S je; eJmlituleurs « ei aej ç/nslilulrices r - Institut français de l'éducation
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75 e Année. — Nouvelle série. — N° 35. ' Samedi 25 Mai 1929.
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S je; eJmlituleurs «
S
ei aej ç/nslilulrices
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i
PARTIE GÉNÉRALE
L. BROSSOLETTE : Une menace pour la paix. .
B. M ALIGNAS : Eveil et doctrine
A. LESPÈS : La méthode active
A. MOLL-WEISS : Un sens dédaigné : l'odorat.
M. ROTH : Exposition de moteurs
A. LACLEF : La pédagogie à Vétranger
P.-L. MAZEYDAT : Climats
Bibliographie : Les livres du mois
COLETTE : Chiens savants
D. P.-E. MORHARDT : Quand et comment il
faut boire
Georges RIGUET : L'horloger. — La limace. . .
r
534 ~-~- JOURNAL DES INSTITUTEU
seurs au sein du parti conservateur britannique
et soit au contraire âprement combattue
par les libéraux, tel le versatile M. Lloyd
George, par les travaillistes, tel le haineux
M. Philip Snowden, par les feuilles de gauche
ou d'extrême-gauche, telles le Manchester
Guardian ou le Daily Herald.
Bref, la différence des régimes politiques
n'est pas toujours une cause de dissentiment
entre les nations. Mais elle l'est parfois, et
peut-être même assez souvent. Il y a de cela
de nombreux exemples. Le seul embarras est
de choisir entre eux. Prenons celui de la Révolution.
Le mouvement philosophique qui
l'inspirait était animé d'un ardent sentiment
de concorde internationale. J.-J. Rousseau
avait écrit : « Il n'y a plus aujourd'hui de
Français, d'Allemands, d'Espagnols ; même,
quoi qu'on en dise, il n'y a plus d'Anglais : il
y a des Européens ». Et, en écho, Camille
Desmoulins répétait : « Il n'y aura plus qu'une
seul peuple qu'on nommera le genre humain. »
Cependant, le 20 avril 1792, la Législative
sanctionnait la rupture avec l'Autriche, et,
dans toute l'assemblée, il n'y eut que sept
voix contre la déclaration de guerre. « C'est
que la Révolution française, dit M. Bonomi,
avait détruit l'uniformité des conceptions
politiques ; en face des vieux régimes des
États voisins, elle avait élevé un édifice nouveau
; elle avait déployé un étendard fatalement
destiné à servir de cible à toutes les
forces du passé. Le déséquilibre de leurs conceptions
politiques rendait inévitable la
conflagration des peuples. »
La Révolution française vaincue, ses idées
en échec, la Sainte-Alliance des rois entreprend
de rétablir la paix en Europe. Justement,
elle entend l'asseoir sur une réorganisation
des régimes intérieurs dans les différents
Etats, et, dans chacun de ces régimes
intérieurs, elle s'applique à assurer le triomphe
/ 3es mêmes principes : restauration de la légi-
< timîfté, retour à l'absolutisme, droit de regard
>ôt ^intervention des puissances attachées
aux idées d'ancien régime. Et, quand surviendra
la Révolution de juillet 1830 contre
ces t endances autocratiques chères à Metternich
et à la Sainte-Alliance, on verra les
puissances libérales d'Occident s'efforcer de
faire prévaloir parmi les nations émancipées
"le système du gouvernement représentatif.
Demême,aucoursdelaguerredel914-1918,
les adversaires des Puissances centrales ne
déclarèrent jamais qu'ils poursuivaient la
destruction du peuple allemand ou du peuple
hongrois. Ils affirmèrent, au contraire, qu'ils
avaient le dessein de libérer les nations,
toutes les nations, des servitudes et des oppressions
qui pesaient sur elles. C'était le vœu
du libéralisme européen. C'était le vœu du
libéralisme américain. De là, après la victoire
des Alliés, dans toute l'Europe centrale,
Tavènement des républiques, l'essor
de la démocratie. L'Allemagne même, l 1 Allemagne
prussienne et militariste, à Weimar,
fit nommage au libéralisme et à la démocratie.
S ET DES INSTITUTRICES
—-~U-
Il put sembler un instant que les vainqueurs
avaient réalisé leur ambition de fonder,
dans le monde nouveau issu de la guerre, la
sécurité commune sur la généralisation, parmi
les peuples, des institutions de liberté et
de démocratie.
ALHEUREUSEMENT, des convulsions
M d'après guerre sont nées des régimes
nouveaux. En quelques années, le vieux libéralisme
d'Occident s'est vu envelopper d'un
cercle de dictatures. M. Bonomi s'en alarme.
« Qu'il s'agisse de la dictature d'une classe ou
d'un parti, le phénomène impressionnant,
c'est qu'il existe des États qui tournent en
dérision les idéologies libérales et démocratiques
du reste de l'Europe, tiennent pour de
sottes hypocrisies les affirmations de solidarité
entre les peupes, se méfient de toute aspiration
pacifiste, croient dépassée déjà la
période historique du libéralisme et considèrent
comme en pleine décadence les peuples
qui font encore confiance aux principes libéraux.
»
Cet état d'esprit des pays qui ont répudié
la liberté provoque entre les nations une
« incompréhension réciproque ». Les Etats
libéraux « considèrent les Etats étrangers à
la sphère du libéralisme démocratique comme
des foyers d'agitation, leur attribuant soit le
dessein de propager dans le monde leurs
doctrines et leur régime social, soit — chose
également dangereuse — une volonté conquérante
et impériale inspirée par un fervent esprit
nationaliste ». Les Etats dictatoriaux,
« se considérant comme suspectés et se voyant
entourés d'une sorte de cordon sanitaire qui
empêche leur expansion, confessent ouvertement
qu'ils ne peuvent s'accommoder au
présent état de l'Europe, à la présente organisation
internationale qui y règne et prévoient,
pour une date peu éloignée, une nouvelle
conflagration ».
Il y a là une cause de mésentente qui
maintient une sourde hostilité parmi les
peuples. Elle est aussi un obstacle sérieux à
la diffusion de l'esprit international, de cet
esprit que M. Bonomi définit: «l'habitude de
traiter la politique extérieure en considérant
les diverses nations du monde civilisé comme
des amies égales entre elles et collaborant
au progrès de la civilisation ». Pour que le
développement d'un semblable esprit de solidarité
et de collaboration internationales
soit possible dans un milieu donné, il faut
qu'on y rencontre la liberté de la presse, la
libr*e activité des partis politiques, la souveraineté
réelle et effective des Parlements en
matière de rapports internationaux, en un
mot toutes les institutions qui rendent une
démocratie maîtresse de ses destinées. Parce
que ces institutions de liberté sont rejetees
aujourd'hui dans divers pays d'Europe, le
progrès de l'esprit international demeure très
inégal chez les divers peuples. « Et de ïà
•
irait an nouveau dréséquiiitoe dans la vv&iftterimlienate,
de nouveHe* méfiances", de mvtveffes-
suspicions. »
Il serait souhaitable que cet état 6*e tension
dans les relations internationales, véritable
menace pour. la paix r disparût. ML Bb--
nejsai reconnaît que,, pour le détruire, une
Sainte-Allianee des peuples est impossible.
Il se borne donc à formuler des vœu*, peut-
«t>ue à échéance lointaine.
n n'est pas indifférent, pour la diffusion de
l'esprit international et pour soir succès dans le
inonde- entier, de savoir si, dans chaque État.
reste forte ou, au contraire, est vaincue, l'idée d'un
pouvoir absolu ne reconnaissant au-dessus de lui
ni règles ni contrôles. Cette idée, appliquée à la
politique intérieure, engendre Je pouvoir illimité
du gouvernement sur tous ses sujets ; appliquée
aux rapports internationaux, elle conduit, au
sentiment de la souveraineté absolue d'un. Ëtat,
sur les- autres États- sans aucune considération
de devoirs ni d'obligations morales,, ho»s ceux que
dictent. l'intérêt» et Ta. convenance du moment. La
ruine d'une semblable conception politique dans
tous les Etats, et le triomphe, dans tous les États,
de là pleine souveraineté populaire, faciliteront,
sans nul" doute, îfentente durable des nations en
vue de l'oeuvre civilisatrice à laquelle toutes,
— chacune. a*»ec son, génie propre, — doivent
pacifiquement collaborer.
L'i*feée dm pwMk;is*o italien apparaît/ en
somme tvès cfeàre- : PéfiabUssenrent; d% relations
vraiment pacifiques entée les nations
suppose avant tout la dàapawtàosr des dictatures
qui se sont instaurées 1 m Europe et
tout particulièrement de cette dictature renforcées
qu'est le raseisme' mussolinien. s
M. Bbnomi; qui est rtalïen, et qni ; date son
article de Rome, était entre tous qjialïfïé
peur porter un. pareil verdict..
HOMZQNS
L. BROSSOLETTE.
ÉVEIL ET DOCTRINE
PARTIE; Gm$m&
AVBC tout notre sens critique, nous nous
emparons des-propos les ptu&disetttables
de nos grands hommes pour en faire
autant' d'articles de-foi. Ainsi du* mot
le Renan. : rCff qurtHiporte; ce n'es* pas ht doctrine
enseignée, c'est réveil. » Moyennant quoi,
nous croyons avoir assez fait quand nous avons
mwntsé à» nos» ébèroesicearnsent tenir les. rames? et
pagayer le long-des barges ; il m* konr manque,
pou» prendra le: laige,- qne: de-, savoir comment
tendra la voile, et dse quel côté:
—•jèuei*.. N'apç>renon»-nouspasvotts m/arraefter ce
monopole de conduire Fâme vers ces rives
qu'ignore la raison, votre unique guide? »,
•%•
BJECTIONS sérieuses, sans doute, mais qui
O ne prévalent pas contre-cette Certitude : ou
ne'peut, pour vivre; se passer d'urne doctrine.
Qui s'imagine n'en 1 pas a voir suit cette du platsir
ou de l'intérêt ; qui à renié cette de sa. j6tfnesse
y est ramené par la peur au premier
orage ; et, cependant, qui. se désespère d'en
manquer ne peut toujours découvrir celle qu'il
pourrait accepter: Lui refuser toute; aide, ap*és
avoir provoqué cet « éveil » souvent fttfiestë
à l'a foi dé la jeunesse, c'est exposer à d'éisouvants.
reproches
« Au sortir de ï'Êéoîe normale, nous ëtfetfs
jetées dans- la' vie, sans vrai force nrorafe. » —
« Quand j'étais enfant, on avait donné UM fondement
â ma vie morale; députe, on avait
recommencé la construction en s"énx5reanf de
ne rien' îâissersubsister comme base de rcsuvse
ancienne : les détesr édifices juxtaposés étaient
aussi misérables tua que l'autre-. }e m'en, iietfdafe
mai compte; dëdaigçeuse de la vieilfe
construction désuète à mes yeux, j'étais ifëse
de l'autre, dont f avais pourtant senti avec
effroi; à certaines heures, la radicale ins«f&
saaice devant la vie. »
Celles qui osent se plaindre ainsi né sont pas
les" moins attachantes de nos élèves. Comment ne
pas-s'inquiéter de n'avoir'pas su" les giiider?
* *
1/ en faut bien eottvemr, éveiîïer l'esprit; c'est
1 l'Ouvrir àï'ifflqtu%t«dè; et l'mauiëtudé est tiù.
touirmentauqueSites Hommes 1 se dëroto^ comme
ils le peuvent, et selon leurs moyens. Sans"doute,
ceux, dont l'âme, est. bien, trempée* acceptent
d'être le. proie de" ce « ver- %, q/sô> déserta les
tombes, pour. ne. s'attaquer qu'aux vivants :
H vft de vie, il ne me quitte pas !
.Amour, peut-être, cra'dfe moi-même* naine?
S*f-d«rt seetsètte est dte^moisi procHaine,
Que tous les noms lui peuvefSfc cottventr !
Qu'importe! H voit,.ih veati ii songe, il touche :
At ce vivant - , je viB d'appartenir.
Encore trouvent-ils dàns^ leurs rêves, même
les plus" pessimistes d'entre eu», une j0ie qui , .
leur suffit. ï,a lucidité qui prévient d'être dupe
laisse tout au moins subsister l'mtéèet. du
passionnant spectacle qjie l'Esprit se donne à
lui-même. Plus vain, elle juge son effort, plus
pathétique elle ïë tend. S'obstiner vers ito-pwt
qui n'est, peut-être,, que mirage, suffit au bon- •
heur et à la grandeur d'un homme, slf a,
d.'avance, consentie* aimer,, plus-
•
'
53è ~ ~
JOURNAL DES INSTïTO^TEURS ET DES INSTrTUTktCES'--
• •
LA MISE AU POINT PÉDAGOGIQUE Essayons de montrer comment on peut y parvenir,
avec le cours moyen, dans une leçon d'nis-
LA M E T H O D E ACTIVE toire sur la période du Premier Empire comprise
entre 1812 et 1815.
Opportunité du sujet. Caractères de la méthode.
Les procédés pratiques. Application à une leçon
d'histoire.
LES Instructions du 20 juin 1923, qui précisent
l'esprit de nos programmes scolaires
actuels, recommandent expressément
l'emploi «de la « méthode active »
et d'une « forme de cette méthode qui n'en est
encore qu'à ses balbutiements : l'enseignement
par l'action ». Voilà une double recommandation
sur laquelle nous nous proposons d'attirer
l'attention de nos lecteurs.
Mais, dira-t-on, à quoi bon parler encore de la
méthode active? Tous nos grands pédagogues,
depuis Montaigne et Rousseau, la conseillent ;
les Instructions ministérielles du 18 janvier 1887
la préconisent, elle est devenue classique. Rien
n'est plus exact. Pourtant, en dépit des recommandations
et des exhortations, les leçons formelles
ne sont pas rares dans nos écoles ; on trouve
des instituteurs et des institutrices qui exposent
copieusement, qui parlent abondamment, longuement.
Cette tendance est particulièrement
accentuée chez les débutants : les classes faites,
- devant les Commissions officielles, par les aspirants
et les aspirantes au certificat d'aptitude
pédagogique, en fournissent des exemples répétés.
Comment de jeunes maîtres ne s'abuseraientils
pas quand ils ont conscience de se dépenser
beaucoup et qu'ils voient, au cours des leçons,
leurs élèves se tenir tranquilles? Cette tranquillité
les induit en erreur, car les enfants songent à
autre chose, alors qu'ils paraissent écouter; en
réalité, leur esprit somnole ou vagabonde. Leur
pose-t-on une question sur la leçon? ils ne savent
pas y répondre. Ils restent sages, oui ; mais ils
sont passifs.
La méthode active se propose précisément de
combattre cette passivité. Elle veutfairedechaque
élève, pendant toute la leçon, non un auditeur,
mais un acteur. Elle vise à provoquer l'effort
juvénile, à tenir les intelligences en mouvement.
Son objectif se condense dans cette formule lapidaire
: « faire agir ».
Ce^te méthode a un premier avantage : elle
donne satisfaction au besoin d'activité, si intense
dans l'enfance. En obligeant les élèves à intervenir
à leur tour, elle les exerce à parler. En outre,
tout Comme l'organisme, l'intelligence ne peut
se former, grandir, s'étendre que par l'exercice :
la méthode active apparaît, dès lors, comme la
condition même du développement intellectuel.
•
On comprend maintenant pourquoi documents
officiels, pédagogues et inspecteurs la recommandent
systématiquement.
Les moyens pratiques, susceptibles de « faire
agir » l'enfant, sont connus. Le procédé socratique
qui, par des questions ingénieuses, conduit
l'élève à la vérité qu'on veut lui enseigner, est
le type par excellence de la méthode active ;
mais son emploi suppose beaucoup d'art, et il est
à peu près inutilisable pour certains enseignements.
— L'interrogation est un second moyen
de maintenir l'enfant actif. — Il en est de même
des procédés qui multiplient les impressions
sensorielles : cartes de géographie, gravures,
tableau noir, expériences. Le problème consiste
à combiner ces différents moyens pour intéresser
l'enfant et le maintenir constamment en éveil.
L'enfant est naturellement curieux de • connaître
l'a suite de l'extraordinaire épopée napoléonienne
: son intérêt se trouve ainsi éveillé.
Quelle part faire à l'interrogation pour maintenir
cet intérêt? Au début, des questions sobres
obligent les élèves à rappeler : les grands faits
de la troisième, de la quatrième et de la cinquième
coalitions, — les événements décisifs de
la guerre d'Espagne, — la résistance indomptée
de l'Angleterre,les résultats des guerres impériales
symbolisés dans l'immense étendue de l'Empire
de 1811. A mesure que l'exposition se déroule,
on l'entrecoupe de questions de contrôle sur la'
guerre de Russie, la campagne d'Allemagne, la
campagne de France, les Cent Jours. Le maître
prévoit, en outre, deux questions d'intelligence :
il fait chercher, par exemple, les conséquences
du blocus continental et du blocus maritime ;
puis il suscite les réflexions des élèves sur l'étrangedestinée
de Napoléon qui va mourir, dans Pexir,
à Sainte-Hélène, après avoir été le maître de
l'Europe.
Des gravures et le tableau noir multiplient les
impressions visuelles. On montre des images
représentant : l'incendie de Moscou, le passage
de la Bérézina, les adieux de Napoléon à la
Vieille Garde, le départ de l'Empereur pour
Sainte-Hélène.
A mesure que la leçon se déroule, on écrit au>
tableau noir les indications suivantes :
Guerre de Russie, Moscou, Bérézina.
Campagne d'Allemagne, Leipzig.
Campagne de France, capitulation de Paris.
Les Cent Jours, Waterloo, Traités de Paris.
Ces divers moyens soutiennent les attentions r
maintiennent les intelligences en haleine, assurent
un sérieux profit.
Mais l'usage judicieux de la méthode activesuppose
que le maître réussit à vaincre des,difficultés
multiples ; elle comporte de nombreuses.
recherches préalables et une préparation approfondie
des leçons. L'instituteur consentira gaiement
l'effort nécessaire, s'il est convaincu quel'instruction
de ses élèves et leur développement
intellectuel en dépendent.
Nous entretiendrons prochainement nos lecteurs
de « l'enseignement par l'action ».
A. LESPÈS,
I. E. P., La Roche-sur- Yon.
L'ACTUALITÉ PSYCHOLOGIQUE
UN. SENS DÉDAIGNÉ : L'ODORAT
L
E premier Congrès international de psychologie
appliquée a tenu ses assises à
Paris du 21 mars au 27 mars dernier ;
le nombre des communications présentées
était respectable, car la plupart des pays y avaient
envoyé des représentants. Il suffit de parcourir
la liste des titres de ces communications pour
se rendre compte que l'orientation du travail —
que quelques congressistes de l'Est appelaient
la « Psychotechnik » — y tenait la premièreplace.
Directeurs d'école, industriels, ingénieurs
firent tour à tour leurs exposés en attribuant à
la vue et à l'ouïe le rôle qui convient ; aucun des
rapporteurs n'eut l'idée de parler d'un sens
méconnu, dont le développement semble s'atténuer
de plus en plus : l'odorat.
Et pourtant, si, pour toutes les professions
l'ouïe et la vue ont une importance incontestable,
pour certaines spécialités l'odorat a un rôle qui
est loin d'être négligeable.
Et je n'entends pas seulement parler ici des
parfumeurs et des fleuristes, mais d'une activité
propre à notre pays et dont le recrutement devient
tous les jours plus difficile : la cuisine. La cuisine
française jouit d'une réputation incontestée, et
> cependant on peut — si personne ne s'y intéresse
de façon spéciale — prévoir le jour où le nombre
des cuisiniers français sera infime, il est déjà
actuellement tout à fait insuffisant. C'est ainsi
que le maître Escoffier me racontait que, sur les
.grands paquebots, les cuisiniers sont tous ou
presque tous italiens. Le métier est pénible, mais
on tend de plus en plus à en améliorer l'hygiène,
tant par une ventilation mieux comprise des
• cuisines qu'en utilisant les appareils de chauffage
plus perfectionnés ; le jour où toutes les préparations
pourront se faire électriquement avec des
fours perfectionnés et sans qu'il en coûte trop
• cher, — et ce jour n'est pas trop éloigné, — la
profession de cuisinier sera, non seulement au
nombre des plus utiles, mais des plus productives
• et des plus intéressantes. Or le cuisinier a besoin
de son odorat pour se rendre compte de la qualité
des aliments qu'il achète et de leur état de conservation
; il en a besoin pour dépister à temps la
carbonisation des mets qu'il prépare et pour se
rendre compte de l'impression immédiate que leur
présentation donnera aux convives. Bien plus :
un bon praticien, rien qu'en humant la vapeur qui
s'échappe de ses casseroles, sait si leur contenu
• est suffisamment salé et si les autres condiments
nécessaires à son « bon goût » n'ont pas été omis.
Voici, sous le rapport technique, le rôle de
l'odorat ; il est en outre un organe de défense qui
peut donner l'alarme, en cas d'incendie par
• exemple, lorsque la vue et l'ouïe ne sont pas
placés de manière à signaler le danger ou prévenir
l'organisme de l'intoxication que pourrait lui causer
une matière alimentaire de mauvaise qualité
ou de conservation insuffisante alors que l'appel
à la vue est insuffisant pour le renseigner.
C'est pour toutes ces raisons, raisons générales
et raisons spéciales à certains métiers, qu'il ne
saurait être indifférent d'abord de développer
les qualités olfactives chez l'enfant, ensuite d'en
tenir compte dans certains examens d'orientation
professionnelle.
Et le Congrès s'en est si bien rendu compte
qu'il a promis de mettre la question à l'ordre du
jour de sa prochaine session.
AUGUSTA MOLL-WEISS.
ENQUÊTES ET DISCUSSIONS
EXPOSITION DE MOTEURS
L'ARTICLE de M. Vincent ARNAUD, Le
Moteur (1), m'a fort intéressée, car il
touche un point particulièrement important
de la psychologie à l'école. '
Je ne puis m'empêcher de présenter ici
•quelques-unes des réflexions que m'a suggérées
cette étude.
(i) Voir le Journal des Instituteurs, n°31, du 27 avril
1929.
PARTIE GÉNÉRALE 537 ' !
T, tout d'abord, je crois qu'un bon moyen
E d'éviter les trop nombreux ratés du moteur
de l'écolier est de remplacer le moteur individuel
par le moteur collectif. Je le fais et m'en
trouve bien.
Je sais que d'autres font autrement et s'en
trouvent bien aussi. On se trouve généralement
bien d'un système pédagogique, je dirais presque
quel qu'il soit, si on l'emploie avec persévérance
et conviction.
Je vais tout de même vous raconter comment
j'actionne le moteur de mes petits écoliers. J'espère
que d'autres instituteurs suivront mon
exemple et nous exposeront, à leur tour, leurs
heureuses trouvailles.
Dans ma classe, qui comprend une trentaine
d'enfants de quatre à huit ans, les louanges et les
récompenses les plus précieuses sont attachées,
non au succès personnel, mais au succès général.
« Toi, tu as bien écrit, tu n'as pas fait de faute;
mais voyons le travail des camarades. Tout le
monde a bien écrit, personne n'a fait de faute :
voilà un bon devoir. »
Tout en écrivant ces lignes, j'entends mes fillettes
du cours élémentaire qui, dans la cour
en attendant l'heure d'entrer en classe, se font
mutuellement réciter leur leçon, répéter les passages
difficiles : « Allons, Guiguite, encore à toi,
tu ne sais pas. Recommence tout. » Dans les
graines, il y a une petite plante qui dort...
Si, tout à l'heure, en classe, Guiguite ne sait
pas sa leçon, tout le monde aura l'oreille basse.
Ce sera un malheur public. Vous allez comprendre
pourquoi.
Si toutes parviennent à réciter correctement
la leçon, il y aura, pour le cours élémentaire, en
plus de la légère récompense individuelle, une
croix d'honneur à la cheminée. Mais oui, une
marque à la craie pour commémorer l'événement
heureux. Donc, il ne faut pas que Guiguite soit
défaillante. Tous les succès collectifs sont ainsi
signifiés, et dix marques à la cheminée donnent
droit à une récompense collective : promenade,
permission de cueillir, pour parer la classe, un
bouquet dans le jardin, permission de danser,
d'inviter les camarades des autres cours à une revision
de chant et récitation que, pompeusement,
on dénommera « Fête » !
Et, pour choisir la récompense, il faut bien que
les préférences personnelles s'effacent
l'intérêt général.
devant
n
HEZ les tout petiots du coure préparatoire,
C c'est la même chose. Ils commencent à apprendre,
le jour même de leur arrivée à l'école, que
leur effort doit concourir à la beauté de l'ensemble.
« Tout le monde a été sage. C'est bien. Tout le
monde a bien lu. Comme mes enfants sont savants
! Tout à l'heure, à la récréation, on cueillera
chacun un brin de lilas.et cela fera un joli rang
quand on ira voir les mamans. »
Ces récompenses générales sont accueillies avec
enthousiasme. Aussi, lorsqu'un bambin a quelque
velléité de négligence ou d'inattention, il se
trouve toujours un camarade pour le remettre
dans le droit chemin.
J'ai plaisir à cultiver et à voir fleurir chez de
tout petits enfants ce sentiment fécond de la
solidarité qui, en les gardant de la « basse émulation
», ennoblit leur vie d'écoliers et prépare en
eux — je veux l'espérer — de belles vertus sociales,
génératrices de progrès et de bonheur.
M. ROTH.
t
•'-
; • • - >
•
5Sè JOURNAL DES WSTmnBŒBS ET DES INSTITUTRICES *
/
LA PÉDAGOGIE A L'É^ANGCR
ah*éctwtovaotire : La morale civrçiueet te pacifisme, par
\ "MIROSLAV SKOREPA (Rapport à la Conférence•irtternMiauale).
OUR les écdliers de onze à -quinze ans, la .morale
P
civique "braite des avantages que 'J'individu retire
de lasscJétë 'humaine,-«des Mens communs de l'humanité,
de l'égalité des nations, et en outre «de tente-une
sériiBide eu-jète'ptoiBiou moiiïs étrûibe ment liés àl r itlée «lu
pacifisme : mtlibure des senrtimenrts -.«te syanpathie qui
fenont oefiitaapeids aiix.Kftnt.iineiits.étfûistes, oui tu re'de
l'amour -de la .patrie (dont J'existen.ce gérait mise *JI
danger si la guerre éclatait). Le maître jrioritre que.fe
travail crée et que la guerre ruine ; frl calcule avec -les
enfants-commea cm-dépense pour les c btiflgete'mflîtarres
et^»9»»r(l»s'gUOTr«s ; et.ee'q«e'lîan pouwait acheter pour
ce ftriK. ai •.roaotea on «piéaetttaut Hé pattriâtâsmesti?oct)ien des ignorants; ufnais
non pas-eomuie l'amour de sonjpays.e t lahaine.de J'^tranger.TQ
Bépudie'le cbauviriisme ,;'il éduque.ponrla démocratie,
peur la tolérance dans'la vie jprivëe et publique
et il enseigne à apprécier le bieirfaftne 4a'Hbeifté auquel
a ttroftchaque ifetat.
ii est ifaciie «de suggérer miss. «enfante •PégdHté «fies
p«u^i4t^,si. ûveillsn t {le «eatknent cet 'la
ra-i*«Mi -de d'enfautt.
Une i niasse tfle preappieaUesage yponr écoliers
rxataattf, (par Ce. LUGKON \[JJEduvaieur., ée Lausanne).
D
4UNS «étte Classe sont -groupés.: 4*'des -écoliers
•menuilomsnt 'arriérés ttoat Iles facilités 'irtté'Mectudfes
exâstent,mais sontreterdéos de deiucanset;parfois
motte -de itrwis ans. Gheeé ~
rieaia,, JPa envahi.
L'Alliante française, lieurensement^ ttait.de -bonne
besogne «en .Saandinavie. Bien .«m'a rStockhôlm, «elle
compte ,plus de 2 0.00 membres. Son rôle est ejltrêmement
bienfaisant : tous les mois d*Jnver,«lle orgaiiîee des
coirférenoes très
, . . - • , ,"'"•' *"•';•" - : - '-'••"••••'f.\-':}-'
• •
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I
**scœ GÉMÉMUE
»e j» »'
:540 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
.joie dans son malheur, et ne peut se passer de
•«et état d'attente et d'angoisse, en un mot du
« climat » qu'Odile porte avec soi. « J'étais, dit-il,
à la fois malheureux et passionnément intéressé. »
Cet état de tension ne peut durer. Odile est
foncièrement honnête. Ses amis ne sont pour elle
•que des camarades ; et son plus grave défaut
•est, sans que sa petite âme superficielle s'en
rende compte, de ne pouvoir se hausser sur les
•sommets où l'appelle l'amour de son mari.
Mais son ennui, son besoin de distractions la
•poussent vers un séduisant officier de mariné.
Elle finit par devenir sa maîtresse.
Elle demande alors le divorce à Philippe, qui
-ne résiste guère : il sent bien qu'elle ne pourra
lui revenir et que le « climat » de son amant lui
•est indispensable. Peu après, Odile épouse
l'officier de marine. Il la rend très malheureuse.
Un jour, elle se tue. Et Philippe, qui n'a cessé
•de l'aimer, ne songe qu'à plaindre cette « frêle
gpetite fille qui avait fait de son mieux » !
*
* *
PRÈS quelques années de sombre solitude,
A Philippe rencontre une jeune veuve, Isabelle.
"Très loyale et courageuse, d'une touchante délicatesse
de sentiments, prête à se dévouer éper-
«iument à l'homme qu'elle aimera, Isabelle
^intéressé Philippe, puis le conquiert. Elle-même
se prend à le chérir : ils s'épousent. Et, dans son
«journal», qui constitue la seconde partie du
•roman, elle note combien les débuts de son
rmariage sont une période heureuse.
Ce bonheur, pourtant, va rendre très vite un son
rfêlé, comme jadis celui de Philippe et d'Odile,
avec cette différence que les rôles sont renversés.
«Cette fois-ci, c'est Isabelle qui, toute à son amour,
ne souhaite qu'une chose : conserver son mari
pour elle seule. Elle l'accable de gentillesses;
-elle se rassasie de sa présence sans chercher à lui
apporter des éléments nouveaux d'intérêt. Et
Philippe se lasse, Philippe s'ennuie.
Insensiblement, il s'éloigne d'Isabelle, recherche
la société des femmes. Non pour y
trouver quelque banale aventure, mais pour
rompre la monotonie de sa vie. Isabelle, à son
tour, devient jalouse, comme il l'était devenu
•d'Odile. Comme il fit,elle l'accable de questions
et de reproches justifiés, mais qui l'excèdent.
.J'étais aigre, insistante, odieuse. Il me répondait
«vec une" grande patience. Je me disais qu'il avait été
meilleur pour Odile que je ne l'étais pour lui, dans des
•circonstances assez semblables ; mais je m'excusais
aussitôt en pensant que la situation était beaucoup
plus terrible pour moi. Un homme ne joue pas toute sa
vie sur un amour: il a son travail, ses amis, ses idées.
•Une femme faite comme moi n'existe que pour son
amour. Par quoi le remplacer? Je détestais les femmes,
et les hommes m'étaient indifférents.
J'avais, après une longue attente, cru gagner la
seule partie que j'eusse jamais désiré jouer : celle d'un
sentiment unique et absolu. Je l'avais perdue. A ce mal
affreux, je n'apercevais ni fin, ni remède.
La partie n'est pourtant pas si complètement
perdue que le croit Isabelle. Peu à peu, la
jeune femme, mûrie par le chagrin, bannit la
jalousie de son cœur. Elle accepte, en toute humilité,
l'idée que son mari puisse l'aimer et cependant
rester avide de ce que le monde lui apporte
de distraction et d'imprévu. Par ailleurs, Philippe,
l'âge et l'expérience venant, finit par se lasser du
inonde décevant, et par se rapprocher sincèrement
de sa femme dont la fidélité et la joyeuse
résignation le touchent. Quand un fils leur naît,
ils goûtent une période de calme et profonde
félicité.
Brusquement, Philippe meurt. Et le livre se
ferme sur ce dénouement tragique et, à bien y
réfléchir, d'une profonde amertume. Faut-il
donc croire que lorsque des êtres, après de dures
luttes et des heures d'affreuse détresse, ont
conquis la paix intérieure, il ne peut leur être
donné de jouir de ce repos bienheureux et que le
sort se charge de brouiller les cartes, quand ce
ne sont pas les hommes? C'est ce que suggère la
dernière phrase d'Isabelle, si désespérée au fond :
« Nos destinées et nos volontés jouent presque
toujours à contre-temps. »
* *
'ON peut penser, comme certains l'ont
L que le livre de M. Maurois analyse des fait,
sentiments
bien compliqués ; qu'il traite de cas
, exceptionnels ; que les héros, s'ils n'étaient pas si
oisifs, si occupés d'eux-mêmes et de leurs complications
sentimentales, se rendraient cent fois
moins malheureux ; qu'ils n'ont, d'ailleurs, Isabelle
à part, ni courage, ni volonté.
Il y a du vrai dans ces points de vue. Mais
ceux-ci n'enlèvent rien à l'ouvrage de sa valeur,
à coup sûr remarquable. Parmi les innombrables
romans de l'heure actuelle, il en est bien peu qui
révèlent d'aussi riches aperçus sur la nature
complexe et illogique des sentiments humains;
sur l'incapacité qu'ont les gens amoureux de se
détacher d'eux-mêmes et d'aimer les personnes
dont ils sont épris pour elles et non pour soi ;
sur les impondérables dissonances quif dans un
ménage en apparence très uni, peuvent amener à
une tragique mésentente ; sur les difficultés
qu'ont les âmes à se pénétrer et à se comprendre.
Bref, qu'il s'agisse de sonder les replis de l'âme,
d'analyser les mille nuances de la jalousie, de
l'inquiétude et de la souffrance, ou encore de
nous faire saisir, dans son rythme presque fatal,
l'évolution d'une passion, M. Maurois déploie
une maîtrise subtile, à laquelle une grande simplicité
de ton ajoute encore un charme.
PIERRE-L. MAZEYDAT.
LES LIVRES DU MOIS
I. — POÉSIE.
ROGER ALLARD : Poésies légères.
ALFRED DROIN : La Triple symphonie.
II. — ROMANS
JACQUES CHARDONNE : Les Varais.
COLETTE : La Seconde.
JOSEPH D'ARBAUD : La Sauvagine.
CLAUDE FARRÈRE : La Marche funèbre.
JULIEN GREEN : Léviathan.
FRANÇOIS MAURIAC : Trois Récits.
JULES PERRIN : L'Ermite de Montoire.
MARCEL PRÉVOST : L'Homme vierge.
III. — ESSAIS
AUGUSTE BRÉAL : Cheminements.
HENRI CLOUARD .- La Destinée tragique de Gérard de
Nerval.
FRANÇOIS DUHOURCAU : La Voix intérieure de Maurice
Barrés.
IV. — HISTOIRE. VOYAGES
HENRI BREMOND : L'Abbé Tempête : Armand de Rancé.
BRIAN CHANINOV : Histoire de Russie.
RAYMOND RECOULV : Le Mémorial de Fooh.
WEYGAND : Turenne.
PARTIE GÉNÉRALE
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g LECTURES ET VARIÉTÉS
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Feuilleton
littéraire.
CHIENS SAVANTS
par COLETTE.
« Tiens là ! Tiens là !... Ah ! la rosse, elle l'a encore
mouchée ! »
Manette vient d'échapper au machiniste et de sauter
sur Gora, qui s'y attendait. Mais la petite fox est douée
d'une rapidité de projectile, et ses dents ont percé,
à travers le poil épais de la colley, un peu de la peau
du cou. Cora ne riposte pas tout de suite ; l'oreille
tendue vers la sonnette de scène, les babines retroussées
jusqu'aux yeux, elle menace seulement sa camarade
d'une grimace de renard féroce et d'un petitrâle étranglé,
doux comme un ronron de gros chat.
Dans les bras de son maître, Manette hérisse les poils
de son échine comme des soies de porc et s'étrangle à
dire des choses abominables.
— A'vont se bouffer ! dit le machiniste.
— Penses-tu? réplique Harry's. Elles sont plus
sérieuses que ça. Les colliers, vite !
Il noue au cou de Cora le ruban bleu pâle qui fait
valoir sa robe couleur de froment mûr, et le machiniste
boucle sur le dos de Manette un harnais de carlin en
velours vert clouté d'or, alourdi de médailles et de grelots.
—Tiens-la serrée, le temps que j'enfile mon dolman.
Le gilet de tricot cachou, bruni par la sueur, disparaît
sous un dolman saphir, matelassé aux épaules, qui
étrangle la taille. Cora, retenue par le machiniste,
râle plus haut et vise, au-dessus d'elle, le train postérieur
de Manette, de Manette convulsée, effrayante, les
yeux injectés et les oreilles coquillées en arrière.
— Une bonne tripotée, ça les calmerait pas? hasarde
le garçon en cotte bleue.
. — Jamais avant le travail ! trancha Harry's, catégorique.
Derrière le rideau baissé, il vérifie l'équilibre des
barrières qui limitent une piste d'obstacles en miniature,
consolide la haie et la banquette, passe un chiffon
dé laine sur les barres nickelées des tremplins où rebondira
la colley jaune. C'est lui aussi qui remonte de sa
loge une série de cerceaux de papier, humides d'un collage
hâtif.
— Je fais tout moi-même, déclare-t-il, l'œil du maître :
Dans son dos, l'accessoiriste hausse les épaules :
—• L'œil du maître, oui I Et nib de pourboires à
l'équipe !
L « équipe », composée de deux hommes, n'en garde
pas rancune à Harry's, qui touche dix francs par jour.
— Dix francs pour trois gueules et dix pattes, c'est
pas gras ! concède l'accessoiriste.
Trois gueules, dix pattes et deux cents kilos de bagages.
Tout ça tourne, toute l'année, à la faveur de
demi-tarifs en troisième classe. L'an dernier, il y avait
une « gueule » de plus, celle du caniche blanc qui est
mort : un vieux cabot hors d'âge, routier fini, qui connaissait
tous les « établissements » de France et de
l'étranger.
Harry's le regrette et vante encore les mérites de
défunt Chariot.
« Il savait tout faire, madame, la valse, le saut périlleux,
le tremplin, les trucs du chien calculateur, tout 1
Il m'en aurait appris, à moi, qui en ai dressé quelquesuns
pourtant, des chiens pour les cirques ! Il aimait son
métier et rien que ça, et il était bouché pour le reste.
Les derniers temps, vous n'en auriez pas donné quarante
sous, si vous l'aviez vu dans la journée, tout
vieux, quatorze ans au moins, tout raide de rhumatismes,
avec les yeux qui pleuraient et son nez noir qui tournait
au gris. Il ne se réveillait qu'à l'heure de son travail,
et c'est là qu'il fallait le voir I Je le maquillais comme
une jeune première :etle cosmétique noir au nez, et le
crayon gras pour ses pauvres yeux chassieux, et la
poudre d'amidon tout partout pour le faire blanc de
neige, et les rubans bleus ! Ma parole, madame, il
ressuscitait 1 Pas plutôt maquillé, il marchait sur ses
pattes de derrière, il éternuait, il n'avait pas de cessequ'on
frappe les trois coups...Sorti de scène, je l'enveloppais
dans une couverture et je le frictionnais à
l'alcool; je l'ai bien prolongé, mais ça ne peut pas durer
éternellement, un caniche savant...
« Ces deux-là, mes chiennes, elles vont bien, mais cen'est
plus ça. Elles aiment leur maître, elles craignent la>
cravache ; elles ont de la tête et de la conscience, mais
l'amour-propre n'y est pas. Elles font leur numéro*
comme elles tireraient une voiture, pas plus, pas moins.
C'est des travailleuses, c'est pas des artistes. A leur
figure, on voit qu'elles voudraient, avoir déjà fini, et le
public n'aime pas ça. Ou bien il pense que les bêtes se-",
moquent de lui, ou bien il ne se gêne pas pour dire :
« Pauvres bêtes ! Ce qu'elles sont tristes ! Ce qu'on a
dû les martyriser pour leur apprendre tant de singeries ! »•
Je voudrais les voir, tous ces messieurs et ces dames dela
Protectrice, en train de dresser des chiens ! Us feraient
comme les camarades. Le sucre — la cravache — la
cravache — le sucre — et une bonne dose de patience :
il n'y a pas à sortir de là... »
Les deux « travailleuses », à cette heure, ne se quittent
pas de l'œil, Manette tremble nerveusement, perchéesur
un billot de bois bariolé ; Cora, en face d'elle, coucheles
oreilles comme Un chat fâché...
Sur un trille de timbre, l'orchestre interrompt la»
lourde polka qui trompait l'attente du public, et commence
une valse lente ; comme obéissant à un signal,.
les chiennes reotifient leur attitude ; elles, ont reconnu
leur valse. Cora bat mollement de la queue, dresse se*
oreilles et prend cette expression neutre, aimable
et ennuyée qui la fait ressembler aux portraits de l'impératrice
Eugénie. Manette, insolente, luisante, un peu
trop grasse, guette la montée pénible du rideau, puisl'entrée
d'Harry's, bâille, et halète déjà, d'agacement
et de soif...
Le travail commence, sans incident, sans révolte.
Cora, avertie par un cinglement de mèche sous le-.
ventre, ne triche pas au saut des barrières-. Manettemarche
sur les pattes de devant, valse, aboie, et sauteaussi
les obstacles, debout sur le dos de la colley jaune.
C'est de l'ouvrage banal, mais correct. Il n'y a rien à
redire.
Les gens grincheux reprocheraient peut-être à Cora»
son indifférence princière, et à la petite fox son entrain.
factice... On voit bien qu'ilsn'ont pas,lesgens grincheux,
des mois de tournée dans les pattes, et qu'ils ignorent
le fourgon à chiens, l'auberge, la pâtée au pain qui gonfle
et ne nourrit pas, les longues heures d'arrêt dans les
gares, les trop brèves promenades hygiéniques, lecollier
de force, la muselière, l'attente surtout, 1 attenteénervante
de l'exercice, du départ, de la nourriture, dela
raclée... Ils ignorent, les spectateurs difficiles, que 1»
vie des bêtes se passe à attendre et qu'elle s'y consume...
Les deux chiennes n'attendent, ce soir, que la fin
du numéro. Mais, dès la chute du rideau, quelle ba*
taille! Harry's arrive juste à temps pour les arracher
l'une à l'autre, mouchetées de morsures roses et leurs.
rubans en loques...
— C'est un genre, madame, un genre qu'elles ont
pris ici ! crie-t-il, furieux. Elles camaradent bien, d'habitude,
elles couchent ensemble, dans ma chambre, à.
l'hôtel. Seulement, ici, c'est une petite ville, n'est-cepas?
On n'y fait pas comme on veut. A l'hôtel, la
patronne m'a dit : « Je veux bien d'un chien, mais pas
de deux ! » Alors, comme je suis juste, je laisse tantôt
l'une, tantôt l'autre de mes chiennes passer 18 nuit au
théâtre, dans le panier cadenassé. Elles ont compris
tout de suite le roulement. Et c'est tous les soirs la
comédie que vous venez de voir. Dans la journée, elles
sont douces comme des moutons ; à mesure que l'heure
de boucler approche, c'est à qui des deux ne restera pas
dans le panier grillé ; elles se mangeraient de jalousie L
Et vous ne voyez rien ! Ce qui est un vrai spectacle,
c'est la tête de celle que j'emmène avec moi, qui fait
exprès de japper, de sauter, àcôté dupanier où j'enferme
l'autre ! Je n'aime pas les injustices avec les bêtes,.
moi. Je pourrais faire autrement, que je le ferais; mais»
quand on ne peut pas, n'est-ce pas?...
542 •Ofc.«».#*.|
/«HJRNAL DES INSTPnJPEURS ET DES imflttîTIBKIES
^M>-*-ô»-e»-*
«£
Je nTai pas; mi Manette, ee>s«w, partir, a»r«#ante' et
radieuse ; mais j'ai vu Cora r enfesmée, flgée dans un
désespoir contenu. Elle froissait! coattel'oaier m toison
blonde et tendait hors des barreaux son doux museau de
renard.
Elle écoutait s'éloigner le pas de son maître et le
gceloi.de Manette. Quand.la poste de fer m referma sur
eus, eUe enfla, sa. poitrine poux jeter an cri ; mare elle
se swttvintque; j'étais là emeare, et je n'entendis. qu'un
profond. soupir h»maiib.. Puis elle ferma- les-jeux. fièrement,
et se coucha.
COLETTE.
CAUSERIE MÉDICALE
QUAND ET COMMENT fL FAUT BOIRE
OUS avons besoin de beaucoup d'eau
sm ; pour vivre, tes. innombrables pheno-
^J mènes physiques ou chimique» qui se
Jt ^| passe»! dans rintimiifté de M» tissas
usent en effet, de marnera défùiitàve, «ne quantité
d'eau importante; sans- laquelle tout pnénomène
vital s'arrêterait.
Axe moment des repas, nous' avons xax besoin
particulier d'eau. En effet,. la digestion des alments^exige,
pour se faire normalement, ma. haut
dégrade dilution. La viande, et. surtout les
hydrates de carbone ne sent assimilables qu'en
solution, tisses étendue. Il n'en serait pas. de
même pour les graisses, maisceffles-ci ne peuvent
à efies seutes suffire à nous nourrir.
Cautre part,, tout repas, par un fait sur le
mécanisme: duquel nous ne sommes pas encore
"très au clair, détermine une- augmentation
souvent: considérable de la production des
calories. On sait d'ailleurs qu'après te» Mepas,
on devient rouge comme s* te sang devait venir
se rafraîchir en pût» grande quantité au voisinage
de l'a peau, qui est natureherneut â une
température beaucoup plus basse que les viscères..
Ces calories formées â l'occasion du repas
doivent être éliminées assez rapidement, et,
i«r cela, une grande: quantité d'eau est égalent
nécessaire. C'est en effet par éimuMiatkm
de^vapeur d'eau avec Taïr expiré oo» à travers
l&vpéau pat transpiration, et surtout, dtem»lfes
conditions, ordinaires de lia vie, par perspiratibn
insensible et invisible, que se fait cette élîmivatàan
de. calories. Sans eau en suffisance, notre
température s'élèverait, et il. pourrait en. résulter
na é^t, pathologique plus ou msArm manqué et
plus ou moins nuisible. ,
Hais, dira-t-on, l'eau qui est ingérée au cours
d'un repas neva-t-eUe pas contribuer â. gêner la
-digestion, en diluant les sucs digestifs?'Non, car,
contrairement à ce qu'on pourrait croire et à
ce qu'on croyait jusqu'ici, le» liquides ingérés
s-mVent un. chemka spécial dadas l'estomac et
ne se mêlent par conséquent que- d'une façon
très fneornplète aux alimente qwi sonrt eu train
d'être digérés et. sotuofi' à l'action des suc» digestifs,
I/eau bue disparaît très vite de l'estomac.
Au bout d'un quart d'heure, il n'y reste plias
•que la moitié d'un litre d'eau ingérée. Au bout
d'une demâ-heure, ii n'y reste puis q«e la ein-
raisons-. ~$n effet, «e qui
distingué' l'obèse de ritonane ma^w, ce n'est
pas seulement la présence de graisse en surabondance
dans diverses régions du corps, mais
c'est aussi que les tissu» contiennent une forte
proportion d'eau, dont h» sont comme imbibés.
Un rédmsanit l'eaui des beasaon» te plus possible,
on dnaainue dtc même coup cette eau d'inorbibition,et
on arrive asasi et lédMÈre te poids de
f'obèse de 1, 2 ou même 3 iilogramn*es. Maris
il est rare qu'on puisse faire davantage arec
cette méthode.
Dan», rhypextensistt artérielle, à laquelle je
consacrerai une prochaine chroni/ju*,. la. rédaction
de» boisson» est aussi quelque chose d'important.
Mn pareil cas, en effet, te wiume du
sang est exagéré et te cœur s'en trouve pftis
ou moins fatigué. En réduisant te phts possible
l'eau de boisson,, on. décharge d'autant le cœur
et on évite pas là, dans une certaine mesure.
quelqaesrttos des accidents, tes plus- graves de
l'hyperteMato».
On comprend', dans ces conditions, que, disais
tes affections du cœur proprement dite», on ait
obtenu des succès brflfenfe.en rédunaett fortement
la. boisson. Mais, en: pareil cas, dfe n^me
que dans, certaine» maladies de» rein», l'eau du
régime ne peut être; réduite- sans danger qjie par
\
I
••':-
s
'
le médecin traitant. Il s'agit là, en effet,d'une
méthode thérapeutique énergique, dont l'application
correcte n'est sans danger que quand on eu
connaît bien les indications et les contre-indications.
Je signalerai pourtant encore un autre cas
où de véritables cures de soif semblent avoir
donné des résultats remarquables. Il s'agit
..•
544 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
POUR LIRE. EN CLASSE
DISTRACTIONS D'UN JOUR DE PLUIE
(Suite et fin.)
Vous vous rappelez que Boulot et Trotty, deux
petit- garçons, confiés momentanément à leur oncle
Georges, n'aiment pas les jours de pluie. Ces jours-là,
sous prétexte de se distraire, ils font toutes les sottises
possibles. Oncle Georges va continuer à nous en
raconter quelques-unes.
A table, les enfants se déridèrent un peu. Vers la
fin du repas, Trotty profita d'une minute de distraction
de ma part pour cesser de pleurer et pour
• verser dans la cafetière une ou deux cuillerées de
poivre rouge.
Après avoir goûté ce nectar, j'inventai un prétexte
pour confier les enfants à leur bonne et pour
me lever de table. Je me sentais plus fatigué que
' si j'avais déjà abattu une bonne journée de travail
et ce fut avec épouvante que je constatai combien
la matinée était peu avancée.
J'allumai un cigare et je m'assis devant le piano
Le premier volume de musique qui me tomba sou.
la main contenait les mélodies irlandaises, et je me
mis à jouer et à fredonner un des airs de ce recueil.
J'étais à peine arrivé au second couplet lorsqu'un
accompagnement plaintif m'annonça que j'avais un
auditeur.
— Ze veux pas ton vieux tra la la ; ze veux un
tra la la pour danser.
Je m'empressai de jouer Yankee Doddle, et Trotty
se mit aussitôt à gambader dans le salon. Il se
livrait encore à cet exercice hygiénique, quand Boulot
se montra à l'improviste. Il pressait contre sa
poitrine un gros volume relié qui était sa propriété
personnelle. Dès qu'il aperçut ce livre, cause de
mainte dispute, Trotty cessa de danser pour pleurer
de nouveau.
— Ze veux la baleine de Jonas, criait-il.
— Trotty, lui dis-je, ne demande pas des choses
ridicules.
— Attends, dit Boulot, la baleine qu'il demande
est dans mon livre ; je vais la trouver.
Il se mit à tourner les pages, et un cri de joie
poussé par son frère m'annonça la découverte du
cétacé queles deux bébés voulurent à toute forceme
faire admirer.
îl me vint alors une idée lumineuse.
— Ah çà, dis-je aux bambins, pourquoi n'allezvous
pas vous amuser en haut, dans la grande
chambre de débarras? Il y a là un gros coffre qui a
joliment l'air d'une baleine ; vous pourriez jouer
à vous laisser avaler comme Jonas.
Ma suggestion provoqua un double cri d'allégresse
et mes deux neveux s'éloignèrent au pas de course.
J'avais enfin recouvré ma liberté ; je m'installai
confortablement et commençai la lecture d'un
roman. Cette lecture menaçait de m'endormir,
lorsque j'entendis Mike, le jardinier, qui criait d'une
voix de stentor :
— Voulez-vous bien rentrer ! Je crois vraiment
que vous avez parié de vous casser le cou !
J
e jetai mon livre pour courir à la fenêtre. Mike,
out en face de la maison, regardait en l'air et
levait les bras comme un homme auquel on va
lancer un paquet. Dès qu'il m'aperçut, il me dit :
— Regardez donc là-haut, monsieur Georges.
A-t-on jamais vu un petit diable pareil?
Il m'indiquait la croisée de la chambre de débarras.
C'était une ouverture ovale garnie d'un rebord
. étroit sur lequel se pavanait le plus jeune de mes
neveux.
— Mike, dépêchez-vous de monter et empoigne z-
le par les jambes, dis-je.
Et j'ajoutai en criant :
— Allons, rentre, Trotty.
— Ze peux pas, répondit Trotty. Ze suis Jonas,
et il faut que ze me cache parce que la baleine veut
encore m'avaler.
— Je l'empêcherai de t'avaler. Rentre.
— Est-ce que tu vas lui donner un sou pour
qu'elle m'avale pas?
— Oui, un tas de sous.
— Quelle chance ! répondit le nouveau Jonas,.
qui ajouta en élevant la voix: «Ohé. vieille baleine,.
oncleZeorgesva nous donner des tas de sous»; et...
Au même instant, deux grosses mains saisirent
Trotty par le milieu du corps ; il poussa un hurlement
formidable et disparut, entraîné par Mike.
Aussitôt, je me procurai un marteau, des clous et
quelques planches et j'allai barricader le bas de la.
croisée ovale, afin que mon neveu n'y puisse plusv
remonter.
Je m'installai de nouveau dans la bibliothèque,.
après m'être armé d'un livre et d'un cigare. J'étais
d'autant plus disposé à jouir d'un moment de répit
que je croj'ais bien avoir gagné le droit de me
reposer. Dix minutes plus tard, je vis apparaître
Boulot. Je feignis d'ignorer sa présence et il ne se
formalisa nullement de mon manque de politesse.
— Oncle Georges, dit-il en se jetant sur mes
genoux, je ne m'amuse plus du tout. Est-ce que tu.
ne peux pas me raconter une histoire?
— Alors, ce pauvre Trotty s'ennuiera aussi, sï
on le laisse tout seul.
— Oh ! il n'est pas tout seul. Il a une souris
morte ; c'est la souris qui est Jonas et il ne veut plus
jouer avec moi. Raconte une histoire, hein?
— Laquelle ?
— Une histoire neuve.
— Cherchons un peu. As-tu j amais entendu parler
de Robinson Crusoé?
— Non.
— Tant mieux. Tu sauras donc qu'il y avait une
fois...
Un bruit assez lointain m'arrêta dès le début.
Le bruit se rapprocha; on l'entendit résonner le
long de l'escalier; puisil pénétra dans la bibliothèque
en compagnie de Trotty, qui, en m'apercevant,
leva les deux bras avec un geste de désespoir tragique
et s'écria :
— Jonas a cassé sa queue !
En effet, Trotty tenait d'une main le cadavre de
sa souris et, de l'autre, l'appendice.caudal de la bête
défunte.
— Trotty, dis-je, va jeter Jonas dans le jardin
et je te donnerai un biscuit.
— A moi aussi, cria Boulot, parce que c'est moi
qui ai trouvé la souris.
Trotty s'exécuta et je donnai aux deux bambins
la récompense promise. Ensuite, je les menai sous
la véranda et je revins à mon livre. J'avais lu
environ trois pages, quand Trotty recommença ses
vociférations. J'allai sur la véranda et mon neveu
s'écria :
— Boulot a vouju manger mon biscuit.
— C'est pas vrai, riposta Boulot.
— Qu'as-tu fait, alors?
— J'ai seulement mis son biscuit dans ma bouche
pour voir s'il était plus bon que le mien.
Comme j'avais envie de rire, je me dépêchai de
regagner la bibliothèque. Pendant un assez long
intervalle, mes neveux ne commirent aucun méfait ;
ils se bornèrent à faire un vacarme si infernal que
je me promis d'inventer un moyen pour assourdir
le plancher des vérandas, dans le cas où il m'arriverait
d'acheter une villa.
D'après J. HABBERTON.
(Les Bébés d'Hélène; traduction W. L. Hughes.)
ta reproduction et la traduction des articles du JOURNAL DES INSTITUTEURS sont interdites aux:
publications françaises et étrangères qui n'ont pas un traité avec la Société des gens de lettres.
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75 e Année. — Nouvelle série. — N° 35. 497 — Samedi 25 Mai 1929;
PRÉPARATION DE LA CLASSE
POUR LE BIEN DE L'HUMANITÉ
COURS PRÉPARATOIRE
iiiiiiiiiiiiiiiitiiimiiiiiiiniiiiiMiiiiiiiiiiiiiiitiirimiiniiiim
, ET ÉLÉMENTAIRE
nMiiri!!MltîltHlM!!lHI||IHtftH!!!HIH1IIMI!H
Humanité.
Texte. —- Il y avait eu tin combat; le soir,
des blessés se trouvaient étendus côte à côte sur
le champ de bataille ; on n'eut pas le temps de
les relever.
L'un était un Français, l'autre était un Russe ;
ils souffraient cruellement ; ils essayèrent de se
parler, et, s'ils ne se comprirent pas beaucoup,
ils se témoignèrent du moins de l'amitié qui adoucît
leurs maux. La nuit vint; un des deux s'endormit.
Le matin, quand il s'éveilla tout à fait,
il vit sur lui un manteau qu'il ne connaissait
pas ; il chercha son voisin ; celui-ci était mort et,
au moment de mourir, il avait ôté son manteau
et l'avait étendu sur son compagnon de misère.
Savez-vous quel est celui qui a fait cela?
Je le vois dans vos yeux, vous avez envie que
ce soit le Français.
Eh bien ! soyez contents : c'était le Français.
(D'après E. BBRSOT.)
Réflexion.—Quel sentiment a fait agir le Français
? N'éprouvons-nous pas de la pitié devant
un de «assemblables qui souffre ? Cette pitié, que
nous devons accorder aux animaux, pouvonsnous
la refuser à un homme, même s'il ne. parle
pas notre langue, même s'il a été notre ennemi ?
Que diriez-vous d'un médecin qui, ayant
entendu des cris de douleur, accourt, voit son
ennemi, mortel se débattre dans la. souffrance
es refuse de le soigner? Vous le blâmeriez ; vous
seriez révolté par sa conduite.
Au contraire, vous admirez les médecins qui,
parfois, au péril de leur vie, hittewt eontre la
maladie et la mort?
N'avez-vous pas appris dernièrement qu'un
aviateur français, Guilbaud, et un célèbre explorateur
norvégien, Amundsen, ont sacrifié leur
vie pour voler au secours de plusieurs Italiens
perdus dans les glaces du pôle Nord?
Lorsque les hardis marins des bateaux de
sauvetage se précipitent sur les flots en furie
pour sauver des naufragés, se demandent-ils
si les malheureux qui les appellent sont français,
anglais ou espagnols?
Quel est le sentiment qui pousse à l'oubli
de soi le blessé, les médecins, l'aviateur, l'explorateur
et les marins? C'est l'amour de l'humanité,
le sentiment que tous les hommes sont frères ;
qu'A est injuste et cruel de fes abandonner
au danger et à la souffrance.
Il faut donc détester la guerre qui sème la
tnort et rend les hommes féroces. Même dans
a guerre, d'ailleurs, on doit soigner les blessés
et les prisonniers ennemis.
Conclusion. —• Aimons-nous les uns les autres.
RÉSUMÉ. — Tous les hommes sont frères.
Ayons pitié de ceux qui souffrent.
« itnillUlHllllllllHIIIIIIIUIIIIIHIIIlll iniinilumiUlimillllllllllllllllll >>llMIIMIIUniiniHIIIMHIIHIlt41IIIIIIIIIIIIlllllllllllllllllt1IIIIIIIIHIIIllllllllllllllllMllllltllll1IUIIIHIUIIIUItllMllllMHIli]
GOTTELAND. POUT l'édveatiOIl intégrale
COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR
iiiiiiiiii:iiUii;[tiuiit(ii)i(iiHiiiniiii::iittiiiiiNlitiintitiiiittiitnifiiiuiiii[ti:tLT
A. — La morale est universelle.
Tous les hommes doivent s'aimer.
Fraternité.
A imons-nous, pour trouver notre tâche moins rude,
Notre terre moins âpre et notre ciel plus beau,
Et malheur à celui qui, dans la solitude,
Va du seuil de la vie aux portes du tombeau.
Aimons l'homme, malgré son erreur ou sa faute,
Consolons sa misère avec notre amitié ;
Ce qui rend le cœur bon fait aussi l'âme haute,
C'est d'avoir peu d'orgueil et beaucoup de pitié.
Plaignons celui qui pleure, aidons celui qui lutte ;
Relevons doucement, en lui tendant les bras,
L'homme, même déchu, qui gémit de sa chute :
Baissons-nous jusqu'à lui, s'il est tombé trop bas.
H. CHANTAVOINE.
(Au fil des jours ; Lemerret éditeur)
Réflexions. — a) L'égoïste qui croit faire son
bonheur en ne songeant qu'à lui se prive des
joies les plus pures, qui viennent du cœur et de
la conscience satisfaite.
6) Le véritable sentiment humain, c'est la
pitié qui nous courbe sur la misère d'autrui
pour la soulager.
c) Luttons contre cet ennemi de la bonté,
VorgueiL qui durcit l'âme et brise son élan. Estce
que nous devons nous préoccuper de la condition
de celui qui souffre ? Oublions même le mal
qu'il a pu nous faire. L'homme déchu, le criminel
justement punis ont droit à notre pitié ; ne
restons pas indifférents à leurs cris de désespoir
; en les soulageant, donnons-leur la foacee
de se repentir et le désir de redevenir des hommes
honnêtes.
d) Sans la justice, s'épanouissant dans la
fraternité, il, n'y a point de véritable humanité.
Ce qui est vrai des rapports entre les hommes
l'est aussi quand il s'agit des nations.
Quoi de plus opposé à la nature et à ses lois
que le nom d'étranger? Ne sommes-nous pas tous
frères, et comment te frère serait-il étranger au
frère ?
Chaque peuple doit aux autres peuples justice
et charité; il doit et respecter leurs droits et, au
besoin, leur prêter secours, soit pour les défendre
si on les attaque, soit pour les reconquérir s'ils
en ont été dépouiUês. Leurs destinées sont solidaires.
Le peuple qui souffre près de soi l'oppression
d'un autre, peuple creuse la fosse où s'ensevelira
sa propre liberté !
Employez donc tous vos efforts- pour unir
toujours plus les nations entre elles, pour détruire
peu à peu les préjugés qui maintiennent leur
séparation... Aucune ne sauvait se suffire : eUe s .
subsistent et se développent par l'assistance
qu'elles se prêtent mutuellement.
LAMENNAIS (Le Livre du Peuple).
Il n'est pas permis aux nations de s'isoler
dans leur égoïsme. Le texte ci-dessus nous montre
qu'elles ont des devoirs comme les individus.
Ne dit-on pas qu'une nation est brutale, corrom-
(Éducation intellectuelle et panique». 9 ft\
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JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
pue, barbare, active, juste ou généreuse, comme
on dit qu'un homme est brutal, déchu, barbare,
actif ou juste?
Pourquoi nous demande-t-on d'employer
tous nos efforts à unir les nations entre elles?
C'est parce que la grande loi de solidarité, qui
assure aux hommes les bienfaits de la vie en
société, estuneloi universelle, qui ne connaît point
les frontières. Bile s'impose aux nations comme
aux individus qui les composent.
Conclusion :
L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie ;
La fraternité n'en a pas !
(LAMARTINE.)
RÉSUMÉ. — Tout le genre humain n'est
qu'une famille dispersée sur la face de toute la
terre ; tous les peuples sont frères et doivent
s'aimer comme tels.
(FÉNELON.)
B. — La solidarité des Nations.
Texte. — Cette solidarité éclate à tous les
yeux. Nous n'existons plus, à la lettre, que les
uns par les autres. Telle nation, comme l'Angleterre,
mourrait de faim, si elle ne recevait du
dehors la moitié de son pain. Nos filatures de
coton s'arrêteraient si les planteurs d'au delà
des mers cessaient de travailler pour elles... Et
ce ne sont pas seulement les matières premières,
les textiles, les métaux, les combustibles que nous
nous fournissons à tour de rôle les uns aux autres :
ce sont les inventions, les procédés et les idées.
Le monde entier doit la locomotive à vapeur à
l'Anglais Stephenson et au Français Marc
Séguin.
Quand l'Académie des sciences morales et
politiques décerna au docteur Roux, pour son
traitement de la diphtérie, un grand prix de
dévouement: « Je ne suis pas seul à avoir trouvé
cela, fit noblement observer le savant; il y a un
Allemand, le docteur Behring, sans les travaux
duquel je n'aurais pas obtenu des miens ce que
j'en ai obtenu ».
F. PASSY.
Réflexions. — Nous trouvons dans ce texte
des exemples qui nous prouvent que les nations
ont besoin les unes des autres.
Pour illustrer l'idée que l'auteur a voulu
mettre en évidence, on demandera aux élèves
de découvrir d'autres exemples où se manifestent
:
a)L(i solidarité matérielle : échanges, commerce,
secours internationaux (sinistres), voies internationales...
b) La solidarité morale : échange d'idées, découvertes
scientifiques...
Conséquences. — Les progrès et le bonheur
des nations résultent de leur étroite collaboration
dans le travail pacifique.
Cette collaboration ne sera féconde que si
elle est poursuivie dans un esprit de justice
qui fait naître la confiance et l'amitié (commenter
la noble observation du D r Roux).
RÉSUMÉ. — Porter aux autres peuples nos
idées, notre civilisation, travailler loyalement
avec eux pour le bien-être commun, c'est entendre
comme il convient la fraternité internationale.
C. — La France est une nation généreuse.
I. L'âme de la France. — La France s'est
toujours tenue à l'avant-garde de la civilisation.
Elle a toujours proclamé que les peuples,
petits ou grands, ont le droit de vivre en nations
libres (lutte pour l'indépendance américaine,
belge). L'âme de la France n'est pas égoïste.
II. — La révolution française a contribué
à l'affranchissement de l'humanité. Avec les
armées révolutionnaires, partout où passe
le drapeau tricolore, naissent des sentiments
humains basés sur la justice et la fraternité.
Les peuples réclament la liberté et secouent
la domination tyrannique des monarques
absolus.
Michelet, un de nos grands historiens, a pu
écrire : « La France est bien plus qu'une nation,
c'est la fraternité vivante, la patrie universelle ».
Et le philosophe Renan, dans un superbe
élan de gratitude, exaltant l'œuvre de bien accomplie
par ses ancêtres et sa patrie, s'écriait :
« Eternellement l'on dira : autrefois, il y eut un
noble pays, sympathique à toutes les belles choses,
dont la destinée fut de souffrir pour l'humanité et
de combattre pour elle. Ce jour-là, le plus humble
paysan, qui n'a eu que deux pas à faire de sa cabane
au tombeau, vivra comme nous dans ce grand
nom immortel ; il aura fourni sa petite part à cette
grande résultante... Personne n'est donc inutile
à l'humanité. »
RÉSUMÉ. — Copier la citation de Renan.
CIVILITÉ
La politesse dans la correspondance.
i° Disposition matérielle de la lettre. — Pour
écrire une lettre, utilisons du papier très propre
(blanc de préférence et d'un format convenable).
• N'écrivons pas sur une feuille de cahier.
Soignons l'écriture, le style et l'orthographe ;
laissons une marge suffisante et très régulière.
Une lettre ne doit pas ressembler à un brouillon
par ses ratures, ses surcharges et ses taches.
Une formule de politesse est indispensable
avant la signature (cette question sera reprise).
2° Présentation de la lettre.
Adresse de Vexpéditeur et date...
(baisser quelques lignes entre la date et l'appellation.)
Monsieur...
(laisser quelques lignes encore entre l'appellation et le
début de la lettre.)
J'ai l'honneur de vous informer...
j! (Aller à a ligne avant la formule de politesse.)
Veuillez agréer..
(Signature lisible.)
Montrer comment on écrit l'adresse. Mentions
à porter sur l'enveloppe.
RÉSUMÉ. — Lorsque nous écrivons une
lettre, le papier employé doit être propre ; l'écriture,
l'orthographe et le style méritent tous
nos soins.
N'oublions pas la formule de politesse.
FRANÇOIS RODIER,
Inspecteur de l'enseignement primaire.
'i mi mu IMMIIIHHIIItltlMIMMItll Mllllllll IIIIIIIIIMIMHIIIII
HAUSER. Propos d'un ignorant sur l'économie nationale
iiiiiiiiiiiiiitiHMUiiiiiiinfutiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
8 fr.
iiiHiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitHiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiitiiiitiiitiiiiiiiiiitiiiiiiiiinaiim
f
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À
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CALCUL
COURS PRÉPARATOIRE
lilllllllllllllllllllllM Mllll
LES NOMBRES 81 A 83
Numération. — A huit dizaines de jetons, de pois,
de bûchettes, joindre successivement i, 2, 3 jetons,
pois ou bûchettes. Paire nommer, puis écrire les
nombres nouveaux. Les comparer à ceux étudiés la
semaine dernière, aux nombres déjà connus terminés
par 1, 2 ou 3, comme 51, 72, 33.
Faire distinguer pour chaque nombre le chiffre
des dizaines, celui des unités.
Exercices et problèmes oraux. — Compter
81, 82, 83 bons points (unités). Echanger le plus
possible de bons points unités contre des bons points
de 10.
Sur du papier quadrillé, marquer d'un point
83 petits carrés par rangées de 10.
Payer 81, 82, 83 f. avec des billets de 10 f. et des
pièces de 2 f. et de 1 f.
Sur du papier quadrillé, marquer 81 petits carrés
par rangées de 9. Constater que 9 rangées de 9 (qui
font 81) constituent un grand carré. Découper
plusieurs carrés obtenus, partager l'un d'eux en
9 carrés plus petits (fig. 1) ; un autre en 9 bandes
de 9.
9 JP0-C6 9 81
J-O-î
PARTIE SCOLAIRE 490
m
Décomposition des nombres (somme ou produit).
— Etablir concrètement que : 81 = 9 fois 9 =
3 fois 27. «*•>
Si l'on possède de petits cubes de bois, placer 81 de
ces cubes en 3 tas de 27, chaque tas de 27 étant luimême
disposé en un cube (fig. 2).
A
- SOLUTION. — Le nombre d'heures est égal
au nombre de fois que 32 est contenu dans 96.
Temps 96 : 32.
Diviser les dizaines (9) du dividende par les
dizaines (3) du diviseur. Quotient trouvé 3.
Multiplier tout le diviseur 32 par 3 et retrancher le
produit du dividende. Rompre les élèves à ce
mécanisme.
2- exemple. — Avec 140 f., combien pourrai-je
acheter de mètres de velours à 35 f. le mètre?
->- SOLUTION. — J'aurai autant de fois 1 m.
que 35 f. sont contenus dans 140 f., soit, 140 : 35 =
4 m. de velours.
Opération : essayer de trouver le chiffre du
quotient en divisant les dizaines (14) du dividende
par les dizaines (3) du diviseur. Quotient, 4. Multiplions
tout le diviseur 35 par 4. Nous trouvons 140,
qui peuvent se retrancher du dividende. Le reste est
zéro.
Faire deux fois la même opération : la première
fois, en posant la soustraction ; la seconde, en
effectuant cette soustraction sans la poser.
Exercices d'application. — 84 : 21 ; 126 : 42 ;
92 : 23 ; 56 : 28.
Essai du quotient : cas où le chiffre trouvé est trop
fort. — La soustraction du produit d x q ne peut
se faire. Ex. 148 : 28. Le premier quotient trouvé
est trop fort. 7 fois 28 font 196, qui ne peuvent se
retrancher de 148.
Diminuer ce quotient d'une unité à la fois jusqu'à
ce que la soustraction devienne possible.
Exercices d'application. — i° Sans reste, 272 : 34 ;
406 : 58 ; 392 : 49.
2 0 Avec reste : 175 : 24 ; 564 : 68 ; 156 : 18.
A la fin de chaque calcul, vérifier si le reste est
bien moindre que le diviseur. I
Exercices oraux et questions d'intelligence.
— Dans les divisions suivantes, 137 : 15 ; 258 : 29,
quel est le plus grand nombre à essayer comme
quotient ?
Dans une pièce de 125 m. de toile, peut-on faire
plus ou moins de 10 coupons de 15 m.? Pourquoi?
A quoi reconnaissez-vous qu'en divisant 320 par
45, il n'y aura qu'un chiffre au quotient?
Pour quelle raison, dani la division de 148 par 23,
le chiffre 7 (quotient de 14 par 2) est-il trop fort?
II. CALCUL MENTAL
1. Prendre la moitié d'un nombre; quotient à
deux chiffres.
Prendre la moitié des dizaines, puis la moitié des
unités. Si le nombre des dizaines est impair, reste
une dizaine que l'on ajoute aux unités pour en
prendre la moitié. Ex. : 54 : 2. La moitié de 5 dizaines
est 2 dizaines, reste 1 dizaine. La moitié de 14 unités
est 7. Résultat, 27.
Exercices. — Prendre la moitié de 28, de 64, de
106, de 38, de 74, de 116.
2. Prendre le quart d'un nombre.
On prend d'abord la moitié du nombre donné,
puis la moitié da lésultat.
«nnuuiiuijjnuiiM_nMiiin I MIUIIII
, i ïArî^î Cours pratique d'Ariitàm^ IS" Uitr
lllllllIllilllllllllllHlIlllllllUlllIlllllllIllIIIIIIIHinilH'IIIIIllMIIIIIIUllHMIllIilIllilllIttlIttlIll
uiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiHiniiitriiii
19.50
I
500 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
III. UN SOLIDE: le dé à jouer.
Exercice d'observation. — Examiner un dé à
jouer, un pain de savon, un cube de carton, le
décimètre cube du compendium. Comment sont
Ites faces? tes compter. Remarquez: les. 12 arêtes de
même longueur. Compter les sommets. Développer
un cube de carton. En dessiner lie développement.
Exerolces. — Mesurer la longueur d'une arête
d'un objet cubique, la longueur totale de ses arêtes.
Calculer la longueur de ficelle nécessaire pour
ficeler en croix un pain de savon.
Calculer combien de centimètres carrés dans une
face, dans les six faces.
Tailler un cube dans de la craie.
Construction d'un cube en carton.
IV. PROBLÈMES
1. Disposer 245 peupliers par rangées 35-
Combien de rangées?
2. Le chaudronnier Prosper, à raison de 27 /. par
jour, a reçu 216 f. Combien de jours a-t-il travaillé ?
3. Je veux répartir le contenu d'une pièce de vin
de 225 l. dans des tonnelets de 35 l. Combien de
tonnelets seront pleins ? Que restera-t-il de vin dans
le tonneau?
4. J'achète des tables à ç6 f. l'une. Je donne
500 f. et l'on me rend 20 f. Combien ai-je de. tables ?
5. 4 caissettes de savon contenant chacune 45 kg.
ont coûté 900 f. A combien revient le kilogramme de
savon ?
6. Six douzaines de livres ont coûté 648 f. Que vaut
un de ces livres ?
COURS MOYEN
lmBH'lrll|M>IIWIIIMMMlU*U«lWliHH
I. RÈGLE DE TROIS SIMPLE ET INVERSE
Robert, l'entrepreneur, fait construire un mur
pottr le compte de M. Etienne. Deux ouvriers travaillent
à cette construction. M. Etienne voudrait
que la fin des travaux fût en avance sur le délai
prévu,, c'est-à-dire que la construction avance plus
vite. Que va faire l'entrepreneur? Faire trouver
par les élèves que Robert fera aider ses deux ouvriers
par un ou deux compagnons nouveaux. S'il double
le nombre des travailleurs, qu'arrivera-t-il? La
construction avancera deux fois plus vite. Donc,
plus il y a d'ouvriers, moins il faut de jours pour
exécuter le travail. Le nombre de ces ouvriers est
inversement proportionnel au temps mis.
Problème. -—Pour creuser une tranchée, 8 ouvriers
ont mis 6 jours. Combien de temps auraient mis
12 ouvriers pour faire le même travail?
-*- SOLUTION :
8 ouvriers : 6 jours.
12 o'uvriers : x jours.
Faire dire à l'avance que la réponse que l'on doit
trouver doit être inférieure à 6 jours.
Par 8 ouvriers, le travail est fait en 6 jours.
Par 1 ouvrier, il sera fait en 6 jours x 8.
Par 12 ouvriers, il serait fait en . = 4 jours.
12
Exercices oraux et questions d'intelligence.
•— u n piéton faisant 5 km. à l'heure met 3 h. pour
se rendre de A à B. Combien de temps mettrait une
voiture faisant 10 km. à l'heure? un cycliste allant
3 fois plus vite que le piéton ? une automobile allant
2 fois plus vite que le cycliste?
Je vois étiquetées à 4 fr. le mètre de la doublure
de om. 50 de large, et à ji. 50 le mètre de la doublure.
de même qualité ayant 1 m. de large. Laquelle dois-je
acheter?
Il me fallait 12 m. de doublure de o m. 50 de large.
Quelle longueur, pour le même usage, dois-je prendre
de l'autre, plus large?
II. CALCUL MENTAL
24 ouvriers mettent 3 jours pour faire un ouvrage.
Combien 6 ouvriers mettraient-ils de jours pour faire
le même ouvrage?
->- RÉPONSE. — D y a 4 iota moins é.'wmtaa; il
faut 4 fois plus de temps, soit 12 Jours.
Pour doubler an tapis, il faut 7 m. de doublure à
o m. 60 de large. Quel métrage de doublure à 1 m. 2©
de large faudrait-il?
Un ouvrier ferait un ouvrage en 18 jours. Quel
temps mettraient, pour faire le même ouvrage
2 ouvriers, 3 ouvriers, 6 ouvriers?
Questions, de C E. P. — Avec ce qu'il a,
Paul peut acheter 8 gâteaux à 60 centimes l'un.
Combien en aurait-il si les gâteaux contaient 20 centimes
plus cher?
A l'usine, que faut-il par jour pour payer 125 ouvriers
au salaire quotidien de 32 f. ?
Prix de r6 fromages à 3 f. 50 î'un (8 fois 7 f.) ?
Un hectolitre de blé pèse 75 kg. Que pèsent 2 hl.?
16 M.? 32 M.?
Prix de 98 lapins à 15 f. l'un?
III. CALCUL D UNE DIMENSION
Problème. — Quelle hauteur dois-je donner à uni
boîte en carton devant contenir 750 cm 3 , si la longueur
et la largeur de cette boîte doivent être respectivement
12 an. et 7 cm. 5 ?
->- SOLUTION :
Le volume 750 cm 3 est le produit des 3 dimensions,
ou le produit par la hauteur de la surface de
base. Or, en divisant ce volume par la surface de
base, je pourrai connaître la hauteur. On a :
Surface de base, 12 x 7,5 = 00 cm 2 .
Hauteur, 750 : 90 = & cm. 1/3 ou 83 mm. 3.
Règle : L'une des dimensions d'un parallélépipède
rectangle est égale au quotient du volume par le
produit des. deux dimensions connues.. Veiller à la
concordance des unités, choisies.
IV. PROBLÈMES
1. Un train faisant 80 km. à l'heure mat 3 h.
pour se fendre 1 à destination. Combien de temps
mettrait, pour faire le même trajet, un train qui ne
fait que 48 km. à l'heure ? ->- 5 h.
2. Un cycliste faisant 15 km. à Vheure a fait un
trajet en 6 h. Quel temps aurait-il mis en augmentant
sa vitesse d'un tiers ?
->• SOLUTION :
La vitesse aurait été de 15 + 5 = 20 km.
Temps, 6 X 15
20
4 h. 1/2.
3. En travaillant 8 k. par jour, Denis ferait son
ouvrage en 15 jours. S'il veut terminer l'ouvrage en
12 jours, combien doit-il travailler d'heures par jour ?
->- SOLUTION :
Dans ce problème, la méthode de réduction à
l'unité conduit à un raisonnement absurde. Il est
préférable de dire :
Denis emploierait pour faire l'ouvrage 15 journées
de 8 h., soit 8 X 15 = 120 h.
Si ces 120 h. sont réparties en 12 journées de
travail, la journée est de 120 : 12 = 10 h.
4. Un stère de bois vaut 54 f. Les espaces vides
entre les bûches occupent 250 dm 3 . Si 1 dnï> de ce
bois pèse o kg. 8, trouver le prix de 50 kg. de ce bois.
(C. E. P.)
->- SOLUTION :
Un stère vaut 1 000 dm'.
Volume réel du bois garnissant un stère, 1 000 —
250 = 750 dm 3 .
Poids d'un stère de bois, 0,8 x 750 = 600 kg.
54 X
Prix de J50 kg. de bois,
5 ° = 4 î. 50.
° 600
5. On veut empiler des bûches longues de 1 m. 14
entre deux pieux distants de 3 m. de façon à obtenir un
volume de 5 stères. Quelle doit être la hauteur du tas ?
-*- 1 m. 46.
6. On répand sur un jardin carré de 12 m. de côté
le contenu de 10 tombereaux de terre de chacun 1 m 3 2.
Quelle sera l'épaisseur de la couche de terre? ->-
0 m. 083.
7. A quelle profondeur doit-on creuser une citerne
devant contenir go hl. d'eau si la base doit être un
rectangle dî 1 m. 75 de large sur 2 m. 4 de long? ->-
2 m. 14.
COURS ÉLÉMENTAIRE
tiiiiiiiiitHiMittiMiHriiitmiittiHtiimMnitiimiiMiiiHMt*
Inventions et découvertes.
DIRECTIONS — Leçon difficile pour des entants
de sept & neut ans, plus encore une poux ceux du
cours moyen, (vols 5 e semaine), car elle ne « portera »
que s'ils peuvent réaliser la. nouveauté que pouvaient
avoir, au XV e slèele, des choses, oui. nous paraissent
aujourd'hui aller de' soi si naturellement : la boussole,
. l'imprimerie, l'Amérique, et hélas I les canons...
D'autre part, on risque de fausser la vérité historique
si l'on, met trop vigoureusement eu reflet le bouleversement
— réel, mais lent — que produisirent ces
nouveautés. Pour 1» poudre à canon, par exemple,
on exagère beaucoup : pourquoi Richelieu, par exemple,
aurait-il tait, comme Louis XIV, démanteler tant de
forteresses féodales, si le eanon eût permis de les
réduire si facilement? Alors? Alors, il faut rester
simple et modeste et se résoudre parfois à faire apprendre
des choses que l'enfant comprendra plus
tard, quand il' n'aurait plus le temps de les apprendre.
I. La pensée écrite au moyen âge et l'invention
de l'imprimerie.
Les Anciens et nos ancêtres du moyen-â^e ne
connaissaient que l'écriture manuscrite, c'est-a-dire
écrite à la main Donc, ni affiches,, ni journaux, ni
«atatogues. Il y avait pourtant de» livres,, des manuscrits
reproduisant les Livres Saints* les grandes
œuvres littéraires de l'antiquité et de l'époque d'alors.
C'étaient de véritables chefs,-d'oeuvre d'écriture,
accomplis surtout par des moines « copistes » qui
seuls avaient les loisirs suffisants pour consacrer
tout leur temps, parfois toute leur vie, à ce travail.
La matière première — parchemin — était ellemême
très chère (expliquer).
D'où l'extrême rareté de ces livres. D'où l'ignorance,
non seulement du peuple, mais des bourgeois
et des seigneurs. Il n'y avait guère que les princes
et les rois, les « clercs » surtout, qui pouvaient avoir
l'usage de ces ouvrages.
La découverte de l'imprimerie et l'invention
du papier, qui coïncide avec l'usage de plus en olus
fréquent du linge, changent peu à peu cette situation.
Raconter l'histoire de la première Bible et des travaux
de Gutenberg, et faire pressentir les résultats
de cette invention.
II. La boussole et la découverte de l'Amérique.
Revenir sur les leçons que l'on a pu faire sur la
>ner et l'orientation. Comment les Anciens naviguaient-ils?
En suivant les côtes, en se guidant sur
le soleil, la lune, les étoiles. Ça va assez bien dans
la Méditerranée dont les cotes blanches restent
longtemps visibles et le ciel demeure souvent pur.
Mais dans l'océan, Atlantique, avec ses brouillards,
ses nuages, c'est la grande terreur : récits, légendes,
effrayantes, etc. Les marins ne s'éloignent guère des
côtes, sauf les hardis descendants des anciens
« Vikings », chefs normands qui connaissaient
l'Amérique du Nord.
La boussole rend possible cette orientation dans
n'importe quelle condition et, en tout cas, permet
d'attendre le moment où on pourra se rendre compte
par les étoiles et le soleil de l'endroit où on se trouve.
D'où les grandes expéditions transocéaniques,
•celle de Christophe Colomb par exemple, qui est
Ja plus classique. Ne pas oublier que l'expédition
de Colomb est une croisade : voilà qui « date » assez
son aventure !
Terminer en donnant quelque intuition du bouleversement
des idées que cette découverte produit :
des hommes rouges, des palais merveilleux et de
l'or, surtout de l'or ! Cest bien la période moderne
qui commence.
umiiiiuni
COURS- MOVEN
MI«(ll*l||M»1IMl>MlinîtHlllMMHIItlilM
fctfSU
DIRECTIONS. — Nous n'avons n» 1» temps ** la
Rlaoe pour discuter Ici la\ façon dont les manuels
élémentaires, présentent tons- ou presque feu* les
causes, de 1» guerre de 1870-7*. A le» oateadfce,
Bismarck serait seul responsable. Cest lne*aet :
la guerre fut voulue des deux côtés, Franc* et Finisse,
avec méthode du côté prussien carte»-, mari» avec
une criminelle légèreté du côté français.
I. Les causes et le prétexte de la guerre.
a) Les causes. — L'entourage de Napoléon III
et surtout l'Imnératriee comptent sur une guerre
victorieuse qui relèverait te,presiige,dè la monarchie,
dont l'eaàstene* est menacée, par les républicains
et les révolutetoanaise».
Du côté prussien, Brêmarck, pre mie*ministre de
la Prusse, compte faire l'unité aîîemande, ou plutôt
l'achever,, en unissant tous les peuples d'Allemagne
contre un ennemi commun. Dans ces conditions,
le moindre prétexte devait faire éclater te conflit.
b) Le prétexte. — La candidature Hobeuftollfeni
au trône d'Espagne : Guillaume t* autorise Léopold
de Hohenzolltecn à accepter la couronne que les
Espagnole lui offraient. Protestation du Gouvernement
français, qui se rappelle l'Empire de Cftarles-
Quiat (4 juillet),. Benedetti à Ems. Guillaume promet
d'agir sur te prince Léopold pour qu'il retire
sa candidature (io juillet) et cette candidature est
effectivement retirée (12 jtuHfet}. C'était donc une
victoire diplomatique française.
Mais elle ne suffît pas au parti de la guerre, qui
escomptait un rerns. Benedetti fut renvoyé par
son ministre pour demander à Guillaume 1»" de
prendre l'engagement de' ne ptas jamais autoriser
la candidature d'un prince Hohenzollern. Celui-ci
ne consentit pas à prendre cet engagement humiliant.
Bismarck vit là le farétexte cherché : il résuma
le compte rendSn eircenstancié des. débats en une
dépêche, dite dépêche d'Ems, qu'il livra à la presse,
et de laquelle semHait résulte* que notre ambassadeur
avadt été insulté. Le Gouvernement français
sauta SUE l'amorce et la guerre fut déclarée à la
Prusse (15 juillet 1870).
II. La guerre.
On verra dans le manuel le détail de nos désastres
et l'héroïque résistance du gouvernement national.
Mais il sera bon d'insister sur l'incurie criminelle
des dirigeants français qui portent, comme on l'a
vu, une grande part de responsabilité dans la genèse
du confit. On montrera l'état précaire de nos
ressources, épuisées par la guerre du Mexique, l'infériorité
de notre armement (sauf pour le fusil d'infanterie),
le manque d'approvisionnements et de munitions
de nos, forteresses, l'incapacité du haut commandement,
l'infériorité enfin de nos effectifs.
Et l'on fera voir parallèlement la minutieuse
préparation prussienne (canon Krupp, se chargeant
par la culasse, supériorité de l'organisation et de
l'état-major, effectifs plus que doubles des nôtres).
C'est cette préparation qui peut tromper sur l'origine
de la guerre, et fait croire à l'entière responsabilité
de la Prusse : idée à rectifier, bien qu'il reste ce
fait, c'est que la Prusse et Bismarck ont fait l'unité
allemande dans et par la guerre. Le crime de l'un
n'excuse pas celui de l'autre, et on ne risque rien
de prévenir de futurs citoyens d'une République
libre du danger qu'il y a à confier la destinée d'unes -.
nation aides chefs tout-puissants, uniquement préoc- /
cupés par la question de prestige.
t
COURS SUPÉRIEUR
1111IMIN 1 iiiiimiin 1 iiMiitu 111 immmiiiimiiiiiiiiii iiuiiiiniimiiHiiiiiiiiimiiinMiiiiiiiititiHiiii«iiMiiiiiMMM^^
La Restauration et la Sainte-Alliance.
Les rois contre les peuples. La Révolution
de 1848 en France et en Europe.
DIRECTIONS. — La matière de cette leçon est
énorme, mais on pourra passer plus rapidement
SGRAMD et MARTIN. Les grands faits de F Histoire de France, c. mo y . 7.50
liuimil iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiuiiiiiiiu«
MHMM£«
JOURNAL DES IN^tltUTEORS ET DES INSTlfUTRtCES
sur les faits étudiés au cours moyen, et qui concernent
plus particulièrement l'histoire de la France.
On insistera au contraire davantage sur celle de
l'Europe, en montrant le drame immense qui se
joue entreles peuples d'une part, dont les aspirations
à la liberté ont été éveillées par la Révolution française
et les promesses de leurs rois lors de la lutte
contre Napoléon — et les rois, d'autre part, qui
veulent garder leur absolutisme et étouffer ces
sentiments nouveaux.
I. La Sainte-Alliance.
Unis dans leur lutte contre Napoléon, les trois
souverains de Prusse, d'Autriche et de Russie
décidèrent de rester unis pour le maintien de la
paix européenne dans le statu quo territorial et
politique établi par le Congrès de Vienne.
Le texte du traité de la Sainte-Alliance, cité dans
notre manuel pour les E- N. (3 e année), était d'inspiration
trop mystique et philosophique pour s'appliquer
aux faits. Metternich se chargea de lui « donner
du plein».Au mois de novembre 1815, l'Angleterre
et les trois puissances signataires s'entendirent
sur des données plus nettes : « Pour consolider les
rapports intimes qui unissent actuellement les quatre
souverains pour le bonheur du monde, les hautes parties
contractantes sont convenues de renouveler, à des
époques déterminées, des réunions consacrées aux
grands intérêts communs et à l'examen des mesures
qui, dans chacune de ces époques, seront jugées le
plus salutaires pour le repos et la prospérité des
peuples, et pour le maintien de la paix en Europe. »
Rassuré sur la docilité de la France au Gouvernements
des ultras, Metternich se chargea d'étouffer
les sentiments révolutionnaires en Allemagne et
en Italie.
I .
II. La Sainte-Alliance et les peuples. La
Révolution de 1848.
Malgré cette surveillance, les peuples de l'Europe
s'agitèrent en vue de la conquête de leurs libertés.
a) V Allemagne avait pris dans sa lutte contre
Napoléon le sentiment confus de son unité. Le
mouvement libéral se dessina surtout parmi les
étudiants des Universités et se manifesta d'une
façon grandiose à la fête du 18 octobre 1817, à la
Wartburg, célébrée en l'honneur du 3 e centenaire
de Luther. Mais l'assassinat du poète Kotzebue,
agent du tzar en Allemagne, par l'étudiant Karl
Saud, fut le signal d'une sévère répression.
b) LItalie se dressait contre la domination autrichienne
; des associations secrètes de « carbonari »
préparaient le coup de force qui rendrait l'Italie
à elle-même. Des soulèvements éclatèrent dans les
Deux-Siciles, en Piémont. En 1821, l'intervention
d'une armée de 80 000 Autrichiens écrasa les libéraux
italiens.
De m'ême pour l'Espagne, dont la révolution
fut réduite par une armée française.
Cette compression contre-révolutionnaire fut
encore victorieuse des soulèvements qui se produisirent
en Europe à la suite de la Révolution de
1848 et qui faillirent bouleverser l'édifice élevé par
le Congrès de Vienne et tout l'équilibre européen.
Ces soulèvements furent surtout violents en Italie
et en Allemagne, et l'Autriche faillit connaître une
terrible guerre de races. Partout la révolte avorta,
mais du moins elle prépara l'unité de l'Italie et
de l'Allemagne, etl'empire autrichien lui-même était
ébranlé. La marche des peuples vers leur libération
n'était que retardée, elle n'était pas arrêtée : la
deuxième moitié du dix-neuvième siècle allait voir
' la diminution progressive de la puissance autrichienne,
que la guerre mondiale a détruite définitivement,
HENNEMAXN,
I. E. P.. Oramis,
„„„„„„„„„„ immiu 11 1 m" •" "'" liiiiilMMin mi
^^ffiaMT 41 Histoire du Brevet
J»iiiHinMM.i.im.u , nHT.....«.iiiiilin."iliniiiiiMiifii" niii.iiiiiiuiii iMmiu.iiKUMiii.iii.
COURS ÉLÉMENTAIRE
'lllllllllllllllllllllllllMIIIIIIIHIIIIl
IIIIHIIIIIIIIII
La France : configuration et frontières.
Esquisse de la leçon. — i. Parmi les 27 pays
d'Europe, la France, notre pays à nous. Formée de
37 000 communes (comme la commune de...), de
89 départements (comme celui de...). Sa capitale
est Paris. Tous les Français parlent la langue française,
la plus claire et la plus belle du monde r
tous ont les mêmes lois. C'est à la France, à nos.
ancêtres français, que nous devons ce que nous
sommes.
2. Le second pays d'Europe pour l'étendue, après
la Russie; le cinquième pour la population (nommer
ceux qui viennent avant). Par l'étendue, la 19 e partie
de l'Europe ; par la population, la 11 e partie.
3. Les mers qui baignent la France.
4. Les autres pays qui bornent la France du côté
de la terre (situer ; rappeler les capitales).
5. On aime à voir le portrait de son père ou de sa
mère. La France est notre mère : son portrait, la
carte de France, doit nous être familier. Il faut'
apprendre très vite à en tracer les contours.
Comment tracer cette carte : l'hexagone français
; les méridiens et les parallèles avec leursnuméros
(rappeler ce qu'ils signifient, voir leçon 24).
Questions. — 1. De contrôle sur la leçon. -—
2. Faire situer, sur la carte de France, votre département,
votre commune.
Exercices. — Carte de France : contours, mers et
pays frontières (à répéter plusieurs fois : sur le
papier, au tableau noir).
Lecture. — Hymne à la France, d'André Chénier,
dont on trouvera facilement le texte.
COURS MOYEN
• l . l l l l l . < < < < . >
IlillMUIIIlILHIIiril
Relations avec les pays d'outre-mer; lignes de
navigation; ports. Les câbles.
Sujet traité.
1. Les deux tiers de notre commerce avec lesautres
pays se font par mer (voir leçon 17):
Les ports sont les organes nécessaires de ces
transactions, et les grandes voies ferrées y aboutissent.
Par voie maritime, entre les ports
français eux-mêmes, entre ces ports et ceux des
pays voisins sur la même côte ou ceux des pays
d'outre-mer, il y a un mouvement incessant de
marchandises et de voyageurs.
2. Nos échanges commerciaux par voie de
mer avec les autres pays représentent à peu
près 35 milliards de francs pour les exportations ;
un peu moins, dans les années favorables, pour
les importations. On peut considérer qu'il y a,
dans la période présente, une sorte d'équilibre
encore instable et difficile à maintenir, avec
une tendance cependant accusée déjà des
exportations à l'emporter définitivement.
Nous importons des matières premières (surtout),
des denrées alimentaires et des objets
fabriqués : tissus, machines, etc. Nos grands
fournisseurs par mer sont : l'Angleterre, les-
Etats-Unis et l'Argentine. ' Nous exportons
principalement des objets fabriqués, des produits
industriels (soieries, modes, automobiles), des.
vins et des eaux-de-vie. L'Angleterre reste notre
principal client. Pour le détail plus complet
des produits importés et de leur provenance,
des produits exportés et de leur destination, se
reporter à la leçon 17.
3. Ce mouvement commercial maritime ne
se fait pas seulement par des bateaux français ;
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élém. et des E. P.
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Relié...
22 fr.
LANGUE FRANÇAISE
CENTRE D'INTÉRÊT DE LA SEMAINE
L'été : Hymne au soleil.
COURS PRÉPARATOIRE
1. JEUX D'ACTION ET DE LANGAGE
(Faire parler, mimer etjdessiner librement).
i. La chanson de l'été magnifique (les fleurs...
les fruits). — Je suis l'été : je fleuris de... ; je mets
•dans les vergers...
2. Le jeu des fleurs. — Apprenons à faire des
•bouquets, à confectionner des guirlandes, des cou-
-ronnes de fleurs, à fleurir une pièce...
3. Le jeu des fruits. — Qui es-tu? Comment
'es-tu? A quoi sers-tu? — Je suis la cerise, la fraise,
la prune, la groseille... (chaque fruit raconte son
.histoire).
3 bis. Mimer : la cueillette des cerises, des fraises...
4. Le jeu des confitures. — Maman prépare
•des confitures (actions et verbes mimés), par
«exemple ; la gelée de groseille.
5. La chanson du soleil, ou l'hymne du soleil
{voir texte).
Conjugaison orale mimée.
i° Je cueille des cerises et je les savoure ; tu...
2 0 Je cueillerai des roses et je les offrirai à maman ;
lu...
3 0 Gouterai-je aux confitures (ou est-ce que je
goûterai)? Goûteras-tu...
4 0 II fait beau et chaud, et sec ; il a fait..., faisait...,
fera...
5 0 je ne me plains pas de la chaleur ; tu ne...
II. CAUSERIE OU LECTURE
avec initiation à la composition française.
À. La cueillette des cerises.
Jean et sa grande sœur Francette cueillent des
cerises. Jean, les bras levés, visite les branches
basses ; Francette grimpe à l'échelle et s'installe
dans le cerisier.
Ils rient et babillent. Ils savourent les cerises
juteuses et rafraîchissantes. Puis ils détachent un à
un les bouquets vermeils et remplissent leurs paniers.
Les deux enfants regagnent gaiement la maison.
Ah ! pourquoi la saison des cerises ne dure-t elle pas
.toute l'année !
A. SOUCHE.
(Lectures et Français C. P.)
Élocution. — Que font Jean et Francette? Que
ïait Jean? et Francette? Pourquoi les enfants
sont-ils contents? que disent-ils?
Phrase à compléter.—Les cerises sont. .et.
(3 adjectifs du texte).
. B. Les confitures de prunes.
Francette et Jean ont cueilli les prunes dorées et
-sucrées.
Francette les essuie et Jean enlève les noyaux.
Maman prépare le sirop et verse les fruits dans le
sirop bouillant. Elle remue de temps en temps avec
Técumoire.
« Mes enfants, dit-elle, nos confitures seront délicieuses.
»
(D'après A. SOUCHE.)
Élocution.—Qu'ont cueilli Jean et Francette?
"Que fait Francette? Jean? la maman? Que dit la
maman? Les enfants seront-ils contents?
Phrases à compléter.— Les prunes sont... et...
J,es confitures seront... (des adjectifs du texte).
\- :--&•>. v;.-.-';. >y:::
PARTIE SCOLAIRE 5o£ ;
C. Le chant du soleil.
« Bonjour ! gentilles fleurettes ! Comme vous
êtes jolies ce matin. Epanouissez-vous : je viens vous
saluer. »
« Bonjour ! gouttelettes de rosée ! Brillez comme
des diamants sur les brins d'herbe et sur les feuilles. »
« Bonjour ! petits oiseaux ! Eveillez-vous, mes
amis paresseux. Chantez vos airs les plus éclatants
pour fêter mon retour. »
« Bonjour ! ruisseau babillard ! Fais tourner le
moulin. »
« Bonjour ! Chantecler ! Eveille-moi, clairon sonore,
la basse-cour, la ferme, le village. »
« Au travail, fleurettes ! Au travail, oiseaux ! Au
travail, ruisseau ! Au travail, tout le monde ! Au
travail, je suis là : j'Illumine, j'embrase lés champs
et les villes ! Au travail ! »
(Inspiré de B. ROSTAND.)
Élocution. — Que dit le soleil aux fleurettes?
à la rosée? aux oiseaux? au ruisseau? au coq?
Que fait-il? quel conseil donne-t-il?
III. VOCABULAIRE
et initiation à la grammaire, l'orthographe et la
rédaction.
a) Observation, leçon de choses. — Le soleil.
l'été, la chaleur.
i° Les choses observées. — Lumière, chaleur.
rayons, ombre, sieste...
Nommez les fruits, les fleurs, les bêtes, les travaux
de l'été.
2° Les qualités observées. — Dites le soleil (brûlant),
les rayons (ardents), l'ombre (fraîche), la
lumière (éblouissante), la sieste (reposante).
3° Les verbes d'action. — Dorer, mûrir, brûler.
brunir, chauffer...
Ecrivez ce que fait le soleil : le soleil... la terre, ...
les récoltes, ... les moissons, ... l'herbe, ... la peau.
b) Devoir écrit. —Copier un des textes en soulignant
les noms, les adjectifs ou les verbes.
c) Initiation à la rédaction. — Les contraires.
Ce qui n'est pas- chaud est... ; ... pas sec : ... pas
brillant... ; ... pas clair...
IV. RÉCITATION
Lève-toi, soleil.
Il fait jour, le ciel est rose,
L'horizon vermeil.
Quand la lune se repose,
Lève-toi, soleil !
On entend sous la feuiilée
Les oiseaux siffleurs,
Et l'abeille réveillée
Dit bonjour aux fleurs.
Tous les coqs du voisinage
Sonnent le réveil ;
Sur ce gai remue-ménage,
Lève-toi, soleil !
MAURICE
COURS ÉLÉMENTAIRE
BOUCHOR.
I. L'OBSERVATION DIRECTE ET LE
LANGAGE PERSONNEL
a) Tâches d'observation et d'expression
personnelles.
i. Un rayon de soleil pénètre dans votre chambre
(ou : dans la classe).
2. Sur la route à midi, en été.
3". Le jardin (ou le square) en été.
b) Causeries et exercices d'élocution.
i. Le soleil. — Quand et où se lève-t-il? se couchet-il?
Comment est le ciel à l'aube? au crépuscule
Où est le soleil en plein jour? Comment est le cie : .
eu été? Qu'est-ce que l'aro-en-ciel?...
Conjugaison. — Ah! que j'aime le beau soleil
«IIIIIMIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIlIflllItlIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIItlIIIIIIIIHIl
• iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiitiiiiiiiiitiitiiiii|iiiiMiiiiiiMiiMiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir.)
M me DÈS. JEAN ET LUCIE. Livre de lecture, coure moy. et supérieur. g3£«; fJg
diiintMiiiiitimiimiiiiniimiiimiiiiuMiiniiiiiimimiiimMiftiiiiititiitiiriiiim
m
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•
7
' V '•'• '%" - ;
504 JRNAL DES iM^TTrèT^IW fet DES IKS'tiltlfKICfc.S
d'été ! Ah ! que j'aime l'été ! Je me J*ii préfère pas
l'hiver.
2. f,'été. — JEu quelle saison sommes-inaus ?
Qa'-dbservez-vous quand vous allez à la maison è
on?e heures? quand vous retournez .à 1'«école à «ne
heure? quand vous refburnez à :1a maison, le .soir?
(Réponses détaillées)
Cp*ji*najeon. — Je me reposerais volontiers à
l'ombre, je m'endormirais avec {plaisir SOHS (les
arbres, je *»e xafraîcbirale à la source.
3. Le soleil et l'été en classe. — Que voyez-vous
da#s 4» classe? ,(.ba»os, pacte (manteaux, 'paêfe...)
Comment vous trouvez-vousen classe? Qoae voyezvo»s
par la {tçnâtr*? (jardins, rnes...)
Conjugaison. «_ Par des -fortes chaleurs, je suis
mitrax leurs
contours étaient nets, comme si on les avait
découpées ; — frémissant ->- agité d'un léger
tremblement.
b) Les idées. — Qu'est-ce qui était silencieux?
et frémissant? et immobile? Et pourquoi?
C. Midi pur la place.
L'air fricassait sous le grand soleil
La place de la Gendarmerie était vide ; le cardeur
•de matelas, qui, d'ordinaire, travaillait à J'ombre du
mur, avait abandonné son tas de laine et son métier.
Sur le mur du jardin des demoiselles Carignan,
les lézards circulaient à la poursuite des mouches, et
il faisait si chaud que les gamins du quartier n'étaient
pas là pour leur faire la chasse.
GA$TON CHÉREATJ.
(Valmtine Pacqtuwlt.)
a) Lee mots si expressions. — L'air fricassait
sous le grand soleil «•- l'air chaud montait comme
-d'ime marrnite o» ctât quelque chose.
6) Les Idées. — Personne et silence, sauf les
lézards. Pourquoi?
c) Orthographe. — D'usage : matfâa*, tas (trouver
d'autres noms en as : bas...).
De règle : le verbe éloigné de son sujet : « le>
cardeur..,, ites ^gajnùas... ».
Dictée. —Pour la première année, le deuxième paragraphe.
III. RÉCITATION
La cigale.
L'air est si -chaud que te lejfcate,
La pauvre cigale frugale
Qui se régale «oe «hansoas,
Me fait ptes entendre tes sous
De sa chansonnette inégale.
Et, rêvant qu'elle agite encor
Ses petits tambourins de fée,
Sur l'écorce des pins chauffée
Où pleure une résine d'or,
Ivre ae soleil, este dort.
i
PAUL ARÈJSE.
IV. COMPOSITION FRANÇAISE
(2 e année du C. E.)
Le soleil dans la classe. — a) 'A quelle heure it.
vient ; — b) Les 'belles choses qu'on voit dans le
rayon de soleil ;—• c) Comme iî rend la classe belle !
— d) Mii» comme jl aious gêne, parfois !
COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR
PREMIERE ANjjfe. C. E. P. E.
I. L OBSERVATION DIRECTE
A) Tâches d'observation et ri'expreeaiorr
personnelles.
1. La lumière du soleil, en été.
2. Un rayon de soleil à travers les nuages.
3. Un rayon de soleil pénètre dons une pièce
obscure-
4. La prairie sous le soleil (ou : le champ de blé
un jour de soleil).
5. La mare, la rivière, un jour de .soleil.
6. Le jet d'eau au soleil.
7. Un lézard eur une pierre (sur «n mur) au soleil.
B. Phrases d'auteurs (pour exercices de comparaison
et de vocabulaire).
1. Celait fbien la lumière si pure qu'un moucheccoi
y paraissait nue bmledaesuneinfere jetaient des .nappes d'or
sous les arbres qui prenaient des tons .de vieux
cuivre. Au loin, la campagns verte se perdait dan3
une sérénité vague (E. Zola).
2 ter. Aux vitres d'une mansarde, le soleil déjà
déclinant allumait un reflet pâle comme une lueur
de veilleuse ou de cierge (P. Ladoué).
3. Comme un liquide métal, la lumière coulait
entre les Persiennes (F. MAURIAC),
3 bis. Le soleil des siestes enfile les trous des
tuiles et trempe le .bout de ses rayons dans l'ombre
fraîche (J. RENARD).
3 ter. Un rayon de soleil défonce la bassine (ABEt,
BONNARD).
4. ... C'est la prairie, o» â'«r*bre des .peupliers
étale des rayures vert noir et vert or (H. BAKBW&SB)-
4 bis. Les arbres et les bjés — Jettent au* tes
chemins de soleil accablés — Leur frange d'ombre
au bord d'un tapis de lumière (V. HTJGO).
Pi*R!tE *t MARTIN. Petit traité d'Analyse e* de Syjrtfie» ém tett»ge- 5 tu
IHIIMIIIIIIJI II IJJ|lllllllllfllllJIIII||IIIIIIIIIIfIlllllllMIIMIIIIIMIIIIIIIUIIII
ilJlillMlllliliM
lllllll1llfllllllMll)>tll>l»(IH»UMÏÎl»M»tlMllHMIIlmtlllMllinil
1
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• »—fr—O-iC **>• O» »0—tO«-0--0-*0-*>- O—>• » O-
PARTTSE »? f».iPnT5,
5 Le soleil coulait aux toits et aux.larges pierres
dont ils sont eouvierts.; sur l'eau-de l'.étang tombe
lisse, il y .aviait ia petite dentelle .que font les petits
airs qui trempent les (doigts, f»ar .je^. dedans ; et
dans les petits arbres, cosiiœ tsessés de paiitie jaune
à cause des feuilles nouvelles, on voyait bouger et
briller (C. F. Sanure).
6. Que -c'est beau, cette blauclieur irisée qui
bouillonne, cette .scintillante écume de neige ! Les
gouttelettes que le soleil traverseétinoeAkaat comme
des diamants, les .autues semblent une eascade de
perles (P. et V- Margueritte).
7. Entne les racines (des arbres), des lézards,
peureux et ivres de -soif il, glissaient, mobiles émerandés
(iBJaso© Ibamez).
II. L ÉTUDE DES TEXTES
A.. 11 fait chaud sur la route.
Combes n'entrouvre plus les yeux que tous les
vingt pas. Il se souvfteni fias détours le la route.
Nue au soleil, elle grésilla devant lui et son grésille
ment le guide mieux qu'une clarté.
Au long de la route, le vent brûle et ne passe pas
Ce n'est qu'un balancement 3e l'aîr et de la lumière.
le souffle du jour Je plus chaud de l'été.
Combes retrousse ses manches, ouvre sa chemise.
Il ne sent sur tout son corps qu'un seul point de
fraîcheur, à la naissance de la gorge, en haut de la
poitrine, là où tombent les gouttes de sueur des
joues et du menton.
ANDRÉ CHAJUSOX.
(Les hommes de la - bruit semblable à celui du grësfl qui
tonïbe ; — naissance de la gorge ->- endroit on
commence la gorge.
b) Le récit. —=JOùest Combes? que fait-il? Comment
anarctte-t-il? et pourquoi? et pourquoi cela
lui est-il possible? -Que iait Combes pour avoir moins
chaud? Quelle seasatâon épcous^e-t-il?
Exercices d'imitation. — J° ï,a cour de l'école en
plein soleil.
2 0 Une ffécréation, un jour d'été.
B. L'après-midi aux champs en Provence.
La campagne de mon pays est mw campagne où
1 ombre est rare ; aussi nos paysans -ne font-fts pas
de façons avec le soleil.
Je tes vois encore par bandes de trais -on quatre
couettes en rond sons ï ombre grêle d'un amandier ;
le pain s^est durci a la ^haieor et "le Vin a eu le temps
de tiédir dans le petit Basque garni de paille tressée ;
la terre brûle ht culotte -, l'amandier, de ses feuilles
majgres, filtre le soleil «saune un uluk, et fait à
peine ombre sur le sol. Cela néanmoins parait
excellent aux braves gens...
Mon père imagina un -meilleur système. An beau
milieu du champ tout Manc de soleil, 19 apportait
une grosse pierre, y attachant l'âne, puis, fêtant sa
veste ii terre, M s'asseyait dessus, rirait le dmer du
bissae ; et nous voilà tous les trois en train de taire
notre repas à S'omtere de l'Ane, mon note à côté de
la grosse pierre, prés de 4a tête de aianquet par
conséquent, ma mère un peu plus bas, vers la queue,
et moi tranquille, sous l'oreille gauche. T'ombre de
1 oreille droite, d'aussi loin qu'en se souvienne.
ayant tonjours été «êservêe an fiasque de vin.
PAUL AKfeKE.
(Jean-des- Figues. )
a) lies moi*et expression*, — Otiabre grêle -*-
ombre légère, peu étendue ; — fiasqme -#» bouteille
à large aoase et â long coi ; — bissae •-*•> sac à deux
poches.
Exercices écrit*. — i 8 -Qu'est-ce qu'une ombre
grêle? (des fesùttes 3aaigres?
2 0 Chercher des «sets formés arec le préfixe ht :
bipède, binocle, bisannuel...
b) Le réeit. — Où les paysans se mettent-ils à
l'abri pour manger et se reposer? I/ombre de
raasandier BstieUe fraîche? Eourquos-? ' Pourqi Pourquoi L-i
trouvenihus excellente? Pourquoi le pèfe de Jeandes-Figuee
trouvait-il son-système meilleur? Nombre
plus épaisse). L'âne filanquet trouve-t-il ce système
bon? Quepensez-vous de.oesystème ? (inhumain).
Exercice. — Essayes de regarder leeoleil en face
et dites oe que vous (éprouvez.
c) Qfammarre. — Participe passé des verbes àila
forme -passive.
Exercices écrits. — ï° Justifiez Tori&ographe 'des
participes passés des ^verbes du texte â la fwtno
passive.
2 0 "Dans lest-extes de la serine, justifiez l'orthographe
des -divers participes passes (revision).
d) Conjugaison. — Verbes du*type recevoir.
Exercices écrits. — r° Je dois me garder des
« coups de soleil » (an présent et à Tmrparfait de
l'indicatif, au passé du contidîonnél, première
forme). •
2 0 J'avais reçu «un coup de soleil »...
3 0 X,a balle que 3 'ai reçue sur la tête ; — que tu as
reçue...
C. La sécheresse.
Août blanchissait le ciel ; une buée aveuglante
tremblait sur les vignes.
Jusqu'à trois heures, la campagne était vide, ses
volets fermés. Tout le monde parlait de la sécheresse
Les gens se lamentaient sur les puits taris. On tnsnvalt
dans les basses-cours des poules crevées. Dés
qu'on entrait dans ia cuisine, un nuage 3» mouches
vous enveloppait.
Le soir, la terre et les murs dégageaient une si
épaisse chaleur que l'on étouffait encore à la respirer j
on apercevait des gens couchés au bord de l'eau.
cherchant la fraîcheur
jKAJsr BAT^DE.
(La .vigne .et la maison.) .
a) Los -mots *t expressions. — Se lamentaient ~*~
se plaignaient, se désolaient ; — puits taris***• à sec.
b) Les idées. — i° Dans quelle région, selon.
vous, se situe le récit? Donnez vos raisons.
2 0 Relever, dans le texte, les détails qui montrent :
que l'été était chaud, ^(ue l'été était sec.
3° « Les gens se lamentaient... » Essayez d'imaginer
leur convtrsalaen.
4° « Dès qu'on entrait... » Faire -une phrase commençant
par « dès q«e «surâe sujet : sur la route à
midi.
c) Orthographe. — D'usage: torride, lamenter,.
étouffez. .
De xègJe: pluriel des noms composés (bassescours)..
Questions. —z° Analyez : on -{on étouffait), ia (à
la respirer).
2° Pourquoi la campagne était-elle vide jusqu'à
trois heures? et les volets fermés? Que faisaient done
les gens à ce moment-là ?
3° Donnez 3 mots de la famille de chaleur? 3 mots.
de la famille de sécheresse.
in. «fiCITATION
Midi d'été.
Le chemin est doux entre tes haies,
La rivière est douce sons la saulaie ;
Les arbres chantent dans la clarté nouvelle,
Ils ont leurs ombres autour d'eux.
Les prés sont bleus,
La paix de midi sommeille sur la prairie
En troupeau d'or sous le soleil i
L'herbe est mûrie,
La ruche bourdonne d'abeilles.
La grappe est lourde aux treilles,
Et les taureaux dorment dans l'herbe.
H. £»B BJâGSrn».
IV. COMPOSITION FRANÇAISE
A. Vocabulaire. — IVams. —La •clarté ; un flot,
. ..MniniiiinitniMuiiittMiiniunrttiumniittmiiiiiiiiiiiiniiHMiitnnitiiii.i,itnmiitiiMHiiii,t
506
•O i O O »*
JOUI
.
/
une happe de lumière ; une lueur ; des rayons ; des
traits, des flèches d'or ; un faisceau de rayons ;
l'ombre, la pénombre ; la sieste, la somnolence ; la
canicule, la sécheresse, torpeur, accablement.
Adjectifs. — La lumière solaire ; une lumière
radieuse, vive, éblouissante, aveuglante, éclatante,
ou douce, pâle, mourante ; des rayons
ardents, aveuglants ; une clarté vive ; un soleil
implacable ; une journée radieuse, ensoleillée ;
une ombre épaisse, légère, dense ; une température
élevée, brûlante, torride, étouffante ; des plantes
mourantes de soif, agonisantes ; les gens et les bêtes
engourdis de chaleur.
Verbes. — Luire, briller, rayonner, flamboyer,
resplendir, éblouir, aveugler. Le soleil verse ses
rayons, filtre à travers les feuilles ; l'horizon flamboie,
resplendit ; la lumière poudroie, jaillit ; la
•chaleur dessèche, roussit, grille, rôtit les plantes,
fendille la terre, met à sec les ruisseaux ; étouffe,
accable, suffoque...
Exercices écrits. — i° Mots de la famille de soleil
(solaire, insolation, solstice, parasol, tournesol...) ; —
de lumière (lumineux, allumer..., illuminer, luire,
reluire... lueur, berlue, lucide, élucider, translucide,
lustrer, lustrine, lustre) ; •— de chaleur (calor).
2° Différents sens des mots (C. S.) : éclat, rayon
(employer dans des phrases).
3° Différencier, par définitions exactes et en les
•employant dans des phrases : torpeur, accablement,
somnolence ; lourd, suffocant, étouffant ; brunir,
hâler, bronzer.
B. Sujets de rédaction.
i. Un beau dimanche (ou : jeudi) d'été.
2. En classe, après la rentrée de une heure.
3. Le village à midi : les rues, les maisons, les gens,
les bêtes.
4. La sécheresse cause actuellement bien des
«nnuis aux cultivateurs. Ses effets (jardins, champs).
Que fait-on pour y remédier? Craintes et espoirs.
5. Cette année, l'été a été pluvieux. Qu'en pensent
jardiniers, cultivateurs, vignerons, promeneurs?
(Faites-les parler.) Concluez en donnant votre
opinion.-
COURS SUPERIEUR
ETTOMPLÉMENTAIRE
.•IIMIIMMMOWHIMMMIM—WHMiMMWMMHfiMIMilw.
I. TEXTE
Hymne au soleil.
Toi qui sèches les pleurs des moindres graminées,
Qui fais d'une fleur morte un vivant papillon,
Lorsqu'on voit, s'effeuillant comme des destinées,
Trembler au vent des Pyrénées
Les amandiers du Roussillon,
Je t'ad'ore, Soleil ! ô toi dont la lumière,
Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,
Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière,
Se divise et demeure entière
Ainsi que l'amour maternel !
Je te chante et tu peux m'accepter pour ton prêtre,
Toi qui viens dans la cuve où tremble un savon bleu
Et qui choisis souvent, quand tu vas disparaître,
L'humble vitre d'une fenêtre
Pour lancer ton dernier adieu.
Tu fais tourner les tournesols du presbytère,
Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher,
Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère,
Tu fais bouger des ronds par terre
Si beaux qu'on n'ose plus marcher !
Tu changes en émail le vernis de la cruche ;
Tu fais un étendard en séchant un torchon ;
La meule a, grâce à toi, de l'or sur sa capuche,
Et sa petite sœur la ruche
A de l'or sur son capuchon !
Gloire à toi sur les prés ! Gloire à toi dans les vignes I
Sois béni parmi l'herbe et contre les portails !
Dans les yeux des lézards et sur l'aile des.cygnes !
O toi qui fais les grandes lignes
Et qui fais les petits détails !
C'est toi qui, découpant la sœur jumelle et sombre
Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit,
De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre,
A chaque objet donnant une ombre
Souvent plus charmante que lui !
Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson.
Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses !
O Soleil I toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu'elles sont I
EDMOND ROSTAND.
(Chantecler.)
II. ÉTUDE DU TEXTE
A) Le fond et la composition. — i° Quelle est
l'idée générale développée dans cet hymne? (le
soleil, transformateur des choses : métamorphoses
magiques, divines). — Recherchez, dans chaque
strophe, les détails qui affirment que le soleil
transforme et embellit toute chose. — Avez-vous
observé les jeux de la lumière passant à travers les
feuilles? Justifiez alors ce détail : « des ronds si
beaux ». — Remarquez la charmante définition de
l'ombre : « sœur jumelle et sombre ». — Justifiez
les deux derniers vers en montrant ce qu'est une
chose dans l'ombre et ce qu'elle devient sous les
rayons lumineux.'
2° Par qui cet hymne est-il chanté ? Et pourquoi ?
Quels vers de la quatrième strophe montrent que
c'est Chantecler qui parle?
B. La forme. — Le vocabulaire. — Bénir ->appeler,
sur quelqu'un, les bénédictions du sol,
c'est-à-dire le bonheur ; — presbytère (de presbyteros,
vieillard (grec) ; rapprocher -presbyte ; le
prêtre, à l'origine, était un vieillard) ->- maison du
prêtre ; — étendard (de tendere, tendre) ->- drapeau
de guerre que l'on étend, déploie ; — jumeau,
jumelle (de geminus, double) ; rapprocher de géminé,
jumelé ', — un dieu dans un buisson ->- allusion
biblique (le buisson de Moïse : expliquer) ; —-
apothéose (de théos, dieu) ->- mettre au rang des
dieux que, comme eux, il entoure d'une lumière
éblouissante (la gloire).
L'expression.
— Expliquez l'expression : « pleurs
des graminées » ; montrez les fleurs mortes des
amandiers devenant sous le soleil de vivants papillons.
— Recherchez comment se correspondent les
termes des 7 e et 8 e vers ; rapprocher de : « Chacun
en a sa part et tous l'ont tout entier » (V. HTJGO :
l'amour maternel). — Notez la grâce des trois derniers
vers de la 5 0 strophe, — l'antithèse des deux
derniers vers de la 6 e strophe, — l'abondance
des apostrophes, des exclamations.
Conclusion. — Poème admirable par son lyrisme
(enthousiasme, ardeur poétique, richesse de l'imagination
de l'auteur) et par son rythme et son
harmonie (charme et grâce de la versification).
III. AUTRES TEXTES
(à étudier : étude comparative).
1. RACINE. — L'été dans le Midi.
2. LECONTE DE LISI.E- — Midi, roi des étés.
IV. COMPOSITION FRANÇAISE
1. Montrez les avantages et les inconvénients de
chaque saison, et dites celle que vous préférez.
2. Essais poétiques libres.
a) Essayez de composer un « Hymne au soleil »,
pour le remercier de ses bienfaits.
b) La chanson du rayon de soleil (d'où il vient,
ce qu'il fait, à quoi il est utile).
N. B. — Comme exercice de correction, étudier :
la Chanson du rayon de lune (GTJYDEMAUPASSANT).
c) Rimez et rythmez « la ronde des saisons ».
J. BIGOT,
/. E. P., Marvejols (Lozère).
*"• iiiillitimi iiiiimiiiu i MMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII miiiiiuiiiiiii iiiniiiiiiiii Illill i i un i iiiiiniii
JARACH et MOUCHET. La Composition française au Brevet élémentaire. 15.50
*** MIIItlIIIIIIIIUlllMIMlMIt '''''''IIIMIIIIIllllll|||||llll|||l|||utlltlllllllllllllllllllllMIIIIIMinitllllllllllll|||IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIII IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ttlMMIIII tlll •••••••••II»
>
J-
'
PARTIE SCOLAIRE
un grand nombre de bateaux anglais, norvégiens,
américains, allemands, italiens, grecs,
japonais même, entrent chargés dans nos ports
et en sortent avec du fret. Leur nombre l'emporte
encore trop sur celui des bateaux français.
4. Les grands trafiquants qui font construire
et équipent des bâtiments à leurs frais sont les
armateurs. Il y en a dans tous nos ports, plus
ou moins actifs et plus ou moins bien outillés.
L'une des plus importantes maisons est la
Compagnie Worms.
5. La marine marchande, nous l'avons dit,
ne fait pas seulement les grands transports ;
elle trafique aussi d'un port à l'autre, sur les
côtes françaises ou voisines de la France. Il y a
ainsi deux sortes de navigation maritime :
le long cours et le cabotage.
6. Pour le transport spécial des voyageurs,
des services réguliers de paquebots partent des
principaux ports, organisés par de grandes
compagnies. Ces paquebots sont de véritables
villes flottantes, portant dans leurs flancs plus
d'un millier de voyageurs. Pour les voyageurs
des premières classes, des installations très
luxueuses sont aménagées. La rapidité des
paquebots n'est guère inférieure à celle des
trains de chemin de fer. Ils suivent toujours à
peu près la même route de mer, et font aujourd'hui
en six ou huit jours la traversée de l'Atlantique
(3 000 à 5 000 km.), en un mois le
voyage du Japon. Les lignes françaises ont une
réputation justement acquise, tant pour la
rapidité que pour le confort des voyageurs,
et peuvent rivaliser avec les lignes anglaises
ou allemandes. Les principales compagnies
françaises de navigation par paquebots sont la
Compagnie Générale Transatlantique, au Havre,
à Saint-Nazaire et à Bordeaux, et la Compagnie
des Messageries Maritimes, à Marseille. Du
Havre et de Saint-Nazaire, partent les lignes
vers New-York et l'Amérique centrale ; de
Bordeaux, les lignes du Maroc, de l'Afrique
occidentale et de l'Amérique du sud; de Marseille,
les lignes d'Algérie, et, par le canal de
Suez, de l'Inde, de l'Orient et de l'Extrême-
Orient. De Dieppe, de Boulogne et de Calais,
partent des services pour l'Angleterre.
7. On évalue l'importance d'une flotte commerciale
d'après le nombre des bâtiments, et
surtout d'après le tonnage total. Pour ce tonnage,
la France occupe le 6 e rang dans le
monde, après l'Angleterre, les Etats-Unis le
Japon, l'Allemagne et l'Italie. Pour la rapidité,
elle vient au 2 e rang.
8. Les principaux ports marchands français
sont par ordre d'importance : Marseille, Rouen,
Le Havre, Bordeaux, Dunkerque, Saint-Nazaire,
Nantes, Bayonne, Sète, La Rochelle, Boulogne,
Calais et Dieppe. Marseille, de beaucoup le
premier port français, n'est cependant que le
8 e port du monde. Marseille mis à part, l'ordre
que nous donnons est sujet à changer. Rouen
l'emporte sur Le Havre pour le tonnage, mais
Le Havre l'emporte sur Rouen pour le prix
moyen de la tonne et la valeur des marchandises.
Dunkerque se développe rapidement.
9. Les messages télégraphiques pour l'audelà
des mers sont transmis par de longs câbles
d'acier immergés, entourés d'enveloppes isolantes
et reliés aux lignes terrestres. Ces
câbles partent des points du littoral les plus
favorablement situés. Ils se fabriquent surtout
à Calais.
O'O'O'.p-» »•» 0 0"0 .6"0" O' O »~0 ~0" O- DU/'
10. L'importance maritime de la France n'es
pas encore en rapport avec le développement de
est fonction decelle des gisements de houille ou de
pétrole. Mais un effort doit être fait (amélioration
des voies de l'intérieur : chemins de fer,.
canaux et travaux d'aménagement des portseux-mêmes)
pour dériver en transit vers nos.
K
rts les marchandises (et les voyageurs) de
rrière-continent.
Questions. — De contrôle.
Exercices. — 1. Carte des côtes avec les ports :
indication des grandes lignes de paquebots. —
2. Plan de Marseille; plan du port de votre région.
le plus rapproché.
COURS SUPÉRIEUR
iiiiiiiiuiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiimmiiiiiiii
Canada. Mexique. Pays de l'Amérique centrale-
Esquisse deialeçon. —T. — 1. Canada. — Dominion
ou puissance autonome, faisant partie de l'Empirefédéral
britannique. Neuf millions de km*
(presque l'Europe), dont 240 ooo km 2 occupéspar
les Lacs. Le Canada primitif français, cédé à
l'Angleterre au traité de Paris (1763), limité au
bassin du Saint-Laurent, étendu peu à peu jusqu'aux
Montagnes Rocheuses et au Pacifique.
2. Partie septentrionale dans la zone glaciale
arctique. Deux saisons : été rapide et chaud, hiver
long et dur. Le Saint-Laurent, fleuve puissant sortant
des Grands Lacs, magnifique voie navigable^
dont les glaces interdisent l'accès un tiers de l'année.
Trois grandes régions : zone glaciale et désolée
du Nord (animaux à fourrure) ; immenses forêts dû-
Centre; zone sud de culture et d'élevage (un desgreniers
du monde).
3. Premier pays du monde pour l'exploitationforestière
(bois, pâte à papier) ; pour la chasse et
la pêche (les trappeurs, les chasseurs de fourrures).
Mines importantes : nickel, cuivre, argent ; Tordu
Klondyke. Industries métallurgiques et textiles..
4. 10 millions d'habitants, dont 2 millions et
demi, descendant des anciens colons français, parlent
notre langue ; 6 millions de colons d'origine britannique
; 100 000 Indiens et Esquimaux ; des immigrants
européens. Les villes (spécialement les villesfrançaises
de Québec et Montréal).
5. En face: Océan Glacial; Groenland, colonie danoise
; Atlantique : Terre-Neuve, colonie britannique ;
Saint-Pierre et Miquelon, possessions françaises.
II. — Mexique. —Au sud des Etats-Unis, dans la
zone chaude. Immense plateau triangulaire de-
2 millions de kilomètres carrés. Trois régions étagées
(d'après l'altitude) : terres chaudes jusqu'à 1 000 m. ~
tempérées, de 1 000 à 2 000 ; froides, au-dessus de
2 000. Rivières : le Rio Colorado et son canon
célèbre ; les autres peu importantes. Pays agricole :
les fermes ou estancias ; céréales, coton, tabac, etc.
Le premier pays du monde pour l'argent ; le quatrième
pour le pétrole.
Population : 15 millions d'habitants ; métis d'Indiens
et d'Espagnols : langue espagnole. République
fédérale sur le modèle des Etats-Unis. Les villes :
Mexico, capitale, etc.
III. — 1. Etats continentaux de l'Amérique
centrale (les nommer avec les capitales). Petites
républiques indépendantes (au moins nominalement),
sauf le Honduras anglais.
2. Pays insulaires: Iles Sous-le-Vent et Petites
Antilles, anglaises pour la plupart (la Martinique et
la Guadeloupe françaises). Grandes A ntilles : 4 îles
peuplées de noirs, descendants des anciens esclaves :
la Jamaïqtte, anglaise (son rhum), Haïti indépendantes
(2 républiques noires), Cuba et Porto-Rico
aux Etats-Unis. Les planteurs des Antilles : canne à
sucre, café, coton, tabac.
Questions. — De contrôle sur la leçon.
Exercices. — Carte politique des pays étudiés.
E. LESTANG,
Ancien directeur d'école normale.
•iiiiiiiiiuiimiiiiniii 1 tiiiiiiuiiiittiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiiiiii 11 miiiimmiiHiiiiniiiHiHimtiiiiiniHHiniiiiiiiiiiii iiiiitiiiiiimtiiiimiiiti îiiiiiiiuntiitiiiiiiHiiiiiuiiiiiin
»»• KŒNIG. RECITS DE GË06RAPHIE 5.50
M 1
liinn***
!*•**" 111111111111 miiiiiiiiiiiiiiiliMiiiiiMiiiiiiuiiiiiiuiiiHiiiiii iiiiiiimiMiuiiiiuiiiiin un' * "liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiii iilllliin iiiminit m minium \ '
:>
,
,_.
SC8
jomnAh ©ES msmutiaflœ £r tfE$iH^rmn^icÉs
IV
Comment éviter ta soif.
Eh biea,, d'abord, donnearlaii1?exemple à*, la
tempérance et, si vous aimez un peut trop... teeaié,
-par exemple, comme beaucoup de femmes,. M'en
buw« tout de même pas pins d'tme petite
tasse à votre déjeuner et constatez Men haut
•que cette petite tasse, bien' savourée, vous
«cause plus de plaisir que cinq ou six" tasses,
inconsidérément engbwrtiesv
Et puis, vous enseignerez la tempérance à vos
enfarO& r pmst fenaf donner tHibo» estomac etrate
graiuie force morale. Vous leur ferez constater
par etcs-mêmes qu'A. est vaia de rechercher un
pMsir physique au defë de lu satisfaction d'un
besoin' réel. Vous les habituerez, quand ils,n'auront
plus soif ou plus faim, à s'en rendre compte
et à ne pas' céder à la gourmandise. Vous leur
prouverez qu'on peut toujours supporter la soif
entre les repas* si l'on boit suffisamment aux
repas, qu'il faut boire et manger à heures fixes
et que le caprice dans 1 l'alimentation crée des
besoins factices et pernicieux.
Vous leur défendrez de boire, même de l'eau,
à tort et à travers. Vous les armerez, dès la petite
enfance, contre les illusions et les entraînements
de l'intempérance.
Eh bien ! pour cette partie de l'éducation de
vos enfants, appelez leur père à votre aMe. Demandez-lui
de formuler pour eux les principes
nécessaires, en. phrases simples et nettes, et de
les répéter souvent. II faudra bien qu'il soit
•convaincu... et qu'il prêche d'exemple...
Et puis enfin, si vous voulez que votre mari
n'ait pas besoin' d'alcool, nourrissez-le bien !
Ifi travailleur bien afimenté est moins vite
fatigué qu'un autre par le même travail ; il
éprouve moins de dépression nerveuse, il a
moins soif, et surtout il n'éprouve pas le besoin
du coup de fouet stimulant de L'alcool.
Vous avez étudié les principaux groupes d'aliments,
les aliments réparateurs et les aliments
combustibles, ceux qui empêchent l'usure des
tissus et ceux qui donnent la force. Sachez composer
des menus complets. Ne ménagez ni le
temps ni la peine pour servir des repas confortables
et agréables. Sachez accommoder les
restes : que le mets qui reparaît sur la table ait
changé d'aspect et qu'il soit meilleur que la
première fois ; c'est presque toujours possible :
d'un reste de viande, faites un pâté; d'un reste
de purée de pommes de terre, fartes des croquettes,
etc. Ayez un bon livre de cuisine,
consultez les bonnes cuisinières de votre connaissance
: si vous saviez ce qu'un peu de soin
et d'adresse ajoute à la cuisine la plus simple !...
l,a cuisine est un art, soyez des artistes !
Si votre mari doit déjeuner hors de la maison,
évitez qu'il déjeune au restaurant ; préparezlui
plutôt un panier soigné, avec des aliments
2ui gagnent en saveur â être réchauffés (il y en a).
'est une peine considérable, je le sais, mais
vous ne prendrez jamais trop de peine pour
assurer à votre mari une alimentation rationnelle
et savoureuse.
Ne craignez pas non plus la dépense : évitez
^•^•flfcrt»
8. £/we saWe de conférences a 20 m. de long, 12 m. 50
de large et 4 m. de haut. 300 personnes s'y réunissent
ordinairethent. On voudrait que le volume d'air fût de
4 m 3 par personne. De combien faut-il élever le
plafond ?
->- SOLUTION :
Le volume de la salle doit être, : 4 x 300 =
1 200 m 3 .
Surface de base de la salle: 20 x 12,5 = 250 m 2 .
La hauteur du plafond doit être : 1 200 : 250 =
4 m. 80.
On doit élever le plafond de 4 m. 80 — 4 m. —
0 m. 80.
(Il faut exiger que les élèves fassent ce problème
sans opération écrite.)
COURS SUPÉRIEUR
MU 11 MMM 111111111 ut in m m un
I. RÈGLE DE TROIS COMPOSÉE
Une règle de trois composée est formée de plusieurs
règles de trois simples juxtaposées.
Problème I (règle de trois composée directe). —
Dans une usine, on a payé 1 490 f. 40 pour 27 jours
•d'éclairage électrique à raison de 6 h. par jour. Que
devra-t-on payer pour 24 jours à raison de 5 h. par
jour ?
->-. SOLUTION :
27 jours 6 h 1 490 î. 40.
24 jours 5 h x.
Faire remarquer qu'il y a là deux séries de grandeurs.
Elles sont directement proportionnelles.
Paire prévoir qu'il y a deux raisons ponr que la
réponse soit plu» faible que 1 490 f : i° il y a moins
de journées d'éclairage ; 20 les lampes sont allumées
moins d'heures par jour.
Méthode de réduction à l'unité :
Pour 27 jours, on paye 1 490 f. 40.
Pour 1 jour, on paye —-i^ -i—
27
„ 1 490, 40 x 24
Pour 24 jours, —^ J -?.
Ceci pour 6 h. d'éclairage par jour. Pour 1 h. :
1 490,4 x 24
27 X 6
Et pour 5 h. :
1 490,4° X 24 X 5 = 1 104 f.
27 X 6
Montrer l'avantage qu'il y a à simplifier le plus
possible l'expression avant de faire les calculs.
Problème II.— 5 ouvriers ont mis 12 jours pour
réparer tin chemin de 650 m. de long. Combien faudra-t-il
d'ouvriers pour réparer dans les mêmes
conditions un chemin de 320 m. en 8 jours ?
->- SOLUTION :
5 ouvriers .... 12 jours .... 650 m.
x — .... 8 jours .... 520 m.
Il y a là un rapport inverse (il faut employer
plus d'ouvriers si l'on veut que le travail dure
moins longtemps) et un rapport direct (longueur du
chemin).
Nombre d'ouvriers : 5 x 12 x 520 = 6 ouvriers.
8 X 650
II. LA SPHÈRE
Définir : solide dont tous les points de la surface
qui le limite sont à égale distance d'un point intérieur
appelé centre. Exemples : bille, boule, ballon,
globe terrestre, etc.
Couper une sphère par un plan : on obtient toujours
un cercle. Si ce plan passe par le centre, on
obtient un grand cercle ; les deux parties de sphère
sont égales (hémisphères).
Surface d'une sphère : S = 4 - R 2 .
R a. —R 3
Volume: V = Surface x - ou !——.
3 3
Exercices d'application.
PARTIE SCOLAIRE *a~q o •>• a o- •»«•- 25 jours.
4. Que dépensera~t-on, à 4f. le décimètre carré,pour
dorer une boule de 40 cm. de diamètre ? n =*= 3,14.
->- SOLUTION :
-r , 40 cm.
Le rayon vaut
20 cm. ou 2 dm.
2
Surface : 4 x 3,14 X 2 x 2 = 50 dm 2
Dépense : 4 x 50,24 = 200 f. 96.
24.
5. Trouver le rayon d'une sphère de 1 m 1 de surfac-.
->- SOLUTION :
4 TTR 2 = 1.
TIR 2 = - = 0,25.
+
R 2 = 0,25 x 0,31831 = 0,0795775.
R = y 0,079577 = 0 m. 282.
6. Quelle est la contenance d'un bol hémisphérique
de 16 cm. de diamètre ?
-+» SOLUTION :
,. 4 X 3,14 X 8 X 8 X 8 - M
v = ^ ••••• J ' s*.. — . = 1 071 cm 3 780
3x2
'
ou 1 I. 07.
de o m. 80 de large. ij8 de l'étoffe a été perdu par
suite des coupes. Prendre it = 22JJ.
7. Calculer le rayon d'un
la construction duquel on a employé
ballon spkérique
240 m. de taffetas
pour
->- SOLUTION :
Surface du taffetas employé : 240 x 0,8 =
192 m 2 .
Surface du ballon : IQ2 X 7 = 168 m 2 .
4 rt R 2 = 168.
•R R 2 • 168 : 4 = 42.
r.2 „ . 22 4 2 x I3,363 6 -
22
7
R 2 = 42 \ 13.3636 : - = 3 m. 65.
R
IV. NOTIONS USUELLES : les engrais.
On voudrait récolter dans un terrain 36 tonnes de
pommes de terre à l'hectare. Pour obtenir un tel rendement,
il est nécessaire de fournir à la plante 202 kg.
d'azote nitrique par hectare. Le terrain, appauvri, ne
peut à lui seul en fournir que 76 kg. Quel est le poids
de caliche {nitrate brut de sodium) qu'il faudra
répandre sur le terrain, qui a une superficie de 144 ares,
pour fournir à la plante le complément d'azote, sachant
que le caliche employé titre 5,1p. 100 d'azote nitrique ?
-»- SOLUTION :
Il faut apporter par hectare 202—76 = 126 kg.
d'azote nitrique.
Dans le terrain, il faudra 126 x 1,44 = 181 kg. 44
d'azote.
Cette quantité représente 5,1 p. 100 du poids de
caliche. Il faudra donc répajndre -
3 557 kg. 6.
5.1
L. MKRSIER,
Directeur d'école à Paris.
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510 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
ÉDUCATION
PHYSIQUE
LES GRANDS JEUX
La grande thèque.
C'est une variante de la balle au camp. On
limite un terrain de jeu rectangulaire. Au
milieu de ce terrain, on trace un pentagone
régulier de 5 à 10 m. de côté, et dont les sommets,
les bases, sont marqués par un piquet ou
une fiche de bois. Vers le centre de ce pentagone,
on plante une nouvelle fiche, le poste. Pour
lancer la balle, on se sert de la thèç''" * c'est
uiit s-,i.ce de batte découpée dans une planche
assez épaisse et qui mesure de o m. 50 à o m. 80
de long sur o m. 10 à o m. 15 de large.
Les joueurs sont divisés en deux équipes
égales, et le sort désigne celle qui occupera
le pentagone ou chambre, Les autres joueurs,
les frimeurs, se répartissent sur tout le terrain
de jeu.
Pour engager la partie, un des occupants de
la chambre, armé de la thèque, vient se placer
près de la fiche n° 1, et en dehors du pentagone.
Un de ses co-équipiers se met au poste central
et lui lance la balle qu'il doit renvoyer en dehors
de la chambre en la frappant' avec la thèque.
Il a le droit de refuser deux fois la balle, mais,
s'il la manque ou la refuse une troisième fois,
ou s'il la renvoie derrière lui, il sort du jeu et
les trimeurs comptent 5 points.
Aussitôt que le batteur a frappé la balle,
il lâche la thèque et, toujours en dehors de la
chambre, court à la fiche n° 2, la touche,
pui.s, s'il le juge possible, va toucher successivement
les piquets 3, 4 et 5 pour rentrer dans
la chambre (5 points pour son équipe, s'il
réussit). Mais l'un des trimeurs a ramassé la
balle et, s'il le juge possible, la lance sur le
batteur ; sinon, il la passe à un de ses camarades
mieux placé (trois pas au maximum en tenant
la balle). Comme dans la balle au camp, le
batteur, s'il est menacé de trop près, peut
s'arrêter à l'une des bases en levant le bras et
criant : « But ! ». Il est alors inviolable jusqu'au
service de la balle.
Un deuxième batteur lance la balle avec
la thèque et court vers les bases n os 2, 3, etc.,
pendant que le premier reprend sa course et
touche les autres fiches pour rentrer dans la
chambre. Il peut s'arrêter encore à une base
s'il le juge nécessaire ; mais le second joueur
ne peut pas le dépasser et doit s'arrêter à la
base précédente (deux joueurs ne pouvant
occuper la même fiche). S'il peut rentrer sans
être touché, son groupe compte i point.
Si le batteur est atteint par la balle pendant
sa course, il sort du jeu et les trimeurs comptent
5 points. La partie se joue en 40 points.
Quand les cinq bases sont occupées à la fois
par les batteurs, ceux-ci sortent du camp et
perdent la partie. S'il arrive que, toutes les
bases n'étant pas occupées, il ne reste plus que
deux joueurs dans la chambre, l'un d'eux peut
demander « trois coups pour une ronde ». Il
devra, après avoir lancé la balle, faire le tour
du pentagone sans être atteint et sans s'arrêter
aux bases. S'il réussit, toute son équipe rentre
dans la chambre et la partie continue.
Le drapeau.
Un rectangle d'assez grandes dimensions est
tracé sur le sol. A chaque extrémité, un camp,
est établi. Les joueurs se partagent en deux
groupes égaux, après que le maître a désigné
le chef de chaque camp ou capitaine. L'une des
équipes, désignée par le sort, a la garde du
drapeau (un simple piquet peut faire office de
drapeau). Ce drapeau est planté en terre à
5 ou 6 m. en avant du camp des gardiens.
Le capitaine des gardiens place quelques-uns
de ses soldats à proximité du drapeau ; les
autres sont tenus en réserve dans le camp et
n'interviennent que sur l'ordre de leur chef
placé entre le camp et le drapeau. Les gardiens
ont le droit de prendre leurs adversaires, les
assaillants, en les touchant avec la main.
Le chef des assaillants désigne un cavalier,
qui est inviolable et qui. porte un signe distinctif
très apparent. Ce cavalier protège les assaillants
des attaques des défenseurs, car il peut prendre
ceux-ci sans être pris par eux. Les prisonniers
des deux équipes sortent du jeu.
Pour engager la partie, le cavalier vient
toucher le drapeau, puis il court après les
défenseurs qui l'évitent. Il tâche de les éloigner
du drapeau. Le chef des assaillants en profite
pour lancer quelques-uns de ses hommes à
l'attaque du drapeau ; ils manœuvrent de
façon à s'en emparer, tout en évitant d'être
pris.
Les capitaines font remplacer leurs prisonniers
par leurs hommes de réserve. Il est bon
également de faire changer fréquemment le
cavalier.
Dès qu'un assaillant a pris le drapeau, il doit
l'emporter dans son camp sans être touché par
un gardien. S'il est fait prisonnier, le drapeau
est replacé et la partie recommence. Aussi,
quand le propriétaire du drapeau se voit en
danger, il peut le passer à l'un de ses camarades
qui lui-même peut le passer à d'autres. Le cavalier
protège cette retraite en essayant de toucher
les gardiens qui s'approcheraient trop du
drapeau.
Les assaillants peuvent se réfugier dans le
camp des défenseurs. Ils sont inviolables tant
qu'ils y restent. Mais, dès qu'ils quittent ce
camp, tous les gardiens ont le droit de les
prendre.
Les défenseurs gagnent la partie quand ils
ont fait prisonnière la moitié des assaillants.
CAPUS.
JI(lll(lllllfllllllHlllMIIIIIIIIIMIIII|llllllillllllIlfllllllllllllllllllllIlllllllltlMIIIMII|l|l||IM(MIIIIIIIIIIIIIIII>IIIIIIIHIIIIItMIIII iiiiiiiHiMiitiiiiiii
SCIENCES USUELLES
COURS PRÉPARATOIRE
IIJIIIMIIIIIIIIIHIMMIMMItmitlIlirilllMIIIIIIIIIMlllllMII
1IIIIIIII1IIIIIIHIIMIII
ET ÉLÉMENTAIRE
PARTIE SCOLAIRE
Leçon de choses.
Un boulon.
MATÉRIEL. — Gros boulon du type courant
figuré ci-dessous, une douzaine de petits à distribuer
; grosse vis à bois. Marteau, petite clé
à molette (de cycliste) pour écrous. Une brouette
ou quelque autre objet à pièces boulonnées, deux
planches préparées pour ce mode d'assemblage
(trou percé).
Usage. — Regardez ces petites pièces de fer
dans cette brouette ; qui en voit le rôle? ->-
Elles réunissent les pièces de bois deux à deux.
— Biles servent donc à assembler celles-ci. A
quoi ressemblent ces attaches? -*- A des vis.
— Biles sont filetées comme les vis, il est vrai,
mais elles en diffèrent assez pour mériter un
nom spécial : qui de vous le connaîtrait? ->-
— On les appelle des boulons.
Description. — Quelles parties y distinguet-on?
-*- La principale est une sorte de tige.
— On la nomme ainsi en effet. Qu'a-t-elle de
particulier à l'un des bouts? ->- Une tête élargie,
bombée en dessus,
d
_ """],. plate dessous. — Et
}y(( 0J à l'autre bout? ->- La
' __J **S e y e st filetée en vis
sur quelques centi~
mètres. — Regardez la tige près de la tête, au
collet. ~>~ Il n'est pas rond, mais carré. — Bt
ses angles sont en saillie. Il reste enfin cette
pièce détachable, l'écrou. -*- C'est une bague
carrée qui entoure la partie filetée de la tige
Mécanisme. — Comment introduit-on celle-
- En faisant tourner la tige,
en la vissant dans l'écrou. — Ou bien...? -*-
Ou en faisant tourner l'écrou en sens contraire.
— Pourquoi ? Regardez le dedans de l'écrou. ->-
Il est fileté, lui aussi. — Oui, et son creux a
-exactement la forme de la vis : c'en est un véritable
moulage. ->- Les filets saillants de la vis
entrent dans les filets creux de l'écrou. — D'où
la nécessité de faire tourner l'un d'eux pour les
assembler.
Emploi. — Assemblez avec le boulon les
deux planches que voici. ->- Elles sont préparées,
percées d'un trou où la tige entre juste. — Elle
ne vacille pas dedans, mais peut y tourner. -*-
Le collet n'y entre pas aisément, à cause de ses
saillies. — Forcez, avec le marteau. ->- La tête
arrive au contact du bois. Je visse l'écrou
maintenant, jusqu'à la deuxième planche ;
elle est ainsi attachée à la première. — Il reste
entre elles un peu de jeu; ne pourrait-on pas
les serrer davantage? ->- Si, mais les doigts
n'y suffisent pas, à cause du frottement. —
Servez-vous de cette clé à êcrou, dont une des
mâchoires est mobile. ->- J'en règle l'ouverture
aux dimensions de l'écrou, je le prends dans la
clé, et je le fais tourner avec force pour l'approcher
du bois.
— Qu'arriverait-il si la tige tournait en même
temps que l'écrou? ->- Elle ne s'y enfoncerai
iiiiiiiiiiiiititiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiifitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiniiiiiMiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiii
pas, l'écrou et la tête ne se rapprocheraient
pas, le boulon ne serrerait pas. — On évite cet
inconvénient en faisant le collet carré : il force
dans le bois et n'y peut tourner.
Avantage sur la vis. — Nous aurions pu
assembler nos deux planches plus simplement
avec une grosse vis : eût-ce été aussi solide ? ->-
Non, la vis ne mord que dans le bois. — Elle
se creuse en effet une cavité à sa taille dans la
deuxième planche, qui devient ainsi en quelque
sorte un écrou de bois. ->-... Ecrou moins résistant
que l'écrou de fer du boulon.
COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR
iiiiJiNiin un mu inn ii" HH H m mu ni il miMiniMiiuiMiintiM m M tin Minium
Leçon de sciences.
Alimentation des plantes par la racline.
Composition des végétaux. — Il est indispensable
de la connaître pour comprendre ce
que les végétaux ont à prendre dans la terre et
dans l'air pour se nourrir.
a) Eau. — Les plantes en contiennent beaucoup;
c'est manifeste. La sève des herbes
tendres, le jus des fruits charnus, donnent de
l'eau pure par distillation. La vigne et beaucoup
d'arbres pleurent, quand on les taille un peu tard
au printemps. Le bois vert suinte au feu. Il y
a de l'eau jusque dans les graines qui paraissent
les plus sèches.
Couper une poignée de trèfle ou d'herbe des
prés, la peser, la laisser au soleil pour en faire
du foin, et la peser de nouveau pour savoir la
perte en eau. Ce foin en contient beaucoup
encore: on peut s'en assurer en le mettant dans
un four assez chaud pendant quelques heures.
Des expériences précises montrent que la
matière des végétaux est formée d'eau pour les
2/3 au moins. Ce nombre n'est pas excessif pour
les arbres eux-mêmes si l'on tient compte de
leurs feuilles ; chez les herbes, la teneur en eau
dépasse souvent 80 p. 100.
b) Substances organiques. — On nomme ainsi
la cellulose, l'amidon, le sucre, l'huile, le gluten,
la résine, etc., toutes matières qu'on trouve
dans les organes divers des végétaux, et qui
n'existent pas dans la terre. Composées de carbone
et d'hydrogène, auxquels s'ajoutent ordinairement
de l'oxygène et parfois de l'azote,
ces substances sont combustibles. La combustion
les transforme en produits gazeux qui se
dégagent et disparaissent : gaz carbonique, vapeur
d'eau et azote.
c) Substances minérales. — La combustion
des plantes laisse toujours un résidu poudreux
et grisâtre appelé cendre, fait de matières minérales,
c'est-à-dire de la nature de la pierre, qui
résistent à la combustion. On y trouve de la
silice et du calcaire pareils à ceux du sol, avec
de petites quantités de sels divers, carbonate de
potasse, phosphate dé chaux, etc. Au total,
les substances minérales contenues dans les
végétaux ne forment guère que 1 à 3 centièmes
de leur poids.
Éléments rares du sol et alimentation
des plantes. — a) Eléments rares du sol. —
Toutes les substances minérales des végétaux
proviennent certainement du sol, car on les y
trouve toutes. La silice, l'argile, le calcaire et
l'hum'us ten effet, ne forment pas tout à fait la
totalité de la terre végétale. Outre ses quatre élê-
II.IIMIIIIinMlllllMlMIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIlllllIllIIIIIIMIIIIMIIIIIMHIIIIIIIIIItlllllllll:!!;iIII|lllllllll
BAUDRiLLARDetLETRAiT. LECTURES-LEÇONS DE CHOSES. . . . 5.20
(iitilMiiiiiiMliiiiiiiiiMiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiimiimiiiimiiiiimirmiiiiiiiMiMiiiimmiiiMii IINIIMI Illllllll]:illl IMIlMIINIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIItlIMIIIItT'i
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5!2 IOURNÀL DES INSTITUTEURS ET DES iNimfuTtacE^ -o~&—o—»
ments constitutifs, le sol contient environ i p. ioo
de sels divers .- nitrates, sels ammoniacaux, phosphates,
carbonates (autres que le calcaire), sulfates,
chlorures, etc.
b) Aliments salins des plantes. — Les
substances minérales que les végétaux puisent
dans le sol par leurs racines sont-elles pour eux
des aliments ? Les savants ont fait de nombreuses
expériences à ce sujet ; voici les conclusions
auxquelles ils sont arrivés. Bien qu'on trouve
de la silice chez'presque tous les végétaux, elle
semble leur être inutile. Ils ne sauraient se passer,
au contraire, de sels azotés, de phosphates,
de sels de potasse et de sels de chaux. De très
faibles quantités de ces quatre sortes de substances
leur suffisent d'ailleurs.
c) Principes fertilisants du sol. — En examinant
les choses de plus près, on s'est aperçu
que ces sels ne sont utilisés qu'en partie le plus
souvent. Ce que les plantes recherchent dans
les sels azotés, ce n'est que l'azote; et, de même,
elles n'ont besoin que de l'acide phosphorique
des phosphates, que de la potasse et de la chaux
des sels de potasse et de chaux. Aussi dit-on couramment,
en agriculture, que les plantes demandent
au sol les quatre principes fertilisants
suivants : azote, acide phosphorique, potasse et
chaux.
Ces principes ne s'y trouvent pas à l'état
libre, mais à l'état de combinaison, dans les
sels énumérés plus haut. L'azote ne fait pas
exception, malgréles apparences; car, s'il est vrai
que le sol est poreux et contient de l'air, donc
de l'azote, il est non moins vrai que cet azote
libre est inutilisable pour la plupart des plantes ;
elles ne demandent qu'aux sels azotés celui
dont elles ont besoin.
d) Tableau récapitulatif — Il gagnerait à être
établi par colonnes verticales, et non comme
ci dessous par lignes horizontales.
Les quatre éléments constitutifs du sol (environ
99 p. 100 du poids du sol) : silice, argile,
calcaire et humus.
Ses éléments rares (environ i p. ioo) : sels
azotés (nitrates et sels ammoniacaux), phosphates,
carbonates (autres que le calcaire),
sulfates, chlorures...
Ses principes fertilisants (ils font partie du
calcaire et des cléments rares) : azote (des sels
azotés), acide phosphorique (des phosphates),
potasse (à l'état de nitrate.de carbonate., etc.)
et chaux (à l'état de calcaire ou carbonate, de
nitrate, de sulfate, etc.).
e) Remarques. — Montrer des échantillons
ten flacon) des éléments rares.
Faire remarquer que tous les principes
iJertâtisants sont 'Contenus dans les éléments
rares, à l'exception de la chaux, qu'on trouve
surtout dans le calcaire.
Paire remarquer en outre que le nitrate de
potasse et le phosphate de chaux contiennent
chacun deux principes fertilisants. Ces deux
sels suffiraient donc à l'alimentation minérale
des plantes, puisqu'ils peuvent leur fournir
les quatre principes fertilisants qui leur sont
nécessaires.
MVto de l'eau chez le» végétaux. — a) Ac
don dissolvante — Les aliments minéraux très
solubles, les nitrates en particulier, stimulent
rapidement la croissance des plantes à qui ou
*Hfmi»niwwn«Hiiii»iiHHinniimimiiwiHiiiiiiiwmmrimmmHiiiHH
M-V—
LA
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I
75 e Année. — Nouvelle série. — N° 35. -133 Samedi 25 Mai 1929."
EXAMENS
Certificat d'Études primaires
TWUV «-/iyn WW —Mi
I. ORTHOGRAPHE (C. Iv. P., juin 1928,
Chinon, Ivoire-Inférieure). — L'homme et le
chien. — L'homme, trouvant un animal si
merveilleusement disposé à lui obéir, semble
s'être complu à le mettre à l'épreuve. Il lui a
tout demandé et en a tout obtenu. Pour lui,
le chien s'est fait bête de somme, bête de trait,
de guerre.; de chasse, de garde, de pêche, animal
de ferme et de salon, d'écurie et de boudoir.
Avec l'homme, il a émigré d'île en île, de
continent en continent ; il l'a suivi sur les
glaces du pôle et dans les sables brûlants du
désert et dans les cités, sous le chaume et dans
les palais.
Partout, en un mot, l'homme a eu à ses côtés
le clnen, toujours utile et souvent indispensable.
Questions. — 1. Expliquer : « l'homme s'est comphi
à le mettre à l'épreuve ». ->- L'homme a pris plaisir
à l'éprouver, à lui faire subir diverses épreuves
demandant des efforts, de la patience, du dévouement
même.
2. Expliquer: «bête de somme; bête de trait;
émigré ». ->- Bête de somme : animal qui porte des
fardeaux.
Bête de trait : celui qui traîne des charges, destiné
à être attelé, par conséquent.
Emigré: il a émigré, c'est-à-dire il a quitté son
pays pour aller se fixer dans un autre.
3. Analyser grammaticalement : « il lui a tout
demandé ». ->- Il : pron. personnel, 3 e pers. du
sing., sujet de a demandé.
Lui: pron. personnel, 3 e pers. du sing., compl.
indirect de a demandé.
A demandé: verbe demander, I er groupe, forme
active, 3 e pers. du sing., passé composé, mode
indicatif.
Tout: pron. indéfini, masc. sing., compl. direct de
a demandé.
II. COMPOSITION FRANÇAISE. — Les
poules et le canard. — 1. Un superbe canard
passe, faisant le beau, au milieu d'une troupe de
poules ; portrait du canard, portrait des poules.
2. Les poules se moquent de sa démarche
lourde et disgracieuse.
3. Le canard se dirige vers la mare et invite les
poules à le suivre. Il montre alors son élégance
et sa souplesse.
4. Vos réflexions.
Illustrez le devoir.
SUJET TRAITÉ. — Toute la basse-cour se chauffe
au soleil à l'heure de midi. Un canard superbe,
portant beau, étalant son jabot avantageusement,
passe en se dandinant gravement au milieu d'une
troupe de poules. Celles-ci, nichées dans la poussière,
le considèrent ironiquement du coin de l'œil et se
font signe : « Qu'il est lourd ! Comme il boite ! Que
sa démarche est disgracieuse, malgré ses prétentions
ridicules ! Vraiment, ma chère, chacune de nous
dans sa petite sphère vaut mieux que tous les
canards réunis ! »
Et les caquets d'aller bon train...
Mais le canard s'est approché tout en boitillant
de la mare voisine. Il tourne la tête et invite de sa
voix nasillarde les poules à le suivre... Le voici dans
l'eau maintenant ; son corps souple se tient à l'aise ;
semblable à la proue d'un navire, il fend l'onde
«JBNMBAA9S
tranquille. Les poules se sont tues, vexées de se voir
éclipsées par tant d'aisance et de souplesse ; le
canard jouit de son triomphe et son petit œil goguenard
les traite en passant du haut en bas. « Apprenez,
mesdames, semble-t-il dire, à modérer votre
esprit de dénigrement. On peut être ridicule évidemment
par quelque côté, mais racheter une
imperfection par d'autres qualités. Plus d'indulgence
et plus de modestie vous siéraient davantage. Que
ceci, à l'avenir, vous serve de leçon ! »
III. ARITHMÉTIQUE (Antrain, Ille-et-
Vilaine, 1927). — 1. On achète pour 28 000 f. un
pré carré dont le périmètre mesure 420 m. Les
frais s'élèvent en outre à 7,50 p. 100 du prix
d'achat. Quel bénéfice réalise-t-on en revendant ce
pré 296 f. l'are?
->- SOLUTION. — 28 000 f. valant 280 fois 100 f.,
les frais s'élèvent à 280 fois 7 f. 50 :
7 f. 50 x 280 = 2 100 f.
Le pré revient donc à la somme totale suivante :
28 000 f. + 2 100 f. = 30 100 f.
Or, son côté est le quart de 420 m. :
420 m. : 4 = 105 m.
Nous aurons donc sa surface en multipliant 105
par lui-même :
105 x 105 = 11 025 m 2 .
Cela fait 110 a. 25. A 296 f. l'are, on les vend
les 11 025 centièmes de 296 f. :
296 f. x 110,25 = 3 2 6 34 f-
En retranchant de cette somme le prix de revient,
on a le bénéfice de l'opération :
32 634 f. — 30 100 f. = 2 534 f.
* *
2. Un ménage consommait en un an 4 hl. de
vin à 360 f. l'un. Le prix du vin ayant augmenté
d'un tiers, le ménage diminue sa consommation ;
néanmoins, la dépense annuelle est accrue de
240 f. Combien a-t-on consommé de litres en
moins ?
->- SOLUTION. — La dépense primitive était 4 fois
360 f. :
360 f. x 4 = 1 440 f.
En y ajoutant l'accroissement de dépense, nous
aurons la dépense nouvelle :
1 440 f. -f- 240 f. = 1 680 f.
Or le prix nouveau de l'hectolitre est les 4/3 du
prix primitif, soit :
360 f. X 4/3 = 480 f.
Autant cette somme est contenue de fois dans
1 680 f., autant on consomme donc d'hectolitres :
1 680 f. : 480 f. == 3,5.
La consommation est ainsi réduite de :
4 hl. — 3 hl. 5 = o hl. 5, ou 50 litres.
IV. HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE. —
1. Qu'entend-on par le gouvernement de la seconde
Restauration ? — 2. Quels étaient les deux grands
partis en présence ? — 3. Quels sont les principaux
canaux du Nord-Est ?
1. Le gouvernement de la seconde Restauration
(1815-1830) comprend deux règnes : celui de
Louis XVIII jusqu'en 1824, celui de Charles X
jusqu'en juillet 1830.
2. Les deux grands partis en présence sont : les
l1llinilllill11illllJ1llllllllllllllllllllllll>IIIllllltlJltlUlllllirillllllllllJUiaiFMllllMM1llllllllMIMIIlll1lllMll»lll]IIIIIILMIIIllllMIMIlllll1l1MlllMlillllMlflMllM1Mltltl1llllll1lllllllltlll1ltl1IUILlllMlllliailfllIIIJtMk**
BA Yt •t D KT?HN: KUHN
RI> Lisons ! Cours moy. 1" degré. 8.40; Cours moy. 2 e degré et cours sopw 9 fr.
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..'-. T.;T. : r. < ;
134 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES *-*~~^«.
libéraux, qui veulent maintenir les libertés acquises
par la Révolution, notamment la liberté de la
presse : ils se recrutaient surtout parmi les gens qui
n'étaient pas électeurs : paysans, ouvriers, étudiants
et soldats ; les ultras qui n'acceptaient pas la Charte
constitutionnelle et voulaient le retour à l'ancien
régime.
3. Les principaux canaux du Nord-Est
sont : le canal de l'Oise à l'Aisne, qui se continue
d'un côté par le canal des Ardennes, de l'atitre par
le canal de l'Aisne à la Marne ; le canal de la Mante
an Rhin. Deux antres canaux, celui de l'Est et
celui de la Marne à la Saône, unissent la Saône à la
Moselle et à la Marne.
IV bis. SCIENCES (Bizerte, Tunisie, 1928). —
Sur la vaccination et le gaz sulfureux. —
1. Vous avez vu le médecin ou une infirmière
vacciner un enfant contre la variole; dites comment
ils s'y prennent, et quels sont les effets de
cette opération. Citez quelques maladies qu'on
Prévient ou qu'on guérit par une vaccination.
Citez un grand savant français qui s'est occupé
des vaccins, et dites de quelle grave maladie il a
trouvé le remède. — 2. Comment obtient-on le gaz
sulfureux? A quoi le reconnaît-on, et à quoi
Vemploie-t-on ?
->- DÉVELOPPEMENT. —. 1. Pour vacciner contre
la variole, l'opérateur se sert d'un liquide épais et
blanchâtre, appelé vaccin, qu'il s'agit d'introduire
dans le sang du patient. Il lave à l'alcool l'endroit de
la peau où doit avoir lieu l'inoculation, le haut du
bzas ordinairement. Puis il casse les pointes de
î'ampoule de verre contenant le vaccin, pour en
verser le contenu sur une lame de verre, préalablement
lavée à l'alcool, elle aussi. Ensuite, avec la
pointe d'une lancette, stérilisée à la flamme d'une
lampe, il fait quelques petites entailles" dans la
peau à l'endroit choisi, de manière que le sang perle
à peine, et il porte le vaccin sur la plaie. Il y sèche
en quelques minutes; l'opération est terminée.
s?
Ce vaccin est une sorte de pus recueilli sur des
génisses atteintes d'une variole légère. Il communique
la même maladie, légère et bénigne, à la
personne vaccinée. La plaie s'enflamme un peu et
le malade éprouve de petites indispositions : mal de
tête, courbature, etc. Mais il guérit en quelques
jours. Après quoi il est réfractaire, pour une dizaine
d'années au moins, à toute attaque de la variole,
maladie redoutable aux non-vaccinés.
On a trouvé des vaccins qui préviennent de
même d'autres maladies microbiennes, la typhoïde,
la peste, etc. On guérit même, par une opération du
même genre, des maladies déclarées, comme la
diphtérie.
La vaccination antivariolique est due à un médecin
anglais, Jenner. Mais c'est Pasteur et ses élèves
qui ont découvert les autres vaccins ; la découverte
an remède préventif de la rage a immortalisé le
nom de ce grand savant. Le vaccin du D* Calmette
permet d'espérer de grands succès dans la lutte
contre la tuberculose.
2. Pour obtenir du gaz sulfureux, il suffit de
brûler du soufre, car ce gaz n'est autre chose que le
produit de la combinaison du soufre à l'oxygène.
On le reconnaît à son odeur spéciale, vive et
piquante, ainsi qu'à la toux et aux suffocations
qn'fl produit si on en respire un peu trop.
Il jotrit d'nn pouvoir décolorant considérable ;
on le montre en jetant des violettes humides dans
un flacon où l'on a brûlé du sonf te : elle* blanchissent
rapidement. On utilise cette propriété dans L'industrie
pour blanchir les chapeaux de paille, la laine,
les éponges, les bouchons, etc.
Comme, en outre, il est toxique à dose un peu'
forte, on l'emploie pour tuer les rats dans le» cales
des navires, pour détruire les germes de moisissures
dans les tonneaux, la vermine dans les maisons, etc'
V. DESSIN ET COOTTHIE (Ckfttettmeui,
Charente, ioz8). — Garçons. Une feuille de
frêne. — Filles. Surjet de 10 cm., lettre L.
Concours commun des Bourses nationales
i
DEUXIÈME
SÉRIE
I. ORTHOGRAPHE. — Beauté de l'hiver. —
La primevère, la violette et la rose de Bengale
rient sous la neige. Certaines autres fleurs,
grâce à un accident de terrain, à une disposition
fortuite, survivent à la gelée et vous causent à
chaque instant une agréable surprise. Si le
rossignol est absent, combien, d'oiseaux de
passage, hôtes bruyants et saperbes* viennent
s'abattre ou se reposer sur le bord des eaux \
Et qu'y a-t-il de plus beau que la neige,
lorsque le soleil en fait une nappe de diamants,
ou lorsque la gelée se suspend aux
arbres en fantastiques arcades, en indescriptibles
festons de givre et de cristal 1
G. SAND.
Questions. — ï. Expliquer le sens des expressioyis :
« rient sons la neige ; une disposition fortuite ; nappe
de diamants; fantastiques arcades; indescriptibles
fpstons ». ->- Rient sous la neige : ces newr», par
leur grâce, leur fraîcheur on leur éclat, semblent
rire sous le manteau de neige qui les recouvre.
Une disposition fortuite : an emplacement imprévu
et, i«i, favorable.
Nappe de diamants : la neige s'étale comme une
nappe éblouissante de blancheur, et les rayons du
soleil en s'y jouaat la font briller â la manière de
diamants jetant leurs feux.
uiiiuuiiiiminiimiiiMu»itiMiiiNiii!MMimMiniiiiiMimimininiiMMnMimiiiiin
FOOSIEL. ROTIONS DE PEDAGOGIE GENERALE.
Fantastiques arcades : sortes d'arcs aux formes
étranges, irréelle», que la gelée suspend aax arbres.
Indescriptibles festons : sortes de guirlande», aux
dessins si compliqué» qu'on ne peut les décrire,
formées par lai même gelée.
2. Dites brièvement à quoi l'auteur fait allusion
pour montrer ta beauté de l'hiver. ->- L'auteur
parle de certaines fleurs dont l'apparition est
imprévue, de ïa présenee d'oiseaux de passage
animant le paysage, de l'effet de la neige et de la
gelée sous les rayons du soleil et sur le» arbres.
3. Quel est le sujet du verbe « causent *? Quels
sont ses compléments? ->- Sujet»: fleurs.
Compléments : vous (comp. ind. de causent) ;
surprise (compl. direct) ; instant (compl. circonstanciel
de temps).
4. Analyser logiquement la dernière phtase : « Et
qu'y a-t-vt de plus beau que la neige... festons de givïâ
et de cristal? ».
II. COMPOSITION FRANÇAISE. — Deux
enfants vont quitter ï école, leurs études terminées,
et font des projets d'avenir. L'un se propose
d'aller à la ville et donne ses raisons. L'autre
restera â la campagne et il donne tes siennes.
Faites-les parler l'un et l'autre. Dites celui que
vous imiteriez.
CoNSErts. — Il s'agit de traiter le sujet bien
connu : préférez-vous la campagne ou la vifie?
11 fir.
«niiMliiiiiliMlll niiiiiiiiiiimiiiitimiiiiiiMniiiiiiiiniMHiirimirMiiuii.ini iiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiintiiiiiiiiiiiiiniiiiiiitiiiniiiiiiiiniMiiiiiiiiiiiiiMMiiuniiiHiiit
•
PAKTIE SCOLAIRE jQ-i-Q ^ ''» ' tf Q I » I » ^ ' « ' C'C '9 O Q-P'-fr"t>—O- 13^
Jr
?!
dites pourquoi ; ce sujet étant présenté ici d'uue
façon vivante.
L'enfant qui préfère aller à la ville. — Il invoque
les inconvénients de la campagne l'hiver : le grand
froid,, les routes boueuses ou couvertes de neige, le
manque de confort et d'hygiène, l'isolement... En
regard, il fait briller au contraire les avantages de
la ville : les commodités de toute nature (moyens de
communication, chemin de fer, tramways, médecins,
pharmaciens) ; les distractions de toutes sortes :
bibliothèques, théâtre, cinémas, conférences, jeux
sportifs, etc.
L'enfant qui préfère la campagne. — Tout eu
reconnaissant peut-être les avantages du séjour à
la ville, il en fait ressortir les inconvénients : la vie
sédentaire, l'absence d'espace, d'air et de lumière,
l'esisbence réglée ô la minute, etc. Au contraire :
pins de liberté à la campagne, grand air, pas de
travail surveillé, séjour agréable pendant fa belle
saison, etc.
*-—^WW"C^AAArfH
ÎÏI. ARITHMÉTIQUE. — i. Un hectolitre^
de pommes de terne pèse go kg. Un marchand en
achète 4^0 hl. à 32 f. $o le quintal. Les frais de
manutention et le transport lui reviennent à 30 f.
par tonne. D'autre part, 180 kg. se perdent en
rouie. Que gagnera le marchand en revendant ses
pommes de terre 7 /. 5© le double décalitre ?
-»»• SGï,tfïrox. — Les 430 H. achetés pèsent
ensemble 430 fois go kg. :
9K> kg. x 430 = 38 700 kg.
•Cela fait 387 •qx. Le prix total d'achat est donc
387 *ois 32 f. 50 :
32 f. 3© x 387 = 12 577 f. 50.
387 qx font aussi 38 t. 7. Les frais de transporte!
de manutention s'élèvent donc aux: 387 dixièmes
de 30 f. :
30 f. x 38,7 «= ï roi f.
De sorte q«e le prix total de revient est de :
12 577 f. 50 -f ï 161 i. *= ï3 738 f. 50.
La perte de marchandise est de 2 hl., puisque
2 fois 30 kg. font les 180 kg. perdus. Le marchand
ne «vendra donc que :
430 M. — 2 hl. = 428 hl.
Cela f a$t un nombre de doubles décalitres 5 fois
plus grand :
5 &. (lisez deux litres) d'un des meflk-.irs
•crus »,
Conditions naturelles.
La vigne est, en Alsace, près de sa limite septentrionale.
Aussi ne la cnitive-t-on que grâce à des
conditions matarellies particulièrement ïavorables :
terrains secs» ohaletw et humidité modérée.
Les collines dites sons-vosgiennes, q-tà constituent
nne zone de transition entre les hautes Vosges et
la plaine, sont constituées en partie de marnes et
calcaires jurassiques. Comme en Bourgogne sur
ïes « côtes » qui font face à la plaine de la Saône,
ïes vignobles s'étageut sur les pentes marneuses,
tandis que les crêtes de la plate-forme calcaire qui
les couronne sont couveftes de bois. En outre, la
vigne s'est étendue en bordure des avant-monts, sur
liesoldefeess, également riche en calcaire, de la plaine.
Mais les meilleures conditions d'emplacement se
trouvent à une altitude de 50a 350 mètres an-dessus
de la plaine, sarles fortes pentes, orientées vers l'Est
et vers le Sud, qui permettent une insolation
complète des ceps et qui facilitent en même temps
l'écoulement des eaux. A cette hauteur, les brouillards
faisant défaut, les rayons du soleil non seulement
entretiennent la végétation, mais en prolongent
la durée. De belles journées chaudes, en
automne en particulier, permettent aux raisins
de parvenir à ce degré de maturité qui les rend
capables de fournir des vins capiteux. Dans certaines
vallées qui montent vers les crêtes,' la vigne
s'est même infiltrée, sur les flancs exposés au >Iidi.
jusqu'à une altitude de 500 mètres. Ajoutons que les
vents pluvieux de l'Ouest déposent la plus grande
partie de leur humidité sur le versant occidental de la
chaîne ; la zone orientale de piedment est une zone
de sécheresse relative, la quantité de p^uks augmentant
dans la plaine à mesure qu'on s'éloigne de
l'abri des Vosges.
Répartition géographique.
Depuis le débauché de la Daller, en plaine, en
aval de Massevaux, aupontd';4s£»
WEIIA. CONTES ET LEGENDES ©ISRAËL. . . .
-.uiiiMuiiiiiiiiiiiiuiiuiiiiiinimiHMiiuiiuniiunimiiuuMiuuianniniuiiiiiuMlumiriii
Sfc t!i°
'iiHIiIiilllllIIIHIlllliniIllinilMIIIIIIIIIIIItinilllllIIIUIIIIllllllllUIIIIIIIIIMIIIIUIIlIlHHItMMNrHlIlMlii
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136
JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES •:*-*
continuité de no kilomètres de longueur, couvrant,
les pentes des Vosges jusqu'à une altitude de
400 à 500 mètres, s'étalant sur les versants des collines
sous-vosgiennes et descendant jusqu'à la plaine.
Elle pénètre même à l'intérieur de la montagne :
d'une part par la vallée de la Fecht, qui offre sur son
versant nord une rangée de vignes ininterrompue,
mais de faible largeur à cause de la raideur de» pentes,
jusqu!à Munster; d'autre part, parle val de Ville
où, grâce à la douceur des pentes, la vigne s'éparpille
toujours sur le versant nord, plus largement. En
outre, le vignoble s'étend dans la plaine même,
au débouché de ces deux vallées de Munster et
de Ville, autour de Colmar et de Sélestat.
Au sud de cette zone, on retrouve la vigne sur les
collines du Sundgau, de Mulhouse à la frontière
suisse, et sur les terrasses bien orientées de 1*111,
de Mulhouse à Altkirch. Au nord de la Mossig, dans
les Vosges gréseuses, le relief est plus morcelé ;
en outre, le sol, toujours riche.en chaux, renferme une
forte proportion de silice ; on y assiste à un véritable
émiettement du vignoble sur les pentes orientées
Culture.
algré les conditions naturelles favorables, la
vigne exige en Alsace des soins méticuleux. Le
vigneron alsacien est le plus souvent propriétaire
de son exploitation, et celle-ci est presque toujours
de petite étendue, puisque, d'après une enquête récente,
93 p. 100 des domaines viticoles du Bas-Rhin
et 83 p. 100 de ceux du Haut-Rhin ont moins de
2 hectares d'étendue. Aussi prodigue-t-il pour sa
mise en valeur son temps et sa peine. Dès le moyen
âge, la corporation des vignerons soumettait les
postulants à des épreuves rigoureuses.
Dans les vignobles à grands crus particulièrement,
on emploie la culture dite en quenouille : les ceps, au
nombre de deux ou trois, recourbés à la base en arceaux,
sont attachés en pointes au sommet d'un échalas
central de 1 m. 50 à 2 mètres de haut : cette forme
arborescente est pour la vigne une cause essentielle
de vigueur et de fécondité. Dans les vignobles
de plaine, on emploie la méthode dite « en traverse »• :
les échalas sont remplacés par des piquets en fer
reliés par cinq ou six fils de fer, le long desquels
s'étale la vigne, à 50 centimètres du sol; dans la Basse
Alsace, la disposition en quenouille ou en lignes
estremplacéeparl'arrangement des ceps en chambres
à vignes dites Kammerbau, constituées par un
quadrillage de châssis ou de fils de fer, à 80 centimètres
au-dessus du sol, que recouvrent les vignes*
i
(Géographie commerciale
I,e vignoble alsacien.
Quillet.)
vers l'est ; plus au nord, la vigne perd de son importance,
puis reprend aux environs de Wissembourg,
où elle se rattache au vignoble du Palatinat.
Au total, la vigne occupe en Alsace 21487 hectares,
ce qui représente 2,6 p. 100 de la superficie totale
et 4,3 p. 100 de la superficie cultivée. Sur ce chiffre,
le département du Haut-Rhin compte pour o. 786 hectares
et celui du Bas-Rhin pour 11 701. Les arrondissements
vinicoles par excellence sont ceux de
Sélestat, de Molsheim et de Strasbourg-campagne
dans le Bas-Rhin ; ceux de Ribeauvillé, de Colmar
et de Guebviller dans le Haut-Rhin. Certaines
communes renferment une proportion considérable
de vignobles, telles Katzental avec 184 hectares de
vignes sur un territoire de 222 hectares,Riquewihr
avec 270 sur 383, Guebviller avec 232 sur 476, Ribeauvillé
avec 348 sur 1 205, dans le Haut-Rhin ;
Bar, Wolrxheim, Heiligenstein, etc.,dansle Bas-Rhin.
CLOT. CONTES ET RÉCITS D'OUTRE-MANCHE
Production et commerce.
Les vendanges ont lieu en général vers le milieu
d'octobre. Le rendement varie considérablement
d'une année à l'autre. La récolte la plus forte a été
enregistrée en 1875 et a atteint 1 678 400 hectolitres ;
en faisant abstraction des années de guerre, la récolte
la plus faible est celle de igi3,avec 157 213 hectolitres.
En année moyenne, le rendement est de
60c 00 J hectolitres environ, dont 150000 à2ooooo hectolitres
sont des vins de choix.
Ces vins sont en grande majorité des vins blancs.
Parmi les plus célèbres, citons les crus historiques
du Rangen à Thann, du Kitterlé à Guebwiller, du
Brand à Turckheim, du Sporen à Riquewihr, du
Geisberg et du Zahnacker à Ribeauvillé etc., dans
le Haut-Rhin ; du Kirchberg et du Gansbronnel
à Barr, du Klemer à Heiligenstein, du Rott et de
FAltenberg à Wolxheim, du Steingrube à Wissembourg,
etc., dans le Bas-Rhin.
La récolte est vendue en général au moment de
la vendange ou pendant la première année, par l'intermédiaire
des gourmets, jadis fonctionnaires communaux,
aujourd'hui tonneliers, aubergistes ou marchands
de vin. Ils soignent les vins, les unifient par
des mélanges savants et se chargent des expéditions.
Depuis quelques années, des foires aux vins qui
attirent beaucoup d'acheteurs se tiennent dans les
centres viticoles les plus réputés, à Ammerschwihr,
Ribeauvillé, Barr, Marlenheim, Obernai.
Jusqu'en 1870, les vins alsaciens se consommèrent
surtout sur place. Apartirde l'annexion, l'Allemagne
leur fournit un débouché important, mais, les Allemands
demandant surtout des vins acides, la viticulture
alsacienne délaissa les produits de choix pour les
vins ordinaires, qui ne pouvaient être consommés
qu'après un fort sucrage et un coupage avec des
vins étrangers. Aussi l'encépagement se fit-il, même
dans les bonnes expositions, avec des variétés grossières
à grand rendement.
Mais, après le retour de l'Alsace à la France, cette
situation provoqua une crise, en raison de la concurrence
des autres vins français ordinaires. Les vignerons
durent se préoccuper de revenir à la production
des vins de choix, recommandables par leur originalité
et par leur haute tenue. A gros frais, ils ont
amélioré leurs cépages et perfectionné leurs moyens
de vinification. Dès maintenant, le succès a couronné
leurs efforts : la France connaît et apprécie
leurs grands crus, qui sont aussi très estimés en Belgique,
en Angleterre et en Amérique du Sud.
R. OZOUF.
IIIIIIIIMIIIlIIIIlIIIIHIIItlIIIIIIIItlIIIItlIlltiniItlIlNlllllirMIIIIMII lllllIflllllllMIIIIIIIIIIIUIMIIIII llllll|lllllltlllllllllllllllllllllllllll(llllHIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIMIIIMIIIIIIIIIIIIlllllllllMIIIIIIIII)HIMIlni«
MiitmttftMitHftiiiuinitiirtiinfiimiiiiiim
SB*
9.60>
Rtlii. . 12 tr.
75« Armée. — Nouvelle série. — N° 3S. 69 — Satfwâï 25 Mai TC29:
££ Gt//i>£ ADMINISTRATIF
par A. LANTENOIS, secrétaire d'inspection académique,
paraissant tons les quinze jours.
Ce qu'il faut savoir
-*- II arrd-ve — et c'est le cas fréquemment pour
les -refaites les plus âgés — que des retraités
dont la demande régiementaire de révision N'A été
produite qu'avec %m certain retard, me soient mis
en possession de leur nouveau livret qu'après des
commees ptus jewnes, qui ont été plus diligents
I'J. G., 3 mai 1929)-
~>~ Les sujets des compositions écrites du B. E.
et du B £. P. S. seront choisis en 1929 par les B.
en comité des I. A. Il conviendra, que chaque
L A . ftmpase au R. 2 sujets pour chaque
épreuve, *pw'i»/ y joigne la solution des problèmes
proposés et la traduction des versions de langues
vivantes (C. 19 avril 1929).
->- Les frais supplémentaires que la femme
mariée, fonctionnaire, séparée de son conjoint,
est obligée de supporter pour résider au lieu de
ses fonctions peuvent être déduits de ses appointements
en vjne de l'établissement de l'impôt sur les
salaires dont eîîe est redevable (J. O., 3 mai 1929).
«*- Le laps de temps qui s'écoute -entre la date
de la dévision relative à un ordonnai» emen t
'ministériel et la date « Jaquette ï ordonnance de
délégation parvient à destination êtaœt mu
'Minimum de qumae fours, •aucune demande
de crédit ne peut être suivie d'effet dans vm délai
plus resjreîih. L'A dministration des F. n'accepte
les ordonnances que les x* T , W et 20 de chaque
mois ,(C,, K> iév, 1929) •
H*- Le /. O. d» 27 avril 1-929 renferme des
I. importantes, en date du x$ avril 1939 sur les
conditions d installation des Ly. et Col. (g. et
j. /.). Nombre d'élèves par étude ; de 35 à 40 ;
par dortoir : de 30. à 35. Il y a intérêt à consulter
css I. pour les établissements d'.ens. primaire.
~*- Conformément à la jurisprudence du
Conseild Etat, toute mesure prise à l'égard d'vau
ïonctksnnaire est définitivement acquise lorsqu'elle
n'est pas rapportée dans les délais normaux du
recours contentieux (J. O., 28 mars 1929).
->- Pour les inscriptions aux examens et les dates
de ces examens, se reporter au Guide de 192.9, p. 47.
— Le registre d'inscription pour Je B. E. et le B. E. P. S.
(section générale) est clos le 15 juin. — Le .candidat à
l'E. N. ou à l'enseignement dont l'état de poitrine peut
donner lieu à discussion fera bien de se munir des documents
radiographiques et bactériologiques dont il est
question à l'art. 3 du D. du 4 fév. 1928.
2° Commg Secrétaire de mairie.
->- Délivrance des certificats de vie des titulaires de
rentes viagères pour la vieillesse et les accidents du
travail.
->- Achèvement des travaux relatifs à la session de
mai, s'il y a lieu ; envoi des pièees.
->- Mandatement des contributions commœnales
et des taxes de biens de mainmorte.
->- Publication de l'arrêté fixant au dimanche suivant
le 15 juin l'ouverture de la pêche ; — de l'arrêté
défendant d'enlever ou de détruire les iiids d'oiseaux ;
— de l'arrêté concernant la circulation des -chiens ; —-
de l'arrêté visant l'échardonnage ; de l'arpêté interdisant-de
potltaer l'eau des marée; de l'avis indicpaant la
date de passage de lu CoBamiHsKw d'inspection «t de
classement des chevaux (affichage de cet avis).
-*- Exéentéon des règlements.swx le haonetonnage.
>~ Projet d'organisation de la fête nationale.
->- Envoi k l'agent forestier de l'état des bestia»x
ayant pâturé dans la forêt, en distinguant ceux dont
on fait commerce.
->- Vaccination et revaeeinaiion obligataires.
-»- Trasuffleiesio-n au juge de paix des démunies
d'inscription et de radiation sur les listes agricoles
écartées par la ConrmiBston.
->- Proposition au juge de paix pour la fixation des
périodes pendant lesquelles .pourront avoir lieu les
distillations d'alcool.
->- Publication de l'avis de dépôt à la- mairie de la
matrice des patentes ; après 20 jours, renvoi de cette
matrice au Directeur des C. D. avec observations.
->- Transmission des dossiers des jeunes gens de la
classe demandant à être examinés par la Commission
médicale spéciale.
->- Le maire doit assister ou se faire représenter par
l'adjoint à la séance de la Commission cantonaie
chargée de former la liste préparatoire du jury.
(Extrak de l'ouvrage : Ce que l'Instituteur doit faire,
par A. LANTENOIS. — Tous droits rèsorvés,)
:
V 1 :
Ce qu'il faut faire
EN JUIN
1° Comme Instituteur.
*- L'instituteur avisera J'I. A. de son intention de
solliciter sa retraite pour le 1 er janvier prochain {préavis).
•*- Candidature à une récompense de la Ligue nationale
contre l'alcoolisme, de la Société pour l'instruction
des souds-wwietg et arriérés.
->- Examens du C. E. P. : envoi à l'I. A. de la
note des frais de voyage et de séjour à ces examens ; —
demande des diplômes signés par l'I, A ; — dans certains
départements, la revision de la liste des livres
classiques est faite à l'occasion des examens du C. E.
P. E.
->- Préparation du premier mouvement du personnel
des iastituteurs. — Réunion du Comité consultatif. —
Publication des postes découverte à la suite de ce
j rentier ««Hivernent, — Etablissement et envoi d'uae
nouvelle demande de changement.
•+- Rapport à i'i. A. sur le cinéma acquis avec
subvention ministérielle.
L'ACTUALITÉ
ADMINISTRATIVE
LE CODE DES PENSIONS
Retenues. — Les retenues pour pensions civiles
doivent être subies obligatoirement par les bénéficiaires
de la L- du 14 avril 1924, dès tors qu'il y a
attribution d'un traitement : cas d'un furjctroimaire
admis à la retraite et continuant son service (J.
HBBBJB|HngH|
70 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRÎCES
* Invalidité. — Un fonctionnaire du service sédentaire
qui compte 7 ans de services administratifs
et 8 ans de services militaires, soit 15 ans,
bonifiés le cas échéant, et qui est invalide, a droit à
pension (art. 22, par. I er , de laL- du 14 avril 1924),
pourvu que les 15 ans de services visés soient
Ses services effectifs et que, d'autre part, il n'y ait
pas double emploi dans les années de services administratifs
et les années de services militaires (/. O.,
3 mai 1929).
* Veuves de guerre réclamant l'allocation complémentaire
au titre des services civils de leur mari. —
Les services de 18 à 20 ans ne comptent pas; pour les
réductions de service, attendre l'I. du Ministère des
F. qui est annoncée.
* Caisse des retraites de l'Algérie. — Le D. du
20 avril 1929 attribue aux tributaires de cette
Caisse certains avantages dont jouissent déjà ceux
de la métropole (Voir J. O., 20 avril 1929).
$ Fonctionnaires en congé de maladie. — Ils ne
peuvent en aucun cas percevoir leur traitement
pendant une durée supérieure à celle des congés
susceptibles de leur être accordés en vertu des dispositions
légales ou réglementaires. Conformément
aux dispositions combinées des articles 19 et 25 de la
loi du 9 juin 1853 et à la jurisprudence consacrée
par le Conseil d'Etat, le point* de départ de leur
pension ne saurait être antérieur à la date de la
décision prononçant leur admission à la retraite
(/. O.., 16 mars 1929).
jjc Pension basée sur la rente viagère. — La
jouissance de la pension de la veuve calculée d'après
le rente viagère qu'aurait obtenue le mari est
fixée au premier jour du trimestre suivant le décès
lorsque ce dernier est décédé en activité, au lendemain
du décès lorsqu'il est décédé en jouissance de
la rente viagère.
Aux 50 p. 100 de la rente viagère doivent venir
s'ajouter, pour chaque orphelin, jusqu'à l'âge de
vingt et un ans, une pension temporaire égale à
10 p. 100 de la même rente (et non égale aux indemnités
de charges de famille au minimum) (C. d'Et.,
8 fév. 1929).
* Retraité proportionnel. — Dans le cas d'un
retraité proportionnel devenu fonctionnaire civil,
la majoration de pension pour enfants est calculée
sur le montant de la pension civile seule dont jouit
l'intéressé (j., 11 oct. 1924, art. 2). Le cumul des
deux pensions militaire et civile ne peut dépasser
30 000 (L. 27 déc. 1927, 66). La pension militaire est
calculée selon les règles de l'art. 44 de la L- du
14 avril 1924 ; lapehsion civile, selon celles de l'art.13
de la même L- (/. O., 13 mars 1929).
* Régions envahies ou bombardées. — Les
pensions déjà concédées ne peuvent bénéficier du
dépassement du maximum des 3/4 du traitement
moyen, pour services en régions envahies ou bombardées,
qu'à partir du i cr janvier 1928 (J. O.,
3 mai 1929).
LA
JURISPRUDENCE
AU CONSEIL D'ÉTAT
Si, en l'absence d'une comptabilité complète, dont la
tenue n'était pas obligatoire pour lui, un contribuable
se trouve dans l'impossibilité de produire un compte
exact de ses dépenses professionnelles, mais peut
justifier qu'il a dû effectuer, à ses frais, plusieurs voyages,
tant en France qu'à l'étranger, pour l'exercice de sa
profession, il y a lieu d'admettre la déduction demandée
nar lui pour ses dépenses, si l'évaluation qu'il a faite de
l'ensemble de ces dépenses ne paraît pas exagérée
{C. d'Etat, 30 nov. 1928).
(Arrêt à placer à la page 272 de la Jurisprudence
Administrative, par A. LANTENOIS.)
Dans les Tribunaux
L'obligation, pour les tribunaux judiciaires, de surseoir
i statuer et de renvoyer à 'l'autorité administrative
l'interprétation des actes administratifs n'existe
pas, lorsque cette interprétation ne peut avoir aucune
influence sur la solution des difficultés qui leur sont
soumises (Cassation, 6 nov. 1928).
(Arrêt à placer à la page 3 de la Jurisprudence administrative,
par A. LANTENOIS.)
ENSEIGNEMENT
PRIVÉ
Maladie de la directrice.
La directrice de l'école tient une classe; elle tombe
malade et appelle une institutrice dans sa propre classe
où celle-ci fera l'office d'adjointe. Est-ce régulier F
La directrice de l'école privée peut être forcée
d'interrompre son service d'enseignement pour raison
de maladie, comme la directrice de l'école publique,
et il serait excessif de lui dire : « Malade, absente de
votre classe, vous n'êtes plus directrice de l'école
privée », alors que la directrice de l'école publique ne
cesse de conserver sa qualité pendant la durée de son
congé. En droit, elle est toujours investie de la direction
de son établissement et responsable ; même lorsque
l'école ne compte qu'une classe, il lui est loisible
d'avoir plusieurs adjointes.
Pendant quelle durée de temps maximum cette
situation peut-elle se prolonger? Nous touchons là au
point névralgique de la discussion, que nous poursuivrons
dans le prochain numéro.
POUR LES INSTITUTEURS
SECRÉTAIRES DE MAIRIE
Révocation d'un instituteur secrétaire de mairie
(Arrêt du Conseil d'Etat en date du 24 avril 1929.)
Considérant qu'il n'est pas contesté que la révocation
du sieur Bontemps a été prononcée sans l'accomplissement
préalable des formalités prescrites par l'art. 65 de
la loi du 28 avril 1905 ; que, d'autre part, le maire
n'établit pas que le requérant ait commis aucune faute
susceptible de justifier la mesure prise à son égard ;
que le sieur Bontemps est par suite fondé à soutenir
qu'il a droit à une indemnité de congédiement dont il
sera fait, dans les circonstances de l'affaire, une juste
appréciation en la fixant, y compris tous intérêts au
our de la présente décision, à 750 francs.
DECIDE :
Art. I e1 . — La décision implicite de rejet résultant du
silence gardé pendant plus de quatre mois par la
commune de Grézillac sur la demande d'indemnité du
sieur Bontemps est annulée. — Art. 2. La commune de
Grésillac paiera au sieur Bontemps une indemnité de
750 francs. Cette somme portera intérêt du jour de la
présente décision. — Ar . 3. Le surplus des conclusions
de la requête est rejeté. J— Art. 4. Les dépens sont mis
à la charge de la commune de Grézillac.
(Arrêt à placer à la page 251 de la Jurisprudence
administrative, par A. LANTENOIS.)
EXAMENS ET CONCOURS
Dispenses d'âge pour l'examen d'aptitude aux bourses
d'enseignement primaire supérieur (C. 10 aoril 1929,
aux I. A.).
La C. du 8 janvier 1929 vous confie le soin d'accorder
aux pupilles de la Nation candidats à l'examen d'aptitude
aux bourses d'enseignement primaire supérieur des
dispenses d'âge jusqu'à concurrence d'un an.
Toutefois, les demandes de dispenses excédant ce laps
de temps, qui vous paraîtraient présenter un intérêt particulier,
me seront transmises, pour décision, d'extrême
urgence et au plus tard pour le 18 avril.
Baccalauréat, admissibilité. — En réponse à votre
demande d'instruction du 27 mars 1929, j'ai l'honneur de
vous informer que les candidats au Bac. (ancien régime)
conservent le bénéfice de l'admissibilité pendant la
durée prévue au règlement afférent à ce régime.
La règle posée par l'art. 4 du D. du 7 août 1927 ne
concerne évidemment que les candidate au Bac. nouveau
régime (L. m., 19 avril 1929)
f
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i
LE GUIDE ADTtfNISTRATIF
Encore la carte d'identité pour les examens du Bao
(C, 18 avril 1929).
«Des précisions m'ont été demandées sur la nature de
la carte d'identité qu'aux termes du dernier par. de
l'art. 2 de l'A. du 6 mars 1928, tous les candidats au
Bac. nouveau régime devront présenter à toute réquisition.
J'ai l'honneur de vous faire connaître qu'en adoptant
ce supplément de garantie qui viendra, avec la photographie
figurant soit sur le livret, soit sur les attestations
scolaires, renforcer la police de l'examen, le C. S. n'a
pas entendu imposer pour le Bac. une carte d'identité
spéciale. S'il a surtout visé les cartes couramment
établies par les mairies et les commissariats, il ne s'est
nullement opposé à ce que d'autres pièces de valeur
analogue, par exemple un permis de conduire, une
carte d'étranger... puissent être produites, pourvu
qu'elles comportent, avec la photographie du titulaire,
les renseignements d'état civil essentiels : date et lieu de
naissance, sexe... et l'indication du domicile. Il m'a
été aussi demandé si les cartes d'identité que les candidats
auraient à faire établir seraient passibles du droit
de timbre. Etant donnée l'utilité générale que ces pièces
comportent, il ne pouvait être question d'envisager en
l'espèce des immunités spéciales, et c'est en conséquence
dans les conditions de rétribution et de taxe normales
qu'elles sont délivrées.
Toutefois, je ne;crois pas m'écarter des vues du C. S. en
acceptant que, pour les élèves des établissements scolaires
publics, une carte dont le modèle ci-dessous émane de
M. le Proviseur d'un Ly. puisse être produite. Le recto en
serait obligatoirement rempli et présenterait la double
garantie du cachet de l'établissement apposé dans le
coin gauche de la photographie et de la signature du
(directeur. Quant au verso, le titulaire de la carte le
ferait remplir s'il le juge utile seulement et paierait alors
le droit d'usage.
Le C. A. an travail manuel (régime local de l'Alsace-L.)
est équivalent au C. A. français de même appellation
(D., 14 avril 1929).
Sfc H. 17 avril 1929 sur le concours général des Ly. et
•Col. en 1929 : dates des épreuves ; compositions d'histoire'oude
géographie, de physique, table de logarithmes,
règle" à calcul, règle, crayon, double décimètre, composition
de dessin, secret, pupilles de la N., en-tête de chaque
composition, surveillance, jeunes filles, procès-verbal.
LES NOUVEAUX TEXTES
Sur tes Indemnités de déménagement des instituteurs
(C. 12 avril 1929 aux P.).
(On sait que la L. du 30 mars 1929, art. 59, a prévu
•une indemnité dans le cas où le nouveau poste attribué par
suite de suppression en 1926-1927-1928 était inférieur ou
équivalent au précédent; l'ancienne législation disait
* inférieur »; le nouveau texte est donc plus large. Le
Ministre demande aux P. des propositions d'indemnités
pour le 30 juin au plus tard.)
Chaque proposition devra indiquer-: 1° la date
exacte de la mutation ; 2° si le nouveau poste est inférieur
ou équivalent au poste supprimé ; 3° le montant
exact de la dépense effectuée par l'intéressé. Aux propositions
seront jointes : 1° les demandes des intéressés ;
•2° les factures et reçus, dûment acquittés, relatifs aux
dépenses supportées par l'instituteur ou l'institutrice
péplacé. Celui-ci doit donc transmettre sans tarder ces
dièc6s à 1*1 A.
L'ordonnancement ne pouvant avoir lieu que sur
•exercice clos, les ayants droit devront attendre un certain
temps avant de toucher leur indemnité.
Indemnité aux instituteurs et Institutrices chargés
«le cours post-scolaire agricole ou ménager: 800 fr.
(600 francs à la charge de l'Etat, 200 francs à la charge du
département). Toutefois, cette indemnité devra être
réduite quand l'instituteur (ou l'institutrice) aura donné
à cet enseignement un nombre d'heures inférieur à celui
•qui est prévu par l'art. 21 de la L. du 2 août 1918
1150 heures par an) (C. 20 mars 1929).
Conférences dans les É. N. en vue de la préparation
au secrétariat de mairie (C. 19 avril 1929 aux R).
Le Syndicat général des instituteurs-secrétaires de
mairie de France et des colonies m'a exposé l'intérêt que
présenterait l'organisation, par ses soins, de quelques
conférences destinées aux élèves-maîtres de 3 e année
d'E. N., en vue d'assurer leur préparation aux fonctions
de secrétaire de mairie.
Cette initiative du Syndicat des secrétaires de mairie
mérite d'être encouragée. Je vous prie de vouloir bien
d'accord avec MM. les I. A., donner les instructions
nécessaires pour que MM. les directeurs des E. N. facilitent
à M. André, secrétaire général, la préparation de
nos élèves-maitres aux fonctions de secrétaires de mairie.
Sur la composition du Conseil d'administration
des E. N. (C, 20 avril 1929 aux R.).
L'article 47 de la loi du 19 juillet 1889 stipule que le
Conseil d'administration institué auprès de chaque
E. N. est composé, entre autres personnes, de quatre
membres désignés par vos soins. J'estime qu'il y aurait
le plus grand intérêt à ce qu'au moins un professeur de
l'école fût compris au nombre de ces membres.
Il serait bon, de même, que l'économe fût adjoint
au Conseil pour y être entendu à titre consultatif. •>
Je vous serais obligé de vouloir bien vous inspirer de
ces suggestions lorsque vous m'adresserez des propositions
pour le renouvellement des Conseils d'administration
des E. N.
Exonération du droit d'entrée dans les musées
(D., 31 mars 1929).
Article premier. —Tous les enfants âgés de 7 ans et de
moias de 16 ans sont, ainsi que la personne qui les
accompagne, exonérés, les après-midi du jeudi, du droit
d'entrée dans les musées, collections et monuments
appartenant à l'Etat et affectés à l'administration des
beaux-arts.
• Art. 2. — Au-dessus de Î6 ans, les élèves des différents
établissemnts d'enseignement sont admis gratuitement,
sur la présentation d'une carte justifiant de leur
qualité, délivrée par le directeur de l'établissement.
Art. 3. — Ces conditions sont fixées sous réserve des
dispositions de l'art. 18 du D. du 29 juin 1922 en ce qui
concerne l'accès des musées, collections et monuments.
Sur la suppléance des institutrices dans les collèges,
Ly. (C, 26 avril 1929).
Le 29 nov. 1927, je vous ai adressé la C. suivante :
Plusieurs principaux de collèges, ayant à assurer la
suppléance d'un instituteur ou d'une institutrice pendant
une absence de quelques jours, font appel à un
fonctionnaire de l'établissement, notamment à un répétiteur,
qu'ils proposent de rétribuer au taux réglementaire
des heures de suppléances éventuelles d'enseignement.
Ils attribuent ainsi au suppléant une indemnité
qui, pour une journée de cinq heures, atteint 65 francs,
alors que le traitement de l'instituteur titulaire dé
6 e classe est de 25 francs.
« J'ai l'honneur de vous faire connaître que les suppléances
d'instituteur et d'institutrices «Vivent êtreassurées'exclusivementpar
les intérimaires désignés par l'I. A.
S'il s'agit d'une suppléance de très courte durée, et s'il
n'existe pas d'instituteur ou d'institutrice intérimaire
dans la localité, les fonctionnaires du collège ne doivent.
donner d'enseignement que dans la limite de leurs
heures disponibles. Pour le surplus, les élèves seront
placés en étude sous la surveillance d'un répétiteur. Je
vous prie de porter ces dispositions à la connaissance
de Mesdames les directrices des Ly., Col. et C. S. de j.f.
de votre ressort, en leur faisant connaître qu'elles doivent
les appliquer également dans leur établissement pour
les suppléances des maîtresses primaires.
Je vous prie de notifier ces instructions à Mesdames les
directrices des Ly., Col. et C. S. de j. f. et d'en assurer
l'exécution. »
Taux des bourses aux élèves professeurs externes
de l'É. N. de Cens, technique : 7 000 francs à
partir du 1 er janv. 1929 (D. 21 avril 1929).
* C. 11 avril 1929 sur l'application du D. du 7 avril
1929 : augmentation du traitement, à dater du 1 er janvier
1928, pour certains fonctionnaires des Col. de g.
j. f. et C. S. ; rappels à ordonnancer.
A CONSULTER
letui
Le Bulletin du Ministère.
15 février 1929. — Comptes rendus du C. S. (sessions
de 1928). — C. 14 déc. 1928 sur les délégués dans l'ens.
secondaire.
1 er mars 1929. — R. de l'école pratique des hautes
études.—D. 12 déc. 1929 sur les peines disciplinaires
applicables au personnel de service des Universités.
— I. 1 er février 1929 sur les épreuves écrites du Bac. —
D. 12 février 1929 sur la nomination des Prof, dans les
Ly. de la Seine et de Seine-et-O. — A. 28 janvier 1926,
mod. le Comité de pationage des E. P. S. de Paris. -
C, 7 février 1929 sur les bourses de vacances et de séjour
à l'étranger. — Examen pour l'économat des E. H.
72 • ». pf i o o- JOURNUL DES INSntUTEimS ET DES INSTITUTRICE*
QUESTIONS CONTENTIEUSES
Lettres anonymes.
•
Exisl*~t'il un texte légal faisant obligation aux 1. E. P.
et aux I. A. de ne pas tenir compte des lettres anonymes
qu'ils peuvent recevoir concernant un instituteur? Un
instituteur peut-il être tenu de fournir un rapport écrit sur
la demande de VI. A. pour répondre à une accusation
fantaisiste le concernant?
1» Réponse négative ; 2° si l'administration académique
croit devoir obtenir d'un instituteur certains
renseignements sur des faits signalés, il importe que cet
instituteur fournisse te rapport demandé (J. O., S mai
1929).
' Barème.
Il est exact que, dans le département de X, le barème
en usage pour les nominations et l'avancement comporte
une note spéciale pour le temps passé à l'E. N. et une
autre peur le B. S. Ce mode de notation adopté par
1"administration académique, d'accord avec les groupement»
du personnel, n'est contraire à aucune disposition
îles règlements. L'application qui en a été faite n'a soulevé,
jusqu'ici, aucune contestation et a donné les meilleurs
résultats (J. O., S mai 1929).
Bonification.
Il existe une différence essentielle entre la loi du
17 avrtl 19*4 et la loi du 9 déc. 1927. La loi du 17 avril
1924. accorde une bonification de carrière aux fonctionnaires
mobilises, égale au temps passé par eux sons
les drapeaux au cours de la guerre, qu'ils aient servi ou
non dans la zone des armées. La loi du 9 déc. 1927 accorde
une surbonincatioa de cinq dixièmes ou deux dixièmes
aux fonctionnaires, suivant qu'ils ont appartenu ou non
à une unité combattante, exclusivement pour les services
effectués dans la zone des armée». Il a donc fallu, peur
l'application de cette dernière loi, diviser le Maroc en
•Jeux zones, dout l'une a été assimilée à la zone des
armées, et Ton s'est référé pour cela à la division déjà
faite pour l'application de la loi du 10 août 1917 (J. O.,
i mai, 1929.)
Carte» à demi-tarif,,
Les suppléants et suppléantes auxiliaires n'ont pas
«irait aux cartes a demi-tarif lorsqu'ils n'exercent pas
(L. m., 89 mars 1929).
Caisse des •col»»,
Le» caisses des écoles sont des établissements publics
qui, aux terme» du décret du 21 sept. 1912» sent tenus, de
verser leurs fonds disponibles au Trésor, qui leur sert
un intérêt actuellement fixé à 1 p. 100, Il n'est donc pas
possible d'autoriser les établissements dont il s'agit à
aéposer des fonds dans une caisse d'épargne (J. O.,
i mai 1929).
^ ^
Études secondaires.
Lcê. élèves doivent suivre le cours normal d'enseignement
secondaire et les programmes officiels de la classe
dans laquelle ils ont été inscrits. C'est le seul moyen
c/obtenir des classes homogènes, condition nécessaire
de l'efficacité de l'enseignement. On ne peut donc les
dispenser de suivre certaines disciplines (J. O., s mai
392S.)
Impôt.
il *»t admis que, pour l'établissement de l'impôt sur
ves pensions et rentes viagères et de l'impôt général sur le
revenu, les rappels de pensions servis aux retraités
peuvent, sur la-demande des intéressés, être rattachés
i.ux revenus de chacune des années au cours desquelles
Hs auraient dû normalement être servis (J. O., « «mrs
1029 .
I : médecin marié à la directrice d'un collège, qui est
Imue par les' règlements d'habiter dans cet établissement.
doit-il être imposé pour la patente, à la fois à son domicile
professionnel et à son domicile conjugal, alors que le
premier pourrait suffireàses besoins, elqu'iï lui est interdit
de s< livrer dans le second à l'exercice de sa profession ?
Aux termes de l'art. 12 de la toi du 15 juillet 1880. le
mars 1929).
Brevet de préparation militaire,
Un jeune homme, titulaire du brevet de préparation
militaire, ayant devancé l'appel, suit le sort de la classe
avec laquelle il a été incorporé. Exceptionnellement,
toutefois, en attendant qu'ait été prise la décision officielle
de passage au service d'un an, les engagés par
devancement d'appel nés après le 31 octobre 1998 seront,
sur leur demande, et dès qu'ils auront accompli une
année de service, renvoyés dans leurs loyers (J. O.,
22 fév. 1929).
Pupilles de la N.
Subvention pour opération médicale. — La loi a confié
aux Offices départementaux des pupilles le patronage des
orphelins de la guerre, mais ces organismes n'ont pas.
en principe, à se substituer à l'autorité du tuteur légal
du pupille. Toutefois, il leur appartient, en vertu même
des dispositions de la loi et des règlements, d'apprécier
dans quelles conditions un pupille peut être admis à
bénéficier d'une subvention médicale ou autre, sauf le
droit, pour l'intéressé ou son représentant légal, de se
pourvoir, dans un délai déterminé, devant l'Office
national des pupilles de la Nation contre la décision de
l'Office départemental (J. O., 20 féo, 1929).
PETITS RENSEIGNEMENTS
Périodes d'exercices militaires. — B..., à S.-M... —
Elles seront faites pendant les grandes vacances
(C. 17 mai 1927.)
Papier timbré. — A. T..., à H... — Prix : 3 fr. 80,
7 fr. 20, 10 fr. 80, 14 fr. 40, 21 fr. 60. Le prix de la feuille
de moyen papier est réduit à 5 fr. 40 pour les expéditions
pes actes civils, administratifs, judiciaires (p. 3aoûtl926 r
vuL t).
Nomination. — B..., à R... — Un Conseil «junicina^
peut émettre un vœu tendant à la nomination d'un
instituteurau poste d'adjoint occupé par une institutrice
dans une école de garçons (C. d'Et., 11 fév. 1927).
Certificats médicaux. — J. M..., ù P... — A défaut.
de certificats suffisamment détaillés ou suffisamment
probants, il appartient à l'Administration de comjnettre
des médecins de son choix, afin qu'ils examinent le fonctionnaire
qui sollicite un consé pour raison de santé
(C. d'El, avis 2» jeaut. 1937).
Cantine créée par une municipalité ou une société
dans l'école. — H. D..., A C... — La surveillance constitueun
service d'interclasse obligatoire pour les instituteurs.
(J. O., 9 mars 1927).
Coédueotioa. — R. T.*.,'à V... — L'instituteur el
l'institutrice doivent être mariés ensemble, les deux
écoles spéciales doivent être à classe unique, les salles de
classe eontigues, les municipalités et le C, D. doivent
avoir préalablement émis des avis favorables.
Les protestations des pères «e famille doivent, le cas^
échéant, être soumises au C. D. qui formule son avis
sur le maintien ou la cessation de l'expérience, mais la
décision appartient au Ministre (C 12 mare 1914 et
17 fév. 1927).
Congé» pour maladie csntagiesM d'un enfant. —
M»» P. D..., à L,.. — Le congé imposé, dans l'intérêt
de l'école, à un fonctionnaire, ne saurait entraîner pour
celui-ci aucun préjudice. Lorsque te congé d'éviction a
pour effet de porter à plus de six mois la durée totale des
congés, on autorise volontiers le maintien du traitement
pendant toute ia durée du congé en question
consultation du Conseil municipal. (D. 18 janv. 1887,
art. 98, med. par D. 3 août 19S6.)
Une C. du 4 déc. 1926 recommande de donner aux
cours d'adultes, partant ou ils existent seuls, une orientation
pratique et préparatoire à la profession, sinon
exclusivement professionnelle.
Direction d'école maternelle annexe i une E. V. — V-
H..., à L... — Un rapport de l'I. A. avec avis personnel
motivé sur la candidate doit être joint à chaque demanda
C. S nov. 1926).
Dossier. — B. N..., à C... — Lorsque la permutation
est définitive, le dossier complet doit suivre le permutant
dans sou nouveau département.
Pont!* eantacne. —• T..., à Y. H... — La disposition
(suivante : * Le bénéfice de la double campagne ne pre*-
dru fin, pour tout blessé de guerre, qu'à l'expiration
d'une année complète à partir du jour oit il a reçu sa
blessure » n'est pas applicable aux militaires évacués
du front pour maladie (J. O., s moi J9t7).