emploi, et ils chôment assez rarement.<br />

La complication à laquelle' donne lieu la nécessité<br />

du changement d'orientation peut être aussi<br />

moindre en certaines régions où les vents ont u n<br />

cours régulier, par exemple sur le parcours <strong>de</strong>s<br />

vents alizés et <strong>de</strong>s moussons; d'autant plus que dans<br />

les parties où le vent est régulier <strong>de</strong> direction, il est<br />

aussi plus régulier <strong>de</strong> force. En ces stations favorablement<br />

situées, on n'a pas lieu d'être embarrassé<br />

sous le rapport <strong>de</strong> la force motrice; elle est surabondante,<br />

facile à capter. On ne comprendrait pas<br />

qu'on allât la chercher ailleurs. — Il n'en est pas <strong>de</strong><br />

même chez nous où, en somme, le vent est le plus<br />

capricieux et le plus incommo<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fournisseurs <strong>de</strong><br />

force.<br />

La machine à vapeur doit son rôle immense et<br />

prépondérant à cette condition seule qu'on peut<br />

l'établir partout. Cela a fait passer sur la dépense<br />

considérable et perpétuelle <strong>de</strong> son alimentation,, sur<br />

la complication <strong>de</strong> ses organes et la perfection exigée<br />

du mécanisme, l'entretien, la surveillance, la perpétuelle<br />

intervention <strong>de</strong> l'homme, les dangers. Oui, elle<br />

a tous ces inconvénients, et d'autres encore. Mais<br />

elle a l'ubiquité. Ici, là, où vous voulez, à la ville ou<br />

à la campagne, vous l'aurez dès que vous le voudrez,<br />

avec la somme d'énergie motrice <strong>de</strong>mandée,<br />

peu ou beaucoup, à votre fantaisie, un cheval ou<br />

mille chevaux; déplus, continuité du travail.... Ceci<br />

l'a constituée reine <strong>de</strong> l'industrie mo<strong>de</strong>rne. — Et non<br />

seulement elle n'a pas <strong>de</strong> localité, mais, bien plus, elle<br />

est mobile; ce qui lui crée immédiatement <strong>de</strong>ux spécialités<br />

immenses, le service <strong>de</strong>s transports sur terre<br />

et sur mer, le chemin <strong>de</strong> fer et là navigation à vapeur.<br />

(i suivre.) Charles DELON.<br />

AGRICULTURE<br />

REVUE AGRICOLE<br />

Ihcîiments siir les récolte.'i <strong>de</strong> céréales. —• Enquête séricibole<strong>de</strong><br />

^^U^.— Loi sur l'indmlrie <strong>de</strong> la margarine<br />

aux États-Unis. — Étu<strong>de</strong>s sur le reboisement en Bretagne.<br />

Les documents sur le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s principales<br />

céréales ont été publiés en assez grand nombre dans<br />

ces <strong>de</strong>rniers temps. C'est toujours ce qui se rapporte<br />

iVla production du blé qui préoccupe au plus haut<br />

<strong>de</strong>gré l'attention publique. On ne peut pas avoir <strong>de</strong>s<br />

appréciations absolument exactes, mais seulement<br />

<strong>de</strong>s évaluations approximatives; toutefois, il importe<br />

que l'approximation soit suftisante pour éviter les<br />

chances <strong>de</strong> grosses erreurs.<br />

Parmi ces documents, la première place appartient<br />

toujours à ceux qui sont publiés par le ministère<br />

<strong>de</strong> l'agriculture. Cette année, l'évaluation officielle<br />

a été connue u n mois plus tôt que les années<br />

précé<strong>de</strong>ntes ; c'estun progrès important, car la principale<br />

utilité <strong>de</strong> ces documents est d'arriver au moment<br />

opportun pour éclairer les agriculteurs et les<br />

commerçants. En voici le résumé pour le blé :<br />

La surface cultivée en 1880 serait <strong>de</strong> t> 9113 000<br />

hectares et le produit total en grain <strong>de</strong> 105 412 000<br />

hectolitres correspondant à 80 620 000 quintaux métriques;<br />

c'est un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 15",07 ou <strong>de</strong> 1153<br />

kilogrammes <strong>de</strong> pain par hectare; le poids moyen<br />

<strong>de</strong> l'hectolitre serait d'environ 70 kilogramznes. Il<br />

convient <strong>de</strong> rapprocher le produit total <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s<br />

années précé<strong>de</strong>ntes. Les résultats <strong>de</strong> la moisson ont<br />

été pendant les dix <strong>de</strong>rnières années :<br />

•1876 95.439.000 hectolitres.<br />

•1877 1(Ï0.146.000 —<br />

1878 95.271.000 —<br />

1879 79.555.000<br />

1880 99.472.000 —<br />

1881 96.810.000 —<br />

1882 122.153.000 —<br />

1885 103 755.000 —<br />

1884, 114.231.000 —<br />

1885 109.862.000 —


328 MàNDKi GÉNÉRAL DS L'INSTRUCTION PRIMâ.IRK.<br />

L'année 1886 ne donne donc qu'un résultat raér<br />

diocre, inférieur à celui <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux années précé<strong>de</strong>ntes,<br />

à peu près semblable à celui <strong>de</strong> l'année 1883. Et encore<br />

l'évaluation officielle est-elle sensiblement supérieure<br />

à celles généralement admises jusqu'ici ; on<br />

affirme même que le ren<strong>de</strong>ment ne dépasse pas<br />

95 millions et <strong>de</strong>mi d'hectolitres. C'est entre ces<br />

limites extrêmes, <strong>de</strong> 93 et 105 millions d'hectolitres,<br />

que doit se trouver la vérité. Il est d'ailleurs probable<br />

que le résultat définitif <strong>de</strong>s documents officiels sera<br />

un peu inférieur aux premières évaluations, ainsi<br />

qu'il arrive la plupart du temps.<br />

Quoi qu'il en soit, le déficit <strong>de</strong> la récolte du blé sur<br />

les <strong>de</strong>ux années précé<strong>de</strong>ntes est certain. Il résulte<br />

non <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong>s emblavures qu'on ne constate<br />

que dans les trois régions du nord-ouest, du<br />

nord et du sud, mais surtout <strong>de</strong> la diminution du<br />

ren<strong>de</strong>ment dans la région du nord, laquelle paraît<br />

avoir été plus gravement atteinte par les intempéries<br />

du printemps et <strong>de</strong> l'été.<br />

Pour les <strong>de</strong>ux autres céréales qui entrent dans la<br />

consommation humaine, le ministre <strong>de</strong> l'agricullure<br />

donne les évaluations suivantes surla récolte <strong>de</strong> 188G :<br />

Méleil, 545 600 hectares cultivés; ren<strong>de</strong>ment,<br />

5 274 000 hectolitres correspondant à 5 867 OOû quintaux<br />

;<br />

Seigle, 1 600 000 hectares cultivés; ren<strong>de</strong>ment,<br />

25 309 000 hectolitres, correspondant à 16 764 000<br />

quintaux.<br />

' De toutes les céréales, l'avoine est celle qui donne<br />

la récolte la plus abondante.<br />

Voici une autre statistique qui intéresse directement<br />

les départements méridionaux; c'est celle <strong>de</strong><br />

la production séricicole,en 1886, comparée aux trois<br />

années précé<strong>de</strong>ntes :<br />

Nombre Jlenclemenl llenilerneiU<br />

tles total par once <strong>de</strong><br />

édurateurs. ea cocons. graine.<br />

Itilog.<br />

kiloï.<br />

1883 151.404 7.659.835 24,03<br />

1884 141.477 6.196.994 22.16<br />

1885 134.205 6.607.167 25.71<br />

,1886 135.706 8.209.862 53.98<br />

Ce sont toujours les quatre déparlements du Gard,<br />

<strong>de</strong> l'Ardèche, <strong>de</strong> la Drôme e( <strong>de</strong> Vaucluse qui tiennent<br />

le premier rang dans la produel ion séricicole :<br />

dans ces départements, comme pour l'ensemble du<br />

pays, la récolte <strong>de</strong>s cocons a été notablement supérieure<br />

à celle <strong>de</strong>s années précé<strong>de</strong>ntes; le ren<strong>de</strong>ment<br />

moyen <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 54 kilogrammes <strong>de</strong> cocons par once<br />

<strong>de</strong> graine est un ren<strong>de</strong>ment absolument exceptionnel.<br />

L'industrie du grainage continue à se développer ;<br />

la quantité <strong>de</strong> graine qu'elle produit atteint presque<br />

le double <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> la consommation du pays.<br />

C'est dans le Var que le grainage présente le plus<br />

d'importance; viennent ensuite les départements <strong>de</strong><br />

ia Corse, <strong>de</strong>s Basses-Alpes et <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales,<br />

mais dans <strong>de</strong>s proportions bien plus restreintes,<br />

puisque, sur un total <strong>de</strong> 168 000 kilogrammes <strong>de</strong><br />

cocons employés pour le grainage, le Var seul en a<br />

utilisé 123 000 kilogrammes en 188(i.<br />

Dans presque tous les pays, on se préoccupe avec<br />

raison <strong>de</strong>s dommages causés au commerce du<br />

beurre par le développement et l'industrie <strong>de</strong> ia<br />

fabrication <strong>de</strong> la margarine et autres matières grasses<br />

que <strong>de</strong>s marchands déloyaux mélangent au beurre<br />

naturel, et qu'ils ven<strong>de</strong>nt même, à l'état <strong>de</strong> pureté,<br />

sous le nom <strong>de</strong> beurre.<br />

Des lois et <strong>de</strong>s règlements ont été infructueux<br />

pour arrêter ces frau<strong>de</strong>s. Aux Etats-Unis on a attaqué<br />

le mal par la racine, en réglementant la fabrication<br />

<strong>de</strong> la margarine. Une loi récente édictée sur ce sujet<br />

et qui porte la date du 2 août 18.86, est désormais la<br />

règle <strong>de</strong> l'Union.<br />

D'après celte loi, le nom <strong>de</strong> beurre est réservé à<br />

la matière alimentaire, faite exclusivement <strong>de</strong> lait ou<br />

<strong>de</strong> crème, ou <strong>de</strong> l'un et <strong>de</strong> l'autre, avec ou sans sel,<br />

avec ou sans addition d'un colorant. Toutes les autres<br />

substances grasses, quelle qu'en soit l'origine, faites<br />

enimitalion du beurre ou lui ressemblant, et leurs<br />

mélanges avec du beurre vrai, seront désignés sou^<br />

le nom unique d'oléomargarine.<br />

La fabrication et le commerce <strong>de</strong> l'oléomargarine<br />

sont soumis à <strong>de</strong>s taxes élablies comme il suit :<br />

fabricants , 5000 francs ; marchands en gros,<br />

2400 francs ; marchands en détail, 240 francs. Les<br />

contraventions à celte mesure sont fixées <strong>de</strong> 5000<br />

à 25 000 francs pour les fabricants-, <strong>de</strong> 2 500 à<br />

10000 francs pour les marchands en gros, <strong>de</strong> 250 à<br />

2500 francs pour les marchands en détail. Les fabricants<br />

doivent renfermer l'oléomargarine dans <strong>de</strong>s<br />

récipients neufs, d'une capacité <strong>de</strong> 10 livres au moins<br />

estampés par la régie <strong>de</strong>s contributions. Les fabricants<br />

et marchands en gros ne peuvent pas vendre<br />

dans d'autres récipients ; les marchands en détail<br />

ont seuls le droit <strong>de</strong> débiter <strong>de</strong>s quantités plus faibles,<br />

mais en empaquetant l'oléomargarine suivant <strong>de</strong>s<br />

règles également bien déterminées. Les fabricants<br />

sont obligés <strong>de</strong> placer dans chaque récipient une notice<br />

imprimée en indiquant l'origine.<br />

Une taxe <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong> 2 cents par livre<br />

(soit environ 20 c. par kilog.) est établie sur l'oléomargarine;<br />

elle est acquittée-à la fabrication. L'oléomargarine<br />

importée est soumise, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s droits<br />

<strong>de</strong> douane, à une taxe <strong>de</strong> 15 cents par livre (soit<br />

1 fr. 50 par kilog.).<br />

Enfin, la loi établit <strong>de</strong>s pénalités fort sévères contre<br />

les frau<strong>de</strong>s et les tentatives <strong>de</strong> frau<strong>de</strong> commises à<br />

l'encontre <strong>de</strong>s mesures adoptées, et elle détermine<br />

les attributions <strong>de</strong>s agents chargés <strong>de</strong> constater ces<br />

frau<strong>de</strong>s.<br />

L'.4ssociàtion bretonne a tenu récemment son congrès<br />

annuel à Pontivy. Des détails intéressants y ont<br />

été donnés sur le reboisement en Bretagne. Jusqu'au<br />

moyen âge le sol <strong>de</strong>là Bretagne était couvert <strong>de</strong> forêts<br />

<strong>de</strong> chênes qui ont disparu <strong>de</strong>vant les besoins <strong>de</strong> la<br />

marine et les progrès <strong>de</strong> l'agriculture, lorsque vers<br />

1600, et notamment sous l'administration <strong>de</strong> Sully,<br />

<strong>de</strong>s débouchés s'ouvrirent vers l'Angleterre, dont un<br />

économiste disait alors : « Les Français nous nourrissent<br />

<strong>de</strong> leurs blés même dans les années d'abondance.<br />

» Ilélas ! les choses ont bien changé, et à la<br />

vue <strong>de</strong>s sillons ouverts encore sur les plateaux <strong>de</strong>s<br />

montagnes Noires ou d'Arrez, dans les champs où le<br />

soc ne perce que trop souvent un sol trop maigre


SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. 529<br />

pour le revêtir, on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il est encore possible<br />

<strong>de</strong> donner à ces terres les Irais et les fumures<br />

nécessaires pour produire une récolte abondante et<br />

rémunératrice. C'est donc la cause du reboisement<br />

<strong>de</strong>s terres pauvres ou incultes et la création <strong>de</strong>s prairies<br />

permanentes ou temporaires qui l'ont emporté<br />

dans les intéressantes, discussions qui ont eu lieu<br />

à la section <strong>de</strong> l'agriculture <strong>de</strong> l'Association bretonne<br />

à Pontivy. C'est aux conifères, et principalement au<br />

pin maritime qu'ont eu recours les propriétaires qui,<br />

soit sur le littoral, soit dans l'intérieur <strong>de</strong> la Bretagne,<br />

se sont livrés au reboisement <strong>de</strong>puis trente<br />

ans. La plantation avait lieu souvent en potets, mo<strong>de</strong><br />

rudimentaire, qui a le grave inconvénient d'attirer<br />

rhumidité et les rongeurs tout à la fois.<br />

pareille métho<strong>de</strong> ne peut convenir aux essences<br />

dûs bois;feùillus. Bailleurs sans porterun coup aux<br />

plantations <strong>de</strong> pins maritimes qui en ont pourtant<br />

souffert en plusieurs,endroits, l'hiver <strong>de</strong> 1879 a montré<br />

la supériorité du pin sylvestre ou <strong>de</strong> Riga. Il faut<br />

convenir que sur les. terres plastiques recouvertes<br />

d'une légére couche arable, le pin maritime croît,<br />

d'abord, plus promptement que le pin <strong>de</strong> Riga; mais<br />

le chevelu <strong>de</strong>s racines 'rencontrant un sous-sol<br />

humi<strong>de</strong> et impénétrable, l'arbre dépérit avant d'avoir<br />

atteint <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong> bois d'œuvre. « Le pin<br />

sylvestre, au contraire, habitant <strong>de</strong>s cimes neigeuses,<br />

peut couvrir également d'autres terres en<br />

s'adaptant à chacun <strong>de</strong> ces lieux, dit M. Yidalin<br />

dans une intéressante étu<strong>de</strong> sur les conifères. Sur<br />

le flanc même <strong>de</strong>s montagnes sa lige frôle n'est<br />

pas exposée à se briser sous le poids du verglas, et<br />

sa frondaison <strong>de</strong>vient abondante et touffue sur les<br />

terres humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la' plaine; Le sylvestre est utilisé<br />

dans la région du centre pour <strong>de</strong>s repeuplements<br />

chaque année plus considérables. » A lui <strong>de</strong> mettre<br />

en valeur nos terres vaines <strong>de</strong> Bretagne.<br />

Par une raison d'économie, le mélange du pin<br />

maritime au pin sylvestre ne reste pas inoins à<br />

récommàn<strong>de</strong>r, la graine du premier étant six fois<br />

moins chère que celle du second. Le pin maritime<br />

pousse d'abord plus vite et abrite son voisin sans<br />

l'étouffer ; il lé force à pousser en hauteur. A mesure<br />

que le semis se garnit, on procè<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s éclaircissements<br />

successifs dont les fagota payent le travail,<br />

<strong>de</strong> telle sorte que, vers la dixième année; le<br />

sylvestre est dégagé et quelques pins maritimes<br />

restent seuls dans les vi<strong>de</strong>s.<br />

M. <strong>de</strong> Lorgeril a rappelé, dans un mémoire, les<br />

procédés <strong>de</strong> reboisement <strong>de</strong>s résineux mélangés aux<br />

bois feuillus qui valurent, en 1867, à M. le marquis<br />

<strong>de</strong> Yibraye,le diplôme d'honneur qui lui fut décerné<br />

par le jury <strong>de</strong> l'exposition universelle. La sylviculture<br />

a donc paru, dans certaines circonstances données,<br />

le meilleur système extensif <strong>de</strong> l'exploitation<br />

du sol <strong>de</strong> Bretagne et surtout <strong>de</strong>s terres vaines et<br />

vagues, qui, paria loi <strong>de</strong> procédure <strong>de</strong> 1850 prorogée<br />

en 1870 et en 1880, ont été attribuées aux ayants<br />

d'anciens di-oits d'usage, ou aux communes, pour le<br />

surplus. Nous croyons <strong>de</strong>voir rappeler la métho<strong>de</strong> '<br />

suivie par M. le marquis <strong>de</strong> Vibraye pour <strong>de</strong>s reboisements,<br />

aujourd'hui en plein rapport sur une étendue<br />

<strong>de</strong> 900 hectares.<br />

« Prenez, disait-il, un hectare <strong>de</strong> lan<strong>de</strong>, défrichezle<br />

au printemps ou à l'automne; faites dans ce défrichement<br />

un premier ensemencement <strong>de</strong> céréales,<br />

froment, seigle ou blé noir, peu importe. Amen<strong>de</strong>z<br />

cette première fois votre terrain, la dépense <strong>de</strong> cet<br />

amen<strong>de</strong>ment ne sera pas perdue et vous serez dédommagé<br />

par une récolte satisfaisante.<br />

« Une secon<strong>de</strong> récolte venant i» suivre la première,<br />

ameublissez suffisamment le sol, et dans une avoine<br />

sans engrais vous pouvez semer <strong>de</strong>s glands, <strong>de</strong>s<br />

châtaignes, <strong>de</strong>s laines ou <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong> bouleau,<br />

suivant les essences dont vous vous proposez <strong>de</strong><br />

composer le bois.<br />

« Au printemps, lorsque l'avoine sera bien berbée,<br />

vous la roulerez; un semeur suivra le rouleau et<br />

répaîidra la graine <strong>de</strong> pin ; vous ferez ensuite herser<br />

très légèrement et lorsque le moment viendra <strong>de</strong><br />

récolter l'avoine dont vous laisserez assez <strong>de</strong> chaume<br />

pour dominer la plantation, vous trouverez votre sol<br />

bien garni <strong>de</strong> bois. »<br />

L'emploi raisonné du phosphate <strong>de</strong> chaux a été<br />

l'objet <strong>de</strong> la délibération <strong>de</strong> la section d'agriculture.<br />

1 reste acquis par l'expérience que si les carbonates<br />

<strong>de</strong> chaux neutralisent l'acidité <strong>de</strong>s sols granitiques,<br />

leur emploi ne doit jamais précé<strong>de</strong>r celui <strong>de</strong>s phosphates<br />

minéraux qui ont justement besoin <strong>de</strong> cette<br />

acidité pour être rendus assimilables.<br />

La plupart <strong>de</strong>s terrains en Bretagne proviennent<br />

<strong>de</strong> la désagrégation <strong>de</strong>s roches granitiques. Dans le<br />

Finistère, le Morbihan, les Côtes-du-Nord et l'ille-et-<br />

Vilaine, <strong>de</strong> nombreux vallons présentent souvent<br />

jusqu'il la moitié ou même aux <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s coteaux<br />

une couche <strong>de</strong> terre très épaisse propre à la<br />

création <strong>de</strong>s prairies. D'ailleurs le terrain schisteux<br />

et celui <strong>de</strong> transition, offrant une plus forte consistance<br />

et <strong>de</strong> l'époiisseur, s'y rencontrent aussi sur<br />

d'importantes étendues ; les sources abon<strong>de</strong>nt et permettent<br />

<strong>de</strong>s irrigations. C'est donc vers la création<br />

et l'amélioration <strong>de</strong> ces prairies que^ s'est tournée<br />

l'attention <strong>de</strong> la section et chacun s'est plu à rappeler<br />

l'effet utile <strong>de</strong>s phosphates minéraux sur la<br />

qualité et la quantité <strong>de</strong>s herbes. Un fait bien caractéristique<br />

<strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> pliospliorique dans<br />

la constitution <strong>de</strong>s animaux, qu'il s'agisse <strong>de</strong> l'espèce<br />

bovine ou <strong>de</strong> l'espèce chevaline, c'est que si le phosphate<br />

est donné comme amen<strong>de</strong>ment en couverture<br />

aux prairies et que les animaux y pénètrent avant<br />

l'assimilation du phosphate aux plantes, il est léché<br />

surtout par les vaches qui se l'assimilent directement<br />

par ingestion.<br />

Le défrichement <strong>de</strong>s lan<strong>de</strong>s, ne fût-ce que dans le<br />

but <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> prairies temporaires, n'en reste<br />

pas moins une opération parfois utilelorsque la charrue<br />

rencontre une couche saine et épaisse <strong>de</strong> 25 à 30 centimètres,<br />

et un sous-sol qui n'est pas imperméable et<br />

permet <strong>de</strong> bons écoulements.<br />

Henry SAGXIER.


530 MANOEL GÉNÉRAL DB L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

PARTIE SCOLAIRE<br />

PKÉPiRATION ADX SXAMEBSr l'EOFESSIOKNELS<br />

DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE<br />

SUJETS TRAITÉS<br />

Gcograithie.<br />

I,E CODRS DD miIX.<br />

ti-op souvent vi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sens. Mais hélas! c'est un désidèratum<br />

que j'exprime souvent sans pouvoir obtenir satisfaction.<br />

Voici les notes données aux meilleures copies :<br />

Sujet proposé. — Description du cours du Rhin.<br />

ÔliSEiivÀtiONs BÉsÉiiAfcÈs. — J'ai reçu sur lie sujet ui1<br />

assez grand nombre <strong>de</strong> copies dénolant toutes un certain<br />

travail <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> leurs auteurs, mais généralement pas<br />

assez <strong>de</strong> réflexion avant qu'on ait commencé .i prendre<br />

la plume. Vous avez sans doute rencontré <strong>de</strong> ces gens<br />

qui vous entretiennent <strong>de</strong> parents inconnus en les désinant<br />

par leur petit nom, et <strong>de</strong> villages où vo us n'avez<br />

jamais mis les pieds, en s'imaginant que vous les connaissez<br />

aussi bien qu'eux et qu'il est inutile <strong>de</strong> vous<br />

mettre d'abord au courant <strong>de</strong> ce que sont ces personnes,<br />

et du coin <strong>de</strong> la France où est situé Jeur pays. Il vous<br />

est probablement impossible) comme à moi, <strong>de</strong> suivre<br />

le\ir conversation. Eh bien 1 comment Voulez-Vous qu'un<br />

élève à qui vous dites tout d'abord que le Rhin passe à<br />

Reiclienau, sans lui montrer sur la carte où le /leuve<br />

prend sa source, «e reconnaisse dans vos explications I<br />

Est-ce on Russie ou en Espagne que nous sommes ? sur<br />

le versant <strong>de</strong>s Pyrénées, <strong>de</strong> l'Oural ou du Caucase? Nous<br />

n'en savons rien. Vous ne nous le dites pas. C'est pourtant<br />

cela que vous <strong>de</strong>vez nous apprendre. Je ne saurais<br />

trop le répéter. Ce n'est pas avec <strong>de</strong>s articles sommaires<br />

(le dictionnaires, plus ou moins bien soudés ensemble,<br />

que vous pouvez faire, une bonne leçon <strong>de</strong> géographie. Il<br />

faut qu'à chaque instant vous nous meniez sur les lieux<br />

que vous voulez décrire, et que là vous nous fassiez voir<br />

sur place ce que vous avez à nous enseigner.<br />

Avec un peu plus <strong>de</strong> réflexion préliminaire, on entrerait<br />

sans doute mieux en matière ; on ne viendrait pas<br />

non plus, par exemple, décrire le troisième bassin du<br />

Rhin, avant d'avoir parlé <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers, ni dit comment<br />

on entendait établir ces sections différentes du<br />

fleuve, et par quelles raisons se justifiait ce choix.<br />

L'orthographe,. surtout celle <strong>de</strong>s noms propres, a toujours<br />

besoin d'être surveillée <strong>de</strong> près, ainsi que la position<br />

<strong>de</strong>s lieux sur la carte. On a si gran<strong>de</strong> hâte <strong>de</strong> faire les<br />

choses qu'on trouve inutile <strong>de</strong> veiller <strong>de</strong> près à ces détails.<br />

Et on mtt Nuremberg sur le Main, ou bien on s'embarque<br />

sur le Rhin pour le <strong>de</strong>scendre jusqu'à sou embouchure,<br />

sans songer à la chute <strong>de</strong> Schaffliouse et à la mort qui<br />

y guette l'impru<strong>de</strong>nt et ignorant navigateur.<br />

Kn donnant le sujet, j'espérais que ce serait une occasion<br />

<strong>de</strong> revoir à combien <strong>de</strong> pays divers touche le Rhin ; il<br />

n'est presque personne qui ait pris soin <strong>de</strong> s'en occuper,<br />

au moins d'une manière complète. Plusieurs se sont imaginé<br />

qu'ils <strong>de</strong>vaient faire successivement la géographie<br />

<strong>de</strong> la Suisse, puis celle <strong>de</strong> l'Allemagne et enfin <strong>de</strong>s Payslias,<br />

et se sont lancés dans <strong>de</strong>s digressions politiques ou<br />

autres, absolument étrangères au sujet, qui ne comportait<br />

que le cours du fleuve et tout ce qui s'y rapporte directement.<br />

Enfin je ferai remarquer que si, le Rhin étant un fleuve<br />

plus considérable que la Meuse, il serait naturel <strong>de</strong> penser<br />

qu'au moment <strong>de</strong> leur réunion, c'est le premier qui absorbe<br />

le second; on doit s'arrêter à l'opinion contraire,<br />

imisqu'on dit toujours : les bouches <strong>de</strong>là Meuse et non pas<br />

les bouches du Rhin.<br />

Je voudrais bien aussi voir disparaître <strong>de</strong> toutes les<br />

copies les expressions emphatiques, prétentieuses , et<br />

)I5I. DEFRASCE (Edmond) (Drôme) 0<br />

DOISSELOT, à Saint-Bonnet-en-Rresse 8<br />

Mlle EscoFt-ifiiij à Enghien-les-Rains 7'<br />

Mil. GEIIESNO, à Auray.. . 7<br />

A. B. (Lot-et-Garonne) 6<br />

BLONBEL, à Charenton 6<br />

S. <strong>de</strong>B . » 0<br />

Camille TEÏSSASDIER <strong>de</strong> Beynat. . 6<br />

Voici la copie <strong>de</strong> M. Defrance.<br />

Sujet traité. ^ (SOUs forme <strong>de</strong> Ifiçon faite aux élèves d'un<br />

cours supérieur d'école primaire,}<br />

C'est la <strong>de</strong>scription du bassin du fthin qui doit faire<br />

.lujourd'hui l'objet <strong>de</strong> notre lepon. Je vous recommanda,<br />

mes enfants, la plus gran<strong>de</strong> attention, car la leçon est<br />

très importante. Cela dit, Jules va prendre la baguette et<br />

s'en servir pour nous montrer le cpurs du fleuve. (L'élève<br />

suit, avec sa baguette, la du'ection du Rhin.). Vous voyez,<br />

mes amis, que le Rhin se dirige dîabord vers le nord<br />

jusqu'au lac <strong>de</strong> Constance; à l'ouest, <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier lac<br />

jusqu'à Bàle, pour reprendre la direction du nord jusqu'à<br />

Mayence et suivre celle du nord-ouest, <strong>de</strong> Mayencé à la<br />

mer du Nord.<br />

Le Rhin prend sa source en Suisse, dans les Aipëê<br />

centrales, par trois branches ; le Rhin occi<strong>de</strong>ntal, au<br />

Saint-Gothard, sur le versant opposé à celui d'où part le<br />

Rhône; le Rhin du milieu, près du mont Splugen, et le<br />

Rhin orièntal, dans les Alpes grises, au groupe <strong>de</strong> l'Albula.<br />

Le Rhin occi<strong>de</strong>ntal traverse la longue vallée <strong>de</strong>s<br />

Grisons et se grossit, à Reichènau, du Rhin du milieu et<br />

du Rhin oriental, déjà réunis près <strong>de</strong> ïhusis. Le fleuve<br />

passe ensuite à... Coire, chef-lieu du canton <strong>de</strong>s Grisons,<br />

et à Ragatz, célèbre par ses eaux minérales; il .sépare<br />

ensuite la Suisse du Vorarlberg (.\utriche), arrose le bourg<br />

do Vadutz, capitale <strong>de</strong> la principauté <strong>de</strong> Lieçliteustein et<br />

tombe dans le lac <strong>de</strong> Constance dont les rives, à l'est et<br />

au nord, appartiennent successivement à l'Autriche, à la<br />

Bavière, au Wiirtemberg et au duché <strong>de</strong> Ba<strong>de</strong>; au sud,<br />

sur la rive suisse, se trouvent les ports <strong>de</strong> Rorschach et<br />

<strong>de</strong> Romanshorn. Le Rhin sort dit lac, à Stein, et <strong>de</strong> cette<br />

ville jusqu'à Bàle, coule à l'ouest, en séparant la Suisse<br />

du duché <strong>de</strong> Ba<strong>de</strong> : il passe, à Schaffouse, chef-lieu du<br />

canton do ce nom, à Laufen, où il a une chute <strong>de</strong> 22 mètres,<br />

la plus lorte <strong>de</strong> l'Europe. Le Rhin arrose... Bàle,<br />

ville <strong>de</strong> 60000 habitants et chef-lieu du canton <strong>de</strong> Bàloville<br />

: c'est le centre d'un commerce considérable d'entrepôt<br />

avec la France, l'Allemagne et l'Italie. Cette ville<br />

rappelle les traités qui y furent signés, en 1795, et qui<br />

rompirent la première coalition européenne formée contre<br />

nous. Après svoir traversé Bàle, où il <strong>de</strong>vient navigable,<br />

lo lihin quitte la Suisse pour.entrer en Allemagne ; il<br />

sépare d'abord le gouvernement d'Alsace-Lorraine et la<br />

Bavière rhénane du duché <strong>de</strong> Ba<strong>de</strong>. Il passe près... d'IIuningue,<br />

petite ville célèbre nar le siège mémorable qu'elle<br />

soutint, en 1815, avec le général Barbanègre et 150 hommes,<br />

contre 25 000 Autrichiens; <strong>de</strong> Neuf-Brisach, sur la<br />

rive gauche et <strong>de</strong> Vieux-Brisach, .sur la rive droite, <strong>de</strong>


S'Jl'FLÉMENT. — PA.RT1E SCOLAIRE. 551<br />

Strasbourg et <strong>de</strong> Kelil : cette <strong>de</strong>rnière -ville a été prise<br />

plusieurs t'ois par les Français, dans les guerres du dixfiuitième<br />

siècle. Le Rhin arrose... (r. g.) Pliilipsbourg que<br />

les traités <strong>de</strong> Westphalie nous avaient donné et que ceux <strong>de</strong><br />

Nimégue nous ont repris; Spire, détruile en partie dans<br />

l'incendie du Palatinat, et où les protestants tinrent plusieurs<br />

assemblées. Le Rhin traverse ensuite (r. d.). ilianheim,<br />

ville <strong>de</strong> 60 000 habitants, placée à son confluent<br />

avec le Neckar; (r. g.) Worms (25 000 hab.), où Luther fut<br />

condamné en 1S21 ; en 1689, celte ville fut entièrement<br />

déiruite; Mayence (60000 hab.), dans le grand-duché <strong>de</strong><br />

Ilesse-Darmsiadt ; on y voit la statue <strong>de</strong> Gutenberg, l'inventeur<br />

<strong>de</strong> l'imprimerie. Mayence est célèbre par son<br />

commerce <strong>de</strong> jambons et surtout comme place forte. A<br />

partir <strong>de</strong> celte ville, le Rhin se dirige vers le nord-ouest<br />

pour entrer dans la province à laquelle il donne son nom.<br />

Il y arrose... (r. g.) Coblentz (40000 hab.), chef-lieu <strong>de</strong> la<br />

province, ville fortifiée, à l'embouchure <strong>de</strong> la Moselle;<br />

Bonn (55 000 hab.), célèbre par son université et patrie<br />

du grand compositeur Beethoven; Cologne; (rive-d.)<br />

(150000 hab.), bien connue par ses fabriques d'une eau<br />

<strong>de</strong> senteur, dite eau <strong>de</strong> Cologne ; (rive d.) Dusseldorf<br />

(75 000 hab.), dont l'industrie est ti-ès active; Wesel<br />

(25000 hab.), au confluent <strong>de</strong>. la Lippe, et Emmerich<br />

(15 000 hab.), ville forliiiée, port <strong>de</strong> commerce important.<br />

Au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière ville, le Rhin entré en<br />

Hollan<strong>de</strong> où il ne tar<strong>de</strong> pas à se diviser en plusieurs<br />

branches ; le Vieux-lîliin, qui tombe directement dans la<br />

mer du Nord; le AVaal, le Lech, qui se ren<strong>de</strong>nt à la Meuse<br />

et l'Yssel qui, communiquant avec l'Amstel, se jette dans<br />

le Zui<strong>de</strong>rzée.<br />

Sur le Vieux-Rhin, on remarque... (rive d.) Arnlieim<br />

(35000Jiab.), place fortifiée et qui fait uii commerce considérable<br />

<strong>de</strong> grains; UireCht (70000 hab.), bien connue<br />

par ses labriques <strong>de</strong> draps et <strong>de</strong> velours, célèbre par le<br />

traité <strong>de</strong> 1570 qui déclara l'indépendance <strong>de</strong>sSept-Provinccs<br />

unies, et par celui <strong>de</strong> 1715 qui terinina la guoi-re <strong>de</strong> la<br />

succession d'Espagne; et Ley<strong>de</strong> (50000 hab.), fameuse par<br />

ses draps et ses anciennes imprimeries <strong>de</strong>s Elzévirs :<br />

c'est dans cette ville qu'a été inventée la bouteille dite <strong>de</strong><br />

Ley<strong>de</strong>, employée dans les expériences sur l'électricité.<br />

Sur le Waal, on trouve.., (r. g.) Bimègue (50 000 âmes),<br />

rappelant les traités <strong>de</strong> ce nom.qui min-nt lin à la guerre<br />

<strong>de</strong> Hollan<strong>de</strong> (1678-1079), et... (r. d.) ïhiel (10000 hab.),<br />

qui fait un grand commerce <strong>de</strong> grains. Sur le Lechi on<br />

cite... (r. g.) i!


352 MA.NDEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

La Lauter, qui servait, avant 1871, <strong>de</strong> limite au noi-d,<br />

entre [la France et l'Allenaagne, passe à Wissembourg,<br />

ancienne sous-préCecture du Cas-Rhin, où commencèrent<br />

nos désastres, en -1870; et à Lauterliourg. Le plus grand<br />

affluent du Rhin, rive g:auche, est la Moselle qui prend sa<br />

source non loin du Ballon d'Alsace. Elle a une longueur<br />

<strong>de</strong> 500 kilomètres environ ; elle coule du nord au nordouest,<br />

puis vers le nord-est. Les villes qu'elle arrose sont :<br />

Remiremont (10 000 hab.) qui fait un grand commerce<br />

<strong>de</strong> fromages; Epinal (15OOOhab.), chef-lieu du département<strong>de</strong>s<br />

Vosges, bien connue par ses imageries...; Toul,<br />

sous-préfecture <strong>de</strong> Meurthe-et-Moselle; Pont-à-)Iousson...;<br />

Metz (60000 hab.), ancien chef-lieu du département <strong>de</strong> la<br />

Moselle, qui a soutenu contre les Prussiens un siège funeste<br />

en 1870...; Thionville, place forte, dont Condé<br />

s'empara, en 1645; Trêves, ville très ancienne et...<br />

Cobleniz que nous avons nommée.<br />

La Moselle a elle-même pour affluents sur la rive droite,<br />

la Meurthe et la Sarre ; ceux <strong>de</strong> la rive gauche sont peu<br />

importants.<br />

La Meurlhe, qui prend sa source près <strong>de</strong> Saint-Dié, est<br />

exclusivement fi-ançaise : elle arrose... Saint-Dié, souspréfecture<br />

<strong>de</strong>s Vosger...; Baccarat, qui a une gran<strong>de</strong><br />

manufacture <strong>de</strong> crittaux...; Lunéville, sous-préfecture <strong>de</strong><br />

Meurthe-et-Moselle, qui a <strong>de</strong>s fabriques <strong>de</strong> faïence, et où<br />

lut conclu, en ISOl, un (railé entre la France et l'Autriche...;<br />

Nancy (00 000 hab.), chef-lieu <strong>de</strong> Meurthe-ot-<br />

Moselle, renommée par son industrie <strong>de</strong>s bro<strong>de</strong>ries et <strong>de</strong>s<br />

tapisseries; cette ville est le siège <strong>de</strong> l'Ecole forestière et<br />

la patrie du général Drouot et du peintre Clau<strong>de</strong> Gelée.<br />

La Sarre sort <strong>de</strong>s Vosges, prés du mont Donon,et coule<br />

au Word. Elle passe à... Sarrebourg, ancienne sous préfecture<br />

<strong>de</strong> la Meurthe..., à Sarreguemines,ancienne sousprélecture<br />

<strong>de</strong> la' Moselle, connue par sa fabrication d'allumettes<br />

chimiques et <strong>de</strong> faïence fme... à Sarrebrûck qui<br />

a d'importantes houillères et à Sari-elouis, que les traités<br />

<strong>de</strong> 1815 nous ont enlevée ; c'est dans cette <strong>de</strong>rnière ville<br />

que naquit le maréchal Ney.<br />

Le Rhin ne reçoit, pas d'affluent important en Hollan<strong>de</strong>.<br />

Nous arrivons enfui, mes amis, à la <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong><br />

notre feçon : nous allons indiquer les montagnes qui forment<br />

la ceinture du bassin du Uhin.<br />

Vous savez qu en Hollan<strong>de</strong> le sol est excessivement bas;<br />

le bassin du Rhin est donc loin d'y être bien circonscrit,<br />

il en est <strong>de</strong> même dans la partie la plus septentrionale<br />

<strong>de</strong> l'Allemagne où l'on trouve, à la droite du Rhin, <strong>de</strong><br />

faibles collines jusqu'à la forêt <strong>de</strong> TImriiigo.<br />

Viennent ensuite les monts <strong>de</strong> Franconie, le Fichtel-<br />

Gebirge, le Jura franconien, les Alpes <strong>de</strong> Souabe, une<br />

laible partie <strong>de</strong> la Forôt-^oire, les Alpes <strong>de</strong> Constance,<br />

les Alpes algaviennes, les-Vlpes grises, l-s Alpes centrales.<br />

Nous sommes au massif du Saiiit-Gothard traversé<br />

•par un tunnel <strong>de</strong> 14 kilomètres <strong>de</strong> longueur, donnant<br />

•passage à un <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer Internationaux les<br />

jilus importants. De ce massif se détachent les Alpes<br />

Bernoises auxquelles se joignent le .lorat, le Jura, les<br />

Vosges méridionales, les monts Faucilles, l'Argonne<br />

orientale, les Ar<strong>de</strong>nnes orienlales et l'Eifel, plateau <strong>de</strong><br />

•WO mètres d'élévation environ qui s'étend dans la Prusse<br />

•l'Iiènane. Telles sont les montagnes qui forment, à gauche,<br />

la ceinture du bassin du Rhin.<br />

De ce côté comme à droite, il n'y a en Hollan<strong>de</strong> aucune<br />

colline qui limite le bassin; bien plup, les eau.v du fihin<br />

se confon<strong>de</strong>nt même avec celles <strong>de</strong> la Meuse.<br />

Notre leçon a été longue, mes enfants, mais son importance<br />

réclamaiL les développements que nous avons donnés.<br />

Ajoutons que, jusqu'en IS?!, le Rhin a été, au nord-est,<br />

notre frontière naturelle;espèrons qu'un jour cette frontière<br />

nous sera rendue, et qu'alors nous aurons la satisfaction<br />

<strong>de</strong> recouvrer l'Alsace et la Lorraine qui sont restées si<br />

<strong>français</strong>es <strong>de</strong> coeur.<br />

Pour bien nous rappeler les détails qui ont été fournis,<br />

vous aurez à dresser une carte du bassin du Rhin : vous<br />

Y inscrirez les villes arrosées par le lleuve, vous y ferez<br />

llguror les affluents qu'il reçoit et les villes qui se trouvent<br />

sur ces affluents ; enfin, vous aurez soin d'indiquer les<br />

montagnes qui forment la ceinture du bassin.<br />

Edmond D^FRANCE.<br />

Uistoire naturelle.<br />

Sujet proposé — Décrire le globe <strong>de</strong> l'œil chez l'homme.<br />

Faire la théorie <strong>de</strong> la vision.<br />

OBSEIIVATIONS GÉSÉNALES. — Nous avons reçu soixantecinq<br />

copies traitant ce sujet d'anatomie et <strong>de</strong> physiologie<br />

humaines. Elles ont été classées comme suit 1<br />

MM.<br />

Neuf avec la note 8 :<br />

AVIZEAU (Ch.), à Clichy (Seine).<br />

E. B., à St-CI. B. (Doubs).<br />

BOISSELOT (A.), à Saint-Bonnet (Saône-et-Loire).<br />

CHENU (J.), à Puiseaux (Loiret).<br />

GÉIIENNO (A.), à Auray (Morbihan).<br />

LACOSTE (J.), à Caupenne (Gers).<br />

MAYSOU (A.), à Tarbes (Tarn).<br />

SERBÉ (A.), à la Montagne (Loire-Inférieure).<br />

TETSSANDIER, à Beynat (Corrèze).<br />

Dix avec la note 7 :<br />

Mmes IJARDUNG (.A.), à Arcachon.<br />

IIEUETAUX (P.), à Rouen.<br />

MM. DUGLEUX (0.). à Labrèche (Deux-Sèvres).<br />

FARUEL (A.), à le Gournay (Côtes-du-Nord).<br />

GRIGOU (M.), à Gasson .(Var).<br />

MARCHAIS (J.), à Tours (Indre-et-Loire).<br />

L. R., à L. C.-s.-L. (Nièvre).<br />

31. S., à S. (Oise).<br />

T , à St-A. (Bouches-du-Rhôiie).<br />

TR/OLET (E.), à Laroquehrou (Cantal).<br />

Les autres copies ont mérifé les notes 6 ou o. il n'y<br />

a pas <strong>de</strong> compositions au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la moyenne. Cè<br />

résultat tient, croyons-nous, à ce que nos correspondants<br />

se sont aidés <strong>de</strong> livres ouverts pendant leur travail.<br />

Il faudrait cependant arriver à composer soi-même<br />

son travail, en opérant <strong>de</strong> la façon suivante : on choisit<br />

dans les livres que l'on possè<strong>de</strong> les choses les plus<br />

importantes, on en prend note, puis on dispose ces matériaux<br />

daps l'ordre que l'on croit le meilleur, et enfin<br />

on développe le sujet dans son propre langage; il sera<br />

peut-être moins scientifique que celui du livre, mais il<br />

pourra être plus simple et aussi clair. Cet exercice aura le<br />

double avantage d'apprendre quelque chose au candidat<br />

et <strong>de</strong> lui permettra <strong>de</strong> faire une bonne copie le jour où il<br />

sera privé <strong>de</strong> son cher livre.<br />

Le sujet comprend <strong>de</strong>uxparties bien distinctes : une<br />

partie anatomique, !a <strong>de</strong>scription du globe <strong>de</strong> l'œil, et<br />

un chapitre <strong>de</strong> physiologie, la théorie <strong>de</strong> la vision.<br />

Dans !a <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l'œil, on n'a pas toujours suivi<br />

un ordre déterminé ; les différent.es parties <strong>de</strong> l'organe<br />

ont été décrites un peu à l'aventure. Dans plusieurs copies<br />

cependant, on s'est imposé une certaine métho<strong>de</strong> ;<br />

oji a étudié les éléments <strong>de</strong> l'œil tels qu ils se présentent<br />

snr un axe qui s'étendrait <strong>de</strong>puis la cornée jusqu'au<br />

nerf optique. Cette métho<strong>de</strong> a <strong>de</strong>s inconvénients sérieux<br />

dans une étu<strong>de</strong> complète <strong>de</strong> l'œil. En effet on est amené a<br />

décrire la cornée transparente comme membrane particulière,<br />

alors qu'il est admis que cette membrane n'est<br />

qu'un prolongement modifié <strong>de</strong> la sclérotique. Après avoir<br />

parlé <strong>de</strong> l'humeur aqueuse, on décrit l'iris sans pouvoir<br />

le rattacher à la choroï<strong>de</strong> dont il est une dépendance; on<br />

ne sait plus à quel moment placer la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> cette<br />

membrane enveloppante; les procès ciliaires, les muscles<br />

ciliaires n'ont pas plus leur place assignée. Après l'iris ou<br />

fait l'étu<strong>de</strong> du cristallin, puis celle <strong>de</strong> l'humeur vitrée<br />

pour evenir à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s membranes, particulièrement<br />

a celle <strong>de</strong> la rétine.<br />

Dans cette pi-emière partie nous avons à signak-r plusieurs<br />

lacunes et quelques erreurs.<br />

L'iris renferme <strong>de</strong> nombreuses fibres musculaires,les unes<br />

circulaires, les autres rayonnantes ; les premières tléterminent<br />

le rétrécissement <strong>de</strong> la pupille, les autres, au contraire,<br />

élargissent cette ouverture ; cette organisation n'a pas été<br />

signalée dans toutes les copies, et cependant elle a une<br />

gran<strong>de</strong> importance. On a oublié plus souvent encore les procès<br />

ciliaires et.le muscle ciliaire qui ont un si grand rôle<br />

dans l'accommodation <strong>de</strong> l'œil aux distances. On décrit dans<br />

plusieurs copies une chambre postérieure placée entre


SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. 533<br />

l'iris et le cristallin. L'existence <strong>de</strong> cette cavité n'est plus<br />

admise aujourd'hui ; presque tous les anatomistes affirrnent<br />

que l'iris est complètement appliqué sur le cristallin<br />

;riuinieur aqueuse n'existe donc que dans la chambre<br />

antérieure limitée en avant par la cornée transparente et<br />

en arrière par l'ii'is.<br />

Dans quelques <strong>de</strong>voirs, on appelle chambre postérieure<br />

toute la partie du globe <strong>de</strong> l'œil comprise entre la l'ace<br />

postérieure <strong>de</strong> l'iris- ou du cristallin et la rétine ; cette<br />

chambre renferme l'humeur vitrée ; le globe <strong>de</strong> l'œil est<br />

alors divisé en <strong>de</strong>ux chambres et non pas en trois, c'est<br />

exact. On dit souvent que le nerf optique, en pénétrant<br />

dans le globe <strong>de</strong> l'œil, traverse la choroï<strong>de</strong> et la sclérotique<br />

; ce n'est pas tout à fait vrai. Le nerf optique est<br />

en réalité recouvert et protégé par les <strong>de</strong>ux membranes<br />

sur une certaine longueur ; il ne les perce pas ; du reste,<br />

sur toutes les ligures qui représentent l'œil, on voit très<br />

bien celte disposition: un cylindre central constitue le<br />

nerf, une première enveloppe représente la choroï<strong>de</strong> et<br />

line <strong>de</strong>uxième la sclérotique. On n'a pas toujours signalé<br />

la complexité <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la rétine; le point aveugle,<br />

la tache jaune ont été omis. Par contre, dans quelques<br />

copies, on a décrit les organes accessoires <strong>de</strong> l'œil : muscles,<br />

coussinets, paupières, glan<strong>de</strong> lacrymale, etc. ; l'étu<strong>de</strong><br />

do ces diliérentes parties ne rentrait pas dans le sujet.<br />

En résumé, il fallait dans cette première partie faire<br />

trois chapitres, comprenant le premier, l'élu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s membranes<br />

; le <strong>de</strong>uxième celle <strong>de</strong>s humeurs; le troisième, la<br />

<strong>de</strong>scription du nerf optique.<br />

Les membranes sont au nombre <strong>de</strong> trois : la sclérotique,<br />

la choroï<strong>de</strong>, la rétine.<br />

La sclérotique est une membrane blanche fibreuse qui<br />

lorme la première enveloppe <strong>de</strong> l'œil. Elle se modifie el<br />

forme en avant la cornée transparente ; en effet, les fibres<br />

<strong>de</strong> la sclérotique se continuent dans la cornée. Cette partie<br />

transparente est plus convexe que la partie opaque ; elle<br />

est d'une slruclure anatomique assez compliquée puisque<br />

certains anatomistes y distinguent jusqu'à cinq couches.<br />

La clioroifle qui recouvre intérieurement la sclérotique<br />

est une membrane vasculaire qui est pénétrée à sa face<br />

intérieure par un pigment qui lui donne une couleur<br />

d'un beau noir foncé. En avant <strong>de</strong> l'œil, la choroï<strong>de</strong><br />

s'épaissit et forme une sorte <strong>de</strong> couronne d'un diamètre un<br />

peu plus grand que celui <strong>de</strong> la cornée. Dans cette couronne<br />

dite ciliaire, on distingue <strong>de</strong>ux parties: la première qu'on<br />

pourrait appeler l'anneau externe est constituée par <strong>de</strong>s<br />

libres musculaires, c'est le muscle cihaire; il s'applique<br />

à la face interne <strong>de</strong> la scléroliçiue ; l'autre anneau est<br />

plissé et constitue les proc;és ciliaires, il entoure la circonférence<br />

du crislallin et s'adosse à la face postérieure<br />

<strong>de</strong> l'iris ; c'est cet organe, muscle et procès ciliaires, qui<br />

détermine les changements <strong>de</strong> courbure du crislallin.<br />

L'iris semble prendre naissance enire le muscle et les procès<br />

ciliaires ; on sait que sa couleur est très variable,<br />

qu'il est percé par la pupille, et qu'il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux espèces<br />

<strong>de</strong> fibres musculaires: les libres rayonnantes qui dilatent<br />

la pupille et les fibres circulaires qiïi la contractent. Une<br />

lumière trop vive détermine la contraction <strong>de</strong> la pupille ;<br />

certaines substances toxiques font aussi varier cette<br />

ouverture ; l'atropine <strong>de</strong> la belladone la dilate considérablement,<br />

tandis que l'alcaloï<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fève <strong>de</strong> Calabar la<br />

contracte énergiquement.<br />

La rétine est une membrane grisâtre mince, très délicate,<br />

presque transparente pendant la vie, mais <strong>de</strong>venant<br />

opaque après la mort. Elle est formée par l'épanouissement<br />

du nerf optique, c'est donc une membrane essentiellement<br />

nerveuse. Tous les anatomistes^ y distinguent<br />

plusieurs assises, mais ils ne sont pas d'accord sur le<br />

nombre <strong>de</strong>s feuillets qui la composent. Max Schultze a<br />

décrit jusqu'à dix assises dans l'épaisseur <strong>de</strong> la réline.<br />

Les couches les mieux caractérisées sont <strong>de</strong> l'intérieur à<br />

l'extérieur :1a couche fibreuse, la couche celluleuse, l'assise<br />

granuleuse et la couche <strong>de</strong>s cônes et <strong>de</strong>s bâtonnets.<br />

Sur la face interne <strong>de</strong> la rétine on distingue line sorte<br />

d'éminence, qui est dépourvue <strong>de</strong> toute sensibililé; c'est<br />

le point aveugle ou punctum cœcum ; il correspond à<br />

l'origine du nerf; un <strong>de</strong>uxième point important, c'est la<br />

lâche jaune qui se trouve à l'extrémité <strong>de</strong> l'axe <strong>de</strong> l'œil,<br />

la rétine est très mince à cet endroit et la couche <strong>de</strong>s<br />

cônes est presque à la surface <strong>de</strong> la rétine. C'est sur la<br />

tache jaune, qui a environ un millimètre carré <strong>de</strong> surface,<br />

que se forment les images <strong>de</strong>s objels pour la vision.<br />

Les humeurs <strong>de</strong> l'œil sont aussi au nombre <strong>de</strong> trois,<br />

l'humeur aqueuse, le crislallin et l'humeur vitrée.<br />

L'humeur aqueuse est logée dans la chambre antérieure<br />

entre la cornée et l'iris ; c'est un liqui<strong>de</strong> aqueux tenant<br />

en dissolution une quantité insignifiante d'albumine et <strong>de</strong><br />

sels et dont l'indice <strong>de</strong> réfraction est le même que celui<br />

<strong>de</strong> l'eau. La chambre postérieure n'existe que dans quelques<br />

livres et dans l'esprit <strong>de</strong> certains chirurgiens, c'est l'avis<br />

<strong>de</strong> J.-A. Fort et <strong>de</strong> M. Duval.<br />

Le cristallin est un corps transparent, soli<strong>de</strong>, en formé<br />

<strong>de</strong> lentille biconvexe, situé contre la face postérieure <strong>de</strong><br />

l'iris ; il est enveloppé dans la capsule du cristallin et<br />

composé hii-méme <strong>de</strong> couches concentriques dont la <strong>de</strong>nsité<br />

va croissant <strong>de</strong> l'extérieur à l'intérieur ; la face postérieure<br />

est plus convexe que l'antérieure. Il modifie sa<br />

forme sous l'action du muscle ciliaire pour faire l'accommodation.<br />

On sait que, dans la cataracte, il <strong>de</strong>vient opaque<br />

et qu'on guérit cette infirmité en l'enlevant après l'avoir<br />

brisé : la capsule du cristallin sécrète alors une nouvelle<br />

lentille, à condition que l'extirpation <strong>de</strong> l'organe ait laissé<br />

subsister une couche cellulaire qui tapisse intérieurement<br />

la membrane capsulaire.<br />

L'humeur vitrée est une substance <strong>de</strong>mi-liqui<strong>de</strong> ressemblant<br />

à la gélatine ; elle remplit tout le globe <strong>de</strong> l'œil<br />

el est contenue dans un sac très mince et transparent<br />

constitué par la membi-ane hyaloï<strong>de</strong>; cette membrane<br />

envoie <strong>de</strong> nombreux prolongements dans l'humeur et c'est<br />

cet ensemble qu'on appelle quelquefois le corps vitré.<br />

Le nerf optique appartient à la <strong>de</strong>uxième paire <strong>de</strong>s nerfs<br />

crâniens; il prend naissance à la base du cerveau, sur les<br />

tubercules quadrijumeaux et sur les corps genouillés<br />

externes; les <strong>de</strong>ux nerfs s'entre-croisent avant d'arriver à<br />

l'œil; <strong>de</strong>s filets qui naissent du côté droit du cerveau<br />

vont à l'œil gauche et inversement; cet entre-croisement<br />

constitue la chiasma <strong>de</strong>s nerfs optiques; il explique la<br />

sympathie qui existe entre les <strong>de</strong>ux yeux. L'œil reçoit<br />

encore différents nerfs ; les plus importants sont les<br />

nerfs ciliaires provenîiiit du ganglion ophthalmique et se<br />

rendant au muscle ciliaire, à l'iris et à la cornée.<br />

Dans la <strong>de</strong>uxième partie du sujet, nous avons à signaler<br />

les défauts suivants qui sont très fréquents. La théorie<br />

<strong>de</strong> la vision a été donnée dans plusieurs copies sans être<br />

appuyée par aucune figure ; il est impossible dans ces<br />

conditions d'être clair. Dans d'autres copies, il y a bien<br />

une figure, mais la construction <strong>de</strong> l'image n'est pas régulière;<br />

on semble ignorer quelquefois la formation <strong>de</strong>s<br />

images dans les lentilles convexes. Il aurait fallu aussi<br />

dire un mot <strong>de</strong> l'action convergente <strong>de</strong>s autres milieux :<br />

humeur aqueuse et humeur vitrée. Il y a, en réalité,<br />

Irois milieux réfringents dans l'œil ; l'humeur aqueuse<br />

avec la cornée formant une lentille convexo-concave; le<br />

ci-istallin qui est une lentille biconvexe et le corps vitré<br />

qui est concavo-convexe. Cet ensemble <strong>de</strong> lentilles peut<br />

être assimilé à une seule ayant le même pouvoir convergent<br />

total. Dans quelques copies, on n'a pas du tout indiqué<br />

les défauts <strong>de</strong> l'œil, et très rarement on a signalé les<br />

idées actuellement admises sur les différentes espèces<br />

d'yeux.<br />

Donc, la théorie <strong>de</strong> la vision <strong>de</strong>vait être accompagnée<br />

d'une'figure simple représentant la formation d'une image<br />

produite par un objet placé <strong>de</strong>vant l'œil. Cette image s'obtient<br />

en menant par chacune <strong>de</strong>s extrémités <strong>de</strong> l'objet<br />

d'abord un rayon parallèle à l'axe principal <strong>de</strong> la lentille;<br />

ce rayon, après réfraction, passe par le foyer <strong>de</strong> la lentille,<br />

puis un <strong>de</strong>uxième rayon passant par le centre optique<br />

<strong>de</strong> la lentille qu'il traverse sans déviation sensible. La<br />

vision sera nette si l'image se forme sur la rétine. C'est<br />

le cristallin seul qui, en variant sa courbure, produit ce<br />

résultat; ces changements <strong>de</strong> forme constituent l'accommodation<br />

<strong>de</strong> l'œil aux distances.<br />

Dans la plupart <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> physiologie, on distingue<br />

aujourd'hui trois espèces d'yeux ; l'œil normal ou<br />

emmétrope, l'œil hypermétrope et l'œil myope; la presbytie<br />

étant un défaut d'accommodation qui peut se produire<br />

dans les trois espèces d'yeux.<br />

L'œil normal, à l'état <strong>de</strong> lepof, voit à l'infini; les<br />

rayons parallèles qui pénétrent par la pupille forment un<br />

cône, dit cône oculaire, dont le sommet est sur la rétine;<br />

c'est dire que le foyer principal est sur cette membrane.<br />

Par l'accommodation, la vision peut être distincte jusqu'à<br />

une distance minimum <strong>de</strong> 25 à 30 centimètres.<br />

L'œil hypermétrope a le cristallin plus aplati ; il verrait


55i<br />

»A!«UKL GÉNÉRAL DR L INSTROCTION PRIMAîRB.<br />

au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> l'infini; les rayons qui viennent <strong>de</strong> l'infini<br />

forment un cône oculaire dont le rommot serait <strong>de</strong>rrière<br />

la rétine; il faut déjà une accommodation pour voir à<br />

l'infini. Si cette faculté d'accommodation ett puissante,<br />

l'œil pourra distinguer <strong>de</strong>s objets à toutes les distances;<br />

mais si elle est limitée, l'œil sera presbyte; le même résultat<br />

peut se produire dans un œil normal.<br />

L'œil myope ne voit pas jusqu'à l'inlini : le cône oculaire<br />

formé par les rayons venant <strong>de</strong> l'infini est toujours<br />

trop court, son sommet est placé en avant <strong>de</strong> la rétine.<br />

En s'aplatissant, le cristallin peut permettre la vision<br />

nette <strong>de</strong>s objets rapprochés. Quelquefois cet aplatissement<br />

s'exagère, l'œil perd la propriété <strong>de</strong> ramener la convexité<br />

du cristallin et alors le myope est <strong>de</strong>venu presbyte.<br />

Il y a donc trois espèces d'yeux, pouvant avoir chacun<br />

un défaut commun qui détermine la presbytie.<br />

BOURNIQUE.<br />

Thème espagnol (n" 13.)<br />

No hay gran ciudad que no tenga un edilicio, un<br />

pasco una maravilla cualquiera <strong>de</strong>i Arte o <strong>de</strong> la Naturaleza,<br />

la cualnos évoqué los recuerdos <strong>de</strong>là infancia.<br />

Paréceme que el Prater <strong>de</strong>be tener para los habitantes<br />

<strong>de</strong> Viena un encanto <strong>de</strong> este género.<br />

En ninguna parte se encuentra, tan cerca <strong>de</strong>. una Capital<br />

un pasco que pueda bacer disfrutar asi <strong>de</strong> las bellezas<br />

<strong>de</strong> una Saturaleza à la vez agreste y ciudada.<br />

Una foresta magestuosa se prolooga hasta la orilla <strong>de</strong>i<br />

Danubio; <strong>de</strong> léjos se ven rebanos <strong>de</strong> ciervo.s atravesar la<br />

pra<strong>de</strong>ra; volver por la manana; liuir por lanoche,cuando<br />

la atluencia <strong>de</strong> paseantes, viene à turbar su soledad. Este<br />

especlàculoque no se efectua en Paris masque très dias<br />

en el afio, en la ruta <strong>de</strong> Longchamp, se renueva constantemente<br />

en Viena eu la hermosa.estacion.<br />

Thème anglais<br />

(n° 15.)'<br />

Langnes Tivantea.<br />

Thème ilalien (n" 9).<br />

Liis ÉGïi'iiExs (suite).<br />

Correvana pero sul conto lorô <strong>de</strong>i sinistri rumori di<br />

fanciulli rubati, di borse tagliate, di carne umana mangiata.<br />

La gente séria diceva ai pazzi. Non andatevi 1 e ri<br />

andava per conto suo di nascosto.<br />

Era dunque una smania. Il fatto è che dicevano <strong>de</strong>lle<br />

cose-atte a stupire un cardinale. Le madri facevano gran<br />

caso <strong>de</strong>i loro ligli da clie le egiziane avevano loro letto<br />

nella mano ogni sorta di miracoli scritti in pagano ed in<br />

turco. L'una aveva un imperatore, l'alti'a un papa, l'altra<br />

un capitano. La povei'a Chantefleurie fu presa délia curiosità.<br />

Essa voile sapere a sua volta cosa avesse e se la<br />

bella Agnesina non sarebbe un giorno impératrice d'Armenia<br />

od altro. La porto dunque agii Egiziani; le Egiziane<br />

ammirano la bimba, l'accarezzana , la baciano colle<br />

loro bocche nere esi meravigliano délia sua piccola, mano<br />

Haime! alla gran givia délia madré !<br />

Trad. par Mlle C. SILVÏ.<br />

Thème ilalien (n° 10.)<br />

I.E FESTIK DES AJIES.<br />

Una circonstanza venne a ritardare il mio supplizio.<br />

La festa <strong>de</strong>i morti ossia. Il festino <strong>de</strong>lle anime si avricinava<br />

e nei giorni consaci-ati a questa cerimonia è d'uso di<br />

non far morire alcun prigioniero. Mi si confido quindi ad<br />

una severa sorveglianza.<br />

Intanto le nazioni da più di trecento leghe di circiuto<br />

arrivavano in Iblla per celebrare il festino <strong>de</strong>lle anime.<br />

Avevano eretto una lunga capanna in un luogo appartalo.<br />

Al giorno fissato, ogni casolare dissottero i resti <strong>de</strong>i loro<br />

padri dalle loro tombe particolari, e ne sospese gli scheletri<br />

per ordine e per fatniglia ai mûri délia sala comune<br />

<strong>de</strong>gli avi. Al di fuori. Y venti (una tempesta erasi sollevata),<br />

le foreste, le cateratte muggivano mentre i vecohi<br />

<strong>de</strong>lle diverse nazioni conclu<strong>de</strong>vano fra essi <strong>de</strong>i trattati<br />

di pace e d'allcanza sulle ossa <strong>de</strong>i padri loro.<br />

Trad. par Mlle C. SILW.<br />

Version alleman<strong>de</strong> (n" 13.)<br />

Les membres du corps humain se lassèrent un jour <strong>de</strong><br />

se rendre mutuellement service, et prirent la résolution <strong>de</strong><br />

ne plus vouloir le faire. Les pieds dirent ; « l'ourquoi<strong>de</strong>vons-nous<br />

seuls, tout porter pour les autres? Si vous voulez<br />

marcher, faites-vous vous-mêmes, <strong>de</strong>s pieds! » Les mains<br />

dirent; « Pourquoi <strong>de</strong>vons-nous seules travailler pour les<br />

autres? Faites-vous vous-mêmes <strong>de</strong>s mains si vous en avez<br />

besoin! » La bouche murmura : «Il faudrait que je fusse<br />

bien folle <strong>de</strong> vouloir mSalier <strong>de</strong>s eliments pour l'estomac,<br />

afin qu'il puisse digérer en toute commodité; qu'il se<br />

fasse'lui-même uue bouclie s'il eu a besoin! »<br />

Traduit par R. VALETTE.<br />

The islands ^\^e nieet in the straits of the Cly<strong>de</strong> and<br />

wherewe go so easily inthejcourse of the day with steamers<br />

were in 1he time of our fathers seclu<strong>de</strong>d and almost un<br />

lïnovvn shores, and it was rare that navigators laii<strong>de</strong>d<br />

there. They are ail very pretty and varied, Arnan, a,<br />

mountainous-country, abounds in majestic and romantic<br />

scenes; Bute, very vvoody, présents a sweeter aspect. The<br />

Cumrays, of level ground and covered with verdure,<br />

contrast with these two islands and are like the links of<br />

a chain that closes the arm of the sea, although they are<br />

separated from each other by great intervais. Roseneath,<br />

which is smaller, is situated on the western coast, near<br />

the mouth of Gare-Loch, and not far from Loeh-Long, or<br />

Haly-Lôch, which are lost in the hay formed by the Gly<strong>de</strong>.<br />

In the islands the icy winds of spring so noxious to the<br />

végétation of Scotland, are scarcely felt, i-elatively speaking<br />

and with Uie exception of the immense island Arran they<br />

are httle exposed to the tempests so fréquent in the<br />

Atlantic.<br />

Thème allemand (n" 15.)<br />

Die Inseln, die im Engpass <strong>de</strong>s Cly<strong>de</strong> anzutreffen sind,<br />

und wohin man am Tage so leicht mit <strong>de</strong>n Dampfbooten<br />

gelangt, waren zur Zeit unsrer Yiiter einsame, fast unbekannte<br />

Kiisten, und es war selten dass die Schiffahrer dort<br />

lan<strong>de</strong>ten. Sie sind aile sehr hiibsch und sehr verschier<br />

<strong>de</strong>nartig, Arran, ein Gebirgsland ist reich an majestiitipchen<br />

und romantischen Gegen<strong>de</strong>n; Bute, dassehr waldig<br />

ist, bietet einen mil<strong>de</strong>ren Anblick dar. Die Cumrays mit<br />

ebenem und mit Griin be<strong>de</strong>cktem Bo<strong>de</strong>n bil<strong>de</strong>n einen<br />

Gegensatz mit diesen bei<strong>de</strong>n Inseln und sind wie die<br />

lUnge einer Kette, die <strong>de</strong>n Meeresarm schliesst, obgleich sie<br />

dureh grosse Zwischenrâume von einan<strong>de</strong>r getrénnt sind.<br />

lioseneath, das Uleiner ist, liegt an <strong>de</strong>r westlichen Kiiste<br />

bei <strong>de</strong>r Mtindung <strong>de</strong>s Gare-Loch, und nicht weit vom<br />

Loch-long und Loch-Séant o<strong>de</strong>r lloly-Loch, die im Meerbusen<br />

verschwin<strong>de</strong>n, die <strong>de</strong>r Cly<strong>de</strong> bli<strong>de</strong>t. Auf diesen<br />

Inseln fiilhit man kaum beziehungsweise die eisigen<br />

Win<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Fruhlings,die <strong>de</strong>r Yegetation in Schottland so<br />

schadlich sind, und mit Ausnahme <strong>de</strong>r ungeheuren Insel<br />

.\rran sind sie <strong>de</strong>n Stûrmen, die im atlantischen Océan<br />

so hiiufig sind, wenig ausgesetzt.<br />

Thème allemand (n° 16.)<br />

Die wahre AVissenschaft und die ernsten Studien,<br />

welche dahin fiihren, wer<strong>de</strong>n immer selbst von <strong>de</strong>n<br />

Unwisïen<strong>de</strong>n geachtet wer<strong>de</strong>n. Kiemand konnte einen<br />

Menschen unbeachtet lassen, <strong>de</strong>r seine Muttersprache gut<br />

spricht und richtig schreibt, <strong>de</strong>r in seiner Ueligion, in <strong>de</strong>n<br />

Satzùngen seines Vaterlan<strong>de</strong>s gut nnterwiesen ist, <strong>de</strong>r<br />

seine Geschâfte wohl zu leiten versteht und an<strong>de</strong>rn gute<br />

Rathschlage ertheilen kann, <strong>de</strong>r ûberralle Dinge, die er<br />

kenut, richtig urtheilt, und <strong>de</strong>r seine Grûn<strong>de</strong> <strong>de</strong>rgestalt<br />

geltend zu machen weiss, dass er die an<strong>de</strong>rn von seiner<br />

Meiiiung iibezengt. Man wird nicht umhin konnen fûr<br />

einen solchen Menschen Achtung zu lLegen,und man wird<br />

sogar zur lîéwun<strong>de</strong>rung ûbergelien, wenn er ausser<strong>de</strong>m<br />

die Kenntniss mehrerea Spraclien besitzt, wenn er mit<br />

<strong>de</strong>r Geschichte seines Vaterlan<strong>de</strong>s und <strong>de</strong>r Nachbarlan<strong>de</strong>r<br />

bekannt ist, die Interessen <strong>de</strong>r Fûrsteh und <strong>de</strong>n Ursprung


SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. 3^5<br />

ihrer Anspriiclie zu erkennen verraag, wenn er die Geogi-aphie<br />

das Weltensysfem und die Saturgescliichle kennt.<br />

wenn er Matliematik •vei'stelit, wenn er eine grosse<br />

Kenntniss <strong>de</strong>r Kiinste besitzt, die iiirs Leben iititzlicli<br />

sind, O<strong>de</strong>r selbst <strong>de</strong>rjenigen die dasselbe atigenehmer<br />

g^estalten, wie die Maierei, die Musik und die Diclilkunst<br />

Thème anglais (n" 16.)<br />

True science and solid studies that leatf to it, will al •<br />

ways be esteemed even by. tlie ignorant. Ttiere is nobody<br />

wlio does net tbink bighly of a man wha speaks vvell bis<br />

longue and writes it correctly, who is well instructed in<br />

bis religion and intbelaws ofliis country,\vho knows lo<br />

manage "well bis atîairs and to gi've good advice to<br />

othei'S, -wbo argues correctly upon ail tbings lie knows,<br />

and wbo contrives. to set off bis arguments so •well tbat<br />

be brings otbers over ta bis ways of tbinking. One cannot<br />

help holding suchaman in esteem and one will l'ail<br />

into admiration, if be possesses besi<strong>de</strong>s tbe knowledge of<br />

several languages, in being acquaintend willi the liistory<br />

ofbis country and of the neighbouring countries lie<br />

knows to iind ont tbe interests of princes and the origin<br />

of their prétentions; if be knows geograpby, the system<br />

of tbe world and natural history; if be knows matbematics,<br />

if be bas a grcat knowledge of tbe arts useful to<br />

life or even of those that ren<strong>de</strong>r it more agreeable, as<br />

painting, musie and poetry.<br />

L. Kocu.<br />

SUJETS A TRAITER<br />

Céogi-aphie.<br />

Décrire l'ancienne province <strong>de</strong> LANGUEDOC. — Situation,<br />

montagnes et rivières. — Climat. — Productions <strong>de</strong> l'agrioulturo<br />

et <strong>de</strong> l'industrie. — Départements formés par la<br />

province et sa géographie administrative. — "Villes principales.<br />

Sciences natarcUes.<br />

Décrire succinctement les principaux phénomènes géologiques<br />

actuels produits par l'action <strong>de</strong> l'eau.<br />

Arithmétique et Géométrie appliquées.<br />

1" Question. — Dans un cube donné on inscrit une<br />

sphère et dans cette sphère on inscrit un nouveau cube ;<br />

on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le rapport <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux cubes.<br />

1° Question.— Une personne place à5 ^ pour 100 et à intérêts<br />

simples un premier capital et à 4 ^ pour 100 un<br />

<strong>de</strong>uxième capital dont la valeur est à celle du premier<br />

dans le rapport <strong>de</strong> 11 à 7. — On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong><br />

ces capitaux, sachant que cette personne a retiré au bout<br />

<strong>de</strong> 4 ans 3 mois, capitaux et intérêts compris, la somme<br />

<strong>de</strong> 5477',50.<br />

Les copies seront reçues jusqu'au l'i novembre.<br />

JLangacs vivantes.<br />

t)crciS ïommt, inid) Stviucu ju ÎJjciïcu? SBatuut Vm-ftcUft bu bid; '?<br />

Scfjc td) bcnu utd)t in bcr ficgreidjcn fflauc bic cvflcrjcte @a6c, bic<br />

miv bciu @ott bucd) bid) su )d)iiîcn uodj fortfiitjvf?<br />

®et 3fa6e cvfînuittc, iiub freuctc fid) inuiii, fiir ctucu 3[b(cv flc»<br />

rjiiltcu ju tocvbfu, 3tf) mu§, bodjtc n-, bcu îfudjg nusS biefcui 3ntfium<br />

uid)t Driugcu. — @roKmittf)ig bnmm Utïi cv i()m nXfn fcincn<br />

SînuD tjcvabfnKcit uub ffog ftolj bttbou.<br />

S>ra gud)8 l'ing bas Sleiid) ïadjcub (luf, uub îvajj eei mit t)£n


sisi ^Sïïffh 5RAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

<strong>de</strong>bérialtnos dudar un'piintô en prelenr està lUtima, como<br />

inlinitamente menps funesta à las luces y progi-esos- <strong>de</strong>l<br />

entendimiento humanp.<br />

SEBASIIAN DE ÎIINASO'.(CA)'

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