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iVIâîiUEL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - Institut français de l ...

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58® Année.— 5« Série, p— Tome XXVII. N® (O 'S illars 1891<br />

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Im<br />

P |B)<br />

<strong>iVIâîiUEL</strong><br />

<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />

<strong>DE</strong>S INSTITUTEURS ET <strong>DE</strong>S INSTITUTRICES<br />

On s'abonne à Paris, chez MM. HACHETTE et Cle,<br />

libraires-éditeurs, boalevard Saint-Germain, 19,<br />

et aans les départements, cliez tous les libraires. — Le<br />

prix <strong>de</strong>vra être payé d'avance, soit en un mandat sur la<br />

poste, soit en timbres-poste, soit par l'intermédiaire d'un<br />

bureau <strong>de</strong> poste ou d'un libraire. — Écrire franco.<br />

Prix <strong>de</strong> l'abonnement d'nn an :<br />

FRANCE<br />

Prix du numéro du Manuel.<br />

20 c.<br />

Prix du numéro du Supplément 25 c.<br />

6 fr.<br />

UNION POSTALE 7 fr.7 5<br />

Prix du supplément : Enseignement primaire<br />

supérieur, enseignement complémentaire; un numéro <strong>de</strong><br />

16 pages par quinzaine; un an, 5 trancs.<br />

Les abonnements se prennent & partir dn t" <strong>de</strong> chaque mois. — On ne s'abonne qae<br />

pour un an. — On ne reçoit pas d'abonnement pour le supplément seul.<br />

S O M M A I R E<br />

Partie générale.<br />

ACTES OFFICIELS UELAIIFS A <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong> ; Personnel ; nominations. — Promotions. — Classement. — Avis<br />

administratifs.<br />

PÉDAGOGIE; Les réformes du certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires. — Les enseignements accessoires dans les écoles primaires<br />

<strong>de</strong> la Seine (A. GARDÉ). — L'application <strong>de</strong> la loi du 20 mars 1882.<br />

VARIÉTÉS : Les élections au conseil supérieur <strong>de</strong> l'instruction publique. — Nouvelles et faits scolaires. — Causeries<br />

pour les institutrices sui-l'économie domestique, sutVe (Mme SEIGNOEOS).<br />

CoRRESPONDiVKCE : Qusstions scolaires. — Questions diverses.<br />

LIVRES ET JIATÉRIEI. D'EXSEIGXEMEXT : La &rammaire enseignée par les exemples, par M. T. FBIEH.<br />

AXXONCES ET AVIS DIVERS.<br />

Partie scolaire.<br />

SEMAINE SCOLAIRE, année 1890-91. Directions et exercices, d'après les programmes officiels du 27 juillet 1882,<br />

pour les trois cours, élémentaire, moyen et supérieur <strong>de</strong> l'école primaire. — Langue <strong>français</strong>e (C. R., J. M.).<br />

— Calcul, système métrique et géométrie [h. T.).— Géographie (F. SCHRA<strong>DE</strong>R). — Dessin (R. G.). — Lectures<br />

géographiques (F. S.).<br />

ACTES OFFICIELS<br />

R E L A T I F S A <strong>L'INSTRUCTION</strong>P R I M A I R E<br />

PERSONNEL. — NOMINATIONS,<br />

Éeoles normales primaires.<br />

INSTITUTRICES.<br />

Professeurs et maîtresses adjointes.<br />

n février. — Mlle Rousseaux, professeur (5° classe) à<br />

l'école normale <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, est nommée professeur<br />

(même classe) [ordre <strong>de</strong>s sciences] à l'école normale <strong>de</strong><br />

la Rôche-sur-Yon, en remplacement <strong>de</strong> Mlle Poignet, qui<br />

est maintenue, sur sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, à l'école normale <strong>de</strong><br />

Bor<strong>de</strong>aux,<br />

Ml's Roux, déléguée, pendant l'année scolaire 1890-<br />

1891, dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe chargée<br />

<strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> l'école primaire annexe à l'école normale<br />

<strong>de</strong> Troyes, est déléguée, pendant la même année<br />

scolaire, dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe [ordre<br />

<strong>de</strong>â lettres] à l'école normale <strong>de</strong> Guéret, en remplacement<br />

<strong>de</strong> Mlle Georges.<br />

Mlle Vidal, déléguée, pendant l'année scolaii'e 1890<br />

1891, dans les fonctions <strong>de</strong> maîtresse adjointe, chargée<br />

<strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> l'école maternelle annexe à l'école normale<br />

<strong>de</strong> Troyes, est chargée, au môme titre, <strong>de</strong> la direction<br />

<strong>de</strong> l'école primaire annexe à ladite école normale,<br />

en remplacement <strong>de</strong> Mlle Roux.<br />

23 février. — Mlle Wiesner, pourvue du brevet <strong>de</strong> capacité<br />

et du certificat d'aptitu<strong>de</strong> à l'enseignement <strong>de</strong> la<br />

gymnastique, est chargée <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> la gymnastique<br />

à l'école normale d'institutrices du département<br />

<strong>de</strong> la Seine, en remplacement <strong>de</strong> M. Lainé.<br />

Ecoles primaires supérieures.<br />

FILLES.<br />

Directrices.<br />

18 février. — Sur l'avis conforme <strong>de</strong> M. le ministre<br />

du commerce, <strong>de</strong> l'industrie et <strong>de</strong>s colonies ;<br />

Mme Cailliére, institutrice adjointe à Paris, pourvue


ÛQ<br />

MAN<strong>DE</strong>L GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />

du certificat d'aptitu<strong>de</strong> au professorat <strong>de</strong>s écoles normales<br />

et <strong>de</strong>s écoles primaires supérieures et du certificat<br />

d'aptitu<strong>de</strong> à l'enseignement du travail manuel, est<br />

nommée directrice <strong>de</strong> l'école primaire supérieure <strong>de</strong> la<br />

rue <strong>de</strong> la Tombe-Issoire (emploi nouveau) ; •<br />

Mlle Roch, directrice d'école communale à Paris,<br />

pourvue du certificat d'aptitu<strong>de</strong> au professorat <strong>de</strong>s<br />

écoles normales et <strong>de</strong>s ; écoles primaires supérieures et<br />

du certificat <strong>de</strong> coupe et d'assemblage, est nommée di^'<br />

rectrice <strong>de</strong> l'école professionnelle <strong>de</strong> jeunes filles <strong>de</strong> la<br />

rue Bossuet, en remplacement <strong>de</strong> Mlie CaroC.<br />

Mme Fontbonne, directrice {5° classe) <strong>de</strong> l'école primaire<br />

supérieure <strong>de</strong> Largentiére, pourvue du certificat<br />

d'aptitu<strong>de</strong> au professorat <strong>de</strong>s écoles normales [ordre <strong>de</strong>s<br />

sciences], est nommée directrice (inêipe classe), <strong>de</strong><br />

l'école primaire supérieure <strong>de</strong> Saint-Etiénhe,'en'remplacement<br />

<strong>de</strong> Mlle Maïaux.<br />

PROMOTIONS.<br />

Inspecteurs <strong>de</strong> l'cnseigiacmcnt primaire.<br />

21 février. — Yu la délibération <strong>de</strong> la commission do<br />

classement instituée par l'article 43 <strong>de</strong> la loi du 19 juillet<br />

1889 :<br />

MM. Connesson, inspecteur primaire à Grenoble, et<br />

Launey, inspecteur primaire à Rouen, sont promus <strong>de</strong><br />

la 4° à la 5° classe ;<br />

M. Baille, inspecteur primaire à Tunis, lest promu <strong>de</strong><br />

la 5° à la 4° classe.<br />

Ecoles normales primaires.<br />

Directeur.<br />

21 février. — M. Peltier directeur <strong>de</strong> l'école normale<br />

du Caire, est promu <strong>de</strong> la 3° classe à la 2°.<br />

Professeurs.<br />

M. Brenneur, professeur à l'école normale du Caire, est<br />

promu <strong>de</strong> la 2= classe à la 1".<br />

• •<br />

MM. Baccus et Mirguet, professeurs à l'école noiunale.<br />

du Caire, sont promus <strong>de</strong> la 5° à la 2° classe.<br />

CLASSEMENT<br />

Inspecteur <strong>de</strong> l'enseignement primaire.<br />

14 février. — M. Defodon, ancien professeur à l'École<br />

normale d'instituteurs <strong>de</strong> la Seine, chargé <strong>de</strong>s fonctions<br />

d'inspecteur primaire <strong>de</strong>s YII" et IX" arrondissements <strong>de</strong><br />

Paris, est admis à faire valoir ses droits à la retraite<br />

par suppression d'emploi.<br />

Ecoles primaires snpérîeares.<br />

GARÇONS.<br />

Professeurs.<br />

23 février. — Vu la délibération <strong>de</strong> la commission<br />

<strong>de</strong> classement instituée par l'article 43 <strong>de</strong> la loi du 19 juillet<br />

1889, l'arrêté du 20 janvier 1891 est rapporté en ce'<br />

qui concerne le classement attribué,à MM. Cbatelain,<br />

Esnault, Lefebvre et Prévost, professeurs d'écoles primaires<br />

supérieures.<br />

AVIS ADMINISTRATIFS<br />

Avis relatif à l'obligation imposée aux aspirants<br />

et aspirantes à l'examen du professorat <strong>de</strong>s<br />

Ecoles normales et <strong>de</strong>s écoles primaires supérieui-es<br />

dè justifier <strong>de</strong> la possession d u<br />

certificat d'aptitu<strong>de</strong> .pédagogique.<br />

L'avis inséré au Bulletin administratif n» 927, du<br />

18 octobre 1890, relatifà l'oliligation imposée aux aspir,ants<br />

et aspirantes à l'examen du professorat <strong>de</strong>s écoles<br />

normales et <strong>de</strong>s écoles primaires supérieures <strong>de</strong> justifier<br />

<strong>de</strong> la possession du certificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique,<br />

ne concerne pas les candidats qui se trouveraient encore<br />

dans le cas d'invoquer le bénéfice <strong>de</strong>s dispositions transitoires<br />

<strong>de</strong>- l'article 192 du décret du 18 janvier 1887.<br />

La possession préalable du cerlificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique<br />

ne sera pas exigée, cette année, <strong>de</strong>s aspirants et<br />

aspirantes qui avaient obtenu une dispense d'âge pour<br />

:se présenter soit aux coiicours d'admission aux écoles<br />

normales supérieures <strong>de</strong> Saint-Cloud et <strong>de</strong> Fontenay, soit<br />

aux'examens du professorat. Ils <strong>de</strong>vront régulariser ultérieurement,<br />

elle plus toi possible, leur situation en se-'<br />

présentant au certificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique.<br />

Liste<strong>de</strong>srecueils <strong>de</strong> morceaux choisis dans les<br />

auteurs <strong>français</strong> <strong>de</strong>s XVI", XVII", XVIII" et<br />

XIX° siècles pour servir <strong>de</strong> texte aux lectures<br />

expliquées pour le brevet supérieur et pour<br />

le certificat d'aptitu<strong>de</strong>au professorat <strong>de</strong>s écoles<br />

normales (lettres) 1891-1893.<br />

Aux termes <strong>de</strong> l'an'éto du 22 juillet 1890 (lisle triennale'1891-1892-1895)<br />

l'éprouve <strong>de</strong> lecture à l'examen du<br />

brevet supérieur et les explicatioiis <strong>de</strong> textes'a l'examen<br />

du professorat <strong>de</strong>s écoles iiormales (lettres) doivent porter<br />

entre autres ouvrages sur un <strong>de</strong>s recueils <strong>de</strong> morceaux<br />

choisis <strong>de</strong>s classiques <strong>français</strong> (prose et vers) <strong>de</strong>s xvi%<br />

;svu°, xviu" et xix» siècles en usage dans les établissements,<br />

publics d'enseignement primaire ou d'enseignement<br />

secondaire, ou inscrits au catalogue <strong>de</strong>s bibliothèques<br />

scolaires et populaires, au choix du candidat.<br />

Ainsi que le prévoyait l'arrôté, l'administration a <strong>de</strong>mandé<br />

aux éditeurs, par l'intermédiaire du prési<strong>de</strong>nt du<br />

Cercle dé la librairie, <strong>de</strong> lui -signaler lés dill'érents<br />

recueils <strong>de</strong> morceaux choisis répondant aux exigences<br />

<strong>de</strong>s programmes soit pour l'ensemble, soit sur certaines<br />

parties du programme.<br />

La liste <strong>de</strong> ces recueils a été insérée, dés la rentrée<br />

scolaire, dans la /levuc -pédagogique du mois <strong>de</strong> novembre.<br />

Nous en donnons ci-<strong>de</strong>ssous la reproduction pomles<br />

ouvrages publiés par la librairie Hachette et Cie.<br />

BIGOT (Ch.). — Lectures choisies <strong>de</strong> <strong>français</strong> mo<strong>de</strong>rne :<br />

1 volume.<br />

BKACHET (Aug.). — Morceaux choisis <strong>de</strong>s grands e'ci-ivains<br />

<strong>français</strong> du xvi" siècle, accompagnés d'une grammaire<br />

et d'un dictionnaire <strong>de</strong> la langue du xvi° siècle<br />

: 7= édition, 1 volume.<br />

CAHEN (.I.), professeur <strong>de</strong> rhétorique au collège Rollin.—<br />

Hlorceaux choisis <strong>de</strong>s auteurs <strong>français</strong>, prose et vers,<br />

publiés conformes au programme du 28 janvier 1890,<br />

à l'usage <strong>de</strong> l'enseignement secondaire classique,<br />

avec <strong>de</strong>s notices et <strong>de</strong>s-notes. Classes <strong>de</strong> troisième,<br />

secon<strong>de</strong> et rhétorique.<br />

Prose ; 1 volume.<br />

Poésie : i volume.<br />

— Morceaux choisis <strong>de</strong>s auteurs <strong>français</strong> <strong>de</strong>s xvi°, xvii»,<br />

xvni» et xix» siècles (prose et vers) à l'usage <strong>de</strong>s jeujies<br />

filles (1" et 2» années] :1 volume.<br />

— Morceaux choisis <strong>de</strong>s auteurs <strong>français</strong> <strong>de</strong>s xvi®, xvii°,,<br />

xvm" et XIX' siècles (prose et vers) à l'usage <strong>de</strong>s jeunes<br />

filles (3°; i' et 5» années) : 2 volumes.<br />

Prose : 1 volume.<br />

Poésie ; 1 v.olume.<br />

M. Prévost, professeur à l'école primaire supérieure<br />

d'Orléans, est rangé dans la 1" classe.<br />

i<br />

M. Lefebvre, professeur à l'école primaire supérieure,<br />

<strong>de</strong> Roubaix, est rangé dans la 3° classe.<br />

MM. Châtelain, professeur à l'école primaire supérieure<br />

<strong>de</strong> Sens, et Esnault, professeur à l'école primairè'<br />

CIIABBIER ( A . ) . — Les orateurs politiques<br />

supérieure d'IDiers, sont rangés dans la 4° classe.<br />

<strong>de</strong> la France.<br />

La tradition et l'esprit <strong>français</strong> en politique (1802-1830).<br />

Choix <strong>de</strong> discours : 1 volume.<br />

Choix <strong>de</strong> lettres du ïviii" siècle, avec une introduction,-<br />

<strong>de</strong>s notices, et <strong>de</strong>s notes : 1 volume.<br />

<strong>DE</strong>MOGEOT, agrégé <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong> Paris. —<br />

Textes classiques <strong>de</strong> la littérature <strong>français</strong>e, extraits<br />

<strong>de</strong>s grands écrivains <strong>français</strong>, avec notices, appréciations<br />

et notes ; nouvelle édition, revue et augmentée :<br />

2 volumes.,<br />

I. Moyen âge, xvi" et xvii° siècles : 1 volume.<br />

II. xviii° et xix" siècles.: 1 volume.<br />

LAIÎBÉ, professeur au collège Rollin. —'Morceaute. choisis<strong>de</strong>s<br />

classiques <strong>français</strong> (prose et vers)', à l'usagé <strong>de</strong>


PARTIE GÉNÉRALE.<br />

m<br />

.écoles municipales et <strong>de</strong>s écoles primaires supérieures:<br />

5 volumes.<br />

Cours élémentaire : 1 volume.<br />

Cours moyen : 1 volume.<br />

Cours supérieur; 1 volume.<br />

LANSOX (G.), professeur <strong>de</strong> rhétorique au lycée Michelet.<br />

— C/ioix (te lettres du XYII" siècle, avec une introduction,<br />

<strong>de</strong>s notices et <strong>de</strong>s notes: 1 volume.<br />

PELLISSIF.R, professeur à Sainle-Barhe. — Morceaux choisis<br />

<strong>de</strong>s classiques <strong>français</strong>, en prose et eti vers. liecueils<br />

composés à l'usage <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> grammaire et d'humanités<br />

t 0 volumes.<br />

C/asse <strong>de</strong> sixième; 1 roltime.<br />

iClasse <strong>de</strong> cinquième : 1 volume.<br />

PÉDAGOGIE<br />

Classe <strong>de</strong> quatrième : 1 volume.<br />

Classe do troisième : 4 volume.<br />

Classe <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> ; l volume.<br />

Classe <strong>de</strong> rhétorique : 1 volume.<br />

Morceaux choisis <strong>de</strong>s classiques <strong>français</strong> (prose et verslj<br />

à l'usage do l'enseignement spécial et <strong>de</strong>s classes élémentaires,<br />

15" édition; 1 volume.<br />

Morceaux choitis <strong>de</strong>s classiques <strong>français</strong> (prose et vers),<br />

à l'usage <strong>de</strong> l'enseignement spécial, 8° édition ; i volume.<br />

Postes vacants. — Inspection primaire.<br />

— Corte'<br />

Ecole primaire supérieure <strong>de</strong> filles <strong>de</strong> Largenlicre'.<br />

Direction.<br />

lES RÉFORMES DU CERTIFICAT D'ÉTU<strong>DE</strong>S<br />

<strong>PRIMAIRE</strong>S<br />

On se rappelle qu'une circulaire ministérielle du<br />

3 juin <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>mandait l'avis du corps enseignant<br />

sur les modificalions aurait lieu d'apporter à<br />

l'examen du certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires. A cette<br />

occasion, un assez grand nonilire d'instituteurs et<br />

d'institutrices nous ont transmis spontanément soit<br />

<strong>de</strong> simples réflexions, soit <strong>de</strong> véritables mémoires<br />

sur la question. Ainsi s'est trouvée ouverte, au Manuel<br />

général, une sorte d'enquête dont nous <strong>de</strong>vons<br />

vendre compte à ceux qui y ont pris part, et don!<br />

le résultat intéressera assurément nos lecteurs.<br />

Parmi les mémoires dont nous parlons, celui <strong>de</strong><br />

M. MÉJEAN, instituteur à Fourques (Bouches-du-<br />

Rhône) ouvre la marche, nous pourrions dire ouvre<br />

le feu, car son mémoire, dont le Manuel général a<br />

rendu compte en son temps est un véritable factum<br />

contre le certificat d'étu<strong>de</strong>s : le certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />

(avec la grammaire toutefois), voilà l'ennemi ; sans les<br />

préoccupations qu'il cause aux maîtres et aux élèves,<br />

l'école primaire pourrait se donner tout entière aux<br />

diverses matières du programme, à l'éducation, à la<br />

préparation sérieuse <strong>de</strong> la profession. Ce n'est donc<br />

pas l'examen qu'il faut réformer, c'est le certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s lui-même, et la réforme consiste tout simplement<br />

dans la supression <strong>de</strong> l'institution.M. Méjean<br />

n'hésite pas <strong>de</strong>vant cette mesure extrême et radicale ;<br />

illapropose toutd'abord et il pense la justifier ensuite.<br />

Nous chercherons plus tard quelle est la cause <strong>de</strong><br />

cette défaveur, nous pourrions dire <strong>de</strong> ce discrédit<br />

dans lequel le certificat d'étu<strong>de</strong>s est tombé auprès<br />

<strong>de</strong> beaucoup ; nous la trouverons, croyons-nous, dans<br />

l'oubli <strong>de</strong> quelques principes qui n'auraient jamais<br />

dû être perdus <strong>de</strong> vue.<br />

M. GALART, instituteur à Saint-Césaire (Gard, qui<br />

"vient après M. Méjean, ne partage pas, tant s'en<br />

faut, ses idées. Lui, il veut le maintien du certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s dans sa forme actuelle. Il ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ni<br />

la suppression <strong>de</strong> la dictée ni celle <strong>de</strong>s épreuves<br />

orales. La dictée lui est chère : « D'une manière<br />

générale, une dictée irréprochable dénote chez<br />

i'écolier une bonne intelligence. Un enfant qui ne<br />

fait pas <strong>de</strong> fautes d'orthographe, est certainement<br />

nn bon élève et il est impossible (sauf <strong>de</strong> rares excep-<br />

1. Voir le Manuel général ii* 38, du 20 septembre ISaO .<br />

j tions) (iue,pe ndant le cours <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s, il ait profité<br />

seulement pour la dictée. » Quant à l'idée <strong>de</strong><br />

remplacer celle-ci par un exercice <strong>de</strong> rédaction qui<br />

tiendrait lieu à la fois <strong>de</strong> composition <strong>français</strong>e et<br />

d'ortiiographe, elle lui parait présenter <strong>de</strong> très graves<br />

inconvénients. Seulement, il n'exclurait pas un enfant<br />

pour moins <strong>de</strong> 7 fautes dans sa dictée : jusqu'à<br />

5 fautes, chaque faute ne <strong>de</strong>vrait enlever qu'un point,<br />

et n'en enlever <strong>de</strong>ux qu'au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ce chiffre. Il<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> le maintien du slatu quo, quant aux commissions<br />

cantonales : qui veillerait sans elles à la<br />

sincérité <strong>de</strong>s épreuves? A son avis, si on supprimait<br />

les commissions cantonales, l'in.specteur primaire<br />

seul <strong>de</strong>vrait être chargé <strong>de</strong> délivrer le certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s aux élèves qui en sont dignes et cela au<br />

cours <strong>de</strong> ses tournées. En ce cas, le système en vi-<br />

•,'ueur se trouverait naturellement bouleversé. Voilà<br />

une idée que nous retrouverons peut-être ailleurs et<br />

que, dans tous les cas, nous retenons pour en faire<br />

notre profit, s'il y a lieu, au moment où nous aurons<br />

à formuler <strong>de</strong>s conclusions.<br />

M. Pic.ABD, instituteur à Saint-Vivien (Giron<strong>de</strong>), résume<br />

les opinions qui se sont fait jour soit dans la<br />

presse pédagogique, soit dans les conférences ; « Tel<br />

instituteur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'inscription au programme <strong>de</strong><br />

i l'examen <strong>de</strong> toutes les matières portées au programme<br />

officiel <strong>de</strong>s écoles; tel autre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la<br />

suppression <strong>de</strong> la dictée; tel autre en <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le<br />

maintien, mais en lui enlevant son caractère éliminatoire<br />

; tel autre voudrait la suppression <strong>de</strong> l'examen<br />

oral, qui serait remplacé par une question écrite<br />

portant sur l'histoire et la géographie; d'autres enfin<br />

ne parlent <strong>de</strong> rien moins que <strong>de</strong> supprimer le certificat<br />

lui-même, et chacun donne, à l'appui <strong>de</strong> son<br />

sentiment, <strong>de</strong>s raisons qu'il croit bonnes ».<br />

M. Picard croit sans doute que, pour se gui<strong>de</strong>r dans<br />

ce dédale d'opinions sinon contradictoires, au moins<br />

disparates, il convient, avant tout, <strong>de</strong> se faire <strong>de</strong>s<br />

principes en recherchant quel est le but du certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s, quelle en peut être l'utilité et quel en doit<br />

être le résultat final. Or, en l'état actuel <strong>de</strong>s choses,<br />

le but est méconnu, l'utilité est au moins contestable,<br />

le résultat n'est point obtenu. Le certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />

n'aura sa raison d'être que quand il en sera autrement,<br />

c'est-à-dire le jour oii il aura une sanction<br />

parfaitement déterminée, le jour où il sera <strong>de</strong>venu<br />

une obligation non pas pour quelques privilégiés,


•H2<br />

MAN<strong>DE</strong>L GÉNÉRAL 1)E <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />

mais pour tous les enfants sans exception. Du moment<br />

qu'il n'en est pas ainsi, le certificat d'étu<strong>de</strong>s doit<br />

être supprimé. M. Picard ne consent à le maintenir<br />

que si la loi sur l'obligation cesse d'être une lettre<br />

morte. Ensuite, le certificat d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vrait être<br />

plus abordable et l'examen plus uniforme; tout soldat<br />

qui n'en serait pas pourvu, serait retenu une année<br />

<strong>de</strong> plus sous les drapeaux, sauf dès exceptions qui<br />

pourraient avoir lieu sur l'avis du maitre, seul compétent<br />

pour apprécier les obstacles et les inaptitu<strong>de</strong>s.<br />

Dans ces conditions, l'examen <strong>de</strong>vrait-il rester ce<br />

qu'il est?Non; la dictée ne <strong>de</strong>vrait être que <strong>de</strong> douze<br />

à quinze lignes et n'être pas éliminatoire. On ne <strong>de</strong>vrait<br />

donner que <strong>de</strong>s problèmes réellement à la portée<br />

<strong>de</strong>s enfants. Les rédactions <strong>de</strong>vraient toujours être<br />

prises dans les choses <strong>de</strong> la vie et dans le milieu où<br />

se trouve l'enfant. L'examen oral est <strong>de</strong> tous points<br />

préférable aux questions à résoudre par écrit, questions<br />

pour lesquelles la mémoire peut manquer à<br />

l'enfant.<br />

Conclusions : ou supprimer le certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />

qui, à cette heure, n'est ni une force pour l'instituteur,<br />

ni un stimulant suffisant pour l'enfant, ou<br />

le transformer dans le sens qui vient d'être dit. En<br />

somme, M. Picard se place dans une hypotlièse toute<br />

nouvelle et ne propose rien inoins qu'une transformation<br />

radicale <strong>de</strong> l'examen.<br />

M. D., instituteur à Franconville, nous adresse une<br />

étu<strong>de</strong> ayant pour titre : Du certilicat d'étu<strong>de</strong>s primaires<br />

à trois <strong>de</strong>grés.<br />

-M. D. déclare nettement qu'il ne saurait se rallier<br />

à l'idée <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong> ses collègues qui proposent,<br />

sans phrases, la suppression même du certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s. Il nous faut dans nos écoles quelque chose<br />

qui soutienne puissamment l'émulation ; il ne faut<br />

pas laisser <strong>de</strong>s associations cantonales ressusciter<br />

les concours. D'ailleurs, l'arrêté organique est là<br />

qui exige le certificat d'étu<strong>de</strong>s pour l'obtention <strong>de</strong>s<br />

bourses dans les écoles primaires supérieures ; il y<br />

a aussi l'article G <strong>de</strong> la loi sur l'obligation qui donne<br />

au certificat d'étu<strong>de</strong>s l'existence légale.<br />

Le certificat d'étu<strong>de</strong>s doit donc <strong>de</strong>meurer. Seulement,<br />

<strong>de</strong>s différences si gran<strong>de</strong>s qui existent dans<br />

les examens ici ou là, M. D. conclut non à la création<br />

d'un nouveau titre, mais à l'établissement <strong>de</strong> trois<br />

<strong>de</strong>grés dans le certificat d'étu<strong>de</strong>s ; il y aurait le certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s primaires élémentaires, le certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s primaires moyennes, le certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />

primaires supérieures. M. D. voit dans ces trois <strong>de</strong>grés<br />

un moyen efficace <strong>de</strong> soutenir l'émulation dans la<br />

même école et ailleurs, comme aussi <strong>de</strong> satisfaire à<br />

la loi. Ce système s'éloigne trop <strong>de</strong> la question posée<br />

par le ministre et la complique à un trop haut point<br />

pour que nous puissions utilement reproduire les<br />

raisons sur lesquelles s'appuie l'auteur et sur les<br />

moyens d'exécution qu'il propose. Nous croyons que,<br />

pour le moment, on songe surtout à simplifier le<br />

certificat d'étu<strong>de</strong>s existant, et à le rendre à la fois<br />

plus pratique et plus probant. C'est, donc <strong>de</strong>, ce côté<br />

que, tous tant que nous sommes, nous <strong>de</strong>vons porter<br />

nos vues et nos efforts.<br />

M. SÈVE, instituteur à,Saint-André~le-Pano,ud (Ain),<br />

plai<strong>de</strong> longuement, et non sans talent, en faveur<br />

<strong>de</strong> la rédaction et contre la dictée. Cependant il<br />

admet le maintien <strong>de</strong> celle-ci, mais moyennant <strong>de</strong>s<br />

modifications. 11 ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas qu'on permetie<br />

l'usage du dictionnaire et <strong>de</strong> la grammaire; que l'on<br />

épelle et qu'on explique les mots ou les phrases un<br />

peu difficiles. Mais il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l'on atténue le<br />

caractère éliminatoire <strong>de</strong> la dictée en enlevant <strong>de</strong>ux<br />

points par faute jusqu'à 6 et plus, un point seul<br />

<strong>de</strong> 6 à 0. De plus, les fautes seraient appréciées et<br />

non plus seulement comptées. Le questionnairequ'il<br />

propose d'ajouter à la dictée comprendrait<br />

<strong>de</strong>ux parties, l'une ayant trait au vocabulaire, l'autres'occupant<br />

spécialement <strong>de</strong>lapenséeet<strong>de</strong>l'expression.<br />

Faut-il conserver les épreuves orales? En l'état,.<br />

M. Sève penche pour la négative : les épreuves orales,,<br />

attendu leur brièveté, l'aftluence <strong>de</strong>s candidats, l'incompétence<br />

<strong>de</strong> plus d'un examinateur, ne sauraient<br />

être sérieuses ; elles ne sont pas nécessaires pour que<br />

l'instituteur enseigne suivant les règles <strong>de</strong> la saine pédagogie.<br />

On les remplacerait utilement par<strong>de</strong>s compositions<br />

d'histoire et <strong>de</strong> géographie... et, ajoute M. Sève><br />

par une composition sur les sciences naturelles.<br />

11 y aurait <strong>de</strong>s inconvénients à ce que les épreuves<br />

étant toutes écrites, elles eussent lieu le même jour<br />

dans toutes les écoles. Qui exercerait la surveillance?<br />

Qui garantirait l'impartialité <strong>de</strong>s commissions locales?<br />

Mais elles pourraient être les mêmes pour tout le<br />

département et avoir lieu ,1e même jour, aux mêmes<br />

centres qu'aujourd'hui.<br />

Conclusions : donner u n coefficient double à la<br />

rédaction ; maintenir la dictée dans les conditions<br />

ci-<strong>de</strong>ssus indiquées; remplacer les épreuves orales<br />

par <strong>de</strong>s questions ou compositions écrites; conserver<br />

les centres d'examen actuels ; donner les mêmes<br />

épreuves pour tout le département et les faire exécuter<br />

le même jour.<br />

M. RIBOT, à la Copechagnières (Vendée), abor<strong>de</strong>,<br />

sans, préambule, les questions posées par le. ministre.<br />

Il se prononce hautement, pour le maintien<br />

<strong>de</strong> la dictée comme épreuve spéciale ; une expérience<br />

journalière lui a appris que la rédaction ne pourrait<br />

la remplacer au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'orthographe, l'esprit<br />

<strong>de</strong> l'enfant n'étant pas <strong>de</strong> force à s'appliquer à<br />

<strong>de</strong>ux choses à la fois, aux mots et aux idées, à l'orthographe<br />

et à la composition. Si la rédaction <strong>de</strong>venait<br />

l'épreuve unique, l'orthographe péricliterait,<br />

et M. Ribot tient à celle-ci : en voyant une lettre où<br />

fourmillent les fautes d'orthographe, que pense-t-on<br />

<strong>de</strong> son auteur?<br />

Toutefois, il verrait sans peine la dictée perdre<br />

son caractère éhminatoire... à moins qu'elle ne renferme<br />

tant <strong>de</strong> fautes grossières qu'elle ne soit susceptible<br />

d'aucune notation. Dans tous les, cas, les<br />

fautes <strong>de</strong>vraient être plutôt pesées que comptées. En<br />

outre, il y aurait lieu d'y ajouter une autre épreuve<br />

<strong>de</strong> langue et <strong>de</strong> prendre une note moyenne entre<br />

les <strong>de</strong>ux résultats.®. Ribot est partisan du maintien<br />

<strong>de</strong>s épreuves orales : « Il n'est point vrai que les<br />

épreuves orales n'apportent aucun élément décisif<br />

pourjuger la valeur <strong>de</strong> chaque candidat... ; s'il en est<br />

ainsi, la faute en est aux commissions ou au manque<br />

<strong>de</strong> temps. Il faudrait au contraire renforcer le»


PARTIE GÉNÉRALE. 113<br />

•épreuves oraleç, y introduire <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> système<br />

métrique, d'iiistoire, <strong>de</strong> géographie, etc.<br />

Les questions écrites sur les diverses matières<br />

peuvent n'être pas comprises et faire échouer à tort<br />

un candidat <strong>de</strong> valeur.<br />

Il serait désirable qu'il y eût unité d'épreuves et<br />

unité <strong>de</strong> jugement. Toutes les compositions faiteS;Ie<br />

même jour dans les centres habituels, seraient transmises<br />

à l'inspecteur primaire qui les ferait corriger<br />

sous ses,yeux.<br />

M. GAU<strong>DE</strong>IIN, ît Saint-Jean^d'Angely (Charente-<br />

Inférieure), estime que les <strong>de</strong>ux épreuves d'orthographe<br />

et <strong>de</strong> rédaction doivent être maintenues.<br />

Lui aussi pense que, à l'âge <strong>de</strong> onze à<br />

douze ans, l'enfant n'est pas en état <strong>de</strong> porter à la<br />

fois son attention sur l'orthographe et sur la cotnposilion.<br />

D'ailleurs, comment le correcteur appréciera-t-il,<br />

à ce douWe point <strong>de</strong> vue, une copie <strong>de</strong> six<br />

ou sept ligpes et une autre qui ne contiendra pas<br />

moins d'une page ou <strong>de</strong>ux ? Dans la dictée, qu'on<br />

laisse aux commissions le soin d'apprécier les<br />

fautes, <strong>de</strong> distinguer entre l'étour<strong>de</strong>rie et l'ignorance.<br />

Les épreuves orales <strong>de</strong>vraient être conservées<br />

si l'on pouvait y procé<strong>de</strong>r dans d'aulres conditions.<br />

Mais, comme cela est impossible, il vaut<br />

autant les supprimer etles remplacer par <strong>de</strong>s co(npositions<br />

élémentaires d'histoire et <strong>de</strong> géographie,<br />

auxquelles on ajouterait utilement <strong>de</strong>s épreuves <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ssin et <strong>de</strong> sciences naturelles; cela empêcherait<br />

certains maîtres <strong>de</strong> négliger ces matières pqur celles<br />

qui font expressément partie <strong>de</strong> l'examen.<br />

Quant au mo<strong>de</strong> d'examen, M. Gau<strong>de</strong>ljn est d'avis<br />

•qu'il ne peut y être apporté <strong>de</strong> changement à ce qui.se<br />

passe aujourd'hui dans la Charente-Inférieure. C'est<br />

une.utopie .<strong>de</strong> vouloir ;que les compositions soient<br />

faites le même jour dans chaque école ; ceux qui<br />

seraient chargés <strong>de</strong> la surveillance pourraient être<br />

suspectés. Mais rien ne s'opposerait à;, ce qu'elles<br />

eussent lieu dans les centres habituels .sous les yeux<br />

d'une commission cantonale ; ' les copies, au lieu<br />

d'être corrigées séance tenante, seraient transmises<br />

à l'inspecteur primaire qui prési<strong>de</strong>raitJa commission<br />

unique pour l'arrondissement; une commission<br />

départementale offrirait <strong>de</strong> trop gr.an<strong>de</strong>s difficultés.<br />

M. Gau<strong>de</strong>lin termine par les vçeu;x suivants :<br />

1° Que le certificat d'étu<strong>de</strong>s supplée à l'impuissance<br />

d,e la loi sur l'obligation. Pour cela il suffirait<br />

qu^'il fût, comme en Angleterre, défendu à tout propriétaire<br />

d'employer les enfants qui n'auraient point<br />

obtenu leur certificat d'étu<strong>de</strong>s, et à tout patron <strong>de</strong><br />

les admettre dans son atelier.<br />

2° Qu'il soit accordé une juste in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> déplacement<br />

aux maîtres et maîtresses qui se ren<strong>de</strong>nt au<br />

canton voisin pour procé<strong>de</strong>r à l'exarnen du certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s. On se procurerait les ressources nécessaires<br />

pour cet objet en appliquant au certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />

une mesure analogue à celle qui a été prise pour les<br />

brevets<strong>de</strong> capacité; les communes seraient chargées<br />

<strong>de</strong> payer pour les élèves indigents. Ces propositions<br />

nous paraissent <strong>de</strong>scelles qui méritent d'être étudiées,<br />

M. .PAVET, a Breil-le-Merize (Sarthe), s'inquiète<br />

du manque <strong>de</strong> rapport existant entre nos programipies<br />

scolaires et; nos programmes d'examen.<br />

Il en résulte que ceux qui veulent réussir au certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s ne suivent que le programme restreint<br />

du certificat d'étu<strong>de</strong>s,tandis que le bon instituteur,<br />

qui se préoccupe surtout <strong>de</strong> suivre son programme<br />

officiel, se trouve obligé d'éparpiller son temps et ses<br />

forces. Aussi, il réussit peu au certificat d'étu<strong>de</strong>s,<br />

tandis que ses collègues ou concurrents y obtiennent<br />

<strong>de</strong> brillants succès. Résultat: le bon instituteur est<br />

obligé, s'il veut n'être pas vaincu au certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s, d'ajouter à ses obligations déjà très<br />

lour<strong>de</strong>s le labeur d'une préparation spéciale, d'une<br />

préparation chauflee sans laqueOe il échouerait<br />

infailliblement,<br />

Comme M. Gau<strong>de</strong>lin, M. Pavet voudrait une sanction<br />

au certificat d'étu<strong>de</strong>s. On <strong>de</strong>vrait, selon lui,<br />

exiger que le certificat d'étu<strong>de</strong>s fût obligatoire pour<br />

obtenir un emploi dans les administrations publiques,<br />

pour arriver aux gra<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caporal ou <strong>de</strong> brigadier.<br />

Lui aussipense que le certificat d'étu<strong>de</strong>s pourrait<br />

ainsi venir en ai<strong>de</strong> à la loi sur l'obligation. Du<br />

reste, il s'arrête à ces considérations, et n'abor<strong>de</strong> pas<br />

autrement la question <strong>de</strong>s réformes mises à l'étu<strong>de</strong>.<br />

Un autre instituteur <strong>de</strong> la Sarthe, M. VALLÉE, du<br />

Mans, a eu la bonne pensée <strong>de</strong> nous envoyer le<br />

procès-verbal d'une; conférence où se trouvaient<br />

réunis les instituteurs <strong>de</strong> six cantons et dans,<br />

laquelle, après discussion, ont été prises un certain<br />

nombre <strong>de</strong> résolutions^ répondant au .questionnaire,<br />

ministériel:<br />

« Il y a lieu : <strong>de</strong> maintenir le certificat d'étu<strong>de</strong>s<br />

primaires élémentaires, <strong>de</strong> faire porter l'exameji sur<br />

toutes les matières du programme, mais sans,<br />

ajouter <strong>de</strong> nouvelles épreuves à l'examen écrit;<strong>de</strong><br />

maintenir la dictée, mais d'apporter certains tempéraments<br />

pour le choix <strong>de</strong>s textes et le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

correction : la dictée géra simple et exempte <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s difficultés; la commission pèsera les fautes<br />

et Jes notera surun maximum <strong>de</strong> cinq ; cependant<br />

on pourra admettre les candidats ayant sept fautes<br />

ou plus et dont le total <strong>de</strong>s autres compositions<br />

atteindrait le minimum <strong>de</strong> vingt points pour les garçons<br />

et <strong>de</strong>. vingt-cinq pour les filles.<br />

« 11 y a lieu : <strong>de</strong> .maintenir les épreuves orales en<br />

leur .donnant plus d'importance que précé<strong>de</strong>mment:.<br />

l'examen oral ne comportera qu'une seule épreuve<br />

subie <strong>de</strong>vaiit une commission unique présidée par<br />

l'inspecteur primaire ; cette épreuve portera à<br />

volonté sur une ou plusieurs matières du programme<br />

<strong>de</strong>s écoles primaires, savoir : l'instruction morale et<br />

civique, la lecture et la récitation, l'histoire et la<br />

géographie, l'arithmétique et le système métrique,<br />

les éléments <strong>de</strong>s sciences physiques et naturelles.<br />

« L'assemb,lée, regrettant <strong>de</strong> ne trouver aucun<br />

moyen pratique d'assurer l'uniformité <strong>de</strong>s épreuves<br />

et <strong>de</strong> la correction, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le maintien du statu quo.<br />

Néanmoins, pour arriver, autant que possible, à l'uniformité<br />

<strong>de</strong>s épreuves, elle propose <strong>de</strong> faire choisir<br />

toutes les dictées par le même délégué <strong>de</strong> l'inspecteur<br />

d'académie; un autre délégué choisirait les sujets <strong>de</strong><br />

composition <strong>français</strong>e, un troisièmè les problèmes.<br />

« L'assemblée émet le vœu qu'on n'admette à<br />

l'examen que les candidats qui auront atteint l'âge


M4<br />

MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />

<strong>de</strong> douze ans avant le 1" octobre <strong>de</strong> l'année <strong>de</strong><br />

l'examen, en accordant une dispense d'un an aux<br />

candidats qui prendraient l'engagement d'entrer<br />

dans une école supérieure. Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aussi la<br />

suppression <strong>de</strong> la question <strong>de</strong> théorie <strong>de</strong> l'examen<br />

<strong>de</strong> calcul, et l'établissement par ordre alphabétique<br />

<strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s élèves admis à l'examen.<br />

M. Vallée termine son substantiel compte rendu<br />

en exprimant <strong>de</strong>s craintes — très fondées, selon<br />

nous, — sur le résultat <strong>de</strong> l'enqnête ouverte ; les<br />

avis divergeront sans doute suivant la région ; on<br />

ne pensera pas sur la dictée dans les pays à patois<br />

comme dans les pays où le <strong>français</strong> est parlé avec<br />

aisance ; <strong>de</strong> même sur d'autres points, suivant les<br />

moyens <strong>de</strong> communications, le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> développement<br />

<strong>de</strong> l'instruction primaire, etc.<br />

(-4 suivre.)<br />

LES ENSEIGNEMENTS ACCESSOIRES DANS LES<br />

ÉCOLES <strong>PRIMAIRE</strong>S <strong>DE</strong> LA SEINE<br />

Monsieur le rédacteur,<br />

J'ai lu avec le plus vif intérêt, dans le numéro<br />

du Manuel général, portant la date du 51 janvier,<br />

l'article signé U. A., sur « Les enseignements accessoires<br />

dans les Ecoles primaires <strong>de</strong> la Seine ».<br />

Je serais étonné, monsieur le rédacteur, si tous<br />

les instituteurs <strong>de</strong> la Seine, qui ont pu lire ce<br />

remarquable article, n'étaient pas reconnaissants à<br />

votre honorable correspondant d'avoir signalé à la<br />

vigilance <strong>de</strong> la direction « la diminution progressive<br />

<strong>de</strong> l'écart qui existait naguère encore entre les<br />

notes moyennes <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong>s écoles communales<br />

et les notes moyennes <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong>s<br />

écoles privées, dans les examens du certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s primaires », d'avoir dénoncé le péril<br />

que fait courir à notre enseignement « l'envahissement<br />

progressif <strong>de</strong> nos programmes par <strong>de</strong>s<br />

enseignements accessoires qui prennent une part<br />

précieuse du temps dû aux étu<strong>de</strong>s fondamentales<br />

».<br />

On ne peut le nier, monsieur le rédacteur, si<br />

l'emploi du temp's approuvé par le conseil départemental<br />

<strong>de</strong> la Seiiie n'est pas promptement moditié<br />

et s'il doit être strictement observé, « les résultats<br />

<strong>de</strong>s examens du certificat d'étu<strong>de</strong>s seront défavorables<br />

à notre enseignement ». Voici un fait qui<br />

justifie, par avance, ces prévisions. Dans un canton<br />

<strong>de</strong> la banlieue <strong>de</strong> Paris, où presque toutes les écoles<br />

publiques sont <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s écoles bien installées et<br />

bien organisées, la plus forte moyenne <strong>de</strong>s épreuves<br />

écrites a été obtenue, aux <strong>de</strong>rniers examens, par<br />

une école privée, avec un assez grand nombre <strong>de</strong> candidats<br />

admissibles. Comment s'en étonner, étant<br />

donné le temps qu'il nous faut consacrer, nous instituteurs<br />

publics, à l'enseignement du <strong>de</strong>ssin, du<br />

chant, <strong>de</strong>s sciences usuelles, <strong>de</strong> la gymnastique,<br />

aux exercices militaires et au travail manuel, cette<br />

« panacée » qui aura probablement autant <strong>de</strong><br />

succès, à l'école primaire, que les bataillons scolaires.<br />

Si l'on veut que les résultats <strong>de</strong> notre enseignement<br />

primaire justifient ces trois gran<strong>de</strong>s mesures:<br />

l'obligation, la gratuité et la laïcisation, il est temps<br />

<strong>de</strong> réagir « contre la tendance <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières<br />

années à vouloir donner à l'accessoire, l'importance<br />

et la place du principal ».<br />

De plus, il faut donner quelque valeur au certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s, en rendant obligatoire l'épreuve du<br />

<strong>de</strong>ssin si utile à tous, en donnant toute son importance<br />

à l'épreuve <strong>de</strong> lecture expliquée, en rétablissant<br />

les épreuves orales <strong>de</strong> grammaire et d'arithmé-<br />

I tique et en ajoutant une nouvelle épreuve orale portant<br />

sur l'instruction morale et civique.<br />

Ce sont les épreuves orales surtout qui mettront<br />

en relief notre enseignement public. J'en trouveune<br />

preuve dans le fait cité plus haut. Les <strong>de</strong>ux épreuves<br />

orales maintenues, ont suffi pour faire tomber au<br />

septième rang — d'après la moyenne générale —<br />

l'école privée classée première pour les épreuves<br />

écrites.<br />

Le jour où une place plus gran<strong>de</strong> sera faite aux<br />

enseignements qui sont « <strong>de</strong> nécessité sociale », le<br />

jour où l'examen oral sera un véritable contrôle <strong>de</strong><br />

ces principaux enseignements, nos résultats, comparés<br />

à ceux <strong>de</strong>s écoles privées, seront ce qu'ils ont<br />

été pendant longtemps. Ce jour-là, notre enseignement<br />

primaire aura fait un réel progrès. Avec <strong>de</strong>s<br />

examens moins limités, nous n'aurons plus oir<br />

presque plus <strong>de</strong> candidats trop jeunes. L'enseignement<br />

oral, si heureusement introduit dans nos<br />

écoles, cessera d'être compromis. On fera moins <strong>de</strong><br />

ces innombrables dictées et <strong>de</strong> ces incalculables<br />

problèmes qui, aujourd'hui, suffisent à assurer le<br />

succès <strong>de</strong>s candidats. Les maitres, pour réussir,<br />

<strong>de</strong>vront non pas travailler davantage, mais travailler<br />

autrement. Alors seulement, nos écoles seront ce<br />

qu'elles doivent être : <strong>de</strong>s établissements d'éducation<br />

et d'instruction primaire.<br />

Permettez-moi donc, monsieur le rédacteur, <strong>de</strong><br />

me joindre à votre honorable correspondant, pour<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r « que l'emploi du temps dans les écoles<br />

<strong>de</strong> la Seine, soit remanié dans un sens plus conforme<br />

aux véritables intérêts <strong>de</strong> l'instruction primaire<br />

». En outre, j'exprime le vœu que le certificat<br />

d'étu<strong>de</strong>s ne soit accordé qu'aux élèves possédant<br />

une réelle instruction primaire, le nombre <strong>de</strong>s<br />

candidats dût-il diminuer. Ce qui importe, c'est<br />

l'éducation générale <strong>de</strong> notre jeune population scolaire,<br />

par l'enseignement progressif et rationnel <strong>de</strong><br />

nos programmes.<br />

Veuillez agréer, etc.<br />

A . GARDÉ.<br />

L'APPLICATION <strong>DE</strong> LA LOI DU 2 0 MARS I8 82.<br />

Monsieur le rédacteur en chef,<br />

l'ermettez-moi <strong>de</strong> .,vous signaler [un fait qui a , a<br />

mon humble avis, une gran<strong>de</strong> importance ;<br />

Daus l'une <strong>de</strong> ses séances, le conseil général <strong>de</strong> la<br />

Giron<strong>de</strong> a émis « un vœu tendant à ce que le préfet,<br />

assure l'application <strong>de</strong> la loi du 28 mars ISSS sur<br />

l'obligation <strong>de</strong> l'instruction pi imaire et plus spécialementle<br />

fonctionnement <strong>de</strong>s commissions scolaires».<br />

Cet exemple mériterait d'être connu et suivi : ce


PARTIE GÉNÉRALE. H 5<br />

serait le meilleur moyen <strong>de</strong> faire respecter une loi<br />

qui, par suite d'une foule <strong>de</strong> circonstances, est tombée<br />

en quelque sorte en désuétu<strong>de</strong>, malgré les améliorations<br />

apportées au fonctionnement <strong>de</strong>s commissions<br />

scolaires par l'article 58 <strong>de</strong> la loi du 30 octobre<br />

1886.<br />

En ce qui me concerne, il me serait particulièrement<br />

agréable <strong>de</strong> prendre connaissance, à l'occasion<br />

<strong>de</strong> mes tournées, <strong>de</strong> « ce registre <strong>de</strong>s délibérations »<br />

prescrit par l'article 6 du décret du 29 janvier <strong>de</strong>rnier.<br />

Que l'on applique certaines lois avec beaucoup <strong>de</strong><br />

ménagements, d'abord, mais ce serait une faute, et<br />

peut-être un danger, que <strong>de</strong> laisser plus longtemps<br />

une loi qui intéresse tous les pères <strong>de</strong> famille, et dont<br />

la méconnaissance peut être si préjudiciable à leurs<br />

enfants et, en <strong>de</strong>rnier lieu, au pays et au gouvernement<br />

<strong>de</strong> la République.<br />

Veuillez agréer, etc.<br />

L . CAIRE,<br />

inspecteur primaire.<br />

Notre correspondant n'est pas seul à se plaindre<br />

<strong>de</strong>s difficultés que soulève l'application <strong>de</strong> la loi du<br />

28 mars 1882. M. Jacquemard, député <strong>de</strong>s Ar<strong>de</strong>nnes,<br />

avait adressé récemment à M. le ministre <strong>de</strong> l'instruction<br />

publique une réclamation au sujet du mauvais<br />

fonctionnement <strong>de</strong>s commissions scolaires. Le ministre<br />

lui a répondu par la lettre suivante :<br />

Monsieur le rédacteur en chef,<br />

Vous m'avez fait l'honneur d'appeler mon attention sur<br />

les difficultés que rencontre, dans un certain nombre <strong>de</strong><br />

départements, l'application <strong>de</strong> la loi du 28 mars 1882.<br />

Je dois reconnaître que les commissions scolaires ne<br />

fonctionnent pas partout avec la régularité désirable;<br />

mais la situation en général n'est peut-être pas aussi<br />

mauvaise que vous paraissez le craindre.<br />

I/administration a fait tout ce qui a dépendu d'elle<br />

pour tirer le meilleur parti <strong>de</strong> la loi qu'elle a fait améliorer,<br />

vous le savez, en 1886 ; et elle continuera à s'efforcer<br />

d'obtenir <strong>de</strong>s résultats plus satisfaisants.<br />

11 y a lieu <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, du reste, si c'est par<br />

<strong>de</strong> simples mesures d'ordre administratif, telles, par<br />

exemple, que le développement <strong>de</strong>s caisses <strong>de</strong>s écoles,<br />

insuffisamment dotées jusqu'ici, qu'on atteindrait le but<br />

à poursuivre ; ou s'il ne serait pas nécessaire <strong>de</strong> modifier<br />

la loi elle-même.<br />

Pour être fixé à cet égard, je me propose d'ouvrir<br />

une enquête statistique qui pourra coïnci<strong>de</strong>r avec le prochain<br />

dénombrement <strong>de</strong> la population.<br />

Los renseignements qu'elle fournira permettront mieux<br />

<strong>de</strong> se rendre compte <strong>de</strong>s mesures à prendre en vue d'assurer<br />

le meilleur fonctionnement <strong>de</strong> la loi.<br />

Agréez, etc.<br />

Léon BOORGEOIS.<br />

VARIÉTÉS<br />

LES ÉLECTIONS AU CONSEIL SUPÉRIEUR<br />

<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> PUBLIQUE.<br />

Scrutin du 18 mars 1891.<br />

Nous insérons sans commentaires, comme nous<br />

le faisons (irdinairement en pareil cas, et dans l'ordre<br />

où nous les recevons, les professions <strong>de</strong> foi <strong>de</strong>s candidats<br />

au conseil supérieur.<br />

Voici d'abord la circulaire que l'honorable M. Chevrel,<br />

inspecteur d'académie à Caen, adresse aux électeurs<br />

:<br />

Messieurs,<br />

La mort du regretté M. Defodon laisse un siège vacant<br />

au conseil supérieur parmi les représentants <strong>de</strong><br />

l'enseignement primaire.<br />

Plusieurs <strong>de</strong> vos collègues sont venus <strong>de</strong> nouveau<br />

fn'offrir la candidature. Ils sont persuadés que cette fois<br />

le corps électoral voudra choisir en province son représentant.<br />

Ils ont pensé que les 273 voix qui se sont réunies<br />

sur mon nom au scrutin du 8 novembre 1889 seraient à<br />

vos yeux la meilleure <strong>de</strong>s recommandations pour le<br />

scrutin du 18 mars prochain.<br />

J'ai cédé à leurs instances. Je viens à mon tour solliciter<br />

vos Suffrages, et mettre à votre disposition, soit<br />

au conseil supérieur, soit ailleurs, mon expérience et mon<br />

dévouement.<br />

La loi du 27 février 1880 n'accor<strong>de</strong> à l'enseignement<br />

primaire qu'une représentation insuffisante au sein du<br />

conseil supérieur. Il serait équitable que le nombre <strong>de</strong><br />

vos représentants fût doublé et que l'un d'eux, choisi par<br />

le ministre, fit nécessairement partie <strong>de</strong> la section permanente<br />

du conseil. Mais, en attendant, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rais<br />

que tout projet dérèglement, <strong>de</strong> réformes, que toute<br />

question concernant les écoles, les programmes, les métho<strong>de</strong>s,<br />

le personnel <strong>de</strong> tout ordre, fût examinée, discutée<br />

en réunion <strong>de</strong> MM. les inspecteurs généraux et <strong>de</strong> vos<br />

représentants, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. le directeur <strong>de</strong><br />

l'enseignement primaire, avant d'être soumise à l'étu<strong>de</strong> et<br />

à l'approbation <strong>de</strong> la section permanente et du conseil<br />

supérieur.<br />

La loi du 19 juillet 1889 n'a répondu qu'en partie à vos<br />

légitimes espérances ; je voudrais qu'elle fût revisée,<br />

amendée, et qu'une réglementation nouvelle donnât à<br />

bref délai aux nombreuses questions <strong>de</strong> détail qui s'y<br />

rattachent une solution favorable à vos intérêts.<br />

Je voudrais que chaque année, pour l'inspection primaire,<br />

les écoles normales, les écoles primaires supérieures,<br />

le tableau <strong>de</strong> classement fût revisé, et que l'état<br />

<strong>de</strong>s promotions fût arrêté en comité <strong>de</strong>s recteurs, <strong>de</strong>s<br />

inspecteurs généraux et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux au moins <strong>de</strong> vos mandataires.<br />

Enfin, je suis <strong>de</strong> ceux 'qui pensent que l'institution <strong>de</strong>s<br />

« inspectrices primaires s n'est pas d'une utilité incontestable.<br />

MM. les inspecteurs ont au plus haut point le<br />

sentiment <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>voir et ils le remplissent partout<br />

avec intelligence, tact et succès. Je n'en veux pour preuve<br />

que les résultats obtenus en ces dix <strong>de</strong>rnières années<br />

avec leur utile concours dans l'œuvre <strong>de</strong> réorganisation<br />

<strong>de</strong> notre enseignement primaire. Est-ce donc le moment<br />

<strong>de</strong> diminuer leur nombre, <strong>de</strong> leur ôter tout espoir d'arriver<br />

à certaines situations agréables et recherchées,<br />

d'amoindrir leur action? Si quelques circonstances<br />

exceptionnelles exigent dans une école l'intervention,<br />

d'une femme, pourquoi l'autorité académique ne pourraitelle<br />

déléguer pour cette mission extraordinaire la directrice<br />

<strong>de</strong> l'école normale? Ses absences, d'ailleurs très<br />

rares, seraient toujours <strong>de</strong> courte durée; l'école n'en<br />

souffrirait pas; un crédit mo<strong>de</strong>ste couvrirait aisément<br />

ses frais <strong>de</strong> déplacement; le but poursuivi serait atteint


116. MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />

et l'économie ainsi réalisée sur les créations projetées<br />

permettrait à l'administration supérieure d'améliorer les<br />

situations acquisés et <strong>de</strong> reconnaîu-éles services rendus.<br />

Ces rapi<strong>de</strong>s indications vous diront assez ce que je<br />

pense, ce que je veux. C'est avec conïiance que je m'en<br />

remets à votre jugement, tout en vous assurant que,<br />

quelle que soit votre décision, vous trouverez toujom-s en<br />

moi uu ;serviteur passioimé <strong>de</strong> l'enseignement primaire,<br />

un ami sùr et dévoué <strong>de</strong> tout son personnel.<br />

Cp,cu, le, 26 février 1891.<br />

M, CiiEvnBt,<br />

iiispflcteur d'acad«mi,e du Galvftdps-<br />

M. Yincent, inspecteur primaire <strong>de</strong>: la Seine, nous,<br />

informe qu'il est candidat au siéae vacant au conseil<br />

supérieur, <strong>de</strong> l'instruction publique, et nous prie<br />

d'insérer la circulaire suivante :<br />

Messieurs,<br />

• La mort du regretté M.- Defodon nous oblige à faire<br />

choix d'un nouveau déiégué au conseil supéiûeur <strong>de</strong> l'instruction<br />

publique, et je viens solliciter \otre suffrage.<br />

• Ancien élève <strong>de</strong> l'écoltï normale <strong>de</strong> Poitiers- ; instituteur<br />

public dans la Charente pendant dbc ans; inspecteur<br />

primaire en pi'ovince pendant douze ans et à Paris<br />

pendant onze; membre du conseil dèpai'temental et <strong>de</strong>s<br />

commissions <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>s écoles normales primaires<br />

<strong>de</strong> la Seine, j'.ai consacré toute ma vie à l'enseignement<br />

primaire, et ma candidature ne peut se recomman<strong>de</strong>r<br />

que <strong>de</strong> l'expérience que j'ai pu acquérir dans les di-<br />

Terses positions que j'ai successivement occupées.<br />

Je ne vous adresserai ni un long programme, ni une<br />

longue profession <strong>de</strong> foi. Mon programme est tout tracé<br />

par les lois et par les règlements. Ma profession <strong>de</strong> foi est<br />

tout entière dans ces quelques lignes. J'étudierai en<br />

toute liberté d'esprit et avec la plus complète indépendance<br />

les questions qui viendront <strong>de</strong>vant le conseil supérieur,<br />

et, dans tous les cas, je n'aurai d'autre préoccupation<br />

que <strong>de</strong> servir les intérêts <strong>de</strong> l'enseignement et<br />

ceux <strong>de</strong>s membres du personnel. En un mot, je m'efforcerai<br />

<strong>de</strong> toujours faire mon <strong>de</strong>voir, tout mon <strong>de</strong>voir.<br />

Teuillez agréer, etc.<br />

VLXCEXT,<br />

inspecteur primaire <strong>de</strong> la Seine.<br />

Paris, le 1"mars 1891.<br />

Au moment <strong>de</strong> mettre sous presse, M. Cuissart,<br />

inspecteur primaire <strong>de</strong> la Seine, nous informe qu'il<br />

est <strong>de</strong> .nouveau candidat au conseil supérieur, il<br />

donne Iç.s raisons qui ont motivé sa candidature<br />

dans une circulaire qui, à notre grand regret,'nous<br />

arrive un peu tard pour paraître cette semaine, ^'os<br />

lecteurs trouveront cette circulaire dans le numéro<br />

prochain, avec l'annonce <strong>de</strong>s autres candidatures qui<br />

pourraient se produire et dont nous serons informés<br />

mardi soir, 10 mars, avanfcinq heures.<br />

NOUVELLES ET FAITS SCOLAtRES<br />

Lesvœux dés instituteurs adjoints <strong>de</strong>s écoles<br />

primaires supérieures.<br />

Pli^siçijrs abonnés nous écrivent pour nous prier<br />

d'insérer les <strong>de</strong>ux lettres suivantes adressées par un<br />

certain nombre d'instituteurs adjoints <strong>de</strong>s écoles<br />

primaires supérieures à tous leurs collègues <strong>de</strong><br />

ance.<br />

« Messieurs et chers collègues,<br />

« Dans une pétition signée par tous les instituteurs<br />

adjoints <strong>de</strong>s écoles primaires supérieures <strong>de</strong> la Dordogne,<br />

nous formulons les <strong>de</strong>ux vœux suivants, <strong>de</strong>stinés<br />

à atténuer le préjudice que nous causent les<br />

lois du 50 octobre 1886 et du 1!) juillet 1889.<br />

« 1° Tani qu'ils resteront datis les écoles primaires<br />

supérieures, tes instiluleurs adjoints, qui étaient en<br />

fonction dans ces établissements avant la promulqa-r<br />

tion <strong>de</strong>là loi du IQ juillet '1889, conserveront au point<br />

(le, vue du traitement cl <strong>de</strong> l'avancement les avantages<br />

qui leur étaient assurés par le décret du'2d octobre.<br />

1881. .<br />

( 2° Quand ces maîtres rentreront dans renseignement<br />

primaire élémentaire, ils cbuserveront le traitement<br />

dont ils jouissaient au moment <strong>de</strong> quiller l'eU'<br />

seignement primaire supérieur.<br />

« Nous avons pensé que <strong>de</strong>s pétitions, dans le même<br />

sens, partant <strong>de</strong> tous les points <strong>de</strong> la France, ajouteraient<br />

beaucoup <strong>de</strong> poids, à la nôtre. El nous espérons<br />

que vous voudrez, bien en rédiger une, la faire<br />

signer pas vos collègues du département, puis l'adresser<br />

soit à M. Rivet, soit à l'un <strong>de</strong> yos .députés ou<br />

.sénateurs, ou bien encore à M. Viger, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

commission <strong>de</strong> l'enseignement primaire qui est chargée<br />

en ce moment d'étudier les moyens d'améliorer<br />

les dispositions <strong>de</strong> la loi du 19 juillet 1889. Mais il<br />

importe d'agir très rapi<strong>de</strong>ment.<br />

« Agréer, messieurs et chers collègues, l'expression<br />

<strong>de</strong> nos meilleurs sentiments.<br />

« LES INSTITUTEURS ADJOINTS<br />

« <strong>de</strong>s écoles primaires supérieures do la Dordogne. »<br />

. « Messieurs et chers collègues,<br />

« Vous avez dû recevoir une proposition <strong>de</strong> pétition<br />

émanant <strong>de</strong>s instituteurs adjoints <strong>de</strong>s écoles primaires<br />

supérieures <strong>de</strong> la Dordogne, adressée à<br />

M. Viger, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission chargée d'étudier<br />

les moyèns d'améliorer les dispositions <strong>de</strong> la loi<br />

du 19 juillet 1890.<br />

,« Le premier vœune nous parait ni clair, ni avantageux.<br />

Nous vous proposons <strong>de</strong> Iç remplacer par le<br />

suivant :<br />

« 1" Toute promotion <strong>de</strong> classe, pour les 5°, 4° et 5°,<br />

est <strong>de</strong> droit après trois ans passés dans la classe inférieure.<br />

L'avancement est au choix pour les 2° et i'°<br />

[nous ne <strong>de</strong>mandons pas l'avancement à l'ancienneté<br />

pour les <strong>de</strong>ux premières classes en raison <strong>de</strong>s nécessités<br />

budgétaires).<br />

« Quand au second, ainsi conçu :<br />

« 2° Quand ces maîtres rentreront dans l'enseigne-<br />

(( ment primaire élémentaire, ils conserveront le traite-<br />

« ment dont ils jouissaient au moment dç quitter l'en-<br />

(( seignement primaire supérieur,<br />

« Nous proposons d'y ajouter ;<br />

(( Et seront placés dans la classe correspondant à<br />

leur traitemeyit. ,)<br />

( Enfin nous croyons <strong>de</strong>voir formuler ce troisième<br />

vœu ;<br />

« 3° Les maîtres en fonction lors <strong>de</strong> la promulgation<br />

<strong>de</strong> la loi ne seront pas obligés <strong>de</strong> se pourvoir du titre<br />

<strong>de</strong> professeur <strong>de</strong>s écoles normales et <strong>de</strong>s écoles primaires<br />

supérieures, pour conserver leur situation. »<br />

( Veuillez agréer, messieurs et chers collègues, nos •<br />

sentiments <strong>de</strong> bonne confraternité.<br />

(( LES INSTITUTEURS ADJOINTS<br />

« <strong>de</strong> l'école primaire supérieure <strong>de</strong> Chdlon.


PARTIE GÉNÉRALE. H 7<br />

L'enseignement scientifiquepar l'aspect.<br />

La Société <strong>de</strong> l'enseignement scientifique par l'aspect,<br />

créée au Uavre en 1880, décernera publiquement,<br />

en mai 1891, <strong>de</strong>s récompenses aux instituteurs<br />

et aux professeurs qui auront contribué à<br />

développer l'enseignement par les projeclions photographiques<br />

lumineuses.<br />

S'adresser, pour renseignements à M. G. Serrurier,<br />

rue Dumé-d'ApIemont, 5, au Uavre.<br />

CAUSERIES POUR LES INSTITUTRICES SUR<br />

L'ÉCONOMIE DOMESTIQUE<br />

(Voir le n" 2 du •10 janvier 1891.)<br />

A côté du chou frais et <strong>de</strong> ses préparations, il faut<br />

mentionner, pour certains pays, la choucroute, qui<br />

n'est autre chose que du chou salé cru et enfermé<br />

dans <strong>de</strong>s tonneaux où ^'établit bientôt une sorte <strong>de</strong><br />

fermentation.<br />

La choucroute se vend an détail, à très bon marché<br />

(<strong>de</strong> 20 à 25 centimes la livre). On la vend aussi<br />

tout assaisonnée et cuite; mais elle est plus économique<br />

et presque toujours meilleure quand on la<br />

fait cuire soi-même.<br />

Il faut d'abord la laver à l'eau froi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> façon à<br />

enlever complètement l'espèce <strong>de</strong> saumure qui l'enveloppe.<br />

Ensuite on la place dans une casserole<br />

quelconque (sauf en fer battu, le fer communiquant<br />

une couleur noirâtre à beaucoup <strong>de</strong> légumes, entre<br />

autres au chou), avec une bonne quantité <strong>de</strong> graisse,<br />

soit du saindoux, soit <strong>de</strong> la graisse d'oie, soit ce que<br />

l'on retire du pot-au-feu, peu importe; mais jarnais<br />

<strong>de</strong> beurre.<br />

On met la casserole bien couTerte sur un feu modéré<br />

pendant <strong>de</strong>ux heures au moins, ou trois heures<br />

si la quantité <strong>de</strong> choucroute dépasseun kilogramme ;<br />

on a soin <strong>de</strong> tourner <strong>de</strong> temps en temps, afin que le<br />

fond ne se prenne pas; on poivre, sale au goût, et,<br />

une <strong>de</strong>mi-heure av.mt la fin <strong>de</strong> la cuisson, on peut<br />

ajouterun morceau <strong>de</strong> lard maigre, dit lard <strong>de</strong> poitrine,<br />

ou <strong>de</strong>s petites saucisses, que l'on servira avec.<br />

La choucroute est très nourrissante, mais un peu<br />

indigeste ; aussi je conseille <strong>de</strong> la donner <strong>de</strong> préférence<br />

pour le repas du matin, et <strong>de</strong> ne pas l'associer<br />

à une autre préparation lour<strong>de</strong>, telle que <strong>de</strong>s haricots<br />

ou <strong>de</strong>s fèves.<br />

Elle se réchauffe très bien, sans avoir recours au<br />

bain-marie.<br />

Les épinards, l'oseille, la chicorée, la laitue, le pissenht<br />

se mangent en feuilles, comme le chou, et<br />

peuvent être comptés parmi les légumes légers et <strong>de</strong><br />

facile digestion.<br />

Les épinards sont les plus .dispendieux non point<br />

à cause du prix du légume lui-même, mais parce<br />

qu'ils exigent beaucoup <strong>de</strong> beurre.<br />

Si l'on veut en faire un plat réellement bon, voici<br />

la façon <strong>de</strong> s'y prendre ;<br />

Il faut d'abord, après avoir épluché les feuilles, les<br />

_plonger dans l'eau bouillante salée, dans laquelle ils<br />

<strong>de</strong>vront cuire pendant'un gros quart d'heure. Ensuite<br />

on les retire dans une passoire; on exprime<br />

l'eau qu'ils ren<strong>de</strong>nt, ef on hache le plus finement<br />

possible.<br />

Pendant ce temps, on a fait fondre du beurre frai<br />

dans une casserole, et lorsqu'il est fondu à blanc,<br />

on y mélange les épinards ; on place la casserole<br />

bien fermée sur un feu très modéré, et on laisse<br />

cuire pendant trois quarts d'heure au moins.<br />

Au bout <strong>de</strong> ce temps, on ajoute peu à peu soit du<br />

jus et du bouillon, soit un <strong>de</strong>mi-verre <strong>de</strong> crème ou<br />

<strong>de</strong> lail, suivant que l'on désire <strong>de</strong>s. épinards au gras<br />

ou au maigre.<br />

Il faut éviter l'emploi du jus <strong>de</strong> mouton : il est<br />

trop fort pour ce légume délicat.<br />

L'oseille eC la chicorée se préparent comme les<br />

épinards, avec celte différence qu'il faut moitié<br />

moins <strong>de</strong> beurre, moitié moins <strong>de</strong> temps pour les<br />

cuire, et qu'elles peuvent être hachées beaucoup<br />

moins fin.<br />

L'oseille est souvent servie avec <strong>de</strong>s morceaux<br />

d'osufs durs en garniture. Je trouve préférable <strong>de</strong><br />

hacher les œufs et <strong>de</strong> les faire cuire pendant huit ou<br />

dix minutes avec l'oseille..<br />

En été, la chaleur développe à l'excès l'acidité <strong>de</strong><br />

l'oseille. Pour remédier à cet inconvénient, il est<br />

bon, en la retirant <strong>de</strong> l'eau bouillante, <strong>de</strong> la faire<br />

baigner quelques minutes à l'eau froi<strong>de</strong>.<br />

La chicorée exige plus <strong>de</strong> cuisson à l'eau que la<br />

laitue ; mais, dé tous ces légumes, le pissenlit est<br />

le plus long à cuire.<br />

La laitue n'a pas besoin d'être hachée ; on peut la<br />

laisser presque entière et la servir soit avec une<br />

légère sauce rousse, soit simplement sautée aubeurre.<br />

Il est bien entendu qu'il faut <strong>de</strong>s laitues jeunes, afîa<br />

qu'il n'y ait pas <strong>de</strong> côtes dures.<br />

Certaines personnes, au lieu <strong>de</strong> hacher l'oseille,la<br />

passent au travers d'une passoire; ce procédé n'est<br />

pas bon.<br />

Quand ou désire utiliser et augmenter un reste<br />

d'oseille ou <strong>de</strong> chicoréeroff-peut mélanger quelques<br />

cuillerées <strong>de</strong> lait, une cuillerée <strong>de</strong> farine, <strong>de</strong>ux œufs<br />

crus, battre le tout ensemble et faire cuire au four,<br />

dans un plat gratin. On obtient ainsi une sorte <strong>de</strong><br />

soufflé très léger et agréable au gbût.<br />

Les épinards, l'oseille, la chicôrée, la laitue sont<br />

excellents réchauffés; on prétend même que les<br />

épinards y gagnent beaucoup. 11 faut avoir soin^<br />

chaque fois qu'on remet sur le feuun <strong>de</strong> ces légumes,<br />

d'y ajouter quelques cuillerées <strong>de</strong> lait ou <strong>de</strong> bouillon<br />

suivant la préparation.<br />

En parlant <strong>de</strong> la laitue, j'ai oublié <strong>de</strong> mentionner<br />

la laitue farcie; pour laquelle on procè<strong>de</strong> comme pour<br />

le chou, en ayant simplement la précaution <strong>de</strong> la<br />

laisser cuire très peu dje temps à l'eau.<br />

Parmi les légumes dont on mange la côte (c'està-dire<br />

la partie soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> la feuille), je ne parlerai<br />

que <strong>de</strong> trois : le cardon, le céleri et la poirée.<br />

Le cardon est toujours fort cher ; il nous suffira<br />

donc <strong>de</strong> dire qu'on le prépare comme le céleri, dans<br />

une sauce au jus, après l'avoir d'abord cuit à l'eau<br />

bouillante.


118 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> L'INSTRUCTlOiN l'illM.VlUE.<br />

Le céltri est toujours à Irès bon marché, <strong>de</strong> même<br />

guela poirée, excellent légume, trop inconnu à Paris.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier, outre la préparation au jus, est excellent<br />

soit en sauce blanche, soit au gratin avec ou sans<br />

fromage, soit encore sauté à la poêle. Quand on le<br />

prépare en sauce blanche, il faut éviter <strong>de</strong> laisser<br />

bouillir la sauce, qui tournerait lacileraent sur un feu<br />

trop ar<strong>de</strong>nt.<br />

(A suivre.) Mme D. SEIGNOBOS.<br />

CORRESPONDANCE<br />

QUESTIONS SCOLAIRES<br />

H. A. p., à St-J. <strong>de</strong> M. (Isère).<br />

Les traitements établis par la loi du 19 juillet sont basés sur<br />

ïa classe à laquelle appartient l'ayant droit et sur la durée <strong>de</strong><br />

ses services, non sur sa qualité dé directeur ou d'adjoint. Donc<br />

votre femme, si elle <strong>de</strong>venait régulièrement adjointe dans<br />

TOtre école, serait quand môme susceptible <strong>de</strong> recevoir les<br />

traitements etravanceraeiit|prévus par la loi, par suite <strong>de</strong> conserver<br />

tout d'abord le traitement dont elle jouit à cette heure,<br />

M. J. P. C. (Lan<strong>de</strong>s).<br />

«!• L'arrêté du 18 janvier 1887 ne mentionnant que l'allemand<br />

et l'auplais pour l'épreuve <strong>de</strong>s langues vivantes dans<br />

l'examen d'admission aux écoles normales supérieures et dans<br />

Pexanien du professorat primaire, pourrail-on <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à<br />

M. le ministre <strong>de</strong> modifier cette disposition en mentionnant<br />

également respaj;nol et l'italien? » —Wous pensons que celte<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> serait sans résultat. Le ministre serait peu fondé à<br />

faire modifier un décret organique pour <strong>de</strong>s convenances particulières.<br />

M. A. B. C. (Allier).<br />

€ Quels sont, à votre avis, les meilleurs moyens à employer<br />

pour se j)réparcr à subir avec succès l'examen écrit et oral<br />

du certificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique ? p — Nous ne pouvons<br />

mieux faire que <strong>de</strong> vous conseiller <strong>de</strong> vous reporter au Manuel<br />

du certificat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique, par MM. Brouard<br />

et Defodon. Vous trouverez là <strong>de</strong>s directions spéciales et appropriées.<br />

En outre, vous lirez utilement, croyons-nous, les<br />

modèles <strong>de</strong> composition écrite rassscmbiés, à <strong>de</strong>ssein, dans les<br />

Questions <strong>de</strong> pédagogie, par les mêmes auleui's. Enfin vous<br />

traiterez, fort utilement aussi, les sujets donnes mensuellement<br />

par le Manuel général. Nous ne pensons pas qu'une loi<br />

nouvelle vienne <strong>de</strong> sitôt modifier, en ce qui vous concerne, la<br />

loi du 19 juillet.<br />

M. L. C,; à V. (Gard).<br />

« Un inspecteur primaire en retraite peut-il accepter les<br />

fonctions d'économe dans un hospice sans s'exposer à ce qu'il<br />

lui soit fait application <strong>de</strong>s dispositions du second paragraphe<br />

<strong>de</strong> l'article 28 <strong>de</strong> la loi du 9 juin 1855 sur les pensions civiles ? »<br />

— Nous ne le pensons pas. Du moment qu'en réalité il rentrerait<br />

dans un service public où le traitement est soumis à<br />

retenue,il se trouverait replacé sous le régime prévu par la loi<br />

et soumis au.î obligations imposées par celle-ci.<br />

A plusieuris abonnés.<br />

Un certain nombre d'abonnés nous ont écrit soit pour nous<br />

prier <strong>de</strong> leur dire pourquoi tel élève qui a pris part au concours,<br />

n'est pas classé parmi les premiers,soit pour nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />

leur renvoyer les copies corrigées <strong>de</strong> tel autre candidat.<br />

Wous rappelons à ces abonnés que le comité <strong>de</strong> correction<br />

chargé <strong>de</strong> l'examen et du classement <strong>de</strong>s copies envoyées au<br />

concours, s'acquitte <strong>de</strong> sa tâche avec autant <strong>de</strong> soin que d'impartialité,<br />

que ses décisionssontdéfinilivcs,etqu'il ne peut réfui<br />

sont adressées; enfin qu'il lui a été impossible <strong>de</strong> citer,<br />

ondre aux réclamations et aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'explications qui<br />

cette fois, comme par le passé, les élèves qui ont obtenu au<br />

moins la moyenne <strong>de</strong>s points, parce que le nombre <strong>de</strong> ces<br />

élèves étant considérable, la liste <strong>de</strong> leur noms eût rempli la<br />

partie scolaire tout entière,<br />

M. Deymès.<br />

• Impossible <strong>de</strong> vous renvoyer votre copie : adresse insuffisante.<br />

QUESTIONS DIVERSES<br />

icnicuLTonE. — LA. TEIGNE TOKSDRA:


L'A CnAMMAIIlE mSEIGNÉE<br />

• PAÏ- M. T . FRIEI|.<br />

PARTIE GÉNÉRÂLÈ;<br />

LIYRES ET MATÉRIEL D'ENSEIGNEMENT<br />

PAR LES EXEMPLES,<br />

La circulaire ministérielle du 27 décembre 1890,<br />

relative aux examens du certificat d'aptitu<strong>de</strong> aux<br />

bourses dans les. lycées et collèges, l'ait entrer la<br />

dictée d'orllipgraplie dans 'une pliase nouvelle :<br />

({ L'épreuve , écrite <strong>de</strong> langue <strong>français</strong>e, dit le mi-<br />

( nistre, a consisté jusqu'ici en une dictée d'orthor<br />

.(( graphe. Malgré certaines critiques qui ont étéfor-;<br />

mulées récemment,, on ne sdurait mécdnnàître<br />

.( que,, parmi'lesépreuves écrites susceptibles d'êtrô<br />

« imposées ,à <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> dix à douze ans, la dic-<br />

( tée oflre encore le moyen le plus efficace d'appré-<br />

« cier d'une manièrei absolue et relative leurs apti-<br />

« tu<strong>de</strong>s, qu'elle leur permet le plus stirement <strong>de</strong><br />

« montrer la connaissance qu'on peut avoir à.leur<br />

« âge <strong>de</strong> la grammaire et du vocabulaire et <strong>de</strong> don-<br />

« ,ner la mesure <strong>de</strong> leur attention, <strong>de</strong> leiu- mémoire<br />

( et <strong>de</strong> leur jugement.,<br />

(I II ne pourrait doric être, question <strong>de</strong> faire dispa-<br />

« Tciitre cet exercice <strong>de</strong>s examens <strong>de</strong>s bourses; ni<br />

«. même <strong>de</strong> le remplacer par un autre.<br />

« Mais il a paru utile, pour justifier plus pleitie-<br />

( ment encore la. valeur prépondérante attribuée<br />

«.dans ces examens à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la langue <strong>français</strong>e,<br />

« d'ajouter au texte dicté quelques questions .simples ,<br />

« tirées <strong>de</strong> ce. texte même, auxquelles les. candidats<br />

( auront à répondre par écrit, et qui porteront siir<br />

« la signification et l'emploi :<strong>de</strong> certaines ëxpres-<br />

( sîons, la formation:et la dérivation <strong>de</strong> quelques<br />

« mots, l'analyse d'une phrase, l'ordre <strong>de</strong>s idées,,etc. »<br />

l'épreuve <strong>de</strong> la dictée sera donc appréciéé, pour<br />

cet examen, au point <strong>de</strong> vue : 1° d,e l'orthographe;<br />

29 <strong>de</strong> questions spéciales sur la signification <strong>de</strong>s<br />

mots et <strong>de</strong>s phrases; 'ainsi que; <strong>de</strong> leurs rèlatioiis<br />

grammaticales. Chacune <strong>de</strong>s d'eux parties sera cotée<br />

<strong>de</strong> 0 à 20, et la note moyenne <strong>de</strong>s points donnera<br />

la note définitive., . : .<br />

On ne peut qu'applaudir à-cèlte mesure, qui coupera<br />

court aux critiques soulevées dans ces'<strong>de</strong>rniers<br />

temps à propos <strong>de</strong>. la, dictée d'orthographe.<br />

, Qu'il nous soit;permis, d'espérer que M. le ministre<br />

ne s'arrêtera pas en si lonne,'Voient"que'prochainement<br />

il étendra la même, réforir.^i aux examens<br />

du cèrtificat d'étii<strong>de</strong>s primaire?...<br />

L'idée' d'accompagner îês dictées d'orthographe<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>voirs écrits portant sur la signification et<br />

l'emploi <strong>de</strong> certaines:expressi'ons, )a ibrmatiôn; et la<br />

dérivation <strong>de</strong> quelques niots, FanàlvSe d'une plirase,<br />

l'ordre <strong>de</strong>s idées, etc., n'es.t pas nouvelle :1e-Moniteur<br />

scolaire, publié en 1S81, 1882. et 1883, à<br />

Gharleville (àr<strong>de</strong>nnes) ; sous la direction <strong>de</strong> M. T. FP.IEH,<br />

contient <strong>de</strong> nombreux <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> ce genre.<br />

Mais il se présentait une'difficulté qui certainement<br />

a été la; ' cause <strong>de</strong> l'abandon <strong>de</strong> ces sôrtes<br />

d'exercices .dans boa nombre d'écoles. On ne pou^:<br />

vait pas, en,effet, faire suiYi;e.la.dictée d'o.rthographe<br />

d'un trâvail écrit sans le dicter, ce qui prenait uii<br />

temps'cons'idéfabl'é,'M. T. FRiE'ira'chWché-à' obvier<br />

à cet. incoii.vénient • en |publiant - daiïs là' Gi-ammatre<br />

enseignée par les exemples^ <strong>de</strong>s exercices spéciaux<br />

propres il ce genre <strong>de</strong>!-<strong>de</strong>voirs.<br />

Le <strong>DE</strong>UXIÈME DÈGRÉ 'OU Comis MOTÈN (livre <strong>de</strong> l'élève)<br />

contient <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs éci'its Siir 86 dictées d'orthographe.<br />

Le -I'ROISIÈME <strong>DE</strong>GHÉ ou COURS S'OTÉMEUR (livre<br />

<strong>de</strong> l'élève) eii'coii'tient 100.<br />

Les dictées Se trouvent dans les livres du maître,<br />

ainsi que la "solution <strong>de</strong>s principales' questions, saris<br />

compter les directions pédagogiques qui font <strong>de</strong>l'ouvi'age<br />

<strong>de</strong> M. FIVIEH un travail complet et unique en<br />

son genre. " •<br />

Pour permettre aux instituteurs et' aux itiS'titutrices<br />

<strong>de</strong> juger <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs qui accompagnent<br />

les dictées d'orthographe <strong>de</strong> la Grartimaire<br />

enseignée par les exemples, noiis 'croyons dévoir reproduire<br />

la première dictée du cours, moyen ou<br />

<strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>gré, et la première du cbùrs supérieur<br />

bù tréisième <strong>de</strong>gré, avec les èxercices contenus dans<br />

chacun <strong>de</strong>s livrés d'élève.<br />

COURS MOÏEÎI (dictée n° 1). — Livre du maître.<br />

foranger. . .<br />

Deux sœurs, après la mort <strong>de</strong> leur père, héritèrent<br />

d'un oranger. Chacune d'elles prétendait<br />

l'avoir dans son lot. Enfin, nulle ne voulant le cé<strong>de</strong>r<br />

à l'autre, elles décidèrent <strong>de</strong> le fendre en <strong>de</strong>ux, et<br />

d'en prendre chacune la moitié. L'ai-bre éprouva la<br />

-<strong>de</strong>stinée à laquelle fut condamné Penfant du jugement<br />

<strong>de</strong> Salomon. 11 fut partagé en <strong>de</strong>ux. Chacune<br />

<strong>de</strong>s soeurs èn replanta la moitié ; et, chose merveilleuse,<br />

Parbre divisé par la haine fraternelle fut recouvert<br />

d'écorce par la nature. •<br />

(BERNARDIN <strong>DE</strong> SAiNT-PiERiiB.)<br />

Devoir écrit.<br />

(Livre <strong>de</strong> Pélève.)<br />

1'' Faire une liste <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> personnes et une<br />

liste <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> choses contenus dans la dictée. —<br />

2° Qu'est-ce qu'un lot? —• le jugement <strong>de</strong> Salomon?<br />

— la haine fraternelle? — 3° Citer trois mots <strong>de</strong> la<br />

même fainille que hériter, prétendre. — 4° Conjuguer<br />

au présent <strong>de</strong> l'indicatif le verbe replanter, en<br />

fijoutant à chaquè personne un complément direct<br />

différent. —<br />

prendre.<br />

'5° Indiquer <strong>de</strong>s verbes composés <strong>de</strong><br />

CocRs" SUPÉRIEUR (dictée n° 1). — Livre du maître,<br />

îfiolre JissJ's ÎB y ffl TÏngt sîèeïes.'<br />

Si vous étiez transportés tout à coup <strong>de</strong> vingt ou<br />

1. La Grammaire enseignée par les exemples comprend :<br />

LE PRESIIER <strong>DE</strong>GRÉ, avec. "50 sujets <strong>de</strong> rédaction d'une<br />

exh'éme simplicité ' ' ,<br />

Livre <strong>de</strong>.l'éléye, 0 fr. GO; livre du maître, 1 fr.<br />

LE <strong>DE</strong>UXIÈME <strong>DE</strong>GRÉ, avec 86 sujets- <strong>de</strong> rédaction sous<br />

forme <strong>de</strong> leçons' <strong>de</strong> choses et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs écrits sur<br />

86 petites dictées d'ortlio^raplie : ' '<br />

Livre <strong>de</strong> l'élève, 0 fr. 90 ; livre du maître 1 fr. 50.<br />

',. LE TROIS'IÈMÉ <strong>DE</strong>GRÉ, avec 1 00 sujets <strong>de</strong> rédaction et <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>voirs'écrits sur lOO dictées d'ortliograpHe : -<br />

Livre <strong>de</strong> Pélève,. 1 fr. 50 ; livre du maître, 2 fr. 50.<br />

REMARQUE. —^ Cliàcun <strong>de</strong>s li'frés d'élève est envoyé, â<br />

titre, <strong>de</strong> .spédnié'h, gratuîtemànt et franco, aux institutaiirs'<br />

et institutrices,.(iui en font la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, par lettre<br />

affranchie; a la librairie Hachette. — Les livres du maître<br />

leur sont cédés avec une remise dp oO pour 100, et envoyés<br />

gratuitement-contre un 'nlandat' postal accompagnant<br />

la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.' ' • • .<br />

'


120 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> L' NSTRL'CïlUN <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />

trente siècles en arrière, au milieu <strong>de</strong> ce qui s'appelait<br />

alors la Gaule, vous n'y reconnailriez pas la<br />

France.<br />

Les mêmes montagnes s'y élevaient, les mêmes<br />

plaines s'y étendaient, les mêmes fleuves y coulaient :<br />

rien n'est changé dans la structure physique du<br />

pays, ilais sa physionomie était bien différente : au<br />

lieu <strong>de</strong> nos champs bien cultivés et couverts <strong>de</strong> productions<br />

variées, vous y verriez <strong>de</strong>s marais inabordables,<strong>de</strong><br />

vastes forêts point exploitées, livrées aux<br />

hasards <strong>de</strong> la végétation primitive, peuplées <strong>de</strong><br />

loups, d'ours, d'aurochs même, ou <strong>de</strong> grands bœufs<br />

sauvages et d'autres animaux qui ne se rencontrent<br />

plus que dans les régions froi<strong>de</strong>s du Nord.<br />

D'immenses troupeaux <strong>de</strong> porcs erraient dans les<br />

campagnes, presque aussi féroces que <strong>de</strong>s loups,<br />

dressés seulement à reconnaître le cor <strong>de</strong> leur gardien.<br />

Nos meilleurs fruits, nos meilleurs légumes étaient<br />

inconnus. Ils ont été importés en Gaule, la plupart<br />

d'Asie, quelques-uns d'Afrique et <strong>de</strong>s îles <strong>de</strong> la Méditerranée;<br />

d'autres, plus tard, du Nouveau Mon<strong>de</strong>.<br />

Une température froi<strong>de</strong> et âpre régnait sur cette<br />

terre.<br />

(GmzoT.)<br />

Devoir écrit. — (Livre <strong>de</strong> l'élève.)<br />

1° Transcrire tous les noms sujets. — 2° Rendre<br />

compte <strong>de</strong> l'orthographe <strong>de</strong> peuplées (<strong>de</strong> loups);<br />

dressés (seulement). — 5° Quels sont les adjectifs<br />

qualificatifs qui correspon<strong>de</strong>nt aux noms suivants ;<br />

siècle, fleuve, champ, marais, région, fruil ? — 5° Différence<br />

entre tout à coup et tout d'un coup ; exemples.<br />

— 5° Analyser grammaticalement les mots même contenus<br />

dans la dictée et en justifier l'orthographe.<br />

— 6° Décomposer les mots inabordable, immense,<br />

transporter, importer, et les définir. — 7° Qu'est-ce<br />

que la structure physique d'un pays? — la pliysionomie<br />

primitive? — une température froi<strong>de</strong> et Apre?<br />

De tels exercices sont éminemment propres à fortifier<br />

les élèves dans la connaissance <strong>de</strong> la langue<br />

<strong>français</strong>e, mais il ne faut pas en abuser, et, pour<br />

varier, il est bon <strong>de</strong> faire faire <strong>de</strong> temps en temps<br />

une dictée d'orthographe suivie d'explications purement<br />

orales. L'auteur <strong>de</strong> la Grammaire enseignée par<br />

les exemples, estime que chacune <strong>de</strong>s dictées <strong>de</strong> son<br />

ouvrage pourrait faire l'objet <strong>de</strong> trois leçons échelonnées<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jours en <strong>de</strong>ux jours et comprenant ; la<br />

première, la dictée <strong>de</strong> la moitié du texte; la secon<strong>de</strong>,<br />

la fin : la troisième, le <strong>de</strong>voir écrit, après'explications<br />

verbales. Soit, en tout, un travail orthographique et<br />

lexicologique d'une semaine, avec une seule dictée.<br />

La semaine suivante, le maître donnerait <strong>de</strong>s dictées<br />

d'orthographe dans la forme accoutumée, sans les<br />

faire suivre d'exercices écrits, tout en les expliquant<br />

au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la grammaire et du vocabulaire.<br />

Publications nouvelles <strong>de</strong> la librairie HACHETTE et Cie.<br />

. Poussât (J.), Ancien élève <strong>de</strong> l'Ecole nationale d'horticulture<br />

<strong>de</strong> Versailles, Clief <strong>de</strong>s travaux liorticoles,<br />

chargé du Cours d'horticulture à l'Ecole pratique<br />

d'agriculture Mathieu <strong>de</strong> Dombaslf^, Secrétaire adjoint<br />

<strong>de</strong> la Société d'horticulture <strong>de</strong> îsancy. LE JARDI­<br />

NAGE- Culture potagère pratique. 1 vol. in-16, illustré<br />

<strong>de</strong> 96 fig-, broctïé, 1 tr. "25.<br />

(Petite Enc.ylopédie agricole, publiée sous la direction<br />

<strong>de</strong> L. GRAX<strong>DE</strong>AU.)<br />

ES VENTE, DANS LA JLÊME COLLECTION I<br />

L'épuisement du sol et les récolte.^, le fumier <strong>de</strong> ferme et les<br />

engrais complémentaires, par L. GRANHEAU, directeur <strong>de</strong> la<br />

station agronomique <strong>de</strong> l'Esl, inspecteur général <strong>de</strong>s stations<br />

agronomiques, membre du Conseil supérieur <strong>de</strong> rAgricuiture.<br />

1 vol. in-16 avec Ib ligures, brochd, 1 fr. 25,<br />

Spielhagen. L'ÉCHÉANCE. LADY CLARA. Nouvelles<br />

traduites <strong>de</strong> l'allemand avec l'autorisation <strong>de</strong><br />

l'auteur, par Mile HKINECKE, 1 vol. in-16 broché, lfr.25.<br />

VEchéance est une nouvelle dramatique empreinte <strong>de</strong> celte<br />

sentimentalité tantôt pleine <strong>de</strong> tristesse vague, tantôt pleine<br />

<strong>de</strong> douceur et <strong>de</strong> grâce, mais toujours poignante, qui caiactérise<br />

généralement La liitéi-ature alleman<strong>de</strong>. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s personnages<br />

qui se trouvent mêlés à l'action serrée et complexe<br />

<strong>de</strong> ce petit drame intune est tracée magistralement.<br />

Quant à iMdi/ Clara, c'est un épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vie d'une Jeune<br />

comtesse anglaise, frivole et coquette.<br />

CINQUANTE IMAGES EXPLIQUEES<br />

PAR<br />

M°» PAULINE KERGOMARD<br />

InspecU'ice générale <strong>de</strong>s écoles maiernclles.<br />

Membre du conseil supérieur <strong>de</strong> l'instruction publique.<br />

LIVRE DU MAITRE OU <strong>DE</strong> LA MAITRESSE<br />

1 voL in-16, cart., * francs.<br />

ALBUM POUR LES ENFANTS<br />

1 vol. in-16, cart., t fr. 8S.<br />

Fr. Schra<strong>de</strong>r. CARTE <strong>DE</strong> LA FRANCE à réchelle<br />

du 1 000 OUO'. hnprimée en couleur sur papier simili-<br />

Japon indéchirable, recto et verso.<br />

Cette Carte comprend, au recto : la Carte physique muette<br />

<strong>de</strong> la France avec les régions environnantes dont le relief est<br />

imprimé en photogravure d'après le relief <strong>de</strong> la France <strong>de</strong><br />

J. CriARnoN; — au verso : Carte politique et administrative <strong>de</strong><br />

la France imprimée sur le même fond que celui <strong>de</strong> la carte<br />

précé<strong>de</strong>nte avec la lettre et les indications conventionnelles.<br />

Celte carte (I m.20 Xlm.55) se vend en feuille, 6 fr.;<br />

montée, gorge et rouleau, 7 fr. 50.<br />

LOIS ET RÈGLEMENTS SUR L'ENSEIGNEMENT<br />

<strong>PRIMAIRE</strong> et sm- les difféi'ents services <strong>de</strong> l'eiifauce<br />

qui ne dépen<strong>de</strong>nt pas du ministère <strong>de</strong> l'instruction<br />

publique, recueillis et annotés à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> documents<br />

ofiiciels, par JEAN D'ESTOCRXSLLES <strong>DE</strong> COXSTAST, rédacteur<br />

au ministère <strong>de</strong> l'instruction publique. — Fascicule<br />

n» 100. — 1 vol. in-8, broché, 7 fr. 50.<br />

RECUEIL <strong>DE</strong>S RÈGLEMENTS RELATIFS A LA LOI<br />

DU !9 JUILLET 1889. — Fascicule n" 106. -<br />

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DISCUSSION DU BUDGET DU MINISTÈRE <strong>DE</strong> L'IN­<br />

STRUCTION PUBLIQUE (1891). — Fascicule<br />

n" 107. — Brochure in-8, 1 fr.<br />

{Mémoires et Documents scolaires publiés par le Musée<br />

pédagogique.)<br />

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RECUEIL UEMSUEL ILLUSTRÉ POUR LES ENFAKTS <strong>DE</strong> CIKQ A DIX<br />

Imprimerie k. Labure, 9, rue <strong>de</strong> Fleurus, — Paris.<br />

^rlx d* Tabouncmeiit par aa : I fr. SO<br />

PRIX DU NUMÉRO I IS CENTIMES<br />

Il parait un numéro le 15 <strong>de</strong> chaque moi».<br />

li'année du Journal commence le 15 octobre.


Partie scolaire. N° lO 9 Mars 1891<br />

SEMAINE SCOLAIRE<br />

DIREC1I0NS ET EXERCICES<br />

B'APSàs l£S PROGRAMHES OFFICIELS OU S7 IDILLET 1882.<br />

LANGUE FRANÇAISE<br />

EXERCICES D'APPLICATION ET D'INVENTION<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE<br />

1. Articles. — Masculin singulier : Le crayon, le<br />

livre, le cahier sont <strong>de</strong>s objets <strong>de</strong> classe. — Féminin singulier<br />

; La plume, la rèçle, la craie sont aussi <strong>de</strong>s objets<br />

<strong>de</strong> classe. — Masculin pluriel ; Les bons écoliers<br />

font toujours avec soin les <strong>de</strong>voirs et les <strong>de</strong>ssins qu'on<br />

leur donne à faire. — Féminin pluriel : Les bonnes écoiières<br />

étudient toujours soigneusement les leçons et les<br />

fables qu'on leur donne à apprendre.<br />

2. Article L'. — L'enfant studieux est celui i^ui aime<br />

2'étu<strong>de</strong>. Il prend 2'habitu<strong>de</strong> d'être à i'œuvre dès l aurore.<br />

Il trouve dans î'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s satisfactions inconnues à ^'écolier<br />

paresseux.<br />

3. Articles contractés. — Devant les noms au<br />

masculin singulier : Du bois, du feu, du pain, du cidre,<br />

du repos : le paysan ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> rien <strong>de</strong> plus pendant le<br />

ru<strong>de</strong> hiver. — Devant les noms au •pluriel : Y a-t-il rien<br />

<strong>de</strong> plus beau que les arbres <strong>de</strong>s bois, les fleurs <strong>de</strong>s jardins,<br />

les herbes <strong>de</strong>s prairies, les torrents <strong>de</strong>s montagnes,<br />

les étoiles <strong>de</strong>s cieux ?<br />

3. Placez l'article convenable<strong>de</strong>vant les noms.<br />

— Le texte sera écrit au tableau noir avec <strong>de</strong>s tirets à la<br />

place <strong>de</strong>s articles. En écrivant les phrases, les élèves<br />

remplaceront les tirets par l'article convenable.<br />

Le bois résineux flambe dans la vaste cheminée. Le<br />

père, ia mére et les enfants sont rangés autour du foyer,<br />

^n entend <strong>de</strong>s rires bruyants et joyeux chaque fois que<br />

<strong>de</strong>s étincelles se détachent <strong>de</strong> la braise rouge ou chaque<br />

fois que ïebois qui flambe fait entendre un petit gémissement<br />

plaintif.<br />

DICTÉE<br />

<strong>DE</strong>UXIÈME DIVISION.<br />

I^a maman.<br />

Qui nous aime dès la naissance? Qui nous sourit dans<br />

le berceau? Qui nous conduit à /'école? Qui nous donne<br />

avec joie la bonne soupe fumante? Qui jouit <strong>de</strong> la récompense,<br />

qui s'afflige du châtiment que nous recevons?<br />

C'est la maman. — Aussi, qui <strong>de</strong>vons-nous aimer penpant<br />

la jeunesse et chérir toujours, toujours ? C'est la<br />

maman.<br />

Souligner les articles et indiquer <strong>de</strong>vant quels noms ils<br />

iont placés.<br />

FREHIÈRE<br />

DIVISION<br />

lia famille.<br />

Qu'ils sont doux, mais qu'ils sont rapi<strong>de</strong>s les moments<br />

que les frères et les sœurs passent ensemble dans leurs<br />

jeunes années ! La famille <strong>de</strong> /'homme ne dure que peu<br />

<strong>de</strong> temps. A peine le fils connaît-il le père, le père le<br />

fils, le frère ta sœur, la sœur le frère, que bientôt ils<br />

se dispersent dans le mon<strong>de</strong>. Le chêne voit germer les<br />

petits glands autour <strong>de</strong> lui ; il n'en est pas <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s<br />

enfants <strong>de</strong>s hommes. (D'après CHAIIABJIBHMD.)<br />

Souligner les articles.<br />

ANNÉE 1890-1891<br />

COURS MOYEN<br />

1. Le verbe AVOIR aux temps simples. — Le<br />

verbe avoir, qui entre dans la conjugaison <strong>de</strong>s temps appelés<br />

composés, est très irrégulier <strong>de</strong> forme. Aussi,<br />

avant chacun <strong>de</strong>s exercices suivants, les élèves <strong>de</strong>vront<br />

étudier séparément le temps du verbe avoir qui est indiqué<br />

dans l'exercice.<br />

Le verbe AVOIR au présent d e l'indicatif. —<br />

Au travail, mes amis! J'ai mes livres, tu as tes cahiers,<br />

mon frère a ses crayons. A l'ouvrage I Kous avons <strong>de</strong>vant<br />

nous ce qui nous est nécessaire ; vous avez tous <strong>de</strong><br />

la bonne volonté ; vous allez voir que tous les élèves ont<br />

le courage <strong>de</strong> bien travailler.<br />

2. Le verbe AVOIR à l'imparfait. — Première<br />

personne du singulier : Quand j'étais petit, j'avais un<br />

jardin à moi. Dans mon jardin, j'axai* <strong>de</strong> jolies plantes,<br />

j'avais <strong>de</strong>s rosiers, j'ouai» <strong>de</strong>s fraisiers et <strong>de</strong>s pervenches,<br />

j'arais <strong>de</strong>s tulipes et <strong>de</strong>s pensées; aussi, comme<br />

j'avais soin <strong>de</strong> mon jardin!<br />

Mettre à la première personne du pluriel : Quand nous<br />

étions petits, nous avions un jardin à nous. Dans notre<br />

jardin, nous avions <strong>de</strong> jolies plantes, nous avions <strong>de</strong>s<br />

rosiers, nous avions <strong>de</strong>s fraisiers et <strong>de</strong>s pervenches, nous<br />

avions <strong>de</strong>s tulipes et <strong>de</strong>s pensées; aussi, comme nous<br />

avions soin <strong>de</strong> notre jardin 1<br />

3. Le verbe AVOIR au passé défini. — Troisième •<br />

personne du pluriel : Le mois <strong>de</strong> février qui vient <strong>de</strong><br />

s'écouler, n'a pas été heureux pour nos amis : ils eurent<br />

mal au pied pendant huit jours, ils eurent ensuite un<br />

gros rhume qui les empêcha <strong>de</strong> fréquenter l'école.<br />

Mettre à la troisième personne du singulier : Le mois<br />

<strong>de</strong> février qui vient <strong>de</strong> s'écouler n'a pas été heureux<br />

pour mon camara<strong>de</strong> : il eut mal au pied pendant huit<br />

jours, il eut ensuite un fort rhume qui l'empêcha <strong>de</strong> fréquenter<br />

l'école.<br />

4. Le verbe AVOIR au futur. — Souligner les formes<br />

du verbe avoir au futur et indiquer la personne. —<br />

Notre mère ira <strong>de</strong>main à la ville ; nous nous efforcerons<br />


no<br />

MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> L'<br />

âgées. Faites comme nous : ayez <strong>de</strong>s égards pom- la vieillesse.<br />

DICTÉES* ; •<br />

I. — Amour fratcriael.<br />

Vavais un frère plus âgé que moi <strong>de</strong> sept anc. Il avait<br />

l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> travailler à côté <strong>de</strong> mon père. me souviens<br />

qu'une fois il eut le malheur <strong>de</strong> commettre une<br />

faute grave, et mon père se mit à le cliàlier ru<strong>de</strong>ment.<br />

J'e«s le courage <strong>de</strong> me jeter entré eùx et dé lé couvrir<br />

<strong>de</strong> mon corps, recevant les coups qui lui étaient <strong>de</strong>stinés,<br />

et Mon père, lui dis-je, mon père, ayez pitié <strong>de</strong> lui ! Je<br />

ne le quitterai que lorsque i'aurai la certitu<strong>de</strong> que vous<br />

lui pardonnez ». Mon père, désarmé pnr mes cris et par<br />

mes larmes, lui fît grâce et j'ews le plaisir d'ai'oi)- épargné<br />

à mon frère une partie <strong>de</strong> la correction qu'il avait<br />

méritée. (D'après KOOSSEAC,}<br />

Souligner les diverses formes du verbe avoir. — Indiquer<br />

le temps et la personne. — C. R.<br />

II. — I/'échaiig;c <strong>de</strong>!5 iservîces.<br />

Yoici un homme appartenant à ùnQ. classe mo<strong>de</strong>ste <strong>de</strong><br />

la société, un menuisier <strong>de</strong> village, par ex,emple ; observons<br />

tous les services qu'il rend à la société et tous ceux<br />

-qu'il en reçoit; nous ne tar<strong>de</strong>rons pas à ôtre frappés <strong>de</strong><br />

l'énorme disproportion apparente.<br />

Cet homme passe sa journée à raboter <strong>de</strong>s plandlies, à;<br />

fabi'iquer <strong>de</strong>s tablés et <strong>de</strong>s armoires;' il se plaiht <strong>de</strong> sa<br />

•condition et cependant que reçoit-il <strong>de</strong> cett sô'ôiété- en<br />

échange <strong>de</strong> son travail?<br />

D'abord, tous les jours, en se levant, il s'habille, et il<br />

n"a fait aucune <strong>de</strong>s nombreuses pièces <strong>de</strong> son Tôtemèiit.<br />

Or, pour que ces vêtements, tout simples- qu'ils sont,<br />

soient à sa disposition, il faut qu'une énormç quantité<br />

<strong>de</strong> travail ait été accomplie. Il faut que <strong>de</strong>s- Américains,<br />

aient produit du coton; <strong>de</strong>s Indiens, <strong>de</strong> l'indigo; <strong>de</strong>s<br />

Franpais, <strong>de</strong> la laine et du lin; <strong>de</strong>s Brésiliens, du cuir ;<br />

que tous ces matériaux aient été transportés en' <strong>de</strong>s<br />

villes diverses'; qu'ils aient é'è ouvrés, filés ; tisséd,.<br />

teints, etc. Pour qùé le pain qu'il mançe lui arrive tous<br />

les matins, il faut que les terres aient été défrithéès, famées,<br />

labourées, enseméncées/.<br />

F. BASTIAT.<br />

! Explications.<br />

Solidarité ; engagement par lequel plusieurs j^tsonnes<br />

•s'obligent les unes pour les autres ; responsabilité mutuelle.<br />

— Menuisier : remarquer dans'ce mot le radical<br />

menu (latin minulus). Rapprocher minutie, minutieux,<br />

etc. — Disproportion : défaut <strong>de</strong>-proportion. Le<br />

préfixe dis, par lequel commence cé mot, indique le manque,<br />

la négation ; disconvenir (iie pas convenir), dmémblable<br />

(qui n'est pas semblable), ciiscorc^e (manque d'ac-<br />

.cord.),'etc. Ke pas confondre ce. préfixe, qui est originaire'<br />

du latin, avec le préfixe dis, qui vient.du grec et, qui signifie<br />

draa: (dissyllabe, mot composé <strong>de</strong> dèux syllabes)..<br />

— Fabriquer-, remarquer le radical /ai)- (latin faber,<br />

ouvrier) qu'on retrouve dans les mots fabricant, fabrication,<br />

fabnque, Fabre ou Favre (nom propre) et qui,<br />

plus ou moins altéré, est contenu également dans les<br />

jiflots orfèvre . (ouvrier en or), Lefebvre, Lefébure (noms<br />

propres). — Echange : le préfixe é, altération <strong>de</strong> ex,<br />

signifie, dans ce mot : <strong>de</strong>, <strong>de</strong> cela, pour, cela. En.<br />

effet, échanger, faire un échange, c'est changer une.<br />

chose pour une autre. ^ Vêtement : on écrivait autrefois<br />

tiCTiir, vestemeàt (rapprocher vestiaire) : d'où<br />

le circonflexe'. — OUBI-^ (latiri operdtus : rapprocbet;<br />

d'une part<br />

etc.", <strong>de</strong> l'autre Ceuwe, ou-,<br />

tiWe)-, etc.); travaillé,'faéônné. • •<br />

COURSSUPÉRIEUR<br />

1. Mots ifivariables. — L'adverie.' —' t'adverbé<br />

's'emploie d'uHe manière 'absolue et sans cOmpféftiént';' il<br />

n'y a d'exception que pour quelques adverbes <strong>de</strong> quantité<br />

ou <strong>de</strong> comparaison. Au contraire, la préposition est<br />

toujours suivie d'nn régime.<br />

Dans lés phrases suivantes,- difes si les mots soulignés<br />

sont adverbes ou prépositions.—Si voua vivez sans (préposition)<br />

économie, vous le regretterez bientôt (adverbe).<br />

— Votre livre est sotts (préi^osition) la table; mettez-le<br />

<strong>de</strong>ssus (adverbe). — L'âne est hors <strong>de</strong> (préposition) l'écurie;<br />

attaclféz-lë <strong>de</strong>dans (adverbe). — L'homme avisé se<br />

conduit avec, (préposition) pru<strong>de</strong>nce, et l'écervelé agit<br />

('/oîo-rfjmerti'(adverbe).—'Les poules sont enfermées dans<br />

le poulailler et le renard rô<strong>de</strong> autour.<br />

2. Adverbes à trouver. — L'adverbe exprime souvent<br />

d'une manière plus simple et plus rapi<strong>de</strong> ce qu'on<br />

•pourrait dire 'à 'l'ai<strong>de</strong> d'une préposition suivie <strong>de</strong> son<br />

complément.<br />

Dans les phrases suivantes, remplacez par un adverbe<br />

les prépositions et leurs compléments. — Si vous voulez<br />

vous faire aimer,;agissez d'une autre manière.' Ecrivez-.<br />

Si vous jvoulqz-yous faire aimeri agissez autrement^.-—<br />

Faites <strong>de</strong>bbiine" volônt.è ce qu'é'vous seriez obligé défaire<br />

par force. Ecrivez : Faites volontiers ce que vous seriez<br />

obligé <strong>de</strong>,fai^vç/JJï'ceHieîii. — On trouve <strong>de</strong>s gens vertueux<br />

dans tous lés pays; ' on ne renconti'e dès hommes<br />

parfaits en aucun li,eu. ficrivez-. On trouve partout <strong>de</strong>s<br />

gens •vérllieux;'o'n ne "rencontre mtllB part <strong>de</strong>s hommes<br />

parfaits. — On fait plus d'ouvrage' en travaillant avêc<br />

lenteur, mais'saiis infei'ruption,'qu'en faisant sa besogne<br />

avec précipitation et pat caprice. Ecrivez: Onfai't plïii<br />

' d'ouvrage en trà-vaillant /enicmoï/, mais coniinuellèment,<br />

•qii'en faisant ^a précipitamment et capridèusernent.<br />

5. Mots qui peuvent être modifiés par l'adverbe.<br />

—Dans Ibs phrases suivantes, dire si les adverbes<br />

modifient un verbe, un adjectif ou u'ù'adverbe.<br />

On est pai'/'ois innocent en faisaYit le mal involoAtairemenl<br />

; on ne l'est jamais en le faisant sciemuiMt.<br />

(L'adverbe parfois modifie le verbe est. L'adverbe involonlairement<br />

modifie le verbe faisant. h'&àyNhe jamais<br />

moditie le verbe est. L'adverbe sciemment modifie le 'verbc<br />

faisant).'Les élèves qui ont (rès We/j répondu aux<br />

questions posées dans Mou Journal, ont reçu en récompense<br />

un'/bW; joli livre, offert par la maison llachette.<br />

(L'adverbe it-ès modifie l'adverbe ,We«. L'adverbe ii'e«<br />

modifie le verbe ont répondu. L'adverbe fort modifie<br />

l'adjectif j'oK). — Un élèv'é très actif peut 'qudqicefois ne<br />

pas réussir, lorsqu'il est trop étourdi. (L'atfveVbé tris<br />

modifie l'adjectif actif. h'aàyeThë quelqiiejois inodifie le<br />

verbe peut. L'adverbe ne pas modifl-e le verbe 'réussir.<br />

L'adverbe froji modifie l'adjectif ^fou-yiit.) Etc.<br />

4. Formation <strong>de</strong>s adverbes <strong>de</strong> manière. —<br />

I. Adverbes formés avec <strong>de</strong>s adjectifs terminés<br />

par E. Oti ajoute à l'adjectif la terminaison ment ;<br />

contraire, contrairement ; facile, facileinent ; rare, rarer<br />

ment; terrible, terriblement; humble, humblement;<br />

extrême, extrêmement; etc.—II.Adverbesformés avec<br />

<strong>de</strong>s adjectifs terminés par une consonne. On<br />

ajoute ment à la formé <strong>de</strong> l'adjectif au féminin : fort,<br />

fortement; cher, chèrem^t; .seç, -sèchement; perpétuel,<br />

perpétuellement;, bon, bonnement; heureux, hem'eusement;<br />

etc.—III. Adverbesquiprennentun accent<br />

aigu sur Vc qui précè<strong>de</strong> la terminaison ment : aveu-<br />

'gle, aveuglément; commo<strong>de</strong>, commodément; commun,<br />

communément ; précis, précisément ; obscur, obscurément;<br />

profond, profondément; etc: — IV. Adverbes<br />

formésavec<strong>de</strong>s adjectifsterminéspar EST : pru<strong>de</strong>nt,<br />

pru<strong>de</strong>mment; récent, récemment; conséquent,<br />

consèqnemmeht; ardënt, ar<strong>de</strong>mment; fréquent,fréquemment;<br />

décent, décemment, etc. — V. Adverbes formés<br />

avec <strong>de</strong>s adjectifs terminés par ANT : savant, savamment;<br />

obligeant, obligéaAiinent : méchant, méchamment;<br />

suffisant, suffisamment;. courant,, couramment ; etc.—<br />

VI. Adverbesformes avecdés adjectifs terminés<br />

pâri : infini, iiifinimbnt ; poli, poliment ; gai, 'gaîmeiltoK<br />

Paiement ; étourdi, éfourdimcnt ; joli, joliment ; gentil,<br />

'gentiment. ' " '<br />

1. Certilicat d'étu<strong>de</strong>s primaires; l(i84, 1886, 1888, ISÇO. Cette 5. Àdvérbés simples et locutions adverbiales.<br />

dictée se trouve explîqueedans Iç !^'oitveau recueil <strong>de</strong> coinpo- Dans les. phrases suivahles,,,s,bulignèz'.les advei'bes.<br />

~siiions données dans les'éxçLméns du 'cértificat d''ôtiidés'primaires,<br />

par Plusieurs rédacteurs du MASUEI OÉSÉKAT,. Partie du;<br />

faites uije liste <strong>de</strong>s l'oculioris adverbiales..<br />

ihattrc, 2 Ir, ; partie <strong>de</strong> l'élève, 0 fr. 3()< • ' ' ' ' Mars.—'Aumois<strong>de</strong>mars,lanâlure s'éveille lenleméni


PARTIE SCOLAIRE.<br />

•H1<br />

encore engourdie par le long sommeil <strong>de</strong> l'hiver. Quelques<br />

violettes et, quelques perce-neige se risquent à montrer<br />

çà et là leurs petites têtes lleuries. Les bourgeons<br />

s5 gonflent à l'envi clans leur enveloppe brune. Déjà<br />

quelques maronniers se couvrent <strong>de</strong> feuilles. Le jardinier<br />

reprend ses travaux; <strong>de</strong> temps en temps il va lever ses<br />

chfissis et sème à la hûle les radis roses el les sala<strong>de</strong>s<br />

tendres que nous mangerons bientôt.<br />

6. Autour. Alentour.— Dans les phrases suivantes,<br />

dites pourquoi on a employé avtoiir et alentour.<br />

La lionne veille autour <strong>de</strong> l'antre où se trouvent ses<br />

petits, lorsqu'elle voit <strong>de</strong>s chasseurs rô<strong>de</strong>r alentour. —<br />

A une certaine dislance tout autour <strong>de</strong>s volcans, il ne<br />

pousse ni herbes ni arbustes. — Quand Louis XIV se tenait<br />

assis sur son trône, les grands officiers <strong>de</strong> la cour<br />

restaient <strong>de</strong>bout alentour. — La terre est emportée avec<br />

une rapidité inconcevable autour du soleil.<br />

DICTÉES<br />

I. — La Bourcc.<br />

La vie, si elle est pour quelques-uns un roman bruyant<br />

et éclatant, est pour la plupart une humble nouvelle. Au<br />

début <strong>de</strong> la jeunesse, on cherche l'emploi <strong>de</strong> ce que l'on<br />

sait et <strong>de</strong> ce que l'on peut, <strong>de</strong> ses aptitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> son<br />

caractère. Cela trouvé (quand on le trouvei, on se case,<br />

on se marie, on travaille, on a <strong>de</strong>s succès, <strong>de</strong>s revers, on<br />

éprouve (juelques joies, on pleure souvent, etpuis, tout surpris,<br />

on s aperçoit qu'on est vieux, très vieux, et quel'éclieveau<br />

<strong>de</strong> la vie est bien près d'être dévidé. Quel vieillard<br />

n'a éprouvé cette surprise, et, dans cette voie <strong>de</strong>scendante,<br />

n'a été tenté <strong>de</strong> dire comme Voltaire octogénaire ;<br />

a Quand j'étais à l'âge heureux <strong>de</strong> soixante-dix ans I »<br />

Si la famille est cause <strong>de</strong> joies infinies, elle est aussi<br />

cause <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> malheurs. Il y a <strong>de</strong>s larmes bien<br />

amères; mais je n'en connais pas <strong>de</strong> plus amères que<br />

celles qui sont causées par la perte <strong>de</strong>s siens. On perd<br />

les jeunes, on perd les vieux, et l'unique inclémence <strong>de</strong><br />

îa nature intervertit les dates <strong>de</strong> la mort. Mais, même<br />

quand l'ordre <strong>de</strong> l'âge est suivi, ce n'est pas sans déchirement<br />

qu'on se sépare <strong>de</strong> ceux qui ont présidé au foyer<br />

domestique, qu'on se sépare d'une vieille mère qui nous<br />

a élevés.<br />

Après une maladie que nous ne pûmes arrêter, ma<br />

mère se sépara <strong>de</strong> moi, disant : « Il faut aller retrouver<br />

les siens! » Elle avait été (llle ar<strong>de</strong>nte et dévouée;<br />

qu'on juge <strong>de</strong> ce qu'elle fut pour son fils I Aussi, même à<br />

présent que j'ai dépassé' les années qu'il lui fut donné<br />

d'atteindre, le <strong>de</strong>uil me ressaisit, quand je pense à la<br />

<strong>de</strong>rnière nuit, à la nuit <strong>de</strong> mort, et l'amertume me pénètre<br />

le cœur'.<br />

LITTBÉ.<br />

Explications.<br />

La vie, si elle est pour quelques-uns un roman bruyant<br />

et éclatant, est pour la plupart une humble nouvelle :<br />

langage figuré. l.ette phrase exprime <strong>de</strong>ux comparaisons.<br />

La vie <strong>de</strong> quelque hommes, veut dire l'auteur, est pleine<br />

d'inci<strong>de</strong>nts presque aussi merveilleux que ceux qu'on<br />

1. Brevet élémentaire.<br />

trouve accumulés dans certains romans; mais l'existence<br />

<strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong> nos semblables ne pourrait fournir ;aux<br />

écrivains que d'humbles sujets <strong>de</strong>,nouvelles, avec <strong>de</strong>s<br />

épiso<strong>de</strong>s attendrissants quelquefois, mais peu saillants<br />

en somme. Une nouvelle est un roman très court. —<br />

Aptitu<strong>de</strong> : disposition naturelle à bien remplir tel ou tel<br />

rôle au milieu <strong>de</strong> la société, â s'assimiler par l'étu<strong>de</strong><br />

telles ou telles notions. Rapprocher apte, inepte, ineptie<br />

(le radical ept possè<strong>de</strong> le même sens que le radical apt<br />

du mot aptitu<strong>de</strong>).— Quand on le trouve, remarquer cette<br />

parenthèse indiquant une restriction (on ue trouve pas<br />

toujours l'emploi <strong>de</strong> ce qu'on sait, <strong>de</strong> ce qu'on peut, etc.).<br />

— On se case : on se fait une position .sociale. —<br />

L'écheveau <strong>de</strong> la vie : la suite <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> la vie,<br />

laquelle se déroule plus ou moins lentement, comme un<br />

écheveau <strong>de</strong> fil qu'on dévi<strong>de</strong>. — Dans cette voie <strong>de</strong>tcendante<br />

; dans cette partie <strong>de</strong> l'existence où l'on approche<br />

<strong>de</strong> la mort, où l'on <strong>de</strong>scend vers le tombeau. —<br />

Octogénaire : âgé <strong>de</strong> quatre-vingts ans. Rapprocher iearogénaire<br />

(âgé <strong>de</strong> soixante ans), septuagénaire (âgé <strong>de</strong><br />

seixante-dix ans), etc. — Il y a <strong>de</strong>s larmes bien amères : il<br />

y a <strong>de</strong>s douleurs qui font éprouver à notre cœur une sensation<br />

comparable, en quelque sorte, à celle que nous<br />

éprouverions en goûtant un aliment amer, acre. — Intervertit<br />

les dates <strong>de</strong> la mort : fait mourir les jeunes<br />

avant les vieux. Remarquer dans les mots intervertir,<br />

intervertissement, inversion, conversion, ad.verse,<br />

Tout près du lac une source filtre lentement entre <strong>de</strong>ux<br />

pierres. L'eau prend sa course allègrement \ on dirait<br />

qu'elle veut s'en aller bien loin. Elle murmure tout bas :<br />

« ÇK'il fait bon au soleil I Sous la terre il faisait si noir I<br />

Mais maintenant je respire. Les myosotis aux fleurs adversaire, etc., la racine latine «ÉM OU vert qui signifie<br />

bleues me disent ; ne m'oubliez yas; les libellules m'eflleurent<br />

légèrement <strong>de</strong> leurs ailes ; l'oiseau s'abreuve Sans déchirement : il semble parfois, quand on ressent<br />

l'action <strong>de</strong> tourner ou simplement celle <strong>de</strong> déplacer. —<br />

volontiers à mon on<strong>de</strong> pure. Qui sait ? Après quelques certaines douleurs morales, qu'un déchirement, une<br />

détours, je <strong>de</strong>viendrai peut-être un grand fleuve, je bor<strong>de</strong>rai<br />

rupture se produit dans le cœur. — Qui ont présidé au<br />

<strong>de</strong>s quais superbes el je porterai audacieusement foyer domestique : qui ont été les chefs <strong>de</strong> la famille. —<br />

<strong>de</strong> grands navires vers la mer où tout finit, d Ainsi jase<br />

la jeune source; son flot ne peut se contenir, elle veut<br />

LITTRÉ (1801-1885) : illustre philosophe, linguiste et savant<br />

<strong>français</strong> ; membre <strong>de</strong> l'<strong>Institut</strong>; auteur d'un célèbre<br />

paraître et se gonfle follement, mais c'est en vain : car Dictionnaire <strong>de</strong> la langue <strong>français</strong>e^.<br />

à peine née, elle tombe bientôt dans le grand lac qui<br />

l'engloutit. {D'après une poésie <strong>de</strong> Th. GAUTiiin.)<br />

Soulignez les adverbes. Indiquez à quels mots ils se<br />

rapportent. — C. R.<br />

EXERCICES <strong>DE</strong> COMPOSITION FRANÇAISE<br />

IL — la Vie.<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE<br />

lia poule et les canetons.<br />

Suzanne et Henri, <strong>de</strong>ux petits enfants <strong>de</strong> la ville, que<br />

leur maman a envoyés chez la mère Gertru<strong>de</strong>, s'intéressant<br />

beaucoup à tout ce que fait la mère Gertru<strong>de</strong>.<br />

Us sont arrivés à la ferme juste au moment où la<br />

mère Gertru<strong>de</strong> vient <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s œufs <strong>de</strong> cane à couver<br />

à sa poule Cocotte.<br />

La poule Cocotte est la meilleure couveuse <strong>de</strong> toute la<br />

ferme et même la mère Gertru<strong>de</strong> prétend qu'elle n'a pas<br />

sa pareille dans tout le canton.<br />

« Vous verrez, vous verrez, a-t-elle dit à Suzanne et à<br />

Henri, comme elle mènera à bien sa couvée! »<br />

Suzanne et Henri en sont persuadés. Mais quoi I couver<br />

les œufs et les faire éclore, cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong> beaucoup,<br />

beaucoup <strong>de</strong> temps. Suzanne et Henri viennent tous les<br />

jours voir Cocotte couver ses œufs.<br />

« Cocotte! Cocotte! monti-e-nous tes petits. »<br />

Cocotte, pour <strong>de</strong> bonnes raisons, ne montre pas ses<br />

petits. Suzanne et Henri attendront, mais ils s'impatientent.<br />

Enfin le moment est venu. Cocotte s'est levée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssus<br />

ses œufs, et les petits canetons ont brisé leur coquille.<br />

Cocotte regar<strong>de</strong> avec éfonnement ces étrangers qui ne<br />

lui ressemblent point. « Coat! Coati » l'ait Cocotte.<br />

« Couen! Couen! » répon<strong>de</strong>nt les canetons.<br />

« Allez voir, allez voir! courez vite! dit la mère Gertru<strong>de</strong><br />

à Suzanne et à Henri. Cocotte a mené à bien tous<br />

ses canetons. Je vous l'avais bien dit, il n'en manque<br />

pas un I C'est une fameuse couveuse que Cocotte ! s<br />

Suzanne et Henri partent en courant.<br />

Cocotte se promène fièrement avec ses canetons. Les<br />

canards <strong>de</strong> la ferme ont l'air d'admirer sa couvée et cela<br />

rend Cocotte encore plus fière. Mais voilà bien une autre<br />

rcuvcs écrites et orales âu brevet élévientaire. 1 vol.<br />

2 IV. 8 0.


412 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />

affaire. Les canetons ont à peine aperçu la mare <strong>de</strong> la<br />

ferme qu'ils courent s'y baigner avec l'es autres grands<br />

canards.,Cocotte, inquike, sur le bord, les rappelle et a<br />

l'air <strong>de</strong> leur dire: « tous allez vous noyer, mes pauvres<br />

enfants! » Eux, au contraire, appellent Cocotte et semblent<br />

lui dire : « Viens avec nous ! » Mais Cocotte ne peut<br />

pas allai- avec ou.x; elle se noierait. Suzanne et Henri<br />

sont très, étonnés.<br />

Suzanne, qui a un bon petit cœur, vient <strong>de</strong> prendre un<br />

grand parti. Avec sa cuiller et son petit sceau, elle se<br />

déci<strong>de</strong> à vi<strong>de</strong>r la mare, pour faire cesser le chagrin <strong>de</strong><br />

Cocotte. Henri, <strong>de</strong> son côté, vient <strong>de</strong> courir à la ferme<br />

pour , conter le cas à la mère Gertru<strong>de</strong>. Mais la mare-ne<br />

se vi<strong>de</strong> point, la mère Gertru<strong>de</strong> répond à Henri qu'il n'y<br />

3; pas lieu <strong>de</strong> se mettre en peine. Et cependant la pauvre<br />

Cocotte continue à s'inquiéter, à rappeler les petits<br />

eanetons et à se mouiUer les pattes.<br />

Moralité. — Les canards restent toujom's canards, et<br />

les poules toujours poules, et il est excellent qu'il en soit<br />

ainsi.<br />

Il est excellent aussi que les petits garçons et les peti»<br />

tes filles aient « leur caractère » ; ce qui ne veut pas dire,<br />

bien entendu, qu'il faut qu'ils aient nécessairement<br />

un mauvais, caractère' ».<br />

Exercice oral.<br />

Que font Suzanne et Henri chez la mère Gertru<strong>de</strong> ? —<br />

Qui appelle-t-ort Cocotte? — Qu'est-ce que Cocotte doit<br />

couver? — Qu'arrive-t-il quand les canetons éclosent?<br />

Pourquoi Cocotte se tourmente-t-elle? — Que fait<br />

Suzanne pour consoler la bonne poule? Et Henl-i? —<br />

'Quelle est la ïnoralité <strong>de</strong> l'histoire?<br />

COURS MOYEN<br />

I. — Comparaisons.<br />

Exercice oral.<br />

LE MAÎTRE. — Quelles ressemblances voyez-vous entre<br />

le jour et la nuit?<br />

L'ÉLÈVE. — Le jour et la nuit sont <strong>de</strong>s divisions du<br />

temps; elles se succè<strong>de</strong>nt dans un intervalle <strong>de</strong> vingtquatre<br />

heures, entre <strong>de</strong>ux levers <strong>de</strong> soleil.<br />

— Quelles différences voyez-vous entre le jour et la<br />

nuit?<br />

— Le jour, la terre est éclairée par la lumière du<br />

soleil. C'est le temps <strong>de</strong> la vie active <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong>s<br />

animaux en général, le temps du travail, du mouvement<br />

et du bruit.<br />

La nuit est obscure, ou éclairée par la lune et par les<br />

étoiles. C'est le temps du sommeil, du repos et du<br />

silence.<br />

— Quelles sont les ressemblances entre le printemps<br />

et l'automne?<br />

Le printemps et l'automne sont <strong>de</strong>s saisons <strong>de</strong> l'année<br />

; chacune <strong>de</strong> ces saisons dure trois mois. Les jours<br />

et les nuits y sont <strong>de</strong> longueur à peu près égale, et<br />

offrent une température modérée, c'est-à-dire également<br />

éloignée <strong>de</strong>s grands, froids et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s chaleurs.<br />

— Quelles sont les différences?<br />

— Le printemps est la première saison <strong>de</strong> l'année.<br />

Au printemps, les plantes se couvrent <strong>de</strong> bourgeons, puis<br />

<strong>de</strong> verdure et se parent <strong>de</strong> fleurs; les oiseaux voyageurs<br />

reviennent, chantent et pon<strong>de</strong>nt dans nos jardins et dans<br />

nos bois.<br />

. L'automne est la troisième saison <strong>de</strong> l'année. A l'automûet<br />

les feuilles <strong>de</strong>s arbres jaunissent et tombent; les<br />

fleurs se transforment en fruits ; les oiseaux se taisent et<br />

quelques-uns s'éloignent pour aller chercher un climat<br />

plus.Chaud.<br />

Quelles ressemblances voyez-vous entre la pomme et<br />

la poire?<br />

— La pomme et la poire sont <strong>de</strong>s fruits à pépins, <strong>de</strong><br />

forme à peu près ron<strong>de</strong>. Tant, qu'elles ne sont pas mûres,<br />

elles sont <strong>de</strong> couleur vertè; elles ont une pelure et <strong>de</strong> la<br />

(ihair; elles mûrissent en automne. Ce sont <strong>de</strong>ux fruits<br />

très savoureux, qu'on peut conserver en les faisant sécher.<br />

1. Publié par I. H. dans Mon Journal, recueil mensuel pour<br />

les enfants — 1 an, 1 fr. 80.<br />

— QueHes sont les différences?<br />

— La pomme est. ron<strong>de</strong>, souvent <strong>de</strong> , couleur roug^,,<br />

avec <strong>de</strong>s pépins bruns; elle est d'une saveur plus aci<strong>de</strong>.,<br />

La poire est plus allongée, souvent <strong>de</strong> couleur jaune;<br />

avec <strong>de</strong>s pépins noirs ; elle esl d'une saveur plus sucrée',,<br />

— Quelles ressemblances voyez-vous entre le serih et<br />

le merle?<br />

— Le serin et le rtiorlo sont <strong>de</strong>ux oiseaux clianteufs<br />

très répandus en Europe; ils sont très vifs, très peu<br />

exigeants pour la nourriture ; ils font <strong>de</strong>s riids, pon<strong>de</strong>nt<br />

et couvent plusieurs fois dans l'année; ils sont très facilés<br />

à apprivoiser.<br />

— Quelles senties ditTéronces?<br />

— Le serin est un petit oiseau d'origine étrangère, db<br />

couleur claire, le plus habituellement jaune. Son chant<br />

est perçant,^ très vit et très varié ; il ne parïc pas; il ne<br />

mange que <strong>de</strong>s graines; il pond un très grand nombre<br />

<strong>de</strong> fois dans l'année. Dans nos climats, il ne peut vivre<br />

que dans nos liabitations qu'il sert à égayer.<br />

Le merle est un gros oiseau, originaire d'Europe, <strong>de</strong><br />

couleur foncée, souvent noir avec un bec jaune. Son<br />

chant est grave, assez lent et monotone. 11 peut apprendre<br />

à parler; il se nourrit <strong>de</strong> graines et d'insectes; il<br />

pond trois fois dans l'année; il aime à vivre eu liberté,<br />

dans les jardins et dans les bois.<br />

— Quelles ressemblances voyez-vous entre la maison<br />

et la grange?<br />

— La maison et la grange sont <strong>de</strong>ux constructions;<br />

elles ont <strong>de</strong>s fondations, quatre murs principaux et un<br />

toit ; elles sont divisées en plusieurs parties ; elles sont<br />

l'ouvrage du maçon, du charpentier, du serrurier; elles<br />

ont été construites avec les mêmes matériaux : pierres,<br />

chaux, bois, fer, tuile; ce sont <strong>de</strong>s abris.<br />

— Quelles différences?<br />

— La maison est plus belle, divisée parfois en plusieurs<br />

étages, indiqués à l'extérieur par <strong>de</strong>s rangées <strong>de</strong><br />

fenêtres nombreuses; elle est partagée en chambres <strong>de</strong>stinées<br />

à recevoir <strong>de</strong>s meubles et à être habitées par dés<br />

hommes.<br />

La grange est souvent plus gran<strong>de</strong>, à peine éclairée par<br />

quelques petites fenêtres ; elle est <strong>de</strong>stinée à recevoir<br />

les moissons.<br />

, — Quelles ressemblances voyez-vous en-tre le lait et le<br />

vin?<br />

— Le lait et le vin sont <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s d'Une saveur<br />

agréable et qui servent à la nourriture <strong>de</strong> l'hohame, à la<br />

ville et à la campagne.<br />

— Quelles différences?<br />

— Le lait est blanc et opaque, il est lé prôduit naturel<br />

<strong>de</strong> la vache ou <strong>de</strong> la chèvre que trait la laitière; il est<br />

doux, sucré et très nourrissant; il abondé surtout à la<br />

campagne, dans les pays <strong>de</strong> pâturages.<br />

Le vin peut être rouge ou blanc; il est transparent;<br />

c'est le jus du raisin extrait j)ar le travail dli<br />

vigneron; il est aci<strong>de</strong>, tonique et ktimulant; il abon<strong>de</strong><br />

surtout dans l'est et le midi <strong>de</strong> la Francis dont il esl la<br />

principale richesse'.<br />

JLa bonne camara<strong>de</strong>rie<br />

Des camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mon père, qui connaissaient sa<br />

bonté et son esprit, le venaient souvent prièr <strong>de</strong>, faite<br />

leur ouvrage pour eux. 11 se prêtait d'abord <strong>de</strong>,,tout son<br />

cœur à leurs dé'îirs, et la facilité <strong>de</strong> son ihtelliketlte<br />

était si gran<strong>de</strong> qu'il lui en coûtait péu pour lèé satisfaire;<br />

mais il s'aperçut bientôt dé lui-même qu'il les servait<br />

trop bien pour leur paresse, et fort mal pôur leUr instruction.<br />

1 se reprocha <strong>de</strong> contribuer, par Son trâv'ail, à<br />

les mettre en état <strong>de</strong> tromper leurs rUaitres, oU plutôt, <strong>de</strong><br />

se tromper eux-mêmeS, en prenant une habitu<strong>de</strong>'d'ignorance<br />

et <strong>de</strong> dissipation dont ils se repentiraient uii jour.<br />

Il les'pria donc <strong>de</strong> trouver bon qu'il ne leur rendît plus<br />

un service si dangereux; et après leur avoir fait aimer<br />

sa complaisance, il commença dès loi's à ]eui\faire respecter<br />

sa vertu. J'ai su ce fait d'un <strong>de</strong> ceux inôfflés qui<br />

avaient d'abord reçu <strong>de</strong> lui ce secours et énsuite ôette<br />

instruction. Aussi m'a-t-il assuré plus d'une fois que lés<br />

1. D'après l:i Gymnastique <strong>de</strong> Veuprit, <strong>de</strong> 'A. PelliBSl'dr.<br />

Deuxième jjai'Lie, jugenionls et raisonnements sur les choses<br />

et sur les êtres.


PARTIE S:CÔLAIRE. 113<br />

enfants du mêine âge que mon père le regardaient moins<br />

comme le compagnon <strong>de</strong> leurs élu<strong>de</strong>s, qué comme un<br />

modèle qui excitait plus d'admiration que d'envie, parce<br />

que sa mo<strong>de</strong>slie, égalé à ses talents, ne leur inspirait<br />

pour lui qu'une tendresse mêlée <strong>de</strong> respect, et déjà d'une<br />

espèce do vénération. "<br />

D'AcuiissEAU.<br />

Exercice oral.<br />

Quel service les camai'a<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mon père lui <strong>de</strong>mandaient-ils<br />

fréquemment?<br />

— Comment accueillait-il leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>?<br />

— Quelle réflexion le détermina à changer <strong>de</strong> conduite?<br />

— Quels sentiments cette conduite inspirât-elle aux<br />

camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mon père?<br />

COURS SVPtRlEVR<br />

rREMIÊHE ANNÉE<br />

I. — Ma grajfcil'iMére.<br />

Sujet à traiter.<br />

Faites le poi'trait <strong>de</strong> l'une <strong>de</strong> vos grand'mères, ou, si<br />

vous ne les av^î connues ni l'une ni l'autre, le,poi'trait<br />

d'une vieille parente (tante ou cousine ').<br />

Sujet traité.<br />

3'ai connu mep <strong>de</strong>u;c grand'mères, mais, hélas 1 je<br />

connais plus qu'une. La mère <strong>de</strong> papa, que j'appelais<br />

bonne maman, a été portée au pim.ctière quand jenâVaîs<br />

pas, cinq afls, et je ne sais plus comment était sa figurfi.<br />

•' La itj^re <strong>de</strong> maman, que j'appelie grànd'niére, est vfeiiyè<br />

et habite la campagne. Elle va sur ses soixante-seize v<br />

et dit en riant qu'elle est toujours jeune fille puisqu^fe^<br />

n'a encore qiié quinze'ans. A ses eheveùx blancs et à<br />

ri<strong>de</strong>s, on voit bien qu'elle est très âgée. Mais quell^<br />

bonne llgiire aimante que cellO' <strong>de</strong> ma grand'mére ! •<br />

• Elle à'dfe'beaU.'t yeux noirs, mais n'y voit pas mieux<br />

pour cela, et elle ne peut plus guère se passer <strong>de</strong> lunettes.<br />

Ses mains sont toutes maigres et l'on y remarque <strong>de</strong><br />

grosses veines.<br />

Grand'mére se tient encore droite en marchant, seulement<br />

elle ne court plus comme dans son jeune temps;<br />

elle prend le premier bâton venu pour se soutenir quand<br />

elfe se sent fatiguée.<br />

Elle est toujours laborieuse et vigilante: elle se lève <strong>de</strong><br />

grand matin et ne se couche jamais tard. Son costume<br />

ordinaire consiste en un jupon gris, un caraco noir et<br />

un bonnet d'indienne.<br />

Le bonheur <strong>de</strong> ma grand'mére c'est <strong>de</strong> soigner son jardin;<br />

ses poules et ^oçi linge. Elle est glorieuse d'avoir,<br />

<strong>de</strong>s laitues pompiées., d.es. choux, <strong>de</strong>s pois,, la première<br />

dans le village. 11 fant ejçitenfire comme elle parle <strong>de</strong> ses<br />

poules quand elles pon<strong>de</strong>nt bien ! Sa maison est d'une:<br />

propreté çàns pareille; son armoire, toujours pleine <strong>de</strong>:<br />

linge rangé, raccommodé, blanc comme lanéige, sent une,<br />

bonne o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> lessive. Elle aimait rtiieux, étant jeune,<br />

.à'adieier <strong>de</strong>s ichemises, et <strong>de</strong>s draps que <strong>de</strong> dépenser son;<br />

argent à la toilette, à la suivait son^ espvss,-<br />

sion.<br />

Grand'mére aime bien à se chauffer en hiver, et même!<br />

aussi'en été, le soir; le feu lui sert <strong>de</strong> compagnie. Aussi,<br />

4lle, a toujours sa provision <strong>de</strong> bois pour <strong>de</strong>u-s ans,<br />

Nous autres, ses petits-enfants, elle nous gâte tpnç, aux<br />

Rois, à Pâques et aux yaca?ices,, qu£(nd nous allons chez<br />

elle. Gomme elle nous eirbrasse I Comhie elle est contente<br />

do nous voir grandir i <strong>de</strong> savoir quoi nous appreiions<br />

bien à l'école ! Ellè pie. o <strong>de</strong> joie en lisant 'noë compliments<br />

<strong>de</strong> bonne année . quand nous lui montrons nos<br />

prix et nos couronnes.'<br />

Elle ne sait quoi nous offrir pour flous fêter : <strong>de</strong>s pommes,<br />

<strong>de</strong> la galette, <strong>de</strong>s; noisettes, <strong>de</strong>s tartines <strong>de</strong> .crème,<br />

enfin tout ce qui peut nous faire plaisir. Et puis nous<br />

faisons chez elle ce que,nous voulons; elle ne trouve ja-<br />

•rçiais à rodjre à nos espiègleries;' pourtant nous nous<br />

1. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires,.IBSi, 1885, 1887,18yO.<br />

/ '<br />

gardons bien <strong>de</strong> jouer dans soa jardinet <strong>de</strong> courir après<br />

ses poules.<br />

Oh ! que c'est b.on.d'avqir une grand'mére !<br />

C., école A. 1'., à Rouen ,<br />

II. — Hicj ugeonspas. smr Jcs appareuccs.<br />

^ J'étais, un jour, dans ma jeunesse, passager à bord<br />

d'un bateau qui <strong>de</strong>scendait la Delaware^'. Comme il n'y<br />

avait pas <strong>de</strong> vent, nous fûmes obligés, après la marée<br />

do jeter l'ancre et d'attendre la marée suivante. La chaleui"<br />

du soleil élait excessive sur le bâtiment; les passagers<br />

m'étaient étrangers, et leur société ne mo'plaisait<br />

(las. Je crus voir, près du rivage, une belle prairie verte<br />

au milieu <strong>de</strong> laquelle s'élevait un grand arbre donnant<br />

beaucoup d'ombrage. Je m'imaginai que je pourrais aller<br />

m'asseoir sous son abri et y passer, â lire, qiielques<br />

moments agréables, jusqu'au retour <strong>de</strong>là marée. J'obtins<br />

donc du capitaine qu'il me fit conduire à terre. Une l'ois<br />

débarqué, je reconnus que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>,ma<br />

prairie n'était réellement qu'un marais ; en le traversant,<br />

pour arriver à mon arbre, j'enfonçai dans la boue jusqu'aux<br />

genoux; etje n'étais pas établi <strong>de</strong>puis cinq minutes<br />

sous son ombrage, que mille insectes fâcheux, venant<br />

fondre sur moi, attaquèrent mes jambes, mes mains, md<br />

figure, au point qu'il me fut impossible <strong>de</strong> lire et <strong>de</strong><br />

tenir en place. Je regagnai donc le rivage, et j'appelai<br />

p^uç^mfp^fe^aloupe • me ramenât à bord du bateau, où<br />

r-^^pMn.du'reÈ^srtte chaleur que j'avais voulu éviter, et<br />

plus W riufe liqueurs <strong>de</strong> la société. Depuis, j'ai pu<br />

Souvent observèr.;^^.cas semblables dans les affaires <strong>de</strong><br />

la vie..,-,:\j W A<br />

. FR.INKLIN.<br />

: EiOTcice<br />

. Où\étais-je passâg^? — Pourquoi fûmes-nous obligés<br />

-dç jeter l'ancre?^';^.Qu'est-ce que je qrus voir près du<br />

;,i;ivage? — Quejlft'.j^rniission <strong>de</strong>mandai-je au capitaine?<br />

s^weiie^t<strong>de</strong>ceg'i^li éprouvai-je?- - Quelle est la morale<br />

qtieJ^oa^^CËifrer <strong>de</strong> cette histoire:?.<br />

EXERCICES <strong>DE</strong> LECTURE<br />

ET <strong>DE</strong> RÉCITATION<br />

GOUKS ÉLiÉ&ISNTAlBE<br />

liCS cliainps,<br />

• Après vos sœurs et votre mère.<br />

Enfant au cœur tendre et soumis,<br />

Que la nature vous soit chère,<br />

Les champs sont nos meillem-s amis.<br />

Aimez donc les bois, la fontaine.<br />

L'étang bordé <strong>de</strong> longs roseaux.<br />

Les pfetites fleurs, le grand chêne<br />

Tout peuplé <strong>de</strong> joyeux oiseaux.<br />

V. <strong>DE</strong> L.\PIT.\<strong>DE</strong>.<br />

Comraeritaire.<br />

-Oui, I les champs sont nos meilleurs amis », non seulement<br />

parce qu'ils nous fournissent notre nourriture et<br />

celle'<strong>de</strong> nos animaux domestiques; mais encore parce<br />

que l'air pur et la vie paisible <strong>de</strong>s campagnes entretiennent,<br />

ou rétablissent notre santé.<br />

1. Exti'alt <strong>de</strong>s £xe7*ci6'e5 <strong>de</strong> composition <strong>français</strong>Cy <strong>de</strong> J. Masson.<br />

Cours moyen, préparation au certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires.<br />

Partie (lu maitro. 1 vol. 1 fr. S,0.<br />

2. Rivière d'Amcirtque.<br />

5. Le flux et le reflux se font ressentir i une gran<strong>de</strong> distanoe<br />

<strong>de</strong> l'emboucliure <strong>de</strong>s fleuves importants.


m<br />

MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> P R MAIRE.<br />

COURS MOYEN<br />

Épitre & mon habit.<br />

Ah! mon habit, que je vous remercie!<br />

Que je valus hier, grâce à votre valeur !<br />

Je me connais : et plus je m'apprécie,<br />

Plus j'entrevois qu il faut que mon tailleur,<br />

Par une secrète magie.<br />

Ait caché dans vos plis un talisman'vainqueur,<br />

Capable <strong>de</strong> gagner et l'esprit et le cœur.<br />

Dans ce cercle nombreux <strong>de</strong> bonne compagnie.<br />

Quels honneurs je reçus ! quels égards ! quel accueil !<br />

Auprès <strong>de</strong> la maîtresse, et dans vjn grand fauteuil.<br />

Je ne vis que <strong>de</strong>s yeux toujours prêts à sourire.<br />

J'eus le droit d'y parler, et parler sans rien dire.<br />

Ce que je décidai fut le nec plus ultra-:<br />

On applaudit à tout, j'avais tant <strong>de</strong> génie!<br />

Ali! mon habit, queje vous remercie!<br />

C'est vous qui me valez cela.<br />

Mais ma surprise fut extrême :<br />

Je m'aperçus que sur moi-môme<br />

Le charme sans doute opérait.<br />

J'entrais jadis d'un air discret ;<br />

Ensuite, suspendu sur le bord <strong>de</strong> ma chaise.<br />

J'écoutais ezi silence, et ne me permettais<br />

Le moindre si, le moindre mais.<br />

Avec moi tout le mon<strong>de</strong> était fort à son aise,<br />

Et moi je ne l'étais jamais :<br />

Un rien aurait pu me confondre;<br />

Un regard, tout m'était fatal ;<br />

Je ne parlais que pour répondre.<br />

Je parlais bas, je parlais mal.<br />

Un sot provincial arrivé par le coche<br />

Etit été moins que moi tourmenté dans sa peau :<br />

Je me mouchais presque au bord <strong>de</strong> ma poche,<br />

J'éternuais dans mon chapeau.<br />

On pouvait me priver, sans aucune indécence,<br />

Be ce salut par l'usage inti-oduit;<br />

Il n'en coûtait <strong>de</strong> révérence<br />

Qu'à quelqu'un trompé par le bruit.<br />

Mais à présent, mon cher habit.<br />

Tout est <strong>de</strong> mon ressort, les airs, la suffisance';<br />

Et ces tons décidés, qu'on prend pour <strong>de</strong> l'aisance,<br />

Deviennent mes tons favoris.<br />

Est-ce ma faute, à moi, puisqu'ils sont applaudis 7<br />

Dieu ! quel bonheur pour moi, pour cette étoffe,<br />

De ne point habiter ce pays limitrophe<br />

Des conquêtes <strong>de</strong> notre roi.<br />

Dans la Hollan<strong>de</strong> il est une autre loi :<br />

En vain j'étalerais ce galon qu'on renomme,<br />

En vain j'exalterais sa valeur, son débit ;<br />

Ici, l'habit fait valoir l'homme ;<br />

Là, l'homme fait valoir l'habit.<br />

Mais chez nous, peuple aimable, où les grâces, l'esprit,<br />

Brillent à présent dans leur force.<br />

L'arbre n'est fjoint jugé sur ses fleurs ou son fruit :<br />

Ou le juge sur son écorce.<br />

SEDAISE.<br />

Commentaire.<br />

Trop souvent nous jugeons l'homme sur son habit.<br />

Celui-ci est-il élégant et beau : nous pensons a priori que<br />

la personne qui le porte est distinguée et a d\'oit à nos<br />

égards ; le vêtement est-il humble et râpé ; nous sommes<br />

tentés <strong>de</strong> considérer son propriétaire comme un homme<br />

<strong>de</strong> sentiments vulgaires et <strong>de</strong> mince valeur. Et pourtant,<br />

combien <strong>de</strong> vêteménts brillants ne recouvrent que <strong>de</strong>s<br />

sots! combien d'habits mo<strong>de</strong>stes ou pauvres appartiennent<br />

à <strong>de</strong>s gens recommandables par leur labeur, leur<br />

vertu ou leur talent! La Fontaine nous dit sagement dans<br />

son Paysan du Danube ;<br />

« Il ne faut point juger <strong>de</strong>s gens sur l'apparence. »<br />

1. Talisman (d'un mot arabe qui signifie ^(/wre magique'.<br />

iièce <strong>de</strong> métal fondue ou pierre gravée sous cerlaines constei-<br />

d'étoiles, à laquelle on supjiose <strong>de</strong>s vertus extraordi­<br />

fations<br />

naires. Au figuré: ce qui produit un effet subit et inattendu.<br />

2. tiec plus ultra (mot latin ; non au <strong>de</strong>là) : terme qu'on ne<br />

peut dépasser.<br />

3. Siiffisance : sotlo vanité, présomption<br />

COURS SUPÉRIEUR<br />

Intérieur,<br />

A<br />

MËITE.<br />

Le salon est paisible. Au fond la cheminée<br />

Flambe, parun feu clair et vif illuminée.<br />

Au <strong>de</strong>hors le vent siffle, et la pluie aux carreaux<br />

Ruisselle avec un bruit pareil à <strong>de</strong>s sanglots.<br />

Sous son abat-jour vert, la lampe qui scintille<br />

Baigne <strong>de</strong> sa clarté la table <strong>de</strong> famille.<br />

Un vase, plein <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong> l'arriére-saison,<br />

Exhale un parfum vague et doux comme le son<br />

D'un vieil air que fredonne une voix affaiblie.<br />

Le père écrit. La mère, active et recueillie.<br />

Couvre un grand canevas <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins bigarrés.<br />

Et l'on voit sous ses doigts s'élargir par <strong>de</strong>grés<br />

Le tissu nuancé <strong>de</strong> laine rouge et noii-e.<br />

Assise au piano, sur les touches d'ivoire<br />

La jeune fille essaye un thème préféré.<br />

Puis se retourné et rit. Son profil, éclairé<br />

Par un pàle rayon, est fier et sympathique.<br />

Et si pur qu'on croirait voirun camée ' antique...<br />

Et, tandis qu'elle fait soupirer le clavier,<br />

Le père pour la voir laisse plume et papier;<br />

Et la mère, au milieu d'une fleur ébauchée,<br />

Quitte l'aiguille, et reste immobile et penchée.<br />

Et s'entre-regardant, émus, émerveillés.<br />

Ils contemplent tous <strong>de</strong>ux, avec <strong>de</strong>s yeux mouillés,<br />

La perle <strong>de</strong> l'écrin, l'orgueil <strong>de</strong>là famille,<br />

La vie et la gaîté <strong>de</strong> la maison, — leur fille.<br />

Commentaire.<br />

ANDBÉ THEDMIST<br />

Ce tableau d'un intérieur <strong>de</strong> famille laisse bien au lecteur<br />

l'impression <strong>de</strong> calme et <strong>de</strong> bonheur paisible que<br />

le poète a voulu faire naître en lui. Est-ce une œuvre <strong>de</strong><br />

fantaisie ? Peut-être. Mais les détails sont si vrais, si précis,<br />

si bien à leur place, les personnages si naturels et si<br />

vivants que ie tableau paraît avoir été composé d'après<br />

nature. Les vers simples, sobres et clairs conviennent<br />

parfaitement au sujet.<br />

CALCUL, SYSTÈmE MÉTRIQUE,<br />

GÉOMÉTRIE<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE<br />

Programme. — Multiplication d'un nombre décimal<br />

par un nombre entier. — Bevision <strong>de</strong>s matières étudiées<br />

précé<strong>de</strong>mment. — Petits exercices et problèmes.<br />

Problèmes. — 1. Combien <strong>de</strong> mètres et <strong>de</strong> centimètres<br />

dans la longueur totale <strong>de</strong> 5 barres <strong>de</strong> fer longues<br />

chacune <strong>de</strong> 3'°,45?<br />

Premier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul (réduction <strong>de</strong>s nombres décimaux<br />

en nombres entiers). 3'°,45 = 345°".<br />

Longueur cherchée :<br />

345cm x 3 = 1035'^'° = 10'° -}- 35''° ou 10'°,35.<br />

Deuxième mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul (procédé ordinaire). — Longueur<br />

cherchée :<br />

3-,45 X 3 =. 10«,35.<br />

2. Un ouvrier employé dans ne raffinerie <strong>de</strong> sucre<br />

gagne 3',25 par journée <strong>de</strong> tra' il. Il ne travaille pas le<br />

dimanche. Combien gagne t-il 1 r semaine?<br />

R. : 3',25x6= .9',50.<br />

3. Combien gagne-t-il au bout <strong>de</strong> 6 semaines?<br />

R. : 19',50X6=11'Ï'.<br />

1. Camée (d'un mot italien) : pierre fine sculptée en relief.<br />

2 André Theuriet : poète contemporain, auteur du Chemin,<br />

<strong>de</strong>s bois (couronné par l'Académie <strong>français</strong>e), <strong>de</strong> Jean-Marie<br />

petit drame en un acte, etc.


PARTIE SCOLAIRE. 115<br />

4. S'il dépense 2',70 par jour pour la nourriture et '<br />

celle <strong>de</strong> sa famille, combien lui reste-t-il pour ses autres<br />

dépenses : loyer, entrelien, etc.?<br />

Solution. Dans 6 semaines il y a :<br />

7 jours X 6 = 42 jours.<br />

Dépense totale pour la nourriture en 6 semaines :<br />

nacfa •<br />

2',70x42 = H3',40.<br />

dl7' —H3',40 = 3',60.<br />

5. Des aiguilles pour machine à coudre coûtent l',50<br />

la douzaine ; combien vaudrait une grosse, ou douze douzaines,<br />

<strong>de</strong> ces aiguilles?<br />

R. : l',50xl2= 18'.<br />

6. Achetées à la grosse, elles coûtent 13'. Combien<br />

gagne-t-on en achetant à la grosse 5 grosses <strong>de</strong> ces<br />

aiguilles?<br />

Solution. Gain par grosse :<br />

Gain total :<br />

18' —13'= 5'.<br />

5'X5=!»5'.<br />

7. Une bobine <strong>de</strong> fil pour coudre a la machine vaut<br />

0',50; mais, si l'on achète à la douzaine <strong>de</strong>s bobines <strong>de</strong><br />

ce fil, on ne paye chaque douzaine que 5'. Combien gagnet-on<br />

par douzaine?<br />

Solution. Prix <strong>de</strong> la douzaine achetée bobine par bobine<br />

:<br />

0',50xl2 = 6'.<br />

Gain sur l'achat d'une douzaine à la fois :<br />

6' —5'= t'.<br />

8. Une merciire achète 60 paquets d'aiguilles ordinaires<br />

à raison <strong>de</strong> 0',05 le paquet <strong>de</strong> 20 aiguilles. Elle<br />

les revend au détail à raison <strong>de</strong> 4 pour 0',05. Quel est<br />

son bénéfice total?<br />

Solution. Dans 20 il y a 5 fois 4.<br />

Prix <strong>de</strong> vente d'un paquet :<br />

0',05x5 = 0',25.<br />

Gain par paquet :<br />

0',25 —0',05 = 0',20.<br />

Gain total :<br />

0',20x60= 18'.<br />

COURS MOYEN<br />

Programme. — Simplification <strong>de</strong>s fractions. Réduction<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou plusieurs fractions au même dénominateur.<br />

— Addition et soustraction. — Correspondance<br />

entre les mesures <strong>de</strong> poids et les mesures <strong>de</strong> volume ou<br />

<strong>de</strong> capacité. — Exercices, et problèmes divers. — Calcul<br />

mental.<br />

Exercices sur les fractions.<br />

fractions :<br />

28 14<br />

150 ' 156' 21'®*°*<br />

_45_9^_£.<br />

là0~30~10' 156~39' 21~3'<br />

2. Quelle est la plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fractions :<br />

i et 1 ?<br />

20 20<br />

3. Quelle est la plus petite <strong>de</strong>s fractions :<br />

6 „<br />

29<br />

1. Simplifier les<br />

4. Une prairie est divisée en 3 lots : le premier est<br />

égal aux — <strong>de</strong> la superficie totale, le second aux i <strong>de</strong><br />

lo . 15<br />

cette superficie. Quel est le plus grand <strong>de</strong>s trois lots?<br />

Solution. Réduction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières fractions au<br />

même dénominateur :<br />

5x15<br />

il<br />

16 16x15" '240'<br />

7 7x16 112<br />

15 15X 16 240<br />

Total <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers lots :<br />

^ m _ 1 8 7<br />

240 240 ~ 240 *<br />

Superficie du troisième lot :<br />

240 187 _ 53<br />

240 240 ""240*<br />

Le lot le plus grand est le <strong>de</strong>uxième.<br />

Problèmes. — 1. La population <strong>de</strong> la Loire-Inférieure<br />

est <strong>de</strong> 645 884 habitants La superficie <strong>de</strong> ce département<br />

est <strong>de</strong> 7063 kilomètres carrés. On compte ("u<br />

moyenne 71 habitants en France par kilomètre caiic.<br />

Dites <strong>de</strong> combien la population <strong>de</strong> la Loire-Ihférieure par<br />

kilomètre carré est au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ce chiffre <strong>de</strong> 71'?<br />

Solution. Population <strong>de</strong> la Loire-Inférieure par kilomètre<br />

carré :<br />

645 884<br />

: 91 (à moins d'une unité prés).<br />

7063<br />

Excès sur la population moyenne <strong>de</strong> la France :<br />

91 — 71 = «O.<br />

2. Pour faire un hectolitre <strong>de</strong> cidre il faut en moyenne<br />

120 doubles décaliti'es <strong>de</strong> pommes. Si la barrique <strong>de</strong> 228'<br />

<strong>de</strong> cidre vaut 19',6992, quelle est la valeur du décaliti'e<br />

<strong>de</strong> pommes-?<br />

Solution. 228' = 2HI,28.<br />

Quantité <strong>de</strong> grammes nécessaire pour la fabrication<br />

d'une barrique <strong>de</strong> cidre :<br />

120 doubles décalitres x 2,28 = 12 doubles D1X 22,8<br />

où 12D1X 2 X 22,8 = 547i'i,2.<br />

Prix d'un décalitre <strong>de</strong> pommes :<br />

19',6992 _ 196'.992 49',248 6',156 0',684<br />

547,2 5472 1368 171 19<br />

= 0',030.<br />

3. Une personne achète 8 tonneaux <strong>de</strong> vin contenant<br />

230 litres chacun. Elle paye par hectolitre 37',75 d'acquisition,<br />

3',50 <strong>de</strong> transport, 2',50 <strong>de</strong> droits. Il y a dans<br />

chaque tonneau 3' 3/4 <strong>de</strong> lie. A combien revient le litre<br />

<strong>de</strong> vin clair'?<br />

Solution. 5'3/4 = 3',75.<br />

Prix <strong>de</strong> revient total d'un hectolitre :<br />

37',75 -f- 3',50 -t- 2',30 = 43',55.<br />

Prix <strong>de</strong> revient <strong>de</strong> chaque fût (230' == 2HI,3) :<br />

43',53x2,3 = 100',165.<br />

Quantité <strong>de</strong> vin clair qu'on tire <strong>de</strong> chaque fût ;<br />

230' —3'.75 = 226',25.<br />

Poids <strong>de</strong> revient d'un litre <strong>de</strong> vin clair :<br />

100',165 20',053<br />

226,25 r 45,45 '<br />

à moins d'un centime prés (par excès).<br />

4. Un ouvrier dépense 2',25 par jour pour tous ses<br />

frais <strong>de</strong> maison. Au bout d'un an, après avoir travaillé<br />

25 jours par mois et payé ses dépenses avec son salaire,<br />

il trouve qu'il a mis <strong>de</strong> côté 19B',25. Combien gagne-t-il<br />

par jour <strong>de</strong> travail'?<br />

Solution. Dépense totale <strong>de</strong> l'ouvrier :<br />

2',25x365 = 821',25.<br />

1. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; Nantes; 1890.<br />

2. Certilicat d'étu<strong>de</strong>s primaires; 1890; canton <strong>de</strong> Juzennecourt<br />

(Haute-Marne). Communiqué par M. Dassigny, instituteur<br />

à Aprey.<br />

5. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; canton <strong>de</strong> Bray-sur-Seine<br />

{Seine-et-Marne); 1890. Communiqué par M. Vaillant, institu<br />

leur à Everly.<br />

4. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; canlon <strong>de</strong> Fontenay-Bnhan<br />

fDeux-Sèvros). Communiqué i)ar M. lionneau, instituteur i Saint-<br />

Syinpliorien.


116 MAiNUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />

'G'aiii total dé l'à'uvi'ièr :<br />

8211,25 +196',25 = I0n';50.<br />

Nombre <strong>de</strong>s journées <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> cet ouvrier ;<br />

25x12 = 500.<br />

Somme qu'il gagne par jour : ;<br />

10n',50_10',175^^,<br />

300 . 5 • , '<br />

à moins d'un cphtime prés (par défaut).<br />

5. On a acheté 4. pièces <strong>de</strong> vin pour 448' à raison <strong>de</strong><br />

20',75 l'hectolitre. Le 1" contient 258', la 2" 264 et la<br />

5' 275. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la contenance <strong>de</strong> la quatrième*.<br />

Solution. Contenance totale <strong>de</strong>s'4 pièces :<br />

lHlx448_44 800H.__ .i792m ^<br />

20,75 20,75. 83 , •<br />

à moins d'un litre près.<br />

Contenance <strong>de</strong>s 3 preraièi-es pièces :<br />

258> + 264>+275' = 79T.<br />

Contenance <strong>de</strong> la quatrième pièce :<br />

2159'— 797'= 13C8>.<br />

6. Un père <strong>de</strong> famille gagne 2',50 par jçur. Il veut<br />

économiser 230' par an? il se repose le dimanche et<br />

8 jours <strong>de</strong> fêtes <strong>de</strong> l'année. Combien peut-il dépenser par<br />

jour®?<br />

Solution. Nombre <strong>de</strong>s jours <strong>de</strong> repos <strong>de</strong> l'ouvrière :<br />

52 + 8 = 60.<br />

Nomlire <strong>de</strong> ses journées <strong>de</strong> travail :<br />

565 — 60 = 305-<br />

Gain annuel <strong>de</strong> cet ouvrier :<br />

2',oO X 305 =<br />

4<br />

— 762',50.<br />

"Sa dépense annuelle doit être <strong>de</strong> :<br />

762',50 —250'==512',50.<br />

Il ne peut donc dépenser par jour que :<br />

512',50<br />

=<br />

102',50<br />

.... : = l',40,<br />

a63 , 10<br />

à moins d'un centime prps.<br />

7. Un employé gagne 8' par jour et dépense 30' par<br />

semaine. Il travaille 250 jours par an. Dans combien <strong>de</strong><br />

temps aura-t-il économisé 4500'^'?<br />

Solution approximative. :Un an = 52 semaines, à un<br />

jour prés.<br />

. •<br />

Gain annuel <strong>de</strong> l'ouvrier :<br />

• 8'X 230 = 2000'.<br />

Dépense annuelle <strong>de</strong> l'ouvrier : '<br />

30'X. 52 = 1560'.<br />

Economie annuelle <strong>de</strong> l'ouvrier :<br />

2000' —1560'= 440'..<br />

Temps au bout duquel l'ouvrier am-a économisé 4500' :<br />

1"X4500 430*" 225"»' , j<br />

7777— = - Y. =F=' i,„ = un peu plus <strong>de</strong> 10 ans.<br />

440 44 22<br />

Solution pCue exacte. Gain annuel <strong>de</strong> l'ouvrier ; (voir<br />

ci-<strong>de</strong>ssus).<br />

Bépense journalière <strong>de</strong> l'ouvrier :<br />

30'<br />

Dépense annuelle <strong>de</strong> l'ouvrier :<br />

se X 365'<br />

Ecocomies annuelles <strong>de</strong> l'ouvi-ier :<br />

2000' — S"' X 365 ^ 14 000' —10 950' . 3050'<br />

7<br />

Temps au iout duquel il aura économisé 4500! ;<br />

1'° X 4500<br />

,~nn<br />

:<br />

^050<br />

• —<br />

1"X 4500x 7<br />

—<br />

l - X 430x7<br />

.7 3050<br />

.30,5<br />

1"X90X7<br />

20<br />

20<br />

= 10 ans-f- ^ ou environ 10 ans + „„<br />

01<br />

61 60<br />

2 1<br />

= 10 ans '„ — iO ans = = 10 ans et 4 mois.<br />

0 5<br />

1. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires ; premier et <strong>de</strong>uxième can-!<br />

tons <strong>de</strong> Béziers (Hérault). Communiqué par M. ïraux, instituteur<br />

à Corneillian.<br />

2. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; 1890; canton d'Anglute<br />

ŒûcDe); 1890. Communiqué par 31. A. Collard. instituteur à<br />

Saint-Quentiii-Ie-Verger.<br />

3. Certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires; 1890; canton <strong>de</strong> La Mure<br />

(Isfere),<br />

COURS SUPÉRIEUR<br />

PRBMIÈEE ANNÉE.<br />

Programme. — Explication raisonnép du calcul <strong>de</strong>s<br />

nombres décimaux. — Analogie <strong>de</strong>s nombres décimaux<br />

avec les fractions .ordinaires et avec les nombres entiers.<br />

— Surface latérale et volume du cylindre. — Exercices<br />

et problèmes divers.<br />

Problèmes. — 1. Un mardianc( achètq pour 924',80<br />

un tas_<strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre <strong>de</strong> 4"°,25 <strong>de</strong> loijguçur, l^.QQ<br />

<strong>de</strong> hauteur et'3°,40 <strong>de</strong> largeur. Il le vend 4',25;,rbect9--<br />

litre. Combien lui coûtait l'hectolitre? Combien a-t-il<br />

gagné sur son marché'?<br />

Solution. Volume du tas <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre :<br />

4",25 X 1",60 X 3"°,40 = 42®",5 x 16^" X 34®"<br />

= 23 120'"" = 23 120'= 231HI,2.<br />

Prix d'achat d'un hectolitre :<br />

924',8_^ 9248'_1156'_<br />

251,2 2312 ~ 289 ;<br />

Bénéfice par hectolitre vendu :<br />

4',25 ~ 4* = 0',25.<br />

Bénéfice total :<br />

0',25X231,2 =<br />

231',20<br />

55',8».<br />

2. Pendant un orage, l'eau recueillie sur un mètr^<br />

carré s'est élevée à 2 centimètres et <strong>de</strong>mi <strong>de</strong> haiiteur.<br />

Dites ce qu'il en est "tombé sur un hectare-.<br />

Solution. IHa _ .100' = 10 000» = 10 OOO"'.<br />

Volume <strong>de</strong> l'eau tombée sur un hectare :<br />

0",025 ?< 10000»'= 850"".<br />

3. Un commerçant a vendu 14 050' une marchandise<br />

qu'il avait achetée là 075'. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : 1° combien il<br />

a perdu pour 100 ; 2° combien il aurait gagné 0/0 s'il<br />

avait fait 125' <strong>de</strong> bénéîfice^.? •<br />

Solution. Perte subie par. lemar.chand dans Ip prçijjier<br />

cas :<br />

15 075' —14 050'= 1025'.<br />

Perte 0/0 :<br />

1 025


PARTIE SCOLAIRE.<br />

Hi7<br />

Jtëgle. n y a <strong>de</strong>ui moyens <strong>de</strong> rendre une fraction un<br />

certain nombre <strong>de</strong> fois plus gran<strong>de</strong>.<br />

Le premier consiste à multiplier par ce nombre le numérateur<br />

<strong>de</strong> la fraction ; le second, à diviser le dénominatém-<br />

<strong>de</strong> la fraction par ledit nombre. Quand le dénominateur<br />

est divisible par ce nombre, il vaut mieux<br />

employer le second procédé ; dans le cas conti'aire, il est<br />

préférable d'employer le premier moyen.<br />

5<br />

Exemples. 1» Rendre 3 fois plus gran<strong>de</strong> la fraction-•<br />

Résultat :<br />

5X3 15 5<br />

0 (j "~2'<br />

5 _ 5<br />

WTz'' '2'<br />

2" Rendre 3 fois plus gran<strong>de</strong> la fraction g •<br />

.x ... 7 x 3 21<br />

Résultat: —-— —<br />

o o<br />

En ce cas, l'emploi du second procodé n'est pas pratique.<br />

L. T.<br />

GÉOGRAPHIE<br />

Continents, océara.9, parties «Ira mon<strong>de</strong>.<br />

Conliiienls. — Les continents ne sont que <strong>de</strong> très<br />

gran<strong>de</strong>s îles, surgissant au milieu d'une nappe d'eau qui<br />

couvre les trois quarts <strong>de</strong> la terre. Ces gran<strong>de</strong>s îles sont<br />

au nombre <strong>de</strong> trois, <strong>de</strong>ux très gran<strong>de</strong>s et une beaucoup<br />

moindre, l'Australie. Faire remarquer la différence d'orientation<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>u.x grands continents ; l'ancien, plus étendu<br />

<strong>de</strong> l'Est à l'Ouest, le nouveau, du Nord au Sud. Observer<br />

que chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux continents est divisé en <strong>de</strong>ux parties<br />

par un isthme, percé ou sur le point <strong>de</strong> l'être.<br />

Petitesse, isolement du continent australien, plus entouré<br />

d'îles que les <strong>de</strong>ax autres. Contitiléiilis polaires, encore<br />

douteux.<br />

Océans. — A là rigueur, il n'y en a> qu'un seul, qui<br />

recouvre la plus gran<strong>de</strong> partie dui gtobe. OJI l'a diviséartificiellement<br />

en plusieurs océans, auxquels on a<br />

donné <strong>de</strong>s noms, mais pas <strong>de</strong> limites précises. Caractère<br />

<strong>de</strong>s océans. Glacial pour les <strong>de</strong>ux océans arctique et antarctique.<br />

Longue ban<strong>de</strong> maritime <strong>de</strong> l'Atlantique. Bassin<br />

semi-circulaire du l'acilique et <strong>de</strong> l'océan Indien qui le reproduit<br />

en petit. Mers intérieures formées par les océans.<br />

Donner la Méditerranée comme exemple <strong>de</strong> l'importance<br />

qu'elles peuvent avoir pour le développement <strong>de</strong> la civi'<br />

lisatioD. Marquer combien les océans sont plus développés<br />

dans l'hémisphère sud, où ils recouvrent presque<br />

toute la ron<strong>de</strong>ur du g:l'obe. Calottes <strong>de</strong> tglacé'.et dérives<br />

<strong>de</strong> glaces flottantes .d!és <strong>de</strong>ux océans polaiiteë.. Mt>ntagnes<br />

<strong>de</strong> glace, banquises. Le»* origine distincte. E.xpéditions<br />

aux pôles, hivernages,, longue nuit d'hiver. En revanche,<br />

climat doux <strong>de</strong>s îles d'à Pacifique, calmes équatoriaux.<br />

Appeler l'attention siir l'effilement <strong>de</strong>s pointes continentales<br />

vers le Sud. Rapjirocher ce fait <strong>de</strong> lapte gran<strong>de</strong><br />

étendue <strong>de</strong>s océans dans cette même direction.<br />

Division en parties du mon<strong>de</strong>. — Faire observer que<br />

l'Europe n'est que la presqu'île occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> l'Asie. On<br />

n'a pris l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la considérer comme une partie du<br />

mon<strong>de</strong> isolée, qu'à cause <strong>de</strong> son histoire, qui nous intéresse<br />

spécialement, et à cause aussi <strong>de</strong> la puissance dominante<br />

que possè<strong>de</strong>nt aujourd'hui ses peuples ; mais la<br />

Chine est aussi importante à elle-seule,que l'Eiu'ope...<br />

Europe. — Avant tout, chaqueindividualité géographique<br />

doit être distinguée par ses particularités. Particularités<br />

<strong>de</strong> l'Europe : elle est tempérée ; elle est extraordinairement<br />

découjiée pàr l'es mers. Elle a d'assez haiires montagnes,<br />

nïais peu <strong>de</strong> pliateaux; Combien frappante , à cet égard,<br />

sera la comparaison avec l'Asie ! Ses grands fleuves coulent<br />

toiis'en plaine, et prolongent pour ainsi dire la mer<br />

jusque au cœur du continent. Climat doublement tempéré,<br />

par la latitu<strong>de</strong> et par le voisinage <strong>de</strong>s mers, qui<br />

pénètrent <strong>de</strong> toutes parts dans les terres. C'est en Europe<br />

que se rencontrent les conditions les plus favorables au<br />

développement harmonieux <strong>de</strong> l'humanité. Aussi l'Europe<br />

dôhiine-t-elle <strong>de</strong> son iniluence, <strong>de</strong> sa Culture littéraire et<br />

scientifique, la pliis .gran<strong>de</strong>, partie du mon<strong>de</strong>.<br />

ATI point dé rte du clîtnat, <strong>de</strong> l'hydrographie, l'Europe<br />

dépend surtout <strong>de</strong> l'Atlantique. Au point <strong>de</strong>- vne historique,<br />

surtout <strong>de</strong> la Méditerranée. Attirer l'attentioa suc !<br />

ce fait, que l'Europe,.ainsi que la mer intérieure: qui ,<br />

baigne également l'Asie et l'Afi-ique, s'éten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'ouest<br />

à l'est, c'est-à-dire le long d'une zone où le climat varie •<br />

relativement peu. Gran<strong>de</strong>s facilités qui en résultent pour<br />

le développement <strong>de</strong> la civilisation.<br />

Asie. Particularités : cette partie du mon<strong>de</strong> est la plus<br />

vaste, la plus haute. Elle approche à la fois du pôle et <strong>de</strong><br />

l'Equateur. Grand' nœud montagneux du centre, avec ses<br />

hautes montagnes et ses immenses plateaux. Cette masse<br />

montagneuse prolonge le climat polairejusqu'au milieu <strong>de</strong><br />

l'Asie: le mercure gèle sur le Thibet, à la latitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l'Egypte ! De plus, les chaînes qui divergent <strong>de</strong> ce centre<br />

<strong>de</strong> hauteurs partagent l'Asie en plusieurs compartiments<br />

distincts. L'In<strong>de</strong> est aussi séparée <strong>de</strong> la Chine que <strong>de</strong><br />

l'Europe. Noter aussi que les vents <strong>de</strong> mer, si favorables<br />

à l'Europe, font défaut au centre <strong>de</strong> l'Asie. Climats<br />

extrêmes ; déserts ; jours très chauds et nuits très froi<strong>de</strong>s.<br />

Grand nombre <strong>de</strong> lleuves qui ne peuvent pas arriver<br />

jusque à la mer. C'est seulement au sud et à l'es:, que<br />

l'Asie est favorisée ; gran<strong>de</strong>s pluies <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s<br />

et <strong>de</strong>s rives du Pacifique : In<strong>de</strong>, Indo-Chine, Malaisie,<br />

Chine, Japon. Immensité <strong>de</strong>là plaine sibérienne et russe<br />

qui <strong>de</strong>scend vers les mers polaires, couverte <strong>de</strong> neige la<br />

moitié <strong>de</strong> l'année. Grands fleuves du pourtour <strong>de</strong> l'Asie.<br />

Leur disposition par couples à l'est et au sud. Leur énormité,<br />

en comparaison avec les. fleuves d'Europe. Suite<br />

d'archipels, qui entourent l'Asie » l'est. Rapports <strong>de</strong> l'Asie<br />

avec l'Europe, l'Afrique, l'Amérique. Combien ils sont plus<br />

longs et plus difficiles que ceux <strong>de</strong> l'Europe avec le<br />

reste du mon<strong>de</strong>.<br />

Afrique. — Caractères particuliers : masse compacte,<br />

presque pas découpée ; traversée par l'Équateur, et par<br />

conséquent très chau<strong>de</strong>. Chaleur humi<strong>de</strong> au centre,<br />

sèche au nord et au sud. Forêts et cultures près <strong>de</strong> l'Équateur,<br />

déserts sous les tropiques. Dispositions <strong>de</strong>s plateaux<br />

vers le sud, <strong>de</strong>s plaines vers le nord, <strong>de</strong>s montagnes<br />

tout à l'entour, près: <strong>de</strong>s côtes. Régito <strong>de</strong>s grands lacs,<br />

alimentés par les' pluies du climat é'quatorial. Rappeler<br />

les faits les plus saillants <strong>de</strong> leur d-écouverte récente.<br />

Comme quoi il en sort <strong>de</strong>s affluents à trois <strong>de</strong>s plus<br />

• grands fleuves d'Afrique, Nil, Congo, Zambèze. Caractère<br />

<strong>de</strong> ces fleuves. Leurs rapi<strong>de</strong>s et leurs cataractes à la <strong>de</strong>scente<br />

du plateau. Contraste, sous ce rapport encore, entre<br />

l'Europe, pénétrée non seulement par ses iners,mais par<br />

ses fleuves, et l'Afrique sans découpures maritimes et<br />

sans fleuves navigables. Aussi l'Afrique est-elle restée la<br />

partie du mon<strong>de</strong> la plus longtemps inconnue et la moins<br />

civilisée. Ne pas oublier cependant que l'Afrique a produit<br />

la plus ancienne civilisation, celle d'Egypte, d'où<br />

sont venues toutes celles qui ont abouti à notre civilisation<br />

actuelle.<br />

Ké'^mer ce qu'était l'Egypte, Le Kil, ses inondations<br />

périodii'qMes;. causes <strong>de</strong> ces inondations; leurs effets<br />

sur la fertilité <strong>de</strong> sa vallée et sur la vie du peuple qui<br />

l'habitait. D.olta, isthme <strong>de</strong> Suez.<br />

EtatI politique actuel <strong>de</strong> l'Afrique. Partage entre les<br />

hatioris européennes. Etat arriéré <strong>de</strong>s populations<br />

d'Afri(iue : esclavage, guerres <strong>de</strong> tribus, dépeuplement<br />

<strong>de</strong>s pays même les plus riches. Efforts <strong>de</strong>s nations d'Europe<br />

pour s'emparer <strong>de</strong> l'Afrique et la mettre en culture.<br />

Part considérable <strong>de</strong> la France dans cette œuvre <strong>de</strong><br />

transformation. Algérie; conquête d'Alger. Rappeler ce<br />

qu'étaient les Algériens; leur piraterie. Œuvre <strong>de</strong> la<br />

France en Algérie, en Egypte. Nécessité pour tout bon<br />

Français <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r la France d'Afrique comme le prolongèiTient<br />

<strong>de</strong> la France d'Europe. — F. SciinADisn.<br />

PÏIEMIER 0 EGRE.<br />

Pr'ogramine. —- Division <strong>de</strong>s droites en qiiatre'parties<br />

égales—- Dessi-n sur papier réglé verticalement au<br />

centimètre — Notions sur las couleurs.<br />

Directîorts. — 1'° Les dimensions du <strong>de</strong>ssin sofft<br />

•10 centimèfres en largeur (dix divisions) et 16 centîmétises'<br />

en liauteur (mesurés à vue)'. Le rectangle extérieur étant<br />

ti';acé',-mener ses diagonales et ses <strong>de</strong>ux axes rtctangu^<br />

laires. On remarque que l'axe vertical du <strong>de</strong>ssin estî'préciséihent<br />

une ligne <strong>de</strong> réglage. Mener <strong>de</strong>'môme ItJS dia'-


118 MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> PRIJIAIRE.<br />

gonales et les aies <strong>de</strong>s quatre rectangles formés dans le quement tout le <strong>de</strong>ssin. — Renforcer ou passer à l'encre<br />

premier. Cette fois, chaque axe vertical passe par le mi- les lignes qui font partie du <strong>de</strong>ssin définitif. — Remplacer<br />

lieu d'une division. Mener encore les diagonales et les les hachures et la teinte noire par <strong>de</strong>s teintes bleues <strong>de</strong><br />

aies <strong>de</strong>s nouveaux rectangles obtenus, en remarquant valeur correspondante.<br />

que les diagonales sont en ligne droite et traversent obli-1 Analyser le <strong>de</strong>ssin au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la composition.<br />

2° Faire remarquer aux élèves qu'une poudre rouge<br />

mêlée à une poudre jaune donne une poudre orangée;<br />

qu'une poudre jaune mêlée à une poudre bleue donne<br />

une poudre verte ; qu'une poudre bleue mêlée à une poudre<br />

rouge donne une poudre violette. Si donc on place<br />

les trois nouvelles couleurs ainsi obtenues entre leurs<br />

couleurs composantes, on a le cycle suivant; rouge,<br />

violet, bleu, vert, jaune, orangé, rouge.... C'est la disposition<br />

même qu'occupent les couleurs dans l'arc-en-ciel.<br />

^ On peut ranger ces mêmes couleurs en cercle autour<br />

d'un point, sur un disque <strong>de</strong> carton, par exemple. Quand<br />

ce disque tourne rapi<strong>de</strong>ment, toutes les couleurs s'effacent,<br />

et l'on ne perçoit plus qu'un blanc plus ou moins<br />

Fig.<br />

. 1.<br />

grisâtre. On peut admettre que celte teinte résultante est<br />

ternie par les impuretés <strong>de</strong>s couleurs composantes, et<br />

qu'en employant <strong>de</strong>s couleurs bien pures, avec toutes les<br />

nuances qu'elles ont dans l'arc-en-ciel, on obtiendrait du<br />

blanc parlait. La couleur blanche peut donc être considérée<br />

comme la somme <strong>de</strong> toutes les autres couleurs.<br />

<strong>DE</strong>UXIÈME <strong>DE</strong>GRÉ.<br />

Programme: Application du tracé <strong>de</strong>s ellipses (fig. 2).<br />

Dessin sur papier blanc, d'après le plâtre '.<br />

Directions. — Apprécier à vue les proportions du<br />

1. On peut se procurer ce modèle à la librairie llachette et Cie.


ectangle dans lequel peut êire. inscrit le modèle, e^n<br />

mesurant lalargélir à la bas.e <strong>de</strong>s lleiir(^ns. piyiser çetta<br />

largeur eri 6'parties égales, qiu donneront les axe^ (les'<br />

fleurons. Ti'acèr tin «oi'tàin nombre''d'liori'zonl4|es"jqui|<br />

fixent la hauteur <strong>de</strong>s divers motifs- Il nè;re8te'plus|qu'ùi<br />

inscrire les cdurbes fl|!ij)s ce réseau recliingulaité., , |<br />

Les tiges ont tiné cdiii'bui'o évi<strong>de</strong>mnsént inspirée .<strong>de</strong>'<br />

l'ellipse. Il semblé même que. chaque ellipse, commencée<br />

par ' I^s'tiges se qoinplète. par le bord, interne d'uii<br />

pétale; dé sorte qné.ie, canevas du <strong>de</strong>ssin se ramènerait<br />

• -à]<strong>de</strong>ux,.séries, d'ellipses entrelacées. Mais si,dn,examinè ïe<br />

modèle'avec, plus 'd'attçHjlioi»,. «n voit'qàetei'fonpe géd-<br />

,nîétriqùe,,n'y a pas éfé cons/jryée. ,0h a ainsi oyité, <strong>de</strong><br />

m.arqiierm e symétrie,tantive ,éntré ,lé iaut,,et Iftias.iîu<br />

<strong>de</strong>ssin, dont la gisnification et le rôle sont tout différents;<br />

on a fait <strong>de</strong>scendre les fleurons'jusque dans la moitié<br />

inférieure, on a alourdi la courbe, <strong>de</strong>s tiges, ce qui .donne<br />

plus d'assietle au bas du <strong>de</strong>ssin ; on a au contraire .effilé<br />

la partie supérieure et .on J'a torminée en pointe obtuse<br />

pour rendre les fleurons,plus légers et plus indépendants.-<br />

.Ainsi qiielques retouches locales indiquées par le sens<br />

ont transformé, un décor froi<strong>de</strong>ment géométrique en un<br />

ornement animé, tout en lui conservant sa régularité et<br />

sa symétrie. Ôii .a introduit la variété dans la composition<br />

en supposant; les-fleurons entj'elacés, formés <strong>de</strong> quatre<br />

pétales, vus alternativement <strong>de</strong> tace ou <strong>de</strong> profit: <strong>de</strong> face,<br />

les pétales externes se,projettent en fer <strong>de</strong>-lance, et les<br />

internes se .terminent en bec <strong>de</strong>.cuillor; <strong>de</strong> profil, .tous<br />

sont courbés ei) <strong>de</strong>hors, mais les pétales, internes s'infléchissent<br />

moins que les .externes-: Aussi les,intervalles qui<br />

,séparent les- fleurons sont-ils dissymétriques- On les ;a<br />

laissés vi<strong>de</strong>s:;ppur conserver la légèreté <strong>de</strong> la partie supérieure.<br />

Au contraire, on a placo entre les tiges <strong>de</strong>s<br />

motifs à relief accusé: les,uns, en forme' <strong>de</strong> massue,<br />

s'inscrivent bien dafls. les trianglés isocèles curvilignes<br />

à poinite inférieure, et rappellent les pétales en .fer <strong>de</strong><br />

lance; les autres,, en forme <strong>de</strong> perles ou <strong>de</strong> graines,<br />

sont voisins <strong>de</strong>, la base du <strong>de</strong>ssin et alourdissent encore<br />

cette base, en apcentuant d'aillem-s la répétition,symétrique<br />

qui dominé^ dans toute la composition. R. û. . ^<br />

LECTURE aÉOGMPfllQCE<br />

on né : peut faire autrement que <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r comment<br />

l'idée a pu leur venir d'afl'ronter une pareille accumulation;<br />

<strong>de</strong> difficultés et d'obstacles avec les moyens<br />

Vpj'.a^e: «Hé M. Storavalot et élu prince Qçiiia'3 •l'elati^ement mo<strong>de</strong>stes dont ils disposaient, et surtout<br />

' 'd'OrJiîàins" iïàMs I^iiisîc centJfàïc. ' " ,<br />

L'Asie, cotnme l'Afrique, ne làbhe plus ceux dont^elle<br />

s'est une fpis emparée. L'étonnant'Voyage que vient d'accomplir<br />

GabrielBonvàlot, accompagné'cettefois-du prince<br />

Henri d'Orléans et du P. <strong>de</strong> Deken, missionnail'e-lîel^e,<br />

suffirait à en donner la prouvé. Aussi-bien que les'conti'ées<br />

tropicales, les • effrayants êspa.cès glacés du Pamir'bu du:<br />

Tibet exercent une irrésislililé attraction Stu- 'Èe'ùx 4ili'<br />

les ont parcourus. , ' ' ;<br />

On se souvient <strong>de</strong> la traversée du Pamir'effectuée'en<br />

plein hiver ét'dans dfes conditions redoutables ' par<br />

MM. Capus et Bouvalot.'Qe dèrnier, dignB successeur-<strong>de</strong>'<br />

la longue lignée <strong>de</strong> voyag-eUrs <strong>français</strong> dont'certains:<br />

prétendaient' la race éteinte, n'a pas hésité à saisir aux<br />

cheveux la première occasion <strong>de</strong> traverser à nouveau les;<br />

hautes terres d'Asie; à la proposition que lui avait faite<br />

le duc <strong>de</strong> Chartres, <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> gui<strong>de</strong> à travers l'ancien'<br />

continent à -son fils le prince Henri d'Orléans, Bonvalpt,<br />

,a répondu,W)i faisant olfeCtuer à,son jeune compbgrionla<br />

plus fière traversée <strong>de</strong> l'Asie qu'on ait encore essayée..<br />

En exaininant l'itiiiêi'aire qu'ont parcoui'u les voyageurs,<br />

quelle force d'âme il a fallu au chef <strong>de</strong> l'expédition pour<br />

la mener à bien, sans faux pas, sans- hésitations, en se<br />

frayant <strong>de</strong>s milliers dë kilomètres <strong>de</strong> route inconnue<br />

dans'les plus horribles déserts du mon<strong>de</strong>. Les missionnaires<br />

Hue et Gabet, Prjevalsky, Carey, le -pandit Krichna,<br />

le-comte Szechenyi, Kréitner avaient déjà abordé ou traversé'dive-rses<br />

parties du plateau, mais jamais encore on<br />

n'avait réussi à franchir dans èaplus gran<strong>de</strong> épaisseur le<br />

g:onflement central d'Asie, partant <strong>de</strong> la Sibérie pour aboutir<br />

à Hanoï, traversant le Tian-chan, là-Kàchgdrie, le Tibet,<br />

les.multiples rangées <strong>de</strong> montag:nes qui isolent la Chine^<br />

pour'<strong>de</strong>scendre'enfin par le fletiVè' Rougiî siir'nos, ports<br />

du'Tonkin/<br />

. :Ce ijui nous paraît le plus retharquàble dans- <strong>de</strong> formidable<br />

voyage, c'est l'extrême'simpUcvlé <strong>de</strong> la concéptioii<br />

et <strong>de</strong> l'exécution. Les''voyag'eurs partent , da Paris le<br />

6 juillet 1S89. Ils franchissant la frontiéi'e- chinoise le<br />

1"! Septembre; !dë là ils marchent jDondànt un an , et<br />

vingt-cin-q -jours, et arrivôlft le 26 septembre ÎSOO au<br />

bord d'U fleuve'Rouge. -<br />

' C'est à -Konldja, à l'entrée rn'îlne <strong>de</strong> l'fempire chinois',<br />

que Bonvalot orgailisé sîi'caravane. On achète dés -provi-


MANUEL GÉNÉRAL <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>.<br />

sions pour toute la durée du voifage, on engage <strong>de</strong>s hommes,<br />

en petit nombre, mais choisis avec d'autant plus <strong>de</strong><br />

soin. L'Ousbeg Racbmet, ancien compagnon <strong>de</strong> Bonvalot,<br />

apporte son expérience à cette organisation. Le missionnaire<br />

<strong>de</strong> Deken, rencontré à Kouldja, avec un chrétien<br />

chinois, Bartolomeus, propose aux voyageurs <strong>de</strong> les<br />

accompagner. On part avec une caravane composée d'une<br />

quinzaine d'hommes, <strong>de</strong> chevaux et <strong>de</strong> chameaux, et<br />

par-<strong>de</strong>ssus la chaîne du Tian-chan on re<strong>de</strong>scend en Kachgarie.<br />

Le Tarim traversé au moyen <strong>de</strong> ra<strong>de</strong>aux improvisés<br />

qui transportent péniblement les chameaux sur<br />

l'autre bord, on atteint ce qui fut ou sera le Lob-nor,<br />

mais qui pour le moment ne forme qu'une suite <strong>de</strong><br />

marécages sans largeur ni profon<strong>de</strong>ur, encombrés <strong>de</strong><br />

roseaux, où le Tarim graduellement s'épuise et se <strong>de</strong>ssèche.<br />

A l'horizon du sud, quand le vent écarte les poussières<br />

qui embrument le ciel, on aperçoit le hérissement<br />

<strong>de</strong>s monts neigeux <strong>de</strong>rrière lesquels s'étend le « pays <strong>de</strong>s<br />

vents glacés », le Tibet. « A la vue <strong>de</strong> cette barrière<br />

blanche, les hommes frémissaient <strong>de</strong> peur, nous a raconté<br />

Bonvalot, et c'était un soulagement quand la brume<br />

re<strong>de</strong>scendue cachait l'horizon. »<br />

Au départ du Lob-nor, on réorganise la caravane;<br />

puis avec chevaux et chameaux on franchit la première<br />

chaîne, le Tchamen-tagh, pour désormais vivre à<br />

4 000 mètres d'altitu<strong>de</strong>. Le mal <strong>de</strong> montagne affaiblit les<br />

hommes, le vent et le froid font rage, c'est la traversée<br />

qui commence. Peu à peu on s'acclimate, mais le froid<br />

augmente et le désert se fait <strong>de</strong> plus en plus terrible. Ce<br />

sont <strong>de</strong> longues vagues <strong>de</strong> terre nue et durcie, saupoudrée<br />

<strong>de</strong> neige que le vent chasse violemment vers l'est;<br />

pendant <strong>de</strong>s jours on <strong>de</strong>scend, pendant <strong>de</strong>s jours on<br />

remonte, toujours ayant à l'horizon quelque mm-aille<br />

blanche <strong>de</strong> monts neigeux. Les gui<strong>de</strong>s voudraient prendre<br />

la route <strong>de</strong> l'ouest, pour ramener les voyageurs à<br />

leur insu vers la Kachgarie. Bonvalot, sans autre gui<strong>de</strong><br />

que son instinct <strong>de</strong> Jurassien, pousse droit au sud, cherchant<br />

la route <strong>de</strong> Lhassa. Une caravane vue <strong>de</strong> loin, puis<br />

<strong>de</strong>s traînées <strong>de</strong> crottin <strong>de</strong> chameaux renconti-ées çà et là,<br />

voilà les seuls gui<strong>de</strong>s. Graduellement même ces traces<br />

disparaissent ; mais puisque dans toute l'Asie centrale il<br />

est question d'une route du sud, Bonvalot marche vers<br />

le sud, s'efforçant <strong>de</strong> quitter le moins possible le<br />

90° <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> longitu<strong>de</strong>, qui doit le conduire à son but.<br />

Après la passe Amban-Achkan-Davan, les voyageurs côtoient<br />

un lac, trop salé pour se congeler, puis traversent<br />

plusieurs chaînes <strong>de</strong> montagnes où ils nomment <strong>de</strong>ux<br />

•volcans. Reclus et Ruysbruck; un lac, Montcalm; une<br />

chaîne, Crevau.t. Une autre chaîne, immense, peut-être<br />

plus haute que l'Himalaya, reçoit le nom <strong>de</strong>Dupleix.<br />

On rencontre un fleuve glacé; probablement l'origine<br />

du Mouroui-Oussou, qui plus bas se change en Kin-chakiang,<br />

puis en Yang-tsé-kiang. Les cols sont maintenant<br />

à 6000 mètres, parfois 6 500, et <strong>de</strong>s chaînes comparables<br />

aux plus gran<strong>de</strong>s Alpes les dominent. C'est là waisemblablement<br />

le sommet du mon<strong>de</strong>, a Les Chinois, nous disait<br />

Bonvalot, comparent le Tibet à trois cuvettes contenues<br />

l'une dans l'autre. Cette comparaison n'est pas suffisamment<br />

exacte. Je le compai-erais plutôt à un plateau sur<br />

lequel on aurait cassé en plusieurs fragments <strong>de</strong>ux ou<br />

trois soucoupes à fond évasé. On <strong>de</strong>scend doucement<br />

ou l'on monte doucement à l'intérieur <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong><br />

soucoupes, puis on passe dans les cassures et on se<br />

trouve <strong>de</strong> l'autre côté. Là, rien <strong>de</strong> comparable à nos Alpes<br />

ou à nos Pyrénées. Les mouvements <strong>de</strong> terrain sont<br />

immenses et simples. Mais à mesure qu'on avance vers<br />

l'est, tout se complique, et bientôt ce ne sont plus <strong>de</strong>s<br />

soucoupes, mais <strong>de</strong> véritables tessons, le long <strong>de</strong>squels<br />

il faut se hisser non point par <strong>de</strong>s sentiers, mais par<br />

<strong>de</strong> véritables escaliers, D Cependant avant <strong>de</strong> se diriger<br />

vers l'est, il fallait longtemps encore cheminer vers le<br />

sud. Deux hommes meurent, les chevaux tombent successivement,<br />

les quarante chameaux sont bientôt réduits à<br />

uinze. Aucun autre combustible que la fiente <strong>de</strong>sséchée<br />

3es yaks sauvages, Vargol, grâce auquel on peut faire<br />

fondre la glace, et boire. Le froid atteint parfois 40 <strong>de</strong>gi'és<br />

au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> zéro. Enfin on approche du Tibet<br />

relativement habitable. A ce moment-là, les voyageurs<br />

qui, <strong>de</strong>puis plusieurs mois, n'avaient pas aperçu ime<br />

créature humaine, furent pris <strong>de</strong> la « rage <strong>de</strong> l'homme ».<br />

Tout point noir était un homme, toute pierre lointaine<br />

un berger gardant son troupeau. Knfin on rencontre<br />

quelques pâtres tibétains, véritables sauvages, puis on arriva<br />

au Tengri-nor, au grand lac qui précè<strong>de</strong> Lhassa.<br />

L'instinct <strong>de</strong> Bonvalot l'avait guidé droit au but.<br />

On sait déjà que les voyageurs furent arrêtés avant<br />

d'arriver à la ville sainte. Pendant 49 jours les autorités<br />

tibétaines parlementèrent avec eux, d'abord pour acquérir<br />

la certitu<strong>de</strong> qu'ils n'étaient pas Russes, puis pour<br />

savoir ce qu'ils pouvaient bien venu- faire dans le pays. Au<br />

bout <strong>de</strong> 49 jours on les laissa libres <strong>de</strong> continuer leur<br />

chemin, leur fournissant même <strong>de</strong>s provisions et <strong>de</strong>s<br />

bêtes <strong>de</strong> somme (<strong>de</strong>s yaks au lieu <strong>de</strong> chameaux), et les<br />

traitant avec une véritable débonnaireté.<br />

De Lhassa à Batang, le chemin, situé au nord <strong>de</strong> la<br />

ï Route <strong>de</strong>s missionnaires n, franchit les chaînes les plus<br />

escarpées et <strong>de</strong>scend dans les allées les plus abruptes <strong>de</strong><br />

cette partie <strong>de</strong> l'Asie. C'est là que tous les fleuves du Tibet<br />

oriental, resserrés enU-e <strong>de</strong>s lanières <strong>de</strong> montagnes et<br />

se rapprochant presque jusqu'à se confondre, <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt<br />

du plateau du nord au sud pour ensuite s'en écarter en<br />

divergeant vers l'In<strong>de</strong>, la péninsule indo-chinoise, la<br />

Chine orientale. A Lhassa, les voyageurs avaient quitté<br />

le plus occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> ces fleuves, le Tsan-po, origine du<br />

Bralnnapoutra ; à Batang, ils arrivèrent an plus oriental,<br />

le Kin-cha-kiang, branche supérieure du Yang-tsé.<br />

A Batang ils rentraient dans le mon<strong>de</strong> civilisé; la partie<br />

héroïque du voyage était achevée, les morsures du<br />

froid étaient remplacées par les petites vexations <strong>de</strong>s autO;<br />

rités chinoises. De la <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> son voyage, entre<br />

Batang et Hanoï, Bonvalot n'a pour ainsi dire encore<br />

rien dit.<br />

Ce que nous savons <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scente vers la Chine méridionale<br />

et le Tonkin, nous le <strong>de</strong>vons surtout aux <strong>de</strong>rnières<br />

pages <strong>de</strong> la relation sommaire du prince Henri<br />

d'Orléans, contenue dans le numéro du l"' février <strong>de</strong> la<br />

Revue <strong>de</strong>s Deux Mon<strong>de</strong>s. Ces pages et quelques paragraphes<br />

<strong>de</strong>s remarquables récits <strong>de</strong> Gabriel Bonvalot {le Tempt<br />

du 29 janvier et séance du 31 janv. à la Société <strong>de</strong> Géographie<br />

<strong>de</strong> Paris) suffisent pour nous faire connaître l'opinion<br />

<strong>de</strong>s voyageurs sur la partie <strong>de</strong> l'Indo-Chine <strong>français</strong>e<br />

où s'est termmé leur voyage. Du Yun-nan à la mer,<br />

ils n'ont plus eu qu'à <strong>de</strong>scendre doucement à travers <strong>de</strong>s<br />

pays riches et fertiles, puis sur un beau fleuve navigable.<br />

Ils étaient désormais en France.<br />

La carte publiée par le journal le Temps, et qui indique<br />

l'itinéraire <strong>de</strong> nos compatriotes, peut paraître au<br />

premier abord pauvre en renseignements nouveaux. Cela<br />

tient à plusieurs causes : d'abord à la pauvreté même<br />

du pays traversé ; ensuite aux difficultés extrêmes d'un<br />

voyage où les explorateurs ont dû tout le temps « gar<strong>de</strong>r<br />

un œil fermé » ; enfin et surtout aux scrupules qui leur<br />

font désirer <strong>de</strong> ne pas dire plus <strong>de</strong> choses qu'ils n'en<br />

savent, et <strong>de</strong> ne pas enrichir leur carte d'hypothèses<br />

plus ou moins probables. On peut espérer cependant que<br />

les résultats <strong>de</strong> ce remarquable voyage ne se borneront<br />

pas à ce que nous connaissons aujourd'hui. Suivant toute<br />

apparence, les sept cents photographies rapportées par<br />

le prince d'Orléans permettront d'ajouter à l'itinéraire<br />

bien <strong>de</strong>s détails nouveaux, <strong>de</strong> mieux déterminer la situation<br />

ou l'altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s montagnes, la disposition <strong>de</strong>s cols,<br />

la forme <strong>de</strong>s lacs, etc.<br />

La Société <strong>de</strong> Géographie <strong>de</strong> Paris a décerné à Gabriel<br />

Bonvalot sa gran<strong>de</strong> médaille d'or pour 1890. Les applaudissements<br />

qui ont accueilli cette nouvelle à la séance du<br />

31 janvier auront montré à la Commission que son<br />

choix était d'accord avec le sentiment public. En effet,<br />

si d'autres voyages ont pu passionner l'opinion à un<br />

plus haut <strong>de</strong>gré ou ouvrir au commerce <strong>de</strong>s débouchés<br />

plus immédiats, aucun, <strong>de</strong>puis bien <strong>de</strong>s années, n'avait<br />

donné le spectacle d'une plus forte volonté, d'une ténacité<br />

plus héroïque, et cela — mentionnons-le bien haut<br />

— sans qu'une seule goutte <strong>de</strong> sang ait été versée <strong>de</strong>puis<br />

le départ jusqu'au retour.<br />

Fn. ScHRA<strong>DE</strong>n*.<br />

1. Extrait du Supplément du Tour du Mon<strong>de</strong>. Livraison 1571 :<br />

Du Niger au golfe <strong>de</strong> Guinée, par le capitaine Dinser; Supplément<br />

; Voyage <strong>de</strong> M. Bonvalot, un article <strong>de</strong> Nachtigal, chronique<br />

géographique. Le u* avec le supplément, 0 fr. 50; un<br />

an, 26 fr. Hachette et Cie.

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