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JOURNAL DES INSTITUTEURS - Institut français de l'éducation

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9« Année. — Ht 5. 3 Février 1866.

JOURNAL DES INSTITUTEURS

^ ••& DE., fCOLES NOR'MALES PRIMAIRES,

DES CLASSES D'ADULTES ET DES, STALLES D'ASILE. '

'' '•

."; Que ; le. lecteur veuille bieri nous suivre plua loin

que Saint-Pétersbourg et'New-York, où nous venons

de le;conduire. C'est dans le royaume: d'Annam, vers

notre France de l'exlrême Orient,;que'nous vouloils

.aller.. Npus • apprenons que deux .-Annamites, ,1e

;phù (préfel), du.'nbm de Ça, et le Doï-tan, viennent

de recevoir la déc'Oratibn de la Légion'd'hôn-

.neur, en récomoense ; des éclatants services-qu'ils

.opt.rendus, à la;France. ; Depuis.que -nous avons'pris

;Saïgon et quand,- après la bataille de Kki,-hoa-tinà,

'lé paysjn,o.us fut soumis', l!indigène Ça, 'reconnaissant

'la nouvelle autorité comme pouvant seule protéger

les habitants,, nous donna dé nombreux témoignages

de dévouement. H fut nommé chef de canton et, au

mois de janvier 1865, élevé à la.dignité de phû.

Dès sa soumission, Ça a embrassé le christianisme,

el, chaque dimanche, on le voit assister aux offices

.dans la,chapelle de son village 'Originaire. — Le

Dot lan, plus jeune et plus homme-de guerre, se

rallia, dès 1862, à la politique française; il prit part

.à plusieurs expéditions, et sa conduite lui avait déjà

valu la médaille militaire. 11 n'est personne, nous-le

.supposons, .qui ne soit émerveillé de voir les h*bilants

de ces lointains pays se montrer sensibles à

nos récompenses nationales, qui vont jusqu'à l'extrémité

du monde honorer dans la personne de ces

nouveaux Français de l'Orient les 'bons services

rendus par eux à la grande cause de la civilisation.

_ .Pendant, que nous sommes dans ces parages qui

voient lé soleil se coucher presque au même moment

où nous la voyons paraître à l'horizon, il nous sera-


Me .ouiieux de .mentionner ici la quantité de bijoux

qui fornent au jour de son mariage la toilette d'une

jeune filli! indienne. V'n voici in .description : La

5i.yJev guijreîorhbé sut de larges pànt;ilon5,.est,c6urjte

«teûaofe sacs Ie.frujdes joyaux, Sont-reclallaspife

'el-èôioUit-la^'vnc tin'turban det;achcm'ire>org[e s'enroule

autour de la tête, et descend en ondulant, jusqu'à

la naissance des hanches. Dans les 'magnifiques

nattes de sa noire chevelure, point de fleurs ; mais

elle porte dix-huil anneaux .en .émail et pierreries

de la grosseur d'un doigt à chaque jambe, et trois à

chaque genou, dix-neuf anneaux du m.ôjne métaj.au

bras gauche, et huit au bras droit ;'de plus, un Jajcge

anneau en ivoire est suspendu à chacun des coudes.

Ajoutera fjcelgjim double qe/jclg formant chapelet A.;-la

Cïinlure'êVâu'cou, et la toilette sera complète

Voilà certes une toilette qui ne serait point indigne

de figàrer; parmi les merveilles de l'Exposition de

'1867, à ,côié de C.é merveilleux châle .que l'Inde anglaisé

doit envoyer de Calcutta à Paris., :e! qui est tel

que les.ouvriers de Cachemire n'en o,nt ja.mais tissé

de parcil ff mesure cinq mètres en longueur et un

moire cinquante centimètres en largeur. Il .est sur

fond rouge, et d'une richesse de dessins el d'arabesques

que nous ne connaissions pas jusqu'à ce jour.

Ce châle, du reste, a : déjà une histoire ; il y a plus

de dix ans qu'il est sur le métier. 11 avait été commandé

par la reine d'Aoude bien avant la révolte des

cipayes et le siège de Lucknpw.

En revenant de ;l'Inde, faisons, si l'on veut bien,

urie pointe du côté de la Syrie; rien ne nous force à

soumettre notre itinéraire à la ligne droite. Nous

avons donc appris qu'en faisant pratiquer des fouilles

en Syrie, on a découvert récemment'une habitation

juive,tout entière, dont la .construction remonterait

à de.ux siècles avant l'ère chrétienne. Dans les salles

de cett:ï antique demeure, meublée à : l'égyptienne, on

a trouvé sept livres : .les cin-j livres de Moïse, les

Psaumes de David et un autre livre contenant un

choix .de poésies hébraïques complètement inconnues.

Ces précieux manuscrits ont été envoyés à la Société

asiatique de Londres.

Un journal allemand raconte une curieuse -anecdote

dont nous allons extraire les détails suivants :

Lors des guerres de l'indépendance allemande, un

officier français engagea, pour la somme de 100

thalers (376 fr.), au monl-de-piété d'une ville d'Allemagne,

un tabre lurc qu'il ne vii.t pas dégager;

ce sabrt était un vrai chef-d'œuvre quant au travail,

et ses garnitures on or et en pierreries lui donnaient

une valeur bien supérieure. Un brocanieur en fit

1'acqulsiti.on au prix de 300 thalers et le revendit plus

tara à un marchand de Hambourg 1,300 thalers,

chacun croyant «voir l'ail une bonne affaire. Un

nia-chund d'Amsterdam qui trafiquait en diamants

J'.icheta à raison de 3,000 thalers. Entin ce chef-

,d'o?>ivre ayant éié envoyé à Vienne dans un but de

spéculation, un magnat hongrois s'en éprit, et se

l'aupropria pour luO,000 florins, el l'heureux pos--

sesseur.de ce précieux objet ne le donnerai! pas pour

le prix qu'il lui a coûté ! En effet, des évaluations

jointes à la découveite de l'origine historique du

sabre en portent le prix à un demi-million de florins

(l,2op,000 francs), car on regarde comme avéré que

Je roi Charles XII a reçu ce sabre à BenJfr, à titre

de souvenir du grand-sultan, et qu'il tomba entre les

mains d'un Français qui, n'en connaissant pas la-valeur,,

l'engagea comme nous avons dit.

•Pour revenir d'Allemagne à Paris, nous passerons

par SarreguemiMS, où nous recueillerons é;un Jafl

dont le réc^t ncNiiu/aU n)anxjijpr',d'inl^rqss% jbos

Ipflteurs. ftln honorante habjtaint;, tlji cerjtc'.jlej'ii^fe

ville, Jjt y..., ay,aiL en •,!»4, jjojg de.>riinyiisijJ8,

sauve-la' vié'àun militairemlemandqui, atteint d,'une

fièvre pernicieuse-et .presque mourant, fut recueilli

par M. V... et reçut chez lui pendant quatre semaine?

les soins les plus assidus. Le jeune soldat guérit, mais

M. V... paya cher son dévouement; sa mère g'igna

-la fièvre et mourut.

B en des années se sont écoulées depuis, et M. V...

.avait sans doute oublié sa bonne action; mais le

soldat ne l'oublia po'uj/,.,Après de longues jinnées

.passées 'au service, lotequé'ses cheveux' blaYicfiirent

el qu'il .se sentit toucher à la tombe, il lui prit un

désir .irrésistible,de voir son bienfaiteur, ou peutêtre,

hélas! d'aller prier sur son tombeau. Ne'calculant

ni les dépenses ni la longueur de la route,'il

vint du fond de l'Allemagne, et eut le bonheur de

retrouver celui qui, cinquante-deux ans auparavant,

l'avait reçu sous son toit hospitalier. « Mon père,

mon sauveur, s'écfia-t-il en l'embrassant, maintenant,

comme le vieillard Siméon, je mourrai en

paix. »

Et en le quittant i : lui laissa une coupe de vermeil

qui poi-le celle légende : « Je su.is ..vc.nu en ennemi,

et tu m'as traité en ami ; comme le bon Samaritain,

lu m'as recueilli quand tout le monde m'abandonnait.

»

La conduite de l'obligé n'est pas ici moins digne

d'être offerte eu exemple que celle du bienfaiteur.

La reconnaissance est sans doute un devoir, mais ce

sentiment est assez rare pour que nous ne :le trouvions

pas tout aussi honorable " que peut l'être un

bienfait.

Voici un trait d'un enfant de'six ans qui mérite

d'être '-apporté ; il dénote une présente d'cspfii, lin

sang-froid et un courage dont on a peine à adjnelUr.e,,

à cet âge, la vraisemblance.

Ces jours derniers, deux enfants jouaient sur -les

bords de la Marne. Le plus jeune, âgé de quatre

ans, s'étant imprudemment avancé, fut entraîné par

les eaux; l'aîné, âgé de six ans seulement, en présence

du danger que courait son frère, ne perdi,t

point la tèie, et, ramassant un lien de paille qui se

trouvait par hasard sous sa main, il s'avança sur hi

berge, qui faisait en ce lendrpit saillie dai-s la rivière^;

alors, non sans des efforts inouïs et sans plusïèurp

fois s'exposer àôt're entraîné lui-même, il 'parvint j

saisir et à enlacer le corps de son jeune, frère d.ins ce

bateau improvisé et à le ramener sur le bord, après

quoi il le transporta dans une maison voisine, plutôt

que chez ses parents, dont il ci aignail les reproches.

Terminons par le renseignement suivant, qui a bien

aussi son inlcYél:

La sténographie, quo, pour la première fois celle

année, l'Association philotechnique a introduite dans

lu programme de l'instruction gratuite qu'elle offrp

aux ouvriers, est enseignée non-seulement comme

écrilurc rapide destinée à suivre la parole, ma'is

comme moyen d'apprendre seul à lire et à orthographier,

soit la langue maternelle, soit les langues

étrangères.

M. Aug.Gross.elin, professeur chargé de ce cours,

•y a rattaché renseignement d'une écriture extrôrner

ment simple pour correspondre avec les aveugles.,

et celui d'un système désignes, qui rend $ fycile Jji


communication ayec les pèrsonixes privées de l'ouïe

et de là parole que, dès Ja première leçon, un sourdmuet

qui assiste au cours pourrait converser avec

les élèves eutcndants-parlanls.

Lé cours gratuit de sténographie a lieu tous les

dimanches, à 9 heures du malin, rue'Charlemagne,

12, et à 10 heures et demie, rue G.erson, l.

DE BKUGNY.

ENSEIGNEMENT DE L'ORTHOGRAPHE.

PRÉPARATION AUX DICTÉES.

Parmi les objets d'enseignement dont Içs instituteurs

ont \e plus à s'occuper dans les écoles, l'orthographe

figure certainement en première ligne;

c'est, avec la lecture, l'écriture et le calcul, l'un de

ceux auxquels ils consacrent le plus de temps et dé

soin. .On peut même dire qu'aux yeux de la plupart

.des pères de famille, l'orthographe résume tout le

savoir de leurs eufants eu ce qui concerne la connaissance

de la langue maternelle.

Nous n'ayons point à considérer si cette manière

de voir est bien ou mal fondée, et si en l'adoptant

On ne méconnaît point le but de l'étude de la langue,

qui est l'un des principaux moyens de culture

intellectuelle. ,Cetl,e opinion est presque universelle,

.cela s.uffit; il faut la respecter, comme toutes les

opinions généralement accréditées, qu'il est toujours

^apgereux de heurter de front : on risque de se

friser sans rien changer à la marche des choses.

.Ce n'est pas, bien entendu, que nous ayons la pensée

de conseiller de jamais sacûfier la moindre parjtie

de son devoir _à un respect intéressé des préju-;

gés régnants ; mais lorsque, sans faire le moindre

sacrifice en ce qui concerne l'honneur et le devoir,

nous pouvons faire à l'opinion une concession, qui

n'aurait d'autre inconvénient que de nous causer

jin peu de peine ou d'embarras, nous ne devons pas

hésiter un instant.

Heureusement ce n'est pas le cas ici. Quelque

haute idée qu'on puisse se former-de l'importance

de l'étude dé la langue considérée dans son ensemjblé,

la connaissance spéciale de l'orthographe en a

une qulon ne saurait contester. Ce n'est pas sans

raison qne tant de personnes veulent y voir une mesure

des progrès des élèves en grammaire ; il y a

toujours dans toutes les opinions généralement reçues

un fond de vérité qu'il y aurait de la présomption

à méconnaître. Nous ne voulons pas.dire

que l'orthographe soit la' meilleure preuve du savoir

d'un élève, et encore moins qu'une bonne orthographe

soit .un signe infaillible de capacité. Tous les

maîtres nous démentiraient a l'instant en nous citant

des exemples du contraire.

Il y a .en eiïet des élèves d'une grande intelligence,

dont le savoir est étendu, dont l'esprit vif et

prompt saisit avidement les choses, et qui cependant

arrivent difficilement à savoir l'orthographe, et

même ne parviennent jamais à éviter des fautes

quelquefois très-grossières; tandis qu'on en voit

d'autres d'une inielligence obtuse, et dont l'esprit ne

peut pas dépasser un certain niveau de médiocrité

dans les matières de raisonnement et dans les connaissances

qui demandent de la sagacité ou de la

pénétration, mettre de bonne heure l'orthographe

avec une perfection qui fait le désespoir de leurs

émûtes. Nous ne .cherchons pas à rendre compte de

ces différences, qu'on pourrajt expliquer par cerlaing

défauts des premiers, méconnus pu .trop négligés,

et par quelques qualités des derniers, qualités secondaires,

sans douté, mais ayant sous ce rapport

une véritable importance.

Quoi qu'il en soit de la fréquence de ces anomalies

apparentes, on ne peut s'empêcher jie reconnaître

que les progrès des élèves en orthographe son.t en

grande partie un indice assez sûr de leurs progrès

en général', et surtout de ceux qu'ils peuvent -avoiç

faits dans la connaissance du langage, tic n'est donc

pas sans raison que les instituteurs donnent tant, de

soin à celte partie de leur enseignement. Tout ce

qui s'y rattache, le temps à y consacrer, les moyens

à employer pour obtenir prompiement 4e bons résultats,

tout a pour eux un intérêt de premier ordre.

Parmi ces points essentiels, la correction des

fautes que les élèves commettent dans les exercices

auxquels on a recours, et les moyens qu'qn pe.ut

choisir pour les empêcher de retomber dans .ces

fautes, ou pour graver dans leur esprit la véritable.

Orthographe des mots, jouent certainement un grand

rôle dans les préoccupations des maîtres. Aussi nous

proposons-nous de passer quelque jour en revue les

principaux moyens proposés ou déjà usités, .afin d'en

apprécier la valeur .

Mais avant cette correction, qui suppose en général

que les élèves font déjà des dictées, il se présoute

une question très-importante. Comment amener

les jeunes élèves à pouvoir écrire sous la dictée?

N'y a-t-il pas des exercices qui pourraient les ptépa,-

rer à cet exercice fondamental ?

La question a une gravité qui ne résulte pas seulement

de ce fait que, d'un côté, la dictée est .un

exercice qui, pour être profitable, doit revenir fréquemment,

et que, de l'auire, ce n'est pas .un travail

solitaire des élèves, l'une de ces occupations

auxquelles ils peuvent se livrer tandis que le maître

est employé à donner une leçon quelconque à une

autre division; il faut absolument quelqu'un pour

dicter. S'il n'y avait que cetie difficulté, on la lèverait

aisément, même dans les écoles où l'instituteur

est encore sans adjoint; il suffirait défaire faire la

dictée par l'un des élèves de la classe assez avancés

pour qu'on pût lui confier ce .soin sans inconvénient.

Malgré l'insufiisaucn de tous les exercices

abandonnés à lies élèves, celui-ci est encore l'un de

ceux où cette insuffisance se fait le moins sentir;

aussi, à défaut d'adjoint, où même, dans .une école

très-peuplée, à défaut d'adjoints assez .nombreux,

on peut avoir recours avec avantage à cet expédient.

Toutefois, la question est plus complexe. Les

maîtres savent tous combien les premières dictées

faites par les élèves sont monstrueuses. .Elles sont

tellement surchargées de fautes qu'elles sont en

réalité incorrigibles ; elles deviennent dès lors presque

stériles pour l'instruction des enfants, parce

qu'ils n'attachent d'importance qu'à ce qui a une

sanction : or la sanction, ici, c'est la correction.

Elles sont, en outre, presque toujours plus où moins

illisibles pour deux raisons : l'une, c'est le nombre

immense de fautes contenues dans ces dictées, et

qui rend la plupart des mots méconnaissables; l'autre,

c'est l'inexpérience des élèves, qui savent Je

plus souvent trop peu écrire lorsqu'ils commencent à

faire des dictées, et qui, au début de ces exercices

nouveaux pour eux, se trouvent en présence d'uni}

double difficulté, celle de soigner leur écriture, et

celle de faire en .même temps attention à la manièrç


dont doivent s'orthographier les niols qu'ils entendent.

C'est certainement l'une des causes qui, psnda'iit

longtemps, rendent si lents leurs progrès eu

dfthographe.

Pour vaincre ces obstacles, On peut recourir à

divers moyens, de nature à être employés successivement,

et dont plusieurs même peuvent l'être en

même temps. L'emploi de ces moyens repose sur ce

principe fondamental de l'enseignement : qu'il faut

isôlet les difficultés pour les vaincre, et que, pour

ëii triompher plus aisément, il faiit, dans le choix

dés exercices, aller tonjours du facile au difficile.

Or, pour l'enfant qui commence, le plus facile est

de copier dans un livre. Encore, ne faut-il pas s'imaginer

que ce travail soit aussi aisé pour lui qu'il

l'est pournous-mêmes, qui savons l'orthographe des

mots, et avons l'intelligence de leur signification,

tandis que l'enfant est dans une situation toute différente.

Ce qui prouve que ce travail n'est pas aussi

simple qu'on le suppose, c'est le grand nombre de

fautes que les élèves commettent en commençant,

inertie lorsqu'ils copient. Celaprovientsans doute de

ce que leur attention est insufhsante; mais si elle est

insuffisante, c'est qu'il leur en faut, et qu'à ce moment

elje leur est difficile. En effet, ils savent presque

toujours fort peu écrire alors ; la partie matérielle

de l'écriture les embarrasse encore, et^à cette

difficulté se joint celle de se rappeler, en portant leurs

yeux du livre sur le cahier, la manière dont s'écrivent

des mots qu'ils connaissent très-peu, que souvepl

mêmes ils voient pour la première fois.

Aussi commet-on une grave erreur en faisant copier

les enfants dans des livres de grammaire, d'arithmétique

, de géographie, comme on le fait fréquemment,

dans l'espoir qu'ils apprendront en même

temps un peu de ce que contient leur livre. Avec ce

système, ils n'apprennent ni géographie, ni arithmétique,

ni grammaire; ils n'apprennent pas même

l'orthographej parce qu'ils ne comprennent pas ce

qu'ils écrivent.

Pour leur faire copier avec fruit, il faut ne leur

donner que des livres très-simples, très-élémentaires,

leurs livres de lecture, par exemple, surtout

s'ils réunissent ces qualités; leurs livres d'histoire

sainte ou leur évangile, dont les récits familiers

sont si bien à leur portée, et ne renferment guère

que les mot) qu'ils ont le plus besoin de connaître

en commençant.

En choisissant ainsi les livres, on peut être certain

d'obtenir de ce moyen de très-bons résultats,

principalement si on a le soin de surveiller ce travail,

tenant à ce qu'il soit fait avec attention, et faisant

recommencer toute copie où le nombre et la

grossièreté des fautes prouveraient la négligence que

l'élève y a mise. C'est ici une condition indispensable,

et l'ignorance de l'enfant no peut pas lui servir

d'excuse ; il n'a besoin que de bonne volonté, mais

il faut exiger avec fermelé qu'il en fasse preuve. Ce

serait lui rendre un mauvais service que de se montrer

indulgent sous ce rapport au début; on ne ferait

qu'encourager une habitude qu'il serait très-difficile

de lui faire perdre ensuite.

• Le second moyen, après la copie dans 'les livres,

consiste à faire 'écrire sous la dictée des passages

que les enfants ont lus et dont on leur a fait épeler

tous les mots, afin de les préparer à les reproduire

plus aisément lorsqu'ils les entendront. L'épellalion

peut se faire de deux manières, et même, dans le

principe, il serait bon qu'elle se fît des deux manières

à la foi*. La première consisté à leur faire épeler

chaque mot avec le livre sous les yeux, et là

deuxième, à lés faire épeler de nouveau quand là

phrase est finie, mais alors en fermant le. livre, et

reprenant les mots les uns après les autres. Lo sque

les élèves commencent à être assez exercés, on supprime

la'première manière, et l'on se borné à h dernière,

qui est davantage un acheminement à la dictée,

telle qu'elle se fait ordinairement.

Avant de passer à celle-ci, on peut encore employer

un autre moyen qui se rapproche d\i précédent,

tout en présentant un peu plus de difficultés.

Il consiste à faire reproduire par écrit et de mémoire

de petits passages préalablement appris par

cœur. Mais deux précautions sont à prendre pOur

cet exercice : la première, c'est de choisir des passages

dans des livres au moins aussi faciles, Sinon

plus simples et plus aisés à comprendre que les ouvrages

dans lesquels on donne à copier, et surtout

composés de mots généralement empruntés au langage

le plus usuel, et d'une orthographe peu compliquée

; la seconde est de prévenir les enfants qu'ils

auront à écrire de mémoire le passage qu'on leur

donne à apprendre par cœur, afin qu ainsi avertis ,

ils puissent, en étudiant leur leçon, faire attention à

la manière dont s'écrivent les mots qu'elle renferme.

• II est inutile de faire remarquer qu'avant de leur

laisser écrire le passage ainsi appris, il faut s'assurer,

en le leur faisant réciter, qu'ils le savent bien,

car autrement ils seraient dans l'impossibilité de le

reproduire. Cette récitation peut être confiée à la

surveillanced'undesélèves avancés de l'école_; il suffit

qu'on ait confiance dans sa fermeté pour exiger que

la leçon soit bien sue, et pour envoyer, dans le cas

contraire, les enfants l'apprendre de nouveau. On peut

également confier à des élèves déjà instruits la lecture

et l'épellalion qui précède la dictée dans l'exercice

dont nous ayons parlé auparavant, de même

qu'on peut, dans bien des cas, leur faire faire les dictées

ordinaires aux .élèves des divisions inférieures.

A l'aide de ces exercices préliminaires, les enfants

arriveront parfaitement préparés aux dictées proprement

dites. On ne leur verra plus faire ce nombre

immense de fautes, qui les décourage eux-mêmes

et qui fait le désespoir des maîtres. On obtiendra

d'ailleurs ce résultat, d'autant mieux que les dictées

seront en commençant très-élémentaires, et qu'elles

se composeront de phrases fort courtes, de manière

à pouvoir être aisément saisies et retenues par l'esprit.

DE LA NARRATION ET DU STYLE ÉWSTOLAIHE.

Nous sommes obligé d'interrompre nos études sur

la phrase pour donner satisfaction à la demande

qui nous a éié adressée de nous occuper de narrations

et de lettres. On voudrait des exercices pour

faire travailler les élèves et les habituer à écrire.

Rien n'est plus aisé que d'imaginer des sujets pour

les leur faire développer ; il convient de prcndie ces

sujets parmi les choses qu'ils connaissent, parmi celles

qui leur sont personnelles ou qui se passent sous

leurs yeux, soit dans leurs familles, soit dansl'école,

soit enfin dans la localité qu'ils habitent.

La marche à suivre dans ce genre d'exercice,

c'est, le sujet étant donné, de dire aux enfants d'écrire

sur ce sujet de la même manière qu'ils en par»


levaient dans la cpnv.ersation. Leur travail sera nécessairement

fort jmpaffail au début-, ce sera l'affaire

du matlre de le corriger en' disant à chacun

pourquoi telle idée ou telle expression, est mauvaise

et ce qu'ilconvienl de mettre à la place. C'esi ainsi

que les enfants des écoles môme rurales pourront,

sans passer beaucoup de temps à étudier des théories

qu'ils comprendraient peu, s'habituer à réfléchir,

à raisonner, en un mot, à penser et à rendre

correclement leurs pensées.

La méthode q«e nous venons d'indiquer offrirait

peut-ôlre quelques difficultés dans son application

si le maître ne faisait précéder le travail des élèves

de la lecture du sujet, préalablement préparé et développé

par lui, qu'il leur ferait analyser oralement

en les questionnant sur les points principaux, sur

les idées saillantes -qu'ils auraient eux-mêmes à reproduire.

Si l'enfant peut, jusqu'à un certain point, être dispensé

, au moins pendant un temps, d'étudier les

principes théoriques, il est d'autant plus nécessaire

que le maître ls connaisse parfaitement pour guider

les élèves dans leur travail et leur expliquer, en

le corrigeant, pourquoi telle façon de parler est

bonne et telle autre mauvaise ; pour leur donner le

modèle qu'ils devront s'efforcer d'imiter, modèle

ui, comme nous l'avons dit, sera lu et analysé avant

3'être traité par eux, et que le maître leur dictera

ensuite comme corrigé, afin qu'ils ne soient point

exposés à oublier les observations dont leur travail

aura _été l'objet.

Puisque le maître dpit être familiarisé avec les

principes et ne point ignorer la théorie.dont ses élôycs

feront, sous sa direction, l'application par des

exercices de style narratif ou épistolaire, quelques

instituteurs nous sauront peut-être gré de dire ici

un mot de la narration et du genre épislolaire.

Il est rare que, dans une lettre, on n'ait pas à

faire le récit d'un fait ou d'une circonstance quelconque,

à rendre compte d'une chose quia eu lieu,

d'un'événement ou d'.une affaire qui intéresse, ne

fût-ce que sous le rapport delà curiosité, la personne

à qui l'on écrit ou ce!le qui écrit. Ainsi, dans une

foule de cas , le style épistolaire ne peut être convenable.ment

pratiqué qu'à la condition que les règles

relatives à la narration soient fidèlement observées

dans les lettres. Parlons donc d'abord de la

narration.

Cicéron définit la narration « l'Exposition des faits

ou propres à la cause, ou étrangers, niais relatifs

et adhérents à la cause même. » II s'agit ici de la

narration oratoire ; en nous plaçant à un point de

vue moins élevé, nous dirons que la narration est

l'Exposé d'un fait avec ses circonstances, et nous

distinguerons trois sortes de narra'ion : la narration

historique, qui consiste à raconter les faits tels

qu'ils se sont passés, c'est-à-dire avec vérité, sincérité

et exactitude ; la narration fabuleuse, romanesque,

où l'on raconte des faits imaginaires : tels

sont les contes de Perrault, les fables de La Fontaine,

les aventures de Télémaque, par Fénelon ; enfin la

narration mixte , où le fond et les circonstances

principales, certains personnages, sont vrais, mais où,

pour donner de l'étendue, du charme et de l'intérêt

au récit, on ajoute une foule de détails de pure

invention. Alexandre Dumas a fait une quantité de

romaris historiques qui appartiennent à ce genre de

parration.

Trois qualités son.t essentielles à la narration :

la brièveté, la clarté et h vraisenihlance. Dnns la

narration historique, il faut plus que la vraisemblance,,

il faut la vérité. Commençons, par cette

dernière qualité, car c'est principalement sur des

faits vrais qu'il est bon d'exercer les enfants, dos écoles,

pour leur apprendre à raconter sans qu'ils aîeui

à faire des frais d'imagination qui seraient généralement

au-dessus de leurs moyens.

•; .:,v

; Un récit, pour être vrai, doit reproduire exactÔT

ment le fait tel qu'on l'a vu ou qu'on l'a «mond»

raconter, sans omettre ni altérer aucune vr/COtiSr

tance importante et propre à mieux le faire connaître

ou apprécier. Il n'est pourtant point nécessaire,

dans l'intention d'être un narrateur plus fidèle, de

pousser le scrupule jusqu'à mentionner des détails

fastidieux, qu'il est. au contraire préférable de passer

sous silence, parce qu'ils nuiraient à l'ini.érôt

du récit, dont une des qualités essentielles doit être

la brièveté.

• La brièveté consiste à .ne rien dire d'inutile, rien

qui soit de nature à déplaire ou à ennuyer; éviter

les redites, les répétitions, les détails puérils, les

digressions inopportunes .ou trop longues, qui pourraient

faire perdre de vue l'objet principal sur lequel

doit se porter l'attention, voila ce que l'on en^

tend par brièveté. Suivant l'intérêt plus ou mo.ins

grand que.l'on sait donner à un récit, le méme r évér

nement sera quelquefois raconté en plusieurs pages

sans que l'on pèche contre la brièveté, tandis que,

avec dix lignes, on peut être prolixe et diffus.

Bien des gens se trompent, dit Cicéron, à une

apparence de brièveté et sont très-longs en croyant

être courts. Ils s'efforcent de dire beaucoup de

choses en peu de mots; c'est peu de choses qu'il

faut dire, et jamais plus qu'il n'est besoin d'en dire.

Par exemple celui-là croyait être bref qui disait :

« J'ai approché de sa maison ; j'ai appelé son serviteur;

je lui ai demandé à vpif son maître ; il m'a

répondu que celui-ci n'y était pas. » Tous .ces détails

sont inutiles pour dire tout simplement :"« J'ai

été pour le voir, je ne l'ai pas trouvé. » La superfluité

des choses et la surabondance des mots dans

une narration sont également contraires à la brièveté.

Les digressions, lorsqu'elles ont lin rapport intime

avec la question ou qu'elles spnt destinées à

mieux faire comprendre le fait que l'on raconte, se

sont point absolument interdites; mais elles doivent

être courtes, et ce serait'un grave défaut de les niultiplier

dans le même sujet. 11 en est de même quand

on fait remonter un récit trop haut [db ovo) et 9#

delà du point où il doit commencer.

En toutes circonstances, dans tout ce que l'on

écrit, la clarté, ainsi que nous avons eu occasipp

de le faire remarquer, est la première .et la plus

importante qualité du style, aucune autre ne peut

en dispenser ni en tenir lieu. Dans une parration,

comme dans une lettre, elle doit être telle que le

lecteur voie tout de .suite et sans le moindre etfort

d'attention quelle est la pensée et le but de celui

qui raconte ou qui écrit.

La narration sera claire, dit encore l'Orateur, si

les faits y sont à leur place et dans leur ordre naturel

; s il n'y a rien de louche et rien de contourné,

point de digression, rien d'oublié que l' ou désire,

rien au dede ce qu on veut savoir : car les marnes

conditions qu'exigé la brièveté, la clarté les demandes;

etsi une chose n'est pas bien entendue, souvent

c'est moins par l'obscurité que par la longueur de

la narration. Il ne faut pas non plus y négliger là


làVté des mots en eux-mêmes et là lucidité dé l'expression

en général. C'est là du resté une règle commune

à tous lès genres de discours. L'une des causés

principales qui nuisent à la clarté dé là narration,

c'est là multiplicité des incidents et des personnages,

èurtôut lorsque les Incidents s'embarrassent réciproquement,

que le caractère de chaque personnage

n'est pas nettement dessiné, et que le rôle dès uns

vient s'enchevêtrer dans celui des autres, ce qui

arrive lorsque tous ne concourent pas à la même

action.

Là vraisemblance n'est pas moins nécessaire aux

récits historiques q'u'aùx récits fictifs. Dans les premiers;

pour que le vrai soit en même temps vraisemblable;

il faut avoir soin de n'omettre aucune des 1

circonstances nécessaires pour produire là conviction j

dans les seconds, tout doit être tellement naturel

et semblable à' la réalité que l'illusion soit entière.

On doit donc éviter l'exagération en même temps


— Vèùx-tù bien te taire I petit péndard, dit tout

bas l'avare en gagnant le corridor. Tu aurais le cœur

die nie ruiner le jour de ta fête, toi? Viens donc voir

ce que tu me coûtes, enfant prodigué. Sait-iù qu'il

faut bien dés loyers pour faire rôtir tomes les poulardes

et les tas de vivres que l'on t'a laissé commander!

En ce moment, les parents et lés amis appelaient

d'en bas :

, — Voulez-vous donc laisser refroidir le festin des

Innocents ?

M. Duhein profita de la sommation pour saisir la

rampe de l'escalier, croyant se soustraire à ce qu'il

jugeait un léger caprice de Ferdinand ; mais il n'en

étiiil pas quiiie.

En entrant au. banquet, Ferdinand, rouge de vo-

Ipnté, ne répondit rien aux accolades respectueuses

dopt il fut salué. Il mil ses deux coudés sur la table,

refusant de manger, prononçant enfin ces paroles

terribles pour un aïeul :

—• Je ne veux plus être mon grand-père.

Les convives furent déconcertés, et les parents bien

davantage. Servantes et valets demandaient en vain

à l'innocent :

— Monsieur, voulez-vous boire ? Monsieur voulezvouà

du chevreuil, du saumon, des ortolans?

Ferdinand restait immobile, et les autres mangeaient

d'autant plus qu ils éprouvaient l'embarras de

parler ; car chacun s'ingérait en soi de ce que voulait

dire l'enfant, et faisait à son voisin des yeux

étonnés. M. Duhein, seul, regardait au forid de son

assiette; la honte lui paralysait l'estomac.

Au milieu de ce silence et de cette gêne insupportable

pour tous, l'enfant, frappant des deux poings

siir la table, prononça tout à coup d'une voix éclatante

:

— J'ordonne que le père d'Agnes n'aille pas eh

prison. S'il va en. prison, j'ôte mes habits, et je ne

suis plus innocent. . , .

.Grand-père but un verre de vin pour ne pas s'évanouir;

toute la table fut consternée.

— Allons, du papier, poursuivit en pleurant le

petit monarque, une J)lume, de l'encre. Écrivez vite,

grand-père, la (Quittance dit maître peintre.

— En bien, mon père, dirent les grands fils, è'I la

mère et la tante, il faut faire sa volonté, il n'y à pas

à répliquer.; après tout, c'est un grand jour !

Le propriétaire, très-pâle, répondit eh bégayant:

— Songez-vous que cet honnête homme ms doit

deux termes, et que cela fait deux cents livres, plus

vingt patars pour le droit de nicher une vierge audessus

de la porte,, ce qui creuse le mur ?

— Deux termes ! s'écrièrent les fils irrésolus.

— Deux termes 1 répétaient les invités, en élevant

leurs mains.

— Sinon le ferais-je saisir, humain comme je le

suis?

— Il faut considérer, mon père, hasarda l'un des

fils, que M. Aldenhoff a toujours bien payé jusqu'ici;

que la di;


ferjeur ou le. fond de l'e.au a« moyen de réoipients

4e, Verre'bien clos dans lesquels fonctionne un régulateur

mettant en contact des charbons renius

incandescents par une pile placée sur un bâtiment.

Un spectacle curieux, a toujours été la conséquence

des expériences faites dans le même but. Aussitôt

l'immersion de la lanterne sous-marioc, des armées de

poissons de toutes espèces viennent se jouer dans

la zone éclairée, pendant que, dans la pénombre,

les embarcations des piîcheurs manœuvrent Iraitreugen'ent,

leurs filets. Cet .éclairage électrique en

pleine mer, inondant dè.lumière les eaux claires de

l'Océan, ces, poi-sons arrivant par bandes dans les

rayons de ce soleil factice, les grandes ombres portées

par le navire, constituent par leur ensemble un

bel et imposarit spectacle. Des pêches miraculeuses

sont toujours la conséquence de ces essais, dont le

but principal est ordinairement l'exploration du fond

de la mer ou la récolte du corail.

Mais le gaz combustible n'est pas encore sur le

point d'être délrôné, et nous le verrons longtemps

briller de son bel éclat. M. Gouverneur, de Nogentle-Rôtrou,

a imaginé de se le procurer économiquement

en distillant une substance considérée jusqu'à

ce jour comme inutile et encombrante : le marc de

pomme. ' D'autre part, une usine pour la distillation

'de la houille vient d'être inaugurée à Bombay, au

sein d'une population de laquelle le gaz n'était connu

qtiè de nom. Là, comme chez nous il y a 25 ans,

le nouveau genre d'éc'airage frappe les habitants de

surprise; ils ont peine à comprendre comment on

peut obtenir de |a flamme sans huile ; mais ils n'en

sont pas moins bien disposés à accueillir cette innovation.

Bien que les rayons solaires jouent un grand rôle

dans les arts et l'industrie, on n'a peut-être pas su

encore les utiliser comme force motrice. L'optique

à tiré un bon parti des rayons lumineux du soleil;

la photographie a fait merveille avec lés rayons actiniqties;

restent donc les rayons calorifiques, dont

On n'a guère rien fait jusqu'à présent. Le commandant

de la place de Saïda, en Algérie, a bien eu l'idée

d'utiliser la dilatation qu'il peuvent l'aire subir à des

mares gazeuses pour confectionner des pompes automatiques

dites solaires, dont l'usage est précieux

dans notre colonie africaine. II est vrai aussi que

M. Cabinet, de l'Institut, le spirituel astronome, inventeur

des projections homalographiques pour le

tracé clés cartes (1), communiquait récemment à l'Académie

des science; un procédé pour faire cuire les

œufs ou les côtelettes par l'action du soleil, ainsi

transformé en fourneau économique. Mais il 'V avait

mieux à faire, et voici ce qu'ont imaginé des physiciens

anglais. On sait qu'une pile thermo-électrique

se compose d'une lame d'antimoine soudée par une

de ses extrémités avec une lame de bismulh, pu

mieux une série de ces couples métalliques repliés

l'un sur l'autre en zigzag. Quand cet appareil est

chauffé sur l'un de ses côtés, c'e-t-à-ïlire sur une

série de soudures, tandis que l'autre côlé reste froid,

il donne naissance à un courant électrique. On comprendra

qu'une semblable pile, construite dans d'assez

grandes proportions, puisse devenir une source

constante d'électricité, dont l'action continue peut

exercer une grande puissance comme agent de décomposition

chimique ou comme moteur. Quelques

(1) Cette projection est la seule qui conserve les étendue;

relatives des divers pays.

machines ont déjà été" construites, d'après oe principe..

".'• . . . ". , , •

Mais le public a surtout été mis en émoi par le»

prétendues évocations des médiums américains, les

frères fJavenport. La presse a fa^it justice de leur

charlatanisme éhpnlé,. et il est peu de personnes qui

n'aient apprécié à sa juste valeur c


.M Pasteur est lé deTeuSéur convaincu de la vieille

maxime : Tout ce qui a vie sort d'un œuf. Il affirme

« qu'il est toujours possible de mettre dans un

yàsë bien clos une masse d'air pur (privé des germes

qu'il peut contenir en suspension) en contact

avec .un liquide putrescible sans qu'il se développé

dans- ce liquide des animacules et sans qu'il se

produise des végétations' ou de moisissures à sa

surface. »

MM. Pouchet, Joly et Musset, les défenseurs des

générations spontanées ou de l'he'te'roge'nie, prétendent

« que la matière peut s'organiser seule, et

que, en quelque .lieu du globe qu'on prenne un déèîmôire

cube d'air pur, dès que cet air sera en contact

avec un liquide putrescible renfermé dans des

vaçeâ bien clos, Ceux-ci se rempliront toujours d'orgànismôs

vivants. >' . ,

' L'Académie des sciences, après s avoir charge Une

commission de contrôler les expériences"de M. Pasleur

d'Une part, etdeM. Pouchet d'autre part, à donné

raison au premier, mais avec celte restriction qu'elle

recommencerait bientôt une autre série d'épreuves

sur le même sujet. Mais les hétérogénisles ne se

tiennent pas pour battus, et comptent soutenir de

nouveau leur thèse avec de nouveaux arguments et

de nouvelles observations.

• Tout en admirant cette persévérance des partisans

des générations spontanées, et en constatant que

leurs laborieuses élucubrations ont produit d'uliles

résultats en dehors de celui qu'ils veulent atteindre,

il ne faut pas perdre de vue l'improbabilité qu'une

des lois les plus générales de la nature ait ses seules

exceptions parmi les organismes les plus infimes.

Autrefois les prédécesseurs de M. Pouehé appliquaient

leur doctrine à des ôires d'une plus haute

organisation ; chaque pas de la science leur a fait

perdre du terrain, et aujourd'hui ils Sont forcés de

fonder leurs hypothèses sur l'examen de corps placds

si bas dans l'échelle animale ou végétale que

Jour organisme même peut être mis en question.

Quoi qu'il en soit, cette intéressante discussion n'a

pas été close par quelque expérience irréfutable, et

il est à craindre qu'elle ne le soit pas encore de

longtemps. ;

}. •. , IV.

CONSTftUCTIONS NAVALES;

Les vaisseaux cuirassés.

L'escadre anglaise qui a visité successivement

Cherbourg et Brest a été. l'objet d'un intérêt tout

nouveau, excité par l'aspect de ces monstres sombres

et menaçants dont l'approche inspire un sentiment

d'étonncment mêle d'admiration et de terreur.

L'idée de recouvrir les navires de plaques métalliques,

pour les protéger contre les projectile?, n'est

pas nouvelle. Au xvi e siècle, dit M. Girard, dans

un excellent recueil périodique, la Science pour tous,

une galère construite à Nice avait été revêtue avec

des plaques de plomb; en 1813, Fulton construisit

le premier bateau à vapeur cuirassé, portant 20 canons

: mais cette innovation ne fut réellement et

utilement appliquée qu'à l'instigation de l'Empereur

Napoléon III, en 1854, époque à laquelle les batteries

flottantes rendirent de grands services pendant

la guerre de Crimée. Mais ces lourdes constructions

ne pouvaient entreprendre de campagne

lointaine ; le surcroit énorme du poids du ter,

ajouté à un navire devant lutter contre tous les

temps, »ehiblait être une difficulté insurmontable petitlui

assurer les qualités nautiques nécessaires : mais

les avantages de l'invulnérabilité firent que'les ingénieurs

français et anglais se mirent à l'éludé.

M. DupUy de Lomé;' le premier pour la France,

inaugura une ère nouvelle dans les constructions

navales en lançant de Toulon, le, 24 novembre

1859, la magnifique frégate la Gloire,' dont le. succès

à la mer excita l'amour-prOpre des Art'glâisj qui,

à leur tour, mirent en chantier le Warrior. Nous

ne saurions faire ici l'histoire de la tràttsfor'matiôii

des flottes de guerre chez les divers peuples, fet eh

particulier chez les Fr'ançais et. les Anglais ; nous

dirons seulement que, si les navires anglais se sont

fait remarquer par leur masse et la variété de leurs

dispositions,' les frégates françaises; au contraire,

de moindre dimension et de construction plus uniforme,

semblent plus agiles et plus soumises au

gouvernail. De deux côtés, d'ailleurs, toutes les

conditions qu'il est humainement possible de

remplir pour parer aux éventualités du combat et

de la vie maritime se trouvent réunies dans ces forteresses

flottantes avec l'ordre le plus judicieux et

les dispositions les plus ingénieuses.

La fabrication des plaques est l'objet d'un soin

tout spécial. C'est, en général, le fer provenant des

vieux clous, des vielles roues des locomotives, et surtout

des rails hors de service, que l'on prend ,dé

'préférence, parce qu'il a été déjà soumis à une sorte

de tassement considérable. Les plaques les plus

épaisses ont été faites en Angleterre : elles ont jusqu'à

O m 139 d'épaisseur, 'tandis que lés cuirasses

des valiseàux français n'ont pas pltis de O m l25.

Mais plus.on augmente l'épaisseur des blindages,

plus aussi on construit des canons puissants pour

les percer: en Angleterre et en Amérique, on a ainsi

établi un duel véritable entre la cuirasse et le boùr

jet, duel interminable et sans intérêt du moment où

il dépasse certaines limites. Il arrive un moment,

en effet, où la cuirasse trop pesante met le navire

hors d'état de se mouvoir,. et où, d'au ire part, les

canons trop pesants et nécessitant des charges énormes

de poudre pour'lancer leucs lourds piojectiles

sont aussi dangereux pour ceux qui les manœuvrent

que pour les adversaires contre lesquels ils sont dirigés.

Où s'arrêteront ces efforts 1 Quel avenir est réservé

aux nouvelles flottes ? L'expérience elle temps

nous l'apprendront. Mais si nous jugeons, d'après

un récent exemple offert par le Rolfe-Kfake au

bombardement dé Duppel, l'avantage, avec lequel

le navire danois a supporté un tir bien continu .est

décisif pour les radeaux blindés à tourelles. Pendant

une heure et demie il a reçu 150 projectiles des

forts de terre ; les manœuvres, les cheminées et les

embarcations ont été hachées, mais pas un seul

coup n'a pu endommager gravement la coque ni

les tourellt s qui renfermaient les canons.

« Ces formidables machines de .guerre, dit un témoin

occulaire déjà cité, M. Girard, sont loin d'avoir

là majesté et l'élégance des beaux vaisseaux

de ligne pourvus d'une mâture élevée ; leur aspect

sombre et sévère, leur gréement réduit et leur coque

noire indiquent du premier coup d'œil la ti isié

nécesité pour laquelle ils sont à flot. »

Rappelons, en terminant ce rapide exposé, que

c'est aux encouragements accordés par 1 les sociétés

savantes au zôlo et aux travaux de leurs membres


gué nou? devons unç grande partie des découvertes

nouvelles et des pèrféctKmnements àppçrlés aux

anciennes: En tê.tede ces utiles institutions se place

l'Association scientifique, dont le siège est à l'Observatoire

impérial à paris, mais qui compte aussi

dans les départements des centres de réuriiop et de

nombreux adhérents. Les sociétés d'acclimatation,

de botanique, de géographie, etc., etc., ont décerne

des prix qu'il serait intéressant dé mentionner, fait

paraître oes oeuvres utiles et publié des découyerr

tics que nous sommes .obligé de passer sous sHençe,

Ou provoqué des .expositions dans le but de'généraliser

les : .connaissances et d'exciter l'émulation. Le

/pjirnaJ des instituteurs ''aussi s'est effprç^ d'être

utile dans le cercle db ses attributions. Piiissionsr

upus, pour nôtre faible part, avoir atteint le bu) 1

. F. LAGABHIGUE.

Connaissances usuelles.

ffydroscopie. — L'art de découvrir les sources

- a été lorigtemps regardé comme l'une ^des attributions

de la sorcellerie ; quelques étymplogistes'prétendent

même que le .mof sorcier, qu'on écrivait prihiitivetnent

sourcier, n'a pas d'autre origine. On a lorig-

"temps regai dé comme une chimère le don d'hydros-

Copie, c'est-à-dire la facullé que s'attribuaient .quelques

iiidividus de voir couler l'eau sous terre et de

pouvoir indiquer la placé où il faut fouiller pour faire

jaillir un filet d'eau vive.

Néanmoins, comme un fait, quand il est réel,

doit toujours finir par se faire accepter^ il a bien

fallu admettre en fait que certains individus doués

d'une sensibilité nerveuse particulière sjnt impressionnés

par la préseuce de l'eau souterraine, comme

d'autres le sont par certaines odeurs ou par l'état

électrique de l'atmosphère : ce spot les hydioscopes.

L'un des plus célèbre* hydroscppes de nos jours,

le regrettable abbé Puramelle, avait perfectionné

'cëtt'éjaculté, qui lui élait naturelle, en se livrant à de

profond os études géologiques. Il connaissait toutes

Tes natures de terrains qui peuvent receler des sources;

en explorant ces terrains, il écoulait attentivemèfll

ses propres sensations: elles ne le trompaient

jamais. Les communes de tout temps privées d v ëaù

qu'il a dotées de fontaines alimentées par des sources

intarissables se comptent par centaines.

' L'abbé Puramèile a un successeur dé sa foççe.

M. l'abbé Richard a, comme l'abbé Puramelle, clé-

.velqppé par dé longues études géologiques son

don'naturel d'hydroscopie. Il vient d'obtenir des résultats

extraordinaires dans la province de Wesiphalie

(royaume de Prusse). Grâce à ses découver-

'tes, il n'y à plus dans celte province une seule

commune qui manque d'eau. D'immenses terrains

de tout temps abandonnés, parce que leur stM iié

semblait sans remède, vont être fertilisés par l'irrigation;

l'état économique de la Westphalie est profondément

modifié; la valeur foncière du sol est

accrue dans des proportions incalculables. En présence

de ces faits, il n'est plus possible de nier l'hy-

.droscopie ni de contester l'utilité de ses applications.

Le nombre des hydroscopes est toujours trèslimité

; c'est aux approches de l'âge adulte que cette

facullé commence ordinairement à se manifester chez

les individus des deux sexes qui doivent la posséder

a un degré suffisant pour l'utiliser. De môme

que d'autres dons également précieux, le don d'hydroscopîe

se perd lorsqu'on n en use pas. I| importe

de diriger vers la géologie les études des jeunes

gens qui, par des indices évidents, promettent de

devenir hydroscppes; il est également avantageux

pour eux et pour le public de ne pas laisser s'oblitérer

en eux une faculté si rare, et qui peut produire

de si merveilleux résultats.

A. YSABEAO.

Bibliographie.

HISÏOIRE DE FRANCE, depuis les temps les plus

reculés jusqu'en 1866, par Juleç Michaud. '—•

Deux beaux volumes in-18 jésiis. Chaque volump

se vend séparément, savoir" : Tom I.—Des origines

nationales à la Révolution de J78&.—T6,méïl.

—• Directoire. — Consulat. —Empire. — Restauration.—Gouvernement

de Juillet. —Révolution de

1848.— Second Empiré jusqu'en 1865 (1), '

Nous trouvons dans l'histoire de France de M. J.

Michaud un mérite qui doit particulièrement la

recommander aux .instituteurs .de la jeunesse française

et aux écoles.de ; tous les degrés. Elle renferme

à la fois ce qu'on a l'habitude d'appeler l'histoire

de France, c'est-à-dire le récit ,d,es faits qui concernent

noire pays, depuis les origines jusqu'à la Révoiution,

et ce qu'il est convenu de désigner sous le

nom xThMpire contemporaine, .c'est-à-dire ce môme

récit depuis la Révolution jusqu'à nos jours,et à l'année

présente.

A ce mérite, que l'on ne trouve pas dans les autre_s

.publications du môme genre, l'ouvrage de M. Miohàud

en ajoute un autre. Il présente, sous une

forme plus serrée, la suite de notre histoire jusqu'à

la Révolution, laquelle doit être retenue par la mémoire,

.et, avec un développement beaucoup plus

large, les temps modernes et actuels, qui sont une

ma ière naturelle non-seulement pour l'enseigner-

.ment, mais pour la lecture et la réflexion. En un

mol, sur .les onze cents et quelques pages que contiennent

les deux volumes de cet ouvrage, l'auteur en

a consacré quatre cents aux faits les plus importants

de nos annales avant la fin du siècle dernier, et sept

cents à la période fécondé, et vraiment nécessaire à

connaître, qui s'écoule de 1789 à 1863.

Il est légitime que les Français du xix« siècle

recueillent avec respect et confient à leur mémoire

les nobles et patriotiques souvenirs de leurs devan-

.ciers durant les siècles écoulés; mais il s'est accompli

tant de grandes choses dans notre France depuis

1789, tant d'hommes illustres ont occupé- la scène

depuis celte époque mémorable; tant de changements

ont été opérés dans les lois, dans .le gouvernement,

dans l'administration, dans la justice, dans l'armée,

dans l'instruction publique, dans les mœurs et dans

les idées, que la France est devenue en quelque

sorte un pays nouveau. De là vient que l'iiUtoire

de la France proprement dile et celle des événements

contemporains composent réellement deux

histoires, et c'est l'idée heureuse de M. Michaud de

les avoir réunies en un ensemble, grâce au cadre

nouveau qu'il a adopté.

Nous sommes pleinement de son avis : si l'on

(1) Prix des volumes, 8 fraucs.— Chaque volqme séparément,

4 francs. — Pari», librairie classique de Paul

Dupont.


«nferme la jeunesse daiw la connaissance de »os an,-

tiennes annales, on trompe plutôt qu'on né sa.tisfaîf

le besoin qu'elle-!» de connaître; on lui .liait tourner

le dos nu temps présent, à la vie réelle. Tandis qu'en

Angleterre et en Allemagne, pays dont le présent

ressemble tant à leur passé, l'On'se borne dans les

écoles à quelques connaissances abrégées des temps

nouveau^ en .France, où le passé est'si loin du présent,

le présent, c'e*t à-dire les soixante quinze der-

»jèi;es années, demandp .les ddvelôpppments les plus

.étendus, et c'est le .passé qu'il faut sinon abréger, du

moins condenser.

1

; Tel est Je plan-de l'histoire de France de M. Michaud,

et nous le félicitons de la remarquable habileté

,ayec laquelle il l'a exécuté.

BIBLIOTHÈQUES SCOLAIRES.

M. ; Emile Bonnechose, dont 'les ouvrages relatifs

à l'Histoire de France cl d'Angleterre .ont obsenu

une légitime populari.e, a pris une heureuse ihitia-

:ti.ye en créant à Trouvil.le-p)?nnevill.e une spcié,té qui

a pour but la propagation de l'instruction populaire.

L'action de cette société s'étend sur tout J'ammdissement

É de -Ront-l'Evêque : elle a déjà ouvert des

cours gratuits pour les populations ouvrières; elle

à donné un utile exemple en fondant dés prix pour

les instituteurs qui obtiendront le plus de succès

dans les classes d'adultes; elle a créé enfin une bibliothèque

populaire qui a été inaugurée avec une

imposante solennité en présence des autorités .civiles

et religieuses. M. Emile de Bonnechose a prononcé

dans celte circonstance, et sur le but que _se propose

•la société qu'il a l'ondée, un discours qui a eu des

retentissements, et que nous reproduisons ici en

partie.

"'..''

« Notre Sociéljé, a-t-il dit en s'adressant à son

nombreux auditoire, a eu, comme toutes les choses

qui grandissent _et qui durent, _des commencements

faibles et difficiles. Aujourd'hui les obstacles qui

l'avaient entravée xj'abprd ont disparu, de meilleures

perspectives s'ouvrent aujourd'hui pour elle: notre

Bibliothèque populaire est achetée ; son catalogue est

.dans .vos mains, et sous peu de jours elle sera ouverte.

L'an passé nous n'étions que vingt-cinq pour

fonder notre œuvre : aujourd'hui nous sommes

soixante pour la continuer,soixante hommes:de bonne

volonté, résolus, avec vos magistrats, avec les resr

pectables prêtres de-.vos églises^ à assiéger ici, à

battre eu brèche l'.ignorance dans les retranchements

où elle s'.ibrtle, et, pour emprunter l'heureuse exr

pression d'un nomme de coeur at d!esprit, je dirai

que nous entrerons en vainqueurs dans la place, si

la garnison nous tend la main, si ceux que nous assiégeons

sont nos complices.

« Oui, nous réussirons si vous nous venez en aide,

vous surtout à qui nous avons songé eu fondant

notre œuvre, et à qui jusqu'à présent ont manqné les

moyens d'acquérir les connaissance* du premier âge

pu de les cultiver; c'est à vous surtout que je m'adresse,

et je vous demande de pouvoir le fajre avec

une entière franchise.

« Que se propose la société au nom de laquelle je

m'adresse à vous? Elle veut vous aider à vous élever

moralement ou à vous maintenir au niveau de la

situation qui vous est faite dans nos lois. Nous désirons

faire davantage dans votre intérêt. Vous té

savez, mes amis, l'homme' complètement dépourvu

d'instruction, celuj qui ne sait ni lire ni écrire, ne

verra jamais, quoi qu'il tasse, s'alléger pour lui le

labeur quotidien; il est, en quelque sorte, rivé pour

la vie à la place qu'il occupe, sans -espoir d'améliorer

ja nais sa destinée. Nous désirons vous .initier

non-seulement à ces premières connaissances, indispens«bles,

mais aussi a ceRcs qui vous fer.onX comprendre

les règles, jes premiers principes de vos

travaux journaliers, quand, sous les ordres de vos

chefs, vous arpentez et endiguez le sol, vous creusez

dés-bassins ou bâtissez des maisons, afin de-vous

donner les moyens d'arriver un jour, avec beaucoup

d'ordre, d'économie et de bonne conduite, à devenir,

s'il est possible, maîtres à votre.tour, et de faire asseoir

à votre foyer la douce espérance, le plus grand

bienfait de'la bo'nté divine.

« liJous voulons accroître aussi vos plaisirs, yous

commmuuiquer les jouissances que nous trouvons,

nous-mêmes dans la lecture. -Beaucoup de vous savent

lire, mais, faute d'entretien, ils ne le savem : pas assez

pour faire de la lecture un plaisir et non une fatigue;

Nous voulons Jes aider à entretenir celte connaissance^

précieuse de telle sorte que les l.iyres puissent jajijç

le charme de leurs veilléos.d'hiyer,:,noMsyp!usp/fr,ojig

dans ce but uns multitude .d'ouvrages amusants qui

feront la joie de vos enfants et la vôtre. Notre

société -fonde .aussi un Orphéon dans celte ville quià

cet égard, est très en arrière des .populations enyi^

rennaises : nous espérons ainsi vous faire pafticifier

aux vives jouissances .que .trouyént, dan? la cfiUoirè

populaire de l'art,musical toutes les nations civilisées;

nous ne pouvons vous donner les richesses,

nous désirons du moins mettre à votre portée, entre

les plaisirs des riches, ceux qu'ils estiment les meilleurs,

et dont ils auraient le plus de regret d'être privés.

. .

« : 'Voilà, mes amis, ce que nous désirons faire avep

le concours de quelques hommes dévoués, prodigues

pour vous de leurs peines ; mais tous nos efforts

seront-vains si vous ne nous venez en aide, si vous

êtes incapables pour cela du plus léger, du plue

imperceptible sacrifice. Nous vous demandons bien

peu, et nous avons pensé que ceux qui ne se sentiraient

pas .disposes à .donnejv .pour les besoins de

leur intelligence et p.our l'avantage moral de -.leur.»

enfants, .quelques centimes par semaine, la deuxcentième

partie environ -de leurs gains journaliers;

nous avons pensé, dis-je, que ceux là ne compren^

tiraient ni ce que nous voudrions faire pour leur

bien, ni ce que réclame d'eux leur dignité d'homme,

leur dignité comme créatures intelligentes, resppû*

s.ablçs et iimnriorteUes.

« Si nous.arr.iyons.avec l'aide .de la protection dir

vine, à gagner davantage au bien, par l'habitude des

bonni-s lectures, quelques-uns seulement de ceux

qui m'écoutent si nous parvenons à fortifier dans

leur âme le tcntiment de la dignité morale, et aussi

à alléger pour eux le poids du jour en mêlant

quelques plaisirs purs à leurs rudes et respectables

labeurs, nous n'aurons point perdu notre récompense.

»


BOURSE DU 25 AU 31 JANVIER 1866.

' iiobRS ko CbupTAtfr.

4 1/2 »/i

Jeudi 25 janvier.. 9880

Vendredi 26 id 98 50

Saïnedi 27 id....... 9840

Lundi 29 id.. . 98 50

Mardi . 30 id.. 1 ;. 1 . 1 .; 98 s>

taerçr'edï 31 ,id:l..... 98.»

':,; . àEVUE FmANÛÊRE ET CQiffltEKClAlK.

'' ' :

3*/o

68 75

68 53

68 60

68 55

68 Î80

68 25

- -" 100KS1 D* PARIS. ' '' •'•

! '' '

Paris, le 3Ï janvier.

: : Eh dehors d'un fait financier considérable 'qui s'est

produit cette semaine à la Bourse relativement 'au doublement

du capital • social. d'une société de crédit dont

nous ne parlons jamais à nos lecteurs, parce que nous

ne devons pas, dans, leur intérêt, les entretenir de tout

ce qui touche de près où de loin, aux affaires de la spéculation,

il ne s'est rien passé d'important. Nos bôhn'és

Valeurs, c'est-à-dire celles qui offrent aux pères de famille

4n placement sûr, et les mettent à l'abri dé fâcheux m'écbmpies,

"ont seulement maintenu leurs cours avec fermeté,,

et n'ont point heureusement été enlràîiiées dans ces

mouvements précipités et violents qui toujours ; jettent

ja confusion et le trouble, sur'le, nïarché .financier. . , ;

. t'ensemtile de la situation devient chaque iour ( pln's

Satisfaisait/ Les 'encaissés tlés Banques de 'France 'et

d'Angleterre se maintienneWt à : ùn chiffre assez élevé

pbrir telbighèr cette crainte d'un e 'nouvelle 'augmentation

du taux de l'escompte en'ce moment. • : . • -.

: Le 3:0/0, qui était/resté à 68,70 le, 24 janvier, ferme

aujourd'hui à e».,^ 1/2. ..; - , r , ; ,..'.; ,

. Le,4 1/2 est à 98. .

:

' lies obligations sont à 456,25.

. , .

Les actions de. la Banque se négocient couramment

entre r 37t5 et .3725. • • " " ,

• Les actions 'du Crédit foncier se tiennent entre 1315

et 1320. ... : . ' .-! ; '."\ •••.; • •• v v '!

.- Les: actions anciennes du.Crédit^ agricole sont: trèsfermes

à 632,50^ et |es nouvelles à ; 611,25. ; . .

. Les actions du Crédit foncier d'Autriche .donnent

lieu à peu d'affaires. " ". ',". '.".''.' . . .,'.

J Lê^ obligations'foncières 4 O/O sont à 482,50, les 3 O/O

à 45275, les10» 4 O/O à 9*. et'les 10» 3 O/O * 93; 'On

remarquera que- ces Cours sont plus élevêScqùe cenx de

là semaine dernière, et démontrent nettement combien est

grande la faveur dont; jouissent les obligations foncières

«ur le marché financier. , ; , . : _ ,, .: .. ,

*. .Les obligations; foncières^ O/O (émission.de, 1863) sont

te'nues à 477,50, éi plutôt' demandées qu'offertes à ce

Pfi*-

• '

'Lès obligations des chemins de fer 'sont également

fermes aux prix suivants : Orléans, 30425. Nord, 309.50.

Parie-Lyon, 313^ Lyon-Méditerranée, 307. Midi', 300,

JïM,., v àb4#S. : 0uësî,301,56. 'Grând-'CehtTal, 304.is6, ''et

BoTirbpnnafa, 307 /

Les ôb.ligalioil's mexicaines «ont très-activement recherchées

êfrtre-325 et 330 ff.-— Chaque jour ces'titres se

classent d'une manière très-sérieuse, et comme il arrivera

un moment, si cela continue, que les demandes seront

bien plus nombreuses que les offres, il en résultera

naturellement une hausse marquée sur ces obligations,

qui,; à l'approche du tirage surtout, s'élèveront eriçorë

d'une manière seû'sible. :

':.

fîojis rappelons que le. Comptoir d'escomple, un -dé

nos établissements de crédit les plus sérieux et les plus

recommandables, continue àdélivrer des certificats de la

deuxième série d'obligations qui se payent par à-compte,

et jouissent néanmoins ; des mêmes . privilèges que les

obligations de la première série. • ; , ,•'" . .. .•..,''-?

Les obligations de l'emprunt autrichien • sont'à 348 et

348 fr. 75. '

HALLES -ET MARCHÉS.

Farinei. — La cote officielle indique les six marques

à 51 25 le, sac de 157 kil. net, le type Paris à 31 25

le sac de'lÔl 'kil. brut.

Blé». — Presque partout les affaires sont restreintes

sur les marchés aux Liés, du département. A Paris, on

cote Tes 100 kil. net, choix, 27 fr., i« qualité 25 SO,

2« qualité S4 50. ' ,

Huile de colza tout fût disponible 141 50 ; en tonnes,

145 ;'épurée en tonnes, 151. — Lin en 'fût, 10350;

ela tonnes, 105.

• Sucres indigènes, les 100 kil. 59.

, Spiritueux en fût 3/6 fin betterave 1" quai. 90 degrés

disponible44 fr. ....

. Marché» aux bestiaux. — Les apports sur les .marchés

'étant .considérables, les prix tendent à fléchir-;

néanmoins, la vente a été passablement active. Les bonnes

sor'tes sont toujours très-recherchées et conservent

mieux leur prix. ' '

Voici le'tableau du mouvement du dernier marché:

: Bœufs, par 100 kil. de viande nette, 1« qualité 1 40;

2 e , qualité 1.28; 3«. qualité 114.

. Vaches, par 100 kil. de viande nette, 1" qualité 1 28^

2 e qualité 1 12'; 3" qualité. 1.'

Veaux, par 100 kil; de viande nette, 1" qualité 207;

2« qualité 1 94 ; 3« qualité 1 80.

Moutons, par 100 kilog.. de viande.nette, l r « qualité

1 68 ; 2«' qualité 1 58 ; 3» qualité 142.

. ' '' •" "-• ' ' •' ' '' • ' J. GDYON.

•!;''•"'• ' '• ' Avmis.

L'auteur de l'Enseignement de la Iieetnre en un

•enl. (ablcuii a l'honqeur d'informer ses souscripteurs qu'il lui

es.t impossible de faire. paraître encore .saJfélfiode, vu le prix trè$r*

élevé de l'impression et le peu de souscriptions recueillies jusqu'à

ce jour; ïl va en conséquence adresser à ceux qui ,001 souscrit là

•Uéthodeénsix,(al>leaui;. — \\ continuera à recevoir des adhésions,

mais au prix de O'"80c le tableau, IfSQc les. deux, IJt 70

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