paris - Institut français de l'éducation

•
48* Année. — N° 6. Dimanche 1 èr Novembre 1903.
Journal des instituteurs
IQQPagRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT
Ces ajmeâças 7777777 sonf J^-^* reçues à 13 la Librairie ""*' :EtxrEi Générale 33-AJCirTHS de l'Enseignement, (B* Arr') 1, rue Dante, PARIS (V«).
Prime aux instituteurs,-et institutrices
— —S—JL COTJIDŒaES
Élégante, solide, douce, silencieuse,
sur belle table de 0,90 de long. Beau
liroir et magnifique coffret fermant
à clé.
GARANTIE 5 ANS
Livrée franco toujours à l'essai
Prix de faveur :
S°.B,I30 fr. * crédit — 117 fr. u comptant
S* G, 145 fr. à crédit— |'30-(r. u comptant
liaison M/NÉ, 34-36, Bue SUou/s
Xomtreûtèt référèneet ' a Choisy (Seine) _
CAFES
importateur au Havre.
jaBJe
'êbiàtaàti
de grand arôme, verts ou
brûlés, franco par colis
postaux. Maurice Picquet
RADKALB
te Botte de B aineili : ÎO tr. f
0
ENFIN I c'est TROUVE!
Le Dépilatoire LE FAUCHEUR snpprime radicalement duvets, poils t
moustache, barbe la plat forte. Inoffeaaif. fis 1» moindre irritation,
tonptr.ildccliiniro.-F~3fr.60. T. 6AND0N,32 M '.Rued , 0rtel,Parl».
COQUEL •Mil 1
POIDS PUBLICS
La. Société de Construction de
Voïron(lsère),offrenotice,plans.prix
et Crédit aux Communes qui désirent
installer ses ponts à bascule vérifloateurs imprimant ou non le poids; les
seuls donnant une sécurité absolue dans l'exactitude des opérations de pesage
MANUFACTURE GÉNÉRALE D'INSTRUMENTS DS MUSIQUE (OUivre et bois)
ASSOCIATION G wU des OUVRIES S, fondée en 1865
à PARIS, rue 8n.lnt-Ma.ur, 81.
A P'-W-Hî
BRHSS
I. JACQUEMET, FONCLADSE A C ,e , Fiiniistu
.des Ministères de la Ouerre.de la Marine, des Colonie*
S diplômes d'honneur 6 méd. or, 7 med. argent,
exposition Universelle de 1900. Classes 17 etl20,
2 Médailles Or.
Envoi franco d» catalogue tur demande,
HP Circulaires, Dessins, Plans, Musique, Photographie. Au^Saint»
Esprit (Gard). (Notice gratis). '

JOUR... « DES INSTITUTEURS
•
soi-même, « Manuel illustré », franco 0 fr. 70
L'Art de RELIER MEREDIEU, Inventeur, Périgueux.
DEMOISELLE SYMPATHIQUE, voulant
un peu s'occuper du ménage, peut
apprendre Allemand, etc., dans ma famille
à la campagne, 100 fr. trim. tout compris.
Rûdiger, Letwer, Kallmerode Worbis,
Saxe. (B. 6639)
POMMADE MOULIN
Guérit Dartn , 2ot'tone, Démangeaisons,
Acné, Eczéma, slatie, Hémorroïdes, ainsi qui
louiei les maladie. ù: !- poa'i. Bllr «ïréte la chutf
des cheveux tt des cils, et lai fait repousser.
< Moniteur, Votre pommade m'a parfaitement
réussi dans plusieurs maladies da la peau «I
Eczéma, mime chronique.
, D.deM0NTAlGU.ex-int.desH6pitauxi
CUTfKu tf**" || ( Rue CroiT-dei-Petits-Cliamps, Paris.
f vure pommait m'a guérie et les cheveux sont très bien
repousses femme BASSOT, St-Germain-des-Fossés t.
t„ lft. ttr. mm). j,2« 3Q j MOULIN. Pl". ». R. Loois-IHinM .Ptrh
HÉMORROIDESd^R 8^)
Par Pommade SOUFFBOX
30 an* de 'ticcè*. „__
Envol par la poste contre mandat de 2 fr. 25 adressé
à M.SOUFFRON,ph««-ch««,58,r. Miromesnil, PARIS $•)
CHAQUE KHVOI EST ACCOMPAGNA D'OMB IIOTICS
LA SANTE
Le Meilleur
,. - - - „ . - _ ÛÉPURATIF DU SANG
CAPSULES dépnratives SAN8ADE
A L'EXTRAIT DE SUC D'HERBES (CoOEXj
Souverain Régénérateur et purificateur du sang.
Guérison certaine et radicaleietoutes lesaffections dartieusesetdesmaladiescontagieusesotlesangaétévicie.
LE FLACON : 3' ; LES6 FLACONS 15'. Envoi franco par /a poste.
>harmacie SANSADE. 114, Rue de Rivoli. PARIS.
POÊLE MOBILE HYDRAULIQUE!
A rstj COÏÎT-IWW
tt meilleur et le moins cher de I
«MI. Sécurité abattue |
gttte à sa double ferra .tare.
Réoiplent d'eau otaeude.
d'Semioor. - Oeil et Hérite.
PRIX: 66 FRANCS
*• ABRIOANT
l6,A?.Pâ:.menti«,Ptdi\
im,
SEMILION _
Vinsc lassés de 600 à 250 fr
Tins ordinaires de 150 à 95 Ir.
J La barrique franco gare. Knvoi
du prix courant illustré et échantillons gratuitement.
Vrir« à UUPLKSSIS-FO"aCAUD,prop'», ASt-Emilion (Gironde'
Franco â l'essai. —Spécimen des
XV}Jiï$TRIBAUOEAU(
Les Kabo»«"a«G.TRiBiUi)*iU,**priocii>»i v
l&UESANÇON, livrent pwan plusd*500.000^
'objets : Montres,Chronométrée, Bijoux, * .
PenduleB,Orfévrerle,R*parations.fr«nco Tarifs Illustrés
REMISE AUX FONCTIONNAIRES
SOCIÉTÉ DU FILTRE MAIGNEN.
HORLOGERIE, BIJOUTERIE, ORFEVRERIE
LOISEAU & C ,E
Besançon (Doubs)
Fournisseurs de l'État
Chronomètres, M6ntres-et Bijoux en tons
genres, Pendules, Réveils, Cartels.
brioi franco des catalogues illustrés — remise 20 0/0
PARIS 1900 — MÉDAILLE D'OR
Hémorrhoïdes, Varices, Phlébites, Hémorragies
SOULAGEMENT IMMÉDIAT
PAR LES
DRAGEES HAM
Le meilleur tonique vasculaire. Régulateur des
pertes périodiques. - Formation des jeunes filles.
Accidents de l'âge critique.
Franco par la poste, contre mandat de 2 fr. 60
à G. VARAGNIAC, pharmacien
149, :R\ie cLe Belleville, 3P-A-IRIS
' ET DANS TOUTES LES PHARMACIE*.
Exiger dans toutes lionnes Maisons
NOUVELLES MACHINES à COUDRE
Catal.F'Oftt* AMÉRICAINES
DAVIS
cousant sans Embu
Plus delOO.000 VENDUES.-PARFAITES pouttoustravaux.
AaiHCK GÉNÉRALE
GRATIS et
Louis Aoliia C». IOI, Ro«aUlMCAMPOUt. PARIS
franco,
nous offron* à tous les lecteurs
nos Magnifiques Catalogues
donnant eu reproductions photographiques
l'image absolue des modèles ; I
1° Inimitables IWCOWTRES Suisses
reconnues les meilleures, les plus artis- I
tiques du monde entier, •• fr. PAR I
livrées avoc garantie, W% — Uf||C '
et payables depuis V IflUid I
Plus de 100 variétés de tous styles, pour hommes et I
dames : argent depuis 20fr., or depuis 50fr.; régulateurs I
de précis/on ; modèles nouveaux, riches, de grand luxe, etc I
2° Merveilleuses fiABOTTUBES de CHEiaXWÊB : |
Pendules et candélabres artistiques; depuis iO'par mois.
DANVKI&SI. 15,r.deVanheage,Paris.flnaccepteagentssérietix.
NOUVELLE METHODE DE CHANT
pour
acquérir
nne jolie voix sans professeur. Franco, 2 t'r, fr. 10.
à M. Lâtour-Maubert, 23, rue Bucaiile, CHERBOURG.
nuit APPI-MI. A LUI,
fôu^^ïÊ
ees. Grand in-12, cartonné 0 fr. 25
Lib. &* de l'Enseignement. 1. rue Dont' 1 V4"i

JOURNAL DES INSTITLTEURS
juJOUVENCEw s Nf»@
selon la Méthode de 2!A.bbé SOURY
NOTA. - La «JOUVENCE
est le régulateur des
règles par excellence et
toutes tes femmes ont
les Maladies Intérieures de la
Femme : Métrites, Fibromes ,
Hémorragies, Pertes blanches,
Règles irrégulières et douloureuses,
Suites de Couches, Migraines,
Névralgies, Maladies du
RETOUR D'AGE 1 PÉf )\ intérêt à en faire usage
des NERFS et de I'ESTOMAC, VARICES, \ ^•Phi / depuis le moment de la
FORMATION /«^a'flfl
ClRCUUfroN^SÀNG.vêftlgêsTÉtôur; ^ W RETOUR d'AGE BtSUrtOUt
dissements, Congestions, etc. ^^^SÊ^^^ à Ce dernier moment.
U ||^||lfCrîllÉ*% C
se ven d 3fr.50 le flacon et s'expédie t" gare contre mandat-poste
J v U V Clll \j> EL à partir de 3 flacons dans les pays où il n'y a pas de dépositaire.
Pour renseignements confidentiels, écrire au Petlt-weveu de l'Abbé Soury : nxag>
SVSKOXrxzait, Pharmacien, 1, Rue Alsace-Lorraine, à ROUEN, qui envoie gratis Notice détaillée'
Les Hommes emploieront « la JOUVENCE » avec succès ; principalement ceux que l'existence
sédentaire prédispose aux Maladies d'Estomac, Vertiges, Etourdissements, Apoplexies,
Migraines, et en général contre tous les troubles de la circulation du sang.
A toute personne du corps enseignant, il sera fait une remise à partir
de la quantité de 3 flacons.
Dépôt dans -toutes les bonnes Pharmacies.
AVIS A NOS LECTEURS
Heureux de pouvoir être utile aux abonnés de notre journal, nous venons leur rappeler l'adresse
de la maison A. FLAHAUT d'Elbèuf (Seine-Inférieure), si appréciée de tous pour la haute qualité
de ses DRAPERIES POUR HOMMES. — La Nouvelle Collection Hiver 1903-1904 est terminée.
Assortiment considérable d'articles, haute mode, marchandises de premier choix, prix sans concorrence.
Demancez de suite la collection, adressée sans frais pour le client.
PRIMES MAGNIFIQUES OU FORT ESCOMPTE AU CHOIX
1TI •» IÏCÇ PU AlUIDIPMflMC par J. COSTANTIN, professeur au muséum d'histoire
A I LA3 UuO Url Alllr luilUllO. naturelle. (Ouvrage contenant la description détaillée de
toutes les espèces comestibles et vénéneuses de France, avec 228 figures en couleurs, 80 planchés.)
Prix, broché : 3 fr. 50 ; avec reliure anglaise : 4 fr.
« l'Atlas des Champignons de M. COSTANTIN est le complément nécessaire des Flores précédentes. Toutes les espèces y sont représentées
et à' une assez grande échelle ; de plus, ces dessins sont accompagnés de longues descriptions donnant tous les caractères et toutes
les particularités qui rendent facile la distinction des champignons comestibles et des champignons vénéneux.
« CJne Hsle très complète des noms vulgaires usités dans toutes les parties de la France our désigner les champignons, fournira aux
cher h.»Mirs un contrôle utile dans leurs études. »
ZZ GRANDE PHARMACIE HYQ8ÉNIQUE ZZ
PRIX TRÈS RÉDUITS
E. WEVItliES >&, Pharmacien, ex-interne des hôpitaux de Paris
PARIS — 7, Rue Française et 24, rue Élienne Marcel. — PARIS
MAISON DE PREMIER ORDRE - FABRIQUE DE PRODUITS PERFECTIONNÉS
Tous les produits sont garantis de premier choix. Vente au détail au prix du gros.
fr. c.
= EXPÉDITION SANS SIGNE EXTÉRIEUR
fr. c.
fr. c.
fr. .e.
Acide bor., dose pour un lit... 0.10 Extrait de quinquina pour préparer
un litre de vin, le fl. 0.50 le litre 2.75
Sirop laclophosphate de chaux Phosphatine Falières 1 70
Anlipyrine, le gramme 0.10
Bicarbonate de soude, le kil.j. 0.50 Extrait de coca, de kola, le fl.. 0.50
Pilules Suisses 1 »
Sulfate de magnésie, la dose... 0.10 Potion et poudre antiasthtnatique
du D r Prahel, pour la
Bicarbonate de soude anglais,
sel de Vichy sursaturé, Lotion du D r Eau de mélisse, le flacon 0.80 Teinture diode, les 30 granim.. 0.50
de Moissandy,
pour faire 23 bout, d'eau de
Vaseline blanche, — 0.10 guérisou de l'asthme, la potion 2.60
fait repousser sûrement les
Vichy égale aux meilleures
Caustique anglais contre les
la poudre. 1.60
sources, ta boite 0.50 cheveux, le flacon 5 cors, les'détruit en 3 ou 4 Poudre Jones, pour la guérison
des maladies de l'estomac,
Bromure de potassium, 30 gr.. 0.30 Fariné de lin, le kilo 0.60 jours 0.75
— — legr... 0.03 riant de crin pouc friction 1.25 Dépuratif Desvilles.à l'extrait soulagement immédiat, le fl.. S.50
Dépuratif Mons, au jus de Guze phéniquée. le in 0.35 concentré de salsepareille de Sinapisme iligollot, la feuille.. 0.10
cresson composé, te flacon... 2.50
Honduras ïonurée..contre les
— Parisien — 0.05
Olycéro - phosphate de chaux vices du sang, les miladies, Sirop sédatif méthode Raspail
— — le litre.. 6 » granulé, le flacon 1.50 rie la peau, eczémas, boutons,
etc., le flacon 3 » hronchites, asthmes, etc 1.50
guérit très vite rhumes, toux,
-Uixir tonique, Guêrison de
l'anémie, de la chlorose, des Huile île ricin, les 125 gr 0.40
pâles couleurs, en X jours, lodure de potassium, 30 gr 1.10
le litre... 10 » Tisane des Shakers, grand fl... 3.15
Pâte Mille à l'aconit Napel
le litre. 5.25 Kola granulée, le flacon 1.50
Thé du Croissant, laxatif,
calme la .oux instantanément
I » et purge doucement, la botte. 0.50
Chlorate de potasse crist. le k.. 2.2:i
purgatif, facilite la digestion
Coaltar saponifié, le flacon.. 1 •>
Liqueur de Vin fcwieten, le lit. 0.80
— — le litre 3 »
PasLilles de Vichy, I2iirr 0.30 Pas'.illcs Oéraiulel 0.83 Tonique Deavilles recons i-
Colon hydrophile, les S0 gr 0.25
— — le kilo.: 2 » Emuîsion d'huile de foie de tuant à la Kola, coca et glycéros,
au lieu de 5 francs la
— — les 125 gr 0.10
Rhubarbe, les 30 grammes 0.30 morue pure, le flacon 2.25
bouteille 3.60
Eau blanche, VASES le litre NOM COMPRIS 0.25
Salsepareille,Men - CATALOGUE 125 gr FRANCO 0.60 SUR
Pepto-'er
DEMANDE
Jaillet, le
— PORT
flacon
ET
3
EMBALLAGE
»
EN PLUS
Sirop an'.iscorbulique, le litre.. 1.90
*— baume iletolu.. — 2 »
— ioilurc de fer... — 2.50

JOURNAL DES INSTITUTEURS
RENTES VIAGÈRES IMMEDIATES ET DIFFÉRÉES
Le taux de l'intérêt donné par les bonnes valeurs est tombé si bas de nos jours
qu'il est diflicile à un travailleur, devenu vieux, de vivre avec les seuls revenus des
économies qu'il a pu faire. — La constitution d'une rente viagère intervient alors pour
accroître le revenu. Elle joue le rôle delà Pension de retraite des fonctionnaires en assurant
le repos et l'indépendance des vieux jours. Il est facile de s'en rendre compte on jetant
les yeux sur les tarifs de LA NATIONALE (Viej dont nous donnons ici un aperçu :
AGE DU RENTIER
PAYABLE PAR TRIMESTRE
TAUX DE LA RENTE ' • .
PAYABLE PAR SEMESTRE'
55 ans
60 —
65 •—
70 —
75 —
80 — .
7,25
8,40
10,02
11,83
13,31
14,37
7,32
8,49
10,14
12,01
13,54
14,63 1
A l'âge de 60 ans, par exemple, le taux d'une rente viagère payable par semestre à
LA NATIONALE, est de 8,49 0/0; de telle sorte qu'un homme de 60 ans qui verse
50.000 francs à la LA NATIONALE pour se créer une rente viagère, s'assure un revenu
de 4.245 francs, supérieur de 2.745 francs environ au revenu de 1.500 francs que lui
aurait approximativement donné un placement en bonnes valeurs françaises ; il triple
presque son revenu annuel !
Mais le taux de la rente serait beaucoup plus avantageux encore si le capital avait été
aliéné quelques années avant l'époque de l'entrée en jouissance.
C'est ainsi qu'un homme de 55 ans qui se sent la force de continuer à travailler pendant
cinq ans et à qui les produits de son travail suffisent pour vivre, peut, en se privant
d'intérêts pendant ces cinq années, se constituer, pour en jouir à partir- de 60 ans, une rente
viagère au taux de 11,066 0/0, c'est-à-dire à un taux légèrement supérieur à celui d'une
rente immédiate à 67 ans. — S'il verse 50.000 francs il perdra environ 1.500 francs par
an pendant cinq ans, soit en tout 7.500 francs mais la rente dont il jouira ensuite sera de
5.533 francs, soit 1.288 francs de plus que celle dont il aurait joui s'il avait attendu l'âge de
60 ans pour souscrire son contrat. — Les 7.500 francs seront regagnés en moins de six ans.
LA NATIONALE
COMPAGNIE D'ASSURANCES SUR uÀ VIE
ASSURANCES EN CAS DE DÉCÈS, MIXTES ET A TERME FIXE
ASSURANCES DOTALES — COMBINAISONS DIVERSES
Rentes viagères
ACHATS DE NUES PROPRIÉTÉS ET D'USUFRUITS
17, rue Laffltte, et 2, rue Pillet-Will, PARIS (IX e arr 1 )
wroiTPArnr AmrTr TATRE-CI . S A » 16 » Boulevard Sébastopol, PARÏ3.
BOREAUX AUXILIAIRES . \ fi 4 Q A v e n u 8 d è s TerûeS) p AJR 1S .

La Médecine naturelle
par les Herbes, les Plantes, les Tisanes, etc.
Metbode et Traitement h D r G. de RÛPAL .
JOURNAL DES INSTITUTEURS 5
Tel est le titre de l'ouvrage publié par le docteu r
G. DE RON.VAL, le savant fondateur de l'Institut Dynamothérapique
de France, membre de l'Académie
nationale, etc. Ce livre intéresse vivement tous les
malades dégoûtés des drogues funestes et meurtrières,
des breuvages nauséabonds donnés à l'a peu près, les
malheureux atteints de maladies chroniques, réputées
incurables, découragés et abandonnés des médecins.
Parmi les chapitres traités de main de maître, et
qui font une révolution dans l'art de guérir, citons :
Les Herbes, les plantes, les tisanes, etc., appliquées
au traitement de toutes les maladies aiguës ou
chroniques, de même que pour s'en préserver. La
manière de récolter, de conserver les plantes
avec des formules de tisanes, d'infusions, cataplasmes
d'herbes, injections, bains, lotions, etc., et
leur mode de préparation.
D'intéressantes divulgations sur les Eaux minérales;
la guérison radicale de la HERNIE sans
opération ni bandage; les maladies spéciales à
la femme sans opérations ni pessaires, et la description
de sa fameuse Ceinture dynamique-saut.
L'hygiène et le régime généraux et individuels :
diabétiques, goutteux, rhumatisants, etc.
Les cancers, tumeurs, kystes, hydrocèles, hémorroïdes,
etc., guéris sans opération, ni mutilations par
les caustiques ou le fer rouge.
Les premiers soins à donner en cas d'accident.
Les maladies de la peau et du cuir chevelu,
eczémas, plaies, ulcères, dartres, rhumatismes,
goufte, diabète, épilepsie, neurasthénie, l'ataasie,
la phtisie, maladies du cœur, surmenage intellectuel,
impuissance, stérilité, affections contagieuses,
vices du sang, etc„ en un mot la guérison
de toutes les maladies anciennes, chroniques dites
incurables, saus médicaments qui empoisonnent
l'organisme, sans opérations ni mutilations par le fer
rouge et les caustiques, sans manœuvres ni procédés
barbares, mais par les seules forces ou agents naturels :
les herbes, les tisanes, etc.
Exempt de ces grands mots prétentieux qui effrayent
d'abord le lecteur, ce n'est que par sa lecture claire et
attrayante que toutes les personnes soucieuses de leur
santé, malades ou bien portantes, se convaincront des
erreurs nombreuses des sectes médicales variées, des
dangers de la routine, etc., etc., qu'elles verront enfin
combien pataugent dans l'erreur ceux qui vont chercher
bien loin, sans jamais le rencontrer, le remède
que la prévoyante nature à mis à la disposition de
tous ceux qui savent s'en servir au lieu de la combattre;
aux uns il donnera les moyens de conserver la
santé et à ceux qui l'ont perdue de la reconquérir.
Cetteméthode naturclle(la Dyamothérapie) sera
la médecine de l'avenir; elle a l'approbation de tous les
corpssavantsetplus de 350.000certificats, letti es et observations
de malades guéris radicalement et sans retour,
attestent son immsnse supériorité sur toutes les méthodes
classiques ou scholasliques,officielles ou autres.
De plus, avec ce livre, et c'est là le point le plus.
important, chacun peut se traiter et se guérir
seul, en secret et sans frais; chaque chapitre qui
traite d'une maladie est accompagne d'exemples de
guérisons, avec noms et adresses, et indique le traitement
complet qui doit être suivi pour se guérir tout
seul, au moven des herbes, tisanes, etc.
Ce livre "ayant pour but la vulgarisation de la
Médecine naturelle par les herbes, les plantes, etc.,
est mis gracieusement par l'auteur à la disposition de
toute personne qu'il intéresse, . D r CLÈVES.
Pour le recevoir î°°, il suffit d'envoyer 75 c. en
timbres-poste au Docteur directeur de l'Institut
Dynamothérapique de France, 61, rue Blanche,
Paris.
CALVITIE & MEDECINE
La médecine, qui semblait, autrefois, ne pas devoir marcher en avant, paraît
vouloir suivre les traces de sa sœur, la Chirurgie, qui, elle, a fait des progrès
énormes ces dernières années.
La Tuberculose est maintenant enrayée dans de notables proportions, et la Calvitie
(cet autre fléau moins funeste, il est vrai, mais néanmoins fort désagréable) a
trouvé un Maître en la personne d'un Docteur bien connu, le Chirurgien Léon
FOURNOL, ex-interne des hôpitaux.
Nos dermatologistes célèbres, bercés, dès leurs premières études médicales, dans
l'idée que la Calvitie était incurable, ont porté leurs recherches sur les maladies
du cuir chevelu proprement dites, négligeant l'étude de la C-ilvitie, qui est cependant
la première de ces maladies, et n'ont pu, par conséquent, en trouver le
traitement.
De dix ans de méthodiques travaux et de patientes expériences est sorti le traitement
logique de la Calvilie pathologique, traitement qui ne lutte cependant pas
contre la Calvitie incurable des vieillards ou celle tout aussi incurable occasionnée
par brûlures ou blessures profondes.
Il va de soi que l'arrêt de la chute des cheveux, la disparition des pellicules et
des démangeaisons n'est plus que jeu d'enfant désormais : un mois de soins suffit:.
La Calvitie, elle, se guérit d'autant plus vite qu'elle est moins avancée et de date
plus récente ; c'est généralement l'affaire de deux à quatre mois de traitement.
Le Docteur est tellement certain de la valeur de sa découverte qu'il offre.de
traiter à forfait si on le désire.
Demander son intéressante brochure gratuite : Docteur Léon FOURNOL,
17, rue de Châteaudun, 17, à PARIS.

NOUS
JOURNAL DES INSTITUTEURS
RECOMMANDONS.
Toutparticulièrement à MM. les membres de l'enseignement la Pbospbatoléinë du docteur .Moneault.
Les succès obtenus par la Pitoxpliulolcine sont réellement admirables. Plus de deux cent mille enfants et adultes viennent
pendant l'année 4902, d'en éprouver les bienfaits.,VIM. les instituteurs ont eu à cœur de répandre parmi leurs élèves et connaissance*
ce produit bienfaisant; ils ont ainsi rendu un grand service à l'humanité; nous les remercions I
Rappelons les propriété de :a Phusphatuléine (.Médaille d'or, Paris 1900. Grand-Prix, Hnrs concours, Paris 1901) : admise à la
crèche Furtado Huine, ordonnée par les cé.ébrités médicales du momie entier, elle est à l>ase d'Extrait il'lmile de foie de
morue ioilopiioaplBatée. Agréable au goût, non huileuse, ne semant surtout pas l'huile de foie de morue, dix fois plus active
que les meilleures huiles et les éniwlsions les mieux préparées,elle est prise i-t supporiiV par les personnes les plus délicates.
La Phospltatoleine peut être prise en toute saison; c'est un remède bien précieux au printemps et en été, pendant les chaleurs,
OÙ les huiles de foie dé morue fermentent, deviennentrépugnanles et indigestes.
•
La Phosphotoléinc (par son iode combiné) est un dépuratif doux, non irritant et très actif; elle convient dans toutes lesatrections
et les vices du sans, quelle qu'en soit l'origine.
Elle produit les meilleurs effets dans toutes les affections de la Peau (Eczéma, dartres, boutons, herpès, ulcérations scroruleusec
ou tuberculeuses, humeur, gourme, glandes, ganglions engorgés, adénites, humeurs froides, goitre). »
ISOMM recommandons à nos client» «le profiter du printemps, de prendre de la l'iio.tphatoléine pour purifier,
renouveler et fortilier leur sang; ce sera une bonne précaution pour entretenir .eur santé en bon état et se préserver des maladies.
^Mèsres de («mille, faites usage de la Pliosphatoleine. vous verrez vos enfants devenir forts et robustes, vous verrez leur
ossature se

LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT, 1, rue Dante, PARIS (V e ).
PETITE FLORE DES CHAMPIGNONS
COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX
Par MM. J. COSTANTIN et L. DUFOUR
Avec 351 figures dans le-texte. Un volume de poche. Prix, broché : i fr. ; cartonné : 1 fr. 35
« Ce petit ouvrage est très pratique, il permet de trouver avec la plus grande facilité le nom de tous les champignons qui ne sont pas
d'une trop petite taille et entre autres de toutes les espèces comestibles et vénéneuses. Les figures des Champignons, qui servent aux déterminations
sont toutes intercalées dans le texte des tableaux et par leur comparaison tendent très aisées les recherches.
« La Petite Flore des Champignons com.-siibles et vénéneux est indispensable à tous les amateurs. »
Leçons de Choses
VIENNENT DE PARAITRE :
PREMIER VOLUME
LES COMBUSTIBLES. - LES MÉTAUX USUELS
LES MOYENS DE LOCOMOTION. - LA DIVISION DU TEMPS
PAR (
Gaston BONNIER
MEMBRE DE L'iNSTITUT,
PROFESSEUR A LA SORBONNE
Un volume, cartonné, illustré de 188 figures dans le texte, conforme aux nouveaux programmes. 1 fr. 75
« M. GASTON BONNIER a été chargé par M. le Ministre de l'Instruction Publique de conférences surles leçons de choses aux maîtres de
l'Enseignement Elémentaire. Nul plus que lui ne pouvait être compétent pour rédiger, avec pédagogie, cas leçons très simples à l'u?age des
enfants.
i
« Nous avons admiré, comme pour les autres ouvrages du menu auteur, l'extrême clarté qui sait rendre si simple et si intéressants des
sujets paraissant, au premier abord, un peu ardus et difficiles à exposer à des enfants. Ce nouvel ouvrage aura certainement le succès deses
devanciers. »
Leçons de Choses
DEUXIÈME VOLUME
I
LES ANIMAUX DOMESTIQUES
ET LES ANIMAUX SAUVAGES. — LA FORÊT. — LES CHAMPS.
Par le Même Auteur
LE JARDIN
Un fort volume cartonné, illustré de nombreuses gravures, conforme aux nouveaux programmes. 1 fr. 75
'*. Le but des Leçons de choses dans le deuxième volume de M. GASTON BONNIER est simplement d'attirer l'attention de l'enfant sur les
objets familiers, de les comparer les uns aux autres, et de fairi trouver au jeune élève les caractères qui les distinguent, s ins aucun souci de
nomenclature ni d'Histoire naturelle scientifique.
« .C'est ce qu'a très bien compris et réalisé l'auteur de ce nouveau petit volume, dont les leçons, d'une grande simplicité, sont toujours
instructives en même temps qu'attrayantes. »
t
Leçons de Choses
TROISIÈME VOLUME
MATERIAUX DE CONSTRUCTION
PIERRES ET TERRAINS. -
Par le Même Auteur
L'AIR. — L'EAU
Un fort volume, cartonné, illustré de nombreuses figures, conforme aux nouveaux programmes.! fr. 75
« Dans ce nouvel ouvrage, l'auteur débute par l'Etude de la construction d'une maison, puis recherche l'origine de tous les matériaux qui
ont servi à la bâtir. Plusieurs chapitres relatifs à l'Etude de l'ait, aux cours d'eau, à la compara'son des fleuves ; des détails nouveaux sur le
reboisement des montagnes, lès explosions volcaniques, etc., achèvent l'Enseignement donné dans ce troisième volume. »

POMME, FOR(E, SnffÈ
YÎN
Toni-Nutritif
du P'A. ROUX
"'..•»*—"*« \
Le Plus Puissant dès Reconstituants
Aflectiœig des Nerts et du Cœur
(U i.»t analyiA ei «pprouré pat U Société d«
Médsemê de France)*
JOURNAL DES INSTITUTEURS
PRIX: S fr.
Sot 6 Baulilllis: 27 fr.
franco pcrr tt ttnbaUoga
26 k ». Avaioie BtUimessil. PARIS
Remède Spécifique contre la Toux
et la Dyspnée.
SIROP D'ERVA
à l'Héroïne Bromoformée.
Se prescrit h la dose de i a 6 cuillerées & soupe par U heures
dans la TUBERCULOSE,
La cuillerée a
bouche renferme
rigoureusement
0,005 d'Héroïne
puri iure combinée a
0.15 Bromoforme.
les Bronchites,
l'ASTHME,
la PNEUMONIE,
l'/nfluenza, la Grippe,
la COQUELUCHE.
Les GRANULES D'ERVA précieux pour les voyages
a 0,005 d'Héroïne Bromoformée.
La PATE D'ERVA commode pour sorties.
A. LOROT, Pharmacien ds 1" Cl., Licencié-ès-Sciences physiques,
32, Faubourg Montmartre, Paris.
Prix ; Sirop et Granules : 3 fr. — Pâte : 1 fr. 1
GRANDE BAISSE DE PRIX SUR LES FILTRES
FILTRE
L'INCOMPARABLE
Stérilisation absolue des eau»
dalimentation
par la bougie en biscuit de porcelaine
IVWWV^WWM*
H. BRULE* ET C u
CONSTRUCTEURS
Itn "iWtun, Veabn di Jorj Kinw" ïtW 1 - 1900
PARIS — 81-33, RUK BOINOD, 31-33 — PARIS
«WWWMWMWWWW^
remise importante sur nos tarifs est aeeordée à MM. Us
Demander les nouveaux tarifs.
LES VARICES
L'Êlixir de Virginie guérit les Varices
quand elles sont récentes; il les améliore
et les rend inoffensives quand elles sont
invétérées. Il supprime la faiblesse des
jambes, la pesanteur.l'engourdissement, les
douleurs, les enflures. Il prévient les ulcères
variqueux ou les guérit,, et empêche leurs
récidives fréquentes.Traitement facile et peu
coûteux. Le flacon 4 f 50f C0 . Paris, 2, Rue de
laTacherie. Envoi grat. de la brocb. explicat.
BAUME BENGUE
r Quérisoîi Radicale de
GOUTTE^— ~
RHUMATISMES
^~—~ NEVRALGIES
PRIX FRANCO : 2 Francs.
D r BEHGUÈ.47,/?Me Blanche,Paris (9 e An*).
Instituteurs.
APIOL
DES
D^JORETtHOMOLLE
GUERIT RETARDS, DOULEURS
SUPPRESSIONS des. ÉPOQUES
JépH f: P h" SÉGUIN ,165, Rue S'-Honorë, Pari».
200 MODELES
D'ACCORDÉONS
Français, Allemands,
italiens,
les pins beau,les meilleurs
DEMANDEZ CATALOGUE
Comptoir Universel de France
60, rne de Provence, Parte.
DEPUIS
fr.
par
MOIS
CRAIE ROBERT
DCRIEB, fi6, ««« Braca, PAR/S, ;
aeal fabricant des CRAIES, CRAYON* IT
PASTELS « ROBERT ». — Ardoise»nttM»tt«i
et factices avec encadrement perfectionne.—
Tableaux et Toile» urdoUé».
Exiger la marque « Craie Hobert» et M
défier de la contrefaçon.
MAISON RECOMMANDÉE
Bip" lntern'% PARIS 1900^
«ÉDMLIE D'OR
Remira au membre»
de
l'Enseign»'
ment.
BOUT à B0BTIR
SALON (B.-du-BJiOne).'
Prix-courant sur demande.
RKPHtsKRTAim «nunits
!j
>
CORBEIL. — Imprimerie En.
CRITI.

I •
48 e Année. — N° 6. Dimanche 1 er Novembre 1903.
Journal des yO
Ov Instituteurs
ORGANE
HEBDOMADAIRE
DES
Écoles Maternelles
Écoles Primaires
Écoles Primaires
supérieures
Écoles Normales,
ET DE. TOUT
l'Enseignement
Primaire
£ €
DIRECTEUR :
A. SEIQNETTE
B cr
INSPECTEUR GÉNÉRAL
DE L'ENSEIGNEMENT
£> e=
PRIMAIRE
CONDITIONS D'ABONNEMENT
Journal
UN AN _
Six MOIS^
TROIS MOIS-
AU
des
Instituteurs
<
6 fr. 50
4fr. »
2 fr. 50
Or £)
S'adresser :. pour tout ce qui concerne la Rédaction, à
M. A. SEIGNETTE, 21, rue Tronchet, Paris (8«);
pour tout ce qui a rapport à l'Administration du Journal»
à la LIBRAIKIS GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT
• 1, rue Dante, Paris (5 e ).
JSOJVUVIAI^E
c§o
I. PARTIE GENERALE (p. 78à88). — Correspondance
(p. 80). —Esquisses philosophiques.: Voltaire, par L.
LE CHEVALLIER (p: 79). —Le Jour des morts, par L. LE
CHEVALLIER (p. 81). — La Fréquentation scolaire, par
AD. BOTON (p. 81). — Éducation et instructions populaires,
par EMILE VÉRON (p. 82). — Tribune libre
(p. 83). — Actualités (p. 84). — Idées fausses relatives
aux champignons comestibles, par DUEOUR
(p. 85). — Les bons Livres, par F. LECHANTRE (p. 85).
— Revue des revues, par JACQUES SEMEUR (p. 86). —
Documents officiels (p. 88).
c^g*»
t^S m '
If. PARTIE SCOLAIRE (p. 141 à 168). - Cours préparatoire'
: Historiette, Exercices d'élocution (p. 141).
— Leçon de choses, Récitation (p. 142). — Calcul mental
(p. 143). — Cours élémentaire : Morale et Enseignement
civique, Langue française (p. 143). — Histoire,
Géographie, Arithmétique (p. 146). — Sciences usuelles
et Agriculture (p. 147). — Cours moyen : Morale et Enseignement
civique, Langue française (p. 148). — Histoire
p. 152;. — Géographie, Arithmétique (p. 153). —Sciences
usuelles et Agriculture, Examens (p. 154). — Cours supérieur
: Morale et Enseignement civique (p. 155). —
Langue française (p. 156). — Histoire, Géographie,
Arithmétique (p. 158). — Sciences usuelles et Agriculture,
Examens' (p. 159). — Pour la paix (p. 161). — La puériculture
(p. 162). — Pour les écoles du littoral (p. 163).
— Enseignement agricole (p. 163). — Enseignement ménager
(p. 164). — Éducation des sens (p. 165). — Lecture
(p. 165). — Certificat d'aptitude pédagogique (p. 166). —
Dessin (p. 167). —Cours par correspondance (p. 168).
'
t= tS^
¥f ¥
/

CORRESPONDANCE
A plusieurs abonnés. — Pour rendre les vues
sur pellicules transparentes, on peut avoir
recours à plusieurs procédés. Voici celui que
nous jugeons le plus simple et le meilleur :
1* Se procurer un petit flacon de vernis à
Valcool, incolore de préférence. On en trouve
chez les marchands de couleurs, les droguistes,
les épiciers, etc. ;
2' Passer très légèrement avec un pinceau une
couche de vernis sur l'une des faces de la feuille,
et laisser sécher ;
3° Passer une couche sur l'autre face. Lorsqu'elle
sera sèche, les vues auront acquis toute
la transparence nécessaire ;
4* Découper les vues en suivant les lignes des
cadres extérieurs ; elles sont prêtés à être
montées.
Montage dans des cadres ou sous verre. —
Le montage des vues vernies dans des cadres en
carton a l'avantage d'être solide, léger et peu
coûteux ; le montage sous verre donne aux Vues
une plus grande rigidité. On peut également
se servir d'un porte-vue formé de deux
plaques de verre reliées par une charnière en
toile.
Pensions de retraite. — S. à Saint.-H.-de-R.
{Vendée). — 1* A la date de l'arrêté ministériel.
-r 2* A environ 1.223 francs.
M. J. à M. —- 1* Oui, faites valoir dans votre
demande le mauvais état de votre vue. —
2" Votre retraite s'élèverait actuellement aux
28/50 du traitement moyen de vos 6 meilleures
années.
jf-Cours complémentaires. — A. à B. — 1* Le
brevet supérieur est exigé. — 2° Voyez le Code
de l'Instruction primaire, par E. Pichard (Hachette,
éditeur).
Hygiène scolaire. — N' 2.022. — Non.
Photographie. — E. L. — Vous pouvez vous
adresser à la Société des Portraits d art, 106, rue
Richelieu, Paris.
Experts. — X. à P. (Deux-Sèvres). — 1° Il y a
deux catégories d'experts : les experts près les
tribunaux, qui sont admis au tableau des
experts par le président de la juridiction à
laquelle ils sont attachés ; et les experts libres,
qui ne sont nommés par personne et dont le
titre n'est justifié que par leurs connaissances
techniques, leurs relations, leur situation personnelle.
— 2° Non.
Pensionnaires. — Institutrice veuve, habitant
la campagne, désirerait prendre un ou deux pensionnaires, fillettes ' ou petits garçons. I
ÉCOLE DES HAUTES
. V.
S'adresser à M"' B. Lucas, institutrice à Bois-
Anzeray, par Lyre (Eure).
Journaux et revues. — A un ami de la lecture.
— Le Courrier de la Presse, bureau de coupures
de journaux, 21, boulevard Montmartre
(Paris, 2'), Directeur : A. GALLOIS, lit, découpe.
traduit et fournit les articles de journaux et
revues du monde entier, sur tous sujets et personnalités.
Est le collaborateur indispensable
des artistes, littérateurs, compositeurs, savants,
hommes politiques, diplomates, commerçants,
industriels, financiers, jurisconsultes,
érudits, inventeurs, gens du monde,
entrepreneurs, explorateurs, sportsmen. etc.,
en les tenant au courant de ce qui paraît dans
tous les journaux et revues, sur eux-mêmes et
sur tous les sujets qui les intéressent. — Tarif :
0 fr. 30 par coupure. Tarif réduit, paiement
d'avance, sans période de temps limité : Par
100 coupures, 25 francs. Par 250, 55 francs. Par
500,105 francs. Par 1.000, 200 francs.
On traite à forfait pour 3 mois, 6 mois, un an.
Tous les ordres sont valables jusqu'à avis contraire.
. Le Courrier de la Presse peut vous procurer
le répertoire du Journal officiel de la République
française :
Publication mensuelle : 12 francs par an.
Service militaire. — X. à V. — Oui, la classe
1889 sera appelée pour une période de 13 jours
en 1904. Patientez, le Journal des Instituteurs
donnera, en temps utile, des renseignements sur
l'époque à laquelle les instituteurs pourront
accomplir cette période sans nuire à leurs occupations,
professionnelles. J. H.
T. S. N. — Les compositions écrites du concours
d'admission à l'Ecole spéciale militaire
auront lieu, en 1904, les 25, 26, 27 et 28 mai.
Cours par correspondance. — M. A. V.,
Algérie. — Les abonnements à la correction des
devoirs peuvent partir de n'importe quel jour
du mois. Demandez renseignements à M. Chappaz,
33, rue de Coulmiers, qui vous répondra
par retour du courrier.
Certificat d'aptitude pédagogique. — I. à M.
(Basses-Pyrénées). — Tout candidat doit être
âgé de 20 ans au 31 décembre de l'année de
l'examen ; aucune dispense d'âge n'est accordée.
Education physique. — F. M. R. — Le cours
d'éducation physique de M. Demeny aura lieu
dans 6 locaux différents,parmi lesquels,en effet,
l'école de garçons de la rue Boulard, n" 46, les
jeudis 14, 21, .28 janvier, 4 et 11 février 1904 à
5 heures du soir.
ÉTUDES SOCIALES
L'Ecole des Hautes Eludes sociales (Ecole de morale et de pédagogie, Ecole sociale, Ecole de journalisme, Ecole d'art) commence
ses cours le lundi 9 novembre. Conditions d'admission pour les membres de l'enseignement et les étudiants : un droit fixe
de 10 francs et un droit spécial de 5 francs par section. L'inscription est valable pour les deux semestres.
Le Conseil de direction rappelle aux membres de l'enseignement qu'ils trouveront, au secrétariat de l'Ecole, des cartes gratuites
pour la série : Education de la démocratie, dont voici le programme :
L'éducation de la démocratie.
Série de conférences suivies de discussions ouvertes, sous la présidence de M. Alfred CROISET.
MM.
1. Les divers types d'enseignement et leurs rapports A. CROISET.
2. L'école primaire \ m AT, directeur de l'Ecole normale
r
I d instituteurs de la Seine.
3. L'école primaire supérieure B01TEL, directeur de l'Ecole Turgot.
i. Les écoles professionnelles et techniques A. MILLERAND, député.
5. L'enseignement secondaire • G. LANSON.
6. L'enseignement supérieur... ( A) Les écoles professionnelles : droit Ch. GIDE.
) R\

J"- •' . - Ï-.,
48 e Année. — N° 6. Dimanche l 6r Novembre 1903.
I- PARTIE GÉNÉRALE
ESQUISSES PHILOSOPHIQUES
VOLTAIRE
L'article publié dans le numéro du 4 octobre 1903 par notre collaborateur
M. L. Le Chevallier sur E. Renan est le premier d'une série consacrée aux penseurs
et aux écrivains qui ont plus particulièrement travaillé a rëmancipation de l'esprit
humain et qui ont ainsi rendu possible l'avènement d'une société nouvelle, affranchie
de toutes les servitudes du passé et fondée sur la seule raison, c'est-à-dire sur les
idées de Justice, de tolérance et de fraternité.
Nous continuons cette série en publiant aujourd'hui un article sur Voltaire.
Voltaire est, sans contredit, de tous les penseurs
de son siècle et peut-être de tous les temps,
celui dont le nom est devenu le plus populaire.
Nul n'a été plus souvent invoqué, ni plus vivement
discuté. Exalté comme un dieu par les
uns, il a été dénigré, insulté et vilipendé par
les autres. Il apparaît comme un symbole,
l'expression et en quelque sorte la personnification,
non d'une doctrine ou d'un système,
mais d'un état d'esprit ou, si l'on veut, d'un
parti. Il représente la pensée libre, la protestation
contre l'ignorance et les préjugés, les abus
et les injustices et contre toutes les vieilles servitudes
politiques, sociales ou religieuses.
Et pourtant Voltaire n'est, au sens précis du
mot, ni un philosophe, ni un moraliste, ni un
théoricien de la politique. Il n'a pour ainsi dire
aucune idée personnelle sur toutes ces questions
qui agitent et divisent les consciences, et c'est à
peine s'il tente de s'assimiler celles des penseurs
de son temps ou de son pays. Au contraire
des philosophes et des encyclopédistes, il
dédaigne ou redoute la métaphysique. Il est
plutôt disposé à garder, en ce qu'elles ont de
fondamental et d'essentiel, les croyances reçues
au sujet de la nature de l'âme, de l'existence de
Dieu et de la vie future. A proprement parler, il
ne rénove ni ne réforme rien.
Quel est donc le secret de cette notoriété, de
l'influence incontestable et en quelque sorte
universelle qu'il a exercée ? C'est que la nature
de son esprit l'a mis directement en contact avec
la foule, ou tout au moins avec tous les hommes
qui pensent et s'intéressent aux graves problèmes
de la philosophie. Voltaire, c'est avant
tout l'homme du bon sens et de la raison, non
point de cette raison du philosophe qui, dédaignant
les apparences et les données de l'expérience,
prétend s'élever jusqu'à la connaissance
de la nature intime des choses, mais de la raison
commune, de celle qui cherche tout simplement
à éviter l'erreur, à se reconnaître au milieu des
contradictions de l'opinion et qui n'aspire qu'à
juger droitement.
La métaphysique, l'étude scientifique ou prétendue
telle de vérités qui dépassent l'intelligence
commune, lui fait horreur ; il s'en détourne
avec un effroi presque naïf. Et si par là
il se prive de l'honneur de figurer au nombre
des maîtres de la philosophie moderne, il y
gagne par contre de se faire mieux comprendre
et apprécier des esprits un peu superficiels de
son époque et de son pays.
Voltaire est en effet l'un des représentants les
plus fidèles du caractère français et de l'esprit
du xvnf siècle. Par sa finesse et sa grâce toute
naturelle et toute simple, par la souplesse de
son style et l'aisance avec laquelle il aborde.
tous les sujets, par le sourire un peu narquois
qu'illuminait sa figure et dont le reflet se
retrouve si visiblement dans son œuvre, par
sa légèreté même qui se conciliait avec une
force d'âme et une volonté incomparables, il
incarne merveilleusement le tempérament, les
qualités, et aussi, il faut bien le dire, les imperfections
de la race.
Né dans un siècle où l'amour du plaisir et la
préoccupation de tout ce qui peut embellir
l'existence faisaient trop souvent oublier le but
sérieux de la vie, il semble s'accommoder assez
bien de ce milieu. Lui aussi, il demande surtout
à la vie d'être bonne. Il est aimable et gai.
Et parfois à cette gaieté il perd un peu le sentiment
du respect qu'on doit aux idées.
Il est pourtant un point sur lequel Voltaire ne
transige jamais. Il place au-dessus de toute

• • •.
80 JOURNAL DES
contestation les principes fondamentaux de la
morale, les idées de bien et de justice.
La loi morale est éternelle ; elle demeure invariable
et indiscutée à travers tous les temps et
toutes les révolutions. Elle est indépendante des
systèmes politiques et des croyances religieuses.
Ou plutôt il n'y a de vrai que ce qui
est conforme ou utile à la morale.
Seule la justice est absolue. Rien ne peut prévaloir
contre elle : car le pouvoir et la force
ne donnent pas le droit. Voltaire est si fortement
préoccupé de défendre son idéal moral
de justice qu'il ne craint pas de s'aventurer,
non sans quelque hésitation pourtant, dans la
bataille engagée entre les philosophes au sujet
du problème de la liberté humaine. Lui qui, en
toute autre circonstance, se garde avec tant de
soin de toute discussion métaphysique, s'efforce
à résoudre les objections des théologiens euxmêmes
et à montrer que le libre arbitre de
l'homme se concilie fort bien avec la toute-puissance
de Dieu.
D'ailleurs, ce serait .une grave erreur de croire
que Voltaire fut athée, comme l'étaient pourtant
et très ouvertement nombre de philosophes
du même temps. Pour lui, l'existence de Dieu
est une vérité en quelque sorte évidente. Il ne
lui semble pas que le monde puisse exister
autrement que par l'action d'un esprit créateur
et organisateur.
Seulement, il se refuse résolument à spéculer
sur la nature de l'Etre suprême. La conception
que l'on s'en fait communément et qui ne tend
à rien moins qu'à lui prêter la nature, les sentiments
et jusqu'aux passions de l'homme, lui
paraît assez peu rationnelle et plutôt ridicule.
A plus forte raison s'indigne-t-il du rôle que
certains prétendent lui faire jouer au service
de leurs vues et de leurs intérêts personnels. Les
religions positives lui semblent être un travestissement
criminel du sentiment religieux. Ainsi
s'expliquent ses anathèmes contre le christianisme
dont il représente les dogmes comme le
comble de la démence.
C'est qu'il voit dans la religion chrétienne une
sorte d'hypocrisie qui, sous le voile de doctrines
et de pratiques mystiques, recouvre tout
un système d'exploitation, un instrument de
tyrannie et de réaction, un obstacle au progrès,
à la diffusion de la lumière et à l'affranchissement
des esprits.
De là ses cris de colère et ses appels à la
révolte.
La véritable originalité de Voltaire, ce qui
constitue à nos yeux son mérite et qui lui vaut
d'être placé en tête des hommes qui ont travaillé
à préparer la société moderne, ce sont les
idées qu'il a professées, et, ce qui vaut mieux
INSTITUTEURS
encore, qu'il a défendues sa vie entière, sur la
tolérance, sur la liberté de conscience, sur le
respect que les hommes se doivent entre eux,
sur la suprématie de la raison ; et aussi l'énergie
avec laquelle il a protesté contre les iniquités
sociales et les abus de la force.
C'est par là surtout que Voltaire a mérité de
vivre dans la mémoire de la postérité ; et c'est
par ce trait surtout que sa figure nous demeure
familière et caractéristique. Toujours et partout
il a combattu pour la justice ; il a servi les
innocents persécutés, de sa fortune et de son
influence ; il a soulevé en leur faveur la France
et le monde entier.
Il a fait plus encore : il a tenté de réformer
les mœurs, l'esprit public et surtout les lois.
Nul ne s'est élevé avec plus de force contre la
dureté de la justice et la" barbarie des châtiments.
Il réclame la suppression de la torture ;
il demande des garanties sérieuses et inviolables
pour tous les accusés. Il voudrait que la
peine de mort fût supprimée, sauf dans le seul
cas où la vie du coupable mettrait en danger la
société elle-même.
Fidèle à ses principes de tolérance et de
liberté, il proteste contre les châtiments cruels
dont sont punis les prétendus crimes de lèsereligion,
tels que l'hérésie et le sacrilège, laissant
à la conscience de chacun le droit de régler
et de juger ses actions en conformité avec ses
croyances.
Certes il serait facile, il serait même fort légitime,
dans un jugement sur l'œuvre, l'esprit
et la philosophie de Voltaire, de faire une part
à la critique. S'il a été le défenseur énergique et
persévérant des droits de la raison contre les
préjugés, contre les superstitions et contre la
force, il ne semble pas avoir été sensible autant
qu'on pourrait le désirer aux misères et aux
souffrances des déshérités de la vie.
L'inégalité des richesses, la dure condition
faite au plus grand nombre des membres de !a
société, l'oppression exercée par les privilégiés
de la naissance sur la foule des misérables, tcut
cela ne provoque chez lui ni colère, ni indignation.
Il ne prévoit ni ne réclame l'avènement
d'une vie nouvelle, plus conforme à la justice.
Est-ce, comme on pourrait être tenté de le
croire, qu'il s'accommode assez aisément de
maux dont il ne souffre pas personnellement et
porte tous ses efforts contre ceux qui l'atteignent
lui-même dans ses droits et sa liberté de
penseur et d'écrivain et qui le blessent dans sa
dignité d'homme ? N'est-ce pas plutôt parce que
son esprit, plus net et plus fin que profond ou
réfléchi, n'a pas envisagé des problèmes auxquels
la société de son temps ne paraît pas
avoir beaucoup songé? Cette dernière hypo-
*

thèse est, à notre avis, la plus vraisemblable,
la plus conforme au jugement qui se dégage de
l'étude du caractère et des ouvrages de Voltaire.
Quoi qu'il en soit, il serait injuste et déraisonnable
de méconnaître l'importance du rôle
joué par l'auteur du Dictionnaire philosophique
dans l'affranchissement de la pensée humaine.
S'il ne peut être considéré ni comme un philosophe
véritablement original, ni comme un prér
curseur des systèmes qui doivent aboutir à la
rénovation de la vie sociale, il a servi courageusement
et résolument la raison. Il a contribué
plus que tout autre a faire connaître et
à répandre dans le monde entier les idées de
liberté, de tolérance et d'humanité. Et si, pendant
la plus grande partie du xix* siècle, la
bourgeoisie s'est montrée sincèrement libérale,
c'est sous l'influence de Voltaire qu'elle l'était
surtout devenue. Le pas qu'il a fait ainsi franchir
à l'esprit humain en lui inspirant le respect
et-l'amour de la pensée libre lui a permis
d'aborder des questions et d'entrevoir des progrès
dont l'idée même ne se serait jamais présentée
à des hommes courbés sous la servitude
du passé.
L. LE CHEVALLIER,
Inspecteur d'académie.
LE JOUR DES MORTS
Voici venir l'hiver, . avec son cortège de
deuils, de tristesses et de misères.
N'est-il pas, naturel, n'est-il pas salutaire qu'à
ce moment la pensée de tous se reporte vers
ceux qui ne sont plus ?
Certes, nous ne croyons pas que la morale
prescrive, suivant la conception que de longs
•siècles de mysticisme ont ancrée dans les esprits,
de subordonner la vie tout entière à l'idée
de la mort, à la crainte ou à l'espérance d'un
au-delà inconnaissable.
Nous professons que la vie doit être aimée et
vécue pour elle-même ; que, malgré ses déceptions
et les souffrances de toute nature qu'elle
réserve à chacun, elle mérite d'être jugée
bonne, et que pour celui qui sait la comprendre
et en faire un légitime usage elle renferme des
joies réelles et profondes. Il suffit pour cela de
sortir un peu du cercle trop étroit des préoccupations
personnelles et de songer qu'il est possible
à chacun de contribuer pour une part à la
réalisation du bonheur de tous.
Mais la pensée de la mort et surtout le souvenir
de ceux que nous avons perdus évoque en
nous tout un monde d'idées et de sentiments
dont l'heureuse influence morale ne saurait être
contestée.
Tout d'abord, en songeant à des amis, à des
parents qui nous ont entourés de leur affection
PARTIE GÉNÉRALE 81
et de leurs soins, nous comprenons mieux le
devoir qui s'impose à nous de ne pas vivre pour
nous seuls et de rendre à ceux qui nous entourent
une part des bienfaits que nous avons
reçus nous-mêmes.
Et puis l'idée de la mort inévitable et les tristesses
qu'elle éveillé en nous ne nous disposent-elles
pas à nous montrer plus sensibles
aux souffrances et aux misères des autres î
C'est un fait d'expérience que la joie est plutôt
égoïste, tandis que la douleur ouvre le cœur à
la générosité.
Et c'est pourquoi il est bon que ce souvenir
donné à nos morts se place à cette époque de
l'année où, plus que jamais, il y a des misères à
soulager, des tristesses à consoler.
Il semble qu'à cette occasion l'instituteur
serait tout naturellement amené à suggérer aux
enfants quelques réflexions sur le devoir qui
s'impose à chacun de s'intéresser aux souffrances
des autres. Nos petits écoliers n'ont-ils pas
trop souvent sous les yeux le spectacle du
malheur et des privations ? Il faut que les plus
heureux sachent à quoi les oblige la situation
privilégiée qui leur est faite et qu'ils se pénètrent
dès le plus jeune âge du désir de faire partager
aux autres les avantages dont ils jouissent.
Il y a là lieu à d'excellentes leçons de solidarité
et de fraternité. Et comme ces leçons deviendront
en quelque sorte sensibles, par leur rapport
même avec les traditions consacrées, avec
les rites accomplis et même avec l'aspect d'une
nature qui semble se recueillir pour le froid et
la mort, elles pénétreront plus profondément
dans les esprits et germeront plus sûrement
pour l'avenir.
L. LE CHEVALLIER,
Inspecteur d'académie.
^^^^V^**VT*
LA FRÉQUENTATION
SCOLAIRE
CE QUE DOIT ÊTRE L'ÉCOLE PRIMAIRE OBLIGATOIRE (1).
Quant à la culture des facultés intellectuelles
et à la formation du sens moral de nos enfants,
nul doute qu'elles sont du domaine presque
exclusif de l'instituteur, et qu'elles vaudront ce
qu'il vaudra lui-même. Et si nous faisons une
légère restriction dont on s'expliquera plus tard
le sens, du moins reconnaissons-nous haute-.
ment l'influence considérable, prépondérante,
qu'il exercera sur la fréquentation scolaire par
la sympathie qu'il saura attirer sur l'école et le
prestige qu'elle lui devra. Nombreux sont les
faits qui le prouvent.
Et pourtant, nous sommes perplexe. Cet instituteur
excellent que réclame le pédagogua
suisse, est-il si aisé de le trouver ? Non, répon-
(1) Voir le Journal des Instituteurs du
11 octobre.

- ..
82 JOURNAL DES INSTITUTEURS
dent des publicistes, des délégués cantonaux,
en général des pédagogues amateurs. A les entendre,
des régions entières souffriraient de l'insuffisance
du personnel, et il serait grandement
temps de se préoccuper de lui assurer un meilleur
recrutement.
Aux instituteurs croyant légitimement échapper
à ce reproche, voici qu'on en adresse un
autre.
« Pour développer chez les ouvriers et les
paysans, lit-on dans Pages libres, la conscience
de leur situation sociale, pour leur faire dégager
leurs idées, pour les conduire aux réalisations
pratiques intelligentes, de quel secours est
l'enseignement primaire ?
« Les instituteurs et l'enseignement primaire
actuels peuvent, selon moi, beaucoup moins
qu'on ne le croit généralement.
« Par qui sont, en effet, formulées les programmes
de l'enseignement primaire ? Par des
fonctionnaires de l'Etat, sous l'influence des
idées générales qui prévalent dans la bourgeoisie
non industrielle, non agricole, non commerçante,
parmi les membres des professions
libérales, avocats, journalistes, littérateurs,
fonctionnaires, etc. Ces programmes ne portent
aucunement le reflet dé la vie ouvrière ou
paysanne ; ils sont sans rapport intime avec les
réalités où se meuvent ouvriers et paysans.
« L'instituteur apparaît alors comme un fonctionnaire
de l'ordre gouvernemental chargé
d'inculquer aux jeunes ouvriers et aux jeunes
paysans les idées générales de la bourgeoisie
non productrice. »
Et si M. Charles Guieysse, l'auteur de ces
lignes, concède que certains instituteurs connaissent
admirablement bien le milieu où ils
ont mission d'agir, il conclut, en invoquant le
Jean Coste d'Antonin Lavergne, que ceux-là
constituent une honorable exception, et que
« l'enseignement donné dans les écoles normales
et l'influence ultérieure des inspecteurs
n'ont pas pour but de faire des instituteurs des
hommes supérieurs dans leur milieu d'origine,
mais bien des hommes extérieurs à leur milieu
d'origine, détachés de lui, et de les introduire
dans un milieu nouveau, essentiellement factice
et arbitraire, dans le milieu des fonctionnaires
•d'Etat ».
Ad. ROTON.
Inspecteur primaire honoraire.
iDUCmON
ET DSTRCCTION POPULAIRES
Parmi les œuvres post-scolaires qui se développent
parallèlement aux cours d'adultes, il en
est une surtout dont les heureux résultats doivent
avoir une importance capitale pour l'instruction
et pour l'éducation du peuple : c'est
l'œuvre des lectures populaires.
Assurément, depuis quelques années, le goût
de la lecture s'est largement développé, et dans
bien des endroits lire est devenu le moyen de
rompre la monotonie des longues soirées
d'hiver. Mais il ne suffit pas que le peuple lise,
il faut que ses lectures lui laissent au cœur et
à l'esprit quelque chose de bon et d'utile ; il
faut qu'en lisant il coopère lui-même à son éducation
et à son instruction.
Ce résultat est-il atteint actuellement ? Je ne le
pense pas ; car, que lit-on généralement ? Les
faits divers des journaux et les romans-feuilletons
qui s'étalent à leur rez-de-chaussée.
11 est inutile d'affirmer que le compte rendu
des accidents, des vols, des crimes, etc., ne peut
guère que fournir un aliment à cette curiosité
qui nous pousse tous à savoir ce qui se passe
de matériel autour de nous. Il forme une simple
distraction et il n'instruit et n'éduque que rarement
et par ricochet, parce que très peu de lecteurs
savent s'imposer le travail de réflexion
indispensable pour dégager des faits la moralité
ou les leçons qu'ils comportent.
La lecture des romans-feuilletons a-t-elle des
résultats meilleurs et plus assurés ? Je suis de
ceux qui pensent que le roman^peut être un précieux
auxiliaire dans l'œuvre de l'éducation et
de l'instruction populaires. Je crois qu'il peut
contribuer à la diffusion des bonnes idées et des
bons sentiments : justice, charité, tolérance, etc.
Je crois même qu'il peut aider, à propager les
connaissances scientifiques, historiques, géographiques,
devenues indispensables aujourd'hui à
tout être civilisé qui veut vivre de la même vie
que ceux qui l'entourent. Mais, hélas 1 la plupart
des romans publiés par les journaux, même
ceux qui portent le sous-titre engageant :
« Roman populaire », ne sont pas du tout les
œuvres qu'il faut au peuple.
Quel profit mdral ou intellectuel, quelles connaissances
les lecteurs et les lectrices peuvent-ils
retirer de ces longs romans où à chaque chapitre
est fait, de la façon la plus prolixe, le récit d'un
meurtre, d'un rapt d'enfant, d'une séquestration
d'héritière? Si habilement que soient enchaînées
les unes aux autres les péripéties de ces
drames qui constituent le plus grand nombre
des romans en question, que peuvent dire à
l'esprit et au cœur les actes de ces comtes,
barons, marquises et duchesses qui apparaissent
infailliblement dès les premières pages (1) î
LES LECTURES POPULAIRES.
(1) A examiner tous ces romans à grands effets
dramatiques, on pourrait croire qu'il n'y a en
France que des descendants des croisés, tant
les gens de haut lignage se rencontrent en quantité
dans la littérature dite populaire. — E. V.

. ••
?
Quelles pensées peuvent faire naître chez le
paysan ou l'ouvrier les malheurs de cette pauvre
comtesse Z..., qui, ruinée par un mari joueur
ou un banquier malhonnête, n'a plus que quarante
mille livres de rentes ? Quelles idées se
feront de la vie les jeunes gens et les jeunes
filles en suivant le duc Y„. dans les recherches
qu'il multiplie près des concierges ou des tenanciers
de mauvais hôtels borgnes, pour retrouver
un enfant qu'on lui a ravi, ou un coquin dont il
a besoin pour accomplir un crime adroitement
préparé, et en le voyant, pour prix de renseignements
qu'on lui donne, distribuer des poignées
de louis ou des liasses de billets de banque,
aussi facilement qu'au village on distribue
une poignée de pruneaux ou de noisettes ?
Je ne prétendrai pas que cette littérature est
malsaine, car l'auteur, dans son dénouement,
récompense toujours la vertu d'une manière
aussi large qu'il punit le vice, mais je lui reprocherai
dé présenter des personnages plus
grands que nature, dans le bien comme dans
le mal, de faire'mouvoir ces personnages dans
un milieu tout à fait étranger au peuple, de
donner à lire à celui-ci des invraisemblances
bien au-dessous des contes dont on a bercé son
enfance.
Cependant, dira-t-on, ouvriers et ouvrières des
villes, campagnards et campagnardes, lisent
avec plaisir tous ces romans dans lesquels certains
êtres entassent crimes sur crimes, pendant
que d'autres jonglent avec des fortunes. C'est
vrai, mais ce goût pour les romans-feuilletons
n'est pas inné chez le peuple, il est uniquement
le résultat de l'ignorance d'une autre littérature.
Toutes les personnes qui ont fait des lectures
populaires diront, avec moi, que leurs auditeurs
les ont toujours écoutées avec une attention et
une émotion qui prouvent que le peuple est partout
disposé à s'intéresser aux œuvres dans lesquelles
sont développées des choses parlant au
cœur ou à l'esprit.
Il est donc à souhaiter que l'œuvre des lectures
s'étende dans toute la France. Contrairement
à ce qui peut être écrit sur ce sujet, il n'est
pas du tout indispensable, pour faire une lecture
publique fructueuse, d'avoir un talent spécial
de diction. Que chacun lise pour commencer un
ouvrage qui l'a intéressé lui-même et le succès
est assuré.
Notre littérature est assez riche en œuvres,
saines et émouvantes dans leur simplicité, pour
que tous nous trouvions de quoi faire naître
chez ceux qui viendront nous écouter le désir
des bonnes lectures.
Lorsque nos ouvriers et nos campagnards
auront fait connaissance avec George Sand,
Erckmann-Chatrian, Alphonse Daudet ou autres
écrivains contemporains, ils comprendront,
PARTIE GÉNÉRALE 83
sans que nous ayons besoin d'établir la moindre
comparaison, qu'il y a des ouvrages au-dessus
des romans à la Montépin, leur goût s'affinera
et se portera sur les œuvres susceptibles de
contribuer à leur développement moral et
intellectuel.
Au fur et à mesure que ce résultat s'affirmera,
les journaux deviendront nos auxiliaires en
demandant à leurs romanciers habituels d'employer
le talent qu'ils peuvent posséder à écrire
des romans qui satisfassent aux préférences
nouvelles des lecteurs. Les volumes de toutes
les bibliothèques des villes et des campagnes ne
craindront plus alors la poussière de l'indifférence,
car ils circuleront incessamment, éclairant
et moralisant la généralité, au- lieu de
récréer quelques rares personnes.
^rt/X^^V^^rtt^^XV*
Emile VÉRON.
TRIBUNE LIBRE
RAPPORTS DES DIRECTEURS D'ÉCOLES ET DE LEURS
ADJOINTS.
Si nos lecteurs veulent bien se reporter au
numéro du 18 octobre 1903 du Journal des Instituteurs,
ils penseront, peut-être que les idées que
nous exposons à cette place complètent ce qui
a été précédemment écrit.
Le mérite d'occuper une place doit être en
rapport direct avec la peine ou avec l'habileté
qu'elle exige. A notre avis, il est plus difficile et
plus pénible de faire la dernière classe du cours
élémentaire que la première du cours.supérieur.
Pour intéresser et par conséquent se faire comprendre
de jeunes élèves de six ans, il faut avoir
des ressources d'intelligence et d'instruction que
tous ne possèdent pas.
Il faut savoir varier les leçons, les récits, instruire
les élèves sans les fatiguer, ne pas se
servir d'expressions qu'ils ne puissent saisir,
sans pour cela cesser de s'exprimer correctement.
Bien faire une petite classe est un art
véritable.
A mesure que les enfanls avancent en âge,
, leur travail personnel vient en aide à celui du
maître et l'allège d'autant. Il faut donc plus d'intelligence,
plus d'expérience aussi pour parler
aux petits qu'aux plus grands, à des intelligences
fermées qu'à des intelligences plus
ouvertes. Il faut posséder presque toutes les
qualités, car aux mérites déjà énoncés il convient
d'ajouter la patience, la bonté et une
bonne humeur de tous les instants.
Avec de la fermeté et de l'ordre, un maître
ordinaire réussira dans une classe supérieure-

«i JOURNAL DES INSTITUTEURS
Tout homme raisonnable trouvera donc juste
que les maîtres les plus expérimentés soient placés
à la tête des petites classes et les débutants
chargés des élèves déjà avancés. Or, c'est, neuf
fois sur dix, le contraire qui a lieu. Les parents,
les élèves considèrent moins les maîtres chargés
du cours élémentaire, que ceux chargés du
cours supérieur, et le directeur, pour ne froisser
personne, fait avancer les adjoints de son école à
tour de rôle, cette manière d'agir étant absolument
contraire au bon sens et à la marche régulière
de l'école. Il faudrait s'habituer à voir les
choses telles qu'elles sont et à juger du mérite
des services par les efforts qu'ils réclament ou
les qualités qu'ils exigent. Le meilleur maître
dans une école, c'est celui qui remplit avec le
plus de zèle et de succès la tâche qui lui est
confiée ; la nature de cette tâche ne le grandit, ni
ne le diminue. Il serait à désirer que ces idées
fussent les idées de chacun de nous, il en résulterait
moins de jalousie, moins de froissements
d'amour-propré.
La plus importante des attributions d'un directeur,
c'est justement de se bien rendre compte
des aptitudes de ses collaborateurs et de mettre
chacun à sa place.
La raison qui fait préférer les maîtres éprouvés
aux débutants pour la direction des premières
classes, c'est qu'on espère d'eux une
meilleure préparation aux examens du certificat
d'études primaires. Mais il n'y a là qu'une
apparence trompeuse ; d'abord, dans une école
bien dirigée, il ne doit pas exister de préparation
spéciale à tel ou tel examen ; les cours réguliers
doivent conduire sans efforts tous les enfants
d'intelligence moyenne au certificat d'études
primaires, sinon à onze ans, du moins à douze
ou à treize ans. Si l'on sacrifie les petites classes
aux grandes, il arrivera que les enfants, n'ayant
pas suffisamment travaillé pendant les trois
premières années de fréquentation, seront en
retard ; et ce surmenage final, cette apparente
nécessité de maîtres spéciaux pour terminer la
besogne n'est que le_ résultat d'une conception
première reposant sur des données fausses. Il
en sera autrement, si chaque classe donne la
somme de travail et de résultats qu'on est en
droit d'en attendre ; les progrès seront réguliers
et continus et les élèves arriveront au diplôme
tant convoité sans surmenage.
Il est impossible de ne pas admettre qu'on ne
puisse compter, dans une école, sur des maîtres
d'égale valeur ; mais, en mettant chacun à
la place qui lui convient le mieux, on atténue les
inégalités. Et enfin, si une classe devait souffrir,
il serait moins préjudiciable que ce fût celle
d'élèves avancés, travaillant, somme toute, avec
n'importe quel maître, qu'une classe de jeunes
bambins, qui ne feront rien si le maître les
néglige ou ne sait pas se mettre à leur portée.
Que d'écoles ont subi des relards considérables,
parce que ceux qui étaient chargés de les
diriger n'ont compris que trop tard qu'il est plus
facile de réparer un édifice par son sommet que
de le reprendre à la base ou au milieu.
J. VEYRIÈRES.
ACTUALITÉS
Le prix des armées. — Il est utile de se rendre
compte de temps en temps de ce que coûte en
Europe la paix armée nécessitée pour certains
peuples dans la crainte très légitime d'invasions
ou motivée peut-être pour d'autres par l'espérance
de conquêtes :
Pied de paix. — Russie : 1.240.000.000 francs
sur 4.750.000.000 de budget total.
Allemagne : 803.126.000 sur 3.876.000.000.
France : 972,517,000 sur 3.528.000.000.
Italie : 265.000.000 sur 1.730.000.000.
Autriche : 373.000.000 sur 2.833.000.000.
Angleterre : 600.000.000 sur 2.800.000.000.
Pied de guerre. — Russie : 8.500.000 hommes
en 1.302 bataillons, 854 escadrons, avec 5.388 canons.
Allemagne : 3.000.000 d'hommes en 1.200 bataillons,
666 escadrons, 5.700 canons.
France : 2.350.000 hommes en 1.200 bataillons,
500 escadrons, 4.080 canons.
Autriche : 1.827.000 hommes en 1.034 bataillons,
423 escadrons, 2.464 canons.
Italie : 1.293.000 hommes en 805 bataillons,
666 escadrons, 5.700 canons.
Angleterre : 753.000 hommes en 294 bataillons,
124 escadrons, 1.900 canons.
Si la guerre éclatait entre ces peuples, le prix
minimum de cette guerre, établi par les calculs
les plus précis serait, pour chacun des cinq peuples
dont nous venons de parler :
Russie : 12 milliards.
Allemagne : 11 milliards.
France : 11 milliards.
Italie : 5 milliards.
Autriche : 6 milliards.
Ce qui conduit au nombre effroyable de 45 milliards
! N'y a-t-il pas, dans ce calcul, de quoi
faire réfléchir sérieusement les plus belliqueux ?
Un record. — M. Fouquet, le doyen des secrétaires
de mairie de France,* vient de mourir à
Châteauvillain (Haute-Marne). Il avait rempli
sans aucune interruption les fonctions de secrétaire
de mairie pendant soixante-deux ans et
était âgé de quatre-vingt-quinze ans.
Empoisonnés par les champignons. —
A Houeilles, arrondissement de' Nérac, toute

PARTIE GENERALE 85
une famille vient d'être empoisonnée par les
champignons. M. Boudey et ses trois enfants
avaient mangé des champignons vénéneux ramassés
dans un bois. La mère seule n'en avait
pas absorbé. Deux des enfants sont morts dans
d'atroces souffrances. Le plus jeune d'entre eux
et le père se débattent actuellement dans les
affres de l'agonie. On désespère de les sauver.
(Voir, ci-dessous, les Champignons comestibles
et les annonces de la page 7. Nous reviendrons
dans le prochain numéro sur cette si
importante question),
Idées fausses relatives
aux champignons comestibles.
FAUT-IL S'ABSTENIR DE MANGER DES CHAMPIGNONS ?
Nous avons vu, dans quelques articles précédents,
que les moyens souvent indiqués pour
distinguer les- champignons comestibles des
champignons vénéneux ne méritent aucune confiance,
et que, si l'on se fie à ces procédés, on
peut causer les malheurs les plus graves.
Diverses personnes, très frappées de ce que
tous ces procédés n'ont aucune valeur, pensent
que, pour éviter les empoisonnements, il serait
sage de ne manger que les champignons cultivés,
et que l'on devrait s'abstenir rigoureusement
de toute espèce rencontrée à l'état sauvage.
Nous ne saurions accepter une telle exagération.
Pourquoi négliger un aliment toujours
sain, souvent délicieux, qui nous est offert gratuitement
et qu'il nous est si facile de nous procurer?
N'est-ce pas rendre un utile service que
d'enseigner aux ménages pauvres un moyen
d'améliorer leur médiocre ordinaire ? N'y a-t-il
pas des espèces excellentes qui font les délices
de tout le monde î Pourquoi, dès lors, nous priverions-nous
de si précieuses ressources ?
Parce que, répondra-t-on, on peut se tromper
en cueillant des champignons, parce que les personnes
mêmes qui connaissent ces végétaux
commettent des erreurs, parce qu'un malheur
affreux peut être la conséquence de semblables
erreurs.
Soit. Est-il besoin de dire que nous déploronsautant
que qui que ce soit les empoL- ornements?
Si le seul et unique moyen de les éviter était
l'abstention complète, nous n'hésiterions pas à
la conseiller. Mais est-ce le seul ? Certainement
non. La vraie solution rationnelle, pratique et
complète est d'éviter les espèces vénéneuses tout
en profitant des bonnes. La chose est possible
et beaucoup moins difficile qu'on ne le croit
généralement.
D'abord, certaines espèces comestibles ne peuvent
être confondues avec aucune espèce vénéneuse,
par exemple le Lactaire délicieux, la
Couamelle ; pour quelle raison renoncerait-on
a les utiliser ? Ensuite, d'autres bonnes espèces
peuvent, il ^st vrai, faute d'attention, être confondues
avec des espèces vénéneuses. Mais les
erreurs, les accidents, tiennent exclusivement
au manque d'attention des chercheurs ; car, dans
tous les cas, il existe toujours des caractères
précis permettant de distinguer, même sans
grande difficulté, deux champignons semblables
en apparence.
Il n'y aurait jamais d'accident, si les personnes
qui récoltent les champignons vérifiaient
avec soin, en les récoltant, que tous les échantillons
cueillis appartiennent bien à l'espèce
qu'ils connaissent.
Il y a donc un moyen d'éviter les empoisonnements
sans être obligé de s'abstenir de tous
les champignons. Beaucoup d'espèces sont bonnes
; certaines sont délicieuses. Serait-il raisonnable
de les laisser perdre sans en profiter 7
DUFOUR,
Sous-directeur du Laboratoire
. de Biologie.
LES BONS LIVRES
Le Livre du Cerlilicat d'aptitude et des Conférences
pédagogiques, par E. CORNOT et
EDOUARD GILLET, rédacteurs au Journal des
Instituteurs ; préface de M. AD. SEIGNETTE, inspecteur
général de l'Enseignement primaire.
2 vol. in-12, brochés, 4 fr. 50 ; en spécimen
4 fr. 20
Chaque volume se vend séparément 2 fr. 25 ;
en spécimen....
2 fr.10
(Librairie FERNAND NATHAN, 18, rue de Condé, 18,
Paris.)
Au moment où la presse politique et pédagogique
discute sur le projet de loi relatif à l'obligation
pour les instituteurs privés, comme pour
lés instituteurs publics, de posséder le certificat
d'aptitude pédagogique, nous croyons
devoir publier les passages essentiels d'un
article de M. F. LECHANTRE, conseiller départemental,
secrétaire général de l'Amicale pédagogique
de l'Aisne.
*
... Les livres sur l'enseignement ne sont pas
rares, mais beaucoup sont spéciaux à telle ou
telle branche de la pédagogie ; d'autres sont
trop étendus, ou trop spéculatifs, et leur étude
impose aux maîtres un travail pour lequel le
temps leur fait défaut. C'est un reproche que ne
mérite pas l'œuvre de MM. Cornot et Ed. Gillet.

86 JOURNAL DES INSTITUTEURS
En deux volumes d'un prix modique, les auteurs
ont passé en revue tout ce qu'il est indispensable
a l'instituteur de savoir en pédagogie ; c'est
un résumé, mais, plus complet que beaucoup
d'ouvrages plus étendus, résumé dans lequel
les recherches sont facilitées par un index alphabétique
et une table analytique très détaillée.
Le premier volume, après des directions et
des conseils fort utiles à ceux qui se préparent
aux épreuves redoutées du C. A. P., passe en
revue tout ce qui a trait à l'organisation et à la
bonne marche d'une école : modes et procédés
d'enseignement, appliqués à l'éducation physique,
intellectuelle et morale ; culture de toutes
les facultés de l'enfant pour le mettre en possession
des diverses matières du programme d'enseignement.
Il se termine par un rapide historique
de la pédagogie aux différents âges.
Le second volume traite des œuvres annexes
de l'école, qui prennent sans cesse un développement
auquel les maîtres ne peuvent rester
étrangers : musées scolaires, bibliothèques, conférences,
sociétés d'instituteurs, cours d'adultes,
patronages, mutualité, caisses d'épargne scolaires,
etc., etc. Il donne ensuite une analyse
étendue de la législation scolaire : lois fondamentales,
organisation matérielle des écoles,
examens divers ; nomination, traitements, retraites
du personnel enseignant ; administration
et surveillance des écoles, etc.
Cet ouvrage de 600 pages est de la plus grande
utilité pour les jeunes maîtres, qui y trouvent un
guide sûr pour leur préparation aux examens.
Tous, jeunes et vieux, y puiseront de précieuses
indications, non seulement pour la direction de
leur classe, mais aussi pour la rédaction des
mémoires destinés aux conférences pédagogiques.
Tous le consulteront avec fruit pour la
défense de leurs intérêts personnels. On sent que
les auteurs sont du métier et gens pratiques, qui
ont voulu nous faire profiter de leur expérience.
F. LECHANTRE.
REVUE DES REVUES
(Les opinions émises dans la Revue des Revues sont
extraites des divers journaux cités et n'impliquent en
rien l'opinion du Journal des Instituteurs.)
La neutralité à l'école. — Entre les conflits „
d'opinion qui partagent, à l'heure actuelle, les
esprits sur le vrai, sur le juste, sur les moyens
de les connaître ou sur la conduite de la vie,
entre les disputes des doctrines politiques, religieuses
et philosophiques que la liberté a encouragées
à naître, quelle doit être l'attitude de
l'enseignement public ? M. ALFRED CROISET pose
cette question dans la Revue de l'Ecole des
Hautes Eludes sociales.
L'enseignement public prendra-t-il « à son
\
compte une doctrine particulière, confessionnelle
ou anliconfessionnelle ? Ou" bien sera-t-il
neutre et de quelle façon ?... Si l'enseignement
public prend parti, comment éviter l'esprit sectaire
et la tyrannie? S'il s'abstient, comment
échapper au danger d'être insignifiant et inefficace
? Et que deviendra, dans ce conflit de doctrines
ou dans cette neutralité effacée, l'unité
morale nécessaire à une société politique? Car
un principe d'union est nécessaire entre des
hommes destinés à vivre d'une vie commune.
Même pour discuter ensemble, il faut au. moins
qu'ils parlent la même langue. S'ils sont divisés
sur tout, nulle action collective n'est possible. »
La réponse est difficile, on le voit. Voici celle
de M. CROISET :
« Donnons comme pivot à l'éducation ce principe
fondamental : l'amour de la vérité scientifiquement
établie. Rien que de sincère et d'objectif,
de solide et de démontrable. Aucune
croyance religieuse n'oserait rejeter ce principe ;
aucune n'a le droit d'en condamner les applications,
si elles sont faites avec le tact et la
mesure qu'impose la responsabilité de l'éducation
en commun. »
La plus grande France. — Malgré les querelles
intérieures, grossies et entretenues trop
souvent par une presse spéciale, l'influence française,
en général, avance au lieu de reculer.
C'est M. E. PRONTHIER, de l'Alliance française,
qui l'affirme, avec preuves à l'appui :
« Les nations civilisées de l'Europe éprouvent
le besoin d'une langue commune ; les Slaves
seraient vite disposés à adopter la langue française,
langue simple, analytique et claire — cela
d'ailleurs n'empêche pas de cultiver la leur. —
Mais il est aisé de voir que tout cela étend —
mieux que le canon et la violence — l'influence
française. Et cette victoire entraîne la victoire
commerciale. Tous, nous avons intérêt à y
coopérer ; dans plusieurs pays d'Europe, les
publications françaises sont très répandues ;
quelques-uns même publient des journaux
français, sans le secours de nos nationaux :
voyez la Roumanie, la Bohême, la Hongrie, etc.
Que serait-ce si nous aidions le mouvement ? »
La pédagogie pratique : un divorce en perspective.
— Partout, dans l'enseignement, l'histoire
et la géographie voisinent. Dans les distributions
solennelles des récompenses, les deux
mots form'ent une seule expression. On dit :
Histoire et Géographie comme on dit : Physique
et Chimie.
M. DEMANGEON, du Volume, se demande si cette
union est bien légitime. Pourquoi pas la rubrique
: Sciences naturelles et Géographie ?
« La géographie est une science naturelle,
beaucoup plus qu'une science, historique. L'histoire
est fondée sur l'appréciation des témoignages,
sur leur exacte interprétation, sur la
résurrection du passé qui suppose une part
d'imagination. La géographie est, avant tout,
une science d'observation ; elle observe la nature
pour étudier le climat (baromètre, thermomètre,
Pluviomètre), pour connaître la nature
des roches, pour décrire le travail des cours
d'eau dans leurs vallées, de la mer sur ses côtes,
pour marquer la répartition des phénomènes qui
l'intéressent ; elle a des moyens d'expression et
de généralisation originaux : les cartes avec '
leurs courbes de niveau, leur cotes d'altitude.
L'union de l'histoire et de la géographie n'apparaît
plus possible, quand on a bien compris leur
méthode respective. »

PARTIE GÉNÉRALE 87
Une carte originale. — N'abandonnons pas
la géographie sans signaler, d'après The,American
lnventor, la grande carte économique des
Etats-Unis qui figure à l'Exposition de Saint-
Louis et qui est construite d'une façon originale,
sur une pente de Tesson Hill :
« Elle couvre une superficie de 10 acres, mesurant
environ 130 m. de l'est à l'ouest, et 65 du
nord au sud. Cette étendue de terrain fut richement
fertilisée, la terre fut labourée, hersée et
. ensemencée. Les lignes de démarcation entre les
Etats sont figurées par un sentier de gravier de
80 centimètres. La limite extérieure entourant
les quatorze Etats et territoires est marquée par
une allée de sable blanc. Les Etats eux-mêmes
sont plantés des principaux produits de leur
agriculture. Les allées de sable sont suffisantes
pour permettre la circulation des visiteurs. »
De cette façon, chaque Etat est représenté par
des récoltes en état de croissance; mieux encore,
la partie de l'Etat la plus favorable à la culture
est indiquée. Voilà une manière vraiment ingénieuse
de comprendre l'enseignement par
l'aspect!...
Calligraphie et sténographie. — M. EDOUARD
PETIT écrivait naguère dans le Radical :
« Collégiens, lycéens écrivent mal pour la
lupart. Ils prennent des notes à la vapeur, pour
es cours faits d'une façon vertigineuse, et ils
contractent l'habitude de sacrifier la lettre à
l'esprit. Et, dans l'espèce, c'est un mal.
Mal dangereux, car, dans le monde du négoce,
on a besoin d'employés calligraphes. Et il est
à craindre qu'on n'ait un prétexte habile de les
recruter parmi des candidats moins instruits,
mais faisant d'admirables pages d'écriture. »
M. FAGUET, de l'Académie française, écrit au
Figaro qu'il faut corriger cet abus. Par quoi?
Par la sténographie.
« Il ne faudrait pas admettre que l'élève prît
jamais de cours en écriture analytique. Il faudrait
exiger qu'il le prît toujours en sténographie.
Et il faudrait enseigner aux élèves la sténographie
aussitôt qu'ils sauraient écrire. La
sténographie élémentaire, dont a besoin un écolier,
s'apprend en un mois. Par ce moyen, on
conserverait, à ceux qui ont une bonne écriture,
leur belle main. »
La dictée. — La sténographie ne permettra
pas seulement de conserver les belles mains, elle
permettra de remplacer les dictées par les versions
et d'habituer ainsi l'enfant à la réflexion.
« Le texte sténographique, écrit M. DAVID,
dans la Revue de l'Enseignement sténographique,
permet à l'élève de lier les idées, de voir
si elles s'harmonisent ou se heurtent et de
trouver entre deux ou trois sons analogues celui
qui satisfait le bon sens.
La dictée,au contraire, s'oppose à la réflexion.
Dès qu'une suite de sons a frappé l'oreille, il faut
les écrire sous peine de les oublier. C'est en vain
•que l'élève voudrait réfléchir, retourner en
arrière, savoir ce qui va suivre ; le lecteur ne lui
•en laisse pas le temps. »
L'article humoristique de la semaine : ex
Cathedra. — M. PAYOT, du Volume, attire
l'attention des maîtres sur la correction de la
composition française.
« Lorsque le train déposa, à 7 heures 40, à la
petite halte de Prés-Fleuris, M. Bienveillant,
inspecteur primaire, il pleuvait assez fort. A
peine sorti de la barrière du chemin de fer, il
aperçut une belle fillette blonde, portant un cartable
et un petit panier, et armée d'un immense
parapluie vert-pomme.
Il jugea inutile de demander le chemin de
l'école et se mit à suivre la gentille enfant. Elle
n'allait pas vite : partout les gouttières des
toits rejetaient des petites cascades et, sous
chacune d'elles, la fillette ravie s'arrêtait, éprouvant
un plaisir intense à écouter le roulement
de tambour sur son parapluie et à se sentir
cependant à l'abri sous son toit vert-pomme
d'où tombait, à chaque bout de baleine, un ruisselet
de perles brillantes.
M. Bienveillant, ému par cette joie enfantine,
se surprit, lui aussi, à passer sous quelquesunes
des cascades... »
L'instituteur, ce matin-là, corrigeait une composition
française : Décrire un iour-de pluie. Il
lut quelques copies et dicta un corrigé...
« Le corrigé touchait à sa fin. M. Ornière décrivait
les tristesses mornes de la pluie. D'ailleurs,
lorsqu'il pleuvait, ses douleurs rhumatismales
se réveillaient. Les enfants, y compris
la fillette au parapluie vert-pomme, eurent, en
paroles d'Evangile, la vérité absolue, révélée
par le maître du haut de sa chaire (ex cathedra)
sur ce qu'un bon chrétien doit penser de la pluie
— bien plus, de ce qu'il convient qu'il sente, au
fond de son âme, quand il pleut.
L'obliger à la voir triste, morne, lugubre,
c'était lui imposer une conception étrangère à
son expérience, fausse par conséquent ; c'était
attenter à la liberté de ses impressions et de sa
pensée... »
M. l'inspecteur en fit l'observation, et ce soirlà
M. Ornière condamna son système d'enseignement...
et manqua d'appétit.
Ce que deviennent nos vœux. — On sait,
lisons-nous dans le Journal, que « les officiers
voyagent au tarif spécial, sur simple présentation
d'une carte d'identité ad hoc, avec photographie.
Les instituteurs et institutrices peuvent
obtenir, autant qu'ils en veulent, des bons de
demi-tarif. C'est même une des rares compensations
de leurs fonctions. »
Ne pourrait-on leur remettre une carte comme
aux officiers, et comme le fait la Compagnie de
l'Etat?
« Les Compagnies n'y perdraient rien, au contraire,
car les voyages se multiplieraient, s'ils
n'étaient précédés de l'ennuyeuse formalité de
demandes de bons. »
A ce vœu, émis tant de fois par les Amicales,
les Compagnies viennent de répondre par la
lettre traditionnelle :
« Par dépêche du 27 mai 1902, je vous ai fait
connaître les raisons qui ne permettaient pas
de réaliser la mesure réclamée.
La situation étant toujours la même, je ne
puis que me référer à la dépêche précitée et vous
prier d'en informer les intéressés.
Par autorisation : Le conseiller d'Etat directeur
des Chemins de 1er.
Signé : D. PÉROTJSE. »
La puériculture. — La mortalité infantile est
très grande et le vœu de M. JUSTIN FERHIÈRB, du
Réformiste, est à signaler :
« Souvent la mère travaille, aujourd'hui. Fonctionnaire
ou employée, elle ne peut nourrir son
enfant. La nounou est trop chère. On lui préfère
une femme que l'on connaît, mais qui, elle,
ne connaît pas son métier. »
Que faire ?

8îj
JOURNAL DES INSTITUTEURS
Les cours de puériculture, dans les écoles primaires,
sont peu nombreux et l'on s'adresse
à des enfants presque. Que l'Etat donne
l'exemple.
« Pourquoi l'Etat, qui a des enfants à lui, les
enfants de l'Assistance publique, continuerait-il
à les confier à des femmes ignorantes et souvent
cupides, au lieu de les élever lui-même ?
•omment î En annexant une pouponnière à la
Maternité départementale. »
Une Amicale de jeunes filles. — Fonder une
Amicale des anciennes élèves de nos écoles publiques
est chose relativement aisée ; combien
plus grande, écrit M. HENRY, dans Après l'Ecole,
est la difficulté de la faire durer ! Notre confrère
signale l'Association de Montagnac (Hérault) qui
a des ressources sans cotisation.
« Nous demandons désormais nos ressources
au produit d'une fête annuelle ou d'une loterie.
C'est ainsi que nous avons pu chaque année
augmenter de quelques volumes notre bibliothèque,
qui compte actuellement 300 ouvrages,
et acheter un harmonium, des tableaux d'histoire
naturelle et de géographie pour nos classes.
Nos élèves viennent passer à l'école une
grande partie de leur après-midi du dimanche ;
elles y trouvent des livres qu'on leur prête, des
jeux, de la musique. Nous leur faisons des causeries.
des lectures à haute voix toujours commentées,
nous leur donnons des conseils pratiques.
Ces jeunes filles que nous avons eues à
élever toutes petites sont restées nos élèves et
sont devenues nos amies. »
JACQUES SEMEUR.
DOCUMENTS OFFICIELS
Inspection académique.
Du 6 octobre. — Inspecteur. — M. Thermes,
inspecteur d'académie à Draguignan, admis à la
retraite, est nommé inspecteur d'académie honoraire.
ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
Inspection de l'enseignement primaire.
Du 6 octobre. — M. Migné, à Bordeaux, est
admis à la retraite, à partir, du 1" janvier 1904.
— M. Salles (4" classe), à Riom, est nommé
(même classe) à Perpignan.
Du 12 octobre. — Un congé de trois mois est
accordé, sur sa demande et pour raisons de
santé, à M. Destribats, à Bayonne. — M. Reynat
(4* classe), à Marvejols, est nommé (même classe)
a Brignoles. — M. Germouly (5* classe), à Saint-
Jean-de-Maurienne, est nommé (même classe) à
Gannat. — M. Boitiat (4* classe), à Loches, est
nommé (même classe) à Montargis. — M. Lottin
(4* classe), à Cherbourg, est nommé (même
classe) à Nogent-le-Rolrou. — M. Salle (4* classe),
à Lodève, est nommé (même classe) à Montpellier.
Ecoles normales d'instituteurs.
Du 25 septembre. — Professorat. — M. Grosdemange,
répétiteur au collège de Saint-Claude,
est délégué pour l'enseignement des lettres à
l'école normale d'Albertville.
Ecoles normales d'institutrices.
Du 6 octobre. — Professorat. — Lettres. —
M'" Bouillerce, ancienne élève de l'école normale
supérieure de Fontenay-aux-Roses, est déléguée
pour l'enseignement des lettres à l'école normale
d'Albi.
Du 6 octobre. — Professorat. — Sciences. —
M'" Fliess, professeur (5* classe) à l'école primaire
supérieure de Bléneau, est nommée professeur
(même classe) [ordre des sciences] à
l'école normale du Mans.
Du 10 octobre. — Un congé d'un an, à partir
du 1" octobre 1903, est accordé, sur sa demande,
à M" Garnier, née Colombier, professeur d'école
normale, en congé.
Collège Chaptal et écoles primaires supérieures
de garçons de Paris.
Du 12 octobre. — M. Kuhn, maître interne à
l'école normale d'instituteurs de la Seine, chargé
de suppléance au collège Chaptal, est nommé
professeur (5* classe) , d'anglais au collège
Chaptal. — M. Dubois, répétiteur à l'école Colbert,
est nommé surveillant général (5' classe)
à l'école Lavoisier. — M. Duchêne, répétiteur à
l'école Arago, est' nommé professeur (5* classe,
comptabilité) à fécole J.-B.-Say.
Ecoles primaires supérieures de garçons.
Du 7 octobre. — Professorat. — Lettres. —
M.Fardet est nommé professeur (5* classe) [ordre
des lettres] à Caen.
Du 7 octobre. — Professorat. — Sciences. —
M, Cans, professeur délégué pour l'enseignement
des sciences à' Aubin, délégué, par arrêté
. du 12 septembre 1903, pour le même enseignement,
à Rodez, est maintenu, sur sa demande,
à Aubin. — M. Goguely, répétiteur au lycée de
Constantine, est délégué, pendant l'année scolaire
1903-1904, dans les fonctions de professeur
[ordre des sciences] à l'école primaire supérieurs
de Boufarik.
Ecoles primaires supérieures de jeunes filles.
Du 5 octobre. — Direction. — M"* Grauvogel,
directrice (5* classe) de l'école primaire supérieure
de Thaon, est nommée (même classé) à
Bordeaux, en remplacement de M 1 " Rostaing,
qui est appelée à d'autres fonctions.
Du 6 octobre. — Professorat. — Sciences. —
, M 1 " Fumât est nommée professeur (5* classe)
[ordre des sciences] à Brignoles.
Du 10 octobre. — M 1 " Pierru est nommée professeur
(5* classe) [ordre des sciences] à Mamers.
— M"' Pattoux est nommée professeur (5* classe)
[ordre des sciences] à Calais.
Ecole normale supérieure d'enseignement
primaire de Fontenay-aux-Roses.
Du 6 octobre. — M"' Duparant, institutrice en
congé à Marmande, est nommée élève de l'école
normale supérieure de Fontenay-aux-Roses.
803 1-03. — CORBEIL. Imprimerie ÉD. Cr.trÉ.
LE GËRAST : VICTOR MARCHAND.

PARTIE SCOLAIRE 141
II - PARTIE SCOLAIRE
(PRÉPARATION DE LA CLASSE)
NOMBRE DES EXERCICES RENFERMÉS DANS CE NUMÉRO
Exercices de français 54.
Analyses 2.
Dictées 9.
Récitations expliquées 4.
Compositions françaises. 10.
Leçon de choses 1.
Exercices et problèmes d'arithmétique
résolus 52.
Dessins 4.
Lectures 9.
— Pages : 141, 142, 143, 144, 148, 149, 150,
156 et 157.
— Pages : 144 et 150.
— Pages : 144, 145, 150, 151, 154 et 159.
— Pages : 142, 146, 151 et 157.
— Pages : 146, 148, 152, 155, 160 et 162.
— Page : 142.
— Pages : 143, 146, 147, 153, 154, 155, 158,
160 et 164.
— Pages : 167.
— Pages : 141, 143, 147, 152, 159, 161, 162,
163 et 165.
COURS
PRÉPARATOIRE
I. — HISTORIETTE (1)
« Où vas-tu, mon enfant ? — Baigner ma poupée.
— Ma petite fille, je te le défends. — Bien,
maman !»
Louise regarde de tous côtés et voit que sa
mère a disparu. Elle s'avance et plonge dans le
bain chaud celle qu'elle aime tant ; mais
quel désespoir quand, en la retirant, tout se
désarticule : tête, bras, jambes l Louise pleure
amèrement et se promet bien de ne plus désobéir.
LE BAIN DE LA POUPÉE.
Louise vient de prendre un bain ; elle s'imagine
que sa poupée pourra en prendre un à sdn
tour et la voilà qui se dirige vers la salle de bain.
(1) Les dessins au trait joints à cette historiette
sont destinés à être reproduits rapidement au
tableau noir par le maître et, autant que possible,
pendant le temps où il raconte aux élèves
Vhistoriette qui s'y rapporte.
Ces dessins peuvent aussi, avec avantage, être
proposés comme sujets de rédaction d'après
l'image aux élèves du cours élémentaire et
même du cours moyen (1" année). Quelques
mots d'explication du maître suffisent et, quelquefois
même, ne sont pas nécessaires.
IL — EXERCICES D'ELOCUTION
1. — Qu'est-ce qu'un laboureur ? ->- C'est un
homme qui laboure et cultive les champs.
2. — Pourquoi laboure-t-on la terre ? ->- Pour
ôter les pierres, les mauvaises herbes qui étoufferaient
le grain qu'on y sèmera.
3. — Comment laboure-t-on la terre ? ->- Dans
un jardin, on peut labourer avec une pioche ;
mais dans les champs, ce serait trop long : on
se sert de la charrue traînée par des chevaux
ou des bœufs.
4. — Qu'est-ce qu'une charrue ? ->- Une sorte
de voiture qui traîne un soc ou lame en fer très
épaisse pour fendre la terre.

' - ' • • - ' ' i
142 JOURNAL DES INSTITUTEURS
5. — Que fait-on lorsque la (erre est labourée ?
->-On passe la herse, sorte de grand râteau
qui enlève les mauvaises herbes tout en aplatissant
un pou la terre.
6. — Et lorsque la herse a passé sur la terre ?
->-Le laboureur sème le blé en le jetant à la
volée par poignées, puis il passe un gros rouleau
en bois qui rabat la terre sur le grain.
7. — A quelle époque sème-t-on le blé ? ->- Au
mois de novembre.
8. — Que faut-il maintenant pour que le blé
pousse? ->- De la pluie, de la neige pour le
garantir de la gelée, puis du soleil pour le faire
mûrir.
III. — LEÇON DE CHOSES
UN BALLON.
{Le maitre préparera à l'avance tous les obiets
nécessaires à sa leçon de choses.)
Le maître. — Je n'ai pas besoin de vous
demander ce que j'ai apporté ici ; je vois vos
yeux brillants, et vous dites tous : un ballon I
Quelle chose simple ! C'est un des jouets que
vous connaissez le mieux. Je suis sûr que, les
yeux fermés, Henri pourrait me dire comment
il est fait. — R. Oh ! oui, Monsieur ! Il est rond
et rouge. — Le maître. — Et après ? Vous vous
arrêtez là. En quoi est-il, Paul ? — R. Il est en
peau. — Le maître. — Quelle sorte de peau î
Est-ce de la même peau que celle que l'on emploie
pour faire des souliers, Jean ? — R. Non,
Monsieur ; c'est une vessie. '— Le maitre. — Oui,
c'est une peau mince et transparente. Qu'y a-l-il
dedans? — R. Monsieur, il y a de l'air. — Le
maître. — Détrompez-vous ; mais Henri veut
dire quelque chose. — Henri. — Oui, Monsieur ;
il y a du gaz qui prend feu ; maman ne veut
pas que je m'approche du feu avec un ballon.
— Le maitre. — Et elle a grand'raison. Le ballon
est, en effet, gonflé avec un gaz qui s'appelle de
l'hydrogène (écrire le mot au tableau) et qui
s'enflamme facilement. Ceci est déjà quelque
chose de nouveau pour nous ; mais continuons.
J'ai envie de couper, avec les ciseaux, la ficelle
qui le retient ; le voulez-vous, Pierre ? — R. Non,
Monsieur, il monterait, et on ne pourrait plus
le rattraper. — Le maitre. — Pourquoi donc
monterait-il ? Cette question vous fait rire ; vous
pensez que c'est tout naturel, parce que vous
avez l'habitude de voir toujours monter les
ballons semblables à celui-ci, n'est-il pas vrai 7
Mais je voudrais bien savoir pourquoi il monte.
— Georges. — Parce qu'il est léger, Monsieur.
— Le maître. — Vous apprendrez plus tard que
ce n'est pas bien dit ; ce porte-plume que je vous
montre est bien léger, et il ne monte pas dans
l'air ; cette plume est plus légère que le ballon,
et elle ne monle pas dans l'air. Vous voyez donc
que de dire : il est léger, ce n'est pas assez.
Mais il faut dire que c'est parce que le ballon
est plus léger que l'air dont il tient la
place, et c'est l'air qui le pousse. (Insister un
peu ici, pour faire comprendre que le ballon est
à la place d'un certain volume d'air. Si on
enlève le ballon, il y a de l'air au point où était
le ballon). Savez-vous ce que nous pourrions
mettre dans le ballon, à la place du gaz du
ballon? De l'air chaud. En effet, quel est le
plus léger, de l'air froid ou de l'air chaud ?
Personne ne sait? Eh bien, c'est l'air chaud.
Alors, si nous chauffons l'air, que va-t-tt
faire? — R. Il va monter, Monsieur. — Le
maître. — C'est justement ce que j'ai préparéici.
J'ai mis sur ce carreau du papier et des morceaux
de bois. Allumons-les et faisons entrer
la fumée chaude au moyen de cet entonnoir
sous ce ballon en papier : vous allez voir l'air
chaud emporter le ballon. (On terminera sur
cette expérience facile à réussir avec du papier
léger et un peu d'adresse).
A. COIRAULT,
Professeur.
IV. — RECITATION
LES BŒUFS.
J'ai deux grands bœufs dans mon étable,
Deux grands bœufs blancs marqués de roux 1 ;
La charrue est en bois d'érable 2 ,
L'aiguillon 3 en branche de houx* ;
C'est par leurs soins 5 qu'on voit la plaine
Verte l'hiver, jaune l'été.
Ils gagnent dans une semaine
Plus d'argent qu'ils n'en ont coûté*.
Les voyez-vous, les belles bêtes,
Creuser profond et tracer droit,
Bravant la pluie et les tempêtes,
Qu'il fasse chaud, qu'il fasse froid.
Lorsque je fais halte 7 pour boire,
Un brouillard sort de leurs naseaux",
Et je vois sur leur corne noire
Se poser les petits oiseaux.
PIERRE DUPONT.
Explication des mots. — 'Marqués de roux :
marqués de taches rousses. — 'Erable : arbre
qui pousse dans les forêts et dont le bois
est très beau et dur. — 'Aiguillon : pointe de fer
au bout d'un bâton pour piquer les bœufs. —
'Houx : arbuste épineux et toujours vert, dont
le fruit est en forme de petites boules rouges. —
"Par leurs soins : grâce à leur travail. — "Leur
travail rapporte plus d'argent en une semaine
qu'.on n'en a donné pour les acheter. — 'Halte :
lorsque je m'arrête. — 'Naseaux : narines du
bœuf.
Sens général. — Les bœufs sont de braves
bêtes, très courageuses et qui, lorsqu'elles sont
bien soignées, travaillent beaucoup et deviennent
une source de richesse pour le cultivateur.
Rien ne les arrête dans leur dur travail, ni le
temps, ni la chaleur ; leur patience est grande,
et il est charmant de voir la confiance des petits
oiseaux, si mignons, si délicats, qui viennent
jouer sur les cornes ou le dos de ces énormes
bœufs, si puissants et cependant si bons.

PARTIE SCOLAIRE 143
V. — CALCUL MENTAL
1. — Marguerite a gagné 2 bons points lundi,
3 mardi, et 2 mercredi ; combien a-t-elle gagné
de bons points en tout ? ->- 7 bons points.
2. — Ma tante a acheté 7 mètres de ruban :
elle en a coupé une première fois 2 mètres et
une deuxième fois 3 mètres ; combien lui en
reste-t-il? ->- 2 mètres.
3. — J'ai dans mon plumier 2 crayons, 2 porte-plume,
1 crayon d'ardoise, 1 gomme et 1
canif ; combien ai-je d'objets ? ->- 7 objets.
•i. — Dans la cour de l'école il y avait 7 marronniers,
on en a abattu 4 ; combien en reslet-il
? ->- 3 marronniers.
5. — Robert avait 3 billes, un de ses camarades
lui en a donné 3 et un autre lui en a donné
1 ; combien Robert a-t-il de billes ? -*- 7 billes.
6. — Papa gagne 4 francs par jour, maman
2 francs et ma sœur 1 franc ; combien gagnentils
en tout? ->- 7 francs.
7. — Une dame avait 7 gâteaux à partager
entre ses 3 enfants, elle en a donné 1 au plus
jeune ; combien en a-t-elle donné aux 2 autres ?
->-3 gâteaux.
8. — Mon frère a 4 ans, j'ai 3 ans de plus que
lui ; quel est mon âge ? ->• 7 ans.
9. — Il y a 2 portes à la chambre de mes
parents, 2 à la salle à manger, 2 à la cuisine et
1 pour entrer ; combien cela fait-il de portes ?
->- 7 portes.
10. — Dans une famille ils sont 7 à table ; sachant
qu'il y a le père et la mère, combien
y a-t-il d'enfants ? ->- 5 enfants.
VI. — ENSEIGNEMENT MENAGER
(Voir p. 164 et 165.)
COURS ÉLÉMENTAIRE
I. MORALE
ET ENSEIGNEMENT CIVIQUE
MORALE. — Programme de la semaine. —
LA FAMILLE. — : Devoirs envers les grandsparents.
— Devoirs envers les serviteurs.
TOUT TRAVAILLEUR A DROIT AU RESPECT.
L'élève Fossat Fernand, de l'école publique de
garçons de Vers, a trouvé un porte-monnaie
contenant une pièce de 20 francs. Il s'est empressé
de le rendre à la légitime propriétaire,
une pauvre veuve, domestique, qui l'avait perdu
la veille.
C'était sans doute, pour cette pauvre femme,
toutes ses économies, bien péniblement amassées
; sa joie dut être grande de retrouver cette
somme, représentant bien des journées de dur
travail.
Charlemagne avait fait mettre une cloche à
sa porte pour les mendiants qui réclameraient
sa justice. Un cheval abandonné, en mangeant
des herbes le long du mur, fit tinter cette cloche.
L'empereur demanda a qui appartenait cette
bête. A moi, dit un seigneur, mais je l'ai chassé
de mon écurie, car ce cheval est vieux, aveugle,
et ne peut plus me servir. — Vraiment, répondit
Charlemagne, et si je vous chassais maintenant
que vous êtes vieux et que vous ne pouvez plus
me servir comme lorsque vous étiez jeune ?
Faites donc rentrer votre cheval dans votre
meilleure écurie, et donnez-lui une bonne nourriture.
C'est un vieux serviteur auquel vous
devez de la reconnaissance.
ENSEIGNEMENT CIVIQUE. — Programme de
la semaine pour les trois cours. — LE CCTOYEH :
Liberté, Egalité, Fraternité.
II. LANGUE FRANÇAISE
Programme de la semaine. — 26' Leçon : Le
sujet est un nom, le sujet est un pronom. —
2T Leçon : Complément du verbe, complément
direct, complément indirect. — 28' Leçon : La
première personne, la deuxième personne, la
troisième personne, le verbe est au singulier, le
verbe est au pluriel, nombres. — 29' et 30" Leçons
: Révision des leçons 26, 27 et 28. Exercices
sur ces leçons.
I. — EXERCICES
26' LEgoN. — Le sujet. — 1. Dans les phrases
suivantes, remplacer les points par les verbes
qui conviennent :
->-Le serrurier... (répare) les serrures. —
L'instituteur... (instruit) l'écolier. — Le
médecin... (soigne) les malades. — L'oiseau...
(chante) ; l'agneau... (bêle) ; l'enfant...
(gazouille) dans son berceau. — Le
boulanger... (pétrit) le pain. — Le bœuf...
(traîne) la charrue. — La Seine... (arrose)
Paris. — La Loire... (passe) à Nantes. —
La Garonne... (arrose) Bordeaux. — Le
Rhône... (passe) à Lyon.
2. Même exercice pour le sujet.
->-Le... (vitrier) place un carreau à la fenêtre.
— Le... (cheval) hennit ; le... (chien)
aboie ; la... (brebis) bêle. — La... (crème)
sert à faire le beurre. — Le... (libraire)
vend des livres. — La... (République^ est
le gouvernement de la France. — Le;..
(champ) de l'homme laborieux se couvre
.de moisson. — Le... (fruit) du chêne est le
gland.
27* LEÇON. — Les compléments du verbe. —
1. Dans les phrases suivantes, remplacer les

JOURNAL DES INSTITUTEURS
points par le complément direct convenable :
->-Le tranchet sert à couper le... (cuir). — Le
dentiste soigne et arrache les... (dents). —
La bergerie renferme les... (moutons). —
Le vigneron récolte le... (raisin). >— La
ménagère prépare les... (repas). — Le
roulier attelle ses... (chevaux). — Le
pêcheur tend ses... (filets). — Le général
commande les... (soldats). — Les gendarmes
arrêteront ces... (malfaiteurs).
2. Même exercice en mettant des compléments
indirecls.
-»-Ces laboureurs travaillent dans les...
(champs). — Nous obéissons aux... (lois).
— Les canards barbotent dans la...
(mare). — Mon père écrira à mon...
(oncle). — Bayard mourul en bon... (Français).
— Ces jeunes filles tricoteront pendant
la... (veillée). — Le cordier travaille
sur la... (place) publique.
28' LEÇON. — Les trois personnes. — Les
deux nombres. — 1. Indiquer à quelle personne
sont les pronoms et le verbe :
-We fauche (1" personne du singulier). — Tu
regardes (2* personne du singulier). — II
chante (3* personne du singulier). — Elle
finit (3* personne dm singulier). — Ils
s'embrassent (3* personne du pluriel). —
Nous mangions (1" personne du pluriel).
— Vous restez (2' personne du pluriel). —
Elles voient (3" personne du pluriel). —
Je parle (1" personne du singulier).
2. Remplacer les chiffres par le pronom correspondant
du pluriel :
->-(!) mangeons [nous mangeons). — (3) restent
(ils restent). — (1) voulons [nous voulons).
.— (2) regardez (vous regardez). —
(3) viennent (ils viennent). — (2) viviez
(vous viviez). — (1) finissions (nous finissions).
— (3) rendaient (ils rendaient).
29' ET 30' LEÇONS. — Dans le morceau suivant,
souligner les noms sujets et mettre entre parenthèses
les pronoms sujets.
->-Deux voisins étaient en procès au sujet
d'un champ.
Le temps de la moisson vint et les deux
adversaires furent appelés devant le juge
de paix le jour même où (ils) espéraient
moissonner.
« Pierre, dit (l'un) d'eux, (nous) perdons un
temps précieux a toutejs nos contestations
; va seul devant le juge et plaide
ta cause et la mienne ; (je) m'en rapporte
à toi pour faire valoir mes raisons. Pendant
ce temps, (je) moissonnerai pour toi
et pour moi. »
Pierre accepta ; (il) plaida si bien la cause
de son voisin qu'(il) la gagna.
2. Dans le morceau suivant, souligner les
noms compléments directs.
->-Les canards sont presque toujours dans
l'eau ; leur bec large et aplati est fait pour
remuer la vase au fond des étangs ; ils
mangent les herbes et les petits vermisseaux
qui s'y trouvent, ce qui ne les empêche
pas de manger le grain qu'on leur
donne, dans les fermes où on les élève.
Ils nagent parfaitement, parce que leurs
patles sont faites comme il faut pour
nager. Entre leurs doigts se trouve une
, peau qui les réunit ; cela fait comme une
rame avec laquelle ils s'appuient sur l'eau
pour avancer. On dit qu'ils ont les pieds
palmés.
3. Dans le morceau suivant, souligner les
noms compléments indirects des verbes.
->-La nature u ses moments de fête pour lesquels
elle convoque des musiciens des
différentes régions du globe. Le loriot,
perché sur la plus haule branche d'un
ormeau, siffle et défie noire merle; l'hirondelle
gazouille sous un toit hospitalier
; le pigeon ramier gémit, caché sous
le feuillage d'un chêne ; enfin le rougegorge
répète sa petite chanson sur la
porte de la grange où il a placé son gros
nid. Le rossignol, lui, se réserve pour la
nuit.
EXERCICE DE VOCABULAIRE.
Trouver dix noms d'animaux domestiques.
->- (Exemples :) Chien, chat, porc, vache, mouton,
chèvre, âne, bœuf, poules, lapins.
II. — ANALYSE GRAMMATICALE
Faire analyser grammaticalement les mots suivants
:
-*» Aux champs; au printemps; du pain; des
roses.
Aux
champs...
au
printemps,
du
pain
des
roses
article contracté (mis pour à les),
masculin pluriel, annonce que
champs est déterminé.
nom commun, masculin pluriel.
article eontracté (mis pour à le),
masculin singulier, annonce
que printemps est déterminé.
nom commun, masculin singulier.
article partitif, masculin singulier,
annonce que pain est déterminé.
nom commun, masculin singulier.
article partitif, féminin pluriel,
annonce querosesest déterminé.
nom commun, féminin pluriel.
III. — DICTEES
I. Heureuse la mère dont le fils se lève Ûevant
les cheveux blancs'. — Charles désire beaucoup
faire plaisir à sa bonne : il est toujours complaisant
2 et poli avec elle ; il connaît les devoirs
envers les serviteurs. — On devient citoyen'
quand on atteint l'âge de 21 ans. — A la mort
de Charlemagne, l'empire fut partagé en trois
royaumes : France, Allemagne, Italie ; les Normands
(du Nord de l'Europe) vinrent faire invasion*
en France.
Explication des mots. — 'Se lève devant les
cheveux blancs : c'est-à-dire est plein de respect
pour la vieillesse. — 'Complaisant : prêt à lui
rendre service, à s'accommoder au goût de la
bonne. — 'Citoyen : membre actif d'une société
libre et indépendante. — 'Invasion : action d'une
troupe qui pénètre à main armée dans un pays.
Interrogations. — Que veut dire : Se lève de-

- t . • . ^ • . *',v -, -, *-> -,, -• —i v< >-• ••"•' --- * - •>"*'« -fc^
r
PARTIE SCOLAIRIî 145
uani les cheveux blancs? Complaisant? Qu'estce
qu'un citoyen 1 une invasion 1
inutiles. — 'Le parterre : la partie du jardin où
potagères. — 2 Il taille : il .coupe les branches
->- Voir les explications ci-dessus.
l'on cultive des fleurs.
Applications écrites. — Ecrire les verbes de
la dictée en indiquant leur sujet entre parentîlèSGS
'.
->- Lève (fils). — Désire (Charles). — Est (il). —
Connaît (il). — Devient (on). — Atteint (on).
. — Fut partagé (empire). — Vinrent (Normands).
2. Ecrire les noms propres de la dictée.
-v-Charles, Charlemagne, France, Allemagne,
Italie, Normands, Nord, Europe, France.
3. Ecrire les noms communs de la dictée.
->-Mère, fils, cheveux, plaisir, bonne, devoirs,
serviteurs, citoyens, âge, ans, mort, empire,
royaumes, invasion.
II. La porte s'ouvre sur la rue. — Le jardinier
cultive les légumes. — La Charente 1 se jette 2
dans l'océan Atlantique 3 . — La France possède
la grande île de la Corse 4 . —- En ajoutant un à
neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, l'écolier obtient
le nombre mille. — L'institutrice renouvelle l'air
de la classe et des chambres.
Explication des mots. — 'Charente : petit
fleuve (350 km.) qui se jette dans l'océan Atlantique.
— 'Jette : qui finit, dont les eaux se perdent
dans. — 'Océan Atlantique : grand océan
qui s'étend entre l'Europe et l'Afrique d'une part,
et l'Amérique de l'autre. — 'Corse : île de la
Méditerranée qui forme le département français
du même nom ; chef-lieu Ajaccio.
Interrogations. — Dites quelques mots sur
la Charente, l'océan Atlantique, la Corse. — Que
veut dire se jette ?
->- Voir les explications ci-dessus.
Applications écrites. — 1. Ecrire les verbes
de la dictée (avec leur sujet entre parenthèses) :
->- Ouvre (porte). — Cultive (jardinier). — Jette
(Charente). — Possède (France). — Ajoutant
(n'a pas de sujet). — Obtient (écolier).
— Renouvelle (institutrice).
2. Ecrire ces verbes en indiquant, entre parenthèses,
les noms compléments de ces verbes et
leur nature.
->- Ouvre (rue, complément indirect). — Cultive
(légumes, complément direct). — Jette
(océan, complément indirect). — Possède
(île, complément direct). — Obtient
(nombre, complément direct). — Renouvelle
(air, complément direct).
III. LE PETIT PAUL AU JARDIN. — Le petit Paul se
lève de grand matin et il se promène dans les
allées du jardin de son oncle Louis. Voici ce
qu'il voit. Le jardinier travaille dans le potager'
; il cultive les légumes. Le papa de Paul
considère les arbres ; il taille 2 les pommiers, les
poiriers, les abricotiers et les cerisiers. La
maman bêche dans le parterre 3 .
Explication des mots. — 'Potager : partie
du jardin où l'on cultive les légumes et plantes
Interrogations. — Qu'est-ce que le potager?
le parterre ? Que veut dire : Il taille ?
->- Voir les explications ci-dessus.
Applications écrites. — 1. Ecrire les verbes
de la dictée et mettre entre parenthèses les
sujets :
->- Se lève (Paul). — Se promène (il). — Voit (il).
— Travaille (jardinier). — Cultive (il). —
Considère (papa). — Taille (il). — Bêche
(maman).
2. Ecrire les verbes de la dictée et mettre entre
parenthèses les noms compléments indirects :
->- Cultive (légumes). — Considère (arbres). —
Taille (pommiers, poiriers, abricotiers,
cerisiers).
3. Ecrire les verbes de la dictée et mettre entre
parenthèses les noms compléments indirects :
->- Se lève (matin). — Se promène (allées). —
Travaille (potager). — Bêche (parterre).
IV. LA VACHE. — La vache est un quadrupède'
ruminant 2 très utile à l'homme. La vache nous
donne du lait. Avec le bon lait, on fait du beurre
et du fromage. On mange aussi la viande de la
vache ; le boucher la vend. La peau sert à faire
du cuir. Le veau, qui est le petit de la vache,
fournit une viande délicate 3 . La vache se nourrit
d'herbes : luzerne, sainfoin, trèfle, graminées*
des prés ; elle mange aussi des carottes, des
betteraves, des pommes de terre.
Explication des mots. — 'Quadrupède : qui
a quatre pieds. — 'Ruminer : remâcher, en
parlant des animaux qui font revenir à leur
bouche les aliments qu'ils ont avalés, pour les
mâcher à nouveau. — 'Délicate : agréable au
goût. — 'Graminées : nom des herbes qui constituent
le gazon.
Interrogations. — Qu'est-ce qu'un quadrupède
? Que veut dire : Ruminant ? Délicate ?
Qu'est-ce que les graminées ?
->- Voir les explications ci-dessus.
Applications écrites. — 1. Ecrire les adjectifs
de la dictée en indiquant s'ils sont au masculin
ou au féminin :
->- Ruminant (masculin). — Utile (masculin). —
Bon (masculin). — Délicate (féminin).
2. Ecrire les noms se rapportant aux animaux
contenus dans la dictée ;
-*- Vache, quadrupède, vache, vache, veau,
vache.
3. Ecrire les noms des produits donnés par la
vache, qui se trouvent dans la dictée :
->-Lait. lait, beurre, fromage, viande, peau,
cuir, viande.
4. Ecrire les noms des choses servant à la
nourriture de la vache, qui se trouvent dans la
dictée :
->- Herbes, luzerne, sainfoin, trèfle, graminées,
prés, carottes, betteraves, pommes de
terre.
,

146 JOURNAL DES INSTITUTEURS
IV. — RECITATION
L'ENFANT ET LES NOISETTES.
Un jeune enfant (je le tiens d'Epictè(e'),
Moitié gourmand et moitié sot 2 ,
Mit un jour sa main dans un pot,
Où logeait mainte figue avec mainte noisette*.
Il en emplil sa main tant qu'elle en peut tenir,
Puis veut la retirer ; mais l'ouverture étroite
Ne la laisse point revenir ;
Il n'y sait que pleurer 4 . En plainte il se consomme"
;
Il voulait tout avoir et ne le pouvait pas.
Quelqu'un lui dit, et je le dis à l'homme' :
N'en prends que la moitié, mon ami, tu l'auras.
LAMOTTE.
Explication des mots. — 'Epictète : célèbre
philosophe grec. — 2 Cela veut dire aussi gourmand
que sot. — 'Beaucoup de figues et de noisettes.
— "Il ne sait faire autre chose que pleurer.
— 'Il s'épuise. — 'Je le dis même aux hommes.
Sens général. — Ce petit gourmand est trop
impatient ; quand il sent que sa main, pleine de
noisettes, ne peut sortir du pot, il préfère
pleurer plutôt que de réfléchir un peu. Si personne
n'avait été là pour le conseiller, il est
probable que la nécessité et ses réflexions l'auraient
tiré d'embarras.
II. Plan. — 1* Comment voudriez-vous être si
vous étiez fée ? — 2° Que feriez-vous pour votre
prochain ? — 3° Que voudriez-vous surtout posséder
? — V Revenez du rêve à la réalité. —
5° Conclusion.
III. HISTOIRE
Programme de la semaine.— Les derniers Carlovingiens
; les premiers Capétiens. — La féodalité
; les croisades ; la chevalerie.
Le bon roi Robert fait l'aumône ; en même
V. — COMPOSITIONS FRANÇAISES
PREMIÈRE ANNÉE. — Les deux petites sœurs. —
Précautions que prend l'aînée à l'égard de la
plus jeune.
I. Recherche des idées. — Marie est un peu
plus âgée que Marguerite. Elle veille sur sa
petite sœur avec attention. Dans la rue, elle
lui donne la main. Elle se gare des voitures
avec précaution. Si le temps est plus froid que
d'habitude, elle ôte son châle de laine pour le
mettre sur les épaules de Marguerite. Marie est
une bonne petite fille.
II. Plan. — 1° Quel âge ont les deux petites
sœurs. — 2° Précautions que prend Marie à
l'égard de sa petite sœur. — 3" Sa conduite dans
la rue. — 4* Que fait-elle si le temps se refroidit.
— 5" Conclusion. Que pensez-vous de cette petite
fille?
DEUXIÈME ANNÉE. — Ce que j» ferais et ce que \e
voudrais être, si-j'étais (ée. (Filles.)
I. Recherche des idées. — Si j'étais fée, je
voudrais être belle. Je répandrais le bien autour
de moi. Je soulagerais toutes les misères. Je
sécherais les larmes des affligés. Je donnerais
la santé aux malades. Je rendrais les parents
aux petits orphelins. Je serais bonne. Je voudrais
posséder, outre les richesses, toutes les
qualités du cœur. Comme je ne suis pas fée, je
me contente de ce que j'ai. Je tâche d'acquérir
des qualités et de me corriger de mes défauts.
temps, il pardonne au. scélérat qui vient de couper
la frange de son manteau (1).
IV. GÉOGRAPHIE
Programme de la semaine. — Les Pyrénées ; le
Massif central. — Littoral de la France : les
mers ; les côtes ; côtes de la Manche.
V. ARITHMÉTIQUE
Programme de la semaine. — Les unités du
troisième ordre. — Comment on forme les
mille. — Comment on compte par mille. —
Les unités de quatrième ordre. — De 1000 à.
9999.
Première année. — I. GALCDL MENTAL. —
I. Combien doit-on donner de billets de 1 000 francs
pour payer 10 000 francs?
-*- 10 billets.
(1) Le dessin-croquis au trait ci-dessus, fait
d'après une figure du cours élémentaire de
l'Histoire de l'Ecole moderne de A. Seignette, et
représentant l'un des faits caractéristiques de
l'époque à étudier pendant la semaine, est destiné
à être reproduit au tableau noir par le
maître pendant la leçon orale.

•
«jjw»--.. -. • . »' ...... - ; -- i..,-.- .--*. - --.'• «•--;- -----. ' ~-.\ /: •/ ' •- 1 - • ' *' -.-'-,*
PARTIE SCOLAIRE 147
2. Quelle somme possède une personne qui a
S billets de 1 000«francs et 1 billet de 500 francs ?
•+- 3 500 fraucs.
3. Compter de 100 en 100 de 300 à 1 000.
-*- 300, 400, 500, 600, 700, 800, 000 et 1000.
4. Combien faut-il ajouter à950 pour faire 1 000?
->- 50.
5. Combien y a-t-il de centaines dans 1 000 ?
->- 10 centaines.
II. PROBLÈMES. — 1. Un cultivateur achète une
vache de 300 francs et un âne de 150 francs. Combien
dépense-t-il ?
•*- (Ce cultivateur dépense :)
300+ 150 = 450 francs.
2. Indiquer les unités de divers ordres des
nombres 360, 2045, 3515.
-*- Unités de mille. Cetitaines. Dizaines. Unités.
3. Ecrire en chiffres les nombres suivants : deux
mille cent vingt, trois mille trois cent trente-trois,
quatre mille deux cent quarante-cinq.
Mille. Centaines. Dizaines. Unités.
4. Ecrire tous les nombres impairs de 979 à 1 003.
->- 979, 981, 983, 985, 987, 989, 991, 993, 995, 997,
999, 1001 et 1003.
5. Combien font 3 dizaines de mètres et 2 mètres?
->- (3 dizaines font 3 fois 10 ou 30; 30 mètres et
2 mètres font 32 mètres).
Deuxième année. — 1. (Périmètre.) Quelle
longueur de grillage faudra-t-il pour entourer un
jardin de 50 mètres de longueur sur 30 mètres de
largeur?
-*- (Il faudra une longueur de grillage égale au
périmètre du jardin, c'est-à-dire à :)
50 + 30 + 50 + 30 = 160 mètres.
1 bis. Quel est le périmètre d'un bois qui a
1 278 mètres de long sur 390 mètres de large ?
->- 3 348 mètres.
2. (Soustractisn.) Paul avait 32 francs dans sa
tirelire, il a donné 5 francs à sa petite sœur et
3 francs à son petit frère pour leurs étrennes.
Combien lui reste-t-il ?
-»»- (Il reste d'abord à Paul :)
32 — 5 = 27 francs.
(Ensuite, il ne lui reste plus que :)
27 — 3 = 24 francs.
2 bis. François I er , roi de France, est mort en
1547. Il a régné 32 ans. En quelle année était-il
monté sur le trône?
-*- 1515.
3. (Mesures de poids.) Combien coûtent 8 sacs
de charbon de 50_ kilogrammes chacun, à raison
de 6 francs le quintal ?
-*- (Les 8 sacs contiennent ensemble 8 fois 50 kilogrammes
ou :)
50x8 = 400 kilogrammes.
(Un quintal valant 100 kilogrammes, il y a
4 quintaux dans 400 kilogrammes).
(Ces i quintaux coûtent 4 fois 6 francs ou :)
6 x 4 = 24 francs.
3 bis. Quel est le poids de 100 pains de sucre
pesant chacun 8 kgr. 25 ? Combien pèsent-ils de
quintaux métriques ?
-*- 1° 825 kilogrammes; 2° 8 quint. 25.
4. (Mesures de capacité.) Un tonneau contenant
225 litres de vin, on en a tiré 1 hect. 58 litres.
Combien reste-t-il de vin dans le tonneau ?
-+- (Un hectolitre valant 100 litres, il y a 158 litres
dans 1 hect. 58 litres).
(Il reste donc dans le tonneau :)
225 — 158 = 67 litres.
4 bis. Un tonneau contient 2 hectolitres ; on y
verse 35 litres de vin ; combien faut-il ajouter de
décalitres pour achever de le remplir ?
-+- 16 décalitres 5.
5. (Agriculture.) Un cultivateur vend un hectolitre
de blé pour 25 fraucs, un hectolitre d'avoine
pour 10 francs et des pommes de terre pour
15 francs. Combien doit-il recevoir?
->- (Ce cultivateur doit recevoir :)
25 +10 4-15=50 francs.
I. W., inst.
VI. SCIENCES USUELLES
ET AGRICULTURE
Programme de la semaine. — LES euro, SEHS
(suite). — Les oreilles ; l'ouïe ; la langue ; le
goût ; le toucher. — Hygiène ; danger des
liqueurs fortes ; conseils à suivre en mangeant
; soins à prendre pour les dents.
OBJETS UTILES POUR CETTE LEÇON.
Pour le cours élémentaire. — 1. Un tableau
représentant l'oreille et la langue, ou un tableau
général des principaux organes de l'homme, sur
lequel on montrera l'oreille et la langue.
Une montre ; unej pomme ; une trompette
d'enfant.
2. Coupe d'une dent sur un tableau spécial ou
sur un tableau général, montrant le nerf qui
arrive jusque dans l'intérieur de la dent ; c'est
le nerf qui fait souffrir quand on a mal aux
dents.
NOS BÊTES
LES
HISTOIRES DE GRIPPETOUT.
Grippetout et le pot au lait.
Le thé était servi sur la table de la salle à
manger. Les morceaux de sucre brillaient dans
le sucrier, les gâteaux tout frais s'empilaient sur
une assiette, le thé fumait délicieusement dans
la théière. Il n'y avait encore personne dans la
chambre, hélas I... personne que Grippetout.
Il était monté tout doucement sur une chaise
et, de là, d'un bond, sur la table. La tentation
-'
!

i'ti
JOURNAL DES INSTITUTBURS
était bien forte pour Grippetout ! Ce n'était pas,
vous le pensez bien, le thé qui le tentait, ni le
sucre, ni même les gâteaux si croustillants et si
dorés. Mais, au milieu de tout cela, il y avait un
pot rempli de lait, et Grippetout aimait le lait
plus que toute autre chose. Il n'en avait pas bu
depuis plusieurs jours ; dans la cuisine, il renversait
tous les bols de lait qu'on mettait devant
lui et la bonne ne voulait plus lui en donner.
Cette fois, il n'y avait personne pour le chasser,
personne pour lui donner des coups de
balai, personne pour lui crier : « Ah ! ce Grippetout,
qu'il est ennuyeux ! Quel chat insupportable
! » Non, cette fois-ci, Grippetout n'a rien à
craindre. Il plonge donc son petit museau dans
l'ouverture du pot à lait, et il boit avec délices.
Il boit toujours, jusqu'à ce que sa tête soit au
fond du pot. Mais quelqu'un a tourné le bouton
de la porte ; Grippetout comprend qu'il faut se
sauver bien vite. Il essaie de retirer sa tête ; pas
moyen ! Il la tourne dans tous les sens ; inutile !
II s'accroche des quatre pattes à la nappe et tire
en arrière de toutes ses forces ; le pot a lait ne
veut pas le quitter.
A ce moment, tout le monde arrive pour prendre
le thé ! Quel spectacle affreux ! Le lait est
répandu sur la table ; Grippetout, les ongles
crispés à la nappe, à moitié fou de peur, recule
toujours en entraînant les tasses et les soucoupes
qui se brisent sur le parquet. On a beaucoup
de peine à délivrer le pauvre Grippetout de
son pot à lait ; qu'il a l'air malheureux avec ses
poils tout collés par le lait et hérissés par la
frayeur I
VIL ENSEIGNEMENT MÉNAGER
(Voir p. 164 et 165.)
COURS
I. MORALE
ET ENSEIGNEMENT CIVIQUE
MORALE. — Programme de la semaine. —
LA FAMILLE : Devoirs envers les grands-parents.
— Devoirs envers les serviteurs.
COMPOSITION FRANÇAISE. — La fâle de la grand'-
mère. — Vous avez souhaité hier la tête de
votre grand'mère. — Dites quels sentiments
vous animaient et ce que vous faites pour être
agréable à vos grands-parents.
I. Recherche des idées. — La Sainte-Marguerite.
— Votre bouquet ; votre compliment de
fête à votre grand'mère. — Bonheur de cette
dernière. — Pourquoi on aime ses grandsparents
; ils ont élevé notre père et notre mère ;
ils nous aiment et nous gâtent. Ils ont beaucoup
travaillé et ils ont toujours fait respecter l'honneur
de la famille. — L'enfant leur prouve sa
tendresse par sa confiance, ses caresses, ses prévenances,
des secours s'ils en ont besoin, des
soins joyeux et patients, un dévouement et un
respect à toute épreuve. — Vous souhaitez présenter
vos vœux encore bien des fois à vos
grands-parents.
IL Plan. — 1* La fête de grand'mère ; comment-
je l'ai souhaitée. — 2* Pourquoi on aime
ses grands-parents. — 3° Comment on leur
prouve son affection. — -i* Ils resteront, tant
qu'ils vivront, les chefs respectés de la famille.
MOYEN
ENSEIGNEMENT CIVIQUE. — Programme de
la semaine — LE CITOYEN : Liberté, Egalité,
Fraternité.
IL LANGUE FRANÇAISE
Programme de la semaine. — 26' Leçon : Le
sujet est un nom, le sujet est un pronom. —
2T Leçon : Compléments du verbe : complément
direct, complément indirect, complément
circonstanciel. — 28' Leçon : La première personne,
la deuxième personne, la troisième personne,
le verbe est au singulier, le verbe est
au pluriel, nombres, le verbe être, verbes attributifs,
verbes transitifs ou actifs, verbes intransitifs
ou neutres. — 20' et 3

""-."'• "'-',' '" -•'•-.••!••-".• ..- . - , . .,. . - < - , - • , .,; , ,..,. É j....- . . < , , , , . . . . , . . . , . , . . . . - . v , . ^ .
PARTIE SCOLAIRE 149
2. Dans les phrases suivantes, souligner les
suiets composés :
->-L'étude et la promenade me plaisent. — La
bécasse et l'hirondelle sont des oiseaux
voyageurs. — Les enfants qui ne respectent
pas leurs maîtres manquent de cœur.
— Le moissonneur, le meunier et le boulanger
préparent notre pain. — Emile et
Jean ont les mêmes défauts : ils sont
étourdis et légers ; mais leurs deux frères
sont attentifs et studieux. — Mes cousins
Jacques et Valentin sont nés la même
année.
27' LEÇON. — Les compléments du verbe. —
1. Dans les phrases suivantes, souligner les
compléments directs et mettre entre parenthèses
les compléments indirects :
->~Les Gaulois portaient des épées et des
lances, des haches, des flèches ; leurs
casques étaient surmontés de (cornes) ou
de hautes (crêtes). — Ils avaient des colliers,
des bracelets.. Les simples guerriers
portaient des ornements en os. Les
druides mettaient, sur leurs (têtes), des
couronnes de chêne. — Les premiers canons
lançaient des pierres à une très petite
(distance). — Les hirondelles rasent le
sol ou s'élèvent haut dans les (airs).
2. Dans les phrases suivantes, remplacer les
points par des compléments circonstanciels :
->-Les hirondelles partent en ... (automne). —
J'irai vous voir ... (demain). — Roland
mourut à ... (Roncevaux). — Les nouveaux
canons lançaient leur mitraille
sans ... (bruit). — Le Président de la République
porte le cordon de la Légion d'honneur
au ... (cou). — Le maréchal de Saxe
remporta sur les Anglais, en ... (1745), une
victoire mémorable, à ... (Fontenoy).
28" LEÇON. — Les trois personnes. — Les
deux nombres. — Nature des verbes. —
1. Mettre au pluriel :
->-Je reçois (nous recevons), je reçus (nous
reçûmes), je recevrais (nous recevrions), je
recevrai (nous recevrons) une lettre. —
Tu as aperçu (vous avez aperçu), tu apercevras
(vous apercevrez), tu aperçois
(vous apercevez), aperçois-tu (apercevezvous)
cet oiseau ? — Tu oéussis (vous réussissez),
il réussit (ils réussissent), il faut
que je réussisse (que nous réussissions) à
passer cet examen.
2. Changer de nombre les verbes et les phrases
suivantes :
->-Le gourmand vit pour manger (les gourmands
vivent pour manger).— Les calomniateurs
diraht un mensonge (le calomniateur
dira un mensonge). — Les mères
écrivirent à leurs fdles (la mère écrivit à
sa fille). — L'artiste peint la nature (les
artistes peignent la nature). — Nous boirons
du vin (je boirai du vin). — Le soldat
a (ait son devoir (les soldats ont (ait leur
devoir). — Vous chantez en jouant (tu
chantes en jouant).
3. Souligner les verbes actifs et mettre entre
parenthèses les verbes neutres :
-*- N'ajoutons pas foi aux compliments que
nous adresse une personne qui fait tout
sans discernement. — La charité ne fera
que (grandir) sans cesse et un jour (viendra)
où elle devra faire (disparaître) la misère.
— Nous (jouissons) tous les jours des
bienfaits des grands hommes. — Le vrai
courage ne (consiste) pas à braver la mort,
mais à lutter contre l'infortune.
29' ET 30" LEÇONS. — Exercices de récapitulation
sur les leçons précédentes. —
1. Dans le morceau suivant, souligner les compléments
directs.
->- Quand nous aurons exploré les belles vallées
de notre chère France, que nous aurons
gravi les pentes de ses hautes montagnes,
que nous aurons admiré ses grandes
villes et leurs superbes monuments, que
les produits de son sol et de son industrie
nous auront montré une foule de richesses
variées, nous n'aurons vu qu'une partie de
ce qui fait la grandeur de notre pays.
La gaieté, la courtoisie, l'esprit de liberté,
l'amour de la justice, le génie de ses habitants
ont particulièrement rendu la
France célèbre dans le monde entier.
2. Dans le morceau suivant, souligner les
verbes neutres.
->-Un dragon veillait sur un trésor dans une
profonde caverne ; il veillait nuit et jour
pour le conserver. Deux renards, grands
fourbes et grands voleurs, s'insinuèrent
auprès de lui par leurs flatteries. Ils devinrent
ses confidents. Les gens les pluscomplaisants
et les plus empressés ne
sont pas les plus sûrs. Ils le traitaient de
grand personnage, admiraient toutes ses
fantaisies, étaient toujours de son avis et
se moquaient entre eux de leur dupe.
Enfin il s'endormit, un jour au milieu
d'eux. Ils l'étranglèrent et s'emparèrent
du trésor.
3. Composer cinq phrases en employant un
sujet composé dans chacune.
->- (Exemples :) Le fer et le cuivre sont les deux
métaux les plus indispensables. — L'or et
l'argent entrent dans la fabrication des
bijoux précieux. — L'étain et le zinc préservent
de la rouille la tôle et le fil de fer.
— Grand'mère et grand-père pétrissaient
et cuisaient le pain bis. — Le fer et l'acier
servent à la fabrication de tous les outils.
4. Composer cinq phrases avec des verbes neutres
suivis de compléments indirects.
->- {Exemples :) Les glands tombent sur la
mousse de gazon. — Les racines de cet
arbre pénètrent profondément dans le sol.
— La sève va dans les fibres de l'arbre
porter la vie. — Ces deux jumeaux dorment
dans leurs berceaux. — Le paresseux
languit sur son banc, ennuyé de tout
et ennuyeux pour tous.
EXERCICES DE VOCABULAIRE.
1* Que fait le chien? ->- Le chien garde les
troupeaux et la cour de la ferme.
2" Où trouve-t-on le chat? ->- On trouve le
chat dans les greniers à la recherche des souris
qui mangent les récoltes.
3° Où vit le porc ? ->- Le porc vit dans une
petite étable appelée porcherie, au fond de la
basse-cour.
4* Que nous donne la vache? ->- La vache
nous donne son lait dont la fermière fera le
beurre et le fromage.

150 JOURNAL DES INSTITUTEURS
5° Qui garde les moutons? ->- Les moutons
sont gardés par le berger qui les ramène le
soir à la bergerie.
6° La chèvre est-elle utile ? ->- La chèvre est
la nourrice des petits enfants dont la santé est
un peu délicate.
7* Que remarque-t-on chez l'âne ? ->- On remarque
tout de suite ses oreilles, qu'il a très
longues.
8° Dans quel pays élève-t-on des bœufs ? ->-
En France, on élève des bœufs dans le Charolais,
dans le Massif central, en Normandie.
9° Où vivent les poules ? ->- Les poules
vivent dans la basse-cour ; le soir, elles rentrent
au poulailler.
10' Que nous donnent les lapins ? ->- les
lapins nous donnent leur chair et leur fourrure.
II. — ANALYSE GRAMMATICALE
ET LOGIQUE
Faire l'analyse logique de la phrase suivante,
après avoir analysé grammaticalement les mots
soulignés :
.«+- La mère de famille surveille ses enfants et les
aime d'un même amour.
Et conjonction (mot invariable).
les pronom personnel, 3 e persoune du
pluriel, complément direct de aime.
aime... verbe actif aimer (l re conjugaison),
3 e personne du singulier, mode
indicatif, temps présent.
d' préposition (mot invariable).
un adjectif indéfini, masculin singulier,
détermine amour.
même.. adjectif indéfini, masculin singulier,
amour,
détermine amour.
nom commun, masculin singulier,
complément circonstanciel de manière
de aime.
Cette phrase renferme deux propositions, parce
qu'elle contient deux ver/ies à un mode personnel.
Première proposition : La mère de famille surveille
ses enfants.
Proposition indépendante : elle a un sens complet
par elle-même.
(La) mère (de
famille)
esi
surveillent (ses
enfants)
sujet simple (un mot) et complexe
(il a pour complément déterminatif
de famille).
verbe.
attribut simple (un mot) et complexe
(il a pour complément
direct ses enfants).
Deuxième proposition : Et les aime d'un même
amour.
Proposition indépendante :
(Et la) mère (de
famille)
sujet sous-entendu simple et
complexe.
est
verbe.
(les) aimant (d'un
même amour)., attribut simple et complexe
(il a pour complément direct
les et pour complément circonstanciel
d'un même amour).
III. — DICTEESCU
I. L'écolier studieux' sait faire de mémoire
les opérations mentales 2 . — Mon frère fait une
soustraction, il écrit le plus petit nombre sous
le plus grand. — La vue renseigne sur la couleur,
la forme des objets et la distance à laquelle
ces objets se trouvent. — L'air, en sortant des
poumons 3 , ne peut plus servir à la respiration.—
Mon père allume du feu dans la chambre l'hiver;
ce feu suffit au renouvellement de l'air expiré 4 .
Explication des mots. — 'Studieux : qui
aime l'étude. — 'Opérations mentales : qui se
font dans l'esprit et non à l'aide d'écriture. —
'Poumons : organes de la respiration chez
l'homme et chez les animaux. — 'Air expiré :
air qui est rendu après la respiration.
Interrogations. — Que veut dire Studieux?
Qu'est-ce que les Opérations mentales ? les Poumons
? l'Air expiré ?
->- Voir les explications ci-dessus.
Applications écrites. — 1. Ecrire les verbes
de la dictée en mettant entre parenthèses le
sujet de chacun d'eux.
->-Sait (sujet écolier). — Fait (sujet frère). —
Ecrit (sujet il). — Renseigne (sujet vue).
— Trouvent (sujet objets)»— Peut (sujet
air). — Allume (sujet père). — Suffit (sujet
feu).
2. Ecrire en deux colonnes les noms masculins
et les noms féminins de la dictée.
Ecolier.
Frère.
Nombre.
Objets.
Air.
Poumons.
Père.
Feu.
Hiver.
Feu.
Renouvellement.
Air.
Mémoire.
Opérations.
Soustraction
Vue.
Couleur.
Distance.
Respiration.
Chaisbre.
II. IL FAUT SE DÉVOUER POUR LES AUTRES. — Le
dévouement peut revêtir bien des formes : tantôt
il se manifeste par des actions éclatantes, dans
lesquelles on expose ou on sacrifie sa vie pour
sauyer celle de ses semblables ; tantôt il inspire
une suite continue de soins obscurs, de sacrifices
modestes qui remplissent toute une existence.
C'est sous cette dernière forme qu'il
s'offrira, qu'il s'imposera surtout à vous, mes
chers enfants. Mais aux yeux de la conscience,
éclatant ou obscur, concentré ou répandu en
sacrifice de tous les instants, le dévouement est
toujours aussi grand et aussi beau.
Quand on parle de dévouement, on songe tout
d'abord à celui du soldat qui, sur les champs de
bataille, affronte la mort pour le salut de la
(1) Voir, en outre, la dictée donnée au certificat
d'études prmaires, p. 154.

*v.;. -.,• ..•?'.- -,- •- y-.*. i;---.,v,: ;:=-.•:.!?;
PARTIE SCOLAIRE 151
patrie ; quand la guerre appelle les citoyens à
la défense du territoire, le dévouement devient
le devoir le plus sacré que tout le monde doit
accepter avec joie. (C. E. P.)
Exercices. — Questions. — Les questions
suivantes ont été posées aux candidats :
I. — Expliquez ce qu'il faut entendre par soins
obscurs.
-*-Une suite de soins, de sacrifices, de petites
attentions délicates et continues qu on ne
voit pas, qui sont cachés, mais qui sont
nécessaires à notre existence et à notre
conservation.
II. — Citer des noms de la même famille que :
dévouement et conscience.
->- Mots de la famille de dévouement (radical :
vouer) : dévouer, dévotion, dévot, dévotieux,
dévotement.
Mots de la famille de conscience (radical :
science) : scientifique, consciencieux, consciencieusement,
inconscience, prescience.
III. — Analyser grammaticalement : II faut ne
dévouer pour les autres.
Il pronom personnel, 3 e personne du
masculin singulier, sujet de faut.
faut
verbe unipersonnel falloir (3 e conjugaison),
3 e personne du singulier,
mode indicatif, temps présent.
se pronom personnel, 3 e personne du
singulier, complément direct de
dévouer.
dévouer...
pour
tes autres,
verbe pronominal (l re conjugaison) à
l'infinitif.
préposition (mot invariable).
pronom indéfini, 3 e personne du pluriel,
com pléinent indirect de dévouer.
III. NOTBE PATRIMOINE COMMUN.— Les parents se
dévouent pour leurs enfants ; les penseurs, les
chercheurs, les savants s'épuisent pour arracher
à la nature ses secrets et rendre moins
douloureuse la voie de ceux qui viendront après
eux. Tous, à tour de rôle, se transmettent le
flambeau sacré des arts, de la science, de l'industrie.
C'est de leur sueur et de leurs épargnes
que se forme, d'âge en âge, ce qu'on a si bien
appelé le patrimoine commun, et c'est pour cela
que nous sommes plus riches, moins ignorants,
que nous avons une plus haute idée de nousmêmes
et de notre dignité, que nous sommes des
hommes civilisés et des hommes libres, citoyens
d'un pays libre, au lieu d'être des esclaves,
comme nos ancêtres eux-mêmes. (C. E. P.)
Frédéric PASSY.
Exercices. — Questions. — Les candidats
avaient à répondre aux questions suivantes :
I. — Définir le mot patrimoine.
-*-Le bien qui vient du père et de la mère
(radical : pater, père).
II. — Comment est formé le verbe transmettre
et quelle en est la signification ?
-vLe verbe transmettre est formé du préfixe
trans qui signifie au delà, à travers, et du
verbe mettre. Transmettre, c'est céder,
c'est mettre ce qu'on possède en la possession
d'un aulre.
III. — Expliquer le sens de cette expression :
« Rendre moins douloureuse la voie de ceux qui
viendront après nous. »
->- Rendre la vie plus facile à nos enfants,
s'efforcer de donner à ceux qui viendront
après nous plus de bonheur que nous n'en
avons eu.
IV. — Analyser le verbe se dévouer dans la
première phrase de la dictée .
->-Se dévouent : verbe pronominal (1" coni.),
3" personne du pluriel, mode indicatif,
temps présent.
IV. — RECITATION
LES PAYSANS.
Ingénieur 1 ou militaire,
L'ensanglantant 2 , la mesurant 3 ,
Tout homme en passant sur la terre
Veut en être le conquérant 4
On ne l'a qu'en la labourant 5 .
Qu'un jour l'ingénieur s'arrête
De tracer des chemins de fer,
Et Jacques André, qui n'est pas bête,
Saura dire, en hochant" la tête,
Qu'on vit très bien sans changer d'air'.
Que le grand Napoléon meure,
Et qu'on soit en paix cinquante ans,
Mille" en riront, pour un qui pleure* 1
Mais si le blé manque à son heure,
Le plus sot ne rit pas longtemps 10 ,
n a bientôt l'échiné ronde",
Celui qui, courbé sans fardeaux,
Rêche la {erre et la féconde,
Et ce serait la fin du monde
S'il voulait relever son dos 12 !
JEAN AICARD.
Explication des mots. — 'Ingénieur : celui
qui trace et qui conduit les travaux relatifs à
l'attaque et à la défense des places fortes, aux
ponts, aux routes, etc. — 'L'ensanglantant :
c'est le militaire qui verse le sang humain sur
la terre..— 'La mesurant : c'est l'ingénieur qui
mesure la terre pour y tracer des routes. —
'Conquérant : possesseur qui l'a gagnée. —
'Labourant : c'est-à-dire par le travail. — 'En
hochant : en secouant. — ^Sans changer d'air :
pour la bonne raison que le paysan respire l'air
pur. — 'Mille : veut dire les travailleurs. —
'Un qui pleure : les militaires. — "Ne rit pas
longtemps : car, plus de blé, plus de pain. —
"Echine ronde : dos courbé. — "Relever son
dos : s'il ne voulait plus travailler.
Sens général. — ( Aimez le travail de la terre,
mes enfants, car c'est lui qui vous donne le
pain, qui vous donne toute votre nourriture. Si
le paysan ne voulait plus la travailler, beaucoup
de choses manqueraient : les bestiaux, faute de
foin pour les engraisser, les légumes et certains
fruits, mais surtout le blé dont on fait le pain.
Chacun a sa tâche sur terre : l'ingénieur, le militaire
sont utiles, mais le paysan est indispensable.

loi
JOL'RNAL DES INSTITUTEURS
V. — COMPOSITIONS FRANÇAISES (1)
PniMiÊRE ANNÉE. — Ce que je ferais et ce que \e
voudrais être si j'étais fée. (Filles.)
I. Recherche des idées. — Beauté que je voudrais
avoir si j'étais fée. Richesses que je désirerais
posséder. Plaisirs que je me donnerais.
Bien que je répandrais autour de moi. Pitié pour
les malheureux, surtout pour les petits enfants.
Qualités que je voudrais posséder. Comme je ne
suis pas fée, efforts que je fais pour être une
bonne petite fille.
II. Plan. — 1° Faites le portrait auquel vous
voudriez ressembler si vous étiez fée. —
2° Aimeriez-vous les richesses et quel usage en
feriez-vous ? — 3° De qui auriez-vous surtout
pitié et pourquoi ? — 4" Quelles qualités voudriez-vous
avoir ? — 5° Réllexions que vous avez
faites en réalité.
DEUXIÈME ANNÉE. — Une de vos amies, qui a
douze ans, prétend qu'elle ne peut être utile
à sa mère dans les travaux du ménage. Montrez-lui
qu'elle a tort, et racontez-lui ce que
vous faites à la maison lorsque vous êtes rentrée
de l'école. (C. E. P.) (Filles.)
I. Recherche des idées. — Je ne comprends
pas que tu n'aides pas ta mère. Il est nécessaire
qu'une petite fille s'occupe du ménage. Elle
épargne de la peine à sa mère. La maison est
plus vivement en ordre. Les occupations de la
maison et les travaux manuels conviennent aux
petites filles. Une petite fille ne doit jamais rester
inactive.
II. Plan. — 1° Reproches à son amie qui n'aide
pas sa mère. — 2° Profit de s'occuper du ménage.
— 3' Soulagement pour la mère. —
4° Maison vivement remise en ordre. — 5" Travaux
à faire pour une petite fille. — 6' Le travail
est honorable.
III. HISTOIRE
Programme de la semaine.— Les derniers Carlovingiens,
les derniers Capétiens; les Normands
s'établissent en France ; Hugues le
Grand; Hugues Capet; le roi Robert; conquête
de l'Angleterre par les Normands. — La
féodalité, la chevalerie et la première croisade.
UNE FAMINE AU XI' SIÈCLE
Plongées dans l'anarchie, vivant sans relations
entre elles, les nations du moyen âge
étaient souvent désolées par d'atroces famines.
Un écrivain de ces temps malheureux,'Raoul
- ^„mmmmt_^^^_^^^___^^^_
(1) Voir, en outre, la composition française
donnée au certificat d'études primaires, p. 154.
Glabèr, nous a laissé le tableau effrayant d'une
famine qui, vers l'an 1033, semblait vouloir,
dit-il, anéantir les hommes.
Les saisons devinrent si mauvaises qu'on ne
pouvait plus trouver un moment favorable pour
ensemencer les champs, car la pluie tombait
avec une telle discontinuité que le sol était complètement
détrempé. Dans les rares champs ensemencés,
le blé était étouffé par les mauvaises
herbes, et là où la récolte était le moins mauvaise
elle ne donnait, à l'époque de la moisson,
que le sixième de sa mesure. La disette atteignit
non seulement les pauvres, mais les gens de la
classe moyenne et les grands. Quiconque avait
des aliments à. vendre pouvait en obtenir le
prix qu'il voulait.
Quand on eut épuisé les ressources qu'offraient
les animaux, on mangea l'herbe des champs et
même l'écorce des arbres. Puis, la famine augmentant,
on vit des hommes se" jeter sur la chair
humaine. Les uns attiraient les voyageurs qui
couraient les grands chemins, sous le prétexte
de leur donner l'hospitalité, puis ils les égorgeaient
pendant leur sommeil pour se nourrir
de leur chair ; d'autres montraient à des enfants
un œuf ou une pomme et les attiraient ainsi à
l'écart pour s'en servir pour apaiser leur faim.
Cette folie meurtrière arriva bientôt à un tel
degré que les animaux mêmes avaient plus de
chances que l'homme d'éviter l'avidité des meurtriers.
Dans une forêt des environs de Mâcon, un
scélérat s'était bâti une cabane où il égorgeait
les passants et les voyageurs qui s'arrêtaient.
Un jour, un homme vint lui demander l'hospitalité
avec sa femme ; mais, en scrutant des yeux
tous les coins de la cabane, il aperçut des têtes
d'hommes, de femmes et d'enfants. Aussitôt,
blême de peur, il s'échappe avec sa femme, malgré
les efforts de son hôte, qui veut le retenir.
Il court jusqu'à Mâcon et raconte ce qu'il a vu :
des hommes armés partent et trouvent cette bâte
féroce dans sa tanière avec 48 têtes d'hommes
qu'il avait égorgés et dont il avait mangé la
chair. Emmené à la ville, il fut condamné à
être brûlé vif.
Dans maints endroits, on alla jusqu'à déterrer
les cadavres pour les dévorer. Un scélérat eut
l'impudence de faire cuire cette chair et de la
porter au marché de Tournus pour la vendre
comme celle des animaux. Il fût arrêté, jugé, et
condamné à être brûlé vif. Un autre se leva pendant
la nuit pour voler cette chair, qu'on avait
enterrée ; il en mangea, et fut condamné au
même supplice.
Des malheureux pétrissaient ce qui leur restait
de farine ou de son avec une terre blanche
pareille à l'argile et en faisaient des pains pour
apaiser les tortures de la faim. Mais ils avaient

I
PARTIE SCOLAIRE 153
la figure hâve et décharnée, la peau tendue et
gonflée ; ils parlaient d'une voix grêle qui ressemblait
au cri plaintif d'un oiseau qui va
expirer.
Les morts étaient si nombreux que, à défaut
des cimetières devenus trop petits, on les ensevelissait
dans les carrefours, dans les fossés qui
bordaient les champs ou dans de grandes fosses
appelées charniers, où on en jetait jusqu'à 500 à
la fois. Des troupes de loups sortaient des bois
pour dévorer les cadavres mal ensevelis. Cette
mortalité effrayante dura trois ans.
Aujourd'hui, une activité plus grande, des
guerres moins fréquentes, des communications
plus faciles entre les hommes rendent presque
impossible le retour de pareils fléaux.
J. GROS,
Inspecteur primaire.
IV. GÉOGRAPHIE
Programme de la semaine. — Les Pyrénées ; le
Massif central ; le Morvah et la Côte d'Or ; les
plateaux de l'Est ; le passage de Naurouse. —
Littoral de la France ; les côtes ; côtes de la
mer du Nord et de la Manche ; aspect des côtes
de la mer du Nord et de ta Manche.
V. ARITHMÉTIQUE (»)
Programme de la semaine. — Soustraction
mentale. — Multiplication.
Première année. — 1. Un boucher part à la
foire avec 2 500 francs, il achète et paye comptant
1 bœuf de 650 francs, 1 veau de 150 francs et
6 moutons de 35 francs chacun. Quelle somme lui
reste-t-il ?
->- (les 6 moutons coûtent 6 fois 35 francs ou :)
35 x 6 = 210 francs.
{Le boucher a dépensé en tout :)
650+150 + 210= 1010 francs.
(Il lui reste donc :)
2500 — 1010 = I 490 francs.
1 bis. Un négociant qui avait 3 514 francs en
caisse a acheté et payé comptant 10 pièces d'étoffe
à 114 francs l'une. Combien lui reste-t-il d'argent?
->- 2 374 francs.
2. Un tailleur a vendu 25 costumes à 75 francs
l'un. Quelle somme lui doit-on?
-*- [On doit à ce tailleur 25 fois 75 francs ou :)
75 X 25 = 1 875 francs.
2 6»*.' Une manufacture a confectionné, dans
«ne année, 480 pianos vendus en moyenne
950 francs chacun. Quel est le montant de la
vente ?
-*- 45G 000 francs.
(1) Voir, en outre, les questions d'arithmétique
données au certificat d'études primaires, p. 155. I
3. Deux jardins ont ensemble une superficie de
16 ares, l'un a 5 ares de plus que l'autre. Quelle
est la contenance de chacun ?
->- {Si nous relirons 5. ares de 16 ares, il restera
11 ares, c'est-à-dire une superficie double de
celle du plus petit jardin. La contenance de
celui-ci est donc égale à la moitié de 11 ares,
c'est-à-dire à 5 at'es 50 centiares. La contenance
du plus grand est égale à :)
5,5 + 5 = 10 ares 50 centiares.
3 bis. Deux champs ont ensemble une superficie
cle 12 hectares, l'un a 6 hectares de plus que l'autre.
Quelle est la contenance de chaque champ?
->- 3 hectares et 9 hectares.
4. {Agriculture.) Pour drainer une prairie de
28 hectares 75 ares on a dépensé 4490 francs.
A combien revient le drainage d'un hectare?
->- {Pour drainer 28 hectares 75 ares on a dépensé
4 490 francs ; pour drainer un hectare on
dépenserait 28 fois et 75 centièmes de fois
moins ou :)
4 490:28,75= 156 fr. 18.
5. [Enseignement antialcoolique ) Un ouvrier estime
qu'avec sa dépense en eau-de-vie pendant
1 mois il pourrait acheter 20 litres de vin à
45 francs l'hectolitre. Quelle est sa dépense journalière
?
-+- {Le litre étant la centième partie de l'hectolitre
coûte la centième partie de 45 francs, c'està-dire
0 fr. 45).
(20 /tires de viyi coûtent donc 20 fois 0 fr. 45
ou :)
0, i5 x 20 = 9 francs.
[Cet ouvrier dépense par jour en eau-de-vie la
trentième partie de 9 francs ou :)
9 : 30 = 0 fr. 30.
Deuxième année. — I. Un fermier a acheté
7 douzaines de jeunes dindons pour 2 fr. 15 chacun.
11 a dépensé 48 francs pour les élever; 7 ont
péri, et les autres ont été vendus 6 fr. 35 la pièce.
Quel a été le bénéfice ?
(C. E. P.)
->- {Les 7 douzaines font 7 fois 12 ou 84).
{On a acheté 84 dindons;
moins, c'est-à-dire 77).
on en revend 7 de
[Le fermier a déboursé :) .
Pour l'achat. . . . 2,15 X 84= 180 fr. 60
Pour l'élevage 48 fr. 00
Dépense totale 228 fr. 60
Produit de la vente. 6,35x77= 488 fr. 95
Bénéfice 260 fr. 35
2. Un marchand a vendu 650 mètres d'étoffe,
savoir : 150 mètres pour 640 francs ; puis le reste
à 5 fr. 50 le mètre. Il a gagné ainsi 2 fr. 50 par
mètre. A quel prix avait-il acheté le mètre de
cette étoffe ?
(C. E. P.)
-*- {Il a reçu :)
640 + 5,5x 500 = 3 390 francs.
[Gain :)
2,50 x 650 = 1 625 francs.
{Prix -''achat :)
^ 390 — l 625 = i 765 francs.
{Le mètre avait coûté :)
1 765:650 = 2 fr. 715. .
3. Un entrepreneur de maçonnerie achète
340 mètres cubes de pierre franche de taille à
54 francs !e mètre cube; comme il paie comptant,
le vendeur lui accorde une remise de 4 p. 100 sur
le prix d'achat; conibien doit-il débourser?
(C. E. P.)

164 JOURNAL DES INSTITUTEURS
-*- (Prix de lu pierre .)
54 x 340 = 18 3li0 francs.
(Escompte :)
4 X 18 360: 100=734 fr. 40.
(Somme â débourser :)
18 300 —734,40= 17C2Ô fr. C0.
4. Par quel nombre devra-t-on multiplier 74
pour avoir 37 au produit?
(C. E. P.)
-+- (// faudra multiplier 7 4 par :)
5. Un ouvrier économise en une année sur son
salaire 246 fr. 75. La dépense est en moyenne de
2 fr. 90 par jour. On demande quel est son salaire
par journée de travail, sachant que sur les 365 jours
de l'année il y en a 60 de repos. (C. E. P.)
-*- (Dépense de Vannée :)
365X2,90=1058 fr. 50.
(Salaire de l'année :)
1058,50 + 246,75 = 1 305 fr. 25.
(Nombre de journées de travail :)
365 — 60 =a 305.
(Salaire d'une journée :)
1 305,25:305=4 fr. 27.
6. (Agriculture.) On veut fumer une propriété
en employant par hectare 10 mètres cubes de
fumier coûtant 3 fr. 75 le mètre cube. Cette pro-
4
pnété est les - d'une autre dont la fumure coûte
5
468 fr. 75. Combien de mètres cubes de fumier
devra-t-on employer et quelle est la surface de
cette propriété ?
(C. E. P.)
-+- (Prix de la fumure de la l" propriété :)
468,75x4 = 3,5 francs.
(Surface de cette propriété :)
375: 37,5 = 10 hectares.
Volume du fumier :)
10 x 10 = 100 mètres cubes.
I. W., inst.
VI. SCIENCES USUELLES
ET AGRICULTURE (')
Programme de la semaine. — Sens de l'oule :
oreille ; sens de l'odorat ; sens du goût ; sens
du toucher ; voix. — Hygiène de la digestion
et de la circulation ; hémorragie.
OBJETS UTILES POUR CETTE LEÇON.
Un tableau représentant l'oreille et la langue
ou un tableau général des principaux organes
de l'homme, sur lequel on montrera l'oreille et
la langue.
Une montre ; une pomme ; une trompette
d'enfant.
VIL EXAMENS
Certificat d'études primaires.
Canton de Verdun (Ardennes.)
I. ORTHOGRAPHE. — Le devoir de veiller à notre
santé. -T- C'est un devoir non seulement de ne
pas s'exposer inutilement aux accidents et aux
(1) Voir, en outre, la composition d'agriculture
donnée au certificat d'études primaires, p. 155.
maladies, de ne pas s'affaiblir et s'abrutir par
l'intempérance, mais encore de développer ses
forces par l'exercice et de s'endurcir à la fatigue.
En Grèce, les jeunes gens partageaient leur
temps entre l'école et le gymnase. Quelque prix
que l'on accordât à la science, on savait que la
force morale demande à être servie par la force
physique ; que, toutes choses égales, un homme
est plus à même d'accomplir ses devoirs, plus
utile à lui et aux autres, quand il a une santé
superbe, des muscles d'acier, une grande
adresse.
Plaignons et secourons les malades, ayons
pitié de ceux qui ont le malheur de se voir inutiles
et parfois même à charge aux autres ; mais
faisons tout pour ne pas tomber par notre faute
dans un tel état. Quelle honte pour nous, par
exemple, si, le jour où la patrie aurait besoin
de nous, où la famille accrue réclamerait un
surcroît de travail, nous nous trouvions, par
suite de nos fautes, hors d'état de payer de notre
personne.
H. MARION.
QUESTIONS. — 1* Que veut dire s'abrutir par
l'intempérance ? ->- Trop boire et trop manger
fatigue l'estomac, ralentit le mouvement du sang
et engourdit toutes les facultés ;
2° Que veut dire s'endurcir à la fatigue ?->-
Pouvoir supporter peu à peu une plus grande
fatigue sans en être incommodé ;
3° Qu'est-ce qu'un gymnase ?->- Un endroit
où, par des exercices suivis, on développe la
force et l'élasticité des muscles ;
i° Règle de quelque ->- Quelque est adjectif
quand il précède un nom.— Quelque est adverbe
quand il précède un adjectif, un participe ou un
adverbe. — Quelque s'écrit en deux mots lorsqu'il
est suivi immédiatement du verbe être ;
5" Qu'est-ce que l'on ?->- On voulait dire autrefois
homme, par conséquent V est un article
et on un pronom, puisque c'est l'abréviation de :
quelque prix que l'homme accordât.. ;
6° Que signifie : on savait que la force morale
demande à être servie par la force physique ? ->-
Lorsque le corps est malade, il est certain que
la mémoire et la force de raisonnement s'affaiblissent
;
7" Que signifie : muscles d'acier ? ->- Des muscles
souples et drsistants comme l'acier ;
8" A quel temps se trouvent les verbes plaignons
et secourons ?-»- A l'impératif présent,
1" personne du pluriel.
IL COMPOSITION FRANÇAISE. — La tolérance. —
/. Dites en quoi consiste la tolérance en matière
de religion et pourquoi il faut la pratiquer.
— //. Par quel roi et à la suite de quelles
guerres a été rendu l'édit de Nantes ? —
///. Quel autre roi a révoqué cet édit et quelles
furent les conséquences de cette révocation?

.
•
•
:
PARTIE SCOLAIRE 155
Recherche des idées. — La tolérance est la
liberté laissée à chacun de penser à sa guise et
d'agir comme bon lui semble, pourvu que sa
façon de penser et d'agir ne nuise pas à son voisin.
Si nous voulons avoir cette liberté pour
nous-mêmes, il faut l'accorder aux autres.
Les guerres de religion entre catholiques et
protestants ayant ruiné la France, Henri IV
remédia à cet état de choses en promulguant un
édit a Nantes, édit de tolérance qui permettait
à chacun de suivre la religion de son choix sans
être inquiété. Louis XIV, mal conseillé, révoqua
cet édit et ordonna des poursuites contre les protestants
; ceux-ci partirent à l'étranger et y exportèrent
les secrets de notre fabrication, ce qui
amena une baisse considérable dans notre industrie
et notre commerce.
Plan. — 1" Qu'est-ce que la tolérance? —
2* Pourquoi faut-il de la tolérance ? — 3" Désastres
des guerres de religion. — i° Henri IV et
l'édit de Nantes. — 5° Louis XIV et la révocation
de l'édit de Nantes. — 6" Conséquences.
III. ARITHMÉTIQUE. — 1. Une ménagère achète
chaque semaine 1 kilogramme de café torréfié
qu'elle paie 6 fr. 60. Quelle économie annuelle
ferait-elle en achetant du café vert à 4 fr. 20 le
kilogramme et eu le brûlant elle-même ? Le café
perd - de son poids par la torréfactiou.
5
-*- (l kilogramme de café vert donne :)
? de kilogramme de café noir.
5
( Valeur du kilogramme de café noir après torréfaction
:)
i^* 5 = 5fr. 2 o.
4
(Economie par semaine :)
6,00 — 5,25 = 1 fr. 35.
(Economie annuelle :)
1,35 x 52 = 70 fr. 20.
2. Combien pourra-ton remplir de cruches de
chacune 5 litres avec le contenu d'un baquet de
22 litres. Démontrez sur cet exemple que la division
équivaut à une suite de soustractions et
' donnez-en une définition en rapport avec votre
démonstration.
Comment peut-on exprimer exactement le résultat
de la division ci-dessus?
-*- 1° (On pourra remplir :)
22 : 5= 4 cruches, et il restera 2 litres.
2° (Quand on a rempli I cruche il reste 17 litres.
— — 1 cruches — 12 —
— - 4 — — 2 —
(On voit donc que la division est une opération
qui a pour but d*. rechercher combien de fois
on peut retrancher un nombre appelé diviseur
d'un autre nombre appelé dividende).
IV. AGRICULTURE. — De l'alimentation des bestiaux.
— De quoi se compose-t-elle pour les
divers animaux de la ferme ? — Quelles préparations
fait-on subir à certains aliments ? —
Y a-t-il quelques règles à suivre dans le rationnement
des bestiaux ? — Indiquez-en.
V. DESSIN. — 11" modèle de la série A des
reliefs en carton de Monrocq.
:
COURS SUPÉRIEUR
I. MORALE
ET ENSEIGNEMENT CIVIQUE
MORALE. — Programme de la semaine. —
LA FAMILLE. — Devoirs envers les grandsparents.
— Devoirs envers les serviteurs.
COMPOSITION FRANÇAISE. — Une de vos camarades
arrive toujours en retard à l'école, ses leçons
ne sont pas sues, ses progrès sont lents. Elle
est considérée comme une paresseuse, lorsque
vous apprenez son dévouement quotidien pour
sa grand'mère. Racontez cette histoire.
-*- Plan. — 1" Retard à l'école, progrès lents.
— 2° Bon caractère mais élève nulle. — 3' Incident
qui renseigne. — 4° Le matin, ménage de
la grand'mère. — 5' Le soir, petits services. —
6 e Estime générale.
Développement. — Nous évitons toujours
d'arriver en retard à l'école, car la classe commence
par une petite leçon de morale qui contient
une anecdote, un conte, enfin quelque
chose qui nous intéresse ou nous amuse. Marthe
seule a de fréquents retards d'un quart d'heure
et même d'une demi-heure. C'est désastreux
pour ses études ; elle est encore dans le cours
du certificat d'études, malgré ses treize ans, et
nous nous demandons si elle en sortira, tant
ses progrès sont lents.
Marthe est pourtant une bonne camarade,
d'un charmant caractère, douce et gaie à la fois,
et si complaisante ! Nous l'aimons beaucoup et
nous sommes bien étonnées qu'elle, si docile
pour tout, ne soit pas plus stricte sur l'heure
réglementaire. Notre maîtresse aussi la trouve
très gentille, mais, au point de vue des études,
elle la considère comme absolument nulle.
Un matin, en venant à l'école, je vis devant
moi plusieurs personnes s'arrêter près d'un soupirail
de cave et écouter. Je m'approchai aussi :
on entendait des cris désespérés venir du fond

156 JOURNAL DES INSTITUTEURS
de cette cave. Un monsieur entra chez le concierge
qui s'empressa de venir constater le bruit
et courut vers la porte de la cave avec plusieurs
personnes pour savoir ce qu'il y avait. Ils revinrent
bientôt, portant la pauvre Marthe sur leurs
bras, méconnaissable à force d'avoir crié et
pleuré.
Le concierge raconta ceci : Il y a deux ans,
Marthe est resiée orpheline a la charge de sa
grand'mère, très âgée et infirme. Elle ne part
pas à l'école avant d'avoir fait le ménage, le •
déjeuner et avoir donné à la pauvre femme tout
ce qu'il lui faut pour travailler. C'est l'enfant qui
lave le linge, raccommode, reporte l'ouvrage de
sa grand'mère chez l'entrepreneuse, en rapporte
et souvent veille la nuit pour terminer la
commande. La vaillante enfapt est exténuée de
fatigue avant d'arriver à l'école et aurait plus
besoin de dormir que d'étudier. Mais elle est
courageuse.... Ce matin, elle était descendue à
la cave pour chercher son charbon ; le vent a
refermé la porte sur elle et la pauvre petite est
restée emprisonnée dans l'obscurité.... Heureusement,
on entendit ses cris et l'on put la délivrer.
Nous courûmes à l'école raconter tout cela.
Nous avions toutes les larmes aux yeux, et
maintenant nous avons plus que de l'affection
pour Marthe, mais une estime profonde pour
son dévouement à sa grand'mère.
Au lieu de nous moquer de sa médiocrité, nous
tâcherons désormais de l'aider dans ses études,
afin qu'elle puisse obtenir son certificat d'études.
ENSEIGNEMENT CIVIQUE. — Programme de
la semaine. — LE CITOYEN : Liberté, Egalité,
Fraternité.
II. LANGUE FRANÇAISE
Programme de la semaine. — 26' Leçon : Le
sujet est un nom, sujet complexe, sujet incomplexe,
le sujet est un pronom, le sujet est un
infinitif, nature du sujet d'un verbe. — 2T Leçon
: Compléments du verbe, complément
direct, complément indirect, complément circonstanciel,
du complément des deux verbes,
complément de quelques verbes, verbes qui
changent de sens en changeant de compléments,
place des compléments. — 28' Leçon :
Les trois personnes du verbe, le verbe peut
avoir les deux nombres, accord du verbe, nature
des verbes, le verbe être, verbes attributifs,
verbes transitifs ou actifs, verbes transitifs
employés à la voix active, verbes
transitifs employés à la voix passive, verbes
intransitifs ou neutres, verbes pronominaux,
verbes impersonnels, verbes défectifs. —
20' Leçon : Revision des leçons 26, 27 et 28. —
3C Leçon : Homonymes ayant le même genre,
homonymes quelconques.
I. — EXERCICES
26* LEÇQN. — Le sujet. — 1. Ecrire cinq
phrases ayant un sujet composé et complexe.
->-(Exemples :) Les roses et les violettes de
mon iardin embaument ma maison. —
Henriette, l'aimable enfant, Augustine, la
vive espiègle, sont nos deux filles. —
L'eau des mers et l'eau des rivières ont
des densités différentes. — La vertu de
patience et le défaut d'étourderie ne sont
pas faits pour s'allier. — Le tableau noir
de la classe et l'ardoise blanche de l'élève
se complètent l'un l'autre.
2. Ecrire trois phrases avec un infinitif sujet.
->- {Exemples :) Souffler n'est pas jouer. —
Savoir écouter est souvent une vertu. —
Manger avec sobriété est fort prudent.
27' LEÇON. — Les compléments du verbe. —
1. Dans les phrases suivantes, souligner les compléments
directs :
->-Celui qui fausse son serment mérite des
châtiments qui ne se fassent pas attendre.
— Celui qui défend l'accusé et celui qui
instruit la jeunesse, qui forme l'esprit des
jeunes gens à la vertu, rendent de grands
services à ' leur pays. — L'étude de la
science sert à augmenter le bonheur de la
prospérité et à diminuer le malheur de
l'adversité.
2. Dans les phrases suivantes, souligner les
compléments indirects .
->-La mémoire s'accroît par l'exercice et se
perd par la négligence. — Nous devons
faire du bien à ceua; qui nous en ont fait.
— Vous corrigerez l'ingrat par la patience,
vous l'aigrirez par les reproches. — Plus
un enfant est docile a ses parents et à ses
maîtres, plus il leur prouve sa reconnaissance.
— Le soleil ne tourne pas autour
de la terre ; c'est la terre qui tourne autour
du soleil.
3. Donner aux verbes ci-dessous la préposition
qui leur convient en la faisant suivre d'un
complément.
->- Appréhender (de courir). — S'aviser {de rire).
— Cesser (de souffrir). — Se charger (de
dire). — Conjurer (de se rendre). — Se
contenter (de rire). — Persévérer {dans le
bien). — Persister (à lire). — Se plaire (4
détruire). — Provoquer (à la lutte). — Se
résoudre (à partir). — Servir (à ou de rien).
— Tarder (à paraître). — Refuser (de chanter).
— Se résoudre (à attendre).
28' LEÇON. — Accord du verbe avec son sujet.
— Verbes transitifs et intransitifs. — 1. Faire
accorder, s'il y a lieu, les verbes placés entre
parenthèses.
->- Les actions les plus cachées, les pensées les
plus secrètes, les désirs à peine exprimés,
rien n(échappe) à la conscience. — Le
départ des oiseaux, la chute des feuilles,
la fraîcheur croissante de l'air, tout nous
(annonce) l'approche de l'hiver. — La cupidité,
ainsi que les autres passions, (est)

'
-*%$m
PARTIE SCOLAIRIÎ 157
comme un chariot qui descend une montagne
; si vous ne l'enrayez dès le départ,
vous ne l'arrêterez plus. — Le jaguar,
ainsi que le couguar, (habite) les contrées
chaudes de l'Amérique. — Une foule de
sensations amèrcs (assiègent) l'esprit du
paresseux. — La plupart ne (savent) pas
que multiplier ses désirs c'est abuser de
la vie. — Ni le reproche, ni la crainte, ni
l'ambition ne (trouble) les instants d'un
honnête homme.
2. Même exercice :
->- L'hypocrite ne saurait tromper longtemps :
un mot, un geste, un regard le (trahit). —
La philosophie ni le sceptre n'(empêchent)
qu'on ne soit homme. — Le danger,
comme la mort, (met) tous les hommes
de niveau. — Les hommes, comme les
oiseaux, se (laissent) toujours prendre
dans les mêmes filets. — Votre étude,
ainsi que la rose, (a) son épine. — Compatir
aux erreurs des hommes, compatir à
leurs faiblesses, ce (sont) là des devoirs
de chacun de nous. — Si l'on ne voulait
point se tromper dans sa conduite, ce
(serait) d'habiles gens que l'on consulterait.
3. Remplacer Vacti[ par le temps correspondant
passif.
->-Ma mère achètera un rosier. (Un rosier sera
acheté par ma mère); — Christophe
Colomb découvrit l'Amérique en 1492.
(L'Amérique fut découverte par Christophe
Colomb en 1492). — Les Portugais doublèrent
le cap de Bonne-Espérance pour la
première fois. (Le cap de Bonne-Espérance
fut doublé, pour la première fois, par les
Portugais). — Henri IV et Sully encouragèrent
la culture du mûrier et l'éducation
des vers à .soie. (La culture du mûrier
et l'éducation des vers à soie furent encouragées
par Henri IV et Sully). — Les
pêcheurs de Terre-Neuve attraperaient des
morues. (Des morues seraient attrapées
par les pêcheurs de Terre-Neuve).
29' LEÇON. — Exercices de récapitulation sur
les leçons précédentes. — 1. Dans le morceau
suivant, souligner d'un trait les verbes passifs.
->- La Marseillaise fut chantée pour la première
fois chez le maire de la ville de Strasbourg,
Diétrich, qui avait réuni dans un
banquet les volontaires prêts à partir. Dès
la première strophe, tous les assistants
furent émus, tous furent saisis ; le refrain
fut entonné par tous les volontaires enthousiasmés.
Le lendemain, ce chant était
répété par tous les habitants de Strasbourg
; il fut bien vite répandu dans toute
la France. Les fédérés marseillais l'ayant
fait connaître les premiers à Paris, il prit
le nom de Marseillaise. Aujourd'hui il
est connu de tous les peuples.
2. Dans le morceau suivant, souligner les
verbes neutres.
->- Il y a près de cinquante ans, nous avons eu
une querelle avec les Russes et nous sommes
allés chez eux en Crimée. Il y avait
eu un combat. Le soir, deux blessés se
trouvèrent étendus côte à côte sur le
champ de bataille : on n'eut pas le temps
de les relever. L'un était un Français,
l'autre était un Russe. Ils souffraient cruellement
; ils essayèrent de se parler, et,
s'ils ne se comprirent pas beaucoup, ils se
témoignèrent du moins de la sympathie et
de l'amitié. La nuit vint ; un des deux
s'endormit. Le matin, quand il s'éveilla
tout à fait, il vit sur lui un manteau qu'il
ne connaissait pas. Il chercha du regard
son voisin : celui-ci était mort et, au moment
de mourir, il avait ôté son manteau
et l'avait étendu sur son compagnon de
misère.
3. Ecrire trois mois ayant le préfixe apo et les
définir :
->- (Exemples :) Apocope, qui coupe de..., figure
de grammaire qui consiste à retrancher
une ou plusieurs lettres à la fin d'un mot.
— Apothéose : cérémonie qui d'un homme
fait un dieu. — Aphélie : point de l'orbite
d'une planète où elle est à sa plus grande
distance du soleil.
It. Ecrire trois mots ayant le suffixe fice et les
définir :
-*- (Exemples :) Artifice : l'art de faire quelque
chose, ou la chose faite avec art.
Edifice : construction faite.
Sacrifice : offrande sacrée faite à Dieu.
5. Définir les paronymes incident et accident
et donner un exemple à l'appui.
->- Incident : événement secondaire, imprévu.
(Exemple :) A l'audience, l'accusé a soulevé
un incident.
Accident : cas fortuit, malheur,-inégalité du
sol.
(Exemple :) Un grave accident de chemin de
fer vient d'être narré par le journal.
30" LEÇON. — Des homonymes (suite). —
1. Ecrire les homonymes de aube, enseigne,
talon, verge, vol.
->- Ces homonymes s'écrivent tous de la même
manière : Aube : commencement du jour.
— Vêtement blanc du prêtre. — Partie
d'une roue hydraulique. — Rivière et département
français.
Enseigne : Drapeau. — Marque quelconque.
— Officier qui porte le drapeau. — Grade
dans la marine.
Talon : Partie du pied. — Entame d'un pain.
— Ce qui reste des cartes quand on a servi
< les joueurs. — Moulure.
Verge : Baguette flexible. — Morceau de
baleine. — Ancienne mesure de longueur.
Vol : Action de voler. — Se maintenir en
l'air à l'aide d'ailes. — Prendre ce qui
n'est pas à soi.
2. Ecrire les homonymes de balai, mur,
taire.
->- Balai : Instrument pour nettoyer. — Balais :
Rubis d'un rouge pâle. — Ballet : Danse
au théâtre.
Mur : clôture en maçonnerie. — Mûr : ville
des Côles-du-Nord. — Alîlr : parvenu à
maturité. — Mûre : fruit du mûrier, de la
ronce.
Taire : garder le silence. — Ter : mot latin,
une troisième fois. — Terre : le monde,
le sol.
II. — RECITATION
NOVEMBRE.
Voici les obstinés brouillards, voici les jours
. Plus sombres et plus courts ;
•

158 JOURNAL DES INSTITUTEURS
Et je marche, transi 1 , sous les rousses feuillées
De nos forêts mouillées.
Autour de moi, le vent précurseur 2 de l'hiver
Frémit comme la mer,
Et des nuages bas, aux aspects de fumées,
Courent sur les ramées 3 1
Dans les sentiers connus où je m'en vais rêvant,
Le sol devient mouvant",
Et voilà que les fleurs roses de la bruyère
Vont tomber en poussière I
Source de vie et gaieté du ciel bleu,
O vieux soleil, adieu !
Et vous, il faudra donc le soir, au coin des
Vous oublier, étoiles ! • [poêles,
Tu fais chérir le coin de l'àlre et la maison,
Douloureuse saison,
Saison sans fruits ni fleurs, saison découronnée,
Soir de l'année 1
CHARLES GRANDMODGIN.
(Tiré du Magasin Pittoresque, 1900.)
Explication des mots. — 'Transi : saisi de
rroid. — 'Précurseur : qui annonce l'hiver. —
'Ramées : les rameaux des arbres dépouillés de
leurs feuilles. — 'Mouvant : mou, boueux.
Sens général. — L'hiver est la plus triste
saison ; les feuilles des arbres roussissent, puis
se détachent de la branche et tombent. Le vent
devient froid, la température humide ; et le
soleil pâle et sans chaleur se montre rarement.
— L'hiver est le moment où l'on aime à rester
chez soi, auprès du feu, car dehors tout annonce
la mort et la désolation. Mais cependant l'hiver
a encore un certain charme pour le poète, c'est
comme un moment de repos dans l'animation
de la nature.
Pour l'ORTHOGRAPHE et la COMPOSITION FRANÇAISE,
voir aux Examens, p. 159 et 160.
III. HISTOIRE
Programme de la semaine. — Les Normands
s'établissent en France ; les derniers Carlovingiens
; le peuple sous les derniers Carlovingiens
; les premiers Capétiens ; Hugues
Capet ; le roi Robert; les successeurs de
Robert le Pieux ; conquête de l'Angleterre
par les Normands ; fondation des royaumes
des Deux-Siciles et de Portugal. — La féodalité
: les fiefs, les grands vassaux ; suzerain
et vassal ; devoirs du suzerain et du vassal ;
l'hommage et l'investiture ; mœurs féodales ;
les vilains et les serfs ; l'Eglise ; trêve de
Dieu ; la chevalerie ; la première croisade.
IV. GEOGRAPHIE
Programme de la semaine. — Relief de la
France (suite) ; les Pyrénées, passages des
Pyrénées ; le Massif central ; divisions du
Massif central ; les plateaux de l'Est ; passage
au sud du Massif central. — Littoral de la
France ; les marées ; les côtes ; côtes du Nord;
aspect des côles du Nord-Ouest.
V. ARITHMETIQUE (*;
Programme de la semaine. — Les puissances.
— Définition et usages de la division. — La
division (suite).
1. Pour faire un tapis, on a employé une étoffe
qui a une largeur de 0 m. 95. On en a pris 4 bandes
de 3 m. 25 de longueur chacune. Le mètre courant
vaut5fr. 50. Aurait-il été plus avantageux d'acheter
ce tapis tout fait à raison de 4 fr. 80 le mètre
carré? Quel est le bénéfice réalisé dans l'un ou
l'autre cas?
(C. E. P.)
->- (Largeur du tapis :)
i X 0,95 = 3 m. 80.
(Longueur de 3 m. 25).
(Surface du tapis :)
3,8X3,25= 12 m. q. 35.
(Prix de l'étoffe :)
4x3,25x5,5 = 71 fr. 50.
(Si l'on avait acheté le lapis tout fait, il aurait
coûté :)
12,35 X 4,8=59 fr. 28.
(Il eût été plus avantageux d'acheter le tapis
tout fait, car on aurait gagné :)
71,5 — 59,28 = 12 fr. 22.
2. Une citerne a 1 mètre de long, 0 m. 90 de
large et 0 m. 84 de haut; elle est pleine d'eau jusqu'à
- décimètre du bord. Combien "contient-elle
de décalitres d'eau?
(C. E. P.)
->- (La surface de />ase de la citerne :)
10 x i) = 90 décimètres cai rés.
(Hauteur de l'eau :)
8,4 — 0,5 = 7 déc. 9.
( Volume de Veau :)
90x7,9 = 711 décimètres cubes.
(La citerne, contenant 711 litres d'eau, contient
par conséquent :) '
—— = 71 décalitres 1 d'eau.
3. On a du vin pesant 9 hectogr. 9 par litre, et de
l'huile pesant 9 hectogrammes par litre. Un fût
rempli de ce vin pèse 109 kg. 2, vin etfùt compris;
le même fût rempli de cette huile pèse 102 kilogrammes,
huile et fût compris. On demande la
contenance et le poids du lût. (B. E.)
-V- (La différence de poids ne porte que sur les
liquides, puisque le fût reste le même. Or,
pour un litre de contenance la différence de
poids est de 0 hgr. 9).
(Différence totale de poids :)
1(t9,2— 102= 7 kg. 2 ou 72hectogrammes.
(Contenance du fût :)
72 : 0,9 = 80 litres.
(Poids de 80 litres d'Imité :)
0,9 x 80 = 72 kilogrammes.
(roids du fût vide :)
10J — 72 = 30 kilogrammes.
I. W., injf.
(1) Voir, en outre, les questions d'arithmétique
données aux examens, p. 160.

PARTIE SCOLAIRE
VI. SCIENCES USUELLES
ET AGRICULTURE
Programme de la semaine.— Organes des sens
(suite) : ouïe ; oreille ; oreille externe ; oreille
moyenne ; oreille interne ; odorat ; goût ; toucher.
La voix. — But de l'hygiène ; hygiène de
la digestion ; choix des aliments ; salubrité de
l'eau ; salubrité des viandes et du lait ; conditions
d'une bonne digestion ; protection des
dents ; hygiène de la circulation ; le sang doit
circuler librement.
OBIETS UTILES POUR CETTE LEÇON.
Un tableau représentant les diverses parties
de l'oreille de l'homme ; un tableau représentant
le larynx de l'homme.
Une préparation du larynx d'un animal (chat,
chien, lapin); une langue de bœuf ou de mouton
fraîche.
LA RESPIRATION DANS LES HAUTES RÉGIONS DE
L'ATMOSPHÈRE.
Vous avez peut-être entendu parler des
malaises qu'éprouvent les hommes et les animaux,
lorsqu'ils s'élèvent à une certaine hauteur
dans l'atmosphère, soit dans les ascensions, soit
en ballon ; ces malaises sont dus à ce qu'on
appelle le mal des montagnes et le mal des
aéronautes. Paul Bert, dans un travail très complet
et très savant, a, le premier, réuni les observations
relatives à ces malaises, les explications
qui en avaient été données* et nous a
-éclairés sur leurs véritables causes. Qu'il s'agisse
d'une ascension de montagne ou de ballon, les »
symptômes sont sensiblement les mêmes, et
seule la hauteur où les accidents se produisent
varie suivant l'un ou l'autre cas.
Les premiers troubles que l'on ressent sont,
en général, des troubles digestifs : les aliments
répugnent, mais la soif est ardente. C'est surtout
dans la respiration et la circulation que se
manifestent les désordres importants ; la respiration
est courte et fréquente ; on essaie de respirer
plus vite, et l'on se sent très oppressé. Le
pouls bat très rapidement, les battements du
cœur sont très accélérés. La peau se congestionne
; les lèvres, les paupières s'injectent de
sang, deviennent violettes. Lorsque la. fièvre
débute, on en éprouve les effets : les facultés
semblent excitées ; un besoin d'activité rend gai
et léger ; mais, lorsque le mal augmente, le contraire
se produit : on est ahuri, en quelque sorte ;
une paresse invincible prend l'individu, qui n'a
même plus la force de parler. Bientôt même, la
congestion disparaît à son tour, pour faire place
à la pâleur qui précède les syncopes et bien
souvent les hémorragies des yeux, du nez, de
la bouche ; puis enfin la mort survient.
11 n'y a pas une limite déterminée où forcément
ces faits se manifestent ; cela dépend d'un
grand nombre de circonstances secondaires
très importantes néanmoins. Tel voyageur, plus
fort que tel autre,résistera mieux au mal;même
il arrive souvent qu'à une certaine limite les
effets éprouvés une première fois ne se reproduisent
pas une deuxième fois.
En général, les personnes nées à ces hauteurs
supportent parfaitement d'y vivre sans
• mal ; certains villages de la Cordillère des
Andes, en Amérique, sont à des altitudes de
1.900 mètres et plus ; les indigènes et les animaux
de ces pays ne sont pas incommodés, tandis
que les étrangers qui s'y rendent souffrent
violemment de la difficulté de respirer. Les
voyageurs qui ont été dans une ville de la Cordillère
nommée La Paz, située à 3.730 mètres audessus
du niveau de la mer, racontent que les
Indiens gravissent, la montée en courant et en
jouant de la flûte, tandis que les Européens y
mettent un temps très long. On dit que les étrangers
se reconnaissent dans la ville parce qu'ils
s'arrêtent tous les 30 à 40 pas, pour respirer.
Néanmoins, au bout d'un certain temps, on
s'accoutume en général à respirer librement,
bien que certaines personnes ne le puissent
jamais. — Un élément considérable est la
fatigue, et cela explique pourquoi les porteurs
indiens, chargés de lourds fardeaux parfois,
sont pris du mal des montagnes, bien qu'habitués
au pays, tandis que les Européens, qui se
prélassent sur des mules ou des chevaux, en
restent indemnes. Aussi est-il nécessaire, pour
mieux résister à la fatigue, de s'entraîner, pour
ainsi dire, par de petites ascensions avant d'en
aborder une importante ; c'est ainsi qu'en général
les touristes venus directement de la plaine
pour gravir le mont Blanc ressentent les effets
du mal. — Beaucoup d'autres influences viennent
s'ajouter à celles-là : une mauvaise alimentation
des insomnies prédisposent au mal
des montagnes. C'est ainsi qu'il faut s'abstenir
de boire de l'alcool avant ou pendant l'excursion
; des habitudes d'ivrognerie ne permettent
pas les ascensions, et l'alcool, loin de donner
des jambes, les paralyse.
VII.
EXAMENS (')
A. COIRAULT,
Professeur.
Brevet élémentaire.
[Gironde. — Aspirants, 1903).
I. ORTHOGRAPHE. — On nous apprend tout à
rebours de la nature. Voyez le rudiment : on
(1) Pour les conditions d'envoi, au Comité de
correction, des devoirs proposés aux divers examens
et au Certificat d'aptitude pédagogique,
voir le Cours par Correspondance, p. 168.

liO
JOURNAL DES INSTITUTEURS
commence par vouloir fourrer dans la tète des
enfants une foule d'idées les plus abstraites.
Eux que la nature tout entière appelle à elle
pur lijus les objets, on les enchaîne dans une
place, on les occupe de mots qui ne peuvent
leur offrir aucun sens, puisque le sens des mots
ne peut se présenter qu'avec les idées, et puisque
ces idées ne nous sont venues que par
degrés en partant des objets sensibles. Mais
encore on veut qu'il les acquièrent sans avoir
les secours que nous avons eus, nous que l'âge
et l'expérience ont formés. On tient leur imagination
captive, on leur dérobe de la vue des
objets par lesquels la nature donne au sauvage
les premières notions de toutes les choses, de
toutes les sciences, même de l'astronomie, de la
géométrie, des commencements de l'histoire
naturelle.... Il en est de même de la morale :
les idées générales gâtent tout encore. On a
grand soin de dire à un enfant qu'il faut être
juste, tempérant, vertueux, et a-l-il la moindre
idée de la vertu ? Ne dites pas à votre fils :
« Soyez vertueux » ; mais faites-lui trouver du
plaisir à l'être, développez dans son cœur le
germe des sentiments que la nature y a mis....
Mettez-le dans les occasions d'être vrai, libéral,
compatisant ; comptez sur le cœur de l'homme,
laissez ces semences précieuses de la vertu
s'épanouir à l'air qui. les environne, ne les
étouffez pas sous une foule de paillassons et de
châssis de bois. Je ne suis point de ceux qui
veulent rejeter les idées abstraites et générales :
elles sont nécessaires ; mais je ne pense nullement
qu'elles soient à leur place dans notre
manière d'enseigner. Je veux qu'elles viennent
aux enfants comme elles sont venues aux
hommes, par degrés, et en s'élevant depuis les
iéées sensibles jusqu'à nous.
TURGOT.
QUESTIONS. — 1° Que veut dire : à rebours de
la nature ? ->- Contrairement à ce qui serait
naturel ;
2° Qu'est-ce que « le rudiment » ? ->- Les éléments,
les débuts ;
3° Comment peut-on tenir « l'imagination
captive » ? ->- En ne faisant point appel à elle
pour la représentation des choses dont on parle ;
4° Quel est le sens du mot « compatissant » ?
-vil signifie « souffrir avec » et veut dire
souffrir de ce qui fait souffrir autrui ;
5* Quelle est l'idée pédagogique de ce morceau
? Distinguez, d'après lui, entre l'enseignement
abstrait et l'enseignement concret. ->-
L'idée pédagogique est qu'il faut instruire les
enfants en parlant d'objets connus par eux et
non pas en usant des mots qu'ils ne comprennent
pas. Il faut un enseignement concret, c'està-dire
basé sur des choses particulières connues,
sur tout ce que présente la nature à l'enfant, et
I non un enseignement abstrait, c'est-à-dire une
accumulation de mots vagues, de termes généraux,
que l'enfant entend sans imaginer aucune
représentation matérielle de la chose en question.
II. COMPOSITION FRANÇAISE. — Quelle a été votre
vie en hiver et en été ? — Quels charmes y
avez-vous trouvés ?
1. Recherche des idées. — En hiver, je suis
allé régulièrement à l'école, j'ai travaillé ; j'ai
lu, le soir, au coin du feu, près demes parents.
J'ai patiné sur la glace, certains jours ; j'ai fait
de longues marches, par le temps de froid sec
qui met de bonnes couleurs aux joues. L'été, j'ai
vécu à la campagne, toujours dehors, suivant
les moissonneurs aux champs, me couchant
dans le foin sec, regardant les belles couleurs
du ciel à la tombée du jour. J'aime l'hiver et
j'aime l'été : les joies de l'été complètent bien
les labeurs de l'hiver. Je ne dirai pas avec le
poète : « Je rêve à des étés qui demeurent toujours.
»
II. Plan. — 1° L'hiver, saison du travail, des
grandes marches, des soirées au coin du feu. —
2" L'été, saison des douces promenades aux
champs, des rêveries. — 3° L'hiver a son bon,
comme l'été.
III. ARITHMÉTIQUE. — 1. Théorie. — Démontrer
que si l'on retranche un même nombre aux deux
termes d'une fraction, elle s'éloigne de l'unité.
Application de la démonstration à l'exemple - et
à son inverse.
2. Problème. — Pour faire un. ouvrage, on a employé
deux ouvriers. Le premier a travaillé seul
pendant 8 jour?, puis les deux ensemble ont travaillé
pendant 9 jours. Enfin, le premier cessant
de travailler, le second termine l'ouvrage en
18. jours. Sachant que le premier aurait mis
32 jours pour faire l'ouvrage entier, on demande :
1° la portion de l'ouvrage faite par chaque ouvrier;
2° le temps employé par le second travailleur
pour faire l'ouvrage entier à lui seul ;
3° le premier gagnant 4 fr. 50 par jour, que doit
gagDer le second d'après le travail fait.
->- (Portion de l'ouvrage faite en 1 jour par le
1" ouvrier :)
l_
32'
(Portion de l'ouvrage faite en tout par le
1er ouvrier :)
_8 j». 12
32 32 32'
(Portion de l'ouvrage faite par te 2 e ouvrier .-)
32 _!! = !£
32 32 32'
15
(Temps mis par le 2 e ouvrier pour faire — de
oc
l'ouvrage :)
9 + 18 = 27 jours.

T" 3 ; *''. ,' v -' O' .''

162 JOURNAL DES INSTITUTEURS
gouvernées par les ducs et les comtes ; il faisait
de justes et sages lois, appelées Capilulaires et
donnait lui-même, dans ses domaines particuliers,
l'exemple de l'ordre et l'économie.
Il multiplia les écoles et en fonda une dans
son palais, se faisant lui-même écolier quand il
en avait le temps.
Son activité était prodigieuse.
Il la dépensa, malheureusement, en grande
partie, à faire des guerres de conquête qu'il
croyait nécessaires pour assurer la paix de son
empire et protéger la civilisation chrétienne.
Il combattit les Lombards en Italie, les Arabes
en Espagne, et, on Germante, les Saxons auxquels
il voulait imposer le christianisme.
Les Saxons lui résistèrent pendant trente ans,
avec une énergie qu'il faut admirer, car il est
toujours beau de défendre son indépendance.
L'un des héros de la résistance saxonne fut
Witikind, qui, mérite d'être comparé à Vercingétorlx.
Charlemagne, lassé de celte guerre éternelle,
finit par avoir recours aux moyens les plus
cruels. Un jour, il ordonna le massacre de quatre
mille prisonniers. Une autre fois, il fit transporter
loin de leur pays des centaines de familles
saxonnes.
C'était là une étrange façon de répandre
l'Evangile et qui prouve que Charlemagne n'était
pas encore bien corrigé de cette barbarie qu'il
voulait détruire.
Quel fut, en somme, le résultat de ces guerres ?
Il a été nul en Espagne.
En Italie, la conquête du royaume des Lombards
n'a profité qu'à la papauté.
Quant à la guerre de Saxe, elle a eu pour effet
de grouper en un seul peuple les tribus germaniques
auparavant ennemies les unes des autres,
et de créer ainsi l'empire d'Allemagne.
Odette LAGUERRE.
LA PUERICULTURE
Nos enfants savent maintenant, et. elles ne
l'oublieront pas, que le premier devoir de la
mère est de nourrir son enfant. Comment n'auraient-elles
pas été frappées en apprenant que,
sur 100 bébés qui ne sont pas élevés au sein,
40 à peine atteindront plus de deux ans. Elles
sont persuadées, car le P' Pinard l'a affirmé, que
toutes les mères peuvent allaiter soit immédiatement
après la naissance de l'enfant (c'est le
cas qui se présente le plus souvent), soit au bout
de quelques jours, soit même au bout de quelques
mois. Pour sauver son enfant, la mère doit
essayer pendant 4 mois au moins de le nourrir
elle-même, et ce n'est qu'après ce temps écoulé
qu'elle doit renoncer à la plus importante de ses
fonctions, si elle est décidément incapable de la
remplir.
La supériorité du lait de femme sur tous les
autres laits explique cette nécessité ; ce lait, en
effet, par sa composition chimique, est approprié
aux besoins de l'enfant ; il est à la température
voulue et conserve toute sa pureté en
passant directement, sans intermédiaire, « de la •
fabrique dans la bouche de l'enfant ».
Le P' Pinard a expliqué comment on devait
donner à teter à l'enfant la première fois ; il a
insisté sur le nombre des tétées (7 à 8 dans les
vingt-quatre heures), sur leur durée (1/4 d'heure
en moyenne) et sur le temps de l'allaitement
(10 à 12 mois). Il a été particulièrement persuasif
pour recommander de ne jamais sevrer un
enfant pendant les mois chauds de l'année :
juin, juillet, août, sepiembre.
Les nombres ne resteront peut-être pas présents
à la mémoire des fillettes ; mais, dans quelques
années, quand il s'agira de lutter pour la
vie d'un cher petit enfant, le premier venu au
foyer familial, elles se souviendront qu'on leur
avait indiqué des règles précises et s'efforceront
de les retrouver. Elles ne seront pas tentées"
d'apaiser les cris de l'enfant en lui donnant de
l'eau additionnée de fleur d'oranger, du tilleul,
ou en lui présentant à boire toutes les fois qu'il
le réclame. Elles chercheront les causes de ses
pleurs, s'assureront qu'il « est propre », qu'il ne
souffre pas ; — qu'il ne s'agit bien que de gourmandise,
et, dans ce cas, elles le laisseront
pleurer.
Le P' Pinard a indiqué quel devait être le
régime de la « maman-nourrice », afin qu'elle
produise le meilleur lait possible et en quantité
suffisante. L'alimentation ordinaire est convenable,
à condition qu'elle soit large et saine.
La jeune femme fera usage de viande fraîche ;
mais elle proscrira les viandes conservées, la
charcuterie (sauf le jambon), le gibier. Elle mangera
rarement du poisson de mer et évitera les
coquillages, qui sont susceptibles de produire,
chez l'enfant, de l'urticaire. Les légumes en
général sont excellents, mais il est bon de proscrire
les choux, les asperges, le cresson. L*
salade assaisonnée modérément n'est pas nuisible,
mais tous les condiments doivent être
écartés de l'alimentation.
La maman-nourrice peut consommer du vin,
de la bière, du cidre : l'abus seul de ces bois-

• •
HP"'' f
\;
•• •
PARTIE SCOLAIRE 163
sons est nuisible. Les liqueurs alcooliques n'arrêtent
pas la sécrétion du lait ; elles ont pour
effet d'en faire un poison pour l'enfant, chez
lequel il provoque des accidents graves, mortels
même. L'exemple cité à ce propos par le
P' Pinard est une histoire vraie qui a profondément
ému son auditoire attentif. Un beau bébé,
allaité par une nourrice mercenaire, était pris de
convulsions terribles après chacune des sorties
de celle-ci. Observée, cette femme fut surprise
consommant coup sur coup plusieurs verres d'absinthe
; elle fut renvoyée et les accidents nerveux
cessèrent complètement chez le nourrisson.
Le P' Pinard, après avoir recommandé une
stricte propreté générale et une propreté très
spéciale des seins, aborde l'état mental de la
jeune mère. Toutes les femmes, dit-il, sont
douces ; les enfants qui l'écoutent le sont sans
exception, car la douceur est une des plus charmantes
parures de la jeune fille. Aussi n'insistet-il
pas sur la nécessité d'éviter les accès de
colère, les émotions vives, capables de tarir la
sécrétion laétée, de changer tout au moins la
constitution du lait. Jeanne GIRARD.
X
POUR LES ÉCOLES DU LITTORAL
LES MOLLUSQUES ET CRUSTACÉS COMESTIBLES ET LES
PLANTES MARINES.
Rédaction. — Faites connaître les principaux
mollusques et crustacés comestibles de nos
côtes, ainsi que les principales plantes marines
utilisées par les pécheurs.
Plan. — 1° Les mollusques : ce que c'est. —•
— 2' Les principaux mollusques comestibles :
mollusques bivalves (deux coquilles) ; univalves
(une coquille) ; sans coquille. — 3° Les crustacés
: ce que c'est. — 4" Les principaux crustacés
comestibles. — 5° Les plantes marines ou
algues : ce que c'est. — 6* Les principales plantes
marines : algues vertes ; algues roses ; algues
brunes. — La zostère marine. — 7° Utilisation
des algues : emballage ; engrais ; combustibles ;
aliments ; en médecine ; dtns l'industrie.
Développement. — On appelle mollusques
des animaux marins dont le corps mou est protégé
par une coquille.
Les principaux mollusques comestibles de nos
côtes sont : 1" les huîtres, les moules, le pecten
ou coquille Saint-Jacques, les palourdes ou clovisses,
les manches de couteau, qui ont deux
coquilles (bivalves) ; 2* les bigorneaux, les buccins,
les oreilles de mer, les patelles, qui n'ont
qu'une coquille (univalves). La seiche, le calmar,
la pieuvre sont dépourvus de coquilles ; ils serrent
surtost comme appât pour la pêche.
On appelle crustacés des animaux marins
pourvus d'une carapace dure.
Les principaux crustacés comestibles de nos
côtes sont : les crabes (crabe commun, crabe
araignée et crabe étrille), le homard ou écrevisse
marine, la langouste, les crevettes (crevette
grise ou bouquet, crevette rose).
Les plantes marines pu algues, aux formes et
couleurs si variées, sans racines ni fleurs, appartiennent
à la famille des cryptogames. On les
appelle encore varech ou goémon.
On peut, d'après leur couleur, les classer en
trois groupes : 1" les algues vertes, comme les
gazons marins et les ulves ou laitues de mer ;
2" les algues roses ou violacées, comme les céramies
et la chondrée crispée ; 3" les algues brunes
ou olivâtres, comme les fucus et les laminaires.
Il est aussi une plante, la zostère marine, qui
forme de véritables prairies sur les fonds de
sable, mais ce n'est pas une algue.
Les algues sont utilisées, par le pêcheur, pour
l'emballage des poissons et coquillages et pour
fumer les terres ; quelques-unes servent comme
comestibles ; l'ulve comestible est employée dans
l'alimentation, la chondrée est employée en
médecine ; dans l'industrie, on extrait de la
soude et de l'iode de certains goémons ; la laminaire
fournit du sucre.
.
ENSEIGNEMENT AGRICOLE
LECTURE. — Le cultivateur avant 1789. — Avant
la Révolution, la condition du cultivateur était
des plus pénibles et des plus tristes. L'agriculture
était considérée comme le plus malheureux
de tous les états.
Le tiers environ des paysans exerçait une profession
libérale ou un métier. Les deux tiers
appartenaient à l'agriculture comme laboureurs,
manouvriers, journaliers, etc. ; les premiers ne
possédaient que des domaines congêables, desquels
ils pouvaient être chassés d'un jour à
l'autre au gré du propriétaire. La plupart des
manoeuvres étaient de pauvres gens, n'ayant
aucun bien ou possédant quelques arpents de

16'»
JOURNAL DES INSTITUTEURS
terre et incapables bien souvent de subvenir aux
nombreuses charges qui leur étaient imposées.
Les gens de (inance les poursuivaient sans
cesse. 11 arrivait bien souvent que celui qui
avait quelques têtes de bétail travaillait la nuit,
pour les soustraire à leur poursuite. Combien de
cultivateurs,n'ayant plus d'animaux pour labourer
la terre, étaient obligés d'atteler à leur
charrue leur femme et leurs enfants. Quel sort
plus triste que celui-là ?
PROBLÈMES. — 1. Un paysan a indûment payé
pendant 3 ans les contributions d'un pré dont le
revenu cadastral est de 4 fr. 75 et d'une terre dont
le revenu est 2 fr. GO. Quelle somme a-t-il le droit
de réclamer au propriétaire de ces 2 parcelles si
le centime par franc des propriétés non bâties est
de 0,2554, 0,24. r .:S, 0,2052 ?
->- [Revenu total :)
4,75-1-2,00 = 7 fr. 35.
{Contributions pour la I re année:)
0,2554x 7,35= 1 fr. 87.
(Contributions pour lu 2 e u?inée :)
0,2453 X 7,3 =1 fr. 80.
i Contributions pour la 3 e anné* :)
0,2052 X 7,35=1 fr. 50.
(Montant des contributions :)
1,87719 + 1,802»5 + 1,5082»= 5 fr. 18.
Réponse : 5 fr. 18830.
2. Un cultivateur a ensemencé 15 hectares de
blé. 11 a dépensé par hectare : 1° 40 métrés cubes
de fumier à 4 fr. 25 l'un ; 2° 3 hectolilres de blé à
20fr. 50l'un; 3" 100 francs de labours; 4° 30francs
pour la main-d'œuvre ; 5° 3 fr. 50 pour les contributions.
11 récolte par hectare 15 quintaux de blé
à 25 francs le quintal et 35 quintaux de paille à
20 fr. 50 les 500 kilogrammes on demande quel
est son bénéfice total?
-*- (Prix des 40 mètres cubes :)
4,25x40 = 170 francs.
(Prix des 3 hectolitres de blé :)
20,60x3=01,50.
(Dépense totale :)
170-(-61,50+ 100+30 + 3,50 = 365 francs.
(Prix du blé :)
25 X 15 = 375 francs.
(Prix de la paille :)
35X4,10= 143 fr. 50.
(Récolte par hectare :)
375+ 143,50 = 518 fr. 50.
{Bénéfice par hectare :)
618,50—365=153 fr. 50.
(Bénéfice total :)
153,50 X 15 = 2 302 Tr. 50.
Réponse : 2302 fr. 50.
ENSEIGNEMENT MÉNAGER
Classe enfantine.
I. CAUSEME : LA BATTERIE DE CUISINE.
A l'aide d'un ménage d'enfant, faire énumérer
les principaux ustensiles nécessaires à la cuisine
: casseroles, poêle, gril, marmite, bouilloire,
passoire, râpe, bassine à confiture, pochon,
écumoire, rôtissoire, plats, cuillers, boîte
à sel, hachoir, couperet, panier à salade, etc.
Poser quelques questions de ce genre : A quoi
sert la rôtissoire ? la râpe ? la passoire ? le hachoir
7 le panier à salade ? le gril ? la bouilloire ?
Dans quoi fait-on cuire le pot-au-feu ? les fricassées
? les rôtis? l'omelette? Montrer un ustensile
en terre (plat creux, pot, etc.), un ustensile
en fer étamé (casserole) et un en fonte (marmite,
fer à repasser).
Faire distinguer ce qui caractérise chacune de
ces substances.
La poterie est de couleur jaunâtre ou rougeâtre.
Elle est faite avec de l'argile ou terre
glaise cuite au four. On vernit ordinairement à
l'intérieur les ustensiles de ménage en poterie.
Le fer étamé est d'un gris clair et brillant.
On étame le fer en le recouvrant d'étain pour
qu'il ne se rouille pas. Le fer se trouve dans la
terre. C'est un métal. La fonte est une sorte de
fer qui renferme du charbon. Sa couleur est
noirâtre. Les ustensiles en fonte sont plus lourds
que ceux en fer-blanc.
II. TRAVAUX MANUELS.
Pliage : Mitre persane. — Faire un chapeau
de gendarme. Replier les coins obliquement et
passer la pointe sous le pli du milieu, comme le
montre le dessin ci-dessous : >
Mitre persane.
Tressage. — Avec une seule bandelette, exécuter
le modèle suivant en pliant toujours dans
Tressage, en ver.».
le même sens en bas, à droite, en haut, à
droite, etc.", l'extrémité de la bandelette étant
tenue horizontalement.

• •
r\
PARTIE SCOLA1RK 165
Tissage : Exécuter un lissage en croisé, en
alternant comme dans le tissage en damier,
mais en laissant deux fils de chaîne en^dessus
et deux fils de chaîne en dessous, au lien d'un
seul.
Cours élémentaire.
I. CAUSERIE : LA TOILETTE DES CHEVEUX.
La toilette des cheveux, comme celle de la
figure, des mains et des dents, doit être faite
chaque jour.
On se sert pour cela de la brosse et du peigne
à dents un peu écartées appelé démêloir.
Le démêloir, comme son nom l'indique, démêle
les cheveux. Il faut le passer dans les cheveux
awee d'autant plus de patience et de précautions
que ceux-ci sont plus emmêlés ou plus
crépus. On ne doit pas tirer brusquement sur les
nœuds qui se forment entre les dents, de crainte
de casser ou d'arracher 'les cheveux, mais
insister doucement et recommencer jusqu'à ce
que le peigne glisse partout sans difficulté. Alors
seulement les cheveux sont bien démêlés. Cette
opération n'est ni longue ni pénible lorsqu'on
se peigne avec soin chaque matin et chaque soir
et qu'ensuite on natte les cheveux ou on les
attache pour les tenir en ordre.
Dans le jour, on laisse souvent les cheveux
des petites filles flotter sur leurs épaules, en
attachant seulement ceux du devant sur le sommet
de la tête avec un ruban.
C'est une jolie coiffure qui va bien aux jeunes
visages.
Les fillettes plus grandes se font des chignons.
On ne doit jamais trop serrer le chignon, ni
se mettre trop d'épingles sur la tête.
Le soir, il faut toujours se natter les cheveux
avant de se coucher.
L'emploi du peigne fin est utile pour nettoyer
la tête et la débarrasser de certains insectes que
vous connaissez.
Mais il ne faut pas en abuser, parce qu'il irrite
le cuir chevelu.
Les cheveux doivent être lavés de temps en
temps avec de l'eau tiède et du savon ou avec
une décoction de bois de Panama.
II. EXERCICES PRATIQUES.
" 1° Apprendre à peigner et à natter les cheveux.
2° Laver une brosse à cheveux dans une eau
contenant un peu d'ammoniaque, ^en ayant soin
que l'eau ne touche pas le vernis du bois.
3* Nettoyer un peigne.
III. TRAVAUX MANUELS.
1* Etude du point arrière.
2' Travaux au crochet.
Odette LAGUERRE.
;
-,
ÉDUCATION DES SENS
- 1
PROGRAMME DE LA SEMAINE.
Les poids : la demi-livre (suite).
1° Se procurer, si c'est possible, du sel fin, du
sel gris, du sucre, des légumes : pommes de
terre, carottes, navets, etc., et faire mesurer par
les élèves une quantité de ces produits égale à
une demi-livre. Vérifier ensuite les résultats.
2° Mettre une certaine quantité de ces substances
dans des sacs et faire soupeser ceux-ci
pour savoir s'ils pèsent plus ou moins qu'une
demi-livre.
3° Faire rechercher dans la classe des objets
susceptibles de peser une demi-livre .
I. WALTER.
LECTURE
TRAVAIL ET INDUSTRIE OU DIX MŒ.LE LIVRES
DE RENTE.
Quand j'avais dix-huit ans, j'allais, durant la
belle saison, passer la journée du dimanche à
Versailles, ville qu'habitait ma mère. Pour m'y
transporter, je venais, presque toujours a pied,
rejoindre sur cette route une des petites voitures
qui en faisaient alors le service. En sortant
des barrières, j'étais toujours sûr de trouver
un grand pauvre qui criait d'une voix glapissante
: « La charité, s'il vous plaît, mon bon

' .
' ' ' " • • ' .
166 JOURNAL DES INSTITUTEURS
•••
monsieur ! » De son côté, il était bien sûr d'entendre
résonner dans son chapeau une grosse
pièce de deux sous.
Un jour que je payais mon tribut à Antoine
(c'était le nom de mon pensionnaire), il vint à
passer un petit monsieur poudré, sec, vif, et à
qui Antoine adressa son mémento criard : « La
charité, s'il vous plaît, mon bon monsieur 1 »
Le passant s'arrêta, et, après avoir considéré
quelques moments le pauvre : « Vous me paraissez,
lui dit-il, intelligent et propre à travailler :
pourquoi faire un si vil métier? Je veux vous
tirer de cette triste situation et vous donner dix
mille livres de rente. » Antoine se mit à rire et
moi aussi. « Riez tant que vous le voudrez, reprit
le monsieur poudré, mais suivez mes conseils,
et vous acquerrez ce que je vous promets.
Je puis d'ailleurs vous prêcher d'exemple : j'ai
été aussi pauvre que vous,, mais au lieu de
mendier je me suis fait une hotte avec un mauvais
panier, et je suis allé dans les villages et
les villes de province demander, non pas des aumônes,
mais de vieux chiffons qu'on me donnait
gratis et que je revendais ensuite un bon prix
aux fabricants de papier. Au bout d'un an, je
ne demandais plus pour rien les chiffons, mais
je les achetais, et j'avais en outre une charrette
et un âne pour faire mon petit commerce. Cinq
ans après, je possédais trente mille francs, et
j'épousais la fille d'un fabricant de papier, qui
m'associait à sa maison de commerce, peu achalandée,
il faut le dire ; mais j'étais jeune encore,
j'étais actif, je savais travailler et m'imposer
des privations. A l'heure qu'il est, je possède
deux maisons a Paris, et j'ai cédé ma fabrique
de papier à mon fils, à qui j'ai enseigné de
bonne heure le goût du travail et le besoin de la
persévérance. Faites comme moi, l'ami, et vous
deviendrez riche comme moi. »
Là-dessus, le vieux monsieur s'en alla, laissant
Antoine tellement préoccupé que deux
dames passèrent sans entendre l'appel criard
du mendiant.
En 1815, pendant mon exil à Bruxelles, j'entrai
un jour chez un libraire, pour y faire emplette
de quelques livres. Un gros et grand monsieur
se promenait dans le magasin et donnait
des ordres à cinq ou six commis. Nous nous regardâmes
l'un et l'autre comme des gens qui,
sans pouvoir se reconnaître, se rappelaient cependant
qu'ils s'étaient vus autrefois quelque
part. « Monsieur, me dit à la fin le libraire, il y
a vingt-cinq ans, n'alliez-vous pas souvent à
Versailles, le dimanche ? — Quoi ! Antoine, c'est
vous, m'écriai-je. — Monsieur, répliqua-t-il,
vous le voyez : le vieux monsieur poudré avait
raison ; il m'a donné dix mille livres de
rentes. »
A.-V. ARNAULT (1).
(1) A.-V. ARNAULT, né à Paris en 1766, mourut
en 1834. Il est surtout connu par ses fables : il
en a publié 142. Sous Napoléon I", il fut chef
de la division de l'Instruction publique. Membre
de l'Académie française, il en fut le secrétaire
perpétuel.
CERTIFICAT D'APTITUDE PÉDAGOGIQUE
PRÉPARATION SPÉCIALE.
Sujets à traiter.
1* De l'enseignement de l'écriture dans les
écoles primaires. — Résultats à obtenir. —
Méthodes et procédés. — Obligations de l'instituteur.
(Le développement de ce sujet paraîtra à cette
place même dans le numéro du 15 novembre.)
2' Prouvez, si tel est votre avis, que le législateur
a eu raison d'introduire la musique et le
chant dans le programme obligatoire de l'enseignement
primaire. Montrez quels avantages
doivent en résulter à l'école et hors de l'école.
Dites par quelle méthode et par quels procédés
vous amenez vos élèves non seulement à
chanter des chœurs étudiés, mais à lire à vue
et à écrire, sous la dictée, un chant simple, à
la jin du cours supérieur.
Si la chose vous parait impossible ou trop
difficile, dites-le librement et donnez vos raisons.

;"•*{"'- ".' •-_•-'* -> \- ^ ••v^'),'- - - - • - _ - ' - -' f, --.'-.•
PARTIE SCOLAIRE 167
D E S S I N
(NOVEMBRE)
V • \j
|r
f&r
„ . ., „, , . , . „ . . ,„ CODHS MOYEN : I" année. — Projections d'un octaèdre, c'esl-
Coms ÉLÉMENTAIRE - Tracer un rectangle de 1 sur 2 ainsi que «, ides & j ^ ca^e.
rJ
les diagonales et le carre du milieu.
I
I '
COURS MOYEN : 2" année. — Caisse à fleurs. — Lorsque les
lignes AB et BCsont tracées, pour avoir le point D : mener,
des points A, B, C, des verticales jusqu'à la liçne d'horizon pour
obtenir les points A', B',C; — mener la diagonale AC et les
autres diagonales C'A et A'C ; au point o où elles se coupent,
mener une verticale jusqu'à la diagonale AG ; par ïe point S
ainsi obtenu, tracer une ligne SB et la prolonger en arrière;
c'est sur cette ligne que se trouve le point D ; pour le
déterminer, joindre B'ào et prolonger jusqu'à la rencontre
avec la lfene SB.
COURS SUPÉRIEUR. — Cadre de glace en bois pyrogravé. Tracer
d'abord la grande circonférence du coin : ligne A, centres
des grandes circonférences; lignes 1-2, centres des petites
circonférences. Dans chaque circonférence, tracer un polygone
étoile en 8 côtés.
..,;;:

168 JOURNAL DES INSTITUTEURS
Cours par Correspondance
PRÉPARATION AUX EXAMENS
(6 e SEMAINE. — 1er NOVEMBRE 1903.)
(Pour tout ce qui concerne ce cours, s'adresser
au Secrétaire du Comité de correction, M. C. Cbappaz,
33, rue de Coulmiers, Paris.)
I. - CERTIFICAT D'ÉTUDES PRIMAIRES. —
1° COMPOSITION FRANÇAISB {Prix de correction :
0 fr. 35). — Vous avez un de vos camarades qui
vous a dit que quand il serait grand il braconnerait.
Ecrivez-lui pour lui dire que le braconnier
est un voleur qui se cache pour mal faire et que
la loi punit sévèrement.
2° CALCUL (Prix de correction : 0 fr. 35). —
t. J'achète 450 mètres d'étoffe pour 255 francs. Le
tiers de cette étoffe m'a coûté o fr. 65 le mètre ; le
quart 0 fr. 40 le mètre. Evaluer le prix du mètre
de la partie qui reste. — II. Un hectare de terre
produit en moyenne 3 400 litres d'avoine. Quelle
sera la récolte d'une terre de 5 hectares 6 ares
28 centiares, et dire aussi la valeur de cette récolte
si le quintal d'avoine vaut 16 fr. 30 et si l'hectolitre
pèse 48 kilogrammes?
Prix de correction de composition française
et de calcul réunis : 0 fr. 60.
II. — BREVET ÉLÉMENTAIRE,— 1» COMPOSI­
TION FRANÇAISE (Prix de correction : 0 fr. 65). —
Lazare Carnot, l'organisateur de la victoire, après
avoir exercé les plus hautes fonctions de l'Etat,
était de passage à Nolay, son pays natal.
Il voulut revoir l'école où il avait appris à lire.
Après bien des années, il retrouva à chaque place
les objets qu'il avait vus alors qu'il était sur les
bancs.
Sa plus grande joie est de retrouver son vieux
maître, qui enseigne encore les enfants. Vous peindrez
cette petite scène.
2° CALCUL (Prix de correction, théorie: 0 fr. 25 ;
problème : 0 fr. 40; ensemble : 0 fr. 60). — I.
Démontrez que pour qu'un nombre entier soit
divisible par 4, il faut et il suffit que la somme du
chiffre des unités et du double des dizaines soit un
nombre divisible par 4. — Pour établir ce théorème,
on se servira du nombre 17 863. — II. Problème
: Une personne vend, au cours de 396 francs,
14 obligations dont chacune lui rapporte par an
un intérêt de 10 fr. 80. Avec le produit de cette
vente, elle achète de la rente à 3 1/2 p. 100 au
cours de 104 fr. 60. — On demande de combien
son .revenu annuel se trouve augmeutè ou diminué.
3° DESSIN (Prix de correction : 0 fr. 40). — Aspirants.
Un banc. — Aspirantes. Deux gros livres
en diagonale.
(Prix de correction de composition française,
problème, théorie, dessin réunis : 1 fr. 20.)
N. B. — Le Comité se charge également de corriger
et d'annoter les autres épreuves demandées
au brevet élémentaire : orthographe, écriture,
couture, 0 fr. 25 pour chaque épreuve ; dictée et
questions, 0 fr. 50.
III. — BREVET SOPÉRIEDR. — 1» COMPOSI­
TION FRANÇAISE (Prix de correction : 0 fr. 75). —
Expliquer et développer cette pensée de La Fontaine
: «Les délicats sont malheureux, rien ne
saurait les satisfaire. » — 2° SCIENCES PHYSIQUES ET
NATURELLES (Prix de correction :0fr. 75). —Théorie
et hygiène de la digestion chez l'homme. — 3° MA­
THÉMATIQUES. — I. Aspirants (Prix de correction :
0 fr. 6").— Dans un triangle rectangle, l'hypoténuse
surpasse les côtés de l'angle droit de 1 et
de 8 ; quels sont les trois côtés du triangle î —
II. Aspirantes (Prix de correction: 0 fr. 50). —
Un négociant loue une maison de commerce au
capital de 50 000 francs; au bout de trois mois, il
s'associe une personne qui apporte 42 000 francs,
mais il pose pour condition que ?ur les bénéfices
il commencera par prélever un intérêt de 7 p. 100
de son capital, et que le reste sera partagé proportionnellement
à la mise de chacun d'eux, en égard
au temps que ces capitaux auront été engagés
dans le commerce. Au bout d'un an, le bénéfice
a été de 28 000 francs. Quelle est la part de chaque
associé? — 4° LANGUES VIVANTES (Thème anglais,
allemand, italien ou espagnol). (Prix de correction:
0 fr. 65.) Je me prôm'ène dans le jardin
public lorsque le temps le permet. Les femmes ont
ici la liberté d'aller partout à pied, seules, sans
laquais et sans servantes ; cette liberté me plaît
et j'en use. Je dîne chez M. Tronchin ou chez moi
à une heure ; ordinairement, depuis deux jusqu'à
six, on fait ou on reçoit des visites; à six heures,
on prend le thé comme en Angleterre, mais la
collation ne se borne pas à ce breuvage; on y
trouve aussi des pâtisseries, du café au lait et du
chocolat.
N. B. — Vu la difficulté d'imprimer à cette place
quatre versions différentes, nous envoyons à tout
correspondant qui en fait la demande les textes
des versions qui lui sont nécessaires. (Prise de correction
: 0 fr. 50 ; thème et version ensemble :
i fr. 05.)
5° DESSIN (Prix de correction : 0 fr. 40). —
Rais de cœur.
Prix de correction de toutes les compositions
du brevet supérieur réunies.: 2 fr. 75.
IV. — CERTIFICAT D'APTITUDE PÉDAGO­
GIQUE. (Prix de correction : I franc.) — Voir
d'aulre part : Préparation spéciale au certificat
d'aptitude pédagogique, page 166.
DIVISION DU TRAVAIL DE LA 6 e SEMAINE.
BREVET ÉLÉMENTAIRE. — Arithmétique :
Divisibilité par 2, 4, 25, 8 et 125, par 9 et 3. —
Grammaire : Le verbe. — Solfège : Des silences.
— Histoire de Fi-ance: Démembrement de l'empire
de Charlemagne. — Géographie : De la frontière
italienne au lac de Genève. — Physique : Machine
neumatique. — Machine de compression. —
Pompes. — Siphons. — Aérostats. — Mélange des
gaz. — Zoologie : Organes des sens. Q9S§8L.idte:#
BREVET SUPÉRIEUR. — Morale et éducation :
L'éducation intellectuelle; principes généraux. —
Arithmétique: Divisibilité ; nombres premiers. —
Géométrie : Mesure des angles. — Histoire littéraire
: La littérature latine jusqu'au siècle d'Auguste.
— Elude spéciale des auteurs du programme
: Milhridale, lecture de l'acte V, vue
d'ensemble de la pièce. — Histoire : Les Juifs. —
Géographie : Continents ; eaux douces. — Physique
: Surface libre des liquides en repos ; vases
communicants; pression dans les liquides en
équilibre. — Chimie : Air atmosphérique; combustion.
— Zoologie : Chaleur animale.
AVIS IMPORTANT. — Une grande diminution
sur les prix ci-dessus est faite anx
personnes qui s'abonnent au mois, au trimestre
ou à l'année. Demander renseignements
et tarif au Secrétaire.
N. B. — Un plus grand nombre de sujets pour
ces quatre examens sont envoyés à tout correspondant
qui en fait la demande. Le Comité prépare
encore à d'autres examens. Demander renseignements
et tarif au Secrétaire.